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Fashion Green Talk

Léa Gillet : Les enjeux de la traçabilité pour une mode durable

Léa Gillet : Les enjeux de la traçabilité pour une mode durable

35min |05/11/2024
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35min |05/11/2024
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Description

Bienvenue dans ce 7ème épisode de Fashion Green talk où j’ai eu le plaisir d’échanger avec Léa Gillet, co-fondatrice de Trace for Good, un logiciel de traçabilité supply chain.


Cet épisode est un peu spécial puisqu’il a été enregistré devant un public, sur le salon professionnel who’s Next.


Nous avons notamment échangé sur les enjeux que représente la traçabilité dans l’industrie textile.


Ce fut également l’occasion de revenir sur le processus de création de Trace For Good et des challenges rencontrés par ses 2 fondatrices.

Avant de nous lancer dans l’épisode, vous pouvez soutenir le podcast en laissant une note sur votre plateforme d’écoute. N’hésitez pas à parler de Fashion Green Talk autour de vous, car c’est ensemble que nous pourrons construire la mode de demain.


“La traçabilité, c'est le fait d'avoir les informations. La transparence, c'est le fait de les avoir, mais surtout de les communiquer.”


“Le but de la plateforme, c'est de rendre cette première phase de collecte de l'information qui est fastidieuse et franchement pas la plus drôle, simple et rapide pour que justement les gens qui sont à la RSE, en com, au marketing, puissent se poser les vraies questions de qu'est-ce qu'on veut faire en termes de RSE et comment on veut le communiquer.”


“Je dirais même le fait de montrer qu'il y a des choses qui ne sont pas encore atteintes, ça montre justement l'ambition, puisqu'il y a toujours des choses à améliorer. Donc pour le coup, je dirais que le fait d'expliciter ce qui n'est pas encore bien géré et connu, c'est justement une preuve de la sincérité de la démarche.”


Ressources :

Sustainable Fashion Communication Playbook


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Fashion Green Talk, le podcast de la mode et du textile engagé, porté par Fashion Green Hub. Aujourd'hui, j'accueille Léa, qui est cofondatrice de Trace for Good. Bienvenue Léa, je suis très heureuse de t'avoir aujourd'hui. Est-ce que tu peux commencer déjà par te présenter, me parler un petit peu de ton parcours, et surtout, comment t'en es arrivée à créer Trace for Good ?

  • Speaker #1

    Oui, donc merci beaucoup pour l'invitation déjà. Donc effectivement, je suis une des deux cofondatrices de Trace4Route. Donc moi, j'ai un parcours, une double formation en école de commerce et d'ingénieur. Et après ça, j'ai travaillé aux États-Unis, à San Francisco pendant trois ans sur des problématiques liées au financement de startups et scale-up dans le sujet de la clean tech. Donc tout type de solutions tech qui sont appliquées à de la donnée environnementale et plus précisément, je faisais beaucoup de choses liées à l'énergie. J'ai fait ça pendant trois ans et c'était super intéressant, mais il y avait un impact social qui me manquait dans mon quotidien et dans ce que je faisais. Donc avec le Covid, je suis rentrée en France et à ce moment-là, j'ai commencé à discuter des sujets que j'avais en tête et notamment, personnellement, je devenais de plus en plus sensible au sujet de la mode, de la pollution engendrée par la surconsommation, etc. Et donc, on a commencé à en discuter avec Laura. Aujourd'hui, mon associé est à l'époque... Juste une de mes très bonnes amies d'école, donc ça fait dix ans qu'on se connaît. Et en fait, Laura, de son côté, avait fait trois ans de conseil en stratégie sur des problématiques de supply chain, transformation et asso des grands groupes, et elle était aussi hyper intéressée par ces problématiques. Donc finalement, on s'est rendu compte qu'on avait un sujet qui nous intéressait particulièrement et des expertises complémentaires. Et voilà comment on s'est lancé dans le projet.

  • Speaker #0

    Et du coup... Qu'est-ce que c'est exactement Trace4Good ? Comment votre plateforme fonctionne ?

  • Speaker #1

    Trace4Good, c'est un logiciel de traçabilité et de gestion des données RSE qui s'adresse aux acteurs principalement de l'industrie textile aujourd'hui, mais on a vocation à ouvrir un petit peu plus largement pour en rediscuter. C'est une plateforme qui permet de récolter automatiquement et simplement toutes les données RSE, lié aux impacts sociaux et environnementaux de la production, et de le faire facilement tout au long de la chaîne de valeur, pour les fournisseurs directs, mais aussi indirects. La manière dont ça marche, c'est qu'on va automatiser des flux de données entre les systèmes d'information de nos clients, principalement des marques, et notre logiciel. On va, à chaque fois qu'il y a des commandes, prendre les listes de produits commandés, avec notamment la composition et d'autres informations. et qui est le fournisseur direct. Et automatiquement, en fonction des données que la marque veut récolter et qu'elle aura paramétrées sur la plateforme, on va envoyer une invitation au fournisseur pour que tout simplement en cliquant sur un lien qu'il reçoit par mail, il se connecte à une plateforme sur laquelle il va pouvoir très facilement rentrer les informations qu'on lui a demandées. Donc ça, c'est pour le côté fournisseur. Ensuite, il a une liste d'informations à rentrer. Soit il les connaît, il les renseigne, soit il ne les connaît pas. Et donc, il transfère la demande à... un collègue ou un fournisseur qui est un petit fournisseur. Et donc, la marque, de son côté, peut suivre en temps réel la récolte de ces informations. Et donc, là où nos clients gagnent beaucoup de temps, c'est qu'ils n'ont pas à gérer ce process, avoir la charge mentale, faire les relances par mail, gérer, en gros, la centralisation des informations dans le cas où ils enverraient un Excel à chaque fournisseur direct. Et ensuite, une fois que ces informations sont collectées, déjà la marque... peut suivre tout ça, visualiser, et ensuite peut réutiliser toutes ces informations, soit en les renvoyant dans ce système d'information, soit en prenant le module communication et donc on génère les fiches produits directement, ou on peut aussi, par exemple, renvoyer ces données à des partenaires. Ça, c'est notamment le cas parce qu'on a pas mal de partenariats avec tous les acteurs globalement en France qui font de l'analyse de cycle de vie. Donc on travaille aussi en collaboration avec ces acteurs qui vont réutiliser l'information que nous, on a collectée sur la plateforme.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez déterminé les informations à récolter ? Parce qu'il y a beaucoup de données très différentes, même en fonction, si tu veux faire une analyse d'impact ou communiquer sur ton site ou te faire référencer par telle plateforme, à chaque fois, ils ont un petit peu des critères et des informations différentes. Donc, comment vous avez déterminé les données que vous alliez récolter grâce à la plateforme ?

  • Speaker #1

    Donc, nous, on a une sorte de base de données générale où on a globalement Aujourd'hui, après trois ans d'existence, à peu près déjà paramétrer tout ce qui peut être demandé par une marque de mode. Mais déjà, il faut savoir qu'on peut toujours paramétrer des choses pour le client spécifiquement. Par exemple, certains clients, beaucoup viennent nous voir pour la mise en conformité loi AGEC, qui est un peu le minimum qui est visé généralement avec notre plateforme. Et donc, par exemple, ils vont pouvoir nous dire, je vais faire la loi AGEC. et sur tous mes fournisseurs de rang 1 et 2, avoir un audit social. Et donc nous, on paramètre ça exactement pour récupérer la data dont ils ont besoin sur le rang dont ils ont besoin ou l'activité dont ils ont besoin. Donc pour répondre plus précisément à ta question, tout simplement, comme je t'ai dit, on a des partenariats avec tous les acteurs qui font de la CV. C'est des données qui sont publiques, justement avec EcoBalise, tout ce que publie l'ADN. En fait, on sait quelles sont les informations qui impactent l'analyse de sucre du vide d'un vêtement.

  • Speaker #0

    Et tu as déjà un petit peu répondu, mais quel est le type de clients qui viennent nous voir ? Est-ce que c'est uniquement des marques déjà qui veulent utiliser la plateforme ou est-ce qu'il y a d'autres types d'entreprises ? Et pour quelles raisons exactement en général elles viennent ? Est-ce que c'est parce qu'elles ont envie de davantage communiquer sur leurs produits, leur traçabilité, leurs engagements ? Est-ce que c'est justement pour se conformer aux certaines réglementations ? Je serais curieuse de savoir quelles sont les raisons exactement qui vont motiver ce choix, parce que c'est quand même un investissement conséquent en termes de temps. La traçabilité, ça demande vraiment tout un module et ce n'est pas un truc qu'on va faire rapidement, même si la plateforme le facilite. C'est quand même un vrai engagement de temps de faire toutes ces recherches de données.

  • Speaker #1

    Alors justement, notre proposition de valeur, c'est de leur sauver ce temps-là. Donc il y a évidemment le choix de la plateforme, il y a une petite phase de mise en place. Je dirais qu'il y a un petit investissement au début, mais ensuite on fait gagner énormément de temps et surtout de charge mentale de ne pas avoir à gérer cette partie un peu pénible et assez fastidieuse quand même de collecte de données pour pouvoir justement se focus sur, ok, on en est là et maintenant comment on améliore. Enfin, réduit les risques sur le parc fournisseur, améliore le score de nos produits, etc. Donc ça, c'était en intro. Donc ensuite, les marques viennent nous voir pour... En fait, il y a quatre cas d'usage principaux. Et selon le client, on va dire que tel usage est plus important que l'autre. Je dirais que dans 100% des cas, il y a un sujet de mise en conformité réglementaire, loi AGEC, bientôt affichage environnemental, tout ce qui est devoir de vigilance de manière générale. Donc ça, c'est un vrai sujet, évidemment, pour tous nos clients. Le deuxième, ça va être de pouvoir communiquer de manière plus transparente aux clients. Évidemment, c'est un sujet qui est important. Et surtout, le faire sur la base d'informations qui peuvent être baquées par des preuves et donc des certificats, des documents et d'autres données qu'on collecte sur la plateforme. Le troisième sujet, c'est de réduire les risques liés à la supply chain et d'avoir une vision dans mes fournisseurs qui travaillent avec qui, pour tel produit, etc. Et enfin, le quatrième point, ça va être de collecter de la data de Scope 3 pour le calcul d'impact et notamment les ACVs précises. En gros, le vrai sujet du calcul d'impact, c'est avoir les bonnes données d'input pour ne pas avoir à prendre des données par défaut qui vont baisser les scores. Donc ça, c'est aussi un vrai sujet pour lequel on aide nos clients. Et du coup, pour répondre à la première partie de ta question, effectivement, aujourd'hui, globalement, On est plutôt sur nos clients sont des marques et les utilisateurs invités, donc sur le portail de traçabilité sont les fournisseurs. Mais on commence à avoir des cas un peu plus variés. Et c'est important pour nous justement de créer cet effet réseau autour de tous les acteurs qui s'échangent de la donnée RSE. Et donc, on a des premiers clients qui sont des distributeurs. On travaille notamment avec Courir. Dans ce cas-là, ceux qui utilisent la plateforme au rang 1, ça va être les marques. Notamment, ils se servent de la plateforme pour la conformité loi AJEC. Et on a aussi un partenariat avec Intertech, un des leaders mondiaux sur la certification, ce qui montre qu'on travaille vraiment avec tous les acteurs qui s'échangent de la donnée RSE.

  • Speaker #0

    Je trouve que votre plateforme est super utile, parce que pour avoir, moi aussi, fait plusieurs reprises des recherches au niveau de traçabilité, justement par rapport à des produits. C'est extrêmement complexe, c'est extrêmement opaque. Il y a la complexité de savoir quelles infos récolter, à qui s'adresser pour les récolter, ensuite vérifier les infos, c'est vraiment un travail extrêmement complexe mais passionnant. Mais l'une des difficultés aussi c'est de savoir à qui s'adresser, de remonter un petit peu sa chaîne textile, il y a beaucoup d'opacité mine de rien, donc pour remonter les différents intermédiaires ça peut être assez compliqué. Comment les marques s'y prennent justement pour mener leur enquête ? Et est-ce que les fournisseurs sont ouverts à la collaboration aussi, à communiquer leurs données, mais aussi éventuellement à communiquer d'autres intermédiaires avec lesquels ils travaillent ?

  • Speaker #1

    Déjà, je dirais, finalement, quand on pose cette question, c'est réfléchir aux difficultés inhérentes à la traçabilité. Donc, il y a le sujet... conduit du changement, challenge humain. Les marques elles ont besoin de mettre en place des nouveaux process, acquérir des nouvelles compétences en interne, recruter des nouveaux profils pour gérer ça, apprendre, connaître des nouvelles réglementations donc c'est sûr que c'est un travail, un changement et c'est toujours difficile de changer les process. Et côté fournisseur ça demande aussi de l'investissement pour tout simplement rentrer ces informations. Donc le but c'est de rendre tout ça un peu plus simple et la deuxième difficulté inhérentes à la traçabilité, c'est vraiment la gestion de la donnée. En fait, on a besoin de collecter de la donnée déjà en quantité, puisque nous, depuis le début, c'est sûr, on fait pour tous les produits d'une marque. On trouve que c'est presque faire du greenwashing que de faire que sur certains produits et fermer les yeux sur le reste. Donc c'est un point qui a été très important pour nous. Donc il y a le sujet quantité de données. Ensuite, il y a le sujet qualité. On a envie de mettre des contrôles en place pour ne pas avoir des données complètement incohérentes sur, je ne sais pas... l'épaisseur d'un fil, d'un tissu. Il y a vraiment des contrôles qui sont mis en place. La qualité de la donnée, c'est important. Il y a vraiment des sujets de visualisation de l'information. Typiquement, je donne un exemple. Sur la plateforme, on rend possible le fait de changer la clé d'entrée selon laquelle on va voir l'information. Par exemple, on a sur la plateforme, la marque peut retrouver toute la liste des certificats qui sont sur la plateforme et qui ont été uploadés par ses différents fournisseurs de tout rang. Pour autant, elle peut vouloir avoir une analyse un peu plus fine et dire, en fait, ce que je veux voir, c'est avec la clé d'entrée d'une référence produit, quels sont tous les certificats collectés qui s'appliquent à ce produit parce qu'ils sont liés à un fournisseur qui est impliqué dans la chaîne de production de ce produit. Il y a vraiment un sujet de manipulation et de visualisation de la donnée qui est complexe. Donc là, c'est pour le contexte de quelles sont les difficultés qu'on a rencontrées et maintenant, je vais expliquer ce qu'on a mis en place pour justement que ça fonctionne bien. Donc déjà, sur le premier sujet, humain, c'est hyper positif. Et je pense que c'était la plus grande inconnue quand on s'est lancé. Et aujourd'hui, on est hyper content de voir que même les fournisseurs sont demandeurs de plateformes pour eux se préparer en amont aux demandes de leurs clients. Donc, il y a vraiment une prise de conscience et un vrai changement dans l'industrie. Donc, ça, j'en suis très heureuse. Donc, évidemment, nos équipes sont là pour accompagner. l'onboarding des fournisseurs, des clients, le process est généralement bien suivi. Et un point important, vraiment un apprentissage de toutes ces années, c'est important que ce soit la marque qui introduise le projet auprès des fournisseurs, au moins des fournisseurs directs, parce que c'est eux qui sont porteurs de ce projet et la relation commerciale est entre deux. Donc nous, on met juste une plateforme à disposition, mais ce n'est pas nous qui devons porter cet effort. Je pense que c'est un point de contexte qui est quand même important. Ensuite, pour le sujet, est-ce que les fournisseurs jouent le jeu et collaborent ? Oui, aujourd'hui, on a des très bons résultats sur les réponses obtenues pour les fournisseurs directs. On est sur du quasi 100%, il n'y a pas de problème. Et sur les rangs suivants, on est à peu près à 80% de réponses à nos requêtes. Donc, c'est quand même des scores qui sont très élevés. Et ça, c'est dû à un gros effort sur le produit et la plateforme qu'on a mis en place. Dès le premier jour, on avait une vraie plateforme, c'est-à-dire que le fournisseur se connecte et voit toutes les informations de tous ses clients. Ce n'est pas par exemple un lien vers un questionnaire par référence produit, ce qui serait juste ingérable pour des milliers de références. Donc ça, c'est un truc qu'on a mis en place dès le début. Ensuite, au fur et à mesure des réponses qui sont apportées, on garde une sorte d'annuaire de réponse pour le fournisseur. Donc tous les sites de production, toutes les usines qu'il a renseignées. Tous les contacts à qui il a transféré des requêtes, finalement, et même les certificats qu'il a uploadés, vont rester dans la plateforme, dans son compte, et donc il va pouvoir les réutiliser d'une demande, d'un même client, je ne sais pas, au mois de janvier et au mois de mars, mais aussi d'un client à l'autre. Et on a de plus en plus de fournisseurs qui utilisent la plateforme pour plusieurs clients. Donc ça, ça leur fait gagner beaucoup de temps. Et il y a vraiment un dernier point qui est très important qu'on a mis en place, c'est... ce qu'on appelle le batch update, donc c'est la possibilité de rentrer de l'information en masse. Donc évidemment, la traçabilité pour les marques qui commencent à le gérer un peu manuellement, c'est des Excel qui sont dupliqués, envoyés à des fournisseurs, gérés par mail. Sauf qu'en fait, quand on trace quatre composants par produit, qui ont eux-mêmes cinq étapes de production, on se retrouve sur un Excel qui a au moins 20 colonnes. C'est quand même assez difficile à appréhender par un être humain. de réaliser le meilleur des demandes, c'est-à-dire qu'on a une plateforme qui est beaucoup plus sympa à utiliser, vraiment une expérience utilisateur qui a été recherchée. avec quand même cette fonctionnalité de copier-coller qu'on retrouve sur l'Excel. Et donc, par exemple, un fournisseur qui a reçu des requêtes pour 30 références de pulls qui ont 10 couleurs et 3 cols différents, mais en fait qui sont faits de la même matière, il va pouvoir en un clic remplir l'information pour les 30 projets. Donc en fait, on a vraiment rendu l'expérience d'utilisation très simple, ce qui fait qu'aujourd'hui, on a des très bons résultats qui ne nous coûtent pas du tout cher en termes de support. parce que, évidemment il y en a, mais je veux dire c'est très limité par rapport à ce que ça pourrait être pour une marque de prendre complètement en main le sujet de manière autonome. Donc finalement, les difficultés c'était de rendre très simple un sujet de transformation des pratiques et de gestion de la donnée qui est en fait complexe. Et c'est très important de le rendre simple parce qu'en fait, toutes les parties prenantes, que ce soit même nous, les marques, les fournisseurs, En fait, c'est des sujets nouveaux, donc on est tous en train de se former et d'être en compétence. Donc, il y a vraiment un vrai sujet de rendre tout ça simple.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as observé une évolution, un changement ? Alors, ça reste encore très récent, Trace for Good et la traçabilité. Mais justement, ça évolue très vite. Donc, est-ce que déjà, vous avez pu observer une évolution, un changement depuis le tout début de la plateforme avec aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est ce que je disais par rapport à quand on s'est lancé il y a deux ans. Évidemment, la plateforme était moins bien qu'aujourd'hui. Et surtout, les fournisseurs étaient moins au courant de ce que c'est que la loi AGEC, pourquoi mes clients ont besoin de ces informations. Aujourd'hui, on atteint un niveau de connaissance des fournisseurs qui est très élevé. Ils commencent vraiment à se staffer en interne pour avoir des gens qui s'occupent de partager ces données à tous leurs clients, donc les marques. Et oui, globalement, les taux de remplissage sont... sont bien meilleurs, bien plus rapidement. En fait, dès le début, les résultats sont bons, alors qu'avant, c'était peut-être plutôt au bout de plusieurs collections que les fournisseurs montaient en compétences. Là, on va dire que tout est beaucoup plus rapide, et surtout, les fournisseurs sont demandeurs de solutions de ce type. Donc je pense que ça, c'est vraiment la preuve ultime de l'industrie qui devient de plus en plus mature.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est en le faisant au fur et à mesure, en commençant à poser les questions déjà en tant que marque, se poser soi-même les questions, des questions techniques même auxquelles on ne pensait pas forcément avant, mais aussi poser ces questions aux fournisseurs qui vont eux-mêmes chercher l'information, etc. Et au fur et à mesure, je pense que c'est en posant ces questions qu'on va remonter un petit peu les chaînes textiles et amener un peu plus de transparence et que ces enjeux-là soient... naturel ou en tout cas qui soit évident quand on lance un produit de dire ok j'ai besoin de tel et tel élément avant de lancer mon produit ou quand je fais une commande déjà avoir ces données en tête de les demander ou en tout cas de les vérifier donc ça c'est chouette c'est positif et justement est-ce que tu aurais des conseils pour une marque qui existe déjà depuis quelques années ou qui est en train de se lancer quand on a vraiment cette envie d'être engager au niveau transparence, au niveau traçabilité, par où on commence ? Est-ce qu'il y a des éléments qu'il faut vraiment garder en tête ou mettre en place dès le début pour engager ce changement ?

