- Speaker #0
Bonjour et bienvenue, je suis ravie de t'accueillir sur Exploration Soft Skills. Je suis Morgane Hansperger, je suis une entrepreneuse créative depuis 2020. Je vais recevoir ici des invités inspirants qui tous les 15 jours vont partager leur histoire. Toi, je t'invite à faire comme mes invités, un petit pas vers de nouvelles habitudes pour un grand pas qui va développer des soft skills. Ça va n'est que tout. Bonjour, bienvenue à toutes et à tous. Aujourd'hui, je suis très heureuse de vous présenter Nathalie Richard. Bonjour Nathalie.
- Speaker #1
Bonjour Morgane, je suis heureuse d'être là aussi.
- Speaker #0
Eh bien, écoutez, je vais vous présenter Nathalie. Nathalie est coach et facilitatrice sur les sujets de transition intérieure. Elle est aussi la créatrice et gardienne d'un écolieu qui s'appelle le Moulin du Rose. Est-ce que tu peux te présenter ? Qui es-tu ?
- Speaker #1
Oui, tu as déjà tout dit Morgane en fait, presque. Oui, je peux peut-être ajouter que je suis ingénieur de formation, donc j'ai une grosse bifurcation, on arrivera peut-être sur ce sujet-là, il y a 7 ans maintenant. J'ai aussi vécu un burn-out en 2014, donc trois ans avant ça, donc ça a quand même beaucoup joué dans mon parcours. Et puis à un moment donné, on va dire que globalement le sujet du sens et le sujet de ce qui se passe dans nos intériorités, à nous les humains, est venu me percuter. Et j'ai vu à quel point il était... c'était un sujet à la fois vital et à la fois radical, dans le sens où ce qui se passe à l'intérieur de nous, c'est la source de nos actions, de nos comportements, de nos agissements, de nos décisions. Donc, c'est essentiel de s'y adresser quand on souhaite une transformation, que ce soit à titre individuel, collectif, sociétal, ou, qui sait, civilisationnel, n'est-ce pas ?
- Speaker #0
C'est formidablement intéressant, cette histoire. Donc, du coup, on pourrait agir... ou mieux se connaître de l'intérieur c'est ça que tu proposes ?
- Speaker #1
complètement je crois que si on va directement à l'essentiel ma vision c'est un peu ce qui se passe dans le visible c'est la résultante de ce qu'il y a dans l'invisible donc se connaître mettre de la conscience sur ce qui se passe au niveau de nos jugements, nos émotions et comment ça vient router nos actions nos décisions nos paroles passer c'est essentiel, on va dire que c'est la clé. C'est la clé peut-être d'une vie entre guillemets réussie.
- Speaker #0
Et est-ce qu'on nous apprend ça à l'école ?
- Speaker #1
En tout cas, moi, je ne sais pas pour d'autres, mais en tout cas, moi, on ne me l'a pas appris. Mais alors, pas du tout. On a bien musclé mon cerveau. On pourrait dire la polarité yang, ce qu'on a traduit comme polarité masculine. Et quand je dis masculine, les hommes et les femmes ont cette polarité en eux, en elles. Moi, on a bien musclé ça. Et d'ailleurs, j'adore ce côté-là, être capable d'analyser, être capable de calculer, d'observer, de faire des raisonnements. Cette stimulation purement intellectuelle et purement mentale, elle est très utile. Sauf que ce que je crois, c'est qu'on l'a mise un peu en numéro une, en pilote. alors que on a une boussole à l'intérieur de nous comme on pourrait appeler ça notre intuition ce qui nous guide là où on doit aller et ça on n'a pas appris à l'écouter et pour moi le mental, cet intellect il doit être au service de ça s'il est tout seul il est hors sol donc on perd le sens, c'est ce qui m'est arrivé personnellement après j'ai commencé à creuser tous ces sujets
- Speaker #0
je suis complètement d'accord avec toi et d'ailleurs moi j'ai eu l'impression de découvrir ma boussole intérieure quand j'ai eu des enfants parce que j'ai eu vraiment cette sensation que mes enfants étaient un reflet de ce qu'il y avait à l'intérieur de moi et mettaient en fois mille ce qui était caché depuis super longtemps et moi j'ai vraiment cette sensation que c'est mes enfants et leur leur particularité qui ont fait que j'ai pigé tout ce que tu viens de dire c'est à dire tout ce qui était à l'intérieur de moi
- Speaker #1
Ouais, c'est super intéressant. Mon mari dit souvent, je crois que c'est Khalil Gibran qui écrivait ça dans un poème, Nos enfants sont nos volcans Alors moi, je n'ai pas d'enfant biologique, mais j'ai un bel enfant, mon beau-fils Sacha. Il vient pousser sur mes boutons, en fait, ce que je n'avais pas vu avant, effectivement. Et c'est une chance. J'aime bien dire que c'est un peu un cadeau mal emballé, mais c'est quand même un cadeau, il faut savoir le voir.
- Speaker #0
Tout à fait. Tout à fait. Et pour le coup, une fois que j'avais découvert ce qui était à l'intérieur de moi, il était hors de question qu'elles, elles attendent... 32 ou 33 ans pour le voir donc c'était hyper capital pour moi de le transmettre à mes enfants tu vois c'est arrivé très très vite tu vois
- Speaker #1
Oui, complètement. C'est plutôt j'apprends ça, je vais dire le jeu plutôt que le rond. Plutôt j'apprends ça, plus épanouie je peux être. Et au-delà de l'épanouissement, souvent on oppose épanouissement, performance. En France, il y a un petit conflit sur le sujet. En fait, ça va bien ensemble. Il y a une citation que j'aime bien, qui est assez clivante. J'aime bien les choses clivantes, donc je vais la dire. Il n'existe pas de véritable excellence qu'on puisse dissocier d'une vie juste. Et en fait, c'est dans le sens, c'est en retrouvant cette boussole intérieure, ce qui est juste pour soi et non pas la justice, mais vraiment ce qui est juste pour soi, donc c'est très singulier, qu'il peut en découler du mieux-être, voire, attention, du bien-être, voire de la maîtrise de son art et pourquoi pas une excellence au sens premier et étymologique du terme, de faire à l'extérieur ce qui pousse à l'intérieur. Je crois que c'est le sens d'une vie, d'aller réconcilier ce qui se passe dedans et ce que l'on crée à l'extérieur.
