- Speaker #0
Musique Le musée SACEM présente La boîte à frissons, histoire d'accordéon, un podcast présenté par Philippe Krümm. Jean-Robert Chappelet, chef d'orchestre accordéoniste, compositeur aussi de plus de mille oeuvres récemment, co-animateur de télévision depuis 22 ans d'émission sur TV8 Montblanc qui est une chaîne locale des Pays de Savoie.
- Speaker #1
Alors Jean-Robert Chappelet, l'accordéon arrive comment dans votre vie et quand ?
- Speaker #0
Alors pour moi, l'accordéon a commencé à l'âge de 8 ans avec les premiers cours, un parcours classique, il faut commencer déjà. Et puis bien sûr, j'ai fait plusieurs instruments, j'avais fait de la batterie, j'avais fait du saxophone, mais l'accordéon c'était quand même l'instrument qui me parlait le plus. Et en plus je faisais des études, j'ai un BTS d'électronicien, parce que maman me disait toujours il vaut mieux avoir plusieurs cordes à son arc, on sait pas, la musique, vous savez, c'était toujours un métier à risque on va dire. Et puis en 83, j'ai choisi d'en faire mon métier, la même semaine que j'avais réussi à avoir ce fameux BTS d'électronicien. et donc pour moi l'accordéon était... mon instrument, on va dire, favori.
- Speaker #1
Si je reviens un peu en arrière, à 8 ans quand même, l'accordéon, il n'arrive pas comme ça. Qui vous le montre ? Comment apparaît-il dans votre univers ? Qui vous en met un dans les mains ?
- Speaker #0
C'est mon papa qui connaissait un professeur qui était juste à côté de chez lui. Et c'est lui qui a eu l'idée de m'inscrire au cours parce que mon papa était un grand danseur. Je veux dire dans le sens, il allait souvent danser, pas grand danseur de danse de salon, mais il aimait bien aller danser, comme beaucoup de gens à l'époque, parce que le bal musette c'était l'accordéon qui était roi à cette époque. Et mon papa m'avait inscrit à ces fameux cours d'accordéon, et j'ai toujours apprécié cet instrument. Et puis après, on a commencé par les concours, les concours à l'époque de l'UNAF.
- Speaker #1
On va prendre ça doucement dans l'ordre. Donc les premiers cours, et déjà c'était sous-jacent que si papa vous mettait à l'accordéon, il y avait un peu le musette qui était sous-jacent puisqu'il aimait la danse.
- Speaker #0
Exactement, de toute façon j'ai commencé par le musette et ensuite j'ai eu un deuxième professeur. Là c'était un peu ma chance on va dire, puisque j'ai eu un professeur à Chambéry qui était un professeur de carrure internationale. Et à l'époque il y en avait très peu en France, des professeurs comme ça, il y en avait trois ou quatre. Et moi, j'ai eu M. André Tepaz, qui était un très grand professeur, puisque ses élèves remportaient à l'époque des Coupes mondiales, mais dans le classique, parce que l'accordéon aux Coupes mondiales n'existait pas dans la variété et le musette qui était plus ma spécialité.
- Speaker #1
Quand vous débutez comme ça, que la musique arrive à vous, est-ce qu'il y a déjà des œuvres qui vous sautent aux oreilles en disant « Oh, j'aime bien ça ! » ? Est-ce que vous vous rappelez de morceaux qui vous ont accrochés ?
- Speaker #0
Alors moi j'ai toujours été attiré par le swing, pas par le musette. Je suis quelqu'un qui... Mon professeur d'ailleurs me rouspétait souvent parce que je partais souvent en improvisation lorsqu'on faisait... parce qu'on avait aussi des cours d'ensemble, et en petit orchestre, et j'avais toujours un peu la facilité de faire quelques variations, et c'était... C'est quelque chose que j'aimais beaucoup. Lorsque j'écoutais des disques d'accordéon, j'aimais bien, dès qu'il y avait du swing, comme Gus Viseur, comme Joe Privat, il fallait que ça swing pour moi. Il fallait que je sente le swing, le manouche, les choses comme ça.
