- Ibnou
Comment la culture hip-hop a pu façonner un destin et inspirer des générations ? Aujourd'hui, découvrez l'incroyable parcours de solo, du breakdance à la musique, jusqu'au championnat du monde de Jiu-Jitsu brésilien. Bienvenue dans FONCE, le podcast qui met en lumière celles et ceux qui vivent sans regrets. Je suis Yvnou, et dans chaque épisode, nous partons à la rencontre d'artistes, d'entrepreneurs et d'autodidactes qui ont osé sortir des sentiers battus. Aujourd'hui, j'ai l'honneur d'accueillir Solo, figure emblématique du hip-hop français et multiple champion du monde de Jiu-Jitsu brésilien. Ensemble, nous allons retracer une partie de ses 1000 vies, de ses débuts avec les Paris City Breakers, à sa transition vers le rap avec Assassin, en passant par sa renaissance grâce au Jiu-Jitsu brésilien. Installez-vous et laissez-vous emporter à travers les époques et les disciplines avec Solo. Bonjour Solo, comment vas-tu ?
- SOLO
Écoute, émotionnellement bien remué ces temps, mais je suis là. Cool. Alors,
- Ibnou
tu as été tour à tour b-boy, mannequin, Zouzou King, rappeur, acteur, beatmaker, producteur, directeur artistique, DJ, programmateur musical, champion du monde de juge dessus brésilien. Qu'est-ce que j'oublie ? moi même de temps par mois tes parents sont arrivés du mali en 1963 toi tu es né trois ans plus tard donc le 26 août 1966 cela même comment tu décrirais ton enfance dans les années 60 70 quoi ça ressemblait c'est
- SOLO
un peu le pays des merveilles ouais et La toute petite enfance, je m'en souviens que très peu. J'ai des bribes de maternelle et ce genre de trucs-là. Mais assez heureuse. Et il n'y a pas de... C'est pas vraiment à la petite enfance que je commence à prendre conscience des choses en général. Donc la petite enfance, ça va.
- Ibnou
C'était quoi tes rêves à ce moment-là ? Tes rêves d'enfant ? Peut-être de projeter sur des métiers ou des rêves dans ces années-là ? Parce que c'est vrai que c'est une autre époque.
- SOLO
Il n'y en avait pas vraiment. Il y avait plutôt un truc... C'était une espèce de projection intellectuelle d'un truc...... tu sais pas trop et donc moi c'était électromécanicien ok mais sans savoir ce que ça voulait dire ni ce que c'était ni non mais dans mes plus ou moins t'un souvenir le truc c'était à moi je vais être électromécanicien bon d'accord ok donc là tu grandis tu découvres la musique c'était quoi d'ailleurs l'environnement musical dans lequel tu as grandi afro à mort bien évidemment et afro Afro-cubain, afro-américain et juste afro tout court. Et le afro au sens large, ben baya jazz national, ce genre de choses-là, des griots, des... Manu Dibango, voilà, ça part dans tous les sens.
- Ibnou
Toi, à ce moment-là, tu es en pleine adolescence, juste avant la découverte du hip-hop. C'était quoi les musiques qui te faisaient vibrer ? C'était quoi les disques que tu écoutais ou que tu achetais avant la découverte du hip-hop ?
- SOLO
Un petit peu de tout, quand même, je dirais, sur le fil, disco, mais en même temps rock. Et en même temps, un peu de la musique de hippie, tu vois, queen, super tramp, chic, tu vois, c'est...
- Ibnou
Et là, donc là, t'as découvert la danse à ce moment-là, avant de parler de la danse hip-hop, tu dansais déjà... Ah bah oui ! T'avais un truc sur la danse,
- SOLO
c'était quoi,
- Ibnou
les fêtes, les booms, les trucs de ce moment-là ?
- SOLO
Oui, entre autres, mais surtout la danse, l'expression corporelle, c'est un des moments où tu peux te... te mettre en valeur.
- Ibnou
Tu faisais du sport déjà ?
- SOLO
Oui, le sport c'est de tout temps.
- Ibnou
Je sais que tu as fait un petit peu de judo enfant.
- SOLO
Oui, un petit peu, pas mal. Pas mal de judo. Du foot, du ping-pong, du hand, de l'athlétisme, tout château.
- Ibnou
Là en 82, il y a cette fameuse révélation avec la découverte du hip hop dans son ensemble, grâce entre autres à Bernard Zécry, à Man Val et cette fameuse émission qui présentait le New York Rap City Tour, qui était une... Une sorte de mini festival, mini plateau de danseurs, de breakers, de...
- SOLO
C'est un florilège de la représentation de la culture hip-hop. Vraiment, craffeur, breaker, DJ, rappeur...
- Ibnou
C'est vrai que pour tous les acteurs du hip hop, ça semble être la pierre angulaire, en France en tout cas, de la découverte du mouvement. Toi, tu l'as prise comme tout le monde, tu l'as vue ça, tu le décris souvent dans des interviews, comme étant justement une découverte, une claque énorme. Qu'est-ce qui t'a tant plu dans ce que tu voyais là ? C'était quoi ? C'était la nouveauté ?
- SOLO
Ça sentait... Un esprit libre, il y avait une forme de folie, puisque c'était très hybride à regarder. Pour quelqu'un par exemple qui venait du funk et de tout ce florilège dont je te parlais avant, où t'as pas une identité marquée, il y a des trucs qui te plaisent, mais il y a des trucs qui te ressemblent, et puis il y a des trucs qui te plaisent qui ne te ressemblent pas vraiment. Et là, il y a un amalgame des deux dans... Une seule chose. Parce qu'il faut bien se rappeler à l'époque que c'était quand même des mecs qui portaient des tenues à clous, comme les punks et ainsi de suite. Donc moi de voir des noirs américains, supposément, les noirs, les... plus stylé de la planète, avec des trucs de punk mais vraiment... et tu sens qu'il y a quand même une identité très très black. Parce qu'avant tu pouvais être un punk black mais tu étais plus un punk qu'un black tout d'un coup. Donc là je voyais des Renoir. Et surtout des renois qui étaient avec les autres et qui faisaient les choses et qui semblaient avoir le lead.
- Ibnou
T'as senti une sorte d'appel, quelque chose qui t'a attiré de par ce sentiment un peu, peut-être ce bon sentiment de reconnaissance aussi peut-être ?
- SOLO
Ouais ! de voir des gens qui, normalement, seraient supposément être comme moi, et qui, en même temps, je vois bien qu'il y a quelque chose qui est projeté vers l'avant, que je ne saurais pas expliquer. Moi, je ne sais pas. Moi je te dis ça, j'ai quoi, 14 ans, 15 ans ? Tu vois, 15 ans ! Donc tu vois, c'est un peu genre, wow, qu'est-ce que c'est ça ?
- Ibnou
La suite, elle se passe avec le petit extrait hip-hop dans le film Flashdance, que tu as été voir et revoir au cinéma. Donc là, effectivement, les lieux pour danser sont aussi les lieux de formation. Tu parles du Trocadéro, tu parles de Châtelet. C'était quoi l'atmosphère et dans quel but tu allais ?
- SOLO
dans ces endroits là c'était le but communautaire ou vraiment ton but c'était je veux danser je veux apprendre à danser et je veux être le meilleur là dedans communautaire c'est un grand mot c'est plutôt au tout début c'est pas une vraiment une communauté c'est plutôt des jeunes qui se retrouvent à des endroits il n'y a pas vraiment de de messages ou d'idées précises mais il ya quelque chose qui commence à s'exprimer qui dit pas vraiment son nom donc c'est plutôt tu juste envie d'être là Mais c'était autant ça que ça pouvait être d'autres choses. En tout cas, en région parisienne, il y a toujours eu ça. Quels étaient les mouvements ? Il y a toujours eu ça. Que ce soit les rockabilly, les skins, quel que soit le mouvement dans lequel tu étais, il y avait un endroit qui devient l'endroit de ralliement. Et c'est de ça dont il est plus question d'être un ado. qui va retrouver ses pairs à un endroit. Et puis, là, quelque chose se met en place. Quoi ? On ne sait pas. Mais quelque chose se met en place dans l'échange. Dans le Ah, j'ai vu ce truc-là à la télé ! Ah, ceux qui sont plus comme ça, ils sont là. Et puis, ceux qui sont plus comme ça, ils sont par là. Et ceux comme ça, c'est les modes. Les hip-hop, mais qui ne s'appelaient pas encore les hip-hop, c'était les smurfeurs.
- Ibnou
Justement, ça se passe comment à ce moment-là, où il n'y avait pas de moyens de se former ou d'apprendre ? Vous vous retrouvez entre vous, comment vous mutualisez ces informations et comment vous apprenez ensemble ?
- SOLO
se retrouvent aux endroits. Des fois, on ne se parle même pas. Il y a quelqu'un qui est là-bas, qui est à 10, 15, 20 mètres. Je ne le connais pas, on ne se parle pas. Il est là, il fait ses petits mouvements, il danse dans son coin. Et les autres qui sont à 50 mètres plus loin, ils ont quand même l'œil, ils le voient du coin de l'œil. Donc on regarde, qu'est-ce qu'il fait ? Et puis il y a ceux qui sont vraiment très très bons, très très forts, qui eux, attirent une certaine forme de foule autour d'eux.
- Ibnou
Il y avait déjà de la démonstration, il n'y avait pas que de...
- SOLO
C'est comme...
- Ibnou
Oui,
- SOLO
c'est beaucoup ça. Il y a les deux, on vient pour s'amuser et se lâcher, mais il y en a qui sont dans la démo, il y en a qui font la manche, il y en a qui viennent et qui font ça pour se faire de l'argent de poche ou de l'argent tout court.
- Ibnou
Toi, à quel moment ça te motive suffisamment pour que tu te dises, ok c'est sérieux, j'ai vraiment envie de... de faire quelque chose de... peut-être meilleur que les autres. C'est quoi ? C'est la compétition ? C'est l'envie de... d'aller plus loin que ce que tu voyais ?
