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Futur en vue

S02e03 - Reconditionnement - Reconstruire un modèle industriel plus vertueux

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19min |22/10/2024
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Description

♻️🔌  Reconditionnement – Reconstruire un modèle industriel plus vertueux🔌♻️

Sur 10 millions d’appareils électroménagers jetés chaque année, seuls 3% sont réellement réemployés 😱 C’est un gâchis colossal !
Cette semaine, j’ai eu la chance d’échanger avec Claire Bretton, CEO et co-fondatrice d’Underdog. Son objectif ? Faire du reconditionnement de gros électroménagers une évidence dans nos habitudes de consommation.

🎙️ Au programme :
• Pourquoi jeter 10 millions d’appareils chaque année alors qu’on peut réparer et reconditionner ?
• Comment Underdog maîtrise tout le processus industriel, du sourcing à la vente, avec transparence et garantie de 2 ans sur chaque produit
• La volonté de rendre l’économie circulaire plus accessible au grand public
• Le succès de leur programme de formation interne pour palier à la pénurie de main d’œuvre technique


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Futur en U, un podcast RH et engagé qui nous aide à repenser nos modes de fonctionnement pour une entreprise plus durable et prouve que l'on peut faire cohabiter business avec engagement social et environnemental. Cette fois c'est parti ! Eh bien bonjour ! Et bienvenue à tous. Je suis aujourd'hui sur les terres nantaises en compagnie de Claire Breton. Merci de m'accueillir déjà.

  • Speaker #1

    Merci à toi d'être venue.

  • Speaker #0

    Plaisir, ça ne fait pas très très loin de mon fief de Rennes, donc c'était très rapide. On va aujourd'hui aborder quelques sujets, le principal étant le reconditionnement de gros électroménagers, car tu es cofondatrice et CEO de... Underdog. Déjà, je vais te laisser un petit peu te présenter. On pourra peut-être enchaîner un petit peu sur Underdog.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci beaucoup de m'accueillir sur ce podcast. Effectivement, je suis la co-fondatrice et la CEO d'Underdog. Chez Underdog, on fait du reconditionnement de gros électroménagers. Ça veut dire qu'on récupère du gros électroménager défectueux. On le reconditionne ici dans notre atelier de Nantes qui fait à peu près 2700 m². Et on le revend sur notre plateforme qui s'appelle underdog.shop.

  • Speaker #0

    Ok. Et première question que j'aime toujours un petit peu demander dès le début. Aujourd'hui, tu travailles donc Underdog, c'est une société à mission, on est d'accord ? On y viendra peut-être un petit peu plus tard derrière. Comment est-ce que toi, tu es arrivé un petit peu dans ce domaine un petit peu à impact ? Est-ce qu'il y a eu un déclic ? Est-ce que c'est depuis toujours ? Comment c'est venu chez toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, excellente question. Moi, j'ai commencé ma carrière par quatre ans de conseil en stratégie. Ensuite, en 2016, j'ai créé une entreprise dans l'intelligence artificielle qui s'appelait Daco.io. Donc, on était vraiment aux prémices de l'IA appliquée au business. Quand je vois maintenant ce qui se fait, je me dis qu'on était des dinosaures, mais c'était tout début. Et j'ai vendu cette entreprise à Vipi. Donc, j'ai rejoint Vipi en 2018. J'ai passé quatre ans chez Vipi, deux ans à la tête du pricing, ce qui nous amène à 2020 et donc au Covid. Donc moi je pars me confiner et à ce moment là j'ai une petite prise de conscience avec mon mari en disant ok comment on peut aider à cette crise, moi je faisais du pricing chez Vipi, c'est pas ça qui allait sauver le monde. Et donc on crée une association qui s'appelle Sauvons nos commerces et qui venait en aide aux commerçants, c'est à dire qu'on a créé une plateforme qui permettait aux commerçants de s'enregistrer et à leurs clients d'acheter des bons d'achat. afin de les soutenir financièrement et aussi moralement, en se disant qu'ils n'étaient pas tout seuls dans cette crise, que des gens allaient revenir à leur ouverture. Je pourrais t'en parler pendant des heures, mais pour résumer, moi j'ai découvert ce que c'était que monter une entreprise dans l'impact. Alors là, c'était une association, mais un projet dans l'impact. Et j'ai trouvé ça ultra énergisant. Enfin, faire le bien autour de toi, il y a quand même difficilement mieux. Et sortie de Covid, je me suis dit, OK, je veux réorienter ma carrière dans l'impact. je commençais à entendre parler de l'économie circulaire. Je me disais c'est parfait parce que ça allie impact et aussi business et la dimension business est importante pour moi. Et je commence à en parler chez Vipi et je me rends compte que Jacques-Antoine, le cofondateur de Vipi, veut lancer la seconde main chez Vipi. Donc je lève la main, je fais un déj avec lui et je lui dis moi je suis hyper chaude pour m'en occuper. Et donc on crée ensemble Recycle à partir de 2020 et je l'ai fait jusqu'à 2022. C'est la seconde main sur la partie textile, donc prête à porter, de VP. Je mets un pied dans l'économie circulaire et je commence à comprendre tous les enjeux de l'économie circulaire et à découvrir d'autres marchés. Sur l'économie circulaire, tu as vraiment eu deux vagues. Tu as eu une première vague sur des produits, on va dire, faciles à transporter. Tu as eu Backmarket sur le smartphone, tu as eu Vinted sur le vêtement. Et nous, on commençait à arriver sur la deuxième vague sur des produits... plus volumineux, donc le vélo, le meuble, l'électroménager. Et je m'intéresse particulièrement à l'électroménager. Je me rends compte qu'en fait, en France, on jette chaque année 10 millions d'appareils gros électroménagers. C'est colossal, c'est un énorme gâchis. Et t'en as...

  • Speaker #0

    Une partie qui est jetée, on va dire, proprement, entre guillemets, recyclée. Et une partie, moi qui suis souvent à Paris, on a souvent des images de machines à laver un petit peu dans la Seine aussi. Donc tout n'est pas bien jeté aussi.

  • Speaker #1

    Tout n'est pas bien jeté, mais tu as quand même une majorité qui va vers le recyclage. Mais le problème, c'est que le recyclage, on sait que ce n'est pas la meilleure des solutions et que la meilleure des solutions, c'est le réemploi. Et aujourd'hui, sur ces 10 millions d'appareils, tu n'en as que 7% qui sont fléchés vers du réemploi et donc 3% qui sont effectivement réemployés. Donc il y a vraiment quelque chose à faire pour... Faire en sorte que le reconditionné et le réemploi sur cette filière deviennent une évidence, deviennent une vraie filière de reconditionnement. Et c'est pour ça qu'on a lancé Underdog.

  • Speaker #0

    Il y avait une raison pour laquelle ce domaine n'était pas forcément trop appliqué à l'économie circulaire ? Ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Non, je pense que c'est une question de timing. C'était plus facile de s'attaquer au smartphone et au textile en premier. Et que là, on en vient sur la deuxième vague et donc il manquait des reconditionnaires de grosses électroménagers.

  • Speaker #0

    Ok, oui, ce qui fait sens aujourd'hui, j'imagine en volumétrie en plus, on parle presque plus qu'en tonnes qu'en unités. On sent qu'il y avait quand même un vrai souci.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup, Underdog aujourd'hui, dis-nous un petit peu depuis 2020, quelle est un petit peu l'histoire ? Comment ça a démarré ?

  • Speaker #1

    Écoute, on a créé l'entreprise en mi-2022. On a commencé par une première levée de fonds, donc un CID à 3,8 millions d'euros. Et donc, ce qui nous a permis, début d'année 2023, d'ouvrir cet entrepôt-là, de commencer à recruter des techniciens. On a commencé à reconditionner tout ce qui est lavage, donc lave-linge, sèche-linge, lave-vaisselle. On a bien évidemment recruté en centrale une équipe marketing, une équipe ops, une équipe supply. On a lancé notre propre site web avec notre marque. ensuite on a passé l'année à sortir de plus en plus de catégories de produits donc maintenant on est sur la cuisson, on est sur le froid et aujourd'hui tu vois on est 25, donc 15 en atelier 10 dans les bureaux et on répare et on vend entre 500 et 600 machines par mois c'est assez énorme et du coup tu me faisais un petit peu visiter l'entrepôt juste avant,

  • Speaker #0

    hyper intéressant et la vraie particularité d'Underdog c'est de pas être simplement une marketplace mais de vraiment Maîtriser l'ensemble du cercle industriel de réindustrialisation, je ne sais pas si le terme est bon.

  • Speaker #1

    Exactement, nous on est vraiment, si tu prends la tech on pourrait dire qu'on est full stack, mais en fait on va sourcer des produits défectueux, on va les réceptionner ici, ces produits vont être diagnostiqués par nos propres techniciens, ils vont être ensuite réparés. Et quand on dit réparer, c'est à la fois on va réparer les pannes qui ont été identifiées et on va aussi remplacer toutes les pièces du jour, c'est ce qui nous permet derrière de garantir deux ans tous nos produits comme si c'était du neuf. Une fois que la réparation est faite, ça passe en stand de nettoyage. Et donc là, c'est nettoyé de fond en comble. C'est quand même un gros, gros poste. Ça peut prendre jusqu'à une demi-heure, trois quarts d'heure de nettoyer une machine qui est en sale état. Et ensuite, on va prendre en photo tous nos produits puisqu'on a décidé d'être 100% transparent avec nos clients. Et donc, sur notre site, c'est la photo du vrai produit. Donc, nos clients peuvent zoomer, voir les rayures, les pocs s'il y en a. Et enfin, on va jusqu'à, on expédie le produit et on le fait transporter grâce à des partenaires transporteurs. Et on livre et on installe partout en France.

  • Speaker #0

    Ok. Tu as évoqué un petit peu la partie business. Et c'est aussi un peu l'objectif de ce podcast-là. C'est qu'on peut prouver qu'on peut travailler dans une société à mission, faire de l'impact, mais toujours avoir un business derrière. Aujourd'hui, le modèle économique, comment il se construit ? Vous êtes sur de la croissance, tu l'as dit. Il y a une recherche de profitabilité peut-être. Comment ça fonctionne ? Quel est le modèle ? Et quels sont un petit peu les objectifs à terme ?

  • Speaker #1

    Écoute, c'était la grande question quand on a fait notre levée de fonds. Il fallait prouver qu'il y a un modèle économique. Donc effectivement, nous, on travaille sur ce modèle économique-là. On n'est clairement pas rentable à date, après un an et trois mois d'exploitation. Ce serait incroyable. Je ne dirais pas non. Non, mais on a beaucoup, beaucoup travaillé sur ce qu'on appelle les unitéconomiques, donc nos marges unitaires. On a vraiment fait un énorme jump là-dessus parce qu'on source mieux, on répare plus vite, on arrive à avoir des effets de scale sur le transport. Enfin, vraiment, on maîtrise de mieux en mieux nos coûts. L'année 2024, elle est vraiment sur comment on fait monter en puissance cet entrepôt nantais et comment on commence à gagner de l'argent à chaque machine qu'on vend. dès dans quelques semaines en fait ça va arriver donc c'est déjà une première étape qui est hyper importante pour nous et qui arrive déjà tôt dans notre histoire et pour nous c'est hyper important de montrer qu'il y a un vrai modèle derrière puisque comme tu le disais on est entreprise à mission et notre mission c'est d'encourager la construction d'une filière de reconditionnement de gros électroménagers en France, c'est une très longue phrase.

