- Guillaume
Bonjour à toutes et bonjour à tous, vous écoutez Entreprendre avec Assurance, le podcast qui va à la rencontre d'entrepreneurs passionnés. Chaque épisode nous amène dans les coulisses d'une profession, d'un métier ou d'un sujet d'actualité. On aime échanger avec nos invités sur leur activité et notamment parler de la transformation digitale des entreprises. Je suis Guillaume, CEO chez Perceval, l'assurance chevaleresque et connectée des entrepreneurs. Aujourd'hui, je suis ravi de recevoir Anaïs Seri. Bienvenue à toi Anaïs, ravi de te recevoir aujourd'hui.
- Anaïs
Merci beaucoup Guillaume pour l'invitation, je suis ravie d'être avec vous aujourd'hui.
- Guillaume
S'il te plaît, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?
- Anaïs
Du coup, ça, ça sera la question la plus difficile pour moi ce matin, me présenter, parce qu'on change tout le temps au final, donc se définir, je trouve ça difficile. Ce qui ne varie pas pour le moment, c'est mon nom et mon prénom, donc Anaïs Seri. Et j'ai plusieurs casquettes, donc je suis chef d'entreprise. Je co-préside l'association Intelligence Artificielle Réunion et quand l'épisode sortira, je serai également la directrice générale de Digital Réunion.
- Guillaume
Est-ce que tu peux peut-être nous parler un peu de ton parcours d'études, si tu en as fait ou pas ? Surtout après, comment tu en es venue à l'entrepreneuriat, mais ça, c'est pour juste après.
- Anaïs
Alors, ça étonne tout le monde parce que les gens pensent que j'ai fait quelque chose en mode international. En fait, non, j'ai fait IUT de La Réunion et IAU de La Réunion, donc produit 100% de l'Université de La Réunion. Donc, DUT, à l'époque, ça s'appelait, licence de gestion et un master en marketing et développement commercial. Et pour tout ce qui est IA, on a la chance aujourd'hui d'avoir des cours en ligne, ou YouTube, etc. Donc tout ça, j'apprends en ligne directement.
- Guillaume
Alors, pour entrer dans le vif du sujet, la première fois que j'ai entendu parler de toi, j'ai compris que tu avais été la première à apporter, à importer à La Réunion, les terminaux de paiement SumUp. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur l'aventure SumUp à La Réunion ? Est-ce que c'était ton premier business ? Et comment ça s'est passé ?
- Anaïs
Je suis sortie de l'école en 2015. J'ai fait trois mois à Annecy pour le plaisir, parce que c'est un endroit que j'adore. Et puis, quand je suis rentrée, pour l'anecdote... J'ai postulé chez Digital Réunion sur un poste d'assistante marketing et on ne m'a même pas répondu, donc tu vois, dix ans plus tard presque, et il fallait faire quelque chose. Et mon mari avait déjà créé l'entreprise de conseil marketing Réunion et pour un client, on cherchait des solutions de paiement. Et quand on a fait un benchmark, c'était ce meuble qui nous paraissait le mieux. Donc, on a rentré les terminaux pour ce client. et on s'est dit, en fait, il y a quelque chose à faire, parce que quand tu allais au marché à cette époque-là, ou dans un camion-bar chez l'esthéticienne, etc., tu pouvais difficilement payer par carte bancaire, parce que les commerçants ne l'acceptaient pas, puisque ce qu'il y avait comme solution, c'était avec un engagement de trois ou quatre ans, beaucoup de contraintes, on va dire, et de paperasse. et SumUp, leur proposition, c'était t'achètes ton terminal, tu paies une commission quand tu fais une transaction et tout est dématérialisé donc en 5 minutes, on peut activer au lieu de 1 ou 2 mois, etc et ça, ça a changé les choses c'est une aventure qui dure depuis 8 ans maintenant, le partenariat avec SumUp j'ai grandi avec SumUp j'avais 24 ans aujourd'hui j'en ai 32 J'ai grandi avec eux, ils étaient 40, aujourd'hui ils sont plus de 3000 et à travers le monde. C'est une expérience formidable et j'ai passé énormément de temps sur les marchés, auprès des commerçants, à faire du porte-à-porte quasiment, puisque comme ça touche à l'argent des gens, ils ont besoin d'être assurés. Et sur une marque qu'ils ne connaissent pas, ils font difficilement confiance, ce qui est tout à fait normal. Et ça, ça a été hyper formateur.
- Guillaume
Tu me disais, on a importé les terminaux, mais comment est-ce qu'on contacte SumUp ? Comment est-ce qu'on passe le deal avec eux pour ce partenariat ?
- Anaïs
À l'époque, c'était peut-être plus facile parce qu'ils n'étaient entre guillemets que 40 et ils avaient des marchés à conquérir. Mais en même temps, quand tu vas à Londres ou à Berlin, à La Réunion, ils ne savent pas où c'est. Ils ne savent pas non plus ce que c'est. Vous êtes français, vous payez en euros, plein de questions. Et on nous a répondu parce que justement, ils étaient dans une démarche de comment on fait de l'acquisition. Et la grosse différence à l'époque, c'est qu'eux, ils vendaient uniquement en ligne. Et nous, avec Christian, on savait que ce n'était pas possible de faire juste de la vente en ligne à La Réunion. D'autant plus sur un matériel comme ça.
- Guillaume
Il fallait du présentiel, aller au contact de la clientèle.
- Anaïs
Exactement. Il fallait un visage. Aujourd'hui, une grande partie des clients m'appellent Madame Semop.
- Guillaume
Ok.
- Anaïs
Finalement, j'ai un autre prénom, un autre nom. Et donc, ça prend du temps. Aujourd'hui, si tu contactes ce meuble, je ne sais pas s'il te répondrait comme ils l'ont fait à l'époque. C'était un partenariat gagnant-gagnant. Les partenariats, comme toutes les relations, elles évoluent. Donc, il y a eu aussi des moments très difficiles. Je choisis de voir le bon côté des choses, mais il y a eu des moments très difficiles, que ce soit à La Réunion ou même dans des négo, parce que justement, eux, ils grossissent. Donc, ils n'ont plus le même poids. qu'auparavant.
- Guillaume
Ils ont en profité un petit peu, peut-être ?
- Anaïs
Alors oui, mais je ne me laisse pas faire. Donc les négociations peuvent être très longues. En l'occurrence, celle à laquelle je pense a été très longue. Elle a duré plus d'un an. Ah oui, d'accord. Oui, mais parce que j'avais aussi anticipé et essayé de savoir qu'elle... Qu'est-ce que tu veux comme relation ? Et si pour moi, la relation, au final, il y a un gagnant, il y a un perdant, ça ne m'intéresse pas, je préfère partir. Et ayant acquis d'autres compétences, etc., je savais que je pourrais faire autre chose avec d'autres personnes, voire même avec des concurrents. Donc c'est de dire... Et là, je pense à toutes les relations qu'on a en général, on peut se dire non, mais je reste dans cette relation, même si je me sens perdante, parce que je ne trouverais pas mieux ailleurs. En fait, non.
- Guillaume
C'est un très bon conseil que tu viens de donner. Pour pouvoir l'appliquer, il faut être sûr de soi. Donc, il faut justement avoir cette force en soi. Et bon, tu disais que tu étais forgé avec l'aventure SumUp. J'imagine que tu as appris plein d'autres choses aussi dans d'autres domaines, des expériences de vie, etc., qui t'ont amené à avoir cette confiance, peut-être, en tout cas au premier abord. Et donc, ce n'est pas donné à tout le monde, mais c'est un bon conseil, en tout cas, pour ceux qui nous écoutent. Ne pas rester dans une relation où il y a un perdant. parce qu'on peut faire d'autres choses à côté, on peut s'en sortir. Dans cette émission, comme je dis en introduction, on aime parler de sujets d'actualité, et aujourd'hui, on va consacrer pas mal de temps à parler d'intelligence artificielle. Tu es la fondatrice, la cofondatrice de l'association Intelligence Artificielle Réunion. Alors, est-ce que tu peux nous expliquer en deux mots, pareil, comment ça s'est fait, comment ça s'est monté, et quelle est la mission de Intelligence Artificielle Réunion, s'il te plaît ?
- Anaïs
Il y a eu deux étapes fondamentales dans la création de cet assaut. La première, elle ne me concerne que moi et donc pas mon cofondateur. C'est au mois de mars. En 2023, il y a eu cette vague de les pères fondateurs demandent un arrêt de six mois, etc. Et mon père, qui écoute la télévision, qui regarde et qui écoute la télévision, etc. avec X ou Y journalistes, va porter ce message de l'IA, c'est dangereux. Et donc, on déjeune ensemble et on arrive sur ce sujet-là. Et il est paniqué, il est inquiet. et il me dit mais en fait, moi j'ai 60 ans, dans quelques années je serai à la retraite, mais vous, mes enfants, mes neveux, mes nièces, etc., vous êtes encore jeunes, là, moi de ce que j'entends, en fait, vous n'aurez plus de travail dans deux ou trois ans. Il était très inquiet. Et j'essaie de lui expliquer comment ça fonctionne, et pourquoi il n'a pas à s'inquiéter, en tout cas à ce stade-là, et où est-ce qu'on en est. Et ça a été très difficile. de lui expliquer.
- Guillaume
Il avait compris ce que ça faisait, ce qu'on pouvait faire avec l'outil, il l'avait vu fonctionner.
- Anaïs
Non, il ne l'avait pas vu. Il avait uniquement le prisme journalistique donné. Et puis, pareil, selon les journaux que tu regardes, la façon... Exactement.
- Guillaume
Il est plus alarmiste que d'autres. Et souvent, ils veulent faire du sensationnel, on le sait.
- Anaïs
C'est ce qui fait vendre. Que tu crées de l'émotion, qu'elle soit de la peur, de l'espoir, du rêve, c'est ce qui fait vendre. Et mon discours sur les IA en général est modéré, ce qui étonne les gens. Ils pensent que je suis une... trop complète IA et pas du tout, mon discours est modéré. Et donc, on a cette discussion qui est un peu houleuse, et je lui dis Viens, on va tester Chachipiti. Et il va me poser la question à Chachipiti de Qui est Sitaran ? Et en fait, il utilise ChatGPT comme il utiliserait un moteur de recherche Google. Et ce n'est pas du tout ça. Et il y a plein de gens qui utilisent ChatGPT ou autre comme un moteur de recherche Google. Et en plus, on est sur la version 3 ou 3.5, je ne sais plus, je ne l'ai pas connecté à Internet. Et du coup, forcément, ChatGPT hallucine et invente des choses et me dit, regarde, il est bête. Et là, je me suis dit, OK, il va falloir que, un, je travaille davantage mes connaissances, etc., pour pouvoir mieux expliquer, parce que j'étais frustrée de ne pas pouvoir lui expliquer comment ça fonctionne. Depuis, on en a rediscuté, maintenant c'est bon, il comprend, il est OK. Donc ça, c'est le premier déclencheur. Et le deuxième déclencheur, c'est une conférence, donc quelques semaines plus tard, une conférence d'un influenceur français de la tech qui fait son live. Et c'est impressionnant parce qu'il y a plus de 50 000 personnes sur ce live. Et lui, il avait acheté la capacité pour 50 000, mais ça se trouve, il aurait acheté 100 000, il y en aurait eu 100 000, pour te dire la puissance de cette personne. Et là, il nous explique que grâce à ChatGPT, en restant sur notre canapé, on va tous devenir millionnaires à la condition que tu achètes son pack de formation.
- Guillaume
Il va t'expliquer comment parler à ChatGPT.
- Anaïs
Exactement. C'est 3000 euros.
- Guillaume
C'est 3000 euros la formation ?
- Anaïs
Oui, mais en plus, on t'offre d'autres cadeaux et on joue sur ton FOMO, donc tu as peur de rater le truc. Mais comme toi, tu as assisté, finalement, ça sera peut-être 1500 pendant 48 heures, etc. Mais quoi qu'il en soit, en regardant ce truc-là, et j'étais avec Johan, avec qui on a cofondé l'assaut, on s'est dit, en fait, il est fort probable que si on ne crée pas une assaut, quelqu'un d'autre le fera, mais un peu dans cette optique de bullshit. Et on avait envie de créer l'assaut, mais en même temps, je partais en Irlande pour six semaines. Donc, ce que je lui dis, c'est on en rediscute quand je rentre. Si personne ne l'a monté, on le fera. Et sinon, tant pis. et puis je suis rentrée, on en a rediscuté, personne ne l'avait monté. Et c'est par coup que vous l'avez fait ? Oui, on l'a fait. On a fait une première réunion, on a eu, je ne sais plus, alors on fait toujours nord-sud, pour que le maximum de personnes puissent venir. On avait facilement une quinzaine réparties sur les deux endroits, donc 15 dans le sud, 15 dans le nord, et des professionnels de l'IA, parce qu'il y en a à la réunion. mais aussi des amateurs ou des gens qui ne connaissaient pas. Et donc voilà, c'est parti mon kiki. En moins d'un an, on a plus de 70 adhérents. On est très content. On est sollicité par la CCI, la région, etc. Et on a trois missions principales dans l'assaut. Un, c'est de fédérer les professionnels de l'IA, et en fait même des IA, puisqu'il y a différentes intelligences artificielles. Deux, c'est de promouvoir l'usage des IA. Et trois, c'est de promouvoir... un usage une conception éthique exactement une conception et un usage éthique des IA ce sont des outils donc ça dépend de ce que toi tu en feras
- Guillaume
évidemment, on mettra le lien de l'association dans la description de l'épisode. Aujourd'hui, j'imagine que vous recherchez à avoir de nouveaux adhérents. Ça vous aide ? J'imagine que ça soutient l'association. Est-ce qu'il y a un... J'imagine qu'il y a un droit d'entrée ou une cotisation ?
