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Flammes des années 80. Le podcast qui allume la femme.

Sylvie Delanoue : réparer notre corps des chocs et des traumatismes par les fascias.

Sylvie Delanoue : réparer notre corps des chocs et des traumatismes par les fascias.

41min |24/11/2024
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Flammes des années 80. Le podcast qui allume la femme.

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Description

La flamme de la réparation des violences: Comment réparer son corps ?


Sara et Angélica ont reçu Sylvie Delanoue, ancienne infirmière, fascias praticienne, créatrice de l’école du sentir ou elle propose des conférences et des ateliers à toutes personnes concernées par cette dimension humaine qui sent, ressent et vit les évènements de la vie en écho avec son monde intérieur. Autrice du livre “Tous les enfants sont différents”. 


Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à l'écouter que nous avons eu à l'accueillir sous notre tente.


Quelques citations de l'épisode:


"Le corps est impliqué dans les traumatismes engendrés par la violence."


"Toutes les violences qu’elles soient physiques, psychiques ou même environnementales, elles vont à un moment ou un autre avoir un impact sur le corps plus ou moins direct."


"Les fascias forment à l’intérieur de notre corps une grande architecture interne qui pèsent à peu près 20kg chez un adulte et ont comme spécificités d’envelopper et protéger surtout les muscles".


"Les fascias sont à mémoire de forme, ils vont garder l’empreinte du « coup », on peut voir où le coup a été porté , son impact, et comment le réparer."


"Il est très difficile quand on a été violenté de reconnaître la violence."


"Je suis en dialogue avec les tissus du corps."


"Quand il y a des violences, il y a une coupure entre ce qui est arrivé et la conscience de ce qui est arrivé et les fascias nous connecte à prouver que c’est arrivé."


"Quand on veut s’enfuir et qu’on reste sidéré, qu’on ne le fait pas, l’énergie de fuite est engrammée dans les jambes."


   

On va parler de:

Femmes. Flammes. Allumer. Podcast. Maternité. Amour. Sexe. Psychologie. Témoignages inspirants. Développement personnel. Année 80. Santé. Bien être. Psychologie. Spiritualité. Désirs. Carrières. Abus. Violence.



Retrouvez Flammes des années 80, le podcast qui allume la femme, sur toutes les plateformes


D'une petite flamme peut naître un grand feu alors abonnez vous  ! 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, nous sommes au mois de novembre, nous parlons des violences faites aux femmes. Et aujourd'hui particulièrement, nous allons aborder la réparation, la reconstruction. Et on a la chance de recevoir Sylvie Delannou, qui va nous expliquer comment elle aide toutes ces femmes en s'occupant de leur corps. On peut dire ça comme ça ?

  • Speaker #2

    Oui, bonjour à toutes et deux. Merci de me recevoir et de permettre de témoigner de mon expérience professionnelle.

  • Speaker #0

    Et on a déjà eu la chance de recevoir Sylvie quand on a abordé la psychologie en parlant de la thérapie par les facias. Voilà, comme ça, si vous voulez en savoir plus, vous pouvez aller aussi écouter cette émission. Mais on a la chance de l'avoir aujourd'hui, donc elle va me dire plein de choses.

  • Speaker #2

    On repart des facias un petit peu ?

  • Speaker #0

    Allez, on remet un petit peu à jour qu'est-ce que c'est les facias en fait. Voilà,

  • Speaker #2

    et pourquoi les facias ? pourquoi la violence faite aux femmes et pourquoi la réparation par le corps et comment le corps est impliqué dans la violence et comment il est impliqué aussi dans la réparation de tous ces traumatismes qui peuvent être engendrés par ça.

  • Speaker #0

    Ça me semble un programme parfait.

  • Speaker #2

    Voilà, donc peut-être faire un petit rappel dans le sens où moi, de mon point de vue, je suis toute... toutes les violences, qu'elles soient physiques, psychiques, au niveau d'une manière de penser, au niveau d'un rapport au corps, au niveau de la relation, elles peuvent même être environnementales aussi, elles vont à un moment ou à un autre avoir un impact sur le corps plus ou moins indirect. Et donc les facias, puisque moi c'est ma spécialité, mon expertise, je suis très... sensible au monde des fascias et à l'univers des fascias. Pour rappeler, ça forme à l'intérieur de notre corps, qui relie de la tête aux pieds, des pieds à la tête, mais aussi de la surface de notre peau à la profondeur de chacune de nos cellules, une grande trame, une grande architecture interne, qui pèse à peu près 20 kg chez un adulte, et qui a comme spécificité d'envelopper. de protéger et de nourrir aussi bien la globalité de nous-mêmes que chaque organe, chaque os, chaque muscle. Alors les fascias, ils sont surtout connus pour être autour des muscles, beaucoup, mais en fait, on en a partout. Et il y en a donc autour de notre système nerveux, il y en a vraiment tout partout. Donc les fascias, ils ont cette particularité, donc avoir une fonction de protection, d'enveloppement. Mais ils ont, pour le sujet qui nous concerne, une plasticité. C'est-à-dire qu'ils sont un petit peu en mouvement. Vous pouvez imaginer, par exemple, comme une grande toile, où parfois il y a, sur les aires de jeu pour enfants, des grands tissages comme ça, qui font un maillage. On pourrait dire ça comme ça. Et donc, ce maillage, comme il est dans notre corps, il est vivant, ce maillage est en mouvement. Ce qu'on sait au niveau des facias, c'est que quand ils vont bien, ils sont en mouvement, ce mouvement à l'intérieur du corps est très organisé, aussi bien dans l'espace que dans le temps. Et donc, par rapport à notre sujet d'aujourd'hui, on sait que les facias vont être très très réceptifs à tous les chocs, qu'ils soient physiques ou psychiques, ou environnementaux, ou quels qu'ils soient. Et donc, ils vont venir impacter. cette grande trame qui entoure tout de nous, en venant arrêter ce mouvement du vivant. Et ils ont, on travaille de ce fait pour traiter les traumas et les traumas conséquents aux violences. Je dis qu'elles soient physiques ou psychiques. On va venir... Les facias sont à mémoire de forme. Donc vous voyez, quand on a un oreiller à mémoire de forme, qu'on pose la main dessus, l'oreiller va garder la mémoire de la forme qu'on a imprimée sur l'oreiller. Et bien, dans notre corps, ça va être la même chose. C'est-à-dire qu'un coup, et ça, ça va être peut-être tout un... d'aborder ce soir, qu'est-ce qu'un coup, qu'est-ce que de la violence, qu'est-ce qu'un choc, qu'est-ce qu'un trauma, comment tout ça s'organise. Mais en tout cas, dans notre corps, il va y avoir. les fascias vont garder l'empreinte de ces coups. Et donc, c'est ce qui va nous permettre, mais je pense qu'on va le développer un petit peu plus tard, de savoir où s'est porté le coup, comment il a été, on peut même voir son impact, et aussi de ce fait, comment réparer, comment remettre du mouvement dans l'espace et dans le temps, dans la trame des fascias.

  • Speaker #0

    En fait, si on comprend bien, c'est-à-dire que dès qu'on a un coup, et un coup, ça peut être aussi quelque chose de verbal, ce n'est pas forcément un coup physique, ce n'est pas forcément un coup de poing ou quelque chose comme ça. Ça peut être une parole, ça peut être une agression verbale, ça peut être un comportement qui se répète pendant de nombreux, même pas forcément de nombreuses années.

  • Speaker #2

    Si, pendant de nombreuses années.

  • Speaker #0

    Ou ça peut être aussi une seule fois qui peut l'ancrer.

  • Speaker #2

    Ou ça peut être une seule fois, mais c'est pour ça que je pense qu'il va être important. de définir ce que c'est que la violence. Parce qu'en fait, moi je vois dans les personnes que je reçois, et particulièrement par rapport aux femmes, puisque c'est le sujet d'aujourd'hui, il est très difficile, quand on a été violenté, souvent, de reconnaître que c'est de la violence. Donc il y a tout un travail préalable de reconnaissance, que par exemple... donner une claque à quelqu'un, c'est de la violence. Mais recevoir une claque, recevoir une gifle, c'est avoir reçu de la violence. Recevoir un coup de pied, c'est de la violence. Être projeté par terre, c'est de la violence. Une parole, une injure, c'est de la violence. Une injonction paradoxale, c'est de la violence. Donc quand j'entends une injonction paradoxale, c'est je t'aime et je te bats. C'est de la violence. Il y a... La violence a tout un tas de formes, de modalités qui le dénient aussi. Il y a des femmes qui viennent et elles ont été confiées à une amie, une voisine, ou même des fois à des autorités, qu'elles ont été violentées. On dit non, on ne s'en occupe pas. Ça, c'est de la violence aussi. Le déni de la violence, c'est de la violence. Donc il y a tout un travail préalable. Enfin, en tout cas, qui est préalable ou qui est concomitant d'un travail verbal de reconnaissance de la violence, des faits, et un travail de réparation tissulaire.

  • Speaker #0

    Et si on vient de voir, par exemple, et que... On vient de voir, parce que si on vient... Comme on pourrait voir un kiné, entre guillemets, dans cette optique-là, et qu'en fait, toi, tu vois qu'il y a eu de la violence, mais que la personne ne le sait pas. Comment tu... Qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #2

    C'est toujours complexe. C'est pour ça que je disais qu'il y a vraiment une reconnaissance préalable de reconnaître qu'avoir reçu une gifle, d'avoir reçu une injure, d'avoir reçu une assiette dans la figure, d'avoir un regard des fois suffit. Un geste, ça suffit.

  • Speaker #0

    Et en proportion par exemple des femmes qui viennent te voir parce que c'est à peu près 70-80% de ta patientèle ? Oui. C'est combien de personnes sont en déni, entre guillemets, alors que toi, tu le vois dans le corps qu'elles ont reçu de la violence, mais elles ne le savent pas. Elles ne veulent pas le formuler, peut-être.

  • Speaker #2

    C'est-à-dire que je ne vois pas que dans le corps. Je l'entends aussi à ce qu'elles me disent. C'est-à-dire que moi, quand quelqu'un me dit, par exemple, mon mari m'a bousculé, je suis tombée par terre, c'est de la violence.

  • Speaker #0

    Et elle le nie, du coup ?

  • Speaker #2

    C'est-à-dire que c'est très difficile de reconnaître que quelqu'un qu'on aime nous maltraite en fait. Donc il y a tout un travail, j'ai envie de dire, presque neuronal de déchoquage pour pouvoir dire, ah oui en fait, elle me dit qu'elle m'aime, mais en fait, il m'a balancé par terre. Donc voilà, c'est le juge Edouard Durand qui dit, en fait, quand on aime, ça ne fait pas mal. Donc je crois qu'il y a des bases comme ça, très simples, mais qui sont fondamentales à rappeler pour pouvoir, j'ai envie de dire, travailler corps et âme. à la réparation de la violence. Mais effectivement, quand on aime quelqu'un, on ne lui fait pas mal.

  • Speaker #1

    Si tu as des cas de... Parce que parfois, il peut y avoir de l'amnésie post-traumatique, aussi des gens qui ont occulté comme ça.

  • Speaker #2

    Oui, il y a ça. Mais ça, c'est vraiment deux choses différentes. L'amnésie post-traumatique, la personne, elle ne va même pas te dire qu'on...

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Mais est-ce que toi, si une personne a dit j'ai hyper mal là toi, tu peux détecter qu'il y a eu quelque chose qui s'est passé et peut-être elle n'arrive pas à mettre des mots dessus ?

  • Speaker #2

    Ça, ça va être l'écoute du corps et c'est là où effectivement, quand il y a une amnésie post-traumatique ou quand un choc a été engrammé dans le corps, le fait de pouvoir être en dialogue tissulaire à travers les fascias va pouvoir, en tout cas en tant que professionnel, donner des indications sur la nature du choc, la temporalité aussi. Mais en tout cas, moi, dans ma pratique, je ne peux pas... En tout cas, ce qui est important, moi, ce que j'aime dans cette pratique avec les faciaires, c'est qu'on sait, quand un endroit du corps a été immobilisé, qu'il y a eu un choc. Donc la personne, elle a pu, je ne sais pas, peut-être tomber de cheval et ce sera un choc qui sera violent, mais ce ne sera pas de la violence. Ce n'est pas la même chose. Ce n'est pas comme si quelqu'un l'avait fait, tomber de cheval.

  • Speaker #0

    Et ça, tu arrives à voir la subtilité entre quelqu'un qui est tombé de cheval et vraiment c'est quelque chose de violent ?

  • Speaker #2

    Alors ce qui est intéressant et moi ce que je trouve passionnant dans ce travail avec les facias, c'est qu'en fait on sait que quand il y a eu une immobilité dans les tissus, il y a eu choc. Et donc on sait, on est un petit peu comme les surfers, on sait où passe la vague du vivant. Donc en fait avec nos mains, on va, comme le surfeur dans l'eau, il va savoir, il va se laisser, comment dire, mouvoir par le courant. Et donc en posant nos mains... et en rentrant dans ce dialogue tissulaire qui est aussi un dialogue relationnel. Ça peut me paraître bizarre de dire qu'on est en relation avec les tissus du corps, mais c'est vraiment une réalité. Les tissus vont répondre ou pas. Ils vont répondre un petit peu, ils vont répondre beaucoup, ils ne vont répondre pas du tout. Et donc, au bout d'un certain temps, parfois c'est dans l'immédiateté si la personne est prête, parfois il faut beaucoup plus de temps. Parfois, il faut des années. Parfois, il faut quelques mois. Parfois, il faut moins. En fait, les tissus vont se remettre en mouvement. Et ça, c'est toujours un moment qui est extrêmement touchant. C'est-à-dire que quand le tissu se remet en mouvement, c'est-à-dire que la mémoire qui était restée capturée dans la forme à l'impact du choc, la mémoire va se libérer. C'est-à-dire que le tissu, en se remettant en mouvement... va redonner, libérer l'émotion qui était contenue dedans, va libérer la parole et la personne va avoir accès dans sa vision intérieure, j'ai envie de dire, à la scène, à ce qui s'est passé réellement. Voilà, et c'est pour ça qu'elle va dire je suis tombée de cheval ou on m'a fait tomber de cheval Et donc, c'est très différent.

  • Speaker #0

    Et c'est très intense aussi.

  • Speaker #2

    Comment ?

  • Speaker #0

    C'est très intense aussi.

  • Speaker #2

    Et c'est très intense, oui. Et ce faisant, il y a vraiment, c'est vraiment ça. Alors, les tissus se remettent en mouvement. Et c'est là où, voilà, ça va être notre travail de remettre les tissus là, comme c'était avant le trauma. Et donc, c'est en ça qu'il y a une possibilité de, alors ça dépend des situations et des personnes, mais soit d'effacer la trace, c'est-à-dire que la personne, elle aura un souvenir, mais dans le corps, il n'y aura plus l'empreinte. Soit ça va se diluer. soit ça va se dissoudre, soit ça va... Il y a plusieurs manières et ça c'est différent chez chaque personne. Mais en tout cas, ce qu'on sait, nous on connaît comment c'est quand dans un corps, quand tout va bien. Donc en fait, l'idée c'est que c'est comme toujours l'histoire avec la main sur l'oreille à mémoire de forme, eh bien en remettant les tissus en mouvement, donc je vous redis, l'émotion va se libérer. Donc ça peut être de la peur, ça peut être de la colère. Ça peut être souvent, c'est de la terreur en fait, qui est vécue et donc qui va se libérer, qui va s'exprimer sous forme de larmes ou sous forme de cris. Mais bon, c'est en général, ce n'est pas des intensités émotionnelles débordantes parce que la personne, elle est dans la réalité de ce qu'elle vit. Et elle va avoir, donc c'est ça qui est intéressant aussi avec les fascias, c'est que les fascias sont porteurs de capteurs. qu'on appelle les propriocepteurs, qui ont la mémoire. Pour vous dire, par exemple, si on se lève la nuit pour aller, mettons, faire pipi, et qu'on est dans le noir, on va arriver à se diriger comme ça. Donc ça veut dire qu'on va avoir la mémoire que si je me lève, il faut que j'aille tout droit, et puis que j'aille à gauche, et puis que j'aille au bout du couloir, à droite, et que j'ouvre la porte. Je n'ai pas forcément de lumière pour voir ça. Et donc j'ai une vision très nette à l'intérieur de moi-même, de ce qui se passe. Et donc, pour tous les chocs, pour tout ça, en fait, on a la vision se réactive à travers ça. Donc il y a l'émotion, la vision, et les tissus qui se remettent en mouvement. Et la parole se libère, c'est-à-dire que la personne peut dire. Et c'est ça qui aide à résoudre et surtout à dissoudre vraiment les traces de trauma dans le corps.

  • Speaker #1

    Est-ce que le travail sur le corps, tu penses que c'est mieux qu'il soit fait avant la parole ou après ? ou en même temps,

  • Speaker #2

    est-ce qu'il y a une marche à suivre un peu mieux ? Je dirais qu'il n'y a pas de... En tout cas, la parole, le travail émotionnel, le travail sur le corps, en fait, sont des voies d'entrée. La meilleure méthode, c'est ce qui est la plus facile. Après, ce qui est sûr, c'est que toute cette approche par le corps, elle va nous aider sur tous les traumas qui ont lieu dans la toute petite enfance. quand l'enfant n'avait pas les mots pour le dire, quand c'est plus tard, quand il y avait les mots pour le dire, mais que ça n'a pas pu se dire, c'est-à-dire que c'est resté à l'état de secret, et que ça continue à vivre dans l'anonymat du corps. De ce dont tu parlais tout à l'heure, des amnésies post-traumatiques, c'est-à-dire qu'effectivement, quand il y a des violences, on le sait, pour se protéger, il y a une on appelle ça une schisse, c'est-à-dire une coupure entre ce qui est arrivé et la conscience de ce qui est arrivé. Donc dans ces cas-là c'est sûr que le corps est très aidant parce que petit à petit on va pouvoir réapprivoiser ces espaces comme ça qui sont sidérés, qui sont figés qui sont traumatisés donc ça va être intéressant parce que sinon, quand il n'y a pas la mémoire On ne peut pas, même si la personne, des fois, elle a un petit pressentiment, si on parle, elle va dire ah oui, peut-être, mais je ne sais pas Et ce qui est très intéressant dans les fascias, c'est que ça nous connecte à ce qu'on appelle nous l'éprouver C'est-à-dire, on sait parce qu'on l'a senti. Et parfois, dans les traumas et dans les violences, c'est cette fonction sentir qui est abîmée, en fait, qui est endommagée. Et soit les personnes, elles ne sentent plus, soit elles ne sentent plus si c'est juste ou pas, soit elles ne sentent plus si ça fait mal ou pas. Et donc, il y a tout un travail, une approche vraiment par rapport à la fonction scientifique.

  • Speaker #0

    Oui, on était en off tout à l'heure quand on a parlé de ce livre, parce qu'on prépare un petit peu nos émissions. Donc, vas-y, continue comme ça. Tu peux redonner le titre du livre ?

  • Speaker #2

    Pour protéger l'enfant, protégeant la mère. Voilà, donc il peut être intéressant de commencer par une approche corporelle dans ces conditions-là. Soit parce que c'est la toute petite enfance, quand l'enfant ne savait pas parler. Soit parce qu'il savait parler mais personne ne l'a écouté, donc il a dû retenir sa parole. Soit dans les amnésies post-traumatiques. Et je parlais de l'éprouver, qui est quelque chose qui est très important pour nous, et qui est en lien aussi avec les propriocepteurs, c'est-à-dire que quelque chose, on sait que c'est vrai parce qu'on l'a éprouvé, parce qu'on l'a senti. Et voilà, je parlais de la fonction sentir, combien elle était importante à réhabiliter, et un coup, ça fait mal. Et un coup, c'est de la violence. Donc il y a cette forme de B.A.B.A. qui est vraiment une forme de prérequis pour pouvoir se rendre compte qu'on a été violenté et de ce fait se mettre en situation de ne plus le réparer, et aussi de ne plus l'être.

  • Speaker #1

    Et ce qui était intéressant, c'est que tout à l'heure en off, on parlait de... De la violence, tu disais, ce n'est pas que physique, il y a aussi la violence par rapport à la nourriture, il y a la violence par rapport à...

