- Speaker #0
Là je me dis, c'est énorme ce qui se passe, c'est trop bien, c'est tellement content d'être là, c'est un truc de ouf. J'ai qu'une seule hâte, c'est de pouvoir performer chez les seniors. Sauf qu'en décembre 2021, je me ronds les ligaments croisés. On me coupe un peu l'herbe sous le pied. Je commence vraiment à relancer la machine et crac !
- Speaker #1
Bienvenue sur Esprit Vertical, le premier podcast sur la préparation mentale. en escalade. Dans ce quatrième épisode, je te fais découvrir la suite de l'entretien que j'ai eu avec Naïl et Méni. En bloc, elle a tout gagné chez les jeunes, elle est championne d'Europe en titre chez les seniors et a déjà deux podiums à son palmarès en Coup du Monde. Dans la première partie, tu as pu découvrir comment elle en est arrivée à un burn-out sportif et surtout comment elle a fait pour revenir et obtenir son premier titre de championne du monde chez les jeunes. Mais il lui reste à affronter la pire épreuve de sa jeune carrière. Dans cette dernière partie, tu vas découvrir comme elle a fait pour affronter cette épreuve et comment ça lui a forgé un mental de championne pour l'emmener au plus haut niveau mondial.
- Speaker #2
Ok, du coup, tu étais sur ton petit nuage. Là, tu te projettes peut-être sur une carrière senior.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça. Je me demande de faire les sélections 30 ans 2022, parce que là, on était fin 2021, pour rentrer en équipe senior et pouvoir faire... une vraie saison coupe du monde chez les seniors.
- Speaker #2
T'es plus Benjamin à dire moi j'aime faire de l'escadre, là tu commences à vraiment aimer la compétition, à vraiment vouloir. Et peut-être tu commences aussi à te projeter, survivre de ça, en faire ton métier ?
- Speaker #0
Moi j'ai cette particularité, j'ai toujours voulu travailler dans le domaine de la santé. Du coup je savais que j'allais sûrement vouloir Contener mes études et le sport à haut niveau, parce que c'est vraiment... Je ne sais pas, j'ai toujours voulu travailler dans ce domaine-là et c'est quelque chose qui me motive énormément. Je savais que j'avais envie d'être grimpeuse professionnelle dans le sens en vivre un certain moment, mais que j'avais envie d'avoir des études à côté et des diplômes qui me permettent d'exercer ensuite dans le domaine de la santé.
- Speaker #2
Qu'est-ce que tu te dis quand tu te blesses gravement et que ça touche à ton rêve ?
- Speaker #0
C'est un moment qui est hyper complexe à gérer, mais j'avais justement ce truc de... L'escalade, ce n'est pas toute ma vie. J'ai aussi d'autres projets à côté. Cette blessure, elle va me prendre du temps. Je vais pouvoir en profiter pour avancer sur les autres parties de ma vie parce que je sais que l'escalade, j'avais déjà fait ce process de je ne vais pas arrêter quoi qu'il arrive. Il me faudra plus que des croisés pour arrêter parce que j'avais retrouvé pendant cette année toute ma passion pour l'escalade et tout ce que j'aimais faire dans la compétition et tout ça. Et donc là, cette première rupture des croisés, ça m'a juste fait dire, OK, c'est vrai que... le sport de haut niveau, tu joues sur un fil extrêmement fin et qu'au moindre petit truc, au moindre petit détail, ça te penche d'un côté ou ça te penche de l'autre. Et là, ça penchait du mauvais côté, mais je me disais, à côté, j'ai mon projet professionnel, donc je vais accentuer là-dessus. Et quoi qu'il arrive, je vais continuer à m'entraîner comme je peux. Je vais m'adapter et je vais continuer sur ce chemin.
- Speaker #2
Ce que tu veux dire, c'est que tu ne jouais pas qui tu étais au travers de l'escadre, tu avais tes projets.
- Speaker #0
Oui, et je pense que si j'avais une blessure aussi importante, Avant mon année de pause, je ne l'aurais pas du tout vécu comme ça, dans le sens où Naïlé, à cette période, est égal escalade. Et là, après mon année de pause, Naïlé, c'est égal pas que escalade. Du coup, ça m'a permis vraiment d'avoir une approche un peu différente, un peu plus légère peut-être, et de mieux gérer ça. Même si l'escalade, c'est une grande partie de ma vie, de le conscientiser qu'il n'y a pas que ça, ça permet de le vivre plus légèrement.
