- Speaker #0
Les Américains m'énervent. Ils m'énervent parce qu'ils ne sont que dans le marketing. Et donc, quand on dit storytelling, c'est raconter des histoires. Il faut arrêter avec ça. Le storytelling, c'est d'abord la capacité du dirigeant à observer ce qui se passe et à discerner quels sont ces importants moments vécus ensemble parce que vraisemblablement, ils nous structurent.
- Speaker #1
Bienvenue sur Faites Entrer l'Expert, le podcast qui va littéralement vous métamorphoser en une meilleure version de vous-même. Je suis Laurent Pellé, ancien cadre dirigeant d'un grand groupe français reconverti dans la formation et la conférence professionnelle. Grâce à ce podcast, je vais pouvoir partir à la rencontre des meilleurs conférenciers, formateurs et meilleurs experts professionnels pour les questionner sur leur savoir et partager avec vous le fruit de nos échanges. Mon ambition ? sera de vous offrir une véritable boîte à outils que vous pourrez enrichir au fil des épisodes. A l'intérieur, des stratégies concrètes, des astuces et des méthodes éprouvées pour améliorer continuellement votre efficience et votre bien-être au travail comme dans la vie de tous les jours. Et maintenant, ouvrez grand vos oreilles et faites entrer l'expert ! Eh bien bonjour à tous, aujourd'hui j'ai le grand plaisir d'être en présence de Thierry Wackley. Bonjour Thierry !
- Speaker #0
Bonjour Laurent, bonjour à tous.
- Speaker #1
Alors Thierry, avant qu'on dévoile quelle est ton expertise, je voudrais déjà commencer par remercier Torine Bourneton, avec qui j'ai fait un superbe épisode, parce que c'est elle qui t'a vendu et qui à la fin de l'épisode m'a dit qu'il faut que tu contactes Thierry. Alors il se trouve que la vie est bien faite parce qu'on s'était déjà rencontrés, tu étais venu me voir à Singapour, parce que tu es expert APM et tu es intervenu là-bas, j'avais beaucoup aimé ton expertise. Autre chose aussi, tu m'aides à préparer ma conférence sur laquelle je suis en train de travailler. Donc voilà, tout se recoupe. Et donc, c'est pour ça qu'aujourd'hui, j'ai un triple plaisir d'être avec toi, en face de toi, pour parler de cette expertise. Donc Thierry, je te laisse te présenter.
- Speaker #0
Oh, c'est facile. On va le faire en deux phrases. Docteur en droit, droit européen, maître en journalisme, l'École supérieure de journalisme de Lille. Après ça, c'est 20 ans RTL, rédaction en chef, 18 ans France Télévisions, rédaction en chef. Et depuis 2018, j'ai ma propre entreprise, c'est-à-dire, quand je dis entreprise, je suis tout seul. Je donne des conférences, j'anime des congrès, j'écris des livres et je fais des formations.
- Speaker #1
Ok, alors on voit très bien que tu as vraiment un passé d'expert dans tout ce qui est, on peut dire, l'art oratoire.
- Speaker #0
On va le dire comme cela, de façon large, on va dire l'oralité certainement.
- Speaker #1
D'accord. Et donc aujourd'hui, on a choisi un sujet quand on a préparé cette émission qui est le storytelling. Donc, ça peut parler à des gens. Tiens, le storytelling, je vois ce que c'est. Bon, déjà, c'est un mot anglais. Donc, je pense que dans le milieu des cadres et des dirigeants, on voit à peu près ce que c'est. Mais je trouvais que c'était un sujet vraiment très intéressant parce que je pense qu'il y a de quoi vraiment tirer des outils. qui peuvent être très utiles pour des managers qui s'expriment, qui utilisent le langage dans leur vie de tous les jours en tant que manager. Donc, je te propose ce thème sous l'angle très pragmatique. Alors, on va peut-être un peu commencer pour dégrossir le sujet, pour comprendre de quoi on parle, mais ensuite, vraiment aller dans le concret et de donner à nos auditeurs des outils pragmatiques. Ça te va ?
- Speaker #0
C'est parfait pour moi.
- Speaker #1
Allez, c'est parti. Donc, le storytelling. Donc, pourquoi on n'a pas appelé ça ? Alors, je ne sais pas en français, ça serait quoi l'équivalent ? Donc, qu'est-ce que c'est ? Comment tu le définis ? Quand tu parles du storytelling, comment tu le présentes ?
