- Speaker #0
Dès le début, je savais que j'avais envie de bosser avec le continent. On a été très surpris d'avoir été pris. Je pense que ce qui a fait la différence, c'est une notion que YC appelle le founder market fit. En gros, dans quelle mesure est-ce que l'équipe fondatrice de la startup est la mieux placée pour craquer le problème qu'ils essayent de répondre ? Et l'entretien dure littéralement 10 minutes, où pendant 10 minutes, on nous pose à peu près 15 questions. Donc je te laisse deviner le rythme. Mais c'est ça aussi que je trouve assez exceptionnel avec YC, c'est qu'ils prennent des décisions en 10 minutes pour investir 500 000 balles dans des boîtes. C'est fou. On lance un produit comme le nôtre, surtout dans le contexte, on va dire, géopolitique et politique actuel. On sait qu'on va faire face à un peu de backlash. On est un peu le Revolut pour l'Afrique. On veut que le service soit le plus simple à comprendre possible. Et en fait... Tu vas commencer à parler de crypto, de stade Bitcoin, de blockchain. Je vais partir monder, ouais. Les users, ils vont être perdus. Laisse tomber tout ce que je connais, je vais à San Francisco et puis j'essaie de percer dans la tech. C'est vraiment un endroit où quand tu y es, il y a une sorte d'atmosphère qui te pousse à être hyper ambitieux et à faire un projet géant.
- Speaker #1
Aizen Startup, le podcast qui met en lumière l'écosystème florissant des startups qui m'infocuent sur l'Afrique. Voici comment nous voyons les choses. Le monde évolue rapidement. L'Afrique en plein essor se réinvente à une vitesse. époustouflante. Des esprits brillants forgent déjà l'avenir de l'écosystème startup de ce continent. Entrepreneurs, investisseurs, ce continent dispose de tout ce dont il a besoin pour réussir et pourtant, il reste beaucoup à faire. C'est là que tu interviens. Nous partageons les histoires qui inspirent, les conseils qui guident, les opportunités qui motivent à contribuer à la construction de l'Afrique. Rêvez grand, écoutez, apprenez, agissez. On semble créant des solutions innovantes pour ce beau continent. Peu importe où tu viens,
- Speaker #0
où tu vis,
- Speaker #1
Aizen Startup. Shams, je suis vraiment ravi de t'avoir sur le podcast aujourd'hui. Toi, tu es l'un des cofondateurs de Monéco. Monéco, c'est une néobanque, c'est ça ? C'est ça. Qui permet à ses utilisateurs de faire des transferts d'argent vers l'Afrique.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Donc moi, j'ai plein de questions. J'ai plein de questions à te poser. J'ai envie de comprendre un petit peu ton parcours. Donc je comprends que tu es passé par l'ESSEC, que tu es passé chez Boston Consulting Group. J'ai envie de comprendre aussi la genèse du projet Monéco, pourquoi tu l'as créé. J'ai envie de comprendre ton expérience chez Y Combinator, parce que c'est quand même l'un des incubateurs les plus réputés au monde. J'ai envie de comprendre un petit peu les différents défis auxquels vous avez fait face. Je crois que vous avez fait face à une attaque de hackers, une attaque à la fake news aussi. Voilà, j'ai envie de comprendre tout ça et aussi d'avoir un peu ta vision sur ce secteur-là d'activité. J'ai l'impression qu'on parle pas mal ces derniers temps des stablecoins, USDC. J'ai envie de voir ta vision là-dessus. Et donc voilà, pour commencer, est-ce que tu peux te présenter ?
- Speaker #0
Oui, écoute, déjà merci beaucoup pour l'invitation Pierre. Je suis vraiment ravi d'être là, ravi de pouvoir partager mon expérience. Comme tu l'as dit, je suis Shams, le cofondateur de Monéco, je suis originaire de Madagascar, né et grandi à Madagascar. J'ai fait mon lycée au lycée français de Tananarive et j'ai quitté Madagascar après le bac pour faire mes études supérieures en France. Arrivé en France, j'ai commencé par faire une classe préparatoire, ensuite j'ai fait l'ESSEC comme tu le disais. Ouais, franchement c'était évidemment une expérience incroyable. mais je dirais que dans mes études c'est plutôt la classe prépa qui a été vraiment très formatrice pour moi. Ok,
- Speaker #1
très intensif.
- Speaker #0
Ouais, très intensif et c'est surtout là où j'ai l'impression que j'ai vraiment appris à réfléchir de manière structurée et ça infuse beaucoup de la manière dont je travaille aujourd'hui et l'ESSEC je dirais que c'est plutôt la marque qui est vachement importante qui m'a beaucoup aidé.
- Speaker #1
C'est le top
- Speaker #0
3 Ouais, c'est la deuxième école en général dans les classements et donc ça aide à ouvrir des portes Euh... Tu apprends des choses aussi, mais je pense que c'est plutôt la marque et les expériences que tu peux faire pendant tes études qui sont vachement sympas quand tu es une grande école de commerce. Et en fait, en sortant de l'ESSEC, j'ai d'abord travaillé sur les marchés financiers pendant un temps à la Société Générale, donc dans un métier très technique qui n'avait rien à voir avec l'Afrique.
- Speaker #1
C'était quoi ?
- Speaker #0
Alors j'étais sales, donc j'étais à l'intérieur de la banque en interaction avec les traders d'un côté. Et les clients qui étaient des institutionnels français. Là, c'est un poste que j'ai eu en alternance quand j'étais à l'ESSEC. Top parce qu'il y avait plein de responsabilités. C'était très fast-paced.
- Speaker #1
Là, tu étais à la défense.
- Speaker #0
J'étais à la défense. Débuter sa carrière à la défense, tu as l'impression d'être une fourmi, comme tous les autres, qui va du RER jusqu'au bureau et vice-versa. C'est une expérience sympa, c'est bien, c'est formateur quand tu commences ta carrière. Mais en fait, moi, dès le début de mes études, je savais que j'avais envie de bosser avec le continent. D'accord. Et en fait... Cette expérience à l'Association générale m'a apporté beaucoup d'un point de vue compétences techniques d'un côté, mais aussi soft skills d'interaction avec les traders qui ont des personnalités très particulières, avec les clients institutionnels, résistance à la pression. Mais bon, je ne voulais pas en faire ma carrière. Et donc, c'est là où j'ai quitté pour rejoindre le Boston Consulting Group, qui était la dernière expérience pro que j'ai eue avant de démarrer mon école. Donc,
- Speaker #1
super parcours. Et tech, ensuite Boston Consulting Group.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Et là aussi, c'est dans le top.
- Speaker #0
C'est le deuxième, en théorie, cabinet de conseil en Strat.
- Speaker #1
Et t'as aimé
- Speaker #0
Boston ? J'ai appris beaucoup, à nouveau. J'étais dans les bureaux de Casablanca, au Maroc, du BCG.
- Speaker #1
C'est là où t'as rencontré tes associés.
- Speaker #0
Exactement. J'ai adoré cette expérience, justement parce que c'est un peu là-bas qu'est né Monéco. Maintenant, je n'ai pas forcément retrouvé ce que j'étais venu chercher quand j'ai commencé à faire du conseil en Strat. J'ai trouvé que beaucoup de mon temps était passé à faire des slides, à faire des Excel, alors qu'en fait, je voulais vraiment avoir un impact concret sur le continent. Je ne suis pas resté très longtemps, mais ça m'a permis d'un, de découvrir un pays que je ne connaissais pas trop, le Maroc, et de deux, de rencontrer Bilal, mon associé, et de donner un peu naissance à ce qu'est Monaco aujourd'hui.
- Speaker #1
Et c'est fou parce que c'est quand même un pivot. Enfin, t'avais quand même un... Tu étais parti pour une carrière corporate, au final tu te retrouves à bosser en tant qu'entrepreneur pour une startup. C'est super et la décision de te lancer, elle vient d'où en fait ?
- Speaker #0
Alors, je dirais qu'elle vient d'assez loin en réalité parce que je pense qu'il y a deux ou trois éléments qui ont shape mon envie de faire de l'entrepreneuriat. La première raison, c'est une raison vraiment liée à l'écosystème dans lequel j'ai grandi. En fait, à Madagascar, je fais partie de la communauté indienne de Madagascar. Donc, il y a une grosse diaspora indienne dans toute l'Afrique de l'Est. Et dans l'océan Indien, l'île de la Réunion, l'île Maurice, la Tanzanie, le Kenya, il y a une grosse communauté indienne. Je fais partie de cette communauté-là. En fait, c'est une communauté qui, historiquement, a toujours été une communauté d'entrepreneurs. Et donc, moi, j'ai grandi dans cet écosystème-là. Mes parents étaient entrepreneurs, mes oncles étaient entrepreneurs et on voyait beaucoup d'entrepreneurs autour de nous réussir. Et donc, j'ai toujours eu cette envie au fond de moi de me dire un jour, je serai moi aussi entrepreneur. Mais ensuite, je pense que c'est vraiment mes expériences professionnelles en arrivant en France qui m'ont progressivement ramené à ça finalement. j'ai appris beaucoup de choses quand j'étais à la Société Générale, j'ai appris pas mal de choses quand j'étais au BCG, mais c'était finalement toujours dans cet objectif de me dire maintenant comment je peux utiliser toutes ces compétences, toutes ces connaissances que j'ai emmagasinées pour développer mon propre projet.
- Speaker #1
Donc ça tu l'avais déjà en tête et donc au BCG tu rencontres ton associé.
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Et c'est quoi, il te dit du jour au lendemain, allez viens on montre quelque chose et...
