Speaker #0Bonjour à tous et bienvenue dans Dame & Up, la capsule incontournable du podcast État d'âme. Aujourd'hui, plongeons ensemble au cœur de la santé des femmes en compagnie des meilleurs professionnels de santé. Chaque épisode vous offre des informations précieuses, des conseils... avisé du contenu préventif et des astuces pratiques sur les sujets qui vous concernent. Nos experts sont là pour partager leur savoir et leur expérience afin de vous aider à mieux comprendre et gérer les défis de votre santé. Préparez-vous donc pour des épisodes riches et instructifs. Je vous laisse maintenant découvrir l'expert du jour. Excellente écoute. Bonjour Stéphanie et merci pour ce sujet vraiment essentiel. L'intelligence émotionnelle, c'est vraiment un domaine très particulier. en entendant. tout et son contraire à ce sujet-là. Il y a énormément de contenus qui fleurissent partout dans les médias, sur les réseaux sociaux, dans les librairies sur le sujet. L'intelligence émotionnelle, de façon assez simple, c'est notre capacité à identifier, percevoir, comprendre les émotions qui nous entourent, à la fois chez nous-mêmes, mais aussi chez les autres, chez les personnes qui nous entourent, que ce soit de façon verbale, quand elles nous décrivent leurs émotions, mais aussi de façon non-verbale. en les observant, tout simplement. Alors, évidemment, cette intelligence émotionnelle est fortement reliée à nos capacités d'empathie, à la fois l'empathie dite affective, notre capacité à ressentir les émotions telles que quelqu'un d'autre les ressent, mais également notre empathie cognitive ou notre capacité intellectuelle à comprendre l'émotion qu'une autre personne va vivre en se mettant un petit peu dans ses baskets. en quelque sorte. Alors, cette intelligence émotionnelle, elle va impacter effectivement notre bien-être, nos relations et notre santé, dans le sens où, pour le bien-être et nos relations, c'est que les personnes qui ont une forte intelligence émotionnelle vont avoir cette tendance à décrypter un petit peu les autres, à entrer en relation de façon un petit peu différente que des personnes qui ont plus de difficultés dans le... dans la perception et la compréhension des émotions. Alors, ce n'est pas tellement une qualité ou un défaut d'avoir une grande intelligence émotionnelle. D'ailleurs, je n'aime pas trop ce terme « intelligence émotionnelle » . Peu importe. Mais disons que c'est vraiment une caractéristique personnelle, on va dire ça, qui peut aussi être influencée par notre tempérament, notre personnalité, mais aussi par l'éducation qu'on va recevoir autour des émotions et la manière dont nos propres émotions ont pu se développer. pu être travaillées, mises en évidence et comprises quand on était plus jeune et même à l'âge adulte. Et donc ça va évidemment impacter nos relations parce que quand on est en présence de quelqu'un qui a, par exemple, une bonne intelligence émotionnelle, une forte intelligence émotionnelle, on va se sentir plus compris, plus enveloppé, on va avoir peut-être plus de connexion avec cette personne. Et il y a peut-être un peu moins, un peu plus de difficultés à entrer en relation avec des personnes dont l'intelligence émotionnelle est plus distante. En termes de santé, avoir une bonne intelligence émotionnelle, par exemple, nous permet d'avoir une meilleure perception de nos émotions, de nos états internes et de pouvoir mieux y répondre. Et du coup, forcément, en termes de santé mentale, mais aussi physique, on va être plus à l'écoute, on va être plus amené à... S'offrir de ces moments de répit, par exemple, prendre de la distance, essayer de mettre en place des stratégies de régulation, de gestion de notre quotidien pour essayer d'apaiser un petit peu les remous qu'il peut y avoir dans les émotions de notre vie qui va à sang à lard. En termes de parcours de santé et de l'accompagnement thérapeutique, l'intelligence émotionnelle, c'est vraiment un axe sur lequel j'aime beaucoup travailler. En fait, je pense qu'on doit vraiment essayer de remettre au centre de l'action thérapeutique