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Gang de copines

37 | Céline et Fatima, sororité et business : frontière ou opportunité ?

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42min |15/12/2024
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Description

Tu t’es déjà demandé s’il y avait une frontière entre relation amicale et collaboration professionnelle ? S’il y avait des risques ou des opportunités à mixer les deux ? 


Les limites sont parfois floues et c’est le sujet palpitant qu’on aborde aujourd’hui avec Céline, fondatrice d'Evolae. On discute de son parcours inspirant et de la puissance des amitiés féminines. Céline partage comment elle a transformé sa carrière après le confinement en créant Evolae Working Home, un espace dédié au coworking, à l'événementiel et aux séminaires. Après la fermeture de cet espace physique, elle a lancé Evolae Connect, axé sur la création de connexions professionnelles de qualité.


Céline raconte sa rencontre marquante avec Fatima lors d'une porte ouverte à Evolae Working Home. Leur collaboration sur divers projets, notamment les événements "Tajine Mania", a rapidement évolué en une amitié profonde. Céline souligne l'importance de la sororité, de l'écoute et du soutien mutuel dans nos relations professionnelles et personnelles.

Elles ont également collaboré sur le projet de livre "Impacter au féminin", renforçant encore leur lien. Céline exprime sa gratitude pour l'amitié et le soutien de Fatima, tout en partageant ses réflexions sur la collaboration entre femmes et l'importance de célébrer les succès de chacune.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Elodie

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines, je suis Élodie et dans ce podcast, je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines, parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Bonjour Céline !

  • Céline

    Bonjour Élodie !

  • Elodie

    Céline, tu es originaire de Berck-sur-Mer, tu es installée à Lille où tu es arrivée pour les études et depuis tu n'en es jamais repartie. Tu as créé et fondé Evolae. Alors déjà pour commencer, est-ce que tu peux nous présenter cette activité ?

  • Céline

    Oui, tout à fait. Merci Elodie de m'inviter aujourd'hui. Et en fait, pour la petite histoire, Evolae Working Home a vu le jour, en tout cas dans son écriture de projet pendant le confinement, où je faisais pas mal de projets à l'étranger. Je rentre de voyage en février 2020. J'apprends que je suis licenciée économique et qu'on va être confiné ici en France. Et une bonne et une mauvaise nouvelle, j'apprends que je suis licenciée, donc c'est un peu retour au basique, c'est-à-dire que j'ai pris ça comme une libération en disant tiens, j'aimais tellement bien ce que je faisais que je n'aimais plus comment on me demandait de le faire J'étais dans l'insertion professionnelle et dans l'accompagnement de projets et du coaching à l'emploi. Je voulais absolument changer mes techniques de travail, d'arrêter de faire à la place des autres, de prendre beaucoup de temps pour des choses qui étaient plus utiles pour moi. Donc, en fait, pendant qu'on confine, j'aurais écrit un projet qui s'appelle, en tout cas quand il est sorti de terre, ça s'appelait Evolae Working Home, où c'était créer un espace pour tous, où j'allais recevoir des personnes pour des projets, de l'événementiel, du coworking et du séminaire d'entreprise.

  • Elodie

    Donc... C'était un lieu physique et depuis, ça a évolué.

  • Céline

    Oui, en fait, ouverture officielle, inauguration comprise le 6 novembre 2021. Donc, il y a eu une belle année pour l'écriture et la mise en place, les travaux, etc. Et fermeture officielle cet été au mois d'août, où je réfléchis, je prends une décision. La décision, elle s'est faite également ici en France, mais à l'étranger, dans le désert. J'ai fait une espèce de... de risettes dans le désert où j'ai réfléchi à mon avenir professionnel. Et en fait, tout ce que je faisais, c'était vraiment de rencontrer des personnes, de les faire se rencontrer, de les connecter. Et du coup, financièrement et économiquement, on arrivait à un point où il fallait prendre une décision. La décision, c'était de fermer le lieu physique, mais de continuer l'activité. Donc, le lieu Evola et Working Home a été fermé physiquement. Mais du coup, l'entité Evola et Connect a vu le jour cet été.

  • Elodie

    Et alors, qu'est-ce que c'est Evolae Connect ?

  • Céline

    C'est justement partir de ce qui est existant et puis en toute transparence, aussi après la visibilité qui a été faite avec Working Home, avec le fait qu'on me connaisse, j'étais quand même l'étiquette Evolae, Madame Evolae. Du coup, la Connect, c'est vraiment la connexion, c'est dénicher des pépites, c'est se rencontrer et c'est créer des connexions de qualité pour le business des personnes qui vont venir me rencontrer.

  • Elodie

    Et tu as plutôt des clients ou des clientes ?

  • Céline

    Alors, c'est intéressant cette question parce que dans l'accompagnement, dans ma carrière pro, d'insertion pro, c'était beaucoup l'accompagnement au féminin. Quand j'ai ouvert Evola et Working Home, au début, c'était très féminin aussi. C'est venu s'aligner aussi avec le masculin parce que pour moi, j'ai besoin aussi du masculin pour avancer. Et souvent, je me retrouve à être mentorée par des hommes. Mais sinon, il y a beaucoup de femmes qui viennent me consulter ou qui viennent me chercher pour des projets et c'est souvent des nanas.

  • Elodie

    Tu as quelques exemples à nous donner, un ou deux exemples de projets que tu as pu mener avec des femmes ?

  • Céline

    Surtout pour des événements en collaboration, comme là, on va certainement en parler, le déroulé, j'organise des événements autour d'un livre impacté au féminin, c'est vraiment des duos, des trinomes, des quatuors, voire des équipes de femmes. Et puis, il n'y a pas très longtemps, c'était une ancienne collaboratrice sur un... Sur des réseaux d'entrepreneurs, une dame qui est venue me demander de lui dénicher un lieu. Et encore une fois, c'était une nana. Donc, j'ai pas mal d'exemples comme ça. Ou des femmes également qui sont dans le bien-être. J'en ai pas mal qui me demandent de leur trouver un cabinet, une salle pour faire des ateliers en collectif. Donc, des clientes plutôt que des clients dans le domaine du bien-être aussi.

  • Elodie

    Ok. Et l'amie dont tu vas nous parler aujourd'hui, elle a aussi un lien avec ton cadre professionnel.

  • Céline

    Tout à fait. Fatima Benlama. Fatima, c'est une nana que j'ai rencontrée, j'utilise beaucoup ce terme, que j'ai rencontrée lors d'une porte ouverte à Evola et Working Home. Tous les trimestres, on organisait des portes ouvertes pour faire découvrir le lieu. Et Fatima, apparemment, avait été recommandée, je ne sais plus par qui, pour venir visiter le lieu, pour peut-être, à l'époque je ne savais pas, mais proposer une collaboration. Pour la petite histoire, quand elle rentre dans la grande pièce, le grand salon, comme elle est assez lumineuse dans son sourire, je vois vraiment une lumière apparaître, un beau soleil apparaître et ça a matché très vite.

  • Elodie

    Vous vous êtes rencontrée dans l'espace que tu avais auparavant et comment votre relation s'est mise en place ?

  • Céline

    Je me souviens que c'était en mars 2023, pendant une porte ouverte, un samedi matin, très souriante, je lui fais visiter le local avec... On avait également une pièce où on mettait des expositions comme une galerie d'art. On boit vite un café, on match très vite, on sourit, on propose de se revoir même en aparté. Elle me parle d'un des projets qu'elle avait. Fatima Ben Lama, c'est madame tagine mania qui travaille depuis le tagine. C'est un outil qu'elle utilise pour venir aussi accompagner des personnes. En l'occurrence, le féminin aussi, souvent des cadres sup, des personnes qui sont dans le... l'accompagnement eux-mêmes ou le coaching, où elle vient travailler sur elle en utilisant le tagine. Et donc, en fait, comme je suis séduite par l'idée, je lui propose très rapidement, dans un premier temps, une collab en disant Écoute, Fatima, éclate-toi, écoute-toi et surtout, fais le tagine mania à Evolae. Donc, très rapidement, on monte la feuille de route et le premier tagine mania se fait à Evolae en soirée où on réunit une petite équipe de filles, de femmes.

  • Elodie

    Une belle expérience pour toi aussi, j'imagine.

  • Céline

    Oui, carrément, parce qu'au départ, ce n'était pas convenu. Elle me demande si je ne veux pas être celle qui va être... Alors, ce n'est pas un cobaye, mais quoique, s'exercer et être celle qui va vivre et préparer son tagine en live. Donc, j'accepte très rapidement en mode, ouais, carrément, pas de souci, mais avec plaisir. Et j'en souris encore. Et le moment arrive où je ferme les portes des volailles, j'accueille le public du soir. Donc, on était une petite 8-10, je crois, entre nanas. Et entre-temps, elle m'avait sondée sur mes goûts alimentaires, enfin, la partie vraiment culinaire. Et puis, des petites questions qui vont de pair avec ma personne, mais rien qui pouvait m'alerter, en fait. Et le moment venu, je sens... qu'il se passe quelque chose où, ouais, je vais être sondée, mais observée à faire mon tagine, mais pas dans le mauvais sens du terme, c'est-à-dire qu'il y a vraiment... En fait, pour bien l'expliquer, il faut vraiment le vivre, parce qu'il se passe des choses où là, je suis vraiment en séance d'accompagnement, et très rapidement, je rentre dans le personnage. Ce n'est même plus... Ce n'est pas faire semblant, c'est vraiment de dire, c'est mon tagine, mais très rapidement, je vois que... Il se passe des choses et au bout de 20 minutes de séance, je suis déjà émue parce qu'il se passe quelque chose où, espèce de flashback, devant moi, ce n'étaient non pas des invités pour cette soirée ni des personnes qui voulaient goûter mon tagine. J'imaginais mes sœurs, parce qu'on est une grande famille, qui me jugeaient quand je leur cuisinais des plats pendant que ma maman était à la maternité en train d'accoucher d'un énième enfant. Et je revois la scène en disant, et Fatima le ressent, elle me dit qu'est-ce qui se passe ? Je dis là, il y a des filles qui me regardent, elles me jugent. Et du coup, l'exercice, il est très simple, c'est qu'est-ce que tu as envie de leur dire ? Et j'ai envie de leur dire bah merde, je suis en train de cuisiner, c'est mon choix, je m'éclate, donc ouais, si ça ne vous plaît pas, allez vous faire voir. Et elle me dit tu as envie de leur dire quoi ? Je dis oui, je vais leur dire ça, du coup, et je m'adresse à des filles que je ne connais pas. Bref, je sais que j'ai dit un gros mot, je ne sais plus si c'est celui-ci, mais en tout cas, j'ai dit… Mais ça venait du cœur et en même temps, c'était aligné. Et je pense que c'est venu réparer le fait que, oui, effectivement, comme j'étais l'aînée d'une grande famille, quand on me critiquait en disant Ah, t'es pas d'alcool ou Ton riz, il est pas salé c'est peut-être resté dans mon inconscience. Et le fait de le poser comme ça, c'était juste Waouh !

  • Elodie

    Du coup, tu as été à la fois hôte de l'événement, on va dire, de Fatima. Tu as profité aussi de cette expérience. Est-ce que vous avez eu d'autres collaborations après cette première ?

  • Céline

    Oui, alors en fait, on a un réseau sur l'île où il y a plein de nanas qui se connaissent et on connaît en commun une dame qui est franco-américaine qui a créé le mouvement Impacté au féminin depuis 2021 et par l'intermédiaire d'autres réseaux qu'on connaît, Fatima, au départ, on est emballé par la même aventure qui est de contribuer à écrire un chapitre dans le livre. Impacté au féminin 2023 Ok. Et donc, on s'en parle, on s'en parle. Moi, 2023, c'était une année où Evolae a très bien marché parce que c'était aussi, après un démarrage lent, c'était l'année où ça y est, la visibilité avait été faite et j'avais pas mal de commandes. Donc, je me suis laissée un peu… Je m'occupe que d'Evolae. Donc, moi, je verrai ça plus tard. Sauf qu'entre-temps, la com autour du livre Impacté au féminin tourne. Et c'est vrai que Fatima, elle a été une des rares à me dire Alors, tu t'inscris ? T'en penses quoi ? Je dis Ouais, je vais m'inscrire, je vais voir. Et en fait, je ne sais pas, j'ai traversé une phase de procrastination où je ne me suis pas inscrite. Et quand je veux m'inscrire, la date butoir est terminée et la dame qui organise ça ne fait plus rentrer de candidat. Et du coup, j'ai expliqué à Fatima Écoute, j'ai essayé une dernière fois de convaincre la dame, mais malheureusement non. Donc, je ne ferai pas partie de cette aventure. Donc, j'ai suivi l'aventure de Fatima en l'accompagnant. à Paris, autant pendant qu'elle écrivait, mais surtout à la sortie officielle du lancement du livre. Et pour la petite histoire, j'ai rien raté de l'aventure, j'ai même organisé une soirée pour elle, au pluriel parce qu'elles étaient plusieurs lilloises, en octobre 2023. Et cette année, en 2024, j'ai vraiment fait partie de l'aventure, de la troisième édition Impacté au féminin Et d'ailleurs, c'est ce qui nous lie aussi, parce que l'ayant vécu l'année dernière avec elle, Là, j'étais de l'autre côté de la barrière en étant co-auteur du livre également.

  • Elodie

    Comment ça s'est fait pour toi, le passage de partenaire à Ami ?

  • Céline

    Très naturellement, sans le nommer, parce que très rapidement… D'ailleurs, petite anecdote aussi, je me souviens que c'était une des premières nanas, en tout cas dans mon réseau proche, à qui j'ai évoqué la fermeture et ma prise de décision du local Évolet. Et c'est vrai que c'était une des rares personnes à qui je me confiais sur des choses que je ne disais à personne, encore moins aux clients et aux collaborateurs proches. Parce que pour moi, le fait qu'on ne se voit pas tous les jours, il y avait déjà une prise de hauteur, un regard extérieur qui était important pour moi. Et pour aller plus loin et passer la barrière de l'amitié, c'est d'être invitée à dîner chez elle, de rencontrer ses enfants, de sortir prendre des cafés en extérieur avec elle et ses enfants. Donc vraiment, je pense que... là ce qui peut être qualifié de naissance d'une amitié, c'est pour moi, là si j'évoque que moi, par exemple moi, on rentre dans ma bulle, c'est que si on rentre dans ma bulle, on rentre chez moi, là déjà on est dans un cadre intime, et amical, voire familial. Donc de l'autre côté, je l'applique aussi, donc le fait d'être rentrée chez elle, dîner chez elle, partager des choses, et rencontrer en plus sa famille, pour moi on était dans le cadre vraiment d'amitié du coup.

  • Elodie

    D'accord. Donc, il y a les déjeuners, le dîner, le café, moments partagés chez l'une ou chez l'autre et ou à l'extérieur. Est-ce qu'il y a d'autres choses, d'autres petits rituels que vous avez entre vous dans le cadre pro-perso ?

  • Céline

    Oui. Donc, en fait, dans la phase où je prends la décision et je ferme définitivement, il s'est passé un bon mois et demi. des rituels où à un moment donné, je faisais un travail sur moi, sur moi en tout cas, sur la structure, de fermer bien à l'heure et non pas de garder l'ouverture parce qu'en disant, oui, on est tellement bien qu'on resterait même la soirée à discuter avec les clients. Et je me rappelle, il y a des soirs où je fermais vraiment à l'heure, à 18 heures, donc je prenais le métro pour rentrer. Et on a un quartier où on a retrouvé, c'est Saint-Maurice-Pelle-Voisin parce que là-bas, il y a un petit coin où on va boire notre café. Et le fils de Fatima est à l'école pas très loin, donc on peut se croiser dans le même quartier. Et à chaque fois que je descendais du métro, je descendais là et je finissais ma course à pied en téléphonant à Fatima pour lui raconter soit ma journée ou lui poser des choses. Et c'était devenu un petit rituel. D'ailleurs, elle avait remarqué ce qu'elle me dit. Là, tu viens de sortir de Saint-Maurice-Fay-le-Voisin ? Donc, c'est assez anecdotique, mais c'est mignon parce que… Par exemple, il peut m'arriver d'appeler ma mère ou quelqu'un, et puis arriver là, j'appelle Fatima, et puis on va rester presque une heure au téléphone parce qu'on fait des échanges avec ce qui se passe pour elle ou ce qui se passe pour moi.

  • Elodie

    D'accord. Aujourd'hui, qu'est-ce qui continue à vous lier toutes les deux ?

  • Céline

    La même chose. Déjà, l'aventure du livre, parce que je viens de la vivre et on n'a pas pu être là parce que le lancement, c'était sa soirée d'anniversaire en famille. Mais par exemple, c'est quelqu'un à qui j'ai envoyé ma relecture de mon chapitre. Quand on me propose des projets ou des collaborations, j'ai un besoin des fois d'aller là. l'appeler pour lui poser des choses. Quand je trouve des lieux qui pourraient l'intéresser, elle, pour ses expériences tagines, pareil, je lui en parle. Donc, toujours la même chose, ces petits rituels de s'appeler et puis réfléchir ensemble, pourquoi pas à développer ou préparer un projet également pour en 2025.

  • Elodie

    J'imagine qu'un des gros éléments qui vous lie aussi, c'est l'entreprenariat et le souhait d'avancer dans votre aventure entrepreneuriale.

  • Céline

    Oui, tout à fait. Vraiment, c'est le sujet. D'ailleurs, c'est ce pour quoi on s'est rencontrés aussi et ce qui nous lie. Et j'aime les femmes qui sont, sans m'identifier, mais quoique, tu sais, un peu avec un mental où on est whineuse, on lâche rien, on avance. On peut douter, mais on doute une heure et cinq heures après, tu peux avoir un mou d'aplat et puis le lendemain, tu es requinquée. Fatima, elle est comme ça et j'aime bien parce que c'est un mental que j'ai aussi. Je pense que c'est ce qui nous lie également, effectivement.

  • Elodie

    On va dire que vous vous tirez vers le haut l'une et l'autre un peu. Il y a un peu ça entre vous deux ?

  • Céline

    J'ai envie de dire oui. En même temps, encore une fois, on ne se le nomme pas. Après, je pense qu'on l'est ou on ne l'est pas. Après, ça s'entretient. Depuis que je la connais, c'est vraiment ça. Il y a un regard extérieur, il y a de la distance, il y a le respect de chacune, où on ne se marche pas dessus, comme on ne se connaît pas non plus depuis 20 ans. Tu vois, moi, par exemple, dans mes amitiés, il y a des gens, je ne vais pas les voir pendant trois mois, et quand on se revoit, c'est comme si on s'était vus hier. Donc ça, c'est ma signification de l'amitié, par exemple. Oui. Et c'est un peu ça que Fatima, on peut... Et pareil, je sais qu'elle me suit sur les réseaux et quand elle ne me suit pas, elle vient en nouvelles. Moi, c'est pareil. Donc, il y a un truc comme ça qui vient se mettre en place naturellement. Et ça, ce n'est pas avec tout le monde. Je peux les compter sur les doigts de la main. Mais effectivement, nos sujets de prédilection, c'est notre entrepreneuriat et comment on évolue effectivement.

  • Elodie

    D'accord. Alors, je vais faire deux parenthèses parce que ce que tu viens de me dire là m'a suggéré deux questions. La première, c'est... qu'est-ce que c'est pour toi du coup la sororité ? Parce que tu as parlé là un peu de ta définition de l'amitié. Qu'est-ce que c'est pour toi la sororité ?

  • Céline

    C'est le fait d'être ensemble, de partager, aussi de partir de l'expérience, d'écouter, de partir de l'expérience d'une pour aller vers une autre expérience, de l'écoute, le partage, la célébration entre nous. s'élever.

  • Elodie

    Et alors, ma deuxième question, c'est par rapport à ton cercle amical. Si tu veux en parler en deux mots, Fatima, c'est une amie que tu as rencontrée dans le cadre professionnel. Tu as parlé de personnes que tu voyais pas pendant trois mois et c'est comme si vous vous étiez vus hier. Tu as un gros cercle amical, des gens que tu vois régulièrement.

  • Céline

    En fait, moi, j'ai toujours fonctionné, encore une fois, sans me le dire, mais à un moment donné, je mettais les mots dessus. C'est nuancé. Tu vois, par exemple, je vais nuancer de dire, on commence par, par exemple, collègues, connaissances, amicalité. Voilà, je gradue et je mets plein de... Et en fait, les gens qui vont entrer dans mon cercle amical, voire... Des gens que je vais considérer vraiment comme des proches proches, des fois mieux que certains membres de ma famille que je ne vois pas ou peu. Et ouais, il y a un truc fort en moi, et d'ailleurs c'est ce que je partage avec certains, parce qu'il y a ce respect-là de l'intimité, de la famille, de la confidentialité, de on partage un truc une fois ça a été tellement fort que quand on se revoit comme on l'a vécu, il y a un truc qui nous lie. Tu vois, je suis allée dans le désert en juin dernier avec une nana que je ne connaissais pas beaucoup. il y a un truc pareil qui s'est développé. Je ne sais pas, je n'arrive pas à le nommer. On n'a pas besoin de se dire des choses pour se comprendre. On peut se revoir, là, on s'est vus ce week-end. Des fois, on en reparle, mais il y a un truc fort, comme s'il n'y avait que nous qui avions vécu cette expérience. C'est en nous, on le sait et on se comporte tellement naturellement qu'on n'a pas besoin de se dire des choses. Fatima fait partie aussi de ces gens où les premières fois sont importantes. On a matché tout de suite et ce match-là, je ne pense pas qu'il s'arrêtera. Un cercle d'amis, en fait, j'ai beaucoup de connaissances, j'ai un gros réseau, mais je ne partage pas mes affections et les mêmes affects avec tout le monde et c'est normal, je pense. Après, tu vois, moi, je prône l'exclusivité. Quand j'ai quelqu'un avec qui je me sens bien, que ce soit un homme ou une femme, être exclusive pour quelqu'un en disant Ah, là, c'est notre moment, etc. et je ne vois pas qu'on soit cinq, ça, j'ai envie de le cultiver chez moi.

  • Elodie

    Ah, c'est intéressant. Du coup, tu vois plutôt tes amis en duo. Toi et une personne, et pas forcément dans un grand groupe.