- Speaker #0
Alors ça s'est pas exactement fait comme ça mais pas loin en fait, on sait en Strat on travaille de longues heures lui en particulier mon associé, il était sur un projet qui lui prenait énormément de temps il finissait très très tard et du coup pendant les soirées qu'on passait au bureau où il n'y avait plus personne dans le bureau à part lui et moi on se mettait à discuter de nos intérêts Merci. de problèmes qu'on n'avait pu rencontrer dans nos vies. Parce que Bilal, lui, il est d'origine algérienne. Il est né, il a grandi en Suisse, mais il a des liens assez forts et une attache émotionnelle assez forte avec l'Algérie. Et en fait, de fil en aiguille, en discutant, on s'est dit tiens, on a des compréhensions assez similaires des besoins de la diaspora. Et spécifiquement, vraiment, le point de connexion qu'on a eu, c'est celui du sujet de la rémitance, les transferts d'argent vers le continent. Et c'est un peu à partir de là qu'on a commencé à réfléchir à ce qu'on pouvait faire ensemble. C'est un peu ce que tu disais, effectivement. C'est un jour, on s'est dit, tiens, et si en sortant du BCG, on n'essayait pas de faire un truc ensemble ?
- Speaker #1
Et donc ensuite, c'était parti, vous avez créé Monéco. Et c'était quoi les premières difficultés que vous avez eues ? Parce que je comprends que vous êtes trois associés.
- Speaker #0
Tout à fait, exactement.
- Speaker #1
Et comment vous avez trouvé votre troisième associé ?
- Speaker #0
Alors, quand on a démarré, effectivement, on s'est... très vite rendu compte qu'à deux profils non techniques, on n'allait pas aller très loin. Donc, il nous fallait un CTO. Jimmy, qui est notre troisième associé, le troisième cofondateur de Monéco, il nous a été présenté par un autre collègue qu'on avait au BCG, qui était un très bon ami. C'est un super réseau. Une autre des raisons pour lesquelles je ne regrette pas du tout d'être passé par là, c'est effectivement le réseau. Kelly, qui était un de nos collègues, un des Très bons amis de Jimmy. Jimmy était dans une phase de sa vie où il avait envie de se relancer dans un projet. Et en fait, ça a assez vite matché. C'est comme ça que ça s'est fait.
- Speaker #1
Ok, super. Et les autres difficultés que vous avez rencontrées en vous lançant, c'était quoi les difficultés réglementaires ? Les difficultés pour structurer votre équipe ?
- Speaker #0
Oui, je dirais qu'il y a tout un tas de problèmes, il y en a toujours, mais ça fait partie du monde de l'entrepreneuriat aussi. Aller de problème en problème et continuer à avancer avec enthousiasme. Mais si je devais les catégoriser, je dirais que le tout premier problème qu'on a rencontré, c'est vraiment un problème réglementaire, effectivement. Parce que ce qu'on fait, évidemment, c'est réguler. On offre des services financiers, donc il y a une approche réglementaire qui est très forte. Et en fait, on a été confronté à cette difficulté dès le début, parce que pour faire, ne serait-ce que pour lancer notre appli, pour lancer notre service, il nous fallait soit être régulé, soit travailler avec des partenaires régulés. Et en fait, on est passé par beaucoup, beaucoup de difficultés sur ce volet-là. Peut-être pour te les refaire. donc. Au départ, en 2022, quand on a commencé, on travaillait avec un partenaire bancaire qui était basé en Lituanie. D'accord.
- Speaker #1
Je crois que dans le domaine des fintechs, les Lituanies sont très très fortes.
- Speaker #0
Tout à fait. En fait, ce qui explique qu'il y a autant de fintechs en Lituanie, c'est qu'il y a une dizaine d'années, le régulateur lituanien était beaucoup plus flexible que d'autres régulateurs européens. D'accord. Et donc, il a permis rapidement à tout un tas de fintechs de... venir prendre des agréments chez lui pour pouvoir se lancer sur tout le marché européen. Maintenant, ce n'est plus trop le cas parce que les régulateurs européens essayent de se mettre un peu d'équerre pour avoir tous le même niveau d'exigence. Mais c'est ce qui explique qu'historiquement, la Lituanie était vachement importante pour ça. Donc nous, on bossait avec un banking as a service anglais, mais qui avait une licence en Lituanie aussi. Et en fait, au bout de six mois d'intégration avec eux, de début de process réglementaire, etc., ils ont perdu leur agrément en Lituanie. Parce que le régulateur lituanien leur a reproché pas mal de choses, qu'ils ne géraient pas bien la notion de blanchiment d'argent, etc. Et donc ça, ça a été le premier vrai setback de Monaco, où on sortait de YC, on était frais comme des gardons, prêts à lancer notre produit, etc. Et en fait, on a dû tout recommencer de zéro. trouver un autre partenaire, ce qui nous a pris 3-4 mois, se relancer dans un processus réglementaire. Et en fait, in fine, ça nous a pris je pense 9 mois à partir du moment où on avait trouvé ce nouveau partenaire pour pouvoir obtenir notre autorisation d'exercer et pour pouvoir se lancer. Donc ouais, c'est un vrai challenge et je sais que ça va être un challenge pour le futur aussi parce que si on regarde plein de fintech en Europe, en Afrique, aux Etats-Unis. Leur challenge principal, c'est de trouver les bons partenaires. Et en fait, ce qui se passe, c'est que tu es obligé d'en avoir plein. Parce que tu n'es pas à l'abri qu'il y en ait un qui change la politique de risque du jour au lendemain et qui doit se switcher.
- Speaker #1
Et parce que vous, vous êtes basé en France, c'est une société de droit français, Monéco ?
- Speaker #0
Oui, alors en fait, quand on fait Y Combinator, on est obligé d'avoir une holding aux Etats-Unis. Mais ensuite, les sociétés opérationnelles peuvent être là où est ton marché. Donc nous, on a une société opérationnelle, une filiale en France.
- Speaker #1
Et bien sûr, on va parler du Y Combinator. Donc Monéco a intégré le Y Combinator en 2022. C'est ça. Il me semble, juste pour préciser, le Y Combinator, c'est un incubateur américain.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Certainement le plus réputé au monde.
- Speaker #0
Ouais, je pense.
- Speaker #1
En fait... Les startups peuvent postuler pour intégrer leur programme. Il me semble que maintenant, il y en a quatre par an.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et les startups vont bénéficier d'un coaching de qualité assez intensif. C'est ça. Et lorsque vous intégrez le programme, YC investit et prend 7% du capital. Ils investissent 500 000 euros. Peut-être que ça a changé. Peut-être que les chiffres sont faux. En gros, l'idée, c'est que YC investit. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ton expérience ? D'abord, en fait... Pourquoi vous avez fait le choix d'aller postuler auprès de YC ?
- Speaker #0
Je pense qu'au tout début, la raison, c'était justement un peu ce que tu étais en train d'expliquer, à savoir que c'était l'incubateur le plus sélectif au monde, duquel est sorti Airbnb, Coinbase. Et donc, on se disait, essayons, postulons, ça ne coûte rien. C'est un dossier qui n'est même pas très compliqué à faire. Et si on est pris, tant mieux. Si on n'est pas pris, tant pis, on continuera. Et en fait, je pense que la raison derrière, c'était de se dire, si on est pris et qu'on a la capacité de bénéficier du réseau, de l'image de marque, de l'expertise des groupes partenaires de YC, donc les gens qui animent le programme, ça nous permettra d'aller plus vite et d'aller plus loin. C'est un peu le raisonnement initial. Moi, YC, je connaissais depuis... Quelques années, sur YouTube, je ne sais pas si ça existe toujours, mais ils avaient des vidéos gratuites qui s'appelaient Startup School. En fait, c'est un programme qu'ils avaient développé, je crois, avec l'université de Stanford, où ils faisaient venir des gens illustres pour apprendre ce qu'est l'entrepreneuriat aux jeunes de Stanford. Et notamment, il y a Sam Altman qui est venu à ce truc-là, etc. Moi, j'ai découvert un peu YC par ce biais-là et j'en avais parlé avec mes associés. Jimmy connaissait aussi. Donc, on s'est dit, on essaye. Et en fait, on a été très surpris d'avoir été pris et très content, évidemment.
- Speaker #1
Mais à ce stade, vous aviez déjà un produit ou c'était plus une idée ?
- Speaker #0
On n'avait qu'une idée, justement. On avait commencé à débroussailler un peu les notions de partenaire bancaire, de réglementation. On commençait à donner un peu une forme à ce à quoi ressemblait notre produit et notre service, mais on n'avait rien. Et en fait, je pense que ce qui a fait la différence, c'est une notion que YC appelle le founder market fit. En gros, dans quelle mesure est-ce que l'équipe fondatrice de la startup est la mieux placée pour craquer le problème qu'ils essayent de répondre ? Et en fait, je pense que ce qui a plu chez nous, c'est notre complémentarité à tous les trois. Bilal, Jimmy et moi d'abord notre complémentarité en termes de connaissance du continent parce que moi je viens de Madagascar Bilal vient d'Algérie originellement Jimmy vient du Bénin il a grandi dans toute la région il connait bien toute l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale et donc à nous trois en fait on quadrille toute l'Afrique francophone et on comprend finalement peut-être les besoins de nos clients dans ces zones là mieux que d'autres potentiellement et ensuite je pense que notre complam... complémentarité de compétences a aussi aidé. Donc, Bilal et moi, qui avons des expériences dans la banque, dans le conseil en stratégie, apportons vraiment cette connaissance du monde bancaire. Et Jimmy, lui, qui, je ne l'ai pas mentionné tout à l'heure, mais qui a une expérience assez riche dans la tech par le passé. Il a travaillé en tant que développeur Android chez Google il y a très longtemps. Il a été cofondateur d'une startup en Afrique de l'Ouest qui s'appelle CoinAfrique. D'accord. Il a travaillé pour Paystack qui est un processeur de paiement qui a été racheté par Stripe il y a quelques années. Donc voilà, c'est ces trois éléments je pense qui font que Wysi a trouvé que nos profils étaient intéressants pour le problème qu'on réglait.