et du parcours de santé le patient. Quand je reçois en consultation notamment des patients en douleur chronique, il y a un parcours, une errance médicale qui est énorme. Et souvent, on sous-entend de façon plus ou moins explicite que tout ça est dans leur tête. parce que souvent quand il n'y a pas de diagnostic médical, que les gens sont en errance, qui tapent à toutes les portes, On bafoue un petit peu leurs émotions, souvent, et on finit par leur dire qu'ils n'ont rien et que tout est simplement une somatisation d'un trouble psychologique. Alors évidemment, les émotions ont un grand rôle à jouer dans notre santé physique, ça on le sait, quelle que soit la maladie ou le trouble, prendre soin de sa santé mentale, prendre soin de ses émotions, on va vraiment pouvoir aider, clairement. mais ce que je veux dire par là c'est que je quand j'accompagne des personnes par exemple en souffrance, en douleur chronique, je pense que c'est important dans un premier temps de reconnaître la présence réelle de la douleur, la présence réelle de l'affection physique, mais de leur permettre d'accéder à une meilleure connaissance, une meilleure perception, une meilleure compréhension de leurs émotions et de comment leurs émotions vont pouvoir impacter justement leur santé physique également. Et donc au lieu de leur présenter ça sous forme de... n'êtes pas malade, vous avez juste des problèmes émotionnels. Ce qui renvoie à l'idée qu'ils n'ont pas du tout une bonne perception de leurs émotions, vu qu'ils pensent être malades et pas être en dépression par exemple. Donc du coup, je pense que c'est remettre un petit peu le patient au centre et lui dire qu'il est compétent. Il est compétent quoi qu'il arrive, qu'on ait cette haute intelligence émotionnelle ou pas. En fait, on a tous notre intelligence émotionnelle et c'est ça qui est important. Haute et basse par rapport à quoi ? Par rapport à... Je déteste cette idée d'intelligence émotionnelle qui est haute ou basse. Et c'est pour ça que je n'aime pas ce terme d'intelligence émotionnelle. Disons qu'il y a des gens qui sont plus à l'aise que d'autres par rapport aux émotions, par rapport à la gestion, à l'identification des émotions. Comme il y a des gens qui sont plus à l'aise que d'autres en sport ou en cuisine. On a tous nos facilités. Ça, ce n'est pas tellement une question d'intelligence, je pense. Mais ce que je veux dire par là, C'est que dans un parcours de santé et dans un accompagnement thérapeutique, remettre le patient en confiance sur sa capacité à identifier, à comprendre, à gérer ses émotions va vraiment être un facteur clé. Et lui rendre cette clé, justement, pour pouvoir gérer son émotion va souvent permettre d'y voir plus clair dans l'accompagnement diagnostique et l'accompagnement thérapeutique. d'un diagnostic éventuel. Cette fameuse intelligence émotionnelle reprend les cinq composantes de conscience de soi, maîtrise de soi, motivation, empathie et compétence sociale. C'est vrai que du coup, évidemment, ça passe par la perception et la compréhension de nos propres émotions et leur gestion aussi, évidemment, de pouvoir... Alors moi, je suis un peu particulier, mais je... Je préfère le terme gestion au terme régulation, parce que le terme régulation renvoie au fait qu'il y a une dérégulation, un problème quelque part, une jauge qui est acceptable ou non dans l'expression de l'émotion, tandis que la gestion est juste le fait pour moi, comme un manager, va permettre d'exprimer l'émotion de façon socialement acceptable déjà. Toutes les émotions sont évidemment acceptables, mais tous les comportements ne le sont pas, malheureusement. Et donc, cette idée de gestion, je fais une petite parenthèse ici, est importante pour moi. Donc, il y a évidemment le fait de pouvoir faire cette espèce d'introspection émotionnelle où on va se dire, ok, qu'est-ce que je ressens ? Pourquoi je le ressens ? Et ça, ça passe par toute une série d'analyses personnelles de nos réactions. des leviers qui vont déclencher ces réactions, de ce qu'on peut mettre en place pour limiter ces