- Speaker #0
La radio des français dans le monde présente
- Speaker #1
Réun, Amsterdam, Vienne, Miami, Dakar, Rio de Janeiro Vous écoutez Vivre à Washington, Rome Sur la radio des français dans le monde
- Speaker #0
Françaisdanslemonde.fr fait le tour des villes préférées des expatriés francophones Aujourd'hui, je vous emmène vivre à Séoul Séoul, la capitale Capitale de la Corée du Sud, une immense métropole avec 11 millions d'habitants intramuros versus 2 millions à Paris, imaginez un petit peu. Ça fait du monde. Fondée il y a plus de 2000 ans sur le fleuve Han, vous êtes à 45 kilomètres de la zone démilitarisée avec la frontière de la Corée du Nord. Dans cette capitale, le siège de grandes entreprises mondialement connues comme Samsung, LG et Hyundai. Alors, si vous comptez vivre à Séoul, on va vous donner quelques conseils, quelques clés pratiques. Avec notre guide qui est avec nous aujourd'hui, bonjour Zohra.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Alors Zohra Martini, toi tu es une Occitane installée depuis 2012 à Séoul. Tu travailles dans le domaine de la cybersécurité. On va ensemble parler des défis qui nous attendent lorsqu'on arrive à Séoul. L'apprentissage de la langue, le choc culturel et l'adaptation à une vie dynamique. Des conseils sont utiles, on ne peut pas partir comme ça du jour au lendemain, c'est vraiment très différent.
- Speaker #1
Non, du tout. En règle générale, pour partir en Corée du Sud, je recommande de faire ces recherches trois mois à l'avance. Parce qu'on veut savoir où on va habiter. Moi, j'habite actuellement à Séoul. Mais certaines personnes vont préférer vivre en campagne par rapport à leurs opportunités professionnelles et studentiles ou vont vouloir vivre dans la deuxième plus grande ville de Corée qui est Pusan. Donc à partir de là, chaque ville a ses propres spécificités. son propre système de transport et également à ses propres challenges. Donc, c'est vraiment important de préparer en amont, surtout si on décide de faire une vraie expatriation, c'est-à-dire qu'on veut vivre plus de six mois dans le pays.
- Speaker #0
Alors, tu me disais en préparant ce podcast, on peut scinder un peu de public, ceux qui partent étudier et ceux qui partent travailler. On n'est pas accompagnés exactement de la même façon.
- Speaker #1
Oui, en effet. Alors, moi, je n'ai pas été étudiante. J'avais beaucoup d'amis français internationaux qui ont été étudiants et c'est vrai qu'on a eu une expérience initiale totalement différente. Lorsqu'on est étudiant, généralement il y a un service dédié aux étudiants en échange ou aux étudiants internationaux qui va vous guider durant votre séjour en échange ou votre séjour en tant qu'étudiant étranger à l'université pour toutes les tâches dont on doit s'occuper comme par exemple que ce soit les visas. On va pouvoir vous aider pour les logements, parce qu'il existe par exemple des dortoirs dans les universités. Mais comme les universités sont très grandes en Corée du Sud, ce sont des vraies villes dans la ville, elles peuvent vous aider à trouver des endroits où loger, que ce soit en dehors de l'université ou dans l'université. Vous avez également des services d'accompagnement qui sont proposés dans les universités, où il y a énormément de volontaires étrangers et coréens. qui vont vous guider dans votre séjour en Corée du Sud en tant qu'étudiant. Donc, lorsqu'on est étudiant, c'est l'une des plus belles expériences qu'on puisse connaître dans un pays étranger, sachant qu'on est énormément accompagné. Il y a énormément d'événements qui sont également mis en place pour que les étudiants étrangers ne se sentent pas seuls, pour se rencontrer et pour s'assimiler avec la population étudiantine coréenne. Lorsqu'il en est du travail, c'est tout autre. Généralement, même si on travaille dans une très grande entreprise, Merci. il va savoir plus se débrouiller par soi-même et donc c'est vraiment important d'avoir une vraie préparation en amont, que ce soit par soi-même ou avec l'entreprise. Et si on va en PVT, c'est encore un peu différent. Le PVT qui est le vacances-travail, sachant que ce visa demande justement d'avoir un plan de vacances-travail, c'est-à-dire une partie vacances mais 25 heures par semaine de travail, c'est important de tout préparer en amont. même notre plan sur l'année.
- Speaker #0
Si on compte s'y installer, est-ce que tu conseilles de faire un petit voyage repère ou ça peut se faire entièrement à distance ?
- Speaker #1
Alors, je conseille fortement de faire un voyage repère ou de se rapprocher de personnes qui sont actuellement en Corée du Sud et qui connaissent le système, entre autres, de logement. Parce que le logement qu'on voit sur Internet n'est pas forcément le même en termes de prix et en termes visuels. que ce qu'on peut trouver directement sur place.
- Speaker #0
C'est vrai que sur Français dans le Monde, on me le dit souvent, mes invités m'en parlent, on trouve de tout sur Internet, des choses qui sont parfois obsolètes, des choses qui sont parfois des arnaques. Il y a un warning sur le logement, visiblement.
- Speaker #1
Oui, surtout en Corée du Sud, sachant que j'ai regardé beaucoup des sites internet parce qu'on m'avait demandé beaucoup de conseils là-dessus vivant ici. Et c'est vrai que les prix pour les étrangers, surtout s'ils ne veulent rester pas longtemps, sont entre deux et trois fois plus hauts que des prix de locaux. Donc, par exemple, pour un petit logement de ce qu'on appelle un officetel. Un officetel, c'est la combinaison de officier au hôtel qu'on peut utiliser soit en tant que logement, soit en tant que bureau. C'est à cette fonction-là. Si on habite dans le pays et qu'on a mis un peu d'argent de côté, l'équivalent en euros, c'est 3 000 euros de caution. Généralement, on peut faire confiance. En Corée du Sud, ils rendent des cautions, il y a moins d'arnaques que dans d'autres pays. Et par mois, on paie entre 450 et 500 euros. Mais si on passe uniquement par Internet et qu'on passe par les sites dits étrangers, où ils écrivent en anglais, là on peut... On aura une caution moindre, mais le paiement par mois peut aller jusqu'à 1 000 euros par mois. Donc, c'est une vraie grosse différence.
- Speaker #0
Tu me parlais d'une deuxième ville à côté de Séoul, où on peut s'installer. C'est quoi l'avantage ? Est-ce que ces deux villes sont interconnectées ? Je suppose que oui, ils sont assez forts.
