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HENRI - 18 ANS 1/2 - 2ème partie - ARRIVÉE À AUSCHWITZ "EN L'ESPACE DE 5 MINUTES, MA MAMAN EST SORTIE JE NE L'AI PLUS REVUE" cover
HENRI - 18 ANS 1/2 - 2ème partie - ARRIVÉE À AUSCHWITZ "EN L'ESPACE DE 5 MINUTES, MA MAMAN EST SORTIE JE NE L'AI PLUS REVUE" cover
ENFANT DE LA SHOAH

HENRI - 18 ANS 1/2 - 2ème partie - ARRIVÉE À AUSCHWITZ "EN L'ESPACE DE 5 MINUTES, MA MAMAN EST SORTIE JE NE L'AI PLUS REVUE"

HENRI - 18 ANS 1/2 - 2ème partie - ARRIVÉE À AUSCHWITZ "EN L'ESPACE DE 5 MINUTES, MA MAMAN EST SORTIE JE NE L'AI PLUS REVUE"

10min |27/02/2025
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HENRI - 18 ANS 1/2 - 2ème partie - ARRIVÉE À AUSCHWITZ "EN L'ESPACE DE 5 MINUTES, MA MAMAN EST SORTIE JE NE L'AI PLUS REVUE"

10min |27/02/2025
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Description

Né en 1925 à Metz dans une famille juive modeste d’origine polonaise, Henri grandit à Nice entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Protégé durant les premières années de la guerre, il vit dans une relative sécurité sous l’occupation italienne jusqu’à septembre 1943. Mais avec l’arrivée des nazis, la répression devient brutale : arrestations, rafles, et déportations se multiplient.

Le 30 janvier 1944, Henri est arrêté avec sa mère. Enfermé au camp de Drancy, il est ensuite déporté à Auschwitz. Le voyage, effroyable, le marquera à jamais. Ar peine arivé dans le camp, Henri est séparé de sa maman. Il ne la reverra plus.


🎙️ Voici la deuxième partie du témoignage d’Henri. Henri,  18 ans et demi, enfant de la shoah


NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.


Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


----

❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie


🎙️ Le témoignage au-delà des faits qu’il aborde et qui permettent de lier la « petite » et la « grande histoire », associe mémoire et histoire.  Les témoignages ici mis en ligne ne prétendent pas à l’exhaustivité ni à la parfaite exactitude historique, pour autant, à un moment où les derniers survivants de la période disparaissent, leur volonté de transmettre, leur incroyable force de caractère et la force des récits qu’ils proposent en font des outils d’une importance majeure pour la compréhension de ce qu’il s’est produit en Europe et tout particulièrement en France il y a un peu plus de 80 ans.

Un grand merci à Alexandre Bande pour son expertise et sa validation des contenus historiques de ces témoignages


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    "Quand je suis arrivé c'était à trois heures du matin le cauchemar il y avait des lumières sombres et là en l'espace de cinq minutes ma maman est sortie je ne l'ai plus revue. Je ne l'ai plus revue

  • Speaker #1

    La Shoah. Mot hébreu qui signifie catastrophe désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. Né en 1925 à Metz, dans une famille juive modeste d'origine polonaise, Henri grandit à Nice, entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Il vit dans une relative sécurité sous l'occupation italienne jusqu'à septembre 1943. Mais avec l'arrivée des nazis, la répression devient brutale. Arrestations, rafles et déportations se multiplient. Le 30 janvier 1944, Henri est arrêté avec sa mère. Enfermé au camp de Drancy, il est ensuite déporté à Auschwitz. Un voyage effroyable qui le marquera à jamais. à peine arrivé dans le camp henri est séparé de sa maman il ne la reverra pas voici la deuxième partie du témoignage d'henri dix-huit ans et demi enfant de la shoah