- Anaïs
Oui, aspect facile. On a mis à 20 euros la cotisation. À l'année ? Oui, à l'année. Ah oui,
- Guillaume
donc c'est vraiment hyper abordable.
- Anaïs
Oui, et l'idée, c'est ça. C'est qu'on ne veut pas faire quelque chose d'élitiste ou un entre-soi. Le but, c'est que, quel que soit ton niveau, à partir du moment... où tu as envie d'apprendre, où tu as envie d'échanger, etc. Tu es le ou la bienvenue. Et c'est ça qui est cool. C'est aussi ça qui fait qu'on a 70 adhérents. Mais comme tu as une diversité de professions, d'utilisateurs et de façons de voir les choses, c'est là que c'est enrichissant. Et on ne tourne pas en rond entre nous. Et on a de nouveaux adhérents chaque mois, même quand on ne fait pas d'événement. et j'en suis très contente et Joanne en est très contente aussi parce que parfois on a pu nous reprocher de ne pas être justement fermé et sélectif donc voilà, c'est 20 euros l'année on a un Discord Donc c'est comme une messagerie WhatsApp et avec différents salons, donc cybersécurité générale, création et tout, et beaucoup y contribuent. Il y a des gens qui vont juste venir et regarder et c'est tout à fait OK. Il y en a d'autres qui choisissent de contribuer. Et c'est aussi ça la vie d'une asso, c'est que parfois tu as du temps et tu mets de l'information et parfois tu en as moins, donc tu ne le mets pas. mais globalement, ce Discord vit bien. Et nous aussi, on va travailler avec la région Réunion sur le contrat de filière numérique. On est très heureux.
- Guillaume
C'est une sacrée responsabilité, surtout là où vous allez apporter une vraie valeur ajoutée sur quelque chose qui va rester, entre guillemets, qui va poser les bases à un cadre pour l'avenir. C'est quand même une mission vachement responsabilisante. Je pense que ça rentre pile poil dans les objectifs de l'assaut.
- Anaïs
Oui, on ne s'y attendait pas, on est très heureux.
- Guillaume
Félicitations. Alors, puisqu'on parle d'IA, j'aimerais que tu nous parles du côté exponentiel de l'amélioration de l'IA. Exemple, tu parlais tout à l'heure des hallucinations quand ton papa voulait avoir un petit laïus sur Citaran, sur ChatGPT. Les réponses étaient complètement à côté de la plaque. Aujourd'hui, je crois savoir qu'il y a de moins en moins d'hallucinations, et surtout, on sent que ces outils, je vais te parler de l'IA générative, il y a quand même des évolutions qui vont très vite. Quel est ton regard par rapport à cette amélioration très rapide de l'IA ? Est-ce que tu penses que ça ne s'arrêtera jamais, c'est vraiment exponentiel, ou est-ce que finalement on observe un... un petit assement ou un petit effet de plateau, un petit effet de seuil ?
- Anaïs
La question est difficile. Finalement, c'est plus difficile que qui suis-je. C'est difficile parce que tu as plusieurs aspects quand on parle d'intelligence artificielle. Il y a l'aspect infrastructure, donc tout ce qui est en effet Internet. C'est de la data, donc il faut que ça circule d'un point A à un point B et voir parfois même plus que ça. Dans cette infrastructure, il y a aussi une question de puces. Tout le monde entend parler des puces Nvidia, etc. Ça, ça joue aussi un rôle sur le développement des IA. Et il y a d'autres aspects plus techniques et par exemple propres aux modèles d'IA, par exemple en LLM. Les LLM, c'est tout ce qui va pouvoir générer du texte, donc des grands modèles de langage. Si on en est capable aujourd'hui, c'est grâce à ce qu'on appelle le modèle Transformers. Et ça, ça a changé les choses et ça a fait qu'on a ce qu'on a à l'heure actuelle. Et sur les LLM, il y a un très gros travail qui est fait de la part de certains laboratoires. On parle de laboratoire d'IA. Sur ce qu'on appelle le triple H. Donc, c'est pour qu'est-ce que doit être une IA ? Qu'est-ce qu'elle doit faire, ne pas faire ? Donc, le premier H, c'est helpful. Elle doit être aidante. Harmless, elle ne doit pas nuire. Et le troisième H, c'est honest. Donc, honnête. Et ça, ça répond aussi à la question des hallucinations. Maintenant, d'enlever des hallucinations, c'est très compliqué. Parce que la génération de textes d'un LLM repose aussi sur des modèles statistiques. Donc selon comment tu vas lui demander les choses, il va te répondre de telle ou telle façon. Et selon aussi quelle est la philosophie du laboratoire, tu vas avoir plus ou moins d'hallucinations. Il y a un outil, par exemple, où en fait... il était considéré comme le plus safe et le plus honnête, puisque de toute façon, quoi que tu lui demandes, il ne te répondait pas.
- Guillaume
D'accord.
- Anaïs
Parce qu'il te disait, en fait, je ne peux pas, ça apporte atteinte à ceci, ça apporte atteinte à cela, etc. Et c'est ça aussi, c'est de trouver le juste milieu. Donc ça, c'est par exemple sur les LLM, sur les modèles de diffusion, donc la génération d'images et de vidéos. sur les modèles de diffusion, ils ont beaucoup travaillé ces derniers mois sur le photoréalistique. Donc, toi et moi, quand on génère des images, notamment d'humains, on est bien cinq doigts, deux jambes, etc. Donc, eux, ils ont beaucoup travaillé là-dessus et ils ont moins travaillé sur les biais. Donc, notamment les biais de genre, mais les biais ethniques, etc.
- Guillaume
Alors, j'aimerais bien qu'on en parle un peu. Ça fait partie des questions. Les gens ne se rendent peut-être pas compte, mais effectivement... Alors, moi, j'ai cette anecdote où on demande à une IA générative d'images de nous représenter une banlieue. Si on lui parle de la banlieue parisienne, il va tout de suite dépeindre un tableau complètement noir. Il y a des gens louches qui sont en train, limite, de nous mettre le feu partout. Et ça, je pense que c'est un biais très, très fort. D'après toi, pourquoi ces biais sont là ?
- Anaïs
Parce que nous-mêmes, nous sommes biaisés.
- Guillaume
Moi, j'avais la réponse à la question, mais je voulais te l'entendre dire. Oui, parce qu'en fait, l'IA est alimentée par, de toute façon, tout ce que nous, on a produit déjà comme contenu, comme document, comme discours, etc. Comme article de blog et tout ce que tu veux. Et donc, oui, elle vient puiser sa source de données dans tout ce qu'on a déjà fait. Donc, OK, elle a les mêmes biais que nous. C'est très intéressant de constater ça. Et comment est-ce que, justement, on peut combattre ces biais, d'après toi ?
- Anaïs
Déjà, en ayant conscience que nous-mêmes, nous sommes biaisés, je te donne une anecdote. Ce meuble, les bureaux sont basés à Berlin. Donc, la première fois où je devais aller à Berlin, je ne voulais pas y aller. Parce que moi, pour moi, Berlin, c'est ce que j'ai vu dans mes livres d'histoire. C'est en ruine. En fait, ce n'est pas du tout ça. Je te disais aussi, j'aime l'Irlande. Donc pour moi, l'Irlande, c'est un, les verres, pâturage, à perte de vue. Et dans tout ce que j'aime regarder comme série, ça relève plutôt de l'époque victorienne. Et du coup, c'est des calèges, des choses comme ça. Donc j'imaginais Dublin comme ça. Tout comme quand j'étais petite, la première fois que je suis allée à Paris, j'avais 20 ans. J'imaginais que Paris, c'était... que des bâtiments haussmanniens. Et la première fois que je suis allée à Châtelet-Léal, j'ai demandé à mes parents pourquoi ils m'avaient emmenée en banlieue. Ils me disent, mais non, on n'est pas en banlieue, la macocotte, on est dans Paris. Et du coup, tu vois, c'est des biais que moi-même j'avais, parce que je me suis fait toute une histoire d'après tout ce que j'ai vu. Et ça renforce tes croyances, etc. Donc forcément, si tu n'en as pas conscience, tu ne peux pas savoir qu'il y a un biais. Et les biais, il y en a plus d'une centaine. Il y a l'effet Dunning-Kruger, il y a plein de biais. Le plus simple, c'est de parler de biais de genre ou encore ethnique, mais en fait, il y a énormément de biais. Et on n'en est pas conscient parce que c'est juste un automatisme. tu vois quelqu'un de chétif, tu te dis personne faible. Pas du tout. Elle peut être forte physiquement et forte mentalement, etc. Donc, on a tous des biais et on fait des raccourcis parce que notre cerveau, son job, c'est de nous maintenir en vie et si possible avec le moins d'efforts. Donc, les biais, ce sont des automatismes qui vont te permettre d'aller au plus vite.
- Guillaume
Mais du coup, pour creuser un peu la question, mais en deux mots, si je suis conscient de mes propres biais et ou des biais de l'IA que j'utilise, on va dire sur du LLM, donc du chat GPT, est-ce que je peux déjà aujourd'hui, est-ce que tu as une astuce pour essayer d'annuler le biais de cette IA, quand toi-même tu es conscient qu'il y a un biais ? Est-ce qu'il faut en gros le mettre vraiment sur la voie quand tu rédiges ton prompt ? Est-ce que ça peut aider à casser ces effets de biais de l'IA ?
- Anaïs
En tout cas, ça aide. Ça aide dans deux points. Un, quand tu auras mis dans ton prompte, en fait, ta réponse doit être au féminin parce que je suis une femme, etc. Et là, je note qu'il y a un biais dans la complétion, dans la réponse précédente que tu m'as faite. Tu auras une meilleure réponse. Avec moins de biais. Et la deuxième chose, c'est que ces modèles-là sont en entraînement permanent. et tu as le petit pouce en l'air et le petit pouce en bas qui va permettre de dire, là, la réponse n'est pas OK. Et toi-même, quand tu dis, en fait, là, il y a un biais, le modèle, il continue à apprendre. Et aujourd'hui, certains modèles LLM... fournissent du contenu moins biaisé que nous-mêmes humains, ce qu'on a fourni pendant des décennies et des siècles. Donc il y a certaines IA, en termes de LLM, donc de génération de textes, qui sont beaucoup moins biaisés que ce que nous-mêmes on peut produire à l'heure actuelle. Parce qu'il y a un gros travail qui a été fait. parce qu'il y a une prise de conscience et parce que les gens ont dit mais attends, c'est pas normal en fait. Un docteur, ça peut être une femme. Et le pilote peut être une femme. Et le steward, c'est un homme. Donc, il faut de la prise de conscience et derrière, il faut déployer la data, etc. pour améliorer le système. J'ai foi et je choisis d'avoir foi lorsque les choses s'améliorent. cependant même si au final l'IA est moins biaisé que toi si toi tu continues à être biaisé et que t'en as pas conscience tu peux pas améliorer les choses et c'est pour ça que ça passe par nous
- Guillaume
A priori, il y a quand même une bonne nouvelle, c'est que l'IA est déjà en train de se corriger. Donc les laboratoires sont déjà en train de faire ce qu'il faut pour améliorer ça. Et on a déjà, comme tu le disais, une évolution positive sur ce sujet des biais. Donc c'est bon signe pour la suite. Moi, à titre personnel, je partage aussi ta vision plutôt optimiste de l'usage de l'IA. Et oui, je ne pense pas qu'on va être remplacé et que tous les métiers vont être remplacés. Ça apporte évidemment de grandes transformations, mais comme toute révolution technologique, technique, j'imagine qu'on sera suffisamment intelligents et bienveillants pour que ça se passe bien. Et puis de toute façon, je pense qu'une technologie ne peut pas être largement adoptée si elle est en décrochage complet avec le public qui l'utilise. Donc quelque part, on est lié à cette technologie et elle ne peut pas aller plus vite que notre degré d'acceptation personnelle. Je parle de l'ensemble des gens ou d'une large majorité de gens. Je ne suis pas trop inquiet sur ces sujets. Il y a des domaines dans lesquels l'IA, moi en tout cas j'espère, vont vraiment nous permettre d'avancer. Je voulais t'amener sur le thème de l'éducation. Est-ce que l'IA peut être un nouveau moyen d'apprendre ou un bon moyen d'apprendre ?
