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#27 - Naë - Chanteuse - Cette musique m'a sauvé la vie ! cover
#27 - Naë - Chanteuse - Cette musique m'a sauvé la vie ! cover
Fonce.

#27 - Naë - Chanteuse - Cette musique m'a sauvé la vie !

#27 - Naë - Chanteuse - Cette musique m'a sauvé la vie !

1h04 |17/01/2025
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#27 - Naë - Chanteuse - Cette musique m'a sauvé la vie !

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Description

Pour ce 27eme épisode de Fonce, plongez dans l’univers captivant de Naë, auteure-compositrice-interprète au parcours aussi inspirant qu’authentique.


Ensemble, nous explorerons sa passion pour la scène et le chant , un voyage où la musique est devenue son refuge face aux épreuves et sa force pour surmonter les doutes. Avec authenticité, elle nous partage comment elle a transformé ses émotions en mélodies et ses luttes en hymnes universels, façonnant ainsi son destin.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Est-ce que la musique peut vous sauver la vie ? Pour Naé, la réponse est un oui éclatant. Bienvenue dans FONS, le podcast qui met en lumière celles et ceux qui vivent sans regrets. Je suis Yvnou, et dans chaque épisode, nous partons à la rencontre d'artistes, d'entrepreneurs et d'autodidactes qui ont osé sortir des sentiers battus. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Naï, auteure, compositrice et interprète à l'univers Captive. Avec Authenticité, elle partage comment elle a transformé ses émotions en mélodies et ses luttes en hymnes universels façonnant ainsi son destin. Installez-vous confortablement et laissez-vous transporter dans l'univers de Naï. Bonjour Naïe, comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien. Merci. On approche des fêtes, fin d'année.

  • Speaker #0

    Merci de me donner un peu de ton temps pendant cette période chargée.

  • Speaker #1

    Mais non, merci à toi.

  • Speaker #0

    Tu es danseuse, chanteuse, mais aussi musicienne, guitariste, pianiste. Tu composes, tu écris, tu produis, tu arranges tes propres morceaux. Qu'est-ce que j'oublie ? Je ne sais pas,

  • Speaker #1

    mais juste pour qui je me prends ? Fais un choix, mais je ne sais pas. Choisis-toi, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Avant de parler de ton actualité, on va revenir sur ton parcours. Et bien sûr, on va commencer par l'enfance. Tu as grandi à Mérignac, près de Bordeaux. Tu es née en 1996. C'était comment les années 90, 2000, à la maison ?

  • Speaker #1

    C'était fun, c'était léger, c'était doux. C'était grave doux. Je suis très nostalgique de cette époque. Plus je vieillis, plus je suis nostalgique, en vrai.

  • Speaker #0

    Quels sont tes premiers souvenirs de musique à la maison ?

  • Speaker #1

    Ça arrivait très tôt. Mon père est guitariste amateur. Il avait un groupe avec lequel il reprenait des musiques, des chansons de rock, blues des années 60-70. Et tous les mardis soirs, il répétait à la maison avec son groupe et ma chambre était collée au studio, au home studio qu'il avait construit de répète. Du coup, dès l'âge de 5 ans, tous les mardis soirs, il y avait du rock'n'roll à la maison et je pense que ça a débloqué un truc en moi à ce moment-là.

  • Speaker #0

    T'as commencé la danse très jeune ?

  • Speaker #1

    J'ai fait le conservatoire, je pense que j'ai commencé à l'âge de 4 ans, 4-5 ans, l'éveil un peu du corps, etc. Jusqu'à mes 15-16 ans, je ne devais pas arrêter à la base. J'étais partie pour vraiment faire ça toute ma vie et devenir chorégraphe, en tout cas c'est ce que j'espérais du moins. Et j'ai dû arrêter par rapport à un accident, un peu de vie à l'âge de 16 ans. Mais ça m'a bien forgé, je crois, le conservatoire. Donc c'était une belle expérience.

  • Speaker #0

    Cinq ans, tu as aussi commencé le piano jeune, c'est quoi, sept, huit ans ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, vers mes huit ans. Mais c'est ma grand-mère maternelle qui avait eu, je crois, je ne sais pas, un bon plan pour un piano. Et du coup, elle m'a offert ce piano, un piano droit. Et avec ça, j'ai pu faire peut-être deux ans et demi de cours particuliers par semaine. Mais c'était genre une demi-heure. par semaine de cours. Donc, c'était vraiment genre léger de fou. Mais comme j'avais le conservatoire et tout, ma mère, elle ne voulait pas me surbooker. Donc, j'avais quand même un prof qui venait, mais c'était plus, tu vois, on apprenait les bases. Et en fait, très vite, j'ai lâché les cours parce que je composais. J'adorais composer, faire à l'oreille et je ne sais pas, j'avais besoin de cette liberté-là. Donc, je n'ai pas fait des cours très longtemps. Non, après, je me suis faite un peu toute seule autour de la musique, en tout cas.

  • Speaker #0

    On va reparler de ça parce qu'effectivement, en termes de mélodie, etc. Il y a quelque chose qui reste de cette époque. Je me posais la question si tu avais fait du solfège ou si c'était plus...

  • Speaker #1

    Plus à l'oreille. Mais j'aurais aimé en tout cas avoir une formation. En fait, aujourd'hui, je me rends compte que il y a des trucs sur lesquels je suis limitée un peu, tu vois. Mais en même temps, j'ai une liberté sûrement que d'autres qui sortent vraiment de l'école et de la théorie n'ont peut être pas, ou en tout cas, se permettent peut être pas cette liberté que moi, du coup, je m'octroie. Je ne sais pas, tu vois. L'un dans l'autre, on est un peu... Il y a du bon, il y a du mauvais.

  • Speaker #0

    C'est quoi le premier morceau de musique qui t'a vraiment marqué ?

  • Speaker #1

    Waouh ! Je crois qu'il y a un morceau où je suis très jeune à ce moment-là et c'est un morceau que mon père reprenait. C'est un morceau de Alana Miles, Black Velvet, c'est un truc comme ça. Et elle avait une voix de dingue et c'était ultra, je sais pas, un peu rock. Et il y avait sa photo en plus dans le home studio. Du coup, je sais pas, elle m'a grave inspirée. Black Velvet, c'était un refrain de fou. Et ce son, il m'a marquée et je devais avoir, ouais, pareil, 5, 6 ans. Je sais qu'il m'a... Il m'a matrixé un peu cette chanson.

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose qui reste dans ta voix, dans ton timbre.

  • Speaker #1

    Un peu rock, un peu éraillé. C'est ça, mais je te jure que ça vient de là. Et après, j'ai acheté une compilation de reggae. Parce qu'il faut savoir qu'on a fait quelques années en Guadeloupe. Mon père travaillait là-bas. Donc moi, j'ai un peu jonglé entre Bordeaux et Guadeloupe de mes trois mois à mes huit, neuf ans, tu vois. Et en fait, je sais qu'il y a une compilation de reggae que j'avais achetée. Et dans la compilation, il y a un morceau. C'était 96 degrees in the shade Et je ne sais pas pourquoi. ce morceau-là aussi m'a grave marquée. Et toute la compile de reggae m'a grave marquée. Donc en fait, j'étais entre le reggae, le rock et ma mère qui écoutait beaucoup de Céline Dion, Lara Fabian, donc de la chanson un peu française. J'ai vraiment... C'était un peu schizophrénique finalement.

  • Speaker #0

    Non, mais ça se ressent. Une fois dans ta musique, on en parlera un petit peu plus tard parce que justement, t'es pas dans une case et ça se ressent dans ce que tu dis. J'aime bien poser cette question quand on parle de musique. C'est quoi le premier concert où tu as voulu aller, où tu as été, par toi-même ou en tout cas, où tes parents t'ont amené, mais de ton fait ?

  • Speaker #1

    En fait, très simple. Il faut savoir que la première personne que j'ai vue sur scène, c'était mon père. Parce que lui, il faisait des concerts et tout, des tremplins, des trucs de... Même l'été, il y avait pas mal de scènes ouvertes et tout. Il faisait ça avec son groupe. Donc moi, c'est mon père que j'ai vu en premier jouer sur scène avec sa guitare électrique et tout. Ça m'a vendu un rêve absolu. Mais après, très vite, dans ma génération, typiquement, Laurie. Moi, c'est le premier big concert que j'ai fait avec ma mère, donc toutes les deux, au concert de Laurie. Et en vrai, je te demande pas, j'ai aucun souvenir de Laurie sur scène, mais je me rappelle de ma mère et moi, à ce moment-là, ce soir-là. Et je sais que j'étais comme une excitose, quoi. Genre, c'était le truc le plus fou. Mais moi, j'ai eu beaucoup de chance qu'on a eu accès à la culture avec mes frères, où, en fait, ma mère, qui était à ce moment-là, ne travaillait pas. Elle a travaillé après plus tard, mais quand on était petits, elle ne travaillait pas. Et en fait... Ça nous a permis, tous les week-ends, d'aller voir des spectacles du théâtre, en passant par la musique, en passant par des spectacles de danse. Je sais que je me rappelle d'avoir vu Pietragala, une chorégraphe avec ma mère. Pareil, ça, ça m'avait marqué. Donc, dans un autre registre que la musique, mais ça m'a quand même marqué. Mais du coup, l'accès à la scène et au spectacle, c'est un truc avec lequel j'ai grandi. Et du coup, ça m'a grave inspirée.

  • Speaker #0

    Donc, c'était autour de la musique. Là, tu viens de me dire aussi autour de la danse.

  • Speaker #1

    De la danse, du théâtre.

  • Speaker #0

    Quand tu es passée de l'école primaire, puis le secondaire, c'est là que tu as un peu plus été dans la musique ? Enfin, un peu plus, en tout cas, que tu t'es révélée ?

  • Speaker #1

    C'est au collège, en fait. Parce que primaire, j'étais encore à la maison, je chantais le soir chez moi. Je chantais par-dessus des CD que j'achetais. Du coup, chaque CD que j'achetais, je m'amusais à faire des harmonies dessus, mais ce n'était pas du tout conscient. Mais je le faisais, en fait, et c'est bien après que je me suis rendu compte qu'en fait, tes premières armes, tu les as faites sur des scuds, tu vois. Et après, au collège, je me suis fait un peu remarquer par des copines qui se disaient Mais en fait, t'as une belle voix et tout, il faudrait que tu fasses un truc, machin. Et il y a eu Facebook. Et sur Facebook, il y a une vidéo de moi qui a fuité, d'une copine qui a partagé, moi, avec mon piano, à la maison. Parce qu'en fait, quand j'invitais mes copines à la maison, elles étaient comme des dingues, parce qu'il y avait ce home studio. Et donc, forcément, mon père qui n'avait pas beaucoup d'argent, mais toutes ses économies, il les mettait dans des guitares, dans des synthés et tout. Et donc, quand les copines venaient, c'était en mode la récréation. Du coup, il y en avait une au micro, l'autre au piano. Et donc, il y a forcément une vidéo comme ça qui a fuité sur Facebook. Et ça a fait le petit tour du collège et des collèges un peu voisins. Et donc, c'est là où je me suis dit, OK, il y a moyen que je monte peut-être un groupe. Et c'est à 14 ans que j'ai monté un groupe du collège avec 3-4 mecs. qui était dans le rock un peu alternatif, un peu Arctic Monkeys, des trucs comme ça. Moi, je commençais à écouter ce genre de musique-là à ce moment-là. Et du coup, on a monté un groupe avec qui on a fait des tremplins rock. Donc moi, à 14 ans, je monte sur scène, en fait. Je fais mes premières scènes avec mon groupe de rock. Tu vois ? On s'appelait Malice. Oui, on avait un MySpace et tout. On écrivait nos propres chansons. C'était hyper cool comme expérience.

  • Speaker #0

    Tu as des souvenirs de Préci, de ses premières scènes ?

  • Speaker #1

    Mon tout premier concert, c'était je crois à Saint-Médard. Et c'était genre Rock Angel, ou je ne sais plus, ça m'aide à rentrer, on trouve ça ? Rock Angel, oui. Voilà, on avait fait ce tremplin-là, et c'était mon premier concert. Parce qu'en fait, la scène, je l'ai, on va dire, apprivoisée par le biais de la danse. Donc, j'en faisais déjà beaucoup, des spectacles de fin d'année, etc. Mais là, moi, soliste, chanteuse d'un groupe, c'était la première fois, tu vois. Et je m'en rappelle de ouf, c'était incroyable.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu continues aussi la danse ?

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, je continue encore la danse. Voilà.

  • Speaker #0

    Tu avais les deux passions.

  • Speaker #1

    J'avais les deux passions.

  • Speaker #0

    Et à quel moment la musique est devenue principale ?

  • Speaker #1

    Eh bien, j'ai passé mon... Donc j'ai 15 ans, je passe mon brevet 3e, je commence à décrocher un peu l'école, parce que j'angoissais, je commençais à avoir une espèce d'anxiété. Alors que moi, j'étais très scolaire. En fait, je voulais exceller partout, moi. J'avais ce syndrome-là de l'enfant qui voulait être parfait, qui voulait être aimé par le prisme du résultat. Et du coup, fallait que je sois bonne à la danse, fallait que je sois bonne en musique, fallait que je sois bonne à l'école, fallait que je sois bonne dans les repas de famille, fallait que je sois toujours la petite fille sympa, sage, gentille et tout. Et en fait, je commence progressivement à me désolidariser de ce personnage à l'âge de 15 ans. Et ça commence par des crises d'angoisse à l'école, le matin j'y vais un peu, la boule au ventre et tout. Je passe le brevet et alors là, l'été, de ma troisième à ma seconde, décompensation totale, dépression qui arrive, un espèce de tsunami comme ça. Mais genre de manière très intérieure, tu vois. C'est pas du tout démonstratif et tout. Et donc, c'est là où je commence à décrocher la danse. Parce que du coup, il y a l'été. Donc déjà, j'arrête à ce moment-là. C'est les vacances scolaires. Et la seconde, je démarre la seconde. Et là, au bout de deux mois et demi de seconde, j'arrête vraiment la danse. J'arrête l'école. Je veux plus rien faire. Je veux être chez moi. Donc, je commence à décrocher de fou. Et en fait, ce qui va se passer, c'est que je vais être déscolarisée du début de ma seconde jusqu'au dernier trimestre de la seconde. où je vais être sauvée par un autre lycée qui va m'accepter quand même. Alors que je n'ai pas fait cours pendant la moitié de l'année, tu vois. Mais j'ai fait des cours à domicile.

  • Speaker #0

    Tu faisais des cours à domicile.

  • Speaker #1

    J'ai fait des cours à domicile. Et là, ça a été chaud. Là, j'étais en dépression de ouf. Donc plus de danse. Mais par contre, la musique. Je continue à faire de la musique chez moi. C'est ça qui est fou. Je continue à composer de la musique. Je crois que je fais deux, trois apparitions un peu folles à des concerts et tout. Sous dépression, mais du coup, ça ne se voit pas parce que je crois que... à travers le naï qui naît progressivement, je me trouve un garde-fou, tu vois. Donc quand je suis dehors, ça se voit pas. Personne n'aurait deviné que j'étais en DEP. Mais quand je suis à la maison, par contre, au bout de ma vie, j'ai envie de mourir, quoi. C'était un paradoxe de fou.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui fait que tu t'échappes de ça ou que tu te sors de cette dépression ?

  • Speaker #1

    Je suis arrivée à un stade de la dépression où là, j'ai à peu près... C'était entre mes 15 et mes 16 ans et demi. Donc je retourne en cours en dernier trimestre de seconde. Première, je démarre la première toujours dans la souffrance. En fait, j'arrive à un tel stade de souffrance où là, je joue un peu avec la vie, c'est-à-dire que je teste mes limites, j'essaye de passer à l'acte. Il y a un moment de désarroi total où je fais cette... Il y a ce soir-là où j'ai envie de mettre fin à mes jours et en fait, fail. Par chance, ça fail. Et en fait, ce fail a été une révélation parce qu'après ça, j'ai progressivement... Je me suis reconstruite. très progressivement, mais sous un autre... dans un autre schéma en fait de vie. Où là, je commence à m'affirmer progressivement, à me révéler musicalement, à me faire des potes dans des scènes ouvertes, à oser... Enfin tu vois, petit à petit. On est vraiment aux prémices, parce qu'il m'a fallu 10 ans pour arriver à aujourd'hui, tu vois. Mais c'est les prémices à 17 ans là, d'une espèce de prise de conscience de ça y est en fait. Je suis pas juste... J'ai pas envie d'être juste jolie, j'ai pas envie d'être juste gentille, j'ai envie d'être moi aussi et de m'affirmer, mais tu vois, il a fallu passer quand même par un... une grosse, grosse souffrance, mais que je ne regrette pas. C'est juste que je commence à en parler que là, depuis deux ans. Avant ça, j'étais dans un déni total. Je disais que j'avais arrêté la danse parce que... Accident, ligament. Je disais non, j'ai eu un problème de santé. Non, mais en fait, j'ai fait une dépression et je ne pouvais plus. Mais voilà, vers mes 17 ans, c'est là où j'ai commencé à me reconstruire progressivement.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, t'avais déjà décidé de... de faire de la musique une activité principale ou c'était juste une échappatoire, quelque chose qui te permettait justement de rester en dehors,

  • Speaker #1

    au-dessus de l'eau ? Oui, en fait, c'est ça. Ça me tenait, ça me maintenait. Je pense que ce que je mettais dans la musique, c'était beaucoup de légèreté, beaucoup de... Je ne sais pas, c'est ma passion, c'est quelque chose qui était prenant et qui me permettait d'exister autrement que l'être humain qui était, elle, malheureuse en fait à elle. Elle n'était pas heureuse à ce moment-là. en souffrance amoureuse, j'avais mon premier petit copain avec qui c'était deep de fou, genre la première relation toxique, l'école même si j'ai repris, en vrai j'étais là vivement que j'ai mon bac parce que j'en ai trop marre de l'école. Donc il y avait la musique et en fait la musique ça me permettait d'exister autrement et du coup quand j'étais dans ces scènes ouvertes ou première partie avec mon piano sur le bras, il y avait un truc où c'était totalement deux personnalités. Et ouais c'était trop équilibrant pour moi. Et ensuite à l'âge de 18 ans j'ai mon bac. c'est le chaos familial et tout. En fait, il y avait vraiment un truc horrible, un effet boule de neige entre mon moi perso, mon moi familial, tout était chaos technique.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu en parlais dans une interview où à ce moment-là, effectivement, tes parents se sont séparés.

  • Speaker #1

    Mes parents se divorcent à 18 ans.

  • Speaker #0

    Et ça s'est passé après.

  • Speaker #1

    En fait, à mes 18 ans, j'ai mon bac. Ma grand-mère maternelle qui m'a offert ce piano décède tragiquement d'une maladie horrible et mes parents divorcent à ce moment-là. Du coup, on perd la maison, on perd les repères, il n'y a plus rien. Sous mes pieds, en tout cas, il n'y a plus rien à part la musique, tu vois, par ce truc qui me tient. Parce que dans la musique, en tout cas, je suis une meuf normale, quoi. Tu vois, il n'y a pas de dépression, il n'y a pas de problème. Et donc, c'est là où je bascule vraiment vers la musique. Et je me dis, OK, là, il faut que tu... Donc les premiers réseaux sociaux, je commence à balancer des trucs. Je fais ces premières parties. Il y a des premières parties comme Soprano qui vont me marquer. C'est un big truc. Au Rocher de Palmaire, du coup. Plein de scènes à Bordeaux, dans le Sud-Ouest et tout. Et en fait, j'ai un collectif, les World Way Kids, du coup, avec Kouley. Là, ça se concrétise un peu la musique. C'est-à-dire que là, on commence à conscientiser notre musique. Avec l'argent des concerts, on se paye nos premiers mix, nos masters. Il se passe un truc à l'âge de 18-19 ans là, où je commence à prendre conscience de la musique vraiment.

  • Speaker #0

    Moi c'est là que je t'ai découvert, comme beaucoup de gens avec la vidéo sur Red Couch,

  • Speaker #1

    Guitar Voix.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, on sent déjà qu'il y a une sorte de profondeur en tout cas dans la chanson, forcément on te remarque. Il y a eu beaucoup de live et beaucoup de talents qui ont été sur ces sessions, mais forcément tu portes...

  • Speaker #1

    C'est qu'on bat le down de Rihanna. La vidéo elle a disparu, mais je parle si mal anglais à cette époque. C'est genre un yaourt.

  • Speaker #0

    C'est une autre question, question entre parenthèses, mais comment t'as appris l'anglais ?

  • Speaker #1

    L'anglais, en fait, c'est mon père, parce qu'il ne reprenait que des chansons rock des années 60-70, mais qu'un riz. C'est des artistes américains de fous, tu vois. Il était un cow-boy de fous, mon père. T'as pas vécu au Stade des Unes en Angleterre ? Non, mais du coup, ça n'écoutait quasiment que de la musique anglophone. Ça regardait des séries en anglais.

  • Speaker #0

    Pour revenir au Red Cow, à ce moment-là... est-ce que tu avais déjà décidé d'être en solo ou est-ce que tu étais encore dans l'idée de jouer en groupe, etc.

  • Speaker #1

    Ouais, j'étais encore dans le... J'étais encore dans le... Enfin, j'étais encore, ouais, sur la... la notion d'entourage et de groupe, parce que c'est comme ça que j'ai pu aussi me construire un ancrage solide, tu vois. Donc pour moi, il y avait... C'était pas envisageable de faire une carrière vraiment solo. Donc j'étais encore dans le... Je faisais encore partie de cette unité des Worldwide Kids. Même sur scène, j'avais Keio Kid avec moi. Il y avait Playkassy évidemment qui m'accompagnait au piano et tout. Donc j'étais encore dans ce truc de on est un groupe et tout. Il n'y a pas Nae toute seule, machin. Et en fait, ça arrivait très progressivement et très naturellement. Tu vois, c'est au fur et à mesure 18, 19 ans, 20 ans, de plus en plus de concerts, de plus en plus de demandes et puis des sollicitations à Paris où je dois monter un peu seule à Paris. C'est là où, au fur et à mesure, tu vois, je commence à me désolidariser du groupe parce qu'aussi, il faut à un moment prendre son envol aussi, tu vois. Ça devenait presque un peu, enfin, pas handicapant pour moi, mais je sentais que, bon, vas-y, à un moment, meuf, il va falloir que tu puisses te sentir capable de faire seul.

  • Speaker #0

    T'as eu le syndrome de l'imposteur à un moment ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, mais moi, je l'ai un jour sur deux et tout. C'est terrible. C'est une prison mentale de fou. Et ça, je pensais que je pense l'aborder à un moment, quand je serai prête, peut-être à la sortie de mon album. J'aimerais bien aborder ce truc de prison mentale, de ne pas se sentir légitime, de ne pas avoir confiance en soi. Alors que tu es conscient. Il y a des fois, je suis sur scène, je me dis, il se passe un truc, meuf, tu n'as pas rien. Tu transmets de l'émotion, les gens pleurent. C'est fort. Mais la seconde d'après, je vais grave, mais sincèrement, profondément, penser que je suis une demeure qui ne va jamais y arriver. Et c'est chiant. Parce que je suis consciente du bâton que je me mets toute seule dans les roues. Mais je n'arrive pas à m'en sortir. C'est chaud. prison psychique là c'est justement malgré ça ce qui a eu un moment où tu as eu la certitude que c'est bon c'était cette voie là la musique et où est ce que tu avais un plan b waouh alors moi j'ai pas de plan b1 depuis l'année 2000 d'enregistrer 19 ans depuis que j'ai arrêté les études j'ai aucun plan b en tout cas c'est pas envisagé dans ma tête maintenant si la musique ça le fait pas Tu connais, on a bien ridé la vie, on a un peu compris les tenants, les aboutissants. Donc je sais que je suis une des merdes et que je trouverais quoi qu'il arrive des plans B. Mais ce n'est pas envisageable, ce n'est pas envisagé, en tout cas dans ma tête. Et du coup, quand est-ce que je me suis sentie à ma place ou quoi ? En fait, ça arrivait à plein de moments. Tu vois, sur scène notamment, quand il y a l'énergie du public et tout, est-ce que tu renvoies aux gens et comment ils te le rendent ? Là, je me dis, OK, je n'ai pas fait fausse route. Il y a vraiment quelque chose. Ou après, après une sortie, par exemple, un son que je vais sortir où j'ai des retours où je me dis, OK, c'est arrivé jusqu'à cette personne qui me dit un soir à deux heures, meuf, merci d'être là, sans ta musique, tu vois, j'aurais peut-être pensé à des idées noires, des trucs. Et là, je me dis, ouais, en fait, je suis à ma place, tu vois. Et après, il y a plein d'autres moments où je me dis... Waouh, c'est terrifiant. Qu'est-ce qui m'attend ? Si ça ne marche pas ? Enfin, c'est chiant.

  • Speaker #0

    Il y a eu un moment où tu as hésité, justement, entre arrêter et dire non, il faut forcer, il faut continuer d'y aller.

  • Speaker #1

    L'année dernière, en octobre dernier. Donc 2023, à la suite en plus d'une grosse période... J'ai vécu quand même pas mal de traumas dans ma vie, on ne va pas se mentir. Je n'ai pas encore 30 ans, mais je pense avoir un quota de traumas pas mal que je gère, parce que je travaille dessus, j'ai consulté, je vais toujours vers la guérison et tout, et la remise en question. Mais j'en ai eu un pas mal en fin 2022. Et donc toute l'année 2023, j'étais totalement en flottement. C'est-à-dire que j'allais bien, puisque justement j'étais un peu en atone émotionnellement. Je n'y vivais plus les émotions tellement ça a été très fort fin 2022. Donc 2023, je pars à Allstays, je m'invente une life avec un Américain là-bas. En fait, je ne suis plus vraiment ancrée. Mais ça allait du coup, parce que ça m'a permis de sortir de la musique. Je sortais des singles, il y a eu Phénomène, il y a eu Hiver. Oui, ce que j'avais tout dit. Mais tu trouves la musique qui me sauve à chaque fois. La musique, c'est un truc genre... Naé, en tout cas, le perso Naé qui fait partie de moi, mais il n'empêche que je l'utilise vachement pour contrer ce que Annaëlle va vivre frontalement. Et donc fin 2023 par contre, bah oui forcément tu peux pas te mentir éternellement à toi-même, ça te rattrape et là ça me rattrape, waouh, genre vénère et du coup là j'ai envie d'arrêter tout, je suis en démotivation totale 3000 de moi en plus, c'est-à-dire que je blâme personne dans l'histoire. J'ai beau me dire ok ma maison de disques, parce que je suis chez Warner du coup, je me dis ma maison de disques peut-être qu'elle a aussi sa responsabilité dans l'histoire, il pourrait pousser le projet différemment, pourquoi ça marche pas comme on aimerait que ça marche, pourquoi je fais pas de buzz, pourquoi machin... Et finalement, plutôt que de les blâmer, je me dis, en fait, tu es ta première ennemie. Si à un moment donné, ça ne marche pas, meuf, regarde-toi et observe dans tes comportements, dans tes agissements, qu'est-ce qui fait que ça ne marche pas. Sauf qu'en fait, c'est pire, parce que du coup, tu te blâmes, tu dis, je suis seule face au monde. Et là, j'ai envie de tout arrêter. Là, je ne suis pas bien. Alors, fin 2023, là, c'est horrible. J'ai envie de tout balancer et tout. Horrible. Trop triste.

  • Speaker #0

    Toi, tu parles, entre autres, du EP Nombreuse.

  • Speaker #1

    L'EP Nombreuse, il est sorti en 2018. Il est sorti genre vraiment... Ah non, attends, je te dis des conneries. Non, il est sorti en 2021. 2021, le Pénombre sort. Là, ça va. Il y a le 13, le morceau le 13 qui tourne plutôt bien et tout. Même si j'aurais kiffé qu'on le défende un peu mieux. Mais en vrai, il a bien tourné quand même. Il y a des projets sur lesquels j'ai bossé en amont qui ne sont pas les miens, mais qui m'ont permis aussi d'avoir un peu de visibilité. Et en fait, l'année 2022, du coup, là, c'est là où c'est une année un peu dark. Et l'année 2023 passe où je commence à teaser des singles en dehors de l'EP. Et donc, fin 2023, j'ai envie d'arrêter la musique. Mais l'EP Nombreuse, il est déjà sorti depuis un moment. C'est carrément épisodique pour moi. C'est anecdotique. J'y pense plus à l'EP Nombreuse. C'est fou. Oui, parce que quand je balance un projet, en général, je passe à... Enfin, avant. C'était ma manière de faire d'avant. C'est que je passe très vite à autre chose et tout. Tu vois ?

  • Speaker #0

    J'aimerais juste revenir en arrière, justement, à ton passage à l'écriture en français. C'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu as commencé à chanter beaucoup en anglais, justement aussi avec l'inspiration de ce que faisait ton père. C'est là-dessus que tu as commencé. C'est en 2019 que tu commences à écrire en français. Il y a effectivement le morceau La Flamme.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un autre morceau qui s'appelle Déterminer. Ah, waouh ! Ça, c'était pour un projet de synchro, en fait, de musique à l'image. OK. Et c'est un pote à moi, Bachir, qui a un label aussi. et qui produit d'ailleurs Joe Lucas, un rappeur que je kiffe. Et en fait, Bash, qui est juste trop génial, qui fait partie du collectif Worldwide Kids, c'est le sound de la veine. Et lui, il me dit, si tu veux faire un peu de son à l'image, il faut que tu écrives un truc un peu de détermination. C'était un peu à la demande, ça. C'était hors projet.

  • Speaker #0

    Justement, je vais te parler de ça, parce que c'est vrai que souvent, dans les interviews, on parle de Flamme comme étant ton premier morceau en français. Et ce qui m'a étonné, c'est justement la différence de qualité d'écriture. entre ces deux morceaux. Et justement, ce qui m'intéressait, c'est de savoir comment tu t'es construite en français.

  • Speaker #1

    Ça aussi, c'est un voyage. Moi, l'histoire du français, parce qu'au début, j'écris du coup un peu pour séduire les auteurs et autrices francophones. En fait, c'est dans le but de m'inscrire dans Waouh, elle écrit trop bien en français Donc, c'est incompréhensible, c'est illisible. C'est-à-dire que je m'essaye à la poésie, même flamme, en fait, quand t'écoutes. C'est des longues phrases. Tu vois, c'est hyper... C'est pas du tout OK, en fait. Mais sur le moment, c'est un peu ça. Tu essaies toujours de faire de la musique pour d'abord séduire le gain, pour être validé. Et ensuite, tu t'écartes de ça au fur et à mesure du temps, parce que tu te rends compte que le but étant quand même de proposer de la musique à des gens qui ont une vie, on va dire, plus lambda, en fait. Des gens comme toi et moi, qui se lèvent le matin, qui vont taffer... Enfin, tu vois. Et en fait, du coup... À ce moment-là, je me dis, il faut que je simplifie mes textes, il faut qu'ils soient plus honnêtes. par rapport à la personne que je suis dans la vie. Et il faut que j'essaye de chanter comme je parle, en racontant des histoires. Et ça a pris du temps, avant de progressivement simplifier mes textes, mais sans pour autant les rendre non plus trop putassiers. Mais je ne sais pas, ça a été un parcours, un travail. J'ai vraiment bossé l'écriture.

  • Speaker #0

    Tu n'enfermes pas dans un style musical. Est-ce que tu as peur de te laisser enfermer ou du plafond de verre qu'il peut y avoir autour du R&B et de carrière ? Je ne citerai pas de nom, mais il y a plein de chanteuses et de chanteurs qui ont pu être hyper prometteurs. Et à un moment, on ne sait pas ce qui a bloqué.

  • Speaker #1

    C'est horrible. Moi, en fait, le premier... Le R'n'B qui m'a matrixé, c'est dans les années 2000, tu vois. Que ce soit R'n'B US ou français. Parce que j'écoutais, j'étais dans les deux camps de toute façon. Et en fait, j'ai l'impression que le R'n'B aussi, avec le temps... est devenu de plus en plus alternatif, où il n'y avait plus uniquement... Parce qu'à la base, le R&B, c'est le rythme and blues, tu vois. Et au fur et à mesure du temps, c'est devenu plus alternatif. En fait, avec d'autres, ça a croisé la new soul, ça a croisé un peu même, par moments, le rap, en fait, parce que c'est un mix des deux, quand tu chantes et que tu raps en même temps. Et en fait, moi, je trouve ça super. Je trouve ça trop bien qu'on puisse mélanger les genres, faire des mix et tout, s'approprier un style, c'est trop bien. Ce qui est triste, c'est qu'en France, j'ai l'impression que c'est encore très limitant d'inscrire sa musique dans un genre. En France, c'est super dur en fait, parce que j'ai l'impression qu'il y a des catégories. très définie, c'est la pop, c'est le R'n'B, c'est le rap. Alors le pire, c'est l'urbain. Enfin ça, ce mot pour moi, c'est comme Voldemort, tu vois. C'est genre, dès que j'entends urbain, ça me... Parce que je comprends pas, en fait. Et du coup, ouais, c'est compliqué. C'est trop compliqué. Et en plus, le R'n'B en France est perçu comme un truc cheesy, alors que pas du tout. C'est juste que c'est une musique qui exprime des sentiments souvent d'amour, de love, de sexe aussi, mais... Ça passe trop bien aux States. En fait, quand je suis aux États-Unis et que je mets la radio, le R'n'B est mainstream là-bas. C'est genre des hits, des bangers, des mecs qui sont mis en avant en radio à des heures d'écoute de folie. Alors qu'ici en France, c'est Black Box à 22h30, 23h, t'entends un son de Monsieur Nob. C'est trop triste, tu vois. Et c'est en train, un petit peu, je pense, de s'ouvrir. Parce qu'il y a beaucoup d'artistes aujourd'hui qui se disent, je pense, qu'ils ne donnent plus le choix aux gens. Et à partir du moment où ils décident de plus donner le choix aux médias et de dire c'est ça et pas autre chose, c'est peut-être les médias maintenant qui doivent s'adapter aussi à l'offre.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'aux États-Unis... Je ne sais pas si c'est parce qu'il y a une offre qui est plus large ou un auditoire qui est plus grand, mais on a différentes catégories de type de R&B. On peut avoir vraiment du très old school, Boyz II Men, Brian McKnight, etc. À des choses très dansantes. On parlait de Usher, même si c'est plutôt récent. Ça va du truc très slow à dansant, à très nouveau, très différent. En France, j'ai l'impression que c'est hyper compliqué. La seule catégorie... qui me semblent bien fonctionner en ce moment et dont je pense que tu fais partie quand même de cette nouvelle école. On pourrait citer des Luigi, on pourrait citer des Robin, qui vient aussi de Toronto.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Quelque part, le tournant de This Is,

  • Speaker #1

    qui revient,

  • Speaker #0

    alors il n'est pas R'n'B,

  • Speaker #1

    mais qui est dans... Ils appellent ça la nouvelle pop. Maintenant, moi je pense, tu sais, l'art en général, la culture, elle est aussi... elle arrive avec son époque économique, je ne sais pas comment expliquer, et historique. C'est-à-dire que les États-Unis n'ont pas la même histoire que la France. Et en fait, la diversité, par exemple, des genres musicaux aux States, pour moi, va de pair avec la diversité de genres, ethniques aussi, le fait de reconnaître qu'il y a une énorme diversité et... En France, c'est pas tout à fait pareil. Et je crois que, du coup, c'est lié. J'ai l'impression qu'en France, on est encore un peu archaïque dans notre vision de la France, tu vois, et de toute la richesse que peut être la France dans son rapport à l'ethnie culturelle, sociale. Et en fait, je pense que c'est pour ça aussi qu'il y a un bug en France sur...

  • Speaker #0

    le cinéma, la musique. Enfin, tu vois ? Et pour l'instant, on peut pas... On peut pas, en tout cas, faire le poids par rapport aux États-Unis. Et en fait, parce que les États-Unis, je te dis, je trouve qu'ils ont compris ça. Ils ont compris que... qu'il y avait un large spectre d'êtres humains avec des cultures différentes, des langages différents, des origines différentes, des couleurs différentes. Et je crois que ça va ensemble, en fait. Tu vois ? Et je pense qu'en France... Compliqué encore à faire comprendre. Même moi, par le biais de mon histoire, des fois, je me rends compte que c'est compliqué aussi de pouvoir parfois m'identifier, même à d'autres artistes qui pourraient me ressembler dans le genre musical, dans le genre tout court, dans le métissage culturel. J'ai l'impression qu'il y a une grande diversité. En tout cas, on ne laisse pas la parole à énormément de...

