- Speaker #0
de s'engager, aujourd'hui pour demain. Je suis Lola Cros et j'arpente ce bout de campagne depuis dix ans comme journaliste. Avec Finta, je vous invite à croiser des regards, à Finter de plus près. Et ça commence tout de suite. Dans une première vie, elle était à Lyon et se destinait à une carrière de commerciale déjà bien amorcée. Mais de cette vie-là, dans le secteur industriel, Manon Espitalier n'en a fait qu'un tour. Revenue à son avéron natal, celle qui a toujours rêvé d'entreprendre a placé son engagement pour l'émancipation des femmes au cœur de son entreprise. Voilà Poppy, en référence au coquelicot qu'elle effeuillait dans son enfance. Poppy est née sous la forme d'une boutique en ligne, référençant l'essentiel des produits pour l'intimité féminine. Mais très vite, le coquelicot a semé de nouvelles graines, dans des collèges, dans des lycées, en entreprise, auprès de collectivités territoriales. Tantôt comme bénévole avec le planning familial, tantôt avec son entreprise, Manon Espitalier a développé des formations pour s'outiller face aux violences sexistes et sexuelles et pour éduquer aux enjeux de la vie affective et relationnelle. Aux côtés d'associations bien installées sur le territoire, elle fait partie de celles qui font sauter les derniers verrous, qui déconstruisent les tabous et qui essuient quelques méchants plâtres au passage. Et c'est parce que sa voix porte désormais en Aveyron qu'il m'a semblé nécessaire de l'entendre ici. au micro de Finta, pour boucler un triptyque d'épisodes comme il est coutume au mois de mars, dédié aux femmes, à leur représentation et à leur lutte. Bonne écoute.
- Speaker #1
Eh bien Lola, on se trouve au Ping Pong Cowork à Millau. C'est un lieu de coworking et j'ai un bureau dans ce coworking depuis peu.
- Speaker #0
Millau, tu n'y as pas grandi, tu as choisi d'y venir. d'y revenir puisque tu as des attaches familiales dans le sud d'Aveyron. Est-ce que tu peux me dire pourquoi ce choix de revenir ?
- Speaker #1
Alors en effet, je suis partie de l'Aveyron, je devais avoir 3-4 ans. Je suis partie à Lyon et je suis revenue à l'âge de 24 ans à Millau. Pour plusieurs raisons. La première raison, c'est que je voulais être auprès de mon grand-père qui habite un village qui s'appelle Saint-Victor-et-Mellevieux. Et la deuxième raison, c'est par amour. Il était hors de question pour moi d'aller à Sainte-Afrique. Et du coup, je me suis dit que j'allais couper la poire en deux et aller sur Millau. Et je me suis très vite sentie chez moi ici. Très vite, je me suis sentie proche des autres. Et j'ai connecté avec l'écosystème miyavois de manière très intuitive. Mais il y a quelque chose qui me ramène forcément à l'enfance, quand je venais en vacances du coup en Aveyron. Il y avait cette chose-là qui me ramenait forcément aussi à mes grands-parents, que ce soit lié à la nature, on se promenait beaucoup, mais lié aussi aux petits détails de la vie, le fait de se retrouver tous ensemble, le fait de beaucoup discuter, de s'entraider, c'est quelque chose que j'avais un peu perdu en étant sur Lyon et que j'ai très vite retrouvé ici, avec des amis proches mais aussi dans mes relations professionnelles. C'est ce goût de... de l'échange, de t'inquiète, je suis là, je vais t'aider. Je l'ai fort ressenti tout de suite, surtout après quand j'ai créé ma société du coup.
- Speaker #0
J'ai fouillé ta page LinkedIn et sur cette page-là, tu écris que l'Aveyron, tu le définis comme engagé et vibrant, et aussi comme la source de celle que tu es aujourd'hui. Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Speaker #1
Merci pour cette question. Ça veut dire beaucoup, je parlais des petites choses, mais l'Aveyron c'est ça pour moi, c'est des souvenirs auprès des miens. Pourquoi vibrant et engagé ? Parce qu'aujourd'hui c'est un terrain fertile, on me demande souvent en fait, on me dit souvent Manon, il faudrait que t'ailles sur Paris pour faire ce que tu fais, ça irait beaucoup plus vite, mais moi je veux pas croire en ça. Je veux croire au fait de rester en Aveyron, de développer d'ici, même si ça demande un peu plus de logistique, c'est vrai. J'ai toutes les personnes ressources ici pour travailler. J'ai les idées qui bouillonnent, j'ai aussi cette nature et ce lieu paisible qui me permet de me rééquilibrer, c'est très important pour moi. Donc voilà en quoi l'Aveyron est vibrant et engagé pour moi, c'est que c'est un terrain fertile d'idées, de création, d'entrepreneuriat. On n'est pas obligé d'aller dans les grandes villes pour entreprendre.
- Speaker #0
Et engagé en quoi ?
- Speaker #1
Alors engagé en... Déjà, moi je trouve que... Quand je suis arrivée ici, il y a quelque chose qui m'a frappée, c'est la vie associative. C'est assez fort quand même, comme autour de moi, tout le monde fait quelque chose dans la vie associative, à Mio ou au-delà, en Aviron en général. Que ce soit un coup de main pour la buvette le dimanche sur un match de rugby, ou alors des personnes vraiment engagées au front sur certaines associations, je pense notamment au planning familial, tout le monde y va de son engagement. Et j'ai trouvé ça... fort parce que je trouve que ça l'est moins dans mon ancienne vie citadine.
