- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, ici Pochra Pourti et bienvenue sur HEIA. En arabe, HEIA signifie « elle » . C'est parce que ce mot n'est pas suffisamment utilisé pour parler de réussite et d'ambition féminine que j'ai décidé de lancer ce podcast. Les inégalités et la sous-représentation liées au genre sont malheureusement une réalité, et une approche intersectionnelle ne fait qu'amplifier ces phénomènes. Chaque épisode… est une conversation où j'invite une femme de culture arabe à venir partager son histoire et évoquer sa réussite. Mes invités ont toutes des backgrounds et trajectoires différentes. Elles sont journalistes, entrepreneurs, écrivaines,
- Speaker #1
artistes ou encore médecins,
- Speaker #0
et vous serez, je l'espère, inspirés par leur réussite. L'objectif de ce podcast est de vous, tout d'abord, promouvoir une image différente de la femme arabe en mettant en lumière ses parcours exceptionnels, mais aussi aider les plus jeunes ou celles en quête de renouveau à trouver des rôles modèles et ambitionner leur avenir. Ma conviction ultime est que la seule manière d'y croire,
- Speaker #1
c'est de le voir,
- Speaker #0
ou en l'occurrence d'entendre. Si ce podcast vous plaît, je vous invite à prendre quelques minutes pour le noter 5 étoiles sur iTunes ou Apple Podcasts. C'est la meilleure manière de le soutenir. Sans plus attendre, je vous laisse découvrir notre invité du jour.
- Speaker #2
Cette semaine, je suis ravie de partager ma conversation avec Sarah Elkoya Ali, Global Manager au sein du département Visual Merchandising chez Christian Dior. Dans cet épisode, Sarah retrace son enfance et l'éducation stricte mais pleine d'amour qu'elle a reçu. Elle évoque ce lien fort qui la lie à son papa ainsi que l'admiration qu'elle lui porte. Elle relate sa rencontre avec Jean-Paul Gaultier à l'âge de 9 ans et sa découverte plus tard du monde de la mode. Elle revient sur son parcours et ses expériences au sein de différentes maisons de luxe. Elle nous explique également en quoi consiste sa fonction actuelle. Nous avons aussi parlé de santé mentale. Sarah partage comment un besoin de reconnaissance, parfois poussé à l'extrême, la conduit à de burn-out. Enfin, nous avons discuté de la diversité dans le milieu du luxe, du rôle de Chief Diversity Officer et de l'importance du rôle de mentor dans une carrière. Sans plus attendre, je laisse place à la réé du jour. Sarah El Koyali
- Speaker #1
Bonjour Sarah
- Speaker #3
Bonjour Bouchra, comment tu vas ?
- Speaker #1
Moi ça va très bien, je suis très contente de t'avoir, merci d'avoir accepté mon invitation
- Speaker #3
Bah écoute, moi je suis hyper contente, c'est un réel plaisir de pouvoir échanger avec toi aujourd'hui Voilà, vraiment hâte de consacrer une petite heure ensemble, ça va être chouette La tradition sur
- Speaker #1
Reya c'est de commencer par les débuts Est-ce que tu pourrais nous parler de l'enfance de Sarah, où tu as grandi, le type d'éducation que tu as eu ?
- Speaker #3
Alors écoute, moi je suis née en France Donc en 1991, vraiment au tout début des années 90 avec la guerre du Golfe, donc voilà, c'était pas très funky cette année-là. Mais oui, je suis née en France, à Boulogne-Biancourt. J'ai toujours été boulonnaise, née de parents marocains, l'aînée d'une fratrie de trois enfants. Et c'est vrai que moi, j'ai grandi avec beaucoup d'amour de la part de mes parents, mes oncles et tantes et mes frères. Mais aussi, j'ai hérité d'une négation stricte, on ne va pas se mentir. J'ai des parents issus de la deuxième génération d'immigration marocaine en France. Donc oui, on va dire que j'ai un pied en France, un pied au Maroc. On franchit les portes de mon appartement, c'est le Maroc et on sent les odeurs. Mais oui, c'est vrai que mes parents ont essayé de composer tant bien que mal entre les deux cultures. Et je pense qu'ils sont bien sortis.
- Speaker #1
Et tu disais que tu avais des frères, donc tu es la seule fille. Tu as combien de frères ?
