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Hand in Hand Parenting avec Sophie

#30 L'anxiété de séparation : quand la rentrée des classe ou la crèche est compliqué pour ton enfant

#30 L'anxiété de séparation : quand la rentrée des classe ou la crèche est compliqué pour ton enfant

1h15 |31/07/2024
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Description

Quel parent ne rêve pas de pouvoir déposer un petit bisou sur le front de son enfant et de partir le cœur léger après l'avoir déposé à l'école ou à la crèche ?

Malheureusement, la réalité est parfois un peu plus complexe. Certains enfants développent une anxiété de séparation à l'approche de ce grand jour. C'est pourquoi, dans cet épisode spécial de Hand in Hand avec Sophie, nous te proposons un contenu un peu plus long que d'habitude, dans lequel nous partageons tous nos secrets et outils pour que la prochaine rentrée de ton enfant se déroule le plus paisiblement possible.

Sophie est accompagnée de Carol, également formatrice dans l'approche parentale Hand in Hand et pédagogue avec de nombreuses années d'expérience auprès des tout-petits en école maternelle. Ensemble, elles expliqueront comment les outils Hand in Hand, tant pour les parents que pour les enseignants, peuvent transformer la rentrée des classes en un moment d'écoute et de connexion, quel que soit l'état d'esprit de ton enfant (ou le tien) à l'approche de cette étape.

Et si tu souhaites davantage de ressources, n'hésite pas à télécharger notre kit de rentrée en suivant ce lien :


 https://handinhand.lpages.co/back-to-school-pack-for-parents-french/ 


Bonnes découvertes !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    bonsoir à tous et bienvenue dans cette master class on est très heureux de vous accueillir carole et moi pour cette master class sur le sujet de l'anxiété de séparation alors avant de commencer on va se présenter et puis bien sûr on va représenter un petit peu un in-hand je sais pas trop comment vous avez eu vent de cette master class peut-être via les réseaux sociaux peut-être que vous êtes abonné à notre newsletter, peut-être que vous nous avez connus par le bouche à l'oreille, peut-être que vous avez suivi une formation indienne également. En tout cas, Indynen, qu'est-ce que c'est ? C'est une association à but non lucratif qui existe depuis maintenant 35 ans et qui se donne vraiment pour mission de soutenir les parents, de soutenir les pros de la petite enfance dans tous les moments où les choses peuvent être un petit peu compliquées avec les enfants. Et l'objectif, la mission vraiment pour nous, c'est d'équiper toutes les familles avec des outils d'écoute. et d'offrir du soutien émotionnel pour que les choses se passent le mieux possible en famille ou en collectivité. Alors, Hand in Hand, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses qui se passent dans le monde entier. On est plus de 180 formateurs à offrir des cours, à offrir des masterclass, à également contribuer à la création de plein, plein, plein de contenus disponibles en ligne, souvent gratuitement. et donc nous Hand in Hand France on est aujourd'hui trois formatrices avec des candidates aussi qui se préparent à la certification. Et on a eu cette grande chance il y a un an maintenant de sortir la version française du livre qui s'appelle « Écoute, les outils indispensables pour se connecter à son enfant » . Et c'est un livre qu'on aime énormément parce que dedans, en fait, on y retrouve toute la base de l'approche parentale indienne et également une centaine, je crois qu'il y a près de 120 anecdotes de témoignages de parents qui ont... qui étaient dans des situations un peu compliquées avec leur enfant et qui ont réussi, en mettant en œuvre les outils d'écoute de l'approche, à faire en sorte que les choses s'améliorent. Donc, c'est vraiment une Bible à lire et à relire. Donc, si jamais tu ne connais pas encore ce livre, on t'invite à te le procurer. Il est également disponible en version audio, en version Kindle. Et donc, voilà. Et donc, c'est notre petite Bible de l'approche parentale indienne. Plus en détail, l'approche parentale indienne, qu'est-ce que c'est ? C'est avant tout cinq outils d'écoute. Ce soir, on va avoir l'occasion de te présenter les cinq, mais plus particulièrement de te parler d'un de ces outils en particulier qui est absolument clé pour nous dans ces problématiques d'anxiété de séparation. Ces cinq outils sont tous les cinq fondés sur, avant tout, l'importance de la connexion dans la relation entre parents et enfants. Et c'est de ça dont tu vas beaucoup attendre ce soir. Le mot-clé, tu vas vite le comprendre de cette masterclass, ça va être la connexion, ce lien entre parents-enfants. Et notre objectif ce soir, c'est vraiment d'une part de t'expliquer d'où vient cette anxiété de la séparation et qu'est-ce qui se cache dessous, mais aussi également de t'offrir des outils, de t'offrir des outils d'écoute qui, en favorisant cette connexion parents-enfants, permettent à cette anxiété, peu à peu, de disparaître. Donc voilà, voilà pour cette petite introduction à l'approche parentale à Ninane. Carole, est-ce que je peux te laisser te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, est-ce que tu as dit d'où tu étais Sophie ? Combien d'enfants tu as ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore, mais je peux le faire. Effectivement, donc moi je suis Sophie Ménard, je suis assez souvent présente sur les réseaux si tu nous suis, sur Instagram notamment. Et donc je suis à Lille, en France, j'ai cinq enfants. Et l'approche Parental & In-Hand, je l'ai découverte il y a maintenant, à la naissance de mon petit dernier qui a aujourd'hui 4 ans. Et voilà, je suis très heureuse de la partager auprès des parents de ma communauté aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Merci. Et toi Carole ? Et moi, alors moi c'est Carole Kellen-Dong, je suis également formatrice à l'approche Hand in Hand que j'ai découvert il y a maintenant 11-12 ans. Et je l'ai découvert en fait avec la naissance de mon... J'ai 4 enfants, donc ma fille est mon avant-dernier enfant. Et j'ai pu utiliser les outils aussi bien dans l'école, parce que je suis aussi éducatrice de jeunes enfants, et j'ai eu l'occasion de travailler beaucoup avec les enfants, et aussi en milieu scolaire. Et voilà, donc les outils pour moi ça m'a sauvée en gros, ça a sauvé ma relation avec mes enfants, je pense, qui n'était pas forcément mauvaise, mais qui a vraiment évolué beaucoup, et c'est pour ça que j'ai vraiment à cœur de les partager. Moi, mon premier objectif c'est d'aider les enfants. Parce que pour moi, c'est en changeant notre éducation qu'on va changer le monde. Donc c'est vraiment un souhait qui me touche beaucoup, qu'on sache mieux accompagner nos enfants. Qu'est-ce que ça veut dire mieux ? En tout cas de façon non violente et de sortir des punitions et des récompenses. Voilà.

  • Speaker #0

    Super. Il y a une question peut-être que certains d'entre vous se posent ce soir, c'est de se dire, pourquoi parler de l'anxiété de séparation ? On est au mois d'avril, l'anxiété de séparation, on en parle beaucoup pendant de la rentrée scolaire, donc ça peut paraître un petit peu anachronique de parler de ça maintenant. Et en fait, du tout. Pourquoi ? Parce qu'en fait, comprendre l'anxiété de séparation, ce n'est pas quelque chose forcément qui se fait du jour au lendemain. Et nous, on s'est dit, l'anxiété de séparation, non seulement elle peut se manifester toute l'année, parce que ça peut être au moment d'une séparation pour des vacances, une séparation pour, je ne sais pas, une question de maladie, d'opération, ou quoi que ce soit. Donc, non seulement c'est quelque chose qui peut se passer toute l'année pour un enfant, mais également, si jamais vous avez votre enfant qui se prépare à une rentrée, que ce soit en maternelle, à une rentrée en CP, en sixième, ou même en orcerie, eh bien, en fait, c'est des choses qui se préparent. Et dans ce qu'on va pouvoir te dire ce soir, tu vas découvrir qu'en fait... L'idée n'est pas juste de pouvoir accompagner le moment T à l'instant où il y a la séparation qui se fait, mais l'idée c'est également de préparer le terrain, et préparer le terrain ça prend du temps. Et on s'est dit voilà, on propose le mois d'avril, et on se dit que comme ça, que ce soit les séparations de grandes vacances, que ce soit les séparations de papa-maman à la rentrée, et bien vous serez prêts et aguerris et en mesure de mettre en oeuvre tous les outils dont on va vous parler ici ce soir.

  • Speaker #1

    Formidable ! Donc, on va peut-être commencer par parler de la connexion, puisque tu en as déjà dit quelque chose. Donc en fait, l'approche se base beaucoup sur cette idée qu'un enfant a besoin de connexion, et c'est quelque chose qui a été vraiment maintenant aussi montré dans le cerveau. On sait que ça fonctionne comme ça, c'est-à-dire qu'un enfant, un bébé qui arrive sur terre, ce qu'il va rechercher, c'est de se connecter à quelqu'un qui va lui apporter la sécurité. Merci. Le petit humain, quand il naît, il est juste incapable de survivre par lui-même et donc il va être avide de signaux, de regards, de contacts avec une personne clé. Alors ça peut être la nounou quand il est en journée chez la nounou, ça peut être la maman, le papa, mais c'est quelqu'un qui est constant, dans lequel il peut vraiment s'appuyer pour se sentir bien. Donc il a un besoin vital de connexion. On a pu faire des tests, on a pris une maman avec son bébé, elle faisait des petits gazouilles, le bébé rigolait, la maman faisait des petits gazouilles, le bébé rigolait, et tout à coup la maman a porté un masque, enfin pas porté un masque, mais elle n'a plus du tout rien fait, elle est restée immobile comme ça. Le bébé, d'abord c'est vraiment touchant, il essaye de l'animer, alors il fait encore plus de bêtises, il rigole, il gigote et tout, et si elle continue comme ça, il me semble que c'est 45 secondes, je ne suis plus très sûre, mais c'est de cet ordre-là, et il se met à hurler pour vous dire à quel point pour lui c'est vital. Donc, c'est vital parce qu'en fait dans notre cerveau, je ne vais pas aller très loin là-dedans, mais on a plusieurs parties dans notre cerveau, et quand on est connecté, on peut penser. Quand on se sent bien, quand on est relax, on a la mémoire qui fonctionne, on a notre raisonnement qui fonctionne, on peut réfléchir, comprendre ce qu'on nous dit, faire appel à des souvenirs aussi, se dire « ah oui c'est vrai, on avait fait ça la dernière fois » . Alors que... quand on ne se sent pas en sécurité, on a le stress qui arrive, des émotions de peur, et celles-ci vont inonder notre cerveau et nous rendre incapables de penser, et incapables même de comprendre ce qu'on nous dit. Et c'est encore beaucoup plus fort chez les enfants qui sont tellement dépendants de nous que pour eux c'est encore beaucoup plus fort, ils sont encore un peu bruts de décoffrage. Le cerveau d'un enfant évolue maintenant on dit même jusqu'à 25 ans. On va dire qu'en tout cas jusqu'à passer l'adolescence, ce cerveau il est en train de se former. pas du tout les mêmes capacités, d'un petit enfant ou même un enfant jusqu'à l'adolescence, que nous, pour gérer ce qu'on appelle « gérer les émotions » . Donc, nous on veut tellement gérer les émotions, mais on va plutôt parler de les accompagner. Parce que justement, on a conscience que cet enfant a besoin de connexion. Une connexion, ça veut dire qu'on est proche de lui, qu'on l'écoute, qu'on lui donne de l'attention, des regards. Quand la connexion se casse, l'enfant tout à coup c'est comme s'il était perdu. Et donc là, il y a des émotions de stress qui viennent et qui vont s'exprimer. Donc quand l'enfant s'exprime, quand vous le voyez se rouler par terre, quand vous le voyez hurler, crier et même devenir agressif, en fait ce sont tous des signes qu'il ne se sent pas en sécurité, qu'il a besoin de connexion. Alors évidemment, ça peut paraître démesuré ce qu'il exprime comme émotion. Par exemple, vous dites « mais c'était une petite chose, pourquoi j'ai droit… » Eh bien parce que la connexion est rompue et pour lui ça lui rappelle peut-être aussi des vieux souvenirs, en tout cas pour lui sur le moment ça le fait ressentir comme ça et c'est indéniable. Et ce n'est pas un caprice. L'enfant n'essaie jamais de nous manipuler. mais sauf qu'il exprime directement ce qu'il ressent, si on le laisse évidemment. Donc ça c'est le premier point vraiment très important à comprendre. Parfois un enfant qui n'est pas bien, comme ça, si on s'approche de lui, on lui offre la connexion, ça va tout de suite le calmer et il va pouvoir à nouveau penser. D'accord ? Des fois c'est quelque chose qui… Tout ce qu'il faut c'est de la connexion, on s'approche de lui, on lui offre notre regard, on lui offre un… une façon intérieure d'être qui est calme, qui est rassurante, et ça va effectivement amener la paix chez l'enfant. Mais pas toujours, parce que des fois il y a plus qui doit sortir. Néanmoins, notre attitude d'accueillir alors ce qui doit s'exprimer va permettre à l'enfant de retrouver son équilibre. Et ça c'est essentiel de comprendre que les pleurs, les cris, en fait c'est une façon de retrouver l'équilibre pour l'enfant. La nature nous a prévus comme ça. Elle a prévu que ces choses-là, on puisse les évacuer pour qu'on puisse à nouveau penser, être en lien avec les autres, etc. Qu'est-ce que je voulais ajouter ? Oui, c'est… Voilà, donc on ne va pas essayer de raisonner avec un enfant qui est en pleine crise émotionnelle. On ne va pas essayer de lui dire « mais attends, parce que je sais que… » et ceci et cela. On va juste accueillir. On va dire « je vois que c'est difficile pour toi » . Imaginons que vous lui ayez dit « ben non, on ne va pas tout de suite manger le gâteau que je viens d'acheter, parce que c'est pour plus tard » , et que l'enfant exprime son désaccord de façon assez véhémente. Ben juste, vous lui allez dire « ben je vois que c'est difficile de ne pas manger le gâteau tout de suite, mais on ne va pas le manger maintenant » . Et par contre, vous êtes là pour lui et vous l'écoutez. En fait, vous ne dites pas grand-chose, vous êtes juste là avec lui. Voilà, donc… C'est la première étape. Ça va être de bien avoir en conscience que dès que vous voyez un comportement qui semble inapproprié, l'enfant n'est pas en train de faire un caprice. L'enfant a des émotions qui demandent à être entendues et qui ont besoin de s'exprimer.

  • Speaker #0

    Et ça, je pense que c'est un rappel extrêmement important dans le cadre de cette anxiété de séparation. Parce que... Qu'est-ce qui se passe en tant que parent quand on est avec son enfant, on arrive à la garderie, on arrive à l'école, et là soudainement on a un enfant qui, en plus sous le regard des autres enfants, des autres professionnels, des autres parents, explose de façon plus ou moins bruyante, parce que clairement il y a quelque chose qui ne va pas, il ne veut surtout pas vous lâcher la main, il ne veut surtout pas rentrer dans sa classe, il veut partir en courant, d'ailleurs parfois il part en courant. Et c'est extrêmement important ce que vient nous dire Carole parce qu'en fait, ça va pouvoir, si on arrive à garder ces éléments en tête, si on arrive à garder ces éléments de l'importance de la connexion, si on arrive à voir que non, ce n'est pas un caprice qui se cache derrière ça, c'est plutôt l'expression, ce comportement débordant, c'est plutôt l'expression ou le signal de quelque chose qui ne va pas et qui est un petit peu peut-être compliqué à comprendre, alors notre regard va complètement changer. Et cette anxiété de séparation, c'est vraiment un sujet qui est... complexe. Pourquoi ? Parce que le regard que la société peut porter, ou le regard que de façon plus prosaïque, les passants qui vous voient un petit peu en travail émotionnel avec un enfant, peuvent poser sur la situation et il est souvent très jugeant. Il va être souvent en mode, de toute façon, mais celle-là, elle n'arrive pas à s'en sortir. Ou le regard que nous-mêmes, en tant que parents, on pose sur nous, c'est de se dire, de toute façon, je suis complètement incapable. Voir le regard qu'on va poser sur notre enfant va être parfois du style, non mais cet enfant, mais c'est naze, pourquoi il est comme ça ? Alors que le petit copain, en fait, il n'a aucun problème à rentrer dans la classe, je ne l'ai jamais vu avoir un seul souci le matin ou avoir une seule larme. Et donc du coup, on a cette espèce d'attente qui est que notre enfant, quand on arrive à un endroit donné, dans la mesure où tout a été expliqué, il n'y a rien d'extraordinaire, il devrait de lui-même être capable de nous faire un petit bisou sur la joue et de dire bonjour à sa maîtresse et de rentrer dans sa classe. Eh bien non, ce n'est pas aussi simple. Et le fait que ça ne se passe pas comme ça, en fait, c'est tout à fait normal. Et ça, c'est un élément important qu'on aimerait bien, un message important qu'on aimerait bien transmettre ce soir, c'est de se dire que les choses, elles peuvent se passer différemment et ce n'est pas le signe que vous, en tant que parent, vous faites mal les choses ou qu'il y a un problème chez votre enfant ou qu'il y a un problème quelconque. Au contraire, comme l'a rappelé Carole tout à l'heure, c'est au final le signe que votre enfant... il est juste en train de faire son travail d'enfant, à savoir, exprimer de façon peut-être effectivement assez, on va dire, bruyante ou de façon assez claire que là, maintenant, il y a quelque chose qui ne va pas. Et à partir de là, à nous, adultes, de nous dire, OK, en fait, là, il y a... à une anxiété peut-être, il y a quelque chose qui se cache, peut-être que je comprends d'où ça vient, peut-être que je comprends moins d'où ça vient, à moi de passer dans une attitude qui va lui permettre de recouvrer toutes les capacités de son cerveau. Et comme l'a expliqué Carole tout à l'heure, l'idée c'est qu'on le sait, plus on peut insuffler de la connexion dans ces moments-là, plus notre enfant sera en mesure de pouvoir digérer toutes ces émotions un peu compliquées qu'il anime, et du coup, retrouver sa capacité à... raisonner, à comprendre ce qui se passe de lui, à se rappeler qu'en fait il est là parce qu'aujourd'hui c'est le premier jour de l'école etc. et il sera capable de lui-même du coup une fois que tout ça est revenu en place d'aller de lui-même, d'être curieux, d'avoir envie d'apprendre etc. et ça c'est un élément qui est très important dans le contexte de l'école on peut se dire, en fait c'est quoi ce temps perdu à écouter les émotions c'est quoi ce temps perdu Merci. à prendre le temps le matin avec son enfant ou que la maîtresse prend le temps avec l'enfant, etc. C'est du temps perdu sur les apprentissages. Et ça, c'est quelque chose qu'on entend beaucoup, de se dire, mais pourquoi perdre son temps à écouter un capris, je reprends le mot de Carole tout à l'heure, alors qu'en fait, il y a un programme aujourd'hui. On a des choses à faire, on a des objectifs d'apprentissage pour les enfants. Et là, nous, le message qu'on a envie de faire passer, c'est de se dire, En fait, plus un enfant, il sentira... cette connexion avec un adulte à qui il peut faire confiance, qu'il s'agisse de son parent, qu'il s'agisse de la personne qui l'accueille à l'école, et plus il sera en mesure d'être à l'écoute et d'être réceptif à tous les apprentissages qu'on va pouvoir lui proposer. Donc en fait, c'est vraiment un processus qui est complètement intégratif. Et si on oublie cette partie d'écoute, des émotions, quelque part, on met en danger également la capacité à être disponible pour les apprentissages. Carole, tu voulais rajouter quelque chose peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'ai dit que cette connexion est importante, qu'on le ferait à l'enfant, mais j'ai peut-être oublié de dire qu'effectivement dans une journée d'un enfant, il y a plein de moments où la connexion va être rompue, c'est inévitable. Le coup classique du téléphone qui sonne, vous répondez, vos enfants se mettent à se battre. En fait, le fait que vous soyez au téléphone avec quelqu'un, la connexion est rompue, et ils perdent leur moyen de partager, d'être ensemble, etc. Donc ça c'est inévitable, la connexion se rompt. La question c'est alors justement comment on fait pour la rétablir ? Et donc c'est ce que dit Sophie, on est là du coup dans l'écoute des émotions. Et maintenant moi j'aimerais aller un peu plus loin puisque j'ai été du côté et de la maman et du professeur. Déjà à dire qu'en tant que maman, moi la première fois que j'ai assisté à mon petit garçon, il s'est mis à hurler, je n'ai pas compris ce qui m'arrivait. Et on m'a plus ou moins jetée dehors, mais vraiment tout de suite, je n'ai pas eu beaucoup de temps. Et en me faisant comprendre que vraiment je n'étais pas quelqu'un de très doué. que j'avais rien à faire là, de toute façon il fallait que je parte j'ai trouvé ça d'une violence extrême et ça m'a fait justement ce que disait Sophie, c'est quelque chose c'est pas un sujet qu'on aborde, on dit pas et bien là vous avez l'ami lundi, vous savez il y aura probablement ça, on va faire comme ça vous voyez parce que ça au moins il y aurait eu quelque chose, là on me l'a littéralement pris des bras et on m'a dit mais non vous partez et moi je me sauterais dans la rue complètement abasourdie, voilà et du coup j'aimerais témoigner de l'autre côté, quand un parent part et qu'elle a confiance avec la maîtresse. Moi je prenais l'enfant, l'enfant était en pleurs parce que la maman partait, on avait la chance d'avoir une sorte de petite fenêtre, on pouvait voir les parents partir, donc je me mettais là à la fenêtre avec lui, et je ne lui disais pas « mais c'est pas grave machin » , je lui disais « oui, je vois que t'es triste » . Et on regardait la maman partir et l'enfant pleurer, moi je restais avec lui, et c'est comme un médicament hyper précieux, parce qu'un enfant qui avait pu pleurer là pendant 3 minutes, 4 minutes, ça ne durait pas très long non plus. Après, il était capable de réfléchir, de voir les copains, de jouer, de partager, de coopérer, tout ça. Un enfant qui n'osait pas exprimer ou qui avait déjà appris que c'était quelque chose qui n'était pas bienvenu, lui, il n'arrivait pas à réussir à bien jouer, à bien s'intégrer au groupe, mais toute la matinée aussi. C'est-à-dire que c'est vraiment essentiel pour qu'on puisse bien réfléchir et bien fonctionner, qu'on ne soit pas rempli d'émotions, de stress et de peur. Quand je dis comme ça, ça paraît évident, et pourtant, c'est pas évident du tout.

  • Speaker #0

    Et je me permets de rebondir sur un autre élément, Carole. Quand on parle de cette anxiété de séparation, on a tous en tête cette image du moment, de ces fameuses 10 secondes où l'enfant passe d'un bras à l'autre avec des pleurs, des cris et des gémissements. Mais en fait, on ne pense pas au fait que cette anxiété de séparation, elle peut se manifester de façon un petit peu décorrélée de ce moment clé de la séparation à 8h du matin. C'est-à-dire qu'un enfant va pouvoir avoir, par exemple, un comportement très dissipé, c'est-à-dire qu'il va être incapable de se focusser sur une activité donnée. Au contraire, on va avoir des enfants qui vont être très en retrait, donc ils seront très calmes, ils seront très sages, mais en revanche, ils seront un petit peu dans leur bulle. C'est souvent des enfants qu'on voit mettre leur pouce dans la bouche, prendre une mèche de cheveux. Ça, c'est des enfants qui, ça ne se voit pas parce qu'ils sont très sages, ils ne font pas de bruit, ils ne dérangent personne, mais en fait, ils se mettent un peu sous cloche. Comme s'ils avaient intégré cette idée que De toute façon, personne ne va vraiment s'occuper de moi, donc je me mets en retrait parce que là, ça ne sert à rien. Donc, l'important à avoir en tête, c'est que quand, en début d'année, ça c'est peut-être un espèce de réflexe à avoir, l'anxiété de séparation ne va pas forcément se manifester au moment de rentrer en classe. Moi, combien de fois j'ai vu des enfants arriver en classe, mais ils étaient tellement contents parce qu'il y avait la nouveauté, les copains, le nouveau cartable, la nouvelle routine, etc. Et donc... pile poil à ce moment-là, les choses se passaient pas trop mal. En revanche, que ce soit le avant à la maison ou le après de retour à la maison, c'était extrêmement débordant. Parce qu'en fait, ils avaient réussi à se canaliser sur ce moment un petit peu clé qu'on regarde tous comme ça, en disant pour vous que ça se passe bien. Mais en fait, ça débordait après et ça débordait même avant le matin. Donc, avoir en tête que quand on parle d'anxiété de la séparation, il faut voir les choses, c'est comme si on faisait un zoom arrière. Il est important d'aller regarder le comportement de l'enfant ... sur un petit peu l'ensemble de cette journée ou l'ensemble de cette période et de se dire, en fait, là, mon enfant, d'habitude, il ne fait pas ça. C'est un sujet qu'on abordera en live, je crois, à la fin du mois. Mais par exemple, je divague un petit peu, mais des comportements du type des pipiolis. Vous allez vous dire, mais c'est quoi le rapport ? En fait, il peut y avoir un lien et vous allez pouvoir peut-être faire cette espèce de connexion, de se dire, en fait, tous les matins, je le dépose. pas grand chose la maîtresse me dit qu'il est très sale mais la nuit imaginons vous observez énormément de retour de pipioli pour un enfant qui n'avait plus de soucis comme ça eh ben ça peut être d'une certaine façon la manifestation que il ya une anxiété il ya une peur et qui ben voilà qui se révèle la nuit comme ça et ça vaut le coup du coup de mettre en oeuvre les outils dont on vous parle est tout de suite et qui vont permettre de réinjecter une dose de connexion pour permettre à l'enfant de quelque part de digérer toutes ces peurs, toutes ces anxiétés.

  • Speaker #1

    Oui, et puis, comme on parle de contexte scolaire, j'aimerais ajouter aussi qu'un enfant qui peut réfléchir, il peut apprendre. Un enfant qui n'est pas chargé émotionnellement, parce que moi je parlais de coopération, de savoir bien jouer, mais c'est aussi un enfant qui va être curieux, qui va apprendre, qui va retenir, qui peut aller rechercher dans sa mémoire, faire des liens. Donc, on sert l'enfant mais sur toute sa scolarité et le petit temps qu'on va perdre peut-être. enfin petit temps, le temps qu'on va donner pour cet accompagnement des émotions, en fait il va être hyper bénéfique pour tout ce qui viendra après, non seulement les devoirs du soir. Donc oui, ça vaut vraiment la peine, c'est vraiment très très précieux. Et pour enchaîner ce que dit Sophie, les enfants qui ne pleurent pas, les parents sont très fiers, « Ah mais je l'ai su, il n'a pas fait un bruit ! » Mais moi de l'autre côté, ce que je voyais, c'est un enfant qui n'était pas vraiment présent en fait. Et c'est vraiment classique, le doigt, le pouce dans la bouche, mais le truc des tics comme ça, de faire tourner les cheveux, ou des oppositions aussi, je ne veux pas faire, je ne veux pas faire, je ne fais pas, etc. Ça aussi, c'est tous des signes qu'en fait, ça ne va pas bien. Il y a un enfant qui s'oppose, qui ne veut pas faire, ou qui a peur d'essayer. C'est tous des signes que… Et puis dans pas mal de cas, ça peut aussi se transformer en agressivité envers les autres. Et là, l'enfant va en plus… suivant où il est, rencontrer des punitions, rencontrer un monde très hostile. Alors que lui, c'est juste sa façon à lui d'exprimer qu'il n'est pas bien et qu'il a besoin qu'on l'écoute, qu'on soit avec lui, qu'on lui donne de la connexion et du temps.

  • Speaker #0

    Et enfin, le dernier élément que je voulais ajouter avant qu'on passe aux outils, c'était cette anecdote que vous avez peut-être tous vécu de l'enfant qui est en pleurs, en rage, qui ne veut pas aller à l'école. À ce moment-là, la maîtresse le prend dans ses bras, vous, vous partez, et quand vous récupérez votre enfant, la maîtresse vous dit « Oh ! » Mais au bout de 30 secondes, il s'est calmé, tout allait bien. Et ça, c'est très très trompeur, parce que, qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ? Alors, il y a plusieurs scénarios. Le scénario super cool, c'est quand, effectivement, en fait, la maîtresse a fait un travail formidable, et elle a réussi à apporter la sécurité et la cognition qu'il fallait, et l'enfant, du coup, a réussi quelque part à se... à se... à réguler, à digérer, etc. Ça va bien. Mais il y a aussi un scénario où malheureusement, ce qui s'est passé, c'est que l'enfant a très vite compris qu'avec 30 enfants dans la classe ou avec 25 enfants dans la classe, la maîtresse n'aurait pas la disponibilité pour lui. Et un petit peu comme la petite fille tout à l'heure, il se met en retrait et il arrête tout de suite. Parce qu'un enfant a cette intelligence émotionnelle de bien voir quand ses pleurs, quand ses comportements débordants pourront être ou non écoutés. Et combien de fois, et on en reparlera tout à l'heure, combien de fois... Je suis sûre, vous avez récupéré un enfant à la fin d'une journée de crèche, à la fin d'une journée d'école. La maîtresse vous dit, il a été super, ça a été génial. Et au bout de 10 minutes avec vous, mais c'est un vrai petit diable. Et ça, c'est le signe de l'enfant qui se dit, enfin, j'ai une personne qui va enfin pouvoir m'écouter. J'enlève le couvercle et là, boum, ça bouillonne et c'est le feu d'artifice émotionnel. Donc ça, c'est un élément important à avoir en tête. Vraiment là, l'idée, c'est de vous donner tous ces petits signaux, tous ces petits éléments qui permettent de se dire, là, il n'y a pas... peut-être quelque chose à travailler au niveau de cette anxiété de séparation.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Je vous propose maintenant qu'on passe à la seconde partie. Donc, on a bien posé un petit peu la base de la façon dont se manifestait cette anxiété de séparation, la façon dont elle était plus ou moins accueillie, que ce soit aux côtés de la société, que ce soit par les professionnels de la petite enfance, etc. Là, on va vous proposer de vous parler un petit peu des outils de l'approche et ensuite de voir... dans quelle mesure on peut les mettre en œuvre face à cette problématique de l'anxiété de séparation. Donc, Carole, je vais peut-être te laisser nous décrire les cinq outils et on fera ensuite un zoom particulier sur un outil qui nous semble extrêmement clé ce soir qui est l'outil Rester Écouté.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc oui, il y a cinq outils et ce qui est intéressant avec ces cinq outils, c'est qu'ils sont tous... à utiliser en combinaison, individuellement, c'est très créatif. Il y en a cinq, ce n'est pas beaucoup, en vrai, cinq outils, une fois qu'on les connaît, c'est comme une petite boîte à outils, une petite caisse à outils qu'on a à disposition. Donc on a le rester écouté dont on va parler ce soir, on a le temps particulier, qui est un temps qu'on va donner à son enfant et on va jouer avec lui, mais pas on va jouer avec lui, on va le suivre dans le jeu qu'il souhaite faire. C'est un temps qu'on va minuter, parce que pendant ce temps-là, on va être complètement en amour et concentré sur notre enfant. C'est-à-dire qu'on va vraiment être curieux de ce qu'il nous donne, et on ne va pas répondre au téléphone, on ne va pas regarder les SMS, on ne va pas aller aux toilettes. On va vraiment être peut-être pendant dix minutes, mais que avec notre enfant. Et c'est tellement précieux ces dix minutes. Ça peut changer toute une journée ou toute une fin de journée après l'école. Le temps particulier, c'est vraiment, on va dire, l'aspirine de ces cinq outils. Il y en a deux qu'il faut vraiment retourner ce soir, c'est le temps particulier, le rester écouté. Avec ça, on va déjà très loin. Après, on a quelque chose qui s'appelle le jeu écoute, qui est une façon de jouer avec les enfants, où on va chercher à trouver qu'est-ce qui les fait rire, et on va y aller. On va vraiment faire tout ce qu'on peut pour rire. Donc ça va être les batailles de coussins, tous ces jeux qui sont peut-être un peu plus physiques, où on court autour, mais ça peut aussi être juste des... Des blagues, c'est à un moment donné une façon de parler ou de marcher ou je ne sais pas quoi, faire rire, on va juste vraiment chercher par le jeu le rire avec l'enfant. Et puis il y en a encore, ah oui, le fameux mettre une limite bienveillante. Alors c'est interposer une limite, on appelle ça chez Hemingham. Ce qui veut dire, c'est qu'un enfant, comme ses comportements peuvent être débordants quand ça ne va pas, donc il va peut-être tout à coup décider que frapper sa petite soeur, c'est une bonne idée. Parce qu'elle l'énerve en fait cette petite sœur, parce que lui n'a pas pu avoir ce qu'il voulait, et puis cette petite sœur qui est là au milieu, qui fait des bruits, bam ! Donc moi en tant qu'adulte, je vais essayer de prévenir ça, et de voir tout ça, et d'interposer, m'interposer physiquement, prendre la main qui va taper, et dire « Ah ça je ne peux pas te laisser faire, je vois que tu es en colère, mais ta petite sœur, on ne va pas lui faire mal et ça. » Et donc après, je m'interpose physiquement, c'est-à-dire je vais l'empêcher de se faire mal, de me faire mal, de faire mal aux autres, de casser tout ce qui est dans sa chambre, de jeter tout autour. Je vais devoir à un moment donné, parce que cette colère est immense, amener la sécurité. Donc on est bien d'accord, ce n'est pas du tout de vouloir le restreindre ou je ne sais pas quoi, c'est juste d'assurer la sécurité pour tout le monde. Parce que l'enfant à ce moment-là, même s'il vous tape ou s'il essaie de vous mordre ou Dieu sait quoi, ce n'est pas du tout ce qu'il a envie de faire. Lui, il vous aime, d'accord ? Ce sont juste ses émotions qui débordent. Et donc à ce moment-là, mettre une limite, ça va permettre d'assurer la sécurité et qu'il puisse continuer à décharger ses émotions avec vous. sécurité et retrouver l'équilibre. Vous voyez, interposer une limite, on aura un mélange avec le reste écouté qu'on va approfondir ce soir. Et puis alors, le dernier outil, il n'est que pour vous, c'est pour les parents. Et ça, je crois que c'est vraiment ce qui est très différent des autres approches, c'est que cette approche-ci, elle a quelque chose qui est réservé aux parents. parce que

  • Speaker #0

    on sait le travail que vous faites, on le fait aussi et Dieu sait que c'est dur d'être parent. Dieu sait que c'est dur d'être disponible tout le temps et d'écouter son enfant et d'écouter ses cris, ses pleurs et enfin tout ça. Il y a des moments tellement chouettes, il y a des moments où vraiment moi je sais qu'en tant que maman j'ai découvert que j'avais des nerfs. Avant je savais pas, j'avais jamais eu de problème et tout à coup là je me suis dit waouh, mais en fait là j'ai, comme on dit en français, pété un câble quoi. Donc c'est... D'ailleurs, voilà, c'est des choses qui arrivent. Et donc, pour qu'on puisse nous aussi être entendus, on fait des partenariats d'écoute. C'est-à-dire que je vais trouver une maman et je vais lui dire, écoute, on va s'écouter mutuellement l'une l'autre pendant un certain temps. Par exemple, je t'écoute cinq minutes, tu m'écoutes cinq minutes. Et pendant ces cinq minutes, je vais écouter la personne en face de moi et lui donner vraiment tout mon amour, mon attention. Je vais... pas donner de conseils, je ne vais pas juger la personne, je vais juste l'écouter. Et puis, quand c'est fini ce temps d'écoute, je ne reviens plus du tout ce qu'elle a dit. C'est comme une bulle, cette bulle elle est fermée, on ne va pas reparler de ce qui s'est dit pendant ce temps-là, afin que ça soit vraiment un endroit de sécurité complète. Si ce soir-là, mon enfant a fait quelque chose et que j'en peux plus, mais vraiment j'en peux plus, c'est la dixième fois qu'il a fait pipi au lit, je ne sais pas quoi, et j'en peux plus de changer les draps, je peux le dire à quelqu'un. dire combien c'est difficile pour moi. La personne en face, elle va m'écouter et elle va m'offrir cette confiance comme quoi je suis une bonne personne, même si j'en peux plus, à ce moment-là je reste une bonne maman et une bonne personne. Et donc après, en inverse, on écoute l'autre personne et on fait la même chose pour elle. Et il faut l'expérimenter effectivement pour se rendre compte à quel point c'est puissant de pouvoir être écouté dans nos difficultés de parents et combien ça va nous permettre, nous après, d'aller écouter nos enfants. d'être disponible pour eux. Si je n'aime pas le temps particulier, parce que ça me gave d'aller à quatre pattes sans le tapis du salon, ou que mon fils veut toujours, quand on fait ça, jouer à un jeu que je n'aime pas, ça va beaucoup m'aider de pouvoir l'exprimer quelque part, de pouvoir dire « mais moi j'en ai ras-le-bol de jouer à ce jeu, il veut encore sortir les dinosaures, et j'en peux plus moi de faire ce jeu-là » , etc. Au moment où mon fils va venir dans le temps particulier me dire « ah, on joue avec les dinosaures » , ça va être beaucoup plus facile pour moi, beaucoup plus facile, parce qu'en fait… Cette émotion, elle a été digérée, j'ai retrouvé mon équilibre, je peux penser et je me rends compte que ce n'est que 10 minutes, que finalement je n'ai rien à faire, que ce n'est pas grave. Donc voilà, j'espère que ça donne envie, parce que moi j'aimerais vous donner envie de tenter les temps particuliers, parce que c'est assez exceptionnel et c'est exceptionnel dans cette approche, parce que justement on propose ça aux parents. On ne vous laisse pas dire « oh bah faites ci, faites ça » et puis tant pis, nous on vous dit « faites ce que vous pouvez, mais surtout prenez soin de vous parce que vous êtes vitales » . Si ce qu'on vous dit vous mène au burn out, on n'a pas gagné du tout. Nous on veut que, avant tout, on prenne soin aussi de vous. Bon, je déborde un peu. Je reviens maintenant au « rester écouter l'outil du soir » . Alors pourquoi c'est l'outil du soir ? Parce que quand on se sépare, généralement c'est ce qui se passe, c'est qu'il y a des cris, et qu'à ce moment-là il va falloir rester écouter l'enfant. Et c'est un peu comme ce que j'ai dit avant, c'est que votre enfant, il est là, il bave, il sue, il hurle. Mais en fait, vous, vous continuez à lui offrir de l'amour, vous continuez à le trouver formidable. C'est pas facile des fois, mais c'est ça l'idée. C'est que nous, on est ce pôle de calme, on est là en accueil, et on lui fait comprendre. Et c'est l'acte d'amour le plus fort qu'on puisse faire à un enfant. C'est de lui dire, même quand t'es comme ça, moi je suis là et moi je t'aime. Et je trouve que c'est ça qu'il faut se souvenir, c'est que c'est un acte d'amour énorme de faire ça pour son enfant. C'est facile de n'aimer un enfant qui joue dans les gazons avec... C'est facile. Mais un enfant qui est en train de piquer une crise, c'est moins facile. Et c'est là qu'on... Et c'est ça qu'ils sentent. Ils sentent, mon Dieu, cette personne-là, elle est capable de m'aimer même quand je suis comme ça. Alors, ils ne le pensent pas en mots, mais c'est le message qu'ils reçoivent. Et donc, c'est le rester écouté. On a, on se met à hauteur de l'enfant, des fois, on pose une main sur l'épaule. si on peut, on a le regard de l'enfant pour qu'il nous voit Notre objectif intérieur, ce n'est pas que ça s'arrête. C'est ça qui est vraiment important. Et c'est là, je pense que c'est un 180 degrés. Parce que partout, on nous dit comment arrêter ça. Arrêter les pleurs, arrêter les cris. Là, non. En fait, on va rester et on est disponible à entendre tout ça. Tout ce qui est à dire. Ça, c'est le rester écouté.

  • Speaker #1

    Et peut-être par rapport à ce rester écouté, tu disais, Carole, le but, ce n'est pas du tout que ça s'arrête. le travail qu'il doit se faire il doit se faire et comme on disait tout à l'heure l'enfant il a cette intelligence de savoir ce qu'il a besoin de faire il y a quand même un élément à indiquer c'est que nous en tant que parents quand c'est le matin qu'on le dépose à l'école on n'a pas forcément toute la vie devant nous n'est-ce pas parce qu'on a aussi des obligations il faut qu'on aille travailler on a peut-être des rendez-vous la maîtresse aussi elle aurait bien peut-être commencé sa journée et donc du coup ce qui est intéressant dans cet outil et d'ailleurs dans tous les outils de l'approche c'est qu'en fait euh Le temps passé est moins important que l'intention et la qualité qu'on va mettre dans le moment avec l'enfant. C'est-à-dire qu'il y a des moments de rester écouté, je pense que Carole, tu as une très jolie anecdote à ce sujet-là. Il y a des moments de rester écouté où en restant écouté un enfant pendant 10 minutes, une fois, ça va faire des miracles et ça va pouvoir vraiment transformer les comportements. Puis il y a des fois, et moi c'est l'anecdote et le témoignage que vous voulez donner ce soir, et bien ce sera un petit peu tous les jours. Et ce sera peut-être cinq minutes tous les jours, que petit à petit, semaine après semaine, mois après mois, on arrivera à bout de cette anxiété qui n'arrivait pas à être digérée. Et là, je voudrais vraiment partager cette anecdote qui m'est arrivée avec mon petit bonhomme de trois ans à l'époque, qui est rentré en petite section de maternelle, où tous les matins, j'arrivais à l'ouverture des portes, il était 8h20, et tous les matins, je risquais jusqu'à 8h30. A 8h30, je devais partir, de toute façon l'école me mettait dehors, et mon petit n'avait pas du tout fini son rester écouté. Mais pendant les 10 minutes, tous les matins, je lui disais, écoute, Féréole, je reste avec toi, tant que tu as besoin, je suis avec toi. Et je lui dis ça tous les matins, je lui ai pas dit, je reste que 10 minutes et après j'y vais, parce que c'est à l'enconce vague de pouvoir entendre ça quand on est en crise. Je lui disais, écoute, je reste avec toi, je sais que c'est dur et je sais que tu vas y arriver. Alors parfois je le disais en mots, parfois j'étais juste contre lui, etc. Le but était vraiment que... Il est cette bulle, et c'est un élément très important de rester écouté, il reçoit cette bulle de ma part, où il puisse exprimer toutes les émotions qui avaient besoin d'être exprimées. Donc moi, j'avais ce rôle de faire en sorte que les regards un peu désapprobateurs des parents, les regards inquiets des autres enfants, les regards un petit peu jugeants des maîtresses autres, tout ça, ça ne lui parvienne pas. Moi, mon but, c'était qu'il arrive à faire ce travail, mais néanmoins... En même temps, mon but n'était pas juste de le coucouner et de faire en sorte que, hop, il ait le sentiment d'être dans un monde merveilleux où il n'y ait pas de problème. Mais mon but, c'est également, en même temps d'en se rester écouté, de lui rappeler la limite, en l'occurrence le fait qu'il faudra, à un moment donné, qu'il rentre dans la classe. Et donc, c'était ce savant mélange de rester écouté, tout en interposant quelque part cette limite qui était, écoute, mon bonhomme, à un moment donné, il va falloir retrouver Pauline, ta maîtresse. Et ça, on l'a fait vraiment, sans discontinuer. du premier jour de la rentrée jusqu'à quasiment, alors ça peut paraître long pour certains parents, mais jusqu'à quasiment la fin du mois de janvier. Donc tous les matins, j'avais ces 10 minutes de pleurs. Tous les jours, j'ai eu un petit bonhomme qui me disait « Maman, je ne veux pas aller à l'école » . Et ça peut paraître long, on peut dire « Mais attends, ce n'est pas normal, au bout de quelques semaines, tous les enfants, normalement, c'est OK, ils vont à l'école » . Oui, et c'est ce qu'on aurait pu se dire. Sauf que moi, j'avais une situation où mon petit garçon, non seulement effectivement il y avait ce gros changement que représente la maternelle Mais en même temps, on arrivait dans une nouvelle école, dans une nouvelle ville, dans un nouveau pays. On était en plein déménagement. Et en fait, c'est un élément hyper important à avoir en tête. De se dire, quand mon enfant, il commence à avoir ces espèces d'anxiété qui ressurgissent, etc. Parfois, on va pouvoir savoir d'où ça vient. Parce que là, moi, je peux dire, oui, effectivement, un déménagement, ça ne se fait pas comme ça. Il y a des enfants, ça passe comme une lettre à la poste. D'autres enfants, c'est plus compliqué. Moi, j'avais un petit garçon, c'était un peu plus compliqué. Mais parfois en tant que parent, ayons bien en tête qu'on ne va pas pouvoir savoir d'où vient le problème. Et c'est OK. Le but n'est pas forcément de se transformer en espèce d'analyste détective en disant « oui, mais c'est parce que ce matin, comme le machin bidule, alors c'est pour ça, donc si demain je change ça » . Non. Encore un étudiant. L'enfant, tant qu'on lui offre la connexion et l'écoute dont il a besoin, il aura l'intelligence de faire ce travail en lui-même. Il n'a pas besoin de notre cerveau analyste. qui décortique tous les moindres détails, c'est pas de ça dont il a besoin. Et c'est pas non plus, et ça c'est très important, le fait de connaître avec certitude la raison de son comportement qui fait que le comportement va s'arrêter. Le fait que le comportement évolue et se revienne à la normale, ça vient du fait que derrière vous, vous allez pouvoir apporter l'écoute dont lui a besoin pour faire ce travail. Et ce travail, c'est un travail très personnel qu'il a besoin de faire. uniquement et qu'il va pouvoir faire uniquement s'il a l'écoute et la connexion qu'on lui offre. Donc ça, c'est un témoignage, on va dire, de rester écouté de longue haleine, mais qui derrière a apporté ses fruits. Et moi, aujourd'hui, j'ai un petit garçon qui va à l'école, qui aime beaucoup sa maîtresse Pauline, qui ne pleure pas le matin pour aller à l'école, qui me fait un bisou et qui part directement. Et tous les matins, je suis extrêmement reconnaissante à cet outil. Vraiment, j'ai douté. Et à des moments, j'ai dit, mais quand est-ce que ça va s'arrêter ? lui, il avait tous ces petits espèces de... tous ces petits paquets, tous ces petits cailloux émotionnels dont il fallait qu'il se débarrasse. C'était un peu comme le petit poussé, on ne savait pas combien il y en aurait. Mais à un moment donné, c'est bon, il s'en est débarrassé. Et là, maintenant, c'est parti, je n'ai plus vraiment de problème. Et je pense que Carole a un autre témoignage à apporter que j'aime beaucoup, qui est là, une histoire qui se passe sur un temps un peu plus limité.

