undefined cover
undefined cover
Garastore : l'appstore Africain cover
Garastore : l'appstore Africain cover
Eyes on startup

Garastore : l'appstore Africain

Garastore : l'appstore Africain

1h06 |10/01/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Garastore : l'appstore Africain cover
Garastore : l'appstore Africain cover
Eyes on startup

Garastore : l'appstore Africain

Garastore : l'appstore Africain

1h06 |10/01/2025
Play

Description

📱Garastore : l'appstore Africain


Garastore, l'alternative aux géants Apple store et Google play, révolutionne la distribution de contenu sur smartphone en Afrique. 


Teddy Kossoko est déterminé : il veut faire de Garastore l’app store n°1 en Afrique. 


Au cours des cinq dernières années, il a développé chaque couche de son app store, “Garastore”, afin de permettre aux utilisateurs de rechercher, télécharger et installer des œuvres numériques africaines (jeux vidéo, livres, BD, etc.) sur leurs smartphones, et bien plus encore.

💡 Teddy nous révèle notamment :

  • Son parcours : du coup d’État Ă  son arrivĂ©e Ă  Toulouse, en passant par les dĂ©fis de l'Ă©cole et la corruption. 

  • Comment Garastore, une app store alternative, rĂ©ussit Ă  exister face aux gĂ©ants comme Google Play et Apple Store.

  • La manière dont Garastore permet aux crĂ©ateurs de gĂ©nĂ©rer des revenus en Afrique.

  • Les dĂ©fis de la levĂ©e de fonds pour Garastore et l'importance de dĂ©velopper le bon mindset. 

  • L'intĂ©gration du mobile money comme  infrastructure de paiement adaptĂ©e Ă  l'Afrique📱💳

  • Pourquoi il tient tant Ă  mettre en valeur les Ĺ“uvres numĂ©riques africaines 🌍🎮.


👉 Retrouvez nous sur toutes les plateformes audio podcast 🎧 (Apple Podcast, Spotify, Deezer...) et sur Youtube 🎥 https://www.youtube.com/channel/UCncdTivh-mLpUxIjQbR2J0Q




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On résout un problème qui est de dire comment on génère de l'argent en Afrique. Comment les créateurs peuvent générer de l'argent en Afrique. Que ce soit des créateurs de diaspora, que ce soit des créateurs non issus de la diaspora, et que ce soit des créateurs africains. C'est un gros projet. Faire un CRT a beaucoup de difficultés. Je suis plutôt un petit dictateur. Je garde en fait que des gens qui ont la niaque. T'imagines arriver devant un investisseur et dire je veux 5 millions. Et tu m'excuseras le terme, mais tu poses tes couilles sur la table.

  • Speaker #1

    Je disais que c'était un gros bordel.

  • Speaker #0

    C'est un bordel, oui. Côté Afrique, avec le système de paiement africain, il y a autant de process que de télécom. Ils n'ont rien à foutre. En fait, Google a essayé au Kenya, au Ghana, et après s'en rendu compte que c'est un bordel. L'entrepreneuriat est un outil à disposition de mes ambitions, je dirais, politiques.

  • Speaker #1

    D'accord. As an startup. Le podcast qui met en lumière l'écosystème florissant des startups qui ont un focus sur l'Afrique. Voici comment nourrir les choses. Le monde évolue rapidement. L'Afrique en plein essor se réinvente à une vitesse époustouflante. Des esprits brillants forgent déjà l'avenir de l'écosystème startup de ce continent. Entrepreneurs, investisseurs, ce continent dispose de tout ce dont il a besoin pour réussir. Et pourtant, il reste beaucoup à faire. C'est là que tu interviens. Nous partageons les histoires qui inspirent, les conseils qui guident. Les opportunités qui motivent à contribuer à la construction de l'Afrique. Rêvez grand, écoutez, apprenez, agissez. Ensemble, créons des solutions innovantes pour ce beau continent. Peu importe où tu viens, où tu vis. Eyes on Startup. Salut Teddy. Bonjour. Merci d'avoir accepté l'invitation pour participer à l'épisode d'aujourd'hui. Ça va être super intéressant. Donc là, on va parler d'un domaine que moi, je ne connais pas du tout pour le coup. J'ai pas mal de questions à te poser. Toi, Teddy, tu as créé Garastore. C'est, si je comprends bien, un magasin d'applications mobiles pour smartphones. Là, ça va être l'opportunité pour toi de nous parler de ce que Garastore propose, des défis que tu rencontres et que tu as rencontrés dans le cadre du développement de ta plateforme. J'aimerais aussi qu'on parle de ta vision. de la culture africaine, notamment des œuvres numériques. Comprendre est-ce qu'il y a un marché avec du potentiel ? Est-ce que c'est un marché qui peut être viable sur le long terme ? Donc ouais, ça va être super intéressant. Ça va être super intéressant. On va parler de tout ça. On va aussi parler un petit peu de ton parcours. Donc j'aimerais que tu te présentes juste en quelques phrases.

  • Speaker #0

    Alors en quelques phrases, déjà merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    C'est toujours intéressant. Intéressant de partager. En quelques phrases, je pourrais me décrire comme étant un amoureux de l'Afrique. Je suis né en Centrafrique, à Bangui. Et tout au long de mon parcours, très vite, j'ai fait face à ce qu'on appelle souvent les coups d'État. On avait vu des enfants soldats de Jean-Pierre Mbemba venir chez nous, casser plein de trucs. Mon père part en exil. et nous on s'enfuit pendant un certain temps, ma mère envoie des gens nous récupérer au milieu de la forêt, elle s'occupe de nous, et je comprends qu'il faut taffer dans la vie si on veut réussir, et j'ai beaucoup taffé, et s'il y a une chose que j'ai aussi beaucoup gardé, c'est cet amour de l'Afrique que j'ai développé au fur et à mesure de ma vie et jusqu'à aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et donc aujourd'hui, tu vis à Toulouse. C'est ça. On est dans un super studio à Toulouse. T'es arrivé quand, toi, à Toulouse ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis arrivé à Toulouse en 2012.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et à la base, j'étais même pas censé venir en France. Ça faisait pas partie du plan.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il faut savoir que dans le lycée où j'étais, c'était un lycée catholique. Ça faisait partie des meilleurs lycées de la Centrafrique. Et on s'est rendu compte que lorsque la sœur directrice, fondatrice de l'école était décédée, le niveau de corruption a explosé dans l'école. Et donc avec un ami qui est décédé, on a décidé de créer un journal scolaire. Ah,

  • Speaker #1

    donc tu avais déjà un point d'arrière en toi.

  • Speaker #0

    Et on balançait les profs, on balançait les profs qui demandaient de l'argent pour les notes, qui demandaient aux filles de coucher pour avoir des notes.

  • Speaker #1

    Voilà, c'était... OK.

  • Speaker #0

    Et j'ai été chassé de l'école. J'ai été chassé de l'école en terminale. Et je savais en fait que si je voulais réussir dans la vie, il fallait que je puisse passer un autre diplôme que le diplôme centrafricain. D'accord. Donc j'ai passé à côté en candidat libre le bac français.

  • Speaker #1

    Donc tu avais déjà cette vision-là en fait. C'est ça. Tu avais déjà capté ce...

  • Speaker #0

    Parce qu'en Centrafrique en fait, tu peux te faire bloquer par les profs. S'ils ont envie que t'aies pas le bac, bah t'auras pas le bac. D'accord. Et vu qu'on les avait attaqués, ils nous attendaient...

  • Speaker #1

    En retournant, ouais.

  • Speaker #0

    Et donc c'est comme ça que j'ai préparé le bac français, j'ai énormément taffé, et j'ai réussi à avoir le bac français.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et c'est grâce à ça que j'ai fait, à l'époque il y avait admission post-bac.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    J'ai fait des vœux et je me suis retrouvé à Toulouse.

  • Speaker #1

    C'est super ça ! Ouais non, c'est top ! Ok, donc là tu vis à Toulouse et donc tu as créé Garastore. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de Garastore en quelques phrases pour commencer ?

  • Speaker #0

    Garastore, c'est une plateforme de distribution de jeux vidéo et de BD. Globalement, on résout un problème qui est de dire comment on génère de l'argent en Afrique. Comment les créateurs peuvent générer de l'argent en Afrique. Que ce soit des créateurs de la diaspora, que ce soit des créateurs non issus de la diaspora et que ce soit des créateurs africains. Donc ça, c'est la problématique qu'on résout. Il y a 54 pays en Afrique. On dit souvent très fragmenté, plus de 20 monnaies. C'est beaucoup plus compliqué que les gens ne se l'imaginent. Et il n'y a aucune plateforme où tu peux arriver et dire je mets mon contenu dedans et quelqu'un en RDC va consommer, quelqu'un au Congo va consommer à la fin de la journée, j'ai mon argent. Et c'est ce qu'on essaie de faire avec Gara.

  • Speaker #1

    Ok, donc GarageStore, c'est donc un magasin d'applications pour smartphones, dans lequel les personnes vont pouvoir chercher, télécharger, installer des applications sur leur mobile. Alors moi, comme je te disais, je ne connais pas du tout ce secteur, et je n'avais même pas la connaissance qu'il existait des app stores alternatifs. Alors moi, je suis full Apple, que ce soit ordi ou téléphone. Donc dans ma tête, c'est l'Apple Store, et je sais que pour Android, c'est Google Play. Mais je ne savais pas qu'il existait des App Store alternatifs. C'est quand même un projet ambitieux.

  • Speaker #0

    C'est un gros projet, et après on s'est heurté à beaucoup de difficultés. On s'est rendu compte aussi que c'est un monde, et il y a beaucoup de sociétés qui font aussi pression sur Google et sur Apple pour ouvrir. Parce que sur Apple, par exemple, il n'y a que récemment que l'Union Européenne a forcé Apple à... à accepter d'autres stores sur Apple. Pareil pour Google. Par exemple, si vous installez des stores alternatifs sur Google, vous allez avoir un petit message comme quoi cette application est potentiellement dangereuse. En fait,

  • Speaker #1

    ça freine les gens.

  • Speaker #0

    Ça freine les gens, bien sûr. Donc, on a des situations de monopole sur le marché. Mais il y a beaucoup de personnes qui poussent. Il y a Huawei, par exemple, depuis que Trump a... Trump a voulu tuer Huawei, il a demandé à Google d'arrêter de travailler avec Huawei. Huawei a créé son propre store. On a en Afrique un constructeur qui s'appelle Transion qui vend des téléphones comme Intel, Infinix, etc. Eux ils ont leur propre store. Il y a vraiment beaucoup de stores qui existent sur le marché.

  • Speaker #1

    Ok, ok, ok. Donc toi tu as créé GaraStore. Toi tu codes personnellement ? Je code. Donc tu as créé tes propres mains ?

  • Speaker #0

    Alors on a une équipe, mais j'ai commencé, j'étais tout seul. J'ai mis toutes les bases, j'ai fait une grosse partie du travail.

  • Speaker #1

    Mais ça doit prendre un temps.

  • Speaker #0

    Ça m'a pris beaucoup de temps, ouais.

  • Speaker #1

    Ok, et tu l'as créé quand ?

  • Speaker #0

    Alors le projet Garastore a commencé en 2019. Et de 2019 à 2023, j'ai travaillé quasi tous les jours dessus. Ça me dit dimanche, week-end. jours fériés etc. Et en plus j'avais un taf à temps plein.

  • Speaker #1

    Tu as toujours ce taf Ă  temps plein ? Non.

  • Speaker #0

    Je travaillais la journée, le soir jusqu'à 3h du matin, je modélais tout et après je me réveillais à 7h pour aller travailler.

  • Speaker #1

    C'est dur. Ça c'est dur. Et là vous êtes combien chez Grastor ?

  • Speaker #0

    On est une quinzaine de personnes. dans la boîte, éparpillée après un peu partout sur la planète.

  • Speaker #1

    Mais ça justement, c'est une question que j'ai, c'est que... Donc, Garastor, c'est une société de droit français. C'est ça. Ok. Pourquoi tu as choisi d'avoir une société de droit français et pas une société qui est basée en Afrique ?

  • Speaker #0

    Alors, la Centrafrique, c'est un pays où c'est très compliqué. Après, moi, je ne suis pas un Africain, donc la société, j'aurais pu la placer n'importe où. D'accord. J'aurais pu la placer en Afrique du Sud, j'aurais pu la placer à l'île Maurice. au Sénégal. On a une filiale au Sénégal par exemple. D'accord. Alors pourquoi avoir mis la société ici en France ? Parce que je suis basé en France. L'autre chose aussi c'est que c'est beaucoup plus facile de lever de l'argent quand la boîte est française.

  • Speaker #1

    D'accord. Parce que ça rassure beaucoup plus les investisseurs.

  • Speaker #0

    Ça rassure les investisseurs, ils savent exactement que c'est une boîte française, donc ils ont un contrôle dessus, ils peuvent regarder, etc. Quand ta boîte est en Afrique, la plupart des investisseurs ne savent pas. les pays africains ne sont pas non plus très investissement friendly c'est à dire que c'est très compliqué même les boîtes africaines en fait qui lèvent de l'argent et qu'on voit sur les réseaux Tela levé 10 millions Tela levé 5 millions, ces boîtes ont soit une société mère à Maurice soit en France, soit aux Etats-Unis au Delaware et ce sont que des filiales qui sont sur le continent africain

  • Speaker #1

    Ok d'accord, donc que des filiales opérationnelles D'accord, ok Ok, c'est super intéressant ce point, parce qu'en fait, beaucoup de personnes disent que lorsque tu veux monter un business en Afrique, il faut être sur place. On voit qu'il y a quand même des exemples qui montrent qu'on peut avoir des bureaux basés hors du continent. Même si, bien sûr, c'est extrêmement important d'avoir un lien direct avec le continent.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est important d'être sur place. L'africain, c'est le contact. L'africain il doit te voir, il doit te sentir, il doit te toucher. Mais après, TikTok n'a pas de bureau en Afrique. Google à part le Ghana qu'ils ont ouvert récemment et peut-être le Kenya, ils n'ont pas d'autres bureaux sur le continent. Les gens utilisent tous les jours les services de Google. Twitter n'a pas de bureau en Afrique. Après, quand tu es entrepreneur et que tu commences, Les gens ont besoin de te voir, il faut que tu aies une certaine autorité, il faut que tu racontes ta vie, il faut que les gens s'identifient à toi, c'est important. Mais il faut être très factuel par rapport au continent. Il y a des pays où investir est plus facile, en Afrique, l'Afrique du Sud, l'Égypte.

  • Speaker #1

    Donc lĂ , on parle de l'Afrique anglophone.

  • Speaker #0

    L'Afrique anglophone, peut-être le Maroc. La Côte d'Ivoire ? La Côte d'Ivoire, ça commence à monter, mais c'est pas si joli que... La Côte d'Ivoire est un pays qui est très brindé, beaucoup de communication dessus. Ça bouge, je ne vais pas dire le contraire. On a de très beaux chiffres sur la Côte d'Ivoire. On va dire que c'est moins pire que les autres, de manière générale. Mais ça ne s'approche pas des pays anglophones. Un petit pays comme le Ghana, je n'ai rien contre le Ghanaien.

  • Speaker #1

    Mais il y a un mouvement un petit peu

  • Speaker #0

    Il y a un mouvement qui se passe qui est en train de se mettre en place ça va prendre du temps Moi je table sur 5-10 ans, 5 ans c'est trop court 10 ans Et le truc aussi c'est que en Afrique francophone on n'a pas la bonne mentalité, on n'a pas le bon mindset Les francophones ne se rendent pas compte C'est-à-dire ? On n'est pas de même business, tu vois. En Afrique anglophone, tu arrives, c'est ça, c'est pas ça, c'est... Oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Ils ont eu un pragmatisme fou.

  • Speaker #1

    Et un autre point, c'est que du coup, comme toi, tu as à la fois des bureaux en France et des bureaux en Afrique, c'est pas un peu compliqué de gérer, en fait, toutes les équipes qui bossent avec toi ? Ou vous avez réussi à trouver votre rythme de croisière ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça dépend des gens qu'on sélectionne dans la boîte. Je suis plutôt un petit dictateur. et je garde en fait que des gens qui ont la niaque qui vont tous les jours se dire je bosse parce que mon travail va permettre de sauver d'abord mon propre boulot mais aussi sauver le job du type d'à côté etc, tout le monde est lié et si tu fais pas ton travail et bien s'il faut dégager tout le monde, je dégage tout le monde après ça paraît cynique mais lorsqu'on gère une boîte Lorsqu'on est dirigeant d'une boîte, on a une pression de dingue, on regarde à six mois, on regarde à un an. Il faut qu'on s'assure d'avoir la dream team, l'équipe de rêve qui va permettre de réaliser ça. Tu vois, on a dû dégraisser. De 50% de notre équipe, il y a deux mois, on a dû renvoyer malheureusement beaucoup de gens, plus de 10 personnes. Mais ils le savaient depuis janvier. Je leur ai dit, si on n'arrive pas à faire les chiffres qu'il faut pour que j'aille aux Etats-Unis convaincre des investisseurs par exemple, d'ici le mois d'avril-mai, je serai obligé de licencier 50% de l'effectif.

  • Speaker #1

    Donc vous étiez une vingtaine, c'est ça ?

  • Speaker #0

    On était une vingtaine. Et là,

  • Speaker #1

    ok, vous avez dégraissé, parce que là, tu projettes d'aller lever des fonds ?

  • Speaker #0

    On est en phase de levée de fonds. Ok, d'accord. On a levé l'année dernière, et on était censé lever cette année. Et les investisseurs à qui on a discuté avaient déjà investi dans des concurrents en Afrique du Sud. Ils ont mis plus de 50 millions.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Donc il y a un vrai intérêt, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    il y a un gros marché qui est là. On fait partie des pionniers sur l'industrie du gaming par exemple, sur la distribution etc. Donc on a une forte connaissance. Tout le monde regarde l'Afrique, tout le monde sait que c'est là où ça va se jouer, mais les gens ont peur. Nos premiers investisseurs sont francophones, c'est des français pour la plupart. Les fonds d'investissement qui vont mettre 5-10 millions, tu vois je t'ai dit tout à l'heure que c'est 5-10 ans que ça va prendre. On a besoin de suffisamment d'argent pour continuer à itérer pour les 5-10 ans. mais pour ça il faut aller voir de gros fonds aux Etats-Unis qui vont te faire ça, donc on a une filiale au Sénégal on a une filiale aux Etats-Unis qu'on a créée et on a la maison mère ici en France et après dans le business il faut être très pragmatique clairement,

  • Speaker #1

    mais j'imagine que ça doit pas être Pas être évident, mais c'est un beau challenge, je trouve, d'aller dans les fonds pour se... Oui,

  • Speaker #0

    c'est un autre boulot, parce que nous, et c'est aussi ça, je te disais, quand nous, les francophones, on n'est pas équipés pour ce type de monde, c'est que je me suis rendu compte que c'était une difficulté extraordinaire. Tu bâtis ta boîte, etc. T'es dans l'opérationnel et autres, tu sais faire tes trucs. Mais quand tu vas aller avec des investisseurs, tu te rends compte que c'est un niveau au-dessus.

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'est un travail, c'est du temps.

  • Speaker #0

    J'ai jamais autant pleuré que lorsque j'ai commencé à estimer avec de l'argent.

  • Speaker #1

    Mais tu te fais accompagner, pour le coup ?

  • Speaker #0

    Au début, j'avais pris un lever de fond, mais c'est des bullshits.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    ça ne t'a pas convaincu c'est de la foutaise les francs ils aiment bien voir l'entrepreneur venir, se battre pour avoir les sous ils aiment bien te voir arriver défendre ton truc etc je disais qu'on n'a pas le bon état d'esprit parce que on a nous les francophones un problème avec l'argent C'est aussi lié, je pense, peut-être à la religion, la colonisation française, etc., le catholicisme et toutes ces choses qui sont liées à notre identité d'Africains francophones aujourd'hui. Je le vois, tu imagines, arriver devant un investisseur et dire je veux 5 millions Et tu m'excuseras le terme et tu poses tes couilles sur la table. Ça bloque quelque part dans notre tête parce qu'on n'a pas ce logiciel. Oui,

  • Speaker #1

    ce n'est pas la mentalité anglo-saxonne, tout simplement.

  • Speaker #0

    Les anglo-saxons, j'ai vu nos concurrents, ils ont levé plus de 50 millions à partir de rien. Alors que nous, on a des trucs, on a fait des choses, etc.

  • Speaker #1

    Après, je pense qu'il faut que les gens changent un peu de mentalité. Il faut qu'il y ait des exemples aussi. Moi, je pense que ça peut arriver. Après, je ne suis pas un entrepreneur. Oui, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Ça arrivera, ça prend du temps. L'année dernière, on a réussi à lever jusqu'à 300 000 euros. Et ça va arriver. Je pense que plus on avance, plus on est obligé de changer de logiciel.

  • Speaker #1

    Et là, vous ne levez qu'auprès d'investisseurs professionnels ou est-ce que c'est possible aussi pour des particuliers de venir mettre des petits tickets ?

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on a fait l'année dernière. On a... On est passé par des particuliers, des business angels. Au début, on cherchait un certain montant. On a eu des gens qui ont mis 50K, des gens qui ont mis 10K, des gens qui ont mis 5K. Et après, on a ouvert au fur et à mesure la diaspora. Il y a des gens qui ont mis 2K. On s'est rendu compte que la diaspora est intéressée pour investir dans des projets sur le continent. Ils ne savent pas comment, ils ne savent pas par où, etc. Il y a quelque chose à faire par rapport à ça. Mais oui, je pense que tu sais... Si nous, la diaspora, on n'investit pas dans nos propres projets, les gens ne vont pas le faire. Personne ne viendra développer la vie à notre place.

  • Speaker #1

    Clairement, je suis totalement d'accord sur toute la diaspora. Je crois d'un point de vue, la quantité d'argent qui est envoyée sur le continent, je crois que c'est énorme. C'est énorme, je crois.

  • Speaker #0

    Donc voilà, on a levé auprès de gens qui étaient intéressés par l'Afrique, aux gens qui sont intéressés par le gaming. Oui. On a eu des profils très intéressants, des mentors, des gens qui aujourd'hui, au-delà de l'argent, m'apportent conseils, m'apportent réseaux.

  • Speaker #1

    C'est super.

  • Speaker #0

    Je suis d'un accès à des endroits où je n'aurais jamais pu y mettre les pieds parce que, comme je dis souvent, je suis un petit gars issu de la Centrafrique.

  • Speaker #1

    C'est top, c'est vraiment top. Du coup, j'aimerais que tu nous parles un petit peu plus de Garastore. Comme on l'a dit, c'est un petit marketplace sur lequel on peut trouver un catalogue d'œuvres numériques africaines. Donc jeux vidéo, BD. Est-ce que tu peux nous dire un petit peu quels types d'oeuvres numériques sont disponibles sur GrasStore ?

  • Speaker #0

    En fait, il n'y a pas que des oeuvres numériques africaines parce que l'Afrique ne produit pas suffisamment de contenu.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que si on attendait, si on distribuait que des contenus africains, on n'aurait pas suffisamment de contenu pour le marché. Et c'est comme si Netflix te disait je ne fais que des films américains. Alors, les Américains produisent énormément, mais ils s'en rendent compte même là, sur Netflix. Tu commences à voir plein de films coréens.

  • Speaker #1

    Alors exactement, c'est très bonne qualité. Moi, j'aime beaucoup en tout cas.

  • Speaker #0

    Et en fait, sur Gara, on a des contenus qui viennent de partout, de Brésil, du Japon. Grosso modo, tous les gens qui veulent vendre sur le continent africain, ils ont que Gara aujourd'hui comme option. OK. Et à l'intérieur de Gara, on a créé une section spécifique, Made in Africa, pour faciliter la consommation des produits africains. D'accord. Pour donner plus de visibilité.

  • Speaker #1

    Ok. Bon là j'avais plein de questions mais on va finalement les prendre un peu dans le désordre. Donc tu dis que le seul moyen pour vendre du jeu vidéo sur mobile c'est de passer par Gara.

  • Speaker #0

    C'est le plus facile ouais.

  • Speaker #1

    Donc tout ce qui va être Apple Store ou Google Play c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Alors j'explique le problème. Il y a moins de 10% de la population africaine qui possède une carte bancaire. Ok. Donc Lorsque vous mettez votre jeu ou même votre BD sur les plateformes de contenu, l'Africain, déjà, il faut qu'il trouve ce contenu. Je vais vous donner un exemple. Imaginez, un jeune est basé en Côte d'Ivoire. Il fait un jeu vidéo, il met sur le Play Store. Il va se retrouver en concurrence avec 10 000 jeux vidéo de qualité 10 fois supérieure qui sont sortis la même journée. Il ne va pas pouvoir avoir une certaine visibilité. C'est la première chose. Il n'a pas les moyens, il n'a pas 5000 euros à mettre par mois en acquisition pour avoir des utilisateurs. La deuxième chose, c'est que supposons qu'il y ait des Ivoiriens qui tombent dessus, parce que RTI, on a parlé, et ils vont arriver dedans, ils vont voir qu'il faut acheter, ils n'ont pas de carte de crédit, ils ne peuvent pas payer. Ils ne peuvent pas payer non plus par Orange Money, avec Wave, avec les systèmes de paiement, parce que le jeune Ivoirien qui a créé son jeu, il n'a pas de société. La plupart de ces jeunes n'ont pas de société. Ils ne peuvent pas avoir accès à ces systèmes de paiement. Donc, tu peux créer ce que tu veux en Afrique. La plupart du temps, tu ne sauras pas comment distribuer ça, comment générer de l'argent. C'est pour cela que la plupart des créateurs, pendant des années, ils ont poussé leurs produits au niveau de l'Europe pour la diaspora. Il est plus facile de trouver des contenus créés sur le continent africain en Europe qu'en Afrique.

  • Speaker #1

    Plus qu'en Afrique. Ok, d'accord.

  • Speaker #0

    Là, je parle des jeux vidéo. Dans Gara, on a aussi de la BD, des livres. Tous les bouquins. Je viens d'un pays où il y a un auteur qui est assez connu qui s'appelle Didier Kassai. Il a fait pas mal de BD sur la crise centrafricaine, comment les rebelles ont pris le pays, etc. Les massacres. Rares sont les centrafricains qui ont lu la BD. Ils ne peuvent pas y avoir accès. C'est très compliqué pour eux. Aujourd'hui, dans notre plateforme, tu arrives, tu tapes Tempête sur Bangui. Et pour 100 francs CFA, 15 centimes, tu as accès à la BD.

  • Speaker #1

    D'accord. OK. Donc, tu as un système de paiement qui passe par le mobile money. C'est ça. OK.

  • Speaker #0

    On a une infrastructure de paiement. Oui. C'est-à-dire qu'on est parti dans tous les pays qui nous intéressent, on a négocié avec les télécoms pour avoir les accès à paiement.

  • Speaker #1

    Donc, juste pour les auditeurs, en Afrique, l'Afrique, c'est un continent qui n'est pas... pas suffisamment bancarisées c'est-à-dire que les gens n'ont pas accès à un compte bancaire classique via un IBAN une carte bancaire qui leur permet de faire des paiements donc il y a une technologie qui s'est développée qui s'appelle le mobile money qui repose sur les infrastructures télécom donc via des numéros en fait le numéro de téléphone sert de wallet c'est ça et les gens s'envoient de l'argent Si je comprends bien, en s'envoyant des messages...

  • Speaker #0

    Alors, je vais donner un exemple précis. C'est comme si ton compte bancaire, au lieu d'avoir un IBAN, etc., comme tu disais, c'est un numéro de téléphone qui sert de porte d'accès.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc tu prends ton cash, à la fin de la journée, tu vas dans un bureau de tabac, et tu donnes les 50 euros au buraliste. Et le buraliste, il va demander au télécom de mettre... l'équivalent à 50 euros sur ce compte qui est lié à ton numéro de téléphone. Ensuite, tu viens à l'intérieur de Gara, où tu vas par exemple dans Netflix. Quand il faut payer, tu mets ton numéro de téléphone, tu dis je suis chez Orange et tu mets ton numéro de téléphone, tu cliques sur payer tu reçois un SMS de Orange, tu ouvres l'application de paiement Orange, tu valides et Orange te prélève le montant sur ton wallet.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc oui, en fait, c'est une super technologie. Oui,

  • Speaker #0

    ça marche bien.

  • Speaker #1

    technologie qui est adaptée pour ce continent où il y a une forte pénétration du mobile. C'est vraiment une très belle technologie. C'est cette technologie-là que vous mettez en place pour Gara. J'ai vu un de tes posts sur LinkedIn. Tu disais que c'était un gros bordel. Parce qu'en fait, tu as des processus qui sont différents selon les pays, c'est ça ? Oui.

  • Speaker #0

    Globalement, en France, On sait qu'on a tous une application pour valider nos systèmes de paiement, peu importe notre banque. Lorsqu'on veut payer, on reçoit une notification, on ouvre l'appli, on met notre code et c'est fait. Côté Afrique, avec les systèmes de paiement africains, il y a autant de process que de télécom. C'est comme si tu avais un process de paiement qui diffère en fonction de la banque. C'est-à-dire que chez certaines banques... Tu mets des coups de pin chez certaines banques, tu mets des notifications chez certaines banques, tu les appelles. Et pour les plateformes comme la nôtre, c'est très compliqué d'uniformiser. C'est-à-dire que l'utilisateur, il arrive, il doit payer. Des fois, il ne reçoit pas le SMS qui est censé lui dire de payer parce que le télécom ne lui a pas dit. Il y a beaucoup de problèmes. On a environ 25% des achats qui ne sont pas validés par les utilisateurs parce que... Ils ne savent pas comment valider.

  • Speaker #1

    Ok. À cause du process qui est différent.

  • Speaker #0

    Qui est différent,

  • Speaker #1

    oui. Ok.

  • Speaker #0

    Ils ne savent pas comment valider. Ok. Et ça, on l'a vu dans tous les pays. Oui. Dans certains pays, par exemple, comme la Côte d'Ivoire, avec Orange Côte d'Ivoire, avant de faire le paiement, donc tu vas dans ton application, tu génères un code de 4-5 chiffres, tu mets le code, et lorsque tu fais la transaction, tu n'as pas de validation après.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dans certaines... Alors qu'Orange au Sénégal... Tu mets ton numéro de téléphone, tu cliques sur payer et tu valides après. Ok. Il y a plein de bordels comme ça. Ouais. Et c'est ça aussi que je reproche à l'Afrique, c'est qu'on a réussi à créer une technologie qui est extraordinaire, mais on ne se pose pas pour faire exploser ces technologies. Pour que ça marche très très bien, tout le monde fait des petits trucs. Tant que ça marche, ok, avançons. Ouais.

  • Speaker #1

    Il faudrait que ce soit harmonisé.

  • Speaker #0

    Il faut que ce soit harmonisé.

  • Speaker #1

    Qui est un moyen de communication commun. Mais du coup, vous, vous avez quand même réussi à intégrer différents process de mobile monnaie dans Garastore. C'est ça. Vous avez intégré combien de pays ?

  • Speaker #0

    Sur les 54 pays africains, on en a une trentaine aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est beaucoup.

  • Speaker #0

    Sierra Leone. Zambie, Sénégal, Cameroun, tous les pays francophones. On a la Tunisie, on a l'Afrique du Sud, le Kenya, on a des pays comme ça, on a la Centrafrique, Congo, RDC. Bref, je pars du principe que l'Afrique c'est le volume. C'est le volume. Quand tu es sur du B2C, quand tu t'adresses à des consommateurs finaux, Tu ne peux pas te permettre d'avoir que la Côte d'Ivoire, par exemple, c'est trop petit. Que le Sénégal c'est trop petit, ça n'a pas de sens. Donc il faut le volume. Il faut qu'on ait 5 millions de personnes en Côte d'Ivoire, 5 millions au Sénégal. Imagine ton podcast, tu veux le monétiser en Afrique, tu le fais qu'en Côte d'Ivoire. C'est une petite niche. Alors que si à la fin de la journée, tu as des gens qui ont payé au Sénégal, au Cameroun... On est à RDC, Ausha, en Centrafrique.

  • Speaker #1

    C'est plus intéressant.

  • Speaker #0

    Ça commence à faire un volume de classe. Clairement. Et c'est ce qu'on cherche.

  • Speaker #1

    Mais là du coup vous avez intégré ces process, donc j'imagine qu'en fait vous avez un avantage sur d'autres magasins d'applications, sur d'autres app stores qui n'ont peut-être pas fait l'effort d'aller intégrer ces process de paiement. J'imagine que Apple Store ou Play ne l'ont pas fait.

  • Speaker #0

    Ils n'en ont rien à foutre. En fait Google a essayé au Kenya, au Ghana. et après ils se sont rendu compte que c'est un bordel alors que c'est Google, ils ont des sous etc, ils pourraient s'ils voulaient vraiment le faire mais c'est pas des gens qui sont là pour gérer la merde africaine ils sont dit gérer votre merde et après on s'intégrera à vous dans les années à venir après moi je trouve que là

  • Speaker #1

    le projet que tu as c'est une position qui est quand même c'est beaucoup de travail mais c'est des super belles opportunités donc ok, sur Garastore donc euh... On trouve à la fois du gaming, des BD, mais d'autres types de contenus.

  • Speaker #0

    C'est ça. Des films d'animation aussi, ça va venir bientôt. Ok,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a pas mal de jeunes qui...

  • Speaker #1

    En fait, ça va être une super plateforme.

  • Speaker #0

    Ça va être une grosse plateforme de contenus pour les Africains et la diaspora.

  • Speaker #1

    Ok, c'est top. Et là, à l'heure actuelle, tu observes des tendances en termes de type d'oeuvres numériques ?

  • Speaker #0

    Sur le continent africain, on sait que les contenus africains sont... sont, comment on appelle, demandées par les populations. Les jeunes veulent des contenus africains, mais les jeunes aussi veulent des contenus européens, occidentaux, qui font tendance, tu vois. Et on sait que les contenus africains, ça attire dans nos marketing. Quand on met ça, c'est ça qui fait les meilleurs chiffres,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais on n'en a pas suffisamment. C'est pas produit suffisamment.

