#27 Désamorçons le harcèlement en milieu scolaire cover
#27 Désamorçons le harcèlement en milieu scolaire cover
Exploration Soft Skills

#27 Désamorçons le harcèlement en milieu scolaire

#27 Désamorçons le harcèlement en milieu scolaire

35min |01/11/2024
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#27 Désamorçons le harcèlement en milieu scolaire

#27 Désamorçons le harcèlement en milieu scolaire

35min |01/11/2024
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Description

Pour la semaine de lutte contre le harcèlement scolaire, je suis heureuse de donner la parole à Anne-Cécile Courault. Engagée dans l'éducation depuis plus de 25 ans, elle y partage des stratégies pour aider les enseignants et le personnel scolaire à identifier, prévenir et désamorcer les situations de harcèlement. Anne-Cécile explique aussi comment renforcer l’estime de soi des élèves et favoriser une communication bienveillante pour instaurer un climat de confiance et de respect dans les écoles. À travers des exemples concrets et des outils pratiques, cet épisode s’adresse à tous ceux qui souhaitent mieux comprendre et combattre le harcèlement scolaire pour créer un environnement éducatif serein.

➡️ Qui est Anne Cécile Courault?

Anne-Cécile Courault, 56 ans, mère de trois enfants, passionnée de littérature et de théâtre, se définit comme une éternelle apprentie, animée par la conviction que la vie est un apprentissage continu. Inspirée par la philosophie de Carl Rogers, elle croit profondément que chacun porte en soi les clés de son épanouissement. Avec plus de 25 ans d'expérience en tant que psycho-pédagogue, Anne-Cécile exerce un métier hybride, situé entre la psychologie et la pédagogie, où elle restaure l’estime de soi des apprenants avant de leur transmettre des outils facilitant leur parcours. Formatice chez Amifor, elle partage ses connaissances sur les troubles des apprentissages, les comportements, les compétences psychosociales, la communication non violente et la justice restaurative en milieu scolaire. Engagée dans la lutte contre le harcèlement scolaire, elle intervient également en tant que conférencière sur des sujets tels que la parentalité et le bien-être des jeunes. Son sourire, marque de fabrique et véritable passeport pour la vie, illustre son approche bienveillante et positive.
➡️retrouver Anne Cécile Courault sur le web ?
linkedin, Facebook, internet web : https://acces-communication.com

formation DHM (Désamorçons le Harcèlement Maintenant) chez AMIFOR

➡️ Retrouver Morgane Hornsperger sur le web ?


Musique du générique produite par Marvin Marchand  😎


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis ravie de t'accueillir sur Exploration Soft Skills. Je suis Morgane Hansperger, je suis une entrepreneuse créative depuis 2020. Je vais recevoir ici des invités inspirants qui tous les 15 jours vont partager leur histoire. Toi, je t'invite à faire comme mes invités, un petit pas vers de nouvelles habitudes pour un grand pas qui va développer des soft skills. C'est à bonne écoute. Bonjour à toutes, bonjour à tous. Je suis aujourd'hui avec Anne-Cécile Courreau. Bonjour Anne-Cécile.

  • Speaker #1

    Bonjour Morgane.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Eh bien ça va, ravie d'être là, ravie de pouvoir partager cet instant avec toi.

  • Speaker #0

    Je suis vraiment contente aujourd'hui de vous présenter Anne-Cécile qui est, je pense, quelqu'un de très engagée. Tu as vraiment des choses qui te tiennent à cœur et c'est pour ça que j'ai choisi de t'interviewer aujourd'hui pour parler de la semaine de sensibilisation au harcèlement en milieu scolaire.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas de donner une place à cette semaine, mais surtout à cet événement, enfin ce fléau qui malheureusement est encore bien trop présent dans nos milieux scolaires. Merci infiniment de pouvoir dédier ce podcast à ce sujet.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup ton approche, la façon dont tu vas transmettre les informations concernant le harcèlement en milieu scolaire. Mais d'abord, je voudrais que tu te présentes pour toutes les personnes qui ne te connaîtraient pas encore, qui ne te suivraient pas encore sur les réseaux. Alors, qui es-tu ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis... C'est toujours un exercice que je trouve très compliqué. J'adore parler des autres, parler de soi, c'est toujours plus embêtant. Alors bon, en gros, j'ai 56 ans maintenant, trois grands-enfants. J'ai un métier formidable qui est psychopédagogue. C'est un métier hybride entre le psychologue et le pédagogue. Et c'est un métier que j'affectionne particulièrement parce qu'il consiste en gros à rétablir l'estime de soi avant de pouvoir offrir des... des outils adaptés aux différents profils des élèves. Et donc voilà, pendant des années, j'ai accompagné des élèves en difficulté dite scolaire, liée à des troubles d'apprentissage. Et petit à petit, au fur et à mesure de ma carrière, j'ai commencé à recevoir de plus en plus d'enfants qui étaient en phobie ou en décrochage scolaire lié au harcèlement. Et c'est la raison pour laquelle je me suis intéressée de près à cette question. Et donc, on en reparlera un petit peu plus tard. Et puis, de par mon métier, qui est un métier qui n'existe pas vraiment en France, parce que moi, j'ai été formée en Belgique il y a plus de 25 ans de ça. J'ai des outils, j'ai des approches qui pouvaient vraiment intéresser les enseignants. Et c'est une fois un établissement qui est venu me demander d'expliquer mon métier. Et puis, si je pouvais partager mes outils. Donc, il a fallu que je rentre dans un cursus. de formateur. Et c'est comme ça que je suis rentrée effectivement dans le centre de formation AmiFort et que je suis devenue formatrice au départ pour expliquer effectivement les fonctions cognitives, les troubles des apprentissages et comment aider ces enfants-là.

  • Speaker #0

    Et donc tu as aujourd'hui les deux fonctions en parallèle ?

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Est-ce que tu peux nous en dire plus ? sur ce que tu proposes par rapport au harcèlement scolaire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Plusieurs choses. C'est très vaste parce que c'est vrai que c'est un sujet qui... Moi, je suis une personne entière, c'est-à-dire que quand quelque chose m'intéresse, je m'y intéresse à 300 Ce qui m'interrogeait, c'était... Je voulais comprendre un peu la genèse du harcèlement, savoir s'il y a eu une évolution, est-ce que ça s'est intensifié, etc. Et de ce fait... Ayant conservé des collègues en Belgique, j'ai pu faire des allers-retours comparatifs. J'ai une fille aussi qui vit à l'étranger, donc ça m'a permis de faire un point sur le plan international pour savoir si c'était quelque chose qui était spécifiquement français ou si effectivement c'était quelque chose de répandu. Je me suis beaucoup appuyée aussi sur les travaux de recherche de différents psychiatres. de l'UNICEF aussi, qui s'est beaucoup interrogée sur la notion du harcèlement sur le plan mondial. J'ai une soif de comprendre cette mécanique et puis éventuellement de pouvoir développer de l'aide. Alors, elles se présentent sous différentes façons. La première, c'est au cabinet. J'ai des enfants qui viennent, c'est surtout les parents au départ qui prennent contact avec moi pour pouvoir accompagner leur enfant, leur expliquer que... Oui, ça peut arriver, mais on peut aussi s'en sortir. Je pense que c'est vraiment quelque chose d'hyper important. Et c'est mesurer et accueillir la souffrance de l'enfant telle qu'elle est. Et puis, c'est aussi au cabinet, c'est très rare, mais je bénis les parents qui ont le courage de m'appeler pour me dire que leur enfant est harceleur. Et là encore, je déconstruis la posture de harceleur et comprends cette mécanique, pourquoi il a mis cette stratégie en place. Donc voilà, ça c'est de façon individuelle. Et puis de façon générale, j'ai la chance d'avoir pu construire une formation sur plusieurs modules pour sensibiliser les enseignants et les accompagner en leur offrant des outils pour la prise en charge, pour que les enfants, que ce soit harceleurs... ou harceler, ou même ce qu'on appelle la meute, donc les enfants qui suivent le harceleur en chef, puissent être effectivement accompagnés pour désamorcer le plus vite possible les situations de harcèlement. Et puis après, comme la formation a pris un peu d'ampleur, et c'est surtout qu'elle a eu un franc succès auprès des établissements scolaires, cet été j'ai formé une équipe, et donc j'ai vraiment la joie aussi de t'avoir... parmi mes formatrices. J'ai formé une dizaine de formatrices sur ce thème-là. Je suis vraiment ravie parce que j'ai vraiment le souhait que cette formation se diffuse sur l'ensemble du territoire.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. J'ai la chance d'avoir pu intégrer cette formation. Et ce que je trouve très intéressant, c'est cette place à la fois de la victime et de sa reconnaissance. et à la fois aussi du harceleur et de la prise en charge du harceleur, avec une méthode que j'ai trouvée assez innovante, qui n'est pas dans la sanction immédiatement.

  • Speaker #1

    Non, tout à fait. Oui, absolument. C'est-à-dire qu'on considère que le harceleur, il ne faut pas oublier que quand on a une posture du harceleur, ce n'est pas une posture de bien-être. On n'a aucune raison de prendre du pouvoir sur quelqu'un si on va bien. donc il y a forcément une souffrance il faut pouvoir l'identifier et alors après les enseignants ils n'ont pas un rôle de psy ils ne sont pas cliniciens ils ne peuvent pas accompagner mais c'est laisser la chance, la possibilité à un enfant de changer de posture et moi il y a deux choses qui sont hyper importantes dans la notion quand on a quand on est passé du côté obscur du harceleur c'est comment de prendre part C'est être responsable de quelque chose. Pour moi, c'est vraiment très important. Et en même temps, restaurer. Pour moi, c'est vraiment précieux. Ce sont deux notions qui font qu'un individu arrive à s'en sortir dans la vie. C'est porter les responsabilités de ses actes et puis effectivement restaurer si toutefois il y a eu vraiment des dégâts derrière. Et donc, la formation qu'on propose, effectivement, prend en compte cette notion-là. Bien entendu, c'est un accueil inconsidéré pour la cible, ça c'est tout à fait normal, mais ça on le trouve dans toutes les autres formations. Et quant à nous, on a effectivement cette approche de se dire, de prendre vraiment en compte que c'est un enfant qui est en souffrance. Moi ça me chiffonne, les dispositions qui ont été prises pour exclure temporairement ou définitivement un élève, parce que moi je vois les conséquences que ça a derrière. Ce sont des enfants qui vont décupler leur rage et qui vont continuer à alimenter, quand bien même ils sont dans un autre établissement, ils vont alimenter ceux présents, la fameuse meute. Et donc, je trouve que c'est encore plus dangereux. Donc, je me suis beaucoup appuyée sur les travaux d'un confrère et ami qui s'appelle Bruno Humbeck, qui a développé sur l'ensemble de la Wallonie un système de prévention pour lutter contre le harcèlement, qu'il a fait valider avec l'Université de Mons puisqu'il est chercheur lui-même. à l'université et pour développer des outils qui ont une efficacité. Et donc aujourd'hui, il m'a laissé la possibilité de m'appuyer sur ses travaux et c'est vrai que ça enrichit notre formation, c'est un grand bonheur. Et on est dans cette approche non blâmante, mais en même temps de responsabilité.

  • Speaker #0

    Et ce que je trouve très intéressant, c'est que l'idée de sensibiliser les établissements, les personnels de l'établissement, c'est aussi de prendre le problème quand il est tout petit. Parce que je pense vraiment que c'est plus facile de traiter un petit problème qu'un énorme problème.

  • Speaker #1

    Absolument. L'idée est de pouvoir désamorcer le harcèlement maintenant. Ce mot-là, pour moi, il est très précieux. Parce que c'est vrai que si on peut attaquer le problème à la phase embryonnaire, on déconstruit quelque chose, tout en expliquant, en travaillant les compétences psychosociales, en travaillant la communication entre les élèves, le respect. Donc, c'est pour moi. vraiment la chose la plus importante. Et plus tôt on s'y prend, il y aura effectivement moins de risques. Enfin moi, peut-être, je ne suis pas utopique, je crois en la bonté de l'enfant. C'est-à-dire qu'au départ, un enfant n'est jamais mauvais. Et c'est juste le fait, effectivement, de vivre dans un environnement contraint, par exemple, qui va effectivement exacerber le côté dominant-dominé, par exemple, dans les relations. Mais un dominant n'est pas forcément quelqu'un d'écrasant. Et puis parfois, un dominé a besoin d'avoir une personne dominante pour qu'elle soit une référente pour lui. C'est là où il faut qu'on retravaille complètement la posture de l'individu. Et bien entendu, on peut le faire tout petit, très jeune. Et plus on s'y prend tôt, et moi je pense qu'effectivement, si on s'y prend... On est toujours surpris de dire qu'on donne des formations pour les écoles maternelles. Oui, on peut effectivement... On ne peut pas parler forcément de harcèlement pur, mais il y a déjà une notion de prise de pouvoir, il y a déjà des enfants qui ont besoin d'exister plus que les autres. Et je pense que c'est vraiment là où il faut commencer, effectivement, à accompagner les enseignants sur mettre en place des cercles de parole régulés pour, effectivement, apprendre à s'exprimer, évoquer les ressentis, et puis surtout écouter l'autre, sans qu'on lui coupe, etc., etc., et se mettre à la place de l'autre. Je pense qu'on peut vraiment faire des choses intéressantes, tout petit, tout petit. Et je pense, effectivement, plus tôt on s'y prend, moins il y aura de glissements vers des situations graves. Et peut-être, on retardera le cyberharcèlement, parce que là encore, c'est une caisse de résonance du harcèlement. Mais c'est aussi l'évolution en fonction de l'âge, puisqu'on accède aux réseaux sociaux. Et donc, je pense qu'effectivement, Quand on agit sur l'un, on agit forcément sur l'autre et donc on baissera l'intensité des violences. Je ne dis pas qu'on les éradiquera parce qu'elles ont toujours existé, ces violences. Le harcèlement existe depuis la nuit des temps, c'est juste qu'aujourd'hui c'est juste insupportable. Et voilà, c'est inacceptable et donc il faut que ça cesse. Mais cesser, j'aurais du mal à le croire. mais au moins baisser l'intensité des violences. Je pense que ça, on peut vraiment y jouer.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense que les enfants, même tout petits aussi, qu'ils soient capables de prendre la parole, de dire ce qu'ils ressentent, qu'ils ont une place, qu'ils peuvent faire confiance aux adultes qui les entourent. Tout ça, ça doit se construire dans l'équipe, dans l'établissement. Et ça peut prendre un petit peu de temps. Donc, je trouve très intéressant d'impliquer les maternelles. Les primaires aussi, à cette notion de consentement, je suis d'accord avec cette pratique-là ou je ne suis pas d'accord avec ça dans la relation entre les uns et les autres. Je trouve qu'il y a vraiment des choses à faire. Et ce que moi, j'ai beaucoup appris en tant que formatrice sur DHM, c'était aussi qu'est-ce que c'est une situation de harcèlement ? Parce qu'il y a plein de situations où moi, je pensais qu'il y avait harcèlement et pas toujours. Et effectivement, j'ai trouvé ça très riche de pouvoir aussi recentrer ce que c'était... exactement que le harcèlement en milieu scolaire.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est vrai qu'on confond souvent une situation conflictuelle à une situation d'intimidation. Il est beaucoup plus facile de désamorcer une situation conflictuelle quand bien même elle soit aussi déchirante qu'une situation de harcèlement. Parce qu'il y a une notion souvent d'amitié. C'est-à-dire que le conflit va naître d'une relation amicale ou respectueuse jusque-là. Et donc... Du coup, quand il va avoir un désaccord, ça va être très difficile pour la personne qui vit ce désaccord parce qu'il y a l'affect qui prend énormément. Bien entendu, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'en occuper, mais on s'en occupe en discutant, on les met face à face, on veut absolument améliorer la relation, etc. Donc ça, c'est relativement facile à désamorcer. Ce qui est beaucoup plus compliqué, c'est cette situation de harcèlement ou d'intimidation. parce qu'il y a vraiment un rapport de force, un rapport écrasant. Et c'est surtout qu'à ce moment-là, la personne se sent totalement démunie et impuissante. Et il y a la différence aussi par rapport à un conflit ou au harcèlement, c'est qu'il y a vraiment cette notion de meute qui distingue énormément les deux positions. C'est-à-dire que le harcèleur dit en chef, entre guillemets, n'a pas forcément, en général, pas une relation d'amitié. avec la personne. C'est juste... Voilà, il a envie de… en général, il ne s'y intéresse pas. Et puis, subitement, parce qu'il y voit une faille, il va rentrer dans cette faille, il va pouvoir l'attaquer sur quelque chose qui va vraiment déstabiliser cette personne. Lui seul, ce n'est pas suffisant, parce que c'est vraiment un goût du pouvoir, c'est vraiment un rapport de domination très fort, et donc il va chercher l'appui d'autres personnes. Tout simplement en le regardant au départ. Il ne va pas demander t'es d'accord ? Il va juste te checker, il va juste regarder. Et puis quand il va envoyer, par exemple, une simple petite œillade au copain d'en face et qu'il voit que le copain ne réagit pas, il dit ça y est, j'ai du pouvoir sur lui parce que lui aussi, il a la frousse que je viens de l'embêter. Et donc, c'est comme ça qu'on monte une meute, tout simplement, en distribuant de la peur à un ensemble de personnes. Mais de toute façon, le harcèlement, c'est une mécanique de peur. La cible, évidemment, a terriblement peur. la cible, en général, pourquoi elle ne réagit pas ? Parce qu'elle est sous l'assidération. Elle se sent totalement impuissante et démunie pour pouvoir réagir. Alors que peut-être dans un autre contexte, cette même personne aurait pu réagir différemment. Donc, il n'y a pas de lieu, il n'y a pas d'endroit, il n'y a pas de raison particulière, il y a juste une sensibilité, une petite faille qui l'a laissé entreapercevoir. Et le harceleur est passé par là, à ce moment-là. Cette personne a un abus de pouvoir. a trouvé justement cette faille, il a pu rentrer dedans. Et puis, après, on a ce qu'on appelle effectivement les spectateurs, les normopathes, qui sont ces gens qui suivent la norme. C'est normal d'embêter, c'est normal de chahuter, c'est normal de rire de quelqu'un. Et donc, on s'efface parce qu'évidemment, on a peur d'être la nouvelle cible si jamais la cible réagissait. Donc, on s'efface et on soutient parce qu'on ne dit rien. Au contraire, on sourit bêtement. On valide en réalité l'acte du harceleur. Et puis le harceleur, on l'a évoqué tout à l'heure, une personne en souffrance qui a vraiment besoin d'exister à travers un groupe et à travers la puissance qu'il peut goûter sur une personne. Donc, on a vraiment une mécanique de peur. Et donc, il faut déconstruire ça, bien sûr. C'est un travail de longue haleine. Et tu parlais très justement des adultes. Et c'est vrai que dans la formation, on a quelque chose pour lequel on tient, on entend. sur lesquels on compte beaucoup, c'est la posture. Le travailler sur la posture des personnes qui vont prendre en charge les situations de harcèlement, parce qu'il faut qu'on soit exemplaire. C'est-à-dire que si je suis prête à accueillir l'un ou l'autre parti, ou les deux de toute façon, il faut que je me sente vraiment suffisamment solide pour pouvoir l'accompagner, que je ne doute pas de ma capacité de pouvoir l'aider. Je pense que c'est vraiment ce qui est hyper important. Et de toute façon, l'enfant, il a besoin de ça. Il a besoin de s'appuyer sur des adultes solides. Et il faut vraiment que l'on montre ça.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, ce que j'ai découvert également, c'est qu'on n'intervenait pas si la personne harcelée n'était pas d'accord. Dire que tant que la personne harcelée ne dit pas Oui, j'ai besoin de votre aide. Oui, j'accepte que vous interveniez. Eh bien, on les laisse gérer ça entre guillemets, entre eux.