- Anaïs
Première chose, c'est que notre académie, l'Académie de la Réunion, avec sept autres académies en métropole, et sur un projet pilote justement sur comment implémenter, intégrer des IA diff. différentes, il y a différents outils pour accompagner, assister les professeurs dans ce qu'ils font, dans leur métier. Pour moi, oui, ça va nous aider. Déjà, je discutais avec ma grand-mère il y a deux jours et c'était important pour moi parce qu'elle a plus de 80 ans et il y avait ma nièce qui était là et qui a une dizaine d'années et qui vit pas sur la même île que nous, donc elle la voit très peu. et j'ai posé des questions dont je connaissais les réponses à ma grand-mère mais pour faire prendre conscience à ma nièce que par exemple, mamie elle est allée à l'école jusqu'à 12 ans parce qu'après, l'école était payante et il fallait travailler dans les champs parce que ta survie, elle passe d'abord par te nourrir ma mère ensuite, elle, elle a pu aller jusqu'à un BTS et ma soeur et moi, on a pu faire un master mais ça, ce n'était pas acquis. Et il faut en avoir conscience, rien n'est jamais acquis. Et c'était d'autant plus important pour moi qu'elle prenne conscience de ces choses-là, parce qu'aujourd'hui, tu peux te former tout au long de ta vie, par différents outils, et tu n'es plus obligé d'être en présentiel de telle heure à telle heure. Et ça me paraît d'autant plus important. Je ne veux pas nourrir un biais de genre, mais bien souvent, la charge mentale, comme on dit, repose sur les femmes. Bien souvent aussi, on a plus de mères célibataires que de pères célibataires. Mais du coup, tu as des contraintes organisationnelles qui font que tu ne peux pas...
- Guillaume
Ça prive de l'accès à certaines formes d'éducation. En tout cas, l'éducation n'est pas le bon terme, mais d'apprentissage. Oui, si on n'a pas le temps, parce qu'on passe sa vie à gérer le quotidien, on a moins le temps d'apprendre. et de se nourrir de connaissances.
- Anaïs
Oui, et puis tu ne peux pas te rendre, par exemple, à tel endroit entre 18h et 20h parce que tu as la garde de tes enfants et qu'il faut s'en occuper. Alors qu'après 21h, tu as peut-être 30 minutes à consacrer, etc. Et donc... déjà de pouvoir s'informer et se former via Internet, pour moi, c'est une grande chance qu'on a aujourd'hui que nos parents n'avaient pas.
- Guillaume
J'aimerais creuser un petit peu sur l'éducation, en fait, l'apprentissage, ce qu'on apprend à l'école. Est-ce que demain, ça ne sera pas plus simple pour les élèves d'apprendre par eux-mêmes sans professeur ? C'est un peu là-dessus que je voulais t'amener, en ayant le moins besoin possible de professeurs.
- Anaïs
Pour continuer à répondre à ta question, l'avantage des outils d'IA, et notamment sur ce qui est développé en ce moment, partout sur une partie de la France métropolitaine et ici, c'est de dire, en fait, quant à enfants par classe, potentiellement, il y a 30 niveaux différents. Après, tu as des clusters, tu as ce... Mais un instituteur ne peut pas faire personnaliser du cours pour chaque élève. Et un des avantages des IA, c'est que l'IA pourra faire ça, il pourra personnaliser. Et sur un outil qui est en test aujourd'hui, quand tu vas passer l'examen, Et ça, c'est un biais qu'on a tous, puisque moi-même, quand je fais des formations, j'ai tendance à faire des questions des plus faciles aux plus difficiles. Sauf que comme on fait globalement tout ça, quand tu vas arriver à la cinquième question et que tu ne seras plus en mesure de répondre, il y a un déclic psychologique qui fait que tu ne vas même plus essayer la suite parce que tu es découragé. Et du coup, tu peux avoir trois questions qui seront pareilles pour l'ensemble des étudiants, des apprenants. et ensuite, selon le temps de réponse, selon les réponses, etc., l'IA va pouvoir personnaliser les questions suivantes.
- Guillaume
Ah, d'accord.
- Anaïs
Détecter, parce qu'elle aura détecté que là, il y a plus ou moins de lacunes, plus ou moins de facilités. Et dans l'outil auquel je pense, ce qu'ils font, c'est qu'à un moment, ils remettent une question, entre guillemets, facile, pour que...
- Guillaume
C'est-à-dire un petit peu...
- Anaïs
Exactement.
- Guillaume
Le candidat, la personne qui passe cet examen.
- Anaïs
Et revenir après sur des questions plus difficiles, voire reposer la même question. parce que peut-être que tu auras compris l'enchaînement, etc. Et du coup, là, c'est sur un examen, mais ça peut être pareil pour les exercices. Et donc, on va pouvoir personnaliser les exercices et détecter de façon précoce où sont les difficultés pour tel élève. Et ça me paraît d'autant plus important que quand j'allais à l'école, alors j'ai eu la chance, on va dire, de ne pas avoir de difficultés. Mais aujourd'hui, dans une classe, on a des difficultés.
- Guillaume
tu as déjà différents niveaux, mais en plus, tu as différents troubles aussi dont on parle. Et certains enfants n'ont pas la capacité de rester concentrés sur telle chose pendant tant de temps. Et là, c'est éprouvant pour un instituteur. Il a 30 enfants à gérer, et en été, c'est pire. Il fait trop chaud, etc. Mais du coup, là, ça vient en soutien. Et moi, mon point n'est pas de dire Ok, l'enfant n'aura plus besoin d'un instituteur parce que je crois que l'humain est important. mais c'est comment on peut créer des synergies entre IA, instituteur et apprenant pour que tu puisses aller au maximum et dire en fait, je suis capable, j'ai eu les bons outils, j'ai eu la bonne aide. À un moment, moi j'étais très douée en maths et pour X raisons, j'ai complètement décroché. Et du coup, j'avais juste plus envie de m'y remettre. Et en IA, il y a des mathématiques. Et ce n'est pas que je n'aime pas les maths, c'est qu'à un moment donné, j'ai été dégoûtée des mathématiques. Et là, parce que j'ai choisi de réapprendre, de me remettre dedans, ça passe beaucoup mieux. Mais ça reste toute une façon de revoir notre éducation. Et du coup, il nous faudrait la journée pour en discuter.
- Anaïs
Oui, il y aurait beaucoup de choses à dire, mais c'est très intéressant en tout cas. Je te remercie. Un autre domaine peut-être dans lequel l'IA, j'espère, va nous apporter des avancées, c'est la médecine. Est-ce que tu sais, moi je ne sais pas du tout est-ce que tu sais, s'il y a des avancées en cours, on parle de détection de maladies, etc., voire même de nouveaux traitements, est-ce que tu as des informations à nous livrer aujourd'hui ?
- Guillaume
On a des IA qui n'ont pas été programmées pour ça, mais qui trouvent des remèdes, qui trouvent de nouvelles protéines, qui en effet trouvent... de nouveaux médicaments, ou en tout cas, si l'IA ne trouve pas le médicament, accélère la recherche, et donc la découverte. Sur la médecine, il y a plein d'enjeux, ce sont des IA différentes, puisque par exemple, si tu es sur de la radiographie, en fait c'est de la vision par ordinateur, et en effet, il y a des IA qui sont capables de détecter de manière précoce. tel ou tel type de cancer à partir de radio, ou selon le mode de vie que tu as, etc. Et tes résultats d'analyse, de manière précoce, on arrive à trouver des choses. C'est un sujet qui me paraît hyper important parce que j'ai été confrontée au cancer, alors pas moi, mais mon mari, qui en est décédé, sur une maladie, sur une forme qui est incurable. Et il y a plein de cancers aujourd'hui qui sont incurables. et certainement que ça aidera parce que la recherche est accélérée. Et l'industrie pharmaceutique, médicale...
- Anaïs
Est-ce qu'ils sont dessus, en fait ? Est-ce que tu as des informations qui disent qu'ils sont dessus, qu'ils sont en train d'y travailler ? Évidemment. Bon, c'est très bien. Voilà, ça, c'est des super cas d'application. Et là, le bénéfice pour l'humanité, si je peux m'exprimer ainsi, va être... On peut en attendre beaucoup.
- Guillaume
Oui, et puis moi, il y a un sujet qui est encore plus important pour moi, c'est ce qu'on appelle la femtech, et c'est toutes les maladies féminines, où là aussi, un peu biais de genre, c'est un truc de nana, donc on ne va pas trop se pencher dessus, sauf que ça concerne parfois de très nombreuses femmes. ou parfois justement pas suffisamment de femmes pour dire on fait de la recherche dessus. Et du coup, avec ces outils d'IA, la femtech est en train de monter. Ça devient un vrai sujet. Et ça, j'en suis ravie parce qu'on va pouvoir trouver des solutions. Si on n'est pas capable de soigner, peut-être qu'on sera capable de soulager des douleurs, etc. Et qui sont liées aux hormones et à plein de choses. Et grâce aux datas qu'on a et grâce aux outils qu'on a. Et ça, ça va changer... On est la moitié de l'humanité quand même, donc ça, ça va changer les choses.
- Anaïs
C'est la moitié de l'humanité d'ailleurs, il me semble. J'aimerais qu'on, en deux mots, qu'on parle de Sora, qui permet de générer des vidéos. C'est un outil de, je ne sais plus le nom de la boîte qui fait ChatGPT.
- Guillaume
OpenAI.
- Anaïs
OpenAI, merci. Ton regard à toi sur la génération de vidéos, parce qu'on parle, là, on vient de parler de choses qui sont quand même très importantes et qui peuvent déboucher sur des choses géniales pour tout le monde. Quel est ton avis sur la génération de vidéos ? On dit que c'est très gourmand en énergie, en calcul.
- Guillaume
Il y a, en effet, l'aspect écologique. C'est inquiétant, mais ma vision là-dessus, c'est qu'on vit tous sur la même planète, Sam Altman y compris. Il a tout intérêt à ce que l'air soit respirable, etc. de podcast, on parlait de puces, donc pareil, on travaille sur des puces qui sont plus puissantes et moins énergivores parce que ça coûte de l'argent et ça leur coûte à eux de l'argent, surtout quand tu mets le modèle à disposition gratuitement.
- Anaïs
Oui, et que tout le monde se jette dessus, on peut imaginer que...
- Guillaume
C'est un groupe financier, c'est ça, c'est un groupe financier, donc ils n'ont pas intérêt non plus... Les finances, c'est le nerf de la guerre. Donc ça, c'est un sujet, mais je sais que les gens travaillent là-dessus, sur cet aspect écologique, énergivore, parce qu'on parle d'électricité, mais du coup, il y a l'eau aussi, il y a les minerais que tu puisses. Il y a plein de sujets au final dans un sujet. Mon point à moi là-dessus, c'est que je ne suis pas certaine que cognitivement, les 8 milliards d'habitants soient prêts. à se poser la question de est-ce que ça a été généré par IA ou pas ? Et du coup, beaucoup vont croire que c'est la réalité. et c'est plus ça qui me fait peur. Je vois déjà sur la génération d'images...
- Anaïs
Est-ce que ça peut donner...
- Guillaume
Oui, les gens croient. Et alors,
- Anaïs
quand on voit des images qui bougent de la vidéo, c'est encore plus convaincant, j'imagine.
- Guillaume
Exactement. Et que tu rajoutes ta voix ou la mienne dessus, tu te dis, Anaïs a vraiment dit ça, et Guillaume a vraiment dit ça. Oui, oui.
- Anaïs
C'est vrai que c'est inquiétant. Après, je pense que mettre une petite mention, que ça devienne, parce qu'on va peut-être en dire un petit mot rapide tout à l'heure, mais il y a aussi peut-être un besoin de législation autour de l'utilisation de l'IA, prévoir le fait qu'on ne puisse pas diffuser des images, je te parle de gens qui font la diffusion honnête, mais de préciser que ce contenu a été généré par l'IA, ça pourra peut-être aider. Maintenant, évidemment, des gens mal intentionnés. qui vont passer outre les législations XYZ qu'il pourrait y avoir, où il pourrait s'en servir pour de la désinformation notamment. Et je voulais t'amener sur ce sujet également. On est à l'approche de beaucoup d'élections en ce moment. On a les élections européennes en Europe. Il y a des élections aux États-Unis. Il vient d'y avoir des élections en Russie. Est-ce qu'aujourd'hui, on s'est quantifié ? Est-ce qu'on est sûr que l'IA est utilisée ? Je parle bien de l'IA. pour créer de la désinformation dans le cadre des élections ? Est-ce qu'on a des preuves, des traces ?
- Guillaume
Oui, et il y a même des partis qui l'utilisent et qui le revendiquent et qui n'en ont pas honte. Alors, mon premier point, c'est par exemple, mid-journée, ils ont interdit la génération d'images. Enfin, si tu promptes et que tu veux faire avec la tête de Joe Biden ou Donald Trump, ce n'est pas possible. Cependant, ça reste un outil. Donc, tu peux le faire peut-être sur d'autres outils. D'accord. Et après, il y a dans quel but tu le fais. Donc, tu ne vas pas forcément dire que ça a été généré par IA. Il y a des parties, sans aller jusqu'à la reproduction du visage. de la personne que le parti porte, qui vont jouer sur les biais. Et un biais, c'est de dire En fait, la salle était comble. Et on est des animaux grégaires, donc on se dit Si la salle est comble, c'est que...
