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Esprit Vertical - Préparation Mentale Escalade

#1 Pourquoi ton anti-style te bloque (et comment enfin le dépasser)

#1 Pourquoi ton anti-style te bloque (et comment enfin le dépasser)

12min |16/02/2025
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Esprit Vertical - Préparation Mentale Escalade

#1 Pourquoi ton anti-style te bloque (et comment enfin le dépasser)

#1 Pourquoi ton anti-style te bloque (et comment enfin le dépasser)

12min |16/02/2025
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Description

Sais-tu que la préparation mentale peut faire la différence entre un grimpeur ordinaire et un champion ?


Dans cet épisode, je te raconte l'histoire d'une athlète qui, malgré ses compétences, ressentait une stagnation dans ses performances. Ce sentiment de régression est souvent plus courant qu'on ne le pense, et je t’aide à en comprendre les causes profondes. Souvent, beaucoup d'athlètes ne prennent pas conscience des éléments qui ont contribué à leurs succès passés. Cette prise de conscience est cruciale pour avancer et progresser dans l'escalade.



Dans cet exemple, nous verrons l'importance d'aborder chaque essai avec la bonne intention et la bonne intensité. Nous verrons aussi comment évaluer correctement ta zone de confort et ta zone de progression, deux concepts clés qui peuvent transformer ton approche de l'escalade. En comprenant ces zones, tu pourras mieux gérer tes émotions, surmonter les blocages mentaux et atteindre tes objectifs de manière plus efficace.

Mais ce n'est pas tout ! Je te propose également des exercices pratiques qui te permettront de te concentrer sur ta performance plutôt que sur ton résultat final. Ces techniques de préparation mentale sont indispensables si tu souhaites performer en compétition. Les victoires se jouent d'abord dans la tête.


Dans cet épisode d'Esprit Vertical, je t'encourage à travailler sur ton mental pour atteindre ton meilleur niveau. Que tu sois un grimpeur en herbe ou un athlète chevronné, cet épisode te fournira des outils précieux pour améliorer ta préparation mentale et, par conséquent, tes performances en escalade.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En escalade, il y a ceux qui osent prendre des risques et ceux qui veulent tous tâter. Bienvenue sur Esprit Vertical, le premier podcast des grimpeurs qui veulent repousser leurs limites à chaque compétition. Ici, on parle mental et performance pour t'aider à grimper plus haut dans ta tête comme en compétition. Je suis Antoine Mougel, préparateur mental et entraîneur d'escalade à Chambéry. Depuis plus de 10 ans, j'accompagne des grimpeurs jusqu'au plus haut niveau national et international chez les jeunes. Dans ce podcast, je t'emmène au cœur de mes séances, là où se jouent les prises de conscience. Je vais t'aider à relever les défis cachés derrière chaque mouvement. On parlera résilience, engagement et confiance en soi. L'idée ? Rendre ton mental aussi affûté que les règlettes que tu sers. Alors, prépare-toi à explorer ton mental sous un nouvel angle et à en porter des pépites à chaque épisode. Avec Esprit Vertical, tu arrêtes de laisser les tops des autres déterminer si t'en es capable ou non. Alors, Ausha, c'est parti !