- Speaker #2
Oui, bien sûr, ce n'est pas de dire que ce n'est pas important. mais c'est vrai que c'est fort ce que tu dis parce qu'il y a beaucoup d'athlètes qui quand ils sont jeunes ou quand ils se définissent par rapport à leur projet de haut niveau en escale et souvent ça c'est très limitant je trouve pour eux parce qu'ils se frustrent qu'ils s'empêchent de plein de choses ils ne s'autorisent pas à faire plein de choses c'est fou que tu aies eu ce moment où tu as dit stop je me concentre sur moi c'est un an et que tu reviennes avec cette lucidité là ouais c'est mon meilleur apprentissage de cette année de pause c'est de se dire je
- Speaker #0
ne suis pas juste une grimpeuse je suis moi et qu'est-ce que je suis moi je suis plein d'autres choses à côté Toutes ces autres choses comptent autant que l'escalade. Toutes ces choses font que c'est moi, mais c'est en équilibre. C'est pas l'escalade est au-dessus, en dessous j'ai un peu des études, en dessous j'ai ça, j'ai ça. C'est toute l'énergie qu'il y a autour de ça qui fait que je suis moi. Et tout est important, il n'y a pas que l'escalade qui est important pour moi.
- Speaker #2
Et finalement, c'est quand tu es vraiment alignée avec toutes ces phases de toi, de cette partie de toi, que justement tu es la plus performante en escalade ?
- Speaker #0
Oui, je pense vraiment.
- Speaker #2
ok du coup bah tu te reblesses enfin Tu nous avais expliqué sur le blog corp et on avait discuté aussi que tu faisais du vélo, genre, truc assez banal, juste une petite sortie vélo, juste... Et là, ça repète ?
- Speaker #0
Oui. Là, ça, ça a été un peu plus complexe. Il y avait ce truc, quand tu vis un événement qui est nouveau, psychique ou physique, tu es dans l'adaptation et tous les jours, tu t'adaptes à cette nouvelle situation, à gérer tes émotions, à gérer ta douleur, à gérer tous ces schémas. Et vu que tu le fais au jour le jour, ça avance petit à petit, sans trop que tu en souffles, sans trop que tu sois hyper conscient de tout ce que ça demande. Sauf que là, quand tu le fais une deuxième fois, tu as totalement conscience de ce qui va t'arriver, psychiquement et physiquement. Et c'est ça qui est dur de se dire, OK, là, en fait, j'en ai bavé pendant six mois et je vais recommencer à zéro, au point de départ. Et je sais exactement par tout ce que je vais passer, comment ça va se passer. Et c'est ça qui était vraiment très, très dur à vivre.
- Speaker #2
OK. Qu'est-ce qui te permet de tenir à ce moment-là ?
- Speaker #0
Qu'est-ce qui me permet de tenir ? Je crois que c'est cette petite flamme que j'avais rallumée pendant mon année de pause qui me fait me dire, B. Ok, je l'ai fait une fois. Je suis revenue une fois après un an de pause. Je l'ai fait une fois après un croisé. Je vais continuer jusqu'à ce que je regrimpe. Il n'y a pas de lézard. Ce n'est plus pour moi l'escalade et ce monde-là de la grimpe. Donc, je vais continuer. Mais il y a eu un temps de pause où vraiment, je me suis reposé pas mal de questions dans le sens où je me suis refait mal en juin 2022 et je me suis fait opérer seulement en septembre parce que c'était trop dur à... vivre et je ne pouvais pas repartir dans un nouveau cycle de croisés tout de suite après. Il m'a fallu un peu de mois pour me dire bon, ben voilà, là c'est un premier essai loupé, il me faut une petite pause avant de reprendre pour un deuxième essai,
- Speaker #2
quoi.
- Speaker #0
Et ça, c'est pas mal. Quand j'y repense, je suis assez contente d'avoir eu cette lucidité de me dire, même si ça me coûte entre guillemets deux mois de temps, de rien faire pendant deux mois parce que du coup, je ne me fais pas opérer mais du coup, je n'avance pas sur mon genou et tout ça. Mais pour que les... 7 mois d'après se passe correctement, il faut que je rajoute 2 mois au processus pour que ça se passe bien ensuite. Et ça encore, je pense que c'était un bon move de se dire, ok, là ça ne va pas, l'idéal c'est que je me fasse opérer dans une semaine, mais j'estime que pour pouvoir y arriver de façon optimale et la plus saine possible, il faut que je prenne 2 mois, et je prends 2 mois.
