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ÉTATS DAMES

Donner une voix à la surdité

Donner une voix à la surdité

15min |02/05/2024|

72

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ÉTATS DAMES

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Description

Aujourd'hui, nous plongeons dans un sujet souvent peu discuté : la surdité chez les femmes. 


Notre invitée spéciale, Coralie, a eu le courage de partager son parcours, ses défis et ses succès depuis qu'elle porte des appareils auditifs. Coralie a fait face à cette réalité avec détermination, et elle est ici pour nous parler de l'importance de donner une voix à ceux qui vivent avec une perte auditive. 


Coralie

Boutique Berbère Avenue


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    État d'âme au cœur de votre santé. Bienvenue sur Etat d'âme, le podcast qui vous emmène au cœur des émotions féminines dans leur parcours de santé. Vous avez déjà ressenti cette impression de solitude face aux défis de la vie, qu'ils soient physiques ou mentaux. Sur Etat d'âme, je donne la parole à ces expériences authentiques. accompagné d'histoires immersives et des conseils de professionnels de santé. Préparez-vous à être transporté, inspiré et informé. Restez à l'écoute, car vous êtes sur le point de découvrir un monde où vos émotions trouvent écho. Bonjour à tous et bienvenue sur Etat d'âme. Dans cet épisode, nous allons évoquer un sujet souvent peu discuté, la surdité chez les femmes. Notre invitée, Coralie, a eu le courage de partager son parcours, ses défis et ses succès depuis qu'elle porte des appareils auditifs. Coralie a fait face à cette réalité avec détermination, et elle est ici pour nous parler de l'importance de donner une voix à ceux qui vivent avec une perte auditive. Restez à l'écoute pour un témoignage qui promet d'être aussi enrichissant que captivant. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Lorsque j'ai découvert ma lourde perte au zinitivant, ça a été un chamboulement pour moi. Je pense tout simplement, avec du recul maintenant, une nouvelle vie, tout simplement. D'abord, accepter le fait de porter des appareils auditifs, c'était déjà énorme. Pour ma part, tout de suite penser au regard des autres, se dire que forcément les autres allaient m'imaginer comme une personne handicapée. Mais c'est ce que je suis, puisque lorsque j'ai eu cette perte auditive importante, ça a entraîné tout un processus, tout un protocole aussi au niveau professionnel, une reconnaissance travailleur handicapé. Voilà, donc ça aussi, une étape à franchir. Un changement au niveau du travail, dans le sens où le poste que j'occupais ne convenait plus, n'était plus adapté, du moins à ce souci auditif que j'ai, puisque solliciter constamment les oreilles comme je le faisais n'est pas forcément à l'adéquation avec une surdité comme le mien. Donc déjà, quand on pratique, quand on a un poste qu'on occupe pendant des années et qu'on nous dit, bon ben voilà, aujourd'hui que vous avez cette perte auditive, vous devez changer d'emploi. Donc voir avec son employeur, qu'est-ce qu'on pouvait me proposer ? En sachant que forcément, ce n'est pas toujours quelque chose qui peut être intéressant. Pour ma part, en tout cas, j'ai exercé une mission pendant deux ans qui m'a permis finalement de reprendre, je pense, confiance en moi. Il fallait que je passe par cette étape-là, tout simplement. Mais il est clair que oui, ça a affecté ma vie au quotidien, puisque quand on est quand même peiné par tout ce qui nous arrive, on est préoccupé, donc on est peu patient. On est plus angoissé aussi, puisque moi j'ai eu quand même cette perte positive conséquente, mais j'ai eu aussi ce qu'on appelle une crise de vertige. Donc toujours en train de penser, de m'imaginer que ça pouvait revenir tout simplement. Donc ville de l'angoisse, se rendre compte aussi que lorsqu'on va se coucher et qu'on éteint ses appareils, et puis on n'entend pas ses enfants, s'ils ont besoin de nous en pleine nuit. Donc toutes ces petites choses font qu'on est fatalement... Ben, perturbé, voilà. Et ça nous affecte au quotidien. Le port de mes appareils auditifs, alors ça surprend toujours parce qu'on, tout de suite, instinctivement, on regarde, voir si on voit quelque chose au niveau de mes oreilles. Et la première chose qu'on me dit, c'est mais ça se voit pas Alors oui, ça se voit pas, mais moi je le sais. C'est ce qu'on appelle un handicap finalement non visible. Mais c'est deux fois plus énervant quand c'est un handicap non visible, parce que les gens ne font pas attention. Voilà, tout simplement. Et donc nous, en tout cas, on doit lutter deux fois plus. Donc, pour être entendus, c'est le cas de le dire. Après, je trouve que c'est tellement important de pouvoir sensibiliser le public concernant la surdité. Aujourd'hui, je trouve qu'on n'en parle pas assez souvent. Voilà, la surdité, on l'associe à des problèmes d'âge. Quelqu'un qui n'entend pas, c'est quelqu'un qui est âgé. Mais non, pas du tout. En l'occurrence, moi, quand ça m'est arrivé, alors oui, effectivement, j'avais quand même des antécédents. J'avais cette... J'entendais pas forcément très très bien, mais encore une fois, je me voilais la face. Et puis, ce qui m'est arrivé ce matin-là, cette grosse crise de vertige, qui m'a fait perdre de façon conséquente l'audition, aujourd'hui, j'en suis réduite à porter des appareils auditifs. Donc, il ne faut pas se négliger. Il faut régulièrement faire des bilans pour vérifier notre audition. Parce qu'encore une fois, on banalise trop souvent le fait de répéter. On répète à un proche, on lui dit alors, t'entends pas ? Mais ça ne doit pas être... Quelque chose de banal. Il faut absolument vérifier. Pourquoi j'ai dit de vérifier ? Parce qu'on peut se rendre compte d'un souci à temps. On peut peut-être dans certains cas aussi opérer. Moi je sais que mon problème à moi provient de l'oreille interne. Donc l'oreille interne on ne sait pas faire, on ne touche pas puisque c'est en rapport avec l'équilibre. Donc on ne touche absolument pas. Mais dans certains cas peut-être que des interventions peuvent être réalisées. Encore une fois aussi, moi je retiens toujours, je retiendrai toujours les mots de mon ORL et de mon audioprothésiste, le port des appareils auditifs est très important pour nous permettre d'avoir une vie normale et d'entendre les gens normalement. Mais encore une fois, ça a aussi ce rôle de booster les oreilles. Parce qu'une oreille, comme m'avait dit l'audioprothésiste, elle est fainéante. Donc le fait de lui envoyer du son, quelque part ça la booste, ça la stimule. Donc ça peut permettre aussi de stabiliser une audition et ce n'est pas négligeable. Donc vraiment, il faut absolument sensibiliser le public sur ce sujet-là. Les plus grands défis que