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je voulais vous partager un coaching que je viens d'avoir avec une athlète. Elle est arrivée avec cette problématique où elle me dit « Ah, j'en ai marre Antoine, j'en ai marre de la kilter. À chaque fois que je vais dedans, j'ai l'impression de régresser. » Alors, du coup, je commence à l'interroger, de quoi elle en a marre, à quoi elle sait qu'elle régresse à chaque fois. Et elle commence à m'expliquer que... En fait, elle retourne dans des blocs qu'elle a déjà réussis et en fait, elle n'y arrive pas du tout. Elle se sent de moins en moins forte dedans et elle régresse à chaque fois qu'elle va dedans. Elle fait de moins en moins bon essai. Et du coup, ça commence à m'interpeller. Donc, je creuse un peu la question et je lui demande du coup à quoi elle sait qu'elle régresse ou qu'est-ce qui s'est passé au premier essai. Donc, elle commence à un peu plus me détailler les choses et elle me dit, eh bien, tu vois, au premier essai... J'y suis allé à l'instinct et ça a marché direct. Et plusieurs séances après, quand j'y reviens, j'arrive plus à avoir ce même niveau de performance. Et du coup, j'ai l'impression que je suis de plus en plus nul. Et donc là, je commence à un peu mieux comprendre où se situe son problème. Et c'est pas qu'elle a régressé entre les essais. C'est qu'en fait, elle n'a pas mis de conscience sur qu'est-ce qui la rend performante. Qu'est-ce qu'elle avait mis en place ? au premier essai, qui lui permet en fait de faire ce bloc. Parce que tu vois, la kilter, comme vous avez certainement pu déjà essayer, vraiment ça joue sur de l'intention et de l'intensité. C'est vraiment des moves éloignés où il faut arriver sur des petites arquées et il faut les serrer direct, donc ça c'est très challengeant au niveau de la force de contact, c'est pour ça on l'utilise énormément à l'entraînement pour ça. Et par contre, ça demande d'arriver avec la bonne intention, la bonne intensité. Si t'arrives genre fatigué en fin de séance, bah c'est sûr tu te fais rouler dessus. Si t'arrives en mode mou ou juste après manger, c'est clairement un exercice qui est super dur, la kilter. Par contre, les soirs ou les matins où t'arrives avec la bonne énergie, la bonne intensité, c'est un outil où t'as l'impression des fois de voler dedans, tellement c'est agréable. Donc, tout ça pour dire, si on revient à son cas, que là où je sens qu'elle a un problème, c'est qu'elle ne sait pas mettre la bonne intensité. Alors, je continue à l'interroger dessus, et plus justement on va là-dessus, et plus on met ça en évidence, jusqu'à ce que... j'arrive à lui faire dire et elle arrive à se rendre compte que c'est ça. Parce qu'en fait, elle ne sait pas ce qu'elle fait, tout simplement au premier essai pour la réussir. Et ça, en fait, ça a un impact sur la confiance en elle. Puisqu'à chaque fois qu'elle ressort d'une séance comme ça, elle se dit, mais en fait, je suis de plus en plus nul, je perds de l'estime de moi, je perds de la confiance en moi, dans mes capacités, etc. Donc, ce que je lui dis, c'est qu'on a deux travails. On a déjà un travail à faire sur cette confiance en elle, sur l'estime d'elle. Et ça, on peut le faire... aussi bien en prépa mental dissocié, c'est-à-dire en 1v1, et aussi on peut le faire en intégré directement sur le terrain. En fait, là, c'est concrètement comment elle s'évalue, comment savoir où est ma zone de confort. Parce que tu vois, quand tu t'entraînes, en fait, tu as ta zone de confort, ça, c'est ce que tu sais déjà faire. Et l'entraînement, c'est savoir sortir de cette zone de confort, mais tout en y restant un petit peu. Tu vois, genre, tu as un pas encore dans ta zone de confort. et un pas dans la zone d'à côté, qu'on va appeler la zone proximale, c'est ta zone de progression. Et c'est quand tu es justement dans cette zone de progression que là, tu vas pouvoir progresser. Et elle, le truc, c'est qu'elle a tellement peu d'estime d'elle qu'en fait, elle reste tout le temps dans sa zone de confort, voire même encore plus petite que sa zone de confort. Puisque ce qu'elle pense être capable de faire est en dessous de ce que son corps est vraiment capable de faire. Tout ça pour dire que déjà, elle, il faut qu'elle s'évalue vraiment concrètement, c'est quoi vraiment sa zone de confort. Qu'elle se rende compte de quoi elle est capable de faire. Et voir même les choses où elle se pense plus nulle que ce qu'elle est vraiment. Donc ça, c'est un premier travail. qu'on fait avec elle, c'est déjà établir vraiment où est sa zone de confort. Et ça, ça va aussi augmenter l'estime d'elle parce qu'elle va pouvoir savoir « Ok, c'est quoi mes forces ? De quoi je suis vraiment capable dans tous les styles ? » Que ce soit en dalle, que ce soit en dynamique, que ce soit en corde ou que ce soit en physique, etc. Donc on avance là-dessus au fur et à mesure. Et il y a une autre étape, après savoir s'évaluer, c'est aussi concrètement savoir comment on met en place un essai performant ? Quel est son processus à elle ? Quel est son focus intentionnel ? Et ça, il y a un exercice très simple que même toi tu peux faire. Si tu veux, je te le propose et comme ça tu peux le mettre en place dans tes séances. Tu vas dans un bloc que tu sais déjà faire en fin d'échauffement, et là tu te fixes deux essais. Alors l'intensité de ce bloc, ça va être un bloc qui t'a demandé auparavant plusieurs essais, mais que tu sais déjà faire. Tu le sais très bien faire, mais qui te demande vraiment de l'intensité physique et intentionnelle. Et donc, tu te fixes deux essais en fin d'échauffement. Et tu ne vas pas t'évaluer sur est-ce que tu es capable ou pas de le faire aujourd'hui, parce que ton niveau de forme d'aujourd'hui n'est pas le même qu'hier. Et ton niveau d'énergie n'est pas le même suivant l'heure à laquelle tu t'entraînes, donc par rapport à la dernière fois où tu l'avais fait. Donc, il y a plein de facteurs qui peuvent changer. Par contre, il y a des facteurs qui ne vont pas changer. C'est toi, comment tu fais pour monter en intensité ? en intention pour être capable de refaire le meilleur essai possible aujourd'hui. Et ça, c'est super challengeant. Et ça, ça va permettre de te mettre de la conscience sur qu'est-ce qui fait que toi, tu es performant au moment où tu le désires. Et ça, c'est clairement le jeu de l'escalade et c'est clairement le jeu de la compétition. Parce qu'on nous propose constamment des blocs, des voies, des choses qui sont différentes, qui nous stimulent différemment. Mais ce qu'il y a de commun, c'est nous. Comment nous on fait pour être... performant dans ce bloc-là. Donc tu vois, avec cet exercice très simple, tu le fais en fin d'échauffement, tu le fais dans deux ou trois blocs que tu as choisis, et ça tu le répètes assez régulièrement, et plus tu vas le répéter, plus tu vas mettre de la conscience sur ce qui est performant pour toi. Et au fur et à mesure, ça va pareil se mettre dans, on va dire, ta petite sacoche, ton sac à dos de confiance en toi. Je sais que si je fais telle ou telle étape, je serai capable d'être à mon maximum de performance. Ensuite, dans le coaching, on allait aussi plus loin. Ça lui a permis de se rendre compte aussi que c'est elle qui pouvait reprendre le pouvoir dans son anti-style. C'est-à-dire que dans les blocs dynamiques ou dans les blocs physiques, vu qu'elle s'estimait plus basse que ce qu'elle était vraiment capable de faire, elle y allait avec l'intention de ne pas tomber plutôt que l'intention de jouer, c'est-à-dire d'être offensif, d'aller vers l'avant. Et tiens, tu peux te poser la question ? À quel moment, toi aussi, quand tu grimpes, tu es plutôt en mode je ne dois pas tomber ou alors est-ce que je suis prêt à prendre tous les risques pour avancer ? Tu vois, savoir où tu te situes là-dessus. Et certainement qu'il y a des situations où tu es plus focus à comment ne pas tomber, comment du coup serrer plus fort cette prise pour surtout pas tomber, plutôt que tiens, qu'est-ce que je dois mettre en place pour avancer ? Et donc là, au fur et à mesure de la séance, elle prend conscience que c'est elle en fait qui décide. ce qui va se passer ou non dans le bloc. Si elle décide qu'il va être trop dur ou je suis déjà capable de faire, donc il suffit d'aller dedans pour le faire, là, ce qui se passe, c'est qu'elle n'a pas la bonne intention, la bonne intensité pour réussir les mouvements et l'exigence que le bloc demande. Par contre, si elle y va avec quoi qu'il se passe, moi, ce que je veux, c'est être haute sur mes épaules, c'est être engagé dans mes moves, là, il se passe d'autres choses. Et ensuite... Qu'importe ce qu'a donné son essai, est-ce qu'il l'a topé ou pas, elle a un juste retour de « Ok, est-ce que mon intention était suffisante ? Est-ce que mon intensité était suffisante ? Ou est-ce que ma qualité technique ou mon choix tactique était suffisant ? » Du coup, ça te donne des vrais éléments à adapter, à corriger entre tes essais. Et de là, tu vas commencer à construire ton expérience pour que d'essai en essai, tu puisses t'améliorer. Et tu ne seras plus en permanence en train de te juger sur est-ce que je suis capable de faire, est-ce que je suis déjà au sommet de la montagne, tu vois, mais plutôt quel est mon prochain pas que je dois faire pour aller au sommet de ma montagne. En fait, ce qui se passe, et c'est ce que j'observe chez cet athlète, mais c'est ce que j'observe aussi dans plein d'athlètes, peut-être tu te retrouveras là-dedans, c'est que trop souvent, on se juge ou ils se jugent par rapport à est-ce qu'ils sont ou non au sommet de la montagne, parce que c'est là où ils veulent aller. Par exemple, cas concret, tu te juges. est-ce que je suis fort ou pas en cordeau ? Ou alors, est-ce que j'ai fait tel ou tel résultat ? Sauf qu'en faisant ça, en fait, tu ne te permets pas de progresser. Parce que ce qui te permet d'y aller, ce qui te permet d'être fort en cordeau, d'être fort en bloc physique, en fait, c'est oser aller dedans. Et oser vraiment jouer dedans, tu vois. Et donc, plutôt que de te juger sur est-ce que tu es déjà arrivé à ton but, trouve c'est quoi, toi, ton premier pas à faire. Et certainement que ton premier pas à faire, c'est... Est-ce que j'étais à 100% de mon intensité ? Est-ce que j'ai réussi à mettre l'intention qu'il fallait ? C'est-à-dire de dominer les mouvements, de t'imposer dans ton bloc. Et certainement que c'est là-dessus que tu as le plus de pouvoir d'action. Donc quand tu vas dans ton en-style, typiquement dans un bloc physique, dans une corde ou dans une dalle, ne t'évalue pas par rapport à est-ce que tu as réussi par le bloc, mais est-ce que tu as réussi à mettre quelque chose en place qui te fait avancer dedans. Et tu vois, ça, ça va te donner du pouvoir pour justement reprendre ton pouvoir dans ton anti-style. C'est en trouvant c'est quoi ton petit pas, c'est quoi ta zone proximale de progression qui va t'aider à avancer. Quand j'ai dit il y a ta zone de confort, il y a ta zone proximale de progression. Et quand tu vas au-delà, tu rentres dans tes peurs. Souvent, ce qui se passe, c'est que toi, tu te fixes l'objectif qui est dans ta zone de peur, c'est-à-dire d'être déjà fort en dalle. ou déjà fort en cordeau. Alors que l'objectif que tu dois te fixer, il est juste dans ta zone proximale de progression, c'est-à-dire quelle intention là je dois mettre pour qu'il se passe vraiment quelque chose. Et c'est à ce moment-là que tu vas reprendre du pouvoir là-dessus. C'est comme ça que tu vas mettre de la conscience sur c'est quoi ce qui te permet d'être performant dans tel ou tel style de bloc. Et plus tu vas te connaître là-dessus, je te garantis que plus tu vas grandir dans la confiance en toi, Et surtout, plus tu vas construire des bases solides, une expérience solide sur qu'est-ce qui te permet d'être performant et qu'est-ce qui te permet de continuer à toujours progresser d'un entraînement à l'autre.

  • Speaker #0

    On dit souvent que les victoires se jouent au mental.

  • Speaker #1

    Et pourtant,

  • Speaker #0

    combien de grimpeurs prennent vraiment le temps de l'entraîner ? En écoutant jusqu'ici, tu as compris que tes plus gros succès se construisent d'abord dans ta tête avant tes avant-bras. Ma mission, c'est de permettre à chaque athlète de grimper à son meilleur niveau et ne plus jamais avoir l'impression d'être plus fort à l'entraînement que le jour de la compétition.

