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#55 - François Saulnier - Bleckwen cover
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FinTeach

#55 - François Saulnier - Bleckwen

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35min |17/01/2025
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Description

Ce nouvel épisode de FinTeach a été enregistré en direct de FinTech R:Evolution, en octobre 2024. Anaëlle Gautier y reçoit François Saulnier, CEO de Bleckwen. Vous y découvrirez comment l'équipe utilise l'IA et l'analyse comportementale pour détecter et prévenir les fraudes dans le secteur financier.


Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue ! Vous écoutez Fintech, le podcast de France Fintech, qui donne la parole à celles et ceux qui réinventent la banque et l'assurance. Litchi, Ulule, Luco, Bankin, Lydia, Conto, vous avez sans doute déjà entendu leur nom au moins une fois, vu leur pub dans le métro, et peut-être même utilisé leur service. Saviez-vous qu'on les appelle Fintech, Assurtech et Regtech, Contraction de Finance, Assurance, Régulation et Technologie ? C'est pour apprendre à les connaître et mieux comprendre les enjeux de leur métier que nous avons créé Fintech. Je m'appelle Annaëlle Gauthier et chaque semaine, je vous emmène à la rencontre de ces entrepreneurs et entrepreneuses qui façonnent les nouveaux services financiers. Bonne écoute ! Ce nouvel épisode de Fintech a été enregistré en direct de Fintech Révolution en octobre 2024. J'y reçois François Saulnier, le CEO de BlackWen. Je vous laisse découvrir notre échange tout de suite.

  • Speaker #1

    Bonjour François. Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de ta présence sur Fintech en live de Fintech Révolution. J'espère que tu as passé une bonne journée.

  • Speaker #1

    Écoute, très bonne journée qui a commencé très tôt et qui se termine par un panel, puis cette interview. Je commence à être un peu fatigué pour être honnête.

  • Speaker #0

    Donc toute hésitation durant cette conversation sera à mettre sur le compte de cette fatigue.

  • Speaker #1

    Exactement, et des jours passés et des jours à venir qui sont bien bien remplis également avec beaucoup d'actu chez nous.

  • Speaker #0

    C'est top, tu vas pouvoir nous en parler en l'occurrence très très vite. Mais d'abord, est-ce que tu veux bien te présenter rapidement s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Je suis François Saunier, je suis CEO de BlackWen. Et BlackWen a fourni des solutions anti-fraude pour les institutions financières.

  • Speaker #0

    Alors, j'imagine que tu ne rêves pas de faire ça depuis que tu as 8 ans. Est-ce que tu peux m'expliquer ce que tu as fait avant de lancer cette entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, oui. Moi, j'ai un parcours d'ingénieur. Je suis dans le monde de la technologie depuis presque 20 ans maintenant. Et dans mon parcours, en fait, ce qui peut-être m'a poussé dans cette direction-là, d'abord, il y a la volonté d'entreprendre. J'ai eu quelques aventures entrepreneuriales avant BlackWayne. Et puis, dans ces aventures-là, j'ai travaillé notamment pour un organisme d'État spécialisé dans la lutte contre la criminalité financière. Et je me suis découvert une passion pour ce sujet-là, pour être très honnête. Je ne pensais pas qu'on pouvait se passionner pour le droit pénal, mais ça m'est arrivé. Et puis, j'ai eu une opportunité, il y a maintenant presque six ans, de rejoindre cette aventure BlackWay, mais comme directeur technique. Et j'ai bâti une plateforme de prévention de la fraude qui est utilisée aujourd'hui dans le monde du paiement pour processer quelques milliards de transactions chaque année. Et en 2021, dans l'année 2021, je me suis lancé un nouveau challenge et j'ai repris la direction de BlackWayne. Fou que j'étais, c'est ce que je me dis maintenant. Et donc, du coup, j'ai amené un twist un petit peu différent. en développant une activité de service manager d'analyse de fraude qui exploite cette plateforme technologique pour les institutions financières comme des branches consumer finance donc les gens qui font du crédit à la consommation, les gens qui vont faire du buy no pay later par exemple, les captifs de l'automobile auxquels on ne pense pas mais qui sont nombreux, on a quand même deux gros groupes industriels en France qui vendent énormément de véhicules, un crédit sur deux c'est pour financer un véhicule, vous savez aussi Un sujet d'importance avec notamment les enjeux d'électrification des parcs de véhicules, des changements d'habitude de consommation pour les consommateurs qui bougent entre le crédit, la location avec option d'achat et la location longue durée. Donc beaucoup de mouvements. Et au sens large, tout ce qui va être du financement à l'entrée en relation. Donc ça va être le cas pour le particulier mais aussi pour l'entreprise. Et puis, les solutions de leasing, de factoring, etc.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a motivé à prendre la direction de l'entreprise, même si tu as l'air de ne pas regretter, mais parfois de te dire finalement, j'ai été plus tranquille avant ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de regrets. Je n'ai pas de regrets, c'est passionnant. Et puis, c'est animer la vie d'une boîte, c'est quand même assez exaltant. En plus, je travaille avec une super équipe qui me rend tout l'amour que je lui donne.

  • Speaker #0

    Vous êtes combien aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    On est une quinzaine chez BlackWen. On est une quinzaine. Et c'est une petite famille. Donc c'est chouette. Ce soir, en plus, c'est assez rigolo. Pourquoi je suis fatigué ? Je me prépare à être fatigué. On a un petit événement avec ceux qui sont passés chez BlackWen sur les six dernières années, etc. J'avais prévu de me coucher très tôt. Je pense que c'est un peu loupé. Le défi, à la fois... un défi très personnel d'aller faire quelque chose de neuf que j'ai pas fait, avoir un rôle de management plus orienté sur le business, beaucoup plus orienté sur le commerce. C'est quelque chose que j'avais envie de faire, j'en ai eu l'opportunité, donc j'ai saisi cette opportunité. Et puis la thématique me tient ultra à cœur, pour de vrai. Je pense qu'en fait, on a un monde qui est devenu un peu dingo, on le voit aujourd'hui. On a une situation macroéconomique, géopolitique très très complexe. La criminalité financière ne fait que croître. Il y a tout le terreau fertile qui existe pour avoir des conditions qui favorisent l'émergence de structures criminelles. Et puis aussi d'une société qui est un petit peu en déroute, qui perd un peu ses repères et qui est tentée d'aller vers des choses qui sont un petit peu interdites, un petit peu répréhensibles. Et d'aller vers cette criminalité financière, tout le monde devient un peu criminel comme M. Jourdain, sans le savoir, parce que oui, c'est un bon plan. La fraude au faux retour, par exemple, c'est un bon plan. Ben non, ce n'est pas un bon plan, en fait. C'est une fraude, c'est mal, c'est répréhensible et c'est moralement répréhensible. Je me dis qu'on a certainement un rôle à jouer en tant qu'entreprise, comme société. Dans la mission de la société, il y a quand même ce besoin d'apporter plus de justice dans le monde. plus de sécurité dans le monde, mais sécurité au service du citoyen, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que tu peux nous expliquer un peu justement comment vous faites ça, en prenant peut-être des exemples de clients ou de situations ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Pour pouvoir lutter activement ou de manière efficace contre la fraude, il y a une chose que j'ai évoquée juste avant, qui est importante, comme bonne recommandation, c'est penser comme un fraudeur, et pas penser comme un gentil. Donc il faut, et ça fait partie de la chose amusante dans notre métier. C'est en fait pour ça que tu es passionné pour ce sujet. Non, c'est de se projeter un petit peu dans un raisonnement qui n'a pas de cadre, pas de limite. On est dans le secteur financier, on est sur un secteur régulier. Et se dire en fait, si je n'avais aucune morale, aucune éthique, aucune contrainte, comment je m'y prendrais ? Donc ça, c'est la première étape pour pouvoir comprendre quels vont être les points de fragilité qui peuvent exister dans... chez un client qui va fournir du crédit consommation, par exemple, ou du financement d'entreprise. Et si je prends sur du financement d'entreprise, je vais avoir plusieurs éléments à risque, plusieurs phases dans le processus d'onboarding du client, dans la connaissance client dans le temps. Et par exemple, je vais avoir la collecte des documents. Dans le monde d'entreprise, on collecte encore des documents. On n'est pas sur un parcours full digital pour un financement de flotte véhicule, de train de véhicule. On ne le fait pas en un clic avec de l'open banking encore. Peut-être que ça arrivera, mais ce n'est pas encore complètement inscrit dans les mœurs. Et donc, il y a certains éléments du parcours qui vont être problématiques, notamment cette collecte de documents qui est de plus ou moins bonne qualité. Il y a des problématiques en lien avec l'endroit ou le lieu sur lequel les financements vont être réalisés, les conditions dans lesquelles ça va être fait, parce qu'il y a énormément de... de pression, on a une mutation de la criminalité vers beaucoup plus d'ingénierie sociale, donc beaucoup plus de manipulation des personnes et des intermédiaires dans le parcours de financement. Et nous, pour pouvoir faire ça, on se cache un petit peu. C'est pour ça qu'au final, c'est bien d'avoir l'opportunité de parler aujourd'hui de ce qu'on fait, mais on travaille de manière un peu cachée sur des choses qui ne sont pas visibles de l'usager, parce que notre métier, au final, il est... à la fois d'aider nos clients à réduire leurs pertes financières, on parle quand même de quelques millions d'euros chaque année pour chacun de nos clients, et puis également de les aider à faire plus de business et du meilleur business, parce qu'ils sont dans un univers très compétitif, il faut répondre très très vite sur une demande de financement, même dans le monde de l'entreprise, et il faut du coup rendre le parcours utilisateur le plus fluide possible. Donc nous on travaille en arrière, bien bien caché de tout ce petit monde. Et en fait, ce que l'on va faire, c'est qu'on va faire de l'analyse comportementale de l'usager et s'assurer que les demandes de financement, que ce soit du financement automobile ou du financement de l'équipement sur l'entreprise, ou de l'allocation longue durée d'équipements industriels, ça existe aussi, on va essayer de modéliser le comportement normal d'un usager. par rapport à l'ensemble de ses caractéristiques. Donc on va regarder les caractéristiques de l'emprunteur, que ce soit une personne morale ou une personne physique. Qu'est-ce qui le caractérise de son co-emprunteur, s'il y en a ou si la structure est un peu plus complexe ? Dans le cadre d'une entreprise, ça va être les caractéristiques de la structure juridique et des personnes morales qui sont associées. Les caractéristiques du produit de financement aussi, comment les usagers se comportent vis-à-vis des produits de financement qu'ils utilisent. Et puis, quand on a l'information, les caractéristiques du produit financé ou de l'asset financé, qui nous permet d'avoir une représentation statistique de... l'usager normal dans son contexte. Donc, évidemment, dans ce que l'on observe, une PME en région, elle va avoir, si je prends cet exemple sur l'entreprise, elle va avoir un chiffre d'affaires, elle va avoir un code NAF, elle va être associée à une profession très particulière. Je n'ai rien contre les plombiers, mais j'ai l'exemple d'un plombier, pour illustrer mon plombier, mais si je suis plombier, que j'ai, je ne sais pas, quatre salariés, est-ce que c'est bien normal que je finance trois Mercedes haut de gamme noires qui ne correspondent pas du tout à mon activité professionnelle ? Ce n'est pas forcément qu'une histoire de montant non plus, mais c'est la cohérence de l'histoire qui est racontée au travers des données qui sont collectées dans ce parcours client. On va regarder par exemple la distance géographique ou le risque de la distance géographique. le siège social de l'entreprise, et puis le lieu sur lequel l'achat va être réalisé, le lieu sur lequel le financement va être réalisé. On va avoir des situations plus complexes dans lesquelles on a l'information également du lieu de livraison, des équipements, etc., qui vont nous permettre d'avoir une analyse très fine au final des comportements des usagers et venir chercher l'incohérence dans toute cette information. Alors là, j'ai présenté sur l'entreprise, donc c'est peut-être... plus difficile à appréhender, mais sur du financement du particulier. Quand je vais parler de rénovation énergétique, parce qu'il y a beaucoup de fraude sur cette thématique-là, il y a eu des opportunités ces dernières années avec les enjeux de la rénovation énergétique. Est-ce qu'au final, un résident de 25 ans va se lancer dans un grand programme de rénovation énergétique ? sur un habitat qui correspond à ce qu'il pourrait avoir à cet âge-là, par rapport à sa catégorie sociale professionnelle, etc. Est-ce que cette histoire-là est cohérente au travers des données qu'on analyse, ou est-ce qu'elle est parfaitement incohérente ? C'est ça qu'on va chercher à analyser.

  • Speaker #0

    Est-ce que l'analyse est uniquement automatique ?

  • Speaker #1

    Oui. Dans ce qu'on fait, effectivement, nous... On met en œuvre des techniques d'intelligence artificielle. C'est un mot qui veut dire plein de choses. Et pour pouvoir faire ça, la complexité n'est pas juste dans l'intelligence artificielle, mais tout ce qui est nécessaire pour pouvoir le faire dans de bonnes conditions. Ça veut dire qu'on va s'attarder sur la qualité des données qu'on va manipuler pour pouvoir faire cette modélisation, ces modèles d'intelligence artificielle. Ce qui est un des éléments clés, c'est-à-dire qu'on a beaucoup entendu parler des DLLM cette année. C'est fantastique, maintenant un élème qui est entraîné sur des informations fausses va générer des informations fausses à la fin. C'est un petit peu la même chose dans le monde de l'intelligence artificielle prédictive. On va s'assurer de la bonne compréhension, de la bonne gestion de la qualité de la donnée en train, de sa variabilité. Est-ce qu'on a toujours le même niveau d'information, la même quantité d'informations ? Il y a des éléments qui sont obligatoires dans les parcours clients, puis des éléments sur lesquels l'information est facultative. Et donc on va pouvoir mesurer ça dès le début de la construction de nos modèles d'intelligence artificielle. Puis on va le suivre dans le temps parce que les clients qu'on adresse, ce sont des grands comptes, ont des systèmes d'information complexes et qu'il arrive parfois qu'il y ait des incidents de production, comme on les appelle, des mises à jour de systèmes d'information qui font que certaines données sont plus collectées ou certaines catégories ou certains référentiels. Je pense par exemple aux catégories socioprofessionnelles. qui varie d'un client à l'autre, parce que chacun a sa petite segmentation, et que cette catégorie socioprofessionnelle va être changée dans le temps, parce que l'équipe, pour ses besoins commerciaux, parfois, dans le parcours client, on va vouloir simplifier le parcours client, il peut lui proposer une liste de 60 catégories socioprofessionnelles, mais peut-être 5. Et quand on arrive à ces changements-là, en fait, si on ne le mesure pas dans le temps, si on n'est pas en permanence en train d'appliquer de l'observabilité. sur le système, l'intelligence artificielle va commencer à moins bien fonctionner. C'est ça qui fait la complexité de notre métier, c'est d'être en capacité de gérer tout au long de la vie. de notre solution depuis maintenant près de six ans. Un système qui est fiable, qui est constant. On ne peut pas dire à nos clients Oh, ce n'est pas grave, aujourd'hui, on s'est un peu trompé, on a généré 7 millions d'alertes.

  • Speaker #0

    C'est un peu loupé.

  • Speaker #1

    C'est un peu loupé. En fait, on est sur des systèmes qui sont quand même suffisamment suffisamment critiques pour nos clients, même si je fais un raccourci énorme. Si on se trompe sur une segmentation de population pour du ciblage marketing, Il y a un impact. Mon épouse travaille dans le marketing, ça lui est arrivé une fois. Et ça se rattrape. Là, il y a quand même un enjeu financier qui est très, très fort, qui a une pression très, très forte, qui fait qu'on ne peut pas permettre d'avoir de l'inconstance et de la variabilité, pour le coup, dans la performance économique qu'on amène à nos clients.

  • Speaker #0

    Et du coup, pour nous donner une idée, parce que tu as cité des situations, on va dire B2B. B2C et B2B. Est-ce que tu peux nous donner une idée en pourcentage de ce que ça représente et peut-être en secteur aujourd'hui dans vos clients ?

  • Speaker #1

    Dans nos clients, je dirais qu'on a peut-être 70% qui vont être du B2C et le reste qui va être du B2B. Je reviens là-dessus, il y a quand même des choses. Après, c'est un peu plus fragmenté. Ça, c'est mon souci du détail. Je cherche toujours le détail, l'incohérence du propos ou ce qui va renforcer le propos. Mais après, c'est dans les modes de distribution pour nos clients. Effectivement, on va avoir des clients qui vont faire du financement en direct ou au travers de partenaires. Et anecdote, le partenaire apporte toujours son lot de risques additionnels dans le monde du financement. Il y a quand même ce tabou sur... sur l'origine des fraudes. Et ce sont également des éléments que l'on surveille.