j'ai pu rencontrer en portant les appareils, c'était de sortir avec les appareils objectifs. De sortir et d'être au contact du monde extérieur. Toujours pareil, le regard des autres. Ce livre qu'on n'entend pas, nous on le sait. mais ce n'est pas forcément un handicap visible. Donc on se dit que les autres n'ont pas forcément besoin de le savoir. Donc on va chercher à cacher. Mais sauf que, première chose, premier réflexe, ça a été moi lors d'un rendez-vous médical. Il y avait du monde derrière moi. J'attendais pour être prise en charge par la secrétaire du docteur. Et je n'arrivais pas à me mettre dos à la personne qui était derrière moi. parce que j'avais en tête qu'elle allait voir mes appareils derrière les oreilles alors que la personne elle faisait sa vie elle ne regardait pas du tout mes oreilles mais moi en tout cas c'était sa obsession je me disais forcément je porte des appareils elle va m'associer à quelqu'un handicapé tout simplement j'ai un handicap donc ça ça a été le plus grand défi de sortir dans la rue d'être confrontée au monde extérieur et de montrer aux autres que je porte des appareils auditifs. Après, je crois que j'ai passé ce cap. Et ça a été finalement une force pour moi. Parce qu'aujourd'hui, je suis une nouvelle personne. Je suis une nouvelle personne, j'ai conscience de mon handicap. Et j'ai plus honte ni d'en parler, ni de me montrer. La preuve, c'est que je porte les cheveux courts et qu'encore aujourd'hui, je les coupe encore plus courts les cheveux. Alors, très souvent, mon coiffeur d'ailleurs fait référence à ça en me disant Est-ce que tu veux que je te dégage les oreilles quand je coupe tes cheveux ? Est-ce que tu veux que... ? Oui, il n'y a pas de soucis en fait. Et je ne veux plus qu'on en fasse un souci. Oui, je dégage mes oreilles, il n'y a pas de problème. Et si on voit mes appareils, il n'y a pas de soucis non plus avec ça. Donc je dirais aujourd'hui que je n'ai plus trop de grands défis. Aujourd'hui, ce sont mes amis en fait, les appareils logistiques. Ce sont vraiment mes amis, j'ai besoin d'eux. et j'ai plus longtemps. Donc honnêtement, le premier grand défi, ça a été de sortir avec eux. Voilà, ma première sortie avec eux, ça a été ça. Alors oui, bien sûr, les mois qui ont suivi aussi, ça a été un peu compliqué, mais rapidement, je me suis surtout rendue compte que j'avais besoin d'eux et qu'il ne fallait pas en faire des ennemis, mais plutôt des amis. J'ai réussi à franchir des étapes que jamais je pensais que je ne pourrais franchir. J'ai sauté le pas d'être auto-entrepreneur. Voilà, donc ce qui n'est pas une mince affaire. Et Berber Avenue s'est arrivé de façon très logique. Mon compagnon est originaire du Maroc, avec un petit côté berbère. Moi, le Maroc, ça m'a toujours parlé parce que mon papa est pied-noir du Maroc. Donc le Maroc, ça m'a toujours parlé. Et j'ai toujours été très attirée par tous ces tatouages berbères que portaient les femmes. Donc, tout bêtement. En discutant chez moi, en étant à la maison, je voyais bien que le poste que j'occupais, ce n'était pas le truc qui me transcendait le plus, tout simplement. J'avais envie de passer à autre chose. Je me sentais plus forte que jamais, en fait. Et j'avais vraiment envie de réaliser un projet qui me tenait aussi à cœur. Je suis passionnée de mode depuis mon plus jeune âge, et également par le dessin. Et je me suis dit, après tout, pourquoi je ne me lancerais pas là-dedans ? Pourquoi je ne créais pas ma propre marque de vêtements ? Ça pouvait être une idée et c'est ce qui m'aurait donné finalement le sourire tous les jours quand j'allais travailler. Je savais qu'il y avait le mot berbère et puis avenu pour ce côté, pour cette modernité, pour cette touche de modernité que j'allais apporter. J'imaginais très bien un petit peu les vêtements que j'allais pouvoir faire confectionner et donc tout de suite, ça m'a transportée. Le rôle de Berbère revenu, il n'y a qu'une chose qui me vient tout de suite à l'esprit, confiance. Ça m'a redonné confiance en moi. C'est comme si en fait... Je renaissais, tout simplement. Et d'ailleurs, beaucoup de personnes qui me connaissaient auparavant m'ont souvent fait cette réflexion en me disant Tu n'es plus la même, tu es épanouie. Je cherchais le terme tu es épanouie Et c'est exactement ça. Ce qui m'est arrivé, la création de Berbère Avenue, tout ça finalement, avec le recul, je me dis que c'était une suite logique. D'abord, on a tous un destin. Moi, je suis... Je suis énormément là-dedans, donc je crois en mon destin et je devais en tout cas en passer par là pour justement grandir, pour justement prendre confiance en moi et me dire que j'étais capable et autant capable que n'importe qui. Et donc à Baramnus, cette création d'entreprise, ça m'a énormément apporté. Ça m'a obligée aussi surtout à... à m'exprimer, ne serait-ce que devant mes clientes, assumer de dire, tenez, excusez-moi, j'ai un problème d'audition, donc si vous pouviez parler plus fort, si vous pouviez vous exprimer différemment, parce que je n'entends pas bien, vraiment assumer pleinement cet handicap que j'ai. Et j'ai envie de dire, même à la limite, de le mettre encore plus en avant. Le temps, ça permet de guérir beaucoup de choses, beaucoup de blessures. On ne va pas se voiler la face lorsqu'on apprend qu'on a une surdité fluctuante, comme moi, à 30 ans, que l'on doit porter des appareils auditifs. C'est une pêche qu'on prend en pleine figure. C'est quelque chose qu'on n'a pas envie, qui nous arrive, et pourtant on n'a pas le choix. Donc, pour ma part, en tout cas, ce que je donnerais comme conseil, c'est de ne pas presser les choses. C'est de se laisser du temps. Le temps d'accepter cette situation, se dire que ce n'est pas parce qu'on a cet handicap qu'on ne peut pas réaliser ses projets, bien au contraire. Parce qu'avec le temps, ça ne sera pas une faiblesse, mais ça sera plutôt quelque chose de très positif. Et ça va permettre à ces femmes-là de prendre conscience en elles encore plus. Et se dire que si aujourd'hui on en est là, avec cet handicap... c'est qu'on a quand même beaucoup de chemin encore à parcourir et qu'on n'est pas prête justement de laisser tomber beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Etat d'âme au cœur de votre santé. Bienvenue sur Etat d'âme, le podcast qui vous emmène au cœur des émotions féminines dans leur parcours de santé. Vous avez déjà ressenti cette impression de solitude face aux défis de la vie, qu'ils soient physiques ou mentaux. Sur Etat d'âme, je donne la parole à ces expériences authentiques, accompagnées d'histoires immersives et des conseils de professionnels de santé. Préparez-vous à être transporté, inspiré et informé. Restez à l'écoute, car vous êtes sur le point de découvrir un monde où vos émotions trouvent écho.