  • Speaker #1

    Et je sais que c'est au pied des voies et des blocs qu'on partage nos meilleures méthodes. Alors j'espère que tu partageras Esprit Vertical à ceux qui en ont vraiment besoin. Comme ça,

  • Speaker #0

    on sera de plus en plus nombreux à ne pas juste avoir de gros biceps, mais aussi un gros mental. Alors à bientôt sur Esprit Vertical.

Description

Sais-tu que la préparation mentale peut faire la différence entre un grimpeur ordinaire et un champion ?


Dans cet épisode, je te raconte l'histoire d'une athlète qui, malgré ses compétences, ressentait une stagnation dans ses performances. Ce sentiment de régression est souvent plus courant qu'on ne le pense, et je t’aide à en comprendre les causes profondes. Souvent, beaucoup d'athlètes ne prennent pas conscience des éléments qui ont contribué à leurs succès passés. Cette prise de conscience est cruciale pour avancer et progresser dans l'escalade.



Dans cet exemple, nous verrons l'importance d'aborder chaque essai avec la bonne intention et la bonne intensité. Nous verrons aussi comment évaluer correctement ta zone de confort et ta zone de progression, deux concepts clés qui peuvent transformer ton approche de l'escalade. En comprenant ces zones, tu pourras mieux gérer tes émotions, surmonter les blocages mentaux et atteindre tes objectifs de manière plus efficace.

Mais ce n'est pas tout ! Je te propose également des exercices pratiques qui te permettront de te concentrer sur ta performance plutôt que sur ton résultat final. Ces techniques de préparation mentale sont indispensables si tu souhaites performer en compétition. Les victoires se jouent d'abord dans la tête.


Dans cet épisode d'Esprit Vertical, je t'encourage à travailler sur ton mental pour atteindre ton meilleur niveau. Que tu sois un grimpeur en herbe ou un athlète chevronné, cet épisode te fournira des outils précieux pour améliorer ta préparation mentale et, par conséquent, tes performances en escalade.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En escalade, il y a ceux qui osent prendre des risques et ceux qui veulent tous tâter. Bienvenue sur Esprit Vertical, le premier podcast des grimpeurs qui veulent repousser leurs limites à chaque compétition. Ici, on parle mental et performance pour t'aider à grimper plus haut dans ta tête comme en compétition. Je suis Antoine Mougel, préparateur mental et entraîneur d'escalade à Chambéry. Depuis plus de 10 ans, j'accompagne des grimpeurs jusqu'au plus haut niveau national et international chez les jeunes. Dans ce podcast, je t'emmène au cœur de mes séances, là où se jouent les prises de conscience. Je vais t'aider à relever les défis cachés derrière chaque mouvement. On parlera résilience, engagement et confiance en soi. L'idée ? Rendre ton mental aussi affûté que les règlettes que tu sers. Alors, prépare-toi à explorer ton mental sous un nouvel angle et à en porter des pépites à chaque épisode. Avec Esprit Vertical, tu arrêtes de laisser les tops des autres déterminer si t'en es capable ou non. Alors, Ausha, c'est parti !