  • Speaker #2

    Oui, c'est-à-dire que les sources de violence, moi ce que j'ai observé, c'est que les violences faites aux femmes, bien souvent, elles prennent leur origine, soit dans la petite enfance, quand déjà la petite fille a été violentée, et effectivement, la violence, malheureusement, n'est pas que les coups. La violence, elle peut être dans la nourriture, par exemple, forcée, de manière intrusive. Mettre une cuillère dans la bouche, par exemple, c'est intrusif. Il y a des violences qui sont faites dans l'apprentissage de la propreté, sur la mise sur le pot, quand il y a des menaces, quand il y a des injonctions. Tu ne te lèveras pas tant que tu n'auras pas fait, par exemple. Tout ça va beaucoup laisser de traces et donc créer une espèce de flou sur ce que c'est que la bientraitance et ce que c'est que la maltraitance. Et donc, oui, la violence, elle commence très, très tôt. Et donc ça, je parle des violences comme ça, mais il y a aussi, bien sûr, toutes les violences sexuelles qui commencent aussi très tôt. Mais en tout cas, je pourrais dire que les violences, en tout cas dans le corps et par rapport à l'organisation des facia, elles pourraient se décliner. Il y a les violences qui vont toucher plus spécifiquement le système nerveux, qui vont concerner... tout ce qui est la dure mère, on l'appelle comme ça, qui est le fascia qui est vraiment en lien avec le système nerveux, et là où ça va figer la pensée, créer des tensions psychiques très importantes, des fois des difficultés d'apprentissage à l'école, ou même des difficultés, et c'est ça qui va créer des difficultés à reconnaître, ça c'est de la violence, ça c'en est pas. Il m'offre des fleurs. et en même temps imba, c'est pas de l'amour. Voilà, donc il y a des choses comme ça, très basiques, à réintégrer à ce que chaque femme se réapproprie. Il y a des violences physiques qui vont être des coups. Dans ces cas-là, ça va être, on va plus les retrouver au niveau des fascias musculaires, des fascias osseuses, ou des fascias autour des viscères, comme voilà, tous les coups de pied, tout ça qui vont... qui vont mettre des empreintes comme ça, donc on les traitera d'une manière particulière. Et puis il y a toutes les violences sexuelles qui vont être beaucoup plus au niveau du périnée et qui vont beaucoup toucher des muscles particuliers au niveau du corps qui sont les adducteurs. Les adducteurs ce sont des muscles qui nous permettent d'écarter les genoux et de resserrer les genoux. Donc dans ces muscles là, il y a... énormément de peur et il y a, en général, on retrouve beaucoup de traces. Donc on va travailler avec, en tout cas moi, toute la délicatesse infinie, parce qu'il n'est pas question de remettre du trauma sur le trauma ni de remettre de la violence sur la violence et d'avoir cette approche corporelle où les tissus vont nous renseigner de ce qu'ils peuvent, ce qu'ils sont prêts à ouvrir, ce qu'ils sont prêts à dire, ce qu'ils sont prêts à libérer. Un petit peu comme les popcorns. Ça s'ouvre quand c'est le moment. En tout cas, moi, je trouve très important dans cette approche de ne pas remettre de la violence sur la violence. Parce que, malheureusement, quand la frontière du bien traitant n'a pas été posée, eh bien, la limite a été comme effacée et donc il va falloir la reconstruire.

  • Speaker #0

    Et ça peut arriver dans la petite enfance, dans l'adolescence aussi, et aussi dans l'âge adulte. Ce n'est pas forcément obligatoire que ça se passe que dans l'enfance. Il y a aussi des femmes qui n'ont pas forcément eu des choses dans l'enfance et qui sont violentées.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Ça fonctionne également, c'est ça que je voulais dire.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. C'est-à-dire qu'en fait, on est quand même dans une société où la violence est quand même très banalisée. Il suffit d'ouvrir la télé, de regarder en se promenant sur un trottoir les journaux. Donc il y a beaucoup de... Comment dire ? Malheureusement, il y a énormément de violences faites aux femmes. Après, les hommes se font la violence en eux-mêmes. Envoyer un fils de sur-fils à la guerre, c'est aussi de la violence. Mais bon, là, on est sur la violence faite aux femmes.

  • Speaker #0

    Mais c'est intéressant d'en parler aussi. Tu as des hommes dans ton cabinet, mais en proportion pas beaucoup.

  • Speaker #2

    Oui, il y a des hommes de plus en plus, en fait, qui eux aussi témoignent de la violence qu'ils ont reçue. Et là, il y a beaucoup de violence entre hommes aussi. L'actualité en regorge. Et il y a aussi des mères qui sont violentes avec leur fils. Mais par rapport aux femmes, je crois qu'il y a vraiment quelque chose qui est spécifique, qui pourrait dire... C'est un phénomène presque sociétal. Ou presque... planétaire. Il y a comme un rapport de force avec le pot de terre et contre le pot de fer. Et malheureusement, le viol a été reconnu comme une arme de guerre. Il y a quelque chose comme ça qui... Alors, je n'aime pas trop dire que la femme serait souffre-douleur, mais un peu quand même, peut-être.

  • Speaker #0

    N'ayons pas peur des mots. Et il y a des symptômes aussi de... Les tremblements, par exemple, c'est quelque chose qui peut être fréquent par rapport à un choc ?

  • Speaker #2

    En général, un choc est très souvent associé à un tremblement. Parce qu'en fait, un choc, il y a des choses comme ça qui vont créer de la peur. Le tremblement, souvent, il signifie la peur. En fait, toutes ces violences, le problème, c'est qu'elles imbibent le corps de terreur. Et notre corps, c'est comme un tissu. Et donc, la terreur est à l'intérieur. Et une fois que la terreur est à l'intérieur, qu'est-ce qu'on en fait ? C'est pour ça qu'une des manières, c'est de rendre la violence qu'on a reçue pour la libérer. Et ça, c'est une grande source de la violence. Donc, c'est pour ça que j'aime particulièrement cette approche par les facia, parce qu'elle permet de dissoudre, en fait. elle permet de dissoudre la terreur donc de dissoudre la violence parce que sinon c'est toute la problématique qu'est-ce qu'on fait de ce qu'on a reçu qu'est-ce qu'on fait de la violence qu'on a reçue et de la terreur que ça a engendré

  • Speaker #1

    Et un corps qui garde tout, un corps qui a des fascias bloquées, est-ce que c'est un corps qui peut développer des maladies, forcément ?

  • Speaker #2

    Elle tournait vers toi. Oui. Non, non, mais alors,

  • Speaker #1

    c'était une fausse question.

  • Speaker #2

    C'était une question cachée. Mais bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais pour dire que c'est important aussi de traiter, parce qu'un corps qui garde, il peut provoquer des cancers, des tirs comme ça.

  • Speaker #2

    C'est ça, mais il peut provoquer, voilà, il y a plein d'expressions comme ça. J'ai l'estomac serré, j'ai la tête dans un casque, j'ai le cœur... Oui. J'ai le cœur broyé. Ils se sont comptés aussi, par rapport aux violences sexuelles, toutes les problématiques par rapport au système gynécologique. Parce qu'en fait, un viol, de mon point de vue, c'est une entrée par effraction. Donc quand on rentre par effraction quelque part, si c'est une vitre, ça la casse. Si c'est une porte, ça la casse la serrure. Donc, dans notre corps, ça crée des effractions tissulaires comme ça. Et bien souvent, c'est ça qui a besoin d'être réparé, parce que ça crée des déchirures, en fait.

  • Speaker #0

    Et plus tard,

  • Speaker #1

    ça crée des conséquences. Plus le mal est gardé à l'intérieur...

  • Speaker #2

    Mais absolument, absolument. Ça peut créer une sorte de maladie. En fait, c'est pareil. Ça dépend si on va retenir ça, parce qu'il y a des personnes qui vont, du coup, ce qui a été retenu et ce qui continue de vivre dans l'anonymat de nous-mêmes, en fait, soit ça va se mettre en... En douleur physique, en maladie, oui, en maladie au sens propre du terme, parce que là, ce n'est pas maladie, des fois, ce n'est même pas dit du tout. Ou bien en tension psychique, en angoisse. C'est là où il est important d'avoir un échange, aussi bien verbal que tissulaire, pour pouvoir accompagner la personne au plus juste. Et que ni la terreur, ni la violence ne restent à l'intérieur.

  • Speaker #0

    Je peux partager mon expérience d'exemple assez fou. Parce que ça me fait vraiment écho. Puisque moi, Sylvie m'a beaucoup aidée dans mon travail de reconstruction. Et on a des bonnes... Ça me fait rire, mais ce n'est pas très drôle. Mais mon expérience était folle. Je crois que c'est la première fois où je suis venue te voir. Mais je pense que j'étais vraiment prête. J'avais fait un gros travail sur moi. Je ne sais pas pourquoi j'arrive dans ton cabinet. On me dit, va voir cette dame. Je me dis, je vois des trucs bizarres d'enfants. Pour les enfants, je ne comprends pas, j'ai envie de partir. Souvent, quand j'ai envie de partir, c'est que c'est un bon signe, c'est qu'il faut que je reste. Et je pense que j'ai couru allongée pendant une demi-heure. Je ne suis pas sportivement, je préviscise. C'était incroyable.

  • Speaker #2

    Oui, mais...

  • Speaker #0

    Tu t'en rappelles,

  • Speaker #2

    je pense. Je me rappelle, mais ce dont je me souviens surtout, c'est qu'en fait, au moment où tu as recontacté la violence que tu avais vécue, Sur le moment, ton envie c'était de partir en courant, mais comme tu avais été sidéré par les coups reçus, tu n'avais pas pu partir. Et donc toute cette énergie de fuite était restée comme engrammée dans tes jambes. Et donc effectivement quand tes jambes se sont mises à courir allongées, puisque la séance était sur table allongée, tu as pu libérer toute cette énergie de terreur, mais aussi de sauve-qui-peut retenue comme ça. Et donc, effectivement, je me souviens que ça avait beaucoup soulagé tes jambes parce que sinon, depuis plusieurs années, elles gardaient engrammées dans les muscles et dans les os et dans les veines et dans les artères et dans les nerfs et dans les cartilages et dans les facia, toute cette fuite qui n'avait pas pu se faire sur le moment. Donc, en fait, on pourrait dire que tu as fui plusieurs années après et du coup, en libérant comme ça toute ta peur, mais aussi tout ton instinct de survie qui était resté bloqué comme ça.

  • Speaker #0

    Mais c'était beaucoup d'années, en plus c'était plus d'une quinzaine d'années, ce qui est quand même faux. Et là, c'est vraiment le jour où j'ai pris conscience du pouvoir du corps et de ce que le corps pouvait garder. Parce que là, on raconte ça, mais si les gens qui ne l'ont pas vraiment vécu, c'est un peu irréel en fait. Mais moi, du coup, je suis restée complètement... Enfin, je n'étais pas sidérée, j'étais contente, mais je me suis dit, mais c'est incroyable, le corps est incroyable d'avoir gardé ça. Et je me suis sentie quand même vachement mieux après.

  • Speaker #2

    Ah ben c'est sûr.

  • Speaker #0

    mais voilà après ça a été une des étapes du travail parce que ça s'est pas fait en une fois parce que moi pour le coup j'étais prête parce que je suis arrivée avec cette course qui avait vraiment besoin de sortir Il y a eu d'autres étapes dans le travail. Et je pense que des fois, les gens ne sont pas forcément prêts à faire cette course-là, mais ils peuvent peut-être la faire un peu plus tard. Ça prend du temps ou des fois, ça peut être rapide. Mais en tout cas, ça vaut vraiment le coup parce qu'on se rend compte que le corps garde vraiment tout. Oui,

  • Speaker #1

    il garde tout comme un stock. Il garde tout en mémoire. Et il va garder des postures. J'ai beaucoup appris, par exemple, en regardant le film Les Chatouilles. C'est vraiment très intéressant parce qu'on voit la femme qui danse et à un moment son prof de danse qui lui dit mais attends il y a un truc qui ne va pas. Et en fait il est très instructif ce film en ça qui nous montre qu'en fait dans le corps le mouvement va se répéter de manière inconsciente parce qu'il va, là dans le film par exemple ça crée des spasmes. Et donc c'est vraiment parce qu'elle va aller mettre. Voilà, la conscience dessus, le regard dessus, et libérer le geste du trauma qu'elle va pouvoir en guérir en fait, et que ça va pouvoir effacer les traces de la violence sexuelle reçue. Donc en fait, notre corps, il va toujours garder ça. Et donc c'est pour ça qu'une approche corporelle très respectueuse, et ça j'insiste vraiment, on ne va pas chercher le trauma. On échange, c'est vraiment un dialogue très respectueux.

  • Speaker #0

    surtout les tremblements, c'est quelque chose qui m'avait vachement marquée, parce que c'est la première fois que j'avais ces tremblements, qui sont plus que des tremblements, parce que vraiment c'était des spasmes énormes,

  • Speaker #1

    ou une course.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que, là ça fait longtemps que ça ne me l'a pas fait, mais ça m'a duré pendant de nombreuses années plus tard, dès que j'avais quelque chose. Souvent mes jambes se mettaient à trembler, même quand j'avais peut-être quelque chose qui ne se passait pas très bien, mais sans que ce soit des violences, mais quelque chose qui me... Le soir, c'est comme si je déchargeais. Et que maintenant, mon corps connaît un peu le chemin et décharge encore des choses.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce serait intéressant de voir aussi, si quand tu sens tes jambes qui tremblent, ça ne veut pas dire qu'il faut que tu t'enfuis à toutes jambes, comme le dit l'expression. Moi, j'ai un exemple comme ça, d'une femme qui est dans une situation avec un homme à un moment. Elle a eu ses dix ans, elle se dit, mais là, je suis comme une biche prise dans les phares d'une voiture, il faut que je fuis. Elle a pu fuir. Mais si elle n'avait pas fui, toute cette énergie de la fuite serait restée dans ses jambes aussi, par exemple. Et donc, elle aurait pu manifester ça par des tremblements, par tout un tas de choses. Donc, c'est pour ça qu'il est vraiment très important, après une séance comme ça, d'aller même courir pour continuer d'évacuer toute l'adrénaline qui est restée, toute la peur et surtout de sauver sa peau. quand on est violenté et ça c'est une des sorties de la violence c'est à dire que c'est pas avoir le... parce que souvent dans la violence il y a une sidération, il y a un choc et en fait on bouge plus ni pied ni patte et donc le coup s'engramme et on bouge plus. Et donc c'est vrai que le fait de dire ça c'est de la violence, je sens qu'il faut que je m'en aille, je fuis c'est une sortie de la violence. Voilà mais tant que la violence reste sidérante on peut pas vraiment en sortir. Donc c'est pour ça qu'il est vraiment très important de reconnaître ces signes et de réveiller, j'aime bien ce titre de femme qui court avec les loups, de réveiller à l'intérieur de chacune de nous ces signaux, ces indicateurs internes qui nous font dire, ah non là, là ça ne se fait pas, là c'est de la violence et je pars. Alors des fois, ce n'est pas toujours facile à dire parce que... Des fois, pour sauver sa peau, il ne faut pas partir tout de suite, ou il faut négocier, ou il faut avoir le temps d'appeler un avocat, une copine ou la police.

  • Speaker #0

    Et puis des fois, on ne peut pas. Moi, je sais que mes cours, c'est parce que je ne pouvais pas, sinon j'aurais pu mourir si j'étais partie en cours. Exactement. Donc, il y a des fois, on ne peut pas courir.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et on sauve sa peau en ne courant pas.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    On ne peut pas s'en vouloir.

  • Speaker #1

    Dans un premier temps.

  • Speaker #0

    Oui, dans un premier temps.

  • Speaker #1

    Dans un premier temps. Et effectivement, il y a parfois, tout le monde le sait, toutes les femmes le savent, que pour sauver leur peau, repos, et bien parfois, effectivement, il ne faut pas courir. Il ne faut pas courir, ou en tout cas, il faut user de stratégies particulières pour ne pas remettre de la violence sur la violence. Donc c'est des gestions très, très fines, très... C'est très complexe la question de la violence.

  • Speaker #0

    Et ça demande beaucoup de courage aussi, même pour toutes les femmes qui nous entendent, de commencer à faire un travail sur soi, ça demande beaucoup de courage, mais ça en vaut vraiment la peine en fait. parce que je sens qu'il y a d'autres chemins, mais là, c'est vraiment un chemin qui est réparateur. Et on n'en parle pas... Je trouve qu'on parle beaucoup de la violence, mais de la façon de la réparer et qu'en fait, c'est possible avec beaucoup de courage, de la volonté, beaucoup d'amour et beaucoup d'accompagnement.

  • Speaker #1

    Un savoir-faire aussi, un savoir-faire, une conscience. Effectivement, il est possible d'effacer les traces de la violence et de retrouver la paix en soi, malgré tout. Il y a beaucoup de livres qui sortent aussi en ce moment, de femmes qui témoignent comment elles ont pu voir dans un premier temps que c'était de la violence, que la violence, ce n'est pas normal, que ce n'est pas un mode de vie. qu'il est possible de la réparer, comme tu dis, avec des soins, ça prend souvent beaucoup de temps. Et puis après, de se remettre au monde d'une manière différente. Et du coup, d'être très clair, donc au niveau encore du ressenti, de ce qui est juste et de ce qui n'est pas juste. De ce que c'est que la bientraitance, de ce que c'est que la maltraitance, de ce que c'est que l'amour et de ce que c'est que la violence. Est-ce que le corps évacue facilement ? C'est-à-dire que souvent, tu dirais que c'est à peu près combien de séances, même si je pense que ça dépend des femmes, mais pour avoir une notion un peu comme ça, toi, tu travailles sur combien de séances avec des femmes sur des gros chocs ? C'est ce qu'on disait tout à l'heure, ça dépend du travail qui a été fait préalablement, ça dépend parfois de l'intensité de la violence. Il y a des fois des violences qui sont tellement intenses que ça ne peut pas, je ne sais pas, en tout cas de mon expérience. parvenir comme ça du jour au lendemain. Et après, c'est toute une remise au monde. Parce que quand on a vécu dans la violence, la vie, elle a l'air de rien. Il y a certaines peurs ou au contraire, certaines audaces qu'on n'a pas quand la notion de sécurité est intégrée. C'est-à-dire qu'on ne va pas se mettre dans des situations à risque, par exemple, ou on ne va pas rester enfermé chez soi non plus. Donc, il y a vraiment ce curseur très précis à retrouver en soi. Je n'ai pas répondu à ta question. Je pense que c'est un peu du cas par cas. Oui, c'est vraiment du cas par cas. Ça peut aller très vite en tout cas sur le corps. Il y a quelque chose qui peut aller très vite. Mais pour se remettre au monde avec la paix en soi, Je pense que c'est un long cheminement qui demande de traverser ce qui se passe en nous, mais bien souvent ce qui s'est passé dans la famille et bien souvent ce qui se passe dans notre culture et dans notre société. Et donc la paix, elle vient, je pense, quand on a traversé tout ça et qu'on s'est libérés de toutes ces couches personnelles, de toutes ces couches transgénérationnelles et de toutes ces couches sociétales qui quand même induisent. Parce qu'il y a quand même une femme qui meurt par jour de coup. en France, donc c'est quand même énorme d'avoir traversé toutes ces couches, je crois, pour qu'il n'y ait plus une seule cellule qui soit imbibée de terreur ou de violence. Et ça, ça prend quand même du temps. Mais effectivement, il peut y avoir un vrai plus, un vrai mieux, une vraie prise de conscience, des vraies libérations très rapidement. Mais pour ce qui est d'être vraiment dans la paix avec ça, je dis pour que toutes les cellules de notre corps soient en paix malgré tout ça. Je pense qu'on ne combat pas, pour avoir la paix, on ne fait pas la guerre pour avoir la paix. C'est par la paix qu'on va à la paix. En tout cas, il me semble que la violence faite aux femmes s'apaise et que les femmes prennent conscience que la violence n'est pas normale. Il faut que les sigles du corps baignent dans quelque chose qui ressemble à la paix. Sinon la violence demeure. Donc elle peut dans ce cas se retourner sur l'extérieur, c'est-à-dire rendre ce qu'on a reçu ou bien se retourner contre soi. Et dans ces cas-là c'est des processus destructeurs pour soi et pour le féminin et pour les belles femmes que nous sommes. On arrive à la fin de notre émission. Est-ce que Sylvie il y a quelque chose que tu voudrais rajouter ? Moi, je forme vraiment, j'appelle de tous mes voeux, cette paix, cette paix en soi, mais cette paix aussi dans les relations. En tout cas, je crois qu'il y a vraiment un travail spécifique de conscience, de compréhension. Alors, c'est un petit peu ma spécificité, mais de comment le corps est fabriqué, de comment il fonctionne. de comment les personnes se rencontrent, et qu'il y a vraiment dans l'approche... dans l'apprentissage de ce qu'on appelle la sexualité, mais qui pour moi est quand même la rencontre entre deux êtres humains, il y a quand même des prérequis qui je pense seraient intéressants d'apprendre, de développer et qui sont vraiment probablement très différents de la reproduction. d'un acte sexuel, je veux dire, inconscient. En tout cas, ce que je voudrais dire, c'est que c'est quand même deux personnes qui se rencontrent et qu'est-ce qu'on peut faire pour qu'il n'y ait pas la guerre entre deux personnes qui amènent, comme ça, à de la violence. Donc je voulais dire ça, et puis je voulais vous remercier infiniment de m'avoir invitée à témoigner, à partager mon expérience. Et puis, voilà, je trouve ce que vous faites formidable. Je forme vraiment tous mes voeux que notre rencontre participe à la paix, en fait. La paix entre les individus et la paix dans les relations, et la paix au cœur de chacune de nos cellules.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci beaucoup. C'est vrai que participer à ma... paix à ma reconstruction de femme. Et c'était hyper important pour moi de pouvoir l'offrir au monde. C'est une image qu'on avait ensemble depuis qu'on s'est rencontrées. Et je lui ai dit, tu m'as aidée à traverser le feu. J'ai la sensation de l'avoir vraiment traversé et que maintenant, je suis de l'autre côté et j'ai envie de tendre la main aux femmes pour qu'elles n'aient pas peur de le traverser. Donc, elles peuvent t'appeler pour traverser le feu. Ça vaut le coup de passer de l'autre côté quand même, même si ça fait un peu peur.