  • Speaker #1

    Alors, oui, on reçoit de façon inconditionnelle. On écoute jusqu'à ce qu'on… Enfin, il faut avoir… On a quand même un devoir de persuasion pour montrer que le système que l'on propose est efficace et qu'il se tente de toute façon. Et que, quand bien même, si on n'obtient pas la résolution par une situation d'emblamente, on a encore d'autres outils que tu connais qui peuvent, effectivement, avant l'expulsion, bien entendu, avant que la loi tranche, parce que c'est vrai qu'aujourd'hui le harcèlement est un délit. Donc nous, on repousse le plus tard possible l'éviction de l'élève de l'établissement, mais notre job à nous, c'est effectivement d'expliquer que nous, nous avons suffisamment confiance dans notre système et que la mise en place va permettre effectivement de désamorcer le groupe et pas que le harcèleur. Donc bien entendu, on ne le fera que... qu'avec son consentement, parce qu'il faut qu'il ait confiance en nous. Et donc, notre job, c'est justement de leur montrer qu'il peut vraiment compter sur nous.

  • Speaker #0

    C'est génial, ça. Je trouve vraiment que ça met une nouvelle dynamique aussi dans l'établissement, une dynamique de confiance. Et en plus de ces adultes, ils vont aussi être responsables de former des élèves. qui vont également pouvoir repérer des choses, être un petit peu des oreilles.

  • Speaker #1

    Ce sont des enfants sur qui on va pouvoir compter, qui vont pouvoir être vraiment des acteurs de prévention et de lutte contre le harcèlement. De part deux postures, donc la première effectivement, comme ils sont en contact direct avec les élèves, ils vont pouvoir effectivement alerter un adulte d'une situation ou d'une suspicion. sans avoir forcément des preuves, mais quand il a une crainte en disant tiens, je me suis rendu compte que régulièrement à la récréation, l'enfant est isolé ou alors à la cantine, c'est pareil, je vois bien qu'il se passe des choses, mais ça me gêne, je suis un peu… Donc ça va alerter l'adulte. C'est juste son rôle, c'est juste alerter l'adulte. Ce n'est pas dénoncer, c'est simplement signaler effectivement qu'il pourrait bien y avoir une situation de harcèlement. Et puis tout au long de l'année, ces enfants-là vont s'engager dans la lutte contre le harcèlement en faisant des propositions d'animation, en faisant des ateliers. Donc, le 7 novembre, nous avons la journée nationale du harcèlement. Et donc, en général, les établissements scolaires se mobilisent. Alors, peut-être pas toute la journée, mais il y en a qui font ça vraiment sur toute la journée. Et donc, ce sont les élèves dits bienveilleurs ou ambassadeurs, en fonction des établissements, qui vont mettre en place des ateliers de sensibilisation. Donc, ce sont des vrais acteurs. Et je pense qu'on pourra aussi désamorcer de plus en plus quand on sait que... Quand les enfants auront une vraie connaissance du harcèlement et de la douleur que les cibles vivent à travers ces situations-là, une vraie prise de conscience. Donc voilà, plus ils seront sensibilisés et je pense qu'effectivement, ça permettra de réduire toujours cette notion de harcèlement.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Je pense que ces élèves, que ce soit impliqué ou qu'ils soient juste sensibilisés, on développe des soft skills d'empathie, d'écoute et de travail ensemble. Et ça, je trouve que ce sont vraiment des compétences qui doivent certainement apparaître quelque part dans le fameux socle commun qui est important à valider dans les compétences psychosociales dans les établissements. Donc, je trouve que mettre en place de la sensibilisation, de l'écoute, de l'enfant, c'est des compétences très intéressantes à développer en tout cas.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Comme tu l'as dit justement, effectivement, dans le socle commun des compétences, il y a ces fameuses compétences psychosociales à développer. Et très souvent, les enseignants sont démunis parce qu'ils se disent, mais à quel moment on va pouvoir faire ça ? Et en réalité, qu'est-ce qu'on va valider derrière ça ? Et c'est vrai que la formation appuie beaucoup sur ces compétences-là qui sont essentielles justement pour le bien vivre ensemble. et donc les CPS vont pouvoir effectivement développer une meilleure communication entre les élèves, mais même entre les adultes, c'est-à-dire que si effectivement je me sens en sécurité pour pouvoir parler avec l'adulte, je vais créer du lien, je vais développer de la rassurance, donc je me sens bien et du coup on aura un climat scolaire bien plus serein. C'est aussi une meilleure conscience de soi, c'est prendre connaissance de soi, savoir... quelles sont mes limites, qu'est-ce que je peux gérer moi-même et à un moment donné, qu'est-ce que je dois déléguer pour pouvoir effectivement soit venir en aide, soit demander de l'aide, parce que c'est un peu la difficulté aujourd'hui, c'est demander de l'aide. Et puis avoir évidemment une meilleure régulation des émotions et du stress, forcément. Et puis forcément, les habiletés de relations interpersonnelles qui sont très précieuses quand on est en collectivité. Donc ces CPS, elles sont évidemment ultra précieuses. Et dans le milieu scolaire, on appelle ça effectivement CPS, mais chez vous, vous appelez ça les soft skills. Et voilà, je ne sais pas, toi, que j'apprendrais que c'est absolument essentiel à développer. Complètement.

  • Speaker #0

    Et ce qui est intéressant aussi, c'est que si le climat est plus serein, est plus apaisé, qu'il y a une meilleure communication, un meilleur, un climat paisible, Et bien là, on peut commencer à faire des apprentissages parce que j'imagine qu'un enfant en situation de harcèlement, au niveau scolaire, ça peut vite devenir compliqué pour lui de suivre à l'école, d'être de l'absentéisme aussi. Il peut se passer plein de choses qui vont faire aussi des répercussions sur ses apprentissages scolaires.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Le harcèlement, il a effectivement des conséquences graves puisque ça peut être un problème de la santé, de la santé de l'enfant. C'est très large, je vais en nommer quelques-uns. Il y a bien plus que je vais citer. Effectivement, il peut y avoir les troubles du sommeil. Les troubles du sommeil peuvent forcément avoir une répercussion sur les résultats scolaires. Il y a le stress, la dépression, l'absentéisme, comme tu l'as cité. Il y a aussi les troubles somatiques. J'ai mal à la tête, mal au ventre. Après, bien entendu, ça peut aller beaucoup plus loin, comme les pensées suicidaires, les scarifications, etc. Oui, il y a forcément, ça peut être d'ailleurs un signal d'alarme pour les parents ou les enseignants, quand ils voient une chute des résultats, ça peut alerter en disant tiens, qu'est-ce qui se passe ? De toute façon, il y a forcément quelque chose qui se passe, c'est-à-dire qu'un élève qui avait des résultats corrects, qui subitement chute, il y a quelque chose dans son environnement qui le perturbe pour pouvoir développer ses compétences. Donc, il faut s'en inquiéter. Harcèlement ou pas harcèlement. Peut-être lié à une situation familiale, peut-être même tout simplement le décès du petit chat. Mais qui est important, parce que si ça affecte effectivement sur les apprentissages, il faut effectivement entendre la souffrance qui traverse l'enfant à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Écoute, super intéressant. Alors, dis-moi, je sais que tu as toujours plein de projets, mais vers quoi est-ce que tu vas ? Quels sont tes... prochains projets ?

  • Speaker #1

    Oui, comme tu dis, j'en ai plein. Au départ, c'est vrai qu'il y a toujours cette formation des HM qui me tient à cœur. Je cherche vraiment à ce qu'elle rayonne sur l'ensemble du territoire. On est énormément soutenus par les établissements qui l'ont vécu. C'est vraiment une raison pour la développer, cette formation. Et puis, après, de fil en aiguille, elles sont beaucoup interconnectées. Moi, tout dernièrement, on me demande justement des formations autour du consentement. Donc, que ce soit déjà dès la plus petite enfance. C'est le rapport avec le corps aussi. C'est tout est lié, de toute façon. Donc oui, ça, c'est quelque chose qui me tient à cœur. Après, j'ai... la santé mentale de nos jeunes parce qu'on ne s'en préoccupe pas assez aujourd'hui. On a des réponses trop vite, on a des raccourcis pour pouvoir expliquer. Donc, on met tout sur le Covid. Alors oui, il est vrai qu'il y a eu un impact très fort et on a un retentissement sévère sur nos enfants aujourd'hui. Donc, il faut vraiment se préoccuper et comprendre effectivement comment nos jeunes évoluent. et comment ils vivent le monde d'aujourd'hui. Et nous, nous sommes tellement négatifs de façon générale que forcément, ils ne vont pas très bien. Il faut être très honnête. Donc voilà, je fais une formation là-dessus. Enfin, je prépare une formation là-dessus. La justice restaurative scolaire qui fait suite au... Parce que moi, je suis formée à la communication non-violente, à la médiation entre pères, etc. Et donc, c'était l'année dernière, j'ai commencé à développer cette formation. Ils ont adoré en disant effectivement que c'est une formation qui donne suite à celle de DHM et pour justement accompagner les enfants sur la responsabilité et restauration. Et ça, c'est superbe.

  • Speaker #0

    C'est une formation aussi qui, alors ce n'est pas uniquement pour le harcèlement, ça peut être un manque de respect vis-à-vis d'un enseignant, ça peut être, ou du mobilier scolaire. Et donc, comment effectivement faire prendre conscience à l'enfant de la gravité de ses actes, etc. Donc, voilà, ça, c'est vraiment réjouissant. Et puis, comment... Alors, c'est des formations que j'appelle, entre guillemets, plombantes. C'est celles qui, quand on en fait trop, vous avez vraiment besoin de prendre du recul, parce que c'est lourd, parce que chaque... enseignants en plus, où chaque adulte vient exprimer la difficulté qu'il rencontre. Moi, j'ai tellement envie de contribuer pour que tout le monde aille mieux que... Il y a des moments où je me sens parfois impuissante et je me dis je me sens très, très colibri. Mais voilà, j'oeuvre comme je peux. On est en train justement de développer chez Amifor une formation sur le bien-être des enseignants et on t'a embarqué dans cette aventure également. Et ça, j'ai hâte, elle va bientôt voir le jour, tout prochainement, et j'ai vraiment hâte de la voir se développer, cette formation. Parce qu'en fin du bien-être, on parle beaucoup de choses qui ne vont pas, mais les enseignants, on les critique beaucoup, enfin pas que les enseignants d'ailleurs, mais tout le personnel éducatif, que ce soit les dames de cantine, c'est pas bon ce qu'on mange à la cantine. La secrétaire qui se prend des appels à tout bout de champ parce qu'on veut parler au directeur et que ce n'est pas normal qu'elle fasse du filtrage. Bref, c'est l'ensemble de la communauté éducative qui est touchée. Et il est évident que si on peut donner des outils pour que les enseignants se sentent bien, bien mieux, nos élèves se sentiront bien mieux. C'est vraiment une approche systémique et donc forcément, il y a une répercussion sur nos enfants. Un adulte épanoui fait forcément des enfants épanouis.

  • Speaker #1

    Oui, forcément, ça va par ricochet contribuer à des meilleurs apprentissages, à des meilleures compréhensions. Et puis, ils vont pouvoir aussi plus laisser de place à des apprentissages avec des moyens plus ludiques. Évidemment, s'il y a moins de tensions à gérer dans la classe, s'il y a moins de choses négatives à gérer, l'enseignant va avoir aussi... plus de largesse pour faire des choses autrement. Et ça, je trouve ça vraiment super parce que je pense vraiment que le cerveau, il a envie d'apprendre et il a envie de s'amuser. Donc, il faut que ça se passe dans la joie, la bonne humeur et le fun.

  • Speaker #0

    Absolument. Et puis, effectivement, le cerveau, il a besoin de s'amuser. Et puis, tu sais très bien aussi qu'il fonctionne. en euro de miroir. Et donc, effectivement, si on voit un personnel épanoui, l'enfant va se sentir épanoui par imitation. Et puis, c'est un modèle de comportement. Donc, quand on voit un adulte référent, quand j'appelle référence, c'est quand on le voit, c'est une référence. Quand je dis adulte référent, quand on voit du personnel qui vous sourit tout le temps, forcément, on a envie de sourire. Et donc, oui, je pense que ça va forcément avoir une belle répercussion sur nos élèves.

  • Speaker #1

    Dis-moi, où est-ce qu'on peut te retrouver ? Où est-ce qu'on peut avoir des informations sur DHM ? Comment est-ce que les gens peuvent entrer en relation avec toi ?

  • Speaker #0

    Oui, alors DHM, il faut tout simplement aller sur le site Amifor.

  • Speaker #1

    On va le remettre en dessous.

  • Speaker #0

    Oui, très bien, super. Donc, sur le site Amifor, on clique, il y a un petit onglet spécial DHM. Donc, voilà. Après... Pour le reste, je ne suis pas très réseau. C'est du temps. Merci. Je respecte énormément les gens qui y sont, mais ça demande beaucoup de temps. De temps en temps, je fais quelques publications sur LinkedIn. On peut me retrouver là éventuellement. J'ai une petite page Facebook, mais qui est un peu le copier-coller. C'est-à-dire que quand l'un ne va pas sur l'autre, sinon, je ne suis pas très active dans ce domaine-là.

  • Speaker #1

    En tout cas, je mets les coordonnées que tu m'as données dessous, site web, choses comme ça, en dessous, pour que les gens puissent te retrouver. Je t'avais éventuellement proposé de préparer une petite phrase, un petit mot de la fin. Est-ce que tu avais quelque chose ?

  • Speaker #0

    Le mot de la fin, j'ai juste envie de revenir sur... Moi, je suis formée... Vous savez, quand on fait psycho, on choisit un maître, entre guillemets, et donc un courant. on appelle ça plutôt un courant et moi c'est vraiment Carl Rogers qui est mon c'est marrant parce que quand je ne connaissais pas grand chose à la psycho, j'avais beaucoup entendu parler de Freud, Lacan, etc. et ça ne faisait pas résonance et pendant longtemps je me disais mais non je n'ai pas envie de faire psycho parce que ça ne me parle pas ça jusqu'au jour où je tombe sur les travaux de Carl Rogers et là je me suis dit mais waouh ça c'est absolument incroyable Et tout simplement, Carl Rogers, il dit que la ressource est en nous. C'est-à-dire qu'effectivement, de toujours vouloir attendre des autres pour que le monde change, je pense qu'effectivement, nous pouvons peut-être nous-mêmes se dire, finalement, c'est moi qui peux faire changer le monde, à défaut du monde. En tout cas, moi, je peux me changer. Et donc, la ressource est en nous. Et je crois que c'est vraiment le mot le plus précieux que je peux partager avec toi et avec vous tous.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est une super conclusion. de cet épisode qui démarre la semaine de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire qui va se poursuivre en tout ce début novembre et tous les premiers jeudis de novembre, chaque année. Merci beaucoup Anne-Cécile d'avoir répondu à mes questions, de nous avoir parlé de toi et de ton parcours. C'était vraiment un plaisir d'échanger. et un plaisir de très bientôt se voir pour animer des formations ensemble. Je suis toujours très, très heureuse de collaborer avec des personnes inspirantes. Donc, merci beaucoup à toi, Anne-Cécile.

  • Speaker #0

    Merci infiniment. Et puis, oui, je suis très heureuse aussi de partager plein de choses avec toi. Vraiment, merci. Merci infiniment.

  • Speaker #1

    Eh bien, on vous laisse mettre des commentaires en dessous, partager l'épisode, enfin, faire le buzz sur cet épisode pour faire rayonner un maximum. cette formation et ce que tu proposes contre le harcèlement en milieu scolaire.