  • Speaker #0

    J'ai pas réussi à l'avaler tranquille. Je vais pas me la décortiquer.

  • Speaker #1

    Non, non, mais en fait, on veut prouver qu'on peut monter une filière. Et un, enfin, en fait, t'as trois piliers. T'as un, comment on ouvre des gisements et comment on accède à ces produits défectueux. Deux, et c'est une grosse partie du travail, c'est comment on monte un outil industriel qui est réplicable et qui est rentable. En fait, on veut prouver à tout le monde que tu peux gagner de l'argent en ouvrant un atelier de reconditionnement et que c'est viable. Et la troisième, c'est encourager les Français à consommer plus durablement et de façon plus responsable. Et donc sur ce point 2, vraiment d'outils industriels, ce côté rentabilité, il est clé pour nous, parce que c'est ce qui nous permettra de dupliquer sur plusieurs entrepôts et de demain inspirer d'autres personnes qui veulent faire la même chose.

  • Speaker #0

    Ok, parce qu'aujourd'hui sur le gros électroménager, je le répète, vous êtes les seuls à le faire en France aujourd'hui ou il y en a d'autres qui ont pris un petit peu le pas à côté ?

  • Speaker #1

    Tu as un acteur qui est historique sur ce marché qui s'appelle Envie, qui est une très belle ESS, donc entreprise sociale et solidaire, qui fait du reconditionnement et de l'insertion depuis des années. Et donc je te parlais tout à l'heure en disant qu'il y a 3% du marché qui est reconditionné aujourd'hui, c'est principalement eux. Après nous on se dit qu'on peut le faire avec une économie on va dire plus conventionnelle et construire un business model qui suffit à lui-même et aujourd'hui on est les seuls de l'économie conventionnelle à être 100% dédié sur du reconditionnement et à être clairement un acteur industriel du reconditionnement qui fait que ça.

  • Speaker #0

    Pour résumer la mission aujourd'hui c'est 3% qui est reconditionné l'objectif est de prouver et de mettre en oeuvre de scaler un petit peu le modèle. pour utiliser un terme de startup une fois de plus, et d'aller chercher les 10%, les 20%, les 50%, etc.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu as une idée un peu en termes de timeline, où tu sais déjà un petit peu ce chiffre, est-ce qu'il a déjà bougé depuis 2020 ? Est-ce qu'on espère arriver à tel chiffre dans un an, deux ans, dix ans, vingt ans ?

  • Speaker #1

    Non, les choses bougent. Après, on n'a pas du tout de timeline de ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Mais j'ai appris. Plus je me suis intéressé au domaine du développement durable, qu'il fallait savoir être patient et savourer les petites victoires étape par étape également.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y avait d'autres points sur Underdog ? Où est-ce que vous êtes aujourd'hui ? Sur l'actualité ou sur les objectifs à court ou moyen terme en ce moment ?

  • Speaker #1

    Écoute, sur ce qu'on a fait aussi tout au long du chemin de cette dernière année et demie, ce que je peux te partager c'est qu'aujourd'hui on est sur un marché où la main d'œuvre est assez pénurique. Tous les métiers techniques ont été malheureusement délaissés ces dernières années, décennies. En tout cas il y a trop peu de techniciens qui sortent des lycées professionnels aujourd'hui. Donc nous on a lancé notre propre programme de formation et de reconversion qui marche très bien. Et donc en fait, on prend des personnes qui veulent se reconvertir, qui veulent apprendre ce métier-là qui est passionnant. Et on les forme en trois mois, ce qui marche hyper bien. On a déjà eu deux promos. Donc ça, c'était une des grandes victoires de l'année 2023, début 2024. Et début 2024, on a ici une grande actualité. T'es passé à travers le magasin, mais on a ouvert un magasin, un flagship au cœur de notre entrepôt à Nantes. Parce que nous c'était très important d'asseoir notre présence locale et d'accueillir les Nantais ici pour qu'ils puissent découvrir qu'est-ce que le reconditionner, qu'est-ce que le reconditionner par Underdog. C'est vraiment un magasin qui est au cœur de notre atelier, donc on peut voir les techniciens travailler et on peut voir vraiment tout ce qu'il y a derrière ce type d'industrie. Ça marche très bien, toutes les personnes qui viennent, même les curieux qui viennent juste voir comment ça se passe sont ravis de toucher du doigt l'histoire.

  • Speaker #0

    Parce que tu es en plus ambassadrice du mouvement Impact France dans les pays de la Loire. Je sens que tu es sur tous les fronts de la transition à la fois écologique mais aussi sociale. Donc bien joué. Aujourd'hui, vous recherchez toujours à recruter des personnes chez Underdog. Est-ce qu'il y a un appel ? Est-ce que tu as besoin de recruter de nouvelles personnes ? Est-ce qu'il y a un message à faire passer à ce sujet ?

  • Speaker #1

    Écoute, nous, on recrute toujours des techniciens, donc il y a clairement un appel, on va dire, permanent. Sur notre équipe en centrale, on est plutôt bien staffé. Je pense qu'on aura plutôt des besoins de recrutement début 2025 ou à l'horizon mars 2025. Mais pour l'instant, on a une équipe très solide, très soudée, très motivée. Donc, pas besoin de recrutement en centrale pour nous.

  • Speaker #0

    Du coup, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour 2025 ?

  • Speaker #1

    2025 ? déjà 2024 c'est pas fini on est au septembre, octobre à peu près non mais écoute c'est une très bonne question je pense qu'on continue, tu vois on a des grosses étapes en termes de profitabilité et d'efficacité du modèle qui arrive donc qu'on continue sur cette belle lancée comme je te disais la grosse étape c'est de saturer cet entrepôt là pour pouvoir en ouvrir d'autres à horizon 2025. Je pense que faire monter en puissance cet entrepôt, le saturer et être vraiment confiante sur la duplication, sur sa duplication, ce serait déjà une très bonne étape.

  • Speaker #0

    Je pense que ça doit nécessiter... Beaucoup de frais, d'organisation, de people pour monter un entrepôt, encore une fois, je l'ai vu de mes propres yeux, ça reste quand même assez impressionnant. Donc j'imagine que ça nécessite pas mal de financement et de main d'oeuvre aussi pour monter tout ça, de trouver des endroits, etc.

  • Speaker #1

    Yes, en gros, le challenge, il ne faut pas s'imaginer qu'on ait une usine où il faut des millions d'investissements. Il faut quelques centaines de milliers d'euros pour ouvrir un entrepôt comme ça. La difficulté, ça va être surtout de le trouver parce que tu as un excès au foncier qui est quand même assez difficile, surtout à proximité des villes. Le deuxième, c'est vraiment de monter le noyau dur de techniciens ou de techniciennes expérimentées. Parce que pour mettre en place ce programme de formation, il faut quand même que tu aies un socle de techniciens expérimentés qui vont former les nouveaux. Mais une fois que tu as ton foncier, que tu as ton bâtiment, honnêtement, tu n'as pas 10 000 travaux à mettre en place pour pouvoir ouvrir. Une fois que tu as le noyau dur de technicien expérimenté, pareil, tu as un peu ton embryon d'équipe technique. Et tu vois, une fois que tu as ça, nous maintenant, on a développé les outils tech, les outils opérationnels qui nous permettront de dupliquer assez facilement ce modèle d'entrepôt.

  • Speaker #0

    Ok, c'est rassurant sur le fait qu'au final, c'est possible de le faire. On était là pour prouver, via ce premier entrepôt et via l'ambition, qu'il y a moyen de... d'industrialiser un petit peu ce modèle-là. Trop bien. Est-ce qu'il y aurait une autre question que tu aurais souhaité que je te pose ou on a à peu près fait le tour ?

  • Speaker #1

    Écoute, je pense qu'on a fait le tour. N'hésitez pas à faire un tour sur underdog.shop et à me dire aussi ce que vous en pensez. Nous, on est très friands de feedback à la fois de nos clients ou même les gens qui passent en magasin, qui passent sur notre site. On a vraiment l'ambition d'essayer de convaincre le maximum de personnes que... que consommer et reconditionner, c'est la bonne chose et que ça doit devenir la norme. Donc vraiment, si vous voyez des choses qu'on pourrait améliorer ou alors si juste vous adorez le site, n'hésitez pas à nous le dire. Franchement, ça encouragera toute l'équipe et ça nous pousse aussi à aller dans la bonne direction.

  • Speaker #0

    En tout cas, moi, je suis passé aujourd'hui, accueil 5 étoiles, agréable, sympathique. On sent, j'ai vu en temps réel, une personne prendre en charge un client et j'ai l'impression que ça s'était super bien passé. Donc en tout cas, c'était gentil. Une dernière petite question, peut-être que c'est moi qui ne sais pas, qui manque de culture, mais Underdog, d'où vient ce nom au final ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi je l'ai découvert quand on a brainstormé pour le nom, donc vraiment. C'est un terme qu'on utilise surtout aux US dans le sport et c'est un synonyme de challenger, outsider. Et la définition littérale, c'est le petit que tu n'avais pas vu venir mais que tu veux voir gagner. Et on s'est dit que ça correspondait beaucoup. beaucoup à notre mindset et même à notre business en général, puisque toutes les machines qu'on récupère, tu pensais les mettre à la baine. Et finalement, tu en fais quelque chose et elles se retrouvent dans les cuisines, chez les gens. Et donc, c'est une super nouvelle.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser, justement, je fais le parallèle. Il y a d'autres pays en dehors de la France où le modèle est déjà un petit peu plus abouti ou c'est un peu partout pareil en Europe, aux États-Unis, en Chine ou ailleurs ?

  • Speaker #1

    C'est une question qu'on m'a beaucoup posée lors de la levée de fonds. Et en fait, Cocorico, pour une fois, en France, on est en avance sur les sujets d'économie circulaire. On a une législation qui nous a poussé à vraiment valoriser le déchet et en faire quelque chose. Et donc, on a beaucoup de modèles qui sont plutôt pionniers sur ce genre de vertical. Donc non, il n'existe pas d'autres modèles ailleurs en Europe ou aux US pour l'instant. spécifiquement sur l'électroménager, mais tu vois, si je prends...

  • Speaker #0

    On est déjà en tête du peloton. Ah ouais,

  • Speaker #1

    mais gros électroménager, on est en tête du peloton, très clairement.

  • Speaker #0

    3%, on peut se contenter et se satisfaire de ces petits 3%.

  • Speaker #1

    Ou aller plus loin très rapidement.

  • Speaker #0

    Beaucoup plus loin, mais je me dis qu'il y a du boulot en France et aussi en Europe.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour toutes ces explications sur le reconditionné, de l'électroménager en particulier. J'espère que... Très sincèrement, à titre personnel et à titre professionnel, que ça va bien grandir encore et qu'on arrivera à atteindre des sommets de l'économie circulaire.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Bonne journée, ciao.