- Speaker #0
J'ai appris cette semaine qu'à Millau, un habitant sur trois est membre d'une association et que c'est un chiffre assez incroyable a priori. Et ça se ressent particulièrement à Millau. Si j'ai voulu t'inviter, Manon, aujourd'hui dans Finta, c'est parce que tu incarnes une voix, tu es une voix pour l'égalité des genres. Contre les violences, mais surtout pour l'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, mais l'éducation en général, faire des outils que tu maîtrises, des voies d'émancipation pour ceux que tu rencontres. D'où est-ce qu'il vient cet engagement particulier pour toi ?
- Speaker #1
Tu l'as très bien dit. Moi, depuis toujours, quand il y a quelque chose qui me touche, j'ai besoin de m'actionner, d'aller vers. Et c'est par cette action que je m'émancipe. Alors j'ai toujours été dans mon passé depuis toute petite. Il faut savoir qu'il y a quand même un spassif du fait que je suis la première de la famille. J'ai toujours été celle qui guide, celle qui a les ressources, celle vers qui on va si on a besoin de conseils. Et ensuite, en grandissant, je me suis dit comment je peux mettre ces qualités humaines au service d'eux. Et en arrivant sur l'Aveyron... Ça a été très intuitif pour moi de me tourner vers le planning familial. À la base, on n'était pas beaucoup de bénévoles sur Mio, c'était un moment où ça se restructurait beaucoup. Et c'est comme ça que j'y ai fait mon chemin, que j'y ai appris ce qu'aujourd'hui j'aborde dans les milieux scolaires. Et c'est surtout aussi comme ça que je me suis émancipée, en allant vers cette information et cette connaissance-là.
- Speaker #0
Tu aurais pu choisir les Restos du Coeur, je ne sais pas quelle autre association, mais pour que le planning alors à ce moment-là ?
- Speaker #1
En fait, il y a quelque chose qui m'a appelée au fond de moi, vers les femmes. C'était un moment de ma vie où j'avais 23-24 ans, où je me cherchais beaucoup, que ce soit moi dans ma vie relationnelle, affective et sexuelle du coup. Et j'avais besoin, à titre très personnel pour le coup, d'aller chercher des informations. Et donc, une fois que je les ai eues, je me suis dit, mais comment ça ? Les autres ne le savent pas. Comment c'est possible que ce soit des sujets aussi invisibilisés ? Et c'est là où je me suis dit, il faut absolument que je fasse quelque chose pour, tu parles d'une voix, mais pour en tout cas les visibiliser, dire qu'on peut en parler, comme tout autre sujet, et que c'est nécessaire et essentiel.
- Speaker #0
Donc ce sont lesquels sujets auxquels tu penses, ceux qui sont tabous ?
- Speaker #1
Je pense à tout ce qui a trait à la vie sexuelle, évidemment. Moi, ça a été ma première porte d'entrée. Et puis après, tout ce qui est attrait aux violences sexistes et sexuelles, à l'identité de genre, aux discriminations. Enfin, voilà, c'est toutes ces questions-là.
- Speaker #0
Donc ça, c'est la source initiale de ton engagement avec le planning. Mais qu'est-ce que tu fais aujourd'hui avec le planning, donc à titre bénévole avec eux ?
- Speaker #1
Alors oui, je suis donc bénévole depuis six ans maintenant au planning. Je fais plusieurs choses avec eux, ça me prend quand même pas mal de temps mon engagement bénévole là-bas. La première chose c'est que je fais des interventions en milieu scolaire. Aujourd'hui c'est au lycée Jean Vigo à Millau. Donc là on va vraiment suivre le programme EVARS, donc d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, avec un programme qui s'appelle Génération Égalité qui est porté par la région Occitanie. Donc là l'idée c'est vraiment d'aller auprès d'un public de lycéens. Et de discuter de consentement, de vie affective et sexuelle, de stéréotypes de genre, de violence, et surtout de leur apporter des ressources sur le territoire. Il y en a quand même pas mal, finalement. Quand on les met bout à bout, je pense aussi à la maison des adolescents, à des associations comme l'Isistrata. Donc c'est de leur apporter ces solutions-là s'ils ont des besoins. Parce que dans l'imaginaire collectif, en ruralité, on a moins d'espace pour déposer quelque chose. Alors que... Ils sont plus espacés, mais il y en a des espaces.
- Speaker #0
Et concrètement, comment ça se passe une intervention en lycée ?
