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HENRI - 18 ans 1/2 - 3ème partie - "J'AVAIS 18 ANS 1/2 ET JE VOULAIS VIVRE" cover
HENRI - 18 ans 1/2 - 3ème partie - "J'AVAIS 18 ANS 1/2 ET JE VOULAIS VIVRE" cover
ENFANT DE LA SHOAH

HENRI - 18 ans 1/2 - 3ème partie - "J'AVAIS 18 ANS 1/2 ET JE VOULAIS VIVRE"

HENRI - 18 ans 1/2 - 3ème partie - "J'AVAIS 18 ANS 1/2 ET JE VOULAIS VIVRE"

11min |05/03/2025
Play
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11min |05/03/2025
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Description

Né à Metz en 1925 dans une famille juive d’origine polonaise, Henri grandit à Nice, entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Arrêté en janvier 1944 avec sa mère, il est déporté à Auschwitz après un voyage inhumain dans des wagons à bestiaux. Quelques minutes après son arrivée, henri et sa maman seront séparés.  Il ne la reverra plus. À presque 19 ans, Henri, solide, est destiné aux mines de charbon, où il travaille dans des conditions terribles.

En janvier 1945, alors que l’Armée rouge approche d’Auschwitz, les nazis évacuent les camps et forcent des milliers de déportés à entreprendre les marches de la mort. Henri fait partie de ceux qui doivent marcher dans le froid glacial, sous la menace permanente.


🎙️ Voici la troisième partie du témoignage d’Henri, 19 ans, Enfant de la Shoah.


NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.


Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


----

❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie


🎙️ Le témoignage au-delà des faits qu’il aborde et qui permettent de lier la « petite » et la « grande histoire », associe mémoire et histoire.  Les témoignages ici mis en ligne ne prétendent pas à l’exhaustivité ni à la parfaite exactitude historique, pour autant, à un moment où les derniers survivants de la période disparaissent, leur volonté de transmettre, leur incroyable force de caractère et la force des récits qu’ils proposent en font des outils d’une importance majeure pour la compréhension de ce qu’il s’est produit en Europe et tout particulièrement en France il y a un peu plus de 80 ans.

Un grand merci à Alexandre Bande pour son expertise et sa validation des contenus historiques de ces témoignages


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    "C'était pas gai, hein on recevait des coups et tout on souffrait la souffrance était dure mais est-ce que vous voulez mourir à dix-huit ans c'est impossible! j'avais

  • Speaker #1

    dix-huit ans et demi je voulais vivre ! La Shoah. Mot hébreu qui signifie catastrophe désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. Né à Metz en 1925, dans une famille juive d'origine polonaise, Henri grandit à Nice, entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Arrêtés en janvier 1944 avec sa mère, ils seront tous deux déportés à Auschwitz après un voyage inhumain dans des wagons à bestioux. Quelques minutes seulement après leur arrivée, Henri et sa maman seront séparés. Il ne la reverra plus. À presque 19 ans, Henri, solide, est destiné aux mines de charbon, où il travaille dans des conditions terribles. En janvier 1945, alors que l'armée rouge approche d'Auschwitz, les nazis évacuent les camps et forcent des milliers de déportés à entreprendre les marches de la mort. Henri fait partie de ceux qui doivent marcher dans le froid glacial, sous la menace permanente. Voici la troisième et dernière partie du témoignage d'Henri, 19 ans, enfant de la Shoah.