- Anaïs
Il y a eu l'engouement.
- Guillaume
Exactement.
- Anaïs
Et donc, ça apporte de l'importance et de la valeur à l'événement qui a eu lieu, même s'il n'y avait que quatre personnes dans la salle. C'est comme quand on va au restaurant, si on arrive dans un restaurant qui est tout vide et qu'il n'y a qu'une seule table qui est en train de manger, ça donne moins envie que quand 80% du restaurant est plein et où qu'il y a la queue devant. Je vois très bien ce que tu veux dire.
- Guillaume
Et du coup, déjà légalement, tu as le droit de le faire. Et la deuxième chose, ce parti politique te dit, bah oui, mais on n'a rien fait de mal.
- Anaïs
Oui, ce n'est pas interdit, on n'a rien fait de mal, on optimise.
- Guillaume
Voilà, et qu'est-ce que tu fais ? Qu'est-ce que tu dis ? Comment tu légifères là-dessus ?
- Anaïs
Est-ce que la solution ne viendrait pas justement des laboratoires d'IA que eux-mêmes se... Alors, ils sont en plus, j'imagine, concurrents, c'est-à-dire qu'il y en a plusieurs, et tout le monde est en train d'essayer de prendre sa part du gâteau. Et évidemment, ceux qui créent ces IA, ou en tout cas qui les entraînent et qui les mettent à disposition, Mais est-ce qu'on peut imaginer un monde dans lequel ils vont se réunir quand même et un peu ce que vous voulez faire chez Intelligence Artificielle Réunion, parler éthique et s'asseoir autour d'une table ? Parce qu'en fait, si l'outil est bloqué dès le départ sur certains sujets, ça pourra éviter les dérives. Est-ce que d'après toi, c'est une vision utopique de se dire que l'éthique peut être placée en amont de la chaîne par les laboratoires qui créent des outils d'IA ? Est-ce que c'est une utopie ou est-ce que c'est quelque chose vers lequel on pourrait arriver ?
- Guillaume
À date, je te dirais utopique.
- Anaïs
D'accord.
- Guillaume
Par exemple, OpenAI a donc été monté avec Elon Musk au départ. et puis à un moment donné ils se sont brouillés et du coup Elon a dit bon bah les gars je vais faire mon truc de mon côté et il fait partie des personnes qui l'an dernier ont demandé à ce qu'on fasse une pause de 6 mois mais parce qu'il y avait ses propres enjeux qui étaient de rattraper son retard et ça me paraît d'autant plus utopique où je prends toujours la personne d'Elon Musk quand il a racheté Twitter et il en a fait ton entreprise c'est une... C'est ta vision, et on n'a pas tous la même vision des choses, et on ne met pas tous le même curseur sur ce qui est bien ou pas bien. Donc oui, ça me paraît utopique de dire qu'on se réunisse tous autour d'une table, et on se met d'accord, et en fait ça c'est bien et ça c'est pas bien. tout comme il y a des gens qui me disent, et j'entends leurs points, qui, en fait, quand tu utilises Chachibiti, tu utilises le modèle de pensée américain, avec une certaine culture woke, de la cancel culture, etc.
- Anaïs
Donc, encore des biais.
- Guillaume
Encore des biais.
- Anaïs
Ok, ok. Je suis un peu rêveur, mais bon, ton commentaire m'éclaire. C'est vrai qu'effectivement, on... J'imagine mal tout le monde se mettre d'accord au détriment de ses propres intérêts ou de ses propres visions. Ça semble compliqué. Écoute, on verra bien, mais je pense que ça n'entamera pas notre optimisme quand même sur le fait que ça se passe bien à l'avenir avec l'IA. On a parlé des informations, on a parlé d'éthique. Un petit sujet sur la souveraineté numérique des États. et des entreprises, quand j'utilise, on va dire même ChatGPT, et que je commence à lui donner des documents, à lui donner de l'information, des informations sur mon entreprise, des informations confidentielles, qui vont me permettre de traiter différents sujets, d'avancer sur des sujets, d'avoir des pistes de réflexion. Ces données vont m'échapper, je les mets sur des serveurs qui ne m'appartiennent pas. Je ne sais pas, au niveau étatique, si l'État français utilise de l'IA au quotidien dans ses services, mais on pourrait imaginer que demain... ça se généralise. Comment est-ce qu'on fait pour conserver la souveraineté numérique de nos données quand on utilise de l'IA ? Est-ce que c'est quelque chose qui t'inquiète ? Est-ce qu'il faut imaginer par exemple une IA française pour que les données des entreprises françaises, parce qu'on parle surtout entreprise, entrepreneuriat ici, mais que les données des entreprises... pas seulement des grandes boîtes, alors évidemment les grosses boîtes du CAC 40 d'accord, mais aussi toutes nos entreprises, nos petites entreprises, nos moyennes entreprises, comment ne pas garder la souveraineté, garder le contrôle sur nos données ?
- Guillaume
Cette question-là aussi, elle est difficile.
- Anaïs
Je sais, je sais, je sais, mais...
- Guillaume
C'est compliqué. Tout le monde s'est dit, super, Mistral, c'est français, notre donnée est chez nous et tout. Ouais, bah actionnaire de Mistral, Microsoft.
- Anaïs
Ah bon ? Ah d'accord. Je ne savais pas du tout.
- Guillaume
Microsoft, aujourd'hui, si tu me demandes quelle est l'entreprise la plus investie en IA, je te répondrai Microsoft et non pas OpenAI, parce qu'ils mettent des billes partout. Donc Microsoft a débit chez Mistral, donc à partir de ce moment-là, est-ce que c'est encore français, est-ce que c'est encore européen ?
- Anaïs
Oui, la question se pose.
- Guillaume
Exactement. On discutait de ça il n'y a pas très longtemps avec un ami, qui est, en plus, Mistral se sont servis des infrastructures françaises et européennes, et du coup, les Américains prennent une part dedans. Donc, encore une fois...
- Anaïs
Les Américains achètent une partie des serveurs qui sont basés en Europe, c'est ça que tu veux dire ?
- Guillaume
Ce que je veux dire, c'est qu'ils sont actionnaires chez Mistral. Ils ont un bout de Mistral.
- Anaïs
Ils ont un bout, ça leur appartient en partie.
- Guillaume
Et ils le font partout, en France et ailleurs, parce qu'il y a un gros enjeu. Et il y a aussi une bulle autour de tout ça. Mais du coup, c'est très compliqué. Et oui, l'État français utilise des IA. Donc, par exemple, les finances publiques utilisent des IA pour faire de la détection de fraude, etc. L'Urssaf, etc. utilisent des IA, pareil, surtout ce qui est détection de fraude. Donc, notre État utilise déjà des différents types d'IA. France Travail s'y met aussi. Donc, où est-ce que va la donnée ? Je ne sais pas. Honnêtement, je ne sais pas. Et c'est un vrai sujet. Et en même temps, de dire. on le fait avec l'État français, ou peu importe l'État, nous, quand je dis nous, c'est l'État, on est déjà endettés à mort. Tu veux faire un projet IA, il faut remettre sur la table. Du coup, tu priorises quoi ? Est-ce que tu priorises l'IA ? Est-ce que tu priorises tes hôpitaux qui vont mal ? Est-ce que tu priorises l'éducation ? Donc pour moi, c'est un sujet où... C'est compliqué de répondre parce que derrière, encore une fois, il y a le nerf de la guerre qui est l'argent. Et l'autre nerf de la guerre en IA, c'est les compétences. Aujourd'hui, Cocorico... on a les meilleurs chercheurs, etc. Mais ces gens-là, ils partent. Ils partent vers les US, notamment. La Chine, parfois. Le Canada. Et donc, c'est cool, t'as formé. Cocorico, mais Cocorico, le coq, il est parti, quoi.
- Anaïs
Et il y a aussi un petit sujet autour de la propriété intellectuelle. J'avais une question simple, en fait, à te poser. Aimerais-tu que les contenus générés par l'IA, donc on parle de tout type de contenus, appartiennent aux prompteurs, donc ceux qui ont fait la demande, qui ont utilisé l'outil, je parle de propriété intellectuelle, ou que ces contenus appartiennent aux sociétés d'IA ?
- Guillaume
Imaginons qu'on prenne ton premier cas, ça appartient aux prompteurs. Donc j'ai prompté une image. et cette image, je l'ai utilisée à de mauvaises fins, pour faire chanter quelqu'un, par exemple. Du coup, si c'est moi qui en suis l'auteur, dans ce cas, la responsabilité est sur moi. Ma comble,
- Anaïs
bien sûr.
- Guillaume
Et si c'est le laboratoire d'IA, la responsabilité est sur le laboratoire d'IA. Et c'est aussi pour ça qu'il y a un gros sujet, en dehors de la propriété intellectuelle, c'est déjà qui est responsable. OpenAI et d'autres laboratoires, il y a quelques mois, ils ont dit, en fait, si vous vous faites attaquer, nous, on vous offre une protection juridique. Donc, on met à disposition des moyens financiers pour vous défendre. En ce moment, je travaille avec une boîte française qui fait de la génération d'images. et eux, ils ont mis dans leur condition générale que la propriété, ils la transfèrent sur celui qui apprend T.
- Anaïs
Ok.
- Guillaume
Donc, bravo, mais en même temps, ça les dégage d'une certaine responsabilité.
- Anaïs
Est-ce qu'en même temps, ce n'est pas un peu normal que ce soit celui qui soit à l'initiative de la production de ce contenu, que ce soit lui de porter la responsabilité ? Moi, je trouve ça plutôt logique.
- Guillaume
Oui, parce que si tu pousses à l'extrême, est-ce qu'à chaque fois qu'il y a un meurtre par arme à feu, tu vas aller voir celui qui a fait le fabricant d'armes ? Non, la responsabilité, elle est sur celui qui a attiré, tué ou blessé quelqu'un. Donc, il y a ça. Après, la difficulté, c'est que ça va tellement vite et le droit, de manière générale, est tellement en retard que là, même si tu ne fais pas ça un truc aujourd'hui, ça se trouve dans six mois. Ça marche plus. Et c'est le cas de l'EI Act, où on travaille... La Commission européenne travaillait dessus depuis 2021, donc ils ont pensé à certaines choses, sauf qu'entre-temps, il y a eu l'IA générative et en fait, ça répond tellement pas à toutes les questions autour de la propriété intellectuelle et autour des IA génératives que c'est cool, on est contents, on a signé il n'y a pas très longtemps.
- Anaïs
Mais on est déjà en retard.
- Guillaume
On a mis trois ans pour sortir le truc et en fait, il s'est passé tellement de choses et là, je parle juste de on a signé après derrière, il y a la mise en œuvre.
- Anaïs
Oui, oui, oui. C'est vrai que...
- Guillaume
On sera à la ramasse sur ce sujet-là. Mais la propriété intellectuelle, c'est un vrai sujet. Il y a énormément de cabinets d'avocats, principalement à Paris. où aujourd'hui, 80%, quand ils étaient sur la propriété intellectuelle comme domaine spécifique, 80% des demandes qu'ils ont sont autour de la génération d'images, de tenues, etc. Ça représente 80% de leurs demandes et de ce sur quoi les équipes travaillent. Et aujourd'hui, il n'y a pas de législation. Donc, cette année et l'année prochaine aussi, 2024-2025, il y aura certainement beaucoup de procès qui auront lieu. Et ce qui va être aussi difficile, c'est que tu vas avoir une législation en France, mais en Allemagne, elle sera peut-être différente. Là, on parle de l'espace européen, mais après, entre États-Unis et Europe, ça va être encore différent. Donc, c'est comment on harmonise ça. Et l'autre point hyper important, c'est l'histoire de la propriété intellectuelle. C'est très français, la propriété intellectuelle. Ensuite, c'est très anglais. Et pendant très longtemps, les États-Unis ont pillé. des contenus, œuvres d'art, façons de faire, etc. et tout ce qui est usine aussi, ils ont pillé. Et ils étaient en mode, nous, on s'en fiche. Et ça ne s'appliquait pas chez eux. Jusqu'à ce qu'eux-mêmes se fassent piller par la Chine.