  • Speaker #2

    Je te remercie d'avoir écouté cet épisode. On se retrouve dans 15 jours. Si cet épisode t'a plu, je serais ravie de lire ton commentaire et de voir ton like. Toi aussi, tu peux faire rayonner les soft skills en partageant cet épisode. Et pour continuer à les explorer, tu peux t'abonner à cette chaîne ou me retrouver sur tous mes réseaux sociaux sous le nom Morgane Ansperger. Merci. ou Morgane Facilitation. Je te souhaite une très belle journée. A très vite !

Description

Pour la semaine de lutte contre le harcèlement scolaire, je suis heureuse de donner la parole à Anne-Cécile Courault. Engagée dans l'éducation depuis plus de 25 ans, elle y partage des stratégies pour aider les enseignants et le personnel scolaire à identifier, prévenir et désamorcer les situations de harcèlement. Anne-Cécile explique aussi comment renforcer l’estime de soi des élèves et favoriser une communication bienveillante pour instaurer un climat de confiance et de respect dans les écoles. À travers des exemples concrets et des outils pratiques, cet épisode s’adresse à tous ceux qui souhaitent mieux comprendre et combattre le harcèlement scolaire pour créer un environnement éducatif serein.

➡️ Qui est Anne Cécile Courault?

Anne-Cécile Courault, 56 ans, mère de trois enfants, passionnée de littérature et de théâtre, se définit comme une éternelle apprentie, animée par la conviction que la vie est un apprentissage continu. Inspirée par la philosophie de Carl Rogers, elle croit profondément que chacun porte en soi les clés de son épanouissement. Avec plus de 25 ans d'expérience en tant que psycho-pédagogue, Anne-Cécile exerce un métier hybride, situé entre la psychologie et la pédagogie, où elle restaure l’estime de soi des apprenants avant de leur transmettre des outils facilitant leur parcours. Formatice chez Amifor, elle partage ses connaissances sur les troubles des apprentissages, les comportements, les compétences psychosociales, la communication non violente et la justice restaurative en milieu scolaire. Engagée dans la lutte contre le harcèlement scolaire, elle intervient également en tant que conférencière sur des sujets tels que la parentalité et le bien-être des jeunes. Son sourire, marque de fabrique et véritable passeport pour la vie, illustre son approche bienveillante et positive.
➡️retrouver Anne Cécile Courault sur le web ?
linkedin, Facebook, internet web : https://acces-communication.com

formation DHM (Désamorçons le Harcèlement Maintenant) chez AMIFOR

➡️ Retrouver Morgane Hornsperger sur le web ?


Musique du générique produite par Marvin Marchand  😎


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis ravie de t'accueillir sur Exploration Soft Skills. Je suis Morgane Hansperger, je suis une entrepreneuse créative depuis 2020. Je vais recevoir ici des invités inspirants qui tous les 15 jours vont partager leur histoire. Toi, je t'invite à faire comme mes invités, un petit pas vers de nouvelles habitudes pour un grand pas qui va développer des soft skills. C'est à bonne écoute. Bonjour à toutes, bonjour à tous. Je suis aujourd'hui avec Anne-Cécile Courreau. Bonjour Anne-Cécile.

  • Speaker #1

    Bonjour Morgane.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Eh bien ça va, ravie d'être là, ravie de pouvoir partager cet instant avec toi.

  • Speaker #0

    Je suis vraiment contente aujourd'hui de vous présenter Anne-Cécile qui est, je pense, quelqu'un de très engagée. Tu as vraiment des choses qui te tiennent à cœur et c'est pour ça que j'ai choisi de t'interviewer aujourd'hui pour parler de la semaine de sensibilisation au harcèlement en milieu scolaire.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas de donner une place à cette semaine, mais surtout à cet événement, enfin ce fléau qui malheureusement est encore bien trop présent dans nos milieux scolaires. Merci infiniment de pouvoir dédier ce podcast à ce sujet.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup ton approche, la façon dont tu vas transmettre les informations concernant le harcèlement en milieu scolaire. Mais d'abord, je voudrais que tu te présentes pour toutes les personnes qui ne te connaîtraient pas encore, qui ne te suivraient pas encore sur les réseaux. Alors, qui es-tu ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis... C'est toujours un exercice que je trouve très compliqué. J'adore parler des autres, parler de soi, c'est toujours plus embêtant. Alors bon, en gros, j'ai 56 ans maintenant, trois grands-enfants. J'ai un métier formidable qui est psychopédagogue. C'est un métier hybride entre le psychologue et le pédagogue. Et c'est un métier que j'affectionne particulièrement parce qu'il consiste en gros à rétablir l'estime de soi avant de pouvoir offrir des... des outils adaptés aux différents profils des élèves. Et donc voilà, pendant des années, j'ai accompagné des élèves en difficulté dite scolaire, liée à des troubles d'apprentissage. Et petit à petit, au fur et à mesure de ma carrière, j'ai commencé à recevoir de plus en plus d'enfants qui étaient en phobie ou en décrochage scolaire lié au harcèlement. Et c'est la raison pour laquelle je me suis intéressée de près à cette question. Et donc, on en reparlera un petit peu plus tard. Et puis, de par mon métier, qui est un métier qui n'existe pas vraiment en France, parce que moi, j'ai été formée en Belgique il y a plus de 25 ans de ça. J'ai des outils, j'ai des approches qui pouvaient vraiment intéresser les enseignants. Et c'est une fois un établissement qui est venu me demander d'expliquer mon métier. Et puis, si je pouvais partager mes outils. Donc, il a fallu que je rentre dans un cursus. de formateur. Et c'est comme ça que je suis rentrée effectivement dans le centre de formation AmiFort et que je suis devenue formatrice au départ pour expliquer effectivement les fonctions cognitives, les troubles des apprentissages et comment aider ces enfants-là.

  • Speaker #0

    Et donc tu as aujourd'hui les deux fonctions en parallèle ?

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Est-ce que tu peux nous en dire plus ? sur ce que tu proposes par rapport au harcèlement scolaire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Plusieurs choses. C'est très vaste parce que c'est vrai que c'est un sujet qui... Moi, je suis une personne entière, c'est-à-dire que quand quelque chose m'intéresse, je m'y intéresse à 300 Ce qui m'interrogeait, c'était... Je voulais comprendre un peu la genèse du harcèlement, savoir s'il y a eu une évolution, est-ce que ça s'est intensifié, etc. Et de ce fait... Ayant conservé des collègues en Belgique, j'ai pu faire des allers-retours comparatifs. J'ai une fille aussi qui vit à l'étranger, donc ça m'a permis de faire un point sur le plan international pour savoir si c'était quelque chose qui était spécifiquement français ou si effectivement c'était quelque chose de répandu. Je me suis beaucoup appuyée aussi sur les travaux de recherche de différents psychiatres. de l'UNICEF aussi, qui s'est beaucoup interrogée sur la notion du harcèlement sur le plan mondial. J'ai une soif de comprendre cette mécanique et puis éventuellement de pouvoir développer de l'aide. Alors, elles se présentent sous différentes façons. La première, c'est au cabinet. J'ai des enfants qui viennent, c'est surtout les parents au départ qui prennent contact avec moi pour pouvoir accompagner leur enfant, leur expliquer que... Oui, ça peut arriver, mais on peut aussi s'en sortir. Je pense que c'est vraiment quelque chose d'hyper important. Et c'est mesurer et accueillir la souffrance de l'enfant telle qu'elle est. Et puis, c'est aussi au cabinet, c'est très rare, mais je bénis les parents qui ont le courage de m'appeler pour me dire que leur enfant est harceleur. Et là encore, je déconstruis la posture de harceleur et comprends cette mécanique, pourquoi il a mis cette stratégie en place. Donc voilà, ça c'est de façon individuelle. Et puis de façon générale, j'ai la chance d'avoir pu construire une formation sur plusieurs modules pour sensibiliser les enseignants et les accompagner en leur offrant des outils pour la prise en charge, pour que les enfants, que ce soit harceleurs... ou harceler, ou même ce qu'on appelle la meute, donc les enfants qui suivent le harceleur en chef, puissent être effectivement accompagnés pour désamorcer le plus vite possible les situations de harcèlement. Et puis après, comme la formation a pris un peu d'ampleur, et c'est surtout qu'elle a eu un franc succès auprès des établissements scolaires, cet été j'ai formé une équipe, et donc j'ai vraiment la joie aussi de t'avoir... parmi mes formatrices. J'ai formé une dizaine de formatrices sur ce thème-là. Je suis vraiment ravie parce que j'ai vraiment le souhait que cette formation se diffuse sur l'ensemble du territoire.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. J'ai la chance d'avoir pu intégrer cette formation. Et ce que je trouve très intéressant, c'est cette place à la fois de la victime et de sa reconnaissance. et à la fois aussi du harceleur et de la prise en charge du harceleur, avec une méthode que j'ai trouvée assez innovante, qui n'est pas dans la sanction immédiatement.

  • Speaker #1

    Non, tout à fait. Oui, absolument. C'est-à-dire qu'on considère que le harceleur, il ne faut pas oublier que quand on a une posture du harceleur, ce n'est pas une posture de bien-être. On n'a aucune raison de prendre du pouvoir sur quelqu'un si on va bien. donc il y a forcément une souffrance il faut pouvoir l'identifier et alors après les enseignants ils n'ont pas un rôle de psy ils ne sont pas cliniciens ils ne peuvent pas accompagner mais c'est laisser la chance, la possibilité à un enfant de changer de posture et moi il y a deux choses qui sont hyper importantes dans la notion quand on a quand on est passé du côté obscur du harceleur c'est comment de prendre part C'est être responsable de quelque chose. Pour moi, c'est vraiment très important. Et en même temps, restaurer. Pour moi, c'est vraiment précieux. Ce sont deux notions qui font qu'un individu arrive à s'en sortir dans la vie. C'est porter les responsabilités de ses actes et puis effectivement restaurer si toutefois il y a eu vraiment des dégâts derrière. Et donc, la formation qu'on propose, effectivement, prend en compte cette notion-là. Bien entendu, c'est un accueil inconsidéré pour la cible, ça c'est tout à fait normal, mais ça on le trouve dans toutes les autres formations. Et quant à nous, on a effectivement cette approche de se dire, de prendre vraiment en compte que c'est un enfant qui est en souffrance. Moi ça me chiffonne, les dispositions qui ont été prises pour exclure temporairement ou définitivement un élève, parce que moi je vois les conséquences que ça a derrière. Ce sont des enfants qui vont décupler leur rage et qui vont continuer à alimenter, quand bien même ils sont dans un autre établissement, ils vont alimenter ceux présents, la fameuse meute. Et donc, je trouve que c'est encore plus dangereux. Donc, je me suis beaucoup appuyée sur les travaux d'un confrère et ami qui s'appelle Bruno Humbeck, qui a développé sur l'ensemble de la Wallonie un système de prévention pour lutter contre le harcèlement, qu'il a fait valider avec l'Université de Mons puisqu'il est chercheur lui-même. à l'université et pour développer des outils qui ont une efficacité. Et donc aujourd'hui, il m'a laissé la possibilité de m'appuyer sur ses travaux et c'est vrai que ça enrichit notre formation, c'est un grand bonheur. Et on est dans cette approche non blâmante, mais en même temps de responsabilité.

  • Speaker #0

    Et ce que je trouve très intéressant, c'est que l'idée de sensibiliser les établissements, les personnels de l'établissement, c'est aussi de prendre le problème quand il est tout petit. Parce que je pense vraiment que c'est plus facile de traiter un petit problème qu'un énorme problème.

  • Speaker #1

    Absolument. L'idée est de pouvoir désamorcer le harcèlement maintenant. Ce mot-là, pour moi, il est très précieux. Parce que c'est vrai que si on peut attaquer le problème à la phase embryonnaire, on déconstruit quelque chose, tout en expliquant, en travaillant les compétences psychosociales, en travaillant la communication entre les élèves, le respect. Donc, c'est pour moi. vraiment la chose la plus importante. Et plus tôt on s'y prend, il y aura effectivement moins de risques. Enfin moi, peut-être, je ne suis pas utopique, je crois en la bonté de l'enfant. C'est-à-dire qu'au départ, un enfant n'est jamais mauvais. Et c'est juste le fait, effectivement, de vivre dans un environnement contraint, par exemple, qui va effectivement exacerber le côté dominant-dominé, par exemple, dans les relations. Mais un dominant n'est pas forcément quelqu'un d'écrasant. Et puis parfois, un dominé a besoin d'avoir une personne dominante pour qu'elle soit une référente pour lui. C'est là où il faut qu'on retravaille complètement la posture de l'individu. Et bien entendu, on peut le faire tout petit, très jeune. Et plus on s'y prend tôt, et moi je pense qu'effectivement, si on s'y prend... On est toujours surpris de dire qu'on donne des formations pour les écoles maternelles. Oui, on peut effectivement... On ne peut pas parler forcément de harcèlement pur, mais il y a déjà une notion de prise de pouvoir, il y a déjà des enfants qui ont besoin d'exister plus que les autres. Et je pense que c'est vraiment là où il faut commencer, effectivement, à accompagner les enseignants sur mettre en place des cercles de parole régulés pour, effectivement, apprendre à s'exprimer, évoquer les ressentis, et puis surtout écouter l'autre, sans qu'on lui coupe, etc., etc., et se mettre à la place de l'autre. Je pense qu'on peut vraiment faire des choses intéressantes, tout petit, tout petit. Et je pense, effectivement, plus tôt on s'y prend, moins il y aura de glissements vers des situations graves. Et peut-être, on retardera le cyberharcèlement, parce que là encore, c'est une caisse de résonance du harcèlement. Mais c'est aussi l'évolution en fonction de l'âge, puisqu'on accède aux réseaux sociaux. Et donc, je pense qu'effectivement, Quand on agit sur l'un, on agit forcément sur l'autre et donc on baissera l'intensité des violences. Je ne dis pas qu'on les éradiquera parce qu'elles ont toujours existé, ces violences. Le harcèlement existe depuis la nuit des temps, c'est juste qu'aujourd'hui c'est juste insupportable. Et voilà, c'est inacceptable et donc il faut que ça cesse. Mais cesser, j'aurais du mal à le croire. mais au moins baisser l'intensité des violences. Je pense que ça, on peut vraiment y jouer.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense que les enfants, même tout petits aussi, qu'ils soient capables de prendre la parole, de dire ce qu'ils ressentent, qu'ils ont une place, qu'ils peuvent faire confiance aux adultes qui les entourent. Tout ça, ça doit se construire dans l'équipe, dans l'établissement. Et ça peut prendre un petit peu de temps. Donc, je trouve très intéressant d'impliquer les maternelles. Les primaires aussi, à cette notion de consentement, je suis d'accord avec cette pratique-là ou je ne suis pas d'accord avec ça dans la relation entre les uns et les autres. Je trouve qu'il y a vraiment des choses à faire. Et ce que moi, j'ai beaucoup appris en tant que formatrice sur DHM, c'était aussi qu'est-ce que c'est une situation de harcèlement ? Parce qu'il y a plein de situations où moi, je pensais qu'il y avait harcèlement et pas toujours. Et effectivement, j'ai trouvé ça très riche de pouvoir aussi recentrer ce que c'était... exactement que le harcèlement en milieu scolaire.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est vrai qu'on confond souvent une situation conflictuelle à une situation d'intimidation. Il est beaucoup plus facile de désamorcer une situation conflictuelle quand bien même elle soit aussi déchirante qu'une situation de harcèlement. Parce qu'il y a une notion souvent d'amitié. C'est-à-dire que le conflit va naître d'une relation amicale ou respectueuse jusque-là. Et donc... Du coup, quand il va avoir un désaccord, ça va être très difficile pour la personne qui vit ce désaccord parce qu'il y a l'affect qui prend énormément. Bien entendu, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'en occuper, mais on s'en occupe en discutant, on les met face à face, on veut absolument améliorer la relation, etc. Donc ça, c'est relativement facile à désamorcer. Ce qui est beaucoup plus compliqué, c'est cette situation de harcèlement ou d'intimidation. parce qu'il y a vraiment un rapport de force, un rapport écrasant. Et c'est surtout qu'à ce moment-là, la personne se sent totalement démunie et impuissante. Et il y a la différence aussi par rapport à un conflit ou au harcèlement, c'est qu'il y a vraiment cette notion de meute qui distingue énormément les deux positions. C'est-à-dire que le harcèleur dit en chef, entre guillemets, n'a pas forcément, en général, pas une relation d'amitié. avec la personne. C'est juste... Voilà, il a envie de… en général, il ne s'y intéresse pas. Et puis, subitement, parce qu'il y voit une faille, il va rentrer dans cette faille, il va pouvoir l'attaquer sur quelque chose qui va vraiment déstabiliser cette personne. Lui seul, ce n'est pas suffisant, parce que c'est vraiment un goût du pouvoir, c'est vraiment un rapport de domination très fort, et donc il va chercher l'appui d'autres personnes. Tout simplement en le regardant au départ. Il ne va pas demander t'es d'accord ? Il va juste te checker, il va juste regarder. Et puis quand il va envoyer, par exemple, une simple petite œillade au copain d'en face et qu'il voit que le copain ne réagit pas, il dit ça y est, j'ai du pouvoir sur lui parce que lui aussi, il a la frousse que je viens de l'embêter. Et donc, c'est comme ça qu'on monte une meute, tout simplement, en distribuant de la peur à un ensemble de personnes. Mais de toute façon, le harcèlement, c'est une mécanique de peur. La cible, évidemment, a terriblement peur. la cible, en général, pourquoi elle ne réagit pas ? Parce qu'elle est sous l'assidération. Elle se sent totalement impuissante et démunie pour pouvoir réagir. Alors que peut-être dans un autre contexte, cette même personne aurait pu réagir différemment. Donc, il n'y a pas de lieu, il n'y a pas d'endroit, il n'y a pas de raison particulière, il y a juste une sensibilité, une petite faille qui l'a laissé entreapercevoir. Et le harceleur est passé par là, à ce moment-là. Cette personne a un abus de pouvoir. a trouvé justement cette faille, il a pu rentrer dedans. Et puis, après, on a ce qu'on appelle effectivement les spectateurs, les normopathes, qui sont ces gens qui suivent la norme. C'est normal d'embêter, c'est normal de chahuter, c'est normal de rire de quelqu'un. Et donc, on s'efface parce qu'évidemment, on a peur d'être la nouvelle cible si jamais la cible réagissait. Donc, on s'efface et on soutient parce qu'on ne dit rien. Au contraire, on sourit bêtement. On valide en réalité l'acte du harceleur. Et puis le harceleur, on l'a évoqué tout à l'heure, une personne en souffrance qui a vraiment besoin d'exister à travers un groupe et à travers la puissance qu'il peut goûter sur une personne. Donc, on a vraiment une mécanique de peur. Et donc, il faut déconstruire ça, bien sûr. C'est un travail de longue haleine. Et tu parlais très justement des adultes. Et c'est vrai que dans la formation, on a quelque chose pour lequel on tient, on entend. sur lesquels on compte beaucoup, c'est la posture. Le travailler sur la posture des personnes qui vont prendre en charge les situations de harcèlement, parce qu'il faut qu'on soit exemplaire. C'est-à-dire que si je suis prête à accueillir l'un ou l'autre parti, ou les deux de toute façon, il faut que je me sente vraiment suffisamment solide pour pouvoir l'accompagner, que je ne doute pas de ma capacité de pouvoir l'aider. Je pense que c'est vraiment ce qui est hyper important. Et de toute façon, l'enfant, il a besoin de ça. Il a besoin de s'appuyer sur des adultes solides. Et il faut vraiment que l'on montre ça.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, ce que j'ai découvert également, c'est qu'on n'intervenait pas si la personne harcelée n'était pas d'accord. Dire que tant que la personne harcelée ne dit pas Oui, j'ai besoin de votre aide. Oui, j'accepte que vous interveniez. Eh bien, on les laisse gérer ça entre guillemets, entre eux.