  • Speaker #0

    Quand les Russes sont arrivés près d'Auschwitz, à 40 km d'Auschwitz, Cracovie, voilà, on devait quitter cette mine, ce camp. Et on a fait 70 km de marche à pied. Et là, on est arrivés après, deux jours après. Et on nous a mis dans un camion de charbon vide pour aller sur Buchenwald. Je marchais presque debout en dormant. La volonté de survivre. Il faisait moins 15, moins 10. C'était un froid glacial. C'était la Pologne, la Haute-Silésie. Allez-y aujourd'hui, vous allez voir comme il fait froid. En Pologne, ce n'est pas la côte d'Azur. On était dans des vieilles maisons, des vieux locaux. Et on a dormi deux, trois heures et on est repartis. Il fallait ou partir ou mourir. Et moi j'ai tenu le coup, j'ai eu la résistance, le courage de survivre. Puisque je suis vivant ! Et je suis arrivé au camp de Buchenwald. Et on m'a remis dans un bloc. On faisait pas grand chose. C'était début 45, je me souviens pas, le temps passait. On est reparti du camp début avril effectivement. Et là on a fait 160 km. Deuxième marche de la mort. Il fallait avancer. Et on est arrivé en Haute-Silésie vers le 20 avril 1945. On a marché presque tous les jours, mais ils nous ont mis dans les forêts pour nous reposer. Et il y avait dans un camion de la nourriture, je me rappelle même pas exactement ce qu'on mangeait. il n'y avait pas autant mort qu'au début. Mais Il y a toujours eu des morts. Il faut mourir ou vivre. Qu'auriez-vous fait ? On est arrivé dans un camp qui s'appelait Flossenburg. Il y avait les Américains qui nous ont mis après… Moi, ils m'ont mis dans un hôpital de campagne et je suis resté jusqu'au 20 avril, je crois. 30 kilos. C'était un plaisir pour nous. J'étais soigné comme un enfant. Ils m'ont donné à manger avec une cuillère parce qu'ils savaient qu'on avait un estomac de bébé. On ne pouvait pas manger. Il y en a qui sont morts d'avoir trop mangé. Nous sommes restés deux mois ou trois mois. Après, il y a eu mon rapatriement. J'ai demandé qu'on téléphone en France. Et c'est mon frère aîné qui a eu le téléphone, comme quoi j'étais libéré. Je suis parti de l'hôpital en avion militaire américain. Et l'avion est arrivé à Paris. Et on m'a mis dans des petits bus de l'époque. Et on est arrivé au Lutécia. Je suis resté, je crois, deux jours. Et là, on m'a donné 1000 francs de l'époque. J'avais même eu, je crois, un genre de pantalon allemand, je ne sais pas… j'avais une casquette, j'étais drôlement habillé! On m'a donné une carte de rapatrié et j'ai pris le train pour revenir sur Nice. Quand le train après a quitté, Paris jusqu'à Nice, dans toutes les grandes gares, il y avait presque la Marseillaise, c'était le plaisir. La libération, voilà. Quand je suis arrivé en gare de Nice, il y avait toute ma famille, ils étaient peut-être 50 ou 60 ans, les enfants, les petits enfants. Et tout. Ils pleuraient… c'était le bonheur. Et mon frère est né, il avait un bel appartement. Et j'étais dans cet appartement, je suis resté 2-3 mois. Je ne savais pas, mon père était déporté seul. Il n'est pas revenu.

  • Speaker #1

    En parallèle de la joie de retrouver les siens, Henri a dû affronter une douleur immense, celle d'avoir perdu, à 19 ans, son père et sa mère. Malgré les terribles épreuves qu'il a traversées, un travail épuisant, la faim, la peur constante et les marches de la mort, Henri a choisi de vivre. Mais pour redevenir un homme véritablement libre, il fallait encore un dernier détail.

  • Speaker #0

    Je vais vous dire quelque chose qui était bizarre. Au bout de 3-4 mois, je me suis remis. J'étais bien, enfin bien, j'étais libre. Et mon frère avait, à l'époque, il y avait des bonnes à tout faire. Il avait une bonne à tout faire qui était jeune. Et elle portait une jupe parce qu'elles ne portaient pas de pantalons les femmes à l'époque. Et quand elle lavait par terre, Un matin, elle m'a fait voir ses fesses. Et oui, parce que là, je suis redevenu un homme. Elle était belle, elle avait 20 ans, elle avait des belles fesses.

  • Speaker #1

    Merci Henri pour votre bonne humeur. Quelques mois après son retour, grâce à sa force de caractère et à son optimisme infaillible, Henri retrouve une forme d'humanité en reconstruisant sa vie. Avec un ami russe, il lance un projet de fabrication et de vente de trousseaux, marquant ainsi le début d'une nouvelle existence. Il adopte une fille, aujourd'hui âgée de 70 ans, et mène une vie remplie de sens. En 2023, à 98 ans, Henri est décoré de la Légion d'honneur pour son courage et sa résilience. Cette année, le 27 février, Henri célèbre ses 100 ans. Alors cher Henri, je vous souhaite un très bel anniversaire. Et comme on dit chez nous, jusqu'à 120 ans. Merci à vous tous de suivre ce podcast. Comme vous le savez, je me dédie entièrement à ce projet que je réalise seule. J'ai la chance d'avoir reçu une aide de la Clems Conférence et de la DILCRA, mais si vous le souhaitez, vous pouvez contribuer à votre échelle. Vous pouvez faire un don, même modeste, à l'association que je porte, Enfants de la Shoah. Chaque don m'aide et me soutient, et me permet de recueillir d'autres témoignages pour les partager avec vous. Vous trouverez le lien en description de cet épisode. Merci du fond du cœur et à très vite pour un nouvel épisode. Allez, salut ! C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor.