- Speaker #1
Parce que la sélection, c'est une grosse sélection, je crois que c'est à peu près 20 000 startups qui postulent par an pour 100 qui sont pris.
- Speaker #0
Quelque chose comme ça. Je n'ai plus les chiffres exacts. Nous à l'époque où on a été pris, je crois que par batch on devait être 250. Il y avait deux batchs par an. Et aujourd'hui, il y a 4 batchs par an, 2 à peu près de 250 aussi, mais le nombre de startups qui postulent est aussi beaucoup plus gros. Donc ouais, le taux de sélection est, je pense, de moins de 1%. Donc ouais, on a été très très chanceux, je pense, d'avoir été acceptés.
- Speaker #1
C'est top. Et du coup, comment vous êtes au courant que vous êtes acceptés ? Vous recevez un mail ? Quelqu'un vous appelle ?
- Speaker #0
En fait, le process se passe en deux temps. D'abord, il y a un dossier écrit. si on... Si on est accepté sur le dossier écrit, on nous envoie un mail pour nous dire que le lendemain, on a un call de 10 minutes avec un partenaire pour finalement valider qu'ils ont vraiment envie de nous prendre dans le programme et d'investir dans notre boîte. Et l'entretien dure littéralement 10 minutes ou pendant 10 minutes, on nous pose à peu près 15 questions. Donc, je te laisse deviner le rythme. C'est assez hardcore, mais... C'est ça aussi que je trouve assez exceptionnel avec YC, c'est que chaque année, ils investissent entre 500 et 1000 boîtes et ils prennent des décisions en 10 minutes pour investir 500 000 balles dans des boîtes. C'est fou. C'est fou et je pense qu'il n'y a quasiment aucun autre investisseur à travers le monde qui a cette capacité de foresight, de se dire « Ok, j'ai juste besoin de 10 minutes pour me faire une idée sur des founders et je vais investir dans leurs boîtes. » Depuis, on est passé par des phases de levée de fonds aussi, où on a discuté avec des investisseurs à travers le monde. Et pour ça, c'est plutôt trois mois ou six mois en général.
- Speaker #1
C'est cool. Du coup, là, vous vous êtes pris et vous partez à San Francisco.
- Speaker #0
C'est ça. La chance qu'on a eue, c'est que le batch Summer 22, celui qu'on a fait, c'était le premier batch qui revenait un peu en physique après le Covid. Et donc on a justement eu l'occasion effectivement de passer le début du batch et la fin du batch en physique à San Francisco. Et c'était une expérience géniale parce qu'on était au contact d'autres entrepreneurs qui avaient les mêmes ambitions, qui faisaient des projets complètement différents d'une autre. Mais c'était hyper enrichissant de pouvoir... vraiment être dans le cœur du réacteur du monde startup à travers le monde.
- Speaker #1
Oui, c'est clair. Et là, c'était combien de temps ? C'était aussi trois mois ?
- Speaker #0
Oui, le programme a vraiment duré trois mois. Nous, on est restés à peu près un mois au début, un mois à la fin. Et au milieu, on est rentrés en Europe et Jimmy au Bénin. Il habitait au Sénégal à ce moment-là. Parce qu'on voulait aussi avancer sur notre produit. On commençait déjà à avoir une petite équipe. Donc, la différence de time zone ne nous arrangeait pas trop. Et pour pouvoir avancer, on s'est dit, OK, on ne passe pas tout le batch à l'étapes.
- Speaker #1
Tout en place, OK. Et du coup, le mentorat, comment ça s'est passé ? Parce que de ce que je comprends, vous êtes coaché par des pointures de l'ordre de maître. Oui, carrément. Vous, je crois que c'est Tom Bloomfield qui vous a coaché.
- Speaker #0
Alors, on a... On a échangé beaucoup avec trois personnes à YC. Tom Bloomfield, qui est le cofondateur de Monzo, donc une néobanque gigantesque au UK. On a aussi beaucoup été coaché par Michael Seibel, qui est le cofondateur de Twitch. D'accord. On a passé pas mal de temps aussi avec un autre mec qui lui est un peu moins connu, qui s'appelle Dalton Caldwell. Très connu dans le monde SF, mais pas trop connu à l'échelle du monde, on va dire. qui était l'un des premiers à avoir développé un service de streaming de musique en ligne. Un peu avant Spotify, vraiment bien avant Spotify je crois, au moment de la dot-com bubble. Et qui d'autres ? Ouais, essentiellement c'est les personnes avec lesquelles on a passé le plus de temps, c'est ces trois là.
- Speaker #1
Ok, et c'est intensif les conseils ? C'est quoi, c'est du feedback ? En fait on vous pousse à essayer, à itérer, à créer ensuite.
- Speaker #0
Moi, je trouve que ce qu'on a vraiment retiré de YC, c'est cet esprit startup de test and learn. Que moi, personnellement, je n'avais pas trop parce que je venais du monde corporate où ce n'est pas forcément un mindset qu'on a. Et en fait, pendant le programme, ce qui se passe, c'est qu'il me semble que c'est chaque semaine ou toutes les deux semaines, je ne me souviens plus trop, on a des meetings avec trois ou quatre autres boîtes qui sont dans ce qu'on appelle notre pod. et... avec un groupe partner. Et en fait, toutes les deux semaines, on doit faire des updates à la fois à ces trois boîtes qui sont dans notre pod et au groupe partner. Et en fait, on a une sorte d'accountability pour montrer que toutes les semaines, on est en train de faire des progrès, on a des nouveaux users, on commence à générer du revenu, on avance. Et en fait, ils veulent vraiment que pendant ces trois mois, tu avances aussi vite que si tu étais resté tout seul dans ton coin pendant un an ou deux. Nous, malheureusement, on a un peu moins pu bénéficier de cet accompagnement parce qu'on n'était pas live. On n'avait pas encore obtenu notre agrément en France, notre autorisation. Et donc, nous, on était en train plutôt de construire le MVP, mais on n'avait pas de clients, on n'avait pas de revenus. Donc, on ne pouvait pas trop autant itérer que ce qu'on aurait voulu. Mais par contre, le mindset qu'on a acquis à ce moment-là, il infuse tout ce qu'on fait chez Monaco. Et jusqu'à aujourd'hui, on essaie de donner dans ce truc de délivrer, délivrer, délivrer. Il faut que toutes les semaines, il y ait des wins, qu'on ait réussi à faire des trucs, qu'on ait réussi à débloquer des choses, etc.
- Speaker #1
Et vous êtes toujours en contact avec des équipes de Y6 ?
- Speaker #0
Justement, pour moi, c'est vraiment l'avantage principal de Y6. c'est que quand Y6 termine YC commence, si je puis dire. Parce qu'en fait, si le programme d'accompagnement, à proprement parler, s'arrête, à partir de ce moment-là, tu fais partie du réseau. Et en fait, tu peux faire ce qu'on appelle des office hours avec les groupes partenaires quand tu veux. Donc nous, dès qu'on a un problème assez majeur, on a une hypothèse de comment est-ce qu'on veut régler ce problème-là. Et bien en fait, on va contacter notre groupe partenaire chez YC.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Et en une semaine, il va nous trouver un créneau. On va faire un call de 20 minutes. En 20 minutes, on va lui expliquer notre problème. Il va nous donner deux, trois idées pour répondre à ce problème. Et en fait, on va beaucoup plus vite que si on n'était pas accompagné grâce justement à ses office hours. Donc, on reste très proche de la communauté. Tu vois, il y a un groupe YC France. On fait des verres régulièrement. C'est vraiment une communauté super serrée.
- Speaker #1
C'est top. Franchement, c'est trop bien d'avoir tes petits retours d'expérience dessus. C'est super. Donc là, vous avez le coaching et ensuite, vous avez le démodé à la fin, c'est ça ?
- Speaker #0
Exactement, oui.
- Speaker #1
Ok. Et ça s'est bien passé ? Ça se passe comment, en fait, le démodé ?
- Speaker #0
Alors, nous, malheureusement, à cause du Covid, le démodé était en virtuel. Aujourd'hui, il est repassé en physique, mais à notre époque, il était en virtuel. Donc, c'est assez simple. Pendant toute une matinée, en fait, il y a... entre 500 et 1000 personnes, investisseurs à travers le monde, qui se connectent à un lien Zoom. Et pendant cette matinée, toutes les boîtes du batch s'enchaînent à pitcher pendant une minute leurs boîtes. Donc en fait, c'est hyper simple. En une minute, tu pitches ta boîte. Et après, l'idée, c'est que les investisseurs qui t'ont entendu, ils peuvent te contacter via une plateforme, une sorte d'intranet via lequel ils peuvent te contacter. et donc Après Demo Day, pendant 3-4 semaines, tu fais des calls avec des VCs quasiment chaque jour qui sont des prospects investisseurs qui viennent de Demo Day. Donc c'est hyper puissant pour get your message out there et faire en sorte que tu aies des VCs un peu partout qui entendent parler de toi. Donc ça nous a bien aidé pour notre première levée de fonds.
- Speaker #1
Ok, c'est super. Donc là, vous faites YC, vous sortez de YC, vous faites une levée de fonds. Donc vous avez de nouveaux investisseurs. C'était un investisseur américain.
- Speaker #0
Alors, on a eu des investisseurs à ce moment-là, à la fois américains, européens et africains, en fait. Des business angels, des micro-VCs et des VCs un peu plus connus, comme par exemple Kim Aventures, le fonds de Xavier Niel, qui est rentré à ce moment-là aussi.