- Speaker #0
Et est-ce qu'en 2024, on sait encore utiliser une boussole ?
- Speaker #1
Eh bien, écoute, certains se coûtent très très bien. Est-ce qu'on sait encore ? Moi, je suis biaisée. Il y a évidemment le sujet de l'entre-soi qui arrive. Je suis très biaisée parce que le milieu dans lequel je navigue, sur le territoire de Brest et en particulier avec toi Morgane, est assez sensible, voire très sensible à ce sujet-là. Donc les gens que je côtoie, on va dire, connaissent de mieux en mieux leur boussole, parce que c'est aussi mon job de les accompagner. Pour autant, ce que je vis là depuis 2018, et je veux dire pourquoi je dis 2018 après, et puis après avec le Covid, et là ce qui se passe au niveau du chaos politique, montre des secousses, une sismique assez impressionnante, peut-être, là aussi comme un cadeau emballé, pour nous pousser à aller retrouver ce sens. individuellement et évidemment collectivement pour le projet de société derrière. Donc, pour moi, c'est radical, ce truc-là. C'est pas juste, là, je vais pousser peut-être un petit coup de gueule, c'est pas juste du développement personnel, parce qu'il y a une forme de manipulation, avoir mis ça dans la case développement personnel. C'est absolument nécessaire d'un point de vue collectif, parce que le truc, et ça, c'est expérimental, quand moi, j'ai commencé à retrouver du sens, ok, c'était peut-être égoïste à la base, comme impulsion, mais in fine, ça m'a reconnecté mieux à moi. mieux aux autres humains, et ça m'a ouverte à tout un tas de sujets, dont le sujet de l'écologie, toutes ces choses-là. Tout a commencé à prendre un sens, et l'interdépendance du monde s'est mise à aussi faire du sens pour moi. Donc ce que je veux dire par là, c'est que ce n'est pas du développement personnel, moi j'appellerais plutôt ça du développement à minima individuel, voire du développement de conscience, et donc un peu faire sa part dans le projet de société. Comment veut-on retrouver de l'harmonie, créer de l'harmonie, ou une société plus en reliance avec le vivant, si on ne commence pas par balayer devant sa porte et le faire avec soi-même ? C'est juste une condition nécessaire, peut-être pas suffisante, mais à minima nécessaire. Et ça, c'est pas assez vu dans les sujets de la transition écologique et sociale. On parle de bilan carbone, je vais vulgariser à fond, évidemment, pour faire une caricature, on parle de bilan carbone, de replanter des arbres, etc. C'est très bien ! Mais on va sans doute continuer à faire du même si on ne va pas regarder à minima notre manière d'être au monde. Parce qu'on ne peut pas imaginer, comme dit Einstein, résoudre un problème ou adresser un problème avec le même niveau de conscience que celui qui l'a amené. Donc il y a bien quelque chose à aller regarder dans notre logiciel intérieur. Et ça, ce n'est ni du bisounours, ni du nice to have, quoi. C'est vital.
- Speaker #0
C'est rigolo que tu parles de bisounours, parce que moi, je viens de fabriquer des bisounours.
- Speaker #1
Vive les bisounours ! On a tellement besoin d'amour.
- Speaker #0
C'est pour un costume de théâtre un peu rétro. Je suis en plein dans ma période cliché des années 80, tu vois.
- Speaker #1
Je vois les noms.
- Speaker #0
C'est rigolo.
- Speaker #1
C'est ma décennie de naissance, donc ça me parle bien.
- Speaker #0
Alors, dis-moi, tu as créé un écolieu. Est-ce que tu peux me dire un petit peu, c'est quoi un écolieu ?
- Speaker #1
Tout à fait. Je pense que c'est super important d'être super clair là-dessus. Les écolieux font partie du mouvement dit des tiers-lieux. Parfois, les tiers-lieux, c'est un petit peu vague, donc je vais aussi préciser ce que c'est. D'ailleurs, la définition que je trouvais très pertinente, elle vient d'Antoine Aurélou, un des fondateurs de la fameuse PAM à Brest. Donc, je lui dois cette définition. Un tiers-lieu, ça a trois pattes, comme un tabouret. Déjà, c'est un lieu, n'est-ce pas ? C'est aussi un projet. On reviendra là-dessus pour le chiffre des écolieux. Et c'est une communauté. S'il n'y a pas une de ces trois pattes, le tabouret tombe, il ne tient pas. Donc ça veut dire que c'est vaste comme possibilité. C'est un lieu qui est... public ou semi-public qui a une physicalité, donc un endroit, un territoire, qui a besoin d'une communauté d'alliés, de gens qui vont soutenir les projets et venir y vivre, en tout cas y vivre des activités à minima. Et puis un projet, évidemment, c'est le pourquoi du tiers-lieu et c'est sa direction. Donc dans le cas d'un écolieu, c'est un sous-ensemble des tiers-lieux, on va dire que le projet est tourné vers l'écologie. Et quand je dis écologie, c'est au sens de la racine grecque du oikos, de prendre soin de notre maison commune. Donc c'est vaste l'écologie, ce n'est pas seulement ce qu'on a appelé jusque-là, pour moi c'est un terme du vieux monde, l'environnement, même la nature qui présuppose qu'on est séparé d'elle. C'est vraiment l'ensemble du vivant et l'être humain en fait partie. Donc un écolieu, c'est un tiers-lieu qui a pour projet quelque chose autour de l'écologie. On peut aller un peu plus loin, il y a des écolieux, nous on ne fait pas partie des écolieux à la gouvernance partagée, c'est-à-dire par exemple où il y a plusieurs familles ou plusieurs foyers qui cohabitent dans le lieu. Donc nous sommes une seule famille, en tout cas en termes d'humains, parce qu'il y a des non-humains en termes d'habitants aussi. Cependant, on est sur un moulin, un ancien moulin, et donc on y entre et on y sort comme on veut, ou presque. Et on accueille du monde ici pour vivre des expériences de reliance au vivant. Voilà, pour la définition d'un écolieu, je pense que ça fait le tour.