émotions éventuellement désagréables ou pour pouvoir limiter l'expression émotionnelle qui va y être associée. Voilà, on va essayer de comprendre comment on va pouvoir nous réagir par rapport à certaines situations et ça, ça va passer par toute une série de décryptages de notre environnement, qu'ils soient internes ou externes. et notamment de nos besoins qui pourraient éventuellement ne pas être respectés. Et parfois, derrière une émotion se cache un besoin qui n'est pas toujours évident. Donc ça, c'est important aussi à pouvoir creuser et analyser, parce que parfois on met un peu des pansements où on se dit on va mettre l'émotion sous le tapis en attendant qu'elle passe. Et en fait, malheureusement, le tapis, c'est un peu comme quand on prend la poussière. Si on met chaque fois la poussière sous le tapis, à un moment donné, le tapis... Il devient impraticable tellement il y a des bosses de poussière en dessous, donc il va falloir un peu ressortir toute la poussière de sous le tapis et l'évacuer petit à petit. clairement, ça va passer par là, par vraiment prendre conscience de tout ce qu'on vit à l'intérieur et à l'extérieur de soi. Ensuite, bon là, j'ai un petit peu mélangé les deux, mais je pense que l'un va avec l'autre, la conscience et la maîtrise de soi, de pouvoir canaliser un petit peu ce stress qui est occasionné par notre quotidien et de pouvoir offrir des réponses émotionnelles adaptées, adéquates, qui permettent à la fois de ne pas mettre à mal l'environnement et les autres autour de nous. mais aussi de pouvoir répondre correctement à nos besoins et à ce qui provoque cette émotion pour ne pas justement avoir ce phénomène de tapis, la petite métaphore que je faisais tout à l'heure. Alors la motivation, ça c'est un point clé parce qu'en fait quand on a des problèmes en termes de gestion émotionnelle, on peut avoir rapidement un problème de motivation qui survient. Je pense notamment aux personnes qui sont en dépression, caractéristique qui survient dans énormément de problématiques de santé, notamment quand il y a aussi des parcours médicaux parfois lourds, des errances médicales ou simplement des parcours de vie difficiles. Et donc la motivation va vraiment être un symptôme clé des baisses de morale, des dépressions. et donc Permettre aux personnes de reprendre une activité va permettre de transformer l'apathie en motivation et les émotions ont évidemment un rôle à jouer là-dedans parce que forcément on passe d'un cercle vicieux qu'il faut transformer en cercle vertueux et le switch peut vraiment se passer via les émotions. et donc pour ça moi personnellement ce que j'aime c'est essayer de travailler avec mes patients en consultation Ça va être la réévaluation cognitive, ça va vraiment être la capacité à transformer sa perception d'une situation, situation qui du coup va occasionner une émotion désagréable ou négative et qui va du coup faire chuter la motivation, ça va être de changer la perception de cette situation pour qu'elle devienne différente, prendre de la hauteur ou faire un pas de côté comme on dit souvent. Ça va être juste de percevoir cette situation de façon à ce que les émotions ressenties ne soient plus si négatives que ça, voire même soient positives. Comment est-ce que je peux voir la situation autrement pour que du coup ça devienne ok, que ça devienne agréable même de le faire et du coup que la motivation survigne. L'autre point essentiel dans la motivation c'est de faire. La motivation vient en faisant malheureusement. parfois un angle assez difficile à mettre en place quand la motivation est vraiment très basse. Un autre point dans la motivation que j'aurais voulu aborder, c'est la culpabilité. La culpabilité, c'est vraiment une émotion qui peut être totalement paradoxale quelque part parce que soit la culpabilité va être paralysante et donc clairement ça peut provoquer un effondrement et il ne se passe plus rien. On ne fait plus rien tellement la culpabilité est forte. Par contre, on peut la transformer en un excellent moteur d'action et transformer cette culpabilité en