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Gang de copines

“On est pas éduquées dans la sororité” : le parcours amical de Manon @tacoachmedia

“On est pas éduquées dans la sororité” : le parcours amical de Manon @tacoachmedia

41min |20/10/2025
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Description

Se faire des amies après 25 ans, c'est comme demander à une inconnue "Excusez-moi, vous voulez être mon amie ?" — maladroit, vulnérable, mais tellement nécessaire.

Dans cet épisode, Manon, formatrice podcast et entrepreneure, raconte sa quête d'amitiés authentiques après des années de voyages, de ruptures amicales et de solitude entrepreneuriale. De ses 9 mois en sac à dos en Amérique latine à la création du réseau "Les Potes En Cielles” avec trois autres femmes, elle partage comment elle a reconstruit un cercle social aligné avec ses valeurs.

Tu découvriras comment transformer la compétition féminine en sororité véritable, pourquoi l'entrepreneuriat peut être terriblement isolant, et comment la neurodivergence (son TDAH) l'a aidée à mieux se comprendre. 

Un épisode honnête, émouvant et plein d'espoir pour toutes celles qui cherchent leur tribu.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Manon

    On n'est pas forcément éduquée en tant que femme dans la sororité. Il y en a une, vraiment, c'était un coup de cœur à la fac. Ce qui est compliqué, je trouve, à l'âge adulte, c'est de se refaire des amis. On n'a pas eu de dispute ni quoi que ce soit, mais j'ai ressenti que c'était elle qui principalement voulait s'éloigner. Je leur ai dit, les filles, est-ce que vous pouvez m'envoyer des audios, comme si vous commentiez un match de foot ?

  • Elodie

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines. Ici, la sororité n'est pas un slogan. C'est une expérience vécue, riche, complexe, parfois bouleversante. Tu vas entendre mes discussions, profondes ou légères, avec des femmes qui partagent leur histoire, leur expertise et leur combat. Tu vas entendre des histoires vraies, sans filtre, de femmes qui tissent des liens, traversent des tempêtes et s'élèvent. On célèbre à la fois la force et la fragilité des amitiés féminines. On ose parler de ce qui gêne. De ce qui répare, gang de copines, c'est l'espace où la sororité s'assume, se questionne et se vit pleinement. Bonjour Manon !

  • Manon

    Coucou Élodie, ça va ?

  • Elodie

    Ça va et toi ?

  • Manon

    Ouais, ça va.

  • Elodie

    Contente d'être là ?

  • Manon

    Je suis super contente d'être là. Franchement, j'ai trop trop hâte de faire cet épisode.

  • Elodie

    Ah bah moi j'ai trop hâte d'entendre ce que tu vas raconter sur la sororité, trop bien !

  • Manon

    Merci, merci beaucoup pour l'invitation.

  • Elodie

    Avec grand plaisir. Alors toi, tu vis en Ile-de-France et tu es formatrice podcast et médias. Déjà, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ces activités ?

  • Manon

    Oui, avec grand plaisir. Effectivement, je suis formatrice podcast et médias. J'ai un petit peu inventé mon métier quand je me suis lancée. À la base, je travaillais à la radio. J'ai fait beaucoup de radio, j'ai fait beaucoup de vidéos. Et donc, quand je me suis lancée à mon compte, Il y avait ce truc de transmission que j'ai toujours aimé. Et donc, j'ai voulu relier un petit peu tous mes centres d'intérêt et connecter tout ça. Et il s'avère que j'ai vu rapidement la difficulté, particulièrement qu'avaient les femmes, à se lancer. Et pourtant, l'envie qu'elles avaient de se lancer sur le format média ou podcast. Et donc, j'ai conçu tout un accompagnement pour les accompagner, notamment sur Troyes. trois mois pour se lancer, et puis même après, quand elles sont lancées, une fois lancées, pour aller progresser, etc.

  • Elodie

    Alors, j'ai deux questions, tu viens d'expliquer. En fait, c'est ton analyse de les femmes ont du mal à prendre la parole, on va dire, et à se lancer, qui fait que tu cibles uniquement les femmes, ou il y a aussi autre chose ?

  • Manon

    Il y a un peu de tout. Je pense que, déjà, j'ai toujours été très engagée sur les questions féministes, notamment. Donc, pour moi, c'était quelque chose d'important. Et quand j'ai lancé mon entreprise, je me suis dit que c'était l'occasion aussi de construire un business complètement aligné avec mes valeurs, qui j'étais. Aussi parce que, sincèrement, je suis plus à l'aise, de manière générale, à travailler avec des femmes. Et qu'au fur et à mesure de mes recherches, je me suis vraiment rendue compte qu'il y avait des vraies études qui montraient à quel point les femmes étaient... invisible en fait sur internet, dans les médias et quand elles étaient visibles, ce n'était pas toujours la meilleure image. Donc c'est vrai qu'il y a ça et j'ai oublié de mentionner aussi qu'en parallèle, d'où le terme formatrice à la base, c'est que j'interviens dans les établissements scolaires auprès des jeunes pour les sensibiliser à tout ce qui est fake news, esprit critique. Donc on vient débunker l'information, je les aide à créer des émissions de radio, etc. Donc voilà, c'est deux pôles. très enrichissant et lié à mes valeurs de vouloir aussi transmettre la bonne information et que chacune puisse développer un esprit critique et construire des projets qui leur ressemblent.

  • Elodie

    Tout à l'heure, tu as parlé de médias. Est-ce que tu peux juste nous préciser de quels médias ? Parce que tu formes au podcast et tu formes aussi à créer des médias. De quel genre ?

  • Manon

    Le podcast, déjà, c'est considéré comme un média. chaîne YouTube. Pour l'instant, je n'ai pas développé d'offres sur ça, mais par exemple sur les accompagnements individuels ou en séance de conseil, c'est des choses sur lesquelles je forme. C'est plutôt au sens large, je dirais que pour moi, les médias, c'est les formats plus longs. Et puis aussi, on peut inclure les réseaux sociaux, mais pour moi, les réseaux sociaux, c'est plutôt la plateforme qui va permettre de propulser le média. Mais ça n'en reste pas moins qu'il peut y avoir des blocages liés à la visibilité, au fait de se montrer, au fait de s'exprimer, etc. Et tout ça, c'est des choses que je travaille avec mes clientes parce qu'il y a des gros blocages à ce niveau-là.

  • Elodie

    Donc, on sent déjà bien l'esprit de sororité dans l'accompagnement que tu fais avec des femmes. Qu'est-ce que c'est pour toi, de manière générale, la sororité ?

  • Manon

    Pour moi, la sororité, c'est quelque chose de très, très important. On n'est pas forcément éduqués en tant que femmes dans la sororité, d'ailleurs. Je pense qu'on a tous eu des périodes, que ce soit particulièrement au collège ou au lycée, où on apprend à critiquer aussi les autres femmes, à être en compétition avec les autres. Et pour moi, la sororité, en fait, c'est d'une part de s'extraire de ces comparaisons. constante avec les autres femmes et de s'accepter et d'accepter les autres femmes pour ce qu'elles sont et de se soutenir parce que je pense qu'on a suffisamment de problématiques et d'injustices en tant que femmes et qu'on se doit en fait de se soutenir et de s'élever ensemble.

  • Elodie

    Oui, évidemment ! Je ne peux qu'approuver cette définition et cette façon de voir les choses et en effet on vit dans un monde qui n'est toujours pas équitable. Et du coup, je trouve ça évidemment aussi important qu'on se soutienne les unes les autres dans le quotidien, dans nos activités professionnelles et tout ça. Donc, voilà.

  • Manon

    Carrément, non. Mais je pense qu'il y a vraiment ce truc qui est parfois compliqué, on ne va pas se mentir, même à l'âge adulte. Et puis, je pense que c'est compliqué, même quand on a nos business, on ne va pas se mentir. Des fois, oui, ça peut arriver qu'on ait envie de se comparer, qu'on trouve que l'une, elle est meilleure que nous, etc. Et en fait, ça, c'est des biais cognitifs qu'on nous a inculqués depuis tellement le plus jeune âge que c'est compliqué de s'en extraire. Et c'est aussi de prendre ce recul et de se dire, OK, est-ce que vraiment j'ai besoin d'être en compétition avec cette personne ou est-ce qu'on n'apporte pas chacune quelque chose à une échelle différente ?

  • Elodie

    Et est-ce que cette personne, ça ne peut pas plutôt être une source d'inspiration pour la personne que moi, j'ai envie de devenir plutôt que de me comparer et jalouser ? Mais ce n'est pas facile. Ce n'est pas facile, mais c'est bien de partager ce genre de message. Du coup, merci beaucoup.

  • Manon

    Merci pour le canal, pour l'opportunité de diffuser ce message.

  • Elodie

    Comment tu décrirais, toi, ton cercle amical actuel ?

  • Manon

    Je dirais que mon cercle amical actuel, il me remplit de beaucoup de choses. Il est très diversifié. et alignée avec qui je suis aujourd'hui. Et je suis extrêmement contente. J'ai déjà de l'émotion qui arrive rien que de parler de mon cercle amical. Voilà, c'est un cercle amical que je pense que j'ai cherché pendant très longtemps et je suis contente de l'avoir actuellement dans ma vie.

  • Elodie

    Si on revient un peu dans le passé, tu as vécu à l'étranger juste après tes études. Et du coup, je voudrais savoir qu'est-ce que ça a changé dans ta vie amicale et dans ta façon de voir les amitiés ?

  • Manon

    C'est une super question. Je suis en train de voir déjà, je pense qu'avant de partir, j'avais beaucoup cette notion, j'étais très attachée au fait de toujours avoir une meilleure amie. Je pense que depuis le plus jeune âge, j'avais ce truc en fait de « ah tiens, c'est ma meilleure amie » . Bon, après, il peut y avoir des ruptures ou des éloignements, mais j'avais toujours une meilleure amie pendant plusieurs années, etc. Et en fait, quand je suis partie... Ce concept-là n'est plus possible déjà parce que quand on bouge régulièrement et qu'on vit à l'étranger, moi j'ai voyagé en sac à dos. Donc pour le contexte, j'ai voyagé neuf mois en Amérique latine en sac à dos et après j'ai vécu deux ans et demi en Australie. Donc pendant ces neuf mois, oui, je pouvais avoir des amitiés, mais ce n'est pas des amitiés où je savais que ça allait terminer un jour ou l'autre. Donc oui, au départ, ce que ça a changé, c'est l'intensité parce que ça peut devenir tout de suite très très fort. On se lie très vite. avec des personnes. Comme ça peut être aussi très triste parce que du coup, ces personnes, tu es obligé de les quitter et donc du coup, ça crée des montagnes russes en fait émotionnelles et ce n'est pas toujours facile à gérer. Et puis après, en Australie, ça m'a plutôt apporté un ancrage à un moment donné parce que j'étais vraiment posée et je n'étais pas dans une période de ma vie où... J'étais très, très bien à ce moment-là, au début de mon expérience. Donc, je pense que ça m'a beaucoup aidée d'avoir des amis. Alors, il y en avait qui partaient, mais il y en avait qui restaient aussi. Et donc, du coup, j'ai pu commencer à construire aussi des relations un peu plus pérennes, en fait, avec des personnes. Et ça, je me suis rendue compte que c'était quand même agréable.

  • Elodie

    Alors, je voudrais rebondir sur ce que tu viens de dire. Tu as parlé de ta meilleure amie, la meilleure amie que tu avais avant de partir. en Amérique latine. Cette relation amicale s'est arrêtée.

  • Manon

    Pas sur le moment. Alors, je pense qu'avant de partir, je dirais que j'en avais deux, deux meilleures amies. Alors, il y en a une, vraiment, c'était un coup de cœur à la fac. C'est vraiment ce genre d'amitié où on se reconnaît. Et donc, elle s'appelle Noémie. Et en fait, c'est elle qui a été un petit peu mon effet papillon sur le voyage parce que j'avais vraiment ce truc de j'ai envie de voyager, j'ai envie de voyager, mais je n'osais pas spécialement partir seule. Et ça faisait six mois qu'on se connaissait. Elle m'a dit, écoute, cet été, moi, je pars en Asie du Sud-Est. Est-ce que tu veux venir avec moi ? Je pars un mois ou deux mois, je ne sais plus. On avait 19 ans. Et donc, du coup, on est partis ensemble. Et en fait, notre amitié, on a beaucoup de points en commun liés au voyage et on est très complémentaires. C'est très fluide, en fait, même de voyager ensemble, de vivre ensemble, etc. Sauf que du coup, ce n'est pas une amie que je vois souvent parce qu'elle voyage beaucoup. On était toutes les deux à l'étranger. Là, elle est en Nouvelle-Zélande, par exemple. L'année dernière, on s'est vues trois fois dans l'année. C'était le climax de notre amitié depuis des années. Mais à chaque fois qu'on se voit, c'est tellement fluide. Et l'autre, c'est une amie que j'avais depuis la cinquième. Non, pardon, la quatrième. Et donc, du coup, avec elle, on a vécu déjà des moments d'éloignement, notamment en terminale, à la fac, mais on se rapprochait. C'était un petit peu cette relation de sœur, en fait. Vraiment, je connaissais sa famille, elle connaissait ma famille. Donc oui, des fois, on se disputait. Enfin, vraiment, on a toujours un peu décrit cette relation comme des sœurs. Et quand je suis partie, on est resté en... contact et je pense que cette amitié s'est arrêtée peut-être un an après que je sois revenue. En fait, ça c'est... On n'a pas eu de dispute ni quoi que ce soit, mais j'ai ressenti que c'était elle qui principalement voulait s'éloigner et j'ai eu du mal effectivement à le comprendre, mais au bout d'un moment, j'ai compris qu'en fait elle voulait aussi prendre son chemin et c'est la vie.

  • Elodie

    Ouais, t'as lâché du coup, je l'imagine. Aussi.

  • Manon

    Ouais. Oui, quand j'ai compris qu'en fait, elle n'avait plus spécialement de temps pour moi et qu'elle ne voulait pas spécialement qu'on se voit, je me suis dit que ça ne servait à rien d'insister au bout d'un moment.

  • Elodie

    Et je vais aller creuser un tout petit peu le sujet de meilleure amie, puisque tu l'as employée. Qu'est-ce que ça représente pour toi, une meilleure amie ?

  • Manon

    En fait, je pense que c'est le fait d'avoir... Ma personne, je ne sais pas comment dire, mais d'avoir une connexion assez intense avec une personne. Je pense qu'avec les années, ça s'est un petit peu plus calmé. Mais je pense qu'effectivement, au collège ou au lycée, pour moi, c'était quelque chose de très fort. C'est mon âme sœur, c'est ma sœur de cœur et je suis prête à tout donner pour cette personne.

  • Elodie

    On a parlé de ton départ et pour parler de ton retour. Comment ça s'est passé avec les amis que tu avais ici en France après tes parties voyagées ? Quand tu es revenue, qu'est-ce qui s'est passé avec tes amis d'avant ?

  • Manon

    Ça a été assez compliqué, en sachant que je n'avais pas tant d'amis que ça en France en réalité, parce que je suis partie juste après ma licence. Donc c'est-à-dire que, même si j'ai travaillé un petit peu après, je pense que l'après-étude, c'est aussi un moment clé. où on se fait un cercle proche, local. Et moi, je n'ai pas bénéficié de ça, puisque je suis partie vraiment littéralement juste après. Donc, je pense que ça a été beaucoup de déception déjà sur des amis que j'avais à l'étranger et qui, en fait, ne gardaient pas tant contact avec moi, alors que moi, j'essayais vraiment de garder du contact, de les appeler régulièrement, etc. Donc ça, c'est vrai que c'était assez décevant. Il y avait cette meilleure amie que j'avais depuis la cinquième et une autre amie avec laquelle on s'est rapprochés par message à l'étranger. Donc, on va dire que j'avais à peu près ces deux amies quand je suis rentrée. Donc, on s'est éloignées naturellement. Je pense que la vie aussi fait que des fois, tu prends des chemins différents. Et puis, voilà. C'est vrai que c'est difficile de laisser partir des amis, mais c'est aussi la vie. Pour l'autre, du coup, on est devenus très, très proches aussi. Elle s'appelle Anaïta et on est devenus très, très proches. J'en ai une qui est de Paris aussi. Ça, c'est pareil, c'est une amie que j'ai depuis la sixième. C'est le genre d'amie que je vois assez… De temps en temps, parce qu'on ne vit pas forcément à côté, on n'a pas les mêmes emplois du temps, mais c'est toujours chouette de se revoir.

  • Elodie

    Ton cercle s'est redéveloppé de façon différente avec ta vie d'indépendante, c'est ça ?

  • Manon

    Je n'ai pas tout de suite été indépendante, mais en plus, je suis en train de me rappeler que oui, j'avais quand même quelques amis en revenant. j'ai eu effectivement une amie pareil que euh euh que j'avais revue en Amérique latine. Et quand je suis revenue, je la voyais énormément. C'est l'amiére avec qui j'ai vécu une rupture assez violente, puisqu'en fait, il y avait énormément de manipulations de sa part, etc. Donc, j'ai moi-même initié la rupture, au bout d'un moment, la rupture amicale. Je crois que tu en as déjà parlé dans d'autres épisodes. Oui !

  • Elodie

    C'est un sujet pas facile et du coup, merci d'en parler.

  • Manon

    Je pense... Je conseillerais peut-être d'aller sur cet épisode pour plus de détails sur la thématique de la rupture. Mais du coup, effectivement, je pense qu'à mon retour, il y a eu beaucoup de ruptures amicales. Et du coup, une difficulté à faire un cercle parce que quand je suis revenue, j'avais 25 ans. Et ce qui est compliqué, je trouve, à l'âge adulte, c'est de se refaire des amis. Je trouve que c'est vraiment super difficile. C'est hyper difficile. J'ai essayé de m'inscrire vraiment à des activités, faire de la danse. J'étais vraiment... Excusez-moi, est-ce que vous voulez être mon amie ?

  • Elodie

    Oui, oui, mais je comprends ça. J'ai fait la même chose en changeant de région, de me dire, je vais m'inscrire dans un club de sport et puis je vais peut-être rencontrer des gens, etc. Mais ça prend énormément de temps.

  • Manon

    Ça prend du temps. Moi, ça m'applique à 30.

  • Elodie

    Je comprends.

  • Manon

    Je pense qu'au départ, c'était hyper difficile parce que je n'avais plus de cercle social. Je n'avais que ma famille. Après, j'ai rencontré mon ex. Du coup, là, j'avais un peu plus de vie sociale. Et donc, du coup, j'avais ces amis qui sont devenus des potes aussi, avec qui je suis encore un petit peu en contact aujourd'hui. Mais sinon, non, c'était très solitaire, je pense, au niveau cercle social.

  • Elodie

    Et ce que, du coup, tu m'avais partagé, c'est que au démarrage de ton activité d'indépendante, enfin, peut-être pas au démarrage, mais quand tu étais salariée à la radio, tu t'es fait une amie, Laetitia, avec qui tu as développé... une amitié qui continue aujourd'hui et qui va même plus loin que la sphère personnelle.

  • Manon

    J'ai été journaliste notamment à la radio et j'ai couvert un des événements qu'elle organisait en tant que prof de yoga. Parmi toutes les activités qu'elle fait, ce qu'elle est, qui est une vraie multipotentielle, elle a cinq activités différentes, mais elle avait organisé un salon du bien-être dans la région. Et donc, je ne connaissais pas du tout Laetitia. En fait, j'y suis allée, j'ai couvert l'événement. Et j'ai commencé à la suivre sur Instagram. Et puis, en fait, quand je me suis lancée à mon compte, pareil, en fait, je manquais d'activité. J'avais envie de me recentrer sur moi, de faire attention à moi. J'étais dans une période où, justement, je suivais un programme pour gérer l'anxiété, notamment. Et donc, du coup, arrive ce moment où on me conseille du mouvement, etc. Et comme elle était prof de yoga et que j'aimais beaucoup sa description parce que c'était prof de yoga, féministe, engagée, etc., j'ai connecté avec elle, je suis allée à quelques cours et j'ai beaucoup aimé ses cours. Et en fait, à la fin des cours, c'était drôle parce qu'en fait, on se parlait, on était un petit peu gênés, mais en fait, on voyait comme si on avait envie de connecter l'une à l'autre ensemble et qu'on ne savait pas trop comment faire. Tu vois ?

  • Elodie

    Comme depuis... petite fille qui jouait ensemble à la plage.

  • Manon

    C'est ça...

  • Elodie

    C'est cette image qui me vient sans trop discuter, quoi. Genre, on joue l'une à côté de l'autre, et puis à un moment, hop, on arrive à se rapprocher.

