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Focus Projet.
- Tanguy El Mouahidine
Bienvenue sur Focus Projet, le podcast du management de projet. Le management de projet, qu'est-ce que c'est ? Ăa va ĂȘtre les diffĂ©rentes techniques et outils qui vont nous permettre de mener Ă bien nos projets. Planning, coĂ»t, risque, gestion d'Ă©quipe, changement, communication, dĂ©finition du besoin. Au fil des Ă©pisodes, on va voir tout cela ensemble. Alors que tu sois le directeur de projet de la prochaine Gigafactory ou que tu te retrouves Ă t'occuper des projets de ton entreprise en plus de ton travail, abonne-toi. Ce podcast va simplifier la rĂ©ussite de tes projets. Lorsqu'on mĂšne un projet, on recueille beaucoup d'informations de tout type sur le projet et sa gestion. Toutes ces donnĂ©es s'accumulent ou se perdent en fonction de l'attention qu'on va leur porter et le soin qu'on va prendre Ă les traiter. Au plus les projets vont ĂȘtre consĂ©quents et complexes, au plus l'accumulation de donnĂ©es va ĂȘtre importante. ApparaĂźt alors le Data Monster, une masse d'informations qu'il est nĂ©cessaire de maĂźtriser. Pour maximiser la performance des projets, il est important de reprendre la main sur la donnĂ©e et arriver Ă s'en servir efficacement pour piloter le projet. Pour vous aider dans cette tĂąche, je reçois non pas une, mais trois personnes aujourd'hui. Alexis Farfaro, Bastien Ferrier et Julien Laurent. Bonjour ! Comment ça va ?
- Alexis Farfaro
Bonjour.
- Bastien Ferrier
Super.
- Alexis Farfaro
TrĂšs bien, merci.
- Tanguy El Mouahidine
Vous pouvez peut-ĂȘtre commencer Ă vous prĂ©senter tous les trois ?
- Alexis Farfaro
Dans l'ordre dans lequel tu nous as cités, Tanguy, je vais me lancer. Moi, ça fait 20 ans que je suis chez MIGSO-PCUBED. C'est un cabinet de conseil spécialisé en PMO, avec plus de 3000 collaborateurs et une implantation dans 15 pays. J'ai le plaisir de travailler avec Bastien et Julien à notre plateforme, Cleverest, qui dote les PMO d'un véritable outil de pilotage. Pour cela, on utilise toutes les nouvelles technologies qui sont à notre disposition aujourd'hui.
- Bastien Ferrier
Moi, c'est Bastien Ferrier. Je suis CPO, directeur produit pour Cleverest. Effectivement, ce qui nous rassemble avec Julien et Alexis, c'est MIGS OPQ, donc Société de Consulting dans la gestion de projets. J'ai un gros background dans la gestion de projets et surtout, j'ai vécu pas mal de problématiques et notamment autour de la donnée projet, ce qui est le thÚme de ce podcast, bien travailler à piloter nos projets grùce à leurs données.
- Julien Laurent
Bonjour à tous, du coup moi c'est Julien Laurent, donc pareil ça fait à peu prÚs 15 ans que je travaille dans la gestion de projet. Donc j'ai une double casquette, gestion de projet et data, donc digital. Et du coup moi j'ai toujours travaillé dans le setup de mission, donc lié à la gestion de projet et la création d'outils de gestion et de contrÎle de projet. Et actuellement du coup je suis CTO, donc le directeur technique de Cleverest.
- Tanguy El Mouahidine
TrÚs bien. Dans l'introduction, j'ai repris un terme que j'ai trouvé assez visuel et que j'aime bien, le data monster. L'un de vous peut expliquer, ou plusieurs d'entre vous peuvent expliquer ce que vous entendez par ce terme dans le contexte des projets ?
- Alexis Farfaro
Oui, en effet, le data monster, c'est le monstre digital. C'est une bĂȘte un peu difforme qui grandit dans toutes les organisations de maniĂšre assez organique et bien sĂ»r totalement bien intentionnĂ©e au fil du temps. Mais le data monster, en fait, il a pour effet que... Il comporte un certain nombre de symptĂŽmes reconnaissables. Je vais en citer quelques-uns simplement pour garder les choses simples, mais je pense que tout le monde va se reconnaĂźtre dans ces exemples, des exemples de saisie ou de ressaisie manuelle d'information dans des systĂšmes qui sont experts mais en silo, de la gouvernance de la donnĂ©e qui est un peu mĂ©connue ou parfois pas codifiĂ©e du tout, et donc du coup qui ouvre la porte Ă des voies de contournement acceptĂ©es par tous dans Excel ou dans PowerPoint. ou encore une dĂ©sorganisation qui en rĂ©sulte et qui veut dire que la qualitĂ© est insuffisante, la qualitĂ© de cette donnĂ©e, et fait perdre Ă©normĂ©ment de temps aux acteurs du projet. Donc c'est ça le data monster. Il n'y a pas Ă en rougir, je pense que c'est un phĂ©nomĂšne universel, mais son enjeu est assez fort puisqu'il gĂ©nĂšre Ă©normĂ©ment d'inefficacitĂ© au niveau des entreprises.
- Tanguy El Mouahidine
Tu as un peu établi pourquoi la donnée était importante ? et les impacts qu'elle peut avoir ? Pourquoi c'est quelque chose qui est critique aujourd'hui dans le management d'un projet d'une maniÚre générale ?
- Alexis Farfaro
En fait, la rĂ©volution digitale que l'on vit, la fameuse troisiĂšme rĂ©volution, elle est Ă double tranchant. Elle peut servir de moteur de croissance et libĂ©rer la compĂ©titivitĂ© des entreprises, c'est ce qu'on espĂšre tous, mais Ă l'inverse, elle peut devenir un bloqueur. Et ça, on en parle assez peu. Et ce bloqueur, il suffoque les projets, il ralentit et dĂ©motive les collaborateurs qui y travaillent. Et c'est ça les effets du data monster au final. Et quand on parle de la maĂźtrise et du pilotage de projets spĂ©cifiquement, ce Ă quoi nous faisons face, c'est toujours le mĂȘme constat. C'est qu'il y a la moitiĂ©, 50% du temps des professionnels en charge de la maĂźtrise des projets qui passent dans du traitement de donnĂ©es. Ăa, c'est colossal, en fait. Et on ne parle mĂȘme pas d'analyse, on parle de traitement. Ces acteurs disposent d'une multitude d'outils, de reporting Ă destination de la direction, mais pas vraiment d'outils de pilotage. Donc ça, c'est l'un des constats. Et donc, du coup, l'enjeu... pour la gestion de projet. Le premier, c'est cette capacitĂ© Ă sĂ©curiser les objectifs de nos projets et par consĂ©quent, la compĂ©titivitĂ© de nos acteurs Ă©conomiques. Donc, libĂ©rer du temps des acteurs projets, c'est un enjeu de performance Ă©conomique. Et le second enjeu, c'est les bienfaits attendus de l'IA. Tout le monde en parle, et surtout quand on veut de l'IA prĂ©dictif ou de l'IA prescriptif, c'est-Ă -dire celui qui donne des conseils, ce qu'il faut, c'est dompter le data monster d'abord. Et pour le dompter, il y a aussi quelque chose d'extrĂȘmement important Ă comprendre, c'est qu'il ne faut pas punir les humains qui le nourrissaient jusqu'alors en leur demandant de mettre encore plus de leur temps dans la saisie de donnĂ©es bien structurĂ©es. Ce qu'il faut faire, c'est leur donner de la valeur en Ă©change du travail qu'ils passent Ă dompter le data monster et on pourra discuter de comment ça doit pouvoir s'opĂ©rer.