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♻️🔌  Reconditionnement – Reconstruire un modèle industriel plus vertueux🔌♻️

Sur 10 millions d’appareils électroménagers jetés chaque année, seuls 3% sont réellement réemployés 😱 C’est un gâchis colossal !
Cette semaine, j’ai eu la chance d’échanger avec Claire Bretton, CEO et co-fondatrice d’Underdog. Son objectif ? Faire du reconditionnement de gros électroménagers une évidence dans nos habitudes de consommation.

🎙️ Au programme :
• Pourquoi jeter 10 millions d’appareils chaque année alors qu’on peut réparer et reconditionner ?
• Comment Underdog maîtrise tout le processus industriel, du sourcing à la vente, avec transparence et garantie de 2 ans sur chaque produit
• La volonté de rendre l’économie circulaire plus accessible au grand public
• Le succès de leur programme de formation interne pour palier à la pénurie de main d’œuvre technique


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  • Speaker #0

    Futur en U, un podcast RH et engagé qui nous aide à repenser nos modes de fonctionnement pour une entreprise plus durable et prouve que l'on peut faire cohabiter business avec engagement social et environnemental. Cette fois c'est parti ! Eh bien bonjour ! Et bienvenue à tous. Je suis aujourd'hui sur les terres nantaises en compagnie de Claire Breton. Merci de m'accueillir déjà.

  • Speaker #1

    Merci à toi d'être venue.

  • Speaker #0

    Plaisir, ça ne fait pas très très loin de mon fief de Rennes, donc c'était très rapide. On va aujourd'hui aborder quelques sujets, le principal étant le reconditionnement de gros électroménagers, car tu es cofondatrice et CEO de... Underdog. Déjà, je vais te laisser un petit peu te présenter. On pourra peut-être enchaîner un petit peu sur Underdog.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci beaucoup de m'accueillir sur ce podcast. Effectivement, je suis la co-fondatrice et la CEO d'Underdog. Chez Underdog, on fait du reconditionnement de gros électroménagers. Ça veut dire qu'on récupère du gros électroménager défectueux. On le reconditionne ici dans notre atelier de Nantes qui fait à peu près 2700 m². Et on le revend sur notre plateforme qui s'appelle underdog.shop.

  • Speaker #0

    Ok. Et première question que j'aime toujours un petit peu demander dès le début. Aujourd'hui, tu travailles donc Underdog, c'est une société à mission, on est d'accord ? On y viendra peut-être un petit peu plus tard derrière. Comment est-ce que toi, tu es arrivé un petit peu dans ce domaine un petit peu à impact ? Est-ce qu'il y a eu un déclic ? Est-ce que c'est depuis toujours ? Comment c'est venu chez toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, excellente question. Moi, j'ai commencé ma carrière par quatre ans de conseil en stratégie. Ensuite, en 2016, j'ai créé une entreprise dans l'intelligence artificielle qui s'appelait Daco.io. Donc, on était vraiment aux prémices de l'IA appliquée au business. Quand je vois maintenant ce qui se fait, je me dis qu'on était des dinosaures, mais c'était tout début. Et j'ai vendu cette entreprise à Vipi. Donc, j'ai rejoint Vipi en 2018. J'ai passé quatre ans chez Vipi, deux ans à la tête du pricing, ce qui nous amène à 2020 et donc au Covid. Donc moi je pars me confiner et à ce moment là j'ai une petite prise de conscience avec mon mari en disant ok comment on peut aider à cette crise, moi je faisais du pricing chez Vipi, c'est pas ça qui allait sauver le monde. Et donc on crée une association qui s'appelle Sauvons nos commerces et qui venait en aide aux commerçants, c'est à dire qu'on a créé une plateforme qui permettait aux commerçants de s'enregistrer et à leurs clients d'acheter des bons d'achat. afin de les soutenir financièrement et aussi moralement, en se disant qu'ils n'étaient pas tout seuls dans cette crise, que des gens allaient revenir à leur ouverture. Je pourrais t'en parler pendant des heures, mais pour résumer, moi j'ai découvert ce que c'était que monter une entreprise dans l'impact. Alors là, c'était une association, mais un projet dans l'impact. Et j'ai trouvé ça ultra énergisant. Enfin, faire le bien autour de toi, il y a quand même difficilement mieux. Et sortie de Covid, je me suis dit, OK, je veux réorienter ma carrière dans l'impact. je commençais à entendre parler de l'économie circulaire. Je me disais c'est parfait parce que ça allie impact et aussi business et la dimension business est importante pour moi. Et je commence à en parler chez Vipi et je me rends compte que Jacques-Antoine, le cofondateur de Vipi, veut lancer la seconde main chez Vipi. Donc je lève la main, je fais un déj avec lui et je lui dis moi je suis hyper chaude pour m'en occuper. Et donc on crée ensemble Recycle à partir de 2020 et je l'ai fait jusqu'à 2022. C'est la seconde main sur la partie textile, donc prête à porter, de VP. Je mets un pied dans l'économie circulaire et je commence à comprendre tous les enjeux de l'économie circulaire et à découvrir d'autres marchés. Sur l'économie circulaire, tu as vraiment eu deux vagues. Tu as eu une première vague sur des produits, on va dire, faciles à transporter. Tu as eu Backmarket sur le smartphone, tu as eu Vinted sur le vêtement. Et nous, on commençait à arriver sur la deuxième vague sur des produits... plus volumineux, donc le vélo, le meuble, l'électroménager. Et je m'intéresse particulièrement à l'électroménager. Je me rends compte qu'en fait, en France, on jette chaque année 10 millions d'appareils gros électroménagers. C'est colossal, c'est un énorme gâchis. Et t'en as...

  • Speaker #0

    Une partie qui est jetée, on va dire, proprement, entre guillemets, recyclée. Et une partie, moi qui suis souvent à Paris, on a souvent des images de machines à laver un petit peu dans la Seine aussi. Donc tout n'est pas bien jeté aussi.

  • Speaker #1

    Tout n'est pas bien jeté, mais tu as quand même une majorité qui va vers le recyclage. Mais le problème, c'est que le recyclage, on sait que ce n'est pas la meilleure des solutions et que la meilleure des solutions, c'est le réemploi. Et aujourd'hui, sur ces 10 millions d'appareils, tu n'en as que 7% qui sont fléchés vers du réemploi et donc 3% qui sont effectivement réemployés. Donc il y a vraiment quelque chose à faire pour... Faire en sorte que le reconditionné et le réemploi sur cette filière deviennent une évidence, deviennent une vraie filière de reconditionnement. Et c'est pour ça qu'on a lancé Underdog.

  • Speaker #0

    Il y avait une raison pour laquelle ce domaine n'était pas forcément trop appliqué à l'économie circulaire ? Ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Non, je pense que c'est une question de timing. C'était plus facile de s'attaquer au smartphone et au textile en premier. Et que là, on en vient sur la deuxième vague et donc il manquait des reconditionnaires de grosses électroménagers.

  • Speaker #0

    Ok, oui, ce qui fait sens aujourd'hui, j'imagine en volumétrie en plus, on parle presque plus qu'en tonnes qu'en unités. On sent qu'il y avait quand même un vrai souci.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup, Underdog aujourd'hui, dis-nous un petit peu depuis 2020, quelle est un petit peu l'histoire ? Comment ça a démarré ?

  • Speaker #1

    Écoute, on a créé l'entreprise en mi-2022. On a commencé par une première levée de fonds, donc un CID à 3,8 millions d'euros. Et donc, ce qui nous a permis, début d'année 2023, d'ouvrir cet entrepôt-là, de commencer à recruter des techniciens. On a commencé à reconditionner tout ce qui est lavage, donc lave-linge, sèche-linge, lave-vaisselle. On a bien évidemment recruté en centrale une équipe marketing, une équipe ops, une équipe supply. On a lancé notre propre site web avec notre marque. ensuite on a passé l'année à sortir de plus en plus de catégories de produits donc maintenant on est sur la cuisson, on est sur le froid et aujourd'hui tu vois on est 25, donc 15 en atelier 10 dans les bureaux et on répare et on vend entre 500 et 600 machines par mois c'est assez énorme et du coup tu me faisais un petit peu visiter l'entrepôt juste avant,

  • Speaker #0

    hyper intéressant et la vraie particularité d'Underdog c'est de pas être simplement une marketplace mais de vraiment Maîtriser l'ensemble du cercle industriel de réindustrialisation, je ne sais pas si le terme est bon.

  • Speaker #1

    Exactement, nous on est vraiment, si tu prends la tech on pourrait dire qu'on est full stack, mais en fait on va sourcer des produits défectueux, on va les réceptionner ici, ces produits vont être diagnostiqués par nos propres techniciens, ils vont être ensuite réparés. Et quand on dit réparer, c'est à la fois on va réparer les pannes qui ont été identifiées et on va aussi remplacer toutes les pièces du jour, c'est ce qui nous permet derrière de garantir deux ans tous nos produits comme si c'était du neuf. Une fois que la réparation est faite, ça passe en stand de nettoyage. Et donc là, c'est nettoyé de fond en comble. C'est quand même un gros, gros poste. Ça peut prendre jusqu'à une demi-heure, trois quarts d'heure de nettoyer une machine qui est en sale état. Et ensuite, on va prendre en photo tous nos produits puisqu'on a décidé d'être 100% transparent avec nos clients. Et donc, sur notre site, c'est la photo du vrai produit. Donc, nos clients peuvent zoomer, voir les rayures, les pocs s'il y en a. Et enfin, on va jusqu'à, on expédie le produit et on le fait transporter grâce à des partenaires transporteurs. Et on livre et on installe partout en France.

  • Speaker #0

    Ok. Tu as évoqué un petit peu la partie business. Et c'est aussi un peu l'objectif de ce podcast-là. C'est qu'on peut prouver qu'on peut travailler dans une société à mission, faire de l'impact, mais toujours avoir un business derrière. Aujourd'hui, le modèle économique, comment il se construit ? Vous êtes sur de la croissance, tu l'as dit. Il y a une recherche de profitabilité peut-être. Comment ça fonctionne ? Quel est le modèle ? Et quels sont un petit peu les objectifs à terme ?

  • Speaker #1

    Écoute, c'était la grande question quand on a fait notre levée de fonds. Il fallait prouver qu'il y a un modèle économique. Donc effectivement, nous, on travaille sur ce modèle économique-là. On n'est clairement pas rentable à date, après un an et trois mois d'exploitation. Ce serait incroyable. Je ne dirais pas non. Non, mais on a beaucoup, beaucoup travaillé sur ce qu'on appelle les unitéconomiques, donc nos marges unitaires. On a vraiment fait un énorme jump là-dessus parce qu'on source mieux, on répare plus vite, on arrive à avoir des effets de scale sur le transport. Enfin, vraiment, on maîtrise de mieux en mieux nos coûts. L'année 2024, elle est vraiment sur comment on fait monter en puissance cet entrepôt nantais et comment on commence à gagner de l'argent à chaque machine qu'on vend. dès dans quelques semaines en fait ça va arriver donc c'est déjà une première étape qui est hyper importante pour nous et qui arrive déjà tôt dans notre histoire et pour nous c'est hyper important de montrer qu'il y a un vrai modèle derrière puisque comme tu le disais on est entreprise à mission et notre mission c'est d'encourager la construction d'une filière de reconditionnement de gros électroménagers en France, c'est une très longue phrase.

