- Laura
Rien que de parler d'Annie, moi ça m'a donné envie de pleurer tellement je... Oh là là ! Et ses parents ils ont dit mais bien sûr elle peut venir vivre à la maison avec nous. Du coup à l'âge de 16 ans j'ai été vivre avec ma meilleure amie. Elles m'ont accueillie à bras ouverts. Au fil du temps je me suis rendu compte qu'en fait c'était pas la quantité qui comptait mais la qualité de ces amitiés là.
- Elodie
Bienvenue dans le podcast Gang de Copines. Ici, la sororité n'est pas un slogan. C'est une expérience vécue, riche, complexe, parfois bouleversante. Tu vas entendre mes discussions, profondes ou légères, avec des femmes qui partagent leur histoire, leur expertise et leur combat. Tu vas entendre des histoires vraies, sans filtre, de femmes qui tissent des liens, traversent des tempêtes et s'élèvent. On célèbre à la fois la force et la fragilité des amitiés féminines. On ose parler de ce qui gêne, de ce qui répare. Gang de copines, C'est l'espace où la sororité s'assume, se questionne et se vit pleinement. Bonjour Laura.
- Laura
Bonjour, merci pour ton invitation.
- Elodie
Avec grand plaisir, je suis trop contente de te recevoir.
- Laura
Merci beaucoup.
- Elodie
Alors, tu es coach Instagram et spécialiste en stratégie digitale. Et évidemment, la question que je veux te poser par rapport à ça, c'est est-ce que tu accompagnes plutôt des femmes ou des hommes ?
- Laura
Alors, j'accompagne principalement des femmes sur Instagram, mais par contre, j'accompagne aussi les entreprises du bâtiment, où justement, c'est des entreprises où il y a beaucoup plus d'hommes. D'accord.
- Elodie
Pourquoi le bâtiment ?
- Laura
Eh bien, le bâtiment, parce que mon père a toujours travaillé dans le bâtiment, donc du coup, il m'a toujours un peu mis dans le bain du bâtiment, il m'a amenée un petit peu partout dans les chantiers. Et du coup, j'ai décidé aussi d'emprunter cette voie-là et puis d'aider les entrepreneurs justement à lancer leur business, que ce soit dans la construction ou bien que ce soit pour les femmes dans le domaine de la beauté et du bien-être.
- Elodie
Ok, alors qu'est-ce que c'est pour toi la sororité ?
- Laura
Pour moi, la sororité, c'est de l'entraide, c'est vraiment pouvoir se tenir la main et pas se bousculer. C'est vraiment s'aider, s'accompagner, se soutenir. Pour moi, c'est vraiment un signe de pouvoir aider les autres aussi à sa manière. Donc pour moi, c'est ça la sororité.
- Elodie
Et c'est ce que tu fais du coup avec ton activité de coaching quand tu accompagnes les femmes.
- Laura
Exactement, c'est exactement ça que je fais.
- Elodie
Et comment elle est présente au dehors de ton activité professionnelle ? Comment elle est présente la sororité dans ta vie ?
- Laura
Elle est présente au quotidien. C'est vrai que moi, je pars du principe qu'en fait, il faut... pas qu'au lieu de toujours être dans cette rivalité, parce que je trouve que ça, c'est quelque chose qu'on voit aussi pas mal beaucoup, aussi maintenant avec les réseaux sociaux, on veut se comparer, on veut toujours faire mieux que les autres. Pour moi, la sororité, en fait, elle va au-delà de ça. C'est en fait, même si on fait le même métier, bah en fait, on peut s'aider, on peut s'entraider. Et justement, j'ai écouté un podcast récemment où elle disait, en fait, on fait le même métier, mais on apporte chacune notre... pierre à l'édifice parce qu'on a chacune des compétences qui sont différentes et on peut vraiment s'apporter et s'aider avec ça.
- Elodie
Tu viens de le dire, toi tu es plutôt bâtiment et femme dans le bien-être.
- Laura
Exactement.
- Elodie
Une autre va avoir plutôt d'autres secteurs d'activité donc en effet on peut faire le même métier mais pour une cible ou avec une approche tout à fait différente.
- Laura
Exactement, on aura toutes les compétences, il y aura des personnes qui sont plus... avec la restauration, typiquement, quelqu'un qui va aimer plus la restauration. Puis moi, c'est vraiment d'autres domaines. Et puis, on apporte chacune une complémentarité. Et donc, dans mon domaine, moi, vraiment, je m'entoure de femmes hyper inspirantes. Et puis, on s'entraide, même quand on fait le même métier. Mais voilà, on s'apporte vraiment du soutien.
