Speaker #2C'est un épisode un peu particulier aujourd'hui, où j'ai envie d'aborder avec toi une question qui me travaille depuis un petit moment, et je me dis que c'est peut-être le cas pour toi aussi, alors je te partage mes interrogations. Doit-on réellement être parfait pour être écolo, pour se soucier de l'environnement, et s'interroger sur notre mode de vie et notre choix de vie finalement ? Dans les années 70, les écolos étaient plutôt des hippies, peace and love, que peu de gens écoutaient. Et pourtant déjà certains scientifiques à l'époque remettaient en question notre société. Bon, ils n'ont pas été écoutés non plus, et pourtant ils n'étaient pas hippies. Je ne parle même pas des végétariens et végans qui étaient une minorité plutôt mal vue. Mais est-ce que ça a vraiment changé aujourd'hui ? Maintenant on est dans une société où la perfection est de rigueur, mais encore plus quand il s'agit d'environnement. J'ai déjà entendu des personnes venir pointer du doigt mes imperfections si j'ose dire. Non mais attends, t'as un iPhone et tu te prétends écolo, déjà tu devrais commencer par là. Ou si c'est pas toi qui prends cet avion, ça sera quelqu'un d'autre, ça sert à rien du tout ce que tu fais. T'es végétarienne, tu manges pas que des graines quand même, si ? Ou tu utilises ta voiture, tu as déjà pris l'avion, etc. Donc en fait tout ce que tu fais ça sert à rien. Et si tu n'as pas le choix, tu mangeras de la viande, t'inquiète. Ben oui, si je n'ai pas le choix, je mangerai de la viande. Mais aujourd'hui, j'ai le choix. Si je n'ai pas le choix, je vais aller chasser ou faire je ne sais quoi pour survivre. Mais est-ce qu'on en est là à l'heure actuelle dans notre société ? Oups, non. Voilà. Donc, eh oui, j'ai un iPhone car c'est un bon moyen de communication. N'en déplaise à certaines ou certains. Et je fais aussi en sorte d'avoir un téléphone d'occasion. Donc je ne sais pas si tu te poses la question aussi, mais moi je me pose cette question qui est pourquoi il y a autant de pression sur le fait d'être parfait quand on est écolo ? Si tu n'es pas toi-même parfait et que tu ne retournes pas à l'âge de pierre, alors tu ne peux pas te permettre de donner des leçons. Mais qui a dit qu'on donnait des leçons ? Est-ce qu'un jour j'ai dit que je me permettais de donner des leçons ? En tout cas, je ne pense pas l'avoir fait. Ce qui me semble être la réponse à ma question, c'est que beaucoup de personnes ne veulent pas se remettre en question justement, et que ma façon de vivre les met face à leurs contradictions, face à des parts d'ombre qu'ils ne souhaitent pas aller éclairer. Je dis ma façon de vivre, mais je peux dire aussi notre façon de vivre pour toutes celles et ceux qui sont comme moi et qui ont changé leur mode de vie ou sont en train de le faire. Ça dérange forcément les personnes qui restent statiques. Et c'est aussi un manque d'ouverture d'esprit que de ne pas vouloir voir ce qui se passe autour de nous par rapport à nos comportements et leurs conséquences. Je me suis longtemps posé des questions aussi parce que je ne suis pas du tout parfaite dans mes actions du quotidien. Mais est-ce que je dois culpabiliser de ne pas être 100% exemplaire sur tout ? Eh bien, en vérité, vouloir être parfait dans n'importe quel domaine que ce soit est usant, fatigant et surtout contre-productif. Ça ne fait pas du tout avancer les choses et au contraire, ça pousse à la procrastination et à la dévalorisation de soi. Et on vit dans une frustration et une insatisfaction permanente. Parce que, grand scoop, la perfection, ça n'existe pas ! Et donc, est-ce que c'est là-dedans que j'ai envie d'être et de vivre aujourd'hui ? Non, non et non. Mais je fais au moins quelque chose. Et je ne reste pas les bras croisés et j'agis à mon niveau. Certains vont être végan, d'autres végétariens, d'autres ne vont plus du tout prendre l'avion, vont faire du covoiturage, etc. L'important, c'est que chacun puisse faire ce qu'il se sent capable de faire. Et j'en reviens toujours au même point, c'est que c'est par des petits gestes de chacun qu'on arrivera à faire quelque chose de plus grand. Alors oui, être écolo aujourd'hui, pour moi, c'est une étiquette qu'on nous colle, pour nous cataloguer et nous ranger dans une boîte. Personnellement, je n'aime pas ce mot. Je le trouve négatif, étro-sectaire. Ça donne une image de personnes un peu marginales, et qui ne veulent pas respecter les règles et les codes de la société, qui soit vivent chez les bisounours, soit sont des militants, casseurs, et qui n'ont qu'un seul désir, c'est d'empêcher les autres de vivre libres. Alors non, je ne suis pas écolo. Je suis une citoyenne responsable, qui en a juste marre d'être endormie et de faire comme si de rien n'était, alors que le système dans lequel je vis n'est pas du tout adapté à notre vie sur Terre. Et jusqu'à preuve du contraire, et malgré des décennies de recherche spatiale, il n'y a que cette planète sur laquelle nous pouvons vivre. Pour terminer cet épisode, j'ai envie de dire que oui, l'étiquette écolo, ça colle à la peau, et ça marginalise le problème. Mon avis, c'est que nous devrions tous être touchés par ce qui se passe. Nous devrions tous vouloir que cela avance. Parce que c'est notre environnement qui est le point central, le point le plus important. On peut croire que c'est l'économie, le pouvoir d'achat, les retraites, les inégalités hommes-femmes, le racisme. En vérité, toutes ces problématiques seront amplifiées si notre environnement est dégradé. La santé de notre planète est la priorité numéro 1. Tu peux me dire en commentaire si tu es d'accord ou pas avec ça. Et puis si tu veux soutenir mon podcast et que tu te retrouves dans ce que je te dis, alors tu peux le commenter, le noter et le partager. Ciao ciao !