- Speaker #1
Déjà, oui, vous nous parlez de noms qui arrivent. Gus Viseur, Joe Privat, je suppose que Tony Murena n'est pas loin.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Tous ces gens-là, le swing, mais votre première fois sur scène, je suppose que vous ne jouez pas swing.
- Speaker #0
Non. Si je vous dis le premier orchestre que j'ai eu, on était vraiment des gosses, puisqu'on était trois, et je me rappellerai toujours parce que c'était le maire d'Alberville, parce que je viens de Savoie, qui nous avait baptisés, on était trois musiciens, et il nous dit mais vous avez pas de nom ? Je dis pas spécialement non. Il me dit on va vous appeler les 33 parce qu'à trois on avait 33 ans. Et j'étais le plus vieux. Ça vous donne l'âge des autres. Et il y avait mon frère aussi qui était musicien, qui était batteur. qui avait 9 ans à l'époque. Et on faisait déjà des balles.
- Speaker #1
Batterie, accordéon et ?
- Speaker #0
Et deuxième accordéon. D'accord. On a commencé avec deux accordéons. et un batteur.
- Speaker #1
Donc là, c'est le bal. Puis après...
- Speaker #0
On était des enfants. Oui,
- Speaker #1
tout à fait.
- Speaker #0
Des enfants. Mais avec un certain savoir-faire, puisque les soirées dansantes, vous savez, il fallait tenir quand même au moins 4-5 heures.
- Speaker #1
Donc le diplôme, et au lieu de partir dans l'électronique, paf, la musique. Comment se fait ce choix ?
- Speaker #0
Ça s'est passé que... Vous savez, dans l'accordéon, il y a eu... plusieurs époques il y a eu l'époque des Emile Vaché, je vais pas vous faire le tout le cursus de l'accordéon mais je veux dire il y a eu les époques Viseur, les époques Joe Privat, les époques André Astier, Baseli je reparlerai tout à l'heure d'André Astier parce que pour moi c'est une personne importante dans ma carrière, Azola bien sûr et puis après il y a eu les époques des années 80 dont Je fais partie où il y avait eu un trophée des princes de l'accordéon qui avait été organisé par France Inter et TF1 à l'époque, par Michel Touré. Et il y avait eu trois noms qui avaient été sortis de ce concours, on va dire, et ce concours avait été fait pour ressortir des nouveaux noms de l'accordéon. Et j'ai eu la chance de gagner 1983.
- Speaker #1
En jouant quoi ?
- Speaker #0
Alors là, justement, à cette époque-là, on jouait, on avait libre choix. Mais beaucoup de répertoires d'André Asquier, Jos Baseli, Marcel Vézola.
- Speaker #1
Des répertoires très écrits. Il fallait lire la musique quand même pour jouer Asquier.
- Speaker #0
Des répertoires, on va dire, difficiles. Difficiles. Parce que lorsqu'on joue de l'André Asquier, c'est très virtuose. C'est au Pavillon Baltard que ça s'est passé devant 3000 spectateurs. Il y avait une trentaine des grands noms de l'accordéon que j'ai eu la chance de... de connaître qui était au jury, dont Marcel Azola, tous ces gens-là, Yves Etourner aussi, mais c'est vrai qu'il est aussi une de nos chanteurs-morts. Et j'avais aussi le temps de glisser un peu de swing jazzy en plein milieu du programme. Et à l'époque, on jouait des morceaux comme La Tempête, La Quilon d'André Astier, des morceaux assez techniques.
- Speaker #1
Alors justement...
- Speaker #0
Claude Thomas aussi, Charling Valls.
- Speaker #1
Claude Thomas, bien sûr. Dans votre introduction, vous disiez mille morceaux composés. Il y en a bien eu un premier. Comment, quand, quoi ?