- Anaïs
Oui, donc elle naît toujours d'un besoin. Tant qu'on ne subit pas les affres du pillage de propriétés intellectuelles, on ne se sent pas concerné jusqu'au jour où c'est à notre tour de nous faire avoir. Bon, après, comme d'habitude... Moi, je pense à l'autorégulation. On ne peut pas avancer dans un monde où, peu importe le sujet, si à un moment, malgré tout, on n'est pas tous un petit peu d'accord ou qu'on n'a pas construit justement un environnement législatif, par exemple, qui nous permet d'avancer sereinement et de protéger ce qu'on a. Donc, je ne sais pas comment ces questions vont être tranchées à l'avenir. Mais je sais que c'est un sujet qu'on suivra avec intérêt, puisque nous, chez Perceval, on utilise des outils d'IA. On va rédiger un article de blog, par exemple, je pense qu'on a des centaines de milliers à le faire, mais il n'y a jamais un article qui sort où tu as lâché ton prompt et le résultat, tu le copies-colles. Il y a toujours une repasse, une relecture, et ça fait gagner beaucoup de temps. Mais je dirais qu'à la fin, il y a quand même 70 à 80 du contenu et même de la forme qui ont été amenés par nous ou les équipes de Perceval quand on a travaillé sur l'article. Et je pense que ça, ça restera demain. Je ne pense pas qu'il y ait une super IA qui sache tout faire. Tu le disais en début d'entretien, l'humain restera important, on parle de l'éducation. Je pense que oui, le professeur aura toujours sa place dans la classe. Après, c'est une question d'outils et de savoir comment s'en servir surtout. Écoute, on a beaucoup parlé de l'IA. Je voulais faire un petit lien entre l'IA et robotique. Tu parlais d'Elon Musk tout à l'heure. A priori, c'est Tesla, je crois, qui s'apprête à sortir un robot autonome de type humanoïde, c'est-à-dire qui ressemble à un humain, qui s'appellerait Optimus. Est-ce que tu as vu cette info passer ? Qu'est-ce que ça t'évoque ? Non, tu n'as jamais vu ces images ?
- Guillaume
Alors, je ne crois pas avoir vu celle d'Optimus. Moi, j'ai vu quelque chose, mais il me semblait que c'était OpenAI ou Nvidia. Ce n'est pas la partie où je suis la plus calée. Quoi qu'il en soit, ça ne m'étonne pas. La robotique et comment nous enlever des tâches entre guillemets pénibles à nous, humains, c'est un sujet depuis très longtemps. Bien sûr. Donc, à un moment donné, forcément, on va y arriver. Les images que j'avais vues, il me semble que c'était OpenAI, mais j'ai un vrai doute dessus, sont très impressionnantes. Parce qu'en effet, ce qui est en train de se passer là, c'est qu'avant, le robot, tu le programmais, et il n'avait pas cette capacité à apprendre. Et là, avec le machine learning, il apprend. Donc, il devient autonome même dans son apprentissage, et du coup, il devient multitâche. et c'est sûr que quand tu vois qu'il est capable de prendre une tasse et puis si tu lui mets trois gobelets retournés, que tu caches une pièce et que tu les bouges, il est capable de savoir où est-ce qu'elle est la pièce, etc. Donc on est en train de combiner différentes choses qui font que c'est hyper impressionnant. Est-ce qu'il y aura une adoption majeure ? Est-ce que demain dans les foyers, dans cinq ans, on aura tous un robot ? Peut-être, je ne sais pas. J'ai aucune vision à plus de 5 ans, et je crois qu'aujourd'hui, personne ne peut avoir une vision au-delà de 5 ans, même les meilleurs experts. Parce que les choses, en ce moment, t'as une bulle, il y a énormément de financement, et du coup, il y a aussi énormément de progrès, et du coup, le progrès ramène encore du financement qui ramène le progrès. cependant, on n'est pas à l'abri qu'à un moment, ça explose et du coup, que ça ralentisse. L'IA a connu déjà plusieurs périodes froides où du coup, il n'y avait pas d'investissement et pas d'investissement égale pas de recherche. Et donc, ça ralentit. On verra bien.
- Anaïs
Anaïs, est-ce que tu utilises, j'imagine, ChatGPT, entre autres ? Est-ce que tu as déjà créé ce qu'on appelle des GPT ? Donc, tu sais, ce sont des... Enfin oui, je sais que tu sais. Ce sont des... Voilà, des... Comment dire ? Des petits... Comment tu définirais un GPT ?
- Guillaume
Un GPT, c'est comment créer ton... ton petit chat GPT personnel sur mesure fine-tuné pour qu'il fasse un job bien précis. Alors non, j'en ai pas créé. Par contre, j'en utilise. Et notamment, pas plus tard qu'hier soir, j'avais un petit coup de mou. J'avais un petit coup de mou. Et j'ai un coach. Donc, j'ai un petit coach. Et il répond très bien à... à mes besoins.
- Anaïs
Et coach dans quel type de domaine ? L'alimentation ? Repose-toi ?
- Guillaume
Non, plutôt c'était un coup de mou mental. Et du coup, il fait coach de vie. Et pour avoir un certain background en psychologie, j'ai passé des certifications, ça a été un vrai sujet pour moi. Puis j'ai vu des psys et des coachs. quand j'y croyais pas au départ et quand je l'ai testé j'ai été bluffée parce que selon la façon dont tu prontes tu peux avoir tel ou tel type de réponse et en fait là Il fait bien le job. parfois, il devrait te poser des questions. Il ne le fait pas parce que c'est un outil. Mais moi, qui ai un certain background, des fois, je suis bluffée par...
- Anaïs
Satisfaite de la qualité des réponses. Est-ce que tu penses que c'est une ressource qu'on pourrait partager en description de l'épisode ? Est-ce que tu es prête à partager ton GPT Coach ?
- Guillaume
Oui, ce GPT Coach, je suis prête à le partager. Mais du coup, je me dis, si j'étais en session... one-to-one avec quelqu'un et que ça serait moi la coach, j'aurais posé ces questions-là, voire même je me dis tiens, je n'aurais pas pensé à cet aspect-là. Et il y a plein de gens qui te disent ah mais Tchadjibiti est bête, etc. Et parce qu'il a fallu énormément de données pour qu'il apprenne, mais le truc d'une IA, c'est que souvent il faut beaucoup de données pour que l'IA apprenne. Par contre, quand elle le fait, elle peut le faire mieux que toi.
- Anaïs
Oui, oui.
- Guillaume
Là où... Je n'utilise pas mon coach tout le temps parce que j'ai aussi une vraie coach. C'est là, il est 19h, je ne vais pas appeler parce que je n'aurai pas de rendez-vous, etc. Je sens que j'ai besoin d'un coup de main parce que je ne comprends pas comment je peux débloquer ce truc-là. Donc, je sollicite Judge GPT, mais ça ne remplacera pas mes sessions habituelles parce que l'humain est important, en tout cas pour moi. Et si on revient sur les robots humanoïdes, t'as aussi plein de gens qui se disent Attends, j'ai beaucoup d'hommes surtout, je vais me prendre une copine robot, mais ça sera pas pareil.
- Anaïs
J'espère, j'ose espérer que ça sera pas pareil, bien sûr.
- Guillaume
Parce que ce qui fait aussi le sel d'une relation, c'est pas que l'autre personne aille tout le temps dans ton sens, c'est qu'elle te fasse grandir, c'est le fait qu'on soit en contradiction, qu'on ait des conflits, et ces conflits-là... quand tu vas y réfléchir et tout, c'est de dire, ah bah oui, c'est vrai que j'ai toujours fonctionné comme ça, là, ça met le doigt sur ça, et comment, moi, je peux faire ma part du job pour évoluer, pour pardonner, etc. C'est sûr qu'une IA, elle ira dans ton sens, globalement. Et du coup, le robot ira dans ton sens.
- Anaïs
Et ça, c'est pas si enrichissant que ça.
- Guillaume
Non.
- Anaïs
Même pas du tout.
- Guillaume
Non, et puis... ça créerait un problème qui est que tu ne saurais plus vivre avec d'autres humains si tu es tout le temps habitué à ce qu'on te dise oui. Et on le voit, en Chine, avec la politique de l'enfant unique, aujourd'hui, la génération actuelle qui a grandi en tant qu'enfant unique, ils ne savent pas faire de compromis. Donc, ils n'arrivent pas à vivre ensemble. Et puis, quand ils ont un enfant, parce que du coup, ils gardent cette culture d'un enfant quand même, même s'ils peuvent en faire davantage, mais... c'est toi qui deviens parent. Donc, c'est à toi de mettre des limites à l'enfant et de gérer les frustrations de l'enfant, mais aussi les tiennes, parce qu'un enfant, il ne te dira pas toujours oui, il aura ses humeurs. Et du coup, ils ne savent pas gérer ça, parce qu'on ne leur a pas appris. Et de vivre avec un robot qui te dit tout le temps oui, ça serait pareil.
- Anaïs
Est-ce que tu pourrais nous donner quelques petits conseils ou astuces pour bien utiliser l'IA ? Alors, je vais parler des... de l'IA qui génère du texte. Je pense que c'est celle qui est la plus utilisée. Est-ce que tu as un petit tips à nous donner ?
- Guillaume
C'est de bien lui dire ce que tu veux. Parce que souvent, les gens pensent que l'IA lit dans leurs pensées. Elle ne lit pas dans tes pensées. Donc, si toi-même, tu ne lui dis pas ce que tu veux, elle ne saura pas, enfin, elle te répondra, mais... c'est pas ce que tu attends. Et c'est exactement comme la communication humaine. Si tu me dis pas ce que tu attends de moi, on travaille ensemble, tu me dis, bah, réponds à ça. Tu me dis pas comment, sous... C'est quoi le contexte ? Qu'est-ce que tu attends de moi ?
- Anaïs
Il faut du contexte.
- Guillaume
Exactement.
- Anaïs
Oui, la réponse sera faite, mais ne sera pas forcément celle attendue.
- Guillaume
Quel style de réponse tu attends ? Est-ce que je réponds à une cliente ou à ta mère ? Ce n'est pas pareil. Absolument. Donc, il faut donner du contexte. Et il n'y a pas de magie. Donc, plus tu donnes du contexte, plus l'outil est capable de répondre à ta demande au plus proche. Et ça, pour le coup, c'est un truc que j'ai fait naturellement. La première fois que j'ai utilisé ChatGPT, donc décembre 2022. J'étais avec Noah, un de mes neveux, et je demandais à Chadi Biti de lui écrire une histoire. Mais je n'ai pas juste dit Chadi Biti, écris une histoire Je lui ai dit Voilà, l'histoire, elle est pour Noah. On veut des dinosaures, des princesses, je ne sais plus quoi. Et ça se déroule à telle époque, et nanani, et nanana. Parce que j'avais déjà conscience, mais aussi parce que j'avais déjà des connaissances, que si je ne lui donne pas du contexte, la réponse, elle sera... à côté de la plaque. Et donc, on a eu une histoire.
- Anaïs
Oui, et donc, vous avez eu une histoire.
- Guillaume
On a eu une histoire et Noah a été super content d'avoir eu une histoire où il est l'un des personnages principaux avec le dinosaure et il n'est pas contre le dinosaure, ils sont ensemble. Donc, il était ravi de son histoire et il m'en a demandé une autre et Chadji Pitti, on était au début, on était sur la première semaine, m'a répondu, en fait, je ne suis pas un générateur d'histoire, donc on sort à haut. En gros.
- Anaïs
D'accord.
- Guillaume
Autre chose, c'est sur la génération d'images. Parce que du coup, beaucoup de gens apprennent ou regardent des vidéos sur comment on pronte pour du texte, et ils utilisent de la même façon pour l'image. Et en fait, ce n'est pas du tout pareil, parce que l'image, c'est du descriptif. Donc il faut décrire, là aussi, ce que tu veux. Et donc, si tu veux un fond rose, il faut dire je veux un fond rose Je veux ceci, je veux cela Et il ne faut pas poser de questions. parce que ce n'est pas un LLM, ce n'est pas un modèle de langage. Il faut dire ce que tu veux. Et souvent, sur les modèles de diffusion, donc la génération d'images, on te propose plusieurs images, parce que la façon de générer une image est complètement différente de la façon de générer du texte. et tu vas avoir par exemple quatre propositions qui sont plus ou moins différentes parce qu'il y a des variantes et pour faire simple, le modèle de diffusion part à chaque fois d'une page blanche. Donc là aussi, si on fait une analogie avec l'être humain, toi et moi, on va nous décrire la même chose et on ne le fera pas de la même façon.
- Anaïs
Absolument. Je vois ce que tu veux dire.
- Guillaume
Donc voilà, c'est décriver, donner des détails. et c'est très difficile de faire des modèles de diffusion de générer des images parce que les gens sont souvent frustrés de ce qu'ils reçoivent mais il faut être conscient que c'est très difficile de faire des modèles de diffusion
- Anaïs
Alors, je ne sais plus où je l'ai entendu, mais je pense dans l'une de tes nombreuses interviews, puisque tu es très sollicité. Tu parlais d'économie narrative ou comment le storytelling drive nos sociétés modernes. C'est ma petite note et ça, ça m'a vachement interpellé. Est-ce que tu peux, en deux mots, nous parler de l'économie narrative et du storytelling qui drive nos sociétés ?