- Elodie
Est-ce que tu as un souvenir marquant de sororité dans ton enfance ou dans ton adolescence ?
- Laura
Oui, d'ailleurs, du coup, ce... Si je peux mentionner quelqu'un aujourd'hui, c'est ma meilleure amie, Dani, qui justement, c'est mon amie depuis à peu près, depuis l'âge de mes 16 ans, donc j'ai 30 ans. Donc ça fait à peu près 15 ans qu'on est amie. Donc si je peux parler du sujet ?
- Elodie
Avec grand plaisir !
- Laura
En fait, juste pour remettre un petit peu le contexte, voilà, donc moi je suis née, donc je suis colombienne. D'accord. Donc mes parents sont colombiens et je suis arrivée en Suisse à l'âge de 6 ans. Donc je suis arrivée à Genève. Ensuite j'ai fait mon école, mes écoles à Genève et à l'âge de 10 ans, 10-11 ans, l'état a enlevé la garde à mes parents. Voilà, et du coup j'ai dû quitter Genève, donc perdre tous mes repères, j'avais vraiment plus d'amis, je suis arrivée dans le canton du Valais, donc je débarque, je vois les vaches autour de moi, je me dis ok, où est-ce que je suis ?
- Elodie
Genève c'est très très très urbain, on t'enlève de ta famille,
- Laura
et tu te mets au milieu des vaches. Ah là, on me met au milieu des vaches, en plus vraiment genre à l'époque il y avait... pas de bâtiment, vraiment il n'y avait pas beaucoup de bâtiments, il n'y avait pas beaucoup de transports en commun donc c'était vraiment je suis quelqu'un de la ville et j'arrive vraiment dans la campagne donc c'était assez assez marquant, assez dur voilà et du coup très vite du coup je suis quelqu'un d'assez sociable donc c'est vrai que je me suis facilement fait des amis mais c'est toujours difficile de devoir tout recommencer à zéro voilà donc voilà donc j'ai vécu un peu mon enfance en foyer etc Et à l'âge de 16 ans, on m'annonce, on me dit, écoute, en fait, tu peux plus être en internat parce que, éducativement parlant, j'avais rien à faire en foyer. Donc ça veut dire qu'en fait, il y avait des cas beaucoup plus, comment dire, difficiles que les miens. Du coup, ils m'ont dit, écoute, maintenant, il faut que tu prennes ton émancipation. Donc ça veut dire qu'il faut que tu ailles habiter toute seule à 16 ans.
- Elodie
Ah oui ?
- Laura
Voilà, à 16 ans, on me dit ça. ils m'ont fait visiter des studios, des appart avec des personnes c'était des studios un peu partagés mais il y avait pas mal d'hommes et je voulais pas forcément vivre dans le même toit que les hommes enfin j'avais quand même une problématique liée à ça alors du coup je me suis retrouvée à chercher du coup un appartement et c'est là que je suis tombée sur du coup les soeurs à Saint-Maurice donc c'est pas un couvent mais c'est pratiquement ça.
- Elodie
T'as préféré aller là bas ? plutôt que d'aller dans un studio toute seule. Tu préférais être dans une communauté avec des femmes.
- Laura
Exactement. Oui, parce que je me sentais plus en sécurité. J'ai toujours aimé m'entourer. La solitude, c'est assez difficile pour moi. Du coup, j'ai toujours voulu m'entourer. Et puis, c'est vrai que les sœurs à Saint-Maurice, elles étaient vraiment hyper choues. Elles m'ont accueillie à bras ouverts, super bienveillante. Je ne devais pas aller prier ou faire quoi que ce soit. C'était juste... vraiment un endroit où j'habitais, je faisais mes cours parce qu'à l'époque j'étais en apprentissage. Et donc j'y suis restée une année. Pourquoi ? Parce que au bout d'un moment, c'est vrai que ça... En fait c'était quand même éloigné. Pour aller jusqu'à là-bas, il fallait emprunter un peu des chemins un petit peu, on va dire, un peu risqués, mais ça me faisait un peu peur. D'accord. voilà du coup au bout d'un moment je me sentais plus trop en sécurité Et donc j'en ai parlé du coup à ma meilleure amie de l'époque que j'ai rencontrée grâce à mon ancien conjoint de l'époque. Et du coup on s'est tout de suite hyper bien entendus. Et donc ça faisait quelques mois qu'on se connaissait, puis moi je lui ai parlé de ça, je lui ai dit écoute ouais je me sens pas très bien là où je suis, je me sens pas forcément plus trop en sécurité et tout. Et quand elle a entendu ça, elle a dit écoute je vais parler avec mes parents. Et du coup, elle a parlé avec ses parents de cette situation que je vivais. Et ses parents, ils ont dit, mais bien sûr, elle peut venir vivre à la maison avec nous. Du coup, à l'âge de 16 ans, j'ai été vivre avec ma meilleure amie, alors qu'elle me connaissait à peine.
