Speaker #0La vieillesse, c'est pas pour les mauvaises. Pat Davis. Laurence Bizan, Dans Génération. Bonjour à vous, merci de me prêter l'oreille. Je vous la rends telle qu'elle dans deux minutes et quelques, promis. Après 38 ans de radio, 38 ans de plaisir dans ce métier d'animatrice, métier passion pour moi, alors je sais que je ne suis pas la seule à avoir vécu mon boulot comme ça. Enfin, c'est une chance. Me voici à la retraite. Bim ! Retraité. Alors, déjà, le cap en soi n'est pas rigolo rigolo. En tout cas, pour moi, je sais qu'il y en a qui s'en réjouissent. Mais bon, on va dire que c'est un truc normal, une étape naturelle. En tout cas, quand on bosse dans le service public. Au revoir, merci, on n'y coupe pas. Alors, je vais peut-être préciser ici que je suis partie à 64 ans. J'aurais pu rester une année de plus. Mais enfin, je n'allais quand même pas jouer le jeu de celles et ceux qui veulent renflouer la VS. Sur le dos des femmes, bien. Vous savez, les femmes, qui n'ont pas encore le même salaire et compagnie que les hommes. Parenthèse fermée. Où en étais-je ? Oui, alors ce drôle de cap, la retraite, drôle de cap pour beaucoup d'ailleurs, c'est un passage à apprivoiser et c'est pas simple. Mais enfin, il n'y a rien d'autre à faire, alors acceptons. J'accepte. Cela dit, le mot qui chapeaute ce moment, je suis désolée, mais retraite, il est vilain. Il est vilain ! Je vais vous dire, pour moi, ce mot claque comme une punition. T'as bien bossé, salut je t'ai vu, hop, t'as l'âge de te mettre en retrait dans ton coin, là. Et si t'as encore envie d'être dans un mouvement actif, te voilà destiné ou bénévolat, à quelques exceptions près. Tout travail mérite salaire, tu parles, par la retraite, tout le monde trouve normal que tu bosses gratos. Ça se discute, ça n'est pas qu'une question d'argent, mais de reconnaissance aussi. Mais enfin, là n'est pas le propos. Je reviens à mes moutons. Ce mouton noir, ce mot de retraite, retraiter, ce n'est pas gentil de dire ça comme ça. Mais il est moche. Il ne me convient pas. Je ne me retrouve pas dans ce terme. Alors j'en ai adopté un autre, venu d'Espagne, où retraite se dit rubilación, la jubilation. Ah ben voilà, c'est beaucoup plus parapan, plus joyeux. C'est mieux, non ? Et comme tout est une question d'attitude, j'adopte avec le sourire. Celle de la jubilaire. Voilà, et vous ? Qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce que vous êtes d'accord avec moi ? Ou est-ce que vous trouvez que je chipote ?