- Speaker #1
Ok, super. Donc là, vous rentrez ensuite en France. Et là, Monaco, c'est comment ? Vous organisez votre équipe ? Vous recrutez ? Vous s'accrutez un petit peu ?
- Speaker #0
Oui, absolument, exactement. En mettant de côté les péripéties qui nous sont arrivées avec nos partenaires bancaires, effectivement, on commence à structurer notre équipe à ce moment-là. Aujourd'hui, donc en 2025, on est 14. Et ce qu'on a essayé de faire, c'est de recruter surtout sur le continent. parce qu'en fait l'idée c'est aussi dans notre vision qu'on peut construire un produit world class depuis le continent. Et donc, on a nos développeurs qui sont entre le Bénin, l'Algérie, la RDC. On a nos équipes support qui sont entre l'Algérie et Madagascar. Donc voilà, on essaye vraiment d'aller chercher les talents sur le continent.
- Speaker #1
Et ce n'est pas un peu difficile d'avoir des équipes un peu éparpillées ? Parce que je comprends que vous avez des bureaux à Paris, sur le continent. Comment vous arrivez à tout gérer ?
- Speaker #0
C'est une très bonne question et c'est un vrai challenge pour être honnête. On essaie de faire plein de choses pour que ça soit... En fait, je dirais que le vrai challenge, c'est la communication. Et c'est de faire en sorte que tout le monde ait toujours le même niveau d'information sur tous les sujets. C'est beaucoup plus facile de le faire quand tu es dans un bureau, parce que quand il y a un truc majeur, l'information circule beaucoup plus facilement en musique. À distance... Tu dois structurer ta boîte. Il y a deux choses que nous, on essaie de faire pour justement favoriser le flux de l'information. La première chose, c'est de beaucoup documenter tout ce qu'on fait et de faire en sorte que quasiment tout ce qui se passe chez Monéco soit écrit quelque part sur Notion. On utilise Notion pour ça. Pour que moi, si j'ai un doute sur un sujet très spécifique, il suffit que j'aille dans Notion. que je tape dans la barre de recherche et que je trouve l'information qui me manque. Et si je n'ai pas assez de contexte, je peux contacter la personne qui a écrit la note et puis discuter avec elle sur Slack ou autre. C'est la première chose qu'on fait. Et puis la deuxième chose qu'on fait, c'est d'organiser aussi souvent qu'on peut des... mais pas trop non plus, des meetings. Donc en fait, on a... des réunions hebdomadaires, début de semaine et fin de semaine avec nos équipes. Weekly opening and weekly wins. Weekly opening, c'est pour vraiment se dire quels sont nos objectifs cette semaine, à la fois sur les différents streams et à la fois à l'échelle de la boîte, c'est quoi notre objectif. Et puis à la fin de la semaine, on se retrouve et on se dit quels sont mes wins de la semaine, qu'est-ce que j'ai fait qui permet à Monéco d'avancer. Donc voilà, je pense qu'avec ces deux éléments, ça nous aide à être plus proches de nos équipes et à faire en sorte que, malgré la distance, on arrive à avancer vite. Mais je pense qu'à mesure qu'on va grossir, on va essayer de se polariser un peu, c'est-à-dire créer un pôle peut-être en France, un pôle en Algérie, un pôle au Bénin. On va essayer de recruter des gens dans ces pays-là et créer des bureaux dans ces pays-là pour un peu plus centraliser tout en restant aussi un peu à distance.
- Speaker #1
Ok, donc par exemple un pôle réglementaire en Europe ?
- Speaker #0
Voilà, par exemple.
- Speaker #1
Ok, d'accord.
- Speaker #0
C'est la direction dans laquelle on souhaite aller en tout cas.
- Speaker #1
Et toi, tu retournes sur le continent ?
- Speaker #0
Alors, oui et non. C'est-à-dire que là, on a fait pour la première fois un off-site tous ensemble. Très marrant d'ailleurs parce que, par exemple, notre premier collaborateur qui est un développeur back-end, il est arrivé quand on était encore chez YC. Je ne l'avais jamais rencontré avant fin 2024 en physique. Je bossais avec lui tous les jours, mais je ne l'avais jamais rencontré. Donc on s'est tous retrouvés en Tunisie pour faire un off-site et puis passer du temps ensemble, bosser ensemble, shape un peu la vision collective. Et sinon, moi, je n'ai pas encore eu l'occasion d'aller dans les pays où il y a nos équipes, au Bénin, en Algérie. Mais ça ne saurait tarder, là, c'est prévu en 2025.
- Speaker #1
Ok, donc 14 chez Monaco, donc bien structuré. Donc juste pour revenir, vous sortez de YC.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Donc là, vous vous dites un petit peu, c'est la voie royale. parce qu'au final, vous avez été coaché, vous avez des investisseurs, mais au final, vous faites face à des défis. Comme je disais tout à l'heure, vous avez fait face à une attaque à la fake news, une attaque de hackers. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ces attaques et surtout comment vous avez fait pour faire face à ça ?
- Speaker #0
Alors, personnellement, moi, ces attaques-là, elles ne m'ont pas vraiment affecté parce que, en fait, quand on lance un produit comme le nôtre, surtout dans le contexte, on va dire, géopolitique et politique actuel, on sait qu'on va faire face à un peu de backlash. Moi, j'étais même prêt à ce qu'il y ait des articles dans des journaux qui bâchent Monéco. Et ça ne me faisait pas peur parce qu'en fait, moi, je le faisais pour une raison qui était très claire, qui était d'aider ma communauté, d'aider la diaspora. maintenant Très concrètement, ça a eu quand même un impact assez fort sur nous, ces deux attaques-là. La cyberattaque ou l'attaque de hackers qu'on a pu avoir au tout début, ça nous a juste permis de nous renforcer encore plus d'un point de vue conformité réglementaire et IT security. Mais en fait, on n'a eu aucun impact réel, c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu de... de clients qui se sont fait voler de l'argent, quoi que ce soit. Ça a vraiment été des gens qui ont essayé de s'introduire dans nos systèmes et d'ouvrir des comptes, mais qui n'y sont pas parvenus parce qu'on avait déjà des systèmes assez robustes en place, notamment sur la partie Know Your Customer, KYC, au début. Donc, je dirais que cette partie de hackers, ça a eu vraiment quasiment pas d'impact sur nous. L'attaque de fake reviews, par contre, a eu un vrai impact dans le sens où et C'est un peu un legacy que maintenant on traîne un peu partout sur nos ratings, sur l'Apple Store, sur le Google Play, sur Trustpilot, où nos notes sont relativement basses, alors qu'en fait, notre produit est quand même plutôt pas mal, nos utilisateurs aiment bien le produit. et en fait ça pose un problème d'un point de vue acquisition aussi parce que du coup... Imagine toi Pierre, tu tombes par hasard sur Monéco, tu vas voir notre appli sur le store et tu vois qu'on est noté, je ne sais plus combien on est noté aujourd'hui, peut-être 3,8 ou quelque chose comme ça. Tu vas te dire tiens c'est bizarre, peut-être que ça ne m'intéresse pas finalement. Et donc on perd des prospects comme ça. Ça, ça a eu un vrai impact. Émotionnellement, moi personnellement, je m'en foutais. Je me disais ouais ça peut arriver. On est dans un pays où tout le monde ne pense pas. pas que la diaspora doit être plus unpowered, donc c'est normal qu'on subisse ce genre d'attaque. Mais de manière concrète, il y a quand même eu un impact et on l'a senti encore pendant... On continue à le sentir aujourd'hui sur l'acquisition où on doit faire un effort encore supplémentaire pour convaincre l'utilisateur que la plateforme et le service est bien,
- Speaker #1
sécurisé. Mais vous n'avez pas des recours possibles auprès de Google ou d'Apple ?
- Speaker #0
On a essayé. Moi j'ai la chance d'avoir pas mal de connaissances et d'amis qui travaillent chez Google parce que mon frère a bossé chez Google pendant un temps et donc via lui on a essayé de contacter des gens dans les équipes qui sont en charge de ça. Mais en fait on n'avait pas vraiment de preuves très très concrètes. pour dire que effectivement c'était des hackers. On leur a envoyé des extraits de notre base de données pour leur montrer que ces utilisateurs-là n'étaient pas dans notre base de données. Mais ça n'a pas suffi. Donc bon, après on s'est dit, c'est pas grave, il faut avancer. Et l'idée c'est juste d'avoir, plus on aura d'utilisateurs de volume, plus ces reviews-là n'auront plus d'impact dans la note globale. Donc honnêtement, je pense que c'est un petit problème, mais c'est pas un problème majeur.
- Speaker #1
Ouais, ok. C'est quand même une sacrée histoire. C'est fou.
- Speaker #0
Si je peux m'arrêter un instant sur ce sujet-là. Ce qu'on fait avec Monéco, c'est d'essayer de permettre à la diaspora d'être plus libre dans une certaine mesure et de ne pas se soucier de sa banque, de son service de transfert d'argent, de tout ce qui paraît logique pour quelqu'un. Quelqu'un qui est né, qui a grandi en France, il ne se pose jamais la question. Il a son compte en banque. Clairement. Il n'a aucun souci avec ça. Nous, notre communauté, et surtout ceux qui ne sont pas nés en France, qui arrivent, qui ont l'air d'ouvrir un compte. Une fois qu'ils ont un compte, parfois, ils doivent rendre des comptes. Probablement parfois plus que quelqu'un qui ne vient pas du continent. Pour envoyer de l'argent, c'est galère. Et donc, nous, l'objectif avec Monéco, c'était vraiment de faire en sorte que tous ces éléments-là, ça soit la tranquillité d'esprit pour nous. pour notre communauté et que la communauté puisse se focaliser sur ce qui est important, donc faire des études exigeantes, avoir des carrières de ouf, etc. Et donc, c'est un peu relou de voir que tu as des mecs qui font exprès de te sabotage parce qu'ils n'ont pas envie que la communauté de la diaspora s'épanouisse en France.