- Elodie
C'est une très belle preuve d'ouverture d'esprit de la part de ses parents. Et d'elle, c'est un geste qui est juste magnifique. Vous vous étiez rencontrés au travers de ton ex-compagnon. Oui. Comme ça, dans une soirée, il te l'avait présenté. Comment vous vous êtes rencontrées ?
- Laura
Totalement. En fait, elle, c'était vraiment sa meilleure amie. À lui ? À lui. Donc, juste à préciser, parce qu'ils se connaissaient quand même depuis des années. Ils avaient quand même un lien assez fort. Et puis, c'est vrai que du coup, lui, il me l'a présenté comme sa meilleure amie. Et puis après, on a commencé à sortir ensemble. On se faisait des sorties au resto. Il était là. Puis tout d'un coup, il n'était plus là. On n'était que les deux.
- Elodie
Oui.
- Laura
Et puis juste, ma meilleure amie, elle est brésilienne. Donc le point commun qu'on a aussi, c'est qu'on est toutes les deux immigrées. Oui. Voilà, on a toutes les deux, du coup, ce point commun. On est toutes les deux croyantes. Ça veut dire qu'on a quand même eu ces deux points communs qui nous ont pas mal rapprochés. Elle, elle a actuellement 34 ans. Moi, j'en ai 30. On a quand même 4 ans de différence. Mais du coup, ça n'a jamais posé problème, quoi. Oui,
- Elodie
c'est pas un sujet,
- Laura
la différence d'âge. Non, pour moi, la différence d'âge, il n'y a aucun sujet. Aucun rapport.
- Elodie
Donc vous vous êtes rencontrée et assez vite en fait tu es allée vivre chez elle.
- Laura
Oui bah oui non mais vraiment je pense qu'au bout de huit mois même pas j'habitais chez elle avec elle avec ses parents.
- Elodie
Comment ça s'est passé ?
- Laura
Ça s'est super bien passé vraiment. Bah aujourd'hui aussi je suis là avec toi c'est parce que aussi j'aimerais les remercier. Parce que pour moi c'est important de marquer aussi une étape de ma vie où voilà maintenant elle est close mais ça a été... très difficile pour moi, et d'avoir un soutien de la part de ma meilleure amie, de sa famille, de ressentir justement cette sororité, se sentir soutenue, surtout quand on est en pleine adolescence, de savoir qu'on pouvait vraiment compter sur des personnes, parce que j'étais toute seule en Valais, j'avais vraiment personne de ma famille. Ici, j'étais vraiment toute seule, moi ma famille, je la voyais de temps en temps le week-end, mais pour moi ma famille, c'est devenu du coup d'amis et ses parents.
- Elodie
Après cette Merci. Après la vie dans sa famille, comment votre relation a évolué ?
- Laura
Déjà, on avait instauré quelques petites règles, comme dans tout endroit quand tu vas vivre, pour que ça se passe au mieux. Et puis elle, c'est quelqu'un... Ça a matché aussi parce que c'est quelqu'un de très correct. Donc ça veut dire qu'elle est très droite, elle communique beaucoup, on communiquait beaucoup aussi, elle est très organisée. Moi aussi, je suis quelqu'un aussi d'assez organisée et tout. Donc je pense que c'est ça qui a fait aussi que ça a très très bien matché. Donc je suis restée deux ans à vivre avec eux. Donc franchement, ça s'est super bien passé. Moi, je pouvais faire ma petite vie, j'allais au travail et tout. Et puis après, justement, on s'est encore plus rapprochés. On habitait ensemble. Donc on se voyait tous les jours. Donc c'était trop cool à l'époque de se dire qu'on habitait...
- Elodie
16 ans en plus, c'est génial !
- Laura
Bah oui !
- Elodie
Je vis avec ma meilleure amie, c'est la vie de rêve.
- Laura
Mais c'est ça, du coup on a vraiment vécu les 400 cours ensemble, on se fait, on faisait notre vie, on se racontait tout. Donc en fait au bout d'un moment, c'était logique qu'on était meilleure amie. Oui, c'est ça. C'est ça parce qu'au départ c'était la meilleure amie à mon conjoint de l'époque, et puis après du coup c'est devenu ma meilleure amie.