- Bastien Ferrier
Et ce qui est paradoxal aussi dans le monde dans lequel on vit et son Ă©volution, c'est qu'on se rend compte que... Il y a eu Ă©normĂ©ment d'Ă©volutions, notamment sur la donnĂ©e personnelle. Par contre, quand on regarde les donnĂ©es plutĂŽt Ă caractĂšre industriel ou du monde professionnel, on voit aujourd'hui un manque, et notamment dans le monde de la gestion de projet, oĂč on est aujourd'hui en capacitĂ© de traiter des volumes de donnĂ©es personnelles immenses avec Ă©normĂ©ment de solutions derriĂšre et d'en exploiter leur richesse. Ce qui est aujourd'hui moins le cas dans un monde professionnel. C'est lĂ oĂč, effectivement, on vient un peu caractĂ©riser ce data monster. On connaĂźt tous ce problĂšme-lĂ . On parle plutĂŽt souvent de gouvernance de la donnĂ©e pour essayer de faire avancer les choses. La rĂ©alitĂ©, c'est qu'il y a quand mĂȘme quelque chose de symptomatique qui est qu'on a du mal Ă comprendre pourquoi cette donnĂ©e-lĂ , on n'arrive pas Ă bien l'exploiter, bien l'utiliser dans les organisations. La caricature du data monster, ça permet aussi d'exacerber ces problĂ©matiques-lĂ dans le monde de l'entreprise.
- Tanguy El Mouahidine
De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on parle beaucoup de donnĂ©es des projets. Pour peut-ĂȘtre nos auditeurs qui ont peut-ĂȘtre un peu moins l'idĂ©e d'oĂč elle vient et de comment, Ă quoi ça correspond concrĂštement, vous pouvez donner des exemples ou dire Ă quoi toutes ces donnĂ©es correspondent.
- Julien Laurent
On a principalement des donnĂ©es opĂ©rationnelles, qui proviennent des logiciels ERP ou SRM, ou aussi bien sĂ»r de nos outils de gestion de projet, comme Planisware, Primavera, Microsoft Project. On a aussi beaucoup de donnĂ©es qui proviennent de fichiers locaux, comme les Excel, les PowerPoints, ou mĂȘme des images qui sont rĂ©alisĂ©es en workshop, en brainstorming. On a aussi des donnĂ©es financiĂšres, des donnĂ©es RH, logistiques. On a aussi des donnĂ©es liĂ©es Ă la production, donc dans certains types de produits. Elles peuvent aussi provenir de certaines parties externes, de nos fournisseurs, nos sous-traitants, nos clients. Et du coup, tout cet amas de donnĂ©es, c'est tout ce qui reprĂ©sente, tout ce qui est pertinent. pour nous pour le suivi et le contrĂŽle des projets et donc du coup pour rĂ©aliser les synthĂšses des budgets travailler sur les dĂ©lais l'avancement de nos projets Ă identifier les risques et mettre en place la panoplie de capia donc les qui performance indicateurs qui nous permettent de contrĂŽler au mieux la
- Tanguy El Mouahidine
vie de nos projets pour peut-ĂȘtre un peu synthĂ©tisĂ© ça et tout ce qui va ĂȘtre liĂ© au planning au budget au risque, peut-ĂȘtre les comptes rendus de rĂ©union aussi, tous ces Ă©lĂ©ments-lĂ qui ne sont pas forcĂ©ment structurĂ©s et dans des formats de donnĂ©es intercompatibles.
- Bastien Ferrier
Ce qui est vrai, c'est que quand on parle de donnĂ©es projet, souvent on considĂšre la donnĂ©e projet dans les diffĂ©rentes disciplines, la gestion de projet, planification, gestion des risques, gestion des coĂ»ts, du budget, etc. Et on se rend compte qu'il y a beaucoup plus. de donnĂ©es au sein des projets qui vont ĂȘtre importantes dans la gestion de projet. Julien en citait pas mal sur d'autres mĂ©tiers, si on parle de logistique, de production, de RH, mais au final la donnĂ©e RH est importante quand on parle par exemple de planification ou de gestion des coĂ»ts. Et puis tout ce qui est un peu moins structurĂ©, prise de dĂ©cision, gestion des actions, les comptes rendus de rĂ©union, etc. C'est autant de donnĂ©es qui ont une importance au sein du projet. et qui sont parfois un peu moins regardĂ©s, mais qui vont pour autant aider au pilotage du projet. Et donc voilĂ , ça fait Ă©normĂ©ment de volume de donnĂ©es, et c'est au final trĂšs complexe de gĂ©rer toutes ces donnĂ©es-lĂ pour en ressortir quelque chose d'intĂ©ressant au sens du pilotage et de la maĂźtrise des projets.
- Tanguy El Mouahidine
On voit que cela peut faire rapidement beaucoup d'informations à traiter. Comment s'assurer de la fiabilité et de la pertinence des données que l'on va collecter du coup ?
- Julien Laurent
Souvent, c'est assez simple d'accĂ©der Ă la donnĂ©e, mĂȘme si elle n'est pas dans le bon format, mais le plus compliquĂ©, c'est de valider que la donnĂ©e qu'on rĂ©cupĂšre est vraiment officielle et on peut l'exploiter pour gĂ©nĂ©rer nos analyses. Je pense que, avant mĂȘme de rĂ©cupĂ©rer de la donnĂ©e, il faut arriver Ă identifier clairement quels sont les propriĂ©taires de chaque set de donnĂ©es et de mettre en place certains mĂ©canismes de contrĂŽle qui nous permettent de s'assurer que... cette donnĂ©e a bien Ă©tĂ© validĂ©e ? Pour quelle pĂ©riode ? Surtout en termes de data quality, est-ce que la donnĂ©e qui est rĂ©cupĂ©rĂ©e est cohĂ©rente ?
- Tanguy El Mouahidine
Du coup, c'est s'assurer de la fiabilité de la donnée, d'une certaine maniÚre, que ce ne soit pas un bruit de couloir et que ce soit bien une décision qui a été prise officiellement, et de la pertinence, parce que ça ne sert à rien d'accumuler trop de données si elles ne sont pas utiles pour l'analyse qu'on veut faire derriÚre. C'est bien ça ?
- Julien Laurent
C'est ça. Il y a aussi un autre niveau que je vois, c'est lorsque, par exemple, on doit venir en rĂ©union de travail, donc on va sortir des sets de donnĂ©es qui ont Ă©tĂ© officialisĂ©s, bien sĂ»r, on va travailler avec, mais potentiellement, ce set de donnĂ©es ne peut pas ĂȘtre encore communiquĂ©. Avant d'exploiter un set de donnĂ©es ou une visualisation, on doit quand mĂȘme aussi s'assurer que ce qu'on va afficher ou partager a Ă©tĂ© validĂ© sur chaque niveau. C'est-Ă -dire au niveau de l'Ă©quipe projet, peut-ĂȘtre au niveau des dĂ©cisionnaires, etc. Lorsqu'on communique Ă nos investisseurs ou Ă nos fournisseurs, en haut ou en bas, il faut s'assurer que tout a Ă©tĂ© validĂ© avant de partager ces informations.