- Speaker #2
Bravo, parce que ça ce n'est pas évident, effectivement là tu te connectes à ton besoin, questionne-toi pourquoi tu as vraiment besoin. Tu n'écoutes pas tous les spécialistes, je pense, qui te disent « Non, c'est maintenant qu'on devait faire ça, etc. »
- Speaker #0
Oui, ça, ça a été assez dur. Et puis même, encore une fois, il y a cette vision de l'entourage qui te dit « Mais attends, là, ça fait déjà sept mois. Tu prends deux mois de plus et encore sept mois. C'est énorme. » Et toi, tu es là « Oui, je sais, mais si je veux tenir les sept mois prochains, c'est comme ça que je le ressens et c'est comme ça que j'imagine que ça sera le plus optimal. » Et réussir un peu à s'écouter et à aller chercher Salut ! Comment toi, tu as envie de le faire, ça fait que ça rend le truc beaucoup plus sain. Ouais,
- Speaker #2
parce que du coup, tu sais pourquoi tu le fais comme ça, qu'est-ce que tu as l'air de faire comme ça, et du coup, c'est plus facile d'être en accord avec tes choix, en fait. Pas juste parce qu'on t'a dit qu'il fallait faire que.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #2
C'est trop cool. Tu reviens de ta blessure, tu fais ce énième comeback, mais comme à Phoenix, et là, tu remportes ce sélectif. C'est incroyable. Elle est comment, cette nouvelle Naïdé qui arrive en compétition ?
- Speaker #0
Eh bien, c'est un peu bizarre à dire, mais je pense que... J'ai gagné énormément de points de maturité et d'expérience à travers toutes ces aventures assez dures. Et ce qui fait que j'arrive avec, c'est un peu bizarre à dire, mais un sac beaucoup plus rempli. Et ce qui me permet d'être beaucoup plus légère, entre guillemets. Dans le sens où j'ai beaucoup d'instruments dans mon sac et que maintenant, à chaque petite pichenette qui me titille à droite à gauche, j'ai un peu la carte dans mon sac que je peux sortir comme ça. Et du coup, ça me rend beaucoup plus légère et je peux vraiment beaucoup plus profiter de toutes ces émotions, bien qu'elles soient intenses dans tous les sens du terme, dans la joie, dans la tristesse, dans tout ça. Eh bien, j'ai beaucoup plus de cartes à sortir et je peux vivre quelque chose de beaucoup plus sain en étant moi-même. Et c'est ça qui fait que ça a marché cette année, je pense.
- Speaker #2
C'est vrai que souvent, on n'a pas le choix de ce qui nous arrive. Comme toi, tu n'as pas eu le choix de cette double blessure, mais tu as le choix de qu'est-ce qu'on en fait. Et souvent, c'est des choses qu'on insiste sur du coaching et notamment au pré-parental. Toi, vous pouvez résumer, qu'est-ce que tu en as fait de cette double blessure, de cette expérience, de tous ces moments que tu as traversés ?
- Speaker #0
Je pense que c'est une période où je me suis vraiment permise d'être moi-même et du coup de me découvrir. Et je pense que je suis en train, enfin j'ai une petite fleur qui est en train de fleurir, mais qui a déjà tellement emmagasiné de force et d'expérience qui va faire que j'imagine que fleurir, ça me coûtera moins d'énergie. que si je n'avais pas eu toutes ces expériences « imbéciles » . C'est un peu imagé, mais c'est un peu ce que je ressens quand même.
- Speaker #2
C'est joli cette image de la fleur. C'est vrai que des fois, ça nous demande énormément d'énergie de passer de l'étape A à l'étape B, de l'étape B à l'étape C. Et après, une fois qu'on a dépensé toute cette énergie-là, toutes les étapes derrière sont beaucoup plus faciles à franchir.
- Speaker #0
Oui, c'est un peu ça. J'ai pu emmaganiser pas mal d'expériences et de connaissances qui font que chaque nouvelle étape, j'ai l'impression d'avoir un petit peu d'écart et pas de partir à zéro pour cette nouvelle expérience à chaque fois. et ça c'est assez enrichissant ça fait que je peux aller plus loin dans l'expérience
- Speaker #2
Et du coup dans cette expérience là, comment tu gères d'un point de vue mental aujourd'hui les compétitions ? Parce que maintenant tu vas vraiment en Coupe du Monde voire même la prochaine saison tu ne vas plus avec ce statut d'outsider aujourd'hui tu as fait tes preuves sur le circuit international ?
- Speaker #0
Je ne sais pas trop, je pense que maintenant je n'ai plus de subi en préparation mentale parce que je trouve que on a toujours énormément à apprendre mais pour ma situation d'aujourd'hui Je trouve que j'ai assez de cartes en main pour pouvoir gérer les expériences toutes seules. Et je trouve ça trop chouette justement d'être maître de la situation, entre guillemets, de savoir comment on fonctionne, de savoir qu'est-ce qu'on a besoin dans telle ou telle pensée, dans telle situation. Et j'aime bien analyser mes propres situations pour me trouver des solutions. Et vu qu'en ce moment, j'ai les réponses à mes questions ou à des situations difficiles, je gère un peu tout toute seule sur le plan mental.