  • Speaker #0

    Oui, et puis du coup, ça te rajoute une entreprise, une entité, je veux dire,

  • Speaker #1

    dans le système. Exactement. Il y a un intermédiaire additionnel, dans lequel on a confiance a priori, mais qui peut être un nouveau point de faiblesse. Et en fait, c'est ça aussi qui rend le sujet complexe et qui ne va pas s'améliorer dans le temps. C'est-à-dire qu'on a une multiplicité des... produit, on a une multiplicité des parcours clients. On va essayer d'améliorer l'expérience client en proposant le truc le plus fluide, mais des cas à la marge qui vont permettre d'avoir une expérience dégradée parce que le client va refuser de partager ses données. Parce que, et c'est le cas pour certaines personnes comme moi, on a un message un peu contradictoire qui est ne partagez pas vos données. mais partagez vos données quand même de façon fiable et sécurisée. C'est vrai que c'est un peu complexe là-dessus, donc ça fait un petit peu peur, ce qui peut poser aussi cette question sur l'adoption. En fait, je pense qu'on n'aura que des parcours de plus en plus complexes. On ne va pas vers des parcours plus simples, on va vers des parcours plus complexes, avec un empilement de processus métiers et d'opportunités qui permettent de fluidifier et de faire plus de business, mais qui apportent aussi une... beaucoup plus de risques à toutes ces étapes et notamment par tous ces réseaux de partenaires, on ajoute une nouvelle surface d'exposition au risque.

  • Speaker #0

    Et juste une question très concrète, mais c'est quoi votre business model pour ce genre de solution ?

  • Speaker #1

    Notre business model sur ça, on s'appuie sur notre capacité à projeter la performance économique qu'on va amener à nos clients en termes de réduction de pertes financières, en termes d'amélioration. du nombre de faux positifs, donc de réduction de pression sur les back-office qui vont faire les analyses de fraud, et également l'augmentation de l'acceptation automatique. Donc on travaille vraiment sur les objectifs de nos clients, et comment on va servir au mieux nos clients avec notre solution, avec la stratégie d'alerting, parce qu'on va au-delà du score et de l'évaluation, on va mettre en place une stratégie d'alerting adaptée, qui va être... parfois complémentaires à un existant, même souvent complémentaires à un existant. Nos clients ont tous en place un ensemble d'outils qui leur permet déjà de se protéger. Mais on va les aider sur ces différents axes, essayer de trouver aussi avec eux les opportunités d'amélioration au cours de notre collaboration. On va faire cette évaluation et on va simplement regarder quel est le ROI qu'on peut amener. On va prendre un engagement de performance sur ce ROI. On va monitorer dans le temps, donc tous les mois, tous les trimestres. L'équipe Customer Success assure que la performance sur laquelle on s'était engagé est toujours existante, qu'on amène toujours autant de valeur, voire même qu'on en amène plus. C'est aussi notre objectif d'amener toujours plus à nos clients sur ces sujets de détection de fraude.

  • Speaker #0

    Et ce que j'entends dans ce que tu me décris de votre entreprise, c'est que c'est quand même un sujet extrêmement tech. Donc j'imagine que sur les 15 personnes qui travaillent chez vous, vous avez beaucoup de data scientists et d'ingénieurs ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. On a une dizaine de data scientists et d'ingénieurs qui sont là pour la plupart depuis très longtemps, depuis le début de l'aventure. Et qui... et qui ont réussi à capitaliser à la fois sur le volet tech, une expérience très très forte et adaptée au contexte dans lequel on travaille, et puis aussi une connaissance métier assez importante, parce que, encore une fois, quand on met en place des dispositifs comme les nôtres, ce n'est pas juste une histoire de data science et de modélisation ou de tech, c'est vraiment une compréhension très très fine des enjeux métiers, une compréhension très très fine du comportement du fraudeur, donc c'est des exercices qu'on fait de temps en temps. si on était fraudeur ? Comment on ferait ça ? Comment on irait craquer ce parcours client ? Est-ce que je m'autoriserais à le faire ? On ne pente jamais, pour de vrai, on s'arrête à la réflexion. Même si parfois, on est tenté de se dire, ça pourrait bien aller jusqu'au... Ça pourrait être si simple. Exactement, mais c'est terrible. Mais c'est des métiers sur lesquels il y a un petit peu de schizophrénie. On est parfois un peu à la frontière en disant... Voilà. Je vois les failles, je pourrais aussi les exploiter, on ne fait pas ça non plus. Mais du coup, pour revenir à cette équipe Tech, c'est une équipe super solide, très mature aujourd'hui, très spécialisée sur la technologie au service du métier sur lequel on est positionné.

  • Speaker #0

    Et vous n'êtes pas si nombreux que ça. Et aujourd'hui, vous adressez des clients en France. Et à l'étranger ou uniquement à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Aujourd'hui, on adresse des clients en France et à l'étranger en Europe. Et puis, on a lancé cette année, c'était le grand mouvement de 2024, l'ouverture d'autres zones géographiques, donc en Afrique, notamment en Afrique du Sud, plus particulièrement en Afrique du Sud et puis au Brésil. Donc, on est quand même sur des cycles de vente relativement longs. Donc, on n'est pas arrivé. comme ça sur un marché nouveau comme des cow-boys avec une conquête infinie. On a une traction très très forte sur ces zones géographiques qui s'explique aussi par leurs caractéristiques. Si je prends le Brésil, c'est un pays qui a recours énormément au crédit. C'est un pays dans lequel il y a une population qui est bancarisée de manière très très différente de ce qu'on peut retrouver en Europe. Il y a une population qui n'est pas bancarisée non plus là-bas. Des informations qui sont peut-être moins qualitatives. qu'on ne peut pas aller chercher facilement à l'extérieur, on va dire. Et un recours au crédit qui est très intense, notamment du fait que le crédit coûte moins cher à rembourser que l'argent qui est placé sur des comptes à terme. Donc les gens préfèrent vivre à crédit et garder leur argent placé que de dépenser leur argent. Et donc, si on regarde sur ces zones géographiques-là, On a des taux de défauts qui sont beaucoup plus élevés qu'en Europe. En Europe, on est autour de 3,5% sur le crédit. On est autour de 16,5% sur l'Amérique du Sud. Et sur l'ensemble de ces défauts, il y a énormément de fraudes. Après, c'est une histoire de qualification et de maturité aussi des entreprises qui sont implantées là-bas, qui ne regardent pas nécessairement leurs pertes financières avec le même œil que nous.

  • Speaker #0

    Et du coup vous gérez tout de France ou vous avez des gens sur place ?

  • Speaker #1

    Alors pour pouvoir faire ça on aimerait tout gérer de France depuis notre village gaulois qui est Paris mais non on a des partenaires sur place, on a monté un certain nombre de partenariats, de partenaires technologiques, des partenariats plus au type reseller agreement qui nous permettent d'être présents et d'avoir une activité sur place. Donc là on s'est déplacé... sur les deux derniers mois, deux fois au Brésil pour Business Trip. Donc, ça nous permet d'avoir quelqu'un sur place qui nous book des meetings toute la semaine, ce qui explique l'état de fatigue, le cumul de fatigue. Et puis, on est retourné la semaine dernière pour un salon fraude qui avait lieu à Sao Paulo. Et l'intérêt de travailler sur ces autres régions, c'est que ça nous enrichit aussi sur les autres typologies de fraude, ce qui peut se faire avec un terrain. et puis aussi d'avoir des marchés avec des dynamiques différentes. Là, on le voit en France, même si on n'ose plus. de dire qu'à demi mot mais on n'est pas à l'heure des grandes décisions rapides simples faciles les gens sont plus dans l'expectative en train de se dire qu'est ce qui va se passer l'an prochain on a parlé sur le financement des start up par exemple mais au final ça va être le cas également également pour les grands groupes qui se qui cherchent un petit peu qu'elles vont être leurs leurs stratégies leur stratégie budgétaire sur sur 2025 Et donc, aller sur d'autres zones géographiques avec d'autres temporalités, d'autres contraintes, ça nous permet aussi de continuer à avancer avec vélocité.

  • Speaker #0

    Super. J'ai une question quand même, parce que vous avez un sujet qui est extrêmement spécifique, sur des sujets quand même hypersensibles pour les entreprises, et qui sont plutôt des grands comptes, comme tu le disais tout à l'heure, que vous adressez. Comment, même si vous avez six ans, d'existence, mais ce n'est pas non plus énorme. Comment, en tant que petite entreprise, tu gagnes cette crédibilité et tu arrives à aller convaincre des clients comme ça ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs éléments. D'abord, on est meilleurs. On a une vraie connaissance, en fait, de ce monde fraude qu'on a capitalisé, qu'on a commencé, en tout cas pour ma part, sur lequel j'avais quand même pas mal de connaissances en rejoignant cette aventure-là. Et puis, il faut savoir être patient, avoir ses premières références, ses débuts de notre vie. Et puis à un moment, trouver un moyen de créer de la confiance et trouver ce moyen de créer de la confiance. Pour nous, c'est passé entre autres par la création d'un laboratoire à idées. On utilise le mot français, c'est important. D'un laboratoire à idées qui s'appelle le Fraud Scoring Lab, qui réunit aujourd'hui tous les acteurs du financement. et plus particulièrement les personnes qui sont en charge de ces sujets de lutte contre la criminalité, qui sont aussi à la fraude, que l'on anime, qui se réunit quatre fois par an avec des thématiques qui ont été choisies par les membres de cette communauté, et nous aussi chez BlackWen, en se disant quel est l'agenda de discussion, quels sont les grands enjeux que toutes les entreprises réunies autour de la table... Donc on essaie d'avoir un panel représentatif pour ce comité de sélection, quelque chose peut-être que vous connaissez ou qui existe pour des événements comme FinTech Révolution, mais pouvoir établir un petit peu cette feuille de route de discussion et puis avoir ce moment d'échange très privilégié et qui est dans un environnement très sécurisé puisqu'il y a un principe de cooptation, de validation de qui peut... venir, participer, échanger. Donc c'est très... On a mis du temps au début pour l'anecdote, quand on appelait pour dire oui, on lance une communauté, etc. Le premier pour des fraudeurs. On n'était pas connus et tout. Et il a fallu un petit peu de temps pour monter cette communauté. Mais aujourd'hui, on a une communauté très, très solide, vraiment avec quasiment toutes les personnes qui existent en France. Notre enjeu, c'est de continuer d'animer cette communauté qui aime beaucoup ce que l'on fait, qui trouve ça très utile et qui a plaisir à participer. C'est vraiment des discussions très actives. On est moins sur des sujets politiques, on est vraiment dans des choses assez opérationnelles, sur lesquelles on essaie de trouver de nouvelles propositions pour aller combattre le crime financier. Et puis, notre enjeu, c'est de... Maintenant qu'on a réussi à faire ça en France, à avoir cette super communauté super solide, maintenant qu'on a les prémices de notre développement international, c'est de rendre cette communauté beaucoup plus internationale et de faire bénéficier aussi d'échanges entre pairs, entre personnes de confiance, de leurs propres expériences, de ce qu'ils ont pu mettre en place, de ce qui est efficace, de ce qui va arriver comme typologie de fraude aussi, parce qu'il y a des phénomènes qui se déplacent. Dans la fraude, il y a sur certains pays des typologies fraudes beaucoup plus présentes que sur d'autres. Si je prends en Espagne par exemple, la fraude la plus à la mode, c'est l'investment scam. Donc on va convaincre quelqu'un de souscrire un crédit pour pouvoir investir dans les crypto-monnaies. Et puis à la fin, il n'y a plus rien, il n'y a plus d'argent, il n'y a plus de crédit remboursé, les gens sont embêtés. soit parce que ça va être des gens qui se sont fait manipuler, soit ça va être des fausses identités qui vont être créées pour pouvoir collecter de l'argent, etc.

  • Speaker #0

    Donc voilà, un petit peu.

  • Speaker #1

    Super. Et au-delà du développement de la communauté en elle-même, c'est quoi les perspectives pour vous dans les 2-3 ans à venir ?

  • Speaker #0

    Dans les 2-3 ans à venir, les perspectives pour BlackWay, c'est de continuer à faire ce que l'on fait très bien. On assume pleinement le fait qu'on travaille avec des grands groupes et quasiment qu'avec des grands groupes. Donc les cycles de commercialisation sont... relativement long également. Et du coup, c'est petit à petit d'aller explorer de nouvelles verticales connexes sur lesquelles on a déjà opéré un certain nombre de tests aujourd'hui, comme le Factor, mais également sur le secteur assurantiel, par exemple, qui sont des perspectives sur lesquelles on a, des verticales sur lesquelles on a envie d'aller chatouiller ce qui se passe, parce que là aussi, quand bien même, il existe déjà des solutions innovantes. ou qui ont été innovantes il y a quelques années, la fraude ne fait qu'augmenter. Les chiffres de la fraude ne font qu'exploser. Et en fait, ce phénomène-là, on le voit sur toutes les verticales. Donc c'est vraiment se déplacer petit à petit sur d'autres verticales, dans le secteur de la banque finance, assuranciel, et puis aller de manière un peu plus lointaine sur d'autres zones, comme le gouvernemental. C'est un enjeu aujourd'hui. La fraude aux finances publiques est un autre. Moi, ça me tient à cœur parce que j'ai travaillé dans ce milieu-là par le passé. Et je suis sûr qu'il y a énormément de choses qui peuvent être mises en place pour préserver nos deniers.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. Et on va suivre ça avec attention. J'ai une question. Est-ce que tu as des ressources à recommander pour des personnes qui souhaiteraient elles aussi se passionner pour ce sujet de criminalité ?

  • Speaker #0

    De criminalité financière ? Oh là là !

  • Speaker #1

    Est-ce que vous, vous faites du contenu, par exemple ?

  • Speaker #0

    Alors, nous, on fait du contenu, mais c'est compliqué parce que c'est un sujet dont... Cette problématique de la fraude et la criminalité financière, c'est un sujet sur lequel, au final, on communique avec parcimonie, parce qu'on ne veut pas révéler... Alors, ce n'est pas au grand public, mais c'est vrai, il y a quand même cet enjeu-là, en fait, de ne pas révéler les secrets. Peut-être que je suis un peu parano là-dessus, mais on produit du contenu. Et donc, effectivement... OK. Les éléments synthétiques sont disponibles sur notre site web. On a plusieurs livres blancs qui traitent de différents sujets, sur la fraude d'entreprise, sur la fraude aux particuliers, sur les enjeux de la mutualisation de la connaissance de la fraude. On a évidemment du contenu qui est issu de notre laboratoire ID, qui pour le coup va vers une population très restreinte, qui sont nos membres, les membres de notre communauté. Et puis après, il y a... beaucoup de ressources sur internet des gens ultra intéressant à suivre je pense par exemple à Jonathan Spedal qui est quelqu'un qui apporte une vision un peu différente un peu orthogonal à tout ce qu'on peut trouver un peu un peu anticonformiste on va dire mais qui publie l'information ultra intéressante c'est un peu un white hat de la fraude et voilà donc ça c'est le type de type de deux personnes à suivre Et après, des ressources un petit peu plus internationales comme Frank & Fraud, qui publient énormément sur ces sujets de fraude. Ils sont basés aux US et de manière un peu triste, ce qui se passe aux US arrive avec quelques années de retard sur le continent européen. Donc, ça nous permet aussi d'anticiper, de mesurer ce qui va nous arriver dans les mois à venir.

  • Speaker #1

    Super, je noterai tout ça dans le descriptif de l'épisode. Dernière dernière question, est-ce que tu as une personne, une FinTech ou une... enfin un entrepreneur et une entrepreneuse de la fintech ou de la suretech, qui t'inspire particulièrement ?

  • Speaker #0

    Alors, je ne sais pas si j'ai le droit de dire ça. J'ai beaucoup de respect pour tous les entrepreneurs, parce que c'est dur et je le vis au quotidien. Mais je n'ai pas cette source d'inspiration. Ma source d'inspiration, elle est aussi surprenante qu'elle puisse l'être, c'est mon grand-père, mon grand-père qui était instituteur, qui était... maire de sa ville, au service du citoyen. En fait, c'est plus... C'est bête à dire, mais c'est mon grand-père. Qui représente en fait l'investissement pour quelque chose de bien, de bien pour la société, tout simplement.

  • Speaker #1

    On ressent globalement quand tu parles, de toute façon. Oui. Merci beaucoup,

  • Speaker #0

    François. Merci.

  • Speaker #1

    Vous êtes arrivé au bout de l'épisode de cette semaine de Fintech. Merci pour votre écoute. Si l'épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager avec une ou deux personnes de votre connaissance et éventuellement à nous laisser un commentaire et une note sur les App Store. Merci beaucoup !