  • Speaker #1

    de gens différents. Après, tous les artistes que j'ai cités juste avant, il y a quelque chose qui est marquant dans ces années, on va dire, de demain. C'est aussi le fait de s'ouvrir plus facilement à, justement, comme tu disais tout à l'heure, la dépression, les amours troubles... moins glamour toi dans ce que tu les thèmes que tu abordes qu'est ce que tu as envie qu'on retienne de des messages que tu abordes que tu lances qu'est ce qu'est ce qui va je pense que jusqu'à présent ce qui est sorti sur

  • Speaker #0

    les plateformes dans mes dans mes chansons effectivement j'aborde beaucoup le l'amour tu vois c'est un truc qui revient et où le relationnel amoureux j'ai quand même coécrit pas mal avec Jérôme Attal, notamment sur le projet Nombreuses, qui est un auteur parolier super et qui m'a justement amenée jusqu'à aujourd'hui, où maintenant j'écris seule et où je pense avoir quand même capté 2-3 skills pour avoir trouvé mon écriture. Mais à l'époque, au moment de Nombreuses, j'écris avec un binôme, qui est Jérôme Attal. Et en fait, mes textes... sont assez génériques et ne sont pas hyper personnelles. Donc je commence à aborder des thèmes qui parlent aux gens, puisque l'amour, ça parle à tout le monde, mais je pense que ça retranscrit pas encore assez qui je suis. En fait, ce qui est intéressant, c'est qu'au moment où j'ai fait entre guillemets mon temps avec Jérôme Attal et que je me rends compte que je peux, comme avec les Warway Kids en fait, à un moment, je me réveille et je me dis Tiens, ça y est, je crois que j'ai pris de cette expérience suffisamment de clés pour maintenant débloquer de nouvelles portes seule. En fait, là, maintenant, je suis seule, j'écris majoritairement toute seule. Et là, mes textes commencent à être super perso et où j'aborde toujours l'amour, mais avec beaucoup plus de maturité aussi, de recul, différemment, avec un autre point de vue. Moins la nana qui a souffert, mais plus la nana au contraire résiliente aujourd'hui et qui a découvert l'amour propre, le self-love. C'est surtout ce que j'aborde dans mon prochain album, tu vois. Ça parle d'amour propre, aussi de... le fait de kiffer, cohabiter avec soi-même, la solitude et tout. Parce qu'en fait, ça va de pair aussi avec ce que je vis dans le perso. Et aujourd'hui, je sais que, à l'approche de la... Je m'approche de la trentaine, c'est dans 200. Ça, t'es pas obligé de le mettre dans le podcast. Mais en tout cas, je sais que là, j'ai passé un cap, tu vois. Et où je suis grave bien avec moi. Et où... Voilà. Et donc, mon écriture, elle est plus perso aujourd'hui. Elle est moins générique. Et je suis plus dans la recherche vraiment de me raconter, de raconter mon parcours, ma vie, ce que je pense. Mais il m'a fallu du temps avant d'arriver à ça.

  • Speaker #1

    Sur ton prochain album, les messages et les émotions que tu veux transmettre sont plus en accord justement avec ce que tu dis maintenant.

  • Speaker #0

    Grave. Beaucoup plus direct en fait. C'est plus direct. Il y a moins de poésie, ce que tu disais, ce truc un peu distanciel. Là, c'est beaucoup plus direct. Et je ne parle pas que d'amour. ou en tout cas de mes ex et compagnie, je parle aussi beaucoup de ma rencontre avec moi-même. Genre mon nouveau moi que je kiffe, le voyage. Mon enfance, pas mal aussi, quand même. En tout cas, puis ma famille, tu vois. Il y a une chanson, ma magicienne, je parle de ma mère, mais il y a un morceau que j'ai composé avec mon père qui a fait de la guitare dessus. C'est un peu une œuvre familiale, cet album aussi, où je raconte vraiment mon histoire, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'au cours de ta carrière, tu as eu beaucoup de belles rencontres artistes.

  • Speaker #0

    Grave.

  • Speaker #1

    On parlait de Jérôme Attal, de Savant. J'aimerais qu'on parle d'une autre personne centrale, et que tu me parles de ta relation justement avec Plekacy.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et par là même, si on pouvait aussi parler de ta façon de travailler tes mélodies, tes top lines, parce que c'est quelque chose, on parlait tout à l'heure rapidement, mais qui m'intéresse. Comment vous êtes connectés et comment vous travaillez ensemble ?

  • Speaker #0

    En fait, Play Cassie, je l'ai rencontré via Mood Supple Child, anciennement appelé Cool A, que j'ai rencontré quand j'avais 16-17 ans et qui, lui, avait toute cette famille de potes. Et donc, il y avait Play Cassie dans cette aventure, dans cette histoire. Et du coup, avec Play Cassie, on a grave accroché parce qu'on a une relation un peu de... Grand frère, c'est un peu un grand frère pour moi. J'ai quand même deux grands frères, deux vrais grands frères. Mais j'en ai plein d'autres au final. Comme j'étais la plus jeune de ce groupe, j'avais presque 10 ans d'écart avec les 3 quarts. J'étais la petite Neyne. C'est comme ça qu'on m'appelle dans la bande, c'est Neyne. C'est comme ça qu'est donné mon nom Naé à la base. Et du coup, avec Cassie, qui m'accompagne depuis 10 ans maintenant sur scène et en studio aussi. Franchement, on a une relation unique. On ne s'est jamais engueulé. Jamais une seule fois en 10 ans. On est grave sur la même longueur d'onde. On n'a pas besoin de se parler pour se comprendre. Même sur scène aujourd'hui, Dieu... Aujourd'hui, Playkassy, il a vachement level up, parce qu'il bosse avec Luigi aussi sur scène. Ça, c'est ma plus grande fierté, parce que je me dis, putain, il a réussi à trouver en miroir à notre bande de Bordeaux, il a trouvé une autre bande qui est Foon Palace, avec les mêmes valeurs, mais en même temps, ça lui permet à lui de s'émanciper aussi de nous. C'est hyper stylé. Et en fait, on fait quand même des dates ensemble quand on peut, quand il peut. Et tu vois, on n'a pas besoin de répéter cinq ans avant, parce qu'on arrive sur scène et il y a une espèce d'alchimie, une petite connexion qui se fait directe. Moi, c'est un repère de fou pour moi dans ma vie. C'est un mec qui ne m'a jamais laissé tomber. Pour moi, j'espère que c'est une relation qui va durer toute la vie. Et toujours par le prisme de Mouts Petchild, avec qui j'ai quand même une relation privilégiée aussi. Donc, j'ai beaucoup de chance d'avoir un entourage en or massif. Pour qui je dois beaucoup et envers qui j'ai beaucoup de reconnaissance aussi et que je n'oublie pas. Ils font partie de mon parcours, ils font partie de ma vie et j'essaye de ne jamais oublier aussi ce truc-là.

  • Speaker #1

    On parlait tout à l'heure des mélodies, tu n'as pas fait de solfège. C'est vrai qu'on te voit beaucoup travailler, répéter ta chambre. Je parle de ce que tu postes sur Instagram. Tu as un rapport très direct avec ton audience. aussi teaser des morceaux et avoir un peu le retour de ton audience comment tu travailles tes mélodies est ce que c'est des choses qui viennent tout seul qui se et qui reste où est ce que justement l'apport de pécassi ou d'autres te permettent de comme

  • Speaker #0

    tu disais développe un peu le en fait je crois que mes mélodies elles viennent enfin toutes mes mélodies viennent Toujours de moi. Pour l'instant, j'ai jamais eu encore quelqu'un qui a composé une top line pour moi, mais je ne suis pas du tout ferme à l'idée. C'est juste que je crois que là où je suis la meilleure pour le moment, c'est dans la top line, dans la mélodie en fait. Dans trouver des mélodies, je crois que j'ai un espèce de stock inconscient, illimité. Et ça, c'est trop stylé parce que du coup, ça peut venir partout, tout le temps. Des fois, ça vient tout seul a cappella. Je suis au supermarché et j'ai une mélodie ou je suis dans la rue. Et du coup, c'est là où je sors mon dictaphone pour enregistrer des trucs. Ou sinon, c'est des loops que je trouve avec mon petit clavier, justement, dans ma chambre, souvent le soir. Je suis un peu une meuf... Je suis un peu un enfant de la lune, mais c'est le soir que mon cerveau s'active, tu vois. Moi, la journée, je suis là... Allez, une journée de plus... Mais moi, j'ai kiff trop la nuit, tu vois. Et donc, le soir, je trouve toujours mes mélos que je vais toujours capturer grâce à mon iPhone ou sur mon Logic, sur mon ordi et tout. Et ensuite, effectivement, par contre, ce qui va leur donner du relief et de la profondeur, c'est un play-cassé qui va passer dessus à soit rejouer les accords, ou peut-être les complexifier un peu, ou les diversifier, ou rajouter de la batterie, de la basse. Même si je vais maqueter de mon côté, mes maquettes, elles ne sont jamais vraiment abouties. Et donc, j'ai toujours partagé ma musique, de façon à optimiser au mieux mes chansons. Et en même temps, aujourd'hui... Je commence à me dire, peut-être que t'es capable aussi de faire des maquettes toute seule de A à Z et pas toujours te dire, c'est juste une maquette, et ensuite ça passe dans les mains de quelqu'un d'autre pour que ça devienne un son, enfin, tu vois, entre guillemets, validé. Donc je travaille aussi là-dessus maintenant. Je suis en train de me dire, peut-être que tes maquettes, c'est juste toi et tes sons, et que c'est comme ça que ça doit être fait, et que la version finale doit être celle-ci. Donc je suis un peu dans... Mais ça veut pas non plus dire que je veux plus travailler avec des gens. Tu vois, mais c'est... En fait, je suis en perpétuelle remise en question. Mais je sais que... Je me... Enfin... Je suis le produit de tout ça, de toutes ces rencontres, de toutes ces relations, de toutes ces sessions studio, de tous ces essais, de tous ces ratés. Tant que ce sera comme ça, alors ça veut dire que je suis en vie et que c'est chanmé. Je ne sais pas si j'ai répondu à ta question, c'est un peu compliqué. C'est très bien.

  • Speaker #1

    Je voulais enchaîner sur ton Insta et sur toute la partie réelle, en tout cas ce qui est moins... je vais le dire comme ça, mais moins produit, c'est-à-dire plus brut.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu postes beaucoup de reprises.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Notamment la fameuse reprise que tu as sortie. Par contre, en single, l'Olivier. Oui. Celle que je conseille, c'est celle avec ton père.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Elle est incroyable. Trop cool, merci. D'ailleurs, j'ai une petite remarque. Oui. Il suffit de ne poster que des extraits. On veut des versions complètes, ça suffit. Comment tu choisis ces reprises ? Parce que moi, j'ai une théorie sur le fait... Oui. Quand on essaie de faire une reprise à part pour s'entraîner, le but, c'est toujours d'essayer d'arriver à faire quelque chose qui est au moins aussi bien, voire peut-être même d'essayer de dépasser. L'exemple parfait, c'est James Blake avec Godspeed. à mon sens, même si c'est très dur à effacer le Godspeed de la prochaine, comment toi tu t'attaques à ces reprises ? Et deuxième question, est-ce qu'il y en a que justement, tu as raté ? Tu ne l'as pas et tu dis bon là, t'as cassé.

  • Speaker #0

    En fait, en général, j'ai beaucoup repris quand même de R'n'B français. En fait, à l'arrivée de... de ma reprise de Wallen en août 2023, donc de l'Olivier, j'ai vu qu'il y a eu un impact. Et en fait, de cet impact-là, je me suis quand même dit que ce serait quand même bien d'entretenir ce rapport-là avec les gens qui me suivent, parce que ça veut dire qu'ils sont sensibles au R'n'B français. Et moi, c'est quand même la musique que j'ai écoutée quand j'avais 8-9 ans, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est qui tes références de cette époque ?

  • Speaker #0

    Wallen, j'étais fanatique. Wallen, Amel Bent... Je sais pas. Après, beaucoup de chansons qu'un riz quand même, on va pas se mentir. Mais dans le R'n'B français, ouais, tout le R'n'B français, même Matt Pokora, y a qui d'autre encore que j'ai pas cité ?

  • Speaker #1

    Kaina Samet ?

  • Speaker #0

    Ouais, de fou ! Ouais, y en a un paquet. Y en a beaucoup d'autres.

  • Speaker #1

    Je pensais à Kaina Samet parce que...

  • Speaker #0

    Tu prends le R'n'B français des années 2004-2005, là. Moi, je les écoutais tous. Et du coup, j'ai commencé à sortir une série comme ça de vidéos R'n'B français. Sans prétention, en fait. J'essaie pas de forcément m'approprier le son. Mais de toute façon, je pense, par nature, vu que je suis un peu une autodidacte, je m'approprie de toute façon la musique, puisque je fais un peu tout à l'oreille et tout. Mais tu vois, sans micro, sans post-prod, rien. Je pose mon téléphone sur un support type une paire de chaussures, ou bien une boîte, ou bien un bout de canapé, et bam, j'enregistre ma vidéo, basta, en fait. Et je la sors. Et je crois que ça a plu, parce qu'il y a un côté intimiste, des chansons qui parlent aux gens et tout. Ça a bien plu. Pendant presque un an, j'ai fait ça. Et là, j'essaye de me renouveler. Il y a eu des ratés, effectivement. J'ai essayé des trucs. En fait, les ratés, c'est un peu subjectif. Un raté, finalement, ça veut dire quoi ? Moi, je sais que j'ai repris des sons en anglais qui marchaient moins bien. Mais c'est là où je me suis dit, en fait, ta fanbase, elle est moins sensible à la musique anglophone. Dommage, puisque c'est quand même celle que j'écoute le plus. Et puis... Voilà, il y a des chansons que je n'oserais pas reprendre. Je n'ai pas de nom en tête là, mais je sais qu'il y a des artistes où je me dis non, non, on va laisser ça tranquillement. Des intouchables de fou. Genre Ieba, une chanteuse de Kynric dont je suis fan, je n'ai pas envie d'essayer. Tu vois, intouchable. Et sinon, qu'est-ce que je disais ? Non mais voilà, là j'essaie de me renouveler. En fait, là je crois que j'arrive dans un... Je crois même que les gens, ils en ont marre de me voir avacher sur mon piano et tout. J'en ai un peu parlé sur mes réseaux. Je me dis que je suis toujours la meuf avachie, qui se cache un peu derrière son piano, qui fait des trucs très émotions. Et je crois que c'est en train de me desservir maintenant. J'ai l'impression. Il faut qu'à un moment, je sois debout et qu'il se passe un truc. Mais ça y est, la meuf qui se cache derrière son piano, c'est chiant.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une question que je voulais te poser. Est-ce que tu danses encore ?

  • Speaker #0

    C'est ça, j'ai un rapport à la danse qui est... C'est Ardos, parce que ça me manque terrible. Genre moi chez moi, toute seule, mais c'est des spectacles, c'est des trucs de fou, éclairage tout, non je plaisante. Non mais chez moi seule, je danse à fond la caisse, beaucoup de contemporains et tout, enfin je kiffe en fait, dès qu'il y a de la musique, je danse de toute façon, et mes proches le savent. Ou quand je suis en soirée, moi je bois pas d'alcool par exemple, et du coup, quand je suis en boîte, mais je suis la meuf qui va danser sur le dance floor jusqu'à suer, transpirer, perdre un kilo, et une fois que j'ai perdu du poids dans ma tête, là je me casse et je rentre chez moi, tu vois. Non mais je me suis fait des potes comme ça en boîte parce qu'ils dansent et que je danse et c'est trop cool. Mais en fait, le fait de conscientiser la danse par contre et de l'incorporer dans ma musique, c'est une étape. Mais je commence à discuter avec des chorégraphes et tout pour me remettre dans ça. Ça me manque de fou en fait. C'est un regret de fou. Donc je commence petit à petit à me remettre dedans. Mais j'adorerais moi si je pouvais. Franchement, c'est peut-être le seul regret de ma vie, c'est celui-là. Si je pouvais revenir en arrière et ne pas avoir arrêté la danse et faire ça.

  • Speaker #1

    parce que vraiment ça me fait vibrer la danse de fou tu vois on parlait il y a deux secondes de la reprise que t'as faite avec ton père qui t'a comprimé la guitare et qui si j'ai bien compris va aussi jouer sur ton prochain album l'année dernière t'avais fait un morceau en hommage à tes grands-parents comment est né ce morceau ?

  • Speaker #0

    mes grands-parents maternels sont basques espagnols et du coup il y a un village ma mère vient c'est le village d'Itzasú il y a une toute petite église dans ce village où mes grands-parents sont enterrés et c'est magnifique c'est vraiment au pied de la montagne et tout trop beau... Et en gros, un jour, je suis dans l'église et il y a un orgue, mais c'est vraiment, on dirait un film, mais il y a vraiment un vrai orgue posé au niveau de l'hôtel. Et en gros, il est allumé et tout. Non mais dinguerie. Et du coup, je joue. Et en fait, je me dis, je ne suis pas toute seule à ce moment-là, je suis avec un ami, il me filme. Et en gros, la musique, enfin la chanson Hiver, elle va naître de ce moment-là où je suis en train de jammer sur l'orgue de l'église. Et voilà, en fait, je me suis dit mais attends, mais c'est une dinguerie de jouer de l'orgue à deux pas de tes grands-parents qui sont décédés, qui sont enterrés. Mais en fait, il faudrait carrément que je sorte une chanson et que je puisse la tourner là-bas. Et voilà, et ça a eu lieu. En fait, j'ai tourné dans le village de mes grands-parents. J'ai ramené une équipe de 15 Parisiens, tu vois, de tournage dans un village vieux de fou, tout petit. J'ai dû avoir le curé au téléphone pour lui demander l'autorisation. L'église, elle est classée. C'est une église vraiment très, très vieille, classée et tout. Franchement, c'est une folie. Là, j'avoue que je flexe un peu, mais je suis fière d'avoir réussi à faire ça, même pour ma mère, qui, du coup, de son vivant, a pu... C'est un hommage de fou qu'on leur rend. Et la chanson, je la trouve magnifique. Et je sais pas, c'est... Ouais, je sais pas, j'adore cette musique. Et c'est venu comme ça, c'est venu dans l'église. Voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, tu me tends une perche.

  • Speaker #0

    Oui. Tu fais un hommage. Trop bien, on est grave... C'est fluide, j'adore.

  • Speaker #1

    À tes grands-parents. Oui. Et là, vient de sortir, justement...

  • Speaker #0

    Ma magicienne.

  • Speaker #1

    Ma magicienne. Oui. Une chanson hommage à ta mère. Est-ce que tu peux me parler de la création de ce morceau ? Et aussi de cette vidéo incroyable que tu as faite avec... Merci. Van Toine ?

  • Speaker #0

    Oui, Van. Van,

  • Speaker #1

    pardon. Qui a à peu près cassé Internet.

  • Speaker #0

    Alors lui, c'est une dinguerie. Je crois qu'il a 15 millions d'abonnés sur TikTok. 3 millions d'abonnés sur TikTok. Il est incroyable.

  • Speaker #1

    Il est déjà quasiment... Je n'ai pas vu sur TikTok. Je pense que c'est au-dessus. Comment tout ça est né ?

  • Speaker #0

    Oui, dinguerie. En fait, ma magistère, je l'ai écrit il y a 3 ans. Enfin, je l'ai composé. J'avais en tête de créer une berceuse version l'enfant qui chante à son parent. Parce qu'en fait, je trouvais ça fou, les parents, ils chantent des berceuses à leurs enfants quand on est enfant. Et je me suis dit, mais ça peut être trop stylé que dans mon album, je puisse proposer une berceuse pour ma maman. Et du coup, ça vient de là, ça vient d'une berceuse que je compose comme ça. Et en fait, après, très vite, je trouve le jeu de mots ma magicienne Je me dis, c'est un titre qui peut être sympa et tout. Voilà, j'écris le morceau. Je fais retravailler un peu le texte par Jérôme Attal à ce moment-là parce que... Je sais que lui va amener quand même un peu plus de poésie dans les termes. Je voulais pas quelque chose de... Putain, ça met la pression de chanter pour sa mère, tu vois. Et je voulais pas un truc trop non plus... Maman, je t'aime. Enfin, t'as capté ? Voilà. Et donc, on a trouvé un juste milieu, je crois. Et du coup, ensuite, j'ai eu l'idée de me dire... Là, il faut que je tape fort, il faut que je marque le coup. Et en fait, j'ai pensé à Van dans son créneau, lui, de rue, comme ça, d'aller l'alpaguer pour lui demander... de chanter une chanson devant des gens. Je voulais un truc un peu grandiose, un peu épique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est réussi.

  • Speaker #0

    Du coup, je crois qu'on a réussi le pari, mais ma mère n'était pas du tout au courant. Il n'y a aucun trucage, ça a été fait en one shot. Donc, on n'a pas réenregistré la vidéo derrière. Il fallait que tout soit bien calibré. J'avais là les alliés avec moi, ma meilleure pote, ma manageuse Lorraine, qui est ma meilleure amie aussi. Il y avait mon frère qui était là, qui filmait. Il y avait pas mal de petites caméras comme ça, embarquées. Et franchement, on a réussi le pari. Je suis trop fière de cette vidéo, franchement, je suis trop fière de cette vidéo. Et elle parle d'elle-même. Et en fait, c'est ça aussi dont les gens ont besoin, c'est de l'émotion pure, sincère. Et d'une chanson qui parle... beaucoup de monde aussi, tu vois, même si c'est pas... Tout le monde n'a pas une maman, tu vois, mais je pense qu'on a tous une relation un peu privilégiée. Forcément, il y a une femme dans ta vie, tu vois, parce que les femmes, c'est quand même... Je pense que c'est le berceau de tout, de l'humanité. C'est comme ça que je le vois. Et la femme, elle a ce truc qui est... Ouais, que je catégorise comme étant magique. Et voilà. Et donc, je pense que c'est une chanson qui parle à... un peu à tous et toutes, voilà. Sans prétention, attention.

  • Speaker #1

    C'est réussi. Justement, tu parlais de ton album à venir. Tu sais à peu près quand est-ce qu'il doit sortir ? Tu en es où dans le processus ?

  • Speaker #0

    Là, je continue d'être en studio, de composer, d'écrire avec A2H. A2H, en fait, c'est une bête de connexion depuis un an. C'est un ami de base. Mais depuis un an, ils réalisent avec moi l'album. Ça me permet de garder un peu un truc homogène, une direction. Il y a Job, du coup, qui compose avec nous. Oléogane, qui s'appelle, sur Instagram. Je cherchais mes mots parce que je voulais dire deux trucs en même temps. Mais en gros, non, ce que je voulais dire, c'est que du coup, j'ai une bête d'équipe. Là, on est 3-4 sur l'album. Je suis en train de le terminer. A2 supervise tout ça et met aussi un peu de ses guitares électriques dedans. Donc, c'est trop cool. Et l'album va sortir, je pense, en avril 2025, si je ne m'abuse, avec un single qui va arriver prochainement. Et voilà, le titre de l'album... C'est un titre très spécial, toujours dans la même veine un peu de ce truc de famille et de ma magicienne et tout ça. Ça va un peu être en rapport à tout ça et j'ai trop hâte. Voilà, c'est un teasing le plus éclaté.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est très bien.

  • Speaker #0

    C'est le teaser le plus éclaté du système.

  • Speaker #1

    J'ai encore une ou deux questions, dont une rhétorique et on va dire une signature de ce podcast. Quel est le pire conseil qu'on t'ait donné ?

  • Speaker #0

    Attends, waouh ! On m'a donné un conseil qui m'a foutu la haine. C'était un rendez-vous pro avec un mec dans le management. Et en gros, il m'a contacté parce qu'il voulait bosser pour moi dans le management et sur les réseaux sociaux. Et il m'a dit, écoute, c'est chanmé ce que tu fais, tu as une super belle voix et tout, mais si j'étais toi... je sexualiserais un petit peu plus ma musique parce que tu te trouves en fait tu es super habillé dans tes vidéos genre tu es ultra habillé genre c'est pas intéressant genre tu vois tu es toujours en pullover et tout waouh et en fait genre je pensais que c'était une blague et en fait pas du tout et tu sais il est vraiment allé dans ce truc de il faut rendre ta musique facile faut que tu un peu plaire à tout le monde le truc de plaire à tout le monde faire de ta musique un truc populaire et sexualiser ta musique c'est les pires conseils qu'on ait pu me donner voilà et du coup Pour la sortie de l'album, je vais sortir l'album en tenue intégrale, de la tête aux pieds. Pire conseil du monde. Et c'était cette année, en plus. C'était en début d'année. Le mec est old school de fou. Une dinguerie de dire ça. Même toi, tu n'as plus les mots. Tu n'as pas les mots.

  • Speaker #1

    J'allais rebondir.

  • Speaker #0

    C'est dommage, tu devrais sexualiser un petit peu plus ta musique. Mais c'est dingue. Du coup, il m'a dit ouais, mets un crop top, je ne sais pas, en haut blanc, un jean simple, brut, pas trop d'informations dans tes vidéos. Ton style, il est un peu chelou. Moi, j'ai du mal à comprendre. Je suis là waouh.

  • Speaker #1

    Vraiment, oui. Côté produit avant tout. C'est un produit. Je ne parle même pas du côté dingue. Ouais, ouais, ouais. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est ça.

  • Speaker #1

    Il te voit comme un produit, point. Ouais, ouais. Il te voit comme un produit, point.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu as une voix qui est particulière dans le sens où elle est un timbre très reconnaissable. A quel moment tu en as pris conscience et est-ce que tu l'as travaillé dans ce sens-là ou est-ce que c'est comme ça ?

  • Speaker #0

    Non, j'ai pris conscience, je pense, de ma voix il y a peut-être trois ans, trois, quatre ans. où là, à force de faire des concerts, des trucs, tu commences à vraiment t'améliorer, à chercher toujours le meilleur de toi, à te remettre en question. Moi, j'ai mon père quand même qui est là, derrière, qui est très exigeant, qui lui n'a pas fait carrière, donc je pense qu'à travers moi aussi, il vit aussi des choses. Et du coup, c'est à la fois très, très motivant parce que... Lui, il a un retour très objectif sur ma musique. Ce n'est pas genre, tu es trop belle, ma fille, je t'adore, tu es la prunelle de mes yeux. Il va me dire genre, vas-y, arrête, tu as acté son deep tout le temps. Il sait trouver des trucs un peu plus solaires, un peu plus up-tempo. Il me donne des conseils un peu sur tout, mon image, ma musique et tout. Des fois, c'est cassant. Je ne te mens pas, c'est cassant de fou. Mais d'un autre côté, je me dis, j'ai une chance inouïe d'avoir un père de son vivant qui est là, qui me donne de la force et tout. Donc, c'est trop bien. Et du coup, je pense que quand j'ai commencé à être à son écoute et tout, C'est là où j'ai pris conscience de ma voix et que j'ai commencé à la travailler. Alors évidemment, je ne fais pas de vocalises et tout, ce qui est regrettable, parce qu'il faudrait quand même que je m'y mette, parce qu'il faut prendre soin de soi en fait, tu vois, c'est un instrument et tout. Si j'ai plus de voix, après, ça va être compliqué. Donc je travaille mon truc, mais quand même en gardant toujours une, tu sais, une jauge d'imprévus, tu sais, de liberté, de... Un truc un peu instinctif. Sans ça, ça devient trop travaillé. Je vais être malheureuse de fou. Il faut que ce soit un peu instinctif, je pense. Il faut garder un truc un peu primaire. Voilà. Mais trouver un juste milieu quand même.

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup de personnes qui viennent vers toi sur les réseaux. On voit énormément d'engagement, beaucoup de commentaires, etc. Justement, par rapport à tous ces enregistrements que tu fais à ces natures, etc. Est-ce qu'il y a beaucoup de personnes qui te demandent des conseils sur la musique, sur le fait de se lancer dans une carrière musicale, des choses comme ça ? Quel est le conseil que toi, tu donnes le plus souvent, ou celui que tu trouves le plus pertinent ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai vraiment des discussions avec mes abonnés, parce que je me rends compte que j'ai un réel engagement. Les gens qui me suivent, ils likent mes posts, ils commentent mes posts, ils viennent à mes concerts et tout. Et du coup, je me dis, si ce n'est pas maintenant que je dois cristalliser ça et choyer ça, ce serait une erreur de ne pas le faire. Parce que je me dis qu'avec ça déjà, je peux construire vraiment une carrière et construire un peu mon truc. Et du coup, je prends le temps de répondre aux plus de gens possible. Et ça va de donner des conseils sur... Comment s'équiper ? Parce que souvent, ils me demandent c'est quoi ton piano ? Ces trucs assez simples. Et après, ça rentre dans le deep. Il y a des gens qui me parlent du fait qu'ils traversent des périodes compliquées. Souvent, des femmes qui viennent me voir parce qu'elles sont dans un schéma toxique relationnel amoureux. Et où en fait, moi, je suis un peu en mode la tata qui a de la bouteille et qui donne des conseils en mode Alors ma chérie, installe-toi bien parce qu'on va discuter, toi et moi. Mais sans être donneuse de leçons, mais juste parce que moi, j'aurais kiffé qu'il y ait une espèce de main comme ça qui débarque dans ma vie pour me la... pour me tirer de là, tu vois. Et du coup, non, j'ai des discussions de fou avec mes abonnés et tout. Je sais pas, ouais, ils me demandent conseils, j'essaie de leur rendre aussi ce que je peux leur rendre et tout. Et en vrai, non, c'est sain de fou.

  • Speaker #1

    Il y en a un qui revient souvent ? Un conseil,

  • Speaker #0

    quelque chose ? En fait, bien souvent, à moi, c'est tu m'apaises de fou. Et du coup, j'ai l'impression qu'au-delà de donner des conseils, je crois que ce que je donne aux gens, c'est ce dont ils ont besoin, c'est-à-dire d'apaisement. Et donc je réponds à une demande, mais inconsciente, parce que c'est inconscient, tu vois, je ne le fais pas exprès, mais ces gens viennent vers moi parce qu'ils sont en demande d'être apaisés, et moi, en réponse à ça, par l'émotion que je transmets dans ma musique, ou la sincérité, ou la douceur un peu dans ma voix et tout, je leur apporte un peu ça. Et du coup, je ne sais pas, et les conseils qu'ils me demandent, c'est genre, tu penses que... Voilà, moi j'ai envie de me lancer dans l'écriture ou j'ai envie de me lancer dans un projet, comment t'as démarré et tout. Et moi je leur donne un peu le starter pack. Je leur dis, yo, prends ton téléphone, pose ton téléphone. Mais tu vois, je ne suis pas la pro non plus de ça. C'est un peu difficile de donner conseil là-dessus.

  • Speaker #1

    Dernière question technique, pour revenir sur la dinguerie tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Ouais, revenons-en, c'est un vrai sujet, on pourrait faire un podcast sur la sexualisation de la musique.

  • Speaker #1

    Il y a deux thèmes que je voulais aborder rapidement là-dessus, le premier, enfin rapidement ou pas, le premier c'était justement sur ça, sur ce fait qu'on est dans une époque où il y a eu tous les MeToo, tous les DeGate et compagnie. Comment tu vis cette époque ? Comment ça se retranscrit dans ta musique ? Est-ce qu'il y a quelque chose ? que tu peux développer là-dessus ?

  • Speaker #0

    Moi, je sais que sur Instagram, par exemple, je ne fais pas de politique. Mais je ne suis pas que dans le politiquement correct. C'est-à-dire qu'en fait, je suis mon instinct et je suis fidèle à qui je suis et à mes convictions naturellement, c'est-à-dire que sans forcer les traits. Donc du coup, quand tu viens me voir à mes concerts, j'ai toujours entre les morceaux... je parle avec mon public, donc il y a toujours une petite vanne, un petit truc qui va. Toujours sur le ton de l'humour quand même, mais parce que j'ai des convictions et que je suis une fille de mon époque, je suis une femme de mon époque qui vit dans son temps. Et donc voilà, je pense que dans mes chansons, ça se retranscrit, ça s'entend. Il y a des fois où je vais aborder des sujets un peu plus féministes et tout ça, mais toujours sur un ton quand même léger et artistique. Parce que de toute façon, pour moi, l'art... et politique, que tu le veuilles ou non, si tu fais de l'art, t'es politisée. Tu vois, et sans ça, c'est pas de l'art, c'est du divertissement, en fait. Et moi, c'est pas comme ça que je vois ma musique, je la fais pas pour divertir, je la fais parce que c'est ma passion, c'est ma vie. Et donc, du coup, c'est comme ça que je vois les choses. Et après, comment je vis cette époque ? Un peu comme tout le monde, c'est-à-dire difficilement. C'est fait de haut et de bas, il faut composer avec tout ça, c'est dur de rester soi-même, c'est dur de... d'être fidèle à ses convictions, quand il y a un phénomène de masse souvent et de tendance. Tout devient une trend alors qu'on parle de vie humaine, on parle de combats, de conflits, de guerres. La femme aussi, la place de la femme, tu vois. Là, à l'aube du procès le plus historique de Pellico, par exemple, là où on entend parler de ce truc qui est historique de fou, c'est devenu une icône. Je trouve ça magnifique, mais à côté de ça, on a une Europe qui se radicalise de fou, qui devient de plus en plus... Enfin, qui régresse, en tout cas, sur la notion de la femme et de ses droits et de sa liberté. Donc, c'est terrifiant. Moi, je suis terrifiée de fou, surtout que j'aimerais bien être maman à un moment. Et si j'ai une fille, d'autant plus, si Dieu veut... Voilà, j'espère qu'elle ne sera pas dans des... Waouh ! Dans des questionnements et dans une espèce de cage invisible. Enfin, tu vois ? Je vis cette époque un peu comme tout le monde, c'est-à-dire difficilement, mais j'essaie de m'accrocher quand même à certaines victoires et à certains trucs où je me dis, bon, on peut quand même essayer de faire des choses tous ensemble, dans l'unification et dans la fraternité, mais c'est difficile. La musique, c'est un moyen fort d'unir et tu vois, au même titre, c'est-à-dire à la même heure, au même timing. C'est surtout ça la force du live aussi. C'est que dans un moment de concert, tu as un public éclectique de fous, où les conflits restent à la maison et là, il y a une unification, il y a un truc autour de l'amour. Et ça peut paraître très simple, mais en fait... C'est beau aussi l'aspect primaire des choses et la simplicité, moi je la trouve belle et pas ridicule. Et mon nous franchement, c'est aussi con que ça. Mais moi, je le prends au premier degré, ce truc de aime ton prochain et tout. Voilà. L'RPGM. YOLO, en fait. Non, mais tu vois, je le prends grave au premier degré maintenant.

  • Speaker #1

    Pour revenir à cette question aussi, comment tu te formes ou comment tu t'abordes, justement, le côté un peu marketing ou le côté stratégique d'une carrière ? Est-ce que c'est des questions qui t'habitent, sur lesquelles tu es premier degré ou au contraire, c'est un peu, wow, OK,

  • Speaker #0

    il y a plus ? Moi, très honnêtement, ça fait un an que je markete ma musique. Ça fait un an. Parce qu'avant ça, du coup, tout était, entre guillemets, accidentel. Pas dans le travail en studio, mais je parle de l'image. L'image était accidentelle. C'est-à-dire que j'ai une idée, je la mets en forme, ça sort. Une fois que c'est sorti, je défends plus le truc. Je reviens tous les six mois avec un single, mais pendant six mois, je suis en studio et je communique pas. Donc en vrai... C'est une dinguerie d'avoir vécu ça pendant... Je dis pas que j'ai perdu du temps, je dis juste que j'ai pas rentable de fou, ma musique. J'ai été un peu là-dessus... Ouais, naïve, parce qu'en fait, moi, la musique, c'était ma passion, et je manifestais pas du tout l'argent, la réussite, faire des big concerts, c'était pas ça que je manifestais, en fait, moi. Moi, cette musique, elle m'a sauvé la vie, on va pas se mentir, ça m'a sauvé la vie. Et donc, ce que je manifestais, c'était la paix, la sérénité, pas faire des zéniths, faire des trucs... Enfin, tu vois... Donc du coup, voilà. Et là, il y a un an, ce qui s'est passé, c'est que j'ai commencé à gagner des sous vraiment de ma musique, tu vois. Et c'est ça aussi, il y a vraiment des sous qui rentrent et tu te dis Oh, waouh ! Genre, ça, c'est vraiment ma musique qui génère ça. Donc là, tu te dis Ok, si je peux, avec ça, vivre et payer mon loyer et tout, c'est mieux, je capitalise. Parce que du coup, l'idée, c'est de pouvoir payer mon loyer toute une life. Et donc, c'est là où j'ai commencé à me dire Ok, on va commencer à marketer, mais attention. Moi, je suis quand même quelqu'un de très ancré dans mes valeurs, dans mes convictions, donc je voulais pas non plus trop dénaturer qui j'étais, par respect pour celle que j'ai été toute ma vie, tu vois. Et donc, du coup, j'ai commencé, tu vois, les vidéos un peu saga, R'n'B, francophones, ça, ça a été un peu un délire de faire grossir ma communauté. Et puis ensuite, là, cette année, j'essaye au maximum de faire des vidéos régulièrement, ne pas laisser trois, quatre mois de silence radio et revenir comme ça, comme par magie. essayer de conscientiser un peu plus ma musique, mon travail, communiquer plus avec les gens face cam en disant yo j'ai écrit un son pour ma mère je suis pudique, me livrer un peu plus mais toujours dans la mesure du raisonnable parce que ça me met mal à l'aise ce truc de trop montrer j'essaye de trouver un juste milieu mais il faut s'attendre à plus me voir maintenant je suis fin prête je crois à bomber le torse un peu plus

  • Speaker #1

    2025, c'est ton année ?

  • Speaker #0

    2025, je l'espère de tout mon cœur.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter ?

  • Speaker #0

    Que c'est mon année. Franchement, une sortie d'album avec un bel accueil, accueil des gens qui me suivent, un accueil peut-être d'autres personnes qui ne me connaissaient pas et qui vont kiffer mon album. Je crois et j'espère aussi un accueil médiatique, avoir un vrai support média, une reconnaissance en vrai que je n'ai jamais manifestée avant. Et cette année, je m'autorise. C'est la première fois. fois de ma vie que je m'autorise à manifester de la reconnaissance et beaucoup de concerts et de la réussite et en fait je manifestais jamais ça avant et là je m'autorise à le faire, à me dire non non gars j'ai travaillé pour mon truc, ça veut dire là je mérite quand même que ça fasse du bruit moi et tous les gens qui m'entourent et tous les gens qui travaillent sur ma musique, tu vois ma manageuse Lorraine qui a tout quitté pour devenir ma manageuse alors qu'avant elle avait un taf sécure A2H, Job, Playcassie, enfin tous ces gens qui m'entourent et moi-même Je crois, 2025, là, j'ai trop envie que ça marche. En vrai, je te mens pas. Donc voilà, je le manifeste tous les jours. Le pouvoir de la manifestation, c'est un délai. C'est un délai. Vraiment.

  • Speaker #1

    Hâte de voir ça.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci une fois de m'avoir accueilli ce temps.

  • Speaker #0

    C'était trop cool. Je te dis au revoir. Oui, prends soin de toi et plein de bonnes interviews pour la suite.