  • Speaker #0

    J'ai pas réussi à l'avaler tranquille. Je vais pas me la décortiquer.

  • Speaker #1

    Non, non, mais en fait, on veut prouver qu'on peut monter une filière. Et un, enfin, en fait, t'as trois piliers. T'as un, comment on ouvre des gisements et comment on accède à ces produits défectueux. Deux, et c'est une grosse partie du travail, c'est comment on monte un outil industriel qui est réplicable et qui est rentable. En fait, on veut prouver à tout le monde que tu peux gagner de l'argent en ouvrant un atelier de reconditionnement et que c'est viable. Et la troisième, c'est encourager les Français à consommer plus durablement et de façon plus responsable. Et donc sur ce point 2, vraiment d'outils industriels, ce côté rentabilité, il est clé pour nous, parce que c'est ce qui nous permettra de dupliquer sur plusieurs entrepôts et de demain inspirer d'autres personnes qui veulent faire la même chose.

  • Speaker #0

    Ok, parce qu'aujourd'hui sur le gros électroménager, je le répète, vous êtes les seuls à le faire en France aujourd'hui ou il y en a d'autres qui ont pris un petit peu le pas à côté ?

  • Speaker #1

    Tu as un acteur qui est historique sur ce marché qui s'appelle Envie, qui est une très belle ESS, donc entreprise sociale et solidaire, qui fait du reconditionnement et de l'insertion depuis des années. Et donc je te parlais tout à l'heure en disant qu'il y a 3% du marché qui est reconditionné aujourd'hui, c'est principalement eux. Après nous on se dit qu'on peut le faire avec une économie on va dire plus conventionnelle et construire un business model qui suffit à lui-même et aujourd'hui on est les seuls de l'économie conventionnelle à être 100% dédié sur du reconditionnement et à être clairement un acteur industriel du reconditionnement qui fait que ça.

  • Speaker #0

    Pour résumer la mission aujourd'hui c'est 3% qui est reconditionné l'objectif est de prouver et de mettre en oeuvre de scaler un petit peu le modèle. pour utiliser un terme de startup une fois de plus, et d'aller chercher les 10%, les 20%, les 50%, etc.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu as une idée un peu en termes de timeline, où tu sais déjà un petit peu ce chiffre, est-ce qu'il a déjà bougé depuis 2020 ? Est-ce qu'on espère arriver à tel chiffre dans un an, deux ans, dix ans, vingt ans ?

  • Speaker #1

    Non, les choses bougent. Après, on n'a pas du tout de timeline de ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Mais j'ai appris. Plus je me suis intéressé au domaine du développement durable, qu'il fallait savoir être patient et savourer les petites victoires étape par étape également.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y avait d'autres points sur Underdog ? Où est-ce que vous êtes aujourd'hui ? Sur l'actualité ou sur les objectifs à court ou moyen terme en ce moment ?

  • Speaker #1

    Écoute, sur ce qu'on a fait aussi tout au long du chemin de cette dernière année et demie, ce que je peux te partager c'est qu'aujourd'hui on est sur un marché où la main d'œuvre est assez pénurique. Tous les métiers techniques ont été malheureusement délaissés ces dernières années, décennies. En tout cas il y a trop peu de techniciens qui sortent des lycées professionnels aujourd'hui. Donc nous on a lancé notre propre programme de formation et de reconversion qui marche très bien. Et donc en fait, on prend des personnes qui veulent se reconvertir, qui veulent apprendre ce métier-là qui est passionnant. Et on les forme en trois mois, ce qui marche hyper bien. On a déjà eu deux promos. Donc ça, c'était une des grandes victoires de l'année 2023, début 2024. Et début 2024, on a ici une grande actualité. T'es passé à travers le magasin, mais on a ouvert un magasin, un flagship au cœur de notre entrepôt à Nantes. Parce que nous c'était très important d'asseoir notre présence locale et d'accueillir les Nantais ici pour qu'ils puissent découvrir qu'est-ce que le reconditionner, qu'est-ce que le reconditionner par Underdog. C'est vraiment un magasin qui est au cœur de notre atelier, donc on peut voir les techniciens travailler et on peut voir vraiment tout ce qu'il y a derrière ce type d'industrie. Ça marche très bien, toutes les personnes qui viennent, même les curieux qui viennent juste voir comment ça se passe sont ravis de toucher du doigt l'histoire.

  • Speaker #0

    Parce que tu es en plus ambassadrice du mouvement Impact France dans les pays de la Loire. Je sens que tu es sur tous les fronts de la transition à la fois écologique mais aussi sociale. Donc bien joué. Aujourd'hui, vous recherchez toujours à recruter des personnes chez Underdog. Est-ce qu'il y a un appel ? Est-ce que tu as besoin de recruter de nouvelles personnes ? Est-ce qu'il y a un message à faire passer à ce sujet ?

  • Speaker #1

    Écoute, nous, on recrute toujours des techniciens, donc il y a clairement un appel, on va dire, permanent. Sur notre équipe en centrale, on est plutôt bien staffé. Je pense qu'on aura plutôt des besoins de recrutement début 2025 ou à l'horizon mars 2025. Mais pour l'instant, on a une équipe très solide, très soudée, très motivée. Donc, pas besoin de recrutement en centrale pour nous.

  • Speaker #0

    Du coup, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour 2025 ?

  • Speaker #1

    2025 ? déjà 2024 c'est pas fini on est au septembre, octobre à peu près non mais écoute c'est une très bonne question je pense qu'on continue, tu vois on a des grosses étapes en termes de profitabilité et d'efficacité du modèle qui arrive donc qu'on continue sur cette belle lancée comme je te disais la grosse étape c'est de saturer cet entrepôt là pour pouvoir en ouvrir d'autres à horizon 2025. Je pense que faire monter en puissance cet entrepôt, le saturer et être vraiment confiante sur la duplication, sur sa duplication, ce serait déjà une très bonne étape.

  • Speaker #0

    Je pense que ça doit nécessiter... Beaucoup de frais, d'organisation, de people pour monter un entrepôt, encore une fois, je l'ai vu de mes propres yeux, ça reste quand même assez impressionnant. Donc j'imagine que ça nécessite pas mal de financement et de main d'oeuvre aussi pour monter tout ça, de trouver des endroits, etc.

  • Speaker #1

    Yes, en gros, le challenge, il ne faut pas s'imaginer qu'on ait une usine où il faut des millions d'investissements. Il faut quelques centaines de milliers d'euros pour ouvrir un entrepôt comme ça. La difficulté, ça va être surtout de le trouver parce que tu as un excès au foncier qui est quand même assez difficile, surtout à proximité des villes. Le deuxième, c'est vraiment de monter le noyau dur de techniciens ou de techniciennes expérimentées. Parce que pour mettre en place ce programme de formation, il faut quand même que tu aies un socle de techniciens expérimentés qui vont former les nouveaux. Mais une fois que tu as ton foncier, que tu as ton bâtiment, honnêtement, tu n'as pas 10 000 travaux à mettre en place pour pouvoir ouvrir. Une fois que tu as le noyau dur de technicien expérimenté, pareil, tu as un peu ton embryon d'équipe technique. Et tu vois, une fois que tu as ça, nous maintenant, on a développé les outils tech, les outils opérationnels qui nous permettront de dupliquer assez facilement ce modèle d'entrepôt.

  • Speaker #0

    Ok, c'est rassurant sur le fait qu'au final, c'est possible de le faire. On était là pour prouver, via ce premier entrepôt et via l'ambition, qu'il y a moyen de... d'industrialiser un petit peu ce modèle-là. Trop bien. Est-ce qu'il y aurait une autre question que tu aurais souhaité que je te pose ou on a à peu près fait le tour ?

  • Speaker #1

    Écoute, je pense qu'on a fait le tour. N'hésitez pas à faire un tour sur underdog.shop et à me dire aussi ce que vous en pensez. Nous, on est très friands de feedback à la fois de nos clients ou même les gens qui passent en magasin, qui passent sur notre site. On a vraiment l'ambition d'essayer de convaincre le maximum de personnes que... que consommer et reconditionner, c'est la bonne chose et que ça doit devenir la norme. Donc vraiment, si vous voyez des choses qu'on pourrait améliorer ou alors si juste vous adorez le site, n'hésitez pas à nous le dire. Franchement, ça encouragera toute l'équipe et ça nous pousse aussi à aller dans la bonne direction.

  • Speaker #0

    En tout cas, moi, je suis passé aujourd'hui, accueil 5 étoiles, agréable, sympathique. On sent, j'ai vu en temps réel, une personne prendre en charge un client et j'ai l'impression que ça s'était super bien passé. Donc en tout cas, c'était gentil. Une dernière petite question, peut-être que c'est moi qui ne sais pas, qui manque de culture, mais Underdog, d'où vient ce nom au final ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi je l'ai découvert quand on a brainstormé pour le nom, donc vraiment. C'est un terme qu'on utilise surtout aux US dans le sport et c'est un synonyme de challenger, outsider. Et la définition littérale, c'est le petit que tu n'avais pas vu venir mais que tu veux voir gagner. Et on s'est dit que ça correspondait beaucoup. beaucoup à notre mindset et même à notre business en général, puisque toutes les machines qu'on récupère, tu pensais les mettre à la baine. Et finalement, tu en fais quelque chose et elles se retrouvent dans les cuisines, chez les gens. Et donc, c'est une super nouvelle.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser, justement, je fais le parallèle. Il y a d'autres pays en dehors de la France où le modèle est déjà un petit peu plus abouti ou c'est un peu partout pareil en Europe, aux États-Unis, en Chine ou ailleurs ?

  • Speaker #1

    C'est une question qu'on m'a beaucoup posée lors de la levée de fonds. Et en fait, Cocorico, pour une fois, en France, on est en avance sur les sujets d'économie circulaire. On a une législation qui nous a poussé à vraiment valoriser le déchet et en faire quelque chose. Et donc, on a beaucoup de modèles qui sont plutôt pionniers sur ce genre de vertical. Donc non, il n'existe pas d'autres modèles ailleurs en Europe ou aux US pour l'instant. spécifiquement sur l'électroménager, mais tu vois, si je prends...

  • Speaker #0

    On est déjà en tête du peloton. Ah ouais,

  • Speaker #1

    mais gros électroménager, on est en tête du peloton, très clairement.

  • Speaker #0

    3%, on peut se contenter et se satisfaire de ces petits 3%.

  • Speaker #1

    Ou aller plus loin très rapidement.

  • Speaker #0

    Beaucoup plus loin, mais je me dis qu'il y a du boulot en France et aussi en Europe.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour toutes ces explications sur le reconditionné, de l'électroménager en particulier. J'espère que... Très sincèrement, à titre personnel et à titre professionnel, que ça va bien grandir encore et qu'on arrivera à atteindre des sommets de l'économie circulaire.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Bonne journée, ciao.

