undefined cover
undefined cover
17 - Comment sécuriser ses projets avec l'aide du Contract Management cover
17 - Comment sécuriser ses projets avec l'aide du Contract Management cover
🔍 Focus Projet - Le podcast du Management de Projet

17 - Comment sécuriser ses projets avec l'aide du Contract Management

17 - Comment sécuriser ses projets avec l'aide du Contract Management

29min |25/03/2024
Play
undefined cover
undefined cover
17 - Comment sécuriser ses projets avec l'aide du Contract Management cover
17 - Comment sécuriser ses projets avec l'aide du Contract Management cover
🔍 Focus Projet - Le podcast du Management de Projet

17 - Comment sécuriser ses projets avec l'aide du Contract Management

17 - Comment sécuriser ses projets avec l'aide du Contract Management

29min |25/03/2024
Play

Description

📊 Comment une bonne gestion de la relation contractuelle peut aider à la réussite des projets ?


Lorsque l'on mène un projet, il est fréquent d'être en relation avec des partenaires ou un client. Même en développant un projet en interne, on peut retrouver ce type de relation entre les différentes entités.

C'est pourquoi il est important de bien gérer la relation contractuelle pour assurer la réussite du projet.


Vous vous demandez :

🤔 Qu'est-ce que le Contract Management et en quoi il consiste ?

🤝 Comment le Management de Projet et le contract management s’interfacent ?

📝 Quel est l'intérêt de cadrer les choses avec un contrat ?

🚫 Comment éviter les points de blocage et gérer les réclamations ?

🎯 Par où commencer pour se mettre au contract management dans son entreprise ?


C’est ce que Jean-Charles SAVORNIN nous dévoile dans cet épisode.


Il nous explique aussi :

💼 Pourquoi le contract management est une pratique qui a le vent en poupe et prend de l'ampleur.

🗣️ L'importance de la communication dans la gestion de la relation contractuelle.

🤹‍♂️ La nécessité de savoir aussi être flexible.


🎧 Alors pour mieux maîtriser la relation contractuelle et assurer la réussite de vos projets, écoutez l'épisode ! 🎧


💬 Vous avez des questions, une expérience à partager ?

👉 Venez-en discuter avec nous sur LinkedIn ! 👈



⭐️ Notre invité : Jean-Charles SAVORNIN

Consultant en gestion de projet et contract management depuis plus de 10 ans. Il enseigne à l’ESCP Business School et intervient aussi dans d'autres institutions. Avant cela, il a piloté pendant 12 ans des grands projets internationaux dans l'énergie et les infrastructures.



🔗 Les liens utiles :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Focus projet

  • Tanguy El Mouahidine

    Bienvenue sur Focus Projet, le podcast du management de projet. Le management de projet, qu'est-ce que c'est ? Ça va être les différentes techniques et outils qui vont nous permettre de mener à bien nos projets. Planning, coût, risque, gestion d'équipe, changement, communication, définition du besoin. Au fil des épisodes, on va voir tout cela ensemble. Alors que tu sois le directeur de projet de la prochaine Gigafactory, ou que tu te retrouves à t'occuper des projets de ton entreprise en plus de ton travail, abonne-toi, ce podcast va simplifier la réussite de tes projets. En dehors des rares cas où l'on réalise un projet pour son entreprise et entièrement en interne, on se retrouve souvent avec des partenaires pour mener à bien le projet. Cela va être le client, les fournisseurs ou les sous-traitants par exemple. Dans ce cas, même si on espère que tout se passe bien, il peut aussi arriver que les éléments que l'on attend du partenaire ne soient pas au niveau et que la relation devienne conflictuelle. Comment faire dans ce cas pour que cela ne plombe pas votre projet ? Pour en discuter et vous apporter des solutions, je reçois aujourd'hui Jean-Charles Savourne, expert en management de projet et contract management. Bonjour Jean-Charles.

  • Jean Charles Savournin

    Bonjour Tanguy, merci de me recevoir dans ce podcast.

  • Tanguy El Mouahidine

    Je vais peut-être commencer par te présenter et présenter ce que tu fais déjà.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, j'interviens en tant que consultant sur des problématiques de gestion de projets et de contract management depuis une dizaine d'années. En parallèle, j'ai une activité d'enseignement puisque je suis professeur affilié à l'ESCP Business School. J'interviens aussi dans d'autres institutions et je suis arrivé à ces métiers-là via la gestion de projets puisque pendant 12 ans, j'ai piloté des grands projets internationaux, plutôt dans les infrastructures énergétiques, on va dire globalement dans l'énergie et les infrastructures.

  • Tanguy El Mouahidine

    Pour rentrer dans le vif du sujet, peut-être commencer par définir ce qu'est le contract management, vu que ça va être la ligne directrice.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, tout à fait, le Contract Management. Alors déjà, on pourrait se dire comment on l'appelle en français. Alors en français, on l'appelle Contract Management. Il y a différentes traductions qu'on peut trouver, gestion de contrat, administration de contrat, qui ne sont pas tellement satisfaisantes. Parce qu'elle n'englobe pas tout ce qu'on veut mettre derrière le Contract Management et ce qui est mis dans l'acception anglaise. Et donc, qu'est-ce qui est mis derrière ? On peut le définir, j'ai envie de dire formellement, en disant que c'est la gestion de la relation contractuelle avec l'autre et relation contractuelle, mais relation au sens large finalement, mais qui est définie dans le contrat. Moi, j'ai l'habitude de dire plus prosaïquement, le contract management, c'est écrire ce qu'on a envie de faire ensemble et ensuite faire ce qu'on a écrit. Voilà, c'est pour ça qu'on rejoint la notion de contrat slash projet dans cette logique-là. Oui,

  • Tanguy El Mouahidine

    parce que l'idée, c'est quand même de tout formaliser dans le cadre d'un contrat.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors tout formaliser, pas forcément, mais en tout cas formaliser, c'est à l'image d'un contrat de mariage. Le contrat de mariage, on ne va pas tout formaliser, on ne va pas tout réguler. On ne va pas dire, moi, je prends le petit-déj à 7 heures, moi, je prends le petit-déj à 6h45. Non, on ne va pas tout formaliser. Par contre, on va donner les grandes lignes. Et puis surtout, on va définir qu'est-ce qui se passe si à un moment donné, on n'est plus d'accord. Et là, c'est un élément important, c'est comment on va résoudre les conflits. Alors sur le contrat de mariage, on va directement à comment on clôt le sujet. Mais sur les contrats commerciaux, sur lesquels les enjeux sont différents, on va définir comment on peut éviter aussi d'arriver au conflit. Mais c'est vrai qu'on va mettre aussi une description de ce qu'on veut faire ensemble, de qu'est-ce qu'on veut mettre dans la relation. Encore une fois, si on fait le parallèle avec le contrat de mariage, il y a la logique de mariage qui est quand même relativement cadrée. Dans un contrat commercial, on doit décrire... En fait, si on reprend finalement la logique de relation contractuelle au sens français du terme, à partir du moment où on a un accord sur le prix et la chose, on a un contrat. Donc le contrat, on va définir quelle est la chose et quel est le prix. Qu'est-ce qu'on échange dans une logique de contrat-échange ? Qu'est-ce qu'on échange ? Il y en a un qui va offrir une prestation, un produit, un service, un résultat, et l'autre qui va offrir de l'argent en face, pour faire très simple.

  • Tanguy El Mouahidine

    et du coup le but c'est d'aller plus loin que ça et de définir comment la relation de manière générale va fonctionner si je comprends bien oui c'est tout à fait ça de définir le fonctionnement alors effectivement où est-ce qu'on veut aller ensemble mais aussi comment on va y aller et

  • Jean Charles Savournin

    le comment on va y aller inclut un partage de responsabilités et donc c'est là qu'on fait aussi le lien entre le contract management et le project management c'est à dire qu'en gestion de projet on a cette logique de maîtrise des risques et opportunités et finalement on va dire quelle responsabilité moi je suis prêt à garder en tant que client ou partenaire ou contractant quand on dit quelle responsabilité c'est finalement quel risque je continue à porter et l'autre, quelle responsabilité il a, et donc quel risque il continue à porter. Donc c'est là qu'on retrouve cette logique risque. Effectivement, le contrat, on va l'utiliser avant signature comme outil de maîtrise des risques, dans les fameux plans de traitement. Et après signature, on va l'utiliser comme outil à la fois d'identification des risques, parce qu'en lisant le contrat, ça permet de savoir ce qu'on porte comme risque et ce que l'autre porte, et aussi comme outil, via les avenants, comme outil de traitement de risque. et c'est ça qui est intéressant dans cette logique là avec toujours le volet relationnel on est dans le même bateau et les projets sont faits par des personnes faut pas oublier de le rappeler il est important, faut pas oublier de le rappeler

  • Tanguy El Mouahidine

    C'est un premier lien que tu nous donnes entre la gestion de projet et le contract management. Peut-être d'une manière générale, comment le contract management va venir s'interfacer dans les projets et dans le management des projets d'une manière plus large.

  • Jean Charles Savournin

    Comment ça s'interface ? Comment ça s'interface ? Tout simplement parce que de plus en plus, les projets font appel à des contrats. Même la majorité des projets internes aux entreprises, on va faire quelques achats, on va prendre des prestataires. Donc il y a de toute façon, de plus en plus dans les projets, une relation contractuelle qui s'établit et qui est à piloter. Et donc on va piloter cette relation contractuelle. Alors évidemment, c'est d'autant plus vrai quand on est sur un projet qu'on achète, dont on achète l'exécution quand on est côté client, ou dont on vend l'exécution quand on est côté contractant. C'est typiquement le cas de l'entreprise qui fait construire une nouvelle usine. Elle va acheter la construction d'une usine et il va y avoir une entreprise qui va vendre la construction d'une usine. Et donc là, c'est d'autant plus vrai que le projet finalement existe. parce qu'il y a cette envie d'avoir un contrat entre un client et un fournisseur, et qu'ensuite le projet existe parce que le contrat existe. Et donc on voit bien cette dualité entre projet-contrat, où finalement, encore une fois, le projet existe par une volonté d'avoir un contrat, et ensuite le projet existe de par l'existence du contrat. Alors la question qu'on peut se poser, c'est pourquoi on en parle de plus en plus ? Est-ce que c'était pas déjà le cas avant ?

  • Tanguy El Mouahidine

    Je sais pas, tu dis qu'on en parle de plus en plus, mais... Je pense qu'on mettait plus ça en lumière et en exergue maintenant, mais ça fait une dizaine d'années déjà, on parlait déjà pas mal de ça. Après, je n'ai pas 50 ans d'ancienneté dans le travail, donc je ne sais pas depuis quand c'est réellement le cas, mais je pense que c'est un sujet qui est tout à fait d'actualité et qui redevient peut-être d'autant plus d'actualité, mais qui existait quand même déjà, peut-être non.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, il y a dix ans, on en parlait déjà beaucoup. Il y avait des entreprises au sein desquelles c'était émergent. Globalement, si on regarde la France, mais plus largement l'international, ça fait une grosse vingtaine d'années que le contract management se développe. Et donc, il y a 50 ans, on n'en parlait quasiment pas, voire pas du tout. Alors pourquoi ? Tout simplement parce que les typologies ou les montages de projets ont changé. En fait, ce qu'on voit, c'est que de plus en plus, on a des projets qui sont avec des financements privés, Et ça, ça date finalement des chocs pétroliers des années 70, où les États avaient un peu moins d'argent pour financer les projets. On fait de plus en plus appel à des fonds privés. Et les fonds privés, qu'est-ce qu'ils font ? Je ne veux pas blesser les chefs de projet ou les maîtres d'ouvrage, mais pour un financier, un nouvel aéroport, une centrale électrique, une autoroute, c'est une ligne dans un tableau Excel avec un pourcentage au bout qu'on appelle rendement. Et donc la question c'est comment, quand on est financier, qu'on soit prêteur en banque ou investisseur en capital, en equity, comment on fait pour fiabiliser ce pourcentage de rentabilité ? Et bien comment on fait ? On crée une société projet sur les gros projets d'infrastructure et tout simplement on va passer un maximum de risques aux contractants en dehors de la société projet. Et donc ce qui s'est passé, c'est que depuis les années 70, on a vu une émergence de contrats de performance, de résultats, par opposition à des contrats de produits. Parce que les maîtres d'ouvrage, les clients ont eu tendance à passer un maximum de risques. à leurs contractants, sous-traitants, entreprises générales, on les appelle comme on veut, dans ces grands projets d'infrastructure. Et ensuite, le métier de contract management s'est diffusé d'abord dans les différentes couches, en partant du client contractant niveau 1, rang 1, rang 2, rang 3, et aussi dans d'autres secteurs d'activité. Pourquoi ? Parce qu'en fait, on retrouve des bonnes pratiques de gestion de projet. Encore une fois, on écrit ce qu'on a envie de faire et on fait ce qu'on a écrit.

  • Tanguy El Mouahidine

    Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus de l'intérêt du contract management, pourquoi est-il nécessaire de bien gérer sa relation contractuelle avec ses différents partenaires et pourquoi faut-il le borner de manière contractuelle, vu que c'est quand même à cela que l'on revient ?

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors déjà, pourquoi on va le borner, on va le décrire de manière contractuelle ? Tout simplement pour garder une trace. Alors, ce n'est pas qu'on n'a pas confiance dans l'autre, mais on voit très bien sur les projets que les équipes changent. Et donc, quand on a une trace écrite, ça permet de garder finalement une continuité dans le pilotage du projet et dans la réalisation du projet. Et on n'est pas soumis, même si les projets sont faits par des personnes, on n'est pas soumis à la mémoire ou au relationnel qui peut se créer entre personnes. Le fameux on travaille à la confiance ça, ça n'existe plus. Enfin, il y a encore des secteurs d'activité qui peuvent le dire. Moi, je vois encore des entreprises qui me le disent, mais c'est de plus en plus rare. encore une fois, parce que l'idée, ce n'est pas de ne pas faire confiance à l'autre ou de penser que l'autre est un filou, mais c'est vraiment une logique de garder une continuité du projet, quels que soient les intervenants sur le projet, à la fois de mon côté et du côté de l'autre. Et donc, c'est vraiment une des raisons pour lesquelles on va avoir besoin de faire appel à de l'écrit pour garder trace, et quoi de mieux qu'un contrat. que des avenants ou des comptes rendus signés, mais encore une fois, en fonction de ce qu'il y a dedans, ça peut tout à fait tenir lieu de contrat. Quoi de mieux qu'un contrat pour définir ce qu'on a envie de faire ensemble ?

  • Tanguy El Mouahidine

    donc ça c'est l'idée et d'une certaine manière c'est un élément de gestion du risque ça nous permet de limiter le risque lié aux personnes et à l'éventuel changement de personnel c'est un peu ce que je comprends de ce que tu viens de dire c'est que tu vas permettre de mitiger ce risque là tout à fait et alors en plus on va aller au delà

  • Jean Charles Savournin

    parce que quand on reprend les basiques de gestion de projet où on dit qu'il faut une note de cadrage, c'est sympa la note de cadrage, mais quand on est côté contractant et qu'on a un client, quoi de mieux qu'un contrat pour être une note de cadrage ? Dans le contrat, on va retrouver qu'est-ce qu'il faut faire, pour quand, et à quel prix ? On retrouve le QCD, qualité coup d'ailet. Qualité coup d'ailet, ça peut être un autre sujet, le triangle d'or, mais sans rentrer dans le débat. On retrouve ces trois éléments. Donc, on est bien sur un volet notes de cadrage. Ensuite, effectivement, au chef de projet, côté contractant ou fournisseur. d'adapter la méthode de gestion de projet qu'il peut avoir en interne. Mais on est quoi de mieux qu'encore une fois qu'il y a un contrat pour être une note de cadrage entre un client et un fournisseur. Encore une fois, même entre un client interne et un fournisseur interne, on a une note de cadrage. Globalement, ça ressemble à un contrat d'un point de vue, qu'est-ce qu'il faut faire, pour quand et combien.