Description

Né à Metz en 1925 dans une famille juive d’origine polonaise, Henri grandit à Nice, entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Arrêté en janvier 1944 avec sa mère, il est déporté à Auschwitz après un voyage inhumain dans des wagons à bestiaux. Quelques minutes après son arrivée, henri et sa maman seront séparés.  Il ne la reverra plus. À presque 19 ans, Henri, solide, est destiné aux mines de charbon, où il travaille dans des conditions terribles.

En janvier 1945, alors que l’Armée rouge approche d’Auschwitz, les nazis évacuent les camps et forcent des milliers de déportés à entreprendre les marches de la mort. Henri fait partie de ceux qui doivent marcher dans le froid glacial, sous la menace permanente.


🎙️ Voici la troisième partie du témoignage d’Henri, 19 ans, Enfant de la Shoah.


NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.


Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


----

❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie


🎙️ Le témoignage au-delà des faits qu’il aborde et qui permettent de lier la « petite » et la « grande histoire », associe mémoire et histoire.  Les témoignages ici mis en ligne ne prétendent pas à l’exhaustivité ni à la parfaite exactitude historique, pour autant, à un moment où les derniers survivants de la période disparaissent, leur volonté de transmettre, leur incroyable force de caractère et la force des récits qu’ils proposent en font des outils d’une importance majeure pour la compréhension de ce qu’il s’est produit en Europe et tout particulièrement en France il y a un peu plus de 80 ans.

Un grand merci à Alexandre Bande pour son expertise et sa validation des contenus historiques de ces témoignages


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    "C'était pas gai, hein on recevait des coups et tout on souffrait la souffrance était dure mais est-ce que vous voulez mourir à dix-huit ans c'est impossible! j'avais

  • Speaker #1

    dix-huit ans et demi je voulais vivre ! La Shoah. Mot hébreu qui signifie catastrophe désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. Né à Metz en 1925, dans une famille juive d'origine polonaise, Henri grandit à Nice, entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Arrêtés en janvier 1944 avec sa mère, ils seront tous deux déportés à Auschwitz après un voyage inhumain dans des wagons à bestioux. Quelques minutes seulement après leur arrivée, Henri et sa maman seront séparés. Il ne la reverra plus. À presque 19 ans, Henri, solide, est destiné aux mines de charbon, où il travaille dans des conditions terribles. En janvier 1945, alors que l'armée rouge approche d'Auschwitz, les nazis évacuent les camps et forcent des milliers de déportés à entreprendre les marches de la mort. Henri fait partie de ceux qui doivent marcher dans le froid glacial, sous la menace permanente. Voici la troisième et dernière partie du témoignage d'Henri, 19 ans, enfant de la Shoah.