- Speaker #3
J'ai deux frères, deux frères cadets, donc Adam et Yasser. Et c'est vrai que pour eux, je suis un peu de trait d'union entre les parents et eux. Alors, je réunis un peu les clichés, donc la seule fille, l'aînée, qui écoute bien ses parents, la petite fille modèle, qui réussit à l'école. Ah, je réunis tout. Je ne dirais pas que tout a voulu en éclat à la crise du quart de siècle, mais Donc j'ai été responsabilisée très tôt, très vite, dans mon enfance. Dès la naissance du dernier, de Yasser, quand j'avais 6 ans, presque 7 ans, en CP. Donc j'ai toujours gardé ce côté responsable que j'ai encore aujourd'hui, mais auprès de mes amis, ma famille, au travail. Alors parfois je vais râler, parce que je vais dire que j'en ai un peu marre, je ne comprends pas que les gens soient dépendants, mais c'est ancré en moi. Je suis complètement née avec ce souci d'indépendance. Et aussi parce que j'ai eu le meilleur mentor qui est mon père. J'ai une relation vraiment particulière avec mon papa. Ça peut paraître un peu fou, je pense, dans certaines familles, parce qu'on est peut-être plus proche de la maman. Et oui, c'est le cas avec ma maman. Il y a toujours cet effet miroir de la mère et de la fille, surtout quand on grandit. Et je l'adore. C'est mon rayon de soleil, ma mère. Mais c'est vrai que mon père, il m'a appris plein de choses. Des choses où on a du mal à pénétrer nous-mêmes, en tant que femmes, dans ce monde fermé des hommes, les codes. comment tu peux te faire une place même dans le monde professionnel. J'étais très tôt sensibilisée par ça avec mon père. Et lui, il ne connaissait pas Pierre Bourdieu, mais il avait très bien compris ses principes, notamment le capital social et le capital culturel. Donc pour lui, je l'accompagnais, j'étais vraiment son plus un quand il y avait des réceptions, des événements particuliers, pour réseauter. Alors je ne dirais pas réseauter quand j'ai 9-10 ans. mais au moins de me frotter un peu à plusieurs univers, et j'étais très observatrice. Donc mon père me dit souvent que je suis la pipelette, mais c'est vrai que finalement quand j'arrive à un événement, je me fais toute petite, mais par contre rien ne m'échappe. Et il m'a appris énormément de choses, ouais.
- Speaker #1
Et il faisait quoi ton papa pour t'emmener dans ces milieux de réseautage, etc. ?
- Speaker #3
Alors mon père en fait il a cumulé énormément de job. Il n'a pas du tout le parcours académique de ma maman. Absolument pas. C'est vraiment l'école de la vie. Mais c'est l'école de la vie qui lui a permis d'arriver, je pense, à son dream job, qui a été la haute fonction publique, notamment à la mairie de Neuilly-sur-Seine, en tant que huissier au cabinet du maire. Et donc c'était Nicolas Sarkozy qui l'avait donc repéré. notamment pour sa droiture et sa capacité à gérer des projets et mettre des process. Donc techniquement et concrètement, ce que c'est quand on est ici au cabinet du maire, c'est qu'on est également en charge du protocole lors des événements qui touchent en fait divers corps de métier au sein d'une ville, mais également assister tout le cabinet du maire. Donc ça va au maire, ses maires adjoints, les... les conseils aussi qu'on a tous les mois. Donc, c'est un peu être dans les coulisses de la politique de la ville et de comprendre un peu aussi comment les politiques au niveau gouvernement arrivent ensuite au niveau local. Donc, c'est vrai qu'en échangeant avec lui, j'étais complètement sûre que jamais je ferais de la fonction publique, mais c'est des codes très, très compliqués et que... Moi, j'aime bien l'ordre et que tout soit processé, mais c'est juste qu'il y avait beaucoup trop de rigueur. On ne pouvait pas sortir du cadre. C'est très dur d'apporter des changements dans la façon de travailler. Je me suis essayée. J'ai fait une petite expérience d'un mois en mairie et je me suis dit non, non, non, je ne peux pas. Ce n'est pas pour moi.
- Speaker #1
Et il a fait des études, ton papa ?
- Speaker #3
Mais alors ? Pas du tout. C'est ça qui est fou et qui est fascinant. Lui, il a fait des études, je dirais, jusqu'au niveau collège, lycée, pas plus. Donc oui, son parcours de vie était assez difficile, mais je suis impressionnée parce qu'il ne s'arrête pas du tout à ce que les gens peuvent dire au final. C'est quelqu'un de très courageux, de bienveillant et qui rend l'appareil. C'est une personne qui ne va jamais attendre d'une autre personne, même s'il lui a rendu service. et pour moi c'est le plus haut degré de la générosité d'âme et étant croyante pour moi c'est encore plus de signification d'avoir cette façon de penser et de pouvoir échanger avec une personne qui certes sort de l'ENA ou d'une grande école de commerce aucun problème et les gens sont touchés aussi il a des contacts c'est hallucinant et il m'a tout accueillie Merci.
- Speaker #1
Et du coup, ça me ramène un peu à mon autre question et je suis toujours intéressée quand c'est des fratries où il y a essentiellement des frères. Donc il n'y avait pas vraiment de différence entre toi et tes frères ? Il n'y avait pas d'handicap entre guillemets pour toi étant du genre féminin à pouvoir accomplir, faire ce que tu as envie de par ce que ton papa te reflétait ?
- Speaker #3
Non, ils nous ont éduqués quand même de la même façon. Alors je vais nuancer aussi mon propos. Dans le sens où on ne les éduquait que de la même façon. Ça veut dire que pour eux, les études, c'était indéniable. Il n'y avait pas de négociation possible. Et pour eux, c'était peu importe ce qu'on allait choisir dans nos vies, du moment qu'on pouvait vraiment le faire avec sérieux et qu'on puisse le faire jusqu'au bout. Pas d'interruption d'études. Ce n'est pas possible, sachant que c'est des études payantes après le bac. Donc clairement, mes parents tenaient le même discours pour mes frères. Mais après, c'est mentir de dire que mes parents nous éduquaient tous de la même façon. Au final, je reste une femme et il y a certaines choses, je dirais, porte-closes à la maison, où bien évidemment, on nous replace à notre place de femme, femme maghrébine. Mais je ne l'ai pas vécu difficilement, parce que c'était aussi un plaisir. pour moi, ça me rattache à beaucoup de souvenirs je prends un exemple, c'est la cuisine et moi mon rituel c'est de préparer le ramadan le ramadan pour moi deux semaines avant, je ne prévois rien du tout un week-end, c'est que je me sache bakia, ou mkharqa selon les régions c'est vraiment nos gâteaux fétiches à base de miel avec ma mère et pour moi jusqu'à maintenant, 31 ans je le fais.