  • Speaker #1

    Merci de ta... ta confiance,

  • Speaker #0

    Sarah. On se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle émission.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

Description

La flamme de la réparation des violences: Comment réparer son corps ?


Sara et Angélica ont reçu Sylvie Delanoue, ancienne infirmière, fascias praticienne, créatrice de l’école du sentir ou elle propose des conférences et des ateliers à toutes personnes concernées par cette dimension humaine qui sent, ressent et vit les évènements de la vie en écho avec son monde intérieur. Autrice du livre “Tous les enfants sont différents”. 


Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à l'écouter que nous avons eu à l'accueillir sous notre tente.


Quelques citations de l'épisode:


"Le corps est impliqué dans les traumatismes engendrés par la violence."


"Toutes les violences qu’elles soient physiques, psychiques ou même environnementales, elles vont à un moment ou un autre avoir un impact sur le corps plus ou moins direct."


"Les fascias forment à l’intérieur de notre corps une grande architecture interne qui pèsent à peu près 20kg chez un adulte et ont comme spécificités d’envelopper et protéger surtout les muscles".


"Les fascias sont à mémoire de forme, ils vont garder l’empreinte du « coup », on peut voir où le coup a été porté , son impact, et comment le réparer."


"Il est très difficile quand on a été violenté de reconnaître la violence."


"Je suis en dialogue avec les tissus du corps."


"Quand il y a des violences, il y a une coupure entre ce qui est arrivé et la conscience de ce qui est arrivé et les fascias nous connecte à prouver que c’est arrivé."


"Quand on veut s’enfuir et qu’on reste sidéré, qu’on ne le fait pas, l’énergie de fuite est engrammée dans les jambes."


   

On va parler de:

Femmes. Flammes. Allumer. Podcast. Maternité. Amour. Sexe. Psychologie. Témoignages inspirants. Développement personnel. Année 80. Santé. Bien être. Psychologie. Spiritualité. Désirs. Carrières. Abus. Violence.



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, nous sommes au mois de novembre, nous parlons des violences faites aux femmes. Et aujourd'hui particulièrement, nous allons aborder la réparation, la reconstruction. Et on a la chance de recevoir Sylvie Delannou, qui va nous expliquer comment elle aide toutes ces femmes en s'occupant de leur corps. On peut dire ça comme ça ?

  • Speaker #2

    Oui, bonjour à toutes et deux. Merci de me recevoir et de permettre de témoigner de mon expérience professionnelle.

  • Speaker #0

    Et on a déjà eu la chance de recevoir Sylvie quand on a abordé la psychologie en parlant de la thérapie par les facias. Voilà, comme ça, si vous voulez en savoir plus, vous pouvez aller aussi écouter cette émission. Mais on a la chance de l'avoir aujourd'hui, donc elle va me dire plein de choses.

  • Speaker #2

    On repart des facias un petit peu ?

  • Speaker #0

    Allez, on remet un petit peu à jour qu'est-ce que c'est les facias en fait. Voilà,

  • Speaker #2

    et pourquoi les facias ? pourquoi la violence faite aux femmes et pourquoi la réparation par le corps et comment le corps est impliqué dans la violence et comment il est impliqué aussi dans la réparation de tous ces traumatismes qui peuvent être engendrés par ça.

  • Speaker #0

    Ça me semble un programme parfait.

  • Speaker #2

    Voilà, donc peut-être faire un petit rappel dans le sens où moi, de mon point de vue, je suis toute... toutes les violences, qu'elles soient physiques, psychiques, au niveau d'une manière de penser, au niveau d'un rapport au corps, au niveau de la relation, elles peuvent même être environnementales aussi, elles vont à un moment ou à un autre avoir un impact sur le corps plus ou moins indirect. Et donc les facias, puisque moi c'est ma spécialité, mon expertise, je suis très... sensible au monde des fascias et à l'univers des fascias. Pour rappeler, ça forme à l'intérieur de notre corps, qui relie de la tête aux pieds, des pieds à la tête, mais aussi de la surface de notre peau à la profondeur de chacune de nos cellules, une grande trame, une grande architecture interne, qui pèse à peu près 20 kg chez un adulte, et qui a comme spécificité d'envelopper. de protéger et de nourrir aussi bien la globalité de nous-mêmes que chaque organe, chaque os, chaque muscle. Alors les fascias, ils sont surtout connus pour être autour des muscles, beaucoup, mais en fait, on en a partout. Et il y en a donc autour de notre système nerveux, il y en a vraiment tout partout. Donc les fascias, ils ont cette particularité, donc avoir une fonction de protection, d'enveloppement. Mais ils ont, pour le sujet qui nous concerne, une plasticité. C'est-à-dire qu'ils sont un petit peu en mouvement. Vous pouvez imaginer, par exemple, comme une grande toile, où parfois il y a, sur les aires de jeu pour enfants, des grands tissages comme ça, qui font un maillage. On pourrait dire ça comme ça. Et donc, ce maillage, comme il est dans notre corps, il est vivant, ce maillage est en mouvement. Ce qu'on sait au niveau des facias, c'est que quand ils vont bien, ils sont en mouvement, ce mouvement à l'intérieur du corps est très organisé, aussi bien dans l'espace que dans le temps. Et donc, par rapport à notre sujet d'aujourd'hui, on sait que les facias vont être très très réceptifs à tous les chocs, qu'ils soient physiques ou psychiques, ou environnementaux, ou quels qu'ils soient. Et donc, ils vont venir impacter. cette grande trame qui entoure tout de nous, en venant arrêter ce mouvement du vivant. Et ils ont, on travaille de ce fait pour traiter les traumas et les traumas conséquents aux violences. Je dis qu'elles soient physiques ou psychiques. On va venir... Les facias sont à mémoire de forme. Donc vous voyez, quand on a un oreiller à mémoire de forme, qu'on pose la main dessus, l'oreiller va garder la mémoire de la forme qu'on a imprimée sur l'oreiller. Et bien, dans notre corps, ça va être la même chose. C'est-à-dire qu'un coup, et ça, ça va être peut-être tout un... d'aborder ce soir, qu'est-ce qu'un coup, qu'est-ce que de la violence, qu'est-ce qu'un choc, qu'est-ce qu'un trauma, comment tout ça s'organise. Mais en tout cas, dans notre corps, il va y avoir. les fascias vont garder l'empreinte de ces coups. Et donc, c'est ce qui va nous permettre, mais je pense qu'on va le développer un petit peu plus tard, de savoir où s'est porté le coup, comment il a été, on peut même voir son impact, et aussi de ce fait, comment réparer, comment remettre du mouvement dans l'espace et dans le temps, dans la trame des fascias.

  • Speaker #0

    En fait, si on comprend bien, c'est-à-dire que dès qu'on a un coup, et un coup, ça peut être aussi quelque chose de verbal, ce n'est pas forcément un coup physique, ce n'est pas forcément un coup de poing ou quelque chose comme ça. Ça peut être une parole, ça peut être une agression verbale, ça peut être un comportement qui se répète pendant de nombreux, même pas forcément de nombreuses années.

  • Speaker #2

    Si, pendant de nombreuses années.

  • Speaker #0

    Ou ça peut être aussi une seule fois qui peut l'ancrer.

  • Speaker #2

    Ou ça peut être une seule fois, mais c'est pour ça que je pense qu'il va être important. de définir ce que c'est que la violence. Parce qu'en fait, moi je vois dans les personnes que je reçois, et particulièrement par rapport aux femmes, puisque c'est le sujet d'aujourd'hui, il est très difficile, quand on a été violenté, souvent, de reconnaître que c'est de la violence. Donc il y a tout un travail préalable de reconnaissance, que par exemple... donner une claque à quelqu'un, c'est de la violence. Mais recevoir une claque, recevoir une gifle, c'est avoir reçu de la violence. Recevoir un coup de pied, c'est de la violence. Être projeté par terre, c'est de la violence. Une parole, une injure, c'est de la violence. Une injonction paradoxale, c'est de la violence. Donc quand j'entends une injonction paradoxale, c'est je t'aime et je te bats. C'est de la violence. Il y a... La violence a tout un tas de formes, de modalités qui le dénient aussi. Il y a des femmes qui viennent et elles ont été confiées à une amie, une voisine, ou même des fois à des autorités, qu'elles ont été violentées. On dit non, on ne s'en occupe pas. Ça, c'est de la violence aussi. Le déni de la violence, c'est de la violence. Donc il y a tout un travail préalable. Enfin, en tout cas, qui est préalable ou qui est concomitant d'un travail verbal de reconnaissance de la violence, des faits, et un travail de réparation tissulaire.

  • Speaker #0

    Et si on vient de voir, par exemple, et que... On vient de voir, parce que si on vient... Comme on pourrait voir un kiné, entre guillemets, dans cette optique-là, et qu'en fait, toi, tu vois qu'il y a eu de la violence, mais que la personne ne le sait pas. Comment tu... Qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #2

    C'est toujours complexe. C'est pour ça que je disais qu'il y a vraiment une reconnaissance préalable de reconnaître qu'avoir reçu une gifle, d'avoir reçu une injure, d'avoir reçu une assiette dans la figure, d'avoir un regard des fois suffit. Un geste, ça suffit.

  • Speaker #0

    Et en proportion par exemple des femmes qui viennent te voir parce que c'est à peu près 70-80% de ta patientèle ? Oui. C'est combien de personnes sont en déni, entre guillemets, alors que toi, tu le vois dans le corps qu'elles ont reçu de la violence, mais elles ne le savent pas. Elles ne veulent pas le formuler, peut-être.

  • Speaker #2

    C'est-à-dire que je ne vois pas que dans le corps. Je l'entends aussi à ce qu'elles me disent. C'est-à-dire que moi, quand quelqu'un me dit, par exemple, mon mari m'a bousculé, je suis tombée par terre, c'est de la violence.

  • Speaker #0

    Et elle le nie, du coup ?

  • Speaker #2

    C'est-à-dire que c'est très difficile de reconnaître que quelqu'un qu'on aime nous maltraite en fait. Donc il y a tout un travail, j'ai envie de dire, presque neuronal de déchoquage pour pouvoir dire, ah oui en fait, elle me dit qu'elle m'aime, mais en fait, il m'a balancé par terre. Donc voilà, c'est le juge Edouard Durand qui dit, en fait, quand on aime, ça ne fait pas mal. Donc je crois qu'il y a des bases comme ça, très simples, mais qui sont fondamentales à rappeler pour pouvoir, j'ai envie de dire, travailler corps et âme. à la réparation de la violence. Mais effectivement, quand on aime quelqu'un, on ne lui fait pas mal.

  • Speaker #1

    Si tu as des cas de... Parce que parfois, il peut y avoir de l'amnésie post-traumatique, aussi des gens qui ont occulté comme ça.

  • Speaker #2

    Oui, il y a ça. Mais ça, c'est vraiment deux choses différentes. L'amnésie post-traumatique, la personne, elle ne va même pas te dire qu'on...

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Mais est-ce que toi, si une personne a dit j'ai hyper mal là toi, tu peux détecter qu'il y a eu quelque chose qui s'est passé et peut-être elle n'arrive pas à mettre des mots dessus ?

  • Speaker #2

    Ça, ça va être l'écoute du corps et c'est là où effectivement, quand il y a une amnésie post-traumatique ou quand un choc a été engrammé dans le corps, le fait de pouvoir être en dialogue tissulaire à travers les fascias va pouvoir, en tout cas en tant que professionnel, donner des indications sur la nature du choc, la temporalité aussi. Mais en tout cas, moi, dans ma pratique, je ne peux pas... En tout cas, ce qui est important, moi, ce que j'aime dans cette pratique avec les faciaires, c'est qu'on sait, quand un endroit du corps a été immobilisé, qu'il y a eu un choc. Donc la personne, elle a pu, je ne sais pas, peut-être tomber de cheval et ce sera un choc qui sera violent, mais ce ne sera pas de la violence. Ce n'est pas la même chose. Ce n'est pas comme si quelqu'un l'avait fait, tomber de cheval.

  • Speaker #0

    Et ça, tu arrives à voir la subtilité entre quelqu'un qui est tombé de cheval et vraiment c'est quelque chose de violent ?

  • Speaker #2

    Alors ce qui est intéressant et moi ce que je trouve passionnant dans ce travail avec les facias, c'est qu'en fait on sait que quand il y a eu une immobilité dans les tissus, il y a eu choc. Et donc on sait, on est un petit peu comme les surfers, on sait où passe la vague du vivant. Donc en fait avec nos mains, on va, comme le surfeur dans l'eau, il va savoir, il va se laisser, comment dire, mouvoir par le courant. Et donc en posant nos mains... et en rentrant dans ce dialogue tissulaire qui est aussi un dialogue relationnel. Ça peut me paraître bizarre de dire qu'on est en relation avec les tissus du corps, mais c'est vraiment une réalité. Les tissus vont répondre ou pas. Ils vont répondre un petit peu, ils vont répondre beaucoup, ils ne vont répondre pas du tout. Et donc, au bout d'un certain temps, parfois c'est dans l'immédiateté si la personne est prête, parfois il faut beaucoup plus de temps. Parfois, il faut des années. Parfois, il faut quelques mois. Parfois, il faut moins. En fait, les tissus vont se remettre en mouvement. Et ça, c'est toujours un moment qui est extrêmement touchant. C'est-à-dire que quand le tissu se remet en mouvement, c'est-à-dire que la mémoire qui était restée capturée dans la forme à l'impact du choc, la mémoire va se libérer. C'est-à-dire que le tissu, en se remettant en mouvement... va redonner, libérer l'émotion qui était contenue dedans, va libérer la parole et la personne va avoir accès dans sa vision intérieure, j'ai envie de dire, à la scène, à ce qui s'est passé réellement. Voilà, et c'est pour ça qu'elle va dire je suis tombée de cheval ou on m'a fait tomber de cheval Et donc, c'est très différent.

  • Speaker #0

    Et c'est très intense aussi.

  • Speaker #2

    Comment ?

  • Speaker #0

    C'est très intense aussi.

  • Speaker #2

    Et c'est très intense, oui. Et ce faisant, il y a vraiment, c'est vraiment ça. Alors, les tissus se remettent en mouvement. Et c'est là où, voilà, ça va être notre travail de remettre les tissus là, comme c'était avant le trauma. Et donc, c'est en ça qu'il y a une possibilité de, alors ça dépend des situations et des personnes, mais soit d'effacer la trace, c'est-à-dire que la personne, elle aura un souvenir, mais dans le corps, il n'y aura plus l'empreinte. Soit ça va se diluer. soit ça va se dissoudre, soit ça va... Il y a plusieurs manières et ça c'est différent chez chaque personne. Mais en tout cas, ce qu'on sait, nous on connaît comment c'est quand dans un corps, quand tout va bien. Donc en fait, l'idée c'est que c'est comme toujours l'histoire avec la main sur l'oreille à mémoire de forme, eh bien en remettant les tissus en mouvement, donc je vous redis, l'émotion va se libérer. Donc ça peut être de la peur, ça peut être de la colère. Ça peut être souvent, c'est de la terreur en fait, qui est vécue et donc qui va se libérer, qui va s'exprimer sous forme de larmes ou sous forme de cris. Mais bon, c'est en général, ce n'est pas des intensités émotionnelles débordantes parce que la personne, elle est dans la réalité de ce qu'elle vit. Et elle va avoir, donc c'est ça qui est intéressant aussi avec les fascias, c'est que les fascias sont porteurs de capteurs. qu'on appelle les propriocepteurs, qui ont la mémoire. Pour vous dire, par exemple, si on se lève la nuit pour aller, mettons, faire pipi, et qu'on est dans le noir, on va arriver à se diriger comme ça. Donc ça veut dire qu'on va avoir la mémoire que si je me lève, il faut que j'aille tout droit, et puis que j'aille à gauche, et puis que j'aille au bout du couloir, à droite, et que j'ouvre la porte. Je n'ai pas forcément de lumière pour voir ça. Et donc j'ai une vision très nette à l'intérieur de moi-même, de ce qui se passe. Et donc, pour tous les chocs, pour tout ça, en fait, on a la vision se réactive à travers ça. Donc il y a l'émotion, la vision, et les tissus qui se remettent en mouvement. Et la parole se libère, c'est-à-dire que la personne peut dire. Et c'est ça qui aide à résoudre et surtout à dissoudre vraiment les traces de trauma dans le corps.

  • Speaker #1

    Est-ce que le travail sur le corps, tu penses que c'est mieux qu'il soit fait avant la parole ou après ? ou en même temps,

  • Speaker #2

    est-ce qu'il y a une marche à suivre un peu mieux ? Je dirais qu'il n'y a pas de... En tout cas, la parole, le travail émotionnel, le travail sur le corps, en fait, sont des voies d'entrée. La meilleure méthode, c'est ce qui est la plus facile. Après, ce qui est sûr, c'est que toute cette approche par le corps, elle va nous aider sur tous les traumas qui ont lieu dans la toute petite enfance. quand l'enfant n'avait pas les mots pour le dire, quand c'est plus tard, quand il y avait les mots pour le dire, mais que ça n'a pas pu se dire, c'est-à-dire que c'est resté à l'état de secret, et que ça continue à vivre dans l'anonymat du corps. De ce dont tu parlais tout à l'heure, des amnésies post-traumatiques, c'est-à-dire qu'effectivement, quand il y a des violences, on le sait, pour se protéger, il y a une on appelle ça une schisse, c'est-à-dire une coupure entre ce qui est arrivé et la conscience de ce qui est arrivé. Donc dans ces cas-là c'est sûr que le corps est très aidant parce que petit à petit on va pouvoir réapprivoiser ces espaces comme ça qui sont sidérés, qui sont figés qui sont traumatisés donc ça va être intéressant parce que sinon, quand il n'y a pas la mémoire On ne peut pas, même si la personne, des fois, elle a un petit pressentiment, si on parle, elle va dire ah oui, peut-être, mais je ne sais pas Et ce qui est très intéressant dans les fascias, c'est que ça nous connecte à ce qu'on appelle nous l'éprouver C'est-à-dire, on sait parce qu'on l'a senti. Et parfois, dans les traumas et dans les violences, c'est cette fonction sentir qui est abîmée, en fait, qui est endommagée. Et soit les personnes, elles ne sentent plus, soit elles ne sentent plus si c'est juste ou pas, soit elles ne sentent plus si ça fait mal ou pas. Et donc, il y a tout un travail, une approche vraiment par rapport à la fonction scientifique.

  • Speaker #0

    Oui, on était en off tout à l'heure quand on a parlé de ce livre, parce qu'on prépare un petit peu nos émissions. Donc, vas-y, continue comme ça. Tu peux redonner le titre du livre ?

  • Speaker #2

    Pour protéger l'enfant, protégeant la mère. Voilà, donc il peut être intéressant de commencer par une approche corporelle dans ces conditions-là. Soit parce que c'est la toute petite enfance, quand l'enfant ne savait pas parler. Soit parce qu'il savait parler mais personne ne l'a écouté, donc il a dû retenir sa parole. Soit dans les amnésies post-traumatiques. Et je parlais de l'éprouver, qui est quelque chose qui est très important pour nous, et qui est en lien aussi avec les propriocepteurs, c'est-à-dire que quelque chose, on sait que c'est vrai parce qu'on l'a éprouvé, parce qu'on l'a senti. Et voilà, je parlais de la fonction sentir, combien elle était importante à réhabiliter, et un coup, ça fait mal. Et un coup, c'est de la violence. Donc il y a cette forme de B.A.B.A. qui est vraiment une forme de prérequis pour pouvoir se rendre compte qu'on a été violenté et de ce fait se mettre en situation de ne plus le réparer, et aussi de ne plus l'être.

  • Speaker #1

    Et ce qui était intéressant, c'est que tout à l'heure en off, on parlait de... De la violence, tu disais, ce n'est pas que physique, il y a aussi la violence par rapport à la nourriture, il y a la violence par rapport à...