- Speaker #1
Alors ça dure deux heures par an, par classe. C'est encore très peu. Mais l'idée, c'est que du coup, on se met évidemment en accord avec le directeur, les CPE, l'infirmière. Et on va faire un planning sur les classes dans lesquelles on va intervenir. Et donc, on arrive, et déjà la première chose, quand on parle d'éducation populaire, c'est ce qui nous anime au planning familial, c'est de poser un cadre bienveillant, dans lequel la parole est vraiment écoutée, où l'on ne porte aucun jugement, et surtout où l'on peut dire ce que l'on veut. Nous, la première chose qu'on dit, c'est que si vous avez envie d'appeler un terme de votre corps, ou d'une certaine manière, faites-le. pas de mots de personnes sachantes. Comme ça, on est sur le même pied d'égalité. Après, il y a un jeu brise-glace pour qu'on apprenne à se connaître. Après, on va passer à des débats mouvants, des outils comme Avis de Tempête sur des sujets où on leur demande ce qu'ils pensent, par exemple, on peut avoir plusieurs types de sexualité ou les complexes, c'est que pour les filles. Ou à 18 ans, je fais ce que je veux. On va les faire se positionner sur ces thématiques-là. Et suite à ce qui est révélé, ça dépend beaucoup de certaines classes. On ne sait jamais ce qui va être révélé, on est vraiment en anticipation. Suite à ce qui va être révélé, on va orienter nos outils et rebondir. Par exemple, si on voit que c'est une classe qui est dans des propos très violents, très sexistes, on va partir sur des outils comme le violentomètre. où on va devoir graduer, j'aime pas trop ce terme mais je vois pas comment le dire autrement, certaines violences pour leur faire comprendre ou consciencier que par exemple, fouiller des textos tous les jours ou même de temps en temps c'est pas ok, c'est une première forme de violence, etc. Et ensuite on finit toujours par une boîte à questions, dans laquelle ils peuvent vraiment poser toutes les questions qu'ils veulent. De manière anonyme, donc ? De manière anonyme, tout à fait. On reprend des questions d'autres classes, et ça, on leur dit. Et évidemment, on finit avec les numéros du planning familial, de la documentation, et s'ils veulent des préservatifs ou ce genre de choses.
- Speaker #0
Par-delà les polémiques qui entourent cette éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, qui fait partie des programmes de l'éducation nationale. On entend les polémiques qui vont autour. En quoi, pour toi, c'est un enjeu que de la mettre en pratique, cette éducation-là, que ces programmes aient lieu dans les modalités prévues par la loi, en fait ? Parce que ce n'est pas le cas aujourd'hui.
- Speaker #1
En fait, ce qu'il y a, il y a quelque chose que j'observe, c'est qu'en effet, la loi est passée en novembre, début décembre, il me semble, de mémoire. Mais en fait, il faut savoir que cette loi, elle date de 2001 à la base. Comment tout ce temps, on a pu faire comme si ça n'existait pas ? Donc déjà, ça en dit long sur l'enjeu, c'est qu'on l'a quand même vachement laissé de côté. On a fermé les yeux. Et pourquoi c'est important ? Parce qu'en fait, aujourd'hui, moi, face à moi, j'ai des personnes qui me disent que via nos interventions, on peut pervertir les jeunes ou même les enfants. En fait, moi, j'ai envie de leur dire, vous êtes complètement à côté de la plaque. Il faut savoir quand même quelque chose, c'est que... Le premier film pornographique aujourd'hui, il est vu à 9 ans, c'est pas moi qui le dis, c'est le ministère de l'éducation. Il faut savoir qu'aujourd'hui, si on apprend aux enfants à nommer les parties de leur corps avec des mots clairs et qu'on leur apprend que personne ne peut toucher leur corps, c'est pas pour être dans l'affront avec les parents, c'est surtout pour se dire qu'on les protège en fait, parce qu'aujourd'hui un enfant qui sait nommer les parties de son corps et qui comprend que personne n'a le droit de toucher son corps, c'est un enfant potentiellement qui ne sera pas violenté. Il faut savoir aussi qu'il y a un enfant sur dix qui est violenté. Donc moi, j'ai envie de dire à ces gens que c'est absolument nécessaire ces interventions. Pour toutes ces questions-là, en fait, c'est nécessaire qu'on vienne leur apporter l'information, qu'on vienne les faire parler, leur dire que leur parole, elle est entendue. Et c'est important aussi qu'ils sachent qu'il y a des ressources. Voilà, c'est surtout ça l'enjeu finalement.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui dérange alors ? Pourquoi on a fermé les yeux ? Depuis 2001, pourquoi on peine encore à la mettre en place, cette éducation-là ? Pourquoi ça tient à l'énergie, souvent, d'une direction dans un établissement, d'un professeur ?
- Speaker #1
Alors moi, j'ai mon idée personnelle, c'est qu'on est dans une société d'adultisme, c'est-à-dire qu'on ne prend pas en compte la parole des enfants, c'est faux. Du coup, forcément, leurs besoins, leurs droits, on ne les fait pas valoir au même titre que les adultes. Je pense aussi que c'est quelque chose qui fait peur, parce qu'on pense qu'en donnant des informations et en donnant le pouvoir aux enfants et aux jeunes de s'émanciper, on a l'impression qu'on va en faire d'une génération de personnes débrayées. J'entends souvent ces termes. Vous, les wokistes, c'est des choses absolument terrifiantes. Donc je pense qu'on a peur, en fait. On a peur que les enfants et les jeunes s'émancipent. On a peur que potentiellement, on en fasse des jeunes qui pensent avec leur tête à eux, en fait, et qui fassent leur propre choix. Je crois que ça vient de là. Puis ça vient évidemment du patriarcat, des privilèges. C'est des notions d'ailleurs. dans lesquelles on parle en Évars, c'est important de mettre le point dessus. C'est parfois difficile chez certains publics parce que c'est des concepts et des enjeux qui sont tellement loin de leur réalité que c'est difficile d'arriver avec la notion de privilège. Mais voilà, ça vient de tout ça.