- Speaker #0
Les Américains m'énervent. Ils m'énervent. Ils m'énervent parce qu'ils ne sont que dans le marketing. Et donc, quand on dit storytelling, c'est raconter des histoires. Il faut arrêter avec ça. Si c'était raconter des histoires, c'est indigne de l'entreprise, indigne du dirigeant. Vous savez le faire, on ne va pas passer 40 minutes là-dessus. Nous sommes d'accord. Donc, il faut casser ce que vous avez en tête. Ce n'est pas raconter des histoires. Je répète. Le storytelling, ce n'est pas ça. Alors si ce n'est pas ça, c'est quoi ? Eh bien, c'est quelque chose d'extrêmement profond et qui concerne notre vie. Et les questions se posent sur ce qu'est le présent, ce qu'est le passé et ce qu'est demain. Alors, on va faire simple et court. Mais le présent, est-ce qu'il disparaît pour une entreprise ? En réalité, il réapparaît une fois par an à travers des bilans, bilans simples, bilans consolidés. On dit, voici ce que nous avons fait. Et le dirigeant dit Félicitations C'est la seule façon que j'entends généralement dans les PME, dans les ETI, dont le passé revient. Voilà ce que nous avons fait. Non mais attends, vous avez vécu aussi. Vous avez vécu. Il y a eu de la chair, il y a eu des joies, il y a eu des tristesses, il y a eu des moments de doute, il y a eu tout cela. C'est où tout ça ? Eh bien, c'est dans un grand sac à passer. Et c'est là où tout se trouve, les chiffres et tout est là. La transpiration humaine, les joies, les sourires, mais également les coups de gueule, tout ça, ça se trouve là. Et la question devient, est-ce que ça c'est une énergie ou pas ? Est-ce que ça c'est une énergie pour l'entreprise, pour les femmes et les hommes qui la composent, pour... Structurer le présent et structurer le futur. Alors voici, je vais prendre un exemple pour que tout le monde comprenne. Si je prends le cas de votre village. Prenez votre village. Sur la place du village, au Caton, par une grande journée de soleil, ce que l'on a, c'est d'abord la mairie. Et la mairie ne vous raconte pas 1789. La mairie, elle vous dit, nous avons ici trois valeurs que nous partageons. Toi qui vis, toi qui réside ou toi qui passe, respecte cela. Juste à côté, il y a l'église. De nouveau, le village ne vous raconte pas 2000 ans d'histoire chrétienne. Il vous dit... Ici, il y en a qui croient au ciel et d'autres pas. Toi qui passes ou toi qui résides, respecte cela. Et un peu plus loin, il y a deux monuments aux morts. Et là encore, le village ne vous raconte ni la première ni la deuxième guerre mondiale, mais il vous dit, ils sont partis, ne sont jamais revenus, on honore leur absence, respecte cela. Le village ne vous raconte pas son histoire. Il vous raconte ces moments monumentaux qu'il structure dans la pierre parce que ces moments-là... lui donnent confiance dans ce qu'il est devenu et lui permettent d'accueillir le futur quoi qu'il sera. Et bien maintenant, je vais vers l'entreprise. Qu'a-t-on vécu ensemble comme moments monumentaux qui structurent notre identité aujourd'hui et nous permettent de dire nous sommes confiants dans ce que nous faisons et lorsque le futur arrive, quels que soient les épisodes qu'il nous réserve, plus compliqués, plus heureux, Là encore, nous pouvons l'atteindre de façon agréable et de façon solide. Prenons le cas de la Covid. Tout le monde se souvient du 17 mars, on est d'accord ? 17 mars, on entend le président de la République qui dit on va se confiner Mais c'est la panique à bord. Personne ne sait comment maintenir la pérennité d'une entreprise tout en fermant les portes. Donc, 1, lorsqu'on s'y... quitter ce jour-là, dans une panique générale, il y a eu 48 heures de folie, on se quitte et on dit Veille sur toi. La première valeur de l'entreprise ressort, c'est la vie de chacun de ses collaborateurs. La deuxième valeur, c'est pérennité de l'entreprise, il faut qu'elle tienne le coup. Et là, on appelle le DAF, on dit Attention, tu nous mets des lignes de crédit supplémentaires, dis-nous ce que nous avons en trésorerie, on va souscrire un PEG, etc. En fait, Si on doit résumer cette période, si le dirigeant doit résumer cette période, parce que quatre ans plus tard, l'entreprise est là, c'est donc qu'on est passé. Mais qu'est-ce qu'on a donc fait ? Et donc, en quoi peut-on aujourd'hui dire notre présent est différent ? Parce qu'il est structuré en fonction de cela. Voici les deux phrases. Tout ce que nous savions bien faire, nous l'avons fait. Et tout ce que nous ne savions pas faire, nous l'avons appris. Voilà ce que cette période-là nous dit que nous sommes devenus. Alors maintenant, sur 2024 ou 2025, je ne sais pas ce qui va se passer. Mais je sais ce que nous sommes. Et je sais que je peux avoir confiance dans ce que nous sommes devenus. Parce qu'ensemble, nous savons trouver toutes les réponses à des questions nouvelles que le futur nous pose. Voilà le storytelling. Tu commences à comprendre ce qu'est le storytelling ? Là, ça commence à devenir vrai, dense, important, incontestable. Je ne suis pas en train d'inventer l'histoire de Nespresso qui ne correspond à rien du tout. C'est du hors-sol, ça. Et donc, le storytelling, pour répondre à la question, c'est quoi ? C'est d'abord la capacité du dirigeant à observer ce qui se passe et à discerner quels sont ces importants moments vécus ensemble. parce que vraisemblablement, ils nous structurent. Et ce ne sont pas nécessairement des grandes crises. Je parlais de la Covid. Mais dans toutes les entreprises, on me dit, Ah, mais notre valeur, c'est le respect. Super, je vous crois, je vous crois. Vous pouvez m'en parler du respect ? Est-ce que vous pouvez me raconter une histoire sur le respect que vous avez vécu ? Ah, mais si tu veux me dire cela, il faut que tu en sois conscient. Il faut que tu l'aies observé. Donc, le respect, c'est quoi, par exemple ? Si à un moment donné, la porte d'entrée de l'entreprise, c'est un livreur qui arrive avec 4 ou 5 cartons et deux personnes qui vont à sa rencontre avec un grand sourire, on va vous aider. C'est ça. Si ça, dans une entreprise, c'est une attitude normale, habituelle, si l'ambiance générale est celle-là et que je peux la caractériser par des petits moments de vie, je peux à ce moment-là te raconter le respect. Le respect, c'est ça, à un moment donné.