  • Céline

    Oui, le cadre amical, oui. Mais tout ce qui est collaboratif, partenariat et… Je suis quelqu'un qui est fan de travailler en équipe parce que déléguer, partager, chacun sa tâche, c'est super important. On apprend beaucoup aussi de l'autre. Tout à l'heure, j'ai rendez-vous avec une nana. À 13h30, on va boire un petit café. C'est un one-one. On n'est pas 36. C'est intéressant parce qu'on peut partir dans le dégonfidence. C'est notre moment à nous. J'aime bien parce que je sais le faire avec moi-même, prendre rendez-vous avec moi, mais je sais le faire également avec... d'autres personnes, que ce soit des nanas ou des mecs, ou se concentrer sur notre amitié exclusive, par exemple. D'accord.

  • Elodie

    Ok. Si on veut recentrer sur Fatima, tu l'as déjà un peu mentionné, mais qu'est-ce qu'elle t'apporte ?

  • Céline

    J'aime son avis extérieur. Je trouve qu'elle a une parole juste parce que c'est toujours argumenté et ça me donne envie de réfléchir différemment. Et j'aime son regard neuf à chaque fois. C'est toujours frais. C'est toujours... Ouais, tu vois, je fais un lien avec ce que tu... La question est intéressante parce que je fais un lien avec... Entretenir une amitié, c'est ça. C'est comme dans un couple. C'est changer, c'est entretenir. La différence, c'est échanger, se confier. C'est une des rares personnes à qui je confie des choses dans l'entrepreneuriat qui m'arrivent, des collabs, des beaux projets. Ça reste quelqu'un à qui je le dis, même si je ne reviens pas dessus. Je sais que je lui ai dit et c'est OK pour moi parce qu'elle prend de la hauteur pour qu'on en parle, par exemple.

  • Elodie

    D'accord. Et à ton avis, toi, qu'est-ce que tu lui apportes ? J'aurais envie de dire...

  • Céline

    Allez, on va l'appeler, lui demander. Je me dis, tu sais, quand on est connecté à quelqu'un, même si là, en l'occurrence, je n'ai pas la réponse, et d'ailleurs, merci, j'irai lui poser quand je la verrai, parce que j'ai l'impression que comme on est connecté, on doit s'apporter les mêmes choses.

  • Elodie

    Pour prendre un peu plus de hauteur sur le sujet de... l'entrepreneuriat, de la collaboration et dézoomer un peu ta relation avec Fatima. À ton avis, qu'est-ce qui distingue une collaboration entre femmes dans le milieu professionnel ?

  • Céline

    Très bonne question, merci de l'avoir posée. En fait, tu vois, moi, j'aurais pu faire partie de ces femmes qui disent que je suis militante. À un moment donné, je le pensais. Mais après, je me suis penchée sur la définition et je me suis même... J'ai même été voir des choses en lien avec le militantisme, etc.

  • Elodie

    Le militantisme féministe, tu veux dire ?

  • Céline

    Oui, tout à fait.

  • Elodie

    D'accord.

  • Céline

    Après, je ne dirais pas que je le suis, mais j'aime porter la voix des femmes et montrer qu'une femme peut s'en sortir, qu'on peut avoir une approche différente pour briller, mais dans le bon sens du terme, c'est-à-dire faire comme un homme ou, sans se comparer, de dire... de respecter. les conditions d'une femme. Après, c'est un peu... Ouais, quand même. Parce que tu vois, des fois, je me dis, ouais, je suis une femme. Moi, j'ai été comme ça très longtemps avec un mental young, c'est-à-dire masculin, ou avec une mentalité où il faut toujours montrer. Tu vois, un exemple très, très simple. Hier, je suis allée repérer un parcours pour un 10 km qu'on organise pendant la période de février blanc pour le cancer de l'enfant. Bon, c'est une petite parenthèse. Alors, c'est un truc de fou. Moi, j'ai fait du sport à haut niveau très longtemps, très jeune. Et c'est mon père qui était mon entraîneur à un moment donné. Donc, je peux te dire qu'il lâchait rien encore plus. Et bien, hier, en repérant le parcours avec des mecs de la mairie de Villeneuve-Dasque, par exemple, il y a un truc qui s'est réveillé en moi, où je voulais courir. Je voulais, comme s'il y avait une performance à atteindre. Je me dis, ah ouais, c'est encore là. Mais en mode... J'étais contente parce que ce n'était pas en mode sportive, je vais gagner un truc. C'était waouh ! Ah là, je me sens bien. En plus, je voyais jouer de la boue partout. Je voulais taper dans les flaques de boue. Il y a un truc enfant intérieur qui s'est connecté et surtout un truc qui s'est réveillé. Je ferme la parenthèse pour dire que, tu vois, à une époque, j'aurais pu dire, ouais, je suis une femme et alors je vais y arriver. Et j'étais en mode, je vais vous montrer qu'on peut le faire. Donc, pour distinguer la collaboration entre femmes, tu vois, c'est... Je trouve qu'on a une approche qui est un peu différente. Je ne dis pas qu'on ne collabore pas avec les hommes, qu'on ne collabore pas entre eux, bien au contraire, mais il y a ce côté approche collaborative et inclusive, tu vois, que je retrouve chez pas mal de femmes, où il y a toujours un discours aussi où on va vouloir travailler ensemble, on va vouloir créer des groupes, des équipes, se répartir les tâches. Et je trouve aussi qu'on a plus une approche collective. que hiérarchique c'est pas c'est ma collègue on fait ça ensemble ou c'est pas elle c'est ma responsable c'est quand on fait un projet collaboratif je vois tout à fait on est dans se dire c'est ça des fois je plaisante avec des nanas qui je collabore d'ailleurs je les fais ce week-end j'ai dit patron patron en rigolant tu vois et ben c'est pas du tout mon discours donc on me prend pas au sérieux mais non il n'y a pas d'hierarchie entre eux entre nous quand on collabore. Je trouve que c'est important et je l'ai noté à pas mal de reprises. Je trouve qu'entre nous, les femmes, on se soutient beaucoup. Tu vois, par exemple, encore une fois, quand j'étais plus jeune, j'ai été vraiment… Je n'aime pas revenir là-dessus, mais je trouve que c'est important et si ça peut aider d'autres. Avec une éducation très stricte, en plus mélangée au sport. Donc, c'était aussi va t'entraîner au lieu de bouffer va t'entraîner au lieu de regarder la télé Quand on me disait oui, On ne va pas au sport parce qu'on a ses règles. Là, elle s'est cassée l'ongle, etc. Moi, je faisais partie de ces filles qui étaient moqueuses. Mais c'est quoi ça ? Et tu vois, la reprogrammation aidante, la sororité aidante, l'écoute, le fait de se poser, de travailler sur soi, de s'écouter, de partager des collabs et des projets, eh bien... Je suis fan de voir que... Parce qu'après, du coup, je fais partie de ces femmes qui ont eu des difficultés aussi avec les menstrues chaque mois, les douleurs, ne pas aller au travail pour ça. Donc, je suis fan de voir que les choses bougent, que oui, on peut prendre des journées, que ça se développe bien et que je soutiens ces mouvements-là, par exemple. Alors que très jeune, j'étais tout l'inverse en disant Mais c'est quoi ces Ausha ? Pourquoi on fait... On a une équipe d'athlètes, on fait un 4 fois sans mettre les... Il en manque... toujours une, c'est quoi ça ? En mode rébellion, alors que non, il faut se mettre à la place de l'autre, il faut vivre les choses et les comprendre. Et je pense que la femme, contrairement, sans juger, on est dans ce soutien-là et ça, c'est super important. On en échangeait avec Fatima. Fatima, par exemple, elle prône aussi le fait que travailler, oui, mais comme elle a une famille, des enfants en bas âge, elle arrive à jongler l'emploi du temps qui fait qu'elle est aussi une grosse partie pour ses enfants et son conjoint et c'est ce qu'elle veut véhiculer et plein de femmes savent le faire tu vois donc c'est ça aussi ce qui nous lie dans nos discours de femmes et je trouve aussi pour terminer avec cette question il y a beaucoup de mentoring il y a beaucoup de tu vois moi je suis partie d'une association je

  • Elodie

    pense que tu la connais très bien Little Big Woman oui tout à fait c'était grâce à elle qu'on s'est rencontré donc on connait

  • Céline

    que vraiment, mentorer, devenir marraine d'une nana qui est en train d'ouvrir sa société, qui veut des conseils, des tips. Mais moi, je suis fan de tout ça. Au contraire, je pense que le soutien, à un moment donné, il faut qu'il se développe. Et je trouve que quand on développe une collaboration féminine, je pense qu'il y a une dynamique particulièrement positive et enrichissante. Après, je ne te cache pas que j'en ai eu des collabs avec des mecs. J'ai ressenti la même chose parce que le mec, il était aussi winner, il avance, etc. Mais il y a ce côté… Après, c'est soit avec soi, mais tu vois, il y a des hommes, parfois, ils me font penser au patriarche. Donc, ça ne me va pas du tout, par exemple. Après, c'est vraiment… Là, je veux insister pour moi qu'en même temps, j'aime aussi avoir des collaborations masculines parce que moi, ça me challenge quand même dans le bon sens du terme. Bien sûr. après avoir rectifié le tir en disant il ne me donne pas des consignes ou des ordres, il n'est pas en train de me traquer, au contraire, ça me challenge, c'est un bon mentor, et ça vient de travailler, par exemple, le rapport à l'argent, je l'ai travaillé aussi avec un mec, tu vois, c'est pas pareil, c'est pas hiérarchique, c'est vraiment...

  • Elodie

    Ça t'apporte autre chose en fait. Les collaborations féminines t'apportent quelque chose et les collaborations avec des hommes t'apportent d'autres choses, si je comprends bien.

  • Céline

    Oui, puis tu sais, chez l'homme, il y a le côté très pragmatique que j'aime. On dit ça, on le fait.

  • Elodie

    Après, il y a des femmes aussi très pragmatiques, mais après, encore une fois, on ne va pas chercher… Quand il y a des belles collabs qui se passent, je pense qu'il n'y a pas de hasard. Il y a un match à ski au pair. Tu sais, il n'y a pas très longtemps, je ne vais pas citer ça ici, mais je le dis en exemple, j'ai fait une proposition de collab, je vais rectifier, le fait que je m'écoute et que merci la vie de m'écouter ainsi et de respecter mes intuitions. Au bout de quatre jours, j'ai demandé à arrêter la collab et c'est au quai de l'arrêter.

  • Céline

    C'est intéressant, c'est hyper intéressant. Et du coup, tu as l'air d'avoir quelques expériences de collaboration avec des femmes et aussi potentiellement avec des amis. Quel conseil tu donnerais, toi, à quelqu'un qui envisage de travailler avec une amie ?

  • Elodie

    Alors justement, pour des collabs, why not ? Si on est à l'étape supérieure, parce que pareil, j'ai eu, moi, à mon tour, des témoignages de personnes qui se sont associées avec des amis d'enfance ou des amis qui, à un moment donné, arrivent dans leur vie et puis elles sont amies depuis 15 ans et elles ont une envie de créer une entreprise ensemble. Bon, pour la petite histoire, ce n'était pas une bonne expérience pour la nana. Mais des collabs où on devient, j'ai envie de dire, amico-pro, j'en ai déjà fait et c'est OK. Par contre, tu vois l'exemple que je viens de donner sur... Ce n'est pas du tout une amie, c'est une bonne connaissance, mais je ne suis jamais allée chez elle, elle n'est jamais venue chez moi, on s'est vues à l'extérieur. Mais elle ne véhicule pas quelque chose avec lequel je veux évoluer moi. Du coup, les conseils que je pourrais donner, c'est d'apprendre un peu à se connaître avant de collaborer, de voir aussi si on a la même vision. Je ne dis pas qu'on doit avoir la même vision de l'entreprenariat et du projet, mais bien mettre carte sur table pour voir si on partage une vision commune sur le projet ou le travail qu'on va faire ensemble. Je pense aussi qu'il faudrait clarifier les attentes dès le départ, discuter du rôle de chacune justement pour ne pas provoquer ou inciter à la hiérarchie en disant ouais, ça c'était moi, ça c'était toi Avoir une communication transparente. Je pense que je suis en train aussi de faire l'énumération de… collaborer, c'est à un moment donné, sur un projet, c'est comme si on était sur une mini-entreprise qui se déplace par rapport au projet, tu vois ?

  • Céline

    Oui.

  • Elodie

    Tes peurs, ce n'est pas les miennes. Ton éducation, ce n'est pas la mienne et vice-versa. Donc, à un moment donné, c'est de voir... Quand je parle de communication transparente, c'est vraiment aller voir si l'autre n'a pas de peur, par exemple. Tu vois ? Je me suis confrontée à pas mal de choses pendant Evolae où les gens qui me connaissaient me connaissaient avec l'étiquette du social et de l'insertion. Cette étiquette-là, elle m'a collée au début de la création des volailles. Et j'en avais marre qu'on vienne me chercher sur de la gratuité ou de la négociation de prix.

  • Céline

    Oui, oui.

  • Elodie

    C'est un très bon exemple. Quand j'ai vu ça, déjà, tu vois, je t'en parle, il y a un truc qui se réveille en disant mais merde Au départ, je ne le voyais pas. Et Fatima, et encore je la remercie, a été de ces personnes qui me l'ont fait très vite remarquer aussi. Donc, quand on venait me sonner la cloche en disant Oui, j'aimerais collaborer avec vous, mais permettez-moi de m'installer gracieusement et puis je vous apporterai de la visibilité. Ouais, à un moment donné, pardon, mais non. Pourquoi ? Ça, c'est le début, on le fait, il y a des belles collabs qui se passent parce qu'il y a un échange de bons procédés et on s'entend sur le bon procédé Mais là où je viens bousculer les choses, c'est de se dire Non, je ne vais pas travailler ton rapport à l'argent pour toi. Va le travailler d'abord et reviens me voir quand tu es prête. Tu vois, ça, c'était aussi un combat que j'ai mené, que ce soit que les femmes ou les hommes, parce que moi, à un moment donné, pareil, j'ai levé ces freins-là et je les ai travaillés autrement. Et bizarrement, mais pas bizarrement dans le mauvais sens, quand le truc a été régulé et aligné, là, on venait au canapé, on me demandait des vrais devis. Et en aucun cas, on me demandait de la gratuité ou de faire baisser mes prix, tu vois. Oui. Je pense aussi, quand on bosse ensemble, c'est de respecter et d'entendre les compétences de l'une et de l'autre. il y a des trucs que tu sais moi par exemple tout ce qui est la comptabilité je veux pas mettre mon nez dessus, tu me l'expliques c'est très bien mais si je peux le déléguer et que tu sais le faire c'est très bien par contre en tant que mes compétences là je parle que de moi mais organisée, événementielle, rigueur voilà tu me verses confiance c'est bon faut accepter les remarques alors les remarques je fais attention aussi au mot que j'emploie euh de critique, mais le mot n'est pas forcément bien trouvé parce que pour moi, tout est constructif. À partir du moment où tu te respectes et que tu as envie d'avancer avec l'autre... Tu te dis Ah, moi, je serais plutôt comme ça. Qu'est-ce que tu en penses ? Ben, ok. Oui, voilà,

  • Céline

    ça va.

  • Elodie

    Je viens de ta clé et puis je te milie. Ce n'est pas ça qu'on cherche, tu vois. Tu vois, moi, je n'avance pas avec des si mais dans un projet collaboratif, quand on écrit la feuille de route et l'exemple avec le tarif peut être intéressant. Pour moi, dans mon aventure entrepreneuriale, tu vois, je suis un bel exemple. J'ai fermé une entreprise pour la faire revivre autrement. Ce n'est pas du tout un échec, c'est une expérience. Et tu vois, je fais une petite parenthèse. Pour moi, en France, on cultive la politique de l'échec en disant Ah ouais, t'as fermé une boîte, oh ma pauvre ! Tu vois, je prends un exemple. Avant qu'on se parle, aujourd'hui, j'étais dans un cabinet médical et je recevais un message d'une nana qui m'avait croisée le week-end dernier à un événement. Et le message commence Tu m'as semblé très bien. je ne sais plus, tu m'as semblé très bien, je te souhaite le meilleur. Enfin bref, ça a terminé très positif. Et j'entends encore une fois derrière ça, parce qu'on s'en est parlé physiquement samedi, c'est le fait quand on me dit Alors, ça va ? avec l'autoroute. Ouais, ouais,

  • Céline

    ouais.

  • Elodie

    J'ai envie de crier. Au départ, t'as envie de crier. Là, c'est bien rétabli, mais au départ, quand je ferme mes volailles et qu'on vient avec des pleurs ou des larmes moyeures, ou des tons de voix qui, on dirait qu'on est morte. Maintenant, j'envoie des MDR. Tout va très bien, et toi ? Et de bien faire comprendre, et ça, c'est ce que je dis même, que ce soit en interview ou dans le livre ou quand je fais justement des podcasts, de dire, même si tu le prends pour un échec à un moment donné, tout est expérience à vivre. Mon rebond, il a tellement été d'une positive attitude, d'un alignement waouh, que... Moi, je le vis à l'intérieur de mon corps, je le vis dans ma tête. Et ceux qui me connaissent, justement, qui pensent comme ça, quand ils me voient, c'est... Tu vois, pareil, à l'inverse, ça me dit... Je rencontre une autre personne qui me dit T'es sortie de ta prison dorée. Mais c'est carrément ça. J'étais dans un lieu que j'affectionnais parce que je l'ai créé de A à Z, mais je n'avais plus le temps d'aller, moi, aux événements des autres, accepter des rendez-vous extérieurs parce que j'étais la seule personne qui gérait le lieu, même si je m'éclatais. d'ailleurs je disais en 3 ans on dirait que j'ai voyagé sans sortir de ma maison parce que j'ai rencontré tellement de projets et tellement de personnes différentes que waouh, mais voilà, pour dire que on peut partir d'ainsi en disant, bon écoute si on part de ça, on met ça à 50 balles ça marche pas, qu'est-ce qu'on fait ? ta collaboratrice peut dire, bah on fait pas et puis basta, mais sinon on va pas s'asseoir sur ça, etc. oui, mais quand on écrit une feuille de route que ce soit un binôme, un trinôme ou plus... c'est de penser aussi à se dire ou de faire le bilan quand le truc il est fini de dire ouais non ça a pas marché comme ça tu vois là j'ai fait un beau projet le truc il est passé, on est en train de faire le bilan et bien tout de suite on a vu parce qu'on est professionnels à notre niveau chacune, ce qu'il faut changer pour l'année prochaine oui oui,

  • Céline

    envisager pour reboucler avec ce que tu disais une possible mauvaise expérience mais y penser dès le début en fait oui voilà,

  • Elodie

    l'évoquer de dire même si euh c'est peut-être même pas le mot mauvais qu'il faut dire, mais de dire, et des fois, on n'a même pas besoin d'en parler dès le départ, c'est aussi de faire le bilan après coup. Et pareil, quand on est trop amis, d'éviter toute forme de comportement trop informel en public, parce que tu vois, il y a des gens qui n'aiment pas bosser. Moi, je l'ai eu quand j'étais salariée. Je pense que ça peut se reproduire aussi en collaboration. Il y a des projets où on n'aime pas se voir trop se connaître. Ou bien il y en a qui vont parler de favoritisme ou de dire, ouais, elle travaille avec elle parce qu'elle a choisi elle, parce qu'ils se connaissent, machin, machin.

  • Céline

    Alors, je vais revenir à la relation avec Fatima. Comment tu aimerais voir cette relation évoluer ?

  • Elodie

    Elles sont vraiment intéressantes, tes questions. Eh bien, j'ai envie de dire, comme elle est là, qu'elle évolue comme une relation... à la fois amicale et je pense professionnelle aussi parce que c'est une nana avec qui j'ai envie d'évoluer professionnellement, que ce soit dans nos débats, nos échanges, nos partages, mais aussi je ressigne et je ressigne pour faire une autre tajine d'expérience. Et puis de dire que j'aimerais bien aussi, des fois on en parlait pour rigoler, de dire Ah, on n'irait pas, parce qu'elle est originaire du Maroc, alors je ne sais plus quelle ville. Oui, près d'Agadir, pardon. Et moi, j'ai vécu sept ans au Maroc, à Marrakech. De se retrouver là-bas, ça pourrait être bien parce que quand on connaît un peu les villes au Maroc, des fois, partir dans un lieu qu'on connaît ensemble et d'y partager d'autres choses, ça peut être super intéressant. Donc ça, ce sera un projet que j'aimerais bien partager aussi avec elle. Et de dire aussi que ce qui nous lie, c'est de s'appeler, de se voir, de ne pas se voir, c'est OK aussi, d'échanger. Et pour moi, c'est ça, être amie, c'est-à-dire de prendre soin l'une de l'autre et en même temps, de se respecter que ce soit dans nos familles, dans nos interactions, etc.

  • Céline

    Est-ce que tu aurais un dernier mot pour Fatima avant qu'on conclue cet épisode ?

  • Elodie

    Écoute, de lui souhaiter le meilleur, autant pour sa santé, sa famille, son activité tajingmania. Je nous souhaite à nous qu'on reste en contact, Fatima et moi, et de nous souhaiter une belle amitié à la fois professionnelle et personnelle.

  • Céline

    Très bien. Où est-ce qu'on peut te retrouver, toi, sur Internet ?

  • Elodie

    Alors, sur tous les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn et Facebook, autant sur le profil Céline Roussel que Evolae Connect.

  • Céline

    Super. je te remercie beaucoup Céline merci beaucoup à toi Elodie merci pour toutes ces questions et belle écoute aux abonnés c'était l'épisode 37 du podcast gang de copines quel dynamisme et quel fougue c'était hyper inspirant pour moi d'échanger avec Céline cette nana elle est vraiment juste pleine d'entrain, ses réponses sont très riches il faut bien prendre le temps de détricoter ce qu'elle explique mais avec un peu de recul, je trouve que ses questionnements sont intéressants nous pousse aussi à regarder un peu comment nous on agit ou on réfléchit. Et ces anecdotes et conseils sur l'entrepreneuriat sonnent très justes. Si toi aussi tu as aimé cet épisode, tu peux faire deux mini actions pour soutenir le podcast. Partage cet épisode sur Instagram en taguant tes copines entrepreneurs et tu peux mettre aussi 5 étoiles au podcast sur Spotify. Et en attendant le prochain épisode... On se retrouve sur Instagram, le compte c'est gangdecopinespodcast et potes ça s'écrit comme une pote. A bientôt !