  • Speaker #0

    Quand les Russes sont arrivés près d'Auschwitz, à 40 km d'Auschwitz, Cracovie, voilà, on devait quitter cette mine, ce camp. Et on a fait 70 km de marche à pied. Et là, on est arrivés après, deux jours après. Et on nous a mis dans un camion de charbon vide pour aller sur Buchenwald. Je marchais presque debout en dormant. La volonté de survivre. Il faisait moins 15, moins 10. C'était un froid glacial. C'était la Pologne, la Haute-Silésie. Allez-y aujourd'hui, vous allez voir comme il fait froid. En Pologne, ce n'est pas la côte d'Azur. On était dans des vieilles maisons, des vieux locaux. Et on a dormi deux, trois heures et on est repartis. Il fallait ou partir ou mourir. Et moi j'ai tenu le coup, j'ai eu la résistance, le courage de survivre. Puisque je suis vivant ! Et je suis arrivé au camp de Buchenwald. Et on m'a remis dans un bloc. On faisait pas grand chose. C'était début 45, je me souviens pas, le temps passait. On est reparti du camp début avril effectivement. Et là on a fait 160 km. Deuxième marche de la mort. Il fallait avancer. Et on est arrivé en Haute-Silésie vers le 20 avril 1945. On a marché presque tous les jours, mais ils nous ont mis dans les forêts pour nous reposer. Et il y avait dans un camion de la nourriture, je me rappelle même pas exactement ce qu'on mangeait. il n'y avait pas autant mort qu'au début. Mais Il y a toujours eu des morts. Il faut mourir ou vivre. Qu'auriez-vous fait ? On est arrivé dans un camp qui s'appelait Flossenburg. Il y avait les Américains qui nous ont mis après… Moi, ils m'ont mis dans un hôpital de campagne et je suis resté jusqu'au 20 avril, je crois. 30 kilos. C'était un plaisir pour nous. J'étais soigné comme un enfant. Ils m'ont donné à manger avec une cuillère parce qu'ils savaient qu'on avait un estomac de bébé. On ne pouvait pas manger. Il y en a qui sont morts d'avoir trop mangé. Nous sommes restés deux mois ou trois mois. Après, il y a eu mon rapatriement. J'ai demandé qu'on téléphone en France. Et c'est mon frère aîné qui a eu le téléphone, comme quoi j'étais libéré. Je suis parti de l'hôpital en avion militaire américain. Et l'avion est arrivé à Paris. Et on m'a mis dans des petits bus de l'époque. Et on est arrivé au Lutécia. Je suis resté, je crois, deux jours. Et là, on m'a donné 1000 francs de l'époque. J'avais même eu, je crois, un genre de pantalon allemand, je ne sais pas… j'avais une casquette, j'étais drôlement habillé! On m'a donné une carte de rapatrié et j'ai pris le train pour revenir sur Nice. Quand le train après a quitté, Paris jusqu'à Nice, dans toutes les grandes gares, il y avait presque la Marseillaise, c'était le plaisir. La libération, voilà. Quand je suis arrivé en gare de Nice, il y avait toute ma famille, ils étaient peut-être 50 ou 60 ans, les enfants, les petits enfants. Et tout. Ils pleuraient… c'était le bonheur. Et mon frère est né, il avait un bel appartement. Et j'étais dans cet appartement, je suis resté 2-3 mois. Je ne savais pas, mon père était déporté seul. Il n'est pas revenu.

  • Speaker #1

    En parallèle de la joie de retrouver les siens, Henri a dû affronter une douleur immense, celle d'avoir perdu, à 19 ans, son père et sa mère. Malgré les terribles épreuves qu'il a traversées, un travail épuisant, la faim, la peur constante et les marches de la mort, Henri a choisi de vivre. Mais pour redevenir un homme véritablement libre, il fallait encore un dernier détail.

  • Speaker #0

    Je vais vous dire quelque chose qui était bizarre. Au bout de 3-4 mois, je me suis remis. J'étais bien, enfin bien, j'étais libre. Et mon frère avait, à l'époque, il y avait des bonnes à tout faire. Il avait une bonne à tout faire qui était jeune. Et elle portait une jupe parce qu'elles ne portaient pas de pantalons les femmes à l'époque. Et quand elle lavait par terre, Un matin, elle m'a fait voir ses fesses. Et oui, parce que là, je suis redevenu un homme. Elle était belle, elle avait 20 ans, elle avait des belles fesses.

  • Speaker #1

    Merci Henri pour votre bonne humeur. Quelques mois après son retour, grâce à sa force de caractère et à son optimisme infaillible, Henri retrouve une forme d'humanité en reconstruisant sa vie. Avec un ami russe, il lance un projet de fabrication et de vente de trousseaux, marquant ainsi le début d'une nouvelle existence. Il adopte une fille, aujourd'hui âgée de 70 ans, et mène une vie remplie de sens. En 2023, à 98 ans, Henri est décoré de la Légion d'honneur pour son courage et sa résilience. Cette année, le 27 février, Henri célèbre ses 100 ans. Alors cher Henri, je vous souhaite un très bel anniversaire. Et comme on dit chez nous, jusqu'à 120 ans. Merci à vous tous de suivre ce podcast. Comme vous le savez, je me dédie entièrement à ce projet que je réalise seule. J'ai la chance d'avoir reçu une aide de la Clems Conférence et de la DILCRA, mais si vous le souhaitez, vous pouvez contribuer à votre échelle. Vous pouvez faire un don, même modeste, à l'association que je porte, Enfants de la Shoah. Chaque don m'aide et me soutient, et me permet de recueillir d'autres témoignages pour les partager avec vous. Vous trouverez le lien en description de cet épisode. Merci du fond du cœur et à très vite pour un nouvel épisode. Allez, salut ! C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor.