  • Speaker #2

    Oui, c'est-à-dire que les sources de violence, moi ce que j'ai observé, c'est que les violences faites aux femmes, bien souvent, elles prennent leur origine, soit dans la petite enfance, quand déjà la petite fille a été violentée, et effectivement, la violence, malheureusement, n'est pas que les coups. La violence, elle peut être dans la nourriture, par exemple, forcée, de manière intrusive. Mettre une cuillère dans la bouche, par exemple, c'est intrusif. Il y a des violences qui sont faites dans l'apprentissage de la propreté, sur la mise sur le pot, quand il y a des menaces, quand il y a des injonctions. Tu ne te lèveras pas tant que tu n'auras pas fait, par exemple. Tout ça va beaucoup laisser de traces et donc créer une espèce de flou sur ce que c'est que la bientraitance et ce que c'est que la maltraitance. Et donc, oui, la violence, elle commence très, très tôt. Et donc ça, je parle des violences comme ça, mais il y a aussi, bien sûr, toutes les violences sexuelles qui commencent aussi très tôt. Mais en tout cas, je pourrais dire que les violences, en tout cas dans le corps et par rapport à l'organisation des facia, elles pourraient se décliner. Il y a les violences qui vont toucher plus spécifiquement le système nerveux, qui vont concerner... tout ce qui est la dure mère, on l'appelle comme ça, qui est le fascia qui est vraiment en lien avec le système nerveux, et là où ça va figer la pensée, créer des tensions psychiques très importantes, des fois des difficultés d'apprentissage à l'école, ou même des difficultés, et c'est ça qui va créer des difficultés à reconnaître, ça c'est de la violence, ça c'en est pas. Il m'offre des fleurs. et en même temps imba, c'est pas de l'amour. Voilà, donc il y a des choses comme ça, très basiques, à réintégrer à ce que chaque femme se réapproprie. Il y a des violences physiques qui vont être des coups. Dans ces cas-là, ça va être, on va plus les retrouver au niveau des fascias musculaires, des fascias osseuses, ou des fascias autour des viscères, comme voilà, tous les coups de pied, tout ça qui vont... qui vont mettre des empreintes comme ça, donc on les traitera d'une manière particulière. Et puis il y a toutes les violences sexuelles qui vont être beaucoup plus au niveau du périnée et qui vont beaucoup toucher des muscles particuliers au niveau du corps qui sont les adducteurs. Les adducteurs ce sont des muscles qui nous permettent d'écarter les genoux et de resserrer les genoux. Donc dans ces muscles là, il y a... énormément de peur et il y a, en général, on retrouve beaucoup de traces. Donc on va travailler avec, en tout cas moi, toute la délicatesse infinie, parce qu'il n'est pas question de remettre du trauma sur le trauma ni de remettre de la violence sur la violence et d'avoir cette approche corporelle où les tissus vont nous renseigner de ce qu'ils peuvent, ce qu'ils sont prêts à ouvrir, ce qu'ils sont prêts à dire, ce qu'ils sont prêts à libérer. Un petit peu comme les popcorns. Ça s'ouvre quand c'est le moment. En tout cas, moi, je trouve très important dans cette approche de ne pas remettre de la violence sur la violence. Parce que, malheureusement, quand la frontière du bien traitant n'a pas été posée, eh bien, la limite a été comme effacée et donc il va falloir la reconstruire.

  • Speaker #0

    Et ça peut arriver dans la petite enfance, dans l'adolescence aussi, et aussi dans l'âge adulte. Ce n'est pas forcément obligatoire que ça se passe que dans l'enfance. Il y a aussi des femmes qui n'ont pas forcément eu des choses dans l'enfance et qui sont violentées.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Ça fonctionne également, c'est ça que je voulais dire.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. C'est-à-dire qu'en fait, on est quand même dans une société où la violence est quand même très banalisée. Il suffit d'ouvrir la télé, de regarder en se promenant sur un trottoir les journaux. Donc il y a beaucoup de... Comment dire ? Malheureusement, il y a énormément de violences faites aux femmes. Après, les hommes se font la violence en eux-mêmes. Envoyer un fils de sur-fils à la guerre, c'est aussi de la violence. Mais bon, là, on est sur la violence faite aux femmes.

  • Speaker #0

    Mais c'est intéressant d'en parler aussi. Tu as des hommes dans ton cabinet, mais en proportion pas beaucoup.

  • Speaker #2

    Oui, il y a des hommes de plus en plus, en fait, qui eux aussi témoignent de la violence qu'ils ont reçue. Et là, il y a beaucoup de violence entre hommes aussi. L'actualité en regorge. Et il y a aussi des mères qui sont violentes avec leur fils. Mais par rapport aux femmes, je crois qu'il y a vraiment quelque chose qui est spécifique, qui pourrait dire... C'est un phénomène presque sociétal. Ou presque... planétaire. Il y a comme un rapport de force avec le pot de terre et contre le pot de fer. Et malheureusement, le viol a été reconnu comme une arme de guerre. Il y a quelque chose comme ça qui... Alors, je n'aime pas trop dire que la femme serait souffre-douleur, mais un peu quand même, peut-être.

  • Speaker #0

    N'ayons pas peur des mots. Et il y a des symptômes aussi de... Les tremblements, par exemple, c'est quelque chose qui peut être fréquent par rapport à un choc ?

  • Speaker #2

    En général, un choc est très souvent associé à un tremblement. Parce qu'en fait, un choc, il y a des choses comme ça qui vont créer de la peur. Le tremblement, souvent, il signifie la peur. En fait, toutes ces violences, le problème, c'est qu'elles imbibent le corps de terreur. Et notre corps, c'est comme un tissu. Et donc, la terreur est à l'intérieur. Et une fois que la terreur est à l'intérieur, qu'est-ce qu'on en fait ? C'est pour ça qu'une des manières, c'est de rendre la violence qu'on a reçue pour la libérer. Et ça, c'est une grande source de la violence. Donc, c'est pour ça que j'aime particulièrement cette approche par les facia, parce qu'elle permet de dissoudre, en fait. elle permet de dissoudre la terreur donc de dissoudre la violence parce que sinon c'est toute la problématique qu'est-ce qu'on fait de ce qu'on a reçu qu'est-ce qu'on fait de la violence qu'on a reçue et de la terreur que ça a engendré

  • Speaker #1

    Et un corps qui garde tout, un corps qui a des fascias bloquées, est-ce que c'est un corps qui peut développer des maladies, forcément ?

  • Speaker #2

    Elle tournait vers toi. Oui. Non, non, mais alors,

  • Speaker #1

    c'était une fausse question.

  • Speaker #2

    C'était une question cachée. Mais bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais pour dire que c'est important aussi de traiter, parce qu'un corps qui garde, il peut provoquer des cancers, des tirs comme ça.

  • Speaker #2

    C'est ça, mais il peut provoquer, voilà, il y a plein d'expressions comme ça. J'ai l'estomac serré, j'ai la tête dans un casque, j'ai le cœur... Oui. J'ai le cœur broyé. Ils se sont comptés aussi, par rapport aux violences sexuelles, toutes les problématiques par rapport au système gynécologique. Parce qu'en fait, un viol, de mon point de vue, c'est une entrée par effraction. Donc quand on rentre par effraction quelque part, si c'est une vitre, ça la casse. Si c'est une porte, ça la casse la serrure. Donc, dans notre corps, ça crée des effractions tissulaires comme ça. Et bien souvent, c'est ça qui a besoin d'être réparé, parce que ça crée des déchirures, en fait.

  • Speaker #0

    Et plus tard,

  • Speaker #1

    ça crée des conséquences. Plus le mal est gardé à l'intérieur...

  • Speaker #2

    Mais absolument, absolument. Ça peut créer une sorte de maladie. En fait, c'est pareil. Ça dépend si on va retenir ça, parce qu'il y a des personnes qui vont, du coup, ce qui a été retenu et ce qui continue de vivre dans l'anonymat de nous-mêmes, en fait, soit ça va se mettre en... En douleur physique, en maladie, oui, en maladie au sens propre du terme, parce que là, ce n'est pas maladie, des fois, ce n'est même pas dit du tout. Ou bien en tension psychique, en angoisse. C'est là où il est important d'avoir un échange, aussi bien verbal que tissulaire, pour pouvoir accompagner la personne au plus juste. Et que ni la terreur, ni la violence ne restent à l'intérieur.

  • Speaker #0

    Je peux partager mon expérience d'exemple assez fou. Parce que ça me fait vraiment écho. Puisque moi, Sylvie m'a beaucoup aidée dans mon travail de reconstruction. Et on a des bonnes... Ça me fait rire, mais ce n'est pas très drôle. Mais mon expérience était folle. Je crois que c'est la première fois où je suis venue te voir. Mais je pense que j'étais vraiment prête. J'avais fait un gros travail sur moi. Je ne sais pas pourquoi j'arrive dans ton cabinet. On me dit, va voir cette dame. Je me dis, je vois des trucs bizarres d'enfants. Pour les enfants, je ne comprends pas, j'ai envie de partir. Souvent, quand j'ai envie de partir, c'est que c'est un bon signe, c'est qu'il faut que je reste. Et je pense que j'ai couru allongée pendant une demi-heure. Je ne suis pas sportivement, je préviscise. C'était incroyable.

  • Speaker #2

    Oui, mais...

  • Speaker #0

    Tu t'en rappelles,

  • Speaker #2

    je pense. Je me rappelle, mais ce dont je me souviens surtout, c'est qu'en fait, au moment où tu as recontacté la violence que tu avais vécue, Sur le moment, ton envie c'était de partir en courant, mais comme tu avais été sidéré par les coups reçus, tu n'avais pas pu partir. Et donc toute cette énergie de fuite était restée comme engrammée dans tes jambes. Et donc effectivement quand tes jambes se sont mises à courir allongées, puisque la séance était sur table allongée, tu as pu libérer toute cette énergie de terreur, mais aussi de sauve-qui-peut retenue comme ça. Et donc, effectivement, je me souviens que ça avait beaucoup soulagé tes jambes parce que sinon, depuis plusieurs années, elles gardaient engrammées dans les muscles et dans les os et dans les veines et dans les artères et dans les nerfs et dans les cartilages et dans les facia, toute cette fuite qui n'avait pas pu se faire sur le moment. Donc, en fait, on pourrait dire que tu as fui plusieurs années après et du coup, en libérant comme ça toute ta peur, mais aussi tout ton instinct de survie qui était resté bloqué comme ça.

  • Speaker #0

    Mais c'était beaucoup d'années, en plus c'était plus d'une quinzaine d'années, ce qui est quand même faux. Et là, c'est vraiment le jour où j'ai pris conscience du pouvoir du corps et de ce que le corps pouvait garder. Parce que là, on raconte ça, mais si les gens qui ne l'ont pas vraiment vécu, c'est un peu irréel en fait. Mais moi, du coup, je suis restée complètement... Enfin, je n'étais pas sidérée, j'étais contente, mais je me suis dit, mais c'est incroyable, le corps est incroyable d'avoir gardé ça. Et je me suis sentie quand même vachement mieux après.

  • Speaker #2

    Ah ben c'est sûr.

  • Speaker #0

    mais voilà après ça a été une des étapes du travail parce que ça s'est pas fait en une fois parce que moi pour le coup j'étais prête parce que je suis arrivée avec cette course qui avait vraiment besoin de sortir Il y a eu d'autres étapes dans le travail. Et je pense que des fois, les gens ne sont pas forcément prêts à faire cette course-là, mais ils peuvent peut-être la faire un peu plus tard. Ça prend du temps ou des fois, ça peut être rapide. Mais en tout cas, ça vaut vraiment le coup parce qu'on se rend compte que le corps garde vraiment tout. Oui,

  • Speaker #1

    il garde tout comme un stock. Il garde tout en mémoire. Et il va garder des postures. J'ai beaucoup appris, par exemple, en regardant le film Les Chatouilles. C'est vraiment très intéressant parce qu'on voit la femme qui danse et à un moment son prof de danse qui lui dit mais attends il y a un truc qui ne va pas. Et en fait il est très instructif ce film en ça qui nous montre qu'en fait dans le corps le mouvement va se répéter de manière inconsciente parce qu'il va, là dans le film par exemple ça crée des spasmes. Et donc c'est vraiment parce qu'elle va aller mettre. Voilà, la conscience dessus, le regard dessus, et libérer le geste du trauma qu'elle va pouvoir en guérir en fait, et que ça va pouvoir effacer les traces de la violence sexuelle reçue. Donc en fait, notre corps, il va toujours garder ça. Et donc c'est pour ça qu'une approche corporelle très respectueuse, et ça j'insiste vraiment, on ne va pas chercher le trauma. On échange, c'est vraiment un dialogue très respectueux.

  • Speaker #0

    surtout les tremblements, c'est quelque chose qui m'avait vachement marquée, parce que c'est la première fois que j'avais ces tremblements, qui sont plus que des tremblements, parce que vraiment c'était des spasmes énormes,

  • Speaker #1

    ou une course.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que, là ça fait longtemps que ça ne me l'a pas fait, mais ça m'a duré pendant de nombreuses années plus tard, dès que j'avais quelque chose. Souvent mes jambes se mettaient à trembler, même quand j'avais peut-être quelque chose qui ne se passait pas très bien, mais sans que ce soit des violences, mais quelque chose qui me... Le soir, c'est comme si je déchargeais. Et que maintenant, mon corps connaît un peu le chemin et décharge encore des choses.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce serait intéressant de voir aussi, si quand tu sens tes jambes qui tremblent, ça ne veut pas dire qu'il faut que tu t'enfuis à toutes jambes, comme le dit l'expression. Moi, j'ai un exemple comme ça, d'une femme qui est dans une situation avec un homme à un moment. Elle a eu ses dix ans, elle se dit, mais là, je suis comme une biche prise dans les phares d'une voiture, il faut que je fuis. Elle a pu fuir. Mais si elle n'avait pas fui, toute cette énergie de la fuite serait restée dans ses jambes aussi, par exemple. Et donc, elle aurait pu manifester ça par des tremblements, par tout un tas de choses. Donc, c'est pour ça qu'il est vraiment très important, après une séance comme ça, d'aller même courir pour continuer d'évacuer toute l'adrénaline qui est restée, toute la peur et surtout de sauver sa peau. quand on est violenté et ça c'est une des sorties de la violence c'est à dire que c'est pas avoir le... parce que souvent dans la violence il y a une sidération, il y a un choc et en fait on bouge plus ni pied ni patte et donc le coup s'engramme et on bouge plus. Et donc c'est vrai que le fait de dire ça c'est de la violence, je sens qu'il faut que je m'en aille, je fuis c'est une sortie de la violence. Voilà mais tant que la violence reste sidérante on peut pas vraiment en sortir. Donc c'est pour ça qu'il est vraiment très important de reconnaître ces signes et de réveiller, j'aime bien ce titre de femme qui court avec les loups, de réveiller à l'intérieur de chacune de nous ces signaux, ces indicateurs internes qui nous font dire, ah non là, là ça ne se fait pas, là c'est de la violence et je pars. Alors des fois, ce n'est pas toujours facile à dire parce que... Des fois, pour sauver sa peau, il ne faut pas partir tout de suite, ou il faut négocier, ou il faut avoir le temps d'appeler un avocat, une copine ou la police.

  • Speaker #0

    Et puis des fois, on ne peut pas. Moi, je sais que mes cours, c'est parce que je ne pouvais pas, sinon j'aurais pu mourir si j'étais partie en cours. Exactement. Donc, il y a des fois, on ne peut pas courir.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et on sauve sa peau en ne courant pas.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    On ne peut pas s'en vouloir.

  • Speaker #1

    Dans un premier temps.

  • Speaker #0

    Oui, dans un premier temps.

  • Speaker #1

    Dans un premier temps. Et effectivement, il y a parfois, tout le monde le sait, toutes les femmes le savent, que pour sauver leur peau, repos, et bien parfois, effectivement, il ne faut pas courir. Il ne faut pas courir, ou en tout cas, il faut user de stratégies particulières pour ne pas remettre de la violence sur la violence. Donc c'est des gestions très, très fines, très... C'est très complexe la question de la violence.

  • Speaker #0

    Et ça demande beaucoup de courage aussi, même pour toutes les femmes qui nous entendent, de commencer à faire un travail sur soi, ça demande beaucoup de courage, mais ça en vaut vraiment la peine en fait. parce que je sens qu'il y a d'autres chemins, mais là, c'est vraiment un chemin qui est réparateur. Et on n'en parle pas... Je trouve qu'on parle beaucoup de la violence, mais de la façon de la réparer et qu'en fait, c'est possible avec beaucoup de courage, de la volonté, beaucoup d'amour et beaucoup d'accompagnement.

  • Speaker #1

    Un savoir-faire aussi, un savoir-faire, une conscience. Effectivement, il est possible d'effacer les traces de la violence et de retrouver la paix en soi, malgré tout. Il y a beaucoup de livres qui sortent aussi en ce moment, de femmes qui témoignent comment elles ont pu voir dans un premier temps que c'était de la violence, que la violence, ce n'est pas normal, que ce n'est pas un mode de vie. qu'il est possible de la réparer, comme tu dis, avec des soins, ça prend souvent beaucoup de temps. Et puis après, de se remettre au monde d'une manière différente. Et du coup, d'être très clair, donc au niveau encore du ressenti, de ce qui est juste et de ce qui n'est pas juste. De ce que c'est que la bientraitance, de ce que c'est que la maltraitance, de ce que c'est que l'amour et de ce que c'est que la violence. Est-ce que le corps évacue facilement ? C'est-à-dire que souvent, tu dirais que c'est à peu près combien de séances, même si je pense que ça dépend des femmes, mais pour avoir une notion un peu comme ça, toi, tu travailles sur combien de séances avec des femmes sur des gros chocs ? C'est ce qu'on disait tout à l'heure, ça dépend du travail qui a été fait préalablement, ça dépend parfois de l'intensité de la violence. Il y a des fois des violences qui sont tellement intenses que ça ne peut pas, je ne sais pas, en tout cas de mon expérience. parvenir comme ça du jour au lendemain. Et après, c'est toute une remise au monde. Parce que quand on a vécu dans la violence, la vie, elle a l'air de rien. Il y a certaines peurs ou au contraire, certaines audaces qu'on n'a pas quand la notion de sécurité est intégrée. C'est-à-dire qu'on ne va pas se mettre dans des situations à risque, par exemple, ou on ne va pas rester enfermé chez soi non plus. Donc, il y a vraiment ce curseur très précis à retrouver en soi. Je n'ai pas répondu à ta question. Je pense que c'est un peu du cas par cas. Oui, c'est vraiment du cas par cas. Ça peut aller très vite en tout cas sur le corps. Il y a quelque chose qui peut aller très vite. Mais pour se remettre au monde avec la paix en soi, Je pense que c'est un long cheminement qui demande de traverser ce qui se passe en nous, mais bien souvent ce qui s'est passé dans la famille et bien souvent ce qui se passe dans notre culture et dans notre société. Et donc la paix, elle vient, je pense, quand on a traversé tout ça et qu'on s'est libérés de toutes ces couches personnelles, de toutes ces couches transgénérationnelles et de toutes ces couches sociétales qui quand même induisent. Parce qu'il y a quand même une femme qui meurt par jour de coup. en France, donc c'est quand même énorme d'avoir traversé toutes ces couches, je crois, pour qu'il n'y ait plus une seule cellule qui soit imbibée de terreur ou de violence. Et ça, ça prend quand même du temps. Mais effectivement, il peut y avoir un vrai plus, un vrai mieux, une vraie prise de conscience, des vraies libérations très rapidement. Mais pour ce qui est d'être vraiment dans la paix avec ça, je dis pour que toutes les cellules de notre corps soient en paix malgré tout ça. Je pense qu'on ne combat pas, pour avoir la paix, on ne fait pas la guerre pour avoir la paix. C'est par la paix qu'on va à la paix. En tout cas, il me semble que la violence faite aux femmes s'apaise et que les femmes prennent conscience que la violence n'est pas normale. Il faut que les sigles du corps baignent dans quelque chose qui ressemble à la paix. Sinon la violence demeure. Donc elle peut dans ce cas se retourner sur l'extérieur, c'est-à-dire rendre ce qu'on a reçu ou bien se retourner contre soi. Et dans ces cas-là c'est des processus destructeurs pour soi et pour le féminin et pour les belles femmes que nous sommes. On arrive à la fin de notre émission. Est-ce que Sylvie il y a quelque chose que tu voudrais rajouter ? Moi, je forme vraiment, j'appelle de tous mes voeux, cette paix, cette paix en soi, mais cette paix aussi dans les relations. En tout cas, je crois qu'il y a vraiment un travail spécifique de conscience, de compréhension. Alors, c'est un petit peu ma spécificité, mais de comment le corps est fabriqué, de comment il fonctionne. de comment les personnes se rencontrent, et qu'il y a vraiment dans l'approche... dans l'apprentissage de ce qu'on appelle la sexualité, mais qui pour moi est quand même la rencontre entre deux êtres humains, il y a quand même des prérequis qui je pense seraient intéressants d'apprendre, de développer et qui sont vraiment probablement très différents de la reproduction. d'un acte sexuel, je veux dire, inconscient. En tout cas, ce que je voudrais dire, c'est que c'est quand même deux personnes qui se rencontrent et qu'est-ce qu'on peut faire pour qu'il n'y ait pas la guerre entre deux personnes qui amènent, comme ça, à de la violence. Donc je voulais dire ça, et puis je voulais vous remercier infiniment de m'avoir invitée à témoigner, à partager mon expérience. Et puis, voilà, je trouve ce que vous faites formidable. Je forme vraiment tous mes voeux que notre rencontre participe à la paix, en fait. La paix entre les individus et la paix dans les relations, et la paix au cœur de chacune de nos cellules.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci beaucoup. C'est vrai que participer à ma... paix à ma reconstruction de femme. Et c'était hyper important pour moi de pouvoir l'offrir au monde. C'est une image qu'on avait ensemble depuis qu'on s'est rencontrées. Et je lui ai dit, tu m'as aidée à traverser le feu. J'ai la sensation de l'avoir vraiment traversé et que maintenant, je suis de l'autre côté et j'ai envie de tendre la main aux femmes pour qu'elles n'aient pas peur de le traverser. Donc, elles peuvent t'appeler pour traverser le feu. Ça vaut le coup de passer de l'autre côté quand même, même si ça fait un peu peur.