  • Manon

    Oui, exactement. Quand j'étais sur les cours, je pense qu'il y avait des eye-contact en mode, haha, ça serait bien qu'on soit amis, mais en même temps, c'est un peu... Enfin, ça peut paraître un peu bizarre, parce que est-ce que la personne en face, elle pense la même chose ? En même temps, je vois que la personne en face potentiellement pense la même chose. Effectivement, on en a parlé, en plus, il n'y a pas longtemps. Je pense que la semaine dernière, en plus, de ce truc, quand on s'est rencontrés, elle m'a dit que c'était exactement pareil. Elle aussi, elle n'avait pas spécialement beaucoup d'amis dans la région et moi non plus. Et je pense qu'il y a eu ce truc où on voulait connecter l'une à l'autre. Donc, on se parlait, comme tu dis, comme deux petites filles. Du coup, ça va aujourd'hui ? Oui.

  • Elodie

    Comment ça s'est concrétisé après cette amitié ?

  • Manon

    En fait, après les cours, on parlait entre deux cours. Et puis, du coup, j'ai dit que moi, j'avais lancé mon activité. Donc, il faut savoir qu'en plus, moi, quand j'ai lancé mon activité, je suis passée de... Enfin, je pense que tous les entrepreneureuses vont comprendre ça, de passer du salariat à travailler seule chez soi et n'avoir personne à qui parler de toute la journée. C'est extrêmement difficile au départ.

  • Elodie

    C'est trop, trop dur. On est d'accord. J'ai eu cette étape aussi dans ma vie et c'est très dur.

  • Manon

    C'est difficile. Franchement, c'est hyper solitaire au départ. T'es là en mode, mais enfin, où est ma vie sociale ? J'avais ça et je lui parle de mon activité, tout ça. Et en fait, elle me dit, si tu veux, moi, j'ai créé un groupe d'entrepreneuses de la région. À la base, c'est que dans le bien-être. C'est un groupe Telegram et on organise des événements par-ci, par-là. Donc, juste des repas ensemble. Donc, si ça t'intéresse, tu peux venir. Et donc, du coup, j'ai rejoint le groupe Telegram. Et un jour, il y avait le repas de fin d'année. Donc, j'y suis allée. J'ai connecté avec pas mal de personnes. J'avais beaucoup d'appréhension à y aller, à ces repas. Je me suis dit, quoi ? Non, mais et si ? Au bout de quelques mois à être seule, je trouve que c'est super dur de re-sociabiliser derrière. Oui, et puis je pense qu'il y a de l'appréhension que tu n'avais pas forcément avant. Moi, je veux dire, quand je voyageais, je n'avais aucun mal à aller voir des gens pour leur parler et tout. Et puis en fait, en revenant en France, en ayant plus cette capacité, cette opportunité à sociabiliser régulièrement, du coup, c'est devenu assez difficile d'aller voir quelqu'un et de dire « Coucou, moi c'est Manon » . Je suis devenue beaucoup plus timide, tu vois.

  • Elodie

    Et ça a duré longtemps.

  • Manon

    Du coup, là, il y a eu juste ce repas. Donc, pendant ce repas, j'ai connecté avec d'autres personnes, dont Mélanie, plus précisément, et Clémence. Mélanie et Clémence, j'ai connecté avec elles lors de ce repas. Et puis, en fait, après, c'était l'été. Donc, je suis partie en vacances. Mélanie, en fait, on a connecté un petit peu parce que je faisais pas mal de contenu, elle me suivait. Donc, on échangeait sur Instagram. Donc, c'était, tu vois, plus ou moins de loin. on avait n'était pas encore amie à ce stade-là. Et je pense que quand j'étais en vacances en août, Mélanie m'envoie un message et me dit, écoute, je viens de parler avec Laetitia. Laetitia, elle est très fatiguée de devoir tout organiser par rapport au réseau qui s'appelle Les Potentiels. Par rapport aux Potentiels, elle trouve qu'il y a beaucoup d'investissements de sa part. peu de résultats en face. Et en gros, elle est prête à arrêter. Et moi, Mélanie me dit, moi, là, je me disais que ce serait quand même super sympa si toi, moi, Clémence et du coup Laetitia, on reprenait Ensemble Réseau pour réorganiser quelque chose autour. Et donc là, dans ma tête, je me suis dit, waouh, mais c'est trop bien ! Non seulement j'avais manifesté que je voulais... un nouveau cercle, élargir mon cercle. Et puis, non seulement j'avais toujours voulu m'investir dans quelque chose d'un peu d'associatif, mais je n'avais jamais trouvé l'occasion ou l'opportunité de le faire. Donc voilà, on a lancé l'aventure en fin août, septembre de l'année dernière, en 2024. Et on a fait toute la conception de la... des potentiels 2.0 avec un vrai objectif de réseau, en fait, où ce n'était plus un groupe qui se rejoint pour manger ensemble, c'était vraiment un réseau de femmes entrepreneuses engagées pour la justesse sociale, l'écologie, etc. Et parce qu'on voulait des personnes avec les mêmes valeurs que nous et pouvoir grandir ensemble, en fait, dans nos business.

  • Elodie

    Aujourd'hui, si j'ai bien compris, toi Mélanie et Clémence, vous gérez ce réseau qui s'appelle Les Potentiels et dans lequel vous accueillez d'autres femmes entrepreneurs. J'imagine comment ça se passe ?

  • Manon

    C'est ça. Alors en fait, le réseau, il est même divisé en deux parties. On a la partie business, donc effectivement pour les entrepreneuses qui ont leurs activités dans tous les domaines. En fait, le point commun, c'est vraiment l'engagement. Tu vois, le fait d'être assez engagé ou d'avoir une réflexion, en tout cas, d'amorcer sur son business et comment faire pour... pour que ce soit plus respectueux de l'écologie interne de soi-même ou de l'écologie externe, l'environnement. Et donc, oui, effectivement, du coup, on a repris ensemble. Donc, il y a la partie business et il y a la partie Girls Club, notamment parce qu'en fait, on était toutes les quatre littéralement dans la même situation de « bah, en fait, on n'a pas trop d'amis » . Et c'est quand même sympa, des fois, de se retrouver entre filles et puis d'aller faire des activités ensemble. sans parler business, soit les bords invers, on a organisé des book clubs, on a organisé des événements skate et roller, plein d'événements comme ça qui permettent de sociabiliser, de créer un lien avec d'autres femmes.

  • Elodie

    Quand on a préparé cet épisode, tu m'as dit que vous étiez plusieurs de ce petit groupe à être neurodivergente. Est-ce que tu peux m'expliquer un peu ce que ça apporte à votre relation, à votre amitié ?

  • Manon

    C'est super intéressant comme question. Et c'est vrai, quand on en a parlé, ça m'a poussée à me questionner là-dessus. J'ai même interrogé l'une d'elles, de dire, est-ce que tu penses que ça change quelque chose ? Et donc, du coup, elle m'a répondu peut-être au niveau de l'intensité. Mais je dirais que moi, j'ai découvert cette année que j'ai un TDAH. Voilà, ça fait énormément sens pour moi sur plein de choses. Alors, c'est quelque chose depuis plusieurs années qu'on me dit de manière extérieure. J'ai même des clientes TDAH qui m'ont fait plusieurs fois la réflexion en mode, tu essaies de voir cette piste-là.

  • Elodie

    D'accord.

  • Manon

    C'est-à-dire qu'elles l'avaient reconnue. Voilà, donc c'est mes clientes qui m'ont permis d'aller aussi vers ce diagnostic, ce pré-diagnostic plus exactement. Et donc, en fait, il s'avère que dans le groupe, donc je ne vais pas citer les noms dans les détails pour ne pas outer Jacqueline, mais il y en a une qui a trouble du spectre autistique et TDAH parce que souvent, ça peut, pour 50% des autistes, ça va souvent avec un TDAH. Donc, je dirais que ce qui est intéressant, c'est qu'on a temporairement En termes de temporalité, on a eu ce diagnostic ensemble et ça permet d'ouvrir beaucoup de discussions. Et je pense que sur ça, ça a changé beaucoup de choses sur le fait de déculpabiliser sur notre neuroatypie. Parce que quand on est neuroatypique et qu'on grandit dans un environnement qui nous conditionne, par exemple à l'école, il faut avoir une certaine méthodologie. Il faut être très stable en termes d'énergie, de tout. Et moi, par exemple, qui suis TDAH, ce n'est pas possible de fonctionner comme ça. Du coup, il y avait beaucoup de culpabilité quand j'étais petite à me dire peut-être que je ne fais pas assez attention aux autres, peut-être que je ne fais pas assez d'efforts, peut-être que je ne suis pas assez, et tous ces questionnements. Et cette prise de conscience de me dire, ah bah non, en fait, c'est juste que mon cerveau, il fonctionne différemment. C'est juste qu'en fait, je vais peut-être avoir des périodes d'hyper focus où je vais être à fond sur une tâche pendant plusieurs semaines, plusieurs mois. Et donc, du coup, la difficulté, ça va être de prendre soin de moi. Et puis après, des moments où je n'ai plus du tout de dopamine, je suis vidée, je n'ai plus rien à faire. Donc, j'anticipe les phases de repos. Et je pense que du coup, ce que ça change, une petite anecdote typiquement. Par exemple, pour moi, le fait de faire la vaisselle, c'est extrêmement compliqué. C'est une des activités où vraiment, typiquement pendant très longtemps, je pensais que c'était moi, que j'étais feignante, que je ne voulais pas faire la vaisselle, etc. En fait, c'est juste que ça ne me procure pas de dopamine immédiatement. Et du coup, ça crée un espèce de cercle où je suis là, non, je ne peux pas le faire maintenant. Et en fait, ça devient source d'angoisse parce que je me retrouve parfois immobilisée. En mode, je sais que je dois faire la vaisselle et je peux être scrollée pendant des heures sur mon téléphone avec cette idée dans la tête et ça va me figer, en fait, tu vois. Une fois, j'arrivais vraiment pas et j'avais une montagne de vaisselle et j'ai dit, là seule, je peux pas. Et j'ai demandé dans le groupe des filles, je leur ai dit, les filles, est-ce que vous pouvez m'envoyer des audios comme si vous commentiez un match de foot ? Alors que, en fait, c'est pour m'encourager à faire la vaisselle. Et c'était très drôle parce que du coup, ça m'a redéclenché de la dopamine et que c'était vraiment... Et on y va et Manon prend une assiette. Elle frotte, elle frotte, elle frotte. Et je dis que ça m'a beaucoup aidée à ce moment-là.

  • Elodie

    Tu sais bien utiliser les mots de dopamine, etc. J'imagine que tu en as discuté avec des professionnels, tu as fait des recherches.

  • Manon

    J'ai surtout fait des recherches. Alors, il faut savoir qu'en France, le diagnostic complet coûte plus de 500 euros. Donc, je n'ai pas été jusqu'au bout du diagnostic. J'ai fait des pré-diagnostics, donc un officiel et un petit carnet, en fait, qui est beaucoup utilisé en tant que pré-diagnostic, qui est fait par une nana qui s'appelle ta coach TDAH et qui est extraordinaire parce qu'elle vient, en fait, elle vient expliquer concrètement dans la vie quotidienne comment ça se met en action. Par exemple, le fait de faire… beaucoup de listes ou d'écrire des choses sur les mains pour ne pas oublier, ou les mécanismes qu'on a pu mettre en action depuis l'école pour compenser et s'adapter au système de manière générale. Donc, c'était super intéressant. Et quand je l'ai fait, c'était très évident. Et en fait, quand j'ai posé ce mot-là, que j'ai vu... En fait, l'étendue et tout, ça expliquait tellement de choses de ce que je pensais être ma personnalité ou tellement de choses, en fait, depuis que j'étais petite. Et ça m'a tellement déculpabilisé sur énormément de choses que je me suis dit ça peut être que ça, en fait, parce que ce mot, il fait sens. Il fait énormément sens.

  • Elodie

    Et vous en avez discuté de façon approfondie avec l'autre personne du groupe qui a un trouble du spectre. autistique.

  • Manon

    Oui, et qui, elle, a enclenché, pareil, le diagnostic. Donc, elle, de manière plus officielle, parce que je crois que sur le spectre autistique, c'est pas la même chose que sur le TDAH, en tout cas. Alors, ce qui est marrant, c'est que, quand elle a commencé à nous en parler, c'était évident, parce que, déjà, c'est, déjà, elle a un carnet du savoir, où elle note, dans les détails, plein de petites anecdotes. où elle va faire des focus sur des choses, où elle va se passionner pour des trucs pendant plusieurs mois et elle va être très là-dessus. Et puis, même dans les interactions sociales, etc. En fait, quand tu sais un petit peu comment marche le spectre autistique, en fait, tu le vois quand même.

  • Elodie

    D'accord.

  • Manon

    Ce n'est pas visible d'un point de vue extérieur, mais quand tu la connais, en fait, c'est évident. Et pareil pour mon TDAH. Alors, le jour où je l'ai su, pour moi, c'était une révolution. Et en fait, c'est marrant parce qu'à chaque personne que je l'ai dit, personne n'a eu une réaction. Même là, quand je l'ai dit dans ce groupe d'amis qu'on a appelé le pouvoir des quatre, je leur ai dit, c'est bon, en fait, j'ai fait le pré-diagnostic et tout. Et vraiment, j'ai assez élevé sur pas mal de choses, etc. Et en gros, elles ont à peine réagi et j'étais limite vexée. Je me disais, mais pourquoi ? C'est un truc de fou. Et elles m'ont dit, ah non, mais on est désolée. En fait, on pensait que, pour nous, c'était évident. Et tout mon entourage, à chaque fois que je leur parlais de ce diagnostic, chaque personne m'a répondu, en fait, ça paraît évident.

  • Elodie

    Mais les gens qui sont autour de toi, ils t'apprécient comme tu es là aujourd'hui, qu'il y ait un mot pour définir qui tu es ou pas, finalement.

  • Manon

    C'est vrai. Oui, c'est vrai. Oui, c'est bien dit, effectivement. Des fois, tu sais, c'est tellement libérateur parce que tu as une nouvelle connaissance sur toi et tout. Et du coup, sur le moment, j'étais en mode, mais pourquoi vous n'avez pas réagi ? C'est quand même un truc de ouf. Ben non, ce n'est pas un truc de ouf parce qu'on le sait quand même, ça se voit.

  • Elodie

    Oui, ça me donne envie de te poser une petite question bonus sur ce sujet avant. qu'on arrive doucement vers la clôture de cet épisode. Si tu devais donner un conseil ou un avis, un tips, quelque chose à quelqu'un ou à une femme qui se pose des questions sur ces sujets-là, qu'est-ce que tu donnerais comme conseil ou comme info ?

  • Manon

    Déjà, alors, de ne pas se renseigner sur les réels qu'on peut voir sur TikTok ou Instagram, parce que tout est symbole de TDAH, par exemple, ou de ADHD. Enfin, vraiment, c'est trop drôle, quoi. Si tu oublies de faire un truc, ça veut dire que...

  • Elodie

    Ouais, donc ça, c'est non, on ne regarde pas ça.

  • Manon

    Non, on ne regarde pas ça, ou en tout cas, on ne se fie pas à ça. Je dirais que... c'est déjà d'aller se renseigner, donc s'informer, d'aller chercher des sources fiables pour s'informer. Pour le TDAH, par exemple, ta coach TDAH est très bien pour ça. Elle a fait un petit livre sur le sujet. Elle fait pas mal de contenu sur Instagram. Elle a un site avec plein de ressources. Pour le spectre autistique, ça serait de se rapprocher aussi d'un psychiatre qui est spécialisé. C'est lui qui va pouvoir poser le diagnostic. et J'insiste bien sur le spécialisé, en fait. Parce qu'en fait, ce qui est compliqué, c'est qu'à l'âge adulte, les diagnostics sont beaucoup plus difficiles que quand on est enfant. Parce que, en fait, typiquement, sur les problèmes d'attention, c'est compliqué de savoir si c'est là depuis toujours ou si ça s'est développé avec le temps. Surtout qu'aujourd'hui, on ne va pas se mentir, on a tous des problèmes d'attention, notamment avec les réseaux sociaux et tout ça. Donc, ça vient exacerber, en fait, toutes ces choses-là. mais je dirais que si on se posait la question c'est d'aller creuser ça parce que je pense qu'il y a beaucoup plus de personnes neurodivergences qu'on pense le croire et que je pense que comme c'est beaucoup de choses liées à l'environnement aussi et qui peuvent se développer avec l'environnement nos environnements aujourd'hui font probablement qu'il y a beaucoup de neurodivergences qui s'expriment et se développent aujourd'hui. Donc, ne pas hésiter à aller chercher les personnes fiables, à s'enseigner, à avoir quelqu'un de spécialisé pour poser un diagnostic.

  • Elodie

    Et est-ce que faire ça, soit avoir un diagnostic, un pré-diagnostic, c'est quand même une forme de soulagement pour soi-même ?

  • Manon

    Oui. Alors moi, je l'ai fait par curiosité à la base. Je pense que la première fois que j'ai une... cliente, Sandra si elle passe par là, qui est sophro-analyste spécialisée dans l'anxiété, etc. Elle a fait un super podcast suite à son accompagnement sur l'anxiété qui s'appelle Mission Anxiété Zéro et elle est TDAH, donc diagnostiquée depuis quand même assez longtemps. Elle m'a envoyé, elle, le pré-diagnostic officiel. Et j'ai ressenti tellement d'anxiété à le faire au départ que je l'ai laissé de côté pendant très longtemps et je n'ai pas osé le faire. Par contre, celui de TACO chez DAA, vu qu'il était plus simple et plus abordable, j'y suis allée. Et maintenant, avec Jean-Claude, je me rends compte qu'en fait, je pense que j'avais peur aussi quelque part de faire ce diagnostic. Et puis, ça me paralysait en fait. Et donc, du coup, je l'ai fait par curiosité. Et je ne m'attendais pas du tout à ce que ça allait m'apporter derrière, c'est-à-dire un gros soulagement et une grosse déculpabilisation, comme je le disais, sur mon vécu. Sur le fait qu'on m'ait toujours dit que j'avais la tête dans la lune, que parfois on peut me parler et tout d'un coup, on a l'impression que je n'écoute plus. Et donc, dans ma tête, tout ça, c'était parce que je ne faisais peut-être pas assez attention à mon environnement ou aux autres, alors qu'en fait, pas du tout. C'est juste qu'il y a des stimulations parfois qui sont trop fortes et qui sont difficiles pour moi de canaliser. Donc, ça porte beaucoup. Après, il y a une phase aussi qui peut être une phase de régression quand on apprend le diagnostic, parce qu'on commence à conscientiser tout dans notre quotidien relatif aux troubles. Et oui, j'avais une période où... Mon cerveau partait dans tous les sens. Vraiment, c'était l'exacerbation du trouble que j'avais conditionné aussi pendant des années. Donc, c'est retrouver des nouveaux mécanismes et ça aide pour la suite pour mieux se comprendre et se dire, OK, là, par exemple, je rentre dans une période d'hyper-focus. C'est-à-dire, c'est une période où je vais être à fond dans l'intensité sur une tâche, un lancement, etc. Je ne vais pas être en capacité. Ça va être très difficile pour moi de faire attention à mes propres besoins, même pour aller aux toilettes, manger, voir des amis, dormir, ce genre de choses. Mais ça me permet d'anticiper aussi et de me dire, OK, dans ces périodes-là, qu'est-ce que je peux faire pour prendre... soin de moi et pas me maltraiter en fait. Et comment du coup, le fait d'être avec ce groupe d'amis, ça me permet aussi de demander de l'aide quand j'en ai besoin.

  • Elodie

    Où est-ce qu'on peut découvrir ton activité et suivre ton actualité ?

  • Manon

    Alors, principalement sur Instagram, voilà, je suis ta coach média, tout attachée. Enfin, vous pouvez aussi me suivre sur LinkedIn, Manon Marques ES à la fin. voilà mais je suis beaucoup plus active sur Instagram quand même principalement où je poste pas mal de contenu donc n'hésitez pas à venir me suivre là-dessus et à suivre mon actualité ok super merci beaucoup Manon merci

  • beaucoup Elodie c'était l'épisode 58 du podcast Gang de Copines merci de ton écoute c'était vraiment un épisode très riche on a parlé évolution de cercle amical rupture amical Meilleur ami, solitude dans l'entrepreneuriat, création de collectif de femmes, neurodivergence et je pense que j'en oublie. Je remercie énormément Manon d'avoir partagé avec autant de douceur et de sincérité toutes ces expériences de la sororité. Pour terminer cet épisode, j'ai une question pour toi. Quel est le sujet qu'on a abordé ici et que tu aimerais que je creuse davantage ? Avec toi peut-être ? J'attends ta réponse en commentaire sur Spotify. Ou en MP sur Instagram, le compte c'est gangdecopinespodcast et pot ça s'écrit comme une pote. On se retrouve dans deux semaines pour le prochain épisode, à bientôt !