- Speaker #1
Et c'est marrant, donc très jeune c'est quelque chose avec laquelle tu étais ok tu n'as pas eu ta phase de rébellion ... ou non ?
- Speaker #3
Alors, je n'ai pas eu une phase de rébellion là-dessus, c'était un tout général, c'était à mes 25 ans, la fameuse crise du quart de siècle, parce qu'en plus je trouve ça drôle, quand j'étais au collège, en cours de SVT, on parlait des... ça m'a franchement marquée, de la crise d'adolescence, et puis moi je regardais mes amis, je me disais, quoi vous parlez, mais ça va pas, c'est trop bien, on est chez nos parents, on ne paye rien, ça va, t'as pas d'argent de poche ? Non, je n'en ai pas, mais quand je vais acheter un truc, qu'on me dit ok. Parce qu'en fait, à côté, tout s'alignait. J'étudiais bien, j'étais première de la classe, bon bah... Quand il fallait faire son shopping, je négociais même pas le prix. C'était OK, on y va. Bon, bien sûr, mes parents ne vont pas me dire, tu prends un sac de jeûne sec pour un chien. Bien sûr, mais à 25 ans. Et ça marquait en fait l'année de ma petite traversée du désert. Professionnellement parlant, c'est là que j'ai un peu remis petit à petit en cause certaines façons dans la manière d'éduquer. J'étais pas vraiment en phase. Non pas que mes parents soient fermés, mes parents sont très ouverts. C'est pas le problème. Sortir, c'était pas un problème. J'ai vécu seule deux ans à Bordeaux, presque cinq mois en Chine. Il n'y a jamais eu de souci. C'était un déchirement pour ma mère, bien évidemment, parce que c'est un de ses enfants qui quitte le nid. Mais pour moi, ça commençait à me peser parce que ma mère, surtout, elle ne va jamais l'admettre. J'espère qu'elle ne va pas vraiment l'écouter. Ce podcast, au pire, ce n'est pas grave, elle le sait déjà. Mais c'est vrai que c'est par effet miroir. En échangeant avec d'autres personnes aussi du même âge qu'elle, il y a toujours ce côté de comparaison de jeunes filles.
- Speaker #1
Qu'est-ce que les autres vont dire ?
- Speaker #3
Qu'est-ce que les autres vont dire ? Pourquoi elle se casse la tête à étudier aussi longtemps ? Pourquoi elle veut aller dans le luxe ? Il n'y a personne dans la famille qui va faire ce job-là, puis ça ne paye pas très bien.
- Speaker #1
On va revenir à ça si ça ne t'embête pas, Sarah. Je voulais savoir, et on était sur la petite Sarah,
- Speaker #2
à quoi elle rêvait à ce moment-là ?
- Speaker #1
J'imagine que le luxe est venu probablement un peu plus tard, ou peut-être pas. À quoi tu rêvais enfant ? Est-ce qu'il y avait un métier déjà qui t'intéressait, qui t'intriguait, qui te faisait de l'œil ?
- Speaker #3
Quand j'étais petite, je voulais être archéologue. Vraiment. Parce que l'histoire, c'est ma matière préférée, ça restera toujours ma matière préférée. C'est là où j'ai excellé à chaque fois et sans difficulté. Et aussi parce que j'ai eu la chance par ma maman de m'initier à pas mal de voyages, de visites dans les musées, faire pas mal d'expos. Donc c'est quelque chose qui m'a toujours nourrie et j'ai toujours... en fait, beaucoup d'attrait sur ce qui s'est passé avant, pour me nourrir sur l'instant présent et au futur. Alors les gens vont toujours se projeter vers le futur, moi non, c'est le passé, j'adorais. Les histoires, l'histoire de famille, demander à ma grand-mère.
- Speaker #1
Est-ce que c'est connaître son histoire aussi, tes ancêtres qui sont nés et qui habitent certains dans un autre pays, un autre continent ?
- Speaker #3
Tout à fait, tout à fait, donc c'est toujours de piocher un peu ce qui se passait, mais... Mais moi, la mode, elle est arrivée très tôt dans ma vie, au final, à 9 ans. Ah ouais ? Ouais. C'est assez fascinant, je dirais, parce que quand j'allais au Maroc, on n'allait pas tous les ans, parce qu'on alternait. On faisait une année une région de France l'été, et une autre année, on allait au Maroc. C'était important pour mes parents de bien maîtriser la connaissance des deux pays, et pas uniquement Paris, Rabat ou Casablanca. Et c'est vrai que du coup, à mes 9 ans, j'ai accompagné mon père, en fait. Un événement dans le cadre du temps du Maroc. Chaque année, la France célèbre son amitié avec l'un des pays. Et donc cette année-là, marquait aussi en plus la fin de la tournée de Feu sa Majesté à Sainte-Deux, à Paris. Et donc moi, j'ai été invitée au défilé Quai de Temps du Maroc, au Carousel du Louvre, avec mon père. En fait, ma mère m'a légué sa place. La pauvre, elle me lègue toujours sa place.