  • Speaker #0

    Je vais juste rebondir. L'avantage aussi, quand un enfant a le temps de décharger, on appelle ça des fois décharger, de vraiment exprimer toutes ces émotions. Des fois, tout à coup, il va aussi pouvoir dire Quel est le problème ? Avant, il n'en est pas capable, c'est juste des émotions. Et tout à coup, comme son cerveau et sa mémoire se remettent à fonctionner, il va dire « oui, mais hier, il y a un tel qui m'a pris le truc, je ne sais pas quoi » . Et c'est super important comme information, parce que ça, vous allez le partager avec la maîtresse, le lendemain ou quand c'est possible, ou vous allez juste entendre, et puis une fois qu'il leur a dit, c'est bon en fait, il y avait juste besoin que ça soit dit. mais voilà, ça je voulais vraiment dire parce que ça avec les enfants plus grands aussi c'est vraiment... essentiel. C'est ça aussi la possibilité que ça amène, c'est qu'eux-mêmes, tout à coup, ils ont « Ah bah oui, mais en fait, il s'est passé ça » . Et pour vous, en tant que parents, c'est tellement précieux d'être au courant de ce qui se passe, parce qu'on ne voit pas grand-chose. On est à la porte de l'école. C'est un peu bon aussi. Pardon ?

  • Speaker #1

    Pardon, Carole, et du coup, j'ai trop envie de rebondir sur un autre élément, qui est le fait que cette anxiété de séparation, donc, qui se manifeste comme ça, elle peut être aussi, en fait, une sorte de Je n'ai pas envie de parler d'excuses ni de prétextes, mais peut-être l'enfant utilise cette espèce de moment de séparation pour montrer qu'il y a quelque chose qui ne va pas, mais en tant que tel, ça peut être le signe d'une autre peur, d'un autre élément qui n'a strictement rien à voir avec le fait d'être séparé de vous le matin. C'est juste qu'il utilise ce prétexte-là pour pouvoir vous dire de façon très claire « là, maman, ça ne va pas » . J'ai besoin d'aide. Et ça, c'est important de le voir. Surtout, c'est un enfant qui n'a jamais manifesté le moins de soucis en termes de séparation. Si soudainement, vous sentez que depuis deux jours, en fait, il ne veut plus y aller. En fait, le problème n'est peut-être pas en tant que tel la séparation, parce qu'il se sent totalement en sécurité, la connexion est-il absente ? Mais peut-être que c'est un autre problème. Dieu sait ce que c'est. Peut-être qu'il pourra l'exprimer pendant un rester écouté un jour, mais il l'exprime dans ce moment-là. et ça c'est un truc important à savoir Donc, vous voyez, les enfants, ça, c'est un truc qui est incroyable. C'est qu'en fait, ils ont une capacité à utiliser ces moments-là qui va toujours bien au-delà de notre imagination à nous. Et vraiment, moi, je me dis toujours, en fait, si on sait pourquoi, c'est génial. Mais en fait, ne nous attachons pas à juste chercher la cause et passons plus de temps peut-être à accompagner l'enfant à digérer ce qu'il y a besoin d'être digéré. C'est bon, j'ai fini ma parenthèse, Carole.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve que c'est important ce que tu dis. parce qu'effectivement, on peut très vite, en tant que parent, moi ça me casse, dire « mais en fait, il n'est pas bien là où il va, il y a quelque chose qui ne va pas, peut-être qu'ils sont méchants quand je ne suis pas là » , enfin tout ça, alors qu'en fait, ce n'est même pas avec cette situation que ça a à voir. Ça peut être une séparation qui s'est passée des années avant, dans un autre contexte, mais simplement cette séparation va faire remonter ce souvenir qui n'est pas un souvenir conscient, mais tout le bagage émotionnel qu'il y avait eu à l'époque, qui va se manifester là, alors que ce n'est pas le problème là. Mais sauf que… Comme tu dis Sophie, il va choisir ce moment-là. Je voulais juste, avant de raconter mon anecdote, quand même préciser que ces émotions, quand elles vont sortir, ça peut être des pleurs, ça peut être de la transpiration. Il y a des enfants qui transpirent énormément, il y a des enfants qui tremblent, il y a évidemment des cris, et il peut y avoir du rire aussi, parce que le rire aussi, c'est une détente émotionnelle. Je crois que je les ai tous dit, c'était ça. Je voulais juste être sûre, parce que c'est vrai que des fois, on ne s'y attend pas. Apparemment, la transpiration, on ne s'y attend pas. Mais tout ça, c'est des signes simplement qui sont en train de sortir, ça s'évacue. Oui, moi, je vais raconter ma petite anecdote côté… J'en ai plusieurs, mais il y en a une qui a été assez spectaculaire. J'avais un enfant qui voulait s'échapper, en fait. Quand sa maman l'a amené, on m'avait dit « fais attention, parce qu'il s'est déjà échappé une fois, et on ne peut pas laisser ça, etc. » Et donc, moi, j'avais repris cette classe, je débarquais vraiment. Et cette maman, donc, elle vient, le fils féminin du… courir après, donc elle le ramène, mais elle devait partir, elle ne pouvait pas rester, et donc finalement moi je ferme la porte à clé, je n'avais pas trop de solution pour pas qu'il reparte, c'était déjà un grand gaillard, il avait 6 ans, et là elle a voulu défoncer la porte, alors comme je vous disais, dans ces cas-là, il faut le protéger, donc j'ai dû effectivement le tenir un peu, et en fait j'avais comme un grand garçon là dans les bras, et j'ai vraiment resté calme, resté calme, lui il était là, il transpirait, il criait, il pleurait. J'avais tous les autres enfants qui je louais dans la classe déjà, j'avais la porte ouverte, j'avais une assistante qui était avec eux. Alors eux, comme ils connaissaient ça, enfin ils connaissaient ça, comme ils savaient qu'on écoute, pour eux c'était naturel que je sois là avec cet enfant, moi j'étais calme, je pouvais leur sourire, parce que j'avais cet enfant qui était là dans cet étage, je leur faisais des petits sourires. Et voilà, et ce grand Gaïa, pendant dix minutes, il a vraiment, mais c'était impressionnant, et ça a été comme un interrupteur, et c'est souvent comme ça. C'est-à-dire que tout à coup, on a l'impression que ça fait « clac » , il m'a regardé, enfin, après la colère, il a d'abord eu des pleurs, il a vraiment pleuré, alors là, c'était trop mignon, parce qu'il était immense, mais j'avais l'impression d'avoir un petit bébé dans les bras, d'ailleurs, qui sait, peut-être que c'était quelque chose qui avait rien avec sa naissance, mais en tout cas, il était tout mou, il était tout mignon. et puis tout à coup l'interrupteur claque j'ai pas mis mes chaussons mais c'est pas possible j'ai dit bah oui ils sont là tes chaussons il a mis ses chaussons, il est rentré dans la classe, il n'y a plus jamais eu après ça un problème de séparation. Alors il y a deux facteurs, il a pu exprimer ses émotions et il a pu me faire confiance, c'est-à-dire il s'est dit « elle, c'est bon, elle a traversé ça avec moi, je peux lui faire confiance, j'ai trouvé la connexion avec elle » . Quand on écoute un enfant, ce qu'on fait aussi c'est qu'on nourrit la connexion très fort. Ça il faut le dire aussi, et ce qui fait que, eh bien, il y a l'émotion qui est avec lui, mais il y a aussi le fait que quand il est venu le matin, maintenant j'avais tout de suite la connexion avec lui. En gros, on avait fait connaissance. Voilà, donc ça c'est côté quand des fois ça marche comme ça. Des fois, il suffit d'une fois et ça change une situation. Donc vous voyez, il y a les deux aspects, et dans tous les cas, ça vaut le coup. On va dire ça comme ça. Ça vaut le coup dans le long terme, comme dit Sophie. Ça vaut le coup parce que ça peut être un peu dur quand c'est comme elle dit quatre mois, mais là, il a travaillé sur quelque chose, son fils, qui va être pour toujours. C'est précieux.

  • Speaker #1

    Et c'est un élément dont tu as parlé et que tu as effleuré, Carole, qui est très importante. On a beaucoup parlé de la connexion entre le fait de le parent et l'enfant. Et dans le contexte comme ça scolaire, il y a vraiment un élément aussi important à avoir en tête, c'est l'importance de cette Je ne sais pas si je vais parler de connexion, mais au moins de confiance ou de complicité entre le parent et l'instituteur ou l'institutrice. Et aussi l'importance de la connexion entre l'instituteur, l'institutrice et l'enfant. J'aimerais bien qu'on parle un petit peu de ces deux éléments, parce que l'enfant, quand on le dépose le matin en collectivité, il y a du monde, il y a le facteur temps, etc. Et on ne va pas forcément pouvoir avoir les choses qui se passent. aussi bien que dans un cadre où ce serait un seul enfant à la maison avec un adulte qui est 100% là pour l'accueillir, pour l'attendre, ça ne se passera pas forcément comme ça. Et donc, il y a un élément qui peut énormément aider et qui va faciliter ce moment de transition, c'est le fait qu'entre le parent et le professionnel qui va l'accueillir, il y ait une relation de confiance et qu'il y ait, j'ai envie de dire, une certaine connivence. ou une compréhension commune, par exemple, des pleurs, de la colère, des émotions de l'enfant, des émotions de l'enfant. Parce que si vous avez cette connivence, ça veut dire que quand l'enfant va arriver, quand il va commencer à exprimer sa peur, son anxiété, etc., la façon dont sa maîtresse va accueillir cette situation va être complètement différente dans le cas où, un, elle est sur la même rougarde que la maman, que le papa, en ce qui concerne la compréhension des peurs. que si pour elle, c'est le signe d'un enfant qui a besoin d'être potentiellement un petit peu mis à part, a besoin d'être calmé avant d'entrer dans la classe, etc. Et vous voyez tout de suite que derrière, la dynamique n'est pas la même. Si l'enfant sent cette connivence entre adultes au moment où il transitionne du giron de sa maman vers sa classe, alors cette transition sera beaucoup plus douce. Et c'est comme s'il passait d'une personne à laquelle il fait totalement confiance à une autre personne. En qui il va être porté à faire confiance, puisque sa maman fait également confiance. Et puisqu'il sent une connivence avec cette personne. Donc ça, je pense que c'est un élément extrêmement important. Moi, j'ai envie de raconter une anecdote à ce sujet. Cette façon d'accueillir les émotions, d'accompagner les pleurs, c'est quelque chose qui peut être un peu novateur, surtout en collectivité. Et donc, du coup, il y a quelques années, quand un de mes enfants a commencé la nurserie à l'époque, donc il était vraiment tout petit, il avait 18 mois, 2 ans. Dans la nursery où j'étais arrivée, il n'y avait pas du tout cette connaissance de l'approche en hymne, des pleurs, etc. Et en fait, à l'époque, j'avais une formatrice un petit peu plus expérimentée qui m'avait dit « Mais Sophie, pourquoi tu n'imprimes pas ? » C'était en anglais à l'époque. « Pourquoi tu n'imprimes pas un article qui explique la façon dont nous, à Indynen, on propose d'accompagner ces pleurs ? » Comme ça, en fait, dans la nursery, ils comprendront ce que tu fais. Ils ne seront pas à se dire « Mais qu'est-ce qu'a fait cette maman ? » C'est quoi ces idées d'être là et d'attendre que le temps passe avec son bébé qui pleure ? alors qu'on pourrait très bien le divertir, etc. Et en fait, moi, j'avais apporté cet article. J'avais apporté cet article à la nurserie en disant, voilà ce que je vais essayer de faire. Ça ne marchera peut-être pas du premier coup, et voilà ce que je vais essayer de faire. Et en fait, ça a créé une grande connivence entre nous, parce que la maîtresse me dit, je ne te connaissais pas, je vais vous regarder faire, j'ai envie de savoir comment ça se passe. Et en fait, il y a eu une certaine curiosité très bienveillante qui s'est instaurée, et moi, ça m'a beaucoup aidée à me sentir soutenue dans mon choix, parce que je n'étais plus jugée. J'étais avec quelqu'un en face qui a envie de comprendre. Comment ça marchait et puis qui a vu que ça marchait aussi. Donc ça, c'est vraiment très important. Et Carole avait évoqué déjà cette complicité qui se crée du coup entre la maîtresse et l'enfant qu'elle accueille et qui fait que derrière, les choses sont beaucoup plus simples, même après derrière au niveau des apprentissages dans la classe. Et ça, c'est un élément essentiel. Et là, j'aimerais revenir sur un élément clé, c'est que quand je parle de cette connexion, quand je parle de cette connivence, On ne parle pas de choses qui ont besoin d'être spectaculaires, on ne parle pas d'être best friend forever avec la maîtresse de ses enfants, d'accord ? On parle juste d'avoir tous les matins un regard, un sourire, une petite chose à raconter qui font qu'en fait, on se sent bien et on sent qu'il y a une mini-complicité. C'est cette façon dont une maîtresse, quand un enfant arrive dans la classe, elle est capable de se mettre à hauteur d'enfant pour l'accueillir, pour peut-être le prendre dans ses bras, pour peut-être... voir comment l'enfant a envie de dire bonjour, si c'est un tchac, si c'est un petit câlin. Bref, c'est cette façon de se mettre à hauteur, de se mettre un peu à l'écoute de l'enfant. Et à partir de là, un regard peut suffire pour que l'enfant se dise « je me sens accueilli » . Il sent cette connexion et là, tout de suite, les choses se mettent en place dans son cerveau. Il est prêt pour sa journée d'apprentissage.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que c'est vraiment essentiel de prendre conscience de l'importance du lien. Si on offre ce lien, cette connexion, on va avoir un enfant qui peut mieux fonctionner, qui peut mieux prendre sur lui, qui va avoir envie de coopérer, qui va être capable d'apprendre. Donc peut-être cette maîtresse, si avec je ne sais pas 30 élèves, elle perd quand même 20 minutes à faire ça le matin, mais en fait ça ira plus vite pour le reste de la journée, parce qu'on aura moins de bagarres, moins de choses difficiles. Mais ce n'est pas encore je pense vraiment entendu partout, et c'est vrai que ça peut, si la porte peut s'ouvrir, si on peut un peu parler. Je pense qu'il ne faut pas hésiter à essayer de... Ce n'est pas du tout leur apprendre leur métier, mais à dire comment on voit la chose et ce qu'on souhaite. Ce qu'on souhaite faire avec son enfant ou pas. Oser quand même donner son point de vue. Je pense que régulièrement, on peut tomber sur des gens aussi qui sont intéressés, qui sont ouverts. C'est quand même quelque chose qui est de plus en plus courant, pas à toute l'approche, mais c'est de dire oui, les émotions, il faudrait quand même un peu les écouter. écoutez, je pense que c'est... Oui Sophie, je veux juste dire ça, c'est qu'on peut très bien écouter une minute, une minute, mais une minute, et après oui, on prend les outils anciens, on détourne l'attention, tout ce qu'on connaît, bon, ça s'arrête. Ça, on a déjà expérimenté, c'est vraiment un classique de dire « Ah, mais t'as vu, il y a ça, et l'enfant, hop, il sort de son truc, et voilà, il va là-bas. » Mais la petite minute, elle leur a déjà aidé un peu, puis elle leur a créé de la connexion avec la personne, donc c'est précieux, c'est des petites choses, c'est les petits cailloux que tu parlais avant mais dans l'autre sens. On met des... des petits cailloux de réserve, de connexion dans l'enfant. Donc ça, ça va nous amener après aussi au sujet. Je ne sais pas si on est déjà là, du temps particulier.

  • Speaker #1

    On parle beaucoup, Carole, de méthodique.

  • Speaker #0

    Même ça.

  • Speaker #1

    Mais moi, je trouve que les anecdotes, elles sont extrêmement précieuses parce que c'est ce dont on se rappelle une fois qu'on a fini le masterclass. Donc je trouve ça important de passer un petit peu de temps dessus. On proposait de vous offrir quelques outils très pratiques dans les trois moments clés de cette anxiété de séparation, que ce soit avant, donc en amont, un peu en préparation, ensuite sur le moment, à l'instant T, et on l'a beaucoup évoqué à travers les exemples de Restez Écouté qu'on a offerts, et également sur le après, quand on retrouve son enfant à la fin d'une journée par exemple. Et donc on voudrait vous proposer quelques petites pistes et quelques idées. de façon de mettre en œuvre les outils qui vont pouvoir, peut-être jour après jour, semaine après semaine, permettre à votre enfant de dépasser un peu cette anxiété. Donc peut-être Carole, tu peux commencer sur tout ce qu'on peut faire en amont, en préparation de cette séparation qui va arriver entre un enfant et un adulte.

  • Speaker #0

    Oui, ce qui est génial, c'est que cette connexion, on peut voir ça un peu comme... comme de l'essence ou quelque chose, c'est quelque chose qu'on peut remplir son enfant de connexion. C'est-à-dire qu'on peut lui en offrir beaucoup, et ça va faire qu'il peut, c'est comme un avion, il est bien, le réservoir rempli, il va pouvoir voler un moment avec ça, avant d'avoir besoin de recharger. Et on a un outil pour ça, c'est le temps particulier, j'ai déjà parlé un peu avant. Par exemple, le matin, au lever, on prend 5-10 minutes de plus, et on fait un temps particulier avant tout le stress, aller à l'école, tout ça. on prend ce temps de connexion intense on dit à l'enfant t'as envie de faire quoi là on a 5-10 minutes ensemble qu'est-ce que t'aimerais qu'on fasse l'enfant au bout d'un moment il va savoir ce que c'est le temps particulier vous pouvez l'appeler chihuahua vous pouvez l'appeler comme vous voulez, viens on fait un chihuahua c'est sympa tant que lui il sait ce que ça veut dire Cinq minutes, le matin tôt, il va dire quoi ? « Tiens, je veux regarder ce livre, ou bien je veux finir quelque chose, je veux faire un dessin, ou je veux que tu fasses ci, ou machin, j'en sais rien. Je veux retourner dans mon lit avec toi, puis on fait un gros câlin. Je veux faire une bataille de coussins, il y en a qui sont plus énergiques. » Mais ça, le matin, il se connecte à vous aussi fort qu'après, quand il arrive à l'école, c'est beaucoup plus facile de vous laisser partir. C'est comme si vous aviez construit une sorte de fil invisible très costaud qui fait qu'il peut passer par-dessus les kilomètres et lui se sent encore en lien avec vous, même si vous n'êtes plus là. Donc le temps particulier demande un minuteur, surtout chez les enfants plus petits, on va vraiment lui dire qu'il y a un temps et quand ça sonne c'est fini, et des fois il faudra rester écouté un peu derrière s'il y a beaucoup d'émotions, et donc là aussi, le temps particulier, peut-être il y a des émotions qui vont se manifester parce qu'il a envie de continuer à jouer alors que ça s'arrête, donc les émotions vont pouvoir sortir. Ce travail-là, quand vous arrivez après à l'école pour déposer l'enfant, mais c'est plus le même, d'accord ? Il a eu beaucoup de connexions, il a... pu exprimer des choses, il arrive à l'école, c'est beaucoup plus facile de rentrer dans la classe. Petite anecdote, j'ai fait ça avec mon fils, je ne pouvais plus sortir le soir sans que ça soit... J'avais même plus envie de sortir. Il criait et hurlait à la fenêtre, c'était horrible. Je me sentais mal, enfin bref. Et puis, temps particulier. Ah, tiens. Je me suis dit, j'essaye une heure avant, je fais dix minutes de temps particulier. Oui, alors encore une fois, il ne faut pas croire, parce que moi, c'est un peu les... Mais ça a fonctionné le premier soir. Le premier soir, je l'avais à la fenêtre, on sera mieux faire coucou, bye bye dans les bras de mon mari et là je me suis dit c'est quand même fou c'est quand même fou parce que moi j'avais 4 enfants on se rend pas compte combien on est toujours pris par plein de trucs et qu'on donne pas ce temps là vraiment un temps que pour toi que avec toi je joue avec toi,

  • Speaker #1

    je joue à ce que tu veux en plus voilà donc ça c'est le temps particulier je sais pas si tu veux rajouter quelque chose Sophie alors pas sur le temps particulier en tant que tel mais sur d'autres éléments à mettre en place avant qu'il y ait cette séparation Il y avait quelque chose qui m'avait beaucoup aidée, c'est de se dire régulièrement, alors au-delà des temps particuliers, et puis on n'a pas le temps ce soir d'évoquer le jeu écoute qui est extraordinaire aussi. Moi, il y a un outil que j'ai beaucoup utilisé avec mes enfants en anticipation d'un événement comme ça de séparation qui arrivait, c'est de temps en temps d'amener dans la conversation un rappel de ce qui va se passer. Tu sais, dans quelques jours, ce sera ta rentrée à l'école. Je vais te laisser à l'école le matin et je te récupérerai le soir. Et le fait d'évoquer ces éléments, ça peut faire sortir des émotions. C'est comme si quelque part, vous ameniez une limite, même si ça ne ressemble pas vraiment à une limite, ça ressemble juste à un fait de quelque chose qui va arriver, mais l'enfant va le prendre un petit peu comme une limite parce que lui, il va le sentir comme « Oh, mais attends, je ne vais plus être avec maman » . Et le fait en fait de mettre un petit peu le sujet sur le tapis, de façon régulière en anticipation du jour J, ça va lui permettre, c'est comme si vous lui offriez sur un tapis l'occasion d'exprimer toutes les choses qu'il a exprimées. « Non, de toute façon, je ne veux pas y aller, elle est nulle cette école, etc. » Et l'idée, à ces moments-là, ça va être évidemment, pas juste de poser la limite et de partir en cours, mais au contraire, rester écouté derrière pour que cette espèce de volcan d'émotions chez nous c'est très volcanique, ils puissent sortir. Et tout ce qui sort avant, ce sera fait. Ça veut dire que ça ne sera plus besoin de sortir au moment de la rentrée, par exemple, ou après coup, à la fin de la journée, si l'enfant a réussi à tenir jusque-là. Donc c'est vraiment cette idée d'être vraiment pas du tout dans l'évitement, mais au contraire, de quelque part confronter l'enfant au fait que ça va arriver, il va y avoir cet événement qui va arriver. et d'accueillir ce qui arrive et ce que ressent l'enfant quand on lui annonce ça.

  • Speaker #0

    Oui, je ne peux pas m'empêcher de rebondir, parce que moi j'ai un ado de 16 ans maintenant, et des fois je lui dis « ah ouais, demain c'est une bonne école » , dimanche par exemple, « ah demain c'est une bonne école » , et ça lui permet de me dire « ah, mais j'ai pas envie d'y aller ! » Mais vraiment, et oui, il ne fait plus des crises, il ne jette pas tout autour, mais voilà, il peut le dire, et moi je ne suis pas là en train de dire « oui, mais c'est quand même chouette » , je lui dis « ah ouais, c'est dur » . Voilà, donc, juste pour dire, c'est quelque chose justement que... qui est génial parce qu'une fois qu'on a pris le pli, c'est quelque chose qu'on peut vraiment amener loin. Oui, donc après, moi, j'ai parlé d'écouter quand on a la fin du temps particulier. Tu as parlé du fait de faire ça avant. Oui, on a parlé aussi d'essayer d'avoir un lien avec la maîtresse, de pouvoir un peu expliquer comment on voit les choses.

  • Speaker #1

    En préparant cette masterclass, c'est marrant, je disais à Carole, mais ce serait flou si en fait, une semaine après la rentrée, il pouvait y avoir une réunion entre les parents des futurs élèves, avant la rentrée, avec les parents des futurs élèves et les maîtresses, où en fait, on se dirait, on sait que ça va être compliqué. On ne va pas croiser les doigts pour que ça se passe bien. On sait que ça va être compliqué pour certains enfants. Eh bien, anticipons ça et mettons en œuvre tout un plan pour que ça se passe le mieux possible. Et j'aimais beaucoup de son idée, Carole, de dire, imagine qu'en fait, dans le couloir, il y a un petit fauteuil, un petit endroit où, quand c'est compliqué, la maman, elle puisse s'asseoir à cet endroit-là et elle puisse offrir un resté écouté à son enfant. L'idée, c'est que si on pouvait offrir ça, alors c'est un rêve, moi, je n'ai jamais vu aucune école qui faisait ça, mais imaginez, c'est vraiment l'idée de se dire, en fait, là on accepte le fait qu'on reconnaît le fait que ça peut être compliqué, mais on reconnaît aussi le fait qu'en offrant cette espèce de connexion, en offrant cette espèce d'échange possible avant le moment fatidique entre les instits et les parents, on se donne la chance que les choses se fassent plus fluides et que potentiellement, les enfants rentrent plus facilement dans leur entrée, ils fassent leur entrée beaucoup plus en douceur.

  • Speaker #0

    Oui, et Merci. il y a ça et il y a le lien. C'est-à-dire que moi j'avais la chance sur une école où en gros on faisait le ménage de l'école avant que les enfants commencent. Mais donc ils allaient dans le lieu, il y avait la maîtresse qui était là, et ça aussi c'est justement tisser ces premiers liens avec les autres enfants, avec la maîtresse, la maman qui parle avec la maîtresse, qui repère tout ça. Et c'est vrai que ça plus après un accompagnement comme ça, ça rend la vie tellement plus simple. C'est des petites choses, c'est des petites choses. Mes enfants ont besoin de connexion. Ils ont besoin de savoir qui va s'occuper d'eux, qui va prendre soin d'eux.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est tous les éléments un petit peu en amont. On a parlé tout à l'heure de, à l'instant T, comment accompagner les enfants. Et je pense qu'on a donné pas mal d'exemples de rester écouté qui permettent de comprendre cette posture. Et moi, c'est compliqué parfois d'exprimer ce à quoi ressemble rester écouté. Tout simplement parce que moi, je connais très peu d'adultes qui, enfants, ont bénéficié de rester écouté. Ce n'est pas un outil dont on parlait, ce n'est pas un outil qu'on connaissait ou qu'on arrivait à formuler de façon très claire. Donc, peu d'entre nous ont eu la chance de bénéficier de Restez Écouté. C'est pour ça que parfois, ça peut être dur pour un adulte qui n'en a jamais vu un, de se dire en fait à quoi ça ressemble un Restez Écouté. Et pourtant, franchement, plus on entend des témoignages, plus on se jette à l'eau aussi en tant qu'adulte en disant « bon ben je vais tester, est-ce que c'est bien, est-ce que ce n'est pas bien ? » En fait au final, moi la chose que j'ai envie de dire c'est que tous les restes écoutés que j'ai pu offrir à mes enfants, à chaque fois, j'ai eu le sentiment que c'était un pas de deux. C'est un pas de danse. Il n'y a pas de scénario préétabli. On ne sait pas ce qui va se passer. On ne sait pas le temps que ça va prendre. Mais ce qui est sûr, c'est que plus on rentre en connexion avec son enfant et plus on sait qu'on est en train d'avancer à deux et qu'on est en train de nourrir cette connexion. Et je pense que c'est ça qu'il faut garder en tête de façon très humble. Il y aura des super succès qui se régleront en dix minutes. Il y aura des super succès qui se régleront en trois mois, mais en tout cas c'est évident que même une minute de rester écoutée, dans la vie d'un enfant, ça peut tout changer. Ça, j'en suis absolument convaincue.

  • Speaker #0

    Pour rebondir sur ce que tu disais, voilà où viennent nos partenaires d'écoute. Quand tu disais que c'est dur pour nous d'écouter, là, on peut avoir ce soutien d'être écouté par un autre adulte.

  • Speaker #1

    Exactement. Nous,

  • Speaker #0

    nous écoutons nos enfants.

  • Speaker #1

    Alors, ça, c'est extraordinaire. En fait... plus en fait nous-mêmes on va recevoir cette écoute d'un autre adulte, plus on va être en mesure de l'offrir à nos enfants. Donc c'est vraiment complètement les voces communiquant, et c'est exactement ce que disait Carole en tout début de Masterclass, qui était de dire que ces outils fonctionnent tous ensemble. On ne peut pas en écarter un, surtout pas le partenariat d'écoute, parce qu'en fait c'est celui qui nourrit un petit peu tous les autres, qui donne la force de mettre en œuvre tous les autres. On a parlé du temps particulier, et là je voudrais faire un tout petit focus sur le temps particulier. après le moment de séparation. Ou peut-être, Carol, je te laisse l'illustrer un petit peu en expliquant pourquoi, en fait, on l'a dit tout à l'heure, quand on peut récupérer un enfant après une journée d'école, même si la maîtresse nous dit que ça a été un petit ange, on peut récupérer, nous, un petit diable. Et du coup, quel outil mettre en œuvre pour justement aider à ce moment où, en fait, c'est comme s'il nous fallait à nouveau recréer ce lien de connexion avec notre enfant.

  • Speaker #0

    Oui, alors souvent, ça ne vient peut-être pas tout de suite, mais on va faire un goûter, il ne va juste pas vouloir la tasse qu'on veut, ce n'est pas la bonne couleur. Après, il avait demandé que le pain soit comme ça et pas comme ça. Alors déjà, là, on peut commencer à dire, tiens, il y a une rigidité, ça montre qu'il n'est pas très bien. Déjà, ça, c'est toutes ces choses où l'enfant montre qu'il faut que ça soit comme ça et pas comme ça. C'est les premiers signes qu'il ne sait pas tout à fait en ordre. Après, on arrive des fois à faire traîner parce que ça se passe quand même pas trop mal on fait si on fait ça on arrive au repas et déjà le repas ça commence à dégénérer peut-être et puis à la fin on finit la journée avec une crise énorme avant d'aller se coucher donc ce qui a été prouvé d'être vraiment efficace et donc beaucoup de familles c'est que quand on rentre de l'école évidemment on vérifie que l'enfant a pas faim parce que c'est un enfant qui a faim il peut pas fonctionner mais assez rapidement on fait un temps particulier on lui donne dix minutes de ce lien on nourrit le lien donne la connexion à fond, à fond, c'est comme ouvrir les vannes, les grosses vannes de connexion. Et là, l'enfant, ben oui, il va tout à coup pouvoir fonctionner, réfléchir, peut-être qu'il va avoir besoin de pleurer trois minutes, et puis il va vous dire des trucs qui se sont passés, qui ont été difficiles à l'école, peut-être qu'il va partager ça, peut-être pas, peut-être pas du tout. Mais en tout cas, après, vous allez voir un changement de comportement, et vous allez passer une soirée, une soirée de fin d'après-midi, une soirée vraiment, vraiment très chouette, avec un enfant curieux. On le voit, un enfant qui est bien, il est curieux, il a envie de participer, il est flexible, il peut attendre que ceci, il peut dire... C'est vraiment net. Et ça, ça vaut le coup d'essayer, c'est le temps particulier après l'école et assez rapidement quand on rentre dans la maison. Pas attendre que la fatigue des uns et des autres monte et que ce soit de plus en plus compliqué.

  • Speaker #1

    Moi, très souvent, j'ai vu des parents qui avaient des soucis pour s'installer pour les devoirs avec les enfants. Et ça, mais incroyable, ça a marché. Alors ça, ça a marché à tous les coups. Alors là, pour le coup, moi, je suis toujours très sceptique par rapport aux formules miracles, etc. Mais ça, c'est un enfant qui n'a pas envie de se mettre à côté de vous pour sortir ses affaires, pour faire ses devoirs, etc. Vraiment, vraiment, le temps particulier et annoncer à son enfant, écoute, les devoirs, ce n'est pas tout de suite. Avant, je t'offre un temps particulier. Qu'est-ce qu'on fait tous les deux ? Et se mettre dans cette posture-là, ça change tout. Et ça implique qu'après, on retrouve cette espèce de flexibilité chez l'enfant et les devoirs, ils passent crèment, vraiment. Et moi, je l'ai expérimenté moi-même, c'est extraordinaire.

  • Speaker #0

    C'est formidable. Il y a une chose qu'on n'a pas abordée, Sophie, que je pense qui est importante, c'est qu'en tant que parent, on peut avoir la tentation de partir sans que l'enfant le voie. Il faut juste dire ce qui se passe à ce moment-là. Pardon ?

  • Speaker #1

    On peut en parler, oui.

  • Speaker #0

    Très vite. C'est juste que la relation avec l'enfant, elle doit se baser en fait sur la confiance. Et en fait, c'est une grosse rupture de confiance. Si vous ne dites pas à l'enfant qu'il faut partir, qu'il faut disparaître, c'est comme ça, et tout à coup, il se rend compte qu'il est tout seul. Pour lui, c'est un choc émotionnel très fort. Vous n'êtes en plus pas là pour justement recueillir ce choc émotionnel à ce moment-là. Et c'est vraiment un… on casse la confiance. Comment il peut avoir confiance en nous ? et... Et ça, c'est très, très, très dommage et entre guillemets, mauvais. Pour la relation, c'est vraiment pas bon. Et vous donner un exemple de faire les choses par derrière, c'est pas ce qu'on veut apprendre à nos enfants. Donc ça, c'est important de l'avoir en confiance. Même si, de moment, pour vous, ça vous évite des pleurs, des choses que vous n'avez peut-être pas envie de voir. À long terme, c'est vraiment pas bon pour l'enfant. C'est un sujet qu'on prendrait en partenariat avec vous, de dire « Oh, j'ai trop envie de partir sans pieds. »

  • Speaker #1

    Et c'est quelque chose qui est vraiment pas facile, parce que souvent dans les collectivités, les maîtresses demandent aux parents de partir très vite. Très très vite, elles disent « Non mais c'est bon, allez-y, partez. » Donc l'enfant est dans le bras de la maîtresse, elle dit « Allez-y, allez-y, partez. » Parce qu'en fait, elle trouve que ça prend trop de temps, il y a encore une queue de 15 parents derrière, on peut la comprendre. Et c'est là qu'on rebondit sur le fait que Ce lien de confiance entre vous et l'institutrice va être… absolument essentielle. Et pouvoir dire, voilà ce que je voudrais essayer avec mon enfant, ça vaut le coup d'essayer. Ça vaut vraiment le coup d'essayer. J'ai jamais essuyé un refus avec cinq enfants et de nombreuses rentrées de classe. J'ai jamais essuyé un refus d'une maîtresse qui me disait, non mais votre méthode, c'est tout pourri, c'est hors de question qu'on le fasse. J'ai jamais eu ça. C'est-à-dire qu'il y a une curiosité que moi, j'ai toujours ressenti chez les maîtresses. Alors après, il faut savoir l'emmener. Il faut savoir le faire au bon moment. Évidemment, pas expliquer ce que c'est qu'un rester écouté à une maîtresse à 8h du mat, ce ne sera pas la peine. en trouvant le bon moment et en juste de façon très humble en disant « Voilà ce que je voudrais tester parce que c'est dur pour moi » , vraiment, ça vaut le coup. Il va falloir qu'on conclue, Carole, quand même, avant de venir. Il va falloir qu'on conclue. Il y a deux éléments qu'on voulait vous proposer en conclusion. Le premier, c'est cet élément de partenariat d'écoute. Quand je racontais tout à l'heure mon anecdote où j'expliquais que pendant trois mois, j'ai eu tous les jours des pleurs. tous les matins à l'école pendant 15 minutes de mon petit bout de trois mois. Ce qui a fait que j'ai tenu, ça a été que, et Carole peut en témoigner, parce que nombre de fois elle a eu des temps d'écoute avec moi où j'ai dit j'en peux plus de ce truc. La raison pour laquelle je n'ai pas changé mon enfant d'école, que j'ai pas hurlé à la diarhétrique en disant que oui, ils savaient pas accueillir les enfants, que l'attitude des maîtresses n'était pas normale et tout. La raison pour laquelle en fait je suis absolument pas rentrée là-dedans, c'est que tout ça, je l'ai dit à mon partenaire d'écoute. mon partenaire d'écoute j'ai tempéré, j'ai insulté j'ai... J'ai dit des choses qu'il faut surtout que personne n'entende, surtout pas des petites oreilles, surtout pas le personnel de l'école de mes enfants. Mais j'ai eu un espace à travers ces temps d'écoute avec mon partenaire d'écoute qui m'a permis de vider mon sac de façon régulière. Quand je dis régulière, c'est toutes les semaines. Ça a été mon sujet de prédilection pendant, c'est ça, pendant facilement deux mois et demi. C'était le sujet que j'ai abordé en disant mais ce n'est pas normal, ça devrait se passer comme ça et comme ça dans l'école. Pour moi, c'est un supplice, etc. Et j'ai eu quelqu'un qui m'a entendu. Et c'est ça qui me donnait la force ensuite le reste de la semaine de pouvoir offrir cette écoute à mon enfant et d'être convaincue que ce que je faisais, en fait, c'était la bonne route et je prenais le bon chemin. Donc ça, c'est absolument essentiel. Dans tous ces moments où on a l'impression qu'on doute un peu de sa façon de faire, où on a envie de tout envoyer valser, où on veut prendre des décisions un petit peu catégoriques, vraiment, avant de prendre cette décision, un moment d'écoute avec un autre parent qui ne va pas juger, qui ne va pas conseiller, et qui va juste être là pour... pour dire en fait, ta peine, je l'entends, ta souffrance, je l'entends, elle est légitime. Qu'est-ce que tu voudrais dire ? Si tu pouvais, qu'est-ce que tu voudrais dire à cette personne ? C'est ça qui fait que derrière, on retrouve son calme, on retrouve sa persévérance et qu'on est en mesure de continuer à accompagner nos enfants.

  • Speaker #0

    Oui, parce que malgré tout, on reste des mammifères, on reste avec le même cerveau que nos enfants. Et on peut, tant qu'on a des émotions très fortes comme ça envers quelqu'un, pas réfléchir en fait, on réfléchit pas clairement et l'autre chose aussi c'est que nous-mêmes on a été déposés à l'école petit et que ces situations nous rappellent ces gros mâts entre guillemets d'enfance et que dans un partenaire d'écoute ça va remonter au bout d'un moment tout à coup on va avoir des souvenirs qui viennent et peut-être qu'on va même pleurer des choses qu'on n'a pas pu pleurer à l'époque donc c'est vrai que on se soigne aussi, c'est vraiment un processus de guérison personnelle aussi ces partenaires d'écoute, je voulais encore dire ça et donc

  • Speaker #1

    Ces histoires de partenaires d'écoute, c'est peut-être un outil qui est complètement nouveau pour vous, parce qu'effectivement, moi je pense qu'à l'extérieur de l'approche indienne, on en parle très très peu dans le monde du soutien à la parentalité. Si c'est un outil qui vous parle, si on a un petit peu titillé votre curiosité, on a une chouette proposition à vous faire, car alors vous en parlez un petit peu plus. Ça se passe, et ça commence je crois dans quelques semaines, Carole qui offre un une chouette opportunité pour quelques heureux parents qui vont pouvoir rejoindre un groupe de soutien.

  • Speaker #0

    Voilà, donc il s'agit de six rencontres en ligne. On appelle ça la formation, la fondation en fait, la formation de base à l'approche Hand in Hand. Donc on se retrouve six fois deux heures, toutes les semaines en ligne. Et je peux comme ça vous présenter un outil dans chaque soirée. Et surtout, on découvre aussi les partenaires d'écoute pendant ces soirées. Et vous rencontrez d'autres parents. qui ont la même envie de vous, de découvrir cela. Et ça peut être après des partenariats de l'écoute sur des années, en fait. Il y a des amitiés comme ça qui se nouent, et du soutien qui s'offre après, et c'est gratuit. Et ça peut vraiment être très nourrissant et très aidant pour vous dans la durée, au-delà de l'apprentissage des outils eux-mêmes qu'on va faire. Vous pouvez revenir, vous les avez testés, vous pouvez poser des questions. Je suis disponible par mail pour vous répondre aussi s'il y a des situations qui vraiment apparaissent et que vous êtes... pas sûr de ce qui se passe, de ce que vous allez faire, parce que c'est vrai que des fois on est on est un peu perdu aussi. Voilà donc c'est une super opportunité, ça commence, je regarde mon petit papier, le 25 mai et donc c'est jusqu'au 6 juillet et c'est tous les... c'est les mardis je crois ? Non, c'est les jeudis à 20h. Donc 20h à

  • Speaker #1

    22h.

  • Speaker #0

    De 20h à 22h, pardon oui. Voilà. C'est un petit groupe, il n'y a pas plus de 5-6 parents par formation.

  • Speaker #1

    Génial. Et donc, ce qu'on fera, c'est qu'à tous les participants de la masterclass, on vous enverra le lien pour vous inscrire si ça vous intéresse, avec toutes les informations. Et vous pourrez contacter Carole si vous avez la moindre question. Donc, voilà. On conclut très joliment, du coup, cette masterclass. On espère qu'on a pu vous apporter quelques clés de réponses, qu'on a pu vous inspirer. remplir votre boîte à outils dont parlait Carole en début de masterclass. Et en tout cas, si vous avez des questions, n'hésitez pas à nous les poser. Alors, sur Instagram, on est relativement actif, mais n'hésitez pas également à nous contacter par mail. On vous donnera nos adresses mail également dans le replay de cette masterclass, dans l'email qu'on vous enverra. Et puis, n'hésitez pas à vous inscrire. On a une newsletter qui part tous les mois, écrit par notre collègue. Chloé, et qui nous donne, qui vous donne de l'inspiration. Tous les mois, on choisit un article qui nous compense à être aidant, parlant, soutenant pour les parents. Et on vous indique aussi toutes les opportunités qu'on peut vous offrir en termes de formation, en termes de groupe de soutien, en termes de comment trouver un partenaire d'écoute, etc. Donc, n'hésitez pas à vous abonner à cette newsletter. Pareil, on vous donnera le lien pour vous inscrire dans le mail qui accompagnera le replay de cette masterclass.

  • Speaker #0

    Merci Sophie pour ce résumé. Je vous souhaite à tous d'essayer ces outils, de voir ce qui se passe. Et encore une dernière fois, aussi une grande mine d'informations. Oh, moi je ne peux pas le faire ça. Sur le livre Écoute, avec mon fond bizarre. Le livre Écoute est vraiment un investissement, c'est une mine d'or.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    C'est très accessible à lire, c'est vraiment facile à lire.