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Description

♻️🔌  Reconditionnement – Reconstruire un modèle industriel plus vertueux🔌♻️

Sur 10 millions d’appareils électroménagers jetés chaque année, seuls 3% sont réellement réemployés 😱 C’est un gâchis colossal !
Cette semaine, j’ai eu la chance d’échanger avec Claire Bretton, CEO et co-fondatrice d’Underdog. Son objectif ? Faire du reconditionnement de gros électroménagers une évidence dans nos habitudes de consommation.

🎙️ Au programme :
• Pourquoi jeter 10 millions d’appareils chaque année alors qu’on peut réparer et reconditionner ?
• Comment Underdog maîtrise tout le processus industriel, du sourcing à la vente, avec transparence et garantie de 2 ans sur chaque produit
• La volonté de rendre l’économie circulaire plus accessible au grand public
• Le succès de leur programme de formation interne pour palier à la pénurie de main d’œuvre technique


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Futur en U, un podcast RH et engagé qui nous aide à repenser nos modes de fonctionnement pour une entreprise plus durable et prouve que l'on peut faire cohabiter business avec engagement social et environnemental. Cette fois c'est parti ! Eh bien bonjour ! Et bienvenue à tous. Je suis aujourd'hui sur les terres nantaises en compagnie de Claire Breton. Merci de m'accueillir déjà.

  • Speaker #1

    Merci à toi d'être venue.

  • Speaker #0

    Plaisir, ça ne fait pas très très loin de mon fief de Rennes, donc c'était très rapide. On va aujourd'hui aborder quelques sujets, le principal étant le reconditionnement de gros électroménagers, car tu es cofondatrice et CEO de... Underdog. Déjà, je vais te laisser un petit peu te présenter. On pourra peut-être enchaîner un petit peu sur Underdog.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci beaucoup de m'accueillir sur ce podcast. Effectivement, je suis la co-fondatrice et la CEO d'Underdog. Chez Underdog, on fait du reconditionnement de gros électroménagers. Ça veut dire qu'on récupère du gros électroménager défectueux. On le reconditionne ici dans notre atelier de Nantes qui fait à peu près 2700 m². Et on le revend sur notre plateforme qui s'appelle underdog.shop.

  • Speaker #0

    Ok. Et première question que j'aime toujours un petit peu demander dès le début. Aujourd'hui, tu travailles donc Underdog, c'est une société à mission, on est d'accord ? On y viendra peut-être un petit peu plus tard derrière. Comment est-ce que toi, tu es arrivé un petit peu dans ce domaine un petit peu à impact ? Est-ce qu'il y a eu un déclic ? Est-ce que c'est depuis toujours ? Comment c'est venu chez toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, excellente question. Moi, j'ai commencé ma carrière par quatre ans de conseil en stratégie. Ensuite, en 2016, j'ai créé une entreprise dans l'intelligence artificielle qui s'appelait Daco.io. Donc, on était vraiment aux prémices de l'IA appliquée au business. Quand je vois maintenant ce qui se fait, je me dis qu'on était des dinosaures, mais c'était tout début. Et j'ai vendu cette entreprise à Vipi. Donc, j'ai rejoint Vipi en 2018. J'ai passé quatre ans chez Vipi, deux ans à la tête du pricing, ce qui nous amène à 2020 et donc au Covid. Donc moi je pars me confiner et à ce moment là j'ai une petite prise de conscience avec mon mari en disant ok comment on peut aider à cette crise, moi je faisais du pricing chez Vipi, c'est pas ça qui allait sauver le monde. Et donc on crée une association qui s'appelle Sauvons nos commerces et qui venait en aide aux commerçants, c'est à dire qu'on a créé une plateforme qui permettait aux commerçants de s'enregistrer et à leurs clients d'acheter des bons d'achat. afin de les soutenir financièrement et aussi moralement, en se disant qu'ils n'étaient pas tout seuls dans cette crise, que des gens allaient revenir à leur ouverture. Je pourrais t'en parler pendant des heures, mais pour résumer, moi j'ai découvert ce que c'était que monter une entreprise dans l'impact. Alors là, c'était une association, mais un projet dans l'impact. Et j'ai trouvé ça ultra énergisant. Enfin, faire le bien autour de toi, il y a quand même difficilement mieux. Et sortie de Covid, je me suis dit, OK, je veux réorienter ma carrière dans l'impact. je commençais à entendre parler de l'économie circulaire. Je me disais c'est parfait parce que ça allie impact et aussi business et la dimension business est importante pour moi. Et je commence à en parler chez Vipi et je me rends compte que Jacques-Antoine, le cofondateur de Vipi, veut lancer la seconde main chez Vipi. Donc je lève la main, je fais un déj avec lui et je lui dis moi je suis hyper chaude pour m'en occuper. Et donc on crée ensemble Recycle à partir de 2020 et je l'ai fait jusqu'à 2022. C'est la seconde main sur la partie textile, donc prête à porter, de VP. Je mets un pied dans l'économie circulaire et je commence à comprendre tous les enjeux de l'économie circulaire et à découvrir d'autres marchés. Sur l'économie circulaire, tu as vraiment eu deux vagues. Tu as eu une première vague sur des produits, on va dire, faciles à transporter. Tu as eu Backmarket sur le smartphone, tu as eu Vinted sur le vêtement. Et nous, on commençait à arriver sur la deuxième vague sur des produits... plus volumineux, donc le vélo, le meuble, l'électroménager. Et je m'intéresse particulièrement à l'électroménager. Je me rends compte qu'en fait, en France, on jette chaque année 10 millions d'appareils gros électroménagers. C'est colossal, c'est un énorme gâchis. Et t'en as...

  • Speaker #0

    Une partie qui est jetée, on va dire, proprement, entre guillemets, recyclée. Et une partie, moi qui suis souvent à Paris, on a souvent des images de machines à laver un petit peu dans la Seine aussi. Donc tout n'est pas bien jeté aussi.

  • Speaker #1

    Tout n'est pas bien jeté, mais tu as quand même une majorité qui va vers le recyclage. Mais le problème, c'est que le recyclage, on sait que ce n'est pas la meilleure des solutions et que la meilleure des solutions, c'est le réemploi. Et aujourd'hui, sur ces 10 millions d'appareils, tu n'en as que 7% qui sont fléchés vers du réemploi et donc 3% qui sont effectivement réemployés. Donc il y a vraiment quelque chose à faire pour... Faire en sorte que le reconditionné et le réemploi sur cette filière deviennent une évidence, deviennent une vraie filière de reconditionnement. Et c'est pour ça qu'on a lancé Underdog.

  • Speaker #0

    Il y avait une raison pour laquelle ce domaine n'était pas forcément trop appliqué à l'économie circulaire ? Ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Non, je pense que c'est une question de timing. C'était plus facile de s'attaquer au smartphone et au textile en premier. Et que là, on en vient sur la deuxième vague et donc il manquait des reconditionnaires de grosses électroménagers.

  • Speaker #0

    Ok, oui, ce qui fait sens aujourd'hui, j'imagine en volumétrie en plus, on parle presque plus qu'en tonnes qu'en unités. On sent qu'il y avait quand même un vrai souci.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup, Underdog aujourd'hui, dis-nous un petit peu depuis 2020, quelle est un petit peu l'histoire ? Comment ça a démarré ?

  • Speaker #1

    Écoute, on a créé l'entreprise en mi-2022. On a commencé par une première levée de fonds, donc un CID à 3,8 millions d'euros. Et donc, ce qui nous a permis, début d'année 2023, d'ouvrir cet entrepôt-là, de commencer à recruter des techniciens. On a commencé à reconditionner tout ce qui est lavage, donc lave-linge, sèche-linge, lave-vaisselle. On a bien évidemment recruté en centrale une équipe marketing, une équipe ops, une équipe supply. On a lancé notre propre site web avec notre marque. ensuite on a passé l'année à sortir de plus en plus de catégories de produits donc maintenant on est sur la cuisson, on est sur le froid et aujourd'hui tu vois on est 25, donc 15 en atelier 10 dans les bureaux et on répare et on vend entre 500 et 600 machines par mois c'est assez énorme et du coup tu me faisais un petit peu visiter l'entrepôt juste avant,

  • Speaker #0

    hyper intéressant et la vraie particularité d'Underdog c'est de pas être simplement une marketplace mais de vraiment Maîtriser l'ensemble du cercle industriel de réindustrialisation, je ne sais pas si le terme est bon.

  • Speaker #1

    Exactement, nous on est vraiment, si tu prends la tech on pourrait dire qu'on est full stack, mais en fait on va sourcer des produits défectueux, on va les réceptionner ici, ces produits vont être diagnostiqués par nos propres techniciens, ils vont être ensuite réparés. Et quand on dit réparer, c'est à la fois on va réparer les pannes qui ont été identifiées et on va aussi remplacer toutes les pièces du jour, c'est ce qui nous permet derrière de garantir deux ans tous nos produits comme si c'était du neuf. Une fois que la réparation est faite, ça passe en stand de nettoyage. Et donc là, c'est nettoyé de fond en comble. C'est quand même un gros, gros poste. Ça peut prendre jusqu'à une demi-heure, trois quarts d'heure de nettoyer une machine qui est en sale état. Et ensuite, on va prendre en photo tous nos produits puisqu'on a décidé d'être 100% transparent avec nos clients. Et donc, sur notre site, c'est la photo du vrai produit. Donc, nos clients peuvent zoomer, voir les rayures, les pocs s'il y en a. Et enfin, on va jusqu'à, on expédie le produit et on le fait transporter grâce à des partenaires transporteurs. Et on livre et on installe partout en France.

  • Speaker #0

    Ok. Tu as évoqué un petit peu la partie business. Et c'est aussi un peu l'objectif de ce podcast-là. C'est qu'on peut prouver qu'on peut travailler dans une société à mission, faire de l'impact, mais toujours avoir un business derrière. Aujourd'hui, le modèle économique, comment il se construit ? Vous êtes sur de la croissance, tu l'as dit. Il y a une recherche de profitabilité peut-être. Comment ça fonctionne ? Quel est le modèle ? Et quels sont un petit peu les objectifs à terme ?

  • Speaker #1

    Écoute, c'était la grande question quand on a fait notre levée de fonds. Il fallait prouver qu'il y a un modèle économique. Donc effectivement, nous, on travaille sur ce modèle économique-là. On n'est clairement pas rentable à date, après un an et trois mois d'exploitation. Ce serait incroyable. Je ne dirais pas non. Non, mais on a beaucoup, beaucoup travaillé sur ce qu'on appelle les unitéconomiques, donc nos marges unitaires. On a vraiment fait un énorme jump là-dessus parce qu'on source mieux, on répare plus vite, on arrive à avoir des effets de scale sur le transport. Enfin, vraiment, on maîtrise de mieux en mieux nos coûts. L'année 2024, elle est vraiment sur comment on fait monter en puissance cet entrepôt nantais et comment on commence à gagner de l'argent à chaque machine qu'on vend. dès dans quelques semaines en fait ça va arriver donc c'est déjà une première étape qui est hyper importante pour nous et qui arrive déjà tôt dans notre histoire et pour nous c'est hyper important de montrer qu'il y a un vrai modèle derrière puisque comme tu le disais on est entreprise à mission et notre mission c'est d'encourager la construction d'une filière de reconditionnement de gros électroménagers en France, c'est une très longue phrase.