Description

Aujourd'hui, nous plongeons dans un sujet souvent peu discuté : la surdité chez les femmes. 


Notre invitée spéciale, Coralie, a eu le courage de partager son parcours, ses défis et ses succès depuis qu'elle porte des appareils auditifs. Coralie a fait face à cette réalité avec détermination, et elle est ici pour nous parler de l'importance de donner une voix à ceux qui vivent avec une perte auditive. 


Coralie

Boutique Berbère Avenue


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    État d'âme au cœur de votre santé. Bienvenue sur Etat d'âme, le podcast qui vous emmène au cœur des émotions féminines dans leur parcours de santé. Vous avez déjà ressenti cette impression de solitude face aux défis de la vie, qu'ils soient physiques ou mentaux. Sur Etat d'âme, je donne la parole à ces expériences authentiques. accompagné d'histoires immersives et des conseils de professionnels de santé. Préparez-vous à être transporté, inspiré et informé. Restez à l'écoute, car vous êtes sur le point de découvrir un monde où vos émotions trouvent écho. Bonjour à tous et bienvenue sur Etat d'âme. Dans cet épisode, nous allons évoquer un sujet souvent peu discuté, la surdité chez les femmes. Notre invitée, Coralie, a eu le courage de partager son parcours, ses défis et ses succès depuis qu'elle porte des appareils auditifs. Coralie a fait face à cette réalité avec détermination, et elle est ici pour nous parler de l'importance de donner une voix à ceux qui vivent avec une perte auditive. Restez à l'écoute pour un témoignage qui promet d'être aussi enrichissant que captivant. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Lorsque j'ai découvert ma lourde perte au zinitivant, ça a été un chamboulement pour moi. Je pense tout simplement, avec du recul maintenant, une nouvelle vie, tout simplement. D'abord, accepter le fait de porter des appareils auditifs, c'était déjà énorme. Pour ma part, tout de suite penser au regard des autres, se dire que forcément les autres allaient m'imaginer comme une personne handicapée. Mais c'est ce que je suis, puisque lorsque j'ai eu cette perte auditive importante, ça a entraîné tout un processus, tout un protocole aussi au niveau professionnel, une reconnaissance travailleur handicapé. Voilà, donc ça aussi, une étape à franchir. Un changement au niveau du travail, dans le sens où le poste que j'occupais ne convenait plus, n'était plus adapté, du moins à ce souci auditif que j'ai, puisque solliciter constamment les oreilles comme je le faisais n'est pas forcément à l'adéquation avec une surdité comme le mien. Donc déjà, quand on pratique, quand on a un poste qu'on occupe pendant des années et qu'on nous dit, bon ben voilà, aujourd'hui que vous avez cette perte auditive, vous devez changer d'emploi. Donc voir avec son employeur, qu'est-ce qu'on pouvait me proposer ? En sachant que forcément, ce n'est pas toujours quelque chose qui peut être intéressant. Pour ma part, en tout cas, j'ai exercé une mission pendant deux ans qui m'a permis finalement de reprendre, je pense, confiance en moi. Il fallait que je passe par cette étape-là, tout simplement. Mais il est clair que oui, ça a affecté ma vie au quotidien, puisque quand on est quand même peiné par tout ce qui nous arrive, on est préoccupé, donc on est peu patient. On est plus angoissé aussi, puisque moi j'ai eu quand même cette perte positive conséquente, mais j'ai eu aussi ce qu'on appelle une crise de vertige. Donc toujours en train de penser, de m'imaginer que ça pouvait revenir tout simplement. Donc ville de l'angoisse, se rendre compte aussi que lorsqu'on va se coucher et qu'on éteint ses appareils, et puis on n'entend pas ses enfants, s'ils ont besoin de nous en pleine nuit. Donc toutes ces petites choses font qu'on est fatalement... Ben, perturbé, voilà. Et ça nous affecte au quotidien. Le port de mes appareils auditifs, alors ça surprend toujours parce qu'on, tout de suite, instinctivement, on regarde, voir si on voit quelque chose au niveau de mes oreilles. Et la première chose qu'on me dit, c'est mais ça se voit pas Alors oui, ça se voit pas, mais moi je le sais. C'est ce qu'on appelle un handicap finalement non visible. Mais c'est deux fois plus énervant quand c'est un handicap non visible, parce que les gens ne font pas attention. Voilà, tout simplement. Et donc nous, en tout cas, on doit lutter deux fois plus. Donc, pour être entendus, c'est le cas de le dire. Après, je trouve que c'est tellement important de pouvoir sensibiliser le public concernant la surdité. Aujourd'hui, je trouve qu'on n'en parle pas assez souvent. Voilà, la surdité, on l'associe à des problèmes d'âge. Quelqu'un qui n'entend pas, c'est quelqu'un qui est âgé. Mais non, pas du tout. En l'occurrence, moi, quand ça m'est arrivé, alors oui, effectivement, j'avais quand même des antécédents. J'avais cette... J'entendais pas forcément très très bien, mais encore une fois, je me voilais la face. Et puis, ce qui m'est arrivé ce matin-là, cette grosse crise de vertige, qui m'a fait perdre de façon conséquente l'audition, aujourd'hui, j'en suis réduite à porter des appareils auditifs. Donc, il ne faut pas se négliger. Il faut régulièrement faire des bilans pour vérifier notre audition. Parce qu'encore une fois, on banalise trop souvent le fait de répéter. On répète à un proche, on lui dit alors, t'entends pas ? Mais ça ne doit pas être... Quelque chose de banal. Il faut absolument vérifier. Pourquoi j'ai dit de vérifier ? Parce qu'on peut se rendre compte d'un souci à temps. On peut peut-être dans certains cas aussi opérer. Moi je sais que mon problème à moi provient de l'oreille interne. Donc l'oreille interne on ne sait pas faire, on ne touche pas puisque c'est en rapport avec l'équilibre. Donc on ne touche absolument pas. Mais dans certains cas peut-être que des interventions peuvent être réalisées. Encore une fois aussi, moi je retiens toujours, je retiendrai toujours les mots de mon ORL et de mon audioprothésiste, le port des appareils auditifs est très important pour nous permettre d'avoir une vie normale et d'entendre les gens normalement. Mais encore une fois, ça a aussi ce rôle de booster les oreilles. Parce qu'une oreille, comme m'avait dit l'audioprothésiste, elle est fainéante. Donc le fait de lui envoyer du son, quelque part ça la booste, ça la stimule. Donc ça peut permettre aussi de stabiliser une audition et ce n'est pas négligeable. Donc vraiment, il faut absolument sensibiliser le public sur ce sujet-là. Les plus grands défis que j'ai pu rencontrer en portant les appareils, c'était de sortir avec les appareils objectifs. De sortir et d'être au contact du monde