Description

Tu t’es déjà demandé s’il y avait une frontière entre relation amicale et collaboration professionnelle ? S’il y avait des risques ou des opportunités à mixer les deux ? 


Les limites sont parfois floues et c’est le sujet palpitant qu’on aborde aujourd’hui avec Céline, fondatrice d'Evolae. On discute de son parcours inspirant et de la puissance des amitiés féminines. Céline partage comment elle a transformé sa carrière après le confinement en créant Evolae Working Home, un espace dédié au coworking, à l'événementiel et aux séminaires. Après la fermeture de cet espace physique, elle a lancé Evolae Connect, axé sur la création de connexions professionnelles de qualité.


Céline raconte sa rencontre marquante avec Fatima lors d'une porte ouverte à Evolae Working Home. Leur collaboration sur divers projets, notamment les événements "Tajine Mania", a rapidement évolué en une amitié profonde. Céline souligne l'importance de la sororité, de l'écoute et du soutien mutuel dans nos relations professionnelles et personnelles.

Elles ont également collaboré sur le projet de livre "Impacter au féminin", renforçant encore leur lien. Céline exprime sa gratitude pour l'amitié et le soutien de Fatima, tout en partageant ses réflexions sur la collaboration entre femmes et l'importance de célébrer les succès de chacune.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Elodie

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines, je suis Élodie et dans ce podcast, je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines, parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Bonjour Céline !

  • Céline

    Bonjour Élodie !

  • Elodie

    Céline, tu es originaire de Berck-sur-Mer, tu es installée à Lille où tu es arrivée pour les études et depuis tu n'en es jamais repartie. Tu as créé et fondé Evolae. Alors déjà pour commencer, est-ce que tu peux nous présenter cette activité ?

  • Céline

    Oui, tout à fait. Merci Elodie de m'inviter aujourd'hui. Et en fait, pour la petite histoire, Evolae Working Home a vu le jour, en tout cas dans son écriture de projet pendant le confinement, où je faisais pas mal de projets à l'étranger. Je rentre de voyage en février 2020. J'apprends que je suis licenciée économique et qu'on va être confiné ici en France. Et une bonne et une mauvaise nouvelle, j'apprends que je suis licenciée, donc c'est un peu retour au basique, c'est-à-dire que j'ai pris ça comme une libération en disant tiens, j'aimais tellement bien ce que je faisais que je n'aimais plus comment on me demandait de le faire J'étais dans l'insertion professionnelle et dans l'accompagnement de projets et du coaching à l'emploi. Je voulais absolument changer mes techniques de travail, d'arrêter de faire à la place des autres, de prendre beaucoup de temps pour des choses qui étaient plus utiles pour moi. Donc, en fait, pendant qu'on confine, j'aurais écrit un projet qui s'appelle, en tout cas quand il est sorti de terre, ça s'appelait Evolae Working Home, où c'était créer un espace pour tous, où j'allais recevoir des personnes pour des projets, de l'événementiel, du coworking et du séminaire d'entreprise.

  • Elodie

    Donc... C'était un lieu physique et depuis, ça a évolué.

  • Céline

    Oui, en fait, ouverture officielle, inauguration comprise le 6 novembre 2021. Donc, il y a eu une belle année pour l'écriture et la mise en place, les travaux, etc. Et fermeture officielle cet été au mois d'août, où je réfléchis, je prends une décision. La décision, elle s'est faite également ici en France, mais à l'étranger, dans le désert. J'ai fait une espèce de... de risettes dans le désert où j'ai réfléchi à mon avenir professionnel. Et en fait, tout ce que je faisais, c'était vraiment de rencontrer des personnes, de les faire se rencontrer, de les connecter. Et du coup, financièrement et économiquement, on arrivait à un point où il fallait prendre une décision. La décision, c'était de fermer le lieu physique, mais de continuer l'activité. Donc, le lieu Evola et Working Home a été fermé physiquement. Mais du coup, l'entité Evola et Connect a vu le jour cet été.

  • Elodie

    Et alors, qu'est-ce que c'est Evolae Connect ?

  • Céline

    C'est justement partir de ce qui est existant et puis en toute transparence, aussi après la visibilité qui a été faite avec Working Home, avec le fait qu'on me connaisse, j'étais quand même l'étiquette Evolae, Madame Evolae. Du coup, la Connect, c'est vraiment la connexion, c'est dénicher des pépites, c'est se rencontrer et c'est créer des connexions de qualité pour le business des personnes qui vont venir me rencontrer.

  • Elodie

    Et tu as plutôt des clients ou des clientes ?

  • Céline

    Alors, c'est intéressant cette question parce que dans l'accompagnement, dans ma carrière pro, d'insertion pro, c'était beaucoup l'accompagnement au féminin. Quand j'ai ouvert Evola et Working Home, au début, c'était très féminin aussi. C'est venu s'aligner aussi avec le masculin parce que pour moi, j'ai besoin aussi du masculin pour avancer. Et souvent, je me retrouve à être mentorée par des hommes. Mais sinon, il y a beaucoup de femmes qui viennent me consulter ou qui viennent me chercher pour des projets et c'est souvent des nanas.

  • Elodie

    Tu as quelques exemples à nous donner, un ou deux exemples de projets que tu as pu mener avec des femmes ?

  • Céline

    Surtout pour des événements en collaboration, comme là, on va certainement en parler, le déroulé, j'organise des événements autour d'un livre impacté au féminin, c'est vraiment des duos, des trinomes, des quatuors, voire des équipes de femmes. Et puis, il n'y a pas très longtemps, c'était une ancienne collaboratrice sur un... Sur des réseaux d'entrepreneurs, une dame qui est venue me demander de lui dénicher un lieu. Et encore une fois, c'était une nana. Donc, j'ai pas mal d'exemples comme ça. Ou des femmes également qui sont dans le bien-être. J'en ai pas mal qui me demandent de leur trouver un cabinet, une salle pour faire des ateliers en collectif. Donc, des clientes plutôt que des clients dans le domaine du bien-être aussi.

  • Elodie

    Ok. Et l'amie dont tu vas nous parler aujourd'hui, elle a aussi un lien avec ton cadre professionnel.

  • Céline

    Tout à fait. Fatima Benlama. Fatima, c'est une nana que j'ai rencontrée, j'utilise beaucoup ce terme, que j'ai rencontrée lors d'une porte ouverte à Evola et Working Home. Tous les trimestres, on organisait des portes ouvertes pour faire découvrir le lieu. Et Fatima, apparemment, avait été recommandée, je ne sais plus par qui, pour venir visiter le lieu, pour peut-être, à l'époque je ne savais pas, mais proposer une collaboration. Pour la petite histoire, quand elle rentre dans la grande pièce, le grand salon, comme elle est assez lumineuse dans son sourire, je vois vraiment une lumière apparaître, un beau soleil apparaître et ça a matché très vite.

  • Elodie

    Vous vous êtes rencontrée dans l'espace que tu avais auparavant et comment votre relation s'est mise en place ?

  • Céline

    Je me souviens que c'était en mars 2023, pendant une porte ouverte, un samedi matin, très souriante, je lui fais visiter le local avec... On avait également une pièce où on mettait des expositions comme une galerie d'art. On boit vite un café, on match très vite, on sourit, on propose de se revoir même en aparté. Elle me parle d'un des projets qu'elle avait. Fatima Ben Lama, c'est madame tagine mania qui travaille depuis le tagine. C'est un outil qu'elle utilise pour venir aussi accompagner des personnes. En l'occurrence, le féminin aussi, souvent des cadres sup, des personnes qui sont dans le... l'accompagnement eux-mêmes ou le coaching, où elle vient travailler sur elle en utilisant le tagine. Et donc, en fait, comme je suis séduite par l'idée, je lui propose très rapidement, dans un premier temps, une collab en disant Écoute, Fatima, éclate-toi, écoute-toi et surtout, fais le tagine mania à Evolae. Donc, très rapidement, on monte la feuille de route et le premier tagine mania se fait à Evolae en soirée où on réunit une petite équipe de filles, de femmes.

  • Elodie

    Une belle expérience pour toi aussi, j'imagine.

  • Céline

    Oui, carrément, parce qu'au départ, ce n'était pas convenu. Elle me demande si je ne veux pas être celle qui va être... Alors, ce n'est pas un cobaye, mais quoique, s'exercer et être celle qui va vivre et préparer son tagine en live. Donc, j'accepte très rapidement en mode, ouais, carrément, pas de souci, mais avec plaisir. Et j'en souris encore. Et le moment arrive où je ferme les portes des volailles, j'accueille le public du soir. Donc, on était une petite 8-10, je crois, entre nanas. Et entre-temps, elle m'avait sondée sur mes goûts alimentaires, enfin, la partie vraiment culinaire. Et puis, des petites questions qui vont de pair avec ma personne, mais rien qui pouvait m'alerter, en fait. Et le moment venu, je sens... qu'il se passe quelque chose où, ouais, je vais être sondée, mais observée à faire mon tagine, mais pas dans le mauvais sens du terme, c'est-à-dire qu'il y a vraiment... En fait, pour bien l'expliquer, il faut vraiment le vivre, parce qu'il se passe des choses où là, je suis vraiment en séance d'accompagnement, et très rapidement, je rentre dans le personnage. Ce n'est même plus... Ce n'est pas faire semblant, c'est vraiment de dire, c'est mon tagine, mais très rapidement, je vois que... Il se passe des choses et au bout de 20 minutes de séance, je suis déjà émue parce qu'il se passe quelque chose où, espèce de flashback, devant moi, ce n'étaient non pas des invités pour cette soirée ni des personnes qui voulaient goûter mon tagine. J'imaginais mes sœurs, parce qu'on est une grande famille, qui me jugeaient quand je leur cuisinais des plats pendant que ma maman était à la maternité en train d'accoucher d'un énième enfant. Et je revois la scène en disant, et Fatima le ressent, elle me dit qu'est-ce qui se passe ? Je dis là, il y a des filles qui me regardent, elles me jugent. Et du coup, l'exercice, il est très simple, c'est qu'est-ce que tu as envie de leur dire ? Et j'ai envie de leur dire bah merde, je suis en train de cuisiner, c'est mon choix, je m'éclate, donc ouais, si ça ne vous plaît pas, allez vous faire voir. Et elle me dit tu as envie de leur dire quoi ? Je dis oui, je vais leur dire ça, du coup, et je m'adresse à des filles que je ne connais pas. Bref, je sais que j'ai dit un gros mot, je ne sais plus si c'est celui-ci, mais en tout cas, j'ai dit… Mais ça venait du cœur et en même temps, c'était aligné. Et je pense que c'est venu réparer le fait que, oui, effectivement, comme j'étais l'aînée d'une grande famille, quand on me critiquait en disant Ah, t'es pas d'alcool ou Ton riz, il est pas salé c'est peut-être resté dans mon inconscience. Et le fait de le poser comme ça, c'était juste Waouh !

  • Elodie

    Du coup, tu as été à la fois hôte de l'événement, on va dire, de Fatima. Tu as profité aussi de cette expérience. Est-ce que vous avez eu d'autres collaborations après cette première ?

  • Céline

    Oui, alors en fait, on a un réseau sur l'île où il y a plein de nanas qui se connaissent et on connaît en commun une dame qui est franco-américaine qui a créé le mouvement Impacté au féminin depuis 2021 et par l'intermédiaire d'autres réseaux qu'on connaît, Fatima, au départ, on est emballé par la même aventure qui est de contribuer à écrire un chapitre dans le livre. Impacté au féminin 2023 Ok. Et donc, on s'en parle, on s'en parle. Moi, 2023, c'était une année où Evolae a très bien marché parce que c'était aussi, après un démarrage lent, c'était l'année où ça y est, la visibilité avait été faite et j'avais pas mal de commandes. Donc, je me suis laissée un peu… Je m'occupe que d'Evolae. Donc, moi, je verrai ça plus tard. Sauf qu'entre-temps, la com autour du livre Impacté au féminin tourne. Et c'est vrai que Fatima, elle a été une des rares à me dire Alors, tu t'inscris ? T'en penses quoi ? Je dis Ouais, je vais m'inscrire, je vais voir. Et en fait, je ne sais pas, j'ai traversé une phase de procrastination où je ne me suis pas inscrite. Et quand je veux m'inscrire, la date butoir est terminée et la dame qui organise ça ne fait plus rentrer de candidat. Et du coup, j'ai expliqué à Fatima Écoute, j'ai essayé une dernière fois de convaincre la dame, mais malheureusement non. Donc, je ne ferai pas partie de cette aventure. Donc, j'ai suivi l'aventure de Fatima en l'accompagnant. à Paris, autant pendant qu'elle écrivait, mais surtout à la sortie officielle du lancement du livre. Et pour la petite histoire, j'ai rien raté de l'aventure, j'ai même organisé une soirée pour elle, au pluriel parce qu'elles étaient plusieurs lilloises, en octobre 2023. Et cette année, en 2024, j'ai vraiment fait partie de l'aventure, de la troisième édition Impacté au féminin Et d'ailleurs, c'est ce qui nous lie aussi, parce que l'ayant vécu l'année dernière avec elle, Là, j'étais de l'autre côté de la barrière en étant co-auteur du livre également.

  • Elodie

    Comment ça s'est fait pour toi, le passage de partenaire à Ami ?

  • Céline

    Très naturellement, sans le nommer, parce que très rapidement… D'ailleurs, petite anecdote aussi, je me souviens que c'était une des premières nanas, en tout cas dans mon réseau proche, à qui j'ai évoqué la fermeture et ma prise de décision du local Évolet. Et c'est vrai que c'était une des rares personnes à qui je me confiais sur des choses que je ne disais à personne, encore moins aux clients et aux collaborateurs proches. Parce que pour moi, le fait qu'on ne se voit pas tous les jours, il y avait déjà une prise de hauteur, un regard extérieur qui était important pour moi. Et pour aller plus loin et passer la barrière de l'amitié, c'est d'être invitée à dîner chez elle, de rencontrer ses enfants, de sortir prendre des cafés en extérieur avec elle et ses enfants. Donc vraiment, je pense que... là ce qui peut être qualifié de naissance d'une amitié, c'est pour moi, là si j'évoque que moi, par exemple moi, on rentre dans ma bulle, c'est que si on rentre dans ma bulle, on rentre chez moi, là déjà on est dans un cadre intime, et amical, voire familial. Donc de l'autre côté, je l'applique aussi, donc le fait d'être rentrée chez elle, dîner chez elle, partager des choses, et rencontrer en plus sa famille, pour moi on était dans le cadre vraiment d'amitié du coup.

  • Elodie

    D'accord. Donc, il y a les déjeuners, le dîner, le café, moments partagés chez l'une ou chez l'autre et ou à l'extérieur. Est-ce qu'il y a d'autres choses, d'autres petits rituels que vous avez entre vous dans le cadre pro-perso ?

  • Céline

    Oui. Donc, en fait, dans la phase où je prends la décision et je ferme définitivement, il s'est passé un bon mois et demi. des rituels où à un moment donné, je faisais un travail sur moi, sur moi en tout cas, sur la structure, de fermer bien à l'heure et non pas de garder l'ouverture parce qu'en disant, oui, on est tellement bien qu'on resterait même la soirée à discuter avec les clients. Et je me rappelle, il y a des soirs où je fermais vraiment à l'heure, à 18 heures, donc je prenais le métro pour rentrer. Et on a un quartier où on a retrouvé, c'est Saint-Maurice-Pelle-Voisin parce que là-bas, il y a un petit coin où on va boire notre café. Et le fils de Fatima est à l'école pas très loin, donc on peut se croiser dans le même quartier. Et à chaque fois que je descendais du métro, je descendais là et je finissais ma course à pied en téléphonant à Fatima pour lui raconter soit ma journée ou lui poser des choses. Et c'était devenu un petit rituel. D'ailleurs, elle avait remarqué ce qu'elle me dit. Là, tu viens de sortir de Saint-Maurice-Fay-le-Voisin ? Donc, c'est assez anecdotique, mais c'est mignon parce que… Par exemple, il peut m'arriver d'appeler ma mère ou quelqu'un, et puis arriver là, j'appelle Fatima, et puis on va rester presque une heure au téléphone parce qu'on fait des échanges avec ce qui se passe pour elle ou ce qui se passe pour moi.

  • Elodie

    D'accord. Aujourd'hui, qu'est-ce qui continue à vous lier toutes les deux ?

  • Céline

    La même chose. Déjà, l'aventure du livre, parce que je viens de la vivre et on n'a pas pu être là parce que le lancement, c'était sa soirée d'anniversaire en famille. Mais par exemple, c'est quelqu'un à qui j'ai envoyé ma relecture de mon chapitre. Quand on me propose des projets ou des collaborations, j'ai un besoin des fois d'aller là. l'appeler pour lui poser des choses. Quand je trouve des lieux qui pourraient l'intéresser, elle, pour ses expériences tagines, pareil, je lui en parle. Donc, toujours la même chose, ces petits rituels de s'appeler et puis réfléchir ensemble, pourquoi pas à développer ou préparer un projet également pour en 2025.

  • Elodie

    J'imagine qu'un des gros éléments qui vous lie aussi, c'est l'entreprenariat et le souhait d'avancer dans votre aventure entrepreneuriale.

  • Céline

    Oui, tout à fait. Vraiment, c'est le sujet. D'ailleurs, c'est ce pour quoi on s'est rencontrés aussi et ce qui nous lie. Et j'aime les femmes qui sont, sans m'identifier, mais quoique, tu sais, un peu avec un mental où on est whineuse, on lâche rien, on avance. On peut douter, mais on doute une heure et cinq heures après, tu peux avoir un mou d'aplat et puis le lendemain, tu es requinquée. Fatima, elle est comme ça et j'aime bien parce que c'est un mental que j'ai aussi. Je pense que c'est ce qui nous lie également, effectivement.

  • Elodie

    On va dire que vous vous tirez vers le haut l'une et l'autre un peu. Il y a un peu ça entre vous deux ?

  • Céline

    J'ai envie de dire oui. En même temps, encore une fois, on ne se le nomme pas. Après, je pense qu'on l'est ou on ne l'est pas. Après, ça s'entretient. Depuis que je la connais, c'est vraiment ça. Il y a un regard extérieur, il y a de la distance, il y a le respect de chacune, où on ne se marche pas dessus, comme on ne se connaît pas non plus depuis 20 ans. Tu vois, moi, par exemple, dans mes amitiés, il y a des gens, je ne vais pas les voir pendant trois mois, et quand on se revoit, c'est comme si on s'était vus hier. Donc ça, c'est ma signification de l'amitié, par exemple. Oui. Et c'est un peu ça que Fatima, on peut... Et pareil, je sais qu'elle me suit sur les réseaux et quand elle ne me suit pas, elle vient en nouvelles. Moi, c'est pareil. Donc, il y a un truc comme ça qui vient se mettre en place naturellement. Et ça, ce n'est pas avec tout le monde. Je peux les compter sur les doigts de la main. Mais effectivement, nos sujets de prédilection, c'est notre entrepreneuriat et comment on évolue effectivement.

  • Elodie

    D'accord. Alors, je vais faire deux parenthèses parce que ce que tu viens de me dire là m'a suggéré deux questions. La première, c'est... qu'est-ce que c'est pour toi du coup la sororité ? Parce que tu as parlé là un peu de ta définition de l'amitié. Qu'est-ce que c'est pour toi la sororité ?

  • Céline

    C'est le fait d'être ensemble, de partager, aussi de partir de l'expérience, d'écouter, de partir de l'expérience d'une pour aller vers une autre expérience, de l'écoute, le partage, la célébration entre nous. s'élever.

  • Elodie

    Et alors, ma deuxième question, c'est par rapport à ton cercle amical. Si tu veux en parler en deux mots, Fatima, c'est une amie que tu as rencontrée dans le cadre professionnel. Tu as parlé de personnes que tu voyais pas pendant trois mois et c'est comme si vous vous étiez vus hier. Tu as un gros cercle amical, des gens que tu vois régulièrement.

  • Céline

    En fait, moi, j'ai toujours fonctionné, encore une fois, sans me le dire, mais à un moment donné, je mettais les mots dessus. C'est nuancé. Tu vois, par exemple, je vais nuancer de dire, on commence par, par exemple, collègues, connaissances, amicalité. Voilà, je gradue et je mets plein de... Et en fait, les gens qui vont entrer dans mon cercle amical, voire... Des gens que je vais considérer vraiment comme des proches proches, des fois mieux que certains membres de ma famille que je ne vois pas ou peu. Et ouais, il y a un truc fort en moi, et d'ailleurs c'est ce que je partage avec certains, parce qu'il y a ce respect-là de l'intimité, de la famille, de la confidentialité, de on partage un truc une fois ça a été tellement fort que quand on se revoit comme on l'a vécu, il y a un truc qui nous lie. Tu vois, je suis allée dans le désert en juin dernier avec une nana que je ne connaissais pas beaucoup. il y a un truc pareil qui s'est développé. Je ne sais pas, je n'arrive pas à le nommer. On n'a pas besoin de se dire des choses pour se comprendre. On peut se revoir, là, on s'est vus ce week-end. Des fois, on en reparle, mais il y a un truc fort, comme s'il n'y avait que nous qui avions vécu cette expérience. C'est en nous, on le sait et on se comporte tellement naturellement qu'on n'a pas besoin de se dire des choses. Fatima fait partie aussi de ces gens où les premières fois sont importantes. On a matché tout de suite et ce match-là, je ne pense pas qu'il s'arrêtera. Un cercle d'amis, en fait, j'ai beaucoup de connaissances, j'ai un gros réseau, mais je ne partage pas mes affections et les mêmes affects avec tout le monde et c'est normal, je pense. Après, tu vois, moi, je prône l'exclusivité. Quand j'ai quelqu'un avec qui je me sens bien, que ce soit un homme ou une femme, être exclusive pour quelqu'un en disant Ah, là, c'est notre moment, etc. et je ne vois pas qu'on soit cinq, ça, j'ai envie de le cultiver chez moi.

  • Elodie

    Ah, c'est intéressant. Du coup, tu vois plutôt tes amis en duo. Toi et une personne, et pas forcément dans un grand groupe.

