Speaker #0Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Gap de parents. Je m'appelle Sophie, je suis coach, formatrice et conférencière. J'accompagne et soutiens les parents dans leurs défis du quotidien tout en aidant les entreprises à reconnaître et à valoriser la parentalité au travail. Ici, un mercredi sur deux, nous explorons sans filtre, en solo ou en duo, les écarts entre les idéaux et la réalité parentale pour vous aider à comprendre, à naviguer dans votre vie de parent et à grandir à chaque étape de cette magnifique et ô combien challengeante aventure. Je vous embarque avec moi ? Et bonjour à tous et à toutes, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour ce nouvel épisode, en solo cette fois, je suis un peu émue. ce mois de septembre c'est quand même un mois chargé en anniversaire et autres pour moi et pour ce podcast il y a deux choses qui sont importantes pour moi en cette rentrée 2025 c'est tout d'abord le fait qu'il y a 10 ans je faisais ma rentrée moi aussi en tant que maman à mon retour au travail après mon congé maternité et c'est à cet événement que j'ai envie de dédier cet épisode Merci. Et j'ai envie, par la même occasion, de vous faire un petit teasing pour vous dire que c'est aussi le mois du premier anniversaire, les un an de ce podcast Gap de parents. Wow, déjà, je suis trop contente d'avoir passé cette première année à vous partager des épisodes en solo et également des épisodes en duo pour vous sensibiliser, vous éclairer, vous questionner, vous rassurer aussi sur votre parentalité. J'espère en tout cas que écouter ces épisodes est autant un plaisir pour vous que de moi que de les créer. C'est vraiment quelque chose que j'adore faire et je suis assez fière de moi d'être encore là après un an parce que je vous avoue que c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail. Ça c'est certain. Donc, ravie de fêter déjà les un an de Gab de parents et donc vous aurez l'occasion d'ici 15 jours de découvrir un épisode un peu spécial pour justement fêter les un an de ce podcast. Voilà. ça c'était pour le petit teasing du jour revenons aujourd'hui à l'autre gros événement en septembre qui marque donc les 10 ans en ce mois de septembre de ma rentrée au travail après mon congé maternité j'en ai déjà abordé un petit bout dans l'épisode 7 sur la reprise du travail un moment clé dans votre parentalité je vous remettrai le lien ... de l'épisode où je parle aussi de tous les stéréotypes sociétaux par rapport au retour au travail. Je ne vais pas rentrer dans les détails aujourd'hui. Ici, c'est l'idée vraiment de vous partager mon expérience personnelle qui vous permettra de me connaître un peu plus et de deux, je pense, va pouvoir parler à beaucoup de femmes qui nous écoutent aujourd'hui qui sont peut-être dans cette situation qui est loin d'être facile, la reprise du travail. Je trouve qu'en plus, le faire dans le mois de septembre, je pensais que c'était une bonne idée. Et en même temps, je n'avais pas le choix parce que c'était de toute façon au moment où Nathan, mon fils, rentrait à la crèche après quatre mois. Et en même temps, je me rends compte que c'est une période très chargée, je ne sais pas, émotionnellement, énergétiquement, change de saison, il y a plein plein de choses. Donc en fait, je ne sais pas si c'était le meilleur choix stratégique, mais en tout cas, c'était ma réalité et j'ai envie de vous partager ma réalité. vous me connaissez J'aime parler en toute authenticité et si ça peut parler et aider, rassurer des femmes qui aujourd'hui vivent la même chose que moi et que beaucoup d'entre nous, c'est-à-dire de revenir au travail ce mois-ci, cette période-ci, cet épisode est pour vous et n'hésitez pas aussi à le partager à des femmes qui auraient besoin d'entendre ces mots. Donc, comme je vous l'ai déjà dit... à plusieurs reprises dans ces différents épisodes, mais j'insiste, cette transition de retour au travail, elle est