Speaker #1Bonjour, je m'appelle Elisabeth, du coup j'ai 45 ans. Il y a eu donc énormément de choses, notamment une en particulier à l'époque, je devais avoir 4 ans. Mon père a complètement cassé la mâchoire à ma mère et il m'interdisait et nous interdisait de pleurer ou de l'approcher. Donc elle a failli mourir et mes frères et moi, nous étions là, on a tout vu. Voilà, nous étions petits, on n'avait pas le droit de rien. Du coup, elle a été hospitalisée plusieurs fois et notamment cette fois-là. Et du coup, en fait, le fait qu'elle ne soit pas là et qu'elle soit absente, c'était traumatisant, même plusieurs mois. Mais en même temps, ça nous a forgé puisque plus tard, dès qu'elle s'est absentée, on savait quoi faire, comment gérer, comment faire les choses sans elle. Et comme on est partis souvent également en foyer pour femmes battues, on était souvent tous les trois avec mes frères et moi, mais on arrivait à aller quand même vers les autres. J'ai notamment le souvenir où dans une école, on était partis dans un foyer à Arcachon, à l'époque c'est dans le sud-ouest, et du coup j'avais créé une petite bande qui s'appelait les Tulipes Noires. Et on s'amusait avec les autres. Et au final, j'étais leader. Parce que c'était moi qui avais le moins peur. Je pense que le fait d'avoir eu peur chez moi a fait que je n'avais pas peur à l'extérieur. Je ne sais pas comment expliquer. Je défendais toujours tout le monde. Je défendais toujours mes frères. Dès qu'il y avait quelque chose, une bagarre ou autre, ou quand je voyais qu'ils étaient en difficulté, j'allais affronter ça. Et ça m'a valu le surnom de la sœur Warrior. Parce que je défendais tout le temps. Voilà, mes frères en premier surtout. Et les autres, en fait, tous ceux qui étaient plus faibles, plus faibles. En fait, je n'aimais pas l'injustice et je n'aime toujours pas. Et du coup, j'essayais toujours de défendre, même à l'école, les gens qui étaient plus faibles. Voilà, et il y a une époque également, je devais être en cinquième, quatrième. J'avais créé à l'époque une boum au collège. pour faire de l'argent pour les restaurants du cœur. Et du coup, à cette époque-là, j'avais eu les félicitations du collège. J'étais souvent déléguée de classe. Alors, je n'étais pas une enfant vraiment extravertie, mais j'étais très curieuse. Et du coup, ça m'a amenée à pouvoir m'exprimer devant les autres, à défendre surtout, oui, un peu. tout le monde. Et je ne me laissais jamais faire, même encore aujourd'hui. Ça ne m'a jamais quittée. Je pense qu'en fait, le fait d'avoir vécu des choses difficiles et d'avoir eu peur à l'intérieur de moi ou chez moi a fait qu'à l'extérieur, je montrais toujours que je n'avais pas peur. Même si des fois, je pouvais être amenée à avoir peur. Je me suis fait agresser plusieurs fois, même dans le métro. etc. ou dans le RER sur Paris. Mais pareil, j'ai toujours surmonté ça. Limite, je me serais bagarrée avec les personnes. C'est une force qui me vient, je ne sais pas d'où. Je ne sais pas si c'est une aide de l'au-delà, de ma famille. Parce qu'au final, je pense que les traumas... Enfantilité nous enferme dans certaines choses et en même temps nous ouvre vers d'autres lieux, d'autres situations. Je sais que j'ai toujours cherché à aller au-delà. Ça m'a toujours aidée à surmonter les choses dans ma vie, que ce soit au niveau du travail ou dans les relations. D'ailleurs, même encore aujourd'hui, la devise de mon compte Instagram, donc Multiwarrior... C'est surtout n'oublier pas de vivre, car la vie est trop courte, étant donné que toutes les choses que j'ai pu vivre dans ma vie, notamment dans les violences intrafamiliales, etc., où mon père nous menaçait parfois avec des mafeux, etc., du coup, tout ça, ce sont des peurs, au final, qu'on surmonte