- Speaker #1
Ok, donc là, waouh, c'est une longue tirade sur le storytelling. Donc, je pense que cette introduction est une démonstration parfaite du storytelling. Maintenant, à ce stade-là, ma crainte peut-être, c'est de se dire Waouh, mais en fait, la marge est tellement haute. C'est-à-dire que moi qui suis manager, moi qui... Moi, ce que j'ai retenu, c'est plutôt que de parler de quelque chose de conceptuel, va chercher dans ton vécu quelque chose qui fait vibrer les gens et utilise ça pour passer ton message plutôt que d'essayer directement d'arriver au concept, c'est ça ? Mais maintenant, c'est comment le faire ? Parce que quand on t'écoute, on dit Mais non, c'est bon, j'abandonne. Ce n'est pas pour moi le storytelling. Donc là, maintenant... pour nos auditeurs, pour les aider. Comment est-ce que je peux, alors pas arriver à ton niveau, parce que c'est des années d'expérience, mais comment est-ce que je peux utiliser des méthodes concrètes qui me permettent d'utiliser la puissance de ce que tu viens de nous démontrer avec cette introduction ?
- Speaker #0
Je vais partir des trois petits cochons, pour que ce soit hyper rapide. C'est bien,
- Speaker #1
comme ça les enfants peuvent écouter, les enfants des dirigeants. Voilà,
- Speaker #0
on a tous à compter les trois petits cochons à nos enfants. Quand je dis pourquoi, c'est pourquoi cette histoire-là ? Parce que tout le monde l'a bien racontée. Donc tu vois, c'est toujours l'idée, arrêtez de me dire que vous ne savez pas raconter des histoires, vous savez le faire. Je vous donnerai évidemment quelques indications pour bien les raconter. Mais encore une fois, nous avons tous raconté cette histoire-là, pourquoi l'avons-nous fait ? Parce que ce que l'on espérait, c'est que nos enfants puissent comprendre qu'il fallait qu'ils deviennent naf-naf. Parce que naf-naf dans l'histoire, c'est celui qui construit sa maison en briques. dur et quand le danger se présente, il met ses amis à l'abri. Donc ce que j'ai envie que mon petit garçon, ma petite fille comprennent, c'est, dis donc, et je pourrais lui dire comme cela, viens ici, petite fille de 4 ans, viens ici, écoute-moi, regarde-moi, plus grand, quand tu seras plus grande, quand tu seras plus grand, tu construis dans le dur, promets-le-moi, oui papa, je le ferai, parfait, comme ça ta famille sera à l'abri. Il a tout compris, il a tout oublié. C'est fini. Voilà pourquoi maintenant je vais raconter une histoire. Parce qu'en racontant une histoire, je vais mettre des décors, je vais mettre des mots concrets, je vais mettre une action, je vais mettre un danger, je vais mettre un suspense, je vais mettre des tas de trucs. Et au bout du compte, on va voir que Naf-Naf, c'est celui qui parvient à transformer la difficulté et à passer au-delà. Et il passe au-delà parce qu'il y a un certain nombre de valeurs, la volonté, il y a la détermination, l'endurance, la persévérance, le sérieux, la rigueur, et il construit sa maison. Et ça, l'enfant ne va pas l'oublier. Il ne va pas l'oublier. Je marque les mémoires. Pourquoi en racontant une histoire, je marque les mémoires ? Eh bien, je marque les mémoires parce que je suis avec des mots concrets. Et les mots concrets vont déterminer des sensations et des émotions. Tout un film que l'autre se fait dans la tête, il chemine là-dedans. Je n'ai même pas besoin de lui donner la morale de l'histoire. Il le connaît. C'est tout. Il le connaît. Donc maintenant, le chef d'entreprise, il fait comment ? Eh bien d'abord, observez. Ne vivez pas seulement. votre présent tel comme dirigeant, chef d'entreprise, prenez un tout petit peu de hauteur de temps en temps. De temps en temps. Et interrogez-vous en fin de semaine. En fin de semaine. Je vous demande de prendre un quart d'heure. Sur la semaine écoulée, dites-moi, quels sont les deux événements où vous dites, ça, ça marque vraiment l'entreprise. La communauté de femmes et d'hommes au travail que je dirige, là, elle a montré ça. Elle a montré, par exemple, la valeur solidarité. Elle a ici montré qu'elle était capable de passer d'un conflit à une solution. Notez ça et vous allez noter tout. La date, l'heure, la météo du moment, la salle où ça s'est passé, les circonstances, etc. Éventuellement, les trois mots de dialogue dont vous vous souvenez encore, notez ça dans un coin. Mettez un petit carnet. Voilà, ça ce sont les histoires que j'ai pu observer et qui pour moi ont du sens. Parce que ça nous structure, ça nous ressemble, et c'est ça que je vais noter.
- Speaker #1
Donc oui, moi ce que je retiens, c'est vraiment de capturer ces moments, parce que ces moments, quelque part, sont des bijoux et des pépites pour le futur. Et l'autre chose que je retiens, c'est quand vous capturez une histoire ou un événement qui est en train de se passer, c'est passer au cribe des cinq sens. C'est-à-dire, qu'est-ce que vous avez entendu, qu'est-ce que vous avez vu, qu'est-ce que vous avez senti, qu'est-ce que vous avez ressenti. Et quand on utilise les cinq sens, ça veut dire que forcément, quand on va parler, il va y avoir de l'émotionnel. Et quand on raconte une histoire à travers les sens émotionnels, du coup, mon histoire va beaucoup plus rentrer et imprégner l'esprit que juste du pur verbal descriptif.
- Speaker #0
Nous sommes d'accord. Nous sommes d'accord. C'est dans ce sens-là où on entend raconter une histoire, c'est émotionnellement fort.
- Speaker #1
Alors, est-ce qu'on peut le prendre à l'envers ? Là encore, j'essaie vraiment d'avoir des recettes. Alors peut-être que c'est... En gros, je suis un dirigeant, soit d'un département, soit d'une entreprise. J'ai besoin de faire passer un message important pour mes collaborateurs. Et donc, plutôt que de dire construis ta maison sur du dur, en fait, je vais dire OK. Quelle est l'histoire qu'ils ont vécue, que je peux faire émerger, que je peux leur faire revivre et dont la conclusion implicite va être le message que je veux leur faire passer. Exactement. C'est ça ?