  • Speaker #1

    On vous souhaite une bonne soirée à tous.

  • Speaker #0

    Merci Sophie. Au revoir. Au revoir.

Description

Quel parent ne rêve pas de pouvoir déposer un petit bisou sur le front de son enfant et de partir le cœur léger après l'avoir déposé à l'école ou à la crèche ?

Malheureusement, la réalité est parfois un peu plus complexe. Certains enfants développent une anxiété de séparation à l'approche de ce grand jour. C'est pourquoi, dans cet épisode spécial de Hand in Hand avec Sophie, nous te proposons un contenu un peu plus long que d'habitude, dans lequel nous partageons tous nos secrets et outils pour que la prochaine rentrée de ton enfant se déroule le plus paisiblement possible.

Sophie est accompagnée de Carol, également formatrice dans l'approche parentale Hand in Hand et pédagogue avec de nombreuses années d'expérience auprès des tout-petits en école maternelle. Ensemble, elles expliqueront comment les outils Hand in Hand, tant pour les parents que pour les enseignants, peuvent transformer la rentrée des classes en un moment d'écoute et de connexion, quel que soit l'état d'esprit de ton enfant (ou le tien) à l'approche de cette étape.

Et si tu souhaites davantage de ressources, n'hésite pas à télécharger notre kit de rentrée en suivant ce lien :


 https://handinhand.lpages.co/back-to-school-pack-for-parents-french/ 


Bonnes découvertes !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    bonsoir à tous et bienvenue dans cette master class on est très heureux de vous accueillir carole et moi pour cette master class sur le sujet de l'anxiété de séparation alors avant de commencer on va se présenter et puis bien sûr on va représenter un petit peu un in-hand je sais pas trop comment vous avez eu vent de cette master class peut-être via les réseaux sociaux peut-être que vous êtes abonné à notre newsletter, peut-être que vous nous avez connus par le bouche à l'oreille, peut-être que vous avez suivi une formation indienne également. En tout cas, Indynen, qu'est-ce que c'est ? C'est une association à but non lucratif qui existe depuis maintenant 35 ans et qui se donne vraiment pour mission de soutenir les parents, de soutenir les pros de la petite enfance dans tous les moments où les choses peuvent être un petit peu compliquées avec les enfants. Et l'objectif, la mission vraiment pour nous, c'est d'équiper toutes les familles avec des outils d'écoute. et d'offrir du soutien émotionnel pour que les choses se passent le mieux possible en famille ou en collectivité. Alors, Hand in Hand, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses qui se passent dans le monde entier. On est plus de 180 formateurs à offrir des cours, à offrir des masterclass, à également contribuer à la création de plein, plein, plein de contenus disponibles en ligne, souvent gratuitement. et donc nous Hand in Hand France on est aujourd'hui trois formatrices avec des candidates aussi qui se préparent à la certification. Et on a eu cette grande chance il y a un an maintenant de sortir la version française du livre qui s'appelle « Écoute, les outils indispensables pour se connecter à son enfant » . Et c'est un livre qu'on aime énormément parce que dedans, en fait, on y retrouve toute la base de l'approche parentale indienne et également une centaine, je crois qu'il y a près de 120 anecdotes de témoignages de parents qui ont... qui étaient dans des situations un peu compliquées avec leur enfant et qui ont réussi, en mettant en œuvre les outils d'écoute de l'approche, à faire en sorte que les choses s'améliorent. Donc, c'est vraiment une Bible à lire et à relire. Donc, si jamais tu ne connais pas encore ce livre, on t'invite à te le procurer. Il est également disponible en version audio, en version Kindle. Et donc, voilà. Et donc, c'est notre petite Bible de l'approche parentale indienne. Plus en détail, l'approche parentale indienne, qu'est-ce que c'est ? C'est avant tout cinq outils d'écoute. Ce soir, on va avoir l'occasion de te présenter les cinq, mais plus particulièrement de te parler d'un de ces outils en particulier qui est absolument clé pour nous dans ces problématiques d'anxiété de séparation. Ces cinq outils sont tous les cinq fondés sur, avant tout, l'importance de la connexion dans la relation entre parents et enfants. Et c'est de ça dont tu vas beaucoup attendre ce soir. Le mot-clé, tu vas vite le comprendre de cette masterclass, ça va être la connexion, ce lien entre parents-enfants. Et notre objectif ce soir, c'est vraiment d'une part de t'expliquer d'où vient cette anxiété de la séparation et qu'est-ce qui se cache dessous, mais aussi également de t'offrir des outils, de t'offrir des outils d'écoute qui, en favorisant cette connexion parents-enfants, permettent à cette anxiété, peu à peu, de disparaître. Donc voilà, voilà pour cette petite introduction à l'approche parentale à Ninane. Carole, est-ce que je peux te laisser te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, est-ce que tu as dit d'où tu étais Sophie ? Combien d'enfants tu as ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore, mais je peux le faire. Effectivement, donc moi je suis Sophie Ménard, je suis assez souvent présente sur les réseaux si tu nous suis, sur Instagram notamment. Et donc je suis à Lille, en France, j'ai cinq enfants. Et l'approche Parental & In-Hand, je l'ai découverte il y a maintenant, à la naissance de mon petit dernier qui a aujourd'hui 4 ans. Et voilà, je suis très heureuse de la partager auprès des parents de ma communauté aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Merci. Et toi Carole ? Et moi, alors moi c'est Carole Kellen-Dong, je suis également formatrice à l'approche Hand in Hand que j'ai découvert il y a maintenant 11-12 ans. Et je l'ai découvert en fait avec la naissance de mon... J'ai 4 enfants, donc ma fille est mon avant-dernier enfant. Et j'ai pu utiliser les outils aussi bien dans l'école, parce que je suis aussi éducatrice de jeunes enfants, et j'ai eu l'occasion de travailler beaucoup avec les enfants, et aussi en milieu scolaire. Et voilà, donc les outils pour moi ça m'a sauvée en gros, ça a sauvé ma relation avec mes enfants, je pense, qui n'était pas forcément mauvaise, mais qui a vraiment évolué beaucoup, et c'est pour ça que j'ai vraiment à cœur de les partager. Moi, mon premier objectif c'est d'aider les enfants. Parce que pour moi, c'est en changeant notre éducation qu'on va changer le monde. Donc c'est vraiment un souhait qui me touche beaucoup, qu'on sache mieux accompagner nos enfants. Qu'est-ce que ça veut dire mieux ? En tout cas de façon non violente et de sortir des punitions et des récompenses. Voilà.

  • Speaker #0

    Super. Il y a une question peut-être que certains d'entre vous se posent ce soir, c'est de se dire, pourquoi parler de l'anxiété de séparation ? On est au mois d'avril, l'anxiété de séparation, on en parle beaucoup pendant de la rentrée scolaire, donc ça peut paraître un petit peu anachronique de parler de ça maintenant. Et en fait, du tout. Pourquoi ? Parce qu'en fait, comprendre l'anxiété de séparation, ce n'est pas quelque chose forcément qui se fait du jour au lendemain. Et nous, on s'est dit, l'anxiété de séparation, non seulement elle peut se manifester toute l'année, parce que ça peut être au moment d'une séparation pour des vacances, une séparation pour, je ne sais pas, une question de maladie, d'opération, ou quoi que ce soit. Donc, non seulement c'est quelque chose qui peut se passer toute l'année pour un enfant, mais également, si jamais vous avez votre enfant qui se prépare à une rentrée, que ce soit en maternelle, à une rentrée en CP, en sixième, ou même en orcerie, eh bien, en fait, c'est des choses qui se préparent. Et dans ce qu'on va pouvoir te dire ce soir, tu vas découvrir qu'en fait... L'idée n'est pas juste de pouvoir accompagner le moment T à l'instant où il y a la séparation qui se fait, mais l'idée c'est également de préparer le terrain, et préparer le terrain ça prend du temps. Et on s'est dit voilà, on propose le mois d'avril, et on se dit que comme ça, que ce soit les séparations de grandes vacances, que ce soit les séparations de papa-maman à la rentrée, et bien vous serez prêts et aguerris et en mesure de mettre en oeuvre tous les outils dont on va vous parler ici ce soir.

  • Speaker #1

    Formidable ! Donc, on va peut-être commencer par parler de la connexion, puisque tu en as déjà dit quelque chose. Donc en fait, l'approche se base beaucoup sur cette idée qu'un enfant a besoin de connexion, et c'est quelque chose qui a été vraiment maintenant aussi montré dans le cerveau. On sait que ça fonctionne comme ça, c'est-à-dire qu'un enfant, un bébé qui arrive sur terre, ce qu'il va rechercher, c'est de se connecter à quelqu'un qui va lui apporter la sécurité. Merci. Le petit humain, quand il naît, il est juste incapable de survivre par lui-même et donc il va être avide de signaux, de regards, de contacts avec une personne clé. Alors ça peut être la nounou quand il est en journée chez la nounou, ça peut être la maman, le papa, mais c'est quelqu'un qui est constant, dans lequel il peut vraiment s'appuyer pour se sentir bien. Donc il a un besoin vital de connexion. On a pu faire des tests, on a pris une maman avec son bébé, elle faisait des petits gazouilles, le bébé rigolait, la maman faisait des petits gazouilles, le bébé rigolait, et tout à coup la maman a porté un masque, enfin pas porté un masque, mais elle n'a plus du tout rien fait, elle est restée immobile comme ça. Le bébé, d'abord c'est vraiment touchant, il essaye de l'animer, alors il fait encore plus de bêtises, il rigole, il gigote et tout, et si elle continue comme ça, il me semble que c'est 45 secondes, je ne suis plus très sûre, mais c'est de cet ordre-là, et il se met à hurler pour vous dire à quel point pour lui c'est vital. Donc, c'est vital parce qu'en fait dans notre cerveau, je ne vais pas aller très loin là-dedans, mais on a plusieurs parties dans notre cerveau, et quand on est connecté, on peut penser. Quand on se sent bien, quand on est relax, on a la mémoire qui fonctionne, on a notre raisonnement qui fonctionne, on peut réfléchir, comprendre ce qu'on nous dit, faire appel à des souvenirs aussi, se dire « ah oui c'est vrai, on avait fait ça la dernière fois » . Alors que... quand on ne se sent pas en sécurité, on a le stress qui arrive, des émotions de peur, et celles-ci vont inonder notre cerveau et nous rendre incapables de penser, et incapables même de comprendre ce qu'on nous dit. Et c'est encore beaucoup plus fort chez les enfants qui sont tellement dépendants de nous que pour eux c'est encore beaucoup plus fort, ils sont encore un peu bruts de décoffrage. Le cerveau d'un enfant évolue maintenant on dit même jusqu'à 25 ans. On va dire qu'en tout cas jusqu'à passer l'adolescence, ce cerveau il est en train de se former. pas du tout les mêmes capacités, d'un petit enfant ou même un enfant jusqu'à l'adolescence, que nous, pour gérer ce qu'on appelle « gérer les émotions » . Donc, nous on veut tellement gérer les émotions, mais on va plutôt parler de les accompagner. Parce que justement, on a conscience que cet enfant a besoin de connexion. Une connexion, ça veut dire qu'on est proche de lui, qu'on l'écoute, qu'on lui donne de l'attention, des regards. Quand la connexion se casse, l'enfant tout à coup c'est comme s'il était perdu. Et donc là, il y a des émotions de stress qui viennent et qui vont s'exprimer. Donc quand l'enfant s'exprime, quand vous le voyez se rouler par terre, quand vous le voyez hurler, crier et même devenir agressif, en fait ce sont tous des signes qu'il ne se sent pas en sécurité, qu'il a besoin de connexion. Alors évidemment, ça peut paraître démesuré ce qu'il exprime comme émotion. Par exemple, vous dites « mais c'était une petite chose, pourquoi j'ai droit… » Eh bien parce que la connexion est rompue et pour lui ça lui rappelle peut-être aussi des vieux souvenirs, en tout cas pour lui sur le moment ça le fait ressentir comme ça et c'est indéniable. Et ce n'est pas un caprice. L'enfant n'essaie jamais de nous manipuler. mais sauf qu'il exprime directement ce qu'il ressent, si on le laisse évidemment. Donc ça c'est le premier point vraiment très important à comprendre. Parfois un enfant qui n'est pas bien, comme ça, si on s'approche de lui, on lui offre la connexion, ça va tout de suite le calmer et il va pouvoir à nouveau penser. D'accord ? Des fois c'est quelque chose qui… Tout ce qu'il faut c'est de la connexion, on s'approche de lui, on lui offre notre regard, on lui offre un… une façon intérieure d'être qui est calme, qui est rassurante, et ça va effectivement amener la paix chez l'enfant. Mais pas toujours, parce que des fois il y a plus qui doit sortir. Néanmoins, notre attitude d'accueillir alors ce qui doit s'exprimer va permettre à l'enfant de retrouver son équilibre. Et ça c'est essentiel de comprendre que les pleurs, les cris, en fait c'est une façon de retrouver l'équilibre pour l'enfant. La nature nous a prévus comme ça. Elle a prévu que ces choses-là, on puisse les évacuer pour qu'on puisse à nouveau penser, être en lien avec les autres, etc. Qu'est-ce que je voulais ajouter ? Oui, c'est… Voilà, donc on ne va pas essayer de raisonner avec un enfant qui est en pleine crise émotionnelle. On ne va pas essayer de lui dire « mais attends, parce que je sais que… » et ceci et cela. On va juste accueillir. On va dire « je vois que c'est difficile pour toi » . Imaginons que vous lui ayez dit « ben non, on ne va pas tout de suite manger le gâteau que je viens d'acheter, parce que c'est pour plus tard » , et que l'enfant exprime son désaccord de façon assez véhémente. Ben juste, vous lui allez dire « ben je vois que c'est difficile de ne pas manger le gâteau tout de suite, mais on ne va pas le manger maintenant » . Et par contre, vous êtes là pour lui et vous l'écoutez. En fait, vous ne dites pas grand-chose, vous êtes juste là avec lui. Voilà, donc… C'est la première étape. Ça va être de bien avoir en conscience que dès que vous voyez un comportement qui semble inapproprié, l'enfant n'est pas en train de faire un caprice. L'enfant a des émotions qui demandent à être entendues et qui ont besoin de s'exprimer.

  • Speaker #0

    Et ça, je pense que c'est un rappel extrêmement important dans le cadre de cette anxiété de séparation. Parce que... Qu'est-ce qui se passe en tant que parent quand on est avec son enfant, on arrive à la garderie, on arrive à l'école, et là soudainement on a un enfant qui, en plus sous le regard des autres enfants, des autres professionnels, des autres parents, explose de façon plus ou moins bruyante, parce que clairement il y a quelque chose qui ne va pas, il ne veut surtout pas vous lâcher la main, il ne veut surtout pas rentrer dans sa classe, il veut partir en courant, d'ailleurs parfois il part en courant. Et c'est extrêmement important ce que vient nous dire Carole parce qu'en fait, ça va pouvoir, si on arrive à garder ces éléments en tête, si on arrive à garder ces éléments de l'importance de la connexion, si on arrive à voir que non, ce n'est pas un caprice qui se cache derrière ça, c'est plutôt l'expression, ce comportement débordant, c'est plutôt l'expression ou le signal de quelque chose qui ne va pas et qui est un petit peu peut-être compliqué à comprendre, alors notre regard va complètement changer. Et cette anxiété de séparation, c'est vraiment un sujet qui est... complexe. Pourquoi ? Parce que le regard que la société peut porter, ou le regard que de façon plus prosaïque, les passants qui vous voient un petit peu en travail émotionnel avec un enfant, peuvent poser sur la situation et il est souvent très jugeant. Il va être souvent en mode, de toute façon, mais celle-là, elle n'arrive pas à s'en sortir. Ou le regard que nous-mêmes, en tant que parents, on pose sur nous, c'est de se dire, de toute façon, je suis complètement incapable. Voir le regard qu'on va poser sur notre enfant va être parfois du style, non mais cet enfant, mais c'est naze, pourquoi il est comme ça ? Alors que le petit copain, en fait, il n'a aucun problème à rentrer dans la classe, je ne l'ai jamais vu avoir un seul souci le matin ou avoir une seule larme. Et donc du coup, on a cette espèce d'attente qui est que notre enfant, quand on arrive à un endroit donné, dans la mesure où tout a été expliqué, il n'y a rien d'extraordinaire, il devrait de lui-même être capable de nous faire un petit bisou sur la joue et de dire bonjour à sa maîtresse et de rentrer dans sa classe. Eh bien non, ce n'est pas aussi simple. Et le fait que ça ne se passe pas comme ça, en fait, c'est tout à fait normal. Et ça, c'est un élément important qu'on aimerait bien, un message important qu'on aimerait bien transmettre ce soir, c'est de se dire que les choses, elles peuvent se passer différemment et ce n'est pas le signe que vous, en tant que parent, vous faites mal les choses ou qu'il y a un problème chez votre enfant ou qu'il y a un problème quelconque. Au contraire, comme l'a rappelé Carole tout à l'heure, c'est au final le signe que votre enfant... il est juste en train de faire son travail d'enfant, à savoir, exprimer de façon peut-être effectivement assez, on va dire, bruyante ou de façon assez claire que là, maintenant, il y a quelque chose qui ne va pas. Et à partir de là, à nous, adultes, de nous dire, OK, en fait, là, il y a... à une anxiété peut-être, il y a quelque chose qui se cache, peut-être que je comprends d'où ça vient, peut-être que je comprends moins d'où ça vient, à moi de passer dans une attitude qui va lui permettre de recouvrer toutes les capacités de son cerveau. Et comme l'a expliqué Carole tout à l'heure, l'idée c'est qu'on le sait, plus on peut insuffler de la connexion dans ces moments-là, plus notre enfant sera en mesure de pouvoir digérer toutes ces émotions un peu compliquées qu'il anime, et du coup, retrouver sa capacité à... raisonner, à comprendre ce qui se passe de lui, à se rappeler qu'en fait il est là parce qu'aujourd'hui c'est le premier jour de l'école etc. et il sera capable de lui-même du coup une fois que tout ça est revenu en place d'aller de lui-même, d'être curieux, d'avoir envie d'apprendre etc. et ça c'est un élément qui est très important dans le contexte de l'école on peut se dire, en fait c'est quoi ce temps perdu à écouter les émotions c'est quoi ce temps perdu Merci. à prendre le temps le matin avec son enfant ou que la maîtresse prend le temps avec l'enfant, etc. C'est du temps perdu sur les apprentissages. Et ça, c'est quelque chose qu'on entend beaucoup, de se dire, mais pourquoi perdre son temps à écouter un capris, je reprends le mot de Carole tout à l'heure, alors qu'en fait, il y a un programme aujourd'hui. On a des choses à faire, on a des objectifs d'apprentissage pour les enfants. Et là, nous, le message qu'on a envie de faire passer, c'est de se dire, En fait, plus un enfant, il sentira... cette connexion avec un adulte à qui il peut faire confiance, qu'il s'agisse de son parent, qu'il s'agisse de la personne qui l'accueille à l'école, et plus il sera en mesure d'être à l'écoute et d'être réceptif à tous les apprentissages qu'on va pouvoir lui proposer. Donc en fait, c'est vraiment un processus qui est complètement intégratif. Et si on oublie cette partie d'écoute, des émotions, quelque part, on met en danger également la capacité à être disponible pour les apprentissages. Carole, tu voulais rajouter quelque chose peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'ai dit que cette connexion est importante, qu'on le ferait à l'enfant, mais j'ai peut-être oublié de dire qu'effectivement dans une journée d'un enfant, il y a plein de moments où la connexion va être rompue, c'est inévitable. Le coup classique du téléphone qui sonne, vous répondez, vos enfants se mettent à se battre. En fait, le fait que vous soyez au téléphone avec quelqu'un, la connexion est rompue, et ils perdent leur moyen de partager, d'être ensemble, etc. Donc ça c'est inévitable, la connexion se rompt. La question c'est alors justement comment on fait pour la rétablir ? Et donc c'est ce que dit Sophie, on est là du coup dans l'écoute des émotions. Et maintenant moi j'aimerais aller un peu plus loin puisque j'ai été du côté et de la maman et du professeur. Déjà à dire qu'en tant que maman, moi la première fois que j'ai assisté à mon petit garçon, il s'est mis à hurler, je n'ai pas compris ce qui m'arrivait. Et on m'a plus ou moins jetée dehors, mais vraiment tout de suite, je n'ai pas eu beaucoup de temps. Et en me faisant comprendre que vraiment je n'étais pas quelqu'un de très doué. que j'avais rien à faire là, de toute façon il fallait que je parte j'ai trouvé ça d'une violence extrême et ça m'a fait justement ce que disait Sophie, c'est quelque chose c'est pas un sujet qu'on aborde, on dit pas et bien là vous avez l'ami lundi, vous savez il y aura probablement ça, on va faire comme ça vous voyez parce que ça au moins il y aurait eu quelque chose, là on me l'a littéralement pris des bras et on m'a dit mais non vous partez et moi je me sauterais dans la rue complètement abasourdie, voilà et du coup j'aimerais témoigner de l'autre côté, quand un parent part et qu'elle a confiance avec la maîtresse. Moi je prenais l'enfant, l'enfant était en pleurs parce que la maman partait, on avait la chance d'avoir une sorte de petite fenêtre, on pouvait voir les parents partir, donc je me mettais là à la fenêtre avec lui, et je ne lui disais pas « mais c'est pas grave machin » , je lui disais « oui, je vois que t'es triste » . Et on regardait la maman partir et l'enfant pleurer, moi je restais avec lui, et c'est comme un médicament hyper précieux, parce qu'un enfant qui avait pu pleurer là pendant 3 minutes, 4 minutes, ça ne durait pas très long non plus. Après, il était capable de réfléchir, de voir les copains, de jouer, de partager, de coopérer, tout ça. Un enfant qui n'osait pas exprimer ou qui avait déjà appris que c'était quelque chose qui n'était pas bienvenu, lui, il n'arrivait pas à réussir à bien jouer, à bien s'intégrer au groupe, mais toute la matinée aussi. C'est-à-dire que c'est vraiment essentiel pour qu'on puisse bien réfléchir et bien fonctionner, qu'on ne soit pas rempli d'émotions, de stress et de peur. Quand je dis comme ça, ça paraît évident, et pourtant, c'est pas évident du tout.

  • Speaker #0

    Et je me permets de rebondir sur un autre élément, Carole. Quand on parle de cette anxiété de séparation, on a tous en tête cette image du moment, de ces fameuses 10 secondes où l'enfant passe d'un bras à l'autre avec des pleurs, des cris et des gémissements. Mais en fait, on ne pense pas au fait que cette anxiété de séparation, elle peut se manifester de façon un petit peu décorrélée de ce moment clé de la séparation à 8h du matin. C'est-à-dire qu'un enfant va pouvoir avoir, par exemple, un comportement très dissipé, c'est-à-dire qu'il va être incapable de se focusser sur une activité donnée. Au contraire, on va avoir des enfants qui vont être très en retrait, donc ils seront très calmes, ils seront très sages, mais en revanche, ils seront un petit peu dans leur bulle. C'est souvent des enfants qu'on voit mettre leur pouce dans la bouche, prendre une mèche de cheveux. Ça, c'est des enfants qui, ça ne se voit pas parce qu'ils sont très sages, ils ne font pas de bruit, ils ne dérangent personne, mais en fait, ils se mettent un peu sous cloche. Comme s'ils avaient intégré cette idée que De toute façon, personne ne va vraiment s'occuper de moi, donc je me mets en retrait parce que là, ça ne sert à rien. Donc, l'important à avoir en tête, c'est que quand, en début d'année, ça c'est peut-être un espèce de réflexe à avoir, l'anxiété de séparation ne va pas forcément se manifester au moment de rentrer en classe. Moi, combien de fois j'ai vu des enfants arriver en classe, mais ils étaient tellement contents parce qu'il y avait la nouveauté, les copains, le nouveau cartable, la nouvelle routine, etc. Et donc... pile poil à ce moment-là, les choses se passaient pas trop mal. En revanche, que ce soit le avant à la maison ou le après de retour à la maison, c'était extrêmement débordant. Parce qu'en fait, ils avaient réussi à se canaliser sur ce moment un petit peu clé qu'on regarde tous comme ça, en disant pour vous que ça se passe bien. Mais en fait, ça débordait après et ça débordait même avant le matin. Donc, avoir en tête que quand on parle d'anxiété de la séparation, il faut voir les choses, c'est comme si on faisait un zoom arrière. Il est important d'aller regarder le comportement de l'enfant ... sur un petit peu l'ensemble de cette journée ou l'ensemble de cette période et de se dire, en fait, là, mon enfant, d'habitude, il ne fait pas ça. C'est un sujet qu'on abordera en live, je crois, à la fin du mois. Mais par exemple, je divague un petit peu, mais des comportements du type des pipiolis. Vous allez vous dire, mais c'est quoi le rapport ? En fait, il peut y avoir un lien et vous allez pouvoir peut-être faire cette espèce de connexion, de se dire, en fait, tous les matins, je le dépose. pas grand chose la maîtresse me dit qu'il est très sale mais la nuit imaginons vous observez énormément de retour de pipioli pour un enfant qui n'avait plus de soucis comme ça eh ben ça peut être d'une certaine façon la manifestation que il ya une anxiété il ya une peur et qui ben voilà qui se révèle la nuit comme ça et ça vaut le coup du coup de mettre en oeuvre les outils dont on vous parle est tout de suite et qui vont permettre de réinjecter une dose de connexion pour permettre à l'enfant de quelque part de digérer toutes ces peurs, toutes ces anxiétés.

  • Speaker #1

    Oui, et puis, comme on parle de contexte scolaire, j'aimerais ajouter aussi qu'un enfant qui peut réfléchir, il peut apprendre. Un enfant qui n'est pas chargé émotionnellement, parce que moi je parlais de coopération, de savoir bien jouer, mais c'est aussi un enfant qui va être curieux, qui va apprendre, qui va retenir, qui peut aller rechercher dans sa mémoire, faire des liens. Donc, on sert l'enfant mais sur toute sa scolarité et le petit temps qu'on va perdre peut-être. enfin petit temps, le temps qu'on va donner pour cet accompagnement des émotions, en fait il va être hyper bénéfique pour tout ce qui viendra après, non seulement les devoirs du soir. Donc oui, ça vaut vraiment la peine, c'est vraiment très très précieux. Et pour enchaîner ce que dit Sophie, les enfants qui ne pleurent pas, les parents sont très fiers, « Ah mais je l'ai su, il n'a pas fait un bruit ! » Mais moi de l'autre côté, ce que je voyais, c'est un enfant qui n'était pas vraiment présent en fait. Et c'est vraiment classique, le doigt, le pouce dans la bouche, mais le truc des tics comme ça, de faire tourner les cheveux, ou des oppositions aussi, je ne veux pas faire, je ne veux pas faire, je ne fais pas, etc. Ça aussi, c'est tous des signes qu'en fait, ça ne va pas bien. Il y a un enfant qui s'oppose, qui ne veut pas faire, ou qui a peur d'essayer. C'est tous des signes que… Et puis dans pas mal de cas, ça peut aussi se transformer en agressivité envers les autres. Et là, l'enfant va en plus… suivant où il est, rencontrer des punitions, rencontrer un monde très hostile. Alors que lui, c'est juste sa façon à lui d'exprimer qu'il n'est pas bien et qu'il a besoin qu'on l'écoute, qu'on soit avec lui, qu'on lui donne de la connexion et du temps.

  • Speaker #0

    Et enfin, le dernier élément que je voulais ajouter avant qu'on passe aux outils, c'était cette anecdote que vous avez peut-être tous vécu de l'enfant qui est en pleurs, en rage, qui ne veut pas aller à l'école. À ce moment-là, la maîtresse le prend dans ses bras, vous, vous partez, et quand vous récupérez votre enfant, la maîtresse vous dit « Oh ! » Mais au bout de 30 secondes, il s'est calmé, tout allait bien. Et ça, c'est très très trompeur, parce que, qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ? Alors, il y a plusieurs scénarios. Le scénario super cool, c'est quand, effectivement, en fait, la maîtresse a fait un travail formidable, et elle a réussi à apporter la sécurité et la cognition qu'il fallait, et l'enfant, du coup, a réussi quelque part à se... à se... à réguler, à digérer, etc. Ça va bien. Mais il y a aussi un scénario où malheureusement, ce qui s'est passé, c'est que l'enfant a très vite compris qu'avec 30 enfants dans la classe ou avec 25 enfants dans la classe, la maîtresse n'aurait pas la disponibilité pour lui. Et un petit peu comme la petite fille tout à l'heure, il se met en retrait et il arrête tout de suite. Parce qu'un enfant a cette intelligence émotionnelle de bien voir quand ses pleurs, quand ses comportements débordants pourront être ou non écoutés. Et combien de fois, et on en reparlera tout à l'heure, combien de fois... Je suis sûre, vous avez récupéré un enfant à la fin d'une journée de crèche, à la fin d'une journée d'école. La maîtresse vous dit, il a été super, ça a été génial. Et au bout de 10 minutes avec vous, mais c'est un vrai petit diable. Et ça, c'est le signe de l'enfant qui se dit, enfin, j'ai une personne qui va enfin pouvoir m'écouter. J'enlève le couvercle et là, boum, ça bouillonne et c'est le feu d'artifice émotionnel. Donc ça, c'est un élément important à avoir en tête. Vraiment là, l'idée, c'est de vous donner tous ces petits signaux, tous ces petits éléments qui permettent de se dire, là, il n'y a pas... peut-être quelque chose à travailler au niveau de cette anxiété de séparation.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Je vous propose maintenant qu'on passe à la seconde partie. Donc, on a bien posé un petit peu la base de la façon dont se manifestait cette anxiété de séparation, la façon dont elle était plus ou moins accueillie, que ce soit aux côtés de la société, que ce soit par les professionnels de la petite enfance, etc. Là, on va vous proposer de vous parler un petit peu des outils de l'approche et ensuite de voir... dans quelle mesure on peut les mettre en œuvre face à cette problématique de l'anxiété de séparation. Donc, Carole, je vais peut-être te laisser nous décrire les cinq outils et on fera ensuite un zoom particulier sur un outil qui nous semble extrêmement clé ce soir qui est l'outil Rester Écouté.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc oui, il y a cinq outils et ce qui est intéressant avec ces cinq outils, c'est qu'ils sont tous... à utiliser en combinaison, individuellement, c'est très créatif. Il y en a cinq, ce n'est pas beaucoup, en vrai, cinq outils, une fois qu'on les connaît, c'est comme une petite boîte à outils, une petite caisse à outils qu'on a à disposition. Donc on a le rester écouté dont on va parler ce soir, on a le temps particulier, qui est un temps qu'on va donner à son enfant et on va jouer avec lui, mais pas on va jouer avec lui, on va le suivre dans le jeu qu'il souhaite faire. C'est un temps qu'on va minuter, parce que pendant ce temps-là, on va être complètement en amour et concentré sur notre enfant. C'est-à-dire qu'on va vraiment être curieux de ce qu'il nous donne, et on ne va pas répondre au téléphone, on ne va pas regarder les SMS, on ne va pas aller aux toilettes. On va vraiment être peut-être pendant dix minutes, mais que avec notre enfant. Et c'est tellement précieux ces dix minutes. Ça peut changer toute une journée ou toute une fin de journée après l'école. Le temps particulier, c'est vraiment, on va dire, l'aspirine de ces cinq outils. Il y en a deux qu'il faut vraiment retourner ce soir, c'est le temps particulier, le rester écouté. Avec ça, on va déjà très loin. Après, on a quelque chose qui s'appelle le jeu écoute, qui est une façon de jouer avec les enfants, où on va chercher à trouver qu'est-ce qui les fait rire, et on va y aller. On va vraiment faire tout ce qu'on peut pour rire. Donc ça va être les batailles de coussins, tous ces jeux qui sont peut-être un peu plus physiques, où on court autour, mais ça peut aussi être juste des... Des blagues, c'est à un moment donné une façon de parler ou de marcher ou je ne sais pas quoi, faire rire, on va juste vraiment chercher par le jeu le rire avec l'enfant. Et puis il y en a encore, ah oui, le fameux mettre une limite bienveillante. Alors c'est interposer une limite, on appelle ça chez Hemingham. Ce qui veut dire, c'est qu'un enfant, comme ses comportements peuvent être débordants quand ça ne va pas, donc il va peut-être tout à coup décider que frapper sa petite soeur, c'est une bonne idée. Parce qu'elle l'énerve en fait cette petite sœur, parce que lui n'a pas pu avoir ce qu'il voulait, et puis cette petite sœur qui est là au milieu, qui fait des bruits, bam ! Donc moi en tant qu'adulte, je vais essayer de prévenir ça, et de voir tout ça, et d'interposer, m'interposer physiquement, prendre la main qui va taper, et dire « Ah ça je ne peux pas te laisser faire, je vois que tu es en colère, mais ta petite sœur, on ne va pas lui faire mal et ça. » Et donc après, je m'interpose physiquement, c'est-à-dire je vais l'empêcher de se faire mal, de me faire mal, de faire mal aux autres, de casser tout ce qui est dans sa chambre, de jeter tout autour. Je vais devoir à un moment donné, parce que cette colère est immense, amener la sécurité. Donc on est bien d'accord, ce n'est pas du tout de vouloir le restreindre ou je ne sais pas quoi, c'est juste d'assurer la sécurité pour tout le monde. Parce que l'enfant à ce moment-là, même s'il vous tape ou s'il essaie de vous mordre ou Dieu sait quoi, ce n'est pas du tout ce qu'il a envie de faire. Lui, il vous aime, d'accord ? Ce sont juste ses émotions qui débordent. Et donc à ce moment-là, mettre une limite, ça va permettre d'assurer la sécurité et qu'il puisse continuer à décharger ses émotions avec vous. sécurité et retrouver l'équilibre. Vous voyez, interposer une limite, on aura un mélange avec le reste écouté qu'on va approfondir ce soir. Et puis alors, le dernier outil, il n'est que pour vous, c'est pour les parents. Et ça, je crois que c'est vraiment ce qui est très différent des autres approches, c'est que cette approche-ci, elle a quelque chose qui est réservé aux parents. parce que

  • Speaker #0

    on sait le travail que vous faites, on le fait aussi et Dieu sait que c'est dur d'être parent. Dieu sait que c'est dur d'être disponible tout le temps et d'écouter son enfant et d'écouter ses cris, ses pleurs et enfin tout ça. Il y a des moments tellement chouettes, il y a des moments où vraiment moi je sais qu'en tant que maman j'ai découvert que j'avais des nerfs. Avant je savais pas, j'avais jamais eu de problème et tout à coup là je me suis dit waouh, mais en fait là j'ai, comme on dit en français, pété un câble quoi. Donc c'est... D'ailleurs, voilà, c'est des choses qui arrivent. Et donc, pour qu'on puisse nous aussi être entendus, on fait des partenariats d'écoute. C'est-à-dire que je vais trouver une maman et je vais lui dire, écoute, on va s'écouter mutuellement l'une l'autre pendant un certain temps. Par exemple, je t'écoute cinq minutes, tu m'écoutes cinq minutes. Et pendant ces cinq minutes, je vais écouter la personne en face de moi et lui donner vraiment tout mon amour, mon attention. Je vais... pas donner de conseils, je ne vais pas juger la personne, je vais juste l'écouter. Et puis, quand c'est fini ce temps d'écoute, je ne reviens plus du tout ce qu'elle a dit. C'est comme une bulle, cette bulle elle est fermée, on ne va pas reparler de ce qui s'est dit pendant ce temps-là, afin que ça soit vraiment un endroit de sécurité complète. Si ce soir-là, mon enfant a fait quelque chose et que j'en peux plus, mais vraiment j'en peux plus, c'est la dixième fois qu'il a fait pipi au lit, je ne sais pas quoi, et j'en peux plus de changer les draps, je peux le dire à quelqu'un. dire combien c'est difficile pour moi. La personne en face, elle va m'écouter et elle va m'offrir cette confiance comme quoi je suis une bonne personne, même si j'en peux plus, à ce moment-là je reste une bonne maman et une bonne personne. Et donc après, en inverse, on écoute l'autre personne et on fait la même chose pour elle. Et il faut l'expérimenter effectivement pour se rendre compte à quel point c'est puissant de pouvoir être écouté dans nos difficultés de parents et combien ça va nous permettre, nous après, d'aller écouter nos enfants. d'être disponible pour eux. Si je n'aime pas le temps particulier, parce que ça me gave d'aller à quatre pattes sans le tapis du salon, ou que mon fils veut toujours, quand on fait ça, jouer à un jeu que je n'aime pas, ça va beaucoup m'aider de pouvoir l'exprimer quelque part, de pouvoir dire « mais moi j'en ai ras-le-bol de jouer à ce jeu, il veut encore sortir les dinosaures, et j'en peux plus moi de faire ce jeu-là » , etc. Au moment où mon fils va venir dans le temps particulier me dire « ah, on joue avec les dinosaures » , ça va être beaucoup plus facile pour moi, beaucoup plus facile, parce qu'en fait… Cette émotion, elle a été digérée, j'ai retrouvé mon équilibre, je peux penser et je me rends compte que ce n'est que 10 minutes, que finalement je n'ai rien à faire, que ce n'est pas grave. Donc voilà, j'espère que ça donne envie, parce que moi j'aimerais vous donner envie de tenter les temps particuliers, parce que c'est assez exceptionnel et c'est exceptionnel dans cette approche, parce que justement on propose ça aux parents. On ne vous laisse pas dire « oh bah faites ci, faites ça » et puis tant pis, nous on vous dit « faites ce que vous pouvez, mais surtout prenez soin de vous parce que vous êtes vitales » . Si ce qu'on vous dit vous mène au burn out, on n'a pas gagné du tout. Nous on veut que, avant tout, on prenne soin aussi de vous. Bon, je déborde un peu. Je reviens maintenant au « rester écouter l'outil du soir » . Alors pourquoi c'est l'outil du soir ? Parce que quand on se sépare, généralement c'est ce qui se passe, c'est qu'il y a des cris, et qu'à ce moment-là il va falloir rester écouter l'enfant. Et c'est un peu comme ce que j'ai dit avant, c'est que votre enfant, il est là, il bave, il sue, il hurle. Mais en fait, vous, vous continuez à lui offrir de l'amour, vous continuez à le trouver formidable. C'est pas facile des fois, mais c'est ça l'idée. C'est que nous, on est ce pôle de calme, on est là en accueil, et on lui fait comprendre. Et c'est l'acte d'amour le plus fort qu'on puisse faire à un enfant. C'est de lui dire, même quand t'es comme ça, moi je suis là et moi je t'aime. Et je trouve que c'est ça qu'il faut se souvenir, c'est que c'est un acte d'amour énorme de faire ça pour son enfant. C'est facile de n'aimer un enfant qui joue dans les gazons avec... C'est facile. Mais un enfant qui est en train de piquer une crise, c'est moins facile. Et c'est là qu'on... Et c'est ça qu'ils sentent. Ils sentent, mon Dieu, cette personne-là, elle est capable de m'aimer même quand je suis comme ça. Alors, ils ne le pensent pas en mots, mais c'est le message qu'ils reçoivent. Et donc, c'est le rester écouté. On a, on se met à hauteur de l'enfant, des fois, on pose une main sur l'épaule. si on peut, on a le regard de l'enfant pour qu'il nous voit Notre objectif intérieur, ce n'est pas que ça s'arrête. C'est ça qui est vraiment important. Et c'est là, je pense que c'est un 180 degrés. Parce que partout, on nous dit comment arrêter ça. Arrêter les pleurs, arrêter les cris. Là, non. En fait, on va rester et on est disponible à entendre tout ça. Tout ce qui est à dire. Ça, c'est le rester écouté.

  • Speaker #1

    Et peut-être par rapport à ce rester écouté, tu disais, Carole, le but, ce n'est pas du tout que ça s'arrête. le travail qu'il doit se faire il doit se faire et comme on disait tout à l'heure l'enfant il a cette intelligence de savoir ce qu'il a besoin de faire il y a quand même un élément à indiquer c'est que nous en tant que parents quand c'est le matin qu'on le dépose à l'école on n'a pas forcément toute la vie devant nous n'est-ce pas parce qu'on a aussi des obligations il faut qu'on aille travailler on a peut-être des rendez-vous la maîtresse aussi elle aurait bien peut-être commencé sa journée et donc du coup ce qui est intéressant dans cet outil et d'ailleurs dans tous les outils de l'approche c'est qu'en fait euh Le temps passé est moins important que l'intention et la qualité qu'on va mettre dans le moment avec l'enfant. C'est-à-dire qu'il y a des moments de rester écouté, je pense que Carole, tu as une très jolie anecdote à ce sujet-là. Il y a des moments de rester écouté où en restant écouté un enfant pendant 10 minutes, une fois, ça va faire des miracles et ça va pouvoir vraiment transformer les comportements. Puis il y a des fois, et moi c'est l'anecdote et le témoignage que vous voulez donner ce soir, et bien ce sera un petit peu tous les jours. Et ce sera peut-être cinq minutes tous les jours, que petit à petit, semaine après semaine, mois après mois, on arrivera à bout de cette anxiété qui n'arrivait pas à être digérée. Et là, je voudrais vraiment partager cette anecdote qui m'est arrivée avec mon petit bonhomme de trois ans à l'époque, qui est rentré en petite section de maternelle, où tous les matins, j'arrivais à l'ouverture des portes, il était 8h20, et tous les matins, je risquais jusqu'à 8h30. A 8h30, je devais partir, de toute façon l'école me mettait dehors, et mon petit n'avait pas du tout fini son rester écouté. Mais pendant les 10 minutes, tous les matins, je lui disais, écoute, Féréole, je reste avec toi, tant que tu as besoin, je suis avec toi. Et je lui dis ça tous les matins, je lui ai pas dit, je reste que 10 minutes et après j'y vais, parce que c'est à l'enconce vague de pouvoir entendre ça quand on est en crise. Je lui disais, écoute, je reste avec toi, je sais que c'est dur et je sais que tu vas y arriver. Alors parfois je le disais en mots, parfois j'étais juste contre lui, etc. Le but était vraiment que... Il est cette bulle, et c'est un élément très important de rester écouté, il reçoit cette bulle de ma part, où il puisse exprimer toutes les émotions qui avaient besoin d'être exprimées. Donc moi, j'avais ce rôle de faire en sorte que les regards un peu désapprobateurs des parents, les regards inquiets des autres enfants, les regards un petit peu jugeants des maîtresses autres, tout ça, ça ne lui parvienne pas. Moi, mon but, c'était qu'il arrive à faire ce travail, mais néanmoins... En même temps, mon but n'était pas juste de le coucouner et de faire en sorte que, hop, il ait le sentiment d'être dans un monde merveilleux où il n'y ait pas de problème. Mais mon but, c'est également, en même temps d'en se rester écouté, de lui rappeler la limite, en l'occurrence le fait qu'il faudra, à un moment donné, qu'il rentre dans la classe. Et donc, c'était ce savant mélange de rester écouté, tout en interposant quelque part cette limite qui était, écoute, mon bonhomme, à un moment donné, il va falloir retrouver Pauline, ta maîtresse. Et ça, on l'a fait vraiment, sans discontinuer. du premier jour de la rentrée jusqu'à quasiment, alors ça peut paraître long pour certains parents, mais jusqu'à quasiment la fin du mois de janvier. Donc tous les matins, j'avais ces 10 minutes de pleurs. Tous les jours, j'ai eu un petit bonhomme qui me disait « Maman, je ne veux pas aller à l'école » . Et ça peut paraître long, on peut dire « Mais attends, ce n'est pas normal, au bout de quelques semaines, tous les enfants, normalement, c'est OK, ils vont à l'école » . Oui, et c'est ce qu'on aurait pu se dire. Sauf que moi, j'avais une situation où mon petit garçon, non seulement effectivement il y avait ce gros changement que représente la maternelle Mais en même temps, on arrivait dans une nouvelle école, dans une nouvelle ville, dans un nouveau pays. On était en plein déménagement. Et en fait, c'est un élément hyper important à avoir en tête. De se dire, quand mon enfant, il commence à avoir ces espèces d'anxiété qui ressurgissent, etc. Parfois, on va pouvoir savoir d'où ça vient. Parce que là, moi, je peux dire, oui, effectivement, un déménagement, ça ne se fait pas comme ça. Il y a des enfants, ça passe comme une lettre à la poste. D'autres enfants, c'est plus compliqué. Moi, j'avais un petit garçon, c'était un peu plus compliqué. Mais parfois en tant que parent, ayons bien en tête qu'on ne va pas pouvoir savoir d'où vient le problème. Et c'est OK. Le but n'est pas forcément de se transformer en espèce d'analyste détective en disant « oui, mais c'est parce que ce matin, comme le machin bidule, alors c'est pour ça, donc si demain je change ça » . Non. Encore un étudiant. L'enfant, tant qu'on lui offre la connexion et l'écoute dont il a besoin, il aura l'intelligence de faire ce travail en lui-même. Il n'a pas besoin de notre cerveau analyste. qui décortique tous les moindres détails, c'est pas de ça dont il a besoin. Et c'est pas non plus, et ça c'est très important, le fait de connaître avec certitude la raison de son comportement qui fait que le comportement va s'arrêter. Le fait que le comportement évolue et se revienne à la normale, ça vient du fait que derrière vous, vous allez pouvoir apporter l'écoute dont lui a besoin pour faire ce travail. Et ce travail, c'est un travail très personnel qu'il a besoin de faire. uniquement et qu'il va pouvoir faire uniquement s'il a l'écoute et la connexion qu'on lui offre. Donc ça, c'est un témoignage, on va dire, de rester écouté de longue haleine, mais qui derrière a apporté ses fruits. Et moi, aujourd'hui, j'ai un petit garçon qui va à l'école, qui aime beaucoup sa maîtresse Pauline, qui ne pleure pas le matin pour aller à l'école, qui me fait un bisou et qui part directement. Et tous les matins, je suis extrêmement reconnaissante à cet outil. Vraiment, j'ai douté. Et à des moments, j'ai dit, mais quand est-ce que ça va s'arrêter ? lui, il avait tous ces petits espèces de... tous ces petits paquets, tous ces petits cailloux émotionnels dont il fallait qu'il se débarrasse. C'était un peu comme le petit poussé, on ne savait pas combien il y en aurait. Mais à un moment donné, c'est bon, il s'en est débarrassé. Et là, maintenant, c'est parti, je n'ai plus vraiment de problème. Et je pense que Carole a un autre témoignage à apporter que j'aime beaucoup, qui est là, une histoire qui se passe sur un temps un peu plus limité.