- Speaker #0
Mais du coup, ça se présente comment sur le terrain ?
- Speaker #1
Ouais, alors super concrètement, déjà, il s'appelle le Moulin du Rose, R.O.Z., ça veut dire colline, terre, en breton. Il est à la frontière du Pays d'Iroise et du Pays des Abers, tout près de l'Aber-Béniguet, l'Aber-Benoît, traduit en français. C'est un hectare de terrain, le Moulin du Rose. Donc le lieu déjà nous préexistait, quand je dis nous, à moi et Antoine, mon conjoint et associé, évidemment, nous préexistait et nous survivra. Donc déjà, humilité par rapport à ça. Nous, on ne fait que passer et peut-être permettre à un maximum de monde de pouvoir venir ici en profiter. Un hectare de terrain, 210 m² de bâtis avec deux bâtisses, dix couchages pour pouvoir accueillir des ateliers, des stages, idéalement dans un temps long. Parce que ce qui se passe qui est un peu particulier ici, comme souvent ce genre de lieu, il y a une forme de suspension du temps qui est un peu favorable à ralentir déjà. Qui dit ralentir dit laisser émerger l'essentiel, parce que le brouhaha du quotidien on peut le mettre sur pause. Laisser émerger l'important et puis toi tu le vois un petit peu à l'image. C'est un lieu de luxuriance végétale, ce qui n'est pas si courant sur ce territoire qui a été quand même remembré. Je ne vais pas rentrer sur l'histoire agricole du lieu, mais elle est importante. Et donc, le végétal crée un peu naturellement, organiquement, quelque chose de l'ordre du bien-être. Donc, il est très propice. Après, je pourrais aller plus loin parce que forcément, il est parcouru sur sa colonne vertébrale par un cours d'eau. L'élément eau est très présent. Il est à 2 km des plages des Triompans et des Trois Moutons, des spots de kites assez connus et de surf aussi en mode repli. Donc l'élément eau est très important sur le lieu en mode eau douce et évidemment avec la salinité de l'océan à 2 km un peu plus bas. Il y a une tendance à dire que l'eau représente un peu le phénoménal au sens du soin, au sens de nettoyer, de laver, d'accueillir, de recueillir et de la transformation. Je peux aussi dire, après ça parlera plus ou moins aux gens, que cette composante-là, elle soigne. Donc en fait, le lieu, il fait sa part, c'est un personnage à part entière, et je crois qu'il nous a adoptés autant qu'on l'a adopté maintenant. Il y a une rencontre, quoi. Bon, ça part un peu dans tous les sens, tu me diras dans quel sens tu veux que ça aille tout ça. Pour le concret ensuite, il y a aussi un dôme, un dôme géodésique, donc c'est un peu comme la géode à Paris, donc ça veut dire que c'est une structure sphérique. où il peut y avoir du yoga, de la méditation, des cercles de dialogue, des enfants qui viennent jouer, tout simplement. En tout cas, c'est un lieu propice à mener une activité, j'allais dire écologique, au sens où on va prendre soin de soi et prendre soin de nos relations, que ce soit avec les autres humains ou avec les autres règnes, animaux, végétaux, qui cohabitent sur le lieu.
- Speaker #0
Écoute, je trouve ça passionnant. Il y a quoi comme... Non humain qui habite sur le lieu ?
- Speaker #1
Ouais, alors je vais quand même nommer celle qui a mes pieds là. Une grosse tout toute terre neuve de 3 ans et demi qui s'appelle Spicy, qui est un peu la mascotte quand même ici. Très baveuse, très très sociable. Il y a deux ânes, Mocha et Bigoudi, qui a une douzaine d'années, j'ai une douzaine parce qu'on ne l'a pas connue tout petit. On l'a adoptée il y a 3 ans. Et puis Mocha, entre guillemets son petit frère qui est venu l'accompagner, lui qui a 2 ans et demi. On a nos poules et notre coque. Alors, j'aime bien dire... Les poules dont un coq, parce qu'il y a une majorité au féminin. Puis après, il y a les grenouilles que tu entendras peut-être, Morgane, sur la bande son. Et puis, nous, on adore contempler les oiseaux. Depuis que je suis ici, je me mets souvent à la table de la cuisine et devant une grande fenêtre. On a des jumelles maintenant. Et j'ai commencé à distinguer avant, je disais, les oiseaux. Maintenant, je suis capable de nommer des oiseaux et donc d'avoir plus de relations avec. Et c'est ça qui est intéressant. Moi, j'ai grandi par ici, mais je suis partie pendant 20 ans, on va dire, dans les vies mégalopoles urbaines. Et en revenant ici, je ne connaissais rien, ni en bricolage, ni en jardinage, ni en espèces, tout ça. J'étais vraiment nulle. Je ne me flagelle pas là-dessus, c'est juste que j'avais... une pauvreté de connaissances sur tout ça. Et ce que je trouve beau, parce que l'idée c'est d'abord d'incarner ça, de retrouver de la reliance soi-même, c'est d'avoir retissé plus de relations avec d'autres que des humains. Et pour la petite histoire, on aime tous un peu gossiper, parler des uns et des autres. On parle davantage de ce qui se passe pour nos poules ou nos ânes maintenant que d'autres humains. Et ça, quand on s'est rendu compte de ça avec Antoine, on a eu un grand fourrir. C'est quand même signe d'une transformation.