- Speaker #1
C'est assez fou Je regardais un petit peu En préparant l'épisode Sur LinkedIn Et j'ai vu ça et j'avais clairement envie D'en apprendre un peu plus pour savoir ce qui s'était passé Mais ouais non c'est fou Et surtout de se dire que c'était quand ?
- Speaker #0
C'était il y a à peu près un an Il y a un an
- Speaker #1
Donc ouais il y a un an Vous avez encore les... les conséquences mais peut-être que d'ici quelques années ce sera...
- Speaker #0
Oui, je pense que dans un an, on fera de l'histoire ancienne. Ok,
- Speaker #1
ça crée histoire. Et donc aujourd'hui, Monéco, c'est quoi exactement ? Est-ce qu'on peut rentrer un peu plus dans le détail des services que vous proposez ?
- Speaker #0
Tout à fait. Alors, je dirais qu'il y a deux choses assez distinctes qu'on fait. Une qui existe déjà et une autre qui est un peu notre vision de ce qu'on veut essayer de faire. Si je me focalise d'abord sur ce qu'on fait aujourd'hui et ce qu'on a lancé, ce qui marche bien, c'est une application financière à destination de la diaspora. Donc l'idée, c'est qu'en fait, le constat auquel on est arrivé avant de développer Monéco, c'est qu'il y a principalement deux pains dans la vie financière. d'un étudiant ou d'un pro qui vient du continent et qui s'installe en France ou ailleurs en Europe. Cette De Payne, c'est ouvrir un compte en banque, ça prend du temps et c'est pas si facile que ça. Et renvoyer de l'argent au pays, c'est cher et c'est lent, pour faire simple. Donc, partant de ces deux postulats, de ces deux constats, nous, on a développé notre solution vraiment autour de la simplicité, de faire en sorte qu'ouvrir le compte, ouvrir un compte bancaire, ça soit le plus simple possible. Pour ça, on a vraiment beaucoup travaillé avec notre partenaire pour faire en sorte que l'entrée en relation, donc l'ouverture de compte, soit vraiment assez simple. Aujourd'hui, l'utilisateur peut, en fournissant uniquement une photo de son passeport, un selfie, avoir accès plus ou moins en 10 minutes à un IBAN français et un compte complètement actif en France. Donc vraiment très très rapide. Évidemment, ça ne nous empêche pas de faire toutes les vérifications et les diligences qu'il faut. et que la réglementation nous impose, mais on les fait un peu plus tard en fait. Alors que les banques traditionnelles, elles ont tendance à te demander dès l'ouverture 15 documents auxquels tu n'as pas forcément accès en fait quand tu arrives tout juste en France. Donc ça, avec nous, on va dire que c'est dix fois plus facile d'ouvrir un compte bancaire. Et ensuite, derrière, tu as accès à tout un tas de services classiques pour un service tel que le nôtre. Une carte de paiement. la possibilité de faire des virements en zone euro et des virements entre utilisateurs Monaco. En plus de ça, ce qu'on a décidé de rajouter, c'est une fonctionnalité de transfert d'argent vers l'Afrique. Parce que pour nous, c'était aussi un des enjeux majeurs de la diaspora. Oui, bien sûr, il y a de plus en plus de services qui font ça très bien. Il y a des tap-tap-send, des send-wave avec lesquels ça ne coûte pas très cher, c'est très efficient, etc. Mais nous, notre vision par rapport à ça, c'est vraiment d'essayer de mettre... tout sous la même enseigne pour que finalement le malgache, le sénégalais ou le marocain, il n'a pas trop à se poser de questions de, ok, quel est le meilleur service pour que je paye le moins possible ? Ils se disent juste, j'ouvre mon compte Monaco et en fait mes besoins sont répondus par Monaco. Donc ça, c'était notre produit historique, celui qui existe, qui marche,
- Speaker #1
etc. Et donc ça, c'est les transferts d'argent, c'est uniquement vers les pays francophones ?
- Speaker #0
Ouais. On a décidé de se focus sur l'Afrique francophone pour démarrer parce que c'est la zone qu'on connaît la mieux. Mais aussi, c'est celle où sur la fintech, il y a le moins d'acteurs. C'est un marché qui est, je ne vais pas dire vierge, mais en tout cas, qui est moins développé que l'Afrique anglophone. Et donc, il y a plus de place à se faire, en fait. OK.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Ensuite, la deuxième chose qu'on fait avec Monéco, et c'est sur quoi on est en train de travailler actuellement, c'est qu'on s'est rendu compte quand on a lancé la première version de l'application qu'on avait énormément de prospects qui venaient et qui n'étaient pas des gens de la diaspora, donc pas des personnes originaires du continent qui habitent en France ou ailleurs en Europe, mais des personnes qui vivent toujours sur le continent et qui cherchent à avoir accès à un compte en devise. Pour plein de raisons, je pense que tu comprendras tout aussi bien que nous les enjeux, mais... Tu as des pays sur le continent où leur devise se dévalue presque chaque jour, je dirais. Un exemple, c'est le Nigeria qui, en un an, leur devise peut perdre 50% de sa valeur. Et donc, dans ce genre de pays, tu as envie de te protéger de l'inflation et de la dévaluation de ta devise en ayant du dollar ou de l'euro parce que ce sont des devises qui sont un peu plus stables. Tu as d'autres pays où c'est plus lié à... l'infrastructure financière locale qui n'est pas bonne et qui ne permet pas d'avoir accès au monde mondialisé, si je puis dire. C'est un peu une tautologie, mais en gros, l'idée, c'est, je ne sais pas, j'habite au Sénégal et, mettons, j'ai une boutique où je vends, j'en sais rien, moi, des frigos. Mes frigos, il faut bien que je les importe de quelque part. Et en fait, si je passe par ma banque traditionnelle, ça va être une galère parce que je vais devoir acheter de l'euro avec cette banque pour... Payer mon fournisseur en Allemagne, par exemple, c'est des process qui peuvent prendre super longtemps. Ça, c'est le deuxième use case qui peut être intéressant à explorer. Il y en a d'autres, mais en gros, l'idée de ce deuxième produit qu'on est en train de développer maintenant, c'est de voir comment, depuis l'étranger, on peut offrir des comptes en euros et en dollars à des gens qui vivent sur le continent et qui ont des sources de revenus en euros ou en dollars, mais qui ne veulent pas. pas les convertir dans leur devise locale.
- Speaker #1
Ok, d'accord.
- Speaker #0
Et en fait, ça, c'est ce qui nous occupe depuis le début de l'année 2025. Tu parlais en introduction des stablecoins, du fait que on entendait beaucoup parler des stablecoins aujourd'hui. Nous, c'est vraiment quelque chose qu'on regarde de près. D'accord. En fait, toute notre infrastructure sur ce nouveau produit sera construite sur des rails stablecoins parce que plus flexible, plus rapide. Et pour faire ça, on est en train de... de shifter aussi un peu notre focus réglementaire parce que quand on construit un produit fintech, il y a d'un côté ce que les utilisateurs veulent, donc le produit pur, et puis il y a de l'autre derrière tout ce qui se passe et surtout le sujet réglementaire. Et donc pour ça, en fait, on est en train de regarder un peu plus l'Amérique du Nord. On est en train d'obtenir une licence au Canada pour pouvoir opérer depuis le Canada et offrir ces services dont je viens de parler à nos... à nos... nos clients qui sont basés sur le continent. Et on travaille aussi avec des acteurs réguliers aux États-Unis. Donc voilà, c'est un peu la direction dans laquelle on va aller maintenant. Et l'idée, c'est à terme, notre vision un peu chez Monaco, c'est à terme de devenir un peu le pont entre la diaspora d'un côté et ceux qui sont restés au pays et qui ne comptent pas partir, qui ne comptent pas venir en Europe ou ailleurs, et leur permettre finalement de transacter facilement. sur l'écosystème monéco. Donc, la manière dont on aime bien, on va dire, caricaturer, c'est de dire qu'on est un peu le Revolut pour l'Afrique ou le Lydia pour l'Afrique, où aujourd'hui, je ne sais pas si tu connais Lydia, mais il y a des équivalents aux US, c'est Venmo ou autre, où tu t'envoies de l'argent comme tu envoies un SMS. C'est un peu l'ambition qu'on a de dire, moi, je suis ici, mon cousin, il habite à Madagascar, on a tous les deux un compte Monéco. En fait, en deux secondes, littéralement, je peux lui envoyer de l'argent. Il peut commencer à l'utiliser, le dépenser, le récupérer en devise locale. OK.
- Speaker #1
Donc initialement, la technologie que vous utilisez, c'était la technologie bancaire, en fait.
- Speaker #0
Oui, c'était ça.
- Speaker #1
Et là, vous allez intégrer la technologie blockchain aussi ?
- Speaker #0
Exactement, oui.
- Speaker #1
OK. C'est top. Et du coup, comme vous intégrez la technologie blockchain, vous allez aller vers l'Amérique du Nord. pour la réglementation.
- Speaker #0
Exactement, c'est ça.
- Speaker #1
Parce que la rémunération de Mika, elle n'est pas...
- Speaker #0
Alors si, mais en fait, on a vraiment envie de scinder un peu nos activités, si je puis dire. En Europe et en France, on utilise notre agrément pour servir la diaspora parce que c'est ce qui nous est permis de faire. Et c'est ce qu'on sait bien faire avec notre autorisation d'exercer en France. Et comme le marché qu'on explore, c'est vraiment un marché un peu plus compliqué, en fait, d'un point de vue réglementaire, on se dit que l'Amérique du Nord est plus adaptée pour ça. Ok,
- Speaker #1
très clair. Et j'aimerais qu'on discute... peut-être un petit peu plus du business modèle de Monaco. C'est quoi en fait votre business modèle ? C'est de prendre des fees sur le volume de transactions qui est effectué. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu plus ?