- Speaker #1
Parce que tu faisais du forcing ou parce qu'elle n'avait pas envie d'y aller ou qu'elle ne pouvait pas ?
- Speaker #3
Pas du tout. c'est juste qu'en fait les mondanités elles ne s'intéressent pas et qu'elle s'est toujours dit que ce serait des choses assez intéressantes et que dans la vie d'une petite fille c'est bien de vivre aussi le côté Disney voilà, pour elle ouais c'était important, donc je suis allée au carrossier du Louvre habillée de mon petit cafetan donc tu avais 9 ans à ce moment là ? ouais ouais j'avais 9 ans Et donc, je me rappelle très bien parce qu'au final, j'étais la seule enfant invitée à un défilé. Et on m'a mise sur le front de roue. Donc, je voyais à ma gauche son Altesse Royale, l'Elle-Mérième, la sœur du roi actuel, qui était sous le patronage du coup, qui représentait sa majesté lors du défilé. Et ensuite, il n'y avait qu'octel et catering. J'ai pu aussi poursuivre la soirée au pavillon Dauphine. Ah oui, c'était vraiment night club à mes 9 ans, en rhabillant et en cafetant. échanger avec Jean-Paul Gaultier.
- Speaker #1
Échanger, toi, des hautes et neufs avec Jean-Paul Gaultier ? Ok, donc plutôt assertive et confiante. Oui, oui. Pas impressionnée ?
- Speaker #3
Non, non, pas du tout. J'ai eu un moment, après on reviendra plus tard, où j'étais un peu plus timide. Mais mon père m'a dit, écoute, c'est Jean-Paul Gaultier, on va le saluer. Tu veux ? Oui. Donc mon père m'a fait une rapide bio, parce que devant Jean-Paul Gaultier, il m'a dit, tu retiens Marinière, c'est ok. D'accord. Bon, et hop. fait il m'a fait la bise et il m'a trouvé hyper nini et il se trouvait qu'il y avait un agent spécialisé en mannequinat en recrutement pour les petits qui était là par le plus grand des hasards et on a souhaité que je sois enfant mannequin alors cette information me bouchera je l'ai su à mes 15 ans ça a été censuré mis sous scellé pour quelques années les parents ils ont déjà dans le même qui n'a pas du tout en fait les études déjà pour eux c'est pas possible de combiner les deux. Ça avait très mauvaise réputation, on voit un peu tout ce qui se passe avec les MeToo et compagnons, c'est dans tous les secteurs et c'était un peu délicat dans certaines agences donc moi mes parents ils se disaient absolument pas, ma fille, mannequin, pas du tout. Mais c'est vrai que je me suis dit ok les paillettes ça m'a vraiment donné envie de creuser et en allant au Maroc, pourquoi je parlais du Maroc, c'est que je faisais toutes mes robes faits ments. J'étais les couturiers et ma mère avait à cœur de me présenter les artisans. Il n'y a pas que ce côté paillettes, mais en fait, une maison de haute couture, elle ne tient pas sans ses premières mains d'atelier. Comment j'ai été sensibilisée à ce secteur aussitôt ?
- Speaker #1
C'était écrit presque d'atterrir là à 9 ans et de construire ton chemin. Et donc suite à ça, l'anthropologie a été mise de côté, est-ce que tu étais encore sur les deux fronts, ou est-ce que la mode et le luxe ont pris un peu de l'avance sur tes ambitions futures ?
- Speaker #3
La mode et le secteur du luxe ont pris le dessus, parce que j'avais nourri de plus en plus ma culture de ce secteur, via des expos à Paris, ou quand je voyageais, donc vraiment je creusais à fond, je disais certaines biographies, je connaissais les codes de la plupart des maisons de haute couture parisienne, donc vraiment je suivais à fond. les défilés aussi, je les suivais. À l'époque, on n'avait pas Instagram, mais bon, on avait La Mode, La Mode, La Mode sur Paris 1ère. Moi, je jurais que par ça, tous les samedis matins, avec Alexandre Golovenov. Et je me suis posé quand même la question, quand je suis arrivée en seconde, fin seconde, un peu sur mon avenir, est-ce que j'allais tenter Sciences Po ? Finalement, revenir sur le côté, je dirais, histoire, via les études politiques. ou faire des classes préparatoires et intégrer une grande école de commerce. J'avais beaucoup hésité, je me rappelle très bien. Entre ma seconde et ma première, parce que je savais qu'il fallait que je prépare l'après-bac.
- Speaker #1
Et comment la décision a été prise ?
- Speaker #3
Mon père voulait plus que je fasse médecine, parce que lui, c'était son plus grand regret dans la vie. Ma mère, c'était qu'il fallait que je fasse soit Sciences Po, soit Dauphine. Et parce qu'elle savait qu'en faisant classe préparatoire, j'allais quitter l'Uni, si je n'avais pas les parisiennes. Donc pour elle, c'était un peu dur. Elle aurait jamais dit non, ça c'est sûr. Parce que pour nous, les études, c'était vraiment le passeport de la vie, mais du côté paternel comme maternel. Et même dans ma famille, on m'a dit, de toute façon, c'est Sarah. On savait qu'elle voulait aller dans la mode. Et on rigole toujours parce qu'on me dit, mais Sarah, tu ne sais même pas coudre. Tu ne sais même pas faire un ourlet. Tu es dans la mode. Et moi, je leur dis, mais attendez, les gars, c'est une affaire de business aussi, la mode. Ce n'est pas que les stylistes.