- SOLO
Alors, c'est pas le meilleur que les autres, c'est sortir du lot. Au début, c'est ça. Et effectivement, pour sortir du lot, il faut avoir un truc de plus que les autres. Mais souvent, c'est le un truc de plus. C'est pas, je suis à des années-lumière et de... Non ! J'ai un petit plus que les autres. Donc, je sors du lot, et déjà de sortir du lot... C'est déjà énorme. Et puis voilà, de fil en aiguille, comment les choses se proposent et comment on avance, on va un petit peu plus, un petit peu plus, un petit peu plus, jusqu'au moment où au début, c'est un petit peu plus que mes deux, trois potes. un petit peu plus que les 10-15 qu'on voit régulièrement. Et puis après, ça devient un petit peu plus et un peu mieux que les 100 ou 200 autres que je me retrouve à croiser, et ainsi de suite. Et puis après, ça devient, bon, le truc de comparaison. vraiment au sens large, d'aller au Troca ou à Montparnasse ou à la Grande Jobelle. Et là, vraiment, tu t'exposes. Tu fais ta petite démo ou d'aller sur les champs pour faire la manche, et comme il y en a 10 ou 15... dans quel cercle tu vas et quel est le cercle dans lequel les gens vont donner des pièces.
- Ibnou
Et là tu étais encore vraiment plein milieu d'adolescence, c'était quoi tes journées, si tu y allais sur tes jours off entre guillemets, t'allais plus à l'école, c'était entre deux, c'était quoi ?
- SOLO
Comment j'ai fini par rencontrer les gens avec qui j'ai fait des trucs après, donc les Paris City Breakers, c'est que c'est un jour où j'ai séché l'école. J'ai séché un vendredi après midi ou un truc dans le genre. Euh... Je suis allé euh... au trocadéro et bim, je suis tombé sur eux. Et voilà.
- Ibnou
Justement, Paris City Breaker, le groupe existait déjà, toi tu l'intègres.
- SOLO
Ouais.
- Ibnou
Les ambitions à ce moment-là, c'était quoi ? C'était juste de continuer à danser dans la rue ou c'était un peu plus professionnel, d'essayer de faire des galas, de faire des...
- SOLO
Alors déjà, avec les Paris City Breaker, tout de suite, il y a une dimension professionnelle qui rentre en ligne de compte et surtout, il y a la dimension de la rémunération. C'est même pas le... Et là, on parle, on est dans les années 80 et... je me retrouve propulsé, fer de lance d'un truc où j'ai un peu plus que les autres, mais c'est pas non plus... Mais par contre, à partir du moment où je me retrouve dans cette position-là, il y a un vrai truc d'émulsion qui commence à se passer entre nous déjà, au sein du truc, et puis aussi de comment est-ce qu'on fait éponge. de tout ce qui nous est mis en évidence ou proposé. Et je fais des rencontres. Et il y a eu une rencontre qui, en tout cas, dans mon développement dans la danse, a été primordiale. C'est ma rencontre avec Nicolas.
- Ibnou
Oui, Nicolas Nukier, oui.
- SOLO
Oui. Parce que Nicolas et moi, c'était devenu les inséparables, déjà. Et c'est un binôme qui... qui, je pense, a poussé le bouffon de la qualité du break, en tout cas en région parisienne. Lui et moi, on a vraiment poussé le truc.
- Ibnou
Il se passe combien de temps entre le moment où tu intègres les Paris City Breaker et l'émission qui commence ? Tu en as déjà beaucoup parlé de cette émission, mais c'est juste ce passage entre les deux. Est-ce qu'il s'est passé quelques mois ou c'était plus long ?
- SOLO
Ouais, c'est... C'est quelques mois,
- Ibnou
hein. Ok, donc il me semble que c'est monté en puissance avant que cette émission commence, et là, effectivement, t'as été un peu le visage...
- SOLO
Oui, je pense que c'est dans le même hiver. C'est une histoire, genre, je dois les rencontrer en 83. Entre l'hiver 83 et le début 84, hip-hop, c'est début 84, c'est janvier 84. Et je pense que je dois les rencontrer en octobre ou novembre et janvier. Ça y est, on est à la télé, on est ensemble. Moi, je ne sais pas trop ce que je fais là. C'est un peu genre ouais, ouais, ok. Voilà. Et c'est après que vraiment les choses commencent à prendre une autre tournure.
- Ibnou
Oui, parce que l'émission finit en 84.
- SOLO
Elle ne passe pas. Elle finit à l'hiver 84. Ça fait un an. Ouais, à peu près.
- Ibnou
Donc là, l'émission s'arrête. Toi, t'avais commencé déjà avec Nico, les Galas ?
- SOLO
Alors, les Galas, c'était beaucoup plus Franck, Pascal et moi. Scalp et moi. Les autres, alors Willy, lui, il était pâtissier, il était plus occupé à... Il avait sa vie. Et ça, c'était un à-côté. Et Nico, il avait pas encore intégré le...... Au tout début, je parle de hip-hop, l'hiver, là où ça devient sérieux avec Nico et ainsi de suite, c'est printemps-été, là ça y est, on est à donf.
- Ibnou
Je me posais une question, tous ces galas, c'était que de la danse hip-hop ou c'était des danses différentes ? C'était un gala pluridisciplinaire de danse ? Comment ça se passait ?
- SOLO
Non, c'était un remake plus ou moins de l'émission hip-hop. On arrivait... Sydney était là, il présentait un petit peu le truc. Ah, et puis maintenant, les PCB, il y a un défi entre les gens du cru et tout. Il y a le jury, les PCB sont là aussi. Ah, ils vont vous faire une démonstration. Tac, tac, tac, on fait une démonstration, puis après on redevient ce qu'on était dans l'émission, le jury. Voilà, c'était vraiment ça.
- Ibnou
Pour revenir justement à ton binôme avec Nicolas, Qu'est-ce que vous avez accompli ? Parce que je sais que vous avez accompli beaucoup de choses incroyables pour Nico.
- SOLO
Nico et moi.
- Ibnou
Je sais qu'il y a eu beaucoup de choses qui ont été faites. Est-ce que tu peux nous en dire un mot ?
- SOLO
Carrément, je trouve que Nico et moi, on est... C'est les deux faces de la même pièce, ça veut dire que c'est des mecs qui sont tellement mordus du truc que tout est bon et en fait tu manges break, tu respires break, tu dors break, tu drag break, tu... breakdance, breaking non stop et pour nous, il n'y a pas une minute qui n'est pas breaking et breakdance il n'y en a pas et au début on commence un peu en mode rival mais très vite je dirais même pas quelques jours ou quelques semaines déjà on est à la colle et ce qu'on apporte c'est que lui et moi on est très rigoureux dans la manière de développer le truc et donc c'est on s'entraîne quasi h 24 mais vraiment et très très vite on est là on essaye De se mettre au niveau des ricains. Et au tout début, c'est juste un rêve inatteignable.
- Ibnou
À ce moment-là, tu avais déjà été aux Etats-Unis ?
- SOLO
Non, pas encore. J'y suis allé après. Et donc, on s'entraîne, on s'entraîne, on s'entraîne, et bien évidemment...
- Ibnou
Le niveau monte.
- SOLO
Le niveau monte, et la manière qu'on a de faire monter le niveau, lui et moi, ça crée vraiment une émulsion au niveau des autres, tu vois, autour. Et on devient le binôme, je dirais, à abattre. À abattre, abattre, tu vois, c'est...
- Ibnou
Et là, c'était dans le cadre de quoi ? Toujours de battle dans des endroits spécifiques ? C'était les fameuses grand-jobelles ? C'était des soirées ?
- SOLO
Des après-midi, mais aussi dans des boîtes, des fois le soir, des fois parfois même dans la rue. C'est de rencontrer des gars et c'est... Ah, on sait que ça danse et ainsi de suite. Ou des gens avec qui vraiment on est rivaux et que... Bon, on sait que vous êtes là, donc eux viennent à nous, puisque nous, on avait un peu notre QG. On était tout le temps dans les Halles et ainsi de suite. Et il y en a certains qui venaient dans les Halles. Il y avait un endroit où on savait qu'on s'entraînait. qui viennent. Notamment les actuels qui étaient un peu affiliés aux requins vicieux. Et en fait, on a fini par comprendre avec le temps, c'est qu'il y en a un qui était dans les requins. qu'on avait un peu écarté, qui était un pote à nous, et qui aurait pu être avec nous dans les Paris City Breakers, et pour des histoires entre nous, entre Joey, un tel et un tel, on a fait, ah ben toi, non, c'est pas possible. Je crois qu'il avait foutu un coup de tatane à Joey, et il lui avait éclaté le genou. Enfin, tu peux pas taper quelqu'un avec qui on est copains, et puis après dire, on va tous être dans le même groupe. Et donc lui, par jalousie et rivalité, il avait monté un... les requins vicieux, les vicious sharks, pour nous défier et pour nous battre. Et donc, tout son mental était concentré sur le fait de... Les quelques-uns parmi nous qui savent briquer et qui... On va les défier, on va les battre.
- Ibnou
Tu viens de citer Duristar. Vous étiez déjà... proche,
- SOLO
donc un peu le noyau dur qui a créé après tout ce qu'on sait,
- Ibnou
mais il y en a eu d'autres qui sont venus.
- SOLO
Oui, grave. C'était pas le seul noyau dur. On était un noyau dur. Tout ne découle pas de nous.
- Ibnou
Mais justement, tout ça, ça s'est créé parce que vous vouliez absolument vivre ça, ou vous vous arrangiez pour essayer d'être toujours au bon endroit. Comment toi, quand tu te remémores ces moments-là, cette naissance du mouvement hip-hop en France ? Comment tu le vois ?
- SOLO
C'est un mélange des deux. Mais pour moi, c'est l'aspect de... Je veux en être. Je veux en être. Je veux en être. C'est pas possible que j'en sois pas, que ça se fasse sombre. Et moi, j'ai le sentiment que c'est ça qui caractérise l'aspect hip-hop en général. La définition pour moi du hip-hop, c'est vraiment le côté de... Tu sais, ces trucs de rap du début, que j'ai déjà dit dans différentes interventions, c'est I am somebody Tu vois ? vraiment de ne plus être perdu dans la masse ou tu vas dans le truc et donc je veux en être et c'est vraiment je veux en être pas je veux être je veux en être c'était
- Ibnou
quoi ton quotidien après l'émission après tout ce temps en ce moment où il y avait que des battles que tu faisais que danser c'était quoi les perspectives d'avenir que tu voyais Mis à part juste vivre dans le moment et danser.