loin d'être simple, parce qu'il n'y a rien à faire, on a à peine eu le temps de finalement prendre, ne serait-ce que quelques petits repères avec notre enfant, que bim bam boum, c'est reparti, on est reparti dans un autre chamboulement, dans une autre transition, pardon, qui va amener de nouveaux chamboulements, ce retour au travail, et malheureusement, on en parle beaucoup. trop peu encore aujourd'hui parce que oui, toutes les personnes qui font des enfants, elles retournent toutes travailler, donc on l'a toujours fait, donc de quoi est-ce que vous voulez, vous plaignez, etc. On ne se plaint de rien du tout et en même temps, c'est important de partager que ce n'est pas du tout facile. comme période et que ce n'est pas de la faute, entre guillemets, des personnes qui le vivent. Donc c'est un état sociétal de ne pas reconnaître cette transition, de ne pas donner le temps à cette transition, de ne pas reconnaître que les employés ne reconnaissent pas non plus assez à leur juste valeur cette transition de vie et ne l'accompagnent d'ailleurs pas assez aujourd'hui. Donc voilà, et je vais vous partager, déjà il y a dix ans c'était le cas, et je vous assure qu'aujourd'hui quand j'entends ce que j'entends, quand je parle de mon activité autour de moi, de ce que je fais aujourd'hui d'accompagner ce retour au travail via les employeurs ou directement avec les femmes qui retournent bosser ce qu'on peut me rapporter comme anecdote, comme challenge, comme difficulté c'est incroyable alors qu'on est 10 ans après mon propre vécu, on va le dire comme ça, donc il y a encore énormément de travail, on est bien d'accord, alors pour revenir à moi ... Il y a dix ans, comme je l'ai dit en début, en introduction de l'épisode, moi donc, j'ai recommencé à travailler. Mon fils Nathan avait quatre mois. Je n'avais pas de place en crèche avant ces quatre mois. Et il n'y a rien à faire, nos bébés sont beaucoup trop petits encore à ce moment-là, je trouve personnellement, pour les remettre en crèche. C'était vraiment un déchirement du cœur, même si l'adaptation... À la crèche, c'était super bien passé. Et je rappelle, pour les mamans qui nous écoutent, l'adaptation, n'oubliez pas qu'elle se fait principalement pour nous, les mamans. Parce que nos enfants se font très vite au changement d'environnement. Oui, alors ils peuvent pleurer un petit peu, etc. C'est une transition aussi pour eux. Mais il n'y a rien à faire. C'est surtout pour les mamans d'arriver à confier leur enfant à quelqu'un qu'elles ne connaissent pas. Ça reste un moment difficile. Donc j'ai envie de te dire, toi qui vis ça pour le moment, tu n'es pas seule du tout. à vivre ça, à éprouver beaucoup de tristesse, de culpabilité de laisser ton enfant d'à peine quelques mois à la gardienne à la crèche ou même pourquoi pas tes parents tes beaux-parents, là c'est un peu différent évidemment parce qu'on est plus en terrain connu donc c'est difficile et en même temps vivre la dualité maternelle aussi de se retrouver avec tous ces sentiments ces émotions négatives de peur, d'angoisse, de stress Merci. et d'appréhension, avec aussi beaucoup potentiellement d'excitation. Moi, c'était le cas, j'étais aussi ravie de pouvoir retourner travailler, parler à des adultes pendant toute la journée, de me remettre en marche beaucoup plus de manière intensive mon cerveau, mon intellect, et de retrouver des challenges professionnels où je pouvais à nouveau « exister » parce que j'étais vraiment dans la... dans la pensée que cette parenthèse de 4 mois, en fait, elle n'a pas sa place dans, soi-disant, le fait d'exister et qu'on ne fait pas grand-chose. J'ai encore partagé récemment une vidéo YouTube sur mon échange avec Mélanie Fré dans le dernier épisode en duo. Je vous remettrai aussi le lien. On pense qu'on ne fait rien, en fait, pendant ce congé maternité, alors qu'on en fait tellement. On élève un enfant, mon Dieu, on s'occupe d'un être. totalement