Chapters

  • Introduction à la sororité et présentation de Manon

    00:28

  • Le parcours de Manon en tant que formatrice

    01:06

  • Définition et importance de la sororité

    04:54

  • Amitiés passées et évolution des relations

    07:13

  • Retour en France et difficultés à se faire des amis

    13:21

  • Création d'un réseau de femmes entrepreneuses

    17:24

  • Neurodivergence et impact sur les relations

    25:51

  • Conclusion et conseils pour les auditrices

    39:28

Description

Se faire des amies après 25 ans, c'est comme demander à une inconnue "Excusez-moi, vous voulez être mon amie ?" — maladroit, vulnérable, mais tellement nécessaire.

Dans cet épisode, Manon, formatrice podcast et entrepreneure, raconte sa quête d'amitiés authentiques après des années de voyages, de ruptures amicales et de solitude entrepreneuriale. De ses 9 mois en sac à dos en Amérique latine à la création du réseau "Les Potes En Cielles” avec trois autres femmes, elle partage comment elle a reconstruit un cercle social aligné avec ses valeurs.

Tu découvriras comment transformer la compétition féminine en sororité véritable, pourquoi l'entrepreneuriat peut être terriblement isolant, et comment la neurodivergence (son TDAH) l'a aidée à mieux se comprendre. 

Un épisode honnête, émouvant et plein d'espoir pour toutes celles qui cherchent leur tribu.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Manon

    On n'est pas forcément éduquée en tant que femme dans la sororité. Il y en a une, vraiment, c'était un coup de cœur à la fac. Ce qui est compliqué, je trouve, à l'âge adulte, c'est de se refaire des amis. On n'a pas eu de dispute ni quoi que ce soit, mais j'ai ressenti que c'était elle qui principalement voulait s'éloigner. Je leur ai dit, les filles, est-ce que vous pouvez m'envoyer des audios, comme si vous commentiez un match de foot ?

  • Elodie

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines. Ici, la sororité n'est pas un slogan. C'est une expérience vécue, riche, complexe, parfois bouleversante. Tu vas entendre mes discussions, profondes ou légères, avec des femmes qui partagent leur histoire, leur expertise et leur combat. Tu vas entendre des histoires vraies, sans filtre, de femmes qui tissent des liens, traversent des tempêtes et s'élèvent. On célèbre à la fois la force et la fragilité des amitiés féminines. On ose parler de ce qui gêne. De ce qui répare, gang de copines, c'est l'espace où la sororité s'assume, se questionne et se vit pleinement. Bonjour Manon !

  • Manon

    Coucou Élodie, ça va ?

  • Elodie

    Ça va et toi ?

  • Manon

    Ouais, ça va.

  • Elodie

    Contente d'être là ?

  • Manon

    Je suis super contente d'être là. Franchement, j'ai trop trop hâte de faire cet épisode.

  • Elodie

    Ah bah moi j'ai trop hâte d'entendre ce que tu vas raconter sur la sororité, trop bien !

  • Manon

    Merci, merci beaucoup pour l'invitation.

  • Elodie

    Avec grand plaisir. Alors toi, tu vis en Ile-de-France et tu es formatrice podcast et médias. Déjà, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ces activités ?

  • Manon

    Oui, avec grand plaisir. Effectivement, je suis formatrice podcast et médias. J'ai un petit peu inventé mon métier quand je me suis lancée. À la base, je travaillais à la radio. J'ai fait beaucoup de radio, j'ai fait beaucoup de vidéos. Et donc, quand je me suis lancée à mon compte, Il y avait ce truc de transmission que j'ai toujours aimé. Et donc, j'ai voulu relier un petit peu tous mes centres d'intérêt et connecter tout ça. Et il s'avère que j'ai vu rapidement la difficulté, particulièrement qu'avaient les femmes, à se lancer. Et pourtant, l'envie qu'elles avaient de se lancer sur le format média ou podcast. Et donc, j'ai conçu tout un accompagnement pour les accompagner, notamment sur Troyes. trois mois pour se lancer, et puis même après, quand elles sont lancées, une fois lancées, pour aller progresser, etc.

  • Elodie

    Alors, j'ai deux questions, tu viens d'expliquer. En fait, c'est ton analyse de les femmes ont du mal à prendre la parole, on va dire, et à se lancer, qui fait que tu cibles uniquement les femmes, ou il y a aussi autre chose ?

  • Manon

    Il y a un peu de tout. Je pense que, déjà, j'ai toujours été très engagée sur les questions féministes, notamment. Donc, pour moi, c'était quelque chose d'important. Et quand j'ai lancé mon entreprise, je me suis dit que c'était l'occasion aussi de construire un business complètement aligné avec mes valeurs, qui j'étais. Aussi parce que, sincèrement, je suis plus à l'aise, de manière générale, à travailler avec des femmes. Et qu'au fur et à mesure de mes recherches, je me suis vraiment rendue compte qu'il y avait des vraies études qui montraient à quel point les femmes étaient... invisible en fait sur internet, dans les médias et quand elles étaient visibles, ce n'était pas toujours la meilleure image. Donc c'est vrai qu'il y a ça et j'ai oublié de mentionner aussi qu'en parallèle, d'où le terme formatrice à la base, c'est que j'interviens dans les établissements scolaires auprès des jeunes pour les sensibiliser à tout ce qui est fake news, esprit critique. Donc on vient débunker l'information, je les aide à créer des émissions de radio, etc. Donc voilà, c'est deux pôles. très enrichissant et lié à mes valeurs de vouloir aussi transmettre la bonne information et que chacune puisse développer un esprit critique et construire des projets qui leur ressemblent.

  • Elodie

    Tout à l'heure, tu as parlé de médias. Est-ce que tu peux juste nous préciser de quels médias ? Parce que tu formes au podcast et tu formes aussi à créer des médias. De quel genre ?

  • Manon

    Le podcast, déjà, c'est considéré comme un média. chaîne YouTube. Pour l'instant, je n'ai pas développé d'offres sur ça, mais par exemple sur les accompagnements individuels ou en séance de conseil, c'est des choses sur lesquelles je forme. C'est plutôt au sens large, je dirais que pour moi, les médias, c'est les formats plus longs. Et puis aussi, on peut inclure les réseaux sociaux, mais pour moi, les réseaux sociaux, c'est plutôt la plateforme qui va permettre de propulser le média. Mais ça n'en reste pas moins qu'il peut y avoir des blocages liés à la visibilité, au fait de se montrer, au fait de s'exprimer, etc. Et tout ça, c'est des choses que je travaille avec mes clientes parce qu'il y a des gros blocages à ce niveau-là.

  • Elodie

    Donc, on sent déjà bien l'esprit de sororité dans l'accompagnement que tu fais avec des femmes. Qu'est-ce que c'est pour toi, de manière générale, la sororité ?

  • Manon

    Pour moi, la sororité, c'est quelque chose de très, très important. On n'est pas forcément éduqués en tant que femmes dans la sororité, d'ailleurs. Je pense qu'on a tous eu des périodes, que ce soit particulièrement au collège ou au lycée, où on apprend à critiquer aussi les autres femmes, à être en compétition avec les autres. Et pour moi, la sororité, en fait, c'est d'une part de s'extraire de ces comparaisons. constante avec les autres femmes et de s'accepter et d'accepter les autres femmes pour ce qu'elles sont et de se soutenir parce que je pense qu'on a suffisamment de problématiques et d'injustices en tant que femmes et qu'on se doit en fait de se soutenir et de s'élever ensemble.

  • Elodie

    Oui, évidemment ! Je ne peux qu'approuver cette définition et cette façon de voir les choses et en effet on vit dans un monde qui n'est toujours pas équitable. Et du coup, je trouve ça évidemment aussi important qu'on se soutienne les unes les autres dans le quotidien, dans nos activités professionnelles et tout ça. Donc, voilà.

  • Manon

    Carrément, non. Mais je pense qu'il y a vraiment ce truc qui est parfois compliqué, on ne va pas se mentir, même à l'âge adulte. Et puis, je pense que c'est compliqué, même quand on a nos business, on ne va pas se mentir. Des fois, oui, ça peut arriver qu'on ait envie de se comparer, qu'on trouve que l'une, elle est meilleure que nous, etc. Et en fait, ça, c'est des biais cognitifs qu'on nous a inculqués depuis tellement le plus jeune âge que c'est compliqué de s'en extraire. Et c'est aussi de prendre ce recul et de se dire, OK, est-ce que vraiment j'ai besoin d'être en compétition avec cette personne ou est-ce qu'on n'apporte pas chacune quelque chose à une échelle différente ?

  • Elodie

    Et est-ce que cette personne, ça ne peut pas plutôt être une source d'inspiration pour la personne que moi, j'ai envie de devenir plutôt que de me comparer et jalouser ? Mais ce n'est pas facile. Ce n'est pas facile, mais c'est bien de partager ce genre de message. Du coup, merci beaucoup.

  • Manon

    Merci pour le canal, pour l'opportunité de diffuser ce message.

  • Elodie

    Comment tu décrirais, toi, ton cercle amical actuel ?

  • Manon

    Je dirais que mon cercle amical actuel, il me remplit de beaucoup de choses. Il est très diversifié. et alignée avec qui je suis aujourd'hui. Et je suis extrêmement contente. J'ai déjà de l'émotion qui arrive rien que de parler de mon cercle amical. Voilà, c'est un cercle amical que je pense que j'ai cherché pendant très longtemps et je suis contente de l'avoir actuellement dans ma vie.

  • Elodie

    Si on revient un peu dans le passé, tu as vécu à l'étranger juste après tes études. Et du coup, je voudrais savoir qu'est-ce que ça a changé dans ta vie amicale et dans ta façon de voir les amitiés ?

  • Manon

    C'est une super question. Je suis en train de voir déjà, je pense qu'avant de partir, j'avais beaucoup cette notion, j'étais très attachée au fait de toujours avoir une meilleure amie. Je pense que depuis le plus jeune âge, j'avais ce truc en fait de « ah tiens, c'est ma meilleure amie » . Bon, après, il peut y avoir des ruptures ou des éloignements, mais j'avais toujours une meilleure amie pendant plusieurs années, etc. Et en fait, quand je suis partie... Ce concept-là n'est plus possible déjà parce que quand on bouge régulièrement et qu'on vit à l'étranger, moi j'ai voyagé en sac à dos. Donc pour le contexte, j'ai voyagé neuf mois en Amérique latine en sac à dos et après j'ai vécu deux ans et demi en Australie. Donc pendant ces neuf mois, oui, je pouvais avoir des amitiés, mais ce n'est pas des amitiés où je savais que ça allait terminer un jour ou l'autre. Donc oui, au départ, ce que ça a changé, c'est l'intensité parce que ça peut devenir tout de suite très très fort. On se lie très vite. avec des personnes. Comme ça peut être aussi très triste parce que du coup, ces personnes, tu es obligé de les quitter et donc du coup, ça crée des montagnes russes en fait émotionnelles et ce n'est pas toujours facile à gérer. Et puis après, en Australie, ça m'a plutôt apporté un ancrage à un moment donné parce que j'étais vraiment posée et je n'étais pas dans une période de ma vie où... J'étais très, très bien à ce moment-là, au début de mon expérience. Donc, je pense que ça m'a beaucoup aidée d'avoir des amis. Alors, il y en avait qui partaient, mais il y en avait qui restaient aussi. Et donc, du coup, j'ai pu commencer à construire aussi des relations un peu plus pérennes, en fait, avec des personnes. Et ça, je me suis rendue compte que c'était quand même agréable.

  • Elodie

    Alors, je voudrais rebondir sur ce que tu viens de dire. Tu as parlé de ta meilleure amie, la meilleure amie que tu avais avant de partir. en Amérique latine. Cette relation amicale s'est arrêtée.

  • Manon

    Pas sur le moment. Alors, je pense qu'avant de partir, je dirais que j'en avais deux, deux meilleures amies. Alors, il y en a une, vraiment, c'était un coup de cœur à la fac. C'est vraiment ce genre d'amitié où on se reconnaît. Et donc, elle s'appelle Noémie. Et en fait, c'est elle qui a été un petit peu mon effet papillon sur le voyage parce que j'avais vraiment ce truc de j'ai envie de voyager, j'ai envie de voyager, mais je n'osais pas spécialement partir seule. Et ça faisait six mois qu'on se connaissait. Elle m'a dit, écoute, cet été, moi, je pars en Asie du Sud-Est. Est-ce que tu veux venir avec moi ? Je pars un mois ou deux mois, je ne sais plus. On avait 19 ans. Et donc, du coup, on est partis ensemble. Et en fait, notre amitié, on a beaucoup de points en commun liés au voyage et on est très complémentaires. C'est très fluide, en fait, même de voyager ensemble, de vivre ensemble, etc. Sauf que du coup, ce n'est pas une amie que je vois souvent parce qu'elle voyage beaucoup. On était toutes les deux à l'étranger. Là, elle est en Nouvelle-Zélande, par exemple. L'année dernière, on s'est vues trois fois dans l'année. C'était le climax de notre amitié depuis des années. Mais à chaque fois qu'on se voit, c'est tellement fluide. Et l'autre, c'est une amie que j'avais depuis la cinquième. Non, pardon, la quatrième. Et donc, du coup, avec elle, on a vécu déjà des moments d'éloignement, notamment en terminale, à la fac, mais on se rapprochait. C'était un petit peu cette relation de sœur, en fait. Vraiment, je connaissais sa famille, elle connaissait ma famille. Donc oui, des fois, on se disputait. Enfin, vraiment, on a toujours un peu décrit cette relation comme des sœurs. Et quand je suis partie, on est resté en... contact et je pense que cette amitié s'est arrêtée peut-être un an après que je sois revenue. En fait, ça c'est... On n'a pas eu de dispute ni quoi que ce soit, mais j'ai ressenti que c'était elle qui principalement voulait s'éloigner et j'ai eu du mal effectivement à le comprendre, mais au bout d'un moment, j'ai compris qu'en fait elle voulait aussi prendre son chemin et c'est la vie.

  • Elodie

    Ouais, t'as lâché du coup, je l'imagine. Aussi.

  • Manon

    Ouais. Oui, quand j'ai compris qu'en fait, elle n'avait plus spécialement de temps pour moi et qu'elle ne voulait pas spécialement qu'on se voit, je me suis dit que ça ne servait à rien d'insister au bout d'un moment.

  • Elodie

    Et je vais aller creuser un tout petit peu le sujet de meilleure amie, puisque tu l'as employée. Qu'est-ce que ça représente pour toi, une meilleure amie ?

  • Manon

    En fait, je pense que c'est le fait d'avoir... Ma personne, je ne sais pas comment dire, mais d'avoir une connexion assez intense avec une personne. Je pense qu'avec les années, ça s'est un petit peu plus calmé. Mais je pense qu'effectivement, au collège ou au lycée, pour moi, c'était quelque chose de très fort. C'est mon âme sœur, c'est ma sœur de cœur et je suis prête à tout donner pour cette personne.

  • Elodie

    On a parlé de ton départ et pour parler de ton retour. Comment ça s'est passé avec les amis que tu avais ici en France après tes parties voyagées ? Quand tu es revenue, qu'est-ce qui s'est passé avec tes amis d'avant ?

  • Manon

    Ça a été assez compliqué, en sachant que je n'avais pas tant d'amis que ça en France en réalité, parce que je suis partie juste après ma licence. Donc c'est-à-dire que, même si j'ai travaillé un petit peu après, je pense que l'après-étude, c'est aussi un moment clé. où on se fait un cercle proche, local. Et moi, je n'ai pas bénéficié de ça, puisque je suis partie vraiment littéralement juste après. Donc, je pense que ça a été beaucoup de déception déjà sur des amis que j'avais à l'étranger et qui, en fait, ne gardaient pas tant contact avec moi, alors que moi, j'essayais vraiment de garder du contact, de les appeler régulièrement, etc. Donc ça, c'est vrai que c'était assez décevant. Il y avait cette meilleure amie que j'avais depuis la cinquième et une autre amie avec laquelle on s'est rapprochés par message à l'étranger. Donc, on va dire que j'avais à peu près ces deux amies quand je suis rentrée. Donc, on s'est éloignées naturellement. Je pense que la vie aussi fait que des fois, tu prends des chemins différents. Et puis, voilà. C'est vrai que c'est difficile de laisser partir des amis, mais c'est aussi la vie. Pour l'autre, du coup, on est devenus très, très proches aussi. Elle s'appelle Anaïta et on est devenus très, très proches. J'en ai une qui est de Paris aussi. Ça, c'est pareil, c'est une amie que j'ai depuis la sixième. C'est le genre d'amie que je vois assez… De temps en temps, parce qu'on ne vit pas forcément à côté, on n'a pas les mêmes emplois du temps, mais c'est toujours chouette de se revoir.

  • Elodie

    Ton cercle s'est redéveloppé de façon différente avec ta vie d'indépendante, c'est ça ?

  • Manon

    Je n'ai pas tout de suite été indépendante, mais en plus, je suis en train de me rappeler que oui, j'avais quand même quelques amis en revenant. j'ai eu effectivement une amie pareil que euh euh que j'avais revue en Amérique latine. Et quand je suis revenue, je la voyais énormément. C'est l'amiére avec qui j'ai vécu une rupture assez violente, puisqu'en fait, il y avait énormément de manipulations de sa part, etc. Donc, j'ai moi-même initié la rupture, au bout d'un moment, la rupture amicale. Je crois que tu en as déjà parlé dans d'autres épisodes. Oui !

  • Elodie

    C'est un sujet pas facile et du coup, merci d'en parler.

  • Manon

    Je pense... Je conseillerais peut-être d'aller sur cet épisode pour plus de détails sur la thématique de la rupture. Mais du coup, effectivement, je pense qu'à mon retour, il y a eu beaucoup de ruptures amicales. Et du coup, une difficulté à faire un cercle parce que quand je suis revenue, j'avais 25 ans. Et ce qui est compliqué, je trouve, à l'âge adulte, c'est de se refaire des amis. Je trouve que c'est vraiment super difficile. C'est hyper difficile. J'ai essayé de m'inscrire vraiment à des activités, faire de la danse. J'étais vraiment... Excusez-moi, est-ce que vous voulez être mon amie ?

  • Elodie

    Oui, oui, mais je comprends ça. J'ai fait la même chose en changeant de région, de me dire, je vais m'inscrire dans un club de sport et puis je vais peut-être rencontrer des gens, etc. Mais ça prend énormément de temps.

  • Manon

    Ça prend du temps. Moi, ça m'applique à 30.

  • Elodie

    Je comprends.

  • Manon

    Je pense qu'au départ, c'était hyper difficile parce que je n'avais plus de cercle social. Je n'avais que ma famille. Après, j'ai rencontré mon ex. Du coup, là, j'avais un peu plus de vie sociale. Et donc, du coup, j'avais ces amis qui sont devenus des potes aussi, avec qui je suis encore un petit peu en contact aujourd'hui. Mais sinon, non, c'était très solitaire, je pense, au niveau cercle social.

  • Elodie

    Et ce que, du coup, tu m'avais partagé, c'est que au démarrage de ton activité d'indépendante, enfin, peut-être pas au démarrage, mais quand tu étais salariée à la radio, tu t'es fait une amie, Laetitia, avec qui tu as développé... une amitié qui continue aujourd'hui et qui va même plus loin que la sphère personnelle.

  • Manon

    J'ai été journaliste notamment à la radio et j'ai couvert un des événements qu'elle organisait en tant que prof de yoga. Parmi toutes les activités qu'elle fait, ce qu'elle est, qui est une vraie multipotentielle, elle a cinq activités différentes, mais elle avait organisé un salon du bien-être dans la région. Et donc, je ne connaissais pas du tout Laetitia. En fait, j'y suis allée, j'ai couvert l'événement. Et j'ai commencé à la suivre sur Instagram. Et puis, en fait, quand je me suis lancée à mon compte, pareil, en fait, je manquais d'activité. J'avais envie de me recentrer sur moi, de faire attention à moi. J'étais dans une période où, justement, je suivais un programme pour gérer l'anxiété, notamment. Et donc, du coup, arrive ce moment où on me conseille du mouvement, etc. Et comme elle était prof de yoga et que j'aimais beaucoup sa description parce que c'était prof de yoga, féministe, engagée, etc., j'ai connecté avec elle, je suis allée à quelques cours et j'ai beaucoup aimé ses cours. Et en fait, à la fin des cours, c'était drôle parce qu'en fait, on se parlait, on était un petit peu gênés, mais en fait, on voyait comme si on avait envie de connecter l'une à l'autre ensemble et qu'on ne savait pas trop comment faire. Tu vois ?

  • Elodie

    Comme depuis... petite fille qui jouait ensemble à la plage.

  • Manon

    C'est ça...

  • Elodie

    C'est cette image qui me vient sans trop discuter, quoi. Genre, on joue l'une à côté de l'autre, et puis à un moment, hop, on arrive à se rapprocher.