- Speaker #0
Et donc, au-delà du planning familial, tu as créé ta société dans la même veine, finalement, avec le même fil rouge. À quoi ça répondait d'en faire un métier ?
- Speaker #1
L'idée de Poppy, la première idée, c'était de partir d'un constat qu'une amie était rouge de honte quand elle arrivait à la pharmacie pour traiter sa mycose vaginale. Je me suis dit, mais comment c'est possible qu'on soit rouge de honte alors qu'il n'y a pas de souci pour s'acheter une crème pour les mains ou autre ? Et donc je me suis dit qu'en fait, aujourd'hui, il n'y avait aucun endroit qui réunissait des produits, des soins et des accessoires pour l'intimité féminine. Surtout des produits, des soins et des accessoires, mais qui soient sélectionnés. Et surtout, qui soient naturels, qui répondent à une vraie problématique. Et donc c'est en partant de ce constat que je me suis dit que j'allais le créer, tout bêtement. Je crois que je n'ai pas trop réfléchi à tout ce qu'il y avait à côté. Je me suis un peu lancée dans le vide. Mais j'ai commencé par référencer une marque de culottes menstruelles, puis après une crème pour les seins douloureux. Et ça s'est fait petit à petit. Aujourd'hui, j'ai plus de 45 références sur ma boutique en ligne. Et j'en suis peu peu fière. Et je réponds quand même à des problématiques liées aux règles, à la maternité, à la ménopause, au confort intime et à la sexualité.
- Speaker #0
Mais tu n'as pas qu'une boutique. Poppy ne s'est pas arrêtée à cette première étape-là. Aujourd'hui, c'est plus la formation qui t'occupe. À qui est-ce que tu t'adresses et avec quel message ?
- Speaker #1
J'ai fait le choix de la formation pour plusieurs raisons. La première raison, c'est que ma zone de génie à moi, c'est d'être auprès des gens. C'est d'échanger, c'est de transmettre, de sensibiliser. J'en avais un petit peu marre d'être derrière ma boutique en ligne à faire des fiches produits. Même si à la base c'était ce que je voulais, mais c'est pour dire aussi que quand on a une idée, elle évolue au fil du temps. Et donc j'ai pris ce volet des formations, donc formation Évart certes, mais formation à la prévention et à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au sein des institutions, des entreprises. Parce que je me suis rendue compte que j'avais déjà été victime, moi, de violences sexistes et sexuelles. et même du sexisme ordinaire, mais c'est surtout qu'on l'était toutes. Et quand j'ai un petit peu creusé, on se rend compte qu'une femme sur deux a déjà vécu une violence sexiste et sexuelle au cours de sa vie dans le travail. Et il me semble que c'est un homme sur huit à vérifier. Mais je me suis dit que là, il y avait quand même un enjeu. Et on le sait, après Me Too en 2017, il y a plein de choses qui ont bougé sur cet enjeu-là. Ça a bougé dans le monde du cinéma. Mais ça a aussi bougé un petit peu dans le monde médical, un petit peu dans l'armée. Mais sur mon territoire, donc l'Aveyron... Il y a des associations qui le font, mais je me suis rendue compte que les entreprises n'étaient pas forcément formées. Donc je me suis dit, je vais leur proposer mes services. C'est comme ça que c'est parti.
- Speaker #0
Et quel accueil est-ce que tu as reçu ? Est-ce que tu continues à recevoir ?
- Speaker #1
Il y a un peu de tout. Il y a beaucoup de gens qui me disent, c'est génial ce que vous faites, continuez. Mais c'est comme un caillou qui tombe dans l'eau. Ils ne vont jamais me faire appel à moi parce que... Pour plein de raisons, parce qu'ils ont d'autres priorités aujourd'hui. Bon, chose que je ne comprends pas, mais ils ont d'autres priorités aujourd'hui. Ils n'ont pas forcément l'envie et le courage, en fait, j'ai envie de dire, le courage de se dire qu'ils vont transformer leur entreprise vers ça aussi. Et après, j'en ai d'autres qui sont très enthousiastes de trouver une actrice de terrain pour les accompagner sur ces questionnements.
- Speaker #0
Il y en a, j'imagine, qui estiment que... ces problèmes-là ne sont pas présents dans leurs entreprises ? Que c'est le souci des autres ? Ou alors que c'est un petit souci ?
- Speaker #1
J'ai des personnes qui me disent que c'est la problématique des grandes entreprises. Que dans leur PME, ça n'arrive pas. Que leur bureau, il est toujours ouvert. On peut déposer la parole comme on veut. Mais en fait, c'est pas ça. C'est déjà bien de laisser sa porte ouverte, mais je veux dire, c'est pas ça, créer un environnement. propice au dépôt de parole si on ne se sent pas bien dans son cadre de travail. Donc j'ai souvent ça, c'est des gens qui invisibilisent et qui n'ont pas été informés de ce que ça peut être. Et c'est souvent aussi des gens qui sont dans leurs privilèges aussi. On y revient, mais parce que c'est important. Donc moi, je suis là un petit peu pour titiller, pour mettre le doigt sur ça. Ce que je dis souvent, c'est que mes ateliers sont non culpabilisants. Le but, ce n'est pas de dire « bouh, les hommes » , pas du tout. On est là, on déconstruit, on est un groupe de dix et on va reprendre en fait juste des bases avec des cas pratiques, des débats mouvants. Un peu ce que je fais avec les étudiants et les jeunes, mais je les réfléchis autrement pour que ça parle au milieu de l'entreprise finalement.