Description

Ce nouvel épisode de FinTeach a été enregistré en direct de FinTech R:Evolution, en octobre 2024. Anaëlle Gautier y reçoit François Saulnier, CEO de Bleckwen. Vous y découvrirez comment l'équipe utilise l'IA et l'analyse comportementale pour détecter et prévenir les fraudes dans le secteur financier.


Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue ! Vous écoutez Fintech, le podcast de France Fintech, qui donne la parole à celles et ceux qui réinventent la banque et l'assurance. Litchi, Ulule, Luco, Bankin, Lydia, Conto, vous avez sans doute déjà entendu leur nom au moins une fois, vu leur pub dans le métro, et peut-être même utilisé leur service. Saviez-vous qu'on les appelle Fintech, Assurtech et Regtech, Contraction de Finance, Assurance, Régulation et Technologie ? C'est pour apprendre à les connaître et mieux comprendre les enjeux de leur métier que nous avons créé Fintech. Je m'appelle Annaëlle Gauthier et chaque semaine, je vous emmène à la rencontre de ces entrepreneurs et entrepreneuses qui façonnent les nouveaux services financiers. Bonne écoute ! Ce nouvel épisode de Fintech a été enregistré en direct de Fintech Révolution en octobre 2024. J'y reçois François Saulnier, le CEO de BlackWen. Je vous laisse découvrir notre échange tout de suite.

  • Speaker #1

    Bonjour François. Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de ta présence sur Fintech en live de Fintech Révolution. J'espère que tu as passé une bonne journée.

  • Speaker #1

    Écoute, très bonne journée qui a commencé très tôt et qui se termine par un panel, puis cette interview. Je commence à être un peu fatigué pour être honnête.

  • Speaker #0

    Donc toute hésitation durant cette conversation sera à mettre sur le compte de cette fatigue.

  • Speaker #1

    Exactement, et des jours passés et des jours à venir qui sont bien bien remplis également avec beaucoup d'actu chez nous.

  • Speaker #0

    C'est top, tu vas pouvoir nous en parler en l'occurrence très très vite. Mais d'abord, est-ce que tu veux bien te présenter rapidement s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Je suis François Saunier, je suis CEO de BlackWen. Et BlackWen a fourni des solutions anti-fraude pour les institutions financières.

  • Speaker #0

    Alors, j'imagine que tu ne rêves pas de faire ça depuis que tu as 8 ans. Est-ce que tu peux m'expliquer ce que tu as fait avant de lancer cette entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, oui. Moi, j'ai un parcours d'ingénieur. Je suis dans le monde de la technologie depuis presque 20 ans maintenant. Et dans mon parcours, en fait, ce qui peut-être m'a poussé dans cette direction-là, d'abord, il y a la volonté d'entreprendre. J'ai eu quelques aventures entrepreneuriales avant BlackWayne. Et puis, dans ces aventures-là, j'ai travaillé notamment pour un organisme d'État spécialisé dans la lutte contre la criminalité financière. Et je me suis découvert une passion pour ce sujet-là, pour être très honnête. Je ne pensais pas qu'on pouvait se passionner pour le droit pénal, mais ça m'est arrivé. Et puis, j'ai eu une opportunité, il y a maintenant presque six ans, de rejoindre cette aventure BlackWay, mais comme directeur technique. Et j'ai bâti une plateforme de prévention de la fraude qui est utilisée aujourd'hui dans le monde du paiement pour processer quelques milliards de transactions chaque année. Et en 2021, dans l'année 2021, je me suis lancé un nouveau challenge et j'ai repris la direction de BlackWayne. Fou que j'étais, c'est ce que je me dis maintenant. Et donc, du coup, j'ai amené un twist un petit peu différent. en développant une activité de service manager d'analyse de fraude qui exploite cette plateforme technologique pour les institutions financières comme des branches consumer finance donc les gens qui font du crédit à la consommation, les gens qui vont faire du buy no pay later par exemple, les captifs de l'automobile auxquels on ne pense pas mais qui sont nombreux, on a quand même deux gros groupes industriels en France qui vendent énormément de véhicules, un crédit sur deux c'est pour financer un véhicule, vous savez aussi Un sujet d'importance avec notamment les enjeux d'électrification des parcs de véhicules, des changements d'habitude de consommation pour les consommateurs qui bougent entre le crédit, la location avec option d'achat et la location longue durée. Donc beaucoup de mouvements. Et au sens large, tout ce qui va être du financement à l'entrée en relation. Donc ça va être le cas pour le particulier mais aussi pour l'entreprise. Et puis, les solutions de leasing, de factoring, etc.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a motivé à prendre la direction de l'entreprise, même si tu as l'air de ne pas regretter, mais parfois de te dire finalement, j'ai été plus tranquille avant ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de regrets. Je n'ai pas de regrets, c'est passionnant. Et puis, c'est animer la vie d'une boîte, c'est quand même assez exaltant. En plus, je travaille avec une super équipe qui me rend tout l'amour que je lui donne.

  • Speaker #0

    Vous êtes combien aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    On est une quinzaine chez BlackWen. On est une quinzaine. Et c'est une petite famille. Donc c'est chouette. Ce soir, en plus, c'est assez rigolo. Pourquoi je suis fatigué ? Je me prépare à être fatigué. On a un petit événement avec ceux qui sont passés chez BlackWen sur les six dernières années, etc. J'avais prévu de me coucher très tôt. Je pense que c'est un peu loupé. Le défi, à la fois... un défi très personnel d'aller faire quelque chose de neuf que j'ai pas fait, avoir un rôle de management plus orienté sur le business, beaucoup plus orienté sur le commerce. C'est quelque chose que j'avais envie de faire, j'en ai eu l'opportunité, donc j'ai saisi cette opportunité. Et puis la thématique me tient ultra à cœur, pour de vrai. Je pense qu'en fait, on a un monde qui est devenu un peu dingo, on le voit aujourd'hui. On a une situation macroéconomique, géopolitique très très complexe. La criminalité financière ne fait que croître. Il y a tout le terreau fertile qui existe pour avoir des conditions qui favorisent l'émergence de structures criminelles. Et puis aussi d'une société qui est un petit peu en déroute, qui perd un peu ses repères et qui est tentée d'aller vers des choses qui sont un petit peu interdites, un petit peu répréhensibles. Et d'aller vers cette criminalité financière, tout le monde devient un peu criminel comme M. Jourdain, sans le savoir, parce que oui, c'est un bon plan. La fraude au faux retour, par exemple, c'est un bon plan. Ben non, ce n'est pas un bon plan, en fait. C'est une fraude, c'est mal, c'est répréhensible et c'est moralement répréhensible. Je me dis qu'on a certainement un rôle à jouer en tant qu'entreprise, comme société. Dans la mission de la société, il y a quand même ce besoin d'apporter plus de justice dans le monde. plus de sécurité dans le monde, mais sécurité au service du citoyen, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que tu peux nous expliquer un peu justement comment vous faites ça, en prenant peut-être des exemples de clients ou de situations ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Pour pouvoir lutter activement ou de manière efficace contre la fraude, il y a une chose que j'ai évoquée juste avant, qui est importante, comme bonne recommandation, c'est penser comme un fraudeur, et pas penser comme un gentil. Donc il faut, et ça fait partie de la chose amusante dans notre métier. C'est en fait pour ça que tu es passionné pour ce sujet. Non, c'est de se projeter un petit peu dans un raisonnement qui n'a pas de cadre, pas de limite. On est dans le secteur financier, on est sur un secteur régulier. Et se dire en fait, si je n'avais aucune morale, aucune éthique, aucune contrainte, comment je m'y prendrais ? Donc ça, c'est la première étape pour pouvoir comprendre quels vont être les points de fragilité qui peuvent exister dans... chez un client qui va fournir du crédit consommation, par exemple, ou du financement d'entreprise. Et si je prends sur du financement d'entreprise, je vais avoir plusieurs éléments à risque, plusieurs phases dans le processus d'onboarding du client, dans la connaissance client dans le temps. Et par exemple, je vais avoir la collecte des documents. Dans le monde d'entreprise, on collecte encore des documents. On n'est pas sur un parcours full digital pour un financement de flotte véhicule, de train de véhicule. On ne le fait pas en un clic avec de l'open banking encore. Peut-être que ça arrivera, mais ce n'est pas encore complètement inscrit dans les mœurs. Et donc, il y a certains éléments du parcours qui vont être problématiques, notamment cette collecte de documents qui est de plus ou moins bonne qualité. Il y a des problématiques en lien avec l'endroit ou le lieu sur lequel les financements vont être réalisés, les conditions dans lesquelles ça va être fait, parce qu'il y a énormément de... de pression, on a une mutation de la criminalité vers beaucoup plus d'ingénierie sociale, donc beaucoup plus de manipulation des personnes et des intermédiaires dans le parcours de financement. Et nous, pour pouvoir faire ça, on se cache un petit peu. C'est pour ça qu'au final, c'est bien d'avoir l'opportunité de parler aujourd'hui de ce qu'on fait, mais on travaille de manière un peu cachée sur des choses qui ne sont pas visibles de l'usager, parce que notre métier, au final, il est... à la fois d'aider nos clients à réduire leurs pertes financières, on parle quand même de quelques millions d'euros chaque année pour chacun de nos clients, et puis également de les aider à faire plus de business et du meilleur business, parce qu'ils sont dans un univers très compétitif, il faut répondre très très vite sur une demande de financement, même dans le monde de l'entreprise, et il faut du coup rendre le parcours utilisateur le plus fluide possible. Donc nous on travaille en arrière, bien bien caché de tout ce petit monde. Et en fait, ce que l'on va faire, c'est qu'on va faire de l'analyse comportementale de l'usager et s'assurer que les demandes de financement, que ce soit du financement automobile ou du financement de l'équipement sur l'entreprise, ou de l'allocation longue durée d'équipements industriels, ça existe aussi, on va essayer de modéliser le comportement normal d'un usager. par rapport à l'ensemble de ses caractéristiques. Donc on va regarder les caractéristiques de l'emprunteur, que ce soit une personne morale ou une personne physique. Qu'est-ce qui le caractérise de son co-emprunteur, s'il y en a ou si la structure est un peu plus complexe ? Dans le cadre d'une entreprise, ça va être les caractéristiques de la structure juridique et des personnes morales qui sont associées. Les caractéristiques du produit de financement aussi, comment les usagers se comportent vis-à-vis des produits de financement qu'ils utilisent. Et puis, quand on a l'information, les caractéristiques du produit financé ou de l'asset financé, qui nous permet d'avoir une représentation statistique de... l'usager normal dans son contexte. Donc, évidemment, dans ce que l'on observe, une PME en région, elle va avoir, si je prends cet exemple sur l'entreprise, elle va avoir un chiffre d'affaires, elle va avoir un code NAF, elle va être associée à une profession très particulière. Je n'ai rien contre les plombiers, mais j'ai l'exemple d'un plombier, pour illustrer mon plombier, mais si je suis plombier, que j'ai, je ne sais pas, quatre salariés, est-ce que c'est bien normal que je finance trois Mercedes haut de gamme noires qui ne correspondent pas du tout à mon activité professionnelle ? Ce n'est pas forcément qu'une histoire de montant non plus, mais c'est la cohérence de l'histoire qui est racontée au travers des données qui sont collectées dans ce parcours client. On va regarder par exemple la distance géographique ou le risque de la distance géographique. le siège social de l'entreprise, et puis le lieu sur lequel l'achat va être réalisé, le lieu sur lequel le financement va être réalisé. On va avoir des situations plus complexes dans lesquelles on a l'information également du lieu de livraison, des équipements, etc., qui vont nous permettre d'avoir une analyse très fine au final des comportements des usagers et venir chercher l'incohérence dans toute cette information. Alors là, j'ai présenté sur l'entreprise, donc c'est peut-être... plus difficile à appréhender, mais sur du financement du particulier. Quand je vais parler de rénovation énergétique, parce qu'il y a beaucoup de fraude sur cette thématique-là, il y a eu des opportunités ces dernières années avec les enjeux de la rénovation énergétique. Est-ce qu'au final, un résident de 25 ans va se lancer dans un grand programme de rénovation énergétique ? sur un habitat qui correspond à ce qu'il pourrait avoir à cet âge-là, par rapport à sa catégorie sociale professionnelle, etc. Est-ce que cette histoire-là est cohérente au travers des données qu'on analyse, ou est-ce qu'elle est parfaitement incohérente ? C'est ça qu'on va chercher à analyser.

  • Speaker #0

    Est-ce que l'analyse est uniquement automatique ?

  • Speaker #1

    Oui. Dans ce qu'on fait, effectivement, nous... On met en œuvre des techniques d'intelligence artificielle. C'est un mot qui veut dire plein de choses. Et pour pouvoir faire ça, la complexité n'est pas juste dans l'intelligence artificielle, mais tout ce qui est nécessaire pour pouvoir le faire dans de bonnes conditions. Ça veut dire qu'on va s'attarder sur la qualité des données qu'on va manipuler pour pouvoir faire cette modélisation, ces modèles d'intelligence artificielle. Ce qui est un des éléments clés, c'est-à-dire qu'on a beaucoup entendu parler des DLLM cette année. C'est fantastique, maintenant un élème qui est entraîné sur des informations fausses va générer des informations fausses à la fin. C'est un petit peu la même chose dans le monde de l'intelligence artificielle prédictive. On va s'assurer de la bonne compréhension, de la bonne gestion de la qualité de la donnée en train, de sa variabilité. Est-ce qu'on a toujours le même niveau d'information, la même quantité d'informations ? Il y a des éléments qui sont obligatoires dans les parcours clients, puis des éléments sur lesquels l'information est facultative. Et donc on va pouvoir mesurer ça dès le début de la construction de nos modèles d'intelligence artificielle. Puis on va le suivre dans le temps parce que les clients qu'on adresse, ce sont des grands comptes, ont des systèmes d'information complexes et qu'il arrive parfois qu'il y ait des incidents de production, comme on les appelle, des mises à jour de systèmes d'information qui font que certaines données sont plus collectées ou certaines catégories ou certains référentiels. Je pense par exemple aux catégories socioprofessionnelles. qui varie d'un client à l'autre, parce que chacun a sa petite segmentation, et que cette catégorie socioprofessionnelle va être changée dans le temps, parce que l'équipe, pour ses besoins commerciaux, parfois, dans le parcours client, on va vouloir simplifier le parcours client, il peut lui proposer une liste de 60 catégories socioprofessionnelles, mais peut-être 5. Et quand on arrive à ces changements-là, en fait, si on ne le mesure pas dans le temps, si on n'est pas en permanence en train d'appliquer de l'observabilité. sur le système, l'intelligence artificielle va commencer à moins bien fonctionner. C'est ça qui fait la complexité de notre métier, c'est d'être en capacité de gérer tout au long de la vie. de notre solution depuis maintenant près de six ans. Un système qui est fiable, qui est constant. On ne peut pas dire à nos clients Oh, ce n'est pas grave, aujourd'hui, on s'est un peu trompé, on a généré 7 millions d'alertes.

  • Speaker #0

    C'est un peu loupé.

  • Speaker #1

    C'est un peu loupé. En fait, on est sur des systèmes qui sont quand même suffisamment suffisamment critiques pour nos clients, même si je fais un raccourci énorme. Si on se trompe sur une segmentation de population pour du ciblage marketing, Il y a un impact. Mon épouse travaille dans le marketing, ça lui est arrivé une fois. Et ça se rattrape. Là, il y a quand même un enjeu financier qui est très, très fort, qui a une pression très, très forte, qui fait qu'on ne peut pas permettre d'avoir de l'inconstance et de la variabilité, pour le coup, dans la performance économique qu'on amène à nos clients.

  • Speaker #0

    Et du coup, pour nous donner une idée, parce que tu as cité des situations, on va dire B2B. B2C et B2B. Est-ce que tu peux nous donner une idée en pourcentage de ce que ça représente et peut-être en secteur aujourd'hui dans vos clients ?

  • Speaker #1

    Dans nos clients, je dirais qu'on a peut-être 70% qui vont être du B2C et le reste qui va être du B2B. Je reviens là-dessus, il y a quand même des choses. Après, c'est un peu plus fragmenté. Ça, c'est mon souci du détail. Je cherche toujours le détail, l'incohérence du propos ou ce qui va renforcer le propos. Mais après, c'est dans les modes de distribution pour nos clients. Effectivement, on va avoir des clients qui vont faire du financement en direct ou au travers de partenaires. Et anecdote, le partenaire apporte toujours son lot de risques additionnels dans le monde du financement. Il y a quand même ce tabou sur... sur l'origine des fraudes. Et ce sont également des éléments que l'on surveille.