  • Speaker #2

    Nae nous a montré que la musique peut être bien plus qu'une passion, un refuge, un combat et une boussole dans la quête de soi. Si cet épisode vous a touché, partagez-le autour de vous. Laissez un avis et abonnez-vous pour découvrir d'autres parcours qui inspirent à vivre sans regret. Merci d'écouter.

Description

Pour ce 27eme épisode de Fonce, plongez dans l’univers captivant de Naë, auteure-compositrice-interprète au parcours aussi inspirant qu’authentique.


Ensemble, nous explorerons sa passion pour la scène et le chant , un voyage où la musique est devenue son refuge face aux épreuves et sa force pour surmonter les doutes. Avec authenticité, elle nous partage comment elle a transformé ses émotions en mélodies et ses luttes en hymnes universels, façonnant ainsi son destin.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Est-ce que la musique peut vous sauver la vie ? Pour Naé, la réponse est un oui éclatant. Bienvenue dans FONS, le podcast qui met en lumière celles et ceux qui vivent sans regrets. Je suis Yvnou, et dans chaque épisode, nous partons à la rencontre d'artistes, d'entrepreneurs et d'autodidactes qui ont osé sortir des sentiers battus. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Naï, auteure, compositrice et interprète à l'univers Captive. Avec Authenticité, elle partage comment elle a transformé ses émotions en mélodies et ses luttes en hymnes universels façonnant ainsi son destin. Installez-vous confortablement et laissez-vous transporter dans l'univers de Naï. Bonjour Naïe, comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien. Merci. On approche des fêtes, fin d'année.

  • Speaker #0

    Merci de me donner un peu de ton temps pendant cette période chargée.

  • Speaker #1

    Mais non, merci à toi.

  • Speaker #0

    Tu es danseuse, chanteuse, mais aussi musicienne, guitariste, pianiste. Tu composes, tu écris, tu produis, tu arranges tes propres morceaux. Qu'est-ce que j'oublie ? Je ne sais pas,

  • Speaker #1

    mais juste pour qui je me prends ? Fais un choix, mais je ne sais pas. Choisis-toi, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Avant de parler de ton actualité, on va revenir sur ton parcours. Et bien sûr, on va commencer par l'enfance. Tu as grandi à Mérignac, près de Bordeaux. Tu es née en 1996. C'était comment les années 90, 2000, à la maison ?

  • Speaker #1

    C'était fun, c'était léger, c'était doux. C'était grave doux. Je suis très nostalgique de cette époque. Plus je vieillis, plus je suis nostalgique, en vrai.

  • Speaker #0

    Quels sont tes premiers souvenirs de musique à la maison ?

  • Speaker #1

    Ça arrivait très tôt. Mon père est guitariste amateur. Il avait un groupe avec lequel il reprenait des musiques, des chansons de rock, blues des années 60-70. Et tous les mardis soirs, il répétait à la maison avec son groupe et ma chambre était collée au studio, au home studio qu'il avait construit de répète. Du coup, dès l'âge de 5 ans, tous les mardis soirs, il y avait du rock'n'roll à la maison et je pense que ça a débloqué un truc en moi à ce moment-là.

  • Speaker #0

    T'as commencé la danse très jeune ?

  • Speaker #1

    J'ai fait le conservatoire, je pense que j'ai commencé à l'âge de 4 ans, 4-5 ans, l'éveil un peu du corps, etc. Jusqu'à mes 15-16 ans, je ne devais pas arrêter à la base. J'étais partie pour vraiment faire ça toute ma vie et devenir chorégraphe, en tout cas c'est ce que j'espérais du moins. Et j'ai dû arrêter par rapport à un accident, un peu de vie à l'âge de 16 ans. Mais ça m'a bien forgé, je crois, le conservatoire. Donc c'était une belle expérience.

  • Speaker #0

    Cinq ans, tu as aussi commencé le piano jeune, c'est quoi, sept, huit ans ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, vers mes huit ans. Mais c'est ma grand-mère maternelle qui avait eu, je crois, je ne sais pas, un bon plan pour un piano. Et du coup, elle m'a offert ce piano, un piano droit. Et avec ça, j'ai pu faire peut-être deux ans et demi de cours particuliers par semaine. Mais c'était genre une demi-heure. par semaine de cours. Donc, c'était vraiment genre léger de fou. Mais comme j'avais le conservatoire et tout, ma mère, elle ne voulait pas me surbooker. Donc, j'avais quand même un prof qui venait, mais c'était plus, tu vois, on apprenait les bases. Et en fait, très vite, j'ai lâché les cours parce que je composais. J'adorais composer, faire à l'oreille et je ne sais pas, j'avais besoin de cette liberté-là. Donc, je n'ai pas fait des cours très longtemps. Non, après, je me suis faite un peu toute seule autour de la musique, en tout cas.

  • Speaker #0

    On va reparler de ça parce qu'effectivement, en termes de mélodie, etc. Il y a quelque chose qui reste de cette époque. Je me posais la question si tu avais fait du solfège ou si c'était plus...

  • Speaker #1

    Plus à l'oreille. Mais j'aurais aimé en tout cas avoir une formation. En fait, aujourd'hui, je me rends compte que il y a des trucs sur lesquels je suis limitée un peu, tu vois. Mais en même temps, j'ai une liberté sûrement que d'autres qui sortent vraiment de l'école et de la théorie n'ont peut être pas, ou en tout cas, se permettent peut être pas cette liberté que moi, du coup, je m'octroie. Je ne sais pas, tu vois. L'un dans l'autre, on est un peu... Il y a du bon, il y a du mauvais.

  • Speaker #0

    C'est quoi le premier morceau de musique qui t'a vraiment marqué ?

  • Speaker #1

    Waouh ! Je crois qu'il y a un morceau où je suis très jeune à ce moment-là et c'est un morceau que mon père reprenait. C'est un morceau de Alana Miles, Black Velvet, c'est un truc comme ça. Et elle avait une voix de dingue et c'était ultra, je sais pas, un peu rock. Et il y avait sa photo en plus dans le home studio. Du coup, je sais pas, elle m'a grave inspirée. Black Velvet, c'était un refrain de fou. Et ce son, il m'a marquée et je devais avoir, ouais, pareil, 5, 6 ans. Je sais qu'il m'a... Il m'a matrixé un peu cette chanson.

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose qui reste dans ta voix, dans ton timbre.

  • Speaker #1

    Un peu rock, un peu éraillé. C'est ça, mais je te jure que ça vient de là. Et après, j'ai acheté une compilation de reggae. Parce qu'il faut savoir qu'on a fait quelques années en Guadeloupe. Mon père travaillait là-bas. Donc moi, j'ai un peu jonglé entre Bordeaux et Guadeloupe de mes trois mois à mes huit, neuf ans, tu vois. Et en fait, je sais qu'il y a une compilation de reggae que j'avais achetée. Et dans la compilation, il y a un morceau. C'était 96 degrees in the shade Et je ne sais pas pourquoi. ce morceau-là aussi m'a grave marquée. Et toute la compile de reggae m'a grave marquée. Donc en fait, j'étais entre le reggae, le rock et ma mère qui écoutait beaucoup de Céline Dion, Lara Fabian, donc de la chanson un peu française. J'ai vraiment... C'était un peu schizophrénique finalement.

  • Speaker #0

    Non, mais ça se ressent. Une fois dans ta musique, on en parlera un petit peu plus tard parce que justement, t'es pas dans une case et ça se ressent dans ce que tu dis. J'aime bien poser cette question quand on parle de musique. C'est quoi le premier concert où tu as voulu aller, où tu as été, par toi-même ou en tout cas, où tes parents t'ont amené, mais de ton fait ?

  • Speaker #1

    En fait, très simple. Il faut savoir que la première personne que j'ai vue sur scène, c'était mon père. Parce que lui, il faisait des concerts et tout, des tremplins, des trucs de... Même l'été, il y avait pas mal de scènes ouvertes et tout. Il faisait ça avec son groupe. Donc moi, c'est mon père que j'ai vu en premier jouer sur scène avec sa guitare électrique et tout. Ça m'a vendu un rêve absolu. Mais après, très vite, dans ma génération, typiquement, Laurie. Moi, c'est le premier big concert que j'ai fait avec ma mère, donc toutes les deux, au concert de Laurie. Et en vrai, je te demande pas, j'ai aucun souvenir de Laurie sur scène, mais je me rappelle de ma mère et moi, à ce moment-là, ce soir-là. Et je sais que j'étais comme une excitose, quoi. Genre, c'était le truc le plus fou. Mais moi, j'ai eu beaucoup de chance qu'on a eu accès à la culture avec mes frères, où, en fait, ma mère, qui était à ce moment-là, ne travaillait pas. Elle a travaillé après plus tard, mais quand on était petits, elle ne travaillait pas. Et en fait... Ça nous a permis, tous les week-ends, d'aller voir des spectacles du théâtre, en passant par la musique, en passant par des spectacles de danse. Je sais que je me rappelle d'avoir vu Pietragala, une chorégraphe avec ma mère. Pareil, ça, ça m'avait marqué. Donc, dans un autre registre que la musique, mais ça m'a quand même marqué. Mais du coup, l'accès à la scène et au spectacle, c'est un truc avec lequel j'ai grandi. Et du coup, ça m'a grave inspirée.

  • Speaker #0

    Donc, c'était autour de la musique. Là, tu viens de me dire aussi autour de la danse.

  • Speaker #1

    De la danse, du théâtre.

  • Speaker #0

    Quand tu es passée de l'école primaire, puis le secondaire, c'est là que tu as un peu plus été dans la musique ? Enfin, un peu plus, en tout cas, que tu t'es révélée ?

  • Speaker #1

    C'est au collège, en fait. Parce que primaire, j'étais encore à la maison, je chantais le soir chez moi. Je chantais par-dessus des CD que j'achetais. Du coup, chaque CD que j'achetais, je m'amusais à faire des harmonies dessus, mais ce n'était pas du tout conscient. Mais je le faisais, en fait, et c'est bien après que je me suis rendu compte qu'en fait, tes premières armes, tu les as faites sur des scuds, tu vois. Et après, au collège, je me suis fait un peu remarquer par des copines qui se disaient Mais en fait, t'as une belle voix et tout, il faudrait que tu fasses un truc, machin. Et il y a eu Facebook. Et sur Facebook, il y a une vidéo de moi qui a fuité, d'une copine qui a partagé, moi, avec mon piano, à la maison. Parce qu'en fait, quand j'invitais mes copines à la maison, elles étaient comme des dingues, parce qu'il y avait ce home studio. Et donc, forcément, mon père qui n'avait pas beaucoup d'argent, mais toutes ses économies, il les mettait dans des guitares, dans des synthés et tout. Et donc, quand les copines venaient, c'était en mode la récréation. Du coup, il y en avait une au micro, l'autre au piano. Et donc, il y a forcément une vidéo comme ça qui a fuité sur Facebook. Et ça a fait le petit tour du collège et des collèges un peu voisins. Et donc, c'est là où je me suis dit, OK, il y a moyen que je monte peut-être un groupe. Et c'est à 14 ans que j'ai monté un groupe du collège avec 3-4 mecs. qui était dans le rock un peu alternatif, un peu Arctic Monkeys, des trucs comme ça. Moi, je commençais à écouter ce genre de musique-là à ce moment-là. Et du coup, on a monté un groupe avec qui on a fait des tremplins rock. Donc moi, à 14 ans, je monte sur scène, en fait. Je fais mes premières scènes avec mon groupe de rock. Tu vois ? On s'appelait Malice. Oui, on avait un MySpace et tout. On écrivait nos propres chansons. C'était hyper cool comme expérience.

  • Speaker #0

    Tu as des souvenirs de Préci, de ses premières scènes ?

  • Speaker #1

    Mon tout premier concert, c'était je crois à Saint-Médard. Et c'était genre Rock Angel, ou je ne sais plus, ça m'aide à rentrer, on trouve ça ? Rock Angel, oui. Voilà, on avait fait ce tremplin-là, et c'était mon premier concert. Parce qu'en fait, la scène, je l'ai, on va dire, apprivoisée par le biais de la danse. Donc, j'en faisais déjà beaucoup, des spectacles de fin d'année, etc. Mais là, moi, soliste, chanteuse d'un groupe, c'était la première fois, tu vois. Et je m'en rappelle de ouf, c'était incroyable.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu continues aussi la danse ?

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, je continue encore la danse. Voilà.

  • Speaker #0

    Tu avais les deux passions.

  • Speaker #1

    J'avais les deux passions.

  • Speaker #0

    Et à quel moment la musique est devenue principale ?

  • Speaker #1

    Eh bien, j'ai passé mon... Donc j'ai 15 ans, je passe mon brevet 3e, je commence à décrocher un peu l'école, parce que j'angoissais, je commençais à avoir une espèce d'anxiété. Alors que moi, j'étais très scolaire. En fait, je voulais exceller partout, moi. J'avais ce syndrome-là de l'enfant qui voulait être parfait, qui voulait être aimé par le prisme du résultat. Et du coup, fallait que je sois bonne à la danse, fallait que je sois bonne en musique, fallait que je sois bonne à l'école, fallait que je sois bonne dans les repas de famille, fallait que je sois toujours la petite fille sympa, sage, gentille et tout. Et en fait, je commence progressivement à me désolidariser de ce personnage à l'âge de 15 ans. Et ça commence par des crises d'angoisse à l'école, le matin j'y vais un peu, la boule au ventre et tout. Je passe le brevet et alors là, l'été, de ma troisième à ma seconde, décompensation totale, dépression qui arrive, un espèce de tsunami comme ça. Mais genre de manière très intérieure, tu vois. C'est pas du tout démonstratif et tout. Et donc, c'est là où je commence à décrocher la danse. Parce que du coup, il y a l'été. Donc déjà, j'arrête à ce moment-là. C'est les vacances scolaires. Et la seconde, je démarre la seconde. Et là, au bout de deux mois et demi de seconde, j'arrête vraiment la danse. J'arrête l'école. Je veux plus rien faire. Je veux être chez moi. Donc, je commence à décrocher de fou. Et en fait, ce qui va se passer, c'est que je vais être déscolarisée du début de ma seconde jusqu'au dernier trimestre de la seconde. où je vais être sauvée par un autre lycée qui va m'accepter quand même. Alors que je n'ai pas fait cours pendant la moitié de l'année, tu vois. Mais j'ai fait des cours à domicile.

  • Speaker #0

    Tu faisais des cours à domicile.

  • Speaker #1

    J'ai fait des cours à domicile. Et là, ça a été chaud. Là, j'étais en dépression de ouf. Donc plus de danse. Mais par contre, la musique. Je continue à faire de la musique chez moi. C'est ça qui est fou. Je continue à composer de la musique. Je crois que je fais deux, trois apparitions un peu folles à des concerts et tout. Sous dépression, mais du coup, ça ne se voit pas parce que je crois que... à travers le naï qui naît progressivement, je me trouve un garde-fou, tu vois. Donc quand je suis dehors, ça se voit pas. Personne n'aurait deviné que j'étais en DEP. Mais quand je suis à la maison, par contre, au bout de ma vie, j'ai envie de mourir, quoi. C'était un paradoxe de fou.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui fait que tu t'échappes de ça ou que tu te sors de cette dépression ?

  • Speaker #1

    Je suis arrivée à un stade de la dépression où là, j'ai à peu près... C'était entre mes 15 et mes 16 ans et demi. Donc je retourne en cours en dernier trimestre de seconde. Première, je démarre la première toujours dans la souffrance. En fait, j'arrive à un tel stade de souffrance où là, je joue un peu avec la vie, c'est-à-dire que je teste mes limites, j'essaye de passer à l'acte. Il y a un moment de désarroi total où je fais cette... Il y a ce soir-là où j'ai envie de mettre fin à mes jours et en fait, fail. Par chance, ça fail. Et en fait, ce fail a été une révélation parce qu'après ça, j'ai progressivement... Je me suis reconstruite. très progressivement, mais sous un autre... dans un autre schéma en fait de vie. Où là, je commence à m'affirmer progressivement, à me révéler musicalement, à me faire des potes dans des scènes ouvertes, à oser... Enfin tu vois, petit à petit. On est vraiment aux prémices, parce qu'il m'a fallu 10 ans pour arriver à aujourd'hui, tu vois. Mais c'est les prémices à 17 ans là, d'une espèce de prise de conscience de ça y est en fait. Je suis pas juste... J'ai pas envie d'être juste jolie, j'ai pas envie d'être juste gentille, j'ai envie d'être moi aussi et de m'affirmer, mais tu vois, il a fallu passer quand même par un... une grosse, grosse souffrance, mais que je ne regrette pas. C'est juste que je commence à en parler que là, depuis deux ans. Avant ça, j'étais dans un déni total. Je disais que j'avais arrêté la danse parce que... Accident, ligament. Je disais non, j'ai eu un problème de santé. Non, mais en fait, j'ai fait une dépression et je ne pouvais plus. Mais voilà, vers mes 17 ans, c'est là où j'ai commencé à me reconstruire progressivement.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, t'avais déjà décidé de... de faire de la musique une activité principale ou c'était juste une échappatoire, quelque chose qui te permettait justement de rester en dehors,

  • Speaker #1

    au-dessus de l'eau ? Oui, en fait, c'est ça. Ça me tenait, ça me maintenait. Je pense que ce que je mettais dans la musique, c'était beaucoup de légèreté, beaucoup de... Je ne sais pas, c'est ma passion, c'est quelque chose qui était prenant et qui me permettait d'exister autrement que l'être humain qui était, elle, malheureuse en fait à elle. Elle n'était pas heureuse à ce moment-là. en souffrance amoureuse, j'avais mon premier petit copain avec qui c'était deep de fou, genre la première relation toxique, l'école même si j'ai repris, en vrai j'étais là vivement que j'ai mon bac parce que j'en ai trop marre de l'école. Donc il y avait la musique et en fait la musique ça me permettait d'exister autrement et du coup quand j'étais dans ces scènes ouvertes ou première partie avec mon piano sur le bras, il y avait un truc où c'était totalement deux personnalités. Et ouais c'était trop équilibrant pour moi. Et ensuite à l'âge de 18 ans j'ai mon bac. c'est le chaos familial et tout. En fait, il y avait vraiment un truc horrible, un effet boule de neige entre mon moi perso, mon moi familial, tout était chaos technique.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu en parlais dans une interview où à ce moment-là, effectivement, tes parents se sont séparés.

  • Speaker #1

    Mes parents se divorcent à 18 ans.

  • Speaker #0

    Et ça s'est passé après.

  • Speaker #1

    En fait, à mes 18 ans, j'ai mon bac. Ma grand-mère maternelle qui m'a offert ce piano décède tragiquement d'une maladie horrible et mes parents divorcent à ce moment-là. Du coup, on perd la maison, on perd les repères, il n'y a plus rien. Sous mes pieds, en tout cas, il n'y a plus rien à part la musique, tu vois, par ce truc qui me tient. Parce que dans la musique, en tout cas, je suis une meuf normale, quoi. Tu vois, il n'y a pas de dépression, il n'y a pas de problème. Et donc, c'est là où je bascule vraiment vers la musique. Et je me dis, OK, là, il faut que tu... Donc les premiers réseaux sociaux, je commence à balancer des trucs. Je fais ces premières parties. Il y a des premières parties comme Soprano qui vont me marquer. C'est un big truc. Au Rocher de Palmaire, du coup. Plein de scènes à Bordeaux, dans le Sud-Ouest et tout. Et en fait, j'ai un collectif, les World Way Kids, du coup, avec Kouley. Là, ça se concrétise un peu la musique. C'est-à-dire que là, on commence à conscientiser notre musique. Avec l'argent des concerts, on se paye nos premiers mix, nos masters. Il se passe un truc à l'âge de 18-19 ans là, où je commence à prendre conscience de la musique vraiment.

  • Speaker #0

    Moi c'est là que je t'ai découvert, comme beaucoup de gens avec la vidéo sur Red Couch,

  • Speaker #1

    Guitar Voix.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, on sent déjà qu'il y a une sorte de profondeur en tout cas dans la chanson, forcément on te remarque. Il y a eu beaucoup de live et beaucoup de talents qui ont été sur ces sessions, mais forcément tu portes...

  • Speaker #1

    C'est qu'on bat le down de Rihanna. La vidéo elle a disparu, mais je parle si mal anglais à cette époque. C'est genre un yaourt.

  • Speaker #0

    C'est une autre question, question entre parenthèses, mais comment t'as appris l'anglais ?

  • Speaker #1

    L'anglais, en fait, c'est mon père, parce qu'il ne reprenait que des chansons rock des années 60-70, mais qu'un riz. C'est des artistes américains de fous, tu vois. Il était un cow-boy de fous, mon père. T'as pas vécu au Stade des Unes en Angleterre ? Non, mais du coup, ça n'écoutait quasiment que de la musique anglophone. Ça regardait des séries en anglais.

  • Speaker #0

    Pour revenir au Red Cow, à ce moment-là... est-ce que tu avais déjà décidé d'être en solo ou est-ce que tu étais encore dans l'idée de jouer en groupe, etc.

  • Speaker #1

    Ouais, j'étais encore dans le... J'étais encore dans le... Enfin, j'étais encore, ouais, sur la... la notion d'entourage et de groupe, parce que c'est comme ça que j'ai pu aussi me construire un ancrage solide, tu vois. Donc pour moi, il y avait... C'était pas envisageable de faire une carrière vraiment solo. Donc j'étais encore dans le... Je faisais encore partie de cette unité des Worldwide Kids. Même sur scène, j'avais Keio Kid avec moi. Il y avait Playkassy évidemment qui m'accompagnait au piano et tout. Donc j'étais encore dans ce truc de on est un groupe et tout. Il n'y a pas Nae toute seule, machin. Et en fait, ça arrivait très progressivement et très naturellement. Tu vois, c'est au fur et à mesure 18, 19 ans, 20 ans, de plus en plus de concerts, de plus en plus de demandes et puis des sollicitations à Paris où je dois monter un peu seule à Paris. C'est là où, au fur et à mesure, tu vois, je commence à me désolidariser du groupe parce qu'aussi, il faut à un moment prendre son envol aussi, tu vois. Ça devenait presque un peu, enfin, pas handicapant pour moi, mais je sentais que, bon, vas-y, à un moment, meuf, il va falloir que tu puisses te sentir capable de faire seul.

  • Speaker #0

    T'as eu le syndrome de l'imposteur à un moment ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, mais moi, je l'ai un jour sur deux et tout. C'est terrible. C'est une prison mentale de fou. Et ça, je pensais que je pense l'aborder à un moment, quand je serai prête, peut-être à la sortie de mon album. J'aimerais bien aborder ce truc de prison mentale, de ne pas se sentir légitime, de ne pas avoir confiance en soi. Alors que tu es conscient. Il y a des fois, je suis sur scène, je me dis, il se passe un truc, meuf, tu n'as pas rien. Tu transmets de l'émotion, les gens pleurent. C'est fort. Mais la seconde d'après, je vais grave, mais sincèrement, profondément, penser que je suis une demeure qui ne va jamais y arriver. Et c'est chiant. Parce que je suis consciente du bâton que je me mets toute seule dans les roues. Mais je n'arrive pas à m'en sortir. C'est chaud. prison psychique là c'est justement malgré ça ce qui a eu un moment où tu as eu la certitude que c'est bon c'était cette voie là la musique et où est ce que tu avais un plan b waouh alors moi j'ai pas de plan b1 depuis l'année 2000 d'enregistrer 19 ans depuis que j'ai arrêté les études j'ai aucun plan b en tout cas c'est pas envisagé dans ma tête maintenant si la musique ça le fait pas Tu connais, on a bien ridé la vie, on a un peu compris les tenants, les aboutissants. Donc je sais que je suis une des merdes et que je trouverais quoi qu'il arrive des plans B. Mais ce n'est pas envisageable, ce n'est pas envisagé, en tout cas dans ma tête. Et du coup, quand est-ce que je me suis sentie à ma place ou quoi ? En fait, ça arrivait à plein de moments. Tu vois, sur scène notamment, quand il y a l'énergie du public et tout, est-ce que tu renvoies aux gens et comment ils te le rendent ? Là, je me dis, OK, je n'ai pas fait fausse route. Il y a vraiment quelque chose. Ou après, après une sortie, par exemple, un son que je vais sortir où j'ai des retours où je me dis, OK, c'est arrivé jusqu'à cette personne qui me dit un soir à deux heures, meuf, merci d'être là, sans ta musique, tu vois, j'aurais peut-être pensé à des idées noires, des trucs. Et là, je me dis, ouais, en fait, je suis à ma place, tu vois. Et après, il y a plein d'autres moments où je me dis... Waouh, c'est terrifiant. Qu'est-ce qui m'attend ? Si ça ne marche pas ? Enfin, c'est chiant.

  • Speaker #0

    Il y a eu un moment où tu as hésité, justement, entre arrêter et dire non, il faut forcer, il faut continuer d'y aller.

  • Speaker #1

    L'année dernière, en octobre dernier. Donc 2023, à la suite en plus d'une grosse période... J'ai vécu quand même pas mal de traumas dans ma vie, on ne va pas se mentir. Je n'ai pas encore 30 ans, mais je pense avoir un quota de traumas pas mal que je gère, parce que je travaille dessus, j'ai consulté, je vais toujours vers la guérison et tout, et la remise en question. Mais j'en ai eu un pas mal en fin 2022. Et donc toute l'année 2023, j'étais totalement en flottement. C'est-à-dire que j'allais bien, puisque justement j'étais un peu en atone émotionnellement. Je n'y vivais plus les émotions tellement ça a été très fort fin 2022. Donc 2023, je pars à Allstays, je m'invente une life avec un Américain là-bas. En fait, je ne suis plus vraiment ancrée. Mais ça allait du coup, parce que ça m'a permis de sortir de la musique. Je sortais des singles, il y a eu Phénomène, il y a eu Hiver. Oui, ce que j'avais tout dit. Mais tu trouves la musique qui me sauve à chaque fois. La musique, c'est un truc genre... Naé, en tout cas, le perso Naé qui fait partie de moi, mais il n'empêche que je l'utilise vachement pour contrer ce que Annaëlle va vivre frontalement. Et donc fin 2023 par contre, bah oui forcément tu peux pas te mentir éternellement à toi-même, ça te rattrape et là ça me rattrape, waouh, genre vénère et du coup là j'ai envie d'arrêter tout, je suis en démotivation totale 3000 de moi en plus, c'est-à-dire que je blâme personne dans l'histoire. J'ai beau me dire ok ma maison de disques, parce que je suis chez Warner du coup, je me dis ma maison de disques peut-être qu'elle a aussi sa responsabilité dans l'histoire, il pourrait pousser le projet différemment, pourquoi ça marche pas comme on aimerait que ça marche, pourquoi je fais pas de buzz, pourquoi machin... Et finalement, plutôt que de les blâmer, je me dis, en fait, tu es ta première ennemie. Si à un moment donné, ça ne marche pas, meuf, regarde-toi et observe dans tes comportements, dans tes agissements, qu'est-ce qui fait que ça ne marche pas. Sauf qu'en fait, c'est pire, parce que du coup, tu te blâmes, tu dis, je suis seule face au monde. Et là, j'ai envie de tout arrêter. Là, je ne suis pas bien. Alors, fin 2023, là, c'est horrible. J'ai envie de tout balancer et tout. Horrible. Trop triste.

  • Speaker #0

    Toi, tu parles, entre autres, du EP Nombreuse.

  • Speaker #1

    L'EP Nombreuse, il est sorti en 2018. Il est sorti genre vraiment... Ah non, attends, je te dis des conneries. Non, il est sorti en 2021. 2021, le Pénombre sort. Là, ça va. Il y a le 13, le morceau le 13 qui tourne plutôt bien et tout. Même si j'aurais kiffé qu'on le défende un peu mieux. Mais en vrai, il a bien tourné quand même. Il y a des projets sur lesquels j'ai bossé en amont qui ne sont pas les miens, mais qui m'ont permis aussi d'avoir un peu de visibilité. Et en fait, l'année 2022, du coup, là, c'est là où c'est une année un peu dark. Et l'année 2023 passe où je commence à teaser des singles en dehors de l'EP. Et donc, fin 2023, j'ai envie d'arrêter la musique. Mais l'EP Nombreuse, il est déjà sorti depuis un moment. C'est carrément épisodique pour moi. C'est anecdotique. J'y pense plus à l'EP Nombreuse. C'est fou. Oui, parce que quand je balance un projet, en général, je passe à... Enfin, avant. C'était ma manière de faire d'avant. C'est que je passe très vite à autre chose et tout. Tu vois ?

  • Speaker #0

    J'aimerais juste revenir en arrière, justement, à ton passage à l'écriture en français. C'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu as commencé à chanter beaucoup en anglais, justement aussi avec l'inspiration de ce que faisait ton père. C'est là-dessus que tu as commencé. C'est en 2019 que tu commences à écrire en français. Il y a effectivement le morceau La Flamme.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un autre morceau qui s'appelle Déterminer. Ah, waouh ! Ça, c'était pour un projet de synchro, en fait, de musique à l'image. OK. Et c'est un pote à moi, Bachir, qui a un label aussi. et qui produit d'ailleurs Joe Lucas, un rappeur que je kiffe. Et en fait, Bash, qui est juste trop génial, qui fait partie du collectif Worldwide Kids, c'est le sound de la veine. Et lui, il me dit, si tu veux faire un peu de son à l'image, il faut que tu écrives un truc un peu de détermination. C'était un peu à la demande, ça. C'était hors projet.

  • Speaker #0

    Justement, je vais te parler de ça, parce que c'est vrai que souvent, dans les interviews, on parle de Flamme comme étant ton premier morceau en français. Et ce qui m'a étonné, c'est justement la différence de qualité d'écriture. entre ces deux morceaux. Et justement, ce qui m'intéressait, c'est de savoir comment tu t'es construite en français.

  • Speaker #1

    Ça aussi, c'est un voyage. Moi, l'histoire du français, parce qu'au début, j'écris du coup un peu pour séduire les auteurs et autrices francophones. En fait, c'est dans le but de m'inscrire dans Waouh, elle écrit trop bien en français Donc, c'est incompréhensible, c'est illisible. C'est-à-dire que je m'essaye à la poésie, même flamme, en fait, quand t'écoutes. C'est des longues phrases. Tu vois, c'est hyper... C'est pas du tout OK, en fait. Mais sur le moment, c'est un peu ça. Tu essaies toujours de faire de la musique pour d'abord séduire le gain, pour être validé. Et ensuite, tu t'écartes de ça au fur et à mesure du temps, parce que tu te rends compte que le but étant quand même de proposer de la musique à des gens qui ont une vie, on va dire, plus lambda, en fait. Des gens comme toi et moi, qui se lèvent le matin, qui vont taffer... Enfin, tu vois. Et en fait, du coup... À ce moment-là, je me dis, il faut que je simplifie mes textes, il faut qu'ils soient plus honnêtes. par rapport à la personne que je suis dans la vie. Et il faut que j'essaye de chanter comme je parle, en racontant des histoires. Et ça a pris du temps, avant de progressivement simplifier mes textes, mais sans pour autant les rendre non plus trop putassiers. Mais je ne sais pas, ça a été un parcours, un travail. J'ai vraiment bossé l'écriture.

  • Speaker #0

    Tu n'enfermes pas dans un style musical. Est-ce que tu as peur de te laisser enfermer ou du plafond de verre qu'il peut y avoir autour du R&B et de carrière ? Je ne citerai pas de nom, mais il y a plein de chanteuses et de chanteurs qui ont pu être hyper prometteurs. Et à un moment, on ne sait pas ce qui a bloqué.

  • Speaker #1

    C'est horrible. Moi, en fait, le premier... Le R'n'B qui m'a matrixé, c'est dans les années 2000, tu vois. Que ce soit R'n'B US ou français. Parce que j'écoutais, j'étais dans les deux camps de toute façon. Et en fait, j'ai l'impression que le R'n'B aussi, avec le temps... est devenu de plus en plus alternatif, où il n'y avait plus uniquement... Parce qu'à la base, le R&B, c'est le rythme and blues, tu vois. Et au fur et à mesure du temps, c'est devenu plus alternatif. En fait, avec d'autres, ça a croisé la new soul, ça a croisé un peu même, par moments, le rap, en fait, parce que c'est un mix des deux, quand tu chantes et que tu raps en même temps. Et en fait, moi, je trouve ça super. Je trouve ça trop bien qu'on puisse mélanger les genres, faire des mix et tout, s'approprier un style, c'est trop bien. Ce qui est triste, c'est qu'en France, j'ai l'impression que c'est encore très limitant d'inscrire sa musique dans un genre. En France, c'est super dur en fait, parce que j'ai l'impression qu'il y a des catégories. très définie, c'est la pop, c'est le R'n'B, c'est le rap. Alors le pire, c'est l'urbain. Enfin ça, ce mot pour moi, c'est comme Voldemort, tu vois. C'est genre, dès que j'entends urbain, ça me... Parce que je comprends pas, en fait. Et du coup, ouais, c'est compliqué. C'est trop compliqué. Et en plus, le R'n'B en France est perçu comme un truc cheesy, alors que pas du tout. C'est juste que c'est une musique qui exprime des sentiments souvent d'amour, de love, de sexe aussi, mais... Ça passe trop bien aux States. En fait, quand je suis aux États-Unis et que je mets la radio, le R'n'B est mainstream là-bas. C'est genre des hits, des bangers, des mecs qui sont mis en avant en radio à des heures d'écoute de folie. Alors qu'ici en France, c'est Black Box à 22h30, 23h, t'entends un son de Monsieur Nob. C'est trop triste, tu vois. Et c'est en train, un petit peu, je pense, de s'ouvrir. Parce qu'il y a beaucoup d'artistes aujourd'hui qui se disent, je pense, qu'ils ne donnent plus le choix aux gens. Et à partir du moment où ils décident de plus donner le choix aux médias et de dire c'est ça et pas autre chose, c'est peut-être les médias maintenant qui doivent s'adapter aussi à l'offre.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'aux États-Unis... Je ne sais pas si c'est parce qu'il y a une offre qui est plus large ou un auditoire qui est plus grand, mais on a différentes catégories de type de R&B. On peut avoir vraiment du très old school, Boyz II Men, Brian McKnight, etc. À des choses très dansantes. On parlait de Usher, même si c'est plutôt récent. Ça va du truc très slow à dansant, à très nouveau, très différent. En France, j'ai l'impression que c'est hyper compliqué. La seule catégorie... qui me semblent bien fonctionner en ce moment et dont je pense que tu fais partie quand même de cette nouvelle école. On pourrait citer des Luigi, on pourrait citer des Robin, qui vient aussi de Toronto.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Quelque part, le tournant de This Is,

  • Speaker #1

    qui revient,

  • Speaker #0

    alors il n'est pas R'n'B,

  • Speaker #1

    mais qui est dans... Ils appellent ça la nouvelle pop. Maintenant, moi je pense, tu sais, l'art en général, la culture, elle est aussi... elle arrive avec son époque économique, je ne sais pas comment expliquer, et historique. C'est-à-dire que les États-Unis n'ont pas la même histoire que la France. Et en fait, la diversité, par exemple, des genres musicaux aux States, pour moi, va de pair avec la diversité de genres, ethniques aussi, le fait de reconnaître qu'il y a une énorme diversité et... En France, c'est pas tout à fait pareil. Et je crois que, du coup, c'est lié. J'ai l'impression qu'en France, on est encore un peu archaïque dans notre vision de la France, tu vois, et de toute la richesse que peut être la France dans son rapport à l'ethnie culturelle, sociale. Et en fait, je pense que c'est pour ça aussi qu'il y a un bug en France sur...

  • Speaker #0

    le cinéma, la musique. Enfin, tu vois ? Et pour l'instant, on peut pas... On peut pas, en tout cas, faire le poids par rapport aux États-Unis. Et en fait, parce que les États-Unis, je te dis, je trouve qu'ils ont compris ça. Ils ont compris que... qu'il y avait un large spectre d'êtres humains avec des cultures différentes, des langages différents, des origines différentes, des couleurs différentes. Et je crois que ça va ensemble, en fait. Tu vois ? Et je pense qu'en France... Compliqué encore à faire comprendre. Même moi, par le biais de mon histoire, des fois, je me rends compte que c'est compliqué aussi de pouvoir parfois m'identifier, même à d'autres artistes qui pourraient me ressembler dans le genre musical, dans le genre tout court, dans le métissage culturel. J'ai l'impression qu'il y a une grande diversité. En tout cas, on ne laisse pas la parole à énormément de...

  • Speaker #1

    de gens différents. Après, tous les artistes que j'ai cités juste avant, il y a quelque chose qui est marquant dans ces années, on va dire, de demain. C'est aussi le fait de s'ouvrir plus facilement à, justement, comme tu disais tout à l'heure, la dépression, les amours troubles... moins glamour toi dans ce que tu les thèmes que tu abordes qu'est ce que tu as envie qu'on retienne de des messages que tu abordes que tu lances qu'est ce qu'est ce qui va je pense que jusqu'à présent ce qui est sorti sur

  • Speaker #0

    les plateformes dans mes dans mes chansons effectivement j'aborde beaucoup le l'amour tu vois c'est un truc qui revient et où le relationnel amoureux j'ai quand même coécrit pas mal avec Jérôme Attal, notamment sur le projet Nombreuses, qui est un auteur parolier super et qui m'a justement amenée jusqu'à aujourd'hui, où maintenant j'écris seule et où je pense avoir quand même capté 2-3 skills pour avoir trouvé mon écriture. Mais à l'époque, au moment de Nombreuses, j'écris avec un binôme, qui est Jérôme Attal. Et en fait, mes textes... sont assez génériques et ne sont pas hyper personnelles. Donc je commence à aborder des thèmes qui parlent aux gens, puisque l'amour, ça parle à tout le monde, mais je pense que ça retranscrit pas encore assez qui je suis. En fait, ce qui est intéressant, c'est qu'au moment où j'ai fait entre guillemets mon temps avec Jérôme Attal et que je me rends compte que je peux, comme avec les Warway Kids en fait, à un moment, je me réveille et je me dis Tiens, ça y est, je crois que j'ai pris de cette expérience suffisamment de clés pour maintenant débloquer de nouvelles portes seule. En fait, là, maintenant, je suis seule, j'écris majoritairement toute seule. Et là, mes textes commencent à être super perso et où j'aborde toujours l'amour, mais avec beaucoup plus de maturité aussi, de recul, différemment, avec un autre point de vue. Moins la nana qui a souffert, mais plus la nana au contraire résiliente aujourd'hui et qui a découvert l'amour propre, le self-love. C'est surtout ce que j'aborde dans mon prochain album, tu vois. Ça parle d'amour propre, aussi de... le fait de kiffer, cohabiter avec soi-même, la solitude et tout. Parce qu'en fait, ça va de pair aussi avec ce que je vis dans le perso. Et aujourd'hui, je sais que, à l'approche de la... Je m'approche de la trentaine, c'est dans 200. Ça, t'es pas obligé de le mettre dans le podcast. Mais en tout cas, je sais que là, j'ai passé un cap, tu vois. Et où je suis grave bien avec moi. Et où... Voilà. Et donc, mon écriture, elle est plus perso aujourd'hui. Elle est moins générique. Et je suis plus dans la recherche vraiment de me raconter, de raconter mon parcours, ma vie, ce que je pense. Mais il m'a fallu du temps avant d'arriver à ça.