- Guillaume
C'est un cours que j'ai fait sur Coursera et je le recommande parce qu'il n'y a pas que l'IA dans la vie. Et ça n'a pas été facile de suivre ce cours parce que c'était un sujet complètement nouveau. Et c'est Coursera en partenariat avec Duke University, donc à ma connaissance une très bonne université. Et le prof est top, j'ai oublié son nom, mais le prof est top. et ça a été tourné pendant le Covid. Donc, en termes de qualité d'image, de son... C'est pas top. C'est pas top. Et puis, à un certain âge, tu vois qu'il n'est pas très à l'aise et qu'il y a eu plein de fois où ça a été recoupé au montage et tout. Et donc, il t'explique qu'il y a plein de choses, au final, qui est liée à l'économie narrative et au narratif et au storytelling. Par exemple, les vagues de prénoms. On ne s'en rend pas compte, mais un film... peut avoir une portée, un impact, sur les prénoms qui vont être donnés. Et c'est souvent pour ça que, par exemple, je suis née en 92, et t'as plein d'Anaïs. À l'époque, il y avait le parfum Anaïs Anaïs.
- Anaïs
Qui est-ce ?
- Guillaume
L'histoire de ce couple de gangsters, Bonnie and Clyde, ce couple de gangsters américains. Ça, ça fait partie du narratif principalement américain. où ça a été relayé dans la presse, Bonnie and Clyde. Ils étaient portés au nu par le peuple américain alors qu'ils ont tué plusieurs personnes.
- Anaïs
Oui, ce n'était pas des enfants de cœur. Ce n'était pas l'image romantique qu'on peut en dépeindre.
- Guillaume
Exactement, ça a été très violent. Il y a un très bon docu-série là-dessus, sur une plateforme. Et les gens s'habillaient comme Bonnie and Clyde.
- Anaïs
Ah ouais.
- Guillaume
tellement c'était haut. C'était du délire. Et quand ils ont été tués par la police, les gens ont essayé de voler. Ils ramenaient en fait la voiture, il y avait leur corps dedans, et les gens ont essayé de voler les bijoux, etc. parce qu'ils étaient complètement dans un délire. Et pour revenir à l'économie, la partie économie, c'est... le fait par exemple qu'on va dire qu'il y a une bulle, ça peut entraîner une bulle. Et c'est l'impact de ce qu'on dit qui va faire que telle ou telle chose va se produire. Il prend l'exemple de Miami dans les années 30, je crois. Je ne suis plus très sûre des dates. Mais à une époque, du coup, les Américains ont commencé à avoir droit aux vacances. Et on va inventer toute une histoire autour de Miami, qui fait que les gens vont se rendre à Miami.
- Anaïs
Choisir cette ville comme destination de vacances.
- Guillaume
Exactement, parce qu'on l'a raconté. Et du coup, ça va avoir un impact sur l'immobilier, et donc sur les commerces, et sur toutes les activités qu'il va y avoir. Et l'économie narrative, c'est ça. C'est qu'est-ce qu'on raconte, que ce soit via la presse, via les livres, via les podcasts, etc. Et bien, ça va avoir un impact sur notre économie. Et ça se voit aussi sur le milieu de l'IA. Il y a un impact sur tout le storytelling, de comment on raconte les choses. Il y a un impact. Si je te dis Poupoupidoupou, tu penses à ?
- Anaïs
Betty Boop ?
- Guillaume
Exactement, Betty Boop. Et en fait, ça, ça relève aussi de l'économie narrative. On connaît tous le Poupoupidoupou, on connaît tous Betty Boop, et pourtant, on ne connaît pas celle qui a inspiré Betty Boop, qui était une chanteuse américaine. et qui faisait ce Poupoupidoupou. Et je ne sais plus quel studio a fait Betty Boop, qui lui ressemble. Elle a attaqué en justice pour dire, En fait... Oui,
- Anaïs
vous avez utilisé mon image, mon personnage.
- Guillaume
Exactement. Et elle a perdu. Et aujourd'hui, on connaît tous Betty Boop globalement, on connaît tous le Poupoupidoupou, mais on ne sait pas que derrière, il y a une vraie chanteuse, initialement, qui a eu un procès, etc. et donc c'est la puissance de ce qu'on raconte sur notre économie sur tout le reste de notre vie et c'est la raison pour laquelle le discours que j'ai aussi et c'est d'être modéré parce que ça a un impact et quand tu commences à ça me fait toujours bizarre de dire ça mais être une référence et du coup c'est hyper important pour moi en tout cas, de qu'est-ce que je dis et comment je le dis, parce que de la façon dont je vais le dire, ça va avoir un impact positif, négatif ou neutre. Et comme je disais tout à l'heure, tu peux choisir... l'espoir et survendre des choses. Tu peux choisir la peur. Et du coup, c'est pareil. Quand tu es clivante, tu as des gens qui viennent t'entourer parce que ça nourrit ce clivage-là. Et je n'ai pas envie d'être clivante. Je trouve que... on vit des choses suffisamment difficiles, on est déjà suffisamment en train de basculer dans des extrêmes et dans tous les domaines, je ne parle même pas de politique, dans de nombreux domaines, on bascule dans les extrêmes, mais quand tu es dans l'extrême, comment je communique avec l'autre si lui aussi il est dans l'extrême et moi je suis dans l'autre ? Et je crois en la voie du milieu, je crois en le compromis. J'entends qu'il y ait des peurs d'un côté, j'entends qu'il y ait des arguments de vente de l'autre, et c'est de, pour le moment, pour moi en tout cas, de ne pas tomber dans l'un de ces extrêmes, et de dire, en fait, on peut se mettre autour d'une table, on peut ne pas être d'accord, et pourtant on peut discuter et on peut se respecter. Et je ne suis pas là pour te convaincre, je suis là pour partager mon avis. Si ça t'amène à réfléchir, tant mieux. mais ma science, entre guillemets, et surtout ma réalité n'est pas la tienne et je l'entends.
- Anaïs
Alors, est-ce que tu as une petite actualité à partager ? Parce que c'est une question qu'on pose souvent à tous nos invités. Est-ce que vous avez une sortie, un événement, quelque chose ?
- Guillaume
Oui, je trouvais que je ne faisais pas assez de choses. Du coup, j'ai pris une casquette supplémentaire qui est celle de directrice générale de Digital Réunion. Je suis super heureuse et ça va être un sacré challenge aussi.
- Anaïs
Digital Reunion qui avait refusé ta candidature.
- Guillaume
Digital Reunion qui n'avait même pas répondu à ma candidature en 2016. J'ai retrouvé l'email.
- Anaïs
Ah, c'est correcteur, c'est génial.
- Guillaume
Oui, mais même pas après, bon, ils ont changé, etc., de direction et tout, et puis je peux comprendre, peut-être que quand tu reçois 40, 50, 60 candidatures, tu prends peut-être pas le temps de répondre pour décliner et tout. Et ouais, du coup, et c'est drôle parce que ma nièce, qui est ici en ce moment, elle me dit, mais Tati, tu entres dans une entreprise, alors la forme, c'est associatif, mais... Elle me dit, tu entres dans une entreprise et c'est directement toi la patronne ? Et je lui dis, oui, en fait, work smarter and harder. Mais pour elle, c'était inconcevable. C'est ce truc de tu dois gravir les échelons, etc., mais dans la même boîte. Et en fait... j'ai fait mes preuves sur d'autres choses. Et aujourd'hui, on me dit, tu as toutes les compétences pour faire ce truc-là. On croit en toi. On te veut. Est-ce que tu veux y aller en sachant que ça va être compliqué ? Et j'ai dit oui.
- Anaïs
C'est super. J'espère que ce sera une belle aventure. Est-ce que tu peux nous dire... grosso modo, quel va être ton rôle ? Est-ce que tu as déjà une... Sauf si c'est top secret, encore une fois. Mais quelle va être ta mission plutôt à ce poste chez Digital Réunion ?
- Guillaume
La mission, c'est déjà de représenter Digital Réunion avec son président et potentiellement son coprésident et de s'insérer dans un écosystème. Digital Réunion, c'est une asso qui a plus de 25 ans. et qui fédère les professionnels du digital à La Réunion. Cependant, entre il y a 25 ans et aujourd'hui, 97 et aujourd'hui, le digital, au départ, c'était quelque chose de niche. Aujourd'hui, ça touche tous nos métiers, tu l'as dit, ça touche ton métier, etc. Donc là, il y a un challenge, c'est de où est-ce que ça commence, où est-ce que ça s'arrête. Et il y a un autre challenge qui est comment tu t'insères dans un écosystème où il y a aussi la French Tech, où il y a l'Agence régionale pour l'innovation, où il y a les chambres consulaires aussi qui travaillent sur les parties digitales. Les sujets digitaux. Exactement. Et donc, moi j'arrive dans un contexte assez particulier où il n'y a plus de DG depuis plusieurs mois. Pas trop de passation. On se connaît, lui et moi. Il va pouvoir m'aider sur certains points, mais il y a des choses qui se sont passées. Et du coup, comme l'assaut avait beaucoup moins de visibilité ces dernières années, comment tu retwists, mais sans que les uns et les autres se sentent attaqués, marcher sur leur flatband ? Et on va être honnête, il y a un côté politique aussi au rôle. Pour moi, c'est ça, les challenges, en fait.
- Anaïs
Oui, ça prend tout son sens. Le terme de challenge... je ne sais pas comment tu fais, c'est quoi ton super pouvoir ? Pour ? Pour arriver à faire autant de choses, porter autant de casquettes, pour trouver le temps quelque part, si tu me permets de le dire comme ça, et surtout pour savoir quoi faire. Moi, c'est toujours ça qui me trouve éblouissant chez les entrepreneurs en général, mais pas que, tous les gens qui ont des responsabilités, c'est comment on arrive à savoir. qu'est-ce que je dois faire ? Là, tu arrives, tu seras directrice générale de Digital Réunion. Ta feuille de route, les étapes, etc., ça te vient naturellement, ce qu'il va falloir faire pour arriver à relever ce challenge. Ou alors, tu y vas au feeling. C'est ça un peu la question du c'est quoi ton super pouvoir ?
- Guillaume
Alors, le temps, il y a des moments où c'est compliqué parce qu'en dehors du temps, il y a ta fatigue. Donc, on est tous humains. Et comme je ne prends pas de drogue encore. Sur Digital, Réunion, c'est une question de personne. Je n'y serais pas allée s'il n'y avait pas Antoine Deval, par exemple, qui est actuellement président. J'aurais dit non, parce que je ne le connais pas beaucoup. mais les échanges qu'on a eus ont toujours été très enthousiasmants, etc. Et à l'heure actuelle, je suis à un stade de ma vie où je fais des choix de projets qui soient rémunérés ou bénévoles par rapport aux personnes. Et c'est un luxe. C'est un luxe, on n'a pas tous ce luxe-là. et du coup les personnes ça peut te nourrir et tout si ça te draine, en effet t'as pas l'énergie et t'as pas l'envie mais là pour le coup c'est vraiment une question de personnes et ces dernières années j'ai fait un très gros tri dans ma vie sur les personnes qui m'entourent et dans les différentes sphères de ma vie professionnelle personnelle, amicale amoureuse, familiale, tout ce que tu veux parce que j'ai décidé, et c'était très difficile pour moi, de dire, en fait, je ne m'estime pas meilleure que qui que ce soit, et encore moins humainement, mais par contre, il y a certains standards où si c'est en dessous, je n'ai plus envie, parce que justement, il y a une question de temps et d'énergie, et du coup, j'ai mis ma barre à telle hauteur pour telle ou telle chose et dans tel domaine, qui fait que... Si, entre guillemets, tu réponds pas à ces standards, je vais choisir de m'éloigner, parce qu'il paraît qu'on est la somme des cinq personnes qu'on fréquente le plus. Oui,
- Anaïs
j'ai entendu ça, ouais.
- Guillaume
Ça ne veut pas dire que j'ai de la rancune, ça ne veut pas dire que je suis en colère, ça veut juste dire que si la relation n'est plus nourrissante, parce que pareil, parfois tu fais 10 ou 15 ans avec des personnes et tu les aimes ces gens-là, mais toi tu évolues dans un sens et les autres évoluent dans l'autre sens, et à un moment donné, au final, les chemins se séparent de manière naturelle, mais on a une tendance à se dire, ouais mais ça fait 15 ans, je veux continuer à entretenir. Alors que c'est mort, tu n'as plus rien à te dire. Voilà. Et du coup, moi, j'ai fait ce tri-là qui fait que, globalement, j'aime tout le monde, mais je choisis avec qui je veux passer du temps et je peux choisir avec qui je veux travailler. Et là, quand tu te rajoutes une casquette comme digital, je suis hyper contente des gens avec qui je vais travailler. Et comme je te disais, on s'insère dans un écosystème. Et il y a des gens que je ne connais pas, que je découvre, mais avec qui j'ai déjà envie de travailler dans cet écosystème et qui ne sont pas chez Digital Réunion. Chez SumUp, ça a énormément changé. Les gens avec qui j'ai travaillé il y a huit ans, pour beaucoup, ils sont partis. Et à un moment donné, la question s'est posée à moi, est-ce que je reste ou pas ? Et j'ai hésité, j'avais envie de partir. Et finalement, j'ai créé de nouveaux liens avec de nouvelles personnes chez ce meuble qui font qu'aujourd'hui, je me dis...