  • Speaker #1

    Et justement... qui sont les créateurs des oeuvres numériques africaines qu'on trouve sur Grasta ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, il y a nous. En fait, j'ai deux boîtes. La première, c'est Masseka. J'ai commencé par faire de la production. J'ai un studio de jeux vidéo qui est spécialisé sur les créations africaines. C'est le premier en Europe à créer des jeux que sur l'Afrique. Donc on alimente aussi la plateforme avec nos propres créations. On avait fait un jeu où il y a une maman qui court derrière un petit pour le plonger. On est en train de faire un jeu, par exemple, avec une petite fille qui va essayer de sauver son village parce qu'il y a un sorcier qui est venu voler les couleurs. Et cette petite fille, en fait, elle va rencontrer les peuples autochtones, les Pygmées, les Maasai. Et ces peuples vont lui apprendre les connaissances ancestrales de l'Afrique pour aller dans sa quête. On a fait pas mal de jeux. On a fait des jeux de zombies où il y a un président africain qui voulait absolument remporter les élections. Il va aller voir le marabout pour réveiller les morts, pour aller voter. On a pas mal de contenus comme ça qu'on produit. Et après, on fait le tour du continent. Je vais partout sur le continent pour voir des jeunes qui créent. Je vais dans les quartiers, dans les villages. Parce qu'il y a des jeunes qui sont hyper talentueux. Et donc, dès que je vois un jeune qui a... Dès que je vois un jeune qui a du talent, qui réussit à produire, je lui dis mon gars, viens je te distribue. Il a besoin d'être tant talent.

  • Speaker #1

    Et c'est facile pour ces créateurs d'accéder à la plateforme, je veux dire de déposer leur contenu en fait ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est assez rapide. On a mis en place un process qui facilite la chose. Et aujourd'hui, non, c'est très très rapide. Et l'idée, c'est d'accélérer ça dans les années à venir. On a besoin, en fait, l'Afrique a besoin de produire. On consomme beaucoup de contenu extérieur. Et il faut qu'on produise suffisamment pour que les créateurs locaux puissent générer suffisamment de l'argent, vivre de ça, et qu'on ait une machine qui se mette en place.

  • Speaker #1

    Ok, clairement. Et en termes de sécurité et de qualité des applications qu'on peut trouver sur Grastore, vous, vous avez mis en place des process pour... parce que je pense que, par exemple, si on va sur un App Store alternatif, on peut se dire peut-être qu'il y aura des logiciels malveillants, peut-être que mon téléphone va se faire hacker. Vous, vous avez mis en place des process pour garantir cette sécurité et cette qualité ?

  • Speaker #0

    On vérifie tous les contenus qui sont dans la plateforme. Il y a un système de vérification des virus, des machins qui se fait automatiquement. Et après, déjà sur nos téléphones Android et iOS, il y a aussi des mécanismes derrière pour bloquer les applis qui pourraient...

  • Speaker #1

    Ok, déjà là-bas.

  • Speaker #0

    Voilà, donc il y a beaucoup de couches de sécurité qui existent. Donc oui, on essaie de faire les choses correctement. On est une plateforme premium. Les gens payent, on n'a pas de publicité, on n'a pas ce type de... On est modèle économique, donc on s'assure que la personne qui arrive ait la meilleure expérience possible, parce que la qualité, on sait que ça compte. Donc voilà à peu près ce qu'on a fait et ce qu'on a mis en place.

  • Speaker #1

    Et donc le marché cible de Garastor, c'est à la fois le marché africain et à la fois aussi l'Europe, par exemple moi. Là, je peux aller sur GrasStore et télécharger ?

  • Speaker #0

    Alors, sur ton iPhone, pas possible pour l'instant. Ça va venir, ça fait partie de notre roadmap. Mais sur Android, ça fait totalement possible aujourd'hui. On va démarrer, parce qu'on s'est d'abord focus sur l'Afrique, comprendre le marché africain, les créateurs, les tendances, qui achète combien, etc. Donc là, à partir de la fin du mois de septembre, on va ouvrir la diaspora africaine. en Europe, au Canada, et après on va analyser la tendance pendant 3-4 mois, et on va monter en puissance au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    C'est super, et du coup en termes de chiffres, c'est combien d'utilisateurs à peu près ?

  • Speaker #0

    En 3 mois, on a 20 000 personnes aujourd'hui, on a un coût d'acquisition de 8 centimes, c'est très faible.

  • Speaker #1

    Coups d'acquisition, c'est le coût que vous payez pour avoir un utilisateur.

  • Speaker #0

    C'est ça. En France, par exemple, un coût d'acquisition, c'est de l'ordre de 50 centimes. Et aux États-Unis, c'est de l'ordre d'un euro à peu près.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Et vous, vous ĂŞtes Ă  ?

  • Speaker #0

    8 centimes. 8 centimes,

  • Speaker #1

    ok. Donc,

  • Speaker #0

    l'Afrique coûte pas grand-chose.

  • Speaker #1

    Clairement.

  • Speaker #0

    Donc, nous, on avait besoin d'abord de valider ça. Et après, derrière, l'idée, c'est qu'en d'ici la fin de l'année... entre 1 million et 5 millions d'utilisateurs. Il y a pas mal de stratégies qu'on a. On a un partenariat avec TraceTV pour toute l'Afrique francophone. On va commencer à déployer des panneaux publicitaires dans tout Abidjan, sur des bus, des affiches. Quand on fait du business, il faut d'abord comprendre le marché. qui achète, pourquoi, comment, quelle fréquence, quel est le pouvoir d'achat, quel type de contenu avant de claquer de l'argent. Là, on sait exactement aujourd'hui ce que c'est que la frais qui est le problème qu'il y a sur le continent.

  • Speaker #1

    Ok, et tu peux nous parler un petit peu du business model de GaraStore. Tu disais que c'était une application, un magasin d'applications qui était premium. Parce que par exemple, quand on compare désolé si je compare tout le temps mais en fait ce sont des magasins d'applications qui sont entre guillemets gratuits et la plupart des applications qu'on va trouver sont gratuites ils ont différents business models en fonction de ce que tu achètes sur l'application que tu as téléchargée vous GaraStore ça fonctionne comment ?

  • Speaker #0

    Alors il y a deux business models sur Gara il y a le business model en Afrique donc tu as un accès qui est 15 centimes par jour, 80 centimes par semaine ou 3 euros le mois. Donc, si tu paies 15 centimes aujourd'hui, donc 100 francs CFA, tu as accès à tous les contenus en illimité, la journée. Si tu paies 80 centimes, donc 500 francs CFA, sur une semaine, tu as accès à tout. Et après, si tu paies 3 euros, donc 2000 francs CFA, sur le mois, tu as accès à tous les contenus en illimité. Donc ça,

  • Speaker #1

    c'est pour l'Afrique.

  • Speaker #0

    Ça, c'est pour l'Afrique. Pour la diaspora, c'est 4,99€ un abonnement mensuel.

  • Speaker #1

    Ok. Et ça, vous arrivez à identifier clairement qui est de la diaspora et qui n'est pas basée en...

  • Speaker #0

    Ah oui, on le sait. De toute façon, c'est assez simple. C'est qu'en Afrique, les gens n'ont pas de carte de crédit pour prendre 4,99€. Et dans la diaspora, les gens n'ont pas le mobile money pour payer avec le système. Donc même si la personne est de la diaspora, trafique son système, trafique l'application pour... Ouais,

  • Speaker #1

    c'est impossible.

  • Speaker #0

    Il ne peut pas payer.

  • Speaker #1

    Ok. Donc ça, c'est votre business model. Donc c'est comme ça que vous générez de l'argent. Donc il n'y a pas un système de souscription, alors. C'est vraiment, on paye...

  • Speaker #0

    Alors, en Afrique, il n'y a pas de souscription. Ça n'existe pas, la souscription. Et ça, c'est un problème, d'ailleurs, sur le continent. Mais en Europe, il y a l'Aspora, c'est un abonnement mensuel. D'accord. Les 4,99 euros, en fait, c'est un abonnement mensuel.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est vrai, c'est fou, en fait, vous avez remonté. intégrer deux business models en fonction de la localisation. C'est assez fou. J'ai vu qu'il y avait aussi un gars à passe, un passe-découverte. C'est ça.

  • Speaker #0

    En fait, les passes, c'est les accès. Passe-découverte, on te donne un accès pour la journée. Tu testes et tu vois si ça t'intéresse. Et après, une fois que tu as consommé ton passe-découverte, si tu veux d'autres contenus, là, il faut payer 15 centimes. Les 80 centimes ou les 3 euros.

  • Speaker #1

    Ok, ok, ok, top, top. Et j'ai vu qu'il y avait une BD, alors moi qui m'a fait penser Ă  Naruto.

  • Speaker #0

    Ouais, Naruto. C'est la BD la plus lue sur la plateforme. Ok. C'est un jeu n'y voit rien qui s'appelle Nandi Diabaté. Ouais. et qui est très talentueux. Il a commencé à faire sa BD, il avait sa petite communauté, et on lui a dit, écoute Nandi, on te finance le tome 3 de ta BD, et on pousse en marketing et en acquisition en Côte d'Ivoire, et on a fait un partenariat avec son éditeur, qui est basé en France, qui s'appelle Nofi, et après, ça a plutôt bien marché.

  • Speaker #1

    C'est la plus lue ?

  • Speaker #0

    Oui, la plus lue sur la plateforme. C'est notre success story, il est très connu en Côte d'Ivoire, et on est vachement contents de ce type d'histoire, parce que c'est ce que je veux créer, je veux réussir à trouver des jeunes en Afrique qui font, pour générer des revenus suffisamment pour eux, pour que derrière, on ait de plus en plus de créations africaines.

  • Speaker #1

    Justement, c'était une question, est-ce que Donc c'est un marché qui a du potentiel, mais est-ce que c'est un marché qui peut être viable dans le sens où les créateurs de contenu vont pouvoir vivre de cette activité ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs choses. L'Afrique est très complexe. Les Africains, pendant des années, n'achetaient pas. Ils avaient les choses gratuitement, soit c'est les ONG qui donnaient, soit c'est... les agences de développement qui allaient distribuer des trucs gratuitement. Et pendant des années, l'Africain n'a pas développé cet état d'esprit d'acheter les choses qui l'intéressent. Tu vois, ici en Europe, on ne nous donne pas les choses gratuitement. Tu veux un truc, t'achètes. Aux États-Unis, c'est pareil. Sinon, en Afrique, donne-moi, donne-moi, donne-moi, donne-moi gratuitement. Et on s'est rendu compte que ça rendait le business très complexe sur le continent. Mais ça n'empêche pas qu'il y a un pourcentage des gens qui achètent. Nous, en fait, de ce qu'on voit, c'est un pourcentage qui va entre 7% et 11%.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc, d'où le fait qu'il nous faut beaucoup de volume pour que les 7%, 11% qu'achètent soient rentables. Oui, clairement. On a en fait une plateforme aussi qu'on a créée à côté de Gara, qui est très liée à Gara, qui s'appelle Kerem, qui arrive pour le mois d'octobre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Pour les créateurs de contenu qui ne sont pas distribués à l'intérieur de Gara.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est quoi en fait l'intérêt ? C'est un espèce d'incubateur ?

  • Speaker #0

    Tu connais la plateforme Tipeee ?

  • Speaker #1

    Tipeee, non.

  • Speaker #0

    Patreon ?

  • Speaker #1

    Patreon, c'est bien un truc.

  • Speaker #0

    C'est un truc pour youtubeurs,

  • Speaker #1

    pour youtubeurs,

  • Speaker #0

    et que ta communauté aille faire des dents,

  • Speaker #1

    etc.

  • Speaker #0

    Et on a créé l'équivalent d'un Patreon pour l'Afrique. D'accord. Tous les gens qui sont sur Instagram, qui font des pranks, tous les gens qui font des... qui animent des communautés sur TikTok, qui ont des millions d'abonnés, qui n'arrivent même pas à générer de l'argent parce que la publicité en Afrique, ça ne rapporte rien, les skateboards en Afrique, ça ne marche pas correctement. On leur a créé cette plateforme pour qu'ils demandent à leur communauté d'aller leur faire des dons, qu'ils vivent à la fin du mois. Et ça, c'est lié à Gara, parce que derrière, c'est l'infrastructure de paiement de Gara, c'est les systèmes de création de comptes. et quand la personne va faire un petit don je sais pas moi à un jojol comédien ou à un x ou y qui fait des vidéos sur Instagram on va lui donner un accès à Gara pour lui dire ok bon t'as donné son franc c'est un grand accès à tel créateur écoute tu as accès une semaine à telle plateforme pour toi pour tes amis etc c'est une synergie, c'est un écosystème on est en train de créer un écosystème pour les créateurs sur le continent africain

  • Speaker #1

    c'est top et je voudrais juste en revenir un petit peu sur la partie un peu concurrence donc tu me disais que vous avez une position super intéressante sur le marché notamment puisque vous avez fait l'effort d'intégrer des moyens de paiement qui reposent sur le mobile money est-ce que vous êtes quand même amené à échanger avec des grosses entreprises comme Apple, Google dans votre entreprise ? hum...

  • Speaker #0

    Ce sont des sociétés avec qui on discute, qui sont très compliquées. Apple, on n'a rien à foutre de l'Afrique. Leur priorité n'est pas là. Google fait des choses sur le continent. Google, même s'ils sont très durs, difficiles, ils bougent un tout petit peu.

  • Speaker #1

    Après, Android,

  • Speaker #0

    c'est ouvert.

  • Speaker #1

    C'est ouvert et j'ai l'impression que c'est le type de téléphone...

  • Speaker #0

    C'est à 35% du marché africain. Donc Google, ils sont très ouverts. Je leur dis souvent, en fait, si vous ne voulez pas nous aider, ne nous mettez pas des bâtons dans les roues. Donc, c'est une grosse machine, mais ils font des efforts. Après, sur le continent africain, c'est beaucoup les télécoms. C'est Orange, c'est MTN, c'est Telma à Madagascar, c'est Action, c'est Maroc Télécom qui en move. C'est des acteurs comme ça avec qui on discute, mais qui aussi ont leur propre stratégie, qui aussi sont en train d'essayer de venir dans le gaming parce qu'ils voient qu'il y a beaucoup d'argent.

  • Speaker #1

    Je crois que le gaming, je crois que c'est... En tout cas, les applications de jeux, je crois que ce sont celles qui sont le plus téléchargées ou le plus utilisées. Ah oui, bien sûr,

  • Speaker #0

    sur les plateformes. Et ça génère... Le gaming génère plus d'argent que le cinéma et la musique, les livres réunis.

  • Speaker #1

    C'est fou.

  • Speaker #0

    C'est un truc de malade. Donc, les télécoms... dès qu'il y a de l'argent quelque part, ils y vont. Même si, voilà, ils n'y connaissent rien. Mais ils y vont, ils sont en train de faire des choses et on discute quand même. On discute, on se partage des choses et on essaie d'avancer ensemble.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Et plus toi, là, sur ta vision un peu, pourquoi est-ce que mettre en valeur les œuvres numériques africaines, c'est important pour toi ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Quels sont les enjeux que tu vois derrière ça ? Quelle est ta vision, en fait, dessus ?

  • Speaker #0

    En fait, la question que tu poses, ça revient à pourquoi je fais ça. Il y a... Dans la question, il y a deux questions. Plutôt, il y a deux réponses. La première réponse, c'est par rapport aux œuvres numériques africaines. Et d'abord, une notion de... de vulgarisation, d'accès au contenu. Il faut qu'on arrive à savoir qui on est exactement. Et pour savoir qui on est exactement, il faut qu'on fasse un saut dans le temps, dans le passé, et qu'on comprenne comment on en est arrivé là, qui sommes-nous, quels sont nos rites, nos héritages culturels. Quoi, on est là ? Et qu'est-ce qu'on a apporté au monde ? Et ça va demander du temps, mais ça passe par la culture. Tu prends... Tu prends Hitler. Et là, tu as dit, le gars, il va me dire, qu'est-ce qu'il va dire, quel exemple il va prendre. Tu prends Hitler, tu prends Napoléon Bonaparte, tu prends tous les pays du monde qui... Tu prends même la Chine de Mao, et même la Chine d'aujourd'hui. Tous ces régimes utilisent un récit national. Ils te font un récit national pour réussir à driver ton peuple. C'est quoi, nous, notre récit national ? C'est quoi, nous, notre récit continental ? Toi, l'Africain, toi, le Noir, c'est quoi ton récit ? Qu'est-ce qui te drive dans la vie ? Le Juif, l'Israélien, il a son récit qu'il utilise dans sa communauté pour le driver. Nous, c'est quoi notre récit ? il y a des fragments de choses à Ausha droite et souvent les noirs d'Afrique ils en arrivent à aller prendre des récits américains parce que parce qu'ils arrivent pas à trouver ce récit qui les draguent dans leur vie. On a besoin de modèles. Les Mongols, ils ont Jens Jens Kahn. Parce que Jens Jens Kahn, c'était un conquérant, etc. Et ça les drive. Nous, on a qui ? On a beaucoup de gens. Sonia Takheta, on a Sonia Liber, on a oui, on a le royaume d'Ethiopie qui a lutté contre les Italiens ces récits-là doivent nous driver et nous servir de modèle sur toute l'Afrique peu importe les zones, en Afrique centrale en Centrafrique on a un gars qui s'appelle Carnot qui a lutté contre la colonisation et qui a utilisé les les les pouvoirs de la forêt pour résister aux colons. Et les colons ont dû aller soudoyer des marabouts dans la forêt pour connaître le secret de Carnot pour réussir à le capturer. Enfin, on doit utiliser ces récits. nationaux pour nous driver. Et moi, en fait, aujourd'hui, je raconte cela au travers du numérique. Je t'ai dit que j'ai commencé par le jeu vidéo et aujourd'hui, on continue de faire des jeux vidéo parce que c'est, pour moi, l'un des moyens pour raconter ces histoires-là et les transmettre plus facilement. Tout ce que je fais, c'est politique. L'entrepreneuriat est un... est un outil à disposition de mes ambitions, je dirais, politiques. Et quand je dis mes ambitions politiques, c'est pas être président, j'en ai rien à foutre. Mais on doit avoir un peuple fort. Et quand tu dis avoir un peuple fort, ça veut pas dire qu'on va aller massacrer les autres. L'amour de soi, comme dit l'autre, c'est pas la haine de l'autre. Et moi, je l'affirme. Je l'affirme, je le dis, et sans complexe. C'est ça qui nous manque. en manque d'affirmation de soi. On manque d'affirmation de soi. Il faut qu'on affirme notre identité, il faut qu'on affirme notre singularité, notre particularité. Il faut qu'on raconte notre singularité, notre particularité. On est en capacité de faire danser la planète entière. Mais est-ce que les gens savent que derrière les sons, derrière la musicalité africaine, ce sont également nos histoires ? Mais les gens ne le vivent pas comme ça. Fela Kuti, par exemple. Fela Kuti, qui est un grand chanteur, musicien, etc. Il chantait l'Afrique, il chantait l'africanité. Pourquoi, en fait, quand on se sent mal... quand on va mal, et des fois, on écoute certaines musiques africaines, t'as l'impression que t'as l'énergie. T'as l'impression que t'as les ancêtres qui sont rentrés dans ton corps et te revigorent. Parce que tout ça a du sens. Mais nous, on est déracinés. L'Africain du continent est déraciné, l'Africain de l'esprit est encore plus déraciné.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, toi, tu vois un peu ta plateforme et les œuvres numériques comme un outil de soft power. pour un peu inculquer...

  • Speaker #0

    Totalement. Regarde Wakanda, quand Black Panther est sorti. Non,

  • Speaker #1

    c'est clair. Tous les noirs, tous les orange.

  • Speaker #0

    Clairement. Et moi, le souci que j'ai eu avec Wakanda, c'est que c'est les Américains qui l'ont fait. Et l'argent retourne aux États-Unis.

  • Speaker #1

    Mais c'est un début.

  • Speaker #0

    Non, c'est sûr que c'est un début. Bien sûr que c'est... C'est sûr et certain que c'est un début. Mais à la fin de la journée, j'en ai rien à foutre des États-Unis.

  • Speaker #1

    pour moi c'est l'Afrique comment créer des emplois c'est ça c'est un peu la suite du truc c'est que ça permet aussi de créer des emplois après c'est l'indépendance financière c'est accès à plus d'éducation à plusieurs

  • Speaker #0

    choses tu vois il y a un truc qu'on a remarqué sur Gara c'est que environ 30 40 des gens c'était c'est des illettrés on l'a vu on est tous les jours on le voit et à un moment c'est on se dit mais 30 40 des personnes qui utilisent qui arrive sur la plateforme des il est très bien ok les gens nous écrivent comment créer un compte ni en gros bouton ya marqué se connecter donc avec les informations parce que les gens ne savent pas lire Ils ne savent pas lire. On s'est rendu compte que... Je parlais tout à l'heure de la plateforme Wave au Sénégal. Ouais.

  • Speaker #1

    Wave, qu'est-ce qu'ils font déjà ?

  • Speaker #0

    Ils font du paiement. Ils font du paiement, mobile money. Ils ont intégré des trucs de la voix. En gros, tu cliques sur un... Un peu comme l'icône WhatsApp où tu cliques et tu parles. Et tu cliques et le truc qui te parle et te dit... Si tu veux créer un compte, tu vois le gros bouton, nanana, c'est ce bouton qui te... La voix. et c'est pour ça que WhatsApp marche en Afrique parce que les gens vu qu'ils n'ont pas envie d'écrire ils appuient sur le petit bouton en russe ils envoient leur...

  • Speaker #1

    oui après c'est bien parce que c'est un moyen d'aller répondre à une problématique mais je pense qu'il faut aussi quand même permettre aux gens d'apprendre à lire mais en tout cas oui c'est bien parce que dans un instant T dans un court ou moyen terme ça permet de répondre à une problématique et d'avoir une solution oui Et peut-être on va parler un peu plus du potentiel du coup du marché des objets numériques en Afrique parce que le constat c'est que il y a une adoption du smartphone en Afrique subsaharienne, je regardais je crois que c'est de l'ordre de 51% en 2023 et il y a une projection à plus de 85% d'ici 2030, on a en plus de ça le développement de la 4G et maintenant le développement de la 5G sur le continent donc tout ça, ça favorise l'accès aux jeux... aux jeux vidéo sur mobile. Donc ça, c'est bien pour Garastore, pour une plateforme comme la tienne. La question, c'est, est-ce que le marché des œuvres numériques africaines est profond ? Et en termes de chiffres, est-ce qu'on a de la data qui nous permet un peu d'estimer la taille de ce marché ?

  • Speaker #0

    Alors, pour être franc, on n'a pas de la data. Les données qui circulent sont toutes fake. Enfin, non, le... On l'expérimente et on réajuste nous-mêmes nos propres prévisions par rapport à ce qu'on voit et qu'on teste. Et surtout, souvent, les gens font des estimations en utilisant l'Égypte, l'Afrique du Sud, le Nigeria, qui ne représentent que 3% du continent. C'est très compliqué d'estimer ça. On sait que si on prend le gaming, c'est un milliard à peu près sur le continent africain. C'est quand même beaucoup, mais c'est très peu par rapport au potentiel du marché. L'Afrique, c'est 54 pays, alors que c'est un milliard, c'est l'Afrique du Sud, et un peu le Maroc et le Nigeria. Donc, c'est assez difficile. Mais on sait, si on fait des parallèles avec des industries comme le cinéma, et qu'on prend juste une société comme Canal+, Canal+, se fait des millions en Afrique. Alors, ils n'ont pas envie de me donner leur chiffre d'affaires sur le continent. Mais ils font beaucoup d'argent sur le continent africain. Tu as des sociétés comme... Multi-choice, c'est l'équivalent d'un Canal+, sud-africain. Ils sont très gros. Et d'ailleurs, Canal+, essaie de les racheter.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais ils génèrent beaucoup d'argent avec le cinéma, avec le streaming sur le continent africain.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    On sait que le cinéma est un modèle qui est en train de se structurer. en Afrique on sait que ça s'accélère la filière est en train de mettre en place la chaîne de valeur on l'a vu au Nigeria avec Nollywood qui a aussi sa chaîne Nollywood qui marche bien dans la diaspora c'est en train de se mettre en place on le voit avec les acteurs qui commencent à avoir cette boucle de distribution Canal Plus qui a racheté un une société qui s'appelle Marodi, basée au Sénégal, qui fait du cinéma. D'accord. Des sociétés comme TV5, qui vont acheter des films d'animation aux créateurs africains. On voit en fait un mouvement qui est en train de se mettre en place parce qu'il a demandé là.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il y a une demande, il y a une classe moyenne en capacité de payer, il y a très très peu de chiffres qui sortent, ce ne sont que des estimations. Mais c'est une histoire de 5-10 ans, même 5 ans je trouve que c'est encore très limite.

  • Speaker #1

    Donc 5-10 ans pour que ça se structure, pour qu'on ait de la data.

  • Speaker #0

    On ait de la data fiable.

  • Speaker #1

    Ok, de la data fiable, c'est ça.

  • Speaker #0

    Toi et moi on met vraiment un accent sur la data. données. Parce que les gens qui sont sur le continent africain ne communiquent pas sur la donnée.

  • Speaker #1

    Ça c'est fou.

  • Speaker #0

    Parce que tu le sais en fait, dans notre... Alors déjà les états africains... n'ont pas mis la donnée au centre de leur stratégie. Alors que c'est clair. Mais bien sûr. Je regardais sur Internet, les gens disaient oui, l'Afrique du Sud est l'un des pays les plus dangereux du continent africain. Et il y avait des gens qui ont raison et qui disaient oui, mais c'est parce que l'Afrique du Sud est le seul pays africain à fournir de la donnée. Les autres pays ne fournissent pas de la donnée. Donc tu ne peux pas comparer. Tu ne sais pas. ce qui se passe. Et c'est pareil dans toutes les industries. La crise Covid, par exemple, on ne sait pas combien de personnes sont réellement décidées sur le continent africain. On ne le sait pas. Parce que les gens qui meurent, pour les Africains, c'est soit mort par sorcellerie, soit mort de palus, soit mort de... On ne sait pas ce qui se passe. Et c'est une grosse problématique. Donc, les seuls pays qui sont fiables, l'Afrique du Sud... sud l'egypte le maroc qui fait beaucoup d'efforts c'est un truc de dingue le nigeria même si pour moi c'est un géant pied d'argile ah ouais bah oui pour moi le nigeria le nigeria côté de ce qu'on voit c'est que ça se développe quand même à l'alp et qui est sur le côté à moi ouais ouais ok c'est un géant alors il ya des ultra riches au nigeria ouais il ya des ultra riches mais c'est pas On a les mêmes problèmes qu'en Côte d'Ivoire, qu'au Sénégal, qu'en RDC. Je t'avais dit qu'on a un concurrent qui a levé plus de 50 millions. On les a rencontrés récemment, on a discuté, ils m'ont dit qu'ils sont au Nigeria et qu'ils galèrent. Les mecs qui ont 50 millions, ils galèrent au Nigeria, ils sont obligés de faire des paris sportifs, des casinos pour réussir à générer de l'argent. alors qu'ils en font ça n'a rien à voir ils ont vendu du gaming à des investisseurs et maintenant ils font des casinos après bon ils pivotent oui c'est sûr pour être malin la réalité c'est que et eux par exemple c'est ses concurrents, ils sont partis raconter à tout le monde comme quoi l'Afrique c'est tel milliard, tel...

  • Speaker #1

    Ouais alors ça c'est quand même quelque chose qu'on entend beaucoup, on entend voilà l'Afrique c'est le continent de demain, c'est là où il y a les opportunités, mais je fais encore référence à un de tes postes sur LinkedIn, en fait c'est un beau discours, c'est très bien, mais si les choses ne sont pas mises en place avec du sérieux et du travail et de la volonté... Dans 10-15 ans, ce sera...

  • Speaker #0

    Peut-être que ce sera toujours un potentiel inexploitif. Oui, c'est clair. L'Afrique est survendue. L'Afrique est vraiment... Alors moi, je n'ai pas le discours qui facilite la bébé de fond. Mais je suis très pragmatique par rapport au marché. C'est-à-dire que les gens qui mettent l'argent chez nous, ils savent que je ne ferais pas n'importe quoi. L'Afrique est survendue aujourd'hui. C'est vrai que c'est le marché de l'avenir, il y a beaucoup de jeunes. Ces jeunes n'ont pas d'argent. On le voit, on a les chutes. Ces jeunes n'ont pas d'argent, il y a une bonne partie de gens illettrés parmi ces jeunes, donc c'est très compliqué. Donc il y a du travail, il y a un travail de malade. Tous les gens qui se disent oui on va aller en Afrique. Mais apprêtez-vous à vous bagarrer comme pas possible. C'est pas la France, c'est pas la Belgique, c'est pas le Royaume-Uni, c'est pas le Canada, c'est pas les US. L'Afrique, c'est l'Europe il y a 50 ans, et même l'Europe il y a 50 ans, elle était beaucoup plus avancée que le continent aujourd'hui. Il y a des opportunités. Il faut aller en étant très humble, il faut aller en se disant qu'on n'y connaît rien. Il faut y aller en se disant qu'on va s'adapter au marché, il faut être très flexible. Il faut y aller en se disant que l'Africain n'a pas d'argent, qu'à la fin de la journée, il a peut-être deux dollars dans sa poche pour vivre, et que peut-être la culture, ce n'est pas son truc. Il faut aller se dire que l'Africain n'a pas envie d'être sauvé, il n'en a rien à foutre d'être sauvé. Il faut aller en se disant que, peu importe ton produit, tu vas être en concurrence avec la bière. Avec les femmes. Avec les boîtes de nuit. Et c'est ça, la réalité.

  • Speaker #1

    Mais après, ça, je pense que c'est plus... C'est un sujet d'éducation, en fait, aussi. C'est sûr.

  • Speaker #0

    Ça prend du temps. C'est pour ça que je disais, ça prend 5-10 ans. On est obligé, dans certains de nos messages... dans le contenu qu'il y a sur votre plateforme il y a ce type de de message d'essayer d'éduquer consommer et en consommant vous soutenez des créateurs africains tu veux que l'Afrique se développe tes 100 francs c'est fait que tu vas payer c'est pour créer des emplois sur le continent africain t'es acteur du changement sur le continent africain et cela tu vas taper sur le et on l'a vu en fait on a un On a fait une étude récemment et la plupart des gens qui ont consommé dans la plateforme, c'est parce qu'ils voulaient soutenir les créateurs africains.

  • Speaker #1

    Ok, c'est super.

  • Speaker #0

    Donc on sait, alors c'est pas tous, il y en a beaucoup, ils n'en ont rien à foutre, mais plus de 80% des gens qui ont acheté, on leur a dit pourquoi vous avez acheté ? Ils ont remarqué, c'est pour soutenir les créateurs africains.

  • Speaker #1

    Moi je pense qu'il y a réellement des jeunes, je pense aussi de mon âge, qui ont cette envie-là. au moins une partie de l'argent qu'ils peuvent gagner. Ils ont envie de le dédier. Ils ont envie d'essayer de contribuer à ce que le continent aille dans une direction. Ça, j'en suis vraiment convaincu. Et je pense que ça commence de plus en plus jeune aussi. Donc moi, je pense que si des choses sont mises en place pour pouvoir diriger l'argent de la diaspora ou autre... vers des projets intéressants. Je pense que ça marchera. Ça marchera. Pourtant, forcément, aller chercher de la rentabilité, mais au moins aller chercher de l'impact. Bien sûr. Tu vois,

  • Speaker #0

    l'impact, c'est la chose la plus, je pense, rapide à avoir. Parce que le gars qui fait son contenu, je te parlais des 4,99 euros de la D'Espora. Si on a 10 000 personnes dans la D'Espora qui s'abandonnent, ça nous fait du 49 000 euros par mois et à peu près 500 000 par an. Et tous ces gars-là, ils vont pouvoir avoir un petit salaire à la fin du mois, faire vivre leur famille, créer plus de contenu. Tu as une boucle qui déjà se met en place. C'est ça. 4,99 euros par mois, alors que ce n'est même pas le prix d'un kebab. Donc,

  • Speaker #1

    dans le cœur,

  • Speaker #0

    tu vois. Et c'est là où, en fait, notre message pour la diaspora, c'est écoutez, on peut transformer l'Afrique pour 4,99 euros par mois. On crée des emplois. Oui. Et... et vous allez voir par vous-même qu'il y a beaucoup de jeunes qui vont émerger et les contenus qui vont être produits pour vous, pour vos enfants et vous allez contribuer au développement du continent c'est ce qu'on va pousser pour les semaines et les mois à venir c'est top c'est top est-ce que tu pourrais nous dire toi,

  • Speaker #1

    quel est ta BD ton jeu vidéo favori ? sur Garastan sur Garastan

  • Speaker #0

    Je joue pas beaucoup, et j'ai même plus beaucoup de temps pour lire. Tout ce qui est BD, etc., ça fait... sans te mentir, je passe beaucoup de temps à faire des recherches, parce qu'on crée nos propres jeux, et je saurais pas te dire. Je joue pas et je...

  • Speaker #1

    MĂŞme Naruto ? Non,

  • Speaker #0

    enfin, Naruto, je l'ai parcouru,

  • Speaker #1

    mais j'y arrive plus.

  • Speaker #0

    Quand t'es dans un moment...

  • Speaker #1

    Est-ce que t'aurais un conseil à donner aux créateurs d'oeuvres numériques qui souhaitent intégrer ta plateforme ?

  • Speaker #0

    Écoute, qui me contacte, et on lance.

  • Speaker #1

    T'es dit, je pense qu'on arrive à la fin de... de cet épisode, c'était super intéressant. C'était vraiment cool d'avoir ta vision sur l'écosystème, de comprendre ce que vous proposez chez Galastar. Et je te remercie. Je te remercie beaucoup de cet échange super intéressant.