- SOLO
De toi à moi, c'était le rêve. C'était encore le truc, tu sais, comme tu voyais... c'était d'être ceux qu'on voyait à la télé. Moi, j'avais déjà été un petit peu à la télé, mais c'était être à la télé, d'une certaine manière, il y avait un aspect caricatural encore. Et tout d'un coup, tu vois, par exemple, les Rocksteady Crew, qu'on voit depuis nous, le tout début, de qui on s'inspire, tu vois, et ainsi de suite, et on voit qu'eux, il n'y a pas cet aspect clownesque ou ridicule, ça n'est pas tourné en ridicule. Donc, ça veut dire qu'il y a une possibilité d'être pris au sérieux et de faire les choses Dans ce truc, au sérieux. Et c'est là où je me dis, bon, ben, moi, c'est ça que je veux. Je veux pas être pris, tu vois, dénigré. Et je vois bien qu'ici, en France, j'ai l'impression qu'un peu, on nous dénigre, quoi. C'est un peu le truc pour les gosses, là, où, tu vois...
- Ibnou
Où c'est une mode, ça va passer.
- SOLO
Ouais, voilà. Et donc, moi, il y a un truc où je dis, non, non, peut-être pour vous, c'est ça. Pour moi, c'est pas ça. Et dans le pour moi, c'est pas ça, ce que je fais, vous pouvez pas le faire Vous ne pouvez pas vraiment vous moquer. Parce que moi, je le prenais beaucoup sur le ton de la moquerie. Donc vous pouvez pas vous moquer. Je vais faire, en tout cas moi je vais le faire d'une manière qui va faire que vous n'allez pas pouvoir vous moquer.
- Ibnou
Il y avait quand même quelque chose un peu de l'orgueil aussi qui vous l'a besoin.
- SOLO
Alors, ouais, mais quand tu mets ça en perspective, c'est vraiment de se positionner... autrement que ce qui est proposé. Donc tout de suite, ce n'est pas juste de l'orgueil pour de l'orgueil. C'est vrai, tout de suite, il y a une connotation sociale dans la manière dont je peux être perçu par... Et moi, tout de suite, c'est ça. Je me dis, moi, je veux être comme Crazy Legs ou...... On les prend pas pour des bouchons. Et lui, il est pas... On le regarde avec... Moi, j'aimerais bien avoir ce genre de respect-là, être perçu comme tel. Et puis, je vois bien qu'en fait, c'est pas que dans le break. Il peut y avoir d'autres aspects. Parce qu'il y a ceux qui font les dessins, là, sur les murs et sur les... Mais franchement, c'est des œuvres, quoi. Alors oui, c'est pas... C'est pas Picasso, c'est pas cet académisme qu'on pourrait attendre de... Mais c'est quelque chose. Et puis surtout, c'est tout nouveau. Et le truc qui se développe et qui a un point de départ qui est ouf de tout ça, c'est le futurisme. c'est le truc qui va amener à l'an 2000. Et on est encore à parler des soucoupes volantes et des martiens. Donc faire du Smurf, déjà, c'est un truc du futur. On est là, on se dit, faire le moonwalk, c'est faire un truc, c'est de la magie. Donc il y a tout ce truc-là. Il y a aussi cet aspect technologique qui rentre en ligne de compte. Il y a un truc de technologie qui va avec tout ça. Et tu te dis, ça, c'est le truc du futur. Pouh ! T'es projeté.
- Ibnou
Justement, à ce moment-là, tu décides d'aller à la source, donc à New York.
- SOLO
Je décide pas vraiment, en fait. Ouais ? Ouais. C'est le hasard. Le hasard, c'est-à-dire que la productrice de l'émission hip-hop, Laurence Tuitout, un jour, par hasard, comme on est assez amis, on est assez proches, je l'appelle. Et je lui dis, ouais, qu'est-ce que tu fais ? Elle me dit, je me prépare, je pars à New York à la fin de la semaine. Je fais, oh, wow ! Dans ma tête, je suis, oh, truc de fou ! Oh, ouais ! Elle me dit, t'as qu'à venir. Mais comme ça, quoi. Et tu sais quoi ? Ça m'avait tellement, mais même pas effleuré l'esprit. J'étais là, je réfléchis, et je me dis, ouais, en fait, si je peux. Et puis je fais, attends, tu sais quoi ? Je vais voir si je peux me trouver un endroit où loger, si je peux arranger des trucs. Et puis, ouais, vas-y, vas-y, je vais voir. Et puis en deux jours, même pas, tu vois, j'ai eu quelqu'un, les connexions au travers de Bambata, d'Intel et d'Intel. Ah, il y a un tel qui peut m'héberger. Allô tu sais quoi ? Vas-y, je viens. Il y a quelqu'un qui va me loger et tout, je me suis acheté un billet et tout, j'ai plus qu'à aller le chercher.
- Ibnou
Génial.
- SOLO
Et je pars dans le même avion que Laurence, ma pote et tout. Donc voilà, tu vois, c'est un coup de tête.
- Ibnou
Sacré coup de tête. Qu'est-ce que tu découvres là-bas qui t'a, j'imagine qu'il y a beaucoup de choses, mais qui t'a le plus marqué, qui t'a soit déçu aussi ou qui t'a subjugué ?
- SOLO
Ça, pour beaucoup, il y a des trucs que vous allez découvrir dans le livre. Tu vois vraiment cet aspect de... Comment j'ai perçu New York et... Parce que moi, du moins moi, je perçois New York en mode fan. Mais aussi avec d'autres... Je suis habité par d'autres choses. Je reste un... Je fais partie de la diaspora malienne. Tu vois ? Donc je découvre New York après avoir découvert l'Afrique, après tu vois... C'est... Mais New York ça reste... Je le dis souvent comme ça, c'est tout d'un coup, t'es dans Starsky Hutch. Ouais. Tu le regardes plus à la télé, là. T'es dedans. Tu marches dans la rue et tout, tu regardes les gens, tu vois. Donc c'est... 17 ans.
- Ibnou
Oui, puis 17 ans, dans les années 80,
- SOLO
85,
- Ibnou
c'est autre chose.
- SOLO
Un gosse. Et là, t'arrives, c'est... Alors, le truc qui est ouf avec ça, en plus, c'est... New York, quoi. C'est le sapin de Noël. Je sais pas si tu vois les... Non-stop, c'est le sapin de Noël.
- Ibnou
Et puis ce qui est fou dans cette histoire, c'est que tu arrives, comme tu viens de le dire sur un coup de tête, c'est que tu vas tout de suite être plongé dans le cœur du réacteur du hip-hop. Tu vas rencontrer Bambata, tu vas rencontrer tous les danseurs, tous les DJs.
- SOLO
Non mais c'est une dinguerie. C'est pire que la dinguerie. Bon, Bambata, on l'a déjà rencontré avant. Parce qu'on l'a rencontré pendant le tournée promo de Beat Street, à Cannes et ainsi de suite. Mais là, c'est que je me retrouve avec que des acteurs de premier plan là-bas. On est potes avec Futura. Futura, c'est le colloque de Bernard Zécry. J'arrive et Laurence, elle est logée par Bernard Zécry.
- Ibnou
Donc Bernard Zécry qui était à l'origine du moment qui rapture.
- SOLO
Tu vois ce que je veux dire ?
- Ibnou
Déjà, la boucle est bouclée dès l'arrivée.
- SOLO
T'arrives là, tu vois, boum. Et pour rajouter encore un truc qui... Tu sais, la goutte d'acide qui rend le truc... Je finis par comprendre que... Grâce à Futura, Futura me présente...
- Ibnou
Mister Freeze. Et Mister Freeze est français. Il le fait venir. Il l'appelle et tout. Il me dit, non, attends, j'ai appelé. Et Mister Freeze arrive. Et moi, je comprends pas tout de suite, tout de suite. Il me fait, ouais, c'est Mister Freeze et tout. Et quand j'entends ça tout de suite, je fais... OK, Mister Freeze. Donc lui, c'est le mec. que j'ai vu dans le film et que tu vois qu'il fait c'est lui c'est lui dans Flash 2 voilà et le mec il l'a appelé pour qu'il vienne et qu'il me montre des trucs donc le mec attend je connais ce mec là qui a appelé ce mec là et puis le mec il vient et quand il arrive, je me rends compte déjà qu'il est français et le gars il me fait bon ok vas-y t'es prêt et c'est ok on vient de se rencontrer,
- SOLO
ça y est c'est bon on est parti et encore une fois on parle d'une période où il n'y avait pas de téléphone portable il n'y avait pas internet, c'est de l'ordre de la magie cette rencontre projetée,
- Ibnou
et c'est pour ça quand on parle de l'aspect, moi pour moi l'aspect futuristique, c'est ça c'est je suis dans un vaisseau spatial Ça va beaucoup trop vite.
- SOLO
T'es resté combien de temps dans ce premier voyage ?
- Ibnou
Un mois, un mois et demi. En tout cas, c'est sûr, un mois. Ça, c'est sûr. Mais...
- SOLO
En un mois, t'as acquis quoi, combien d'années d'avance sur toute la France ? En danse, en culture, en...
- Ibnou
De tout. En statu.
- SOLO
Parce qu'il y a beaucoup de rumeurs sur ton... Enfin, de rumeurs, même pas de... de légende sur ton style légendaire de l'époque, sur l'attitude, sur tout.
- Ibnou
Eh bien, écoute, je crois que vraiment, c'était ça. Une fois que j'ai été à New York, je me suis dit, bon, OK, les mecs, bon, c'est ça, déjà, c'est ça. C'est ce que je veux, c'est vraiment, ça me caractérise, et je vais caractériser, je vais être le caractère de ce truc-là. Quand tu me regarderas... tu verras le hip hop. Quand tu me regardes, tu vois le hip hop.
- SOLO
Donc là, quand tu reviens en France, tu continues de danser, il y a le mannequinat aussi qui te tend les bras.
- Ibnou
Non mais j'ai déjà...