  • Manon

    Oui, exactement. Quand j'étais sur les cours, je pense qu'il y avait des eye-contact en mode, haha, ça serait bien qu'on soit amis, mais en même temps, c'est un peu... Enfin, ça peut paraître un peu bizarre, parce que est-ce que la personne en face, elle pense la même chose ? En même temps, je vois que la personne en face potentiellement pense la même chose. Effectivement, on en a parlé, en plus, il n'y a pas longtemps. Je pense que la semaine dernière, en plus, de ce truc, quand on s'est rencontrés, elle m'a dit que c'était exactement pareil. Elle aussi, elle n'avait pas spécialement beaucoup d'amis dans la région et moi non plus. Et je pense qu'il y a eu ce truc où on voulait connecter l'une à l'autre. Donc, on se parlait, comme tu dis, comme deux petites filles. Du coup, ça va aujourd'hui ? Oui.

  • Elodie

    Comment ça s'est concrétisé après cette amitié ?

  • Manon

    En fait, après les cours, on parlait entre deux cours. Et puis, du coup, j'ai dit que moi, j'avais lancé mon activité. Donc, il faut savoir qu'en plus, moi, quand j'ai lancé mon activité, je suis passée de... Enfin, je pense que tous les entrepreneureuses vont comprendre ça, de passer du salariat à travailler seule chez soi et n'avoir personne à qui parler de toute la journée. C'est extrêmement difficile au départ.

  • Elodie

    C'est trop, trop dur. On est d'accord. J'ai eu cette étape aussi dans ma vie et c'est très dur.

  • Manon

    C'est difficile. Franchement, c'est hyper solitaire au départ. T'es là en mode, mais enfin, où est ma vie sociale ? J'avais ça et je lui parle de mon activité, tout ça. Et en fait, elle me dit, si tu veux, moi, j'ai créé un groupe d'entrepreneuses de la région. À la base, c'est que dans le bien-être. C'est un groupe Telegram et on organise des événements par-ci, par-là. Donc, juste des repas ensemble. Donc, si ça t'intéresse, tu peux venir. Et donc, du coup, j'ai rejoint le groupe Telegram. Et un jour, il y avait le repas de fin d'année. Donc, j'y suis allée. J'ai connecté avec pas mal de personnes. J'avais beaucoup d'appréhension à y aller, à ces repas. Je me suis dit, quoi ? Non, mais et si ? Au bout de quelques mois à être seule, je trouve que c'est super dur de re-sociabiliser derrière. Oui, et puis je pense qu'il y a de l'appréhension que tu n'avais pas forcément avant. Moi, je veux dire, quand je voyageais, je n'avais aucun mal à aller voir des gens pour leur parler et tout. Et puis en fait, en revenant en France, en ayant plus cette capacité, cette opportunité à sociabiliser régulièrement, du coup, c'est devenu assez difficile d'aller voir quelqu'un et de dire « Coucou, moi c'est Manon » . Je suis devenue beaucoup plus timide, tu vois.

  • Elodie

    Et ça a duré longtemps.

  • Manon

    Du coup, là, il y a eu juste ce repas. Donc, pendant ce repas, j'ai connecté avec d'autres personnes, dont Mélanie, plus précisément, et Clémence. Mélanie et Clémence, j'ai connecté avec elles lors de ce repas. Et puis, en fait, après, c'était l'été. Donc, je suis partie en vacances. Mélanie, en fait, on a connecté un petit peu parce que je faisais pas mal de contenu, elle me suivait. Donc, on échangeait sur Instagram. Donc, c'était, tu vois, plus ou moins de loin. on avait n'était pas encore amie à ce stade-là. Et je pense que quand j'étais en vacances en août, Mélanie m'envoie un message et me dit, écoute, je viens de parler avec Laetitia. Laetitia, elle est très fatiguée de devoir tout organiser par rapport au réseau qui s'appelle Les Potentiels. Par rapport aux Potentiels, elle trouve qu'il y a beaucoup d'investissements de sa part. peu de résultats en face. Et en gros, elle est prête à arrêter. Et moi, Mélanie me dit, moi, là, je me disais que ce serait quand même super sympa si toi, moi, Clémence et du coup Laetitia, on reprenait Ensemble Réseau pour réorganiser quelque chose autour. Et donc là, dans ma tête, je me suis dit, waouh, mais c'est trop bien ! Non seulement j'avais manifesté que je voulais... un nouveau cercle, élargir mon cercle. Et puis, non seulement j'avais toujours voulu m'investir dans quelque chose d'un peu d'associatif, mais je n'avais jamais trouvé l'occasion ou l'opportunité de le faire. Donc voilà, on a lancé l'aventure en fin août, septembre de l'année dernière, en 2024. Et on a fait toute la conception de la... des potentiels 2.0 avec un vrai objectif de réseau, en fait, où ce n'était plus un groupe qui se rejoint pour manger ensemble, c'était vraiment un réseau de femmes entrepreneuses engagées pour la justesse sociale, l'écologie, etc. Et parce qu'on voulait des personnes avec les mêmes valeurs que nous et pouvoir grandir ensemble, en fait, dans nos business.

  • Elodie

    Aujourd'hui, si j'ai bien compris, toi Mélanie et Clémence, vous gérez ce réseau qui s'appelle Les Potentiels et dans lequel vous accueillez d'autres femmes entrepreneurs. J'imagine comment ça se passe ?

  • Manon

    C'est ça. Alors en fait, le réseau, il est même divisé en deux parties. On a la partie business, donc effectivement pour les entrepreneuses qui ont leurs activités dans tous les domaines. En fait, le point commun, c'est vraiment l'engagement. Tu vois, le fait d'être assez engagé ou d'avoir une réflexion, en tout cas, d'amorcer sur son business et comment faire pour... pour que ce soit plus respectueux de l'écologie interne de soi-même ou de l'écologie externe, l'environnement. Et donc, oui, effectivement, du coup, on a repris ensemble. Donc, il y a la partie business et il y a la partie Girls Club, notamment parce qu'en fait, on était toutes les quatre littéralement dans la même situation de « bah, en fait, on n'a pas trop d'amis » . Et c'est quand même sympa, des fois, de se retrouver entre filles et puis d'aller faire des activités ensemble. sans parler business, soit les bords invers, on a organisé des book clubs, on a organisé des événements skate et roller, plein d'événements comme ça qui permettent de sociabiliser, de créer un lien avec d'autres femmes.

  • Elodie

    Quand on a préparé cet épisode, tu m'as dit que vous étiez plusieurs de ce petit groupe à être neurodivergente. Est-ce que tu peux m'expliquer un peu ce que ça apporte à votre relation, à votre amitié ?

  • Manon

    C'est super intéressant comme question. Et c'est vrai, quand on en a parlé, ça m'a poussée à me questionner là-dessus. J'ai même interrogé l'une d'elles, de dire, est-ce que tu penses que ça change quelque chose ? Et donc, du coup, elle m'a répondu peut-être au niveau de l'intensité. Mais je dirais que moi, j'ai découvert cette année que j'ai un TDAH. Voilà, ça fait énormément sens pour moi sur plein de choses. Alors, c'est quelque chose depuis plusieurs années qu'on me dit de manière extérieure. J'ai même des clientes TDAH qui m'ont fait plusieurs fois la réflexion en mode, tu essaies de voir cette piste-là.

  • Elodie

    D'accord.

  • Manon

    C'est-à-dire qu'elles l'avaient reconnue. Voilà, donc c'est mes clientes qui m'ont permis d'aller aussi vers ce diagnostic, ce pré-diagnostic plus exactement. Et donc, en fait, il s'avère que dans le groupe, donc je ne vais pas citer les noms dans les détails pour ne pas outer Jacqueline, mais il y en a une qui a trouble du spectre autistique et TDAH parce que souvent, ça peut, pour 50% des autistes, ça va souvent avec un TDAH. Donc, je dirais que ce qui est intéressant, c'est qu'on a temporairement En termes de temporalité, on a eu ce diagnostic ensemble et ça permet d'ouvrir beaucoup de discussions. Et je pense que sur ça, ça a changé beaucoup de choses sur le fait de déculpabiliser sur notre neuroatypie. Parce que quand on est neuroatypique et qu'on grandit dans un environnement qui nous conditionne, par exemple à l'école, il faut avoir une certaine méthodologie. Il faut être très stable en termes d'énergie, de tout. Et moi, par exemple, qui suis TDAH, ce n'est pas possible de fonctionner comme ça. Du coup, il y avait beaucoup de culpabilité quand j'étais petite à me dire peut-être que je ne fais pas assez attention aux autres, peut-être que je ne fais pas assez d'efforts, peut-être que je ne suis pas assez, et tous ces questionnements. Et cette prise de conscience de me dire, ah bah non, en fait, c'est juste que mon cerveau, il fonctionne différemment. C'est juste qu'en fait, je vais peut-être avoir des périodes d'hyper focus où je vais être à fond sur une tâche pendant plusieurs semaines, plusieurs mois. Et donc, du coup, la difficulté, ça va être de prendre soin de moi. Et puis après, des moments où je n'ai plus du tout de dopamine, je suis vidée, je n'ai plus rien à faire. Donc, j'anticipe les phases de repos. Et je pense que du coup, ce que ça change, une petite anecdote typiquement. Par exemple, pour moi, le fait de faire la vaisselle, c'est extrêmement compliqué. C'est une des activités où vraiment, typiquement pendant très longtemps, je pensais que c'était moi, que j'étais feignante, que je ne voulais pas faire la vaisselle, etc. En fait, c'est juste que ça ne me procure pas de dopamine immédiatement. Et du coup, ça crée un espèce de cercle où je suis là, non, je ne peux pas le faire maintenant. Et en fait, ça devient source d'angoisse parce que je me retrouve parfois immobilisée. En mode, je sais que je dois faire la vaisselle et je peux être scrollée pendant des heures sur mon téléphone avec cette idée dans la tête et ça va me figer, en fait, tu vois. Une fois, j'arrivais vraiment pas et j'avais une montagne de vaisselle et j'ai dit, là seule, je peux pas. Et j'ai demandé dans le groupe des filles, je leur ai dit, les filles, est-ce que vous pouvez m'envoyer des audios comme si vous commentiez un match de foot ? Alors que, en fait, c'est pour m'encourager à faire la vaisselle. Et c'était très drôle parce que du coup, ça m'a redéclenché de la dopamine et que c'était vraiment... Et on y va et Manon prend une assiette. Elle frotte, elle frotte, elle frotte. Et je dis que ça m'a beaucoup aidée à ce moment-là.

  • Elodie

    Tu sais bien utiliser les mots de dopamine, etc. J'imagine que tu en as discuté avec des professionnels, tu as fait des recherches.

  • Manon

    J'ai surtout fait des recherches. Alors, il faut savoir qu'en France, le diagnostic complet coûte plus de 500 euros. Donc, je n'ai pas été jusqu'au bout du diagnostic. J'ai fait des pré-diagnostics, donc un officiel et un petit carnet, en fait, qui est beaucoup utilisé en tant que pré-diagnostic, qui est fait par une nana qui s'appelle ta coach TDAH et qui est extraordinaire parce qu'elle vient, en fait, elle vient expliquer concrètement dans la vie quotidienne comment ça se met en action. Par exemple, le fait de faire… beaucoup de listes ou d'écrire des choses sur les mains pour ne pas oublier, ou les mécanismes qu'on a pu mettre en action depuis l'école pour compenser et s'adapter au système de manière générale. Donc, c'était super intéressant. Et quand je l'ai fait, c'était très évident. Et en fait, quand j'ai posé ce mot-là, que j'ai vu... En fait, l'étendue et tout, ça expliquait tellement de choses de ce que je pensais être ma personnalité ou tellement de choses, en fait, depuis que j'étais petite. Et ça m'a tellement déculpabilisé sur énormément de choses que je me suis dit ça peut être que ça, en fait, parce que ce mot, il fait sens. Il fait énormément sens.

  • Elodie

    Et vous en avez discuté de façon approfondie avec l'autre personne du groupe qui a un trouble du spectre. autistique.

  • Manon

    Oui, et qui, elle, a enclenché, pareil, le diagnostic. Donc, elle, de manière plus officielle, parce que je crois que sur le spectre autistique, c'est pas la même chose que sur le TDAH, en tout cas. Alors, ce qui est marrant, c'est que, quand elle a commencé à nous en parler, c'était évident, parce que, déjà, c'est, déjà, elle a un carnet du savoir, où elle note, dans les détails, plein de petites anecdotes. où elle va faire des focus sur des choses, où elle va se passionner pour des trucs pendant plusieurs mois et elle va être très là-dessus. Et puis, même dans les interactions sociales, etc. En fait, quand tu sais un petit peu comment marche le spectre autistique, en fait, tu le vois quand même.

  • Elodie

    D'accord.

  • Manon

    Ce n'est pas visible d'un point de vue extérieur, mais quand tu la connais, en fait, c'est évident. Et pareil pour mon TDAH. Alors, le jour où je l'ai su, pour moi, c'était une révolution. Et en fait, c'est marrant parce qu'à chaque personne que je l'ai dit, personne n'a eu une réaction. Même là, quand je l'ai dit dans ce groupe d'amis qu'on a appelé le pouvoir des quatre, je leur ai dit, c'est bon, en fait, j'ai fait le pré-diagnostic et tout. Et vraiment, j'ai assez élevé sur pas mal de choses, etc. Et en gros, elles ont à peine réagi et j'étais limite vexée. Je me disais, mais pourquoi ? C'est un truc de fou. Et elles m'ont dit, ah non, mais on est désolée. En fait, on pensait que, pour nous, c'était évident. Et tout mon entourage, à chaque fois que je leur parlais de ce diagnostic, chaque personne m'a répondu, en fait, ça paraît évident.

  • Elodie

    Mais les gens qui sont autour de toi, ils t'apprécient comme tu es là aujourd'hui, qu'il y ait un mot pour définir qui tu es ou pas, finalement.

  • Manon

    C'est vrai. Oui, c'est vrai. Oui, c'est bien dit, effectivement. Des fois, tu sais, c'est tellement libérateur parce que tu as une nouvelle connaissance sur toi et tout. Et du coup, sur le moment, j'étais en mode, mais pourquoi vous n'avez pas réagi ? C'est quand même un truc de ouf. Ben non, ce n'est pas un truc de ouf parce qu'on le sait quand même, ça se voit.

  • Elodie

    Oui, ça me donne envie de te poser une petite question bonus sur ce sujet avant. qu'on arrive doucement vers la clôture de cet épisode. Si tu devais donner un conseil ou un avis, un tips, quelque chose à quelqu'un ou à une femme qui se pose des questions sur ces sujets-là, qu'est-ce que tu donnerais comme conseil ou comme info ?

  • Manon

    Déjà, alors, de ne pas se renseigner sur les réels qu'on peut voir sur TikTok ou Instagram, parce que tout est symbole de TDAH, par exemple, ou de ADHD. Enfin, vraiment, c'est trop drôle, quoi. Si tu oublies de faire un truc, ça veut dire que...

  • Elodie

    Ouais, donc ça, c'est non, on ne regarde pas ça.

  • Manon

    Non, on ne regarde pas ça, ou en tout cas, on ne se fie pas à ça. Je dirais que... c'est déjà d'aller se renseigner, donc s'informer, d'aller chercher des sources fiables pour s'informer. Pour le TDAH, par exemple, ta coach TDAH est très bien pour ça. Elle a fait un petit livre sur le sujet. Elle fait pas mal de contenu sur Instagram. Elle a un site avec plein de ressources. Pour le spectre autistique, ça serait de se rapprocher aussi d'un psychiatre qui est spécialisé. C'est lui qui va pouvoir poser le diagnostic. et J'insiste bien sur le spécialisé, en fait. Parce qu'en fait, ce qui est compliqué, c'est qu'à l'âge adulte, les diagnostics sont beaucoup plus difficiles que quand on est enfant. Parce que, en fait, typiquement, sur les problèmes d'attention, c'est compliqué de savoir si c'est là depuis toujours ou si ça s'est développé avec le temps. Surtout qu'aujourd'hui, on ne va pas se mentir, on a tous des problèmes d'attention, notamment avec les réseaux sociaux et tout ça. Donc, ça vient exacerber, en fait, toutes ces choses-là. mais je dirais que si on se posait la question c'est d'aller creuser ça parce que je pense qu'il y a beaucoup plus de personnes neurodivergences qu'on pense le croire et que je pense que comme c'est beaucoup de choses liées à l'environnement aussi et qui peuvent se développer avec l'environnement nos environnements aujourd'hui font probablement qu'il y a beaucoup de neurodivergences qui s'expriment et se développent aujourd'hui. Donc, ne pas hésiter à aller chercher les personnes fiables, à s'enseigner, à avoir quelqu'un de spécialisé pour poser un diagnostic.

  • Elodie

    Et est-ce que faire ça, soit avoir un diagnostic, un pré-diagnostic, c'est quand même une forme de soulagement pour soi-même ?

  • Manon

    Oui. Alors moi, je l'ai fait par curiosité à la base. Je pense que la première fois que j'ai une... cliente, Sandra si elle passe par là, qui est sophro-analyste spécialisée dans l'anxiété, etc. Elle a fait un super podcast suite à son accompagnement sur l'anxiété qui s'appelle Mission Anxiété Zéro et elle est TDAH, donc diagnostiquée depuis quand même assez longtemps. Elle m'a envoyé, elle, le pré-diagnostic officiel. Et j'ai ressenti tellement d'anxiété à le faire au départ que je l'ai laissé de côté pendant très longtemps et je n'ai pas osé le faire. Par contre, celui de TACO chez DAA, vu qu'il était plus simple et plus abordable, j'y suis allée. Et maintenant, avec Jean-Claude, je me rends compte qu'en fait, je pense que j'avais peur aussi quelque part de faire ce diagnostic. Et puis, ça me paralysait en fait. Et donc, du coup, je l'ai fait par curiosité. Et je ne m'attendais pas du tout à ce que ça allait m'apporter derrière, c'est-à-dire un gros soulagement et une grosse déculpabilisation, comme je le disais, sur mon vécu. Sur le fait qu'on m'ait toujours dit que j'avais la tête dans la lune, que parfois on peut me parler et tout d'un coup, on a l'impression que je n'écoute plus. Et donc, dans ma tête, tout ça, c'était parce que je ne faisais peut-être pas assez attention à mon environnement ou aux autres, alors qu'en fait, pas du tout. C'est juste qu'il y a des stimulations parfois qui sont trop fortes et qui sont difficiles pour moi de canaliser. Donc, ça porte beaucoup. Après, il y a une phase aussi qui peut être une phase de régression quand on apprend le diagnostic, parce qu'on commence à conscientiser tout dans notre quotidien relatif aux troubles. Et oui, j'avais une période où... Mon cerveau partait dans tous les sens. Vraiment, c'était l'exacerbation du trouble que j'avais conditionné aussi pendant des années. Donc, c'est retrouver des nouveaux mécanismes et ça aide pour la suite pour mieux se comprendre et se dire, OK, là, par exemple, je rentre dans une période d'hyper-focus. C'est-à-dire, c'est une période où je vais être à fond dans l'intensité sur une tâche, un lancement, etc. Je ne vais pas être en capacité. Ça va être très difficile pour moi de faire attention à mes propres besoins, même pour aller aux toilettes, manger, voir des amis, dormir, ce genre de choses. Mais ça me permet d'anticiper aussi et de me dire, OK, dans ces périodes-là, qu'est-ce que je peux faire pour prendre... soin de moi et pas me maltraiter en fait. Et comment du coup, le fait d'être avec ce groupe d'amis, ça me permet aussi de demander de l'aide quand j'en ai besoin.

  • Elodie

    Où est-ce qu'on peut découvrir ton activité et suivre ton actualité ?

  • Manon

    Alors, principalement sur Instagram, voilà, je suis ta coach média, tout attachée. Enfin, vous pouvez aussi me suivre sur LinkedIn, Manon Marques ES à la fin. voilà mais je suis beaucoup plus active sur Instagram quand même principalement où je poste pas mal de contenu donc n'hésitez pas à venir me suivre là-dessus et à suivre mon actualité ok super merci beaucoup Manon merci

  • beaucoup Elodie c'était l'épisode 58 du podcast Gang de Copines merci de ton écoute c'était vraiment un épisode très riche on a parlé évolution de cercle amical rupture amical Meilleur ami, solitude dans l'entrepreneuriat, création de collectif de femmes, neurodivergence et je pense que j'en oublie. Je remercie énormément Manon d'avoir partagé avec autant de douceur et de sincérité toutes ces expériences de la sororité. Pour terminer cet épisode, j'ai une question pour toi. Quel est le sujet qu'on a abordé ici et que tu aimerais que je creuse davantage ? Avec toi peut-être ? J'attends ta réponse en commentaire sur Spotify. Ou en MP sur Instagram, le compte c'est gangdecopinespodcast et pot ça s'écrit comme une pote. On se retrouve dans deux semaines pour le prochain épisode, à bientôt !

Chapters

  • Introduction à la sororité et présentation de Manon

    00:28

  • Le parcours de Manon en tant que formatrice

    01:06

  • Définition et importance de la sororité

    04:54

  • Amitiés passées et évolution des relations

    07:13

  • Retour en France et difficultés à se faire des amis

    13:21

  • Création d'un réseau de femmes entrepreneuses

    17:24

  • Neurodivergence et impact sur les relations

    25:51

  • Conclusion et conseils pour les auditrices

    39:28

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Description

Se faire des amies après 25 ans, c'est comme demander à une inconnue "Excusez-moi, vous voulez être mon amie ?" — maladroit, vulnérable, mais tellement nécessaire.