dépendant de nous, H24 c'est du jour sur 7, c'est tellement difficile mais par contre on a l'impression on a la société nous montre que soi-disant on ne fait rien parce qu'on est en congé maternité congé que de nom et donc évidemment on a aussi cette excitation, c'est peut-être fait exprès aussi du coup de se dire ah je vais pouvoir enfin remontrer au monde ma valeur réelle aussi en tant que femme, c'est horrible quand on y pense, je ne sais pas ce que vous en pensez mais je trouve ça quand même Merci. juste incroyable de penser ça et pourtant c'était bien mon cas et donc je veux bien vous faire passer comme message ici que ce retour ça éveille souvent énormément d'émotions très fortes mais qui peuvent être totalement antagonistes l'une à l'autre et c'est tout à fait normal de les ressentir d'accord et donc l'important c'est vraiment d'accueillir ces différentes émotions comme je vous l'ai déjà dit à plusieurs reprises et de voir de quoi vous avez besoin derrière mais surtout accueillez-les et s'il vous plaît ne vous jugez pas, c'est vraiment important et donc j'invite celles qui viennent de recommencer à travailler à se poser la question et se dire tiens c'est quoi l'émotion ou les émotions qui me traversent le plus en ces jours ou en ces semaines de reprise c'est important et de les écouter de les valoriser aussi c'est important Alors, ce que j'ai envie de vous partager aussi, c'est que j'étais un peu scotchée parce que je suis quand même partie pendant 4 mois. 4 mois, c'est quand même énorme, je trouve, sur une année, finalement, dans le sens où je m'attendais quand même à avoir un petit peu un accueil. Petite parenthèse que j'ouvre, quelques années avant, je m'étais absentée deux fois un mois pour raison de maladie, parce qu'il faut savoir que j'étais atteinte d'endométriose assez profonde, et donc j'ai eu deux interventions chirurgicales en 2013, donc deux ans avant d'avoir Nathan, et donc je me suis absentée deux fois du travail, une fois au mois de juillet et une fois au mois de octobre. pour subir donc deux interventions chirurgicales. Je ne vous raconte pas comme j'étais atteinte à l'époque. Et déjà, quand je suis revenue les deux fois, j'étais quand même un petit peu sidérée du fait qu'en fait, ah salut, tu es de retour, hop hop hop, on commence à travailler comme si de rien n'était. Moi, clairement, l'endométriose touchant à des parties, pour moi, ça fait partie d'une sphère intime. Je n'avais pas vraiment envie non plus spécialement de donner des détails par rapport à ça. Mais c'est vrai que ça a été mon premier questionnement, de se dire tiens, c'est fou quand même, on s'absente deux fois un mois. Et en fait, il n'y a pas du tout vraiment de retour. Alors, je ne m'attendais pas à un petit déj, des banderolets, etc. Mais quand même, un peu plus d'intérêt ou de questions. Même si je vous dis qu'à nouveau, je n'aurais pas voulu y répondre de trop ou j'aurais pu esquiver le sujet principal. Mais voilà, ça m'avait déjà ouvert ma curiosité. Donc, je referme la parenthèse de 2013. Mais tout ça pour dire que le jour où j'ai recommencé, en plus, c'est petite erreur stratégique aussi. Donc, c'était un 1er septembre et c'était un... lundi. Alors je ne vous raconte pas quand on se ramasse toute sa semaine comme ça. J'ai actuellement plusieurs mamans qui recommencent à travailler, que j'accompagne avec grand plaisir, que j'accompagne pour le retour et elles, elles ont été très malines, c'est-à-dire qu'elles recommencent un milieu de semaine voire une magnifique un vendredi. Je trouve ça tellement mieux. Donc si vous avez la possibilité, petit conseil aussi, ne recommencez pas par une semaine entière, s'il vous plaît. Voilà. et en plus finalement j'étais vraiment scotchée comme je vous le disais du peu de félicitations reçues en fait c'était juste incroyable ma boss directe n'était pas là elle m'avait laissé un petit mot welcome back un petit cadeau dans mon bureau mais