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je voulais vous partager un coaching que je viens d'avoir avec une athlète. Elle est arrivée avec cette problématique où elle me dit « Ah, j'en ai marre Antoine, j'en ai marre de la kilter. À chaque fois que je vais dedans, j'ai l'impression de régresser. » Alors, du coup, je commence à l'interroger, de quoi elle en a marre, à quoi elle sait qu'elle régresse à chaque fois. Et elle commence à m'expliquer que... En fait, elle retourne dans des blocs qu'elle a déjà réussis et en fait, elle n'y arrive pas du tout. Elle se sent de moins en moins forte dedans et elle régresse à chaque fois qu'elle va dedans. Elle fait de moins en moins bon essai. Et du coup, ça commence à m'interpeller. Donc, je creuse un peu la question et je lui demande du coup à quoi elle sait qu'elle régresse ou qu'est-ce qui s'est passé au premier essai. Donc, elle commence à un peu plus me détailler les choses et elle me dit, eh bien, tu vois, au premier essai... J'y suis allé à l'instinct et ça a marché direct. Et plusieurs séances après, quand j'y reviens, j'arrive plus à avoir ce même niveau de performance. Et du coup, j'ai l'impression que je suis de plus en plus nul. Et donc là, je commence à un peu mieux comprendre où se situe son problème. Et c'est pas qu'elle a régressé entre les essais. C'est qu'en fait, elle n'a pas mis de conscience sur qu'est-ce qui la rend performante. Qu'est-ce qu'elle avait mis en place ? au premier essai, qui lui permet en fait de faire ce bloc. Parce que tu vois, la kilter, comme vous avez certainement pu déjà essayer, vraiment ça joue sur de l'intention et de l'intensité. C'est vraiment des moves éloignés où il faut arriver sur des petites arquées et il faut les serrer direct, donc ça c'est très challengeant au niveau de la force de contact, c'est pour ça on l'utilise énormément à l'entraînement pour ça. Et par contre, ça demande d'arriver avec la bonne intention, la bonne intensité. Si t'arrives genre fatigué en fin de séance, bah c'est sûr tu te fais rouler dessus. Si t'arrives en mode mou ou juste après manger, c'est clairement un exercice qui est super dur, la kilter. Par contre, les soirs ou les matins où t'arrives avec la bonne énergie, la bonne intensité, c'est un outil où t'as l'impression des fois de voler dedans, tellement c'est agréable. Donc, tout ça pour dire, si on revient à son cas, que là où je sens qu'elle a un problème, c'est qu'elle ne sait pas mettre la bonne intensité. Alors, je continue à l'interroger dessus, et plus justement on va là-dessus, et plus on met ça en évidence, jusqu'à ce que... j'arrive à lui faire dire et elle arrive à se rendre compte que c'est ça. Parce qu'en fait, elle ne sait pas ce qu'elle fait, tout simplement au premier essai pour la réussir. Et ça, en fait, ça a un impact sur la confiance en elle. Puisqu'à chaque fois qu'elle ressort d'une séance comme ça, elle se dit, mais en fait, je suis de plus en plus nul, je perds de l'estime de moi, je perds de la confiance en moi, dans mes capacités, etc. Donc, ce que je lui dis, c'est qu'on a deux travails. On a déjà un travail à faire sur cette confiance en elle, sur l'estime d'elle. Et ça, on peut le faire... aussi bien en prépa mental dissocié, c'est-à-dire en 1v1, et aussi on peut le faire en intégré directement sur le terrain. En fait, là, c'est concrètement comment elle s'évalue, comment savoir où est ma zone de confort. Parce que tu vois, quand tu t'entraînes, en fait, tu as ta zone de confort, ça, c'est ce que tu sais déjà faire. Et l'entraînement, c'est savoir sortir de cette zone de confort, mais tout en y restant un petit peu. Tu vois, genre, tu as un pas encore dans ta zone de confort. et un pas dans la zone d'à côté, qu'on va appeler la zone proximale, c'est ta zone de progression. Et c'est quand tu es justement dans cette zone de progression que là, tu vas pouvoir progresser. Et elle, le truc, c'est qu'elle a tellement peu d'estime d'elle qu'en fait, elle reste tout le temps dans sa zone de confort, voire même encore plus petite que sa zone de confort. Puisque ce qu'elle pense être capable de faire est en dessous de ce que son corps est vraiment capable de faire. Tout ça pour dire que déjà, elle, il faut qu'elle s'évalue vraiment concrètement, c'est quoi vraiment sa zone de confort. Qu'elle se rende compte de quoi elle est capable de faire. Et voir même les choses où elle se pense plus nulle que ce qu'elle est vraiment. Donc ça, c'est un premier travail. qu'on fait avec elle, c'est déjà établir vraiment où est sa zone de confort. Et ça, ça va aussi augmenter l'estime d'elle parce qu'elle va pouvoir savoir « Ok, c'est quoi mes forces ? De quoi je suis vraiment capable dans tous les styles ? » Que ce soit en dalle, que ce soit en dynamique, que ce soit en corde ou que ce soit en physique, etc. Donc on avance là-dessus au fur et à mesure. Et il y a une autre étape, après savoir s'évaluer, c'est aussi concrètement savoir comment on met en place un essai performant ? Quel est son processus à elle ? Quel est son focus intentionnel ? Et ça, il y a un exercice très simple que même toi tu peux faire. Si tu veux, je te le propose et comme ça tu peux le mettre en place dans tes séances. Tu vas dans un bloc que tu sais déjà faire en fin d'échauffement, et là tu te fixes deux essais. Alors l'intensité de ce bloc, ça va être un bloc qui t'a demandé auparavant plusieurs essais, mais que tu sais déjà faire. Tu le sais très bien faire, mais qui te demande vraiment de l'intensité physique et intentionnelle. Et donc, tu te fixes deux essais en fin d'échauffement. Et tu ne vas pas t'évaluer sur est-ce que tu es capable ou pas de le faire aujourd'hui, parce que ton niveau de forme d'aujourd'hui n'est pas le même qu'hier. Et ton niveau d'énergie n'est pas le même suivant l'heure à laquelle tu t'entraînes, donc par rapport à la dernière fois où tu l'avais fait. Donc, il y a plein de facteurs qui peuvent changer. Par contre, il y a des facteurs qui ne vont pas changer. C'est toi, comment tu fais pour monter en intensité ? en intention pour être capable de refaire le meilleur essai possible aujourd'hui. Et ça, c'est super challengeant. Et ça, ça va permettre de te mettre de la conscience sur qu'est-ce qui fait que toi, tu es performant au moment où tu le désires. Et ça, c'est clairement le jeu de l'escalade et c'est clairement le jeu de la compétition. Parce qu'on nous propose constamment des blocs, des voies, des choses qui sont différentes, qui nous stimulent différemment. Mais ce qu'il y a de commun, c'est nous. Comment nous on fait pour être... performant dans ce bloc-là. Donc tu vois, avec cet exercice très simple, tu le fais en fin d'échauffement, tu le fais dans deux ou trois blocs que tu as choisis, et ça tu le répètes assez régulièrement, et plus tu vas le répéter, plus tu vas mettre de la conscience sur ce qui est performant pour toi. Et au fur et à mesure, ça va pareil se mettre dans, on va dire, ta petite sacoche, ton sac à dos de confiance en toi. Je sais que si je fais telle ou telle étape, je serai capable d'être à mon maximum de performance. Ensuite, dans le coaching, on allait aussi plus loin. Ça lui a permis de se rendre compte aussi que c'est elle qui pouvait reprendre le pouvoir dans son anti-style. C'est-à-dire que dans les blocs dynamiques ou dans les blocs physiques, vu qu'elle s'estimait plus basse que ce qu'elle était vraiment capable de faire, elle y allait avec l'intention de ne pas tomber plutôt que l'intention de jouer, c'est-à-dire d'être offensif, d'aller vers l'avant. Et tiens, tu peux te poser la question ? À quel moment, toi aussi, quand tu grimpes, tu es plutôt en mode je ne dois pas tomber ou alors est-ce que je suis prêt à prendre tous les risques pour avancer ? Tu vois, savoir où tu te situes là-dessus. Et certainement qu'il y a des situations où tu es plus focus à comment ne pas tomber, comment du coup serrer plus fort cette prise pour surtout pas tomber, plutôt que tiens, qu'est-ce que je dois mettre en place pour avancer ? Et donc là, au fur et à mesure de la séance, elle prend conscience que c'est elle en fait qui décide. ce qui va se passer ou non dans le bloc. Si elle décide qu'il va être trop dur ou je suis déjà capable de faire, donc il suffit d'aller dedans pour le faire, là, ce qui se passe, c'est qu'elle n'a pas la bonne intention, la bonne intensité pour réussir les mouvements et l'exigence que le bloc demande. Par contre, si elle y va avec quoi qu'il se passe, moi, ce que je veux, c'est être haute sur mes épaules, c'est être engagé dans mes moves, là, il se passe d'autres choses. Et ensuite... Qu'importe ce qu'a donné son essai, est-ce qu'il l'a topé ou pas, elle a un juste retour de « Ok, est-ce que mon intention était suffisante ? Est-ce que mon intensité était suffisante ? Ou est-ce que ma qualité technique ou mon choix tactique était suffisant ? » Du coup, ça te donne des vrais éléments à adapter, à corriger entre tes essais. Et de là, tu vas commencer à construire ton expérience pour que d'essai en essai, tu puisses t'améliorer. Et tu ne seras plus en permanence en train de te juger sur est-ce que je suis capable de faire, est-ce que je suis déjà au sommet de la montagne, tu vois, mais plutôt quel est mon prochain pas que je dois faire pour aller au sommet de ma montagne. En fait, ce qui se passe, et c'est ce que j'observe chez cet athlète, mais c'est ce que j'observe aussi dans plein d'athlètes, peut-être tu te retrouveras là-dedans, c'est que trop souvent, on se juge ou ils se jugent par rapport à est-ce qu'ils sont ou non au sommet de la montagne, parce que c'est là où ils veulent aller. Par exemple, cas concret, tu te juges. est-ce que je suis fort ou pas en cordeau ? Ou alors, est-ce que j'ai fait tel ou tel résultat ? Sauf qu'en faisant ça, en fait, tu ne te permets pas de progresser. Parce que ce qui te permet d'y aller, ce qui te permet d'être fort en cordeau, d'être fort en bloc physique, en fait, c'est oser aller dedans. Et oser vraiment jouer dedans, tu vois. Et donc, plutôt que de te juger sur est-ce que tu es déjà arrivé à ton but, trouve c'est quoi, toi, ton premier pas à faire. Et certainement que ton premier pas à faire, c'est... Est-ce que j'étais à 100% de mon intensité ? Est-ce que j'ai réussi à mettre l'intention qu'il fallait ? C'est-à-dire de dominer les mouvements, de t'imposer dans ton bloc. Et certainement que c'est là-dessus que tu as le plus de pouvoir d'action. Donc quand tu vas dans ton en-style, typiquement dans un bloc physique, dans une corde ou dans une dalle, ne t'évalue pas par rapport à est-ce que tu as réussi par le bloc, mais est-ce que tu as réussi à mettre quelque chose en place qui te fait avancer dedans. Et tu vois, ça, ça va te donner du pouvoir pour justement reprendre ton pouvoir dans ton anti-style. C'est en trouvant c'est quoi ton petit pas, c'est quoi ta zone proximale de progression qui va t'aider à avancer. Quand j'ai dit il y a ta zone de confort, il y a ta zone proximale de progression. Et quand tu vas au-delà, tu rentres dans tes peurs. Souvent, ce qui se passe, c'est que toi, tu te fixes l'objectif qui est dans ta zone de peur, c'est-à-dire d'être déjà fort en dalle. ou déjà fort en cordeau. Alors que l'objectif que tu dois te fixer, il est juste dans ta zone proximale de progression, c'est-à-dire quelle intention là je dois mettre pour qu'il se passe vraiment quelque chose. Et c'est à ce moment-là que tu vas reprendre du pouvoir là-dessus. C'est comme ça que tu vas mettre de la conscience sur c'est quoi ce qui te permet d'être performant dans tel ou tel style de bloc. Et plus tu vas te connaître là-dessus, je te garantis que plus tu vas grandir dans la confiance en toi, Et surtout, plus tu vas construire des bases solides, une expérience solide sur qu'est-ce qui te permet d'être performant et qu'est-ce qui te permet de continuer à toujours progresser d'un entraînement à l'autre.

  • Speaker #0

    On dit souvent que les victoires se jouent au mental.

  • Speaker #1

    Et pourtant,

  • Speaker #0

    combien de grimpeurs prennent vraiment le temps de l'entraîner ? En écoutant jusqu'ici, tu as compris que tes plus gros succès se construisent d'abord dans ta tête avant tes avant-bras. Ma mission, c'est de permettre à chaque athlète de grimper à son meilleur niveau et ne plus jamais avoir l'impression d'être plus fort à l'entraînement que le jour de la compétition.