- Speaker #1
Oui, oui. Alors, en fait, ce qui est génial avec Séoul, c'est que c'est connecté sur plus de 100 kilomètres. C'est-à-dire que c'est une superficie incroyable. On a Séoul, la très grande ville, qui bien évidemment peut être plus coûteuse pour ceux qui viennent avec un budget assez restreint. On peut trouver des petits logements moins chers, mais c'est vraiment un peu vétuste et c'est extrêmement petit. Mais si on a envie de vivre de façon plus confortable et qu'on n'a pas de problème avec les transports, on peut vivre juste en dehors de Séoul, dans la région de Gyeonggi, ou on peut aller même jusqu'à Incheon, qui est connectée à Séoul. Il y a quelques correspondances à faire, mais en termes de prix, c'est bien plus abordable, c'est bien plus aéré. Et pour ceux qui ont un budget plus petit, ça peut être vraiment sympa de vivre un peu en dehors de ces eaux.
- Speaker #0
Toi, tu t'y es installée en 2012, nous voilà déjà en 2025. Les choses avancent vite dans ce genre de grande métropole. Est-ce que les choses ont évolué depuis ton arrivée sur la partie logement ?
- Speaker #1
Alors oui, il est devenu beaucoup, beaucoup plus cher. C'est-à-dire que lorsque je suis arrivée en 2012, sachant que la Corée du Sud n'était pas aussi développée que maintenant et n'avait pas un vrai attrait, pour vous dire, lorsque je suis venue, moi je suis venue en visa travail, on devait être à peu près une centaine de personnes, une centaine de Français, avoir un visa travail. C'est vraiment un visa qui est très peu donné. Mais il y avait également, en règle générale, peu d'étrangers, mis à part des profs d'anglais, parce qu'ils recherchent vraiment... beaucoup de profs d'anglais pour enseigner à leurs étudiants l'anglais pour travailler à l'international. Mais c'est vrai qu'à cette époque-là, le coût de la vie était bien moins cher. Par exemple, le coût du bibimbap, il a dû doubler en l'espace de 13 ans maintenant. Et le cas le plus flagrant, c'est le kimbap, c'est-à-dire l'équivalent, on va dire, du maki japonais, mais qui est plus gros. On pouvait acheter un bibimbap à l'équivalent de 70 centimes d'euros. en 2012. Et maintenant, en moyenne, c'est 3 euros. Ça a beaucoup évolué de ce côté-là.
- Speaker #0
Zohra, on va écouter Jeanne tout de suite, qui nous fait un petit billet pratique concernant les visas et les formalités administratives.
- Speaker #2
Avant même de prendre vos billets pour Séoul, il y a plusieurs démarches à anticiper. D'abord, le passeport, il doit être valide pendant toute la durée du séjour et en bon état. sans obligation d'avoir 6 mois de validité après le retour, comme c'est le cas dans d'autres pays. Ensuite, le visa, il est obligatoire pour tous séjours de plus de 90 jours. La demande se fait auprès du KVAC, le Korea Visa Application Center, situé à Paris. Le type de visa dépend de votre projet, visa étudiant D2, enseignement de langue E2, travail qualifié E7, conjoint ou famille F3 et F6, visa vacances H1. pour les moins de 30 ans ou encore le D8 si vous êtes investisseur ou entrepreneur. Concernant les formalités d'entrée, l'e-arrival card est obligatoire. Elle se remplit en ligne ou à l'arrivée et elle est gratuite. Côté santé, une assurance internationale est fortement recommandée pour couvrir les premiers mois avant votre affiliation au système coréen. Vous pouvez par exemple passer par la CFE, APRIL ou Allianz. Certains visas exigent aussi un certificat médical, voire un test VIH, notamment pour les enseignants. Pensez également à faire traduire et certifier certains documents comme les diplômes, actes de naissance, livrets de famille ou casiers judiciaires. Certains doivent être apostillés en France pour être reconnus par les autorités coréennes. A votre arrivée à Séoul, vous devez demander dans les 90 jours l'Alien Registration Card ou ARC. C'est votre carte d'identité coréenne pour étrangers. Elle est indispensable pour quasiment tout. Ouvrir un compte en banque, obtenir un numéro de téléphone, signer un bail, souscrire à une assurance ou travailler. La demande se fait auprès du bureau d'immigration de Séoul. Si vous restez plus de 6 mois, l'affiliation à l'assurance santé nationale coréenne devient obligatoire. Si vous êtes salarié, elle est automatique via l'employeur. Dans les autres cas, vous devez vous inscrire vous-même. Elle donne accès à des soins de qualité avec une prise en charge partielle. Pour ouvrir un compte bancaire, il vous faudra l'ARC, un passeport et un justificatif de domicile. Et certaines banques peuvent aussi vous demander une lettre de votre employeur. Une fois installé, pensez à vous inscrire au registre des Français de l'étranger via le site du consulat. Cela vous permet de voter, d'avoir accès à certaines aides. et faciliter vos démarches en cas d'urgence. Si vous avez un permis de conduire français, il est possible de l'échanger contre un permis coréen. Il faudra une traduction certifiée, une apostille et passer un simple test de vue à l'Office de circulation de Séoul. Côté fiscalité, renseignez-vous, vous devrez peut-être continuer à déclarer vos revenus en France, surtout si vous avez des liens fiscaux. En Corée, l'imposition dépend de votre statut de résident. Heureusement, une convention de non-double imposition existe entre la France et la Corée. Enfin, en cas de départ définitif, deux choses sont cruciales. D'abord, résiliez votre ARC auprès du bureau de l'immigration ou à l'aéroport dans certains cas, et organisez votre déménagement international. Cela implique une autorisation douanière pour vos effets personnels, et une déclaration de valeur auprès des douanes coréennes. Attention, un séjour illégal ou un emploi non déclaré peut entraîner de lourdes sanctions allant de l'amende à l'expulsion, voire une interdiction de territoire de plusieurs années.
- Speaker #0
Vous écoutez Vivre à Séoul sur francaisdanslemonde.fr si vous aimez ce podcast. Sachez que vous pouvez partir dans toutes les grandes villes du monde entier. Elles sont toutes disponibles en podcast sur le site de la radio, sur Youtube et sur toutes les plateformes. Ma guide aujourd'hui, c'est Zohra Martini qui est depuis Séoul aujourd'hui. Tu as pris quelques heures dans ta journée de travail pour répondre à nos questions. Tu sors d'une réunion.
- Speaker #1
Oui, sorte de réunion de travail. Je pense que c'est assez classique. Et c'est un vrai plaisir pour moi de pouvoir discuter de Séoul et de la Corée à tous nos auditeurs.
- Speaker #0
Alors, le travail, justement, c'est un sujet important. On bosse en Corée.