  • Tanguy El Mouahidine

    C'est un contrat en interne.

  • Jean Charles Savournin

    C'est un contrat en interne. Et il y a des entreprises qui l'appellent contrat interne. c'est pas entre entités légales il n'y a pas forcément de signature officielle dessus il n'y a pas de conditions de paiement il n'y a pas de conditions de garantie parfois il y en a d'ailleurs mais pas toujours mais effectivement certains appellent ça contrat interne et surtout ce qu'on veut éviter avec le contract management c'est les réclamations ça c'est un sujet on y arrive du coup on y arrive

  • Tanguy El Mouahidine

    comment la bonne gestion du contrat va permettre, d'une certaine manière, la bonne gestion du projet et sa réussite. Et je pense qu'on arrive un peu à ces réclamations, justement.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, la gestion des réclamations, c'est un des quatre piliers du contract management. Les quatre piliers que vous retrouvez dans mon livre Contract Management, Outils et méthodes. mais c'est le quatrième pilier. Et l'objectif des trois premiers, c'est évidemment d'éviter ce quatrième. Et ce qu'on voit quand on regarde un peu l'histoire de la gestion de la qualité et du contract management, on a des histoires similaires. On a fait de la qualité dans les entreprises. Pourquoi ? Parce qu'il y avait beaucoup de rebuts, il y avait beaucoup de surcoûts. Il y a beaucoup de rebuts, il y a beaucoup de problèmes, comment on peut les éviter ? Enfin déjà, comment on peut les traiter ? et puis après comment on peut les éviter on fait du préventif Le contract management a une histoire similaire dans beaucoup d'entreprises. On a des réclamations de notre client, ou alors nos fournisseurs sont en retard, ça ne marche pas, etc. Déjà on commence par les pénalités de retard, qui est une sorte de réclamation. Et la question qu'on se pose, c'est comment on traite ce sujet-là, et puis après comment on peut s'en prémunir. Et comment on peut s'en prémunir ? C'est là qu'on a les trois autres piliers qui sont en œuvre. Le premier, qui est la gestion de la documentation, l'administration du contrat, qui permet de garder trace des échanges et qui permet de formaliser, finalement. On parlait de mémoire du projet. Ça peut ressembler presque à une main courante qu'on peut avoir dans certains projets, je pense à des projets architecturaux. Le deuxième pilier, c'est la gestion... du résultat, au sens l'attendu à l'heure. On retrouve le Q et le D du QCD, mais il manque le coup. Et le troisième pilier, c'est la gestion de la relation. Relation entre entités, entre groupes, mais aussi entre personnes. Et en fait, ça, ça doit mener à éviter les réclamations. Réclamations au sens contentieux, ça n'empêche pas des modifications, ça n'empêche pas des avenants, mais on veut éviter les litiges. et les conflits sur les projets. Pourquoi ? Parce que ça ne sert à personne. On ne va pas se mentir. L'objectif d'un client, quand il commande une nouvelle usine à un constructeur d'usine, ce n'est pas de faire plaisir au constructeur et de lui donner de l'argent. L'objectif, c'est d'avoir une usine qui tourne. L'objectif du constructeur, ce n'est pas de faire traîner le chantier le plus possible. Parce qu'il a d'autres chantiers, on espère pour lui, à traiter.

  • Tanguy El Mouahidine

    l'objectif c'est quand même que tout aille bien et donc effectivement si on met en oeuvre des bonnes pratiques de gestion de projet on se retrouve à mettre en oeuvre de facto du contract management voilà j'allais te demander que faire pour maîtriser cette relation et sécuriser le projet mais je pense qu'on a déjà un peu parlé donc on revient sur les différents piliers dont tu nous as parlé d'autres choses peut-être à rajouter à et à conseiller peut-être en première étape pour ceux qui ne sont pas forcément encore totalement dans cette démarche ?

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, c'est comme on démarre le contract management en entreprise. Ce que je conseille en général, c'est de commencer par former les chefs de projet. Parce qu'évidemment, quand on parle contract management, on peut penser tout de suite contract manager. Mais le contract management, et je continue mon parallèle avec la qualité, c'est l'affaire de tous. Toute personne en relation avec un extérieur, avec une personne extérieure à l'entreprise, dans le cadre d'un contrat ou d'un potentiel contrat, devrait être sensibilisée aux notions de contract management. C'est commencé par les chefs de projet. Pourquoi ? Parce que quand on est sur un projet vendu ou acheté, on a vraiment cette relation à piloter. Encore une fois, le chef de projet qui ne pilote pas son contrat ne peut pas piloter son projet. puisque le projet, on l'a dit, avant signature, n'existe que parce qu'on a envie de signer un contrat, et après signature, le contrat n'existe que parce qu'on a signé. Donc on est vraiment dans cette logique, le chef de projet qui ne pilote pas son contrat, pour moi on ne peut pas l'appeler chef de projet, parce que c'est vraiment ce contrat qui donne corps au projet. Donc ça c'est un premier point. Et le deuxième point, c'est que si on met dans les pattes des chefs de projet, des contract managers, alors qu'ils ne savent pas ce que c'est, à quoi ça sert, quelles sont les compétences, l'expérience montre que les chefs de projet n'utilisent pas cette ressource supplémentaire, cette compétence. Donc si on arrive d'abord à former les chefs de projet à ce qu'est le contract management, à quoi ça sert, on a une meilleure intégration dans les équipes des éventuels contract managers qui peuvent être à plein temps, à temps partiel ou à temps partagé sur les projets. Et par temps, on a une meilleure maîtrise des projets.

  • Tanguy El Mouahidine

    sachant qu'on n'a pas forcément besoin d'un contract manager même à temps partiel sur tous les projets le job peut être fait par le chef de projet oui oui je pense que même si on en a un ça permet aussi de l'utiliser à bon escient justement et sur les bonnes problématiques qui n'est pas forcément toujours évident si on ne connait pas du tout

  • Jean Charles Savournin

    Tout à fait. Si on ne sait pas à quoi sert un contract manager, on ne va pas pouvoir travailler avec lui ou avec elle sur un projet parce qu'on ne sait pas à quel moment on peut faire appel à cette personne, à cette ressource. Tandis que si on a déjà une vue sur les activités de contract management, et j'insiste, le contract management, c'est l'affaire de tous, on est plus à même déjà à identifier, quand on est chef de projet, quand est-ce qu'on a besoin d'une personne. en contract management, un contract manager, mais aussi comment on peut répartir ces activités au sein de l'équipe.

  • Tanguy El Mouahidine

    Oui, éventuellement les distribuer, donner des rôles. Oui,

  • Jean Charles Savournin

    comme tout rôle de pilotage de projet.

  • Tanguy El Mouahidine

    Si on arrive sur des points de blocage avec un fournisseur ou un client d'ailleurs, est-ce que tu as des conseils que tu pourrais nous donner pour essayer de mieux gérer ces points de blocage ? Peut-être une fois qu'ils sont arrivés, pour éviter qu'ils arrivent dans un premier lieu ?

  • Jean Charles Savournin

    Oui, l'idée, évidemment, tu poses bien la question, parce que l'idée, c'est de les éviter, les points de blocage. Mais effectivement, quand on est face à des points de blocage, on se retrouve dans des situations de négociation avec l'autre. C'est-à-dire que déjà, il faut absolument que le point de blocage ne soit pas personnel. Et ça, c'est un point important. On n'attaque pas les gens, on n'attaque pas les compétences, mais on attaque plutôt le projet. Et donc, on peut très bien faire du contrat et du projet une entité à part, lui donner corps finalement, déjà en donnant un nom à son projet, qui est, je le rappelle, une bonne pratique de gestion de projet. pour dire que le projet s'ouvre de la relation, etc. Mais encore une fois, on garde de bonnes relations avec la personne, sans forcément devenir pote, ce n'est pas l'idée. Et ça n'empêche pas d'avoir des relations contractuelles ou professionnelles tendues sur tel ou tel sujet du contrat. Donc déjà, il faut bien différencier le volet personnel du volet professionnel. Alors évidemment, on ne peut pas complètement occulter le volet personnel et le ressenti des gens, mais il faut y faire très attention, il faut y prêter une grande attention et traiter ce point-là pour qu'on ait une bonne relation avant de vouloir résoudre l'éventuel litige.

  • Tanguy El Mouahidine

    Peut-être du coup rester factuel, et ça me fait aussi penser à l'épisode que j'avais enregistré avec... Gwenaël Manson sur la communication non-violente où je pense que ça peut aussi être un bon moyen pour mettre en place une discussion saine et justement se prémunir de l'aspect émotionnel qui peut des fois perturber un peu ces relations-là.

  • Jean Charles Savournin

    Tout à fait, oui. Communication d'envie en lente, négociation raisonnée de Harvard. En fait, tout ce qui est lié aux soft skills qui devraient faire partie des formations des chefs de projet après tout ce qui est perte, grande chemin critique, etc. Tout ce volet communication, en fait, c'est ça qui va faire la différence. On rappelle que le PMI nous dit que 80 à 90 du job de chef de projet c'est communiqué. et cette communication elle est cruciale et on communique aussi avec toutes les parties prenantes je reviens encore une fois sur la gestion de projet les parties prenantes et vos clients, partenaires, fournisseurs sont des parties prenantes importantes qui sont notamment pilotées via le contrat mais il y a une relation personnelle qui doit s'intégrer moi j'ai une anecdote à partager j'ai repris un projet sur lequel on avait appliqué des pénalités de retard à un fournisseur et le chef de projet côté fournisseur l'avait vécu personnellement cette application de pénalité de retard c'était assez exceptionnel, c'était assez rare c'est la première fois que ça arrivait avec ce fournisseur avec qui on travaillait depuis des années qui était une spin-off du groupe dans lequel j'étais donc c'était des anciens collègues il l'a vécu personnellement et donc quand j'ai repris le projet il n'a jamais répondu à un seul de mes coups de fil et il n'a jamais répondu à un seul de mes emails parce que personnellement il s'était senti attaqué et donc ce qui s'est passé c'est qu'il y a eu un changement de personne côté fournisseur pour rétablir une relation saine et de confiance en tout cas entre personnes après le projet était ce qu'il était mais à partir du moment où on a la volonté d'avancer ensemble et ça c'est une autre leçon aussi à partir du moment où on a la volonté d'avancer ensemble le projet va s'en sortir et l'objectif c'est d'avancer ensemble un jour un de mes clients avec qui j'étais très contractuel, trop contractuel. Ça, c'est un écueil de démarrage, de mise en place de contract management. On a envie de suivre le contrat à la lettre, etc. Un client me dit, mais Mr. Jin, c'était un client asiatique, donc forcément, Jean-Charles Savornin, pour les Sud-Coréens, ce n'était pas facile. Il m'appelait Mr. Jin. Mr. Jin, il me dit, mais on est dans le même bateau. Et il avait mille fois raison. L'objectif, c'est que ça se passe bien pour tout le monde. C'est que tout le monde soit content. L'objectif, ce n'est pas d'assassiner l'autre. Et donc, c'est vraiment être dans le même bateau et ramer ensemble dans la même direction. Alors évidemment, l'objectif, c'est de faire un peu d'argent quand on est côté contractant et d'avoir un... un résultat utilisable qui nous donne des bénéfices quand on est côté client, mais il faut ramer dans le même sens, sinon on ne va pas y arriver.

  • Tanguy El Mouahidine

    ce que tu dis me fait penser des fois à des choses qui sont il y a des moments où il faut savoir aussi à quel moment utiliser le contrat et à quel moment peut-être privilégier des choses qui sont le faire évoluer ou accepter des choses qui ne sont pas forcément prévues pour le bien du projet ouais tout à fait,

  • Jean Charles Savournin

    ce qui est important dans ces cas là, c'est de venir modifier le contrat moi je dis souvent le contrat si on veut on peut s'asseoir dessus mais si on est d'accord et qu'on écrit, qu'on s'assure et qu'on le modifie. Mais le contrat, effectivement, alors modulo, les délégations de signatures et les délégations de pouvoir qu'on peut avoir dans l'entreprise dans laquelle on travaille, mais même, modulo ça, si on veut complètement modifier le contrat, on peut, si on part sur construire une maison et qu'on finit par développer un logiciel pour enregistrer des podcasts, pourquoi pas si tout le monde est d'accord ?

  • Tanguy El Mouahidine

    Oui.

  • Jean Charles Savournin

    C'est une question d'accord. Et de l'écrire et de le signer, c'est ça qui est important. C'est de garder cette trace. Parce que quand on arrive en contentieux, j'accompagne régulièrement des entreprises sur des sujets de ce type, c'est de l'archéologie. Retrouver tous les e-mails sur 4, 5, parfois 10 ans, c'est de l'archéologie. Pour peu que les gens échangent, que les outils de boîte mail échangent. Parfois, j'ai des clients, il y a un certain nombre d'années, ils utilisaient Lotus Notes pour leur e-mail. Mais autant vous dire que les échanges sont très compliqués à retrouver. et alors là en cas de litige ça devient quasiment impossible de s'en sortir la bonne nouvelle c'est que c'est souvent le cas aussi de l'autre côté donc là on s'assoit autour d'une table et on discute on a déjà vu pas mal de choses peut-être une question que j'aurais oublié de te poser ou quelque chose que tu veux rajouter au sujet oui le contrat de management c'est quelque chose qui se développe de plus en plus, tout secteur d'activité, toute entreprise confondue. Et là, si tu le permets, je vais faire un petit peu d'autopromotion, puisque je suis à l'initiative de Contractance.fr, qui est le blog français francophone du Contract Management. Donc, j'invite les auditeurs à s'inscrire, à suivre l'actualité et des articles de fond aussi sur Contractance.fr, sur lequel est également disponible le journal du Contract Management que j'ai cofondé. avec l'association française du contract management et l'association des diplômés du diplôme universitaire contract management d'Assas. Et en parallèle de ça, j'ai également cofondé l'institut du contract management. Et les gens peuvent trouver mon livre contract management outils et méthodes disponible. Il a été traduit en anglais et disponible sur Amazon. Et également une formation complète au contract management disponible sur contractance.fr.

  • Tanguy El Mouahidine

    Très bien, en tout cas merci beaucoup pour cette intervention et pour cet éclairage sur le contract management et comment ça peut venir aider ou en tout cas maîtriser les risques d'une certaine manière au sein des projets

  • Jean Charles Savournin

    Avec plaisir, merci Tanguy pour l'invitation

  • Tanguy El Mouahidine

    Merci, au revoir A nouveau merci Jean-Charles pour cette présentation du contract management et de son implication dans la réussite des projets Que le contract management soit déjà d'actualité dans votre structure ou que vous la découvriez, j'espère que les conseils de Jean-Charles vous aideront dans son déploiement. Si vous avez des questions, vous souhaitez approfondir le sujet, venez en discuter avec nous sur LinkedIn. Si cet épisode vous a plu, abonnez-vous à Focus Project sur votre plateforme préférée et parlez-en autour de vous. A la semaine prochaine !

Chapters

  • Générique d'introduction

    00:00

  • Introduction

    00:48

  • Présentation Jean-Charles SAVORNIN

    01:15

  • Qu’est-ce que le Contract Management ?