quelque chose de positif, en quelque chose qui va nous permettre d'avancer, de se transformer, de s'améliorer, même temporairement, mais qui va vraiment être un moteur d'action essentiel. Et donc, je pense que chaque émotion peut être utilisée, soit du côté pile ou face, pour pouvoir soit être une raison de ne rien faire, soit un moteur pour faire. Et donc là, il faut vraiment choisir la face de la pièce qu'on décide de mettre sur la table. Et pour ça, clairement, ma meilleure technique, c'est la réévaluation cognitive que je te présentais juste avant. Alors l'empathie, j'en parlais tout à l'heure. Effectivement, le fait de pouvoir comprendre le monde à travers les yeux de l'autre, indépendamment de notre perception des choses, est vraiment un facteur essentiel à la vie humaine. Et c'est vraiment quelque chose qui s'opère énormément. On est tous empathiques. Tous les enfants naissent empathiques. C'est vraiment une caractéristique fondamentale de l'être humain qui est assez innée. Par contre, les comportements empathiques, la manière dont on réagit avec empathie, avec compassion, avec sympathie, va venir avec l'apprentissage des interactions sociales. C'est un apprentissage culturel aussi, parce que selon les parties du monde dans lequel on vit, la réaction... qu'on va apporter à certaines situations doit être différente, parce qu'il y a des choses par exemple qu'on va faire, je n'ai pas d'exemple très précis, mais imaginons que dans certains pays, on va pouvoir avoir un contact physique pour consoler quelqu'un, dans d'autres pays, ça pourrait être extrêmement mal poli ou mal perçu ou intrusif, et donc selon la culture dans laquelle on vit, la réponse empathique qu'on va avoir, le comportement d'empathie qu'on va avoir, va être différent. Néanmoins, l'empathie est assez universelle. Donc c'est vraiment un truc à distinguer. Il y a l'empathie ressentie, qu'elle soit, comme je le disais tout à l'heure, affective ou intellectuelle, cognitive. Ça, voilà, ça se développe naturellement chez l'être humain. Par contre, la réponse comportementale qu'on va donner à cette empathie va varier en fonction de plein de... de choses, en fonction de l'éducation, en fonction de la culture dans laquelle on vit, en fonction de notre environnement, en fonction de nos ressources aussi. Il y a des périodes de notre vie pendant lesquelles on va peut-être pouvoir être plus disponible, plus empathique, et des périodes où on va être moins empathique parce que on traversera des choses peut-être où on aura besoin d'être plus centré sur soi-même, où on n'arrivera pas à se détacher de nos propres perceptions pour percevoir le monde à travers les yeux de l'autre. Les compétences sociales évidemment, ben sont assez essentielles et colorent tout notre quotidien, étant donné que l'être humain est une espèce qui a besoin de contacts, évidemment. C'est pour ça que je dis que l'empathie est innée, elle est essentielle à nos contacts, en fait. Si l'être humain n'était pas empathique, on ne pourrait pas vivre ensemble. Et donc, évidemment que les personnes qui ont cette... compétences émotionnelles vont avoir peut-être des compétences sociales plus faciles que les personnes qui ont plus de difficultés à identifier les émotions, quelles soient leurs propres émotions ou celles des autres. Et donc, les personnes qui ont plus de facilités émotionnelles vont peut-être avoir plus de facilités à entrer en communication, à créer du lien, à s'exprimer aussi, même face aux autres, ce genre de choses. On peut vraiment observer tout un panel de compétences et de comportements sociaux qui vont être différents en fonction de nos capacités émotionnelles. Alors, en termes de stratégie pour développer l'intelligence émotionnelle, à nouveau, c'est important comme question. Parce que quand on parle d'intelligence, qu'elle soit intellectuelle ou émotionnelle, c'est souvent un terme qui est pris comme quelque chose de fixe, comme un facteur presque génétique. comme ça. On est intelligent ou on ne l'est pas. C'est important de débunker cette idée-là, je pense. C'est