extérieur. Toujours pareil, le regard des autres. Ce livre qu'on n'entend pas, nous on le sait. mais ce n'est pas forcément un handicap visible. Donc on se dit que les autres n'ont pas forcément besoin de le savoir. Donc on va chercher à cacher. Mais sauf que, première chose, premier réflexe, ça a été moi lors d'un rendez-vous médical. Il y avait du monde derrière moi. J'attendais pour être prise en charge par la secrétaire du docteur. Et je n'arrivais pas à me mettre dos à la personne qui était derrière moi. parce que j'avais en tête qu'elle allait voir mes appareils derrière les oreilles alors que la personne elle faisait sa vie elle ne regardait pas du tout mes oreilles mais moi en tout cas c'était sa obsession je me disais forcément je porte des appareils elle va m'associer à quelqu'un handicapé tout simplement j'ai un handicap donc ça ça a été le plus grand défi de sortir dans la rue d'être confrontée au monde extérieur et de montrer aux autres que je porte des appareils auditifs. Après, je crois que j'ai passé ce cap. Et ça a été finalement une force pour moi. Parce qu'aujourd'hui, je suis une nouvelle personne. Je suis une nouvelle personne, j'ai conscience de mon handicap. Et j'ai plus honte ni d'en parler, ni de me montrer. La preuve, c'est que je porte les cheveux courts et qu'encore aujourd'hui, je les coupe encore plus courts les cheveux. Alors, très souvent, mon coiffeur d'ailleurs fait référence à ça en me disant Est-ce que tu veux que je te dégage les oreilles quand je coupe tes cheveux ? Est-ce que tu veux que... ? Oui, il n'y a pas de soucis en fait. Et je ne veux plus qu'on en fasse un souci. Oui, je dégage mes oreilles, il n'y a pas de problème. Et si on voit mes appareils, il n'y a pas de soucis non plus avec ça. Donc je dirais aujourd'hui que je n'ai plus trop de grands défis. Aujourd'hui, ce sont mes amis en fait, les appareils logistiques. Ce sont vraiment mes amis, j'ai besoin d'eux. et j'ai plus longtemps. Donc honnêtement, le premier grand défi, ça a été de sortir avec eux. Voilà, ma première sortie avec eux, ça a été ça. Alors oui, bien sûr, les mois qui ont suivi aussi, ça a été un peu compliqué, mais rapidement, je me suis surtout rendue compte que j'avais besoin d'eux et qu'il ne fallait pas en faire des ennemis, mais plutôt des amis. J'ai réussi à franchir des étapes que jamais je pensais que je ne pourrais franchir. J'ai sauté le pas d'être auto-entrepreneur. Voilà, donc ce qui n'est pas une mince affaire. Et Berber Avenue s'est arrivé de façon très logique. Mon compagnon est originaire du Maroc, avec un petit côté berbère. Moi, le Maroc, ça m'a toujours parlé parce que mon papa est pied-noir du Maroc. Donc le Maroc, ça m'a toujours parlé. Et j'ai toujours été très attirée par tous ces tatouages berbères que portaient les femmes. Donc, tout bêtement. En discutant chez moi, en étant à la maison, je voyais bien que le poste que j'occupais, ce n'était pas le truc qui me transcendait le plus, tout simplement. J'avais envie de passer à autre chose. Je me sentais plus forte que jamais, en fait. Et j'avais vraiment envie de réaliser un projet qui me tenait aussi à cœur. Je suis passionnée de mode depuis mon plus jeune âge, et également par le dessin. Et je me suis dit, après tout, pourquoi je ne me lancerais pas là-dedans ? Pourquoi je ne créais pas ma propre marque de vêtements ? Ça pouvait être une idée et c'est ce qui m'aurait donné finalement le sourire tous les jours quand j'allais travailler. Je savais qu'il y avait le mot berbère et puis avenu pour ce côté, pour cette modernité, pour cette touche de modernité que j'allais apporter. J'imaginais très bien un petit peu les vêtements que j'allais pouvoir faire confectionner et donc tout de suite, ça m'a transportée. Le rôle de Berbère revenu, il n'y a qu'une chose qui me vient tout de suite à l'esprit, confiance. Ça m'a redonné confiance en moi. C'est comme si en fait... Je renaissais, tout simplement. Et d'ailleurs, beaucoup de personnes qui me connaissaient auparavant m'ont souvent fait cette réflexion en me disant Tu n'es plus la même, tu es épanouie. Je cherchais le terme tu es épanouie Et c'est exactement ça. Ce qui m'est arrivé, la création de Berbère Avenue, tout ça finalement, avec le recul, je me dis que c'était une suite logique. D'abord, on a tous un destin. Moi, je suis... Je suis énormément là-dedans, donc je crois en mon destin et je devais en tout cas en passer par là pour justement grandir, pour justement prendre confiance en moi et me dire que j'étais capable et autant capable que n'importe qui. Et donc à Baramnus, cette création d'entreprise, ça m'a énormément apporté. Ça m'a obligée aussi surtout à... à m'exprimer, ne serait-ce que devant mes clientes, assumer de dire, tenez, excusez-moi, j'ai un problème d'audition, donc si vous pouviez parler plus fort, si vous pouviez vous exprimer différemment, parce que je n'entends pas bien, vraiment assumer pleinement cet handicap que j'ai. Et j'ai envie de dire, même à la limite, de le mettre encore plus en avant. Le temps, ça permet de guérir beaucoup de choses, beaucoup de blessures. On ne va pas se voiler la face lorsqu'on apprend qu'on a une surdité fluctuante, comme moi, à 30 ans, que l'on doit porter des appareils auditifs. C'est une pêche qu'on prend en pleine figure. C'est quelque chose qu'on n'a pas envie, qui nous arrive, et pourtant on n'a pas le choix. Donc, pour ma part, en tout cas, ce que je donnerais comme conseil, c'est de ne pas presser les choses. C'est de se laisser du temps. Le temps d'accepter cette situation, se dire que ce n'est pas parce qu'on a cet handicap qu'on ne peut pas réaliser ses projets, bien au contraire. Parce qu'avec le temps, ça ne sera pas une faiblesse, mais ça sera plutôt quelque chose de très positif. Et ça va permettre à ces femmes-là de prendre conscience en elles encore plus. Et se dire que si aujourd'hui on en est là, avec cet handicap... c'est qu'on a quand même beaucoup de chemin encore à parcourir et qu'on n'est pas prête justement de laisser tomber beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Etat d'âme au cœur de votre santé. Bienvenue sur Etat d'âme, le podcast qui vous emmène au cœur des émotions féminines dans leur parcours de santé. Vous avez déjà ressenti cette impression de solitude face aux défis de la vie, qu'ils soient physiques ou mentaux. Sur Etat d'âme, je donne la parole à ces expériences authentiques, accompagnées d'histoires immersives et des conseils de professionnels de santé. Préparez-vous à être transporté, inspiré et informé. Restez à l'écoute, car vous êtes sur le point de découvrir un monde où vos émotions trouvent écho.