- Speaker #1
Oui, c'est énormément. C'est vrai que les choses ont quand même pas mal changé en termes de travail, mais c'est vrai que la formule classique du travail en Corée du Sud, c'est heures supplémentaires, héchiques et hiérarchies. Heures supplémentaires non payées en général, dans le sens où on nous dit qu'on a un contrat de 40 heures par semaine, mais généralement on attend ce qu'on fasse entre 45 et 55 heures par semaine au moins. Oui. Le Hwaishik, c'est les dîners d'entreprise qui sont vraiment importants dans la culture coréenne du travail pour la cohésion de groupe et la cohésion entre équipes. Et également pour parler de ses griefs à son boss. C'est pour ça que ça a été mis en place. Et le troisième point qui est la hiérarchie, qui est en fait le plus important, où en fait la hiérarchie est encore une hiérarchie dite militaire, sachant que tous les hommes encore font leur service militaire. On peut voir les répercussions sur le marché du travail, justement, où il est vraiment important de connaître sa place dans l'entreprise, qu'on soit « sa one » , c'est-à-dire qu'on vient de rentrer dans l'entreprise, ou qu'on soit « in one » en termes de direction. Et c'est vraiment important de faire gaffe au titre et à la position de la personne à qui on parle. Voilà.
- Speaker #0
Alors Zohra, on est loin des 35 heures en France. Est-ce que, niveau vacances, vous avez aussi vos cinq semaines, comme dans notre beau pays ?
- Speaker #1
Alors, on aimerait bien, mais très sincèrement, on se rapproche plus des deux semaines minimum. Et si on reste à plus de dix ans dans une entreprise, on peut avoir 20 jours par an. Mais on ne verra jamais les cinq semaines ici, malheureusement.
- Speaker #0
Très bien. J'ai vu un reportage assez étonnant sur justement le fait que les hommes doivent faire deux ans de service militaire, qui crée une tension entre les hommes et les femmes. Les femmes, du coup, sont plus vides sur le marché du travail. elles prennent de... meilleur poste plus tôt. Est-ce que cette tension homme-femme, tu la constates autour de toi ?
- Speaker #1
Alors en fait, il y a un vrai problème de compréhension là-dessus. C'est vrai que les femmes, généralement, partent plus vite sur le marché du travail, mais en vérité le fait que les hommes soient passés par le service militaire, sachant que la hiérarchie est toujours assez patriarcale, au final, c'est largement compensé en termes des années. Par exemple, on sait que les femmes Merci. vont sur le marché du travail parce qu'elles ne font pas comme nous, on va jusqu'à une maîtrise en général pour travailler dans des bureaux. En Corée du Sud, c'est encore beaucoup la licence. Et donc, elles vont sur le marché du travail entre 21 et 23 ans, alors que les hommes avec le service militaire, certains aiment avoir une sorte d'année de césure à l'étranger ou pour eux-mêmes, vont généralement sur le marché du travail entre l'âge de 27 ans et 30 ans. Donc au début, c'est vrai que les femmes ont un sacré avantage en termes de marché de l'emploi. Mais beaucoup, à partir de la trentaine, sortent de ce marché du travail. Et généralement, les postes à responsabilité sont encore occupés par énormément d'hommes. On voit encore rarement des femmes qui sont dans des postes à responsabilité, mais c'est en train de changer. Sachant que l'une des raisons pour lesquelles les femmes font moins d'enfants, c'est à cause de leur carrière, justement. Pour leur carrière, voilà. Donc, c'est vrai qu'on est en train de voir du changement en termes de hiérarchie et de management. Mais initialement... Le service militaire, même si on commençait plus tard, était un vrai avantage parce qu'on comprenait mieux la hiérarchie au sein de l'entreprise.
- Speaker #0
Tu m'expliquais qu'au niveau hiérarchique, justement, au niveau de la codification, on est sur un concept ancien de caste qui a légèrement évolué. Mais l'âge, le respect, le statut social, ça change tout. On ne communique pas de la même façon selon son rang.
- Speaker #1
exactement maintenant là je joue de moins en moins dans le sens où où maintenant on peut trouver surtout dans la culture startup, on peut trouver de très jeunes créateurs d'entreprises. ou qu'on peut dire entre milieu vingtaine jusqu'à milieu trentaine. Donc il y a ce côté-là qui fait qu'on a moins ce côté âge, mais en même temps, lorsque l'âge n'est pas là, le rang dans l'entreprise est très très très important. Donc il faut savoir qui est le PDG, qui est le directeur senior, qui est le chef d'équipe, qui est simple employé. ou qui est employé senior. Et donc, c'est très, très important de savoir où se placer pour pouvoir parler de la meilleure façon possible pour ne pas vexer que ce soit son collègue de travail ou que ce soit son boss. Voilà. Donc, surtout si on parle coréen, ce que je conseille fortement, ça vous permettra d'avoir beaucoup, beaucoup plus d'avantages en termes de recherche. de travail, voilà. Si vous parlez coréen, c'est vraiment important de savoir la différence entre le jondema et le panma et savoir s'il y a une forme plus ou moins respectueuse. Ça permet vraiment de pouvoir mieux naviguer en entreprise.
- Speaker #0
Zohra, on parlait du PVT. Je te propose d'écouter Eric, notre journaliste, qui nous fait justement un petit billet sur comment se préparer à un PVT à Séoul.
- Speaker #3
La Corée, celle du Sud, bien sûr, celle du Nord, beaucoup moins. La Corée du Sud, donc, est en train de devenir un endroit prisé pour les candidats à l'expatriation, quelle que soit la forme que prenne cette expatriation. C'est ce qui ressort des observations les plus récentes faites par le site web pvtiste.net. Alors déjà, pour comprendre un petit mot d'explication, s'il y en a parmi vous qui ne connaissent pas, un petit mot sur le PVT, le permis vacances-travail. C'est un visa qui permet aux jeunes à partir de 18 ans de partir. un an au moins dans un pays pour le visiter, pour y travailler, ou les deux. Les pays concernés sont ceux qui ont passé des accords avec le gouvernement français. Alors donc, le truc qui monte, c'est la Corée du Sud. 940 Français y sont partis l'an dernier grâce au PVT, deux fois plus qu'en 2019, trois ans plus tôt. Devant le succès de ce pays, la fourchette permettant l'accès à ce permis vacances-travail a été élargie. la limite d'âge maximale est passée de 30 ans. à 32 ans. Et c'est vrai que nous, génération, disons, vieillissante, nous sommes un peu surpris par l'engouement que suscite la Corée du Sud. En fait, les jeunes occidentaux sont, paraît-il, fascinés par la pop culture coréenne. Fait drôle de dire ça. Pop culture qu'ils ont découvert au travers des mangas, des animés et autres formations musicales qui envahissent les réseaux sociaux. Et aujourd'hui, ils veulent toucher à tout prix du doigt les contrastes de ce pays, aussi connu pour ses temples bouddhistes que pour la modernité de ses plus grandes villes. Enfin, avant de vous renvoyer pour plus de détails sur le site pvtiste.net, un mot sur le prix du visa, 60 euros, c'est la moitié haute du classement mondial.