  • Speaker #1

    Et je sais que c'est au pied des voies et des blocs qu'on partage nos meilleures méthodes. Alors j'espère que tu partageras Esprit Vertical à ceux qui en ont vraiment besoin. Comme ça,

  • Speaker #0

    on sera de plus en plus nombreux à ne pas juste avoir de gros biceps, mais aussi un gros mental. Alors à bientôt sur Esprit Vertical.

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Description

Sais-tu que la préparation mentale peut faire la différence entre un grimpeur ordinaire et un champion ?


Dans cet épisode, je te raconte l'histoire d'une athlète qui, malgré ses compétences, ressentait une stagnation dans ses performances. Ce sentiment de régression est souvent plus courant qu'on ne le pense, et je t’aide à en comprendre les causes profondes. Souvent, beaucoup d'athlètes ne prennent pas conscience des éléments qui ont contribué à leurs succès passés. Cette prise de conscience est cruciale pour avancer et progresser dans l'escalade.



Dans cet exemple, nous verrons l'importance d'aborder chaque essai avec la bonne intention et la bonne intensité. Nous verrons aussi comment évaluer correctement ta zone de confort et ta zone de progression, deux concepts clés qui peuvent transformer ton approche de l'escalade. En comprenant ces zones, tu pourras mieux gérer tes émotions, surmonter les blocages mentaux et atteindre tes objectifs de manière plus efficace.

Mais ce n'est pas tout ! Je te propose également des exercices pratiques qui te permettront de te concentrer sur ta performance plutôt que sur ton résultat final. Ces techniques de préparation mentale sont indispensables si tu souhaites performer en compétition. Les victoires se jouent d'abord dans la tête.


Dans cet épisode d'Esprit Vertical, je t'encourage à travailler sur ton mental pour atteindre ton meilleur niveau. Que tu sois un grimpeur en herbe ou un athlète chevronné, cet épisode te fournira des outils précieux pour améliorer ta préparation mentale et, par conséquent, tes performances en escalade.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En escalade, il y a ceux qui osent prendre des risques et ceux qui veulent tous tâter. Bienvenue sur Esprit Vertical, le premier podcast des grimpeurs qui veulent repousser leurs limites à chaque compétition. Ici, on parle mental et performance pour t'aider à grimper plus haut dans ta tête comme en compétition. Je suis Antoine Mougel, préparateur mental et entraîneur d'escalade à Chambéry. Depuis plus de 10 ans, j'accompagne des grimpeurs jusqu'au plus haut niveau national et international chez les jeunes. Dans ce podcast, je t'emmène au cœur de mes séances, là où se jouent les prises de conscience. Je vais t'aider à relever les défis cachés derrière chaque mouvement. On parlera résilience, engagement et confiance en soi. L'idée ? Rendre ton mental aussi affûté que les règlettes que tu sers. Alors, prépare-toi à explorer ton mental sous un nouvel angle et à en porter des pépites à chaque épisode. Avec Esprit Vertical, tu arrêtes de laisser les tops des autres déterminer si t'en es capable ou non. Alors, Ausha, c'est parti !