  • Speaker #1

    Effectivement, traçabilité et transparence, c'est deux sujets qui sont liés. La traçabilité, c'est le fait d'avoir les informations. La transparence, c'est le fait de les avoir, mais surtout de les communiquer. Donc déjà, quand on pose cette définition... C'est assez évident que la traçabilité précède la transparence, on ne peut pas communiquer sur des informations qu'on n'a pas. Donc de toute façon, même l'ADEME, etc., tous les gens qui travaillent autour du sujet de l'affichage environnemental le disent, la méthode O n'est pas tout à fait définie, etc., mais il y a une certitude, c'est que vous devez monter en compétence sur la récolte des informations qui vont servir ces analyses. Donc ça, c'est vraiment le sujet numéro un. Avoir cette information. Et ensuite, pour la transparence, donc le fait de communiquer, ça, ça vient juste après. Et pareil, il y a différents niveaux. Moi, il y a un document que j'ai découvert qui est le Sustainable Fashion Communication Playbook, le programme environnemental de l'ONU, qui est vraiment une mine d'or pour toutes les marques qui prennent sérieusement en compte, veulent vraiment se lancer dans ce sujet et qui détermine trois niveaux de communication sur la sustainability. Le premier, c'est ce qu'ils appellent information, c'est en anglais. Le deuxième, c'est culture et le troisième, advocacy. Et en vrai, je trouve que c'est super intéressant parce que justement, ils décrivent bien les différentes étapes. La première, c'est récolter l'information, la voir et la rendre disponible aux consommateurs. C'est vraiment le B.A.B. de la transparence. Le deuxième, c'est mettre en place une vraie culture d'entreprise autour des objectifs RSE. Et nous, on voit déjà certaines marques, comme je disais tout à l'heure, vont au-delà du réglementaire. Certaines vont avoir une vision un peu plus scientifique. Je veux des données ultra précises pour mes calculs d'analyse du cycle de vie. Et d'autres vont être plus focus, vraiment impact social. C'est hyper important sur tous les fournisseurs impliqués qu'on ait des audits sociaux. Donc là, on voit déjà le sujet culture qui ressort. Toutes les entreprises n'ont pas la même ambition RSE et la même direction qui est prise. Ensuite, le troisième sujet, c'est advocacy. Et là, c'est devenir militant pour une certaine cause. Et en fait, je pense que ce qui est très important, c'est que cette démarche soit sincère et distincte des autres marques. Je pense que souvent, on peut avoir tendance en tant que marque à se dire que font mes concurrents, comment ils communiquent. Mais en fait... Le vrai sujet, c'est de raconter, évidemment d'avoir une information véridique, vérifiée par des preuves, mais au-delà de ça, c'est surtout de raconter une histoire et d'être sincère dans sa démarche. Et par exemple, on peut penser à deux entreprises qui sont considérées, je pense, comme assez avancées sur la communication, et voir qu'il y a différentes manières de communiquer très différentes. Donc plutôt des entreprises aux Etats-Unis, Reformation, ils vont communiquer de manière ultra scientifique sur... avec des graphiques, on a tant d'usines certifiées, on est à tant de pourcentages de matières recyclées, ça va être assez nerd de la sustainability. C'est une manière de communiquer. Et à côté de ça, on va avoir Patagonia, qui est plutôt sur un truc beaucoup moins scientifique, mais plutôt de valeurs communiquées différentes, respect de la planète, pas de surconsommation. Et donc, on voit deux styles de manières de communiquer différents qui, en gros, ont la même mission et le même but, mais qui portent en tout cas une certaine sincérité dans l'identité de la marque. Donc voilà, je pense que c'est important d'être sincère et de se poser la question de, une fois qu'on est au niveau, au client de l'information, on est sur le réglementaire, qu'est-ce qu'on va chercher en plus et comment on communique vraiment notre culture d'entreprise et notre image de marque. sincèrement sur les sujets RSE. Donc nous, le but de la plateforme, c'est de rendre cette première phase de collecte de l'information qui est fastidieuse et franchement pas la plus drôle, simple et rapide pour que justement les gens qui sont à la RSE, en com, au marketing, puissent se poser les vraies questions de qu'est-ce qu'on veut faire en termes de RSE et comment on veut le communiquer. Je pense que le sujet Quelle est notre stratégie de marque ? est plus intéressant que Comment j'envoie les Excel pour collecter les données auprès des fournisseurs ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'effectivement le meilleur moyen de communiquer en évitant le greenwashing, c'est en étant sincère et transparent dans la précision aussi des informations qu'on transmet, mais aussi je pense qu'il y a un réel besoin de pédagogie aussi, d'expliquer ce que veulent dire ces données, ces informations qu'on transmet sur nos produits. Et ça va aussi avec toute la démarche de traçabilité que vous rencontrez grâce à la plateforme, c'est qu'on ne maîtrise pas forcément tout. On n'a pas forcément toutes les réponses, mais c'est OK, en fait, et d'expliquer pourquoi, où on en est, où on aimerait aller. Au lieu de dire, nos produits sont 100% éthiques, écologiques, etc., d'aller un peu plus en détail sur les informations, d'expliquer, et aussi d'accepter qu'on est à tel niveau, et c'est OK, et c'est de cette manière-là aussi qu'on peut arriver à un niveau supérieur, c'est petit à petit.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je dirais même le fait d'être. de montrer qu'il y a des choses qui ne sont pas encore atteintes, ça montre justement l'ambition, puisqu'il y a toujours des choses à améliorer. Donc pour le coup, je dirais que le fait d'expliciter ce qui n'est pas encore bien géré et connu, c'est justement une preuve de la sincérité de la démarche.

  • Speaker #0

    Et comment vous vous projetez avec Trace for Good ? Quels sont les projets pour les prochaines années ? Comment tu vois évoluer la plateforme ?

  • Speaker #1

    Ce qui est sûr, c'est que les besoins de traçabilité ne font que commencer. Avec l'affichage environnemental, le passeport pour le digital, c'est vraiment quelque chose qui va devenir indispensable. Moi, je compare assez souvent à la comptabilité financière. En fait, on remonte de l'information financière de tous les départements, de tous les fournisseurs. Là, c'est pareil, sauf que ce n'est pas sur la donnée financière, mais extra-financière. C'est encore plus compliqué parce que ça demande de récolter de l'info sur les rangs 2, 3, 4 et même au-delà de fournisseurs. Donc, c'est sûr qu'il va y avoir des gens. dont le travail, c'est ça, au sein des marques, et que les marques vont devoir avoir les bons outils pour que ça devienne hyper simple, parce que c'est un sujet quand même assez fastidieux. Et donc, par rapport à... nous, on va dire les voies de développement qu'on envisage. Le premier, c'est, et on l'a évoqué déjà tout à l'heure, faire en sorte que la plateforme réponde vraiment aux besoins de tous les acteurs qui sont impliqués sur ces sujets de remontée de l'information. Comme je disais, on va multiplier les cas d'usage pour des clients qui sont des distributeurs et pas seulement des marques. Multiplier aussi les partenariats avec des organismes de certification, ce qui est déjà le cas, mais donc en avoir de plus en plus dans le réseau. Cet effet réseau est important puisqu'on réutilise la donnée. Nous, on a un objectif, c'est de ne jamais redemander deux fois de rentrer de la donnée manuelle si elle est déjà disponible sur la plateforme ou même sur des bases de données publiques. Donc ça, c'est un vrai sujet. Ensuite, il y a évidemment le développement à l'international, que ce soit les marques étrangères qui vendent en France et sont concernées par la loi AGEC, l'affichage environnemental bientôt, ou même des marques à l'étranger qui sont soumises à tout. d'autres réglementations que celles qui s'appliquent en France. On voit que les problématiques sont les mêmes et le fait que sur notre plateforme, on puisse justement paramétrer exactement... En fait, on ne porte pas de méthodologie. On peut paramétrer exactement ce que le client veut au format qu'il veut, au rang qu'il veut ou sur l'activité qu'il veut. Donc, on peut vraiment répondre aujourd'hui sans aucun problème à des demandes de clients à l'étranger. Donc ça, c'est aussi un axe de développement. Et ensuite, je dirais, l'axe de développement principal au-delà de ça, c'est... de multiplier encore plus le nombre de chaînes de valeur qu'on gère. Notamment aujourd'hui, on a pas mal de clients dans le pays, l'équipement de protection individuelle, donc des entreprises qui vont faire des blouses, des bleus de travail, du textile, mais aussi des casques, des harnais, des chaussures de sécurité, des gants en latex. Et donc, on commence à gérer tout ce qui est chaînes de valeur du bois. conformité avec le règlement européen anti déforestation et donc voilà petit à petit aller sur des chaînes de valeurs différentes.

  • Speaker #0

    J'ai juste une dernière question est-ce qu'on peut juste revenir rapidement sur le fait de vérifier les données parce que ça fait partie aussi des enjeux de la traçabilité c'est après avoir collecté ces données c'est aussi de les vérifier d'être sûr le plus possible qu'elles soient réelles qu'elles soient d'actualité. Comment est-ce que vous vous y prenez justement pour vérifier la véracité des informations récoltées ?

  • Speaker #1

    Sur le sujet vérification, il y a la véracité, mais il y a d'autres sujets. Je vais commencer par les autres qui sont un peu plus simples, finir par le plus complexe. Déjà, on vérifie l'exhaustivité des données. À tout moment sur la plateforme, la marque peut vérifier par rapport à ce qui est attendu, où est-ce qu'on en est du pourcentage de complétion, qui sont les fournisseurs qui ne répondent pas, où est-ce que ça bloque, quel type de données est manquante. Ensuite, dans la vérification, il y a aussi le sujet qualité de la donnée. Parce qu'en fait, comme c'est de la donnée quantitative, s'il y a une valeur qui est fausse, ça empêche tout traitement automatique. Donc il y a beaucoup de choses qu'on met en place sur la qualité de la donnée. Un exemple assez simple, c'est quand on attend un pourcentage, par exemple pourcentage de matière recyclée, si le fournisseur rentre 200, ça ne va pas être possible, on ne va mettre qu'une alerte. On attend un truc entre 0 et 100. Et de manière générale, les clients peuvent four paramétrer pour un... un champ spécifique de données attendues, une borne mi-max et avoir des données qui respectent certains critères pour ne pas se retrouver avec des données incohérentes. Ensuite, il y a le sujet de la véracité de l'information. Sur la véracité, il y a plusieurs choses qui sont mises en place. Le premier, c'est que la plateforme fonctionne de manière récursive, c'est-à-dire que le fournisseur de rang 1 invite les fournisseurs de rang 2, qui invitent les fournisseurs de rang 3, etc. il y a un truc assez naturel et vertueux à la récursivité, c'est que finalement, le fournisseur de rang N plus 1 qui répond valide l'info du rang N qu'il a invité. Donc déjà, on a ce fonctionnement vertueux qui juste existe dû à la manière dont on a pensé la plateforme. Ensuite, sur la véracité, il y a, comme je le disais, des contrôles de cohérence qui sont mis en place. Par exemple, si on a... une chaîne de... en gros des usines qui sont renseignées pour le produit on va dire Bangladesh, Bangladesh, Bangladesh et Origines de la Matière Première France

  • Speaker #0

    C'est un petit peu suspicieux, donc on va mettre des alertes et le client va se rendre compte qu'il y a peut-être un problème vraiment de véracité de l'information. Et dernier point, quand on récolte par exemple des certificats pour lesquels on peut vérifier qu'ils sont valides sur des bases de données externes, par exemple les pages de Goat ou Ecotex où on peut checker le numéro de licence d'un certificat, ça on le gère aussi automatiquement pour avoir des... on va dire... Oui, juste en contrôle de la véracité et de la validité du certificat et de la preuve qui est apportée au déclaratif.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Léa. Merci d'avoir accepté mon invitation. C'était un super échange très pointu. Et si tu es d'accord, on peut aussi proposer au public s'ils ont des questions d'échange avec toi. Oui, bien sûr.

  • Speaker #2

    Merci. Comment ça se passe si le fournisseur... ne sait pas comment répondre à la question sur un fichier ou de remplir des documents. Est-ce que vous les aidez ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, donc, c'est jamais sur des fichiers puisqu'on tout passe par la plateforme. Donc, déjà, en termes d'expérience utilisateur sur la plateforme, il y a énormément d'aides, de petits points d'information. Donc, il y a beaucoup d'informations déjà disponibles. Il y a de la documentation en quantité qui existe aussi pour les fournisseurs, des vidéos, des tutos. Dans pas mal de langues, la plateforme est disponible en 7 langues et la documentation existe dans plusieurs d'entre elles, notamment en mandarin. On a évidemment une adresse email de support sur laquelle les fournisseurs peuvent nous contacter. Et on a même un chat directement intégré dans la plateforme avec des gens qui peuvent répondre en temps réel. Donc ils sont évidemment accompagnés s'il y a le moins de problèmes.

  • Speaker #3

    Bonjour, bravo pour ce que vous faites. Je voulais juste vous poser la question, en fait, quels sont pour vous les... principaux points de différenciation de Tracer Goods versus toutes les autres plateformes de traceabilité puisque les acteurs sont très nombreux et pour moi, ce n'est pas toujours très clair pour une marque de comprendre quel est le meilleur outil à utiliser.

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs points de différenciation et raison pour laquelle je reporte ce que les clients et notamment ceux qui ont switché d'une plateforme à la nôtre nous disent. Le premier point, c'est vraiment la facilité d'utilisation, notamment pour les fournisseurs. C'est quand même, en fait, eux qui font que la traceabilité va fonctionner ou pas. Justement, on a une plateforme très simple d'utilisation qui garde l'historique de leurs données, donc qui peuvent réutiliser, rentrer en masse les informations. On n'est pas du tout sur un truc qui passe par de l'Excel ou par un lien, par référence produit. Donc vraiment, on traite facilement et sans problème du point de vue utilisateur de la donnée en masse. Et ensuite, le deuxième point principal de différenciation, ça va être le traitement de la donnée. On permet vraiment d'aller récolter exactement selon les besoins de la marque. Donc on peut paramétrer. En fait, si une marque arrive et nous donne, on va dire, la volonté de créer n'importe quel champ de données avec comme possibilité de réponse, réponse 1, 2, 3. Et il nous dit, en fait, ça tu le demandes, courant 3, si le fournisseur est impliqué sur un composant qui a du lin. Enfin vraiment, on peut... tout paramétrer pour répondre exactement à ce que la marque veut collecter. Donc ça c'est aussi différenciant et je dirais que le dernier point c'est la manière dont on va visualiser l'information sur la plateforme avec comme je le disais tout à l'heure des possibilités de voir la même information mais avec des clés dans de clés différentes. Par exemple je vais voir tous mes certificats et je vais aussi voir tous mes certificats pour tel fournisseur ou alors tous les certificats qui s'appliquent à ce produit parce que ces fournisseurs interviennent sur ce produit. Et en fait, la possibilité de jouer avec cette donnée, comme on pourrait le faire par exemple avec des tableaux croisés dynamiques sur Excel, en fait, ça, ça sert pas mal parce que selon les différentes fonctions qui utilisent la plateforme ou juste l'information qu'on recherche, une vue ne va pas tout à fait répondre à tel ou tel besoin. Donc ça, c'est vraiment très facile et bien fait sur notre plateforme.