et on a moins peur du reste. Enfin, je pense, en tout cas pour moi, c'est ce qui m'a permis d'avoir moins peur aujourd'hui. et qui me fait me dépasser à chaque fois et dépasser, dès que je peux, certaines limites. Alors pas tout le temps, pas en se mettant en danger, bien évidemment. Mais ça m'a permis d'essayer de vivre toujours au-delà de ce que je pouvais atteindre. Notamment quand j'ai eu un accident de voiture très grave où j'ai failli mourir. J'ai vécu une émie. J'ai été proche de la mort, en fait. J'ai vécu une expérience de la mort imminente. Et je pense que c'est une forme de résilience, au final, aujourd'hui. J'étais quelqu'un où j'avais très peur de la mort, parce que j'avais beaucoup de pathologies. J'ai été souvent, même parfois, en dépression suite à mes... à mon enfance, enfin l'histoire de mon enfance, etc. Mais depuis que j'ai vécu cette émie, ça m'a permis de ne plus avoir peur de la mort. C'est pour moi une forme de courage également pour affronter la vie au quotidien. Et j'en suis très fière. Au final, c'est ça qui m'a énormément aidée dans ma vie. Grâce à toute cette histoire-là, j'ai pu réussir à m'en sortir. Les traumatismes ont déclenché diverses pathologies chez moi. Petite déjà, j'avais commencé à avoir pas mal de saignements de nez, je faisais déjà divers malaises, et ayant une vie de famille très compliquée, car beaucoup de violences et des scènes horribles. J'ai été également victime d'inceste par des cousins et cousines, trois cousins et une cousine. Et vu la situation familiale, je n'en ai parlé à personne jusqu'à mes 41 ans. Et déjà à l'époque, j'avais fait une TS, une tentative de suicide, à l'âge de mes 17 ans. Au final, qui était plutôt un appel au secours. Et du coup, j'ai fait une recherche en ce sens, pour avoir des explications par rapport à mes traumatismes, car ça génère bien des pathologies. Je n'ai jamais rien lâché, j'ai continué mes études, l'école, etc. Et Dieu merci, j'ai eu mon mari et ma fille qui m'ont énormément aidée. D'ailleurs, sans elles, je ne serais peut-être plus là, je me serais foutue en l'air. Car parfois, j'ai eu des envies, parfois suicidaires, tellement j'en avais marre de tout ça. Des traumatismes, les traitements qui s'ensuient, les hospitalisations, les recherches sans fin. Et surtout, ce qui a été le plus difficile pour moi, ça a été les sevrages des médicaments. Parce qu'on ne vous explique pas qu'au final, vous devenez addict aux traitements à base d'opium, enfin des traitements lourds que j'ai pu avoir. Et j'ai mis plus d'un an, voire deux ans à sortir de tout ça. Et ça a été vraiment très, très difficile pour me sevrer. Et en fait, je n'en parlais pas beaucoup. Juste ma famille proche, c'est-à-dire mon mari et ma fille. Il y a plein de personnes dans ma famille, même des amis, qui ne savent même pas par où je suis passée. Mais le fait de m'exprimer et de dire mes sentiments et mes émotions à ma fille et à mon mari, bah du coup, ça m'a quand même aidée. Parce qu'avant, je m'interdisais de ressentir des émotions. En fait, on met un blocage par rapport aux émotions. Et du coup, moi, par rapport à mon histoire, tout a commencé à partir de 2002, donc j'avais à peine 22 ans, où ça a été plus violent que les autres fois. j'ai commencé à avoir quelques paralysies et je n'ai pas du tout écouté mon corps. J'ai continué à travailler comme si rien n'était parce que je suis quelqu'un de très hyperactive. Et même encore aujourd'hui, je suis de cette nature-là. Et en fait, en 2006, quand j'ai accouché de ma fille, on m'a trouvé le syndrome de Raynaud. Et je venais accoucher de ma fille, donc en 2007, j'ai fait un micro-AVC. Et ensuite, tout s'est enchaîné en 2009, en diagnostic, donc une narcolepsie cataplexie. C'est une maladie très difficile à