  • Speaker #0

    Je vais juste rebondir. L'avantage aussi, quand un enfant a le temps de décharger, on appelle ça des fois décharger, de vraiment exprimer toutes ces émotions. Des fois, tout à coup, il va aussi pouvoir dire Quel est le problème ? Avant, il n'en est pas capable, c'est juste des émotions. Et tout à coup, comme son cerveau et sa mémoire se remettent à fonctionner, il va dire « oui, mais hier, il y a un tel qui m'a pris le truc, je ne sais pas quoi » . Et c'est super important comme information, parce que ça, vous allez le partager avec la maîtresse, le lendemain ou quand c'est possible, ou vous allez juste entendre, et puis une fois qu'il leur a dit, c'est bon en fait, il y avait juste besoin que ça soit dit. mais voilà, ça je voulais vraiment dire parce que ça avec les enfants plus grands aussi c'est vraiment... essentiel. C'est ça aussi la possibilité que ça amène, c'est qu'eux-mêmes, tout à coup, ils ont « Ah bah oui, mais en fait, il s'est passé ça » . Et pour vous, en tant que parents, c'est tellement précieux d'être au courant de ce qui se passe, parce qu'on ne voit pas grand-chose. On est à la porte de l'école. C'est un peu bon aussi. Pardon ?

  • Speaker #1

    Pardon, Carole, et du coup, j'ai trop envie de rebondir sur un autre élément, qui est le fait que cette anxiété de séparation, donc, qui se manifeste comme ça, elle peut être aussi, en fait, une sorte de Je n'ai pas envie de parler d'excuses ni de prétextes, mais peut-être l'enfant utilise cette espèce de moment de séparation pour montrer qu'il y a quelque chose qui ne va pas, mais en tant que tel, ça peut être le signe d'une autre peur, d'un autre élément qui n'a strictement rien à voir avec le fait d'être séparé de vous le matin. C'est juste qu'il utilise ce prétexte-là pour pouvoir vous dire de façon très claire « là, maman, ça ne va pas » . J'ai besoin d'aide. Et ça, c'est important de le voir. Surtout, c'est un enfant qui n'a jamais manifesté le moins de soucis en termes de séparation. Si soudainement, vous sentez que depuis deux jours, en fait, il ne veut plus y aller. En fait, le problème n'est peut-être pas en tant que tel la séparation, parce qu'il se sent totalement en sécurité, la connexion est-il absente ? Mais peut-être que c'est un autre problème. Dieu sait ce que c'est. Peut-être qu'il pourra l'exprimer pendant un rester écouté un jour, mais il l'exprime dans ce moment-là. et ça c'est un truc important à savoir Donc, vous voyez, les enfants, ça, c'est un truc qui est incroyable. C'est qu'en fait, ils ont une capacité à utiliser ces moments-là qui va toujours bien au-delà de notre imagination à nous. Et vraiment, moi, je me dis toujours, en fait, si on sait pourquoi, c'est génial. Mais en fait, ne nous attachons pas à juste chercher la cause et passons plus de temps peut-être à accompagner l'enfant à digérer ce qu'il y a besoin d'être digéré. C'est bon, j'ai fini ma parenthèse, Carole.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve que c'est important ce que tu dis. parce qu'effectivement, on peut très vite, en tant que parent, moi ça me casse, dire « mais en fait, il n'est pas bien là où il va, il y a quelque chose qui ne va pas, peut-être qu'ils sont méchants quand je ne suis pas là » , enfin tout ça, alors qu'en fait, ce n'est même pas avec cette situation que ça a à voir. Ça peut être une séparation qui s'est passée des années avant, dans un autre contexte, mais simplement cette séparation va faire remonter ce souvenir qui n'est pas un souvenir conscient, mais tout le bagage émotionnel qu'il y avait eu à l'époque, qui va se manifester là, alors que ce n'est pas le problème là. Mais sauf que… Comme tu dis Sophie, il va choisir ce moment-là. Je voulais juste, avant de raconter mon anecdote, quand même préciser que ces émotions, quand elles vont sortir, ça peut être des pleurs, ça peut être de la transpiration. Il y a des enfants qui transpirent énormément, il y a des enfants qui tremblent, il y a évidemment des cris, et il peut y avoir du rire aussi, parce que le rire aussi, c'est une détente émotionnelle. Je crois que je les ai tous dit, c'était ça. Je voulais juste être sûre, parce que c'est vrai que des fois, on ne s'y attend pas. Apparemment, la transpiration, on ne s'y attend pas. Mais tout ça, c'est des signes simplement qui sont en train de sortir, ça s'évacue. Oui, moi, je vais raconter ma petite anecdote côté… J'en ai plusieurs, mais il y en a une qui a été assez spectaculaire. J'avais un enfant qui voulait s'échapper, en fait. Quand sa maman l'a amené, on m'avait dit « fais attention, parce qu'il s'est déjà échappé une fois, et on ne peut pas laisser ça, etc. » Et donc, moi, j'avais repris cette classe, je débarquais vraiment. Et cette maman, donc, elle vient, le fils féminin du… courir après, donc elle le ramène, mais elle devait partir, elle ne pouvait pas rester, et donc finalement moi je ferme la porte à clé, je n'avais pas trop de solution pour pas qu'il reparte, c'était déjà un grand gaillard, il avait 6 ans, et là elle a voulu défoncer la porte, alors comme je vous disais, dans ces cas-là, il faut le protéger, donc j'ai dû effectivement le tenir un peu, et en fait j'avais comme un grand garçon là dans les bras, et j'ai vraiment resté calme, resté calme, lui il était là, il transpirait, il criait, il pleurait. J'avais tous les autres enfants qui je louais dans la classe déjà, j'avais la porte ouverte, j'avais une assistante qui était avec eux. Alors eux, comme ils connaissaient ça, enfin ils connaissaient ça, comme ils savaient qu'on écoute, pour eux c'était naturel que je sois là avec cet enfant, moi j'étais calme, je pouvais leur sourire, parce que j'avais cet enfant qui était là dans cet étage, je leur faisais des petits sourires. Et voilà, et ce grand Gaïa, pendant dix minutes, il a vraiment, mais c'était impressionnant, et ça a été comme un interrupteur, et c'est souvent comme ça. C'est-à-dire que tout à coup, on a l'impression que ça fait « clac » , il m'a regardé, enfin, après la colère, il a d'abord eu des pleurs, il a vraiment pleuré, alors là, c'était trop mignon, parce qu'il était immense, mais j'avais l'impression d'avoir un petit bébé dans les bras, d'ailleurs, qui sait, peut-être que c'était quelque chose qui avait rien avec sa naissance, mais en tout cas, il était tout mou, il était tout mignon. et puis tout à coup l'interrupteur claque j'ai pas mis mes chaussons mais c'est pas possible j'ai dit bah oui ils sont là tes chaussons il a mis ses chaussons, il est rentré dans la classe, il n'y a plus jamais eu après ça un problème de séparation. Alors il y a deux facteurs, il a pu exprimer ses émotions et il a pu me faire confiance, c'est-à-dire il s'est dit « elle, c'est bon, elle a traversé ça avec moi, je peux lui faire confiance, j'ai trouvé la connexion avec elle » . Quand on écoute un enfant, ce qu'on fait aussi c'est qu'on nourrit la connexion très fort. Ça il faut le dire aussi, et ce qui fait que, eh bien, il y a l'émotion qui est avec lui, mais il y a aussi le fait que quand il est venu le matin, maintenant j'avais tout de suite la connexion avec lui. En gros, on avait fait connaissance. Voilà, donc ça c'est côté quand des fois ça marche comme ça. Des fois, il suffit d'une fois et ça change une situation. Donc vous voyez, il y a les deux aspects, et dans tous les cas, ça vaut le coup. On va dire ça comme ça. Ça vaut le coup dans le long terme, comme dit Sophie. Ça vaut le coup parce que ça peut être un peu dur quand c'est comme elle dit quatre mois, mais là, il a travaillé sur quelque chose, son fils, qui va être pour toujours. C'est précieux.

  • Speaker #1

    Et c'est un élément dont tu as parlé et que tu as effleuré, Carole, qui est très importante. On a beaucoup parlé de la connexion entre le fait de le parent et l'enfant. Et dans le contexte comme ça scolaire, il y a vraiment un élément aussi important à avoir en tête, c'est l'importance de cette Je ne sais pas si je vais parler de connexion, mais au moins de confiance ou de complicité entre le parent et l'instituteur ou l'institutrice. Et aussi l'importance de la connexion entre l'instituteur, l'institutrice et l'enfant. J'aimerais bien qu'on parle un petit peu de ces deux éléments, parce que l'enfant, quand on le dépose le matin en collectivité, il y a du monde, il y a le facteur temps, etc. Et on ne va pas forcément pouvoir avoir les choses qui se passent. aussi bien que dans un cadre où ce serait un seul enfant à la maison avec un adulte qui est 100% là pour l'accueillir, pour l'attendre, ça ne se passera pas forcément comme ça. Et donc, il y a un élément qui peut énormément aider et qui va faciliter ce moment de transition, c'est le fait qu'entre le parent et le professionnel qui va l'accueillir, il y ait une relation de confiance et qu'il y ait, j'ai envie de dire, une certaine connivence. ou une compréhension commune, par exemple, des pleurs, de la colère, des émotions de l'enfant, des émotions de l'enfant. Parce que si vous avez cette connivence, ça veut dire que quand l'enfant va arriver, quand il va commencer à exprimer sa peur, son anxiété, etc., la façon dont sa maîtresse va accueillir cette situation va être complètement différente dans le cas où, un, elle est sur la même rougarde que la maman, que le papa, en ce qui concerne la compréhension des peurs. que si pour elle, c'est le signe d'un enfant qui a besoin d'être potentiellement un petit peu mis à part, a besoin d'être calmé avant d'entrer dans la classe, etc. Et vous voyez tout de suite que derrière, la dynamique n'est pas la même. Si l'enfant sent cette connivence entre adultes au moment où il transitionne du giron de sa maman vers sa classe, alors cette transition sera beaucoup plus douce. Et c'est comme s'il passait d'une personne à laquelle il fait totalement confiance à une autre personne. En qui il va être porté à faire confiance, puisque sa maman fait également confiance. Et puisqu'il sent une connivence avec cette personne. Donc ça, je pense que c'est un élément extrêmement important. Moi, j'ai envie de raconter une anecdote à ce sujet. Cette façon d'accueillir les émotions, d'accompagner les pleurs, c'est quelque chose qui peut être un peu novateur, surtout en collectivité. Et donc, du coup, il y a quelques années, quand un de mes enfants a commencé la nurserie à l'époque, donc il était vraiment tout petit, il avait 18 mois, 2 ans. Dans la nursery où j'étais arrivée, il n'y avait pas du tout cette connaissance de l'approche en hymne, des pleurs, etc. Et en fait, à l'époque, j'avais une formatrice un petit peu plus expérimentée qui m'avait dit « Mais Sophie, pourquoi tu n'imprimes pas ? » C'était en anglais à l'époque. « Pourquoi tu n'imprimes pas un article qui explique la façon dont nous, à Indynen, on propose d'accompagner ces pleurs ? » Comme ça, en fait, dans la nursery, ils comprendront ce que tu fais. Ils ne seront pas à se dire « Mais qu'est-ce qu'a fait cette maman ? » C'est quoi ces idées d'être là et d'attendre que le temps passe avec son bébé qui pleure ? alors qu'on pourrait très bien le divertir, etc. Et en fait, moi, j'avais apporté cet article. J'avais apporté cet article à la nurserie en disant, voilà ce que je vais essayer de faire. Ça ne marchera peut-être pas du premier coup, et voilà ce que je vais essayer de faire. Et en fait, ça a créé une grande connivence entre nous, parce que la maîtresse me dit, je ne te connaissais pas, je vais vous regarder faire, j'ai envie de savoir comment ça se passe. Et en fait, il y a eu une certaine curiosité très bienveillante qui s'est instaurée, et moi, ça m'a beaucoup aidée à me sentir soutenue dans mon choix, parce que je n'étais plus jugée. J'étais avec quelqu'un en face qui a envie de comprendre. Comment ça marchait et puis qui a vu que ça marchait aussi. Donc ça, c'est vraiment très important. Et Carole avait évoqué déjà cette complicité qui se crée du coup entre la maîtresse et l'enfant qu'elle accueille et qui fait que derrière, les choses sont beaucoup plus simples, même après derrière au niveau des apprentissages dans la classe. Et ça, c'est un élément essentiel. Et là, j'aimerais revenir sur un élément clé, c'est que quand je parle de cette connexion, quand je parle de cette connivence, On ne parle pas de choses qui ont besoin d'être spectaculaires, on ne parle pas d'être best friend forever avec la maîtresse de ses enfants, d'accord ? On parle juste d'avoir tous les matins un regard, un sourire, une petite chose à raconter qui font qu'en fait, on se sent bien et on sent qu'il y a une mini-complicité. C'est cette façon dont une maîtresse, quand un enfant arrive dans la classe, elle est capable de se mettre à hauteur d'enfant pour l'accueillir, pour peut-être le prendre dans ses bras, pour peut-être... voir comment l'enfant a envie de dire bonjour, si c'est un tchac, si c'est un petit câlin. Bref, c'est cette façon de se mettre à hauteur, de se mettre un peu à l'écoute de l'enfant. Et à partir de là, un regard peut suffire pour que l'enfant se dise « je me sens accueilli » . Il sent cette connexion et là, tout de suite, les choses se mettent en place dans son cerveau. Il est prêt pour sa journée d'apprentissage.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que c'est vraiment essentiel de prendre conscience de l'importance du lien. Si on offre ce lien, cette connexion, on va avoir un enfant qui peut mieux fonctionner, qui peut mieux prendre sur lui, qui va avoir envie de coopérer, qui va être capable d'apprendre. Donc peut-être cette maîtresse, si avec je ne sais pas 30 élèves, elle perd quand même 20 minutes à faire ça le matin, mais en fait ça ira plus vite pour le reste de la journée, parce qu'on aura moins de bagarres, moins de choses difficiles. Mais ce n'est pas encore je pense vraiment entendu partout, et c'est vrai que ça peut, si la porte peut s'ouvrir, si on peut un peu parler. Je pense qu'il ne faut pas hésiter à essayer de... Ce n'est pas du tout leur apprendre leur métier, mais à dire comment on voit la chose et ce qu'on souhaite. Ce qu'on souhaite faire avec son enfant ou pas. Oser quand même donner son point de vue. Je pense que régulièrement, on peut tomber sur des gens aussi qui sont intéressés, qui sont ouverts. C'est quand même quelque chose qui est de plus en plus courant, pas à toute l'approche, mais c'est de dire oui, les émotions, il faudrait quand même un peu les écouter. écoutez, je pense que c'est... Oui Sophie, je veux juste dire ça, c'est qu'on peut très bien écouter une minute, une minute, mais une minute, et après oui, on prend les outils anciens, on détourne l'attention, tout ce qu'on connaît, bon, ça s'arrête. Ça, on a déjà expérimenté, c'est vraiment un classique de dire « Ah, mais t'as vu, il y a ça, et l'enfant, hop, il sort de son truc, et voilà, il va là-bas. » Mais la petite minute, elle leur a déjà aidé un peu, puis elle leur a créé de la connexion avec la personne, donc c'est précieux, c'est des petites choses, c'est les petits cailloux que tu parlais avant mais dans l'autre sens. On met des... des petits cailloux de réserve, de connexion dans l'enfant. Donc ça, ça va nous amener après aussi au sujet. Je ne sais pas si on est déjà là, du temps particulier.

  • Speaker #1

    On parle beaucoup, Carole, de méthodique.

  • Speaker #0

    Même ça.

  • Speaker #1

    Mais moi, je trouve que les anecdotes, elles sont extrêmement précieuses parce que c'est ce dont on se rappelle une fois qu'on a fini le masterclass. Donc je trouve ça important de passer un petit peu de temps dessus. On proposait de vous offrir quelques outils très pratiques dans les trois moments clés de cette anxiété de séparation, que ce soit avant, donc en amont, un peu en préparation, ensuite sur le moment, à l'instant T, et on l'a beaucoup évoqué à travers les exemples de Restez Écouté qu'on a offerts, et également sur le après, quand on retrouve son enfant à la fin d'une journée par exemple. Et donc on voudrait vous proposer quelques petites pistes et quelques idées. de façon de mettre en œuvre les outils qui vont pouvoir, peut-être jour après jour, semaine après semaine, permettre à votre enfant de dépasser un peu cette anxiété. Donc peut-être Carole, tu peux commencer sur tout ce qu'on peut faire en amont, en préparation de cette séparation qui va arriver entre un enfant et un adulte.

  • Speaker #0

    Oui, ce qui est génial, c'est que cette connexion, on peut voir ça un peu comme... comme de l'essence ou quelque chose, c'est quelque chose qu'on peut remplir son enfant de connexion. C'est-à-dire qu'on peut lui en offrir beaucoup, et ça va faire qu'il peut, c'est comme un avion, il est bien, le réservoir rempli, il va pouvoir voler un moment avec ça, avant d'avoir besoin de recharger. Et on a un outil pour ça, c'est le temps particulier, j'ai déjà parlé un peu avant. Par exemple, le matin, au lever, on prend 5-10 minutes de plus, et on fait un temps particulier avant tout le stress, aller à l'école, tout ça. on prend ce temps de connexion intense on dit à l'enfant t'as envie de faire quoi là on a 5-10 minutes ensemble qu'est-ce que t'aimerais qu'on fasse l'enfant au bout d'un moment il va savoir ce que c'est le temps particulier vous pouvez l'appeler chihuahua vous pouvez l'appeler comme vous voulez, viens on fait un chihuahua c'est sympa tant que lui il sait ce que ça veut dire Cinq minutes, le matin tôt, il va dire quoi ? « Tiens, je veux regarder ce livre, ou bien je veux finir quelque chose, je veux faire un dessin, ou je veux que tu fasses ci, ou machin, j'en sais rien. Je veux retourner dans mon lit avec toi, puis on fait un gros câlin. Je veux faire une bataille de coussins, il y en a qui sont plus énergiques. » Mais ça, le matin, il se connecte à vous aussi fort qu'après, quand il arrive à l'école, c'est beaucoup plus facile de vous laisser partir. C'est comme si vous aviez construit une sorte de fil invisible très costaud qui fait qu'il peut passer par-dessus les kilomètres et lui se sent encore en lien avec vous, même si vous n'êtes plus là. Donc le temps particulier demande un minuteur, surtout chez les enfants plus petits, on va vraiment lui dire qu'il y a un temps et quand ça sonne c'est fini, et des fois il faudra rester écouté un peu derrière s'il y a beaucoup d'émotions, et donc là aussi, le temps particulier, peut-être il y a des émotions qui vont se manifester parce qu'il a envie de continuer à jouer alors que ça s'arrête, donc les émotions vont pouvoir sortir. Ce travail-là, quand vous arrivez après à l'école pour déposer l'enfant, mais c'est plus le même, d'accord ? Il a eu beaucoup de connexions, il a... pu exprimer des choses, il arrive à l'école, c'est beaucoup plus facile de rentrer dans la classe. Petite anecdote, j'ai fait ça avec mon fils, je ne pouvais plus sortir le soir sans que ça soit... J'avais même plus envie de sortir. Il criait et hurlait à la fenêtre, c'était horrible. Je me sentais mal, enfin bref. Et puis, temps particulier. Ah, tiens. Je me suis dit, j'essaye une heure avant, je fais dix minutes de temps particulier. Oui, alors encore une fois, il ne faut pas croire, parce que moi, c'est un peu les... Mais ça a fonctionné le premier soir. Le premier soir, je l'avais à la fenêtre, on sera mieux faire coucou, bye bye dans les bras de mon mari et là je me suis dit c'est quand même fou c'est quand même fou parce que moi j'avais 4 enfants on se rend pas compte combien on est toujours pris par plein de trucs et qu'on donne pas ce temps là vraiment un temps que pour toi que avec toi je joue avec toi,

  • Speaker #1

    je joue à ce que tu veux en plus voilà donc ça c'est le temps particulier je sais pas si tu veux rajouter quelque chose Sophie alors pas sur le temps particulier en tant que tel mais sur d'autres éléments à mettre en place avant qu'il y ait cette séparation Il y avait quelque chose qui m'avait beaucoup aidée, c'est de se dire régulièrement, alors au-delà des temps particuliers, et puis on n'a pas le temps ce soir d'évoquer le jeu écoute qui est extraordinaire aussi. Moi, il y a un outil que j'ai beaucoup utilisé avec mes enfants en anticipation d'un événement comme ça de séparation qui arrivait, c'est de temps en temps d'amener dans la conversation un rappel de ce qui va se passer. Tu sais, dans quelques jours, ce sera ta rentrée à l'école. Je vais te laisser à l'école le matin et je te récupérerai le soir. Et le fait d'évoquer ces éléments, ça peut faire sortir des émotions. C'est comme si quelque part, vous ameniez une limite, même si ça ne ressemble pas vraiment à une limite, ça ressemble juste à un fait de quelque chose qui va arriver, mais l'enfant va le prendre un petit peu comme une limite parce que lui, il va le sentir comme « Oh, mais attends, je ne vais plus être avec maman » . Et le fait en fait de mettre un petit peu le sujet sur le tapis, de façon régulière en anticipation du jour J, ça va lui permettre, c'est comme si vous lui offriez sur un tapis l'occasion d'exprimer toutes les choses qu'il a exprimées. « Non, de toute façon, je ne veux pas y aller, elle est nulle cette école, etc. » Et l'idée, à ces moments-là, ça va être évidemment, pas juste de poser la limite et de partir en cours, mais au contraire, rester écouté derrière pour que cette espèce de volcan d'émotions chez nous c'est très volcanique, ils puissent sortir. Et tout ce qui sort avant, ce sera fait. Ça veut dire que ça ne sera plus besoin de sortir au moment de la rentrée, par exemple, ou après coup, à la fin de la journée, si l'enfant a réussi à tenir jusque-là. Donc c'est vraiment cette idée d'être vraiment pas du tout dans l'évitement, mais au contraire, de quelque part confronter l'enfant au fait que ça va arriver, il va y avoir cet événement qui va arriver. et d'accueillir ce qui arrive et ce que ressent l'enfant quand on lui annonce ça.

  • Speaker #0

    Oui, je ne peux pas m'empêcher de rebondir, parce que moi j'ai un ado de 16 ans maintenant, et des fois je lui dis « ah ouais, demain c'est une bonne école » , dimanche par exemple, « ah demain c'est une bonne école » , et ça lui permet de me dire « ah, mais j'ai pas envie d'y aller ! » Mais vraiment, et oui, il ne fait plus des crises, il ne jette pas tout autour, mais voilà, il peut le dire, et moi je ne suis pas là en train de dire « oui, mais c'est quand même chouette » , je lui dis « ah ouais, c'est dur » . Voilà, donc, juste pour dire, c'est quelque chose justement que... qui est génial parce qu'une fois qu'on a pris le pli, c'est quelque chose qu'on peut vraiment amener loin. Oui, donc après, moi, j'ai parlé d'écouter quand on a la fin du temps particulier. Tu as parlé du fait de faire ça avant. Oui, on a parlé aussi d'essayer d'avoir un lien avec la maîtresse, de pouvoir un peu expliquer comment on voit les choses.

  • Speaker #1

    En préparant cette masterclass, c'est marrant, je disais à Carole, mais ce serait flou si en fait, une semaine après la rentrée, il pouvait y avoir une réunion entre les parents des futurs élèves, avant la rentrée, avec les parents des futurs élèves et les maîtresses, où en fait, on se dirait, on sait que ça va être compliqué. On ne va pas croiser les doigts pour que ça se passe bien. On sait que ça va être compliqué pour certains enfants. Eh bien, anticipons ça et mettons en œuvre tout un plan pour que ça se passe le mieux possible. Et j'aimais beaucoup de son idée, Carole, de dire, imagine qu'en fait, dans le couloir, il y a un petit fauteuil, un petit endroit où, quand c'est compliqué, la maman, elle puisse s'asseoir à cet endroit-là et elle puisse offrir un resté écouté à son enfant. L'idée, c'est que si on pouvait offrir ça, alors c'est un rêve, moi, je n'ai jamais vu aucune école qui faisait ça, mais imaginez, c'est vraiment l'idée de se dire, en fait, là on accepte le fait qu'on reconnaît le fait que ça peut être compliqué, mais on reconnaît aussi le fait qu'en offrant cette espèce de connexion, en offrant cette espèce d'échange possible avant le moment fatidique entre les instits et les parents, on se donne la chance que les choses se fassent plus fluides et que potentiellement, les enfants rentrent plus facilement dans leur entrée, ils fassent leur entrée beaucoup plus en douceur.

  • Speaker #0

    Oui, et Merci. il y a ça et il y a le lien. C'est-à-dire que moi j'avais la chance sur une école où en gros on faisait le ménage de l'école avant que les enfants commencent. Mais donc ils allaient dans le lieu, il y avait la maîtresse qui était là, et ça aussi c'est justement tisser ces premiers liens avec les autres enfants, avec la maîtresse, la maman qui parle avec la maîtresse, qui repère tout ça. Et c'est vrai que ça plus après un accompagnement comme ça, ça rend la vie tellement plus simple. C'est des petites choses, c'est des petites choses. Mes enfants ont besoin de connexion. Ils ont besoin de savoir qui va s'occuper d'eux, qui va prendre soin d'eux.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est tous les éléments un petit peu en amont. On a parlé tout à l'heure de, à l'instant T, comment accompagner les enfants. Et je pense qu'on a donné pas mal d'exemples de rester écouté qui permettent de comprendre cette posture. Et moi, c'est compliqué parfois d'exprimer ce à quoi ressemble rester écouté. Tout simplement parce que moi, je connais très peu d'adultes qui, enfants, ont bénéficié de rester écouté. Ce n'est pas un outil dont on parlait, ce n'est pas un outil qu'on connaissait ou qu'on arrivait à formuler de façon très claire. Donc, peu d'entre nous ont eu la chance de bénéficier de Restez Écouté. C'est pour ça que parfois, ça peut être dur pour un adulte qui n'en a jamais vu un, de se dire en fait à quoi ça ressemble un Restez Écouté. Et pourtant, franchement, plus on entend des témoignages, plus on se jette à l'eau aussi en tant qu'adulte en disant « bon ben je vais tester, est-ce que c'est bien, est-ce que ce n'est pas bien ? » En fait au final, moi la chose que j'ai envie de dire c'est que tous les restes écoutés que j'ai pu offrir à mes enfants, à chaque fois, j'ai eu le sentiment que c'était un pas de deux. C'est un pas de danse. Il n'y a pas de scénario préétabli. On ne sait pas ce qui va se passer. On ne sait pas le temps que ça va prendre. Mais ce qui est sûr, c'est que plus on rentre en connexion avec son enfant et plus on sait qu'on est en train d'avancer à deux et qu'on est en train de nourrir cette connexion. Et je pense que c'est ça qu'il faut garder en tête de façon très humble. Il y aura des super succès qui se régleront en dix minutes. Il y aura des super succès qui se régleront en trois mois, mais en tout cas c'est évident que même une minute de rester écoutée, dans la vie d'un enfant, ça peut tout changer. Ça, j'en suis absolument convaincue.

  • Speaker #0

    Pour rebondir sur ce que tu disais, voilà où viennent nos partenaires d'écoute. Quand tu disais que c'est dur pour nous d'écouter, là, on peut avoir ce soutien d'être écouté par un autre adulte.

  • Speaker #1

    Exactement. Nous,

  • Speaker #0

    nous écoutons nos enfants.

  • Speaker #1

    Alors, ça, c'est extraordinaire. En fait... plus en fait nous-mêmes on va recevoir cette écoute d'un autre adulte, plus on va être en mesure de l'offrir à nos enfants. Donc c'est vraiment complètement les voces communiquant, et c'est exactement ce que disait Carole en tout début de Masterclass, qui était de dire que ces outils fonctionnent tous ensemble. On ne peut pas en écarter un, surtout pas le partenariat d'écoute, parce qu'en fait c'est celui qui nourrit un petit peu tous les autres, qui donne la force de mettre en œuvre tous les autres. On a parlé du temps particulier, et là je voudrais faire un tout petit focus sur le temps particulier. après le moment de séparation. Ou peut-être, Carol, je te laisse l'illustrer un petit peu en expliquant pourquoi, en fait, on l'a dit tout à l'heure, quand on peut récupérer un enfant après une journée d'école, même si la maîtresse nous dit que ça a été un petit ange, on peut récupérer, nous, un petit diable. Et du coup, quel outil mettre en œuvre pour justement aider à ce moment où, en fait, c'est comme s'il nous fallait à nouveau recréer ce lien de connexion avec notre enfant.

  • Speaker #0

    Oui, alors souvent, ça ne vient peut-être pas tout de suite, mais on va faire un goûter, il ne va juste pas vouloir la tasse qu'on veut, ce n'est pas la bonne couleur. Après, il avait demandé que le pain soit comme ça et pas comme ça. Alors déjà, là, on peut commencer à dire, tiens, il y a une rigidité, ça montre qu'il n'est pas très bien. Déjà, ça, c'est toutes ces choses où l'enfant montre qu'il faut que ça soit comme ça et pas comme ça. C'est les premiers signes qu'il ne sait pas tout à fait en ordre. Après, on arrive des fois à faire traîner parce que ça se passe quand même pas trop mal on fait si on fait ça on arrive au repas et déjà le repas ça commence à dégénérer peut-être et puis à la fin on finit la journée avec une crise énorme avant d'aller se coucher donc ce qui a été prouvé d'être vraiment efficace et donc beaucoup de familles c'est que quand on rentre de l'école évidemment on vérifie que l'enfant a pas faim parce que c'est un enfant qui a faim il peut pas fonctionner mais assez rapidement on fait un temps particulier on lui donne dix minutes de ce lien on nourrit le lien donne la connexion à fond, à fond, c'est comme ouvrir les vannes, les grosses vannes de connexion. Et là, l'enfant, ben oui, il va tout à coup pouvoir fonctionner, réfléchir, peut-être qu'il va avoir besoin de pleurer trois minutes, et puis il va vous dire des trucs qui se sont passés, qui ont été difficiles à l'école, peut-être qu'il va partager ça, peut-être pas, peut-être pas du tout. Mais en tout cas, après, vous allez voir un changement de comportement, et vous allez passer une soirée, une soirée de fin d'après-midi, une soirée vraiment, vraiment très chouette, avec un enfant curieux. On le voit, un enfant qui est bien, il est curieux, il a envie de participer, il est flexible, il peut attendre que ceci, il peut dire... C'est vraiment net. Et ça, ça vaut le coup d'essayer, c'est le temps particulier après l'école et assez rapidement quand on rentre dans la maison. Pas attendre que la fatigue des uns et des autres monte et que ce soit de plus en plus compliqué.

  • Speaker #1

    Moi, très souvent, j'ai vu des parents qui avaient des soucis pour s'installer pour les devoirs avec les enfants. Et ça, mais incroyable, ça a marché. Alors ça, ça a marché à tous les coups. Alors là, pour le coup, moi, je suis toujours très sceptique par rapport aux formules miracles, etc. Mais ça, c'est un enfant qui n'a pas envie de se mettre à côté de vous pour sortir ses affaires, pour faire ses devoirs, etc. Vraiment, vraiment, le temps particulier et annoncer à son enfant, écoute, les devoirs, ce n'est pas tout de suite. Avant, je t'offre un temps particulier. Qu'est-ce qu'on fait tous les deux ? Et se mettre dans cette posture-là, ça change tout. Et ça implique qu'après, on retrouve cette espèce de flexibilité chez l'enfant et les devoirs, ils passent crèment, vraiment. Et moi, je l'ai expérimenté moi-même, c'est extraordinaire.

  • Speaker #0

    C'est formidable. Il y a une chose qu'on n'a pas abordée, Sophie, que je pense qui est importante, c'est qu'en tant que parent, on peut avoir la tentation de partir sans que l'enfant le voie. Il faut juste dire ce qui se passe à ce moment-là. Pardon ?

  • Speaker #1

    On peut en parler, oui.

  • Speaker #0

    Très vite. C'est juste que la relation avec l'enfant, elle doit se baser en fait sur la confiance. Et en fait, c'est une grosse rupture de confiance. Si vous ne dites pas à l'enfant qu'il faut partir, qu'il faut disparaître, c'est comme ça, et tout à coup, il se rend compte qu'il est tout seul. Pour lui, c'est un choc émotionnel très fort. Vous n'êtes en plus pas là pour justement recueillir ce choc émotionnel à ce moment-là. Et c'est vraiment un… on casse la confiance. Comment il peut avoir confiance en nous ? et... Et ça, c'est très, très, très dommage et entre guillemets, mauvais. Pour la relation, c'est vraiment pas bon. Et vous donner un exemple de faire les choses par derrière, c'est pas ce qu'on veut apprendre à nos enfants. Donc ça, c'est important de l'avoir en confiance. Même si, de moment, pour vous, ça vous évite des pleurs, des choses que vous n'avez peut-être pas envie de voir. À long terme, c'est vraiment pas bon pour l'enfant. C'est un sujet qu'on prendrait en partenariat avec vous, de dire « Oh, j'ai trop envie de partir sans pieds. »

  • Speaker #1

    Et c'est quelque chose qui est vraiment pas facile, parce que souvent dans les collectivités, les maîtresses demandent aux parents de partir très vite. Très très vite, elles disent « Non mais c'est bon, allez-y, partez. » Donc l'enfant est dans le bras de la maîtresse, elle dit « Allez-y, allez-y, partez. » Parce qu'en fait, elle trouve que ça prend trop de temps, il y a encore une queue de 15 parents derrière, on peut la comprendre. Et c'est là qu'on rebondit sur le fait que Ce lien de confiance entre vous et l'institutrice va être… absolument essentielle. Et pouvoir dire, voilà ce que je voudrais essayer avec mon enfant, ça vaut le coup d'essayer. Ça vaut vraiment le coup d'essayer. J'ai jamais essuyé un refus avec cinq enfants et de nombreuses rentrées de classe. J'ai jamais essuyé un refus d'une maîtresse qui me disait, non mais votre méthode, c'est tout pourri, c'est hors de question qu'on le fasse. J'ai jamais eu ça. C'est-à-dire qu'il y a une curiosité que moi, j'ai toujours ressenti chez les maîtresses. Alors après, il faut savoir l'emmener. Il faut savoir le faire au bon moment. Évidemment, pas expliquer ce que c'est qu'un rester écouté à une maîtresse à 8h du mat, ce ne sera pas la peine. en trouvant le bon moment et en juste de façon très humble en disant « Voilà ce que je voudrais tester parce que c'est dur pour moi » , vraiment, ça vaut le coup. Il va falloir qu'on conclue, Carole, quand même, avant de venir. Il va falloir qu'on conclue. Il y a deux éléments qu'on voulait vous proposer en conclusion. Le premier, c'est cet élément de partenariat d'écoute. Quand je racontais tout à l'heure mon anecdote où j'expliquais que pendant trois mois, j'ai eu tous les jours des pleurs. tous les matins à l'école pendant 15 minutes de mon petit bout de trois mois. Ce qui a fait que j'ai tenu, ça a été que, et Carole peut en témoigner, parce que nombre de fois elle a eu des temps d'écoute avec moi où j'ai dit j'en peux plus de ce truc. La raison pour laquelle je n'ai pas changé mon enfant d'école, que j'ai pas hurlé à la diarhétrique en disant que oui, ils savaient pas accueillir les enfants, que l'attitude des maîtresses n'était pas normale et tout. La raison pour laquelle en fait je suis absolument pas rentrée là-dedans, c'est que tout ça, je l'ai dit à mon partenaire d'écoute. mon partenaire d'écoute j'ai tempéré, j'ai insulté j'ai... J'ai dit des choses qu'il faut surtout que personne n'entende, surtout pas des petites oreilles, surtout pas le personnel de l'école de mes enfants. Mais j'ai eu un espace à travers ces temps d'écoute avec mon partenaire d'écoute qui m'a permis de vider mon sac de façon régulière. Quand je dis régulière, c'est toutes les semaines. Ça a été mon sujet de prédilection pendant, c'est ça, pendant facilement deux mois et demi. C'était le sujet que j'ai abordé en disant mais ce n'est pas normal, ça devrait se passer comme ça et comme ça dans l'école. Pour moi, c'est un supplice, etc. Et j'ai eu quelqu'un qui m'a entendu. Et c'est ça qui me donnait la force ensuite le reste de la semaine de pouvoir offrir cette écoute à mon enfant et d'être convaincue que ce que je faisais, en fait, c'était la bonne route et je prenais le bon chemin. Donc ça, c'est absolument essentiel. Dans tous ces moments où on a l'impression qu'on doute un peu de sa façon de faire, où on a envie de tout envoyer valser, où on veut prendre des décisions un petit peu catégoriques, vraiment, avant de prendre cette décision, un moment d'écoute avec un autre parent qui ne va pas juger, qui ne va pas conseiller, et qui va juste être là pour... pour dire en fait, ta peine, je l'entends, ta souffrance, je l'entends, elle est légitime. Qu'est-ce que tu voudrais dire ? Si tu pouvais, qu'est-ce que tu voudrais dire à cette personne ? C'est ça qui fait que derrière, on retrouve son calme, on retrouve sa persévérance et qu'on est en mesure de continuer à accompagner nos enfants.

  • Speaker #0

    Oui, parce que malgré tout, on reste des mammifères, on reste avec le même cerveau que nos enfants. Et on peut, tant qu'on a des émotions très fortes comme ça envers quelqu'un, pas réfléchir en fait, on réfléchit pas clairement et l'autre chose aussi c'est que nous-mêmes on a été déposés à l'école petit et que ces situations nous rappellent ces gros mâts entre guillemets d'enfance et que dans un partenaire d'écoute ça va remonter au bout d'un moment tout à coup on va avoir des souvenirs qui viennent et peut-être qu'on va même pleurer des choses qu'on n'a pas pu pleurer à l'époque donc c'est vrai que on se soigne aussi, c'est vraiment un processus de guérison personnelle aussi ces partenaires d'écoute, je voulais encore dire ça et donc

  • Speaker #1

    Ces histoires de partenaires d'écoute, c'est peut-être un outil qui est complètement nouveau pour vous, parce qu'effectivement, moi je pense qu'à l'extérieur de l'approche indienne, on en parle très très peu dans le monde du soutien à la parentalité. Si c'est un outil qui vous parle, si on a un petit peu titillé votre curiosité, on a une chouette proposition à vous faire, car alors vous en parlez un petit peu plus. Ça se passe, et ça commence je crois dans quelques semaines, Carole qui offre un une chouette opportunité pour quelques heureux parents qui vont pouvoir rejoindre un groupe de soutien.

  • Speaker #0

    Voilà, donc il s'agit de six rencontres en ligne. On appelle ça la formation, la fondation en fait, la formation de base à l'approche Hand in Hand. Donc on se retrouve six fois deux heures, toutes les semaines en ligne. Et je peux comme ça vous présenter un outil dans chaque soirée. Et surtout, on découvre aussi les partenaires d'écoute pendant ces soirées. Et vous rencontrez d'autres parents. qui ont la même envie de vous, de découvrir cela. Et ça peut être après des partenariats de l'écoute sur des années, en fait. Il y a des amitiés comme ça qui se nouent, et du soutien qui s'offre après, et c'est gratuit. Et ça peut vraiment être très nourrissant et très aidant pour vous dans la durée, au-delà de l'apprentissage des outils eux-mêmes qu'on va faire. Vous pouvez revenir, vous les avez testés, vous pouvez poser des questions. Je suis disponible par mail pour vous répondre aussi s'il y a des situations qui vraiment apparaissent et que vous êtes... pas sûr de ce qui se passe, de ce que vous allez faire, parce que c'est vrai que des fois on est on est un peu perdu aussi. Voilà donc c'est une super opportunité, ça commence, je regarde mon petit papier, le 25 mai et donc c'est jusqu'au 6 juillet et c'est tous les... c'est les mardis je crois ? Non, c'est les jeudis à 20h. Donc 20h à

  • Speaker #1

    22h.

  • Speaker #0

    De 20h à 22h, pardon oui. Voilà. C'est un petit groupe, il n'y a pas plus de 5-6 parents par formation.

  • Speaker #1

    Génial. Et donc, ce qu'on fera, c'est qu'à tous les participants de la masterclass, on vous enverra le lien pour vous inscrire si ça vous intéresse, avec toutes les informations. Et vous pourrez contacter Carole si vous avez la moindre question. Donc, voilà. On conclut très joliment, du coup, cette masterclass. On espère qu'on a pu vous apporter quelques clés de réponses, qu'on a pu vous inspirer. remplir votre boîte à outils dont parlait Carole en début de masterclass. Et en tout cas, si vous avez des questions, n'hésitez pas à nous les poser. Alors, sur Instagram, on est relativement actif, mais n'hésitez pas également à nous contacter par mail. On vous donnera nos adresses mail également dans le replay de cette masterclass, dans l'email qu'on vous enverra. Et puis, n'hésitez pas à vous inscrire. On a une newsletter qui part tous les mois, écrit par notre collègue. Chloé, et qui nous donne, qui vous donne de l'inspiration. Tous les mois, on choisit un article qui nous compense à être aidant, parlant, soutenant pour les parents. Et on vous indique aussi toutes les opportunités qu'on peut vous offrir en termes de formation, en termes de groupe de soutien, en termes de comment trouver un partenaire d'écoute, etc. Donc, n'hésitez pas à vous abonner à cette newsletter. Pareil, on vous donnera le lien pour vous inscrire dans le mail qui accompagnera le replay de cette masterclass.

  • Speaker #0

    Merci Sophie pour ce résumé. Je vous souhaite à tous d'essayer ces outils, de voir ce qui se passe. Et encore une dernière fois, aussi une grande mine d'informations. Oh, moi je ne peux pas le faire ça. Sur le livre Écoute, avec mon fond bizarre. Le livre Écoute est vraiment un investissement, c'est une mine d'or.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    C'est très accessible à lire, c'est vraiment facile à lire.

