Speaker #1Ça fait un an que je me suis lancée dans ce parcours. Lorsque je me suis lancée dans ce projet, j'ai dû faire différentes analyses qui sont faites à un jour particulier du cycle. Et lors d'une écho... On m'a découvert une insuffisance ovarienne anormale, précoce, pour mon âge. J'ai donc dû faire des analyses supplémentaires, des analyses génétiques, donc une prise de sang. J'ai eu les résultats un mois après et c'est mon karyotype qui a révélé que j'étais atteinte du syndrome de Turner. Donc en fait, c'est au niveau du chromosome sexuel. Les garçons, ils ont un X. et un Y et nous les filles on a deux X. Et pour le syndrome de Turner, il y a un des deux X qui est soit absent totalement ou partiellement et en ce qui me concerne, c'est une absence partielle. Aujourd'hui je ne sais pas. Mon parcours PMA, lui est en stand-by, ça c'est sûr. Je vais devoir revoir mon cardiologue après l'opération pour qu'il valide ou pas. Si mon cœur peut supporter une grossesse, aujourd'hui ce n'est pas du tout le cas. Donc j'espère que suite à cette opération, tous les voyants seront au vert et que mon parcours pourra se poursuivre sereinement et aboutir enfin à quelque chose de beau. Je ne connaissais pas ce syndrome, je n'en avais jamais entendu parler. Ça a été une grande découverte. La réaction a été assez dure, forcément. J'ai beaucoup pleuré. On a le sentiment que le ciel nous tombe littéralement sur la tête. Après, la maladie en elle-même, je ne ressens rien. Je n'ai pas de douleur physique. Par contre, c'est les conséquences de ce syndrome qui ont été beaucoup plus compliquées à encaisser. En effet, à cause de ce syndrome, je ne peux pas avoir d'enfant naturellement. Alors, je ne peux pas avoir d'enfant naturellement parce que j'ai ma réserve ovarienne qui est insuffisante et j'ai un taux hormonal qui est très bas. Donc, c'est impossible. Après, si par miracle, je tombe enceinte naturellement avec ce syndrome, en fait... C'est dangereux pour mon enfant parce que je peux lui transmettre une maladie chromosomiale. Certes, je suis partie dans ce projet de PMA, mais jamais je ne me suis fermée les portes à rencontrer quelqu'un plus tard, à avoir peut-être un enfant naturellement avec cette personne-là. Sauf que cette annonce de ce syndrome de Turner et le fait qu'à cause de ça je ne peux pas avoir d'enfant naturellement, oui c'est dur à entendre, c'est un deuil. C'est un deuil, littéralement, c'est un deuil. Et ça a été très compliqué, oui, très compliqué. Donc là, on part dans un système de PMA. Avec le syndrome de Turner, je suis obligée de passer en double don. Donc don de sperme et don de vocite. et ça je crois que c'est ça qui a été le plus compliqué pour moi c'est le côté du double don donc le côté où il n'y a pas de génétique où il n'y a rien de moi, je le mets entre guillemets forcément, parce que quand on le porte il y a forcément quelque chose de nous Au départ, ça a été pour moi inconcevable. Je ne voulais même pas en entendre parler, du double don. Et puis, le temps fait son affaire. J'ai vu une psy qui était spécialisée dans la PMA, qui m'a fait du bien. Et puis, c'est se poser la question aussi à se dire si je renonce au double don, ça veut dire que je renonce à vivre une grossesse. Et ça, pour moi, c'était pas possible, en fait. C'était pas du tout possible. Donc, j'ai pris le temps. Et puis, j'ai vu différents médecins également. Et j'ai eu les réponses à toutes mes questions aussi. Et c'est ça qui fait avancer, en fait, psychologiquement. Donc, aujourd'hui... Aujourd'hui, oui, je peux le dire, je suis en accord complètement avec moi-même, avec ma tête, avec mon corps, par rapport au double don en fait. J'ai une importante opération qui arrive d'ici quelques mois. On m'a découvert une malformation cardiaque qui fait qu'aujourd'hui, mon cœur ne pourrait pas supporter une grossesse. Et d'ici quelques années... Je pourrais avoir des complications au niveau de mon cœur. C'est une opération que je fais à court terme pour la PMA et à moyen terme