- Speaker #0
Oui, le premier, j'avais été parrainé par Michel et Claude Genet, enfin surtout Michel Genet. Et le premier morceau, c'était un morceau un peu le style musette. C'était, je me rappelle, des morceaux comme Boccage printanier, et qui était une petite polka. Et puis bien sûr d'autres, parce qu'à l'époque il fallait cinq oeuvres pour rentrer à la SACEM, donc il y avait eu cinq morceaux décrits bien sûr. Et puis après, au fil du temps, on en rajoutait, on rajoutait, on rajoutait, jusqu'à aujourd'hui maintenant près de mille morceaux.
- Speaker #1
Le dernier ?
- Speaker #0
Le dernier, c'est un morceau que j'ai composé avec deux collègues, Pascal Loubersac et monsieur Jérémie Vanraud, qui est une bachata, parce que maintenant les styles aussi sont plus variés. On va dire que le répertoire s'ouvre plus qu'avant encore. Mais on parlait tout à l'heure d'André Astier, qui était mon premier producteur de disques en 1983. Ma première maison de disques avait été la maison Carrère et une production ILD, distribution Carrère et production ILD, avait été aussi produite par André Astier. Et là, j'ai eu la chance aussi de composer à la suite des mots-moursaux avec André Astier. et dont un morceau qui s'appelle La Valsagière.
- Speaker #1
Question très difficile. Vous dites un beau morceau. C'est quoi un beau morceau pour vous ?
- Speaker #0
Ce n'est pas le côté technique. Une belle mélodie. Il n'y a pas besoin d'avoir plein de notes, plein de notes pour faire un beau morceau. Mais il faut bien sûr que ça soit joli.
- Speaker #1
Alors, si on parle de beau morceau, une belle carrière soliste de bal s'engage. Et à un moment, vous apparaissez comme accompagnateur. Ça se fait comment, là aussi, la première fois qu'un chanteur ou une chanteuse vous dit « Ah, vous voulez pas être mon accompagnateur ? »
- Speaker #0
Alors là, pour moi, c'était une grande chance, puisque je rends aussi hommage à Pascal Sauvran, qui a beaucoup défendu l'accordéon dans ses émissions. J'ai eu la chance de commencer avec Pascal en 84. Donc à l'époque... On était avec Alain Musichini, James Le Sueur, on était un peu les nouveaux noms de l'accordéon, les jeunes, les nouveaux noms d'accordéon. Et donc avec Alain Musichini, on montait très souvent à Paris pour cette émission, ce qui était sur TF1 à l'époque, au tout début c'était sur TF1. Et j'ai eu la chance au premier anniversaire de cette émission en 85, il y avait le ministre de la Culture. Monsieur Jack Lang. Et il y avait... Monsieur Charles Trenet en invité d'honneur. Et il y avait encore Marcel Azola aussi qui était là, je me rappelle, en accordéoniste. Et j'ai eu la chance d'être là en même temps. Et ça s'était fait d'une manière où on a fait un repas juste après, en tant qu'invité avec Pascal Sevran. Et j'ai eu la chance d'être assis. à côté de monsieur Charles Trenet, à la droite de monsieur Charles Trenet. Alors donc on a discuté et à la fin de ce repas, et à l'époque on n'avait pas les portables, on n'avait pas tout ça, Charles Trenet me dit j'enregistre dans 15 jours au studio d'Avou une séance pour mon prochain album, si vous voulez faire partie de la séance. vous êtes invité, vous êtes là, bienvenue. Alors moi, bien sûr, j'ai dit ça ne va pas se faire. On avait échangé les numéros et je m'en rappellerai toujours, puisque le lendemain matin, il avait promis de m'appeler à 10h, à 10h il m'a appelé et on a fixé le rendez-vous. J'ai eu la chance de travailler aux côtés de Charles Trenet sur ses albums et aussi sur scène, aussi un petit peu. Et j'ai connu toute l'équipe. son pianiste et qui était aussi son chef d'orchestre et arrangeur.
- Speaker #1
Un morceau marquant avec lui ?