  • Céline

    Oui, le cadre amical, oui. Mais tout ce qui est collaboratif, partenariat et… Je suis quelqu'un qui est fan de travailler en équipe parce que déléguer, partager, chacun sa tâche, c'est super important. On apprend beaucoup aussi de l'autre. Tout à l'heure, j'ai rendez-vous avec une nana. À 13h30, on va boire un petit café. C'est un one-one. On n'est pas 36. C'est intéressant parce qu'on peut partir dans le dégonfidence. C'est notre moment à nous. J'aime bien parce que je sais le faire avec moi-même, prendre rendez-vous avec moi, mais je sais le faire également avec... d'autres personnes, que ce soit des nanas ou des mecs, ou se concentrer sur notre amitié exclusive, par exemple. D'accord.

  • Elodie

    Ok. Si on veut recentrer sur Fatima, tu l'as déjà un peu mentionné, mais qu'est-ce qu'elle t'apporte ?

  • Céline

    J'aime son avis extérieur. Je trouve qu'elle a une parole juste parce que c'est toujours argumenté et ça me donne envie de réfléchir différemment. Et j'aime son regard neuf à chaque fois. C'est toujours frais. C'est toujours... Ouais, tu vois, je fais un lien avec ce que tu... La question est intéressante parce que je fais un lien avec... Entretenir une amitié, c'est ça. C'est comme dans un couple. C'est changer, c'est entretenir. La différence, c'est échanger, se confier. C'est une des rares personnes à qui je confie des choses dans l'entrepreneuriat qui m'arrivent, des collabs, des beaux projets. Ça reste quelqu'un à qui je le dis, même si je ne reviens pas dessus. Je sais que je lui ai dit et c'est OK pour moi parce qu'elle prend de la hauteur pour qu'on en parle, par exemple.

  • Elodie

    D'accord. Et à ton avis, toi, qu'est-ce que tu lui apportes ? J'aurais envie de dire...

  • Céline

    Allez, on va l'appeler, lui demander. Je me dis, tu sais, quand on est connecté à quelqu'un, même si là, en l'occurrence, je n'ai pas la réponse, et d'ailleurs, merci, j'irai lui poser quand je la verrai, parce que j'ai l'impression que comme on est connecté, on doit s'apporter les mêmes choses.

  • Elodie

    Pour prendre un peu plus de hauteur sur le sujet de... l'entrepreneuriat, de la collaboration et dézoomer un peu ta relation avec Fatima. À ton avis, qu'est-ce qui distingue une collaboration entre femmes dans le milieu professionnel ?

  • Céline

    Très bonne question, merci de l'avoir posée. En fait, tu vois, moi, j'aurais pu faire partie de ces femmes qui disent que je suis militante. À un moment donné, je le pensais. Mais après, je me suis penchée sur la définition et je me suis même... J'ai même été voir des choses en lien avec le militantisme, etc.

  • Elodie

    Le militantisme féministe, tu veux dire ?

  • Céline

    Oui, tout à fait.

  • Elodie

    D'accord.

  • Céline

    Après, je ne dirais pas que je le suis, mais j'aime porter la voix des femmes et montrer qu'une femme peut s'en sortir, qu'on peut avoir une approche différente pour briller, mais dans le bon sens du terme, c'est-à-dire faire comme un homme ou, sans se comparer, de dire... de respecter. les conditions d'une femme. Après, c'est un peu... Ouais, quand même. Parce que tu vois, des fois, je me dis, ouais, je suis une femme. Moi, j'ai été comme ça très longtemps avec un mental young, c'est-à-dire masculin, ou avec une mentalité où il faut toujours montrer. Tu vois, un exemple très, très simple. Hier, je suis allée repérer un parcours pour un 10 km qu'on organise pendant la période de février blanc pour le cancer de l'enfant. Bon, c'est une petite parenthèse. Alors, c'est un truc de fou. Moi, j'ai fait du sport à haut niveau très longtemps, très jeune. Et c'est mon père qui était mon entraîneur à un moment donné. Donc, je peux te dire qu'il lâchait rien encore plus. Et bien, hier, en repérant le parcours avec des mecs de la mairie de Villeneuve-Dasque, par exemple, il y a un truc qui s'est réveillé en moi, où je voulais courir. Je voulais, comme s'il y avait une performance à atteindre. Je me dis, ah ouais, c'est encore là. Mais en mode... J'étais contente parce que ce n'était pas en mode sportive, je vais gagner un truc. C'était waouh ! Ah là, je me sens bien. En plus, je voyais jouer de la boue partout. Je voulais taper dans les flaques de boue. Il y a un truc enfant intérieur qui s'est connecté et surtout un truc qui s'est réveillé. Je ferme la parenthèse pour dire que, tu vois, à une époque, j'aurais pu dire, ouais, je suis une femme et alors je vais y arriver. Et j'étais en mode, je vais vous montrer qu'on peut le faire. Donc, pour distinguer la collaboration entre femmes, tu vois, c'est... Je trouve qu'on a une approche qui est un peu différente. Je ne dis pas qu'on ne collabore pas avec les hommes, qu'on ne collabore pas entre eux, bien au contraire, mais il y a ce côté approche collaborative et inclusive, tu vois, que je retrouve chez pas mal de femmes, où il y a toujours un discours aussi où on va vouloir travailler ensemble, on va vouloir créer des groupes, des équipes, se répartir les tâches. Et je trouve aussi qu'on a plus une approche collective. que hiérarchique c'est pas c'est ma collègue on fait ça ensemble ou c'est pas elle c'est ma responsable c'est quand on fait un projet collaboratif je vois tout à fait on est dans se dire c'est ça des fois je plaisante avec des nanas qui je collabore d'ailleurs je les fais ce week-end j'ai dit patron patron en rigolant tu vois et ben c'est pas du tout mon discours donc on me prend pas au sérieux mais non il n'y a pas d'hierarchie entre eux entre nous quand on collabore. Je trouve que c'est important et je l'ai noté à pas mal de reprises. Je trouve qu'entre nous, les femmes, on se soutient beaucoup. Tu vois, par exemple, encore une fois, quand j'étais plus jeune, j'ai été vraiment… Je n'aime pas revenir là-dessus, mais je trouve que c'est important et si ça peut aider d'autres. Avec une éducation très stricte, en plus mélangée au sport. Donc, c'était aussi va t'entraîner au lieu de bouffer va t'entraîner au lieu de regarder la télé Quand on me disait oui, On ne va pas au sport parce qu'on a ses règles. Là, elle s'est cassée l'ongle, etc. Moi, je faisais partie de ces filles qui étaient moqueuses. Mais c'est quoi ça ? Et tu vois, la reprogrammation aidante, la sororité aidante, l'écoute, le fait de se poser, de travailler sur soi, de s'écouter, de partager des collabs et des projets, eh bien... Je suis fan de voir que... Parce qu'après, du coup, je fais partie de ces femmes qui ont eu des difficultés aussi avec les menstrues chaque mois, les douleurs, ne pas aller au travail pour ça. Donc, je suis fan de voir que les choses bougent, que oui, on peut prendre des journées, que ça se développe bien et que je soutiens ces mouvements-là, par exemple. Alors que très jeune, j'étais tout l'inverse en disant Mais c'est quoi ces Ausha ? Pourquoi on fait... On a une équipe d'athlètes, on fait un 4 fois sans mettre les... Il en manque... toujours une, c'est quoi ça ? En mode rébellion, alors que non, il faut se mettre à la place de l'autre, il faut vivre les choses et les comprendre. Et je pense que la femme, contrairement, sans juger, on est dans ce soutien-là et ça, c'est super important. On en échangeait avec Fatima. Fatima, par exemple, elle prône aussi le fait que travailler, oui, mais comme elle a une famille, des enfants en bas âge, elle arrive à jongler l'emploi du temps qui fait qu'elle est aussi une grosse partie pour ses enfants et son conjoint et c'est ce qu'elle veut véhiculer et plein de femmes savent le faire tu vois donc c'est ça aussi ce qui nous lie dans nos discours de femmes et je trouve aussi pour terminer avec cette question il y a beaucoup de mentoring il y a beaucoup de tu vois moi je suis partie d'une association je

  • Elodie

    pense que tu la connais très bien Little Big Woman oui tout à fait c'était grâce à elle qu'on s'est rencontré donc on connait

  • Céline

    que vraiment, mentorer, devenir marraine d'une nana qui est en train d'ouvrir sa société, qui veut des conseils, des tips. Mais moi, je suis fan de tout ça. Au contraire, je pense que le soutien, à un moment donné, il faut qu'il se développe. Et je trouve que quand on développe une collaboration féminine, je pense qu'il y a une dynamique particulièrement positive et enrichissante. Après, je ne te cache pas que j'en ai eu des collabs avec des mecs. J'ai ressenti la même chose parce que le mec, il était aussi winner, il avance, etc. Mais il y a ce côté… Après, c'est soit avec soi, mais tu vois, il y a des hommes, parfois, ils me font penser au patriarche. Donc, ça ne me va pas du tout, par exemple. Après, c'est vraiment… Là, je veux insister pour moi qu'en même temps, j'aime aussi avoir des collaborations masculines parce que moi, ça me challenge quand même dans le bon sens du terme. Bien sûr. après avoir rectifié le tir en disant il ne me donne pas des consignes ou des ordres, il n'est pas en train de me traquer, au contraire, ça me challenge, c'est un bon mentor, et ça vient de travailler, par exemple, le rapport à l'argent, je l'ai travaillé aussi avec un mec, tu vois, c'est pas pareil, c'est pas hiérarchique, c'est vraiment...

  • Elodie

    Ça t'apporte autre chose en fait. Les collaborations féminines t'apportent quelque chose et les collaborations avec des hommes t'apportent d'autres choses, si je comprends bien.

  • Céline

    Oui, puis tu sais, chez l'homme, il y a le côté très pragmatique que j'aime. On dit ça, on le fait.

  • Elodie

    Après, il y a des femmes aussi très pragmatiques, mais après, encore une fois, on ne va pas chercher… Quand il y a des belles collabs qui se passent, je pense qu'il n'y a pas de hasard. Il y a un match à ski au pair. Tu sais, il n'y a pas très longtemps, je ne vais pas citer ça ici, mais je le dis en exemple, j'ai fait une proposition de collab, je vais rectifier, le fait que je m'écoute et que merci la vie de m'écouter ainsi et de respecter mes intuitions. Au bout de quatre jours, j'ai demandé à arrêter la collab et c'est au quai de l'arrêter.

  • Céline

    C'est intéressant, c'est hyper intéressant. Et du coup, tu as l'air d'avoir quelques expériences de collaboration avec des femmes et aussi potentiellement avec des amis. Quel conseil tu donnerais, toi, à quelqu'un qui envisage de travailler avec une amie ?

  • Elodie

    Alors justement, pour des collabs, why not ? Si on est à l'étape supérieure, parce que pareil, j'ai eu, moi, à mon tour, des témoignages de personnes qui se sont associées avec des amis d'enfance ou des amis qui, à un moment donné, arrivent dans leur vie et puis elles sont amies depuis 15 ans et elles ont une envie de créer une entreprise ensemble. Bon, pour la petite histoire, ce n'était pas une bonne expérience pour la nana. Mais des collabs où on devient, j'ai envie de dire, amico-pro, j'en ai déjà fait et c'est OK. Par contre, tu vois l'exemple que je viens de donner sur... Ce n'est pas du tout une amie, c'est une bonne connaissance, mais je ne suis jamais allée chez elle, elle n'est jamais venue chez moi, on s'est vues à l'extérieur. Mais elle ne véhicule pas quelque chose avec lequel je veux évoluer moi. Du coup, les conseils que je pourrais donner, c'est d'apprendre un peu à se connaître avant de collaborer, de voir aussi si on a la même vision. Je ne dis pas qu'on doit avoir la même vision de l'entreprenariat et du projet, mais bien mettre carte sur table pour voir si on partage une vision commune sur le projet ou le travail qu'on va faire ensemble. Je pense aussi qu'il faudrait clarifier les attentes dès le départ, discuter du rôle de chacune justement pour ne pas provoquer ou inciter à la hiérarchie en disant ouais, ça c'était moi, ça c'était toi Avoir une communication transparente. Je pense que je suis en train aussi de faire l'énumération de… collaborer, c'est à un moment donné, sur un projet, c'est comme si on était sur une mini-entreprise qui se déplace par rapport au projet, tu vois ?

  • Céline

    Oui.

  • Elodie

    Tes peurs, ce n'est pas les miennes. Ton éducation, ce n'est pas la mienne et vice-versa. Donc, à un moment donné, c'est de voir... Quand je parle de communication transparente, c'est vraiment aller voir si l'autre n'a pas de peur, par exemple. Tu vois ? Je me suis confrontée à pas mal de choses pendant Evolae où les gens qui me connaissaient me connaissaient avec l'étiquette du social et de l'insertion. Cette étiquette-là, elle m'a collée au début de la création des volailles. Et j'en avais marre qu'on vienne me chercher sur de la gratuité ou de la négociation de prix.

  • Céline

    Oui, oui.

  • Elodie

    C'est un très bon exemple. Quand j'ai vu ça, déjà, tu vois, je t'en parle, il y a un truc qui se réveille en disant mais merde Au départ, je ne le voyais pas. Et Fatima, et encore je la remercie, a été de ces personnes qui me l'ont fait très vite remarquer aussi. Donc, quand on venait me sonner la cloche en disant Oui, j'aimerais collaborer avec vous, mais permettez-moi de m'installer gracieusement et puis je vous apporterai de la visibilité. Ouais, à un moment donné, pardon, mais non. Pourquoi ? Ça, c'est le début, on le fait, il y a des belles collabs qui se passent parce qu'il y a un échange de bons procédés et on s'entend sur le bon procédé Mais là où je viens bousculer les choses, c'est de se dire Non, je ne vais pas travailler ton rapport à l'argent pour toi. Va le travailler d'abord et reviens me voir quand tu es prête. Tu vois, ça, c'était aussi un combat que j'ai mené, que ce soit que les femmes ou les hommes, parce que moi, à un moment donné, pareil, j'ai levé ces freins-là et je les ai travaillés autrement. Et bizarrement, mais pas bizarrement dans le mauvais sens, quand le truc a été régulé et aligné, là, on venait au canapé, on me demandait des vrais devis. Et en aucun cas, on me demandait de la gratuité ou de faire baisser mes prix, tu vois. Oui. Je pense aussi, quand on bosse ensemble, c'est de respecter et d'entendre les compétences de l'une et de l'autre. il y a des trucs que tu sais moi par exemple tout ce qui est la comptabilité je veux pas mettre mon nez dessus, tu me l'expliques c'est très bien mais si je peux le déléguer et que tu sais le faire c'est très bien par contre en tant que mes compétences là je parle que de moi mais organisée, événementielle, rigueur voilà tu me verses confiance c'est bon faut accepter les remarques alors les remarques je fais attention aussi au mot que j'emploie euh de critique, mais le mot n'est pas forcément bien trouvé parce que pour moi, tout est constructif. À partir du moment où tu te respectes et que tu as envie d'avancer avec l'autre... Tu te dis Ah, moi, je serais plutôt comme ça. Qu'est-ce que tu en penses ? Ben, ok. Oui, voilà,

  • Céline

    ça va.

  • Elodie

    Je viens de ta clé et puis je te milie. Ce n'est pas ça qu'on cherche, tu vois. Tu vois, moi, je n'avance pas avec des si mais dans un projet collaboratif, quand on écrit la feuille de route et l'exemple avec le tarif peut être intéressant. Pour moi, dans mon aventure entrepreneuriale, tu vois, je suis un bel exemple. J'ai fermé une entreprise pour la faire revivre autrement. Ce n'est pas du tout un échec, c'est une expérience. Et tu vois, je fais une petite parenthèse. Pour moi, en France, on cultive la politique de l'échec en disant Ah ouais, t'as fermé une boîte, oh ma pauvre ! Tu vois, je prends un exemple. Avant qu'on se parle, aujourd'hui, j'étais dans un cabinet médical et je recevais un message d'une nana qui m'avait croisée le week-end dernier à un événement. Et le message commence Tu m'as semblé très bien. je ne sais plus, tu m'as semblé très bien, je te souhaite le meilleur. Enfin bref, ça a terminé très positif. Et j'entends encore une fois derrière ça, parce qu'on s'en est parlé physiquement samedi, c'est le fait quand on me dit Alors, ça va ? avec l'autoroute. Ouais, ouais,

  • Céline

    ouais.

  • Elodie

    J'ai envie de crier. Au départ, t'as envie de crier. Là, c'est bien rétabli, mais au départ, quand je ferme mes volailles et qu'on vient avec des pleurs ou des larmes moyeures, ou des tons de voix qui, on dirait qu'on est morte. Maintenant, j'envoie des MDR. Tout va très bien, et toi ? Et de bien faire comprendre, et ça, c'est ce que je dis même, que ce soit en interview ou dans le livre ou quand je fais justement des podcasts, de dire, même si tu le prends pour un échec à un moment donné, tout est expérience à vivre. Mon rebond, il a tellement été d'une positive attitude, d'un alignement waouh, que... Moi, je le vis à l'intérieur de mon corps, je le vis dans ma tête. Et ceux qui me connaissent, justement, qui pensent comme ça, quand ils me voient, c'est... Tu vois, pareil, à l'inverse, ça me dit... Je rencontre une autre personne qui me dit T'es sortie de ta prison dorée. Mais c'est carrément ça. J'étais dans un lieu que j'affectionnais parce que je l'ai créé de A à Z, mais je n'avais plus le temps d'aller, moi, aux événements des autres, accepter des rendez-vous extérieurs parce que j'étais la seule personne qui gérait le lieu, même si je m'éclatais. d'ailleurs je disais en 3 ans on dirait que j'ai voyagé sans sortir de ma maison parce que j'ai rencontré tellement de projets et tellement de personnes différentes que waouh, mais voilà, pour dire que on peut partir d'ainsi en disant, bon écoute si on part de ça, on met ça à 50 balles ça marche pas, qu'est-ce qu'on fait ? ta collaboratrice peut dire, bah on fait pas et puis basta, mais sinon on va pas s'asseoir sur ça, etc. oui, mais quand on écrit une feuille de route que ce soit un binôme, un trinôme ou plus... c'est de penser aussi à se dire ou de faire le bilan quand le truc il est fini de dire ouais non ça a pas marché comme ça tu vois là j'ai fait un beau projet le truc il est passé, on est en train de faire le bilan et bien tout de suite on a vu parce qu'on est professionnels à notre niveau chacune, ce qu'il faut changer pour l'année prochaine oui oui,

  • Céline

    envisager pour reboucler avec ce que tu disais une possible mauvaise expérience mais y penser dès le début en fait oui voilà,

  • Elodie

    l'évoquer de dire même si euh c'est peut-être même pas le mot mauvais qu'il faut dire, mais de dire, et des fois, on n'a même pas besoin d'en parler dès le départ, c'est aussi de faire le bilan après coup. Et pareil, quand on est trop amis, d'éviter toute forme de comportement trop informel en public, parce que tu vois, il y a des gens qui n'aiment pas bosser. Moi, je l'ai eu quand j'étais salariée. Je pense que ça peut se reproduire aussi en collaboration. Il y a des projets où on n'aime pas se voir trop se connaître. Ou bien il y en a qui vont parler de favoritisme ou de dire, ouais, elle travaille avec elle parce qu'elle a choisi elle, parce qu'ils se connaissent, machin, machin.

  • Céline

    Alors, je vais revenir à la relation avec Fatima. Comment tu aimerais voir cette relation évoluer ?

  • Elodie

    Elles sont vraiment intéressantes, tes questions. Eh bien, j'ai envie de dire, comme elle est là, qu'elle évolue comme une relation... à la fois amicale et je pense professionnelle aussi parce que c'est une nana avec qui j'ai envie d'évoluer professionnellement, que ce soit dans nos débats, nos échanges, nos partages, mais aussi je ressigne et je ressigne pour faire une autre tajine d'expérience. Et puis de dire que j'aimerais bien aussi, des fois on en parlait pour rigoler, de dire Ah, on n'irait pas, parce qu'elle est originaire du Maroc, alors je ne sais plus quelle ville. Oui, près d'Agadir, pardon. Et moi, j'ai vécu sept ans au Maroc, à Marrakech. De se retrouver là-bas, ça pourrait être bien parce que quand on connaît un peu les villes au Maroc, des fois, partir dans un lieu qu'on connaît ensemble et d'y partager d'autres choses, ça peut être super intéressant. Donc ça, ce sera un projet que j'aimerais bien partager aussi avec elle. Et de dire aussi que ce qui nous lie, c'est de s'appeler, de se voir, de ne pas se voir, c'est OK aussi, d'échanger. Et pour moi, c'est ça, être amie, c'est-à-dire de prendre soin l'une de l'autre et en même temps, de se respecter que ce soit dans nos familles, dans nos interactions, etc.

  • Céline

    Est-ce que tu aurais un dernier mot pour Fatima avant qu'on conclue cet épisode ?

  • Elodie

    Écoute, de lui souhaiter le meilleur, autant pour sa santé, sa famille, son activité tajingmania. Je nous souhaite à nous qu'on reste en contact, Fatima et moi, et de nous souhaiter une belle amitié à la fois professionnelle et personnelle.

  • Céline

    Très bien. Où est-ce qu'on peut te retrouver, toi, sur Internet ?

  • Elodie

    Alors, sur tous les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn et Facebook, autant sur le profil Céline Roussel que Evolae Connect.

  • Céline

    Super. je te remercie beaucoup Céline merci beaucoup à toi Elodie merci pour toutes ces questions et belle écoute aux abonnés c'était l'épisode 37 du podcast gang de copines quel dynamisme et quel fougue c'était hyper inspirant pour moi d'échanger avec Céline cette nana elle est vraiment juste pleine d'entrain, ses réponses sont très riches il faut bien prendre le temps de détricoter ce qu'elle explique mais avec un peu de recul, je trouve que ses questionnements sont intéressants nous pousse aussi à regarder un peu comment nous on agit ou on réfléchit. Et ces anecdotes et conseils sur l'entrepreneuriat sonnent très justes. Si toi aussi tu as aimé cet épisode, tu peux faire deux mini actions pour soutenir le podcast. Partage cet épisode sur Instagram en taguant tes copines entrepreneurs et tu peux mettre aussi 5 étoiles au podcast sur Spotify. Et en attendant le prochain épisode... On se retrouve sur Instagram, le compte c'est gangdecopinespodcast et potes ça s'écrit comme une pote. A bientôt !