vraiment essentiel de comprendre que l'intelligence n'est pas quelque chose de fixe, que c'est quelque chose qui évolue tout au long de la vie, en fait. Il n'y a pas des gens intelligents et des gens pas intelligents. Alors vous me direz oui, il y a les QI, tout ça. C'est mon métier. J'en passe des QI à des personnes. Et je peux vous dire qu'il y a des gens qui ont un QI tout à fait dans la norme et qui pourtant sont extrêmement intelligentes quand on parle avec elles. Il y a des personnes qui ont des QI très élevés et qui pourtant, on se dit mais enfin, qu'est-ce que... Et donc, ce chiffre ne reflète pas grand-chose, ne reflète absolument rien de la personne qu'on a en face. C'est juste quelque chose de standardisé qui va effectivement permettre parfois de mettre en évidence des besoins spécifiques, des capacités particulières, certes. et parfois c'est un besoin, c'est une nécessité pour avoir accès à certaines prises en charge, à certaines adaptations, mais c'est vraiment quelque chose qui doit se faire, je pense, quand il y a un besoin d'adaptation. Bref, c'est pas le sujet ici, mais c'est important qu'on en parle parce que, en termes de stratégie pour développer l'intelligence émotionnelle, ça veut bien dire ce que ça veut dire et ça j'en suis ravie, c'est que du coup on comprend par cette question que l'intelligence n'est pas quelque chose. de fils, c'est quelque chose qu'on peut développer, c'est quelque chose qu'on peut améliorer et donc ça j'aime bien cette idée-là idée essentielle d'ailleurs à transmettre aux enfants. Alors évidemment il y a plein d'exercices possibles pour mieux identifier et accueillir ces émotions la première chose ça va être d'apprendre à s'écouter, d'apprendre à identifier ce qui se passe en nous physiquement, mentalement et surtout accepter que ce n'est pas toujours possible. de s'offrir ce luxe de pouvoir faire cette introspection, parce que parfois on n'a juste pas les ressources pour le faire. Alors évidemment, se renseigner sur suivi individuel, soit des formations, des webinaires, ce genre de choses, permet aussi de mieux comprendre certaines choses, mieux comprendre ce qui se passe dans le cerveau, mieux comprendre ce qui se passe dans le corps. C'est vraiment des aspects qui nous aident à prendre du recul aussi et à s'octroyer aussi le temps. temps et les ressources justement pour faire cette... cette introspection, cette analyse de nos propres émotions, tout en gardant en perspective que ce n'est pas toujours possible d'avoir le contrôle sur ça. Et ça fait partie du jeu, et c'est ok, en fait, de perdre le contrôle parfois, toute raison gardée évidemment, et ça permet de réadapter, réajuster les choses. Et donc, toujours faire l'exercice de cette réévaluation cognitive, je pense que c'est vraiment quelque chose d'essentiel, et quelque chose que la plupart d'entre nous n'ont pas appris, parce que c'est... Ce n'est pas quelque chose... On apprend plutôt à inhiber nos émotions plus qu'à les réévaluer. C'est vraiment un outil de gestion assez surprenant parfois, mais qui n'est pas facile à mettre en place et qui demande un certain entraînement. Évidemment, il y a plein d'outils, de stratégies qu'on peut mettre en place et qu'il faut vraiment voir comme un sac à main, une boîte à outils, une trousse à maquillage où on va avoir tous les outils. qu'on va utiliser en fonction de nos besoins du moment et en fonction de notre personnalité, de notre tempérament, de ce qui nous fait du bien. Je veux dire qu'il y a des gens qui vont adorer faire de la méditation pleine conscience, d'autres vont détester ça. Il n'y a pas de stratégie universelle de gestion des émotions. Donc oui, évidemment, se concentrer sur la respiration, faire de la relaxation, faire des exercices d'écriture, effectivement, du sport. sport, d'évacuer physiquement les choses, d'aller crier dans les bois. Enfin, je veux dire, il y a mille et une choses qu'on peut mettre en place pour gérer ses émotions, pour les évacuer aussi, parce qu'il faut qu'elles sortent. Mais je pense qu'il n'y a pas tellement de