Dans cet épisode, Manon, formatrice podcast et entrepreneure, raconte sa quête d'amitiés authentiques après des années de voyages, de ruptures amicales et de solitude entrepreneuriale. De ses 9 mois en sac à dos en Amérique latine à la création du réseau "Les Potes En Cielles” avec trois autres femmes, elle partage comment elle a reconstruit un cercle social aligné avec ses valeurs.

Tu découvriras comment transformer la compétition féminine en sororité véritable, pourquoi l'entrepreneuriat peut être terriblement isolant, et comment la neurodivergence (son TDAH) l'a aidée à mieux se comprendre. 

Un épisode honnête, émouvant et plein d'espoir pour toutes celles qui cherchent leur tribu.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Manon

    On n'est pas forcément éduquée en tant que femme dans la sororité. Il y en a une, vraiment, c'était un coup de cœur à la fac. Ce qui est compliqué, je trouve, à l'âge adulte, c'est de se refaire des amis. On n'a pas eu de dispute ni quoi que ce soit, mais j'ai ressenti que c'était elle qui principalement voulait s'éloigner. Je leur ai dit, les filles, est-ce que vous pouvez m'envoyer des audios, comme si vous commentiez un match de foot ?

  • Elodie

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines. Ici, la sororité n'est pas un slogan. C'est une expérience vécue, riche, complexe, parfois bouleversante. Tu vas entendre mes discussions, profondes ou légères, avec des femmes qui partagent leur histoire, leur expertise et leur combat. Tu vas entendre des histoires vraies, sans filtre, de femmes qui tissent des liens, traversent des tempêtes et s'élèvent. On célèbre à la fois la force et la fragilité des amitiés féminines. On ose parler de ce qui gêne. De ce qui répare, gang de copines, c'est l'espace où la sororité s'assume, se questionne et se vit pleinement. Bonjour Manon !

  • Manon

    Coucou Élodie, ça va ?

  • Elodie

    Ça va et toi ?

  • Manon

    Ouais, ça va.

  • Elodie

    Contente d'être là ?

  • Manon

    Je suis super contente d'être là. Franchement, j'ai trop trop hâte de faire cet épisode.

  • Elodie

    Ah bah moi j'ai trop hâte d'entendre ce que tu vas raconter sur la sororité, trop bien !

  • Manon

    Merci, merci beaucoup pour l'invitation.

  • Elodie

    Avec grand plaisir. Alors toi, tu vis en Ile-de-France et tu es formatrice podcast et médias. Déjà, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ces activités ?

  • Manon

    Oui, avec grand plaisir. Effectivement, je suis formatrice podcast et médias. J'ai un petit peu inventé mon métier quand je me suis lancée. À la base, je travaillais à la radio. J'ai fait beaucoup de radio, j'ai fait beaucoup de vidéos. Et donc, quand je me suis lancée à mon compte, Il y avait ce truc de transmission que j'ai toujours aimé. Et donc, j'ai voulu relier un petit peu tous mes centres d'intérêt et connecter tout ça. Et il s'avère que j'ai vu rapidement la difficulté, particulièrement qu'avaient les femmes, à se lancer. Et pourtant, l'envie qu'elles avaient de se lancer sur le format média ou podcast. Et donc, j'ai conçu tout un accompagnement pour les accompagner, notamment sur Troyes. trois mois pour se lancer, et puis même après, quand elles sont lancées, une fois lancées, pour aller progresser, etc.

  • Elodie

    Alors, j'ai deux questions, tu viens d'expliquer. En fait, c'est ton analyse de les femmes ont du mal à prendre la parole, on va dire, et à se lancer, qui fait que tu cibles uniquement les femmes, ou il y a aussi autre chose ?

  • Manon

    Il y a un peu de tout. Je pense que, déjà, j'ai toujours été très engagée sur les questions féministes, notamment. Donc, pour moi, c'était quelque chose d'important. Et quand j'ai lancé mon entreprise, je me suis dit que c'était l'occasion aussi de construire un business complètement aligné avec mes valeurs, qui j'étais. Aussi parce que, sincèrement, je suis plus à l'aise, de manière générale, à travailler avec des femmes. Et qu'au fur et à mesure de mes recherches, je me suis vraiment rendue compte qu'il y avait des vraies études qui montraient à quel point les femmes étaient... invisible en fait sur internet, dans les médias et quand elles étaient visibles, ce n'était pas toujours la meilleure image. Donc c'est vrai qu'il y a ça et j'ai oublié de mentionner aussi qu'en parallèle, d'où le terme formatrice à la base, c'est que j'interviens dans les établissements scolaires auprès des jeunes pour les sensibiliser à tout ce qui est fake news, esprit critique. Donc on vient débunker l'information, je les aide à créer des émissions de radio, etc. Donc voilà, c'est deux pôles. très enrichissant et lié à mes valeurs de vouloir aussi transmettre la bonne information et que chacune puisse développer un esprit critique et construire des projets qui leur ressemblent.

  • Elodie

    Tout à l'heure, tu as parlé de médias. Est-ce que tu peux juste nous préciser de quels médias ? Parce que tu formes au podcast et tu formes aussi à créer des médias. De quel genre ?

  • Manon

    Le podcast, déjà, c'est considéré comme un média. chaîne YouTube. Pour l'instant, je n'ai pas développé d'offres sur ça, mais par exemple sur les accompagnements individuels ou en séance de conseil, c'est des choses sur lesquelles je forme. C'est plutôt au sens large, je dirais que pour moi, les médias, c'est les formats plus longs. Et puis aussi, on peut inclure les réseaux sociaux, mais pour moi, les réseaux sociaux, c'est plutôt la plateforme qui va permettre de propulser le média. Mais ça n'en reste pas moins qu'il peut y avoir des blocages liés à la visibilité, au fait de se montrer, au fait de s'exprimer, etc. Et tout ça, c'est des choses que je travaille avec mes clientes parce qu'il y a des gros blocages à ce niveau-là.

  • Elodie

    Donc, on sent déjà bien l'esprit de sororité dans l'accompagnement que tu fais avec des femmes. Qu'est-ce que c'est pour toi, de manière générale, la sororité ?

  • Manon

    Pour moi, la sororité, c'est quelque chose de très, très important. On n'est pas forcément éduqués en tant que femmes dans la sororité, d'ailleurs. Je pense qu'on a tous eu des périodes, que ce soit particulièrement au collège ou au lycée, où on apprend à critiquer aussi les autres femmes, à être en compétition avec les autres. Et pour moi, la sororité, en fait, c'est d'une part de s'extraire de ces comparaisons. constante avec les autres femmes et de s'accepter et d'accepter les autres femmes pour ce qu'elles sont et de se soutenir parce que je pense qu'on a suffisamment de problématiques et d'injustices en tant que femmes et qu'on se doit en fait de se soutenir et de s'élever ensemble.

  • Elodie

    Oui, évidemment ! Je ne peux qu'approuver cette définition et cette façon de voir les choses et en effet on vit dans un monde qui n'est toujours pas équitable. Et du coup, je trouve ça évidemment aussi important qu'on se soutienne les unes les autres dans le quotidien, dans nos activités professionnelles et tout ça. Donc, voilà.

  • Manon

    Carrément, non. Mais je pense qu'il y a vraiment ce truc qui est parfois compliqué, on ne va pas se mentir, même à l'âge adulte. Et puis, je pense que c'est compliqué, même quand on a nos business, on ne va pas se mentir. Des fois, oui, ça peut arriver qu'on ait envie de se comparer, qu'on trouve que l'une, elle est meilleure que nous, etc. Et en fait, ça, c'est des biais cognitifs qu'on nous a inculqués depuis tellement le plus jeune âge que c'est compliqué de s'en extraire. Et c'est aussi de prendre ce recul et de se dire, OK, est-ce que vraiment j'ai besoin d'être en compétition avec cette personne ou est-ce qu'on n'apporte pas chacune quelque chose à une échelle différente ?

  • Elodie

    Et est-ce que cette personne, ça ne peut pas plutôt être une source d'inspiration pour la personne que moi, j'ai envie de devenir plutôt que de me comparer et jalouser ? Mais ce n'est pas facile. Ce n'est pas facile, mais c'est bien de partager ce genre de message. Du coup, merci beaucoup.

  • Manon

    Merci pour le canal, pour l'opportunité de diffuser ce message.

  • Elodie

    Comment tu décrirais, toi, ton cercle amical actuel ?

  • Manon

    Je dirais que mon cercle amical actuel, il me remplit de beaucoup de choses. Il est très diversifié. et alignée avec qui je suis aujourd'hui. Et je suis extrêmement contente. J'ai déjà de l'émotion qui arrive rien que de parler de mon cercle amical. Voilà, c'est un cercle amical que je pense que j'ai cherché pendant très longtemps et je suis contente de l'avoir actuellement dans ma vie.

  • Elodie

    Si on revient un peu dans le passé, tu as vécu à l'étranger juste après tes études. Et du coup, je voudrais savoir qu'est-ce que ça a changé dans ta vie amicale et dans ta façon de voir les amitiés ?

  • Manon

    C'est une super question. Je suis en train de voir déjà, je pense qu'avant de partir, j'avais beaucoup cette notion, j'étais très attachée au fait de toujours avoir une meilleure amie. Je pense que depuis le plus jeune âge, j'avais ce truc en fait de « ah tiens, c'est ma meilleure amie » . Bon, après, il peut y avoir des ruptures ou des éloignements, mais j'avais toujours une meilleure amie pendant plusieurs années, etc. Et en fait, quand je suis partie... Ce concept-là n'est plus possible déjà parce que quand on bouge régulièrement et qu'on vit à l'étranger, moi j'ai voyagé en sac à dos. Donc pour le contexte, j'ai voyagé neuf mois en Amérique latine en sac à dos et après j'ai vécu deux ans et demi en Australie. Donc pendant ces neuf mois, oui, je pouvais avoir des amitiés, mais ce n'est pas des amitiés où je savais que ça allait terminer un jour ou l'autre. Donc oui, au départ, ce que ça a changé, c'est l'intensité parce que ça peut devenir tout de suite très très fort. On se lie très vite. avec des personnes. Comme ça peut être aussi très triste parce que du coup, ces personnes, tu es obligé de les quitter et donc du coup, ça crée des montagnes russes en fait émotionnelles et ce n'est pas toujours facile à gérer. Et puis après, en Australie, ça m'a plutôt apporté un ancrage à un moment donné parce que j'étais vraiment posée et je n'étais pas dans une période de ma vie où... J'étais très, très bien à ce moment-là, au début de mon expérience. Donc, je pense que ça m'a beaucoup aidée d'avoir des amis. Alors, il y en avait qui partaient, mais il y en avait qui restaient aussi. Et donc, du coup, j'ai pu commencer à construire aussi des relations un peu plus pérennes, en fait, avec des personnes. Et ça, je me suis rendue compte que c'était quand même agréable.

  • Elodie

    Alors, je voudrais rebondir sur ce que tu viens de dire. Tu as parlé de ta meilleure amie, la meilleure amie que tu avais avant de partir. en Amérique latine. Cette relation amicale s'est arrêtée.

  • Manon

    Pas sur le moment. Alors, je pense qu'avant de partir, je dirais que j'en avais deux, deux meilleures amies. Alors, il y en a une, vraiment, c'était un coup de cœur à la fac. C'est vraiment ce genre d'amitié où on se reconnaît. Et donc, elle s'appelle Noémie. Et en fait, c'est elle qui a été un petit peu mon effet papillon sur le voyage parce que j'avais vraiment ce truc de j'ai envie de voyager, j'ai envie de voyager, mais je n'osais pas spécialement partir seule. Et ça faisait six mois qu'on se connaissait. Elle m'a dit, écoute, cet été, moi, je pars en Asie du Sud-Est. Est-ce que tu veux venir avec moi ? Je pars un mois ou deux mois, je ne sais plus. On avait 19 ans. Et donc, du coup, on est partis ensemble. Et en fait, notre amitié, on a beaucoup de points en commun liés au voyage et on est très complémentaires. C'est très fluide, en fait, même de voyager ensemble, de vivre ensemble, etc. Sauf que du coup, ce n'est pas une amie que je vois souvent parce qu'elle voyage beaucoup. On était toutes les deux à l'étranger. Là, elle est en Nouvelle-Zélande, par exemple. L'année dernière, on s'est vues trois fois dans l'année. C'était le climax de notre amitié depuis des années. Mais à chaque fois qu'on se voit, c'est tellement fluide. Et l'autre, c'est une amie que j'avais depuis la cinquième. Non, pardon, la quatrième. Et donc, du coup, avec elle, on a vécu déjà des moments d'éloignement, notamment en terminale, à la fac, mais on se rapprochait. C'était un petit peu cette relation de sœur, en fait. Vraiment, je connaissais sa famille, elle connaissait ma famille. Donc oui, des fois, on se disputait. Enfin, vraiment, on a toujours un peu décrit cette relation comme des sœurs. Et quand je suis partie, on est resté en... contact et je pense que cette amitié s'est arrêtée peut-être un an après que je sois revenue. En fait, ça c'est... On n'a pas eu de dispute ni quoi que ce soit, mais j'ai ressenti que c'était elle qui principalement voulait s'éloigner et j'ai eu du mal effectivement à le comprendre, mais au bout d'un moment, j'ai compris qu'en fait elle voulait aussi prendre son chemin et c'est la vie.

  • Elodie

    Ouais, t'as lâché du coup, je l'imagine. Aussi.

  • Manon

    Ouais. Oui, quand j'ai compris qu'en fait, elle n'avait plus spécialement de temps pour moi et qu'elle ne voulait pas spécialement qu'on se voit, je me suis dit que ça ne servait à rien d'insister au bout d'un moment.

  • Elodie

    Et je vais aller creuser un tout petit peu le sujet de meilleure amie, puisque tu l'as employée. Qu'est-ce que ça représente pour toi, une meilleure amie ?

  • Manon

    En fait, je pense que c'est le fait d'avoir... Ma personne, je ne sais pas comment dire, mais d'avoir une connexion assez intense avec une personne. Je pense qu'avec les années, ça s'est un petit peu plus calmé. Mais je pense qu'effectivement, au collège ou au lycée, pour moi, c'était quelque chose de très fort. C'est mon âme sœur, c'est ma sœur de cœur et je suis prête à tout donner pour cette personne.

  • Elodie

    On a parlé de ton départ et pour parler de ton retour. Comment ça s'est passé avec les amis que tu avais ici en France après tes parties voyagées ? Quand tu es revenue, qu'est-ce qui s'est passé avec tes amis d'avant ?

  • Manon

    Ça a été assez compliqué, en sachant que je n'avais pas tant d'amis que ça en France en réalité, parce que je suis partie juste après ma licence. Donc c'est-à-dire que, même si j'ai travaillé un petit peu après, je pense que l'après-étude, c'est aussi un moment clé. où on se fait un cercle proche, local. Et moi, je n'ai pas bénéficié de ça, puisque je suis partie vraiment littéralement juste après. Donc, je pense que ça a été beaucoup de déception déjà sur des amis que j'avais à l'étranger et qui, en fait, ne gardaient pas tant contact avec moi, alors que moi, j'essayais vraiment de garder du contact, de les appeler régulièrement, etc. Donc ça, c'est vrai que c'était assez décevant. Il y avait cette meilleure amie que j'avais depuis la cinquième et une autre amie avec laquelle on s'est rapprochés par message à l'étranger. Donc, on va dire que j'avais à peu près ces deux amies quand je suis rentrée. Donc, on s'est éloignées naturellement. Je pense que la vie aussi fait que des fois, tu prends des chemins différents. Et puis, voilà. C'est vrai que c'est difficile de laisser partir des amis, mais c'est aussi la vie. Pour l'autre, du coup, on est devenus très, très proches aussi. Elle s'appelle Anaïta et on est devenus très, très proches. J'en ai une qui est de Paris aussi. Ça, c'est pareil, c'est une amie que j'ai depuis la sixième. C'est le genre d'amie que je vois assez… De temps en temps, parce qu'on ne vit pas forcément à côté, on n'a pas les mêmes emplois du temps, mais c'est toujours chouette de se revoir.

  • Elodie

    Ton cercle s'est redéveloppé de façon différente avec ta vie d'indépendante, c'est ça ?

  • Manon

    Je n'ai pas tout de suite été indépendante, mais en plus, je suis en train de me rappeler que oui, j'avais quand même quelques amis en revenant. j'ai eu effectivement une amie pareil que euh euh que j'avais revue en Amérique latine. Et quand je suis revenue, je la voyais énormément. C'est l'amiére avec qui j'ai vécu une rupture assez violente, puisqu'en fait, il y avait énormément de manipulations de sa part, etc. Donc, j'ai moi-même initié la rupture, au bout d'un moment, la rupture amicale. Je crois que tu en as déjà parlé dans d'autres épisodes. Oui !

  • Elodie

    C'est un sujet pas facile et du coup, merci d'en parler.

  • Manon

    Je pense... Je conseillerais peut-être d'aller sur cet épisode pour plus de détails sur la thématique de la rupture. Mais du coup, effectivement, je pense qu'à mon retour, il y a eu beaucoup de ruptures amicales. Et du coup, une difficulté à faire un cercle parce que quand je suis revenue, j'avais 25 ans. Et ce qui est compliqué, je trouve, à l'âge adulte, c'est de se refaire des amis. Je trouve que c'est vraiment super difficile. C'est hyper difficile. J'ai essayé de m'inscrire vraiment à des activités, faire de la danse. J'étais vraiment... Excusez-moi, est-ce que vous voulez être mon amie ?

  • Elodie

    Oui, oui, mais je comprends ça. J'ai fait la même chose en changeant de région, de me dire, je vais m'inscrire dans un club de sport et puis je vais peut-être rencontrer des gens, etc. Mais ça prend énormément de temps.

  • Manon

    Ça prend du temps. Moi, ça m'applique à 30.

  • Elodie

    Je comprends.

  • Manon

    Je pense qu'au départ, c'était hyper difficile parce que je n'avais plus de cercle social. Je n'avais que ma famille. Après, j'ai rencontré mon ex. Du coup, là, j'avais un peu plus de vie sociale. Et donc, du coup, j'avais ces amis qui sont devenus des potes aussi, avec qui je suis encore un petit peu en contact aujourd'hui. Mais sinon, non, c'était très solitaire, je pense, au niveau cercle social.

  • Elodie

    Et ce que, du coup, tu m'avais partagé, c'est que au démarrage de ton activité d'indépendante, enfin, peut-être pas au démarrage, mais quand tu étais salariée à la radio, tu t'es fait une amie, Laetitia, avec qui tu as développé... une amitié qui continue aujourd'hui et qui va même plus loin que la sphère personnelle.

  • Manon

    J'ai été journaliste notamment à la radio et j'ai couvert un des événements qu'elle organisait en tant que prof de yoga. Parmi toutes les activités qu'elle fait, ce qu'elle est, qui est une vraie multipotentielle, elle a cinq activités différentes, mais elle avait organisé un salon du bien-être dans la région. Et donc, je ne connaissais pas du tout Laetitia. En fait, j'y suis allée, j'ai couvert l'événement. Et j'ai commencé à la suivre sur Instagram. Et puis, en fait, quand je me suis lancée à mon compte, pareil, en fait, je manquais d'activité. J'avais envie de me recentrer sur moi, de faire attention à moi. J'étais dans une période où, justement, je suivais un programme pour gérer l'anxiété, notamment. Et donc, du coup, arrive ce moment où on me conseille du mouvement, etc. Et comme elle était prof de yoga et que j'aimais beaucoup sa description parce que c'était prof de yoga, féministe, engagée, etc., j'ai connecté avec elle, je suis allée à quelques cours et j'ai beaucoup aimé ses cours. Et en fait, à la fin des cours, c'était drôle parce qu'en fait, on se parlait, on était un petit peu gênés, mais en fait, on voyait comme si on avait envie de connecter l'une à l'autre ensemble et qu'on ne savait pas trop comment faire. Tu vois ?

  • Elodie

    Comme depuis... petite fille qui jouait ensemble à la plage.

  • Manon

    C'est ça...

  • Elodie

    C'est cette image qui me vient sans trop discuter, quoi. Genre, on joue l'une à côté de l'autre, et puis à un moment, hop, on arrive à se rapprocher.