- Speaker #1
Mais est-ce que du coup, parce qu'étant jeune, quand on pense mode... La réflexion initiale, on ne pense pas forcément au côté business. On pense vraiment à la couture. Est-ce que l'idée d'une école peut-être de mode était aussi envisagée ?
- Speaker #3
Non, pas du tout. Je savais que je ne voulais pas dessiner, je ne voulais pas être styliste, je n'étais pas douée. Par contre, là où j'étais douée, c'était de conseiller mes amis sur leurs petits projets. Alors bien sûr, ce n'est pas des projets qui génèrent un chiffre d'affaires, mais disons que c'était plutôt de mettre en place des process, même dans des projets de cours. Et là, j'étais hyper douée. et que je comprenais en fait les gens. En fait, la mode, si tu veux, pour que je t'explique un peu plus, et pourquoi je voulais aller sur le côté business, c'est que la mode, je la voyais comme le miroir de la société. C'est les humains qui me connectent par rapport à ce secteur. Et du coup, je savais que j'allais finir dans une fonction de marketing. ou CRM, être proche du terrain. Donc, je me suis dit, en fait, j'adore la mode. C'est vraiment un laboratoire. Je me demandais comment j'allais satisfaire les clients et qu'est-ce que j'allais leur proposer de nouveau pour qu'ils restent toujours là. C'était plus ça.
- Speaker #1
C'est fascinant. Est-ce que tu penses que faire partie de ce monde et cette volonté de faire partie d'une maison de couture, et je pense que ça arrivait relativement tôt, c'est aussi un peu une revanche sur peut-être ton histoire, celle de tes grands-parents, de tes parents ?
- Speaker #3
Mais c'est trop drôle ce que tu dis, Bouchra. Parce qu'en fait, la première personne qui m'a parlé de ça, avec ces mots similaires, c'était ma prof de lettres. En classe préparatoire, tu sais, on a des phases d'entretien pour nous préparer aux concours, aux oraux en fait, des concours des grandes écoles de commerce. Donc forcément, tu parles de ton projet de carrière et pourquoi t'es à l'école ou autre et quelles fonctions aussi. Et en fait, à partir du moment où, un peu comme toi, je creusais un peu plus, bien sûr, parce que c'était pour mes concours. La mode, elle m'a dit, mais peut-être parce que vous êtes une fille issue de l'immigration, que vous ne vivez pas dans l'opulence et du coup, vous aspirez à une vie meilleure, en gros, et d'augmenter votre capital économique. J'étais choquée. Je lui ai dit, donc en fait, madame, vous avez résumé 10 minutes de mon propos en, je suis une fille désespérée, malheureuse et qui aspire à... accéder aux paillettes. Alors, je veux dire, Bouchra, je vais nuancer, parce que bien sûr, ça peut être une des raisons, et je ne crache pas du tout.
- Speaker #1
Et c'est respectable.
- Speaker #3
Et si tu relis le livre Au bonheur des dames, tu comprends que c'était aussi dans la phase de la révolution industrielle avec la montée en croissance de la bourgeoisie. Donc pour moi, c'est pas blâmable. Mais ce que je veux dire par là, est-ce qu'il m'avait choqué profondément ? c'est d'avoir pris mes origines ethniques.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #3
de les avoir résumées. Et de les avoir résumées à ça, et de ne pas m'avoir écoutée, parce qu'en fait, c'est certes une raison respectable, mais il y avait ma propre raison aussi. Et moi, c'est ma passion. Je suis draguée par la passion.
- Speaker #1
Et du coup, tu as fait prépa, et tu es partie d'Uni Familiale. Donc là, on arrive un peu au tournant dont tu parlais au début.
- Speaker #3
Alors, je quitte mes trois années en classe préparatoire à nuit sur scène. Donc, je pars pour Bordeaux. Je m'appelle Bem, maintenant elle s'appelle Kedge, et donc j'y reste deux ans. Ensuite je fais une césure ici à Paris.
- Speaker #1
Et là, ta maman, c'était le drame, parce que tu parlais de la difficulté qu'elle avait, comme toutes les mamans, de voir sa petite fille, son aîné, son unique fille, quitter le nid.
- Speaker #3
Je suis sa confidente, son amie, sa petite sœur. J'ai plusieurs casquettes, plusieurs rôles. C'est pour ça que c'est un peu dur aussi au niveau du poids, au vu de ma place dans la famille. Mais c'était aussi dur pour moi. au final.
- Speaker #1
Non mais bien sûr.
- Speaker #3
Je vais pas mentir, j'avais ce désir de liberté, de grandir d'un coup, d'avoir mon appartement, je trouvais ça trop fou de l'avoir, et puis moi j'étais confiante. De toute façon, je sais comment gérer une maison. J'ai eu l'éducation pour. Y'a pas de problème. Eux aussi, ils savaient, mes parents, ils savaient ce qu'ils avaient envoyé. J'aurais pas de surprise, mais c'est juste que forcément, en fin de journée, je les voyais pas visuellement. Mais bon, je les avais tous les jours au téléphone. Mon père, non. C'était ça qui était assez drôle. Il avait les informations par ma mère. Donc, c'était très bien. Moi, je l'ai appelé. Je lui ai dit, tu m'as oublié. Il m'a dit, non, mais je sais que tout va bien. Donc, tout va bien. Mais bon, je venais chaque vacances. Donc, ça, c'était cool. Et puis, un de mes frères est venu me voir. Et ça, j'ai adoré. Parce qu'en fait, nos liens se sont encore plus renforcés, tous les deux.