- Speaker #0
Moi j'ai une grosse connexion avec les oiseaux aussi mais j'habite en pleine ville. et j'ai des moineaux qui ont choisi sous ma chambre pour faire leur nuit et je trouvais ça tellement symbolique que des oiseaux décident de fonder leur foyer dans mon foyer que je trouvais ça trop mignon ouais ça me fait des émotions ouais je trouve ça trop cool et j'ai appris aussi beaucoup avec les oiseaux grâce à une application sur smartphone où tu peux ben capter le bruit que fait l'oiseau en question et l'application va te dire quel est le nom de cet oiseau. et donc ça va te permettre au fur et à mesure de créer le lien déjà de voir la pluralité d'oiseaux qu'il y a autour de là où tu es de mieux les identifier moi c'est une activité que j'adore faire et avec mes enfants on aime beaucoup ça partir se balader au lieu de chasser les pokémons comme font certains sur des trucs complètement numériques d'écouter les oiseaux et de se relier à ça je trouve ça vraiment trop trop bien
- Speaker #1
d'ailleurs elle s'appelle comment cette appli dont tu parles ?
- Speaker #0
Merlin
- Speaker #1
Bird, c'est une application gratuite sur Android je ne la connaissais pas mais effectivement je crois que Baptiste Morisot en parle en parle beaucoup et j'aime bien il dit souvent on se dit bon on va aller à la campagne parce que comme ça on va être dans le silence mais en fait la campagne c'est la plus grande place géopolitique des oiseaux c'est le brouhaha total c'est juste que comme on a pas tout le temps de discernement sur les différents oiseaux, les différents cris, et même peut-être comprendre ce qui se passe. On pourrait imaginer un monde où on est capable... de parler avec les oiseaux, en tout cas de comprendre leur langue. Comme on n'a pas ça, on a l'impression que c'est silencieux. Mais pas du tout ! J'aime bien les choses qui renversent un peu le paradigme.
- Speaker #0
Oui, totalement. Moi, j'en reviens à mes moineaux. Il y a un matin, il faisait un boucan, il y a un mâle qui était posé au bout de notre fenêtre. Et il est allé, il est allé, il est allé. Et je me dis, mais qu'est-ce qu'il a ce moineau ? Et en fait je me suis rendu compte en observant la situation Qu'en fait il s'était perché un peu plus loin du nid Parce que qu'est-ce qu'il était en train de faire ? Il gueulait pour que ses petits fassent leur premier vol et pour qu'en gros les petits sortent du nid et viennent le rejoindre. Alors lui il était en mode coach à 3 mètres de là, en disant allez maintenant les gars, on sort de là, il est temps de faire votre premier vol, tout va bien, allez on sort, on sort, on sort, et donc il les motivait à sortir du nid. Et c'est comme ça qu'on a vu les premiers petits oisillons sortir et faire leur premier vol, leur premier crash test. de petits oisillons, c'était vraiment trop mignon. Mais pour ça, effectivement, comme tu dis, il faut prendre le temps.
- Speaker #1
C'est ça, prendre le temps et puis contempler, observer. Je crois que c'est Pierre Rabhi qui disait que peut-être, il finait un peu, entre guillemets, dans la mission de l'humanité, c'était finalement de contempler, retrouver cette disponibilité. Ce n'est pas que le temps, c'est la disponibilité, je crois. Parce que si tu es en train de penser à ta liste de courses, à tout ce que tu as à faire dans les prochaines heures, tu as peut-être le temps, mais tu n'es pas disponible. Donc il y a quelque chose d'assez merveilleux quand on parvient à retrouver ça. Et ce n'est pas si facile d'ailleurs.
- Speaker #0
Et moi je me suis, parce que moi je suis vraiment en pleine ville, pour le coup tu vois j'ai vraiment 1m50 de jardin tout autour de ma maison. C'est une toute petite zone de jardin. mais suite à l'arrivée des mésanges là pour le coup c'était des mésanges qui ont fait leur nid j'ai décidé de m'acheter une petite caméra de chasse et de regarder ce qui se passait dans mon jardin principalement la nuit je peux vous dire qu'il s'en passait des trucs autour de mon composteur en deux nuits on a croisé parce que du coup on avait mis un petit peu de nourriture pour voir un peu ce qui se passe parce que bon on a vu un rat qui se promenait par là un chat, mes fameuses mésanges, des moineaux, des pigeons. Je ne soupçonnais pas qu'il y avait autant d'activités dans un jardin en pleine ville. Alors je me dis, à la campagne, ça doit être extraordinaire, le nombre d'oiseaux, de rongeurs. peut-être d'écureuils ou autres.