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Description

Né à Metz en 1925 dans une famille juive d’origine polonaise, Henri grandit à Nice, entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Arrêté en janvier 1944 avec sa mère, il est déporté à Auschwitz après un voyage inhumain dans des wagons à bestiaux. Quelques minutes après son arrivée, henri et sa maman seront séparés.  Il ne la reverra plus. À presque 19 ans, Henri, solide, est destiné aux mines de charbon, où il travaille dans des conditions terribles.

En janvier 1945, alors que l’Armée rouge approche d’Auschwitz, les nazis évacuent les camps et forcent des milliers de déportés à entreprendre les marches de la mort. Henri fait partie de ceux qui doivent marcher dans le froid glacial, sous la menace permanente.


🎙️ Voici la troisième partie du témoignage d’Henri, 19 ans, Enfant de la Shoah.


NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.


Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


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❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie


🎙️ Le témoignage au-delà des faits qu’il aborde et qui permettent de lier la « petite » et la « grande histoire », associe mémoire et histoire.  Les témoignages ici mis en ligne ne prétendent pas à l’exhaustivité ni à la parfaite exactitude historique, pour autant, à un moment où les derniers survivants de la période disparaissent, leur volonté de transmettre, leur incroyable force de caractère et la force des récits qu’ils proposent en font des outils d’une importance majeure pour la compréhension de ce qu’il s’est produit en Europe et tout particulièrement en France il y a un peu plus de 80 ans.

Un grand merci à Alexandre Bande pour son expertise et sa validation des contenus historiques de ces témoignages


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    "C'était pas gai, hein on recevait des coups et tout on souffrait la souffrance était dure mais est-ce que vous voulez mourir à dix-huit ans c'est impossible! j'avais

  • Speaker #1

    dix-huit ans et demi je voulais vivre ! La Shoah. Mot hébreu qui signifie catastrophe désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. Né à Metz en 1925, dans une famille juive d'origine polonaise, Henri grandit à Nice, entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Arrêtés en janvier 1944 avec sa mère, ils seront tous deux déportés à Auschwitz après un voyage inhumain dans des wagons à bestioux. Quelques minutes seulement après leur arrivée, Henri et sa maman seront séparés. Il ne la reverra plus. À presque 19 ans, Henri, solide, est destiné aux mines de charbon, où il travaille dans des conditions terribles. En janvier 1945, alors que l'armée rouge approche d'Auschwitz, les nazis évacuent les camps et forcent des milliers de déportés à entreprendre les marches de la mort. Henri fait partie de ceux qui doivent marcher dans le froid glacial, sous la menace permanente. Voici la troisième et dernière partie du témoignage d'Henri, 19 ans, enfant de la Shoah.