  • Speaker #0

    Merci énormément, Pierre. C'était un plaisir.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le parcours de Teddy et ses expĂ©riences en Afrique

    02:00

  • Les dĂ©fis du marchĂ© africain et des systèmes de paiement

    05:44

  • La crĂ©ation de Garastore et son dĂ©veloppement

    08:34

  • La levĂ©e de fonds et la mentalitĂ© entrepreneuriale en Afrique

    16:43

  • Les types de contenus disponibles sur Garastore

    30:12

  • L'importance des rĂ©cits africains dans la culture numĂ©rique

    44:11

  • Conclusion et vision pour l'avenir des Ĺ“uvres numĂ©riques africaines

    01:02:37

Description

📱Garastore : l'appstore Africain


Garastore, l'alternative aux géants Apple store et Google play, révolutionne la distribution de contenu sur smartphone en Afrique. 


Teddy Kossoko est déterminé : il veut faire de Garastore l’app store n°1 en Afrique. 


Au cours des cinq dernières années, il a développé chaque couche de son app store, “Garastore”, afin de permettre aux utilisateurs de rechercher, télécharger et installer des œuvres numériques africaines (jeux vidéo, livres, BD, etc.) sur leurs smartphones, et bien plus encore.

💡 Teddy nous révèle notamment :

  • Son parcours : du coup d’État Ă  son arrivĂ©e Ă  Toulouse, en passant par les dĂ©fis de l'Ă©cole et la corruption. 

  • Comment Garastore, une app store alternative, rĂ©ussit Ă  exister face aux gĂ©ants comme Google Play et Apple Store.

  • La manière dont Garastore permet aux crĂ©ateurs de gĂ©nĂ©rer des revenus en Afrique.

  • Les dĂ©fis de la levĂ©e de fonds pour Garastore et l'importance de dĂ©velopper le bon mindset. 

  • L'intĂ©gration du mobile money comme  infrastructure de paiement adaptĂ©e Ă  l'Afrique📱💳

  • Pourquoi il tient tant Ă  mettre en valeur les Ĺ“uvres numĂ©riques africaines 🌍🎮.


👉 Retrouvez nous sur toutes les plateformes audio podcast 🎧 (Apple Podcast, Spotify, Deezer...) et sur Youtube 🎥 https://www.youtube.com/channel/UCncdTivh-mLpUxIjQbR2J0Q




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On résout un problème qui est de dire comment on génère de l'argent en Afrique. Comment les créateurs peuvent générer de l'argent en Afrique. Que ce soit des créateurs de diaspora, que ce soit des créateurs non issus de la diaspora, et que ce soit des créateurs africains. C'est un gros projet. Faire un CRT a beaucoup de difficultés. Je suis plutôt un petit dictateur. Je garde en fait que des gens qui ont la niaque. T'imagines arriver devant un investisseur et dire je veux 5 millions. Et tu m'excuseras le terme, mais tu poses tes couilles sur la table.

  • Speaker #1

    Je disais que c'était un gros bordel.

  • Speaker #0

    C'est un bordel, oui. Côté Afrique, avec le système de paiement africain, il y a autant de process que de télécom. Ils n'ont rien à foutre. En fait, Google a essayé au Kenya, au Ghana, et après s'en rendu compte que c'est un bordel. L'entrepreneuriat est un outil à disposition de mes ambitions, je dirais, politiques.

  • Speaker #1

    D'accord. As an startup. Le podcast qui met en lumière l'écosystème florissant des startups qui ont un focus sur l'Afrique. Voici comment nourrir les choses. Le monde évolue rapidement. L'Afrique en plein essor se réinvente à une vitesse époustouflante. Des esprits brillants forgent déjà l'avenir de l'écosystème startup de ce continent. Entrepreneurs, investisseurs, ce continent dispose de tout ce dont il a besoin pour réussir. Et pourtant, il reste beaucoup à faire. C'est là que tu interviens. Nous partageons les histoires qui inspirent, les conseils qui guident. Les opportunités qui motivent à contribuer à la construction de l'Afrique. Rêvez grand, écoutez, apprenez, agissez. Ensemble, créons des solutions innovantes pour ce beau continent. Peu importe où tu viens, où tu vis. Eyes on Startup. Salut Teddy. Bonjour. Merci d'avoir accepté l'invitation pour participer à l'épisode d'aujourd'hui. Ça va être super intéressant. Donc là, on va parler d'un domaine que moi, je ne connais pas du tout pour le coup. J'ai pas mal de questions à te poser. Toi, Teddy, tu as créé Garastore. C'est, si je comprends bien, un magasin d'applications mobiles pour smartphones. Là, ça va être l'opportunité pour toi de nous parler de ce que Garastore propose, des défis que tu rencontres et que tu as rencontrés dans le cadre du développement de ta plateforme. J'aimerais aussi qu'on parle de ta vision. de la culture africaine, notamment des œuvres numériques. Comprendre est-ce qu'il y a un marché avec du potentiel ? Est-ce que c'est un marché qui peut être viable sur le long terme ? Donc ouais, ça va être super intéressant. Ça va être super intéressant. On va parler de tout ça. On va aussi parler un petit peu de ton parcours. Donc j'aimerais que tu te présentes juste en quelques phrases.

  • Speaker #0

    Alors en quelques phrases, déjà merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    C'est toujours intéressant. Intéressant de partager. En quelques phrases, je pourrais me décrire comme étant un amoureux de l'Afrique. Je suis né en Centrafrique, à Bangui. Et tout au long de mon parcours, très vite, j'ai fait face à ce qu'on appelle souvent les coups d'État. On avait vu des enfants soldats de Jean-Pierre Mbemba venir chez nous, casser plein de trucs. Mon père part en exil. et nous on s'enfuit pendant un certain temps, ma mère envoie des gens nous récupérer au milieu de la forêt, elle s'occupe de nous, et je comprends qu'il faut taffer dans la vie si on veut réussir, et j'ai beaucoup taffé, et s'il y a une chose que j'ai aussi beaucoup gardé, c'est cet amour de l'Afrique que j'ai développé au fur et à mesure de ma vie et jusqu'à aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et donc aujourd'hui, tu vis à Toulouse. C'est ça. On est dans un super studio à Toulouse. T'es arrivé quand, toi, à Toulouse ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis arrivé à Toulouse en 2012.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et à la base, j'étais même pas censé venir en France. Ça faisait pas partie du plan.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il faut savoir que dans le lycée où j'étais, c'était un lycée catholique. Ça faisait partie des meilleurs lycées de la Centrafrique. Et on s'est rendu compte que lorsque la sœur directrice, fondatrice de l'école était décédée, le niveau de corruption a explosé dans l'école. Et donc avec un ami qui est décédé, on a décidé de créer un journal scolaire. Ah,

  • Speaker #1

    donc tu avais déjà un point d'arrière en toi.

  • Speaker #0

    Et on balançait les profs, on balançait les profs qui demandaient de l'argent pour les notes, qui demandaient aux filles de coucher pour avoir des notes.

  • Speaker #1

    Voilà, c'était... OK.

  • Speaker #0

    Et j'ai été chassé de l'école. J'ai été chassé de l'école en terminale. Et je savais en fait que si je voulais réussir dans la vie, il fallait que je puisse passer un autre diplôme que le diplôme centrafricain. D'accord. Donc j'ai passé à côté en candidat libre le bac français.

  • Speaker #1

    Donc tu avais déjà cette vision-là en fait. C'est ça. Tu avais déjà capté ce...

  • Speaker #0

    Parce qu'en Centrafrique en fait, tu peux te faire bloquer par les profs. S'ils ont envie que t'aies pas le bac, bah t'auras pas le bac. D'accord. Et vu qu'on les avait attaqués, ils nous attendaient...

  • Speaker #1

    En retournant, ouais.

  • Speaker #0

    Et donc c'est comme ça que j'ai préparé le bac français, j'ai énormément taffé, et j'ai réussi à avoir le bac français.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et c'est grâce à ça que j'ai fait, à l'époque il y avait admission post-bac.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    J'ai fait des vœux et je me suis retrouvé à Toulouse.

  • Speaker #1

    C'est super ça ! Ouais non, c'est top ! Ok, donc là tu vis à Toulouse et donc tu as créé Garastore. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de Garastore en quelques phrases pour commencer ?

  • Speaker #0

    Garastore, c'est une plateforme de distribution de jeux vidéo et de BD. Globalement, on résout un problème qui est de dire comment on génère de l'argent en Afrique. Comment les créateurs peuvent générer de l'argent en Afrique. Que ce soit des créateurs de la diaspora, que ce soit des créateurs non issus de la diaspora et que ce soit des créateurs africains. Donc ça, c'est la problématique qu'on résout. Il y a 54 pays en Afrique. On dit souvent très fragmenté, plus de 20 monnaies. C'est beaucoup plus compliqué que les gens ne se l'imaginent. Et il n'y a aucune plateforme où tu peux arriver et dire je mets mon contenu dedans et quelqu'un en RDC va consommer, quelqu'un au Congo va consommer à la fin de la journée, j'ai mon argent. Et c'est ce qu'on essaie de faire avec Gara.

  • Speaker #1

    Ok, donc GarageStore, c'est donc un magasin d'applications pour smartphones, dans lequel les personnes vont pouvoir chercher, télécharger, installer des applications sur leur mobile. Alors moi, comme je te disais, je ne connais pas du tout ce secteur, et je n'avais même pas la connaissance qu'il existait des app stores alternatifs. Alors moi, je suis full Apple, que ce soit ordi ou téléphone. Donc dans ma tête, c'est l'Apple Store, et je sais que pour Android, c'est Google Play. Mais je ne savais pas qu'il existait des App Store alternatifs. C'est quand même un projet ambitieux.

  • Speaker #0

    C'est un gros projet, et après on s'est heurté à beaucoup de difficultés. On s'est rendu compte aussi que c'est un monde, et il y a beaucoup de sociétés qui font aussi pression sur Google et sur Apple pour ouvrir. Parce que sur Apple, par exemple, il n'y a que récemment que l'Union Européenne a forcé Apple à... à accepter d'autres stores sur Apple. Pareil pour Google. Par exemple, si vous installez des stores alternatifs sur Google, vous allez avoir un petit message comme quoi cette application est potentiellement dangereuse. En fait,

  • Speaker #1

    ça freine les gens.

  • Speaker #0

    Ça freine les gens, bien sûr. Donc, on a des situations de monopole sur le marché. Mais il y a beaucoup de personnes qui poussent. Il y a Huawei, par exemple, depuis que Trump a... Trump a voulu tuer Huawei, il a demandé à Google d'arrêter de travailler avec Huawei. Huawei a créé son propre store. On a en Afrique un constructeur qui s'appelle Transion qui vend des téléphones comme Intel, Infinix, etc. Eux ils ont leur propre store. Il y a vraiment beaucoup de stores qui existent sur le marché.

  • Speaker #1

    Ok, ok, ok. Donc toi tu as créé GaraStore. Toi tu codes personnellement ? Je code. Donc tu as créé tes propres mains ?

  • Speaker #0

    Alors on a une équipe, mais j'ai commencé, j'étais tout seul. J'ai mis toutes les bases, j'ai fait une grosse partie du travail.

  • Speaker #1

    Mais ça doit prendre un temps.

  • Speaker #0

    Ça m'a pris beaucoup de temps, ouais.

  • Speaker #1

    Ok, et tu l'as créé quand ?

  • Speaker #0

    Alors le projet Garastore a commencé en 2019. Et de 2019 à 2023, j'ai travaillé quasi tous les jours dessus. Ça me dit dimanche, week-end. jours fériés etc. Et en plus j'avais un taf à temps plein.

  • Speaker #1

    Tu as toujours ce taf Ă  temps plein ? Non.

  • Speaker #0

    Je travaillais la journée, le soir jusqu'à 3h du matin, je modélais tout et après je me réveillais à 7h pour aller travailler.

  • Speaker #1

    C'est dur. Ça c'est dur. Et là vous êtes combien chez Grastor ?

  • Speaker #0

    On est une quinzaine de personnes. dans la boîte, éparpillée après un peu partout sur la planète.

  • Speaker #1

    Mais ça justement, c'est une question que j'ai, c'est que... Donc, Garastor, c'est une société de droit français. C'est ça. Ok. Pourquoi tu as choisi d'avoir une société de droit français et pas une société qui est basée en Afrique ?

  • Speaker #0

    Alors, la Centrafrique, c'est un pays où c'est très compliqué. Après, moi, je ne suis pas un Africain, donc la société, j'aurais pu la placer n'importe où. D'accord. J'aurais pu la placer en Afrique du Sud, j'aurais pu la placer à l'île Maurice. au Sénégal. On a une filiale au Sénégal par exemple. D'accord. Alors pourquoi avoir mis la société ici en France ? Parce que je suis basé en France. L'autre chose aussi c'est que c'est beaucoup plus facile de lever de l'argent quand la boîte est française.

  • Speaker #1

    D'accord. Parce que ça rassure beaucoup plus les investisseurs.

  • Speaker #0

    Ça rassure les investisseurs, ils savent exactement que c'est une boîte française, donc ils ont un contrôle dessus, ils peuvent regarder, etc. Quand ta boîte est en Afrique, la plupart des investisseurs ne savent pas. les pays africains ne sont pas non plus très investissement friendly c'est à dire que c'est très compliqué même les boîtes africaines en fait qui lèvent de l'argent et qu'on voit sur les réseaux Tela levé 10 millions Tela levé 5 millions, ces boîtes ont soit une société mère à Maurice soit en France, soit aux Etats-Unis au Delaware et ce sont que des filiales qui sont sur le continent africain

  • Speaker #1

    Ok d'accord, donc que des filiales opérationnelles D'accord, ok Ok, c'est super intéressant ce point, parce qu'en fait, beaucoup de personnes disent que lorsque tu veux monter un business en Afrique, il faut être sur place. On voit qu'il y a quand même des exemples qui montrent qu'on peut avoir des bureaux basés hors du continent. Même si, bien sûr, c'est extrêmement important d'avoir un lien direct avec le continent.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est important d'être sur place. L'africain, c'est le contact. L'africain il doit te voir, il doit te sentir, il doit te toucher. Mais après, TikTok n'a pas de bureau en Afrique. Google à part le Ghana qu'ils ont ouvert récemment et peut-être le Kenya, ils n'ont pas d'autres bureaux sur le continent. Les gens utilisent tous les jours les services de Google. Twitter n'a pas de bureau en Afrique. Après, quand tu es entrepreneur et que tu commences, Les gens ont besoin de te voir, il faut que tu aies une certaine autorité, il faut que tu racontes ta vie, il faut que les gens s'identifient à toi, c'est important. Mais il faut être très factuel par rapport au continent. Il y a des pays où investir est plus facile, en Afrique, l'Afrique du Sud, l'Égypte.

  • Speaker #1

    Donc lĂ , on parle de l'Afrique anglophone.

  • Speaker #0

    L'Afrique anglophone, peut-être le Maroc. La Côte d'Ivoire ? La Côte d'Ivoire, ça commence à monter, mais c'est pas si joli que... La Côte d'Ivoire est un pays qui est très brindé, beaucoup de communication dessus. Ça bouge, je ne vais pas dire le contraire. On a de très beaux chiffres sur la Côte d'Ivoire. On va dire que c'est moins pire que les autres, de manière générale. Mais ça ne s'approche pas des pays anglophones. Un petit pays comme le Ghana, je n'ai rien contre le Ghanaien.

  • Speaker #1

    Mais il y a un mouvement un petit peu

  • Speaker #0

    Il y a un mouvement qui se passe qui est en train de se mettre en place ça va prendre du temps Moi je table sur 5-10 ans, 5 ans c'est trop court 10 ans Et le truc aussi c'est que en Afrique francophone on n'a pas la bonne mentalité, on n'a pas le bon mindset Les francophones ne se rendent pas compte C'est-à-dire ? On n'est pas de même business, tu vois. En Afrique anglophone, tu arrives, c'est ça, c'est pas ça, c'est... Oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Ils ont eu un pragmatisme fou.

  • Speaker #1

    Et un autre point, c'est que du coup, comme toi, tu as à la fois des bureaux en France et des bureaux en Afrique, c'est pas un peu compliqué de gérer, en fait, toutes les équipes qui bossent avec toi ? Ou vous avez réussi à trouver votre rythme de croisière ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça dépend des gens qu'on sélectionne dans la boîte. Je suis plutôt un petit dictateur. et je garde en fait que des gens qui ont la niaque qui vont tous les jours se dire je bosse parce que mon travail va permettre de sauver d'abord mon propre boulot mais aussi sauver le job du type d'à côté etc, tout le monde est lié et si tu fais pas ton travail et bien s'il faut dégager tout le monde, je dégage tout le monde après ça paraît cynique mais lorsqu'on gère une boîte Lorsqu'on est dirigeant d'une boîte, on a une pression de dingue, on regarde à six mois, on regarde à un an. Il faut qu'on s'assure d'avoir la dream team, l'équipe de rêve qui va permettre de réaliser ça. Tu vois, on a dû dégraisser. De 50% de notre équipe, il y a deux mois, on a dû renvoyer malheureusement beaucoup de gens, plus de 10 personnes. Mais ils le savaient depuis janvier. Je leur ai dit, si on n'arrive pas à faire les chiffres qu'il faut pour que j'aille aux Etats-Unis convaincre des investisseurs par exemple, d'ici le mois d'avril-mai, je serai obligé de licencier 50% de l'effectif.

  • Speaker #1

    Donc vous étiez une vingtaine, c'est ça ?

  • Speaker #0

    On était une vingtaine. Et là,

  • Speaker #1

    ok, vous avez dégraissé, parce que là, tu projettes d'aller lever des fonds ?

  • Speaker #0

    On est en phase de levée de fonds. Ok, d'accord. On a levé l'année dernière, et on était censé lever cette année. Et les investisseurs à qui on a discuté avaient déjà investi dans des concurrents en Afrique du Sud. Ils ont mis plus de 50 millions.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Donc il y a un vrai intérêt, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    il y a un gros marché qui est là. On fait partie des pionniers sur l'industrie du gaming par exemple, sur la distribution etc. Donc on a une forte connaissance. Tout le monde regarde l'Afrique, tout le monde sait que c'est là où ça va se jouer, mais les gens ont peur. Nos premiers investisseurs sont francophones, c'est des français pour la plupart. Les fonds d'investissement qui vont mettre 5-10 millions, tu vois je t'ai dit tout à l'heure que c'est 5-10 ans que ça va prendre. On a besoin de suffisamment d'argent pour continuer à itérer pour les 5-10 ans. mais pour ça il faut aller voir de gros fonds aux Etats-Unis qui vont te faire ça, donc on a une filiale au Sénégal on a une filiale aux Etats-Unis qu'on a créée et on a la maison mère ici en France et après dans le business il faut être très pragmatique clairement,

  • Speaker #1

    mais j'imagine que ça doit pas être Pas être évident, mais c'est un beau challenge, je trouve, d'aller dans les fonds pour se... Oui,

  • Speaker #0

    c'est un autre boulot, parce que nous, et c'est aussi ça, je te disais, quand nous, les francophones, on n'est pas équipés pour ce type de monde, c'est que je me suis rendu compte que c'était une difficulté extraordinaire. Tu bâtis ta boîte, etc. T'es dans l'opérationnel et autres, tu sais faire tes trucs. Mais quand tu vas aller avec des investisseurs, tu te rends compte que c'est un niveau au-dessus.

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'est un travail, c'est du temps.

  • Speaker #0

    J'ai jamais autant pleuré que lorsque j'ai commencé à estimer avec de l'argent.

  • Speaker #1

    Mais tu te fais accompagner, pour le coup ?

  • Speaker #0

    Au début, j'avais pris un lever de fond, mais c'est des bullshits.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    ça ne t'a pas convaincu c'est de la foutaise les francs ils aiment bien voir l'entrepreneur venir, se battre pour avoir les sous ils aiment bien te voir arriver défendre ton truc etc je disais qu'on n'a pas le bon état d'esprit parce que on a nous les francophones un problème avec l'argent C'est aussi lié, je pense, peut-être à la religion, la colonisation française, etc., le catholicisme et toutes ces choses qui sont liées à notre identité d'Africains francophones aujourd'hui. Je le vois, tu imagines, arriver devant un investisseur et dire je veux 5 millions Et tu m'excuseras le terme et tu poses tes couilles sur la table. Ça bloque quelque part dans notre tête parce qu'on n'a pas ce logiciel. Oui,

  • Speaker #1

    ce n'est pas la mentalité anglo-saxonne, tout simplement.

  • Speaker #0

    Les anglo-saxons, j'ai vu nos concurrents, ils ont levé plus de 50 millions à partir de rien. Alors que nous, on a des trucs, on a fait des choses, etc.

  • Speaker #1

    Après, je pense qu'il faut que les gens changent un peu de mentalité. Il faut qu'il y ait des exemples aussi. Moi, je pense que ça peut arriver. Après, je ne suis pas un entrepreneur. Oui, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Ça arrivera, ça prend du temps. L'année dernière, on a réussi à lever jusqu'à 300 000 euros. Et ça va arriver. Je pense que plus on avance, plus on est obligé de changer de logiciel.

  • Speaker #1

    Et là, vous ne levez qu'auprès d'investisseurs professionnels ou est-ce que c'est possible aussi pour des particuliers de venir mettre des petits tickets ?

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on a fait l'année dernière. On a... On est passé par des particuliers, des business angels. Au début, on cherchait un certain montant. On a eu des gens qui ont mis 50K, des gens qui ont mis 10K, des gens qui ont mis 5K. Et après, on a ouvert au fur et à mesure la diaspora. Il y a des gens qui ont mis 2K. On s'est rendu compte que la diaspora est intéressée pour investir dans des projets sur le continent. Ils ne savent pas comment, ils ne savent pas par où, etc. Il y a quelque chose à faire par rapport à ça. Mais oui, je pense que tu sais... Si nous, la diaspora, on n'investit pas dans nos propres projets, les gens ne vont pas le faire. Personne ne viendra développer la vie à notre place.

  • Speaker #1

    Clairement, je suis totalement d'accord sur toute la diaspora. Je crois d'un point de vue, la quantité d'argent qui est envoyée sur le continent, je crois que c'est énorme. C'est énorme, je crois.

  • Speaker #0

    Donc voilà, on a levé auprès de gens qui étaient intéressés par l'Afrique, aux gens qui sont intéressés par le gaming. Oui. On a eu des profils très intéressants, des mentors, des gens qui aujourd'hui, au-delà de l'argent, m'apportent conseils, m'apportent réseaux.

  • Speaker #1

    C'est super.

  • Speaker #0

    Je suis d'un accès à des endroits où je n'aurais jamais pu y mettre les pieds parce que, comme je dis souvent, je suis un petit gars issu de la Centrafrique.

  • Speaker #1

    C'est top, c'est vraiment top. Du coup, j'aimerais que tu nous parles un petit peu plus de Garastore. Comme on l'a dit, c'est un petit marketplace sur lequel on peut trouver un catalogue d'œuvres numériques africaines. Donc jeux vidéo, BD. Est-ce que tu peux nous dire un petit peu quels types d'oeuvres numériques sont disponibles sur GrasStore ?

  • Speaker #0

    En fait, il n'y a pas que des oeuvres numériques africaines parce que l'Afrique ne produit pas suffisamment de contenu.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que si on attendait, si on distribuait que des contenus africains, on n'aurait pas suffisamment de contenu pour le marché. Et c'est comme si Netflix te disait je ne fais que des films américains. Alors, les Américains produisent énormément, mais ils s'en rendent compte même là, sur Netflix. Tu commences à voir plein de films coréens.

  • Speaker #1

    Alors exactement, c'est très bonne qualité. Moi, j'aime beaucoup en tout cas.

  • Speaker #0

    Et en fait, sur Gara, on a des contenus qui viennent de partout, de Brésil, du Japon. Grosso modo, tous les gens qui veulent vendre sur le continent africain, ils ont que Gara aujourd'hui comme option. OK. Et à l'intérieur de Gara, on a créé une section spécifique, Made in Africa, pour faciliter la consommation des produits africains. D'accord. Pour donner plus de visibilité.

  • Speaker #1

    Ok. Bon là j'avais plein de questions mais on va finalement les prendre un peu dans le désordre. Donc tu dis que le seul moyen pour vendre du jeu vidéo sur mobile c'est de passer par Gara.

  • Speaker #0

    C'est le plus facile ouais.

  • Speaker #1

    Donc tout ce qui va être Apple Store ou Google Play c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Alors j'explique le problème. Il y a moins de 10% de la population africaine qui possède une carte bancaire. Ok. Donc Lorsque vous mettez votre jeu ou même votre BD sur les plateformes de contenu, l'Africain, déjà, il faut qu'il trouve ce contenu. Je vais vous donner un exemple. Imaginez, un jeune est basé en Côte d'Ivoire. Il fait un jeu vidéo, il met sur le Play Store. Il va se retrouver en concurrence avec 10 000 jeux vidéo de qualité 10 fois supérieure qui sont sortis la même journée. Il ne va pas pouvoir avoir une certaine visibilité. C'est la première chose. Il n'a pas les moyens, il n'a pas 5000 euros à mettre par mois en acquisition pour avoir des utilisateurs. La deuxième chose, c'est que supposons qu'il y ait des Ivoiriens qui tombent dessus, parce que RTI, on a parlé, et ils vont arriver dedans, ils vont voir qu'il faut acheter, ils n'ont pas de carte de crédit, ils ne peuvent pas payer. Ils ne peuvent pas payer non plus par Orange Money, avec Wave, avec les systèmes de paiement, parce que le jeune Ivoirien qui a créé son jeu, il n'a pas de société. La plupart de ces jeunes n'ont pas de société. Ils ne peuvent pas avoir accès à ces systèmes de paiement. Donc, tu peux créer ce que tu veux en Afrique. La plupart du temps, tu ne sauras pas comment distribuer ça, comment générer de l'argent. C'est pour cela que la plupart des créateurs, pendant des années, ils ont poussé leurs produits au niveau de l'Europe pour la diaspora. Il est plus facile de trouver des contenus créés sur le continent africain en Europe qu'en Afrique.

  • Speaker #1

    Plus qu'en Afrique. Ok, d'accord.

  • Speaker #0

    Là, je parle des jeux vidéo. Dans Gara, on a aussi de la BD, des livres. Tous les bouquins. Je viens d'un pays où il y a un auteur qui est assez connu qui s'appelle Didier Kassai. Il a fait pas mal de BD sur la crise centrafricaine, comment les rebelles ont pris le pays, etc. Les massacres. Rares sont les centrafricains qui ont lu la BD. Ils ne peuvent pas y avoir accès. C'est très compliqué pour eux. Aujourd'hui, dans notre plateforme, tu arrives, tu tapes Tempête sur Bangui. Et pour 100 francs CFA, 15 centimes, tu as accès à la BD.

  • Speaker #1

    D'accord. OK. Donc, tu as un système de paiement qui passe par le mobile money. C'est ça. OK.

  • Speaker #0

    On a une infrastructure de paiement. Oui. C'est-à-dire qu'on est parti dans tous les pays qui nous intéressent, on a négocié avec les télécoms pour avoir les accès à paiement.

  • Speaker #1

    Donc, juste pour les auditeurs, en Afrique, l'Afrique, c'est un continent qui n'est pas... pas suffisamment bancarisées c'est-à-dire que les gens n'ont pas accès à un compte bancaire classique via un IBAN une carte bancaire qui leur permet de faire des paiements donc il y a une technologie qui s'est développée qui s'appelle le mobile money qui repose sur les infrastructures télécom donc via des numéros en fait le numéro de téléphone sert de wallet c'est ça et les gens s'envoient de l'argent Si je comprends bien, en s'envoyant des messages...

  • Speaker #0

    Alors, je vais donner un exemple précis. C'est comme si ton compte bancaire, au lieu d'avoir un IBAN, etc., comme tu disais, c'est un numéro de téléphone qui sert de porte d'accès.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc tu prends ton cash, à la fin de la journée, tu vas dans un bureau de tabac, et tu donnes les 50 euros au buraliste. Et le buraliste, il va demander au télécom de mettre... l'équivalent à 50 euros sur ce compte qui est lié à ton numéro de téléphone. Ensuite, tu viens à l'intérieur de Gara, où tu vas par exemple dans Netflix. Quand il faut payer, tu mets ton numéro de téléphone, tu dis je suis chez Orange et tu mets ton numéro de téléphone, tu cliques sur payer tu reçois un SMS de Orange, tu ouvres l'application de paiement Orange, tu valides et Orange te prélève le montant sur ton wallet.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc oui, en fait, c'est une super technologie. Oui,

  • Speaker #0

    ça marche bien.

  • Speaker #1

    technologie qui est adaptée pour ce continent où il y a une forte pénétration du mobile. C'est vraiment une très belle technologie. C'est cette technologie-là que vous mettez en place pour Gara. J'ai vu un de tes posts sur LinkedIn. Tu disais que c'était un gros bordel. Parce qu'en fait, tu as des processus qui sont différents selon les pays, c'est ça ? Oui.

  • Speaker #0

    Globalement, en France, On sait qu'on a tous une application pour valider nos systèmes de paiement, peu importe notre banque. Lorsqu'on veut payer, on reçoit une notification, on ouvre l'appli, on met notre code et c'est fait. Côté Afrique, avec les systèmes de paiement africains, il y a autant de process que de télécom. C'est comme si tu avais un process de paiement qui diffère en fonction de la banque. C'est-à-dire que chez certaines banques... Tu mets des coups de pin chez certaines banques, tu mets des notifications chez certaines banques, tu les appelles. Et pour les plateformes comme la nôtre, c'est très compliqué d'uniformiser. C'est-à-dire que l'utilisateur, il arrive, il doit payer. Des fois, il ne reçoit pas le SMS qui est censé lui dire de payer parce que le télécom ne lui a pas dit. Il y a beaucoup de problèmes. On a environ 25% des achats qui ne sont pas validés par les utilisateurs parce que... Ils ne savent pas comment valider.

  • Speaker #1

    Ok. À cause du process qui est différent.

  • Speaker #0

    Qui est différent,

  • Speaker #1

    oui. Ok.

  • Speaker #0

    Ils ne savent pas comment valider. Ok. Et ça, on l'a vu dans tous les pays. Oui. Dans certains pays, par exemple, comme la Côte d'Ivoire, avec Orange Côte d'Ivoire, avant de faire le paiement, donc tu vas dans ton application, tu génères un code de 4-5 chiffres, tu mets le code, et lorsque tu fais la transaction, tu n'as pas de validation après.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dans certaines... Alors qu'Orange au Sénégal... Tu mets ton numéro de téléphone, tu cliques sur payer et tu valides après. Ok. Il y a plein de bordels comme ça. Ouais. Et c'est ça aussi que je reproche à l'Afrique, c'est qu'on a réussi à créer une technologie qui est extraordinaire, mais on ne se pose pas pour faire exploser ces technologies. Pour que ça marche très très bien, tout le monde fait des petits trucs. Tant que ça marche, ok, avançons. Ouais.

  • Speaker #1

    Il faudrait que ce soit harmonisé.

  • Speaker #0

    Il faut que ce soit harmonisé.

  • Speaker #1

    Qui est un moyen de communication commun. Mais du coup, vous, vous avez quand même réussi à intégrer différents process de mobile monnaie dans Garastore. C'est ça. Vous avez intégré combien de pays ?

  • Speaker #0

    Sur les 54 pays africains, on en a une trentaine aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est beaucoup.

  • Speaker #0

    Sierra Leone. Zambie, Sénégal, Cameroun, tous les pays francophones. On a la Tunisie, on a l'Afrique du Sud, le Kenya, on a des pays comme ça, on a la Centrafrique, Congo, RDC. Bref, je pars du principe que l'Afrique c'est le volume. C'est le volume. Quand tu es sur du B2C, quand tu t'adresses à des consommateurs finaux, Tu ne peux pas te permettre d'avoir que la Côte d'Ivoire, par exemple, c'est trop petit. Que le Sénégal c'est trop petit, ça n'a pas de sens. Donc il faut le volume. Il faut qu'on ait 5 millions de personnes en Côte d'Ivoire, 5 millions au Sénégal. Imagine ton podcast, tu veux le monétiser en Afrique, tu le fais qu'en Côte d'Ivoire. C'est une petite niche. Alors que si à la fin de la journée, tu as des gens qui ont payé au Sénégal, au Cameroun... On est à RDC, Ausha, en Centrafrique.

  • Speaker #1

    C'est plus intéressant.

  • Speaker #0

    Ça commence à faire un volume de classe. Clairement. Et c'est ce qu'on cherche.

  • Speaker #1

    Mais là du coup vous avez intégré ces process, donc j'imagine qu'en fait vous avez un avantage sur d'autres magasins d'applications, sur d'autres app stores qui n'ont peut-être pas fait l'effort d'aller intégrer ces process de paiement. J'imagine que Apple Store ou Play ne l'ont pas fait.

  • Speaker #0

    Ils n'en ont rien à foutre. En fait Google a essayé au Kenya, au Ghana. et après ils se sont rendu compte que c'est un bordel alors que c'est Google, ils ont des sous etc, ils pourraient s'ils voulaient vraiment le faire mais c'est pas des gens qui sont là pour gérer la merde africaine ils sont dit gérer votre merde et après on s'intégrera à vous dans les années à venir après moi je trouve que là

  • Speaker #1

    le projet que tu as c'est une position qui est quand même c'est beaucoup de travail mais c'est des super belles opportunités donc ok, sur Garastore donc euh... On trouve à la fois du gaming, des BD, mais d'autres types de contenus.

  • Speaker #0

    C'est ça. Des films d'animation aussi, ça va venir bientôt. Ok,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a pas mal de jeunes qui...

  • Speaker #1

    En fait, ça va être une super plateforme.

  • Speaker #0

    Ça va être une grosse plateforme de contenus pour les Africains et la diaspora.

  • Speaker #1

    Ok, c'est top. Et là, à l'heure actuelle, tu observes des tendances en termes de type d'oeuvres numériques ?

  • Speaker #0

    Sur le continent africain, on sait que les contenus africains sont... sont, comment on appelle, demandées par les populations. Les jeunes veulent des contenus africains, mais les jeunes aussi veulent des contenus européens, occidentaux, qui font tendance, tu vois. Et on sait que les contenus africains, ça attire dans nos marketing. Quand on met ça, c'est ça qui fait les meilleurs chiffres,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais on n'en a pas suffisamment. C'est pas produit suffisamment.