- Tanguy El Mouahidine
C'est un peu ce que tu viens d'Ă©voquer. Quels vont ĂȘtre les risques du coup si on a des donnĂ©es qui ne sont pas de bonne qualitĂ© ou qui ne sont pas validĂ©es pour la gestion du projet ou pour la communication d'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale ?
- Bastien Ferrier
La donnĂ©e reste importante parce qu'en fait, derriĂšre une donnĂ©e, c'est une information. Aujourd'hui, on parle beaucoup d'intelligence artificielle, mais la rĂ©alitĂ©, c'est que notre objectif, ça va ĂȘtre de prendre une donnĂ©e, la transformer en information et puis, le plus possible, la transformer en connaissances. Et lĂ , on commence Ă rentrer dans les... logiques de machine learning, intelligence artificielle, etc. Si dĂ©jĂ on reste au niveau de la donnĂ©e, cette donnĂ©e va nous permettre d'avoir de l'information pour piloter notre projet. Et Ă partir du moment oĂč la donnĂ©e est fausse, on aura beaucoup plus de mal Ă piloter, voire clair sur notre projet, et donc du coup atteindre les objectifs. La rĂ©alitĂ©, c'est qu'un projet existe pour atteindre un rĂ©sultat, et si cette donnĂ©e est mauvaise, on aura du mal Ă piloter, c'est-Ă -dire tenir l'objectif de rĂ©aliser notre produit dans les temps. au budget associĂ©, et donc tout ça, ça reste ce fameux triptyque sur lequel on essaie d'avoir un projet qui est en succĂšs. Sur la notion de contrĂŽle de projet, c'est la donnĂ©e qui vient nous aider Ă y voir clair et donc savoir si on tient notre planning, si on tient notre budget et surtout comment on vient gĂ©rer la performance de notre projet. Si la donnĂ©e est de mauvaise qualitĂ©, potentiellement, on n'y voit pas clair ou pas les bonnes choses et donc on prend les mauvaises dĂ©cisions et potentiellement on s'Ă©carte de l'atteinte de l'objectif. VoilĂ la donnĂ©e aujourd'hui. C'est quand mĂȘme quelque chose de crucial. Et le point de dĂ©part avant mĂȘme d'ĂȘtre capable de mettre en place toute une structure de contrĂŽle de projet, c'est de s'assurer que cette donnĂ©e est bien collectĂ©e, bien structurĂ©e, de qualitĂ©, pour ensuite ĂȘtre capable de l'opĂ©rer.
- Tanguy El Mouahidine
Un conseil peut-ĂȘtre pour faciliter ça ?
- Bastien Ferrier
On a nous plutĂŽt tendance Ă essayer de s'appuyer sur des standards, parce qu'on va aller chercher des sources de donnĂ©es un peu diffĂ©rentes. En rĂ©alitĂ©, quand on parle de gestion de projet, on parle des mĂȘmes disciplines de projets et donc souvent des mĂȘmes typologies de donnĂ©es. Si on parle d'un planning, on va toujours retrouver les mĂȘmes informations, en tout cas la mĂȘme structure de donnĂ©es dans les plannings. Pareil sur des registres de risque, sur des gestions de coĂ»ts, de budget, sur une liste de ressources, etc. Le contenu en sera diffĂ©rent puisqu'on ne parle pas des mĂȘmes projets, des mĂȘmes entreprises, organisations. Ces sources de donnĂ©es, il va falloir qu'on arrive Ă y trouver un standard pour qu'on puisse les exploiter correctement. Et donc typiquement, plus on vient travailler sur des projets, Ă grande dimension, plus c'est complexe. Un projet qui a beaucoup de parties prenantes, beaucoup de fournisseurs, doit quand mĂȘme ĂȘtre capable de consolider un planning global avec potentiellement des sources de donnĂ©es qui vont ĂȘtre diffĂ©rentes. Comment on fait pour avoir un standard qui nous permet de faire ça assez facilement ?
- Tanguy El Mouahidine
Donc en mettant un standard en place, on résout les problÚmes de structure de données. Il y a d'autres obstacles à surmonter ?
- Julien Laurent
La problĂ©matique qu'on a, c'est lorsqu'on joue avec un seul set de donnĂ©es qui correspond Ă un domaine, c'est assez facile de rĂ©aliser des analyses dessus. Lorsqu'on commence Ă travailler avec des multiples sources de donnĂ©es qui correspondent Ă des domaines diffĂ©rents, lĂ , ça va devenir un peu plus compliquĂ©. Donc lorsqu'on va vouloir lier des actions Ă des risques, des risques Ă des schedules, des schedules Ă de la workload, la workload Ă des coĂ»ts, etc., lĂ , on commence Ă rentrer dans de la complexitĂ© d'architecture de donnĂ©es. Et du coup, au final, on a besoin d'une clĂ©. Et cette clĂ©, souvent, elle correspond Ă la structure de nos projets, ce qu'on appelle WBS, World Vision Structure, ou potentiellement ça peut ĂȘtre une autre structure de projet, comme la CBS ou l'OBS. Quand on travaille dans des grandes entreprises, souvent on a des dĂ©partements qui travaillent pour les coĂ»ts, on a des dĂ©partements qui travaillent pour les risques, pour le schedule. Et en fait, toutes ces donnĂ©es, elles ne parlent pas forcĂ©ment entre eux. Et du coup, nous, notre objectif aussi, c'est d'arriver Ă crĂ©er cette clĂ© qui sera capable de rĂ©cupĂ©rer toutes ces donnĂ©es dans certains formats. d'arriver Ă crĂ©er ce standard, et ce standard doit ĂȘtre capable de faire parler les donnĂ©es entre ces diffĂ©rents domaines de la gestion de projet.
- Bastien Ferrier
Et ça c'est un point important sur la gouvernance de la donnée du coup, parce qu'on parle souvent de gouvernance dans ses process, qui est au-delà de quelles données et comment il va la propager, mais quels sont les points d'interface. Donc dans la gouvernance de la donnée, il y a ces notions-là , il y a une clé qui permet de faire parler ces données-là , et si sans, on n'arrive pas à la garantir et notamment garantir son intégrité, on risque d'avoir des problématiques sur l'ensemble de la gestion de projet. Globalement, chaque discipline, en tant que silo va bien fonctionner, l'ensemble aura du mal à fonctionner.
- Tanguy El Mouahidine
Si je comprends bien, c'est ce point-lĂ qui va ĂȘtre clĂ© pour arriver Ă exploiter les donnĂ©es facilement, Ă faire en sorte qu'on puisse matcher des donnĂ©es de planning avec des donnĂ©es de ressources, de coĂ»ts et de risques, d'une certaine maniĂšre.