  • Speaker #0

    "174 969 " "Il est toujours là mais on le voit moins bien" Quand on est arrivé, ils ont dit maintenant vous n'avez plus de nom. Vous aurez un matricule, un numéro. C'était horreur. On m'a mis un numéro sur le bras, un tatouage. On m'a tendu les cheveux. On m'a mis un costume de bagnard et ils m'ont emmené dans un bloc. Et comme j'avais 18 ans et demi à l'époque, le lendemain, ils m'ont emmené dans cette mine de charbon qui était à 6 kilomètres d'Auschwitz, qui s'appelait Javischowitz. J'ai travaillé dans une mine de charbon au 4e souterrain. On était dans un petit camp. Il y avait des lits. C'était un camp. Et de ce camp, on faisait 2 km de marche à pied pour aller dans la mine. Et on descendait à 400 m sous terre. C'était horrible. On creusait les tranchées, on travaillait comme mineurs de fond. Mais j'étais heureusement avec un mineur polonais, il était au service obligatoire. Et il a fait une partie de mon travail et tous les matins, heureusement, il m'amenait de quoi manger. On était réveillés avec des chiens qui aboyaient. Et eux aboyaient plus fort que les chiens, les SS. Ils criaient comme des putois. Ça je me rapellerait toujours. Pour dire « debout » , je vais vous le dire en allemand « Aufstehen» . Ce mot « Aufstehen » , il m'est resté. Ils criaient « Aufstehen» . C'était l'horreur, l'horreur, l'horreur absolue. Il fallait s'habiller tout de suite avec nos godilles, et puis il fallait sortir dehors et se mettre en rang, à trois heures et demie du matin. On ne pouvait rien dire, ils nous tuaient. on était 2000. 2000 mineurs. Ils avaient besoin de charbon. Alors ils prenaient les plus jeunes. On était dans des lits, on était quatre. Des lits en fer avec des matelas en paille. Et il m'est arrivé d'avoir à côté de moi un déporté qui était mort. Le matin, on avait droit, comme on était dans les mines, on avait un pain un peu noir... Et on avait de la margarine et une rondelle de saucisson. Comme on travaillait dans les mines, on mangeait mieux que les autres. On travaillait de 6h30 jusqu'à 5h du soir. Il faisait très froid pour aller jusqu'à la mine. Il y avait 2 km de marche. On n'avait pas de chaussettes, on avait des carrés de chiffon qu'on mettait sous la chaussure. Il y avait des semelles de bois. toujours en tenue rayée, mais on avait un manteau rayé et on avait un genre de gant épinglé au coude jusqu'à votre main. Comme il faisait très froid, on pouvait le mettre dans le gant. Et deux kilomètres après, quand on rentrait dans la mine, il faisait bon. Il faisait pas froid. On rentrait à pied de la mine jusqu'au bloc. Tous les déportés, 2000 déportés, étaient là-bas. J'étais dans un univers tellement horrible. Il m'est arrivé... Je ne sais pas si je l'ai fait. J'ai peut-être tué un russe qui était là parce qu'il voulait me prendre ma ration de pain. Alors, on avait des godillots, des gros godillots. J'ai enlevé, j'ai tapé sur sa tête, il est tombé. Et ils l'ont mis dans un camion pour aller dans les chambres à gaz. Je ne sais pas s'il est mort, je ne sais pas. Vous savez, vous prendre votre pain... C'est votre vie ! Vous savez, on ne parlait pas beaucoup. Je souffrais tellement, je ne parlais à personne. Mais pourquoi ? Vous vivez dans un enfer ! Parce que non seulement vous voyez qu'on emmenait des déportés dans les chambres à gaz, souvent tous les matins, mais le fait de vivre dans cet… c'était un enfer. C'était pas gai, hein. On recevait des coups et tout, on souffrait. la souffrance était dure mais est-ce que vous voulez mourir à dix-huit ans c'est impossible j'avais dix-huit ans et demi je voulais vivre