  • Speaker #1

    Si c'est tout bon, on peut s'arrêter là. Merci beaucoup Léa en tout cas d'avoir pris le temps d'échanger avec nous aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Merci à nous.

Description

Bienvenue dans ce 7ème épisode de Fashion Green talk où j’ai eu le plaisir d’échanger avec Léa Gillet, co-fondatrice de Trace for Good, un logiciel de traçabilité supply chain.


Cet épisode est un peu spécial puisqu’il a été enregistré devant un public, sur le salon professionnel who’s Next.


Nous avons notamment échangé sur les enjeux que représente la traçabilité dans l’industrie textile.


Ce fut également l’occasion de revenir sur le processus de création de Trace For Good et des challenges rencontrés par ses 2 fondatrices.

Avant de nous lancer dans l’épisode, vous pouvez soutenir le podcast en laissant une note sur votre plateforme d’écoute. N’hésitez pas à parler de Fashion Green Talk autour de vous, car c’est ensemble que nous pourrons construire la mode de demain.


“La traçabilité, c'est le fait d'avoir les informations. La transparence, c'est le fait de les avoir, mais surtout de les communiquer.”


“Le but de la plateforme, c'est de rendre cette première phase de collecte de l'information qui est fastidieuse et franchement pas la plus drôle, simple et rapide pour que justement les gens qui sont à la RSE, en com, au marketing, puissent se poser les vraies questions de qu'est-ce qu'on veut faire en termes de RSE et comment on veut le communiquer.”


“Je dirais même le fait de montrer qu'il y a des choses qui ne sont pas encore atteintes, ça montre justement l'ambition, puisqu'il y a toujours des choses à améliorer. Donc pour le coup, je dirais que le fait d'expliciter ce qui n'est pas encore bien géré et connu, c'est justement une preuve de la sincérité de la démarche.”


Ressources :

Sustainable Fashion Communication Playbook


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Fashion Green Talk, le podcast de la mode et du textile engagé, porté par Fashion Green Hub. Aujourd'hui, j'accueille Léa, qui est cofondatrice de Trace for Good. Bienvenue Léa, je suis très heureuse de t'avoir aujourd'hui. Est-ce que tu peux commencer déjà par te présenter, me parler un petit peu de ton parcours, et surtout, comment t'en es arrivée à créer Trace for Good ?

  • Speaker #1

    Oui, donc merci beaucoup pour l'invitation déjà. Donc effectivement, je suis une des deux cofondatrices de Trace4Route. Donc moi, j'ai un parcours, une double formation en école de commerce et d'ingénieur. Et après ça, j'ai travaillé aux États-Unis, à San Francisco pendant trois ans sur des problématiques liées au financement de startups et scale-up dans le sujet de la clean tech. Donc tout type de solutions tech qui sont appliquées à de la donnée environnementale et plus précisément, je faisais beaucoup de choses liées à l'énergie. J'ai fait ça pendant trois ans et c'était super intéressant, mais il y avait un impact social qui me manquait dans mon quotidien et dans ce que je faisais. Donc avec le Covid, je suis rentrée en France et à ce moment-là, j'ai commencé à discuter des sujets que j'avais en tête et notamment, personnellement, je devenais de plus en plus sensible au sujet de la mode, de la pollution engendrée par la surconsommation, etc. Et donc, on a commencé à en discuter avec Laura. Aujourd'hui, mon associé est à l'époque... Juste une de mes très bonnes amies d'école, donc ça fait dix ans qu'on se connaît. Et en fait, Laura, de son côté, avait fait trois ans de conseil en stratégie sur des problématiques de supply chain, transformation et asso des grands groupes, et elle était aussi hyper intéressée par ces problématiques. Donc finalement, on s'est rendu compte qu'on avait un sujet qui nous intéressait particulièrement et des expertises complémentaires. Et voilà comment on s'est lancé dans le projet.

  • Speaker #0

    Et du coup... Qu'est-ce que c'est exactement Trace4Good ? Comment votre plateforme fonctionne ?

  • Speaker #1

    Trace4Good, c'est un logiciel de traçabilité et de gestion des données RSE qui s'adresse aux acteurs principalement de l'industrie textile aujourd'hui, mais on a vocation à ouvrir un petit peu plus largement pour en rediscuter. C'est une plateforme qui permet de récolter automatiquement et simplement toutes les données RSE, lié aux impacts sociaux et environnementaux de la production, et de le faire facilement tout au long de la chaîne de valeur, pour les fournisseurs directs, mais aussi indirects. La manière dont ça marche, c'est qu'on va automatiser des flux de données entre les systèmes d'information de nos clients, principalement des marques, et notre logiciel. On va, à chaque fois qu'il y a des commandes, prendre les listes de produits commandés, avec notamment la composition et d'autres informations. et qui est le fournisseur direct. Et automatiquement, en fonction des données que la marque veut récolter et qu'elle aura paramétrées sur la plateforme, on va envoyer une invitation au fournisseur pour que tout simplement en cliquant sur un lien qu'il reçoit par mail, il se connecte à une plateforme sur laquelle il va pouvoir très facilement rentrer les informations qu'on lui a demandées. Donc ça, c'est pour le côté fournisseur. Ensuite, il a une liste d'informations à rentrer. Soit il les connaît, il les renseigne, soit il ne les connaît pas. Et donc, il transfère la demande à... un collègue ou un fournisseur qui est un petit fournisseur. Et donc, la marque, de son côté, peut suivre en temps réel la récolte de ces informations. Et donc, là où nos clients gagnent beaucoup de temps, c'est qu'ils n'ont pas à gérer ce process, avoir la charge mentale, faire les relances par mail, gérer, en gros, la centralisation des informations dans le cas où ils enverraient un Excel à chaque fournisseur direct. Et ensuite, une fois que ces informations sont collectées, déjà la marque... peut suivre tout ça, visualiser, et ensuite peut réutiliser toutes ces informations, soit en les renvoyant dans ce système d'information, soit en prenant le module communication et donc on génère les fiches produits directement, ou on peut aussi, par exemple, renvoyer ces données à des partenaires. Ça, c'est notamment le cas parce qu'on a pas mal de partenariats avec tous les acteurs globalement en France qui font de l'analyse de cycle de vie. Donc on travaille aussi en collaboration avec ces acteurs qui vont réutiliser l'information que nous, on a collectée sur la plateforme.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez déterminé les informations à récolter ? Parce qu'il y a beaucoup de données très différentes, même en fonction, si tu veux faire une analyse d'impact ou communiquer sur ton site ou te faire référencer par telle plateforme, à chaque fois, ils ont un petit peu des critères et des informations différentes. Donc, comment vous avez déterminé les données que vous alliez récolter grâce à la plateforme ?

  • Speaker #1

    Donc, nous, on a une sorte de base de données générale où on a globalement Aujourd'hui, après trois ans d'existence, à peu près déjà paramétrer tout ce qui peut être demandé par une marque de mode. Mais déjà, il faut savoir qu'on peut toujours paramétrer des choses pour le client spécifiquement. Par exemple, certains clients, beaucoup viennent nous voir pour la mise en conformité loi AGEC, qui est un peu le minimum qui est visé généralement avec notre plateforme. Et donc, par exemple, ils vont pouvoir nous dire, je vais faire la loi AGEC. et sur tous mes fournisseurs de rang 1 et 2, avoir un audit social. Et donc nous, on paramètre ça exactement pour récupérer la data dont ils ont besoin sur le rang dont ils ont besoin ou l'activité dont ils ont besoin. Donc pour répondre plus précisément à ta question, tout simplement, comme je t'ai dit, on a des partenariats avec tous les acteurs qui font de la CV. C'est des données qui sont publiques, justement avec EcoBalise, tout ce que publie l'ADN. En fait, on sait quelles sont les informations qui impactent l'analyse de sucre du vide d'un vêtement.

  • Speaker #0

    Et tu as déjà un petit peu répondu, mais quel est le type de clients qui viennent nous voir ? Est-ce que c'est uniquement des marques déjà qui veulent utiliser la plateforme ou est-ce qu'il y a d'autres types d'entreprises ? Et pour quelles raisons exactement en général elles viennent ? Est-ce que c'est parce qu'elles ont envie de davantage communiquer sur leurs produits, leur traçabilité, leurs engagements ? Est-ce que c'est justement pour se conformer aux certaines réglementations ? Je serais curieuse de savoir quelles sont les raisons exactement qui vont motiver ce choix, parce que c'est quand même un investissement conséquent en termes de temps. La traçabilité, ça demande vraiment tout un module et ce n'est pas un truc qu'on va faire rapidement, même si la plateforme le facilite. C'est quand même un vrai engagement de temps de faire toutes ces recherches de données.

  • Speaker #1

    Alors justement, notre proposition de valeur, c'est de leur sauver ce temps-là. Donc il y a évidemment le choix de la plateforme, il y a une petite phase de mise en place. Je dirais qu'il y a un petit investissement au début, mais ensuite on fait gagner énormément de temps et surtout de charge mentale de ne pas avoir à gérer cette partie un peu pénible et assez fastidieuse quand même de collecte de données pour pouvoir justement se focus sur, ok, on en est là et maintenant comment on améliore. Enfin, réduit les risques sur le parc fournisseur, améliore le score de nos produits, etc. Donc ça, c'était en intro. Donc ensuite, les marques viennent nous voir pour... En fait, il y a quatre cas d'usage principaux. Et selon le client, on va dire que tel usage est plus important que l'autre. Je dirais que dans 100% des cas, il y a un sujet de mise en conformité réglementaire, loi AGEC, bientôt affichage environnemental, tout ce qui est devoir de vigilance de manière générale. Donc ça, c'est un vrai sujet, évidemment, pour tous nos clients. Le deuxième, ça va être de pouvoir communiquer de manière plus transparente aux clients. Évidemment, c'est un sujet qui est important. Et surtout, le faire sur la base d'informations qui peuvent être baquées par des preuves et donc des certificats, des documents et d'autres données qu'on collecte sur la plateforme. Le troisième sujet, c'est de réduire les risques liés à la supply chain et d'avoir une vision dans mes fournisseurs qui travaillent avec qui, pour tel produit, etc. Et enfin, le quatrième point, ça va être de collecter de la data de Scope 3 pour le calcul d'impact et notamment les ACVs précises. En gros, le vrai sujet du calcul d'impact, c'est avoir les bonnes données d'input pour ne pas avoir à prendre des données par défaut qui vont baisser les scores. Donc ça, c'est aussi un vrai sujet pour lequel on aide nos clients. Et du coup, pour répondre à la première partie de ta question, effectivement, aujourd'hui, globalement, On est plutôt sur nos clients sont des marques et les utilisateurs invités, donc sur le portail de traçabilité sont les fournisseurs. Mais on commence à avoir des cas un peu plus variés. Et c'est important pour nous justement de créer cet effet réseau autour de tous les acteurs qui s'échangent de la donnée RSE. Et donc, on a des premiers clients qui sont des distributeurs. On travaille notamment avec Courir. Dans ce cas-là, ceux qui utilisent la plateforme au rang 1, ça va être les marques. Notamment, ils se servent de la plateforme pour la conformité loi AJEC. Et on a aussi un partenariat avec Intertech, un des leaders mondiaux sur la certification, ce qui montre qu'on travaille vraiment avec tous les acteurs qui s'échangent de la donnée RSE.

  • Speaker #0

    Je trouve que votre plateforme est super utile, parce que pour avoir, moi aussi, fait plusieurs reprises des recherches au niveau de traçabilité, justement par rapport à des produits. C'est extrêmement complexe, c'est extrêmement opaque. Il y a la complexité de savoir quelles infos récolter, à qui s'adresser pour les récolter, ensuite vérifier les infos, c'est vraiment un travail extrêmement complexe mais passionnant. Mais l'une des difficultés aussi c'est de savoir à qui s'adresser, de remonter un petit peu sa chaîne textile, il y a beaucoup d'opacité mine de rien, donc pour remonter les différents intermédiaires ça peut être assez compliqué. Comment les marques s'y prennent justement pour mener leur enquête ? Et est-ce que les fournisseurs sont ouverts à la collaboration aussi, à communiquer leurs données, mais aussi éventuellement à communiquer d'autres intermédiaires avec lesquels ils travaillent ?

  • Speaker #1

    Déjà, je dirais, finalement, quand on pose cette question, c'est réfléchir aux difficultés inhérentes à la traçabilité. Donc, il y a le sujet... conduit du changement, challenge humain. Les marques elles ont besoin de mettre en place des nouveaux process, acquérir des nouvelles compétences en interne, recruter des nouveaux profils pour gérer ça, apprendre, connaître des nouvelles réglementations donc c'est sûr que c'est un travail, un changement et c'est toujours difficile de changer les process. Et côté fournisseur ça demande aussi de l'investissement pour tout simplement rentrer ces informations. Donc le but c'est de rendre tout ça un peu plus simple et la deuxième difficulté inhérentes à la traçabilité, c'est vraiment la gestion de la donnée. En fait, on a besoin de collecter de la donnée déjà en quantité, puisque nous, depuis le début, c'est sûr, on fait pour tous les produits d'une marque. On trouve que c'est presque faire du greenwashing que de faire que sur certains produits et fermer les yeux sur le reste. Donc c'est un point qui a été très important pour nous. Donc il y a le sujet quantité de données. Ensuite, il y a le sujet qualité. On a envie de mettre des contrôles en place pour ne pas avoir des données complètement incohérentes sur, je ne sais pas... l'épaisseur d'un fil, d'un tissu. Il y a vraiment des contrôles qui sont mis en place. La qualité de la donnée, c'est important. Il y a vraiment des sujets de visualisation de l'information. Typiquement, je donne un exemple. Sur la plateforme, on rend possible le fait de changer la clé d'entrée selon laquelle on va voir l'information. Par exemple, on a sur la plateforme, la marque peut retrouver toute la liste des certificats qui sont sur la plateforme et qui ont été uploadés par ses différents fournisseurs de tout rang. Pour autant, elle peut vouloir avoir une analyse un peu plus fine et dire, en fait, ce que je veux voir, c'est avec la clé d'entrée d'une référence produit, quels sont tous les certificats collectés qui s'appliquent à ce produit parce qu'ils sont liés à un fournisseur qui est impliqué dans la chaîne de production de ce produit. Il y a vraiment un sujet de manipulation et de visualisation de la donnée qui est complexe. Donc là, c'est pour le contexte de quelles sont les difficultés qu'on a rencontrées et maintenant, je vais expliquer ce qu'on a mis en place pour justement que ça fonctionne bien. Donc déjà, sur le premier sujet, humain, c'est hyper positif. Et je pense que c'était la plus grande inconnue quand on s'est lancé. Et aujourd'hui, on est hyper content de voir que même les fournisseurs sont demandeurs de plateformes pour eux se préparer en amont aux demandes de leurs clients. Donc, il y a vraiment une prise de conscience et un vrai changement dans l'industrie. Donc, ça, j'en suis très heureuse. Donc, évidemment, nos équipes sont là pour accompagner. l'onboarding des fournisseurs, des clients, le process est généralement bien suivi. Et un point important, vraiment un apprentissage de toutes ces années, c'est important que ce soit la marque qui introduise le projet auprès des fournisseurs, au moins des fournisseurs directs, parce que c'est eux qui sont porteurs de ce projet et la relation commerciale est entre deux. Donc nous, on met juste une plateforme à disposition, mais ce n'est pas nous qui devons porter cet effort. Je pense que c'est un point de contexte qui est quand même important. Ensuite, pour le sujet, est-ce que les fournisseurs jouent le jeu et collaborent ? Oui, aujourd'hui, on a des très bons résultats sur les réponses obtenues pour les fournisseurs directs. On est sur du quasi 100%, il n'y a pas de problème. Et sur les rangs suivants, on est à peu près à 80% de réponses à nos requêtes. Donc, c'est quand même des scores qui sont très élevés. Et ça, c'est dû à un gros effort sur le produit et la plateforme qu'on a mis en place. Dès le premier jour, on avait une vraie plateforme, c'est-à-dire que le fournisseur se connecte et voit toutes les informations de tous ses clients. Ce n'est pas par exemple un lien vers un questionnaire par référence produit, ce qui serait juste ingérable pour des milliers de références. Donc ça, c'est un truc qu'on a mis en place dès le début. Ensuite, au fur et à mesure des réponses qui sont apportées, on garde une sorte d'annuaire de réponse pour le fournisseur. Donc tous les sites de production, toutes les usines qu'il a renseignées. Tous les contacts à qui il a transféré des requêtes, finalement, et même les certificats qu'il a uploadés, vont rester dans la plateforme, dans son compte, et donc il va pouvoir les réutiliser d'une demande, d'un même client, je ne sais pas, au mois de janvier et au mois de mars, mais aussi d'un client à l'autre. Et on a de plus en plus de fournisseurs qui utilisent la plateforme pour plusieurs clients. Donc ça, ça leur fait gagner beaucoup de temps. Et il y a vraiment un dernier point qui est très important qu'on a mis en place, c'est... ce qu'on appelle le batch update, donc c'est la possibilité de rentrer de l'information en masse. Donc évidemment, la traçabilité pour les marques qui commencent à le gérer un peu manuellement, c'est des Excel qui sont dupliqués, envoyés à des fournisseurs, gérés par mail. Sauf qu'en fait, quand on trace quatre composants par produit, qui ont eux-mêmes cinq étapes de production, on se retrouve sur un Excel qui a au moins 20 colonnes. C'est quand même assez difficile à appréhender par un être humain. de réaliser le meilleur des demandes, c'est-à-dire qu'on a une plateforme qui est beaucoup plus sympa à utiliser, vraiment une expérience utilisateur qui a été recherchée. avec quand même cette fonctionnalité de copier-coller qu'on retrouve sur l'Excel. Et donc, par exemple, un fournisseur qui a reçu des requêtes pour 30 références de pulls qui ont 10 couleurs et 3 cols différents, mais en fait qui sont faits de la même matière, il va pouvoir en un clic remplir l'information pour les 30 projets. Donc en fait, on a vraiment rendu l'expérience d'utilisation très simple, ce qui fait qu'aujourd'hui, on a des très bons résultats qui ne nous coûtent pas du tout cher en termes de support. parce que, évidemment il y en a, mais je veux dire c'est très limité par rapport à ce que ça pourrait être pour une marque de prendre complètement en main le sujet de manière autonome. Donc finalement, les difficultés c'était de rendre très simple un sujet de transformation des pratiques et de gestion de la donnée qui est en fait complexe. Et c'est très important de le rendre simple parce qu'en fait, toutes les parties prenantes, que ce soit même nous, les marques, les fournisseurs, En fait, c'est des sujets nouveaux, donc on est tous en train de se former et d'être en compétence. Donc, il y a vraiment un vrai sujet de rendre tout ça simple.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as observé une évolution, un changement ? Alors, ça reste encore très récent, Trace for Good et la traçabilité. Mais justement, ça évolue très vite. Donc, est-ce que déjà, vous avez pu observer une évolution, un changement depuis le tout début de la plateforme avec aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est ce que je disais par rapport à quand on s'est lancé il y a deux ans. Évidemment, la plateforme était moins bien qu'aujourd'hui. Et surtout, les fournisseurs étaient moins au courant de ce que c'est que la loi AGEC, pourquoi mes clients ont besoin de ces informations. Aujourd'hui, on atteint un niveau de connaissance des fournisseurs qui est très élevé. Ils commencent vraiment à se staffer en interne pour avoir des gens qui s'occupent de partager ces données à tous leurs clients, donc les marques. Et oui, globalement, les taux de remplissage sont... sont bien meilleurs, bien plus rapidement. En fait, dès le début, les résultats sont bons, alors qu'avant, c'était peut-être plutôt au bout de plusieurs collections que les fournisseurs montaient en compétences. Là, on va dire que tout est beaucoup plus rapide, et surtout, les fournisseurs sont demandeurs de solutions de ce type. Donc je pense que ça, c'est vraiment la preuve ultime de l'industrie qui devient de plus en plus mature.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est en le faisant au fur et à mesure, en commençant à poser les questions déjà en tant que marque, se poser soi-même les questions, des questions techniques même auxquelles on ne pensait pas forcément avant, mais aussi poser ces questions aux fournisseurs qui vont eux-mêmes chercher l'information, etc. Et au fur et à mesure, je pense que c'est en posant ces questions qu'on va remonter un petit peu les chaînes textiles et amener un peu plus de transparence et que ces enjeux-là soient... naturel ou en tout cas qui soit évident quand on lance un produit de dire ok j'ai besoin de tel et tel élément avant de lancer mon produit ou quand je fais une commande déjà avoir ces données en tête de les demander ou en tout cas de les vérifier donc ça c'est chouette c'est positif et justement est-ce que tu aurais des conseils pour une marque qui existe déjà depuis quelques années ou qui est en train de se lancer quand on a vraiment cette envie d'être engager au niveau transparence, au niveau traçabilité, par où on commence ? Est-ce qu'il y a des éléments qu'il faut vraiment garder en tête ou mettre en place dès le début pour engager ce changement ?