- SOLO
La campagne Benetton,
- Ibnou
la fameuse campagne C'est l'hiver après que je sois revenu. J'y suis allé l'été, en juillet 84, je reviens, puis en début d'année, genre peut-être vers... Octobre, en tout cas avant vraiment l'hiver profond, je fais cette séance photo. L'hiver arrive, je repars et le temps que je reparte, j'avais une campagne en fait. qui était une campagne mondiale. Oui,
- SOLO
avec la marque Benetton.
- Ibnou
Oui.
- SOLO
Et donc ton visage placardé aux quatre coins de l'univers.
- Ibnou
D'un riz. D'un riz encore. Genre un truc de fou. J'arrive, tu vois, t'arrives à New York et en fait tu vois ta gueule sur des bus.
- SOLO
Au deuxième voyage, c'était même aussi haut, voire plus haut que le premier. Mais ouais.
- Ibnou
Et puis surtout, il y a un truc où ça y est, maintenant, je commence à être un petit peu repéré par certains personnages. Et je me retrouve à faire des trucs qui sont des folies. J'ai rencontré des gens dont peu de gens parlent, qui me rendent moins mon... Par exemple, le frère de Mr Wiggles. Mr Wiggles, tu vois, qui est quand même... Pour moi, le vrai, le big boy, tu vois, c'est dur de faire mieux que Mr Wiggles, tu vois, il a tout fait. Le mec il s'est briqué, tu le vois briqué, tu serais étonné, debout, on n'en parle même pas, puisque le mec il a quand même intégré les Electric Boogaloos, quoi. Les mecs ils l'ont accepté parmi eux, quoi, tu vois, tac, et ben dis-toi que le frère... de Mr Wiggles, c'était mais un tueur à gages en break. J'en ai jamais entendu parler, j'ai jamais vu, tu vois dans les trucs, il connaissait tout le monde, tout le monde le connaissait et le mec je l'ai jamais vu ou en boîte ou dans un truc ou... et le mec c'était c'est un tueur à gage. Mais dis-toi que je me retrouve à m'entraîner avec des gens comme ça. C'est le mec qui m'apprend à faire la couronne. La couronne, je suis celui qui ramène la couronne en Europe. Tout comme le 99, tu vois, sur la main, j'étais le premier à faire plusieurs tours en 99. Je le ramène en juillet. L'hiver, je retourne, je vais m'entraîner avec le frère de Wiggles. Boum, le mec m'apprend la couronne, les hollow freeze, tu vois, tout ce genre de trucs-là, qui était déjà... des mouvements c'était du power break avant on arrive vraiment tu vois au thomas et tous ces trucs là mais tu déjà tu faisais la couronne tu faisais des 99 tu vas aider et ben j'avais accès à tout ça quoi tu vois la chance tu vois le la folie mais il y avait un lot Ça aussi, dans le livre, je l'explique, c'est qu'il y a tout un aspect super beau, super... Et il y a des phases sombres vraiment du truc où je me retrouve à la rue, tu vois, c'est...
- SOLO
À ce moment-là, tu fais des allers-retours, tu danses avec Nico, vous avez été défier les Anglais, battre les Anglais chez eux, enfin bref, faire des choses complètement dingues et légendaires dans la danse et dans le hip-hop en général. Et il y a un moment où justement, il y a une sorte de forme de déclin ou de moins d'envie de la danse. Qu'est-ce qui provoque ça ? Chez toi, et surtout, quel était ton quotidien à ce moment-là ?
- Ibnou
Mon quotidien, c'était hip-hop. Je voulais juste être un hip-hopper. Le reste, je ne comprenais pas trop. Je ne m'y intéressais pas vraiment. C'était de l'insouciance, c'était même de la folie. Quand je repense à des trucs que je raconte dans le livre, de dormir dans le métro à New York, de partir sans argent, de faire la tournée des boîtes. Aujourd'hui, j'y repense, je me dis mais... Tu vois ?
- SOLO
Mais tu voulais en être.
- Ibnou
Mais vraiment, voilà, c'était ça. Et le prix à payer, c'était ça. Et je ne me posais même pas la question. Je me disais, putain, là, je sais que je suis au truc. Mais laisse tomber. Là, moi, ce que je vois, si je raconte ça, même quand je les raconte aujourd'hui, les gens, ils sont là. Non, non, t'as vu ça, t'as fait ça. Oh, t'étais avec un tel. Oh, t'étais à tel endroit. Le truc, c'est que ça avance dans le temps. Et par exemple, entre 84, ce que je te raconte, et des trucs de 87, 88, 89 ou 90, Je commence à voir les gens arriver doucement. Tex, Texaco, Funky French League. Hop, c'est les gens, tac, tiens t'es là. Avec les IZB et ainsi de suite. Je suis là genre, ah ouais, ça y est les mecs vous arrivez, vous... Il y a un truc aussi qui m'avait marqué, je crois que je le raconte aussi ça dans le livre, c'est un jour j'arrive au tunnel.
- SOLO
Célèbre boîte new-yorkaise.
- Ibnou
Ouais, à un moment c'était la boîte hip-hop, genre tu vois... et bien sûr moi j'avais accès tu vois un peu les trucs j'étais là un peu à me raconter dans les trucs et bim moi j'ai accès à la cabine du dj gars tu vois ce que je veux dire ta funk master flex et tout qui est là mais moi je peux y aller je peux et ben voilà pas qu'un jour j'arrive dans la cabine et sur qui je tombe les izb
- SOLO
Oh là là ! T'étais plus le seul français.
- Ibnou
Oui ! Non mais tout d'un coup, j'étais choqué. C'était un peu même de la jalousie. C'est genre, oh, mais comment vous êtes là ? Donc, j'étais pas le seul à être mordu, en fait.
- SOLO
À ce moment-là, on arrive sur les années 90, il y a effectivement peut-être l'envie de danser qui décroît. Il y a vraiment eu un arrêt, une cassure dans la danse ? Est-ce que ça s'est fait progressivement ?
- Ibnou
Non, il y a eu une cassure. Il y a eu un moment, je crois, vers 87, 86, 87. Ça y est, dans ma tête, je me dis, bon, je vais passer à autre chose. Je vais trouver autre chose.
- SOLO
Comment tu te réjouis ? réinventes à ce moment là ?
- Ibnou
Avec tous les éléments qu'il y a, je me dis je vais me reconstruire avec un autre élément. A moins de trouver l'élément qui me... mais ce que j'ai mis pour démarrer, je vais mettre la même chose dans le... et voilà.
- SOLO
À ce moment là tu étais sur Paris, c'était à ce moment là que tu vivais avec JJ ?
- Ibnou
Ouais.
- SOLO
C'est là que, dans cet appartement que tout est né ?
- Ibnou
Ouais. Où là tout se... et surtout là... les autres commencent à s'agglomérer à moi.
- SOLO
Je le précise, j'ai juste été un petit ami de l'époque. Dans cet appartement, c'est vrai que là, déjà que s'est créé le groupe Assassins, en tout cas qu'il a commencé à se...
- Ibnou
L'embryon, vraiment, de comment on... ça va devenir, ça commence là, ouais.
- SOLO
Quelque part, peut-être aussi un peu les prémices d'NTM ?
- Ibnou
Même pas quelque part, je peux le dire. Et je crois que c'est d'ailleurs ça, la préface que Joey a faite du livre. Donc, ouais, c'est... En fait, on est très très très volontaire. Et ce que je vois maintenant avec le recul, c'est que je suis quand même au centre, le noyau, le nucléus, comme on dit en anglais, de... Tu vois, tout un... Mais c'est parce qu'on s'agglomère les uns aux autres, c'est pas juste moi, moi, moi, et... Oui, moi je suis une des énergies principales vraiment du truc, mais c'est parce qu'on s'agglomère que ça donne ce truc-là. Et moi c'est ça qui m'a toujours... époustouflé, porté et même surpris.
- SOLO
Donc naît le groupe Assassin. A partir de quand d'ailleurs tu penses que vous avez rencontré le succès ? Est-ce qu'au départ c'était vraiment laborieux ou est-ce que tout de suite ça a cartonné ?
- Ibnou
Alors, mon avis à moi c'est que Assassin n'a jamais eu le succès. Assassin a eu de la reconnaissance mais pas le succès. On peut pas parler du succès. La reconnaissance et le positionnement mais pas le succès. Le succès commercial, ça vient par d'autres biais et c'est pas quelque chose que Assassin a... expérimenté au point de pouvoir en parler comme ça. En tout cas c'est ma perception.
- SOLO
Mais en même temps est-ce que c'était possible selon toi, si on essaie de se replacer un peu à l'époque, parce que les Assassins étaient connus comme étant un groupe... revendicateur on dirait rap conscient enfin je sais pas si c'est le terme mais mais est ce que le succès tu penses aurait été possible à la manière d'un public ennemi à la manière de certains groupes qui étaient vus comme politisés aux états unis sans ayam par exemple on passait beaucoup beaucoup de messages on va dire qu'un tm aussi mais j'ai l'impression qu'ils n'étaient pas vus comme des groupes politiques ou politisés ou rap conscients à proprement ça dépend à quel moment
- Ibnou
Il y a des moments dans la carrière et les moments où on est tous là à se développer ainsi de suite. C'est vrai que squat a amené un aspect politico-social que le rap de cette époque-là n'avait pas spécialement. On était quand même très axé dans l'entertainment et le divertissement. Et lui, après esclave de votre société... amène un truc qui fait que il y a un revirement, tu vois, vu que tout le monde se sent cerné vraiment par le truc. Et surtout parce qu'il a à dire qu'il y a vraiment un revirement. Le NTM de Je Rap et le NTM du Monde de Demain, il y a esclave de votre société qui est passé par là. Et la même chose, je dirais, pour des gens comme I Am, c'est sur le tard que ça devient quelque chose de très... posé dans le sens conscience. A KH, cet aspect conscient et ainsi de suite, on va dire c'est peut-être quelque chose des dix dernières années. Je dis ça, je connais pas vraiment son oeuvre à fond mais on peut pas parler de Ayam conscient à l'époque de leur premier album. Tu vois, donc c'est... Tout est à nuancer. Et puis après, c'est comment est-ce qu'on évolue, tu vois, dans le... Mais on peut dire qu'on a poussé certaines portes, on a ouvert certains... Et une fois que c'était ouvert, bon, beaucoup s'y sont engouffrés. Et pas dans un truc de soucis, d'authenticité ou de pas... C'est pas comme ça que j'en parle, mais c'est plutôt de se rendre compte que ça a aussi ouvert une possibilité à d'autres. d'exprimer des choses dans un certain sens. Ça ne pouvait pas juste être du divertissement pour du divertissement. Il pouvait y avoir autre chose. Et ça, je trouve que c'est... Pour moi, c'est très paradoxal, parce que ce n'est pas vraiment le chemin que je voulais donner aux choses.