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je voulais vous partager un coaching que je viens d'avoir avec une athlète. Elle est arrivée avec cette problématique où elle me dit « Ah, j'en ai marre Antoine, j'en ai marre de la kilter. À chaque fois que je vais dedans, j'ai l'impression de régresser. » Alors, du coup, je commence à l'interroger, de quoi elle en a marre, à quoi elle sait qu'elle régresse à chaque fois. Et elle commence à m'expliquer que... En fait, elle retourne dans des blocs qu'elle a déjà réussis et en fait, elle n'y arrive pas du tout. Elle se sent de moins en moins forte dedans et elle régresse à chaque fois qu'elle va dedans. Elle fait de moins en moins bon essai. Et du coup, ça commence à m'interpeller. Donc, je creuse un peu la question et je lui demande du coup à quoi elle sait qu'elle régresse ou qu'est-ce qui s'est passé au premier essai. Donc, elle commence à un peu plus me détailler les choses et elle me dit, eh bien, tu vois, au premier essai... J'y suis allé à l'instinct et ça a marché direct. Et plusieurs séances après, quand j'y reviens, j'arrive plus à avoir ce même niveau de performance. Et du coup, j'ai l'impression que je suis de plus en plus nul. Et donc là, je commence à un peu mieux comprendre où se situe son problème. Et c'est pas qu'elle a régressé entre les essais. C'est qu'en fait, elle n'a pas mis de conscience sur qu'est-ce qui la rend performante. Qu'est-ce qu'elle avait mis en place ? au premier essai, qui lui permet en fait de faire ce bloc. Parce que tu vois, la kilter, comme vous avez certainement pu déjà essayer, vraiment ça joue sur de l'intention et de l'intensité. C'est vraiment des moves éloignés où il faut arriver sur des petites arquées et il faut les serrer direct, donc ça c'est très challengeant au niveau de la force de contact, c'est pour ça on l'utilise énormément à l'entraînement pour ça. Et par contre, ça demande d'arriver avec la bonne intention, la bonne intensité. Si t'arrives genre fatigué en fin de séance, bah c'est sûr tu te fais rouler dessus. Si t'arrives en mode mou ou juste après manger, c'est clairement un exercice qui est super dur, la kilter. Par contre, les soirs ou les matins où t'arrives avec la bonne énergie, la bonne intensité, c'est un outil où t'as l'impression des fois de voler dedans, tellement c'est agréable. Donc, tout ça pour dire, si on revient à son cas, que là où je sens qu'elle a un problème, c'est qu'elle ne sait pas mettre la bonne intensité. Alors, je continue à l'interroger dessus, et plus justement on va là-dessus, et plus on met ça en évidence, jusqu'à ce que... j'arrive à lui faire dire et elle arrive à se rendre compte que c'est ça. Parce qu'en fait, elle ne sait pas ce qu'elle fait, tout simplement au premier essai pour la réussir. Et ça, en fait, ça a un impact sur la confiance en elle. Puisqu'à chaque fois qu'elle ressort d'une séance comme ça, elle se dit, mais en fait, je suis de plus en plus nul, je perds de l'estime de moi, je perds de la confiance en moi, dans mes capacités, etc. Donc, ce que je lui dis, c'est qu'on a deux travails. On a déjà un travail à faire sur cette confiance en elle, sur l'estime d'elle. Et ça, on peut le faire... aussi bien en prépa mental dissocié, c'est-à-dire en 1v1, et aussi on peut le faire en intégré directement sur le terrain. En fait, là, c'est concrètement comment elle s'évalue, comment savoir où est ma zone de confort. Parce que tu vois, quand tu t'entraînes, en fait, tu as ta zone de confort, ça, c'est ce que tu sais déjà faire. Et l'entraînement, c'est savoir sortir de cette zone de confort, mais tout en y restant un petit peu. Tu vois, genre, tu as un pas encore dans ta zone de confort. et un pas dans la zone d'à côté, qu'on va appeler la zone proximale, c'est ta zone de progression. Et c'est quand tu es justement dans cette zone de progression que là, tu vas pouvoir progresser. Et elle, le truc, c'est qu'elle a tellement peu d'estime d'elle qu'en fait, elle reste tout le temps dans sa zone de confort, voire même encore plus petite que sa zone de confort. Puisque ce qu'elle pense être capable de faire est en dessous de ce que son corps est vraiment capable de faire. Tout ça pour dire que déjà, elle, il faut qu'elle s'évalue vraiment concrètement, c'est quoi vraiment sa zone de confort. Qu'elle se rende compte de quoi elle est capable de faire. Et voir même les choses où elle se pense plus nulle que ce qu'elle est vraiment. Donc ça, c'est un premier travail. qu'on fait avec elle, c'est déjà établir vraiment où est sa zone de confort. Et ça, ça va aussi augmenter l'estime d'elle parce qu'elle va pouvoir savoir « Ok, c'est quoi mes forces ? De quoi je suis vraiment capable dans tous les styles ? » Que ce soit en dalle, que ce soit en dynamique, que ce soit en corde ou que ce soit en physique, etc. Donc on avance là-dessus au fur et à mesure. Et il y a une autre étape, après savoir s'évaluer, c'est aussi concrètement savoir comment on met en place un essai performant ? Quel est son processus à elle ? Quel est son focus intentionnel ? Et ça, il y a un exercice très simple que même toi tu peux faire. Si tu veux, je te le propose et comme ça tu peux le mettre en place dans tes séances. Tu vas dans un bloc que tu sais déjà faire en fin d'échauffement, et là tu te fixes deux essais. Alors l'intensité de ce bloc, ça va être un bloc qui t'a demandé auparavant plusieurs essais, mais que tu sais déjà faire. Tu le sais très bien faire, mais qui te demande vraiment de l'intensité physique et intentionnelle. Et donc, tu te fixes deux essais en fin d'échauffement. Et tu ne vas pas t'évaluer sur est-ce que tu es capable ou pas de le faire aujourd'hui, parce que ton niveau de forme d'aujourd'hui n'est pas le même qu'hier. Et ton niveau d'énergie n'est pas le même suivant l'heure à laquelle tu t'entraînes, donc par rapport à la dernière fois où tu l'avais fait. Donc, il y a plein de facteurs qui peuvent changer. Par contre, il y a des facteurs qui ne vont pas changer. C'est toi, comment tu fais pour monter en intensité ? en intention pour être capable de refaire le meilleur essai possible aujourd'hui. Et ça, c'est super challengeant. Et ça, ça va permettre de te mettre de la conscience sur qu'est-ce qui fait que toi, tu es performant au moment où tu le désires. Et ça, c'est clairement le jeu de l'escalade et c'est clairement le jeu de la compétition. Parce qu'on nous propose constamment des blocs, des voies, des choses qui sont différentes, qui nous stimulent différemment. Mais ce qu'il y a de commun, c'est nous. Comment nous on fait pour être... performant dans ce bloc-là. Donc tu vois, avec cet exercice très simple, tu le fais en fin d'échauffement, tu le fais dans deux ou trois blocs que tu as choisis, et ça tu le répètes assez régulièrement, et plus tu vas le répéter, plus tu vas mettre de la conscience sur ce qui est performant pour toi. Et au fur et à mesure, ça va pareil se mettre dans, on va dire, ta petite sacoche, ton sac à dos de confiance en toi. Je sais que si je fais telle ou telle étape, je serai capable d'être à mon maximum de performance. Ensuite, dans le coaching, on allait aussi plus loin. Ça lui a permis de se rendre compte aussi que c'est elle qui pouvait reprendre le pouvoir dans son anti-style. C'est-à-dire que dans les blocs dynamiques ou dans les blocs physiques, vu qu'elle s'estimait plus basse que ce qu'elle était vraiment capable de faire, elle y allait avec l'intention de ne pas tomber plutôt que l'intention de jouer, c'est-à-dire d'être offensif, d'aller vers l'avant. Et tiens, tu peux te poser la question ? À quel moment, toi aussi, quand tu grimpes, tu es plutôt en mode je ne dois pas tomber ou alors est-ce que je suis prêt à prendre tous les risques pour avancer ? Tu vois, savoir où tu te situes là-dessus. Et certainement qu'il y a des situations où tu es plus focus à comment ne pas tomber, comment du coup serrer plus fort cette prise pour surtout pas tomber, plutôt que tiens, qu'est-ce que je dois mettre en place pour avancer ? Et donc là, au fur et à mesure de la séance, elle prend conscience que c'est elle en fait qui décide. ce qui va se passer ou non dans le bloc. Si elle décide qu'il va être trop dur ou je suis déjà capable de faire, donc il suffit d'aller dedans pour le faire, là, ce qui se passe, c'est qu'elle n'a pas la bonne intention, la bonne intensité pour réussir les mouvements et l'exigence que le bloc demande. Par contre, si elle y va avec quoi qu'il se passe, moi, ce que je veux, c'est être haute sur mes épaules, c'est être engagé dans mes moves, là, il se passe d'autres choses. Et ensuite... Qu'importe ce qu'a donné son essai, est-ce qu'il l'a topé ou pas, elle a un juste retour de « Ok, est-ce que mon intention était suffisante ? Est-ce que mon intensité était suffisante ? Ou est-ce que ma qualité technique ou mon choix tactique était suffisant ? » Du coup, ça te donne des vrais éléments à adapter, à corriger entre tes essais. Et de là, tu vas commencer à construire ton expérience pour que d'essai en essai, tu puisses t'améliorer. Et tu ne seras plus en permanence en train de te juger sur est-ce que je suis capable de faire, est-ce que je suis déjà au sommet de la montagne, tu vois, mais plutôt quel est mon prochain pas que je dois faire pour aller au sommet de ma montagne. En fait, ce qui se passe, et c'est ce que j'observe chez cet athlète, mais c'est ce que j'observe aussi dans plein d'athlètes, peut-être tu te retrouveras là-dedans, c'est que trop souvent, on se juge ou ils se jugent par rapport à est-ce qu'ils sont ou non au sommet de la montagne, parce que c'est là où ils veulent aller. Par exemple, cas concret, tu te juges. est-ce que je suis fort ou pas en cordeau ? Ou alors, est-ce que j'ai fait tel ou tel résultat ? Sauf qu'en faisant ça, en fait, tu ne te permets pas de progresser. Parce que ce qui te permet d'y aller, ce qui te permet d'être fort en cordeau, d'être fort en bloc physique, en fait, c'est oser aller dedans. Et oser vraiment jouer dedans, tu vois. Et donc, plutôt que de te juger sur est-ce que tu es déjà arrivé à ton but, trouve c'est quoi, toi, ton premier pas à faire. Et certainement que ton premier pas à faire, c'est... Est-ce que j'étais à 100% de mon intensité ? Est-ce que j'ai réussi à mettre l'intention qu'il fallait ? C'est-à-dire de dominer les mouvements, de t'imposer dans ton bloc. Et certainement que c'est là-dessus que tu as le plus de pouvoir d'action. Donc quand tu vas dans ton en-style, typiquement dans un bloc physique, dans une corde ou dans une dalle, ne t'évalue pas par rapport à est-ce que tu as réussi par le bloc, mais est-ce que tu as réussi à mettre quelque chose en place qui te fait avancer dedans. Et tu vois, ça, ça va te donner du pouvoir pour justement reprendre ton pouvoir dans ton anti-style. C'est en trouvant c'est quoi ton petit pas, c'est quoi ta zone proximale de progression qui va t'aider à avancer. Quand j'ai dit il y a ta zone de confort, il y a ta zone proximale de progression. Et quand tu vas au-delà, tu rentres dans tes peurs. Souvent, ce qui se passe, c'est que toi, tu te fixes l'objectif qui est dans ta zone de peur, c'est-à-dire d'être déjà fort en dalle. ou déjà fort en cordeau. Alors que l'objectif que tu dois te fixer, il est juste dans ta zone proximale de progression, c'est-à-dire quelle intention là je dois mettre pour qu'il se passe vraiment quelque chose. Et c'est à ce moment-là que tu vas reprendre du pouvoir là-dessus. C'est comme ça que tu vas mettre de la conscience sur c'est quoi ce qui te permet d'être performant dans tel ou tel style de bloc. Et plus tu vas te connaître là-dessus, je te garantis que plus tu vas grandir dans la confiance en toi, Et surtout, plus tu vas construire des bases solides, une expérience solide sur qu'est-ce qui te permet d'être performant et qu'est-ce qui te permet de continuer à toujours progresser d'un entraînement à l'autre.

  • Speaker #0

    On dit souvent que les victoires se jouent au mental.

  • Speaker #1

    Et pourtant,

  • Speaker #0

    combien de grimpeurs prennent vraiment le temps de l'entraîner ? En écoutant jusqu'ici, tu as compris que tes plus gros succès se construisent d'abord dans ta tête avant tes avant-bras. Ma mission, c'est de permettre à chaque athlète de grimper à son meilleur niveau et ne plus jamais avoir l'impression d'être plus fort à l'entraînement que le jour de la compétition.

  • Speaker #1

    Et je sais que c'est au pied des voies et des blocs qu'on partage nos meilleures méthodes. Alors j'espère que tu partageras Esprit Vertical à ceux qui en ont vraiment besoin. Comme ça,

  • Speaker #0

    on sera de plus en plus nombreux à ne pas juste avoir de gros biceps, mais aussi un gros mental. Alors à bientôt sur Esprit Vertical.