- Speaker #0
Et quelle est l'étape d'après une fois que l'on dépose la parole à l'entreprise ? Est-ce qu'il y a des accompagnements qui sont prévus ou pas du tout ?
- Speaker #1
Eh bien l'idée c'est ça, c'est que ça ne s'arrête pas à l'atelier, tu as raison. Le but, c'est aussi de créer des canaux où on peut déposer notre parole de manière confidentielle et surtout pour être écouté. L'idée, c'est aussi de révolutionner l'entreprise. Quand je dis révolution, parce que c'est vraiment le bon terme pour moi. Il faut revoir le règlement intérieur. Qu'est-ce qu'on met comme process en place si quelqu'un nous dépose quelque chose, en fait ? Comment on l'écoute ? Comment on sanctionne ? Qu'est-ce qu'on fait après de tout ça ? Donc il y a tout un accompagnement vers l'après aussi, et la mise en conformité aussi de l'administratif, des choses plus procédurielles. Des choses plus procédurières.
- Speaker #0
On pourrait croire que le combat, on l'a déjà... mener, voire gagner, depuis la légalisation de la contraception, l'accès à tout à la contraception, la légalisation, puis la constitutionnalisation de l'IVG. On pourrait croire, mais...
- Speaker #1
Mais non. Mais non, parce que moi, je suis en colère quand je vois ce qui se passe dans d'autres pays, et même je suis en colère quand je vois aussi même sur notre territoire à Véronée... Quand tu dépasses le délai, par exemple, d'IVG médicamenteuse, à quel point ça peut être difficile d'aller jusqu'à Montpellier ou Toulouse pour continuer son IVG ? Donc, j'ai de l'espoir parce que je vois qu'il y a des paroles qui se libèrent, que les gens prennent conscience de l'importance de nos droits. J'ai de l'espoir quand je vois des personnes dans la rue. J'ai de l'espoir, là, le 8 mars à Millau. On a fait des événements autour de la Journée internationale des droits des femmes et j'ai vu qu'il y avait de plus en plus d'hommes. Et je me suis dit que c'était important qu'ils soient là et qu'ils nous soutiennent aussi. En fait, c'est une question d'humanité aussi. Et donc, j'ai espoir pour ça, mais le combat est encore long. Et je me rends bien compte que celles qui ont été avant nous pour œuvrer... Elles étaient dotées d'une résilience sans nom et grâce à elles on en est là. Donc je me dis que peut-être que grâce à des personnes comme moi plus tard on sera encore plus loin. En tout cas c'est pour ça que je me bats et que je me lève.
- Speaker #0
Qu'est-ce qu'il a de particulier ce combat quand on décide de le mener justement à Navéron ? en milieu rural ?
- Speaker #1
Je ne dirais pas qu'il est difficile, mais il est surprenant, je crois, pour les gens. Souvent, on me renvoie toujours au fait de « mais qu'est-ce qui t'est arrivé dans ta vie pour que tu sois autant engagée ? » Les gens le lient forcément à une violence ou à quelque chose qui aurait pu m'arriver à moi personnellement. Mais pour moi, c'est nécessaire. Ce n'est pas une question de ce qui m'est arrivé à moi. C'est juste que... Qui suis-je si je ne me lève pas ? En fait, je le dis souvent. Qui suis-je si je ne m'actionne pas ? Qui suis-je si je ne fais rien ? Je ne pourrais pas faire autrement. Ça fait vraiment partie de moi, de qui je suis, de me dire que je vais aller vendre de la soupe populaire pour remplir la caisse IVG hors délai. Ça fait partie de moi de me dire que je vais aller faire des interventions dans mon lycée local pour... Pour... pour semer des petites graines, que je vais aller voir des industries dans l'agroalimentaire à 15 kilomètres de chez moi pour remettre en conformité leurs process. Ça fait partie de moi, il n'y a pas une raison qui fait que je me lève, c'est vraiment naturel, intuitif.
- Speaker #0
Mais qu'est-ce que tu ferais différemment si tu étais à Lyon ? Est-ce qu'il y a une approche différente ? des habitudes, des freins particuliers, des résistances à lever quand on est ici ?
- Speaker #1
Je pense que je fais plus, enfin je ne sais pas, mais je pense que j'en fais plus ici que si j'étais à Lyon. Parce qu'ici, il y a quand même tout à créer aussi, d'une certaine façon. Enfin, tout à créer, non. Ce n'est pas ce que je voulais dire, dans le sens où il y a quand même des associations qui font un grand travail depuis très très très longtemps. Mais dans l'information... C'est un peu plus long à parvenir chez les uns, chez les autres. Et du coup, ce travail-là d'aller discuter, d'aller sensibiliser, il est un peu plus long, en tout cas, je le trouve ici, qu'à Lyon, où tout est à côté, finalement. C'est ces enjeux aussi d'espace, encore une fois, par rapport à cette formation.