- Elodie
D'accord. deux ans Et à la fin des deux ans, qu'est-ce qui fait que tu t'en vas ?
- Laura
Je m'en vais puisque ça faisait quand même trois ans que j'étais avec mon copain de l'époque. Et du coup, on voulait emménager ensemble. Donc, c'était un peu la suite logique des choses. En plus de ça, j'avais terminé mes études. J'étais déjà majeure, donc je venais d'avoir 18 ans. Donc voilà, pour moi, c'était aussi important de prendre mon indépendance. parce que je n'allais pas rester non plus toute ma vie chez les parents.
- Elodie
C'était très bien.
- Laura
Même si c'était génial, ils m'ont accueillie comme leur fille, mais même maintenant, c'est comme si j'étais leur fille. C'est vraiment incroyable.
- Elodie
Comment votre relation a évolué quand tu es partie ?
- Laura
Alors, quand je suis partie, du coup, on a continué quand même à se voir tout le long de la relation. En fait, on s'est toujours vues, mais après, moi, ce que je trouve qui est bien, c'est que quand on crée une relation aussi forte, tu n'es pas obligé de voir la personne tout le temps pour savoir qu'en fait, quoi qu'il arrive dans vos chemins, quelles que soient les difficultés de la vie, la personne va toujours être là. Donc ça, c'est ce que j'ai remarqué avec Dani, c'est que même s'il y a des mois où on ne se voyait pas, quand on se voyait, c'était comme si on ne s'était jamais quitté. Et puis on s'écrit, on se prend toujours des nouvelles. Et je trouve que quand on grandit, justement, malheureusement avec les emplois du temps, etc. tu peux moins voir les personnes. Du coup c'est pour ça que je pense que ce genre de relations elles sont hyper importantes.
- Elodie
Vous habitez toujours au même endroit ?
- Laura
Alors du coup, en fait on a toujours vécu vraiment dans la même région. On habitait à peut-être 3 minutes de l'autre. On habitait vraiment à côté, moi j'habitais à Monterre. Elle habite à Colombais, donc c'est vraiment juste à côté. Donc on a toujours habité super proche, on continuait toujours à se voir, etc. Et puis je me suis séparée de mon compagnon deux ans après, à peu près à l'âge de 21 ans. Je me suis séparée de lui et je me suis retrouvée... Je ne pouvais pas payer un 4,5$ tout seul. Et du coup, je me suis dit, bon, qu'est-ce que je fais maintenant ? Et puis elle, il s'avérait qu'elle finissait aussi toutes ses études et tout, et elle cherchait aussi en fait une coloc. Et en fait, on s'est dit, mais en fait c'est logique qu'on continue à vivre ensemble vu qu'on s'entendait si bien ensemble. Et du coup, en fait, on était trois. Parce qu'en fait, on était un peu... On était trois, donc c'était la meilleure amie aussi à Dani, qui avait toujours été avec elle aussi. Et du coup, on est allées habiter ensemble, les trois, pendant quatre ans.
- Elodie
D'accord.
- Laura
Et puis, ce qui est drôle, ce que je tiens à mentionner, c'est que c'est hyper difficile de trouver un propriétaire qui accepte de prendre trois filles en colocation. Parce qu'en fait, ils se disent souvent, les colocations, ça ne tient pas.
- Elodie
Oui, ils ont peur qu'au bout de six mois, vous partiez.
- Laura
Voilà.
- Elodie
Et qu'ils doivent...
- Laura
Ils doivent à chaque fois... Oui, et bien je pense qu'ils n'ont jamais eu d'autant meilleur locataire. Parce que là, ça fait huit ans que l'appartement est loué. Du coup, on... Vous y êtes toujours ? Nous plus, mais en fait, du coup, la troisième personne, elle est toujours là-bas. Du coup, elle habite avec sa fille et son mari maintenant.
- Elodie
C'est trop mignon.