- Speaker #1
Oui, les renards. Moi, je vois les renards passer. Les buses aussi. Les buses dans les grands pins que l'on a là. Et vraiment, c'est la fête. En printemps, c'est une explosion. Se rendre compte de ça. Et au niveau végétal aussi. Oui, c'est la vie. C'est la grosse fête. C'est la fête de la vie. Et c'est important ce que tu dis parce qu'effectivement, ce n'est pas qu'à la campagne. le message c'est pas du tout de dire il faut créer un écolieu pour pouvoir observer ça non non non non effectivement c'est un endroit un peu dédié à ça délibérément c'est ce que l'on veut proposer mais bien sûr que ça se fait partout et il faut que ce soit partout ouais
- Speaker #0
c'est des moments de reconnexion tu vois et effectivement moi bon alors moi j'habite à côté d'un tout petit bois en pleine ville mais j'aime ça tu vois me dire on se reconnecte à la nature on va voir les arbres tiens c'est lequel et quand ma fille me dit Ah bah ça c'est un chêne, ça c'est un châtaignier, ou regarde là il va y avoir des roses trémières qui vont pousser, je me dis que quelque part elle a déjà une connaissance de la nature qui est un petit peu plus développée. Quand j'ai lu qu'il y avait un pourcentage d'enfants de 6 ans qui étaient incapables de reconnaître l'arbre qui allait avec telle ou telle feuille,
- Speaker #1
je me dis quand même on est passé à côté d'un truc et ce que tu dis ça me semble hyper important je ne sais plus j'ai écouté c'est drôle parce qu'au moment où tu parlais il y a un message de la LPO donc l'île de protection des oiseaux qui arrive dans ma mailbox donc synchronicité en parlant des oiseaux et ce que je voulais dire c'est j'avais entendu quelqu'un qui disait quelque chose de très intéressant imaginons que quand nos petits grandissent s'ils nous demandent en regardant un arbre qu'est-ce que c'est que ça ? et qu'on répond à un arbre, déjà, en termes de langage, on met les choses dans une grande boîte arbre. Si on lui dit, Ah, bâtard, je ne sais pas, allons voir, allons toucher, allons sentir. Tiens, ayant de la curiosité vis-à-vis de cet être vivant, sans directement mettre, entre guillemets, dans la voie de garage, en tout cas la grande case arbre, il y a une relation qui peut commencer à se mettre en place. Autre quelque chose de... de séparer et d'assez abstrait que la case arbre. Et donc, pour revenir sur le sujet éducation, effectivement, il y a sans doute quelque chose à faire.
- Speaker #0
Oui, je pense que des fois, tu vois, on est avec les tout-petits, je parle d'un enfant de 2-3 ans, avec des imagés à leur montrer, des girafes, des lions, et finalement, ils ne sont pas capables de reconnaître deux sortes de chiens différents, où justement, moi, le moineau, c'est quelque chose. Moi, mes filles, elles savent reconnaître rien que le mâle de la femelle, du pire. petites parce que ils habitent sous notre toit donc on les observe effectivement beaucoup mais je trouve ça hyper riche de les observer que ce soit les petites bêtes, les grosses bêtes les fourmis, les cloportes les escargots,
- Speaker #1
tout ça dans la nature quoi ouais et aussi peut-être parce que on parlait du mental tout à l'heure, la compréhension qui est aussi super importante de... En tout cas, de comprendre et puis même après de sentir de quelle manière nous sommes interdépendants. On peut dire, bah oui, c'est sympa ce côté un petit peu naturaliste de connaître plein de choses. Mais en fait, c'est quelque part un peu réalisé, réalisé au sens de le ressentir, notre interdépendance à tout ça. Parce que je crois que l'un des gros problèmes du moment, c'est qu'on a la sensation qu'on peut s'en sortir. Tout ça pourrait peut-être cramer et que ça irait quand même, que ce serait encore possible. Alors bien sûr qu'on sait que ce n'est pas vrai, mais on... On ne croit pas ce que l'on sait, c'est-à-dire qu'on ne l'a pas dans les tripes, comme peut-être des peuples premiers l'ont engrammé en eux. Comment on fait ? C'est la question. Comment pourrions-nous retrouver ce lien ? Encore une fois, ce n'est pas juste un nice to have ce n'est pas juste un truc sympa à avoir à côté du reste, à côté du business, des trucs importants, de l'économie. Voilà, c'est un peu mon écho.
- Speaker #0
coup de gueule et cri du coeur en même temps ah mais j'adore franchement je trouve ça trop cool cette discussion qu'on a ensemble je suis sûre que les auditrices auditeurs ils ont plein de choses à rajouter là-dessus et qui vont nous mettre plein de commentaires qu'on va faire buzzer cet épisode ça va être trop bien qu'est-ce que tu as comme projet parce que là ce lieu il existe depuis combien de temps maintenant alors le Moulin du Rose en tout cas comme voilà il y a eu
- Speaker #1
Comme je l'ai dit, le lieu existait, mais on est arrivés en décembre 2020. Donc en gros, on a commencé à créer le Moulin du Rose, l'écolieu, il y a trois ans et demi. Il y a eu deux grosses années de rénovation à fond d'une partie du lieu pour qu'il puisse être opérationnel. On n'a pas fini de le rénover. Le matériau biosourcé, j'ai de la chance, Antoine, mon conjoint, il est maître d'œuvre, donc il s'y connaît un peu en travaux. Et donc on a utilisé la chaux, le chanvre, les matériaux biosourcés, mais aussi qui font qu'on se sent bien dans l'espace. Donc il y a vraiment quelque chose qui est important pour nous par rapport à ça, et de faire avec au maximum du local. Alors la chaux, on dirait, elle vient de plus loin, elle vient de l'Est de la France, mais le chambre, voilà, on en trouve par ici, et c'est une production qui est vraiment hyper importante, et qui, en France, on a été les premiers producteurs à un moment, je ne sais pas où on en est aujourd'hui, mais je suis sûre que ce matériau va revenir. Bref, tout ça pour dire qu'il y a eu beaucoup de travail dans la matière, et moi c'était déjà pas mal ça, on parle de soft skills ici, et... Moi, j'étais assez câblée soft skills, et alors par contre, les hard skills du fer, j'étais pas très douée à faire de mes mains, et j'ai réalisé que bouger de la matière, c'est pas la même chose que bouger une idée. Ça demande un temps long, et je me souviens, une petite anecdote, au