    02:04

  • Contract Management et Management de Projet

    06:07

  • Pourquoi on parle de plus en plus de Contract Management ?

    07:39

  • Pourquoi borner les choses dans un contrat ?

    10:29

  • Comment la bonne gestion du contrat va t’elle permettre la réussite du projet ?

    14:09

  • Comment on démarre le contract Management en entreprise ?

    17:03

  • Que faire pour éviter les point de blocages et comment les gérer ?

    20:18

  • Aller plus loin avec les ressources en Contract Management proposés par Jean-Charles Savornin

    27:02

  • Conclusion

    28:09

  • Générique de fin

    28:32

Description

📊 Comment une bonne gestion de la relation contractuelle peut aider à la réussite des projets ?


Lorsque l'on mène un projet, il est fréquent d'être en relation avec des partenaires ou un client. Même en développant un projet en interne, on peut retrouver ce type de relation entre les différentes entités.

C'est pourquoi il est important de bien gérer la relation contractuelle pour assurer la réussite du projet.


Vous vous demandez :

🤔 Qu'est-ce que le Contract Management et en quoi il consiste ?

🤝 Comment le Management de Projet et le contract management s’interfacent ?

📝 Quel est l'intérêt de cadrer les choses avec un contrat ?

🚫 Comment éviter les points de blocage et gérer les réclamations ?

🎯 Par où commencer pour se mettre au contract management dans son entreprise ?


C’est ce que Jean-Charles SAVORNIN nous dévoile dans cet épisode.


Il nous explique aussi :

💼 Pourquoi le contract management est une pratique qui a le vent en poupe et prend de l'ampleur.

🗣️ L'importance de la communication dans la gestion de la relation contractuelle.

🤹‍♂️ La nécessité de savoir aussi être flexible.


🎧 Alors pour mieux maîtriser la relation contractuelle et assurer la réussite de vos projets, écoutez l'épisode ! 🎧


💬 Vous avez des questions, une expérience à partager ?

👉 Venez-en discuter avec nous sur LinkedIn ! 👈



⭐️ Notre invité : Jean-Charles SAVORNIN

Consultant en gestion de projet et contract management depuis plus de 10 ans. Il enseigne à l’ESCP Business School et intervient aussi dans d'autres institutions. Avant cela, il a piloté pendant 12 ans des grands projets internationaux dans l'énergie et les infrastructures.



🔗 Les liens utiles :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Focus projet

  • Tanguy El Mouahidine

    Bienvenue sur Focus Projet, le podcast du management de projet. Le management de projet, qu'est-ce que c'est ? Ça va être les différentes techniques et outils qui vont nous permettre de mener à bien nos projets. Planning, coût, risque, gestion d'équipe, changement, communication, définition du besoin. Au fil des épisodes, on va voir tout cela ensemble. Alors que tu sois le directeur de projet de la prochaine Gigafactory, ou que tu te retrouves à t'occuper des projets de ton entreprise en plus de ton travail, abonne-toi, ce podcast va simplifier la réussite de tes projets. En dehors des rares cas où l'on réalise un projet pour son entreprise et entièrement en interne, on se retrouve souvent avec des partenaires pour mener à bien le projet. Cela va être le client, les fournisseurs ou les sous-traitants par exemple. Dans ce cas, même si on espère que tout se passe bien, il peut aussi arriver que les éléments que l'on attend du partenaire ne soient pas au niveau et que la relation devienne conflictuelle. Comment faire dans ce cas pour que cela ne plombe pas votre projet ? Pour en discuter et vous apporter des solutions, je reçois aujourd'hui Jean-Charles Savourne, expert en management de projet et contract management. Bonjour Jean-Charles.

  • Jean Charles Savournin

    Bonjour Tanguy, merci de me recevoir dans ce podcast.

  • Tanguy El Mouahidine

    Je vais peut-être commencer par te présenter et présenter ce que tu fais déjà.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, j'interviens en tant que consultant sur des problématiques de gestion de projets et de contract management depuis une dizaine d'années. En parallèle, j'ai une activité d'enseignement puisque je suis professeur affilié à l'ESCP Business School. J'interviens aussi dans d'autres institutions et je suis arrivé à ces métiers-là via la gestion de projets puisque pendant 12 ans, j'ai piloté des grands projets internationaux, plutôt dans les infrastructures énergétiques, on va dire globalement dans l'énergie et les infrastructures.

  • Tanguy El Mouahidine

    Pour rentrer dans le vif du sujet, peut-être commencer par définir ce qu'est le contract management, vu que ça va être la ligne directrice.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, tout à fait, le Contract Management. Alors déjà, on pourrait se dire comment on l'appelle en français. Alors en français, on l'appelle Contract Management. Il y a différentes traductions qu'on peut trouver, gestion de contrat, administration de contrat, qui ne sont pas tellement satisfaisantes. Parce qu'elle n'englobe pas tout ce qu'on veut mettre derrière le Contract Management et ce qui est mis dans l'acception anglaise. Et donc, qu'est-ce qui est mis derrière ? On peut le définir, j'ai envie de dire formellement, en disant que c'est la gestion de la relation contractuelle avec l'autre et relation contractuelle, mais relation au sens large finalement, mais qui est définie dans le contrat. Moi, j'ai l'habitude de dire plus prosaïquement, le contract management, c'est écrire ce qu'on a envie de faire ensemble et ensuite faire ce qu'on a écrit. Voilà, c'est pour ça qu'on rejoint la notion de contrat slash projet dans cette logique-là. Oui,

  • Tanguy El Mouahidine

    parce que l'idée, c'est quand même de tout formaliser dans le cadre d'un contrat.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors tout formaliser, pas forcément, mais en tout cas formaliser, c'est à l'image d'un contrat de mariage. Le contrat de mariage, on ne va pas tout formaliser, on ne va pas tout réguler. On ne va pas dire, moi, je prends le petit-déj à 7 heures, moi, je prends le petit-déj à 6h45. Non, on ne va pas tout formaliser. Par contre, on va donner les grandes lignes. Et puis surtout, on va définir qu'est-ce qui se passe si à un moment donné, on n'est plus d'accord. Et là, c'est un élément important, c'est comment on va résoudre les conflits. Alors sur le contrat de mariage, on va directement à comment on clôt le sujet. Mais sur les contrats commerciaux, sur lesquels les enjeux sont différents, on va définir comment on peut éviter aussi d'arriver au conflit. Mais c'est vrai qu'on va mettre aussi une description de ce qu'on veut faire ensemble, de qu'est-ce qu'on veut mettre dans la relation. Encore une fois, si on fait le parallèle avec le contrat de mariage, il y a la logique de mariage qui est quand même relativement cadrée. Dans un contrat commercial, on doit décrire... En fait, si on reprend finalement la logique de relation contractuelle au sens français du terme, à partir du moment où on a un accord sur le prix et la chose, on a un contrat. Donc le contrat, on va définir quelle est la chose et quel est le prix. Qu'est-ce qu'on échange dans une logique de contrat-échange ? Qu'est-ce qu'on échange ? Il y en a un qui va offrir une prestation, un produit, un service, un résultat, et l'autre qui va offrir de l'argent en face, pour faire très simple.

  • Tanguy El Mouahidine

    et du coup le but c'est d'aller plus loin que ça et de définir comment la relation de manière générale va fonctionner si je comprends bien oui c'est tout à fait ça de définir le fonctionnement alors effectivement où est-ce qu'on veut aller ensemble mais aussi comment on va y aller et

  • Jean Charles Savournin

    le comment on va y aller inclut un partage de responsabilités et donc c'est là qu'on fait aussi le lien entre le contract management et le project management c'est à dire qu'en gestion de projet on a cette logique de maîtrise des risques et opportunités et finalement on va dire quelle responsabilité moi je suis prêt à garder en tant que client ou partenaire ou contractant quand on dit quelle responsabilité c'est finalement quel risque je continue à porter et l'autre, quelle responsabilité il a, et donc quel risque il continue à porter. Donc c'est là qu'on retrouve cette logique risque. Effectivement, le contrat, on va l'utiliser avant signature comme outil de maîtrise des risques, dans les fameux plans de traitement. Et après signature, on va l'utiliser comme outil à la fois d'identification des risques, parce qu'en lisant le contrat, ça permet de savoir ce qu'on porte comme risque et ce que l'autre porte, et aussi comme outil, via les avenants, comme outil de traitement de risque. et c'est ça qui est intéressant dans cette logique là avec toujours le volet relationnel on est dans le même bateau et les projets sont faits par des personnes faut pas oublier de le rappeler il est important, faut pas oublier de le rappeler

  • Tanguy El Mouahidine

    C'est un premier lien que tu nous donnes entre la gestion de projet et le contract management. Peut-être d'une manière générale, comment le contract management va venir s'interfacer dans les projets et dans le management des projets d'une manière plus large.

  • Jean Charles Savournin

    Comment ça s'interface ? Comment ça s'interface ? Tout simplement parce que de plus en plus, les projets font appel à des contrats. Même la majorité des projets internes aux entreprises, on va faire quelques achats, on va prendre des prestataires. Donc il y a de toute façon, de plus en plus dans les projets, une relation contractuelle qui s'établit et qui est à piloter. Et donc on va piloter cette relation contractuelle. Alors évidemment, c'est d'autant plus vrai quand on est sur un projet qu'on achète, dont on achète l'exécution quand on est côté client, ou dont on vend l'exécution quand on est côté contractant. C'est typiquement le cas de l'entreprise qui fait construire une nouvelle usine. Elle va acheter la construction d'une usine et il va y avoir une entreprise qui va vendre la construction d'une usine. Et donc là, c'est d'autant plus vrai que le projet finalement existe. parce qu'il y a cette envie d'avoir un contrat entre un client et un fournisseur, et qu'ensuite le projet existe parce que le contrat existe. Et donc on voit bien cette dualité entre projet-contrat, où finalement, encore une fois, le projet existe par une volonté d'avoir un contrat, et ensuite le projet existe de par l'existence du contrat. Alors la question qu'on peut se poser, c'est pourquoi on en parle de plus en plus ? Est-ce que c'était pas déjà le cas avant ?

  • Tanguy El Mouahidine

    Je sais pas, tu dis qu'on en parle de plus en plus, mais... Je pense qu'on mettait plus ça en lumière et en exergue maintenant, mais ça fait une dizaine d'années déjà, on parlait déjà pas mal de ça. Après, je n'ai pas 50 ans d'ancienneté dans le travail, donc je ne sais pas depuis quand c'est réellement le cas, mais je pense que c'est un sujet qui est tout à fait d'actualité et qui redevient peut-être d'autant plus d'actualité, mais qui existait quand même déjà, peut-être non.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, il y a dix ans, on en parlait déjà beaucoup. Il y avait des entreprises au sein desquelles c'était émergent. Globalement, si on regarde la France, mais plus largement l'international, ça fait une grosse vingtaine d'années que le contract management se développe. Et donc, il y a 50 ans, on n'en parlait quasiment pas, voire pas du tout. Alors pourquoi ? Tout simplement parce que les typologies ou les montages de projets ont changé. En fait, ce qu'on voit, c'est que de plus en plus, on a des projets qui sont avec des financements privés, Et ça, ça date finalement des chocs pétroliers des années 70, où les États avaient un peu moins d'argent pour financer les projets. On fait de plus en plus appel à des fonds privés. Et les fonds privés, qu'est-ce qu'ils font ? Je ne veux pas blesser les chefs de projet ou les maîtres d'ouvrage, mais pour un financier, un nouvel aéroport, une centrale électrique, une autoroute, c'est une ligne dans un tableau Excel avec un pourcentage au bout qu'on appelle rendement. Et donc la question c'est comment, quand on est financier, qu'on soit prêteur en banque ou investisseur en capital, en equity, comment on fait pour fiabiliser ce pourcentage de rentabilité ? Et bien comment on fait ? On crée une société projet sur les gros projets d'infrastructure et tout simplement on va passer un maximum de risques aux contractants en dehors de la société projet. Et donc ce qui s'est passé, c'est que depuis les années 70, on a vu une émergence de contrats de performance, de résultats, par opposition à des contrats de produits. Parce que les maîtres d'ouvrage, les clients ont eu tendance à passer un maximum de risques. à leurs contractants, sous-traitants, entreprises générales, on les appelle comme on veut, dans ces grands projets d'infrastructure. Et ensuite, le métier de contract management s'est diffusé d'abord dans les différentes couches, en partant du client contractant niveau 1, rang 1, rang 2, rang 3, et aussi dans d'autres secteurs d'activité. Pourquoi ? Parce qu'en fait, on retrouve des bonnes pratiques de gestion de projet. Encore une fois, on écrit ce qu'on a envie de faire et on fait ce qu'on a écrit.

  • Tanguy El Mouahidine

    Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus de l'intérêt du contract management, pourquoi est-il nécessaire de bien gérer sa relation contractuelle avec ses différents partenaires et pourquoi faut-il le borner de manière contractuelle, vu que c'est quand même à cela que l'on revient ?

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors déjà, pourquoi on va le borner, on va le décrire de manière contractuelle ? Tout simplement pour garder une trace. Alors, ce n'est pas qu'on n'a pas confiance dans l'autre, mais on voit très bien sur les projets que les équipes changent. Et donc, quand on a une trace écrite, ça permet de garder finalement une continuité dans le pilotage du projet et dans la réalisation du projet. Et on n'est pas soumis, même si les projets sont faits par des personnes, on n'est pas soumis à la mémoire ou au relationnel qui peut se créer entre personnes. Le fameux on travaille à la confiance ça, ça n'existe plus. Enfin, il y a encore des secteurs d'activité qui peuvent le dire. Moi, je vois encore des entreprises qui me le disent, mais c'est de plus en plus rare. encore une fois, parce que l'idée, ce n'est pas de ne pas faire confiance à l'autre ou de penser que l'autre est un filou, mais c'est vraiment une logique de garder une continuité du projet, quels que soient les intervenants sur le projet, à la fois de mon côté et du côté de l'autre. Et donc, c'est vraiment une des raisons pour lesquelles on va avoir besoin de faire appel à de l'écrit pour garder trace, et quoi de mieux qu'un contrat. que des avenants ou des comptes rendus signés, mais encore une fois, en fonction de ce qu'il y a dedans, ça peut tout à fait tenir lieu de contrat. Quoi de mieux qu'un contrat pour définir ce qu'on a envie de faire ensemble ?

  • Tanguy El Mouahidine

    donc ça c'est l'idée et d'une certaine manière c'est un élément de gestion du risque ça nous permet de limiter le risque lié aux personnes et à l'éventuel changement de personnel c'est un peu ce que je comprends de ce que tu viens de dire c'est que tu vas permettre de mitiger ce risque là tout à fait et alors en plus on va aller au delà

  • Jean Charles Savournin

    parce que quand on reprend les basiques de gestion de projet où on dit qu'il faut une note de cadrage, c'est sympa la note de cadrage, mais quand on est côté contractant et qu'on a un client, quoi de mieux qu'un contrat pour être une note de cadrage ? Dans le contrat, on va retrouver qu'est-ce qu'il faut faire, pour quand, et à quel prix ? On retrouve le QCD, qualité coup d'ailet. Qualité coup d'ailet, ça peut être un autre sujet, le triangle d'or, mais sans rentrer dans le débat. On retrouve ces trois éléments. Donc, on est bien sur un volet notes de cadrage. Ensuite, effectivement, au chef de projet, côté contractant ou fournisseur. d'adapter la méthode de gestion de projet qu'il peut avoir en interne. Mais on est quoi de mieux qu'encore une fois qu'il y a un contrat pour être une note de cadrage entre un client et un fournisseur. Encore une fois, même entre un client interne et un fournisseur interne, on a une note de cadrage. Globalement, ça ressemble à un contrat d'un point de vue, qu'est-ce qu'il faut faire, pour quand et combien.