- Laura
Mais du coup, on a vécu ensemble pendant... Du coup, ils ne voulaient pas trop... Personne ne voulait nous louer. On a envoyé tellement de dossiers, personne, personne, jusqu'au bout d'un moment, on s'est dit, on fait une lettre, vraiment, on explique notre histoire. Et puis du coup, on a fait une lettre et puis ils nous ont pris. Et on a vécu pendant quatre ans, mais c'était juste incroyable. Comme d'habitude, on a vraiment mis des règles, on s'est vraiment mis... C'était vraiment une... Au plus, je pense, quand on connaît les personnes, on peut faire confiance. Et puis du coup, on se faisait des soirées à la maison. Voilà, c'était juste une super belle époque. Et puis encore là, on se soutenait. Parce que là justement, je venais de vivre une rupture. Le fait d'être avec des personnes, d'être avec Dani à côté de moi, qui pouvait me soutenir justement dans cette étape, parce que j'y restais quand même 5 ans, plus de 5 ans avec mon ancien compagnon. Donc c'était quand même assez difficile. Et j'ai toujours retrouvé justement en elle du soutien. Et ça, ça fait vraiment du bien. Et puis moi aussi, je l'ai soutenue dans ces démarches.
- Elodie
Il n'y a jamais eu de prins de discorde pendant que tu vivais chez ses parents ou pendant cette colloque ?
- Laura
Eh ben en fait entre nous pas trop mais après donc là ça fait 15 ans, en 15 ans on s'est disputé une seule fois juste pour dire quoi. Et c'était à cause de... déjà j'avais un peu bu, je tiens à me préciser. Et puis du coup j'avais oublié mon attel et puis elle m'a engueulée parce que j'avais perdu mon attel alors que c'était moi qui étais en tort. Et puis bref mais juste pour des broutilles. On s'est engueulé, je pense que ça a duré 15 minutes.
- Elodie
Après c'est tout. Vous avez toujours su bien mettre le cadre. Ce que tu as dit, c'est que le cadre a permis de préserver cette amitié et de la faire bien évoluer.
- Laura
Et après, je pense aussi, en fait, c'est les valeurs communes. Moi, je pense qu'en fait, on a tellement de valeurs communes, que ce soit famille, donc moi je suis très famille. Elle, elle est très famille aussi. On est toutes les deux immigrées. on a vraiment des valeurs communes de bienveillance. Elle est tellement bienveillante. Enfin, vraiment, en fait, on est... En fait, on est pareil. Moi, je suis un peu plus fofolle et tout. Elle, elle est des fois un peu plus posée. Donc, on arrive, en fait, aussi à trouver, en fait, cet accord entre nous deux. Donc, c'est OK si on n'est pas tout à fait pareil au niveau des caractères. Mais, en fait, il y a cette complémentarité. Oui.
- Elodie
Après cette coloc, qu'est-ce qui s'est passé ?
- Laura
Eh ben, après cette coloc, en fait, du coup, elle, elle est... elle est rentrée aux études et puis moi j'ai retrouvé un autre copain donc ça faisait à peu près du coup après ces quatre ans j'ai retrouvé un copain et bah du coup bah je suis allée habiter avec lui bah oui bah oui c'est logique elle elle continue aux études du coup elle est restée encore dans cette coloc et moi je suis partie de la maison on continuait toujours à soir elle m'a enfin vraiment toujours à se soutenir etc et puis après presque donc là on est ouais après 5-6 ans de relation je me suis séparée de mon conjoint et de nouveau et ben là je me suis retrouvée à la rue ça veut dire que ben en fait je pouvais pas rester dans cet appartement là parce que c'était un 4,5$ beaucoup trop cher pour moi encore une fois et du coup je fais bon qu'est-ce que je fais et du coup Dani elle me dit non mais parce qu'en fait j'avais trouvé un appartement qui était libre que en décembre Donc il fallait quand même que j'attende trois mois avant de pouvoir habiter dans mon nouvel appartement. Et puis il faut juste que j'ai toujours pas de famille en Valais.
- Elodie
Il te fallait une solution pour aller quelque part ?
- Laura
Il me fallait une solution. Et du coup, Dani, elle, elle était aux études et elle me dit « mais viens dormir avec moi » . Du coup, j'ai dormi dans sa chambre. J'allais de temps en temps chez elle dormir. Quand je pouvais pas aller à Genève, j'allais chez elle. Et puis voilà, elle m'a accueillie de nouveau à bras ouverts. Toujours elle m'a accompagnée justement dans cette rupture que j'ai vécue qui n'était pas vraiment facile et du coup elle m'a toujours soutenue. Je trouve que de se sentir comme ça, soutenue tout au long de ces étapes pas vraiment faciles, c'est vraiment hyper bien. Ça fait du bien.
- Elodie
Donc vous avez re-cohabité pendant trois mois. Après ces trois mois, tu as eu ton appartement.
- Laura
Voilà.
- Elodie
Et après, comment votre relation a de nouveau réévolué au fil des années ?