- Speaker #1
Rendez-vous sur le site francaisdanslemonde.fr pour retrouver toutes les infos pratiques et tous les podcasts dans 50 villes dans le monde.
- Speaker #0
Vivre à Séoul sur françaisdanslemonde.fr, un podcast essentiel pour bien se préparer. Zohra est notre guide aujourd'hui. Zohra, on va parler de la langue. On arrive, évidemment c'est rare qu'on arrive en sachant parler parfaitement le coréen, on parle au minimum en anglais.
- Speaker #1
Alors oui et non. En fait, ce qui va se passer, même lorsqu'on arrive à l'aéroport, moi la première fois quand je suis arrivée, vraiment, il n'y avait personne qui parlait anglais. même à l'aéroport, très très peu de personnes, à part les hôtesses de l'air et les stewards. Maintenant, c'est un peu différent, mais c'est vrai que lorsqu'on parle en anglais, on va avoir un peu moins d'informations que lorsqu'on parle en coréen. Les choses se font de façon beaucoup plus smooth, comme on dit en anglais, si on parle coréen que si on parle en anglais. Mais c'est vrai qu'il y a de plus en plus de lieux où les gens parlent anglais, mais c'est encore un anglais qui est un peu rudimentaire.
- Speaker #0
Ça veut dire qu'il faut bien apprendre les bases du coréen. avant de partir ?
- Speaker #1
Alors moi, ce que je conseille, c'est ce que j'avais fait. C'est absolument important d'apprendre le hangul, ce qui sont les lettres coréennes, parce qu'en fait, il va falloir lire toutes les stations de métro, lire les bus et autres, et également apprendre les chiffres. Déjà, si vous avez ça en main, même si vous ne comprenez pas le coréen, vous allez pouvoir vous débrouiller pour pouvoir payer, et pour pouvoir payer, prendre les transports. Par rapport au logement aussi, savoir où le logement se situe, parce qu'il y a certains quartiers qui peuvent être vraiment intéressants pour les étrangers, d'autres qui le sont moins. Donc même si on a des informations sur Internet, bien évidemment en anglais, lorsqu'on se retrouve sur place, c'est vraiment important de pouvoir, je pense, au moins lire le coréen et avoir, comme tu l'as expliqué, quelques bases de coréen pour dire bonjour, merci, au revoir, où se situent les toilettes, où se trouve tel ou tel endroit, voilà. Ça permet vraiment de bouger de façon plus fluide.
- Speaker #0
Dis-moi Zohra, quand tu quittes Saint-Gilles pour t'installer à Séoul, c'est deux salles, deux ambiances. Ce n'est pas le même type de ville. Quand tu es arrivé dans la capitale, tu te souviens des premières sensations ? Parce qu'on me dit que c'est très dynamique, mais je pense que c'est au-delà du dynamisme.
- Speaker #1
Alors moi, quand je suis arrivé, en plus, comme je l'ai expliqué auparavant, il n'y avait pas d'étrangers ou très peu d'étrangers. Donc, j'avais... À ce moment-là, moi j'étais en Angleterre, donc je suis partie d'Angleterre à Séoul. Quand je suis arrivée à Séoul, en fait, quand je suis arrivée à l'aéroport, à ce moment-là, il y avait très très peu d'Anglais, je ne savais pas où me situer. J'ai dû faire justement ma préparation en avance pour savoir quel bus, pour savoir la destination finale, où j'allais m'arrêter. Et c'est vrai qu'au début, j'étais dans la bonne rue de l'hôtel, mais je me suis paumée parce qu'en fait, je n'arrivais pas à lire. Je ne savais pas comment demander mon chemin à ce moment-là. Donc, c'était un peu compliqué. Et le soir même, j'ai eu la chance de pouvoir dîner avec une de mes collègues de travail et un de mes patrons, le numéro 2 de la boîte. Donc, j'ai dîné, c'était sympa. Le patron, bien évidemment coréen, a pu commander pour nous. Mais ensuite, je suis allée voir un ami. Et c'est vrai que là, je me rappellerai toujours où j'étais à Gangnam, où en fait, il y avait une marée humaine coréenne. de Gangnam. C'est l'un des endroits les plus peuplés, en fait, que ce soit en termes de travail ou même de personnes qui y habitent. Et c'est vrai que ça a été vraiment très, très différent de mon calme de Saint-Gilles avec quasiment personne en milieu d'après-midi, quand il fait 42 degrés dehors. Donc, c'était deux salles, deux ambiances.
- Speaker #0
Alors, on lit souvent que c'est une ville sûre, propre, bien desservie. Tu en as parlé. Mais c'est vrai que les Coréens crachent par terre ?
- Speaker #1
Pour anecdote, oui, ils crachent par terre. Je ne veux pas rentrer trop dans les détails, mais généralement, ils crachent à cause de leur cigarette. La plupart des personnes qui crachent par terre, c'est qu'en fait, je ne fume pas, mais j'ai eu l'expérience, mais j'ai des amis qui fument. Et en fait, quand ils ont essayé des cigarettes coréennes, le goût ne convenait pas. Donc, pour éviter de garder le goût dans la bouche, ils crachent. C'est la raison principale pour laquelle ils crachent dans la rue, mais ça peut arriver. sachant qu'il y a de moins en moins de personnes qui... fument. Il y a beaucoup de zones fumeurs, c'est-à-dire que ce soit soit des cabanes, soit des zones particulières, on le voit de moins en moins dans la rue. Et c'est uniquement dans ces zones-là qu'on peut voir que les gens crachent.
- Speaker #0
Zoran, on va écouter un camarade à toi, un Occitan comme toi, Quentin, qui raconte son installation à Séoul.
- Speaker #1
Vous écoutez Vivre Art.
- Speaker #0
sur la radio des Français dans le Monde. Une destination qui fait rêver les plus jeunes aujourd'hui, la Corée du Sud. 8 heures de plus que la France, Quentin a terminé sa journée de travail. Bonjour et bienvenue sur la radio des Français dans le Monde.
- Speaker #4
Bonjour Gauthier, merci de me recevoir.
- Speaker #0
Alors Quentin, rappelle-moi un peu tes premières heures à Séoul. C'est quoi qui te surprend le plus ? C'est quoi qui t'inquiète le plus ? C'est quoi qui te fait le plus plaisir ?