  • Tanguy El Mouahidine

    C'est un contrat en interne.

  • Jean Charles Savournin

    C'est un contrat en interne. Et il y a des entreprises qui l'appellent contrat interne. c'est pas entre entités légales il n'y a pas forcément de signature officielle dessus il n'y a pas de conditions de paiement il n'y a pas de conditions de garantie parfois il y en a d'ailleurs mais pas toujours mais effectivement certains appellent ça contrat interne et surtout ce qu'on veut éviter avec le contract management c'est les réclamations ça c'est un sujet on y arrive du coup on y arrive

  • Tanguy El Mouahidine

    comment la bonne gestion du contrat va permettre, d'une certaine manière, la bonne gestion du projet et sa réussite. Et je pense qu'on arrive un peu à ces réclamations, justement.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, la gestion des réclamations, c'est un des quatre piliers du contract management. Les quatre piliers que vous retrouvez dans mon livre Contract Management, Outils et méthodes. mais c'est le quatrième pilier. Et l'objectif des trois premiers, c'est évidemment d'éviter ce quatrième. Et ce qu'on voit quand on regarde un peu l'histoire de la gestion de la qualité et du contract management, on a des histoires similaires. On a fait de la qualité dans les entreprises. Pourquoi ? Parce qu'il y avait beaucoup de rebuts, il y avait beaucoup de surcoûts. Il y a beaucoup de rebuts, il y a beaucoup de problèmes, comment on peut les éviter ? Enfin déjà, comment on peut les traiter ? et puis après comment on peut les éviter on fait du préventif Le contract management a une histoire similaire dans beaucoup d'entreprises. On a des réclamations de notre client, ou alors nos fournisseurs sont en retard, ça ne marche pas, etc. Déjà on commence par les pénalités de retard, qui est une sorte de réclamation. Et la question qu'on se pose, c'est comment on traite ce sujet-là, et puis après comment on peut s'en prémunir. Et comment on peut s'en prémunir ? C'est là qu'on a les trois autres piliers qui sont en œuvre. Le premier, qui est la gestion de la documentation, l'administration du contrat, qui permet de garder trace des échanges et qui permet de formaliser, finalement. On parlait de mémoire du projet. Ça peut ressembler presque à une main courante qu'on peut avoir dans certains projets, je pense à des projets architecturaux. Le deuxième pilier, c'est la gestion... du résultat, au sens l'attendu à l'heure. On retrouve le Q et le D du QCD, mais il manque le coup. Et le troisième pilier, c'est la gestion de la relation. Relation entre entités, entre groupes, mais aussi entre personnes. Et en fait, ça, ça doit mener à éviter les réclamations. Réclamations au sens contentieux, ça n'empêche pas des modifications, ça n'empêche pas des avenants, mais on veut éviter les litiges. et les conflits sur les projets. Pourquoi ? Parce que ça ne sert à personne. On ne va pas se mentir. L'objectif d'un client, quand il commande une nouvelle usine à un constructeur d'usine, ce n'est pas de faire plaisir au constructeur et de lui donner de l'argent. L'objectif, c'est d'avoir une usine qui tourne. L'objectif du constructeur, ce n'est pas de faire traîner le chantier le plus possible. Parce qu'il a d'autres chantiers, on espère pour lui, à traiter.

  • Tanguy El Mouahidine

    l'objectif c'est quand même que tout aille bien et donc effectivement si on met en oeuvre des bonnes pratiques de gestion de projet on se retrouve à mettre en oeuvre de facto du contract management voilà j'allais te demander que faire pour maîtriser cette relation et sécuriser le projet mais je pense qu'on a déjà un peu parlé donc on revient sur les différents piliers dont tu nous as parlé d'autres choses peut-être à rajouter à et à conseiller peut-être en première étape pour ceux qui ne sont pas forcément encore totalement dans cette démarche ?

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, c'est comme on démarre le contract management en entreprise. Ce que je conseille en général, c'est de commencer par former les chefs de projet. Parce qu'évidemment, quand on parle contract management, on peut penser tout de suite contract manager. Mais le contract management, et je continue mon parallèle avec la qualité, c'est l'affaire de tous. Toute personne en relation avec un extérieur, avec une personne extérieure à l'entreprise, dans le cadre d'un contrat ou d'un potentiel contrat, devrait être sensibilisée aux notions de contract management. C'est commencé par les chefs de projet. Pourquoi ? Parce que quand on est sur un projet vendu ou acheté, on a vraiment cette relation à piloter. Encore une fois, le chef de projet qui ne pilote pas son contrat ne peut pas piloter son projet. puisque le projet, on l'a dit, avant signature, n'existe que parce qu'on a envie de signer un contrat, et après signature, le contrat n'existe que parce qu'on a signé. Donc on est vraiment dans cette logique, le chef de projet qui ne pilote pas son contrat, pour moi on ne peut pas l'appeler chef de projet, parce que c'est vraiment ce contrat qui donne corps au projet. Donc ça c'est un premier point. Et le deuxième point, c'est que si on met dans les pattes des chefs de projet, des contract managers, alors qu'ils ne savent pas ce que c'est, à quoi ça sert, quelles sont les compétences, l'expérience montre que les chefs de projet n'utilisent pas cette ressource supplémentaire, cette compétence. Donc si on arrive d'abord à former les chefs de projet à ce qu'est le contract management, à quoi ça sert, on a une meilleure intégration dans les équipes des éventuels contract managers qui peuvent être à plein temps, à temps partiel ou à temps partagé sur les projets. Et par temps, on a une meilleure maîtrise des projets.

  • Tanguy El Mouahidine

    sachant qu'on n'a pas forcément besoin d'un contract manager même à temps partiel sur tous les projets le job peut être fait par le chef de projet oui oui je pense que même si on en a un ça permet aussi de l'utiliser à bon escient justement et sur les bonnes problématiques qui n'est pas forcément toujours évident si on ne connait pas du tout

  • Jean Charles Savournin

    Tout à fait. Si on ne sait pas à quoi sert un contract manager, on ne va pas pouvoir travailler avec lui ou avec elle sur un projet parce qu'on ne sait pas à quel moment on peut faire appel à cette personne, à cette ressource. Tandis que si on a déjà une vue sur les activités de contract management, et j'insiste, le contract management, c'est l'affaire de tous, on est plus à même déjà à identifier, quand on est chef de projet, quand est-ce qu'on a besoin d'une personne. en contract management, un contract manager, mais aussi comment on peut répartir ces activités au sein de l'équipe.

  • Tanguy El Mouahidine

    Oui, éventuellement les distribuer, donner des rôles. Oui,

  • Jean Charles Savournin

    comme tout rôle de pilotage de projet.

  • Tanguy El Mouahidine

    Si on arrive sur des points de blocage avec un fournisseur ou un client d'ailleurs, est-ce que tu as des conseils que tu pourrais nous donner pour essayer de mieux gérer ces points de blocage ? Peut-être une fois qu'ils sont arrivés, pour éviter qu'ils arrivent dans un premier lieu ?

  • Jean Charles Savournin

    Oui, l'idée, évidemment, tu poses bien la question, parce que l'idée, c'est de les éviter, les points de blocage. Mais effectivement, quand on est face à des points de blocage, on se retrouve dans des situations de négociation avec l'autre. C'est-à-dire que déjà, il faut absolument que le point de blocage ne soit pas personnel. Et ça, c'est un point important. On n'attaque pas les gens, on n'attaque pas les compétences, mais on attaque plutôt le projet. Et donc, on peut très bien faire du contrat et du projet une entité à part, lui donner corps finalement, déjà en donnant un nom à son projet, qui est, je le rappelle, une bonne pratique de gestion de projet. pour dire que le projet s'ouvre de la relation, etc. Mais encore une fois, on garde de bonnes relations avec la personne, sans forcément devenir pote, ce n'est pas l'idée. Et ça n'empêche pas d'avoir des relations contractuelles ou professionnelles tendues sur tel ou tel sujet du contrat. Donc déjà, il faut bien différencier le volet personnel du volet professionnel. Alors évidemment, on ne peut pas complètement occulter le volet personnel et le ressenti des gens, mais il faut y faire très attention, il faut y prêter une grande attention et traiter ce point-là pour qu'on ait une bonne relation avant de vouloir résoudre l'éventuel litige.

  • Tanguy El Mouahidine

    Peut-être du coup rester factuel, et ça me fait aussi penser à l'épisode que j'avais enregistré avec... Gwenaël Manson sur la communication non-violente où je pense que ça peut aussi être un bon moyen pour mettre en place une discussion saine et justement se prémunir de l'aspect émotionnel qui peut des fois perturber un peu ces relations-là.

  • Jean Charles Savournin

    Tout à fait, oui. Communication d'envie en lente, négociation raisonnée de Harvard. En fait, tout ce qui est lié aux soft skills qui devraient faire partie des formations des chefs de projet après tout ce qui est perte, grande chemin critique, etc. Tout ce volet communication, en fait, c'est ça qui va faire la différence. On rappelle que le PMI nous dit que 80 à 90 du job de chef de projet c'est communiqué. et cette communication elle est cruciale et on communique aussi avec toutes les parties prenantes je reviens encore une fois sur la gestion de projet les parties prenantes et vos clients, partenaires, fournisseurs sont des parties prenantes importantes qui sont notamment pilotées via le contrat mais il y a une relation personnelle qui doit s'intégrer moi j'ai une anecdote à partager j'ai repris un projet sur lequel on avait appliqué des pénalités de retard à un fournisseur et le chef de projet côté fournisseur l'avait vécu personnellement cette application de pénalité de retard c'était assez exceptionnel, c'était assez rare c'est la première fois que ça arrivait avec ce fournisseur avec qui on travaillait depuis des années qui était une spin-off du groupe dans lequel j'étais donc c'était des anciens collègues il l'a vécu personnellement et donc quand j'ai repris le projet il n'a jamais répondu à un seul de mes coups de fil et il n'a jamais répondu à un seul de mes emails parce que personnellement il s'était senti attaqué et donc ce qui s'est passé c'est qu'il y a eu un changement de personne côté fournisseur pour rétablir une relation saine et de confiance en tout cas entre personnes après le projet était ce qu'il était mais à partir du moment où on a la volonté d'avancer ensemble et ça c'est une autre leçon aussi à partir du moment où on a la volonté d'avancer ensemble le projet va s'en sortir et l'objectif c'est d'avancer ensemble un jour un de mes clients avec qui j'étais très contractuel, trop contractuel. Ça, c'est un écueil de démarrage, de mise en place de contract management. On a envie de suivre le contrat à la lettre, etc. Un client me dit, mais Mr. Jin, c'était un client asiatique, donc forcément, Jean-Charles Savornin, pour les Sud-Coréens, ce n'était pas facile. Il m'appelait Mr. Jin. Mr. Jin, il me dit, mais on est dans le même bateau. Et il avait mille fois raison. L'objectif, c'est que ça se passe bien pour tout le monde. C'est que tout le monde soit content. L'objectif, ce n'est pas d'assassiner l'autre. Et donc, c'est vraiment être dans le même bateau et ramer ensemble dans la même direction. Alors évidemment, l'objectif, c'est de faire un peu d'argent quand on est côté contractant et d'avoir un... un résultat utilisable qui nous donne des bénéfices quand on est côté client, mais il faut ramer dans le même sens, sinon on ne va pas y arriver.

  • Tanguy El Mouahidine

    ce que tu dis me fait penser des fois à des choses qui sont il y a des moments où il faut savoir aussi à quel moment utiliser le contrat et à quel moment peut-être privilégier des choses qui sont le faire évoluer ou accepter des choses qui ne sont pas forcément prévues pour le bien du projet ouais tout à fait,

  • Jean Charles Savournin

    ce qui est important dans ces cas là, c'est de venir modifier le contrat moi je dis souvent le contrat si on veut on peut s'asseoir dessus mais si on est d'accord et qu'on écrit, qu'on s'assure et qu'on le modifie. Mais le contrat, effectivement, alors modulo, les délégations de signatures et les délégations de pouvoir qu'on peut avoir dans l'entreprise dans laquelle on travaille, mais même, modulo ça, si on veut complètement modifier le contrat, on peut, si on part sur construire une maison et qu'on finit par développer un logiciel pour enregistrer des podcasts, pourquoi pas si tout le monde est d'accord ?

  • Tanguy El Mouahidine

    Oui.

  • Jean Charles Savournin

    C'est une question d'accord. Et de l'écrire et de le signer, c'est ça qui est important. C'est de garder cette trace. Parce que quand on arrive en contentieux, j'accompagne régulièrement des entreprises sur des sujets de ce type, c'est de l'archéologie. Retrouver tous les e-mails sur 4, 5, parfois 10 ans, c'est de l'archéologie. Pour peu que les gens échangent, que les outils de boîte mail échangent. Parfois, j'ai des clients, il y a un certain nombre d'années, ils utilisaient Lotus Notes pour leur e-mail. Mais autant vous dire que les échanges sont très compliqués à retrouver. et alors là en cas de litige ça devient quasiment impossible de s'en sortir la bonne nouvelle c'est que c'est souvent le cas aussi de l'autre côté donc là on s'assoit autour d'une table et on discute on a déjà vu pas mal de choses peut-être une question que j'aurais oublié de te poser ou quelque chose que tu veux rajouter au sujet oui le contrat de management c'est quelque chose qui se développe de plus en plus, tout secteur d'activité, toute entreprise confondue. Et là, si tu le permets, je vais faire un petit peu d'autopromotion, puisque je suis à l'initiative de Contractance.fr, qui est le blog français francophone du Contract Management. Donc, j'invite les auditeurs à s'inscrire, à suivre l'actualité et des articles de fond aussi sur Contractance.fr, sur lequel est également disponible le journal du Contract Management que j'ai cofondé. avec l'association française du contract management et l'association des diplômés du diplôme universitaire contract management d'Assas. Et en parallèle de ça, j'ai également cofondé l'institut du contract management. Et les gens peuvent trouver mon livre contract management outils et méthodes disponible. Il a été traduit en anglais et disponible sur Amazon. Et également une formation complète au contract management disponible sur contractance.fr.

  • Tanguy El Mouahidine

    Très bien, en tout cas merci beaucoup pour cette intervention et pour cet éclairage sur le contract management et comment ça peut venir aider ou en tout cas maîtriser les risques d'une certaine manière au sein des projets

  • Jean Charles Savournin

    Avec plaisir, merci Tanguy pour l'invitation

  • Tanguy El Mouahidine

    Merci, au revoir A nouveau merci Jean-Charles pour cette présentation du contract management et de son implication dans la réussite des projets Que le contract management soit déjà d'actualité dans votre structure ou que vous la découvriez, j'espère que les conseils de Jean-Charles vous aideront dans son déploiement. Si vous avez des questions, vous souhaitez approfondir le sujet, venez en discuter avec nous sur LinkedIn. Si cet épisode vous a plu, abonnez-vous à Focus Project sur votre plateforme préférée et parlez-en autour de vous. A la semaine prochaine !

Chapters

  • Générique d'introduction

    00:00

  • Introduction

    00:48

  • Présentation Jean-Charles SAVORNIN

    01:15

  • Qu’est-ce que le Contract Management ?

    02:04

  • Contract Management et Management de Projet

    06:07

  • Pourquoi on parle de plus en plus de Contract Management ?

    07:39

  • Pourquoi borner les choses dans un contrat ?

    10:29

  • Comment la bonne gestion du contrat va t’elle permettre la réussite du projet ?