sinon à part ça j'ai à peine eu des félicitations comment ça va et on a directement surtout switché sur les problèmes en attente pour celles qui ne le savent pas encore donc j'étais à l'époque Merci. sales manager à l'international, donc responsable de grands comptes clients, et en fait, on avait une énorme réclamation avec le plus gros client de l'entreprise, et en fait, elle avait déjà émergé quelques jours en amont de mon retour, et en fait, on s'est dit, bon, on va attendre que Sophie revienne, et donc, j'ai eu à peine un bonjour, comment ça va ? Tiens, on dirait pas que t'as accouché il y a quelques mois, ça aussi, mais de quel droit tu te permets de juger mon corps et de me dire si... Ça se voit ou pas que j'ai eu un enfant récemment, ça aussi ça m'avait assez choquée, les réflexions qu'on peut faire sur le poids ou pas encore à perdre après une grossesse, évidemment ça venait des hommes ce genre de réflexion, et alors le fait de me ramasser un travail colossal au retour, donc pas du tout de transition non plus et de reprise un peu en différé j'ai envie de dire, parce que ça c'est quelque chose que je vous invite aussi à... Pouvoir regarder avec votre manager ou votre directeur RH aussi, c'est pouvoir se dire, tiens, comment est-ce que je reviens ? Alors, j'ai fait un post récemment sur Instagram justement aussi par rapport à ça. Moi, je vous invite vraiment à avoir un entretien en amont par téléphone, pas longtemps, mais un peu avant votre prise, pour en fait pouvoir partager de quoi vous avez envie, ce dont vous avez besoin, sur quel projet vous avez envie de bosser, si par exemple vous êtes gestionnaire de projet, peu importe, mais pouvoir se dire, ok, je sais dans quoi je remets les pieds quand j'arrive. et de bien s'organiser aussi en amont pour ça. Alors, il y en a qui vont me dire, oui, mais bon, je gâche mes dernières semaines de congé mat à discuter de ça. On ne va pas se voiler la face. On est bien d'accord que de toute façon, à X semaines avant de reprendre, on est quand même déjà dans l'anticipation, dans potentiellement la crainte ou l'excitation, comme je disais tout à l'heure. Si on est toujours en train d'allaiter, on est quand même en train d'organiser ces stocks de lait maternel, etc. Donc, on est quand même dans ce mood de reprendre. et moi je vous invite pour le rendre le plus doux et le plus gérable aussi quand vous serez sur place, c'est de pouvoir en amont, et si ce n'est pas proposé par votre entreprise, c'est de le demander vous-même, d'avoir un contact en amont par téléphone. Il y en a même qui ont pris des lunchs en amont, chacun fait ce qu'il veut ou ce qu'elle veut. Moi je vous invite vraiment à discuter en amont pour savoir sur quoi vous voulez travailler ou sur quoi on voudrait vous mettre et de trouver des accords en amont pour quand vous rentrez. C'est au moins clair et vous ne sautez pas dans la piscine beaucoup trop froide comme moi je l'ai vécu. Ou à l'inverse, vous ne vous retrouvez pas non plus sur une voie de garage parce que mon Dieu, qu'est-ce que j'en entends aussi ce genre de choses. D'accord ? Et donc comme ça, on peut aussi organiser une rentrée. je vais dire de manière séquentielle, transitionnelle c'est à dire on n'est pas obligé de recommencer à fond les ballons à 100% non plus dès le premier jour, donc l'idée c'est de se dire comment est-ce que je peux avoir cette reprise crescendo petit à petit avec des projets qu'on me réattribue petit à petit pour que ça se passe bien parce que n'oubliez pas comme je vous le dis souvent, vous êtes partis pour un Un marathon, ce n'est pas un sprint. Donc, ça ne sert à rien de sauter dans la piscine. Comme moi, je l'ai fait il y a 10 ans, mais en même temps, je n'avais pas le choix. Je n'avais pas eu de meeting en amont, de discussion au téléphone en amont sur comment ça allait se passer. Et donc, c'est pour ça aussi que je le promeux autant aujourd'hui. C'est-à-dire, essayez