  • Speaker #0

    Quand les Russes sont arrivés près d'Auschwitz, à 40 km d'Auschwitz, Cracovie, voilà, on devait quitter cette mine, ce camp. Et on a fait 70 km de marche à pied. Et là, on est arrivés après, deux jours après. Et on nous a mis dans un camion de charbon vide pour aller sur Buchenwald. Je marchais presque debout en dormant. La volonté de survivre. Il faisait moins 15, moins 10. C'était un froid glacial. C'était la Pologne, la Haute-Silésie. Allez-y aujourd'hui, vous allez voir comme il fait froid. En Pologne, ce n'est pas la côte d'Azur. On était dans des vieilles maisons, des vieux locaux. Et on a dormi deux, trois heures et on est repartis. Il fallait ou partir ou mourir. Et moi j'ai tenu le coup, j'ai eu la résistance, le courage de survivre. Puisque je suis vivant ! Et je suis arrivé au camp de Buchenwald. Et on m'a remis dans un bloc. On faisait pas grand chose. C'était début 45, je me souviens pas, le temps passait. On est reparti du camp début avril effectivement. Et là on a fait 160 km. Deuxième marche de la mort. Il fallait avancer. Et on est arrivé en Haute-Silésie vers le 20 avril 1945. On a marché presque tous les jours, mais ils nous ont mis dans les forêts pour nous reposer. Et il y avait dans un camion de la nourriture, je me rappelle même pas exactement ce qu'on mangeait. il n'y avait pas autant mort qu'au début. Mais Il y a toujours eu des morts. Il faut mourir ou vivre. Qu'auriez-vous fait ? On est arrivé dans un camp qui s'appelait Flossenburg. Il y avait les Américains qui nous ont mis après… Moi, ils m'ont mis dans un hôpital de campagne et je suis resté jusqu'au 20 avril, je crois. 30 kilos. C'était un plaisir pour nous. J'étais soigné comme un enfant. Ils m'ont donné à manger avec une cuillère parce qu'ils savaient qu'on avait un estomac de bébé. On ne pouvait pas manger. Il y en a qui sont morts d'avoir trop mangé. Nous sommes restés deux mois ou trois mois. Après, il y a eu mon rapatriement. J'ai demandé qu'on téléphone en France. Et c'est mon frère aîné qui a eu le téléphone, comme quoi j'étais libéré. Je suis parti de l'hôpital en avion militaire américain. Et l'avion est arrivé à Paris. Et on m'a mis dans des petits bus de l'époque. Et on est arrivé au Lutécia. Je suis resté, je crois, deux jours. Et là, on m'a donné 1000 francs de l'époque. J'avais même eu, je crois, un genre de pantalon allemand, je ne sais pas… j'avais une casquette, j'étais drôlement habillé! On m'a donné une carte de rapatrié et j'ai pris le train pour revenir sur Nice. Quand le train après a quitté, Paris jusqu'à Nice, dans toutes les grandes gares, il y avait presque la Marseillaise, c'était le plaisir. La libération, voilà. Quand je suis arrivé en gare de Nice, il y avait toute ma famille, ils étaient peut-être 50 ou 60 ans, les enfants, les petits enfants. Et tout. Ils pleuraient… c'était le bonheur. Et mon frère est né, il avait un bel appartement. Et j'étais dans cet appartement, je suis resté 2-3 mois. Je ne savais pas, mon père était déporté seul. Il n'est pas revenu.

  • Speaker #1

    En parallèle de la joie de retrouver les siens, Henri a dû affronter une douleur immense, celle d'avoir perdu, à 19 ans, son père et sa mère. Malgré les terribles épreuves qu'il a traversées, un travail épuisant, la faim, la peur constante et les marches de la mort, Henri a choisi de vivre. Mais pour redevenir un homme véritablement libre, il fallait encore un dernier détail.

  • Speaker #0

    Je vais vous dire quelque chose qui était bizarre. Au bout de 3-4 mois, je me suis remis. J'étais bien, enfin bien, j'étais libre. Et mon frère avait, à l'époque, il y avait des bonnes à tout faire. Il avait une bonne à tout faire qui était jeune. Et elle portait une jupe parce qu'elles ne portaient pas de pantalons les femmes à l'époque. Et quand elle lavait par terre, Un matin, elle m'a fait voir ses fesses. Et oui, parce que là, je suis redevenu un homme. Elle était belle, elle avait 20 ans, elle avait des belles fesses.

  • Speaker #1

    Merci Henri pour votre bonne humeur. Quelques mois après son retour, grâce à sa force de caractère et à son optimisme infaillible, Henri retrouve une forme d'humanité en reconstruisant sa vie. Avec un ami russe, il lance un projet de fabrication et de vente de trousseaux, marquant ainsi le début d'une nouvelle existence. Il adopte une fille, aujourd'hui âgée de 70 ans, et mène une vie remplie de sens. En 2023, à 98 ans, Henri est décoré de la Légion d'honneur pour son courage et sa résilience. Cette année, le 27 février, Henri célèbre ses 100 ans. Alors cher Henri, je vous souhaite un très bel anniversaire. Et comme on dit chez nous, jusqu'à 120 ans. Merci à vous tous de suivre ce podcast. Comme vous le savez, je me dédie entièrement à ce projet que je réalise seule. J'ai la chance d'avoir reçu une aide de la Clems Conférence et de la DILCRA, mais si vous le souhaitez, vous pouvez contribuer à votre échelle. Vous pouvez faire un don, même modeste, à l'association que je porte, Enfants de la Shoah. Chaque don m'aide et me soutient, et me permet de recueillir d'autres témoignages pour les partager avec vous. Vous trouverez le lien en description de cet épisode. Merci du fond du cœur et à très vite pour un nouvel épisode. Allez, salut ! C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor.