  • Manon

    Oui, exactement. Quand j'étais sur les cours, je pense qu'il y avait des eye-contact en mode, haha, ça serait bien qu'on soit amis, mais en même temps, c'est un peu... Enfin, ça peut paraître un peu bizarre, parce que est-ce que la personne en face, elle pense la même chose ? En même temps, je vois que la personne en face potentiellement pense la même chose. Effectivement, on en a parlé, en plus, il n'y a pas longtemps. Je pense que la semaine dernière, en plus, de ce truc, quand on s'est rencontrés, elle m'a dit que c'était exactement pareil. Elle aussi, elle n'avait pas spécialement beaucoup d'amis dans la région et moi non plus. Et je pense qu'il y a eu ce truc où on voulait connecter l'une à l'autre. Donc, on se parlait, comme tu dis, comme deux petites filles. Du coup, ça va aujourd'hui ? Oui.

  • Elodie

    Comment ça s'est concrétisé après cette amitié ?

  • Manon

    En fait, après les cours, on parlait entre deux cours. Et puis, du coup, j'ai dit que moi, j'avais lancé mon activité. Donc, il faut savoir qu'en plus, moi, quand j'ai lancé mon activité, je suis passée de... Enfin, je pense que tous les entrepreneureuses vont comprendre ça, de passer du salariat à travailler seule chez soi et n'avoir personne à qui parler de toute la journée. C'est extrêmement difficile au départ.

  • Elodie

    C'est trop, trop dur. On est d'accord. J'ai eu cette étape aussi dans ma vie et c'est très dur.

  • Manon

    C'est difficile. Franchement, c'est hyper solitaire au départ. T'es là en mode, mais enfin, où est ma vie sociale ? J'avais ça et je lui parle de mon activité, tout ça. Et en fait, elle me dit, si tu veux, moi, j'ai créé un groupe d'entrepreneuses de la région. À la base, c'est que dans le bien-être. C'est un groupe Telegram et on organise des événements par-ci, par-là. Donc, juste des repas ensemble. Donc, si ça t'intéresse, tu peux venir. Et donc, du coup, j'ai rejoint le groupe Telegram. Et un jour, il y avait le repas de fin d'année. Donc, j'y suis allée. J'ai connecté avec pas mal de personnes. J'avais beaucoup d'appréhension à y aller, à ces repas. Je me suis dit, quoi ? Non, mais et si ? Au bout de quelques mois à être seule, je trouve que c'est super dur de re-sociabiliser derrière. Oui, et puis je pense qu'il y a de l'appréhension que tu n'avais pas forcément avant. Moi, je veux dire, quand je voyageais, je n'avais aucun mal à aller voir des gens pour leur parler et tout. Et puis en fait, en revenant en France, en ayant plus cette capacité, cette opportunité à sociabiliser régulièrement, du coup, c'est devenu assez difficile d'aller voir quelqu'un et de dire « Coucou, moi c'est Manon » . Je suis devenue beaucoup plus timide, tu vois.

  • Elodie

    Et ça a duré longtemps.

  • Manon

    Du coup, là, il y a eu juste ce repas. Donc, pendant ce repas, j'ai connecté avec d'autres personnes, dont Mélanie, plus précisément, et Clémence. Mélanie et Clémence, j'ai connecté avec elles lors de ce repas. Et puis, en fait, après, c'était l'été. Donc, je suis partie en vacances. Mélanie, en fait, on a connecté un petit peu parce que je faisais pas mal de contenu, elle me suivait. Donc, on échangeait sur Instagram. Donc, c'était, tu vois, plus ou moins de loin. on avait n'était pas encore amie à ce stade-là. Et je pense que quand j'étais en vacances en août, Mélanie m'envoie un message et me dit, écoute, je viens de parler avec Laetitia. Laetitia, elle est très fatiguée de devoir tout organiser par rapport au réseau qui s'appelle Les Potentiels. Par rapport aux Potentiels, elle trouve qu'il y a beaucoup d'investissements de sa part. peu de résultats en face. Et en gros, elle est prête à arrêter. Et moi, Mélanie me dit, moi, là, je me disais que ce serait quand même super sympa si toi, moi, Clémence et du coup Laetitia, on reprenait Ensemble Réseau pour réorganiser quelque chose autour. Et donc là, dans ma tête, je me suis dit, waouh, mais c'est trop bien ! Non seulement j'avais manifesté que je voulais... un nouveau cercle, élargir mon cercle. Et puis, non seulement j'avais toujours voulu m'investir dans quelque chose d'un peu d'associatif, mais je n'avais jamais trouvé l'occasion ou l'opportunité de le faire. Donc voilà, on a lancé l'aventure en fin août, septembre de l'année dernière, en 2024. Et on a fait toute la conception de la... des potentiels 2.0 avec un vrai objectif de réseau, en fait, où ce n'était plus un groupe qui se rejoint pour manger ensemble, c'était vraiment un réseau de femmes entrepreneuses engagées pour la justesse sociale, l'écologie, etc. Et parce qu'on voulait des personnes avec les mêmes valeurs que nous et pouvoir grandir ensemble, en fait, dans nos business.

  • Elodie

    Aujourd'hui, si j'ai bien compris, toi Mélanie et Clémence, vous gérez ce réseau qui s'appelle Les Potentiels et dans lequel vous accueillez d'autres femmes entrepreneurs. J'imagine comment ça se passe ?

  • Manon

    C'est ça. Alors en fait, le réseau, il est même divisé en deux parties. On a la partie business, donc effectivement pour les entrepreneuses qui ont leurs activités dans tous les domaines. En fait, le point commun, c'est vraiment l'engagement. Tu vois, le fait d'être assez engagé ou d'avoir une réflexion, en tout cas, d'amorcer sur son business et comment faire pour... pour que ce soit plus respectueux de l'écologie interne de soi-même ou de l'écologie externe, l'environnement. Et donc, oui, effectivement, du coup, on a repris ensemble. Donc, il y a la partie business et il y a la partie Girls Club, notamment parce qu'en fait, on était toutes les quatre littéralement dans la même situation de « bah, en fait, on n'a pas trop d'amis » . Et c'est quand même sympa, des fois, de se retrouver entre filles et puis d'aller faire des activités ensemble. sans parler business, soit les bords invers, on a organisé des book clubs, on a organisé des événements skate et roller, plein d'événements comme ça qui permettent de sociabiliser, de créer un lien avec d'autres femmes.

  • Elodie

    Quand on a préparé cet épisode, tu m'as dit que vous étiez plusieurs de ce petit groupe à être neurodivergente. Est-ce que tu peux m'expliquer un peu ce que ça apporte à votre relation, à votre amitié ?

  • Manon

    C'est super intéressant comme question. Et c'est vrai, quand on en a parlé, ça m'a poussée à me questionner là-dessus. J'ai même interrogé l'une d'elles, de dire, est-ce que tu penses que ça change quelque chose ? Et donc, du coup, elle m'a répondu peut-être au niveau de l'intensité. Mais je dirais que moi, j'ai découvert cette année que j'ai un TDAH. Voilà, ça fait énormément sens pour moi sur plein de choses. Alors, c'est quelque chose depuis plusieurs années qu'on me dit de manière extérieure. J'ai même des clientes TDAH qui m'ont fait plusieurs fois la réflexion en mode, tu essaies de voir cette piste-là.

  • Elodie

    D'accord.

  • Manon

    C'est-à-dire qu'elles l'avaient reconnue. Voilà, donc c'est mes clientes qui m'ont permis d'aller aussi vers ce diagnostic, ce pré-diagnostic plus exactement. Et donc, en fait, il s'avère que dans le groupe, donc je ne vais pas citer les noms dans les détails pour ne pas outer Jacqueline, mais il y en a une qui a trouble du spectre autistique et TDAH parce que souvent, ça peut, pour 50% des autistes, ça va souvent avec un TDAH. Donc, je dirais que ce qui est intéressant, c'est qu'on a temporairement En termes de temporalité, on a eu ce diagnostic ensemble et ça permet d'ouvrir beaucoup de discussions. Et je pense que sur ça, ça a changé beaucoup de choses sur le fait de déculpabiliser sur notre neuroatypie. Parce que quand on est neuroatypique et qu'on grandit dans un environnement qui nous conditionne, par exemple à l'école, il faut avoir une certaine méthodologie. Il faut être très stable en termes d'énergie, de tout. Et moi, par exemple, qui suis TDAH, ce n'est pas possible de fonctionner comme ça. Du coup, il y avait beaucoup de culpabilité quand j'étais petite à me dire peut-être que je ne fais pas assez attention aux autres, peut-être que je ne fais pas assez d'efforts, peut-être que je ne suis pas assez, et tous ces questionnements. Et cette prise de conscience de me dire, ah bah non, en fait, c'est juste que mon cerveau, il fonctionne différemment. C'est juste qu'en fait, je vais peut-être avoir des périodes d'hyper focus où je vais être à fond sur une tâche pendant plusieurs semaines, plusieurs mois. Et donc, du coup, la difficulté, ça va être de prendre soin de moi. Et puis après, des moments où je n'ai plus du tout de dopamine, je suis vidée, je n'ai plus rien à faire. Donc, j'anticipe les phases de repos. Et je pense que du coup, ce que ça change, une petite anecdote typiquement. Par exemple, pour moi, le fait de faire la vaisselle, c'est extrêmement compliqué. C'est une des activités où vraiment, typiquement pendant très longtemps, je pensais que c'était moi, que j'étais feignante, que je ne voulais pas faire la vaisselle, etc. En fait, c'est juste que ça ne me procure pas de dopamine immédiatement. Et du coup, ça crée un espèce de cercle où je suis là, non, je ne peux pas le faire maintenant. Et en fait, ça devient source d'angoisse parce que je me retrouve parfois immobilisée. En mode, je sais que je dois faire la vaisselle et je peux être scrollée pendant des heures sur mon téléphone avec cette idée dans la tête et ça va me figer, en fait, tu vois. Une fois, j'arrivais vraiment pas et j'avais une montagne de vaisselle et j'ai dit, là seule, je peux pas. Et j'ai demandé dans le groupe des filles, je leur ai dit, les filles, est-ce que vous pouvez m'envoyer des audios comme si vous commentiez un match de foot ? Alors que, en fait, c'est pour m'encourager à faire la vaisselle. Et c'était très drôle parce que du coup, ça m'a redéclenché de la dopamine et que c'était vraiment... Et on y va et Manon prend une assiette. Elle frotte, elle frotte, elle frotte. Et je dis que ça m'a beaucoup aidée à ce moment-là.

  • Elodie

    Tu sais bien utiliser les mots de dopamine, etc. J'imagine que tu en as discuté avec des professionnels, tu as fait des recherches.

  • Manon

    J'ai surtout fait des recherches. Alors, il faut savoir qu'en France, le diagnostic complet coûte plus de 500 euros. Donc, je n'ai pas été jusqu'au bout du diagnostic. J'ai fait des pré-diagnostics, donc un officiel et un petit carnet, en fait, qui est beaucoup utilisé en tant que pré-diagnostic, qui est fait par une nana qui s'appelle ta coach TDAH et qui est extraordinaire parce qu'elle vient, en fait, elle vient expliquer concrètement dans la vie quotidienne comment ça se met en action. Par exemple, le fait de faire… beaucoup de listes ou d'écrire des choses sur les mains pour ne pas oublier, ou les mécanismes qu'on a pu mettre en action depuis l'école pour compenser et s'adapter au système de manière générale. Donc, c'était super intéressant. Et quand je l'ai fait, c'était très évident. Et en fait, quand j'ai posé ce mot-là, que j'ai vu... En fait, l'étendue et tout, ça expliquait tellement de choses de ce que je pensais être ma personnalité ou tellement de choses, en fait, depuis que j'étais petite. Et ça m'a tellement déculpabilisé sur énormément de choses que je me suis dit ça peut être que ça, en fait, parce que ce mot, il fait sens. Il fait énormément sens.

  • Elodie

    Et vous en avez discuté de façon approfondie avec l'autre personne du groupe qui a un trouble du spectre. autistique.

  • Manon

    Oui, et qui, elle, a enclenché, pareil, le diagnostic. Donc, elle, de manière plus officielle, parce que je crois que sur le spectre autistique, c'est pas la même chose que sur le TDAH, en tout cas. Alors, ce qui est marrant, c'est que, quand elle a commencé à nous en parler, c'était évident, parce que, déjà, c'est, déjà, elle a un carnet du savoir, où elle note, dans les détails, plein de petites anecdotes. où elle va faire des focus sur des choses, où elle va se passionner pour des trucs pendant plusieurs mois et elle va être très là-dessus. Et puis, même dans les interactions sociales, etc. En fait, quand tu sais un petit peu comment marche le spectre autistique, en fait, tu le vois quand même.

  • Elodie

    D'accord.

  • Manon

    Ce n'est pas visible d'un point de vue extérieur, mais quand tu la connais, en fait, c'est évident. Et pareil pour mon TDAH. Alors, le jour où je l'ai su, pour moi, c'était une révolution. Et en fait, c'est marrant parce qu'à chaque personne que je l'ai dit, personne n'a eu une réaction. Même là, quand je l'ai dit dans ce groupe d'amis qu'on a appelé le pouvoir des quatre, je leur ai dit, c'est bon, en fait, j'ai fait le pré-diagnostic et tout. Et vraiment, j'ai assez élevé sur pas mal de choses, etc. Et en gros, elles ont à peine réagi et j'étais limite vexée. Je me disais, mais pourquoi ? C'est un truc de fou. Et elles m'ont dit, ah non, mais on est désolée. En fait, on pensait que, pour nous, c'était évident. Et tout mon entourage, à chaque fois que je leur parlais de ce diagnostic, chaque personne m'a répondu, en fait, ça paraît évident.

  • Elodie

    Mais les gens qui sont autour de toi, ils t'apprécient comme tu es là aujourd'hui, qu'il y ait un mot pour définir qui tu es ou pas, finalement.

  • Manon

    C'est vrai. Oui, c'est vrai. Oui, c'est bien dit, effectivement. Des fois, tu sais, c'est tellement libérateur parce que tu as une nouvelle connaissance sur toi et tout. Et du coup, sur le moment, j'étais en mode, mais pourquoi vous n'avez pas réagi ? C'est quand même un truc de ouf. Ben non, ce n'est pas un truc de ouf parce qu'on le sait quand même, ça se voit.

  • Elodie

    Oui, ça me donne envie de te poser une petite question bonus sur ce sujet avant. qu'on arrive doucement vers la clôture de cet épisode. Si tu devais donner un conseil ou un avis, un tips, quelque chose à quelqu'un ou à une femme qui se pose des questions sur ces sujets-là, qu'est-ce que tu donnerais comme conseil ou comme info ?

  • Manon

    Déjà, alors, de ne pas se renseigner sur les réels qu'on peut voir sur TikTok ou Instagram, parce que tout est symbole de TDAH, par exemple, ou de ADHD. Enfin, vraiment, c'est trop drôle, quoi. Si tu oublies de faire un truc, ça veut dire que...

  • Elodie

    Ouais, donc ça, c'est non, on ne regarde pas ça.

  • Manon

    Non, on ne regarde pas ça, ou en tout cas, on ne se fie pas à ça. Je dirais que... c'est déjà d'aller se renseigner, donc s'informer, d'aller chercher des sources fiables pour s'informer. Pour le TDAH, par exemple, ta coach TDAH est très bien pour ça. Elle a fait un petit livre sur le sujet. Elle fait pas mal de contenu sur Instagram. Elle a un site avec plein de ressources. Pour le spectre autistique, ça serait de se rapprocher aussi d'un psychiatre qui est spécialisé. C'est lui qui va pouvoir poser le diagnostic. et J'insiste bien sur le spécialisé, en fait. Parce qu'en fait, ce qui est compliqué, c'est qu'à l'âge adulte, les diagnostics sont beaucoup plus difficiles que quand on est enfant. Parce que, en fait, typiquement, sur les problèmes d'attention, c'est compliqué de savoir si c'est là depuis toujours ou si ça s'est développé avec le temps. Surtout qu'aujourd'hui, on ne va pas se mentir, on a tous des problèmes d'attention, notamment avec les réseaux sociaux et tout ça. Donc, ça vient exacerber, en fait, toutes ces choses-là. mais je dirais que si on se posait la question c'est d'aller creuser ça parce que je pense qu'il y a beaucoup plus de personnes neurodivergences qu'on pense le croire et que je pense que comme c'est beaucoup de choses liées à l'environnement aussi et qui peuvent se développer avec l'environnement nos environnements aujourd'hui font probablement qu'il y a beaucoup de neurodivergences qui s'expriment et se développent aujourd'hui. Donc, ne pas hésiter à aller chercher les personnes fiables, à s'enseigner, à avoir quelqu'un de spécialisé pour poser un diagnostic.

  • Elodie

    Et est-ce que faire ça, soit avoir un diagnostic, un pré-diagnostic, c'est quand même une forme de soulagement pour soi-même ?

  • Manon

    Oui. Alors moi, je l'ai fait par curiosité à la base. Je pense que la première fois que j'ai une... cliente, Sandra si elle passe par là, qui est sophro-analyste spécialisée dans l'anxiété, etc. Elle a fait un super podcast suite à son accompagnement sur l'anxiété qui s'appelle Mission Anxiété Zéro et elle est TDAH, donc diagnostiquée depuis quand même assez longtemps. Elle m'a envoyé, elle, le pré-diagnostic officiel. Et j'ai ressenti tellement d'anxiété à le faire au départ que je l'ai laissé de côté pendant très longtemps et je n'ai pas osé le faire. Par contre, celui de TACO chez DAA, vu qu'il était plus simple et plus abordable, j'y suis allée. Et maintenant, avec Jean-Claude, je me rends compte qu'en fait, je pense que j'avais peur aussi quelque part de faire ce diagnostic. Et puis, ça me paralysait en fait. Et donc, du coup, je l'ai fait par curiosité. Et je ne m'attendais pas du tout à ce que ça allait m'apporter derrière, c'est-à-dire un gros soulagement et une grosse déculpabilisation, comme je le disais, sur mon vécu. Sur le fait qu'on m'ait toujours dit que j'avais la tête dans la lune, que parfois on peut me parler et tout d'un coup, on a l'impression que je n'écoute plus. Et donc, dans ma tête, tout ça, c'était parce que je ne faisais peut-être pas assez attention à mon environnement ou aux autres, alors qu'en fait, pas du tout. C'est juste qu'il y a des stimulations parfois qui sont trop fortes et qui sont difficiles pour moi de canaliser. Donc, ça porte beaucoup. Après, il y a une phase aussi qui peut être une phase de régression quand on apprend le diagnostic, parce qu'on commence à conscientiser tout dans notre quotidien relatif aux troubles. Et oui, j'avais une période où... Mon cerveau partait dans tous les sens. Vraiment, c'était l'exacerbation du trouble que j'avais conditionné aussi pendant des années. Donc, c'est retrouver des nouveaux mécanismes et ça aide pour la suite pour mieux se comprendre et se dire, OK, là, par exemple, je rentre dans une période d'hyper-focus. C'est-à-dire, c'est une période où je vais être à fond dans l'intensité sur une tâche, un lancement, etc. Je ne vais pas être en capacité. Ça va être très difficile pour moi de faire attention à mes propres besoins, même pour aller aux toilettes, manger, voir des amis, dormir, ce genre de choses. Mais ça me permet d'anticiper aussi et de me dire, OK, dans ces périodes-là, qu'est-ce que je peux faire pour prendre... soin de moi et pas me maltraiter en fait. Et comment du coup, le fait d'être avec ce groupe d'amis, ça me permet aussi de demander de l'aide quand j'en ai besoin.

  • Elodie

    Où est-ce qu'on peut découvrir ton activité et suivre ton actualité ?

  • Manon

    Alors, principalement sur Instagram, voilà, je suis ta coach média, tout attachée. Enfin, vous pouvez aussi me suivre sur LinkedIn, Manon Marques ES à la fin. voilà mais je suis beaucoup plus active sur Instagram quand même principalement où je poste pas mal de contenu donc n'hésitez pas à venir me suivre là-dessus et à suivre mon actualité ok super merci beaucoup Manon merci

  • beaucoup Elodie c'était l'épisode 58 du podcast Gang de Copines merci de ton écoute c'était vraiment un épisode très riche on a parlé évolution de cercle amical rupture amical Meilleur ami, solitude dans l'entrepreneuriat, création de collectif de femmes, neurodivergence et je pense que j'en oublie. Je remercie énormément Manon d'avoir partagé avec autant de douceur et de sincérité toutes ces expériences de la sororité. Pour terminer cet épisode, j'ai une question pour toi. Quel est le sujet qu'on a abordé ici et que tu aimerais que je creuse davantage ? Avec toi peut-être ? J'attends ta réponse en commentaire sur Spotify. Ou en MP sur Instagram, le compte c'est gangdecopinespodcast et pot ça s'écrit comme une pote. On se retrouve dans deux semaines pour le prochain épisode, à bientôt !

Chapters

  • Introduction à la sororité et présentation de Manon

    00:28

  • Le parcours de Manon en tant que formatrice

    01:06

  • Définition et importance de la sororité

    04:54

  • Amitiés passées et évolution des relations

    07:13

  • Retour en France et difficultés à se faire des amis

    13:21

  • Création d'un réseau de femmes entrepreneuses

    17:24

  • Neurodivergence et impact sur les relations

    25:51

  • Conclusion et conseils pour les auditrices

    39:28

Description

Se faire des amies après 25 ans, c'est comme demander à une inconnue "Excusez-moi, vous voulez être mon amie ?" — maladroit, vulnérable, mais tellement nécessaire.