  • Speaker #1

    Et justement... qui sont les créateurs des oeuvres numériques africaines qu'on trouve sur Grasta ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, il y a nous. En fait, j'ai deux boîtes. La première, c'est Masseka. J'ai commencé par faire de la production. J'ai un studio de jeux vidéo qui est spécialisé sur les créations africaines. C'est le premier en Europe à créer des jeux que sur l'Afrique. Donc on alimente aussi la plateforme avec nos propres créations. On avait fait un jeu où il y a une maman qui court derrière un petit pour le plonger. On est en train de faire un jeu, par exemple, avec une petite fille qui va essayer de sauver son village parce qu'il y a un sorcier qui est venu voler les couleurs. Et cette petite fille, en fait, elle va rencontrer les peuples autochtones, les Pygmées, les Maasai. Et ces peuples vont lui apprendre les connaissances ancestrales de l'Afrique pour aller dans sa quête. On a fait pas mal de jeux. On a fait des jeux de zombies où il y a un président africain qui voulait absolument remporter les élections. Il va aller voir le marabout pour réveiller les morts, pour aller voter. On a pas mal de contenus comme ça qu'on produit. Et après, on fait le tour du continent. Je vais partout sur le continent pour voir des jeunes qui créent. Je vais dans les quartiers, dans les villages. Parce qu'il y a des jeunes qui sont hyper talentueux. Et donc, dès que je vois un jeune qui a... Dès que je vois un jeune qui a du talent, qui réussit à produire, je lui dis mon gars, viens je te distribue. Il a besoin d'être tant talent.

  • Speaker #1

    Et c'est facile pour ces créateurs d'accéder à la plateforme, je veux dire de déposer leur contenu en fait ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est assez rapide. On a mis en place un process qui facilite la chose. Et aujourd'hui, non, c'est très très rapide. Et l'idée, c'est d'accélérer ça dans les années à venir. On a besoin, en fait, l'Afrique a besoin de produire. On consomme beaucoup de contenu extérieur. Et il faut qu'on produise suffisamment pour que les créateurs locaux puissent générer suffisamment de l'argent, vivre de ça, et qu'on ait une machine qui se mette en place.

  • Speaker #1

    Ok, clairement. Et en termes de sécurité et de qualité des applications qu'on peut trouver sur Grastore, vous, vous avez mis en place des process pour... parce que je pense que, par exemple, si on va sur un App Store alternatif, on peut se dire peut-être qu'il y aura des logiciels malveillants, peut-être que mon téléphone va se faire hacker. Vous, vous avez mis en place des process pour garantir cette sécurité et cette qualité ?

  • Speaker #0

    On vérifie tous les contenus qui sont dans la plateforme. Il y a un système de vérification des virus, des machins qui se fait automatiquement. Et après, déjà sur nos téléphones Android et iOS, il y a aussi des mécanismes derrière pour bloquer les applis qui pourraient...

  • Speaker #1

    Ok, déjà là-bas.

  • Speaker #0

    Voilà, donc il y a beaucoup de couches de sécurité qui existent. Donc oui, on essaie de faire les choses correctement. On est une plateforme premium. Les gens payent, on n'a pas de publicité, on n'a pas ce type de... On est modèle économique, donc on s'assure que la personne qui arrive ait la meilleure expérience possible, parce que la qualité, on sait que ça compte. Donc voilà à peu près ce qu'on a fait et ce qu'on a mis en place.

  • Speaker #1

    Et donc le marché cible de Garastor, c'est à la fois le marché africain et à la fois aussi l'Europe, par exemple moi. Là, je peux aller sur GrasStore et télécharger ?

  • Speaker #0

    Alors, sur ton iPhone, pas possible pour l'instant. Ça va venir, ça fait partie de notre roadmap. Mais sur Android, ça fait totalement possible aujourd'hui. On va démarrer, parce qu'on s'est d'abord focus sur l'Afrique, comprendre le marché africain, les créateurs, les tendances, qui achète combien, etc. Donc là, à partir de la fin du mois de septembre, on va ouvrir la diaspora africaine. en Europe, au Canada, et après on va analyser la tendance pendant 3-4 mois, et on va monter en puissance au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    C'est super, et du coup en termes de chiffres, c'est combien d'utilisateurs à peu près ?

  • Speaker #0

    En 3 mois, on a 20 000 personnes aujourd'hui, on a un coût d'acquisition de 8 centimes, c'est très faible.

  • Speaker #1

    Coups d'acquisition, c'est le coût que vous payez pour avoir un utilisateur.

  • Speaker #0

    C'est ça. En France, par exemple, un coût d'acquisition, c'est de l'ordre de 50 centimes. Et aux États-Unis, c'est de l'ordre d'un euro à peu près.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Et vous, vous ĂŞtes Ă  ?

  • Speaker #0

    8 centimes. 8 centimes,

  • Speaker #1

    ok. Donc,

  • Speaker #0

    l'Afrique coûte pas grand-chose.

  • Speaker #1

    Clairement.

  • Speaker #0

    Donc, nous, on avait besoin d'abord de valider ça. Et après, derrière, l'idée, c'est qu'en d'ici la fin de l'année... entre 1 million et 5 millions d'utilisateurs. Il y a pas mal de stratégies qu'on a. On a un partenariat avec TraceTV pour toute l'Afrique francophone. On va commencer à déployer des panneaux publicitaires dans tout Abidjan, sur des bus, des affiches. Quand on fait du business, il faut d'abord comprendre le marché. qui achète, pourquoi, comment, quelle fréquence, quel est le pouvoir d'achat, quel type de contenu avant de claquer de l'argent. Là, on sait exactement aujourd'hui ce que c'est que la frais qui est le problème qu'il y a sur le continent.

  • Speaker #1

    Ok, et tu peux nous parler un petit peu du business model de GaraStore. Tu disais que c'était une application, un magasin d'applications qui était premium. Parce que par exemple, quand on compare désolé si je compare tout le temps mais en fait ce sont des magasins d'applications qui sont entre guillemets gratuits et la plupart des applications qu'on va trouver sont gratuites ils ont différents business models en fonction de ce que tu achètes sur l'application que tu as téléchargée vous GaraStore ça fonctionne comment ?

  • Speaker #0

    Alors il y a deux business models sur Gara il y a le business model en Afrique donc tu as un accès qui est 15 centimes par jour, 80 centimes par semaine ou 3 euros le mois. Donc, si tu paies 15 centimes aujourd'hui, donc 100 francs CFA, tu as accès à tous les contenus en illimité, la journée. Si tu paies 80 centimes, donc 500 francs CFA, sur une semaine, tu as accès à tout. Et après, si tu paies 3 euros, donc 2000 francs CFA, sur le mois, tu as accès à tous les contenus en illimité. Donc ça,

  • Speaker #1

    c'est pour l'Afrique.

  • Speaker #0

    Ça, c'est pour l'Afrique. Pour la diaspora, c'est 4,99€ un abonnement mensuel.

  • Speaker #1

    Ok. Et ça, vous arrivez à identifier clairement qui est de la diaspora et qui n'est pas basée en...

  • Speaker #0

    Ah oui, on le sait. De toute façon, c'est assez simple. C'est qu'en Afrique, les gens n'ont pas de carte de crédit pour prendre 4,99€. Et dans la diaspora, les gens n'ont pas le mobile money pour payer avec le système. Donc même si la personne est de la diaspora, trafique son système, trafique l'application pour... Ouais,

  • Speaker #1

    c'est impossible.

  • Speaker #0

    Il ne peut pas payer.

  • Speaker #1

    Ok. Donc ça, c'est votre business model. Donc c'est comme ça que vous générez de l'argent. Donc il n'y a pas un système de souscription, alors. C'est vraiment, on paye...

  • Speaker #0

    Alors, en Afrique, il n'y a pas de souscription. Ça n'existe pas, la souscription. Et ça, c'est un problème, d'ailleurs, sur le continent. Mais en Europe, il y a l'Aspora, c'est un abonnement mensuel. D'accord. Les 4,99 euros, en fait, c'est un abonnement mensuel.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est vrai, c'est fou, en fait, vous avez remonté. intégrer deux business models en fonction de la localisation. C'est assez fou. J'ai vu qu'il y avait aussi un gars à passe, un passe-découverte. C'est ça.

  • Speaker #0

    En fait, les passes, c'est les accès. Passe-découverte, on te donne un accès pour la journée. Tu testes et tu vois si ça t'intéresse. Et après, une fois que tu as consommé ton passe-découverte, si tu veux d'autres contenus, là, il faut payer 15 centimes. Les 80 centimes ou les 3 euros.

  • Speaker #1

    Ok, ok, ok, top, top. Et j'ai vu qu'il y avait une BD, alors moi qui m'a fait penser Ă  Naruto.

  • Speaker #0

    Ouais, Naruto. C'est la BD la plus lue sur la plateforme. Ok. C'est un jeu n'y voit rien qui s'appelle Nandi Diabaté. Ouais. et qui est très talentueux. Il a commencé à faire sa BD, il avait sa petite communauté, et on lui a dit, écoute Nandi, on te finance le tome 3 de ta BD, et on pousse en marketing et en acquisition en Côte d'Ivoire, et on a fait un partenariat avec son éditeur, qui est basé en France, qui s'appelle Nofi, et après, ça a plutôt bien marché.

  • Speaker #1

    C'est la plus lue ?

  • Speaker #0

    Oui, la plus lue sur la plateforme. C'est notre success story, il est très connu en Côte d'Ivoire, et on est vachement contents de ce type d'histoire, parce que c'est ce que je veux créer, je veux réussir à trouver des jeunes en Afrique qui font, pour générer des revenus suffisamment pour eux, pour que derrière, on ait de plus en plus de créations africaines.

  • Speaker #1

    Justement, c'était une question, est-ce que Donc c'est un marché qui a du potentiel, mais est-ce que c'est un marché qui peut être viable dans le sens où les créateurs de contenu vont pouvoir vivre de cette activité ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs choses. L'Afrique est très complexe. Les Africains, pendant des années, n'achetaient pas. Ils avaient les choses gratuitement, soit c'est les ONG qui donnaient, soit c'est... les agences de développement qui allaient distribuer des trucs gratuitement. Et pendant des années, l'Africain n'a pas développé cet état d'esprit d'acheter les choses qui l'intéressent. Tu vois, ici en Europe, on ne nous donne pas les choses gratuitement. Tu veux un truc, t'achètes. Aux États-Unis, c'est pareil. Sinon, en Afrique, donne-moi, donne-moi, donne-moi, donne-moi gratuitement. Et on s'est rendu compte que ça rendait le business très complexe sur le continent. Mais ça n'empêche pas qu'il y a un pourcentage des gens qui achètent. Nous, en fait, de ce qu'on voit, c'est un pourcentage qui va entre 7% et 11%.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc, d'où le fait qu'il nous faut beaucoup de volume pour que les 7%, 11% qu'achètent soient rentables. Oui, clairement. On a en fait une plateforme aussi qu'on a créée à côté de Gara, qui est très liée à Gara, qui s'appelle Kerem, qui arrive pour le mois d'octobre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Pour les créateurs de contenu qui ne sont pas distribués à l'intérieur de Gara.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est quoi en fait l'intérêt ? C'est un espèce d'incubateur ?

  • Speaker #0

    Tu connais la plateforme Tipeee ?

  • Speaker #1

    Tipeee, non.

  • Speaker #0

    Patreon ?

  • Speaker #1

    Patreon, c'est bien un truc.

  • Speaker #0

    C'est un truc pour youtubeurs,

  • Speaker #1

    pour youtubeurs,

  • Speaker #0

    et que ta communauté aille faire des dents,

  • Speaker #1

    etc.

  • Speaker #0

    Et on a créé l'équivalent d'un Patreon pour l'Afrique. D'accord. Tous les gens qui sont sur Instagram, qui font des pranks, tous les gens qui font des... qui animent des communautés sur TikTok, qui ont des millions d'abonnés, qui n'arrivent même pas à générer de l'argent parce que la publicité en Afrique, ça ne rapporte rien, les skateboards en Afrique, ça ne marche pas correctement. On leur a créé cette plateforme pour qu'ils demandent à leur communauté d'aller leur faire des dons, qu'ils vivent à la fin du mois. Et ça, c'est lié à Gara, parce que derrière, c'est l'infrastructure de paiement de Gara, c'est les systèmes de création de comptes. et quand la personne va faire un petit don je sais pas moi à un jojol comédien ou à un x ou y qui fait des vidéos sur Instagram on va lui donner un accès à Gara pour lui dire ok bon t'as donné son franc c'est un grand accès à tel créateur écoute tu as accès une semaine à telle plateforme pour toi pour tes amis etc c'est une synergie, c'est un écosystème on est en train de créer un écosystème pour les créateurs sur le continent africain

  • Speaker #1

    c'est top et je voudrais juste en revenir un petit peu sur la partie un peu concurrence donc tu me disais que vous avez une position super intéressante sur le marché notamment puisque vous avez fait l'effort d'intégrer des moyens de paiement qui reposent sur le mobile money est-ce que vous êtes quand même amené à échanger avec des grosses entreprises comme Apple, Google dans votre entreprise ? hum...

  • Speaker #0

    Ce sont des sociétés avec qui on discute, qui sont très compliquées. Apple, on n'a rien à foutre de l'Afrique. Leur priorité n'est pas là. Google fait des choses sur le continent. Google, même s'ils sont très durs, difficiles, ils bougent un tout petit peu.

  • Speaker #1

    Après, Android,

  • Speaker #0

    c'est ouvert.

  • Speaker #1

    C'est ouvert et j'ai l'impression que c'est le type de téléphone...

  • Speaker #0

    C'est à 35% du marché africain. Donc Google, ils sont très ouverts. Je leur dis souvent, en fait, si vous ne voulez pas nous aider, ne nous mettez pas des bâtons dans les roues. Donc, c'est une grosse machine, mais ils font des efforts. Après, sur le continent africain, c'est beaucoup les télécoms. C'est Orange, c'est MTN, c'est Telma à Madagascar, c'est Action, c'est Maroc Télécom qui en move. C'est des acteurs comme ça avec qui on discute, mais qui aussi ont leur propre stratégie, qui aussi sont en train d'essayer de venir dans le gaming parce qu'ils voient qu'il y a beaucoup d'argent.

  • Speaker #1

    Je crois que le gaming, je crois que c'est... En tout cas, les applications de jeux, je crois que ce sont celles qui sont le plus téléchargées ou le plus utilisées. Ah oui, bien sûr,

  • Speaker #0

    sur les plateformes. Et ça génère... Le gaming génère plus d'argent que le cinéma et la musique, les livres réunis.

  • Speaker #1

    C'est fou.

  • Speaker #0

    C'est un truc de malade. Donc, les télécoms... dès qu'il y a de l'argent quelque part, ils y vont. Même si, voilà, ils n'y connaissent rien. Mais ils y vont, ils sont en train de faire des choses et on discute quand même. On discute, on se partage des choses et on essaie d'avancer ensemble.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Et plus toi, là, sur ta vision un peu, pourquoi est-ce que mettre en valeur les œuvres numériques africaines, c'est important pour toi ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Quels sont les enjeux que tu vois derrière ça ? Quelle est ta vision, en fait, dessus ?

  • Speaker #0

    En fait, la question que tu poses, ça revient à pourquoi je fais ça. Il y a... Dans la question, il y a deux questions. Plutôt, il y a deux réponses. La première réponse, c'est par rapport aux œuvres numériques africaines. Et d'abord, une notion de... de vulgarisation, d'accès au contenu. Il faut qu'on arrive à savoir qui on est exactement. Et pour savoir qui on est exactement, il faut qu'on fasse un saut dans le temps, dans le passé, et qu'on comprenne comment on en est arrivé là, qui sommes-nous, quels sont nos rites, nos héritages culturels. Quoi, on est là ? Et qu'est-ce qu'on a apporté au monde ? Et ça va demander du temps, mais ça passe par la culture. Tu prends... Tu prends Hitler. Et là, tu as dit, le gars, il va me dire, qu'est-ce qu'il va dire, quel exemple il va prendre. Tu prends Hitler, tu prends Napoléon Bonaparte, tu prends tous les pays du monde qui... Tu prends même la Chine de Mao, et même la Chine d'aujourd'hui. Tous ces régimes utilisent un récit national. Ils te font un récit national pour réussir à driver ton peuple. C'est quoi, nous, notre récit national ? C'est quoi, nous, notre récit continental ? Toi, l'Africain, toi, le Noir, c'est quoi ton récit ? Qu'est-ce qui te drive dans la vie ? Le Juif, l'Israélien, il a son récit qu'il utilise dans sa communauté pour le driver. Nous, c'est quoi notre récit ? il y a des fragments de choses à Ausha droite et souvent les noirs d'Afrique ils en arrivent à aller prendre des récits américains parce que parce qu'ils arrivent pas à trouver ce récit qui les draguent dans leur vie. On a besoin de modèles. Les Mongols, ils ont Jens Jens Kahn. Parce que Jens Jens Kahn, c'était un conquérant, etc. Et ça les drive. Nous, on a qui ? On a beaucoup de gens. Sonia Takheta, on a Sonia Liber, on a oui, on a le royaume d'Ethiopie qui a lutté contre les Italiens ces récits-là doivent nous driver et nous servir de modèle sur toute l'Afrique peu importe les zones, en Afrique centrale en Centrafrique on a un gars qui s'appelle Carnot qui a lutté contre la colonisation et qui a utilisé les les les pouvoirs de la forêt pour résister aux colons. Et les colons ont dû aller soudoyer des marabouts dans la forêt pour connaître le secret de Carnot pour réussir à le capturer. Enfin, on doit utiliser ces récits. nationaux pour nous driver. Et moi, en fait, aujourd'hui, je raconte cela au travers du numérique. Je t'ai dit que j'ai commencé par le jeu vidéo et aujourd'hui, on continue de faire des jeux vidéo parce que c'est, pour moi, l'un des moyens pour raconter ces histoires-là et les transmettre plus facilement. Tout ce que je fais, c'est politique. L'entrepreneuriat est un... est un outil à disposition de mes ambitions, je dirais, politiques. Et quand je dis mes ambitions politiques, c'est pas être président, j'en ai rien à foutre. Mais on doit avoir un peuple fort. Et quand tu dis avoir un peuple fort, ça veut pas dire qu'on va aller massacrer les autres. L'amour de soi, comme dit l'autre, c'est pas la haine de l'autre. Et moi, je l'affirme. Je l'affirme, je le dis, et sans complexe. C'est ça qui nous manque. en manque d'affirmation de soi. On manque d'affirmation de soi. Il faut qu'on affirme notre identité, il faut qu'on affirme notre singularité, notre particularité. Il faut qu'on raconte notre singularité, notre particularité. On est en capacité de faire danser la planète entière. Mais est-ce que les gens savent que derrière les sons, derrière la musicalité africaine, ce sont également nos histoires ? Mais les gens ne le vivent pas comme ça. Fela Kuti, par exemple. Fela Kuti, qui est un grand chanteur, musicien, etc. Il chantait l'Afrique, il chantait l'africanité. Pourquoi, en fait, quand on se sent mal... quand on va mal, et des fois, on écoute certaines musiques africaines, t'as l'impression que t'as l'énergie. T'as l'impression que t'as les ancêtres qui sont rentrés dans ton corps et te revigorent. Parce que tout ça a du sens. Mais nous, on est déracinés. L'Africain du continent est déraciné, l'Africain de l'esprit est encore plus déraciné.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, toi, tu vois un peu ta plateforme et les œuvres numériques comme un outil de soft power. pour un peu inculquer...

  • Speaker #0

    Totalement. Regarde Wakanda, quand Black Panther est sorti. Non,

  • Speaker #1

    c'est clair. Tous les noirs, tous les orange.

  • Speaker #0

    Clairement. Et moi, le souci que j'ai eu avec Wakanda, c'est que c'est les Américains qui l'ont fait. Et l'argent retourne aux États-Unis.

  • Speaker #1

    Mais c'est un début.

  • Speaker #0

    Non, c'est sûr que c'est un début. Bien sûr que c'est... C'est sûr et certain que c'est un début. Mais à la fin de la journée, j'en ai rien à foutre des États-Unis.

  • Speaker #1

    pour moi c'est l'Afrique comment créer des emplois c'est ça c'est un peu la suite du truc c'est que ça permet aussi de créer des emplois après c'est l'indépendance financière c'est accès à plus d'éducation à plusieurs

  • Speaker #0

    choses tu vois il y a un truc qu'on a remarqué sur Gara c'est que environ 30 40 des gens c'était c'est des illettrés on l'a vu on est tous les jours on le voit et à un moment c'est on se dit mais 30 40 des personnes qui utilisent qui arrive sur la plateforme des il est très bien ok les gens nous écrivent comment créer un compte ni en gros bouton ya marqué se connecter donc avec les informations parce que les gens ne savent pas lire Ils ne savent pas lire. On s'est rendu compte que... Je parlais tout à l'heure de la plateforme Wave au Sénégal. Ouais.

  • Speaker #1

    Wave, qu'est-ce qu'ils font déjà ?

  • Speaker #0

    Ils font du paiement. Ils font du paiement, mobile money. Ils ont intégré des trucs de la voix. En gros, tu cliques sur un... Un peu comme l'icône WhatsApp où tu cliques et tu parles. Et tu cliques et le truc qui te parle et te dit... Si tu veux créer un compte, tu vois le gros bouton, nanana, c'est ce bouton qui te... La voix. et c'est pour ça que WhatsApp marche en Afrique parce que les gens vu qu'ils n'ont pas envie d'écrire ils appuient sur le petit bouton en russe ils envoient leur...

  • Speaker #1

    oui après c'est bien parce que c'est un moyen d'aller répondre à une problématique mais je pense qu'il faut aussi quand même permettre aux gens d'apprendre à lire mais en tout cas oui c'est bien parce que dans un instant T dans un court ou moyen terme ça permet de répondre à une problématique et d'avoir une solution oui Et peut-être on va parler un peu plus du potentiel du coup du marché des objets numériques en Afrique parce que le constat c'est que il y a une adoption du smartphone en Afrique subsaharienne, je regardais je crois que c'est de l'ordre de 51% en 2023 et il y a une projection à plus de 85% d'ici 2030, on a en plus de ça le développement de la 4G et maintenant le développement de la 5G sur le continent donc tout ça, ça favorise l'accès aux jeux... aux jeux vidéo sur mobile. Donc ça, c'est bien pour Garastore, pour une plateforme comme la tienne. La question, c'est, est-ce que le marché des œuvres numériques africaines est profond ? Et en termes de chiffres, est-ce qu'on a de la data qui nous permet un peu d'estimer la taille de ce marché ?

  • Speaker #0

    Alors, pour être franc, on n'a pas de la data. Les données qui circulent sont toutes fake. Enfin, non, le... On l'expérimente et on réajuste nous-mêmes nos propres prévisions par rapport à ce qu'on voit et qu'on teste. Et surtout, souvent, les gens font des estimations en utilisant l'Égypte, l'Afrique du Sud, le Nigeria, qui ne représentent que 3% du continent. C'est très compliqué d'estimer ça. On sait que si on prend le gaming, c'est un milliard à peu près sur le continent africain. C'est quand même beaucoup, mais c'est très peu par rapport au potentiel du marché. L'Afrique, c'est 54 pays, alors que c'est un milliard, c'est l'Afrique du Sud, et un peu le Maroc et le Nigeria. Donc, c'est assez difficile. Mais on sait, si on fait des parallèles avec des industries comme le cinéma, et qu'on prend juste une société comme Canal+, Canal+, se fait des millions en Afrique. Alors, ils n'ont pas envie de me donner leur chiffre d'affaires sur le continent. Mais ils font beaucoup d'argent sur le continent africain. Tu as des sociétés comme... Multi-choice, c'est l'équivalent d'un Canal+, sud-africain. Ils sont très gros. Et d'ailleurs, Canal+, essaie de les racheter.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais ils génèrent beaucoup d'argent avec le cinéma, avec le streaming sur le continent africain.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    On sait que le cinéma est un modèle qui est en train de se structurer. en Afrique on sait que ça s'accélère la filière est en train de mettre en place la chaîne de valeur on l'a vu au Nigeria avec Nollywood qui a aussi sa chaîne Nollywood qui marche bien dans la diaspora c'est en train de se mettre en place on le voit avec les acteurs qui commencent à avoir cette boucle de distribution Canal Plus qui a racheté un une société qui s'appelle Marodi, basée au Sénégal, qui fait du cinéma. D'accord. Des sociétés comme TV5, qui vont acheter des films d'animation aux créateurs africains. On voit en fait un mouvement qui est en train de se mettre en place parce qu'il a demandé là.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il y a une demande, il y a une classe moyenne en capacité de payer, il y a très très peu de chiffres qui sortent, ce ne sont que des estimations. Mais c'est une histoire de 5-10 ans, même 5 ans je trouve que c'est encore très limite.

  • Speaker #1

    Donc 5-10 ans pour que ça se structure, pour qu'on ait de la data.

  • Speaker #0

    On ait de la data fiable.

  • Speaker #1

    Ok, de la data fiable, c'est ça.

  • Speaker #0

    Toi et moi on met vraiment un accent sur la data. données. Parce que les gens qui sont sur le continent africain ne communiquent pas sur la donnée.

  • Speaker #1

    Ça c'est fou.

  • Speaker #0

    Parce que tu le sais en fait, dans notre... Alors déjà les états africains... n'ont pas mis la donnée au centre de leur stratégie. Alors que c'est clair. Mais bien sûr. Je regardais sur Internet, les gens disaient oui, l'Afrique du Sud est l'un des pays les plus dangereux du continent africain. Et il y avait des gens qui ont raison et qui disaient oui, mais c'est parce que l'Afrique du Sud est le seul pays africain à fournir de la donnée. Les autres pays ne fournissent pas de la donnée. Donc tu ne peux pas comparer. Tu ne sais pas. ce qui se passe. Et c'est pareil dans toutes les industries. La crise Covid, par exemple, on ne sait pas combien de personnes sont réellement décidées sur le continent africain. On ne le sait pas. Parce que les gens qui meurent, pour les Africains, c'est soit mort par sorcellerie, soit mort de palus, soit mort de... On ne sait pas ce qui se passe. Et c'est une grosse problématique. Donc, les seuls pays qui sont fiables, l'Afrique du Sud... sud l'egypte le maroc qui fait beaucoup d'efforts c'est un truc de dingue le nigeria même si pour moi c'est un géant pied d'argile ah ouais bah oui pour moi le nigeria le nigeria côté de ce qu'on voit c'est que ça se développe quand même à l'alp et qui est sur le côté à moi ouais ouais ok c'est un géant alors il ya des ultra riches au nigeria ouais il ya des ultra riches mais c'est pas On a les mêmes problèmes qu'en Côte d'Ivoire, qu'au Sénégal, qu'en RDC. Je t'avais dit qu'on a un concurrent qui a levé plus de 50 millions. On les a rencontrés récemment, on a discuté, ils m'ont dit qu'ils sont au Nigeria et qu'ils galèrent. Les mecs qui ont 50 millions, ils galèrent au Nigeria, ils sont obligés de faire des paris sportifs, des casinos pour réussir à générer de l'argent. alors qu'ils en font ça n'a rien à voir ils ont vendu du gaming à des investisseurs et maintenant ils font des casinos après bon ils pivotent oui c'est sûr pour être malin la réalité c'est que et eux par exemple c'est ses concurrents, ils sont partis raconter à tout le monde comme quoi l'Afrique c'est tel milliard, tel...

  • Speaker #1

    Ouais alors ça c'est quand même quelque chose qu'on entend beaucoup, on entend voilà l'Afrique c'est le continent de demain, c'est là où il y a les opportunités, mais je fais encore référence à un de tes postes sur LinkedIn, en fait c'est un beau discours, c'est très bien, mais si les choses ne sont pas mises en place avec du sérieux et du travail et de la volonté... Dans 10-15 ans, ce sera...

  • Speaker #0

    Peut-être que ce sera toujours un potentiel inexploitif. Oui, c'est clair. L'Afrique est survendue. L'Afrique est vraiment... Alors moi, je n'ai pas le discours qui facilite la bébé de fond. Mais je suis très pragmatique par rapport au marché. C'est-à-dire que les gens qui mettent l'argent chez nous, ils savent que je ne ferais pas n'importe quoi. L'Afrique est survendue aujourd'hui. C'est vrai que c'est le marché de l'avenir, il y a beaucoup de jeunes. Ces jeunes n'ont pas d'argent. On le voit, on a les chutes. Ces jeunes n'ont pas d'argent, il y a une bonne partie de gens illettrés parmi ces jeunes, donc c'est très compliqué. Donc il y a du travail, il y a un travail de malade. Tous les gens qui se disent oui on va aller en Afrique. Mais apprêtez-vous à vous bagarrer comme pas possible. C'est pas la France, c'est pas la Belgique, c'est pas le Royaume-Uni, c'est pas le Canada, c'est pas les US. L'Afrique, c'est l'Europe il y a 50 ans, et même l'Europe il y a 50 ans, elle était beaucoup plus avancée que le continent aujourd'hui. Il y a des opportunités. Il faut aller en étant très humble, il faut aller en se disant qu'on n'y connaît rien. Il faut y aller en se disant qu'on va s'adapter au marché, il faut être très flexible. Il faut y aller en se disant que l'Africain n'a pas d'argent, qu'à la fin de la journée, il a peut-être deux dollars dans sa poche pour vivre, et que peut-être la culture, ce n'est pas son truc. Il faut aller se dire que l'Africain n'a pas envie d'être sauvé, il n'en a rien à foutre d'être sauvé. Il faut aller en se disant que, peu importe ton produit, tu vas être en concurrence avec la bière. Avec les femmes. Avec les boîtes de nuit. Et c'est ça, la réalité.

  • Speaker #1

    Mais après, ça, je pense que c'est plus... C'est un sujet d'éducation, en fait, aussi. C'est sûr.

  • Speaker #0

    Ça prend du temps. C'est pour ça que je disais, ça prend 5-10 ans. On est obligé, dans certains de nos messages... dans le contenu qu'il y a sur votre plateforme il y a ce type de de message d'essayer d'éduquer consommer et en consommant vous soutenez des créateurs africains tu veux que l'Afrique se développe tes 100 francs c'est fait que tu vas payer c'est pour créer des emplois sur le continent africain t'es acteur du changement sur le continent africain et cela tu vas taper sur le et on l'a vu en fait on a un On a fait une étude récemment et la plupart des gens qui ont consommé dans la plateforme, c'est parce qu'ils voulaient soutenir les créateurs africains.

  • Speaker #1

    Ok, c'est super.

  • Speaker #0

    Donc on sait, alors c'est pas tous, il y en a beaucoup, ils n'en ont rien à foutre, mais plus de 80% des gens qui ont acheté, on leur a dit pourquoi vous avez acheté ? Ils ont remarqué, c'est pour soutenir les créateurs africains.

  • Speaker #1

    Moi je pense qu'il y a réellement des jeunes, je pense aussi de mon âge, qui ont cette envie-là. au moins une partie de l'argent qu'ils peuvent gagner. Ils ont envie de le dédier. Ils ont envie d'essayer de contribuer à ce que le continent aille dans une direction. Ça, j'en suis vraiment convaincu. Et je pense que ça commence de plus en plus jeune aussi. Donc moi, je pense que si des choses sont mises en place pour pouvoir diriger l'argent de la diaspora ou autre... vers des projets intéressants. Je pense que ça marchera. Ça marchera. Pourtant, forcément, aller chercher de la rentabilité, mais au moins aller chercher de l'impact. Bien sûr. Tu vois,

  • Speaker #0

    l'impact, c'est la chose la plus, je pense, rapide à avoir. Parce que le gars qui fait son contenu, je te parlais des 4,99 euros de la D'Espora. Si on a 10 000 personnes dans la D'Espora qui s'abandonnent, ça nous fait du 49 000 euros par mois et à peu près 500 000 par an. Et tous ces gars-là, ils vont pouvoir avoir un petit salaire à la fin du mois, faire vivre leur famille, créer plus de contenu. Tu as une boucle qui déjà se met en place. C'est ça. 4,99 euros par mois, alors que ce n'est même pas le prix d'un kebab. Donc,

  • Speaker #1

    dans le cœur,

  • Speaker #0

    tu vois. Et c'est là où, en fait, notre message pour la diaspora, c'est écoutez, on peut transformer l'Afrique pour 4,99 euros par mois. On crée des emplois. Oui. Et... et vous allez voir par vous-même qu'il y a beaucoup de jeunes qui vont émerger et les contenus qui vont être produits pour vous, pour vos enfants et vous allez contribuer au développement du continent c'est ce qu'on va pousser pour les semaines et les mois à venir c'est top c'est top est-ce que tu pourrais nous dire toi,

  • Speaker #1

    quel est ta BD ton jeu vidéo favori ? sur Garastan sur Garastan

  • Speaker #0

    Je joue pas beaucoup, et j'ai même plus beaucoup de temps pour lire. Tout ce qui est BD, etc., ça fait... sans te mentir, je passe beaucoup de temps à faire des recherches, parce qu'on crée nos propres jeux, et je saurais pas te dire. Je joue pas et je...

  • Speaker #1

    MĂŞme Naruto ? Non,

  • Speaker #0

    enfin, Naruto, je l'ai parcouru,

  • Speaker #1

    mais j'y arrive plus.

  • Speaker #0

    Quand t'es dans un moment...

  • Speaker #1

    Est-ce que t'aurais un conseil à donner aux créateurs d'oeuvres numériques qui souhaitent intégrer ta plateforme ?

  • Speaker #0

    Écoute, qui me contacte, et on lance.

  • Speaker #1

    T'es dit, je pense qu'on arrive à la fin de... de cet épisode, c'était super intéressant. C'était vraiment cool d'avoir ta vision sur l'écosystème, de comprendre ce que vous proposez chez Galastar. Et je te remercie. Je te remercie beaucoup de cet échange super intéressant.

  • Speaker #0

    Merci énormément, Pierre. C'était un plaisir.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le parcours de Teddy et ses expĂ©riences en Afrique

    02:00

  • Les dĂ©fis du marchĂ© africain et des systèmes de paiement

    05:44

  • La crĂ©ation de Garastore et son dĂ©veloppement

    08:34

  • La levĂ©e de fonds et la mentalitĂ© entrepreneuriale en Afrique

    16:43

  • Les types de contenus disponibles sur Garastore

    30:12

  • L'importance des rĂ©cits africains dans la culture numĂ©rique

    44:11

  • Conclusion et vision pour l'avenir des Ĺ“uvres numĂ©riques africaines

    01:02:37

Share

Embed

You may also like

Description

📱Garastore : l'appstore Africain


Garastore, l'alternative aux géants Apple store et Google play, révolutionne la distribution de contenu sur smartphone en Afrique. 