  • Speaker #1

    Un travail épuisant une faim constante un traitement inhumain et une peur de chaque instant Pourtant, quelques gestes de solidarité permettent à Henri de garder une lueur d'espoir. Merci infiniment, très cher Henri, pour votre générosité et la force avec laquelle vous partagez votre histoire. À travers vos mots, vous nous transmettez une part essentielle de notre histoire collective. Nous sommes aujourd'hui le 27 février 2025. C'est un jour particulier car aujourd'hui Henri célèbre son centième anniversaire. Alors très cher Henri, je vous souhaite un merveilleux anniversaire. Je vous dédie bien évidemment cet épisode de mon podcast, en hommage à votre parcours et à votre témoignage si précieux. Chers auditeurs, je vous invite à partager cet épisode avec vos proches. Ces témoignages sont indispensables pour comprendre, pour se souvenir et pour ne jamais oublier. Dans le prochain et dernier épisode, Henri racontera les terribles marches de la mort, et sa libération par l'armée américaine du général Patton. Merci encore pour votre écoute. Allez, salut. C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor.

Description

Né en 1925 à Metz dans une famille juive modeste d’origine polonaise, Henri grandit à Nice entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Protégé durant les premières années de la guerre, il vit dans une relative sécurité sous l’occupation italienne jusqu’à septembre 1943. Mais avec l’arrivée des nazis, la répression devient brutale : arrestations, rafles, et déportations se multiplient.

Le 30 janvier 1944, Henri est arrêté avec sa mère. Enfermé au camp de Drancy, il est ensuite déporté à Auschwitz. Le voyage, effroyable, le marquera à jamais. Ar peine arivé dans le camp, Henri est séparé de sa maman. Il ne la reverra plus.


🎙️ Voici la deuxième partie du témoignage d’Henri. Henri,  18 ans et demi, enfant de la shoah


NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.


Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


----

❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie


🎙️ Le témoignage au-delà des faits qu’il aborde et qui permettent de lier la « petite » et la « grande histoire », associe mémoire et histoire.  Les témoignages ici mis en ligne ne prétendent pas à l’exhaustivité ni à la parfaite exactitude historique, pour autant, à un moment où les derniers survivants de la période disparaissent, leur volonté de transmettre, leur incroyable force de caractère et la force des récits qu’ils proposent en font des outils d’une importance majeure pour la compréhension de ce qu’il s’est produit en Europe et tout particulièrement en France il y a un peu plus de 80 ans.

Un grand merci à Alexandre Bande pour son expertise et sa validation des contenus historiques de ces témoignages


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    "Quand je suis arrivé c'était à trois heures du matin le cauchemar il y avait des lumières sombres et là en l'espace de cinq minutes ma maman est sortie je ne l'ai plus revue. Je ne l'ai plus revue

  • Speaker #1

    La Shoah. Mot hébreu qui signifie catastrophe désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. Né en 1925 à Metz, dans une famille juive modeste d'origine polonaise, Henri grandit à Nice, entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Il vit dans une relative sécurité sous l'occupation italienne jusqu'à septembre 1943. Mais avec l'arrivée des nazis, la répression devient brutale. Arrestations, rafles et déportations se multiplient. Le 30 janvier 1944, Henri est arrêté avec sa mère. Enfermé au camp de Drancy, il est ensuite déporté à Auschwitz. Un voyage effroyable qui le marquera à jamais. à peine arrivé dans le camp henri est séparé de sa maman il ne la reverra pas voici la deuxième partie du témoignage d'henri dix-huit ans et demi enfant de la shoah