- Speaker #0
Un morceau marquant que j'ai joué avec lui ? Oui. Moi, il y a un morceau qui m'a marqué, j'étais chez lui et puis c'est grande star de la chanson et il y avait souvent des grands animateurs de télé qui venaient chez lui. J'ai eu la chance aussi un jour de manger avec Rémy Brimbach et Patrick Sabatier, Charles Trenet. Et moi-même, on n'était que tous les quatre. Et pour moi, ça a été une chose importante qui marquait ma jeunesse, parce que j'avais 25 ans. Ce que je voulais dire, c'est que j'entraînais, j'ai fait Champs-Élysées. Et pareil, j'étais aussi chez lui ce jour-là, à la Varenne, à côté, pas très loin. Et il me dit, Michel Drucker vient de m'appeler, si tu veux, on fait la levée de rideau, tu viens. Il fait la chanson « Je n'irai pas à Notre-Dame » . Et là, on a fait la levée des rideaux de l'émission « Champs-Élysées » , qui était l'émission phare de l'époque. Donc pour moi, bien sûr, c'est des moments très importants.
- Speaker #1
Alors, vous avez une carrière particulière, parce qu'à un moment, vous vous mettez aussi au service des accordonistes en étant sur une émission de télévision avec des invités, où il y a beaucoup d'accordéons. Alors le choix se fait comment ? Comment vous travaillez ? Comment vous décidez ? Et comment ça s'est passé cette nouvelle aventure ?
- Speaker #0
Il y a à peu près 22-23 ans, j'avais créé pendant deux ans une émission de télévision sur l'accordéon. A l'époque elle durait un quart d'heure et toutes les semaines on avait un invité et ça ne durait donc que 15 minutes. C'était pour démarrer une émission sur TV Huitemont Blanc, qui est une chaîne locale, mais qui était déjà bien regardée à l'époque. Et après, grâce au satellite, toute la France, tout le monde entier peut recevoir la chaîne. Ça, c'était plus tard. Mais ce que je veux dire, j'ai eu la chance que la direction de la chaîne ait voulu déjà créer cette émission d'accordéon. Ça s'appelait Génération Accordéon. Et ensuite la chaîne, malheureusement, avait cessé. Donc il y a eu une période de deux ans de... De silence. De silence, comme vous dites, jusqu'à un nouveau repreneur. Et depuis 20 ans, cette année nous fêtons les 20 ans de l'émission. Nous sommes trois à présenter cette émission. Sébastien Géroudet, Carole Montmailleur qui est mon épouse, et moi-même donc, et on co-présente cette émission. et chacun ayant son rôle. Bien sûr, je fais appel à tous les artistes de France pour venir à cette émission et j'ai eu la chance de recevoir Marcel Azola, nous avons la chance des grands noms de l'accordéon, Musette aussi, comme André Virchuren, nous avons reçu, je ne vais pas dire tous, mais beaucoup d'accordéonistes, puisque l'émission maintenant fait une heure. Et tous les 15 jours, nous avons un nouveau plateau.
- Speaker #1
Alors justement, vous qui avez été découvert par un concours, qui avez participé à des grandes émissions, s'œuvrant tout ça, aujourd'hui, en vous retournant un peu, loin de là de dire que la carrière est terminée, comment vous analysez, comment vous voyez le répertoire, les accordonnistes, les jeunes accordonnistes aujourd'hui, les 20 ans, les moins de 20 ans ? Le verdict ?
- Speaker #0
Je dirais que c'est sûr que les styles changent. Les grands noms de l'accordéon populaire, on les connaît bien sûr, c'est André Verschuren, Yvette Horner, Aimable, Joe Privat, c'était Laurent Denis, l'Archange, c'est les artistes qui ont eu leurs heures de gloire à la bonne époque. de l'accordéon, l'époque où le musette était roi. Mais en parallèle, il y avait aussi, je dirais, je les appelais les quatre as d'ailleurs, ils s'appelaient comme ça, je crois, les quatre as de l'accordéon. C'était Jos Baseli, Joë Rossi, André Astier et Marcel Azela. Tous des gens bien sûr que j'ai côtoyés. vraiment de près puisque j'allais même chez eux, à la plupart du temps, à une époque j'allais même dormir chez madame Bezeli. Ce que je veux dire par là, c'était deux styles différents.