  • Speaker #1

    Alors, oui, on reçoit de façon inconditionnelle. On écoute jusqu'à ce qu'on… Enfin, il faut avoir… On a quand même un devoir de persuasion pour montrer que le système que l'on propose est efficace et qu'il se tente de toute façon. Et que, quand bien même, si on n'obtient pas la résolution par une situation d'emblamente, on a encore d'autres outils que tu connais qui peuvent, effectivement, avant l'expulsion, bien entendu, avant que la loi tranche, parce que c'est vrai qu'aujourd'hui le harcèlement est un délit. Donc nous, on repousse le plus tard possible l'éviction de l'élève de l'établissement, mais notre job à nous, c'est effectivement d'expliquer que nous, nous avons suffisamment confiance dans notre système et que la mise en place va permettre effectivement de désamorcer le groupe et pas que le harcèleur. Donc bien entendu, on ne le fera que... qu'avec son consentement, parce qu'il faut qu'il ait confiance en nous. Et donc, notre job, c'est justement de leur montrer qu'il peut vraiment compter sur nous.

  • Speaker #0

    C'est génial, ça. Je trouve vraiment que ça met une nouvelle dynamique aussi dans l'établissement, une dynamique de confiance. Et en plus de ces adultes, ils vont aussi être responsables de former des élèves. qui vont également pouvoir repérer des choses, être un petit peu des oreilles.

  • Speaker #1

    Ce sont des enfants sur qui on va pouvoir compter, qui vont pouvoir être vraiment des acteurs de prévention et de lutte contre le harcèlement. De part deux postures, donc la première effectivement, comme ils sont en contact direct avec les élèves, ils vont pouvoir effectivement alerter un adulte d'une situation ou d'une suspicion. sans avoir forcément des preuves, mais quand il a une crainte en disant tiens, je me suis rendu compte que régulièrement à la récréation, l'enfant est isolé ou alors à la cantine, c'est pareil, je vois bien qu'il se passe des choses, mais ça me gêne, je suis un peu… Donc ça va alerter l'adulte. C'est juste son rôle, c'est juste alerter l'adulte. Ce n'est pas dénoncer, c'est simplement signaler effectivement qu'il pourrait bien y avoir une situation de harcèlement. Et puis tout au long de l'année, ces enfants-là vont s'engager dans la lutte contre le harcèlement en faisant des propositions d'animation, en faisant des ateliers. Donc, le 7 novembre, nous avons la journée nationale du harcèlement. Et donc, en général, les établissements scolaires se mobilisent. Alors, peut-être pas toute la journée, mais il y en a qui font ça vraiment sur toute la journée. Et donc, ce sont les élèves dits bienveilleurs ou ambassadeurs, en fonction des établissements, qui vont mettre en place des ateliers de sensibilisation. Donc, ce sont des vrais acteurs. Et je pense qu'on pourra aussi désamorcer de plus en plus quand on sait que... Quand les enfants auront une vraie connaissance du harcèlement et de la douleur que les cibles vivent à travers ces situations-là, une vraie prise de conscience. Donc voilà, plus ils seront sensibilisés et je pense qu'effectivement, ça permettra de réduire toujours cette notion de harcèlement.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Je pense que ces élèves, que ce soit impliqué ou qu'ils soient juste sensibilisés, on développe des soft skills d'empathie, d'écoute et de travail ensemble. Et ça, je trouve que ce sont vraiment des compétences qui doivent certainement apparaître quelque part dans le fameux socle commun qui est important à valider dans les compétences psychosociales dans les établissements. Donc, je trouve que mettre en place de la sensibilisation, de l'écoute, de l'enfant, c'est des compétences très intéressantes à développer en tout cas.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Comme tu l'as dit justement, effectivement, dans le socle commun des compétences, il y a ces fameuses compétences psychosociales à développer. Et très souvent, les enseignants sont démunis parce qu'ils se disent, mais à quel moment on va pouvoir faire ça ? Et en réalité, qu'est-ce qu'on va valider derrière ça ? Et c'est vrai que la formation appuie beaucoup sur ces compétences-là qui sont essentielles justement pour le bien vivre ensemble. et donc les CPS vont pouvoir effectivement développer une meilleure communication entre les élèves, mais même entre les adultes, c'est-à-dire que si effectivement je me sens en sécurité pour pouvoir parler avec l'adulte, je vais créer du lien, je vais développer de la rassurance, donc je me sens bien et du coup on aura un climat scolaire bien plus serein. C'est aussi une meilleure conscience de soi, c'est prendre connaissance de soi, savoir... quelles sont mes limites, qu'est-ce que je peux gérer moi-même et à un moment donné, qu'est-ce que je dois déléguer pour pouvoir effectivement soit venir en aide, soit demander de l'aide, parce que c'est un peu la difficulté aujourd'hui, c'est demander de l'aide. Et puis avoir évidemment une meilleure régulation des émotions et du stress, forcément. Et puis forcément, les habiletés de relations interpersonnelles qui sont très précieuses quand on est en collectivité. Donc ces CPS, elles sont évidemment ultra précieuses. Et dans le milieu scolaire, on appelle ça effectivement CPS, mais chez vous, vous appelez ça les soft skills. Et voilà, je ne sais pas, toi, que j'apprendrais que c'est absolument essentiel à développer. Complètement.

  • Speaker #0

    Et ce qui est intéressant aussi, c'est que si le climat est plus serein, est plus apaisé, qu'il y a une meilleure communication, un meilleur, un climat paisible, Et bien là, on peut commencer à faire des apprentissages parce que j'imagine qu'un enfant en situation de harcèlement, au niveau scolaire, ça peut vite devenir compliqué pour lui de suivre à l'école, d'être de l'absentéisme aussi. Il peut se passer plein de choses qui vont faire aussi des répercussions sur ses apprentissages scolaires.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Le harcèlement, il a effectivement des conséquences graves puisque ça peut être un problème de la santé, de la santé de l'enfant. C'est très large, je vais en nommer quelques-uns. Il y a bien plus que je vais citer. Effectivement, il peut y avoir les troubles du sommeil. Les troubles du sommeil peuvent forcément avoir une répercussion sur les résultats scolaires. Il y a le stress, la dépression, l'absentéisme, comme tu l'as cité. Il y a aussi les troubles somatiques. J'ai mal à la tête, mal au ventre. Après, bien entendu, ça peut aller beaucoup plus loin, comme les pensées suicidaires, les scarifications, etc. Oui, il y a forcément, ça peut être d'ailleurs un signal d'alarme pour les parents ou les enseignants, quand ils voient une chute des résultats, ça peut alerter en disant tiens, qu'est-ce qui se passe ? De toute façon, il y a forcément quelque chose qui se passe, c'est-à-dire qu'un élève qui avait des résultats corrects, qui subitement chute, il y a quelque chose dans son environnement qui le perturbe pour pouvoir développer ses compétences. Donc, il faut s'en inquiéter. Harcèlement ou pas harcèlement. Peut-être lié à une situation familiale, peut-être même tout simplement le décès du petit chat. Mais qui est important, parce que si ça affecte effectivement sur les apprentissages, il faut effectivement entendre la souffrance qui traverse l'enfant à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Écoute, super intéressant. Alors, dis-moi, je sais que tu as toujours plein de projets, mais vers quoi est-ce que tu vas ? Quels sont tes... prochains projets ?

  • Speaker #1

    Oui, comme tu dis, j'en ai plein. Au départ, c'est vrai qu'il y a toujours cette formation des HM qui me tient à cœur. Je cherche vraiment à ce qu'elle rayonne sur l'ensemble du territoire. On est énormément soutenus par les établissements qui l'ont vécu. C'est vraiment une raison pour la développer, cette formation. Et puis, après, de fil en aiguille, elles sont beaucoup interconnectées. Moi, tout dernièrement, on me demande justement des formations autour du consentement. Donc, que ce soit déjà dès la plus petite enfance. C'est le rapport avec le corps aussi. C'est tout est lié, de toute façon. Donc oui, ça, c'est quelque chose qui me tient à cœur. Après, j'ai... la santé mentale de nos jeunes parce qu'on ne s'en préoccupe pas assez aujourd'hui. On a des réponses trop vite, on a des raccourcis pour pouvoir expliquer. Donc, on met tout sur le Covid. Alors oui, il est vrai qu'il y a eu un impact très fort et on a un retentissement sévère sur nos enfants aujourd'hui. Donc, il faut vraiment se préoccuper et comprendre effectivement comment nos jeunes évoluent. et comment ils vivent le monde d'aujourd'hui. Et nous, nous sommes tellement négatifs de façon générale que forcément, ils ne vont pas très bien. Il faut être très honnête. Donc voilà, je fais une formation là-dessus. Enfin, je prépare une formation là-dessus. La justice restaurative scolaire qui fait suite au... Parce que moi, je suis formée à la communication non-violente, à la médiation entre pères, etc. Et donc, c'était l'année dernière, j'ai commencé à développer cette formation. Ils ont adoré en disant effectivement que c'est une formation qui donne suite à celle de DHM et pour justement accompagner les enfants sur la responsabilité et restauration. Et ça, c'est superbe.

  • Speaker #0

    C'est une formation aussi qui, alors ce n'est pas uniquement pour le harcèlement, ça peut être un manque de respect vis-à-vis d'un enseignant, ça peut être, ou du mobilier scolaire. Et donc, comment effectivement faire prendre conscience à l'enfant de la gravité de ses actes, etc. Donc, voilà, ça, c'est vraiment réjouissant. Et puis, comment... Alors, c'est des formations que j'appelle, entre guillemets, plombantes. C'est celles qui, quand on en fait trop, vous avez vraiment besoin de prendre du recul, parce que c'est lourd, parce que chaque... enseignants en plus, où chaque adulte vient exprimer la difficulté qu'il rencontre. Moi, j'ai tellement envie de contribuer pour que tout le monde aille mieux que... Il y a des moments où je me sens parfois impuissante et je me dis je me sens très, très colibri. Mais voilà, j'oeuvre comme je peux. On est en train justement de développer chez Amifor une formation sur le bien-être des enseignants et on t'a embarqué dans cette aventure également. Et ça, j'ai hâte, elle va bientôt voir le jour, tout prochainement, et j'ai vraiment hâte de la voir se développer, cette formation. Parce qu'en fin du bien-être, on parle beaucoup de choses qui ne vont pas, mais les enseignants, on les critique beaucoup, enfin pas que les enseignants d'ailleurs, mais tout le personnel éducatif, que ce soit les dames de cantine, c'est pas bon ce qu'on mange à la cantine. La secrétaire qui se prend des appels à tout bout de champ parce qu'on veut parler au directeur et que ce n'est pas normal qu'elle fasse du filtrage. Bref, c'est l'ensemble de la communauté éducative qui est touchée. Et il est évident que si on peut donner des outils pour que les enseignants se sentent bien, bien mieux, nos élèves se sentiront bien mieux. C'est vraiment une approche systémique et donc forcément, il y a une répercussion sur nos enfants. Un adulte épanoui fait forcément des enfants épanouis.

  • Speaker #1

    Oui, forcément, ça va par ricochet contribuer à des meilleurs apprentissages, à des meilleures compréhensions. Et puis, ils vont pouvoir aussi plus laisser de place à des apprentissages avec des moyens plus ludiques. Évidemment, s'il y a moins de tensions à gérer dans la classe, s'il y a moins de choses négatives à gérer, l'enseignant va avoir aussi... plus de largesse pour faire des choses autrement. Et ça, je trouve ça vraiment super parce que je pense vraiment que le cerveau, il a envie d'apprendre et il a envie de s'amuser. Donc, il faut que ça se passe dans la joie, la bonne humeur et le fun.

  • Speaker #0

    Absolument. Et puis, effectivement, le cerveau, il a besoin de s'amuser. Et puis, tu sais très bien aussi qu'il fonctionne. en euro de miroir. Et donc, effectivement, si on voit un personnel épanoui, l'enfant va se sentir épanoui par imitation. Et puis, c'est un modèle de comportement. Donc, quand on voit un adulte référent, quand j'appelle référence, c'est quand on le voit, c'est une référence. Quand je dis adulte référent, quand on voit du personnel qui vous sourit tout le temps, forcément, on a envie de sourire. Et donc, oui, je pense que ça va forcément avoir une belle répercussion sur nos élèves.

  • Speaker #1

    Dis-moi, où est-ce qu'on peut te retrouver ? Où est-ce qu'on peut avoir des informations sur DHM ? Comment est-ce que les gens peuvent entrer en relation avec toi ?

  • Speaker #0

    Oui, alors DHM, il faut tout simplement aller sur le site Amifor.

  • Speaker #1

    On va le remettre en dessous.

  • Speaker #0

    Oui, très bien, super. Donc, sur le site Amifor, on clique, il y a un petit onglet spécial DHM. Donc, voilà. Après... Pour le reste, je ne suis pas très réseau. C'est du temps. Merci. Je respecte énormément les gens qui y sont, mais ça demande beaucoup de temps. De temps en temps, je fais quelques publications sur LinkedIn. On peut me retrouver là éventuellement. J'ai une petite page Facebook, mais qui est un peu le copier-coller. C'est-à-dire que quand l'un ne va pas sur l'autre, sinon, je ne suis pas très active dans ce domaine-là.

  • Speaker #1

    En tout cas, je mets les coordonnées que tu m'as données dessous, site web, choses comme ça, en dessous, pour que les gens puissent te retrouver. Je t'avais éventuellement proposé de préparer une petite phrase, un petit mot de la fin. Est-ce que tu avais quelque chose ?

  • Speaker #0

    Le mot de la fin, j'ai juste envie de revenir sur... Moi, je suis formée... Vous savez, quand on fait psycho, on choisit un maître, entre guillemets, et donc un courant. on appelle ça plutôt un courant et moi c'est vraiment Carl Rogers qui est mon c'est marrant parce que quand je ne connaissais pas grand chose à la psycho, j'avais beaucoup entendu parler de Freud, Lacan, etc. et ça ne faisait pas résonance et pendant longtemps je me disais mais non je n'ai pas envie de faire psycho parce que ça ne me parle pas ça jusqu'au jour où je tombe sur les travaux de Carl Rogers et là je me suis dit mais waouh ça c'est absolument incroyable Et tout simplement, Carl Rogers, il dit que la ressource est en nous. C'est-à-dire qu'effectivement, de toujours vouloir attendre des autres pour que le monde change, je pense qu'effectivement, nous pouvons peut-être nous-mêmes se dire, finalement, c'est moi qui peux faire changer le monde, à défaut du monde. En tout cas, moi, je peux me changer. Et donc, la ressource est en nous. Et je crois que c'est vraiment le mot le plus précieux que je peux partager avec toi et avec vous tous.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est une super conclusion. de cet épisode qui démarre la semaine de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire qui va se poursuivre en tout ce début novembre et tous les premiers jeudis de novembre, chaque année. Merci beaucoup Anne-Cécile d'avoir répondu à mes questions, de nous avoir parlé de toi et de ton parcours. C'était vraiment un plaisir d'échanger. et un plaisir de très bientôt se voir pour animer des formations ensemble. Je suis toujours très, très heureuse de collaborer avec des personnes inspirantes. Donc, merci beaucoup à toi, Anne-Cécile.

  • Speaker #0

    Merci infiniment. Et puis, oui, je suis très heureuse aussi de partager plein de choses avec toi. Vraiment, merci. Merci infiniment.

  • Speaker #1

    Eh bien, on vous laisse mettre des commentaires en dessous, partager l'épisode, enfin, faire le buzz sur cet épisode pour faire rayonner un maximum. cette formation et ce que tu proposes contre le harcèlement en milieu scolaire.