- Bastien Ferrier
Exactement. Et c'est vrai que dans la question de projet, c'est assez thĂ©orisĂ©. NĂ©anmoins, on le voit souvent dans le monde de l'entreprise, on a quand mĂȘme du mal Ă avoir des standards dĂ©finis, quand bien mĂȘme on fait tous la mĂȘme chose. on fait tous des plannings, tous des budgets, tous des registres de risques, on aura du mal Ă trouver un standard appliquĂ© Ă peu prĂšs partout. C'est peut-ĂȘtre ce qui nous manque, mais en tout cas, avant d'essayer de l'appliquer partout, on essaie d'avoir une solution qui permet Ă n'importe qui d'arriver Ă travailler sur certains standards pour rassembler des donnĂ©es qui sont les mĂȘmes sur des structures diffĂ©rentes.
- Tanguy El Mouahidine
Du coup, lĂ , on est plutĂŽt sur l'exploitation de diffĂ©rents types de donnĂ©es ensemble, mais je suppose que le problĂšme se pose aussi pour un mĂȘme type de donnĂ©es avec plusieurs sources potentielles, comme, je ne sais pas, le planning avec diffĂ©rents fournisseurs qui vont avoir des plannings dont la structure ne va pas forcĂ©ment ĂȘtre cohĂ©rente entre eux et simple Ă exploiter. Du coup, vous avez des conseils, des choses Ă mettre en place pour cela ?
- Bastien Ferrier
Oui. C'est clair. Typiquement, si on prend l'exemple d'un client et un fournisseur qui travaillent sur le mĂȘme projet, dĂ©jĂ ce qui est certain, c'est qu'il y a peu de chances qu'ils partagent un code projet. Et c'est peut-ĂȘtre ce code projet qui est important dĂ©jĂ pour savoir que cette donnĂ©e appartient Ă ce projet-lĂ . Et ce code projet, il doit ĂȘtre un identifiant unique qui est reconnaissable au sein du mĂȘme projet parce que c'est ce qui rassemble ces deux organisations. Ăa, c'est le premier point de dĂ©part. Et si, par exemple, on prend... Le cas de la planification, effectivement, un planning qui vient d'un fournisseur, un planning qui vient du client, et ces deux-lĂ doivent travailler ensemble pour y voir clair. Bien Ă©videmment, on se retrouve souvent avec des organisations qui vont avoir fait des choix de logiciels diffĂ©rents. Et donc souvent, quand on vient chercher cette donnĂ©e-lĂ , on va se retrouver avec deux donnĂ©es de planning qui proviennent de deux logiciels diffĂ©rents et donc avec des structures de donnĂ©es diffĂ©rentes. Globalement, le contenu va se ressembler, ou les informations qu'on va trouver vont... au final ĂȘtre semblable. Et c'est lĂ oĂč on a besoin de ce standard, un format de liste bien conçu, et surtout de reconnaĂźtre quel champ va avec quel champ, pour avoir une donnĂ©e, planification, pour ce projet-lĂ , qui est rassemblĂ©e et qui est exploitable pour en faire un planning plus visuel, une roadmap, pour en simuler quelque chose, pour en faire une S-curve pour mesurer la performance du planning, etc. Et donc c'est vraiment la clĂ© au final qu'il faut aller chercher. Et en fait, ce standard, il faut l'Ă©crire pour ĂȘtre capable de le rĂ©appliquer tout le temps. C'est ce sur quoi on a beaucoup travaillĂ©. Quelle est cette clĂ© qu'on vient appliquer dĂšs qu'on a une source de donnĂ©es pour la transformer et ĂȘtre efficace Ă chaque fois qu'on vient refaire cet exercice-lĂ ?
- Julien Laurent
Et cette clé aussi, au final, si une personne fait le travail de son cÎté, il faut que cette clé soit partagée à travers l'entreprise pour que tout le monde puisse réutiliser au final cette clé commune et que chacun ne crée pas sa propre clé à chacun de son cÎté.
- Tanguy El Mouahidine
Oui, c'est qu'il faut avoir une structure globale qui permet à tout le monde de fonctionner, qui soit partagée et appliquée par tout le monde.
- Alexis Farfaro
On a des principes comme ça, Tanguy, qui sont assez forts dans notre projet. C'est ce sur quoi on travaille et c'est le fruit de 30 ans d'expĂ©rience sur le terrain. DĂ©jĂ , le concept d'un data model universel, un modĂšle de donnĂ©es universel pour le projet. Donc ça, je pense que Bastien et Julien ont bien dĂ©veloppĂ© le sujet. Et aprĂšs, effectivement, c'est... de permettre aux utilisateurs de gagner du temps parce que les workflows aujourd'hui ne sont pas optimisĂ©s de par le data monster, de par les silos de donnĂ©es, de par la qualitĂ© de la donnĂ©e. Et il y a assez peu d'incentives aujourd'hui Ă demander aux gens de passer encore plus de temps Ă avoir de la donnĂ©e de qualitĂ©. Donc pour avoir de la donnĂ©e de qualitĂ©, aujourd'hui, il n'y a pas d'autre solution que de redonner de la valeur aux utilisateurs en Ă©change de ce temps passĂ©. Et de leur montrer aussi qu'il existe des workflows qui leur demandent moins de temps. Donc la concatĂ©nation de diffĂ©rentes sources disparates de planning pour faire une roadmap consolidĂ©e qui s'automatise toute seule. C'est l'un des cas d'usage, effectivement, que l'on dĂ©veloppe. Mais c'est un parmi beaucoup d'autres. Et c'est trĂšs bien de parler d'IA, mais il n'y a pas forcĂ©ment besoin d'IA pour faire tout ça trĂšs bien. Et d'ailleurs, c'est plus Ă©co-responsable de ne pas utiliser de l'IA lorsqu'on peut s'en passer, juste au passage. L'IA, Ă tout bout de champ, ça aura les limites que notre planĂšte nous impose. Il est trĂšs important d'utiliser l'IA partout oĂč on doit le faire, et de le faire bien. mais aussi il est trĂšs important de s'en passer partout oĂč on peut, et il y a plein de zones oĂč il ne faut pas ĂȘtre feignant, et absolument avoir le courage de regarder ces workflows, et d'associer un travail liĂ© Ă l'outil, Ă un travail liĂ© au process Ă©galement.
- Tanguy El Mouahidine
Il y a moyen de faire plus simple sans IA, quoi.
- Alexis Farfaro
Oui, oui. Je veux dire, on ne fait pas la chasse à l'IA. On l'utilise et c'est trÚs précieux comme outil de travail. Mais surtout, ce n'est pas la solution à tout. Et pour que l'IA performe bien, il faut avoir des fondations solides.
- Tanguy El Mouahidine
Oui, on est d'accord là -dessus. Du coup, on a un peu vu comment structurer les données. Une fois que celles-ci sont consolidées, comment les rendre exploitables pour le projet et pour piloter le projet ? Une fois qu'on a réussi à mettre tout ça ensemble, les faire communiquer et les rendre cohérentes, comment les exploiter efficacement ?