Description

Sais-tu que la préparation mentale peut faire la différence entre un grimpeur ordinaire et un champion ?


Dans cet épisode, je te raconte l'histoire d'une athlète qui, malgré ses compétences, ressentait une stagnation dans ses performances. Ce sentiment de régression est souvent plus courant qu'on ne le pense, et je t’aide à en comprendre les causes profondes. Souvent, beaucoup d'athlètes ne prennent pas conscience des éléments qui ont contribué à leurs succès passés. Cette prise de conscience est cruciale pour avancer et progresser dans l'escalade.



Dans cet exemple, nous verrons l'importance d'aborder chaque essai avec la bonne intention et la bonne intensité. Nous verrons aussi comment évaluer correctement ta zone de confort et ta zone de progression, deux concepts clés qui peuvent transformer ton approche de l'escalade. En comprenant ces zones, tu pourras mieux gérer tes émotions, surmonter les blocages mentaux et atteindre tes objectifs de manière plus efficace.

Mais ce n'est pas tout ! Je te propose également des exercices pratiques qui te permettront de te concentrer sur ta performance plutôt que sur ton résultat final. Ces techniques de préparation mentale sont indispensables si tu souhaites performer en compétition. Les victoires se jouent d'abord dans la tête.


Dans cet épisode d'Esprit Vertical, je t'encourage à travailler sur ton mental pour atteindre ton meilleur niveau. Que tu sois un grimpeur en herbe ou un athlète chevronné, cet épisode te fournira des outils précieux pour améliorer ta préparation mentale et, par conséquent, tes performances en escalade.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En escalade, il y a ceux qui osent prendre des risques et ceux qui veulent tous tâter. Bienvenue sur Esprit Vertical, le premier podcast des grimpeurs qui veulent repousser leurs limites à chaque compétition. Ici, on parle mental et performance pour t'aider à grimper plus haut dans ta tête comme en compétition. Je suis Antoine Mougel, préparateur mental et entraîneur d'escalade à Chambéry. Depuis plus de 10 ans, j'accompagne des grimpeurs jusqu'au plus haut niveau national et international chez les jeunes. Dans ce podcast, je t'emmène au cœur de mes séances, là où se jouent les prises de conscience. Je vais t'aider à relever les défis cachés derrière chaque mouvement. On parlera résilience, engagement et confiance en soi. L'idée ? Rendre ton mental aussi affûté que les règlettes que tu sers. Alors, prépare-toi à explorer ton mental sous un nouvel angle et à en porter des pépites à chaque épisode. Avec Esprit Vertical, tu arrêtes de laisser les tops des autres déterminer si t'en es capable ou non. Alors, Ausha, c'est parti !