  • Speaker #0

    "174 969 " "Il est toujours là mais on le voit moins bien" Quand on est arrivé, ils ont dit maintenant vous n'avez plus de nom. Vous aurez un matricule, un numéro. C'était horreur. On m'a mis un numéro sur le bras, un tatouage. On m'a tendu les cheveux. On m'a mis un costume de bagnard et ils m'ont emmené dans un bloc. Et comme j'avais 18 ans et demi à l'époque, le lendemain, ils m'ont emmené dans cette mine de charbon qui était à 6 kilomètres d'Auschwitz, qui s'appelait Javischowitz. J'ai travaillé dans une mine de charbon au 4e souterrain. On était dans un petit camp. Il y avait des lits. C'était un camp. Et de ce camp, on faisait 2 km de marche à pied pour aller dans la mine. Et on descendait à 400 m sous terre. C'était horrible. On creusait les tranchées, on travaillait comme mineurs de fond. Mais j'étais heureusement avec un mineur polonais, il était au service obligatoire. Et il a fait une partie de mon travail et tous les matins, heureusement, il m'amenait de quoi manger. On était réveillés avec des chiens qui aboyaient. Et eux aboyaient plus fort que les chiens, les SS. Ils criaient comme des putois. Ça je me rapellerait toujours. Pour dire « debout » , je vais vous le dire en allemand « Aufstehen» . Ce mot « Aufstehen » , il m'est resté. Ils criaient « Aufstehen» . C'était l'horreur, l'horreur, l'horreur absolue. Il fallait s'habiller tout de suite avec nos godilles, et puis il fallait sortir dehors et se mettre en rang, à trois heures et demie du matin. On ne pouvait rien dire, ils nous tuaient. on était 2000. 2000 mineurs. Ils avaient besoin de charbon. Alors ils prenaient les plus jeunes. On était dans des lits, on était quatre. Des lits en fer avec des matelas en paille. Et il m'est arrivé d'avoir à côté de moi un déporté qui était mort. Le matin, on avait droit, comme on était dans les mines, on avait un pain un peu noir... Et on avait de la margarine et une rondelle de saucisson. Comme on travaillait dans les mines, on mangeait mieux que les autres. On travaillait de 6h30 jusqu'à 5h du soir. Il faisait très froid pour aller jusqu'à la mine. Il y avait 2 km de marche. On n'avait pas de chaussettes, on avait des carrés de chiffon qu'on mettait sous la chaussure. Il y avait des semelles de bois. toujours en tenue rayée, mais on avait un manteau rayé et on avait un genre de gant épinglé au coude jusqu'à votre main. Comme il faisait très froid, on pouvait le mettre dans le gant. Et deux kilomètres après, quand on rentrait dans la mine, il faisait bon. Il faisait pas froid. On rentrait à pied de la mine jusqu'au bloc. Tous les déportés, 2000 déportés, étaient là-bas. J'étais dans un univers tellement horrible. Il m'est arrivé... Je ne sais pas si je l'ai fait. J'ai peut-être tué un russe qui était là parce qu'il voulait me prendre ma ration de pain. Alors, on avait des godillots, des gros godillots. J'ai enlevé, j'ai tapé sur sa tête, il est tombé. Et ils l'ont mis dans un camion pour aller dans les chambres à gaz. Je ne sais pas s'il est mort, je ne sais pas. Vous savez, vous prendre votre pain... C'est votre vie ! Vous savez, on ne parlait pas beaucoup. Je souffrais tellement, je ne parlais à personne. Mais pourquoi ? Vous vivez dans un enfer ! Parce que non seulement vous voyez qu'on emmenait des déportés dans les chambres à gaz, souvent tous les matins, mais le fait de vivre dans cet… c'était un enfer. C'était pas gai, hein. On recevait des coups et tout, on souffrait. la souffrance était dure mais est-ce que vous voulez mourir à dix-huit ans c'est impossible j'avais dix-huit ans et demi je voulais vivre