bout de six mois d'avoir un peu craqué émotionnellement, et de me mettre mise à pleurer, de me dire, si Nathalie, tu continues à faire les choses en mode... Comme avant, c'est-à-dire vouloir avoir fini avant d'avoir commencé, ça ne va pas du tout le faire. Je me suis inscrite déjà dans... J'ai pris quelques claques, je me suis inscrite dans un temps plus long en arrivant ici. Et c'était très concret, ce n'était pas une idée. Quand je devais piqueter les joints, c'était très très concret. Et puis, après, le projet du Moulin du Rose, c'est vraiment de proposer des expériences. Et j'insiste sur expérience. La théorie peut venir, mais après... pour vivre un peu des avant-après. Alors, en toute timidité là aussi, mais quand même de dire, ah, il y a quelque chose auquel j'ai goûté. Quand je dis goûté, c'est que j'ai vécu, donc ça s'inscrit en moi. Ce n'est pas quelque chose que je sais, c'est quelque chose que j'ai vécu. Donc tout mon être en est transformé. Et donc il peut se passer des choses nouvelles à partir de ça. Donc proposer des expériences de reliance au vivant. Donc comme je le disais tout à l'heure, c'est reliance à soi, reliance aux autres êtres humains, reliance aux autres êtres vivants non humains et peut-être, attention, attention, grand mot, à plus grand que soi. L'idée étant derrière tout ça de, toujours la même chose, de peut-être se rendre compte que nous ne sommes pas entre guillemets juste un ego dans une enveloppe de peau, mais une conscience à l'œuvre ici sur Terre et que chacune et chacun On a nos singularités, des incroyables talents et un incroyable potentiel. Et que notre rôle, c'est de mettre ça à l'œuvre, de devenir des créateurs et des créatrices. C'est un changement de paradigme, dans le sens où, en tout cas moi j'ai été élevée à m'adapter à ce qui est existant, rien qu'à l'école. et à faire dans l'existant, dans ce qui m'est proposé, sauf que l'existant, aujourd'hui, il déraille complètement. Donc, il y a un enjeu à développer une posture de créateur et de créatrice dans le sens où je vais identifier ce qui m'anime profondément et me mettre dans une joie de ouf et créer dans cette direction. Et ça, c'est un vrai bascule d'état d'esprit.
- Speaker #0
Ah, super intéressant. Tu disais que tu avais dû développer des hard skills, donc des compétences techniques. Comment est-ce que tu as fait pour apprendre ?
- Speaker #1
Sur le temps ! J'ai dû déjà débloquer le... Non mais je ne suis pas douée pour ça. mettre ça de côté. Et j'ai eu de la chance, j'ai eu un super... Alors, je ne vais pas l'appeler coach, parce que comme c'est mon métier, coach, pour moi, c'est un peu Socrate, c'est la maïotique, c'est le processus d'émergence. On va dire que c'était mon mentor, Antoine, mon conjoint, qui, lui, est très fort pour faire, et on verra après, pas dans le sens négatif, mais dans le sens allez, on y va, on tente On teste. Alors que moi, je suis un peu plus il faut préparer, il faut bien anticiper, etc. Mais du coup, je recule la mise en action. Donc là, j'ai appris à... à changer ça et aller y aller, on verra. Je me souviens notamment, je vais donner un exemple, on était d'ailleurs plusieurs nanas en chantier participatif, un peu câblés pareil, on va dire, devant nos murs et on devait faire les enduits à la chaux, chaux sable. Donc, on avait fait les murs en chaux chanvre derrière et il y avait un enduit avant la belle finition. Et ça ne collait pas, tu vois, j'avais ma lisseuse pour étaler, déjà j'avais les mauvais outils. Donc, en tout cas, c'était ma anglais. Déjà, prends les bons outils. Et je n'arrivais pas à faire directement bien le geste. Et moi, j'avais l'habitude de tout de suite réussir, tu vois. Là, j'en ai pleuré, mais je n'étais pas la seule. En plus, on peut dire, c'est ridicule, elle n'y arrive pas, elle pleure. Mais j'en ai pleuré. C'était une des meilleures thérapies que j'ai jamais eues. Et à la fin de la journée, j'y arrivais très bien, bien sûr. Mais il a fallu accepter d'être mauvaise. Et c'était très concret, très, très concret. Idem avec les animaux nausannes. Au début, ça pèse 300 kilos, un âne. C'est très, très puissant. Au début, quand on les a adoptés, moi, je n'étais pas à l'aise, tu vois. Tu sais là, je caressais du bout de la main là. Je n'osais pas vraiment interagir. Et puis je crois que j'avais...
- Speaker #0
un sujet d'affirmation aussi. L'âne, il sent tout de suite si t'es pas ancré, si t'es pas pleinement là, quoi. En fait, c'est une super prise de température de ça. Du coup, j'ai appris ça aussi avec eux. J'ai appris en me confrontant. C'est une réponse assez banale.
- Speaker #1
Je trouve ça hyper intéressant. C'est-à-dire que là, tu as expérimenté, tu as réajusté et tu as perfectionné à la fois le geste, les outils, la posture, l'intérieur et l'extérieur.
- Speaker #0
Ça m'a rappelé, j'ai fait énormément de tennis au niveau régional quand j'étais plus jeune. Ça m'a rappelé vraiment, un peu comme dans les arts japonais, un peu cette maîtrise du geste, ce plaisir à être juste là, pleinement ici et maintenant. dans son geste en fait. Et au début, c'est technique. Au début, tu galères. Et au début, ce n'est pas beau. Puis au bout d'un moment, je me souviens, c'est vraiment un geste comme ça, un peu en spirale, pour étaler ce fameux enduit. Et je me souviens, je suis devenue très forte à savoir exactement, quand on faisait les bétonnières, quelle qualité de la texture allait faire que ça allait bien prendre. Tu vois, c'était jouissif ce truc-là. C'est comme si je me fondais un peu après avec le geste et la texture. Merci pour la question
- Speaker #1
Écoute, moi je n'ai jamais fait de mur par contre ton analogie me fait vraiment penser à la pâte à crêpes où tu sais je tâtonne je teste mon truc et au bout d'un moment je sais tourner les crêpes et je fais mon geste et ma crêpe est ronde et complète et fait tout le tour sur mon bilique et après t'en viens à ne plus pouvoir ne plus savoir faire en fait c'est à dire que moi si on me donne des ingrédients pour faire une pâte à crêpes et tourner des crêpes, je sais faire en fait tu vois et comment je passe de j'ai jamais fait de crêpes à...
