Speaker #0Bienvenue dans Beauté et Planète, le podcast de celles qui veulent prendre soin d'elles sans en faire trop, ni pour la peau, ni pour la planète. Deux fois par mois, je te parle d'ingrédients, de routines minimalistes, de cosmétiques bio et de réflexions engagées pour une beauté plus simple, plus consciente et profondément alignée. Je m'appelle Delphine, esthéticienne et fondatrice de Greenance, une marque végane et éco-responsable pensée pour les peaux sensibles. les mamans pressées et toutes celles qui veulent ralentir sans culpabiliser. Des épisodes courts, concrets et doux pour une révolution beauté en douceur. Dans l'épisode d'aujourd'hui, j'ai envie d'aborder un sujet qui me touche personnellement, c'est l'éco-anxiété. Tu sais, ce mélange d'inquiétude, de tristesse, parfois même de colère face à l'état du monde, au climat qui change, aux forêts qui brûlent, à la biodiversité qui s'effondre. et cette sensation d'impuissance alors même qu'on fait déjà de notre mieux. Cet épisode, ce n'est pas un cours, ni une solution miracle, c'est un moment d'échange, une conversation à cœur ouvert. Parce que je crois qu'on a besoin d'en parler plus souvent. Et que cette anxiété peut aussi devenir un moteur si on apprend à la transformer. Je te partage mon vécu, mes phases de découragement, mais aussi mes outils pour retrouver de l'élan, du sens et du plaisir, même dans un monde qui vacille. Bon alors c'est quoi l'éco-anxiété ? Pour ceux qui ne le savent pas déjà, c'est un terme qui est récent mais de plus en plus répandu et on pourrait croire que c'est une pathologie parce qu'il y a le mot anxiété dedans. Mais ce n'est pas une pathologie ou un problème psy. Il y a des personnes anxieuses qui ne sont pas éco-anxieuses. L'éco-anxiété, ce n'est pas un trouble mental, c'est une réaction saine face à une situation alarmante. L'éco-anxiété, c'est une forme de tristesse, d'impuissance. parfois même de colère face à la dégradation du monde vivant. Allez consulter un psychologue ou un psychiatre, parce qu'on fait de l'éco-anxiété, n'aidera pas vraiment. À moins qu'on soit dans une phase de dépression, bien sûr. Pour moi, l'éco-anxiété, c'est une réaction normale face à un monde en crise. En fait, c'est comme si tout le monde faisait l'autruche, et puis il y a certaines personnes qui sortent la tête du sable, et qui voient qu'on va se prendre un mur, et qui crient. qui hurlent et qui ne sont pas écoutés ou entendus, qui peuvent même être moqués, qui sont pétrifiés parfois parce que les autres restent la tête dans le sable. Et c'est terrifiant de relever la tête et de voir que tout le monde a la tête dans le sable, alors qu'on fonce droit dans un mur à 200 km heure. Je vous laisse imaginer, ça ressemble à un cauchemar. On est d'accord. Maintenant, on va voir comment se manifeste cette éco-anxiété. Chez certains, l'éco-anxiété, ça se manifeste par... Une culpabilité constante, de prendre l'avion par exemple, d'acheter un produit emballé, etc. Un stress diffus, surtout lors des canicules ou autres changements anormaux dans l'environnement. Ou une lassitude, une perte d'énergie à force de se battre pour des causes qui semblent ignorées. On peut aussi ressentir un sentiment d'impuissance, même quand on agit. Exemple personnel, j'ai eu des phases où je me disais, où je me demandais à quoi bon continuer. Est-ce que ça sert vraiment ce que je fais avec Rhinance ? Je n'arrive pas à totalement mettre en pratique mon exigence, parce que je manque de moyens, parce que ce n'est pas si simple que ça en a l'air. Donc voilà, ça fait partie des sentiments d'impuissance qu'on peut avoir. On peut avoir aussi peur pour l'avenir, pour les enfants, pour la planète. On peut se sentir angoissé pour le futur, surtout quand on voit que rien n'est vraiment fait pour éviter la catastrophe. Et puis, on peut être en recherche aussi de perfection éthique, qui rajoute une charge mentale énorme. Et ça, je l'ai vécu dans mon quotidien de maman, pour ma marque aussi. Et on s'épuise parce qu'on a l'impression de devoir tout décortiquer et faire seul. Je pense que tu l'as compris. Personnellement, j'ai fait de l'éco-anxiété et j'en fais encore. Surtout quand l'été arrive, parce que dans le sud, les étés sont de plus en plus chauds. Alors, c'est partout en France, mais le sud est impacté plus durement. Car les canicules durent plus longtemps. Avec les dernières en date, donc cette année, celle de juin 2025, qui chez nous a duré quasiment deux semaines. Et bien sûr celle de la semaine dernière qui a duré presque dix jours au mois d'août. C'était interminable et insupportable. Il y a évidemment aussi les feux de forêt qui en ce moment sont un vrai carnage. Et en automne, on a les épisodes de pluie diluvienne, les épisodes dits sévenols, qui aujourd'hui sont beaucoup plus intenses qu'auparavant. Et si je commence à penser à l'avenir de mes enfants, de nos enfants, j'ai une méga-angoisse