    14:09

  • Comment on démarre le contract Management en entreprise ?

    17:03

  • Que faire pour éviter les point de blocages et comment les gérer ?

    20:18

  • Aller plus loin avec les ressources en Contract Management proposés par Jean-Charles Savornin

    27:02

  • Conclusion

    28:09

  • Générique de fin

    28:32

Share

Embed

You may also like

Description

📊 Comment une bonne gestion de la relation contractuelle peut aider à la réussite des projets ?


Lorsque l'on mène un projet, il est fréquent d'être en relation avec des partenaires ou un client. Même en développant un projet en interne, on peut retrouver ce type de relation entre les différentes entités.

C'est pourquoi il est important de bien gérer la relation contractuelle pour assurer la réussite du projet.


Vous vous demandez :

🤔 Qu'est-ce que le Contract Management et en quoi il consiste ?

🤝 Comment le Management de Projet et le contract management s’interfacent ?

📝 Quel est l'intérêt de cadrer les choses avec un contrat ?

🚫 Comment éviter les points de blocage et gérer les réclamations ?

🎯 Par où commencer pour se mettre au contract management dans son entreprise ?


C’est ce que Jean-Charles SAVORNIN nous dévoile dans cet épisode.


Il nous explique aussi :

💼 Pourquoi le contract management est une pratique qui a le vent en poupe et prend de l'ampleur.

🗣️ L'importance de la communication dans la gestion de la relation contractuelle.

🤹‍♂️ La nécessité de savoir aussi être flexible.


🎧 Alors pour mieux maîtriser la relation contractuelle et assurer la réussite de vos projets, écoutez l'épisode ! 🎧


💬 Vous avez des questions, une expérience à partager ?

👉 Venez-en discuter avec nous sur LinkedIn ! 👈



⭐️ Notre invité : Jean-Charles SAVORNIN

Consultant en gestion de projet et contract management depuis plus de 10 ans. Il enseigne à l’ESCP Business School et intervient aussi dans d'autres institutions. Avant cela, il a piloté pendant 12 ans des grands projets internationaux dans l'énergie et les infrastructures.



🔗 Les liens utiles :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Focus projet

  • Tanguy El Mouahidine

    Bienvenue sur Focus Projet, le podcast du management de projet. Le management de projet, qu'est-ce que c'est ? Ça va être les différentes techniques et outils qui vont nous permettre de mener à bien nos projets. Planning, coût, risque, gestion d'équipe, changement, communication, définition du besoin. Au fil des épisodes, on va voir tout cela ensemble. Alors que tu sois le directeur de projet de la prochaine Gigafactory, ou que tu te retrouves à t'occuper des projets de ton entreprise en plus de ton travail, abonne-toi, ce podcast va simplifier la réussite de tes projets. En dehors des rares cas où l'on réalise un projet pour son entreprise et entièrement en interne, on se retrouve souvent avec des partenaires pour mener à bien le projet. Cela va être le client, les fournisseurs ou les sous-traitants par exemple. Dans ce cas, même si on espère que tout se passe bien, il peut aussi arriver que les éléments que l'on attend du partenaire ne soient pas au niveau et que la relation devienne conflictuelle. Comment faire dans ce cas pour que cela ne plombe pas votre projet ? Pour en discuter et vous apporter des solutions, je reçois aujourd'hui Jean-Charles Savourne, expert en management de projet et contract management. Bonjour Jean-Charles.

  • Jean Charles Savournin

    Bonjour Tanguy, merci de me recevoir dans ce podcast.

  • Tanguy El Mouahidine

    Je vais peut-être commencer par te présenter et présenter ce que tu fais déjà.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, j'interviens en tant que consultant sur des problématiques de gestion de projets et de contract management depuis une dizaine d'années. En parallèle, j'ai une activité d'enseignement puisque je suis professeur affilié à l'ESCP Business School. J'interviens aussi dans d'autres institutions et je suis arrivé à ces métiers-là via la gestion de projets puisque pendant 12 ans, j'ai piloté des grands projets internationaux, plutôt dans les infrastructures énergétiques, on va dire globalement dans l'énergie et les infrastructures.

  • Tanguy El Mouahidine

    Pour rentrer dans le vif du sujet, peut-être commencer par définir ce qu'est le contract management, vu que ça va être la ligne directrice.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, tout à fait, le Contract Management. Alors déjà, on pourrait se dire comment on l'appelle en français. Alors en français, on l'appelle Contract Management. Il y a différentes traductions qu'on peut trouver, gestion de contrat, administration de contrat, qui ne sont pas tellement satisfaisantes. Parce qu'elle n'englobe pas tout ce qu'on veut mettre derrière le Contract Management et ce qui est mis dans l'acception anglaise. Et donc, qu'est-ce qui est mis derrière ? On peut le définir, j'ai envie de dire formellement, en disant que c'est la gestion de la relation contractuelle avec l'autre et relation contractuelle, mais relation au sens large finalement, mais qui est définie dans le contrat. Moi, j'ai l'habitude de dire plus prosaïquement, le contract management, c'est écrire ce qu'on a envie de faire ensemble et ensuite faire ce qu'on a écrit. Voilà, c'est pour ça qu'on rejoint la notion de contrat slash projet dans cette logique-là. Oui,

  • Tanguy El Mouahidine

    parce que l'idée, c'est quand même de tout formaliser dans le cadre d'un contrat.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors tout formaliser, pas forcément, mais en tout cas formaliser, c'est à l'image d'un contrat de mariage. Le contrat de mariage, on ne va pas tout formaliser, on ne va pas tout réguler. On ne va pas dire, moi, je prends le petit-déj à 7 heures, moi, je prends le petit-déj à 6h45. Non, on ne va pas tout formaliser. Par contre, on va donner les grandes lignes. Et puis surtout, on va définir qu'est-ce qui se passe si à un moment donné, on n'est plus d'accord. Et là, c'est un élément important, c'est comment on va résoudre les conflits. Alors sur le contrat de mariage, on va directement à comment on clôt le sujet. Mais sur les contrats commerciaux, sur lesquels les enjeux sont différents, on va définir comment on peut éviter aussi d'arriver au conflit. Mais c'est vrai qu'on va mettre aussi une description de ce qu'on veut faire ensemble, de qu'est-ce qu'on veut mettre dans la relation. Encore une fois, si on fait le parallèle avec le contrat de mariage, il y a la logique de mariage qui est quand même relativement cadrée. Dans un contrat commercial, on doit décrire... En fait, si on reprend finalement la logique de relation contractuelle au sens français du terme, à partir du moment où on a un accord sur le prix et la chose, on a un contrat. Donc le contrat, on va définir quelle est la chose et quel est le prix. Qu'est-ce qu'on échange dans une logique de contrat-échange ? Qu'est-ce qu'on échange ? Il y en a un qui va offrir une prestation, un produit, un service, un résultat, et l'autre qui va offrir de l'argent en face, pour faire très simple.

  • Tanguy El Mouahidine

    et du coup le but c'est d'aller plus loin que ça et de définir comment la relation de manière générale va fonctionner si je comprends bien oui c'est tout à fait ça de définir le fonctionnement alors effectivement où est-ce qu'on veut aller ensemble mais aussi comment on va y aller et

  • Jean Charles Savournin

    le comment on va y aller inclut un partage de responsabilités et donc c'est là qu'on fait aussi le lien entre le contract management et le project management c'est à dire qu'en gestion de projet on a cette logique de maîtrise des risques et opportunités et finalement on va dire quelle responsabilité moi je suis prêt à garder en tant que client ou partenaire ou contractant quand on dit quelle responsabilité c'est finalement quel risque je continue à porter et l'autre, quelle responsabilité il a, et donc quel risque il continue à porter. Donc c'est là qu'on retrouve cette logique risque. Effectivement, le contrat, on va l'utiliser avant signature comme outil de maîtrise des risques, dans les fameux plans de traitement. Et après signature, on va l'utiliser comme outil à la fois d'identification des risques, parce qu'en lisant le contrat, ça permet de savoir ce qu'on porte comme risque et ce que l'autre porte, et aussi comme outil, via les avenants, comme outil de traitement de risque. et c'est ça qui est intéressant dans cette logique là avec toujours le volet relationnel on est dans le même bateau et les projets sont faits par des personnes faut pas oublier de le rappeler il est important, faut pas oublier de le rappeler

  • Tanguy El Mouahidine

    C'est un premier lien que tu nous donnes entre la gestion de projet et le contract management. Peut-être d'une manière générale, comment le contract management va venir s'interfacer dans les projets et dans le management des projets d'une manière plus large.

  • Jean Charles Savournin

    Comment ça s'interface ? Comment ça s'interface ? Tout simplement parce que de plus en plus, les projets font appel à des contrats. Même la majorité des projets internes aux entreprises, on va faire quelques achats, on va prendre des prestataires. Donc il y a de toute façon, de plus en plus dans les projets, une relation contractuelle qui s'établit et qui est à piloter. Et donc on va piloter cette relation contractuelle. Alors évidemment, c'est d'autant plus vrai quand on est sur un projet qu'on achète, dont on achète l'exécution quand on est côté client, ou dont on vend l'exécution quand on est côté contractant. C'est typiquement le cas de l'entreprise qui fait construire une nouvelle usine. Elle va acheter la construction d'une usine et il va y avoir une entreprise qui va vendre la construction d'une usine. Et donc là, c'est d'autant plus vrai que le projet finalement existe. parce qu'il y a cette envie d'avoir un contrat entre un client et un fournisseur, et qu'ensuite le projet existe parce que le contrat existe. Et donc on voit bien cette dualité entre projet-contrat, où finalement, encore une fois, le projet existe par une volonté d'avoir un contrat, et ensuite le projet existe de par l'existence du contrat. Alors la question qu'on peut se poser, c'est pourquoi on en parle de plus en plus ? Est-ce que c'était pas déjà le cas avant ?

  • Tanguy El Mouahidine

    Je sais pas, tu dis qu'on en parle de plus en plus, mais... Je pense qu'on mettait plus ça en lumière et en exergue maintenant, mais ça fait une dizaine d'années déjà, on parlait déjà pas mal de ça. Après, je n'ai pas 50 ans d'ancienneté dans le travail, donc je ne sais pas depuis quand c'est réellement le cas, mais je pense que c'est un sujet qui est tout à fait d'actualité et qui redevient peut-être d'autant plus d'actualité, mais qui existait quand même déjà, peut-être non.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, il y a dix ans, on en parlait déjà beaucoup. Il y avait des entreprises au sein desquelles c'était émergent. Globalement, si on regarde la France, mais plus largement l'international, ça fait une grosse vingtaine d'années que le contract management se développe. Et donc, il y a 50 ans, on n'en parlait quasiment pas, voire pas du tout. Alors pourquoi ? Tout simplement parce que les typologies ou les montages de projets ont changé. En fait, ce qu'on voit, c'est que de plus en plus, on a des projets qui sont avec des financements privés, Et ça, ça date finalement des chocs pétroliers des années 70, où les États avaient un peu moins d'argent pour financer les projets. On fait de plus en plus appel à des fonds privés. Et les fonds privés, qu'est-ce qu'ils font ? Je ne veux pas blesser les chefs de projet ou les maîtres d'ouvrage, mais pour un financier, un nouvel aéroport, une centrale électrique, une autoroute, c'est une ligne dans un tableau Excel avec un pourcentage au bout qu'on appelle rendement. Et donc la question c'est comment, quand on est financier, qu'on soit prêteur en banque ou investisseur en capital, en equity, comment on fait pour fiabiliser ce pourcentage de rentabilité ? Et bien comment on fait ? On crée une société projet sur les gros projets d'infrastructure et tout simplement on va passer un maximum de risques aux contractants en dehors de la société projet. Et donc ce qui s'est passé, c'est que depuis les années 70, on a vu une émergence de contrats de performance, de résultats, par opposition à des contrats de produits. Parce que les maîtres d'ouvrage, les clients ont eu tendance à passer un maximum de risques. à leurs contractants, sous-traitants, entreprises générales, on les appelle comme on veut, dans ces grands projets d'infrastructure. Et ensuite, le métier de contract management s'est diffusé d'abord dans les différentes couches, en partant du client contractant niveau 1, rang 1, rang 2, rang 3, et aussi dans d'autres secteurs d'activité. Pourquoi ? Parce qu'en fait, on retrouve des bonnes pratiques de gestion de projet. Encore une fois, on écrit ce qu'on a envie de faire et on fait ce qu'on a écrit.

  • Tanguy El Mouahidine

    Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus de l'intérêt du contract management, pourquoi est-il nécessaire de bien gérer sa relation contractuelle avec ses différents partenaires et pourquoi faut-il le borner de manière contractuelle, vu que c'est quand même à cela que l'on revient ?

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors déjà, pourquoi on va le borner, on va le décrire de manière contractuelle ? Tout simplement pour garder une trace. Alors, ce n'est pas qu'on n'a pas confiance dans l'autre, mais on voit très bien sur les projets que les équipes changent. Et donc, quand on a une trace écrite, ça permet de garder finalement une continuité dans le pilotage du projet et dans la réalisation du projet. Et on n'est pas soumis, même si les projets sont faits par des personnes, on n'est pas soumis à la mémoire ou au relationnel qui peut se créer entre personnes. Le fameux on travaille à la confiance ça, ça n'existe plus. Enfin, il y a encore des secteurs d'activité qui peuvent le dire. Moi, je vois encore des entreprises qui me le disent, mais c'est de plus en plus rare. encore une fois, parce que l'idée, ce n'est pas de ne pas faire confiance à l'autre ou de penser que l'autre est un filou, mais c'est vraiment une logique de garder une continuité du projet, quels que soient les intervenants sur le projet, à la fois de mon côté et du côté de l'autre. Et donc, c'est vraiment une des raisons pour lesquelles on va avoir besoin de faire appel à de l'écrit pour garder trace, et quoi de mieux qu'un contrat. que des avenants ou des comptes rendus signés, mais encore une fois, en fonction de ce qu'il y a dedans, ça peut tout à fait tenir lieu de contrat. Quoi de mieux qu'un contrat pour définir ce qu'on a envie de faire ensemble ?

  • Tanguy El Mouahidine

    donc ça c'est l'idée et d'une certaine manière c'est un élément de gestion du risque ça nous permet de limiter le risque lié aux personnes et à l'éventuel changement de personnel c'est un peu ce que je comprends de ce que tu viens de dire c'est que tu vas permettre de mitiger ce risque là tout à fait et alors en plus on va aller au delà

  • Jean Charles Savournin

    parce que quand on reprend les basiques de gestion de projet où on dit qu'il faut une note de cadrage, c'est sympa la note de cadrage, mais quand on est côté contractant et qu'on a un client, quoi de mieux qu'un contrat pour être une note de cadrage ? Dans le contrat, on va retrouver qu'est-ce qu'il faut faire, pour quand, et à quel prix ? On retrouve le QCD, qualité coup d'ailet. Qualité coup d'ailet, ça peut être un autre sujet, le triangle d'or, mais sans rentrer dans le débat. On retrouve ces trois éléments. Donc, on est bien sur un volet notes de cadrage. Ensuite, effectivement, au chef de projet, côté contractant ou fournisseur. d'adapter la méthode de gestion de projet qu'il peut avoir en interne. Mais on est quoi de mieux qu'encore une fois qu'il y a un contrat pour être une note de cadrage entre un client et un fournisseur. Encore une fois, même entre un client interne et un fournisseur interne, on a une note de cadrage. Globalement, ça ressemble à un contrat d'un point de vue, qu'est-ce qu'il faut faire, pour quand et combien.