de préparer ça en amont et prenez votre responsabilité. Vous savez bien qu'en coaching, on travaille énormément. Ça, c'est « oui, mais moi, je n'ai pas prévu dans ma société » . Eh bien, on s'en fout. Prenez, reprenez le pouvoir. pouvoir, et poser la question, soyez proactive, et demandez cet entretien en amont pour votre prise, c'est vraiment important, parce que sinon je vous assure, c'est vraiment un retour beaucoup trop intense, beaucoup plus, beaucoup trop difficile, où du coup, on est vraiment, on a réenclenché quelque chose, où on est, je l'ai déjà partagé dans un épisode aussi, sur ce côté, on veut démontrer qu'on est toujours aussi productif, on veut essayer de rattraper une période d'absence alors qu'il n'y a rien à rattraper du tout, on est bien d'accord. Et moi le nombre de fois qu'on m'a dit ah oui mais ça on a vu quand tu n'étais pas là, tu sais quand tu étais en congé, ce genre de choses qu'on me dit avec une table où il y a 15 personnes en salle de réunion et que je suis la seule femme ou qu'on est peut-être deux femmes et qu'on me dit ah bah oui mais ça on a vu ça quand tu étais en congé tu sais quand tu te reposais. Et donc là, moi, je me permettais déjà à l'époque de dire, oui, c'est ça le congé de maternité, qu'il n'a de congé que le nom. C'est cela, bien sûr. Oui, je n'ai pas vu. Mais donc, est-ce qu'on peut me briefer sur la chose et pas m'excuser du fait de ne pas avoir été là ? On se remet d'un accouchement, on est en train de répondre aux besoins d'un nouveau-né. On est tous au grand congé et la planète n'arrêterait plus de fonctionner si nous, on ne prenait pas ce temps non plus pour nous. C'est comme ça que la race humaine peut continuer d'avancer. Donc on va arrêter de nous reprocher de nous absenter et on va arrêter, nous, de culpabiliser ou de vouloir rattraper une période qui est juste normale et qui, by the way, est beaucoup, beaucoup trop courte. D'accord ? Et donc moi, malgré le fait que j'avais déjà quand même une belle répartie à l'époque, j'ai toujours eu mon petit caractère, il n'y a rien à faire. Ce moment de me faire jeter dans l'eau, la piscine, parce que j'ai eu mon gros client, du coup, je pense que c'était... Le lendemain même, j'avais ce client en question pour me demander, on en était, qu'est-ce qu'on allait faire, quelles étaient les actions correctives, alors que je rentrais de quatre mois d'absence. Vous imaginez le truc ? C'était juste incroyable. Et ça, je vous parle, ça c'était le gros sujet, mais de tout le reste aussi, qui m'attendait comme ça, qui dormait comme si de rien n'était. Donc vous imaginez la pression au travail qui est venue se mettre comme ça du jour au lendemain, ça a été juste énorme. Et donc du coup, qu'est-ce que j'ai fait ? déjà en termes d'organisation, mon mari m'a dit c'est toi qui iras chercher Nathan à la crèche, comme ça je suis sûre que tu rentres à une heure descente, mon mari me connaissait bien, et donc en fait j'arrivais en même temps que la femme d'ouvrage à 7h00, j'étais au travail, d'accord, et donc je quittais en fait la maison, ou soit Nathan dormait toujours, soit il était en train de gazouiller avec mon mari et de faire des mamours, et moi je partais à ce travail où j'étais déjà débordée, épuisée en... peine quelques jours ou quelques semaines, ça n'allait pas du tout en fait. Je me suis replongée à 200% sans aide, sans reconnaissance du fait que c'était difficile, sans me demander comment ça allait, sans voir comment on pourrait éventuellement décaler certains projets pour que je m'en sorte, etc. Ça a été terrible, vraiment terrible. Et ce truc aussi de se dire, la culpabilité de se dire je dois le faire, c'est important de prouver que je suis aussi productive qu'avant, mais il n'y a plus d'avant, avant c'était avant aujourd'hui c'est aujourd'hui, et donc c'est important vraiment de composer avec sa nouvelle vie, son nouveau rythme ses nouvelles possibilités et de créer en fait