supporter parce que parfois, on s'endort au volant, on s'endort devant les gens. Enfin, c'est compliqué et je n'en ai jamais parlé à mon travail, etc. Donc, je pense qu'il y a plein de gens qui ne comprenaient pas ce qui m'arrivait et ce qui se passait. Mais bon, ce n'est pas grave. Je suis arrivée à un point où je ne savais plus écrire. J'arrivais à lire, mais je ne savais plus taper une lettre, je ne savais plus m'organiser à la maison, je ne savais plus faire à manger. Je ne savais plus tout ça, en fait, je n'arrivais plus à m'organiser dans le temps. Et à cause de certains traitements également, notamment le modiodal, qui est un médicament basant en phétamine, qui font que j'ai ma mémoire qui commençait à être complètement bousillée. J'avais plein de pertes de mémoire, c'était horrible. On avait dû faire des recherches et au final on s'est rendu compte que c'était le traitement qui faisait ça. C'est vraiment très difficile à gérer, mais on y arrive. Et en fait après, tout s'est enchaîné. En 2011, j'ai été victime d'un accident très grave de voiture, vraiment très violent, où j'ai failli mourir. Et au final, c'est grâce à cet accident-là que ça m'a enlevé ma narcolepsie cataplexie. En fait, le choc au niveau du cerveau a été tellement fort, m'avait expliqué ma neurologue, docteur Renoir-Dierre à l'époque à Argenteuil, que ça m'a enlevé ma narcolepsie cataplexie. Et en même temps, j'ai su peu de temps après que j'avais subi une émie, donc une exploration de mort imminente. Je ne savais pas ce que c'était, mais au final, j'ai vécu, j'ai vu la lumière. Alors je l'ai su après dans un rêve que j'ai fait. Je sais que j'ai vu ça et ça m'a changé toute ma vie. J'étais quelqu'un, j'avais très peur de la mort et aujourd'hui, je n'ai plus peur. J'ai eu d'autres problèmes neurologiques, notamment beaucoup de maux de tête, des migraines. avec aura, des discopathies, des hernies cervicales, inguinales, des tassements des vertèbres. J'avais une canne, j'avais du mal à marcher. En 2013, j'ai vécu un avortement IVG suite à un médicament qui n'était pas compatible. Mon rêve, c'était d'avoir deux enfants et j'avais dû avorter. Beaucoup de gens doivent connaître, il y a tout un truc sur la dépakine. Ce n'était pas compatible avec une grossesse et je ne savais pas à l'époque. Et à partir de là, j'ai fait un gros burn-out où j'ai perdu pied, je ne pouvais plus rien faire. J'étais comme handicapée. C'était mon mari qui était obligé de m'habiller, de me lever, de me doucher. J'étais complètement... C'est comme si mon corps était mort. Et c'est tout simple, c'est comme ça. J'arrivais plus à surmonter tout ça. Et ensuite après, à partir de là... Je ne sais pas par quel miracle j'ai réussi à m'en sortir, mais j'ai eu d'autres choses, de la myofasciite à macrophages, c'est-à-dire c'est une maladie suite à un vaccin que j'avais fait en 1993 pour une hépatite B. Et ensuite, en 2015, on m'a trouvé une espèce de tâche au niveau de la moelle épinière. On m'a dit que c'était une maladie ôtée immune, comme une espèce de lupus. Après, on m'a trouvé la fibromyalgie, le syndrome de l'œil sec, le syndrome du défilé. On m'a trouvé après, en 2019, le colon irritable. Alors, c'est parfois compliqué à gérer, mais une fois qu'on comprend comment bien manger, etc., on arrive à s'en sortir. Et en 2022, pour finir, on me diagnostique une adénomiose. Donc, c'est une maladie de l'utérus. Ce qui est un petit peu embêtant, mais là, actuellement, j'ai trouvé un traitement, donc une pilule qui a bloqué tous les saignements, parce que ça fait des grosses hémorragies, des gros caillots de sang. C'est assez compliqué. Et du coup, c'est pas évident, mais on arrive à gérer. Je ne vous dis pas que c'est facile tous les jours, mais il faut s'instruire et lire