  • Speaker #2

    Je te remercie d'avoir écouté cet épisode. On se retrouve dans 15 jours. Si cet épisode t'a plu, je serais ravie de lire ton commentaire et de voir ton like. Toi aussi, tu peux faire rayonner les soft skills en partageant cet épisode. Et pour continuer à les explorer, tu peux t'abonner à cette chaîne ou me retrouver sur tous mes réseaux sociaux sous le nom Morgane Ansperger. Merci. ou Morgane Facilitation. Je te souhaite une très belle journée. A très vite !

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Description

Pour la semaine de lutte contre le harcèlement scolaire, je suis heureuse de donner la parole à Anne-Cécile Courault. Engagée dans l'éducation depuis plus de 25 ans, elle y partage des stratégies pour aider les enseignants et le personnel scolaire à identifier, prévenir et désamorcer les situations de harcèlement. Anne-Cécile explique aussi comment renforcer l’estime de soi des élèves et favoriser une communication bienveillante pour instaurer un climat de confiance et de respect dans les écoles. À travers des exemples concrets et des outils pratiques, cet épisode s’adresse à tous ceux qui souhaitent mieux comprendre et combattre le harcèlement scolaire pour créer un environnement éducatif serein.

➡️ Qui est Anne Cécile Courault?

Anne-Cécile Courault, 56 ans, mère de trois enfants, passionnée de littérature et de théâtre, se définit comme une éternelle apprentie, animée par la conviction que la vie est un apprentissage continu. Inspirée par la philosophie de Carl Rogers, elle croit profondément que chacun porte en soi les clés de son épanouissement. Avec plus de 25 ans d'expérience en tant que psycho-pédagogue, Anne-Cécile exerce un métier hybride, situé entre la psychologie et la pédagogie, où elle restaure l’estime de soi des apprenants avant de leur transmettre des outils facilitant leur parcours. Formatice chez Amifor, elle partage ses connaissances sur les troubles des apprentissages, les comportements, les compétences psychosociales, la communication non violente et la justice restaurative en milieu scolaire. Engagée dans la lutte contre le harcèlement scolaire, elle intervient également en tant que conférencière sur des sujets tels que la parentalité et le bien-être des jeunes. Son sourire, marque de fabrique et véritable passeport pour la vie, illustre son approche bienveillante et positive.
➡️retrouver Anne Cécile Courault sur le web ?
linkedin, Facebook, internet web : https://acces-communication.com

formation DHM (Désamorçons le Harcèlement Maintenant) chez AMIFOR

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Musique du générique produite par Marvin Marchand  😎


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis ravie de t'accueillir sur Exploration Soft Skills. Je suis Morgane Hansperger, je suis une entrepreneuse créative depuis 2020. Je vais recevoir ici des invités inspirants qui tous les 15 jours vont partager leur histoire. Toi, je t'invite à faire comme mes invités, un petit pas vers de nouvelles habitudes pour un grand pas qui va développer des soft skills. C'est à bonne écoute. Bonjour à toutes, bonjour à tous. Je suis aujourd'hui avec Anne-Cécile Courreau. Bonjour Anne-Cécile.

  • Speaker #1

    Bonjour Morgane.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Eh bien ça va, ravie d'être là, ravie de pouvoir partager cet instant avec toi.

  • Speaker #0

    Je suis vraiment contente aujourd'hui de vous présenter Anne-Cécile qui est, je pense, quelqu'un de très engagée. Tu as vraiment des choses qui te tiennent à cœur et c'est pour ça que j'ai choisi de t'interviewer aujourd'hui pour parler de la semaine de sensibilisation au harcèlement en milieu scolaire.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas de donner une place à cette semaine, mais surtout à cet événement, enfin ce fléau qui malheureusement est encore bien trop présent dans nos milieux scolaires. Merci infiniment de pouvoir dédier ce podcast à ce sujet.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup ton approche, la façon dont tu vas transmettre les informations concernant le harcèlement en milieu scolaire. Mais d'abord, je voudrais que tu te présentes pour toutes les personnes qui ne te connaîtraient pas encore, qui ne te suivraient pas encore sur les réseaux. Alors, qui es-tu ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis... C'est toujours un exercice que je trouve très compliqué. J'adore parler des autres, parler de soi, c'est toujours plus embêtant. Alors bon, en gros, j'ai 56 ans maintenant, trois grands-enfants. J'ai un métier formidable qui est psychopédagogue. C'est un métier hybride entre le psychologue et le pédagogue. Et c'est un métier que j'affectionne particulièrement parce qu'il consiste en gros à rétablir l'estime de soi avant de pouvoir offrir des... des outils adaptés aux différents profils des élèves. Et donc voilà, pendant des années, j'ai accompagné des élèves en difficulté dite scolaire, liée à des troubles d'apprentissage. Et petit à petit, au fur et à mesure de ma carrière, j'ai commencé à recevoir de plus en plus d'enfants qui étaient en phobie ou en décrochage scolaire lié au harcèlement. Et c'est la raison pour laquelle je me suis intéressée de près à cette question. Et donc, on en reparlera un petit peu plus tard. Et puis, de par mon métier, qui est un métier qui n'existe pas vraiment en France, parce que moi, j'ai été formée en Belgique il y a plus de 25 ans de ça. J'ai des outils, j'ai des approches qui pouvaient vraiment intéresser les enseignants. Et c'est une fois un établissement qui est venu me demander d'expliquer mon métier. Et puis, si je pouvais partager mes outils. Donc, il a fallu que je rentre dans un cursus. de formateur. Et c'est comme ça que je suis rentrée effectivement dans le centre de formation AmiFort et que je suis devenue formatrice au départ pour expliquer effectivement les fonctions cognitives, les troubles des apprentissages et comment aider ces enfants-là.

  • Speaker #0

    Et donc tu as aujourd'hui les deux fonctions en parallèle ?

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Est-ce que tu peux nous en dire plus ? sur ce que tu proposes par rapport au harcèlement scolaire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Plusieurs choses. C'est très vaste parce que c'est vrai que c'est un sujet qui... Moi, je suis une personne entière, c'est-à-dire que quand quelque chose m'intéresse, je m'y intéresse à 300 Ce qui m'interrogeait, c'était... Je voulais comprendre un peu la genèse du harcèlement, savoir s'il y a eu une évolution, est-ce que ça s'est intensifié, etc. Et de ce fait... Ayant conservé des collègues en Belgique, j'ai pu faire des allers-retours comparatifs. J'ai une fille aussi qui vit à l'étranger, donc ça m'a permis de faire un point sur le plan international pour savoir si c'était quelque chose qui était spécifiquement français ou si effectivement c'était quelque chose de répandu. Je me suis beaucoup appuyée aussi sur les travaux de recherche de différents psychiatres. de l'UNICEF aussi, qui s'est beaucoup interrogée sur la notion du harcèlement sur le plan mondial. J'ai une soif de comprendre cette mécanique et puis éventuellement de pouvoir développer de l'aide. Alors, elles se présentent sous différentes façons. La première, c'est au cabinet. J'ai des enfants qui viennent, c'est surtout les parents au départ qui prennent contact avec moi pour pouvoir accompagner leur enfant, leur expliquer que... Oui, ça peut arriver, mais on peut aussi s'en sortir. Je pense que c'est vraiment quelque chose d'hyper important. Et c'est mesurer et accueillir la souffrance de l'enfant telle qu'elle est. Et puis, c'est aussi au cabinet, c'est très rare, mais je bénis les parents qui ont le courage de m'appeler pour me dire que leur enfant est harceleur. Et là encore, je déconstruis la posture de harceleur et comprends cette mécanique, pourquoi il a mis cette stratégie en place. Donc voilà, ça c'est de façon individuelle. Et puis de façon générale, j'ai la chance d'avoir pu construire une formation sur plusieurs modules pour sensibiliser les enseignants et les accompagner en leur offrant des outils pour la prise en charge, pour que les enfants, que ce soit harceleurs... ou harceler, ou même ce qu'on appelle la meute, donc les enfants qui suivent le harceleur en chef, puissent être effectivement accompagnés pour désamorcer le plus vite possible les situations de harcèlement. Et puis après, comme la formation a pris un peu d'ampleur, et c'est surtout qu'elle a eu un franc succès auprès des établissements scolaires, cet été j'ai formé une équipe, et donc j'ai vraiment la joie aussi de t'avoir... parmi mes formatrices. J'ai formé une dizaine de formatrices sur ce thème-là. Je suis vraiment ravie parce que j'ai vraiment le souhait que cette formation se diffuse sur l'ensemble du territoire.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. J'ai la chance d'avoir pu intégrer cette formation. Et ce que je trouve très intéressant, c'est cette place à la fois de la victime et de sa reconnaissance. et à la fois aussi du harceleur et de la prise en charge du harceleur, avec une méthode que j'ai trouvée assez innovante, qui n'est pas dans la sanction immédiatement.

  • Speaker #1

    Non, tout à fait. Oui, absolument. C'est-à-dire qu'on considère que le harceleur, il ne faut pas oublier que quand on a une posture du harceleur, ce n'est pas une posture de bien-être. On n'a aucune raison de prendre du pouvoir sur quelqu'un si on va bien. donc il y a forcément une souffrance il faut pouvoir l'identifier et alors après les enseignants ils n'ont pas un rôle de psy ils ne sont pas cliniciens ils ne peuvent pas accompagner mais c'est laisser la chance, la possibilité à un enfant de changer de posture et moi il y a deux choses qui sont hyper importantes dans la notion quand on a quand on est passé du côté obscur du harceleur c'est comment de prendre part C'est être responsable de quelque chose. Pour moi, c'est vraiment très important. Et en même temps, restaurer. Pour moi, c'est vraiment précieux. Ce sont deux notions qui font qu'un individu arrive à s'en sortir dans la vie. C'est porter les responsabilités de ses actes et puis effectivement restaurer si toutefois il y a eu vraiment des dégâts derrière. Et donc, la formation qu'on propose, effectivement, prend en compte cette notion-là. Bien entendu, c'est un accueil inconsidéré pour la cible, ça c'est tout à fait normal, mais ça on le trouve dans toutes les autres formations. Et quant à nous, on a effectivement cette approche de se dire, de prendre vraiment en compte que c'est un enfant qui est en souffrance. Moi ça me chiffonne, les dispositions qui ont été prises pour exclure temporairement ou définitivement un élève, parce que moi je vois les conséquences que ça a derrière. Ce sont des enfants qui vont décupler leur rage et qui vont continuer à alimenter, quand bien même ils sont dans un autre établissement, ils vont alimenter ceux présents, la fameuse meute. Et donc, je trouve que c'est encore plus dangereux. Donc, je me suis beaucoup appuyée sur les travaux d'un confrère et ami qui s'appelle Bruno Humbeck, qui a développé sur l'ensemble de la Wallonie un système de prévention pour lutter contre le harcèlement, qu'il a fait valider avec l'Université de Mons puisqu'il est chercheur lui-même. à l'université et pour développer des outils qui ont une efficacité. Et donc aujourd'hui, il m'a laissé la possibilité de m'appuyer sur ses travaux et c'est vrai que ça enrichit notre formation, c'est un grand bonheur. Et on est dans cette approche non blâmante, mais en même temps de responsabilité.

  • Speaker #0

    Et ce que je trouve très intéressant, c'est que l'idée de sensibiliser les établissements, les personnels de l'établissement, c'est aussi de prendre le problème quand il est tout petit. Parce que je pense vraiment que c'est plus facile de traiter un petit problème qu'un énorme problème.

  • Speaker #1

    Absolument. L'idée est de pouvoir désamorcer le harcèlement maintenant. Ce mot-là, pour moi, il est très précieux. Parce que c'est vrai que si on peut attaquer le problème à la phase embryonnaire, on déconstruit quelque chose, tout en expliquant, en travaillant les compétences psychosociales, en travaillant la communication entre les élèves, le respect. Donc, c'est pour moi. vraiment la chose la plus importante. Et plus tôt on s'y prend, il y aura effectivement moins de risques. Enfin moi, peut-être, je ne suis pas utopique, je crois en la bonté de l'enfant. C'est-à-dire qu'au départ, un enfant n'est jamais mauvais. Et c'est juste le fait, effectivement, de vivre dans un environnement contraint, par exemple, qui va effectivement exacerber le côté dominant-dominé, par exemple, dans les relations. Mais un dominant n'est pas forcément quelqu'un d'écrasant. Et puis parfois, un dominé a besoin d'avoir une personne dominante pour qu'elle soit une référente pour lui. C'est là où il faut qu'on retravaille complètement la posture de l'individu. Et bien entendu, on peut le faire tout petit, très jeune. Et plus on s'y prend tôt, et moi je pense qu'effectivement, si on s'y prend... On est toujours surpris de dire qu'on donne des formations pour les écoles maternelles. Oui, on peut effectivement... On ne peut pas parler forcément de harcèlement pur, mais il y a déjà une notion de prise de pouvoir, il y a déjà des enfants qui ont besoin d'exister plus que les autres. Et je pense que c'est vraiment là où il faut commencer, effectivement, à accompagner les enseignants sur mettre en place des cercles de parole régulés pour, effectivement, apprendre à s'exprimer, évoquer les ressentis, et puis surtout écouter l'autre, sans qu'on lui coupe, etc., etc., et se mettre à la place de l'autre. Je pense qu'on peut vraiment faire des choses intéressantes, tout petit, tout petit. Et je pense, effectivement, plus tôt on s'y prend, moins il y aura de glissements vers des situations graves. Et peut-être, on retardera le cyberharcèlement, parce que là encore, c'est une caisse de résonance du harcèlement. Mais c'est aussi l'évolution en fonction de l'âge, puisqu'on accède aux réseaux sociaux. Et donc, je pense qu'effectivement, Quand on agit sur l'un, on agit forcément sur l'autre et donc on baissera l'intensité des violences. Je ne dis pas qu'on les éradiquera parce qu'elles ont toujours existé, ces violences. Le harcèlement existe depuis la nuit des temps, c'est juste qu'aujourd'hui c'est juste insupportable. Et voilà, c'est inacceptable et donc il faut que ça cesse. Mais cesser, j'aurais du mal à le croire. mais au moins baisser l'intensité des violences. Je pense que ça, on peut vraiment y jouer.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense que les enfants, même tout petits aussi, qu'ils soient capables de prendre la parole, de dire ce qu'ils ressentent, qu'ils ont une place, qu'ils peuvent faire confiance aux adultes qui les entourent. Tout ça, ça doit se construire dans l'équipe, dans l'établissement. Et ça peut prendre un petit peu de temps. Donc, je trouve très intéressant d'impliquer les maternelles. Les primaires aussi, à cette notion de consentement, je suis d'accord avec cette pratique-là ou je ne suis pas d'accord avec ça dans la relation entre les uns et les autres. Je trouve qu'il y a vraiment des choses à faire. Et ce que moi, j'ai beaucoup appris en tant que formatrice sur DHM, c'était aussi qu'est-ce que c'est une situation de harcèlement ? Parce qu'il y a plein de situations où moi, je pensais qu'il y avait harcèlement et pas toujours. Et effectivement, j'ai trouvé ça très riche de pouvoir aussi recentrer ce que c'était... exactement que le harcèlement en milieu scolaire.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est vrai qu'on confond souvent une situation conflictuelle à une situation d'intimidation. Il est beaucoup plus facile de désamorcer une situation conflictuelle quand bien même elle soit aussi déchirante qu'une situation de harcèlement. Parce qu'il y a une notion souvent d'amitié. C'est-à-dire que le conflit va naître d'une relation amicale ou respectueuse jusque-là. Et donc... Du coup, quand il va avoir un désaccord, ça va être très difficile pour la personne qui vit ce désaccord parce qu'il y a l'affect qui prend énormément. Bien entendu, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'en occuper, mais on s'en occupe en discutant, on les met face à face, on veut absolument améliorer la relation, etc. Donc ça, c'est relativement facile à désamorcer. Ce qui est beaucoup plus compliqué, c'est cette situation de harcèlement ou d'intimidation. parce qu'il y a vraiment un rapport de force, un rapport écrasant. Et c'est surtout qu'à ce moment-là, la personne se sent totalement démunie et impuissante. Et il y a la différence aussi par rapport à un conflit ou au harcèlement, c'est qu'il y a vraiment cette notion de meute qui distingue énormément les deux positions. C'est-à-dire que le harcèleur dit en chef, entre guillemets, n'a pas forcément, en général, pas une relation d'amitié. avec la personne. C'est juste... Voilà, il a envie de… en général, il ne s'y intéresse pas. Et puis, subitement, parce qu'il y voit une faille, il va rentrer dans cette faille, il va pouvoir l'attaquer sur quelque chose qui va vraiment déstabiliser cette personne. Lui seul, ce n'est pas suffisant, parce que c'est vraiment un goût du pouvoir, c'est vraiment un rapport de domination très fort, et donc il va chercher l'appui d'autres personnes. Tout simplement en le regardant au départ. Il ne va pas demander t'es d'accord ? Il va juste te checker, il va juste regarder. Et puis quand il va envoyer, par exemple, une simple petite œillade au copain d'en face et qu'il voit que le copain ne réagit pas, il dit ça y est, j'ai du pouvoir sur lui parce que lui aussi, il a la frousse que je viens de l'embêter. Et donc, c'est comme ça qu'on monte une meute, tout simplement, en distribuant de la peur à un ensemble de personnes. Mais de toute façon, le harcèlement, c'est une mécanique de peur. La cible, évidemment, a terriblement peur. la cible, en général, pourquoi elle ne réagit pas ? Parce qu'elle est sous l'assidération. Elle se sent totalement impuissante et démunie pour pouvoir réagir. Alors que peut-être dans un autre contexte, cette même personne aurait pu réagir différemment. Donc, il n'y a pas de lieu, il n'y a pas d'endroit, il n'y a pas de raison particulière, il y a juste une sensibilité, une petite faille qui l'a laissé entreapercevoir. Et le harceleur est passé par là, à ce moment-là. Cette personne a un abus de pouvoir. a trouvé justement cette faille, il a pu rentrer dedans. Et puis, après, on a ce qu'on appelle effectivement les spectateurs, les normopathes, qui sont ces gens qui suivent la norme. C'est normal d'embêter, c'est normal de chahuter, c'est normal de rire de quelqu'un. Et donc, on s'efface parce qu'évidemment, on a peur d'être la nouvelle cible si jamais la cible réagissait. Donc, on s'efface et on soutient parce qu'on ne dit rien. Au contraire, on sourit bêtement. On valide en réalité l'acte du harceleur. Et puis le harceleur, on l'a évoqué tout à l'heure, une personne en souffrance qui a vraiment besoin d'exister à travers un groupe et à travers la puissance qu'il peut goûter sur une personne. Donc, on a vraiment une mécanique de peur. Et donc, il faut déconstruire ça, bien sûr. C'est un travail de longue haleine. Et tu parlais très justement des adultes. Et c'est vrai que dans la formation, on a quelque chose pour lequel on tient, on entend. sur lesquels on compte beaucoup, c'est la posture. Le travailler sur la posture des personnes qui vont prendre en charge les situations de harcèlement, parce qu'il faut qu'on soit exemplaire. C'est-à-dire que si je suis prête à accueillir l'un ou l'autre parti, ou les deux de toute façon, il faut que je me sente vraiment suffisamment solide pour pouvoir l'accompagner, que je ne doute pas de ma capacité de pouvoir l'aider. Je pense que c'est vraiment ce qui est hyper important. Et de toute façon, l'enfant, il a besoin de ça. Il a besoin de s'appuyer sur des adultes solides. Et il faut vraiment que l'on montre ça.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, ce que j'ai découvert également, c'est qu'on n'intervenait pas si la personne harcelée n'était pas d'accord. Dire que tant que la personne harcelée ne dit pas Oui, j'ai besoin de votre aide. Oui, j'accepte que vous interveniez. Eh bien, on les laisse gérer ça entre guillemets, entre eux.