- Speaker #0
Exactement, ou bien même pour motiver. Pour motiver, je peux dire, je peux raconter le comportement d'un tel ou d'un tel. Ici, il y a des limites, enfin, ou des prudences à avoir. Parce que si je commence à raconter le comportement d'un tel ou d'un tel en disant c'est top, il y aura des jalousies. il y aura des cancans. Ouais, mais c'est le chouchou, c'est machin. Donc ici, enfin, mais le...
- Speaker #1
Donc c'est comment raconter l'histoire en gardant l'unité, en fait, de la communauté à laquelle je m'adresse ? Attention. Et donc, voilà, c'est juste...
- Speaker #0
Mais ça, le dirigeant, il est... La dirigeante, le dirigeant, ils sont très... Ils ont un regard là-dessus.
- Speaker #1
Donc rechercher des succès collectifs plutôt que des succès individuels, par exemple, dans l'exemple que tu as donné. Je crois. Ok. Et donc, est-ce qu'il y a des... Donc, on voit la puissance, et là, on commence à comprendre un peu comment on peut, même si on n'est pas expert en art oratoire, comment on peut construire... Alors, raconter une histoire, en plus, je suis tout à fait d'accord avec toi, parce que raconter une histoire, en français, ça peut être même compris comme raconter des bobards. Donc, ce n'est surtout pas raconter des bobards. Au contraire, c'est tout l'inverse. C'est raconter ce qui s'est exactement passé et vraiment ce que les gens ont vécu pour pouvoir justement exprimer quelque chose. Donc, c'est d'où l'intérêt de prendre du storytelling qui au moins ne ressemble pas à des bobards quand on en parle. Donc, quel est... quels sont les cas de figure où vraiment ce n'est pas la bonne approche. Parce que là, on voit la puissance, mais en même temps, on ne va pas se mettre du jour au lendemain à tout transformer en storytelling. Donc, quand l'utiliser ? Quels sont les meilleurs moments pour l'utiliser ? Et à quel moment réserver ou par quel type de sujet réserver cette figure de style ?
- Speaker #0
On voit bien que le storytelling est une arme atomique. Là, pour le coup, c'est une déflagration dans les cœurs avec cela.
- Speaker #1
Donc à utiliser avec parcimonie. Donc voilà,
- Speaker #0
c'est-à-dire que tu l'utilises à des moments précis, des moments importants dans... Le lundi matin, oui tu peux, mais tu n'en fais pas des tonnes, parce que là on ne va plus te croire après. Quand je dis le lundi matin, le lundi matin dans votre réunion hebdomadaire, etc. Est-ce que là vraiment tu dois utiliser cette arme-là, ou en tous les cas cette figure-là ? Je ne suis pas sûr, je ne suis pas sûr, reste bien qui tu es. En revanche... Tu es au début, tu vas expliquer une nouvelle stratégie, tu vas expliquer des choses différentes, tu vas expliquer que ça ne va pas bien. Tu vas expliquer, tu veux relancer les enthousiasmes. Les équipes, tu sens que ça baisse, ça veut dire, ah il y a un truc qui ne va pas. Deux fois par an, tu remets du charbon dans la machine, ça veut dire quoi du charbon ? Tu vas le chercher où ? Le charbon, il est là, c'est ton sac à passer. Ce sont des cendres vives en réalité, ça brûle encore. couvre dans les cœurs, tout le monde là, tout le monde là, et donc tu peux y aller, vas-y, mais est-ce que tu as préparé la chose ? Est-ce qu'au moment où ça s'est déroulé dans la vie vécue, est-ce que tu as eu conscience de cela ? Est-ce que tu l'as noté ? Parce que peut-être qu'un jour, ce moment-là deviendra largement supérieur à ce qu'il était. Et tu vois en fait, dans notre vie, parce que c'est notre condition d'homme, il y a ce que nous vivons. Et donc ça, ça passe. C'est fini. Mais ça ne s'éteint jamais. Ensuite, il y a celui que tu es devenu, qui va prendre dans son propre passé ou dans un passé collectif, un petit segment. et qui va le raconter. La personne que je suis a vécu cela, mais la personne que je suis est devenue différente. Et donc c'est un autre moi-même qui vient dire Voici ce que nous étions et que nous sommes devenus. L'histoire, ce n'est jamais quelque chose de fini. Je vais le dire encore autrement. Devant toute histoire, tu as le petit mot, les petits mots, Il était une fois Je m'arrête une minute là-dessus. Pourquoi dit-on Il était une fois Si c'était vraiment du passé. Nous utiliserions, pour l'anglophone que tu es, nous utiliserions le prétérit. Il fut une fois, ça veut dire que c'est passé et ça ne reviendra plus. Mais nous disons, il était une fois, parce que nous sentons que ce passé-là a toujours des réminiscences maintenant, qu'il brûle encore, qu'il est encore là, que ce que nous avons vécu est toujours là, dans ce qui nous a structurés et nous avons changé en clair l'histoire que je raconte. C'est un véritable... passage, c'est une petite transformation ou bien une validation tu vois, et donc c'est en cela où le storytelling c'est pas raconter des histoires c'est d'une profondeur inouïe c'est la vie que tu vas raconter, c'est incroyable et ce que le dirigeant va faire et c'est magnifique, tu vois, c'est top mais je vais te prendre le cas de Michelin, vous savez faire ça observez, Michelin me raconte enfin nous raconte, pardon, c'était au moment où il prend sa retraite et il dit ceci, il dit voilà mon grand-père m'a raconté Quand il rentre dans l'entreprise, il voit deux ouvriers sur le côté, en train, autour d'un bras zéro, de cuire des racines de je ne sais plus quelle essence de bois. Il va les trouver. Il dit Mais qu'est-ce que vous faites là ? On est en train de voir comment il est possible de faire des cerclages en bois beaucoup plus durs, et non pas en acier, mais en bois. Mais attendez, faites ça dans l'entreprise. Non, non, non, non, surtout ne dites rien, parce que notre directeur ne veut pas qu'on le fasse. Mais pourquoi le faites-vous ? Mais parce qu'on est sûr que pour l'entreprise, ce sera... utile parce que c'est moins cher que d'utiliser de l'acier. Et le père Michelin de dire, voyez-vous, tant que nous aurons des salariés comme cela, des hommes comme cela, qui pensent à l'intérêt de l'entreprise plutôt qu'à obéir à des conneries de management, je reprends les termes, des conneries, il y avait 2000 personnes, des conneries de management. l'entreprise sera pérenne. Voilà, ça c'est une histoire, tu vois, c'est du vécu. Et il n'y a que le dirigeant pour aller voir ce que ça veut dire. Tu vois, voilà, c'est tout.