- SOLO
Toi, c'était dans quoi ?
- Ibnou
Moi, c'est un ensemble. Je voyais plus un ensemble. Il pouvait y avoir cet aspect-là, mais...
- SOLO
Mais pas que.
- Ibnou
Mais pas que. Et en fait, le camarade Rocking Squat... Lui il a foncé bille en tête.
- SOLO
D'ailleurs toi au début du groupe, tu avais décidé de partir aux Etats-Unis pour faire des études d'ingénieur du son. C'était un projet qui était... il y avait un but précis derrière de travailler ou c'était juste pour faire de la musique ? Est-ce que c'était devenir ingénieur du son point entre guillemets ou est-ce que c'était comprendre comment on fait du son pour en faire ?
- Ibnou
Ah bah si, c'était ça, c'était vraiment... et puis d'avoir une maîtrise sur notre outil de production.
- SOLO
Et à ce moment-là, tu n'as pas eu envie de t'installer aux Etats-Unis ?
- Ibnou
Trop de concurrence. En fait, c'est réaliste.
- SOLO
L'aventure assassin s'est arrêtée. Toi, tu as quitté le groupe. Rock'n'squad a continué. À ce moment là, à nouveau, tu te réinventes. Tu deviens directeur artistique puis producteur. Producteur puis directeur artistique. Ok, ouais t'as été beatmaker entre temps. Ça s'est fait naturellement. Mais en même temps, j'ai l'impression que tu n'as pas été à fond dans cette direction, dans le sens de vouloir devenir un énorme producteur qui va inonder le marché de ces productions comme vous le connaissez.
- Ibnou
Je l'aurais bien aimé, mais je n'étais pas assez en confiance. J'avais le potentiel, mais je n'avais pas le mental.
- SOLO
Et tu penses que c'était dû à quoi ?
- Ibnou
Des lacunes, des déficiences. Ni plus ni moins. Et puis bon, il y a un certain niveau où les lacunes ou les déficiences, elles deviennent un frein.
- SOLO
Oui.
- Ibnou
Elles deviennent un frein. Je veux dire, moi je suis toujours placé là où il faut, j'ai toujours les connexions qu'il faut, j'ai toujours le... Mais après, ce qui empêche de casser ou le plafond de verre ou de dépasser les... surpasser les limites, c'est toi-même.
- SOLO
Oui parce que t'as livré des super prods notamment pour NTM
- Ibnou
Putain mais dinguerie ça Plein de gens,
- SOLO
le fameux popopopo le morceau peut-être qui...
- Ibnou
Bah... C'est ouf hein
- SOLO
Qui représente le plus le style de son que tu faisais à l'époque Mais il y a eu un moment où on te citait beaucoup comme beatmaker Et après moi j'ai entendu beaucoup plus parler de toi comme DJ
- Ibnou
C'est la survivance
- SOLO
Ouais
- Ibnou
DJ, j'ai été DJ avant de tout faire. Après avoir dansé, le premier truc que j'ai fait, c'était ça. J'ai appris à mixer. Pour apprendre à faire du son, le premier truc que je me suis dit, je me suis dit, mais tous les mecs qui viennent du hip-hop, ils viennent du truc de DJ et tout, puis après ils font de la musique. Je veux faire pareil. Donc d'abord, c'est de faire le DJ. Et faire le DJ, ça veut dire quoi ? Déjà, est-ce que t'es capable ? de mixer et de mixer correctement, à défaut d'être un scratcheur fou et ainsi de suite, d'animer une soirée et de faire une block party comme eux y font. Est-ce que tu es capable de... Donc déjà, je me suis dit, je vais déjà apprendre à mixer. puis j'ai appris à mixer et puis voilà et de fil en aiguille et c'est par le mix que je suis arrivé au beatmaking dans le livre il y a une photo où on me voit au platine en fait au palace en 88 avec Gigi tu vois c'est vraiment le truc et pareil comment je me retrouve là c'est encore c'est une histoire de dingue donc tu vois c'est ça donc c'est que des étapes mais le prisme reste le même hip hop Ouais. Hip-hop. Hip-hop. Hip-hop. Hip-hop dans la danse. Hip-hop, ah bah on va, on va apprendre, essayer d'apprendre à mixer ou de faire des trucs. Boom. Ah tac, maintenant je sais mixer et tout, mais mon pote il veut faire des raps, il... Ah bon bah hip-hop, tac. Oui, ben tiens, lui il a bien écrit quelques petites lignes et tout, je vais faire pareil, je vais en écrire quelques unes. Mais moi j'ai envie de raconter, d'être comme ça. Pareil, quand je raconte dans le livre comment on a fait la formule secrète, mec, après l'avoir écrit, j'ai dû le relire plein de fois pour vraiment me réapprenier, me dire putain c'est vraiment... On a fait ça comme ça, et j'ai fait ça comme ça. Pour beaucoup, je me rends compte qu'il y a des moments où je me suis entêté dans des trucs, et c'est la manière dont je me suis entêté qui a donné un truc auquel je ne m'attendais pas du tout. Je sais pas où je vais en fait, je ne sais pas.
- SOLO
Je t'ai jamais entendu parler de graffiti, est-ce que t'as graphé un peu ?
- Ibnou
Non, pas vraiment, non. Je faisais des tags avec mes potes comme ça, par-ci par-là, mais... Je n'ai pas du tout concerné par la chose. Moi je les accompagnais, ça me faisait rire, mais...
- SOLO
On n'a pas parlé de plein d'époques de ta vie, mais... Parce qu'il y en a beaucoup, on n'aurait pas le temps. Et puis surtout, il y a le livre qui, à mon avis, va couvrir pas mal de sessions. Est-ce que tu étais bagarreur en étant plus jeune ? Dans les années 80, 90, 2000 ?
- Ibnou
Alors, 80, de ouf. Avec le break, tu vois, le break c'était le truc qui me permettait de temporiser pas mal de trucs. Mais il ne fallait pas me pousser. Tu vois, je démarrais quand même assez vite. Et d'ailleurs, c'est ça qui a amené à plein de trucs de battle. Il y a une photo aussi d'un battle de légende dans la photo. On me voit de dos avec une Minerve. Je me défie avec Joël Ferrati de Timide et Sans Complexe. Au terrain vague. Défi qui part en couille. Et limite, ça se termine en baston.
- SOLO
Est-ce fini comment cette histoire ? Cette histoire, je l'ai toujours entendue avec Il attrape un bâton avec des clous Fin de l'histoire. Qu'est-ce qui se passe après ?
- Ibnou
Au bout d'un moment, la preuve, c'est que je suis là. Et qu'il m'a coupé avec le bâton, avec les clous. Et que je pense qu'il y a certains qui se sont interposés. Mais en fait... Il voulait pas vraiment qu'on en arrive aux mains. Si on en arrivait aux mains, il y avait... Je pense, comment la chose a été vécue, je pense pas qu'il allait s'en sortir bien. Lui, le sachant, il s'est dit, bon, ben voilà. Si vraiment tu veux te battre, voilà. Et après, rien, quoi. Tu vois, moi, je vais pas dire que je suis intelligent, mais je me dis, bon, si vraiment je veux le taper... je vais me rentrer chez moi avec un oeil en moins ou avec un clou dans la tête ou tu vois je me dis est ce que vraiment ça j'ai dit bon ben voilà j'étais mis à la mandala danse reste tranquille maintenant restons en là tu vois tu comprends pourquoi je t'ai posé cette question comment tu découvres
- SOLO
le jujitsu brésilien parce que tu as commencé en 2009 est ce que c'est comme tout le monde avec les fameuses cassettes de premiers UFC qui se donnaient sous le manteau,
- Ibnou
c'est sur YouTube.
- SOLO
Donc plutôt tard en fait.
- Ibnou
Ah ouais ouais ouais carrément. Je regarde, je vois un mec en kimono qui leur fait des trucs, pour moi c'est du sol quoi, c'est du judo mais au sol quoi et je me dis putain le mec il a un sol de dingue. Ce qu'il leur fait, les autres ils n'arrivent pas à... Je suis très impressionné à l'époque. Avec le temps après j'y mets un bémol. Mais à l'époque, je regarde ça, je fais waouh ! Il est chaud lui là ! Il est tout maigre, il s'attaque aux gros costauds, il les attrape, il arrive à tenir. Et il leur fait des trucs, les mecs c'est des dingueries, ils sont pas prêts à chaque fois. Et puis comme j'étais pas spécialement bien en point et ainsi de suite... Un jour... J'ai eu ma petite amie de l'époque qui connaissait un gars qui faisait de la capoeira et du Jujitsu. Elle m'a dit Oh, mais je connais Ignaud, il fait ça. Et voilà. Puis j'ai essayé. Ni plus ni moins.
- SOLO
Mais un but précieux, c'est juste, je veux voir ce que... Parce que c'est vrai que comme tu as fait du judo pendant un petit moment, tout ce qui est la partie sol, donc du judo qu'on appelle le newaza...
- Ibnou
C'est le même ADN.
- SOLO
C'est une partie similaire aux bases du jujitsu brésilien, qui se passe essentiellement au sol, bien sûr. Donc tu connaissais un petit peu ça, mais tu t'es dit tout de suite je vais aller pratiquer ou c'était juste pour essayer, pour voir ?
- Ibnou
Je vais essayer et puis surtout je pense que j'avais besoin d'un véritable exutoire. Et quelque chose, sans m'en rendre compte, sans le comprendre, mais quelque chose qui te permet de reconstruire ta confiance en toi.
- SOLO
Pourquoi ? T'étais dans une période qui n'était pas cool ?
- Ibnou
C'était pas cool, vraiment. J'étais dans des trucs, dans des phases et des pics de toxicomanie pas très agréables, tu vois. Et puis mentalement, dans une vraie, vraie, vraie confusion.