  • Speaker #1

    Un travail épuisant une faim constante un traitement inhumain et une peur de chaque instant Pourtant, quelques gestes de solidarité permettent à Henri de garder une lueur d'espoir. Merci infiniment, très cher Henri, pour votre générosité et la force avec laquelle vous partagez votre histoire. À travers vos mots, vous nous transmettez une part essentielle de notre histoire collective. Nous sommes aujourd'hui le 27 février 2025. C'est un jour particulier car aujourd'hui Henri célèbre son centième anniversaire. Alors très cher Henri, je vous souhaite un merveilleux anniversaire. Je vous dédie bien évidemment cet épisode de mon podcast, en hommage à votre parcours et à votre témoignage si précieux. Chers auditeurs, je vous invite à partager cet épisode avec vos proches. Ces témoignages sont indispensables pour comprendre, pour se souvenir et pour ne jamais oublier. Dans le prochain et dernier épisode, Henri racontera les terribles marches de la mort, et sa libération par l'armée américaine du général Patton. Merci encore pour votre écoute. Allez, salut. C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor.

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Né en 1925 à Metz dans une famille juive modeste d’origine polonaise, Henri grandit à Nice entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Protégé durant les premières années de la guerre, il vit dans une relative sécurité sous l’occupation italienne jusqu’à septembre 1943. Mais avec l’arrivée des nazis, la répression devient brutale : arrestations, rafles, et déportations se multiplient.

Le 30 janvier 1944, Henri est arrêté avec sa mère. Enfermé au camp de Drancy, il est ensuite déporté à Auschwitz. Le voyage, effroyable, le marquera à jamais. Ar peine arivé dans le camp, Henri est séparé de sa maman. Il ne la reverra plus.


🎙️ Voici la deuxième partie du témoignage d’Henri. Henri,  18 ans et demi, enfant de la shoah


NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.


Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


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❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie


🎙️ Le témoignage au-delà des faits qu’il aborde et qui permettent de lier la « petite » et la « grande histoire », associe mémoire et histoire.  Les témoignages ici mis en ligne ne prétendent pas à l’exhaustivité ni à la parfaite exactitude historique, pour autant, à un moment où les derniers survivants de la période disparaissent, leur volonté de transmettre, leur incroyable force de caractère et la force des récits qu’ils proposent en font des outils d’une importance majeure pour la compréhension de ce qu’il s’est produit en Europe et tout particulièrement en France il y a un peu plus de 80 ans.

Un grand merci à Alexandre Bande pour son expertise et sa validation des contenus historiques de ces témoignages


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    "Quand je suis arrivé c'était à trois heures du matin le cauchemar il y avait des lumières sombres et là en l'espace de cinq minutes ma maman est sortie je ne l'ai plus revue. Je ne l'ai plus revue

  • Speaker #1

    La Shoah. Mot hébreu qui signifie catastrophe désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. Né en 1925 à Metz, dans une famille juive modeste d'origine polonaise, Henri grandit à Nice, entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Il vit dans une relative sécurité sous l'occupation italienne jusqu'à septembre 1943. Mais avec l'arrivée des nazis, la répression devient brutale. Arrestations, rafles et déportations se multiplient. Le 30 janvier 1944, Henri est arrêté avec sa mère. Enfermé au camp de Drancy, il est ensuite déporté à Auschwitz. Un voyage effroyable qui le marquera à jamais. à peine arrivé dans le camp henri est séparé de sa maman il ne la reverra pas voici la deuxième partie du témoignage d'henri dix-huit ans et demi enfant de la shoah