- Speaker #1
Oui, mais là, c'est un très bel exemple concret appliqué aux entreprises. Les trois petits cochons, c'est bien pour aider à comprendre. Mais là, effectivement, c'est un grand dirigeant qui a utilisé ça. Et on voit effectivement la puissance du style, en fait, qu'on peut obtenir avec le storytelling. Donc, je te propose peut-être de passer au pépite de l'expert. Donc, cette partie-là, c'est vraiment pour aider nos auditeurs à remplir leur boîte à outils avec des outils pragmatiques. Et donc, comme tu le sais, il y a plusieurs types d'outils. Il y a un premier outil qui est le Quick Win. Donc, vraiment, qu'est-ce qu'on peut, grâce au storytelling, qu'est-ce qu'on peut donner à nos auditeurs comme outils qu'ils peuvent utiliser dès demain pour pouvoir justement pratiquer la puissance de ce style ?
- Speaker #0
Alors, sur le fond, c'est prenez un cahier. Prenez un cahier, c'est votre cahier de l'histoire de l'entreprise et vous allez noter. Prenez un quart d'heure par semaine, prenez un peu de temps. Qu'est-ce qui s'est passé d'utile, d'heureux, qui structure l'entreprise ? Notez deux événements et comme je le disais, vous le notez avec tout. La météo, l'heure, le dialogue,
- Speaker #1
tout. Et sens, comme on disait.
- Speaker #0
Voilà, ça c'est un. Deuxième outil. Maintenant, au moment où... Je me dis, tiens, est-ce que dans mon cahier histoire, je n'ai pas une histoire pour pouvoir dire à mes équipes, on peut y aller, il faut y aller, courage, etc. Le redonner du courage, le redonner de l'enthousiasme, etc. Je reviens, je vais dans mon cahier, je trouve, ah, je retrouve une histoire, comment je la raconte ? Alors, une histoire, première phrase, la première phrase donnée là, à l'imparfait ou au passé composé, tout le reste au présent de narration. Donc ça donne ceci, souvenez-vous, c'était il y a quatre ans. Nous sommes le soir, la télévision fonctionne chez chacun d'entre nous, le président de la République parle et il dit on part en confinement. Et que fait-on ? Je t'appelle. Voilà. Toute la narration est au présent.
- Speaker #1
Donc tu l'emmènes dans le passé pour situer l'histoire et à partir de là...
- Speaker #0
Et ensuite on est au présent.
- Speaker #1
Donc en fait tu les emmènes aussi ça, tu les fais voyager dans le... d'accord.
- Speaker #0
Et en fait il n'y a plus de distance.
- Speaker #1
Ils sont là-bas quoi. Exactement. Ils y sont.
- Speaker #0
Trois. Troisième conseil. Donnez-moi des mots concrets. On raconte une histoire avec des mots concrets. Vous me mettez de la couleur, des odeurs, de la chaleur. Vous me mettez tout cela. Il faut que je vous en rajoute pas. Je vais vous prendre un exemple. Quand j'étais jeune journaliste, moi je disais la voiture a tourné à la première rue à droite Et deux jours plus tard dans Paris Match, je lisais la 208 rouge immatriculée dans le Val-de-Marne a tourné boulevard Rochechouart. C'est une autre gueule quand même. Bon, c'est comme ça qu'on raconte une histoire. Tu racontes une histoire avec du détail. Il est 14h, il pleut ce jour-là. Il pleut à vert sur Paris. Et quand on rentre pour la réunion, tout le monde est trempé. Tout le monde est trempé, il y a des parapluies, il y a des flaques d'eau par terre dans la salle de réunion. Je te pose un décor, tu le vois déjà. Et tout le monde relève son trench coat, etc. Et les mines sont grises. Parce que ça fait trois jours qu'il pleut. Et c'est comme ça que la Réunion, d'abord.
- Speaker #1
Et une odeur d'humidité dans l'air.
- Speaker #0
Et donc tu te dis, mais alors, que se passe-t-il dans cette Réunion ? Tu es déjà en train... Voilà, ta curiosité, là. Et alors, raconte-moi, parce que la suite, c'est quoi ? Il ne s'est rien passé.
- Speaker #1
Ok, donc ça c'était le quick win. On voit qu'il y a quand même du boulot pour ton quick win. Donc il y a un long shot, alors je n'ose même pas imaginer. Quel est l'outil qui serait ce long shot ? C'est-à-dire vraiment plus compliqué, plus long à mettre en place, mais très puissant.