- Bastien Ferrier
LĂ , on va rentrer sur le domaine qui est plutĂŽt la visualisation de la donnĂ©e, la business intelligence, etc., qui bien Ă©videmment se base sur la donnĂ©e et donc sur une bonne structure de donnĂ©es. Le premier travail, c'est de transformer la donnĂ©e et la rendre facilement exploitable. Et donc du coup... Encore une fois, il y a des standards. Typiquement, il faut faire en sorte d'ĂȘtre toujours sur ce qu'on va appeler plutĂŽt des formats de liste de donnĂ©es plutĂŽt que typiquement des systĂšmes de tableaux Ă double entrĂ©e qui sont beaucoup plus difficiles Ă exploiter. Encore une fois, il y a des disparitĂ©s au niveau des disciplines de la gestion de projet parce que si on prend de la donnĂ©e planification, elle va ĂȘtre plutĂŽt bien structurĂ©e au sens d'un format de liste. Si on prend des donnĂ©es, par exemple, plutĂŽt gestion de coĂ»t ou budget, on a plutĂŽt tendance Ă faire des tableaux Ă double entrĂ©e. C'est beaucoup plus pratique. Mais par contre... plus difficile Ă exploiter quand on vient essayer de comprendre ce qui se cache derriĂšre, notamment d'y mettre de la visualisation de donnĂ©es ou de la business intelligence. Donc globalement, ici, ça aide d'appliquer aussi cette rĂšgle, comment on transforme tout ça sur des formats de liste Ă plat. La transformation, il faut qu'elle soit efficace, c'est-Ă -dire qu'on peut passer du temps Ă savoir comment la transformer, mais une fois que c'est fait, il ne faut pas repasser plus de temps par la suite, donc il faut la rĂ©appliquer trĂšs facilement. Et ensuite, une fois que ça c'est fait... On va rĂ©cupĂ©rer une structure par typologie de donnĂ©es qui est propre, mais surtout, comme on l'expliquait, avec des systĂšmes de clĂ©s qui vont permettre que chaque donnĂ©e puisse bien se comprendre. Et donc, on parlait notamment des structures de projet, les WBS, les OBS, etc. Ăa, ça nous permet de faire correspondre des donnĂ©es ensemble. Et puis, surtout, tout ce qui va ĂȘtre code projet ou n'importe quel code rĂ©fĂ©rence qui va permettre de lier les donnĂ©es. Ăa, c'est un point important. C'est toujours difficile d'exploiter une donnĂ©e si on ne vient pas garantir les standards de gestion de donnĂ©es et de bases de donnĂ©es. Donc lĂ on est plutĂŽt dans le monde informatique, mais c'est au final le cĆur de la problĂ©matique, puisque la donnĂ©e vient du monde informatique. Il faut faire attention d'avoir tout le temps des identifiants uniques, et essayer aussi d'appliquer au maximum ce qu'on appelle la validation des donnĂ©es, c'est-Ă -dire quand on est dans des champs de donnĂ©es, il va y avoir souvent un nettoyage Ă faire parce qu'on attend certains champs attendus. Je prends l'exemple de planification. en planning on va trouver des Ă©lĂ©ments qui sont de type tĂąche et de type jalons mais si en rĂ©alitĂ© dans cette colonne lĂ on va retrouver plein d'informations dĂ©structurĂ©es, jalons qui est Ă©crit de plein de maniĂšres diffĂ©rentes tĂąches pareilles etc etc il y a un gros nettoyage Ă faire c'est de la validation de donnĂ©es et ça plus on le fait en amont mieux c'est et ensuite ce nettoyage doit ĂȘtre bien fait pour ĂȘtre capable d'exploiter la donnĂ©e et lĂ on aura des systĂšmes de dashboards beaucoup plus propres et donc qui vont faciliter le pilotage si c'est pas le cas On risque de passer beaucoup plus de temps Ă transformer la donnĂ©e plutĂŽt qu'Ă l'analyser, ce qui n'est pas le but du contrĂŽle de projet et de militer du PMO. L'idĂ©e, c'est de rĂ©duire presque Ă zĂ©ro les tĂąches de transformation de donnĂ©es pour prendre son temps sur l'analyse de la donnĂ©e et le restituer au projet pour aider le projet Ă ĂȘtre bien pilotĂ©.
- Alexis Farfaro
L'enjeu pour le pilotage, c'est de pouvoir faire de la corrĂ©lation. de paramĂštres qui sont distincts dans la maniĂšre dont ils sont pilotĂ©s et dont les donnĂ©es sont stockĂ©es aujourd'hui. Donc toutes les disciplines de projet qu'on a listĂ©es avant, en fait, elles sont pilotĂ©es indĂ©pendamment aujourd'hui. Et donc les corrĂ©lĂ©s, c'est Ă©normĂ©ment de travail manuel et de risque d'erreur au passage. Et l'autre enjeu, c'est d'en reconnaĂźtre les interdĂ©pendances de façon Ă pouvoir mieux anticiper les effets des dĂ©cisions qui sont prises. Et tout ça, en fait, c'est... Ce sont des choses trĂšs tangibles qui sont extrĂȘmement difficiles Ă faire avec les technos qui sont disponibles la plupart du temps dans nos grands groupes industriels français et internationaux.
- Tanguy El Mouahidine
Quels vont ĂȘtre les leviers pour transformer ces donnĂ©es disparates en informations utiles pour le pilotage du projet ?
- Julien Laurent
Deux points. qui pour moi sont extrĂȘmement importants lorsqu'on veut vraiment exploiter les donnĂ©es le mieux qu'on peut. Notre plateforme, notre data model doit ĂȘtre capable de nous permettre d'enrichir la donnĂ©e source. C'est-Ă -dire que souvent, ce qu'on va rĂ©cupĂ©rer d'un schedule ou d'un fichier Excel qui manage des actions, etc., comprend pas mal de donnĂ©es, mais nous on a besoin de l'enrichir, rajouter des commentaires, rajouter une structure pour pouvoir mieux visualiser la donnĂ©e, etc. Et au final, cet enrichissement de donnĂ©es doit ĂȘtre stockĂ© quelque part. et il doit ĂȘtre rĂ©utilisĂ© lorsque la donnĂ©e source est mise Ă jour. Et ça aussi, ça nous permet de rĂ©aliser des simulations de scĂ©narios. C'est-Ă -dire, demain, j'ai envie de faire rentrer des nouveaux projets, j'ai envie de rajouter des ressources qui n'existent pas dans mon environnement RH, parce que je suis capable de le faire pour pouvoir simuler des projets qui rentrent et savoir si la capacitĂ© de mon Ă©quipe actuelle pourra rĂ©pondre Ă la charge ou je vais devoir embaucher dans quelques mois. Et en plus de ça, il y a un autre point aussi qui est trĂšs important pour moi, c'est l'accessibilitĂ©, le partage. C'est-Ă -dire que n'importe quel stratĂ©ge de l'entreprise doit ĂȘtre capable d'accĂ©der Ă la donnĂ©e qui a Ă©tĂ© officialisĂ©e et validĂ©e et d'en trouver son compte. C'est-Ă -dire que, par exemple, on ne va pas forcĂ©ment voir un dĂ©cideur ou un CEO qui va aller dans SAP rĂ©aliser un extract pour essayer de comprendre ce qui se passe dans ses coĂ»ts, par exemple. Donc voilĂ , c'est comment on rend ce data model accessible Ă n'importe quelle personne travaillant dans l'entreprise.
- Tanguy El Mouahidine
Et du coup, vous avez des méthodes, des outils pour arriver à faciliter ça, des technologies particuliÚrement efficaces pour arriver à exploiter ces données ?