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Aujourd'hui, nous plongeons dans un sujet souvent peu discuté : la surdité chez les femmes. 


Notre invitée spéciale, Coralie, a eu le courage de partager son parcours, ses défis et ses succès depuis qu'elle porte des appareils auditifs. Coralie a fait face à cette réalité avec détermination, et elle est ici pour nous parler de l'importance de donner une voix à ceux qui vivent avec une perte auditive. 


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    État d'âme au cœur de votre santé. Bienvenue sur Etat d'âme, le podcast qui vous emmène au cœur des émotions féminines dans leur parcours de santé. Vous avez déjà ressenti cette impression de solitude face aux défis de la vie, qu'ils soient physiques ou mentaux. Sur Etat d'âme, je donne la parole à ces expériences authentiques. accompagné d'histoires immersives et des conseils de professionnels de santé. Préparez-vous à être transporté, inspiré et informé. Restez à l'écoute, car vous êtes sur le point de découvrir un monde où vos émotions trouvent écho. Bonjour à tous et bienvenue sur Etat d'âme. Dans cet épisode, nous allons évoquer un sujet souvent peu discuté, la surdité chez les femmes. Notre invitée, Coralie, a eu le courage de partager son parcours, ses défis et ses succès depuis qu'elle porte des appareils auditifs. Coralie a fait face à cette réalité avec détermination, et elle est ici pour nous parler de l'importance de donner une voix à ceux qui vivent avec une perte auditive. Restez à l'écoute pour un témoignage qui promet d'être aussi enrichissant que captivant. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Lorsque j'ai découvert ma lourde perte au zinitivant, ça a été un chamboulement pour moi. Je pense tout simplement, avec du recul maintenant, une nouvelle vie, tout simplement. D'abord, accepter le fait de porter des appareils auditifs, c'était déjà énorme. Pour ma part, tout de suite penser au regard des autres, se dire que forcément les autres allaient m'imaginer comme une personne handicapée. Mais c'est ce que je suis, puisque lorsque j'ai eu cette perte auditive importante, ça a entraîné tout un processus, tout un protocole aussi au niveau professionnel, une reconnaissance travailleur handicapé. Voilà, donc ça aussi, une étape à franchir. Un changement au niveau du travail, dans le sens où le poste que j'occupais ne convenait plus, n'était plus adapté, du moins à ce souci auditif que j'ai, puisque solliciter constamment les oreilles comme je le faisais n'est pas forcément à l'adéquation avec une surdité comme le mien. Donc déjà, quand on pratique, quand on a un poste qu'on occupe pendant des années et qu'on nous dit, bon ben voilà, aujourd'hui que vous avez cette perte auditive, vous devez changer d'emploi. Donc voir avec son employeur, qu'est-ce qu'on pouvait me proposer ? En sachant que forcément, ce n'est pas toujours quelque chose qui peut être intéressant. Pour ma part, en tout cas, j'ai exercé une mission pendant deux ans qui m'a permis finalement de reprendre, je pense, confiance en moi. Il fallait que je passe par cette étape-là, tout simplement. Mais il est clair que oui, ça a affecté ma vie au quotidien, puisque quand on est quand même peiné par tout ce qui nous arrive, on est préoccupé, donc on est peu patient. On est plus angoissé aussi, puisque moi j'ai eu quand même cette perte positive conséquente, mais j'ai eu aussi ce qu'on appelle une crise de vertige. Donc toujours en train de penser, de m'imaginer que ça pouvait revenir tout simplement. Donc ville de l'angoisse, se rendre compte aussi que lorsqu'on va se coucher et qu'on éteint ses appareils, et puis on n'entend pas ses enfants, s'ils ont besoin de nous en pleine nuit. Donc toutes ces petites choses font qu'on est fatalement... Ben, perturbé, voilà. Et ça nous affecte au quotidien. Le port de mes appareils auditifs, alors ça surprend toujours parce qu'on, tout de suite, instinctivement, on regarde, voir si on voit quelque chose au niveau de mes oreilles. Et la première chose qu'on me dit, c'est mais ça se voit pas Alors oui, ça se voit pas, mais moi je le sais. C'est ce qu'on appelle un handicap finalement non visible. Mais c'est deux fois plus énervant quand c'est un handicap non visible, parce que les gens ne font pas attention. Voilà, tout simplement. Et donc nous, en tout cas, on doit lutter deux fois plus. Donc, pour être entendus, c'est le cas de le dire. Après, je trouve que c'est tellement important de pouvoir sensibiliser le public concernant la surdité. Aujourd'hui, je trouve qu'on n'en parle pas assez souvent. Voilà, la surdité, on l'associe à des problèmes d'âge. Quelqu'un qui n'entend pas, c'est quelqu'un qui est âgé. Mais non, pas du tout. En l'occurrence, moi, quand ça m'est arrivé, alors oui, effectivement, j'avais quand même des antécédents. J'avais cette... J'entendais pas forcément très très bien, mais encore une fois, je me voilais la face. Et puis, ce qui m'est arrivé ce matin-là, cette grosse crise de vertige, qui m'a fait perdre de façon conséquente l'audition, aujourd'hui, j'en suis réduite à porter des appareils auditifs. Donc, il ne faut pas se négliger. Il faut régulièrement faire des bilans pour vérifier notre audition. Parce qu'encore une fois, on banalise trop souvent le fait de répéter. On répète à un proche, on lui dit alors, t'entends pas ? Mais ça ne doit pas être... Quelque chose de banal. Il faut absolument vérifier. Pourquoi j'ai dit de vérifier ? Parce qu'on peut se rendre compte d'un souci à temps. On peut peut-être dans certains cas aussi opérer. Moi je sais que mon problème à moi provient de l'oreille interne. Donc l'oreille interne on ne sait pas faire, on ne touche pas puisque c'est en rapport avec l'équilibre. Donc on ne touche absolument pas. Mais dans certains cas peut-être que des interventions peuvent être réalisées. Encore une fois aussi, moi je retiens toujours, je retiendrai toujours les mots de mon ORL et de mon audioprothésiste, le port des appareils auditifs est très important pour nous permettre d'avoir une vie normale et d'entendre les gens normalement. Mais encore une fois, ça a aussi ce rôle de booster les oreilles. Parce qu'une oreille, comme m'avait dit l'audioprothésiste, elle est fainéante. Donc le fait de lui envoyer du son, quelque part ça la booste, ça la stimule. Donc ça peut permettre aussi de stabiliser une audition et ce n'est pas négligeable. Donc vraiment, il faut absolument sensibiliser le public sur ce sujet-là. Les plus grands défis que j'ai pu rencontrer en portant les appareils, c'était de sortir avec les appareils objectifs. De sortir et d'être au contact du monde