- Speaker #0
Alors, notre business modèle, il est... En fait, ce qui est intéressant, je trouve, dans ce qu'on fait chez Monaco, c'est que on est... On ressemble à la fois à un service bancaire Et on ressemble à un service de transfert d'argent pur. Et en fait, notre business model aussi se décline sur ces deux volets-là. C'est que sur la partie service bancaire ou de paiement, donc compte, carte, on a un business model qui est similaire à celui de Boursorama ou de Revolut, par exemple. C'est-à-dire que tu vas avoir un abonnement mensuel et tu vas avoir des frais de transaction, par exemple, quand tu fais des retraits au distributeur. peut-être que les deux premiers retraits seront gratuits et le troisième, on va te le facturer. Donc ça, c'est de ce point de vue-là, on est vraiment en tout point similaire d'un point de vue business model même à une banque traditionnelle finalement. Tu as un abonnement et tu as accès à des services grâce à ton abonnement. En parallèle, on prélève aussi des frais effectivement sur le volume, mais ça, c'est vraiment sur le service de transfert d'argent. Donc vraiment ce flux qui vient de la France par exemple vers le continent. vers le Maroc, vers le Sénégal ou tout ce que tu veux. Là, nous, on va prendre un frais fixe sur ta transaction. Et en plus de ça, on va prendre un petit pourcentage sur le taux de change qu'on va appliquer. Donc là, c'est vraiment plus on a de volume, plus on peut se rémunérer. Sur le nouveau produit dont je te parlais, donc celui où on va plutôt travailler avec des partenaires et être régulé en Amérique du Nord, ça va plutôt être un volume-based business où... Ça va plutôt être l'objectif de générer de plus en plus de flux parce que notre structure de coût est aussi un peu différente. Donc, la manière dont on va transformer notre business model, ce sera plus aussi vers chaque euro qui passe par l'écosystème Monaco. On va prendre un petit pourcentage dessus.
- Speaker #1
OK. Et aujourd'hui, c'est combien d'utilisateurs Monaco ?
- Speaker #0
Alors, aujourd'hui, on a 15 000 utilisateurs. OK. Vraiment sur cette... ce premier produit qui est le produit diaspora le produit le produit donc non résident qui est fait sur les stable coins lui n'est pas encore lancé donc on va le lancer dans les semaines qui viennent mais on a 15000 clients et ce qui est assez intéressant c'est qu'on a je pense on a eu cent trente mille personnes qui se sont inscrites qui ont vraiment fait juste la première étape de renseigner son email et son numéro de téléphone et en fait ce qui est très intéressant c'est que du Du coup... Sur ces 130 000, il y en a plus de 100 000 qui sont des gens qui habitent sur le continent, ont entendu parler de Monaco et se sont dit « tiens, moi ça m'intéresse » . Et donc c'est comme si le produit qui initialement était fait pour la diaspora, ceux qui sont le plus intéressés par ce produit, ce n'est pas tant la diaspora, c'est ceux qui sont sur le continent. C'est une des raisons pour lesquelles on a aussi décidé de focus de plus en plus sur ce segment de marché aussi.
- Speaker #1
Et vous avez une stratégie d'acquisition pour acquérir de nouveaux utilisateurs ?
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Pour l'instant, on utilise beaucoup le digital, les réseaux sociaux. On a énormément travaillé avec les influenceurs parce que ce dont on a l'impression, c'est que dans notre communauté, les influenceurs ont toujours une voix assez forte, qui porte. Alors qu'on a l'impression que les influenceurs beauté qui vendent de la crème, Elles ne parlent plus trop aux consommatrices. Nous, on a quand même eu l'impression que pour la diaspora, ça marchait plutôt bien. Maintenant, ce qu'on a envie de faire de plus en plus, c'est aussi faire un peu plus d'offline. Parce que ce qui est cool avec la diaspora, c'est qu'aujourd'hui, en France surtout, les différentes diasporas commencent à se fédérer de plus en plus. Il y a des associations, il y a des événements. très thématiques de la diaspora congolaise, de la diaspora malgache, qui se retrouvent pour des choses diverses et variées. Et on a envie de plus participer à ces événements-là aussi, parce qu'on pense que ça peut être top d'un point de vue acquisition pour nous.
- Speaker #1
Ok, c'est top. C'est vrai qu'il y a beaucoup d'arguments sur Paris. Et peut-être un petit mot sur la concurrence de Monaco. C'est qui vos concurrents ? Pourquoi toujours en direct ?
- Speaker #0
On en a plein. La réponse facile, c'est qu'on en a plein. En fait... Je reviens sur un élément que je soulignais tout à l'heure, c'est que pour moi, ce qu'on fait de différent, Monéco, c'est qu'on n'a pas une approche verticalisée. C'est-à-dire que dans la tech, en général, quand tu lances un produit, on a tendance à te dire qu'il faut que tu aies une niche très spécifique, que tu nails down cette niche, que tout le monde dans ta niche te kiffe trop avant de... de t'étendre à d'autres segments de marché. Dans le SaaS, par exemple, c'est souvent ça. C'est vraiment, tu fais quelque chose de très bien et ensuite, tu commences à t'étendre. Dans la fintech, historiquement, ça aussi, il était pas mal ça. Tu avais des purs players rémitances qui faisaient que de la rémitance. Tu as des purs players virements peer-to-peer qui font que ça. Lydia, par exemple, dont je parlais tout à l'heure. Mais nous, notre vision, c'est que... Je pense qu'aujourd'hui, on est dans une phase un peu différente de la fintech où les gens cherchent de plus en plus à ce que leurs services soient à nouveau un peu bundled. Genre, historiquement, la tech a eu tendance à unbundle un peu les services et à aller se proposer des services très segmentés. Aujourd'hui, moi, j'ai l'impression, et c'est notre vision en tout cas chez Monaco, que le consommateur, il a envie de ne pas se casser la tête parce qu'il y a tellement d'alternatives qui se disent Merci. Je préfère avoir un service où je peux plus ou moins tout faire, si tant est qu'évidemment, c'est performant, c'est pas cher, etc.
- Speaker #1
Mais je te couvre. Oui, bien sûr, je t'en prie. Mais c'est en Chine, il me semble, qu'il y a une application comme ça, où tu peux tout faire. Envoyer des messages, envoyer de l'argent.
- Speaker #0
Exactement, les super apps.
- Speaker #1
Payer tes impôts.
- Speaker #0
Exactement, oui. Ali Pay, WeChat en Chine sont des bons exemples. Et en fait, j'ai l'impression qu'en Europe, on commence à arriver vers ça aussi. Pour le continent, on commence à arriver vers ça aussi. Tu vois, en Europe, Revolut, au départ, ils ont commencé juste avec... un compte et une carte, surtout pour les gens qui voyagent à l'international. Aujourd'hui, tu peux faire tout et n'importe quoi sur Evolut dès qu'il s'agit de l'argent. Sur le continent, tu as des exemples aussi. Au Bénin, tu as une boîte qui s'appelle Gozem, qui a commencé, je crois, en faisant du VTC. Maintenant, ils font de la livraison de nourriture, ils se lancent dans la fintech, etc. Et donc, nous, on a aussi cette approche un peu, pas tant de super app, parce qu'on va vraiment se focaliser sur les services financiers, mais d'approche un peu plus globale. et donc ça fait que On a aussi plein de concurrents, mais qui ont des segments très précis de marché. Et donc, on va compiter avec les pure players néobanques, on va compiter avec les pure players rémitances, on va compiter avec les pure players qui font du crédit à la consommation, par exemple. On n'en fait pas pour l'instant, mais ça fait partie des éléments de vision qu'on a. Mais donc, pour résumer, je dirais qu'en Europe, nos concurrents principaux, c'est les néobanques classiques que donc J'en ai cité quelques-unes tout à l'heure, Revolut, Boursorama, etc. Et également les services de transfert d'argent, pure player, donc les services de transfert à l'ancienne, du style Western Union, Ria Money, etc.
- Speaker #1
C'est vraiment des concurrents encore ?
- Speaker #0
Ouais, en vrai, ouais, parce que je pense qu'ils contrôlent encore 70% des parts de marché.
- Speaker #1
Parce que j'ai l'impression qu'ils ont des fins, je ne connais pas très bien, mais j'ai l'impression qu'ils ont des fees super élevés par rapport aux nouvelles solutions.
- Speaker #0
Toutes les nouvelles solutions, leur objectif, c'est de tuer Western Union, mais franchement...
- Speaker #1
Ils sont solides.
- Speaker #0
Ils sont solides, ouais. En même temps, c'est une boîte qui a, je crois, 200 ans. Et en fait, leur vraie valeur ajoutée, c'est qu'ils ont un réseau absolument énorme où ils ont des agences absolument partout dans le monde. Donc oui, ça reste quand même un gros concurrent. Et puis surtout sur les générations qui aujourd'hui ont peut-être 45, 50 ans et plus. C'est ça. Eux, c'est beaucoup plus difficile de les emmener vers des solutions digitales. Oui,
- Speaker #1
ok.
- Speaker #0
Alors que tu vois, les gens de notre âge, c'est hyper simple de leur dire, tiens, teste cette appli, tu verras, c'est cool. Donc voilà un peu le paysage concurrentiel. Et puis, on a aussi beaucoup de concurrents qui essayent de faire ce qu'on fait sur notre deuxième produit dont je te parlais tout à l'heure. Mais plutôt sur l'Afrique anglophone. En Afrique francophone, il y en a assez peu qui veulent faire ça. Donc pour l'instant, le marché est assez vierge là-dessus.