  • Speaker #1

    On vous souhaite une bonne soirée à tous.

  • Speaker #0

    Merci Sophie. Au revoir. Au revoir.

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Quel parent ne rêve pas de pouvoir déposer un petit bisou sur le front de son enfant et de partir le cœur léger après l'avoir déposé à l'école ou à la crèche ?

Malheureusement, la réalité est parfois un peu plus complexe. Certains enfants développent une anxiété de séparation à l'approche de ce grand jour. C'est pourquoi, dans cet épisode spécial de Hand in Hand avec Sophie, nous te proposons un contenu un peu plus long que d'habitude, dans lequel nous partageons tous nos secrets et outils pour que la prochaine rentrée de ton enfant se déroule le plus paisiblement possible.

Sophie est accompagnée de Carol, également formatrice dans l'approche parentale Hand in Hand et pédagogue avec de nombreuses années d'expérience auprès des tout-petits en école maternelle. Ensemble, elles expliqueront comment les outils Hand in Hand, tant pour les parents que pour les enseignants, peuvent transformer la rentrée des classes en un moment d'écoute et de connexion, quel que soit l'état d'esprit de ton enfant (ou le tien) à l'approche de cette étape.

Et si tu souhaites davantage de ressources, n'hésite pas à télécharger notre kit de rentrée en suivant ce lien :


 https://handinhand.lpages.co/back-to-school-pack-for-parents-french/ 


Bonnes découvertes !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    bonsoir à tous et bienvenue dans cette master class on est très heureux de vous accueillir carole et moi pour cette master class sur le sujet de l'anxiété de séparation alors avant de commencer on va se présenter et puis bien sûr on va représenter un petit peu un in-hand je sais pas trop comment vous avez eu vent de cette master class peut-être via les réseaux sociaux peut-être que vous êtes abonné à notre newsletter, peut-être que vous nous avez connus par le bouche à l'oreille, peut-être que vous avez suivi une formation indienne également. En tout cas, Indynen, qu'est-ce que c'est ? C'est une association à but non lucratif qui existe depuis maintenant 35 ans et qui se donne vraiment pour mission de soutenir les parents, de soutenir les pros de la petite enfance dans tous les moments où les choses peuvent être un petit peu compliquées avec les enfants. Et l'objectif, la mission vraiment pour nous, c'est d'équiper toutes les familles avec des outils d'écoute. et d'offrir du soutien émotionnel pour que les choses se passent le mieux possible en famille ou en collectivité. Alors, Hand in Hand, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses qui se passent dans le monde entier. On est plus de 180 formateurs à offrir des cours, à offrir des masterclass, à également contribuer à la création de plein, plein, plein de contenus disponibles en ligne, souvent gratuitement. et donc nous Hand in Hand France on est aujourd'hui trois formatrices avec des candidates aussi qui se préparent à la certification. Et on a eu cette grande chance il y a un an maintenant de sortir la version française du livre qui s'appelle « Écoute, les outils indispensables pour se connecter à son enfant » . Et c'est un livre qu'on aime énormément parce que dedans, en fait, on y retrouve toute la base de l'approche parentale indienne et également une centaine, je crois qu'il y a près de 120 anecdotes de témoignages de parents qui ont... qui étaient dans des situations un peu compliquées avec leur enfant et qui ont réussi, en mettant en œuvre les outils d'écoute de l'approche, à faire en sorte que les choses s'améliorent. Donc, c'est vraiment une Bible à lire et à relire. Donc, si jamais tu ne connais pas encore ce livre, on t'invite à te le procurer. Il est également disponible en version audio, en version Kindle. Et donc, voilà. Et donc, c'est notre petite Bible de l'approche parentale indienne. Plus en détail, l'approche parentale indienne, qu'est-ce que c'est ? C'est avant tout cinq outils d'écoute. Ce soir, on va avoir l'occasion de te présenter les cinq, mais plus particulièrement de te parler d'un de ces outils en particulier qui est absolument clé pour nous dans ces problématiques d'anxiété de séparation. Ces cinq outils sont tous les cinq fondés sur, avant tout, l'importance de la connexion dans la relation entre parents et enfants. Et c'est de ça dont tu vas beaucoup attendre ce soir. Le mot-clé, tu vas vite le comprendre de cette masterclass, ça va être la connexion, ce lien entre parents-enfants. Et notre objectif ce soir, c'est vraiment d'une part de t'expliquer d'où vient cette anxiété de la séparation et qu'est-ce qui se cache dessous, mais aussi également de t'offrir des outils, de t'offrir des outils d'écoute qui, en favorisant cette connexion parents-enfants, permettent à cette anxiété, peu à peu, de disparaître. Donc voilà, voilà pour cette petite introduction à l'approche parentale à Ninane. Carole, est-ce que je peux te laisser te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, est-ce que tu as dit d'où tu étais Sophie ? Combien d'enfants tu as ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore, mais je peux le faire. Effectivement, donc moi je suis Sophie Ménard, je suis assez souvent présente sur les réseaux si tu nous suis, sur Instagram notamment. Et donc je suis à Lille, en France, j'ai cinq enfants. Et l'approche Parental & In-Hand, je l'ai découverte il y a maintenant, à la naissance de mon petit dernier qui a aujourd'hui 4 ans. Et voilà, je suis très heureuse de la partager auprès des parents de ma communauté aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Merci. Et toi Carole ? Et moi, alors moi c'est Carole Kellen-Dong, je suis également formatrice à l'approche Hand in Hand que j'ai découvert il y a maintenant 11-12 ans. Et je l'ai découvert en fait avec la naissance de mon... J'ai 4 enfants, donc ma fille est mon avant-dernier enfant. Et j'ai pu utiliser les outils aussi bien dans l'école, parce que je suis aussi éducatrice de jeunes enfants, et j'ai eu l'occasion de travailler beaucoup avec les enfants, et aussi en milieu scolaire. Et voilà, donc les outils pour moi ça m'a sauvée en gros, ça a sauvé ma relation avec mes enfants, je pense, qui n'était pas forcément mauvaise, mais qui a vraiment évolué beaucoup, et c'est pour ça que j'ai vraiment à cœur de les partager. Moi, mon premier objectif c'est d'aider les enfants. Parce que pour moi, c'est en changeant notre éducation qu'on va changer le monde. Donc c'est vraiment un souhait qui me touche beaucoup, qu'on sache mieux accompagner nos enfants. Qu'est-ce que ça veut dire mieux ? En tout cas de façon non violente et de sortir des punitions et des récompenses. Voilà.

  • Speaker #0

    Super. Il y a une question peut-être que certains d'entre vous se posent ce soir, c'est de se dire, pourquoi parler de l'anxiété de séparation ? On est au mois d'avril, l'anxiété de séparation, on en parle beaucoup pendant de la rentrée scolaire, donc ça peut paraître un petit peu anachronique de parler de ça maintenant. Et en fait, du tout. Pourquoi ? Parce qu'en fait, comprendre l'anxiété de séparation, ce n'est pas quelque chose forcément qui se fait du jour au lendemain. Et nous, on s'est dit, l'anxiété de séparation, non seulement elle peut se manifester toute l'année, parce que ça peut être au moment d'une séparation pour des vacances, une séparation pour, je ne sais pas, une question de maladie, d'opération, ou quoi que ce soit. Donc, non seulement c'est quelque chose qui peut se passer toute l'année pour un enfant, mais également, si jamais vous avez votre enfant qui se prépare à une rentrée, que ce soit en maternelle, à une rentrée en CP, en sixième, ou même en orcerie, eh bien, en fait, c'est des choses qui se préparent. Et dans ce qu'on va pouvoir te dire ce soir, tu vas découvrir qu'en fait... L'idée n'est pas juste de pouvoir accompagner le moment T à l'instant où il y a la séparation qui se fait, mais l'idée c'est également de préparer le terrain, et préparer le terrain ça prend du temps. Et on s'est dit voilà, on propose le mois d'avril, et on se dit que comme ça, que ce soit les séparations de grandes vacances, que ce soit les séparations de papa-maman à la rentrée, et bien vous serez prêts et aguerris et en mesure de mettre en oeuvre tous les outils dont on va vous parler ici ce soir.

  • Speaker #1

    Formidable ! Donc, on va peut-être commencer par parler de la connexion, puisque tu en as déjà dit quelque chose. Donc en fait, l'approche se base beaucoup sur cette idée qu'un enfant a besoin de connexion, et c'est quelque chose qui a été vraiment maintenant aussi montré dans le cerveau. On sait que ça fonctionne comme ça, c'est-à-dire qu'un enfant, un bébé qui arrive sur terre, ce qu'il va rechercher, c'est de se connecter à quelqu'un qui va lui apporter la sécurité. Merci. Le petit humain, quand il naît, il est juste incapable de survivre par lui-même et donc il va être avide de signaux, de regards, de contacts avec une personne clé. Alors ça peut être la nounou quand il est en journée chez la nounou, ça peut être la maman, le papa, mais c'est quelqu'un qui est constant, dans lequel il peut vraiment s'appuyer pour se sentir bien. Donc il a un besoin vital de connexion. On a pu faire des tests, on a pris une maman avec son bébé, elle faisait des petits gazouilles, le bébé rigolait, la maman faisait des petits gazouilles, le bébé rigolait, et tout à coup la maman a porté un masque, enfin pas porté un masque, mais elle n'a plus du tout rien fait, elle est restée immobile comme ça. Le bébé, d'abord c'est vraiment touchant, il essaye de l'animer, alors il fait encore plus de bêtises, il rigole, il gigote et tout, et si elle continue comme ça, il me semble que c'est 45 secondes, je ne suis plus très sûre, mais c'est de cet ordre-là, et il se met à hurler pour vous dire à quel point pour lui c'est vital. Donc, c'est vital parce qu'en fait dans notre cerveau, je ne vais pas aller très loin là-dedans, mais on a plusieurs parties dans notre cerveau, et quand on est connecté, on peut penser. Quand on se sent bien, quand on est relax, on a la mémoire qui fonctionne, on a notre raisonnement qui fonctionne, on peut réfléchir, comprendre ce qu'on nous dit, faire appel à des souvenirs aussi, se dire « ah oui c'est vrai, on avait fait ça la dernière fois » . Alors que... quand on ne se sent pas en sécurité, on a le stress qui arrive, des émotions de peur, et celles-ci vont inonder notre cerveau et nous rendre incapables de penser, et incapables même de comprendre ce qu'on nous dit. Et c'est encore beaucoup plus fort chez les enfants qui sont tellement dépendants de nous que pour eux c'est encore beaucoup plus fort, ils sont encore un peu bruts de décoffrage. Le cerveau d'un enfant évolue maintenant on dit même jusqu'à 25 ans. On va dire qu'en tout cas jusqu'à passer l'adolescence, ce cerveau il est en train de se former. pas du tout les mêmes capacités, d'un petit enfant ou même un enfant jusqu'à l'adolescence, que nous, pour gérer ce qu'on appelle « gérer les émotions » . Donc, nous on veut tellement gérer les émotions, mais on va plutôt parler de les accompagner. Parce que justement, on a conscience que cet enfant a besoin de connexion. Une connexion, ça veut dire qu'on est proche de lui, qu'on l'écoute, qu'on lui donne de l'attention, des regards. Quand la connexion se casse, l'enfant tout à coup c'est comme s'il était perdu. Et donc là, il y a des émotions de stress qui viennent et qui vont s'exprimer. Donc quand l'enfant s'exprime, quand vous le voyez se rouler par terre, quand vous le voyez hurler, crier et même devenir agressif, en fait ce sont tous des signes qu'il ne se sent pas en sécurité, qu'il a besoin de connexion. Alors évidemment, ça peut paraître démesuré ce qu'il exprime comme émotion. Par exemple, vous dites « mais c'était une petite chose, pourquoi j'ai droit… » Eh bien parce que la connexion est rompue et pour lui ça lui rappelle peut-être aussi des vieux souvenirs, en tout cas pour lui sur le moment ça le fait ressentir comme ça et c'est indéniable. Et ce n'est pas un caprice. L'enfant n'essaie jamais de nous manipuler. mais sauf qu'il exprime directement ce qu'il ressent, si on le laisse évidemment. Donc ça c'est le premier point vraiment très important à comprendre. Parfois un enfant qui n'est pas bien, comme ça, si on s'approche de lui, on lui offre la connexion, ça va tout de suite le calmer et il va pouvoir à nouveau penser. D'accord ? Des fois c'est quelque chose qui… Tout ce qu'il faut c'est de la connexion, on s'approche de lui, on lui offre notre regard, on lui offre un… une façon intérieure d'être qui est calme, qui est rassurante, et ça va effectivement amener la paix chez l'enfant. Mais pas toujours, parce que des fois il y a plus qui doit sortir. Néanmoins, notre attitude d'accueillir alors ce qui doit s'exprimer va permettre à l'enfant de retrouver son équilibre. Et ça c'est essentiel de comprendre que les pleurs, les cris, en fait c'est une façon de retrouver l'équilibre pour l'enfant. La nature nous a prévus comme ça. Elle a prévu que ces choses-là, on puisse les évacuer pour qu'on puisse à nouveau penser, être en lien avec les autres, etc. Qu'est-ce que je voulais ajouter ? Oui, c'est… Voilà, donc on ne va pas essayer de raisonner avec un enfant qui est en pleine crise émotionnelle. On ne va pas essayer de lui dire « mais attends, parce que je sais que… » et ceci et cela. On va juste accueillir. On va dire « je vois que c'est difficile pour toi » . Imaginons que vous lui ayez dit « ben non, on ne va pas tout de suite manger le gâteau que je viens d'acheter, parce que c'est pour plus tard » , et que l'enfant exprime son désaccord de façon assez véhémente. Ben juste, vous lui allez dire « ben je vois que c'est difficile de ne pas manger le gâteau tout de suite, mais on ne va pas le manger maintenant » . Et par contre, vous êtes là pour lui et vous l'écoutez. En fait, vous ne dites pas grand-chose, vous êtes juste là avec lui. Voilà, donc… C'est la première étape. Ça va être de bien avoir en conscience que dès que vous voyez un comportement qui semble inapproprié, l'enfant n'est pas en train de faire un caprice. L'enfant a des émotions qui demandent à être entendues et qui ont besoin de s'exprimer.

  • Speaker #0

    Et ça, je pense que c'est un rappel extrêmement important dans le cadre de cette anxiété de séparation. Parce que... Qu'est-ce qui se passe en tant que parent quand on est avec son enfant, on arrive à la garderie, on arrive à l'école, et là soudainement on a un enfant qui, en plus sous le regard des autres enfants, des autres professionnels, des autres parents, explose de façon plus ou moins bruyante, parce que clairement il y a quelque chose qui ne va pas, il ne veut surtout pas vous lâcher la main, il ne veut surtout pas rentrer dans sa classe, il veut partir en courant, d'ailleurs parfois il part en courant. Et c'est extrêmement important ce que vient nous dire Carole parce qu'en fait, ça va pouvoir, si on arrive à garder ces éléments en tête, si on arrive à garder ces éléments de l'importance de la connexion, si on arrive à voir que non, ce n'est pas un caprice qui se cache derrière ça, c'est plutôt l'expression, ce comportement débordant, c'est plutôt l'expression ou le signal de quelque chose qui ne va pas et qui est un petit peu peut-être compliqué à comprendre, alors notre regard va complètement changer. Et cette anxiété de séparation, c'est vraiment un sujet qui est... complexe. Pourquoi ? Parce que le regard que la société peut porter, ou le regard que de façon plus prosaïque, les passants qui vous voient un petit peu en travail émotionnel avec un enfant, peuvent poser sur la situation et il est souvent très jugeant. Il va être souvent en mode, de toute façon, mais celle-là, elle n'arrive pas à s'en sortir. Ou le regard que nous-mêmes, en tant que parents, on pose sur nous, c'est de se dire, de toute façon, je suis complètement incapable. Voir le regard qu'on va poser sur notre enfant va être parfois du style, non mais cet enfant, mais c'est naze, pourquoi il est comme ça ? Alors que le petit copain, en fait, il n'a aucun problème à rentrer dans la classe, je ne l'ai jamais vu avoir un seul souci le matin ou avoir une seule larme. Et donc du coup, on a cette espèce d'attente qui est que notre enfant, quand on arrive à un endroit donné, dans la mesure où tout a été expliqué, il n'y a rien d'extraordinaire, il devrait de lui-même être capable de nous faire un petit bisou sur la joue et de dire bonjour à sa maîtresse et de rentrer dans sa classe. Eh bien non, ce n'est pas aussi simple. Et le fait que ça ne se passe pas comme ça, en fait, c'est tout à fait normal. Et ça, c'est un élément important qu'on aimerait bien, un message important qu'on aimerait bien transmettre ce soir, c'est de se dire que les choses, elles peuvent se passer différemment et ce n'est pas le signe que vous, en tant que parent, vous faites mal les choses ou qu'il y a un problème chez votre enfant ou qu'il y a un problème quelconque. Au contraire, comme l'a rappelé Carole tout à l'heure, c'est au final le signe que votre enfant... il est juste en train de faire son travail d'enfant, à savoir, exprimer de façon peut-être effectivement assez, on va dire, bruyante ou de façon assez claire que là, maintenant, il y a quelque chose qui ne va pas. Et à partir de là, à nous, adultes, de nous dire, OK, en fait, là, il y a... à une anxiété peut-être, il y a quelque chose qui se cache, peut-être que je comprends d'où ça vient, peut-être que je comprends moins d'où ça vient, à moi de passer dans une attitude qui va lui permettre de recouvrer toutes les capacités de son cerveau. Et comme l'a expliqué Carole tout à l'heure, l'idée c'est qu'on le sait, plus on peut insuffler de la connexion dans ces moments-là, plus notre enfant sera en mesure de pouvoir digérer toutes ces émotions un peu compliquées qu'il anime, et du coup, retrouver sa capacité à... raisonner, à comprendre ce qui se passe de lui, à se rappeler qu'en fait il est là parce qu'aujourd'hui c'est le premier jour de l'école etc. et il sera capable de lui-même du coup une fois que tout ça est revenu en place d'aller de lui-même, d'être curieux, d'avoir envie d'apprendre etc. et ça c'est un élément qui est très important dans le contexte de l'école on peut se dire, en fait c'est quoi ce temps perdu à écouter les émotions c'est quoi ce temps perdu Merci. à prendre le temps le matin avec son enfant ou que la maîtresse prend le temps avec l'enfant, etc. C'est du temps perdu sur les apprentissages. Et ça, c'est quelque chose qu'on entend beaucoup, de se dire, mais pourquoi perdre son temps à écouter un capris, je reprends le mot de Carole tout à l'heure, alors qu'en fait, il y a un programme aujourd'hui. On a des choses à faire, on a des objectifs d'apprentissage pour les enfants. Et là, nous, le message qu'on a envie de faire passer, c'est de se dire, En fait, plus un enfant, il sentira... cette connexion avec un adulte à qui il peut faire confiance, qu'il s'agisse de son parent, qu'il s'agisse de la personne qui l'accueille à l'école, et plus il sera en mesure d'être à l'écoute et d'être réceptif à tous les apprentissages qu'on va pouvoir lui proposer. Donc en fait, c'est vraiment un processus qui est complètement intégratif. Et si on oublie cette partie d'écoute, des émotions, quelque part, on met en danger également la capacité à être disponible pour les apprentissages. Carole, tu voulais rajouter quelque chose peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'ai dit que cette connexion est importante, qu'on le ferait à l'enfant, mais j'ai peut-être oublié de dire qu'effectivement dans une journée d'un enfant, il y a plein de moments où la connexion va être rompue, c'est inévitable. Le coup classique du téléphone qui sonne, vous répondez, vos enfants se mettent à se battre. En fait, le fait que vous soyez au téléphone avec quelqu'un, la connexion est rompue, et ils perdent leur moyen de partager, d'être ensemble, etc. Donc ça c'est inévitable, la connexion se rompt. La question c'est alors justement comment on fait pour la rétablir ? Et donc c'est ce que dit Sophie, on est là du coup dans l'écoute des émotions. Et maintenant moi j'aimerais aller un peu plus loin puisque j'ai été du côté et de la maman et du professeur. Déjà à dire qu'en tant que maman, moi la première fois que j'ai assisté à mon petit garçon, il s'est mis à hurler, je n'ai pas compris ce qui m'arrivait. Et on m'a plus ou moins jetée dehors, mais vraiment tout de suite, je n'ai pas eu beaucoup de temps. Et en me faisant comprendre que vraiment je n'étais pas quelqu'un de très doué. que j'avais rien à faire là, de toute façon il fallait que je parte j'ai trouvé ça d'une violence extrême et ça m'a fait justement ce que disait Sophie, c'est quelque chose c'est pas un sujet qu'on aborde, on dit pas et bien là vous avez l'ami lundi, vous savez il y aura probablement ça, on va faire comme ça vous voyez parce que ça au moins il y aurait eu quelque chose, là on me l'a littéralement pris des bras et on m'a dit mais non vous partez et moi je me sauterais dans la rue complètement abasourdie, voilà et du coup j'aimerais témoigner de l'autre côté, quand un parent part et qu'elle a confiance avec la maîtresse. Moi je prenais l'enfant, l'enfant était en pleurs parce que la maman partait, on avait la chance d'avoir une sorte de petite fenêtre, on pouvait voir les parents partir, donc je me mettais là à la fenêtre avec lui, et je ne lui disais pas « mais c'est pas grave machin » , je lui disais « oui, je vois que t'es triste » . Et on regardait la maman partir et l'enfant pleurer, moi je restais avec lui, et c'est comme un médicament hyper précieux, parce qu'un enfant qui avait pu pleurer là pendant 3 minutes, 4 minutes, ça ne durait pas très long non plus. Après, il était capable de réfléchir, de voir les copains, de jouer, de partager, de coopérer, tout ça. Un enfant qui n'osait pas exprimer ou qui avait déjà appris que c'était quelque chose qui n'était pas bienvenu, lui, il n'arrivait pas à réussir à bien jouer, à bien s'intégrer au groupe, mais toute la matinée aussi. C'est-à-dire que c'est vraiment essentiel pour qu'on puisse bien réfléchir et bien fonctionner, qu'on ne soit pas rempli d'émotions, de stress et de peur. Quand je dis comme ça, ça paraît évident, et pourtant, c'est pas évident du tout.

  • Speaker #0

    Et je me permets de rebondir sur un autre élément, Carole. Quand on parle de cette anxiété de séparation, on a tous en tête cette image du moment, de ces fameuses 10 secondes où l'enfant passe d'un bras à l'autre avec des pleurs, des cris et des gémissements. Mais en fait, on ne pense pas au fait que cette anxiété de séparation, elle peut se manifester de façon un petit peu décorrélée de ce moment clé de la séparation à 8h du matin. C'est-à-dire qu'un enfant va pouvoir avoir, par exemple, un comportement très dissipé, c'est-à-dire qu'il va être incapable de se focusser sur une activité donnée. Au contraire, on va avoir des enfants qui vont être très en retrait, donc ils seront très calmes, ils seront très sages, mais en revanche, ils seront un petit peu dans leur bulle. C'est souvent des enfants qu'on voit mettre leur pouce dans la bouche, prendre une mèche de cheveux. Ça, c'est des enfants qui, ça ne se voit pas parce qu'ils sont très sages, ils ne font pas de bruit, ils ne dérangent personne, mais en fait, ils se mettent un peu sous cloche. Comme s'ils avaient intégré cette idée que De toute façon, personne ne va vraiment s'occuper de moi, donc je me mets en retrait parce que là, ça ne sert à rien. Donc, l'important à avoir en tête, c'est que quand, en début d'année, ça c'est peut-être un espèce de réflexe à avoir, l'anxiété de séparation ne va pas forcément se manifester au moment de rentrer en classe. Moi, combien de fois j'ai vu des enfants arriver en classe, mais ils étaient tellement contents parce qu'il y avait la nouveauté, les copains, le nouveau cartable, la nouvelle routine, etc. Et donc... pile poil à ce moment-là, les choses se passaient pas trop mal. En revanche, que ce soit le avant à la maison ou le après de retour à la maison, c'était extrêmement débordant. Parce qu'en fait, ils avaient réussi à se canaliser sur ce moment un petit peu clé qu'on regarde tous comme ça, en disant pour vous que ça se passe bien. Mais en fait, ça débordait après et ça débordait même avant le matin. Donc, avoir en tête que quand on parle d'anxiété de la séparation, il faut voir les choses, c'est comme si on faisait un zoom arrière. Il est important d'aller regarder le comportement de l'enfant ... sur un petit peu l'ensemble de cette journée ou l'ensemble de cette période et de se dire, en fait, là, mon enfant, d'habitude, il ne fait pas ça. C'est un sujet qu'on abordera en live, je crois, à la fin du mois. Mais par exemple, je divague un petit peu, mais des comportements du type des pipiolis. Vous allez vous dire, mais c'est quoi le rapport ? En fait, il peut y avoir un lien et vous allez pouvoir peut-être faire cette espèce de connexion, de se dire, en fait, tous les matins, je le dépose. pas grand chose la maîtresse me dit qu'il est très sale mais la nuit imaginons vous observez énormément de retour de pipioli pour un enfant qui n'avait plus de soucis comme ça eh ben ça peut être d'une certaine façon la manifestation que il ya une anxiété il ya une peur et qui ben voilà qui se révèle la nuit comme ça et ça vaut le coup du coup de mettre en oeuvre les outils dont on vous parle est tout de suite et qui vont permettre de réinjecter une dose de connexion pour permettre à l'enfant de quelque part de digérer toutes ces peurs, toutes ces anxiétés.

  • Speaker #1

    Oui, et puis, comme on parle de contexte scolaire, j'aimerais ajouter aussi qu'un enfant qui peut réfléchir, il peut apprendre. Un enfant qui n'est pas chargé émotionnellement, parce que moi je parlais de coopération, de savoir bien jouer, mais c'est aussi un enfant qui va être curieux, qui va apprendre, qui va retenir, qui peut aller rechercher dans sa mémoire, faire des liens. Donc, on sert l'enfant mais sur toute sa scolarité et le petit temps qu'on va perdre peut-être. enfin petit temps, le temps qu'on va donner pour cet accompagnement des émotions, en fait il va être hyper bénéfique pour tout ce qui viendra après, non seulement les devoirs du soir. Donc oui, ça vaut vraiment la peine, c'est vraiment très très précieux. Et pour enchaîner ce que dit Sophie, les enfants qui ne pleurent pas, les parents sont très fiers, « Ah mais je l'ai su, il n'a pas fait un bruit ! » Mais moi de l'autre côté, ce que je voyais, c'est un enfant qui n'était pas vraiment présent en fait. Et c'est vraiment classique, le doigt, le pouce dans la bouche, mais le truc des tics comme ça, de faire tourner les cheveux, ou des oppositions aussi, je ne veux pas faire, je ne veux pas faire, je ne fais pas, etc. Ça aussi, c'est tous des signes qu'en fait, ça ne va pas bien. Il y a un enfant qui s'oppose, qui ne veut pas faire, ou qui a peur d'essayer. C'est tous des signes que… Et puis dans pas mal de cas, ça peut aussi se transformer en agressivité envers les autres. Et là, l'enfant va en plus… suivant où il est, rencontrer des punitions, rencontrer un monde très hostile. Alors que lui, c'est juste sa façon à lui d'exprimer qu'il n'est pas bien et qu'il a besoin qu'on l'écoute, qu'on soit avec lui, qu'on lui donne de la connexion et du temps.

  • Speaker #0

    Et enfin, le dernier élément que je voulais ajouter avant qu'on passe aux outils, c'était cette anecdote que vous avez peut-être tous vécu de l'enfant qui est en pleurs, en rage, qui ne veut pas aller à l'école. À ce moment-là, la maîtresse le prend dans ses bras, vous, vous partez, et quand vous récupérez votre enfant, la maîtresse vous dit « Oh ! » Mais au bout de 30 secondes, il s'est calmé, tout allait bien. Et ça, c'est très très trompeur, parce que, qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ? Alors, il y a plusieurs scénarios. Le scénario super cool, c'est quand, effectivement, en fait, la maîtresse a fait un travail formidable, et elle a réussi à apporter la sécurité et la cognition qu'il fallait, et l'enfant, du coup, a réussi quelque part à se... à se... à réguler, à digérer, etc. Ça va bien. Mais il y a aussi un scénario où malheureusement, ce qui s'est passé, c'est que l'enfant a très vite compris qu'avec 30 enfants dans la classe ou avec 25 enfants dans la classe, la maîtresse n'aurait pas la disponibilité pour lui. Et un petit peu comme la petite fille tout à l'heure, il se met en retrait et il arrête tout de suite. Parce qu'un enfant a cette intelligence émotionnelle de bien voir quand ses pleurs, quand ses comportements débordants pourront être ou non écoutés. Et combien de fois, et on en reparlera tout à l'heure, combien de fois... Je suis sûre, vous avez récupéré un enfant à la fin d'une journée de crèche, à la fin d'une journée d'école. La maîtresse vous dit, il a été super, ça a été génial. Et au bout de 10 minutes avec vous, mais c'est un vrai petit diable. Et ça, c'est le signe de l'enfant qui se dit, enfin, j'ai une personne qui va enfin pouvoir m'écouter. J'enlève le couvercle et là, boum, ça bouillonne et c'est le feu d'artifice émotionnel. Donc ça, c'est un élément important à avoir en tête. Vraiment là, l'idée, c'est de vous donner tous ces petits signaux, tous ces petits éléments qui permettent de se dire, là, il n'y a pas... peut-être quelque chose à travailler au niveau de cette anxiété de séparation.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Je vous propose maintenant qu'on passe à la seconde partie. Donc, on a bien posé un petit peu la base de la façon dont se manifestait cette anxiété de séparation, la façon dont elle était plus ou moins accueillie, que ce soit aux côtés de la société, que ce soit par les professionnels de la petite enfance, etc. Là, on va vous proposer de vous parler un petit peu des outils de l'approche et ensuite de voir... dans quelle mesure on peut les mettre en œuvre face à cette problématique de l'anxiété de séparation. Donc, Carole, je vais peut-être te laisser nous décrire les cinq outils et on fera ensuite un zoom particulier sur un outil qui nous semble extrêmement clé ce soir qui est l'outil Rester Écouté.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc oui, il y a cinq outils et ce qui est intéressant avec ces cinq outils, c'est qu'ils sont tous... à utiliser en combinaison, individuellement, c'est très créatif. Il y en a cinq, ce n'est pas beaucoup, en vrai, cinq outils, une fois qu'on les connaît, c'est comme une petite boîte à outils, une petite caisse à outils qu'on a à disposition. Donc on a le rester écouté dont on va parler ce soir, on a le temps particulier, qui est un temps qu'on va donner à son enfant et on va jouer avec lui, mais pas on va jouer avec lui, on va le suivre dans le jeu qu'il souhaite faire. C'est un temps qu'on va minuter, parce que pendant ce temps-là, on va être complètement en amour et concentré sur notre enfant. C'est-à-dire qu'on va vraiment être curieux de ce qu'il nous donne, et on ne va pas répondre au téléphone, on ne va pas regarder les SMS, on ne va pas aller aux toilettes. On va vraiment être peut-être pendant dix minutes, mais que avec notre enfant. Et c'est tellement précieux ces dix minutes. Ça peut changer toute une journée ou toute une fin de journée après l'école. Le temps particulier, c'est vraiment, on va dire, l'aspirine de ces cinq outils. Il y en a deux qu'il faut vraiment retourner ce soir, c'est le temps particulier, le rester écouté. Avec ça, on va déjà très loin. Après, on a quelque chose qui s'appelle le jeu écoute, qui est une façon de jouer avec les enfants, où on va chercher à trouver qu'est-ce qui les fait rire, et on va y aller. On va vraiment faire tout ce qu'on peut pour rire. Donc ça va être les batailles de coussins, tous ces jeux qui sont peut-être un peu plus physiques, où on court autour, mais ça peut aussi être juste des... Des blagues, c'est à un moment donné une façon de parler ou de marcher ou je ne sais pas quoi, faire rire, on va juste vraiment chercher par le jeu le rire avec l'enfant. Et puis il y en a encore, ah oui, le fameux mettre une limite bienveillante. Alors c'est interposer une limite, on appelle ça chez Hemingham. Ce qui veut dire, c'est qu'un enfant, comme ses comportements peuvent être débordants quand ça ne va pas, donc il va peut-être tout à coup décider que frapper sa petite soeur, c'est une bonne idée. Parce qu'elle l'énerve en fait cette petite sœur, parce que lui n'a pas pu avoir ce qu'il voulait, et puis cette petite sœur qui est là au milieu, qui fait des bruits, bam ! Donc moi en tant qu'adulte, je vais essayer de prévenir ça, et de voir tout ça, et d'interposer, m'interposer physiquement, prendre la main qui va taper, et dire « Ah ça je ne peux pas te laisser faire, je vois que tu es en colère, mais ta petite sœur, on ne va pas lui faire mal et ça. » Et donc après, je m'interpose physiquement, c'est-à-dire je vais l'empêcher de se faire mal, de me faire mal, de faire mal aux autres, de casser tout ce qui est dans sa chambre, de jeter tout autour. Je vais devoir à un moment donné, parce que cette colère est immense, amener la sécurité. Donc on est bien d'accord, ce n'est pas du tout de vouloir le restreindre ou je ne sais pas quoi, c'est juste d'assurer la sécurité pour tout le monde. Parce que l'enfant à ce moment-là, même s'il vous tape ou s'il essaie de vous mordre ou Dieu sait quoi, ce n'est pas du tout ce qu'il a envie de faire. Lui, il vous aime, d'accord ? Ce sont juste ses émotions qui débordent. Et donc à ce moment-là, mettre une limite, ça va permettre d'assurer la sécurité et qu'il puisse continuer à décharger ses émotions avec vous. sécurité et retrouver l'équilibre. Vous voyez, interposer une limite, on aura un mélange avec le reste écouté qu'on va approfondir ce soir. Et puis alors, le dernier outil, il n'est que pour vous, c'est pour les parents. Et ça, je crois que c'est vraiment ce qui est très différent des autres approches, c'est que cette approche-ci, elle a quelque chose qui est réservé aux parents. parce que

  • Speaker #0

    on sait le travail que vous faites, on le fait aussi et Dieu sait que c'est dur d'être parent. Dieu sait que c'est dur d'être disponible tout le temps et d'écouter son enfant et d'écouter ses cris, ses pleurs et enfin tout ça. Il y a des moments tellement chouettes, il y a des moments où vraiment moi je sais qu'en tant que maman j'ai découvert que j'avais des nerfs. Avant je savais pas, j'avais jamais eu de problème et tout à coup là je me suis dit waouh, mais en fait là j'ai, comme on dit en français, pété un câble quoi. Donc c'est... D'ailleurs, voilà, c'est des choses qui arrivent. Et donc, pour qu'on puisse nous aussi être entendus, on fait des partenariats d'écoute. C'est-à-dire que je vais trouver une maman et je vais lui dire, écoute, on va s'écouter mutuellement l'une l'autre pendant un certain temps. Par exemple, je t'écoute cinq minutes, tu m'écoutes cinq minutes. Et pendant ces cinq minutes, je vais écouter la personne en face de moi et lui donner vraiment tout mon amour, mon attention. Je vais... pas donner de conseils, je ne vais pas juger la personne, je vais juste l'écouter. Et puis, quand c'est fini ce temps d'écoute, je ne reviens plus du tout ce qu'elle a dit. C'est comme une bulle, cette bulle elle est fermée, on ne va pas reparler de ce qui s'est dit pendant ce temps-là, afin que ça soit vraiment un endroit de sécurité complète. Si ce soir-là, mon enfant a fait quelque chose et que j'en peux plus, mais vraiment j'en peux plus, c'est la dixième fois qu'il a fait pipi au lit, je ne sais pas quoi, et j'en peux plus de changer les draps, je peux le dire à quelqu'un. dire combien c'est difficile pour moi. La personne en face, elle va m'écouter et elle va m'offrir cette confiance comme quoi je suis une bonne personne, même si j'en peux plus, à ce moment-là je reste une bonne maman et une bonne personne. Et donc après, en inverse, on écoute l'autre personne et on fait la même chose pour elle. Et il faut l'expérimenter effectivement pour se rendre compte à quel point c'est puissant de pouvoir être écouté dans nos difficultés de parents et combien ça va nous permettre, nous après, d'aller écouter nos enfants. d'être disponible pour eux. Si je n'aime pas le temps particulier, parce que ça me gave d'aller à quatre pattes sans le tapis du salon, ou que mon fils veut toujours, quand on fait ça, jouer à un jeu que je n'aime pas, ça va beaucoup m'aider de pouvoir l'exprimer quelque part, de pouvoir dire « mais moi j'en ai ras-le-bol de jouer à ce jeu, il veut encore sortir les dinosaures, et j'en peux plus moi de faire ce jeu-là » , etc. Au moment où mon fils va venir dans le temps particulier me dire « ah, on joue avec les dinosaures » , ça va être beaucoup plus facile pour moi, beaucoup plus facile, parce qu'en fait… Cette émotion, elle a été digérée, j'ai retrouvé mon équilibre, je peux penser et je me rends compte que ce n'est que 10 minutes, que finalement je n'ai rien à faire, que ce n'est pas grave. Donc voilà, j'espère que ça donne envie, parce que moi j'aimerais vous donner envie de tenter les temps particuliers, parce que c'est assez exceptionnel et c'est exceptionnel dans cette approche, parce que justement on propose ça aux parents. On ne vous laisse pas dire « oh bah faites ci, faites ça » et puis tant pis, nous on vous dit « faites ce que vous pouvez, mais surtout prenez soin de vous parce que vous êtes vitales » . Si ce qu'on vous dit vous mène au burn out, on n'a pas gagné du tout. Nous on veut que, avant tout, on prenne soin aussi de vous. Bon, je déborde un peu. Je reviens maintenant au « rester écouter l'outil du soir » . Alors pourquoi c'est l'outil du soir ? Parce que quand on se sépare, généralement c'est ce qui se passe, c'est qu'il y a des cris, et qu'à ce moment-là il va falloir rester écouter l'enfant. Et c'est un peu comme ce que j'ai dit avant, c'est que votre enfant, il est là, il bave, il sue, il hurle. Mais en fait, vous, vous continuez à lui offrir de l'amour, vous continuez à le trouver formidable. C'est pas facile des fois, mais c'est ça l'idée. C'est que nous, on est ce pôle de calme, on est là en accueil, et on lui fait comprendre. Et c'est l'acte d'amour le plus fort qu'on puisse faire à un enfant. C'est de lui dire, même quand t'es comme ça, moi je suis là et moi je t'aime. Et je trouve que c'est ça qu'il faut se souvenir, c'est que c'est un acte d'amour énorme de faire ça pour son enfant. C'est facile de n'aimer un enfant qui joue dans les gazons avec... C'est facile. Mais un enfant qui est en train de piquer une crise, c'est moins facile. Et c'est là qu'on... Et c'est ça qu'ils sentent. Ils sentent, mon Dieu, cette personne-là, elle est capable de m'aimer même quand je suis comme ça. Alors, ils ne le pensent pas en mots, mais c'est le message qu'ils reçoivent. Et donc, c'est le rester écouté. On a, on se met à hauteur de l'enfant, des fois, on pose une main sur l'épaule. si on peut, on a le regard de l'enfant pour qu'il nous voit Notre objectif intérieur, ce n'est pas que ça s'arrête. C'est ça qui est vraiment important. Et c'est là, je pense que c'est un 180 degrés. Parce que partout, on nous dit comment arrêter ça. Arrêter les pleurs, arrêter les cris. Là, non. En fait, on va rester et on est disponible à entendre tout ça. Tout ce qui est à dire. Ça, c'est le rester écouté.

  • Speaker #1

    Et peut-être par rapport à ce rester écouté, tu disais, Carole, le but, ce n'est pas du tout que ça s'arrête. le travail qu'il doit se faire il doit se faire et comme on disait tout à l'heure l'enfant il a cette intelligence de savoir ce qu'il a besoin de faire il y a quand même un élément à indiquer c'est que nous en tant que parents quand c'est le matin qu'on le dépose à l'école on n'a pas forcément toute la vie devant nous n'est-ce pas parce qu'on a aussi des obligations il faut qu'on aille travailler on a peut-être des rendez-vous la maîtresse aussi elle aurait bien peut-être commencé sa journée et donc du coup ce qui est intéressant dans cet outil et d'ailleurs dans tous les outils de l'approche c'est qu'en fait euh Le temps passé est moins important que l'intention et la qualité qu'on va mettre dans le moment avec l'enfant. C'est-à-dire qu'il y a des moments de rester écouté, je pense que Carole, tu as une très jolie anecdote à ce sujet-là. Il y a des moments de rester écouté où en restant écouté un enfant pendant 10 minutes, une fois, ça va faire des miracles et ça va pouvoir vraiment transformer les comportements. Puis il y a des fois, et moi c'est l'anecdote et le témoignage que vous voulez donner ce soir, et bien ce sera un petit peu tous les jours. Et ce sera peut-être cinq minutes tous les jours, que petit à petit, semaine après semaine, mois après mois, on arrivera à bout de cette anxiété qui n'arrivait pas à être digérée. Et là, je voudrais vraiment partager cette anecdote qui m'est arrivée avec mon petit bonhomme de trois ans à l'époque, qui est rentré en petite section de maternelle, où tous les matins, j'arrivais à l'ouverture des portes, il était 8h20, et tous les matins, je risquais jusqu'à 8h30. A 8h30, je devais partir, de toute façon l'école me mettait dehors, et mon petit n'avait pas du tout fini son rester écouté. Mais pendant les 10 minutes, tous les matins, je lui disais, écoute, Féréole, je reste avec toi, tant que tu as besoin, je suis avec toi. Et je lui dis ça tous les matins, je lui ai pas dit, je reste que 10 minutes et après j'y vais, parce que c'est à l'enconce vague de pouvoir entendre ça quand on est en crise. Je lui disais, écoute, je reste avec toi, je sais que c'est dur et je sais que tu vas y arriver. Alors parfois je le disais en mots, parfois j'étais juste contre lui, etc. Le but était vraiment que... Il est cette bulle, et c'est un élément très important de rester écouté, il reçoit cette bulle de ma part, où il puisse exprimer toutes les émotions qui avaient besoin d'être exprimées. Donc moi, j'avais ce rôle de faire en sorte que les regards un peu désapprobateurs des parents, les regards inquiets des autres enfants, les regards un petit peu jugeants des maîtresses autres, tout ça, ça ne lui parvienne pas. Moi, mon but, c'était qu'il arrive à faire ce travail, mais néanmoins... En même temps, mon but n'était pas juste de le coucouner et de faire en sorte que, hop, il ait le sentiment d'être dans un monde merveilleux où il n'y ait pas de problème. Mais mon but, c'est également, en même temps d'en se rester écouté, de lui rappeler la limite, en l'occurrence le fait qu'il faudra, à un moment donné, qu'il rentre dans la classe. Et donc, c'était ce savant mélange de rester écouté, tout en interposant quelque part cette limite qui était, écoute, mon bonhomme, à un moment donné, il va falloir retrouver Pauline, ta maîtresse. Et ça, on l'a fait vraiment, sans discontinuer. du premier jour de la rentrée jusqu'à quasiment, alors ça peut paraître long pour certains parents, mais jusqu'à quasiment la fin du mois de janvier. Donc tous les matins, j'avais ces 10 minutes de pleurs. Tous les jours, j'ai eu un petit bonhomme qui me disait « Maman, je ne veux pas aller à l'école » . Et ça peut paraître long, on peut dire « Mais attends, ce n'est pas normal, au bout de quelques semaines, tous les enfants, normalement, c'est OK, ils vont à l'école » . Oui, et c'est ce qu'on aurait pu se dire. Sauf que moi, j'avais une situation où mon petit garçon, non seulement effectivement il y avait ce gros changement que représente la maternelle Mais en même temps, on arrivait dans une nouvelle école, dans une nouvelle ville, dans un nouveau pays. On était en plein déménagement. Et en fait, c'est un élément hyper important à avoir en tête. De se dire, quand mon enfant, il commence à avoir ces espèces d'anxiété qui ressurgissent, etc. Parfois, on va pouvoir savoir d'où ça vient. Parce que là, moi, je peux dire, oui, effectivement, un déménagement, ça ne se fait pas comme ça. Il y a des enfants, ça passe comme une lettre à la poste. D'autres enfants, c'est plus compliqué. Moi, j'avais un petit garçon, c'était un peu plus compliqué. Mais parfois en tant que parent, ayons bien en tête qu'on ne va pas pouvoir savoir d'où vient le problème. Et c'est OK. Le but n'est pas forcément de se transformer en espèce d'analyste détective en disant « oui, mais c'est parce que ce matin, comme le machin bidule, alors c'est pour ça, donc si demain je change ça » . Non. Encore un étudiant. L'enfant, tant qu'on lui offre la connexion et l'écoute dont il a besoin, il aura l'intelligence de faire ce travail en lui-même. Il n'a pas besoin de notre cerveau analyste. qui décortique tous les moindres détails, c'est pas de ça dont il a besoin. Et c'est pas non plus, et ça c'est très important, le fait de connaître avec certitude la raison de son comportement qui fait que le comportement va s'arrêter. Le fait que le comportement évolue et se revienne à la normale, ça vient du fait que derrière vous, vous allez pouvoir apporter l'écoute dont lui a besoin pour faire ce travail. Et ce travail, c'est un travail très personnel qu'il a besoin de faire. uniquement et qu'il va pouvoir faire uniquement s'il a l'écoute et la connexion qu'on lui offre. Donc ça, c'est un témoignage, on va dire, de rester écouté de longue haleine, mais qui derrière a apporté ses fruits. Et moi, aujourd'hui, j'ai un petit garçon qui va à l'école, qui aime beaucoup sa maîtresse Pauline, qui ne pleure pas le matin pour aller à l'école, qui me fait un bisou et qui part directement. Et tous les matins, je suis extrêmement reconnaissante à cet outil. Vraiment, j'ai douté. Et à des moments, j'ai dit, mais quand est-ce que ça va s'arrêter ? lui, il avait tous ces petits espèces de... tous ces petits paquets, tous ces petits cailloux émotionnels dont il fallait qu'il se débarrasse. C'était un peu comme le petit poussé, on ne savait pas combien il y en aurait. Mais à un moment donné, c'est bon, il s'en est débarrassé. Et là, maintenant, c'est parti, je n'ai plus vraiment de problème. Et je pense que Carole a un autre témoignage à apporter que j'aime beaucoup, qui est là, une histoire qui se passe sur un temps un peu plus limité.