extérieur. Toujours pareil, le regard des autres. Ce livre qu'on n'entend pas, nous on le sait. mais ce n'est pas forcément un handicap visible. Donc on se dit que les autres n'ont pas forcément besoin de le savoir. Donc on va chercher à cacher. Mais sauf que, première chose, premier réflexe, ça a été moi lors d'un rendez-vous médical. Il y avait du monde derrière moi. J'attendais pour être prise en charge par la secrétaire du docteur. Et je n'arrivais pas à me mettre dos à la personne qui était derrière moi. parce que j'avais en tête qu'elle allait voir mes appareils derrière les oreilles alors que la personne elle faisait sa vie elle ne regardait pas du tout mes oreilles mais moi en tout cas c'était sa obsession je me disais forcément je porte des appareils elle va m'associer à quelqu'un handicapé tout simplement j'ai un handicap donc ça ça a été le plus grand défi de sortir dans la rue d'être confrontée au monde extérieur et de montrer aux autres que je porte des appareils auditifs. Après, je crois que j'ai passé ce cap. Et ça a été finalement une force pour moi. Parce qu'aujourd'hui, je suis une nouvelle personne. Je suis une nouvelle personne, j'ai conscience de mon handicap. Et j'ai plus honte ni d'en parler, ni de me montrer. La preuve, c'est que je porte les cheveux courts et qu'encore aujourd'hui, je les coupe encore plus courts les cheveux. Alors, très souvent, mon coiffeur d'ailleurs fait référence à ça en me disant Est-ce que tu veux que je te dégage les oreilles quand je coupe tes cheveux ? Est-ce que tu veux que... ? Oui, il n'y a pas de soucis en fait. Et je ne veux plus qu'on en fasse un souci. Oui, je dégage mes oreilles, il n'y a pas de problème. Et si on voit mes appareils, il n'y a pas de soucis non plus avec ça. Donc je dirais aujourd'hui que je n'ai plus trop de grands défis. Aujourd'hui, ce sont mes amis en fait, les appareils logistiques. Ce sont vraiment mes amis, j'ai besoin d'eux. et j'ai plus longtemps. Donc honnêtement, le premier grand défi, ça a été de sortir avec eux. Voilà, ma première sortie avec eux, ça a été ça. Alors oui, bien sûr, les mois qui ont suivi aussi, ça a été un peu compliqué, mais rapidement, je me suis surtout rendue compte que j'avais besoin d'eux et qu'il ne fallait pas en faire des ennemis, mais plutôt des amis. J'ai réussi à franchir des étapes que jamais je pensais que je ne pourrais franchir. J'ai sauté le pas d'être auto-entrepreneur. Voilà, donc ce qui n'est pas une mince affaire. Et Berber Avenue s'est arrivé de façon très logique. Mon compagnon est originaire du Maroc, avec un petit côté berbère. Moi, le Maroc, ça m'a toujours parlé parce que mon papa est pied-noir du Maroc. Donc le Maroc, ça m'a toujours parlé. Et j'ai toujours été très attirée par tous ces tatouages berbères que portaient les femmes. Donc, tout bêtement. En discutant chez moi, en étant à la maison, je voyais bien que le poste que j'occupais, ce n'était pas le truc qui me transcendait le plus, tout simplement. J'avais envie de passer à autre chose. Je me sentais plus forte que jamais, en fait. Et j'avais vraiment envie de réaliser un projet qui me tenait aussi à cœur. Je suis passionnée de mode depuis mon plus jeune âge, et également par le dessin. Et je me suis dit, après tout, pourquoi je ne me lancerais pas là-dedans ? Pourquoi je ne créais pas ma propre marque de vêtements ? Ça pouvait être une idée et c'est ce qui m'aurait donné finalement le sourire tous les jours quand j'allais travailler. Je savais qu'il y avait le mot berbère et puis avenu pour ce côté, pour cette modernité, pour cette touche de modernité que j'allais apporter. J'imaginais très bien un petit peu les vêtements que j'allais pouvoir faire confectionner et donc tout de suite, ça m'a transportée. Le rôle de Berbère revenu, il n'y a qu'une chose qui me vient tout de suite à l'esprit, confiance. Ça m'a redonné confiance en moi. C'est comme si en fait... Je renaissais, tout simplement. Et d'ailleurs, beaucoup de personnes qui me connaissaient auparavant m'ont souvent fait cette réflexion en me disant Tu n'es plus la même, tu es épanouie. Je cherchais le terme tu es épanouie Et c'est exactement ça. Ce qui m'est arrivé, la création de Berbère Avenue, tout ça finalement, avec le recul, je me dis que c'était une suite logique. D'abord, on a tous un destin. Moi, je suis... Je suis énormément là-dedans, donc je crois en mon destin et je devais en tout cas en passer par là pour justement grandir, pour justement prendre confiance en moi et me dire que j'étais capable et autant capable que n'importe qui. Et donc à Baramnus, cette création d'entreprise, ça m'a énormément apporté. Ça m'a obligée aussi surtout à... à m'exprimer, ne serait-ce que devant mes clientes, assumer de dire, tenez, excusez-moi, j'ai un problème d'audition, donc si vous pouviez parler plus fort, si vous pouviez vous exprimer différemment, parce que je n'entends pas bien, vraiment assumer pleinement cet handicap que j'ai. Et j'ai envie de dire, même à la limite, de le mettre encore plus en avant. Le temps, ça permet de guérir beaucoup de choses, beaucoup de blessures. On ne va pas se voiler la face lorsqu'on apprend qu'on a une surdité fluctuante, comme moi, à 30 ans, que l'on doit porter des appareils auditifs. C'est une pêche qu'on prend en pleine figure. C'est quelque chose qu'on n'a pas envie, qui nous arrive, et pourtant on n'a pas le choix. Donc, pour ma part, en tout cas, ce que je donnerais comme conseil, c'est de ne pas presser les choses. C'est de se laisser du temps. Le temps d'accepter cette situation, se dire que ce n'est pas parce qu'on a cet handicap qu'on ne peut pas réaliser ses projets, bien au contraire. Parce qu'avec le temps, ça ne sera pas une faiblesse, mais ça sera plutôt quelque chose de très positif. Et ça va permettre à ces femmes-là de prendre conscience en elles encore plus. Et se dire que si aujourd'hui on en est là, avec cet handicap... c'est qu'on a quand même beaucoup de chemin encore à parcourir et qu'on n'est pas prête justement de laisser tomber beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Etat d'âme au cœur de votre santé. Bienvenue sur Etat d'âme, le podcast qui vous emmène au cœur des émotions féminines dans leur parcours de santé. Vous avez déjà ressenti cette impression de solitude face aux défis de la vie, qu'ils soient physiques ou mentaux. Sur Etat d'âme, je donne la parole à ces expériences authentiques, accompagnées d'histoires immersives et des conseils de professionnels de santé. Préparez-vous à être transporté, inspiré et informé. Restez à l'écoute, car vous êtes sur le point de découvrir un monde où vos émotions trouvent écho.