- Speaker #0
Tu veux le long shot ? Allez, on y va. Donc regarde, si je raconte mon histoire, donc il y a un premier paragraphe ou un premier chapitre dans la narration qui va concerner le... passé nous sommes d'accord mais c'est pas ça que je veux moi je peux entraîner les gens dans le passé je veux utiliser le passé pour les conduire vers demain c'est ça que je veux faire donc je vais d'abord aller dans le passé dans le passé de l'entreprise nous avons fait si nous avons vraiment de donner des exemples je n'ai fait si nous avons fait ça etc etc et ensuite je te tourne vers demain avec ce passé en question maintenant je vais donner de vrais exemples vrais exemples je me souviens d'Arnaud Arnaud, chef d'entreprise, 35 ans, c'est son grand-père qui l'a, qui a fondé l'entreprise. C'est une entreprise qui se trouve du côté de Toulouse, c'est une carrière. Donc il fait du parpaing, il fait du gravat, il fait du gravier, des trucs comme ça. Ils sont dans une centaine de kilomètres à la ronde autour de la carrière parce que tu ne fais pas de long transport avec ça. Arrive 2008. 2008, c'est la crise. Dans le bâtiment, c'est en quelques semaines, moins 45% des commandes, il n'y a plus rien. Et le comptable l'appelle, donc voilà. Maintenant, Arnaud raconte. Le comptable, ce matin-là, m'appelle et me dit On ne peut plus payer Alors je me suis souvenu, dit-il, de ce que me disait mon grand-père, tu sais, les carrières, les clients, les fournisseurs, tout ça n'est pas important. L'important, c'est d'être aimé et que l'on te croit. Alors j'ai été trouver les banquiers, j'ai mis ma maison en gage, je l'ai hypothéqué sans le dire à ma femme, je raconte vraiment c'est vrai. Et donc j'ai eu un peu plus d'argent et puis je me suis dit quelle est la plus belle action qu'on pourrait faire pour l'entreprise. Et en fait ce qu'on ne faisait pas c'était du béton, on ne faisait pas ça. Et donc il y avait des clients qui se trouvaient au Liban, à Beyrouth. J'ai tapé sur Google, j'ai vu qu'il y avait des gens là-bas qui faisaient du béton, que je pouvais en importer, je pouvais faire un tas de trucs avec ça. J'ai pris ma valise, je suis parti là-bas. Et un an plus tard, on a importé le béton. Je me souviendrai toujours de ce que m'a dit mon grand-père. L'essentiel, c'est que l'on vous croit et que vous soyez aimé. C'est avec ça qu'on fait marque d'entreprise. Donc regarde maintenant la façon dont Arnaud te raconte son entreprise et donc qu'il raconte l'entreprise à ses collaborateurs. à ses nouvelles recrues. Il va te dire ici, être aimé et que l'on te croit. Donc regarde dans quelle communauté humaine tu arrives. Mais je peux t'en donner un autre exemple, l'autre exemple vraiment vécu. Je te pose la question à un entrepreneur, je dis mais c'est quoi l'entreprise pour toi ? Il me dit l'entreprise pour moi c'est la confiance. Pourquoi ? Eh bien voilà, moi j'ai repris l'entreprise, on faisait des... Des vannes pour le nucléaire. On avait un contrat avec EDF, mais c'était fini. Le contrat était perdu. On allait fermer. J'ai dit à mes collaborateurs, faites-moi confiance, je vous fais confiance aussi. Travaillez, faites le mieux que vous pouvez. Et moi, je me démerde de mon côté, je vais faire le mieux que je peux. J'ai appelé EDF. J'ai dit, voilà, on a besoin de vous. Parce que j'ai besoin d'un contrat. pour que nous puissions survivre, mais on a de quoi vous alimenter en pompe. On ne demandait pas la charité, bien sûr. C'est un dirigeant qui parle à d'autres cadres dirigeants supérieurs. Puis ensuite, il appelle son banquier. Il dit, écoutez, il me faut une ligne de crédit. Non, monsieur. Et donc, il dit, faites-moi confiance, je vais chercher un nouveau contrat. Donnez-moi la ligne de crédit, c'est comme cela que l'on va pouvoir avancer. Il était à Lyon, il prend le train, il va voir EDF à Paris, à la Défense. Je lui ai demandé, il est dans le train, il dit je n'étais ni inquiet ni heureux, j'avais tous mes dossiers, je suis arrivé, on m'a laissé patienter, et puis ensuite je suis arrivé dans le bureau de mon interlocuteur Je lui ai tout expliqué. Je lui ai dit voilà où on en est, j'ai la caution de la banque, voici ce que nous savons faire, voici ce qu'on sait très bien faire, voici le contrat, je vous le donne là, signez-le et nous vivrons. L'enjeu pour nous c'est la vie. Pour vous, c'est du bon matériel. Pour nous, c'est ça. Il est à ce niveau-là. J'ai repris le train, dit-il, je ne savais pas si j'avais gagné ou pas. Mais quand je suis reparti, à peine je suis arrivé dans l'entreprise, j'ai été voir les salariés, puis la secrétaire est arrivée et m'a dit Monsieur, on a le contrat, voici, on vient de le recevoir Alors j'ai réuni tout le monde et j'ai dit Voilà, vous m'avez fait confiance, voici le contrat, on peut continuer, on a 18 mois devant nous. Je vous fais confiance. Maintenant, on a 18 mois pour transformer tout cela et augmenter notre visibilité. Et j'ai appelé la banque et j'ai dit Voilà, nous avons le contrat. C'est ça qui nous a structurés il y a 17 ans, dit-il. Depuis, toujours, cette valeur-là est restée structurante pour nous, quoi qu'il arrive, tant que je vous ferai confiance et que vous me ferez confiance. Tout marchera bien dans l'entreprise. Tu vois, voilà. Ça, c'est leur identité. Tu ne peux pas leur arracher. Mais c'est avec ça que la nouvelle recrue, maintenant, regarde, cas concret, j'ai de nouveaux qui arrivent. Je dis, bienvenue dans l'entreprise. Non, non, non, non, non, c'est pas ça. Toi qui viens. Fais-moi confiance. Je serai ton N plus 1, fais-moi confiance. Mais je te ferai confiance aussi. C'est comme ça qu'on a toujours avancé depuis 20 ans.