  • Speaker #0

    "174 969 " "Il est toujours là mais on le voit moins bien" Quand on est arrivé, ils ont dit maintenant vous n'avez plus de nom. Vous aurez un matricule, un numéro. C'était horreur. On m'a mis un numéro sur le bras, un tatouage. On m'a tendu les cheveux. On m'a mis un costume de bagnard et ils m'ont emmené dans un bloc. Et comme j'avais 18 ans et demi à l'époque, le lendemain, ils m'ont emmené dans cette mine de charbon qui était à 6 kilomètres d'Auschwitz, qui s'appelait Javischowitz. J'ai travaillé dans une mine de charbon au 4e souterrain. On était dans un petit camp. Il y avait des lits. C'était un camp. Et de ce camp, on faisait 2 km de marche à pied pour aller dans la mine. Et on descendait à 400 m sous terre. C'était horrible. On creusait les tranchées, on travaillait comme mineurs de fond. Mais j'étais heureusement avec un mineur polonais, il était au service obligatoire. Et il a fait une partie de mon travail et tous les matins, heureusement, il m'amenait de quoi manger. On était réveillés avec des chiens qui aboyaient. Et eux aboyaient plus fort que les chiens, les SS. Ils criaient comme des putois. Ça je me rapellerait toujours. Pour dire « debout » , je vais vous le dire en allemand « Aufstehen» . Ce mot « Aufstehen » , il m'est resté. Ils criaient « Aufstehen» . C'était l'horreur, l'horreur, l'horreur absolue. Il fallait s'habiller tout de suite avec nos godilles, et puis il fallait sortir dehors et se mettre en rang, à trois heures et demie du matin. On ne pouvait rien dire, ils nous tuaient. on était 2000. 2000 mineurs. Ils avaient besoin de charbon. Alors ils prenaient les plus jeunes. On était dans des lits, on était quatre. Des lits en fer avec des matelas en paille. Et il m'est arrivé d'avoir à côté de moi un déporté qui était mort. Le matin, on avait droit, comme on était dans les mines, on avait un pain un peu noir... Et on avait de la margarine et une rondelle de saucisson. Comme on travaillait dans les mines, on mangeait mieux que les autres. On travaillait de 6h30 jusqu'à 5h du soir. Il faisait très froid pour aller jusqu'à la mine. Il y avait 2 km de marche. On n'avait pas de chaussettes, on avait des carrés de chiffon qu'on mettait sous la chaussure. Il y avait des semelles de bois. toujours en tenue rayée, mais on avait un manteau rayé et on avait un genre de gant épinglé au coude jusqu'à votre main. Comme il faisait très froid, on pouvait le mettre dans le gant. Et deux kilomètres après, quand on rentrait dans la mine, il faisait bon. Il faisait pas froid. On rentrait à pied de la mine jusqu'au bloc. Tous les déportés, 2000 déportés, étaient là-bas. J'étais dans un univers tellement horrible. Il m'est arrivé... Je ne sais pas si je l'ai fait. J'ai peut-être tué un russe qui était là parce qu'il voulait me prendre ma ration de pain. Alors, on avait des godillots, des gros godillots. J'ai enlevé, j'ai tapé sur sa tête, il est tombé. Et ils l'ont mis dans un camion pour aller dans les chambres à gaz. Je ne sais pas s'il est mort, je ne sais pas. Vous savez, vous prendre votre pain... C'est votre vie ! Vous savez, on ne parlait pas beaucoup. Je souffrais tellement, je ne parlais à personne. Mais pourquoi ? Vous vivez dans un enfer ! Parce que non seulement vous voyez qu'on emmenait des déportés dans les chambres à gaz, souvent tous les matins, mais le fait de vivre dans cet… c'était un enfer. C'était pas gai, hein. On recevait des coups et tout, on souffrait. la souffrance était dure mais est-ce que vous voulez mourir à dix-huit ans c'est impossible j'avais dix-huit ans et demi je voulais vivre

  • Speaker #1

    Un travail épuisant une faim constante un traitement inhumain et une peur de chaque instant Pourtant, quelques gestes de solidarité permettent à Henri de garder une lueur d'espoir. Merci infiniment, très cher Henri, pour votre générosité et la force avec laquelle vous partagez votre histoire. À travers vos mots, vous nous transmettez une part essentielle de notre histoire collective. Nous sommes aujourd'hui le 27 février 2025. C'est un jour particulier car aujourd'hui Henri célèbre son centième anniversaire. Alors très cher Henri, je vous souhaite un merveilleux anniversaire. Je vous dédie bien évidemment cet épisode de mon podcast, en hommage à votre parcours et à votre témoignage si précieux. Chers auditeurs, je vous invite à partager cet épisode avec vos proches. Ces témoignages sont indispensables pour comprendre, pour se souvenir et pour ne jamais oublier. Dans le prochain et dernier épisode, Henri racontera les terribles marches de la mort, et sa libération par l'armée américaine du général Patton. Merci encore pour votre écoute. Allez, salut. C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor.