- Speaker #1
Et ce n'est pas un peu compliqué d'avoir plusieurs points de focus en fait ? Oui. Vous n'êtes pas sur un seul angle, vous êtes sur...
- Speaker #0
Clairement. Clairement, c'est très dur. On nous l'a souvent reproché. Beaucoup de VCs avec lesquels on a parlé nous ont dit non à cause de ça.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Parce qu'ils ont l'impression qu'on s'éparpille. Mais en même temps, nous, on a vraiment l'impression que c'est ça notre vraie valeur ajoutée.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Et donc, c'est difficile, mais voilà, on trouve des systèmes, on crée des manières de faire en sorte que ça fonctionne. et... Pour l'instant, en tout cas, on n'a pas prévu de changer parce que ça marche plutôt bien et c'est difficile. Mais je pense que si on y arrive, on peut aller beaucoup plus loin que si on était trop verticalisé, trop segmenté. Donc, on ne laisse pas les VCs nous décourager.
- Speaker #1
C'est top. Et donc là, vous avez intégré Station F.
- Speaker #0
Oui, on est à Station F depuis deux ans à peu près maintenant.
- Speaker #1
Et vous êtes dans un programme particulier ?
- Speaker #0
Non, pas vraiment. En fait, on y est allé surtout pour avoir des bureaux. pour pouvoir avoir des desks où on peut se retrouver quand on est à Paris. Par contre, on a eu la chance d'intégrer... Chaque année, Station F fait un classement des 40 startups les plus prometteuses de Station F. Futur 40. En 2024, on faisait partie de ce classement. À nouveau top d'un point de vue network. C'est génial parce qu'ils nous mettent en relation avec des investisseurs. C'est un peu comme si on revivait YC.
- Speaker #1
Mais tu n'étais pas un peu sceptique ?
- Speaker #0
carrément c'est Bilal qui a balancé non c'est moi c'est moi qui l'ai dit c'est Bilal qui avait poussé pour qu'on prenne des desks à Station F moi j'en voyais pas forcément l'intérêt parce que je bosse plutôt bien à distance j'aime bien ça, j'aime bien être dans ma bulle quand il s'agit d'être super concentré c'est toi, t'attends que t'étais top ouais c'est ça mais en vrai, force est de constater qu'il avait raison et que On y a vraiment retiré pas mal de choses positives en termes de visibilité, le fait qu'on puisse se retrouver dans un endroit et parfois parler de choses qui sont plus difficiles à discuter à distance. Donc, c'est une étape additionnelle qui était aussi très utile pour nous de pouvoir avoir ce point d'ancrage à Station F.
- Speaker #1
Et là, à Station F, il y a d'autres startups qui ont aussi un focus sur l'Afrique ?
- Speaker #0
Oui, je pense. Après, il y a vraiment tellement de startups qui passent par Station F. qu'on ne peut pas toutes les rencontrer. On a quelques potes qu'on connaît qui faisaient des produits pour l'Afrique. Par exemple, il y a une boîte qui s'appelle Cori. Ah oui,
- Speaker #1
je vois.
- Speaker #0
Lamine, qui est un mec super, qui fait des transferts d'argent vers le Sénégal, lui, très spécifiquement.
- Speaker #1
Ils n'ont pas gagné un prix avec Pharrell Williams ?
- Speaker #0
Exactement, Black Founders something. Tout à fait, oui. Et voilà, il y en a deux, trois autres comme ça, mais que je ne connais pas personnellement. Parce que je pense que ce qui manque un peu à Station F, c'est justement cet aspect networking. Parce que comme l'espace est super grand, tu y vas, tu vas à ton desk, tu bosses et puis tu rentres chez toi. Et bon, ils essaient d'organiser des events, mais ce n'est pas hyper fédérateur pour vraiment créer du lien, créer des synergies, etc. Alors que c'était ça, je pense, l'objectif aussi initial. Ils ont un peu de mal, je pense, avec ça. De ma perspective, en tout cas.
- Speaker #1
Ouais, donc Station F, en fait, ça... Ça permet donc d'avoir des locaux, d'avoir accès aussi à des technologies, des logiciels. Oui,
- Speaker #0
bien sûr.
- Speaker #1
Il y a un accompagnement aussi ?
- Speaker #0
Alors, quand tu fais un programme d'accélération, d'incubation, oui. Nous, comme on n'en a pas fait, on y allait vraiment juste pour les desks, on n'a pas eu d'accompagnement. Mais ils ont plein de programmes. à la fois des programmes internes qui sont pilotés par les équipes de Station F et ensuite des programmes avec des partenaires. Donc, tu vois, toutes les grandes écoles d'ingénieurs et de commerce ont des programmes là-bas. Binance dans la crypto a un programme là-bas. Ok, je ne savais pas. C'est assez varié. Et ce qui est top, c'est que en fait, tu as quasiment toutes les industries qui sont représentées. Ok. Donc, non, c'est vraiment... Moi, je recommande à tous les... entrepreneurs qui sont basés à Paris d'essayer de faire un programme à Station F parce que c'est top pour démarrer.
- Speaker #1
Il n'y a plus d'autres incubateurs ?
- Speaker #0
Ah oui, il y en a plein. Je ne les connais pas, je ne suis pas suffisamment sachant, mais il y en a beaucoup.
- Speaker #1
Ok, c'est top. Là, je vais te poser des questions un peu larges. Ça va être un peu sur ta vision du secteur des remittances. En Afrique, comment tu vois les choses ? De ce que je comprends, C'est c***. c'est que le montant des transferts d'argent vers l'Afrique est de l'ordre de plusieurs milliards de dollars.
- Speaker #0
Tout à fait, oui.
- Speaker #1
Je crois que ça peut être 90 milliards.
- Speaker #0
Je n'ai plus le chiffre exact en tête, mais je pense qu'on ne doit pas être loin de ça.
- Speaker #1
Et toi, comment tu vois les choses ? Dans quelle direction tu penses que ça va aller ? Tu penses que ça va encore grossir ? Tu travailles pour mettre en place des outils beaucoup plus efficients. Comment tu vois les choses ? d'un point de vue impact aussi sur les économies africaines ?
- Speaker #0
Non, c'est une très bonne question, très large effectivement. Je pense que d'abord sur le marché lui-même et sa capacité à croître, personnellement je pense que oui, il va continuer à croître ce marché parce que l'Europe, les États-Unis, l'Occident en général, reste une zone qui est très attractive pour... pour eux. tous nos concitoyens africains. Beaucoup se disent, encore aujourd'hui, pour avoir un avenir meilleur, je préfère trouver une manière d'aller m'installer en Europe. Et malgré, on va dire, le durcissement des politiques migratoires des pays européens ou africains, je pense que les volumes vont continuer à augmenter. Parce que, de mon point de vue, l'Europe a aussi besoin de migration pour pouvoir rester compétitive, parce que c'est les gens qui... surtout qui viennent du continent africain, qui font beaucoup des boulots que les autres ne veulent plus faire, etc. Donc, moi, ma vision, c'est que ça va continuer. Et donc, ce phénomène migratoire, s'il continue, ça veut dire que le pendant, c'est que les remittances vont augmenter, les transferts d'argent vont augmenter, parce que plus la communauté africaine est importante en Europe, plus elle gagne de l'argent et plus elle en renvoie au pays. Donc je pense que les flux vont continuer à augmenter avec le temps. Je pense que les flux inter-Afrique augmentent aussi beaucoup et ça c'est des flux qui sont vachement intéressants. Nous on ne les regarde pas trop pour l'instant mais je pense que dans le futur on essaiera de s'y atteler. Mais aujourd'hui c'est plus facile d'envoyer de l'argent de la France vers le Sénégal que du Sénégal vers l'Afrique du Sud par exemple. Dans la zone CFA, c'est assez efficient. Mais voilà, intra-Afrique, je pense que la traîne va aussi aller à la hausse parce qu'il y a de plus en plus d'échanges économiques aussi entre les différents pays africains. Donc ça, c'est top. Maintenant, sur l'approche de la rémittance, nous, notre vision chez Monéco, et en fait, ce qu'on essaye de construire à long terme, c'est ce que j'expliquais tout à l'heure, c'est de dire qu'aujourd'hui, le paradigme, c'est... Je fais un transfert Western Union ou TapTapSend à mon père qui est à Madagascar. Il va récupérer cet argent dans la devise locale, en arrière. Et en fait, il sera un peu emprisonné, si je puis dire, dans le fait que maintenant il a des arrières et il ne peut les utiliser que dans son contexte à Madagascar. Nous, l'approche un peu différente qu'on veut essayer d'avoir, c'est de dire, au lieu d'envoyer des arrières... au lieu que moi j'envoie des euros et que mon père récupère des arrières, moi j'ai un compte Monaco, mon père a un compte Monaco, je lui envoie des euros ou des dollars qu'il garde sur son compte, qu'il peut utiliser s'il veut, qu'il peut récupérer en arrière s'il veut, mais il est beaucoup plus libre de décider de ce qu'il va faire de l'argent que je lui envoie. Et s'il veut l'utiliser par exemple pour voyager, comme il aura une carte Monaco, il pourra. Et donc ça c'est vraiment une approche... très très très différent de tous les autres acteurs d'Eremiten. Je pense que c'est pas une approche qui est facile à mettre en place, mais en fait on a décidé d'aller dans cette direction aussi parce que pour nous, d'un point de vue coût, les transferts d'argent vers le continent, même s'il y a des acteurs comme Western Union qui restent très chers, il y a quand même beaucoup d'acteurs digitaux qui font en sorte que les prix soient de plus en plus faibles. Et en fait... Je pense que c'est un peu un « race to the bottom » où les marges vont devenir de plus en plus faibles pour ces acteurs-là. Et du coup, nous, on essaie d'approcher la solution différemment pour ne pas reposer sur ces marges infimes qui vont nous demander de devoir faire des volumes colossaux très vite pour pouvoir être profitable ou quoi que ce soit.
