- Gauthier Seys
Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le monde pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. On passe à table avec mes invités. Je suis Gauthier Sey, j'ai le plaisir de passer 10 minutes avec Mylène Descamps et Claire Aubry. On parle de Frenchwink. 10 minutes, le podcast des Français dans le monde.
- Myline Descamps
françaisdanslemonde.fr
- Gauthier Seys
La dernière fois qu'on a échangé avec Myline et Claire, on était dans un monde différent. C'était la période Covid, on était confinés, on envoyait des produits français à des Français qui vivaient aux Etats-Unis. C'était un peu le miracle à l'époque. Et pas mal d'eau a coulé sous les ponts depuis. Bonjour Myline.
- Claire Obry
Bonjour Gauthier.
- Gauthier Seys
Bienvenue à nouveau, trois ans plus tard, la radio des Français dans le monde vous accueille. Et bonjour Claire.
- Claire Obry
Salut.
- Gauthier Seys
Alors on va revenir un peu sur votre parcours à toutes les deux avant... que vous rencontriez à l'école des enfants. Myline, tu es originaire du Nord. À 14 ans, avec tes parents expats, tu vis une première aventure à Bangkok. Tu fais des études en France, puis tu vas vivre à Tokyo, Singapour. Et tu t'installes à New York en 2012. Est-ce que, dans toutes ces expériences, il y en a une qui t'a marquée en bien et un mauvais souvenir ?
- Claire Obry
Alors, elle m'ont... toutes marquées en bien. Je n'ai vraiment pas, et c'est vrai, de mauvais souvenirs dans les expatriations. Après, là, je suis en train de vivre la plus longue, qui est New York, et c'est devenu la maison. Ça fait tellement de temps que je suis partie de France, à 14 ans. Donc, maintenant, c'est ici ma vie et notre vie de famille et professionnelle.
- Gauthier Seys
Et quand tu reviens en France, la famille s'est installée dans le sud. Donc, c'est Tu ne fréquentes plus ma région des Hauts-de-France. Tu m'as abandonné. Non,
- Claire Obry
moi, forcément.
- Gauthier Seys
Ce n'est pas très gentil. Claire, tu es originaire de Nice. Et toi, c'est plus simple, le parcours. En 2011, avec ton mari et les enfants, vous vous installez à New York. Monsieur développe un business de coiffure de luxe pour hommes. Ce business est toujours là. Et tu es toujours à New York.
- Myline Descamps
Exactement. Oui.
- Gauthier Seys
Vous avez eu l'occasion de vous rencontrer, comme je l'ai dit, en janvier 2015 à l'école des enfants. Comme quoi, c'est quand même assez miraculeux. Ils étaient tout petits à l'époque. Ils ont bien poussé depuis. Ça va, leur cursus américain dans les universités, tout ça, aujourd'hui ?
- Claire Obry
Alors, ils ne sont pas encore... On a trois enfants chacune. Ils ne sont pas encore à l'université. C'est plus collège et lycée. Et oui, pour l'instant, ça va. Ils grandissent bien et ils aiment leur vie ici.
- Gauthier Seys
Vous allez aux cérémonies où ils jettent leur casquette en l'air encore ?
- Myline Descamps
Oui, on en a quelques-unes.
- Gauthier Seys
Alors vous vous réunissez, vous allez passer de maman à femme entrepreneur en lançant un concept de vente de produits français. Et puis va arriver le confinement, c'est quasiment à ce moment-là qu'on s'est parlé. Vendre des produits français à des expats qui sont basés aux Etats-Unis, c'était un peu le miracle à l'époque. C'était compliqué, la jungle, trouver les produits, etc. C'était votre première idée qui est finalement toujours en place aujourd'hui.
- Myline Descamps
L'idée, c'était vraiment aussi d'avoir un volet de tremplin pour les marques françaises qui voulaient gagner en visibilité sur le marché américain. Ça, ça a toujours été l'idée de départ. Donc, au-delà, on n'est pas juste des revendeurs et on ne l'a jamais été. L'idée, c'est vraiment d'aider les marques à se développer ici au travers d'un concept qui permet des synergies, des collaborations, des activations retail collectives. Donc, on a commencé par des pop-up stores. Et avec le Covid, en fait, on a switché notre modèle pour en faire un modèle digital, qui est cette marketplace aujourd'hui. Et en effet, nos premiers clients au moment du Covid qui ont voulu leur comfort food, ce qu'on appelle ici, ça a été les expatriés français. Mais comme on va te la raconter aujourd'hui, on est très heureuse d'avoir conquis le cœur des Américains francophiles sur tout le territoire.