- Speaker #4
Alors je dirais que déjà très surpris, mais... mais c'est quelque chose auquel je m'attendais, c'est que rien n'est comme chez nous, on n'utilise pas le même alphabet, tout est ouvert tout le temps. Moi j'habite dans ce qu'ils appellent des office-tels, et en bas de chez moi il y a des magasins qui sont ouverts toute la nuit, 24h sur 24, la ville est très dynamique, j'habite en plein milieu du quartier d'affaires de Gangnam, donc c'est très très dynamique, tout va très très vite, ça change un peu de ce qu'on peut avoir dans le sud plus particulièrement. Donc ça m'a vraiment beaucoup changé et c'est quelque chose que moi je recherchais particulièrement en venant ici.
- Speaker #0
Est-ce que tu prends une claque dans la différence culturelle ?
- Speaker #4
Ah oui, alors là c'est je pense aussi quelque chose que je recherchais, mais comme on dit, tant qu'on n'y est pas, on ne peut pas le savoir. On parle souvent de la Corée, c'est très tendance, mais je pense que c'est un pays qu'on peut visiter et on va vraiment apprécier. Y travailler c'est encore autre chose. Donc il y a forcément des différences culturelles qui sont tellement différentes de ce que nous on peut vivre en France. Mais c'est aussi ça qui est très formateur et il faut le respecter. C'est pour ça qu'on s'expatrie aussi.
- Speaker #0
D'une façon très pratique, qu'est-ce qu'on peut donner comme conseil à quelqu'un qui va arriver à Séoul ?
- Speaker #4
Alors déjà, être très ouvert d'esprit, puisqu'on ne fonctionne pas du tout de la même manière. en Corée du Sud qu'en France. Ça, je pense que c'est le premier conseil. Je dirais aussi de parler coréen, même si je ne suis pas forcément le bon exemple, je ne le parle pas, mais c'est un pays qui s'est ouvert vers l'international quand même relativement récemment. Et du coup, l'anglais n'est pas forcément une langue qui est extrêmement utilisée, même dans le domaine professionnel. Donc, savoir parler coréen, ça reste un grand plus. Ce n'est pas impossible, mais c'est quand même fortement recommandé, je dirais.
- Speaker #0
Et vivre tout seul là-bas, au bout du monde, loin de ta famille, tes amis, est-ce qu'il y a des moments où tu as des doutes, par exemple ?
- Speaker #4
Alors forcément, on a des doutes quand on habite aussi loin de sa famille. Huit heures de décalage, c'est vraiment pas rien, c'est difficile. C'est assez difficile aussi de pouvoir garder le contact avec ses amis, sa famille. Moi, j'ai une nièce, par exemple, qui est née quelques mois avant de partir à l'autre bout du monde. Donc forcément maintenant quand je vois des photos, c'est plus un bébé, c'est un bébé qui a grandi et ça c'est des choses pour moi qui sont sans doute les plus dures effectivement.
- Speaker #0
Juste une petite question indiscrète, qu'est-ce qu'on mange le soir quand on rentre après une grande journée de travail ?
- Speaker #4
C'est très souvent la même chose, moi mon frigo est toujours vide, le pouvoir d'achat pour la nourriture ici est quand même relativement accessible, du coup je peux me permettre de manger au restaurant. alors dit comme ça, ça paraît euh être quelque chose d'exceptionnel. Mais là, par exemple, j'ai pu manger pour un petit peu moins de 8 € un plat vraiment très, très bien garni. Mais très souvent, ça termine, ça termine dans les petits restaurants qui sont autour de chez moi, avec un petit plat pour me réconforter après des longues journées de travail.
- Speaker #0
Et c'est quoi ce petit plat ? Alors vas-y, ouvre-moi la pétille.
- Speaker #4
Alors c'était du riz avec des oignons, du poulet croustillant. un œuf sur le plat, tout ça un petit peu mélangé avec des sauces très coréennes à base de soja. Il met de la mayonnaise, j'aime beaucoup la mayonnaise ici. Mais c'est un bon mix qui ne donne pas forcément l'appétit comme ça à 10 ans, mais c'était vraiment très très bon.
- Speaker #0
Merci Quentin et au plaisir de te retrouver, tu nous raconteras la suite. Merci beaucoup. En c'est dans le monde.fr et le podcast Vivre à, je vous invite à découvrir. Toutes les différentes destinations depuis notre site web aujourd'hui, nous sommes à Séoul avec Zohra Martini. On va parler santé, Zohra. La qualité des soins est excellente, c'est une ville très high-tech, il y a des moyens.
- Speaker #1
Oui, alors ce qui est bien avec Séoul, le fait que ce soit une mégalopole de 11 millions d'habitants, ça veut dire qu'il y a énormément de patients et de clientèles dans la ville, et donc ça veut dire qu'il y a énormément de cliniques, hôpitaux. Et grands hôpitaux, on a vraiment plusieurs catégories de soins selon ses moyens et selon la gravité de sa maladie. Donc c'est extrêmement bien desservi en termes de santé. En plus, on n'a pas besoin de prendre rendez-vous pour des soins quotidiens. On peut y aller, attendre et recevoir son soin dans l'heure.
- Speaker #0
Évidemment, il faut souscrire à l'Assurance Santé Nationale Coréenne, le NHIS.
- Speaker #1
Alors en fait, ça dépend. C'est-à-dire que pour les personnes qui restent moins de six mois, ce n'est pas obligatoire. Les personnes peuvent utiliser leur assurance santé internationale, leur assurance santé expat. Mais lorsqu'on reste plus de six mois, ça devient obligatoire et donc on doit souscrire au
- Speaker #0
NHIS. Côté éducation, on a un lycée français à Séoul. On me dit que les frais sont assez élevés. Comment est organisé le système là-bas ? Alors, juste petite précision, il n'y en a pas qu'un, il y en a en fait deux. Il y a le lycée français de Séoul et il y a le lycée Xavier. Il y en a un dans le sud et il y en a un dans le nord de Séoul. Le lycée Xavier est un peu moins connu, mais je le connais très bien parce qu'il y a une de mes amies qui travaille là-bas. Et donc, c'est vrai qu'il y a deux lycées français. Le lycée français en tant que tel est extrêmement cher. Donc, pour les Français installés comme moi, c'est vraiment des fois… une hésitation entre mettre un enfant dans le système scolaire classique coréen, qui est gratuit jusqu'au lycée, et le mettre dans le lycée français, par exemple, parce qu'il permet à l'enfant de pouvoir être trilingue dès le début. Donc, c'est vraiment, en termes d'expatriés, c'est vrai qu'on se pose beaucoup la question. Moi, je n'ai pas encore d'enfant, mais c'est vraiment dans mon projet d'avenir de famille. Je me suis beaucoup demandé si... Je devais mettre mon enfant au lycée français ou si je devais le mettre dans une école classique coréenne qui est gratuite. Tous les deux ont des avantages et des inconvénients.