- Anaïs
J'ai bien fait de rester.
- Guillaume
Exactement.
- Anaïs
En tout cas, j'ai toujours envie de continuer avec ces nouvelles personnes.
- Guillaume
C'est ça. Mais avec qui, parfois, je ne suis pas directement en contact, avec qui je ne travaille pas, mais des gens qui sont enthousiasmants, qui sont inspirants. Chez ce meuble, par exemple, il y a trois ans de ça, j'ai été invitée, c'était terrible, j'ai été invitée à faire un live. Et tu avais toutes les équipes de ce meuble de partout dans le monde. Et c'était en anglais.
- Anaïs
C'est ce que je t'ai demandé, oui. En anglais, j'imagine.
- Guillaume
Et je pratique.
- Anaïs
Tu as l'air d'avoir un bon niveau d'anglais quand même, je pense.
- Guillaume
Depuis, je peux te dire que j'ai pratiqué parce que, entre guillemets, j'ai pris le bouillon. Ça a été très difficile parce que ça ne se voit pas comme ça. Mais comme beaucoup de gens, j'ai le syndrome de l'imposteur. Et du coup, c'était en anglais. Donc, j'ai un peu préparé le truc, mais pas tant que ça. Et le plus difficile, c'est donc, tu es en live et tu vois tout le monde passer. Et toi, tu es la dernière. Juste. T'as le mec qui est américain qui parle, tu comprends rien à ce qu'il dit. Donc là, tu te dis en fait, je parle pas anglais. T'as l'anglais qui passe, là tu te dis ok, je parle pas anglais. Et t'as différentes personnes et eux, c'est la langue quotidienne. Il y a 40 nationalités et tout le monde parle anglais. Et toi, t'es là dans ton salon à La Réunion. Et là, je me suis dit ok.
- Anaïs
Oui, en plus, c'était en distanciel. Ah oui,
- Guillaume
t'étais en distanciel, ouais.
- Anaïs
Ah ouais, quelle expérience !
- Guillaume
J'ai pris un sacré bouillon depuis, je peux te dire que je bosse. Du coup, oui, j'ai un bon niveau en anglais et en espagnol, mais ça, j'ai toujours aimé l'espagnol. Et ça rejoint un peu aussi ce que je te disais au départ, c'est que les gens disent Non, mais elle a un parcours international. Et en fait, pas du tout. Je suis un peu comme Hermione Granger dans Harry Potter. J'ai tout appris dans les livres ou maintenant par Internet. Et après, c'est sûr que... quand tu pars. Et c'est aussi pour ça que je m'oblige, là, par exemple, à partir en six semaines. t'es obligé de parler la langue. Et j'ai rencontré des gens à Bali ou même en Irlande qui n'étaient pas natifs et qui n'étaient pas anglophones et qui te disent, en fait, j'ai quitté mon pays pour apprendre l'anglais. Et en plus, je fais le ménage dans les hôtels où t'es sur une île perdue de l'Indonésie et la femme, elle parle en anglais. Quand je lui demande, où est-ce que vous avez appris ? Parce que je me doute bien qu'il n'y a pas d'école sur cette île. Oui, surtout pas. Elle me dit, en fait, j'ai pas eu le choix parce que si je veux vendre mes bracelets, il faut que je sache parler anglais. Il faut que j'apprenne les rudiments du français, parce que si je dis bonjour à un français, tout de suite, ça crée le contact, etc. Et ces différentes expériences m'ont fait me dire, OK, là, il faut te bouger, en fait, parce qu'on a accès aux informations, mais comme on n'est pas contraints de le faire, aux informations et aux formations, et comme on n'est pas contraints de le faire, bien souvent, on se repose sur nos acquis et on n'y va pas.
- Anaïs
Écoute, merci beaucoup, Anaïs. Hyper enrichissant, tout ce que tu nous dis. On parle un petit peu, un soupçon d'assurance dans cette émission. Ma question, c'est souvent, quel a été, toi, ton premier contact avec l'assurance ou les assurances ?
- Guillaume
Oui, alors c'était ma voiture. J'ai percuté à un chien et je ne roulais pas si vite que ça, c'est le pire pour moi. C'est que j'ai percuté à un chien sur une casse-voix alors que j'étais à 90. J'aime les animaux, donc ça a été très compliqué. J'ai voulu faire demi-tour pour voir où était le chien après. Mais en fait, ma voiture ne voulait plus avancer de toute façon, tellement le choc a été violent. Et ma voiture a été prise en charge par l'assurance. Et pour le coup, ça s'est très bien passé. Et ma deuxième expérience, c'est quand j'ai mis un petit crédit de 25 ans sur ma tête. On m'a dit, Madame, il faut prendre une assurance.
- Anaïs
Oui, oui, oui. protéger le capital en cas de décès, invalidité, etc. Et par exemple, quand tu t'es lancé dans l'aventure SEMUB, tu as pris une responsabilité civile professionnelle.
- Guillaume
Alors, honnêtement...
- Anaïs
Ça ne t'était pas demandé, peut-être ?
- Guillaume
Je ne gérais pas cette partie-là à cette époque. C'était Christian qui s'en occupait. Oui. Donc, je ne pourrais pas vraiment te répondre. Mais je sais qu'on a eu des questions, en effet, de responsabilité civile professionnelle parce que certains clients avec qui on travaillait, qui étaient des très grands groupes, te demandent d'en avoir une pour pouvoir travailler avec eux.
- Anaïs
Oui. Ce qui est assez logique et usuel, classique, je dirais. Après, là, spontanément, c'est vrai que moi, un sujet d'assurance qui nous parle chez Percival, en tout cas en ce moment, c'est l'assurance contre le risque cyber. Beaucoup de problèmes de cybersécurité. Encore ce matin, il y a eu un article dans le journal où je crois la préfecture de la Réunion lance toute une campagne et essaie d'aider et de sensibiliser les entreprises à ce risque. Et donc, je sais que c'est l'un des sujets qu'on a travaillé. On a trouvé un partenaire qui s'appelle Stoic. C'est une AssureTech française qui se définit avant tout comme une entreprise d'experts en cybersécurité qui propose des solutions d'assurance. Et en fait, je ne vais pas épiloguer sur le sujet, mais je conseillerais à tous ceux qui nous écoutent ou ceux qui nous entendent de se poser la question du risque cyber dans leur entreprise. Ce n'est pas une histoire de taille d'entreprise. Une petite entreprise peut être tout à fait concernée et les conséquences en cas d'attaque peuvent être tout aussi désastreuses. Donc, juste posez-vous la question. Il y a des solutions d'assurance qui existent. Donc voilà, c'est un petit conseil. Ce n'est pas un instant promo, mais c'est vraiment un conseil que je donne. Il faut s'intéresser à ce risque et surtout quand on a une PME et que l'outil de travail principal, c'est l'informatique. C'est le cas de quand même beaucoup d'entreprises. S'il vous plaît, posez-vous au moins la question. Et il y a des solutions qui existent de plus en plus. Et l'avantage qu'on a sur l'assurance des risques cyber, c'est que... Les compagnies d'assurance ou les start-up qui répondent à ce besoin, ce sont des spécialistes. Ils ne font en général que ça, donc ils maîtrisent très très bien le sujet. Et surtout, ce n'est pas juste vous vendre un contrat d'assurance et le jour où vous avez un pépin, on vous indemnise. Il y a tout un travail préventif qui est fait. Ils donnent des guides de bonne pratique, de bonne conduite, pour éviter d'avoir des soucis. Ils ont des plateformes pour certains qui peuvent analyser votre réseau. votre nom de domaine en temps réel pour vous remonter des vulnérabilités, etc. Ils vous aident à mettre en place des bonnes pratiques, encore une fois, qui permettent de limiter le risque. Et tout ça est compris en général dans un package. Et c'est vraiment le conseil que je peux donner pour refermer cette petite page assurance.
- Guillaume
Maintenant, j'aimerais qu'on passe à un petit moment où on va en apprendre un peu plus sur toi. Tu nous as déjà livré beaucoup de choses, mais en fait, ça s'appelle l'interview entre deux. Mais tu as le droit de répondre à côté, c'est ce que je dis à chaque fois. Il n'y a pas de souci, on peut répondre complètement à côté. Est-ce que tu es plutôt café ou thé ?
- Anaïs
Les deux. Deux cafés pour commencer la journée et après thé le reste de la journée.
- Guillaume
Très bien. Donc, pour commencer ta journée, c'est quand même le café.
- Anaïs
Oui, c'est deux cafés. Avant, il ne faut pas me parler. D'accord. Et j'ai noté qu'en vacances, par contre, je n'en bois pas. Je passe directement au thé. Mais oui, il vaut mieux m'avoir donné deux cafés pour commencer.
- Guillaume
Quand est-ce que tu es la plus productive ? Plutôt le matin ou le soir ? Dans ton travail, dans tes activités professionnelles, qu'est-ce que tu préfères ?
- Anaïs
Ça varie. Il y a des périodes où ça va être très tôt le matin, à 5h du matin. Il y a des périodes où ça va être entre 20h et 23h. Et parfois, c'est aussi fin de matinée. Donc, c'est des cycles.
- Guillaume
D'accord.
- Anaïs
Et je n'ai pas de règles permanentes.
- Guillaume
Est-ce que tu préfères le travail en équipe ou le travail en solo ?
- Anaïs
Les deux.
- Guillaume
Les deux encore ?
- Anaïs
Il y a ses avantages et ses inconvénients aux deux. OK.
- Guillaume
Est-ce que tu aimes travailler plutôt dans un bureau, entouré d'une équipe ? Ou alors, est-ce que le mode de télétravail te plaît plus dans le fond ?
- Anaïs
Dans ce cas-là, ça sera télétravail. Moi, je fais énormément de télétravail, puisque quand mon mari est tombé malade, j'ai fait le choix d'être 100% à la maison, d'être 100% présente, exactement. Donc... Par exemple, à ce moment-là, tu attends que la personne dorme pour pouvoir travailler et tu fais très tôt le matin et très tard le soir. Et le plus important pour moi sur le télétravail, au final, c'est le temps que tu ne passes pas sur la route et donc le temps que tu ne passes pas à te fatiguer avec l'hypervigilance que tu dois avoir, les automobilistes, toi-même réguler ta vitesse, etc. Faire attention. Donc pour être plus productive, je dirais télétravail.
- Guillaume
Je ne sais pas si tu as déjà été amenée à embaucher du monde. Oui. Alors, est-ce que tu préfères plutôt embaucher un novice, un junior, on va dire passionné, ou tu vas lui préférer un senior expérimenté ?
- Anaïs
J'ai trouvé que je n'étais pas très douée pour mes embauches.
- Guillaume
C'est un métier, c'est compliqué.
- Anaïs
C'est clairement un métier. Et puis, je suis... J'ai plutôt une bonne lecture des gens, mais ça dépend aussi de ce que personnellement je vis. Et du coup, si je suis dans une phase un peu compliquée de ma vie, là par exemple je fais référence au cancer de Christian, j'avais une tendance à faire davantage confiance aux gens et donc de faire des mauvais choix de manière diverse et variée parce que j'avais pas l'énergie pour faire la bonne lecture. Je crois que les deux, et du coup à chaque fois je te dis les deux, les deux sont intéressants pour... Parce que tu vois, par exemple, on a parlé de biais de genre ou encore de biais ethnique, mais il y a aussi cette histoire d'âgisme. Aujourd'hui, ceux qui utilisent l'IA, globalement, entre 20 ans et 45 ans. Quand on fait les ateliers, tu le vois, c'est 20-45. Mais... on vient de voter une loi pour aller jusqu'à 62 ans, tu ne peux pas exclure une partie aussi importante de la population sous prétexte qu'elle ne maîtrise pas cet outil-là. Elle, quand tu as fait 30 ans de carrière, ces 30 ans de compétences acquises sur divers domaines, dont notamment les relations humaines, qui font que, pour moi, on ne doit pas laisser une partie de notre... de notre population, mais de notre population active, sur le carreau en disant, t'as passé 50 ans, tu ne maîtrises pas le chat LGBT, on ne te recrute pas. Et pour moi, on a un problème dans notre société. Notre société est malade parce qu'on laisse les gens. dans la population active, on laisse les gens sur le carreau, on laisse nos personnes âgées presque mourir toutes seules, finir leur fin de vie seules. Il y a un vrai problème pour moi de, quand t'es plus productif, entre guillemets, t'es plus nécessaire.
- Guillaume
Quand t'es plus productif, tu n'es plus nécessaire.