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Description

Tu t’es déjà demandé s’il y avait une frontière entre relation amicale et collaboration professionnelle ? S’il y avait des risques ou des opportunités à mixer les deux ? 


Les limites sont parfois floues et c’est le sujet palpitant qu’on aborde aujourd’hui avec Céline, fondatrice d'Evolae. On discute de son parcours inspirant et de la puissance des amitiés féminines. Céline partage comment elle a transformé sa carrière après le confinement en créant Evolae Working Home, un espace dédié au coworking, à l'événementiel et aux séminaires. Après la fermeture de cet espace physique, elle a lancé Evolae Connect, axé sur la création de connexions professionnelles de qualité.


Céline raconte sa rencontre marquante avec Fatima lors d'une porte ouverte à Evolae Working Home. Leur collaboration sur divers projets, notamment les événements "Tajine Mania", a rapidement évolué en une amitié profonde. Céline souligne l'importance de la sororité, de l'écoute et du soutien mutuel dans nos relations professionnelles et personnelles.

Elles ont également collaboré sur le projet de livre "Impacter au féminin", renforçant encore leur lien. Céline exprime sa gratitude pour l'amitié et le soutien de Fatima, tout en partageant ses réflexions sur la collaboration entre femmes et l'importance de célébrer les succès de chacune.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Elodie

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines, je suis Élodie et dans ce podcast, je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines, parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Bonjour Céline !

  • Céline

    Bonjour Élodie !

  • Elodie

    Céline, tu es originaire de Berck-sur-Mer, tu es installée à Lille où tu es arrivée pour les études et depuis tu n'en es jamais repartie. Tu as créé et fondé Evolae. Alors déjà pour commencer, est-ce que tu peux nous présenter cette activité ?

  • Céline

    Oui, tout à fait. Merci Elodie de m'inviter aujourd'hui. Et en fait, pour la petite histoire, Evolae Working Home a vu le jour, en tout cas dans son écriture de projet pendant le confinement, où je faisais pas mal de projets à l'étranger. Je rentre de voyage en février 2020. J'apprends que je suis licenciée économique et qu'on va être confiné ici en France. Et une bonne et une mauvaise nouvelle, j'apprends que je suis licenciée, donc c'est un peu retour au basique, c'est-à-dire que j'ai pris ça comme une libération en disant tiens, j'aimais tellement bien ce que je faisais que je n'aimais plus comment on me demandait de le faire J'étais dans l'insertion professionnelle et dans l'accompagnement de projets et du coaching à l'emploi. Je voulais absolument changer mes techniques de travail, d'arrêter de faire à la place des autres, de prendre beaucoup de temps pour des choses qui étaient plus utiles pour moi. Donc, en fait, pendant qu'on confine, j'aurais écrit un projet qui s'appelle, en tout cas quand il est sorti de terre, ça s'appelait Evolae Working Home, où c'était créer un espace pour tous, où j'allais recevoir des personnes pour des projets, de l'événementiel, du coworking et du séminaire d'entreprise.

  • Elodie

    Donc... C'était un lieu physique et depuis, ça a évolué.

  • Céline

    Oui, en fait, ouverture officielle, inauguration comprise le 6 novembre 2021. Donc, il y a eu une belle année pour l'écriture et la mise en place, les travaux, etc. Et fermeture officielle cet été au mois d'août, où je réfléchis, je prends une décision. La décision, elle s'est faite également ici en France, mais à l'étranger, dans le désert. J'ai fait une espèce de... de risettes dans le désert où j'ai réfléchi à mon avenir professionnel. Et en fait, tout ce que je faisais, c'était vraiment de rencontrer des personnes, de les faire se rencontrer, de les connecter. Et du coup, financièrement et économiquement, on arrivait à un point où il fallait prendre une décision. La décision, c'était de fermer le lieu physique, mais de continuer l'activité. Donc, le lieu Evola et Working Home a été fermé physiquement. Mais du coup, l'entité Evola et Connect a vu le jour cet été.

  • Elodie

    Et alors, qu'est-ce que c'est Evolae Connect ?

  • Céline

    C'est justement partir de ce qui est existant et puis en toute transparence, aussi après la visibilité qui a été faite avec Working Home, avec le fait qu'on me connaisse, j'étais quand même l'étiquette Evolae, Madame Evolae. Du coup, la Connect, c'est vraiment la connexion, c'est dénicher des pépites, c'est se rencontrer et c'est créer des connexions de qualité pour le business des personnes qui vont venir me rencontrer.

  • Elodie

    Et tu as plutôt des clients ou des clientes ?

  • Céline

    Alors, c'est intéressant cette question parce que dans l'accompagnement, dans ma carrière pro, d'insertion pro, c'était beaucoup l'accompagnement au féminin. Quand j'ai ouvert Evola et Working Home, au début, c'était très féminin aussi. C'est venu s'aligner aussi avec le masculin parce que pour moi, j'ai besoin aussi du masculin pour avancer. Et souvent, je me retrouve à être mentorée par des hommes. Mais sinon, il y a beaucoup de femmes qui viennent me consulter ou qui viennent me chercher pour des projets et c'est souvent des nanas.

  • Elodie

    Tu as quelques exemples à nous donner, un ou deux exemples de projets que tu as pu mener avec des femmes ?

  • Céline

    Surtout pour des événements en collaboration, comme là, on va certainement en parler, le déroulé, j'organise des événements autour d'un livre impacté au féminin, c'est vraiment des duos, des trinomes, des quatuors, voire des équipes de femmes. Et puis, il n'y a pas très longtemps, c'était une ancienne collaboratrice sur un... Sur des réseaux d'entrepreneurs, une dame qui est venue me demander de lui dénicher un lieu. Et encore une fois, c'était une nana. Donc, j'ai pas mal d'exemples comme ça. Ou des femmes également qui sont dans le bien-être. J'en ai pas mal qui me demandent de leur trouver un cabinet, une salle pour faire des ateliers en collectif. Donc, des clientes plutôt que des clients dans le domaine du bien-être aussi.

  • Elodie

    Ok. Et l'amie dont tu vas nous parler aujourd'hui, elle a aussi un lien avec ton cadre professionnel.

  • Céline

    Tout à fait. Fatima Benlama. Fatima, c'est une nana que j'ai rencontrée, j'utilise beaucoup ce terme, que j'ai rencontrée lors d'une porte ouverte à Evola et Working Home. Tous les trimestres, on organisait des portes ouvertes pour faire découvrir le lieu. Et Fatima, apparemment, avait été recommandée, je ne sais plus par qui, pour venir visiter le lieu, pour peut-être, à l'époque je ne savais pas, mais proposer une collaboration. Pour la petite histoire, quand elle rentre dans la grande pièce, le grand salon, comme elle est assez lumineuse dans son sourire, je vois vraiment une lumière apparaître, un beau soleil apparaître et ça a matché très vite.

  • Elodie

    Vous vous êtes rencontrée dans l'espace que tu avais auparavant et comment votre relation s'est mise en place ?

  • Céline

    Je me souviens que c'était en mars 2023, pendant une porte ouverte, un samedi matin, très souriante, je lui fais visiter le local avec... On avait également une pièce où on mettait des expositions comme une galerie d'art. On boit vite un café, on match très vite, on sourit, on propose de se revoir même en aparté. Elle me parle d'un des projets qu'elle avait. Fatima Ben Lama, c'est madame tagine mania qui travaille depuis le tagine. C'est un outil qu'elle utilise pour venir aussi accompagner des personnes. En l'occurrence, le féminin aussi, souvent des cadres sup, des personnes qui sont dans le... l'accompagnement eux-mêmes ou le coaching, où elle vient travailler sur elle en utilisant le tagine. Et donc, en fait, comme je suis séduite par l'idée, je lui propose très rapidement, dans un premier temps, une collab en disant Écoute, Fatima, éclate-toi, écoute-toi et surtout, fais le tagine mania à Evolae. Donc, très rapidement, on monte la feuille de route et le premier tagine mania se fait à Evolae en soirée où on réunit une petite équipe de filles, de femmes.

  • Elodie

    Une belle expérience pour toi aussi, j'imagine.

  • Céline

    Oui, carrément, parce qu'au départ, ce n'était pas convenu. Elle me demande si je ne veux pas être celle qui va être... Alors, ce n'est pas un cobaye, mais quoique, s'exercer et être celle qui va vivre et préparer son tagine en live. Donc, j'accepte très rapidement en mode, ouais, carrément, pas de souci, mais avec plaisir. Et j'en souris encore. Et le moment arrive où je ferme les portes des volailles, j'accueille le public du soir. Donc, on était une petite 8-10, je crois, entre nanas. Et entre-temps, elle m'avait sondée sur mes goûts alimentaires, enfin, la partie vraiment culinaire. Et puis, des petites questions qui vont de pair avec ma personne, mais rien qui pouvait m'alerter, en fait. Et le moment venu, je sens... qu'il se passe quelque chose où, ouais, je vais être sondée, mais observée à faire mon tagine, mais pas dans le mauvais sens du terme, c'est-à-dire qu'il y a vraiment... En fait, pour bien l'expliquer, il faut vraiment le vivre, parce qu'il se passe des choses où là, je suis vraiment en séance d'accompagnement, et très rapidement, je rentre dans le personnage. Ce n'est même plus... Ce n'est pas faire semblant, c'est vraiment de dire, c'est mon tagine, mais très rapidement, je vois que... Il se passe des choses et au bout de 20 minutes de séance, je suis déjà émue parce qu'il se passe quelque chose où, espèce de flashback, devant moi, ce n'étaient non pas des invités pour cette soirée ni des personnes qui voulaient goûter mon tagine. J'imaginais mes sœurs, parce qu'on est une grande famille, qui me jugeaient quand je leur cuisinais des plats pendant que ma maman était à la maternité en train d'accoucher d'un énième enfant. Et je revois la scène en disant, et Fatima le ressent, elle me dit qu'est-ce qui se passe ? Je dis là, il y a des filles qui me regardent, elles me jugent. Et du coup, l'exercice, il est très simple, c'est qu'est-ce que tu as envie de leur dire ? Et j'ai envie de leur dire bah merde, je suis en train de cuisiner, c'est mon choix, je m'éclate, donc ouais, si ça ne vous plaît pas, allez vous faire voir. Et elle me dit tu as envie de leur dire quoi ? Je dis oui, je vais leur dire ça, du coup, et je m'adresse à des filles que je ne connais pas. Bref, je sais que j'ai dit un gros mot, je ne sais plus si c'est celui-ci, mais en tout cas, j'ai dit… Mais ça venait du cœur et en même temps, c'était aligné. Et je pense que c'est venu réparer le fait que, oui, effectivement, comme j'étais l'aînée d'une grande famille, quand on me critiquait en disant Ah, t'es pas d'alcool ou Ton riz, il est pas salé c'est peut-être resté dans mon inconscience. Et le fait de le poser comme ça, c'était juste Waouh !

  • Elodie

    Du coup, tu as été à la fois hôte de l'événement, on va dire, de Fatima. Tu as profité aussi de cette expérience. Est-ce que vous avez eu d'autres collaborations après cette première ?

  • Céline

    Oui, alors en fait, on a un réseau sur l'île où il y a plein de nanas qui se connaissent et on connaît en commun une dame qui est franco-américaine qui a créé le mouvement Impacté au féminin depuis 2021 et par l'intermédiaire d'autres réseaux qu'on connaît, Fatima, au départ, on est emballé par la même aventure qui est de contribuer à écrire un chapitre dans le livre. Impacté au féminin 2023 Ok. Et donc, on s'en parle, on s'en parle. Moi, 2023, c'était une année où Evolae a très bien marché parce que c'était aussi, après un démarrage lent, c'était l'année où ça y est, la visibilité avait été faite et j'avais pas mal de commandes. Donc, je me suis laissée un peu… Je m'occupe que d'Evolae. Donc, moi, je verrai ça plus tard. Sauf qu'entre-temps, la com autour du livre Impacté au féminin tourne. Et c'est vrai que Fatima, elle a été une des rares à me dire Alors, tu t'inscris ? T'en penses quoi ? Je dis Ouais, je vais m'inscrire, je vais voir. Et en fait, je ne sais pas, j'ai traversé une phase de procrastination où je ne me suis pas inscrite. Et quand je veux m'inscrire, la date butoir est terminée et la dame qui organise ça ne fait plus rentrer de candidat. Et du coup, j'ai expliqué à Fatima Écoute, j'ai essayé une dernière fois de convaincre la dame, mais malheureusement non. Donc, je ne ferai pas partie de cette aventure. Donc, j'ai suivi l'aventure de Fatima en l'accompagnant. à Paris, autant pendant qu'elle écrivait, mais surtout à la sortie officielle du lancement du livre. Et pour la petite histoire, j'ai rien raté de l'aventure, j'ai même organisé une soirée pour elle, au pluriel parce qu'elles étaient plusieurs lilloises, en octobre 2023. Et cette année, en 2024, j'ai vraiment fait partie de l'aventure, de la troisième édition Impacté au féminin Et d'ailleurs, c'est ce qui nous lie aussi, parce que l'ayant vécu l'année dernière avec elle, Là, j'étais de l'autre côté de la barrière en étant co-auteur du livre également.

  • Elodie

    Comment ça s'est fait pour toi, le passage de partenaire à Ami ?

  • Céline

    Très naturellement, sans le nommer, parce que très rapidement… D'ailleurs, petite anecdote aussi, je me souviens que c'était une des premières nanas, en tout cas dans mon réseau proche, à qui j'ai évoqué la fermeture et ma prise de décision du local Évolet. Et c'est vrai que c'était une des rares personnes à qui je me confiais sur des choses que je ne disais à personne, encore moins aux clients et aux collaborateurs proches. Parce que pour moi, le fait qu'on ne se voit pas tous les jours, il y avait déjà une prise de hauteur, un regard extérieur qui était important pour moi. Et pour aller plus loin et passer la barrière de l'amitié, c'est d'être invitée à dîner chez elle, de rencontrer ses enfants, de sortir prendre des cafés en extérieur avec elle et ses enfants. Donc vraiment, je pense que... là ce qui peut être qualifié de naissance d'une amitié, c'est pour moi, là si j'évoque que moi, par exemple moi, on rentre dans ma bulle, c'est que si on rentre dans ma bulle, on rentre chez moi, là déjà on est dans un cadre intime, et amical, voire familial. Donc de l'autre côté, je l'applique aussi, donc le fait d'être rentrée chez elle, dîner chez elle, partager des choses, et rencontrer en plus sa famille, pour moi on était dans le cadre vraiment d'amitié du coup.

  • Elodie

    D'accord. Donc, il y a les déjeuners, le dîner, le café, moments partagés chez l'une ou chez l'autre et ou à l'extérieur. Est-ce qu'il y a d'autres choses, d'autres petits rituels que vous avez entre vous dans le cadre pro-perso ?

  • Céline

    Oui. Donc, en fait, dans la phase où je prends la décision et je ferme définitivement, il s'est passé un bon mois et demi. des rituels où à un moment donné, je faisais un travail sur moi, sur moi en tout cas, sur la structure, de fermer bien à l'heure et non pas de garder l'ouverture parce qu'en disant, oui, on est tellement bien qu'on resterait même la soirée à discuter avec les clients. Et je me rappelle, il y a des soirs où je fermais vraiment à l'heure, à 18 heures, donc je prenais le métro pour rentrer. Et on a un quartier où on a retrouvé, c'est Saint-Maurice-Pelle-Voisin parce que là-bas, il y a un petit coin où on va boire notre café. Et le fils de Fatima est à l'école pas très loin, donc on peut se croiser dans le même quartier. Et à chaque fois que je descendais du métro, je descendais là et je finissais ma course à pied en téléphonant à Fatima pour lui raconter soit ma journée ou lui poser des choses. Et c'était devenu un petit rituel. D'ailleurs, elle avait remarqué ce qu'elle me dit. Là, tu viens de sortir de Saint-Maurice-Fay-le-Voisin ? Donc, c'est assez anecdotique, mais c'est mignon parce que… Par exemple, il peut m'arriver d'appeler ma mère ou quelqu'un, et puis arriver là, j'appelle Fatima, et puis on va rester presque une heure au téléphone parce qu'on fait des échanges avec ce qui se passe pour elle ou ce qui se passe pour moi.

  • Elodie

    D'accord. Aujourd'hui, qu'est-ce qui continue à vous lier toutes les deux ?

  • Céline

    La même chose. Déjà, l'aventure du livre, parce que je viens de la vivre et on n'a pas pu être là parce que le lancement, c'était sa soirée d'anniversaire en famille. Mais par exemple, c'est quelqu'un à qui j'ai envoyé ma relecture de mon chapitre. Quand on me propose des projets ou des collaborations, j'ai un besoin des fois d'aller là. l'appeler pour lui poser des choses. Quand je trouve des lieux qui pourraient l'intéresser, elle, pour ses expériences tagines, pareil, je lui en parle. Donc, toujours la même chose, ces petits rituels de s'appeler et puis réfléchir ensemble, pourquoi pas à développer ou préparer un projet également pour en 2025.

  • Elodie

    J'imagine qu'un des gros éléments qui vous lie aussi, c'est l'entreprenariat et le souhait d'avancer dans votre aventure entrepreneuriale.

  • Céline

    Oui, tout à fait. Vraiment, c'est le sujet. D'ailleurs, c'est ce pour quoi on s'est rencontrés aussi et ce qui nous lie. Et j'aime les femmes qui sont, sans m'identifier, mais quoique, tu sais, un peu avec un mental où on est whineuse, on lâche rien, on avance. On peut douter, mais on doute une heure et cinq heures après, tu peux avoir un mou d'aplat et puis le lendemain, tu es requinquée. Fatima, elle est comme ça et j'aime bien parce que c'est un mental que j'ai aussi. Je pense que c'est ce qui nous lie également, effectivement.

  • Elodie

    On va dire que vous vous tirez vers le haut l'une et l'autre un peu. Il y a un peu ça entre vous deux ?

  • Céline

    J'ai envie de dire oui. En même temps, encore une fois, on ne se le nomme pas. Après, je pense qu'on l'est ou on ne l'est pas. Après, ça s'entretient. Depuis que je la connais, c'est vraiment ça. Il y a un regard extérieur, il y a de la distance, il y a le respect de chacune, où on ne se marche pas dessus, comme on ne se connaît pas non plus depuis 20 ans. Tu vois, moi, par exemple, dans mes amitiés, il y a des gens, je ne vais pas les voir pendant trois mois, et quand on se revoit, c'est comme si on s'était vus hier. Donc ça, c'est ma signification de l'amitié, par exemple. Oui. Et c'est un peu ça que Fatima, on peut... Et pareil, je sais qu'elle me suit sur les réseaux et quand elle ne me suit pas, elle vient en nouvelles. Moi, c'est pareil. Donc, il y a un truc comme ça qui vient se mettre en place naturellement. Et ça, ce n'est pas avec tout le monde. Je peux les compter sur les doigts de la main. Mais effectivement, nos sujets de prédilection, c'est notre entrepreneuriat et comment on évolue effectivement.

  • Elodie

    D'accord. Alors, je vais faire deux parenthèses parce que ce que tu viens de me dire là m'a suggéré deux questions. La première, c'est... qu'est-ce que c'est pour toi du coup la sororité ? Parce que tu as parlé là un peu de ta définition de l'amitié. Qu'est-ce que c'est pour toi la sororité ?

  • Céline

    C'est le fait d'être ensemble, de partager, aussi de partir de l'expérience, d'écouter, de partir de l'expérience d'une pour aller vers une autre expérience, de l'écoute, le partage, la célébration entre nous. s'élever.

  • Elodie

    Et alors, ma deuxième question, c'est par rapport à ton cercle amical. Si tu veux en parler en deux mots, Fatima, c'est une amie que tu as rencontrée dans le cadre professionnel. Tu as parlé de personnes que tu voyais pas pendant trois mois et c'est comme si vous vous étiez vus hier. Tu as un gros cercle amical, des gens que tu vois régulièrement.

  • Céline

    En fait, moi, j'ai toujours fonctionné, encore une fois, sans me le dire, mais à un moment donné, je mettais les mots dessus. C'est nuancé. Tu vois, par exemple, je vais nuancer de dire, on commence par, par exemple, collègues, connaissances, amicalité. Voilà, je gradue et je mets plein de... Et en fait, les gens qui vont entrer dans mon cercle amical, voire... Des gens que je vais considérer vraiment comme des proches proches, des fois mieux que certains membres de ma famille que je ne vois pas ou peu. Et ouais, il y a un truc fort en moi, et d'ailleurs c'est ce que je partage avec certains, parce qu'il y a ce respect-là de l'intimité, de la famille, de la confidentialité, de on partage un truc une fois ça a été tellement fort que quand on se revoit comme on l'a vécu, il y a un truc qui nous lie. Tu vois, je suis allée dans le désert en juin dernier avec une nana que je ne connaissais pas beaucoup. il y a un truc pareil qui s'est développé. Je ne sais pas, je n'arrive pas à le nommer. On n'a pas besoin de se dire des choses pour se comprendre. On peut se revoir, là, on s'est vus ce week-end. Des fois, on en reparle, mais il y a un truc fort, comme s'il n'y avait que nous qui avions vécu cette expérience. C'est en nous, on le sait et on se comporte tellement naturellement qu'on n'a pas besoin de se dire des choses. Fatima fait partie aussi de ces gens où les premières fois sont importantes. On a matché tout de suite et ce match-là, je ne pense pas qu'il s'arrêtera. Un cercle d'amis, en fait, j'ai beaucoup de connaissances, j'ai un gros réseau, mais je ne partage pas mes affections et les mêmes affects avec tout le monde et c'est normal, je pense. Après, tu vois, moi, je prône l'exclusivité. Quand j'ai quelqu'un avec qui je me sens bien, que ce soit un homme ou une femme, être exclusive pour quelqu'un en disant Ah, là, c'est notre moment, etc. et je ne vois pas qu'on soit cinq, ça, j'ai envie de le cultiver chez moi.

  • Elodie

    Ah, c'est intéressant. Du coup, tu vois plutôt tes amis en duo. Toi et une personne, et pas forcément dans un grand groupe.