  • Speaker #1

    Effectivement, traçabilité et transparence, c'est deux sujets qui sont liés. La traçabilité, c'est le fait d'avoir les informations. La transparence, c'est le fait de les avoir, mais surtout de les communiquer. Donc déjà, quand on pose cette définition... C'est assez évident que la traçabilité précède la transparence, on ne peut pas communiquer sur des informations qu'on n'a pas. Donc de toute façon, même l'ADEME, etc., tous les gens qui travaillent autour du sujet de l'affichage environnemental le disent, la méthode O n'est pas tout à fait définie, etc., mais il y a une certitude, c'est que vous devez monter en compétence sur la récolte des informations qui vont servir ces analyses. Donc ça, c'est vraiment le sujet numéro un. Avoir cette information. Et ensuite, pour la transparence, donc le fait de communiquer, ça, ça vient juste après. Et pareil, il y a différents niveaux. Moi, il y a un document que j'ai découvert qui est le Sustainable Fashion Communication Playbook, le programme environnemental de l'ONU, qui est vraiment une mine d'or pour toutes les marques qui prennent sérieusement en compte, veulent vraiment se lancer dans ce sujet et qui détermine trois niveaux de communication sur la sustainability. Le premier, c'est ce qu'ils appellent information, c'est en anglais. Le deuxième, c'est culture et le troisième, advocacy. Et en vrai, je trouve que c'est super intéressant parce que justement, ils décrivent bien les différentes étapes. La première, c'est récolter l'information, la voir et la rendre disponible aux consommateurs. C'est vraiment le B.A.B. de la transparence. Le deuxième, c'est mettre en place une vraie culture d'entreprise autour des objectifs RSE. Et nous, on voit déjà certaines marques, comme je disais tout à l'heure, vont au-delà du réglementaire. Certaines vont avoir une vision un peu plus scientifique. Je veux des données ultra précises pour mes calculs d'analyse du cycle de vie. Et d'autres vont être plus focus, vraiment impact social. C'est hyper important sur tous les fournisseurs impliqués qu'on ait des audits sociaux. Donc là, on voit déjà le sujet culture qui ressort. Toutes les entreprises n'ont pas la même ambition RSE et la même direction qui est prise. Ensuite, le troisième sujet, c'est advocacy. Et là, c'est devenir militant pour une certaine cause. Et en fait, je pense que ce qui est très important, c'est que cette démarche soit sincère et distincte des autres marques. Je pense que souvent, on peut avoir tendance en tant que marque à se dire que font mes concurrents, comment ils communiquent. Mais en fait... Le vrai sujet, c'est de raconter, évidemment d'avoir une information véridique, vérifiée par des preuves, mais au-delà de ça, c'est surtout de raconter une histoire et d'être sincère dans sa démarche. Et par exemple, on peut penser à deux entreprises qui sont considérées, je pense, comme assez avancées sur la communication, et voir qu'il y a différentes manières de communiquer très différentes. Donc plutôt des entreprises aux Etats-Unis, Reformation, ils vont communiquer de manière ultra scientifique sur... avec des graphiques, on a tant d'usines certifiées, on est à tant de pourcentages de matières recyclées, ça va être assez nerd de la sustainability. C'est une manière de communiquer. Et à côté de ça, on va avoir Patagonia, qui est plutôt sur un truc beaucoup moins scientifique, mais plutôt de valeurs communiquées différentes, respect de la planète, pas de surconsommation. Et donc, on voit deux styles de manières de communiquer différents qui, en gros, ont la même mission et le même but, mais qui portent en tout cas une certaine sincérité dans l'identité de la marque. Donc voilà, je pense que c'est important d'être sincère et de se poser la question de, une fois qu'on est au niveau, au client de l'information, on est sur le réglementaire, qu'est-ce qu'on va chercher en plus et comment on communique vraiment notre culture d'entreprise et notre image de marque. sincèrement sur les sujets RSE. Donc nous, le but de la plateforme, c'est de rendre cette première phase de collecte de l'information qui est fastidieuse et franchement pas la plus drôle, simple et rapide pour que justement les gens qui sont à la RSE, en com, au marketing, puissent se poser les vraies questions de qu'est-ce qu'on veut faire en termes de RSE et comment on veut le communiquer. Je pense que le sujet Quelle est notre stratégie de marque ? est plus intéressant que Comment j'envoie les Excel pour collecter les données auprès des fournisseurs ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'effectivement le meilleur moyen de communiquer en évitant le greenwashing, c'est en étant sincère et transparent dans la précision aussi des informations qu'on transmet, mais aussi je pense qu'il y a un réel besoin de pédagogie aussi, d'expliquer ce que veulent dire ces données, ces informations qu'on transmet sur nos produits. Et ça va aussi avec toute la démarche de traçabilité que vous rencontrez grâce à la plateforme, c'est qu'on ne maîtrise pas forcément tout. On n'a pas forcément toutes les réponses, mais c'est OK, en fait, et d'expliquer pourquoi, où on en est, où on aimerait aller. Au lieu de dire, nos produits sont 100% éthiques, écologiques, etc., d'aller un peu plus en détail sur les informations, d'expliquer, et aussi d'accepter qu'on est à tel niveau, et c'est OK, et c'est de cette manière-là aussi qu'on peut arriver à un niveau supérieur, c'est petit à petit.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je dirais même le fait d'être. de montrer qu'il y a des choses qui ne sont pas encore atteintes, ça montre justement l'ambition, puisqu'il y a toujours des choses à améliorer. Donc pour le coup, je dirais que le fait d'expliciter ce qui n'est pas encore bien géré et connu, c'est justement une preuve de la sincérité de la démarche.

  • Speaker #0

    Et comment vous vous projetez avec Trace for Good ? Quels sont les projets pour les prochaines années ? Comment tu vois évoluer la plateforme ?

  • Speaker #1

    Ce qui est sûr, c'est que les besoins de traçabilité ne font que commencer. Avec l'affichage environnemental, le passeport pour le digital, c'est vraiment quelque chose qui va devenir indispensable. Moi, je compare assez souvent à la comptabilité financière. En fait, on remonte de l'information financière de tous les départements, de tous les fournisseurs. Là, c'est pareil, sauf que ce n'est pas sur la donnée financière, mais extra-financière. C'est encore plus compliqué parce que ça demande de récolter de l'info sur les rangs 2, 3, 4 et même au-delà de fournisseurs. Donc, c'est sûr qu'il va y avoir des gens. dont le travail, c'est ça, au sein des marques, et que les marques vont devoir avoir les bons outils pour que ça devienne hyper simple, parce que c'est un sujet quand même assez fastidieux. Et donc, par rapport à... nous, on va dire les voies de développement qu'on envisage. Le premier, c'est, et on l'a évoqué déjà tout à l'heure, faire en sorte que la plateforme réponde vraiment aux besoins de tous les acteurs qui sont impliqués sur ces sujets de remontée de l'information. Comme je disais, on va multiplier les cas d'usage pour des clients qui sont des distributeurs et pas seulement des marques. Multiplier aussi les partenariats avec des organismes de certification, ce qui est déjà le cas, mais donc en avoir de plus en plus dans le réseau. Cet effet réseau est important puisqu'on réutilise la donnée. Nous, on a un objectif, c'est de ne jamais redemander deux fois de rentrer de la donnée manuelle si elle est déjà disponible sur la plateforme ou même sur des bases de données publiques. Donc ça, c'est un vrai sujet. Ensuite, il y a évidemment le développement à l'international, que ce soit les marques étrangères qui vendent en France et sont concernées par la loi AGEC, l'affichage environnemental bientôt, ou même des marques à l'étranger qui sont soumises à tout. d'autres réglementations que celles qui s'appliquent en France. On voit que les problématiques sont les mêmes et le fait que sur notre plateforme, on puisse justement paramétrer exactement... En fait, on ne porte pas de méthodologie. On peut paramétrer exactement ce que le client veut au format qu'il veut, au rang qu'il veut ou sur l'activité qu'il veut. Donc, on peut vraiment répondre aujourd'hui sans aucun problème à des demandes de clients à l'étranger. Donc ça, c'est aussi un axe de développement. Et ensuite, je dirais, l'axe de développement principal au-delà de ça, c'est... de multiplier encore plus le nombre de chaînes de valeur qu'on gère. Notamment aujourd'hui, on a pas mal de clients dans le pays, l'équipement de protection individuelle, donc des entreprises qui vont faire des blouses, des bleus de travail, du textile, mais aussi des casques, des harnais, des chaussures de sécurité, des gants en latex. Et donc, on commence à gérer tout ce qui est chaînes de valeur du bois. conformité avec le règlement européen anti déforestation et donc voilà petit à petit aller sur des chaînes de valeurs différentes.

  • Speaker #0

    J'ai juste une dernière question est-ce qu'on peut juste revenir rapidement sur le fait de vérifier les données parce que ça fait partie aussi des enjeux de la traçabilité c'est après avoir collecté ces données c'est aussi de les vérifier d'être sûr le plus possible qu'elles soient réelles qu'elles soient d'actualité. Comment est-ce que vous vous y prenez justement pour vérifier la véracité des informations récoltées ?

  • Speaker #1

    Sur le sujet vérification, il y a la véracité, mais il y a d'autres sujets. Je vais commencer par les autres qui sont un peu plus simples, finir par le plus complexe. Déjà, on vérifie l'exhaustivité des données. À tout moment sur la plateforme, la marque peut vérifier par rapport à ce qui est attendu, où est-ce qu'on en est du pourcentage de complétion, qui sont les fournisseurs qui ne répondent pas, où est-ce que ça bloque, quel type de données est manquante. Ensuite, dans la vérification, il y a aussi le sujet qualité de la donnée. Parce qu'en fait, comme c'est de la donnée quantitative, s'il y a une valeur qui est fausse, ça empêche tout traitement automatique. Donc il y a beaucoup de choses qu'on met en place sur la qualité de la donnée. Un exemple assez simple, c'est quand on attend un pourcentage, par exemple pourcentage de matière recyclée, si le fournisseur rentre 200, ça ne va pas être possible, on ne va mettre qu'une alerte. On attend un truc entre 0 et 100. Et de manière générale, les clients peuvent four paramétrer pour un... un champ spécifique de données attendues, une borne mi-max et avoir des données qui respectent certains critères pour ne pas se retrouver avec des données incohérentes. Ensuite, il y a le sujet de la véracité de l'information. Sur la véracité, il y a plusieurs choses qui sont mises en place. Le premier, c'est que la plateforme fonctionne de manière récursive, c'est-à-dire que le fournisseur de rang 1 invite les fournisseurs de rang 2, qui invitent les fournisseurs de rang 3, etc. il y a un truc assez naturel et vertueux à la récursivité, c'est que finalement, le fournisseur de rang N plus 1 qui répond valide l'info du rang N qu'il a invité. Donc déjà, on a ce fonctionnement vertueux qui juste existe dû à la manière dont on a pensé la plateforme. Ensuite, sur la véracité, il y a, comme je le disais, des contrôles de cohérence qui sont mis en place. Par exemple, si on a... une chaîne de... en gros des usines qui sont renseignées pour le produit on va dire Bangladesh, Bangladesh, Bangladesh et Origines de la Matière Première France

  • Speaker #0

    C'est un petit peu suspicieux, donc on va mettre des alertes et le client va se rendre compte qu'il y a peut-être un problème vraiment de véracité de l'information. Et dernier point, quand on récolte par exemple des certificats pour lesquels on peut vérifier qu'ils sont valides sur des bases de données externes, par exemple les pages de Goat ou Ecotex où on peut checker le numéro de licence d'un certificat, ça on le gère aussi automatiquement pour avoir des... on va dire... Oui, juste en contrôle de la véracité et de la validité du certificat et de la preuve qui est apportée au déclaratif.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Léa. Merci d'avoir accepté mon invitation. C'était un super échange très pointu. Et si tu es d'accord, on peut aussi proposer au public s'ils ont des questions d'échange avec toi. Oui, bien sûr.

  • Speaker #2

    Merci. Comment ça se passe si le fournisseur... ne sait pas comment répondre à la question sur un fichier ou de remplir des documents. Est-ce que vous les aidez ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, donc, c'est jamais sur des fichiers puisqu'on tout passe par la plateforme. Donc, déjà, en termes d'expérience utilisateur sur la plateforme, il y a énormément d'aides, de petits points d'information. Donc, il y a beaucoup d'informations déjà disponibles. Il y a de la documentation en quantité qui existe aussi pour les fournisseurs, des vidéos, des tutos. Dans pas mal de langues, la plateforme est disponible en 7 langues et la documentation existe dans plusieurs d'entre elles, notamment en mandarin. On a évidemment une adresse email de support sur laquelle les fournisseurs peuvent nous contacter. Et on a même un chat directement intégré dans la plateforme avec des gens qui peuvent répondre en temps réel. Donc ils sont évidemment accompagnés s'il y a le moins de problèmes.

  • Speaker #3

    Bonjour, bravo pour ce que vous faites. Je voulais juste vous poser la question, en fait, quels sont pour vous les... principaux points de différenciation de Tracer Goods versus toutes les autres plateformes de traceabilité puisque les acteurs sont très nombreux et pour moi, ce n'est pas toujours très clair pour une marque de comprendre quel est le meilleur outil à utiliser.

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs points de différenciation et raison pour laquelle je reporte ce que les clients et notamment ceux qui ont switché d'une plateforme à la nôtre nous disent. Le premier point, c'est vraiment la facilité d'utilisation, notamment pour les fournisseurs. C'est quand même, en fait, eux qui font que la traceabilité va fonctionner ou pas. Justement, on a une plateforme très simple d'utilisation qui garde l'historique de leurs données, donc qui peuvent réutiliser, rentrer en masse les informations. On n'est pas du tout sur un truc qui passe par de l'Excel ou par un lien, par référence produit. Donc vraiment, on traite facilement et sans problème du point de vue utilisateur de la donnée en masse. Et ensuite, le deuxième point principal de différenciation, ça va être le traitement de la donnée. On permet vraiment d'aller récolter exactement selon les besoins de la marque. Donc on peut paramétrer. En fait, si une marque arrive et nous donne, on va dire, la volonté de créer n'importe quel champ de données avec comme possibilité de réponse, réponse 1, 2, 3. Et il nous dit, en fait, ça tu le demandes, courant 3, si le fournisseur est impliqué sur un composant qui a du lin. Enfin vraiment, on peut... tout paramétrer pour répondre exactement à ce que la marque veut collecter. Donc ça c'est aussi différenciant et je dirais que le dernier point c'est la manière dont on va visualiser l'information sur la plateforme avec comme je le disais tout à l'heure des possibilités de voir la même information mais avec des clés dans de clés différentes. Par exemple je vais voir tous mes certificats et je vais aussi voir tous mes certificats pour tel fournisseur ou alors tous les certificats qui s'appliquent à ce produit parce que ces fournisseurs interviennent sur ce produit. Et en fait, la possibilité de jouer avec cette donnée, comme on pourrait le faire par exemple avec des tableaux croisés dynamiques sur Excel, en fait, ça, ça sert pas mal parce que selon les différentes fonctions qui utilisent la plateforme ou juste l'information qu'on recherche, une vue ne va pas tout à fait répondre à tel ou tel besoin. Donc ça, c'est vraiment très facile et bien fait sur notre plateforme.