  • Speaker #0

    Je vais juste rebondir. L'avantage aussi, quand un enfant a le temps de décharger, on appelle ça des fois décharger, de vraiment exprimer toutes ces émotions. Des fois, tout à coup, il va aussi pouvoir dire Quel est le problème ? Avant, il n'en est pas capable, c'est juste des émotions. Et tout à coup, comme son cerveau et sa mémoire se remettent à fonctionner, il va dire « oui, mais hier, il y a un tel qui m'a pris le truc, je ne sais pas quoi » . Et c'est super important comme information, parce que ça, vous allez le partager avec la maîtresse, le lendemain ou quand c'est possible, ou vous allez juste entendre, et puis une fois qu'il leur a dit, c'est bon en fait, il y avait juste besoin que ça soit dit. mais voilà, ça je voulais vraiment dire parce que ça avec les enfants plus grands aussi c'est vraiment... essentiel. C'est ça aussi la possibilité que ça amène, c'est qu'eux-mêmes, tout à coup, ils ont « Ah bah oui, mais en fait, il s'est passé ça » . Et pour vous, en tant que parents, c'est tellement précieux d'être au courant de ce qui se passe, parce qu'on ne voit pas grand-chose. On est à la porte de l'école. C'est un peu bon aussi. Pardon ?

  • Speaker #1

    Pardon, Carole, et du coup, j'ai trop envie de rebondir sur un autre élément, qui est le fait que cette anxiété de séparation, donc, qui se manifeste comme ça, elle peut être aussi, en fait, une sorte de Je n'ai pas envie de parler d'excuses ni de prétextes, mais peut-être l'enfant utilise cette espèce de moment de séparation pour montrer qu'il y a quelque chose qui ne va pas, mais en tant que tel, ça peut être le signe d'une autre peur, d'un autre élément qui n'a strictement rien à voir avec le fait d'être séparé de vous le matin. C'est juste qu'il utilise ce prétexte-là pour pouvoir vous dire de façon très claire « là, maman, ça ne va pas » . J'ai besoin d'aide. Et ça, c'est important de le voir. Surtout, c'est un enfant qui n'a jamais manifesté le moins de soucis en termes de séparation. Si soudainement, vous sentez que depuis deux jours, en fait, il ne veut plus y aller. En fait, le problème n'est peut-être pas en tant que tel la séparation, parce qu'il se sent totalement en sécurité, la connexion est-il absente ? Mais peut-être que c'est un autre problème. Dieu sait ce que c'est. Peut-être qu'il pourra l'exprimer pendant un rester écouté un jour, mais il l'exprime dans ce moment-là. et ça c'est un truc important à savoir Donc, vous voyez, les enfants, ça, c'est un truc qui est incroyable. C'est qu'en fait, ils ont une capacité à utiliser ces moments-là qui va toujours bien au-delà de notre imagination à nous. Et vraiment, moi, je me dis toujours, en fait, si on sait pourquoi, c'est génial. Mais en fait, ne nous attachons pas à juste chercher la cause et passons plus de temps peut-être à accompagner l'enfant à digérer ce qu'il y a besoin d'être digéré. C'est bon, j'ai fini ma parenthèse, Carole.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve que c'est important ce que tu dis. parce qu'effectivement, on peut très vite, en tant que parent, moi ça me casse, dire « mais en fait, il n'est pas bien là où il va, il y a quelque chose qui ne va pas, peut-être qu'ils sont méchants quand je ne suis pas là » , enfin tout ça, alors qu'en fait, ce n'est même pas avec cette situation que ça a à voir. Ça peut être une séparation qui s'est passée des années avant, dans un autre contexte, mais simplement cette séparation va faire remonter ce souvenir qui n'est pas un souvenir conscient, mais tout le bagage émotionnel qu'il y avait eu à l'époque, qui va se manifester là, alors que ce n'est pas le problème là. Mais sauf que… Comme tu dis Sophie, il va choisir ce moment-là. Je voulais juste, avant de raconter mon anecdote, quand même préciser que ces émotions, quand elles vont sortir, ça peut être des pleurs, ça peut être de la transpiration. Il y a des enfants qui transpirent énormément, il y a des enfants qui tremblent, il y a évidemment des cris, et il peut y avoir du rire aussi, parce que le rire aussi, c'est une détente émotionnelle. Je crois que je les ai tous dit, c'était ça. Je voulais juste être sûre, parce que c'est vrai que des fois, on ne s'y attend pas. Apparemment, la transpiration, on ne s'y attend pas. Mais tout ça, c'est des signes simplement qui sont en train de sortir, ça s'évacue. Oui, moi, je vais raconter ma petite anecdote côté… J'en ai plusieurs, mais il y en a une qui a été assez spectaculaire. J'avais un enfant qui voulait s'échapper, en fait. Quand sa maman l'a amené, on m'avait dit « fais attention, parce qu'il s'est déjà échappé une fois, et on ne peut pas laisser ça, etc. » Et donc, moi, j'avais repris cette classe, je débarquais vraiment. Et cette maman, donc, elle vient, le fils féminin du… courir après, donc elle le ramène, mais elle devait partir, elle ne pouvait pas rester, et donc finalement moi je ferme la porte à clé, je n'avais pas trop de solution pour pas qu'il reparte, c'était déjà un grand gaillard, il avait 6 ans, et là elle a voulu défoncer la porte, alors comme je vous disais, dans ces cas-là, il faut le protéger, donc j'ai dû effectivement le tenir un peu, et en fait j'avais comme un grand garçon là dans les bras, et j'ai vraiment resté calme, resté calme, lui il était là, il transpirait, il criait, il pleurait. J'avais tous les autres enfants qui je louais dans la classe déjà, j'avais la porte ouverte, j'avais une assistante qui était avec eux. Alors eux, comme ils connaissaient ça, enfin ils connaissaient ça, comme ils savaient qu'on écoute, pour eux c'était naturel que je sois là avec cet enfant, moi j'étais calme, je pouvais leur sourire, parce que j'avais cet enfant qui était là dans cet étage, je leur faisais des petits sourires. Et voilà, et ce grand Gaïa, pendant dix minutes, il a vraiment, mais c'était impressionnant, et ça a été comme un interrupteur, et c'est souvent comme ça. C'est-à-dire que tout à coup, on a l'impression que ça fait « clac » , il m'a regardé, enfin, après la colère, il a d'abord eu des pleurs, il a vraiment pleuré, alors là, c'était trop mignon, parce qu'il était immense, mais j'avais l'impression d'avoir un petit bébé dans les bras, d'ailleurs, qui sait, peut-être que c'était quelque chose qui avait rien avec sa naissance, mais en tout cas, il était tout mou, il était tout mignon. et puis tout à coup l'interrupteur claque j'ai pas mis mes chaussons mais c'est pas possible j'ai dit bah oui ils sont là tes chaussons il a mis ses chaussons, il est rentré dans la classe, il n'y a plus jamais eu après ça un problème de séparation. Alors il y a deux facteurs, il a pu exprimer ses émotions et il a pu me faire confiance, c'est-à-dire il s'est dit « elle, c'est bon, elle a traversé ça avec moi, je peux lui faire confiance, j'ai trouvé la connexion avec elle » . Quand on écoute un enfant, ce qu'on fait aussi c'est qu'on nourrit la connexion très fort. Ça il faut le dire aussi, et ce qui fait que, eh bien, il y a l'émotion qui est avec lui, mais il y a aussi le fait que quand il est venu le matin, maintenant j'avais tout de suite la connexion avec lui. En gros, on avait fait connaissance. Voilà, donc ça c'est côté quand des fois ça marche comme ça. Des fois, il suffit d'une fois et ça change une situation. Donc vous voyez, il y a les deux aspects, et dans tous les cas, ça vaut le coup. On va dire ça comme ça. Ça vaut le coup dans le long terme, comme dit Sophie. Ça vaut le coup parce que ça peut être un peu dur quand c'est comme elle dit quatre mois, mais là, il a travaillé sur quelque chose, son fils, qui va être pour toujours. C'est précieux.

  • Speaker #1

    Et c'est un élément dont tu as parlé et que tu as effleuré, Carole, qui est très importante. On a beaucoup parlé de la connexion entre le fait de le parent et l'enfant. Et dans le contexte comme ça scolaire, il y a vraiment un élément aussi important à avoir en tête, c'est l'importance de cette Je ne sais pas si je vais parler de connexion, mais au moins de confiance ou de complicité entre le parent et l'instituteur ou l'institutrice. Et aussi l'importance de la connexion entre l'instituteur, l'institutrice et l'enfant. J'aimerais bien qu'on parle un petit peu de ces deux éléments, parce que l'enfant, quand on le dépose le matin en collectivité, il y a du monde, il y a le facteur temps, etc. Et on ne va pas forcément pouvoir avoir les choses qui se passent. aussi bien que dans un cadre où ce serait un seul enfant à la maison avec un adulte qui est 100% là pour l'accueillir, pour l'attendre, ça ne se passera pas forcément comme ça. Et donc, il y a un élément qui peut énormément aider et qui va faciliter ce moment de transition, c'est le fait qu'entre le parent et le professionnel qui va l'accueillir, il y ait une relation de confiance et qu'il y ait, j'ai envie de dire, une certaine connivence. ou une compréhension commune, par exemple, des pleurs, de la colère, des émotions de l'enfant, des émotions de l'enfant. Parce que si vous avez cette connivence, ça veut dire que quand l'enfant va arriver, quand il va commencer à exprimer sa peur, son anxiété, etc., la façon dont sa maîtresse va accueillir cette situation va être complètement différente dans le cas où, un, elle est sur la même rougarde que la maman, que le papa, en ce qui concerne la compréhension des peurs. que si pour elle, c'est le signe d'un enfant qui a besoin d'être potentiellement un petit peu mis à part, a besoin d'être calmé avant d'entrer dans la classe, etc. Et vous voyez tout de suite que derrière, la dynamique n'est pas la même. Si l'enfant sent cette connivence entre adultes au moment où il transitionne du giron de sa maman vers sa classe, alors cette transition sera beaucoup plus douce. Et c'est comme s'il passait d'une personne à laquelle il fait totalement confiance à une autre personne. En qui il va être porté à faire confiance, puisque sa maman fait également confiance. Et puisqu'il sent une connivence avec cette personne. Donc ça, je pense que c'est un élément extrêmement important. Moi, j'ai envie de raconter une anecdote à ce sujet. Cette façon d'accueillir les émotions, d'accompagner les pleurs, c'est quelque chose qui peut être un peu novateur, surtout en collectivité. Et donc, du coup, il y a quelques années, quand un de mes enfants a commencé la nurserie à l'époque, donc il était vraiment tout petit, il avait 18 mois, 2 ans. Dans la nursery où j'étais arrivée, il n'y avait pas du tout cette connaissance de l'approche en hymne, des pleurs, etc. Et en fait, à l'époque, j'avais une formatrice un petit peu plus expérimentée qui m'avait dit « Mais Sophie, pourquoi tu n'imprimes pas ? » C'était en anglais à l'époque. « Pourquoi tu n'imprimes pas un article qui explique la façon dont nous, à Indynen, on propose d'accompagner ces pleurs ? » Comme ça, en fait, dans la nursery, ils comprendront ce que tu fais. Ils ne seront pas à se dire « Mais qu'est-ce qu'a fait cette maman ? » C'est quoi ces idées d'être là et d'attendre que le temps passe avec son bébé qui pleure ? alors qu'on pourrait très bien le divertir, etc. Et en fait, moi, j'avais apporté cet article. J'avais apporté cet article à la nurserie en disant, voilà ce que je vais essayer de faire. Ça ne marchera peut-être pas du premier coup, et voilà ce que je vais essayer de faire. Et en fait, ça a créé une grande connivence entre nous, parce que la maîtresse me dit, je ne te connaissais pas, je vais vous regarder faire, j'ai envie de savoir comment ça se passe. Et en fait, il y a eu une certaine curiosité très bienveillante qui s'est instaurée, et moi, ça m'a beaucoup aidée à me sentir soutenue dans mon choix, parce que je n'étais plus jugée. J'étais avec quelqu'un en face qui a envie de comprendre. Comment ça marchait et puis qui a vu que ça marchait aussi. Donc ça, c'est vraiment très important. Et Carole avait évoqué déjà cette complicité qui se crée du coup entre la maîtresse et l'enfant qu'elle accueille et qui fait que derrière, les choses sont beaucoup plus simples, même après derrière au niveau des apprentissages dans la classe. Et ça, c'est un élément essentiel. Et là, j'aimerais revenir sur un élément clé, c'est que quand je parle de cette connexion, quand je parle de cette connivence, On ne parle pas de choses qui ont besoin d'être spectaculaires, on ne parle pas d'être best friend forever avec la maîtresse de ses enfants, d'accord ? On parle juste d'avoir tous les matins un regard, un sourire, une petite chose à raconter qui font qu'en fait, on se sent bien et on sent qu'il y a une mini-complicité. C'est cette façon dont une maîtresse, quand un enfant arrive dans la classe, elle est capable de se mettre à hauteur d'enfant pour l'accueillir, pour peut-être le prendre dans ses bras, pour peut-être... voir comment l'enfant a envie de dire bonjour, si c'est un tchac, si c'est un petit câlin. Bref, c'est cette façon de se mettre à hauteur, de se mettre un peu à l'écoute de l'enfant. Et à partir de là, un regard peut suffire pour que l'enfant se dise « je me sens accueilli » . Il sent cette connexion et là, tout de suite, les choses se mettent en place dans son cerveau. Il est prêt pour sa journée d'apprentissage.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que c'est vraiment essentiel de prendre conscience de l'importance du lien. Si on offre ce lien, cette connexion, on va avoir un enfant qui peut mieux fonctionner, qui peut mieux prendre sur lui, qui va avoir envie de coopérer, qui va être capable d'apprendre. Donc peut-être cette maîtresse, si avec je ne sais pas 30 élèves, elle perd quand même 20 minutes à faire ça le matin, mais en fait ça ira plus vite pour le reste de la journée, parce qu'on aura moins de bagarres, moins de choses difficiles. Mais ce n'est pas encore je pense vraiment entendu partout, et c'est vrai que ça peut, si la porte peut s'ouvrir, si on peut un peu parler. Je pense qu'il ne faut pas hésiter à essayer de... Ce n'est pas du tout leur apprendre leur métier, mais à dire comment on voit la chose et ce qu'on souhaite. Ce qu'on souhaite faire avec son enfant ou pas. Oser quand même donner son point de vue. Je pense que régulièrement, on peut tomber sur des gens aussi qui sont intéressés, qui sont ouverts. C'est quand même quelque chose qui est de plus en plus courant, pas à toute l'approche, mais c'est de dire oui, les émotions, il faudrait quand même un peu les écouter. écoutez, je pense que c'est... Oui Sophie, je veux juste dire ça, c'est qu'on peut très bien écouter une minute, une minute, mais une minute, et après oui, on prend les outils anciens, on détourne l'attention, tout ce qu'on connaît, bon, ça s'arrête. Ça, on a déjà expérimenté, c'est vraiment un classique de dire « Ah, mais t'as vu, il y a ça, et l'enfant, hop, il sort de son truc, et voilà, il va là-bas. » Mais la petite minute, elle leur a déjà aidé un peu, puis elle leur a créé de la connexion avec la personne, donc c'est précieux, c'est des petites choses, c'est les petits cailloux que tu parlais avant mais dans l'autre sens. On met des... des petits cailloux de réserve, de connexion dans l'enfant. Donc ça, ça va nous amener après aussi au sujet. Je ne sais pas si on est déjà là, du temps particulier.

  • Speaker #1

    On parle beaucoup, Carole, de méthodique.

  • Speaker #0

    Même ça.

  • Speaker #1

    Mais moi, je trouve que les anecdotes, elles sont extrêmement précieuses parce que c'est ce dont on se rappelle une fois qu'on a fini le masterclass. Donc je trouve ça important de passer un petit peu de temps dessus. On proposait de vous offrir quelques outils très pratiques dans les trois moments clés de cette anxiété de séparation, que ce soit avant, donc en amont, un peu en préparation, ensuite sur le moment, à l'instant T, et on l'a beaucoup évoqué à travers les exemples de Restez Écouté qu'on a offerts, et également sur le après, quand on retrouve son enfant à la fin d'une journée par exemple. Et donc on voudrait vous proposer quelques petites pistes et quelques idées. de façon de mettre en œuvre les outils qui vont pouvoir, peut-être jour après jour, semaine après semaine, permettre à votre enfant de dépasser un peu cette anxiété. Donc peut-être Carole, tu peux commencer sur tout ce qu'on peut faire en amont, en préparation de cette séparation qui va arriver entre un enfant et un adulte.

  • Speaker #0

    Oui, ce qui est génial, c'est que cette connexion, on peut voir ça un peu comme... comme de l'essence ou quelque chose, c'est quelque chose qu'on peut remplir son enfant de connexion. C'est-à-dire qu'on peut lui en offrir beaucoup, et ça va faire qu'il peut, c'est comme un avion, il est bien, le réservoir rempli, il va pouvoir voler un moment avec ça, avant d'avoir besoin de recharger. Et on a un outil pour ça, c'est le temps particulier, j'ai déjà parlé un peu avant. Par exemple, le matin, au lever, on prend 5-10 minutes de plus, et on fait un temps particulier avant tout le stress, aller à l'école, tout ça. on prend ce temps de connexion intense on dit à l'enfant t'as envie de faire quoi là on a 5-10 minutes ensemble qu'est-ce que t'aimerais qu'on fasse l'enfant au bout d'un moment il va savoir ce que c'est le temps particulier vous pouvez l'appeler chihuahua vous pouvez l'appeler comme vous voulez, viens on fait un chihuahua c'est sympa tant que lui il sait ce que ça veut dire Cinq minutes, le matin tôt, il va dire quoi ? « Tiens, je veux regarder ce livre, ou bien je veux finir quelque chose, je veux faire un dessin, ou je veux que tu fasses ci, ou machin, j'en sais rien. Je veux retourner dans mon lit avec toi, puis on fait un gros câlin. Je veux faire une bataille de coussins, il y en a qui sont plus énergiques. » Mais ça, le matin, il se connecte à vous aussi fort qu'après, quand il arrive à l'école, c'est beaucoup plus facile de vous laisser partir. C'est comme si vous aviez construit une sorte de fil invisible très costaud qui fait qu'il peut passer par-dessus les kilomètres et lui se sent encore en lien avec vous, même si vous n'êtes plus là. Donc le temps particulier demande un minuteur, surtout chez les enfants plus petits, on va vraiment lui dire qu'il y a un temps et quand ça sonne c'est fini, et des fois il faudra rester écouté un peu derrière s'il y a beaucoup d'émotions, et donc là aussi, le temps particulier, peut-être il y a des émotions qui vont se manifester parce qu'il a envie de continuer à jouer alors que ça s'arrête, donc les émotions vont pouvoir sortir. Ce travail-là, quand vous arrivez après à l'école pour déposer l'enfant, mais c'est plus le même, d'accord ? Il a eu beaucoup de connexions, il a... pu exprimer des choses, il arrive à l'école, c'est beaucoup plus facile de rentrer dans la classe. Petite anecdote, j'ai fait ça avec mon fils, je ne pouvais plus sortir le soir sans que ça soit... J'avais même plus envie de sortir. Il criait et hurlait à la fenêtre, c'était horrible. Je me sentais mal, enfin bref. Et puis, temps particulier. Ah, tiens. Je me suis dit, j'essaye une heure avant, je fais dix minutes de temps particulier. Oui, alors encore une fois, il ne faut pas croire, parce que moi, c'est un peu les... Mais ça a fonctionné le premier soir. Le premier soir, je l'avais à la fenêtre, on sera mieux faire coucou, bye bye dans les bras de mon mari et là je me suis dit c'est quand même fou c'est quand même fou parce que moi j'avais 4 enfants on se rend pas compte combien on est toujours pris par plein de trucs et qu'on donne pas ce temps là vraiment un temps que pour toi que avec toi je joue avec toi,

  • Speaker #1

    je joue à ce que tu veux en plus voilà donc ça c'est le temps particulier je sais pas si tu veux rajouter quelque chose Sophie alors pas sur le temps particulier en tant que tel mais sur d'autres éléments à mettre en place avant qu'il y ait cette séparation Il y avait quelque chose qui m'avait beaucoup aidée, c'est de se dire régulièrement, alors au-delà des temps particuliers, et puis on n'a pas le temps ce soir d'évoquer le jeu écoute qui est extraordinaire aussi. Moi, il y a un outil que j'ai beaucoup utilisé avec mes enfants en anticipation d'un événement comme ça de séparation qui arrivait, c'est de temps en temps d'amener dans la conversation un rappel de ce qui va se passer. Tu sais, dans quelques jours, ce sera ta rentrée à l'école. Je vais te laisser à l'école le matin et je te récupérerai le soir. Et le fait d'évoquer ces éléments, ça peut faire sortir des émotions. C'est comme si quelque part, vous ameniez une limite, même si ça ne ressemble pas vraiment à une limite, ça ressemble juste à un fait de quelque chose qui va arriver, mais l'enfant va le prendre un petit peu comme une limite parce que lui, il va le sentir comme « Oh, mais attends, je ne vais plus être avec maman » . Et le fait en fait de mettre un petit peu le sujet sur le tapis, de façon régulière en anticipation du jour J, ça va lui permettre, c'est comme si vous lui offriez sur un tapis l'occasion d'exprimer toutes les choses qu'il a exprimées. « Non, de toute façon, je ne veux pas y aller, elle est nulle cette école, etc. » Et l'idée, à ces moments-là, ça va être évidemment, pas juste de poser la limite et de partir en cours, mais au contraire, rester écouté derrière pour que cette espèce de volcan d'émotions chez nous c'est très volcanique, ils puissent sortir. Et tout ce qui sort avant, ce sera fait. Ça veut dire que ça ne sera plus besoin de sortir au moment de la rentrée, par exemple, ou après coup, à la fin de la journée, si l'enfant a réussi à tenir jusque-là. Donc c'est vraiment cette idée d'être vraiment pas du tout dans l'évitement, mais au contraire, de quelque part confronter l'enfant au fait que ça va arriver, il va y avoir cet événement qui va arriver. et d'accueillir ce qui arrive et ce que ressent l'enfant quand on lui annonce ça.

  • Speaker #0

    Oui, je ne peux pas m'empêcher de rebondir, parce que moi j'ai un ado de 16 ans maintenant, et des fois je lui dis « ah ouais, demain c'est une bonne école » , dimanche par exemple, « ah demain c'est une bonne école » , et ça lui permet de me dire « ah, mais j'ai pas envie d'y aller ! » Mais vraiment, et oui, il ne fait plus des crises, il ne jette pas tout autour, mais voilà, il peut le dire, et moi je ne suis pas là en train de dire « oui, mais c'est quand même chouette » , je lui dis « ah ouais, c'est dur » . Voilà, donc, juste pour dire, c'est quelque chose justement que... qui est génial parce qu'une fois qu'on a pris le pli, c'est quelque chose qu'on peut vraiment amener loin. Oui, donc après, moi, j'ai parlé d'écouter quand on a la fin du temps particulier. Tu as parlé du fait de faire ça avant. Oui, on a parlé aussi d'essayer d'avoir un lien avec la maîtresse, de pouvoir un peu expliquer comment on voit les choses.

  • Speaker #1

    En préparant cette masterclass, c'est marrant, je disais à Carole, mais ce serait flou si en fait, une semaine après la rentrée, il pouvait y avoir une réunion entre les parents des futurs élèves, avant la rentrée, avec les parents des futurs élèves et les maîtresses, où en fait, on se dirait, on sait que ça va être compliqué. On ne va pas croiser les doigts pour que ça se passe bien. On sait que ça va être compliqué pour certains enfants. Eh bien, anticipons ça et mettons en œuvre tout un plan pour que ça se passe le mieux possible. Et j'aimais beaucoup de son idée, Carole, de dire, imagine qu'en fait, dans le couloir, il y a un petit fauteuil, un petit endroit où, quand c'est compliqué, la maman, elle puisse s'asseoir à cet endroit-là et elle puisse offrir un resté écouté à son enfant. L'idée, c'est que si on pouvait offrir ça, alors c'est un rêve, moi, je n'ai jamais vu aucune école qui faisait ça, mais imaginez, c'est vraiment l'idée de se dire, en fait, là on accepte le fait qu'on reconnaît le fait que ça peut être compliqué, mais on reconnaît aussi le fait qu'en offrant cette espèce de connexion, en offrant cette espèce d'échange possible avant le moment fatidique entre les instits et les parents, on se donne la chance que les choses se fassent plus fluides et que potentiellement, les enfants rentrent plus facilement dans leur entrée, ils fassent leur entrée beaucoup plus en douceur.

  • Speaker #0

    Oui, et Merci. il y a ça et il y a le lien. C'est-à-dire que moi j'avais la chance sur une école où en gros on faisait le ménage de l'école avant que les enfants commencent. Mais donc ils allaient dans le lieu, il y avait la maîtresse qui était là, et ça aussi c'est justement tisser ces premiers liens avec les autres enfants, avec la maîtresse, la maman qui parle avec la maîtresse, qui repère tout ça. Et c'est vrai que ça plus après un accompagnement comme ça, ça rend la vie tellement plus simple. C'est des petites choses, c'est des petites choses. Mes enfants ont besoin de connexion. Ils ont besoin de savoir qui va s'occuper d'eux, qui va prendre soin d'eux.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est tous les éléments un petit peu en amont. On a parlé tout à l'heure de, à l'instant T, comment accompagner les enfants. Et je pense qu'on a donné pas mal d'exemples de rester écouté qui permettent de comprendre cette posture. Et moi, c'est compliqué parfois d'exprimer ce à quoi ressemble rester écouté. Tout simplement parce que moi, je connais très peu d'adultes qui, enfants, ont bénéficié de rester écouté. Ce n'est pas un outil dont on parlait, ce n'est pas un outil qu'on connaissait ou qu'on arrivait à formuler de façon très claire. Donc, peu d'entre nous ont eu la chance de bénéficier de Restez Écouté. C'est pour ça que parfois, ça peut être dur pour un adulte qui n'en a jamais vu un, de se dire en fait à quoi ça ressemble un Restez Écouté. Et pourtant, franchement, plus on entend des témoignages, plus on se jette à l'eau aussi en tant qu'adulte en disant « bon ben je vais tester, est-ce que c'est bien, est-ce que ce n'est pas bien ? » En fait au final, moi la chose que j'ai envie de dire c'est que tous les restes écoutés que j'ai pu offrir à mes enfants, à chaque fois, j'ai eu le sentiment que c'était un pas de deux. C'est un pas de danse. Il n'y a pas de scénario préétabli. On ne sait pas ce qui va se passer. On ne sait pas le temps que ça va prendre. Mais ce qui est sûr, c'est que plus on rentre en connexion avec son enfant et plus on sait qu'on est en train d'avancer à deux et qu'on est en train de nourrir cette connexion. Et je pense que c'est ça qu'il faut garder en tête de façon très humble. Il y aura des super succès qui se régleront en dix minutes. Il y aura des super succès qui se régleront en trois mois, mais en tout cas c'est évident que même une minute de rester écoutée, dans la vie d'un enfant, ça peut tout changer. Ça, j'en suis absolument convaincue.

  • Speaker #0

    Pour rebondir sur ce que tu disais, voilà où viennent nos partenaires d'écoute. Quand tu disais que c'est dur pour nous d'écouter, là, on peut avoir ce soutien d'être écouté par un autre adulte.

  • Speaker #1

    Exactement. Nous,

  • Speaker #0

    nous écoutons nos enfants.

  • Speaker #1

    Alors, ça, c'est extraordinaire. En fait... plus en fait nous-mêmes on va recevoir cette écoute d'un autre adulte, plus on va être en mesure de l'offrir à nos enfants. Donc c'est vraiment complètement les voces communiquant, et c'est exactement ce que disait Carole en tout début de Masterclass, qui était de dire que ces outils fonctionnent tous ensemble. On ne peut pas en écarter un, surtout pas le partenariat d'écoute, parce qu'en fait c'est celui qui nourrit un petit peu tous les autres, qui donne la force de mettre en œuvre tous les autres. On a parlé du temps particulier, et là je voudrais faire un tout petit focus sur le temps particulier. après le moment de séparation. Ou peut-être, Carol, je te laisse l'illustrer un petit peu en expliquant pourquoi, en fait, on l'a dit tout à l'heure, quand on peut récupérer un enfant après une journée d'école, même si la maîtresse nous dit que ça a été un petit ange, on peut récupérer, nous, un petit diable. Et du coup, quel outil mettre en œuvre pour justement aider à ce moment où, en fait, c'est comme s'il nous fallait à nouveau recréer ce lien de connexion avec notre enfant.

  • Speaker #0

    Oui, alors souvent, ça ne vient peut-être pas tout de suite, mais on va faire un goûter, il ne va juste pas vouloir la tasse qu'on veut, ce n'est pas la bonne couleur. Après, il avait demandé que le pain soit comme ça et pas comme ça. Alors déjà, là, on peut commencer à dire, tiens, il y a une rigidité, ça montre qu'il n'est pas très bien. Déjà, ça, c'est toutes ces choses où l'enfant montre qu'il faut que ça soit comme ça et pas comme ça. C'est les premiers signes qu'il ne sait pas tout à fait en ordre. Après, on arrive des fois à faire traîner parce que ça se passe quand même pas trop mal on fait si on fait ça on arrive au repas et déjà le repas ça commence à dégénérer peut-être et puis à la fin on finit la journée avec une crise énorme avant d'aller se coucher donc ce qui a été prouvé d'être vraiment efficace et donc beaucoup de familles c'est que quand on rentre de l'école évidemment on vérifie que l'enfant a pas faim parce que c'est un enfant qui a faim il peut pas fonctionner mais assez rapidement on fait un temps particulier on lui donne dix minutes de ce lien on nourrit le lien donne la connexion à fond, à fond, c'est comme ouvrir les vannes, les grosses vannes de connexion. Et là, l'enfant, ben oui, il va tout à coup pouvoir fonctionner, réfléchir, peut-être qu'il va avoir besoin de pleurer trois minutes, et puis il va vous dire des trucs qui se sont passés, qui ont été difficiles à l'école, peut-être qu'il va partager ça, peut-être pas, peut-être pas du tout. Mais en tout cas, après, vous allez voir un changement de comportement, et vous allez passer une soirée, une soirée de fin d'après-midi, une soirée vraiment, vraiment très chouette, avec un enfant curieux. On le voit, un enfant qui est bien, il est curieux, il a envie de participer, il est flexible, il peut attendre que ceci, il peut dire... C'est vraiment net. Et ça, ça vaut le coup d'essayer, c'est le temps particulier après l'école et assez rapidement quand on rentre dans la maison. Pas attendre que la fatigue des uns et des autres monte et que ce soit de plus en plus compliqué.

  • Speaker #1

    Moi, très souvent, j'ai vu des parents qui avaient des soucis pour s'installer pour les devoirs avec les enfants. Et ça, mais incroyable, ça a marché. Alors ça, ça a marché à tous les coups. Alors là, pour le coup, moi, je suis toujours très sceptique par rapport aux formules miracles, etc. Mais ça, c'est un enfant qui n'a pas envie de se mettre à côté de vous pour sortir ses affaires, pour faire ses devoirs, etc. Vraiment, vraiment, le temps particulier et annoncer à son enfant, écoute, les devoirs, ce n'est pas tout de suite. Avant, je t'offre un temps particulier. Qu'est-ce qu'on fait tous les deux ? Et se mettre dans cette posture-là, ça change tout. Et ça implique qu'après, on retrouve cette espèce de flexibilité chez l'enfant et les devoirs, ils passent crèment, vraiment. Et moi, je l'ai expérimenté moi-même, c'est extraordinaire.

  • Speaker #0

    C'est formidable. Il y a une chose qu'on n'a pas abordée, Sophie, que je pense qui est importante, c'est qu'en tant que parent, on peut avoir la tentation de partir sans que l'enfant le voie. Il faut juste dire ce qui se passe à ce moment-là. Pardon ?

  • Speaker #1

    On peut en parler, oui.

  • Speaker #0

    Très vite. C'est juste que la relation avec l'enfant, elle doit se baser en fait sur la confiance. Et en fait, c'est une grosse rupture de confiance. Si vous ne dites pas à l'enfant qu'il faut partir, qu'il faut disparaître, c'est comme ça, et tout à coup, il se rend compte qu'il est tout seul. Pour lui, c'est un choc émotionnel très fort. Vous n'êtes en plus pas là pour justement recueillir ce choc émotionnel à ce moment-là. Et c'est vraiment un… on casse la confiance. Comment il peut avoir confiance en nous ? et... Et ça, c'est très, très, très dommage et entre guillemets, mauvais. Pour la relation, c'est vraiment pas bon. Et vous donner un exemple de faire les choses par derrière, c'est pas ce qu'on veut apprendre à nos enfants. Donc ça, c'est important de l'avoir en confiance. Même si, de moment, pour vous, ça vous évite des pleurs, des choses que vous n'avez peut-être pas envie de voir. À long terme, c'est vraiment pas bon pour l'enfant. C'est un sujet qu'on prendrait en partenariat avec vous, de dire « Oh, j'ai trop envie de partir sans pieds. »

  • Speaker #1

    Et c'est quelque chose qui est vraiment pas facile, parce que souvent dans les collectivités, les maîtresses demandent aux parents de partir très vite. Très très vite, elles disent « Non mais c'est bon, allez-y, partez. » Donc l'enfant est dans le bras de la maîtresse, elle dit « Allez-y, allez-y, partez. » Parce qu'en fait, elle trouve que ça prend trop de temps, il y a encore une queue de 15 parents derrière, on peut la comprendre. Et c'est là qu'on rebondit sur le fait que Ce lien de confiance entre vous et l'institutrice va être… absolument essentielle. Et pouvoir dire, voilà ce que je voudrais essayer avec mon enfant, ça vaut le coup d'essayer. Ça vaut vraiment le coup d'essayer. J'ai jamais essuyé un refus avec cinq enfants et de nombreuses rentrées de classe. J'ai jamais essuyé un refus d'une maîtresse qui me disait, non mais votre méthode, c'est tout pourri, c'est hors de question qu'on le fasse. J'ai jamais eu ça. C'est-à-dire qu'il y a une curiosité que moi, j'ai toujours ressenti chez les maîtresses. Alors après, il faut savoir l'emmener. Il faut savoir le faire au bon moment. Évidemment, pas expliquer ce que c'est qu'un rester écouté à une maîtresse à 8h du mat, ce ne sera pas la peine. en trouvant le bon moment et en juste de façon très humble en disant « Voilà ce que je voudrais tester parce que c'est dur pour moi » , vraiment, ça vaut le coup. Il va falloir qu'on conclue, Carole, quand même, avant de venir. Il va falloir qu'on conclue. Il y a deux éléments qu'on voulait vous proposer en conclusion. Le premier, c'est cet élément de partenariat d'écoute. Quand je racontais tout à l'heure mon anecdote où j'expliquais que pendant trois mois, j'ai eu tous les jours des pleurs. tous les matins à l'école pendant 15 minutes de mon petit bout de trois mois. Ce qui a fait que j'ai tenu, ça a été que, et Carole peut en témoigner, parce que nombre de fois elle a eu des temps d'écoute avec moi où j'ai dit j'en peux plus de ce truc. La raison pour laquelle je n'ai pas changé mon enfant d'école, que j'ai pas hurlé à la diarhétrique en disant que oui, ils savaient pas accueillir les enfants, que l'attitude des maîtresses n'était pas normale et tout. La raison pour laquelle en fait je suis absolument pas rentrée là-dedans, c'est que tout ça, je l'ai dit à mon partenaire d'écoute. mon partenaire d'écoute j'ai tempéré, j'ai insulté j'ai... J'ai dit des choses qu'il faut surtout que personne n'entende, surtout pas des petites oreilles, surtout pas le personnel de l'école de mes enfants. Mais j'ai eu un espace à travers ces temps d'écoute avec mon partenaire d'écoute qui m'a permis de vider mon sac de façon régulière. Quand je dis régulière, c'est toutes les semaines. Ça a été mon sujet de prédilection pendant, c'est ça, pendant facilement deux mois et demi. C'était le sujet que j'ai abordé en disant mais ce n'est pas normal, ça devrait se passer comme ça et comme ça dans l'école. Pour moi, c'est un supplice, etc. Et j'ai eu quelqu'un qui m'a entendu. Et c'est ça qui me donnait la force ensuite le reste de la semaine de pouvoir offrir cette écoute à mon enfant et d'être convaincue que ce que je faisais, en fait, c'était la bonne route et je prenais le bon chemin. Donc ça, c'est absolument essentiel. Dans tous ces moments où on a l'impression qu'on doute un peu de sa façon de faire, où on a envie de tout envoyer valser, où on veut prendre des décisions un petit peu catégoriques, vraiment, avant de prendre cette décision, un moment d'écoute avec un autre parent qui ne va pas juger, qui ne va pas conseiller, et qui va juste être là pour... pour dire en fait, ta peine, je l'entends, ta souffrance, je l'entends, elle est légitime. Qu'est-ce que tu voudrais dire ? Si tu pouvais, qu'est-ce que tu voudrais dire à cette personne ? C'est ça qui fait que derrière, on retrouve son calme, on retrouve sa persévérance et qu'on est en mesure de continuer à accompagner nos enfants.

  • Speaker #0

    Oui, parce que malgré tout, on reste des mammifères, on reste avec le même cerveau que nos enfants. Et on peut, tant qu'on a des émotions très fortes comme ça envers quelqu'un, pas réfléchir en fait, on réfléchit pas clairement et l'autre chose aussi c'est que nous-mêmes on a été déposés à l'école petit et que ces situations nous rappellent ces gros mâts entre guillemets d'enfance et que dans un partenaire d'écoute ça va remonter au bout d'un moment tout à coup on va avoir des souvenirs qui viennent et peut-être qu'on va même pleurer des choses qu'on n'a pas pu pleurer à l'époque donc c'est vrai que on se soigne aussi, c'est vraiment un processus de guérison personnelle aussi ces partenaires d'écoute, je voulais encore dire ça et donc

  • Speaker #1

    Ces histoires de partenaires d'écoute, c'est peut-être un outil qui est complètement nouveau pour vous, parce qu'effectivement, moi je pense qu'à l'extérieur de l'approche indienne, on en parle très très peu dans le monde du soutien à la parentalité. Si c'est un outil qui vous parle, si on a un petit peu titillé votre curiosité, on a une chouette proposition à vous faire, car alors vous en parlez un petit peu plus. Ça se passe, et ça commence je crois dans quelques semaines, Carole qui offre un une chouette opportunité pour quelques heureux parents qui vont pouvoir rejoindre un groupe de soutien.

  • Speaker #0

    Voilà, donc il s'agit de six rencontres en ligne. On appelle ça la formation, la fondation en fait, la formation de base à l'approche Hand in Hand. Donc on se retrouve six fois deux heures, toutes les semaines en ligne. Et je peux comme ça vous présenter un outil dans chaque soirée. Et surtout, on découvre aussi les partenaires d'écoute pendant ces soirées. Et vous rencontrez d'autres parents. qui ont la même envie de vous, de découvrir cela. Et ça peut être après des partenariats de l'écoute sur des années, en fait. Il y a des amitiés comme ça qui se nouent, et du soutien qui s'offre après, et c'est gratuit. Et ça peut vraiment être très nourrissant et très aidant pour vous dans la durée, au-delà de l'apprentissage des outils eux-mêmes qu'on va faire. Vous pouvez revenir, vous les avez testés, vous pouvez poser des questions. Je suis disponible par mail pour vous répondre aussi s'il y a des situations qui vraiment apparaissent et que vous êtes... pas sûr de ce qui se passe, de ce que vous allez faire, parce que c'est vrai que des fois on est on est un peu perdu aussi. Voilà donc c'est une super opportunité, ça commence, je regarde mon petit papier, le 25 mai et donc c'est jusqu'au 6 juillet et c'est tous les... c'est les mardis je crois ? Non, c'est les jeudis à 20h. Donc 20h à

  • Speaker #1

    22h.

  • Speaker #0

    De 20h à 22h, pardon oui. Voilà. C'est un petit groupe, il n'y a pas plus de 5-6 parents par formation.

  • Speaker #1

    Génial. Et donc, ce qu'on fera, c'est qu'à tous les participants de la masterclass, on vous enverra le lien pour vous inscrire si ça vous intéresse, avec toutes les informations. Et vous pourrez contacter Carole si vous avez la moindre question. Donc, voilà. On conclut très joliment, du coup, cette masterclass. On espère qu'on a pu vous apporter quelques clés de réponses, qu'on a pu vous inspirer. remplir votre boîte à outils dont parlait Carole en début de masterclass. Et en tout cas, si vous avez des questions, n'hésitez pas à nous les poser. Alors, sur Instagram, on est relativement actif, mais n'hésitez pas également à nous contacter par mail. On vous donnera nos adresses mail également dans le replay de cette masterclass, dans l'email qu'on vous enverra. Et puis, n'hésitez pas à vous inscrire. On a une newsletter qui part tous les mois, écrit par notre collègue. Chloé, et qui nous donne, qui vous donne de l'inspiration. Tous les mois, on choisit un article qui nous compense à être aidant, parlant, soutenant pour les parents. Et on vous indique aussi toutes les opportunités qu'on peut vous offrir en termes de formation, en termes de groupe de soutien, en termes de comment trouver un partenaire d'écoute, etc. Donc, n'hésitez pas à vous abonner à cette newsletter. Pareil, on vous donnera le lien pour vous inscrire dans le mail qui accompagnera le replay de cette masterclass.

  • Speaker #0

    Merci Sophie pour ce résumé. Je vous souhaite à tous d'essayer ces outils, de voir ce qui se passe. Et encore une dernière fois, aussi une grande mine d'informations. Oh, moi je ne peux pas le faire ça. Sur le livre Écoute, avec mon fond bizarre. Le livre Écoute est vraiment un investissement, c'est une mine d'or.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    C'est très accessible à lire, c'est vraiment facile à lire.

  • Speaker #1

    On vous souhaite une bonne soirée à tous.