- Speaker #1
Deux univers.
- Speaker #0
Moi mon univers de base avec mon professeur, c'était plus le répertoire André Astier. Donc j'ai eu une période où, lorsqu'on arrivait dans les balles, on ne savait plus si on devait jouer le répertoire. très populaire comme je veux dire des oeuvres comme le dénicheur ou si on devait jouer la tempête ou quelque chose comme ça de andré astier alors c'était c'était pas évident et lorsqu'on avait 22 23 ans à l'époque Donc moi je me suis pas spécialement pris la tête j'ai toujours un peu joué dans les deux dans les deux styles parce que toute façon je pars du principe que Même si ça s'appelle le dénicheur qui pouvait être décrié par les autres. Bien joué, un dénicheur devient une belle œuvre. Vous voyez ce que je veux dire ?
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Et donc, moi je dis que ce qui est important, c'est la manière de l'interpréter.
- Speaker #1
Alors justement, si aujourd'hui on veut écouter Jean-Robert Chapelet, on peut l'écouter où et sur quel répertoire ?
- Speaker #0
Alors, j'ai fait... près de 15 albums solos et puis bien sûr des compilations avec les compilations ça fait 25-30 disques dans ma carrière mais mes styles sont assez variés c'est à dire que j'ai des disques qui vont être très musettes mais quand je dis musettes, j'ai jamais été attiré par le gros son musette J'aime bien le son quand même assez raffiné. J'ai trouvé un compromis grâce aussi aux accordéons électroniques, puisque je pratique beaucoup l'accordéon midi. Et donc j'ai trouvé des sons, des sonorités très intéressantes en midi. Parce que lorsqu'on sortait de l'école Astier, on avait un son très fin. Et ça, malheureusement, au bal, c'était pas l'attente du public.
- Speaker #1
Oui, Astier, il n'y avait pas le vibrato du musette.
- Speaker #0
Voilà, exactement. Moi, j'utilise beaucoup les sons qu'on appelle ça dans l'accordéon, le son du basson. Puisque le basson, dans le jazz, c'est vraiment, je dirais presque, le son que je préfère. Avec le céleste de l'accordéon, on appelle ça le registre céleste pour le style Astier. Donc, des disques, bien sûr... à tendance musette puisque j'avais aussi un producteur. Même si mon premier producteur a été André Astier, j'ai eu d'autres producteurs pour d'autres disques et la demande devenait musette aussi. Donc il fallait satisfaire aussi la production. Donc j'ai fait des disques aussi qui s'appelaient Rendez-vous Musette. J'ai fait dernièrement des disques depuis 7-8 ans. tant croisière accordéon, parce que je travaille aussi pas mal sur des croisières en musique, et croisière accordéon, et aussi du musette, et aussi un album qui m'est cher, c'est un album qui s'appelle Jazzy, que j'ai écrit avec monsieur Schlick, qui était un accordéoniste jazz.
- Speaker #1
Touche piano.
- Speaker #0
Un touche piano, et que j'ai eu la chance de connaître un jour, qui passait en vacances en Savoie. Et il est venu jusqu'à chez moi pour me dire bonjour, et puis on a fait le bœuf, on a discuté, jusqu'à la création de cet album jazz, qui a été préfacé par Marcel Azola, donc pour moi, Marcel Azzola c'était mon maître, pour moi Astier et Marcel Azzola étaient mes maîtres. J'étais très heureux de faire cet album qui a été distribué chez Crystal Records. C'était un album où il y a une quinzaine de titres. C'était quoi de la création ? Pour moi, je ne pouvais pas faire une carrière sans faire un album jazz. Ce n'était pas possible de passer à côté. Et puis maintenant, je mélange un peu les genres, toujours. Je reste un peu comme ça.
- Speaker #1
Monsieur Jean-Robert Chaplet, j'ai envie de m'intéresser à l'accordéon. Est-ce que vous pouvez me conseiller trois noms ? trois accordéistes que je dois écouter pour rentrer dans le monde de l'accordéon ?