- Speaker #1
Donc là, la question que j'ai par rapport à ça, on a vu, tu as expliqué comment démarrer le début. Donc je retourne toujours dans le congrès pragmatique pour aider nos auditeurs. Donc on commence au passé, on continue au présent. Est-ce que tu aurais, on l'a vu au travers des exemples, mais est-ce que tu pourrais expliquer la méthode qui marche à... Coup sûr pour pouvoir terminer. C'est-à-dire qu'en gros, je raconte mon histoire. Quelle est la bonne manière de terminer ? Parce qu'en fait, il faut arriver sur quelque chose, donc sur quelque chose qui soit marquant. Donc tu termines ton histoire, mais là, on voit que tu le fais, mais en fait...
- Speaker #0
Non, non, pardon. Donc là, par exemple, sur la confiance, je viens de raconter, voilà pourquoi nous, c'est la confiance. Autrement dit, maintenant, je me tourne vers aujourd'hui et demain.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Vous tous qui êtes ici dans l'entreprise, à mon tour, je vous fais confiance. Et à votre tour, vous me faites confiance. C'est la seule énergie qui nous fait progresser. C'est ainsi donc que nous allons attaquer 2024 et 2025. Voilà comment... Ça y est, je viens de te propulser vers demain avec quelque chose qui nous a... Sors de l'histoire,
- Speaker #1
tu en tires la conclusion philosophique et tu t'en sers pour le futur.
- Speaker #0
Exactement. Ça,
- Speaker #1
c'est la bonne chose.
- Speaker #0
Obama, c'est ce qu'il fait aussi. Il dit, par exemple, en 2008, quand il gagne, il a gagné, on est en novembre 2008, il vient de gagner. Il dit, voilà, vous allez voir son discours, vous pouvez aller le revoir sur Google. Il dit ceci. Il s'est passé beaucoup de choses durant cette journée. Mais notamment, une femme s'est levée, a attendu trois heures pour aller voter devant un bureau de vote et a voté. Simplement, cette femme, elle s'appelle Anne Nixon Cooper et elle a 106 ans. Et il poursuit. Elle a tout vu dans ses vies. Quand elle est née, il n'y avait pas d'avion dans notre ciel, il n'y avait pas de voiture sur nos routes. Elle a vu les G.I. partir en 1917, elle les a vu revenir. Elle a vu la victoire, la première. Elle a vu 1929, elle a vu la crise et les longues files de chômeurs qui s'accroissaient. Elle a vu le New Deal et elle a vu les nouveaux emplois. Et puis elle a vu la guerre. Elle a vu... De nouveau, les Jai partirent sur tous les théâtres d'opération. Et elle a vu les démocraties sauvées. Puis, elle a vu la course à l'espace. Elle a vu le nucléaire. Et Anne Nixon Cooper est encore là. Si on s'arrête là, il vient de raconter les États-Unis. Alors maintenant, regarde. Voilà les changements qu'elle a vus. J'ai deux filles. Si elles vivent aussi longtemps qu'Anne Nixon Cooper, quels changements verront-elles ? C'est notre tour. C'est notre moment. C'est notre temps. It's our time. C'est magnifique. Et donc il se tourne vers le futur. C'est un autre tour maintenant d'engager les changements importants qui vont conduire les États-Unis vers demain. Nous avons un siècle devant nous et des changements importants à faire. Il a pris un exemple structurant à sa façon. Et je me tourne vers demain et je continue. Quel changement ? Quelle action ? Quel fait ? Mais l'entreprise, nous avons fait ça, nous avons fait ci, nous avons vécu ça. Voici ce que nous avons fait. Au moment où je vous parle, si nous voulons poursuivre, voilà où nous allons, voici ce que nous faisons, etc. En fait, c'est moi qui vais dessiner cette compagnie. Mais je la dessine comme nous sommes. Nous ne sommes pas seulement dans l'ordre du faire et de l'action. Nous le vivons aussi. Et ça, c'est le dirigeant qui peut.
- Speaker #1
Ok. Très clair, écoute, je résumerais très simplement avec des mots beaucoup plus simples et moins lyriques que toi, c'est capturer les événements qui sont marquants, utiliser la méthodologie passé, présent, futur. Si vous ne comprenez pas ce que c'est, réécoutez, vous comprendrez tout. C'est peut-être ça. Et utiliser aussi vos sens pour rendre l'histoire plus matérielle, plus sensible, dans le sens sensoriel en fait.
- Speaker #0
Le storytelling de Laurent Pellet, c'est facile. Depuis l'âge de 8 ans et toute ma vie... J'ai été explorateur des autres et explorateur du monde. C'est ce qui m'a permis d'entendre, d'écouter, de comprendre, de questionner. Et sur base de ce que l'on me disait à chaque fois, je poursuivais un projet. Je leur disais, avec ce que vous m'avez donné, voilà ce qu'on va continuer à faire. C'est exactement ça. Ils t'ont dit à chaque fois, tes équipes successives dans le monde entier, t'ont dit, voici ce qu'on fait, voici ce qu'on a fait, voici ce qu'on a vécu, voici comment on vit. Je vous décide la suite de l'histoire, c'est ça qu'on va faire.