pour ma santé. Donc on est sur une opération à cœur ouvert. Je vais me réveiller en réanimation. J'ai une dizaine de jours à l'hôpital. Et quand je sors, c'est minimum trois semaines de rééducation. Donc, on n'est pas sur une petite opération. Donc oui, ça fait peur. J'appréhende énormément. C'est le cœur, c'est normal, je pense. Mais je me fais aider. Je vois une psy qui est spécialisée en chirurgie cardiaque. Et ça fait vraiment beaucoup de bien. En fait, je suis en train de me préparer aujourd'hui mentalement à cette opération parce que j'ai vraiment envie d'aller à cette opération en mode guerrière et de ressortir de cette opération en mode warrior. L'adoption, j'y ai toujours pensé. Déjà toute petite, ma famille idéale rêvée. c'était d'avoir des enfants naturellement et d'adopter. J'ai toujours trouvé que le geste d'adopter était tellement beau. Alors là, dans mon parcours PMA, quand ça a commencé à être un petit peu compliqué, c'est mon entourage qui m'en a parlé de l'adoption. Et à ce moment-là... Je n'avais pas spécialement envie d'en entendre parler de l'adoption parce que j'étais dans mon parcours de PMA, parce que j'avais eu beaucoup d'informations, beaucoup d'informations en plus négatives à gérer. Donc, il m'a fallu un petit peu de temps pour me rendre compte aussi que... Dans mon parcours PMA, Vu que je suis aujourd'hui en attente de double don, j'ai plusieurs années à attendre. Et donc je me suis dit, mets à profit ces années pour peut-être commencer à faire ton dossier d'adoption en parallèle. Donc j'ai demandé le dossier d'adoption que j'ai reçu. que j'ai commencé à feuilleter. Et j'avoue que quand j'ai commencé à le feuilleter, je me suis dit, oulala, c'est vraiment un autre chemin. Il y a vraiment aussi beaucoup d'infos. Donc j'ai le dossier à la maison pour le moment. Mais en fait, aujourd'hui, je veux quand même aller jusqu'au bout de ma PMA dans le sens où la seule chose qui pourrait m'arrêter... C'est ma santé. Certes, j'ai un désir d'enfant énorme, mais je ne mettrai pas ma santé en péril pour avoir un enfant. Donc oui, je pense à l'adoption, mais pas spécialement aujourd'hui. C'est dans ma tête. Je vais aller jusqu'au bout de ma PMA, jusqu'au bout de ce que mon corps peut me donner. Et à ce moment-là, on verra. Aujourd'hui, c'est compliqué. Je suis partie il y a un an dans ce projet qui, à la base, était pour quelque chose de beau. Et en quelques mois, tout a déringolé. Les annonces des conséquences de ce syndrome qui ont été difficiles à gérer, l'opération du cœur... Je me dis, c'est quoi la prochaine annonce ? Et quand est-ce qu'on va me laisser tranquille ? Et puis, ça fait six mois que j'ai la tête dans mes rendez-vous médicaux. Donc, il faut gérer l'organisation perso. Pendant ces six mois, je n'avais même pas le temps de penser à moi, de prendre soin de moi. Ces rendez-vous sont lourds psychologiquement. On ressort de là, on est fatigué psychologiquement. Et puis, il y a le côté physique aussi. Il y a quelques mois, j'ai eu de la violence obstétrique. Donc oui, parce que quand on part dans ces projets-là... On voit énormément de médecins. Et oui, on arrive aussi à tomber sur ce genre de rendez-vous médicaux. Donc aujourd'hui, par rapport à tout ça, j'ai beaucoup de mal avec mon corps. Je lui en veux de me faire subir tout ça. Je ne suis pas très cool avec lui. Il faut qu'il me laisse un petit peu de temps. Je sais que c'est lui qui va me permettre d'accomplir mon rêve un jour. Donc, j'essaie d'être plus douce avec lui. J'y travaille. Je vais y arriver. Je le sais que je vais y arriver. En tout cas, je me donne tous les moyens possibles. Dans ce combat, elles vont apprendre à se connaître. à connaître leur force, leur force qu'elles peuvent avoir à surmonter toutes ces épreuves. Il y a toujours des solutions. Il faut se faire confiance, faire confiance à son corps surtout, être entouré, que ce soit la famille, les amis, les collègues. Parlez-en. N'hésitez pas à demander de l'aide. La réussite sera encore plus belle.