Description

Né en 1925 à Metz dans une famille juive modeste d’origine polonaise, Henri grandit à Nice entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Protégé durant les premières années de la guerre, il vit dans une relative sécurité sous l’occupation italienne jusqu’à septembre 1943. Mais avec l’arrivée des nazis, la répression devient brutale : arrestations, rafles, et déportations se multiplient.

Le 30 janvier 1944, Henri est arrêté avec sa mère. Enfermé au camp de Drancy, il est ensuite déporté à Auschwitz. Le voyage, effroyable, le marquera à jamais. Ar peine arivé dans le camp, Henri est séparé de sa maman. Il ne la reverra plus.


🎙️ Voici la deuxième partie du témoignage d’Henri. Henri,  18 ans et demi, enfant de la shoah


NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.


Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


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❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie


🎙️ Le témoignage au-delà des faits qu’il aborde et qui permettent de lier la « petite » et la « grande histoire », associe mémoire et histoire.  Les témoignages ici mis en ligne ne prétendent pas à l’exhaustivité ni à la parfaite exactitude historique, pour autant, à un moment où les derniers survivants de la période disparaissent, leur volonté de transmettre, leur incroyable force de caractère et la force des récits qu’ils proposent en font des outils d’une importance majeure pour la compréhension de ce qu’il s’est produit en Europe et tout particulièrement en France il y a un peu plus de 80 ans.

Un grand merci à Alexandre Bande pour son expertise et sa validation des contenus historiques de ces témoignages


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    "Quand je suis arrivé c'était à trois heures du matin le cauchemar il y avait des lumières sombres et là en l'espace de cinq minutes ma maman est sortie je ne l'ai plus revue. Je ne l'ai plus revue

  • Speaker #1

    La Shoah. Mot hébreu qui signifie catastrophe désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. Né en 1925 à Metz, dans une famille juive modeste d'origine polonaise, Henri grandit à Nice, entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Il vit dans une relative sécurité sous l'occupation italienne jusqu'à septembre 1943. Mais avec l'arrivée des nazis, la répression devient brutale. Arrestations, rafles et déportations se multiplient. Le 30 janvier 1944, Henri est arrêté avec sa mère. Enfermé au camp de Drancy, il est ensuite déporté à Auschwitz. Un voyage effroyable qui le marquera à jamais. à peine arrivé dans le camp henri est séparé de sa maman il ne la reverra pas voici la deuxième partie du témoignage d'henri dix-huit ans et demi enfant de la shoah