  • Speaker #1

    Alors, oui, on reçoit de façon inconditionnelle. On écoute jusqu'à ce qu'on… Enfin, il faut avoir… On a quand même un devoir de persuasion pour montrer que le système que l'on propose est efficace et qu'il se tente de toute façon. Et que, quand bien même, si on n'obtient pas la résolution par une situation d'emblamente, on a encore d'autres outils que tu connais qui peuvent, effectivement, avant l'expulsion, bien entendu, avant que la loi tranche, parce que c'est vrai qu'aujourd'hui le harcèlement est un délit. Donc nous, on repousse le plus tard possible l'éviction de l'élève de l'établissement, mais notre job à nous, c'est effectivement d'expliquer que nous, nous avons suffisamment confiance dans notre système et que la mise en place va permettre effectivement de désamorcer le groupe et pas que le harcèleur. Donc bien entendu, on ne le fera que... qu'avec son consentement, parce qu'il faut qu'il ait confiance en nous. Et donc, notre job, c'est justement de leur montrer qu'il peut vraiment compter sur nous.

  • Speaker #0

    C'est génial, ça. Je trouve vraiment que ça met une nouvelle dynamique aussi dans l'établissement, une dynamique de confiance. Et en plus de ces adultes, ils vont aussi être responsables de former des élèves. qui vont également pouvoir repérer des choses, être un petit peu des oreilles.

  • Speaker #1

    Ce sont des enfants sur qui on va pouvoir compter, qui vont pouvoir être vraiment des acteurs de prévention et de lutte contre le harcèlement. De part deux postures, donc la première effectivement, comme ils sont en contact direct avec les élèves, ils vont pouvoir effectivement alerter un adulte d'une situation ou d'une suspicion. sans avoir forcément des preuves, mais quand il a une crainte en disant tiens, je me suis rendu compte que régulièrement à la récréation, l'enfant est isolé ou alors à la cantine, c'est pareil, je vois bien qu'il se passe des choses, mais ça me gêne, je suis un peu… Donc ça va alerter l'adulte. C'est juste son rôle, c'est juste alerter l'adulte. Ce n'est pas dénoncer, c'est simplement signaler effectivement qu'il pourrait bien y avoir une situation de harcèlement. Et puis tout au long de l'année, ces enfants-là vont s'engager dans la lutte contre le harcèlement en faisant des propositions d'animation, en faisant des ateliers. Donc, le 7 novembre, nous avons la journée nationale du harcèlement. Et donc, en général, les établissements scolaires se mobilisent. Alors, peut-être pas toute la journée, mais il y en a qui font ça vraiment sur toute la journée. Et donc, ce sont les élèves dits bienveilleurs ou ambassadeurs, en fonction des établissements, qui vont mettre en place des ateliers de sensibilisation. Donc, ce sont des vrais acteurs. Et je pense qu'on pourra aussi désamorcer de plus en plus quand on sait que... Quand les enfants auront une vraie connaissance du harcèlement et de la douleur que les cibles vivent à travers ces situations-là, une vraie prise de conscience. Donc voilà, plus ils seront sensibilisés et je pense qu'effectivement, ça permettra de réduire toujours cette notion de harcèlement.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Je pense que ces élèves, que ce soit impliqué ou qu'ils soient juste sensibilisés, on développe des soft skills d'empathie, d'écoute et de travail ensemble. Et ça, je trouve que ce sont vraiment des compétences qui doivent certainement apparaître quelque part dans le fameux socle commun qui est important à valider dans les compétences psychosociales dans les établissements. Donc, je trouve que mettre en place de la sensibilisation, de l'écoute, de l'enfant, c'est des compétences très intéressantes à développer en tout cas.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Comme tu l'as dit justement, effectivement, dans le socle commun des compétences, il y a ces fameuses compétences psychosociales à développer. Et très souvent, les enseignants sont démunis parce qu'ils se disent, mais à quel moment on va pouvoir faire ça ? Et en réalité, qu'est-ce qu'on va valider derrière ça ? Et c'est vrai que la formation appuie beaucoup sur ces compétences-là qui sont essentielles justement pour le bien vivre ensemble. et donc les CPS vont pouvoir effectivement développer une meilleure communication entre les élèves, mais même entre les adultes, c'est-à-dire que si effectivement je me sens en sécurité pour pouvoir parler avec l'adulte, je vais créer du lien, je vais développer de la rassurance, donc je me sens bien et du coup on aura un climat scolaire bien plus serein. C'est aussi une meilleure conscience de soi, c'est prendre connaissance de soi, savoir... quelles sont mes limites, qu'est-ce que je peux gérer moi-même et à un moment donné, qu'est-ce que je dois déléguer pour pouvoir effectivement soit venir en aide, soit demander de l'aide, parce que c'est un peu la difficulté aujourd'hui, c'est demander de l'aide. Et puis avoir évidemment une meilleure régulation des émotions et du stress, forcément. Et puis forcément, les habiletés de relations interpersonnelles qui sont très précieuses quand on est en collectivité. Donc ces CPS, elles sont évidemment ultra précieuses. Et dans le milieu scolaire, on appelle ça effectivement CPS, mais chez vous, vous appelez ça les soft skills. Et voilà, je ne sais pas, toi, que j'apprendrais que c'est absolument essentiel à développer. Complètement.

  • Speaker #0

    Et ce qui est intéressant aussi, c'est que si le climat est plus serein, est plus apaisé, qu'il y a une meilleure communication, un meilleur, un climat paisible, Et bien là, on peut commencer à faire des apprentissages parce que j'imagine qu'un enfant en situation de harcèlement, au niveau scolaire, ça peut vite devenir compliqué pour lui de suivre à l'école, d'être de l'absentéisme aussi. Il peut se passer plein de choses qui vont faire aussi des répercussions sur ses apprentissages scolaires.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Le harcèlement, il a effectivement des conséquences graves puisque ça peut être un problème de la santé, de la santé de l'enfant. C'est très large, je vais en nommer quelques-uns. Il y a bien plus que je vais citer. Effectivement, il peut y avoir les troubles du sommeil. Les troubles du sommeil peuvent forcément avoir une répercussion sur les résultats scolaires. Il y a le stress, la dépression, l'absentéisme, comme tu l'as cité. Il y a aussi les troubles somatiques. J'ai mal à la tête, mal au ventre. Après, bien entendu, ça peut aller beaucoup plus loin, comme les pensées suicidaires, les scarifications, etc. Oui, il y a forcément, ça peut être d'ailleurs un signal d'alarme pour les parents ou les enseignants, quand ils voient une chute des résultats, ça peut alerter en disant tiens, qu'est-ce qui se passe ? De toute façon, il y a forcément quelque chose qui se passe, c'est-à-dire qu'un élève qui avait des résultats corrects, qui subitement chute, il y a quelque chose dans son environnement qui le perturbe pour pouvoir développer ses compétences. Donc, il faut s'en inquiéter. Harcèlement ou pas harcèlement. Peut-être lié à une situation familiale, peut-être même tout simplement le décès du petit chat. Mais qui est important, parce que si ça affecte effectivement sur les apprentissages, il faut effectivement entendre la souffrance qui traverse l'enfant à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Écoute, super intéressant. Alors, dis-moi, je sais que tu as toujours plein de projets, mais vers quoi est-ce que tu vas ? Quels sont tes... prochains projets ?

  • Speaker #1

    Oui, comme tu dis, j'en ai plein. Au départ, c'est vrai qu'il y a toujours cette formation des HM qui me tient à cœur. Je cherche vraiment à ce qu'elle rayonne sur l'ensemble du territoire. On est énormément soutenus par les établissements qui l'ont vécu. C'est vraiment une raison pour la développer, cette formation. Et puis, après, de fil en aiguille, elles sont beaucoup interconnectées. Moi, tout dernièrement, on me demande justement des formations autour du consentement. Donc, que ce soit déjà dès la plus petite enfance. C'est le rapport avec le corps aussi. C'est tout est lié, de toute façon. Donc oui, ça, c'est quelque chose qui me tient à cœur. Après, j'ai... la santé mentale de nos jeunes parce qu'on ne s'en préoccupe pas assez aujourd'hui. On a des réponses trop vite, on a des raccourcis pour pouvoir expliquer. Donc, on met tout sur le Covid. Alors oui, il est vrai qu'il y a eu un impact très fort et on a un retentissement sévère sur nos enfants aujourd'hui. Donc, il faut vraiment se préoccuper et comprendre effectivement comment nos jeunes évoluent. et comment ils vivent le monde d'aujourd'hui. Et nous, nous sommes tellement négatifs de façon générale que forcément, ils ne vont pas très bien. Il faut être très honnête. Donc voilà, je fais une formation là-dessus. Enfin, je prépare une formation là-dessus. La justice restaurative scolaire qui fait suite au... Parce que moi, je suis formée à la communication non-violente, à la médiation entre pères, etc. Et donc, c'était l'année dernière, j'ai commencé à développer cette formation. Ils ont adoré en disant effectivement que c'est une formation qui donne suite à celle de DHM et pour justement accompagner les enfants sur la responsabilité et restauration. Et ça, c'est superbe.

  • Speaker #0

    C'est une formation aussi qui, alors ce n'est pas uniquement pour le harcèlement, ça peut être un manque de respect vis-à-vis d'un enseignant, ça peut être, ou du mobilier scolaire. Et donc, comment effectivement faire prendre conscience à l'enfant de la gravité de ses actes, etc. Donc, voilà, ça, c'est vraiment réjouissant. Et puis, comment... Alors, c'est des formations que j'appelle, entre guillemets, plombantes. C'est celles qui, quand on en fait trop, vous avez vraiment besoin de prendre du recul, parce que c'est lourd, parce que chaque... enseignants en plus, où chaque adulte vient exprimer la difficulté qu'il rencontre. Moi, j'ai tellement envie de contribuer pour que tout le monde aille mieux que... Il y a des moments où je me sens parfois impuissante et je me dis je me sens très, très colibri. Mais voilà, j'oeuvre comme je peux. On est en train justement de développer chez Amifor une formation sur le bien-être des enseignants et on t'a embarqué dans cette aventure également. Et ça, j'ai hâte, elle va bientôt voir le jour, tout prochainement, et j'ai vraiment hâte de la voir se développer, cette formation. Parce qu'en fin du bien-être, on parle beaucoup de choses qui ne vont pas, mais les enseignants, on les critique beaucoup, enfin pas que les enseignants d'ailleurs, mais tout le personnel éducatif, que ce soit les dames de cantine, c'est pas bon ce qu'on mange à la cantine. La secrétaire qui se prend des appels à tout bout de champ parce qu'on veut parler au directeur et que ce n'est pas normal qu'elle fasse du filtrage. Bref, c'est l'ensemble de la communauté éducative qui est touchée. Et il est évident que si on peut donner des outils pour que les enseignants se sentent bien, bien mieux, nos élèves se sentiront bien mieux. C'est vraiment une approche systémique et donc forcément, il y a une répercussion sur nos enfants. Un adulte épanoui fait forcément des enfants épanouis.

  • Speaker #1

    Oui, forcément, ça va par ricochet contribuer à des meilleurs apprentissages, à des meilleures compréhensions. Et puis, ils vont pouvoir aussi plus laisser de place à des apprentissages avec des moyens plus ludiques. Évidemment, s'il y a moins de tensions à gérer dans la classe, s'il y a moins de choses négatives à gérer, l'enseignant va avoir aussi... plus de largesse pour faire des choses autrement. Et ça, je trouve ça vraiment super parce que je pense vraiment que le cerveau, il a envie d'apprendre et il a envie de s'amuser. Donc, il faut que ça se passe dans la joie, la bonne humeur et le fun.

  • Speaker #0

    Absolument. Et puis, effectivement, le cerveau, il a besoin de s'amuser. Et puis, tu sais très bien aussi qu'il fonctionne. en euro de miroir. Et donc, effectivement, si on voit un personnel épanoui, l'enfant va se sentir épanoui par imitation. Et puis, c'est un modèle de comportement. Donc, quand on voit un adulte référent, quand j'appelle référence, c'est quand on le voit, c'est une référence. Quand je dis adulte référent, quand on voit du personnel qui vous sourit tout le temps, forcément, on a envie de sourire. Et donc, oui, je pense que ça va forcément avoir une belle répercussion sur nos élèves.

  • Speaker #1

    Dis-moi, où est-ce qu'on peut te retrouver ? Où est-ce qu'on peut avoir des informations sur DHM ? Comment est-ce que les gens peuvent entrer en relation avec toi ?

  • Speaker #0

    Oui, alors DHM, il faut tout simplement aller sur le site Amifor.

  • Speaker #1

    On va le remettre en dessous.

  • Speaker #0

    Oui, très bien, super. Donc, sur le site Amifor, on clique, il y a un petit onglet spécial DHM. Donc, voilà. Après... Pour le reste, je ne suis pas très réseau. C'est du temps. Merci. Je respecte énormément les gens qui y sont, mais ça demande beaucoup de temps. De temps en temps, je fais quelques publications sur LinkedIn. On peut me retrouver là éventuellement. J'ai une petite page Facebook, mais qui est un peu le copier-coller. C'est-à-dire que quand l'un ne va pas sur l'autre, sinon, je ne suis pas très active dans ce domaine-là.

  • Speaker #1

    En tout cas, je mets les coordonnées que tu m'as données dessous, site web, choses comme ça, en dessous, pour que les gens puissent te retrouver. Je t'avais éventuellement proposé de préparer une petite phrase, un petit mot de la fin. Est-ce que tu avais quelque chose ?

  • Speaker #0

    Le mot de la fin, j'ai juste envie de revenir sur... Moi, je suis formée... Vous savez, quand on fait psycho, on choisit un maître, entre guillemets, et donc un courant. on appelle ça plutôt un courant et moi c'est vraiment Carl Rogers qui est mon c'est marrant parce que quand je ne connaissais pas grand chose à la psycho, j'avais beaucoup entendu parler de Freud, Lacan, etc. et ça ne faisait pas résonance et pendant longtemps je me disais mais non je n'ai pas envie de faire psycho parce que ça ne me parle pas ça jusqu'au jour où je tombe sur les travaux de Carl Rogers et là je me suis dit mais waouh ça c'est absolument incroyable Et tout simplement, Carl Rogers, il dit que la ressource est en nous. C'est-à-dire qu'effectivement, de toujours vouloir attendre des autres pour que le monde change, je pense qu'effectivement, nous pouvons peut-être nous-mêmes se dire, finalement, c'est moi qui peux faire changer le monde, à défaut du monde. En tout cas, moi, je peux me changer. Et donc, la ressource est en nous. Et je crois que c'est vraiment le mot le plus précieux que je peux partager avec toi et avec vous tous.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est une super conclusion. de cet épisode qui démarre la semaine de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire qui va se poursuivre en tout ce début novembre et tous les premiers jeudis de novembre, chaque année. Merci beaucoup Anne-Cécile d'avoir répondu à mes questions, de nous avoir parlé de toi et de ton parcours. C'était vraiment un plaisir d'échanger. et un plaisir de très bientôt se voir pour animer des formations ensemble. Je suis toujours très, très heureuse de collaborer avec des personnes inspirantes. Donc, merci beaucoup à toi, Anne-Cécile.

  • Speaker #0

    Merci infiniment. Et puis, oui, je suis très heureuse aussi de partager plein de choses avec toi. Vraiment, merci. Merci infiniment.

  • Speaker #1

    Eh bien, on vous laisse mettre des commentaires en dessous, partager l'épisode, enfin, faire le buzz sur cet épisode pour faire rayonner un maximum. cette formation et ce que tu proposes contre le harcèlement en milieu scolaire.

  • Speaker #2

    Je te remercie d'avoir écouté cet épisode. On se retrouve dans 15 jours. Si cet épisode t'a plu, je serais ravie de lire ton commentaire et de voir ton like. Toi aussi, tu peux faire rayonner les soft skills en partageant cet épisode. Et pour continuer à les explorer, tu peux t'abonner à cette chaîne ou me retrouver sur tous mes réseaux sociaux sous le nom Morgane Ansperger. Merci. ou Morgane Facilitation. Je te souhaite une très belle journée. A très vite !