- Anaïs
C'est pas ok pour moi. Et je pousse le truc, c'est que moi-même, parfois, Je me dis, en fait, là, je ne suis pas productive. Mais quand je te dis que je ne suis pas productive, ce n'est pas que je ne suis pas productive une heure. C'est qu'il m'arrive d'avoir des périodes où je ne suis pas productive pendant une semaine, deux semaines. j'en parle, parce que c'est une réalité aussi. Il faut arrêter de faire croire aux gens qu'on est productif 100% et tous les jours. C'est faux. Et du coup, comme on vit dans un modèle où tu dois être productif, tu dois être le ou la meilleur, etc., tu culpabilises. Et tu as ton tyran intérieur qui se réveille, qui te dit, non, mais tu devrais faire ça. Alors qu'en vrai, tu as juste besoin de te reposer. Mais en fait, tu te reposes, mais tu ne te reposes pas parce que ton cerveau est sûr, je devrais faire ça, ça, ça, ça.
- Guillaume
Qu'est-ce que la performance ? et ça nous inculque finalement surtout notre société depuis une quinzaine d'années une vingtaine d'années ça ne fait que se renforcer.
- Anaïs
Oui, et c'est pour ça que tu as des gens qui sont en burn-out. Et c'est normal, parce qu'on n'est pas fait pour travailler tout le temps, etc. Et donc, pour répondre à ta question, à mon sens, c'est super d'avoir quelqu'un de jeune et de passionné, parce que cette personne va t'apprendre des choses du fait de son côté passionné. Tu vas aussi lui apprendre des choses, et c'est génial aussi d'avoir quelqu'un qui est senior, qui a de l'expérience, et l'essentiel, là encore, c'est aussi que cette personne-là soit passionnée. parce qu'elle aura envie de te transmettre, parce qu'elle-même, elle aura envie d'apprendre sur différents sujets, mais qui ne sera peut-être pas de l'IA. Et ce n'est pas grave si ce n'est pas de l'IA, parce qu'il y a d'autres choses, et la diversité, c'est ce qui nous nourrit, et j'ai envie de te dire, encore plus sur une île comme la Réunion.
- Guillaume
Pour le travail, tu préfères utiliser quel type de machine ? Des Mac ou des PC ?
- Anaïs
Ok, là, je réponds clairement, Mac.
- Guillaume
Merci. Question suivante. Quel est le plus important pour toi dans tes activités ? On peut penser à ce MEP. Attirer de nouveaux clients ou fidéliser des clients existants ?
- Anaïs
Ça a été un vrai challenge parce que moi, j'avais vraiment une vision fidélisation. Je l'ai encore, mais en fait, l'un ne va pas sans l'autre. Tu dois faire de l'acquisition et tu dois les fidéliser parce que si tu as fait de l'acquisition et que derrière, tu ne fidélises pas, tu auras eu un coût dégueulasse d'acquisition. et en même temps il y a des clients qui seront satisfaits de ta prestation mais à un moment ça ne convient plus à leur activité donc ils vont partir et tu ne pourras pas les retenir parce que tu ne proposes pas ce dont ils ont besoin donc naturellement tu vas avoir du churn etc. et ils vont partir donc si toi tu es resté sur ta base je fidélise juste à un moment donné tu es coincé il faut que tu retournes faire de l'acquisition c'est bon
- Guillaume
apprendre, rester informé de l'actualité, par exemple, sur certains domaines. Tu es plutôt podcast ou radio ?
- Anaïs
Podcast.
- Guillaume
Podcast, très bien. Pour te reposer là, pour le coup, pour te détendre, est-ce que tu es plutôt Netflix and chill ou le bon vieux bouquin ? Tu as le droit de dire les deux, tu sais.
- Anaïs
Non, ça ne sera pas les deux. Ça sera le bon vieux bouquin et le format audio.
- Guillaume
Tu es plutôt chat ou chien ?
- Anaïs
Deux chiens, deux chats, donc je ne veux pas choisir.
- Guillaume
Les deux en général, d'accord. Ce sera les deux. En termes de musique, quel style de musique tu vas préférer ? Plutôt rock ou plutôt rap ?
- Anaïs
Jazz.
- Guillaume
Réponse à côté, on prend aussi jazz, merci. Tu es plutôt assurance traditionnelle ou assurance digitale ? digitales, donc tout en ligne ?
- Anaïs
Alors moi, je suis une grande flemmarde administratrice. Je le fais parce que c'est nécessaire quand tu gères une entreprise ou plusieurs. mais du coup, une fois que je suis quelque part, il faut vraiment y aller pour me faire changer. Donc là, pour le coup, les assurances, c'est Christian qui les a prises. À l'époque, on était sur du traditionnel, donc par flemme, je suis toujours sur du traditionnel. Cependant, si un jour, mon assureur ne répond plus comme il devrait me répondre, parce que XY, je changerai et j'irai sur du digital, c'est certain. parce que je n'ai jamais mis un pied chez mes assureurs. Donc, je ne vois pas trop l'utilité de garder la version traditionnelle. Mais voilà, par flemme, traditionnelle.
- Guillaume
OK. Merci Anaïs. C'est la fin de cette interview entre deux. J'aimerais savoir si tu... J'ai déjà la réponse, mais en fait, si tu utilises des réseaux sociaux à titre professionnel, notamment... et quel est ton regard là-dessus ? Est-ce que ce sont des outils que tu aimes utiliser ou que tu utilises peut-être par obligation, entre guillemets ?
- Anaïs
Les deux. Par obligation, parce que si tu ne communiques pas, on ne peut pas savoir que tu existes. C'est aussi très féminin, pour le coup, d'avoir des difficultés à se mettre en avant et qui plus est sur LinkedIn. C'est un vrai sujet pour beaucoup de femmes de poster, de publier. Pour beaucoup de gens, c'est un sujet de j'ai rien à dire et tout, c'est pas intéressant ce que j'ai à dire. Mais encore plus de femmes. Cependant, je poste sur LinkedIn, j'ai recommencé à poster depuis un peu moins d'un an. Et ça m'a ouvert des portes au sens où j'ai rencontré des gens que je n'aurais pas abordé ou qui ne m'auraient pas abordé si ce n'était pas via ce canal. Et parfois, ça surprend les gens, mais je suis globalement introvertie. Donc, parfois, ça me coûte de publier. Ça dépend du sujet. Mais en même temps, si je me dis que ce que j'ai à dire... est important, pas forcément pour moi, mais pour l'impact que ça peut avoir, et notamment sur cette question de compromis, de voie du milieu, de l'IA, mais aussi je peux être très engagée sur la place de la femme, etc. Je n'éprouve pas forcément du plaisir. Parfois, c'est une corvée, mais j'estime que c'est nécessaire parce que ce que j'ai à dire, ça peut paraître très pédant.
- Guillaume
Non, pas du tout.
- Anaïs
Ce que j'ai à dire me paraît important et qu'il faut le dire. Et pour le coup, j'écris pour Leader Réunion. Et c'est vrai que le format papier est plus facile pour moi, parce qu'en plus, sur un format papier, t'as pas les feedbacks des gens, t'as pas les commentaires. Donc, alors que LinkedIn ou n'importe quel réseau social, t'as les commentaires. Et les commentaires sont super positifs, franchement. J'ai rarement eu des cas où je m'en prends plein la figure sur LinkedIn. Mais même ça, pour moi, c'est un petit peu difficile à gérer, parce qu'il y a aussi ce côté syndrome de l'imposteur. que je continue à combattre et qui fait que quand les gens me disent la star de La Réunion ou je ne sais pas quoi...
- Guillaume
J'ai vu les commentaires passer comme ça.
- Anaïs
Et moi, je suis en mode... Comment je vais faire ? Du coup, je mets un like dessus et puis je laisse un peu de temps passer et après, j'arrive à répondre. Mais sur le coup, je suis en mode... Donc c'est les deux. C'est une corvée, mais une corvée entre guillemets qui est nécessaire et dans laquelle tu peux trouver des avantages. Si c'était juste une corvée, je ne le ferais pas du tout.
- Guillaume
Est-ce que tu pourrais nous parler d'une application que tu aurais sur ton téléphone, par exemple, que peu de gens sont susceptibles d'avoir ?
- Anaïs
L'application que j'utilise le plus, c'est Deeple, et en fait, c'est pour faire de la traduction.
- Guillaume
Deeple ?
- Anaïs
Ok,
- Guillaume
je ne connaissais pas du tout.
- Anaïs
T-E-E-P-L, parce qu'ils travaillent justement avec des outils de machine learning depuis un moment, et ils sont meilleurs que Google Trad. donc Deeple ça me sert notamment en voyage parce qu'ils ont pas mal de langues et l'autre application les deux autres applications que j'utilise mais que les gens connaissent peut-être c'est AudioLib justement parce que quand tu passes du temps sur la route de pouvoir écouter un livre ça te permet de passer le temps, d'apprendre deux trois trucs et ma troisième application parce que j'allais parler la troisième application c'est Coursera parce que ça me permet d'apprendre justement où je suis globalement. Mais après, je me dis, dans ces trois cas-là, tu es encore sur un côté productif. Et des fois, il faut juste lâcher le truc. Et donc, je ne suis pas très jeu. J'ai juste une appli qui s'appelle I Love You, je crois. Mais You, c'est H-U-E. Et c'est des petits carrés de couleurs. Il faut juste remettre les carrés pour que ça fasse une harmonie colorimétrique.
- Guillaume
D'accord.
- Anaïs
C'est mon appli préférée au final. Parce que là-dessus... je le fais quand j'en ai envie et il n'y a pas de point, il n'y a pas de ceci, il n'y a pas de cela donc ouais, ce serait celle-là en fait
- Guillaume
Et est-ce que tu aurais pour terminer, ma dernière question un livre, un podcast un film, un youtuber à nous recommander ? Quelqu'un que tu aimerais qu'on découvre ?
- Anaïs
Une seule personne, c'est difficile. Mais dans ce cas-là, celle à qui je pense, c'est Adam Grant, qui est psychologue des organisations, qui écrit des livres extraordinaires et qui, chaque semaine d'ailleurs, publie une phrase sur LinkedIn et tu te dis Waouh, ça prend tout son sens Et lui, son... Son travail, c'est dans les organisations et sur l'aspect managérial. Et il vient chambouler toutes les croyances qu'on peut avoir. Mais même humainement, t'apprends tellement. Par exemple, son livre, La pensée flexible, c'est juste... Ça fait partie pour moi des game changers, parce qu'on a souvent tendance à croire qu'aujourd'hui je pense comme ça et je devrais toujours penser comme ça. Sauf que le monde autour de toi évolue, et si toi tu restes figé dans ta façon de penser, et bien quelque part tu te figes dans tout le reste, puisque ta pensée va entraîner des émotions, tes émotions, tes actions. tu vas te figer, tu t'ostracises et tu te décorèles de tout autour de toi. Donc la pensée flexible, il t'explique plein de choses. Et c'est ça qui est incroyable avec lui, c'est qu'à chaque paragraphe, t'apprends un truc.
- Guillaume
C'est facile à lire, ça ?
- Anaïs
J'ai essayé en version audio. Moi qui ai besoin de surligner, etc., ce livre-là, au final, je préfère en version papier. Mais ses autres livres, oui, sont quand même accessibles, parce qu'il explique aussi comment il réfléchit, il te parle d'études, donc ça se déroule et c'est clair. Et il a écrit un autre livre. Avec Sheryl Sandberg, que j'ai toujours pas lue pour une seule et simple raison, c'est que Sheryl Sandberg, qui était de mémoire la numéro 2 de Facebook, a perdu son mari. Et donc, dans ce livre, elle explique avec Adam Grant comment elle s'est reconstruite, etc. Donc, pour des raisons qui font complètement écho, pour le moment, j'ai toujours pas lu ce livre. mais c'est pareil, c'est quelqu'un d'extraordinaire, Sheryl Sandberg. Mais voilà, si j'avais un auteur à recommander, c'est Adam Grant, parce qu'il t'apprend tellement de choses sur l'humain que tu es, sur les biais que tu peux avoir, sur les croyances qui font que tu n'avances pas, que ça serait ma meilleure reco pour cette année. Et c'était déjà ma meilleure reco l'année dernière.
- Guillaume
Eh bien, merci beaucoup. On ne manquera pas de mettre les références dans la description de l'épisode. Anaïs, merci d'être venue. C'était super. J'ai passé un super moment en tout cas. Je pense que pour nos auditeurs, ça sera la même. Merci d'être venue. On te souhaite plein de bonnes choses pour la suite de tes nombreuses aventures. et on te dit peut-être un de ces quatre dans un futur épisode d'Entreprendre avec Assurance.
- Anaïs
Merci beaucoup Guillaume, merci à toute l'équipe qui permet ce moment. Merci beaucoup.
- Guillaume
Nous sommes arrivés à la fin de cet épisode, merci infiniment d'avoir pris le temps de nous écouter aujourd'hui. On espère que les sujets abordés vous ont plu et que vous avez appris quelque chose de nouveau. N'oubliez pas, vous pouvez toujours nous rejoindre sur nos réseaux sociaux où nous partageons régulièrement du contenu supplémentaire et n'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires et suggestions. Retrouvez tous les liens de nos invités dans la description de cet épisode. On se retrouve très vite pour une nouvelle aventure. D'ici là, prenez soin de vous et restez curieux. C'était Guillaume et vous avez écouté le podcast Entreprendre avec Assurance. A bientôt !