- Speaker #2
Tiens, tu me racontais aussi que tu arrives maintenant à prendre du temps, par exemple sur les finales, pour regarder la foule, pour te connecter à l'instant présent. Qu'est-ce qui t'a amené à ça ou qu'est-ce que tu cherches dans ces moments-là ?
- Speaker #0
Eh bien, ça, ça a été... Je n'ai pas vraiment le processus du pourquoi, du comment, mais quand je suis revenue à la compétition, une des choses qui m'a motivée, c'était ce que je disais, grimper pour moi, pour la sensation que j'ai dans mon corps, pour le mouvement, pour l'escalade, en fait. Mais ce qui me motivait aussi pas mal, c'était de pouvoir... transmettre quelque chose, des sensations, des émotions, à travers mon escalade, aux gens qui sont là, et que je puisse aussi tirer des émotions, des sensations, aux gens qui m'accompagnent, qui me poussent derrière moi. Et du coup, cette notion de connexion entre le public et ma grimpe, et mon énergie sur les tapis, je pense que je l'ai eu assez tard, mais que j'en suis devenue hyper addict. Maintenant, ça fait vraiment partie de ma performance et de la compétition. cette connexion entre le public et moi.
- Speaker #2
Tu reviens du week-end, je crois que tu étais au Master of Fire à Bruxelles. Oui. Comment c'était d'un point de vue émotion, relation, public ? Parce que ça a l'air d'être un contest assez brûlant.
- Speaker #0
Oui. Justement, c'est une compétition où j'ai été assez déçue de ma grimpe dans le sens où c'était dur pour moi physiquement d'être au niveau dans les blocs et tout ça. Mais il y a eu justement cette part de l'ambiance, du public, de partage qui était tellement importante. que ça se compense et que du coup, ça fait que, ben, oui, j'ai des choses à travailler sur le plan purement physique et sur le plan escalade, mais c'est pas pour autant que j'ai passé un mauvais moment du tout. Genre, c'était une compétition dingue et j'étais trop contente d'être là parce que le public est là, ils te poussent, ils sont hyper contents de voir grimper des gens qui ont ce niveau-là et t'es juste là pour kiffer, quoi. Donc, c'était hyper chouette.
- Speaker #2
OK, ouais. Ouais, ça avait l'air vraiment classe. C'est cool. quoi ton secret pour que chaque compétition devienne une expérience qui te servira pour la prochaine ?
- Speaker #0
Mon secret ? Bah, j'imagine que ce secret, c'est justement sur chaque compétition, t'apprends un peu plus un petit bout de toi-même et ce qui fait que pour la compétition prochaine, t'auras un petit truc en plus qui est juste toi, mais que tu as conscientisé et que du coup, qui te permet d'être encore plus performante. Je pense que c'est ça.
- Speaker #2
Ok. Et comment toi tu fais pour le conscientiser, ce petit truc-là ? Parce que souvent, beaucoup de compétiteurs, ils passent d'une compétition à l'autre. Et souvent, quand ça s'est mal passé, ils l'enfouissent sous le tapis, tu vois ? Un peu ce que ça donnait à mon trade-off. Comment tu fais ?
- Speaker #0
Moi, je fais quelque chose qui est un peu bizarre. Je ne sais pas du tout s'il y en a d'autres qui font ça. Mais je m'enregistre sur mon téléphone où je raconte des choses qui m'ont marqué, des choses positives ou négatives, ou des choses intenses que j'ai envie de raconter. Et je les raconte. à mon téléphone. Et ce qui fait que de le dire, quand tu parles, tu réfléchis beaucoup moins que t'écris. Et je trouve qu'écrire et parler, c'est encore un truc différent. En le disant, tu réfléchis à des trucs, tu les penses différemment. Et ensuite, si t'as encore besoin de percevoir un peu ce que t'as vécu, ce que t'as un peu découvert qui t'a titillé, tu peux le réécouter. Et je trouve ça hyper chouette de se faire un peu ces autopodcasts en mode point de ce qui se passe à l'intérieur de sa tête. Je trouve ça hyper riche et hyper intéressant.