- SOLO
Parce qu'à ce moment-là, professionnellement, c'était quoi ?
- Ibnou
Ouais, je faisais des sets par-ci, par-là. En fait, moi, je me suis remis à DJ dans les années 2000 parce que j'avais rien pour manger. Et donc, je me disais, qu'est-ce que je fais ? bon ben je vais refaire des cassettes comme je faisais à l'époque puis on verra bien mais c'était même pas des cassettes c'était des mini disques tu vois ce que je veux dire donc et puis bien joué à mon anniversaire et tout à que je viens je joue à un anniversaire je fais une soirée là tu veux pas ouais d'accord mais bon moi c'est 100 balles oh non mais vas-y à pas de problème vas-y Et de fin en fin de nuit, tu te dis, bon, ok, je mixe et au moins j'ai le minimum syndical.
- SOLO
Donc, à ce moment-là, une sorte d'exutoire, comme tu le disais, c'était le juicier brésilien. Même question qu'au début. À quel moment ça devient un peu plus sérieux ?
- Ibnou
Je suis piqué. En fait, je suis piqué sans m'en rendre compte. Tout en connaissant ma personnalité, parce que j'ai une personnalité assez dans la dépendance. Et en fait, très vite. Ça devient comme le break. Tu vois, mais comment ça, un mec qui fait 30 kilos de moins que moi, il m'attrape, il me tord. Je suis là, je me mets à me tourner dans tous les sens. Je n'arrive même pas à le tenir. Je lui saute dessus et je n'arrive pas à l'attraper. Mais comment ça ? Dans quel film ? Je dis non, non. Bon, attends. Bon,
- Speaker #2
attends.
- Ibnou
Parce que je m'en rends pas compte, mais je cogite sur le truc et je me dis putain, non mais attends je vais y retourner aujourd'hui parce que là je comprends pas, c'est pas, y'a un truc que je...
- SOLO
Alors faut préciser, t'as commencé le juif sur le brésilien, t'avais 42... 43 ans. 43 ans ouais. Ouais. Est-ce que la danse, tu penses, t'a aidé ?
- Ibnou
C'est une évidence. Regarde le nombre de breakers qui font du jiu-jitsu brésilien. C'est comme la capoeira. Le nombre de mecs de capoeiristes qui font du jiu-jitsu brésilien.
- SOLO
Là, t'étais à la submission team, c'est ça ? Ouais. Il y a quelque chose que je trouve assez amusant en préparant cette interview, c'est que j'ai appris que tu avais entendu parler d'Olivier Michaelescu, grand juiz de ce cas français, que tu voulais le rencontrer, en tout cas essayer de comprendre. pourquoi tout le monde parlait de lui, de sa technique, etc. Et t'as trouvé à nouveau un nouveau binôme en sa personne. Quelque chose qui est assez marquant dans ton histoire, c'est que c'est vrai que tu t'appelles Solo, mais t'as souvent été en binôme, soit avec Nico, soit avec... avec Rock'n'Squad, maintenant avec...
- Ibnou
Mais tout seul, on ne va pas bien loin, camarade. On est un animal social. Il faut quand même s'en faire une raison. Tu vois, et... Moi, il n'y a pas un moment, et ça, c'est depuis mon enfance, où j'ai vraiment fait les choses tout seul, tout seul, tout seul, tout seul. Il y a des moments que j'aurais bien aimé, mais ça ne marche pas comme ça. Tu as besoin des autres. Donc, tu vois, et Olivier, au début, c'était un truc qui m'intéressait, mais qui restait lointain. Et puis, à un moment, juste, c'est devenu une évidence. Tu vois, parce que ce n'était pas prenant. C'est évident parce qu'il peut arriver, surtout dans le Jiu Jitsu brésilien, il y a vraiment un truc d'affiliation et d'appartenance fort. Où les mecs sont très... Tu as vu le terme qu'ils utilisent en portugais, la créanche. Tu vois, si tu vas là bas et qu'après tu vas là bas et que tu as un créanche et tu peux pas... Moi c'est la qualité du juge dessus qui parle, c'est pas le côté... Puis après effectivement il y a un truc où on peut parler d'appartenance mais à ce point là faut quand même pas pousser quoi. Et donc avec Olivier moi c'est... C'est ça, je suis impressionné de la simplicité du personnage et en même temps de la complexité de son approche du truc. Tu prends un cours avec Olivier, si tu ne fais pas attention, tu ressors à la tête farcie.
- SOLO
Oui.
- Ibnou
Tu vois, des fois, moi personnellement, je me suis vu plusieurs fois, quand je le connaissais bien, lui dire, tu montres trop de technique. Toutes les variantes qui vont avec cette technique-là, on ne peut pas les retenir. En une journée, ce que tu m'as montré, tu m'as montré... Je ne peux pas. Donc, déjà, pour être certain qu'on assimile, est-ce que tu ne veux pas juste nous montrer deux trucs ? Tu vois ? Oui. Bon, et moi, c'est en arrivant à ces points-là que je me suis rendu compte que... Voilà... Le mec, il avait vraiment en lui quelque chose qui me...
- SOLO
Tu l'as rencontré avant de faire tes premières compètes ? Ou tu avais déjà fait des compétitions ?
- Ibnou
J'en avais déjà fait. Ouais ? Ouais, j'en avais déjà fait. Mais là où j'ai vraiment commencé à faire des trucs un peu fous, c'est dès que je l'ai rencontré.
- SOLO
Ok, pourquoi ?
- Ibnou
Je crois que je l'ai rencontré, j'étais encore ceinture bleue. Et en ceinture bleue, je ne faisais pas encore les grosses compétitions internationales. j'ai commencé en ceinture bleue quand j'ai fait le naga la première fois quand ils sont venus en france en europe ils ont fait une compétition à levallois j'ai fait le naga et de là après j'ai commencé à vraiment essayer de me perfectionner dans le et à partir de la ceinture violette là j J'ai fait les choses sérieusement.
- SOLO
Est-ce que tu le vis de la même façon que l'envie de performer dans le breakdance ?
- Ibnou
Exactement la même chose. Exactement,
- Speaker #2
mais pile.
- Ibnou
C'est exactement le même truc.
- SOLO
Qu'est-ce qui fait que tu as eu envie d'aller justement au championnat du monde ?
- Ibnou
Parce que pour les personnes qui ne maîtrisent pas forcément le jugement brésilien, on peut faire des compétitions par poids, par âge et évidemment par ceinture. Toi tu as commencé à vouloir aller au Mondiaux à partir de ta ceinture noire ou tu l'as tentée avant ?
- SOLO
Non, ceinture noire.
- Ibnou
Et d'ailleurs tu as été ceinture noire en combien de temps ?
- SOLO
7 ans, 8 ans, 8 ans, 8 ans, je ne me rappelle plus exactement.
- Ibnou
Ceinture noire en 8 ans, tu t'entraînais combien de temps ?
- SOLO
de fois par semaine combien d'heures par semaine plutôt je peux pas te dire vraiment en or parce que je vais calculer ça du taux j'ai fait alors deux fois ou trois fois par semaine au tout début tu vois de la blanche à la bleue et à la bleue tout de suite je suis arrivé à du 3 4 fois par semaine tu vois Et à un moment, c'était effectivement 4 fois par semaine, minimum. Bleu. Et à partir de la violette, j'ai commencé à faire du 2 fois par jour, 2 à 3 fois par semaine. Ok.
- Ibnou
Ouais, là on parle d'addiction.
- SOLO
Ouais. Et après, à la marron, il y a eu du... On est arrivé à 3 fois par jour. trois fois par jour, quatre fois par semaine. Ouais, putain, truc de fou. Mais c'est en te le disant que je vois très bien ce que ça représente. Donc voilà. Et puis après, vraiment à partir de la ceinture noire, j'ai continué le trois fois par jour. Moins. Et puis après, j'ai commencé à redescendre. Parce que j'ai dû intégrer d'autres trucs pour continuer à évoluer, notamment la prépa physique et ce genre de trucs-là. Basiquement, c'est vraiment ça qui crée la différence à un certain niveau.
- Ibnou
C'est justement la question que je vais te poser. Quelque chose qui m'avait vraiment surpris, parce que je crois qu'à ce moment là je ne savais pas que tu pratiquais le Jiu Jitsu brésilien, mais j'ai vu, je pense à tes postes, et je vois que tu es vice-champion du monde, master, donc dans ta catégorie d'âge, ceinture noire. à Las Vegas et je tombe des nues parce que je savais pas que tu pratiquais et je savais pas que tu pratiquais à ce niveau là parce que c'est absolument pas anodin ce titre de vice-champion du monde si je dis pas de bêtises t'as été deux fois vice-champion du monde avant d'être champion du monde ouais qu'est-ce que tu as fait Qu'est-ce qui t'a permis d'atteindre le niveau mondial, vice-champion du monde ? Et si tu peux poursuivre après sur qu'est-ce qui t'a permis de monter d'un cran et de devenir champion du monde ? Là, tu es champion du monde en titre. Tu es trois fois champion du monde, deux fois ? Trois fois, c'est ça. Trois fois champion du monde.
- SOLO
D'affilée. Ouais. Déjà, ce qui t'amène à ce niveau-là, c'est... Le niveau de challenge que tu t'imposes dans le cercle qui est le tien, et ensuite, le niveau du cercle qui est le tien. Moi, je m'entraîne avec... à cette époque-là. en ceinture marron, là où je commence vraiment à faire des trucs où les autres me disent Bon, vas-y, viens, on va faire ça, tu devrais faire ça. Ceinture marron, je m'en prenne avec Olivier, mais je suis affilié à la Submission Team, qui n'est pas affilié à l'IBJJF. Donc, quand je veux faire les grosses compétitions et ainsi de suite, je suis obligé de passer par Olivier. Donc, et lui, Olivier, il a... des gars qui sont un gars qui est dans la même caté que moi et ainsi de suite ceinture marron aussi tu as donc sacré tout de suite un et olivier moi je fais deux entraînements par jour avec lui je viens le matin je fais le midi l'après midi le début d'après midi le 14 le ou à 14h 16h Je vais me reposer et le soir je vais à la sub. Donc le niveau d'entraînement qui devient le mien, surtout que moi j'ai Olivier et les gens qui sont autour d'Olivier. qui ne sont même pas affiliés à mon club, mais que je les laisse tomber. Je me fais, mais par contre, tu pratiques ça pendant six mois, c'est conséquent.