- Speaker #0
Alors, moi, je vais vous dire, écoutez de l'André Astier, Marcel Azola, sans oublier, bien sûr, les autres, mais si vous me parlez de... Ah non,
- Speaker #1
non, il faut quelques noms, j'y connais rien, donc il faut bien que je rentre, j'y connais rien, moi.
- Speaker #0
Alors, je vais vous dire, écoutez Jos Basali, écoutez Joey Rossi, écoutez André Astier, écoutez Marcel Azzola. Voilà. Et puis, surtout, je dirais aussi Richard Galliano, que je connais bien sûr personnellement. Et pour moi, c'est aussi... Pour moi, il n'y en a qu'un, Richard Galliano. De toute façon, il n'y en a qu'un. Lui, pour moi, c'est un électron libre. Et pour moi, c'est un super musicien. Et donc, il faut aussi écouter du Galliano. Si vous aimez le style musette, dirigez-vous sur des répertoires plus musette, bien sûr.
- Speaker #1
Des noms, des noms.
- Speaker #0
Des noms, des noms. Et puis...
- Speaker #1
Oui, je veux des noms, moi je n'y connais rien en musette. Dans le musette ? Vous me conseillez qui ?
- Speaker #0
Moi je vais vous dire des noms comme Alain Musichini, parce que pour moi c'est un... C'est un ami, on est de la même génération. Oui,
- Speaker #1
et puis il est un peu comme vous, il tend vers le jazz énormément.
- Speaker #0
Exactement, c'est un très bon musicien. Et puis, bien sûr, il y a toujours la nouvelle génération. La nouvelle génération avec des Eric Bouvel. Aussi, il y en a plein. Les accordéonistes, on est nombreux, on va dire.
- Speaker #1
Donc l'accordéon n'est pas mort.
- Speaker #0
Moi, je dis que l'accordéon n'est pas mort. Après, les styles changent. Moi, j'ai quand même fait un métier où... où la majeure partie du temps j'étais chef d'orchestre. Donc le but c'était de faire danser les gens. Lorsqu'on fait de la musique pour faire danser, on doit être dans un répertoire pour faire plaisir à ceux qui sont en dessous. Et donc il faut s'adapter. Et maintenant... J'ai remarqué que ça bouge pas mal. En lisant des fois des choses sur l'accordéon des années 1900, avant 1900, on disait qu'il y avait beaucoup de danse en ligne à cette époque-là. Après, il y a eu les danses où les gens dansaient en couple. De plus en plus, on revient vers aussi pas mal de danse en ligne à notre époque. C'est une nouvelle façon de faire et de faire des soirées dansantes. Donc il faut mélanger aussi. Il faut un moment jouer pour les couples, un moment jouer pour...
- Speaker #1
Des accords de Nus, Musette m'avait révélé qu'il faisait beaucoup de danse en ligne parce qu'il y a beaucoup plus de femmes que d'hommes dans les balles et du coup ça permet à tout le monde d'être sur la piste et de danser.
- Speaker #0
C'est exactement cela. Et avant, c'était pas spécialement concevable que les gens dansaient en couple. C'était différent. dans les années avant 1900 et c'était surtout pour ça qu'il y avait des danses en ligne. Maintenant c'est pas pour cela, c'est parce qu'il y a beaucoup plus de femmes. Pourquoi aussi ? Parce que le public vieillit aussi.
- Speaker #1
Oui, il vieillit, on voit que le répertoire suit puisque maintenant quand on va dans les bals musettes on entend du répertoire des années 70 et puis le répertoire puisque les gens à la retraite maintenant avaient 20 ans en 70.
- Speaker #0
Exactement et puis Euh... Moi, je dirais, de toute façon, à partir du moment qu'on est artiste, on doit, bien sûr, se faire plaisir soi-même. Sinon, ce n'est pas la peine. Mais il faut penser à notre public. Et donc, on est obligé aussi de faire plaisir à notre public.
- Speaker #1
Votre dernier morceau composé, c'était quelle danse ?
- Speaker #0
Une bachata.