- Speaker #0
D'espace et qui est souvent synonyme d'isolement aussi, pour les victimes. peut-être rappeler à ce moment-là que un féminicide sur deux a lieu à la campagne, alors que les femmes qui vivent à la campagne ne représentent qu'un tiers de la population française. On voit dans les statistiques que cette violence qui va jusqu'au crime est largement présente dans les campagnes. On n'est pas plus préservé. Comment on fait pour tendre la main à une femme qui serait isolée géographiquement ?
- Speaker #1
Souvent, j'entends ... Souvent j'entends mais je peux rien y faire, chacun ses problèmes, chacun ses problèmes. Je vais pas aller remuer les problèmes chez les autres, mais si c'est nécessaire en fait. Et c'est pas se mêler de la vie des autres, on n'est pas là-dedans, vous êtes en train de protéger une personne en fait, en lui disant je suis là et si tu as besoin de moi, je suis là, je peux t'emmener voir des ressources compétentes sur le territoire et je te laisserai pas seule et je te crois en fait. C'est surtout ça, c'est le je te crois. Je te crois et on va faire en sorte que ça s'arrête de l'inclure en fait dans quelque chose. Je crois que ça serait la première chose, mais de ne pas fermer les yeux parce que ça, je l'entends énormément.
- Speaker #0
Oui, et je pense que c'est lié aussi au fait que les interconnexions humaines à la campagne sont aussi comme des chapes où tout le monde se connaît. Alors à qui est-ce qu'on parle, à qui est-ce qu'on ose parler quand on doit dénoncer les agissements d'un conjoint, d'un ami, d'un patron, avec la difficulté peut-être derrière de retrouver du travail, d'oser partir du domicile. Tout ça, je pense que c'est décuplé. Est-ce que de ton œil, tu l'observes ou est-ce que c'est une... une brève de comptoir que je suis en train de faire.
- Speaker #1
Il y a déjà une première chose, c'est qu'il y a des numéros verts d'écoute, notamment au planning familial. Il faut savoir que sur ces numéros verts, vous n'allez pas retomber sur une antenne du territoire forcément. Vous allez être écouté par toute la France. Donc ça, ça peut être une première forme d'écoute avant de s'actionner pour aller vers une structure qui est plus difficile, le fait d'aller. Ensuite, il y a des organismes... Je pense notamment à nous toutes qui portent... Elles sont capables de vous trouver un logement, elles sont capables de vous amener vers des assurances qui prendraient en charge le fait que vous partiez de votre domicile. Il y a tout ça qui se met en place derrière, parce qu'un des premiers freins, c'est l'aspect financier de ces femmes qui ne partent pas.
- Speaker #0
Est-ce que toi, tu arrives à mesurer les fruits ? de ton travail, très concrètement ?
- Speaker #1
Je ne sais pas trop. Je suis quelqu'un qui est assez visible sur les réseaux sociaux. Donc, je reçois des messages, des fois. Mais je ne sais pas si on peut parler de fruits que j'arrive à quantifier. Je sais le nombre d'ateliers que j'ai faits. Je sais les retours que j'ai eus. Est-ce que j'ai l'impression de changer mon territoire ? Aujourd'hui, je ne peux pas le dire, mais je crois très fort en ce colibri qui fait qu'on va tous mettre des actions. Et je fais partie de ces actions qui se mettent en place pour aller vers quelque chose de plus égalitaire, de plus sexiste du tout. J'allais dire de moins sexiste, mais de plus sexiste du tout.
- Speaker #0
Une question qui me taraude beaucoup, c'est peut-être... Celle qui me tardait de te poser vraiment, parce que toi, à défricher ce chemin-là, tu t'exposes à beaucoup de violence en fait. Tu es à la fois une éponge pour tous ceux qui viennent déposer leur parole auprès de toi, mais défricher le chemin, notamment en entreprise, c'est s'exposer. à des vraies formes de sexisme et de misogynie. Est-ce que tu étais préparée à ça, toi, à te la prendre en pleine face, cette violence contre laquelle tu luttes ? Et est-ce que ça fait partie du rôle que tu as choisi d'endosser que de morfler la première ?
- Speaker #1
Merci pour cette question. Je n'étais pas préparée du tout à ça. Et au début, ça a été dur. Mais après, je me suis armée, en fait. Il faut savoir que souvent quand même, quand je rentre dans une pièce aujourd'hui, qu'elle soit publique, de réseau ou autre, je suis très vite pointée du doigt comme la féministe de première qui rentre et qui va nous faire tout son patatique coin-coin sur les violences sexistes et sexuelles. Donc j'ai quand même cette étiquette-là, je le vois, alors que je lutte contre les étiquettes. Mais en fait, j'ai... Je ne sais pas si on peut parler d'une force en moi, mais j'arrive à me laisser, à laisser partir les frustrations des autres, en fait, parce que je me rappelle toujours que ça vient d'eux et que ça ne vient pas de moi et qu'ils ne vont pas venir me noircir, que leur frustration ne viendra jamais se coller en moi. Donc, j'arrive à laisser tomber tout ça, en fait. Et à pas me focus sur ça. Et puis, il y a autre chose aussi, c'est que je suis vraiment driveée par l'impact, par l'engagement, par ce colibri et peu par l'ego. Donc, en fait, le fait qu'on dise de moi que je suis la féministe clivante de première, ça m'impacte peu. Après, attention, je ne suis pas non plus une héroïne de blockbuster. Mais d'ailleurs, ça, c'est intéressant. Poppy, c'est un personnage qui est à la frontière de Hermione Granger et Katniss Laverdine dans Hunger Games. Et en fait, elle me permet vraiment d'aller de l'avant, tu vois. C'est un peu sa mede, en tout cas, c'est mes petits tips à moi.