- Speaker #2
C'est vrai que souvent, le fait de verbaliser à soi ou à quelqu'un d'autre, souvent quand on est dans du coaching, on pose beaucoup de questions, pas tant pour que la personne nous réponde à nous, mais pour déjà qu'elle se réponde à elle-même, qu'elle pose des mots sur ce qu'elle ressent, ce qu'elle vit. Ok. Toi, c'est vraiment ce processus-là qui t'aide à gagner en escalade ?
- Speaker #0
Ouais, vraiment. Ok.
- Speaker #2
Du coup, j'ai une dernière question. Si tu avais un conseil à donner à une jeune grimpeuse, un jeune grimpeur qui est en compétition, pour qui a du mal à avoir confiance en lui, avec le regard des autres, ce serait quel conseil ?
- Speaker #0
Ça serait peut-être essayer de percevoir qu'à travers l'escalade et à travers ces compétitions, tu es en train de découvrir une partie de toi et que justement, cette partie de toi... tu vas pouvoir la mettre en lumière pour ensuite l'offrir entre guillemets à tous ces gens qui sont là à la compétition mais que du coup pour le moment le plus important c'est d'essayer de percevoir toutes les parties de toi que tu ne perçois pas encore pouvoir ensuite leur montrer la vraie personne que tu es, c'est un peu complexe à expliquer mais comment dire pour le moment si tu te sens jugé par l'extérieur, essaye de te recentrer sur toi pour pouvoir sortir ce que tu veux leur montrer pour de vrai et ce que tu veux leur faire par ce que tu es de voir de toi pour ensuite qu'il n'ait plus ce jugement parce que il n'a pas lieu d'être en soi et donc du coup vraiment essayer de chercher toutes les petites parties en toi qui font que t'es là, t'es au bon moment, au bon endroit et pour les bonnes raisons super intéressant,
- Speaker #2
ouais c'est ce que tu veux dire c'est que se concentrer sur qui je suis te permet d'adopter le comportement que t'as envie d'avoir c'est ça,
- Speaker #0
qui tu es pour pouvoir que les autres n'aient pas besoin de t'observer pour essayer de tirer des choses de toi Merci. Peut-être que la clé, ça serait de trouver ce que tu es vraiment pour le dégager naturellement et que tu ne ressentes pas que les autres viennent chercher sur toi ce que tu es.
- Speaker #2
Parce qu'eux viennent projeter d'autres choses qui, eux, leur appartiennent. C'est ça. Ok, super intéressant. On est dans du développement perso, mais au fil de cette interview, c'est un peu ça que tu ressens ? C'est que c'est ton chemin à toi ? Comment tu t'es construit en tant que femme, en tant qu'être humain, en tant que compétitrice, mais avant tout derrière, en tant qu'être humain ? C'est ça qui t'a fait aujourd'hui être l'athlète que tu es ?
- Speaker #0
Ouais. Et me rendre compte que l'escalade, ça m'apprend à être moi-même, mais l'escalade, ce n'est pas toute ma vie. J'imagine que si je n'avais pas eu l'escalade dans ma vie, j'aurais eu d'autres moyens de découvrir toute cette partie de moi, que c'est tombé sur l'escalade et que c'est génial, mais que ce n'est pas que ça, ce n'est pas que l'escalade. C'est la vie en général et comment tu t'appréhendes tout ça.
- Speaker #2
Ok. C'est un beau mot de la fin. Merci à toi, Naïdé, pour le temps que tu m'as accordé, pour une super interview.
- Speaker #1
Si tu as écouté jusqu'ici, c'est que tu as trouvé comme moi son histoire passionnante et inspirante. A travers son parcours difficile, elle a fini par réussir au plus haut niveau grâce à sa persévérance et en se reconnectant à sa passion pour l'escalade. Elle a réussi à trouver son équilibre à elle entre vie personnelle, projet professionnel et projet sportif. Je suis persuadé que l'on n'a parfois pas le choix des difficultés que l'on rencontre, mais c'est comme on les affronte qui fait toute la différence. A travers ce témoignage, on comprend que ce sont toutes les épreuves qu'elle a dû affronter qui font la femme qu'elle est aujourd'hui, mais aussi la compétitrice capable d'affronter et de réussir les épreuves d'une Coupe du Monde. Du coup, j'ai envie de te demander, et toi, quelles sont les épreuves que tu as dû affronter ou que tu affrontes encore ? Comment tu t'y prends pour transformer tes difficultés en une force capable de t'aider à accomplir tes rêves, comme Naïlé ? Je serais ravi qu'on échange là-dessus, en commentaire ou en message privé sur Instagram. alors n'hésite pas ! à venir m'en parler. On pourra prendre un temps pour échanger et faire un diagnostic sur ce qui te bloque actuellement. Alors, à très vite pour un prochain épisode d'Esprit Vertical.