- Speaker #1
Tu me dis que c'est très cher pour les études, tu me dis que c'est très cher pour le logement. Ça veut dire qu'il faut partir avec une grosse cagnotte quand on est encore en France et qu'on s'organise pour son départ ?
- Speaker #0
Alors, ça dépend vraiment de sa condition. Les personnes qui partent en famille ont déjà un travail sur place. Contra d'expatriation qui sont très avantageux, donc on ne ressent pas ce côté très cher parce que pour certains encore, heureusement, ils ont le logement proposé, des avantages en nature. Donc voilà, mais c'est vrai que pour la plupart des personnes qui généralement viennent seules ou qui viennent en couple, c'est vrai que c'est vraiment important d'avoir un budget initial pour pouvoir vivre en Corée du Sud, afin de trouver un travail, même pour voyager.
- Speaker #1
On va retrouver Benjamin, qui fait partie du réseau français du monde à DFE, qui raconte comment il y a 30 ans, il s'est retrouvé un peu par hasard à Séoul. Écoutons. Direction la Corée du Sud. On va en savoir beaucoup plus sur ce français installé là-bas depuis 29 ans. Bonjour Benjamin.
- Speaker #2
Bonjour.
- Speaker #1
En 94, tu dois faire le service militaire. Ça, c'était pas une passion. T'avais pas très très envie d'y aller.
- Speaker #2
Non, je dois te l'avouer, j'étais à Paris en train de faire des études qui me plaisaient, entouré d'amis. Et comme à l'époque c'était encore un service obligatoire pour tous les garçons, j'avais demandé à au moins pouvoir faire un service civil à l'étranger et j'avais été accepté. Malheureusement, on ne choisissait pas le pays. Et j'ai été surpris un jour de recevoir une lettre du ministère qui m'envoyait en Corée du Sud, pays qui était très méconnu à l'époque en France. et donc j'étais plutôt... Plutôt déçu, je dois avouer.
- Speaker #1
Alors tu vas faire ce qu'on appelle à l'époque un CSN1. C'est parti pour deux ans dans un pays. Alors il faut se replacer en 1994, il n'y a pas Internet. Il y a deux bouquins que tu trouves sur la Corée du Sud et qui ne décrivent pas un truc de fou.
- Speaker #2
Non, effectivement, j'ai un mal fou à trouver en librairie des ouvrages sur la Corée récents. Je trouve finalement un guide de voyage, ça devait être le Lonely Planet. qui était très négatif à l'époque sur le pays, donc c'était assez bizarre de trouver un guide qui en fait ne vous invitait pas à aller voir le pays. Quand même quelque chose qui m'a trouvé, c'est que la veille de mon départ, je dis au revoir à un ami à une terrasse parisienne de café, et je vois un livre qui est abandonné sur un banc devant moi, et en partant, je le ramasse, et il se trouve que c'était un dictionnaire franco-coréen. Donc la probabilité de trouver un tel bouquin en 94, le jour où je pars, ou la veille du jour où je pars, Là, je me suis dit, il y a peut-être quelque chose qui va se passer.
- Speaker #1
Il n'y a pas de hasard. Tu avais l'idée d'un pays avec des usines géantes, Made in Korea. Tu ne savais pas trop, on sortait quand même d'une période qui était difficile. Un président avait tout juste été élu depuis un an. Le pays commençait à s'ouvrir à la démocratie, il y allait avec un peu les pieds de plomb. Et finalement, contre toute attente, quelques semaines sur place, il était surpris de façon positive.
- Speaker #2
Et oui, je pense que ça, c'est l'aspect positif d'arriver sans trop de clichés culturels. J'avais des clichés très généraux. La division Nord-Sud, on était en plein été 94 avec la mort du dictateur Kim Il-sung au Nord. Donc, il y avait des problèmes au niveau de l'arme atomique, etc. Donc, on était un petit peu dans une situation de stress. Mais je ne connaissais pas grand-chose d'autre. Et tout ce que j'ai pu découvrir de positif dans ce pays, et il y en avait bien évidemment, était encore plus positif. Plus positivement perçu, je pense, puisqu'il n'y avait pas d'attente particulière. Et donc, ça a fait que je suis tombé très rapidement amoureux de la Corée et de sa culture.
- Speaker #1
Et ce dictionnaire t'a servi ? Tout de suite ?
- Speaker #2
Tout de suite, parce que je me suis dit, il faut que j'apprenne cette langue. Et ce que j'ai fait, donc ça m'a pris du temps, mais je me suis effectivement mis à l'apprentissage de la langue sans savoir que je resterais. Quelques années plus tard, j'ai senti que j'avais envie de changer ma discipline d'études. Moi, je faisais de la philosophie, des lettres classiques. Et puis, j'ai décidé d'étudier l'anthropologie et en particulier en études coréennes. Donc, j'en ai fait après ma spécialité.
- Speaker #1
Donc, inutile de te dire qu'aujourd'hui, tu parles coréen mieux que personne.
- Speaker #2
Pas mieux qu'en coréen, mais je me débrouille pas mal puisque maintenant, je fais aussi mes cours à l'université effectivement en coréen. Donc, ça m'a obligé à faire plein de progrès.
- Speaker #0
À très vite,
- Speaker #1
au plaisir.
- Speaker #0
Au revoir.
- Speaker #1
Vivre à Séoul avec notre guide Zohra qui est installé depuis 2012. Zohra, on va parler du choc culturel, un petit peu plus précisément. On doit vraiment laisser dans ses bagages tout ce qu'on a appris en France et repartir à zéro ?
- Speaker #0
Oui et non. Dans le sens où je pense qu'il est vraiment important, c'est l'ouverture d'esprit et ne pas comparer les deux pays. parce que dès qu'on compare les deux pays c'est vraiment compliqué d'avoir une belle vie en Corée. Parce que la France a ses systèmes culturels, on peut dire ses systèmes de pensée, et la Corée a un autre système de pensée. Et j'en connais beaucoup qui vont très facilement dans la comparaison et malheureusement dans la critique. Alors que ce sont deux façons de penser qui sont complètement différentes. Toutefois, je trouve qu'il y a certaines similarités avec la culture française, comme initialement la culture quand même du respect puisque même en France, on a quand même une certaine culture du respect. Bonjour, merci, au revoir. C'est vraiment apprécié en Corée du Sud. Voilà. Également, le fait d'avoir, je ne parle pas dans les transports qui est un peu différent, d'avoir quand même, même en France, si on est chaleureux, initialement, on a un tout petit peu de distance, ce qui est bien. Ça permet d'apprendre à connaître la personne. Voilà. Mais comme je le dis, le plus important, c'est l'ouverture d'esprit. La France n'est pas la Corée, la Corée n'est pas la France. Donc, si on arrive avec cette ouverture d'esprit, on va en devenir un humain bien plus grand.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a une vie française ? Est-ce qu'il y a un quartier français ? Est-ce qu'il y a des restaurants ou des magasins français ?