  • Speaker #1

    Si c'est tout bon, on peut s'arrêter là. Merci beaucoup Léa en tout cas d'avoir pris le temps d'échanger avec nous aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Merci à nous.

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Description

Bienvenue dans ce 7ème épisode de Fashion Green talk où j’ai eu le plaisir d’échanger avec Léa Gillet, co-fondatrice de Trace for Good, un logiciel de traçabilité supply chain.


Cet épisode est un peu spécial puisqu’il a été enregistré devant un public, sur le salon professionnel who’s Next.


Nous avons notamment échangé sur les enjeux que représente la traçabilité dans l’industrie textile.


Ce fut également l’occasion de revenir sur le processus de création de Trace For Good et des challenges rencontrés par ses 2 fondatrices.

Avant de nous lancer dans l’épisode, vous pouvez soutenir le podcast en laissant une note sur votre plateforme d’écoute. N’hésitez pas à parler de Fashion Green Talk autour de vous, car c’est ensemble que nous pourrons construire la mode de demain.


“La traçabilité, c'est le fait d'avoir les informations. La transparence, c'est le fait de les avoir, mais surtout de les communiquer.”


“Le but de la plateforme, c'est de rendre cette première phase de collecte de l'information qui est fastidieuse et franchement pas la plus drôle, simple et rapide pour que justement les gens qui sont à la RSE, en com, au marketing, puissent se poser les vraies questions de qu'est-ce qu'on veut faire en termes de RSE et comment on veut le communiquer.”


“Je dirais même le fait de montrer qu'il y a des choses qui ne sont pas encore atteintes, ça montre justement l'ambition, puisqu'il y a toujours des choses à améliorer. Donc pour le coup, je dirais que le fait d'expliciter ce qui n'est pas encore bien géré et connu, c'est justement une preuve de la sincérité de la démarche.”


Ressources :

Sustainable Fashion Communication Playbook


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Fashion Green Talk, le podcast de la mode et du textile engagé, porté par Fashion Green Hub. Aujourd'hui, j'accueille Léa, qui est cofondatrice de Trace for Good. Bienvenue Léa, je suis très heureuse de t'avoir aujourd'hui. Est-ce que tu peux commencer déjà par te présenter, me parler un petit peu de ton parcours, et surtout, comment t'en es arrivée à créer Trace for Good ?

  • Speaker #1

    Oui, donc merci beaucoup pour l'invitation déjà. Donc effectivement, je suis une des deux cofondatrices de Trace4Route. Donc moi, j'ai un parcours, une double formation en école de commerce et d'ingénieur. Et après ça, j'ai travaillé aux États-Unis, à San Francisco pendant trois ans sur des problématiques liées au financement de startups et scale-up dans le sujet de la clean tech. Donc tout type de solutions tech qui sont appliquées à de la donnée environnementale et plus précisément, je faisais beaucoup de choses liées à l'énergie. J'ai fait ça pendant trois ans et c'était super intéressant, mais il y avait un impact social qui me manquait dans mon quotidien et dans ce que je faisais. Donc avec le Covid, je suis rentrée en France et à ce moment-là, j'ai commencé à discuter des sujets que j'avais en tête et notamment, personnellement, je devenais de plus en plus sensible au sujet de la mode, de la pollution engendrée par la surconsommation, etc. Et donc, on a commencé à en discuter avec Laura. Aujourd'hui, mon associé est à l'époque... Juste une de mes très bonnes amies d'école, donc ça fait dix ans qu'on se connaît. Et en fait, Laura, de son côté, avait fait trois ans de conseil en stratégie sur des problématiques de supply chain, transformation et asso des grands groupes, et elle était aussi hyper intéressée par ces problématiques. Donc finalement, on s'est rendu compte qu'on avait un sujet qui nous intéressait particulièrement et des expertises complémentaires. Et voilà comment on s'est lancé dans le projet.

  • Speaker #0

    Et du coup... Qu'est-ce que c'est exactement Trace4Good ? Comment votre plateforme fonctionne ?

  • Speaker #1

    Trace4Good, c'est un logiciel de traçabilité et de gestion des données RSE qui s'adresse aux acteurs principalement de l'industrie textile aujourd'hui, mais on a vocation à ouvrir un petit peu plus largement pour en rediscuter. C'est une plateforme qui permet de récolter automatiquement et simplement toutes les données RSE, lié aux impacts sociaux et environnementaux de la production, et de le faire facilement tout au long de la chaîne de valeur, pour les fournisseurs directs, mais aussi indirects. La manière dont ça marche, c'est qu'on va automatiser des flux de données entre les systèmes d'information de nos clients, principalement des marques, et notre logiciel. On va, à chaque fois qu'il y a des commandes, prendre les listes de produits commandés, avec notamment la composition et d'autres informations. et qui est le fournisseur direct. Et automatiquement, en fonction des données que la marque veut récolter et qu'elle aura paramétrées sur la plateforme, on va envoyer une invitation au fournisseur pour que tout simplement en cliquant sur un lien qu'il reçoit par mail, il se connecte à une plateforme sur laquelle il va pouvoir très facilement rentrer les informations qu'on lui a demandées. Donc ça, c'est pour le côté fournisseur. Ensuite, il a une liste d'informations à rentrer. Soit il les connaît, il les renseigne, soit il ne les connaît pas. Et donc, il transfère la demande à... un collègue ou un fournisseur qui est un petit fournisseur. Et donc, la marque, de son côté, peut suivre en temps réel la récolte de ces informations. Et donc, là où nos clients gagnent beaucoup de temps, c'est qu'ils n'ont pas à gérer ce process, avoir la charge mentale, faire les relances par mail, gérer, en gros, la centralisation des informations dans le cas où ils enverraient un Excel à chaque fournisseur direct. Et ensuite, une fois que ces informations sont collectées, déjà la marque... peut suivre tout ça, visualiser, et ensuite peut réutiliser toutes ces informations, soit en les renvoyant dans ce système d'information, soit en prenant le module communication et donc on génère les fiches produits directement, ou on peut aussi, par exemple, renvoyer ces données à des partenaires. Ça, c'est notamment le cas parce qu'on a pas mal de partenariats avec tous les acteurs globalement en France qui font de l'analyse de cycle de vie. Donc on travaille aussi en collaboration avec ces acteurs qui vont réutiliser l'information que nous, on a collectée sur la plateforme.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez déterminé les informations à récolter ? Parce qu'il y a beaucoup de données très différentes, même en fonction, si tu veux faire une analyse d'impact ou communiquer sur ton site ou te faire référencer par telle plateforme, à chaque fois, ils ont un petit peu des critères et des informations différentes. Donc, comment vous avez déterminé les données que vous alliez récolter grâce à la plateforme ?

  • Speaker #1

    Donc, nous, on a une sorte de base de données générale où on a globalement Aujourd'hui, après trois ans d'existence, à peu près déjà paramétrer tout ce qui peut être demandé par une marque de mode. Mais déjà, il faut savoir qu'on peut toujours paramétrer des choses pour le client spécifiquement. Par exemple, certains clients, beaucoup viennent nous voir pour la mise en conformité loi AGEC, qui est un peu le minimum qui est visé généralement avec notre plateforme. Et donc, par exemple, ils vont pouvoir nous dire, je vais faire la loi AGEC. et sur tous mes fournisseurs de rang 1 et 2, avoir un audit social. Et donc nous, on paramètre ça exactement pour récupérer la data dont ils ont besoin sur le rang dont ils ont besoin ou l'activité dont ils ont besoin. Donc pour répondre plus précisément à ta question, tout simplement, comme je t'ai dit, on a des partenariats avec tous les acteurs qui font de la CV. C'est des données qui sont publiques, justement avec EcoBalise, tout ce que publie l'ADN. En fait, on sait quelles sont les informations qui impactent l'analyse de sucre du vide d'un vêtement.

  • Speaker #0

    Et tu as déjà un petit peu répondu, mais quel est le type de clients qui viennent nous voir ? Est-ce que c'est uniquement des marques déjà qui veulent utiliser la plateforme ou est-ce qu'il y a d'autres types d'entreprises ? Et pour quelles raisons exactement en général elles viennent ? Est-ce que c'est parce qu'elles ont envie de davantage communiquer sur leurs produits, leur traçabilité, leurs engagements ? Est-ce que c'est justement pour se conformer aux certaines réglementations ? Je serais curieuse de savoir quelles sont les raisons exactement qui vont motiver ce choix, parce que c'est quand même un investissement conséquent en termes de temps. La traçabilité, ça demande vraiment tout un module et ce n'est pas un truc qu'on va faire rapidement, même si la plateforme le facilite. C'est quand même un vrai engagement de temps de faire toutes ces recherches de données.

  • Speaker #1

    Alors justement, notre proposition de valeur, c'est de leur sauver ce temps-là. Donc il y a évidemment le choix de la plateforme, il y a une petite phase de mise en place. Je dirais qu'il y a un petit investissement au début, mais ensuite on fait gagner énormément de temps et surtout de charge mentale de ne pas avoir à gérer cette partie un peu pénible et assez fastidieuse quand même de collecte de données pour pouvoir justement se focus sur, ok, on en est là et maintenant comment on améliore. Enfin, réduit les risques sur le parc fournisseur, améliore le score de nos produits, etc. Donc ça, c'était en intro. Donc ensuite, les marques viennent nous voir pour... En fait, il y a quatre cas d'usage principaux. Et selon le client, on va dire que tel usage est plus important que l'autre. Je dirais que dans 100% des cas, il y a un sujet de mise en conformité réglementaire, loi AGEC, bientôt affichage environnemental, tout ce qui est devoir de vigilance de manière générale. Donc ça, c'est un vrai sujet, évidemment, pour tous nos clients. Le deuxième, ça va être de pouvoir communiquer de manière plus transparente aux clients. Évidemment, c'est un sujet qui est important. Et surtout, le faire sur la base d'informations qui peuvent être baquées par des preuves et donc des certificats, des documents et d'autres données qu'on collecte sur la plateforme. Le troisième sujet, c'est de réduire les risques liés à la supply chain et d'avoir une vision dans mes fournisseurs qui travaillent avec qui, pour tel produit, etc. Et enfin, le quatrième point, ça va être de collecter de la data de Scope 3 pour le calcul d'impact et notamment les ACVs précises. En gros, le vrai sujet du calcul d'impact, c'est avoir les bonnes données d'input pour ne pas avoir à prendre des données par défaut qui vont baisser les scores. Donc ça, c'est aussi un vrai sujet pour lequel on aide nos clients. Et du coup, pour répondre à la première partie de ta question, effectivement, aujourd'hui, globalement, On est plutôt sur nos clients sont des marques et les utilisateurs invités, donc sur le portail de traçabilité sont les fournisseurs. Mais on commence à avoir des cas un peu plus variés. Et c'est important pour nous justement de créer cet effet réseau autour de tous les acteurs qui s'échangent de la donnée RSE. Et donc, on a des premiers clients qui sont des distributeurs. On travaille notamment avec Courir. Dans ce cas-là, ceux qui utilisent la plateforme au rang 1, ça va être les marques. Notamment, ils se servent de la plateforme pour la conformité loi AJEC. Et on a aussi un partenariat avec Intertech, un des leaders mondiaux sur la certification, ce qui montre qu'on travaille vraiment avec tous les acteurs qui s'échangent de la donnée RSE.

  • Speaker #0

    Je trouve que votre plateforme est super utile, parce que pour avoir, moi aussi, fait plusieurs reprises des recherches au niveau de traçabilité, justement par rapport à des produits. C'est extrêmement complexe, c'est extrêmement opaque. Il y a la complexité de savoir quelles infos récolter, à qui s'adresser pour les récolter, ensuite vérifier les infos, c'est vraiment un travail extrêmement complexe mais passionnant. Mais l'une des difficultés aussi c'est de savoir à qui s'adresser, de remonter un petit peu sa chaîne textile, il y a beaucoup d'opacité mine de rien, donc pour remonter les différents intermédiaires ça peut être assez compliqué. Comment les marques s'y prennent justement pour mener leur enquête ? Et est-ce que les fournisseurs sont ouverts à la collaboration aussi, à communiquer leurs données, mais aussi éventuellement à communiquer d'autres intermédiaires avec lesquels ils travaillent ?

  • Speaker #1

    Déjà, je dirais, finalement, quand on pose cette question, c'est réfléchir aux difficultés inhérentes à la traçabilité. Donc, il y a le sujet... conduit du changement, challenge humain. Les marques elles ont besoin de mettre en place des nouveaux process, acquérir des nouvelles compétences en interne, recruter des nouveaux profils pour gérer ça, apprendre, connaître des nouvelles réglementations donc c'est sûr que c'est un travail, un changement et c'est toujours difficile de changer les process. Et côté fournisseur ça demande aussi de l'investissement pour tout simplement rentrer ces informations. Donc le but c'est de rendre tout ça un peu plus simple et la deuxième difficulté inhérentes à la traçabilité, c'est vraiment la gestion de la donnée. En fait, on a besoin de collecter de la donnée déjà en quantité, puisque nous, depuis le début, c'est sûr, on fait pour tous les produits d'une marque. On trouve que c'est presque faire du greenwashing que de faire que sur certains produits et fermer les yeux sur le reste. Donc c'est un point qui a été très important pour nous. Donc il y a le sujet quantité de données. Ensuite, il y a le sujet qualité. On a envie de mettre des contrôles en place pour ne pas avoir des données complètement incohérentes sur, je ne sais pas... l'épaisseur d'un fil, d'un tissu. Il y a vraiment des contrôles qui sont mis en place. La qualité de la donnée, c'est important. Il y a vraiment des sujets de visualisation de l'information. Typiquement, je donne un exemple. Sur la plateforme, on rend possible le fait de changer la clé d'entrée selon laquelle on va voir l'information. Par exemple, on a sur la plateforme, la marque peut retrouver toute la liste des certificats qui sont sur la plateforme et qui ont été uploadés par ses différents fournisseurs de tout rang. Pour autant, elle peut vouloir avoir une analyse un peu plus fine et dire, en fait, ce que je veux voir, c'est avec la clé d'entrée d'une référence produit, quels sont tous les certificats collectés qui s'appliquent à ce produit parce qu'ils sont liés à un fournisseur qui est impliqué dans la chaîne de production de ce produit. Il y a vraiment un sujet de manipulation et de visualisation de la donnée qui est complexe. Donc là, c'est pour le contexte de quelles sont les difficultés qu'on a rencontrées et maintenant, je vais expliquer ce qu'on a mis en place pour justement que ça fonctionne bien. Donc déjà, sur le premier sujet, humain, c'est hyper positif. Et je pense que c'était la plus grande inconnue quand on s'est lancé. Et aujourd'hui, on est hyper content de voir que même les fournisseurs sont demandeurs de plateformes pour eux se préparer en amont aux demandes de leurs clients. Donc, il y a vraiment une prise de conscience et un vrai changement dans l'industrie. Donc, ça, j'en suis très heureuse. Donc, évidemment, nos équipes sont là pour accompagner. l'onboarding des fournisseurs, des clients, le process est généralement bien suivi. Et un point important, vraiment un apprentissage de toutes ces années, c'est important que ce soit la marque qui introduise le projet auprès des fournisseurs, au moins des fournisseurs directs, parce que c'est eux qui sont porteurs de ce projet et la relation commerciale est entre deux. Donc nous, on met juste une plateforme à disposition, mais ce n'est pas nous qui devons porter cet effort. Je pense que c'est un point de contexte qui est quand même important. Ensuite, pour le sujet, est-ce que les fournisseurs jouent le jeu et collaborent ? Oui, aujourd'hui, on a des très bons résultats sur les réponses obtenues pour les fournisseurs directs. On est sur du quasi 100%, il n'y a pas de problème. Et sur les rangs suivants, on est à peu près à 80% de réponses à nos requêtes. Donc, c'est quand même des scores qui sont très élevés. Et ça, c'est dû à un gros effort sur le produit et la plateforme qu'on a mis en place. Dès le premier jour, on avait une vraie plateforme, c'est-à-dire que le fournisseur se connecte et voit toutes les informations de tous ses clients. Ce n'est pas par exemple un lien vers un questionnaire par référence produit, ce qui serait juste ingérable pour des milliers de références. Donc ça, c'est un truc qu'on a mis en place dès le début. Ensuite, au fur et à mesure des réponses qui sont apportées, on garde une sorte d'annuaire de réponse pour le fournisseur. Donc tous les sites de production, toutes les usines qu'il a renseignées. Tous les contacts à qui il a transféré des requêtes, finalement, et même les certificats qu'il a uploadés, vont rester dans la plateforme, dans son compte, et donc il va pouvoir les réutiliser d'une demande, d'un même client, je ne sais pas, au mois de janvier et au mois de mars, mais aussi d'un client à l'autre. Et on a de plus en plus de fournisseurs qui utilisent la plateforme pour plusieurs clients. Donc ça, ça leur fait gagner beaucoup de temps. Et il y a vraiment un dernier point qui est très important qu'on a mis en place, c'est... ce qu'on appelle le batch update, donc c'est la possibilité de rentrer de l'information en masse. Donc évidemment, la traçabilité pour les marques qui commencent à le gérer un peu manuellement, c'est des Excel qui sont dupliqués, envoyés à des fournisseurs, gérés par mail. Sauf qu'en fait, quand on trace quatre composants par produit, qui ont eux-mêmes cinq étapes de production, on se retrouve sur un Excel qui a au moins 20 colonnes. C'est quand même assez difficile à appréhender par un être humain. de réaliser le meilleur des demandes, c'est-à-dire qu'on a une plateforme qui est beaucoup plus sympa à utiliser, vraiment une expérience utilisateur qui a été recherchée. avec quand même cette fonctionnalité de copier-coller qu'on retrouve sur l'Excel. Et donc, par exemple, un fournisseur qui a reçu des requêtes pour 30 références de pulls qui ont 10 couleurs et 3 cols différents, mais en fait qui sont faits de la même matière, il va pouvoir en un clic remplir l'information pour les 30 projets. Donc en fait, on a vraiment rendu l'expérience d'utilisation très simple, ce qui fait qu'aujourd'hui, on a des très bons résultats qui ne nous coûtent pas du tout cher en termes de support. parce que, évidemment il y en a, mais je veux dire c'est très limité par rapport à ce que ça pourrait être pour une marque de prendre complètement en main le sujet de manière autonome. Donc finalement, les difficultés c'était de rendre très simple un sujet de transformation des pratiques et de gestion de la donnée qui est en fait complexe. Et c'est très important de le rendre simple parce qu'en fait, toutes les parties prenantes, que ce soit même nous, les marques, les fournisseurs, En fait, c'est des sujets nouveaux, donc on est tous en train de se former et d'être en compétence. Donc, il y a vraiment un vrai sujet de rendre tout ça simple.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as observé une évolution, un changement ? Alors, ça reste encore très récent, Trace for Good et la traçabilité. Mais justement, ça évolue très vite. Donc, est-ce que déjà, vous avez pu observer une évolution, un changement depuis le tout début de la plateforme avec aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est ce que je disais par rapport à quand on s'est lancé il y a deux ans. Évidemment, la plateforme était moins bien qu'aujourd'hui. Et surtout, les fournisseurs étaient moins au courant de ce que c'est que la loi AGEC, pourquoi mes clients ont besoin de ces informations. Aujourd'hui, on atteint un niveau de connaissance des fournisseurs qui est très élevé. Ils commencent vraiment à se staffer en interne pour avoir des gens qui s'occupent de partager ces données à tous leurs clients, donc les marques. Et oui, globalement, les taux de remplissage sont... sont bien meilleurs, bien plus rapidement. En fait, dès le début, les résultats sont bons, alors qu'avant, c'était peut-être plutôt au bout de plusieurs collections que les fournisseurs montaient en compétences. Là, on va dire que tout est beaucoup plus rapide, et surtout, les fournisseurs sont demandeurs de solutions de ce type. Donc je pense que ça, c'est vraiment la preuve ultime de l'industrie qui devient de plus en plus mature.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est en le faisant au fur et à mesure, en commençant à poser les questions déjà en tant que marque, se poser soi-même les questions, des questions techniques même auxquelles on ne pensait pas forcément avant, mais aussi poser ces questions aux fournisseurs qui vont eux-mêmes chercher l'information, etc. Et au fur et à mesure, je pense que c'est en posant ces questions qu'on va remonter un petit peu les chaînes textiles et amener un peu plus de transparence et que ces enjeux-là soient... naturel ou en tout cas qui soit évident quand on lance un produit de dire ok j'ai besoin de tel et tel élément avant de lancer mon produit ou quand je fais une commande déjà avoir ces données en tête de les demander ou en tout cas de les vérifier donc ça c'est chouette c'est positif et justement est-ce que tu aurais des conseils pour une marque qui existe déjà depuis quelques années ou qui est en train de se lancer quand on a vraiment cette envie d'être engager au niveau transparence, au niveau traçabilité, par où on commence ? Est-ce qu'il y a des éléments qu'il faut vraiment garder en tête ou mettre en place dès le début pour engager ce changement ?