  • Speaker #0

    J'ai pas réussi à l'avaler tranquille. Je vais pas me la décortiquer.

  • Speaker #1

    Non, non, mais en fait, on veut prouver qu'on peut monter une filière. Et un, enfin, en fait, t'as trois piliers. T'as un, comment on ouvre des gisements et comment on accède à ces produits défectueux. Deux, et c'est une grosse partie du travail, c'est comment on monte un outil industriel qui est réplicable et qui est rentable. En fait, on veut prouver à tout le monde que tu peux gagner de l'argent en ouvrant un atelier de reconditionnement et que c'est viable. Et la troisième, c'est encourager les Français à consommer plus durablement et de façon plus responsable. Et donc sur ce point 2, vraiment d'outils industriels, ce côté rentabilité, il est clé pour nous, parce que c'est ce qui nous permettra de dupliquer sur plusieurs entrepôts et de demain inspirer d'autres personnes qui veulent faire la même chose.

  • Speaker #0

    Ok, parce qu'aujourd'hui sur le gros électroménager, je le répète, vous êtes les seuls à le faire en France aujourd'hui ou il y en a d'autres qui ont pris un petit peu le pas à côté ?

  • Speaker #1

    Tu as un acteur qui est historique sur ce marché qui s'appelle Envie, qui est une très belle ESS, donc entreprise sociale et solidaire, qui fait du reconditionnement et de l'insertion depuis des années. Et donc je te parlais tout à l'heure en disant qu'il y a 3% du marché qui est reconditionné aujourd'hui, c'est principalement eux. Après nous on se dit qu'on peut le faire avec une économie on va dire plus conventionnelle et construire un business model qui suffit à lui-même et aujourd'hui on est les seuls de l'économie conventionnelle à être 100% dédié sur du reconditionnement et à être clairement un acteur industriel du reconditionnement qui fait que ça.

  • Speaker #0

    Pour résumer la mission aujourd'hui c'est 3% qui est reconditionné l'objectif est de prouver et de mettre en oeuvre de scaler un petit peu le modèle. pour utiliser un terme de startup une fois de plus, et d'aller chercher les 10%, les 20%, les 50%, etc.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu as une idée un peu en termes de timeline, où tu sais déjà un petit peu ce chiffre, est-ce qu'il a déjà bougé depuis 2020 ? Est-ce qu'on espère arriver à tel chiffre dans un an, deux ans, dix ans, vingt ans ?

  • Speaker #1

    Non, les choses bougent. Après, on n'a pas du tout de timeline de ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Mais j'ai appris. Plus je me suis intéressé au domaine du développement durable, qu'il fallait savoir être patient et savourer les petites victoires étape par étape également.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y avait d'autres points sur Underdog ? Où est-ce que vous êtes aujourd'hui ? Sur l'actualité ou sur les objectifs à court ou moyen terme en ce moment ?

  • Speaker #1

    Écoute, sur ce qu'on a fait aussi tout au long du chemin de cette dernière année et demie, ce que je peux te partager c'est qu'aujourd'hui on est sur un marché où la main d'œuvre est assez pénurique. Tous les métiers techniques ont été malheureusement délaissés ces dernières années, décennies. En tout cas il y a trop peu de techniciens qui sortent des lycées professionnels aujourd'hui. Donc nous on a lancé notre propre programme de formation et de reconversion qui marche très bien. Et donc en fait, on prend des personnes qui veulent se reconvertir, qui veulent apprendre ce métier-là qui est passionnant. Et on les forme en trois mois, ce qui marche hyper bien. On a déjà eu deux promos. Donc ça, c'était une des grandes victoires de l'année 2023, début 2024. Et début 2024, on a ici une grande actualité. T'es passé à travers le magasin, mais on a ouvert un magasin, un flagship au cœur de notre entrepôt à Nantes. Parce que nous c'était très important d'asseoir notre présence locale et d'accueillir les Nantais ici pour qu'ils puissent découvrir qu'est-ce que le reconditionner, qu'est-ce que le reconditionner par Underdog. C'est vraiment un magasin qui est au cœur de notre atelier, donc on peut voir les techniciens travailler et on peut voir vraiment tout ce qu'il y a derrière ce type d'industrie. Ça marche très bien, toutes les personnes qui viennent, même les curieux qui viennent juste voir comment ça se passe sont ravis de toucher du doigt l'histoire.

  • Speaker #0

    Parce que tu es en plus ambassadrice du mouvement Impact France dans les pays de la Loire. Je sens que tu es sur tous les fronts de la transition à la fois écologique mais aussi sociale. Donc bien joué. Aujourd'hui, vous recherchez toujours à recruter des personnes chez Underdog. Est-ce qu'il y a un appel ? Est-ce que tu as besoin de recruter de nouvelles personnes ? Est-ce qu'il y a un message à faire passer à ce sujet ?

  • Speaker #1

    Écoute, nous, on recrute toujours des techniciens, donc il y a clairement un appel, on va dire, permanent. Sur notre équipe en centrale, on est plutôt bien staffé. Je pense qu'on aura plutôt des besoins de recrutement début 2025 ou à l'horizon mars 2025. Mais pour l'instant, on a une équipe très solide, très soudée, très motivée. Donc, pas besoin de recrutement en centrale pour nous.

  • Speaker #0

    Du coup, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour 2025 ?

  • Speaker #1

    2025 ? déjà 2024 c'est pas fini on est au septembre, octobre à peu près non mais écoute c'est une très bonne question je pense qu'on continue, tu vois on a des grosses étapes en termes de profitabilité et d'efficacité du modèle qui arrive donc qu'on continue sur cette belle lancée comme je te disais la grosse étape c'est de saturer cet entrepôt là pour pouvoir en ouvrir d'autres à horizon 2025. Je pense que faire monter en puissance cet entrepôt, le saturer et être vraiment confiante sur la duplication, sur sa duplication, ce serait déjà une très bonne étape.

  • Speaker #0

    Je pense que ça doit nécessiter... Beaucoup de frais, d'organisation, de people pour monter un entrepôt, encore une fois, je l'ai vu de mes propres yeux, ça reste quand même assez impressionnant. Donc j'imagine que ça nécessite pas mal de financement et de main d'oeuvre aussi pour monter tout ça, de trouver des endroits, etc.

  • Speaker #1

    Yes, en gros, le challenge, il ne faut pas s'imaginer qu'on ait une usine où il faut des millions d'investissements. Il faut quelques centaines de milliers d'euros pour ouvrir un entrepôt comme ça. La difficulté, ça va être surtout de le trouver parce que tu as un excès au foncier qui est quand même assez difficile, surtout à proximité des villes. Le deuxième, c'est vraiment de monter le noyau dur de techniciens ou de techniciennes expérimentées. Parce que pour mettre en place ce programme de formation, il faut quand même que tu aies un socle de techniciens expérimentés qui vont former les nouveaux. Mais une fois que tu as ton foncier, que tu as ton bâtiment, honnêtement, tu n'as pas 10 000 travaux à mettre en place pour pouvoir ouvrir. Une fois que tu as le noyau dur de technicien expérimenté, pareil, tu as un peu ton embryon d'équipe technique. Et tu vois, une fois que tu as ça, nous maintenant, on a développé les outils tech, les outils opérationnels qui nous permettront de dupliquer assez facilement ce modèle d'entrepôt.

  • Speaker #0

    Ok, c'est rassurant sur le fait qu'au final, c'est possible de le faire. On était là pour prouver, via ce premier entrepôt et via l'ambition, qu'il y a moyen de... d'industrialiser un petit peu ce modèle-là. Trop bien. Est-ce qu'il y aurait une autre question que tu aurais souhaité que je te pose ou on a à peu près fait le tour ?

  • Speaker #1

    Écoute, je pense qu'on a fait le tour. N'hésitez pas à faire un tour sur underdog.shop et à me dire aussi ce que vous en pensez. Nous, on est très friands de feedback à la fois de nos clients ou même les gens qui passent en magasin, qui passent sur notre site. On a vraiment l'ambition d'essayer de convaincre le maximum de personnes que... que consommer et reconditionner, c'est la bonne chose et que ça doit devenir la norme. Donc vraiment, si vous voyez des choses qu'on pourrait améliorer ou alors si juste vous adorez le site, n'hésitez pas à nous le dire. Franchement, ça encouragera toute l'équipe et ça nous pousse aussi à aller dans la bonne direction.

  • Speaker #0

    En tout cas, moi, je suis passé aujourd'hui, accueil 5 étoiles, agréable, sympathique. On sent, j'ai vu en temps réel, une personne prendre en charge un client et j'ai l'impression que ça s'était super bien passé. Donc en tout cas, c'était gentil. Une dernière petite question, peut-être que c'est moi qui ne sais pas, qui manque de culture, mais Underdog, d'où vient ce nom au final ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi je l'ai découvert quand on a brainstormé pour le nom, donc vraiment. C'est un terme qu'on utilise surtout aux US dans le sport et c'est un synonyme de challenger, outsider. Et la définition littérale, c'est le petit que tu n'avais pas vu venir mais que tu veux voir gagner. Et on s'est dit que ça correspondait beaucoup. beaucoup à notre mindset et même à notre business en général, puisque toutes les machines qu'on récupère, tu pensais les mettre à la baine. Et finalement, tu en fais quelque chose et elles se retrouvent dans les cuisines, chez les gens. Et donc, c'est une super nouvelle.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser, justement, je fais le parallèle. Il y a d'autres pays en dehors de la France où le modèle est déjà un petit peu plus abouti ou c'est un peu partout pareil en Europe, aux États-Unis, en Chine ou ailleurs ?

  • Speaker #1

    C'est une question qu'on m'a beaucoup posée lors de la levée de fonds. Et en fait, Cocorico, pour une fois, en France, on est en avance sur les sujets d'économie circulaire. On a une législation qui nous a poussé à vraiment valoriser le déchet et en faire quelque chose. Et donc, on a beaucoup de modèles qui sont plutôt pionniers sur ce genre de vertical. Donc non, il n'existe pas d'autres modèles ailleurs en Europe ou aux US pour l'instant. spécifiquement sur l'électroménager, mais tu vois, si je prends...

  • Speaker #0

    On est déjà en tête du peloton. Ah ouais,

  • Speaker #1

    mais gros électroménager, on est en tête du peloton, très clairement.

  • Speaker #0

    3%, on peut se contenter et se satisfaire de ces petits 3%.

  • Speaker #1

    Ou aller plus loin très rapidement.

  • Speaker #0

    Beaucoup plus loin, mais je me dis qu'il y a du boulot en France et aussi en Europe.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour toutes ces explications sur le reconditionné, de l'électroménager en particulier. J'espère que... Très sincèrement, à titre personnel et à titre professionnel, que ça va bien grandir encore et qu'on arrivera à atteindre des sommets de l'économie circulaire.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Bonne journée, ciao.