- Speaker #1
Et du coup, ta première expérience professionnelle, ça a été dans le milieu du luxe ? ou est-ce que ça a mis du temps avant d'arriver à avoir... un job dans cette industrie-là ?
- Speaker #3
Non, non. C'était mon premier job terrain chez Chanel. Enfin, mon premier job. J'ai eu quand même un entre mes deux années de classe préparatoire à Venue Montaigne, dans une boutique qui n'existe plus ici à Paris, qui s'appelle Crisia, une maison italienne. C'est ce qui m'avait donné le pied à l'étrier ensuite. Il y avait beaucoup de passion, je pensais d'amour lors des entretiens. Et j'ai été recrutée par Chanel pour faire trois mois de stage entre mon année bachelor et mon année master. Moi, c'était un petit court stage, donc tout le monde faisait du terrain pendant cette période-là. Et j'étais à Paris, au Galerie Lafayette.
- Speaker #1
Et ça a été facile à avoir, ce stage ?
- Speaker #3
Non, ce n'était pas facile. Franchement, c'était difficile. Parce que je ne voulais pas faire du terrain. Pour moi, je dis « Ok, c'est plié, j'ai déjà fait un stage terrain d'un mois, j'ai compris. » Donc un peu l'ego aussi de ce côté-là. Et au final, je me suis rendue à l'évidence que je ne pouvais pas faire un stage au sein du siège. C'était plutôt pour les stages de six mois. Et c'est grâce à mon père que j'ai obtenu ce stage-là. Je vous y dis, la puissance du réseau, c'est quelque chose que je n'arrêterai jamais de le répéter aux jeunes générations. maghrébins ou pas, c'est valable pour tout le monde. Et en fait, de fil en aiguille, j'ai rencontré des personnes qui ont fait passer mon CV d'abord à la beauté chez Chanel et on m'a dit « mais non, vous, c'est la mode » . Donc on a rebasculé mon CV chez Chanel Division Mode à la Madeleine et peu de temps après, j'ai fait partie d'un campus de recrutement. Ça se fait très souvent et chaque année. Donc là, on voit un peu, je dirais, les petits clones d'écoles de commerce. On parlait de sa sororité rapidement, tu sais, tout à l'heure. Là, elle était inexistante. Tu voyais toutes les filles se toiser. Moi, je rigolais. Je me dis bon, en fait, je pense que ça pourrait être ma future collègue. Je peux très bien m'entendre. Donc non. Et j'avais toujours ce côté aussi de fait de ma foi. Je me disais, écoute, bismillah, tu donnes à fond. Et puis, léa, léa, léa, comme on dit chez nous. Donc, donne à fond et tu verras. Et en fait, le soir même, on m'a appelé, on m'a dit écoutez, on adorait votre profil, on veut vous garder, vous ne serez pas en flagship. J'étais un peu triste quand même.
- Speaker #1
Donc flagship, c'est le magasin principal, c'est ça, de chaque maison ?
- Speaker #3
Alors pas forcément le magasin principal, mais c'est même en termes de surface et en termes d'image. C'est les boutiques qui sont les plus représentatives. Donc pour la maison Chanel, tu as le 19 Combon et tu as, si je ne me trompe pas, les 51 et 42 Montaigne. sont vraiment des mastodontes ici à Paris. Et donc moi, j'ai hérité même pas des boutiques classiques, que sont Royal et Saint-Honoré, mais des corners au grand magasin. Ah, j'étais dépité. Mais par contre, après coup, j'étais super contente. Je me suis dit, c'est génial, parce qu'en fait, j'ai touché à toutes les catégories de produits et ça a donné le là pour le reste des stages. J'ai beaucoup moins galéré, bien évidemment.
- Speaker #1
Absolument, et j'imagine que ça crée aussi, en termes de clientèle, une clientèle plus diversifiée aussi. J'imagine que les flagships sont plus impressionnants. Tu parlais des recrutements et de l'entrée. Comment étaient les équipes ? Est-ce que c'était plutôt divers ? Est-ce que tu sentais que tes origines étaient peut-être un frein en termes de critères de sélection ? Parce que, et on est encore il y a quelques années, on parlera de la diversité aujourd'hui dans la mode, mais il y a quelques années, clairement, je pense qu'il n'y a pas de débat, la diversité n'était pas très présente. Comment tu le vivais ? Est-ce que c'est quelque chose que tu ressentais ? Est-ce que c'est quelque chose que tu avais en tête au moment de postuler ?