stratégie toute faite, en fait. Ça doit vraiment se faire et s'éliminer, éliminer ce qui ne nous convient pas et garder ce qui nous convient à un moment donné. Réévaluer aussi ça. parce qu'il y a des choses qui ne vont pas nous convenir à certaines périodes de notre vie, qui vont très bien nous convenir à d'autres. Et donc, garder en tête que quelque chose qui ne marche pas à tel moment pourrait très bien marcher plus tard. C'est important d'avoir vraiment toute cette boîte à outils à disposition et d'aller piocher ce qui nous fait du bien en fonction des moments de notre vie et des émotions qu'on traverse. Parce qu'évidemment, on ne va peut-être pas utiliser les mêmes stratégies en cas de grande tristesse ou en cas de grosse colère. Les réponses ne vont pas être les mêmes et c'est normal en fait parce que les émotions ne sont pas les mêmes du coup. Alors, les clés pour améliorer la communication émotionnelle et l'empathie, alors évidemment il y a les clés classiques de l'écoute active, il y a tous les principes de communication non violente, etc. Je pourrais en parler longuement mais je suis toujours un peu mal à l'aise avec ça et ça m'apparaît fou. Je me sers de certains outils. à nouveau, mais je pense qu'il faut les voir comme des outils. C'est un petit peu trop à mon avis, et c'est très personnel. Il ne faut pas utiliser ça comme, à nouveau, le truc universel, en se disant, je vais parler de façon formulée avec que du jeu, et comme ça, la personne en face de moi ne va pas se sentir attaquée, etc. Non, il y a des personnes avec qui ça ne fonctionne pas, en fait, et que vous pourrez tourner la phrase dans tous les sens que vous voulez. ça ne fonctionnerait peut-être pas. Et en fait, c'est ok aussi. C'est juste que c'est désonant quand on pense avoir trouvé la stratégie qui va permettre de communiquer de façon universelle, sans problème, et générer de l'empathie chez l'interlocuteur et qu'en fait, on se rend compte que ça ne fonctionne pas. Donc là, c'est un peu la désillusion. Donc, je n'aime pas tellement imaginer qu'il y ait une méthode universelle. Par contre, effectivement, ne pas confondre l'empathie et la compassion est importante la compassion découle de l'empathie mais souvent je vois des gens qui me disent oui oui moi je suis très empathique je comprends tout à fait ce que cette personne m'a dit parce que moi j'ai ceci j'ai cela on n'est plus dans l'empathie l'empathie c'est la capacité à percevoir le monde de la façon dont la personne vit les choses indépendamment de comment nous on a vécu À partir du moment où on rapproche l'expérience de l'autre à notre expérience, on n'est plus en empathie, en fait. On est en sympathie, oui, et c'est bien aussi, parce qu'il va y avoir une connexion avec l'autre. Je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire. Je dis juste que l'empathie, en fait, c'est la capacité à se décentrer de soi. Et ce n'est pas facile à faire. Et arriver à percevoir le monde à la manière de quelqu'un d'autre, c'est aussi arriver à percevoir le monde de gens avec lesquels on ne partage pas certaines valeurs. ou pour prendre un exemple extrême, essayer de comprendre la perception qu'a eue quelqu'un qui a eu un geste très grave, par exemple, eh bien, on va pouvoir faire preuve d'empathie si on arrive à percevoir le monde à sa façon. en se détachant de nos propres jugements, de nos propres perceptions. Et donc c'est un exercice qui est très difficile en fait, et on confond souvent empathie et sympathie dans le quotidien. Et donc là, il y a une carte à jouer effectivement sur cette empathie. Et après, le comportement d'empathie va évidemment impliquer de la sympathie, de la compassion. On va essayer d'aider son prochain, de se rendre disponible, etc. Alors, en termes d'exercices pratiques, un exercice que j'aime bien pour renforcer la conscience de soi, ça va être de s'octroyer un moment, alors si possible par jour, mais je sais qu'à quel point c'est irréaliste de demander ça pour l'avoir testé en suivi thérapeutique. La plupart des gens ne le font pas. Donc j'essaie d'obtenir