  • Speaker #1

    Merci de ta... ta confiance,

  • Speaker #0

    Sarah. On se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle émission.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

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Description

La flamme de la réparation des violences: Comment réparer son corps ?


Sara et Angélica ont reçu Sylvie Delanoue, ancienne infirmière, fascias praticienne, créatrice de l’école du sentir ou elle propose des conférences et des ateliers à toutes personnes concernées par cette dimension humaine qui sent, ressent et vit les évènements de la vie en écho avec son monde intérieur. Autrice du livre “Tous les enfants sont différents”. 


Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à l'écouter que nous avons eu à l'accueillir sous notre tente.


Quelques citations de l'épisode:


"Le corps est impliqué dans les traumatismes engendrés par la violence."


"Toutes les violences qu’elles soient physiques, psychiques ou même environnementales, elles vont à un moment ou un autre avoir un impact sur le corps plus ou moins direct."


"Les fascias forment à l’intérieur de notre corps une grande architecture interne qui pèsent à peu près 20kg chez un adulte et ont comme spécificités d’envelopper et protéger surtout les muscles".


"Les fascias sont à mémoire de forme, ils vont garder l’empreinte du « coup », on peut voir où le coup a été porté , son impact, et comment le réparer."


"Il est très difficile quand on a été violenté de reconnaître la violence."


"Je suis en dialogue avec les tissus du corps."


"Quand il y a des violences, il y a une coupure entre ce qui est arrivé et la conscience de ce qui est arrivé et les fascias nous connecte à prouver que c’est arrivé."


"Quand on veut s’enfuir et qu’on reste sidéré, qu’on ne le fait pas, l’énergie de fuite est engrammée dans les jambes."


   

On va parler de:

Femmes. Flammes. Allumer. Podcast. Maternité. Amour. Sexe. Psychologie. Témoignages inspirants. Développement personnel. Année 80. Santé. Bien être. Psychologie. Spiritualité. Désirs. Carrières. Abus. Violence.



Retrouvez Flammes des années 80, le podcast qui allume la femme, sur toutes les plateformes


D'une petite flamme peut naître un grand feu alors abonnez vous  ! 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, nous sommes au mois de novembre, nous parlons des violences faites aux femmes. Et aujourd'hui particulièrement, nous allons aborder la réparation, la reconstruction. Et on a la chance de recevoir Sylvie Delannou, qui va nous expliquer comment elle aide toutes ces femmes en s'occupant de leur corps. On peut dire ça comme ça ?

  • Speaker #2

    Oui, bonjour à toutes et deux. Merci de me recevoir et de permettre de témoigner de mon expérience professionnelle.

  • Speaker #0

    Et on a déjà eu la chance de recevoir Sylvie quand on a abordé la psychologie en parlant de la thérapie par les facias. Voilà, comme ça, si vous voulez en savoir plus, vous pouvez aller aussi écouter cette émission. Mais on a la chance de l'avoir aujourd'hui, donc elle va me dire plein de choses.

  • Speaker #2

    On repart des facias un petit peu ?

  • Speaker #0

    Allez, on remet un petit peu à jour qu'est-ce que c'est les facias en fait. Voilà,

  • Speaker #2

    et pourquoi les facias ? pourquoi la violence faite aux femmes et pourquoi la réparation par le corps et comment le corps est impliqué dans la violence et comment il est impliqué aussi dans la réparation de tous ces traumatismes qui peuvent être engendrés par ça.

  • Speaker #0

    Ça me semble un programme parfait.

  • Speaker #2

    Voilà, donc peut-être faire un petit rappel dans le sens où moi, de mon point de vue, je suis toute... toutes les violences, qu'elles soient physiques, psychiques, au niveau d'une manière de penser, au niveau d'un rapport au corps, au niveau de la relation, elles peuvent même être environnementales aussi, elles vont à un moment ou à un autre avoir un impact sur le corps plus ou moins indirect. Et donc les facias, puisque moi c'est ma spécialité, mon expertise, je suis très... sensible au monde des fascias et à l'univers des fascias. Pour rappeler, ça forme à l'intérieur de notre corps, qui relie de la tête aux pieds, des pieds à la tête, mais aussi de la surface de notre peau à la profondeur de chacune de nos cellules, une grande trame, une grande architecture interne, qui pèse à peu près 20 kg chez un adulte, et qui a comme spécificité d'envelopper. de protéger et de nourrir aussi bien la globalité de nous-mêmes que chaque organe, chaque os, chaque muscle. Alors les fascias, ils sont surtout connus pour être autour des muscles, beaucoup, mais en fait, on en a partout. Et il y en a donc autour de notre système nerveux, il y en a vraiment tout partout. Donc les fascias, ils ont cette particularité, donc avoir une fonction de protection, d'enveloppement. Mais ils ont, pour le sujet qui nous concerne, une plasticité. C'est-à-dire qu'ils sont un petit peu en mouvement. Vous pouvez imaginer, par exemple, comme une grande toile, où parfois il y a, sur les aires de jeu pour enfants, des grands tissages comme ça, qui font un maillage. On pourrait dire ça comme ça. Et donc, ce maillage, comme il est dans notre corps, il est vivant, ce maillage est en mouvement. Ce qu'on sait au niveau des facias, c'est que quand ils vont bien, ils sont en mouvement, ce mouvement à l'intérieur du corps est très organisé, aussi bien dans l'espace que dans le temps. Et donc, par rapport à notre sujet d'aujourd'hui, on sait que les facias vont être très très réceptifs à tous les chocs, qu'ils soient physiques ou psychiques, ou environnementaux, ou quels qu'ils soient. Et donc, ils vont venir impacter. cette grande trame qui entoure tout de nous, en venant arrêter ce mouvement du vivant. Et ils ont, on travaille de ce fait pour traiter les traumas et les traumas conséquents aux violences. Je dis qu'elles soient physiques ou psychiques. On va venir... Les facias sont à mémoire de forme. Donc vous voyez, quand on a un oreiller à mémoire de forme, qu'on pose la main dessus, l'oreiller va garder la mémoire de la forme qu'on a imprimée sur l'oreiller. Et bien, dans notre corps, ça va être la même chose. C'est-à-dire qu'un coup, et ça, ça va être peut-être tout un... d'aborder ce soir, qu'est-ce qu'un coup, qu'est-ce que de la violence, qu'est-ce qu'un choc, qu'est-ce qu'un trauma, comment tout ça s'organise. Mais en tout cas, dans notre corps, il va y avoir. les fascias vont garder l'empreinte de ces coups. Et donc, c'est ce qui va nous permettre, mais je pense qu'on va le développer un petit peu plus tard, de savoir où s'est porté le coup, comment il a été, on peut même voir son impact, et aussi de ce fait, comment réparer, comment remettre du mouvement dans l'espace et dans le temps, dans la trame des fascias.

  • Speaker #0

    En fait, si on comprend bien, c'est-à-dire que dès qu'on a un coup, et un coup, ça peut être aussi quelque chose de verbal, ce n'est pas forcément un coup physique, ce n'est pas forcément un coup de poing ou quelque chose comme ça. Ça peut être une parole, ça peut être une agression verbale, ça peut être un comportement qui se répète pendant de nombreux, même pas forcément de nombreuses années.

  • Speaker #2

    Si, pendant de nombreuses années.

  • Speaker #0

    Ou ça peut être aussi une seule fois qui peut l'ancrer.

  • Speaker #2

    Ou ça peut être une seule fois, mais c'est pour ça que je pense qu'il va être important. de définir ce que c'est que la violence. Parce qu'en fait, moi je vois dans les personnes que je reçois, et particulièrement par rapport aux femmes, puisque c'est le sujet d'aujourd'hui, il est très difficile, quand on a été violenté, souvent, de reconnaître que c'est de la violence. Donc il y a tout un travail préalable de reconnaissance, que par exemple... donner une claque à quelqu'un, c'est de la violence. Mais recevoir une claque, recevoir une gifle, c'est avoir reçu de la violence. Recevoir un coup de pied, c'est de la violence. Être projeté par terre, c'est de la violence. Une parole, une injure, c'est de la violence. Une injonction paradoxale, c'est de la violence. Donc quand j'entends une injonction paradoxale, c'est je t'aime et je te bats. C'est de la violence. Il y a... La violence a tout un tas de formes, de modalités qui le dénient aussi. Il y a des femmes qui viennent et elles ont été confiées à une amie, une voisine, ou même des fois à des autorités, qu'elles ont été violentées. On dit non, on ne s'en occupe pas. Ça, c'est de la violence aussi. Le déni de la violence, c'est de la violence. Donc il y a tout un travail préalable. Enfin, en tout cas, qui est préalable ou qui est concomitant d'un travail verbal de reconnaissance de la violence, des faits, et un travail de réparation tissulaire.

  • Speaker #0

    Et si on vient de voir, par exemple, et que... On vient de voir, parce que si on vient... Comme on pourrait voir un kiné, entre guillemets, dans cette optique-là, et qu'en fait, toi, tu vois qu'il y a eu de la violence, mais que la personne ne le sait pas. Comment tu... Qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #2

    C'est toujours complexe. C'est pour ça que je disais qu'il y a vraiment une reconnaissance préalable de reconnaître qu'avoir reçu une gifle, d'avoir reçu une injure, d'avoir reçu une assiette dans la figure, d'avoir un regard des fois suffit. Un geste, ça suffit.

  • Speaker #0

    Et en proportion par exemple des femmes qui viennent te voir parce que c'est à peu près 70-80% de ta patientèle ? Oui. C'est combien de personnes sont en déni, entre guillemets, alors que toi, tu le vois dans le corps qu'elles ont reçu de la violence, mais elles ne le savent pas. Elles ne veulent pas le formuler, peut-être.

  • Speaker #2

    C'est-à-dire que je ne vois pas que dans le corps. Je l'entends aussi à ce qu'elles me disent. C'est-à-dire que moi, quand quelqu'un me dit, par exemple, mon mari m'a bousculé, je suis tombée par terre, c'est de la violence.

  • Speaker #0

    Et elle le nie, du coup ?

  • Speaker #2

    C'est-à-dire que c'est très difficile de reconnaître que quelqu'un qu'on aime nous maltraite en fait. Donc il y a tout un travail, j'ai envie de dire, presque neuronal de déchoquage pour pouvoir dire, ah oui en fait, elle me dit qu'elle m'aime, mais en fait, il m'a balancé par terre. Donc voilà, c'est le juge Edouard Durand qui dit, en fait, quand on aime, ça ne fait pas mal. Donc je crois qu'il y a des bases comme ça, très simples, mais qui sont fondamentales à rappeler pour pouvoir, j'ai envie de dire, travailler corps et âme. à la réparation de la violence. Mais effectivement, quand on aime quelqu'un, on ne lui fait pas mal.

  • Speaker #1

    Si tu as des cas de... Parce que parfois, il peut y avoir de l'amnésie post-traumatique, aussi des gens qui ont occulté comme ça.

  • Speaker #2

    Oui, il y a ça. Mais ça, c'est vraiment deux choses différentes. L'amnésie post-traumatique, la personne, elle ne va même pas te dire qu'on...

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Mais est-ce que toi, si une personne a dit j'ai hyper mal là toi, tu peux détecter qu'il y a eu quelque chose qui s'est passé et peut-être elle n'arrive pas à mettre des mots dessus ?

  • Speaker #2

    Ça, ça va être l'écoute du corps et c'est là où effectivement, quand il y a une amnésie post-traumatique ou quand un choc a été engrammé dans le corps, le fait de pouvoir être en dialogue tissulaire à travers les fascias va pouvoir, en tout cas en tant que professionnel, donner des indications sur la nature du choc, la temporalité aussi. Mais en tout cas, moi, dans ma pratique, je ne peux pas... En tout cas, ce qui est important, moi, ce que j'aime dans cette pratique avec les faciaires, c'est qu'on sait, quand un endroit du corps a été immobilisé, qu'il y a eu un choc. Donc la personne, elle a pu, je ne sais pas, peut-être tomber de cheval et ce sera un choc qui sera violent, mais ce ne sera pas de la violence. Ce n'est pas la même chose. Ce n'est pas comme si quelqu'un l'avait fait, tomber de cheval.

  • Speaker #0

    Et ça, tu arrives à voir la subtilité entre quelqu'un qui est tombé de cheval et vraiment c'est quelque chose de violent ?

  • Speaker #2

    Alors ce qui est intéressant et moi ce que je trouve passionnant dans ce travail avec les facias, c'est qu'en fait on sait que quand il y a eu une immobilité dans les tissus, il y a eu choc. Et donc on sait, on est un petit peu comme les surfers, on sait où passe la vague du vivant. Donc en fait avec nos mains, on va, comme le surfeur dans l'eau, il va savoir, il va se laisser, comment dire, mouvoir par le courant. Et donc en posant nos mains... et en rentrant dans ce dialogue tissulaire qui est aussi un dialogue relationnel. Ça peut me paraître bizarre de dire qu'on est en relation avec les tissus du corps, mais c'est vraiment une réalité. Les tissus vont répondre ou pas. Ils vont répondre un petit peu, ils vont répondre beaucoup, ils ne vont répondre pas du tout. Et donc, au bout d'un certain temps, parfois c'est dans l'immédiateté si la personne est prête, parfois il faut beaucoup plus de temps. Parfois, il faut des années. Parfois, il faut quelques mois. Parfois, il faut moins. En fait, les tissus vont se remettre en mouvement. Et ça, c'est toujours un moment qui est extrêmement touchant. C'est-à-dire que quand le tissu se remet en mouvement, c'est-à-dire que la mémoire qui était restée capturée dans la forme à l'impact du choc, la mémoire va se libérer. C'est-à-dire que le tissu, en se remettant en mouvement... va redonner, libérer l'émotion qui était contenue dedans, va libérer la parole et la personne va avoir accès dans sa vision intérieure, j'ai envie de dire, à la scène, à ce qui s'est passé réellement. Voilà, et c'est pour ça qu'elle va dire je suis tombée de cheval ou on m'a fait tomber de cheval Et donc, c'est très différent.

  • Speaker #0

    Et c'est très intense aussi.

  • Speaker #2

    Comment ?

  • Speaker #0

    C'est très intense aussi.

  • Speaker #2

    Et c'est très intense, oui. Et ce faisant, il y a vraiment, c'est vraiment ça. Alors, les tissus se remettent en mouvement. Et c'est là où, voilà, ça va être notre travail de remettre les tissus là, comme c'était avant le trauma. Et donc, c'est en ça qu'il y a une possibilité de, alors ça dépend des situations et des personnes, mais soit d'effacer la trace, c'est-à-dire que la personne, elle aura un souvenir, mais dans le corps, il n'y aura plus l'empreinte. Soit ça va se diluer. soit ça va se dissoudre, soit ça va... Il y a plusieurs manières et ça c'est différent chez chaque personne. Mais en tout cas, ce qu'on sait, nous on connaît comment c'est quand dans un corps, quand tout va bien. Donc en fait, l'idée c'est que c'est comme toujours l'histoire avec la main sur l'oreille à mémoire de forme, eh bien en remettant les tissus en mouvement, donc je vous redis, l'émotion va se libérer. Donc ça peut être de la peur, ça peut être de la colère. Ça peut être souvent, c'est de la terreur en fait, qui est vécue et donc qui va se libérer, qui va s'exprimer sous forme de larmes ou sous forme de cris. Mais bon, c'est en général, ce n'est pas des intensités émotionnelles débordantes parce que la personne, elle est dans la réalité de ce qu'elle vit. Et elle va avoir, donc c'est ça qui est intéressant aussi avec les fascias, c'est que les fascias sont porteurs de capteurs. qu'on appelle les propriocepteurs, qui ont la mémoire. Pour vous dire, par exemple, si on se lève la nuit pour aller, mettons, faire pipi, et qu'on est dans le noir, on va arriver à se diriger comme ça. Donc ça veut dire qu'on va avoir la mémoire que si je me lève, il faut que j'aille tout droit, et puis que j'aille à gauche, et puis que j'aille au bout du couloir, à droite, et que j'ouvre la porte. Je n'ai pas forcément de lumière pour voir ça. Et donc j'ai une vision très nette à l'intérieur de moi-même, de ce qui se passe. Et donc, pour tous les chocs, pour tout ça, en fait, on a la vision se réactive à travers ça. Donc il y a l'émotion, la vision, et les tissus qui se remettent en mouvement. Et la parole se libère, c'est-à-dire que la personne peut dire. Et c'est ça qui aide à résoudre et surtout à dissoudre vraiment les traces de trauma dans le corps.

  • Speaker #1

    Est-ce que le travail sur le corps, tu penses que c'est mieux qu'il soit fait avant la parole ou après ? ou en même temps,

  • Speaker #2

    est-ce qu'il y a une marche à suivre un peu mieux ? Je dirais qu'il n'y a pas de... En tout cas, la parole, le travail émotionnel, le travail sur le corps, en fait, sont des voies d'entrée. La meilleure méthode, c'est ce qui est la plus facile. Après, ce qui est sûr, c'est que toute cette approche par le corps, elle va nous aider sur tous les traumas qui ont lieu dans la toute petite enfance. quand l'enfant n'avait pas les mots pour le dire, quand c'est plus tard, quand il y avait les mots pour le dire, mais que ça n'a pas pu se dire, c'est-à-dire que c'est resté à l'état de secret, et que ça continue à vivre dans l'anonymat du corps. De ce dont tu parlais tout à l'heure, des amnésies post-traumatiques, c'est-à-dire qu'effectivement, quand il y a des violences, on le sait, pour se protéger, il y a une on appelle ça une schisse, c'est-à-dire une coupure entre ce qui est arrivé et la conscience de ce qui est arrivé. Donc dans ces cas-là c'est sûr que le corps est très aidant parce que petit à petit on va pouvoir réapprivoiser ces espaces comme ça qui sont sidérés, qui sont figés qui sont traumatisés donc ça va être intéressant parce que sinon, quand il n'y a pas la mémoire On ne peut pas, même si la personne, des fois, elle a un petit pressentiment, si on parle, elle va dire ah oui, peut-être, mais je ne sais pas Et ce qui est très intéressant dans les fascias, c'est que ça nous connecte à ce qu'on appelle nous l'éprouver C'est-à-dire, on sait parce qu'on l'a senti. Et parfois, dans les traumas et dans les violences, c'est cette fonction sentir qui est abîmée, en fait, qui est endommagée. Et soit les personnes, elles ne sentent plus, soit elles ne sentent plus si c'est juste ou pas, soit elles ne sentent plus si ça fait mal ou pas. Et donc, il y a tout un travail, une approche vraiment par rapport à la fonction scientifique.

  • Speaker #0

    Oui, on était en off tout à l'heure quand on a parlé de ce livre, parce qu'on prépare un petit peu nos émissions. Donc, vas-y, continue comme ça. Tu peux redonner le titre du livre ?

  • Speaker #2

    Pour protéger l'enfant, protégeant la mère. Voilà, donc il peut être intéressant de commencer par une approche corporelle dans ces conditions-là. Soit parce que c'est la toute petite enfance, quand l'enfant ne savait pas parler. Soit parce qu'il savait parler mais personne ne l'a écouté, donc il a dû retenir sa parole. Soit dans les amnésies post-traumatiques. Et je parlais de l'éprouver, qui est quelque chose qui est très important pour nous, et qui est en lien aussi avec les propriocepteurs, c'est-à-dire que quelque chose, on sait que c'est vrai parce qu'on l'a éprouvé, parce qu'on l'a senti. Et voilà, je parlais de la fonction sentir, combien elle était importante à réhabiliter, et un coup, ça fait mal. Et un coup, c'est de la violence. Donc il y a cette forme de B.A.B.A. qui est vraiment une forme de prérequis pour pouvoir se rendre compte qu'on a été violenté et de ce fait se mettre en situation de ne plus le réparer, et aussi de ne plus l'être.

  • Speaker #1

    Et ce qui était intéressant, c'est que tout à l'heure en off, on parlait de... De la violence, tu disais, ce n'est pas que physique, il y a aussi la violence par rapport à la nourriture, il y a la violence par rapport à...