- Speaker #3
Je ne l'avais pas pensé au moment des stages, mais j'y ai pensé forcément quand je me mettais à chercher mon premier emploi. Mais au niveau des stages, non, je dirais que la population retail est assez diversifiée. Et c'est même se mettre une balle dans le pied si tu veux que ce que je catalogue un peu, tu sais, les white men people. Alors si tu mises là-dessus, maman, en termes de CA, tu ne peux rien faire. Tu as besoin quand même. Étant donné que tu as une clientèle principalement internationale, que ton client puisse se refléter aussi à travers les vendeurs et les grands vendeurs. Et en fait, en fonction des trafics de clients selon les points de vente, donc flagship, grands magasins, boutiques classiques, tu vas attribuer forcément tel ou tel vendeur en fonction de son éthicité. Alors ce n'est pas dit ouvertement, mais ceci c'est par sa maîtrise de plusieurs langues étrangères. Tu vas savoir, en fait, si tu as plus de clients européens, je ne dis pas n'importe quoi, dans une boutique classique, alors tu vas mettre plutôt des vendeurs russes ou italiens, ou même des vendeurs portugais, parce que tu as une clientèle brésilienne qui venait assez souvent à l'époque. Mais c'est vrai que ça a tendance à se lisser. Je le vois, même de par mes autres expériences professionnelles, quand je fais des tours, tu sais, en boutique, tu as quand même une volonté d'avoir des personnes qui viennent de diverses cultures.
- Speaker #1
Il y a toujours eu ça au niveau des vendeurs et j'imagine qu'au niveau du siège, c'est peut-être un autre sujet.
- Speaker #3
C'est ça. Pour moi, le retail est un autre sujet, mais je dirais que c'est plus au niveau du siège, sans cibler une maison en particulier.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #3
Je ne veux pas non plus de cibler une maison, mais c'est vraiment pour le paysage de l'industrie du luxe en général que je vais te dire des choses. Mais c'est vrai qu'on a encore beaucoup à faire, beaucoup, beaucoup à faire, que ce soit en termes de sexe, de genre, d'orientation sexuelle, d'handicap ou pas, en termes de maladie. ou de ton identité, il y a très peu de représentation, encore. Ça commence à bouger. Tu as, dans ma maison actuelle, là, je peux en parler, mais tu as quand même des femmes admirables qui ont des postes clés et stratégiques. Et je me dis, bon, ça bouge quand même. Mais c'est vrai que...
- Speaker #1
On est sur le genre,
- Speaker #3
là. Oui, plus sur le genre. Au niveau ethnique, on va attendre un petit peu, je pense.
- Speaker #0
C'est assez intéressant parce qu'on parle beaucoup de diversité comme on parle de développement durable et c'est un peu les deux thèmes tendance qui malheureusement aussi font qu'il y ait des dérives de greenwashing, de washing, etc. Et là, il y a ce nouveau rôle qui a été créé de Chief Diversity Officer et je crois que c'est à peu près 2018-2019. Les grandes maisons de luxe, évidemment, ont pris le lead en mettant quelqu'un à ce poste-là. Est-ce que tu sens qu'il y a un tournant en ayant quelqu'un qui est responsable ? Sur ces sujets-là, est-ce que c'est un poste et ça fait bien sur un organigramme d'avoir quelqu'un qui gère ça ?
- Speaker #1
Après, c'est vrai que ça ne fait pas très longtemps que j'y suis, donc je ne vois pas encore vraiment le grand tournant, en tout cas au sein de ma maison. Mais je ne peux pas nier qu'ils font tout en tout cas pour mettre en place des choses. Après, est-ce que ça suit sur le terrain ? Je ne sais pas, je n'ai pas encore la vision en haut. pour voir ce qui se passe. Et je sais que, tu vois, nous, on a un pôle learning qui est vraiment top. Donc, tu as des formations, tu as plein de choses. Tes collaborateurs, selon, en fait, tes grades, et ce qui permet aussi, petit à petit, de faire tes jumps au niveau de ton parcours professionnel. Et ça s'adresse à tout le monde. Mais c'est vrai que c'est biaisé un peu, tu vois, pour ma maison actuelle, parce que t'as quand même des femmes à des postes de direction. Donc, déjà, en termes de genre, oui. Mais de maghrébine, non. Non, enfin, pas un...
- Speaker #0
Et c'est d'autant plus compliqué en France parce que c'est des choses qui ne sont pas mesurées. C'est interdit par la loi de faire des statistiques sur ça. Donc je pense que ça arrange un peu tout le monde. Mais oui, la diversité, ce n'est pas que le genre.