- Speaker #0
c'est drôle que tu dis ça parce que pendant les chantiers participatifs souvent entre guillemets belle saison le midi on mettait la bilique hop sur la table là où on fait cette interview d'ailleurs donc elle doit être imprégnée de ça et puis moi je faisais la pâte alors ici on dit crêpe noire parfois on dit galette mais enfin bref la version salée et puis la version sucrée et à chaque fois on mettait à l'oeuvre les gens on disait bon vous allez faire vos crêpes et puis on a dit oh non non moi je sais pas faire bah si si tu vas le faire effectivement le départ la première fois c'est une cata c'est extrêmement rare qu'ils aient pas la cata avec des trous et tout c'est intéressant de voir parce que les personnes y'en avait qui disaient allez je vais faire une deuxième le goût du challenge non non c'est vraiment raté et
- Speaker #1
puis effectivement la troisième ça se passait mille fois mieux complètement la thérapie de la crêpe moi je suis convaincue qu'on devrait tous apprendre à faire des crêpes non Et puis tu as tout de suite le résultat. C'est vrai que ton mur, tu as peut-être dû attendre un petit peu, voir comment ça a tourné. La crêpe, tu as tout de suite le feedback.
- Speaker #0
Oui, tu peux la manger en plus. C'est une bonne idée d'atelier ça Morgane.
- Speaker #1
Moi j'adore. En tout cas, dès que j'ai des gens qui ne connaissent pas la Bretagne qui viennent, moi... immédiatement je les initie au billig le billig training ah ouais non c'est quelque chose tout le monde est un peu étonné que mes enfants sachent tourner des crêpes ils m'ont vu faire c'est par imitation ils m'ont vu faire, ils m'ont vu essayer vas-y tente et donc rapidement mes enfants ont tourné les crêpes aussi
- Speaker #0
C'est vrai que c'est un très beau geste aussi au moment où tu tournes la crêpe il y a quelque chose d'assez élégant en fait
- Speaker #1
Et puis si tu fais pas les choses dans un certain ordre, ça marche pas bien tu te rends bien compte qu'il y a quand même un processus à faire dans un certain ordre et d'ailleurs ma fille est devenue une experte pour préparer le plan de travail, parce que moi j'étais formée à l'école d'Iron pour tourner les crêpes
- Speaker #0
Ah waouh,
- Speaker #1
il y a tout le monde A tout de suite à la bonne école et du coup si les outils sont au bon endroit on va gagner de l'énergie et du temps donc du coup ma fille elle a photographié dans sa tête le plan entre guillemets idéal et sur une feuille elle a commencé à refaire des dessins de tous les éléments et cette feuille là histoire de monter en niveau on l'a plastifiée et elle est dans le billique donc à chaque fois maintenant qu'on sort notre billique on a tout de suite l'en... le truc idéal, entre guillemets, où on doit mettre les choses, du matos et tout. C'est super structuré, un atelier crêpe chez nous.
- Speaker #0
Ah non, mais c'est hyper impressionnant.
- Speaker #1
On ne se rend pas compte à quel point faire des crêpes...
- Speaker #0
C'est tout un art, en fait. Ah,
- Speaker #1
c'est de la tradition, quoi. Tu vois, t'as un truc... Et pour autant, il n'y a pas de recette,
- Speaker #0
quoi.
- Speaker #1
Tu fais avec les ingrédients que t'as, et si t'as plus d'œufs, moins d'œufs, tu doses avec les yeux, quoi. Je trouve qu'il y a ce côté-là... un peu difficile de refaire deux fois exactement la même pâte à crêpes.
- Speaker #0
Complètement. Quand tu ne suis pas une recette et que tu le fais à l'œil, à l'instinct, parce que c'est en toi, c'est jamais deux fois exactement pareil. Et c'est ça qui est chouette, d'ailleurs.
- Speaker #1
Ah oui, je trouve ça trop cool. Franchement, je ne sais pas comment on en est arrivé à passer du mur à la pâte à crêpes. J'espère qu'on n'a pas perdu les gens,
- Speaker #0
ou qu'ils vont tous avoir envie de faire des crêpes,
- Speaker #1
en sortant de cet atelier.
- Speaker #0
Le goût du geste, on parlait des projets. Tout à fait.
- Speaker #1
Alors du coup, vers quoi est-ce que tu vas pour cette année 2024-2025 ?