  • Speaker #2

    Oui, c'est-à-dire que les sources de violence, moi ce que j'ai observé, c'est que les violences faites aux femmes, bien souvent, elles prennent leur origine, soit dans la petite enfance, quand déjà la petite fille a été violentée, et effectivement, la violence, malheureusement, n'est pas que les coups. La violence, elle peut être dans la nourriture, par exemple, forcée, de manière intrusive. Mettre une cuillère dans la bouche, par exemple, c'est intrusif. Il y a des violences qui sont faites dans l'apprentissage de la propreté, sur la mise sur le pot, quand il y a des menaces, quand il y a des injonctions. Tu ne te lèveras pas tant que tu n'auras pas fait, par exemple. Tout ça va beaucoup laisser de traces et donc créer une espèce de flou sur ce que c'est que la bientraitance et ce que c'est que la maltraitance. Et donc, oui, la violence, elle commence très, très tôt. Et donc ça, je parle des violences comme ça, mais il y a aussi, bien sûr, toutes les violences sexuelles qui commencent aussi très tôt. Mais en tout cas, je pourrais dire que les violences, en tout cas dans le corps et par rapport à l'organisation des facia, elles pourraient se décliner. Il y a les violences qui vont toucher plus spécifiquement le système nerveux, qui vont concerner... tout ce qui est la dure mère, on l'appelle comme ça, qui est le fascia qui est vraiment en lien avec le système nerveux, et là où ça va figer la pensée, créer des tensions psychiques très importantes, des fois des difficultés d'apprentissage à l'école, ou même des difficultés, et c'est ça qui va créer des difficultés à reconnaître, ça c'est de la violence, ça c'en est pas. Il m'offre des fleurs. et en même temps imba, c'est pas de l'amour. Voilà, donc il y a des choses comme ça, très basiques, à réintégrer à ce que chaque femme se réapproprie. Il y a des violences physiques qui vont être des coups. Dans ces cas-là, ça va être, on va plus les retrouver au niveau des fascias musculaires, des fascias osseuses, ou des fascias autour des viscères, comme voilà, tous les coups de pied, tout ça qui vont... qui vont mettre des empreintes comme ça, donc on les traitera d'une manière particulière. Et puis il y a toutes les violences sexuelles qui vont être beaucoup plus au niveau du périnée et qui vont beaucoup toucher des muscles particuliers au niveau du corps qui sont les adducteurs. Les adducteurs ce sont des muscles qui nous permettent d'écarter les genoux et de resserrer les genoux. Donc dans ces muscles là, il y a... énormément de peur et il y a, en général, on retrouve beaucoup de traces. Donc on va travailler avec, en tout cas moi, toute la délicatesse infinie, parce qu'il n'est pas question de remettre du trauma sur le trauma ni de remettre de la violence sur la violence et d'avoir cette approche corporelle où les tissus vont nous renseigner de ce qu'ils peuvent, ce qu'ils sont prêts à ouvrir, ce qu'ils sont prêts à dire, ce qu'ils sont prêts à libérer. Un petit peu comme les popcorns. Ça s'ouvre quand c'est le moment. En tout cas, moi, je trouve très important dans cette approche de ne pas remettre de la violence sur la violence. Parce que, malheureusement, quand la frontière du bien traitant n'a pas été posée, eh bien, la limite a été comme effacée et donc il va falloir la reconstruire.

  • Speaker #0

    Et ça peut arriver dans la petite enfance, dans l'adolescence aussi, et aussi dans l'âge adulte. Ce n'est pas forcément obligatoire que ça se passe que dans l'enfance. Il y a aussi des femmes qui n'ont pas forcément eu des choses dans l'enfance et qui sont violentées.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Ça fonctionne également, c'est ça que je voulais dire.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. C'est-à-dire qu'en fait, on est quand même dans une société où la violence est quand même très banalisée. Il suffit d'ouvrir la télé, de regarder en se promenant sur un trottoir les journaux. Donc il y a beaucoup de... Comment dire ? Malheureusement, il y a énormément de violences faites aux femmes. Après, les hommes se font la violence en eux-mêmes. Envoyer un fils de sur-fils à la guerre, c'est aussi de la violence. Mais bon, là, on est sur la violence faite aux femmes.

  • Speaker #0

    Mais c'est intéressant d'en parler aussi. Tu as des hommes dans ton cabinet, mais en proportion pas beaucoup.

  • Speaker #2

    Oui, il y a des hommes de plus en plus, en fait, qui eux aussi témoignent de la violence qu'ils ont reçue. Et là, il y a beaucoup de violence entre hommes aussi. L'actualité en regorge. Et il y a aussi des mères qui sont violentes avec leur fils. Mais par rapport aux femmes, je crois qu'il y a vraiment quelque chose qui est spécifique, qui pourrait dire... C'est un phénomène presque sociétal. Ou presque... planétaire. Il y a comme un rapport de force avec le pot de terre et contre le pot de fer. Et malheureusement, le viol a été reconnu comme une arme de guerre. Il y a quelque chose comme ça qui... Alors, je n'aime pas trop dire que la femme serait souffre-douleur, mais un peu quand même, peut-être.

  • Speaker #0

    N'ayons pas peur des mots. Et il y a des symptômes aussi de... Les tremblements, par exemple, c'est quelque chose qui peut être fréquent par rapport à un choc ?

  • Speaker #2

    En général, un choc est très souvent associé à un tremblement. Parce qu'en fait, un choc, il y a des choses comme ça qui vont créer de la peur. Le tremblement, souvent, il signifie la peur. En fait, toutes ces violences, le problème, c'est qu'elles imbibent le corps de terreur. Et notre corps, c'est comme un tissu. Et donc, la terreur est à l'intérieur. Et une fois que la terreur est à l'intérieur, qu'est-ce qu'on en fait ? C'est pour ça qu'une des manières, c'est de rendre la violence qu'on a reçue pour la libérer. Et ça, c'est une grande source de la violence. Donc, c'est pour ça que j'aime particulièrement cette approche par les facia, parce qu'elle permet de dissoudre, en fait. elle permet de dissoudre la terreur donc de dissoudre la violence parce que sinon c'est toute la problématique qu'est-ce qu'on fait de ce qu'on a reçu qu'est-ce qu'on fait de la violence qu'on a reçue et de la terreur que ça a engendré

  • Speaker #1

    Et un corps qui garde tout, un corps qui a des fascias bloquées, est-ce que c'est un corps qui peut développer des maladies, forcément ?

  • Speaker #2

    Elle tournait vers toi. Oui. Non, non, mais alors,

  • Speaker #1

    c'était une fausse question.

  • Speaker #2

    C'était une question cachée. Mais bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais pour dire que c'est important aussi de traiter, parce qu'un corps qui garde, il peut provoquer des cancers, des tirs comme ça.

  • Speaker #2

    C'est ça, mais il peut provoquer, voilà, il y a plein d'expressions comme ça. J'ai l'estomac serré, j'ai la tête dans un casque, j'ai le cœur... Oui. J'ai le cœur broyé. Ils se sont comptés aussi, par rapport aux violences sexuelles, toutes les problématiques par rapport au système gynécologique. Parce qu'en fait, un viol, de mon point de vue, c'est une entrée par effraction. Donc quand on rentre par effraction quelque part, si c'est une vitre, ça la casse. Si c'est une porte, ça la casse la serrure. Donc, dans notre corps, ça crée des effractions tissulaires comme ça. Et bien souvent, c'est ça qui a besoin d'être réparé, parce que ça crée des déchirures, en fait.

  • Speaker #0

    Et plus tard,

  • Speaker #1

    ça crée des conséquences. Plus le mal est gardé à l'intérieur...

  • Speaker #2

    Mais absolument, absolument. Ça peut créer une sorte de maladie. En fait, c'est pareil. Ça dépend si on va retenir ça, parce qu'il y a des personnes qui vont, du coup, ce qui a été retenu et ce qui continue de vivre dans l'anonymat de nous-mêmes, en fait, soit ça va se mettre en... En douleur physique, en maladie, oui, en maladie au sens propre du terme, parce que là, ce n'est pas maladie, des fois, ce n'est même pas dit du tout. Ou bien en tension psychique, en angoisse. C'est là où il est important d'avoir un échange, aussi bien verbal que tissulaire, pour pouvoir accompagner la personne au plus juste. Et que ni la terreur, ni la violence ne restent à l'intérieur.

  • Speaker #0

    Je peux partager mon expérience d'exemple assez fou. Parce que ça me fait vraiment écho. Puisque moi, Sylvie m'a beaucoup aidée dans mon travail de reconstruction. Et on a des bonnes... Ça me fait rire, mais ce n'est pas très drôle. Mais mon expérience était folle. Je crois que c'est la première fois où je suis venue te voir. Mais je pense que j'étais vraiment prête. J'avais fait un gros travail sur moi. Je ne sais pas pourquoi j'arrive dans ton cabinet. On me dit, va voir cette dame. Je me dis, je vois des trucs bizarres d'enfants. Pour les enfants, je ne comprends pas, j'ai envie de partir. Souvent, quand j'ai envie de partir, c'est que c'est un bon signe, c'est qu'il faut que je reste. Et je pense que j'ai couru allongée pendant une demi-heure. Je ne suis pas sportivement, je préviscise. C'était incroyable.

  • Speaker #2

    Oui, mais...

  • Speaker #0

    Tu t'en rappelles,

  • Speaker #2

    je pense. Je me rappelle, mais ce dont je me souviens surtout, c'est qu'en fait, au moment où tu as recontacté la violence que tu avais vécue, Sur le moment, ton envie c'était de partir en courant, mais comme tu avais été sidéré par les coups reçus, tu n'avais pas pu partir. Et donc toute cette énergie de fuite était restée comme engrammée dans tes jambes. Et donc effectivement quand tes jambes se sont mises à courir allongées, puisque la séance était sur table allongée, tu as pu libérer toute cette énergie de terreur, mais aussi de sauve-qui-peut retenue comme ça. Et donc, effectivement, je me souviens que ça avait beaucoup soulagé tes jambes parce que sinon, depuis plusieurs années, elles gardaient engrammées dans les muscles et dans les os et dans les veines et dans les artères et dans les nerfs et dans les cartilages et dans les facia, toute cette fuite qui n'avait pas pu se faire sur le moment. Donc, en fait, on pourrait dire que tu as fui plusieurs années après et du coup, en libérant comme ça toute ta peur, mais aussi tout ton instinct de survie qui était resté bloqué comme ça.

  • Speaker #0

    Mais c'était beaucoup d'années, en plus c'était plus d'une quinzaine d'années, ce qui est quand même faux. Et là, c'est vraiment le jour où j'ai pris conscience du pouvoir du corps et de ce que le corps pouvait garder. Parce que là, on raconte ça, mais si les gens qui ne l'ont pas vraiment vécu, c'est un peu irréel en fait. Mais moi, du coup, je suis restée complètement... Enfin, je n'étais pas sidérée, j'étais contente, mais je me suis dit, mais c'est incroyable, le corps est incroyable d'avoir gardé ça. Et je me suis sentie quand même vachement mieux après.

  • Speaker #2

    Ah ben c'est sûr.

  • Speaker #0

    mais voilà après ça a été une des étapes du travail parce que ça s'est pas fait en une fois parce que moi pour le coup j'étais prête parce que je suis arrivée avec cette course qui avait vraiment besoin de sortir Il y a eu d'autres étapes dans le travail. Et je pense que des fois, les gens ne sont pas forcément prêts à faire cette course-là, mais ils peuvent peut-être la faire un peu plus tard. Ça prend du temps ou des fois, ça peut être rapide. Mais en tout cas, ça vaut vraiment le coup parce qu'on se rend compte que le corps garde vraiment tout. Oui,

  • Speaker #1

    il garde tout comme un stock. Il garde tout en mémoire. Et il va garder des postures. J'ai beaucoup appris, par exemple, en regardant le film Les Chatouilles. C'est vraiment très intéressant parce qu'on voit la femme qui danse et à un moment son prof de danse qui lui dit mais attends il y a un truc qui ne va pas. Et en fait il est très instructif ce film en ça qui nous montre qu'en fait dans le corps le mouvement va se répéter de manière inconsciente parce qu'il va, là dans le film par exemple ça crée des spasmes. Et donc c'est vraiment parce qu'elle va aller mettre. Voilà, la conscience dessus, le regard dessus, et libérer le geste du trauma qu'elle va pouvoir en guérir en fait, et que ça va pouvoir effacer les traces de la violence sexuelle reçue. Donc en fait, notre corps, il va toujours garder ça. Et donc c'est pour ça qu'une approche corporelle très respectueuse, et ça j'insiste vraiment, on ne va pas chercher le trauma. On échange, c'est vraiment un dialogue très respectueux.

  • Speaker #0

    surtout les tremblements, c'est quelque chose qui m'avait vachement marquée, parce que c'est la première fois que j'avais ces tremblements, qui sont plus que des tremblements, parce que vraiment c'était des spasmes énormes,

  • Speaker #1

    ou une course.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que, là ça fait longtemps que ça ne me l'a pas fait, mais ça m'a duré pendant de nombreuses années plus tard, dès que j'avais quelque chose. Souvent mes jambes se mettaient à trembler, même quand j'avais peut-être quelque chose qui ne se passait pas très bien, mais sans que ce soit des violences, mais quelque chose qui me... Le soir, c'est comme si je déchargeais. Et que maintenant, mon corps connaît un peu le chemin et décharge encore des choses.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce serait intéressant de voir aussi, si quand tu sens tes jambes qui tremblent, ça ne veut pas dire qu'il faut que tu t'enfuis à toutes jambes, comme le dit l'expression. Moi, j'ai un exemple comme ça, d'une femme qui est dans une situation avec un homme à un moment. Elle a eu ses dix ans, elle se dit, mais là, je suis comme une biche prise dans les phares d'une voiture, il faut que je fuis. Elle a pu fuir. Mais si elle n'avait pas fui, toute cette énergie de la fuite serait restée dans ses jambes aussi, par exemple. Et donc, elle aurait pu manifester ça par des tremblements, par tout un tas de choses. Donc, c'est pour ça qu'il est vraiment très important, après une séance comme ça, d'aller même courir pour continuer d'évacuer toute l'adrénaline qui est restée, toute la peur et surtout de sauver sa peau. quand on est violenté et ça c'est une des sorties de la violence c'est à dire que c'est pas avoir le... parce que souvent dans la violence il y a une sidération, il y a un choc et en fait on bouge plus ni pied ni patte et donc le coup s'engramme et on bouge plus. Et donc c'est vrai que le fait de dire ça c'est de la violence, je sens qu'il faut que je m'en aille, je fuis c'est une sortie de la violence. Voilà mais tant que la violence reste sidérante on peut pas vraiment en sortir. Donc c'est pour ça qu'il est vraiment très important de reconnaître ces signes et de réveiller, j'aime bien ce titre de femme qui court avec les loups, de réveiller à l'intérieur de chacune de nous ces signaux, ces indicateurs internes qui nous font dire, ah non là, là ça ne se fait pas, là c'est de la violence et je pars. Alors des fois, ce n'est pas toujours facile à dire parce que... Des fois, pour sauver sa peau, il ne faut pas partir tout de suite, ou il faut négocier, ou il faut avoir le temps d'appeler un avocat, une copine ou la police.

  • Speaker #0

    Et puis des fois, on ne peut pas. Moi, je sais que mes cours, c'est parce que je ne pouvais pas, sinon j'aurais pu mourir si j'étais partie en cours. Exactement. Donc, il y a des fois, on ne peut pas courir.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et on sauve sa peau en ne courant pas.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    On ne peut pas s'en vouloir.

  • Speaker #1

    Dans un premier temps.

  • Speaker #0

    Oui, dans un premier temps.

  • Speaker #1

    Dans un premier temps. Et effectivement, il y a parfois, tout le monde le sait, toutes les femmes le savent, que pour sauver leur peau, repos, et bien parfois, effectivement, il ne faut pas courir. Il ne faut pas courir, ou en tout cas, il faut user de stratégies particulières pour ne pas remettre de la violence sur la violence. Donc c'est des gestions très, très fines, très... C'est très complexe la question de la violence.

  • Speaker #0

    Et ça demande beaucoup de courage aussi, même pour toutes les femmes qui nous entendent, de commencer à faire un travail sur soi, ça demande beaucoup de courage, mais ça en vaut vraiment la peine en fait. parce que je sens qu'il y a d'autres chemins, mais là, c'est vraiment un chemin qui est réparateur. Et on n'en parle pas... Je trouve qu'on parle beaucoup de la violence, mais de la façon de la réparer et qu'en fait, c'est possible avec beaucoup de courage, de la volonté, beaucoup d'amour et beaucoup d'accompagnement.

  • Speaker #1

    Un savoir-faire aussi, un savoir-faire, une conscience. Effectivement, il est possible d'effacer les traces de la violence et de retrouver la paix en soi, malgré tout. Il y a beaucoup de livres qui sortent aussi en ce moment, de femmes qui témoignent comment elles ont pu voir dans un premier temps que c'était de la violence, que la violence, ce n'est pas normal, que ce n'est pas un mode de vie. qu'il est possible de la réparer, comme tu dis, avec des soins, ça prend souvent beaucoup de temps. Et puis après, de se remettre au monde d'une manière différente. Et du coup, d'être très clair, donc au niveau encore du ressenti, de ce qui est juste et de ce qui n'est pas juste. De ce que c'est que la bientraitance, de ce que c'est que la maltraitance, de ce que c'est que l'amour et de ce que c'est que la violence. Est-ce que le corps évacue facilement ? C'est-à-dire que souvent, tu dirais que c'est à peu près combien de séances, même si je pense que ça dépend des femmes, mais pour avoir une notion un peu comme ça, toi, tu travailles sur combien de séances avec des femmes sur des gros chocs ? C'est ce qu'on disait tout à l'heure, ça dépend du travail qui a été fait préalablement, ça dépend parfois de l'intensité de la violence. Il y a des fois des violences qui sont tellement intenses que ça ne peut pas, je ne sais pas, en tout cas de mon expérience. parvenir comme ça du jour au lendemain. Et après, c'est toute une remise au monde. Parce que quand on a vécu dans la violence, la vie, elle a l'air de rien. Il y a certaines peurs ou au contraire, certaines audaces qu'on n'a pas quand la notion de sécurité est intégrée. C'est-à-dire qu'on ne va pas se mettre dans des situations à risque, par exemple, ou on ne va pas rester enfermé chez soi non plus. Donc, il y a vraiment ce curseur très précis à retrouver en soi. Je n'ai pas répondu à ta question. Je pense que c'est un peu du cas par cas. Oui, c'est vraiment du cas par cas. Ça peut aller très vite en tout cas sur le corps. Il y a quelque chose qui peut aller très vite. Mais pour se remettre au monde avec la paix en soi, Je pense que c'est un long cheminement qui demande de traverser ce qui se passe en nous, mais bien souvent ce qui s'est passé dans la famille et bien souvent ce qui se passe dans notre culture et dans notre société. Et donc la paix, elle vient, je pense, quand on a traversé tout ça et qu'on s'est libérés de toutes ces couches personnelles, de toutes ces couches transgénérationnelles et de toutes ces couches sociétales qui quand même induisent. Parce qu'il y a quand même une femme qui meurt par jour de coup. en France, donc c'est quand même énorme d'avoir traversé toutes ces couches, je crois, pour qu'il n'y ait plus une seule cellule qui soit imbibée de terreur ou de violence. Et ça, ça prend quand même du temps. Mais effectivement, il peut y avoir un vrai plus, un vrai mieux, une vraie prise de conscience, des vraies libérations très rapidement. Mais pour ce qui est d'être vraiment dans la paix avec ça, je dis pour que toutes les cellules de notre corps soient en paix malgré tout ça. Je pense qu'on ne combat pas, pour avoir la paix, on ne fait pas la guerre pour avoir la paix. C'est par la paix qu'on va à la paix. En tout cas, il me semble que la violence faite aux femmes s'apaise et que les femmes prennent conscience que la violence n'est pas normale. Il faut que les sigles du corps baignent dans quelque chose qui ressemble à la paix. Sinon la violence demeure. Donc elle peut dans ce cas se retourner sur l'extérieur, c'est-à-dire rendre ce qu'on a reçu ou bien se retourner contre soi. Et dans ces cas-là c'est des processus destructeurs pour soi et pour le féminin et pour les belles femmes que nous sommes. On arrive à la fin de notre émission. Est-ce que Sylvie il y a quelque chose que tu voudrais rajouter ? Moi, je forme vraiment, j'appelle de tous mes voeux, cette paix, cette paix en soi, mais cette paix aussi dans les relations. En tout cas, je crois qu'il y a vraiment un travail spécifique de conscience, de compréhension. Alors, c'est un petit peu ma spécificité, mais de comment le corps est fabriqué, de comment il fonctionne. de comment les personnes se rencontrent, et qu'il y a vraiment dans l'approche... dans l'apprentissage de ce qu'on appelle la sexualité, mais qui pour moi est quand même la rencontre entre deux êtres humains, il y a quand même des prérequis qui je pense seraient intéressants d'apprendre, de développer et qui sont vraiment probablement très différents de la reproduction. d'un acte sexuel, je veux dire, inconscient. En tout cas, ce que je voudrais dire, c'est que c'est quand même deux personnes qui se rencontrent et qu'est-ce qu'on peut faire pour qu'il n'y ait pas la guerre entre deux personnes qui amènent, comme ça, à de la violence. Donc je voulais dire ça, et puis je voulais vous remercier infiniment de m'avoir invitée à témoigner, à partager mon expérience. Et puis, voilà, je trouve ce que vous faites formidable. Je forme vraiment tous mes voeux que notre rencontre participe à la paix, en fait. La paix entre les individus et la paix dans les relations, et la paix au cœur de chacune de nos cellules.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci beaucoup. C'est vrai que participer à ma... paix à ma reconstruction de femme. Et c'était hyper important pour moi de pouvoir l'offrir au monde. C'est une image qu'on avait ensemble depuis qu'on s'est rencontrées. Et je lui ai dit, tu m'as aidée à traverser le feu. J'ai la sensation de l'avoir vraiment traversé et que maintenant, je suis de l'autre côté et j'ai envie de tendre la main aux femmes pour qu'elles n'aient pas peur de le traverser. Donc, elles peuvent t'appeler pour traverser le feu. Ça vaut le coup de passer de l'autre côté quand même, même si ça fait un peu peur.