- Laura
Eh bien, en fait, du coup, ça date d'il y a deux ans. Donc c'est vraiment assez récent aussi. D'accord. Et en fait, elle, à l'époque, elle était aux études. Elle a fini ses études et elle a pris aussi son indépendance. Donc maintenant, elle habite toute seule. Donc c'est vrai que maintenant, moi, j'ai quand même... deux jobs, donc moi je suis éduque à côté et puis j'ai une agence de communication à gérer et elle, elle bosse du coup dans un hôpital, donc ce qui fait qu'on a des horaires merdiques donc pour se voir c'est vraiment compliqué mais du coup ce qu'on fait c'est que déjà on prend toujours des nouvelles l'une de l'autre, que ce soit elle ou que ce soit moi, puis on essaye toujours au minimum de se voir en tout cas une fois par mois d'accord, voilà,
- Elodie
on s'est dit c'est la règle aussi C'est la règle.
- Laura
Voilà. Au moins, oui, parce que sinon, déjà, on a trop de choses à te raconter.
- Elodie
Et puis aussi, tu vois, je dis que c'est la règle en plaisantant, mais je trouve que c'est... Moi, c'est aussi mon mode de fonctionnement, c'est-à-dire que si à un moment, tu ne fais pas un effort de caler quelque chose dans le planning, l'agenda, tu ne te vois plus.
- Laura
Non, tu ne te vois plus.
- Elodie
Du coup, c'est bien, même si d'un œil extérieur, ça peut être bon, on se voit une fois par mois, ben non. Parce que sinon la relation elle se détend.
- Laura
C'est ça.
- Elodie
Vous prenez trop de distance en fait.
- Laura
Oui et puis on ressent le manque. Ça c'est important aussi de le dire. En fait moi c'est quand même quelqu'un qui m'a suivi tout au long de ma vie. J'ai 30 ans. On fait tout le temps les anniversaires. On s'offre des petits cadeaux. On est tout le temps. Et moi au bout d'un moment si je la vois pas je suis là non mais elle me manque trop. J'ai besoin de la voir. Pour lui raconter ma vie. Puis même aussi moi j'ai envie de savoir aussi sa vie. Où ça en est et tout. Donc je pense que pour moi c'est comme ma sœur, c'est plus qu'une meilleure amie, c'est vraiment quelqu'un qui m'a tout le temps accompagnée et qui continuera à m'accompagner parce que justement on a ces petites règles, ces petits trucs qui font qu'on s'entend trop bien.
- Elodie
Alors tu l'as mentionné, tu as dit que tu avais été et que tu es encore éducatrice spécialisée. Oui. Est-ce que tu as trouvé de la sororité aussi dans ce milieu ?
- Laura
Alors oui tout à fait en tant qu'éducatrice c'est vrai qu'il y a pas mal de femmes aussi. D'accord. Voilà il y a pas mal de femmes dans ce domaine. J'ai retrouvé cette sororité notamment en fait pour lors des situations un peu plus complexes en fait on était du coup vraiment on était cinq. On était cinq, un groupe de cinq où on travaillait au même endroit. Et en fait nous on était, on adorait notre chef qui est devenu notre pote quoi. Elle était incroyable. En fait, on s'entendait tellement bien qu'on se faisait des sorties. On était vraiment hyper proches, hyper soudés. Et en fait, à un moment donné, on est toutes parties en burn-out. Ça jouait plus trop. Et puis, en fait, du coup, on s'est toutes rassemblées. Et puis, on pouvait un peu plus discuter de ce qui nous arrivait. Donc, entre femmes, entre nous, on se rencontrait, on se faisait des petits restos. Puis voilà, on pouvait vraiment... C'était un espace un peu ouvert. pour discuter de tout ce qu'on vivait. Et il y a eu tellement cette sororité que quand la chef, c'était soit il la gradait ou soit elle partait. Et puis du coup, ils l'ont fait un peu à l'envers. Ils l'ont un peu fait à l'envers. Et du coup, elle est partie. Et quand elle est partie, ça s'est dégringolé. Du coup, nous, on a dit non, on part aussi avec elle. Du coup, on est toutes parties les unes après les autres. On est toutes parties. Ça jouait plus. Ça jouait vraiment plus. Et jusqu'au jour d'aujourd'hui... on est toujours en contact et on se voit en tout cas deux à trois fois par an.
- Elodie
Et dans cette phase de burn-out, tu en as parlé, donc il y avait tes collègues, il y avait d'autres femmes de ton entourage qui t'ont aidé ?