Teddy Kossoko est déterminé : il veut faire de Garastore l’app store n°1 en Afrique. 


Au cours des cinq dernières années, il a développé chaque couche de son app store, “Garastore”, afin de permettre aux utilisateurs de rechercher, télécharger et installer des œuvres numériques africaines (jeux vidéo, livres, BD, etc.) sur leurs smartphones, et bien plus encore.

💡 Teddy nous révèle notamment :

  • Son parcours : du coup d’État Ă  son arrivĂ©e Ă  Toulouse, en passant par les dĂ©fis de l'Ă©cole et la corruption. 

  • Comment Garastore, une app store alternative, rĂ©ussit Ă  exister face aux gĂ©ants comme Google Play et Apple Store.

  • La manière dont Garastore permet aux crĂ©ateurs de gĂ©nĂ©rer des revenus en Afrique.

  • Les dĂ©fis de la levĂ©e de fonds pour Garastore et l'importance de dĂ©velopper le bon mindset. 

  • L'intĂ©gration du mobile money comme  infrastructure de paiement adaptĂ©e Ă  l'Afrique📱💳

  • Pourquoi il tient tant Ă  mettre en valeur les Ĺ“uvres numĂ©riques africaines 🌍🎮.


👉 Retrouvez nous sur toutes les plateformes audio podcast 🎧 (Apple Podcast, Spotify, Deezer...) et sur Youtube 🎥 https://www.youtube.com/channel/UCncdTivh-mLpUxIjQbR2J0Q




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On résout un problème qui est de dire comment on génère de l'argent en Afrique. Comment les créateurs peuvent générer de l'argent en Afrique. Que ce soit des créateurs de diaspora, que ce soit des créateurs non issus de la diaspora, et que ce soit des créateurs africains. C'est un gros projet. Faire un CRT a beaucoup de difficultés. Je suis plutôt un petit dictateur. Je garde en fait que des gens qui ont la niaque. T'imagines arriver devant un investisseur et dire je veux 5 millions. Et tu m'excuseras le terme, mais tu poses tes couilles sur la table.

  • Speaker #1

    Je disais que c'était un gros bordel.

  • Speaker #0

    C'est un bordel, oui. Côté Afrique, avec le système de paiement africain, il y a autant de process que de télécom. Ils n'ont rien à foutre. En fait, Google a essayé au Kenya, au Ghana, et après s'en rendu compte que c'est un bordel. L'entrepreneuriat est un outil à disposition de mes ambitions, je dirais, politiques.

  • Speaker #1

    D'accord. As an startup. Le podcast qui met en lumière l'écosystème florissant des startups qui ont un focus sur l'Afrique. Voici comment nourrir les choses. Le monde évolue rapidement. L'Afrique en plein essor se réinvente à une vitesse époustouflante. Des esprits brillants forgent déjà l'avenir de l'écosystème startup de ce continent. Entrepreneurs, investisseurs, ce continent dispose de tout ce dont il a besoin pour réussir. Et pourtant, il reste beaucoup à faire. C'est là que tu interviens. Nous partageons les histoires qui inspirent, les conseils qui guident. Les opportunités qui motivent à contribuer à la construction de l'Afrique. Rêvez grand, écoutez, apprenez, agissez. Ensemble, créons des solutions innovantes pour ce beau continent. Peu importe où tu viens, où tu vis. Eyes on Startup. Salut Teddy. Bonjour. Merci d'avoir accepté l'invitation pour participer à l'épisode d'aujourd'hui. Ça va être super intéressant. Donc là, on va parler d'un domaine que moi, je ne connais pas du tout pour le coup. J'ai pas mal de questions à te poser. Toi, Teddy, tu as créé Garastore. C'est, si je comprends bien, un magasin d'applications mobiles pour smartphones. Là, ça va être l'opportunité pour toi de nous parler de ce que Garastore propose, des défis que tu rencontres et que tu as rencontrés dans le cadre du développement de ta plateforme. J'aimerais aussi qu'on parle de ta vision. de la culture africaine, notamment des œuvres numériques. Comprendre est-ce qu'il y a un marché avec du potentiel ? Est-ce que c'est un marché qui peut être viable sur le long terme ? Donc ouais, ça va être super intéressant. Ça va être super intéressant. On va parler de tout ça. On va aussi parler un petit peu de ton parcours. Donc j'aimerais que tu te présentes juste en quelques phrases.

  • Speaker #0

    Alors en quelques phrases, déjà merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    C'est toujours intéressant. Intéressant de partager. En quelques phrases, je pourrais me décrire comme étant un amoureux de l'Afrique. Je suis né en Centrafrique, à Bangui. Et tout au long de mon parcours, très vite, j'ai fait face à ce qu'on appelle souvent les coups d'État. On avait vu des enfants soldats de Jean-Pierre Mbemba venir chez nous, casser plein de trucs. Mon père part en exil. et nous on s'enfuit pendant un certain temps, ma mère envoie des gens nous récupérer au milieu de la forêt, elle s'occupe de nous, et je comprends qu'il faut taffer dans la vie si on veut réussir, et j'ai beaucoup taffé, et s'il y a une chose que j'ai aussi beaucoup gardé, c'est cet amour de l'Afrique que j'ai développé au fur et à mesure de ma vie et jusqu'à aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et donc aujourd'hui, tu vis à Toulouse. C'est ça. On est dans un super studio à Toulouse. T'es arrivé quand, toi, à Toulouse ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis arrivé à Toulouse en 2012.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et à la base, j'étais même pas censé venir en France. Ça faisait pas partie du plan.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il faut savoir que dans le lycée où j'étais, c'était un lycée catholique. Ça faisait partie des meilleurs lycées de la Centrafrique. Et on s'est rendu compte que lorsque la sœur directrice, fondatrice de l'école était décédée, le niveau de corruption a explosé dans l'école. Et donc avec un ami qui est décédé, on a décidé de créer un journal scolaire. Ah,

  • Speaker #1

    donc tu avais déjà un point d'arrière en toi.

  • Speaker #0

    Et on balançait les profs, on balançait les profs qui demandaient de l'argent pour les notes, qui demandaient aux filles de coucher pour avoir des notes.

  • Speaker #1

    Voilà, c'était... OK.

  • Speaker #0

    Et j'ai été chassé de l'école. J'ai été chassé de l'école en terminale. Et je savais en fait que si je voulais réussir dans la vie, il fallait que je puisse passer un autre diplôme que le diplôme centrafricain. D'accord. Donc j'ai passé à côté en candidat libre le bac français.

  • Speaker #1

    Donc tu avais déjà cette vision-là en fait. C'est ça. Tu avais déjà capté ce...

  • Speaker #0

    Parce qu'en Centrafrique en fait, tu peux te faire bloquer par les profs. S'ils ont envie que t'aies pas le bac, bah t'auras pas le bac. D'accord. Et vu qu'on les avait attaqués, ils nous attendaient...

  • Speaker #1

    En retournant, ouais.

  • Speaker #0

    Et donc c'est comme ça que j'ai préparé le bac français, j'ai énormément taffé, et j'ai réussi à avoir le bac français.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et c'est grâce à ça que j'ai fait, à l'époque il y avait admission post-bac.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    J'ai fait des vœux et je me suis retrouvé à Toulouse.

  • Speaker #1

    C'est super ça ! Ouais non, c'est top ! Ok, donc là tu vis à Toulouse et donc tu as créé Garastore. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de Garastore en quelques phrases pour commencer ?

  • Speaker #0

    Garastore, c'est une plateforme de distribution de jeux vidéo et de BD. Globalement, on résout un problème qui est de dire comment on génère de l'argent en Afrique. Comment les créateurs peuvent générer de l'argent en Afrique. Que ce soit des créateurs de la diaspora, que ce soit des créateurs non issus de la diaspora et que ce soit des créateurs africains. Donc ça, c'est la problématique qu'on résout. Il y a 54 pays en Afrique. On dit souvent très fragmenté, plus de 20 monnaies. C'est beaucoup plus compliqué que les gens ne se l'imaginent. Et il n'y a aucune plateforme où tu peux arriver et dire je mets mon contenu dedans et quelqu'un en RDC va consommer, quelqu'un au Congo va consommer à la fin de la journée, j'ai mon argent. Et c'est ce qu'on essaie de faire avec Gara.

  • Speaker #1

    Ok, donc GarageStore, c'est donc un magasin d'applications pour smartphones, dans lequel les personnes vont pouvoir chercher, télécharger, installer des applications sur leur mobile. Alors moi, comme je te disais, je ne connais pas du tout ce secteur, et je n'avais même pas la connaissance qu'il existait des app stores alternatifs. Alors moi, je suis full Apple, que ce soit ordi ou téléphone. Donc dans ma tête, c'est l'Apple Store, et je sais que pour Android, c'est Google Play. Mais je ne savais pas qu'il existait des App Store alternatifs. C'est quand même un projet ambitieux.

  • Speaker #0

    C'est un gros projet, et après on s'est heurté à beaucoup de difficultés. On s'est rendu compte aussi que c'est un monde, et il y a beaucoup de sociétés qui font aussi pression sur Google et sur Apple pour ouvrir. Parce que sur Apple, par exemple, il n'y a que récemment que l'Union Européenne a forcé Apple à... à accepter d'autres stores sur Apple. Pareil pour Google. Par exemple, si vous installez des stores alternatifs sur Google, vous allez avoir un petit message comme quoi cette application est potentiellement dangereuse. En fait,

  • Speaker #1

    ça freine les gens.

  • Speaker #0

    Ça freine les gens, bien sûr. Donc, on a des situations de monopole sur le marché. Mais il y a beaucoup de personnes qui poussent. Il y a Huawei, par exemple, depuis que Trump a... Trump a voulu tuer Huawei, il a demandé à Google d'arrêter de travailler avec Huawei. Huawei a créé son propre store. On a en Afrique un constructeur qui s'appelle Transion qui vend des téléphones comme Intel, Infinix, etc. Eux ils ont leur propre store. Il y a vraiment beaucoup de stores qui existent sur le marché.

  • Speaker #1

    Ok, ok, ok. Donc toi tu as créé GaraStore. Toi tu codes personnellement ? Je code. Donc tu as créé tes propres mains ?

  • Speaker #0

    Alors on a une équipe, mais j'ai commencé, j'étais tout seul. J'ai mis toutes les bases, j'ai fait une grosse partie du travail.

  • Speaker #1

    Mais ça doit prendre un temps.

  • Speaker #0

    Ça m'a pris beaucoup de temps, ouais.

  • Speaker #1

    Ok, et tu l'as créé quand ?

  • Speaker #0

    Alors le projet Garastore a commencé en 2019. Et de 2019 à 2023, j'ai travaillé quasi tous les jours dessus. Ça me dit dimanche, week-end. jours fériés etc. Et en plus j'avais un taf à temps plein.

  • Speaker #1

    Tu as toujours ce taf Ă  temps plein ? Non.

  • Speaker #0

    Je travaillais la journée, le soir jusqu'à 3h du matin, je modélais tout et après je me réveillais à 7h pour aller travailler.

  • Speaker #1

    C'est dur. Ça c'est dur. Et là vous êtes combien chez Grastor ?

  • Speaker #0

    On est une quinzaine de personnes. dans la boîte, éparpillée après un peu partout sur la planète.

  • Speaker #1

    Mais ça justement, c'est une question que j'ai, c'est que... Donc, Garastor, c'est une société de droit français. C'est ça. Ok. Pourquoi tu as choisi d'avoir une société de droit français et pas une société qui est basée en Afrique ?

  • Speaker #0

    Alors, la Centrafrique, c'est un pays où c'est très compliqué. Après, moi, je ne suis pas un Africain, donc la société, j'aurais pu la placer n'importe où. D'accord. J'aurais pu la placer en Afrique du Sud, j'aurais pu la placer à l'île Maurice. au Sénégal. On a une filiale au Sénégal par exemple. D'accord. Alors pourquoi avoir mis la société ici en France ? Parce que je suis basé en France. L'autre chose aussi c'est que c'est beaucoup plus facile de lever de l'argent quand la boîte est française.

  • Speaker #1

    D'accord. Parce que ça rassure beaucoup plus les investisseurs.

  • Speaker #0

    Ça rassure les investisseurs, ils savent exactement que c'est une boîte française, donc ils ont un contrôle dessus, ils peuvent regarder, etc. Quand ta boîte est en Afrique, la plupart des investisseurs ne savent pas. les pays africains ne sont pas non plus très investissement friendly c'est à dire que c'est très compliqué même les boîtes africaines en fait qui lèvent de l'argent et qu'on voit sur les réseaux Tela levé 10 millions Tela levé 5 millions, ces boîtes ont soit une société mère à Maurice soit en France, soit aux Etats-Unis au Delaware et ce sont que des filiales qui sont sur le continent africain

  • Speaker #1

    Ok d'accord, donc que des filiales opérationnelles D'accord, ok Ok, c'est super intéressant ce point, parce qu'en fait, beaucoup de personnes disent que lorsque tu veux monter un business en Afrique, il faut être sur place. On voit qu'il y a quand même des exemples qui montrent qu'on peut avoir des bureaux basés hors du continent. Même si, bien sûr, c'est extrêmement important d'avoir un lien direct avec le continent.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est important d'être sur place. L'africain, c'est le contact. L'africain il doit te voir, il doit te sentir, il doit te toucher. Mais après, TikTok n'a pas de bureau en Afrique. Google à part le Ghana qu'ils ont ouvert récemment et peut-être le Kenya, ils n'ont pas d'autres bureaux sur le continent. Les gens utilisent tous les jours les services de Google. Twitter n'a pas de bureau en Afrique. Après, quand tu es entrepreneur et que tu commences, Les gens ont besoin de te voir, il faut que tu aies une certaine autorité, il faut que tu racontes ta vie, il faut que les gens s'identifient à toi, c'est important. Mais il faut être très factuel par rapport au continent. Il y a des pays où investir est plus facile, en Afrique, l'Afrique du Sud, l'Égypte.

  • Speaker #1

    Donc lĂ , on parle de l'Afrique anglophone.

  • Speaker #0

    L'Afrique anglophone, peut-être le Maroc. La Côte d'Ivoire ? La Côte d'Ivoire, ça commence à monter, mais c'est pas si joli que... La Côte d'Ivoire est un pays qui est très brindé, beaucoup de communication dessus. Ça bouge, je ne vais pas dire le contraire. On a de très beaux chiffres sur la Côte d'Ivoire. On va dire que c'est moins pire que les autres, de manière générale. Mais ça ne s'approche pas des pays anglophones. Un petit pays comme le Ghana, je n'ai rien contre le Ghanaien.

  • Speaker #1

    Mais il y a un mouvement un petit peu

  • Speaker #0

    Il y a un mouvement qui se passe qui est en train de se mettre en place ça va prendre du temps Moi je table sur 5-10 ans, 5 ans c'est trop court 10 ans Et le truc aussi c'est que en Afrique francophone on n'a pas la bonne mentalité, on n'a pas le bon mindset Les francophones ne se rendent pas compte C'est-à-dire ? On n'est pas de même business, tu vois. En Afrique anglophone, tu arrives, c'est ça, c'est pas ça, c'est... Oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Ils ont eu un pragmatisme fou.

  • Speaker #1

    Et un autre point, c'est que du coup, comme toi, tu as à la fois des bureaux en France et des bureaux en Afrique, c'est pas un peu compliqué de gérer, en fait, toutes les équipes qui bossent avec toi ? Ou vous avez réussi à trouver votre rythme de croisière ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça dépend des gens qu'on sélectionne dans la boîte. Je suis plutôt un petit dictateur. et je garde en fait que des gens qui ont la niaque qui vont tous les jours se dire je bosse parce que mon travail va permettre de sauver d'abord mon propre boulot mais aussi sauver le job du type d'à côté etc, tout le monde est lié et si tu fais pas ton travail et bien s'il faut dégager tout le monde, je dégage tout le monde après ça paraît cynique mais lorsqu'on gère une boîte Lorsqu'on est dirigeant d'une boîte, on a une pression de dingue, on regarde à six mois, on regarde à un an. Il faut qu'on s'assure d'avoir la dream team, l'équipe de rêve qui va permettre de réaliser ça. Tu vois, on a dû dégraisser. De 50% de notre équipe, il y a deux mois, on a dû renvoyer malheureusement beaucoup de gens, plus de 10 personnes. Mais ils le savaient depuis janvier. Je leur ai dit, si on n'arrive pas à faire les chiffres qu'il faut pour que j'aille aux Etats-Unis convaincre des investisseurs par exemple, d'ici le mois d'avril-mai, je serai obligé de licencier 50% de l'effectif.

  • Speaker #1

    Donc vous étiez une vingtaine, c'est ça ?

  • Speaker #0

    On était une vingtaine. Et là,

  • Speaker #1

    ok, vous avez dégraissé, parce que là, tu projettes d'aller lever des fonds ?

  • Speaker #0

    On est en phase de levée de fonds. Ok, d'accord. On a levé l'année dernière, et on était censé lever cette année. Et les investisseurs à qui on a discuté avaient déjà investi dans des concurrents en Afrique du Sud. Ils ont mis plus de 50 millions.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Donc il y a un vrai intérêt, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    il y a un gros marché qui est là. On fait partie des pionniers sur l'industrie du gaming par exemple, sur la distribution etc. Donc on a une forte connaissance. Tout le monde regarde l'Afrique, tout le monde sait que c'est là où ça va se jouer, mais les gens ont peur. Nos premiers investisseurs sont francophones, c'est des français pour la plupart. Les fonds d'investissement qui vont mettre 5-10 millions, tu vois je t'ai dit tout à l'heure que c'est 5-10 ans que ça va prendre. On a besoin de suffisamment d'argent pour continuer à itérer pour les 5-10 ans. mais pour ça il faut aller voir de gros fonds aux Etats-Unis qui vont te faire ça, donc on a une filiale au Sénégal on a une filiale aux Etats-Unis qu'on a créée et on a la maison mère ici en France et après dans le business il faut être très pragmatique clairement,

  • Speaker #1

    mais j'imagine que ça doit pas être Pas être évident, mais c'est un beau challenge, je trouve, d'aller dans les fonds pour se... Oui,

  • Speaker #0

    c'est un autre boulot, parce que nous, et c'est aussi ça, je te disais, quand nous, les francophones, on n'est pas équipés pour ce type de monde, c'est que je me suis rendu compte que c'était une difficulté extraordinaire. Tu bâtis ta boîte, etc. T'es dans l'opérationnel et autres, tu sais faire tes trucs. Mais quand tu vas aller avec des investisseurs, tu te rends compte que c'est un niveau au-dessus.

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'est un travail, c'est du temps.

  • Speaker #0

    J'ai jamais autant pleuré que lorsque j'ai commencé à estimer avec de l'argent.

  • Speaker #1

    Mais tu te fais accompagner, pour le coup ?

  • Speaker #0

    Au début, j'avais pris un lever de fond, mais c'est des bullshits.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    ça ne t'a pas convaincu c'est de la foutaise les francs ils aiment bien voir l'entrepreneur venir, se battre pour avoir les sous ils aiment bien te voir arriver défendre ton truc etc je disais qu'on n'a pas le bon état d'esprit parce que on a nous les francophones un problème avec l'argent C'est aussi lié, je pense, peut-être à la religion, la colonisation française, etc., le catholicisme et toutes ces choses qui sont liées à notre identité d'Africains francophones aujourd'hui. Je le vois, tu imagines, arriver devant un investisseur et dire je veux 5 millions Et tu m'excuseras le terme et tu poses tes couilles sur la table. Ça bloque quelque part dans notre tête parce qu'on n'a pas ce logiciel. Oui,

  • Speaker #1

    ce n'est pas la mentalité anglo-saxonne, tout simplement.

  • Speaker #0

    Les anglo-saxons, j'ai vu nos concurrents, ils ont levé plus de 50 millions à partir de rien. Alors que nous, on a des trucs, on a fait des choses, etc.

  • Speaker #1

    Après, je pense qu'il faut que les gens changent un peu de mentalité. Il faut qu'il y ait des exemples aussi. Moi, je pense que ça peut arriver. Après, je ne suis pas un entrepreneur. Oui, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Ça arrivera, ça prend du temps. L'année dernière, on a réussi à lever jusqu'à 300 000 euros. Et ça va arriver. Je pense que plus on avance, plus on est obligé de changer de logiciel.

  • Speaker #1

    Et là, vous ne levez qu'auprès d'investisseurs professionnels ou est-ce que c'est possible aussi pour des particuliers de venir mettre des petits tickets ?

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on a fait l'année dernière. On a... On est passé par des particuliers, des business angels. Au début, on cherchait un certain montant. On a eu des gens qui ont mis 50K, des gens qui ont mis 10K, des gens qui ont mis 5K. Et après, on a ouvert au fur et à mesure la diaspora. Il y a des gens qui ont mis 2K. On s'est rendu compte que la diaspora est intéressée pour investir dans des projets sur le continent. Ils ne savent pas comment, ils ne savent pas par où, etc. Il y a quelque chose à faire par rapport à ça. Mais oui, je pense que tu sais... Si nous, la diaspora, on n'investit pas dans nos propres projets, les gens ne vont pas le faire. Personne ne viendra développer la vie à notre place.

  • Speaker #1

    Clairement, je suis totalement d'accord sur toute la diaspora. Je crois d'un point de vue, la quantité d'argent qui est envoyée sur le continent, je crois que c'est énorme. C'est énorme, je crois.

  • Speaker #0

    Donc voilà, on a levé auprès de gens qui étaient intéressés par l'Afrique, aux gens qui sont intéressés par le gaming. Oui. On a eu des profils très intéressants, des mentors, des gens qui aujourd'hui, au-delà de l'argent, m'apportent conseils, m'apportent réseaux.

  • Speaker #1

    C'est super.

  • Speaker #0

    Je suis d'un accès à des endroits où je n'aurais jamais pu y mettre les pieds parce que, comme je dis souvent, je suis un petit gars issu de la Centrafrique.

  • Speaker #1

    C'est top, c'est vraiment top. Du coup, j'aimerais que tu nous parles un petit peu plus de Garastore. Comme on l'a dit, c'est un petit marketplace sur lequel on peut trouver un catalogue d'œuvres numériques africaines. Donc jeux vidéo, BD. Est-ce que tu peux nous dire un petit peu quels types d'oeuvres numériques sont disponibles sur GrasStore ?

  • Speaker #0

    En fait, il n'y a pas que des oeuvres numériques africaines parce que l'Afrique ne produit pas suffisamment de contenu.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que si on attendait, si on distribuait que des contenus africains, on n'aurait pas suffisamment de contenu pour le marché. Et c'est comme si Netflix te disait je ne fais que des films américains. Alors, les Américains produisent énormément, mais ils s'en rendent compte même là, sur Netflix. Tu commences à voir plein de films coréens.

  • Speaker #1

    Alors exactement, c'est très bonne qualité. Moi, j'aime beaucoup en tout cas.

  • Speaker #0

    Et en fait, sur Gara, on a des contenus qui viennent de partout, de Brésil, du Japon. Grosso modo, tous les gens qui veulent vendre sur le continent africain, ils ont que Gara aujourd'hui comme option. OK. Et à l'intérieur de Gara, on a créé une section spécifique, Made in Africa, pour faciliter la consommation des produits africains. D'accord. Pour donner plus de visibilité.

  • Speaker #1

    Ok. Bon là j'avais plein de questions mais on va finalement les prendre un peu dans le désordre. Donc tu dis que le seul moyen pour vendre du jeu vidéo sur mobile c'est de passer par Gara.

  • Speaker #0

    C'est le plus facile ouais.

  • Speaker #1

    Donc tout ce qui va être Apple Store ou Google Play c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Alors j'explique le problème. Il y a moins de 10% de la population africaine qui possède une carte bancaire. Ok. Donc Lorsque vous mettez votre jeu ou même votre BD sur les plateformes de contenu, l'Africain, déjà, il faut qu'il trouve ce contenu. Je vais vous donner un exemple. Imaginez, un jeune est basé en Côte d'Ivoire. Il fait un jeu vidéo, il met sur le Play Store. Il va se retrouver en concurrence avec 10 000 jeux vidéo de qualité 10 fois supérieure qui sont sortis la même journée. Il ne va pas pouvoir avoir une certaine visibilité. C'est la première chose. Il n'a pas les moyens, il n'a pas 5000 euros à mettre par mois en acquisition pour avoir des utilisateurs. La deuxième chose, c'est que supposons qu'il y ait des Ivoiriens qui tombent dessus, parce que RTI, on a parlé, et ils vont arriver dedans, ils vont voir qu'il faut acheter, ils n'ont pas de carte de crédit, ils ne peuvent pas payer. Ils ne peuvent pas payer non plus par Orange Money, avec Wave, avec les systèmes de paiement, parce que le jeune Ivoirien qui a créé son jeu, il n'a pas de société. La plupart de ces jeunes n'ont pas de société. Ils ne peuvent pas avoir accès à ces systèmes de paiement. Donc, tu peux créer ce que tu veux en Afrique. La plupart du temps, tu ne sauras pas comment distribuer ça, comment générer de l'argent. C'est pour cela que la plupart des créateurs, pendant des années, ils ont poussé leurs produits au niveau de l'Europe pour la diaspora. Il est plus facile de trouver des contenus créés sur le continent africain en Europe qu'en Afrique.

  • Speaker #1

    Plus qu'en Afrique. Ok, d'accord.

  • Speaker #0

    Là, je parle des jeux vidéo. Dans Gara, on a aussi de la BD, des livres. Tous les bouquins. Je viens d'un pays où il y a un auteur qui est assez connu qui s'appelle Didier Kassai. Il a fait pas mal de BD sur la crise centrafricaine, comment les rebelles ont pris le pays, etc. Les massacres. Rares sont les centrafricains qui ont lu la BD. Ils ne peuvent pas y avoir accès. C'est très compliqué pour eux. Aujourd'hui, dans notre plateforme, tu arrives, tu tapes Tempête sur Bangui. Et pour 100 francs CFA, 15 centimes, tu as accès à la BD.

  • Speaker #1

    D'accord. OK. Donc, tu as un système de paiement qui passe par le mobile money. C'est ça. OK.

  • Speaker #0

    On a une infrastructure de paiement. Oui. C'est-à-dire qu'on est parti dans tous les pays qui nous intéressent, on a négocié avec les télécoms pour avoir les accès à paiement.

  • Speaker #1

    Donc, juste pour les auditeurs, en Afrique, l'Afrique, c'est un continent qui n'est pas... pas suffisamment bancarisées c'est-à-dire que les gens n'ont pas accès à un compte bancaire classique via un IBAN une carte bancaire qui leur permet de faire des paiements donc il y a une technologie qui s'est développée qui s'appelle le mobile money qui repose sur les infrastructures télécom donc via des numéros en fait le numéro de téléphone sert de wallet c'est ça et les gens s'envoient de l'argent Si je comprends bien, en s'envoyant des messages...

  • Speaker #0

    Alors, je vais donner un exemple précis. C'est comme si ton compte bancaire, au lieu d'avoir un IBAN, etc., comme tu disais, c'est un numéro de téléphone qui sert de porte d'accès.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc tu prends ton cash, à la fin de la journée, tu vas dans un bureau de tabac, et tu donnes les 50 euros au buraliste. Et le buraliste, il va demander au télécom de mettre... l'équivalent à 50 euros sur ce compte qui est lié à ton numéro de téléphone. Ensuite, tu viens à l'intérieur de Gara, où tu vas par exemple dans Netflix. Quand il faut payer, tu mets ton numéro de téléphone, tu dis je suis chez Orange et tu mets ton numéro de téléphone, tu cliques sur payer tu reçois un SMS de Orange, tu ouvres l'application de paiement Orange, tu valides et Orange te prélève le montant sur ton wallet.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc oui, en fait, c'est une super technologie. Oui,

  • Speaker #0

    ça marche bien.

  • Speaker #1

    technologie qui est adaptée pour ce continent où il y a une forte pénétration du mobile. C'est vraiment une très belle technologie. C'est cette technologie-là que vous mettez en place pour Gara. J'ai vu un de tes posts sur LinkedIn. Tu disais que c'était un gros bordel. Parce qu'en fait, tu as des processus qui sont différents selon les pays, c'est ça ? Oui.

  • Speaker #0

    Globalement, en France, On sait qu'on a tous une application pour valider nos systèmes de paiement, peu importe notre banque. Lorsqu'on veut payer, on reçoit une notification, on ouvre l'appli, on met notre code et c'est fait. Côté Afrique, avec les systèmes de paiement africains, il y a autant de process que de télécom. C'est comme si tu avais un process de paiement qui diffère en fonction de la banque. C'est-à-dire que chez certaines banques... Tu mets des coups de pin chez certaines banques, tu mets des notifications chez certaines banques, tu les appelles. Et pour les plateformes comme la nôtre, c'est très compliqué d'uniformiser. C'est-à-dire que l'utilisateur, il arrive, il doit payer. Des fois, il ne reçoit pas le SMS qui est censé lui dire de payer parce que le télécom ne lui a pas dit. Il y a beaucoup de problèmes. On a environ 25% des achats qui ne sont pas validés par les utilisateurs parce que... Ils ne savent pas comment valider.

  • Speaker #1

    Ok. À cause du process qui est différent.

  • Speaker #0

    Qui est différent,

  • Speaker #1

    oui. Ok.

  • Speaker #0

    Ils ne savent pas comment valider. Ok. Et ça, on l'a vu dans tous les pays. Oui. Dans certains pays, par exemple, comme la Côte d'Ivoire, avec Orange Côte d'Ivoire, avant de faire le paiement, donc tu vas dans ton application, tu génères un code de 4-5 chiffres, tu mets le code, et lorsque tu fais la transaction, tu n'as pas de validation après.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dans certaines... Alors qu'Orange au Sénégal... Tu mets ton numéro de téléphone, tu cliques sur payer et tu valides après. Ok. Il y a plein de bordels comme ça. Ouais. Et c'est ça aussi que je reproche à l'Afrique, c'est qu'on a réussi à créer une technologie qui est extraordinaire, mais on ne se pose pas pour faire exploser ces technologies. Pour que ça marche très très bien, tout le monde fait des petits trucs. Tant que ça marche, ok, avançons. Ouais.

  • Speaker #1

    Il faudrait que ce soit harmonisé.

  • Speaker #0

    Il faut que ce soit harmonisé.

  • Speaker #1

    Qui est un moyen de communication commun. Mais du coup, vous, vous avez quand même réussi à intégrer différents process de mobile monnaie dans Garastore. C'est ça. Vous avez intégré combien de pays ?

  • Speaker #0

    Sur les 54 pays africains, on en a une trentaine aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est beaucoup.

  • Speaker #0

    Sierra Leone. Zambie, Sénégal, Cameroun, tous les pays francophones. On a la Tunisie, on a l'Afrique du Sud, le Kenya, on a des pays comme ça, on a la Centrafrique, Congo, RDC. Bref, je pars du principe que l'Afrique c'est le volume. C'est le volume. Quand tu es sur du B2C, quand tu t'adresses à des consommateurs finaux, Tu ne peux pas te permettre d'avoir que la Côte d'Ivoire, par exemple, c'est trop petit. Que le Sénégal c'est trop petit, ça n'a pas de sens. Donc il faut le volume. Il faut qu'on ait 5 millions de personnes en Côte d'Ivoire, 5 millions au Sénégal. Imagine ton podcast, tu veux le monétiser en Afrique, tu le fais qu'en Côte d'Ivoire. C'est une petite niche. Alors que si à la fin de la journée, tu as des gens qui ont payé au Sénégal, au Cameroun... On est à RDC, Ausha, en Centrafrique.

  • Speaker #1

    C'est plus intéressant.

  • Speaker #0

    Ça commence à faire un volume de classe. Clairement. Et c'est ce qu'on cherche.

  • Speaker #1

    Mais là du coup vous avez intégré ces process, donc j'imagine qu'en fait vous avez un avantage sur d'autres magasins d'applications, sur d'autres app stores qui n'ont peut-être pas fait l'effort d'aller intégrer ces process de paiement. J'imagine que Apple Store ou Play ne l'ont pas fait.

  • Speaker #0

    Ils n'en ont rien à foutre. En fait Google a essayé au Kenya, au Ghana. et après ils se sont rendu compte que c'est un bordel alors que c'est Google, ils ont des sous etc, ils pourraient s'ils voulaient vraiment le faire mais c'est pas des gens qui sont là pour gérer la merde africaine ils sont dit gérer votre merde et après on s'intégrera à vous dans les années à venir après moi je trouve que là

  • Speaker #1

    le projet que tu as c'est une position qui est quand même c'est beaucoup de travail mais c'est des super belles opportunités donc ok, sur Garastore donc euh... On trouve à la fois du gaming, des BD, mais d'autres types de contenus.

  • Speaker #0

    C'est ça. Des films d'animation aussi, ça va venir bientôt. Ok,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a pas mal de jeunes qui...

  • Speaker #1

    En fait, ça va être une super plateforme.

  • Speaker #0

    Ça va être une grosse plateforme de contenus pour les Africains et la diaspora.

  • Speaker #1

    Ok, c'est top. Et là, à l'heure actuelle, tu observes des tendances en termes de type d'oeuvres numériques ?

  • Speaker #0

    Sur le continent africain, on sait que les contenus africains sont... sont, comment on appelle, demandées par les populations. Les jeunes veulent des contenus africains, mais les jeunes aussi veulent des contenus européens, occidentaux, qui font tendance, tu vois. Et on sait que les contenus africains, ça attire dans nos marketing. Quand on met ça, c'est ça qui fait les meilleurs chiffres,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais on n'en a pas suffisamment. C'est pas produit suffisamment.