- Speaker #0
Mais potentiellement, ceux qui t'opposent les plus grandes résistances et les réflexions dont on se passerait, ce sont ceux qui auraient... la clé pour t'aider à faire passer ton message. Ils peuvent être bloquants, en fait, dans la circulation des messages que tu portes. Il n'y a pas de la frustration qui naît chez toi de ça ?
- Speaker #1
Moi, je me dis que ça viendra. En fait, j'ai vraiment ce sentiment où quand on m'envoie quelque chose à la figure, vu que ça fait appel à ce qu'ils ont en eux, il y a un moment donné où ça va les pourrir, ce n'est pas possible. Et à ce moment donné, ils auront besoin de moi. Et je crois en ça, en fait. Je ne sais pas... Je me dis qu'aujourd'hui, ceux qui me font de l'affront, ça sera potentiellement mes clients de demain, parce qu'il y a bien un moment donné, si c'est des personnes intelligentes, du moins, et sensées, ils vont se rendre compte de ce qu'ils sont en train de créer, et à quel point ça peut être du poison.
- Speaker #0
Donc, en fait, tu as intégré le fait que c'est aussi long, ce chemin-là, que tu mènes, et qu'il faut y revenir une fois, deux fois, trois fois, avant peut-être d'entrer dans une entreprise pour faire une formation ?
- Speaker #1
Oui, même plus de trois fois. Il y a vraiment cette chose de résilience. Moi, j'ai des... Quand j'ai attaqué Poppy, il y a maintenant deux ans, et même avant, j'avais des personnes qui me disaient qu'ils avaient besoin de moi sur des sujets de VHSS. Au final, quand je les relance aujourd'hui, ils ne sont pas encore prêts. Donc, évidemment que c'est à moi de switcher, de les faire prendre conscience, mais ça prend du temps. Et d'ailleurs, la résilience, c'est vraiment une qualité et une valeur fondamentale, je pense, dans l'entreprenariat, certes, mais dans l'entreprenariat que je mène, moi.
- Speaker #0
Tu as partagé sur ta page LinkedIn une scène en particulier, mais tu en partages d'autres, justement de ces barrières que l'on peut te poser et cette réflexion qui revient souvent, de toute façon, tu es la féministe de service, tu es trop clivante. Comment on dépasse cet argument-là, si c'est un argument ?
- Speaker #1
En fait, la chose, c'est que cette fois-là, je n'ai pas eu le droit de réponse. Alors ça, ça m'a vraiment beaucoup frustrée. de ne pas avoir pu répondre parce que cette personne-là s'est fait applaudir. Je ne vais pas te mentir, sur le coup, le trajet retour a été compliqué quand même pour moi parce que j'étais enragée. J'étais là, mais comment ça en fait, on a pu me jeter ça à la gueule et je n'ai pas pu répondre ?
- Speaker #0
C'est-à-dire que c'était lors d'une conférence, en tout cas tu étais sur scène à côté de cette personne, elle t'envoie cette réflexion et elle est applaudie par...
- Speaker #1
C'est ça. Pour contextualiser, en fait, j'étais justement en train de dire que pour moi, les violences sexistes et sexuelles, ce n'était pas forcément dans les grandes entreprises. C'était aussi forcément dans les PME. Peu importe la structure et la taille de la structure. Et donc, je dis pour moi, ça, c'est invisibiliser l'enjeu. Et donc, face à moi, j'ai quelqu'un qui me répond que je suis clivante, qu'il faut arrêter de tout généraliser. Il est parti dans un monologue comme ça et donc il s'est fait applaudir. Et à ce moment-là, moi, j'ai dû partir. Je n'ai pas eu le droit à la réponse. Ça a été très compliqué à gérer. Et sur le retour, je me suis dit, je vais lui répondre, je vais l'appeler. J'étais vraiment très énervée. Puis, j'ai laissé redescendre. Le soir même, pour la petite anecdote, je vais au Théâtre de la Maison du Peuple voir un... pièce de spectacle sur Gisèle Halimi. J'étais bénévole avec le planning familial ce soir-là et j'interviewais pour Radio Larzac des personnes. Et donc, à un moment donné, je vais dans la rue devant le théâtre de la Maison du Peuple, j'interview une personne concernant le spectacle qu'il allait voir, sauf qu'il n'allait pas voir le spectacle, en fait. Et là, il voit mon petit patch que j'ai sur la poitrine, planning familial. Et il me dit, vous êtes pour l'avortement, vous ? Vous êtes au courant que vous tuez des enfants ? Vous êtes au courant que tout ça, c'est des meurtres ? Donc je me prends une deuxième violence dans la journée, sous 10 heures de temps d'intervalle. Et là, c'est dur. Et en fait, je vais voir cette pièce de Gisèle Halimi et je vois la résilience de cette femme. que je connaissais un petit peu. Mais je vois qu'en fait, elle a été ruée de coups, elle a été ruée de violences verbales, mais elle a tenu bon. Et là, je ne saurais pas te l'expliquer. Dans cette salle de la tête de la Maison du Peuple, je me suis sentie petite Gisèle Halimi, mais vraiment minuscule Gisèle Halimi, on est bien d'accord. Mais en fait, c'est là, c'est quand je te mime au micro, mais c'est vraiment au milieu de ma poitrine. plus fort que tout, donc quand on me dit que je suis clivante, ça me fait un peu mal parce que c'est faux, en plus vraiment c'est faux. Mais ça passe vite.