- Speaker #0
Ce que je n'ai pas dit au-delà du Moulin du Reu, c'est que les deux activités se synergisent. Ce n'est pas très français, mais il y a aussi mon activité de coach facilitatrice sur le sujet de transition intérieure. Donc ça s'appelle une question qui souffle. Rien n'est laissé au hasard. Parce que, en petite, on m'appelait déjà Madame Pourquoi. Donc moi, j'aime bien poser des questions. C'est un peu la questionlogie. Et Socrate m'a très tôt fascinée d'ailleurs. Je ne pense pas que je me suis dit que je voudrais être la Socrate des temps modernes, mais c'est quand même un peu ça, avec l'idée de la maïotique, de faire accoucher les gens d'eux-mêmes. Alors on naît une fois quand on sort du ventre de notre maman, et puis je crois qu'on renaît une deuxième fois quand... quand on va vers soi en fait. Mais bien sûr que c'est un chemin, ce n'est pas une balise à un moment donné dans sa vie. Ça va poursuivre jusqu'à la mort sans doute. Mais il y a ce truc-là. Et donc une question qui souffle, c'est aussi qui souffle, parce que ça va un peu déranger le souffle, ça agace, il y a quelque chose qui... le souffle du vent. Mais il y a aussi le souffle de l'intérieur, quelque chose de l'ordre de l'enthousiasme. Et enthousiasme, figurez-vous que ça veut dire le divin en soi. Alors ça n'a rien de religieux, on pourrait dire que c'est spirituel, du sens esprit, le souffle de l'esprit. En fait, j'aime bien l'idée d'aller chercher ces endroits où ça pousse, où ça souffle pour soi. Accompagner les humains à aller chercher ça, c'est ce que je préfère faire dans la vie. Donc je suis devenue coach, ce qu'on appelle coach, mais pas au sens allez, vas-y, t'y vas non, au sens de poser des questions pour que l'autre fasse. fleurir ces réponses. Ça, c'est mon projet. Donc, ça part un peu de l'idée d'accompagner les personnes sensibles, je vais le dire comme ça, aux effondrements du vivant. Donc, il y a quelque chose d'accompagner les gens qui ont cette sensibilité-là assez naturellement, jusqu'à leur puissance d'engagement, leur puissance d'agir. Ça passe concrètement par des fresques, notamment celle que j'aime le plus, la fresque de la... Biodiversité parce qu'elle est systémique, donc elle permet de comprendre les choses et aussi de s'emparer de la systémie et sortir du pur cause à effet très linéaire. La fresque de Nouveaux Récits, que j'anime tout prochainement d'ailleurs à la PAM le 10 juillet, parce qu'elle est super cette fresque, elle permet d'aller comprendre où sont nos verrous sociocognitifs dans la façon dont on s'est construit et puis aussi comprendre l'impact et l'importance des récits. On sous-estime ça, mais j'adore les outils efficaces, le sujet des récits très efficace, pour pouvoir proposer quelque chose de nouveau. Parce que comme dit Cyril Dion, comment imaginer créer une nouvelle société si on ne peut pas déjà l'imaginer ? Voilà, ça passe aussi par ce qu'on appelle les ateliers de transition intérieure. Donc il y a quelque chose que tout le monde ne connaît pas, mais qui commence à être un peu plus connu, qui s'appelle le travail qui relie, donc qui relie à la grande toile de la vie. Il y a beaucoup de pratiques comme ça, de facilitation. On va venir goûter. à nos différents niveaux de reliance, donc encore une fois, à soi, aux autres humains, aux autres vivants, et à plus grand que soi. Et la dernière brique de tout ça, je dirais que c'est la puissance d'engagement, la direction, on peut l'appeler le pourquoi, où je vais, où est-ce que je veux aller, le sens, et le coaching. Il y a des ateliers pour ça, mais il y a aussi le coaching que je propose en individuel et en collectif. pour pouvoir catalyser ce passage à ce à quoi on veut contribuer sur cette terre. Donc voilà, il y a toute cette palette de propositions, mais grosso modo pour aller de notre sensibilité au vivant, comprendre tout ça et aussi accueillir les émotions par rapport à ce qu'on vit, et le sujet de la résilience pour aller jusqu'à la puissance. d'engagement.
- Speaker #1
C'est génial. C'est presque un mot de la fin, cette phrase que tu viens de dire. J'adore. Où est-ce qu'on peut suivre un petit peu ton actualité ou l'actualité du Moulin ? Comment est-ce qu'on peut entrer en contact avec toi ?
- Speaker #0
On me trouve à plusieurs endroits. On peut déjà aller sur le site web Une question qui souffle. On peut aussi, je suis assez présente sur LinkedIn, donc Nathalie Richard. Vous me retrouvez assez facilement. Ça doit être écrit quelque chose comme l'art de poser les questions qui catalysent les transitions. Ça résume bien mon pourquoi. Sur Instagram aussi, pour le Moulin du Rose, donc écolieux Moulin du Rose, R.O.Z. Et puis sur le compte, une question qui souffle aussi, qui est tout nouveau sur Instagram. Je pense que c'est déjà pas mal. Il y a Facebook aussi, mais alors, c'est un peu moins Facebook, j'avoue.
- Speaker #1
Oui, je crois que c'est un peu en fermeture. Il y a moins de gens là-bas.
- Speaker #0
Tout à fait, voilà. Et puis physiquement, au Moulin du Rose et à la PAP avec la tribu Facilitation, voilà. Et aussi très régulièrement à l'Open Factory, à l'UBO à Brest, sur la pédagogie des transitions. Je m'arrête très bien.
- Speaker #1
Très bien. Écoute, génial. On va mettre tout ça en commentaire, comme ça les gens n'ont plus qu'à cliquer pour te suivre, pour s'inscrire, pour venir vivre une transformation.
- Speaker #0
à tes côtés merci beaucoup Morgane c'était une joie d'évoquer notamment les oiseaux ça me fait penser à Bertrand Belin pour remettre ce morceau sur les oiseaux qui est une magnifique chanson sur le sujet et bien génial merci beaucoup très
- Speaker #2
belle journée à vous merci Nathalie à très bientôt au revoir je te remercie d'avoir écouté cet épisode on se retrouve dans 15 jours Si cet épisode t'a plu, je serais ravie de lire ton commentaire et de voir ton like. Toi aussi, tu peux faire rayonner les soft skills en partageant cet épisode. Et pour continuer à les explorer, tu peux t'abonner à cette chaîne ou me retrouver sur tous mes réseaux sociaux sous le nom Morgane Ansperger ou Morgane Facilitation. Je te souhaite une très belle journée. A très vite !