- Laura
Alors non, vraiment, c'était vraiment ce groupe de femmes qui m'a beaucoup aidée parce que justement, elles savaient de quoi je parlais, elles avaient aussi vécu cette même situation. Donc c'est ce qui nous a le plus rapprochées. D'accord. Voilà, ça nous a vraiment encore plus soudées.
- Elodie
Et aujourd'hui ? Tu es entrepreneur. Voilà. Comment tu vis la sororité dans ce milieu ?
- Laura
En fait, j'ai l'impression que je suis toujours en recherche de ce contact avec d'autres femmes. J'ai remarqué, d'autant plus maintenant que je suis entrepreneur, qu'en fait, souvent la place de la femme, c'est compliqué à la trouver. C'est très compliqué à la trouver en tant que femme. Les hommes sont beaucoup mis en avant, mais certaines femmes ont beaucoup de peine aussi à se rendre visibles. Du coup, aujourd'hui, moi j'ai rejoint un groupe d'entrepreneurs. J'ai rejoint deux groupes, c'est Liner Circle, qui est aussi un groupe de femmes entrepreneurs, et les Genuine.
- Elodie
Évidemment !
- Laura
Évidemment ! Ah bah voilà ! Du coup, les Genuine, c'est vrai que je recherchais ce contact aussi avec des personnes qui avaient les mêmes... peut-être les mêmes difficultés de moi moi je me sentais très seule surtout quand on travaille dans le digital, on est souvent confronté, moi je suis face à l'ordi c'est tout quoi, j'ai pas forcément de collègues, donc le fait de pouvoir avoir justement ces échanges avec d'autres femmes, pour moi c'était hyper puissant, puis quand j'ai découvert ce groupe de femmes, en fait j'ai tout de suite profité, puis j'ai bougé partout, donc j'ai fait Genève Neuchâtel telle. Donc franchement, j'ai tout de suite retrouvé cet esprit en fait de sororité, de girl power, d'empowerment. Donc vraiment, ça m'a fait tellement du bien. Du coup, ça fait à peu près deux ans que j'ai rejoint les Genuine. Et franchement, ça fait trop du bien de se sentir comprise, entourée. Et puis même moi, en fait, je donne pas mal de masterclass et j'adore pouvoir apporter de la valeur, pas forcément pour... pour avoir un retour derrière. Mais rien que le fait de savoir que je peux aider d'autres femmes à être beaucoup plus visibles. Et ce que je retrouve tellement dans tous les coachings que je fais, c'est cette peur d'être visible. Que je ressens beaucoup, beaucoup.
- Elodie
Alors pour revenir sur ton cercle amical, on a parlé de Dani. On s'est concentré sur Dani. Mais comment ton cercle amical de manière générale, parce qu'il n'y a pas que Dani, comment il a évolué au fil des années, du temps, etc. ?
- Laura
Tu fais très bien de me poser la question parce que c'est un sujet hyper important. En fait, j'ai toujours été quelqu'un qui me faisait très vite des amis. Parce que je suis hyper sociable, on m'a toujours définie comme quelqu'un d'hyper solaire, hyper souriante. En fait, j'attire facilement les amis, les copines et tout. Et au fil du temps, je me suis rendue compte qu'en fait, ce n'était pas la quantité qui comptait, mais la qualité de ces amitiés-là. et Comme on dit, on est la 5 moyenne des personnes qu'on côtoie. Oui. Et ben moi, du coup, au fil des années, malheureusement, en fait, il y a des personnes qui partent de ta vie. Voilà. Parce que, typiquement, quand tu grandis, t'apprends à connaître plus tes valeurs. Oui. T'apprends à connaître aussi tes limites. T'apprends, en fait, à savoir où est-ce que tu veux aller et où est-ce que tu veux pas aller. Donc, du coup, tu perds des amitiés. Et puis, c'est ok aussi de se dire que, ben voilà.
- Elodie
Des fois ça fait mal. En effet tu peux pas rester amie avec... autant amie avec 200 personnes toutes les... Impossible ! Je suis d'accord avec toi.
- Laura
Au bout d'un moment tes amitiés elles se perdent. Tu les vois plus. Typiquement mes amis de Genève, au bout d'un moment si tu les vois pas, si tu entretiens pas non plus la relation et ben tu... voilà l'amitié elle commence un petit peu à se dissiper puis au bout d'un moment bah voilà vous savez tu connais même... Même plus les personnes, parce que la vie, elle change. Et du coup, je pense que c'est important. Aujourd'hui, maintenant, ce que je fais très attention, c'est de me dire... J'ai déjà très peu de temps dans mon agenda. Donc, c'est de me dire, OK, comment est-ce que je peux optimiser ce temps pour voir les personnes qui me font du bien et qui m'apportent de l'énergie, pas qui m'en prennent.