- Ibnou
C'est le moins qu'on puisse dire. Comment tu fais pour, justement, trois entraînements par jour, les risques de blessures, la récupération ? À côté, d'ailleurs, tu faisais quoi comme activité ?
- SOLO
Je mixais de temps en temps. Puis, à un moment, je crois que, oui, j'étais résident du Silencio. J'étais DJ résident du Silencio. tu vois donc cet aspect là pour moi il est réglé mais ça fait pas tout quoi et et donc entre ce qui se passe à la submission team est ce que je perçois tu vas vraiment chez olivier mais doucement mais sûrement je mon niveau il se il monte il monte il monte il monte il monte et puis ce qui fait la différence c'est que moi j'ai un certain âge et je m'entraîne que avec des jeunes ouais j'ai que des jeunes avec moi et que des jeunes qui me donnent pas il y en a pas un qui me donne un truc je te dis ça je te parle de reda mebtouch de haïdar tu vois des gens comme ça pas des gens sérieux tu vois et eux il y en a pas un qui me donne un truc Et puis après, d'autres gars, on était vraiment un noyau à la sub. Vraiment très Zied, ces gens-là, Solani. Tu vois, qui ont amené le juge dessus français, tu vois, quand même. Et moi, je m'entraîne avec ces gars-là. Mais j'ai 25, voire 30 ans de plus qu'eux. Tu vois ? Ouais, ouais.
- Ibnou
C'est dire le niveau détermination.
- SOLO
Mais tu ne t'en rends pas compte en fait. Ce n'est pas un truc que tu quantifies. Et puis après, alors donc, arrivent les championnats à Lisbonne.
- Ibnou
En plein d'Europe. Oui,
- SOLO
en ceinture marron, où en fait, il y a un élève. On se retrouve, en fait, les deux en finale. Pour moi, on doit fermer la caté. Ce n'est pas la peine. Moi, j'ai déjà combattu avec lui à l'entraînement. Je sais où j'en suis. Et en fait, je demande à Olivier comment... Et Olivier, qui nous dit, moi, je ne prends pas parti. Je ne vous coacherai pas à ce moment-là. Vous vous débrouillez. Et l'autre, qui s'appelle Victor, Victor, il dit, non, non, on combat. Moi j'ai tout étudié dans ma tête et je le bats. Je le bats. Et c'est la première année où je décide, je fais ma caté et je fais l'absolute.
- Ibnou
Pour les personnes qui ne connaissent pas, l'absolu, c'est dans ta catégorie d'âge et de grade, n'importe quel poids.
- SOLO
Tous les poids mélangés. Tous les poids mélangés. Tous les poids mélangés. C'est la deuxième compétition. Juste pour info,
- Ibnou
à ce moment-là, tu pèses combien ?
- SOLO
Je suis en moins de 76 ou moins de 82.
- Ibnou
Donc potentiellement tu peux tomber sur des gars qui font 100, 110 kilos.
- SOLO
Comme certains qui font 50,
- Ibnou
même si c'est plus rare.
- SOLO
Ouais, je suis tombé sur un en dessous de moi, je crois que j'étais en moins de 82. Ouais, je crois que c'est ça, c'est en ceinture marron. Avant, jusqu'à la violette, j'étais en moins de 76. Et à partir de là, marron, je crois que je suis passé en moins de 82, puisque j'étais à 78 kilos, tu vois, ou des trucs comme ça. Et après avoir fait le régime en marron, j'ai arrêté de cutter. Je combats à mon poids de forme. Donc oui, je crois que j'étais en moins de 82. Et donc, je fais l'absolute et je le gagne aussi. Donc, je fais double gold.
- Ibnou
Donc, double champion d'Europe.
- SOLO
Voilà, la même année. Et là, je suis super content. Mais surtout, ce que ça met en évidence, c'est que bon, il faut que je me challenge, quoi. Il faut vraiment que je... Et en rentrant, moi, je voulais faire maintenant les championnats du monde en ceinture marron. Et mon sensei de l'époque, de la Submission Team, quand je suis rentré, il m'a donné ma ceinture noire. Il n'y a pas... Tu restes dans la KT, tu vas gagner le truc. Moi, je voulais faire dans toutes les ceintures, tu vois. Donc voilà, je l'ai fait. Et donc, l'été qui a suivi... Puisque j'ai fait Lisbonne en janvier, l'été qui a suivi, j'étais ceinture noire et je suis donc allé essayer les World Masters.
- Ibnou
Donc là, tu fais vice-champion du monde.
- SOLO
Ouais. Et je me fais découper par... Un mec qui était déjà quintuple ou quadruple champion du monde. D'ailleurs, un des seuls mecs vraiment qui m'a battu. Et qui m'a battu vraiment, il n'y avait rien à dire. Net. Mais cette première année...
- Ibnou
T'arrives quand même en finale ?
- SOLO
Ouais, ouais. Et puis, je sens que j'arrive un peu comme un rouleau compresseur. Tu fais peur aux gens. Moi, j'arrive, il y a des gens qui étaient là, qui étaient là à Lisbonne et tout, qui avaient vu. Et je suis là avec... ma femme et on entend mais c'est qui ce mec tu as rappelé ce qui se passait en temps plus trente ans quand on tombe dans le jour comme dans le break et là tu te balades et tous les gens qui suivent et tout c'est qui ce mec non mais c'est le champion d'or un ceinture marron tu vois et donc là je perds en finale je perds de deux points, tu vois pas vraiment tu vois le truc.
- Ibnou
T'as pas perdu par soumission t'as perdu au point donc même si c'était une défaite c'était pas non plus une défaite sèche on va dire.
- SOLO
Si si quand même ouais Il y a un truc... Parce que moi, je... C'est pas du point,
- Ibnou
c'est pas non plus...
- SOLO
Alors, je t'explique. Je suis face à un gars qui est... Qui est névissile. Ancien névissile. Tu vois ? Ouais. qui fait partie d'une des teams névissiles des plus réputés, du moins qui en a fait partie, qui est à la retraite et ainsi de suite. Donc c'est quelqu'un qui est entraîné, qui est rompu au truc. Et quand tu combats en Jujitsu, il y a un truc que tu sens. C'est un truc que tu sens. C'est le degré d'agressivité et de combativité de la personne que tu as en face. Et là, c'est la première fois où j'ai combattu avec quelqu'un où tu sens qu'il a déjà tué des gens. Tu vois ? Dans la manière de combattre et dans le...
- Ibnou
Tu sens qu'on n'est pas... pas dans le sport.
- SOLO
C'est au-delà du sport. Si, c'est du sport, mais c'est quelqu'un qui a cette capacité-là. Donc, lui, quand il combat, il combat à mort. Il ne le fait pas pour te faire mal, mais il y a quelque chose qui, en lui, fait qu'il ne peut pas lâcher à tel endroit ou tel endroit. Le gars, je lui ai tenu tête. Je vois bien que je l'ai mis en galère. J'ai failli le battre. Je te dis ça. Il m'a fait un amené au sol et un amené au sol de porc. J'ai frappé la tête contre le sol. J'étais étourdi et tout. Le gars, tac, il a eu un amené au sol. Mais c'était la première fois que je combattais en ceinture noire. Bon, le ressenti que t'as quand tu mets les mains sur la personne, comment la personne, elle réagit, comment elle se cabre, la manière qu'elle a de bouger et de faire des choses. J'ai senti, je me suis dit, ce mec-là, tous les mecs que j'ai combattus, ce mec-là, il y a un truc qui n'est pas... Je ne saurais pas te... Je ne pouvais pas le décrire. Cette année-là, il me bat. L'année d'après, je reviens, il n'est pas là. Et l'année qui suit encore après...
- Ibnou
Donc l'année d'après, t'es à nouveau vice-champion du monde ?
- SOLO
Ouais, mais là je me fais un peu voler par Nelson Montero. D'ailleurs, est-ce que c'est Nelson ? Je ne me rappelle plus. Mais c'est un de Grassy Barra.
- Ibnou
Qui est une célèbre école aussi de Jui-dessus. Ouais. Juste une célèbre école.
- SOLO
Et je crois que c'était un des premiers... Le gars, je crois qu'il était 5 barrettes, je crois, ou 6 barrettes. Tu vois, un truc dans le genre.
- Ibnou
Sur Noir depuis...
- SOLO
Il a 25 ans, il est un tournoi. Tu vois, quelque chose comme ça. Et moi, à côté, je suis un... Putain ! Et donc, l'année d'après, je retombe sur le gars de cette première année, au PAN. Je vais au championnat panaméricain, je fais les championnats panaméricains, et je retombe sur lui en finale.
- Ibnou
Ok.
- SOLO
D'accord ? Et là, j'ai pris une leçon de Jujitsu, mec.
- Ibnou
OK.
- SOLO
Une leçon de Jujitsu. Parce que moi, je suis arrivé et je sais qu'il a un truc en lui que moi, je ne peux pas... Tu vois ? Mais j'y vais. J'y vais, je donne et... Et tu sens... Comme je te dis, quelqu'un qui a l'habitude de combattre pour la survie. Donc lui, il ne va pas se jeter. Lui, il ne va pas se... Il est là, il me fait des prises. Et le truc qui est trop fort, c'est que je sens comment le mec est lucide. Et comment lui, il est dans sa respiration. Il n'y a pas de moment où, tu vois, moi je reste un peu chien fou. J'attaque et... Et bien lui... Tac, il m'attrape, on fait le kumikata, il a beaucoup de judo, il me fait une projection, il me fait un amené au sol, tac, boum, il score, je commence à me débattre pour refaire des trucs, tac, il se relève. Il ressort du combat. Putain ! Moi, je fais, ah ouais, mais là, la prochaine fois, t'inquiète. J'y retourne. Je bloum ! Re-amené au sol. Tac, tac, tac. Et là, il me maîtrise. Je me... Tu vois, je sors vraiment du truc. Je reviens, je le prends en demi-garde et ainsi de suite. Je fais un grip illégal et je vois qu'il montre à l'arbitre que j'ai un grip illégal. Donc lui,
- Ibnou
il est... Tu vois ?