Dans cet épisode, Manon, formatrice podcast et entrepreneure, raconte sa quête d'amitiés authentiques après des années de voyages, de ruptures amicales et de solitude entrepreneuriale. De ses 9 mois en sac à dos en Amérique latine à la création du réseau "Les Potes En Cielles” avec trois autres femmes, elle partage comment elle a reconstruit un cercle social aligné avec ses valeurs.

Tu découvriras comment transformer la compétition féminine en sororité véritable, pourquoi l'entrepreneuriat peut être terriblement isolant, et comment la neurodivergence (son TDAH) l'a aidée à mieux se comprendre. 

Un épisode honnête, émouvant et plein d'espoir pour toutes celles qui cherchent leur tribu.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Manon

    On n'est pas forcément éduquée en tant que femme dans la sororité. Il y en a une, vraiment, c'était un coup de cœur à la fac. Ce qui est compliqué, je trouve, à l'âge adulte, c'est de se refaire des amis. On n'a pas eu de dispute ni quoi que ce soit, mais j'ai ressenti que c'était elle qui principalement voulait s'éloigner. Je leur ai dit, les filles, est-ce que vous pouvez m'envoyer des audios, comme si vous commentiez un match de foot ?

  • Elodie

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines. Ici, la sororité n'est pas un slogan. C'est une expérience vécue, riche, complexe, parfois bouleversante. Tu vas entendre mes discussions, profondes ou légères, avec des femmes qui partagent leur histoire, leur expertise et leur combat. Tu vas entendre des histoires vraies, sans filtre, de femmes qui tissent des liens, traversent des tempêtes et s'élèvent. On célèbre à la fois la force et la fragilité des amitiés féminines. On ose parler de ce qui gêne. De ce qui répare, gang de copines, c'est l'espace où la sororité s'assume, se questionne et se vit pleinement. Bonjour Manon !

  • Manon

    Coucou Élodie, ça va ?

  • Elodie

    Ça va et toi ?

  • Manon

    Ouais, ça va.

  • Elodie

    Contente d'être là ?

  • Manon

    Je suis super contente d'être là. Franchement, j'ai trop trop hâte de faire cet épisode.

  • Elodie

    Ah bah moi j'ai trop hâte d'entendre ce que tu vas raconter sur la sororité, trop bien !

  • Manon

    Merci, merci beaucoup pour l'invitation.

  • Elodie

    Avec grand plaisir. Alors toi, tu vis en Ile-de-France et tu es formatrice podcast et médias. Déjà, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ces activités ?

  • Manon

    Oui, avec grand plaisir. Effectivement, je suis formatrice podcast et médias. J'ai un petit peu inventé mon métier quand je me suis lancée. À la base, je travaillais à la radio. J'ai fait beaucoup de radio, j'ai fait beaucoup de vidéos. Et donc, quand je me suis lancée à mon compte, Il y avait ce truc de transmission que j'ai toujours aimé. Et donc, j'ai voulu relier un petit peu tous mes centres d'intérêt et connecter tout ça. Et il s'avère que j'ai vu rapidement la difficulté, particulièrement qu'avaient les femmes, à se lancer. Et pourtant, l'envie qu'elles avaient de se lancer sur le format média ou podcast. Et donc, j'ai conçu tout un accompagnement pour les accompagner, notamment sur Troyes. trois mois pour se lancer, et puis même après, quand elles sont lancées, une fois lancées, pour aller progresser, etc.

  • Elodie

    Alors, j'ai deux questions, tu viens d'expliquer. En fait, c'est ton analyse de les femmes ont du mal à prendre la parole, on va dire, et à se lancer, qui fait que tu cibles uniquement les femmes, ou il y a aussi autre chose ?

  • Manon

    Il y a un peu de tout. Je pense que, déjà, j'ai toujours été très engagée sur les questions féministes, notamment. Donc, pour moi, c'était quelque chose d'important. Et quand j'ai lancé mon entreprise, je me suis dit que c'était l'occasion aussi de construire un business complètement aligné avec mes valeurs, qui j'étais. Aussi parce que, sincèrement, je suis plus à l'aise, de manière générale, à travailler avec des femmes. Et qu'au fur et à mesure de mes recherches, je me suis vraiment rendue compte qu'il y avait des vraies études qui montraient à quel point les femmes étaient... invisible en fait sur internet, dans les médias et quand elles étaient visibles, ce n'était pas toujours la meilleure image. Donc c'est vrai qu'il y a ça et j'ai oublié de mentionner aussi qu'en parallèle, d'où le terme formatrice à la base, c'est que j'interviens dans les établissements scolaires auprès des jeunes pour les sensibiliser à tout ce qui est fake news, esprit critique. Donc on vient débunker l'information, je les aide à créer des émissions de radio, etc. Donc voilà, c'est deux pôles. très enrichissant et lié à mes valeurs de vouloir aussi transmettre la bonne information et que chacune puisse développer un esprit critique et construire des projets qui leur ressemblent.

  • Elodie

    Tout à l'heure, tu as parlé de médias. Est-ce que tu peux juste nous préciser de quels médias ? Parce que tu formes au podcast et tu formes aussi à créer des médias. De quel genre ?

  • Manon

    Le podcast, déjà, c'est considéré comme un média. chaîne YouTube. Pour l'instant, je n'ai pas développé d'offres sur ça, mais par exemple sur les accompagnements individuels ou en séance de conseil, c'est des choses sur lesquelles je forme. C'est plutôt au sens large, je dirais que pour moi, les médias, c'est les formats plus longs. Et puis aussi, on peut inclure les réseaux sociaux, mais pour moi, les réseaux sociaux, c'est plutôt la plateforme qui va permettre de propulser le média. Mais ça n'en reste pas moins qu'il peut y avoir des blocages liés à la visibilité, au fait de se montrer, au fait de s'exprimer, etc. Et tout ça, c'est des choses que je travaille avec mes clientes parce qu'il y a des gros blocages à ce niveau-là.

  • Elodie

    Donc, on sent déjà bien l'esprit de sororité dans l'accompagnement que tu fais avec des femmes. Qu'est-ce que c'est pour toi, de manière générale, la sororité ?

  • Manon

    Pour moi, la sororité, c'est quelque chose de très, très important. On n'est pas forcément éduqués en tant que femmes dans la sororité, d'ailleurs. Je pense qu'on a tous eu des périodes, que ce soit particulièrement au collège ou au lycée, où on apprend à critiquer aussi les autres femmes, à être en compétition avec les autres. Et pour moi, la sororité, en fait, c'est d'une part de s'extraire de ces comparaisons. constante avec les autres femmes et de s'accepter et d'accepter les autres femmes pour ce qu'elles sont et de se soutenir parce que je pense qu'on a suffisamment de problématiques et d'injustices en tant que femmes et qu'on se doit en fait de se soutenir et de s'élever ensemble.

  • Elodie

    Oui, évidemment ! Je ne peux qu'approuver cette définition et cette façon de voir les choses et en effet on vit dans un monde qui n'est toujours pas équitable. Et du coup, je trouve ça évidemment aussi important qu'on se soutienne les unes les autres dans le quotidien, dans nos activités professionnelles et tout ça. Donc, voilà.

  • Manon

    Carrément, non. Mais je pense qu'il y a vraiment ce truc qui est parfois compliqué, on ne va pas se mentir, même à l'âge adulte. Et puis, je pense que c'est compliqué, même quand on a nos business, on ne va pas se mentir. Des fois, oui, ça peut arriver qu'on ait envie de se comparer, qu'on trouve que l'une, elle est meilleure que nous, etc. Et en fait, ça, c'est des biais cognitifs qu'on nous a inculqués depuis tellement le plus jeune âge que c'est compliqué de s'en extraire. Et c'est aussi de prendre ce recul et de se dire, OK, est-ce que vraiment j'ai besoin d'être en compétition avec cette personne ou est-ce qu'on n'apporte pas chacune quelque chose à une échelle différente ?

  • Elodie

    Et est-ce que cette personne, ça ne peut pas plutôt être une source d'inspiration pour la personne que moi, j'ai envie de devenir plutôt que de me comparer et jalouser ? Mais ce n'est pas facile. Ce n'est pas facile, mais c'est bien de partager ce genre de message. Du coup, merci beaucoup.

  • Manon

    Merci pour le canal, pour l'opportunité de diffuser ce message.

  • Elodie

    Comment tu décrirais, toi, ton cercle amical actuel ?

  • Manon

    Je dirais que mon cercle amical actuel, il me remplit de beaucoup de choses. Il est très diversifié. et alignée avec qui je suis aujourd'hui. Et je suis extrêmement contente. J'ai déjà de l'émotion qui arrive rien que de parler de mon cercle amical. Voilà, c'est un cercle amical que je pense que j'ai cherché pendant très longtemps et je suis contente de l'avoir actuellement dans ma vie.

  • Elodie

    Si on revient un peu dans le passé, tu as vécu à l'étranger juste après tes études. Et du coup, je voudrais savoir qu'est-ce que ça a changé dans ta vie amicale et dans ta façon de voir les amitiés ?

  • Manon

    C'est une super question. Je suis en train de voir déjà, je pense qu'avant de partir, j'avais beaucoup cette notion, j'étais très attachée au fait de toujours avoir une meilleure amie. Je pense que depuis le plus jeune âge, j'avais ce truc en fait de « ah tiens, c'est ma meilleure amie » . Bon, après, il peut y avoir des ruptures ou des éloignements, mais j'avais toujours une meilleure amie pendant plusieurs années, etc. Et en fait, quand je suis partie... Ce concept-là n'est plus possible déjà parce que quand on bouge régulièrement et qu'on vit à l'étranger, moi j'ai voyagé en sac à dos. Donc pour le contexte, j'ai voyagé neuf mois en Amérique latine en sac à dos et après j'ai vécu deux ans et demi en Australie. Donc pendant ces neuf mois, oui, je pouvais avoir des amitiés, mais ce n'est pas des amitiés où je savais que ça allait terminer un jour ou l'autre. Donc oui, au départ, ce que ça a changé, c'est l'intensité parce que ça peut devenir tout de suite très très fort. On se lie très vite. avec des personnes. Comme ça peut être aussi très triste parce que du coup, ces personnes, tu es obligé de les quitter et donc du coup, ça crée des montagnes russes en fait émotionnelles et ce n'est pas toujours facile à gérer. Et puis après, en Australie, ça m'a plutôt apporté un ancrage à un moment donné parce que j'étais vraiment posée et je n'étais pas dans une période de ma vie où... J'étais très, très bien à ce moment-là, au début de mon expérience. Donc, je pense que ça m'a beaucoup aidée d'avoir des amis. Alors, il y en avait qui partaient, mais il y en avait qui restaient aussi. Et donc, du coup, j'ai pu commencer à construire aussi des relations un peu plus pérennes, en fait, avec des personnes. Et ça, je me suis rendue compte que c'était quand même agréable.

  • Elodie

    Alors, je voudrais rebondir sur ce que tu viens de dire. Tu as parlé de ta meilleure amie, la meilleure amie que tu avais avant de partir. en Amérique latine. Cette relation amicale s'est arrêtée.

  • Manon

    Pas sur le moment. Alors, je pense qu'avant de partir, je dirais que j'en avais deux, deux meilleures amies. Alors, il y en a une, vraiment, c'était un coup de cœur à la fac. C'est vraiment ce genre d'amitié où on se reconnaît. Et donc, elle s'appelle Noémie. Et en fait, c'est elle qui a été un petit peu mon effet papillon sur le voyage parce que j'avais vraiment ce truc de j'ai envie de voyager, j'ai envie de voyager, mais je n'osais pas spécialement partir seule. Et ça faisait six mois qu'on se connaissait. Elle m'a dit, écoute, cet été, moi, je pars en Asie du Sud-Est. Est-ce que tu veux venir avec moi ? Je pars un mois ou deux mois, je ne sais plus. On avait 19 ans. Et donc, du coup, on est partis ensemble. Et en fait, notre amitié, on a beaucoup de points en commun liés au voyage et on est très complémentaires. C'est très fluide, en fait, même de voyager ensemble, de vivre ensemble, etc. Sauf que du coup, ce n'est pas une amie que je vois souvent parce qu'elle voyage beaucoup. On était toutes les deux à l'étranger. Là, elle est en Nouvelle-Zélande, par exemple. L'année dernière, on s'est vues trois fois dans l'année. C'était le climax de notre amitié depuis des années. Mais à chaque fois qu'on se voit, c'est tellement fluide. Et l'autre, c'est une amie que j'avais depuis la cinquième. Non, pardon, la quatrième. Et donc, du coup, avec elle, on a vécu déjà des moments d'éloignement, notamment en terminale, à la fac, mais on se rapprochait. C'était un petit peu cette relation de sœur, en fait. Vraiment, je connaissais sa famille, elle connaissait ma famille. Donc oui, des fois, on se disputait. Enfin, vraiment, on a toujours un peu décrit cette relation comme des sœurs. Et quand je suis partie, on est resté en... contact et je pense que cette amitié s'est arrêtée peut-être un an après que je sois revenue. En fait, ça c'est... On n'a pas eu de dispute ni quoi que ce soit, mais j'ai ressenti que c'était elle qui principalement voulait s'éloigner et j'ai eu du mal effectivement à le comprendre, mais au bout d'un moment, j'ai compris qu'en fait elle voulait aussi prendre son chemin et c'est la vie.

  • Elodie

    Ouais, t'as lâché du coup, je l'imagine. Aussi.

  • Manon

    Ouais. Oui, quand j'ai compris qu'en fait, elle n'avait plus spécialement de temps pour moi et qu'elle ne voulait pas spécialement qu'on se voit, je me suis dit que ça ne servait à rien d'insister au bout d'un moment.

  • Elodie

    Et je vais aller creuser un tout petit peu le sujet de meilleure amie, puisque tu l'as employée. Qu'est-ce que ça représente pour toi, une meilleure amie ?

  • Manon

    En fait, je pense que c'est le fait d'avoir... Ma personne, je ne sais pas comment dire, mais d'avoir une connexion assez intense avec une personne. Je pense qu'avec les années, ça s'est un petit peu plus calmé. Mais je pense qu'effectivement, au collège ou au lycée, pour moi, c'était quelque chose de très fort. C'est mon âme sœur, c'est ma sœur de cœur et je suis prête à tout donner pour cette personne.

  • Elodie

    On a parlé de ton départ et pour parler de ton retour. Comment ça s'est passé avec les amis que tu avais ici en France après tes parties voyagées ? Quand tu es revenue, qu'est-ce qui s'est passé avec tes amis d'avant ?

  • Manon

    Ça a été assez compliqué, en sachant que je n'avais pas tant d'amis que ça en France en réalité, parce que je suis partie juste après ma licence. Donc c'est-à-dire que, même si j'ai travaillé un petit peu après, je pense que l'après-étude, c'est aussi un moment clé. où on se fait un cercle proche, local. Et moi, je n'ai pas bénéficié de ça, puisque je suis partie vraiment littéralement juste après. Donc, je pense que ça a été beaucoup de déception déjà sur des amis que j'avais à l'étranger et qui, en fait, ne gardaient pas tant contact avec moi, alors que moi, j'essayais vraiment de garder du contact, de les appeler régulièrement, etc. Donc ça, c'est vrai que c'était assez décevant. Il y avait cette meilleure amie que j'avais depuis la cinquième et une autre amie avec laquelle on s'est rapprochés par message à l'étranger. Donc, on va dire que j'avais à peu près ces deux amies quand je suis rentrée. Donc, on s'est éloignées naturellement. Je pense que la vie aussi fait que des fois, tu prends des chemins différents. Et puis, voilà. C'est vrai que c'est difficile de laisser partir des amis, mais c'est aussi la vie. Pour l'autre, du coup, on est devenus très, très proches aussi. Elle s'appelle Anaïta et on est devenus très, très proches. J'en ai une qui est de Paris aussi. Ça, c'est pareil, c'est une amie que j'ai depuis la sixième. C'est le genre d'amie que je vois assez… De temps en temps, parce qu'on ne vit pas forcément à côté, on n'a pas les mêmes emplois du temps, mais c'est toujours chouette de se revoir.

  • Elodie

    Ton cercle s'est redéveloppé de façon différente avec ta vie d'indépendante, c'est ça ?

  • Manon

    Je n'ai pas tout de suite été indépendante, mais en plus, je suis en train de me rappeler que oui, j'avais quand même quelques amis en revenant. j'ai eu effectivement une amie pareil que euh euh que j'avais revue en Amérique latine. Et quand je suis revenue, je la voyais énormément. C'est l'amiére avec qui j'ai vécu une rupture assez violente, puisqu'en fait, il y avait énormément de manipulations de sa part, etc. Donc, j'ai moi-même initié la rupture, au bout d'un moment, la rupture amicale. Je crois que tu en as déjà parlé dans d'autres épisodes. Oui !

  • Elodie

    C'est un sujet pas facile et du coup, merci d'en parler.

  • Manon

    Je pense... Je conseillerais peut-être d'aller sur cet épisode pour plus de détails sur la thématique de la rupture. Mais du coup, effectivement, je pense qu'à mon retour, il y a eu beaucoup de ruptures amicales. Et du coup, une difficulté à faire un cercle parce que quand je suis revenue, j'avais 25 ans. Et ce qui est compliqué, je trouve, à l'âge adulte, c'est de se refaire des amis. Je trouve que c'est vraiment super difficile. C'est hyper difficile. J'ai essayé de m'inscrire vraiment à des activités, faire de la danse. J'étais vraiment... Excusez-moi, est-ce que vous voulez être mon amie ?

  • Elodie

    Oui, oui, mais je comprends ça. J'ai fait la même chose en changeant de région, de me dire, je vais m'inscrire dans un club de sport et puis je vais peut-être rencontrer des gens, etc. Mais ça prend énormément de temps.

  • Manon

    Ça prend du temps. Moi, ça m'applique à 30.

  • Elodie

    Je comprends.

  • Manon

    Je pense qu'au départ, c'était hyper difficile parce que je n'avais plus de cercle social. Je n'avais que ma famille. Après, j'ai rencontré mon ex. Du coup, là, j'avais un peu plus de vie sociale. Et donc, du coup, j'avais ces amis qui sont devenus des potes aussi, avec qui je suis encore un petit peu en contact aujourd'hui. Mais sinon, non, c'était très solitaire, je pense, au niveau cercle social.

  • Elodie

    Et ce que, du coup, tu m'avais partagé, c'est que au démarrage de ton activité d'indépendante, enfin, peut-être pas au démarrage, mais quand tu étais salariée à la radio, tu t'es fait une amie, Laetitia, avec qui tu as développé... une amitié qui continue aujourd'hui et qui va même plus loin que la sphère personnelle.

  • Manon

    J'ai été journaliste notamment à la radio et j'ai couvert un des événements qu'elle organisait en tant que prof de yoga. Parmi toutes les activités qu'elle fait, ce qu'elle est, qui est une vraie multipotentielle, elle a cinq activités différentes, mais elle avait organisé un salon du bien-être dans la région. Et donc, je ne connaissais pas du tout Laetitia. En fait, j'y suis allée, j'ai couvert l'événement. Et j'ai commencé à la suivre sur Instagram. Et puis, en fait, quand je me suis lancée à mon compte, pareil, en fait, je manquais d'activité. J'avais envie de me recentrer sur moi, de faire attention à moi. J'étais dans une période où, justement, je suivais un programme pour gérer l'anxiété, notamment. Et donc, du coup, arrive ce moment où on me conseille du mouvement, etc. Et comme elle était prof de yoga et que j'aimais beaucoup sa description parce que c'était prof de yoga, féministe, engagée, etc., j'ai connecté avec elle, je suis allée à quelques cours et j'ai beaucoup aimé ses cours. Et en fait, à la fin des cours, c'était drôle parce qu'en fait, on se parlait, on était un petit peu gênés, mais en fait, on voyait comme si on avait envie de connecter l'une à l'autre ensemble et qu'on ne savait pas trop comment faire. Tu vois ?

  • Elodie

    Comme depuis... petite fille qui jouait ensemble à la plage.

  • Manon

    C'est ça...

  • Elodie

    C'est cette image qui me vient sans trop discuter, quoi. Genre, on joue l'une à côté de l'autre, et puis à un moment, hop, on arrive à se rapprocher.

  • Manon

    Oui, exactement. Quand j'étais sur les cours, je pense qu'il y avait des eye-contact en mode, haha, ça serait bien qu'on soit amis, mais en même temps, c'est un peu... Enfin, ça peut paraître un peu bizarre, parce que est-ce que la personne en face, elle pense la même chose ? En même temps, je vois que la personne en face potentiellement pense la même chose. Effectivement, on en a parlé, en plus, il n'y a pas longtemps. Je pense que la semaine dernière, en plus, de ce truc, quand on s'est rencontrés, elle m'a dit que c'était exactement pareil. Elle aussi, elle n'avait pas spécialement beaucoup d'amis dans la région et moi non plus. Et je pense qu'il y a eu ce truc où on voulait connecter l'une à l'autre. Donc, on se parlait, comme tu dis, comme deux petites filles. Du coup, ça va aujourd'hui ? Oui.