  • Tanguy El Mouahidine

    C'est un contrat en interne.

  • Jean Charles Savournin

    C'est un contrat en interne. Et il y a des entreprises qui l'appellent contrat interne. c'est pas entre entités légales il n'y a pas forcément de signature officielle dessus il n'y a pas de conditions de paiement il n'y a pas de conditions de garantie parfois il y en a d'ailleurs mais pas toujours mais effectivement certains appellent ça contrat interne et surtout ce qu'on veut éviter avec le contract management c'est les réclamations ça c'est un sujet on y arrive du coup on y arrive

  • Tanguy El Mouahidine

    comment la bonne gestion du contrat va permettre, d'une certaine manière, la bonne gestion du projet et sa réussite. Et je pense qu'on arrive un peu à ces réclamations, justement.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, la gestion des réclamations, c'est un des quatre piliers du contract management. Les quatre piliers que vous retrouvez dans mon livre Contract Management, Outils et méthodes. mais c'est le quatrième pilier. Et l'objectif des trois premiers, c'est évidemment d'éviter ce quatrième. Et ce qu'on voit quand on regarde un peu l'histoire de la gestion de la qualité et du contract management, on a des histoires similaires. On a fait de la qualité dans les entreprises. Pourquoi ? Parce qu'il y avait beaucoup de rebuts, il y avait beaucoup de surcoûts. Il y a beaucoup de rebuts, il y a beaucoup de problèmes, comment on peut les éviter ? Enfin déjà, comment on peut les traiter ? et puis après comment on peut les éviter on fait du préventif Le contract management a une histoire similaire dans beaucoup d'entreprises. On a des réclamations de notre client, ou alors nos fournisseurs sont en retard, ça ne marche pas, etc. Déjà on commence par les pénalités de retard, qui est une sorte de réclamation. Et la question qu'on se pose, c'est comment on traite ce sujet-là, et puis après comment on peut s'en prémunir. Et comment on peut s'en prémunir ? C'est là qu'on a les trois autres piliers qui sont en œuvre. Le premier, qui est la gestion de la documentation, l'administration du contrat, qui permet de garder trace des échanges et qui permet de formaliser, finalement. On parlait de mémoire du projet. Ça peut ressembler presque à une main courante qu'on peut avoir dans certains projets, je pense à des projets architecturaux. Le deuxième pilier, c'est la gestion... du résultat, au sens l'attendu à l'heure. On retrouve le Q et le D du QCD, mais il manque le coup. Et le troisième pilier, c'est la gestion de la relation. Relation entre entités, entre groupes, mais aussi entre personnes. Et en fait, ça, ça doit mener à éviter les réclamations. Réclamations au sens contentieux, ça n'empêche pas des modifications, ça n'empêche pas des avenants, mais on veut éviter les litiges. et les conflits sur les projets. Pourquoi ? Parce que ça ne sert à personne. On ne va pas se mentir. L'objectif d'un client, quand il commande une nouvelle usine à un constructeur d'usine, ce n'est pas de faire plaisir au constructeur et de lui donner de l'argent. L'objectif, c'est d'avoir une usine qui tourne. L'objectif du constructeur, ce n'est pas de faire traîner le chantier le plus possible. Parce qu'il a d'autres chantiers, on espère pour lui, à traiter.

  • Tanguy El Mouahidine

    l'objectif c'est quand même que tout aille bien et donc effectivement si on met en oeuvre des bonnes pratiques de gestion de projet on se retrouve à mettre en oeuvre de facto du contract management voilà j'allais te demander que faire pour maîtriser cette relation et sécuriser le projet mais je pense qu'on a déjà un peu parlé donc on revient sur les différents piliers dont tu nous as parlé d'autres choses peut-être à rajouter à et à conseiller peut-être en première étape pour ceux qui ne sont pas forcément encore totalement dans cette démarche ?

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, c'est comme on démarre le contract management en entreprise. Ce que je conseille en général, c'est de commencer par former les chefs de projet. Parce qu'évidemment, quand on parle contract management, on peut penser tout de suite contract manager. Mais le contract management, et je continue mon parallèle avec la qualité, c'est l'affaire de tous. Toute personne en relation avec un extérieur, avec une personne extérieure à l'entreprise, dans le cadre d'un contrat ou d'un potentiel contrat, devrait être sensibilisée aux notions de contract management. C'est commencé par les chefs de projet. Pourquoi ? Parce que quand on est sur un projet vendu ou acheté, on a vraiment cette relation à piloter. Encore une fois, le chef de projet qui ne pilote pas son contrat ne peut pas piloter son projet. puisque le projet, on l'a dit, avant signature, n'existe que parce qu'on a envie de signer un contrat, et après signature, le contrat n'existe que parce qu'on a signé. Donc on est vraiment dans cette logique, le chef de projet qui ne pilote pas son contrat, pour moi on ne peut pas l'appeler chef de projet, parce que c'est vraiment ce contrat qui donne corps au projet. Donc ça c'est un premier point. Et le deuxième point, c'est que si on met dans les pattes des chefs de projet, des contract managers, alors qu'ils ne savent pas ce que c'est, à quoi ça sert, quelles sont les compétences, l'expérience montre que les chefs de projet n'utilisent pas cette ressource supplémentaire, cette compétence. Donc si on arrive d'abord à former les chefs de projet à ce qu'est le contract management, à quoi ça sert, on a une meilleure intégration dans les équipes des éventuels contract managers qui peuvent être à plein temps, à temps partiel ou à temps partagé sur les projets. Et par temps, on a une meilleure maîtrise des projets.

  • Tanguy El Mouahidine

    sachant qu'on n'a pas forcément besoin d'un contract manager même à temps partiel sur tous les projets le job peut être fait par le chef de projet oui oui je pense que même si on en a un ça permet aussi de l'utiliser à bon escient justement et sur les bonnes problématiques qui n'est pas forcément toujours évident si on ne connait pas du tout

  • Jean Charles Savournin

    Tout à fait. Si on ne sait pas à quoi sert un contract manager, on ne va pas pouvoir travailler avec lui ou avec elle sur un projet parce qu'on ne sait pas à quel moment on peut faire appel à cette personne, à cette ressource. Tandis que si on a déjà une vue sur les activités de contract management, et j'insiste, le contract management, c'est l'affaire de tous, on est plus à même déjà à identifier, quand on est chef de projet, quand est-ce qu'on a besoin d'une personne. en contract management, un contract manager, mais aussi comment on peut répartir ces activités au sein de l'équipe.

  • Tanguy El Mouahidine

    Oui, éventuellement les distribuer, donner des rôles. Oui,

  • Jean Charles Savournin

    comme tout rôle de pilotage de projet.

  • Tanguy El Mouahidine

    Si on arrive sur des points de blocage avec un fournisseur ou un client d'ailleurs, est-ce que tu as des conseils que tu pourrais nous donner pour essayer de mieux gérer ces points de blocage ? Peut-être une fois qu'ils sont arrivés, pour éviter qu'ils arrivent dans un premier lieu ?

  • Jean Charles Savournin

    Oui, l'idée, évidemment, tu poses bien la question, parce que l'idée, c'est de les éviter, les points de blocage. Mais effectivement, quand on est face à des points de blocage, on se retrouve dans des situations de négociation avec l'autre. C'est-à-dire que déjà, il faut absolument que le point de blocage ne soit pas personnel. Et ça, c'est un point important. On n'attaque pas les gens, on n'attaque pas les compétences, mais on attaque plutôt le projet. Et donc, on peut très bien faire du contrat et du projet une entité à part, lui donner corps finalement, déjà en donnant un nom à son projet, qui est, je le rappelle, une bonne pratique de gestion de projet. pour dire que le projet s'ouvre de la relation, etc. Mais encore une fois, on garde de bonnes relations avec la personne, sans forcément devenir pote, ce n'est pas l'idée. Et ça n'empêche pas d'avoir des relations contractuelles ou professionnelles tendues sur tel ou tel sujet du contrat. Donc déjà, il faut bien différencier le volet personnel du volet professionnel. Alors évidemment, on ne peut pas complètement occulter le volet personnel et le ressenti des gens, mais il faut y faire très attention, il faut y prêter une grande attention et traiter ce point-là pour qu'on ait une bonne relation avant de vouloir résoudre l'éventuel litige.

  • Tanguy El Mouahidine

    Peut-être du coup rester factuel, et ça me fait aussi penser à l'épisode que j'avais enregistré avec... Gwenaël Manson sur la communication non-violente où je pense que ça peut aussi être un bon moyen pour mettre en place une discussion saine et justement se prémunir de l'aspect émotionnel qui peut des fois perturber un peu ces relations-là.

  • Jean Charles Savournin

    Tout à fait, oui. Communication d'envie en lente, négociation raisonnée de Harvard. En fait, tout ce qui est lié aux soft skills qui devraient faire partie des formations des chefs de projet après tout ce qui est perte, grande chemin critique, etc. Tout ce volet communication, en fait, c'est ça qui va faire la différence. On rappelle que le PMI nous dit que 80 à 90 du job de chef de projet c'est communiqué. et cette communication elle est cruciale et on communique aussi avec toutes les parties prenantes je reviens encore une fois sur la gestion de projet les parties prenantes et vos clients, partenaires, fournisseurs sont des parties prenantes importantes qui sont notamment pilotées via le contrat mais il y a une relation personnelle qui doit s'intégrer moi j'ai une anecdote à partager j'ai repris un projet sur lequel on avait appliqué des pénalités de retard à un fournisseur et le chef de projet côté fournisseur l'avait vécu personnellement cette application de pénalité de retard c'était assez exceptionnel, c'était assez rare c'est la première fois que ça arrivait avec ce fournisseur avec qui on travaillait depuis des années qui était une spin-off du groupe dans lequel j'étais donc c'était des anciens collègues il l'a vécu personnellement et donc quand j'ai repris le projet il n'a jamais répondu à un seul de mes coups de fil et il n'a jamais répondu à un seul de mes emails parce que personnellement il s'était senti attaqué et donc ce qui s'est passé c'est qu'il y a eu un changement de personne côté fournisseur pour rétablir une relation saine et de confiance en tout cas entre personnes après le projet était ce qu'il était mais à partir du moment où on a la volonté d'avancer ensemble et ça c'est une autre leçon aussi à partir du moment où on a la volonté d'avancer ensemble le projet va s'en sortir et l'objectif c'est d'avancer ensemble un jour un de mes clients avec qui j'étais très contractuel, trop contractuel. Ça, c'est un écueil de démarrage, de mise en place de contract management. On a envie de suivre le contrat à la lettre, etc. Un client me dit, mais Mr. Jin, c'était un client asiatique, donc forcément, Jean-Charles Savornin, pour les Sud-Coréens, ce n'était pas facile. Il m'appelait Mr. Jin. Mr. Jin, il me dit, mais on est dans le même bateau. Et il avait mille fois raison. L'objectif, c'est que ça se passe bien pour tout le monde. C'est que tout le monde soit content. L'objectif, ce n'est pas d'assassiner l'autre. Et donc, c'est vraiment être dans le même bateau et ramer ensemble dans la même direction. Alors évidemment, l'objectif, c'est de faire un peu d'argent quand on est côté contractant et d'avoir un... un résultat utilisable qui nous donne des bénéfices quand on est côté client, mais il faut ramer dans le même sens, sinon on ne va pas y arriver.

  • Tanguy El Mouahidine

    ce que tu dis me fait penser des fois à des choses qui sont il y a des moments où il faut savoir aussi à quel moment utiliser le contrat et à quel moment peut-être privilégier des choses qui sont le faire évoluer ou accepter des choses qui ne sont pas forcément prévues pour le bien du projet ouais tout à fait,

  • Jean Charles Savournin

    ce qui est important dans ces cas là, c'est de venir modifier le contrat moi je dis souvent le contrat si on veut on peut s'asseoir dessus mais si on est d'accord et qu'on écrit, qu'on s'assure et qu'on le modifie. Mais le contrat, effectivement, alors modulo, les délégations de signatures et les délégations de pouvoir qu'on peut avoir dans l'entreprise dans laquelle on travaille, mais même, modulo ça, si on veut complètement modifier le contrat, on peut, si on part sur construire une maison et qu'on finit par développer un logiciel pour enregistrer des podcasts, pourquoi pas si tout le monde est d'accord ?

  • Tanguy El Mouahidine

    Oui.

  • Jean Charles Savournin

    C'est une question d'accord. Et de l'écrire et de le signer, c'est ça qui est important. C'est de garder cette trace. Parce que quand on arrive en contentieux, j'accompagne régulièrement des entreprises sur des sujets de ce type, c'est de l'archéologie. Retrouver tous les e-mails sur 4, 5, parfois 10 ans, c'est de l'archéologie. Pour peu que les gens échangent, que les outils de boîte mail échangent. Parfois, j'ai des clients, il y a un certain nombre d'années, ils utilisaient Lotus Notes pour leur e-mail. Mais autant vous dire que les échanges sont très compliqués à retrouver. et alors là en cas de litige ça devient quasiment impossible de s'en sortir la bonne nouvelle c'est que c'est souvent le cas aussi de l'autre côté donc là on s'assoit autour d'une table et on discute on a déjà vu pas mal de choses peut-être une question que j'aurais oublié de te poser ou quelque chose que tu veux rajouter au sujet oui le contrat de management c'est quelque chose qui se développe de plus en plus, tout secteur d'activité, toute entreprise confondue. Et là, si tu le permets, je vais faire un petit peu d'autopromotion, puisque je suis à l'initiative de Contractance.fr, qui est le blog français francophone du Contract Management. Donc, j'invite les auditeurs à s'inscrire, à suivre l'actualité et des articles de fond aussi sur Contractance.fr, sur lequel est également disponible le journal du Contract Management que j'ai cofondé. avec l'association française du contract management et l'association des diplômés du diplôme universitaire contract management d'Assas. Et en parallèle de ça, j'ai également cofondé l'institut du contract management. Et les gens peuvent trouver mon livre contract management outils et méthodes disponible. Il a été traduit en anglais et disponible sur Amazon. Et également une formation complète au contract management disponible sur contractance.fr.

  • Tanguy El Mouahidine

    Très bien, en tout cas merci beaucoup pour cette intervention et pour cet éclairage sur le contract management et comment ça peut venir aider ou en tout cas maîtriser les risques d'une certaine manière au sein des projets

  • Jean Charles Savournin

    Avec plaisir, merci Tanguy pour l'invitation

  • Tanguy El Mouahidine

    Merci, au revoir A nouveau merci Jean-Charles pour cette présentation du contract management et de son implication dans la réussite des projets Que le contract management soit déjà d'actualité dans votre structure ou que vous la découvriez, j'espère que les conseils de Jean-Charles vous aideront dans son déploiement. Si vous avez des questions, vous souhaitez approfondir le sujet, venez en discuter avec nous sur LinkedIn. Si cet épisode vous a plu, abonnez-vous à Focus Project sur votre plateforme préférée et parlez-en autour de vous. A la semaine prochaine !

Chapters

  • Générique d'introduction

    00:00

  • Introduction

    00:48

  • Présentation Jean-Charles SAVORNIN

    01:15

  • Qu’est-ce que le Contract Management ?

    02:04

  • Contract Management et Management de Projet

    06:07

  • Pourquoi on parle de plus en plus de Contract Management ?

    07:39

  • Pourquoi borner les choses dans un contrat ?

    10:29

  • Comment la bonne gestion du contrat va t’elle permettre la réussite du projet ?

    14:09

  • Comment on démarre le contract Management en entreprise ?

    17:03

  • Que faire pour éviter les point de blocages et comment les gérer ?