- Gauthier Seys
Alors, vous allez sur frenchwink.com. Et là, on va commencer à faire ces courses. Donc l'idée, c'est toujours d'avoir une sélection des meilleurs produits français. Comment on fait pour trouver et pour négocier avec des marques pour que ces produits soient présents ? Il y a plein de problèmes de loi, de législation, de transport, etc. Comment vous faites aujourd'hui ?
- Claire Obry
En 2020 et 2021, on était vraiment à la prospection de ces marques-là, donc par e-mail, par téléphone, etc. et depuis, je dirais depuis un ou deux ans, c'est des marques qui viennent vers nous. Donc, on a pu faire cette tâche de prospection, le bouche à oreille, la renommée Jouffre, et c'est ces marques-là qui nous contactent, et on a toute une gamme de services à leur proposer pour justement tester le marché américain. Donc là, on n'a pas besoin de parler d'envoi de palettes, d'exportation classique, etc. Ça nous permet de ne pas avoir toute cette réglementation douanière, de transport, etc. On leur propose vraiment une solution de premier test du marché américain.
- Myline Descamps
On permet quand même aussi... un seul point d'accès pour toutes les marques françaises qui sont déjà installées ici. C'est-à-dire que tu as plein de marques françaises qui sont très bien établies aux Etats-Unis mais qui veulent être référencées sur French Ring parce que c'est là justement qu'on propose un one-stop-shop pour les Américains francophiles. Donc c'est important pour les marques aussi déjà établies d'être chez nous.
- Gauthier Seys
Principal changement depuis notre dernière interview de 2021, la cible des expats, c'est toujours la cible du moment, mais elle ne représente plus que 20%.... Il y a beaucoup d'Américains qui sont passionnés par la gastronomie française, les bons produits français, et eux prennent 80% de parts de marché finalement.
- Claire Obry
Et c'est vraiment notre cible actuelle, et ça l'est devenu depuis encore une fois un ou deux ans. Et leur consommation est différente des expatriés français. Les francophiles américains sont très attirés par le packaging. Il faut qu'ils soient français, frenchy, il faut qu'ils aient ce clin d'œil français. qui leur fait souvenir de leur voyage en France et des gens qui voyagent, qui ne voyagent pas seulement à Paris, mais dans toutes les régions de France, qui ont appris le français au lycée et qui ont envie de s'y remettre à 50-60 ans et qui sont vraiment, vraiment amoureux de notre pays et des produits français.
- Gauthier Seys
Des produits, de la culture, de tout ce qui va autour du produit, quoi.
- Myline Descamps
Tout à fait. Complètement. Notre manière de vivre, de célébrer, c'est vraiment quelque chose qui les attire. Et on est beaucoup aussi dans le souvenir shopping. J'ai vu dans cette petite boutique, dans ce petit village en Provence, je suis ravie de retrouver des petits calissons. C'est toute une histoire derrière chaque produit qui les attire.
- Gauthier Seys
Et entre 2021 et les quelques commandes qui arrivaient, et aujourd'hui, le territoire s'est agrandi. Vous en voyez partout aux États-Unis et le territoire est grand.
- Myline Descamps
Oui.
- Gauthier Seys
Alors le site s'est amélioré, les offres se sont étendues. Quand on est sur le site, on voit que ça va bien au-delà des chocs à pique de l'époque, puisqu'on en parlait dans le podcast de 2021. Vous avez étendu l'offre et la gamme de produits ?
- Myline Descamps
Oui, on reste multisecteur, donc on a vraiment étendu notre offre. Donc évidemment, comme le disait Mylène, c'est l'épicerie fine qui reste numéro un, mais la cosmétique est très très forte, tous nos gift sets. Tout ce qui est art de la table, tout ce qui est aide et ustensiles à la cuisine. Tout secteur est en pleine expansion et a un vrai potentiel parce qu'on réunit cette niche qui veut adopter ce qu'on appelle nous the French attitude et qui peut regrouper tout type de produits liés à la culture et au savoir-faire français.
- Gauthier Seys
Justement, ce savoir-faire, cette image française, ça reste une valeur ajoutée pour un Américain. il sait qu'on est un peu comme le pays du luxe, le pays des droits de l'homme. C'est des notions qui arrivent encore, qui coulent jusqu'à chez eux.
- Claire Obry
Oui, complètement. Il y a beaucoup d'Américains francophiles. Et tu vois, francophile, c'est en effet la culture française, la langue française, mais c'est ce savoir-faire et ce savoir-vivre, prendre le temps de bien apprécier les choses, de discuter, d'échanger, etc. C'est quelque chose qui les attire vraiment et qui les fait rêver.