déjà un moment par semaine, juste où on est en tête-à-tête avec soi-même. Ce que j'appelle le tête-à-tête avec soi-même. à nouveau peut prendre plein de formes. Il y a des gens qui vont juste se poser 5 minutes avec une tisane bien chaude et ressentir un peu en mode pleine conscience cette tisane ou ce café, plus café que thé, mais peu importe. Juste s'offrir un moment à soi. Il y en a d'autres, ça va être mettre de la musique à fond et danser. D'autres personnes, ça va être aller marcher un quart d'heure dans leur quartier. C'est vraiment juste prendre le temps de se percevoir. de s'octroyer ce moment où on peut être en empathie avec soi-même, en fait. C'est un petit peu ça, l'idée. Alors, un exercice pour mieux gérer ses réactions émotionnelles, ça va être d'essayer d'apprendre. Et ça, c'est un exercice qui demande pas mal de pratique. Et même moi, je n'y arrive pas toujours. personne n'arrive à toujours gérer ses réactions émotionnelles, je l'ai dit et je le répète il n'y a pas de gens qui arrivent à contrôler tout le temps et je pense que c'est même dangereux en fait si on arrive à gérer et à contrôler tout le temps de ses émotions parce qu'être dans le sur-contrôle en permanence c'est pas bon non plus on perd en spontanéité et la vie c'est la spontanéité aussi. Donc un exercice pour mieux gérer ses réactions émotionnelles ce serait alors c'est pas vraiment un exercice à proprement parler c'est plutôt euh ouvrir des voies. C'est-à-dire que quand on vit certaines situations, notre cerveau est habitué à déclencher certains comportements. On a cette espèce de biais de perception aussi, mais ça c'est encore autre chose, mais qui du coup va déclencher une cascade, une série de comportements. Donc, situation A égale comportement A. Situation B égale comportement B. Or, contrairement à ce qu'on pense souvent, la situation A pourrait donner lieu à différents comportements. En fait. Et une situation qui va partager certaines caractéristiques avec une situation A va souvent déclencher aussi le comportement A, alors que ce comportement A n'est peut-être pas le plus adéquat. Sauf que notre cerveau, c'est un peu un fainéant. Et il aime bien se faciliter la vie, et donc il va au plus rapide, au plus facile. Et donc si la connexion est bien établie entre la situation A, ou une situation qui partage des caractéristiques avec la situation A, et un comportement A, il fonce droit devant, même si ce n'est pas le meilleur comportement à avoir. Et donc... Ce que j'aime bien faire et travailler, c'est d'imaginer, de créer des nouvelles connexions, de créer des nouvelles possibilités, des nouveaux comportements. Et ça, je le fais souvent, évidemment, en suivi. C'est un long travail, quelque part, parce que... Après, une fois qu'on a compris le système, on le fait à la maison. Mais c'est plutôt d'imaginer toutes les stratégies alternatives possibles à ces situations. Ok, j'ai une gestion émotionnelle totalement foireuse sur une situation. Ok. comment je peux faire la prochaine fois ? Quelles sont toutes les alternatives que j'aurais pu mettre en place pour ne pas péter les plombs en ce moment-là ? Et donc oui, certes, ça ne change rien sur le moment, mais par contre, on a ouvert des chemins. Ce qui fait que la prochaine fois qu'on arrive dans cette situation, le cerveau, au lieu de foncer droit devant dans le comportement type, il aura d'autres connexions ouvertes. Et là, on va se dire, ok, stop, là, je suis dans une situation similaire. J'ai pas qu'un comportement, il n'y a pas qu'une bonne voie, en fait. Il y en a plusieurs. Laquelle est-ce que je choisis ? à nouveau, on n'arrivera pas toujours. Parfois, la voie prioritaire prendra le pas. Et à nouveau, on va essayer de recréer des connexions plus fortes dans les voies et les stratégies alternatives. Donc ça, c'est vraiment un outil que j'aime bien mettre en place. Pour améliorer son empathie et sa communication, On y revient un petit peu à ce que je disais tout à l'heure en termes d'exercice pratique, ça va être vraiment d'essayer systématiquement de se décentrer, de se