  • Speaker #1

    Merci de ta... ta confiance,

  • Speaker #0

    Sarah. On se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle émission.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

Description

La flamme de la réparation des violences: Comment réparer son corps ?


Sara et Angélica ont reçu Sylvie Delanoue, ancienne infirmière, fascias praticienne, créatrice de l’école du sentir ou elle propose des conférences et des ateliers à toutes personnes concernées par cette dimension humaine qui sent, ressent et vit les évènements de la vie en écho avec son monde intérieur. Autrice du livre “Tous les enfants sont différents”. 


Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à l'écouter que nous avons eu à l'accueillir sous notre tente.


Quelques citations de l'épisode:


"Le corps est impliqué dans les traumatismes engendrés par la violence."


"Toutes les violences qu’elles soient physiques, psychiques ou même environnementales, elles vont à un moment ou un autre avoir un impact sur le corps plus ou moins direct."


"Les fascias forment à l’intérieur de notre corps une grande architecture interne qui pèsent à peu près 20kg chez un adulte et ont comme spécificités d’envelopper et protéger surtout les muscles".


"Les fascias sont à mémoire de forme, ils vont garder l’empreinte du « coup », on peut voir où le coup a été porté , son impact, et comment le réparer."


"Il est très difficile quand on a été violenté de reconnaître la violence."


"Je suis en dialogue avec les tissus du corps."


"Quand il y a des violences, il y a une coupure entre ce qui est arrivé et la conscience de ce qui est arrivé et les fascias nous connecte à prouver que c’est arrivé."


"Quand on veut s’enfuir et qu’on reste sidéré, qu’on ne le fait pas, l’énergie de fuite est engrammée dans les jambes."


   

On va parler de:

Femmes. Flammes. Allumer. Podcast. Maternité. Amour. Sexe. Psychologie. Témoignages inspirants. Développement personnel. Année 80. Santé. Bien être. Psychologie. Spiritualité. Désirs. Carrières. Abus. Violence.



Retrouvez Flammes des années 80, le podcast qui allume la femme, sur toutes les plateformes


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, nous sommes au mois de novembre, nous parlons des violences faites aux femmes. Et aujourd'hui particulièrement, nous allons aborder la réparation, la reconstruction. Et on a la chance de recevoir Sylvie Delannou, qui va nous expliquer comment elle aide toutes ces femmes en s'occupant de leur corps. On peut dire ça comme ça ?

  • Speaker #2

    Oui, bonjour à toutes et deux. Merci de me recevoir et de permettre de témoigner de mon expérience professionnelle.

  • Speaker #0

    Et on a déjà eu la chance de recevoir Sylvie quand on a abordé la psychologie en parlant de la thérapie par les facias. Voilà, comme ça, si vous voulez en savoir plus, vous pouvez aller aussi écouter cette émission. Mais on a la chance de l'avoir aujourd'hui, donc elle va me dire plein de choses.

  • Speaker #2

    On repart des facias un petit peu ?

  • Speaker #0

    Allez, on remet un petit peu à jour qu'est-ce que c'est les facias en fait. Voilà,

  • Speaker #2

    et pourquoi les facias ? pourquoi la violence faite aux femmes et pourquoi la réparation par le corps et comment le corps est impliqué dans la violence et comment il est impliqué aussi dans la réparation de tous ces traumatismes qui peuvent être engendrés par ça.

  • Speaker #0

    Ça me semble un programme parfait.

  • Speaker #2

    Voilà, donc peut-être faire un petit rappel dans le sens où moi, de mon point de vue, je suis toute... toutes les violences, qu'elles soient physiques, psychiques, au niveau d'une manière de penser, au niveau d'un rapport au corps, au niveau de la relation, elles peuvent même être environnementales aussi, elles vont à un moment ou à un autre avoir un impact sur le corps plus ou moins indirect. Et donc les facias, puisque moi c'est ma spécialité, mon expertise, je suis très... sensible au monde des fascias et à l'univers des fascias. Pour rappeler, ça forme à l'intérieur de notre corps, qui relie de la tête aux pieds, des pieds à la tête, mais aussi de la surface de notre peau à la profondeur de chacune de nos cellules, une grande trame, une grande architecture interne, qui pèse à peu près 20 kg chez un adulte, et qui a comme spécificité d'envelopper. de protéger et de nourrir aussi bien la globalité de nous-mêmes que chaque organe, chaque os, chaque muscle. Alors les fascias, ils sont surtout connus pour être autour des muscles, beaucoup, mais en fait, on en a partout. Et il y en a donc autour de notre système nerveux, il y en a vraiment tout partout. Donc les fascias, ils ont cette particularité, donc avoir une fonction de protection, d'enveloppement. Mais ils ont, pour le sujet qui nous concerne, une plasticité. C'est-à-dire qu'ils sont un petit peu en mouvement. Vous pouvez imaginer, par exemple, comme une grande toile, où parfois il y a, sur les aires de jeu pour enfants, des grands tissages comme ça, qui font un maillage. On pourrait dire ça comme ça. Et donc, ce maillage, comme il est dans notre corps, il est vivant, ce maillage est en mouvement. Ce qu'on sait au niveau des facias, c'est que quand ils vont bien, ils sont en mouvement, ce mouvement à l'intérieur du corps est très organisé, aussi bien dans l'espace que dans le temps. Et donc, par rapport à notre sujet d'aujourd'hui, on sait que les facias vont être très très réceptifs à tous les chocs, qu'ils soient physiques ou psychiques, ou environnementaux, ou quels qu'ils soient. Et donc, ils vont venir impacter. cette grande trame qui entoure tout de nous, en venant arrêter ce mouvement du vivant. Et ils ont, on travaille de ce fait pour traiter les traumas et les traumas conséquents aux violences. Je dis qu'elles soient physiques ou psychiques. On va venir... Les facias sont à mémoire de forme. Donc vous voyez, quand on a un oreiller à mémoire de forme, qu'on pose la main dessus, l'oreiller va garder la mémoire de la forme qu'on a imprimée sur l'oreiller. Et bien, dans notre corps, ça va être la même chose. C'est-à-dire qu'un coup, et ça, ça va être peut-être tout un... d'aborder ce soir, qu'est-ce qu'un coup, qu'est-ce que de la violence, qu'est-ce qu'un choc, qu'est-ce qu'un trauma, comment tout ça s'organise. Mais en tout cas, dans notre corps, il va y avoir. les fascias vont garder l'empreinte de ces coups. Et donc, c'est ce qui va nous permettre, mais je pense qu'on va le développer un petit peu plus tard, de savoir où s'est porté le coup, comment il a été, on peut même voir son impact, et aussi de ce fait, comment réparer, comment remettre du mouvement dans l'espace et dans le temps, dans la trame des fascias.

  • Speaker #0

    En fait, si on comprend bien, c'est-à-dire que dès qu'on a un coup, et un coup, ça peut être aussi quelque chose de verbal, ce n'est pas forcément un coup physique, ce n'est pas forcément un coup de poing ou quelque chose comme ça. Ça peut être une parole, ça peut être une agression verbale, ça peut être un comportement qui se répète pendant de nombreux, même pas forcément de nombreuses années.

  • Speaker #2

    Si, pendant de nombreuses années.

  • Speaker #0

    Ou ça peut être aussi une seule fois qui peut l'ancrer.

  • Speaker #2

    Ou ça peut être une seule fois, mais c'est pour ça que je pense qu'il va être important. de définir ce que c'est que la violence. Parce qu'en fait, moi je vois dans les personnes que je reçois, et particulièrement par rapport aux femmes, puisque c'est le sujet d'aujourd'hui, il est très difficile, quand on a été violenté, souvent, de reconnaître que c'est de la violence. Donc il y a tout un travail préalable de reconnaissance, que par exemple... donner une claque à quelqu'un, c'est de la violence. Mais recevoir une claque, recevoir une gifle, c'est avoir reçu de la violence. Recevoir un coup de pied, c'est de la violence. Être projeté par terre, c'est de la violence. Une parole, une injure, c'est de la violence. Une injonction paradoxale, c'est de la violence. Donc quand j'entends une injonction paradoxale, c'est je t'aime et je te bats. C'est de la violence. Il y a... La violence a tout un tas de formes, de modalités qui le dénient aussi. Il y a des femmes qui viennent et elles ont été confiées à une amie, une voisine, ou même des fois à des autorités, qu'elles ont été violentées. On dit non, on ne s'en occupe pas. Ça, c'est de la violence aussi. Le déni de la violence, c'est de la violence. Donc il y a tout un travail préalable. Enfin, en tout cas, qui est préalable ou qui est concomitant d'un travail verbal de reconnaissance de la violence, des faits, et un travail de réparation tissulaire.

  • Speaker #0

    Et si on vient de voir, par exemple, et que... On vient de voir, parce que si on vient... Comme on pourrait voir un kiné, entre guillemets, dans cette optique-là, et qu'en fait, toi, tu vois qu'il y a eu de la violence, mais que la personne ne le sait pas. Comment tu... Qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #2

    C'est toujours complexe. C'est pour ça que je disais qu'il y a vraiment une reconnaissance préalable de reconnaître qu'avoir reçu une gifle, d'avoir reçu une injure, d'avoir reçu une assiette dans la figure, d'avoir un regard des fois suffit. Un geste, ça suffit.

  • Speaker #0

    Et en proportion par exemple des femmes qui viennent te voir parce que c'est à peu près 70-80% de ta patientèle ? Oui. C'est combien de personnes sont en déni, entre guillemets, alors que toi, tu le vois dans le corps qu'elles ont reçu de la violence, mais elles ne le savent pas. Elles ne veulent pas le formuler, peut-être.

  • Speaker #2

    C'est-à-dire que je ne vois pas que dans le corps. Je l'entends aussi à ce qu'elles me disent. C'est-à-dire que moi, quand quelqu'un me dit, par exemple, mon mari m'a bousculé, je suis tombée par terre, c'est de la violence.

  • Speaker #0

    Et elle le nie, du coup ?

  • Speaker #2

    C'est-à-dire que c'est très difficile de reconnaître que quelqu'un qu'on aime nous maltraite en fait. Donc il y a tout un travail, j'ai envie de dire, presque neuronal de déchoquage pour pouvoir dire, ah oui en fait, elle me dit qu'elle m'aime, mais en fait, il m'a balancé par terre. Donc voilà, c'est le juge Edouard Durand qui dit, en fait, quand on aime, ça ne fait pas mal. Donc je crois qu'il y a des bases comme ça, très simples, mais qui sont fondamentales à rappeler pour pouvoir, j'ai envie de dire, travailler corps et âme. à la réparation de la violence. Mais effectivement, quand on aime quelqu'un, on ne lui fait pas mal.

  • Speaker #1

    Si tu as des cas de... Parce que parfois, il peut y avoir de l'amnésie post-traumatique, aussi des gens qui ont occulté comme ça.

  • Speaker #2

    Oui, il y a ça. Mais ça, c'est vraiment deux choses différentes. L'amnésie post-traumatique, la personne, elle ne va même pas te dire qu'on...

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Mais est-ce que toi, si une personne a dit j'ai hyper mal là toi, tu peux détecter qu'il y a eu quelque chose qui s'est passé et peut-être elle n'arrive pas à mettre des mots dessus ?

  • Speaker #2

    Ça, ça va être l'écoute du corps et c'est là où effectivement, quand il y a une amnésie post-traumatique ou quand un choc a été engrammé dans le corps, le fait de pouvoir être en dialogue tissulaire à travers les fascias va pouvoir, en tout cas en tant que professionnel, donner des indications sur la nature du choc, la temporalité aussi. Mais en tout cas, moi, dans ma pratique, je ne peux pas... En tout cas, ce qui est important, moi, ce que j'aime dans cette pratique avec les faciaires, c'est qu'on sait, quand un endroit du corps a été immobilisé, qu'il y a eu un choc. Donc la personne, elle a pu, je ne sais pas, peut-être tomber de cheval et ce sera un choc qui sera violent, mais ce ne sera pas de la violence. Ce n'est pas la même chose. Ce n'est pas comme si quelqu'un l'avait fait, tomber de cheval.

  • Speaker #0

    Et ça, tu arrives à voir la subtilité entre quelqu'un qui est tombé de cheval et vraiment c'est quelque chose de violent ?

  • Speaker #2

    Alors ce qui est intéressant et moi ce que je trouve passionnant dans ce travail avec les facias, c'est qu'en fait on sait que quand il y a eu une immobilité dans les tissus, il y a eu choc. Et donc on sait, on est un petit peu comme les surfers, on sait où passe la vague du vivant. Donc en fait avec nos mains, on va, comme le surfeur dans l'eau, il va savoir, il va se laisser, comment dire, mouvoir par le courant. Et donc en posant nos mains... et en rentrant dans ce dialogue tissulaire qui est aussi un dialogue relationnel. Ça peut me paraître bizarre de dire qu'on est en relation avec les tissus du corps, mais c'est vraiment une réalité. Les tissus vont répondre ou pas. Ils vont répondre un petit peu, ils vont répondre beaucoup, ils ne vont répondre pas du tout. Et donc, au bout d'un certain temps, parfois c'est dans l'immédiateté si la personne est prête, parfois il faut beaucoup plus de temps. Parfois, il faut des années. Parfois, il faut quelques mois. Parfois, il faut moins. En fait, les tissus vont se remettre en mouvement. Et ça, c'est toujours un moment qui est extrêmement touchant. C'est-à-dire que quand le tissu se remet en mouvement, c'est-à-dire que la mémoire qui était restée capturée dans la forme à l'impact du choc, la mémoire va se libérer. C'est-à-dire que le tissu, en se remettant en mouvement... va redonner, libérer l'émotion qui était contenue dedans, va libérer la parole et la personne va avoir accès dans sa vision intérieure, j'ai envie de dire, à la scène, à ce qui s'est passé réellement. Voilà, et c'est pour ça qu'elle va dire je suis tombée de cheval ou on m'a fait tomber de cheval Et donc, c'est très différent.

  • Speaker #0

    Et c'est très intense aussi.

  • Speaker #2

    Comment ?

  • Speaker #0

    C'est très intense aussi.

  • Speaker #2

    Et c'est très intense, oui. Et ce faisant, il y a vraiment, c'est vraiment ça. Alors, les tissus se remettent en mouvement. Et c'est là où, voilà, ça va être notre travail de remettre les tissus là, comme c'était avant le trauma. Et donc, c'est en ça qu'il y a une possibilité de, alors ça dépend des situations et des personnes, mais soit d'effacer la trace, c'est-à-dire que la personne, elle aura un souvenir, mais dans le corps, il n'y aura plus l'empreinte. Soit ça va se diluer. soit ça va se dissoudre, soit ça va... Il y a plusieurs manières et ça c'est différent chez chaque personne. Mais en tout cas, ce qu'on sait, nous on connaît comment c'est quand dans un corps, quand tout va bien. Donc en fait, l'idée c'est que c'est comme toujours l'histoire avec la main sur l'oreille à mémoire de forme, eh bien en remettant les tissus en mouvement, donc je vous redis, l'émotion va se libérer. Donc ça peut être de la peur, ça peut être de la colère. Ça peut être souvent, c'est de la terreur en fait, qui est vécue et donc qui va se libérer, qui va s'exprimer sous forme de larmes ou sous forme de cris. Mais bon, c'est en général, ce n'est pas des intensités émotionnelles débordantes parce que la personne, elle est dans la réalité de ce qu'elle vit. Et elle va avoir, donc c'est ça qui est intéressant aussi avec les fascias, c'est que les fascias sont porteurs de capteurs. qu'on appelle les propriocepteurs, qui ont la mémoire. Pour vous dire, par exemple, si on se lève la nuit pour aller, mettons, faire pipi, et qu'on est dans le noir, on va arriver à se diriger comme ça. Donc ça veut dire qu'on va avoir la mémoire que si je me lève, il faut que j'aille tout droit, et puis que j'aille à gauche, et puis que j'aille au bout du couloir, à droite, et que j'ouvre la porte. Je n'ai pas forcément de lumière pour voir ça. Et donc j'ai une vision très nette à l'intérieur de moi-même, de ce qui se passe. Et donc, pour tous les chocs, pour tout ça, en fait, on a la vision se réactive à travers ça. Donc il y a l'émotion, la vision, et les tissus qui se remettent en mouvement. Et la parole se libère, c'est-à-dire que la personne peut dire. Et c'est ça qui aide à résoudre et surtout à dissoudre vraiment les traces de trauma dans le corps.

  • Speaker #1

    Est-ce que le travail sur le corps, tu penses que c'est mieux qu'il soit fait avant la parole ou après ? ou en même temps,

  • Speaker #2

    est-ce qu'il y a une marche à suivre un peu mieux ? Je dirais qu'il n'y a pas de... En tout cas, la parole, le travail émotionnel, le travail sur le corps, en fait, sont des voies d'entrée. La meilleure méthode, c'est ce qui est la plus facile. Après, ce qui est sûr, c'est que toute cette approche par le corps, elle va nous aider sur tous les traumas qui ont lieu dans la toute petite enfance. quand l'enfant n'avait pas les mots pour le dire, quand c'est plus tard, quand il y avait les mots pour le dire, mais que ça n'a pas pu se dire, c'est-à-dire que c'est resté à l'état de secret, et que ça continue à vivre dans l'anonymat du corps. De ce dont tu parlais tout à l'heure, des amnésies post-traumatiques, c'est-à-dire qu'effectivement, quand il y a des violences, on le sait, pour se protéger, il y a une on appelle ça une schisse, c'est-à-dire une coupure entre ce qui est arrivé et la conscience de ce qui est arrivé. Donc dans ces cas-là c'est sûr que le corps est très aidant parce que petit à petit on va pouvoir réapprivoiser ces espaces comme ça qui sont sidérés, qui sont figés qui sont traumatisés donc ça va être intéressant parce que sinon, quand il n'y a pas la mémoire On ne peut pas, même si la personne, des fois, elle a un petit pressentiment, si on parle, elle va dire ah oui, peut-être, mais je ne sais pas Et ce qui est très intéressant dans les fascias, c'est que ça nous connecte à ce qu'on appelle nous l'éprouver C'est-à-dire, on sait parce qu'on l'a senti. Et parfois, dans les traumas et dans les violences, c'est cette fonction sentir qui est abîmée, en fait, qui est endommagée. Et soit les personnes, elles ne sentent plus, soit elles ne sentent plus si c'est juste ou pas, soit elles ne sentent plus si ça fait mal ou pas. Et donc, il y a tout un travail, une approche vraiment par rapport à la fonction scientifique.

  • Speaker #0

    Oui, on était en off tout à l'heure quand on a parlé de ce livre, parce qu'on prépare un petit peu nos émissions. Donc, vas-y, continue comme ça. Tu peux redonner le titre du livre ?

  • Speaker #2

    Pour protéger l'enfant, protégeant la mère. Voilà, donc il peut être intéressant de commencer par une approche corporelle dans ces conditions-là. Soit parce que c'est la toute petite enfance, quand l'enfant ne savait pas parler. Soit parce qu'il savait parler mais personne ne l'a écouté, donc il a dû retenir sa parole. Soit dans les amnésies post-traumatiques. Et je parlais de l'éprouver, qui est quelque chose qui est très important pour nous, et qui est en lien aussi avec les propriocepteurs, c'est-à-dire que quelque chose, on sait que c'est vrai parce qu'on l'a éprouvé, parce qu'on l'a senti. Et voilà, je parlais de la fonction sentir, combien elle était importante à réhabiliter, et un coup, ça fait mal. Et un coup, c'est de la violence. Donc il y a cette forme de B.A.B.A. qui est vraiment une forme de prérequis pour pouvoir se rendre compte qu'on a été violenté et de ce fait se mettre en situation de ne plus le réparer, et aussi de ne plus l'être.

  • Speaker #1

    Et ce qui était intéressant, c'est que tout à l'heure en off, on parlait de... De la violence, tu disais, ce n'est pas que physique, il y a aussi la violence par rapport à la nourriture, il y a la violence par rapport à...