- Elodie
Et alors, ça, c'est pour ton cercle amical, pour boucler encore. Est-ce que tu as senti des différences selon les milieux ? par rapport à la sororité ? C'est-à-dire, est-ce que ça s'est exprimé de façon très différente, j'imagine, quand tu étais chez les sœurs, et puis avec Dani, et puis en tant qu'entrepreneur, et puis en tant qu'éducatrice spécialisée ? Et dans ton cercle amical de manière générale, est-ce que tu sens un peu des différences ?
- Laura
En fait, tout dépend un peu des enjeux qu'il y a derrière. Par exemple, avec Dani, c'était plus d'ordre amical. Voilà, c'est plus le soutien, par exemple, des copains, où on parlait plus, voilà, des soutiens plus émotionnels. Tandis que, par exemple, les genuines, ça va être un soutien vraiment plus... En fait, on vit la même chose. On est entrepreneur, donc on a souvent les mêmes galères aussi. Je sais pas, je prends la comptabilité, moi je galère. C'est une vraie galère. Juste de se dire que c'est normal qu'en fait, qu'il y a d'autres personnes qui galèrent autant que moi, ça me rassure. Donc en fait, par rapport à ça, même par rapport à mon autre cercle en tant qu'éducateur aussi, c'est aussi de se dire aussi, en tant qu'éducatrice, on se retrouve aussi que certains points communs, du coup on galère aussi sur certaines difficultés et tout. Donc en fait, oui, des points avec le cercle d'amis que je suis, en fait c'est des sujets totalement différents et je vais retrouver des ressources chez chaque personne, mais des ressources différentes.
- Elodie
On est bientôt à la fin de cet épisode, mais j'ai une dernière question à te poser. Oui. Si tu devais résumer en une phrase ce que la sororité... l'amitié avec Dani a changé dans ta vie, tu me dirais quoi ?
- Laura
Mais... Oh là là ! C'est dur ! C'est dur ! Rien que de parler de Dani, moi ça m'a donné envie de pleurer tellement je... Oh là là ! Ça m'a porté tellement de bien ! En fait... Pour moi, la sororité, c'est vraiment avoir un soutien. Et puis ce soutien de vraiment se dire qu'on n'est pas seul. En fait, tu es entouré. Tu peux compter sur ces personnes-là. En fait, tu n'es pas obligé d'être seul dans ta bulle avec tes problèmes. Tu n'es pas obligé de vivre les pires choses et ne pas rechercher de l'aide. Parce que je suis sûre qu'il y aura toujours quelqu'un qui pourra t'épauler d'une certaine façon. Et ça, vraiment, je l'ai. J'ai eu... tellement de chance de pouvoir compter sur elle et beaucoup de chance d'avoir pu compter sur elle et sur d'autres personnes aussi qui m'ont épaulée et ça je pense que ça a fait la personne que je suis c'est pour ça aussi qu'aujourd'hui j'aimerais aider d'autres personnes parce qu'en fait moi on m'a beaucoup aidée, on m'a beaucoup soutenue donc je pense que la sororité c'est hyper important pour moi personnellement pour mon épanouissement, c'est ce qui fait qu'aujourd'hui je suis aussi la personne que je suis d'avoir vécu cette amitié là pour moi ça m'a tellement reboostée de savoir que je peux compter sur elle que moi aussi elle peut être là que je peux aussi l'épauler c'est incroyable c'est trop beau,
- Elodie
merci beaucoup merci d'avoir partagé tout ça
- Laura
alors tu peux me suivre du coup sur lacreacom via Instagram et aussi tu peux aussi m'écrire à laura.hurtado@lacreacom.ch super merci beaucoup bye bye
- Elodie
c'était l'épisode 54 du podcast gang de copines, merci de ton écoute le message que je retiens de ce témoignage qui était quand même hyper émouvant c'est que la sororité c'est avoir un vrai soutien autour de soi Et se rappeler qu'on n'est jamais vraiment seul. On peut compter sur d'autres femmes, qu'on n'est pas obligé de traverser les moments difficiles en silence sans demander d'aide, parce qu'il y aura toujours quelqu'un pour nous épauler, d'une façon ou d'une autre. Si cet épisode t'a touché, n'hésite pas à le partager avec une amie qui compte pour toi et pense aussi à t'abonner au passage à la chaîne YouTube Gang de Copines Podcast. A bientôt !