Description

Pour la semaine de lutte contre le harcèlement scolaire, je suis heureuse de donner la parole à Anne-Cécile Courault. Engagée dans l'éducation depuis plus de 25 ans, elle y partage des stratégies pour aider les enseignants et le personnel scolaire à identifier, prévenir et désamorcer les situations de harcèlement. Anne-Cécile explique aussi comment renforcer l’estime de soi des élèves et favoriser une communication bienveillante pour instaurer un climat de confiance et de respect dans les écoles. À travers des exemples concrets et des outils pratiques, cet épisode s’adresse à tous ceux qui souhaitent mieux comprendre et combattre le harcèlement scolaire pour créer un environnement éducatif serein.

➡️ Qui est Anne Cécile Courault?

Anne-Cécile Courault, 56 ans, mère de trois enfants, passionnée de littérature et de théâtre, se définit comme une éternelle apprentie, animée par la conviction que la vie est un apprentissage continu. Inspirée par la philosophie de Carl Rogers, elle croit profondément que chacun porte en soi les clés de son épanouissement. Avec plus de 25 ans d'expérience en tant que psycho-pédagogue, Anne-Cécile exerce un métier hybride, situé entre la psychologie et la pédagogie, où elle restaure l’estime de soi des apprenants avant de leur transmettre des outils facilitant leur parcours. Formatice chez Amifor, elle partage ses connaissances sur les troubles des apprentissages, les comportements, les compétences psychosociales, la communication non violente et la justice restaurative en milieu scolaire. Engagée dans la lutte contre le harcèlement scolaire, elle intervient également en tant que conférencière sur des sujets tels que la parentalité et le bien-être des jeunes. Son sourire, marque de fabrique et véritable passeport pour la vie, illustre son approche bienveillante et positive.
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formation DHM (Désamorçons le Harcèlement Maintenant) chez AMIFOR

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Musique du générique produite par Marvin Marchand  😎


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis ravie de t'accueillir sur Exploration Soft Skills. Je suis Morgane Hansperger, je suis une entrepreneuse créative depuis 2020. Je vais recevoir ici des invités inspirants qui tous les 15 jours vont partager leur histoire. Toi, je t'invite à faire comme mes invités, un petit pas vers de nouvelles habitudes pour un grand pas qui va développer des soft skills. C'est à bonne écoute. Bonjour à toutes, bonjour à tous. Je suis aujourd'hui avec Anne-Cécile Courreau. Bonjour Anne-Cécile.

  • Speaker #1

    Bonjour Morgane.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Eh bien ça va, ravie d'être là, ravie de pouvoir partager cet instant avec toi.

  • Speaker #0

    Je suis vraiment contente aujourd'hui de vous présenter Anne-Cécile qui est, je pense, quelqu'un de très engagée. Tu as vraiment des choses qui te tiennent à cœur et c'est pour ça que j'ai choisi de t'interviewer aujourd'hui pour parler de la semaine de sensibilisation au harcèlement en milieu scolaire.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas de donner une place à cette semaine, mais surtout à cet événement, enfin ce fléau qui malheureusement est encore bien trop présent dans nos milieux scolaires. Merci infiniment de pouvoir dédier ce podcast à ce sujet.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup ton approche, la façon dont tu vas transmettre les informations concernant le harcèlement en milieu scolaire. Mais d'abord, je voudrais que tu te présentes pour toutes les personnes qui ne te connaîtraient pas encore, qui ne te suivraient pas encore sur les réseaux. Alors, qui es-tu ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis... C'est toujours un exercice que je trouve très compliqué. J'adore parler des autres, parler de soi, c'est toujours plus embêtant. Alors bon, en gros, j'ai 56 ans maintenant, trois grands-enfants. J'ai un métier formidable qui est psychopédagogue. C'est un métier hybride entre le psychologue et le pédagogue. Et c'est un métier que j'affectionne particulièrement parce qu'il consiste en gros à rétablir l'estime de soi avant de pouvoir offrir des... des outils adaptés aux différents profils des élèves. Et donc voilà, pendant des années, j'ai accompagné des élèves en difficulté dite scolaire, liée à des troubles d'apprentissage. Et petit à petit, au fur et à mesure de ma carrière, j'ai commencé à recevoir de plus en plus d'enfants qui étaient en phobie ou en décrochage scolaire lié au harcèlement. Et c'est la raison pour laquelle je me suis intéressée de près à cette question. Et donc, on en reparlera un petit peu plus tard. Et puis, de par mon métier, qui est un métier qui n'existe pas vraiment en France, parce que moi, j'ai été formée en Belgique il y a plus de 25 ans de ça. J'ai des outils, j'ai des approches qui pouvaient vraiment intéresser les enseignants. Et c'est une fois un établissement qui est venu me demander d'expliquer mon métier. Et puis, si je pouvais partager mes outils. Donc, il a fallu que je rentre dans un cursus. de formateur. Et c'est comme ça que je suis rentrée effectivement dans le centre de formation AmiFort et que je suis devenue formatrice au départ pour expliquer effectivement les fonctions cognitives, les troubles des apprentissages et comment aider ces enfants-là.

  • Speaker #0

    Et donc tu as aujourd'hui les deux fonctions en parallèle ?

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Est-ce que tu peux nous en dire plus ? sur ce que tu proposes par rapport au harcèlement scolaire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Plusieurs choses. C'est très vaste parce que c'est vrai que c'est un sujet qui... Moi, je suis une personne entière, c'est-à-dire que quand quelque chose m'intéresse, je m'y intéresse à 300 Ce qui m'interrogeait, c'était... Je voulais comprendre un peu la genèse du harcèlement, savoir s'il y a eu une évolution, est-ce que ça s'est intensifié, etc. Et de ce fait... Ayant conservé des collègues en Belgique, j'ai pu faire des allers-retours comparatifs. J'ai une fille aussi qui vit à l'étranger, donc ça m'a permis de faire un point sur le plan international pour savoir si c'était quelque chose qui était spécifiquement français ou si effectivement c'était quelque chose de répandu. Je me suis beaucoup appuyée aussi sur les travaux de recherche de différents psychiatres. de l'UNICEF aussi, qui s'est beaucoup interrogée sur la notion du harcèlement sur le plan mondial. J'ai une soif de comprendre cette mécanique et puis éventuellement de pouvoir développer de l'aide. Alors, elles se présentent sous différentes façons. La première, c'est au cabinet. J'ai des enfants qui viennent, c'est surtout les parents au départ qui prennent contact avec moi pour pouvoir accompagner leur enfant, leur expliquer que... Oui, ça peut arriver, mais on peut aussi s'en sortir. Je pense que c'est vraiment quelque chose d'hyper important. Et c'est mesurer et accueillir la souffrance de l'enfant telle qu'elle est. Et puis, c'est aussi au cabinet, c'est très rare, mais je bénis les parents qui ont le courage de m'appeler pour me dire que leur enfant est harceleur. Et là encore, je déconstruis la posture de harceleur et comprends cette mécanique, pourquoi il a mis cette stratégie en place. Donc voilà, ça c'est de façon individuelle. Et puis de façon générale, j'ai la chance d'avoir pu construire une formation sur plusieurs modules pour sensibiliser les enseignants et les accompagner en leur offrant des outils pour la prise en charge, pour que les enfants, que ce soit harceleurs... ou harceler, ou même ce qu'on appelle la meute, donc les enfants qui suivent le harceleur en chef, puissent être effectivement accompagnés pour désamorcer le plus vite possible les situations de harcèlement. Et puis après, comme la formation a pris un peu d'ampleur, et c'est surtout qu'elle a eu un franc succès auprès des établissements scolaires, cet été j'ai formé une équipe, et donc j'ai vraiment la joie aussi de t'avoir... parmi mes formatrices. J'ai formé une dizaine de formatrices sur ce thème-là. Je suis vraiment ravie parce que j'ai vraiment le souhait que cette formation se diffuse sur l'ensemble du territoire.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. J'ai la chance d'avoir pu intégrer cette formation. Et ce que je trouve très intéressant, c'est cette place à la fois de la victime et de sa reconnaissance. et à la fois aussi du harceleur et de la prise en charge du harceleur, avec une méthode que j'ai trouvée assez innovante, qui n'est pas dans la sanction immédiatement.

  • Speaker #1

    Non, tout à fait. Oui, absolument. C'est-à-dire qu'on considère que le harceleur, il ne faut pas oublier que quand on a une posture du harceleur, ce n'est pas une posture de bien-être. On n'a aucune raison de prendre du pouvoir sur quelqu'un si on va bien. donc il y a forcément une souffrance il faut pouvoir l'identifier et alors après les enseignants ils n'ont pas un rôle de psy ils ne sont pas cliniciens ils ne peuvent pas accompagner mais c'est laisser la chance, la possibilité à un enfant de changer de posture et moi il y a deux choses qui sont hyper importantes dans la notion quand on a quand on est passé du côté obscur du harceleur c'est comment de prendre part C'est être responsable de quelque chose. Pour moi, c'est vraiment très important. Et en même temps, restaurer. Pour moi, c'est vraiment précieux. Ce sont deux notions qui font qu'un individu arrive à s'en sortir dans la vie. C'est porter les responsabilités de ses actes et puis effectivement restaurer si toutefois il y a eu vraiment des dégâts derrière. Et donc, la formation qu'on propose, effectivement, prend en compte cette notion-là. Bien entendu, c'est un accueil inconsidéré pour la cible, ça c'est tout à fait normal, mais ça on le trouve dans toutes les autres formations. Et quant à nous, on a effectivement cette approche de se dire, de prendre vraiment en compte que c'est un enfant qui est en souffrance. Moi ça me chiffonne, les dispositions qui ont été prises pour exclure temporairement ou définitivement un élève, parce que moi je vois les conséquences que ça a derrière. Ce sont des enfants qui vont décupler leur rage et qui vont continuer à alimenter, quand bien même ils sont dans un autre établissement, ils vont alimenter ceux présents, la fameuse meute. Et donc, je trouve que c'est encore plus dangereux. Donc, je me suis beaucoup appuyée sur les travaux d'un confrère et ami qui s'appelle Bruno Humbeck, qui a développé sur l'ensemble de la Wallonie un système de prévention pour lutter contre le harcèlement, qu'il a fait valider avec l'Université de Mons puisqu'il est chercheur lui-même. à l'université et pour développer des outils qui ont une efficacité. Et donc aujourd'hui, il m'a laissé la possibilité de m'appuyer sur ses travaux et c'est vrai que ça enrichit notre formation, c'est un grand bonheur. Et on est dans cette approche non blâmante, mais en même temps de responsabilité.

  • Speaker #0

    Et ce que je trouve très intéressant, c'est que l'idée de sensibiliser les établissements, les personnels de l'établissement, c'est aussi de prendre le problème quand il est tout petit. Parce que je pense vraiment que c'est plus facile de traiter un petit problème qu'un énorme problème.

  • Speaker #1

    Absolument. L'idée est de pouvoir désamorcer le harcèlement maintenant. Ce mot-là, pour moi, il est très précieux. Parce que c'est vrai que si on peut attaquer le problème à la phase embryonnaire, on déconstruit quelque chose, tout en expliquant, en travaillant les compétences psychosociales, en travaillant la communication entre les élèves, le respect. Donc, c'est pour moi. vraiment la chose la plus importante. Et plus tôt on s'y prend, il y aura effectivement moins de risques. Enfin moi, peut-être, je ne suis pas utopique, je crois en la bonté de l'enfant. C'est-à-dire qu'au départ, un enfant n'est jamais mauvais. Et c'est juste le fait, effectivement, de vivre dans un environnement contraint, par exemple, qui va effectivement exacerber le côté dominant-dominé, par exemple, dans les relations. Mais un dominant n'est pas forcément quelqu'un d'écrasant. Et puis parfois, un dominé a besoin d'avoir une personne dominante pour qu'elle soit une référente pour lui. C'est là où il faut qu'on retravaille complètement la posture de l'individu. Et bien entendu, on peut le faire tout petit, très jeune. Et plus on s'y prend tôt, et moi je pense qu'effectivement, si on s'y prend... On est toujours surpris de dire qu'on donne des formations pour les écoles maternelles. Oui, on peut effectivement... On ne peut pas parler forcément de harcèlement pur, mais il y a déjà une notion de prise de pouvoir, il y a déjà des enfants qui ont besoin d'exister plus que les autres. Et je pense que c'est vraiment là où il faut commencer, effectivement, à accompagner les enseignants sur mettre en place des cercles de parole régulés pour, effectivement, apprendre à s'exprimer, évoquer les ressentis, et puis surtout écouter l'autre, sans qu'on lui coupe, etc., etc., et se mettre à la place de l'autre. Je pense qu'on peut vraiment faire des choses intéressantes, tout petit, tout petit. Et je pense, effectivement, plus tôt on s'y prend, moins il y aura de glissements vers des situations graves. Et peut-être, on retardera le cyberharcèlement, parce que là encore, c'est une caisse de résonance du harcèlement. Mais c'est aussi l'évolution en fonction de l'âge, puisqu'on accède aux réseaux sociaux. Et donc, je pense qu'effectivement, Quand on agit sur l'un, on agit forcément sur l'autre et donc on baissera l'intensité des violences. Je ne dis pas qu'on les éradiquera parce qu'elles ont toujours existé, ces violences. Le harcèlement existe depuis la nuit des temps, c'est juste qu'aujourd'hui c'est juste insupportable. Et voilà, c'est inacceptable et donc il faut que ça cesse. Mais cesser, j'aurais du mal à le croire. mais au moins baisser l'intensité des violences. Je pense que ça, on peut vraiment y jouer.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense que les enfants, même tout petits aussi, qu'ils soient capables de prendre la parole, de dire ce qu'ils ressentent, qu'ils ont une place, qu'ils peuvent faire confiance aux adultes qui les entourent. Tout ça, ça doit se construire dans l'équipe, dans l'établissement. Et ça peut prendre un petit peu de temps. Donc, je trouve très intéressant d'impliquer les maternelles. Les primaires aussi, à cette notion de consentement, je suis d'accord avec cette pratique-là ou je ne suis pas d'accord avec ça dans la relation entre les uns et les autres. Je trouve qu'il y a vraiment des choses à faire. Et ce que moi, j'ai beaucoup appris en tant que formatrice sur DHM, c'était aussi qu'est-ce que c'est une situation de harcèlement ? Parce qu'il y a plein de situations où moi, je pensais qu'il y avait harcèlement et pas toujours. Et effectivement, j'ai trouvé ça très riche de pouvoir aussi recentrer ce que c'était... exactement que le harcèlement en milieu scolaire.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est vrai qu'on confond souvent une situation conflictuelle à une situation d'intimidation. Il est beaucoup plus facile de désamorcer une situation conflictuelle quand bien même elle soit aussi déchirante qu'une situation de harcèlement. Parce qu'il y a une notion souvent d'amitié. C'est-à-dire que le conflit va naître d'une relation amicale ou respectueuse jusque-là. Et donc... Du coup, quand il va avoir un désaccord, ça va être très difficile pour la personne qui vit ce désaccord parce qu'il y a l'affect qui prend énormément. Bien entendu, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'en occuper, mais on s'en occupe en discutant, on les met face à face, on veut absolument améliorer la relation, etc. Donc ça, c'est relativement facile à désamorcer. Ce qui est beaucoup plus compliqué, c'est cette situation de harcèlement ou d'intimidation. parce qu'il y a vraiment un rapport de force, un rapport écrasant. Et c'est surtout qu'à ce moment-là, la personne se sent totalement démunie et impuissante. Et il y a la différence aussi par rapport à un conflit ou au harcèlement, c'est qu'il y a vraiment cette notion de meute qui distingue énormément les deux positions. C'est-à-dire que le harcèleur dit en chef, entre guillemets, n'a pas forcément, en général, pas une relation d'amitié. avec la personne. C'est juste... Voilà, il a envie de… en général, il ne s'y intéresse pas. Et puis, subitement, parce qu'il y voit une faille, il va rentrer dans cette faille, il va pouvoir l'attaquer sur quelque chose qui va vraiment déstabiliser cette personne. Lui seul, ce n'est pas suffisant, parce que c'est vraiment un goût du pouvoir, c'est vraiment un rapport de domination très fort, et donc il va chercher l'appui d'autres personnes. Tout simplement en le regardant au départ. Il ne va pas demander t'es d'accord ? Il va juste te checker, il va juste regarder. Et puis quand il va envoyer, par exemple, une simple petite œillade au copain d'en face et qu'il voit que le copain ne réagit pas, il dit ça y est, j'ai du pouvoir sur lui parce que lui aussi, il a la frousse que je viens de l'embêter. Et donc, c'est comme ça qu'on monte une meute, tout simplement, en distribuant de la peur à un ensemble de personnes. Mais de toute façon, le harcèlement, c'est une mécanique de peur. La cible, évidemment, a terriblement peur. la cible, en général, pourquoi elle ne réagit pas ? Parce qu'elle est sous l'assidération. Elle se sent totalement impuissante et démunie pour pouvoir réagir. Alors que peut-être dans un autre contexte, cette même personne aurait pu réagir différemment. Donc, il n'y a pas de lieu, il n'y a pas d'endroit, il n'y a pas de raison particulière, il y a juste une sensibilité, une petite faille qui l'a laissé entreapercevoir. Et le harceleur est passé par là, à ce moment-là. Cette personne a un abus de pouvoir. a trouvé justement cette faille, il a pu rentrer dedans. Et puis, après, on a ce qu'on appelle effectivement les spectateurs, les normopathes, qui sont ces gens qui suivent la norme. C'est normal d'embêter, c'est normal de chahuter, c'est normal de rire de quelqu'un. Et donc, on s'efface parce qu'évidemment, on a peur d'être la nouvelle cible si jamais la cible réagissait. Donc, on s'efface et on soutient parce qu'on ne dit rien. Au contraire, on sourit bêtement. On valide en réalité l'acte du harceleur. Et puis le harceleur, on l'a évoqué tout à l'heure, une personne en souffrance qui a vraiment besoin d'exister à travers un groupe et à travers la puissance qu'il peut goûter sur une personne. Donc, on a vraiment une mécanique de peur. Et donc, il faut déconstruire ça, bien sûr. C'est un travail de longue haleine. Et tu parlais très justement des adultes. Et c'est vrai que dans la formation, on a quelque chose pour lequel on tient, on entend. sur lesquels on compte beaucoup, c'est la posture. Le travailler sur la posture des personnes qui vont prendre en charge les situations de harcèlement, parce qu'il faut qu'on soit exemplaire. C'est-à-dire que si je suis prête à accueillir l'un ou l'autre parti, ou les deux de toute façon, il faut que je me sente vraiment suffisamment solide pour pouvoir l'accompagner, que je ne doute pas de ma capacité de pouvoir l'aider. Je pense que c'est vraiment ce qui est hyper important. Et de toute façon, l'enfant, il a besoin de ça. Il a besoin de s'appuyer sur des adultes solides. Et il faut vraiment que l'on montre ça.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, ce que j'ai découvert également, c'est qu'on n'intervenait pas si la personne harcelée n'était pas d'accord. Dire que tant que la personne harcelée ne dit pas Oui, j'ai besoin de votre aide. Oui, j'accepte que vous interveniez. Eh bien, on les laisse gérer ça entre guillemets, entre eux.