  • Speaker #1

    Effectivement, traçabilité et transparence, c'est deux sujets qui sont liés. La traçabilité, c'est le fait d'avoir les informations. La transparence, c'est le fait de les avoir, mais surtout de les communiquer. Donc déjà, quand on pose cette définition... C'est assez évident que la traçabilité précède la transparence, on ne peut pas communiquer sur des informations qu'on n'a pas. Donc de toute façon, même l'ADEME, etc., tous les gens qui travaillent autour du sujet de l'affichage environnemental le disent, la méthode O n'est pas tout à fait définie, etc., mais il y a une certitude, c'est que vous devez monter en compétence sur la récolte des informations qui vont servir ces analyses. Donc ça, c'est vraiment le sujet numéro un. Avoir cette information. Et ensuite, pour la transparence, donc le fait de communiquer, ça, ça vient juste après. Et pareil, il y a différents niveaux. Moi, il y a un document que j'ai découvert qui est le Sustainable Fashion Communication Playbook, le programme environnemental de l'ONU, qui est vraiment une mine d'or pour toutes les marques qui prennent sérieusement en compte, veulent vraiment se lancer dans ce sujet et qui détermine trois niveaux de communication sur la sustainability. Le premier, c'est ce qu'ils appellent information, c'est en anglais. Le deuxième, c'est culture et le troisième, advocacy. Et en vrai, je trouve que c'est super intéressant parce que justement, ils décrivent bien les différentes étapes. La première, c'est récolter l'information, la voir et la rendre disponible aux consommateurs. C'est vraiment le B.A.B. de la transparence. Le deuxième, c'est mettre en place une vraie culture d'entreprise autour des objectifs RSE. Et nous, on voit déjà certaines marques, comme je disais tout à l'heure, vont au-delà du réglementaire. Certaines vont avoir une vision un peu plus scientifique. Je veux des données ultra précises pour mes calculs d'analyse du cycle de vie. Et d'autres vont être plus focus, vraiment impact social. C'est hyper important sur tous les fournisseurs impliqués qu'on ait des audits sociaux. Donc là, on voit déjà le sujet culture qui ressort. Toutes les entreprises n'ont pas la même ambition RSE et la même direction qui est prise. Ensuite, le troisième sujet, c'est advocacy. Et là, c'est devenir militant pour une certaine cause. Et en fait, je pense que ce qui est très important, c'est que cette démarche soit sincère et distincte des autres marques. Je pense que souvent, on peut avoir tendance en tant que marque à se dire que font mes concurrents, comment ils communiquent. Mais en fait... Le vrai sujet, c'est de raconter, évidemment d'avoir une information véridique, vérifiée par des preuves, mais au-delà de ça, c'est surtout de raconter une histoire et d'être sincère dans sa démarche. Et par exemple, on peut penser à deux entreprises qui sont considérées, je pense, comme assez avancées sur la communication, et voir qu'il y a différentes manières de communiquer très différentes. Donc plutôt des entreprises aux Etats-Unis, Reformation, ils vont communiquer de manière ultra scientifique sur... avec des graphiques, on a tant d'usines certifiées, on est à tant de pourcentages de matières recyclées, ça va être assez nerd de la sustainability. C'est une manière de communiquer. Et à côté de ça, on va avoir Patagonia, qui est plutôt sur un truc beaucoup moins scientifique, mais plutôt de valeurs communiquées différentes, respect de la planète, pas de surconsommation. Et donc, on voit deux styles de manières de communiquer différents qui, en gros, ont la même mission et le même but, mais qui portent en tout cas une certaine sincérité dans l'identité de la marque. Donc voilà, je pense que c'est important d'être sincère et de se poser la question de, une fois qu'on est au niveau, au client de l'information, on est sur le réglementaire, qu'est-ce qu'on va chercher en plus et comment on communique vraiment notre culture d'entreprise et notre image de marque. sincèrement sur les sujets RSE. Donc nous, le but de la plateforme, c'est de rendre cette première phase de collecte de l'information qui est fastidieuse et franchement pas la plus drôle, simple et rapide pour que justement les gens qui sont à la RSE, en com, au marketing, puissent se poser les vraies questions de qu'est-ce qu'on veut faire en termes de RSE et comment on veut le communiquer. Je pense que le sujet Quelle est notre stratégie de marque ? est plus intéressant que Comment j'envoie les Excel pour collecter les données auprès des fournisseurs ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'effectivement le meilleur moyen de communiquer en évitant le greenwashing, c'est en étant sincère et transparent dans la précision aussi des informations qu'on transmet, mais aussi je pense qu'il y a un réel besoin de pédagogie aussi, d'expliquer ce que veulent dire ces données, ces informations qu'on transmet sur nos produits. Et ça va aussi avec toute la démarche de traçabilité que vous rencontrez grâce à la plateforme, c'est qu'on ne maîtrise pas forcément tout. On n'a pas forcément toutes les réponses, mais c'est OK, en fait, et d'expliquer pourquoi, où on en est, où on aimerait aller. Au lieu de dire, nos produits sont 100% éthiques, écologiques, etc., d'aller un peu plus en détail sur les informations, d'expliquer, et aussi d'accepter qu'on est à tel niveau, et c'est OK, et c'est de cette manière-là aussi qu'on peut arriver à un niveau supérieur, c'est petit à petit.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je dirais même le fait d'être. de montrer qu'il y a des choses qui ne sont pas encore atteintes, ça montre justement l'ambition, puisqu'il y a toujours des choses à améliorer. Donc pour le coup, je dirais que le fait d'expliciter ce qui n'est pas encore bien géré et connu, c'est justement une preuve de la sincérité de la démarche.

  • Speaker #0

    Et comment vous vous projetez avec Trace for Good ? Quels sont les projets pour les prochaines années ? Comment tu vois évoluer la plateforme ?

  • Speaker #1

    Ce qui est sûr, c'est que les besoins de traçabilité ne font que commencer. Avec l'affichage environnemental, le passeport pour le digital, c'est vraiment quelque chose qui va devenir indispensable. Moi, je compare assez souvent à la comptabilité financière. En fait, on remonte de l'information financière de tous les départements, de tous les fournisseurs. Là, c'est pareil, sauf que ce n'est pas sur la donnée financière, mais extra-financière. C'est encore plus compliqué parce que ça demande de récolter de l'info sur les rangs 2, 3, 4 et même au-delà de fournisseurs. Donc, c'est sûr qu'il va y avoir des gens. dont le travail, c'est ça, au sein des marques, et que les marques vont devoir avoir les bons outils pour que ça devienne hyper simple, parce que c'est un sujet quand même assez fastidieux. Et donc, par rapport à... nous, on va dire les voies de développement qu'on envisage. Le premier, c'est, et on l'a évoqué déjà tout à l'heure, faire en sorte que la plateforme réponde vraiment aux besoins de tous les acteurs qui sont impliqués sur ces sujets de remontée de l'information. Comme je disais, on va multiplier les cas d'usage pour des clients qui sont des distributeurs et pas seulement des marques. Multiplier aussi les partenariats avec des organismes de certification, ce qui est déjà le cas, mais donc en avoir de plus en plus dans le réseau. Cet effet réseau est important puisqu'on réutilise la donnée. Nous, on a un objectif, c'est de ne jamais redemander deux fois de rentrer de la donnée manuelle si elle est déjà disponible sur la plateforme ou même sur des bases de données publiques. Donc ça, c'est un vrai sujet. Ensuite, il y a évidemment le développement à l'international, que ce soit les marques étrangères qui vendent en France et sont concernées par la loi AGEC, l'affichage environnemental bientôt, ou même des marques à l'étranger qui sont soumises à tout. d'autres réglementations que celles qui s'appliquent en France. On voit que les problématiques sont les mêmes et le fait que sur notre plateforme, on puisse justement paramétrer exactement... En fait, on ne porte pas de méthodologie. On peut paramétrer exactement ce que le client veut au format qu'il veut, au rang qu'il veut ou sur l'activité qu'il veut. Donc, on peut vraiment répondre aujourd'hui sans aucun problème à des demandes de clients à l'étranger. Donc ça, c'est aussi un axe de développement. Et ensuite, je dirais, l'axe de développement principal au-delà de ça, c'est... de multiplier encore plus le nombre de chaînes de valeur qu'on gère. Notamment aujourd'hui, on a pas mal de clients dans le pays, l'équipement de protection individuelle, donc des entreprises qui vont faire des blouses, des bleus de travail, du textile, mais aussi des casques, des harnais, des chaussures de sécurité, des gants en latex. Et donc, on commence à gérer tout ce qui est chaînes de valeur du bois. conformité avec le règlement européen anti déforestation et donc voilà petit à petit aller sur des chaînes de valeurs différentes.

  • Speaker #0

    J'ai juste une dernière question est-ce qu'on peut juste revenir rapidement sur le fait de vérifier les données parce que ça fait partie aussi des enjeux de la traçabilité c'est après avoir collecté ces données c'est aussi de les vérifier d'être sûr le plus possible qu'elles soient réelles qu'elles soient d'actualité. Comment est-ce que vous vous y prenez justement pour vérifier la véracité des informations récoltées ?

  • Speaker #1

    Sur le sujet vérification, il y a la véracité, mais il y a d'autres sujets. Je vais commencer par les autres qui sont un peu plus simples, finir par le plus complexe. Déjà, on vérifie l'exhaustivité des données. À tout moment sur la plateforme, la marque peut vérifier par rapport à ce qui est attendu, où est-ce qu'on en est du pourcentage de complétion, qui sont les fournisseurs qui ne répondent pas, où est-ce que ça bloque, quel type de données est manquante. Ensuite, dans la vérification, il y a aussi le sujet qualité de la donnée. Parce qu'en fait, comme c'est de la donnée quantitative, s'il y a une valeur qui est fausse, ça empêche tout traitement automatique. Donc il y a beaucoup de choses qu'on met en place sur la qualité de la donnée. Un exemple assez simple, c'est quand on attend un pourcentage, par exemple pourcentage de matière recyclée, si le fournisseur rentre 200, ça ne va pas être possible, on ne va mettre qu'une alerte. On attend un truc entre 0 et 100. Et de manière générale, les clients peuvent four paramétrer pour un... un champ spécifique de données attendues, une borne mi-max et avoir des données qui respectent certains critères pour ne pas se retrouver avec des données incohérentes. Ensuite, il y a le sujet de la véracité de l'information. Sur la véracité, il y a plusieurs choses qui sont mises en place. Le premier, c'est que la plateforme fonctionne de manière récursive, c'est-à-dire que le fournisseur de rang 1 invite les fournisseurs de rang 2, qui invitent les fournisseurs de rang 3, etc. il y a un truc assez naturel et vertueux à la récursivité, c'est que finalement, le fournisseur de rang N plus 1 qui répond valide l'info du rang N qu'il a invité. Donc déjà, on a ce fonctionnement vertueux qui juste existe dû à la manière dont on a pensé la plateforme. Ensuite, sur la véracité, il y a, comme je le disais, des contrôles de cohérence qui sont mis en place. Par exemple, si on a... une chaîne de... en gros des usines qui sont renseignées pour le produit on va dire Bangladesh, Bangladesh, Bangladesh et Origines de la Matière Première France

  • Speaker #0

    C'est un petit peu suspicieux, donc on va mettre des alertes et le client va se rendre compte qu'il y a peut-être un problème vraiment de véracité de l'information. Et dernier point, quand on récolte par exemple des certificats pour lesquels on peut vérifier qu'ils sont valides sur des bases de données externes, par exemple les pages de Goat ou Ecotex où on peut checker le numéro de licence d'un certificat, ça on le gère aussi automatiquement pour avoir des... on va dire... Oui, juste en contrôle de la véracité et de la validité du certificat et de la preuve qui est apportée au déclaratif.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Léa. Merci d'avoir accepté mon invitation. C'était un super échange très pointu. Et si tu es d'accord, on peut aussi proposer au public s'ils ont des questions d'échange avec toi. Oui, bien sûr.

  • Speaker #2

    Merci. Comment ça se passe si le fournisseur... ne sait pas comment répondre à la question sur un fichier ou de remplir des documents. Est-ce que vous les aidez ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, donc, c'est jamais sur des fichiers puisqu'on tout passe par la plateforme. Donc, déjà, en termes d'expérience utilisateur sur la plateforme, il y a énormément d'aides, de petits points d'information. Donc, il y a beaucoup d'informations déjà disponibles. Il y a de la documentation en quantité qui existe aussi pour les fournisseurs, des vidéos, des tutos. Dans pas mal de langues, la plateforme est disponible en 7 langues et la documentation existe dans plusieurs d'entre elles, notamment en mandarin. On a évidemment une adresse email de support sur laquelle les fournisseurs peuvent nous contacter. Et on a même un chat directement intégré dans la plateforme avec des gens qui peuvent répondre en temps réel. Donc ils sont évidemment accompagnés s'il y a le moins de problèmes.

  • Speaker #3

    Bonjour, bravo pour ce que vous faites. Je voulais juste vous poser la question, en fait, quels sont pour vous les... principaux points de différenciation de Tracer Goods versus toutes les autres plateformes de traceabilité puisque les acteurs sont très nombreux et pour moi, ce n'est pas toujours très clair pour une marque de comprendre quel est le meilleur outil à utiliser.

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs points de différenciation et raison pour laquelle je reporte ce que les clients et notamment ceux qui ont switché d'une plateforme à la nôtre nous disent. Le premier point, c'est vraiment la facilité d'utilisation, notamment pour les fournisseurs. C'est quand même, en fait, eux qui font que la traceabilité va fonctionner ou pas. Justement, on a une plateforme très simple d'utilisation qui garde l'historique de leurs données, donc qui peuvent réutiliser, rentrer en masse les informations. On n'est pas du tout sur un truc qui passe par de l'Excel ou par un lien, par référence produit. Donc vraiment, on traite facilement et sans problème du point de vue utilisateur de la donnée en masse. Et ensuite, le deuxième point principal de différenciation, ça va être le traitement de la donnée. On permet vraiment d'aller récolter exactement selon les besoins de la marque. Donc on peut paramétrer. En fait, si une marque arrive et nous donne, on va dire, la volonté de créer n'importe quel champ de données avec comme possibilité de réponse, réponse 1, 2, 3. Et il nous dit, en fait, ça tu le demandes, courant 3, si le fournisseur est impliqué sur un composant qui a du lin. Enfin vraiment, on peut... tout paramétrer pour répondre exactement à ce que la marque veut collecter. Donc ça c'est aussi différenciant et je dirais que le dernier point c'est la manière dont on va visualiser l'information sur la plateforme avec comme je le disais tout à l'heure des possibilités de voir la même information mais avec des clés dans de clés différentes. Par exemple je vais voir tous mes certificats et je vais aussi voir tous mes certificats pour tel fournisseur ou alors tous les certificats qui s'appliquent à ce produit parce que ces fournisseurs interviennent sur ce produit. Et en fait, la possibilité de jouer avec cette donnée, comme on pourrait le faire par exemple avec des tableaux croisés dynamiques sur Excel, en fait, ça, ça sert pas mal parce que selon les différentes fonctions qui utilisent la plateforme ou juste l'information qu'on recherche, une vue ne va pas tout à fait répondre à tel ou tel besoin. Donc ça, c'est vraiment très facile et bien fait sur notre plateforme.

  • Speaker #1

    Si c'est tout bon, on peut s'arrêter là. Merci beaucoup Léa en tout cas d'avoir pris le temps d'échanger avec nous aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Merci à nous.