- Speaker #1
C'est bien, tu fais un super teaser pour ma future conférence. Merci pour ça Thierry. Ensuite, la dernière pépite, c'est la pépite pour la postérité. Donc tu es sur ton lit de mort entouré de tes enfants, tu repenses à toute ta vie et tu veux leur transmettre une chose, une seule chose pour les aider à réussir la leur. Qu'est-ce que tu leur dis ?
- Speaker #0
Vous voulez vivre ? Vivez ! Ne cessez de vivre ! Mais vous avez bien compris maintenant ce que ça veut dire, avec tout ce que vous venez de partager. Vivez ! Parce que ce n'est que dans le temps présent où vous allez inscrire le passé. Et c'est lui qui va vous nourrir. Vivez, ne cessez de vivre.
- Speaker #1
Voilà, vivez. Très belle pépite. Merci Thierry. Ensuite, on passe au bon plan. Est-ce que tu as... Je sais que tu as écrit des bouquins, tu l'as dit au début. Est-ce que tu peux recommander peut-être sur le storytelling, puisque c'est le sujet du jour. vraiment la bonne ressource qui permet aux auditeurs d'aller plus loin ?
- Speaker #0
Donc je me suis penché vraiment sur les cas des dirigeants. J'ai écrit un livre Être et raconter, la plus belle histoire du monde c'est vous parce que je ne voulais pas que dans le titre il y ait le mot storytelling. La plus belle histoire du monde c'est vous. Et là vous avez mais tous les outils et toute la façon dont on construit le storytelling de l'entreprise ou les storytelling de l'instant, du moment, ce dont j'ai besoin pour pouvoir...
- Speaker #1
construire mes propos construire mes idées et surtout pour pouvoir motiver pour pouvoir fédérer pour pouvoir expliquer donc plus d'exclusions ne pas savoir faire acheter le mode d'emploi être raconté très bien merci ensuite bon ben fait entrer l'expert c'est aussi les auditeurs le savent c'est là où tu viens moi on vient de rentrer chez chez nos auditeurs au travers de leurs oreilles mais fait entrer l'expert c'est aussi dans vos entreprises tu interviens entreprise tu l'as dit sous quelle forme comment est ce que quelqu'un qui voudrait te faire intervenir devant ses équipes peuvent te solliciter ?
- Speaker #0
Alors, comme conférencier, la conférence, c'est précisément la plus belle histoire du monde. C'est vous, ça, c'est la conférence sur le storytelling. Il y en a d'autres. Comme formateur, c'est-à-dire ici, est-ce que l'ensemble, avec des cadres dirigeants supérieurs, est-ce qu'on peut travailler là-dessus ? Travailler vraiment sur comment je vais rechercher des segments de passé et comment je les raconte ? Quel usage vraiment très pratique et très opérationnel. Donc ça, oui, bien sûr, évidemment. Et puis, il y a également, dans les animations de congrès, c'est top. Le storytelling dans les animations de congrès, c'est phénoménal. Ça, c'est une puissance, mais incroyable.
- Speaker #1
Oui, maître des cérémonies, c'est ça. Moi, je l'ai vu faire, et c'est assez... Formateur, maître des cérémonies. Ça marche très bien, super. Et enfin, la dernière question que je te pose, c'est as-tu une recommandation d'invité que je pourrais accueillir sur mon podcast ?
- Speaker #0
Elsa Godard. C'est un volcan. camp en état de marche. Donc, c'est une philosophe, mais une philosophe pratique, une philosophe du réel. Elle travaille sur l'entreprise, sur la sincérité, sur l'éthique, sur les selfies, etc. Vous allez voir, pour moi, c'est une oratrice antique. Mais elle va vous emmener, elle va vous emporter, comme elle emmène toutes les entreprises, les entrepreneurs, les dirigeants. Elsa Godard, allez-y, tapez sur le promoteur des recherches, vous allez voir, c'est vraiment, elle est exceptionnelle, cette femme. pendant 45 minutes et te ramener de façon fabuleuse. C'est une tempête.
- Speaker #1
Super. Écoute Thierry, un grand merci. On a passé un grand moment. C'était du grand art oratoire. Et moi, ce que j'ai aimé, c'est qu'à la fois, on a eu des démonstrations vivantes, parce que tu as utilisé le storytelling pour parler du storytelling, mais tu as aussi donné des exemples très concrets de grands dirigeants politiques ou de grands dirigeants d'entreprises. Et on a donné les clés, les ingrédients pour construire faire du storytelling et en plus on donne la possibilité à nos auditeurs d'aller encore plus loin grâce à ton bouquin donc je pense que on a fait du bon boulot toi et moi en tout cas moi je suis je suis très content et c'est le moment de nous dire au revoir et merci à tous nos auditeurs qui nous ont écoutés merci beaucoup au revoir à tous et bientôt pour un nouvel épisode voilà j'espère que cet épisode vous a plu et vous aura permis de garnir encore un peu plus votre boîte à outils qui vous aidera à devenir progressivement une meilleure version de vous même Si vous suivez et aimez ce podcast, alors soyez généreux et partagez-le avec vos proches, vos collègues et vos équipes pour qu'eux aussi puissent profiter de ces pépites d'experts. Un autre moyen pour en faire profiter le plus grand nombre est de le faire augmenter en visibilité en le faisant remonter dans les classements. Pour faire ça, c'est très simple. Mettez simplement 5 étoiles et un commentaire qui donnera envie à d'autres de nous écouter. Enfin, je vous rappelle que vous pouvez aussi vous abonner à ma newsletter dont j'ai mis le lien dans le descriptif. Grâce à ça, vous serez averti avant tout le monde de la sortie d'un nouvel épisode et vous pourrez aussi bénéficier d'infos introuvables ailleurs. Alors maintenant, à vous de jouer !