  • Speaker #0

    Oui, et puis du coup, ça te rajoute une entreprise, une entité, je veux dire,

  • Speaker #1

    dans le système. Exactement. Il y a un intermédiaire additionnel, dans lequel on a confiance a priori, mais qui peut être un nouveau point de faiblesse. Et en fait, c'est ça aussi qui rend le sujet complexe et qui ne va pas s'améliorer dans le temps. C'est-à-dire qu'on a une multiplicité des... produit, on a une multiplicité des parcours clients. On va essayer d'améliorer l'expérience client en proposant le truc le plus fluide, mais des cas à la marge qui vont permettre d'avoir une expérience dégradée parce que le client va refuser de partager ses données. Parce que, et c'est le cas pour certaines personnes comme moi, on a un message un peu contradictoire qui est ne partagez pas vos données. mais partagez vos données quand même de façon fiable et sécurisée. C'est vrai que c'est un peu complexe là-dessus, donc ça fait un petit peu peur, ce qui peut poser aussi cette question sur l'adoption. En fait, je pense qu'on n'aura que des parcours de plus en plus complexes. On ne va pas vers des parcours plus simples, on va vers des parcours plus complexes, avec un empilement de processus métiers et d'opportunités qui permettent de fluidifier et de faire plus de business, mais qui apportent aussi une... beaucoup plus de risques à toutes ces étapes et notamment par tous ces réseaux de partenaires, on ajoute une nouvelle surface d'exposition au risque.

  • Speaker #0

    Et juste une question très concrète, mais c'est quoi votre business model pour ce genre de solution ?

  • Speaker #1

    Notre business model sur ça, on s'appuie sur notre capacité à projeter la performance économique qu'on va amener à nos clients en termes de réduction de pertes financières, en termes d'amélioration. du nombre de faux positifs, donc de réduction de pression sur les back-office qui vont faire les analyses de fraud, et également l'augmentation de l'acceptation automatique. Donc on travaille vraiment sur les objectifs de nos clients, et comment on va servir au mieux nos clients avec notre solution, avec la stratégie d'alerting, parce qu'on va au-delà du score et de l'évaluation, on va mettre en place une stratégie d'alerting adaptée, qui va être... parfois complémentaires à un existant, même souvent complémentaires à un existant. Nos clients ont tous en place un ensemble d'outils qui leur permet déjà de se protéger. Mais on va les aider sur ces différents axes, essayer de trouver aussi avec eux les opportunités d'amélioration au cours de notre collaboration. On va faire cette évaluation et on va simplement regarder quel est le ROI qu'on peut amener. On va prendre un engagement de performance sur ce ROI. On va monitorer dans le temps, donc tous les mois, tous les trimestres. L'équipe Customer Success assure que la performance sur laquelle on s'était engagé est toujours existante, qu'on amène toujours autant de valeur, voire même qu'on en amène plus. C'est aussi notre objectif d'amener toujours plus à nos clients sur ces sujets de détection de fraude.

  • Speaker #0

    Et ce que j'entends dans ce que tu me décris de votre entreprise, c'est que c'est quand même un sujet extrêmement tech. Donc j'imagine que sur les 15 personnes qui travaillent chez vous, vous avez beaucoup de data scientists et d'ingénieurs ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. On a une dizaine de data scientists et d'ingénieurs qui sont là pour la plupart depuis très longtemps, depuis le début de l'aventure. Et qui... et qui ont réussi à capitaliser à la fois sur le volet tech, une expérience très très forte et adaptée au contexte dans lequel on travaille, et puis aussi une connaissance métier assez importante, parce que, encore une fois, quand on met en place des dispositifs comme les nôtres, ce n'est pas juste une histoire de data science et de modélisation ou de tech, c'est vraiment une compréhension très très fine des enjeux métiers, une compréhension très très fine du comportement du fraudeur, donc c'est des exercices qu'on fait de temps en temps. si on était fraudeur ? Comment on ferait ça ? Comment on irait craquer ce parcours client ? Est-ce que je m'autoriserais à le faire ? On ne pente jamais, pour de vrai, on s'arrête à la réflexion. Même si parfois, on est tenté de se dire, ça pourrait bien aller jusqu'au... Ça pourrait être si simple. Exactement, mais c'est terrible. Mais c'est des métiers sur lesquels il y a un petit peu de schizophrénie. On est parfois un peu à la frontière en disant... Voilà. Je vois les failles, je pourrais aussi les exploiter, on ne fait pas ça non plus. Mais du coup, pour revenir à cette équipe Tech, c'est une équipe super solide, très mature aujourd'hui, très spécialisée sur la technologie au service du métier sur lequel on est positionné.

  • Speaker #0

    Et vous n'êtes pas si nombreux que ça. Et aujourd'hui, vous adressez des clients en France. Et à l'étranger ou uniquement à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Aujourd'hui, on adresse des clients en France et à l'étranger en Europe. Et puis, on a lancé cette année, c'était le grand mouvement de 2024, l'ouverture d'autres zones géographiques, donc en Afrique, notamment en Afrique du Sud, plus particulièrement en Afrique du Sud et puis au Brésil. Donc, on est quand même sur des cycles de vente relativement longs. Donc, on n'est pas arrivé. comme ça sur un marché nouveau comme des cow-boys avec une conquête infinie. On a une traction très très forte sur ces zones géographiques qui s'explique aussi par leurs caractéristiques. Si je prends le Brésil, c'est un pays qui a recours énormément au crédit. C'est un pays dans lequel il y a une population qui est bancarisée de manière très très différente de ce qu'on peut retrouver en Europe. Il y a une population qui n'est pas bancarisée non plus là-bas. Des informations qui sont peut-être moins qualitatives. qu'on ne peut pas aller chercher facilement à l'extérieur, on va dire. Et un recours au crédit qui est très intense, notamment du fait que le crédit coûte moins cher à rembourser que l'argent qui est placé sur des comptes à terme. Donc les gens préfèrent vivre à crédit et garder leur argent placé que de dépenser leur argent. Et donc, si on regarde sur ces zones géographiques-là, On a des taux de défauts qui sont beaucoup plus élevés qu'en Europe. En Europe, on est autour de 3,5% sur le crédit. On est autour de 16,5% sur l'Amérique du Sud. Et sur l'ensemble de ces défauts, il y a énormément de fraudes. Après, c'est une histoire de qualification et de maturité aussi des entreprises qui sont implantées là-bas, qui ne regardent pas nécessairement leurs pertes financières avec le même œil que nous.

  • Speaker #0

    Et du coup vous gérez tout de France ou vous avez des gens sur place ?

  • Speaker #1

    Alors pour pouvoir faire ça on aimerait tout gérer de France depuis notre village gaulois qui est Paris mais non on a des partenaires sur place, on a monté un certain nombre de partenariats, de partenaires technologiques, des partenariats plus au type reseller agreement qui nous permettent d'être présents et d'avoir une activité sur place. Donc là on s'est déplacé... sur les deux derniers mois, deux fois au Brésil pour Business Trip. Donc, ça nous permet d'avoir quelqu'un sur place qui nous book des meetings toute la semaine, ce qui explique l'état de fatigue, le cumul de fatigue. Et puis, on est retourné la semaine dernière pour un salon fraude qui avait lieu à Sao Paulo. Et l'intérêt de travailler sur ces autres régions, c'est que ça nous enrichit aussi sur les autres typologies de fraude, ce qui peut se faire avec un terrain. et puis aussi d'avoir des marchés avec des dynamiques différentes. Là, on le voit en France, même si on n'ose plus. de dire qu'à demi mot mais on n'est pas à l'heure des grandes décisions rapides simples faciles les gens sont plus dans l'expectative en train de se dire qu'est ce qui va se passer l'an prochain on a parlé sur le financement des start up par exemple mais au final ça va être le cas également également pour les grands groupes qui se qui cherchent un petit peu qu'elles vont être leurs leurs stratégies leur stratégie budgétaire sur sur 2025 Et donc, aller sur d'autres zones géographiques avec d'autres temporalités, d'autres contraintes, ça nous permet aussi de continuer à avancer avec vélocité.

  • Speaker #0

    Super. J'ai une question quand même, parce que vous avez un sujet qui est extrêmement spécifique, sur des sujets quand même hypersensibles pour les entreprises, et qui sont plutôt des grands comptes, comme tu le disais tout à l'heure, que vous adressez. Comment, même si vous avez six ans, d'existence, mais ce n'est pas non plus énorme. Comment, en tant que petite entreprise, tu gagnes cette crédibilité et tu arrives à aller convaincre des clients comme ça ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs éléments. D'abord, on est meilleurs. On a une vraie connaissance, en fait, de ce monde fraude qu'on a capitalisé, qu'on a commencé, en tout cas pour ma part, sur lequel j'avais quand même pas mal de connaissances en rejoignant cette aventure-là. Et puis, il faut savoir être patient, avoir ses premières références, ses débuts de notre vie. Et puis à un moment, trouver un moyen de créer de la confiance et trouver ce moyen de créer de la confiance. Pour nous, c'est passé entre autres par la création d'un laboratoire à idées. On utilise le mot français, c'est important. D'un laboratoire à idées qui s'appelle le Fraud Scoring Lab, qui réunit aujourd'hui tous les acteurs du financement. et plus particulièrement les personnes qui sont en charge de ces sujets de lutte contre la criminalité, qui sont aussi à la fraude, que l'on anime, qui se réunit quatre fois par an avec des thématiques qui ont été choisies par les membres de cette communauté, et nous aussi chez BlackWen, en se disant quel est l'agenda de discussion, quels sont les grands enjeux que toutes les entreprises réunies autour de la table... Donc on essaie d'avoir un panel représentatif pour ce comité de sélection, quelque chose peut-être que vous connaissez ou qui existe pour des événements comme FinTech Révolution, mais pouvoir établir un petit peu cette feuille de route de discussion et puis avoir ce moment d'échange très privilégié et qui est dans un environnement très sécurisé puisqu'il y a un principe de cooptation, de validation de qui peut... venir, participer, échanger. Donc c'est très... On a mis du temps au début pour l'anecdote, quand on appelait pour dire oui, on lance une communauté, etc. Le premier pour des fraudeurs. On n'était pas connus et tout. Et il a fallu un petit peu de temps pour monter cette communauté. Mais aujourd'hui, on a une communauté très, très solide, vraiment avec quasiment toutes les personnes qui existent en France. Notre enjeu, c'est de continuer d'animer cette communauté qui aime beaucoup ce que l'on fait, qui trouve ça très utile et qui a plaisir à participer. C'est vraiment des discussions très actives. On est moins sur des sujets politiques, on est vraiment dans des choses assez opérationnelles, sur lesquelles on essaie de trouver de nouvelles propositions pour aller combattre le crime financier. Et puis, notre enjeu, c'est de... Maintenant qu'on a réussi à faire ça en France, à avoir cette super communauté super solide, maintenant qu'on a les prémices de notre développement international, c'est de rendre cette communauté beaucoup plus internationale et de faire bénéficier aussi d'échanges entre pairs, entre personnes de confiance, de leurs propres expériences, de ce qu'ils ont pu mettre en place, de ce qui est efficace, de ce qui va arriver comme typologie de fraude aussi, parce qu'il y a des phénomènes qui se déplacent. Dans la fraude, il y a sur certains pays des typologies fraudes beaucoup plus présentes que sur d'autres. Si je prends en Espagne par exemple, la fraude la plus à la mode, c'est l'investment scam. Donc on va convaincre quelqu'un de souscrire un crédit pour pouvoir investir dans les crypto-monnaies. Et puis à la fin, il n'y a plus rien, il n'y a plus d'argent, il n'y a plus de crédit remboursé, les gens sont embêtés. soit parce que ça va être des gens qui se sont fait manipuler, soit ça va être des fausses identités qui vont être créées pour pouvoir collecter de l'argent, etc.

  • Speaker #0

    Donc voilà, un petit peu.

  • Speaker #1

    Super. Et au-delà du développement de la communauté en elle-même, c'est quoi les perspectives pour vous dans les 2-3 ans à venir ?

  • Speaker #0

    Dans les 2-3 ans à venir, les perspectives pour BlackWay, c'est de continuer à faire ce que l'on fait très bien. On assume pleinement le fait qu'on travaille avec des grands groupes et quasiment qu'avec des grands groupes. Donc les cycles de commercialisation sont... relativement long également. Et du coup, c'est petit à petit d'aller explorer de nouvelles verticales connexes sur lesquelles on a déjà opéré un certain nombre de tests aujourd'hui, comme le Factor, mais également sur le secteur assurantiel, par exemple, qui sont des perspectives sur lesquelles on a, des verticales sur lesquelles on a envie d'aller chatouiller ce qui se passe, parce que là aussi, quand bien même, il existe déjà des solutions innovantes. ou qui ont été innovantes il y a quelques années, la fraude ne fait qu'augmenter. Les chiffres de la fraude ne font qu'exploser. Et en fait, ce phénomène-là, on le voit sur toutes les verticales. Donc c'est vraiment se déplacer petit à petit sur d'autres verticales, dans le secteur de la banque finance, assuranciel, et puis aller de manière un peu plus lointaine sur d'autres zones, comme le gouvernemental. C'est un enjeu aujourd'hui. La fraude aux finances publiques est un autre. Moi, ça me tient à cœur parce que j'ai travaillé dans ce milieu-là par le passé. Et je suis sûr qu'il y a énormément de choses qui peuvent être mises en place pour préserver nos deniers.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. Et on va suivre ça avec attention. J'ai une question. Est-ce que tu as des ressources à recommander pour des personnes qui souhaiteraient elles aussi se passionner pour ce sujet de criminalité ?

  • Speaker #0

    De criminalité financière ? Oh là là !

  • Speaker #1

    Est-ce que vous, vous faites du contenu, par exemple ?

  • Speaker #0

    Alors, nous, on fait du contenu, mais c'est compliqué parce que c'est un sujet dont... Cette problématique de la fraude et la criminalité financière, c'est un sujet sur lequel, au final, on communique avec parcimonie, parce qu'on ne veut pas révéler... Alors, ce n'est pas au grand public, mais c'est vrai, il y a quand même cet enjeu-là, en fait, de ne pas révéler les secrets. Peut-être que je suis un peu parano là-dessus, mais on produit du contenu. Et donc, effectivement... OK. Les éléments synthétiques sont disponibles sur notre site web. On a plusieurs livres blancs qui traitent de différents sujets, sur la fraude d'entreprise, sur la fraude aux particuliers, sur les enjeux de la mutualisation de la connaissance de la fraude. On a évidemment du contenu qui est issu de notre laboratoire ID, qui pour le coup va vers une population très restreinte, qui sont nos membres, les membres de notre communauté. Et puis après, il y a... beaucoup de ressources sur internet des gens ultra intéressant à suivre je pense par exemple à Jonathan Spedal qui est quelqu'un qui apporte une vision un peu différente un peu orthogonal à tout ce qu'on peut trouver un peu un peu anticonformiste on va dire mais qui publie l'information ultra intéressante c'est un peu un white hat de la fraude et voilà donc ça c'est le type de type de deux personnes à suivre Et après, des ressources un petit peu plus internationales comme Frank & Fraud, qui publient énormément sur ces sujets de fraude. Ils sont basés aux US et de manière un peu triste, ce qui se passe aux US arrive avec quelques années de retard sur le continent européen. Donc, ça nous permet aussi d'anticiper, de mesurer ce qui va nous arriver dans les mois à venir.

  • Speaker #1

    Super, je noterai tout ça dans le descriptif de l'épisode. Dernière dernière question, est-ce que tu as une personne, une FinTech ou une... enfin un entrepreneur et une entrepreneuse de la fintech ou de la suretech, qui t'inspire particulièrement ?

  • Speaker #0

    Alors, je ne sais pas si j'ai le droit de dire ça. J'ai beaucoup de respect pour tous les entrepreneurs, parce que c'est dur et je le vis au quotidien. Mais je n'ai pas cette source d'inspiration. Ma source d'inspiration, elle est aussi surprenante qu'elle puisse l'être, c'est mon grand-père, mon grand-père qui était instituteur, qui était... maire de sa ville, au service du citoyen. En fait, c'est plus... C'est bête à dire, mais c'est mon grand-père. Qui représente en fait l'investissement pour quelque chose de bien, de bien pour la société, tout simplement.

  • Speaker #1

    On ressent globalement quand tu parles, de toute façon. Oui. Merci beaucoup,

  • Speaker #0

    François. Merci.

  • Speaker #1

    Vous êtes arrivé au bout de l'épisode de cette semaine de Fintech. Merci pour votre écoute. Si l'épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager avec une ou deux personnes de votre connaissance et éventuellement à nous laisser un commentaire et une note sur les App Store. Merci beaucoup !