- Julien Laurent
Typiquement, si on prend Power BI, Power BI, c'est un excellent logiciel qui nous permet de faire du BI, justement, de prendre des donnĂ©es, crĂ©er des data models et crĂ©er de la visualisation. Mais lorsqu'on doit enrichir la donnĂ©e, ça devient compliquĂ©. Du coup, souvent, qu'est-ce qu'on fait ? On va crĂ©er des fichiers que ça a Ă cĂŽtĂ©, on va rejeter la donnĂ©e, on va rĂ©importer notre Power BI et c'est assez complexe. Et donc au final, on se retrouve un peu bloquĂ© dans un monde oĂč il y a plein d'outils qui sont sur-spĂ©cialisĂ©s sur un domaine, mais qui ne communiquent pas forcĂ©ment entre eux et qui ne sont pas capables au final de faire du real-time, on va dire, de modification d'informations pour rĂ©aliser des scĂ©narios rapidement. C'est dans ce monde-lĂ qu'on Ă©volue actuellement chez nos clients. Et c'est pour ça qu'au final, on a crĂ©Ă© Cleverest qui est capable de crĂ©er ce data model, d'enrichir, de rĂ©aliser des analyses. et de rendre l'accessibilitĂ© et le partage de ces analyses plus facile.
- Bastien Ferrier
C'est ce qu'on appelle les outils d'ETL, de transformation de donnĂ©es, Power BI en fait partie et en plus ça fait de la visualisation, il y en a beaucoup d'autres qui le font. La particularitĂ© c'est que ce n'est pas magique non plus, il faut quand mĂȘme un travail aussi pour qu'on puisse bien fonctionner, ça fait partie d'un mĂ©tier, c'est un mĂ©tier de data analyst notamment. C'est aujourd'hui nĂ©cessaire, on voit aujourd'hui beaucoup de clients qui vont bloquer cette Ă©tape-lĂ , ou parfois qui vont aller un peu trop vite, et donc stocker de la donnĂ©e qui n'est pas standardisĂ©e sur des mĂȘmes typologies de donnĂ©es. Et donc ça devient compliquĂ©, c'est-Ă -dire que j'ai une base de planning gigantesque, sauf que je vais retrouver tellement de donnĂ©es sur des formats diffĂ©rents qui vont ĂȘtre durs Ă exploiter pour en sortir quelque chose de cohĂ©rent sur plusieurs projets, Ă plusieurs annĂ©es, etc.
- Tanguy El Mouahidine
Si on n'est pas data analyst, ce qui est quand mĂȘme le cas de la majoritĂ© des personnes traitant les donnĂ©es des projets, on fait comment pour faire cela efficacement ?
- Alexis Farfaro
On travaille donc sur une plateforme qui s'appelle Claverest. Et Claverest, c'est vraiment un outil fait par les PMO et les Project Controllers pour les PMO et les Project Controllers. L'objectif, c'est vraiment la maĂźtrise des projets. Et ce que l'on constate, c'est qu'il y a vraiment deux catĂ©gories d'environnement. Il y a les environnements qui sont sous-Ă©quipĂ©s, donc soit des petits projets qui passent un peu sous le radar ou alors des projets de transformation qui sont pourtant critiques, absolument stratĂ©giques, mais qui ne seront pas Ă©quipĂ©s par les outils d'entreprise. Et Ă l'autre bout du spectre, on a Ă peu prĂšs la totalitĂ© de la population des gros projets qui sont surĂ©quipĂ©s par le Data Monster. Et en fait, ce que l'on a conçu, c'est une plateforme qui sache s'adapter aux deux environnements. C'est-Ă -dire qu'Ă la fois, elle puisse ĂȘtre utilisĂ©e de maniĂšre autonome et complĂštement autosuffisante pour servir aux besoins des professionnels de la maĂźtrise de projet. Donc, une plateforme rĂ©ellement pointue sur de la maĂźtrise de projet qui s'utilise de maniĂšre autoporteuse. Et... pour l'autre bout du spectre qui est extrĂȘmement reprĂ©sentĂ© et qui fait perdre Ă©normĂ©ment de temps aux gens, une forme de data hub. Quelque chose qu'il faut s'imaginer comme avec des tentacules qui viennent se connecter Ă l'ensemble des sources de donnĂ©es et qui puissent permettre de donner un espace de pilotage aux gens, un espace unique de pilotage aux gens. Et en fait, Cleverest, dans cette configuration-lĂ , se connecte aux gros outils d'entreprise, des outils de planification lourdes comme Planisware ou Primavera, ou MS Project ou autres, ou des ERP comme SAP, et se connectent Ă©galement Ă des outils de BI, parce que l'ultra-customisation des BI, c'est quelque chose qui est dĂ©jĂ bien couvert, il n'y a plus de besoin non assouvi dans cette niche, mais Ă©galement, ce qui est toujours systĂ©matiquement oubliĂ©, c'est la vraie vie. Il faut des connecteurs avec la vraie vie, et des connecteurs avec la vraie vie, c'est Ă savoir absorber les fichiers Excel que les gens font, y compris quand les gens font du dessin. et pas uniquement de la donnĂ©e structurĂ©e. Savoir absorber les plĂ©thores de planches PowerPoint qui circulent dans les organisations et qui sont stockĂ©es dans des boĂźtes e-mail ou dans des SharePoint. Savoir prendre une simple photo d'un tableau blanc pour ne pas avoir besoin de tout retaper. Quand on parle de dessiner un WBS, mĂȘme quand ça ressemble Ă une mind map, ou alors prendre une liste de bullet points ou une roadmap qui a Ă©tĂ© dessinĂ©e. Cleveress, c'est vraiment un data hub qui permet... de se connecter au systĂšme d'entreprise, au BI et Ă©galement Ă la vraie vie parce que la vraie vie ne fait pas partie de la thĂ©orie de la gestion de projet mais elle est Ă©minemment prĂ©sente dans le quotidien des gens, ça va de soi.
- Tanguy El Mouahidine
Vous avez peut-ĂȘtre des exemples concrets oĂč l'analyse de donnĂ©es projet a fait la diffĂ©rence dans les dĂ©cisions qui ont Ă©tĂ© prises et dans le management du projet ?