    20:18

  • Aller plus loin avec les ressources en Contract Management proposés par Jean-Charles Savornin

    27:02

  • Conclusion

    28:09

  • Générique de fin

    28:32

Description

📊 Comment une bonne gestion de la relation contractuelle peut aider à la réussite des projets ?


Lorsque l'on mène un projet, il est fréquent d'être en relation avec des partenaires ou un client. Même en développant un projet en interne, on peut retrouver ce type de relation entre les différentes entités.

C'est pourquoi il est important de bien gérer la relation contractuelle pour assurer la réussite du projet.


Vous vous demandez :

🤔 Qu'est-ce que le Contract Management et en quoi il consiste ?

🤝 Comment le Management de Projet et le contract management s’interfacent ?

📝 Quel est l'intérêt de cadrer les choses avec un contrat ?

🚫 Comment éviter les points de blocage et gérer les réclamations ?

🎯 Par où commencer pour se mettre au contract management dans son entreprise ?


C’est ce que Jean-Charles SAVORNIN nous dévoile dans cet épisode.


Il nous explique aussi :

💼 Pourquoi le contract management est une pratique qui a le vent en poupe et prend de l'ampleur.

🗣️ L'importance de la communication dans la gestion de la relation contractuelle.

🤹‍♂️ La nécessité de savoir aussi être flexible.


🎧 Alors pour mieux maîtriser la relation contractuelle et assurer la réussite de vos projets, écoutez l'épisode ! 🎧


💬 Vous avez des questions, une expérience à partager ?

👉 Venez-en discuter avec nous sur LinkedIn ! 👈



⭐️ Notre invité : Jean-Charles SAVORNIN

Consultant en gestion de projet et contract management depuis plus de 10 ans. Il enseigne à l’ESCP Business School et intervient aussi dans d'autres institutions. Avant cela, il a piloté pendant 12 ans des grands projets internationaux dans l'énergie et les infrastructures.



🔗 Les liens utiles :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Focus projet

  • Tanguy El Mouahidine

    Bienvenue sur Focus Projet, le podcast du management de projet. Le management de projet, qu'est-ce que c'est ? Ça va être les différentes techniques et outils qui vont nous permettre de mener à bien nos projets. Planning, coût, risque, gestion d'équipe, changement, communication, définition du besoin. Au fil des épisodes, on va voir tout cela ensemble. Alors que tu sois le directeur de projet de la prochaine Gigafactory, ou que tu te retrouves à t'occuper des projets de ton entreprise en plus de ton travail, abonne-toi, ce podcast va simplifier la réussite de tes projets. En dehors des rares cas où l'on réalise un projet pour son entreprise et entièrement en interne, on se retrouve souvent avec des partenaires pour mener à bien le projet. Cela va être le client, les fournisseurs ou les sous-traitants par exemple. Dans ce cas, même si on espère que tout se passe bien, il peut aussi arriver que les éléments que l'on attend du partenaire ne soient pas au niveau et que la relation devienne conflictuelle. Comment faire dans ce cas pour que cela ne plombe pas votre projet ? Pour en discuter et vous apporter des solutions, je reçois aujourd'hui Jean-Charles Savourne, expert en management de projet et contract management. Bonjour Jean-Charles.

  • Jean Charles Savournin

    Bonjour Tanguy, merci de me recevoir dans ce podcast.

  • Tanguy El Mouahidine

    Je vais peut-être commencer par te présenter et présenter ce que tu fais déjà.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, j'interviens en tant que consultant sur des problématiques de gestion de projets et de contract management depuis une dizaine d'années. En parallèle, j'ai une activité d'enseignement puisque je suis professeur affilié à l'ESCP Business School. J'interviens aussi dans d'autres institutions et je suis arrivé à ces métiers-là via la gestion de projets puisque pendant 12 ans, j'ai piloté des grands projets internationaux, plutôt dans les infrastructures énergétiques, on va dire globalement dans l'énergie et les infrastructures.

  • Tanguy El Mouahidine

    Pour rentrer dans le vif du sujet, peut-être commencer par définir ce qu'est le contract management, vu que ça va être la ligne directrice.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, tout à fait, le Contract Management. Alors déjà, on pourrait se dire comment on l'appelle en français. Alors en français, on l'appelle Contract Management. Il y a différentes traductions qu'on peut trouver, gestion de contrat, administration de contrat, qui ne sont pas tellement satisfaisantes. Parce qu'elle n'englobe pas tout ce qu'on veut mettre derrière le Contract Management et ce qui est mis dans l'acception anglaise. Et donc, qu'est-ce qui est mis derrière ? On peut le définir, j'ai envie de dire formellement, en disant que c'est la gestion de la relation contractuelle avec l'autre et relation contractuelle, mais relation au sens large finalement, mais qui est définie dans le contrat. Moi, j'ai l'habitude de dire plus prosaïquement, le contract management, c'est écrire ce qu'on a envie de faire ensemble et ensuite faire ce qu'on a écrit. Voilà, c'est pour ça qu'on rejoint la notion de contrat slash projet dans cette logique-là. Oui,

  • Tanguy El Mouahidine

    parce que l'idée, c'est quand même de tout formaliser dans le cadre d'un contrat.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors tout formaliser, pas forcément, mais en tout cas formaliser, c'est à l'image d'un contrat de mariage. Le contrat de mariage, on ne va pas tout formaliser, on ne va pas tout réguler. On ne va pas dire, moi, je prends le petit-déj à 7 heures, moi, je prends le petit-déj à 6h45. Non, on ne va pas tout formaliser. Par contre, on va donner les grandes lignes. Et puis surtout, on va définir qu'est-ce qui se passe si à un moment donné, on n'est plus d'accord. Et là, c'est un élément important, c'est comment on va résoudre les conflits. Alors sur le contrat de mariage, on va directement à comment on clôt le sujet. Mais sur les contrats commerciaux, sur lesquels les enjeux sont différents, on va définir comment on peut éviter aussi d'arriver au conflit. Mais c'est vrai qu'on va mettre aussi une description de ce qu'on veut faire ensemble, de qu'est-ce qu'on veut mettre dans la relation. Encore une fois, si on fait le parallèle avec le contrat de mariage, il y a la logique de mariage qui est quand même relativement cadrée. Dans un contrat commercial, on doit décrire... En fait, si on reprend finalement la logique de relation contractuelle au sens français du terme, à partir du moment où on a un accord sur le prix et la chose, on a un contrat. Donc le contrat, on va définir quelle est la chose et quel est le prix. Qu'est-ce qu'on échange dans une logique de contrat-échange ? Qu'est-ce qu'on échange ? Il y en a un qui va offrir une prestation, un produit, un service, un résultat, et l'autre qui va offrir de l'argent en face, pour faire très simple.

  • Tanguy El Mouahidine

    et du coup le but c'est d'aller plus loin que ça et de définir comment la relation de manière générale va fonctionner si je comprends bien oui c'est tout à fait ça de définir le fonctionnement alors effectivement où est-ce qu'on veut aller ensemble mais aussi comment on va y aller et

  • Jean Charles Savournin

    le comment on va y aller inclut un partage de responsabilités et donc c'est là qu'on fait aussi le lien entre le contract management et le project management c'est à dire qu'en gestion de projet on a cette logique de maîtrise des risques et opportunités et finalement on va dire quelle responsabilité moi je suis prêt à garder en tant que client ou partenaire ou contractant quand on dit quelle responsabilité c'est finalement quel risque je continue à porter et l'autre, quelle responsabilité il a, et donc quel risque il continue à porter. Donc c'est là qu'on retrouve cette logique risque. Effectivement, le contrat, on va l'utiliser avant signature comme outil de maîtrise des risques, dans les fameux plans de traitement. Et après signature, on va l'utiliser comme outil à la fois d'identification des risques, parce qu'en lisant le contrat, ça permet de savoir ce qu'on porte comme risque et ce que l'autre porte, et aussi comme outil, via les avenants, comme outil de traitement de risque. et c'est ça qui est intéressant dans cette logique là avec toujours le volet relationnel on est dans le même bateau et les projets sont faits par des personnes faut pas oublier de le rappeler il est important, faut pas oublier de le rappeler

  • Tanguy El Mouahidine

    C'est un premier lien que tu nous donnes entre la gestion de projet et le contract management. Peut-être d'une manière générale, comment le contract management va venir s'interfacer dans les projets et dans le management des projets d'une manière plus large.

  • Jean Charles Savournin

    Comment ça s'interface ? Comment ça s'interface ? Tout simplement parce que de plus en plus, les projets font appel à des contrats. Même la majorité des projets internes aux entreprises, on va faire quelques achats, on va prendre des prestataires. Donc il y a de toute façon, de plus en plus dans les projets, une relation contractuelle qui s'établit et qui est à piloter. Et donc on va piloter cette relation contractuelle. Alors évidemment, c'est d'autant plus vrai quand on est sur un projet qu'on achète, dont on achète l'exécution quand on est côté client, ou dont on vend l'exécution quand on est côté contractant. C'est typiquement le cas de l'entreprise qui fait construire une nouvelle usine. Elle va acheter la construction d'une usine et il va y avoir une entreprise qui va vendre la construction d'une usine. Et donc là, c'est d'autant plus vrai que le projet finalement existe. parce qu'il y a cette envie d'avoir un contrat entre un client et un fournisseur, et qu'ensuite le projet existe parce que le contrat existe. Et donc on voit bien cette dualité entre projet-contrat, où finalement, encore une fois, le projet existe par une volonté d'avoir un contrat, et ensuite le projet existe de par l'existence du contrat. Alors la question qu'on peut se poser, c'est pourquoi on en parle de plus en plus ? Est-ce que c'était pas déjà le cas avant ?

  • Tanguy El Mouahidine

    Je sais pas, tu dis qu'on en parle de plus en plus, mais... Je pense qu'on mettait plus ça en lumière et en exergue maintenant, mais ça fait une dizaine d'années déjà, on parlait déjà pas mal de ça. Après, je n'ai pas 50 ans d'ancienneté dans le travail, donc je ne sais pas depuis quand c'est réellement le cas, mais je pense que c'est un sujet qui est tout à fait d'actualité et qui redevient peut-être d'autant plus d'actualité, mais qui existait quand même déjà, peut-être non.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, il y a dix ans, on en parlait déjà beaucoup. Il y avait des entreprises au sein desquelles c'était émergent. Globalement, si on regarde la France, mais plus largement l'international, ça fait une grosse vingtaine d'années que le contract management se développe. Et donc, il y a 50 ans, on n'en parlait quasiment pas, voire pas du tout. Alors pourquoi ? Tout simplement parce que les typologies ou les montages de projets ont changé. En fait, ce qu'on voit, c'est que de plus en plus, on a des projets qui sont avec des financements privés, Et ça, ça date finalement des chocs pétroliers des années 70, où les États avaient un peu moins d'argent pour financer les projets. On fait de plus en plus appel à des fonds privés. Et les fonds privés, qu'est-ce qu'ils font ? Je ne veux pas blesser les chefs de projet ou les maîtres d'ouvrage, mais pour un financier, un nouvel aéroport, une centrale électrique, une autoroute, c'est une ligne dans un tableau Excel avec un pourcentage au bout qu'on appelle rendement. Et donc la question c'est comment, quand on est financier, qu'on soit prêteur en banque ou investisseur en capital, en equity, comment on fait pour fiabiliser ce pourcentage de rentabilité ? Et bien comment on fait ? On crée une société projet sur les gros projets d'infrastructure et tout simplement on va passer un maximum de risques aux contractants en dehors de la société projet. Et donc ce qui s'est passé, c'est que depuis les années 70, on a vu une émergence de contrats de performance, de résultats, par opposition à des contrats de produits. Parce que les maîtres d'ouvrage, les clients ont eu tendance à passer un maximum de risques. à leurs contractants, sous-traitants, entreprises générales, on les appelle comme on veut, dans ces grands projets d'infrastructure. Et ensuite, le métier de contract management s'est diffusé d'abord dans les différentes couches, en partant du client contractant niveau 1, rang 1, rang 2, rang 3, et aussi dans d'autres secteurs d'activité. Pourquoi ? Parce qu'en fait, on retrouve des bonnes pratiques de gestion de projet. Encore une fois, on écrit ce qu'on a envie de faire et on fait ce qu'on a écrit.

  • Tanguy El Mouahidine

    Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus de l'intérêt du contract management, pourquoi est-il nécessaire de bien gérer sa relation contractuelle avec ses différents partenaires et pourquoi faut-il le borner de manière contractuelle, vu que c'est quand même à cela que l'on revient ?

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors déjà, pourquoi on va le borner, on va le décrire de manière contractuelle ? Tout simplement pour garder une trace. Alors, ce n'est pas qu'on n'a pas confiance dans l'autre, mais on voit très bien sur les projets que les équipes changent. Et donc, quand on a une trace écrite, ça permet de garder finalement une continuité dans le pilotage du projet et dans la réalisation du projet. Et on n'est pas soumis, même si les projets sont faits par des personnes, on n'est pas soumis à la mémoire ou au relationnel qui peut se créer entre personnes. Le fameux on travaille à la confiance ça, ça n'existe plus. Enfin, il y a encore des secteurs d'activité qui peuvent le dire. Moi, je vois encore des entreprises qui me le disent, mais c'est de plus en plus rare. encore une fois, parce que l'idée, ce n'est pas de ne pas faire confiance à l'autre ou de penser que l'autre est un filou, mais c'est vraiment une logique de garder une continuité du projet, quels que soient les intervenants sur le projet, à la fois de mon côté et du côté de l'autre. Et donc, c'est vraiment une des raisons pour lesquelles on va avoir besoin de faire appel à de l'écrit pour garder trace, et quoi de mieux qu'un contrat. que des avenants ou des comptes rendus signés, mais encore une fois, en fonction de ce qu'il y a dedans, ça peut tout à fait tenir lieu de contrat. Quoi de mieux qu'un contrat pour définir ce qu'on a envie de faire ensemble ?

  • Tanguy El Mouahidine

    donc ça c'est l'idée et d'une certaine manière c'est un élément de gestion du risque ça nous permet de limiter le risque lié aux personnes et à l'éventuel changement de personnel c'est un peu ce que je comprends de ce que tu viens de dire c'est que tu vas permettre de mitiger ce risque là tout à fait et alors en plus on va aller au delà

  • Jean Charles Savournin

    parce que quand on reprend les basiques de gestion de projet où on dit qu'il faut une note de cadrage, c'est sympa la note de cadrage, mais quand on est côté contractant et qu'on a un client, quoi de mieux qu'un contrat pour être une note de cadrage ? Dans le contrat, on va retrouver qu'est-ce qu'il faut faire, pour quand, et à quel prix ? On retrouve le QCD, qualité coup d'ailet. Qualité coup d'ailet, ça peut être un autre sujet, le triangle d'or, mais sans rentrer dans le débat. On retrouve ces trois éléments. Donc, on est bien sur un volet notes de cadrage. Ensuite, effectivement, au chef de projet, côté contractant ou fournisseur. d'adapter la méthode de gestion de projet qu'il peut avoir en interne. Mais on est quoi de mieux qu'encore une fois qu'il y a un contrat pour être une note de cadrage entre un client et un fournisseur. Encore une fois, même entre un client interne et un fournisseur interne, on a une note de cadrage. Globalement, ça ressemble à un contrat d'un point de vue, qu'est-ce qu'il faut faire, pour quand et combien.

  • Tanguy El Mouahidine

    C'est un contrat en interne.