ce nouveau rythme adapté, ça j'insiste c'est vraiment important, parce que moi du coup qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai sur-travaillé j'ai sur-compensé et en même temps j'ai essayé d'être une maman ... présente aussi une maman disponible pour son enfant une maman qui continuait à l'été, je l'avais partagé dans un autre épisode le fait que je voulais absolument continuer à donner le sein à Nathan, à donner du lait maternel en stock pour la crèche je faisais partie des... J'étais la première personne à donner du lait maternel dans cette crèche à l'époque, on avait gagné avec des urons. Et en fait, je me suis vraiment épuisée aussi à me lever encore plus tôt le matin pour tirer aussi, pour pouvoir faire des réserves, etc. Et ça aussi, c'est un point hyper important de se dire, notre énergie, elle est capitale en fait à relancer. Parce que fatiguée vous êtes et vous serez, c'est normal, vous sortez d'une période qui reste une période épuisante, fatigante, IQ. potentiellement un enfant qui ne dort toujours pas beaucoup, et donc fatalement le fait de retourner travailler et d'aller dans un autre horaire, etc., moi j'étais juste épuisée, et puis Nathan du coup demandait beaucoup plus le sein pendant la nuit, etc., et je me levais encore à l'aube à 5h du matin pour tirer dans le canapé, pour devoir lui donner, pas pour créer ce stock, mais qui n'arrivait pas à se faire, parce que ma lactation diminuait tellement j'étais crevée, et un jour mon mari m'a retrouvée avec le tire-lait dans le salon, en train de pleurer, en train d'essayer de tirer mon lait que je n'arrivais pas, il m'a dit « ça suffit » . Sophie, ça suffit, tu n'arriveras jamais comme ça. Donc Nathan, il va survivre s'il continue à avoir ton lait quand il est avec toi. Et puis s'il a du lait en poudre le reste du temps, ce n'est pas grave. Mais toi, tu ne vas pas pouvoir continuer comme ça longtemps. Et il avait tellement raison. Et je le remercie encore aujourd'hui de m'avoir dit ça. Parce que du coup, passer en allaitement mix, ça m'a beaucoup aidé. Fatalement, en pouvoir continuer à l'allaiter quand j'étais avec lui. Et aussi me préserver. et dormir comme je pouvais parce que Nathan était un enfant, je dis était mais Nathan est un enfant qui ne dort toujours pas mais ça c'est pour les raisons de sa maladie neurologique aujourd'hui mais je veux dire déjà à l'époque il ne dormait pas et donc j'ai quand même pu m'épargner quelques heures de sommeil par semaine en évitant d'allaiter, pas d'allaiter pardon, de tirer mon lait comme ça à toute heure du matin pour pouvoir faire ce stock, vous voyez mais ce Cette volonté de surfaire que ce soit au travail en montrant « Eh les gars, je suis là, je suis toujours compétente, productive, faites-moi confiance, etc. » et à la maison de dire « Eh, je fais tout faire, je vais donner le sein, je vais donner mon lait en réserve pour la crèche, je vais commencer à faire les petits pots, les purées moi-même, parce que mon enfant a commencé la diversification. » Et à un moment donné, il faut choisir ses batailles, comme on dit. D'accord ? Et là, important vraiment, parce que moi, j'ai vraiment, en fait, ces premiers mois, j'ai vraiment créé les premières brèches de mon épuisement et de mon burn-out qui a, en fait, éclaté trois ans après. Mais clairement, je me suis mis dans des schémas de fonctionnement, de culpabilité et de surinvestissement au travail qui ont donné comme résultat, bon, ça a été un peu silencieux, un peu vicieux parce que ça a duré longtemps, mais quand même, les schémas se sont bien installés, les brèches, elles se sont bien faites à ce moment-là. D'accord ? Dans ses débuts. Parce que je voulais tellement être là, à la maison, et bien faire les choses, et je n'étais pas beaucoup là. Parce qu'on ne se rend pas compte, en fait, avant de recommencer, que finalement, nos enfants, on ne les voit pas beaucoup la semaine. Moi, je ne sais pas