et voir tout ce qu'on peut savoir sur les maladies, les pathologies. En fait, pour moi, tant que je n'ai rien de mortel, qu'on m'annonce pas quelque chose où je vais mourir demain, pour moi, tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. parce qu'aujourd'hui au final c'est compliqué même pour se soigner j'ai vu la difficulté je vois la dégradation au niveau des prises en charge la médecine d'aujourd'hui c'est plus celle d'hier nous sommes considérés des fois comme des bourses afriques entre guillemets et Et la santé passe en deuxième degré. J'ai cette sensation qu'au final, même la maladie maintenant n'est plus prise en charge comme avant. Étant donné que je suis suivie à l'hôpital depuis de nombreuses années, j'ai pu constater ça, qu'il y a une réelle dégradation, même à l'hôpital. C'est une catastrophe pour les personnes malades et même pour la famille. Mais il ne faut pas perdre espoir, il y a toujours une aide de quelqu'un. part, il y a toujours quelqu'un pour nous venir en aide et pour à qui on peut se raccrocher. Et j'ai été énormément aidée par ma famille, par mes amis, par mes proches, les soignants, etc., les kinésithérapeutes, ainsi que les magnétiseurs, les énergéticiens. En fait, j'ai fait beaucoup de choses. J'ai essayé plusieurs choses naturelles. Et c'est ce qui m'a vraiment aidée à m'en sortir. Parce qu'en fait, si j'avais continué les traitements que l'on m'avait donnés à l'époque, je pense que je serais déjà morte. À l'époque, j'avais déjà mon foie, mon rein, qui commençait à être très malade. J'estime que les médecins, ce ne sont pas des guérisseurs non plus. C'est des gens qui sont là pour vous aider, pour vous orienter, mais ce n'est pas eux qui vont vous guérir. C'est parce qu'en fait, c'est... Pour eux, on est des cobayes. Moi, c'est ce que j'ai pu, par expérience, réaliser. C'est qu'un médecin, c'est comme un mécanicien. Je veux dire, il va essayer de voir si ça va là, là. Et puis, ils n'ont pas non plus des solutions, parfois miracles. Alors, ils guérissent beaucoup de gens, heureusement. Mais ils peuvent nous aider juste à nous sentir mieux. Et voilà, après, c'est à nous de trouver la force en nous pour nous en sortir. Voilà, exactement, c'est ça. J'ai aussi connu pas mal d'harcèlement aussi au niveau du travail. Et heureusement que j'ai un caractère assez fort. Parce que sinon, les gens au travail vous détruisent à petit feu et vous font sentir moins que rien. Donc, il faut parler quand même, expliquer aux gens qu'est-ce que c'est la maladie, qu'est-ce que c'est les choses, pourquoi on a ça, choses que je ne faisais pas avant. Mais des fois, il y a des gens qui vont vous comprendre et d'autres qui ne vont pas vous comprendre. Et pour moi, toujours aller vers l'avant, écouter son corps, ne pas écouter tout le temps les médecins, les traitements qu'ils peuvent vous donner. Vous-même, enfin... Vous êtes propre maître de votre corps et on peut, pour moi, je pense qu'on peut s'auto-guérir. Même en ayant plusieurs handicaps, visibles ou invisibles, les personnes qui sont atteintes, c'est une façon pour moi de me sentir exister et de faire beaucoup de choses. Alors parfois c'est bien et parfois c'est moins bien parce qu'on se fatigue énormément. Mais en tout cas, moi, c'est ce qui me maintient en vie et ce qui me permet d'avancer. J'ai commencé à réaliser que certains traumatismes liés à mon passé ont déclenché certains problèmes de santé que j'affronte aujourd'hui. En fait, c'est parce que j'ai commencé à lire énormément de livres. Et tout ce qui concernait surtout le cerveau, le fonctionnement, le corps, l'esprit. afin de pouvoir guérir et me sentir mieux en fait parce que j'ai toujours cherché à aller au delà de mes limites et ce qu'on pouvait me proposer et du coup voilà