Description

Aujourd'hui, nous plongeons dans un sujet souvent peu discuté : la surdité chez les femmes. 


Notre invitée spéciale, Coralie, a eu le courage de partager son parcours, ses défis et ses succès depuis qu'elle porte des appareils auditifs. Coralie a fait face à cette réalité avec détermination, et elle est ici pour nous parler de l'importance de donner une voix à ceux qui vivent avec une perte auditive. 


Coralie

Boutique Berbère Avenue


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    État d'âme au cœur de votre santé. Bienvenue sur Etat d'âme, le podcast qui vous emmène au cœur des émotions féminines dans leur parcours de santé. Vous avez déjà ressenti cette impression de solitude face aux défis de la vie, qu'ils soient physiques ou mentaux. Sur Etat d'âme, je donne la parole à ces expériences authentiques. accompagné d'histoires immersives et des conseils de professionnels de santé. Préparez-vous à être transporté, inspiré et informé. Restez à l'écoute, car vous êtes sur le point de découvrir un monde où vos émotions trouvent écho. Bonjour à tous et bienvenue sur Etat d'âme. Dans cet épisode, nous allons évoquer un sujet souvent peu discuté, la surdité chez les femmes. Notre invitée, Coralie, a eu le courage de partager son parcours, ses défis et ses succès depuis qu'elle porte des appareils auditifs. Coralie a fait face à cette réalité avec détermination, et elle est ici pour nous parler de l'importance de donner une voix à ceux qui vivent avec une perte auditive. Restez à l'écoute pour un témoignage qui promet d'être aussi enrichissant que captivant. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Lorsque j'ai découvert ma lourde perte au zinitivant, ça a été un chamboulement pour moi. Je pense tout simplement, avec du recul maintenant, une nouvelle vie, tout simplement. D'abord, accepter le fait de porter des appareils auditifs, c'était déjà énorme. Pour ma part, tout de suite penser au regard des autres, se dire que forcément les autres allaient m'imaginer comme une personne handicapée. Mais c'est ce que je suis, puisque lorsque j'ai eu cette perte auditive importante, ça a entraîné tout un processus, tout un protocole aussi au niveau professionnel, une reconnaissance travailleur handicapé. Voilà, donc ça aussi, une étape à franchir. Un changement au niveau du travail, dans le sens où le poste que j'occupais ne convenait plus, n'était plus adapté, du moins à ce souci auditif que j'ai, puisque solliciter constamment les oreilles comme je le faisais n'est pas forcément à l'adéquation avec une surdité comme le mien. Donc déjà, quand on pratique, quand on a un poste qu'on occupe pendant des années et qu'on nous dit, bon ben voilà, aujourd'hui que vous avez cette perte auditive, vous devez changer d'emploi. Donc voir avec son employeur, qu'est-ce qu'on pouvait me proposer ? En sachant que forcément, ce n'est pas toujours quelque chose qui peut être intéressant. Pour ma part, en tout cas, j'ai exercé une mission pendant deux ans qui m'a permis finalement de reprendre, je pense, confiance en moi. Il fallait que je passe par cette étape-là, tout simplement. Mais il est clair que oui, ça a affecté ma vie au quotidien, puisque quand on est quand même peiné par tout ce qui nous arrive, on est préoccupé, donc on est peu patient. On est plus angoissé aussi, puisque moi j'ai eu quand même cette perte positive conséquente, mais j'ai eu aussi ce qu'on appelle une crise de vertige. Donc toujours en train de penser, de m'imaginer que ça pouvait revenir tout simplement. Donc ville de l'angoisse, se rendre compte aussi que lorsqu'on va se coucher et qu'on éteint ses appareils, et puis on n'entend pas ses enfants, s'ils ont besoin de nous en pleine nuit. Donc toutes ces petites choses font qu'on est fatalement... Ben, perturbé, voilà. Et ça nous affecte au quotidien. Le port de mes appareils auditifs, alors ça surprend toujours parce qu'on, tout de suite, instinctivement, on regarde, voir si on voit quelque chose au niveau de mes oreilles. Et la première chose qu'on me dit, c'est mais ça se voit pas Alors oui, ça se voit pas, mais moi je le sais. C'est ce qu'on appelle un handicap finalement non visible. Mais c'est deux fois plus énervant quand c'est un handicap non visible, parce que les gens ne font pas attention. Voilà, tout simplement. Et donc nous, en tout cas, on doit lutter deux fois plus. Donc, pour être entendus, c'est le cas de le dire. Après, je trouve que c'est tellement important de pouvoir sensibiliser le public concernant la surdité. Aujourd'hui, je trouve qu'on n'en parle pas assez souvent. Voilà, la surdité, on l'associe à des problèmes d'âge. Quelqu'un qui n'entend pas, c'est quelqu'un qui est âgé. Mais non, pas du tout. En l'occurrence, moi, quand ça m'est arrivé, alors oui, effectivement, j'avais quand même des antécédents. J'avais cette... J'entendais pas forcément très très bien, mais encore une fois, je me voilais la face. Et puis, ce qui m'est arrivé ce matin-là, cette grosse crise de vertige, qui m'a fait perdre de façon conséquente l'audition, aujourd'hui, j'en suis réduite à porter des appareils auditifs. Donc, il ne faut pas se négliger. Il faut régulièrement faire des bilans pour vérifier notre audition. Parce qu'encore une fois, on banalise trop souvent le fait de répéter. On répète à un proche, on lui dit alors, t'entends pas ? Mais ça ne doit pas être... Quelque chose de banal. Il faut absolument vérifier. Pourquoi j'ai dit de vérifier ? Parce qu'on peut se rendre compte d'un souci à temps. On peut peut-être dans certains cas aussi opérer. Moi je sais que mon problème à moi provient de l'oreille interne. Donc l'oreille interne on ne sait pas faire, on ne touche pas puisque c'est en rapport avec l'équilibre. Donc on ne touche absolument pas. Mais dans certains cas peut-être que des interventions peuvent être réalisées. Encore une fois aussi, moi je retiens toujours, je retiendrai toujours les mots de mon ORL et de mon audioprothésiste, le port des appareils auditifs est très important pour nous permettre d'avoir une vie normale et d'entendre les gens normalement. Mais encore une fois, ça a aussi ce rôle de booster les oreilles. Parce qu'une oreille, comme m'avait dit l'audioprothésiste, elle est fainéante. Donc le fait de lui envoyer du son, quelque part ça la booste, ça la stimule. Donc ça peut permettre aussi de stabiliser une audition et ce n'est pas négligeable. Donc vraiment, il faut absolument sensibiliser le public sur ce sujet-là. Les plus grands défis que j'ai pu rencontrer en portant les appareils, c'était de sortir avec les appareils objectifs. De sortir et d'être au contact du monde extérieur. Toujours pareil, le