Description

Bienvenue dans ce 7ème épisode de Fashion Green talk où j’ai eu le plaisir d’échanger avec Léa Gillet, co-fondatrice de Trace for Good, un logiciel de traçabilité supply chain.


Cet épisode est un peu spécial puisqu’il a été enregistré devant un public, sur le salon professionnel who’s Next.


Nous avons notamment échangé sur les enjeux que représente la traçabilité dans l’industrie textile.


Ce fut également l’occasion de revenir sur le processus de création de Trace For Good et des challenges rencontrés par ses 2 fondatrices.

Avant de nous lancer dans l’épisode, vous pouvez soutenir le podcast en laissant une note sur votre plateforme d’écoute. N’hésitez pas à parler de Fashion Green Talk autour de vous, car c’est ensemble que nous pourrons construire la mode de demain.


“La traçabilité, c'est le fait d'avoir les informations. La transparence, c'est le fait de les avoir, mais surtout de les communiquer.”


“Le but de la plateforme, c'est de rendre cette première phase de collecte de l'information qui est fastidieuse et franchement pas la plus drôle, simple et rapide pour que justement les gens qui sont à la RSE, en com, au marketing, puissent se poser les vraies questions de qu'est-ce qu'on veut faire en termes de RSE et comment on veut le communiquer.”


“Je dirais même le fait de montrer qu'il y a des choses qui ne sont pas encore atteintes, ça montre justement l'ambition, puisqu'il y a toujours des choses à améliorer. Donc pour le coup, je dirais que le fait d'expliciter ce qui n'est pas encore bien géré et connu, c'est justement une preuve de la sincérité de la démarche.”


Ressources :

Sustainable Fashion Communication Playbook


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Fashion Green Talk, le podcast de la mode et du textile engagé, porté par Fashion Green Hub. Aujourd'hui, j'accueille Léa, qui est cofondatrice de Trace for Good. Bienvenue Léa, je suis très heureuse de t'avoir aujourd'hui. Est-ce que tu peux commencer déjà par te présenter, me parler un petit peu de ton parcours, et surtout, comment t'en es arrivée à créer Trace for Good ?

  • Speaker #1

    Oui, donc merci beaucoup pour l'invitation déjà. Donc effectivement, je suis une des deux cofondatrices de Trace4Route. Donc moi, j'ai un parcours, une double formation en école de commerce et d'ingénieur. Et après ça, j'ai travaillé aux États-Unis, à San Francisco pendant trois ans sur des problématiques liées au financement de startups et scale-up dans le sujet de la clean tech. Donc tout type de solutions tech qui sont appliquées à de la donnée environnementale et plus précisément, je faisais beaucoup de choses liées à l'énergie. J'ai fait ça pendant trois ans et c'était super intéressant, mais il y avait un impact social qui me manquait dans mon quotidien et dans ce que je faisais. Donc avec le Covid, je suis rentrée en France et à ce moment-là, j'ai commencé à discuter des sujets que j'avais en tête et notamment, personnellement, je devenais de plus en plus sensible au sujet de la mode, de la pollution engendrée par la surconsommation, etc. Et donc, on a commencé à en discuter avec Laura. Aujourd'hui, mon associé est à l'époque... Juste une de mes très bonnes amies d'école, donc ça fait dix ans qu'on se connaît. Et en fait, Laura, de son côté, avait fait trois ans de conseil en stratégie sur des problématiques de supply chain, transformation et asso des grands groupes, et elle était aussi hyper intéressée par ces problématiques. Donc finalement, on s'est rendu compte qu'on avait un sujet qui nous intéressait particulièrement et des expertises complémentaires. Et voilà comment on s'est lancé dans le projet.

  • Speaker #0

    Et du coup... Qu'est-ce que c'est exactement Trace4Good ? Comment votre plateforme fonctionne ?

  • Speaker #1

    Trace4Good, c'est un logiciel de traçabilité et de gestion des données RSE qui s'adresse aux acteurs principalement de l'industrie textile aujourd'hui, mais on a vocation à ouvrir un petit peu plus largement pour en rediscuter. C'est une plateforme qui permet de récolter automatiquement et simplement toutes les données RSE, lié aux impacts sociaux et environnementaux de la production, et de le faire facilement tout au long de la chaîne de valeur, pour les fournisseurs directs, mais aussi indirects. La manière dont ça marche, c'est qu'on va automatiser des flux de données entre les systèmes d'information de nos clients, principalement des marques, et notre logiciel. On va, à chaque fois qu'il y a des commandes, prendre les listes de produits commandés, avec notamment la composition et d'autres informations. et qui est le fournisseur direct. Et automatiquement, en fonction des données que la marque veut récolter et qu'elle aura paramétrées sur la plateforme, on va envoyer une invitation au fournisseur pour que tout simplement en cliquant sur un lien qu'il reçoit par mail, il se connecte à une plateforme sur laquelle il va pouvoir très facilement rentrer les informations qu'on lui a demandées. Donc ça, c'est pour le côté fournisseur. Ensuite, il a une liste d'informations à rentrer. Soit il les connaît, il les renseigne, soit il ne les connaît pas. Et donc, il transfère la demande à... un collègue ou un fournisseur qui est un petit fournisseur. Et donc, la marque, de son côté, peut suivre en temps réel la récolte de ces informations. Et donc, là où nos clients gagnent beaucoup de temps, c'est qu'ils n'ont pas à gérer ce process, avoir la charge mentale, faire les relances par mail, gérer, en gros, la centralisation des informations dans le cas où ils enverraient un Excel à chaque fournisseur direct. Et ensuite, une fois que ces informations sont collectées, déjà la marque... peut suivre tout ça, visualiser, et ensuite peut réutiliser toutes ces informations, soit en les renvoyant dans ce système d'information, soit en prenant le module communication et donc on génère les fiches produits directement, ou on peut aussi, par exemple, renvoyer ces données à des partenaires. Ça, c'est notamment le cas parce qu'on a pas mal de partenariats avec tous les acteurs globalement en France qui font de l'analyse de cycle de vie. Donc on travaille aussi en collaboration avec ces acteurs qui vont réutiliser l'information que nous, on a collectée sur la plateforme.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez déterminé les informations à récolter ? Parce qu'il y a beaucoup de données très différentes, même en fonction, si tu veux faire une analyse d'impact ou communiquer sur ton site ou te faire référencer par telle plateforme, à chaque fois, ils ont un petit peu des critères et des informations différentes. Donc, comment vous avez déterminé les données que vous alliez récolter grâce à la plateforme ?

  • Speaker #1

    Donc, nous, on a une sorte de base de données générale où on a globalement Aujourd'hui, après trois ans d'existence, à peu près déjà paramétrer tout ce qui peut être demandé par une marque de mode. Mais déjà, il faut savoir qu'on peut toujours paramétrer des choses pour le client spécifiquement. Par exemple, certains clients, beaucoup viennent nous voir pour la mise en conformité loi AGEC, qui est un peu le minimum qui est visé généralement avec notre plateforme. Et donc, par exemple, ils vont pouvoir nous dire, je vais faire la loi AGEC. et sur tous mes fournisseurs de rang 1 et 2, avoir un audit social. Et donc nous, on paramètre ça exactement pour récupérer la data dont ils ont besoin sur le rang dont ils ont besoin ou l'activité dont ils ont besoin. Donc pour répondre plus précisément à ta question, tout simplement, comme je t'ai dit, on a des partenariats avec tous les acteurs qui font de la CV. C'est des données qui sont publiques, justement avec EcoBalise, tout ce que publie l'ADN. En fait, on sait quelles sont les informations qui impactent l'analyse de sucre du vide d'un vêtement.

  • Speaker #0

    Et tu as déjà un petit peu répondu, mais quel est le type de clients qui viennent nous voir ? Est-ce que c'est uniquement des marques déjà qui veulent utiliser la plateforme ou est-ce qu'il y a d'autres types d'entreprises ? Et pour quelles raisons exactement en général elles viennent ? Est-ce que c'est parce qu'elles ont envie de davantage communiquer sur leurs produits, leur traçabilité, leurs engagements ? Est-ce que c'est justement pour se conformer aux certaines réglementations ? Je serais curieuse de savoir quelles sont les raisons exactement qui vont motiver ce choix, parce que c'est quand même un investissement conséquent en termes de temps. La traçabilité, ça demande vraiment tout un module et ce n'est pas un truc qu'on va faire rapidement, même si la plateforme le facilite. C'est quand même un vrai engagement de temps de faire toutes ces recherches de données.

  • Speaker #1

    Alors justement, notre proposition de valeur, c'est de leur sauver ce temps-là. Donc il y a évidemment le choix de la plateforme, il y a une petite phase de mise en place. Je dirais qu'il y a un petit investissement au début, mais ensuite on fait gagner énormément de temps et surtout de charge mentale de ne pas avoir à gérer cette partie un peu pénible et assez fastidieuse quand même de collecte de données pour pouvoir justement se focus sur, ok, on en est là et maintenant comment on améliore. Enfin, réduit les risques sur le parc fournisseur, améliore le score de nos produits, etc. Donc ça, c'était en intro. Donc ensuite, les marques viennent nous voir pour... En fait, il y a quatre cas d'usage principaux. Et selon le client, on va dire que tel usage est plus important que l'autre. Je dirais que dans 100% des cas, il y a un sujet de mise en conformité réglementaire, loi AGEC, bientôt affichage environnemental, tout ce qui est devoir de vigilance de manière générale. Donc ça, c'est un vrai sujet, évidemment, pour tous nos clients. Le deuxième, ça va être de pouvoir communiquer de manière plus transparente aux clients. Évidemment, c'est un sujet qui est important. Et surtout, le faire sur la base d'informations qui peuvent être baquées par des preuves et donc des certificats, des documents et d'autres données qu'on collecte sur la plateforme. Le troisième sujet, c'est de réduire les risques liés à la supply chain et d'avoir une vision dans mes fournisseurs qui travaillent avec qui, pour tel produit, etc. Et enfin, le quatrième point, ça va être de collecter de la data de Scope 3 pour le calcul d'impact et notamment les ACVs précises. En gros, le vrai sujet du calcul d'impact, c'est avoir les bonnes données d'input pour ne pas avoir à prendre des données par défaut qui vont baisser les scores. Donc ça, c'est aussi un vrai sujet pour lequel on aide nos clients. Et du coup, pour répondre à la première partie de ta question, effectivement, aujourd'hui, globalement, On est plutôt sur nos clients sont des marques et les utilisateurs invités, donc sur le portail de traçabilité sont les fournisseurs. Mais on commence à avoir des cas un peu plus variés. Et c'est important pour nous justement de créer cet effet réseau autour de tous les acteurs qui s'échangent de la donnée RSE. Et donc, on a des premiers clients qui sont des distributeurs. On travaille notamment avec Courir. Dans ce cas-là, ceux qui utilisent la plateforme au rang 1, ça va être les marques. Notamment, ils se servent de la plateforme pour la conformité loi AJEC. Et on a aussi un partenariat avec Intertech, un des leaders mondiaux sur la certification, ce qui montre qu'on travaille vraiment avec tous les acteurs qui s'échangent de la donnée RSE.

  • Speaker #0

    Je trouve que votre plateforme est super utile, parce que pour avoir, moi aussi, fait plusieurs reprises des recherches au niveau de traçabilité, justement par rapport à des produits. C'est extrêmement complexe, c'est extrêmement opaque. Il y a la complexité de savoir quelles infos récolter, à qui s'adresser pour les récolter, ensuite vérifier les infos, c'est vraiment un travail extrêmement complexe mais passionnant. Mais l'une des difficultés aussi c'est de savoir à qui s'adresser, de remonter un petit peu sa chaîne textile, il y a beaucoup d'opacité mine de rien, donc pour remonter les différents intermédiaires ça peut être assez compliqué. Comment les marques s'y prennent justement pour mener leur enquête ? Et est-ce que les fournisseurs sont ouverts à la collaboration aussi, à communiquer leurs données, mais aussi éventuellement à communiquer d'autres intermédiaires avec lesquels ils travaillent ?

  • Speaker #1

    Déjà, je dirais, finalement, quand on pose cette question, c'est réfléchir aux difficultés inhérentes à la traçabilité. Donc, il y a le sujet... conduit du changement, challenge humain. Les marques elles ont besoin de mettre en place des nouveaux process, acquérir des nouvelles compétences en interne, recruter des nouveaux profils pour gérer ça, apprendre, connaître des nouvelles réglementations donc c'est sûr que c'est un travail, un changement et c'est toujours difficile de changer les process. Et côté fournisseur ça demande aussi de l'investissement pour tout simplement rentrer ces informations. Donc le but c'est de rendre tout ça un peu plus simple et la deuxième difficulté inhérentes à la traçabilité, c'est vraiment la gestion de la donnée. En fait, on a besoin de collecter de la donnée déjà en quantité, puisque nous, depuis le début, c'est sûr, on fait pour tous les produits d'une marque. On trouve que c'est presque faire du greenwashing que de faire que sur certains produits et fermer les yeux sur le reste. Donc c'est un point qui a été très important pour nous. Donc il y a le sujet quantité de données. Ensuite, il y a le sujet qualité. On a envie de mettre des contrôles en place pour ne pas avoir des données complètement incohérentes sur, je ne sais pas... l'épaisseur d'un fil, d'un tissu. Il y a vraiment des contrôles qui sont mis en place. La qualité de la donnée, c'est important. Il y a vraiment des sujets de visualisation de l'information. Typiquement, je donne un exemple. Sur la plateforme, on rend possible le fait de changer la clé d'entrée selon laquelle on va voir l'information. Par exemple, on a sur la plateforme, la marque peut retrouver toute la liste des certificats qui sont sur la plateforme et qui ont été uploadés par ses différents fournisseurs de tout rang. Pour autant, elle peut vouloir avoir une analyse un peu plus fine et dire, en fait, ce que je veux voir, c'est avec la clé d'entrée d'une référence produit, quels sont tous les certificats collectés qui s'appliquent à ce produit parce qu'ils sont liés à un fournisseur qui est impliqué dans la chaîne de production de ce produit. Il y a vraiment un sujet de manipulation et de visualisation de la donnée qui est complexe. Donc là, c'est pour le contexte de quelles sont les difficultés qu'on a rencontrées et maintenant, je vais expliquer ce qu'on a mis en place pour justement que ça fonctionne bien. Donc déjà, sur le premier sujet, humain, c'est hyper positif. Et je pense que c'était la plus grande inconnue quand on s'est lancé. Et aujourd'hui, on est hyper content de voir que même les fournisseurs sont demandeurs de plateformes pour eux se préparer en amont aux demandes de leurs clients. Donc, il y a vraiment une prise de conscience et un vrai changement dans l'industrie. Donc, ça, j'en suis très heureuse. Donc, évidemment, nos équipes sont là pour accompagner. l'onboarding des fournisseurs, des clients, le process est généralement bien suivi. Et un point important, vraiment un apprentissage de toutes ces années, c'est important que ce soit la marque qui introduise le projet auprès des fournisseurs, au moins des fournisseurs directs, parce que c'est eux qui sont porteurs de ce projet et la relation commerciale est entre deux. Donc nous, on met juste une plateforme à disposition, mais ce n'est pas nous qui devons porter cet effort. Je pense que c'est un point de contexte qui est quand même important. Ensuite, pour le sujet, est-ce que les fournisseurs jouent le jeu et collaborent ? Oui, aujourd'hui, on a des très bons résultats sur les réponses obtenues pour les fournisseurs directs. On est sur du quasi 100%, il n'y a pas de problème. Et sur les rangs suivants, on est à peu près à 80% de réponses à nos requêtes. Donc, c'est quand même des scores qui sont très élevés. Et ça, c'est dû à un gros effort sur le produit et la plateforme qu'on a mis en place. Dès le premier jour, on avait une vraie plateforme, c'est-à-dire que le fournisseur se connecte et voit toutes les informations de tous ses clients. Ce n'est pas par exemple un lien vers un questionnaire par référence produit, ce qui serait juste ingérable pour des milliers de références. Donc ça, c'est un truc qu'on a mis en place dès le début. Ensuite, au fur et à mesure des réponses qui sont apportées, on garde une sorte d'annuaire de réponse pour le fournisseur. Donc tous les sites de production, toutes les usines qu'il a renseignées. Tous les contacts à qui il a transféré des requêtes, finalement, et même les certificats qu'il a uploadés, vont rester dans la plateforme, dans son compte, et donc il va pouvoir les réutiliser d'une demande, d'un même client, je ne sais pas, au mois de janvier et au mois de mars, mais aussi d'un client à l'autre. Et on a de plus en plus de fournisseurs qui utilisent la plateforme pour plusieurs clients. Donc ça, ça leur fait gagner beaucoup de temps. Et il y a vraiment un dernier point qui est très important qu'on a mis en place, c'est... ce qu'on appelle le batch update, donc c'est la possibilité de rentrer de l'information en masse. Donc évidemment, la traçabilité pour les marques qui commencent à le gérer un peu manuellement, c'est des Excel qui sont dupliqués, envoyés à des fournisseurs, gérés par mail. Sauf qu'en fait, quand on trace quatre composants par produit, qui ont eux-mêmes cinq étapes de production, on se retrouve sur un Excel qui a au moins 20 colonnes. C'est quand même assez difficile à appréhender par un être humain. de réaliser le meilleur des demandes, c'est-à-dire qu'on a une plateforme qui est beaucoup plus sympa à utiliser, vraiment une expérience utilisateur qui a été recherchée. avec quand même cette fonctionnalité de copier-coller qu'on retrouve sur l'Excel. Et donc, par exemple, un fournisseur qui a reçu des requêtes pour 30 références de pulls qui ont 10 couleurs et 3 cols différents, mais en fait qui sont faits de la même matière, il va pouvoir en un clic remplir l'information pour les 30 projets. Donc en fait, on a vraiment rendu l'expérience d'utilisation très simple, ce qui fait qu'aujourd'hui, on a des très bons résultats qui ne nous coûtent pas du tout cher en termes de support. parce que, évidemment il y en a, mais je veux dire c'est très limité par rapport à ce que ça pourrait être pour une marque de prendre complètement en main le sujet de manière autonome. Donc finalement, les difficultés c'était de rendre très simple un sujet de transformation des pratiques et de gestion de la donnée qui est en fait complexe. Et c'est très important de le rendre simple parce qu'en fait, toutes les parties prenantes, que ce soit même nous, les marques, les fournisseurs, En fait, c'est des sujets nouveaux, donc on est tous en train de se former et d'être en compétence. Donc, il y a vraiment un vrai sujet de rendre tout ça simple.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as observé une évolution, un changement ? Alors, ça reste encore très récent, Trace for Good et la traçabilité. Mais justement, ça évolue très vite. Donc, est-ce que déjà, vous avez pu observer une évolution, un changement depuis le tout début de la plateforme avec aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est ce que je disais par rapport à quand on s'est lancé il y a deux ans. Évidemment, la plateforme était moins bien qu'aujourd'hui. Et surtout, les fournisseurs étaient moins au courant de ce que c'est que la loi AGEC, pourquoi mes clients ont besoin de ces informations. Aujourd'hui, on atteint un niveau de connaissance des fournisseurs qui est très élevé. Ils commencent vraiment à se staffer en interne pour avoir des gens qui s'occupent de partager ces données à tous leurs clients, donc les marques. Et oui, globalement, les taux de remplissage sont... sont bien meilleurs, bien plus rapidement. En fait, dès le début, les résultats sont bons, alors qu'avant, c'était peut-être plutôt au bout de plusieurs collections que les fournisseurs montaient en compétences. Là, on va dire que tout est beaucoup plus rapide, et surtout, les fournisseurs sont demandeurs de solutions de ce type. Donc je pense que ça, c'est vraiment la preuve ultime de l'industrie qui devient de plus en plus mature.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est en le faisant au fur et à mesure, en commençant à poser les questions déjà en tant que marque, se poser soi-même les questions, des questions techniques même auxquelles on ne pensait pas forcément avant, mais aussi poser ces questions aux fournisseurs qui vont eux-mêmes chercher l'information, etc. Et au fur et à mesure, je pense que c'est en posant ces questions qu'on va remonter un petit peu les chaînes textiles et amener un peu plus de transparence et que ces enjeux-là soient... naturel ou en tout cas qui soit évident quand on lance un produit de dire ok j'ai besoin de tel et tel élément avant de lancer mon produit ou quand je fais une commande déjà avoir ces données en tête de les demander ou en tout cas de les vérifier donc ça c'est chouette c'est positif et justement est-ce que tu aurais des conseils pour une marque qui existe déjà depuis quelques années ou qui est en train de se lancer quand on a vraiment cette envie d'être engager au niveau transparence, au niveau traçabilité, par où on commence ? Est-ce qu'il y a des éléments qu'il faut vraiment garder en tête ou mettre en place dès le début pour engager ce changement ?