  • Speaker #1

    Alors, oui, on reçoit de façon inconditionnelle. On écoute jusqu'à ce qu'on… Enfin, il faut avoir… On a quand même un devoir de persuasion pour montrer que le système que l'on propose est efficace et qu'il se tente de toute façon. Et que, quand bien même, si on n'obtient pas la résolution par une situation d'emblamente, on a encore d'autres outils que tu connais qui peuvent, effectivement, avant l'expulsion, bien entendu, avant que la loi tranche, parce que c'est vrai qu'aujourd'hui le harcèlement est un délit. Donc nous, on repousse le plus tard possible l'éviction de l'élève de l'établissement, mais notre job à nous, c'est effectivement d'expliquer que nous, nous avons suffisamment confiance dans notre système et que la mise en place va permettre effectivement de désamorcer le groupe et pas que le harcèleur. Donc bien entendu, on ne le fera que... qu'avec son consentement, parce qu'il faut qu'il ait confiance en nous. Et donc, notre job, c'est justement de leur montrer qu'il peut vraiment compter sur nous.

  • Speaker #0

    C'est génial, ça. Je trouve vraiment que ça met une nouvelle dynamique aussi dans l'établissement, une dynamique de confiance. Et en plus de ces adultes, ils vont aussi être responsables de former des élèves. qui vont également pouvoir repérer des choses, être un petit peu des oreilles.

  • Speaker #1

    Ce sont des enfants sur qui on va pouvoir compter, qui vont pouvoir être vraiment des acteurs de prévention et de lutte contre le harcèlement. De part deux postures, donc la première effectivement, comme ils sont en contact direct avec les élèves, ils vont pouvoir effectivement alerter un adulte d'une situation ou d'une suspicion. sans avoir forcément des preuves, mais quand il a une crainte en disant tiens, je me suis rendu compte que régulièrement à la récréation, l'enfant est isolé ou alors à la cantine, c'est pareil, je vois bien qu'il se passe des choses, mais ça me gêne, je suis un peu… Donc ça va alerter l'adulte. C'est juste son rôle, c'est juste alerter l'adulte. Ce n'est pas dénoncer, c'est simplement signaler effectivement qu'il pourrait bien y avoir une situation de harcèlement. Et puis tout au long de l'année, ces enfants-là vont s'engager dans la lutte contre le harcèlement en faisant des propositions d'animation, en faisant des ateliers. Donc, le 7 novembre, nous avons la journée nationale du harcèlement. Et donc, en général, les établissements scolaires se mobilisent. Alors, peut-être pas toute la journée, mais il y en a qui font ça vraiment sur toute la journée. Et donc, ce sont les élèves dits bienveilleurs ou ambassadeurs, en fonction des établissements, qui vont mettre en place des ateliers de sensibilisation. Donc, ce sont des vrais acteurs. Et je pense qu'on pourra aussi désamorcer de plus en plus quand on sait que... Quand les enfants auront une vraie connaissance du harcèlement et de la douleur que les cibles vivent à travers ces situations-là, une vraie prise de conscience. Donc voilà, plus ils seront sensibilisés et je pense qu'effectivement, ça permettra de réduire toujours cette notion de harcèlement.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Je pense que ces élèves, que ce soit impliqué ou qu'ils soient juste sensibilisés, on développe des soft skills d'empathie, d'écoute et de travail ensemble. Et ça, je trouve que ce sont vraiment des compétences qui doivent certainement apparaître quelque part dans le fameux socle commun qui est important à valider dans les compétences psychosociales dans les établissements. Donc, je trouve que mettre en place de la sensibilisation, de l'écoute, de l'enfant, c'est des compétences très intéressantes à développer en tout cas.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Comme tu l'as dit justement, effectivement, dans le socle commun des compétences, il y a ces fameuses compétences psychosociales à développer. Et très souvent, les enseignants sont démunis parce qu'ils se disent, mais à quel moment on va pouvoir faire ça ? Et en réalité, qu'est-ce qu'on va valider derrière ça ? Et c'est vrai que la formation appuie beaucoup sur ces compétences-là qui sont essentielles justement pour le bien vivre ensemble. et donc les CPS vont pouvoir effectivement développer une meilleure communication entre les élèves, mais même entre les adultes, c'est-à-dire que si effectivement je me sens en sécurité pour pouvoir parler avec l'adulte, je vais créer du lien, je vais développer de la rassurance, donc je me sens bien et du coup on aura un climat scolaire bien plus serein. C'est aussi une meilleure conscience de soi, c'est prendre connaissance de soi, savoir... quelles sont mes limites, qu'est-ce que je peux gérer moi-même et à un moment donné, qu'est-ce que je dois déléguer pour pouvoir effectivement soit venir en aide, soit demander de l'aide, parce que c'est un peu la difficulté aujourd'hui, c'est demander de l'aide. Et puis avoir évidemment une meilleure régulation des émotions et du stress, forcément. Et puis forcément, les habiletés de relations interpersonnelles qui sont très précieuses quand on est en collectivité. Donc ces CPS, elles sont évidemment ultra précieuses. Et dans le milieu scolaire, on appelle ça effectivement CPS, mais chez vous, vous appelez ça les soft skills. Et voilà, je ne sais pas, toi, que j'apprendrais que c'est absolument essentiel à développer. Complètement.

  • Speaker #0

    Et ce qui est intéressant aussi, c'est que si le climat est plus serein, est plus apaisé, qu'il y a une meilleure communication, un meilleur, un climat paisible, Et bien là, on peut commencer à faire des apprentissages parce que j'imagine qu'un enfant en situation de harcèlement, au niveau scolaire, ça peut vite devenir compliqué pour lui de suivre à l'école, d'être de l'absentéisme aussi. Il peut se passer plein de choses qui vont faire aussi des répercussions sur ses apprentissages scolaires.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Le harcèlement, il a effectivement des conséquences graves puisque ça peut être un problème de la santé, de la santé de l'enfant. C'est très large, je vais en nommer quelques-uns. Il y a bien plus que je vais citer. Effectivement, il peut y avoir les troubles du sommeil. Les troubles du sommeil peuvent forcément avoir une répercussion sur les résultats scolaires. Il y a le stress, la dépression, l'absentéisme, comme tu l'as cité. Il y a aussi les troubles somatiques. J'ai mal à la tête, mal au ventre. Après, bien entendu, ça peut aller beaucoup plus loin, comme les pensées suicidaires, les scarifications, etc. Oui, il y a forcément, ça peut être d'ailleurs un signal d'alarme pour les parents ou les enseignants, quand ils voient une chute des résultats, ça peut alerter en disant tiens, qu'est-ce qui se passe ? De toute façon, il y a forcément quelque chose qui se passe, c'est-à-dire qu'un élève qui avait des résultats corrects, qui subitement chute, il y a quelque chose dans son environnement qui le perturbe pour pouvoir développer ses compétences. Donc, il faut s'en inquiéter. Harcèlement ou pas harcèlement. Peut-être lié à une situation familiale, peut-être même tout simplement le décès du petit chat. Mais qui est important, parce que si ça affecte effectivement sur les apprentissages, il faut effectivement entendre la souffrance qui traverse l'enfant à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Écoute, super intéressant. Alors, dis-moi, je sais que tu as toujours plein de projets, mais vers quoi est-ce que tu vas ? Quels sont tes... prochains projets ?

  • Speaker #1

    Oui, comme tu dis, j'en ai plein. Au départ, c'est vrai qu'il y a toujours cette formation des HM qui me tient à cœur. Je cherche vraiment à ce qu'elle rayonne sur l'ensemble du territoire. On est énormément soutenus par les établissements qui l'ont vécu. C'est vraiment une raison pour la développer, cette formation. Et puis, après, de fil en aiguille, elles sont beaucoup interconnectées. Moi, tout dernièrement, on me demande justement des formations autour du consentement. Donc, que ce soit déjà dès la plus petite enfance. C'est le rapport avec le corps aussi. C'est tout est lié, de toute façon. Donc oui, ça, c'est quelque chose qui me tient à cœur. Après, j'ai... la santé mentale de nos jeunes parce qu'on ne s'en préoccupe pas assez aujourd'hui. On a des réponses trop vite, on a des raccourcis pour pouvoir expliquer. Donc, on met tout sur le Covid. Alors oui, il est vrai qu'il y a eu un impact très fort et on a un retentissement sévère sur nos enfants aujourd'hui. Donc, il faut vraiment se préoccuper et comprendre effectivement comment nos jeunes évoluent. et comment ils vivent le monde d'aujourd'hui. Et nous, nous sommes tellement négatifs de façon générale que forcément, ils ne vont pas très bien. Il faut être très honnête. Donc voilà, je fais une formation là-dessus. Enfin, je prépare une formation là-dessus. La justice restaurative scolaire qui fait suite au... Parce que moi, je suis formée à la communication non-violente, à la médiation entre pères, etc. Et donc, c'était l'année dernière, j'ai commencé à développer cette formation. Ils ont adoré en disant effectivement que c'est une formation qui donne suite à celle de DHM et pour justement accompagner les enfants sur la responsabilité et restauration. Et ça, c'est superbe.

  • Speaker #0

    C'est une formation aussi qui, alors ce n'est pas uniquement pour le harcèlement, ça peut être un manque de respect vis-à-vis d'un enseignant, ça peut être, ou du mobilier scolaire. Et donc, comment effectivement faire prendre conscience à l'enfant de la gravité de ses actes, etc. Donc, voilà, ça, c'est vraiment réjouissant. Et puis, comment... Alors, c'est des formations que j'appelle, entre guillemets, plombantes. C'est celles qui, quand on en fait trop, vous avez vraiment besoin de prendre du recul, parce que c'est lourd, parce que chaque... enseignants en plus, où chaque adulte vient exprimer la difficulté qu'il rencontre. Moi, j'ai tellement envie de contribuer pour que tout le monde aille mieux que... Il y a des moments où je me sens parfois impuissante et je me dis je me sens très, très colibri. Mais voilà, j'oeuvre comme je peux. On est en train justement de développer chez Amifor une formation sur le bien-être des enseignants et on t'a embarqué dans cette aventure également. Et ça, j'ai hâte, elle va bientôt voir le jour, tout prochainement, et j'ai vraiment hâte de la voir se développer, cette formation. Parce qu'en fin du bien-être, on parle beaucoup de choses qui ne vont pas, mais les enseignants, on les critique beaucoup, enfin pas que les enseignants d'ailleurs, mais tout le personnel éducatif, que ce soit les dames de cantine, c'est pas bon ce qu'on mange à la cantine. La secrétaire qui se prend des appels à tout bout de champ parce qu'on veut parler au directeur et que ce n'est pas normal qu'elle fasse du filtrage. Bref, c'est l'ensemble de la communauté éducative qui est touchée. Et il est évident que si on peut donner des outils pour que les enseignants se sentent bien, bien mieux, nos élèves se sentiront bien mieux. C'est vraiment une approche systémique et donc forcément, il y a une répercussion sur nos enfants. Un adulte épanoui fait forcément des enfants épanouis.

  • Speaker #1

    Oui, forcément, ça va par ricochet contribuer à des meilleurs apprentissages, à des meilleures compréhensions. Et puis, ils vont pouvoir aussi plus laisser de place à des apprentissages avec des moyens plus ludiques. Évidemment, s'il y a moins de tensions à gérer dans la classe, s'il y a moins de choses négatives à gérer, l'enseignant va avoir aussi... plus de largesse pour faire des choses autrement. Et ça, je trouve ça vraiment super parce que je pense vraiment que le cerveau, il a envie d'apprendre et il a envie de s'amuser. Donc, il faut que ça se passe dans la joie, la bonne humeur et le fun.

  • Speaker #0

    Absolument. Et puis, effectivement, le cerveau, il a besoin de s'amuser. Et puis, tu sais très bien aussi qu'il fonctionne. en euro de miroir. Et donc, effectivement, si on voit un personnel épanoui, l'enfant va se sentir épanoui par imitation. Et puis, c'est un modèle de comportement. Donc, quand on voit un adulte référent, quand j'appelle référence, c'est quand on le voit, c'est une référence. Quand je dis adulte référent, quand on voit du personnel qui vous sourit tout le temps, forcément, on a envie de sourire. Et donc, oui, je pense que ça va forcément avoir une belle répercussion sur nos élèves.

  • Speaker #1

    Dis-moi, où est-ce qu'on peut te retrouver ? Où est-ce qu'on peut avoir des informations sur DHM ? Comment est-ce que les gens peuvent entrer en relation avec toi ?

  • Speaker #0

    Oui, alors DHM, il faut tout simplement aller sur le site Amifor.

  • Speaker #1

    On va le remettre en dessous.

  • Speaker #0

    Oui, très bien, super. Donc, sur le site Amifor, on clique, il y a un petit onglet spécial DHM. Donc, voilà. Après... Pour le reste, je ne suis pas très réseau. C'est du temps. Merci. Je respecte énormément les gens qui y sont, mais ça demande beaucoup de temps. De temps en temps, je fais quelques publications sur LinkedIn. On peut me retrouver là éventuellement. J'ai une petite page Facebook, mais qui est un peu le copier-coller. C'est-à-dire que quand l'un ne va pas sur l'autre, sinon, je ne suis pas très active dans ce domaine-là.

  • Speaker #1

    En tout cas, je mets les coordonnées que tu m'as données dessous, site web, choses comme ça, en dessous, pour que les gens puissent te retrouver. Je t'avais éventuellement proposé de préparer une petite phrase, un petit mot de la fin. Est-ce que tu avais quelque chose ?

  • Speaker #0

    Le mot de la fin, j'ai juste envie de revenir sur... Moi, je suis formée... Vous savez, quand on fait psycho, on choisit un maître, entre guillemets, et donc un courant. on appelle ça plutôt un courant et moi c'est vraiment Carl Rogers qui est mon c'est marrant parce que quand je ne connaissais pas grand chose à la psycho, j'avais beaucoup entendu parler de Freud, Lacan, etc. et ça ne faisait pas résonance et pendant longtemps je me disais mais non je n'ai pas envie de faire psycho parce que ça ne me parle pas ça jusqu'au jour où je tombe sur les travaux de Carl Rogers et là je me suis dit mais waouh ça c'est absolument incroyable Et tout simplement, Carl Rogers, il dit que la ressource est en nous. C'est-à-dire qu'effectivement, de toujours vouloir attendre des autres pour que le monde change, je pense qu'effectivement, nous pouvons peut-être nous-mêmes se dire, finalement, c'est moi qui peux faire changer le monde, à défaut du monde. En tout cas, moi, je peux me changer. Et donc, la ressource est en nous. Et je crois que c'est vraiment le mot le plus précieux que je peux partager avec toi et avec vous tous.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est une super conclusion. de cet épisode qui démarre la semaine de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire qui va se poursuivre en tout ce début novembre et tous les premiers jeudis de novembre, chaque année. Merci beaucoup Anne-Cécile d'avoir répondu à mes questions, de nous avoir parlé de toi et de ton parcours. C'était vraiment un plaisir d'échanger. et un plaisir de très bientôt se voir pour animer des formations ensemble. Je suis toujours très, très heureuse de collaborer avec des personnes inspirantes. Donc, merci beaucoup à toi, Anne-Cécile.

  • Speaker #0

    Merci infiniment. Et puis, oui, je suis très heureuse aussi de partager plein de choses avec toi. Vraiment, merci. Merci infiniment.

  • Speaker #1

    Eh bien, on vous laisse mettre des commentaires en dessous, partager l'épisode, enfin, faire le buzz sur cet épisode pour faire rayonner un maximum. cette formation et ce que tu proposes contre le harcèlement en milieu scolaire.

  • Speaker #2

    Je te remercie d'avoir écouté cet épisode. On se retrouve dans 15 jours. Si cet épisode t'a plu, je serais ravie de lire ton commentaire et de voir ton like. Toi aussi, tu peux faire rayonner les soft skills en partageant cet épisode. Et pour continuer à les explorer, tu peux t'abonner à cette chaîne ou me retrouver sur tous mes réseaux sociaux sous le nom Morgane Ansperger. Merci. ou Morgane Facilitation. Je te souhaite une très belle journée. A très vite !

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