  • Céline

    Oui, le cadre amical, oui. Mais tout ce qui est collaboratif, partenariat et… Je suis quelqu'un qui est fan de travailler en équipe parce que déléguer, partager, chacun sa tâche, c'est super important. On apprend beaucoup aussi de l'autre. Tout à l'heure, j'ai rendez-vous avec une nana. À 13h30, on va boire un petit café. C'est un one-one. On n'est pas 36. C'est intéressant parce qu'on peut partir dans le dégonfidence. C'est notre moment à nous. J'aime bien parce que je sais le faire avec moi-même, prendre rendez-vous avec moi, mais je sais le faire également avec... d'autres personnes, que ce soit des nanas ou des mecs, ou se concentrer sur notre amitié exclusive, par exemple. D'accord.

  • Elodie

    Ok. Si on veut recentrer sur Fatima, tu l'as déjà un peu mentionné, mais qu'est-ce qu'elle t'apporte ?

  • Céline

    J'aime son avis extérieur. Je trouve qu'elle a une parole juste parce que c'est toujours argumenté et ça me donne envie de réfléchir différemment. Et j'aime son regard neuf à chaque fois. C'est toujours frais. C'est toujours... Ouais, tu vois, je fais un lien avec ce que tu... La question est intéressante parce que je fais un lien avec... Entretenir une amitié, c'est ça. C'est comme dans un couple. C'est changer, c'est entretenir. La différence, c'est échanger, se confier. C'est une des rares personnes à qui je confie des choses dans l'entrepreneuriat qui m'arrivent, des collabs, des beaux projets. Ça reste quelqu'un à qui je le dis, même si je ne reviens pas dessus. Je sais que je lui ai dit et c'est OK pour moi parce qu'elle prend de la hauteur pour qu'on en parle, par exemple.

  • Elodie

    D'accord. Et à ton avis, toi, qu'est-ce que tu lui apportes ? J'aurais envie de dire...

  • Céline

    Allez, on va l'appeler, lui demander. Je me dis, tu sais, quand on est connecté à quelqu'un, même si là, en l'occurrence, je n'ai pas la réponse, et d'ailleurs, merci, j'irai lui poser quand je la verrai, parce que j'ai l'impression que comme on est connecté, on doit s'apporter les mêmes choses.

  • Elodie

    Pour prendre un peu plus de hauteur sur le sujet de... l'entrepreneuriat, de la collaboration et dézoomer un peu ta relation avec Fatima. À ton avis, qu'est-ce qui distingue une collaboration entre femmes dans le milieu professionnel ?

  • Céline

    Très bonne question, merci de l'avoir posée. En fait, tu vois, moi, j'aurais pu faire partie de ces femmes qui disent que je suis militante. À un moment donné, je le pensais. Mais après, je me suis penchée sur la définition et je me suis même... J'ai même été voir des choses en lien avec le militantisme, etc.

  • Elodie

    Le militantisme féministe, tu veux dire ?

  • Céline

    Oui, tout à fait.

  • Elodie

    D'accord.

  • Céline

    Après, je ne dirais pas que je le suis, mais j'aime porter la voix des femmes et montrer qu'une femme peut s'en sortir, qu'on peut avoir une approche différente pour briller, mais dans le bon sens du terme, c'est-à-dire faire comme un homme ou, sans se comparer, de dire... de respecter. les conditions d'une femme. Après, c'est un peu... Ouais, quand même. Parce que tu vois, des fois, je me dis, ouais, je suis une femme. Moi, j'ai été comme ça très longtemps avec un mental young, c'est-à-dire masculin, ou avec une mentalité où il faut toujours montrer. Tu vois, un exemple très, très simple. Hier, je suis allée repérer un parcours pour un 10 km qu'on organise pendant la période de février blanc pour le cancer de l'enfant. Bon, c'est une petite parenthèse. Alors, c'est un truc de fou. Moi, j'ai fait du sport à haut niveau très longtemps, très jeune. Et c'est mon père qui était mon entraîneur à un moment donné. Donc, je peux te dire qu'il lâchait rien encore plus. Et bien, hier, en repérant le parcours avec des mecs de la mairie de Villeneuve-Dasque, par exemple, il y a un truc qui s'est réveillé en moi, où je voulais courir. Je voulais, comme s'il y avait une performance à atteindre. Je me dis, ah ouais, c'est encore là. Mais en mode... J'étais contente parce que ce n'était pas en mode sportive, je vais gagner un truc. C'était waouh ! Ah là, je me sens bien. En plus, je voyais jouer de la boue partout. Je voulais taper dans les flaques de boue. Il y a un truc enfant intérieur qui s'est connecté et surtout un truc qui s'est réveillé. Je ferme la parenthèse pour dire que, tu vois, à une époque, j'aurais pu dire, ouais, je suis une femme et alors je vais y arriver. Et j'étais en mode, je vais vous montrer qu'on peut le faire. Donc, pour distinguer la collaboration entre femmes, tu vois, c'est... Je trouve qu'on a une approche qui est un peu différente. Je ne dis pas qu'on ne collabore pas avec les hommes, qu'on ne collabore pas entre eux, bien au contraire, mais il y a ce côté approche collaborative et inclusive, tu vois, que je retrouve chez pas mal de femmes, où il y a toujours un discours aussi où on va vouloir travailler ensemble, on va vouloir créer des groupes, des équipes, se répartir les tâches. Et je trouve aussi qu'on a plus une approche collective. que hiérarchique c'est pas c'est ma collègue on fait ça ensemble ou c'est pas elle c'est ma responsable c'est quand on fait un projet collaboratif je vois tout à fait on est dans se dire c'est ça des fois je plaisante avec des nanas qui je collabore d'ailleurs je les fais ce week-end j'ai dit patron patron en rigolant tu vois et ben c'est pas du tout mon discours donc on me prend pas au sérieux mais non il n'y a pas d'hierarchie entre eux entre nous quand on collabore. Je trouve que c'est important et je l'ai noté à pas mal de reprises. Je trouve qu'entre nous, les femmes, on se soutient beaucoup. Tu vois, par exemple, encore une fois, quand j'étais plus jeune, j'ai été vraiment… Je n'aime pas revenir là-dessus, mais je trouve que c'est important et si ça peut aider d'autres. Avec une éducation très stricte, en plus mélangée au sport. Donc, c'était aussi va t'entraîner au lieu de bouffer va t'entraîner au lieu de regarder la télé Quand on me disait oui, On ne va pas au sport parce qu'on a ses règles. Là, elle s'est cassée l'ongle, etc. Moi, je faisais partie de ces filles qui étaient moqueuses. Mais c'est quoi ça ? Et tu vois, la reprogrammation aidante, la sororité aidante, l'écoute, le fait de se poser, de travailler sur soi, de s'écouter, de partager des collabs et des projets, eh bien... Je suis fan de voir que... Parce qu'après, du coup, je fais partie de ces femmes qui ont eu des difficultés aussi avec les menstrues chaque mois, les douleurs, ne pas aller au travail pour ça. Donc, je suis fan de voir que les choses bougent, que oui, on peut prendre des journées, que ça se développe bien et que je soutiens ces mouvements-là, par exemple. Alors que très jeune, j'étais tout l'inverse en disant Mais c'est quoi ces Ausha ? Pourquoi on fait... On a une équipe d'athlètes, on fait un 4 fois sans mettre les... Il en manque... toujours une, c'est quoi ça ? En mode rébellion, alors que non, il faut se mettre à la place de l'autre, il faut vivre les choses et les comprendre. Et je pense que la femme, contrairement, sans juger, on est dans ce soutien-là et ça, c'est super important. On en échangeait avec Fatima. Fatima, par exemple, elle prône aussi le fait que travailler, oui, mais comme elle a une famille, des enfants en bas âge, elle arrive à jongler l'emploi du temps qui fait qu'elle est aussi une grosse partie pour ses enfants et son conjoint et c'est ce qu'elle veut véhiculer et plein de femmes savent le faire tu vois donc c'est ça aussi ce qui nous lie dans nos discours de femmes et je trouve aussi pour terminer avec cette question il y a beaucoup de mentoring il y a beaucoup de tu vois moi je suis partie d'une association je

  • Elodie

    pense que tu la connais très bien Little Big Woman oui tout à fait c'était grâce à elle qu'on s'est rencontré donc on connait

  • Céline

    que vraiment, mentorer, devenir marraine d'une nana qui est en train d'ouvrir sa société, qui veut des conseils, des tips. Mais moi, je suis fan de tout ça. Au contraire, je pense que le soutien, à un moment donné, il faut qu'il se développe. Et je trouve que quand on développe une collaboration féminine, je pense qu'il y a une dynamique particulièrement positive et enrichissante. Après, je ne te cache pas que j'en ai eu des collabs avec des mecs. J'ai ressenti la même chose parce que le mec, il était aussi winner, il avance, etc. Mais il y a ce côté… Après, c'est soit avec soi, mais tu vois, il y a des hommes, parfois, ils me font penser au patriarche. Donc, ça ne me va pas du tout, par exemple. Après, c'est vraiment… Là, je veux insister pour moi qu'en même temps, j'aime aussi avoir des collaborations masculines parce que moi, ça me challenge quand même dans le bon sens du terme. Bien sûr. après avoir rectifié le tir en disant il ne me donne pas des consignes ou des ordres, il n'est pas en train de me traquer, au contraire, ça me challenge, c'est un bon mentor, et ça vient de travailler, par exemple, le rapport à l'argent, je l'ai travaillé aussi avec un mec, tu vois, c'est pas pareil, c'est pas hiérarchique, c'est vraiment...

  • Elodie

    Ça t'apporte autre chose en fait. Les collaborations féminines t'apportent quelque chose et les collaborations avec des hommes t'apportent d'autres choses, si je comprends bien.

  • Céline

    Oui, puis tu sais, chez l'homme, il y a le côté très pragmatique que j'aime. On dit ça, on le fait.

  • Elodie

    Après, il y a des femmes aussi très pragmatiques, mais après, encore une fois, on ne va pas chercher… Quand il y a des belles collabs qui se passent, je pense qu'il n'y a pas de hasard. Il y a un match à ski au pair. Tu sais, il n'y a pas très longtemps, je ne vais pas citer ça ici, mais je le dis en exemple, j'ai fait une proposition de collab, je vais rectifier, le fait que je m'écoute et que merci la vie de m'écouter ainsi et de respecter mes intuitions. Au bout de quatre jours, j'ai demandé à arrêter la collab et c'est au quai de l'arrêter.

  • Céline

    C'est intéressant, c'est hyper intéressant. Et du coup, tu as l'air d'avoir quelques expériences de collaboration avec des femmes et aussi potentiellement avec des amis. Quel conseil tu donnerais, toi, à quelqu'un qui envisage de travailler avec une amie ?

  • Elodie

    Alors justement, pour des collabs, why not ? Si on est à l'étape supérieure, parce que pareil, j'ai eu, moi, à mon tour, des témoignages de personnes qui se sont associées avec des amis d'enfance ou des amis qui, à un moment donné, arrivent dans leur vie et puis elles sont amies depuis 15 ans et elles ont une envie de créer une entreprise ensemble. Bon, pour la petite histoire, ce n'était pas une bonne expérience pour la nana. Mais des collabs où on devient, j'ai envie de dire, amico-pro, j'en ai déjà fait et c'est OK. Par contre, tu vois l'exemple que je viens de donner sur... Ce n'est pas du tout une amie, c'est une bonne connaissance, mais je ne suis jamais allée chez elle, elle n'est jamais venue chez moi, on s'est vues à l'extérieur. Mais elle ne véhicule pas quelque chose avec lequel je veux évoluer moi. Du coup, les conseils que je pourrais donner, c'est d'apprendre un peu à se connaître avant de collaborer, de voir aussi si on a la même vision. Je ne dis pas qu'on doit avoir la même vision de l'entreprenariat et du projet, mais bien mettre carte sur table pour voir si on partage une vision commune sur le projet ou le travail qu'on va faire ensemble. Je pense aussi qu'il faudrait clarifier les attentes dès le départ, discuter du rôle de chacune justement pour ne pas provoquer ou inciter à la hiérarchie en disant ouais, ça c'était moi, ça c'était toi Avoir une communication transparente. Je pense que je suis en train aussi de faire l'énumération de… collaborer, c'est à un moment donné, sur un projet, c'est comme si on était sur une mini-entreprise qui se déplace par rapport au projet, tu vois ?

  • Céline

    Oui.

  • Elodie

    Tes peurs, ce n'est pas les miennes. Ton éducation, ce n'est pas la mienne et vice-versa. Donc, à un moment donné, c'est de voir... Quand je parle de communication transparente, c'est vraiment aller voir si l'autre n'a pas de peur, par exemple. Tu vois ? Je me suis confrontée à pas mal de choses pendant Evolae où les gens qui me connaissaient me connaissaient avec l'étiquette du social et de l'insertion. Cette étiquette-là, elle m'a collée au début de la création des volailles. Et j'en avais marre qu'on vienne me chercher sur de la gratuité ou de la négociation de prix.

  • Céline

    Oui, oui.

  • Elodie

    C'est un très bon exemple. Quand j'ai vu ça, déjà, tu vois, je t'en parle, il y a un truc qui se réveille en disant mais merde Au départ, je ne le voyais pas. Et Fatima, et encore je la remercie, a été de ces personnes qui me l'ont fait très vite remarquer aussi. Donc, quand on venait me sonner la cloche en disant Oui, j'aimerais collaborer avec vous, mais permettez-moi de m'installer gracieusement et puis je vous apporterai de la visibilité. Ouais, à un moment donné, pardon, mais non. Pourquoi ? Ça, c'est le début, on le fait, il y a des belles collabs qui se passent parce qu'il y a un échange de bons procédés et on s'entend sur le bon procédé Mais là où je viens bousculer les choses, c'est de se dire Non, je ne vais pas travailler ton rapport à l'argent pour toi. Va le travailler d'abord et reviens me voir quand tu es prête. Tu vois, ça, c'était aussi un combat que j'ai mené, que ce soit que les femmes ou les hommes, parce que moi, à un moment donné, pareil, j'ai levé ces freins-là et je les ai travaillés autrement. Et bizarrement, mais pas bizarrement dans le mauvais sens, quand le truc a été régulé et aligné, là, on venait au canapé, on me demandait des vrais devis. Et en aucun cas, on me demandait de la gratuité ou de faire baisser mes prix, tu vois. Oui. Je pense aussi, quand on bosse ensemble, c'est de respecter et d'entendre les compétences de l'une et de l'autre. il y a des trucs que tu sais moi par exemple tout ce qui est la comptabilité je veux pas mettre mon nez dessus, tu me l'expliques c'est très bien mais si je peux le déléguer et que tu sais le faire c'est très bien par contre en tant que mes compétences là je parle que de moi mais organisée, événementielle, rigueur voilà tu me verses confiance c'est bon faut accepter les remarques alors les remarques je fais attention aussi au mot que j'emploie euh de critique, mais le mot n'est pas forcément bien trouvé parce que pour moi, tout est constructif. À partir du moment où tu te respectes et que tu as envie d'avancer avec l'autre... Tu te dis Ah, moi, je serais plutôt comme ça. Qu'est-ce que tu en penses ? Ben, ok. Oui, voilà,

  • Céline

    ça va.

  • Elodie

    Je viens de ta clé et puis je te milie. Ce n'est pas ça qu'on cherche, tu vois. Tu vois, moi, je n'avance pas avec des si mais dans un projet collaboratif, quand on écrit la feuille de route et l'exemple avec le tarif peut être intéressant. Pour moi, dans mon aventure entrepreneuriale, tu vois, je suis un bel exemple. J'ai fermé une entreprise pour la faire revivre autrement. Ce n'est pas du tout un échec, c'est une expérience. Et tu vois, je fais une petite parenthèse. Pour moi, en France, on cultive la politique de l'échec en disant Ah ouais, t'as fermé une boîte, oh ma pauvre ! Tu vois, je prends un exemple. Avant qu'on se parle, aujourd'hui, j'étais dans un cabinet médical et je recevais un message d'une nana qui m'avait croisée le week-end dernier à un événement. Et le message commence Tu m'as semblé très bien. je ne sais plus, tu m'as semblé très bien, je te souhaite le meilleur. Enfin bref, ça a terminé très positif. Et j'entends encore une fois derrière ça, parce qu'on s'en est parlé physiquement samedi, c'est le fait quand on me dit Alors, ça va ? avec l'autoroute. Ouais, ouais,

  • Céline

    ouais.

  • Elodie

    J'ai envie de crier. Au départ, t'as envie de crier. Là, c'est bien rétabli, mais au départ, quand je ferme mes volailles et qu'on vient avec des pleurs ou des larmes moyeures, ou des tons de voix qui, on dirait qu'on est morte. Maintenant, j'envoie des MDR. Tout va très bien, et toi ? Et de bien faire comprendre, et ça, c'est ce que je dis même, que ce soit en interview ou dans le livre ou quand je fais justement des podcasts, de dire, même si tu le prends pour un échec à un moment donné, tout est expérience à vivre. Mon rebond, il a tellement été d'une positive attitude, d'un alignement waouh, que... Moi, je le vis à l'intérieur de mon corps, je le vis dans ma tête. Et ceux qui me connaissent, justement, qui pensent comme ça, quand ils me voient, c'est... Tu vois, pareil, à l'inverse, ça me dit... Je rencontre une autre personne qui me dit T'es sortie de ta prison dorée. Mais c'est carrément ça. J'étais dans un lieu que j'affectionnais parce que je l'ai créé de A à Z, mais je n'avais plus le temps d'aller, moi, aux événements des autres, accepter des rendez-vous extérieurs parce que j'étais la seule personne qui gérait le lieu, même si je m'éclatais. d'ailleurs je disais en 3 ans on dirait que j'ai voyagé sans sortir de ma maison parce que j'ai rencontré tellement de projets et tellement de personnes différentes que waouh, mais voilà, pour dire que on peut partir d'ainsi en disant, bon écoute si on part de ça, on met ça à 50 balles ça marche pas, qu'est-ce qu'on fait ? ta collaboratrice peut dire, bah on fait pas et puis basta, mais sinon on va pas s'asseoir sur ça, etc. oui, mais quand on écrit une feuille de route que ce soit un binôme, un trinôme ou plus... c'est de penser aussi à se dire ou de faire le bilan quand le truc il est fini de dire ouais non ça a pas marché comme ça tu vois là j'ai fait un beau projet le truc il est passé, on est en train de faire le bilan et bien tout de suite on a vu parce qu'on est professionnels à notre niveau chacune, ce qu'il faut changer pour l'année prochaine oui oui,

  • Céline

    envisager pour reboucler avec ce que tu disais une possible mauvaise expérience mais y penser dès le début en fait oui voilà,

  • Elodie

    l'évoquer de dire même si euh c'est peut-être même pas le mot mauvais qu'il faut dire, mais de dire, et des fois, on n'a même pas besoin d'en parler dès le départ, c'est aussi de faire le bilan après coup. Et pareil, quand on est trop amis, d'éviter toute forme de comportement trop informel en public, parce que tu vois, il y a des gens qui n'aiment pas bosser. Moi, je l'ai eu quand j'étais salariée. Je pense que ça peut se reproduire aussi en collaboration. Il y a des projets où on n'aime pas se voir trop se connaître. Ou bien il y en a qui vont parler de favoritisme ou de dire, ouais, elle travaille avec elle parce qu'elle a choisi elle, parce qu'ils se connaissent, machin, machin.

  • Céline

    Alors, je vais revenir à la relation avec Fatima. Comment tu aimerais voir cette relation évoluer ?

  • Elodie

    Elles sont vraiment intéressantes, tes questions. Eh bien, j'ai envie de dire, comme elle est là, qu'elle évolue comme une relation... à la fois amicale et je pense professionnelle aussi parce que c'est une nana avec qui j'ai envie d'évoluer professionnellement, que ce soit dans nos débats, nos échanges, nos partages, mais aussi je ressigne et je ressigne pour faire une autre tajine d'expérience. Et puis de dire que j'aimerais bien aussi, des fois on en parlait pour rigoler, de dire Ah, on n'irait pas, parce qu'elle est originaire du Maroc, alors je ne sais plus quelle ville. Oui, près d'Agadir, pardon. Et moi, j'ai vécu sept ans au Maroc, à Marrakech. De se retrouver là-bas, ça pourrait être bien parce que quand on connaît un peu les villes au Maroc, des fois, partir dans un lieu qu'on connaît ensemble et d'y partager d'autres choses, ça peut être super intéressant. Donc ça, ce sera un projet que j'aimerais bien partager aussi avec elle. Et de dire aussi que ce qui nous lie, c'est de s'appeler, de se voir, de ne pas se voir, c'est OK aussi, d'échanger. Et pour moi, c'est ça, être amie, c'est-à-dire de prendre soin l'une de l'autre et en même temps, de se respecter que ce soit dans nos familles, dans nos interactions, etc.

  • Céline

    Est-ce que tu aurais un dernier mot pour Fatima avant qu'on conclue cet épisode ?

  • Elodie

    Écoute, de lui souhaiter le meilleur, autant pour sa santé, sa famille, son activité tajingmania. Je nous souhaite à nous qu'on reste en contact, Fatima et moi, et de nous souhaiter une belle amitié à la fois professionnelle et personnelle.

  • Céline

    Très bien. Où est-ce qu'on peut te retrouver, toi, sur Internet ?

  • Elodie

    Alors, sur tous les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn et Facebook, autant sur le profil Céline Roussel que Evolae Connect.

  • Céline

    Super. je te remercie beaucoup Céline merci beaucoup à toi Elodie merci pour toutes ces questions et belle écoute aux abonnés c'était l'épisode 37 du podcast gang de copines quel dynamisme et quel fougue c'était hyper inspirant pour moi d'échanger avec Céline cette nana elle est vraiment juste pleine d'entrain, ses réponses sont très riches il faut bien prendre le temps de détricoter ce qu'elle explique mais avec un peu de recul, je trouve que ses questionnements sont intéressants nous pousse aussi à regarder un peu comment nous on agit ou on réfléchit. Et ces anecdotes et conseils sur l'entrepreneuriat sonnent très justes. Si toi aussi tu as aimé cet épisode, tu peux faire deux mini actions pour soutenir le podcast. Partage cet épisode sur Instagram en taguant tes copines entrepreneurs et tu peux mettre aussi 5 étoiles au podcast sur Spotify. Et en attendant le prochain épisode... On se retrouve sur Instagram, le compte c'est gangdecopinespodcast et potes ça s'écrit comme une pote. A bientôt !