  • Speaker #0

    Merci Sophie. Au revoir. Au revoir.

Description

Quel parent ne rêve pas de pouvoir déposer un petit bisou sur le front de son enfant et de partir le cœur léger après l'avoir déposé à l'école ou à la crèche ?

Malheureusement, la réalité est parfois un peu plus complexe. Certains enfants développent une anxiété de séparation à l'approche de ce grand jour. C'est pourquoi, dans cet épisode spécial de Hand in Hand avec Sophie, nous te proposons un contenu un peu plus long que d'habitude, dans lequel nous partageons tous nos secrets et outils pour que la prochaine rentrée de ton enfant se déroule le plus paisiblement possible.

Sophie est accompagnée de Carol, également formatrice dans l'approche parentale Hand in Hand et pédagogue avec de nombreuses années d'expérience auprès des tout-petits en école maternelle. Ensemble, elles expliqueront comment les outils Hand in Hand, tant pour les parents que pour les enseignants, peuvent transformer la rentrée des classes en un moment d'écoute et de connexion, quel que soit l'état d'esprit de ton enfant (ou le tien) à l'approche de cette étape.

Et si tu souhaites davantage de ressources, n'hésite pas à télécharger notre kit de rentrée en suivant ce lien :


 https://handinhand.lpages.co/back-to-school-pack-for-parents-french/ 


Bonnes découvertes !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    bonsoir à tous et bienvenue dans cette master class on est très heureux de vous accueillir carole et moi pour cette master class sur le sujet de l'anxiété de séparation alors avant de commencer on va se présenter et puis bien sûr on va représenter un petit peu un in-hand je sais pas trop comment vous avez eu vent de cette master class peut-être via les réseaux sociaux peut-être que vous êtes abonné à notre newsletter, peut-être que vous nous avez connus par le bouche à l'oreille, peut-être que vous avez suivi une formation indienne également. En tout cas, Indynen, qu'est-ce que c'est ? C'est une association à but non lucratif qui existe depuis maintenant 35 ans et qui se donne vraiment pour mission de soutenir les parents, de soutenir les pros de la petite enfance dans tous les moments où les choses peuvent être un petit peu compliquées avec les enfants. Et l'objectif, la mission vraiment pour nous, c'est d'équiper toutes les familles avec des outils d'écoute. et d'offrir du soutien émotionnel pour que les choses se passent le mieux possible en famille ou en collectivité. Alors, Hand in Hand, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses qui se passent dans le monde entier. On est plus de 180 formateurs à offrir des cours, à offrir des masterclass, à également contribuer à la création de plein, plein, plein de contenus disponibles en ligne, souvent gratuitement. et donc nous Hand in Hand France on est aujourd'hui trois formatrices avec des candidates aussi qui se préparent à la certification. Et on a eu cette grande chance il y a un an maintenant de sortir la version française du livre qui s'appelle « Écoute, les outils indispensables pour se connecter à son enfant » . Et c'est un livre qu'on aime énormément parce que dedans, en fait, on y retrouve toute la base de l'approche parentale indienne et également une centaine, je crois qu'il y a près de 120 anecdotes de témoignages de parents qui ont... qui étaient dans des situations un peu compliquées avec leur enfant et qui ont réussi, en mettant en œuvre les outils d'écoute de l'approche, à faire en sorte que les choses s'améliorent. Donc, c'est vraiment une Bible à lire et à relire. Donc, si jamais tu ne connais pas encore ce livre, on t'invite à te le procurer. Il est également disponible en version audio, en version Kindle. Et donc, voilà. Et donc, c'est notre petite Bible de l'approche parentale indienne. Plus en détail, l'approche parentale indienne, qu'est-ce que c'est ? C'est avant tout cinq outils d'écoute. Ce soir, on va avoir l'occasion de te présenter les cinq, mais plus particulièrement de te parler d'un de ces outils en particulier qui est absolument clé pour nous dans ces problématiques d'anxiété de séparation. Ces cinq outils sont tous les cinq fondés sur, avant tout, l'importance de la connexion dans la relation entre parents et enfants. Et c'est de ça dont tu vas beaucoup attendre ce soir. Le mot-clé, tu vas vite le comprendre de cette masterclass, ça va être la connexion, ce lien entre parents-enfants. Et notre objectif ce soir, c'est vraiment d'une part de t'expliquer d'où vient cette anxiété de la séparation et qu'est-ce qui se cache dessous, mais aussi également de t'offrir des outils, de t'offrir des outils d'écoute qui, en favorisant cette connexion parents-enfants, permettent à cette anxiété, peu à peu, de disparaître. Donc voilà, voilà pour cette petite introduction à l'approche parentale à Ninane. Carole, est-ce que je peux te laisser te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, est-ce que tu as dit d'où tu étais Sophie ? Combien d'enfants tu as ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore, mais je peux le faire. Effectivement, donc moi je suis Sophie Ménard, je suis assez souvent présente sur les réseaux si tu nous suis, sur Instagram notamment. Et donc je suis à Lille, en France, j'ai cinq enfants. Et l'approche Parental & In-Hand, je l'ai découverte il y a maintenant, à la naissance de mon petit dernier qui a aujourd'hui 4 ans. Et voilà, je suis très heureuse de la partager auprès des parents de ma communauté aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Merci. Et toi Carole ? Et moi, alors moi c'est Carole Kellen-Dong, je suis également formatrice à l'approche Hand in Hand que j'ai découvert il y a maintenant 11-12 ans. Et je l'ai découvert en fait avec la naissance de mon... J'ai 4 enfants, donc ma fille est mon avant-dernier enfant. Et j'ai pu utiliser les outils aussi bien dans l'école, parce que je suis aussi éducatrice de jeunes enfants, et j'ai eu l'occasion de travailler beaucoup avec les enfants, et aussi en milieu scolaire. Et voilà, donc les outils pour moi ça m'a sauvée en gros, ça a sauvé ma relation avec mes enfants, je pense, qui n'était pas forcément mauvaise, mais qui a vraiment évolué beaucoup, et c'est pour ça que j'ai vraiment à cœur de les partager. Moi, mon premier objectif c'est d'aider les enfants. Parce que pour moi, c'est en changeant notre éducation qu'on va changer le monde. Donc c'est vraiment un souhait qui me touche beaucoup, qu'on sache mieux accompagner nos enfants. Qu'est-ce que ça veut dire mieux ? En tout cas de façon non violente et de sortir des punitions et des récompenses. Voilà.

  • Speaker #0

    Super. Il y a une question peut-être que certains d'entre vous se posent ce soir, c'est de se dire, pourquoi parler de l'anxiété de séparation ? On est au mois d'avril, l'anxiété de séparation, on en parle beaucoup pendant de la rentrée scolaire, donc ça peut paraître un petit peu anachronique de parler de ça maintenant. Et en fait, du tout. Pourquoi ? Parce qu'en fait, comprendre l'anxiété de séparation, ce n'est pas quelque chose forcément qui se fait du jour au lendemain. Et nous, on s'est dit, l'anxiété de séparation, non seulement elle peut se manifester toute l'année, parce que ça peut être au moment d'une séparation pour des vacances, une séparation pour, je ne sais pas, une question de maladie, d'opération, ou quoi que ce soit. Donc, non seulement c'est quelque chose qui peut se passer toute l'année pour un enfant, mais également, si jamais vous avez votre enfant qui se prépare à une rentrée, que ce soit en maternelle, à une rentrée en CP, en sixième, ou même en orcerie, eh bien, en fait, c'est des choses qui se préparent. Et dans ce qu'on va pouvoir te dire ce soir, tu vas découvrir qu'en fait... L'idée n'est pas juste de pouvoir accompagner le moment T à l'instant où il y a la séparation qui se fait, mais l'idée c'est également de préparer le terrain, et préparer le terrain ça prend du temps. Et on s'est dit voilà, on propose le mois d'avril, et on se dit que comme ça, que ce soit les séparations de grandes vacances, que ce soit les séparations de papa-maman à la rentrée, et bien vous serez prêts et aguerris et en mesure de mettre en oeuvre tous les outils dont on va vous parler ici ce soir.

  • Speaker #1

    Formidable ! Donc, on va peut-être commencer par parler de la connexion, puisque tu en as déjà dit quelque chose. Donc en fait, l'approche se base beaucoup sur cette idée qu'un enfant a besoin de connexion, et c'est quelque chose qui a été vraiment maintenant aussi montré dans le cerveau. On sait que ça fonctionne comme ça, c'est-à-dire qu'un enfant, un bébé qui arrive sur terre, ce qu'il va rechercher, c'est de se connecter à quelqu'un qui va lui apporter la sécurité. Merci. Le petit humain, quand il naît, il est juste incapable de survivre par lui-même et donc il va être avide de signaux, de regards, de contacts avec une personne clé. Alors ça peut être la nounou quand il est en journée chez la nounou, ça peut être la maman, le papa, mais c'est quelqu'un qui est constant, dans lequel il peut vraiment s'appuyer pour se sentir bien. Donc il a un besoin vital de connexion. On a pu faire des tests, on a pris une maman avec son bébé, elle faisait des petits gazouilles, le bébé rigolait, la maman faisait des petits gazouilles, le bébé rigolait, et tout à coup la maman a porté un masque, enfin pas porté un masque, mais elle n'a plus du tout rien fait, elle est restée immobile comme ça. Le bébé, d'abord c'est vraiment touchant, il essaye de l'animer, alors il fait encore plus de bêtises, il rigole, il gigote et tout, et si elle continue comme ça, il me semble que c'est 45 secondes, je ne suis plus très sûre, mais c'est de cet ordre-là, et il se met à hurler pour vous dire à quel point pour lui c'est vital. Donc, c'est vital parce qu'en fait dans notre cerveau, je ne vais pas aller très loin là-dedans, mais on a plusieurs parties dans notre cerveau, et quand on est connecté, on peut penser. Quand on se sent bien, quand on est relax, on a la mémoire qui fonctionne, on a notre raisonnement qui fonctionne, on peut réfléchir, comprendre ce qu'on nous dit, faire appel à des souvenirs aussi, se dire « ah oui c'est vrai, on avait fait ça la dernière fois » . Alors que... quand on ne se sent pas en sécurité, on a le stress qui arrive, des émotions de peur, et celles-ci vont inonder notre cerveau et nous rendre incapables de penser, et incapables même de comprendre ce qu'on nous dit. Et c'est encore beaucoup plus fort chez les enfants qui sont tellement dépendants de nous que pour eux c'est encore beaucoup plus fort, ils sont encore un peu bruts de décoffrage. Le cerveau d'un enfant évolue maintenant on dit même jusqu'à 25 ans. On va dire qu'en tout cas jusqu'à passer l'adolescence, ce cerveau il est en train de se former. pas du tout les mêmes capacités, d'un petit enfant ou même un enfant jusqu'à l'adolescence, que nous, pour gérer ce qu'on appelle « gérer les émotions » . Donc, nous on veut tellement gérer les émotions, mais on va plutôt parler de les accompagner. Parce que justement, on a conscience que cet enfant a besoin de connexion. Une connexion, ça veut dire qu'on est proche de lui, qu'on l'écoute, qu'on lui donne de l'attention, des regards. Quand la connexion se casse, l'enfant tout à coup c'est comme s'il était perdu. Et donc là, il y a des émotions de stress qui viennent et qui vont s'exprimer. Donc quand l'enfant s'exprime, quand vous le voyez se rouler par terre, quand vous le voyez hurler, crier et même devenir agressif, en fait ce sont tous des signes qu'il ne se sent pas en sécurité, qu'il a besoin de connexion. Alors évidemment, ça peut paraître démesuré ce qu'il exprime comme émotion. Par exemple, vous dites « mais c'était une petite chose, pourquoi j'ai droit… » Eh bien parce que la connexion est rompue et pour lui ça lui rappelle peut-être aussi des vieux souvenirs, en tout cas pour lui sur le moment ça le fait ressentir comme ça et c'est indéniable. Et ce n'est pas un caprice. L'enfant n'essaie jamais de nous manipuler. mais sauf qu'il exprime directement ce qu'il ressent, si on le laisse évidemment. Donc ça c'est le premier point vraiment très important à comprendre. Parfois un enfant qui n'est pas bien, comme ça, si on s'approche de lui, on lui offre la connexion, ça va tout de suite le calmer et il va pouvoir à nouveau penser. D'accord ? Des fois c'est quelque chose qui… Tout ce qu'il faut c'est de la connexion, on s'approche de lui, on lui offre notre regard, on lui offre un… une façon intérieure d'être qui est calme, qui est rassurante, et ça va effectivement amener la paix chez l'enfant. Mais pas toujours, parce que des fois il y a plus qui doit sortir. Néanmoins, notre attitude d'accueillir alors ce qui doit s'exprimer va permettre à l'enfant de retrouver son équilibre. Et ça c'est essentiel de comprendre que les pleurs, les cris, en fait c'est une façon de retrouver l'équilibre pour l'enfant. La nature nous a prévus comme ça. Elle a prévu que ces choses-là, on puisse les évacuer pour qu'on puisse à nouveau penser, être en lien avec les autres, etc. Qu'est-ce que je voulais ajouter ? Oui, c'est… Voilà, donc on ne va pas essayer de raisonner avec un enfant qui est en pleine crise émotionnelle. On ne va pas essayer de lui dire « mais attends, parce que je sais que… » et ceci et cela. On va juste accueillir. On va dire « je vois que c'est difficile pour toi » . Imaginons que vous lui ayez dit « ben non, on ne va pas tout de suite manger le gâteau que je viens d'acheter, parce que c'est pour plus tard » , et que l'enfant exprime son désaccord de façon assez véhémente. Ben juste, vous lui allez dire « ben je vois que c'est difficile de ne pas manger le gâteau tout de suite, mais on ne va pas le manger maintenant » . Et par contre, vous êtes là pour lui et vous l'écoutez. En fait, vous ne dites pas grand-chose, vous êtes juste là avec lui. Voilà, donc… C'est la première étape. Ça va être de bien avoir en conscience que dès que vous voyez un comportement qui semble inapproprié, l'enfant n'est pas en train de faire un caprice. L'enfant a des émotions qui demandent à être entendues et qui ont besoin de s'exprimer.

  • Speaker #0

    Et ça, je pense que c'est un rappel extrêmement important dans le cadre de cette anxiété de séparation. Parce que... Qu'est-ce qui se passe en tant que parent quand on est avec son enfant, on arrive à la garderie, on arrive à l'école, et là soudainement on a un enfant qui, en plus sous le regard des autres enfants, des autres professionnels, des autres parents, explose de façon plus ou moins bruyante, parce que clairement il y a quelque chose qui ne va pas, il ne veut surtout pas vous lâcher la main, il ne veut surtout pas rentrer dans sa classe, il veut partir en courant, d'ailleurs parfois il part en courant. Et c'est extrêmement important ce que vient nous dire Carole parce qu'en fait, ça va pouvoir, si on arrive à garder ces éléments en tête, si on arrive à garder ces éléments de l'importance de la connexion, si on arrive à voir que non, ce n'est pas un caprice qui se cache derrière ça, c'est plutôt l'expression, ce comportement débordant, c'est plutôt l'expression ou le signal de quelque chose qui ne va pas et qui est un petit peu peut-être compliqué à comprendre, alors notre regard va complètement changer. Et cette anxiété de séparation, c'est vraiment un sujet qui est... complexe. Pourquoi ? Parce que le regard que la société peut porter, ou le regard que de façon plus prosaïque, les passants qui vous voient un petit peu en travail émotionnel avec un enfant, peuvent poser sur la situation et il est souvent très jugeant. Il va être souvent en mode, de toute façon, mais celle-là, elle n'arrive pas à s'en sortir. Ou le regard que nous-mêmes, en tant que parents, on pose sur nous, c'est de se dire, de toute façon, je suis complètement incapable. Voir le regard qu'on va poser sur notre enfant va être parfois du style, non mais cet enfant, mais c'est naze, pourquoi il est comme ça ? Alors que le petit copain, en fait, il n'a aucun problème à rentrer dans la classe, je ne l'ai jamais vu avoir un seul souci le matin ou avoir une seule larme. Et donc du coup, on a cette espèce d'attente qui est que notre enfant, quand on arrive à un endroit donné, dans la mesure où tout a été expliqué, il n'y a rien d'extraordinaire, il devrait de lui-même être capable de nous faire un petit bisou sur la joue et de dire bonjour à sa maîtresse et de rentrer dans sa classe. Eh bien non, ce n'est pas aussi simple. Et le fait que ça ne se passe pas comme ça, en fait, c'est tout à fait normal. Et ça, c'est un élément important qu'on aimerait bien, un message important qu'on aimerait bien transmettre ce soir, c'est de se dire que les choses, elles peuvent se passer différemment et ce n'est pas le signe que vous, en tant que parent, vous faites mal les choses ou qu'il y a un problème chez votre enfant ou qu'il y a un problème quelconque. Au contraire, comme l'a rappelé Carole tout à l'heure, c'est au final le signe que votre enfant... il est juste en train de faire son travail d'enfant, à savoir, exprimer de façon peut-être effectivement assez, on va dire, bruyante ou de façon assez claire que là, maintenant, il y a quelque chose qui ne va pas. Et à partir de là, à nous, adultes, de nous dire, OK, en fait, là, il y a... à une anxiété peut-être, il y a quelque chose qui se cache, peut-être que je comprends d'où ça vient, peut-être que je comprends moins d'où ça vient, à moi de passer dans une attitude qui va lui permettre de recouvrer toutes les capacités de son cerveau. Et comme l'a expliqué Carole tout à l'heure, l'idée c'est qu'on le sait, plus on peut insuffler de la connexion dans ces moments-là, plus notre enfant sera en mesure de pouvoir digérer toutes ces émotions un peu compliquées qu'il anime, et du coup, retrouver sa capacité à... raisonner, à comprendre ce qui se passe de lui, à se rappeler qu'en fait il est là parce qu'aujourd'hui c'est le premier jour de l'école etc. et il sera capable de lui-même du coup une fois que tout ça est revenu en place d'aller de lui-même, d'être curieux, d'avoir envie d'apprendre etc. et ça c'est un élément qui est très important dans le contexte de l'école on peut se dire, en fait c'est quoi ce temps perdu à écouter les émotions c'est quoi ce temps perdu Merci. à prendre le temps le matin avec son enfant ou que la maîtresse prend le temps avec l'enfant, etc. C'est du temps perdu sur les apprentissages. Et ça, c'est quelque chose qu'on entend beaucoup, de se dire, mais pourquoi perdre son temps à écouter un capris, je reprends le mot de Carole tout à l'heure, alors qu'en fait, il y a un programme aujourd'hui. On a des choses à faire, on a des objectifs d'apprentissage pour les enfants. Et là, nous, le message qu'on a envie de faire passer, c'est de se dire, En fait, plus un enfant, il sentira... cette connexion avec un adulte à qui il peut faire confiance, qu'il s'agisse de son parent, qu'il s'agisse de la personne qui l'accueille à l'école, et plus il sera en mesure d'être à l'écoute et d'être réceptif à tous les apprentissages qu'on va pouvoir lui proposer. Donc en fait, c'est vraiment un processus qui est complètement intégratif. Et si on oublie cette partie d'écoute, des émotions, quelque part, on met en danger également la capacité à être disponible pour les apprentissages. Carole, tu voulais rajouter quelque chose peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'ai dit que cette connexion est importante, qu'on le ferait à l'enfant, mais j'ai peut-être oublié de dire qu'effectivement dans une journée d'un enfant, il y a plein de moments où la connexion va être rompue, c'est inévitable. Le coup classique du téléphone qui sonne, vous répondez, vos enfants se mettent à se battre. En fait, le fait que vous soyez au téléphone avec quelqu'un, la connexion est rompue, et ils perdent leur moyen de partager, d'être ensemble, etc. Donc ça c'est inévitable, la connexion se rompt. La question c'est alors justement comment on fait pour la rétablir ? Et donc c'est ce que dit Sophie, on est là du coup dans l'écoute des émotions. Et maintenant moi j'aimerais aller un peu plus loin puisque j'ai été du côté et de la maman et du professeur. Déjà à dire qu'en tant que maman, moi la première fois que j'ai assisté à mon petit garçon, il s'est mis à hurler, je n'ai pas compris ce qui m'arrivait. Et on m'a plus ou moins jetée dehors, mais vraiment tout de suite, je n'ai pas eu beaucoup de temps. Et en me faisant comprendre que vraiment je n'étais pas quelqu'un de très doué. que j'avais rien à faire là, de toute façon il fallait que je parte j'ai trouvé ça d'une violence extrême et ça m'a fait justement ce que disait Sophie, c'est quelque chose c'est pas un sujet qu'on aborde, on dit pas et bien là vous avez l'ami lundi, vous savez il y aura probablement ça, on va faire comme ça vous voyez parce que ça au moins il y aurait eu quelque chose, là on me l'a littéralement pris des bras et on m'a dit mais non vous partez et moi je me sauterais dans la rue complètement abasourdie, voilà et du coup j'aimerais témoigner de l'autre côté, quand un parent part et qu'elle a confiance avec la maîtresse. Moi je prenais l'enfant, l'enfant était en pleurs parce que la maman partait, on avait la chance d'avoir une sorte de petite fenêtre, on pouvait voir les parents partir, donc je me mettais là à la fenêtre avec lui, et je ne lui disais pas « mais c'est pas grave machin » , je lui disais « oui, je vois que t'es triste » . Et on regardait la maman partir et l'enfant pleurer, moi je restais avec lui, et c'est comme un médicament hyper précieux, parce qu'un enfant qui avait pu pleurer là pendant 3 minutes, 4 minutes, ça ne durait pas très long non plus. Après, il était capable de réfléchir, de voir les copains, de jouer, de partager, de coopérer, tout ça. Un enfant qui n'osait pas exprimer ou qui avait déjà appris que c'était quelque chose qui n'était pas bienvenu, lui, il n'arrivait pas à réussir à bien jouer, à bien s'intégrer au groupe, mais toute la matinée aussi. C'est-à-dire que c'est vraiment essentiel pour qu'on puisse bien réfléchir et bien fonctionner, qu'on ne soit pas rempli d'émotions, de stress et de peur. Quand je dis comme ça, ça paraît évident, et pourtant, c'est pas évident du tout.

  • Speaker #0

    Et je me permets de rebondir sur un autre élément, Carole. Quand on parle de cette anxiété de séparation, on a tous en tête cette image du moment, de ces fameuses 10 secondes où l'enfant passe d'un bras à l'autre avec des pleurs, des cris et des gémissements. Mais en fait, on ne pense pas au fait que cette anxiété de séparation, elle peut se manifester de façon un petit peu décorrélée de ce moment clé de la séparation à 8h du matin. C'est-à-dire qu'un enfant va pouvoir avoir, par exemple, un comportement très dissipé, c'est-à-dire qu'il va être incapable de se focusser sur une activité donnée. Au contraire, on va avoir des enfants qui vont être très en retrait, donc ils seront très calmes, ils seront très sages, mais en revanche, ils seront un petit peu dans leur bulle. C'est souvent des enfants qu'on voit mettre leur pouce dans la bouche, prendre une mèche de cheveux. Ça, c'est des enfants qui, ça ne se voit pas parce qu'ils sont très sages, ils ne font pas de bruit, ils ne dérangent personne, mais en fait, ils se mettent un peu sous cloche. Comme s'ils avaient intégré cette idée que De toute façon, personne ne va vraiment s'occuper de moi, donc je me mets en retrait parce que là, ça ne sert à rien. Donc, l'important à avoir en tête, c'est que quand, en début d'année, ça c'est peut-être un espèce de réflexe à avoir, l'anxiété de séparation ne va pas forcément se manifester au moment de rentrer en classe. Moi, combien de fois j'ai vu des enfants arriver en classe, mais ils étaient tellement contents parce qu'il y avait la nouveauté, les copains, le nouveau cartable, la nouvelle routine, etc. Et donc... pile poil à ce moment-là, les choses se passaient pas trop mal. En revanche, que ce soit le avant à la maison ou le après de retour à la maison, c'était extrêmement débordant. Parce qu'en fait, ils avaient réussi à se canaliser sur ce moment un petit peu clé qu'on regarde tous comme ça, en disant pour vous que ça se passe bien. Mais en fait, ça débordait après et ça débordait même avant le matin. Donc, avoir en tête que quand on parle d'anxiété de la séparation, il faut voir les choses, c'est comme si on faisait un zoom arrière. Il est important d'aller regarder le comportement de l'enfant ... sur un petit peu l'ensemble de cette journée ou l'ensemble de cette période et de se dire, en fait, là, mon enfant, d'habitude, il ne fait pas ça. C'est un sujet qu'on abordera en live, je crois, à la fin du mois. Mais par exemple, je divague un petit peu, mais des comportements du type des pipiolis. Vous allez vous dire, mais c'est quoi le rapport ? En fait, il peut y avoir un lien et vous allez pouvoir peut-être faire cette espèce de connexion, de se dire, en fait, tous les matins, je le dépose. pas grand chose la maîtresse me dit qu'il est très sale mais la nuit imaginons vous observez énormément de retour de pipioli pour un enfant qui n'avait plus de soucis comme ça eh ben ça peut être d'une certaine façon la manifestation que il ya une anxiété il ya une peur et qui ben voilà qui se révèle la nuit comme ça et ça vaut le coup du coup de mettre en oeuvre les outils dont on vous parle est tout de suite et qui vont permettre de réinjecter une dose de connexion pour permettre à l'enfant de quelque part de digérer toutes ces peurs, toutes ces anxiétés.

  • Speaker #1

    Oui, et puis, comme on parle de contexte scolaire, j'aimerais ajouter aussi qu'un enfant qui peut réfléchir, il peut apprendre. Un enfant qui n'est pas chargé émotionnellement, parce que moi je parlais de coopération, de savoir bien jouer, mais c'est aussi un enfant qui va être curieux, qui va apprendre, qui va retenir, qui peut aller rechercher dans sa mémoire, faire des liens. Donc, on sert l'enfant mais sur toute sa scolarité et le petit temps qu'on va perdre peut-être. enfin petit temps, le temps qu'on va donner pour cet accompagnement des émotions, en fait il va être hyper bénéfique pour tout ce qui viendra après, non seulement les devoirs du soir. Donc oui, ça vaut vraiment la peine, c'est vraiment très très précieux. Et pour enchaîner ce que dit Sophie, les enfants qui ne pleurent pas, les parents sont très fiers, « Ah mais je l'ai su, il n'a pas fait un bruit ! » Mais moi de l'autre côté, ce que je voyais, c'est un enfant qui n'était pas vraiment présent en fait. Et c'est vraiment classique, le doigt, le pouce dans la bouche, mais le truc des tics comme ça, de faire tourner les cheveux, ou des oppositions aussi, je ne veux pas faire, je ne veux pas faire, je ne fais pas, etc. Ça aussi, c'est tous des signes qu'en fait, ça ne va pas bien. Il y a un enfant qui s'oppose, qui ne veut pas faire, ou qui a peur d'essayer. C'est tous des signes que… Et puis dans pas mal de cas, ça peut aussi se transformer en agressivité envers les autres. Et là, l'enfant va en plus… suivant où il est, rencontrer des punitions, rencontrer un monde très hostile. Alors que lui, c'est juste sa façon à lui d'exprimer qu'il n'est pas bien et qu'il a besoin qu'on l'écoute, qu'on soit avec lui, qu'on lui donne de la connexion et du temps.

  • Speaker #0

    Et enfin, le dernier élément que je voulais ajouter avant qu'on passe aux outils, c'était cette anecdote que vous avez peut-être tous vécu de l'enfant qui est en pleurs, en rage, qui ne veut pas aller à l'école. À ce moment-là, la maîtresse le prend dans ses bras, vous, vous partez, et quand vous récupérez votre enfant, la maîtresse vous dit « Oh ! » Mais au bout de 30 secondes, il s'est calmé, tout allait bien. Et ça, c'est très très trompeur, parce que, qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ? Alors, il y a plusieurs scénarios. Le scénario super cool, c'est quand, effectivement, en fait, la maîtresse a fait un travail formidable, et elle a réussi à apporter la sécurité et la cognition qu'il fallait, et l'enfant, du coup, a réussi quelque part à se... à se... à réguler, à digérer, etc. Ça va bien. Mais il y a aussi un scénario où malheureusement, ce qui s'est passé, c'est que l'enfant a très vite compris qu'avec 30 enfants dans la classe ou avec 25 enfants dans la classe, la maîtresse n'aurait pas la disponibilité pour lui. Et un petit peu comme la petite fille tout à l'heure, il se met en retrait et il arrête tout de suite. Parce qu'un enfant a cette intelligence émotionnelle de bien voir quand ses pleurs, quand ses comportements débordants pourront être ou non écoutés. Et combien de fois, et on en reparlera tout à l'heure, combien de fois... Je suis sûre, vous avez récupéré un enfant à la fin d'une journée de crèche, à la fin d'une journée d'école. La maîtresse vous dit, il a été super, ça a été génial. Et au bout de 10 minutes avec vous, mais c'est un vrai petit diable. Et ça, c'est le signe de l'enfant qui se dit, enfin, j'ai une personne qui va enfin pouvoir m'écouter. J'enlève le couvercle et là, boum, ça bouillonne et c'est le feu d'artifice émotionnel. Donc ça, c'est un élément important à avoir en tête. Vraiment là, l'idée, c'est de vous donner tous ces petits signaux, tous ces petits éléments qui permettent de se dire, là, il n'y a pas... peut-être quelque chose à travailler au niveau de cette anxiété de séparation.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Je vous propose maintenant qu'on passe à la seconde partie. Donc, on a bien posé un petit peu la base de la façon dont se manifestait cette anxiété de séparation, la façon dont elle était plus ou moins accueillie, que ce soit aux côtés de la société, que ce soit par les professionnels de la petite enfance, etc. Là, on va vous proposer de vous parler un petit peu des outils de l'approche et ensuite de voir... dans quelle mesure on peut les mettre en œuvre face à cette problématique de l'anxiété de séparation. Donc, Carole, je vais peut-être te laisser nous décrire les cinq outils et on fera ensuite un zoom particulier sur un outil qui nous semble extrêmement clé ce soir qui est l'outil Rester Écouté.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc oui, il y a cinq outils et ce qui est intéressant avec ces cinq outils, c'est qu'ils sont tous... à utiliser en combinaison, individuellement, c'est très créatif. Il y en a cinq, ce n'est pas beaucoup, en vrai, cinq outils, une fois qu'on les connaît, c'est comme une petite boîte à outils, une petite caisse à outils qu'on a à disposition. Donc on a le rester écouté dont on va parler ce soir, on a le temps particulier, qui est un temps qu'on va donner à son enfant et on va jouer avec lui, mais pas on va jouer avec lui, on va le suivre dans le jeu qu'il souhaite faire. C'est un temps qu'on va minuter, parce que pendant ce temps-là, on va être complètement en amour et concentré sur notre enfant. C'est-à-dire qu'on va vraiment être curieux de ce qu'il nous donne, et on ne va pas répondre au téléphone, on ne va pas regarder les SMS, on ne va pas aller aux toilettes. On va vraiment être peut-être pendant dix minutes, mais que avec notre enfant. Et c'est tellement précieux ces dix minutes. Ça peut changer toute une journée ou toute une fin de journée après l'école. Le temps particulier, c'est vraiment, on va dire, l'aspirine de ces cinq outils. Il y en a deux qu'il faut vraiment retourner ce soir, c'est le temps particulier, le rester écouté. Avec ça, on va déjà très loin. Après, on a quelque chose qui s'appelle le jeu écoute, qui est une façon de jouer avec les enfants, où on va chercher à trouver qu'est-ce qui les fait rire, et on va y aller. On va vraiment faire tout ce qu'on peut pour rire. Donc ça va être les batailles de coussins, tous ces jeux qui sont peut-être un peu plus physiques, où on court autour, mais ça peut aussi être juste des... Des blagues, c'est à un moment donné une façon de parler ou de marcher ou je ne sais pas quoi, faire rire, on va juste vraiment chercher par le jeu le rire avec l'enfant. Et puis il y en a encore, ah oui, le fameux mettre une limite bienveillante. Alors c'est interposer une limite, on appelle ça chez Hemingham. Ce qui veut dire, c'est qu'un enfant, comme ses comportements peuvent être débordants quand ça ne va pas, donc il va peut-être tout à coup décider que frapper sa petite soeur, c'est une bonne idée. Parce qu'elle l'énerve en fait cette petite sœur, parce que lui n'a pas pu avoir ce qu'il voulait, et puis cette petite sœur qui est là au milieu, qui fait des bruits, bam ! Donc moi en tant qu'adulte, je vais essayer de prévenir ça, et de voir tout ça, et d'interposer, m'interposer physiquement, prendre la main qui va taper, et dire « Ah ça je ne peux pas te laisser faire, je vois que tu es en colère, mais ta petite sœur, on ne va pas lui faire mal et ça. » Et donc après, je m'interpose physiquement, c'est-à-dire je vais l'empêcher de se faire mal, de me faire mal, de faire mal aux autres, de casser tout ce qui est dans sa chambre, de jeter tout autour. Je vais devoir à un moment donné, parce que cette colère est immense, amener la sécurité. Donc on est bien d'accord, ce n'est pas du tout de vouloir le restreindre ou je ne sais pas quoi, c'est juste d'assurer la sécurité pour tout le monde. Parce que l'enfant à ce moment-là, même s'il vous tape ou s'il essaie de vous mordre ou Dieu sait quoi, ce n'est pas du tout ce qu'il a envie de faire. Lui, il vous aime, d'accord ? Ce sont juste ses émotions qui débordent. Et donc à ce moment-là, mettre une limite, ça va permettre d'assurer la sécurité et qu'il puisse continuer à décharger ses émotions avec vous. sécurité et retrouver l'équilibre. Vous voyez, interposer une limite, on aura un mélange avec le reste écouté qu'on va approfondir ce soir. Et puis alors, le dernier outil, il n'est que pour vous, c'est pour les parents. Et ça, je crois que c'est vraiment ce qui est très différent des autres approches, c'est que cette approche-ci, elle a quelque chose qui est réservé aux parents. parce que

  • Speaker #0

    on sait le travail que vous faites, on le fait aussi et Dieu sait que c'est dur d'être parent. Dieu sait que c'est dur d'être disponible tout le temps et d'écouter son enfant et d'écouter ses cris, ses pleurs et enfin tout ça. Il y a des moments tellement chouettes, il y a des moments où vraiment moi je sais qu'en tant que maman j'ai découvert que j'avais des nerfs. Avant je savais pas, j'avais jamais eu de problème et tout à coup là je me suis dit waouh, mais en fait là j'ai, comme on dit en français, pété un câble quoi. Donc c'est... D'ailleurs, voilà, c'est des choses qui arrivent. Et donc, pour qu'on puisse nous aussi être entendus, on fait des partenariats d'écoute. C'est-à-dire que je vais trouver une maman et je vais lui dire, écoute, on va s'écouter mutuellement l'une l'autre pendant un certain temps. Par exemple, je t'écoute cinq minutes, tu m'écoutes cinq minutes. Et pendant ces cinq minutes, je vais écouter la personne en face de moi et lui donner vraiment tout mon amour, mon attention. Je vais... pas donner de conseils, je ne vais pas juger la personne, je vais juste l'écouter. Et puis, quand c'est fini ce temps d'écoute, je ne reviens plus du tout ce qu'elle a dit. C'est comme une bulle, cette bulle elle est fermée, on ne va pas reparler de ce qui s'est dit pendant ce temps-là, afin que ça soit vraiment un endroit de sécurité complète. Si ce soir-là, mon enfant a fait quelque chose et que j'en peux plus, mais vraiment j'en peux plus, c'est la dixième fois qu'il a fait pipi au lit, je ne sais pas quoi, et j'en peux plus de changer les draps, je peux le dire à quelqu'un. dire combien c'est difficile pour moi. La personne en face, elle va m'écouter et elle va m'offrir cette confiance comme quoi je suis une bonne personne, même si j'en peux plus, à ce moment-là je reste une bonne maman et une bonne personne. Et donc après, en inverse, on écoute l'autre personne et on fait la même chose pour elle. Et il faut l'expérimenter effectivement pour se rendre compte à quel point c'est puissant de pouvoir être écouté dans nos difficultés de parents et combien ça va nous permettre, nous après, d'aller écouter nos enfants. d'être disponible pour eux. Si je n'aime pas le temps particulier, parce que ça me gave d'aller à quatre pattes sans le tapis du salon, ou que mon fils veut toujours, quand on fait ça, jouer à un jeu que je n'aime pas, ça va beaucoup m'aider de pouvoir l'exprimer quelque part, de pouvoir dire « mais moi j'en ai ras-le-bol de jouer à ce jeu, il veut encore sortir les dinosaures, et j'en peux plus moi de faire ce jeu-là » , etc. Au moment où mon fils va venir dans le temps particulier me dire « ah, on joue avec les dinosaures » , ça va être beaucoup plus facile pour moi, beaucoup plus facile, parce qu'en fait… Cette émotion, elle a été digérée, j'ai retrouvé mon équilibre, je peux penser et je me rends compte que ce n'est que 10 minutes, que finalement je n'ai rien à faire, que ce n'est pas grave. Donc voilà, j'espère que ça donne envie, parce que moi j'aimerais vous donner envie de tenter les temps particuliers, parce que c'est assez exceptionnel et c'est exceptionnel dans cette approche, parce que justement on propose ça aux parents. On ne vous laisse pas dire « oh bah faites ci, faites ça » et puis tant pis, nous on vous dit « faites ce que vous pouvez, mais surtout prenez soin de vous parce que vous êtes vitales » . Si ce qu'on vous dit vous mène au burn out, on n'a pas gagné du tout. Nous on veut que, avant tout, on prenne soin aussi de vous. Bon, je déborde un peu. Je reviens maintenant au « rester écouter l'outil du soir » . Alors pourquoi c'est l'outil du soir ? Parce que quand on se sépare, généralement c'est ce qui se passe, c'est qu'il y a des cris, et qu'à ce moment-là il va falloir rester écouter l'enfant. Et c'est un peu comme ce que j'ai dit avant, c'est que votre enfant, il est là, il bave, il sue, il hurle. Mais en fait, vous, vous continuez à lui offrir de l'amour, vous continuez à le trouver formidable. C'est pas facile des fois, mais c'est ça l'idée. C'est que nous, on est ce pôle de calme, on est là en accueil, et on lui fait comprendre. Et c'est l'acte d'amour le plus fort qu'on puisse faire à un enfant. C'est de lui dire, même quand t'es comme ça, moi je suis là et moi je t'aime. Et je trouve que c'est ça qu'il faut se souvenir, c'est que c'est un acte d'amour énorme de faire ça pour son enfant. C'est facile de n'aimer un enfant qui joue dans les gazons avec... C'est facile. Mais un enfant qui est en train de piquer une crise, c'est moins facile. Et c'est là qu'on... Et c'est ça qu'ils sentent. Ils sentent, mon Dieu, cette personne-là, elle est capable de m'aimer même quand je suis comme ça. Alors, ils ne le pensent pas en mots, mais c'est le message qu'ils reçoivent. Et donc, c'est le rester écouté. On a, on se met à hauteur de l'enfant, des fois, on pose une main sur l'épaule. si on peut, on a le regard de l'enfant pour qu'il nous voit Notre objectif intérieur, ce n'est pas que ça s'arrête. C'est ça qui est vraiment important. Et c'est là, je pense que c'est un 180 degrés. Parce que partout, on nous dit comment arrêter ça. Arrêter les pleurs, arrêter les cris. Là, non. En fait, on va rester et on est disponible à entendre tout ça. Tout ce qui est à dire. Ça, c'est le rester écouté.

  • Speaker #1

    Et peut-être par rapport à ce rester écouté, tu disais, Carole, le but, ce n'est pas du tout que ça s'arrête. le travail qu'il doit se faire il doit se faire et comme on disait tout à l'heure l'enfant il a cette intelligence de savoir ce qu'il a besoin de faire il y a quand même un élément à indiquer c'est que nous en tant que parents quand c'est le matin qu'on le dépose à l'école on n'a pas forcément toute la vie devant nous n'est-ce pas parce qu'on a aussi des obligations il faut qu'on aille travailler on a peut-être des rendez-vous la maîtresse aussi elle aurait bien peut-être commencé sa journée et donc du coup ce qui est intéressant dans cet outil et d'ailleurs dans tous les outils de l'approche c'est qu'en fait euh Le temps passé est moins important que l'intention et la qualité qu'on va mettre dans le moment avec l'enfant. C'est-à-dire qu'il y a des moments de rester écouté, je pense que Carole, tu as une très jolie anecdote à ce sujet-là. Il y a des moments de rester écouté où en restant écouté un enfant pendant 10 minutes, une fois, ça va faire des miracles et ça va pouvoir vraiment transformer les comportements. Puis il y a des fois, et moi c'est l'anecdote et le témoignage que vous voulez donner ce soir, et bien ce sera un petit peu tous les jours. Et ce sera peut-être cinq minutes tous les jours, que petit à petit, semaine après semaine, mois après mois, on arrivera à bout de cette anxiété qui n'arrivait pas à être digérée. Et là, je voudrais vraiment partager cette anecdote qui m'est arrivée avec mon petit bonhomme de trois ans à l'époque, qui est rentré en petite section de maternelle, où tous les matins, j'arrivais à l'ouverture des portes, il était 8h20, et tous les matins, je risquais jusqu'à 8h30. A 8h30, je devais partir, de toute façon l'école me mettait dehors, et mon petit n'avait pas du tout fini son rester écouté. Mais pendant les 10 minutes, tous les matins, je lui disais, écoute, Féréole, je reste avec toi, tant que tu as besoin, je suis avec toi. Et je lui dis ça tous les matins, je lui ai pas dit, je reste que 10 minutes et après j'y vais, parce que c'est à l'enconce vague de pouvoir entendre ça quand on est en crise. Je lui disais, écoute, je reste avec toi, je sais que c'est dur et je sais que tu vas y arriver. Alors parfois je le disais en mots, parfois j'étais juste contre lui, etc. Le but était vraiment que... Il est cette bulle, et c'est un élément très important de rester écouté, il reçoit cette bulle de ma part, où il puisse exprimer toutes les émotions qui avaient besoin d'être exprimées. Donc moi, j'avais ce rôle de faire en sorte que les regards un peu désapprobateurs des parents, les regards inquiets des autres enfants, les regards un petit peu jugeants des maîtresses autres, tout ça, ça ne lui parvienne pas. Moi, mon but, c'était qu'il arrive à faire ce travail, mais néanmoins... En même temps, mon but n'était pas juste de le coucouner et de faire en sorte que, hop, il ait le sentiment d'être dans un monde merveilleux où il n'y ait pas de problème. Mais mon but, c'est également, en même temps d'en se rester écouté, de lui rappeler la limite, en l'occurrence le fait qu'il faudra, à un moment donné, qu'il rentre dans la classe. Et donc, c'était ce savant mélange de rester écouté, tout en interposant quelque part cette limite qui était, écoute, mon bonhomme, à un moment donné, il va falloir retrouver Pauline, ta maîtresse. Et ça, on l'a fait vraiment, sans discontinuer. du premier jour de la rentrée jusqu'à quasiment, alors ça peut paraître long pour certains parents, mais jusqu'à quasiment la fin du mois de janvier. Donc tous les matins, j'avais ces 10 minutes de pleurs. Tous les jours, j'ai eu un petit bonhomme qui me disait « Maman, je ne veux pas aller à l'école » . Et ça peut paraître long, on peut dire « Mais attends, ce n'est pas normal, au bout de quelques semaines, tous les enfants, normalement, c'est OK, ils vont à l'école » . Oui, et c'est ce qu'on aurait pu se dire. Sauf que moi, j'avais une situation où mon petit garçon, non seulement effectivement il y avait ce gros changement que représente la maternelle Mais en même temps, on arrivait dans une nouvelle école, dans une nouvelle ville, dans un nouveau pays. On était en plein déménagement. Et en fait, c'est un élément hyper important à avoir en tête. De se dire, quand mon enfant, il commence à avoir ces espèces d'anxiété qui ressurgissent, etc. Parfois, on va pouvoir savoir d'où ça vient. Parce que là, moi, je peux dire, oui, effectivement, un déménagement, ça ne se fait pas comme ça. Il y a des enfants, ça passe comme une lettre à la poste. D'autres enfants, c'est plus compliqué. Moi, j'avais un petit garçon, c'était un peu plus compliqué. Mais parfois en tant que parent, ayons bien en tête qu'on ne va pas pouvoir savoir d'où vient le problème. Et c'est OK. Le but n'est pas forcément de se transformer en espèce d'analyste détective en disant « oui, mais c'est parce que ce matin, comme le machin bidule, alors c'est pour ça, donc si demain je change ça » . Non. Encore un étudiant. L'enfant, tant qu'on lui offre la connexion et l'écoute dont il a besoin, il aura l'intelligence de faire ce travail en lui-même. Il n'a pas besoin de notre cerveau analyste. qui décortique tous les moindres détails, c'est pas de ça dont il a besoin. Et c'est pas non plus, et ça c'est très important, le fait de connaître avec certitude la raison de son comportement qui fait que le comportement va s'arrêter. Le fait que le comportement évolue et se revienne à la normale, ça vient du fait que derrière vous, vous allez pouvoir apporter l'écoute dont lui a besoin pour faire ce travail. Et ce travail, c'est un travail très personnel qu'il a besoin de faire. uniquement et qu'il va pouvoir faire uniquement s'il a l'écoute et la connexion qu'on lui offre. Donc ça, c'est un témoignage, on va dire, de rester écouté de longue haleine, mais qui derrière a apporté ses fruits. Et moi, aujourd'hui, j'ai un petit garçon qui va à l'école, qui aime beaucoup sa maîtresse Pauline, qui ne pleure pas le matin pour aller à l'école, qui me fait un bisou et qui part directement. Et tous les matins, je suis extrêmement reconnaissante à cet outil. Vraiment, j'ai douté. Et à des moments, j'ai dit, mais quand est-ce que ça va s'arrêter ? lui, il avait tous ces petits espèces de... tous ces petits paquets, tous ces petits cailloux émotionnels dont il fallait qu'il se débarrasse. C'était un peu comme le petit poussé, on ne savait pas combien il y en aurait. Mais à un moment donné, c'est bon, il s'en est débarrassé. Et là, maintenant, c'est parti, je n'ai plus vraiment de problème. Et je pense que Carole a un autre témoignage à apporter que j'aime beaucoup, qui est là, une histoire qui se passe sur un temps un peu plus limité.