  • Jean Charles Savournin

    C'est un contrat en interne. Et il y a des entreprises qui l'appellent contrat interne. c'est pas entre entités légales il n'y a pas forcément de signature officielle dessus il n'y a pas de conditions de paiement il n'y a pas de conditions de garantie parfois il y en a d'ailleurs mais pas toujours mais effectivement certains appellent ça contrat interne et surtout ce qu'on veut éviter avec le contract management c'est les réclamations ça c'est un sujet on y arrive du coup on y arrive

  • Tanguy El Mouahidine

    comment la bonne gestion du contrat va permettre, d'une certaine manière, la bonne gestion du projet et sa réussite. Et je pense qu'on arrive un peu à ces réclamations, justement.

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, la gestion des réclamations, c'est un des quatre piliers du contract management. Les quatre piliers que vous retrouvez dans mon livre Contract Management, Outils et méthodes. mais c'est le quatrième pilier. Et l'objectif des trois premiers, c'est évidemment d'éviter ce quatrième. Et ce qu'on voit quand on regarde un peu l'histoire de la gestion de la qualité et du contract management, on a des histoires similaires. On a fait de la qualité dans les entreprises. Pourquoi ? Parce qu'il y avait beaucoup de rebuts, il y avait beaucoup de surcoûts. Il y a beaucoup de rebuts, il y a beaucoup de problèmes, comment on peut les éviter ? Enfin déjà, comment on peut les traiter ? et puis après comment on peut les éviter on fait du préventif Le contract management a une histoire similaire dans beaucoup d'entreprises. On a des réclamations de notre client, ou alors nos fournisseurs sont en retard, ça ne marche pas, etc. Déjà on commence par les pénalités de retard, qui est une sorte de réclamation. Et la question qu'on se pose, c'est comment on traite ce sujet-là, et puis après comment on peut s'en prémunir. Et comment on peut s'en prémunir ? C'est là qu'on a les trois autres piliers qui sont en œuvre. Le premier, qui est la gestion de la documentation, l'administration du contrat, qui permet de garder trace des échanges et qui permet de formaliser, finalement. On parlait de mémoire du projet. Ça peut ressembler presque à une main courante qu'on peut avoir dans certains projets, je pense à des projets architecturaux. Le deuxième pilier, c'est la gestion... du résultat, au sens l'attendu à l'heure. On retrouve le Q et le D du QCD, mais il manque le coup. Et le troisième pilier, c'est la gestion de la relation. Relation entre entités, entre groupes, mais aussi entre personnes. Et en fait, ça, ça doit mener à éviter les réclamations. Réclamations au sens contentieux, ça n'empêche pas des modifications, ça n'empêche pas des avenants, mais on veut éviter les litiges. et les conflits sur les projets. Pourquoi ? Parce que ça ne sert à personne. On ne va pas se mentir. L'objectif d'un client, quand il commande une nouvelle usine à un constructeur d'usine, ce n'est pas de faire plaisir au constructeur et de lui donner de l'argent. L'objectif, c'est d'avoir une usine qui tourne. L'objectif du constructeur, ce n'est pas de faire traîner le chantier le plus possible. Parce qu'il a d'autres chantiers, on espère pour lui, à traiter.

  • Tanguy El Mouahidine

    l'objectif c'est quand même que tout aille bien et donc effectivement si on met en oeuvre des bonnes pratiques de gestion de projet on se retrouve à mettre en oeuvre de facto du contract management voilà j'allais te demander que faire pour maîtriser cette relation et sécuriser le projet mais je pense qu'on a déjà un peu parlé donc on revient sur les différents piliers dont tu nous as parlé d'autres choses peut-être à rajouter à et à conseiller peut-être en première étape pour ceux qui ne sont pas forcément encore totalement dans cette démarche ?

  • Jean Charles Savournin

    Oui, alors effectivement, c'est comme on démarre le contract management en entreprise. Ce que je conseille en général, c'est de commencer par former les chefs de projet. Parce qu'évidemment, quand on parle contract management, on peut penser tout de suite contract manager. Mais le contract management, et je continue mon parallèle avec la qualité, c'est l'affaire de tous. Toute personne en relation avec un extérieur, avec une personne extérieure à l'entreprise, dans le cadre d'un contrat ou d'un potentiel contrat, devrait être sensibilisée aux notions de contract management. C'est commencé par les chefs de projet. Pourquoi ? Parce que quand on est sur un projet vendu ou acheté, on a vraiment cette relation à piloter. Encore une fois, le chef de projet qui ne pilote pas son contrat ne peut pas piloter son projet. puisque le projet, on l'a dit, avant signature, n'existe que parce qu'on a envie de signer un contrat, et après signature, le contrat n'existe que parce qu'on a signé. Donc on est vraiment dans cette logique, le chef de projet qui ne pilote pas son contrat, pour moi on ne peut pas l'appeler chef de projet, parce que c'est vraiment ce contrat qui donne corps au projet. Donc ça c'est un premier point. Et le deuxième point, c'est que si on met dans les pattes des chefs de projet, des contract managers, alors qu'ils ne savent pas ce que c'est, à quoi ça sert, quelles sont les compétences, l'expérience montre que les chefs de projet n'utilisent pas cette ressource supplémentaire, cette compétence. Donc si on arrive d'abord à former les chefs de projet à ce qu'est le contract management, à quoi ça sert, on a une meilleure intégration dans les équipes des éventuels contract managers qui peuvent être à plein temps, à temps partiel ou à temps partagé sur les projets. Et par temps, on a une meilleure maîtrise des projets.

  • Tanguy El Mouahidine

    sachant qu'on n'a pas forcément besoin d'un contract manager même à temps partiel sur tous les projets le job peut être fait par le chef de projet oui oui je pense que même si on en a un ça permet aussi de l'utiliser à bon escient justement et sur les bonnes problématiques qui n'est pas forcément toujours évident si on ne connait pas du tout

  • Jean Charles Savournin

    Tout à fait. Si on ne sait pas à quoi sert un contract manager, on ne va pas pouvoir travailler avec lui ou avec elle sur un projet parce qu'on ne sait pas à quel moment on peut faire appel à cette personne, à cette ressource. Tandis que si on a déjà une vue sur les activités de contract management, et j'insiste, le contract management, c'est l'affaire de tous, on est plus à même déjà à identifier, quand on est chef de projet, quand est-ce qu'on a besoin d'une personne. en contract management, un contract manager, mais aussi comment on peut répartir ces activités au sein de l'équipe.

  • Tanguy El Mouahidine

    Oui, éventuellement les distribuer, donner des rôles. Oui,

  • Jean Charles Savournin

    comme tout rôle de pilotage de projet.

  • Tanguy El Mouahidine

    Si on arrive sur des points de blocage avec un fournisseur ou un client d'ailleurs, est-ce que tu as des conseils que tu pourrais nous donner pour essayer de mieux gérer ces points de blocage ? Peut-être une fois qu'ils sont arrivés, pour éviter qu'ils arrivent dans un premier lieu ?

  • Jean Charles Savournin

    Oui, l'idée, évidemment, tu poses bien la question, parce que l'idée, c'est de les éviter, les points de blocage. Mais effectivement, quand on est face à des points de blocage, on se retrouve dans des situations de négociation avec l'autre. C'est-à-dire que déjà, il faut absolument que le point de blocage ne soit pas personnel. Et ça, c'est un point important. On n'attaque pas les gens, on n'attaque pas les compétences, mais on attaque plutôt le projet. Et donc, on peut très bien faire du contrat et du projet une entité à part, lui donner corps finalement, déjà en donnant un nom à son projet, qui est, je le rappelle, une bonne pratique de gestion de projet. pour dire que le projet s'ouvre de la relation, etc. Mais encore une fois, on garde de bonnes relations avec la personne, sans forcément devenir pote, ce n'est pas l'idée. Et ça n'empêche pas d'avoir des relations contractuelles ou professionnelles tendues sur tel ou tel sujet du contrat. Donc déjà, il faut bien différencier le volet personnel du volet professionnel. Alors évidemment, on ne peut pas complètement occulter le volet personnel et le ressenti des gens, mais il faut y faire très attention, il faut y prêter une grande attention et traiter ce point-là pour qu'on ait une bonne relation avant de vouloir résoudre l'éventuel litige.

  • Tanguy El Mouahidine

    Peut-être du coup rester factuel, et ça me fait aussi penser à l'épisode que j'avais enregistré avec... Gwenaël Manson sur la communication non-violente où je pense que ça peut aussi être un bon moyen pour mettre en place une discussion saine et justement se prémunir de l'aspect émotionnel qui peut des fois perturber un peu ces relations-là.

  • Jean Charles Savournin

    Tout à fait, oui. Communication d'envie en lente, négociation raisonnée de Harvard. En fait, tout ce qui est lié aux soft skills qui devraient faire partie des formations des chefs de projet après tout ce qui est perte, grande chemin critique, etc. Tout ce volet communication, en fait, c'est ça qui va faire la différence. On rappelle que le PMI nous dit que 80 à 90 du job de chef de projet c'est communiqué. et cette communication elle est cruciale et on communique aussi avec toutes les parties prenantes je reviens encore une fois sur la gestion de projet les parties prenantes et vos clients, partenaires, fournisseurs sont des parties prenantes importantes qui sont notamment pilotées via le contrat mais il y a une relation personnelle qui doit s'intégrer moi j'ai une anecdote à partager j'ai repris un projet sur lequel on avait appliqué des pénalités de retard à un fournisseur et le chef de projet côté fournisseur l'avait vécu personnellement cette application de pénalité de retard c'était assez exceptionnel, c'était assez rare c'est la première fois que ça arrivait avec ce fournisseur avec qui on travaillait depuis des années qui était une spin-off du groupe dans lequel j'étais donc c'était des anciens collègues il l'a vécu personnellement et donc quand j'ai repris le projet il n'a jamais répondu à un seul de mes coups de fil et il n'a jamais répondu à un seul de mes emails parce que personnellement il s'était senti attaqué et donc ce qui s'est passé c'est qu'il y a eu un changement de personne côté fournisseur pour rétablir une relation saine et de confiance en tout cas entre personnes après le projet était ce qu'il était mais à partir du moment où on a la volonté d'avancer ensemble et ça c'est une autre leçon aussi à partir du moment où on a la volonté d'avancer ensemble le projet va s'en sortir et l'objectif c'est d'avancer ensemble un jour un de mes clients avec qui j'étais très contractuel, trop contractuel. Ça, c'est un écueil de démarrage, de mise en place de contract management. On a envie de suivre le contrat à la lettre, etc. Un client me dit, mais Mr. Jin, c'était un client asiatique, donc forcément, Jean-Charles Savornin, pour les Sud-Coréens, ce n'était pas facile. Il m'appelait Mr. Jin. Mr. Jin, il me dit, mais on est dans le même bateau. Et il avait mille fois raison. L'objectif, c'est que ça se passe bien pour tout le monde. C'est que tout le monde soit content. L'objectif, ce n'est pas d'assassiner l'autre. Et donc, c'est vraiment être dans le même bateau et ramer ensemble dans la même direction. Alors évidemment, l'objectif, c'est de faire un peu d'argent quand on est côté contractant et d'avoir un... un résultat utilisable qui nous donne des bénéfices quand on est côté client, mais il faut ramer dans le même sens, sinon on ne va pas y arriver.

  • Tanguy El Mouahidine

    ce que tu dis me fait penser des fois à des choses qui sont il y a des moments où il faut savoir aussi à quel moment utiliser le contrat et à quel moment peut-être privilégier des choses qui sont le faire évoluer ou accepter des choses qui ne sont pas forcément prévues pour le bien du projet ouais tout à fait,

  • Jean Charles Savournin

    ce qui est important dans ces cas là, c'est de venir modifier le contrat moi je dis souvent le contrat si on veut on peut s'asseoir dessus mais si on est d'accord et qu'on écrit, qu'on s'assure et qu'on le modifie. Mais le contrat, effectivement, alors modulo, les délégations de signatures et les délégations de pouvoir qu'on peut avoir dans l'entreprise dans laquelle on travaille, mais même, modulo ça, si on veut complètement modifier le contrat, on peut, si on part sur construire une maison et qu'on finit par développer un logiciel pour enregistrer des podcasts, pourquoi pas si tout le monde est d'accord ?

  • Tanguy El Mouahidine

    Oui.

  • Jean Charles Savournin

    C'est une question d'accord. Et de l'écrire et de le signer, c'est ça qui est important. C'est de garder cette trace. Parce que quand on arrive en contentieux, j'accompagne régulièrement des entreprises sur des sujets de ce type, c'est de l'archéologie. Retrouver tous les e-mails sur 4, 5, parfois 10 ans, c'est de l'archéologie. Pour peu que les gens échangent, que les outils de boîte mail échangent. Parfois, j'ai des clients, il y a un certain nombre d'années, ils utilisaient Lotus Notes pour leur e-mail. Mais autant vous dire que les échanges sont très compliqués à retrouver. et alors là en cas de litige ça devient quasiment impossible de s'en sortir la bonne nouvelle c'est que c'est souvent le cas aussi de l'autre côté donc là on s'assoit autour d'une table et on discute on a déjà vu pas mal de choses peut-être une question que j'aurais oublié de te poser ou quelque chose que tu veux rajouter au sujet oui le contrat de management c'est quelque chose qui se développe de plus en plus, tout secteur d'activité, toute entreprise confondue. Et là, si tu le permets, je vais faire un petit peu d'autopromotion, puisque je suis à l'initiative de Contractance.fr, qui est le blog français francophone du Contract Management. Donc, j'invite les auditeurs à s'inscrire, à suivre l'actualité et des articles de fond aussi sur Contractance.fr, sur lequel est également disponible le journal du Contract Management que j'ai cofondé. avec l'association française du contract management et l'association des diplômés du diplôme universitaire contract management d'Assas. Et en parallèle de ça, j'ai également cofondé l'institut du contract management. Et les gens peuvent trouver mon livre contract management outils et méthodes disponible. Il a été traduit en anglais et disponible sur Amazon. Et également une formation complète au contract management disponible sur contractance.fr.

  • Tanguy El Mouahidine

    Très bien, en tout cas merci beaucoup pour cette intervention et pour cet éclairage sur le contract management et comment ça peut venir aider ou en tout cas maîtriser les risques d'une certaine manière au sein des projets

  • Jean Charles Savournin

    Avec plaisir, merci Tanguy pour l'invitation

  • Tanguy El Mouahidine

    Merci, au revoir A nouveau merci Jean-Charles pour cette présentation du contract management et de son implication dans la réussite des projets Que le contract management soit déjà d'actualité dans votre structure ou que vous la découvriez, j'espère que les conseils de Jean-Charles vous aideront dans son déploiement. Si vous avez des questions, vous souhaitez approfondir le sujet, venez en discuter avec nous sur LinkedIn. Si cet épisode vous a plu, abonnez-vous à Focus Project sur votre plateforme préférée et parlez-en autour de vous. A la semaine prochaine !

Chapters

  • Générique d'introduction

    00:00

  • Introduction

    00:48

  • Présentation Jean-Charles SAVORNIN

    01:15

  • Qu’est-ce que le Contract Management ?

    02:04

  • Contract Management et Management de Projet

    06:07

  • Pourquoi on parle de plus en plus de Contract Management ?

    07:39

  • Pourquoi borner les choses dans un contrat ?

    10:29

  • Comment la bonne gestion du contrat va t’elle permettre la réussite du projet ?

    14:09

  • Comment on démarre le contract Management en entreprise ?

    17:03

  • Que faire pour éviter les point de blocages et comment les gérer ?

    20:18

  • Aller plus loin avec les ressources en Contract Management proposés par Jean-Charles Savornin

    27:02

  • Conclusion

    28:09

  • Générique de fin

    28:32

Share

Embed

You may also like