- Speaker #0
Alors oui, il y a un quartier français qui existe depuis très longtemps, là où il y a le lycée français, justement, qui s'appelle Soremael. Il y a beaucoup de Français expatriés qui sont là-bas. Je précise expatriés parce qu'ils ont des contrats d'expatriés à partir de multinationales françaises. Et généralement, ils sont installés là-bas. Ensuite, il y a des gens comme moi qui ont plus des contrats locaux. Et on est un peu dans différents quartiers de Séoul, que ce soit le quartier étranger, plus ancien quartier militaire itéone. Moi, je suis plus proche de la plus grande université de Corée, l'Université nationale de Séoul. Voilà. et il y a de plus en plus de restaurants français, de boulangeries. Donc, en tant que Français, ça devient vraiment de plus en plus familier de vivre à Séoul. Il y a des restaurants de crêpes également. L'un des plus gros restaurants, justement, français, se trouve sur la tour Namsan qui s'appelle M Grill. Voilà, c'est l'un des restaurants les plus chers de Séoul. Mais c'est l'un des meilleurs restaurants et c'est un restaurant français.
- Speaker #1
Et alors, les marques françaises, est-ce que tu en reconnais ? Merci. Des enseignes comme Carrefour qui se sont développées à l'international. Il y a des marques que tu retrouves par rapport à ton Saint-Gilles natal ?
- Speaker #0
Alors les marques qu'on commence à retrouver maintenant, ça fait depuis je pense bien cinq ans que les marques françaises s'installent de plus en plus. On a quelques présidents. C'est plus dans le terme de nourriture ou de cosmétique. Tout ce qui est cosmétique s'est vraiment développé depuis ces cinq dernières années grâce à Olive Young. Donc on a de plus en plus de marques françaises. Ils malheureusement sont parfois plus chers, beaucoup plus chers qu'en France. Donc je faisais mes courses en France. Mais on a de plus en plus de choix.
- Speaker #1
Alors sinon, on mange quoi et on boit quoi ?
- Speaker #0
Manger dans un resto français, ça a un certain coût. On ne peut pas y manger forcément tous les jours. Mais généralement, en Corée du Sud, ce qu'on trouve le plus, ce sont des restaurants coréens, japonais à la façon coréenne, chinois à la façon coréenne, beaucoup de restaurants dits asiatiques. mais en particulier des restaurants coréens où les options non carnées sont rares. Ça peut être un vrai challenge pour certaines personnes qui peuvent être végétariennes, qui ont des problèmes avec le gluten, avec le lait et autres.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu préfères de tout dans la gastronomie coréenne ?
- Speaker #0
Alors, il y a beaucoup de choses que j'aime, mais ça va dépendre du restaurant. L'un de mes plats préférés, très simple, c'est le bibimbap. Mais le bibimbap n'est pas forcément fait au mieux, sauf à un endroit que je conseille. C'est le Minseok Village, qui est en dehors de Séoul, qui est le village traditionnel qui représente la Corée d'antan, où on peut trouver l'un des meilleurs bibimbap.
- Speaker #1
Tu me parlais de la présence de magasins japonais. On m'avait dit que le Japon et la Corée, ils se détestaient profondément. C'est vrai ?
- Speaker #0
En fait, c'est un peu compliqué, dans le sens où il y a une vraie histoire colonielle du Japon sur la Corée, mais en même temps, ils ont eu beaucoup d'influence du Japon, justement, en étant colonisés. Donc, ils ont gardé quelque chose. C'est surtout les restaurants japonais plus qu'autre chose. Et après, il y a encore Uniqlo et Moody, qui sont vraiment japonais. Ils ont leur concurrent coréen, mais c'est vrai que ces magasins japonais, c'est ceux qui fleurissent le mieux.
- Speaker #1
Et quand tu t'achètes le nouveau Samsung, il est moins cher que quand tu es en France ?
- Speaker #0
Pas forcément. Il y a vraiment un système à deux vitesses pour Samsung. Le système Samsung en Corée, c'est un service après-vente à vie. Quand un téléphone ne marche pas, on va complètement le changer. Donc le téléphone en lui-même est plus cher parce qu'il y a ce service après-vente derrière où vraiment, si le téléphone est cassé, il ne pose pas de questions, ils vont le remplacer.
- Speaker #1
On va marquer une petite pause et partir à la rédaction du Petit Journal, le Petit Journal Séoul, qui est piloté par Charlotte. Bonjour Charlotte.
- Speaker #3
Bonjour, enchantée.
- Speaker #1
Tu constates en arrivant à Séoul que c'est un mix. On est en Asie, mais le pays a pris beaucoup des Européens et des Américains pour faire une espèce d'image. Ils ont fait un grand mix en fait en Corée.
- Speaker #3
Exactement. C'est vrai que quand on arrive, on s'attend. On s'attend déjà que la culture coréenne soit quand même très différente de la culture européenne. Et on se rend compte que finalement, la Corée, c'est vraiment un pays à part. Ça se rapproche pas mal du Japon sur certains points, notamment tout ce qui est professionnel, peut-être la hiérarchie en entreprise, etc. Mais on se rend vite compte aussi que la Corée, elle a bâti sa propre culture en se mixant et en pensant. à la culture américaine, à la culture européenne. Donc, ils ont cette ouverture que j'ai personnellement moins retrouvée au Japon. Ils ont une ouverture sur quand même les étrangers. En tout cas, ils sont curieux des étrangers, de voir que leur pays aujourd'hui a une résonance quand même mondiale de plus en plus avec la K-pop, les musiques, les films. Voilà. Donc, c'est quand même assez impressionnant la façon dont la culture coréenne... aujourd'hui prend cette ampleur.
- Speaker #1
Tu m'as dit, lorsqu'on arrive à Séoul, on se retrouve dans une capitale pas comme les autres, avec une incroyable densité de population. Il suffit de prendre le métro pour se rendre compte que c'est très, très, très, très riche en hommes.
- Speaker #3
Exactement. C'est une fourmilière comme à Tokyo et on se rend vite compte qu'on est tout petit dans cette immense, immense ville. Donc c'est impressionnant, tous les jours on visite un nouveau quartier, on découvre de nouvelles choses, de nouveaux cafés. C'est assez incroyable de vivre ici, ça va à mille à l'heure. Ils appellent ça le Bali Bali, donc c'est aller vite. Et en fait c'est ça leur vie, c'est toujours aller vite, comme au rythme de leur ville au final.