Description

Né à Metz en 1925 dans une famille juive d’origine polonaise, Henri grandit à Nice, entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Arrêté en janvier 1944 avec sa mère, il est déporté à Auschwitz après un voyage inhumain dans des wagons à bestiaux. Quelques minutes après son arrivée, henri et sa maman seront séparés.  Il ne la reverra plus. À presque 19 ans, Henri, solide, est destiné aux mines de charbon, où il travaille dans des conditions terribles.

En janvier 1945, alors que l’Armée rouge approche d’Auschwitz, les nazis évacuent les camps et forcent des milliers de déportés à entreprendre les marches de la mort. Henri fait partie de ceux qui doivent marcher dans le froid glacial, sous la menace permanente.


🎙️ Voici la troisième partie du témoignage d’Henri, 19 ans, Enfant de la Shoah.


NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.


Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


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❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie


🎙️ Le témoignage au-delà des faits qu’il aborde et qui permettent de lier la « petite » et la « grande histoire », associe mémoire et histoire.  Les témoignages ici mis en ligne ne prétendent pas à l’exhaustivité ni à la parfaite exactitude historique, pour autant, à un moment où les derniers survivants de la période disparaissent, leur volonté de transmettre, leur incroyable force de caractère et la force des récits qu’ils proposent en font des outils d’une importance majeure pour la compréhension de ce qu’il s’est produit en Europe et tout particulièrement en France il y a un peu plus de 80 ans.

Un grand merci à Alexandre Bande pour son expertise et sa validation des contenus historiques de ces témoignages


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    "C'était pas gai, hein on recevait des coups et tout on souffrait la souffrance était dure mais est-ce que vous voulez mourir à dix-huit ans c'est impossible! j'avais

  • Speaker #1

    dix-huit ans et demi je voulais vivre ! La Shoah. Mot hébreu qui signifie catastrophe désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. Né à Metz en 1925, dans une famille juive d'origine polonaise, Henri grandit à Nice, entouré de ses parents, de sa sœur et de son frère. Arrêtés en janvier 1944 avec sa mère, ils seront tous deux déportés à Auschwitz après un voyage inhumain dans des wagons à bestioux. Quelques minutes seulement après leur arrivée, Henri et sa maman seront séparés. Il ne la reverra plus. À presque 19 ans, Henri, solide, est destiné aux mines de charbon, où il travaille dans des conditions terribles. En janvier 1945, alors que l'armée rouge approche d'Auschwitz, les nazis évacuent les camps et forcent des milliers de déportés à entreprendre les marches de la mort. Henri fait partie de ceux qui doivent marcher dans le froid glacial, sous la menace permanente. Voici la troisième et dernière partie du témoignage d'Henri, 19 ans, enfant de la Shoah.