comment fonctionnent vos enfants. S'ils vont dormir tôt, ils vont dormir tard. On m'en attend, donc ils ne dormaient pas beaucoup. Par contre, ils allaient dormir tôt. Et donc, du coup, on se rend compte que quand on rentre du travail, qu'on a à peine le temps de potentiellement... allaiter un petit peu, donner le bain, jouer un peu, que déjà il est crevé qu'il va dormir. Alors après, oui, ok, on va avoir des temps pendant la nuit, mais ça c'est différent parce que la conscience n'est pas la même. Mais mon Dieu aussi, quel gap, à nouveau, entre ce que j'avais imaginé, le temps que j'aurais avec lui et la réalité. Et donc ça aussi, ça me brisait le cœur et donc je voulais être là et être bien là quand j'étais là et être une bonne maman. Et à côté de ça, je voulais être encore une manager qui fonctionnait, qui raisonnait, qui travaillait, qui délivrait. Mais en même temps, on ne peut pas tout donner comme ça et surtout à une intensité pareille, ce n'est pas possible. Et je ne vous raconte pas quand on allait blague des collègues aussi, parce que du coup, c'est moi qui allais chercher Nathan. Donc je partais, je quittais le bureau, il était 17h. Mais j'étais là depuis 7h du mat. Donc vous imaginez 10h à bosser comme ça. qui est-ce qui peut être productif dans toute situation de la vie pendant 10 heures d'affilée ? Personne. C'est un rappel ici quand même aussi, d'accord ? Que j'ai appris bien plus tard aussi. Et je longeais les murs parce que j'étais gênée de partir à 17h, parce que ce n'était pas une bonne heure pour partir et que mes collègues me faisaient des petites blagues. « Quoi, Sophie, tu es passée à mi-temps maintenant ? » Mais ces blagues, elles n'ont pas lieu d'être de un. Où est la bienveillance des collègues ? Et deuxièmement, Je n'avais pas à allonger les murs. C'était normal pour moi de partir à 17h, après 10h au bureau, pour aller de toute façon démarrer ma deuxième journée, qui serait aussi potentiellement intense, en plus d'être des chouettes moments à partager avec mon fils. Mais bon, ça reste des moments aussi. on a pas mal de choses à faire, on est fatigué, etc. Donc voilà, pourquoi fouir les collègues, le regard des collègues ou quoi que ce soit quand on s'en va ? Soyons fiers, comme je le dis à mes coachés aujourd'hui, relevez le menton et quittez votre open space, votre bureau ou quoi que ce soit, le menton relevé et de dire aux gens, je vais chercher mon enfant à demain et pas s'excuser d'aller chercher notre enfant, ça change tout. D'accord ? Mais tout ça... Moi, à l'époque, je ne le savais pas. On ne parlait pas de tout ça. Il n'y avait rien autour de ça et les gens ne parlaient pas entre eux. En plus, moi, la plupart de mes amies, elles avaient eu leurs enfants avant moi. Et quand on parlait de toute façon, maternité, on ne parlait pas du tout de ça. Ma super amie, collègue, à l'époque, était en cours. congé maths, quand moi je suis revenue, c'était l'enfer de me retrouver sans elle. Yasmine, petite dédicace pour moi, parce que je sais que tu écouteras cet épisode. Gros bisous. Mais je savais pas. Et le nombre de fois que elle, justement, je l'avais entendue parce qu'elle, c'était son deuxième enfant, après son premier enfant, chaque fois que je la voyais courir un peu, entre guillemets, mais sans savoir, parce que j'étais pas encore maman, et qu'elle disait « Ben, j'ai voulu un vélo, alors je pédale. » Parce qu'on avait l'impression toutes, qu'on n'a pas le droit de se plaindre. Et donc moi, en fait... j'ai pensé pendant des mois j'avais honte de ne pas arriver à gérer parce que je regardais toutes ces femmes autour de moi, mes amis ou ce qu'on voyait sur les réseaux sociaux peu importe etc mais c'était moins fort à l'époque mais il y avait quand même pas mal de modèles, de rôle modèle et je me disais mais comment elles font moi j'y arrive pas, je suis trop nulle mais jamais j'ai questionné à l'époque le fonctionnement de la société ou le côté