- Bastien Ferrier
Oui, je peux vous parler d'une anecdote. notamment quand j'opĂ©rais pour le fournisseur d'un constructeur aĂ©ronautique europĂ©en, un des plus gros fournisseurs sur le programme, et en fait ce fournisseur avait la rĂ©putation globalement d'ĂȘtre tout le temps en retard, et d'ailleurs de causer le retard au final du projet. J'Ă©tais en phase de dĂ©veloppement d'engineering, donc vraiment conception de l'avion. Et donc typiquement il y avait tout un jeu de gestion des interdĂ©pendances, ce qu'on appelle la gestion des work packages, et le fournisseur a un work package, il y a plein d'autres fournisseurs, et puis il y a le client qui peut faire des choses et qui va l'intĂ©grer. Et la gestion des interdĂ©pendances en phase de conception, c'est je connecte deux morceaux de fuselage, il y a une partie d'interface, et cette partie d'interface il faut la gĂ©rer, parce que si on ne dessine pas correctement, on ne va pas rĂ©ussir Ă assembler les deux. Et se trouver que le fournisseur en question, c'est lui qui a le travail le plus compliquĂ©, parce que... responsable du centre du fuselage, et le centre du fuselage, il y a beaucoup d'interfaces, puisqu'on vient connecter les ailes, on a le caisson de voilure, on a le train d'atterrissage, et sa responsabilitĂ© n'Ă©tait que sur le fuselage, le tube, donc beaucoup d'interdĂ©pendance. Et donc du coup, il faut bien comprendre que lĂ , dans une gestion de projet, si on n'est pas capable de piloter correctement ces interfaces et les parties prenantes, ça met Ă mal le projet, parce que ça ne dĂ©pend que de ça. Et notamment, j'ai Ă©tĂ© amenĂ© ici Ă mettre en place tout un systĂšme pour eux. collecter toutes ces interdĂ©pendances, en suivre leur avancement et le pilotage par fournisseur, par partie prenante. Et effectivement, il s'est avĂ©rĂ© que la rĂ©alitĂ© qui Ă©tait dĂ©montrĂ©e, notamment le retard dĂ» Ă ce fournisseur, Ă©tait au final tout autre. C'Ă©tait plutĂŽt le client qui mettait en retard. Pourquoi ? Notamment par des prises de dĂ©cision. Et en fait, il y a quand mĂȘme une rĂ©alitĂ© dans le monde des projets qui est qu'on a parfois certaines impressions qui peuvent ĂȘtre... parfois fausses sauf que ces impressions vont quand mĂȘme influencer la comprĂ©hension de la donnĂ©e et donc si on n'est pas capable de le dĂ©montrer notamment par la bonne analyse de la donnĂ©e ça peut quand mĂȘme conduire Ă un projet peut ĂȘtre malsain, voire pas Ă succĂšs, parce que vous imaginez bien l'atmosphĂšre au sein du projet quand au final on se tire dessus parce qu'on essaie de savoir qui est en retard sans vraiment savoir pourquoi. Donc ça, c'est par exemple une partie importante, gestion des interfaces, des interdĂ©pendances, collecte des dĂ©cisions pour ĂȘtre capable sereinement de piloter le projet, non pas sur une seule partie, mais avec la totalitĂ© des parties du projet. Et lĂ , je parle de gros projets. de gros programmes, et donc c'est encore plus important sur ce type de dimension.
- Tanguy El Mouahidine
Ok, c'est bien parlant. Quel conseil vous donneriez au chef de projet qui souhaite mieux exploiter les données pour améliorer son pilotage du projet ?
- Bastien Ferrier
Je pense qu'un premier qu'il faut appliquer, au final, mĂȘme nous on a tendance Ă ne pas se l'appliquer, mais vous connaissez le coordonnier. Globalement, on se rend compte qu'on a beaucoup de donnĂ©es. Et il faut se poser la question, qu'est-ce qu'on va faire avec cette donnĂ©e ? Et globalement la rĂ©ponse est assez simple, c'est-Ă -dire oublions la problĂ©matique de la data dĂ©jĂ , quels sont nos objectifs ? Et une fois qu'on a dĂ©fini nos objectifs, il faut ĂȘtre capable de les mesurer pour savoir si on va les atteindre. Et c'est lĂ oĂč quand on cherche Ă savoir comment mesurer l'objectif, on a besoin de cette donnĂ©e-lĂ . Ăa signifie que la donnĂ©e qu'on a Ă disposition... pour bien l'exploiter, il faut l'exploiter vis-Ă -vis des objectifs qu'on souhaite atteindre et pas juste pour essayer d'exploiter de la donnĂ©e sans raison valable. Par contre, Ă l'inverse, on sait aussi que parfois, notamment dans le monde de la recherche, la donnĂ©e nous permet de dĂ©couvrir des choses qu'on n'aurait peut-ĂȘtre pas dĂ©couvert si on n'avait pas un peu triturĂ© la donnĂ©e. Donc attention, il faut aussi parfois, dans le monde de la data analyse et de la data science, s'amuser sans savoir pour quel but. Ăa ne peut pas ĂȘtre la totalitĂ© du temps du pilotage du projet. Attention, quand vous avez la donnĂ©e, avant d'aller trop vite dans l'exploitation de la donnĂ©e, dĂ©jĂ , il faut se poser pour savoir quel objectif on souhaite atteindre et donc quelles donnĂ©es il nous faut pour mettre en place la bonne mesure pour l'atteindre de cet objectif.
- Alexis Farfaro
Tanguy, au-delĂ de l'avis des chefs de projet, je pense qu'il y a quelque chose qui est important, c'est un enjeu un peu plus large, c'est que les chefs de projet, il fut un temps, ils s'outillaient. Et aujourd'hui, on les outille. voire mĂȘme on outille les grandes directions de programme par des sets d'outils qu'ils ne choisissent pas toujours eux-mĂȘmes. Et donc je pense qu'il y a un re-empowerment Ă mettre au centre du jeu sur s'assurer que les acteurs-projets choisissent des outils faits pour les projets en toute connaissance de cause, parce que je pense que les Ă©diteurs de logiciels qui ont pignon sur rue aujourd'hui s'adressent Ă diffĂ©rents acteurs dans les strates organisationnelles un peu plus haut. et que du coup, ça retombe en plus fine au sein des directions de projet. Ce n'est pas systĂ©matiquement le cas, mais il faut appeler un chat un chat. Je pense qu'il faut remettre la dĂ©cision des outils digitaux au centre de la direction des projets.
- Bastien Ferrier
Oui, ça, c'est un bon conseil.
- Tanguy El Mouahidine
Je pense que beaucoup de gens se retrouveront là -dedans. On a parlé pas mal des projets, mais il y a aussi les programmes et les portefeuilles. Je suppose que tout ce qu'on a dit là est aussi valable pour arriver à faire des consolidations à des niveaux supérieurs ?
- Bastien Ferrier
C'est clair. On retrouve des problĂ©matiques similaires, mais on est quand mĂȘme dans un environnement diffĂ©rent. Si on parle de portefeuille de projet, on va regarder une multitude de projets qui vont Ćuvrer en tant que projet. On va avoir leur budget, leur planning, leur Ă©quipe, des Ă©quipes partagĂ©es, peut-ĂȘtre des Ă©quipes... multifonctionnel, etc. La diffĂ©rence qu'on va avoir, c'est qu'on a une vue, une gestion des interdĂ©pendances, des interfaces un peu diffĂ©rentes. Et lĂ , qui va avoir un impact au niveau du projet directement. Typiquement, quand on parle d'un portefeuille de projet, bien souvent, les projets vont avancer en parallĂšle et puis vont connaĂźtre des interdĂ©pendances. Et il faut comprendre qu'au final, les dĂ©cisions qu'on vient prendre au niveau portefeuille vont impacter les projets. Et parfois, la dĂ©cision, c'est lancer un projet, arrĂȘter un projet, et c'est... important pour la stratĂ©gie de l'entreprise. Donc au final, ce qui vaut pour un projet, un programme vaut pour un portefeuille de projet aussi avec la diffĂ©rence qu'un portefeuille de projet c'est plein de projets donc on vient de dĂ©multiplier la problĂ©matique et donc ce qu'on applique Ă l'Ă©chelle d'un projet si on n'arrive pas Ă l'appliquer Ă tous les projets, on va dĂ©multiplier, mĂȘme problĂšme pour le portefeuille. LĂ oĂč le reporting qu'on fait pour le projet doit exister aussi au niveau portefeuille donc on a vraiment diffĂ©rentes strates. de contrĂŽle et de reporting.