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Description

Ce nouvel épisode de FinTeach a été enregistré en direct de FinTech R:Evolution, en octobre 2024. Anaëlle Gautier y reçoit François Saulnier, CEO de Bleckwen. Vous y découvrirez comment l'équipe utilise l'IA et l'analyse comportementale pour détecter et prévenir les fraudes dans le secteur financier.


Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue ! Vous écoutez Fintech, le podcast de France Fintech, qui donne la parole à celles et ceux qui réinventent la banque et l'assurance. Litchi, Ulule, Luco, Bankin, Lydia, Conto, vous avez sans doute déjà entendu leur nom au moins une fois, vu leur pub dans le métro, et peut-être même utilisé leur service. Saviez-vous qu'on les appelle Fintech, Assurtech et Regtech, Contraction de Finance, Assurance, Régulation et Technologie ? C'est pour apprendre à les connaître et mieux comprendre les enjeux de leur métier que nous avons créé Fintech. Je m'appelle Annaëlle Gauthier et chaque semaine, je vous emmène à la rencontre de ces entrepreneurs et entrepreneuses qui façonnent les nouveaux services financiers. Bonne écoute ! Ce nouvel épisode de Fintech a été enregistré en direct de Fintech Révolution en octobre 2024. J'y reçois François Saulnier, le CEO de BlackWen. Je vous laisse découvrir notre échange tout de suite.

  • Speaker #1

    Bonjour François. Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de ta présence sur Fintech en live de Fintech Révolution. J'espère que tu as passé une bonne journée.

  • Speaker #1

    Écoute, très bonne journée qui a commencé très tôt et qui se termine par un panel, puis cette interview. Je commence à être un peu fatigué pour être honnête.

  • Speaker #0

    Donc toute hésitation durant cette conversation sera à mettre sur le compte de cette fatigue.

  • Speaker #1

    Exactement, et des jours passés et des jours à venir qui sont bien bien remplis également avec beaucoup d'actu chez nous.

  • Speaker #0

    C'est top, tu vas pouvoir nous en parler en l'occurrence très très vite. Mais d'abord, est-ce que tu veux bien te présenter rapidement s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Je suis François Saunier, je suis CEO de BlackWen. Et BlackWen a fourni des solutions anti-fraude pour les institutions financières.

  • Speaker #0

    Alors, j'imagine que tu ne rêves pas de faire ça depuis que tu as 8 ans. Est-ce que tu peux m'expliquer ce que tu as fait avant de lancer cette entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, oui. Moi, j'ai un parcours d'ingénieur. Je suis dans le monde de la technologie depuis presque 20 ans maintenant. Et dans mon parcours, en fait, ce qui peut-être m'a poussé dans cette direction-là, d'abord, il y a la volonté d'entreprendre. J'ai eu quelques aventures entrepreneuriales avant BlackWayne. Et puis, dans ces aventures-là, j'ai travaillé notamment pour un organisme d'État spécialisé dans la lutte contre la criminalité financière. Et je me suis découvert une passion pour ce sujet-là, pour être très honnête. Je ne pensais pas qu'on pouvait se passionner pour le droit pénal, mais ça m'est arrivé. Et puis, j'ai eu une opportunité, il y a maintenant presque six ans, de rejoindre cette aventure BlackWay, mais comme directeur technique. Et j'ai bâti une plateforme de prévention de la fraude qui est utilisée aujourd'hui dans le monde du paiement pour processer quelques milliards de transactions chaque année. Et en 2021, dans l'année 2021, je me suis lancé un nouveau challenge et j'ai repris la direction de BlackWayne. Fou que j'étais, c'est ce que je me dis maintenant. Et donc, du coup, j'ai amené un twist un petit peu différent. en développant une activité de service manager d'analyse de fraude qui exploite cette plateforme technologique pour les institutions financières comme des branches consumer finance donc les gens qui font du crédit à la consommation, les gens qui vont faire du buy no pay later par exemple, les captifs de l'automobile auxquels on ne pense pas mais qui sont nombreux, on a quand même deux gros groupes industriels en France qui vendent énormément de véhicules, un crédit sur deux c'est pour financer un véhicule, vous savez aussi Un sujet d'importance avec notamment les enjeux d'électrification des parcs de véhicules, des changements d'habitude de consommation pour les consommateurs qui bougent entre le crédit, la location avec option d'achat et la location longue durée. Donc beaucoup de mouvements. Et au sens large, tout ce qui va être du financement à l'entrée en relation. Donc ça va être le cas pour le particulier mais aussi pour l'entreprise. Et puis, les solutions de leasing, de factoring, etc.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a motivé à prendre la direction de l'entreprise, même si tu as l'air de ne pas regretter, mais parfois de te dire finalement, j'ai été plus tranquille avant ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de regrets. Je n'ai pas de regrets, c'est passionnant. Et puis, c'est animer la vie d'une boîte, c'est quand même assez exaltant. En plus, je travaille avec une super équipe qui me rend tout l'amour que je lui donne.

  • Speaker #0

    Vous êtes combien aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    On est une quinzaine chez BlackWen. On est une quinzaine. Et c'est une petite famille. Donc c'est chouette. Ce soir, en plus, c'est assez rigolo. Pourquoi je suis fatigué ? Je me prépare à être fatigué. On a un petit événement avec ceux qui sont passés chez BlackWen sur les six dernières années, etc. J'avais prévu de me coucher très tôt. Je pense que c'est un peu loupé. Le défi, à la fois... un défi très personnel d'aller faire quelque chose de neuf que j'ai pas fait, avoir un rôle de management plus orienté sur le business, beaucoup plus orienté sur le commerce. C'est quelque chose que j'avais envie de faire, j'en ai eu l'opportunité, donc j'ai saisi cette opportunité. Et puis la thématique me tient ultra à cœur, pour de vrai. Je pense qu'en fait, on a un monde qui est devenu un peu dingo, on le voit aujourd'hui. On a une situation macroéconomique, géopolitique très très complexe. La criminalité financière ne fait que croître. Il y a tout le terreau fertile qui existe pour avoir des conditions qui favorisent l'émergence de structures criminelles. Et puis aussi d'une société qui est un petit peu en déroute, qui perd un peu ses repères et qui est tentée d'aller vers des choses qui sont un petit peu interdites, un petit peu répréhensibles. Et d'aller vers cette criminalité financière, tout le monde devient un peu criminel comme M. Jourdain, sans le savoir, parce que oui, c'est un bon plan. La fraude au faux retour, par exemple, c'est un bon plan. Ben non, ce n'est pas un bon plan, en fait. C'est une fraude, c'est mal, c'est répréhensible et c'est moralement répréhensible. Je me dis qu'on a certainement un rôle à jouer en tant qu'entreprise, comme société. Dans la mission de la société, il y a quand même ce besoin d'apporter plus de justice dans le monde. plus de sécurité dans le monde, mais sécurité au service du citoyen, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que tu peux nous expliquer un peu justement comment vous faites ça, en prenant peut-être des exemples de clients ou de situations ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Pour pouvoir lutter activement ou de manière efficace contre la fraude, il y a une chose que j'ai évoquée juste avant, qui est importante, comme bonne recommandation, c'est penser comme un fraudeur, et pas penser comme un gentil. Donc il faut, et ça fait partie de la chose amusante dans notre métier. C'est en fait pour ça que tu es passionné pour ce sujet. Non, c'est de se projeter un petit peu dans un raisonnement qui n'a pas de cadre, pas de limite. On est dans le secteur financier, on est sur un secteur régulier. Et se dire en fait, si je n'avais aucune morale, aucune éthique, aucune contrainte, comment je m'y prendrais ? Donc ça, c'est la première étape pour pouvoir comprendre quels vont être les points de fragilité qui peuvent exister dans... chez un client qui va fournir du crédit consommation, par exemple, ou du financement d'entreprise. Et si je prends sur du financement d'entreprise, je vais avoir plusieurs éléments à risque, plusieurs phases dans le processus d'onboarding du client, dans la connaissance client dans le temps. Et par exemple, je vais avoir la collecte des documents. Dans le monde d'entreprise, on collecte encore des documents. On n'est pas sur un parcours full digital pour un financement de flotte véhicule, de train de véhicule. On ne le fait pas en un clic avec de l'open banking encore. Peut-être que ça arrivera, mais ce n'est pas encore complètement inscrit dans les mœurs. Et donc, il y a certains éléments du parcours qui vont être problématiques, notamment cette collecte de documents qui est de plus ou moins bonne qualité. Il y a des problématiques en lien avec l'endroit ou le lieu sur lequel les financements vont être réalisés, les conditions dans lesquelles ça va être fait, parce qu'il y a énormément de... de pression, on a une mutation de la criminalité vers beaucoup plus d'ingénierie sociale, donc beaucoup plus de manipulation des personnes et des intermédiaires dans le parcours de financement. Et nous, pour pouvoir faire ça, on se cache un petit peu. C'est pour ça qu'au final, c'est bien d'avoir l'opportunité de parler aujourd'hui de ce qu'on fait, mais on travaille de manière un peu cachée sur des choses qui ne sont pas visibles de l'usager, parce que notre métier, au final, il est... à la fois d'aider nos clients à réduire leurs pertes financières, on parle quand même de quelques millions d'euros chaque année pour chacun de nos clients, et puis également de les aider à faire plus de business et du meilleur business, parce qu'ils sont dans un univers très compétitif, il faut répondre très très vite sur une demande de financement, même dans le monde de l'entreprise, et il faut du coup rendre le parcours utilisateur le plus fluide possible. Donc nous on travaille en arrière, bien bien caché de tout ce petit monde. Et en fait, ce que l'on va faire, c'est qu'on va faire de l'analyse comportementale de l'usager et s'assurer que les demandes de financement, que ce soit du financement automobile ou du financement de l'équipement sur l'entreprise, ou de l'allocation longue durée d'équipements industriels, ça existe aussi, on va essayer de modéliser le comportement normal d'un usager. par rapport à l'ensemble de ses caractéristiques. Donc on va regarder les caractéristiques de l'emprunteur, que ce soit une personne morale ou une personne physique. Qu'est-ce qui le caractérise de son co-emprunteur, s'il y en a ou si la structure est un peu plus complexe ? Dans le cadre d'une entreprise, ça va être les caractéristiques de la structure juridique et des personnes morales qui sont associées. Les caractéristiques du produit de financement aussi, comment les usagers se comportent vis-à-vis des produits de financement qu'ils utilisent. Et puis, quand on a l'information, les caractéristiques du produit financé ou de l'asset financé, qui nous permet d'avoir une représentation statistique de... l'usager normal dans son contexte. Donc, évidemment, dans ce que l'on observe, une PME en région, elle va avoir, si je prends cet exemple sur l'entreprise, elle va avoir un chiffre d'affaires, elle va avoir un code NAF, elle va être associée à une profession très particulière. Je n'ai rien contre les plombiers, mais j'ai l'exemple d'un plombier, pour illustrer mon plombier, mais si je suis plombier, que j'ai, je ne sais pas, quatre salariés, est-ce que c'est bien normal que je finance trois Mercedes haut de gamme noires qui ne correspondent pas du tout à mon activité professionnelle ? Ce n'est pas forcément qu'une histoire de montant non plus, mais c'est la cohérence de l'histoire qui est racontée au travers des données qui sont collectées dans ce parcours client. On va regarder par exemple la distance géographique ou le risque de la distance géographique. le siège social de l'entreprise, et puis le lieu sur lequel l'achat va être réalisé, le lieu sur lequel le financement va être réalisé. On va avoir des situations plus complexes dans lesquelles on a l'information également du lieu de livraison, des équipements, etc., qui vont nous permettre d'avoir une analyse très fine au final des comportements des usagers et venir chercher l'incohérence dans toute cette information. Alors là, j'ai présenté sur l'entreprise, donc c'est peut-être... plus difficile à appréhender, mais sur du financement du particulier. Quand je vais parler de rénovation énergétique, parce qu'il y a beaucoup de fraude sur cette thématique-là, il y a eu des opportunités ces dernières années avec les enjeux de la rénovation énergétique. Est-ce qu'au final, un résident de 25 ans va se lancer dans un grand programme de rénovation énergétique ? sur un habitat qui correspond à ce qu'il pourrait avoir à cet âge-là, par rapport à sa catégorie sociale professionnelle, etc. Est-ce que cette histoire-là est cohérente au travers des données qu'on analyse, ou est-ce qu'elle est parfaitement incohérente ? C'est ça qu'on va chercher à analyser.

  • Speaker #0

    Est-ce que l'analyse est uniquement automatique ?

  • Speaker #1

    Oui. Dans ce qu'on fait, effectivement, nous... On met en œuvre des techniques d'intelligence artificielle. C'est un mot qui veut dire plein de choses. Et pour pouvoir faire ça, la complexité n'est pas juste dans l'intelligence artificielle, mais tout ce qui est nécessaire pour pouvoir le faire dans de bonnes conditions. Ça veut dire qu'on va s'attarder sur la qualité des données qu'on va manipuler pour pouvoir faire cette modélisation, ces modèles d'intelligence artificielle. Ce qui est un des éléments clés, c'est-à-dire qu'on a beaucoup entendu parler des DLLM cette année. C'est fantastique, maintenant un élème qui est entraîné sur des informations fausses va générer des informations fausses à la fin. C'est un petit peu la même chose dans le monde de l'intelligence artificielle prédictive. On va s'assurer de la bonne compréhension, de la bonne gestion de la qualité de la donnée en train, de sa variabilité. Est-ce qu'on a toujours le même niveau d'information, la même quantité d'informations ? Il y a des éléments qui sont obligatoires dans les parcours clients, puis des éléments sur lesquels l'information est facultative. Et donc on va pouvoir mesurer ça dès le début de la construction de nos modèles d'intelligence artificielle. Puis on va le suivre dans le temps parce que les clients qu'on adresse, ce sont des grands comptes, ont des systèmes d'information complexes et qu'il arrive parfois qu'il y ait des incidents de production, comme on les appelle, des mises à jour de systèmes d'information qui font que certaines données sont plus collectées ou certaines catégories ou certains référentiels. Je pense par exemple aux catégories socioprofessionnelles. qui varie d'un client à l'autre, parce que chacun a sa petite segmentation, et que cette catégorie socioprofessionnelle va être changée dans le temps, parce que l'équipe, pour ses besoins commerciaux, parfois, dans le parcours client, on va vouloir simplifier le parcours client, il peut lui proposer une liste de 60 catégories socioprofessionnelles, mais peut-être 5. Et quand on arrive à ces changements-là, en fait, si on ne le mesure pas dans le temps, si on n'est pas en permanence en train d'appliquer de l'observabilité. sur le système, l'intelligence artificielle va commencer à moins bien fonctionner. C'est ça qui fait la complexité de notre métier, c'est d'être en capacité de gérer tout au long de la vie. de notre solution depuis maintenant près de six ans. Un système qui est fiable, qui est constant. On ne peut pas dire à nos clients Oh, ce n'est pas grave, aujourd'hui, on s'est un peu trompé, on a généré 7 millions d'alertes.

  • Speaker #0

    C'est un peu loupé.

  • Speaker #1

    C'est un peu loupé. En fait, on est sur des systèmes qui sont quand même suffisamment suffisamment critiques pour nos clients, même si je fais un raccourci énorme. Si on se trompe sur une segmentation de population pour du ciblage marketing, Il y a un impact. Mon épouse travaille dans le marketing, ça lui est arrivé une fois. Et ça se rattrape. Là, il y a quand même un enjeu financier qui est très, très fort, qui a une pression très, très forte, qui fait qu'on ne peut pas permettre d'avoir de l'inconstance et de la variabilité, pour le coup, dans la performance économique qu'on amène à nos clients.

  • Speaker #0

    Et du coup, pour nous donner une idée, parce que tu as cité des situations, on va dire B2B. B2C et B2B. Est-ce que tu peux nous donner une idée en pourcentage de ce que ça représente et peut-être en secteur aujourd'hui dans vos clients ?

  • Speaker #1

    Dans nos clients, je dirais qu'on a peut-être 70% qui vont être du B2C et le reste qui va être du B2B. Je reviens là-dessus, il y a quand même des choses. Après, c'est un peu plus fragmenté. Ça, c'est mon souci du détail. Je cherche toujours le détail, l'incohérence du propos ou ce qui va renforcer le propos. Mais après, c'est dans les modes de distribution pour nos clients. Effectivement, on va avoir des clients qui vont faire du financement en direct ou au travers de partenaires. Et anecdote, le partenaire apporte toujours son lot de risques additionnels dans le monde du financement. Il y a quand même ce tabou sur... sur l'origine des fraudes. Et ce sont également des éléments que l'on surveille.