éducationnel ou le... Le fonctionnement des entreprises, je croyais que c'était moins, moins, moins et juste moins. Et donc j'avais honte et donc je n'en parlais pas et donc je ne demandais pas d'aide. Et donc, et donc, et donc, vous imaginez la spirale infernale est négative. Donc s'il vous plaît, aujourd'hui, vous avez la chance, j'espère, d'entendre ces mots dans vos oreilles, vous qui recommencez à travailler en cette période ici. S'il vous plaît, réfléchissez à tout ça. conscientiser tout ça, c'est super important et pourquoi pas vous faire accompagner également dans cette transition, parce que moi j'aurais tellement aimé avoir une coach comme moi à mes côtés, mais ça aurait tellement tout changé par rapport à mon travail, vraiment parce que ça s'est pas amélioré par la suite quand j'ai recommencé à voyager aussi quelle culpabilité, quelle difficulté de quitter mon enfant une nuit, deux nuits, cinq nuits difficile, et à nouveau, je ne comprenais pas, je pensais que c'était moi qui étais trop faible, trop sensible, trop machin, trop machin. Non. Et donc, avoir quelqu'un à ses côtés qui puisse dire, c'est normal ce que tu vis, c'est normal ce que tu ressens, oui, c'est difficile, oui, tu as le droit d'avoir des émotions, et comme je le disais tout à l'heure, tu as le droit aussi d'avoir des émotions contradictoires, mais ça va aller, tout n'est pas de ta faute. D'accord ? et aussi on peut travailler sur tout ça de quoi est-ce que tu as besoin qu'est-ce que tu veux faire vraiment là aujourd'hui qu'est-ce qui est important c'est quoi tes limites qu'est-ce que tu es d'accord de faire encore qu'est-ce que tu n'es plus d'accord de faire Et comment est-ce que tu peux mettre en place ces limites vis-à-vis de tes collègues, vis-à-vis de tes supérieurs, dans ton couple aussi, dans ta famille, peu importe, j'en sais rien moi. Mais vraiment, comment est-ce que je peux faire pour mettre tout ça en place ? Et aussi, ne pas m'oublier moi, parce que j'entends souvent mes coachés me dire, moi ma priorité c'est que mon enfant il aille bien, ma priorité c'est son bien-être. Ok, moi aussi c'était le cas, je sais que c'est le cas de la plupart d'entre nous, mais la plus grande donnée dans l'équation importante pour que votre enfant aille bien, c'est que vous allez bien vous-même, d'accord ? Donc s'il vous plaît, prenez soin de vous. J'aurais tellement eu envie qu'on me dise « Arrête de courir, ça ne sert à rien, ose-toi, réfléchis, qu'est-ce que tu veux ? » Comment est-ce qu'on met ça en place ? Et prends soin de toi. Prends des temps pour toi. Oui. Tu y as le droit, vraiment. tu y as droit. Et ce n'est pas la phrase « t'as voulu un vélo, pédale » que j'aurais voulu entendre, mais bien, ce n'est pas un sprint, c'est un marathon. Donc s'il te plaît, prends le temps et prends soin de toi. Donc c'est vraiment ça que j'ai envie de vous partager aujourd'hui, à vous qui retournez travailler en ce moment. que vous ayez recommencé depuis quelques jours, quelques semaines, ou même encore quelques mois, que vous soyez sur le point de reprendre, j'espère que ces mots vous toucheront et vous aideront. Parce que moi, je le répète, j'aurais tellement voulu avoir quelqu'un à mes côtés pour me dire tout ça, et aussi pour pouvoir travailler tout ça. Ça aurait tellement tout changé. J'espère que ce partage personnel vous aura aidé. J'aimerais résumer cet épisode en vous disant donc bien que le retour au travail est une transition importante dans notre maternité et qui mérite vraiment qu'on s'y prépare soi-même et aussi au travail avec ses responsables. D'accord ? que les émotions, elles sont normales et légitimes, même si elles sont contradictoires, et qu'il est important pour vous de prendre soin de vous, de demander du soutien, et aussi, bien sûr, de mettre des limites, dès le début, à tout niveau, et de bien communiquer ces limites, pour vous éviter de vous épuiser, de vous cramer. N'oubliez pas.