  • Speaker #1

    Et justement... qui sont les créateurs des oeuvres numériques africaines qu'on trouve sur Grasta ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, il y a nous. En fait, j'ai deux boîtes. La première, c'est Masseka. J'ai commencé par faire de la production. J'ai un studio de jeux vidéo qui est spécialisé sur les créations africaines. C'est le premier en Europe à créer des jeux que sur l'Afrique. Donc on alimente aussi la plateforme avec nos propres créations. On avait fait un jeu où il y a une maman qui court derrière un petit pour le plonger. On est en train de faire un jeu, par exemple, avec une petite fille qui va essayer de sauver son village parce qu'il y a un sorcier qui est venu voler les couleurs. Et cette petite fille, en fait, elle va rencontrer les peuples autochtones, les Pygmées, les Maasai. Et ces peuples vont lui apprendre les connaissances ancestrales de l'Afrique pour aller dans sa quête. On a fait pas mal de jeux. On a fait des jeux de zombies où il y a un président africain qui voulait absolument remporter les élections. Il va aller voir le marabout pour réveiller les morts, pour aller voter. On a pas mal de contenus comme ça qu'on produit. Et après, on fait le tour du continent. Je vais partout sur le continent pour voir des jeunes qui créent. Je vais dans les quartiers, dans les villages. Parce qu'il y a des jeunes qui sont hyper talentueux. Et donc, dès que je vois un jeune qui a... Dès que je vois un jeune qui a du talent, qui réussit à produire, je lui dis mon gars, viens je te distribue. Il a besoin d'être tant talent.

  • Speaker #1

    Et c'est facile pour ces créateurs d'accéder à la plateforme, je veux dire de déposer leur contenu en fait ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est assez rapide. On a mis en place un process qui facilite la chose. Et aujourd'hui, non, c'est très très rapide. Et l'idée, c'est d'accélérer ça dans les années à venir. On a besoin, en fait, l'Afrique a besoin de produire. On consomme beaucoup de contenu extérieur. Et il faut qu'on produise suffisamment pour que les créateurs locaux puissent générer suffisamment de l'argent, vivre de ça, et qu'on ait une machine qui se mette en place.

  • Speaker #1

    Ok, clairement. Et en termes de sécurité et de qualité des applications qu'on peut trouver sur Grastore, vous, vous avez mis en place des process pour... parce que je pense que, par exemple, si on va sur un App Store alternatif, on peut se dire peut-être qu'il y aura des logiciels malveillants, peut-être que mon téléphone va se faire hacker. Vous, vous avez mis en place des process pour garantir cette sécurité et cette qualité ?

  • Speaker #0

    On vérifie tous les contenus qui sont dans la plateforme. Il y a un système de vérification des virus, des machins qui se fait automatiquement. Et après, déjà sur nos téléphones Android et iOS, il y a aussi des mécanismes derrière pour bloquer les applis qui pourraient...

  • Speaker #1

    Ok, déjà là-bas.

  • Speaker #0

    Voilà, donc il y a beaucoup de couches de sécurité qui existent. Donc oui, on essaie de faire les choses correctement. On est une plateforme premium. Les gens payent, on n'a pas de publicité, on n'a pas ce type de... On est modèle économique, donc on s'assure que la personne qui arrive ait la meilleure expérience possible, parce que la qualité, on sait que ça compte. Donc voilà à peu près ce qu'on a fait et ce qu'on a mis en place.

  • Speaker #1

    Et donc le marché cible de Garastor, c'est à la fois le marché africain et à la fois aussi l'Europe, par exemple moi. Là, je peux aller sur GrasStore et télécharger ?

  • Speaker #0

    Alors, sur ton iPhone, pas possible pour l'instant. Ça va venir, ça fait partie de notre roadmap. Mais sur Android, ça fait totalement possible aujourd'hui. On va démarrer, parce qu'on s'est d'abord focus sur l'Afrique, comprendre le marché africain, les créateurs, les tendances, qui achète combien, etc. Donc là, à partir de la fin du mois de septembre, on va ouvrir la diaspora africaine. en Europe, au Canada, et après on va analyser la tendance pendant 3-4 mois, et on va monter en puissance au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    C'est super, et du coup en termes de chiffres, c'est combien d'utilisateurs à peu près ?

  • Speaker #0

    En 3 mois, on a 20 000 personnes aujourd'hui, on a un coût d'acquisition de 8 centimes, c'est très faible.

  • Speaker #1

    Coups d'acquisition, c'est le coût que vous payez pour avoir un utilisateur.

  • Speaker #0

    C'est ça. En France, par exemple, un coût d'acquisition, c'est de l'ordre de 50 centimes. Et aux États-Unis, c'est de l'ordre d'un euro à peu près.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Et vous, vous ĂŞtes Ă  ?

  • Speaker #0

    8 centimes. 8 centimes,

  • Speaker #1

    ok. Donc,

  • Speaker #0

    l'Afrique coûte pas grand-chose.

  • Speaker #1

    Clairement.

  • Speaker #0

    Donc, nous, on avait besoin d'abord de valider ça. Et après, derrière, l'idée, c'est qu'en d'ici la fin de l'année... entre 1 million et 5 millions d'utilisateurs. Il y a pas mal de stratégies qu'on a. On a un partenariat avec TraceTV pour toute l'Afrique francophone. On va commencer à déployer des panneaux publicitaires dans tout Abidjan, sur des bus, des affiches. Quand on fait du business, il faut d'abord comprendre le marché. qui achète, pourquoi, comment, quelle fréquence, quel est le pouvoir d'achat, quel type de contenu avant de claquer de l'argent. Là, on sait exactement aujourd'hui ce que c'est que la frais qui est le problème qu'il y a sur le continent.

  • Speaker #1

    Ok, et tu peux nous parler un petit peu du business model de GaraStore. Tu disais que c'était une application, un magasin d'applications qui était premium. Parce que par exemple, quand on compare désolé si je compare tout le temps mais en fait ce sont des magasins d'applications qui sont entre guillemets gratuits et la plupart des applications qu'on va trouver sont gratuites ils ont différents business models en fonction de ce que tu achètes sur l'application que tu as téléchargée vous GaraStore ça fonctionne comment ?

  • Speaker #0

    Alors il y a deux business models sur Gara il y a le business model en Afrique donc tu as un accès qui est 15 centimes par jour, 80 centimes par semaine ou 3 euros le mois. Donc, si tu paies 15 centimes aujourd'hui, donc 100 francs CFA, tu as accès à tous les contenus en illimité, la journée. Si tu paies 80 centimes, donc 500 francs CFA, sur une semaine, tu as accès à tout. Et après, si tu paies 3 euros, donc 2000 francs CFA, sur le mois, tu as accès à tous les contenus en illimité. Donc ça,

  • Speaker #1

    c'est pour l'Afrique.

  • Speaker #0

    Ça, c'est pour l'Afrique. Pour la diaspora, c'est 4,99€ un abonnement mensuel.

  • Speaker #1

    Ok. Et ça, vous arrivez à identifier clairement qui est de la diaspora et qui n'est pas basée en...

  • Speaker #0

    Ah oui, on le sait. De toute façon, c'est assez simple. C'est qu'en Afrique, les gens n'ont pas de carte de crédit pour prendre 4,99€. Et dans la diaspora, les gens n'ont pas le mobile money pour payer avec le système. Donc même si la personne est de la diaspora, trafique son système, trafique l'application pour... Ouais,

  • Speaker #1

    c'est impossible.

  • Speaker #0

    Il ne peut pas payer.

  • Speaker #1

    Ok. Donc ça, c'est votre business model. Donc c'est comme ça que vous générez de l'argent. Donc il n'y a pas un système de souscription, alors. C'est vraiment, on paye...

  • Speaker #0

    Alors, en Afrique, il n'y a pas de souscription. Ça n'existe pas, la souscription. Et ça, c'est un problème, d'ailleurs, sur le continent. Mais en Europe, il y a l'Aspora, c'est un abonnement mensuel. D'accord. Les 4,99 euros, en fait, c'est un abonnement mensuel.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est vrai, c'est fou, en fait, vous avez remonté. intégrer deux business models en fonction de la localisation. C'est assez fou. J'ai vu qu'il y avait aussi un gars à passe, un passe-découverte. C'est ça.

  • Speaker #0

    En fait, les passes, c'est les accès. Passe-découverte, on te donne un accès pour la journée. Tu testes et tu vois si ça t'intéresse. Et après, une fois que tu as consommé ton passe-découverte, si tu veux d'autres contenus, là, il faut payer 15 centimes. Les 80 centimes ou les 3 euros.

  • Speaker #1

    Ok, ok, ok, top, top. Et j'ai vu qu'il y avait une BD, alors moi qui m'a fait penser Ă  Naruto.

  • Speaker #0

    Ouais, Naruto. C'est la BD la plus lue sur la plateforme. Ok. C'est un jeu n'y voit rien qui s'appelle Nandi Diabaté. Ouais. et qui est très talentueux. Il a commencé à faire sa BD, il avait sa petite communauté, et on lui a dit, écoute Nandi, on te finance le tome 3 de ta BD, et on pousse en marketing et en acquisition en Côte d'Ivoire, et on a fait un partenariat avec son éditeur, qui est basé en France, qui s'appelle Nofi, et après, ça a plutôt bien marché.

  • Speaker #1

    C'est la plus lue ?

  • Speaker #0

    Oui, la plus lue sur la plateforme. C'est notre success story, il est très connu en Côte d'Ivoire, et on est vachement contents de ce type d'histoire, parce que c'est ce que je veux créer, je veux réussir à trouver des jeunes en Afrique qui font, pour générer des revenus suffisamment pour eux, pour que derrière, on ait de plus en plus de créations africaines.

  • Speaker #1

    Justement, c'était une question, est-ce que Donc c'est un marché qui a du potentiel, mais est-ce que c'est un marché qui peut être viable dans le sens où les créateurs de contenu vont pouvoir vivre de cette activité ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs choses. L'Afrique est très complexe. Les Africains, pendant des années, n'achetaient pas. Ils avaient les choses gratuitement, soit c'est les ONG qui donnaient, soit c'est... les agences de développement qui allaient distribuer des trucs gratuitement. Et pendant des années, l'Africain n'a pas développé cet état d'esprit d'acheter les choses qui l'intéressent. Tu vois, ici en Europe, on ne nous donne pas les choses gratuitement. Tu veux un truc, t'achètes. Aux États-Unis, c'est pareil. Sinon, en Afrique, donne-moi, donne-moi, donne-moi, donne-moi gratuitement. Et on s'est rendu compte que ça rendait le business très complexe sur le continent. Mais ça n'empêche pas qu'il y a un pourcentage des gens qui achètent. Nous, en fait, de ce qu'on voit, c'est un pourcentage qui va entre 7% et 11%.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc, d'où le fait qu'il nous faut beaucoup de volume pour que les 7%, 11% qu'achètent soient rentables. Oui, clairement. On a en fait une plateforme aussi qu'on a créée à côté de Gara, qui est très liée à Gara, qui s'appelle Kerem, qui arrive pour le mois d'octobre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Pour les créateurs de contenu qui ne sont pas distribués à l'intérieur de Gara.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est quoi en fait l'intérêt ? C'est un espèce d'incubateur ?

  • Speaker #0

    Tu connais la plateforme Tipeee ?

  • Speaker #1

    Tipeee, non.

  • Speaker #0

    Patreon ?

  • Speaker #1

    Patreon, c'est bien un truc.

  • Speaker #0

    C'est un truc pour youtubeurs,

  • Speaker #1

    pour youtubeurs,

  • Speaker #0

    et que ta communauté aille faire des dents,

  • Speaker #1

    etc.

  • Speaker #0

    Et on a créé l'équivalent d'un Patreon pour l'Afrique. D'accord. Tous les gens qui sont sur Instagram, qui font des pranks, tous les gens qui font des... qui animent des communautés sur TikTok, qui ont des millions d'abonnés, qui n'arrivent même pas à générer de l'argent parce que la publicité en Afrique, ça ne rapporte rien, les skateboards en Afrique, ça ne marche pas correctement. On leur a créé cette plateforme pour qu'ils demandent à leur communauté d'aller leur faire des dons, qu'ils vivent à la fin du mois. Et ça, c'est lié à Gara, parce que derrière, c'est l'infrastructure de paiement de Gara, c'est les systèmes de création de comptes. et quand la personne va faire un petit don je sais pas moi à un jojol comédien ou à un x ou y qui fait des vidéos sur Instagram on va lui donner un accès à Gara pour lui dire ok bon t'as donné son franc c'est un grand accès à tel créateur écoute tu as accès une semaine à telle plateforme pour toi pour tes amis etc c'est une synergie, c'est un écosystème on est en train de créer un écosystème pour les créateurs sur le continent africain

  • Speaker #1

    c'est top et je voudrais juste en revenir un petit peu sur la partie un peu concurrence donc tu me disais que vous avez une position super intéressante sur le marché notamment puisque vous avez fait l'effort d'intégrer des moyens de paiement qui reposent sur le mobile money est-ce que vous êtes quand même amené à échanger avec des grosses entreprises comme Apple, Google dans votre entreprise ? hum...

  • Speaker #0

    Ce sont des sociétés avec qui on discute, qui sont très compliquées. Apple, on n'a rien à foutre de l'Afrique. Leur priorité n'est pas là. Google fait des choses sur le continent. Google, même s'ils sont très durs, difficiles, ils bougent un tout petit peu.

  • Speaker #1

    Après, Android,

  • Speaker #0

    c'est ouvert.

  • Speaker #1

    C'est ouvert et j'ai l'impression que c'est le type de téléphone...

  • Speaker #0

    C'est à 35% du marché africain. Donc Google, ils sont très ouverts. Je leur dis souvent, en fait, si vous ne voulez pas nous aider, ne nous mettez pas des bâtons dans les roues. Donc, c'est une grosse machine, mais ils font des efforts. Après, sur le continent africain, c'est beaucoup les télécoms. C'est Orange, c'est MTN, c'est Telma à Madagascar, c'est Action, c'est Maroc Télécom qui en move. C'est des acteurs comme ça avec qui on discute, mais qui aussi ont leur propre stratégie, qui aussi sont en train d'essayer de venir dans le gaming parce qu'ils voient qu'il y a beaucoup d'argent.

  • Speaker #1

    Je crois que le gaming, je crois que c'est... En tout cas, les applications de jeux, je crois que ce sont celles qui sont le plus téléchargées ou le plus utilisées. Ah oui, bien sûr,

  • Speaker #0

    sur les plateformes. Et ça génère... Le gaming génère plus d'argent que le cinéma et la musique, les livres réunis.

  • Speaker #1

    C'est fou.

  • Speaker #0

    C'est un truc de malade. Donc, les télécoms... dès qu'il y a de l'argent quelque part, ils y vont. Même si, voilà, ils n'y connaissent rien. Mais ils y vont, ils sont en train de faire des choses et on discute quand même. On discute, on se partage des choses et on essaie d'avancer ensemble.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Et plus toi, là, sur ta vision un peu, pourquoi est-ce que mettre en valeur les œuvres numériques africaines, c'est important pour toi ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Quels sont les enjeux que tu vois derrière ça ? Quelle est ta vision, en fait, dessus ?

  • Speaker #0

    En fait, la question que tu poses, ça revient à pourquoi je fais ça. Il y a... Dans la question, il y a deux questions. Plutôt, il y a deux réponses. La première réponse, c'est par rapport aux œuvres numériques africaines. Et d'abord, une notion de... de vulgarisation, d'accès au contenu. Il faut qu'on arrive à savoir qui on est exactement. Et pour savoir qui on est exactement, il faut qu'on fasse un saut dans le temps, dans le passé, et qu'on comprenne comment on en est arrivé là, qui sommes-nous, quels sont nos rites, nos héritages culturels. Quoi, on est là ? Et qu'est-ce qu'on a apporté au monde ? Et ça va demander du temps, mais ça passe par la culture. Tu prends... Tu prends Hitler. Et là, tu as dit, le gars, il va me dire, qu'est-ce qu'il va dire, quel exemple il va prendre. Tu prends Hitler, tu prends Napoléon Bonaparte, tu prends tous les pays du monde qui... Tu prends même la Chine de Mao, et même la Chine d'aujourd'hui. Tous ces régimes utilisent un récit national. Ils te font un récit national pour réussir à driver ton peuple. C'est quoi, nous, notre récit national ? C'est quoi, nous, notre récit continental ? Toi, l'Africain, toi, le Noir, c'est quoi ton récit ? Qu'est-ce qui te drive dans la vie ? Le Juif, l'Israélien, il a son récit qu'il utilise dans sa communauté pour le driver. Nous, c'est quoi notre récit ? il y a des fragments de choses à Ausha droite et souvent les noirs d'Afrique ils en arrivent à aller prendre des récits américains parce que parce qu'ils arrivent pas à trouver ce récit qui les draguent dans leur vie. On a besoin de modèles. Les Mongols, ils ont Jens Jens Kahn. Parce que Jens Jens Kahn, c'était un conquérant, etc. Et ça les drive. Nous, on a qui ? On a beaucoup de gens. Sonia Takheta, on a Sonia Liber, on a oui, on a le royaume d'Ethiopie qui a lutté contre les Italiens ces récits-là doivent nous driver et nous servir de modèle sur toute l'Afrique peu importe les zones, en Afrique centrale en Centrafrique on a un gars qui s'appelle Carnot qui a lutté contre la colonisation et qui a utilisé les les les pouvoirs de la forêt pour résister aux colons. Et les colons ont dû aller soudoyer des marabouts dans la forêt pour connaître le secret de Carnot pour réussir à le capturer. Enfin, on doit utiliser ces récits. nationaux pour nous driver. Et moi, en fait, aujourd'hui, je raconte cela au travers du numérique. Je t'ai dit que j'ai commencé par le jeu vidéo et aujourd'hui, on continue de faire des jeux vidéo parce que c'est, pour moi, l'un des moyens pour raconter ces histoires-là et les transmettre plus facilement. Tout ce que je fais, c'est politique. L'entrepreneuriat est un... est un outil à disposition de mes ambitions, je dirais, politiques. Et quand je dis mes ambitions politiques, c'est pas être président, j'en ai rien à foutre. Mais on doit avoir un peuple fort. Et quand tu dis avoir un peuple fort, ça veut pas dire qu'on va aller massacrer les autres. L'amour de soi, comme dit l'autre, c'est pas la haine de l'autre. Et moi, je l'affirme. Je l'affirme, je le dis, et sans complexe. C'est ça qui nous manque. en manque d'affirmation de soi. On manque d'affirmation de soi. Il faut qu'on affirme notre identité, il faut qu'on affirme notre singularité, notre particularité. Il faut qu'on raconte notre singularité, notre particularité. On est en capacité de faire danser la planète entière. Mais est-ce que les gens savent que derrière les sons, derrière la musicalité africaine, ce sont également nos histoires ? Mais les gens ne le vivent pas comme ça. Fela Kuti, par exemple. Fela Kuti, qui est un grand chanteur, musicien, etc. Il chantait l'Afrique, il chantait l'africanité. Pourquoi, en fait, quand on se sent mal... quand on va mal, et des fois, on écoute certaines musiques africaines, t'as l'impression que t'as l'énergie. T'as l'impression que t'as les ancêtres qui sont rentrés dans ton corps et te revigorent. Parce que tout ça a du sens. Mais nous, on est déracinés. L'Africain du continent est déraciné, l'Africain de l'esprit est encore plus déraciné.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, toi, tu vois un peu ta plateforme et les œuvres numériques comme un outil de soft power. pour un peu inculquer...

  • Speaker #0

    Totalement. Regarde Wakanda, quand Black Panther est sorti. Non,

  • Speaker #1

    c'est clair. Tous les noirs, tous les orange.

  • Speaker #0

    Clairement. Et moi, le souci que j'ai eu avec Wakanda, c'est que c'est les Américains qui l'ont fait. Et l'argent retourne aux États-Unis.

  • Speaker #1

    Mais c'est un début.

  • Speaker #0

    Non, c'est sûr que c'est un début. Bien sûr que c'est... C'est sûr et certain que c'est un début. Mais à la fin de la journée, j'en ai rien à foutre des États-Unis.

  • Speaker #1

    pour moi c'est l'Afrique comment créer des emplois c'est ça c'est un peu la suite du truc c'est que ça permet aussi de créer des emplois après c'est l'indépendance financière c'est accès à plus d'éducation à plusieurs

  • Speaker #0

    choses tu vois il y a un truc qu'on a remarqué sur Gara c'est que environ 30 40 des gens c'était c'est des illettrés on l'a vu on est tous les jours on le voit et à un moment c'est on se dit mais 30 40 des personnes qui utilisent qui arrive sur la plateforme des il est très bien ok les gens nous écrivent comment créer un compte ni en gros bouton ya marqué se connecter donc avec les informations parce que les gens ne savent pas lire Ils ne savent pas lire. On s'est rendu compte que... Je parlais tout à l'heure de la plateforme Wave au Sénégal. Ouais.

  • Speaker #1

    Wave, qu'est-ce qu'ils font déjà ?

  • Speaker #0

    Ils font du paiement. Ils font du paiement, mobile money. Ils ont intégré des trucs de la voix. En gros, tu cliques sur un... Un peu comme l'icône WhatsApp où tu cliques et tu parles. Et tu cliques et le truc qui te parle et te dit... Si tu veux créer un compte, tu vois le gros bouton, nanana, c'est ce bouton qui te... La voix. et c'est pour ça que WhatsApp marche en Afrique parce que les gens vu qu'ils n'ont pas envie d'écrire ils appuient sur le petit bouton en russe ils envoient leur...

  • Speaker #1

    oui après c'est bien parce que c'est un moyen d'aller répondre à une problématique mais je pense qu'il faut aussi quand même permettre aux gens d'apprendre à lire mais en tout cas oui c'est bien parce que dans un instant T dans un court ou moyen terme ça permet de répondre à une problématique et d'avoir une solution oui Et peut-être on va parler un peu plus du potentiel du coup du marché des objets numériques en Afrique parce que le constat c'est que il y a une adoption du smartphone en Afrique subsaharienne, je regardais je crois que c'est de l'ordre de 51% en 2023 et il y a une projection à plus de 85% d'ici 2030, on a en plus de ça le développement de la 4G et maintenant le développement de la 5G sur le continent donc tout ça, ça favorise l'accès aux jeux... aux jeux vidéo sur mobile. Donc ça, c'est bien pour Garastore, pour une plateforme comme la tienne. La question, c'est, est-ce que le marché des œuvres numériques africaines est profond ? Et en termes de chiffres, est-ce qu'on a de la data qui nous permet un peu d'estimer la taille de ce marché ?

  • Speaker #0

    Alors, pour être franc, on n'a pas de la data. Les données qui circulent sont toutes fake. Enfin, non, le... On l'expérimente et on réajuste nous-mêmes nos propres prévisions par rapport à ce qu'on voit et qu'on teste. Et surtout, souvent, les gens font des estimations en utilisant l'Égypte, l'Afrique du Sud, le Nigeria, qui ne représentent que 3% du continent. C'est très compliqué d'estimer ça. On sait que si on prend le gaming, c'est un milliard à peu près sur le continent africain. C'est quand même beaucoup, mais c'est très peu par rapport au potentiel du marché. L'Afrique, c'est 54 pays, alors que c'est un milliard, c'est l'Afrique du Sud, et un peu le Maroc et le Nigeria. Donc, c'est assez difficile. Mais on sait, si on fait des parallèles avec des industries comme le cinéma, et qu'on prend juste une société comme Canal+, Canal+, se fait des millions en Afrique. Alors, ils n'ont pas envie de me donner leur chiffre d'affaires sur le continent. Mais ils font beaucoup d'argent sur le continent africain. Tu as des sociétés comme... Multi-choice, c'est l'équivalent d'un Canal+, sud-africain. Ils sont très gros. Et d'ailleurs, Canal+, essaie de les racheter.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais ils génèrent beaucoup d'argent avec le cinéma, avec le streaming sur le continent africain.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    On sait que le cinéma est un modèle qui est en train de se structurer. en Afrique on sait que ça s'accélère la filière est en train de mettre en place la chaîne de valeur on l'a vu au Nigeria avec Nollywood qui a aussi sa chaîne Nollywood qui marche bien dans la diaspora c'est en train de se mettre en place on le voit avec les acteurs qui commencent à avoir cette boucle de distribution Canal Plus qui a racheté un une société qui s'appelle Marodi, basée au Sénégal, qui fait du cinéma. D'accord. Des sociétés comme TV5, qui vont acheter des films d'animation aux créateurs africains. On voit en fait un mouvement qui est en train de se mettre en place parce qu'il a demandé là.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il y a une demande, il y a une classe moyenne en capacité de payer, il y a très très peu de chiffres qui sortent, ce ne sont que des estimations. Mais c'est une histoire de 5-10 ans, même 5 ans je trouve que c'est encore très limite.

  • Speaker #1

    Donc 5-10 ans pour que ça se structure, pour qu'on ait de la data.

  • Speaker #0

    On ait de la data fiable.

  • Speaker #1

    Ok, de la data fiable, c'est ça.

  • Speaker #0

    Toi et moi on met vraiment un accent sur la data. données. Parce que les gens qui sont sur le continent africain ne communiquent pas sur la donnée.

  • Speaker #1

    Ça c'est fou.

  • Speaker #0

    Parce que tu le sais en fait, dans notre... Alors déjà les états africains... n'ont pas mis la donnée au centre de leur stratégie. Alors que c'est clair. Mais bien sûr. Je regardais sur Internet, les gens disaient oui, l'Afrique du Sud est l'un des pays les plus dangereux du continent africain. Et il y avait des gens qui ont raison et qui disaient oui, mais c'est parce que l'Afrique du Sud est le seul pays africain à fournir de la donnée. Les autres pays ne fournissent pas de la donnée. Donc tu ne peux pas comparer. Tu ne sais pas. ce qui se passe. Et c'est pareil dans toutes les industries. La crise Covid, par exemple, on ne sait pas combien de personnes sont réellement décidées sur le continent africain. On ne le sait pas. Parce que les gens qui meurent, pour les Africains, c'est soit mort par sorcellerie, soit mort de palus, soit mort de... On ne sait pas ce qui se passe. Et c'est une grosse problématique. Donc, les seuls pays qui sont fiables, l'Afrique du Sud... sud l'egypte le maroc qui fait beaucoup d'efforts c'est un truc de dingue le nigeria même si pour moi c'est un géant pied d'argile ah ouais bah oui pour moi le nigeria le nigeria côté de ce qu'on voit c'est que ça se développe quand même à l'alp et qui est sur le côté à moi ouais ouais ok c'est un géant alors il ya des ultra riches au nigeria ouais il ya des ultra riches mais c'est pas On a les mêmes problèmes qu'en Côte d'Ivoire, qu'au Sénégal, qu'en RDC. Je t'avais dit qu'on a un concurrent qui a levé plus de 50 millions. On les a rencontrés récemment, on a discuté, ils m'ont dit qu'ils sont au Nigeria et qu'ils galèrent. Les mecs qui ont 50 millions, ils galèrent au Nigeria, ils sont obligés de faire des paris sportifs, des casinos pour réussir à générer de l'argent. alors qu'ils en font ça n'a rien à voir ils ont vendu du gaming à des investisseurs et maintenant ils font des casinos après bon ils pivotent oui c'est sûr pour être malin la réalité c'est que et eux par exemple c'est ses concurrents, ils sont partis raconter à tout le monde comme quoi l'Afrique c'est tel milliard, tel...

  • Speaker #1

    Ouais alors ça c'est quand même quelque chose qu'on entend beaucoup, on entend voilà l'Afrique c'est le continent de demain, c'est là où il y a les opportunités, mais je fais encore référence à un de tes postes sur LinkedIn, en fait c'est un beau discours, c'est très bien, mais si les choses ne sont pas mises en place avec du sérieux et du travail et de la volonté... Dans 10-15 ans, ce sera...

  • Speaker #0

    Peut-être que ce sera toujours un potentiel inexploitif. Oui, c'est clair. L'Afrique est survendue. L'Afrique est vraiment... Alors moi, je n'ai pas le discours qui facilite la bébé de fond. Mais je suis très pragmatique par rapport au marché. C'est-à-dire que les gens qui mettent l'argent chez nous, ils savent que je ne ferais pas n'importe quoi. L'Afrique est survendue aujourd'hui. C'est vrai que c'est le marché de l'avenir, il y a beaucoup de jeunes. Ces jeunes n'ont pas d'argent. On le voit, on a les chutes. Ces jeunes n'ont pas d'argent, il y a une bonne partie de gens illettrés parmi ces jeunes, donc c'est très compliqué. Donc il y a du travail, il y a un travail de malade. Tous les gens qui se disent oui on va aller en Afrique. Mais apprêtez-vous à vous bagarrer comme pas possible. C'est pas la France, c'est pas la Belgique, c'est pas le Royaume-Uni, c'est pas le Canada, c'est pas les US. L'Afrique, c'est l'Europe il y a 50 ans, et même l'Europe il y a 50 ans, elle était beaucoup plus avancée que le continent aujourd'hui. Il y a des opportunités. Il faut aller en étant très humble, il faut aller en se disant qu'on n'y connaît rien. Il faut y aller en se disant qu'on va s'adapter au marché, il faut être très flexible. Il faut y aller en se disant que l'Africain n'a pas d'argent, qu'à la fin de la journée, il a peut-être deux dollars dans sa poche pour vivre, et que peut-être la culture, ce n'est pas son truc. Il faut aller se dire que l'Africain n'a pas envie d'être sauvé, il n'en a rien à foutre d'être sauvé. Il faut aller en se disant que, peu importe ton produit, tu vas être en concurrence avec la bière. Avec les femmes. Avec les boîtes de nuit. Et c'est ça, la réalité.

  • Speaker #1

    Mais après, ça, je pense que c'est plus... C'est un sujet d'éducation, en fait, aussi. C'est sûr.

  • Speaker #0

    Ça prend du temps. C'est pour ça que je disais, ça prend 5-10 ans. On est obligé, dans certains de nos messages... dans le contenu qu'il y a sur votre plateforme il y a ce type de de message d'essayer d'éduquer consommer et en consommant vous soutenez des créateurs africains tu veux que l'Afrique se développe tes 100 francs c'est fait que tu vas payer c'est pour créer des emplois sur le continent africain t'es acteur du changement sur le continent africain et cela tu vas taper sur le et on l'a vu en fait on a un On a fait une étude récemment et la plupart des gens qui ont consommé dans la plateforme, c'est parce qu'ils voulaient soutenir les créateurs africains.

  • Speaker #1

    Ok, c'est super.

  • Speaker #0

    Donc on sait, alors c'est pas tous, il y en a beaucoup, ils n'en ont rien à foutre, mais plus de 80% des gens qui ont acheté, on leur a dit pourquoi vous avez acheté ? Ils ont remarqué, c'est pour soutenir les créateurs africains.

  • Speaker #1

    Moi je pense qu'il y a réellement des jeunes, je pense aussi de mon âge, qui ont cette envie-là. au moins une partie de l'argent qu'ils peuvent gagner. Ils ont envie de le dédier. Ils ont envie d'essayer de contribuer à ce que le continent aille dans une direction. Ça, j'en suis vraiment convaincu. Et je pense que ça commence de plus en plus jeune aussi. Donc moi, je pense que si des choses sont mises en place pour pouvoir diriger l'argent de la diaspora ou autre... vers des projets intéressants. Je pense que ça marchera. Ça marchera. Pourtant, forcément, aller chercher de la rentabilité, mais au moins aller chercher de l'impact. Bien sûr. Tu vois,

  • Speaker #0

    l'impact, c'est la chose la plus, je pense, rapide à avoir. Parce que le gars qui fait son contenu, je te parlais des 4,99 euros de la D'Espora. Si on a 10 000 personnes dans la D'Espora qui s'abandonnent, ça nous fait du 49 000 euros par mois et à peu près 500 000 par an. Et tous ces gars-là, ils vont pouvoir avoir un petit salaire à la fin du mois, faire vivre leur famille, créer plus de contenu. Tu as une boucle qui déjà se met en place. C'est ça. 4,99 euros par mois, alors que ce n'est même pas le prix d'un kebab. Donc,

  • Speaker #1

    dans le cœur,

  • Speaker #0

    tu vois. Et c'est là où, en fait, notre message pour la diaspora, c'est écoutez, on peut transformer l'Afrique pour 4,99 euros par mois. On crée des emplois. Oui. Et... et vous allez voir par vous-même qu'il y a beaucoup de jeunes qui vont émerger et les contenus qui vont être produits pour vous, pour vos enfants et vous allez contribuer au développement du continent c'est ce qu'on va pousser pour les semaines et les mois à venir c'est top c'est top est-ce que tu pourrais nous dire toi,

  • Speaker #1

    quel est ta BD ton jeu vidéo favori ? sur Garastan sur Garastan

  • Speaker #0

    Je joue pas beaucoup, et j'ai même plus beaucoup de temps pour lire. Tout ce qui est BD, etc., ça fait... sans te mentir, je passe beaucoup de temps à faire des recherches, parce qu'on crée nos propres jeux, et je saurais pas te dire. Je joue pas et je...

  • Speaker #1

    MĂŞme Naruto ? Non,

  • Speaker #0

    enfin, Naruto, je l'ai parcouru,

  • Speaker #1

    mais j'y arrive plus.

  • Speaker #0

    Quand t'es dans un moment...

  • Speaker #1

    Est-ce que t'aurais un conseil à donner aux créateurs d'oeuvres numériques qui souhaitent intégrer ta plateforme ?

  • Speaker #0

    Écoute, qui me contacte, et on lance.

  • Speaker #1

    T'es dit, je pense qu'on arrive à la fin de... de cet épisode, c'était super intéressant. C'était vraiment cool d'avoir ta vision sur l'écosystème, de comprendre ce que vous proposez chez Galastar. Et je te remercie. Je te remercie beaucoup de cet échange super intéressant.

  • Speaker #0

    Merci énormément, Pierre. C'était un plaisir.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le parcours de Teddy et ses expĂ©riences en Afrique

    02:00

  • Les dĂ©fis du marchĂ© africain et des systèmes de paiement

    05:44

  • La crĂ©ation de Garastore et son dĂ©veloppement

    08:34

  • La levĂ©e de fonds et la mentalitĂ© entrepreneuriale en Afrique

    16:43

  • Les types de contenus disponibles sur Garastore

    30:12

  • L'importance des rĂ©cits africains dans la culture numĂ©rique

    44:11

  • Conclusion et vision pour l'avenir des Ĺ“uvres numĂ©riques africaines

    01:02:37

Description

📱Garastore : l'appstore Africain


Garastore, l'alternative aux géants Apple store et Google play, révolutionne la distribution de contenu sur smartphone en Afrique. 