  • Speaker #0

    "174 969 " "Il est toujours là mais on le voit moins bien" Quand on est arrivé, ils ont dit maintenant vous n'avez plus de nom. Vous aurez un matricule, un numéro. C'était horreur. On m'a mis un numéro sur le bras, un tatouage. On m'a tendu les cheveux. On m'a mis un costume de bagnard et ils m'ont emmené dans un bloc. Et comme j'avais 18 ans et demi à l'époque, le lendemain, ils m'ont emmené dans cette mine de charbon qui était à 6 kilomètres d'Auschwitz, qui s'appelait Javischowitz. J'ai travaillé dans une mine de charbon au 4e souterrain. On était dans un petit camp. Il y avait des lits. C'était un camp. Et de ce camp, on faisait 2 km de marche à pied pour aller dans la mine. Et on descendait à 400 m sous terre. C'était horrible. On creusait les tranchées, on travaillait comme mineurs de fond. Mais j'étais heureusement avec un mineur polonais, il était au service obligatoire. Et il a fait une partie de mon travail et tous les matins, heureusement, il m'amenait de quoi manger. On était réveillés avec des chiens qui aboyaient. Et eux aboyaient plus fort que les chiens, les SS. Ils criaient comme des putois. Ça je me rapellerait toujours. Pour dire « debout » , je vais vous le dire en allemand « Aufstehen» . Ce mot « Aufstehen » , il m'est resté. Ils criaient « Aufstehen» . C'était l'horreur, l'horreur, l'horreur absolue. Il fallait s'habiller tout de suite avec nos godilles, et puis il fallait sortir dehors et se mettre en rang, à trois heures et demie du matin. On ne pouvait rien dire, ils nous tuaient. on était 2000. 2000 mineurs. Ils avaient besoin de charbon. Alors ils prenaient les plus jeunes. On était dans des lits, on était quatre. Des lits en fer avec des matelas en paille. Et il m'est arrivé d'avoir à côté de moi un déporté qui était mort. Le matin, on avait droit, comme on était dans les mines, on avait un pain un peu noir... Et on avait de la margarine et une rondelle de saucisson. Comme on travaillait dans les mines, on mangeait mieux que les autres. On travaillait de 6h30 jusqu'à 5h du soir. Il faisait très froid pour aller jusqu'à la mine. Il y avait 2 km de marche. On n'avait pas de chaussettes, on avait des carrés de chiffon qu'on mettait sous la chaussure. Il y avait des semelles de bois. toujours en tenue rayée, mais on avait un manteau rayé et on avait un genre de gant épinglé au coude jusqu'à votre main. Comme il faisait très froid, on pouvait le mettre dans le gant. Et deux kilomètres après, quand on rentrait dans la mine, il faisait bon. Il faisait pas froid. On rentrait à pied de la mine jusqu'au bloc. Tous les déportés, 2000 déportés, étaient là-bas. J'étais dans un univers tellement horrible. Il m'est arrivé... Je ne sais pas si je l'ai fait. J'ai peut-être tué un russe qui était là parce qu'il voulait me prendre ma ration de pain. Alors, on avait des godillots, des gros godillots. J'ai enlevé, j'ai tapé sur sa tête, il est tombé. Et ils l'ont mis dans un camion pour aller dans les chambres à gaz. Je ne sais pas s'il est mort, je ne sais pas. Vous savez, vous prendre votre pain... C'est votre vie ! Vous savez, on ne parlait pas beaucoup. Je souffrais tellement, je ne parlais à personne. Mais pourquoi ? Vous vivez dans un enfer ! Parce que non seulement vous voyez qu'on emmenait des déportés dans les chambres à gaz, souvent tous les matins, mais le fait de vivre dans cet… c'était un enfer. C'était pas gai, hein. On recevait des coups et tout, on souffrait. la souffrance était dure mais est-ce que vous voulez mourir à dix-huit ans c'est impossible j'avais dix-huit ans et demi je voulais vivre

  • Speaker #1

    Un travail épuisant une faim constante un traitement inhumain et une peur de chaque instant Pourtant, quelques gestes de solidarité permettent à Henri de garder une lueur d'espoir. Merci infiniment, très cher Henri, pour votre générosité et la force avec laquelle vous partagez votre histoire. À travers vos mots, vous nous transmettez une part essentielle de notre histoire collective. Nous sommes aujourd'hui le 27 février 2025. C'est un jour particulier car aujourd'hui Henri célèbre son centième anniversaire. Alors très cher Henri, je vous souhaite un merveilleux anniversaire. Je vous dédie bien évidemment cet épisode de mon podcast, en hommage à votre parcours et à votre témoignage si précieux. Chers auditeurs, je vous invite à partager cet épisode avec vos proches. Ces témoignages sont indispensables pour comprendre, pour se souvenir et pour ne jamais oublier. Dans le prochain et dernier épisode, Henri racontera les terribles marches de la mort, et sa libération par l'armée américaine du général Patton. Merci encore pour votre écoute. Allez, salut. C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor.

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