  • Speaker #1

    Sur ton prochain album, les messages et les émotions que tu veux transmettre sont plus en accord justement avec ce que tu dis maintenant.

  • Speaker #0

    Grave. Beaucoup plus direct en fait. C'est plus direct. Il y a moins de poésie, ce que tu disais, ce truc un peu distanciel. Là, c'est beaucoup plus direct. Et je ne parle pas que d'amour. ou en tout cas de mes ex et compagnie, je parle aussi beaucoup de ma rencontre avec moi-même. Genre mon nouveau moi que je kiffe, le voyage. Mon enfance, pas mal aussi, quand même. En tout cas, puis ma famille, tu vois. Il y a une chanson, ma magicienne, je parle de ma mère, mais il y a un morceau que j'ai composé avec mon père qui a fait de la guitare dessus. C'est un peu une œuvre familiale, cet album aussi, où je raconte vraiment mon histoire, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'au cours de ta carrière, tu as eu beaucoup de belles rencontres artistes.

  • Speaker #0

    Grave.

  • Speaker #1

    On parlait de Jérôme Attal, de Savant. J'aimerais qu'on parle d'une autre personne centrale, et que tu me parles de ta relation justement avec Plekacy.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et par là même, si on pouvait aussi parler de ta façon de travailler tes mélodies, tes top lines, parce que c'est quelque chose, on parlait tout à l'heure rapidement, mais qui m'intéresse. Comment vous êtes connectés et comment vous travaillez ensemble ?

  • Speaker #0

    En fait, Play Cassie, je l'ai rencontré via Mood Supple Child, anciennement appelé Cool A, que j'ai rencontré quand j'avais 16-17 ans et qui, lui, avait toute cette famille de potes. Et donc, il y avait Play Cassie dans cette aventure, dans cette histoire. Et du coup, avec Play Cassie, on a grave accroché parce qu'on a une relation un peu de... Grand frère, c'est un peu un grand frère pour moi. J'ai quand même deux grands frères, deux vrais grands frères. Mais j'en ai plein d'autres au final. Comme j'étais la plus jeune de ce groupe, j'avais presque 10 ans d'écart avec les 3 quarts. J'étais la petite Neyne. C'est comme ça qu'on m'appelle dans la bande, c'est Neyne. C'est comme ça qu'est donné mon nom Naé à la base. Et du coup, avec Cassie, qui m'accompagne depuis 10 ans maintenant sur scène et en studio aussi. Franchement, on a une relation unique. On ne s'est jamais engueulé. Jamais une seule fois en 10 ans. On est grave sur la même longueur d'onde. On n'a pas besoin de se parler pour se comprendre. Même sur scène aujourd'hui, Dieu... Aujourd'hui, Playkassy, il a vachement level up, parce qu'il bosse avec Luigi aussi sur scène. Ça, c'est ma plus grande fierté, parce que je me dis, putain, il a réussi à trouver en miroir à notre bande de Bordeaux, il a trouvé une autre bande qui est Foon Palace, avec les mêmes valeurs, mais en même temps, ça lui permet à lui de s'émanciper aussi de nous. C'est hyper stylé. Et en fait, on fait quand même des dates ensemble quand on peut, quand il peut. Et tu vois, on n'a pas besoin de répéter cinq ans avant, parce qu'on arrive sur scène et il y a une espèce d'alchimie, une petite connexion qui se fait directe. Moi, c'est un repère de fou pour moi dans ma vie. C'est un mec qui ne m'a jamais laissé tomber. Pour moi, j'espère que c'est une relation qui va durer toute la vie. Et toujours par le prisme de Mouts Petchild, avec qui j'ai quand même une relation privilégiée aussi. Donc, j'ai beaucoup de chance d'avoir un entourage en or massif. Pour qui je dois beaucoup et envers qui j'ai beaucoup de reconnaissance aussi et que je n'oublie pas. Ils font partie de mon parcours, ils font partie de ma vie et j'essaye de ne jamais oublier aussi ce truc-là.

  • Speaker #1

    On parlait tout à l'heure des mélodies, tu n'as pas fait de solfège. C'est vrai qu'on te voit beaucoup travailler, répéter ta chambre. Je parle de ce que tu postes sur Instagram. Tu as un rapport très direct avec ton audience. aussi teaser des morceaux et avoir un peu le retour de ton audience comment tu travailles tes mélodies est ce que c'est des choses qui viennent tout seul qui se et qui reste où est ce que justement l'apport de pécassi ou d'autres te permettent de comme

  • Speaker #0

    tu disais développe un peu le en fait je crois que mes mélodies elles viennent enfin toutes mes mélodies viennent Toujours de moi. Pour l'instant, j'ai jamais eu encore quelqu'un qui a composé une top line pour moi, mais je ne suis pas du tout ferme à l'idée. C'est juste que je crois que là où je suis la meilleure pour le moment, c'est dans la top line, dans la mélodie en fait. Dans trouver des mélodies, je crois que j'ai un espèce de stock inconscient, illimité. Et ça, c'est trop stylé parce que du coup, ça peut venir partout, tout le temps. Des fois, ça vient tout seul a cappella. Je suis au supermarché et j'ai une mélodie ou je suis dans la rue. Et du coup, c'est là où je sors mon dictaphone pour enregistrer des trucs. Ou sinon, c'est des loops que je trouve avec mon petit clavier, justement, dans ma chambre, souvent le soir. Je suis un peu une meuf... Je suis un peu un enfant de la lune, mais c'est le soir que mon cerveau s'active, tu vois. Moi, la journée, je suis là... Allez, une journée de plus... Mais moi, j'ai kiff trop la nuit, tu vois. Et donc, le soir, je trouve toujours mes mélos que je vais toujours capturer grâce à mon iPhone ou sur mon Logic, sur mon ordi et tout. Et ensuite, effectivement, par contre, ce qui va leur donner du relief et de la profondeur, c'est un play-cassé qui va passer dessus à soit rejouer les accords, ou peut-être les complexifier un peu, ou les diversifier, ou rajouter de la batterie, de la basse. Même si je vais maqueter de mon côté, mes maquettes, elles ne sont jamais vraiment abouties. Et donc, j'ai toujours partagé ma musique, de façon à optimiser au mieux mes chansons. Et en même temps, aujourd'hui... Je commence à me dire, peut-être que t'es capable aussi de faire des maquettes toute seule de A à Z et pas toujours te dire, c'est juste une maquette, et ensuite ça passe dans les mains de quelqu'un d'autre pour que ça devienne un son, enfin, tu vois, entre guillemets, validé. Donc je travaille aussi là-dessus maintenant. Je suis en train de me dire, peut-être que tes maquettes, c'est juste toi et tes sons, et que c'est comme ça que ça doit être fait, et que la version finale doit être celle-ci. Donc je suis un peu dans... Mais ça veut pas non plus dire que je veux plus travailler avec des gens. Tu vois, mais c'est... En fait, je suis en perpétuelle remise en question. Mais je sais que... Je me... Enfin... Je suis le produit de tout ça, de toutes ces rencontres, de toutes ces relations, de toutes ces sessions studio, de tous ces essais, de tous ces ratés. Tant que ce sera comme ça, alors ça veut dire que je suis en vie et que c'est chanmé. Je ne sais pas si j'ai répondu à ta question, c'est un peu compliqué. C'est très bien.

  • Speaker #1

    Je voulais enchaîner sur ton Insta et sur toute la partie réelle, en tout cas ce qui est moins... je vais le dire comme ça, mais moins produit, c'est-à-dire plus brut.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu postes beaucoup de reprises.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Notamment la fameuse reprise que tu as sortie. Par contre, en single, l'Olivier. Oui. Celle que je conseille, c'est celle avec ton père.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Elle est incroyable. Trop cool, merci. D'ailleurs, j'ai une petite remarque. Oui. Il suffit de ne poster que des extraits. On veut des versions complètes, ça suffit. Comment tu choisis ces reprises ? Parce que moi, j'ai une théorie sur le fait... Oui. Quand on essaie de faire une reprise à part pour s'entraîner, le but, c'est toujours d'essayer d'arriver à faire quelque chose qui est au moins aussi bien, voire peut-être même d'essayer de dépasser. L'exemple parfait, c'est James Blake avec Godspeed. à mon sens, même si c'est très dur à effacer le Godspeed de la prochaine, comment toi tu t'attaques à ces reprises ? Et deuxième question, est-ce qu'il y en a que justement, tu as raté ? Tu ne l'as pas et tu dis bon là, t'as cassé.

  • Speaker #0

    En fait, en général, j'ai beaucoup repris quand même de R'n'B français. En fait, à l'arrivée de... de ma reprise de Wallen en août 2023, donc de l'Olivier, j'ai vu qu'il y a eu un impact. Et en fait, de cet impact-là, je me suis quand même dit que ce serait quand même bien d'entretenir ce rapport-là avec les gens qui me suivent, parce que ça veut dire qu'ils sont sensibles au R'n'B français. Et moi, c'est quand même la musique que j'ai écoutée quand j'avais 8-9 ans, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est qui tes références de cette époque ?

  • Speaker #0

    Wallen, j'étais fanatique. Wallen, Amel Bent... Je sais pas. Après, beaucoup de chansons qu'un riz quand même, on va pas se mentir. Mais dans le R'n'B français, ouais, tout le R'n'B français, même Matt Pokora, y a qui d'autre encore que j'ai pas cité ?

  • Speaker #1

    Kaina Samet ?

  • Speaker #0

    Ouais, de fou ! Ouais, y en a un paquet. Y en a beaucoup d'autres.

  • Speaker #1

    Je pensais à Kaina Samet parce que...

  • Speaker #0

    Tu prends le R'n'B français des années 2004-2005, là. Moi, je les écoutais tous. Et du coup, j'ai commencé à sortir une série comme ça de vidéos R'n'B français. Sans prétention, en fait. J'essaie pas de forcément m'approprier le son. Mais de toute façon, je pense, par nature, vu que je suis un peu une autodidacte, je m'approprie de toute façon la musique, puisque je fais un peu tout à l'oreille et tout. Mais tu vois, sans micro, sans post-prod, rien. Je pose mon téléphone sur un support type une paire de chaussures, ou bien une boîte, ou bien un bout de canapé, et bam, j'enregistre ma vidéo, basta, en fait. Et je la sors. Et je crois que ça a plu, parce qu'il y a un côté intimiste, des chansons qui parlent aux gens et tout. Ça a bien plu. Pendant presque un an, j'ai fait ça. Et là, j'essaye de me renouveler. Il y a eu des ratés, effectivement. J'ai essayé des trucs. En fait, les ratés, c'est un peu subjectif. Un raté, finalement, ça veut dire quoi ? Moi, je sais que j'ai repris des sons en anglais qui marchaient moins bien. Mais c'est là où je me suis dit, en fait, ta fanbase, elle est moins sensible à la musique anglophone. Dommage, puisque c'est quand même celle que j'écoute le plus. Et puis... Voilà, il y a des chansons que je n'oserais pas reprendre. Je n'ai pas de nom en tête là, mais je sais qu'il y a des artistes où je me dis non, non, on va laisser ça tranquillement. Des intouchables de fou. Genre Ieba, une chanteuse de Kynric dont je suis fan, je n'ai pas envie d'essayer. Tu vois, intouchable. Et sinon, qu'est-ce que je disais ? Non mais voilà, là j'essaie de me renouveler. En fait, là je crois que j'arrive dans un... Je crois même que les gens, ils en ont marre de me voir avacher sur mon piano et tout. J'en ai un peu parlé sur mes réseaux. Je me dis que je suis toujours la meuf avachie, qui se cache un peu derrière son piano, qui fait des trucs très émotions. Et je crois que c'est en train de me desservir maintenant. J'ai l'impression. Il faut qu'à un moment, je sois debout et qu'il se passe un truc. Mais ça y est, la meuf qui se cache derrière son piano, c'est chiant.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une question que je voulais te poser. Est-ce que tu danses encore ?

  • Speaker #0

    C'est ça, j'ai un rapport à la danse qui est... C'est Ardos, parce que ça me manque terrible. Genre moi chez moi, toute seule, mais c'est des spectacles, c'est des trucs de fou, éclairage tout, non je plaisante. Non mais chez moi seule, je danse à fond la caisse, beaucoup de contemporains et tout, enfin je kiffe en fait, dès qu'il y a de la musique, je danse de toute façon, et mes proches le savent. Ou quand je suis en soirée, moi je bois pas d'alcool par exemple, et du coup, quand je suis en boîte, mais je suis la meuf qui va danser sur le dance floor jusqu'à suer, transpirer, perdre un kilo, et une fois que j'ai perdu du poids dans ma tête, là je me casse et je rentre chez moi, tu vois. Non mais je me suis fait des potes comme ça en boîte parce qu'ils dansent et que je danse et c'est trop cool. Mais en fait, le fait de conscientiser la danse par contre et de l'incorporer dans ma musique, c'est une étape. Mais je commence à discuter avec des chorégraphes et tout pour me remettre dans ça. Ça me manque de fou en fait. C'est un regret de fou. Donc je commence petit à petit à me remettre dedans. Mais j'adorerais moi si je pouvais. Franchement, c'est peut-être le seul regret de ma vie, c'est celui-là. Si je pouvais revenir en arrière et ne pas avoir arrêté la danse et faire ça.

  • Speaker #1

    parce que vraiment ça me fait vibrer la danse de fou tu vois on parlait il y a deux secondes de la reprise que t'as faite avec ton père qui t'a comprimé la guitare et qui si j'ai bien compris va aussi jouer sur ton prochain album l'année dernière t'avais fait un morceau en hommage à tes grands-parents comment est né ce morceau ?

  • Speaker #0

    mes grands-parents maternels sont basques espagnols et du coup il y a un village ma mère vient c'est le village d'Itzasú il y a une toute petite église dans ce village où mes grands-parents sont enterrés et c'est magnifique c'est vraiment au pied de la montagne et tout trop beau... Et en gros, un jour, je suis dans l'église et il y a un orgue, mais c'est vraiment, on dirait un film, mais il y a vraiment un vrai orgue posé au niveau de l'hôtel. Et en gros, il est allumé et tout. Non mais dinguerie. Et du coup, je joue. Et en fait, je me dis, je ne suis pas toute seule à ce moment-là, je suis avec un ami, il me filme. Et en gros, la musique, enfin la chanson Hiver, elle va naître de ce moment-là où je suis en train de jammer sur l'orgue de l'église. Et voilà, en fait, je me suis dit mais attends, mais c'est une dinguerie de jouer de l'orgue à deux pas de tes grands-parents qui sont décédés, qui sont enterrés. Mais en fait, il faudrait carrément que je sorte une chanson et que je puisse la tourner là-bas. Et voilà, et ça a eu lieu. En fait, j'ai tourné dans le village de mes grands-parents. J'ai ramené une équipe de 15 Parisiens, tu vois, de tournage dans un village vieux de fou, tout petit. J'ai dû avoir le curé au téléphone pour lui demander l'autorisation. L'église, elle est classée. C'est une église vraiment très, très vieille, classée et tout. Franchement, c'est une folie. Là, j'avoue que je flexe un peu, mais je suis fière d'avoir réussi à faire ça, même pour ma mère, qui, du coup, de son vivant, a pu... C'est un hommage de fou qu'on leur rend. Et la chanson, je la trouve magnifique. Et je sais pas, c'est... Ouais, je sais pas, j'adore cette musique. Et c'est venu comme ça, c'est venu dans l'église. Voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, tu me tends une perche.

  • Speaker #0

    Oui. Tu fais un hommage. Trop bien, on est grave... C'est fluide, j'adore.

  • Speaker #1

    À tes grands-parents. Oui. Et là, vient de sortir, justement...

  • Speaker #0

    Ma magicienne.

  • Speaker #1

    Ma magicienne. Oui. Une chanson hommage à ta mère. Est-ce que tu peux me parler de la création de ce morceau ? Et aussi de cette vidéo incroyable que tu as faite avec... Merci. Van Toine ?

  • Speaker #0

    Oui, Van. Van,

  • Speaker #1

    pardon. Qui a à peu près cassé Internet.

  • Speaker #0

    Alors lui, c'est une dinguerie. Je crois qu'il a 15 millions d'abonnés sur TikTok. 3 millions d'abonnés sur TikTok. Il est incroyable.

  • Speaker #1

    Il est déjà quasiment... Je n'ai pas vu sur TikTok. Je pense que c'est au-dessus. Comment tout ça est né ?

  • Speaker #0

    Oui, dinguerie. En fait, ma magistère, je l'ai écrit il y a 3 ans. Enfin, je l'ai composé. J'avais en tête de créer une berceuse version l'enfant qui chante à son parent. Parce qu'en fait, je trouvais ça fou, les parents, ils chantent des berceuses à leurs enfants quand on est enfant. Et je me suis dit, mais ça peut être trop stylé que dans mon album, je puisse proposer une berceuse pour ma maman. Et du coup, ça vient de là, ça vient d'une berceuse que je compose comme ça. Et en fait, après, très vite, je trouve le jeu de mots ma magicienne Je me dis, c'est un titre qui peut être sympa et tout. Voilà, j'écris le morceau. Je fais retravailler un peu le texte par Jérôme Attal à ce moment-là parce que... Je sais que lui va amener quand même un peu plus de poésie dans les termes. Je voulais pas quelque chose de... Putain, ça met la pression de chanter pour sa mère, tu vois. Et je voulais pas un truc trop non plus... Maman, je t'aime. Enfin, t'as capté ? Voilà. Et donc, on a trouvé un juste milieu, je crois. Et du coup, ensuite, j'ai eu l'idée de me dire... Là, il faut que je tape fort, il faut que je marque le coup. Et en fait, j'ai pensé à Van dans son créneau, lui, de rue, comme ça, d'aller l'alpaguer pour lui demander... de chanter une chanson devant des gens. Je voulais un truc un peu grandiose, un peu épique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est réussi.

  • Speaker #0

    Du coup, je crois qu'on a réussi le pari, mais ma mère n'était pas du tout au courant. Il n'y a aucun trucage, ça a été fait en one shot. Donc, on n'a pas réenregistré la vidéo derrière. Il fallait que tout soit bien calibré. J'avais là les alliés avec moi, ma meilleure pote, ma manageuse Lorraine, qui est ma meilleure amie aussi. Il y avait mon frère qui était là, qui filmait. Il y avait pas mal de petites caméras comme ça, embarquées. Et franchement, on a réussi le pari. Je suis trop fière de cette vidéo, franchement, je suis trop fière de cette vidéo. Et elle parle d'elle-même. Et en fait, c'est ça aussi dont les gens ont besoin, c'est de l'émotion pure, sincère. Et d'une chanson qui parle... beaucoup de monde aussi, tu vois, même si c'est pas... Tout le monde n'a pas une maman, tu vois, mais je pense qu'on a tous une relation un peu privilégiée. Forcément, il y a une femme dans ta vie, tu vois, parce que les femmes, c'est quand même... Je pense que c'est le berceau de tout, de l'humanité. C'est comme ça que je le vois. Et la femme, elle a ce truc qui est... Ouais, que je catégorise comme étant magique. Et voilà. Et donc, je pense que c'est une chanson qui parle à... un peu à tous et toutes, voilà. Sans prétention, attention.

  • Speaker #1

    C'est réussi. Justement, tu parlais de ton album à venir. Tu sais à peu près quand est-ce qu'il doit sortir ? Tu en es où dans le processus ?

  • Speaker #0

    Là, je continue d'être en studio, de composer, d'écrire avec A2H. A2H, en fait, c'est une bête de connexion depuis un an. C'est un ami de base. Mais depuis un an, ils réalisent avec moi l'album. Ça me permet de garder un peu un truc homogène, une direction. Il y a Job, du coup, qui compose avec nous. Oléogane, qui s'appelle, sur Instagram. Je cherchais mes mots parce que je voulais dire deux trucs en même temps. Mais en gros, non, ce que je voulais dire, c'est que du coup, j'ai une bête d'équipe. Là, on est 3-4 sur l'album. Je suis en train de le terminer. A2 supervise tout ça et met aussi un peu de ses guitares électriques dedans. Donc, c'est trop cool. Et l'album va sortir, je pense, en avril 2025, si je ne m'abuse, avec un single qui va arriver prochainement. Et voilà, le titre de l'album... C'est un titre très spécial, toujours dans la même veine un peu de ce truc de famille et de ma magicienne et tout ça. Ça va un peu être en rapport à tout ça et j'ai trop hâte. Voilà, c'est un teasing le plus éclaté.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est très bien.

  • Speaker #0

    C'est le teaser le plus éclaté du système.

  • Speaker #1

    J'ai encore une ou deux questions, dont une rhétorique et on va dire une signature de ce podcast. Quel est le pire conseil qu'on t'ait donné ?

  • Speaker #0

    Attends, waouh ! On m'a donné un conseil qui m'a foutu la haine. C'était un rendez-vous pro avec un mec dans le management. Et en gros, il m'a contacté parce qu'il voulait bosser pour moi dans le management et sur les réseaux sociaux. Et il m'a dit, écoute, c'est chanmé ce que tu fais, tu as une super belle voix et tout, mais si j'étais toi... je sexualiserais un petit peu plus ma musique parce que tu te trouves en fait tu es super habillé dans tes vidéos genre tu es ultra habillé genre c'est pas intéressant genre tu vois tu es toujours en pullover et tout waouh et en fait genre je pensais que c'était une blague et en fait pas du tout et tu sais il est vraiment allé dans ce truc de il faut rendre ta musique facile faut que tu un peu plaire à tout le monde le truc de plaire à tout le monde faire de ta musique un truc populaire et sexualiser ta musique c'est les pires conseils qu'on ait pu me donner voilà et du coup Pour la sortie de l'album, je vais sortir l'album en tenue intégrale, de la tête aux pieds. Pire conseil du monde. Et c'était cette année, en plus. C'était en début d'année. Le mec est old school de fou. Une dinguerie de dire ça. Même toi, tu n'as plus les mots. Tu n'as pas les mots.

  • Speaker #1

    J'allais rebondir.

  • Speaker #0

    C'est dommage, tu devrais sexualiser un petit peu plus ta musique. Mais c'est dingue. Du coup, il m'a dit ouais, mets un crop top, je ne sais pas, en haut blanc, un jean simple, brut, pas trop d'informations dans tes vidéos. Ton style, il est un peu chelou. Moi, j'ai du mal à comprendre. Je suis là waouh.

  • Speaker #1

    Vraiment, oui. Côté produit avant tout. C'est un produit. Je ne parle même pas du côté dingue. Ouais, ouais, ouais. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est ça.

  • Speaker #1

    Il te voit comme un produit, point. Ouais, ouais. Il te voit comme un produit, point.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu as une voix qui est particulière dans le sens où elle est un timbre très reconnaissable. A quel moment tu en as pris conscience et est-ce que tu l'as travaillé dans ce sens-là ou est-ce que c'est comme ça ?

  • Speaker #0

    Non, j'ai pris conscience, je pense, de ma voix il y a peut-être trois ans, trois, quatre ans. où là, à force de faire des concerts, des trucs, tu commences à vraiment t'améliorer, à chercher toujours le meilleur de toi, à te remettre en question. Moi, j'ai mon père quand même qui est là, derrière, qui est très exigeant, qui lui n'a pas fait carrière, donc je pense qu'à travers moi aussi, il vit aussi des choses. Et du coup, c'est à la fois très, très motivant parce que... Lui, il a un retour très objectif sur ma musique. Ce n'est pas genre, tu es trop belle, ma fille, je t'adore, tu es la prunelle de mes yeux. Il va me dire genre, vas-y, arrête, tu as acté son deep tout le temps. Il sait trouver des trucs un peu plus solaires, un peu plus up-tempo. Il me donne des conseils un peu sur tout, mon image, ma musique et tout. Des fois, c'est cassant. Je ne te mens pas, c'est cassant de fou. Mais d'un autre côté, je me dis, j'ai une chance inouïe d'avoir un père de son vivant qui est là, qui me donne de la force et tout. Donc, c'est trop bien. Et du coup, je pense que quand j'ai commencé à être à son écoute et tout, C'est là où j'ai pris conscience de ma voix et que j'ai commencé à la travailler. Alors évidemment, je ne fais pas de vocalises et tout, ce qui est regrettable, parce qu'il faudrait quand même que je m'y mette, parce qu'il faut prendre soin de soi en fait, tu vois, c'est un instrument et tout. Si j'ai plus de voix, après, ça va être compliqué. Donc je travaille mon truc, mais quand même en gardant toujours une, tu sais, une jauge d'imprévus, tu sais, de liberté, de... Un truc un peu instinctif. Sans ça, ça devient trop travaillé. Je vais être malheureuse de fou. Il faut que ce soit un peu instinctif, je pense. Il faut garder un truc un peu primaire. Voilà. Mais trouver un juste milieu quand même.

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup de personnes qui viennent vers toi sur les réseaux. On voit énormément d'engagement, beaucoup de commentaires, etc. Justement, par rapport à tous ces enregistrements que tu fais à ces natures, etc. Est-ce qu'il y a beaucoup de personnes qui te demandent des conseils sur la musique, sur le fait de se lancer dans une carrière musicale, des choses comme ça ? Quel est le conseil que toi, tu donnes le plus souvent, ou celui que tu trouves le plus pertinent ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai vraiment des discussions avec mes abonnés, parce que je me rends compte que j'ai un réel engagement. Les gens qui me suivent, ils likent mes posts, ils commentent mes posts, ils viennent à mes concerts et tout. Et du coup, je me dis, si ce n'est pas maintenant que je dois cristalliser ça et choyer ça, ce serait une erreur de ne pas le faire. Parce que je me dis qu'avec ça déjà, je peux construire vraiment une carrière et construire un peu mon truc. Et du coup, je prends le temps de répondre aux plus de gens possible. Et ça va de donner des conseils sur... Comment s'équiper ? Parce que souvent, ils me demandent c'est quoi ton piano ? Ces trucs assez simples. Et après, ça rentre dans le deep. Il y a des gens qui me parlent du fait qu'ils traversent des périodes compliquées. Souvent, des femmes qui viennent me voir parce qu'elles sont dans un schéma toxique relationnel amoureux. Et où en fait, moi, je suis un peu en mode la tata qui a de la bouteille et qui donne des conseils en mode Alors ma chérie, installe-toi bien parce qu'on va discuter, toi et moi. Mais sans être donneuse de leçons, mais juste parce que moi, j'aurais kiffé qu'il y ait une espèce de main comme ça qui débarque dans ma vie pour me la... pour me tirer de là, tu vois. Et du coup, non, j'ai des discussions de fou avec mes abonnés et tout. Je sais pas, ouais, ils me demandent conseils, j'essaie de leur rendre aussi ce que je peux leur rendre et tout. Et en vrai, non, c'est sain de fou.

  • Speaker #1

    Il y en a un qui revient souvent ? Un conseil,

  • Speaker #0

    quelque chose ? En fait, bien souvent, à moi, c'est tu m'apaises de fou. Et du coup, j'ai l'impression qu'au-delà de donner des conseils, je crois que ce que je donne aux gens, c'est ce dont ils ont besoin, c'est-à-dire d'apaisement. Et donc je réponds à une demande, mais inconsciente, parce que c'est inconscient, tu vois, je ne le fais pas exprès, mais ces gens viennent vers moi parce qu'ils sont en demande d'être apaisés, et moi, en réponse à ça, par l'émotion que je transmets dans ma musique, ou la sincérité, ou la douceur un peu dans ma voix et tout, je leur apporte un peu ça. Et du coup, je ne sais pas, et les conseils qu'ils me demandent, c'est genre, tu penses que... Voilà, moi j'ai envie de me lancer dans l'écriture ou j'ai envie de me lancer dans un projet, comment t'as démarré et tout. Et moi je leur donne un peu le starter pack. Je leur dis, yo, prends ton téléphone, pose ton téléphone. Mais tu vois, je ne suis pas la pro non plus de ça. C'est un peu difficile de donner conseil là-dessus.

  • Speaker #1

    Dernière question technique, pour revenir sur la dinguerie tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Ouais, revenons-en, c'est un vrai sujet, on pourrait faire un podcast sur la sexualisation de la musique.

  • Speaker #1

    Il y a deux thèmes que je voulais aborder rapidement là-dessus, le premier, enfin rapidement ou pas, le premier c'était justement sur ça, sur ce fait qu'on est dans une époque où il y a eu tous les MeToo, tous les DeGate et compagnie. Comment tu vis cette époque ? Comment ça se retranscrit dans ta musique ? Est-ce qu'il y a quelque chose ? que tu peux développer là-dessus ?

  • Speaker #0

    Moi, je sais que sur Instagram, par exemple, je ne fais pas de politique. Mais je ne suis pas que dans le politiquement correct. C'est-à-dire qu'en fait, je suis mon instinct et je suis fidèle à qui je suis et à mes convictions naturellement, c'est-à-dire que sans forcer les traits. Donc du coup, quand tu viens me voir à mes concerts, j'ai toujours entre les morceaux... je parle avec mon public, donc il y a toujours une petite vanne, un petit truc qui va. Toujours sur le ton de l'humour quand même, mais parce que j'ai des convictions et que je suis une fille de mon époque, je suis une femme de mon époque qui vit dans son temps. Et donc voilà, je pense que dans mes chansons, ça se retranscrit, ça s'entend. Il y a des fois où je vais aborder des sujets un peu plus féministes et tout ça, mais toujours sur un ton quand même léger et artistique. Parce que de toute façon, pour moi, l'art... et politique, que tu le veuilles ou non, si tu fais de l'art, t'es politisée. Tu vois, et sans ça, c'est pas de l'art, c'est du divertissement, en fait. Et moi, c'est pas comme ça que je vois ma musique, je la fais pas pour divertir, je la fais parce que c'est ma passion, c'est ma vie. Et donc, du coup, c'est comme ça que je vois les choses. Et après, comment je vis cette époque ? Un peu comme tout le monde, c'est-à-dire difficilement. C'est fait de haut et de bas, il faut composer avec tout ça, c'est dur de rester soi-même, c'est dur de... d'être fidèle à ses convictions, quand il y a un phénomène de masse souvent et de tendance. Tout devient une trend alors qu'on parle de vie humaine, on parle de combats, de conflits, de guerres. La femme aussi, la place de la femme, tu vois. Là, à l'aube du procès le plus historique de Pellico, par exemple, là où on entend parler de ce truc qui est historique de fou, c'est devenu une icône. Je trouve ça magnifique, mais à côté de ça, on a une Europe qui se radicalise de fou, qui devient de plus en plus... Enfin, qui régresse, en tout cas, sur la notion de la femme et de ses droits et de sa liberté. Donc, c'est terrifiant. Moi, je suis terrifiée de fou, surtout que j'aimerais bien être maman à un moment. Et si j'ai une fille, d'autant plus, si Dieu veut... Voilà, j'espère qu'elle ne sera pas dans des... Waouh ! Dans des questionnements et dans une espèce de cage invisible. Enfin, tu vois ? Je vis cette époque un peu comme tout le monde, c'est-à-dire difficilement, mais j'essaie de m'accrocher quand même à certaines victoires et à certains trucs où je me dis, bon, on peut quand même essayer de faire des choses tous ensemble, dans l'unification et dans la fraternité, mais c'est difficile. La musique, c'est un moyen fort d'unir et tu vois, au même titre, c'est-à-dire à la même heure, au même timing. C'est surtout ça la force du live aussi. C'est que dans un moment de concert, tu as un public éclectique de fous, où les conflits restent à la maison et là, il y a une unification, il y a un truc autour de l'amour. Et ça peut paraître très simple, mais en fait... C'est beau aussi l'aspect primaire des choses et la simplicité, moi je la trouve belle et pas ridicule. Et mon nous franchement, c'est aussi con que ça. Mais moi, je le prends au premier degré, ce truc de aime ton prochain et tout. Voilà. L'RPGM. YOLO, en fait. Non, mais tu vois, je le prends grave au premier degré maintenant.

  • Speaker #1

    Pour revenir à cette question aussi, comment tu te formes ou comment tu t'abordes, justement, le côté un peu marketing ou le côté stratégique d'une carrière ? Est-ce que c'est des questions qui t'habitent, sur lesquelles tu es premier degré ou au contraire, c'est un peu, wow, OK,

  • Speaker #0

    il y a plus ? Moi, très honnêtement, ça fait un an que je markete ma musique. Ça fait un an. Parce qu'avant ça, du coup, tout était, entre guillemets, accidentel. Pas dans le travail en studio, mais je parle de l'image. L'image était accidentelle. C'est-à-dire que j'ai une idée, je la mets en forme, ça sort. Une fois que c'est sorti, je défends plus le truc. Je reviens tous les six mois avec un single, mais pendant six mois, je suis en studio et je communique pas. Donc en vrai... C'est une dinguerie d'avoir vécu ça pendant... Je dis pas que j'ai perdu du temps, je dis juste que j'ai pas rentable de fou, ma musique. J'ai été un peu là-dessus... Ouais, naïve, parce qu'en fait, moi, la musique, c'était ma passion, et je manifestais pas du tout l'argent, la réussite, faire des big concerts, c'était pas ça que je manifestais, en fait, moi. Moi, cette musique, elle m'a sauvé la vie, on va pas se mentir, ça m'a sauvé la vie. Et donc, ce que je manifestais, c'était la paix, la sérénité, pas faire des zéniths, faire des trucs... Enfin, tu vois... Donc du coup, voilà. Et là, il y a un an, ce qui s'est passé, c'est que j'ai commencé à gagner des sous vraiment de ma musique, tu vois. Et c'est ça aussi, il y a vraiment des sous qui rentrent et tu te dis Oh, waouh ! Genre, ça, c'est vraiment ma musique qui génère ça. Donc là, tu te dis Ok, si je peux, avec ça, vivre et payer mon loyer et tout, c'est mieux, je capitalise. Parce que du coup, l'idée, c'est de pouvoir payer mon loyer toute une life. Et donc, c'est là où j'ai commencé à me dire Ok, on va commencer à marketer, mais attention. Moi, je suis quand même quelqu'un de très ancré dans mes valeurs, dans mes convictions, donc je voulais pas non plus trop dénaturer qui j'étais, par respect pour celle que j'ai été toute ma vie, tu vois. Et donc, du coup, j'ai commencé, tu vois, les vidéos un peu saga, R'n'B, francophones, ça, ça a été un peu un délire de faire grossir ma communauté. Et puis ensuite, là, cette année, j'essaye au maximum de faire des vidéos régulièrement, ne pas laisser trois, quatre mois de silence radio et revenir comme ça, comme par magie. essayer de conscientiser un peu plus ma musique, mon travail, communiquer plus avec les gens face cam en disant yo j'ai écrit un son pour ma mère je suis pudique, me livrer un peu plus mais toujours dans la mesure du raisonnable parce que ça me met mal à l'aise ce truc de trop montrer j'essaye de trouver un juste milieu mais il faut s'attendre à plus me voir maintenant je suis fin prête je crois à bomber le torse un peu plus

  • Speaker #1

    2025, c'est ton année ?

  • Speaker #0

    2025, je l'espère de tout mon cœur.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter ?

  • Speaker #0

    Que c'est mon année. Franchement, une sortie d'album avec un bel accueil, accueil des gens qui me suivent, un accueil peut-être d'autres personnes qui ne me connaissaient pas et qui vont kiffer mon album. Je crois et j'espère aussi un accueil médiatique, avoir un vrai support média, une reconnaissance en vrai que je n'ai jamais manifestée avant. Et cette année, je m'autorise. C'est la première fois. fois de ma vie que je m'autorise à manifester de la reconnaissance et beaucoup de concerts et de la réussite et en fait je manifestais jamais ça avant et là je m'autorise à le faire, à me dire non non gars j'ai travaillé pour mon truc, ça veut dire là je mérite quand même que ça fasse du bruit moi et tous les gens qui m'entourent et tous les gens qui travaillent sur ma musique, tu vois ma manageuse Lorraine qui a tout quitté pour devenir ma manageuse alors qu'avant elle avait un taf sécure A2H, Job, Playcassie, enfin tous ces gens qui m'entourent et moi-même Je crois, 2025, là, j'ai trop envie que ça marche. En vrai, je te mens pas. Donc voilà, je le manifeste tous les jours. Le pouvoir de la manifestation, c'est un délai. C'est un délai. Vraiment.

  • Speaker #1

    Hâte de voir ça.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci une fois de m'avoir accueilli ce temps.

  • Speaker #0

    C'était trop cool. Je te dis au revoir. Oui, prends soin de toi et plein de bonnes interviews pour la suite.