regard des autres. Ce livre qu'on n'entend pas, nous on le sait. mais ce n'est pas forcément un handicap visible. Donc on se dit que les autres n'ont pas forcément besoin de le savoir. Donc on va chercher à cacher. Mais sauf que, première chose, premier réflexe, ça a été moi lors d'un rendez-vous médical. Il y avait du monde derrière moi. J'attendais pour être prise en charge par la secrétaire du docteur. Et je n'arrivais pas à me mettre dos à la personne qui était derrière moi. parce que j'avais en tête qu'elle allait voir mes appareils derrière les oreilles alors que la personne elle faisait sa vie elle ne regardait pas du tout mes oreilles mais moi en tout cas c'était sa obsession je me disais forcément je porte des appareils elle va m'associer à quelqu'un handicapé tout simplement j'ai un handicap donc ça ça a été le plus grand défi de sortir dans la rue d'être confrontée au monde extérieur et de montrer aux autres que je porte des appareils auditifs. Après, je crois que j'ai passé ce cap. Et ça a été finalement une force pour moi. Parce qu'aujourd'hui, je suis une nouvelle personne. Je suis une nouvelle personne, j'ai conscience de mon handicap. Et j'ai plus honte ni d'en parler, ni de me montrer. La preuve, c'est que je porte les cheveux courts et qu'encore aujourd'hui, je les coupe encore plus courts les cheveux. Alors, très souvent, mon coiffeur d'ailleurs fait référence à ça en me disant Est-ce que tu veux que je te dégage les oreilles quand je coupe tes cheveux ? Est-ce que tu veux que... ? Oui, il n'y a pas de soucis en fait. Et je ne veux plus qu'on en fasse un souci. Oui, je dégage mes oreilles, il n'y a pas de problème. Et si on voit mes appareils, il n'y a pas de soucis non plus avec ça. Donc je dirais aujourd'hui que je n'ai plus trop de grands défis. Aujourd'hui, ce sont mes amis en fait, les appareils logistiques. Ce sont vraiment mes amis, j'ai besoin d'eux. et j'ai plus longtemps. Donc honnêtement, le premier grand défi, ça a été de sortir avec eux. Voilà, ma première sortie avec eux, ça a été ça. Alors oui, bien sûr, les mois qui ont suivi aussi, ça a été un peu compliqué, mais rapidement, je me suis surtout rendue compte que j'avais besoin d'eux et qu'il ne fallait pas en faire des ennemis, mais plutôt des amis. J'ai réussi à franchir des étapes que jamais je pensais que je ne pourrais franchir. J'ai sauté le pas d'être auto-entrepreneur. Voilà, donc ce qui n'est pas une mince affaire. Et Berber Avenue s'est arrivé de façon très logique. Mon compagnon est originaire du Maroc, avec un petit côté berbère. Moi, le Maroc, ça m'a toujours parlé parce que mon papa est pied-noir du Maroc. Donc le Maroc, ça m'a toujours parlé. Et j'ai toujours été très attirée par tous ces tatouages berbères que portaient les femmes. Donc, tout bêtement. En discutant chez moi, en étant à la maison, je voyais bien que le poste que j'occupais, ce n'était pas le truc qui me transcendait le plus, tout simplement. J'avais envie de passer à autre chose. Je me sentais plus forte que jamais, en fait. Et j'avais vraiment envie de réaliser un projet qui me tenait aussi à cœur. Je suis passionnée de mode depuis mon plus jeune âge, et également par le dessin. Et je me suis dit, après tout, pourquoi je ne me lancerais pas là-dedans ? Pourquoi je ne créais pas ma propre marque de vêtements ? Ça pouvait être une idée et c'est ce qui m'aurait donné finalement le sourire tous les jours quand j'allais travailler. Je savais qu'il y avait le mot berbère et puis avenu pour ce côté, pour cette modernité, pour cette touche de modernité que j'allais apporter. J'imaginais très bien un petit peu les vêtements que j'allais pouvoir faire confectionner et donc tout de suite, ça m'a transportée. Le rôle de Berbère revenu, il n'y a qu'une chose qui me vient tout de suite à l'esprit, confiance. Ça m'a redonné confiance en moi. C'est comme si en fait... Je renaissais, tout simplement. Et d'ailleurs, beaucoup de personnes qui me connaissaient auparavant m'ont souvent fait cette réflexion en me disant Tu n'es plus la même, tu es épanouie. Je cherchais le terme tu es épanouie Et c'est exactement ça. Ce qui m'est arrivé, la création de Berbère Avenue, tout ça finalement, avec le recul, je me dis que c'était une suite logique. D'abord, on a tous un destin. Moi, je suis... Je suis énormément là-dedans, donc je crois en mon destin et je devais en tout cas en passer par là pour justement grandir, pour justement prendre confiance en moi et me dire que j'étais capable et autant capable que n'importe qui. Et donc à Baramnus, cette création d'entreprise, ça m'a énormément apporté. Ça m'a obligée aussi surtout à... à m'exprimer, ne serait-ce que devant mes clientes, assumer de dire, tenez, excusez-moi, j'ai un problème d'audition, donc si vous pouviez parler plus fort, si vous pouviez vous exprimer différemment, parce que je n'entends pas bien, vraiment assumer pleinement cet handicap que j'ai. Et j'ai envie de dire, même à la limite, de le mettre encore plus en avant. Le temps, ça permet de guérir beaucoup de choses, beaucoup de blessures. On ne va pas se voiler la face lorsqu'on apprend qu'on a une surdité fluctuante, comme moi, à 30 ans, que l'on doit porter des appareils auditifs. C'est une pêche qu'on prend en pleine figure. C'est quelque chose qu'on n'a pas envie, qui nous arrive, et pourtant on n'a pas le choix. Donc, pour ma part, en tout cas, ce que je donnerais comme conseil, c'est de ne pas presser les choses. C'est de se laisser du temps. Le temps d'accepter cette situation, se dire que ce n'est pas parce qu'on a cet handicap qu'on ne peut pas réaliser ses projets, bien au contraire. Parce qu'avec le temps, ça ne sera pas une faiblesse, mais ça sera plutôt quelque chose de très positif. Et ça va permettre à ces femmes-là de prendre conscience en elles encore plus. Et se dire que si aujourd'hui on en est là, avec cet handicap... c'est qu'on a quand même beaucoup de chemin encore à parcourir et qu'on n'est pas prête justement de laisser tomber beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Etat d'âme au cœur de votre santé. Bienvenue sur Etat d'âme, le podcast qui vous emmène au cœur des émotions féminines dans leur parcours de santé. Vous avez déjà ressenti cette impression de solitude face aux défis de la vie, qu'ils soient physiques ou mentaux. Sur Etat d'âme, je donne la parole à ces expériences authentiques, accompagnées d'histoires immersives et des conseils de professionnels de santé. Préparez-vous à être transporté, inspiré et informé. Restez à l'écoute, car vous êtes sur le point de découvrir un monde où vos émotions trouvent écho.

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