qui monte avec la boule au ventre et une sensation d'étouffement par trop de pression. Donc personnellement, j'ai traversé plusieurs phases. Le choc, avec une envie de tout changer du jour au lendemain. La culpabilité, même quand je faisais de mon mieux. Puis une forme de colère silencieuse contre les marques, les industries, les institutions, ceux qui ne voient pas ou qui ne veulent pas voir. Mais ce que j'ai compris, c'est que l'éco-anxiété ne doit pas être un frein. Elle peut devenir un moteur. Et c'est aussi ce qui m'a poussée à créer Grinance. Parce que j'avais besoin d'agir à mon échelle, même imparfaitement. Alors comment je vis avec cette éco-anxiété sans m'éteindre ? Voilà ce qui m'aide vraiment au quotidien et qui j'espère t'aidera aussi. 1. Me reconnecter au présent. Revenir à la nature, ralentir, c'est-à-dire s'autoriser des pauses sans culpabiliser, sans penser à rien d'autre que de se poser et de profiter de l'instant présent. Créer du lien humain. 2. Remettre du lien justement. Parler avec d'autres personnes qui ressentent la même chose, ou même des personnes qui ne ressentent pas d'éco-anxiété, mais qui ont vécu au contact de la nature, et qui sentent bien, et qui voient bien que le changement est là, et que ce n'est pas normal. Ça fait du bien de ne pas se sentir seule ou seul. 3. Agir dans ma sphère d'influence en n'essayant pas de tout porter. C'est-à-dire créer des produits alignés, partager ce que je sais, et inspirer. Pas convaincre tout le monde, ça ne sert à rien. Il faut savoir choisir ses batailles et préserver son énergie. 4. Accepter que l'imperfection fait partie du chemin. On n'a pas besoin d'être parfait pour avoir un impact. Par exemple, ni moi, ni ma marque ne sauveront le monde. Mais ça ne veut pas dire que c'est inutile. 5. Entretenir une bonne santé mentale. Pour ça, je fais du sport. Et ça me permet de vider mon mental. Ça m'aide à mettre à l'écart les idées trop négatives qui peuvent être plombantes. On peut faire de la méditation, du yoga, peu importe du moment que ça nous aide à dégager les idées négatives qui nous empêchent d'avancer. Et ça me fait penser aussi au chef Raouni de la tribu des Kayapos en Amazonie. Lors d'une interview, le ou la journaliste lui a demandé comment il faisait pour tenir dans des situations difficiles comme il est souvent confronté au Brésil. Et il a répondu très simplement. Toutes les idées négatives qui arrivent dans ma tête, je les chasse. J'ai trouvé ça très fort et très inspirant. Et franchement, vivre dans un environnement où la nature est respectée nous aide aussi à chasser ces idées noires. On est bien d'accord que si on avait plus d'arbres dans nos villes, et si on se reconnectait un peu plus à la nature, on vivrait plus apaisé. On ne peut plus continuer sans rien faire et sans rien changer sur nos modes de vie. C'est impossible. C'est tout. C'est factuel. Mais en attendant, on n'est pas obligé de se mettre la rate au courbouillon, comme on dit. À chaque jour suffit sa peine, et chaque petit pas, ça reste un pas en avant qui fait qu'on avance, justement. Et puis peut-être qu'un jour, on aura des inventions qui vont nous aider à dépolluer la planète, par exemple. Donc à corriger les erreurs que nous avons faites. Et peut-être qu'un jour aussi, les politiques vont se mettre à agir. L'espoir fait vivre. Mais justement, il faut garder l'espoir. Parce qu'il n'y a pas d'autre solution. Même si chacun fait de son côté et que les choses changent petit à petit, je pense qu'il faut quand même garder espoir sur le fait que ça puisse un jour changer, évoluer. Et donc ne pas rester sur une anxiété qui finalement nous bouffe et nous empêche d'avancer, de faire des choses qui peuvent être potentiellement très intéressantes pour tout le monde et pour faire évoluer les choses justement. Les conxiétés, en fait, c'est le revers de l'amour qu'on porte à la vie, à la planète, aux générations futures. Ce n'est pas une faiblesse, c'est une preuve de sensibilité. Ne vous sentez pas nul ou nulle, faible, dépassé ou toute autre chose négative. Vous avez eu le courage de relever la tête et de voir la réalité en face. Vous avez la possibilité d'agir et vous faites partie des pionniers. Cette sensibilité ne doit pas nous figer. Elle peut devenir une force si on apprend à l'écouter sans s'y perdre. Et toi, est-ce que tu ressens parfois cette éco-anxiété ? Viens m'en parler sur Instagram ou en commentaire, ça serait vraiment précieux d'ouvrir cette discussion. Voilà, cet épisode se termine et je te dis à la semaine prochaine pour le dernier épisode de notre mini-série de l'été. A très vite ! J'espère que tu as apprécié l'écouter cet épisode. Et si tu aimes ce podcast et que tu veux le soutenir, tu peux le noter, laisser un commentaire pour donner ton avis et le partager autour de toi. Et pense à t'abonner pour ne pas rater les nouveaux épisodes qui sortent deux fois par mois, les jeudis.