- Julien Laurent
Je rajouterais aussi un petit truc. Au final, lorsqu'on parle de donnĂ©es projet, ça reste assez simple de gĂ©rer les permissions. Donc, qui a le droit de regarder, d'Ă©diter, etc. ce genre de donnĂ©es projet ? Lorsqu'on parle de portefeuille de projet, si on commence Ă extraire toutes les donnĂ©es, modifier tout ça dans des fichiers, s'injecter dans du Power BI, partager les informations, on ne sait pas trop qui va pouvoir accĂ©der Ă cette donnĂ©e. Et du coup, aussi l'enjeu... c'est d'arriver Ă gĂ©rer parfaitement ses permissions et de rendre disponible un portefeuille de projet avec... X projets dont j'ai accĂšs en Ă©criture ou en lecture. Mais surtout, il faut faire trĂšs attention Ă qui a le droit d'analyser ou pas ses portefeuilles. Donc ça aussi, il faut le garder en tĂȘte et dire que lorsqu'on joue avec ces modĂšles de donnĂ©es, il faut intĂ©grer absolument ce systĂšme de gestion des permissions.
- Tanguy El Mouahidine
On a Ă©normĂ©ment parlĂ© de donnĂ©es, je suis convaincu que dans certaines entreprises c'est quelque chose qui est omniprĂ©sent et trĂšs important, mais de par mon expĂ©rience il y a aussi beaucoup de structures oĂč cette culture de la donnĂ©e n'est pas du tout prĂ©sente. Un conseil pour ceux qui seraient dans cette seconde situation ?
- Bastien Ferrier
Quand on dĂ©marre un projet, et en fait ça vaut pour l'entreprise, mais c'est pas simple, vous savez dans les entreprises il y a toujours une culture d'entreprise qu'on met en place, qu'on essaie de garantir, qu'on travaille, etc. Et je pense qu'il y a aussi une culture donnĂ©e. Et en fait, dĂšs qu'on dĂ©marre un projet, c'est une culture qui est importante pour Ă©viter d'avoir une dette sur la collecte de la donnĂ©e. DĂšs le dĂ©but, il faut faire attention Ă garantir une bonne collecte de donnĂ©es, une bonne structuration. Et ça permettra du coup de faciliter la mise en place du pilotage et des moyens de contrĂŽle. Et on voit bien souvent dans des projets des organisations, au bout de quelques mois d'activitĂ©, parfois annĂ©es, on commence Ă mettre un pilotage ou ĂȘtre plus mature, mais en rĂ©alitĂ© on a perdu du temps sur la collecte de la donnĂ©e. Il ne faut pas collecter Ă foison, mais ce qui est collectĂ©, il faut bien le collecter. Et ça, c'est une culture qu'il faut mettre en place au sein du projet, je dirais mĂȘme au sein de l'entreprise. Mais si on n'a pas la main sur l'entreprise, essayons de le faire au niveau du projet directement. Donc voilĂ , ça c'est important parce que c'est de la dette qui va exister au sein du projet, au sein de l'entreprise, mais j'irai encore plus loin si on parle d'intelligence artificielle. au sein des projets d'intelligence artificielle, parce que du coup, c'est autant de donnĂ©es pas collectĂ©es qu'on ne va pas pouvoir utiliser pour nourrir l'intelligence artificielle et se crĂ©er plus de connaissances. Donc, la bataille, elle dĂ©marre dĂšs l'ouverture du projet, mettons en place cette culture-lĂ , et on a besoin toujours des bons outils, puis des bons rĂ©flexes pour le faire.
- Tanguy El Mouahidine
On commence à avoir bien fait le tour de la question. Une question que j'aurais oubliée ou quelque chose à rajouter ?
- Bastien Ferrier
Conseil pour les chefs de projet, choisissez le bon outil.
- Julien Laurent
Il y a quelque chose aussi que je peux rajouter par rapport à ça, c'est bien sĂ»r, choisissez le bon outil, mais surtout prenez du plaisir Ă utiliser vos outils de gestion de projet, parce que c'est vos outils, c'est ce qui vous permet de passer une bonne journĂ©e Ă travers votre analyse, etc. Donc si vous utilisez des outils qui ne vous correspondent pas, que vous n'arrivez pas Ă rĂ©aliser ce que vous ĂȘtes censĂ© faire, c'est que l'outil n'est pas bon.
- Alexis Farfaro
Moi, j'essaie de prendre un pas de recul et en fait, ce qui me prĂ©occupe, c'est que la gestion de projet attire les meilleurs talents. Je vis hors de la France, dans des pays qui, depuis longtemps, ont priorisĂ© leur culture financiĂšre ou business Ă une culture d'ingĂ©nierie. Et ça vient avec des effets secondaires sur la robustesse d'une Ă©conomie, la capacitĂ© de cette Ă©conomie Ă continuer Ă innover et Ă ĂȘtre compĂ©titive. Et en France en particulier, puisque ce podcast est français, donc je m'adresse Ă l'audience française, c'est encore une richesse de notre... pays et il faut qu'on capitalise dessus et les projets il faut absolument que ça reste un domaine de travail attractif parce que encore une fois notre compĂ©titivitĂ© en dĂ©pend c'est pas neutre d'avoir des outils qui sont pĂ©nibles Ă utiliser et 50% de son temps Ă faire Ă brasser de la donner parce que c'est dĂ©courageant et il faut absolument aussi sur ce point de vue lĂ que le paysage Ă©volue et que la rĂ©volution digitale dĂ©livre ses promesses C'est sur ça qu'on travaille. Je suis trĂšs fier de faire partie de cette aventure aux cĂŽtĂ©s de mes collĂšgues. On espĂšre que Cleverest aidera les collaborateurs dans les projets de nos fleurons français.
- Tanguy El Mouahidine
TrÚs bien. Merci à tous les trois de nous avoir partagé vos conseils et votre vision sur la gestion des données projet et quelques solutions pour mieux les traiter.
- Alexis Farfaro
Merci Tanguy.
- Julien Laurent
Merci Ă vous.
- Tanguy El Mouahidine
Encore merci Alexis, Bastien et Julien pour cet Ă©clairage sur la gestion de la donnĂ©e projet. J'espĂšre qu'il vous aura donnĂ© des idĂ©es pour mieux collecter, traiter et analyser les donnĂ©es de votre projet et que vous pourrez de cette maniĂšre reprendre la main sur votre DataMonster. Vous avez des questions ? D'autres conseils Ă partager sur la gestion des donnĂ©es projet ? Retrouvez-nous sur LinkedIn pour en discuter. Vous avez pensĂ© Ă quelqu'un Ă qui cet Ă©pisode pourrait ĂȘtre utile ? Partagez-lui ! Et pensez Ă vous abonner Ă Focus Projet sur votre plateforme prĂ©fĂ©rĂ©e pour ne pas manquer les prochains Ă©pisodes. Bonne semaine et Ă la semaine prochaine !