- SOLO
Le mec il m'a mis 9-0, je crois ou un truc comme ça. Tu vois ce que je veux dire ? J'ai pas scoré un point. Je fais, ah,
- Ibnou
toi là !
- SOLO
Donc, le truc du mental, physiquement, le mec, il a un petit truc en plus. Deux ans plus tard, je le rencontre en demi-finale des World Masters, rebelote. Et je me dis, bon, là, moi, j'ai sorti tous les mecs avant. J'ai sorti le mec de Paragon. J'ai sorti un autre gars. Tu vois, et vraiment, je retombe contre lui. Lui, c'est mon némécy. Je me dis, bon, voilà. Je me concentre. On rentre. Ça commence à être la bagarre. C'est... Il me fait une projection, luxation de l'épaule. Aïe. Tu vois, en demi-finale. Luxation de l'épaule. Boum. Ce mec-là, de ce que j'ai vu, j'ai vu, je pense qu'on apprend aux soldats, au travers de cet art martial. La maîtrise de toi, la confiance en ta mécanique, et la stratégie mise en place. Et tu restes dans ta stratégie. On te sort pas du truc. Et s'il y a un imprévu, tu sors, tu reviens dans ton... Ce mec-là, c'est le seul qui m'a battu, quoi, vraiment. En, je sais pas, 8-10 ans, c'est le seul. Bon, après, ça a un peu mal terminé pour lui, mais...
- Ibnou
Dans quel sens ?
- SOLO
Écoute, la première année où j'ai gagné... world master en 2022 il a été si ça fait une grosse histoire dans le monde du jujitsu brésilien il a il a été arrêté pour abus sexuels sur une de ses élèves et là je crois il a pris 20 ans ok tu vois donc et en mode Navy Seal tu vois et ainsi de suite moi j'ai un ami qui est comment on l'appelle ça qui était aussi Seal donc commando d'élite et ainsi de suite à qui j'ai demandé je lui ai dit mais Est-ce que tu penses qu'ils se chargent un peu, tu vois ? Et direct, il m'a dit, mais est-ce que même c'est une question que tu me poses là ? Il me dit, mais tu sais qu'en tant que SEAL, ils font du micro-doping. Je dis, ah bon ? Mais comment ça ? Il me dit, tu sais quand les gars partent en mission, qu'ils font des trucs, tu crois quoi ? Qu'ils arrivent à ne pas dormir pendant des 22, 23, 24, 25, 30 heures et ainsi de suite. Il dit. fit physiquement pour il dit que tu penses qu'ils font ça comment ça prend des pays disent tu vois et tout ce qui est stéroïdes et drogue d'amélioration way performance and hansing drogue Tu vois, c'est que des... Donc déjà, tu vois, j'ai été étonné. Et puis après, c'est mon préparateur physique qui m'a calmé direct. Il m'a dit, mais... Solo, t'as pas compris ? Lui, là, pour qu'il perde... C'est un commando d'élite. Il est supposé maîtriser son mental, ses comportements et ainsi de suite. Il attaque sexuellement une de ses élèves, une élève de son dojo, qui l'amène... Tu vois, il m'a dit, mais mec, ça y est... Il a perdu, tu vois, il a perdu la boule. Il est peut-être même pas méchant, ni quoi que ce soit, mais il a perdu la boule.
- Ibnou
Le Jiu-Jitsu, c'est une école d'humilité et de transmission. Pour toi, qu'est-ce qu'elle représente, ces deux valeurs ?
- SOLO
L'humilité, alors tiens, ça tombe bien, parce que j'en entendais parler il y a quelques temps. L'humilité, c'est porter un costume à sa taille. Tu vois, quand j'entends ça, je fais... Et le contraire de l'humilité, c'est l'arrogance. Il y a eu des moments, beaucoup de moments dans ma vie où j'ai été arrogant, même très, très, très, très arrogant. Et aujourd'hui, quand j'entends le mot humilité, je me dis, putain, c'est d'être vraiment juste là où je dois être, à ma place. Juste à ma place. Pas en faire trop, mais pas non plus être... C'est pas comme j'ai pu l'être dans pas mal de moments dans ma vie. C'est pas je suis le surhomme ou je suis la sous-merde. Juste moi. C'est déjà pas mal.
- Ibnou
J'ai une question signature dans ce podcast,
- SOLO
toujours particulière.
- Ibnou
Quel est le pire conseil qu'on t'ait jamais donné ?
- SOLO
Je m'en rappelle pas. Je m'en rappelle pas. C'est pas les trucs que je retiens, les mauvais trucs qu'on m'a... Le plus mauvais conseil qu'on m'ait donné. Vraiment, m'échappe. Non, y'a rien qui me... Qui me vient comme ça.
- Ibnou
À ton avis, ça donnerait quoi un échange entre le solo de maintenant et... Dans le multivers, un des différents solos de ton choix,
- SOLO
alors dis-moi lequel. Dis-moi lequel et je vais te dire.
- Ibnou
Epoch PCB, l'échange ressemblera à quoi ?
- SOLO
J'essaierai de lui mettre un petit peu de plomb dans la tête. Ouais. Ouais. Parce qu'il y avait vraiment des choses à faire, mais je pense que vraiment, il lui taperait sur l'épaule et il disait, garde le cap, sois... calme-toi un peu, sois plus... Et puis là, il va falloir persévérer sur telle chose. Pas que sur ce que toi, tu veux. Cet aspect-là, il faut persévérer. Ça ne va pas venir comme ça, tu ne vas pas faire le... Mais c'est bien, c'est bien, c'est bien. Tu es sur la bonne voie. Par contre, maintenant, fais les choses intelligemment. Et ne cherche pas à écraser les autres, ou à rester... Mesurer
- Ibnou
Ton livre sort le 14 novembre. Qu'est-ce qu'on va retrouver dedans de plus que le peu de choses qu'on a abordé aujourd'hui ?
- SOLO
Putain mais tellement ! Tellement ! L'Afrique, les débuts d'Assassin, le développement d'Assassin, la parole de gens qui ont compté pour moi, Gigi... Laurence Tuitout, qui a été quand même là, qui a marqué pas mal d'étapes. La production de l'émission Hip Hop avec Sydney. Ensuite, la direction de De Labelle, qui est le label qui nous a signé nous, Assassins. Mais qui avait aussi I Am, qui... a permis qu'on puisse produire la bande inspirée de la haine. Ça, aussi toxique, ce que j'ai fait après, toutes ces péripéties, qui pour moi est C'est le summum du hip-hop. Ça me ramène, ça me permet de boucler la boucle avec le New York City Rap Tour, le côté un peu punk rock, les soirées toxiques, punk rock rap, electro jam. Tu vois, où on a fait des trucs avec Justice, avec Dynastie, Loïc de Nova, le groupe d'électro-rock Revlon 9, tu vois, les Suédois. doigts, tu vois, c'est... On a commencé à jouer les trucs de comment il s'appelle... Métronomie. Comment est-ce que Métronomie se retrouve, en fait, à finir par être signé par Delabel et avoir la carrière qu'il a et ainsi de suite ? C'est parce que le gars avec qui on faisait les soirées toxiques, Uncle O, les compilations Shaolin Soul et ainsi de suite, Uncle O, quoi, le Uncle O, c'est lui qui nous fait découvrir Métronomie. On le joue en soirée, on fait des dingueries sur le morceau. You could easily have me. Putain, mais le morceau, mais... Tu vois, qui rendait les gens fous. Dans le... Tac. Et le mec, après, on voit ce qu'il devient, quoi. Tu vois, c'est... Donc ouais, il y a ça. Il y a un... Mister Freeze, aussi. Qui raconte nos... les débuts, comment je le rends compte, mais surtout lui, sa perception et comment est-ce qu'il a développé... Tout ça s'est développé pour lui. Tu vois, quand j'apprends que, en fait, les Rocksteady, c'est eux qui faisaient la première partie des Sex Pistols.
- Ibnou
Ok.
- SOLO
Sbouh ! Tu vois ce que je veux dire ? J'étais là genre, quoi ? ! Tu vois, il y a aussi Masto, qui a un petit texte aussi, Masto des beruriers noirs. Tu vois, donc, pour moi, ce qu'il y a dans le livre, c'est ça aussi, cette connexion avec ce monde où les gens ne font pas cette connexion d'eux-mêmes et en direct. Tu vois, de se rendre compte que le punk... et pour beaucoup dans l'avènement de la culture hip hop au niveau global. Les gens ne s'en rendent pas compte. Et si tu regardes les premiers, les grands masterflash, tu vois tout ça au début, comment ils sont habillés, le punk rock, il est pour beaucoup. Tiens, ça ne vous intrigue pas ? Il n'y a pas un truc qui... Voilà, ça c'est des choses qu'on... découvrir, ou que je développe un peu, ou que je laisse d'autres développer dans le livre.
- Ibnou
On le voit bien, 1h30 ne suffit pas à résumer ta vie. Hâte de lire ce livre. Une dernière question. Ce podcast s'appelle Fonce. Le but, c'est effectivement de mettre en avant les autodidactes, mettre en avant l'envie de vivre de ses passions. Quel est le conseil que tu donnes le plus souvent quand on te demande comment réussir à vivre de sa passion ?
- SOLO
Aujourd'hui, je réponds que le plus important, c'est la foi. La foi. La foi en toi, la foi en ce que tu fais, la foi au sens large, la foi en l'univers, la foi. Si tu n'y crois pas, c'est dur. Et comme on devient ce que l'on pense, si t'as pas la foi, je vois pas comment le truc va se matérialiser. Par contre, si t'as la foi, t'as des chances, t'as plus de chances que ça se matérialise qu'autre chose. La foi, vraiment.
- Ibnou
Merci beaucoup pour ces mots sages. Merci pour cette heure et demie.
- SOLO
Mais merci à toi.
- Ibnou
Solo nous a prouvé qu'il n'y a pas de chemin tracé. Seulement des choix courants. Si cet épisode vous a inspiré, faites-le savoir, laissez un avis, et abonnez-vous pour continuer à explorer des vies hors du temps. Merci d'écouter fonce.