  • Speaker #2

    Nae nous a montré que la musique peut être bien plus qu'une passion, un refuge, un combat et une boussole dans la quête de soi. Si cet épisode vous a touché, partagez-le autour de vous. Laissez un avis et abonnez-vous pour découvrir d'autres parcours qui inspirent à vivre sans regret. Merci d'écouter.

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Description

Pour ce 27eme épisode de Fonce, plongez dans l’univers captivant de Naë, auteure-compositrice-interprète au parcours aussi inspirant qu’authentique.


Ensemble, nous explorerons sa passion pour la scène et le chant , un voyage où la musique est devenue son refuge face aux épreuves et sa force pour surmonter les doutes. Avec authenticité, elle nous partage comment elle a transformé ses émotions en mélodies et ses luttes en hymnes universels, façonnant ainsi son destin.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Est-ce que la musique peut vous sauver la vie ? Pour Naé, la réponse est un oui éclatant. Bienvenue dans FONS, le podcast qui met en lumière celles et ceux qui vivent sans regrets. Je suis Yvnou, et dans chaque épisode, nous partons à la rencontre d'artistes, d'entrepreneurs et d'autodidactes qui ont osé sortir des sentiers battus. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Naï, auteure, compositrice et interprète à l'univers Captive. Avec Authenticité, elle partage comment elle a transformé ses émotions en mélodies et ses luttes en hymnes universels façonnant ainsi son destin. Installez-vous confortablement et laissez-vous transporter dans l'univers de Naï. Bonjour Naïe, comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien. Merci. On approche des fêtes, fin d'année.

  • Speaker #0

    Merci de me donner un peu de ton temps pendant cette période chargée.

  • Speaker #1

    Mais non, merci à toi.

  • Speaker #0

    Tu es danseuse, chanteuse, mais aussi musicienne, guitariste, pianiste. Tu composes, tu écris, tu produis, tu arranges tes propres morceaux. Qu'est-ce que j'oublie ? Je ne sais pas,

  • Speaker #1

    mais juste pour qui je me prends ? Fais un choix, mais je ne sais pas. Choisis-toi, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Avant de parler de ton actualité, on va revenir sur ton parcours. Et bien sûr, on va commencer par l'enfance. Tu as grandi à Mérignac, près de Bordeaux. Tu es née en 1996. C'était comment les années 90, 2000, à la maison ?

  • Speaker #1

    C'était fun, c'était léger, c'était doux. C'était grave doux. Je suis très nostalgique de cette époque. Plus je vieillis, plus je suis nostalgique, en vrai.

  • Speaker #0

    Quels sont tes premiers souvenirs de musique à la maison ?

  • Speaker #1

    Ça arrivait très tôt. Mon père est guitariste amateur. Il avait un groupe avec lequel il reprenait des musiques, des chansons de rock, blues des années 60-70. Et tous les mardis soirs, il répétait à la maison avec son groupe et ma chambre était collée au studio, au home studio qu'il avait construit de répète. Du coup, dès l'âge de 5 ans, tous les mardis soirs, il y avait du rock'n'roll à la maison et je pense que ça a débloqué un truc en moi à ce moment-là.

  • Speaker #0

    T'as commencé la danse très jeune ?

  • Speaker #1

    J'ai fait le conservatoire, je pense que j'ai commencé à l'âge de 4 ans, 4-5 ans, l'éveil un peu du corps, etc. Jusqu'à mes 15-16 ans, je ne devais pas arrêter à la base. J'étais partie pour vraiment faire ça toute ma vie et devenir chorégraphe, en tout cas c'est ce que j'espérais du moins. Et j'ai dû arrêter par rapport à un accident, un peu de vie à l'âge de 16 ans. Mais ça m'a bien forgé, je crois, le conservatoire. Donc c'était une belle expérience.

  • Speaker #0

    Cinq ans, tu as aussi commencé le piano jeune, c'est quoi, sept, huit ans ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, vers mes huit ans. Mais c'est ma grand-mère maternelle qui avait eu, je crois, je ne sais pas, un bon plan pour un piano. Et du coup, elle m'a offert ce piano, un piano droit. Et avec ça, j'ai pu faire peut-être deux ans et demi de cours particuliers par semaine. Mais c'était genre une demi-heure. par semaine de cours. Donc, c'était vraiment genre léger de fou. Mais comme j'avais le conservatoire et tout, ma mère, elle ne voulait pas me surbooker. Donc, j'avais quand même un prof qui venait, mais c'était plus, tu vois, on apprenait les bases. Et en fait, très vite, j'ai lâché les cours parce que je composais. J'adorais composer, faire à l'oreille et je ne sais pas, j'avais besoin de cette liberté-là. Donc, je n'ai pas fait des cours très longtemps. Non, après, je me suis faite un peu toute seule autour de la musique, en tout cas.

  • Speaker #0

    On va reparler de ça parce qu'effectivement, en termes de mélodie, etc. Il y a quelque chose qui reste de cette époque. Je me posais la question si tu avais fait du solfège ou si c'était plus...

  • Speaker #1

    Plus à l'oreille. Mais j'aurais aimé en tout cas avoir une formation. En fait, aujourd'hui, je me rends compte que il y a des trucs sur lesquels je suis limitée un peu, tu vois. Mais en même temps, j'ai une liberté sûrement que d'autres qui sortent vraiment de l'école et de la théorie n'ont peut être pas, ou en tout cas, se permettent peut être pas cette liberté que moi, du coup, je m'octroie. Je ne sais pas, tu vois. L'un dans l'autre, on est un peu... Il y a du bon, il y a du mauvais.

  • Speaker #0

    C'est quoi le premier morceau de musique qui t'a vraiment marqué ?

  • Speaker #1

    Waouh ! Je crois qu'il y a un morceau où je suis très jeune à ce moment-là et c'est un morceau que mon père reprenait. C'est un morceau de Alana Miles, Black Velvet, c'est un truc comme ça. Et elle avait une voix de dingue et c'était ultra, je sais pas, un peu rock. Et il y avait sa photo en plus dans le home studio. Du coup, je sais pas, elle m'a grave inspirée. Black Velvet, c'était un refrain de fou. Et ce son, il m'a marquée et je devais avoir, ouais, pareil, 5, 6 ans. Je sais qu'il m'a... Il m'a matrixé un peu cette chanson.

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose qui reste dans ta voix, dans ton timbre.

  • Speaker #1

    Un peu rock, un peu éraillé. C'est ça, mais je te jure que ça vient de là. Et après, j'ai acheté une compilation de reggae. Parce qu'il faut savoir qu'on a fait quelques années en Guadeloupe. Mon père travaillait là-bas. Donc moi, j'ai un peu jonglé entre Bordeaux et Guadeloupe de mes trois mois à mes huit, neuf ans, tu vois. Et en fait, je sais qu'il y a une compilation de reggae que j'avais achetée. Et dans la compilation, il y a un morceau. C'était 96 degrees in the shade Et je ne sais pas pourquoi. ce morceau-là aussi m'a grave marquée. Et toute la compile de reggae m'a grave marquée. Donc en fait, j'étais entre le reggae, le rock et ma mère qui écoutait beaucoup de Céline Dion, Lara Fabian, donc de la chanson un peu française. J'ai vraiment... C'était un peu schizophrénique finalement.

  • Speaker #0

    Non, mais ça se ressent. Une fois dans ta musique, on en parlera un petit peu plus tard parce que justement, t'es pas dans une case et ça se ressent dans ce que tu dis. J'aime bien poser cette question quand on parle de musique. C'est quoi le premier concert où tu as voulu aller, où tu as été, par toi-même ou en tout cas, où tes parents t'ont amené, mais de ton fait ?

  • Speaker #1

    En fait, très simple. Il faut savoir que la première personne que j'ai vue sur scène, c'était mon père. Parce que lui, il faisait des concerts et tout, des tremplins, des trucs de... Même l'été, il y avait pas mal de scènes ouvertes et tout. Il faisait ça avec son groupe. Donc moi, c'est mon père que j'ai vu en premier jouer sur scène avec sa guitare électrique et tout. Ça m'a vendu un rêve absolu. Mais après, très vite, dans ma génération, typiquement, Laurie. Moi, c'est le premier big concert que j'ai fait avec ma mère, donc toutes les deux, au concert de Laurie. Et en vrai, je te demande pas, j'ai aucun souvenir de Laurie sur scène, mais je me rappelle de ma mère et moi, à ce moment-là, ce soir-là. Et je sais que j'étais comme une excitose, quoi. Genre, c'était le truc le plus fou. Mais moi, j'ai eu beaucoup de chance qu'on a eu accès à la culture avec mes frères, où, en fait, ma mère, qui était à ce moment-là, ne travaillait pas. Elle a travaillé après plus tard, mais quand on était petits, elle ne travaillait pas. Et en fait... Ça nous a permis, tous les week-ends, d'aller voir des spectacles du théâtre, en passant par la musique, en passant par des spectacles de danse. Je sais que je me rappelle d'avoir vu Pietragala, une chorégraphe avec ma mère. Pareil, ça, ça m'avait marqué. Donc, dans un autre registre que la musique, mais ça m'a quand même marqué. Mais du coup, l'accès à la scène et au spectacle, c'est un truc avec lequel j'ai grandi. Et du coup, ça m'a grave inspirée.

  • Speaker #0

    Donc, c'était autour de la musique. Là, tu viens de me dire aussi autour de la danse.

  • Speaker #1

    De la danse, du théâtre.

  • Speaker #0

    Quand tu es passée de l'école primaire, puis le secondaire, c'est là que tu as un peu plus été dans la musique ? Enfin, un peu plus, en tout cas, que tu t'es révélée ?

  • Speaker #1

    C'est au collège, en fait. Parce que primaire, j'étais encore à la maison, je chantais le soir chez moi. Je chantais par-dessus des CD que j'achetais. Du coup, chaque CD que j'achetais, je m'amusais à faire des harmonies dessus, mais ce n'était pas du tout conscient. Mais je le faisais, en fait, et c'est bien après que je me suis rendu compte qu'en fait, tes premières armes, tu les as faites sur des scuds, tu vois. Et après, au collège, je me suis fait un peu remarquer par des copines qui se disaient Mais en fait, t'as une belle voix et tout, il faudrait que tu fasses un truc, machin. Et il y a eu Facebook. Et sur Facebook, il y a une vidéo de moi qui a fuité, d'une copine qui a partagé, moi, avec mon piano, à la maison. Parce qu'en fait, quand j'invitais mes copines à la maison, elles étaient comme des dingues, parce qu'il y avait ce home studio. Et donc, forcément, mon père qui n'avait pas beaucoup d'argent, mais toutes ses économies, il les mettait dans des guitares, dans des synthés et tout. Et donc, quand les copines venaient, c'était en mode la récréation. Du coup, il y en avait une au micro, l'autre au piano. Et donc, il y a forcément une vidéo comme ça qui a fuité sur Facebook. Et ça a fait le petit tour du collège et des collèges un peu voisins. Et donc, c'est là où je me suis dit, OK, il y a moyen que je monte peut-être un groupe. Et c'est à 14 ans que j'ai monté un groupe du collège avec 3-4 mecs. qui était dans le rock un peu alternatif, un peu Arctic Monkeys, des trucs comme ça. Moi, je commençais à écouter ce genre de musique-là à ce moment-là. Et du coup, on a monté un groupe avec qui on a fait des tremplins rock. Donc moi, à 14 ans, je monte sur scène, en fait. Je fais mes premières scènes avec mon groupe de rock. Tu vois ? On s'appelait Malice. Oui, on avait un MySpace et tout. On écrivait nos propres chansons. C'était hyper cool comme expérience.

  • Speaker #0

    Tu as des souvenirs de Préci, de ses premières scènes ?

  • Speaker #1

    Mon tout premier concert, c'était je crois à Saint-Médard. Et c'était genre Rock Angel, ou je ne sais plus, ça m'aide à rentrer, on trouve ça ? Rock Angel, oui. Voilà, on avait fait ce tremplin-là, et c'était mon premier concert. Parce qu'en fait, la scène, je l'ai, on va dire, apprivoisée par le biais de la danse. Donc, j'en faisais déjà beaucoup, des spectacles de fin d'année, etc. Mais là, moi, soliste, chanteuse d'un groupe, c'était la première fois, tu vois. Et je m'en rappelle de ouf, c'était incroyable.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu continues aussi la danse ?

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, je continue encore la danse. Voilà.

  • Speaker #0

    Tu avais les deux passions.

  • Speaker #1

    J'avais les deux passions.

  • Speaker #0

    Et à quel moment la musique est devenue principale ?

  • Speaker #1

    Eh bien, j'ai passé mon... Donc j'ai 15 ans, je passe mon brevet 3e, je commence à décrocher un peu l'école, parce que j'angoissais, je commençais à avoir une espèce d'anxiété. Alors que moi, j'étais très scolaire. En fait, je voulais exceller partout, moi. J'avais ce syndrome-là de l'enfant qui voulait être parfait, qui voulait être aimé par le prisme du résultat. Et du coup, fallait que je sois bonne à la danse, fallait que je sois bonne en musique, fallait que je sois bonne à l'école, fallait que je sois bonne dans les repas de famille, fallait que je sois toujours la petite fille sympa, sage, gentille et tout. Et en fait, je commence progressivement à me désolidariser de ce personnage à l'âge de 15 ans. Et ça commence par des crises d'angoisse à l'école, le matin j'y vais un peu, la boule au ventre et tout. Je passe le brevet et alors là, l'été, de ma troisième à ma seconde, décompensation totale, dépression qui arrive, un espèce de tsunami comme ça. Mais genre de manière très intérieure, tu vois. C'est pas du tout démonstratif et tout. Et donc, c'est là où je commence à décrocher la danse. Parce que du coup, il y a l'été. Donc déjà, j'arrête à ce moment-là. C'est les vacances scolaires. Et la seconde, je démarre la seconde. Et là, au bout de deux mois et demi de seconde, j'arrête vraiment la danse. J'arrête l'école. Je veux plus rien faire. Je veux être chez moi. Donc, je commence à décrocher de fou. Et en fait, ce qui va se passer, c'est que je vais être déscolarisée du début de ma seconde jusqu'au dernier trimestre de la seconde. où je vais être sauvée par un autre lycée qui va m'accepter quand même. Alors que je n'ai pas fait cours pendant la moitié de l'année, tu vois. Mais j'ai fait des cours à domicile.

  • Speaker #0

    Tu faisais des cours à domicile.

  • Speaker #1

    J'ai fait des cours à domicile. Et là, ça a été chaud. Là, j'étais en dépression de ouf. Donc plus de danse. Mais par contre, la musique. Je continue à faire de la musique chez moi. C'est ça qui est fou. Je continue à composer de la musique. Je crois que je fais deux, trois apparitions un peu folles à des concerts et tout. Sous dépression, mais du coup, ça ne se voit pas parce que je crois que... à travers le naï qui naît progressivement, je me trouve un garde-fou, tu vois. Donc quand je suis dehors, ça se voit pas. Personne n'aurait deviné que j'étais en DEP. Mais quand je suis à la maison, par contre, au bout de ma vie, j'ai envie de mourir, quoi. C'était un paradoxe de fou.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui fait que tu t'échappes de ça ou que tu te sors de cette dépression ?

  • Speaker #1

    Je suis arrivée à un stade de la dépression où là, j'ai à peu près... C'était entre mes 15 et mes 16 ans et demi. Donc je retourne en cours en dernier trimestre de seconde. Première, je démarre la première toujours dans la souffrance. En fait, j'arrive à un tel stade de souffrance où là, je joue un peu avec la vie, c'est-à-dire que je teste mes limites, j'essaye de passer à l'acte. Il y a un moment de désarroi total où je fais cette... Il y a ce soir-là où j'ai envie de mettre fin à mes jours et en fait, fail. Par chance, ça fail. Et en fait, ce fail a été une révélation parce qu'après ça, j'ai progressivement... Je me suis reconstruite. très progressivement, mais sous un autre... dans un autre schéma en fait de vie. Où là, je commence à m'affirmer progressivement, à me révéler musicalement, à me faire des potes dans des scènes ouvertes, à oser... Enfin tu vois, petit à petit. On est vraiment aux prémices, parce qu'il m'a fallu 10 ans pour arriver à aujourd'hui, tu vois. Mais c'est les prémices à 17 ans là, d'une espèce de prise de conscience de ça y est en fait. Je suis pas juste... J'ai pas envie d'être juste jolie, j'ai pas envie d'être juste gentille, j'ai envie d'être moi aussi et de m'affirmer, mais tu vois, il a fallu passer quand même par un... une grosse, grosse souffrance, mais que je ne regrette pas. C'est juste que je commence à en parler que là, depuis deux ans. Avant ça, j'étais dans un déni total. Je disais que j'avais arrêté la danse parce que... Accident, ligament. Je disais non, j'ai eu un problème de santé. Non, mais en fait, j'ai fait une dépression et je ne pouvais plus. Mais voilà, vers mes 17 ans, c'est là où j'ai commencé à me reconstruire progressivement.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, t'avais déjà décidé de... de faire de la musique une activité principale ou c'était juste une échappatoire, quelque chose qui te permettait justement de rester en dehors,

  • Speaker #1

    au-dessus de l'eau ? Oui, en fait, c'est ça. Ça me tenait, ça me maintenait. Je pense que ce que je mettais dans la musique, c'était beaucoup de légèreté, beaucoup de... Je ne sais pas, c'est ma passion, c'est quelque chose qui était prenant et qui me permettait d'exister autrement que l'être humain qui était, elle, malheureuse en fait à elle. Elle n'était pas heureuse à ce moment-là. en souffrance amoureuse, j'avais mon premier petit copain avec qui c'était deep de fou, genre la première relation toxique, l'école même si j'ai repris, en vrai j'étais là vivement que j'ai mon bac parce que j'en ai trop marre de l'école. Donc il y avait la musique et en fait la musique ça me permettait d'exister autrement et du coup quand j'étais dans ces scènes ouvertes ou première partie avec mon piano sur le bras, il y avait un truc où c'était totalement deux personnalités. Et ouais c'était trop équilibrant pour moi. Et ensuite à l'âge de 18 ans j'ai mon bac. c'est le chaos familial et tout. En fait, il y avait vraiment un truc horrible, un effet boule de neige entre mon moi perso, mon moi familial, tout était chaos technique.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu en parlais dans une interview où à ce moment-là, effectivement, tes parents se sont séparés.

  • Speaker #1

    Mes parents se divorcent à 18 ans.

  • Speaker #0

    Et ça s'est passé après.

  • Speaker #1

    En fait, à mes 18 ans, j'ai mon bac. Ma grand-mère maternelle qui m'a offert ce piano décède tragiquement d'une maladie horrible et mes parents divorcent à ce moment-là. Du coup, on perd la maison, on perd les repères, il n'y a plus rien. Sous mes pieds, en tout cas, il n'y a plus rien à part la musique, tu vois, par ce truc qui me tient. Parce que dans la musique, en tout cas, je suis une meuf normale, quoi. Tu vois, il n'y a pas de dépression, il n'y a pas de problème. Et donc, c'est là où je bascule vraiment vers la musique. Et je me dis, OK, là, il faut que tu... Donc les premiers réseaux sociaux, je commence à balancer des trucs. Je fais ces premières parties. Il y a des premières parties comme Soprano qui vont me marquer. C'est un big truc. Au Rocher de Palmaire, du coup. Plein de scènes à Bordeaux, dans le Sud-Ouest et tout. Et en fait, j'ai un collectif, les World Way Kids, du coup, avec Kouley. Là, ça se concrétise un peu la musique. C'est-à-dire que là, on commence à conscientiser notre musique. Avec l'argent des concerts, on se paye nos premiers mix, nos masters. Il se passe un truc à l'âge de 18-19 ans là, où je commence à prendre conscience de la musique vraiment.

  • Speaker #0

    Moi c'est là que je t'ai découvert, comme beaucoup de gens avec la vidéo sur Red Couch,

  • Speaker #1

    Guitar Voix.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, on sent déjà qu'il y a une sorte de profondeur en tout cas dans la chanson, forcément on te remarque. Il y a eu beaucoup de live et beaucoup de talents qui ont été sur ces sessions, mais forcément tu portes...

  • Speaker #1

    C'est qu'on bat le down de Rihanna. La vidéo elle a disparu, mais je parle si mal anglais à cette époque. C'est genre un yaourt.

  • Speaker #0

    C'est une autre question, question entre parenthèses, mais comment t'as appris l'anglais ?

  • Speaker #1

    L'anglais, en fait, c'est mon père, parce qu'il ne reprenait que des chansons rock des années 60-70, mais qu'un riz. C'est des artistes américains de fous, tu vois. Il était un cow-boy de fous, mon père. T'as pas vécu au Stade des Unes en Angleterre ? Non, mais du coup, ça n'écoutait quasiment que de la musique anglophone. Ça regardait des séries en anglais.

  • Speaker #0

    Pour revenir au Red Cow, à ce moment-là... est-ce que tu avais déjà décidé d'être en solo ou est-ce que tu étais encore dans l'idée de jouer en groupe, etc.

  • Speaker #1

    Ouais, j'étais encore dans le... J'étais encore dans le... Enfin, j'étais encore, ouais, sur la... la notion d'entourage et de groupe, parce que c'est comme ça que j'ai pu aussi me construire un ancrage solide, tu vois. Donc pour moi, il y avait... C'était pas envisageable de faire une carrière vraiment solo. Donc j'étais encore dans le... Je faisais encore partie de cette unité des Worldwide Kids. Même sur scène, j'avais Keio Kid avec moi. Il y avait Playkassy évidemment qui m'accompagnait au piano et tout. Donc j'étais encore dans ce truc de on est un groupe et tout. Il n'y a pas Nae toute seule, machin. Et en fait, ça arrivait très progressivement et très naturellement. Tu vois, c'est au fur et à mesure 18, 19 ans, 20 ans, de plus en plus de concerts, de plus en plus de demandes et puis des sollicitations à Paris où je dois monter un peu seule à Paris. C'est là où, au fur et à mesure, tu vois, je commence à me désolidariser du groupe parce qu'aussi, il faut à un moment prendre son envol aussi, tu vois. Ça devenait presque un peu, enfin, pas handicapant pour moi, mais je sentais que, bon, vas-y, à un moment, meuf, il va falloir que tu puisses te sentir capable de faire seul.

  • Speaker #0

    T'as eu le syndrome de l'imposteur à un moment ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, mais moi, je l'ai un jour sur deux et tout. C'est terrible. C'est une prison mentale de fou. Et ça, je pensais que je pense l'aborder à un moment, quand je serai prête, peut-être à la sortie de mon album. J'aimerais bien aborder ce truc de prison mentale, de ne pas se sentir légitime, de ne pas avoir confiance en soi. Alors que tu es conscient. Il y a des fois, je suis sur scène, je me dis, il se passe un truc, meuf, tu n'as pas rien. Tu transmets de l'émotion, les gens pleurent. C'est fort. Mais la seconde d'après, je vais grave, mais sincèrement, profondément, penser que je suis une demeure qui ne va jamais y arriver. Et c'est chiant. Parce que je suis consciente du bâton que je me mets toute seule dans les roues. Mais je n'arrive pas à m'en sortir. C'est chaud. prison psychique là c'est justement malgré ça ce qui a eu un moment où tu as eu la certitude que c'est bon c'était cette voie là la musique et où est ce que tu avais un plan b waouh alors moi j'ai pas de plan b1 depuis l'année 2000 d'enregistrer 19 ans depuis que j'ai arrêté les études j'ai aucun plan b en tout cas c'est pas envisagé dans ma tête maintenant si la musique ça le fait pas Tu connais, on a bien ridé la vie, on a un peu compris les tenants, les aboutissants. Donc je sais que je suis une des merdes et que je trouverais quoi qu'il arrive des plans B. Mais ce n'est pas envisageable, ce n'est pas envisagé, en tout cas dans ma tête. Et du coup, quand est-ce que je me suis sentie à ma place ou quoi ? En fait, ça arrivait à plein de moments. Tu vois, sur scène notamment, quand il y a l'énergie du public et tout, est-ce que tu renvoies aux gens et comment ils te le rendent ? Là, je me dis, OK, je n'ai pas fait fausse route. Il y a vraiment quelque chose. Ou après, après une sortie, par exemple, un son que je vais sortir où j'ai des retours où je me dis, OK, c'est arrivé jusqu'à cette personne qui me dit un soir à deux heures, meuf, merci d'être là, sans ta musique, tu vois, j'aurais peut-être pensé à des idées noires, des trucs. Et là, je me dis, ouais, en fait, je suis à ma place, tu vois. Et après, il y a plein d'autres moments où je me dis... Waouh, c'est terrifiant. Qu'est-ce qui m'attend ? Si ça ne marche pas ? Enfin, c'est chiant.

  • Speaker #0

    Il y a eu un moment où tu as hésité, justement, entre arrêter et dire non, il faut forcer, il faut continuer d'y aller.

  • Speaker #1

    L'année dernière, en octobre dernier. Donc 2023, à la suite en plus d'une grosse période... J'ai vécu quand même pas mal de traumas dans ma vie, on ne va pas se mentir. Je n'ai pas encore 30 ans, mais je pense avoir un quota de traumas pas mal que je gère, parce que je travaille dessus, j'ai consulté, je vais toujours vers la guérison et tout, et la remise en question. Mais j'en ai eu un pas mal en fin 2022. Et donc toute l'année 2023, j'étais totalement en flottement. C'est-à-dire que j'allais bien, puisque justement j'étais un peu en atone émotionnellement. Je n'y vivais plus les émotions tellement ça a été très fort fin 2022. Donc 2023, je pars à Allstays, je m'invente une life avec un Américain là-bas. En fait, je ne suis plus vraiment ancrée. Mais ça allait du coup, parce que ça m'a permis de sortir de la musique. Je sortais des singles, il y a eu Phénomène, il y a eu Hiver. Oui, ce que j'avais tout dit. Mais tu trouves la musique qui me sauve à chaque fois. La musique, c'est un truc genre... Naé, en tout cas, le perso Naé qui fait partie de moi, mais il n'empêche que je l'utilise vachement pour contrer ce que Annaëlle va vivre frontalement. Et donc fin 2023 par contre, bah oui forcément tu peux pas te mentir éternellement à toi-même, ça te rattrape et là ça me rattrape, waouh, genre vénère et du coup là j'ai envie d'arrêter tout, je suis en démotivation totale 3000 de moi en plus, c'est-à-dire que je blâme personne dans l'histoire. J'ai beau me dire ok ma maison de disques, parce que je suis chez Warner du coup, je me dis ma maison de disques peut-être qu'elle a aussi sa responsabilité dans l'histoire, il pourrait pousser le projet différemment, pourquoi ça marche pas comme on aimerait que ça marche, pourquoi je fais pas de buzz, pourquoi machin... Et finalement, plutôt que de les blâmer, je me dis, en fait, tu es ta première ennemie. Si à un moment donné, ça ne marche pas, meuf, regarde-toi et observe dans tes comportements, dans tes agissements, qu'est-ce qui fait que ça ne marche pas. Sauf qu'en fait, c'est pire, parce que du coup, tu te blâmes, tu dis, je suis seule face au monde. Et là, j'ai envie de tout arrêter. Là, je ne suis pas bien. Alors, fin 2023, là, c'est horrible. J'ai envie de tout balancer et tout. Horrible. Trop triste.

  • Speaker #0

    Toi, tu parles, entre autres, du EP Nombreuse.

  • Speaker #1

    L'EP Nombreuse, il est sorti en 2018. Il est sorti genre vraiment... Ah non, attends, je te dis des conneries. Non, il est sorti en 2021. 2021, le Pénombre sort. Là, ça va. Il y a le 13, le morceau le 13 qui tourne plutôt bien et tout. Même si j'aurais kiffé qu'on le défende un peu mieux. Mais en vrai, il a bien tourné quand même. Il y a des projets sur lesquels j'ai bossé en amont qui ne sont pas les miens, mais qui m'ont permis aussi d'avoir un peu de visibilité. Et en fait, l'année 2022, du coup, là, c'est là où c'est une année un peu dark. Et l'année 2023 passe où je commence à teaser des singles en dehors de l'EP. Et donc, fin 2023, j'ai envie d'arrêter la musique. Mais l'EP Nombreuse, il est déjà sorti depuis un moment. C'est carrément épisodique pour moi. C'est anecdotique. J'y pense plus à l'EP Nombreuse. C'est fou. Oui, parce que quand je balance un projet, en général, je passe à... Enfin, avant. C'était ma manière de faire d'avant. C'est que je passe très vite à autre chose et tout. Tu vois ?

  • Speaker #0

    J'aimerais juste revenir en arrière, justement, à ton passage à l'écriture en français. C'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu as commencé à chanter beaucoup en anglais, justement aussi avec l'inspiration de ce que faisait ton père. C'est là-dessus que tu as commencé. C'est en 2019 que tu commences à écrire en français. Il y a effectivement le morceau La Flamme.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un autre morceau qui s'appelle Déterminer. Ah, waouh ! Ça, c'était pour un projet de synchro, en fait, de musique à l'image. OK. Et c'est un pote à moi, Bachir, qui a un label aussi. et qui produit d'ailleurs Joe Lucas, un rappeur que je kiffe. Et en fait, Bash, qui est juste trop génial, qui fait partie du collectif Worldwide Kids, c'est le sound de la veine. Et lui, il me dit, si tu veux faire un peu de son à l'image, il faut que tu écrives un truc un peu de détermination. C'était un peu à la demande, ça. C'était hors projet.

  • Speaker #0

    Justement, je vais te parler de ça, parce que c'est vrai que souvent, dans les interviews, on parle de Flamme comme étant ton premier morceau en français. Et ce qui m'a étonné, c'est justement la différence de qualité d'écriture. entre ces deux morceaux. Et justement, ce qui m'intéressait, c'est de savoir comment tu t'es construite en français.

  • Speaker #1

    Ça aussi, c'est un voyage. Moi, l'histoire du français, parce qu'au début, j'écris du coup un peu pour séduire les auteurs et autrices francophones. En fait, c'est dans le but de m'inscrire dans Waouh, elle écrit trop bien en français Donc, c'est incompréhensible, c'est illisible. C'est-à-dire que je m'essaye à la poésie, même flamme, en fait, quand t'écoutes. C'est des longues phrases. Tu vois, c'est hyper... C'est pas du tout OK, en fait. Mais sur le moment, c'est un peu ça. Tu essaies toujours de faire de la musique pour d'abord séduire le gain, pour être validé. Et ensuite, tu t'écartes de ça au fur et à mesure du temps, parce que tu te rends compte que le but étant quand même de proposer de la musique à des gens qui ont une vie, on va dire, plus lambda, en fait. Des gens comme toi et moi, qui se lèvent le matin, qui vont taffer... Enfin, tu vois. Et en fait, du coup... À ce moment-là, je me dis, il faut que je simplifie mes textes, il faut qu'ils soient plus honnêtes. par rapport à la personne que je suis dans la vie. Et il faut que j'essaye de chanter comme je parle, en racontant des histoires. Et ça a pris du temps, avant de progressivement simplifier mes textes, mais sans pour autant les rendre non plus trop putassiers. Mais je ne sais pas, ça a été un parcours, un travail. J'ai vraiment bossé l'écriture.

  • Speaker #0

    Tu n'enfermes pas dans un style musical. Est-ce que tu as peur de te laisser enfermer ou du plafond de verre qu'il peut y avoir autour du R&B et de carrière ? Je ne citerai pas de nom, mais il y a plein de chanteuses et de chanteurs qui ont pu être hyper prometteurs. Et à un moment, on ne sait pas ce qui a bloqué.

  • Speaker #1

    C'est horrible. Moi, en fait, le premier... Le R'n'B qui m'a matrixé, c'est dans les années 2000, tu vois. Que ce soit R'n'B US ou français. Parce que j'écoutais, j'étais dans les deux camps de toute façon. Et en fait, j'ai l'impression que le R'n'B aussi, avec le temps... est devenu de plus en plus alternatif, où il n'y avait plus uniquement... Parce qu'à la base, le R&B, c'est le rythme and blues, tu vois. Et au fur et à mesure du temps, c'est devenu plus alternatif. En fait, avec d'autres, ça a croisé la new soul, ça a croisé un peu même, par moments, le rap, en fait, parce que c'est un mix des deux, quand tu chantes et que tu raps en même temps. Et en fait, moi, je trouve ça super. Je trouve ça trop bien qu'on puisse mélanger les genres, faire des mix et tout, s'approprier un style, c'est trop bien. Ce qui est triste, c'est qu'en France, j'ai l'impression que c'est encore très limitant d'inscrire sa musique dans un genre. En France, c'est super dur en fait, parce que j'ai l'impression qu'il y a des catégories. très définie, c'est la pop, c'est le R'n'B, c'est le rap. Alors le pire, c'est l'urbain. Enfin ça, ce mot pour moi, c'est comme Voldemort, tu vois. C'est genre, dès que j'entends urbain, ça me... Parce que je comprends pas, en fait. Et du coup, ouais, c'est compliqué. C'est trop compliqué. Et en plus, le R'n'B en France est perçu comme un truc cheesy, alors que pas du tout. C'est juste que c'est une musique qui exprime des sentiments souvent d'amour, de love, de sexe aussi, mais... Ça passe trop bien aux States. En fait, quand je suis aux États-Unis et que je mets la radio, le R'n'B est mainstream là-bas. C'est genre des hits, des bangers, des mecs qui sont mis en avant en radio à des heures d'écoute de folie. Alors qu'ici en France, c'est Black Box à 22h30, 23h, t'entends un son de Monsieur Nob. C'est trop triste, tu vois. Et c'est en train, un petit peu, je pense, de s'ouvrir. Parce qu'il y a beaucoup d'artistes aujourd'hui qui se disent, je pense, qu'ils ne donnent plus le choix aux gens. Et à partir du moment où ils décident de plus donner le choix aux médias et de dire c'est ça et pas autre chose, c'est peut-être les médias maintenant qui doivent s'adapter aussi à l'offre.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'aux États-Unis... Je ne sais pas si c'est parce qu'il y a une offre qui est plus large ou un auditoire qui est plus grand, mais on a différentes catégories de type de R&B. On peut avoir vraiment du très old school, Boyz II Men, Brian McKnight, etc. À des choses très dansantes. On parlait de Usher, même si c'est plutôt récent. Ça va du truc très slow à dansant, à très nouveau, très différent. En France, j'ai l'impression que c'est hyper compliqué. La seule catégorie... qui me semblent bien fonctionner en ce moment et dont je pense que tu fais partie quand même de cette nouvelle école. On pourrait citer des Luigi, on pourrait citer des Robin, qui vient aussi de Toronto.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Quelque part, le tournant de This Is,

  • Speaker #1

    qui revient,

  • Speaker #0

    alors il n'est pas R'n'B,

  • Speaker #1

    mais qui est dans... Ils appellent ça la nouvelle pop. Maintenant, moi je pense, tu sais, l'art en général, la culture, elle est aussi... elle arrive avec son époque économique, je ne sais pas comment expliquer, et historique. C'est-à-dire que les États-Unis n'ont pas la même histoire que la France. Et en fait, la diversité, par exemple, des genres musicaux aux States, pour moi, va de pair avec la diversité de genres, ethniques aussi, le fait de reconnaître qu'il y a une énorme diversité et... En France, c'est pas tout à fait pareil. Et je crois que, du coup, c'est lié. J'ai l'impression qu'en France, on est encore un peu archaïque dans notre vision de la France, tu vois, et de toute la richesse que peut être la France dans son rapport à l'ethnie culturelle, sociale. Et en fait, je pense que c'est pour ça aussi qu'il y a un bug en France sur...

  • Speaker #0

    le cinéma, la musique. Enfin, tu vois ? Et pour l'instant, on peut pas... On peut pas, en tout cas, faire le poids par rapport aux États-Unis. Et en fait, parce que les États-Unis, je te dis, je trouve qu'ils ont compris ça. Ils ont compris que... qu'il y avait un large spectre d'êtres humains avec des cultures différentes, des langages différents, des origines différentes, des couleurs différentes. Et je crois que ça va ensemble, en fait. Tu vois ? Et je pense qu'en France... Compliqué encore à faire comprendre. Même moi, par le biais de mon histoire, des fois, je me rends compte que c'est compliqué aussi de pouvoir parfois m'identifier, même à d'autres artistes qui pourraient me ressembler dans le genre musical, dans le genre tout court, dans le métissage culturel. J'ai l'impression qu'il y a une grande diversité. En tout cas, on ne laisse pas la parole à énormément de...

  • Speaker #1

    de gens différents. Après, tous les artistes que j'ai cités juste avant, il y a quelque chose qui est marquant dans ces années, on va dire, de demain. C'est aussi le fait de s'ouvrir plus facilement à, justement, comme tu disais tout à l'heure, la dépression, les amours troubles... moins glamour toi dans ce que tu les thèmes que tu abordes qu'est ce que tu as envie qu'on retienne de des messages que tu abordes que tu lances qu'est ce qu'est ce qui va je pense que jusqu'à présent ce qui est sorti sur

  • Speaker #0

    les plateformes dans mes dans mes chansons effectivement j'aborde beaucoup le l'amour tu vois c'est un truc qui revient et où le relationnel amoureux j'ai quand même coécrit pas mal avec Jérôme Attal, notamment sur le projet Nombreuses, qui est un auteur parolier super et qui m'a justement amenée jusqu'à aujourd'hui, où maintenant j'écris seule et où je pense avoir quand même capté 2-3 skills pour avoir trouvé mon écriture. Mais à l'époque, au moment de Nombreuses, j'écris avec un binôme, qui est Jérôme Attal. Et en fait, mes textes... sont assez génériques et ne sont pas hyper personnelles. Donc je commence à aborder des thèmes qui parlent aux gens, puisque l'amour, ça parle à tout le monde, mais je pense que ça retranscrit pas encore assez qui je suis. En fait, ce qui est intéressant, c'est qu'au moment où j'ai fait entre guillemets mon temps avec Jérôme Attal et que je me rends compte que je peux, comme avec les Warway Kids en fait, à un moment, je me réveille et je me dis Tiens, ça y est, je crois que j'ai pris de cette expérience suffisamment de clés pour maintenant débloquer de nouvelles portes seule. En fait, là, maintenant, je suis seule, j'écris majoritairement toute seule. Et là, mes textes commencent à être super perso et où j'aborde toujours l'amour, mais avec beaucoup plus de maturité aussi, de recul, différemment, avec un autre point de vue. Moins la nana qui a souffert, mais plus la nana au contraire résiliente aujourd'hui et qui a découvert l'amour propre, le self-love. C'est surtout ce que j'aborde dans mon prochain album, tu vois. Ça parle d'amour propre, aussi de... le fait de kiffer, cohabiter avec soi-même, la solitude et tout. Parce qu'en fait, ça va de pair aussi avec ce que je vis dans le perso. Et aujourd'hui, je sais que, à l'approche de la... Je m'approche de la trentaine, c'est dans 200. Ça, t'es pas obligé de le mettre dans le podcast. Mais en tout cas, je sais que là, j'ai passé un cap, tu vois. Et où je suis grave bien avec moi. Et où... Voilà. Et donc, mon écriture, elle est plus perso aujourd'hui. Elle est moins générique. Et je suis plus dans la recherche vraiment de me raconter, de raconter mon parcours, ma vie, ce que je pense. Mais il m'a fallu du temps avant d'arriver à ça.