j'ai toujours Essayer de trouver des choses plus naturelles. J'ai lu un livre, surtout, que je recommande à tout le monde, de Dr. Perry, écrit avec Oprah Winfrey, qui s'intitule Que vous est-il arrivé ? Et à partir de là, j'ai commencé à comprendre, au final, que tout ce qui m'était arrivé, en fait, il y avait des conséquences sur ma santé. Et effectivement, il y a divers livres qui ont été écrits. que je lis énormément. Il y a aussi Guérir de Claudine Renville qui explique les mots sur les mots. Vous avez aussi un livre de Michel Oudoul, Dis-moi où tu as mal et je te dirai pourquoi. Et bien d'autres. Parce qu'au final, le mental et le physique sont liés. C'est ce que j'ai compris en fait, c'est que le corps et l'esprit, tout est lié. On ne peut pas soigner l'un sans l'autre. En fait, c'est pas possible de soigner... Voilà, il faut soigner les deux pour pouvoir s'en sortir. Et c'est à partir de ce moment-là où j'ai compris que ces traumatismes-là de ma vie avaient joué un rôle sur mes pathologies. Et bien en fait, c'est comme par miracle, ça m'a aidée à m'en sortir et j'avais beaucoup moins de blocages. Parce qu'en fait, j'avais beaucoup de blocages au niveau surtout des atrophies. J'avais des fois une partie du corps qui se bloquait, je ne pouvais pas trop bouger et tout ça. Et en fait, j'ai eu beaucoup moins de ces blocages-là et beaucoup moins de douleurs, des douleurs beaucoup moins fortes qu'à une certaine époque. J'ai eu beaucoup de mal parce que j'avais beaucoup de paralysie, beaucoup de blocages. Je ne pouvais plus m'habiller, c'est mon mari qui m'habillait souvent, ou pour la douche. J'avais beaucoup de choses, tout s'est dégradé en peu de temps. Et c'est très difficile parce que vous n'avez aucun contrôle sur ça, vous ne pouvez rien faire. Votre corps, c'est comme si mon corps avait été mort. Et mon cerveau, pratiquement pareil, j'avais beaucoup de mal. Même pour m'occuper de ma fille, ça a été le plus triste dans ma vie, c'était ça. C'est qu'au final, des fois, j'avais ma fille qui voulait jouer avec moi et tout ça. Et moi, j'étais incapable de m'occuper d'elle. J'étais incapable et je la voyais des fois triste. Et je pense que ça a été le plus difficile à vivre, ça a été ça. C'est de voir la tristesse dans ses yeux, de me voir comme ça. Et un jour, je me suis dit non, ce n'est plus possible. Il ne faut pas que la maladie ou ces pathologies-là en pâtissent autant sur ma fille. Je me suis dit, non, il faut que j'arrive à m'en sortir et à aller de l'avant. Et puis un jour, en fait, je pense que le déclencheur, ça a été que j'ai oublié d'aller chercher ma fille à l'école à cause des traitements. Et là, ça a été... Je me suis dit, non, c'est plus possible. C'est plus toi. Je ne me reconnaissais plus. Et je me suis dit, non, c'est plus possible. Tu ne peux pas continuer comme ça. Il va falloir arrêter tous ces traitements-là. C'est inadmissible. Ta fille a besoin de toi. Je me suis secouée. Et là, voilà, c'est des fois le regard, ce petit regard de petite fille, de ma fille. Je me suis dit, non, ce n'est pas possible. Je ne peux pas. Je ne peux pas être une maman comme ça pour elle. Il faut que je sois là pour elle, il faut que je la protège. Je ne peux pas l'abandonner et la laisser comme ça. Non, ce n'est pas possible. Et à partir de là, j'ai commencé à... Je me suis achetée deux cannes, j'ai commencé à marcher, j'ai commencé à me relever, j'ai commencé à diminuer tous les traitements. Et tout ça, ça a été une révélation. Mais grâce à ma fille, au final. Donc j'espère que tout le monde trouve un jour ce chemin de guérison-là, peut-être grâce à quelqu'un d'autre ou grâce... Je ne sais pas, il faut s'accrocher à quelque chose en fait. C'est justement grâce à mon travail que j'ai gardé le cap aussi. Parce