Description

♻️🔌  Reconditionnement – Reconstruire un modèle industriel plus vertueux🔌♻️

Sur 10 millions d’appareils électroménagers jetés chaque année, seuls 3% sont réellement réemployés 😱 C’est un gâchis colossal !
Cette semaine, j’ai eu la chance d’échanger avec Claire Bretton, CEO et co-fondatrice d’Underdog. Son objectif ? Faire du reconditionnement de gros électroménagers une évidence dans nos habitudes de consommation.

🎙️ Au programme :
• Pourquoi jeter 10 millions d’appareils chaque année alors qu’on peut réparer et reconditionner ?
• Comment Underdog maîtrise tout le processus industriel, du sourcing à la vente, avec transparence et garantie de 2 ans sur chaque produit
• La volonté de rendre l’économie circulaire plus accessible au grand public
• Le succès de leur programme de formation interne pour palier à la pénurie de main d’œuvre technique


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Futur en U, un podcast RH et engagé qui nous aide à repenser nos modes de fonctionnement pour une entreprise plus durable et prouve que l'on peut faire cohabiter business avec engagement social et environnemental. Cette fois c'est parti ! Eh bien bonjour ! Et bienvenue à tous. Je suis aujourd'hui sur les terres nantaises en compagnie de Claire Breton. Merci de m'accueillir déjà.

  • Speaker #1

    Merci à toi d'être venue.

  • Speaker #0

    Plaisir, ça ne fait pas très très loin de mon fief de Rennes, donc c'était très rapide. On va aujourd'hui aborder quelques sujets, le principal étant le reconditionnement de gros électroménagers, car tu es cofondatrice et CEO de... Underdog. Déjà, je vais te laisser un petit peu te présenter. On pourra peut-être enchaîner un petit peu sur Underdog.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci beaucoup de m'accueillir sur ce podcast. Effectivement, je suis la co-fondatrice et la CEO d'Underdog. Chez Underdog, on fait du reconditionnement de gros électroménagers. Ça veut dire qu'on récupère du gros électroménager défectueux. On le reconditionne ici dans notre atelier de Nantes qui fait à peu près 2700 m². Et on le revend sur notre plateforme qui s'appelle underdog.shop.

  • Speaker #0

    Ok. Et première question que j'aime toujours un petit peu demander dès le début. Aujourd'hui, tu travailles donc Underdog, c'est une société à mission, on est d'accord ? On y viendra peut-être un petit peu plus tard derrière. Comment est-ce que toi, tu es arrivé un petit peu dans ce domaine un petit peu à impact ? Est-ce qu'il y a eu un déclic ? Est-ce que c'est depuis toujours ? Comment c'est venu chez toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, excellente question. Moi, j'ai commencé ma carrière par quatre ans de conseil en stratégie. Ensuite, en 2016, j'ai créé une entreprise dans l'intelligence artificielle qui s'appelait Daco.io. Donc, on était vraiment aux prémices de l'IA appliquée au business. Quand je vois maintenant ce qui se fait, je me dis qu'on était des dinosaures, mais c'était tout début. Et j'ai vendu cette entreprise à Vipi. Donc, j'ai rejoint Vipi en 2018. J'ai passé quatre ans chez Vipi, deux ans à la tête du pricing, ce qui nous amène à 2020 et donc au Covid. Donc moi je pars me confiner et à ce moment là j'ai une petite prise de conscience avec mon mari en disant ok comment on peut aider à cette crise, moi je faisais du pricing chez Vipi, c'est pas ça qui allait sauver le monde. Et donc on crée une association qui s'appelle Sauvons nos commerces et qui venait en aide aux commerçants, c'est à dire qu'on a créé une plateforme qui permettait aux commerçants de s'enregistrer et à leurs clients d'acheter des bons d'achat. afin de les soutenir financièrement et aussi moralement, en se disant qu'ils n'étaient pas tout seuls dans cette crise, que des gens allaient revenir à leur ouverture. Je pourrais t'en parler pendant des heures, mais pour résumer, moi j'ai découvert ce que c'était que monter une entreprise dans l'impact. Alors là, c'était une association, mais un projet dans l'impact. Et j'ai trouvé ça ultra énergisant. Enfin, faire le bien autour de toi, il y a quand même difficilement mieux. Et sortie de Covid, je me suis dit, OK, je veux réorienter ma carrière dans l'impact. je commençais à entendre parler de l'économie circulaire. Je me disais c'est parfait parce que ça allie impact et aussi business et la dimension business est importante pour moi. Et je commence à en parler chez Vipi et je me rends compte que Jacques-Antoine, le cofondateur de Vipi, veut lancer la seconde main chez Vipi. Donc je lève la main, je fais un déj avec lui et je lui dis moi je suis hyper chaude pour m'en occuper. Et donc on crée ensemble Recycle à partir de 2020 et je l'ai fait jusqu'à 2022. C'est la seconde main sur la partie textile, donc prête à porter, de VP. Je mets un pied dans l'économie circulaire et je commence à comprendre tous les enjeux de l'économie circulaire et à découvrir d'autres marchés. Sur l'économie circulaire, tu as vraiment eu deux vagues. Tu as eu une première vague sur des produits, on va dire, faciles à transporter. Tu as eu Backmarket sur le smartphone, tu as eu Vinted sur le vêtement. Et nous, on commençait à arriver sur la deuxième vague sur des produits... plus volumineux, donc le vélo, le meuble, l'électroménager. Et je m'intéresse particulièrement à l'électroménager. Je me rends compte qu'en fait, en France, on jette chaque année 10 millions d'appareils gros électroménagers. C'est colossal, c'est un énorme gâchis. Et t'en as...

  • Speaker #0

    Une partie qui est jetée, on va dire, proprement, entre guillemets, recyclée. Et une partie, moi qui suis souvent à Paris, on a souvent des images de machines à laver un petit peu dans la Seine aussi. Donc tout n'est pas bien jeté aussi.

  • Speaker #1

    Tout n'est pas bien jeté, mais tu as quand même une majorité qui va vers le recyclage. Mais le problème, c'est que le recyclage, on sait que ce n'est pas la meilleure des solutions et que la meilleure des solutions, c'est le réemploi. Et aujourd'hui, sur ces 10 millions d'appareils, tu n'en as que 7% qui sont fléchés vers du réemploi et donc 3% qui sont effectivement réemployés. Donc il y a vraiment quelque chose à faire pour... Faire en sorte que le reconditionné et le réemploi sur cette filière deviennent une évidence, deviennent une vraie filière de reconditionnement. Et c'est pour ça qu'on a lancé Underdog.

  • Speaker #0

    Il y avait une raison pour laquelle ce domaine n'était pas forcément trop appliqué à l'économie circulaire ? Ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Non, je pense que c'est une question de timing. C'était plus facile de s'attaquer au smartphone et au textile en premier. Et que là, on en vient sur la deuxième vague et donc il manquait des reconditionnaires de grosses électroménagers.

  • Speaker #0

    Ok, oui, ce qui fait sens aujourd'hui, j'imagine en volumétrie en plus, on parle presque plus qu'en tonnes qu'en unités. On sent qu'il y avait quand même un vrai souci.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup, Underdog aujourd'hui, dis-nous un petit peu depuis 2020, quelle est un petit peu l'histoire ? Comment ça a démarré ?

  • Speaker #1

    Écoute, on a créé l'entreprise en mi-2022. On a commencé par une première levée de fonds, donc un CID à 3,8 millions d'euros. Et donc, ce qui nous a permis, début d'année 2023, d'ouvrir cet entrepôt-là, de commencer à recruter des techniciens. On a commencé à reconditionner tout ce qui est lavage, donc lave-linge, sèche-linge, lave-vaisselle. On a bien évidemment recruté en centrale une équipe marketing, une équipe ops, une équipe supply. On a lancé notre propre site web avec notre marque. ensuite on a passé l'année à sortir de plus en plus de catégories de produits donc maintenant on est sur la cuisson, on est sur le froid et aujourd'hui tu vois on est 25, donc 15 en atelier 10 dans les bureaux et on répare et on vend entre 500 et 600 machines par mois c'est assez énorme et du coup tu me faisais un petit peu visiter l'entrepôt juste avant,

  • Speaker #0

    hyper intéressant et la vraie particularité d'Underdog c'est de pas être simplement une marketplace mais de vraiment Maîtriser l'ensemble du cercle industriel de réindustrialisation, je ne sais pas si le terme est bon.

  • Speaker #1

    Exactement, nous on est vraiment, si tu prends la tech on pourrait dire qu'on est full stack, mais en fait on va sourcer des produits défectueux, on va les réceptionner ici, ces produits vont être diagnostiqués par nos propres techniciens, ils vont être ensuite réparés. Et quand on dit réparer, c'est à la fois on va réparer les pannes qui ont été identifiées et on va aussi remplacer toutes les pièces du jour, c'est ce qui nous permet derrière de garantir deux ans tous nos produits comme si c'était du neuf. Une fois que la réparation est faite, ça passe en stand de nettoyage. Et donc là, c'est nettoyé de fond en comble. C'est quand même un gros, gros poste. Ça peut prendre jusqu'à une demi-heure, trois quarts d'heure de nettoyer une machine qui est en sale état. Et ensuite, on va prendre en photo tous nos produits puisqu'on a décidé d'être 100% transparent avec nos clients. Et donc, sur notre site, c'est la photo du vrai produit. Donc, nos clients peuvent zoomer, voir les rayures, les pocs s'il y en a. Et enfin, on va jusqu'à, on expédie le produit et on le fait transporter grâce à des partenaires transporteurs. Et on livre et on installe partout en France.

  • Speaker #0

    Ok. Tu as évoqué un petit peu la partie business. Et c'est aussi un peu l'objectif de ce podcast-là. C'est qu'on peut prouver qu'on peut travailler dans une société à mission, faire de l'impact, mais toujours avoir un business derrière. Aujourd'hui, le modèle économique, comment il se construit ? Vous êtes sur de la croissance, tu l'as dit. Il y a une recherche de profitabilité peut-être. Comment ça fonctionne ? Quel est le modèle ? Et quels sont un petit peu les objectifs à terme ?

  • Speaker #1

    Écoute, c'était la grande question quand on a fait notre levée de fonds. Il fallait prouver qu'il y a un modèle économique. Donc effectivement, nous, on travaille sur ce modèle économique-là. On n'est clairement pas rentable à date, après un an et trois mois d'exploitation. Ce serait incroyable. Je ne dirais pas non. Non, mais on a beaucoup, beaucoup travaillé sur ce qu'on appelle les unitéconomiques, donc nos marges unitaires. On a vraiment fait un énorme jump là-dessus parce qu'on source mieux, on répare plus vite, on arrive à avoir des effets de scale sur le transport. Enfin, vraiment, on maîtrise de mieux en mieux nos coûts. L'année 2024, elle est vraiment sur comment on fait monter en puissance cet entrepôt nantais et comment on commence à gagner de l'argent à chaque machine qu'on vend. dès dans quelques semaines en fait ça va arriver donc c'est déjà une première étape qui est hyper importante pour nous et qui arrive déjà tôt dans notre histoire et pour nous c'est hyper important de montrer qu'il y a un vrai modèle derrière puisque comme tu le disais on est entreprise à mission et notre mission c'est d'encourager la construction d'une filière de reconditionnement de gros électroménagers en France, c'est une très longue phrase.