  • Speaker #2

    Oui, c'est-à-dire que les sources de violence, moi ce que j'ai observé, c'est que les violences faites aux femmes, bien souvent, elles prennent leur origine, soit dans la petite enfance, quand déjà la petite fille a été violentée, et effectivement, la violence, malheureusement, n'est pas que les coups. La violence, elle peut être dans la nourriture, par exemple, forcée, de manière intrusive. Mettre une cuillère dans la bouche, par exemple, c'est intrusif. Il y a des violences qui sont faites dans l'apprentissage de la propreté, sur la mise sur le pot, quand il y a des menaces, quand il y a des injonctions. Tu ne te lèveras pas tant que tu n'auras pas fait, par exemple. Tout ça va beaucoup laisser de traces et donc créer une espèce de flou sur ce que c'est que la bientraitance et ce que c'est que la maltraitance. Et donc, oui, la violence, elle commence très, très tôt. Et donc ça, je parle des violences comme ça, mais il y a aussi, bien sûr, toutes les violences sexuelles qui commencent aussi très tôt. Mais en tout cas, je pourrais dire que les violences, en tout cas dans le corps et par rapport à l'organisation des facia, elles pourraient se décliner. Il y a les violences qui vont toucher plus spécifiquement le système nerveux, qui vont concerner... tout ce qui est la dure mère, on l'appelle comme ça, qui est le fascia qui est vraiment en lien avec le système nerveux, et là où ça va figer la pensée, créer des tensions psychiques très importantes, des fois des difficultés d'apprentissage à l'école, ou même des difficultés, et c'est ça qui va créer des difficultés à reconnaître, ça c'est de la violence, ça c'en est pas. Il m'offre des fleurs. et en même temps imba, c'est pas de l'amour. Voilà, donc il y a des choses comme ça, très basiques, à réintégrer à ce que chaque femme se réapproprie. Il y a des violences physiques qui vont être des coups. Dans ces cas-là, ça va être, on va plus les retrouver au niveau des fascias musculaires, des fascias osseuses, ou des fascias autour des viscères, comme voilà, tous les coups de pied, tout ça qui vont... qui vont mettre des empreintes comme ça, donc on les traitera d'une manière particulière. Et puis il y a toutes les violences sexuelles qui vont être beaucoup plus au niveau du périnée et qui vont beaucoup toucher des muscles particuliers au niveau du corps qui sont les adducteurs. Les adducteurs ce sont des muscles qui nous permettent d'écarter les genoux et de resserrer les genoux. Donc dans ces muscles là, il y a... énormément de peur et il y a, en général, on retrouve beaucoup de traces. Donc on va travailler avec, en tout cas moi, toute la délicatesse infinie, parce qu'il n'est pas question de remettre du trauma sur le trauma ni de remettre de la violence sur la violence et d'avoir cette approche corporelle où les tissus vont nous renseigner de ce qu'ils peuvent, ce qu'ils sont prêts à ouvrir, ce qu'ils sont prêts à dire, ce qu'ils sont prêts à libérer. Un petit peu comme les popcorns. Ça s'ouvre quand c'est le moment. En tout cas, moi, je trouve très important dans cette approche de ne pas remettre de la violence sur la violence. Parce que, malheureusement, quand la frontière du bien traitant n'a pas été posée, eh bien, la limite a été comme effacée et donc il va falloir la reconstruire.

  • Speaker #0

    Et ça peut arriver dans la petite enfance, dans l'adolescence aussi, et aussi dans l'âge adulte. Ce n'est pas forcément obligatoire que ça se passe que dans l'enfance. Il y a aussi des femmes qui n'ont pas forcément eu des choses dans l'enfance et qui sont violentées.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Ça fonctionne également, c'est ça que je voulais dire.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. C'est-à-dire qu'en fait, on est quand même dans une société où la violence est quand même très banalisée. Il suffit d'ouvrir la télé, de regarder en se promenant sur un trottoir les journaux. Donc il y a beaucoup de... Comment dire ? Malheureusement, il y a énormément de violences faites aux femmes. Après, les hommes se font la violence en eux-mêmes. Envoyer un fils de sur-fils à la guerre, c'est aussi de la violence. Mais bon, là, on est sur la violence faite aux femmes.

  • Speaker #0

    Mais c'est intéressant d'en parler aussi. Tu as des hommes dans ton cabinet, mais en proportion pas beaucoup.

  • Speaker #2

    Oui, il y a des hommes de plus en plus, en fait, qui eux aussi témoignent de la violence qu'ils ont reçue. Et là, il y a beaucoup de violence entre hommes aussi. L'actualité en regorge. Et il y a aussi des mères qui sont violentes avec leur fils. Mais par rapport aux femmes, je crois qu'il y a vraiment quelque chose qui est spécifique, qui pourrait dire... C'est un phénomène presque sociétal. Ou presque... planétaire. Il y a comme un rapport de force avec le pot de terre et contre le pot de fer. Et malheureusement, le viol a été reconnu comme une arme de guerre. Il y a quelque chose comme ça qui... Alors, je n'aime pas trop dire que la femme serait souffre-douleur, mais un peu quand même, peut-être.

  • Speaker #0

    N'ayons pas peur des mots. Et il y a des symptômes aussi de... Les tremblements, par exemple, c'est quelque chose qui peut être fréquent par rapport à un choc ?

  • Speaker #2

    En général, un choc est très souvent associé à un tremblement. Parce qu'en fait, un choc, il y a des choses comme ça qui vont créer de la peur. Le tremblement, souvent, il signifie la peur. En fait, toutes ces violences, le problème, c'est qu'elles imbibent le corps de terreur. Et notre corps, c'est comme un tissu. Et donc, la terreur est à l'intérieur. Et une fois que la terreur est à l'intérieur, qu'est-ce qu'on en fait ? C'est pour ça qu'une des manières, c'est de rendre la violence qu'on a reçue pour la libérer. Et ça, c'est une grande source de la violence. Donc, c'est pour ça que j'aime particulièrement cette approche par les facia, parce qu'elle permet de dissoudre, en fait. elle permet de dissoudre la terreur donc de dissoudre la violence parce que sinon c'est toute la problématique qu'est-ce qu'on fait de ce qu'on a reçu qu'est-ce qu'on fait de la violence qu'on a reçue et de la terreur que ça a engendré

  • Speaker #1

    Et un corps qui garde tout, un corps qui a des fascias bloquées, est-ce que c'est un corps qui peut développer des maladies, forcément ?

  • Speaker #2

    Elle tournait vers toi. Oui. Non, non, mais alors,

  • Speaker #1

    c'était une fausse question.

  • Speaker #2

    C'était une question cachée. Mais bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais pour dire que c'est important aussi de traiter, parce qu'un corps qui garde, il peut provoquer des cancers, des tirs comme ça.

  • Speaker #2

    C'est ça, mais il peut provoquer, voilà, il y a plein d'expressions comme ça. J'ai l'estomac serré, j'ai la tête dans un casque, j'ai le cœur... Oui. J'ai le cœur broyé. Ils se sont comptés aussi, par rapport aux violences sexuelles, toutes les problématiques par rapport au système gynécologique. Parce qu'en fait, un viol, de mon point de vue, c'est une entrée par effraction. Donc quand on rentre par effraction quelque part, si c'est une vitre, ça la casse. Si c'est une porte, ça la casse la serrure. Donc, dans notre corps, ça crée des effractions tissulaires comme ça. Et bien souvent, c'est ça qui a besoin d'être réparé, parce que ça crée des déchirures, en fait.

  • Speaker #0

    Et plus tard,

  • Speaker #1

    ça crée des conséquences. Plus le mal est gardé à l'intérieur...

  • Speaker #2

    Mais absolument, absolument. Ça peut créer une sorte de maladie. En fait, c'est pareil. Ça dépend si on va retenir ça, parce qu'il y a des personnes qui vont, du coup, ce qui a été retenu et ce qui continue de vivre dans l'anonymat de nous-mêmes, en fait, soit ça va se mettre en... En douleur physique, en maladie, oui, en maladie au sens propre du terme, parce que là, ce n'est pas maladie, des fois, ce n'est même pas dit du tout. Ou bien en tension psychique, en angoisse. C'est là où il est important d'avoir un échange, aussi bien verbal que tissulaire, pour pouvoir accompagner la personne au plus juste. Et que ni la terreur, ni la violence ne restent à l'intérieur.

  • Speaker #0

    Je peux partager mon expérience d'exemple assez fou. Parce que ça me fait vraiment écho. Puisque moi, Sylvie m'a beaucoup aidée dans mon travail de reconstruction. Et on a des bonnes... Ça me fait rire, mais ce n'est pas très drôle. Mais mon expérience était folle. Je crois que c'est la première fois où je suis venue te voir. Mais je pense que j'étais vraiment prête. J'avais fait un gros travail sur moi. Je ne sais pas pourquoi j'arrive dans ton cabinet. On me dit, va voir cette dame. Je me dis, je vois des trucs bizarres d'enfants. Pour les enfants, je ne comprends pas, j'ai envie de partir. Souvent, quand j'ai envie de partir, c'est que c'est un bon signe, c'est qu'il faut que je reste. Et je pense que j'ai couru allongée pendant une demi-heure. Je ne suis pas sportivement, je préviscise. C'était incroyable.

  • Speaker #2

    Oui, mais...

  • Speaker #0

    Tu t'en rappelles,

  • Speaker #2

    je pense. Je me rappelle, mais ce dont je me souviens surtout, c'est qu'en fait, au moment où tu as recontacté la violence que tu avais vécue, Sur le moment, ton envie c'était de partir en courant, mais comme tu avais été sidéré par les coups reçus, tu n'avais pas pu partir. Et donc toute cette énergie de fuite était restée comme engrammée dans tes jambes. Et donc effectivement quand tes jambes se sont mises à courir allongées, puisque la séance était sur table allongée, tu as pu libérer toute cette énergie de terreur, mais aussi de sauve-qui-peut retenue comme ça. Et donc, effectivement, je me souviens que ça avait beaucoup soulagé tes jambes parce que sinon, depuis plusieurs années, elles gardaient engrammées dans les muscles et dans les os et dans les veines et dans les artères et dans les nerfs et dans les cartilages et dans les facia, toute cette fuite qui n'avait pas pu se faire sur le moment. Donc, en fait, on pourrait dire que tu as fui plusieurs années après et du coup, en libérant comme ça toute ta peur, mais aussi tout ton instinct de survie qui était resté bloqué comme ça.

  • Speaker #0

    Mais c'était beaucoup d'années, en plus c'était plus d'une quinzaine d'années, ce qui est quand même faux. Et là, c'est vraiment le jour où j'ai pris conscience du pouvoir du corps et de ce que le corps pouvait garder. Parce que là, on raconte ça, mais si les gens qui ne l'ont pas vraiment vécu, c'est un peu irréel en fait. Mais moi, du coup, je suis restée complètement... Enfin, je n'étais pas sidérée, j'étais contente, mais je me suis dit, mais c'est incroyable, le corps est incroyable d'avoir gardé ça. Et je me suis sentie quand même vachement mieux après.

  • Speaker #2

    Ah ben c'est sûr.

  • Speaker #0

    mais voilà après ça a été une des étapes du travail parce que ça s'est pas fait en une fois parce que moi pour le coup j'étais prête parce que je suis arrivée avec cette course qui avait vraiment besoin de sortir Il y a eu d'autres étapes dans le travail. Et je pense que des fois, les gens ne sont pas forcément prêts à faire cette course-là, mais ils peuvent peut-être la faire un peu plus tard. Ça prend du temps ou des fois, ça peut être rapide. Mais en tout cas, ça vaut vraiment le coup parce qu'on se rend compte que le corps garde vraiment tout. Oui,

  • Speaker #1

    il garde tout comme un stock. Il garde tout en mémoire. Et il va garder des postures. J'ai beaucoup appris, par exemple, en regardant le film Les Chatouilles. C'est vraiment très intéressant parce qu'on voit la femme qui danse et à un moment son prof de danse qui lui dit mais attends il y a un truc qui ne va pas. Et en fait il est très instructif ce film en ça qui nous montre qu'en fait dans le corps le mouvement va se répéter de manière inconsciente parce qu'il va, là dans le film par exemple ça crée des spasmes. Et donc c'est vraiment parce qu'elle va aller mettre. Voilà, la conscience dessus, le regard dessus, et libérer le geste du trauma qu'elle va pouvoir en guérir en fait, et que ça va pouvoir effacer les traces de la violence sexuelle reçue. Donc en fait, notre corps, il va toujours garder ça. Et donc c'est pour ça qu'une approche corporelle très respectueuse, et ça j'insiste vraiment, on ne va pas chercher le trauma. On échange, c'est vraiment un dialogue très respectueux.

  • Speaker #0

    surtout les tremblements, c'est quelque chose qui m'avait vachement marquée, parce que c'est la première fois que j'avais ces tremblements, qui sont plus que des tremblements, parce que vraiment c'était des spasmes énormes,

  • Speaker #1

    ou une course.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que, là ça fait longtemps que ça ne me l'a pas fait, mais ça m'a duré pendant de nombreuses années plus tard, dès que j'avais quelque chose. Souvent mes jambes se mettaient à trembler, même quand j'avais peut-être quelque chose qui ne se passait pas très bien, mais sans que ce soit des violences, mais quelque chose qui me... Le soir, c'est comme si je déchargeais. Et que maintenant, mon corps connaît un peu le chemin et décharge encore des choses.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce serait intéressant de voir aussi, si quand tu sens tes jambes qui tremblent, ça ne veut pas dire qu'il faut que tu t'enfuis à toutes jambes, comme le dit l'expression. Moi, j'ai un exemple comme ça, d'une femme qui est dans une situation avec un homme à un moment. Elle a eu ses dix ans, elle se dit, mais là, je suis comme une biche prise dans les phares d'une voiture, il faut que je fuis. Elle a pu fuir. Mais si elle n'avait pas fui, toute cette énergie de la fuite serait restée dans ses jambes aussi, par exemple. Et donc, elle aurait pu manifester ça par des tremblements, par tout un tas de choses. Donc, c'est pour ça qu'il est vraiment très important, après une séance comme ça, d'aller même courir pour continuer d'évacuer toute l'adrénaline qui est restée, toute la peur et surtout de sauver sa peau. quand on est violenté et ça c'est une des sorties de la violence c'est à dire que c'est pas avoir le... parce que souvent dans la violence il y a une sidération, il y a un choc et en fait on bouge plus ni pied ni patte et donc le coup s'engramme et on bouge plus. Et donc c'est vrai que le fait de dire ça c'est de la violence, je sens qu'il faut que je m'en aille, je fuis c'est une sortie de la violence. Voilà mais tant que la violence reste sidérante on peut pas vraiment en sortir. Donc c'est pour ça qu'il est vraiment très important de reconnaître ces signes et de réveiller, j'aime bien ce titre de femme qui court avec les loups, de réveiller à l'intérieur de chacune de nous ces signaux, ces indicateurs internes qui nous font dire, ah non là, là ça ne se fait pas, là c'est de la violence et je pars. Alors des fois, ce n'est pas toujours facile à dire parce que... Des fois, pour sauver sa peau, il ne faut pas partir tout de suite, ou il faut négocier, ou il faut avoir le temps d'appeler un avocat, une copine ou la police.

  • Speaker #0

    Et puis des fois, on ne peut pas. Moi, je sais que mes cours, c'est parce que je ne pouvais pas, sinon j'aurais pu mourir si j'étais partie en cours. Exactement. Donc, il y a des fois, on ne peut pas courir.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et on sauve sa peau en ne courant pas.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    On ne peut pas s'en vouloir.

  • Speaker #1

    Dans un premier temps.

  • Speaker #0

    Oui, dans un premier temps.

  • Speaker #1

    Dans un premier temps. Et effectivement, il y a parfois, tout le monde le sait, toutes les femmes le savent, que pour sauver leur peau, repos, et bien parfois, effectivement, il ne faut pas courir. Il ne faut pas courir, ou en tout cas, il faut user de stratégies particulières pour ne pas remettre de la violence sur la violence. Donc c'est des gestions très, très fines, très... C'est très complexe la question de la violence.

  • Speaker #0

    Et ça demande beaucoup de courage aussi, même pour toutes les femmes qui nous entendent, de commencer à faire un travail sur soi, ça demande beaucoup de courage, mais ça en vaut vraiment la peine en fait. parce que je sens qu'il y a d'autres chemins, mais là, c'est vraiment un chemin qui est réparateur. Et on n'en parle pas... Je trouve qu'on parle beaucoup de la violence, mais de la façon de la réparer et qu'en fait, c'est possible avec beaucoup de courage, de la volonté, beaucoup d'amour et beaucoup d'accompagnement.

  • Speaker #1

    Un savoir-faire aussi, un savoir-faire, une conscience. Effectivement, il est possible d'effacer les traces de la violence et de retrouver la paix en soi, malgré tout. Il y a beaucoup de livres qui sortent aussi en ce moment, de femmes qui témoignent comment elles ont pu voir dans un premier temps que c'était de la violence, que la violence, ce n'est pas normal, que ce n'est pas un mode de vie. qu'il est possible de la réparer, comme tu dis, avec des soins, ça prend souvent beaucoup de temps. Et puis après, de se remettre au monde d'une manière différente. Et du coup, d'être très clair, donc au niveau encore du ressenti, de ce qui est juste et de ce qui n'est pas juste. De ce que c'est que la bientraitance, de ce que c'est que la maltraitance, de ce que c'est que l'amour et de ce que c'est que la violence. Est-ce que le corps évacue facilement ? C'est-à-dire que souvent, tu dirais que c'est à peu près combien de séances, même si je pense que ça dépend des femmes, mais pour avoir une notion un peu comme ça, toi, tu travailles sur combien de séances avec des femmes sur des gros chocs ? C'est ce qu'on disait tout à l'heure, ça dépend du travail qui a été fait préalablement, ça dépend parfois de l'intensité de la violence. Il y a des fois des violences qui sont tellement intenses que ça ne peut pas, je ne sais pas, en tout cas de mon expérience. parvenir comme ça du jour au lendemain. Et après, c'est toute une remise au monde. Parce que quand on a vécu dans la violence, la vie, elle a l'air de rien. Il y a certaines peurs ou au contraire, certaines audaces qu'on n'a pas quand la notion de sécurité est intégrée. C'est-à-dire qu'on ne va pas se mettre dans des situations à risque, par exemple, ou on ne va pas rester enfermé chez soi non plus. Donc, il y a vraiment ce curseur très précis à retrouver en soi. Je n'ai pas répondu à ta question. Je pense que c'est un peu du cas par cas. Oui, c'est vraiment du cas par cas. Ça peut aller très vite en tout cas sur le corps. Il y a quelque chose qui peut aller très vite. Mais pour se remettre au monde avec la paix en soi, Je pense que c'est un long cheminement qui demande de traverser ce qui se passe en nous, mais bien souvent ce qui s'est passé dans la famille et bien souvent ce qui se passe dans notre culture et dans notre société. Et donc la paix, elle vient, je pense, quand on a traversé tout ça et qu'on s'est libérés de toutes ces couches personnelles, de toutes ces couches transgénérationnelles et de toutes ces couches sociétales qui quand même induisent. Parce qu'il y a quand même une femme qui meurt par jour de coup. en France, donc c'est quand même énorme d'avoir traversé toutes ces couches, je crois, pour qu'il n'y ait plus une seule cellule qui soit imbibée de terreur ou de violence. Et ça, ça prend quand même du temps. Mais effectivement, il peut y avoir un vrai plus, un vrai mieux, une vraie prise de conscience, des vraies libérations très rapidement. Mais pour ce qui est d'être vraiment dans la paix avec ça, je dis pour que toutes les cellules de notre corps soient en paix malgré tout ça. Je pense qu'on ne combat pas, pour avoir la paix, on ne fait pas la guerre pour avoir la paix. C'est par la paix qu'on va à la paix. En tout cas, il me semble que la violence faite aux femmes s'apaise et que les femmes prennent conscience que la violence n'est pas normale. Il faut que les sigles du corps baignent dans quelque chose qui ressemble à la paix. Sinon la violence demeure. Donc elle peut dans ce cas se retourner sur l'extérieur, c'est-à-dire rendre ce qu'on a reçu ou bien se retourner contre soi. Et dans ces cas-là c'est des processus destructeurs pour soi et pour le féminin et pour les belles femmes que nous sommes. On arrive à la fin de notre émission. Est-ce que Sylvie il y a quelque chose que tu voudrais rajouter ? Moi, je forme vraiment, j'appelle de tous mes voeux, cette paix, cette paix en soi, mais cette paix aussi dans les relations. En tout cas, je crois qu'il y a vraiment un travail spécifique de conscience, de compréhension. Alors, c'est un petit peu ma spécificité, mais de comment le corps est fabriqué, de comment il fonctionne. de comment les personnes se rencontrent, et qu'il y a vraiment dans l'approche... dans l'apprentissage de ce qu'on appelle la sexualité, mais qui pour moi est quand même la rencontre entre deux êtres humains, il y a quand même des prérequis qui je pense seraient intéressants d'apprendre, de développer et qui sont vraiment probablement très différents de la reproduction. d'un acte sexuel, je veux dire, inconscient. En tout cas, ce que je voudrais dire, c'est que c'est quand même deux personnes qui se rencontrent et qu'est-ce qu'on peut faire pour qu'il n'y ait pas la guerre entre deux personnes qui amènent, comme ça, à de la violence. Donc je voulais dire ça, et puis je voulais vous remercier infiniment de m'avoir invitée à témoigner, à partager mon expérience. Et puis, voilà, je trouve ce que vous faites formidable. Je forme vraiment tous mes voeux que notre rencontre participe à la paix, en fait. La paix entre les individus et la paix dans les relations, et la paix au cœur de chacune de nos cellules.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci beaucoup. C'est vrai que participer à ma... paix à ma reconstruction de femme. Et c'était hyper important pour moi de pouvoir l'offrir au monde. C'est une image qu'on avait ensemble depuis qu'on s'est rencontrées. Et je lui ai dit, tu m'as aidée à traverser le feu. J'ai la sensation de l'avoir vraiment traversé et que maintenant, je suis de l'autre côté et j'ai envie de tendre la main aux femmes pour qu'elles n'aient pas peur de le traverser. Donc, elles peuvent t'appeler pour traverser le feu. Ça vaut le coup de passer de l'autre côté quand même, même si ça fait un peu peur.

  • Speaker #1

    Merci de ta... ta confiance,

  • Speaker #0

    Sarah. On se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle émission.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

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