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Ce lundi, Florent Favier décrypte pour vous une des nouvelles applications de la loi anti-gaspillage en France. A compter du 1er janvier 2024, le tri à la source des biodéchets deviendra obligatoire. Qu'est ce que cela change pour les citoyens ? En quoi le tri des biodéchets est une démarche vertueuse pour la planète ? On fait le point.
Les biodéchets : mais qu'est ce que c'est déjà ?
Il s'agit des déchets organiques et cela englobe les déchets alimentaires (pelures de légumes, les restes de cuisine et de repas, les produits périmés non consommés), ainsi que les déchets dits "verts" (feuilles mortes, bouquets de fleurs fanées..). Le but est de revaloriser ces déchets, conformément à la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire pour une économie circulaire (loi AGEC). Sa mise en application concerne aussi bien les particuliers que les professionnels ! Les collectivités ont obligation de vous proposer une solution pour trier vos biodéchets !
Quel est l'objectif du tri à la source ?
Si on se fie aux chiffres communiqués par l'ADEME, chaque Français produit 280 kilos d'ordures ménagères par an. Un tiers des poubelles des ménages sont remplies de biodéchets. A ce jour, le tri à la source des biodéchets n'est pas encore appliqué. Résultats : vos épluchures et autres restes de cuisine finissent bien souvent dans la poubelle d’ordures ménagères résiduelles avant d'être incinérés ou enfouis. Or, les déchets organiques sont constitués d'eau. On comprend bien que les brûler dans des incinérateurs est un non-sens écologique qui réclame de l'énergie. Quant à l'enfouissement, cela nécessite des adaptations techniques coûteuses pour éviter des problèmes d'émissions de gaz à effet de serre et de pollution des sols.
Revaloriser les biodéchets : compost ou biogaz
Le tri à la source des biodéchets comporte plusieurs avantages. D'abord, on sait que le compost ou le digestat issu du processus de méthanisation sert pour les cultures agricoles. Cela aide aussi au maintien de la bonne santé des sols de façon naturelle.
Autre avantage à bien les séparer du reste des ordures : la méthanisation. En fait, en pourrissant les déchets organiques dégagent du méthane. Ce biogaz peut servir de carburant pour des transports en commun, pour chauffer des réseaux de chaleur urbaine ..
Comment procéder ?
Comme pour les emballages, qui ont leur propre poubelle (la jaune), à partir du 1er janvier 2024 les biodéchets devront être séparés des ordures ménagères pour permettre leur valorisation organique et leur retour à la terre.
Chaque territoire va devoir trancher pour l'organisation qui lui semble la plus appropriée. Il peut s'agir d'une collecte séparée en porte à porte ou alors d'un point d'apport volontaire avec, par exemple, un bac de collecte dans la rue. D'autres pourront choisir de miser sur les composteurs individuels pour les ménages qui le souhaitent ou installer de composteurs de quartiers en bas des immeubles, des résidences et des copropriétés ...
C'est donc bien aux collectivités locales que s'applique cette nouvelle obligation.
En effet, les collectivités doivent vous fournir une solution de tri à la source des déchets organiques. Ce n'est pas à vous, citoyens, d'investir dans un composteur de jardin pour être en règle au 1er janvier. Même si vous pouvez tout à fait anticiper la loi et la compléter en investissant dans un lombricomposteur si vous avez un jardin, ou alors un bokashi si vous êtes en appartement !
Enfin, selon les informations du ministère de la Transition écologique, seuls 27 millions de Français (40% de la population) aura accès à une solution courant 2024.