  • Speaker #0

    Oui, et puis du coup, ça te rajoute une entreprise, une entité, je veux dire,

  • Speaker #1

    dans le système. Exactement. Il y a un intermédiaire additionnel, dans lequel on a confiance a priori, mais qui peut être un nouveau point de faiblesse. Et en fait, c'est ça aussi qui rend le sujet complexe et qui ne va pas s'améliorer dans le temps. C'est-à-dire qu'on a une multiplicité des... produit, on a une multiplicité des parcours clients. On va essayer d'améliorer l'expérience client en proposant le truc le plus fluide, mais des cas à la marge qui vont permettre d'avoir une expérience dégradée parce que le client va refuser de partager ses données. Parce que, et c'est le cas pour certaines personnes comme moi, on a un message un peu contradictoire qui est ne partagez pas vos données. mais partagez vos données quand même de façon fiable et sécurisée. C'est vrai que c'est un peu complexe là-dessus, donc ça fait un petit peu peur, ce qui peut poser aussi cette question sur l'adoption. En fait, je pense qu'on n'aura que des parcours de plus en plus complexes. On ne va pas vers des parcours plus simples, on va vers des parcours plus complexes, avec un empilement de processus métiers et d'opportunités qui permettent de fluidifier et de faire plus de business, mais qui apportent aussi une... beaucoup plus de risques à toutes ces étapes et notamment par tous ces réseaux de partenaires, on ajoute une nouvelle surface d'exposition au risque.

  • Speaker #0

    Et juste une question très concrète, mais c'est quoi votre business model pour ce genre de solution ?

  • Speaker #1

    Notre business model sur ça, on s'appuie sur notre capacité à projeter la performance économique qu'on va amener à nos clients en termes de réduction de pertes financières, en termes d'amélioration. du nombre de faux positifs, donc de réduction de pression sur les back-office qui vont faire les analyses de fraud, et également l'augmentation de l'acceptation automatique. Donc on travaille vraiment sur les objectifs de nos clients, et comment on va servir au mieux nos clients avec notre solution, avec la stratégie d'alerting, parce qu'on va au-delà du score et de l'évaluation, on va mettre en place une stratégie d'alerting adaptée, qui va être... parfois complémentaires à un existant, même souvent complémentaires à un existant. Nos clients ont tous en place un ensemble d'outils qui leur permet déjà de se protéger. Mais on va les aider sur ces différents axes, essayer de trouver aussi avec eux les opportunités d'amélioration au cours de notre collaboration. On va faire cette évaluation et on va simplement regarder quel est le ROI qu'on peut amener. On va prendre un engagement de performance sur ce ROI. On va monitorer dans le temps, donc tous les mois, tous les trimestres. L'équipe Customer Success assure que la performance sur laquelle on s'était engagé est toujours existante, qu'on amène toujours autant de valeur, voire même qu'on en amène plus. C'est aussi notre objectif d'amener toujours plus à nos clients sur ces sujets de détection de fraude.

  • Speaker #0

    Et ce que j'entends dans ce que tu me décris de votre entreprise, c'est que c'est quand même un sujet extrêmement tech. Donc j'imagine que sur les 15 personnes qui travaillent chez vous, vous avez beaucoup de data scientists et d'ingénieurs ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. On a une dizaine de data scientists et d'ingénieurs qui sont là pour la plupart depuis très longtemps, depuis le début de l'aventure. Et qui... et qui ont réussi à capitaliser à la fois sur le volet tech, une expérience très très forte et adaptée au contexte dans lequel on travaille, et puis aussi une connaissance métier assez importante, parce que, encore une fois, quand on met en place des dispositifs comme les nôtres, ce n'est pas juste une histoire de data science et de modélisation ou de tech, c'est vraiment une compréhension très très fine des enjeux métiers, une compréhension très très fine du comportement du fraudeur, donc c'est des exercices qu'on fait de temps en temps. si on était fraudeur ? Comment on ferait ça ? Comment on irait craquer ce parcours client ? Est-ce que je m'autoriserais à le faire ? On ne pente jamais, pour de vrai, on s'arrête à la réflexion. Même si parfois, on est tenté de se dire, ça pourrait bien aller jusqu'au... Ça pourrait être si simple. Exactement, mais c'est terrible. Mais c'est des métiers sur lesquels il y a un petit peu de schizophrénie. On est parfois un peu à la frontière en disant... Voilà. Je vois les failles, je pourrais aussi les exploiter, on ne fait pas ça non plus. Mais du coup, pour revenir à cette équipe Tech, c'est une équipe super solide, très mature aujourd'hui, très spécialisée sur la technologie au service du métier sur lequel on est positionné.

  • Speaker #0

    Et vous n'êtes pas si nombreux que ça. Et aujourd'hui, vous adressez des clients en France. Et à l'étranger ou uniquement à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Aujourd'hui, on adresse des clients en France et à l'étranger en Europe. Et puis, on a lancé cette année, c'était le grand mouvement de 2024, l'ouverture d'autres zones géographiques, donc en Afrique, notamment en Afrique du Sud, plus particulièrement en Afrique du Sud et puis au Brésil. Donc, on est quand même sur des cycles de vente relativement longs. Donc, on n'est pas arrivé. comme ça sur un marché nouveau comme des cow-boys avec une conquête infinie. On a une traction très très forte sur ces zones géographiques qui s'explique aussi par leurs caractéristiques. Si je prends le Brésil, c'est un pays qui a recours énormément au crédit. C'est un pays dans lequel il y a une population qui est bancarisée de manière très très différente de ce qu'on peut retrouver en Europe. Il y a une population qui n'est pas bancarisée non plus là-bas. Des informations qui sont peut-être moins qualitatives. qu'on ne peut pas aller chercher facilement à l'extérieur, on va dire. Et un recours au crédit qui est très intense, notamment du fait que le crédit coûte moins cher à rembourser que l'argent qui est placé sur des comptes à terme. Donc les gens préfèrent vivre à crédit et garder leur argent placé que de dépenser leur argent. Et donc, si on regarde sur ces zones géographiques-là, On a des taux de défauts qui sont beaucoup plus élevés qu'en Europe. En Europe, on est autour de 3,5% sur le crédit. On est autour de 16,5% sur l'Amérique du Sud. Et sur l'ensemble de ces défauts, il y a énormément de fraudes. Après, c'est une histoire de qualification et de maturité aussi des entreprises qui sont implantées là-bas, qui ne regardent pas nécessairement leurs pertes financières avec le même œil que nous.

  • Speaker #0

    Et du coup vous gérez tout de France ou vous avez des gens sur place ?

  • Speaker #1

    Alors pour pouvoir faire ça on aimerait tout gérer de France depuis notre village gaulois qui est Paris mais non on a des partenaires sur place, on a monté un certain nombre de partenariats, de partenaires technologiques, des partenariats plus au type reseller agreement qui nous permettent d'être présents et d'avoir une activité sur place. Donc là on s'est déplacé... sur les deux derniers mois, deux fois au Brésil pour Business Trip. Donc, ça nous permet d'avoir quelqu'un sur place qui nous book des meetings toute la semaine, ce qui explique l'état de fatigue, le cumul de fatigue. Et puis, on est retourné la semaine dernière pour un salon fraude qui avait lieu à Sao Paulo. Et l'intérêt de travailler sur ces autres régions, c'est que ça nous enrichit aussi sur les autres typologies de fraude, ce qui peut se faire avec un terrain. et puis aussi d'avoir des marchés avec des dynamiques différentes. Là, on le voit en France, même si on n'ose plus. de dire qu'à demi mot mais on n'est pas à l'heure des grandes décisions rapides simples faciles les gens sont plus dans l'expectative en train de se dire qu'est ce qui va se passer l'an prochain on a parlé sur le financement des start up par exemple mais au final ça va être le cas également également pour les grands groupes qui se qui cherchent un petit peu qu'elles vont être leurs leurs stratégies leur stratégie budgétaire sur sur 2025 Et donc, aller sur d'autres zones géographiques avec d'autres temporalités, d'autres contraintes, ça nous permet aussi de continuer à avancer avec vélocité.

  • Speaker #0

    Super. J'ai une question quand même, parce que vous avez un sujet qui est extrêmement spécifique, sur des sujets quand même hypersensibles pour les entreprises, et qui sont plutôt des grands comptes, comme tu le disais tout à l'heure, que vous adressez. Comment, même si vous avez six ans, d'existence, mais ce n'est pas non plus énorme. Comment, en tant que petite entreprise, tu gagnes cette crédibilité et tu arrives à aller convaincre des clients comme ça ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs éléments. D'abord, on est meilleurs. On a une vraie connaissance, en fait, de ce monde fraude qu'on a capitalisé, qu'on a commencé, en tout cas pour ma part, sur lequel j'avais quand même pas mal de connaissances en rejoignant cette aventure-là. Et puis, il faut savoir être patient, avoir ses premières références, ses débuts de notre vie. Et puis à un moment, trouver un moyen de créer de la confiance et trouver ce moyen de créer de la confiance. Pour nous, c'est passé entre autres par la création d'un laboratoire à idées. On utilise le mot français, c'est important. D'un laboratoire à idées qui s'appelle le Fraud Scoring Lab, qui réunit aujourd'hui tous les acteurs du financement. et plus particulièrement les personnes qui sont en charge de ces sujets de lutte contre la criminalité, qui sont aussi à la fraude, que l'on anime, qui se réunit quatre fois par an avec des thématiques qui ont été choisies par les membres de cette communauté, et nous aussi chez BlackWen, en se disant quel est l'agenda de discussion, quels sont les grands enjeux que toutes les entreprises réunies autour de la table... Donc on essaie d'avoir un panel représentatif pour ce comité de sélection, quelque chose peut-être que vous connaissez ou qui existe pour des événements comme FinTech Révolution, mais pouvoir établir un petit peu cette feuille de route de discussion et puis avoir ce moment d'échange très privilégié et qui est dans un environnement très sécurisé puisqu'il y a un principe de cooptation, de validation de qui peut... venir, participer, échanger. Donc c'est très... On a mis du temps au début pour l'anecdote, quand on appelait pour dire oui, on lance une communauté, etc. Le premier pour des fraudeurs. On n'était pas connus et tout. Et il a fallu un petit peu de temps pour monter cette communauté. Mais aujourd'hui, on a une communauté très, très solide, vraiment avec quasiment toutes les personnes qui existent en France. Notre enjeu, c'est de continuer d'animer cette communauté qui aime beaucoup ce que l'on fait, qui trouve ça très utile et qui a plaisir à participer. C'est vraiment des discussions très actives. On est moins sur des sujets politiques, on est vraiment dans des choses assez opérationnelles, sur lesquelles on essaie de trouver de nouvelles propositions pour aller combattre le crime financier. Et puis, notre enjeu, c'est de... Maintenant qu'on a réussi à faire ça en France, à avoir cette super communauté super solide, maintenant qu'on a les prémices de notre développement international, c'est de rendre cette communauté beaucoup plus internationale et de faire bénéficier aussi d'échanges entre pairs, entre personnes de confiance, de leurs propres expériences, de ce qu'ils ont pu mettre en place, de ce qui est efficace, de ce qui va arriver comme typologie de fraude aussi, parce qu'il y a des phénomènes qui se déplacent. Dans la fraude, il y a sur certains pays des typologies fraudes beaucoup plus présentes que sur d'autres. Si je prends en Espagne par exemple, la fraude la plus à la mode, c'est l'investment scam. Donc on va convaincre quelqu'un de souscrire un crédit pour pouvoir investir dans les crypto-monnaies. Et puis à la fin, il n'y a plus rien, il n'y a plus d'argent, il n'y a plus de crédit remboursé, les gens sont embêtés. soit parce que ça va être des gens qui se sont fait manipuler, soit ça va être des fausses identités qui vont être créées pour pouvoir collecter de l'argent, etc.

  • Speaker #0

    Donc voilà, un petit peu.

  • Speaker #1

    Super. Et au-delà du développement de la communauté en elle-même, c'est quoi les perspectives pour vous dans les 2-3 ans à venir ?

  • Speaker #0

    Dans les 2-3 ans à venir, les perspectives pour BlackWay, c'est de continuer à faire ce que l'on fait très bien. On assume pleinement le fait qu'on travaille avec des grands groupes et quasiment qu'avec des grands groupes. Donc les cycles de commercialisation sont... relativement long également. Et du coup, c'est petit à petit d'aller explorer de nouvelles verticales connexes sur lesquelles on a déjà opéré un certain nombre de tests aujourd'hui, comme le Factor, mais également sur le secteur assurantiel, par exemple, qui sont des perspectives sur lesquelles on a, des verticales sur lesquelles on a envie d'aller chatouiller ce qui se passe, parce que là aussi, quand bien même, il existe déjà des solutions innovantes. ou qui ont été innovantes il y a quelques années, la fraude ne fait qu'augmenter. Les chiffres de la fraude ne font qu'exploser. Et en fait, ce phénomène-là, on le voit sur toutes les verticales. Donc c'est vraiment se déplacer petit à petit sur d'autres verticales, dans le secteur de la banque finance, assuranciel, et puis aller de manière un peu plus lointaine sur d'autres zones, comme le gouvernemental. C'est un enjeu aujourd'hui. La fraude aux finances publiques est un autre. Moi, ça me tient à cœur parce que j'ai travaillé dans ce milieu-là par le passé. Et je suis sûr qu'il y a énormément de choses qui peuvent être mises en place pour préserver nos deniers.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. Et on va suivre ça avec attention. J'ai une question. Est-ce que tu as des ressources à recommander pour des personnes qui souhaiteraient elles aussi se passionner pour ce sujet de criminalité ?

  • Speaker #0

    De criminalité financière ? Oh là là !

  • Speaker #1

    Est-ce que vous, vous faites du contenu, par exemple ?

  • Speaker #0

    Alors, nous, on fait du contenu, mais c'est compliqué parce que c'est un sujet dont... Cette problématique de la fraude et la criminalité financière, c'est un sujet sur lequel, au final, on communique avec parcimonie, parce qu'on ne veut pas révéler... Alors, ce n'est pas au grand public, mais c'est vrai, il y a quand même cet enjeu-là, en fait, de ne pas révéler les secrets. Peut-être que je suis un peu parano là-dessus, mais on produit du contenu. Et donc, effectivement... OK. Les éléments synthétiques sont disponibles sur notre site web. On a plusieurs livres blancs qui traitent de différents sujets, sur la fraude d'entreprise, sur la fraude aux particuliers, sur les enjeux de la mutualisation de la connaissance de la fraude. On a évidemment du contenu qui est issu de notre laboratoire ID, qui pour le coup va vers une population très restreinte, qui sont nos membres, les membres de notre communauté. Et puis après, il y a... beaucoup de ressources sur internet des gens ultra intéressant à suivre je pense par exemple à Jonathan Spedal qui est quelqu'un qui apporte une vision un peu différente un peu orthogonal à tout ce qu'on peut trouver un peu un peu anticonformiste on va dire mais qui publie l'information ultra intéressante c'est un peu un white hat de la fraude et voilà donc ça c'est le type de type de deux personnes à suivre Et après, des ressources un petit peu plus internationales comme Frank & Fraud, qui publient énormément sur ces sujets de fraude. Ils sont basés aux US et de manière un peu triste, ce qui se passe aux US arrive avec quelques années de retard sur le continent européen. Donc, ça nous permet aussi d'anticiper, de mesurer ce qui va nous arriver dans les mois à venir.

  • Speaker #1

    Super, je noterai tout ça dans le descriptif de l'épisode. Dernière dernière question, est-ce que tu as une personne, une FinTech ou une... enfin un entrepreneur et une entrepreneuse de la fintech ou de la suretech, qui t'inspire particulièrement ?

  • Speaker #0

    Alors, je ne sais pas si j'ai le droit de dire ça. J'ai beaucoup de respect pour tous les entrepreneurs, parce que c'est dur et je le vis au quotidien. Mais je n'ai pas cette source d'inspiration. Ma source d'inspiration, elle est aussi surprenante qu'elle puisse l'être, c'est mon grand-père, mon grand-père qui était instituteur, qui était... maire de sa ville, au service du citoyen. En fait, c'est plus... C'est bête à dire, mais c'est mon grand-père. Qui représente en fait l'investissement pour quelque chose de bien, de bien pour la société, tout simplement.

  • Speaker #1

    On ressent globalement quand tu parles, de toute façon. Oui. Merci beaucoup,

  • Speaker #0

    François. Merci.

  • Speaker #1

    Vous êtes arrivé au bout de l'épisode de cette semaine de Fintech. Merci pour votre écoute. Si l'épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager avec une ou deux personnes de votre connaissance et éventuellement à nous laisser un commentaire et une note sur les App Store. Merci beaucoup !