que pendant des années, j'ai tout caché, mes pathologies. En plus, ma fille également est née avec le syndrome de FAPA. qui s'appelle aussi le syndrome de Marshall. Donc tous les 15 jours, on était à l'hôpital. C'était vraiment une grande galère. En fait, moi, j'étais malade, elle était malade. C'était vraiment horrible. Moi-même, j'avais du mal à tout gérer. Et en fait, après tout s'est enchaîné. J'ai eu mon accident de voiture. Je ne pouvais plus marcher, je ne pouvais plus rien faire. Je ne pouvais plus m'habiller, je ne pouvais plus rien. Au travail, la CPM souhaitait que j'arrête de travailler. Sauf que moi, je ne voulais pas. Parce que pour moi, je voulais garder, être indépendante. financièrement et au final, je n'ai jamais voulu. On a essayé de trouver une solution, on a trouvé un mi-temps thérapeutique, etc. Parce que moi, je ne me voyais pas rester à la maison sans rien faire, ce n'était pas possible. Et heureusement que mon employeur a accepté un mi-temps, etc. Et ça m'a aidée. Donc vraiment, j'ai de la chance d'avoir une bonne étoile sur la tête quand même. Et de trouver des solutions quand même à plein de choses. Donc je remercie la vie pour tout ça. Pour au final, même si j'ai vécu des choses difficiles, je pense que j'ai toujours aidé les gens autour de moi. Et j'ai toujours été bienveillante avec les autres. Et je pense que la vie me l'a toujours rendue au final. Aujourd'hui, je me rends compte de ça. Et je trouve ça merveilleux au final. Aujourd'hui, je me rends compte de ça. Avant, je ne voyais pas ça. Souvent, j'étais là, pourquoi moi ? Pourquoi ci ? Pourquoi ça ? Et en fait, le fait de me rendre compte de tout ça, je me suis rendu compte que finalement, malgré tout ce que j'ai pu avoir, j'ai eu énormément de chance. Donc, je remercie infiniment la vie. J'ai envie de dire aux gens de vivre l'instant présent, d'aimer, d'aimer intensément, de danser, chanter. Tant qu'on peut faire ça, quand on est couché, malade, qu'on ne peut rien faire, c'est vraiment horrible. Les gens ne se rendent pas compte de la chance qu'ils peuvent avoir aujourd'hui d'être en bonne santé, de pouvoir ne serait-ce que marcher, se lever, voir le soleil. C'est quelque chose que j'ai envie de dire aux gens. Aimer la vie, c'est le plus important. Profitez des gens que vous aimez, profitez des moments présents. La vie est belle et elle est tellement courte. On se bouffe la vie parfois avec certaines choses, pour des petites choses, on se tracasse, on se prend la tête. Et au final, il faut juste changer le regard sur les choses et se dire, ah ben non, c'est rien d'important ça. Donc pourquoi se prendre la tête ? Voilà, tout simplement et surtout aimer intensément Faire les choses avec le cœur le plus possible. Et on dit que l'amour est plus fort que tout. Alors pour moi, c'est ça. C'est que je pense que l'amour est un soin. Voilà. Parce que nous avons la capacité de nous aider et de mieux vivre en tout cas notre maladie. Donc surtout, comme je dis toujours, n'oubliez pas de vivre car la vie est trop courte. Parce que moi, quand j'ai été tout le temps couché, j'ai eu un moment où j'oubliais de vivre. Et c'est là où on se fait happer vers le bas. Alors que finalement, la vie est merveilleuse, elle nous apporte tellement de belles choses. Voilà, la vie est magnifique. Mon conseil, c'est de passer toutes les maladies, les traumatismes, tout ça après la vie. Même malade ou même avec les traumatismes, on peut déplacer des montagnes. On peut réaliser nos rêves et faire de notre histoire une force. Car pour moi, nos faiblesses d'hier font nos forces d'aujourd'hui. Merci Stéphanie de m'avoir écoutée. Merci à tous les... toutes les personnes qui nous écoutent, tout simplement, d'écouter mon histoire et mon témoignage. Merci.