  • Speaker #0

    J'ai pas réussi à l'avaler tranquille. Je vais pas me la décortiquer.

  • Speaker #1

    Non, non, mais en fait, on veut prouver qu'on peut monter une filière. Et un, enfin, en fait, t'as trois piliers. T'as un, comment on ouvre des gisements et comment on accède à ces produits défectueux. Deux, et c'est une grosse partie du travail, c'est comment on monte un outil industriel qui est réplicable et qui est rentable. En fait, on veut prouver à tout le monde que tu peux gagner de l'argent en ouvrant un atelier de reconditionnement et que c'est viable. Et la troisième, c'est encourager les Français à consommer plus durablement et de façon plus responsable. Et donc sur ce point 2, vraiment d'outils industriels, ce côté rentabilité, il est clé pour nous, parce que c'est ce qui nous permettra de dupliquer sur plusieurs entrepôts et de demain inspirer d'autres personnes qui veulent faire la même chose.

  • Speaker #0

    Ok, parce qu'aujourd'hui sur le gros électroménager, je le répète, vous êtes les seuls à le faire en France aujourd'hui ou il y en a d'autres qui ont pris un petit peu le pas à côté ?

  • Speaker #1

    Tu as un acteur qui est historique sur ce marché qui s'appelle Envie, qui est une très belle ESS, donc entreprise sociale et solidaire, qui fait du reconditionnement et de l'insertion depuis des années. Et donc je te parlais tout à l'heure en disant qu'il y a 3% du marché qui est reconditionné aujourd'hui, c'est principalement eux. Après nous on se dit qu'on peut le faire avec une économie on va dire plus conventionnelle et construire un business model qui suffit à lui-même et aujourd'hui on est les seuls de l'économie conventionnelle à être 100% dédié sur du reconditionnement et à être clairement un acteur industriel du reconditionnement qui fait que ça.

  • Speaker #0

    Pour résumer la mission aujourd'hui c'est 3% qui est reconditionné l'objectif est de prouver et de mettre en oeuvre de scaler un petit peu le modèle. pour utiliser un terme de startup une fois de plus, et d'aller chercher les 10%, les 20%, les 50%, etc.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu as une idée un peu en termes de timeline, où tu sais déjà un petit peu ce chiffre, est-ce qu'il a déjà bougé depuis 2020 ? Est-ce qu'on espère arriver à tel chiffre dans un an, deux ans, dix ans, vingt ans ?

  • Speaker #1

    Non, les choses bougent. Après, on n'a pas du tout de timeline de ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Mais j'ai appris. Plus je me suis intéressé au domaine du développement durable, qu'il fallait savoir être patient et savourer les petites victoires étape par étape également.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y avait d'autres points sur Underdog ? Où est-ce que vous êtes aujourd'hui ? Sur l'actualité ou sur les objectifs à court ou moyen terme en ce moment ?

  • Speaker #1

    Écoute, sur ce qu'on a fait aussi tout au long du chemin de cette dernière année et demie, ce que je peux te partager c'est qu'aujourd'hui on est sur un marché où la main d'œuvre est assez pénurique. Tous les métiers techniques ont été malheureusement délaissés ces dernières années, décennies. En tout cas il y a trop peu de techniciens qui sortent des lycées professionnels aujourd'hui. Donc nous on a lancé notre propre programme de formation et de reconversion qui marche très bien. Et donc en fait, on prend des personnes qui veulent se reconvertir, qui veulent apprendre ce métier-là qui est passionnant. Et on les forme en trois mois, ce qui marche hyper bien. On a déjà eu deux promos. Donc ça, c'était une des grandes victoires de l'année 2023, début 2024. Et début 2024, on a ici une grande actualité. T'es passé à travers le magasin, mais on a ouvert un magasin, un flagship au cœur de notre entrepôt à Nantes. Parce que nous c'était très important d'asseoir notre présence locale et d'accueillir les Nantais ici pour qu'ils puissent découvrir qu'est-ce que le reconditionner, qu'est-ce que le reconditionner par Underdog. C'est vraiment un magasin qui est au cœur de notre atelier, donc on peut voir les techniciens travailler et on peut voir vraiment tout ce qu'il y a derrière ce type d'industrie. Ça marche très bien, toutes les personnes qui viennent, même les curieux qui viennent juste voir comment ça se passe sont ravis de toucher du doigt l'histoire.

  • Speaker #0

    Parce que tu es en plus ambassadrice du mouvement Impact France dans les pays de la Loire. Je sens que tu es sur tous les fronts de la transition à la fois écologique mais aussi sociale. Donc bien joué. Aujourd'hui, vous recherchez toujours à recruter des personnes chez Underdog. Est-ce qu'il y a un appel ? Est-ce que tu as besoin de recruter de nouvelles personnes ? Est-ce qu'il y a un message à faire passer à ce sujet ?

  • Speaker #1

    Écoute, nous, on recrute toujours des techniciens, donc il y a clairement un appel, on va dire, permanent. Sur notre équipe en centrale, on est plutôt bien staffé. Je pense qu'on aura plutôt des besoins de recrutement début 2025 ou à l'horizon mars 2025. Mais pour l'instant, on a une équipe très solide, très soudée, très motivée. Donc, pas besoin de recrutement en centrale pour nous.

  • Speaker #0

    Du coup, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour 2025 ?

  • Speaker #1

    2025 ? déjà 2024 c'est pas fini on est au septembre, octobre à peu près non mais écoute c'est une très bonne question je pense qu'on continue, tu vois on a des grosses étapes en termes de profitabilité et d'efficacité du modèle qui arrive donc qu'on continue sur cette belle lancée comme je te disais la grosse étape c'est de saturer cet entrepôt là pour pouvoir en ouvrir d'autres à horizon 2025. Je pense que faire monter en puissance cet entrepôt, le saturer et être vraiment confiante sur la duplication, sur sa duplication, ce serait déjà une très bonne étape.

  • Speaker #0

    Je pense que ça doit nécessiter... Beaucoup de frais, d'organisation, de people pour monter un entrepôt, encore une fois, je l'ai vu de mes propres yeux, ça reste quand même assez impressionnant. Donc j'imagine que ça nécessite pas mal de financement et de main d'oeuvre aussi pour monter tout ça, de trouver des endroits, etc.

  • Speaker #1

    Yes, en gros, le challenge, il ne faut pas s'imaginer qu'on ait une usine où il faut des millions d'investissements. Il faut quelques centaines de milliers d'euros pour ouvrir un entrepôt comme ça. La difficulté, ça va être surtout de le trouver parce que tu as un excès au foncier qui est quand même assez difficile, surtout à proximité des villes. Le deuxième, c'est vraiment de monter le noyau dur de techniciens ou de techniciennes expérimentées. Parce que pour mettre en place ce programme de formation, il faut quand même que tu aies un socle de techniciens expérimentés qui vont former les nouveaux. Mais une fois que tu as ton foncier, que tu as ton bâtiment, honnêtement, tu n'as pas 10 000 travaux à mettre en place pour pouvoir ouvrir. Une fois que tu as le noyau dur de technicien expérimenté, pareil, tu as un peu ton embryon d'équipe technique. Et tu vois, une fois que tu as ça, nous maintenant, on a développé les outils tech, les outils opérationnels qui nous permettront de dupliquer assez facilement ce modèle d'entrepôt.

  • Speaker #0

    Ok, c'est rassurant sur le fait qu'au final, c'est possible de le faire. On était là pour prouver, via ce premier entrepôt et via l'ambition, qu'il y a moyen de... d'industrialiser un petit peu ce modèle-là. Trop bien. Est-ce qu'il y aurait une autre question que tu aurais souhaité que je te pose ou on a à peu près fait le tour ?

  • Speaker #1

    Écoute, je pense qu'on a fait le tour. N'hésitez pas à faire un tour sur underdog.shop et à me dire aussi ce que vous en pensez. Nous, on est très friands de feedback à la fois de nos clients ou même les gens qui passent en magasin, qui passent sur notre site. On a vraiment l'ambition d'essayer de convaincre le maximum de personnes que... que consommer et reconditionner, c'est la bonne chose et que ça doit devenir la norme. Donc vraiment, si vous voyez des choses qu'on pourrait améliorer ou alors si juste vous adorez le site, n'hésitez pas à nous le dire. Franchement, ça encouragera toute l'équipe et ça nous pousse aussi à aller dans la bonne direction.

  • Speaker #0

    En tout cas, moi, je suis passé aujourd'hui, accueil 5 étoiles, agréable, sympathique. On sent, j'ai vu en temps réel, une personne prendre en charge un client et j'ai l'impression que ça s'était super bien passé. Donc en tout cas, c'était gentil. Une dernière petite question, peut-être que c'est moi qui ne sais pas, qui manque de culture, mais Underdog, d'où vient ce nom au final ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi je l'ai découvert quand on a brainstormé pour le nom, donc vraiment. C'est un terme qu'on utilise surtout aux US dans le sport et c'est un synonyme de challenger, outsider. Et la définition littérale, c'est le petit que tu n'avais pas vu venir mais que tu veux voir gagner. Et on s'est dit que ça correspondait beaucoup. beaucoup à notre mindset et même à notre business en général, puisque toutes les machines qu'on récupère, tu pensais les mettre à la baine. Et finalement, tu en fais quelque chose et elles se retrouvent dans les cuisines, chez les gens. Et donc, c'est une super nouvelle.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser, justement, je fais le parallèle. Il y a d'autres pays en dehors de la France où le modèle est déjà un petit peu plus abouti ou c'est un peu partout pareil en Europe, aux États-Unis, en Chine ou ailleurs ?

  • Speaker #1

    C'est une question qu'on m'a beaucoup posée lors de la levée de fonds. Et en fait, Cocorico, pour une fois, en France, on est en avance sur les sujets d'économie circulaire. On a une législation qui nous a poussé à vraiment valoriser le déchet et en faire quelque chose. Et donc, on a beaucoup de modèles qui sont plutôt pionniers sur ce genre de vertical. Donc non, il n'existe pas d'autres modèles ailleurs en Europe ou aux US pour l'instant. spécifiquement sur l'électroménager, mais tu vois, si je prends...

  • Speaker #0

    On est déjà en tête du peloton. Ah ouais,

  • Speaker #1

    mais gros électroménager, on est en tête du peloton, très clairement.

  • Speaker #0

    3%, on peut se contenter et se satisfaire de ces petits 3%.

  • Speaker #1

    Ou aller plus loin très rapidement.

  • Speaker #0

    Beaucoup plus loin, mais je me dis qu'il y a du boulot en France et aussi en Europe.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour toutes ces explications sur le reconditionné, de l'électroménager en particulier. J'espère que... Très sincèrement, à titre personnel et à titre professionnel, que ça va bien grandir encore et qu'on arrivera à atteindre des sommets de l'économie circulaire.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Bonne journée, ciao.

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