  • Elodie

    Comment ça s'est concrétisé après cette amitié ?

  • Manon

    En fait, après les cours, on parlait entre deux cours. Et puis, du coup, j'ai dit que moi, j'avais lancé mon activité. Donc, il faut savoir qu'en plus, moi, quand j'ai lancé mon activité, je suis passée de... Enfin, je pense que tous les entrepreneureuses vont comprendre ça, de passer du salariat à travailler seule chez soi et n'avoir personne à qui parler de toute la journée. C'est extrêmement difficile au départ.

  • Elodie

    C'est trop, trop dur. On est d'accord. J'ai eu cette étape aussi dans ma vie et c'est très dur.

  • Manon

    C'est difficile. Franchement, c'est hyper solitaire au départ. T'es là en mode, mais enfin, où est ma vie sociale ? J'avais ça et je lui parle de mon activité, tout ça. Et en fait, elle me dit, si tu veux, moi, j'ai créé un groupe d'entrepreneuses de la région. À la base, c'est que dans le bien-être. C'est un groupe Telegram et on organise des événements par-ci, par-là. Donc, juste des repas ensemble. Donc, si ça t'intéresse, tu peux venir. Et donc, du coup, j'ai rejoint le groupe Telegram. Et un jour, il y avait le repas de fin d'année. Donc, j'y suis allée. J'ai connecté avec pas mal de personnes. J'avais beaucoup d'appréhension à y aller, à ces repas. Je me suis dit, quoi ? Non, mais et si ? Au bout de quelques mois à être seule, je trouve que c'est super dur de re-sociabiliser derrière. Oui, et puis je pense qu'il y a de l'appréhension que tu n'avais pas forcément avant. Moi, je veux dire, quand je voyageais, je n'avais aucun mal à aller voir des gens pour leur parler et tout. Et puis en fait, en revenant en France, en ayant plus cette capacité, cette opportunité à sociabiliser régulièrement, du coup, c'est devenu assez difficile d'aller voir quelqu'un et de dire « Coucou, moi c'est Manon » . Je suis devenue beaucoup plus timide, tu vois.

  • Elodie

    Et ça a duré longtemps.

  • Manon

    Du coup, là, il y a eu juste ce repas. Donc, pendant ce repas, j'ai connecté avec d'autres personnes, dont Mélanie, plus précisément, et Clémence. Mélanie et Clémence, j'ai connecté avec elles lors de ce repas. Et puis, en fait, après, c'était l'été. Donc, je suis partie en vacances. Mélanie, en fait, on a connecté un petit peu parce que je faisais pas mal de contenu, elle me suivait. Donc, on échangeait sur Instagram. Donc, c'était, tu vois, plus ou moins de loin. on avait n'était pas encore amie à ce stade-là. Et je pense que quand j'étais en vacances en août, Mélanie m'envoie un message et me dit, écoute, je viens de parler avec Laetitia. Laetitia, elle est très fatiguée de devoir tout organiser par rapport au réseau qui s'appelle Les Potentiels. Par rapport aux Potentiels, elle trouve qu'il y a beaucoup d'investissements de sa part. peu de résultats en face. Et en gros, elle est prête à arrêter. Et moi, Mélanie me dit, moi, là, je me disais que ce serait quand même super sympa si toi, moi, Clémence et du coup Laetitia, on reprenait Ensemble Réseau pour réorganiser quelque chose autour. Et donc là, dans ma tête, je me suis dit, waouh, mais c'est trop bien ! Non seulement j'avais manifesté que je voulais... un nouveau cercle, élargir mon cercle. Et puis, non seulement j'avais toujours voulu m'investir dans quelque chose d'un peu d'associatif, mais je n'avais jamais trouvé l'occasion ou l'opportunité de le faire. Donc voilà, on a lancé l'aventure en fin août, septembre de l'année dernière, en 2024. Et on a fait toute la conception de la... des potentiels 2.0 avec un vrai objectif de réseau, en fait, où ce n'était plus un groupe qui se rejoint pour manger ensemble, c'était vraiment un réseau de femmes entrepreneuses engagées pour la justesse sociale, l'écologie, etc. Et parce qu'on voulait des personnes avec les mêmes valeurs que nous et pouvoir grandir ensemble, en fait, dans nos business.

  • Elodie

    Aujourd'hui, si j'ai bien compris, toi Mélanie et Clémence, vous gérez ce réseau qui s'appelle Les Potentiels et dans lequel vous accueillez d'autres femmes entrepreneurs. J'imagine comment ça se passe ?

  • Manon

    C'est ça. Alors en fait, le réseau, il est même divisé en deux parties. On a la partie business, donc effectivement pour les entrepreneuses qui ont leurs activités dans tous les domaines. En fait, le point commun, c'est vraiment l'engagement. Tu vois, le fait d'être assez engagé ou d'avoir une réflexion, en tout cas, d'amorcer sur son business et comment faire pour... pour que ce soit plus respectueux de l'écologie interne de soi-même ou de l'écologie externe, l'environnement. Et donc, oui, effectivement, du coup, on a repris ensemble. Donc, il y a la partie business et il y a la partie Girls Club, notamment parce qu'en fait, on était toutes les quatre littéralement dans la même situation de « bah, en fait, on n'a pas trop d'amis » . Et c'est quand même sympa, des fois, de se retrouver entre filles et puis d'aller faire des activités ensemble. sans parler business, soit les bords invers, on a organisé des book clubs, on a organisé des événements skate et roller, plein d'événements comme ça qui permettent de sociabiliser, de créer un lien avec d'autres femmes.

  • Elodie

    Quand on a préparé cet épisode, tu m'as dit que vous étiez plusieurs de ce petit groupe à être neurodivergente. Est-ce que tu peux m'expliquer un peu ce que ça apporte à votre relation, à votre amitié ?

  • Manon

    C'est super intéressant comme question. Et c'est vrai, quand on en a parlé, ça m'a poussée à me questionner là-dessus. J'ai même interrogé l'une d'elles, de dire, est-ce que tu penses que ça change quelque chose ? Et donc, du coup, elle m'a répondu peut-être au niveau de l'intensité. Mais je dirais que moi, j'ai découvert cette année que j'ai un TDAH. Voilà, ça fait énormément sens pour moi sur plein de choses. Alors, c'est quelque chose depuis plusieurs années qu'on me dit de manière extérieure. J'ai même des clientes TDAH qui m'ont fait plusieurs fois la réflexion en mode, tu essaies de voir cette piste-là.

  • Elodie

    D'accord.

  • Manon

    C'est-à-dire qu'elles l'avaient reconnue. Voilà, donc c'est mes clientes qui m'ont permis d'aller aussi vers ce diagnostic, ce pré-diagnostic plus exactement. Et donc, en fait, il s'avère que dans le groupe, donc je ne vais pas citer les noms dans les détails pour ne pas outer Jacqueline, mais il y en a une qui a trouble du spectre autistique et TDAH parce que souvent, ça peut, pour 50% des autistes, ça va souvent avec un TDAH. Donc, je dirais que ce qui est intéressant, c'est qu'on a temporairement En termes de temporalité, on a eu ce diagnostic ensemble et ça permet d'ouvrir beaucoup de discussions. Et je pense que sur ça, ça a changé beaucoup de choses sur le fait de déculpabiliser sur notre neuroatypie. Parce que quand on est neuroatypique et qu'on grandit dans un environnement qui nous conditionne, par exemple à l'école, il faut avoir une certaine méthodologie. Il faut être très stable en termes d'énergie, de tout. Et moi, par exemple, qui suis TDAH, ce n'est pas possible de fonctionner comme ça. Du coup, il y avait beaucoup de culpabilité quand j'étais petite à me dire peut-être que je ne fais pas assez attention aux autres, peut-être que je ne fais pas assez d'efforts, peut-être que je ne suis pas assez, et tous ces questionnements. Et cette prise de conscience de me dire, ah bah non, en fait, c'est juste que mon cerveau, il fonctionne différemment. C'est juste qu'en fait, je vais peut-être avoir des périodes d'hyper focus où je vais être à fond sur une tâche pendant plusieurs semaines, plusieurs mois. Et donc, du coup, la difficulté, ça va être de prendre soin de moi. Et puis après, des moments où je n'ai plus du tout de dopamine, je suis vidée, je n'ai plus rien à faire. Donc, j'anticipe les phases de repos. Et je pense que du coup, ce que ça change, une petite anecdote typiquement. Par exemple, pour moi, le fait de faire la vaisselle, c'est extrêmement compliqué. C'est une des activités où vraiment, typiquement pendant très longtemps, je pensais que c'était moi, que j'étais feignante, que je ne voulais pas faire la vaisselle, etc. En fait, c'est juste que ça ne me procure pas de dopamine immédiatement. Et du coup, ça crée un espèce de cercle où je suis là, non, je ne peux pas le faire maintenant. Et en fait, ça devient source d'angoisse parce que je me retrouve parfois immobilisée. En mode, je sais que je dois faire la vaisselle et je peux être scrollée pendant des heures sur mon téléphone avec cette idée dans la tête et ça va me figer, en fait, tu vois. Une fois, j'arrivais vraiment pas et j'avais une montagne de vaisselle et j'ai dit, là seule, je peux pas. Et j'ai demandé dans le groupe des filles, je leur ai dit, les filles, est-ce que vous pouvez m'envoyer des audios comme si vous commentiez un match de foot ? Alors que, en fait, c'est pour m'encourager à faire la vaisselle. Et c'était très drôle parce que du coup, ça m'a redéclenché de la dopamine et que c'était vraiment... Et on y va et Manon prend une assiette. Elle frotte, elle frotte, elle frotte. Et je dis que ça m'a beaucoup aidée à ce moment-là.

  • Elodie

    Tu sais bien utiliser les mots de dopamine, etc. J'imagine que tu en as discuté avec des professionnels, tu as fait des recherches.

  • Manon

    J'ai surtout fait des recherches. Alors, il faut savoir qu'en France, le diagnostic complet coûte plus de 500 euros. Donc, je n'ai pas été jusqu'au bout du diagnostic. J'ai fait des pré-diagnostics, donc un officiel et un petit carnet, en fait, qui est beaucoup utilisé en tant que pré-diagnostic, qui est fait par une nana qui s'appelle ta coach TDAH et qui est extraordinaire parce qu'elle vient, en fait, elle vient expliquer concrètement dans la vie quotidienne comment ça se met en action. Par exemple, le fait de faire… beaucoup de listes ou d'écrire des choses sur les mains pour ne pas oublier, ou les mécanismes qu'on a pu mettre en action depuis l'école pour compenser et s'adapter au système de manière générale. Donc, c'était super intéressant. Et quand je l'ai fait, c'était très évident. Et en fait, quand j'ai posé ce mot-là, que j'ai vu... En fait, l'étendue et tout, ça expliquait tellement de choses de ce que je pensais être ma personnalité ou tellement de choses, en fait, depuis que j'étais petite. Et ça m'a tellement déculpabilisé sur énormément de choses que je me suis dit ça peut être que ça, en fait, parce que ce mot, il fait sens. Il fait énormément sens.

  • Elodie

    Et vous en avez discuté de façon approfondie avec l'autre personne du groupe qui a un trouble du spectre. autistique.

  • Manon

    Oui, et qui, elle, a enclenché, pareil, le diagnostic. Donc, elle, de manière plus officielle, parce que je crois que sur le spectre autistique, c'est pas la même chose que sur le TDAH, en tout cas. Alors, ce qui est marrant, c'est que, quand elle a commencé à nous en parler, c'était évident, parce que, déjà, c'est, déjà, elle a un carnet du savoir, où elle note, dans les détails, plein de petites anecdotes. où elle va faire des focus sur des choses, où elle va se passionner pour des trucs pendant plusieurs mois et elle va être très là-dessus. Et puis, même dans les interactions sociales, etc. En fait, quand tu sais un petit peu comment marche le spectre autistique, en fait, tu le vois quand même.

  • Elodie

    D'accord.

  • Manon

    Ce n'est pas visible d'un point de vue extérieur, mais quand tu la connais, en fait, c'est évident. Et pareil pour mon TDAH. Alors, le jour où je l'ai su, pour moi, c'était une révolution. Et en fait, c'est marrant parce qu'à chaque personne que je l'ai dit, personne n'a eu une réaction. Même là, quand je l'ai dit dans ce groupe d'amis qu'on a appelé le pouvoir des quatre, je leur ai dit, c'est bon, en fait, j'ai fait le pré-diagnostic et tout. Et vraiment, j'ai assez élevé sur pas mal de choses, etc. Et en gros, elles ont à peine réagi et j'étais limite vexée. Je me disais, mais pourquoi ? C'est un truc de fou. Et elles m'ont dit, ah non, mais on est désolée. En fait, on pensait que, pour nous, c'était évident. Et tout mon entourage, à chaque fois que je leur parlais de ce diagnostic, chaque personne m'a répondu, en fait, ça paraît évident.

  • Elodie

    Mais les gens qui sont autour de toi, ils t'apprécient comme tu es là aujourd'hui, qu'il y ait un mot pour définir qui tu es ou pas, finalement.

  • Manon

    C'est vrai. Oui, c'est vrai. Oui, c'est bien dit, effectivement. Des fois, tu sais, c'est tellement libérateur parce que tu as une nouvelle connaissance sur toi et tout. Et du coup, sur le moment, j'étais en mode, mais pourquoi vous n'avez pas réagi ? C'est quand même un truc de ouf. Ben non, ce n'est pas un truc de ouf parce qu'on le sait quand même, ça se voit.

  • Elodie

    Oui, ça me donne envie de te poser une petite question bonus sur ce sujet avant. qu'on arrive doucement vers la clôture de cet épisode. Si tu devais donner un conseil ou un avis, un tips, quelque chose à quelqu'un ou à une femme qui se pose des questions sur ces sujets-là, qu'est-ce que tu donnerais comme conseil ou comme info ?

  • Manon

    Déjà, alors, de ne pas se renseigner sur les réels qu'on peut voir sur TikTok ou Instagram, parce que tout est symbole de TDAH, par exemple, ou de ADHD. Enfin, vraiment, c'est trop drôle, quoi. Si tu oublies de faire un truc, ça veut dire que...

  • Elodie

    Ouais, donc ça, c'est non, on ne regarde pas ça.

  • Manon

    Non, on ne regarde pas ça, ou en tout cas, on ne se fie pas à ça. Je dirais que... c'est déjà d'aller se renseigner, donc s'informer, d'aller chercher des sources fiables pour s'informer. Pour le TDAH, par exemple, ta coach TDAH est très bien pour ça. Elle a fait un petit livre sur le sujet. Elle fait pas mal de contenu sur Instagram. Elle a un site avec plein de ressources. Pour le spectre autistique, ça serait de se rapprocher aussi d'un psychiatre qui est spécialisé. C'est lui qui va pouvoir poser le diagnostic. et J'insiste bien sur le spécialisé, en fait. Parce qu'en fait, ce qui est compliqué, c'est qu'à l'âge adulte, les diagnostics sont beaucoup plus difficiles que quand on est enfant. Parce que, en fait, typiquement, sur les problèmes d'attention, c'est compliqué de savoir si c'est là depuis toujours ou si ça s'est développé avec le temps. Surtout qu'aujourd'hui, on ne va pas se mentir, on a tous des problèmes d'attention, notamment avec les réseaux sociaux et tout ça. Donc, ça vient exacerber, en fait, toutes ces choses-là. mais je dirais que si on se posait la question c'est d'aller creuser ça parce que je pense qu'il y a beaucoup plus de personnes neurodivergences qu'on pense le croire et que je pense que comme c'est beaucoup de choses liées à l'environnement aussi et qui peuvent se développer avec l'environnement nos environnements aujourd'hui font probablement qu'il y a beaucoup de neurodivergences qui s'expriment et se développent aujourd'hui. Donc, ne pas hésiter à aller chercher les personnes fiables, à s'enseigner, à avoir quelqu'un de spécialisé pour poser un diagnostic.

  • Elodie

    Et est-ce que faire ça, soit avoir un diagnostic, un pré-diagnostic, c'est quand même une forme de soulagement pour soi-même ?

  • Manon

    Oui. Alors moi, je l'ai fait par curiosité à la base. Je pense que la première fois que j'ai une... cliente, Sandra si elle passe par là, qui est sophro-analyste spécialisée dans l'anxiété, etc. Elle a fait un super podcast suite à son accompagnement sur l'anxiété qui s'appelle Mission Anxiété Zéro et elle est TDAH, donc diagnostiquée depuis quand même assez longtemps. Elle m'a envoyé, elle, le pré-diagnostic officiel. Et j'ai ressenti tellement d'anxiété à le faire au départ que je l'ai laissé de côté pendant très longtemps et je n'ai pas osé le faire. Par contre, celui de TACO chez DAA, vu qu'il était plus simple et plus abordable, j'y suis allée. Et maintenant, avec Jean-Claude, je me rends compte qu'en fait, je pense que j'avais peur aussi quelque part de faire ce diagnostic. Et puis, ça me paralysait en fait. Et donc, du coup, je l'ai fait par curiosité. Et je ne m'attendais pas du tout à ce que ça allait m'apporter derrière, c'est-à-dire un gros soulagement et une grosse déculpabilisation, comme je le disais, sur mon vécu. Sur le fait qu'on m'ait toujours dit que j'avais la tête dans la lune, que parfois on peut me parler et tout d'un coup, on a l'impression que je n'écoute plus. Et donc, dans ma tête, tout ça, c'était parce que je ne faisais peut-être pas assez attention à mon environnement ou aux autres, alors qu'en fait, pas du tout. C'est juste qu'il y a des stimulations parfois qui sont trop fortes et qui sont difficiles pour moi de canaliser. Donc, ça porte beaucoup. Après, il y a une phase aussi qui peut être une phase de régression quand on apprend le diagnostic, parce qu'on commence à conscientiser tout dans notre quotidien relatif aux troubles. Et oui, j'avais une période où... Mon cerveau partait dans tous les sens. Vraiment, c'était l'exacerbation du trouble que j'avais conditionné aussi pendant des années. Donc, c'est retrouver des nouveaux mécanismes et ça aide pour la suite pour mieux se comprendre et se dire, OK, là, par exemple, je rentre dans une période d'hyper-focus. C'est-à-dire, c'est une période où je vais être à fond dans l'intensité sur une tâche, un lancement, etc. Je ne vais pas être en capacité. Ça va être très difficile pour moi de faire attention à mes propres besoins, même pour aller aux toilettes, manger, voir des amis, dormir, ce genre de choses. Mais ça me permet d'anticiper aussi et de me dire, OK, dans ces périodes-là, qu'est-ce que je peux faire pour prendre... soin de moi et pas me maltraiter en fait. Et comment du coup, le fait d'être avec ce groupe d'amis, ça me permet aussi de demander de l'aide quand j'en ai besoin.

  • Elodie

    Où est-ce qu'on peut découvrir ton activité et suivre ton actualité ?

  • Manon

    Alors, principalement sur Instagram, voilà, je suis ta coach média, tout attachée. Enfin, vous pouvez aussi me suivre sur LinkedIn, Manon Marques ES à la fin. voilà mais je suis beaucoup plus active sur Instagram quand même principalement où je poste pas mal de contenu donc n'hésitez pas à venir me suivre là-dessus et à suivre mon actualité ok super merci beaucoup Manon merci

  • beaucoup Elodie c'était l'épisode 58 du podcast Gang de Copines merci de ton écoute c'était vraiment un épisode très riche on a parlé évolution de cercle amical rupture amical Meilleur ami, solitude dans l'entrepreneuriat, création de collectif de femmes, neurodivergence et je pense que j'en oublie. Je remercie énormément Manon d'avoir partagé avec autant de douceur et de sincérité toutes ces expériences de la sororité. Pour terminer cet épisode, j'ai une question pour toi. Quel est le sujet qu'on a abordé ici et que tu aimerais que je creuse davantage ? Avec toi peut-être ? J'attends ta réponse en commentaire sur Spotify. Ou en MP sur Instagram, le compte c'est gangdecopinespodcast et pot ça s'écrit comme une pote. On se retrouve dans deux semaines pour le prochain épisode, à bientôt !

Chapters

  • Introduction à la sororité et présentation de Manon

    00:28

  • Le parcours de Manon en tant que formatrice

    01:06

  • Définition et importance de la sororité

    04:54

  • Amitiés passées et évolution des relations

    07:13

  • Retour en France et difficultés à se faire des amis

    13:21

  • Création d'un réseau de femmes entrepreneuses

    17:24

  • Neurodivergence et impact sur les relations

    25:51

  • Conclusion et conseils pour les auditrices

    39:28

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