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je voulais vous partager un coaching que je viens d'avoir avec une athlète. Elle est arrivée avec cette problématique où elle me dit « Ah, j'en ai marre Antoine, j'en ai marre de la kilter. À chaque fois que je vais dedans, j'ai l'impression de régresser. » Alors, du coup, je commence à l'interroger, de quoi elle en a marre, à quoi elle sait qu'elle régresse à chaque fois. Et elle commence à m'expliquer que... En fait, elle retourne dans des blocs qu'elle a déjà réussis et en fait, elle n'y arrive pas du tout. Elle se sent de moins en moins forte dedans et elle régresse à chaque fois qu'elle va dedans. Elle fait de moins en moins bon essai. Et du coup, ça commence à m'interpeller. Donc, je creuse un peu la question et je lui demande du coup à quoi elle sait qu'elle régresse ou qu'est-ce qui s'est passé au premier essai. Donc, elle commence à un peu plus me détailler les choses et elle me dit, eh bien, tu vois, au premier essai... J'y suis allé à l'instinct et ça a marché direct. Et plusieurs séances après, quand j'y reviens, j'arrive plus à avoir ce même niveau de performance. Et du coup, j'ai l'impression que je suis de plus en plus nul. Et donc là, je commence à un peu mieux comprendre où se situe son problème. Et c'est pas qu'elle a régressé entre les essais. C'est qu'en fait, elle n'a pas mis de conscience sur qu'est-ce qui la rend performante. Qu'est-ce qu'elle avait mis en place ? au premier essai, qui lui permet en fait de faire ce bloc. Parce que tu vois, la kilter, comme vous avez certainement pu déjà essayer, vraiment ça joue sur de l'intention et de l'intensité. C'est vraiment des moves éloignés où il faut arriver sur des petites arquées et il faut les serrer direct, donc ça c'est très challengeant au niveau de la force de contact, c'est pour ça on l'utilise énormément à l'entraînement pour ça. Et par contre, ça demande d'arriver avec la bonne intention, la bonne intensité. Si t'arrives genre fatigué en fin de séance, bah c'est sûr tu te fais rouler dessus. Si t'arrives en mode mou ou juste après manger, c'est clairement un exercice qui est super dur, la kilter. Par contre, les soirs ou les matins où t'arrives avec la bonne énergie, la bonne intensité, c'est un outil où t'as l'impression des fois de voler dedans, tellement c'est agréable. Donc, tout ça pour dire, si on revient à son cas, que là où je sens qu'elle a un problème, c'est qu'elle ne sait pas mettre la bonne intensité. Alors, je continue à l'interroger dessus, et plus justement on va là-dessus, et plus on met ça en évidence, jusqu'à ce que... j'arrive à lui faire dire et elle arrive à se rendre compte que c'est ça. Parce qu'en fait, elle ne sait pas ce qu'elle fait, tout simplement au premier essai pour la réussir. Et ça, en fait, ça a un impact sur la confiance en elle. Puisqu'à chaque fois qu'elle ressort d'une séance comme ça, elle se dit, mais en fait, je suis de plus en plus nul, je perds de l'estime de moi, je perds de la confiance en moi, dans mes capacités, etc. Donc, ce que je lui dis, c'est qu'on a deux travails. On a déjà un travail à faire sur cette confiance en elle, sur l'estime d'elle. Et ça, on peut le faire... aussi bien en prépa mental dissocié, c'est-à-dire en 1v1, et aussi on peut le faire en intégré directement sur le terrain. En fait, là, c'est concrètement comment elle s'évalue, comment savoir où est ma zone de confort. Parce que tu vois, quand tu t'entraînes, en fait, tu as ta zone de confort, ça, c'est ce que tu sais déjà faire. Et l'entraînement, c'est savoir sortir de cette zone de confort, mais tout en y restant un petit peu. Tu vois, genre, tu as un pas encore dans ta zone de confort. et un pas dans la zone d'à côté, qu'on va appeler la zone proximale, c'est ta zone de progression. Et c'est quand tu es justement dans cette zone de progression que là, tu vas pouvoir progresser. Et elle, le truc, c'est qu'elle a tellement peu d'estime d'elle qu'en fait, elle reste tout le temps dans sa zone de confort, voire même encore plus petite que sa zone de confort. Puisque ce qu'elle pense être capable de faire est en dessous de ce que son corps est vraiment capable de faire. Tout ça pour dire que déjà, elle, il faut qu'elle s'évalue vraiment concrètement, c'est quoi vraiment sa zone de confort. Qu'elle se rende compte de quoi elle est capable de faire. Et voir même les choses où elle se pense plus nulle que ce qu'elle est vraiment. Donc ça, c'est un premier travail. qu'on fait avec elle, c'est déjà établir vraiment où est sa zone de confort. Et ça, ça va aussi augmenter l'estime d'elle parce qu'elle va pouvoir savoir « Ok, c'est quoi mes forces ? De quoi je suis vraiment capable dans tous les styles ? » Que ce soit en dalle, que ce soit en dynamique, que ce soit en corde ou que ce soit en physique, etc. Donc on avance là-dessus au fur et à mesure. Et il y a une autre étape, après savoir s'évaluer, c'est aussi concrètement savoir comment on met en place un essai performant ? Quel est son processus à elle ? Quel est son focus intentionnel ? Et ça, il y a un exercice très simple que même toi tu peux faire. Si tu veux, je te le propose et comme ça tu peux le mettre en place dans tes séances. Tu vas dans un bloc que tu sais déjà faire en fin d'échauffement, et là tu te fixes deux essais. Alors l'intensité de ce bloc, ça va être un bloc qui t'a demandé auparavant plusieurs essais, mais que tu sais déjà faire. Tu le sais très bien faire, mais qui te demande vraiment de l'intensité physique et intentionnelle. Et donc, tu te fixes deux essais en fin d'échauffement. Et tu ne vas pas t'évaluer sur est-ce que tu es capable ou pas de le faire aujourd'hui, parce que ton niveau de forme d'aujourd'hui n'est pas le même qu'hier. Et ton niveau d'énergie n'est pas le même suivant l'heure à laquelle tu t'entraînes, donc par rapport à la dernière fois où tu l'avais fait. Donc, il y a plein de facteurs qui peuvent changer. Par contre, il y a des facteurs qui ne vont pas changer. C'est toi, comment tu fais pour monter en intensité ? en intention pour être capable de refaire le meilleur essai possible aujourd'hui. Et ça, c'est super challengeant. Et ça, ça va permettre de te mettre de la conscience sur qu'est-ce qui fait que toi, tu es performant au moment où tu le désires. Et ça, c'est clairement le jeu de l'escalade et c'est clairement le jeu de la compétition. Parce qu'on nous propose constamment des blocs, des voies, des choses qui sont différentes, qui nous stimulent différemment. Mais ce qu'il y a de commun, c'est nous. Comment nous on fait pour être... performant dans ce bloc-là. Donc tu vois, avec cet exercice très simple, tu le fais en fin d'échauffement, tu le fais dans deux ou trois blocs que tu as choisis, et ça tu le répètes assez régulièrement, et plus tu vas le répéter, plus tu vas mettre de la conscience sur ce qui est performant pour toi. Et au fur et à mesure, ça va pareil se mettre dans, on va dire, ta petite sacoche, ton sac à dos de confiance en toi. Je sais que si je fais telle ou telle étape, je serai capable d'être à mon maximum de performance. Ensuite, dans le coaching, on allait aussi plus loin. Ça lui a permis de se rendre compte aussi que c'est elle qui pouvait reprendre le pouvoir dans son anti-style. C'est-à-dire que dans les blocs dynamiques ou dans les blocs physiques, vu qu'elle s'estimait plus basse que ce qu'elle était vraiment capable de faire, elle y allait avec l'intention de ne pas tomber plutôt que l'intention de jouer, c'est-à-dire d'être offensif, d'aller vers l'avant. Et tiens, tu peux te poser la question ? À quel moment, toi aussi, quand tu grimpes, tu es plutôt en mode je ne dois pas tomber ou alors est-ce que je suis prêt à prendre tous les risques pour avancer ? Tu vois, savoir où tu te situes là-dessus. Et certainement qu'il y a des situations où tu es plus focus à comment ne pas tomber, comment du coup serrer plus fort cette prise pour surtout pas tomber, plutôt que tiens, qu'est-ce que je dois mettre en place pour avancer ? Et donc là, au fur et à mesure de la séance, elle prend conscience que c'est elle en fait qui décide. ce qui va se passer ou non dans le bloc. Si elle décide qu'il va être trop dur ou je suis déjà capable de faire, donc il suffit d'aller dedans pour le faire, là, ce qui se passe, c'est qu'elle n'a pas la bonne intention, la bonne intensité pour réussir les mouvements et l'exigence que le bloc demande. Par contre, si elle y va avec quoi qu'il se passe, moi, ce que je veux, c'est être haute sur mes épaules, c'est être engagé dans mes moves, là, il se passe d'autres choses. Et ensuite... Qu'importe ce qu'a donné son essai, est-ce qu'il l'a topé ou pas, elle a un juste retour de « Ok, est-ce que mon intention était suffisante ? Est-ce que mon intensité était suffisante ? Ou est-ce que ma qualité technique ou mon choix tactique était suffisant ? » Du coup, ça te donne des vrais éléments à adapter, à corriger entre tes essais. Et de là, tu vas commencer à construire ton expérience pour que d'essai en essai, tu puisses t'améliorer. Et tu ne seras plus en permanence en train de te juger sur est-ce que je suis capable de faire, est-ce que je suis déjà au sommet de la montagne, tu vois, mais plutôt quel est mon prochain pas que je dois faire pour aller au sommet de ma montagne. En fait, ce qui se passe, et c'est ce que j'observe chez cet athlète, mais c'est ce que j'observe aussi dans plein d'athlètes, peut-être tu te retrouveras là-dedans, c'est que trop souvent, on se juge ou ils se jugent par rapport à est-ce qu'ils sont ou non au sommet de la montagne, parce que c'est là où ils veulent aller. Par exemple, cas concret, tu te juges. est-ce que je suis fort ou pas en cordeau ? Ou alors, est-ce que j'ai fait tel ou tel résultat ? Sauf qu'en faisant ça, en fait, tu ne te permets pas de progresser. Parce que ce qui te permet d'y aller, ce qui te permet d'être fort en cordeau, d'être fort en bloc physique, en fait, c'est oser aller dedans. Et oser vraiment jouer dedans, tu vois. Et donc, plutôt que de te juger sur est-ce que tu es déjà arrivé à ton but, trouve c'est quoi, toi, ton premier pas à faire. Et certainement que ton premier pas à faire, c'est... Est-ce que j'étais à 100% de mon intensité ? Est-ce que j'ai réussi à mettre l'intention qu'il fallait ? C'est-à-dire de dominer les mouvements, de t'imposer dans ton bloc. Et certainement que c'est là-dessus que tu as le plus de pouvoir d'action. Donc quand tu vas dans ton en-style, typiquement dans un bloc physique, dans une corde ou dans une dalle, ne t'évalue pas par rapport à est-ce que tu as réussi par le bloc, mais est-ce que tu as réussi à mettre quelque chose en place qui te fait avancer dedans. Et tu vois, ça, ça va te donner du pouvoir pour justement reprendre ton pouvoir dans ton anti-style. C'est en trouvant c'est quoi ton petit pas, c'est quoi ta zone proximale de progression qui va t'aider à avancer. Quand j'ai dit il y a ta zone de confort, il y a ta zone proximale de progression. Et quand tu vas au-delà, tu rentres dans tes peurs. Souvent, ce qui se passe, c'est que toi, tu te fixes l'objectif qui est dans ta zone de peur, c'est-à-dire d'être déjà fort en dalle. ou déjà fort en cordeau. Alors que l'objectif que tu dois te fixer, il est juste dans ta zone proximale de progression, c'est-à-dire quelle intention là je dois mettre pour qu'il se passe vraiment quelque chose. Et c'est à ce moment-là que tu vas reprendre du pouvoir là-dessus. C'est comme ça que tu vas mettre de la conscience sur c'est quoi ce qui te permet d'être performant dans tel ou tel style de bloc. Et plus tu vas te connaître là-dessus, je te garantis que plus tu vas grandir dans la confiance en toi, Et surtout, plus tu vas construire des bases solides, une expérience solide sur qu'est-ce qui te permet d'être performant et qu'est-ce qui te permet de continuer à toujours progresser d'un entraînement à l'autre.

  • Speaker #0

    On dit souvent que les victoires se jouent au mental.

  • Speaker #1

    Et pourtant,

  • Speaker #0

    combien de grimpeurs prennent vraiment le temps de l'entraîner ? En écoutant jusqu'ici, tu as compris que tes plus gros succès se construisent d'abord dans ta tête avant tes avant-bras. Ma mission, c'est de permettre à chaque athlète de grimper à son meilleur niveau et ne plus jamais avoir l'impression d'être plus fort à l'entraînement que le jour de la compétition.

  • Speaker #1

    Et je sais que c'est au pied des voies et des blocs qu'on partage nos meilleures méthodes. Alors j'espère que tu partageras Esprit Vertical à ceux qui en ont vraiment besoin. Comme ça,

  • Speaker #0

    on sera de plus en plus nombreux à ne pas juste avoir de gros biceps, mais aussi un gros mental. Alors à bientôt sur Esprit Vertical.

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