Description

Tu t’es déjà demandé s’il y avait une frontière entre relation amicale et collaboration professionnelle ? S’il y avait des risques ou des opportunités à mixer les deux ? 


Les limites sont parfois floues et c’est le sujet palpitant qu’on aborde aujourd’hui avec Céline, fondatrice d'Evolae. On discute de son parcours inspirant et de la puissance des amitiés féminines. Céline partage comment elle a transformé sa carrière après le confinement en créant Evolae Working Home, un espace dédié au coworking, à l'événementiel et aux séminaires. Après la fermeture de cet espace physique, elle a lancé Evolae Connect, axé sur la création de connexions professionnelles de qualité.


Céline raconte sa rencontre marquante avec Fatima lors d'une porte ouverte à Evolae Working Home. Leur collaboration sur divers projets, notamment les événements "Tajine Mania", a rapidement évolué en une amitié profonde. Céline souligne l'importance de la sororité, de l'écoute et du soutien mutuel dans nos relations professionnelles et personnelles.

Elles ont également collaboré sur le projet de livre "Impacter au féminin", renforçant encore leur lien. Céline exprime sa gratitude pour l'amitié et le soutien de Fatima, tout en partageant ses réflexions sur la collaboration entre femmes et l'importance de célébrer les succès de chacune.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Elodie

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines, je suis Élodie et dans ce podcast, je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines, parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Bonjour Céline !

  • Céline

    Bonjour Élodie !

  • Elodie

    Céline, tu es originaire de Berck-sur-Mer, tu es installée à Lille où tu es arrivée pour les études et depuis tu n'en es jamais repartie. Tu as créé et fondé Evolae. Alors déjà pour commencer, est-ce que tu peux nous présenter cette activité ?

  • Céline

    Oui, tout à fait. Merci Elodie de m'inviter aujourd'hui. Et en fait, pour la petite histoire, Evolae Working Home a vu le jour, en tout cas dans son écriture de projet pendant le confinement, où je faisais pas mal de projets à l'étranger. Je rentre de voyage en février 2020. J'apprends que je suis licenciée économique et qu'on va être confiné ici en France. Et une bonne et une mauvaise nouvelle, j'apprends que je suis licenciée, donc c'est un peu retour au basique, c'est-à-dire que j'ai pris ça comme une libération en disant tiens, j'aimais tellement bien ce que je faisais que je n'aimais plus comment on me demandait de le faire J'étais dans l'insertion professionnelle et dans l'accompagnement de projets et du coaching à l'emploi. Je voulais absolument changer mes techniques de travail, d'arrêter de faire à la place des autres, de prendre beaucoup de temps pour des choses qui étaient plus utiles pour moi. Donc, en fait, pendant qu'on confine, j'aurais écrit un projet qui s'appelle, en tout cas quand il est sorti de terre, ça s'appelait Evolae Working Home, où c'était créer un espace pour tous, où j'allais recevoir des personnes pour des projets, de l'événementiel, du coworking et du séminaire d'entreprise.

  • Elodie

    Donc... C'était un lieu physique et depuis, ça a évolué.

  • Céline

    Oui, en fait, ouverture officielle, inauguration comprise le 6 novembre 2021. Donc, il y a eu une belle année pour l'écriture et la mise en place, les travaux, etc. Et fermeture officielle cet été au mois d'août, où je réfléchis, je prends une décision. La décision, elle s'est faite également ici en France, mais à l'étranger, dans le désert. J'ai fait une espèce de... de risettes dans le désert où j'ai réfléchi à mon avenir professionnel. Et en fait, tout ce que je faisais, c'était vraiment de rencontrer des personnes, de les faire se rencontrer, de les connecter. Et du coup, financièrement et économiquement, on arrivait à un point où il fallait prendre une décision. La décision, c'était de fermer le lieu physique, mais de continuer l'activité. Donc, le lieu Evola et Working Home a été fermé physiquement. Mais du coup, l'entité Evola et Connect a vu le jour cet été.

  • Elodie

    Et alors, qu'est-ce que c'est Evolae Connect ?

  • Céline

    C'est justement partir de ce qui est existant et puis en toute transparence, aussi après la visibilité qui a été faite avec Working Home, avec le fait qu'on me connaisse, j'étais quand même l'étiquette Evolae, Madame Evolae. Du coup, la Connect, c'est vraiment la connexion, c'est dénicher des pépites, c'est se rencontrer et c'est créer des connexions de qualité pour le business des personnes qui vont venir me rencontrer.

  • Elodie

    Et tu as plutôt des clients ou des clientes ?

  • Céline

    Alors, c'est intéressant cette question parce que dans l'accompagnement, dans ma carrière pro, d'insertion pro, c'était beaucoup l'accompagnement au féminin. Quand j'ai ouvert Evola et Working Home, au début, c'était très féminin aussi. C'est venu s'aligner aussi avec le masculin parce que pour moi, j'ai besoin aussi du masculin pour avancer. Et souvent, je me retrouve à être mentorée par des hommes. Mais sinon, il y a beaucoup de femmes qui viennent me consulter ou qui viennent me chercher pour des projets et c'est souvent des nanas.

  • Elodie

    Tu as quelques exemples à nous donner, un ou deux exemples de projets que tu as pu mener avec des femmes ?

  • Céline

    Surtout pour des événements en collaboration, comme là, on va certainement en parler, le déroulé, j'organise des événements autour d'un livre impacté au féminin, c'est vraiment des duos, des trinomes, des quatuors, voire des équipes de femmes. Et puis, il n'y a pas très longtemps, c'était une ancienne collaboratrice sur un... Sur des réseaux d'entrepreneurs, une dame qui est venue me demander de lui dénicher un lieu. Et encore une fois, c'était une nana. Donc, j'ai pas mal d'exemples comme ça. Ou des femmes également qui sont dans le bien-être. J'en ai pas mal qui me demandent de leur trouver un cabinet, une salle pour faire des ateliers en collectif. Donc, des clientes plutôt que des clients dans le domaine du bien-être aussi.

  • Elodie

    Ok. Et l'amie dont tu vas nous parler aujourd'hui, elle a aussi un lien avec ton cadre professionnel.

  • Céline

    Tout à fait. Fatima Benlama. Fatima, c'est une nana que j'ai rencontrée, j'utilise beaucoup ce terme, que j'ai rencontrée lors d'une porte ouverte à Evola et Working Home. Tous les trimestres, on organisait des portes ouvertes pour faire découvrir le lieu. Et Fatima, apparemment, avait été recommandée, je ne sais plus par qui, pour venir visiter le lieu, pour peut-être, à l'époque je ne savais pas, mais proposer une collaboration. Pour la petite histoire, quand elle rentre dans la grande pièce, le grand salon, comme elle est assez lumineuse dans son sourire, je vois vraiment une lumière apparaître, un beau soleil apparaître et ça a matché très vite.

  • Elodie

    Vous vous êtes rencontrée dans l'espace que tu avais auparavant et comment votre relation s'est mise en place ?

  • Céline

    Je me souviens que c'était en mars 2023, pendant une porte ouverte, un samedi matin, très souriante, je lui fais visiter le local avec... On avait également une pièce où on mettait des expositions comme une galerie d'art. On boit vite un café, on match très vite, on sourit, on propose de se revoir même en aparté. Elle me parle d'un des projets qu'elle avait. Fatima Ben Lama, c'est madame tagine mania qui travaille depuis le tagine. C'est un outil qu'elle utilise pour venir aussi accompagner des personnes. En l'occurrence, le féminin aussi, souvent des cadres sup, des personnes qui sont dans le... l'accompagnement eux-mêmes ou le coaching, où elle vient travailler sur elle en utilisant le tagine. Et donc, en fait, comme je suis séduite par l'idée, je lui propose très rapidement, dans un premier temps, une collab en disant Écoute, Fatima, éclate-toi, écoute-toi et surtout, fais le tagine mania à Evolae. Donc, très rapidement, on monte la feuille de route et le premier tagine mania se fait à Evolae en soirée où on réunit une petite équipe de filles, de femmes.

  • Elodie

    Une belle expérience pour toi aussi, j'imagine.

  • Céline

    Oui, carrément, parce qu'au départ, ce n'était pas convenu. Elle me demande si je ne veux pas être celle qui va être... Alors, ce n'est pas un cobaye, mais quoique, s'exercer et être celle qui va vivre et préparer son tagine en live. Donc, j'accepte très rapidement en mode, ouais, carrément, pas de souci, mais avec plaisir. Et j'en souris encore. Et le moment arrive où je ferme les portes des volailles, j'accueille le public du soir. Donc, on était une petite 8-10, je crois, entre nanas. Et entre-temps, elle m'avait sondée sur mes goûts alimentaires, enfin, la partie vraiment culinaire. Et puis, des petites questions qui vont de pair avec ma personne, mais rien qui pouvait m'alerter, en fait. Et le moment venu, je sens... qu'il se passe quelque chose où, ouais, je vais être sondée, mais observée à faire mon tagine, mais pas dans le mauvais sens du terme, c'est-à-dire qu'il y a vraiment... En fait, pour bien l'expliquer, il faut vraiment le vivre, parce qu'il se passe des choses où là, je suis vraiment en séance d'accompagnement, et très rapidement, je rentre dans le personnage. Ce n'est même plus... Ce n'est pas faire semblant, c'est vraiment de dire, c'est mon tagine, mais très rapidement, je vois que... Il se passe des choses et au bout de 20 minutes de séance, je suis déjà émue parce qu'il se passe quelque chose où, espèce de flashback, devant moi, ce n'étaient non pas des invités pour cette soirée ni des personnes qui voulaient goûter mon tagine. J'imaginais mes sœurs, parce qu'on est une grande famille, qui me jugeaient quand je leur cuisinais des plats pendant que ma maman était à la maternité en train d'accoucher d'un énième enfant. Et je revois la scène en disant, et Fatima le ressent, elle me dit qu'est-ce qui se passe ? Je dis là, il y a des filles qui me regardent, elles me jugent. Et du coup, l'exercice, il est très simple, c'est qu'est-ce que tu as envie de leur dire ? Et j'ai envie de leur dire bah merde, je suis en train de cuisiner, c'est mon choix, je m'éclate, donc ouais, si ça ne vous plaît pas, allez vous faire voir. Et elle me dit tu as envie de leur dire quoi ? Je dis oui, je vais leur dire ça, du coup, et je m'adresse à des filles que je ne connais pas. Bref, je sais que j'ai dit un gros mot, je ne sais plus si c'est celui-ci, mais en tout cas, j'ai dit… Mais ça venait du cœur et en même temps, c'était aligné. Et je pense que c'est venu réparer le fait que, oui, effectivement, comme j'étais l'aînée d'une grande famille, quand on me critiquait en disant Ah, t'es pas d'alcool ou Ton riz, il est pas salé c'est peut-être resté dans mon inconscience. Et le fait de le poser comme ça, c'était juste Waouh !

  • Elodie

    Du coup, tu as été à la fois hôte de l'événement, on va dire, de Fatima. Tu as profité aussi de cette expérience. Est-ce que vous avez eu d'autres collaborations après cette première ?

  • Céline

    Oui, alors en fait, on a un réseau sur l'île où il y a plein de nanas qui se connaissent et on connaît en commun une dame qui est franco-américaine qui a créé le mouvement Impacté au féminin depuis 2021 et par l'intermédiaire d'autres réseaux qu'on connaît, Fatima, au départ, on est emballé par la même aventure qui est de contribuer à écrire un chapitre dans le livre. Impacté au féminin 2023 Ok. Et donc, on s'en parle, on s'en parle. Moi, 2023, c'était une année où Evolae a très bien marché parce que c'était aussi, après un démarrage lent, c'était l'année où ça y est, la visibilité avait été faite et j'avais pas mal de commandes. Donc, je me suis laissée un peu… Je m'occupe que d'Evolae. Donc, moi, je verrai ça plus tard. Sauf qu'entre-temps, la com autour du livre Impacté au féminin tourne. Et c'est vrai que Fatima, elle a été une des rares à me dire Alors, tu t'inscris ? T'en penses quoi ? Je dis Ouais, je vais m'inscrire, je vais voir. Et en fait, je ne sais pas, j'ai traversé une phase de procrastination où je ne me suis pas inscrite. Et quand je veux m'inscrire, la date butoir est terminée et la dame qui organise ça ne fait plus rentrer de candidat. Et du coup, j'ai expliqué à Fatima Écoute, j'ai essayé une dernière fois de convaincre la dame, mais malheureusement non. Donc, je ne ferai pas partie de cette aventure. Donc, j'ai suivi l'aventure de Fatima en l'accompagnant. à Paris, autant pendant qu'elle écrivait, mais surtout à la sortie officielle du lancement du livre. Et pour la petite histoire, j'ai rien raté de l'aventure, j'ai même organisé une soirée pour elle, au pluriel parce qu'elles étaient plusieurs lilloises, en octobre 2023. Et cette année, en 2024, j'ai vraiment fait partie de l'aventure, de la troisième édition Impacté au féminin Et d'ailleurs, c'est ce qui nous lie aussi, parce que l'ayant vécu l'année dernière avec elle, Là, j'étais de l'autre côté de la barrière en étant co-auteur du livre également.

  • Elodie

    Comment ça s'est fait pour toi, le passage de partenaire à Ami ?

  • Céline

    Très naturellement, sans le nommer, parce que très rapidement… D'ailleurs, petite anecdote aussi, je me souviens que c'était une des premières nanas, en tout cas dans mon réseau proche, à qui j'ai évoqué la fermeture et ma prise de décision du local Évolet. Et c'est vrai que c'était une des rares personnes à qui je me confiais sur des choses que je ne disais à personne, encore moins aux clients et aux collaborateurs proches. Parce que pour moi, le fait qu'on ne se voit pas tous les jours, il y avait déjà une prise de hauteur, un regard extérieur qui était important pour moi. Et pour aller plus loin et passer la barrière de l'amitié, c'est d'être invitée à dîner chez elle, de rencontrer ses enfants, de sortir prendre des cafés en extérieur avec elle et ses enfants. Donc vraiment, je pense que... là ce qui peut être qualifié de naissance d'une amitié, c'est pour moi, là si j'évoque que moi, par exemple moi, on rentre dans ma bulle, c'est que si on rentre dans ma bulle, on rentre chez moi, là déjà on est dans un cadre intime, et amical, voire familial. Donc de l'autre côté, je l'applique aussi, donc le fait d'être rentrée chez elle, dîner chez elle, partager des choses, et rencontrer en plus sa famille, pour moi on était dans le cadre vraiment d'amitié du coup.

  • Elodie

    D'accord. Donc, il y a les déjeuners, le dîner, le café, moments partagés chez l'une ou chez l'autre et ou à l'extérieur. Est-ce qu'il y a d'autres choses, d'autres petits rituels que vous avez entre vous dans le cadre pro-perso ?

  • Céline

    Oui. Donc, en fait, dans la phase où je prends la décision et je ferme définitivement, il s'est passé un bon mois et demi. des rituels où à un moment donné, je faisais un travail sur moi, sur moi en tout cas, sur la structure, de fermer bien à l'heure et non pas de garder l'ouverture parce qu'en disant, oui, on est tellement bien qu'on resterait même la soirée à discuter avec les clients. Et je me rappelle, il y a des soirs où je fermais vraiment à l'heure, à 18 heures, donc je prenais le métro pour rentrer. Et on a un quartier où on a retrouvé, c'est Saint-Maurice-Pelle-Voisin parce que là-bas, il y a un petit coin où on va boire notre café. Et le fils de Fatima est à l'école pas très loin, donc on peut se croiser dans le même quartier. Et à chaque fois que je descendais du métro, je descendais là et je finissais ma course à pied en téléphonant à Fatima pour lui raconter soit ma journée ou lui poser des choses. Et c'était devenu un petit rituel. D'ailleurs, elle avait remarqué ce qu'elle me dit. Là, tu viens de sortir de Saint-Maurice-Fay-le-Voisin ? Donc, c'est assez anecdotique, mais c'est mignon parce que… Par exemple, il peut m'arriver d'appeler ma mère ou quelqu'un, et puis arriver là, j'appelle Fatima, et puis on va rester presque une heure au téléphone parce qu'on fait des échanges avec ce qui se passe pour elle ou ce qui se passe pour moi.

  • Elodie

    D'accord. Aujourd'hui, qu'est-ce qui continue à vous lier toutes les deux ?

  • Céline

    La même chose. Déjà, l'aventure du livre, parce que je viens de la vivre et on n'a pas pu être là parce que le lancement, c'était sa soirée d'anniversaire en famille. Mais par exemple, c'est quelqu'un à qui j'ai envoyé ma relecture de mon chapitre. Quand on me propose des projets ou des collaborations, j'ai un besoin des fois d'aller là. l'appeler pour lui poser des choses. Quand je trouve des lieux qui pourraient l'intéresser, elle, pour ses expériences tagines, pareil, je lui en parle. Donc, toujours la même chose, ces petits rituels de s'appeler et puis réfléchir ensemble, pourquoi pas à développer ou préparer un projet également pour en 2025.

  • Elodie

    J'imagine qu'un des gros éléments qui vous lie aussi, c'est l'entreprenariat et le souhait d'avancer dans votre aventure entrepreneuriale.

  • Céline

    Oui, tout à fait. Vraiment, c'est le sujet. D'ailleurs, c'est ce pour quoi on s'est rencontrés aussi et ce qui nous lie. Et j'aime les femmes qui sont, sans m'identifier, mais quoique, tu sais, un peu avec un mental où on est whineuse, on lâche rien, on avance. On peut douter, mais on doute une heure et cinq heures après, tu peux avoir un mou d'aplat et puis le lendemain, tu es requinquée. Fatima, elle est comme ça et j'aime bien parce que c'est un mental que j'ai aussi. Je pense que c'est ce qui nous lie également, effectivement.

  • Elodie

    On va dire que vous vous tirez vers le haut l'une et l'autre un peu. Il y a un peu ça entre vous deux ?

  • Céline

    J'ai envie de dire oui. En même temps, encore une fois, on ne se le nomme pas. Après, je pense qu'on l'est ou on ne l'est pas. Après, ça s'entretient. Depuis que je la connais, c'est vraiment ça. Il y a un regard extérieur, il y a de la distance, il y a le respect de chacune, où on ne se marche pas dessus, comme on ne se connaît pas non plus depuis 20 ans. Tu vois, moi, par exemple, dans mes amitiés, il y a des gens, je ne vais pas les voir pendant trois mois, et quand on se revoit, c'est comme si on s'était vus hier. Donc ça, c'est ma signification de l'amitié, par exemple. Oui. Et c'est un peu ça que Fatima, on peut... Et pareil, je sais qu'elle me suit sur les réseaux et quand elle ne me suit pas, elle vient en nouvelles. Moi, c'est pareil. Donc, il y a un truc comme ça qui vient se mettre en place naturellement. Et ça, ce n'est pas avec tout le monde. Je peux les compter sur les doigts de la main. Mais effectivement, nos sujets de prédilection, c'est notre entrepreneuriat et comment on évolue effectivement.

  • Elodie

    D'accord. Alors, je vais faire deux parenthèses parce que ce que tu viens de me dire là m'a suggéré deux questions. La première, c'est... qu'est-ce que c'est pour toi du coup la sororité ? Parce que tu as parlé là un peu de ta définition de l'amitié. Qu'est-ce que c'est pour toi la sororité ?

  • Céline

    C'est le fait d'être ensemble, de partager, aussi de partir de l'expérience, d'écouter, de partir de l'expérience d'une pour aller vers une autre expérience, de l'écoute, le partage, la célébration entre nous. s'élever.

  • Elodie

    Et alors, ma deuxième question, c'est par rapport à ton cercle amical. Si tu veux en parler en deux mots, Fatima, c'est une amie que tu as rencontrée dans le cadre professionnel. Tu as parlé de personnes que tu voyais pas pendant trois mois et c'est comme si vous vous étiez vus hier. Tu as un gros cercle amical, des gens que tu vois régulièrement.

  • Céline

    En fait, moi, j'ai toujours fonctionné, encore une fois, sans me le dire, mais à un moment donné, je mettais les mots dessus. C'est nuancé. Tu vois, par exemple, je vais nuancer de dire, on commence par, par exemple, collègues, connaissances, amicalité. Voilà, je gradue et je mets plein de... Et en fait, les gens qui vont entrer dans mon cercle amical, voire... Des gens que je vais considérer vraiment comme des proches proches, des fois mieux que certains membres de ma famille que je ne vois pas ou peu. Et ouais, il y a un truc fort en moi, et d'ailleurs c'est ce que je partage avec certains, parce qu'il y a ce respect-là de l'intimité, de la famille, de la confidentialité, de on partage un truc une fois ça a été tellement fort que quand on se revoit comme on l'a vécu, il y a un truc qui nous lie. Tu vois, je suis allée dans le désert en juin dernier avec une nana que je ne connaissais pas beaucoup. il y a un truc pareil qui s'est développé. Je ne sais pas, je n'arrive pas à le nommer. On n'a pas besoin de se dire des choses pour se comprendre. On peut se revoir, là, on s'est vus ce week-end. Des fois, on en reparle, mais il y a un truc fort, comme s'il n'y avait que nous qui avions vécu cette expérience. C'est en nous, on le sait et on se comporte tellement naturellement qu'on n'a pas besoin de se dire des choses. Fatima fait partie aussi de ces gens où les premières fois sont importantes. On a matché tout de suite et ce match-là, je ne pense pas qu'il s'arrêtera. Un cercle d'amis, en fait, j'ai beaucoup de connaissances, j'ai un gros réseau, mais je ne partage pas mes affections et les mêmes affects avec tout le monde et c'est normal, je pense. Après, tu vois, moi, je prône l'exclusivité. Quand j'ai quelqu'un avec qui je me sens bien, que ce soit un homme ou une femme, être exclusive pour quelqu'un en disant Ah, là, c'est notre moment, etc. et je ne vois pas qu'on soit cinq, ça, j'ai envie de le cultiver chez moi.

  • Elodie

    Ah, c'est intéressant. Du coup, tu vois plutôt tes amis en duo. Toi et une personne, et pas forcément dans un grand groupe.