  • Speaker #0

    Je vais juste rebondir. L'avantage aussi, quand un enfant a le temps de décharger, on appelle ça des fois décharger, de vraiment exprimer toutes ces émotions. Des fois, tout à coup, il va aussi pouvoir dire Quel est le problème ? Avant, il n'en est pas capable, c'est juste des émotions. Et tout à coup, comme son cerveau et sa mémoire se remettent à fonctionner, il va dire « oui, mais hier, il y a un tel qui m'a pris le truc, je ne sais pas quoi » . Et c'est super important comme information, parce que ça, vous allez le partager avec la maîtresse, le lendemain ou quand c'est possible, ou vous allez juste entendre, et puis une fois qu'il leur a dit, c'est bon en fait, il y avait juste besoin que ça soit dit. mais voilà, ça je voulais vraiment dire parce que ça avec les enfants plus grands aussi c'est vraiment... essentiel. C'est ça aussi la possibilité que ça amène, c'est qu'eux-mêmes, tout à coup, ils ont « Ah bah oui, mais en fait, il s'est passé ça » . Et pour vous, en tant que parents, c'est tellement précieux d'être au courant de ce qui se passe, parce qu'on ne voit pas grand-chose. On est à la porte de l'école. C'est un peu bon aussi. Pardon ?

  • Speaker #1

    Pardon, Carole, et du coup, j'ai trop envie de rebondir sur un autre élément, qui est le fait que cette anxiété de séparation, donc, qui se manifeste comme ça, elle peut être aussi, en fait, une sorte de Je n'ai pas envie de parler d'excuses ni de prétextes, mais peut-être l'enfant utilise cette espèce de moment de séparation pour montrer qu'il y a quelque chose qui ne va pas, mais en tant que tel, ça peut être le signe d'une autre peur, d'un autre élément qui n'a strictement rien à voir avec le fait d'être séparé de vous le matin. C'est juste qu'il utilise ce prétexte-là pour pouvoir vous dire de façon très claire « là, maman, ça ne va pas » . J'ai besoin d'aide. Et ça, c'est important de le voir. Surtout, c'est un enfant qui n'a jamais manifesté le moins de soucis en termes de séparation. Si soudainement, vous sentez que depuis deux jours, en fait, il ne veut plus y aller. En fait, le problème n'est peut-être pas en tant que tel la séparation, parce qu'il se sent totalement en sécurité, la connexion est-il absente ? Mais peut-être que c'est un autre problème. Dieu sait ce que c'est. Peut-être qu'il pourra l'exprimer pendant un rester écouté un jour, mais il l'exprime dans ce moment-là. et ça c'est un truc important à savoir Donc, vous voyez, les enfants, ça, c'est un truc qui est incroyable. C'est qu'en fait, ils ont une capacité à utiliser ces moments-là qui va toujours bien au-delà de notre imagination à nous. Et vraiment, moi, je me dis toujours, en fait, si on sait pourquoi, c'est génial. Mais en fait, ne nous attachons pas à juste chercher la cause et passons plus de temps peut-être à accompagner l'enfant à digérer ce qu'il y a besoin d'être digéré. C'est bon, j'ai fini ma parenthèse, Carole.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve que c'est important ce que tu dis. parce qu'effectivement, on peut très vite, en tant que parent, moi ça me casse, dire « mais en fait, il n'est pas bien là où il va, il y a quelque chose qui ne va pas, peut-être qu'ils sont méchants quand je ne suis pas là » , enfin tout ça, alors qu'en fait, ce n'est même pas avec cette situation que ça a à voir. Ça peut être une séparation qui s'est passée des années avant, dans un autre contexte, mais simplement cette séparation va faire remonter ce souvenir qui n'est pas un souvenir conscient, mais tout le bagage émotionnel qu'il y avait eu à l'époque, qui va se manifester là, alors que ce n'est pas le problème là. Mais sauf que… Comme tu dis Sophie, il va choisir ce moment-là. Je voulais juste, avant de raconter mon anecdote, quand même préciser que ces émotions, quand elles vont sortir, ça peut être des pleurs, ça peut être de la transpiration. Il y a des enfants qui transpirent énormément, il y a des enfants qui tremblent, il y a évidemment des cris, et il peut y avoir du rire aussi, parce que le rire aussi, c'est une détente émotionnelle. Je crois que je les ai tous dit, c'était ça. Je voulais juste être sûre, parce que c'est vrai que des fois, on ne s'y attend pas. Apparemment, la transpiration, on ne s'y attend pas. Mais tout ça, c'est des signes simplement qui sont en train de sortir, ça s'évacue. Oui, moi, je vais raconter ma petite anecdote côté… J'en ai plusieurs, mais il y en a une qui a été assez spectaculaire. J'avais un enfant qui voulait s'échapper, en fait. Quand sa maman l'a amené, on m'avait dit « fais attention, parce qu'il s'est déjà échappé une fois, et on ne peut pas laisser ça, etc. » Et donc, moi, j'avais repris cette classe, je débarquais vraiment. Et cette maman, donc, elle vient, le fils féminin du… courir après, donc elle le ramène, mais elle devait partir, elle ne pouvait pas rester, et donc finalement moi je ferme la porte à clé, je n'avais pas trop de solution pour pas qu'il reparte, c'était déjà un grand gaillard, il avait 6 ans, et là elle a voulu défoncer la porte, alors comme je vous disais, dans ces cas-là, il faut le protéger, donc j'ai dû effectivement le tenir un peu, et en fait j'avais comme un grand garçon là dans les bras, et j'ai vraiment resté calme, resté calme, lui il était là, il transpirait, il criait, il pleurait. J'avais tous les autres enfants qui je louais dans la classe déjà, j'avais la porte ouverte, j'avais une assistante qui était avec eux. Alors eux, comme ils connaissaient ça, enfin ils connaissaient ça, comme ils savaient qu'on écoute, pour eux c'était naturel que je sois là avec cet enfant, moi j'étais calme, je pouvais leur sourire, parce que j'avais cet enfant qui était là dans cet étage, je leur faisais des petits sourires. Et voilà, et ce grand Gaïa, pendant dix minutes, il a vraiment, mais c'était impressionnant, et ça a été comme un interrupteur, et c'est souvent comme ça. C'est-à-dire que tout à coup, on a l'impression que ça fait « clac » , il m'a regardé, enfin, après la colère, il a d'abord eu des pleurs, il a vraiment pleuré, alors là, c'était trop mignon, parce qu'il était immense, mais j'avais l'impression d'avoir un petit bébé dans les bras, d'ailleurs, qui sait, peut-être que c'était quelque chose qui avait rien avec sa naissance, mais en tout cas, il était tout mou, il était tout mignon. et puis tout à coup l'interrupteur claque j'ai pas mis mes chaussons mais c'est pas possible j'ai dit bah oui ils sont là tes chaussons il a mis ses chaussons, il est rentré dans la classe, il n'y a plus jamais eu après ça un problème de séparation. Alors il y a deux facteurs, il a pu exprimer ses émotions et il a pu me faire confiance, c'est-à-dire il s'est dit « elle, c'est bon, elle a traversé ça avec moi, je peux lui faire confiance, j'ai trouvé la connexion avec elle » . Quand on écoute un enfant, ce qu'on fait aussi c'est qu'on nourrit la connexion très fort. Ça il faut le dire aussi, et ce qui fait que, eh bien, il y a l'émotion qui est avec lui, mais il y a aussi le fait que quand il est venu le matin, maintenant j'avais tout de suite la connexion avec lui. En gros, on avait fait connaissance. Voilà, donc ça c'est côté quand des fois ça marche comme ça. Des fois, il suffit d'une fois et ça change une situation. Donc vous voyez, il y a les deux aspects, et dans tous les cas, ça vaut le coup. On va dire ça comme ça. Ça vaut le coup dans le long terme, comme dit Sophie. Ça vaut le coup parce que ça peut être un peu dur quand c'est comme elle dit quatre mois, mais là, il a travaillé sur quelque chose, son fils, qui va être pour toujours. C'est précieux.

  • Speaker #1

    Et c'est un élément dont tu as parlé et que tu as effleuré, Carole, qui est très importante. On a beaucoup parlé de la connexion entre le fait de le parent et l'enfant. Et dans le contexte comme ça scolaire, il y a vraiment un élément aussi important à avoir en tête, c'est l'importance de cette Je ne sais pas si je vais parler de connexion, mais au moins de confiance ou de complicité entre le parent et l'instituteur ou l'institutrice. Et aussi l'importance de la connexion entre l'instituteur, l'institutrice et l'enfant. J'aimerais bien qu'on parle un petit peu de ces deux éléments, parce que l'enfant, quand on le dépose le matin en collectivité, il y a du monde, il y a le facteur temps, etc. Et on ne va pas forcément pouvoir avoir les choses qui se passent. aussi bien que dans un cadre où ce serait un seul enfant à la maison avec un adulte qui est 100% là pour l'accueillir, pour l'attendre, ça ne se passera pas forcément comme ça. Et donc, il y a un élément qui peut énormément aider et qui va faciliter ce moment de transition, c'est le fait qu'entre le parent et le professionnel qui va l'accueillir, il y ait une relation de confiance et qu'il y ait, j'ai envie de dire, une certaine connivence. ou une compréhension commune, par exemple, des pleurs, de la colère, des émotions de l'enfant, des émotions de l'enfant. Parce que si vous avez cette connivence, ça veut dire que quand l'enfant va arriver, quand il va commencer à exprimer sa peur, son anxiété, etc., la façon dont sa maîtresse va accueillir cette situation va être complètement différente dans le cas où, un, elle est sur la même rougarde que la maman, que le papa, en ce qui concerne la compréhension des peurs. que si pour elle, c'est le signe d'un enfant qui a besoin d'être potentiellement un petit peu mis à part, a besoin d'être calmé avant d'entrer dans la classe, etc. Et vous voyez tout de suite que derrière, la dynamique n'est pas la même. Si l'enfant sent cette connivence entre adultes au moment où il transitionne du giron de sa maman vers sa classe, alors cette transition sera beaucoup plus douce. Et c'est comme s'il passait d'une personne à laquelle il fait totalement confiance à une autre personne. En qui il va être porté à faire confiance, puisque sa maman fait également confiance. Et puisqu'il sent une connivence avec cette personne. Donc ça, je pense que c'est un élément extrêmement important. Moi, j'ai envie de raconter une anecdote à ce sujet. Cette façon d'accueillir les émotions, d'accompagner les pleurs, c'est quelque chose qui peut être un peu novateur, surtout en collectivité. Et donc, du coup, il y a quelques années, quand un de mes enfants a commencé la nurserie à l'époque, donc il était vraiment tout petit, il avait 18 mois, 2 ans. Dans la nursery où j'étais arrivée, il n'y avait pas du tout cette connaissance de l'approche en hymne, des pleurs, etc. Et en fait, à l'époque, j'avais une formatrice un petit peu plus expérimentée qui m'avait dit « Mais Sophie, pourquoi tu n'imprimes pas ? » C'était en anglais à l'époque. « Pourquoi tu n'imprimes pas un article qui explique la façon dont nous, à Indynen, on propose d'accompagner ces pleurs ? » Comme ça, en fait, dans la nursery, ils comprendront ce que tu fais. Ils ne seront pas à se dire « Mais qu'est-ce qu'a fait cette maman ? » C'est quoi ces idées d'être là et d'attendre que le temps passe avec son bébé qui pleure ? alors qu'on pourrait très bien le divertir, etc. Et en fait, moi, j'avais apporté cet article. J'avais apporté cet article à la nurserie en disant, voilà ce que je vais essayer de faire. Ça ne marchera peut-être pas du premier coup, et voilà ce que je vais essayer de faire. Et en fait, ça a créé une grande connivence entre nous, parce que la maîtresse me dit, je ne te connaissais pas, je vais vous regarder faire, j'ai envie de savoir comment ça se passe. Et en fait, il y a eu une certaine curiosité très bienveillante qui s'est instaurée, et moi, ça m'a beaucoup aidée à me sentir soutenue dans mon choix, parce que je n'étais plus jugée. J'étais avec quelqu'un en face qui a envie de comprendre. Comment ça marchait et puis qui a vu que ça marchait aussi. Donc ça, c'est vraiment très important. Et Carole avait évoqué déjà cette complicité qui se crée du coup entre la maîtresse et l'enfant qu'elle accueille et qui fait que derrière, les choses sont beaucoup plus simples, même après derrière au niveau des apprentissages dans la classe. Et ça, c'est un élément essentiel. Et là, j'aimerais revenir sur un élément clé, c'est que quand je parle de cette connexion, quand je parle de cette connivence, On ne parle pas de choses qui ont besoin d'être spectaculaires, on ne parle pas d'être best friend forever avec la maîtresse de ses enfants, d'accord ? On parle juste d'avoir tous les matins un regard, un sourire, une petite chose à raconter qui font qu'en fait, on se sent bien et on sent qu'il y a une mini-complicité. C'est cette façon dont une maîtresse, quand un enfant arrive dans la classe, elle est capable de se mettre à hauteur d'enfant pour l'accueillir, pour peut-être le prendre dans ses bras, pour peut-être... voir comment l'enfant a envie de dire bonjour, si c'est un tchac, si c'est un petit câlin. Bref, c'est cette façon de se mettre à hauteur, de se mettre un peu à l'écoute de l'enfant. Et à partir de là, un regard peut suffire pour que l'enfant se dise « je me sens accueilli » . Il sent cette connexion et là, tout de suite, les choses se mettent en place dans son cerveau. Il est prêt pour sa journée d'apprentissage.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que c'est vraiment essentiel de prendre conscience de l'importance du lien. Si on offre ce lien, cette connexion, on va avoir un enfant qui peut mieux fonctionner, qui peut mieux prendre sur lui, qui va avoir envie de coopérer, qui va être capable d'apprendre. Donc peut-être cette maîtresse, si avec je ne sais pas 30 élèves, elle perd quand même 20 minutes à faire ça le matin, mais en fait ça ira plus vite pour le reste de la journée, parce qu'on aura moins de bagarres, moins de choses difficiles. Mais ce n'est pas encore je pense vraiment entendu partout, et c'est vrai que ça peut, si la porte peut s'ouvrir, si on peut un peu parler. Je pense qu'il ne faut pas hésiter à essayer de... Ce n'est pas du tout leur apprendre leur métier, mais à dire comment on voit la chose et ce qu'on souhaite. Ce qu'on souhaite faire avec son enfant ou pas. Oser quand même donner son point de vue. Je pense que régulièrement, on peut tomber sur des gens aussi qui sont intéressés, qui sont ouverts. C'est quand même quelque chose qui est de plus en plus courant, pas à toute l'approche, mais c'est de dire oui, les émotions, il faudrait quand même un peu les écouter. écoutez, je pense que c'est... Oui Sophie, je veux juste dire ça, c'est qu'on peut très bien écouter une minute, une minute, mais une minute, et après oui, on prend les outils anciens, on détourne l'attention, tout ce qu'on connaît, bon, ça s'arrête. Ça, on a déjà expérimenté, c'est vraiment un classique de dire « Ah, mais t'as vu, il y a ça, et l'enfant, hop, il sort de son truc, et voilà, il va là-bas. » Mais la petite minute, elle leur a déjà aidé un peu, puis elle leur a créé de la connexion avec la personne, donc c'est précieux, c'est des petites choses, c'est les petits cailloux que tu parlais avant mais dans l'autre sens. On met des... des petits cailloux de réserve, de connexion dans l'enfant. Donc ça, ça va nous amener après aussi au sujet. Je ne sais pas si on est déjà là, du temps particulier.

  • Speaker #1

    On parle beaucoup, Carole, de méthodique.

  • Speaker #0

    Même ça.

  • Speaker #1

    Mais moi, je trouve que les anecdotes, elles sont extrêmement précieuses parce que c'est ce dont on se rappelle une fois qu'on a fini le masterclass. Donc je trouve ça important de passer un petit peu de temps dessus. On proposait de vous offrir quelques outils très pratiques dans les trois moments clés de cette anxiété de séparation, que ce soit avant, donc en amont, un peu en préparation, ensuite sur le moment, à l'instant T, et on l'a beaucoup évoqué à travers les exemples de Restez Écouté qu'on a offerts, et également sur le après, quand on retrouve son enfant à la fin d'une journée par exemple. Et donc on voudrait vous proposer quelques petites pistes et quelques idées. de façon de mettre en œuvre les outils qui vont pouvoir, peut-être jour après jour, semaine après semaine, permettre à votre enfant de dépasser un peu cette anxiété. Donc peut-être Carole, tu peux commencer sur tout ce qu'on peut faire en amont, en préparation de cette séparation qui va arriver entre un enfant et un adulte.

  • Speaker #0

    Oui, ce qui est génial, c'est que cette connexion, on peut voir ça un peu comme... comme de l'essence ou quelque chose, c'est quelque chose qu'on peut remplir son enfant de connexion. C'est-à-dire qu'on peut lui en offrir beaucoup, et ça va faire qu'il peut, c'est comme un avion, il est bien, le réservoir rempli, il va pouvoir voler un moment avec ça, avant d'avoir besoin de recharger. Et on a un outil pour ça, c'est le temps particulier, j'ai déjà parlé un peu avant. Par exemple, le matin, au lever, on prend 5-10 minutes de plus, et on fait un temps particulier avant tout le stress, aller à l'école, tout ça. on prend ce temps de connexion intense on dit à l'enfant t'as envie de faire quoi là on a 5-10 minutes ensemble qu'est-ce que t'aimerais qu'on fasse l'enfant au bout d'un moment il va savoir ce que c'est le temps particulier vous pouvez l'appeler chihuahua vous pouvez l'appeler comme vous voulez, viens on fait un chihuahua c'est sympa tant que lui il sait ce que ça veut dire Cinq minutes, le matin tôt, il va dire quoi ? « Tiens, je veux regarder ce livre, ou bien je veux finir quelque chose, je veux faire un dessin, ou je veux que tu fasses ci, ou machin, j'en sais rien. Je veux retourner dans mon lit avec toi, puis on fait un gros câlin. Je veux faire une bataille de coussins, il y en a qui sont plus énergiques. » Mais ça, le matin, il se connecte à vous aussi fort qu'après, quand il arrive à l'école, c'est beaucoup plus facile de vous laisser partir. C'est comme si vous aviez construit une sorte de fil invisible très costaud qui fait qu'il peut passer par-dessus les kilomètres et lui se sent encore en lien avec vous, même si vous n'êtes plus là. Donc le temps particulier demande un minuteur, surtout chez les enfants plus petits, on va vraiment lui dire qu'il y a un temps et quand ça sonne c'est fini, et des fois il faudra rester écouté un peu derrière s'il y a beaucoup d'émotions, et donc là aussi, le temps particulier, peut-être il y a des émotions qui vont se manifester parce qu'il a envie de continuer à jouer alors que ça s'arrête, donc les émotions vont pouvoir sortir. Ce travail-là, quand vous arrivez après à l'école pour déposer l'enfant, mais c'est plus le même, d'accord ? Il a eu beaucoup de connexions, il a... pu exprimer des choses, il arrive à l'école, c'est beaucoup plus facile de rentrer dans la classe. Petite anecdote, j'ai fait ça avec mon fils, je ne pouvais plus sortir le soir sans que ça soit... J'avais même plus envie de sortir. Il criait et hurlait à la fenêtre, c'était horrible. Je me sentais mal, enfin bref. Et puis, temps particulier. Ah, tiens. Je me suis dit, j'essaye une heure avant, je fais dix minutes de temps particulier. Oui, alors encore une fois, il ne faut pas croire, parce que moi, c'est un peu les... Mais ça a fonctionné le premier soir. Le premier soir, je l'avais à la fenêtre, on sera mieux faire coucou, bye bye dans les bras de mon mari et là je me suis dit c'est quand même fou c'est quand même fou parce que moi j'avais 4 enfants on se rend pas compte combien on est toujours pris par plein de trucs et qu'on donne pas ce temps là vraiment un temps que pour toi que avec toi je joue avec toi,

  • Speaker #1

    je joue à ce que tu veux en plus voilà donc ça c'est le temps particulier je sais pas si tu veux rajouter quelque chose Sophie alors pas sur le temps particulier en tant que tel mais sur d'autres éléments à mettre en place avant qu'il y ait cette séparation Il y avait quelque chose qui m'avait beaucoup aidée, c'est de se dire régulièrement, alors au-delà des temps particuliers, et puis on n'a pas le temps ce soir d'évoquer le jeu écoute qui est extraordinaire aussi. Moi, il y a un outil que j'ai beaucoup utilisé avec mes enfants en anticipation d'un événement comme ça de séparation qui arrivait, c'est de temps en temps d'amener dans la conversation un rappel de ce qui va se passer. Tu sais, dans quelques jours, ce sera ta rentrée à l'école. Je vais te laisser à l'école le matin et je te récupérerai le soir. Et le fait d'évoquer ces éléments, ça peut faire sortir des émotions. C'est comme si quelque part, vous ameniez une limite, même si ça ne ressemble pas vraiment à une limite, ça ressemble juste à un fait de quelque chose qui va arriver, mais l'enfant va le prendre un petit peu comme une limite parce que lui, il va le sentir comme « Oh, mais attends, je ne vais plus être avec maman » . Et le fait en fait de mettre un petit peu le sujet sur le tapis, de façon régulière en anticipation du jour J, ça va lui permettre, c'est comme si vous lui offriez sur un tapis l'occasion d'exprimer toutes les choses qu'il a exprimées. « Non, de toute façon, je ne veux pas y aller, elle est nulle cette école, etc. » Et l'idée, à ces moments-là, ça va être évidemment, pas juste de poser la limite et de partir en cours, mais au contraire, rester écouté derrière pour que cette espèce de volcan d'émotions chez nous c'est très volcanique, ils puissent sortir. Et tout ce qui sort avant, ce sera fait. Ça veut dire que ça ne sera plus besoin de sortir au moment de la rentrée, par exemple, ou après coup, à la fin de la journée, si l'enfant a réussi à tenir jusque-là. Donc c'est vraiment cette idée d'être vraiment pas du tout dans l'évitement, mais au contraire, de quelque part confronter l'enfant au fait que ça va arriver, il va y avoir cet événement qui va arriver. et d'accueillir ce qui arrive et ce que ressent l'enfant quand on lui annonce ça.

  • Speaker #0

    Oui, je ne peux pas m'empêcher de rebondir, parce que moi j'ai un ado de 16 ans maintenant, et des fois je lui dis « ah ouais, demain c'est une bonne école » , dimanche par exemple, « ah demain c'est une bonne école » , et ça lui permet de me dire « ah, mais j'ai pas envie d'y aller ! » Mais vraiment, et oui, il ne fait plus des crises, il ne jette pas tout autour, mais voilà, il peut le dire, et moi je ne suis pas là en train de dire « oui, mais c'est quand même chouette » , je lui dis « ah ouais, c'est dur » . Voilà, donc, juste pour dire, c'est quelque chose justement que... qui est génial parce qu'une fois qu'on a pris le pli, c'est quelque chose qu'on peut vraiment amener loin. Oui, donc après, moi, j'ai parlé d'écouter quand on a la fin du temps particulier. Tu as parlé du fait de faire ça avant. Oui, on a parlé aussi d'essayer d'avoir un lien avec la maîtresse, de pouvoir un peu expliquer comment on voit les choses.

  • Speaker #1

    En préparant cette masterclass, c'est marrant, je disais à Carole, mais ce serait flou si en fait, une semaine après la rentrée, il pouvait y avoir une réunion entre les parents des futurs élèves, avant la rentrée, avec les parents des futurs élèves et les maîtresses, où en fait, on se dirait, on sait que ça va être compliqué. On ne va pas croiser les doigts pour que ça se passe bien. On sait que ça va être compliqué pour certains enfants. Eh bien, anticipons ça et mettons en œuvre tout un plan pour que ça se passe le mieux possible. Et j'aimais beaucoup de son idée, Carole, de dire, imagine qu'en fait, dans le couloir, il y a un petit fauteuil, un petit endroit où, quand c'est compliqué, la maman, elle puisse s'asseoir à cet endroit-là et elle puisse offrir un resté écouté à son enfant. L'idée, c'est que si on pouvait offrir ça, alors c'est un rêve, moi, je n'ai jamais vu aucune école qui faisait ça, mais imaginez, c'est vraiment l'idée de se dire, en fait, là on accepte le fait qu'on reconnaît le fait que ça peut être compliqué, mais on reconnaît aussi le fait qu'en offrant cette espèce de connexion, en offrant cette espèce d'échange possible avant le moment fatidique entre les instits et les parents, on se donne la chance que les choses se fassent plus fluides et que potentiellement, les enfants rentrent plus facilement dans leur entrée, ils fassent leur entrée beaucoup plus en douceur.

  • Speaker #0

    Oui, et Merci. il y a ça et il y a le lien. C'est-à-dire que moi j'avais la chance sur une école où en gros on faisait le ménage de l'école avant que les enfants commencent. Mais donc ils allaient dans le lieu, il y avait la maîtresse qui était là, et ça aussi c'est justement tisser ces premiers liens avec les autres enfants, avec la maîtresse, la maman qui parle avec la maîtresse, qui repère tout ça. Et c'est vrai que ça plus après un accompagnement comme ça, ça rend la vie tellement plus simple. C'est des petites choses, c'est des petites choses. Mes enfants ont besoin de connexion. Ils ont besoin de savoir qui va s'occuper d'eux, qui va prendre soin d'eux.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est tous les éléments un petit peu en amont. On a parlé tout à l'heure de, à l'instant T, comment accompagner les enfants. Et je pense qu'on a donné pas mal d'exemples de rester écouté qui permettent de comprendre cette posture. Et moi, c'est compliqué parfois d'exprimer ce à quoi ressemble rester écouté. Tout simplement parce que moi, je connais très peu d'adultes qui, enfants, ont bénéficié de rester écouté. Ce n'est pas un outil dont on parlait, ce n'est pas un outil qu'on connaissait ou qu'on arrivait à formuler de façon très claire. Donc, peu d'entre nous ont eu la chance de bénéficier de Restez Écouté. C'est pour ça que parfois, ça peut être dur pour un adulte qui n'en a jamais vu un, de se dire en fait à quoi ça ressemble un Restez Écouté. Et pourtant, franchement, plus on entend des témoignages, plus on se jette à l'eau aussi en tant qu'adulte en disant « bon ben je vais tester, est-ce que c'est bien, est-ce que ce n'est pas bien ? » En fait au final, moi la chose que j'ai envie de dire c'est que tous les restes écoutés que j'ai pu offrir à mes enfants, à chaque fois, j'ai eu le sentiment que c'était un pas de deux. C'est un pas de danse. Il n'y a pas de scénario préétabli. On ne sait pas ce qui va se passer. On ne sait pas le temps que ça va prendre. Mais ce qui est sûr, c'est que plus on rentre en connexion avec son enfant et plus on sait qu'on est en train d'avancer à deux et qu'on est en train de nourrir cette connexion. Et je pense que c'est ça qu'il faut garder en tête de façon très humble. Il y aura des super succès qui se régleront en dix minutes. Il y aura des super succès qui se régleront en trois mois, mais en tout cas c'est évident que même une minute de rester écoutée, dans la vie d'un enfant, ça peut tout changer. Ça, j'en suis absolument convaincue.

  • Speaker #0

    Pour rebondir sur ce que tu disais, voilà où viennent nos partenaires d'écoute. Quand tu disais que c'est dur pour nous d'écouter, là, on peut avoir ce soutien d'être écouté par un autre adulte.

  • Speaker #1

    Exactement. Nous,

  • Speaker #0

    nous écoutons nos enfants.

  • Speaker #1

    Alors, ça, c'est extraordinaire. En fait... plus en fait nous-mêmes on va recevoir cette écoute d'un autre adulte, plus on va être en mesure de l'offrir à nos enfants. Donc c'est vraiment complètement les voces communiquant, et c'est exactement ce que disait Carole en tout début de Masterclass, qui était de dire que ces outils fonctionnent tous ensemble. On ne peut pas en écarter un, surtout pas le partenariat d'écoute, parce qu'en fait c'est celui qui nourrit un petit peu tous les autres, qui donne la force de mettre en œuvre tous les autres. On a parlé du temps particulier, et là je voudrais faire un tout petit focus sur le temps particulier. après le moment de séparation. Ou peut-être, Carol, je te laisse l'illustrer un petit peu en expliquant pourquoi, en fait, on l'a dit tout à l'heure, quand on peut récupérer un enfant après une journée d'école, même si la maîtresse nous dit que ça a été un petit ange, on peut récupérer, nous, un petit diable. Et du coup, quel outil mettre en œuvre pour justement aider à ce moment où, en fait, c'est comme s'il nous fallait à nouveau recréer ce lien de connexion avec notre enfant.

  • Speaker #0

    Oui, alors souvent, ça ne vient peut-être pas tout de suite, mais on va faire un goûter, il ne va juste pas vouloir la tasse qu'on veut, ce n'est pas la bonne couleur. Après, il avait demandé que le pain soit comme ça et pas comme ça. Alors déjà, là, on peut commencer à dire, tiens, il y a une rigidité, ça montre qu'il n'est pas très bien. Déjà, ça, c'est toutes ces choses où l'enfant montre qu'il faut que ça soit comme ça et pas comme ça. C'est les premiers signes qu'il ne sait pas tout à fait en ordre. Après, on arrive des fois à faire traîner parce que ça se passe quand même pas trop mal on fait si on fait ça on arrive au repas et déjà le repas ça commence à dégénérer peut-être et puis à la fin on finit la journée avec une crise énorme avant d'aller se coucher donc ce qui a été prouvé d'être vraiment efficace et donc beaucoup de familles c'est que quand on rentre de l'école évidemment on vérifie que l'enfant a pas faim parce que c'est un enfant qui a faim il peut pas fonctionner mais assez rapidement on fait un temps particulier on lui donne dix minutes de ce lien on nourrit le lien donne la connexion à fond, à fond, c'est comme ouvrir les vannes, les grosses vannes de connexion. Et là, l'enfant, ben oui, il va tout à coup pouvoir fonctionner, réfléchir, peut-être qu'il va avoir besoin de pleurer trois minutes, et puis il va vous dire des trucs qui se sont passés, qui ont été difficiles à l'école, peut-être qu'il va partager ça, peut-être pas, peut-être pas du tout. Mais en tout cas, après, vous allez voir un changement de comportement, et vous allez passer une soirée, une soirée de fin d'après-midi, une soirée vraiment, vraiment très chouette, avec un enfant curieux. On le voit, un enfant qui est bien, il est curieux, il a envie de participer, il est flexible, il peut attendre que ceci, il peut dire... C'est vraiment net. Et ça, ça vaut le coup d'essayer, c'est le temps particulier après l'école et assez rapidement quand on rentre dans la maison. Pas attendre que la fatigue des uns et des autres monte et que ce soit de plus en plus compliqué.

  • Speaker #1

    Moi, très souvent, j'ai vu des parents qui avaient des soucis pour s'installer pour les devoirs avec les enfants. Et ça, mais incroyable, ça a marché. Alors ça, ça a marché à tous les coups. Alors là, pour le coup, moi, je suis toujours très sceptique par rapport aux formules miracles, etc. Mais ça, c'est un enfant qui n'a pas envie de se mettre à côté de vous pour sortir ses affaires, pour faire ses devoirs, etc. Vraiment, vraiment, le temps particulier et annoncer à son enfant, écoute, les devoirs, ce n'est pas tout de suite. Avant, je t'offre un temps particulier. Qu'est-ce qu'on fait tous les deux ? Et se mettre dans cette posture-là, ça change tout. Et ça implique qu'après, on retrouve cette espèce de flexibilité chez l'enfant et les devoirs, ils passent crèment, vraiment. Et moi, je l'ai expérimenté moi-même, c'est extraordinaire.

  • Speaker #0

    C'est formidable. Il y a une chose qu'on n'a pas abordée, Sophie, que je pense qui est importante, c'est qu'en tant que parent, on peut avoir la tentation de partir sans que l'enfant le voie. Il faut juste dire ce qui se passe à ce moment-là. Pardon ?

  • Speaker #1

    On peut en parler, oui.

  • Speaker #0

    Très vite. C'est juste que la relation avec l'enfant, elle doit se baser en fait sur la confiance. Et en fait, c'est une grosse rupture de confiance. Si vous ne dites pas à l'enfant qu'il faut partir, qu'il faut disparaître, c'est comme ça, et tout à coup, il se rend compte qu'il est tout seul. Pour lui, c'est un choc émotionnel très fort. Vous n'êtes en plus pas là pour justement recueillir ce choc émotionnel à ce moment-là. Et c'est vraiment un… on casse la confiance. Comment il peut avoir confiance en nous ? et... Et ça, c'est très, très, très dommage et entre guillemets, mauvais. Pour la relation, c'est vraiment pas bon. Et vous donner un exemple de faire les choses par derrière, c'est pas ce qu'on veut apprendre à nos enfants. Donc ça, c'est important de l'avoir en confiance. Même si, de moment, pour vous, ça vous évite des pleurs, des choses que vous n'avez peut-être pas envie de voir. À long terme, c'est vraiment pas bon pour l'enfant. C'est un sujet qu'on prendrait en partenariat avec vous, de dire « Oh, j'ai trop envie de partir sans pieds. »

  • Speaker #1

    Et c'est quelque chose qui est vraiment pas facile, parce que souvent dans les collectivités, les maîtresses demandent aux parents de partir très vite. Très très vite, elles disent « Non mais c'est bon, allez-y, partez. » Donc l'enfant est dans le bras de la maîtresse, elle dit « Allez-y, allez-y, partez. » Parce qu'en fait, elle trouve que ça prend trop de temps, il y a encore une queue de 15 parents derrière, on peut la comprendre. Et c'est là qu'on rebondit sur le fait que Ce lien de confiance entre vous et l'institutrice va être… absolument essentielle. Et pouvoir dire, voilà ce que je voudrais essayer avec mon enfant, ça vaut le coup d'essayer. Ça vaut vraiment le coup d'essayer. J'ai jamais essuyé un refus avec cinq enfants et de nombreuses rentrées de classe. J'ai jamais essuyé un refus d'une maîtresse qui me disait, non mais votre méthode, c'est tout pourri, c'est hors de question qu'on le fasse. J'ai jamais eu ça. C'est-à-dire qu'il y a une curiosité que moi, j'ai toujours ressenti chez les maîtresses. Alors après, il faut savoir l'emmener. Il faut savoir le faire au bon moment. Évidemment, pas expliquer ce que c'est qu'un rester écouté à une maîtresse à 8h du mat, ce ne sera pas la peine. en trouvant le bon moment et en juste de façon très humble en disant « Voilà ce que je voudrais tester parce que c'est dur pour moi » , vraiment, ça vaut le coup. Il va falloir qu'on conclue, Carole, quand même, avant de venir. Il va falloir qu'on conclue. Il y a deux éléments qu'on voulait vous proposer en conclusion. Le premier, c'est cet élément de partenariat d'écoute. Quand je racontais tout à l'heure mon anecdote où j'expliquais que pendant trois mois, j'ai eu tous les jours des pleurs. tous les matins à l'école pendant 15 minutes de mon petit bout de trois mois. Ce qui a fait que j'ai tenu, ça a été que, et Carole peut en témoigner, parce que nombre de fois elle a eu des temps d'écoute avec moi où j'ai dit j'en peux plus de ce truc. La raison pour laquelle je n'ai pas changé mon enfant d'école, que j'ai pas hurlé à la diarhétrique en disant que oui, ils savaient pas accueillir les enfants, que l'attitude des maîtresses n'était pas normale et tout. La raison pour laquelle en fait je suis absolument pas rentrée là-dedans, c'est que tout ça, je l'ai dit à mon partenaire d'écoute. mon partenaire d'écoute j'ai tempéré, j'ai insulté j'ai... J'ai dit des choses qu'il faut surtout que personne n'entende, surtout pas des petites oreilles, surtout pas le personnel de l'école de mes enfants. Mais j'ai eu un espace à travers ces temps d'écoute avec mon partenaire d'écoute qui m'a permis de vider mon sac de façon régulière. Quand je dis régulière, c'est toutes les semaines. Ça a été mon sujet de prédilection pendant, c'est ça, pendant facilement deux mois et demi. C'était le sujet que j'ai abordé en disant mais ce n'est pas normal, ça devrait se passer comme ça et comme ça dans l'école. Pour moi, c'est un supplice, etc. Et j'ai eu quelqu'un qui m'a entendu. Et c'est ça qui me donnait la force ensuite le reste de la semaine de pouvoir offrir cette écoute à mon enfant et d'être convaincue que ce que je faisais, en fait, c'était la bonne route et je prenais le bon chemin. Donc ça, c'est absolument essentiel. Dans tous ces moments où on a l'impression qu'on doute un peu de sa façon de faire, où on a envie de tout envoyer valser, où on veut prendre des décisions un petit peu catégoriques, vraiment, avant de prendre cette décision, un moment d'écoute avec un autre parent qui ne va pas juger, qui ne va pas conseiller, et qui va juste être là pour... pour dire en fait, ta peine, je l'entends, ta souffrance, je l'entends, elle est légitime. Qu'est-ce que tu voudrais dire ? Si tu pouvais, qu'est-ce que tu voudrais dire à cette personne ? C'est ça qui fait que derrière, on retrouve son calme, on retrouve sa persévérance et qu'on est en mesure de continuer à accompagner nos enfants.

  • Speaker #0

    Oui, parce que malgré tout, on reste des mammifères, on reste avec le même cerveau que nos enfants. Et on peut, tant qu'on a des émotions très fortes comme ça envers quelqu'un, pas réfléchir en fait, on réfléchit pas clairement et l'autre chose aussi c'est que nous-mêmes on a été déposés à l'école petit et que ces situations nous rappellent ces gros mâts entre guillemets d'enfance et que dans un partenaire d'écoute ça va remonter au bout d'un moment tout à coup on va avoir des souvenirs qui viennent et peut-être qu'on va même pleurer des choses qu'on n'a pas pu pleurer à l'époque donc c'est vrai que on se soigne aussi, c'est vraiment un processus de guérison personnelle aussi ces partenaires d'écoute, je voulais encore dire ça et donc

  • Speaker #1

    Ces histoires de partenaires d'écoute, c'est peut-être un outil qui est complètement nouveau pour vous, parce qu'effectivement, moi je pense qu'à l'extérieur de l'approche indienne, on en parle très très peu dans le monde du soutien à la parentalité. Si c'est un outil qui vous parle, si on a un petit peu titillé votre curiosité, on a une chouette proposition à vous faire, car alors vous en parlez un petit peu plus. Ça se passe, et ça commence je crois dans quelques semaines, Carole qui offre un une chouette opportunité pour quelques heureux parents qui vont pouvoir rejoindre un groupe de soutien.

  • Speaker #0

    Voilà, donc il s'agit de six rencontres en ligne. On appelle ça la formation, la fondation en fait, la formation de base à l'approche Hand in Hand. Donc on se retrouve six fois deux heures, toutes les semaines en ligne. Et je peux comme ça vous présenter un outil dans chaque soirée. Et surtout, on découvre aussi les partenaires d'écoute pendant ces soirées. Et vous rencontrez d'autres parents. qui ont la même envie de vous, de découvrir cela. Et ça peut être après des partenariats de l'écoute sur des années, en fait. Il y a des amitiés comme ça qui se nouent, et du soutien qui s'offre après, et c'est gratuit. Et ça peut vraiment être très nourrissant et très aidant pour vous dans la durée, au-delà de l'apprentissage des outils eux-mêmes qu'on va faire. Vous pouvez revenir, vous les avez testés, vous pouvez poser des questions. Je suis disponible par mail pour vous répondre aussi s'il y a des situations qui vraiment apparaissent et que vous êtes... pas sûr de ce qui se passe, de ce que vous allez faire, parce que c'est vrai que des fois on est on est un peu perdu aussi. Voilà donc c'est une super opportunité, ça commence, je regarde mon petit papier, le 25 mai et donc c'est jusqu'au 6 juillet et c'est tous les... c'est les mardis je crois ? Non, c'est les jeudis à 20h. Donc 20h à

  • Speaker #1

    22h.

  • Speaker #0

    De 20h à 22h, pardon oui. Voilà. C'est un petit groupe, il n'y a pas plus de 5-6 parents par formation.

  • Speaker #1

    Génial. Et donc, ce qu'on fera, c'est qu'à tous les participants de la masterclass, on vous enverra le lien pour vous inscrire si ça vous intéresse, avec toutes les informations. Et vous pourrez contacter Carole si vous avez la moindre question. Donc, voilà. On conclut très joliment, du coup, cette masterclass. On espère qu'on a pu vous apporter quelques clés de réponses, qu'on a pu vous inspirer. remplir votre boîte à outils dont parlait Carole en début de masterclass. Et en tout cas, si vous avez des questions, n'hésitez pas à nous les poser. Alors, sur Instagram, on est relativement actif, mais n'hésitez pas également à nous contacter par mail. On vous donnera nos adresses mail également dans le replay de cette masterclass, dans l'email qu'on vous enverra. Et puis, n'hésitez pas à vous inscrire. On a une newsletter qui part tous les mois, écrit par notre collègue. Chloé, et qui nous donne, qui vous donne de l'inspiration. Tous les mois, on choisit un article qui nous compense à être aidant, parlant, soutenant pour les parents. Et on vous indique aussi toutes les opportunités qu'on peut vous offrir en termes de formation, en termes de groupe de soutien, en termes de comment trouver un partenaire d'écoute, etc. Donc, n'hésitez pas à vous abonner à cette newsletter. Pareil, on vous donnera le lien pour vous inscrire dans le mail qui accompagnera le replay de cette masterclass.

  • Speaker #0

    Merci Sophie pour ce résumé. Je vous souhaite à tous d'essayer ces outils, de voir ce qui se passe. Et encore une dernière fois, aussi une grande mine d'informations. Oh, moi je ne peux pas le faire ça. Sur le livre Écoute, avec mon fond bizarre. Le livre Écoute est vraiment un investissement, c'est une mine d'or.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    C'est très accessible à lire, c'est vraiment facile à lire.

  • Speaker #1

    On vous souhaite une bonne soirée à tous.

  • Speaker #0

    Merci Sophie. Au revoir. Au revoir.

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