  • Speaker #1

    Sur ton prochain album, les messages et les émotions que tu veux transmettre sont plus en accord justement avec ce que tu dis maintenant.

  • Speaker #0

    Grave. Beaucoup plus direct en fait. C'est plus direct. Il y a moins de poésie, ce que tu disais, ce truc un peu distanciel. Là, c'est beaucoup plus direct. Et je ne parle pas que d'amour. ou en tout cas de mes ex et compagnie, je parle aussi beaucoup de ma rencontre avec moi-même. Genre mon nouveau moi que je kiffe, le voyage. Mon enfance, pas mal aussi, quand même. En tout cas, puis ma famille, tu vois. Il y a une chanson, ma magicienne, je parle de ma mère, mais il y a un morceau que j'ai composé avec mon père qui a fait de la guitare dessus. C'est un peu une œuvre familiale, cet album aussi, où je raconte vraiment mon histoire, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'au cours de ta carrière, tu as eu beaucoup de belles rencontres artistes.

  • Speaker #0

    Grave.

  • Speaker #1

    On parlait de Jérôme Attal, de Savant. J'aimerais qu'on parle d'une autre personne centrale, et que tu me parles de ta relation justement avec Plekacy.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et par là même, si on pouvait aussi parler de ta façon de travailler tes mélodies, tes top lines, parce que c'est quelque chose, on parlait tout à l'heure rapidement, mais qui m'intéresse. Comment vous êtes connectés et comment vous travaillez ensemble ?

  • Speaker #0

    En fait, Play Cassie, je l'ai rencontré via Mood Supple Child, anciennement appelé Cool A, que j'ai rencontré quand j'avais 16-17 ans et qui, lui, avait toute cette famille de potes. Et donc, il y avait Play Cassie dans cette aventure, dans cette histoire. Et du coup, avec Play Cassie, on a grave accroché parce qu'on a une relation un peu de... Grand frère, c'est un peu un grand frère pour moi. J'ai quand même deux grands frères, deux vrais grands frères. Mais j'en ai plein d'autres au final. Comme j'étais la plus jeune de ce groupe, j'avais presque 10 ans d'écart avec les 3 quarts. J'étais la petite Neyne. C'est comme ça qu'on m'appelle dans la bande, c'est Neyne. C'est comme ça qu'est donné mon nom Naé à la base. Et du coup, avec Cassie, qui m'accompagne depuis 10 ans maintenant sur scène et en studio aussi. Franchement, on a une relation unique. On ne s'est jamais engueulé. Jamais une seule fois en 10 ans. On est grave sur la même longueur d'onde. On n'a pas besoin de se parler pour se comprendre. Même sur scène aujourd'hui, Dieu... Aujourd'hui, Playkassy, il a vachement level up, parce qu'il bosse avec Luigi aussi sur scène. Ça, c'est ma plus grande fierté, parce que je me dis, putain, il a réussi à trouver en miroir à notre bande de Bordeaux, il a trouvé une autre bande qui est Foon Palace, avec les mêmes valeurs, mais en même temps, ça lui permet à lui de s'émanciper aussi de nous. C'est hyper stylé. Et en fait, on fait quand même des dates ensemble quand on peut, quand il peut. Et tu vois, on n'a pas besoin de répéter cinq ans avant, parce qu'on arrive sur scène et il y a une espèce d'alchimie, une petite connexion qui se fait directe. Moi, c'est un repère de fou pour moi dans ma vie. C'est un mec qui ne m'a jamais laissé tomber. Pour moi, j'espère que c'est une relation qui va durer toute la vie. Et toujours par le prisme de Mouts Petchild, avec qui j'ai quand même une relation privilégiée aussi. Donc, j'ai beaucoup de chance d'avoir un entourage en or massif. Pour qui je dois beaucoup et envers qui j'ai beaucoup de reconnaissance aussi et que je n'oublie pas. Ils font partie de mon parcours, ils font partie de ma vie et j'essaye de ne jamais oublier aussi ce truc-là.

  • Speaker #1

    On parlait tout à l'heure des mélodies, tu n'as pas fait de solfège. C'est vrai qu'on te voit beaucoup travailler, répéter ta chambre. Je parle de ce que tu postes sur Instagram. Tu as un rapport très direct avec ton audience. aussi teaser des morceaux et avoir un peu le retour de ton audience comment tu travailles tes mélodies est ce que c'est des choses qui viennent tout seul qui se et qui reste où est ce que justement l'apport de pécassi ou d'autres te permettent de comme

  • Speaker #0

    tu disais développe un peu le en fait je crois que mes mélodies elles viennent enfin toutes mes mélodies viennent Toujours de moi. Pour l'instant, j'ai jamais eu encore quelqu'un qui a composé une top line pour moi, mais je ne suis pas du tout ferme à l'idée. C'est juste que je crois que là où je suis la meilleure pour le moment, c'est dans la top line, dans la mélodie en fait. Dans trouver des mélodies, je crois que j'ai un espèce de stock inconscient, illimité. Et ça, c'est trop stylé parce que du coup, ça peut venir partout, tout le temps. Des fois, ça vient tout seul a cappella. Je suis au supermarché et j'ai une mélodie ou je suis dans la rue. Et du coup, c'est là où je sors mon dictaphone pour enregistrer des trucs. Ou sinon, c'est des loops que je trouve avec mon petit clavier, justement, dans ma chambre, souvent le soir. Je suis un peu une meuf... Je suis un peu un enfant de la lune, mais c'est le soir que mon cerveau s'active, tu vois. Moi, la journée, je suis là... Allez, une journée de plus... Mais moi, j'ai kiff trop la nuit, tu vois. Et donc, le soir, je trouve toujours mes mélos que je vais toujours capturer grâce à mon iPhone ou sur mon Logic, sur mon ordi et tout. Et ensuite, effectivement, par contre, ce qui va leur donner du relief et de la profondeur, c'est un play-cassé qui va passer dessus à soit rejouer les accords, ou peut-être les complexifier un peu, ou les diversifier, ou rajouter de la batterie, de la basse. Même si je vais maqueter de mon côté, mes maquettes, elles ne sont jamais vraiment abouties. Et donc, j'ai toujours partagé ma musique, de façon à optimiser au mieux mes chansons. Et en même temps, aujourd'hui... Je commence à me dire, peut-être que t'es capable aussi de faire des maquettes toute seule de A à Z et pas toujours te dire, c'est juste une maquette, et ensuite ça passe dans les mains de quelqu'un d'autre pour que ça devienne un son, enfin, tu vois, entre guillemets, validé. Donc je travaille aussi là-dessus maintenant. Je suis en train de me dire, peut-être que tes maquettes, c'est juste toi et tes sons, et que c'est comme ça que ça doit être fait, et que la version finale doit être celle-ci. Donc je suis un peu dans... Mais ça veut pas non plus dire que je veux plus travailler avec des gens. Tu vois, mais c'est... En fait, je suis en perpétuelle remise en question. Mais je sais que... Je me... Enfin... Je suis le produit de tout ça, de toutes ces rencontres, de toutes ces relations, de toutes ces sessions studio, de tous ces essais, de tous ces ratés. Tant que ce sera comme ça, alors ça veut dire que je suis en vie et que c'est chanmé. Je ne sais pas si j'ai répondu à ta question, c'est un peu compliqué. C'est très bien.

  • Speaker #1

    Je voulais enchaîner sur ton Insta et sur toute la partie réelle, en tout cas ce qui est moins... je vais le dire comme ça, mais moins produit, c'est-à-dire plus brut.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu postes beaucoup de reprises.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Notamment la fameuse reprise que tu as sortie. Par contre, en single, l'Olivier. Oui. Celle que je conseille, c'est celle avec ton père.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Elle est incroyable. Trop cool, merci. D'ailleurs, j'ai une petite remarque. Oui. Il suffit de ne poster que des extraits. On veut des versions complètes, ça suffit. Comment tu choisis ces reprises ? Parce que moi, j'ai une théorie sur le fait... Oui. Quand on essaie de faire une reprise à part pour s'entraîner, le but, c'est toujours d'essayer d'arriver à faire quelque chose qui est au moins aussi bien, voire peut-être même d'essayer de dépasser. L'exemple parfait, c'est James Blake avec Godspeed. à mon sens, même si c'est très dur à effacer le Godspeed de la prochaine, comment toi tu t'attaques à ces reprises ? Et deuxième question, est-ce qu'il y en a que justement, tu as raté ? Tu ne l'as pas et tu dis bon là, t'as cassé.

  • Speaker #0

    En fait, en général, j'ai beaucoup repris quand même de R'n'B français. En fait, à l'arrivée de... de ma reprise de Wallen en août 2023, donc de l'Olivier, j'ai vu qu'il y a eu un impact. Et en fait, de cet impact-là, je me suis quand même dit que ce serait quand même bien d'entretenir ce rapport-là avec les gens qui me suivent, parce que ça veut dire qu'ils sont sensibles au R'n'B français. Et moi, c'est quand même la musique que j'ai écoutée quand j'avais 8-9 ans, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est qui tes références de cette époque ?

  • Speaker #0

    Wallen, j'étais fanatique. Wallen, Amel Bent... Je sais pas. Après, beaucoup de chansons qu'un riz quand même, on va pas se mentir. Mais dans le R'n'B français, ouais, tout le R'n'B français, même Matt Pokora, y a qui d'autre encore que j'ai pas cité ?

  • Speaker #1

    Kaina Samet ?

  • Speaker #0

    Ouais, de fou ! Ouais, y en a un paquet. Y en a beaucoup d'autres.

  • Speaker #1

    Je pensais à Kaina Samet parce que...

  • Speaker #0

    Tu prends le R'n'B français des années 2004-2005, là. Moi, je les écoutais tous. Et du coup, j'ai commencé à sortir une série comme ça de vidéos R'n'B français. Sans prétention, en fait. J'essaie pas de forcément m'approprier le son. Mais de toute façon, je pense, par nature, vu que je suis un peu une autodidacte, je m'approprie de toute façon la musique, puisque je fais un peu tout à l'oreille et tout. Mais tu vois, sans micro, sans post-prod, rien. Je pose mon téléphone sur un support type une paire de chaussures, ou bien une boîte, ou bien un bout de canapé, et bam, j'enregistre ma vidéo, basta, en fait. Et je la sors. Et je crois que ça a plu, parce qu'il y a un côté intimiste, des chansons qui parlent aux gens et tout. Ça a bien plu. Pendant presque un an, j'ai fait ça. Et là, j'essaye de me renouveler. Il y a eu des ratés, effectivement. J'ai essayé des trucs. En fait, les ratés, c'est un peu subjectif. Un raté, finalement, ça veut dire quoi ? Moi, je sais que j'ai repris des sons en anglais qui marchaient moins bien. Mais c'est là où je me suis dit, en fait, ta fanbase, elle est moins sensible à la musique anglophone. Dommage, puisque c'est quand même celle que j'écoute le plus. Et puis... Voilà, il y a des chansons que je n'oserais pas reprendre. Je n'ai pas de nom en tête là, mais je sais qu'il y a des artistes où je me dis non, non, on va laisser ça tranquillement. Des intouchables de fou. Genre Ieba, une chanteuse de Kynric dont je suis fan, je n'ai pas envie d'essayer. Tu vois, intouchable. Et sinon, qu'est-ce que je disais ? Non mais voilà, là j'essaie de me renouveler. En fait, là je crois que j'arrive dans un... Je crois même que les gens, ils en ont marre de me voir avacher sur mon piano et tout. J'en ai un peu parlé sur mes réseaux. Je me dis que je suis toujours la meuf avachie, qui se cache un peu derrière son piano, qui fait des trucs très émotions. Et je crois que c'est en train de me desservir maintenant. J'ai l'impression. Il faut qu'à un moment, je sois debout et qu'il se passe un truc. Mais ça y est, la meuf qui se cache derrière son piano, c'est chiant.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une question que je voulais te poser. Est-ce que tu danses encore ?

  • Speaker #0

    C'est ça, j'ai un rapport à la danse qui est... C'est Ardos, parce que ça me manque terrible. Genre moi chez moi, toute seule, mais c'est des spectacles, c'est des trucs de fou, éclairage tout, non je plaisante. Non mais chez moi seule, je danse à fond la caisse, beaucoup de contemporains et tout, enfin je kiffe en fait, dès qu'il y a de la musique, je danse de toute façon, et mes proches le savent. Ou quand je suis en soirée, moi je bois pas d'alcool par exemple, et du coup, quand je suis en boîte, mais je suis la meuf qui va danser sur le dance floor jusqu'à suer, transpirer, perdre un kilo, et une fois que j'ai perdu du poids dans ma tête, là je me casse et je rentre chez moi, tu vois. Non mais je me suis fait des potes comme ça en boîte parce qu'ils dansent et que je danse et c'est trop cool. Mais en fait, le fait de conscientiser la danse par contre et de l'incorporer dans ma musique, c'est une étape. Mais je commence à discuter avec des chorégraphes et tout pour me remettre dans ça. Ça me manque de fou en fait. C'est un regret de fou. Donc je commence petit à petit à me remettre dedans. Mais j'adorerais moi si je pouvais. Franchement, c'est peut-être le seul regret de ma vie, c'est celui-là. Si je pouvais revenir en arrière et ne pas avoir arrêté la danse et faire ça.

  • Speaker #1

    parce que vraiment ça me fait vibrer la danse de fou tu vois on parlait il y a deux secondes de la reprise que t'as faite avec ton père qui t'a comprimé la guitare et qui si j'ai bien compris va aussi jouer sur ton prochain album l'année dernière t'avais fait un morceau en hommage à tes grands-parents comment est né ce morceau ?

  • Speaker #0

    mes grands-parents maternels sont basques espagnols et du coup il y a un village ma mère vient c'est le village d'Itzasú il y a une toute petite église dans ce village où mes grands-parents sont enterrés et c'est magnifique c'est vraiment au pied de la montagne et tout trop beau... Et en gros, un jour, je suis dans l'église et il y a un orgue, mais c'est vraiment, on dirait un film, mais il y a vraiment un vrai orgue posé au niveau de l'hôtel. Et en gros, il est allumé et tout. Non mais dinguerie. Et du coup, je joue. Et en fait, je me dis, je ne suis pas toute seule à ce moment-là, je suis avec un ami, il me filme. Et en gros, la musique, enfin la chanson Hiver, elle va naître de ce moment-là où je suis en train de jammer sur l'orgue de l'église. Et voilà, en fait, je me suis dit mais attends, mais c'est une dinguerie de jouer de l'orgue à deux pas de tes grands-parents qui sont décédés, qui sont enterrés. Mais en fait, il faudrait carrément que je sorte une chanson et que je puisse la tourner là-bas. Et voilà, et ça a eu lieu. En fait, j'ai tourné dans le village de mes grands-parents. J'ai ramené une équipe de 15 Parisiens, tu vois, de tournage dans un village vieux de fou, tout petit. J'ai dû avoir le curé au téléphone pour lui demander l'autorisation. L'église, elle est classée. C'est une église vraiment très, très vieille, classée et tout. Franchement, c'est une folie. Là, j'avoue que je flexe un peu, mais je suis fière d'avoir réussi à faire ça, même pour ma mère, qui, du coup, de son vivant, a pu... C'est un hommage de fou qu'on leur rend. Et la chanson, je la trouve magnifique. Et je sais pas, c'est... Ouais, je sais pas, j'adore cette musique. Et c'est venu comme ça, c'est venu dans l'église. Voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, tu me tends une perche.

  • Speaker #0

    Oui. Tu fais un hommage. Trop bien, on est grave... C'est fluide, j'adore.

  • Speaker #1

    À tes grands-parents. Oui. Et là, vient de sortir, justement...

  • Speaker #0

    Ma magicienne.

  • Speaker #1

    Ma magicienne. Oui. Une chanson hommage à ta mère. Est-ce que tu peux me parler de la création de ce morceau ? Et aussi de cette vidéo incroyable que tu as faite avec... Merci. Van Toine ?

  • Speaker #0

    Oui, Van. Van,

  • Speaker #1

    pardon. Qui a à peu près cassé Internet.

  • Speaker #0

    Alors lui, c'est une dinguerie. Je crois qu'il a 15 millions d'abonnés sur TikTok. 3 millions d'abonnés sur TikTok. Il est incroyable.

  • Speaker #1

    Il est déjà quasiment... Je n'ai pas vu sur TikTok. Je pense que c'est au-dessus. Comment tout ça est né ?

  • Speaker #0

    Oui, dinguerie. En fait, ma magistère, je l'ai écrit il y a 3 ans. Enfin, je l'ai composé. J'avais en tête de créer une berceuse version l'enfant qui chante à son parent. Parce qu'en fait, je trouvais ça fou, les parents, ils chantent des berceuses à leurs enfants quand on est enfant. Et je me suis dit, mais ça peut être trop stylé que dans mon album, je puisse proposer une berceuse pour ma maman. Et du coup, ça vient de là, ça vient d'une berceuse que je compose comme ça. Et en fait, après, très vite, je trouve le jeu de mots ma magicienne Je me dis, c'est un titre qui peut être sympa et tout. Voilà, j'écris le morceau. Je fais retravailler un peu le texte par Jérôme Attal à ce moment-là parce que... Je sais que lui va amener quand même un peu plus de poésie dans les termes. Je voulais pas quelque chose de... Putain, ça met la pression de chanter pour sa mère, tu vois. Et je voulais pas un truc trop non plus... Maman, je t'aime. Enfin, t'as capté ? Voilà. Et donc, on a trouvé un juste milieu, je crois. Et du coup, ensuite, j'ai eu l'idée de me dire... Là, il faut que je tape fort, il faut que je marque le coup. Et en fait, j'ai pensé à Van dans son créneau, lui, de rue, comme ça, d'aller l'alpaguer pour lui demander... de chanter une chanson devant des gens. Je voulais un truc un peu grandiose, un peu épique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est réussi.

  • Speaker #0

    Du coup, je crois qu'on a réussi le pari, mais ma mère n'était pas du tout au courant. Il n'y a aucun trucage, ça a été fait en one shot. Donc, on n'a pas réenregistré la vidéo derrière. Il fallait que tout soit bien calibré. J'avais là les alliés avec moi, ma meilleure pote, ma manageuse Lorraine, qui est ma meilleure amie aussi. Il y avait mon frère qui était là, qui filmait. Il y avait pas mal de petites caméras comme ça, embarquées. Et franchement, on a réussi le pari. Je suis trop fière de cette vidéo, franchement, je suis trop fière de cette vidéo. Et elle parle d'elle-même. Et en fait, c'est ça aussi dont les gens ont besoin, c'est de l'émotion pure, sincère. Et d'une chanson qui parle... beaucoup de monde aussi, tu vois, même si c'est pas... Tout le monde n'a pas une maman, tu vois, mais je pense qu'on a tous une relation un peu privilégiée. Forcément, il y a une femme dans ta vie, tu vois, parce que les femmes, c'est quand même... Je pense que c'est le berceau de tout, de l'humanité. C'est comme ça que je le vois. Et la femme, elle a ce truc qui est... Ouais, que je catégorise comme étant magique. Et voilà. Et donc, je pense que c'est une chanson qui parle à... un peu à tous et toutes, voilà. Sans prétention, attention.

  • Speaker #1

    C'est réussi. Justement, tu parlais de ton album à venir. Tu sais à peu près quand est-ce qu'il doit sortir ? Tu en es où dans le processus ?

  • Speaker #0

    Là, je continue d'être en studio, de composer, d'écrire avec A2H. A2H, en fait, c'est une bête de connexion depuis un an. C'est un ami de base. Mais depuis un an, ils réalisent avec moi l'album. Ça me permet de garder un peu un truc homogène, une direction. Il y a Job, du coup, qui compose avec nous. Oléogane, qui s'appelle, sur Instagram. Je cherchais mes mots parce que je voulais dire deux trucs en même temps. Mais en gros, non, ce que je voulais dire, c'est que du coup, j'ai une bête d'équipe. Là, on est 3-4 sur l'album. Je suis en train de le terminer. A2 supervise tout ça et met aussi un peu de ses guitares électriques dedans. Donc, c'est trop cool. Et l'album va sortir, je pense, en avril 2025, si je ne m'abuse, avec un single qui va arriver prochainement. Et voilà, le titre de l'album... C'est un titre très spécial, toujours dans la même veine un peu de ce truc de famille et de ma magicienne et tout ça. Ça va un peu être en rapport à tout ça et j'ai trop hâte. Voilà, c'est un teasing le plus éclaté.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est très bien.

  • Speaker #0

    C'est le teaser le plus éclaté du système.

  • Speaker #1

    J'ai encore une ou deux questions, dont une rhétorique et on va dire une signature de ce podcast. Quel est le pire conseil qu'on t'ait donné ?

  • Speaker #0

    Attends, waouh ! On m'a donné un conseil qui m'a foutu la haine. C'était un rendez-vous pro avec un mec dans le management. Et en gros, il m'a contacté parce qu'il voulait bosser pour moi dans le management et sur les réseaux sociaux. Et il m'a dit, écoute, c'est chanmé ce que tu fais, tu as une super belle voix et tout, mais si j'étais toi... je sexualiserais un petit peu plus ma musique parce que tu te trouves en fait tu es super habillé dans tes vidéos genre tu es ultra habillé genre c'est pas intéressant genre tu vois tu es toujours en pullover et tout waouh et en fait genre je pensais que c'était une blague et en fait pas du tout et tu sais il est vraiment allé dans ce truc de il faut rendre ta musique facile faut que tu un peu plaire à tout le monde le truc de plaire à tout le monde faire de ta musique un truc populaire et sexualiser ta musique c'est les pires conseils qu'on ait pu me donner voilà et du coup Pour la sortie de l'album, je vais sortir l'album en tenue intégrale, de la tête aux pieds. Pire conseil du monde. Et c'était cette année, en plus. C'était en début d'année. Le mec est old school de fou. Une dinguerie de dire ça. Même toi, tu n'as plus les mots. Tu n'as pas les mots.

  • Speaker #1

    J'allais rebondir.

  • Speaker #0

    C'est dommage, tu devrais sexualiser un petit peu plus ta musique. Mais c'est dingue. Du coup, il m'a dit ouais, mets un crop top, je ne sais pas, en haut blanc, un jean simple, brut, pas trop d'informations dans tes vidéos. Ton style, il est un peu chelou. Moi, j'ai du mal à comprendre. Je suis là waouh.

  • Speaker #1

    Vraiment, oui. Côté produit avant tout. C'est un produit. Je ne parle même pas du côté dingue. Ouais, ouais, ouais. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est ça.

  • Speaker #1

    Il te voit comme un produit, point. Ouais, ouais. Il te voit comme un produit, point.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu as une voix qui est particulière dans le sens où elle est un timbre très reconnaissable. A quel moment tu en as pris conscience et est-ce que tu l'as travaillé dans ce sens-là ou est-ce que c'est comme ça ?

  • Speaker #0

    Non, j'ai pris conscience, je pense, de ma voix il y a peut-être trois ans, trois, quatre ans. où là, à force de faire des concerts, des trucs, tu commences à vraiment t'améliorer, à chercher toujours le meilleur de toi, à te remettre en question. Moi, j'ai mon père quand même qui est là, derrière, qui est très exigeant, qui lui n'a pas fait carrière, donc je pense qu'à travers moi aussi, il vit aussi des choses. Et du coup, c'est à la fois très, très motivant parce que... Lui, il a un retour très objectif sur ma musique. Ce n'est pas genre, tu es trop belle, ma fille, je t'adore, tu es la prunelle de mes yeux. Il va me dire genre, vas-y, arrête, tu as acté son deep tout le temps. Il sait trouver des trucs un peu plus solaires, un peu plus up-tempo. Il me donne des conseils un peu sur tout, mon image, ma musique et tout. Des fois, c'est cassant. Je ne te mens pas, c'est cassant de fou. Mais d'un autre côté, je me dis, j'ai une chance inouïe d'avoir un père de son vivant qui est là, qui me donne de la force et tout. Donc, c'est trop bien. Et du coup, je pense que quand j'ai commencé à être à son écoute et tout, C'est là où j'ai pris conscience de ma voix et que j'ai commencé à la travailler. Alors évidemment, je ne fais pas de vocalises et tout, ce qui est regrettable, parce qu'il faudrait quand même que je m'y mette, parce qu'il faut prendre soin de soi en fait, tu vois, c'est un instrument et tout. Si j'ai plus de voix, après, ça va être compliqué. Donc je travaille mon truc, mais quand même en gardant toujours une, tu sais, une jauge d'imprévus, tu sais, de liberté, de... Un truc un peu instinctif. Sans ça, ça devient trop travaillé. Je vais être malheureuse de fou. Il faut que ce soit un peu instinctif, je pense. Il faut garder un truc un peu primaire. Voilà. Mais trouver un juste milieu quand même.

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup de personnes qui viennent vers toi sur les réseaux. On voit énormément d'engagement, beaucoup de commentaires, etc. Justement, par rapport à tous ces enregistrements que tu fais à ces natures, etc. Est-ce qu'il y a beaucoup de personnes qui te demandent des conseils sur la musique, sur le fait de se lancer dans une carrière musicale, des choses comme ça ? Quel est le conseil que toi, tu donnes le plus souvent, ou celui que tu trouves le plus pertinent ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai vraiment des discussions avec mes abonnés, parce que je me rends compte que j'ai un réel engagement. Les gens qui me suivent, ils likent mes posts, ils commentent mes posts, ils viennent à mes concerts et tout. Et du coup, je me dis, si ce n'est pas maintenant que je dois cristalliser ça et choyer ça, ce serait une erreur de ne pas le faire. Parce que je me dis qu'avec ça déjà, je peux construire vraiment une carrière et construire un peu mon truc. Et du coup, je prends le temps de répondre aux plus de gens possible. Et ça va de donner des conseils sur... Comment s'équiper ? Parce que souvent, ils me demandent c'est quoi ton piano ? Ces trucs assez simples. Et après, ça rentre dans le deep. Il y a des gens qui me parlent du fait qu'ils traversent des périodes compliquées. Souvent, des femmes qui viennent me voir parce qu'elles sont dans un schéma toxique relationnel amoureux. Et où en fait, moi, je suis un peu en mode la tata qui a de la bouteille et qui donne des conseils en mode Alors ma chérie, installe-toi bien parce qu'on va discuter, toi et moi. Mais sans être donneuse de leçons, mais juste parce que moi, j'aurais kiffé qu'il y ait une espèce de main comme ça qui débarque dans ma vie pour me la... pour me tirer de là, tu vois. Et du coup, non, j'ai des discussions de fou avec mes abonnés et tout. Je sais pas, ouais, ils me demandent conseils, j'essaie de leur rendre aussi ce que je peux leur rendre et tout. Et en vrai, non, c'est sain de fou.

  • Speaker #1

    Il y en a un qui revient souvent ? Un conseil,

  • Speaker #0

    quelque chose ? En fait, bien souvent, à moi, c'est tu m'apaises de fou. Et du coup, j'ai l'impression qu'au-delà de donner des conseils, je crois que ce que je donne aux gens, c'est ce dont ils ont besoin, c'est-à-dire d'apaisement. Et donc je réponds à une demande, mais inconsciente, parce que c'est inconscient, tu vois, je ne le fais pas exprès, mais ces gens viennent vers moi parce qu'ils sont en demande d'être apaisés, et moi, en réponse à ça, par l'émotion que je transmets dans ma musique, ou la sincérité, ou la douceur un peu dans ma voix et tout, je leur apporte un peu ça. Et du coup, je ne sais pas, et les conseils qu'ils me demandent, c'est genre, tu penses que... Voilà, moi j'ai envie de me lancer dans l'écriture ou j'ai envie de me lancer dans un projet, comment t'as démarré et tout. Et moi je leur donne un peu le starter pack. Je leur dis, yo, prends ton téléphone, pose ton téléphone. Mais tu vois, je ne suis pas la pro non plus de ça. C'est un peu difficile de donner conseil là-dessus.

  • Speaker #1

    Dernière question technique, pour revenir sur la dinguerie tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Ouais, revenons-en, c'est un vrai sujet, on pourrait faire un podcast sur la sexualisation de la musique.

  • Speaker #1

    Il y a deux thèmes que je voulais aborder rapidement là-dessus, le premier, enfin rapidement ou pas, le premier c'était justement sur ça, sur ce fait qu'on est dans une époque où il y a eu tous les MeToo, tous les DeGate et compagnie. Comment tu vis cette époque ? Comment ça se retranscrit dans ta musique ? Est-ce qu'il y a quelque chose ? que tu peux développer là-dessus ?

  • Speaker #0

    Moi, je sais que sur Instagram, par exemple, je ne fais pas de politique. Mais je ne suis pas que dans le politiquement correct. C'est-à-dire qu'en fait, je suis mon instinct et je suis fidèle à qui je suis et à mes convictions naturellement, c'est-à-dire que sans forcer les traits. Donc du coup, quand tu viens me voir à mes concerts, j'ai toujours entre les morceaux... je parle avec mon public, donc il y a toujours une petite vanne, un petit truc qui va. Toujours sur le ton de l'humour quand même, mais parce que j'ai des convictions et que je suis une fille de mon époque, je suis une femme de mon époque qui vit dans son temps. Et donc voilà, je pense que dans mes chansons, ça se retranscrit, ça s'entend. Il y a des fois où je vais aborder des sujets un peu plus féministes et tout ça, mais toujours sur un ton quand même léger et artistique. Parce que de toute façon, pour moi, l'art... et politique, que tu le veuilles ou non, si tu fais de l'art, t'es politisée. Tu vois, et sans ça, c'est pas de l'art, c'est du divertissement, en fait. Et moi, c'est pas comme ça que je vois ma musique, je la fais pas pour divertir, je la fais parce que c'est ma passion, c'est ma vie. Et donc, du coup, c'est comme ça que je vois les choses. Et après, comment je vis cette époque ? Un peu comme tout le monde, c'est-à-dire difficilement. C'est fait de haut et de bas, il faut composer avec tout ça, c'est dur de rester soi-même, c'est dur de... d'être fidèle à ses convictions, quand il y a un phénomène de masse souvent et de tendance. Tout devient une trend alors qu'on parle de vie humaine, on parle de combats, de conflits, de guerres. La femme aussi, la place de la femme, tu vois. Là, à l'aube du procès le plus historique de Pellico, par exemple, là où on entend parler de ce truc qui est historique de fou, c'est devenu une icône. Je trouve ça magnifique, mais à côté de ça, on a une Europe qui se radicalise de fou, qui devient de plus en plus... Enfin, qui régresse, en tout cas, sur la notion de la femme et de ses droits et de sa liberté. Donc, c'est terrifiant. Moi, je suis terrifiée de fou, surtout que j'aimerais bien être maman à un moment. Et si j'ai une fille, d'autant plus, si Dieu veut... Voilà, j'espère qu'elle ne sera pas dans des... Waouh ! Dans des questionnements et dans une espèce de cage invisible. Enfin, tu vois ? Je vis cette époque un peu comme tout le monde, c'est-à-dire difficilement, mais j'essaie de m'accrocher quand même à certaines victoires et à certains trucs où je me dis, bon, on peut quand même essayer de faire des choses tous ensemble, dans l'unification et dans la fraternité, mais c'est difficile. La musique, c'est un moyen fort d'unir et tu vois, au même titre, c'est-à-dire à la même heure, au même timing. C'est surtout ça la force du live aussi. C'est que dans un moment de concert, tu as un public éclectique de fous, où les conflits restent à la maison et là, il y a une unification, il y a un truc autour de l'amour. Et ça peut paraître très simple, mais en fait... C'est beau aussi l'aspect primaire des choses et la simplicité, moi je la trouve belle et pas ridicule. Et mon nous franchement, c'est aussi con que ça. Mais moi, je le prends au premier degré, ce truc de aime ton prochain et tout. Voilà. L'RPGM. YOLO, en fait. Non, mais tu vois, je le prends grave au premier degré maintenant.

  • Speaker #1

    Pour revenir à cette question aussi, comment tu te formes ou comment tu t'abordes, justement, le côté un peu marketing ou le côté stratégique d'une carrière ? Est-ce que c'est des questions qui t'habitent, sur lesquelles tu es premier degré ou au contraire, c'est un peu, wow, OK,

  • Speaker #0

    il y a plus ? Moi, très honnêtement, ça fait un an que je markete ma musique. Ça fait un an. Parce qu'avant ça, du coup, tout était, entre guillemets, accidentel. Pas dans le travail en studio, mais je parle de l'image. L'image était accidentelle. C'est-à-dire que j'ai une idée, je la mets en forme, ça sort. Une fois que c'est sorti, je défends plus le truc. Je reviens tous les six mois avec un single, mais pendant six mois, je suis en studio et je communique pas. Donc en vrai... C'est une dinguerie d'avoir vécu ça pendant... Je dis pas que j'ai perdu du temps, je dis juste que j'ai pas rentable de fou, ma musique. J'ai été un peu là-dessus... Ouais, naïve, parce qu'en fait, moi, la musique, c'était ma passion, et je manifestais pas du tout l'argent, la réussite, faire des big concerts, c'était pas ça que je manifestais, en fait, moi. Moi, cette musique, elle m'a sauvé la vie, on va pas se mentir, ça m'a sauvé la vie. Et donc, ce que je manifestais, c'était la paix, la sérénité, pas faire des zéniths, faire des trucs... Enfin, tu vois... Donc du coup, voilà. Et là, il y a un an, ce qui s'est passé, c'est que j'ai commencé à gagner des sous vraiment de ma musique, tu vois. Et c'est ça aussi, il y a vraiment des sous qui rentrent et tu te dis Oh, waouh ! Genre, ça, c'est vraiment ma musique qui génère ça. Donc là, tu te dis Ok, si je peux, avec ça, vivre et payer mon loyer et tout, c'est mieux, je capitalise. Parce que du coup, l'idée, c'est de pouvoir payer mon loyer toute une life. Et donc, c'est là où j'ai commencé à me dire Ok, on va commencer à marketer, mais attention. Moi, je suis quand même quelqu'un de très ancré dans mes valeurs, dans mes convictions, donc je voulais pas non plus trop dénaturer qui j'étais, par respect pour celle que j'ai été toute ma vie, tu vois. Et donc, du coup, j'ai commencé, tu vois, les vidéos un peu saga, R'n'B, francophones, ça, ça a été un peu un délire de faire grossir ma communauté. Et puis ensuite, là, cette année, j'essaye au maximum de faire des vidéos régulièrement, ne pas laisser trois, quatre mois de silence radio et revenir comme ça, comme par magie. essayer de conscientiser un peu plus ma musique, mon travail, communiquer plus avec les gens face cam en disant yo j'ai écrit un son pour ma mère je suis pudique, me livrer un peu plus mais toujours dans la mesure du raisonnable parce que ça me met mal à l'aise ce truc de trop montrer j'essaye de trouver un juste milieu mais il faut s'attendre à plus me voir maintenant je suis fin prête je crois à bomber le torse un peu plus

  • Speaker #1

    2025, c'est ton année ?

  • Speaker #0

    2025, je l'espère de tout mon cœur.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter ?

  • Speaker #0

    Que c'est mon année. Franchement, une sortie d'album avec un bel accueil, accueil des gens qui me suivent, un accueil peut-être d'autres personnes qui ne me connaissaient pas et qui vont kiffer mon album. Je crois et j'espère aussi un accueil médiatique, avoir un vrai support média, une reconnaissance en vrai que je n'ai jamais manifestée avant. Et cette année, je m'autorise. C'est la première fois. fois de ma vie que je m'autorise à manifester de la reconnaissance et beaucoup de concerts et de la réussite et en fait je manifestais jamais ça avant et là je m'autorise à le faire, à me dire non non gars j'ai travaillé pour mon truc, ça veut dire là je mérite quand même que ça fasse du bruit moi et tous les gens qui m'entourent et tous les gens qui travaillent sur ma musique, tu vois ma manageuse Lorraine qui a tout quitté pour devenir ma manageuse alors qu'avant elle avait un taf sécure A2H, Job, Playcassie, enfin tous ces gens qui m'entourent et moi-même Je crois, 2025, là, j'ai trop envie que ça marche. En vrai, je te mens pas. Donc voilà, je le manifeste tous les jours. Le pouvoir de la manifestation, c'est un délai. C'est un délai. Vraiment.

  • Speaker #1

    Hâte de voir ça.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci une fois de m'avoir accueilli ce temps.

  • Speaker #0

    C'était trop cool. Je te dis au revoir. Oui, prends soin de toi et plein de bonnes interviews pour la suite.

  • Speaker #2

    Nae nous a montré que la musique peut être bien plus qu'une passion, un refuge, un combat et une boussole dans la quête de soi. Si cet épisode vous a touché, partagez-le autour de vous. Laissez un avis et abonnez-vous pour découvrir d'autres parcours qui inspirent à vivre sans regret. Merci d'écouter.