  • Speaker #1

    Effectivement, traçabilité et transparence, c'est deux sujets qui sont liés. La traçabilité, c'est le fait d'avoir les informations. La transparence, c'est le fait de les avoir, mais surtout de les communiquer. Donc déjà, quand on pose cette définition... C'est assez évident que la traçabilité précède la transparence, on ne peut pas communiquer sur des informations qu'on n'a pas. Donc de toute façon, même l'ADEME, etc., tous les gens qui travaillent autour du sujet de l'affichage environnemental le disent, la méthode O n'est pas tout à fait définie, etc., mais il y a une certitude, c'est que vous devez monter en compétence sur la récolte des informations qui vont servir ces analyses. Donc ça, c'est vraiment le sujet numéro un. Avoir cette information. Et ensuite, pour la transparence, donc le fait de communiquer, ça, ça vient juste après. Et pareil, il y a différents niveaux. Moi, il y a un document que j'ai découvert qui est le Sustainable Fashion Communication Playbook, le programme environnemental de l'ONU, qui est vraiment une mine d'or pour toutes les marques qui prennent sérieusement en compte, veulent vraiment se lancer dans ce sujet et qui détermine trois niveaux de communication sur la sustainability. Le premier, c'est ce qu'ils appellent information, c'est en anglais. Le deuxième, c'est culture et le troisième, advocacy. Et en vrai, je trouve que c'est super intéressant parce que justement, ils décrivent bien les différentes étapes. La première, c'est récolter l'information, la voir et la rendre disponible aux consommateurs. C'est vraiment le B.A.B. de la transparence. Le deuxième, c'est mettre en place une vraie culture d'entreprise autour des objectifs RSE. Et nous, on voit déjà certaines marques, comme je disais tout à l'heure, vont au-delà du réglementaire. Certaines vont avoir une vision un peu plus scientifique. Je veux des données ultra précises pour mes calculs d'analyse du cycle de vie. Et d'autres vont être plus focus, vraiment impact social. C'est hyper important sur tous les fournisseurs impliqués qu'on ait des audits sociaux. Donc là, on voit déjà le sujet culture qui ressort. Toutes les entreprises n'ont pas la même ambition RSE et la même direction qui est prise. Ensuite, le troisième sujet, c'est advocacy. Et là, c'est devenir militant pour une certaine cause. Et en fait, je pense que ce qui est très important, c'est que cette démarche soit sincère et distincte des autres marques. Je pense que souvent, on peut avoir tendance en tant que marque à se dire que font mes concurrents, comment ils communiquent. Mais en fait... Le vrai sujet, c'est de raconter, évidemment d'avoir une information véridique, vérifiée par des preuves, mais au-delà de ça, c'est surtout de raconter une histoire et d'être sincère dans sa démarche. Et par exemple, on peut penser à deux entreprises qui sont considérées, je pense, comme assez avancées sur la communication, et voir qu'il y a différentes manières de communiquer très différentes. Donc plutôt des entreprises aux Etats-Unis, Reformation, ils vont communiquer de manière ultra scientifique sur... avec des graphiques, on a tant d'usines certifiées, on est à tant de pourcentages de matières recyclées, ça va être assez nerd de la sustainability. C'est une manière de communiquer. Et à côté de ça, on va avoir Patagonia, qui est plutôt sur un truc beaucoup moins scientifique, mais plutôt de valeurs communiquées différentes, respect de la planète, pas de surconsommation. Et donc, on voit deux styles de manières de communiquer différents qui, en gros, ont la même mission et le même but, mais qui portent en tout cas une certaine sincérité dans l'identité de la marque. Donc voilà, je pense que c'est important d'être sincère et de se poser la question de, une fois qu'on est au niveau, au client de l'information, on est sur le réglementaire, qu'est-ce qu'on va chercher en plus et comment on communique vraiment notre culture d'entreprise et notre image de marque. sincèrement sur les sujets RSE. Donc nous, le but de la plateforme, c'est de rendre cette première phase de collecte de l'information qui est fastidieuse et franchement pas la plus drôle, simple et rapide pour que justement les gens qui sont à la RSE, en com, au marketing, puissent se poser les vraies questions de qu'est-ce qu'on veut faire en termes de RSE et comment on veut le communiquer. Je pense que le sujet Quelle est notre stratégie de marque ? est plus intéressant que Comment j'envoie les Excel pour collecter les données auprès des fournisseurs ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'effectivement le meilleur moyen de communiquer en évitant le greenwashing, c'est en étant sincère et transparent dans la précision aussi des informations qu'on transmet, mais aussi je pense qu'il y a un réel besoin de pédagogie aussi, d'expliquer ce que veulent dire ces données, ces informations qu'on transmet sur nos produits. Et ça va aussi avec toute la démarche de traçabilité que vous rencontrez grâce à la plateforme, c'est qu'on ne maîtrise pas forcément tout. On n'a pas forcément toutes les réponses, mais c'est OK, en fait, et d'expliquer pourquoi, où on en est, où on aimerait aller. Au lieu de dire, nos produits sont 100% éthiques, écologiques, etc., d'aller un peu plus en détail sur les informations, d'expliquer, et aussi d'accepter qu'on est à tel niveau, et c'est OK, et c'est de cette manière-là aussi qu'on peut arriver à un niveau supérieur, c'est petit à petit.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je dirais même le fait d'être. de montrer qu'il y a des choses qui ne sont pas encore atteintes, ça montre justement l'ambition, puisqu'il y a toujours des choses à améliorer. Donc pour le coup, je dirais que le fait d'expliciter ce qui n'est pas encore bien géré et connu, c'est justement une preuve de la sincérité de la démarche.

  • Speaker #0

    Et comment vous vous projetez avec Trace for Good ? Quels sont les projets pour les prochaines années ? Comment tu vois évoluer la plateforme ?

  • Speaker #1

    Ce qui est sûr, c'est que les besoins de traçabilité ne font que commencer. Avec l'affichage environnemental, le passeport pour le digital, c'est vraiment quelque chose qui va devenir indispensable. Moi, je compare assez souvent à la comptabilité financière. En fait, on remonte de l'information financière de tous les départements, de tous les fournisseurs. Là, c'est pareil, sauf que ce n'est pas sur la donnée financière, mais extra-financière. C'est encore plus compliqué parce que ça demande de récolter de l'info sur les rangs 2, 3, 4 et même au-delà de fournisseurs. Donc, c'est sûr qu'il va y avoir des gens. dont le travail, c'est ça, au sein des marques, et que les marques vont devoir avoir les bons outils pour que ça devienne hyper simple, parce que c'est un sujet quand même assez fastidieux. Et donc, par rapport à... nous, on va dire les voies de développement qu'on envisage. Le premier, c'est, et on l'a évoqué déjà tout à l'heure, faire en sorte que la plateforme réponde vraiment aux besoins de tous les acteurs qui sont impliqués sur ces sujets de remontée de l'information. Comme je disais, on va multiplier les cas d'usage pour des clients qui sont des distributeurs et pas seulement des marques. Multiplier aussi les partenariats avec des organismes de certification, ce qui est déjà le cas, mais donc en avoir de plus en plus dans le réseau. Cet effet réseau est important puisqu'on réutilise la donnée. Nous, on a un objectif, c'est de ne jamais redemander deux fois de rentrer de la donnée manuelle si elle est déjà disponible sur la plateforme ou même sur des bases de données publiques. Donc ça, c'est un vrai sujet. Ensuite, il y a évidemment le développement à l'international, que ce soit les marques étrangères qui vendent en France et sont concernées par la loi AGEC, l'affichage environnemental bientôt, ou même des marques à l'étranger qui sont soumises à tout. d'autres réglementations que celles qui s'appliquent en France. On voit que les problématiques sont les mêmes et le fait que sur notre plateforme, on puisse justement paramétrer exactement... En fait, on ne porte pas de méthodologie. On peut paramétrer exactement ce que le client veut au format qu'il veut, au rang qu'il veut ou sur l'activité qu'il veut. Donc, on peut vraiment répondre aujourd'hui sans aucun problème à des demandes de clients à l'étranger. Donc ça, c'est aussi un axe de développement. Et ensuite, je dirais, l'axe de développement principal au-delà de ça, c'est... de multiplier encore plus le nombre de chaînes de valeur qu'on gère. Notamment aujourd'hui, on a pas mal de clients dans le pays, l'équipement de protection individuelle, donc des entreprises qui vont faire des blouses, des bleus de travail, du textile, mais aussi des casques, des harnais, des chaussures de sécurité, des gants en latex. Et donc, on commence à gérer tout ce qui est chaînes de valeur du bois. conformité avec le règlement européen anti déforestation et donc voilà petit à petit aller sur des chaînes de valeurs différentes.

  • Speaker #0

    J'ai juste une dernière question est-ce qu'on peut juste revenir rapidement sur le fait de vérifier les données parce que ça fait partie aussi des enjeux de la traçabilité c'est après avoir collecté ces données c'est aussi de les vérifier d'être sûr le plus possible qu'elles soient réelles qu'elles soient d'actualité. Comment est-ce que vous vous y prenez justement pour vérifier la véracité des informations récoltées ?

  • Speaker #1

    Sur le sujet vérification, il y a la véracité, mais il y a d'autres sujets. Je vais commencer par les autres qui sont un peu plus simples, finir par le plus complexe. Déjà, on vérifie l'exhaustivité des données. À tout moment sur la plateforme, la marque peut vérifier par rapport à ce qui est attendu, où est-ce qu'on en est du pourcentage de complétion, qui sont les fournisseurs qui ne répondent pas, où est-ce que ça bloque, quel type de données est manquante. Ensuite, dans la vérification, il y a aussi le sujet qualité de la donnée. Parce qu'en fait, comme c'est de la donnée quantitative, s'il y a une valeur qui est fausse, ça empêche tout traitement automatique. Donc il y a beaucoup de choses qu'on met en place sur la qualité de la donnée. Un exemple assez simple, c'est quand on attend un pourcentage, par exemple pourcentage de matière recyclée, si le fournisseur rentre 200, ça ne va pas être possible, on ne va mettre qu'une alerte. On attend un truc entre 0 et 100. Et de manière générale, les clients peuvent four paramétrer pour un... un champ spécifique de données attendues, une borne mi-max et avoir des données qui respectent certains critères pour ne pas se retrouver avec des données incohérentes. Ensuite, il y a le sujet de la véracité de l'information. Sur la véracité, il y a plusieurs choses qui sont mises en place. Le premier, c'est que la plateforme fonctionne de manière récursive, c'est-à-dire que le fournisseur de rang 1 invite les fournisseurs de rang 2, qui invitent les fournisseurs de rang 3, etc. il y a un truc assez naturel et vertueux à la récursivité, c'est que finalement, le fournisseur de rang N plus 1 qui répond valide l'info du rang N qu'il a invité. Donc déjà, on a ce fonctionnement vertueux qui juste existe dû à la manière dont on a pensé la plateforme. Ensuite, sur la véracité, il y a, comme je le disais, des contrôles de cohérence qui sont mis en place. Par exemple, si on a... une chaîne de... en gros des usines qui sont renseignées pour le produit on va dire Bangladesh, Bangladesh, Bangladesh et Origines de la Matière Première France

  • Speaker #0

    C'est un petit peu suspicieux, donc on va mettre des alertes et le client va se rendre compte qu'il y a peut-être un problème vraiment de véracité de l'information. Et dernier point, quand on récolte par exemple des certificats pour lesquels on peut vérifier qu'ils sont valides sur des bases de données externes, par exemple les pages de Goat ou Ecotex où on peut checker le numéro de licence d'un certificat, ça on le gère aussi automatiquement pour avoir des... on va dire... Oui, juste en contrôle de la véracité et de la validité du certificat et de la preuve qui est apportée au déclaratif.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Léa. Merci d'avoir accepté mon invitation. C'était un super échange très pointu. Et si tu es d'accord, on peut aussi proposer au public s'ils ont des questions d'échange avec toi. Oui, bien sûr.

  • Speaker #2

    Merci. Comment ça se passe si le fournisseur... ne sait pas comment répondre à la question sur un fichier ou de remplir des documents. Est-ce que vous les aidez ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, donc, c'est jamais sur des fichiers puisqu'on tout passe par la plateforme. Donc, déjà, en termes d'expérience utilisateur sur la plateforme, il y a énormément d'aides, de petits points d'information. Donc, il y a beaucoup d'informations déjà disponibles. Il y a de la documentation en quantité qui existe aussi pour les fournisseurs, des vidéos, des tutos. Dans pas mal de langues, la plateforme est disponible en 7 langues et la documentation existe dans plusieurs d'entre elles, notamment en mandarin. On a évidemment une adresse email de support sur laquelle les fournisseurs peuvent nous contacter. Et on a même un chat directement intégré dans la plateforme avec des gens qui peuvent répondre en temps réel. Donc ils sont évidemment accompagnés s'il y a le moins de problèmes.

  • Speaker #3

    Bonjour, bravo pour ce que vous faites. Je voulais juste vous poser la question, en fait, quels sont pour vous les... principaux points de différenciation de Tracer Goods versus toutes les autres plateformes de traceabilité puisque les acteurs sont très nombreux et pour moi, ce n'est pas toujours très clair pour une marque de comprendre quel est le meilleur outil à utiliser.

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs points de différenciation et raison pour laquelle je reporte ce que les clients et notamment ceux qui ont switché d'une plateforme à la nôtre nous disent. Le premier point, c'est vraiment la facilité d'utilisation, notamment pour les fournisseurs. C'est quand même, en fait, eux qui font que la traceabilité va fonctionner ou pas. Justement, on a une plateforme très simple d'utilisation qui garde l'historique de leurs données, donc qui peuvent réutiliser, rentrer en masse les informations. On n'est pas du tout sur un truc qui passe par de l'Excel ou par un lien, par référence produit. Donc vraiment, on traite facilement et sans problème du point de vue utilisateur de la donnée en masse. Et ensuite, le deuxième point principal de différenciation, ça va être le traitement de la donnée. On permet vraiment d'aller récolter exactement selon les besoins de la marque. Donc on peut paramétrer. En fait, si une marque arrive et nous donne, on va dire, la volonté de créer n'importe quel champ de données avec comme possibilité de réponse, réponse 1, 2, 3. Et il nous dit, en fait, ça tu le demandes, courant 3, si le fournisseur est impliqué sur un composant qui a du lin. Enfin vraiment, on peut... tout paramétrer pour répondre exactement à ce que la marque veut collecter. Donc ça c'est aussi différenciant et je dirais que le dernier point c'est la manière dont on va visualiser l'information sur la plateforme avec comme je le disais tout à l'heure des possibilités de voir la même information mais avec des clés dans de clés différentes. Par exemple je vais voir tous mes certificats et je vais aussi voir tous mes certificats pour tel fournisseur ou alors tous les certificats qui s'appliquent à ce produit parce que ces fournisseurs interviennent sur ce produit. Et en fait, la possibilité de jouer avec cette donnée, comme on pourrait le faire par exemple avec des tableaux croisés dynamiques sur Excel, en fait, ça, ça sert pas mal parce que selon les différentes fonctions qui utilisent la plateforme ou juste l'information qu'on recherche, une vue ne va pas tout à fait répondre à tel ou tel besoin. Donc ça, c'est vraiment très facile et bien fait sur notre plateforme.

  • Speaker #1

    Si c'est tout bon, on peut s'arrêter là. Merci beaucoup Léa en tout cas d'avoir pris le temps d'échanger avec nous aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Merci à nous.

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