- Speaker #1
Et puis on parlait de cette influence du soft power, depuis quelques années, la K-pop, on connaît les BTS. Alors les BTS sont en pause en ce moment parce que les... Les chanteurs sont partis faire l'armée. Il y a une longue période pour aller faire l'armée.
- Speaker #3
Tout à fait. Ils sont à l'armée pendant deux ans, normalement, enfin un an et demi, deux ans. Et c'est un peu grâce à eux, je pense, en tout cas, que la Corée a sa influence aujourd'hui. Ça a explosé lors de leur médiatisation il y a quelques années dans leurs concerts en Europe. Et c'est vrai qu'ils ont été pendant pas mal de temps l'image de la ville de Séoul. On les voit partout ici, il y a même des BTS tours où on peut visiter la ville par ce billet-là. Donc c'est assez impressionnant comment la K-pop, le cinéma, Bong Joon-ho ont mis en avant leur pays et comment aujourd'hui plein de jeunes visitent la Corée aussi parce qu'ils sont fans de K-pop ou de K-drama ou de cinéma d'ailleurs.
- Speaker #1
Le cinéma, on parlait notamment de Squid Games tout à l'heure en rentaine en préparant. On a eu beaucoup de séries américaines qui ont cartonné à travers le monde. Pour autant, la série la plus regardée dans le monde aujourd'hui, c'est Squid Games. Et ça vient de Corée aussi. Ils ont un savoir-faire quand même assez puissant.
- Speaker #3
Exactement. Et aussi, c'est parce qu'ils puisent un peu, je pense, ces influences et cette communication à travers les cultures américaines. Par exemple, on retrouve pas mal de cultures américaines. de culture américaine dans la K-pop, on voit qu'ils ont puisé ces petites influences. Et je pense que c'est pour ça aussi qu'aujourd'hui, ils savent très bien comment faire et ils savent comment mettre en avant leur culture et leur pays.
- Speaker #1
Concernant lepetitjournal.com, tu t'occupes de cette édition locale. Dans cette édition sur Séoul, on trouve quel genre de sujet ? Tu parles de quoi ?
- Speaker #3
J'essaie de parler d'un peu de tout, de parler des actus chauds, Merci. autant des actus qui se passent le jour-ci que des sujets un peu plus culture. Donc, on peut retrouver un peu des sujets sur la K-pop, sur la musique, sur peut-être des auteurs coréens qui sont en vogue. Mais ça peut aussi être des visites à faire ici. Ça peut aussi être des reportages sur des expatriés qui sont ici et qui ont une vision différente de la mienne en Corée. peuvent apporter un peu leur point de vue sur les situations économiques, politiques, ce que ça fait d'être français à l'étranger, tout ce genre de sujets en fait et tout ce qu'on peut vivre quand on est expatrié ici.
- Speaker #1
Merci pour ce témoignage, au plaisir de te retrouver, à bientôt.
- Speaker #3
Merci beaucoup et à bientôt.
- Speaker #1
Vivre à Séoul sur françaisdanslemonde.fr avec notre guide Zohra. On a bien travaillé déjà, on va maintenant se divertir si tu veux bien. Lorsqu'on a un peu de temps devant soi, qu'est-ce qu'on fait comme loisir ?
- Speaker #0
Alors ce qui est génial à Séoul, vu que c'est la capitale et qu'il y a énormément de choses à faire, on peut faire différentes choses. Si des gens préfèrent le monde de la nuit, Séoul, je pense que c'est l'une des meilleures capitales au monde où à 3h du matin, on peut boire un soju dans un Ausha avec ses amis, discuter, refaire le monde et en mangeant de la nourriture coréenne. Comme on peut aller sur la rivière Han qui est ouverte 24h sur 24, 7 jours sur 7 et on peut voir les étoiles et la lune tout en profitant d'une bière devant le fleuve.
- Speaker #1
Est-ce que vous pouvez partir en week-end ?
- Speaker #0
Oui, on peut partir en week-end, bien évidemment. Généralement, lorsqu'on habite à Séoul, quand on veut partir en week-end, on veut partir plus du côté de la mer, que ce soit du côté d'Incheon ou que ce soit du côté de Gangwon. Il y a une des villes que les Coréens adorent pour justement aller à la plage qui s'appelle Seokcho, qui est vraiment connue pour ça. Ou il y a également de plus en plus des villes camping comme Yangyang. Beaucoup de Coréens vont là-bas pour faire du camping et ça peut être vraiment une expérience assez incroyable dans la nature où on se déconnecte complètement de la ville high-tech de Séoul.
- Speaker #1
Terminé concernant l'histoire de la Corée, je disais dans l'intro que tu étais à 45 km de la DMZ. C'est quoi votre relation avec la Corée du Nord ?
- Speaker #0
J'aime bien parler de cette anecdote qui est moins récente maintenant, mais c'est vrai qu'il y a quand même pas mal de tensions avec la Corée du Nord. Mais comme ils ne veulent pas créer plus de problèmes dus à leurs problèmes internes, généralement, il y a une sorte de guerre froide au travers des speakers, au travers des énormes haut-parleurs du côté sud-coréen qui envoient de la K-pop pour montrer aux Nord-Coréens que la Corée du Sud va très bien. Et la Corée du Nord envoie des sacs poubelles par ballon. Voilà. Donc, les relations ne sont pas au mieux. Mais en même temps, ce sont des frères, ce sont des cousins. Et donc, il y a cette relation un petit peu compliquée où ils ne sont pas contents l'un de l'autre. Mais en même temps, il existe toujours le ministère de la réunification en Corée du Sud parce qu'ils croient vraiment qu'un jour, ils vont pouvoir se retrouver.
- Speaker #1
Cela dit, vous êtes toujours en guerre puisque la fin de la guerre n'a jamais été déclarée.
- Speaker #0
Il n'y a jamais eu d'armistice. Donc, on est techniquement toujours en guerre, mais c'est une belle guerre froide.
- Speaker #1
Vive la guerre ! Pensez danslemonde.fr, un média qui vous est à préparer à la grande aventure de la mobilité internationale. Vivre à Séoul, pour conclure, Zohra, est-ce qu'on pourrait dire que quand même, ce n'est pas une expatriation facile et que c'est une expatriation que l'on choisit ?
- Speaker #0
Je le pense, oui. Mais je pense que comme une vie, c'est une aventure, même lorsqu'on n'est pas prêt, je pense que la Corée peut offrir de vraies belles surprises.
- Speaker #1
En tout cas. le lien pour pouvoir rentrer en contact avec toi si toutefois un auditeur avait quelques petites questions, et bien est disponible, ainsi que tous les invités de ce podcast Vivre à Séoul et puis au plaisir de te retrouver sur cette antenne De même,
- Speaker #0
au revoir