Description

Pour ce 27eme épisode de Fonce, plongez dans l’univers captivant de Naë, auteure-compositrice-interprète au parcours aussi inspirant qu’authentique.


Ensemble, nous explorerons sa passion pour la scène et le chant , un voyage où la musique est devenue son refuge face aux épreuves et sa force pour surmonter les doutes. Avec authenticité, elle nous partage comment elle a transformé ses émotions en mélodies et ses luttes en hymnes universels, façonnant ainsi son destin.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Est-ce que la musique peut vous sauver la vie ? Pour Naé, la réponse est un oui éclatant. Bienvenue dans FONS, le podcast qui met en lumière celles et ceux qui vivent sans regrets. Je suis Yvnou, et dans chaque épisode, nous partons à la rencontre d'artistes, d'entrepreneurs et d'autodidactes qui ont osé sortir des sentiers battus. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Naï, auteure, compositrice et interprète à l'univers Captive. Avec Authenticité, elle partage comment elle a transformé ses émotions en mélodies et ses luttes en hymnes universels façonnant ainsi son destin. Installez-vous confortablement et laissez-vous transporter dans l'univers de Naï. Bonjour Naïe, comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien. Merci. On approche des fêtes, fin d'année.

  • Speaker #0

    Merci de me donner un peu de ton temps pendant cette période chargée.

  • Speaker #1

    Mais non, merci à toi.

  • Speaker #0

    Tu es danseuse, chanteuse, mais aussi musicienne, guitariste, pianiste. Tu composes, tu écris, tu produis, tu arranges tes propres morceaux. Qu'est-ce que j'oublie ? Je ne sais pas,

  • Speaker #1

    mais juste pour qui je me prends ? Fais un choix, mais je ne sais pas. Choisis-toi, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Avant de parler de ton actualité, on va revenir sur ton parcours. Et bien sûr, on va commencer par l'enfance. Tu as grandi à Mérignac, près de Bordeaux. Tu es née en 1996. C'était comment les années 90, 2000, à la maison ?

  • Speaker #1

    C'était fun, c'était léger, c'était doux. C'était grave doux. Je suis très nostalgique de cette époque. Plus je vieillis, plus je suis nostalgique, en vrai.

  • Speaker #0

    Quels sont tes premiers souvenirs de musique à la maison ?

  • Speaker #1

    Ça arrivait très tôt. Mon père est guitariste amateur. Il avait un groupe avec lequel il reprenait des musiques, des chansons de rock, blues des années 60-70. Et tous les mardis soirs, il répétait à la maison avec son groupe et ma chambre était collée au studio, au home studio qu'il avait construit de répète. Du coup, dès l'âge de 5 ans, tous les mardis soirs, il y avait du rock'n'roll à la maison et je pense que ça a débloqué un truc en moi à ce moment-là.

  • Speaker #0

    T'as commencé la danse très jeune ?

  • Speaker #1

    J'ai fait le conservatoire, je pense que j'ai commencé à l'âge de 4 ans, 4-5 ans, l'éveil un peu du corps, etc. Jusqu'à mes 15-16 ans, je ne devais pas arrêter à la base. J'étais partie pour vraiment faire ça toute ma vie et devenir chorégraphe, en tout cas c'est ce que j'espérais du moins. Et j'ai dû arrêter par rapport à un accident, un peu de vie à l'âge de 16 ans. Mais ça m'a bien forgé, je crois, le conservatoire. Donc c'était une belle expérience.

  • Speaker #0

    Cinq ans, tu as aussi commencé le piano jeune, c'est quoi, sept, huit ans ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, vers mes huit ans. Mais c'est ma grand-mère maternelle qui avait eu, je crois, je ne sais pas, un bon plan pour un piano. Et du coup, elle m'a offert ce piano, un piano droit. Et avec ça, j'ai pu faire peut-être deux ans et demi de cours particuliers par semaine. Mais c'était genre une demi-heure. par semaine de cours. Donc, c'était vraiment genre léger de fou. Mais comme j'avais le conservatoire et tout, ma mère, elle ne voulait pas me surbooker. Donc, j'avais quand même un prof qui venait, mais c'était plus, tu vois, on apprenait les bases. Et en fait, très vite, j'ai lâché les cours parce que je composais. J'adorais composer, faire à l'oreille et je ne sais pas, j'avais besoin de cette liberté-là. Donc, je n'ai pas fait des cours très longtemps. Non, après, je me suis faite un peu toute seule autour de la musique, en tout cas.

  • Speaker #0

    On va reparler de ça parce qu'effectivement, en termes de mélodie, etc. Il y a quelque chose qui reste de cette époque. Je me posais la question si tu avais fait du solfège ou si c'était plus...

  • Speaker #1

    Plus à l'oreille. Mais j'aurais aimé en tout cas avoir une formation. En fait, aujourd'hui, je me rends compte que il y a des trucs sur lesquels je suis limitée un peu, tu vois. Mais en même temps, j'ai une liberté sûrement que d'autres qui sortent vraiment de l'école et de la théorie n'ont peut être pas, ou en tout cas, se permettent peut être pas cette liberté que moi, du coup, je m'octroie. Je ne sais pas, tu vois. L'un dans l'autre, on est un peu... Il y a du bon, il y a du mauvais.

  • Speaker #0

    C'est quoi le premier morceau de musique qui t'a vraiment marqué ?

  • Speaker #1

    Waouh ! Je crois qu'il y a un morceau où je suis très jeune à ce moment-là et c'est un morceau que mon père reprenait. C'est un morceau de Alana Miles, Black Velvet, c'est un truc comme ça. Et elle avait une voix de dingue et c'était ultra, je sais pas, un peu rock. Et il y avait sa photo en plus dans le home studio. Du coup, je sais pas, elle m'a grave inspirée. Black Velvet, c'était un refrain de fou. Et ce son, il m'a marquée et je devais avoir, ouais, pareil, 5, 6 ans. Je sais qu'il m'a... Il m'a matrixé un peu cette chanson.

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose qui reste dans ta voix, dans ton timbre.

  • Speaker #1

    Un peu rock, un peu éraillé. C'est ça, mais je te jure que ça vient de là. Et après, j'ai acheté une compilation de reggae. Parce qu'il faut savoir qu'on a fait quelques années en Guadeloupe. Mon père travaillait là-bas. Donc moi, j'ai un peu jonglé entre Bordeaux et Guadeloupe de mes trois mois à mes huit, neuf ans, tu vois. Et en fait, je sais qu'il y a une compilation de reggae que j'avais achetée. Et dans la compilation, il y a un morceau. C'était 96 degrees in the shade Et je ne sais pas pourquoi. ce morceau-là aussi m'a grave marquée. Et toute la compile de reggae m'a grave marquée. Donc en fait, j'étais entre le reggae, le rock et ma mère qui écoutait beaucoup de Céline Dion, Lara Fabian, donc de la chanson un peu française. J'ai vraiment... C'était un peu schizophrénique finalement.

  • Speaker #0

    Non, mais ça se ressent. Une fois dans ta musique, on en parlera un petit peu plus tard parce que justement, t'es pas dans une case et ça se ressent dans ce que tu dis. J'aime bien poser cette question quand on parle de musique. C'est quoi le premier concert où tu as voulu aller, où tu as été, par toi-même ou en tout cas, où tes parents t'ont amené, mais de ton fait ?

  • Speaker #1

    En fait, très simple. Il faut savoir que la première personne que j'ai vue sur scène, c'était mon père. Parce que lui, il faisait des concerts et tout, des tremplins, des trucs de... Même l'été, il y avait pas mal de scènes ouvertes et tout. Il faisait ça avec son groupe. Donc moi, c'est mon père que j'ai vu en premier jouer sur scène avec sa guitare électrique et tout. Ça m'a vendu un rêve absolu. Mais après, très vite, dans ma génération, typiquement, Laurie. Moi, c'est le premier big concert que j'ai fait avec ma mère, donc toutes les deux, au concert de Laurie. Et en vrai, je te demande pas, j'ai aucun souvenir de Laurie sur scène, mais je me rappelle de ma mère et moi, à ce moment-là, ce soir-là. Et je sais que j'étais comme une excitose, quoi. Genre, c'était le truc le plus fou. Mais moi, j'ai eu beaucoup de chance qu'on a eu accès à la culture avec mes frères, où, en fait, ma mère, qui était à ce moment-là, ne travaillait pas. Elle a travaillé après plus tard, mais quand on était petits, elle ne travaillait pas. Et en fait... Ça nous a permis, tous les week-ends, d'aller voir des spectacles du théâtre, en passant par la musique, en passant par des spectacles de danse. Je sais que je me rappelle d'avoir vu Pietragala, une chorégraphe avec ma mère. Pareil, ça, ça m'avait marqué. Donc, dans un autre registre que la musique, mais ça m'a quand même marqué. Mais du coup, l'accès à la scène et au spectacle, c'est un truc avec lequel j'ai grandi. Et du coup, ça m'a grave inspirée.

  • Speaker #0

    Donc, c'était autour de la musique. Là, tu viens de me dire aussi autour de la danse.

  • Speaker #1

    De la danse, du théâtre.

  • Speaker #0

    Quand tu es passée de l'école primaire, puis le secondaire, c'est là que tu as un peu plus été dans la musique ? Enfin, un peu plus, en tout cas, que tu t'es révélée ?

  • Speaker #1

    C'est au collège, en fait. Parce que primaire, j'étais encore à la maison, je chantais le soir chez moi. Je chantais par-dessus des CD que j'achetais. Du coup, chaque CD que j'achetais, je m'amusais à faire des harmonies dessus, mais ce n'était pas du tout conscient. Mais je le faisais, en fait, et c'est bien après que je me suis rendu compte qu'en fait, tes premières armes, tu les as faites sur des scuds, tu vois. Et après, au collège, je me suis fait un peu remarquer par des copines qui se disaient Mais en fait, t'as une belle voix et tout, il faudrait que tu fasses un truc, machin. Et il y a eu Facebook. Et sur Facebook, il y a une vidéo de moi qui a fuité, d'une copine qui a partagé, moi, avec mon piano, à la maison. Parce qu'en fait, quand j'invitais mes copines à la maison, elles étaient comme des dingues, parce qu'il y avait ce home studio. Et donc, forcément, mon père qui n'avait pas beaucoup d'argent, mais toutes ses économies, il les mettait dans des guitares, dans des synthés et tout. Et donc, quand les copines venaient, c'était en mode la récréation. Du coup, il y en avait une au micro, l'autre au piano. Et donc, il y a forcément une vidéo comme ça qui a fuité sur Facebook. Et ça a fait le petit tour du collège et des collèges un peu voisins. Et donc, c'est là où je me suis dit, OK, il y a moyen que je monte peut-être un groupe. Et c'est à 14 ans que j'ai monté un groupe du collège avec 3-4 mecs. qui était dans le rock un peu alternatif, un peu Arctic Monkeys, des trucs comme ça. Moi, je commençais à écouter ce genre de musique-là à ce moment-là. Et du coup, on a monté un groupe avec qui on a fait des tremplins rock. Donc moi, à 14 ans, je monte sur scène, en fait. Je fais mes premières scènes avec mon groupe de rock. Tu vois ? On s'appelait Malice. Oui, on avait un MySpace et tout. On écrivait nos propres chansons. C'était hyper cool comme expérience.

  • Speaker #0

    Tu as des souvenirs de Préci, de ses premières scènes ?

  • Speaker #1

    Mon tout premier concert, c'était je crois à Saint-Médard. Et c'était genre Rock Angel, ou je ne sais plus, ça m'aide à rentrer, on trouve ça ? Rock Angel, oui. Voilà, on avait fait ce tremplin-là, et c'était mon premier concert. Parce qu'en fait, la scène, je l'ai, on va dire, apprivoisée par le biais de la danse. Donc, j'en faisais déjà beaucoup, des spectacles de fin d'année, etc. Mais là, moi, soliste, chanteuse d'un groupe, c'était la première fois, tu vois. Et je m'en rappelle de ouf, c'était incroyable.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu continues aussi la danse ?

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, je continue encore la danse. Voilà.

  • Speaker #0

    Tu avais les deux passions.

  • Speaker #1

    J'avais les deux passions.

  • Speaker #0

    Et à quel moment la musique est devenue principale ?

  • Speaker #1

    Eh bien, j'ai passé mon... Donc j'ai 15 ans, je passe mon brevet 3e, je commence à décrocher un peu l'école, parce que j'angoissais, je commençais à avoir une espèce d'anxiété. Alors que moi, j'étais très scolaire. En fait, je voulais exceller partout, moi. J'avais ce syndrome-là de l'enfant qui voulait être parfait, qui voulait être aimé par le prisme du résultat. Et du coup, fallait que je sois bonne à la danse, fallait que je sois bonne en musique, fallait que je sois bonne à l'école, fallait que je sois bonne dans les repas de famille, fallait que je sois toujours la petite fille sympa, sage, gentille et tout. Et en fait, je commence progressivement à me désolidariser de ce personnage à l'âge de 15 ans. Et ça commence par des crises d'angoisse à l'école, le matin j'y vais un peu, la boule au ventre et tout. Je passe le brevet et alors là, l'été, de ma troisième à ma seconde, décompensation totale, dépression qui arrive, un espèce de tsunami comme ça. Mais genre de manière très intérieure, tu vois. C'est pas du tout démonstratif et tout. Et donc, c'est là où je commence à décrocher la danse. Parce que du coup, il y a l'été. Donc déjà, j'arrête à ce moment-là. C'est les vacances scolaires. Et la seconde, je démarre la seconde. Et là, au bout de deux mois et demi de seconde, j'arrête vraiment la danse. J'arrête l'école. Je veux plus rien faire. Je veux être chez moi. Donc, je commence à décrocher de fou. Et en fait, ce qui va se passer, c'est que je vais être déscolarisée du début de ma seconde jusqu'au dernier trimestre de la seconde. où je vais être sauvée par un autre lycée qui va m'accepter quand même. Alors que je n'ai pas fait cours pendant la moitié de l'année, tu vois. Mais j'ai fait des cours à domicile.

  • Speaker #0

    Tu faisais des cours à domicile.

  • Speaker #1

    J'ai fait des cours à domicile. Et là, ça a été chaud. Là, j'étais en dépression de ouf. Donc plus de danse. Mais par contre, la musique. Je continue à faire de la musique chez moi. C'est ça qui est fou. Je continue à composer de la musique. Je crois que je fais deux, trois apparitions un peu folles à des concerts et tout. Sous dépression, mais du coup, ça ne se voit pas parce que je crois que... à travers le naï qui naît progressivement, je me trouve un garde-fou, tu vois. Donc quand je suis dehors, ça se voit pas. Personne n'aurait deviné que j'étais en DEP. Mais quand je suis à la maison, par contre, au bout de ma vie, j'ai envie de mourir, quoi. C'était un paradoxe de fou.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui fait que tu t'échappes de ça ou que tu te sors de cette dépression ?

  • Speaker #1

    Je suis arrivée à un stade de la dépression où là, j'ai à peu près... C'était entre mes 15 et mes 16 ans et demi. Donc je retourne en cours en dernier trimestre de seconde. Première, je démarre la première toujours dans la souffrance. En fait, j'arrive à un tel stade de souffrance où là, je joue un peu avec la vie, c'est-à-dire que je teste mes limites, j'essaye de passer à l'acte. Il y a un moment de désarroi total où je fais cette... Il y a ce soir-là où j'ai envie de mettre fin à mes jours et en fait, fail. Par chance, ça fail. Et en fait, ce fail a été une révélation parce qu'après ça, j'ai progressivement... Je me suis reconstruite. très progressivement, mais sous un autre... dans un autre schéma en fait de vie. Où là, je commence à m'affirmer progressivement, à me révéler musicalement, à me faire des potes dans des scènes ouvertes, à oser... Enfin tu vois, petit à petit. On est vraiment aux prémices, parce qu'il m'a fallu 10 ans pour arriver à aujourd'hui, tu vois. Mais c'est les prémices à 17 ans là, d'une espèce de prise de conscience de ça y est en fait. Je suis pas juste... J'ai pas envie d'être juste jolie, j'ai pas envie d'être juste gentille, j'ai envie d'être moi aussi et de m'affirmer, mais tu vois, il a fallu passer quand même par un... une grosse, grosse souffrance, mais que je ne regrette pas. C'est juste que je commence à en parler que là, depuis deux ans. Avant ça, j'étais dans un déni total. Je disais que j'avais arrêté la danse parce que... Accident, ligament. Je disais non, j'ai eu un problème de santé. Non, mais en fait, j'ai fait une dépression et je ne pouvais plus. Mais voilà, vers mes 17 ans, c'est là où j'ai commencé à me reconstruire progressivement.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, t'avais déjà décidé de... de faire de la musique une activité principale ou c'était juste une échappatoire, quelque chose qui te permettait justement de rester en dehors,

  • Speaker #1

    au-dessus de l'eau ? Oui, en fait, c'est ça. Ça me tenait, ça me maintenait. Je pense que ce que je mettais dans la musique, c'était beaucoup de légèreté, beaucoup de... Je ne sais pas, c'est ma passion, c'est quelque chose qui était prenant et qui me permettait d'exister autrement que l'être humain qui était, elle, malheureuse en fait à elle. Elle n'était pas heureuse à ce moment-là. en souffrance amoureuse, j'avais mon premier petit copain avec qui c'était deep de fou, genre la première relation toxique, l'école même si j'ai repris, en vrai j'étais là vivement que j'ai mon bac parce que j'en ai trop marre de l'école. Donc il y avait la musique et en fait la musique ça me permettait d'exister autrement et du coup quand j'étais dans ces scènes ouvertes ou première partie avec mon piano sur le bras, il y avait un truc où c'était totalement deux personnalités. Et ouais c'était trop équilibrant pour moi. Et ensuite à l'âge de 18 ans j'ai mon bac. c'est le chaos familial et tout. En fait, il y avait vraiment un truc horrible, un effet boule de neige entre mon moi perso, mon moi familial, tout était chaos technique.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu en parlais dans une interview où à ce moment-là, effectivement, tes parents se sont séparés.

  • Speaker #1

    Mes parents se divorcent à 18 ans.

  • Speaker #0

    Et ça s'est passé après.

  • Speaker #1

    En fait, à mes 18 ans, j'ai mon bac. Ma grand-mère maternelle qui m'a offert ce piano décède tragiquement d'une maladie horrible et mes parents divorcent à ce moment-là. Du coup, on perd la maison, on perd les repères, il n'y a plus rien. Sous mes pieds, en tout cas, il n'y a plus rien à part la musique, tu vois, par ce truc qui me tient. Parce que dans la musique, en tout cas, je suis une meuf normale, quoi. Tu vois, il n'y a pas de dépression, il n'y a pas de problème. Et donc, c'est là où je bascule vraiment vers la musique. Et je me dis, OK, là, il faut que tu... Donc les premiers réseaux sociaux, je commence à balancer des trucs. Je fais ces premières parties. Il y a des premières parties comme Soprano qui vont me marquer. C'est un big truc. Au Rocher de Palmaire, du coup. Plein de scènes à Bordeaux, dans le Sud-Ouest et tout. Et en fait, j'ai un collectif, les World Way Kids, du coup, avec Kouley. Là, ça se concrétise un peu la musique. C'est-à-dire que là, on commence à conscientiser notre musique. Avec l'argent des concerts, on se paye nos premiers mix, nos masters. Il se passe un truc à l'âge de 18-19 ans là, où je commence à prendre conscience de la musique vraiment.

  • Speaker #0

    Moi c'est là que je t'ai découvert, comme beaucoup de gens avec la vidéo sur Red Couch,

  • Speaker #1

    Guitar Voix.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, on sent déjà qu'il y a une sorte de profondeur en tout cas dans la chanson, forcément on te remarque. Il y a eu beaucoup de live et beaucoup de talents qui ont été sur ces sessions, mais forcément tu portes...

  • Speaker #1

    C'est qu'on bat le down de Rihanna. La vidéo elle a disparu, mais je parle si mal anglais à cette époque. C'est genre un yaourt.

  • Speaker #0

    C'est une autre question, question entre parenthèses, mais comment t'as appris l'anglais ?

  • Speaker #1

    L'anglais, en fait, c'est mon père, parce qu'il ne reprenait que des chansons rock des années 60-70, mais qu'un riz. C'est des artistes américains de fous, tu vois. Il était un cow-boy de fous, mon père. T'as pas vécu au Stade des Unes en Angleterre ? Non, mais du coup, ça n'écoutait quasiment que de la musique anglophone. Ça regardait des séries en anglais.

  • Speaker #0

    Pour revenir au Red Cow, à ce moment-là... est-ce que tu avais déjà décidé d'être en solo ou est-ce que tu étais encore dans l'idée de jouer en groupe, etc.

  • Speaker #1

    Ouais, j'étais encore dans le... J'étais encore dans le... Enfin, j'étais encore, ouais, sur la... la notion d'entourage et de groupe, parce que c'est comme ça que j'ai pu aussi me construire un ancrage solide, tu vois. Donc pour moi, il y avait... C'était pas envisageable de faire une carrière vraiment solo. Donc j'étais encore dans le... Je faisais encore partie de cette unité des Worldwide Kids. Même sur scène, j'avais Keio Kid avec moi. Il y avait Playkassy évidemment qui m'accompagnait au piano et tout. Donc j'étais encore dans ce truc de on est un groupe et tout. Il n'y a pas Nae toute seule, machin. Et en fait, ça arrivait très progressivement et très naturellement. Tu vois, c'est au fur et à mesure 18, 19 ans, 20 ans, de plus en plus de concerts, de plus en plus de demandes et puis des sollicitations à Paris où je dois monter un peu seule à Paris. C'est là où, au fur et à mesure, tu vois, je commence à me désolidariser du groupe parce qu'aussi, il faut à un moment prendre son envol aussi, tu vois. Ça devenait presque un peu, enfin, pas handicapant pour moi, mais je sentais que, bon, vas-y, à un moment, meuf, il va falloir que tu puisses te sentir capable de faire seul.

  • Speaker #0

    T'as eu le syndrome de l'imposteur à un moment ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, mais moi, je l'ai un jour sur deux et tout. C'est terrible. C'est une prison mentale de fou. Et ça, je pensais que je pense l'aborder à un moment, quand je serai prête, peut-être à la sortie de mon album. J'aimerais bien aborder ce truc de prison mentale, de ne pas se sentir légitime, de ne pas avoir confiance en soi. Alors que tu es conscient. Il y a des fois, je suis sur scène, je me dis, il se passe un truc, meuf, tu n'as pas rien. Tu transmets de l'émotion, les gens pleurent. C'est fort. Mais la seconde d'après, je vais grave, mais sincèrement, profondément, penser que je suis une demeure qui ne va jamais y arriver. Et c'est chiant. Parce que je suis consciente du bâton que je me mets toute seule dans les roues. Mais je n'arrive pas à m'en sortir. C'est chaud. prison psychique là c'est justement malgré ça ce qui a eu un moment où tu as eu la certitude que c'est bon c'était cette voie là la musique et où est ce que tu avais un plan b waouh alors moi j'ai pas de plan b1 depuis l'année 2000 d'enregistrer 19 ans depuis que j'ai arrêté les études j'ai aucun plan b en tout cas c'est pas envisagé dans ma tête maintenant si la musique ça le fait pas Tu connais, on a bien ridé la vie, on a un peu compris les tenants, les aboutissants. Donc je sais que je suis une des merdes et que je trouverais quoi qu'il arrive des plans B. Mais ce n'est pas envisageable, ce n'est pas envisagé, en tout cas dans ma tête. Et du coup, quand est-ce que je me suis sentie à ma place ou quoi ? En fait, ça arrivait à plein de moments. Tu vois, sur scène notamment, quand il y a l'énergie du public et tout, est-ce que tu renvoies aux gens et comment ils te le rendent ? Là, je me dis, OK, je n'ai pas fait fausse route. Il y a vraiment quelque chose. Ou après, après une sortie, par exemple, un son que je vais sortir où j'ai des retours où je me dis, OK, c'est arrivé jusqu'à cette personne qui me dit un soir à deux heures, meuf, merci d'être là, sans ta musique, tu vois, j'aurais peut-être pensé à des idées noires, des trucs. Et là, je me dis, ouais, en fait, je suis à ma place, tu vois. Et après, il y a plein d'autres moments où je me dis... Waouh, c'est terrifiant. Qu'est-ce qui m'attend ? Si ça ne marche pas ? Enfin, c'est chiant.

  • Speaker #0

    Il y a eu un moment où tu as hésité, justement, entre arrêter et dire non, il faut forcer, il faut continuer d'y aller.

  • Speaker #1

    L'année dernière, en octobre dernier. Donc 2023, à la suite en plus d'une grosse période... J'ai vécu quand même pas mal de traumas dans ma vie, on ne va pas se mentir. Je n'ai pas encore 30 ans, mais je pense avoir un quota de traumas pas mal que je gère, parce que je travaille dessus, j'ai consulté, je vais toujours vers la guérison et tout, et la remise en question. Mais j'en ai eu un pas mal en fin 2022. Et donc toute l'année 2023, j'étais totalement en flottement. C'est-à-dire que j'allais bien, puisque justement j'étais un peu en atone émotionnellement. Je n'y vivais plus les émotions tellement ça a été très fort fin 2022. Donc 2023, je pars à Allstays, je m'invente une life avec un Américain là-bas. En fait, je ne suis plus vraiment ancrée. Mais ça allait du coup, parce que ça m'a permis de sortir de la musique. Je sortais des singles, il y a eu Phénomène, il y a eu Hiver. Oui, ce que j'avais tout dit. Mais tu trouves la musique qui me sauve à chaque fois. La musique, c'est un truc genre... Naé, en tout cas, le perso Naé qui fait partie de moi, mais il n'empêche que je l'utilise vachement pour contrer ce que Annaëlle va vivre frontalement. Et donc fin 2023 par contre, bah oui forcément tu peux pas te mentir éternellement à toi-même, ça te rattrape et là ça me rattrape, waouh, genre vénère et du coup là j'ai envie d'arrêter tout, je suis en démotivation totale 3000 de moi en plus, c'est-à-dire que je blâme personne dans l'histoire. J'ai beau me dire ok ma maison de disques, parce que je suis chez Warner du coup, je me dis ma maison de disques peut-être qu'elle a aussi sa responsabilité dans l'histoire, il pourrait pousser le projet différemment, pourquoi ça marche pas comme on aimerait que ça marche, pourquoi je fais pas de buzz, pourquoi machin... Et finalement, plutôt que de les blâmer, je me dis, en fait, tu es ta première ennemie. Si à un moment donné, ça ne marche pas, meuf, regarde-toi et observe dans tes comportements, dans tes agissements, qu'est-ce qui fait que ça ne marche pas. Sauf qu'en fait, c'est pire, parce que du coup, tu te blâmes, tu dis, je suis seule face au monde. Et là, j'ai envie de tout arrêter. Là, je ne suis pas bien. Alors, fin 2023, là, c'est horrible. J'ai envie de tout balancer et tout. Horrible. Trop triste.

  • Speaker #0

    Toi, tu parles, entre autres, du EP Nombreuse.

  • Speaker #1

    L'EP Nombreuse, il est sorti en 2018. Il est sorti genre vraiment... Ah non, attends, je te dis des conneries. Non, il est sorti en 2021. 2021, le Pénombre sort. Là, ça va. Il y a le 13, le morceau le 13 qui tourne plutôt bien et tout. Même si j'aurais kiffé qu'on le défende un peu mieux. Mais en vrai, il a bien tourné quand même. Il y a des projets sur lesquels j'ai bossé en amont qui ne sont pas les miens, mais qui m'ont permis aussi d'avoir un peu de visibilité. Et en fait, l'année 2022, du coup, là, c'est là où c'est une année un peu dark. Et l'année 2023 passe où je commence à teaser des singles en dehors de l'EP. Et donc, fin 2023, j'ai envie d'arrêter la musique. Mais l'EP Nombreuse, il est déjà sorti depuis un moment. C'est carrément épisodique pour moi. C'est anecdotique. J'y pense plus à l'EP Nombreuse. C'est fou. Oui, parce que quand je balance un projet, en général, je passe à... Enfin, avant. C'était ma manière de faire d'avant. C'est que je passe très vite à autre chose et tout. Tu vois ?

  • Speaker #0

    J'aimerais juste revenir en arrière, justement, à ton passage à l'écriture en français. C'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu as commencé à chanter beaucoup en anglais, justement aussi avec l'inspiration de ce que faisait ton père. C'est là-dessus que tu as commencé. C'est en 2019 que tu commences à écrire en français. Il y a effectivement le morceau La Flamme.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un autre morceau qui s'appelle Déterminer. Ah, waouh ! Ça, c'était pour un projet de synchro, en fait, de musique à l'image. OK. Et c'est un pote à moi, Bachir, qui a un label aussi. et qui produit d'ailleurs Joe Lucas, un rappeur que je kiffe. Et en fait, Bash, qui est juste trop génial, qui fait partie du collectif Worldwide Kids, c'est le sound de la veine. Et lui, il me dit, si tu veux faire un peu de son à l'image, il faut que tu écrives un truc un peu de détermination. C'était un peu à la demande, ça. C'était hors projet.

  • Speaker #0

    Justement, je vais te parler de ça, parce que c'est vrai que souvent, dans les interviews, on parle de Flamme comme étant ton premier morceau en français. Et ce qui m'a étonné, c'est justement la différence de qualité d'écriture. entre ces deux morceaux. Et justement, ce qui m'intéressait, c'est de savoir comment tu t'es construite en français.

  • Speaker #1

    Ça aussi, c'est un voyage. Moi, l'histoire du français, parce qu'au début, j'écris du coup un peu pour séduire les auteurs et autrices francophones. En fait, c'est dans le but de m'inscrire dans Waouh, elle écrit trop bien en français Donc, c'est incompréhensible, c'est illisible. C'est-à-dire que je m'essaye à la poésie, même flamme, en fait, quand t'écoutes. C'est des longues phrases. Tu vois, c'est hyper... C'est pas du tout OK, en fait. Mais sur le moment, c'est un peu ça. Tu essaies toujours de faire de la musique pour d'abord séduire le gain, pour être validé. Et ensuite, tu t'écartes de ça au fur et à mesure du temps, parce que tu te rends compte que le but étant quand même de proposer de la musique à des gens qui ont une vie, on va dire, plus lambda, en fait. Des gens comme toi et moi, qui se lèvent le matin, qui vont taffer... Enfin, tu vois. Et en fait, du coup... À ce moment-là, je me dis, il faut que je simplifie mes textes, il faut qu'ils soient plus honnêtes. par rapport à la personne que je suis dans la vie. Et il faut que j'essaye de chanter comme je parle, en racontant des histoires. Et ça a pris du temps, avant de progressivement simplifier mes textes, mais sans pour autant les rendre non plus trop putassiers. Mais je ne sais pas, ça a été un parcours, un travail. J'ai vraiment bossé l'écriture.

  • Speaker #0

    Tu n'enfermes pas dans un style musical. Est-ce que tu as peur de te laisser enfermer ou du plafond de verre qu'il peut y avoir autour du R&B et de carrière ? Je ne citerai pas de nom, mais il y a plein de chanteuses et de chanteurs qui ont pu être hyper prometteurs. Et à un moment, on ne sait pas ce qui a bloqué.

  • Speaker #1

    C'est horrible. Moi, en fait, le premier... Le R'n'B qui m'a matrixé, c'est dans les années 2000, tu vois. Que ce soit R'n'B US ou français. Parce que j'écoutais, j'étais dans les deux camps de toute façon. Et en fait, j'ai l'impression que le R'n'B aussi, avec le temps... est devenu de plus en plus alternatif, où il n'y avait plus uniquement... Parce qu'à la base, le R&B, c'est le rythme and blues, tu vois. Et au fur et à mesure du temps, c'est devenu plus alternatif. En fait, avec d'autres, ça a croisé la new soul, ça a croisé un peu même, par moments, le rap, en fait, parce que c'est un mix des deux, quand tu chantes et que tu raps en même temps. Et en fait, moi, je trouve ça super. Je trouve ça trop bien qu'on puisse mélanger les genres, faire des mix et tout, s'approprier un style, c'est trop bien. Ce qui est triste, c'est qu'en France, j'ai l'impression que c'est encore très limitant d'inscrire sa musique dans un genre. En France, c'est super dur en fait, parce que j'ai l'impression qu'il y a des catégories. très définie, c'est la pop, c'est le R'n'B, c'est le rap. Alors le pire, c'est l'urbain. Enfin ça, ce mot pour moi, c'est comme Voldemort, tu vois. C'est genre, dès que j'entends urbain, ça me... Parce que je comprends pas, en fait. Et du coup, ouais, c'est compliqué. C'est trop compliqué. Et en plus, le R'n'B en France est perçu comme un truc cheesy, alors que pas du tout. C'est juste que c'est une musique qui exprime des sentiments souvent d'amour, de love, de sexe aussi, mais... Ça passe trop bien aux States. En fait, quand je suis aux États-Unis et que je mets la radio, le R'n'B est mainstream là-bas. C'est genre des hits, des bangers, des mecs qui sont mis en avant en radio à des heures d'écoute de folie. Alors qu'ici en France, c'est Black Box à 22h30, 23h, t'entends un son de Monsieur Nob. C'est trop triste, tu vois. Et c'est en train, un petit peu, je pense, de s'ouvrir. Parce qu'il y a beaucoup d'artistes aujourd'hui qui se disent, je pense, qu'ils ne donnent plus le choix aux gens. Et à partir du moment où ils décident de plus donner le choix aux médias et de dire c'est ça et pas autre chose, c'est peut-être les médias maintenant qui doivent s'adapter aussi à l'offre.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'aux États-Unis... Je ne sais pas si c'est parce qu'il y a une offre qui est plus large ou un auditoire qui est plus grand, mais on a différentes catégories de type de R&B. On peut avoir vraiment du très old school, Boyz II Men, Brian McKnight, etc. À des choses très dansantes. On parlait de Usher, même si c'est plutôt récent. Ça va du truc très slow à dansant, à très nouveau, très différent. En France, j'ai l'impression que c'est hyper compliqué. La seule catégorie... qui me semblent bien fonctionner en ce moment et dont je pense que tu fais partie quand même de cette nouvelle école. On pourrait citer des Luigi, on pourrait citer des Robin, qui vient aussi de Toronto.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Quelque part, le tournant de This Is,

  • Speaker #1

    qui revient,

  • Speaker #0

    alors il n'est pas R'n'B,

  • Speaker #1

    mais qui est dans... Ils appellent ça la nouvelle pop. Maintenant, moi je pense, tu sais, l'art en général, la culture, elle est aussi... elle arrive avec son époque économique, je ne sais pas comment expliquer, et historique. C'est-à-dire que les États-Unis n'ont pas la même histoire que la France. Et en fait, la diversité, par exemple, des genres musicaux aux States, pour moi, va de pair avec la diversité de genres, ethniques aussi, le fait de reconnaître qu'il y a une énorme diversité et... En France, c'est pas tout à fait pareil. Et je crois que, du coup, c'est lié. J'ai l'impression qu'en France, on est encore un peu archaïque dans notre vision de la France, tu vois, et de toute la richesse que peut être la France dans son rapport à l'ethnie culturelle, sociale. Et en fait, je pense que c'est pour ça aussi qu'il y a un bug en France sur...

  • Speaker #0

    le cinéma, la musique. Enfin, tu vois ? Et pour l'instant, on peut pas... On peut pas, en tout cas, faire le poids par rapport aux États-Unis. Et en fait, parce que les États-Unis, je te dis, je trouve qu'ils ont compris ça. Ils ont compris que... qu'il y avait un large spectre d'êtres humains avec des cultures différentes, des langages différents, des origines différentes, des couleurs différentes. Et je crois que ça va ensemble, en fait. Tu vois ? Et je pense qu'en France... Compliqué encore à faire comprendre. Même moi, par le biais de mon histoire, des fois, je me rends compte que c'est compliqué aussi de pouvoir parfois m'identifier, même à d'autres artistes qui pourraient me ressembler dans le genre musical, dans le genre tout court, dans le métissage culturel. J'ai l'impression qu'il y a une grande diversité. En tout cas, on ne laisse pas la parole à énormément de...

  • Speaker #1

    de gens différents. Après, tous les artistes que j'ai cités juste avant, il y a quelque chose qui est marquant dans ces années, on va dire, de demain. C'est aussi le fait de s'ouvrir plus facilement à, justement, comme tu disais tout à l'heure, la dépression, les amours troubles... moins glamour toi dans ce que tu les thèmes que tu abordes qu'est ce que tu as envie qu'on retienne de des messages que tu abordes que tu lances qu'est ce qu'est ce qui va je pense que jusqu'à présent ce qui est sorti sur

  • Speaker #0

    les plateformes dans mes dans mes chansons effectivement j'aborde beaucoup le l'amour tu vois c'est un truc qui revient et où le relationnel amoureux j'ai quand même coécrit pas mal avec Jérôme Attal, notamment sur le projet Nombreuses, qui est un auteur parolier super et qui m'a justement amenée jusqu'à aujourd'hui, où maintenant j'écris seule et où je pense avoir quand même capté 2-3 skills pour avoir trouvé mon écriture. Mais à l'époque, au moment de Nombreuses, j'écris avec un binôme, qui est Jérôme Attal. Et en fait, mes textes... sont assez génériques et ne sont pas hyper personnelles. Donc je commence à aborder des thèmes qui parlent aux gens, puisque l'amour, ça parle à tout le monde, mais je pense que ça retranscrit pas encore assez qui je suis. En fait, ce qui est intéressant, c'est qu'au moment où j'ai fait entre guillemets mon temps avec Jérôme Attal et que je me rends compte que je peux, comme avec les Warway Kids en fait, à un moment, je me réveille et je me dis Tiens, ça y est, je crois que j'ai pris de cette expérience suffisamment de clés pour maintenant débloquer de nouvelles portes seule. En fait, là, maintenant, je suis seule, j'écris majoritairement toute seule. Et là, mes textes commencent à être super perso et où j'aborde toujours l'amour, mais avec beaucoup plus de maturité aussi, de recul, différemment, avec un autre point de vue. Moins la nana qui a souffert, mais plus la nana au contraire résiliente aujourd'hui et qui a découvert l'amour propre, le self-love. C'est surtout ce que j'aborde dans mon prochain album, tu vois. Ça parle d'amour propre, aussi de... le fait de kiffer, cohabiter avec soi-même, la solitude et tout. Parce qu'en fait, ça va de pair aussi avec ce que je vis dans le perso. Et aujourd'hui, je sais que, à l'approche de la... Je m'approche de la trentaine, c'est dans 200. Ça, t'es pas obligé de le mettre dans le podcast. Mais en tout cas, je sais que là, j'ai passé un cap, tu vois. Et où je suis grave bien avec moi. Et où... Voilà. Et donc, mon écriture, elle est plus perso aujourd'hui. Elle est moins générique. Et je suis plus dans la recherche vraiment de me raconter, de raconter mon parcours, ma vie, ce que je pense. Mais il m'a fallu du temps avant d'arriver à ça.