  • Speaker #0

    Quand les Russes sont arrivés près d'Auschwitz, à 40 km d'Auschwitz, Cracovie, voilà, on devait quitter cette mine, ce camp. Et on a fait 70 km de marche à pied. Et là, on est arrivés après, deux jours après. Et on nous a mis dans un camion de charbon vide pour aller sur Buchenwald. Je marchais presque debout en dormant. La volonté de survivre. Il faisait moins 15, moins 10. C'était un froid glacial. C'était la Pologne, la Haute-Silésie. Allez-y aujourd'hui, vous allez voir comme il fait froid. En Pologne, ce n'est pas la côte d'Azur. On était dans des vieilles maisons, des vieux locaux. Et on a dormi deux, trois heures et on est repartis. Il fallait ou partir ou mourir. Et moi j'ai tenu le coup, j'ai eu la résistance, le courage de survivre. Puisque je suis vivant ! Et je suis arrivé au camp de Buchenwald. Et on m'a remis dans un bloc. On faisait pas grand chose. C'était début 45, je me souviens pas, le temps passait. On est reparti du camp début avril effectivement. Et là on a fait 160 km. Deuxième marche de la mort. Il fallait avancer. Et on est arrivé en Haute-Silésie vers le 20 avril 1945. On a marché presque tous les jours, mais ils nous ont mis dans les forêts pour nous reposer. Et il y avait dans un camion de la nourriture, je me rappelle même pas exactement ce qu'on mangeait. il n'y avait pas autant mort qu'au début. Mais Il y a toujours eu des morts. Il faut mourir ou vivre. Qu'auriez-vous fait ? On est arrivé dans un camp qui s'appelait Flossenburg. Il y avait les Américains qui nous ont mis après… Moi, ils m'ont mis dans un hôpital de campagne et je suis resté jusqu'au 20 avril, je crois. 30 kilos. C'était un plaisir pour nous. J'étais soigné comme un enfant. Ils m'ont donné à manger avec une cuillère parce qu'ils savaient qu'on avait un estomac de bébé. On ne pouvait pas manger. Il y en a qui sont morts d'avoir trop mangé. Nous sommes restés deux mois ou trois mois. Après, il y a eu mon rapatriement. J'ai demandé qu'on téléphone en France. Et c'est mon frère aîné qui a eu le téléphone, comme quoi j'étais libéré. Je suis parti de l'hôpital en avion militaire américain. Et l'avion est arrivé à Paris. Et on m'a mis dans des petits bus de l'époque. Et on est arrivé au Lutécia. Je suis resté, je crois, deux jours. Et là, on m'a donné 1000 francs de l'époque. J'avais même eu, je crois, un genre de pantalon allemand, je ne sais pas… j'avais une casquette, j'étais drôlement habillé! On m'a donné une carte de rapatrié et j'ai pris le train pour revenir sur Nice. Quand le train après a quitté, Paris jusqu'à Nice, dans toutes les grandes gares, il y avait presque la Marseillaise, c'était le plaisir. La libération, voilà. Quand je suis arrivé en gare de Nice, il y avait toute ma famille, ils étaient peut-être 50 ou 60 ans, les enfants, les petits enfants. Et tout. Ils pleuraient… c'était le bonheur. Et mon frère est né, il avait un bel appartement. Et j'étais dans cet appartement, je suis resté 2-3 mois. Je ne savais pas, mon père était déporté seul. Il n'est pas revenu.

  • Speaker #1

    En parallèle de la joie de retrouver les siens, Henri a dû affronter une douleur immense, celle d'avoir perdu, à 19 ans, son père et sa mère. Malgré les terribles épreuves qu'il a traversées, un travail épuisant, la faim, la peur constante et les marches de la mort, Henri a choisi de vivre. Mais pour redevenir un homme véritablement libre, il fallait encore un dernier détail.

  • Speaker #0

    Je vais vous dire quelque chose qui était bizarre. Au bout de 3-4 mois, je me suis remis. J'étais bien, enfin bien, j'étais libre. Et mon frère avait, à l'époque, il y avait des bonnes à tout faire. Il avait une bonne à tout faire qui était jeune. Et elle portait une jupe parce qu'elles ne portaient pas de pantalons les femmes à l'époque. Et quand elle lavait par terre, Un matin, elle m'a fait voir ses fesses. Et oui, parce que là, je suis redevenu un homme. Elle était belle, elle avait 20 ans, elle avait des belles fesses.

  • Speaker #1

    Merci Henri pour votre bonne humeur. Quelques mois après son retour, grâce à sa force de caractère et à son optimisme infaillible, Henri retrouve une forme d'humanité en reconstruisant sa vie. Avec un ami russe, il lance un projet de fabrication et de vente de trousseaux, marquant ainsi le début d'une nouvelle existence. Il adopte une fille, aujourd'hui âgée de 70 ans, et mène une vie remplie de sens. En 2023, à 98 ans, Henri est décoré de la Légion d'honneur pour son courage et sa résilience. Cette année, le 27 février, Henri célèbre ses 100 ans. Alors cher Henri, je vous souhaite un très bel anniversaire. Et comme on dit chez nous, jusqu'à 120 ans. Merci à vous tous de suivre ce podcast. Comme vous le savez, je me dédie entièrement à ce projet que je réalise seule. J'ai la chance d'avoir reçu une aide de la Clems Conférence et de la DILCRA, mais si vous le souhaitez, vous pouvez contribuer à votre échelle. Vous pouvez faire un don, même modeste, à l'association que je porte, Enfants de la Shoah. Chaque don m'aide et me soutient, et me permet de recueillir d'autres témoignages pour les partager avec vous. Vous trouverez le lien en description de cet épisode. Merci du fond du cœur et à très vite pour un nouvel épisode. Allez, salut ! C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor.

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