Description

Ce nouvel épisode de FinTeach a été enregistré en direct de FinTech R:Evolution, en octobre 2024. Anaëlle Gautier y reçoit François Saulnier, CEO de Bleckwen. Vous y découvrirez comment l'équipe utilise l'IA et l'analyse comportementale pour détecter et prévenir les fraudes dans le secteur financier.


Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue ! Vous écoutez Fintech, le podcast de France Fintech, qui donne la parole à celles et ceux qui réinventent la banque et l'assurance. Litchi, Ulule, Luco, Bankin, Lydia, Conto, vous avez sans doute déjà entendu leur nom au moins une fois, vu leur pub dans le métro, et peut-être même utilisé leur service. Saviez-vous qu'on les appelle Fintech, Assurtech et Regtech, Contraction de Finance, Assurance, Régulation et Technologie ? C'est pour apprendre à les connaître et mieux comprendre les enjeux de leur métier que nous avons créé Fintech. Je m'appelle Annaëlle Gauthier et chaque semaine, je vous emmène à la rencontre de ces entrepreneurs et entrepreneuses qui façonnent les nouveaux services financiers. Bonne écoute ! Ce nouvel épisode de Fintech a été enregistré en direct de Fintech Révolution en octobre 2024. J'y reçois François Saulnier, le CEO de BlackWen. Je vous laisse découvrir notre échange tout de suite.

  • Speaker #1

    Bonjour François. Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de ta présence sur Fintech en live de Fintech Révolution. J'espère que tu as passé une bonne journée.

  • Speaker #1

    Écoute, très bonne journée qui a commencé très tôt et qui se termine par un panel, puis cette interview. Je commence à être un peu fatigué pour être honnête.

  • Speaker #0

    Donc toute hésitation durant cette conversation sera à mettre sur le compte de cette fatigue.

  • Speaker #1

    Exactement, et des jours passés et des jours à venir qui sont bien bien remplis également avec beaucoup d'actu chez nous.

  • Speaker #0

    C'est top, tu vas pouvoir nous en parler en l'occurrence très très vite. Mais d'abord, est-ce que tu veux bien te présenter rapidement s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Je suis François Saunier, je suis CEO de BlackWen. Et BlackWen a fourni des solutions anti-fraude pour les institutions financières.

  • Speaker #0

    Alors, j'imagine que tu ne rêves pas de faire ça depuis que tu as 8 ans. Est-ce que tu peux m'expliquer ce que tu as fait avant de lancer cette entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, oui. Moi, j'ai un parcours d'ingénieur. Je suis dans le monde de la technologie depuis presque 20 ans maintenant. Et dans mon parcours, en fait, ce qui peut-être m'a poussé dans cette direction-là, d'abord, il y a la volonté d'entreprendre. J'ai eu quelques aventures entrepreneuriales avant BlackWayne. Et puis, dans ces aventures-là, j'ai travaillé notamment pour un organisme d'État spécialisé dans la lutte contre la criminalité financière. Et je me suis découvert une passion pour ce sujet-là, pour être très honnête. Je ne pensais pas qu'on pouvait se passionner pour le droit pénal, mais ça m'est arrivé. Et puis, j'ai eu une opportunité, il y a maintenant presque six ans, de rejoindre cette aventure BlackWay, mais comme directeur technique. Et j'ai bâti une plateforme de prévention de la fraude qui est utilisée aujourd'hui dans le monde du paiement pour processer quelques milliards de transactions chaque année. Et en 2021, dans l'année 2021, je me suis lancé un nouveau challenge et j'ai repris la direction de BlackWayne. Fou que j'étais, c'est ce que je me dis maintenant. Et donc, du coup, j'ai amené un twist un petit peu différent. en développant une activité de service manager d'analyse de fraude qui exploite cette plateforme technologique pour les institutions financières comme des branches consumer finance donc les gens qui font du crédit à la consommation, les gens qui vont faire du buy no pay later par exemple, les captifs de l'automobile auxquels on ne pense pas mais qui sont nombreux, on a quand même deux gros groupes industriels en France qui vendent énormément de véhicules, un crédit sur deux c'est pour financer un véhicule, vous savez aussi Un sujet d'importance avec notamment les enjeux d'électrification des parcs de véhicules, des changements d'habitude de consommation pour les consommateurs qui bougent entre le crédit, la location avec option d'achat et la location longue durée. Donc beaucoup de mouvements. Et au sens large, tout ce qui va être du financement à l'entrée en relation. Donc ça va être le cas pour le particulier mais aussi pour l'entreprise. Et puis, les solutions de leasing, de factoring, etc.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a motivé à prendre la direction de l'entreprise, même si tu as l'air de ne pas regretter, mais parfois de te dire finalement, j'ai été plus tranquille avant ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de regrets. Je n'ai pas de regrets, c'est passionnant. Et puis, c'est animer la vie d'une boîte, c'est quand même assez exaltant. En plus, je travaille avec une super équipe qui me rend tout l'amour que je lui donne.

  • Speaker #0

    Vous êtes combien aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    On est une quinzaine chez BlackWen. On est une quinzaine. Et c'est une petite famille. Donc c'est chouette. Ce soir, en plus, c'est assez rigolo. Pourquoi je suis fatigué ? Je me prépare à être fatigué. On a un petit événement avec ceux qui sont passés chez BlackWen sur les six dernières années, etc. J'avais prévu de me coucher très tôt. Je pense que c'est un peu loupé. Le défi, à la fois... un défi très personnel d'aller faire quelque chose de neuf que j'ai pas fait, avoir un rôle de management plus orienté sur le business, beaucoup plus orienté sur le commerce. C'est quelque chose que j'avais envie de faire, j'en ai eu l'opportunité, donc j'ai saisi cette opportunité. Et puis la thématique me tient ultra à cœur, pour de vrai. Je pense qu'en fait, on a un monde qui est devenu un peu dingo, on le voit aujourd'hui. On a une situation macroéconomique, géopolitique très très complexe. La criminalité financière ne fait que croître. Il y a tout le terreau fertile qui existe pour avoir des conditions qui favorisent l'émergence de structures criminelles. Et puis aussi d'une société qui est un petit peu en déroute, qui perd un peu ses repères et qui est tentée d'aller vers des choses qui sont un petit peu interdites, un petit peu répréhensibles. Et d'aller vers cette criminalité financière, tout le monde devient un peu criminel comme M. Jourdain, sans le savoir, parce que oui, c'est un bon plan. La fraude au faux retour, par exemple, c'est un bon plan. Ben non, ce n'est pas un bon plan, en fait. C'est une fraude, c'est mal, c'est répréhensible et c'est moralement répréhensible. Je me dis qu'on a certainement un rôle à jouer en tant qu'entreprise, comme société. Dans la mission de la société, il y a quand même ce besoin d'apporter plus de justice dans le monde. plus de sécurité dans le monde, mais sécurité au service du citoyen, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que tu peux nous expliquer un peu justement comment vous faites ça, en prenant peut-être des exemples de clients ou de situations ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Pour pouvoir lutter activement ou de manière efficace contre la fraude, il y a une chose que j'ai évoquée juste avant, qui est importante, comme bonne recommandation, c'est penser comme un fraudeur, et pas penser comme un gentil. Donc il faut, et ça fait partie de la chose amusante dans notre métier. C'est en fait pour ça que tu es passionné pour ce sujet. Non, c'est de se projeter un petit peu dans un raisonnement qui n'a pas de cadre, pas de limite. On est dans le secteur financier, on est sur un secteur régulier. Et se dire en fait, si je n'avais aucune morale, aucune éthique, aucune contrainte, comment je m'y prendrais ? Donc ça, c'est la première étape pour pouvoir comprendre quels vont être les points de fragilité qui peuvent exister dans... chez un client qui va fournir du crédit consommation, par exemple, ou du financement d'entreprise. Et si je prends sur du financement d'entreprise, je vais avoir plusieurs éléments à risque, plusieurs phases dans le processus d'onboarding du client, dans la connaissance client dans le temps. Et par exemple, je vais avoir la collecte des documents. Dans le monde d'entreprise, on collecte encore des documents. On n'est pas sur un parcours full digital pour un financement de flotte véhicule, de train de véhicule. On ne le fait pas en un clic avec de l'open banking encore. Peut-être que ça arrivera, mais ce n'est pas encore complètement inscrit dans les mœurs. Et donc, il y a certains éléments du parcours qui vont être problématiques, notamment cette collecte de documents qui est de plus ou moins bonne qualité. Il y a des problématiques en lien avec l'endroit ou le lieu sur lequel les financements vont être réalisés, les conditions dans lesquelles ça va être fait, parce qu'il y a énormément de... de pression, on a une mutation de la criminalité vers beaucoup plus d'ingénierie sociale, donc beaucoup plus de manipulation des personnes et des intermédiaires dans le parcours de financement. Et nous, pour pouvoir faire ça, on se cache un petit peu. C'est pour ça qu'au final, c'est bien d'avoir l'opportunité de parler aujourd'hui de ce qu'on fait, mais on travaille de manière un peu cachée sur des choses qui ne sont pas visibles de l'usager, parce que notre métier, au final, il est... à la fois d'aider nos clients à réduire leurs pertes financières, on parle quand même de quelques millions d'euros chaque année pour chacun de nos clients, et puis également de les aider à faire plus de business et du meilleur business, parce qu'ils sont dans un univers très compétitif, il faut répondre très très vite sur une demande de financement, même dans le monde de l'entreprise, et il faut du coup rendre le parcours utilisateur le plus fluide possible. Donc nous on travaille en arrière, bien bien caché de tout ce petit monde. Et en fait, ce que l'on va faire, c'est qu'on va faire de l'analyse comportementale de l'usager et s'assurer que les demandes de financement, que ce soit du financement automobile ou du financement de l'équipement sur l'entreprise, ou de l'allocation longue durée d'équipements industriels, ça existe aussi, on va essayer de modéliser le comportement normal d'un usager. par rapport à l'ensemble de ses caractéristiques. Donc on va regarder les caractéristiques de l'emprunteur, que ce soit une personne morale ou une personne physique. Qu'est-ce qui le caractérise de son co-emprunteur, s'il y en a ou si la structure est un peu plus complexe ? Dans le cadre d'une entreprise, ça va être les caractéristiques de la structure juridique et des personnes morales qui sont associées. Les caractéristiques du produit de financement aussi, comment les usagers se comportent vis-à-vis des produits de financement qu'ils utilisent. Et puis, quand on a l'information, les caractéristiques du produit financé ou de l'asset financé, qui nous permet d'avoir une représentation statistique de... l'usager normal dans son contexte. Donc, évidemment, dans ce que l'on observe, une PME en région, elle va avoir, si je prends cet exemple sur l'entreprise, elle va avoir un chiffre d'affaires, elle va avoir un code NAF, elle va être associée à une profession très particulière. Je n'ai rien contre les plombiers, mais j'ai l'exemple d'un plombier, pour illustrer mon plombier, mais si je suis plombier, que j'ai, je ne sais pas, quatre salariés, est-ce que c'est bien normal que je finance trois Mercedes haut de gamme noires qui ne correspondent pas du tout à mon activité professionnelle ? Ce n'est pas forcément qu'une histoire de montant non plus, mais c'est la cohérence de l'histoire qui est racontée au travers des données qui sont collectées dans ce parcours client. On va regarder par exemple la distance géographique ou le risque de la distance géographique. le siège social de l'entreprise, et puis le lieu sur lequel l'achat va être réalisé, le lieu sur lequel le financement va être réalisé. On va avoir des situations plus complexes dans lesquelles on a l'information également du lieu de livraison, des équipements, etc., qui vont nous permettre d'avoir une analyse très fine au final des comportements des usagers et venir chercher l'incohérence dans toute cette information. Alors là, j'ai présenté sur l'entreprise, donc c'est peut-être... plus difficile à appréhender, mais sur du financement du particulier. Quand je vais parler de rénovation énergétique, parce qu'il y a beaucoup de fraude sur cette thématique-là, il y a eu des opportunités ces dernières années avec les enjeux de la rénovation énergétique. Est-ce qu'au final, un résident de 25 ans va se lancer dans un grand programme de rénovation énergétique ? sur un habitat qui correspond à ce qu'il pourrait avoir à cet âge-là, par rapport à sa catégorie sociale professionnelle, etc. Est-ce que cette histoire-là est cohérente au travers des données qu'on analyse, ou est-ce qu'elle est parfaitement incohérente ? C'est ça qu'on va chercher à analyser.

  • Speaker #0

    Est-ce que l'analyse est uniquement automatique ?

  • Speaker #1

    Oui. Dans ce qu'on fait, effectivement, nous... On met en œuvre des techniques d'intelligence artificielle. C'est un mot qui veut dire plein de choses. Et pour pouvoir faire ça, la complexité n'est pas juste dans l'intelligence artificielle, mais tout ce qui est nécessaire pour pouvoir le faire dans de bonnes conditions. Ça veut dire qu'on va s'attarder sur la qualité des données qu'on va manipuler pour pouvoir faire cette modélisation, ces modèles d'intelligence artificielle. Ce qui est un des éléments clés, c'est-à-dire qu'on a beaucoup entendu parler des DLLM cette année. C'est fantastique, maintenant un élème qui est entraîné sur des informations fausses va générer des informations fausses à la fin. C'est un petit peu la même chose dans le monde de l'intelligence artificielle prédictive. On va s'assurer de la bonne compréhension, de la bonne gestion de la qualité de la donnée en train, de sa variabilité. Est-ce qu'on a toujours le même niveau d'information, la même quantité d'informations ? Il y a des éléments qui sont obligatoires dans les parcours clients, puis des éléments sur lesquels l'information est facultative. Et donc on va pouvoir mesurer ça dès le début de la construction de nos modèles d'intelligence artificielle. Puis on va le suivre dans le temps parce que les clients qu'on adresse, ce sont des grands comptes, ont des systèmes d'information complexes et qu'il arrive parfois qu'il y ait des incidents de production, comme on les appelle, des mises à jour de systèmes d'information qui font que certaines données sont plus collectées ou certaines catégories ou certains référentiels. Je pense par exemple aux catégories socioprofessionnelles. qui varie d'un client à l'autre, parce que chacun a sa petite segmentation, et que cette catégorie socioprofessionnelle va être changée dans le temps, parce que l'équipe, pour ses besoins commerciaux, parfois, dans le parcours client, on va vouloir simplifier le parcours client, il peut lui proposer une liste de 60 catégories socioprofessionnelles, mais peut-être 5. Et quand on arrive à ces changements-là, en fait, si on ne le mesure pas dans le temps, si on n'est pas en permanence en train d'appliquer de l'observabilité. sur le système, l'intelligence artificielle va commencer à moins bien fonctionner. C'est ça qui fait la complexité de notre métier, c'est d'être en capacité de gérer tout au long de la vie. de notre solution depuis maintenant près de six ans. Un système qui est fiable, qui est constant. On ne peut pas dire à nos clients Oh, ce n'est pas grave, aujourd'hui, on s'est un peu trompé, on a généré 7 millions d'alertes.

  • Speaker #0

    C'est un peu loupé.

  • Speaker #1

    C'est un peu loupé. En fait, on est sur des systèmes qui sont quand même suffisamment suffisamment critiques pour nos clients, même si je fais un raccourci énorme. Si on se trompe sur une segmentation de population pour du ciblage marketing, Il y a un impact. Mon épouse travaille dans le marketing, ça lui est arrivé une fois. Et ça se rattrape. Là, il y a quand même un enjeu financier qui est très, très fort, qui a une pression très, très forte, qui fait qu'on ne peut pas permettre d'avoir de l'inconstance et de la variabilité, pour le coup, dans la performance économique qu'on amène à nos clients.

  • Speaker #0

    Et du coup, pour nous donner une idée, parce que tu as cité des situations, on va dire B2B. B2C et B2B. Est-ce que tu peux nous donner une idée en pourcentage de ce que ça représente et peut-être en secteur aujourd'hui dans vos clients ?

  • Speaker #1

    Dans nos clients, je dirais qu'on a peut-être 70% qui vont être du B2C et le reste qui va être du B2B. Je reviens là-dessus, il y a quand même des choses. Après, c'est un peu plus fragmenté. Ça, c'est mon souci du détail. Je cherche toujours le détail, l'incohérence du propos ou ce qui va renforcer le propos. Mais après, c'est dans les modes de distribution pour nos clients. Effectivement, on va avoir des clients qui vont faire du financement en direct ou au travers de partenaires. Et anecdote, le partenaire apporte toujours son lot de risques additionnels dans le monde du financement. Il y a quand même ce tabou sur... sur l'origine des fraudes. Et ce sont également des éléments que l'on surveille.