- Speaker #1
Et ce serait pas... Enfin, pas plus simple, mais après, je connais pas, mais... Est-ce que ce serait possible d'envoyer juste des USDC ? Donc la personne garde ses USDC et lorsqu'elle en a besoin, elle les convertit dans sa monnaie.
- Speaker #0
Alors, excellent point, Pierre, parce que c'est un peu ce qu'on fait, ce qu'on va essayer de faire en tout cas. C'est-à-dire que quand je parlais tout à l'heure du fait qu'on utilise les stable coins comme rail de paiement, c'est un peu ça. C'est-à-dire que dans l'exemple que je te donnais tout à l'heure de moi et mon père qui habite à Madagascar, En fait... En background, nous, on va utiliser des stablecoins pour faire ce transfert-là. Mais au début, en tout cas, on ne veut pas forcément faire en sorte que ça soit trop... Je ne vais pas dire visible parce que l'objectif, ce n'est pas de cacher quoi que ce soit à nos utilisateurs. Mais en fait, on veut que le service soit le plus simple à comprendre possible. Et en fait, quand tu vas commencer à parler de crypto, de stablecoin, de blockchain, les users vont être perdus. Et donc, on utilise la technologie. Mais l'idée, c'est d'avoir une approche vraiment très, très simple pour que n'importe qui, donc à la fois quelqu'un de très sophistiqué et quelqu'un de pas du tout sophistiqué, qui n'a jamais eu de compte en banque, puisse nous utiliser facilement sans avoir à faire des recherches ou se casser la tête pour essayer de comprendre qu'est-ce qu'on fait.
- Speaker #1
Et en fait, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup, beaucoup de technologies derrière MoneyCoup, parce que j'imagine qu'il y a du mobile money aussi.
- Speaker #0
On est connecté au wallet mobile money en Afrique.
- Speaker #1
Ça fait quand même beaucoup de... Entre guillemets de rail, de réseau, le réseau bancaire, mobile monnaie, plus la blockchain qui va arriver. Donc c'est top. Et toi, tu as l'impression que les flux d'argent sont ensuite bien utilisés sur le continent ? Je ne sais pas si c'est bien utilisé, c'est le bon terme ou pas. Mais je veux dire peut-être utilisé de manière optimale pour que ce soit peut-être investi dans des projets sur le continent ou autre.
- Speaker #0
Non, c'est un bon point. J'ai deux manières de répondre à cette question. La première, c'est de dire qu'on n'y peut pas grand-chose. C'est-à-dire, finalement, c'est ta relation avec ton proche à qui tu envoies de l'argent. Et si ton proche, il a envie de l'utiliser pour aller, je n'en sais rien moi, jouer au casino, tu ne peux pas décider. Ça, c'est une première manière de répondre. La deuxième manière de répondre, c'est de dire que justement, avec notre approche qui est un peu différente, on empower un peu plus le bénéficiaire. parce que le bénéficiaire, au lieu de recevoir son argent dans sa devise locale, il la reçoit dans une devise forte. Et en fait, peut-être que derrière, ça peut lui donner envie de se dire « Tiens, maintenant j'ai des euros ou j'ai des dollars. Tiens, et si je m'intéressais à la publicité en ligne sur Facebook et je n'allais pas proposer à trois restos autour de moi de gérer pour eux leur pub en ligne parce que moi, je peux payer avec ma carte Monaco leur pub en ligne ? » Donc, je pense que l'approche qu'on a, elle peut... peut donner envie ou elle peut en tout cas créer un peu de motivation pour le bénéficiaire d'utiliser son argent différemment voilà et j'avais une autre idée que je voulais partager mais qui m'échappe ça
- Speaker #1
m'échappe bon c'est pas grave tu me rediras ok non mais c'est top je pense qu'on arrive à la fin mais c'était super intéressant ... Est-ce que tu aurais un conseil à donner à des entrepreneurs qui voudraient faire le Y Combinator ? Alors, bien sûr, c'est un conseil.
- Speaker #0
Alors, on me pose souvent la question, de ma compréhension, il n'y a pas vraiment de recette magique. En fait, je pense que déjà, il ne faut pas voir Y Combinator comme un objectif en soi. Je pense que ça doit juste être un enabler pour te permettre d'atteindre tes objectifs, les objectifs de ta boîte. Je pense qu'il y a deux conseils que je peux donner. Le premier, c'est de faire en sorte de trouver ce founder market fit dont je parlais tout à l'heure. Donc, de ne pas être, je ne sais pas moi, être avocat et essayer de résoudre un problème dans l'agriculture. Et en même temps, quand je dis ça, je suis... pas d'accord avec moi-même parce que j'ai eu plein de contre-exemples d'autres fondateurs de boîtes YC que j'ai rencontrés, qui étaient des gars qui n'avaient aucune expérience de leur industrie, mais qui ont juste réussi à... penser au problème différemment dans une perspective un peu de first principle thinking, sans biais cognitifs sur l'industrie et qui du coup ont réussi à craquer le problème. Mais si je devais juste résumer une approche, je pense que l'approche du founder market fit est quand même vachement importante. Nous, en tout cas, c'est ça qui nous a permis de rentrer à YC. On avait plus ou moins les compétences et la complémentarité pour craquer le problème. C'est le premier truc que j'aurais à dire. Et le deuxième truc que j'aurais à dire, c'est d'être persévérant. Parce que nous, on a eu une chance inouïe. Et honnêtement, je pense qu'on n'y est pour rien. C'est vraiment de la chance. Je pense qu'on n'est pas meilleur que quelqu'un d'autre. Mais c'est juste qu'au moment où on a postulé, je pense que YC cherchait aussi des boîtes qui faisaient ce qu'on faisait. À côté de ça, on a rencontré des gars qui avaient postulé, je crois, sept fois. Et qui s'étaient fait rejeter sept fois. Et qui étaient revenus. Et en fait, il y a une citation de, je crois, c'est Churchill. qui dit le succès c'est aller d'échec en échec sans perdre sa motivation, quelque chose comme ça en fait pour moi c'est une citation qui représente un peu à la fois la vie d'entrepreneur et puis à la fois du coup là dans la question comment rentrer chez YC donc tu te dis ok c'est pas grave je me suis fait rejeter sur cette idée là je vais revenir dans 6 mois avec une autre idée et je vais revenir dans 6 mois avec une autre idée jusqu'à ce que je sois pris Merci. Et en même temps, il ne faut pas que ça soit ça l'objectif. Et on en connaît plein, des dizaines d'entrepreneurs qui sont hyper successfulls et qui ne sont pas passés par YC. Donc à nouveau, YC, ça doit être l'enabler, ça ne doit pas être la fin en soi. Et c'est vraiment le problème que tu essaies de résoudre. Et comment est-ce que tu peux améliorer la vie de ton utilisateur ? C'est vraiment ça, ça doit être ça le focus pour moi.
- Speaker #1
Parfait, c'est sur ces derniers mots, impeccable. Et de toute façon, je pense qu'on a fini. mais moi j'ai aussi de... petite question. C'était comment San Francisco ? Comment t'as trouvé ?
- Speaker #0
La ville ?
- Speaker #1
Après, je ne sais pas si tu as eu le temps de beaucoup voir.
- Speaker #0
Ouais, quand même. On a essayé d'en profiter un peu. Alors, j'ai à la fois beaucoup aimé et j'ai à la fois été très dubitatif. J'ai beaucoup aimé parce que c'est déjà une ville qui est très ensoleillée tout le temps. Donc ça, ça m'a beaucoup plu au bord de la mer. Tout le cadre de vie est très sympa. C'est aussi une ville où c'est très animé d'un point de vue technologie. Comme c'est vraiment le cœur du réacteur de la Silicon Valley, tu as toujours des events tous les week-ends, voire même toutes les semaines. Tu as la conférence sur la FinTech, sur l'IA, sur whatever. Et donc, tu peux toujours rencontrer des gens qui travaillent dans la tech et qui ont tout quitté pour venir s'installer à San Francisco et se battre vraiment en mode American Dream où je laisse tomber tout ce que je connais, je vais à San Francisco et puis j'essaie de percer dans la tech. J'ai rencontré plein de gens comme ça. De ce point de vue-là, c'est vraiment un endroit où, quand tu y es, et que tu es dans les bons cercles, il y a une sorte d'atmosphère qui te pousse à être hyper ambitieux et à faire un projet géant. Énorme,
- Speaker #1
clairement.
- Speaker #0
Par contre, c'est une ville aussi qui a été pas mal chamboulée par le Covid, qui est devenue assez pauvre. Pauvre, ce n'est pas le bon terme.
- Speaker #1
Il y a des disparités entre ceux qui ont les plus de...
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Et en fait, comme les prix de l'immobilier sont aussi très élevés à cause de la tech et des boîtes de la tech qui sont dans le coin, tu as beaucoup de SDF un peu partout dans la ville. Et en soi, il n'y a aucun souci sur le fait qu'il y ait des SDF, mais il y a aussi beaucoup de violence, beaucoup de drogue usage.
- Speaker #1
Je crois qu'il y a des quartiers où ça vaut mieux ne pas passer.
- Speaker #0
Exactement. Donc de ce point de vue-là, c'est un peu... C'est un peu moins sexy. Mais c'est quand même une ville, quand tu travailles dans la tech, je pense qu'il faut, même si tu n'as pas l'occasion d'y vivre, il faut y passer un peu de temps. Deux, trois semaines, un mois, si tu peux. Et puis essayer de rencontrer les gens dans l'écosystème. Ça te met beaucoup plus de chance de ton côté pour réussir.
- Speaker #1
Oui, clairement. C'est top. Ok.