Description
On l’avait avertie, c’est bien vrai: rien de pire – ou de mieux – que d’être sa propre cheffe pour organiser son nouveau temps. Quitte à en perdre…
Découvrez le deuxième épisode de son nouveau Podcast, "la vieillesse, c'est pas pour les mauviettes".
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
La vieillesse, c'est pas pour les mauvaises, Pat Davis. Laurence Bizan, Dans Génération. Vous avez remarqué ? La notion du temps change selon les moments dans nos vies, on va dire selon l'âge. Un mouflet ne capte évidemment pas la même longueur de temps qu'un seigneur. C'est combien une minute, ça représente quoi ? C'est difficile à expliquer ça. Ou alors trois jours ? Pour un petit loulou, ça fait trois dodos, ça c'est peut-être un peu plus clair. Cela dit, il y a des petits moustiques qui pensent que des gens de mon âge ont connu les dinosaures. Tout est relatif donc. Quand j'étais encore active façon salarié, on m'a dit que j'allais constater une différence une fois retraité. T'as pas une minute à toi là, mais après tu verras. T'auras plus une seconde. Je vais vous dire un truc, je confirme cette impression. L'impression que le temps passe toujours vite, même peut-être plus vite. C'est que, enfin... En tout cas pour moi, il y a une sorte de généreuse désorganisation qui s'est installée, sans être ouvertement invitée d'ailleurs. Il n'y a plus de routine, de cadre temporel régulier. J'ai des activités ponctuelles, ici et là, une chronique pour génération par exemple, et je dois gérer mon temps dans un calendrier dont je suis censée maîtriser la planification toute seule, comme une crante. Alors oui, j'ai le temps, à moi d'épingler mes rendez-vous, mes trucs et combines à accomplir, totalement. librement. Voilà, c'est beau, cette liberté. C'est vrai, c'est beau, mais c'est très, très flippant aussi. Ça n'est pas évident de devenir sa propre chef du temps qui passe. Cela dit, il existe un délicieux revers à cette médaille du temps glissant qui file comme ça, incessamment, au risque de narguer certaines et certains d'entre vous. Je vous l'avoue crânement, je m'offre le luxe jouissif. de prendre le temps d'en perdre, sans culpabiliser en plus. Vous trouvez honteux d'avouer ça ? Mais je me questionne, au bout du compte, s'agit-il vraiment de temps perdu ? C'est du temps que je laisse galoper, en regardant pousser le gazon, en rêvant éveillé, et ça fait du bien. C'est une des facettes indiscutablement positives de la Robillatheon. La retraite, donc. Bon, j'espère que je ne vous ai pas fait perdre trop de votre temps. Sinon, prenez donc un moment pour lire ou relire Proust. Vous allez peut-être le retrouver, ce temps. Ou alors Éluard, Paul Éluard. Le passé est un œuf cassé, l'avenir un œuf couvé. Je ferme les guillemets. Et alors le présent, c'est quoi ? La poule ? Mais non ! En ce qui me concerne, le présent, c'est plus que jamais Carpe Diem. Qu'en est-il pour vous ?
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La vieillesse, c'est pas pour les mauvaises, Pat Davis. Laurence Bizan, Dans Génération. Vous avez remarqué ? La notion du temps change selon les moments dans nos vies, on va dire selon l'âge. Un mouflet ne capte évidemment pas la même longueur de temps qu'un seigneur. C'est combien une minute, ça représente quoi ? C'est difficile à expliquer ça. Ou alors trois jours ? Pour un petit loulou, ça fait trois dodos, ça c'est peut-être un peu plus clair. Cela dit, il y a des petits moustiques qui pensent que des gens de mon âge ont connu les dinosaures. Tout est relatif donc. Quand j'étais encore active façon salarié, on m'a dit que j'allais constater une différence une fois retraité. T'as pas une minute à toi là, mais après tu verras. T'auras plus une seconde. Je vais vous dire un truc, je confirme cette impression. L'impression que le temps passe toujours vite, même peut-être plus vite. C'est que, enfin... En tout cas pour moi, il y a une sorte de généreuse désorganisation qui s'est installée, sans être ouvertement invitée d'ailleurs. Il n'y a plus de routine, de cadre temporel régulier. J'ai des activités ponctuelles, ici et là, une chronique pour génération par exemple, et je dois gérer mon temps dans un calendrier dont je suis censée maîtriser la planification toute seule, comme une crante. Alors oui, j'ai le temps, à moi d'épingler mes rendez-vous, mes trucs et combines à accomplir, totalement. librement. Voilà, c'est beau, cette liberté. C'est vrai, c'est beau, mais c'est très, très flippant aussi. Ça n'est pas évident de devenir sa propre chef du temps qui passe. Cela dit, il existe un délicieux revers à cette médaille du temps glissant qui file comme ça, incessamment, au risque de narguer certaines et certains d'entre vous. Je vous l'avoue crânement, je m'offre le luxe jouissif. de prendre le temps d'en perdre, sans culpabiliser en plus. Vous trouvez honteux d'avouer ça ? Mais je me questionne, au bout du compte, s'agit-il vraiment de temps perdu ? C'est du temps que je laisse galoper, en regardant pousser le gazon, en rêvant éveillé, et ça fait du bien. C'est une des facettes indiscutablement positives de la Robillatheon. La retraite, donc. Bon, j'espère que je ne vous ai pas fait perdre trop de votre temps. Sinon, prenez donc un moment pour lire ou relire Proust. Vous allez peut-être le retrouver, ce temps. Ou alors Éluard, Paul Éluard. Le passé est un œuf cassé, l'avenir un œuf couvé. Je ferme les guillemets. Et alors le présent, c'est quoi ? La poule ? Mais non ! En ce qui me concerne, le présent, c'est plus que jamais Carpe Diem. Qu'en est-il pour vous ?
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