  • Speaker #1

    Sur ton prochain album, les messages et les émotions que tu veux transmettre sont plus en accord justement avec ce que tu dis maintenant.

  • Speaker #0

    Grave. Beaucoup plus direct en fait. C'est plus direct. Il y a moins de poésie, ce que tu disais, ce truc un peu distanciel. Là, c'est beaucoup plus direct. Et je ne parle pas que d'amour. ou en tout cas de mes ex et compagnie, je parle aussi beaucoup de ma rencontre avec moi-même. Genre mon nouveau moi que je kiffe, le voyage. Mon enfance, pas mal aussi, quand même. En tout cas, puis ma famille, tu vois. Il y a une chanson, ma magicienne, je parle de ma mère, mais il y a un morceau que j'ai composé avec mon père qui a fait de la guitare dessus. C'est un peu une œuvre familiale, cet album aussi, où je raconte vraiment mon histoire, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'au cours de ta carrière, tu as eu beaucoup de belles rencontres artistes.

  • Speaker #0

    Grave.

  • Speaker #1

    On parlait de Jérôme Attal, de Savant. J'aimerais qu'on parle d'une autre personne centrale, et que tu me parles de ta relation justement avec Plekacy.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et par là même, si on pouvait aussi parler de ta façon de travailler tes mélodies, tes top lines, parce que c'est quelque chose, on parlait tout à l'heure rapidement, mais qui m'intéresse. Comment vous êtes connectés et comment vous travaillez ensemble ?

  • Speaker #0

    En fait, Play Cassie, je l'ai rencontré via Mood Supple Child, anciennement appelé Cool A, que j'ai rencontré quand j'avais 16-17 ans et qui, lui, avait toute cette famille de potes. Et donc, il y avait Play Cassie dans cette aventure, dans cette histoire. Et du coup, avec Play Cassie, on a grave accroché parce qu'on a une relation un peu de... Grand frère, c'est un peu un grand frère pour moi. J'ai quand même deux grands frères, deux vrais grands frères. Mais j'en ai plein d'autres au final. Comme j'étais la plus jeune de ce groupe, j'avais presque 10 ans d'écart avec les 3 quarts. J'étais la petite Neyne. C'est comme ça qu'on m'appelle dans la bande, c'est Neyne. C'est comme ça qu'est donné mon nom Naé à la base. Et du coup, avec Cassie, qui m'accompagne depuis 10 ans maintenant sur scène et en studio aussi. Franchement, on a une relation unique. On ne s'est jamais engueulé. Jamais une seule fois en 10 ans. On est grave sur la même longueur d'onde. On n'a pas besoin de se parler pour se comprendre. Même sur scène aujourd'hui, Dieu... Aujourd'hui, Playkassy, il a vachement level up, parce qu'il bosse avec Luigi aussi sur scène. Ça, c'est ma plus grande fierté, parce que je me dis, putain, il a réussi à trouver en miroir à notre bande de Bordeaux, il a trouvé une autre bande qui est Foon Palace, avec les mêmes valeurs, mais en même temps, ça lui permet à lui de s'émanciper aussi de nous. C'est hyper stylé. Et en fait, on fait quand même des dates ensemble quand on peut, quand il peut. Et tu vois, on n'a pas besoin de répéter cinq ans avant, parce qu'on arrive sur scène et il y a une espèce d'alchimie, une petite connexion qui se fait directe. Moi, c'est un repère de fou pour moi dans ma vie. C'est un mec qui ne m'a jamais laissé tomber. Pour moi, j'espère que c'est une relation qui va durer toute la vie. Et toujours par le prisme de Mouts Petchild, avec qui j'ai quand même une relation privilégiée aussi. Donc, j'ai beaucoup de chance d'avoir un entourage en or massif. Pour qui je dois beaucoup et envers qui j'ai beaucoup de reconnaissance aussi et que je n'oublie pas. Ils font partie de mon parcours, ils font partie de ma vie et j'essaye de ne jamais oublier aussi ce truc-là.

  • Speaker #1

    On parlait tout à l'heure des mélodies, tu n'as pas fait de solfège. C'est vrai qu'on te voit beaucoup travailler, répéter ta chambre. Je parle de ce que tu postes sur Instagram. Tu as un rapport très direct avec ton audience. aussi teaser des morceaux et avoir un peu le retour de ton audience comment tu travailles tes mélodies est ce que c'est des choses qui viennent tout seul qui se et qui reste où est ce que justement l'apport de pécassi ou d'autres te permettent de comme

  • Speaker #0

    tu disais développe un peu le en fait je crois que mes mélodies elles viennent enfin toutes mes mélodies viennent Toujours de moi. Pour l'instant, j'ai jamais eu encore quelqu'un qui a composé une top line pour moi, mais je ne suis pas du tout ferme à l'idée. C'est juste que je crois que là où je suis la meilleure pour le moment, c'est dans la top line, dans la mélodie en fait. Dans trouver des mélodies, je crois que j'ai un espèce de stock inconscient, illimité. Et ça, c'est trop stylé parce que du coup, ça peut venir partout, tout le temps. Des fois, ça vient tout seul a cappella. Je suis au supermarché et j'ai une mélodie ou je suis dans la rue. Et du coup, c'est là où je sors mon dictaphone pour enregistrer des trucs. Ou sinon, c'est des loops que je trouve avec mon petit clavier, justement, dans ma chambre, souvent le soir. Je suis un peu une meuf... Je suis un peu un enfant de la lune, mais c'est le soir que mon cerveau s'active, tu vois. Moi, la journée, je suis là... Allez, une journée de plus... Mais moi, j'ai kiff trop la nuit, tu vois. Et donc, le soir, je trouve toujours mes mélos que je vais toujours capturer grâce à mon iPhone ou sur mon Logic, sur mon ordi et tout. Et ensuite, effectivement, par contre, ce qui va leur donner du relief et de la profondeur, c'est un play-cassé qui va passer dessus à soit rejouer les accords, ou peut-être les complexifier un peu, ou les diversifier, ou rajouter de la batterie, de la basse. Même si je vais maqueter de mon côté, mes maquettes, elles ne sont jamais vraiment abouties. Et donc, j'ai toujours partagé ma musique, de façon à optimiser au mieux mes chansons. Et en même temps, aujourd'hui... Je commence à me dire, peut-être que t'es capable aussi de faire des maquettes toute seule de A à Z et pas toujours te dire, c'est juste une maquette, et ensuite ça passe dans les mains de quelqu'un d'autre pour que ça devienne un son, enfin, tu vois, entre guillemets, validé. Donc je travaille aussi là-dessus maintenant. Je suis en train de me dire, peut-être que tes maquettes, c'est juste toi et tes sons, et que c'est comme ça que ça doit être fait, et que la version finale doit être celle-ci. Donc je suis un peu dans... Mais ça veut pas non plus dire que je veux plus travailler avec des gens. Tu vois, mais c'est... En fait, je suis en perpétuelle remise en question. Mais je sais que... Je me... Enfin... Je suis le produit de tout ça, de toutes ces rencontres, de toutes ces relations, de toutes ces sessions studio, de tous ces essais, de tous ces ratés. Tant que ce sera comme ça, alors ça veut dire que je suis en vie et que c'est chanmé. Je ne sais pas si j'ai répondu à ta question, c'est un peu compliqué. C'est très bien.

  • Speaker #1

    Je voulais enchaîner sur ton Insta et sur toute la partie réelle, en tout cas ce qui est moins... je vais le dire comme ça, mais moins produit, c'est-à-dire plus brut.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu postes beaucoup de reprises.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Notamment la fameuse reprise que tu as sortie. Par contre, en single, l'Olivier. Oui. Celle que je conseille, c'est celle avec ton père.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Elle est incroyable. Trop cool, merci. D'ailleurs, j'ai une petite remarque. Oui. Il suffit de ne poster que des extraits. On veut des versions complètes, ça suffit. Comment tu choisis ces reprises ? Parce que moi, j'ai une théorie sur le fait... Oui. Quand on essaie de faire une reprise à part pour s'entraîner, le but, c'est toujours d'essayer d'arriver à faire quelque chose qui est au moins aussi bien, voire peut-être même d'essayer de dépasser. L'exemple parfait, c'est James Blake avec Godspeed. à mon sens, même si c'est très dur à effacer le Godspeed de la prochaine, comment toi tu t'attaques à ces reprises ? Et deuxième question, est-ce qu'il y en a que justement, tu as raté ? Tu ne l'as pas et tu dis bon là, t'as cassé.

  • Speaker #0

    En fait, en général, j'ai beaucoup repris quand même de R'n'B français. En fait, à l'arrivée de... de ma reprise de Wallen en août 2023, donc de l'Olivier, j'ai vu qu'il y a eu un impact. Et en fait, de cet impact-là, je me suis quand même dit que ce serait quand même bien d'entretenir ce rapport-là avec les gens qui me suivent, parce que ça veut dire qu'ils sont sensibles au R'n'B français. Et moi, c'est quand même la musique que j'ai écoutée quand j'avais 8-9 ans, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est qui tes références de cette époque ?

  • Speaker #0

    Wallen, j'étais fanatique. Wallen, Amel Bent... Je sais pas. Après, beaucoup de chansons qu'un riz quand même, on va pas se mentir. Mais dans le R'n'B français, ouais, tout le R'n'B français, même Matt Pokora, y a qui d'autre encore que j'ai pas cité ?

  • Speaker #1

    Kaina Samet ?

  • Speaker #0

    Ouais, de fou ! Ouais, y en a un paquet. Y en a beaucoup d'autres.

  • Speaker #1

    Je pensais à Kaina Samet parce que...

  • Speaker #0

    Tu prends le R'n'B français des années 2004-2005, là. Moi, je les écoutais tous. Et du coup, j'ai commencé à sortir une série comme ça de vidéos R'n'B français. Sans prétention, en fait. J'essaie pas de forcément m'approprier le son. Mais de toute façon, je pense, par nature, vu que je suis un peu une autodidacte, je m'approprie de toute façon la musique, puisque je fais un peu tout à l'oreille et tout. Mais tu vois, sans micro, sans post-prod, rien. Je pose mon téléphone sur un support type une paire de chaussures, ou bien une boîte, ou bien un bout de canapé, et bam, j'enregistre ma vidéo, basta, en fait. Et je la sors. Et je crois que ça a plu, parce qu'il y a un côté intimiste, des chansons qui parlent aux gens et tout. Ça a bien plu. Pendant presque un an, j'ai fait ça. Et là, j'essaye de me renouveler. Il y a eu des ratés, effectivement. J'ai essayé des trucs. En fait, les ratés, c'est un peu subjectif. Un raté, finalement, ça veut dire quoi ? Moi, je sais que j'ai repris des sons en anglais qui marchaient moins bien. Mais c'est là où je me suis dit, en fait, ta fanbase, elle est moins sensible à la musique anglophone. Dommage, puisque c'est quand même celle que j'écoute le plus. Et puis... Voilà, il y a des chansons que je n'oserais pas reprendre. Je n'ai pas de nom en tête là, mais je sais qu'il y a des artistes où je me dis non, non, on va laisser ça tranquillement. Des intouchables de fou. Genre Ieba, une chanteuse de Kynric dont je suis fan, je n'ai pas envie d'essayer. Tu vois, intouchable. Et sinon, qu'est-ce que je disais ? Non mais voilà, là j'essaie de me renouveler. En fait, là je crois que j'arrive dans un... Je crois même que les gens, ils en ont marre de me voir avacher sur mon piano et tout. J'en ai un peu parlé sur mes réseaux. Je me dis que je suis toujours la meuf avachie, qui se cache un peu derrière son piano, qui fait des trucs très émotions. Et je crois que c'est en train de me desservir maintenant. J'ai l'impression. Il faut qu'à un moment, je sois debout et qu'il se passe un truc. Mais ça y est, la meuf qui se cache derrière son piano, c'est chiant.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une question que je voulais te poser. Est-ce que tu danses encore ?

  • Speaker #0

    C'est ça, j'ai un rapport à la danse qui est... C'est Ardos, parce que ça me manque terrible. Genre moi chez moi, toute seule, mais c'est des spectacles, c'est des trucs de fou, éclairage tout, non je plaisante. Non mais chez moi seule, je danse à fond la caisse, beaucoup de contemporains et tout, enfin je kiffe en fait, dès qu'il y a de la musique, je danse de toute façon, et mes proches le savent. Ou quand je suis en soirée, moi je bois pas d'alcool par exemple, et du coup, quand je suis en boîte, mais je suis la meuf qui va danser sur le dance floor jusqu'à suer, transpirer, perdre un kilo, et une fois que j'ai perdu du poids dans ma tête, là je me casse et je rentre chez moi, tu vois. Non mais je me suis fait des potes comme ça en boîte parce qu'ils dansent et que je danse et c'est trop cool. Mais en fait, le fait de conscientiser la danse par contre et de l'incorporer dans ma musique, c'est une étape. Mais je commence à discuter avec des chorégraphes et tout pour me remettre dans ça. Ça me manque de fou en fait. C'est un regret de fou. Donc je commence petit à petit à me remettre dedans. Mais j'adorerais moi si je pouvais. Franchement, c'est peut-être le seul regret de ma vie, c'est celui-là. Si je pouvais revenir en arrière et ne pas avoir arrêté la danse et faire ça.

  • Speaker #1

    parce que vraiment ça me fait vibrer la danse de fou tu vois on parlait il y a deux secondes de la reprise que t'as faite avec ton père qui t'a comprimé la guitare et qui si j'ai bien compris va aussi jouer sur ton prochain album l'année dernière t'avais fait un morceau en hommage à tes grands-parents comment est né ce morceau ?

  • Speaker #0

    mes grands-parents maternels sont basques espagnols et du coup il y a un village ma mère vient c'est le village d'Itzasú il y a une toute petite église dans ce village où mes grands-parents sont enterrés et c'est magnifique c'est vraiment au pied de la montagne et tout trop beau... Et en gros, un jour, je suis dans l'église et il y a un orgue, mais c'est vraiment, on dirait un film, mais il y a vraiment un vrai orgue posé au niveau de l'hôtel. Et en gros, il est allumé et tout. Non mais dinguerie. Et du coup, je joue. Et en fait, je me dis, je ne suis pas toute seule à ce moment-là, je suis avec un ami, il me filme. Et en gros, la musique, enfin la chanson Hiver, elle va naître de ce moment-là où je suis en train de jammer sur l'orgue de l'église. Et voilà, en fait, je me suis dit mais attends, mais c'est une dinguerie de jouer de l'orgue à deux pas de tes grands-parents qui sont décédés, qui sont enterrés. Mais en fait, il faudrait carrément que je sorte une chanson et que je puisse la tourner là-bas. Et voilà, et ça a eu lieu. En fait, j'ai tourné dans le village de mes grands-parents. J'ai ramené une équipe de 15 Parisiens, tu vois, de tournage dans un village vieux de fou, tout petit. J'ai dû avoir le curé au téléphone pour lui demander l'autorisation. L'église, elle est classée. C'est une église vraiment très, très vieille, classée et tout. Franchement, c'est une folie. Là, j'avoue que je flexe un peu, mais je suis fière d'avoir réussi à faire ça, même pour ma mère, qui, du coup, de son vivant, a pu... C'est un hommage de fou qu'on leur rend. Et la chanson, je la trouve magnifique. Et je sais pas, c'est... Ouais, je sais pas, j'adore cette musique. Et c'est venu comme ça, c'est venu dans l'église. Voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, tu me tends une perche.

  • Speaker #0

    Oui. Tu fais un hommage. Trop bien, on est grave... C'est fluide, j'adore.

  • Speaker #1

    À tes grands-parents. Oui. Et là, vient de sortir, justement...

  • Speaker #0

    Ma magicienne.

  • Speaker #1

    Ma magicienne. Oui. Une chanson hommage à ta mère. Est-ce que tu peux me parler de la création de ce morceau ? Et aussi de cette vidéo incroyable que tu as faite avec... Merci. Van Toine ?

  • Speaker #0

    Oui, Van. Van,

  • Speaker #1

    pardon. Qui a à peu près cassé Internet.

  • Speaker #0

    Alors lui, c'est une dinguerie. Je crois qu'il a 15 millions d'abonnés sur TikTok. 3 millions d'abonnés sur TikTok. Il est incroyable.

  • Speaker #1

    Il est déjà quasiment... Je n'ai pas vu sur TikTok. Je pense que c'est au-dessus. Comment tout ça est né ?

  • Speaker #0

    Oui, dinguerie. En fait, ma magistère, je l'ai écrit il y a 3 ans. Enfin, je l'ai composé. J'avais en tête de créer une berceuse version l'enfant qui chante à son parent. Parce qu'en fait, je trouvais ça fou, les parents, ils chantent des berceuses à leurs enfants quand on est enfant. Et je me suis dit, mais ça peut être trop stylé que dans mon album, je puisse proposer une berceuse pour ma maman. Et du coup, ça vient de là, ça vient d'une berceuse que je compose comme ça. Et en fait, après, très vite, je trouve le jeu de mots ma magicienne Je me dis, c'est un titre qui peut être sympa et tout. Voilà, j'écris le morceau. Je fais retravailler un peu le texte par Jérôme Attal à ce moment-là parce que... Je sais que lui va amener quand même un peu plus de poésie dans les termes. Je voulais pas quelque chose de... Putain, ça met la pression de chanter pour sa mère, tu vois. Et je voulais pas un truc trop non plus... Maman, je t'aime. Enfin, t'as capté ? Voilà. Et donc, on a trouvé un juste milieu, je crois. Et du coup, ensuite, j'ai eu l'idée de me dire... Là, il faut que je tape fort, il faut que je marque le coup. Et en fait, j'ai pensé à Van dans son créneau, lui, de rue, comme ça, d'aller l'alpaguer pour lui demander... de chanter une chanson devant des gens. Je voulais un truc un peu grandiose, un peu épique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est réussi.

  • Speaker #0

    Du coup, je crois qu'on a réussi le pari, mais ma mère n'était pas du tout au courant. Il n'y a aucun trucage, ça a été fait en one shot. Donc, on n'a pas réenregistré la vidéo derrière. Il fallait que tout soit bien calibré. J'avais là les alliés avec moi, ma meilleure pote, ma manageuse Lorraine, qui est ma meilleure amie aussi. Il y avait mon frère qui était là, qui filmait. Il y avait pas mal de petites caméras comme ça, embarquées. Et franchement, on a réussi le pari. Je suis trop fière de cette vidéo, franchement, je suis trop fière de cette vidéo. Et elle parle d'elle-même. Et en fait, c'est ça aussi dont les gens ont besoin, c'est de l'émotion pure, sincère. Et d'une chanson qui parle... beaucoup de monde aussi, tu vois, même si c'est pas... Tout le monde n'a pas une maman, tu vois, mais je pense qu'on a tous une relation un peu privilégiée. Forcément, il y a une femme dans ta vie, tu vois, parce que les femmes, c'est quand même... Je pense que c'est le berceau de tout, de l'humanité. C'est comme ça que je le vois. Et la femme, elle a ce truc qui est... Ouais, que je catégorise comme étant magique. Et voilà. Et donc, je pense que c'est une chanson qui parle à... un peu à tous et toutes, voilà. Sans prétention, attention.

  • Speaker #1

    C'est réussi. Justement, tu parlais de ton album à venir. Tu sais à peu près quand est-ce qu'il doit sortir ? Tu en es où dans le processus ?

  • Speaker #0

    Là, je continue d'être en studio, de composer, d'écrire avec A2H. A2H, en fait, c'est une bête de connexion depuis un an. C'est un ami de base. Mais depuis un an, ils réalisent avec moi l'album. Ça me permet de garder un peu un truc homogène, une direction. Il y a Job, du coup, qui compose avec nous. Oléogane, qui s'appelle, sur Instagram. Je cherchais mes mots parce que je voulais dire deux trucs en même temps. Mais en gros, non, ce que je voulais dire, c'est que du coup, j'ai une bête d'équipe. Là, on est 3-4 sur l'album. Je suis en train de le terminer. A2 supervise tout ça et met aussi un peu de ses guitares électriques dedans. Donc, c'est trop cool. Et l'album va sortir, je pense, en avril 2025, si je ne m'abuse, avec un single qui va arriver prochainement. Et voilà, le titre de l'album... C'est un titre très spécial, toujours dans la même veine un peu de ce truc de famille et de ma magicienne et tout ça. Ça va un peu être en rapport à tout ça et j'ai trop hâte. Voilà, c'est un teasing le plus éclaté.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est très bien.

  • Speaker #0

    C'est le teaser le plus éclaté du système.

  • Speaker #1

    J'ai encore une ou deux questions, dont une rhétorique et on va dire une signature de ce podcast. Quel est le pire conseil qu'on t'ait donné ?

  • Speaker #0

    Attends, waouh ! On m'a donné un conseil qui m'a foutu la haine. C'était un rendez-vous pro avec un mec dans le management. Et en gros, il m'a contacté parce qu'il voulait bosser pour moi dans le management et sur les réseaux sociaux. Et il m'a dit, écoute, c'est chanmé ce que tu fais, tu as une super belle voix et tout, mais si j'étais toi... je sexualiserais un petit peu plus ma musique parce que tu te trouves en fait tu es super habillé dans tes vidéos genre tu es ultra habillé genre c'est pas intéressant genre tu vois tu es toujours en pullover et tout waouh et en fait genre je pensais que c'était une blague et en fait pas du tout et tu sais il est vraiment allé dans ce truc de il faut rendre ta musique facile faut que tu un peu plaire à tout le monde le truc de plaire à tout le monde faire de ta musique un truc populaire et sexualiser ta musique c'est les pires conseils qu'on ait pu me donner voilà et du coup Pour la sortie de l'album, je vais sortir l'album en tenue intégrale, de la tête aux pieds. Pire conseil du monde. Et c'était cette année, en plus. C'était en début d'année. Le mec est old school de fou. Une dinguerie de dire ça. Même toi, tu n'as plus les mots. Tu n'as pas les mots.

  • Speaker #1

    J'allais rebondir.

  • Speaker #0

    C'est dommage, tu devrais sexualiser un petit peu plus ta musique. Mais c'est dingue. Du coup, il m'a dit ouais, mets un crop top, je ne sais pas, en haut blanc, un jean simple, brut, pas trop d'informations dans tes vidéos. Ton style, il est un peu chelou. Moi, j'ai du mal à comprendre. Je suis là waouh.

  • Speaker #1

    Vraiment, oui. Côté produit avant tout. C'est un produit. Je ne parle même pas du côté dingue. Ouais, ouais, ouais. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est ça.

  • Speaker #1

    Il te voit comme un produit, point. Ouais, ouais. Il te voit comme un produit, point.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu as une voix qui est particulière dans le sens où elle est un timbre très reconnaissable. A quel moment tu en as pris conscience et est-ce que tu l'as travaillé dans ce sens-là ou est-ce que c'est comme ça ?

  • Speaker #0

    Non, j'ai pris conscience, je pense, de ma voix il y a peut-être trois ans, trois, quatre ans. où là, à force de faire des concerts, des trucs, tu commences à vraiment t'améliorer, à chercher toujours le meilleur de toi, à te remettre en question. Moi, j'ai mon père quand même qui est là, derrière, qui est très exigeant, qui lui n'a pas fait carrière, donc je pense qu'à travers moi aussi, il vit aussi des choses. Et du coup, c'est à la fois très, très motivant parce que... Lui, il a un retour très objectif sur ma musique. Ce n'est pas genre, tu es trop belle, ma fille, je t'adore, tu es la prunelle de mes yeux. Il va me dire genre, vas-y, arrête, tu as acté son deep tout le temps. Il sait trouver des trucs un peu plus solaires, un peu plus up-tempo. Il me donne des conseils un peu sur tout, mon image, ma musique et tout. Des fois, c'est cassant. Je ne te mens pas, c'est cassant de fou. Mais d'un autre côté, je me dis, j'ai une chance inouïe d'avoir un père de son vivant qui est là, qui me donne de la force et tout. Donc, c'est trop bien. Et du coup, je pense que quand j'ai commencé à être à son écoute et tout, C'est là où j'ai pris conscience de ma voix et que j'ai commencé à la travailler. Alors évidemment, je ne fais pas de vocalises et tout, ce qui est regrettable, parce qu'il faudrait quand même que je m'y mette, parce qu'il faut prendre soin de soi en fait, tu vois, c'est un instrument et tout. Si j'ai plus de voix, après, ça va être compliqué. Donc je travaille mon truc, mais quand même en gardant toujours une, tu sais, une jauge d'imprévus, tu sais, de liberté, de... Un truc un peu instinctif. Sans ça, ça devient trop travaillé. Je vais être malheureuse de fou. Il faut que ce soit un peu instinctif, je pense. Il faut garder un truc un peu primaire. Voilà. Mais trouver un juste milieu quand même.

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup de personnes qui viennent vers toi sur les réseaux. On voit énormément d'engagement, beaucoup de commentaires, etc. Justement, par rapport à tous ces enregistrements que tu fais à ces natures, etc. Est-ce qu'il y a beaucoup de personnes qui te demandent des conseils sur la musique, sur le fait de se lancer dans une carrière musicale, des choses comme ça ? Quel est le conseil que toi, tu donnes le plus souvent, ou celui que tu trouves le plus pertinent ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai vraiment des discussions avec mes abonnés, parce que je me rends compte que j'ai un réel engagement. Les gens qui me suivent, ils likent mes posts, ils commentent mes posts, ils viennent à mes concerts et tout. Et du coup, je me dis, si ce n'est pas maintenant que je dois cristalliser ça et choyer ça, ce serait une erreur de ne pas le faire. Parce que je me dis qu'avec ça déjà, je peux construire vraiment une carrière et construire un peu mon truc. Et du coup, je prends le temps de répondre aux plus de gens possible. Et ça va de donner des conseils sur... Comment s'équiper ? Parce que souvent, ils me demandent c'est quoi ton piano ? Ces trucs assez simples. Et après, ça rentre dans le deep. Il y a des gens qui me parlent du fait qu'ils traversent des périodes compliquées. Souvent, des femmes qui viennent me voir parce qu'elles sont dans un schéma toxique relationnel amoureux. Et où en fait, moi, je suis un peu en mode la tata qui a de la bouteille et qui donne des conseils en mode Alors ma chérie, installe-toi bien parce qu'on va discuter, toi et moi. Mais sans être donneuse de leçons, mais juste parce que moi, j'aurais kiffé qu'il y ait une espèce de main comme ça qui débarque dans ma vie pour me la... pour me tirer de là, tu vois. Et du coup, non, j'ai des discussions de fou avec mes abonnés et tout. Je sais pas, ouais, ils me demandent conseils, j'essaie de leur rendre aussi ce que je peux leur rendre et tout. Et en vrai, non, c'est sain de fou.

  • Speaker #1

    Il y en a un qui revient souvent ? Un conseil,

  • Speaker #0

    quelque chose ? En fait, bien souvent, à moi, c'est tu m'apaises de fou. Et du coup, j'ai l'impression qu'au-delà de donner des conseils, je crois que ce que je donne aux gens, c'est ce dont ils ont besoin, c'est-à-dire d'apaisement. Et donc je réponds à une demande, mais inconsciente, parce que c'est inconscient, tu vois, je ne le fais pas exprès, mais ces gens viennent vers moi parce qu'ils sont en demande d'être apaisés, et moi, en réponse à ça, par l'émotion que je transmets dans ma musique, ou la sincérité, ou la douceur un peu dans ma voix et tout, je leur apporte un peu ça. Et du coup, je ne sais pas, et les conseils qu'ils me demandent, c'est genre, tu penses que... Voilà, moi j'ai envie de me lancer dans l'écriture ou j'ai envie de me lancer dans un projet, comment t'as démarré et tout. Et moi je leur donne un peu le starter pack. Je leur dis, yo, prends ton téléphone, pose ton téléphone. Mais tu vois, je ne suis pas la pro non plus de ça. C'est un peu difficile de donner conseil là-dessus.

  • Speaker #1

    Dernière question technique, pour revenir sur la dinguerie tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Ouais, revenons-en, c'est un vrai sujet, on pourrait faire un podcast sur la sexualisation de la musique.

  • Speaker #1

    Il y a deux thèmes que je voulais aborder rapidement là-dessus, le premier, enfin rapidement ou pas, le premier c'était justement sur ça, sur ce fait qu'on est dans une époque où il y a eu tous les MeToo, tous les DeGate et compagnie. Comment tu vis cette époque ? Comment ça se retranscrit dans ta musique ? Est-ce qu'il y a quelque chose ? que tu peux développer là-dessus ?

  • Speaker #0

    Moi, je sais que sur Instagram, par exemple, je ne fais pas de politique. Mais je ne suis pas que dans le politiquement correct. C'est-à-dire qu'en fait, je suis mon instinct et je suis fidèle à qui je suis et à mes convictions naturellement, c'est-à-dire que sans forcer les traits. Donc du coup, quand tu viens me voir à mes concerts, j'ai toujours entre les morceaux... je parle avec mon public, donc il y a toujours une petite vanne, un petit truc qui va. Toujours sur le ton de l'humour quand même, mais parce que j'ai des convictions et que je suis une fille de mon époque, je suis une femme de mon époque qui vit dans son temps. Et donc voilà, je pense que dans mes chansons, ça se retranscrit, ça s'entend. Il y a des fois où je vais aborder des sujets un peu plus féministes et tout ça, mais toujours sur un ton quand même léger et artistique. Parce que de toute façon, pour moi, l'art... et politique, que tu le veuilles ou non, si tu fais de l'art, t'es politisée. Tu vois, et sans ça, c'est pas de l'art, c'est du divertissement, en fait. Et moi, c'est pas comme ça que je vois ma musique, je la fais pas pour divertir, je la fais parce que c'est ma passion, c'est ma vie. Et donc, du coup, c'est comme ça que je vois les choses. Et après, comment je vis cette époque ? Un peu comme tout le monde, c'est-à-dire difficilement. C'est fait de haut et de bas, il faut composer avec tout ça, c'est dur de rester soi-même, c'est dur de... d'être fidèle à ses convictions, quand il y a un phénomène de masse souvent et de tendance. Tout devient une trend alors qu'on parle de vie humaine, on parle de combats, de conflits, de guerres. La femme aussi, la place de la femme, tu vois. Là, à l'aube du procès le plus historique de Pellico, par exemple, là où on entend parler de ce truc qui est historique de fou, c'est devenu une icône. Je trouve ça magnifique, mais à côté de ça, on a une Europe qui se radicalise de fou, qui devient de plus en plus... Enfin, qui régresse, en tout cas, sur la notion de la femme et de ses droits et de sa liberté. Donc, c'est terrifiant. Moi, je suis terrifiée de fou, surtout que j'aimerais bien être maman à un moment. Et si j'ai une fille, d'autant plus, si Dieu veut... Voilà, j'espère qu'elle ne sera pas dans des... Waouh ! Dans des questionnements et dans une espèce de cage invisible. Enfin, tu vois ? Je vis cette époque un peu comme tout le monde, c'est-à-dire difficilement, mais j'essaie de m'accrocher quand même à certaines victoires et à certains trucs où je me dis, bon, on peut quand même essayer de faire des choses tous ensemble, dans l'unification et dans la fraternité, mais c'est difficile. La musique, c'est un moyen fort d'unir et tu vois, au même titre, c'est-à-dire à la même heure, au même timing. C'est surtout ça la force du live aussi. C'est que dans un moment de concert, tu as un public éclectique de fous, où les conflits restent à la maison et là, il y a une unification, il y a un truc autour de l'amour. Et ça peut paraître très simple, mais en fait... C'est beau aussi l'aspect primaire des choses et la simplicité, moi je la trouve belle et pas ridicule. Et mon nous franchement, c'est aussi con que ça. Mais moi, je le prends au premier degré, ce truc de aime ton prochain et tout. Voilà. L'RPGM. YOLO, en fait. Non, mais tu vois, je le prends grave au premier degré maintenant.

  • Speaker #1

    Pour revenir à cette question aussi, comment tu te formes ou comment tu t'abordes, justement, le côté un peu marketing ou le côté stratégique d'une carrière ? Est-ce que c'est des questions qui t'habitent, sur lesquelles tu es premier degré ou au contraire, c'est un peu, wow, OK,

  • Speaker #0

    il y a plus ? Moi, très honnêtement, ça fait un an que je markete ma musique. Ça fait un an. Parce qu'avant ça, du coup, tout était, entre guillemets, accidentel. Pas dans le travail en studio, mais je parle de l'image. L'image était accidentelle. C'est-à-dire que j'ai une idée, je la mets en forme, ça sort. Une fois que c'est sorti, je défends plus le truc. Je reviens tous les six mois avec un single, mais pendant six mois, je suis en studio et je communique pas. Donc en vrai... C'est une dinguerie d'avoir vécu ça pendant... Je dis pas que j'ai perdu du temps, je dis juste que j'ai pas rentable de fou, ma musique. J'ai été un peu là-dessus... Ouais, naïve, parce qu'en fait, moi, la musique, c'était ma passion, et je manifestais pas du tout l'argent, la réussite, faire des big concerts, c'était pas ça que je manifestais, en fait, moi. Moi, cette musique, elle m'a sauvé la vie, on va pas se mentir, ça m'a sauvé la vie. Et donc, ce que je manifestais, c'était la paix, la sérénité, pas faire des zéniths, faire des trucs... Enfin, tu vois... Donc du coup, voilà. Et là, il y a un an, ce qui s'est passé, c'est que j'ai commencé à gagner des sous vraiment de ma musique, tu vois. Et c'est ça aussi, il y a vraiment des sous qui rentrent et tu te dis Oh, waouh ! Genre, ça, c'est vraiment ma musique qui génère ça. Donc là, tu te dis Ok, si je peux, avec ça, vivre et payer mon loyer et tout, c'est mieux, je capitalise. Parce que du coup, l'idée, c'est de pouvoir payer mon loyer toute une life. Et donc, c'est là où j'ai commencé à me dire Ok, on va commencer à marketer, mais attention. Moi, je suis quand même quelqu'un de très ancré dans mes valeurs, dans mes convictions, donc je voulais pas non plus trop dénaturer qui j'étais, par respect pour celle que j'ai été toute ma vie, tu vois. Et donc, du coup, j'ai commencé, tu vois, les vidéos un peu saga, R'n'B, francophones, ça, ça a été un peu un délire de faire grossir ma communauté. Et puis ensuite, là, cette année, j'essaye au maximum de faire des vidéos régulièrement, ne pas laisser trois, quatre mois de silence radio et revenir comme ça, comme par magie. essayer de conscientiser un peu plus ma musique, mon travail, communiquer plus avec les gens face cam en disant yo j'ai écrit un son pour ma mère je suis pudique, me livrer un peu plus mais toujours dans la mesure du raisonnable parce que ça me met mal à l'aise ce truc de trop montrer j'essaye de trouver un juste milieu mais il faut s'attendre à plus me voir maintenant je suis fin prête je crois à bomber le torse un peu plus

  • Speaker #1

    2025, c'est ton année ?

  • Speaker #0

    2025, je l'espère de tout mon cœur.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter ?

  • Speaker #0

    Que c'est mon année. Franchement, une sortie d'album avec un bel accueil, accueil des gens qui me suivent, un accueil peut-être d'autres personnes qui ne me connaissaient pas et qui vont kiffer mon album. Je crois et j'espère aussi un accueil médiatique, avoir un vrai support média, une reconnaissance en vrai que je n'ai jamais manifestée avant. Et cette année, je m'autorise. C'est la première fois. fois de ma vie que je m'autorise à manifester de la reconnaissance et beaucoup de concerts et de la réussite et en fait je manifestais jamais ça avant et là je m'autorise à le faire, à me dire non non gars j'ai travaillé pour mon truc, ça veut dire là je mérite quand même que ça fasse du bruit moi et tous les gens qui m'entourent et tous les gens qui travaillent sur ma musique, tu vois ma manageuse Lorraine qui a tout quitté pour devenir ma manageuse alors qu'avant elle avait un taf sécure A2H, Job, Playcassie, enfin tous ces gens qui m'entourent et moi-même Je crois, 2025, là, j'ai trop envie que ça marche. En vrai, je te mens pas. Donc voilà, je le manifeste tous les jours. Le pouvoir de la manifestation, c'est un délai. C'est un délai. Vraiment.

  • Speaker #1

    Hâte de voir ça.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci une fois de m'avoir accueilli ce temps.

  • Speaker #0

    C'était trop cool. Je te dis au revoir. Oui, prends soin de toi et plein de bonnes interviews pour la suite.

  • Speaker #2

    Nae nous a montré que la musique peut être bien plus qu'une passion, un refuge, un combat et une boussole dans la quête de soi. Si cet épisode vous a touché, partagez-le autour de vous. Laissez un avis et abonnez-vous pour découvrir d'autres parcours qui inspirent à vivre sans regret. Merci d'écouter.

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