  • Céline

    Oui, le cadre amical, oui. Mais tout ce qui est collaboratif, partenariat et… Je suis quelqu'un qui est fan de travailler en équipe parce que déléguer, partager, chacun sa tâche, c'est super important. On apprend beaucoup aussi de l'autre. Tout à l'heure, j'ai rendez-vous avec une nana. À 13h30, on va boire un petit café. C'est un one-one. On n'est pas 36. C'est intéressant parce qu'on peut partir dans le dégonfidence. C'est notre moment à nous. J'aime bien parce que je sais le faire avec moi-même, prendre rendez-vous avec moi, mais je sais le faire également avec... d'autres personnes, que ce soit des nanas ou des mecs, ou se concentrer sur notre amitié exclusive, par exemple. D'accord.

  • Elodie

    Ok. Si on veut recentrer sur Fatima, tu l'as déjà un peu mentionné, mais qu'est-ce qu'elle t'apporte ?

  • Céline

    J'aime son avis extérieur. Je trouve qu'elle a une parole juste parce que c'est toujours argumenté et ça me donne envie de réfléchir différemment. Et j'aime son regard neuf à chaque fois. C'est toujours frais. C'est toujours... Ouais, tu vois, je fais un lien avec ce que tu... La question est intéressante parce que je fais un lien avec... Entretenir une amitié, c'est ça. C'est comme dans un couple. C'est changer, c'est entretenir. La différence, c'est échanger, se confier. C'est une des rares personnes à qui je confie des choses dans l'entrepreneuriat qui m'arrivent, des collabs, des beaux projets. Ça reste quelqu'un à qui je le dis, même si je ne reviens pas dessus. Je sais que je lui ai dit et c'est OK pour moi parce qu'elle prend de la hauteur pour qu'on en parle, par exemple.

  • Elodie

    D'accord. Et à ton avis, toi, qu'est-ce que tu lui apportes ? J'aurais envie de dire...

  • Céline

    Allez, on va l'appeler, lui demander. Je me dis, tu sais, quand on est connecté à quelqu'un, même si là, en l'occurrence, je n'ai pas la réponse, et d'ailleurs, merci, j'irai lui poser quand je la verrai, parce que j'ai l'impression que comme on est connecté, on doit s'apporter les mêmes choses.

  • Elodie

    Pour prendre un peu plus de hauteur sur le sujet de... l'entrepreneuriat, de la collaboration et dézoomer un peu ta relation avec Fatima. À ton avis, qu'est-ce qui distingue une collaboration entre femmes dans le milieu professionnel ?

  • Céline

    Très bonne question, merci de l'avoir posée. En fait, tu vois, moi, j'aurais pu faire partie de ces femmes qui disent que je suis militante. À un moment donné, je le pensais. Mais après, je me suis penchée sur la définition et je me suis même... J'ai même été voir des choses en lien avec le militantisme, etc.

  • Elodie

    Le militantisme féministe, tu veux dire ?

  • Céline

    Oui, tout à fait.

  • Elodie

    D'accord.

  • Céline

    Après, je ne dirais pas que je le suis, mais j'aime porter la voix des femmes et montrer qu'une femme peut s'en sortir, qu'on peut avoir une approche différente pour briller, mais dans le bon sens du terme, c'est-à-dire faire comme un homme ou, sans se comparer, de dire... de respecter. les conditions d'une femme. Après, c'est un peu... Ouais, quand même. Parce que tu vois, des fois, je me dis, ouais, je suis une femme. Moi, j'ai été comme ça très longtemps avec un mental young, c'est-à-dire masculin, ou avec une mentalité où il faut toujours montrer. Tu vois, un exemple très, très simple. Hier, je suis allée repérer un parcours pour un 10 km qu'on organise pendant la période de février blanc pour le cancer de l'enfant. Bon, c'est une petite parenthèse. Alors, c'est un truc de fou. Moi, j'ai fait du sport à haut niveau très longtemps, très jeune. Et c'est mon père qui était mon entraîneur à un moment donné. Donc, je peux te dire qu'il lâchait rien encore plus. Et bien, hier, en repérant le parcours avec des mecs de la mairie de Villeneuve-Dasque, par exemple, il y a un truc qui s'est réveillé en moi, où je voulais courir. Je voulais, comme s'il y avait une performance à atteindre. Je me dis, ah ouais, c'est encore là. Mais en mode... J'étais contente parce que ce n'était pas en mode sportive, je vais gagner un truc. C'était waouh ! Ah là, je me sens bien. En plus, je voyais jouer de la boue partout. Je voulais taper dans les flaques de boue. Il y a un truc enfant intérieur qui s'est connecté et surtout un truc qui s'est réveillé. Je ferme la parenthèse pour dire que, tu vois, à une époque, j'aurais pu dire, ouais, je suis une femme et alors je vais y arriver. Et j'étais en mode, je vais vous montrer qu'on peut le faire. Donc, pour distinguer la collaboration entre femmes, tu vois, c'est... Je trouve qu'on a une approche qui est un peu différente. Je ne dis pas qu'on ne collabore pas avec les hommes, qu'on ne collabore pas entre eux, bien au contraire, mais il y a ce côté approche collaborative et inclusive, tu vois, que je retrouve chez pas mal de femmes, où il y a toujours un discours aussi où on va vouloir travailler ensemble, on va vouloir créer des groupes, des équipes, se répartir les tâches. Et je trouve aussi qu'on a plus une approche collective. que hiérarchique c'est pas c'est ma collègue on fait ça ensemble ou c'est pas elle c'est ma responsable c'est quand on fait un projet collaboratif je vois tout à fait on est dans se dire c'est ça des fois je plaisante avec des nanas qui je collabore d'ailleurs je les fais ce week-end j'ai dit patron patron en rigolant tu vois et ben c'est pas du tout mon discours donc on me prend pas au sérieux mais non il n'y a pas d'hierarchie entre eux entre nous quand on collabore. Je trouve que c'est important et je l'ai noté à pas mal de reprises. Je trouve qu'entre nous, les femmes, on se soutient beaucoup. Tu vois, par exemple, encore une fois, quand j'étais plus jeune, j'ai été vraiment… Je n'aime pas revenir là-dessus, mais je trouve que c'est important et si ça peut aider d'autres. Avec une éducation très stricte, en plus mélangée au sport. Donc, c'était aussi va t'entraîner au lieu de bouffer va t'entraîner au lieu de regarder la télé Quand on me disait oui, On ne va pas au sport parce qu'on a ses règles. Là, elle s'est cassée l'ongle, etc. Moi, je faisais partie de ces filles qui étaient moqueuses. Mais c'est quoi ça ? Et tu vois, la reprogrammation aidante, la sororité aidante, l'écoute, le fait de se poser, de travailler sur soi, de s'écouter, de partager des collabs et des projets, eh bien... Je suis fan de voir que... Parce qu'après, du coup, je fais partie de ces femmes qui ont eu des difficultés aussi avec les menstrues chaque mois, les douleurs, ne pas aller au travail pour ça. Donc, je suis fan de voir que les choses bougent, que oui, on peut prendre des journées, que ça se développe bien et que je soutiens ces mouvements-là, par exemple. Alors que très jeune, j'étais tout l'inverse en disant Mais c'est quoi ces Ausha ? Pourquoi on fait... On a une équipe d'athlètes, on fait un 4 fois sans mettre les... Il en manque... toujours une, c'est quoi ça ? En mode rébellion, alors que non, il faut se mettre à la place de l'autre, il faut vivre les choses et les comprendre. Et je pense que la femme, contrairement, sans juger, on est dans ce soutien-là et ça, c'est super important. On en échangeait avec Fatima. Fatima, par exemple, elle prône aussi le fait que travailler, oui, mais comme elle a une famille, des enfants en bas âge, elle arrive à jongler l'emploi du temps qui fait qu'elle est aussi une grosse partie pour ses enfants et son conjoint et c'est ce qu'elle veut véhiculer et plein de femmes savent le faire tu vois donc c'est ça aussi ce qui nous lie dans nos discours de femmes et je trouve aussi pour terminer avec cette question il y a beaucoup de mentoring il y a beaucoup de tu vois moi je suis partie d'une association je

  • Elodie

    pense que tu la connais très bien Little Big Woman oui tout à fait c'était grâce à elle qu'on s'est rencontré donc on connait

  • Céline

    que vraiment, mentorer, devenir marraine d'une nana qui est en train d'ouvrir sa société, qui veut des conseils, des tips. Mais moi, je suis fan de tout ça. Au contraire, je pense que le soutien, à un moment donné, il faut qu'il se développe. Et je trouve que quand on développe une collaboration féminine, je pense qu'il y a une dynamique particulièrement positive et enrichissante. Après, je ne te cache pas que j'en ai eu des collabs avec des mecs. J'ai ressenti la même chose parce que le mec, il était aussi winner, il avance, etc. Mais il y a ce côté… Après, c'est soit avec soi, mais tu vois, il y a des hommes, parfois, ils me font penser au patriarche. Donc, ça ne me va pas du tout, par exemple. Après, c'est vraiment… Là, je veux insister pour moi qu'en même temps, j'aime aussi avoir des collaborations masculines parce que moi, ça me challenge quand même dans le bon sens du terme. Bien sûr. après avoir rectifié le tir en disant il ne me donne pas des consignes ou des ordres, il n'est pas en train de me traquer, au contraire, ça me challenge, c'est un bon mentor, et ça vient de travailler, par exemple, le rapport à l'argent, je l'ai travaillé aussi avec un mec, tu vois, c'est pas pareil, c'est pas hiérarchique, c'est vraiment...

  • Elodie

    Ça t'apporte autre chose en fait. Les collaborations féminines t'apportent quelque chose et les collaborations avec des hommes t'apportent d'autres choses, si je comprends bien.

  • Céline

    Oui, puis tu sais, chez l'homme, il y a le côté très pragmatique que j'aime. On dit ça, on le fait.

  • Elodie

    Après, il y a des femmes aussi très pragmatiques, mais après, encore une fois, on ne va pas chercher… Quand il y a des belles collabs qui se passent, je pense qu'il n'y a pas de hasard. Il y a un match à ski au pair. Tu sais, il n'y a pas très longtemps, je ne vais pas citer ça ici, mais je le dis en exemple, j'ai fait une proposition de collab, je vais rectifier, le fait que je m'écoute et que merci la vie de m'écouter ainsi et de respecter mes intuitions. Au bout de quatre jours, j'ai demandé à arrêter la collab et c'est au quai de l'arrêter.

  • Céline

    C'est intéressant, c'est hyper intéressant. Et du coup, tu as l'air d'avoir quelques expériences de collaboration avec des femmes et aussi potentiellement avec des amis. Quel conseil tu donnerais, toi, à quelqu'un qui envisage de travailler avec une amie ?

  • Elodie

    Alors justement, pour des collabs, why not ? Si on est à l'étape supérieure, parce que pareil, j'ai eu, moi, à mon tour, des témoignages de personnes qui se sont associées avec des amis d'enfance ou des amis qui, à un moment donné, arrivent dans leur vie et puis elles sont amies depuis 15 ans et elles ont une envie de créer une entreprise ensemble. Bon, pour la petite histoire, ce n'était pas une bonne expérience pour la nana. Mais des collabs où on devient, j'ai envie de dire, amico-pro, j'en ai déjà fait et c'est OK. Par contre, tu vois l'exemple que je viens de donner sur... Ce n'est pas du tout une amie, c'est une bonne connaissance, mais je ne suis jamais allée chez elle, elle n'est jamais venue chez moi, on s'est vues à l'extérieur. Mais elle ne véhicule pas quelque chose avec lequel je veux évoluer moi. Du coup, les conseils que je pourrais donner, c'est d'apprendre un peu à se connaître avant de collaborer, de voir aussi si on a la même vision. Je ne dis pas qu'on doit avoir la même vision de l'entreprenariat et du projet, mais bien mettre carte sur table pour voir si on partage une vision commune sur le projet ou le travail qu'on va faire ensemble. Je pense aussi qu'il faudrait clarifier les attentes dès le départ, discuter du rôle de chacune justement pour ne pas provoquer ou inciter à la hiérarchie en disant ouais, ça c'était moi, ça c'était toi Avoir une communication transparente. Je pense que je suis en train aussi de faire l'énumération de… collaborer, c'est à un moment donné, sur un projet, c'est comme si on était sur une mini-entreprise qui se déplace par rapport au projet, tu vois ?

  • Céline

    Oui.

  • Elodie

    Tes peurs, ce n'est pas les miennes. Ton éducation, ce n'est pas la mienne et vice-versa. Donc, à un moment donné, c'est de voir... Quand je parle de communication transparente, c'est vraiment aller voir si l'autre n'a pas de peur, par exemple. Tu vois ? Je me suis confrontée à pas mal de choses pendant Evolae où les gens qui me connaissaient me connaissaient avec l'étiquette du social et de l'insertion. Cette étiquette-là, elle m'a collée au début de la création des volailles. Et j'en avais marre qu'on vienne me chercher sur de la gratuité ou de la négociation de prix.

  • Céline

    Oui, oui.

  • Elodie

    C'est un très bon exemple. Quand j'ai vu ça, déjà, tu vois, je t'en parle, il y a un truc qui se réveille en disant mais merde Au départ, je ne le voyais pas. Et Fatima, et encore je la remercie, a été de ces personnes qui me l'ont fait très vite remarquer aussi. Donc, quand on venait me sonner la cloche en disant Oui, j'aimerais collaborer avec vous, mais permettez-moi de m'installer gracieusement et puis je vous apporterai de la visibilité. Ouais, à un moment donné, pardon, mais non. Pourquoi ? Ça, c'est le début, on le fait, il y a des belles collabs qui se passent parce qu'il y a un échange de bons procédés et on s'entend sur le bon procédé Mais là où je viens bousculer les choses, c'est de se dire Non, je ne vais pas travailler ton rapport à l'argent pour toi. Va le travailler d'abord et reviens me voir quand tu es prête. Tu vois, ça, c'était aussi un combat que j'ai mené, que ce soit que les femmes ou les hommes, parce que moi, à un moment donné, pareil, j'ai levé ces freins-là et je les ai travaillés autrement. Et bizarrement, mais pas bizarrement dans le mauvais sens, quand le truc a été régulé et aligné, là, on venait au canapé, on me demandait des vrais devis. Et en aucun cas, on me demandait de la gratuité ou de faire baisser mes prix, tu vois. Oui. Je pense aussi, quand on bosse ensemble, c'est de respecter et d'entendre les compétences de l'une et de l'autre. il y a des trucs que tu sais moi par exemple tout ce qui est la comptabilité je veux pas mettre mon nez dessus, tu me l'expliques c'est très bien mais si je peux le déléguer et que tu sais le faire c'est très bien par contre en tant que mes compétences là je parle que de moi mais organisée, événementielle, rigueur voilà tu me verses confiance c'est bon faut accepter les remarques alors les remarques je fais attention aussi au mot que j'emploie euh de critique, mais le mot n'est pas forcément bien trouvé parce que pour moi, tout est constructif. À partir du moment où tu te respectes et que tu as envie d'avancer avec l'autre... Tu te dis Ah, moi, je serais plutôt comme ça. Qu'est-ce que tu en penses ? Ben, ok. Oui, voilà,

  • Céline

    ça va.

  • Elodie

    Je viens de ta clé et puis je te milie. Ce n'est pas ça qu'on cherche, tu vois. Tu vois, moi, je n'avance pas avec des si mais dans un projet collaboratif, quand on écrit la feuille de route et l'exemple avec le tarif peut être intéressant. Pour moi, dans mon aventure entrepreneuriale, tu vois, je suis un bel exemple. J'ai fermé une entreprise pour la faire revivre autrement. Ce n'est pas du tout un échec, c'est une expérience. Et tu vois, je fais une petite parenthèse. Pour moi, en France, on cultive la politique de l'échec en disant Ah ouais, t'as fermé une boîte, oh ma pauvre ! Tu vois, je prends un exemple. Avant qu'on se parle, aujourd'hui, j'étais dans un cabinet médical et je recevais un message d'une nana qui m'avait croisée le week-end dernier à un événement. Et le message commence Tu m'as semblé très bien. je ne sais plus, tu m'as semblé très bien, je te souhaite le meilleur. Enfin bref, ça a terminé très positif. Et j'entends encore une fois derrière ça, parce qu'on s'en est parlé physiquement samedi, c'est le fait quand on me dit Alors, ça va ? avec l'autoroute. Ouais, ouais,

  • Céline

    ouais.

  • Elodie

    J'ai envie de crier. Au départ, t'as envie de crier. Là, c'est bien rétabli, mais au départ, quand je ferme mes volailles et qu'on vient avec des pleurs ou des larmes moyeures, ou des tons de voix qui, on dirait qu'on est morte. Maintenant, j'envoie des MDR. Tout va très bien, et toi ? Et de bien faire comprendre, et ça, c'est ce que je dis même, que ce soit en interview ou dans le livre ou quand je fais justement des podcasts, de dire, même si tu le prends pour un échec à un moment donné, tout est expérience à vivre. Mon rebond, il a tellement été d'une positive attitude, d'un alignement waouh, que... Moi, je le vis à l'intérieur de mon corps, je le vis dans ma tête. Et ceux qui me connaissent, justement, qui pensent comme ça, quand ils me voient, c'est... Tu vois, pareil, à l'inverse, ça me dit... Je rencontre une autre personne qui me dit T'es sortie de ta prison dorée. Mais c'est carrément ça. J'étais dans un lieu que j'affectionnais parce que je l'ai créé de A à Z, mais je n'avais plus le temps d'aller, moi, aux événements des autres, accepter des rendez-vous extérieurs parce que j'étais la seule personne qui gérait le lieu, même si je m'éclatais. d'ailleurs je disais en 3 ans on dirait que j'ai voyagé sans sortir de ma maison parce que j'ai rencontré tellement de projets et tellement de personnes différentes que waouh, mais voilà, pour dire que on peut partir d'ainsi en disant, bon écoute si on part de ça, on met ça à 50 balles ça marche pas, qu'est-ce qu'on fait ? ta collaboratrice peut dire, bah on fait pas et puis basta, mais sinon on va pas s'asseoir sur ça, etc. oui, mais quand on écrit une feuille de route que ce soit un binôme, un trinôme ou plus... c'est de penser aussi à se dire ou de faire le bilan quand le truc il est fini de dire ouais non ça a pas marché comme ça tu vois là j'ai fait un beau projet le truc il est passé, on est en train de faire le bilan et bien tout de suite on a vu parce qu'on est professionnels à notre niveau chacune, ce qu'il faut changer pour l'année prochaine oui oui,

  • Céline

    envisager pour reboucler avec ce que tu disais une possible mauvaise expérience mais y penser dès le début en fait oui voilà,

  • Elodie

    l'évoquer de dire même si euh c'est peut-être même pas le mot mauvais qu'il faut dire, mais de dire, et des fois, on n'a même pas besoin d'en parler dès le départ, c'est aussi de faire le bilan après coup. Et pareil, quand on est trop amis, d'éviter toute forme de comportement trop informel en public, parce que tu vois, il y a des gens qui n'aiment pas bosser. Moi, je l'ai eu quand j'étais salariée. Je pense que ça peut se reproduire aussi en collaboration. Il y a des projets où on n'aime pas se voir trop se connaître. Ou bien il y en a qui vont parler de favoritisme ou de dire, ouais, elle travaille avec elle parce qu'elle a choisi elle, parce qu'ils se connaissent, machin, machin.

  • Céline

    Alors, je vais revenir à la relation avec Fatima. Comment tu aimerais voir cette relation évoluer ?

  • Elodie

    Elles sont vraiment intéressantes, tes questions. Eh bien, j'ai envie de dire, comme elle est là, qu'elle évolue comme une relation... à la fois amicale et je pense professionnelle aussi parce que c'est une nana avec qui j'ai envie d'évoluer professionnellement, que ce soit dans nos débats, nos échanges, nos partages, mais aussi je ressigne et je ressigne pour faire une autre tajine d'expérience. Et puis de dire que j'aimerais bien aussi, des fois on en parlait pour rigoler, de dire Ah, on n'irait pas, parce qu'elle est originaire du Maroc, alors je ne sais plus quelle ville. Oui, près d'Agadir, pardon. Et moi, j'ai vécu sept ans au Maroc, à Marrakech. De se retrouver là-bas, ça pourrait être bien parce que quand on connaît un peu les villes au Maroc, des fois, partir dans un lieu qu'on connaît ensemble et d'y partager d'autres choses, ça peut être super intéressant. Donc ça, ce sera un projet que j'aimerais bien partager aussi avec elle. Et de dire aussi que ce qui nous lie, c'est de s'appeler, de se voir, de ne pas se voir, c'est OK aussi, d'échanger. Et pour moi, c'est ça, être amie, c'est-à-dire de prendre soin l'une de l'autre et en même temps, de se respecter que ce soit dans nos familles, dans nos interactions, etc.

  • Céline

    Est-ce que tu aurais un dernier mot pour Fatima avant qu'on conclue cet épisode ?

  • Elodie

    Écoute, de lui souhaiter le meilleur, autant pour sa santé, sa famille, son activité tajingmania. Je nous souhaite à nous qu'on reste en contact, Fatima et moi, et de nous souhaiter une belle amitié à la fois professionnelle et personnelle.

  • Céline

    Très bien. Où est-ce qu'on peut te retrouver, toi, sur Internet ?

  • Elodie

    Alors, sur tous les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn et Facebook, autant sur le profil Céline Roussel que Evolae Connect.

  • Céline

    Super. je te remercie beaucoup Céline merci beaucoup à toi Elodie merci pour toutes ces questions et belle écoute aux abonnés c'était l'épisode 37 du podcast gang de copines quel dynamisme et quel fougue c'était hyper inspirant pour moi d'échanger avec Céline cette nana elle est vraiment juste pleine d'entrain, ses réponses sont très riches il faut bien prendre le temps de détricoter ce qu'elle explique mais avec un peu de recul, je trouve que ses questionnements sont intéressants nous pousse aussi à regarder un peu comment nous on agit ou on réfléchit. Et ces anecdotes et conseils sur l'entrepreneuriat sonnent très justes. Si toi aussi tu as aimé cet épisode, tu peux faire deux mini actions pour soutenir le podcast. Partage cet épisode sur Instagram en taguant tes copines entrepreneurs et tu peux mettre aussi 5 étoiles au podcast sur Spotify. Et en attendant le prochain épisode... On se retrouve sur Instagram, le compte c'est gangdecopinespodcast et potes ça s'écrit comme une pote. A bientôt !

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