Teddy Kossoko est déterminé : il veut faire de Garastore l’app store n°1 en Afrique. 


Au cours des cinq dernières années, il a développé chaque couche de son app store, “Garastore”, afin de permettre aux utilisateurs de rechercher, télécharger et installer des œuvres numériques africaines (jeux vidéo, livres, BD, etc.) sur leurs smartphones, et bien plus encore.

💡 Teddy nous révèle notamment :

  • Son parcours : du coup d’État Ă  son arrivĂ©e Ă  Toulouse, en passant par les dĂ©fis de l'Ă©cole et la corruption. 

  • Comment Garastore, une app store alternative, rĂ©ussit Ă  exister face aux gĂ©ants comme Google Play et Apple Store.

  • La manière dont Garastore permet aux crĂ©ateurs de gĂ©nĂ©rer des revenus en Afrique.

  • Les dĂ©fis de la levĂ©e de fonds pour Garastore et l'importance de dĂ©velopper le bon mindset. 

  • L'intĂ©gration du mobile money comme  infrastructure de paiement adaptĂ©e Ă  l'Afrique📱💳

  • Pourquoi il tient tant Ă  mettre en valeur les Ĺ“uvres numĂ©riques africaines 🌍🎮.


👉 Retrouvez nous sur toutes les plateformes audio podcast 🎧 (Apple Podcast, Spotify, Deezer...) et sur Youtube 🎥 https://www.youtube.com/channel/UCncdTivh-mLpUxIjQbR2J0Q




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On résout un problème qui est de dire comment on génère de l'argent en Afrique. Comment les créateurs peuvent générer de l'argent en Afrique. Que ce soit des créateurs de diaspora, que ce soit des créateurs non issus de la diaspora, et que ce soit des créateurs africains. C'est un gros projet. Faire un CRT a beaucoup de difficultés. Je suis plutôt un petit dictateur. Je garde en fait que des gens qui ont la niaque. T'imagines arriver devant un investisseur et dire je veux 5 millions. Et tu m'excuseras le terme, mais tu poses tes couilles sur la table.

  • Speaker #1

    Je disais que c'était un gros bordel.

  • Speaker #0

    C'est un bordel, oui. Côté Afrique, avec le système de paiement africain, il y a autant de process que de télécom. Ils n'ont rien à foutre. En fait, Google a essayé au Kenya, au Ghana, et après s'en rendu compte que c'est un bordel. L'entrepreneuriat est un outil à disposition de mes ambitions, je dirais, politiques.

  • Speaker #1

    D'accord. As an startup. Le podcast qui met en lumière l'écosystème florissant des startups qui ont un focus sur l'Afrique. Voici comment nourrir les choses. Le monde évolue rapidement. L'Afrique en plein essor se réinvente à une vitesse époustouflante. Des esprits brillants forgent déjà l'avenir de l'écosystème startup de ce continent. Entrepreneurs, investisseurs, ce continent dispose de tout ce dont il a besoin pour réussir. Et pourtant, il reste beaucoup à faire. C'est là que tu interviens. Nous partageons les histoires qui inspirent, les conseils qui guident. Les opportunités qui motivent à contribuer à la construction de l'Afrique. Rêvez grand, écoutez, apprenez, agissez. Ensemble, créons des solutions innovantes pour ce beau continent. Peu importe où tu viens, où tu vis. Eyes on Startup. Salut Teddy. Bonjour. Merci d'avoir accepté l'invitation pour participer à l'épisode d'aujourd'hui. Ça va être super intéressant. Donc là, on va parler d'un domaine que moi, je ne connais pas du tout pour le coup. J'ai pas mal de questions à te poser. Toi, Teddy, tu as créé Garastore. C'est, si je comprends bien, un magasin d'applications mobiles pour smartphones. Là, ça va être l'opportunité pour toi de nous parler de ce que Garastore propose, des défis que tu rencontres et que tu as rencontrés dans le cadre du développement de ta plateforme. J'aimerais aussi qu'on parle de ta vision. de la culture africaine, notamment des œuvres numériques. Comprendre est-ce qu'il y a un marché avec du potentiel ? Est-ce que c'est un marché qui peut être viable sur le long terme ? Donc ouais, ça va être super intéressant. Ça va être super intéressant. On va parler de tout ça. On va aussi parler un petit peu de ton parcours. Donc j'aimerais que tu te présentes juste en quelques phrases.

  • Speaker #0

    Alors en quelques phrases, déjà merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    C'est toujours intéressant. Intéressant de partager. En quelques phrases, je pourrais me décrire comme étant un amoureux de l'Afrique. Je suis né en Centrafrique, à Bangui. Et tout au long de mon parcours, très vite, j'ai fait face à ce qu'on appelle souvent les coups d'État. On avait vu des enfants soldats de Jean-Pierre Mbemba venir chez nous, casser plein de trucs. Mon père part en exil. et nous on s'enfuit pendant un certain temps, ma mère envoie des gens nous récupérer au milieu de la forêt, elle s'occupe de nous, et je comprends qu'il faut taffer dans la vie si on veut réussir, et j'ai beaucoup taffé, et s'il y a une chose que j'ai aussi beaucoup gardé, c'est cet amour de l'Afrique que j'ai développé au fur et à mesure de ma vie et jusqu'à aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et donc aujourd'hui, tu vis à Toulouse. C'est ça. On est dans un super studio à Toulouse. T'es arrivé quand, toi, à Toulouse ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis arrivé à Toulouse en 2012.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et à la base, j'étais même pas censé venir en France. Ça faisait pas partie du plan.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il faut savoir que dans le lycée où j'étais, c'était un lycée catholique. Ça faisait partie des meilleurs lycées de la Centrafrique. Et on s'est rendu compte que lorsque la sœur directrice, fondatrice de l'école était décédée, le niveau de corruption a explosé dans l'école. Et donc avec un ami qui est décédé, on a décidé de créer un journal scolaire. Ah,

  • Speaker #1

    donc tu avais déjà un point d'arrière en toi.

  • Speaker #0

    Et on balançait les profs, on balançait les profs qui demandaient de l'argent pour les notes, qui demandaient aux filles de coucher pour avoir des notes.

  • Speaker #1

    Voilà, c'était... OK.

  • Speaker #0

    Et j'ai été chassé de l'école. J'ai été chassé de l'école en terminale. Et je savais en fait que si je voulais réussir dans la vie, il fallait que je puisse passer un autre diplôme que le diplôme centrafricain. D'accord. Donc j'ai passé à côté en candidat libre le bac français.

  • Speaker #1

    Donc tu avais déjà cette vision-là en fait. C'est ça. Tu avais déjà capté ce...

  • Speaker #0

    Parce qu'en Centrafrique en fait, tu peux te faire bloquer par les profs. S'ils ont envie que t'aies pas le bac, bah t'auras pas le bac. D'accord. Et vu qu'on les avait attaqués, ils nous attendaient...

  • Speaker #1

    En retournant, ouais.

  • Speaker #0

    Et donc c'est comme ça que j'ai préparé le bac français, j'ai énormément taffé, et j'ai réussi à avoir le bac français.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et c'est grâce à ça que j'ai fait, à l'époque il y avait admission post-bac.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    J'ai fait des vœux et je me suis retrouvé à Toulouse.

  • Speaker #1

    C'est super ça ! Ouais non, c'est top ! Ok, donc là tu vis à Toulouse et donc tu as créé Garastore. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de Garastore en quelques phrases pour commencer ?

  • Speaker #0

    Garastore, c'est une plateforme de distribution de jeux vidéo et de BD. Globalement, on résout un problème qui est de dire comment on génère de l'argent en Afrique. Comment les créateurs peuvent générer de l'argent en Afrique. Que ce soit des créateurs de la diaspora, que ce soit des créateurs non issus de la diaspora et que ce soit des créateurs africains. Donc ça, c'est la problématique qu'on résout. Il y a 54 pays en Afrique. On dit souvent très fragmenté, plus de 20 monnaies. C'est beaucoup plus compliqué que les gens ne se l'imaginent. Et il n'y a aucune plateforme où tu peux arriver et dire je mets mon contenu dedans et quelqu'un en RDC va consommer, quelqu'un au Congo va consommer à la fin de la journée, j'ai mon argent. Et c'est ce qu'on essaie de faire avec Gara.

  • Speaker #1

    Ok, donc GarageStore, c'est donc un magasin d'applications pour smartphones, dans lequel les personnes vont pouvoir chercher, télécharger, installer des applications sur leur mobile. Alors moi, comme je te disais, je ne connais pas du tout ce secteur, et je n'avais même pas la connaissance qu'il existait des app stores alternatifs. Alors moi, je suis full Apple, que ce soit ordi ou téléphone. Donc dans ma tête, c'est l'Apple Store, et je sais que pour Android, c'est Google Play. Mais je ne savais pas qu'il existait des App Store alternatifs. C'est quand même un projet ambitieux.

  • Speaker #0

    C'est un gros projet, et après on s'est heurté à beaucoup de difficultés. On s'est rendu compte aussi que c'est un monde, et il y a beaucoup de sociétés qui font aussi pression sur Google et sur Apple pour ouvrir. Parce que sur Apple, par exemple, il n'y a que récemment que l'Union Européenne a forcé Apple à... à accepter d'autres stores sur Apple. Pareil pour Google. Par exemple, si vous installez des stores alternatifs sur Google, vous allez avoir un petit message comme quoi cette application est potentiellement dangereuse. En fait,

  • Speaker #1

    ça freine les gens.

  • Speaker #0

    Ça freine les gens, bien sûr. Donc, on a des situations de monopole sur le marché. Mais il y a beaucoup de personnes qui poussent. Il y a Huawei, par exemple, depuis que Trump a... Trump a voulu tuer Huawei, il a demandé à Google d'arrêter de travailler avec Huawei. Huawei a créé son propre store. On a en Afrique un constructeur qui s'appelle Transion qui vend des téléphones comme Intel, Infinix, etc. Eux ils ont leur propre store. Il y a vraiment beaucoup de stores qui existent sur le marché.

  • Speaker #1

    Ok, ok, ok. Donc toi tu as créé GaraStore. Toi tu codes personnellement ? Je code. Donc tu as créé tes propres mains ?

  • Speaker #0

    Alors on a une équipe, mais j'ai commencé, j'étais tout seul. J'ai mis toutes les bases, j'ai fait une grosse partie du travail.

  • Speaker #1

    Mais ça doit prendre un temps.

  • Speaker #0

    Ça m'a pris beaucoup de temps, ouais.

  • Speaker #1

    Ok, et tu l'as créé quand ?

  • Speaker #0

    Alors le projet Garastore a commencé en 2019. Et de 2019 à 2023, j'ai travaillé quasi tous les jours dessus. Ça me dit dimanche, week-end. jours fériés etc. Et en plus j'avais un taf à temps plein.

  • Speaker #1

    Tu as toujours ce taf Ă  temps plein ? Non.

  • Speaker #0

    Je travaillais la journée, le soir jusqu'à 3h du matin, je modélais tout et après je me réveillais à 7h pour aller travailler.

  • Speaker #1

    C'est dur. Ça c'est dur. Et là vous êtes combien chez Grastor ?

  • Speaker #0

    On est une quinzaine de personnes. dans la boîte, éparpillée après un peu partout sur la planète.

  • Speaker #1

    Mais ça justement, c'est une question que j'ai, c'est que... Donc, Garastor, c'est une société de droit français. C'est ça. Ok. Pourquoi tu as choisi d'avoir une société de droit français et pas une société qui est basée en Afrique ?

  • Speaker #0

    Alors, la Centrafrique, c'est un pays où c'est très compliqué. Après, moi, je ne suis pas un Africain, donc la société, j'aurais pu la placer n'importe où. D'accord. J'aurais pu la placer en Afrique du Sud, j'aurais pu la placer à l'île Maurice. au Sénégal. On a une filiale au Sénégal par exemple. D'accord. Alors pourquoi avoir mis la société ici en France ? Parce que je suis basé en France. L'autre chose aussi c'est que c'est beaucoup plus facile de lever de l'argent quand la boîte est française.

  • Speaker #1

    D'accord. Parce que ça rassure beaucoup plus les investisseurs.

  • Speaker #0

    Ça rassure les investisseurs, ils savent exactement que c'est une boîte française, donc ils ont un contrôle dessus, ils peuvent regarder, etc. Quand ta boîte est en Afrique, la plupart des investisseurs ne savent pas. les pays africains ne sont pas non plus très investissement friendly c'est à dire que c'est très compliqué même les boîtes africaines en fait qui lèvent de l'argent et qu'on voit sur les réseaux Tela levé 10 millions Tela levé 5 millions, ces boîtes ont soit une société mère à Maurice soit en France, soit aux Etats-Unis au Delaware et ce sont que des filiales qui sont sur le continent africain

  • Speaker #1

    Ok d'accord, donc que des filiales opérationnelles D'accord, ok Ok, c'est super intéressant ce point, parce qu'en fait, beaucoup de personnes disent que lorsque tu veux monter un business en Afrique, il faut être sur place. On voit qu'il y a quand même des exemples qui montrent qu'on peut avoir des bureaux basés hors du continent. Même si, bien sûr, c'est extrêmement important d'avoir un lien direct avec le continent.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est important d'être sur place. L'africain, c'est le contact. L'africain il doit te voir, il doit te sentir, il doit te toucher. Mais après, TikTok n'a pas de bureau en Afrique. Google à part le Ghana qu'ils ont ouvert récemment et peut-être le Kenya, ils n'ont pas d'autres bureaux sur le continent. Les gens utilisent tous les jours les services de Google. Twitter n'a pas de bureau en Afrique. Après, quand tu es entrepreneur et que tu commences, Les gens ont besoin de te voir, il faut que tu aies une certaine autorité, il faut que tu racontes ta vie, il faut que les gens s'identifient à toi, c'est important. Mais il faut être très factuel par rapport au continent. Il y a des pays où investir est plus facile, en Afrique, l'Afrique du Sud, l'Égypte.

  • Speaker #1

    Donc lĂ , on parle de l'Afrique anglophone.

  • Speaker #0

    L'Afrique anglophone, peut-être le Maroc. La Côte d'Ivoire ? La Côte d'Ivoire, ça commence à monter, mais c'est pas si joli que... La Côte d'Ivoire est un pays qui est très brindé, beaucoup de communication dessus. Ça bouge, je ne vais pas dire le contraire. On a de très beaux chiffres sur la Côte d'Ivoire. On va dire que c'est moins pire que les autres, de manière générale. Mais ça ne s'approche pas des pays anglophones. Un petit pays comme le Ghana, je n'ai rien contre le Ghanaien.

  • Speaker #1

    Mais il y a un mouvement un petit peu

  • Speaker #0

    Il y a un mouvement qui se passe qui est en train de se mettre en place ça va prendre du temps Moi je table sur 5-10 ans, 5 ans c'est trop court 10 ans Et le truc aussi c'est que en Afrique francophone on n'a pas la bonne mentalité, on n'a pas le bon mindset Les francophones ne se rendent pas compte C'est-à-dire ? On n'est pas de même business, tu vois. En Afrique anglophone, tu arrives, c'est ça, c'est pas ça, c'est... Oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Ils ont eu un pragmatisme fou.

  • Speaker #1

    Et un autre point, c'est que du coup, comme toi, tu as à la fois des bureaux en France et des bureaux en Afrique, c'est pas un peu compliqué de gérer, en fait, toutes les équipes qui bossent avec toi ? Ou vous avez réussi à trouver votre rythme de croisière ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça dépend des gens qu'on sélectionne dans la boîte. Je suis plutôt un petit dictateur. et je garde en fait que des gens qui ont la niaque qui vont tous les jours se dire je bosse parce que mon travail va permettre de sauver d'abord mon propre boulot mais aussi sauver le job du type d'à côté etc, tout le monde est lié et si tu fais pas ton travail et bien s'il faut dégager tout le monde, je dégage tout le monde après ça paraît cynique mais lorsqu'on gère une boîte Lorsqu'on est dirigeant d'une boîte, on a une pression de dingue, on regarde à six mois, on regarde à un an. Il faut qu'on s'assure d'avoir la dream team, l'équipe de rêve qui va permettre de réaliser ça. Tu vois, on a dû dégraisser. De 50% de notre équipe, il y a deux mois, on a dû renvoyer malheureusement beaucoup de gens, plus de 10 personnes. Mais ils le savaient depuis janvier. Je leur ai dit, si on n'arrive pas à faire les chiffres qu'il faut pour que j'aille aux Etats-Unis convaincre des investisseurs par exemple, d'ici le mois d'avril-mai, je serai obligé de licencier 50% de l'effectif.

  • Speaker #1

    Donc vous étiez une vingtaine, c'est ça ?

  • Speaker #0

    On était une vingtaine. Et là,

  • Speaker #1

    ok, vous avez dégraissé, parce que là, tu projettes d'aller lever des fonds ?

  • Speaker #0

    On est en phase de levée de fonds. Ok, d'accord. On a levé l'année dernière, et on était censé lever cette année. Et les investisseurs à qui on a discuté avaient déjà investi dans des concurrents en Afrique du Sud. Ils ont mis plus de 50 millions.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Donc il y a un vrai intérêt, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    il y a un gros marché qui est là. On fait partie des pionniers sur l'industrie du gaming par exemple, sur la distribution etc. Donc on a une forte connaissance. Tout le monde regarde l'Afrique, tout le monde sait que c'est là où ça va se jouer, mais les gens ont peur. Nos premiers investisseurs sont francophones, c'est des français pour la plupart. Les fonds d'investissement qui vont mettre 5-10 millions, tu vois je t'ai dit tout à l'heure que c'est 5-10 ans que ça va prendre. On a besoin de suffisamment d'argent pour continuer à itérer pour les 5-10 ans. mais pour ça il faut aller voir de gros fonds aux Etats-Unis qui vont te faire ça, donc on a une filiale au Sénégal on a une filiale aux Etats-Unis qu'on a créée et on a la maison mère ici en France et après dans le business il faut être très pragmatique clairement,

  • Speaker #1

    mais j'imagine que ça doit pas être Pas être évident, mais c'est un beau challenge, je trouve, d'aller dans les fonds pour se... Oui,

  • Speaker #0

    c'est un autre boulot, parce que nous, et c'est aussi ça, je te disais, quand nous, les francophones, on n'est pas équipés pour ce type de monde, c'est que je me suis rendu compte que c'était une difficulté extraordinaire. Tu bâtis ta boîte, etc. T'es dans l'opérationnel et autres, tu sais faire tes trucs. Mais quand tu vas aller avec des investisseurs, tu te rends compte que c'est un niveau au-dessus.

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'est un travail, c'est du temps.

  • Speaker #0

    J'ai jamais autant pleuré que lorsque j'ai commencé à estimer avec de l'argent.

  • Speaker #1

    Mais tu te fais accompagner, pour le coup ?

  • Speaker #0

    Au début, j'avais pris un lever de fond, mais c'est des bullshits.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    ça ne t'a pas convaincu c'est de la foutaise les francs ils aiment bien voir l'entrepreneur venir, se battre pour avoir les sous ils aiment bien te voir arriver défendre ton truc etc je disais qu'on n'a pas le bon état d'esprit parce que on a nous les francophones un problème avec l'argent C'est aussi lié, je pense, peut-être à la religion, la colonisation française, etc., le catholicisme et toutes ces choses qui sont liées à notre identité d'Africains francophones aujourd'hui. Je le vois, tu imagines, arriver devant un investisseur et dire je veux 5 millions Et tu m'excuseras le terme et tu poses tes couilles sur la table. Ça bloque quelque part dans notre tête parce qu'on n'a pas ce logiciel. Oui,

  • Speaker #1

    ce n'est pas la mentalité anglo-saxonne, tout simplement.

  • Speaker #0

    Les anglo-saxons, j'ai vu nos concurrents, ils ont levé plus de 50 millions à partir de rien. Alors que nous, on a des trucs, on a fait des choses, etc.

  • Speaker #1

    Après, je pense qu'il faut que les gens changent un peu de mentalité. Il faut qu'il y ait des exemples aussi. Moi, je pense que ça peut arriver. Après, je ne suis pas un entrepreneur. Oui, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Ça arrivera, ça prend du temps. L'année dernière, on a réussi à lever jusqu'à 300 000 euros. Et ça va arriver. Je pense que plus on avance, plus on est obligé de changer de logiciel.

  • Speaker #1

    Et là, vous ne levez qu'auprès d'investisseurs professionnels ou est-ce que c'est possible aussi pour des particuliers de venir mettre des petits tickets ?

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on a fait l'année dernière. On a... On est passé par des particuliers, des business angels. Au début, on cherchait un certain montant. On a eu des gens qui ont mis 50K, des gens qui ont mis 10K, des gens qui ont mis 5K. Et après, on a ouvert au fur et à mesure la diaspora. Il y a des gens qui ont mis 2K. On s'est rendu compte que la diaspora est intéressée pour investir dans des projets sur le continent. Ils ne savent pas comment, ils ne savent pas par où, etc. Il y a quelque chose à faire par rapport à ça. Mais oui, je pense que tu sais... Si nous, la diaspora, on n'investit pas dans nos propres projets, les gens ne vont pas le faire. Personne ne viendra développer la vie à notre place.

  • Speaker #1

    Clairement, je suis totalement d'accord sur toute la diaspora. Je crois d'un point de vue, la quantité d'argent qui est envoyée sur le continent, je crois que c'est énorme. C'est énorme, je crois.

  • Speaker #0

    Donc voilà, on a levé auprès de gens qui étaient intéressés par l'Afrique, aux gens qui sont intéressés par le gaming. Oui. On a eu des profils très intéressants, des mentors, des gens qui aujourd'hui, au-delà de l'argent, m'apportent conseils, m'apportent réseaux.

  • Speaker #1

    C'est super.

  • Speaker #0

    Je suis d'un accès à des endroits où je n'aurais jamais pu y mettre les pieds parce que, comme je dis souvent, je suis un petit gars issu de la Centrafrique.

  • Speaker #1

    C'est top, c'est vraiment top. Du coup, j'aimerais que tu nous parles un petit peu plus de Garastore. Comme on l'a dit, c'est un petit marketplace sur lequel on peut trouver un catalogue d'œuvres numériques africaines. Donc jeux vidéo, BD. Est-ce que tu peux nous dire un petit peu quels types d'oeuvres numériques sont disponibles sur GrasStore ?

  • Speaker #0

    En fait, il n'y a pas que des oeuvres numériques africaines parce que l'Afrique ne produit pas suffisamment de contenu.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que si on attendait, si on distribuait que des contenus africains, on n'aurait pas suffisamment de contenu pour le marché. Et c'est comme si Netflix te disait je ne fais que des films américains. Alors, les Américains produisent énormément, mais ils s'en rendent compte même là, sur Netflix. Tu commences à voir plein de films coréens.

  • Speaker #1

    Alors exactement, c'est très bonne qualité. Moi, j'aime beaucoup en tout cas.

  • Speaker #0

    Et en fait, sur Gara, on a des contenus qui viennent de partout, de Brésil, du Japon. Grosso modo, tous les gens qui veulent vendre sur le continent africain, ils ont que Gara aujourd'hui comme option. OK. Et à l'intérieur de Gara, on a créé une section spécifique, Made in Africa, pour faciliter la consommation des produits africains. D'accord. Pour donner plus de visibilité.

  • Speaker #1

    Ok. Bon là j'avais plein de questions mais on va finalement les prendre un peu dans le désordre. Donc tu dis que le seul moyen pour vendre du jeu vidéo sur mobile c'est de passer par Gara.

  • Speaker #0

    C'est le plus facile ouais.

  • Speaker #1

    Donc tout ce qui va être Apple Store ou Google Play c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Alors j'explique le problème. Il y a moins de 10% de la population africaine qui possède une carte bancaire. Ok. Donc Lorsque vous mettez votre jeu ou même votre BD sur les plateformes de contenu, l'Africain, déjà, il faut qu'il trouve ce contenu. Je vais vous donner un exemple. Imaginez, un jeune est basé en Côte d'Ivoire. Il fait un jeu vidéo, il met sur le Play Store. Il va se retrouver en concurrence avec 10 000 jeux vidéo de qualité 10 fois supérieure qui sont sortis la même journée. Il ne va pas pouvoir avoir une certaine visibilité. C'est la première chose. Il n'a pas les moyens, il n'a pas 5000 euros à mettre par mois en acquisition pour avoir des utilisateurs. La deuxième chose, c'est que supposons qu'il y ait des Ivoiriens qui tombent dessus, parce que RTI, on a parlé, et ils vont arriver dedans, ils vont voir qu'il faut acheter, ils n'ont pas de carte de crédit, ils ne peuvent pas payer. Ils ne peuvent pas payer non plus par Orange Money, avec Wave, avec les systèmes de paiement, parce que le jeune Ivoirien qui a créé son jeu, il n'a pas de société. La plupart de ces jeunes n'ont pas de société. Ils ne peuvent pas avoir accès à ces systèmes de paiement. Donc, tu peux créer ce que tu veux en Afrique. La plupart du temps, tu ne sauras pas comment distribuer ça, comment générer de l'argent. C'est pour cela que la plupart des créateurs, pendant des années, ils ont poussé leurs produits au niveau de l'Europe pour la diaspora. Il est plus facile de trouver des contenus créés sur le continent africain en Europe qu'en Afrique.

  • Speaker #1

    Plus qu'en Afrique. Ok, d'accord.

  • Speaker #0

    Là, je parle des jeux vidéo. Dans Gara, on a aussi de la BD, des livres. Tous les bouquins. Je viens d'un pays où il y a un auteur qui est assez connu qui s'appelle Didier Kassai. Il a fait pas mal de BD sur la crise centrafricaine, comment les rebelles ont pris le pays, etc. Les massacres. Rares sont les centrafricains qui ont lu la BD. Ils ne peuvent pas y avoir accès. C'est très compliqué pour eux. Aujourd'hui, dans notre plateforme, tu arrives, tu tapes Tempête sur Bangui. Et pour 100 francs CFA, 15 centimes, tu as accès à la BD.

  • Speaker #1

    D'accord. OK. Donc, tu as un système de paiement qui passe par le mobile money. C'est ça. OK.

  • Speaker #0

    On a une infrastructure de paiement. Oui. C'est-à-dire qu'on est parti dans tous les pays qui nous intéressent, on a négocié avec les télécoms pour avoir les accès à paiement.

  • Speaker #1

    Donc, juste pour les auditeurs, en Afrique, l'Afrique, c'est un continent qui n'est pas... pas suffisamment bancarisées c'est-à-dire que les gens n'ont pas accès à un compte bancaire classique via un IBAN une carte bancaire qui leur permet de faire des paiements donc il y a une technologie qui s'est développée qui s'appelle le mobile money qui repose sur les infrastructures télécom donc via des numéros en fait le numéro de téléphone sert de wallet c'est ça et les gens s'envoient de l'argent Si je comprends bien, en s'envoyant des messages...

  • Speaker #0

    Alors, je vais donner un exemple précis. C'est comme si ton compte bancaire, au lieu d'avoir un IBAN, etc., comme tu disais, c'est un numéro de téléphone qui sert de porte d'accès.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc tu prends ton cash, à la fin de la journée, tu vas dans un bureau de tabac, et tu donnes les 50 euros au buraliste. Et le buraliste, il va demander au télécom de mettre... l'équivalent à 50 euros sur ce compte qui est lié à ton numéro de téléphone. Ensuite, tu viens à l'intérieur de Gara, où tu vas par exemple dans Netflix. Quand il faut payer, tu mets ton numéro de téléphone, tu dis je suis chez Orange et tu mets ton numéro de téléphone, tu cliques sur payer tu reçois un SMS de Orange, tu ouvres l'application de paiement Orange, tu valides et Orange te prélève le montant sur ton wallet.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc oui, en fait, c'est une super technologie. Oui,

  • Speaker #0

    ça marche bien.

  • Speaker #1

    technologie qui est adaptée pour ce continent où il y a une forte pénétration du mobile. C'est vraiment une très belle technologie. C'est cette technologie-là que vous mettez en place pour Gara. J'ai vu un de tes posts sur LinkedIn. Tu disais que c'était un gros bordel. Parce qu'en fait, tu as des processus qui sont différents selon les pays, c'est ça ? Oui.

  • Speaker #0

    Globalement, en France, On sait qu'on a tous une application pour valider nos systèmes de paiement, peu importe notre banque. Lorsqu'on veut payer, on reçoit une notification, on ouvre l'appli, on met notre code et c'est fait. Côté Afrique, avec les systèmes de paiement africains, il y a autant de process que de télécom. C'est comme si tu avais un process de paiement qui diffère en fonction de la banque. C'est-à-dire que chez certaines banques... Tu mets des coups de pin chez certaines banques, tu mets des notifications chez certaines banques, tu les appelles. Et pour les plateformes comme la nôtre, c'est très compliqué d'uniformiser. C'est-à-dire que l'utilisateur, il arrive, il doit payer. Des fois, il ne reçoit pas le SMS qui est censé lui dire de payer parce que le télécom ne lui a pas dit. Il y a beaucoup de problèmes. On a environ 25% des achats qui ne sont pas validés par les utilisateurs parce que... Ils ne savent pas comment valider.

  • Speaker #1

    Ok. À cause du process qui est différent.

  • Speaker #0

    Qui est différent,

  • Speaker #1

    oui. Ok.

  • Speaker #0

    Ils ne savent pas comment valider. Ok. Et ça, on l'a vu dans tous les pays. Oui. Dans certains pays, par exemple, comme la Côte d'Ivoire, avec Orange Côte d'Ivoire, avant de faire le paiement, donc tu vas dans ton application, tu génères un code de 4-5 chiffres, tu mets le code, et lorsque tu fais la transaction, tu n'as pas de validation après.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dans certaines... Alors qu'Orange au Sénégal... Tu mets ton numéro de téléphone, tu cliques sur payer et tu valides après. Ok. Il y a plein de bordels comme ça. Ouais. Et c'est ça aussi que je reproche à l'Afrique, c'est qu'on a réussi à créer une technologie qui est extraordinaire, mais on ne se pose pas pour faire exploser ces technologies. Pour que ça marche très très bien, tout le monde fait des petits trucs. Tant que ça marche, ok, avançons. Ouais.

  • Speaker #1

    Il faudrait que ce soit harmonisé.

  • Speaker #0

    Il faut que ce soit harmonisé.

  • Speaker #1

    Qui est un moyen de communication commun. Mais du coup, vous, vous avez quand même réussi à intégrer différents process de mobile monnaie dans Garastore. C'est ça. Vous avez intégré combien de pays ?

  • Speaker #0

    Sur les 54 pays africains, on en a une trentaine aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est beaucoup.

  • Speaker #0

    Sierra Leone. Zambie, Sénégal, Cameroun, tous les pays francophones. On a la Tunisie, on a l'Afrique du Sud, le Kenya, on a des pays comme ça, on a la Centrafrique, Congo, RDC. Bref, je pars du principe que l'Afrique c'est le volume. C'est le volume. Quand tu es sur du B2C, quand tu t'adresses à des consommateurs finaux, Tu ne peux pas te permettre d'avoir que la Côte d'Ivoire, par exemple, c'est trop petit. Que le Sénégal c'est trop petit, ça n'a pas de sens. Donc il faut le volume. Il faut qu'on ait 5 millions de personnes en Côte d'Ivoire, 5 millions au Sénégal. Imagine ton podcast, tu veux le monétiser en Afrique, tu le fais qu'en Côte d'Ivoire. C'est une petite niche. Alors que si à la fin de la journée, tu as des gens qui ont payé au Sénégal, au Cameroun... On est à RDC, Ausha, en Centrafrique.

  • Speaker #1

    C'est plus intéressant.

  • Speaker #0

    Ça commence à faire un volume de classe. Clairement. Et c'est ce qu'on cherche.

  • Speaker #1

    Mais là du coup vous avez intégré ces process, donc j'imagine qu'en fait vous avez un avantage sur d'autres magasins d'applications, sur d'autres app stores qui n'ont peut-être pas fait l'effort d'aller intégrer ces process de paiement. J'imagine que Apple Store ou Play ne l'ont pas fait.

  • Speaker #0

    Ils n'en ont rien à foutre. En fait Google a essayé au Kenya, au Ghana. et après ils se sont rendu compte que c'est un bordel alors que c'est Google, ils ont des sous etc, ils pourraient s'ils voulaient vraiment le faire mais c'est pas des gens qui sont là pour gérer la merde africaine ils sont dit gérer votre merde et après on s'intégrera à vous dans les années à venir après moi je trouve que là

  • Speaker #1

    le projet que tu as c'est une position qui est quand même c'est beaucoup de travail mais c'est des super belles opportunités donc ok, sur Garastore donc euh... On trouve à la fois du gaming, des BD, mais d'autres types de contenus.

  • Speaker #0

    C'est ça. Des films d'animation aussi, ça va venir bientôt. Ok,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a pas mal de jeunes qui...

  • Speaker #1

    En fait, ça va être une super plateforme.

  • Speaker #0

    Ça va être une grosse plateforme de contenus pour les Africains et la diaspora.

  • Speaker #1

    Ok, c'est top. Et là, à l'heure actuelle, tu observes des tendances en termes de type d'oeuvres numériques ?

  • Speaker #0

    Sur le continent africain, on sait que les contenus africains sont... sont, comment on appelle, demandées par les populations. Les jeunes veulent des contenus africains, mais les jeunes aussi veulent des contenus européens, occidentaux, qui font tendance, tu vois. Et on sait que les contenus africains, ça attire dans nos marketing. Quand on met ça, c'est ça qui fait les meilleurs chiffres,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais on n'en a pas suffisamment. C'est pas produit suffisamment.