détacher de ce qu'on pense nous-mêmes en fait, et d'écouter l'autre pour ce qu'il a à dire sans attendre pour répondre. Parce qu'en fait si on s'observe un petit peu, la plupart du temps quand on est en communication avec quelqu'un, on attend que l'autre termine de parler pour pouvoir parler à notre tour. pour pouvoir lui répondre, en fait. Et du coup, on n'écoute pas l'autre, en fait. On n'écoute pas réellement l'autre. Et arriver à être en empathie, c'est ça. C'est arriver juste à écouter pour écouter et éventuellement répondre s'il y a une réponse à donner. Mais ce n'est pas écouter pour répondre. C'est écouter pour comprendre. Ensuite, on essaye de répondre. Et donc, c'est vrai que c'est quelque chose qui est utile à mettre en place. Juste essayer de se concentrer pour essayer d'écouter quand l'autre nous parle, même sur des... petites choses, des petits détails de la vie, écouter son enfant quand il rentre de l'école, pas juste pour lui donner une réponse rapide, écouter son conjoint ou sa conjointe, essayer de percevoir la situation telle que l'autre l'a perçue, etc. Alors en termes de recommandations de livres, de formations et d'outils numériques, alors il y a les miens, évidemment, mais sinon il y a plein de choses. Il y a un livre que j'aime bien, qui est une technique assez intéressante, qui est plutôt physique. C'est la technique de la résolution émotionnelle. Il y a tout le travail de Thomas d'Ansembourg que j'aime beaucoup sur la CNV. Il y a plein de choses, mais je pense que surtout, il faut aller à nouveau vers ce vers quoi on est attiré, ce qui nous parle, en fait. Il n'y a pas vraiment de bonne façon de faire. Il n'y a pas de... Je pense qu'il faut être nous-mêmes, déjà, dans un premier temps, et arriver à s'écouter. Et puis alors après, les outils suivent. Parce que voilà, il y a des gens qui vont bien adhérer à mes masterclass ou à mes bouquins. D'autres, pas trop. Ils vont plutôt se tourner vers des bouquins de communication non-violente. Je pense notamment aussi à l'apprenti girafe. Du coup, il y a plein de formations. La seule chose sur laquelle j'attire l'attention, c'est de faire attention. à la formation évidemment des personnes qui proposent les contenus, à leur qualification, pas tellement à leur diplôme en soi, mais à leur qualification et toujours, toujours regarder avec un recul critique sur ce qu'on nous dit. Il ne faut jamais prendre tout pour argent comptant. Personne à la science infuse. Vous pouvez avoir les meilleurs spécialistes, les plus grands experts avec les plus gros diplômes. Ça reste des humains, ça reste des gens qui sont emprunts de leur perception des choses, de leur culture, de leur connaissance. Et donc, vous êtes évidemment les meilleurs experts. Chacun est le meilleur expert de sa propre vie et de sa propre émotion, de ses propres compétences. Et donc, évidemment, chaque outil, chaque livre, chaque formation, chaque stratégie, chaque conseil qu'on va pouvoir recevoir, même du meilleur professionnel, doit être soumis évidemment à... propre jugement critique. Et c'est essentiel, c'est vraiment nécessaire, je pense. Alors, pour intégrer les pratiques qu'on va trouver dans les ressources au quotidien, je pense que certaines vont facilement se mettre en place, et c'est là qu'il faut garder, en fait. Celles qui demandent un effort trop conséquent, qui vont impliquer trop de sacrifices, trop de contraintes, vont pas tenir, en fait. Tout simplement, donc il y a une espèce de sélection naturelle comme ça des... des outils qui se mettent en place. C'est pour ça que les outils que je propose, notamment en consultation, il y a des choses très concrètes, très pratiques, un peu vraiment exercices presque scolaires. Mais toujours, il y a cette idée d'appropriation et d'automatisation qui va se mettre en place et dont l'exercice très scolaire ne sert que juste d'apprentissage, en fait, pour que la personne puisse s'en détacher ensuite et le faire spontanément. Donc, c'est vraiment des choses qui... Comme ça que moi, je vois l'intégration des outils dans le quotidien.