- Speaker #0
Et pour le coup, l'histoire de Gisèle Halimi montre bien la puissance des mots que l'on peut opposer dans sa plaidoirie, évidemment, mais ça rejoint ton engagement aussi. Et petit aparté, c'est une pièce de théâtre qui est adaptée de la biographie de Gisèle Halimi, écrite par Annick Cogent, qui est journaliste au Monde, et qui avait soutenu le projet des Pionnières de Finta au tout début. Donc on a bouclé la boucle de ces femmes qui utilisent les mots aussi pour faire avancer. Leurs idées. Quels sont les projets de Poppy ? C'est quoi la suite en fait ? Je sais qu'il y a peut-être une maison des femmes, l'idée d'un lieu comme ça, est-ce que c'est toujours d'actualité ? Ou en tout cas, quelle serait la prochaine étape pour continuer ton chemin ?
- Speaker #1
Alors déjà, la prochaine étape pour continuer mon chemin, c'est de casser un peu les barrières de l'Occitanie. Je ne sais même pas l'Aveyron, c'est l'Occitanie. et de pouvoir aller former des personnes dans toute la France. Et après, en effet, il y a cette maison des femmes. Quand j'ai écrit Poppy au tout début, on parle de la boutique en ligne, j'avais cette idée de la maison familiale de mon grand-père, qui est maintenant décédée, elle est vide. Et donc, elle est à Saint-Victor et c'est une très grande abbaye. Et j'aimerais beaucoup la rénover et en faire un lieu pour toutes les femmes, qu'elles soient... perdue, qu'elle soit en train de cheminer ou qu'elle soit victime de violence ou qu'elle soit aussi en post-partum. Vraiment, ça serait une maison dans laquelle on pourrait venir avec tous nos tourments. Alors, je l'idéalise encore beaucoup au micro. Je ne sais pas sous quelle forme elle sera, mais il faut rêver grand aussi. J'aimerais beaucoup faire ça là-bas, ça aurait du sens. Et voilà.
- Speaker #0
Maintenant, je t'amène tout doucement vers la dernière question du podcast, que tu connais, mais je ne sais pas si tu l'as préparée. En quoi est-ce que tu crois ?
- Speaker #1
Je ne l'ai pas préparée, je me suis justement dit que j'allais laisser le naturel répondre à cette question. Je l'ai dit pendant notre échange, je crois en ces petits détails mis bout à bout, je crois en la résilience. Et je crois aussi que quand les femmes se portent, se réunissent et se parlent, il se passe des choses incroyables. Voilà.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #1
Merci Lola.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si vous voulez aller encore plus loin, Manon Espitalier a concocté pour nous un petit guide spécial recensant les ressources essentielles à ses yeux. Vous le trouverez dans la description de l'épisode et aussi sur fintapodcast.fr. Si tu fais partie de ceux qui apprécient le podcast et qui veulent continuer à cheminer avec moi dans les contrées avéronaises, tu peux désormais soutenir financièrement le podcast. En donnant quelques euros par mois ou en faisant un don ponctuel, tu participes à renforcer l'indépendance éditoriale de Finta et tu valorises, par la même occasion, le temps que j'y consacre chaque semaine. Figure-toi que si chaque auditeur donne 1€ par mois, Finta peut vivre sans publicité dès aujourd'hui. Le lien de la cagnotte est disponible en description de cet épisode. Et d'avance, moi, je vous dis merci. Si vous souhaitez continuer la discussion, je suis toujours curieuse de vous lire et d'échanger. Je vous propose que l'on se retrouve sur Facebook, sur Instagram ou sur le site fintapodcast.fr. Vous pouvez retrouver tous les précédents épisodes de Finta gratuitement. sur les applications de podcast et pour recevoir chaque nouvel épisode directement dans votre boîte mail, vous pouvez aussi vous abonner à la newsletter. Et pour que Finta vive, si vous appréciez le podcast et que vous souhaitez soutenir ce travail indépendant, partagez-le autour de vous. Transférez-le à vos amis, parlez-en, c'est le meilleur soutien que vous puissiez nous apporter. A très bientôt.
- Speaker #1
Le féminisme, c'est pas en vouloir aux hommes et c'est pas pointer... Du doigt les hommes, c'est être ensemble, c'est s'élever ensemble, s'informer ensemble. Et il n'y a pas de combat entre nous en fait.