  • Speaker #1

    Et justement... qui sont les créateurs des oeuvres numériques africaines qu'on trouve sur Grasta ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, il y a nous. En fait, j'ai deux boîtes. La première, c'est Masseka. J'ai commencé par faire de la production. J'ai un studio de jeux vidéo qui est spécialisé sur les créations africaines. C'est le premier en Europe à créer des jeux que sur l'Afrique. Donc on alimente aussi la plateforme avec nos propres créations. On avait fait un jeu où il y a une maman qui court derrière un petit pour le plonger. On est en train de faire un jeu, par exemple, avec une petite fille qui va essayer de sauver son village parce qu'il y a un sorcier qui est venu voler les couleurs. Et cette petite fille, en fait, elle va rencontrer les peuples autochtones, les Pygmées, les Maasai. Et ces peuples vont lui apprendre les connaissances ancestrales de l'Afrique pour aller dans sa quête. On a fait pas mal de jeux. On a fait des jeux de zombies où il y a un président africain qui voulait absolument remporter les élections. Il va aller voir le marabout pour réveiller les morts, pour aller voter. On a pas mal de contenus comme ça qu'on produit. Et après, on fait le tour du continent. Je vais partout sur le continent pour voir des jeunes qui créent. Je vais dans les quartiers, dans les villages. Parce qu'il y a des jeunes qui sont hyper talentueux. Et donc, dès que je vois un jeune qui a... Dès que je vois un jeune qui a du talent, qui réussit à produire, je lui dis mon gars, viens je te distribue. Il a besoin d'être tant talent.

  • Speaker #1

    Et c'est facile pour ces créateurs d'accéder à la plateforme, je veux dire de déposer leur contenu en fait ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est assez rapide. On a mis en place un process qui facilite la chose. Et aujourd'hui, non, c'est très très rapide. Et l'idée, c'est d'accélérer ça dans les années à venir. On a besoin, en fait, l'Afrique a besoin de produire. On consomme beaucoup de contenu extérieur. Et il faut qu'on produise suffisamment pour que les créateurs locaux puissent générer suffisamment de l'argent, vivre de ça, et qu'on ait une machine qui se mette en place.

  • Speaker #1

    Ok, clairement. Et en termes de sécurité et de qualité des applications qu'on peut trouver sur Grastore, vous, vous avez mis en place des process pour... parce que je pense que, par exemple, si on va sur un App Store alternatif, on peut se dire peut-être qu'il y aura des logiciels malveillants, peut-être que mon téléphone va se faire hacker. Vous, vous avez mis en place des process pour garantir cette sécurité et cette qualité ?

  • Speaker #0

    On vérifie tous les contenus qui sont dans la plateforme. Il y a un système de vérification des virus, des machins qui se fait automatiquement. Et après, déjà sur nos téléphones Android et iOS, il y a aussi des mécanismes derrière pour bloquer les applis qui pourraient...

  • Speaker #1

    Ok, déjà là-bas.

  • Speaker #0

    Voilà, donc il y a beaucoup de couches de sécurité qui existent. Donc oui, on essaie de faire les choses correctement. On est une plateforme premium. Les gens payent, on n'a pas de publicité, on n'a pas ce type de... On est modèle économique, donc on s'assure que la personne qui arrive ait la meilleure expérience possible, parce que la qualité, on sait que ça compte. Donc voilà à peu près ce qu'on a fait et ce qu'on a mis en place.

  • Speaker #1

    Et donc le marché cible de Garastor, c'est à la fois le marché africain et à la fois aussi l'Europe, par exemple moi. Là, je peux aller sur GrasStore et télécharger ?

  • Speaker #0

    Alors, sur ton iPhone, pas possible pour l'instant. Ça va venir, ça fait partie de notre roadmap. Mais sur Android, ça fait totalement possible aujourd'hui. On va démarrer, parce qu'on s'est d'abord focus sur l'Afrique, comprendre le marché africain, les créateurs, les tendances, qui achète combien, etc. Donc là, à partir de la fin du mois de septembre, on va ouvrir la diaspora africaine. en Europe, au Canada, et après on va analyser la tendance pendant 3-4 mois, et on va monter en puissance au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    C'est super, et du coup en termes de chiffres, c'est combien d'utilisateurs à peu près ?

  • Speaker #0

    En 3 mois, on a 20 000 personnes aujourd'hui, on a un coût d'acquisition de 8 centimes, c'est très faible.

  • Speaker #1

    Coups d'acquisition, c'est le coût que vous payez pour avoir un utilisateur.

  • Speaker #0

    C'est ça. En France, par exemple, un coût d'acquisition, c'est de l'ordre de 50 centimes. Et aux États-Unis, c'est de l'ordre d'un euro à peu près.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Et vous, vous ĂŞtes Ă  ?

  • Speaker #0

    8 centimes. 8 centimes,

  • Speaker #1

    ok. Donc,

  • Speaker #0

    l'Afrique coûte pas grand-chose.

  • Speaker #1

    Clairement.

  • Speaker #0

    Donc, nous, on avait besoin d'abord de valider ça. Et après, derrière, l'idée, c'est qu'en d'ici la fin de l'année... entre 1 million et 5 millions d'utilisateurs. Il y a pas mal de stratégies qu'on a. On a un partenariat avec TraceTV pour toute l'Afrique francophone. On va commencer à déployer des panneaux publicitaires dans tout Abidjan, sur des bus, des affiches. Quand on fait du business, il faut d'abord comprendre le marché. qui achète, pourquoi, comment, quelle fréquence, quel est le pouvoir d'achat, quel type de contenu avant de claquer de l'argent. Là, on sait exactement aujourd'hui ce que c'est que la frais qui est le problème qu'il y a sur le continent.

  • Speaker #1

    Ok, et tu peux nous parler un petit peu du business model de GaraStore. Tu disais que c'était une application, un magasin d'applications qui était premium. Parce que par exemple, quand on compare désolé si je compare tout le temps mais en fait ce sont des magasins d'applications qui sont entre guillemets gratuits et la plupart des applications qu'on va trouver sont gratuites ils ont différents business models en fonction de ce que tu achètes sur l'application que tu as téléchargée vous GaraStore ça fonctionne comment ?

  • Speaker #0

    Alors il y a deux business models sur Gara il y a le business model en Afrique donc tu as un accès qui est 15 centimes par jour, 80 centimes par semaine ou 3 euros le mois. Donc, si tu paies 15 centimes aujourd'hui, donc 100 francs CFA, tu as accès à tous les contenus en illimité, la journée. Si tu paies 80 centimes, donc 500 francs CFA, sur une semaine, tu as accès à tout. Et après, si tu paies 3 euros, donc 2000 francs CFA, sur le mois, tu as accès à tous les contenus en illimité. Donc ça,

  • Speaker #1

    c'est pour l'Afrique.

  • Speaker #0

    Ça, c'est pour l'Afrique. Pour la diaspora, c'est 4,99€ un abonnement mensuel.

  • Speaker #1

    Ok. Et ça, vous arrivez à identifier clairement qui est de la diaspora et qui n'est pas basée en...

  • Speaker #0

    Ah oui, on le sait. De toute façon, c'est assez simple. C'est qu'en Afrique, les gens n'ont pas de carte de crédit pour prendre 4,99€. Et dans la diaspora, les gens n'ont pas le mobile money pour payer avec le système. Donc même si la personne est de la diaspora, trafique son système, trafique l'application pour... Ouais,

  • Speaker #1

    c'est impossible.

  • Speaker #0

    Il ne peut pas payer.

  • Speaker #1

    Ok. Donc ça, c'est votre business model. Donc c'est comme ça que vous générez de l'argent. Donc il n'y a pas un système de souscription, alors. C'est vraiment, on paye...

  • Speaker #0

    Alors, en Afrique, il n'y a pas de souscription. Ça n'existe pas, la souscription. Et ça, c'est un problème, d'ailleurs, sur le continent. Mais en Europe, il y a l'Aspora, c'est un abonnement mensuel. D'accord. Les 4,99 euros, en fait, c'est un abonnement mensuel.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est vrai, c'est fou, en fait, vous avez remonté. intégrer deux business models en fonction de la localisation. C'est assez fou. J'ai vu qu'il y avait aussi un gars à passe, un passe-découverte. C'est ça.

  • Speaker #0

    En fait, les passes, c'est les accès. Passe-découverte, on te donne un accès pour la journée. Tu testes et tu vois si ça t'intéresse. Et après, une fois que tu as consommé ton passe-découverte, si tu veux d'autres contenus, là, il faut payer 15 centimes. Les 80 centimes ou les 3 euros.

  • Speaker #1

    Ok, ok, ok, top, top. Et j'ai vu qu'il y avait une BD, alors moi qui m'a fait penser Ă  Naruto.

  • Speaker #0

    Ouais, Naruto. C'est la BD la plus lue sur la plateforme. Ok. C'est un jeu n'y voit rien qui s'appelle Nandi Diabaté. Ouais. et qui est très talentueux. Il a commencé à faire sa BD, il avait sa petite communauté, et on lui a dit, écoute Nandi, on te finance le tome 3 de ta BD, et on pousse en marketing et en acquisition en Côte d'Ivoire, et on a fait un partenariat avec son éditeur, qui est basé en France, qui s'appelle Nofi, et après, ça a plutôt bien marché.

  • Speaker #1

    C'est la plus lue ?

  • Speaker #0

    Oui, la plus lue sur la plateforme. C'est notre success story, il est très connu en Côte d'Ivoire, et on est vachement contents de ce type d'histoire, parce que c'est ce que je veux créer, je veux réussir à trouver des jeunes en Afrique qui font, pour générer des revenus suffisamment pour eux, pour que derrière, on ait de plus en plus de créations africaines.

  • Speaker #1

    Justement, c'était une question, est-ce que Donc c'est un marché qui a du potentiel, mais est-ce que c'est un marché qui peut être viable dans le sens où les créateurs de contenu vont pouvoir vivre de cette activité ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs choses. L'Afrique est très complexe. Les Africains, pendant des années, n'achetaient pas. Ils avaient les choses gratuitement, soit c'est les ONG qui donnaient, soit c'est... les agences de développement qui allaient distribuer des trucs gratuitement. Et pendant des années, l'Africain n'a pas développé cet état d'esprit d'acheter les choses qui l'intéressent. Tu vois, ici en Europe, on ne nous donne pas les choses gratuitement. Tu veux un truc, t'achètes. Aux États-Unis, c'est pareil. Sinon, en Afrique, donne-moi, donne-moi, donne-moi, donne-moi gratuitement. Et on s'est rendu compte que ça rendait le business très complexe sur le continent. Mais ça n'empêche pas qu'il y a un pourcentage des gens qui achètent. Nous, en fait, de ce qu'on voit, c'est un pourcentage qui va entre 7% et 11%.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc, d'où le fait qu'il nous faut beaucoup de volume pour que les 7%, 11% qu'achètent soient rentables. Oui, clairement. On a en fait une plateforme aussi qu'on a créée à côté de Gara, qui est très liée à Gara, qui s'appelle Kerem, qui arrive pour le mois d'octobre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Pour les créateurs de contenu qui ne sont pas distribués à l'intérieur de Gara.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est quoi en fait l'intérêt ? C'est un espèce d'incubateur ?

  • Speaker #0

    Tu connais la plateforme Tipeee ?

  • Speaker #1

    Tipeee, non.

  • Speaker #0

    Patreon ?

  • Speaker #1

    Patreon, c'est bien un truc.

  • Speaker #0

    C'est un truc pour youtubeurs,

  • Speaker #1

    pour youtubeurs,

  • Speaker #0

    et que ta communauté aille faire des dents,

  • Speaker #1

    etc.

  • Speaker #0

    Et on a créé l'équivalent d'un Patreon pour l'Afrique. D'accord. Tous les gens qui sont sur Instagram, qui font des pranks, tous les gens qui font des... qui animent des communautés sur TikTok, qui ont des millions d'abonnés, qui n'arrivent même pas à générer de l'argent parce que la publicité en Afrique, ça ne rapporte rien, les skateboards en Afrique, ça ne marche pas correctement. On leur a créé cette plateforme pour qu'ils demandent à leur communauté d'aller leur faire des dons, qu'ils vivent à la fin du mois. Et ça, c'est lié à Gara, parce que derrière, c'est l'infrastructure de paiement de Gara, c'est les systèmes de création de comptes. et quand la personne va faire un petit don je sais pas moi à un jojol comédien ou à un x ou y qui fait des vidéos sur Instagram on va lui donner un accès à Gara pour lui dire ok bon t'as donné son franc c'est un grand accès à tel créateur écoute tu as accès une semaine à telle plateforme pour toi pour tes amis etc c'est une synergie, c'est un écosystème on est en train de créer un écosystème pour les créateurs sur le continent africain

  • Speaker #1

    c'est top et je voudrais juste en revenir un petit peu sur la partie un peu concurrence donc tu me disais que vous avez une position super intéressante sur le marché notamment puisque vous avez fait l'effort d'intégrer des moyens de paiement qui reposent sur le mobile money est-ce que vous êtes quand même amené à échanger avec des grosses entreprises comme Apple, Google dans votre entreprise ? hum...

  • Speaker #0

    Ce sont des sociétés avec qui on discute, qui sont très compliquées. Apple, on n'a rien à foutre de l'Afrique. Leur priorité n'est pas là. Google fait des choses sur le continent. Google, même s'ils sont très durs, difficiles, ils bougent un tout petit peu.

  • Speaker #1

    Après, Android,

  • Speaker #0

    c'est ouvert.

  • Speaker #1

    C'est ouvert et j'ai l'impression que c'est le type de téléphone...

  • Speaker #0

    C'est à 35% du marché africain. Donc Google, ils sont très ouverts. Je leur dis souvent, en fait, si vous ne voulez pas nous aider, ne nous mettez pas des bâtons dans les roues. Donc, c'est une grosse machine, mais ils font des efforts. Après, sur le continent africain, c'est beaucoup les télécoms. C'est Orange, c'est MTN, c'est Telma à Madagascar, c'est Action, c'est Maroc Télécom qui en move. C'est des acteurs comme ça avec qui on discute, mais qui aussi ont leur propre stratégie, qui aussi sont en train d'essayer de venir dans le gaming parce qu'ils voient qu'il y a beaucoup d'argent.

  • Speaker #1

    Je crois que le gaming, je crois que c'est... En tout cas, les applications de jeux, je crois que ce sont celles qui sont le plus téléchargées ou le plus utilisées. Ah oui, bien sûr,

  • Speaker #0

    sur les plateformes. Et ça génère... Le gaming génère plus d'argent que le cinéma et la musique, les livres réunis.

  • Speaker #1

    C'est fou.

  • Speaker #0

    C'est un truc de malade. Donc, les télécoms... dès qu'il y a de l'argent quelque part, ils y vont. Même si, voilà, ils n'y connaissent rien. Mais ils y vont, ils sont en train de faire des choses et on discute quand même. On discute, on se partage des choses et on essaie d'avancer ensemble.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Et plus toi, là, sur ta vision un peu, pourquoi est-ce que mettre en valeur les œuvres numériques africaines, c'est important pour toi ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Quels sont les enjeux que tu vois derrière ça ? Quelle est ta vision, en fait, dessus ?

  • Speaker #0

    En fait, la question que tu poses, ça revient à pourquoi je fais ça. Il y a... Dans la question, il y a deux questions. Plutôt, il y a deux réponses. La première réponse, c'est par rapport aux œuvres numériques africaines. Et d'abord, une notion de... de vulgarisation, d'accès au contenu. Il faut qu'on arrive à savoir qui on est exactement. Et pour savoir qui on est exactement, il faut qu'on fasse un saut dans le temps, dans le passé, et qu'on comprenne comment on en est arrivé là, qui sommes-nous, quels sont nos rites, nos héritages culturels. Quoi, on est là ? Et qu'est-ce qu'on a apporté au monde ? Et ça va demander du temps, mais ça passe par la culture. Tu prends... Tu prends Hitler. Et là, tu as dit, le gars, il va me dire, qu'est-ce qu'il va dire, quel exemple il va prendre. Tu prends Hitler, tu prends Napoléon Bonaparte, tu prends tous les pays du monde qui... Tu prends même la Chine de Mao, et même la Chine d'aujourd'hui. Tous ces régimes utilisent un récit national. Ils te font un récit national pour réussir à driver ton peuple. C'est quoi, nous, notre récit national ? C'est quoi, nous, notre récit continental ? Toi, l'Africain, toi, le Noir, c'est quoi ton récit ? Qu'est-ce qui te drive dans la vie ? Le Juif, l'Israélien, il a son récit qu'il utilise dans sa communauté pour le driver. Nous, c'est quoi notre récit ? il y a des fragments de choses à Ausha droite et souvent les noirs d'Afrique ils en arrivent à aller prendre des récits américains parce que parce qu'ils arrivent pas à trouver ce récit qui les draguent dans leur vie. On a besoin de modèles. Les Mongols, ils ont Jens Jens Kahn. Parce que Jens Jens Kahn, c'était un conquérant, etc. Et ça les drive. Nous, on a qui ? On a beaucoup de gens. Sonia Takheta, on a Sonia Liber, on a oui, on a le royaume d'Ethiopie qui a lutté contre les Italiens ces récits-là doivent nous driver et nous servir de modèle sur toute l'Afrique peu importe les zones, en Afrique centrale en Centrafrique on a un gars qui s'appelle Carnot qui a lutté contre la colonisation et qui a utilisé les les les pouvoirs de la forêt pour résister aux colons. Et les colons ont dû aller soudoyer des marabouts dans la forêt pour connaître le secret de Carnot pour réussir à le capturer. Enfin, on doit utiliser ces récits. nationaux pour nous driver. Et moi, en fait, aujourd'hui, je raconte cela au travers du numérique. Je t'ai dit que j'ai commencé par le jeu vidéo et aujourd'hui, on continue de faire des jeux vidéo parce que c'est, pour moi, l'un des moyens pour raconter ces histoires-là et les transmettre plus facilement. Tout ce que je fais, c'est politique. L'entrepreneuriat est un... est un outil à disposition de mes ambitions, je dirais, politiques. Et quand je dis mes ambitions politiques, c'est pas être président, j'en ai rien à foutre. Mais on doit avoir un peuple fort. Et quand tu dis avoir un peuple fort, ça veut pas dire qu'on va aller massacrer les autres. L'amour de soi, comme dit l'autre, c'est pas la haine de l'autre. Et moi, je l'affirme. Je l'affirme, je le dis, et sans complexe. C'est ça qui nous manque. en manque d'affirmation de soi. On manque d'affirmation de soi. Il faut qu'on affirme notre identité, il faut qu'on affirme notre singularité, notre particularité. Il faut qu'on raconte notre singularité, notre particularité. On est en capacité de faire danser la planète entière. Mais est-ce que les gens savent que derrière les sons, derrière la musicalité africaine, ce sont également nos histoires ? Mais les gens ne le vivent pas comme ça. Fela Kuti, par exemple. Fela Kuti, qui est un grand chanteur, musicien, etc. Il chantait l'Afrique, il chantait l'africanité. Pourquoi, en fait, quand on se sent mal... quand on va mal, et des fois, on écoute certaines musiques africaines, t'as l'impression que t'as l'énergie. T'as l'impression que t'as les ancêtres qui sont rentrés dans ton corps et te revigorent. Parce que tout ça a du sens. Mais nous, on est déracinés. L'Africain du continent est déraciné, l'Africain de l'esprit est encore plus déraciné.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, toi, tu vois un peu ta plateforme et les œuvres numériques comme un outil de soft power. pour un peu inculquer...

  • Speaker #0

    Totalement. Regarde Wakanda, quand Black Panther est sorti. Non,

  • Speaker #1

    c'est clair. Tous les noirs, tous les orange.

  • Speaker #0

    Clairement. Et moi, le souci que j'ai eu avec Wakanda, c'est que c'est les Américains qui l'ont fait. Et l'argent retourne aux États-Unis.

  • Speaker #1

    Mais c'est un début.

  • Speaker #0

    Non, c'est sûr que c'est un début. Bien sûr que c'est... C'est sûr et certain que c'est un début. Mais à la fin de la journée, j'en ai rien à foutre des États-Unis.

  • Speaker #1

    pour moi c'est l'Afrique comment créer des emplois c'est ça c'est un peu la suite du truc c'est que ça permet aussi de créer des emplois après c'est l'indépendance financière c'est accès à plus d'éducation à plusieurs

  • Speaker #0

    choses tu vois il y a un truc qu'on a remarqué sur Gara c'est que environ 30 40 des gens c'était c'est des illettrés on l'a vu on est tous les jours on le voit et à un moment c'est on se dit mais 30 40 des personnes qui utilisent qui arrive sur la plateforme des il est très bien ok les gens nous écrivent comment créer un compte ni en gros bouton ya marqué se connecter donc avec les informations parce que les gens ne savent pas lire Ils ne savent pas lire. On s'est rendu compte que... Je parlais tout à l'heure de la plateforme Wave au Sénégal. Ouais.

  • Speaker #1

    Wave, qu'est-ce qu'ils font déjà ?

  • Speaker #0

    Ils font du paiement. Ils font du paiement, mobile money. Ils ont intégré des trucs de la voix. En gros, tu cliques sur un... Un peu comme l'icône WhatsApp où tu cliques et tu parles. Et tu cliques et le truc qui te parle et te dit... Si tu veux créer un compte, tu vois le gros bouton, nanana, c'est ce bouton qui te... La voix. et c'est pour ça que WhatsApp marche en Afrique parce que les gens vu qu'ils n'ont pas envie d'écrire ils appuient sur le petit bouton en russe ils envoient leur...

  • Speaker #1

    oui après c'est bien parce que c'est un moyen d'aller répondre à une problématique mais je pense qu'il faut aussi quand même permettre aux gens d'apprendre à lire mais en tout cas oui c'est bien parce que dans un instant T dans un court ou moyen terme ça permet de répondre à une problématique et d'avoir une solution oui Et peut-être on va parler un peu plus du potentiel du coup du marché des objets numériques en Afrique parce que le constat c'est que il y a une adoption du smartphone en Afrique subsaharienne, je regardais je crois que c'est de l'ordre de 51% en 2023 et il y a une projection à plus de 85% d'ici 2030, on a en plus de ça le développement de la 4G et maintenant le développement de la 5G sur le continent donc tout ça, ça favorise l'accès aux jeux... aux jeux vidéo sur mobile. Donc ça, c'est bien pour Garastore, pour une plateforme comme la tienne. La question, c'est, est-ce que le marché des œuvres numériques africaines est profond ? Et en termes de chiffres, est-ce qu'on a de la data qui nous permet un peu d'estimer la taille de ce marché ?

  • Speaker #0

    Alors, pour être franc, on n'a pas de la data. Les données qui circulent sont toutes fake. Enfin, non, le... On l'expérimente et on réajuste nous-mêmes nos propres prévisions par rapport à ce qu'on voit et qu'on teste. Et surtout, souvent, les gens font des estimations en utilisant l'Égypte, l'Afrique du Sud, le Nigeria, qui ne représentent que 3% du continent. C'est très compliqué d'estimer ça. On sait que si on prend le gaming, c'est un milliard à peu près sur le continent africain. C'est quand même beaucoup, mais c'est très peu par rapport au potentiel du marché. L'Afrique, c'est 54 pays, alors que c'est un milliard, c'est l'Afrique du Sud, et un peu le Maroc et le Nigeria. Donc, c'est assez difficile. Mais on sait, si on fait des parallèles avec des industries comme le cinéma, et qu'on prend juste une société comme Canal+, Canal+, se fait des millions en Afrique. Alors, ils n'ont pas envie de me donner leur chiffre d'affaires sur le continent. Mais ils font beaucoup d'argent sur le continent africain. Tu as des sociétés comme... Multi-choice, c'est l'équivalent d'un Canal+, sud-africain. Ils sont très gros. Et d'ailleurs, Canal+, essaie de les racheter.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais ils génèrent beaucoup d'argent avec le cinéma, avec le streaming sur le continent africain.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    On sait que le cinéma est un modèle qui est en train de se structurer. en Afrique on sait que ça s'accélère la filière est en train de mettre en place la chaîne de valeur on l'a vu au Nigeria avec Nollywood qui a aussi sa chaîne Nollywood qui marche bien dans la diaspora c'est en train de se mettre en place on le voit avec les acteurs qui commencent à avoir cette boucle de distribution Canal Plus qui a racheté un une société qui s'appelle Marodi, basée au Sénégal, qui fait du cinéma. D'accord. Des sociétés comme TV5, qui vont acheter des films d'animation aux créateurs africains. On voit en fait un mouvement qui est en train de se mettre en place parce qu'il a demandé là.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il y a une demande, il y a une classe moyenne en capacité de payer, il y a très très peu de chiffres qui sortent, ce ne sont que des estimations. Mais c'est une histoire de 5-10 ans, même 5 ans je trouve que c'est encore très limite.

  • Speaker #1

    Donc 5-10 ans pour que ça se structure, pour qu'on ait de la data.

  • Speaker #0

    On ait de la data fiable.

  • Speaker #1

    Ok, de la data fiable, c'est ça.

  • Speaker #0

    Toi et moi on met vraiment un accent sur la data. données. Parce que les gens qui sont sur le continent africain ne communiquent pas sur la donnée.

  • Speaker #1

    Ça c'est fou.

  • Speaker #0

    Parce que tu le sais en fait, dans notre... Alors déjà les états africains... n'ont pas mis la donnée au centre de leur stratégie. Alors que c'est clair. Mais bien sûr. Je regardais sur Internet, les gens disaient oui, l'Afrique du Sud est l'un des pays les plus dangereux du continent africain. Et il y avait des gens qui ont raison et qui disaient oui, mais c'est parce que l'Afrique du Sud est le seul pays africain à fournir de la donnée. Les autres pays ne fournissent pas de la donnée. Donc tu ne peux pas comparer. Tu ne sais pas. ce qui se passe. Et c'est pareil dans toutes les industries. La crise Covid, par exemple, on ne sait pas combien de personnes sont réellement décidées sur le continent africain. On ne le sait pas. Parce que les gens qui meurent, pour les Africains, c'est soit mort par sorcellerie, soit mort de palus, soit mort de... On ne sait pas ce qui se passe. Et c'est une grosse problématique. Donc, les seuls pays qui sont fiables, l'Afrique du Sud... sud l'egypte le maroc qui fait beaucoup d'efforts c'est un truc de dingue le nigeria même si pour moi c'est un géant pied d'argile ah ouais bah oui pour moi le nigeria le nigeria côté de ce qu'on voit c'est que ça se développe quand même à l'alp et qui est sur le côté à moi ouais ouais ok c'est un géant alors il ya des ultra riches au nigeria ouais il ya des ultra riches mais c'est pas On a les mêmes problèmes qu'en Côte d'Ivoire, qu'au Sénégal, qu'en RDC. Je t'avais dit qu'on a un concurrent qui a levé plus de 50 millions. On les a rencontrés récemment, on a discuté, ils m'ont dit qu'ils sont au Nigeria et qu'ils galèrent. Les mecs qui ont 50 millions, ils galèrent au Nigeria, ils sont obligés de faire des paris sportifs, des casinos pour réussir à générer de l'argent. alors qu'ils en font ça n'a rien à voir ils ont vendu du gaming à des investisseurs et maintenant ils font des casinos après bon ils pivotent oui c'est sûr pour être malin la réalité c'est que et eux par exemple c'est ses concurrents, ils sont partis raconter à tout le monde comme quoi l'Afrique c'est tel milliard, tel...

  • Speaker #1

    Ouais alors ça c'est quand même quelque chose qu'on entend beaucoup, on entend voilà l'Afrique c'est le continent de demain, c'est là où il y a les opportunités, mais je fais encore référence à un de tes postes sur LinkedIn, en fait c'est un beau discours, c'est très bien, mais si les choses ne sont pas mises en place avec du sérieux et du travail et de la volonté... Dans 10-15 ans, ce sera...

  • Speaker #0

    Peut-être que ce sera toujours un potentiel inexploitif. Oui, c'est clair. L'Afrique est survendue. L'Afrique est vraiment... Alors moi, je n'ai pas le discours qui facilite la bébé de fond. Mais je suis très pragmatique par rapport au marché. C'est-à-dire que les gens qui mettent l'argent chez nous, ils savent que je ne ferais pas n'importe quoi. L'Afrique est survendue aujourd'hui. C'est vrai que c'est le marché de l'avenir, il y a beaucoup de jeunes. Ces jeunes n'ont pas d'argent. On le voit, on a les chutes. Ces jeunes n'ont pas d'argent, il y a une bonne partie de gens illettrés parmi ces jeunes, donc c'est très compliqué. Donc il y a du travail, il y a un travail de malade. Tous les gens qui se disent oui on va aller en Afrique. Mais apprêtez-vous à vous bagarrer comme pas possible. C'est pas la France, c'est pas la Belgique, c'est pas le Royaume-Uni, c'est pas le Canada, c'est pas les US. L'Afrique, c'est l'Europe il y a 50 ans, et même l'Europe il y a 50 ans, elle était beaucoup plus avancée que le continent aujourd'hui. Il y a des opportunités. Il faut aller en étant très humble, il faut aller en se disant qu'on n'y connaît rien. Il faut y aller en se disant qu'on va s'adapter au marché, il faut être très flexible. Il faut y aller en se disant que l'Africain n'a pas d'argent, qu'à la fin de la journée, il a peut-être deux dollars dans sa poche pour vivre, et que peut-être la culture, ce n'est pas son truc. Il faut aller se dire que l'Africain n'a pas envie d'être sauvé, il n'en a rien à foutre d'être sauvé. Il faut aller en se disant que, peu importe ton produit, tu vas être en concurrence avec la bière. Avec les femmes. Avec les boîtes de nuit. Et c'est ça, la réalité.

  • Speaker #1

    Mais après, ça, je pense que c'est plus... C'est un sujet d'éducation, en fait, aussi. C'est sûr.

  • Speaker #0

    Ça prend du temps. C'est pour ça que je disais, ça prend 5-10 ans. On est obligé, dans certains de nos messages... dans le contenu qu'il y a sur votre plateforme il y a ce type de de message d'essayer d'éduquer consommer et en consommant vous soutenez des créateurs africains tu veux que l'Afrique se développe tes 100 francs c'est fait que tu vas payer c'est pour créer des emplois sur le continent africain t'es acteur du changement sur le continent africain et cela tu vas taper sur le et on l'a vu en fait on a un On a fait une étude récemment et la plupart des gens qui ont consommé dans la plateforme, c'est parce qu'ils voulaient soutenir les créateurs africains.

  • Speaker #1

    Ok, c'est super.

  • Speaker #0

    Donc on sait, alors c'est pas tous, il y en a beaucoup, ils n'en ont rien à foutre, mais plus de 80% des gens qui ont acheté, on leur a dit pourquoi vous avez acheté ? Ils ont remarqué, c'est pour soutenir les créateurs africains.

  • Speaker #1

    Moi je pense qu'il y a réellement des jeunes, je pense aussi de mon âge, qui ont cette envie-là. au moins une partie de l'argent qu'ils peuvent gagner. Ils ont envie de le dédier. Ils ont envie d'essayer de contribuer à ce que le continent aille dans une direction. Ça, j'en suis vraiment convaincu. Et je pense que ça commence de plus en plus jeune aussi. Donc moi, je pense que si des choses sont mises en place pour pouvoir diriger l'argent de la diaspora ou autre... vers des projets intéressants. Je pense que ça marchera. Ça marchera. Pourtant, forcément, aller chercher de la rentabilité, mais au moins aller chercher de l'impact. Bien sûr. Tu vois,

  • Speaker #0

    l'impact, c'est la chose la plus, je pense, rapide à avoir. Parce que le gars qui fait son contenu, je te parlais des 4,99 euros de la D'Espora. Si on a 10 000 personnes dans la D'Espora qui s'abandonnent, ça nous fait du 49 000 euros par mois et à peu près 500 000 par an. Et tous ces gars-là, ils vont pouvoir avoir un petit salaire à la fin du mois, faire vivre leur famille, créer plus de contenu. Tu as une boucle qui déjà se met en place. C'est ça. 4,99 euros par mois, alors que ce n'est même pas le prix d'un kebab. Donc,

  • Speaker #1

    dans le cœur,

  • Speaker #0

    tu vois. Et c'est là où, en fait, notre message pour la diaspora, c'est écoutez, on peut transformer l'Afrique pour 4,99 euros par mois. On crée des emplois. Oui. Et... et vous allez voir par vous-même qu'il y a beaucoup de jeunes qui vont émerger et les contenus qui vont être produits pour vous, pour vos enfants et vous allez contribuer au développement du continent c'est ce qu'on va pousser pour les semaines et les mois à venir c'est top c'est top est-ce que tu pourrais nous dire toi,

  • Speaker #1

    quel est ta BD ton jeu vidéo favori ? sur Garastan sur Garastan

  • Speaker #0

    Je joue pas beaucoup, et j'ai même plus beaucoup de temps pour lire. Tout ce qui est BD, etc., ça fait... sans te mentir, je passe beaucoup de temps à faire des recherches, parce qu'on crée nos propres jeux, et je saurais pas te dire. Je joue pas et je...

  • Speaker #1

    MĂŞme Naruto ? Non,

  • Speaker #0

    enfin, Naruto, je l'ai parcouru,

  • Speaker #1

    mais j'y arrive plus.

  • Speaker #0

    Quand t'es dans un moment...

  • Speaker #1

    Est-ce que t'aurais un conseil à donner aux créateurs d'oeuvres numériques qui souhaitent intégrer ta plateforme ?

  • Speaker #0

    Écoute, qui me contacte, et on lance.

  • Speaker #1

    T'es dit, je pense qu'on arrive à la fin de... de cet épisode, c'était super intéressant. C'était vraiment cool d'avoir ta vision sur l'écosystème, de comprendre ce que vous proposez chez Galastar. Et je te remercie. Je te remercie beaucoup de cet échange super intéressant.

  • Speaker #0

    Merci énormément, Pierre. C'était un plaisir.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le parcours de Teddy et ses expĂ©riences en Afrique

    02:00

  • Les dĂ©fis du marchĂ© africain et des systèmes de paiement

    05:44

  • La crĂ©ation de Garastore et son dĂ©veloppement

    08:34

  • La levĂ©e de fonds et la mentalitĂ© entrepreneuriale en Afrique

    16:43

  • Les types de contenus disponibles sur Garastore

    30:12

  • L'importance des rĂ©cits africains dans la culture numĂ©rique

    44:11

  • Conclusion et vision pour l'avenir des Ĺ“uvres numĂ©riques africaines

    01:02:37

Share

Embed

You may also like