  • Speaker #0

    Oui, et puis du coup, ça te rajoute une entreprise, une entité, je veux dire,

  • Speaker #1

    dans le système. Exactement. Il y a un intermédiaire additionnel, dans lequel on a confiance a priori, mais qui peut être un nouveau point de faiblesse. Et en fait, c'est ça aussi qui rend le sujet complexe et qui ne va pas s'améliorer dans le temps. C'est-à-dire qu'on a une multiplicité des... produit, on a une multiplicité des parcours clients. On va essayer d'améliorer l'expérience client en proposant le truc le plus fluide, mais des cas à la marge qui vont permettre d'avoir une expérience dégradée parce que le client va refuser de partager ses données. Parce que, et c'est le cas pour certaines personnes comme moi, on a un message un peu contradictoire qui est ne partagez pas vos données. mais partagez vos données quand même de façon fiable et sécurisée. C'est vrai que c'est un peu complexe là-dessus, donc ça fait un petit peu peur, ce qui peut poser aussi cette question sur l'adoption. En fait, je pense qu'on n'aura que des parcours de plus en plus complexes. On ne va pas vers des parcours plus simples, on va vers des parcours plus complexes, avec un empilement de processus métiers et d'opportunités qui permettent de fluidifier et de faire plus de business, mais qui apportent aussi une... beaucoup plus de risques à toutes ces étapes et notamment par tous ces réseaux de partenaires, on ajoute une nouvelle surface d'exposition au risque.

  • Speaker #0

    Et juste une question très concrète, mais c'est quoi votre business model pour ce genre de solution ?

  • Speaker #1

    Notre business model sur ça, on s'appuie sur notre capacité à projeter la performance économique qu'on va amener à nos clients en termes de réduction de pertes financières, en termes d'amélioration. du nombre de faux positifs, donc de réduction de pression sur les back-office qui vont faire les analyses de fraud, et également l'augmentation de l'acceptation automatique. Donc on travaille vraiment sur les objectifs de nos clients, et comment on va servir au mieux nos clients avec notre solution, avec la stratégie d'alerting, parce qu'on va au-delà du score et de l'évaluation, on va mettre en place une stratégie d'alerting adaptée, qui va être... parfois complémentaires à un existant, même souvent complémentaires à un existant. Nos clients ont tous en place un ensemble d'outils qui leur permet déjà de se protéger. Mais on va les aider sur ces différents axes, essayer de trouver aussi avec eux les opportunités d'amélioration au cours de notre collaboration. On va faire cette évaluation et on va simplement regarder quel est le ROI qu'on peut amener. On va prendre un engagement de performance sur ce ROI. On va monitorer dans le temps, donc tous les mois, tous les trimestres. L'équipe Customer Success assure que la performance sur laquelle on s'était engagé est toujours existante, qu'on amène toujours autant de valeur, voire même qu'on en amène plus. C'est aussi notre objectif d'amener toujours plus à nos clients sur ces sujets de détection de fraude.

  • Speaker #0

    Et ce que j'entends dans ce que tu me décris de votre entreprise, c'est que c'est quand même un sujet extrêmement tech. Donc j'imagine que sur les 15 personnes qui travaillent chez vous, vous avez beaucoup de data scientists et d'ingénieurs ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. On a une dizaine de data scientists et d'ingénieurs qui sont là pour la plupart depuis très longtemps, depuis le début de l'aventure. Et qui... et qui ont réussi à capitaliser à la fois sur le volet tech, une expérience très très forte et adaptée au contexte dans lequel on travaille, et puis aussi une connaissance métier assez importante, parce que, encore une fois, quand on met en place des dispositifs comme les nôtres, ce n'est pas juste une histoire de data science et de modélisation ou de tech, c'est vraiment une compréhension très très fine des enjeux métiers, une compréhension très très fine du comportement du fraudeur, donc c'est des exercices qu'on fait de temps en temps. si on était fraudeur ? Comment on ferait ça ? Comment on irait craquer ce parcours client ? Est-ce que je m'autoriserais à le faire ? On ne pente jamais, pour de vrai, on s'arrête à la réflexion. Même si parfois, on est tenté de se dire, ça pourrait bien aller jusqu'au... Ça pourrait être si simple. Exactement, mais c'est terrible. Mais c'est des métiers sur lesquels il y a un petit peu de schizophrénie. On est parfois un peu à la frontière en disant... Voilà. Je vois les failles, je pourrais aussi les exploiter, on ne fait pas ça non plus. Mais du coup, pour revenir à cette équipe Tech, c'est une équipe super solide, très mature aujourd'hui, très spécialisée sur la technologie au service du métier sur lequel on est positionné.

  • Speaker #0

    Et vous n'êtes pas si nombreux que ça. Et aujourd'hui, vous adressez des clients en France. Et à l'étranger ou uniquement à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Aujourd'hui, on adresse des clients en France et à l'étranger en Europe. Et puis, on a lancé cette année, c'était le grand mouvement de 2024, l'ouverture d'autres zones géographiques, donc en Afrique, notamment en Afrique du Sud, plus particulièrement en Afrique du Sud et puis au Brésil. Donc, on est quand même sur des cycles de vente relativement longs. Donc, on n'est pas arrivé. comme ça sur un marché nouveau comme des cow-boys avec une conquête infinie. On a une traction très très forte sur ces zones géographiques qui s'explique aussi par leurs caractéristiques. Si je prends le Brésil, c'est un pays qui a recours énormément au crédit. C'est un pays dans lequel il y a une population qui est bancarisée de manière très très différente de ce qu'on peut retrouver en Europe. Il y a une population qui n'est pas bancarisée non plus là-bas. Des informations qui sont peut-être moins qualitatives. qu'on ne peut pas aller chercher facilement à l'extérieur, on va dire. Et un recours au crédit qui est très intense, notamment du fait que le crédit coûte moins cher à rembourser que l'argent qui est placé sur des comptes à terme. Donc les gens préfèrent vivre à crédit et garder leur argent placé que de dépenser leur argent. Et donc, si on regarde sur ces zones géographiques-là, On a des taux de défauts qui sont beaucoup plus élevés qu'en Europe. En Europe, on est autour de 3,5% sur le crédit. On est autour de 16,5% sur l'Amérique du Sud. Et sur l'ensemble de ces défauts, il y a énormément de fraudes. Après, c'est une histoire de qualification et de maturité aussi des entreprises qui sont implantées là-bas, qui ne regardent pas nécessairement leurs pertes financières avec le même œil que nous.

  • Speaker #0

    Et du coup vous gérez tout de France ou vous avez des gens sur place ?

  • Speaker #1

    Alors pour pouvoir faire ça on aimerait tout gérer de France depuis notre village gaulois qui est Paris mais non on a des partenaires sur place, on a monté un certain nombre de partenariats, de partenaires technologiques, des partenariats plus au type reseller agreement qui nous permettent d'être présents et d'avoir une activité sur place. Donc là on s'est déplacé... sur les deux derniers mois, deux fois au Brésil pour Business Trip. Donc, ça nous permet d'avoir quelqu'un sur place qui nous book des meetings toute la semaine, ce qui explique l'état de fatigue, le cumul de fatigue. Et puis, on est retourné la semaine dernière pour un salon fraude qui avait lieu à Sao Paulo. Et l'intérêt de travailler sur ces autres régions, c'est que ça nous enrichit aussi sur les autres typologies de fraude, ce qui peut se faire avec un terrain. et puis aussi d'avoir des marchés avec des dynamiques différentes. Là, on le voit en France, même si on n'ose plus. de dire qu'à demi mot mais on n'est pas à l'heure des grandes décisions rapides simples faciles les gens sont plus dans l'expectative en train de se dire qu'est ce qui va se passer l'an prochain on a parlé sur le financement des start up par exemple mais au final ça va être le cas également également pour les grands groupes qui se qui cherchent un petit peu qu'elles vont être leurs leurs stratégies leur stratégie budgétaire sur sur 2025 Et donc, aller sur d'autres zones géographiques avec d'autres temporalités, d'autres contraintes, ça nous permet aussi de continuer à avancer avec vélocité.

  • Speaker #0

    Super. J'ai une question quand même, parce que vous avez un sujet qui est extrêmement spécifique, sur des sujets quand même hypersensibles pour les entreprises, et qui sont plutôt des grands comptes, comme tu le disais tout à l'heure, que vous adressez. Comment, même si vous avez six ans, d'existence, mais ce n'est pas non plus énorme. Comment, en tant que petite entreprise, tu gagnes cette crédibilité et tu arrives à aller convaincre des clients comme ça ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs éléments. D'abord, on est meilleurs. On a une vraie connaissance, en fait, de ce monde fraude qu'on a capitalisé, qu'on a commencé, en tout cas pour ma part, sur lequel j'avais quand même pas mal de connaissances en rejoignant cette aventure-là. Et puis, il faut savoir être patient, avoir ses premières références, ses débuts de notre vie. Et puis à un moment, trouver un moyen de créer de la confiance et trouver ce moyen de créer de la confiance. Pour nous, c'est passé entre autres par la création d'un laboratoire à idées. On utilise le mot français, c'est important. D'un laboratoire à idées qui s'appelle le Fraud Scoring Lab, qui réunit aujourd'hui tous les acteurs du financement. et plus particulièrement les personnes qui sont en charge de ces sujets de lutte contre la criminalité, qui sont aussi à la fraude, que l'on anime, qui se réunit quatre fois par an avec des thématiques qui ont été choisies par les membres de cette communauté, et nous aussi chez BlackWen, en se disant quel est l'agenda de discussion, quels sont les grands enjeux que toutes les entreprises réunies autour de la table... Donc on essaie d'avoir un panel représentatif pour ce comité de sélection, quelque chose peut-être que vous connaissez ou qui existe pour des événements comme FinTech Révolution, mais pouvoir établir un petit peu cette feuille de route de discussion et puis avoir ce moment d'échange très privilégié et qui est dans un environnement très sécurisé puisqu'il y a un principe de cooptation, de validation de qui peut... venir, participer, échanger. Donc c'est très... On a mis du temps au début pour l'anecdote, quand on appelait pour dire oui, on lance une communauté, etc. Le premier pour des fraudeurs. On n'était pas connus et tout. Et il a fallu un petit peu de temps pour monter cette communauté. Mais aujourd'hui, on a une communauté très, très solide, vraiment avec quasiment toutes les personnes qui existent en France. Notre enjeu, c'est de continuer d'animer cette communauté qui aime beaucoup ce que l'on fait, qui trouve ça très utile et qui a plaisir à participer. C'est vraiment des discussions très actives. On est moins sur des sujets politiques, on est vraiment dans des choses assez opérationnelles, sur lesquelles on essaie de trouver de nouvelles propositions pour aller combattre le crime financier. Et puis, notre enjeu, c'est de... Maintenant qu'on a réussi à faire ça en France, à avoir cette super communauté super solide, maintenant qu'on a les prémices de notre développement international, c'est de rendre cette communauté beaucoup plus internationale et de faire bénéficier aussi d'échanges entre pairs, entre personnes de confiance, de leurs propres expériences, de ce qu'ils ont pu mettre en place, de ce qui est efficace, de ce qui va arriver comme typologie de fraude aussi, parce qu'il y a des phénomènes qui se déplacent. Dans la fraude, il y a sur certains pays des typologies fraudes beaucoup plus présentes que sur d'autres. Si je prends en Espagne par exemple, la fraude la plus à la mode, c'est l'investment scam. Donc on va convaincre quelqu'un de souscrire un crédit pour pouvoir investir dans les crypto-monnaies. Et puis à la fin, il n'y a plus rien, il n'y a plus d'argent, il n'y a plus de crédit remboursé, les gens sont embêtés. soit parce que ça va être des gens qui se sont fait manipuler, soit ça va être des fausses identités qui vont être créées pour pouvoir collecter de l'argent, etc.

  • Speaker #0

    Donc voilà, un petit peu.

  • Speaker #1

    Super. Et au-delà du développement de la communauté en elle-même, c'est quoi les perspectives pour vous dans les 2-3 ans à venir ?

  • Speaker #0

    Dans les 2-3 ans à venir, les perspectives pour BlackWay, c'est de continuer à faire ce que l'on fait très bien. On assume pleinement le fait qu'on travaille avec des grands groupes et quasiment qu'avec des grands groupes. Donc les cycles de commercialisation sont... relativement long également. Et du coup, c'est petit à petit d'aller explorer de nouvelles verticales connexes sur lesquelles on a déjà opéré un certain nombre de tests aujourd'hui, comme le Factor, mais également sur le secteur assurantiel, par exemple, qui sont des perspectives sur lesquelles on a, des verticales sur lesquelles on a envie d'aller chatouiller ce qui se passe, parce que là aussi, quand bien même, il existe déjà des solutions innovantes. ou qui ont été innovantes il y a quelques années, la fraude ne fait qu'augmenter. Les chiffres de la fraude ne font qu'exploser. Et en fait, ce phénomène-là, on le voit sur toutes les verticales. Donc c'est vraiment se déplacer petit à petit sur d'autres verticales, dans le secteur de la banque finance, assuranciel, et puis aller de manière un peu plus lointaine sur d'autres zones, comme le gouvernemental. C'est un enjeu aujourd'hui. La fraude aux finances publiques est un autre. Moi, ça me tient à cœur parce que j'ai travaillé dans ce milieu-là par le passé. Et je suis sûr qu'il y a énormément de choses qui peuvent être mises en place pour préserver nos deniers.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. Et on va suivre ça avec attention. J'ai une question. Est-ce que tu as des ressources à recommander pour des personnes qui souhaiteraient elles aussi se passionner pour ce sujet de criminalité ?

  • Speaker #0

    De criminalité financière ? Oh là là !

  • Speaker #1

    Est-ce que vous, vous faites du contenu, par exemple ?

  • Speaker #0

    Alors, nous, on fait du contenu, mais c'est compliqué parce que c'est un sujet dont... Cette problématique de la fraude et la criminalité financière, c'est un sujet sur lequel, au final, on communique avec parcimonie, parce qu'on ne veut pas révéler... Alors, ce n'est pas au grand public, mais c'est vrai, il y a quand même cet enjeu-là, en fait, de ne pas révéler les secrets. Peut-être que je suis un peu parano là-dessus, mais on produit du contenu. Et donc, effectivement... OK. Les éléments synthétiques sont disponibles sur notre site web. On a plusieurs livres blancs qui traitent de différents sujets, sur la fraude d'entreprise, sur la fraude aux particuliers, sur les enjeux de la mutualisation de la connaissance de la fraude. On a évidemment du contenu qui est issu de notre laboratoire ID, qui pour le coup va vers une population très restreinte, qui sont nos membres, les membres de notre communauté. Et puis après, il y a... beaucoup de ressources sur internet des gens ultra intéressant à suivre je pense par exemple à Jonathan Spedal qui est quelqu'un qui apporte une vision un peu différente un peu orthogonal à tout ce qu'on peut trouver un peu un peu anticonformiste on va dire mais qui publie l'information ultra intéressante c'est un peu un white hat de la fraude et voilà donc ça c'est le type de type de deux personnes à suivre Et après, des ressources un petit peu plus internationales comme Frank & Fraud, qui publient énormément sur ces sujets de fraude. Ils sont basés aux US et de manière un peu triste, ce qui se passe aux US arrive avec quelques années de retard sur le continent européen. Donc, ça nous permet aussi d'anticiper, de mesurer ce qui va nous arriver dans les mois à venir.

  • Speaker #1

    Super, je noterai tout ça dans le descriptif de l'épisode. Dernière dernière question, est-ce que tu as une personne, une FinTech ou une... enfin un entrepreneur et une entrepreneuse de la fintech ou de la suretech, qui t'inspire particulièrement ?

  • Speaker #0

    Alors, je ne sais pas si j'ai le droit de dire ça. J'ai beaucoup de respect pour tous les entrepreneurs, parce que c'est dur et je le vis au quotidien. Mais je n'ai pas cette source d'inspiration. Ma source d'inspiration, elle est aussi surprenante qu'elle puisse l'être, c'est mon grand-père, mon grand-père qui était instituteur, qui était... maire de sa ville, au service du citoyen. En fait, c'est plus... C'est bête à dire, mais c'est mon grand-père. Qui représente en fait l'investissement pour quelque chose de bien, de bien pour la société, tout simplement.

  • Speaker #1

    On ressent globalement quand tu parles, de toute façon. Oui. Merci beaucoup,

  • Speaker #0

    François. Merci.

  • Speaker #1

    Vous êtes arrivé au bout de l'épisode de cette semaine de Fintech. Merci pour votre écoute. Si l'épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager avec une ou deux personnes de votre connaissance et éventuellement à nous laisser un commentaire et une note sur les App Store. Merci beaucoup !

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