- Gauthier Seys
Alors aujourd'hui, vous répondez aux questions de la radio des Français dans le monde. Et il y a quelques jours, vous étiez sur un plateau de télé américaine, sur News Haven. Et là, vous avez fait de la télé en américain. Comment ça s'est passé, ce souvenir ?
- Claire Obry
Oui,
- Myline Descamps
c'était assez incroyable. C'était cet été. En fait, c'est lors, pour la sortie de la quatrième saison de Emily in Paris. qu'on nous a contactés parce que cette chaîne locale faisait une rubrique sur cette thématique. Et c'est vrai que nous, on avait développé toute une collection d'Emilienne Paris parce qu'à plusieurs reprises durant la saison, elle parle du chocolat Angelina Paris, par exemple. On les a sur Frenchwing.com. Évidemment, on a un béret qu'on fait depuis avec Maison Lolaire, que Maison Lolaire fait pour nous. C'est les maîtres Béret depuis 1840, donc on les référence aussi. On a rentré aussi le livre, je crois que c'est la collection Hachette, qui avait fait un livre sur les guides parisiens, Emeline Paris. Donc c'est toute cette collection qui les a attirés, donc ils ont voulu parler de French Ring à cette occasion.
- Gauthier Seys
On a de la baguette sur la page d'accueil du site, ça reste encore un classique. C'est un peu, si on demande à l'américain ce qu'il connaît de la France ? La baguette et le béret, ils vont forcément arriver dessus ?
- Claire Obry
Alors oui, franchement, la baguette est iconique quand même pour les Français, mais aussi pour les Américains. Ce kit baguette, on en a vendu plus de 100 en trois mois pour faire la baguette à la maison. On a vendu aussi cet été les timbres, je ne sais pas si tu as vu, les timbres baguettes. Donc, c'est des timbres de la Poste française. où tu as une petite baguette dessus. Et ça, pareil, on en a vendu énormément aux Américains francophiles. Donc oui, ça reste iconique, la baguette.
- Gauthier Seys
Paris 2024, des Jeux Olympiques assez incroyables, une cérémonie d'ouverture qui a quand même donné un ton français. Ça a été utile pour vous, ça ?
- Myline Descamps
Oui, on a été super malines parce qu'en fait, on a anticipé l'engouement et on a été les seuls à vendre le merchandising. Donc si tu veux, toutes les petites peluches, les fridges, les... on les avait sur Frenchwing.com, on avait les tote bags, on avait des licenciés, des entreprises licenciées de France qui faisaient des petits bonbons avec le packaging Paris 2024 et effectivement, ça a très bien marché.
- Gauthier Seys
Bon, les filles, dans trois ans, on se retrouve, vous aurez racheté Amazon.
- Claire Obry
On crée un amendeur de produits français uniquement, ce qui est déjà un peu le cas.
- Gauthier Seys
On n'oublie pas les expats d'ailleurs, parce que même si votre public a glissé tout doucement sur les Américains qui aiment nos produits, vous parlez toujours aux expatriés. De temps en temps, une petite commande au Canada, vous pouvez techniquement envoyer partout dans le monde, mais après il y a les frais d'envoi qui sont élevés.
- Myline Descamps
Oui.
- Claire Obry
On en voit partout dans le monde, au Canada, en Asie, en Australie, etc. Et oui, pour répondre à ta question, les expatriés français sont chers à notre cœur et on sélectionne des produits également pour eux.
- Gauthier Seys
Myline et Claire, ma dernière question. Lorsque vous vous retrouvez pour un petit apéro, qu'est-ce que vous mettez sur la table ?
- Myline Descamps
Les gros clichés, on va dire qu'on va mettre la tapenade, on va mettre, qu'est-ce qu'on va mettre ? D'ailleurs, on fait un carton, les chips brettes. Oui, c'est clair. D'ailleurs, on a créé une box apéro avec un saucisson que nous fait un chef charcutier, l'ancien chef charcutier de Boulu qui a lancé son service traiteur Aurélien Dufour avec qui on travaille. Donc, on a son saucisson. Qu'est-ce qu'on a mis dedans ? Je crois que c'est...
- Claire Obry
Des cornichons.
- Myline Descamps
Des cornichons, évidemment.
- Gauthier Seys
Alors, évidemment, pour les auditeurs, je vais préciser que les chips, c'est parfum camembert. Sinon, c'est pas Rougoulot.
- Claire Obry
Oui,
- Myline Descamps
oui. C'est vrai qu'on a choisi ce pilier-là parce qu'il est bien symbolique pour notre côté Frenchie.
- Gauthier Seys
Merci à toutes les deux. Content de vous avoir retrouvées quelques années plus tard et de voir que tout se passe bien. On se retrouve prochainement. On va continuer à suivre vos aventures à toutes les deux. À bientôt !