- Speaker #1
Après, il y a quand même eu des améliorations. Je pense à Nadia Douib, qui a géré les galeries Lafayette-Champs-Elysées. Elle est à présent à la tête de Paco Rabanne. Il y a quand même des choses qui avancent, juste peut-être dans les maisons indépendantes ou les maisons un peu plus discrètes. Je dirais que des maisons qui font partie des grands groupes. Donc j'ose espérer que ça changera petit à petit. Moi aussi, je rêvais d'être à la fin directrice marketing, plutôt en CRM d'ailleurs, c'était ça ce que je voulais. Mais au final, je pense que je ne vais pas me diriger vers ça parce que j'ai plus envie d'aider les gens à dépasser les plafonds de verre. J'ai plus envie d'avoir cette posture de coach que de dirigeante, je dirais.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous parler de ton rôle actuel ? Tu travailles dans le visual merchandising. Est-ce que tu peux nous dire, en quelques mots, je pense que c'est un nom qui impressionne pas mal, avec beaucoup de connotations anglo-saxonnes. Tu peux nous dire ce que c'est ? Oui,
- Speaker #1
alors le merchandising visuel, en gros, c'est de pouvoir, tu sais, créer une cohérence entre l'image d'une maison, et respecter la stratégie business des départements produits et retail merchandising. Donc en gros, concrètement, ça veut dire que tu ouvres ta boutique comme si c'était ta maison et donc tu vas t'amuser à la décorer. Mais tu dois la décorer et la meubler selon les codes de la maison. Donc que tu aies une architecture qui respecte des guidelines très précises et qui sont propres à notre maison. Mais aussi, en fonction des lancements de collections, selon tes espaces dans ta boutique, tu vas pouvoir créer un certain univers sensoriel avec le display de tes produits. Donc tu dois vraiment penser à chaque fois, quand tu entres en boutique, quand tu vas placer tes produits, le parcours de ton client. Et ce qui fait, et nous ne sommes pas les seuls, pas que la Maison Dior, tout le monde fonctionne pareil, tu as toujours ce début par la maroquinerie, les accessoires, les choses, et ensuite le prêt-à-porter. Donc tu vas aller sur des pièces, je ne dirais pas d'entrée de gamme, parce que c'est faux en termes de pricing. Mais je dirais, en termes d'accessibilité, pour ton client, tes produits très images, et petit à petit, tu vas plutôt vers des produits plus exclusifs. Et finalement, c'est que tu vas aller au fond de ta boutique, donc tu vas dans des endroits un peu plus feutrés, où ton expérience aussi, elle évolue au fur et à mesure que tu avances dans ta boutique. Donc c'est ça, en fait, le merchandising visuel. Et c'est aussi proposer, donc là, je t'ai parlé plutôt de l'inside de ta boutique, mais tu as aussi cette volonté de proposer des vitrines hyper impactantes. en relation avec l'esprit du défilé. Donc là, tu vois, en ce moment, c'est un peu hybride parce que du coup, on a nos vitrines Christmas. Mais les looks que tu vas voir sur tes mannequins reflètent la collection croisière qui a défilé à Séville en juin dernier. Et tout part en fait de Maria Grazia, qui est assez exceptionnelle. Enfin voilà, moi j'en suis fan. Mais c'est vrai qu'elle va donner le là, le ton de la collection. Et c'est important parce que nous, en fait, elle est là en amont, nous on est en aveule. C'est important que par rapport à toutes ces chaînes de valeur, on puisse vraiment refléter ce qu'elle, elle avait imaginé en termes de collection. Et pourquoi je dis que tu as aussi l'aspect business ? Parce que forcément... Tes départements produits et merchs vont vouloir pousser des produits parce que tu dois chiffrer, tu as des objectifs à atteindre. Mais ça fonctionne partout, dans n'importe quelle maison, c'est la même façon de faire.
- Speaker #0
Souvent le monde du luxe, le cliché auquel on associe, c'est un peu le diable, ça vient en Prada. Et on parlait de sororité au début, est-ce que c'est vraiment un cliché ou est-ce que c'est quelque chose que tu as pu ressentir ?
- Speaker #1
En fait ça dépend des maisons, mais je ne vais pas les cibler parce que c'est cool. En fait, ça dépend des maisons. Il y a des maisons où j'ai eu une ambiance juste incroyable. Mais vraiment, limite, je me dis, le diable c'est l'emprada, Miranda, elle me ment en fait, c'est pas vrai. Et puis même, avoir été dans une maison particulièrement masculine, ça vendait que des pièces de produits pour des hommes, c'est une autre façon de penser. Et c'est là que j'avais tout appris, l'impact du business et à quel point c'était important de travailler de concert avec le studio. Mais c'est de mentir que... pour une certaine maison ou même pour un autre groupe pour lequel j'ai travaillé, le quotidien n'était pas aussi simple. Et en fait, quand tu as été biberonnée dans un univers complètement rempli d'amour où tu es vraiment traité comme un bisounours, c'est dur. C'est très très dur. J'ai toujours ce côté un peu candide, naïf, de me dire comment les gens peuvent être comme ça ? Ce n'est pas possible. Vraiment, je le disais, mais les gens doivent avoir un cœur noir, ou ils doivent être prises dans leur vie. Ce n'est pas possible d'être comme ça. Mais vraiment, et c'est en lien un peu avec ce que tu dis, Zé, tout à l'heure, sur le tournant dans ma vie, entre mes 25 et mes 28 ans. Et c'est là que je me suis dit, bon, ok, en fait, il faut que je dise au revoir. Je parle à moi-même, et il faut que je dise un peu au revoir à la petite Sarah. Et c'est ça, grandir. C'est un peu dur. J'aurais toujours ce côté de petite fille, parce que je la chéris, cette Sarah. déterminée et qui savait ce qu'elle voulait faire. Ma meilleure amie, avec qui j'ai renoué, je suis une petite digression, mais voilà, avec qui j'ai renoué quand je suis revenue de Chine, elle m'avait dit, toi, ce qui est impressionnant, c'est qu'en fait, on était en seconde, tu savais déjà ce que tu voulais faire. Je me disais, tu me faisais peur. Et ça va me valer des surnoms, tu sais, de Miss Planquin-Quesnal, Madame la Ministre. Non, mais c'était horrible, j'aimais pas ces surnoms. Je dis, mais je suis pas d'accord. Je me dis, vous fonctionnez pas comme ça. je me sentais un peu tu sais un peu à l'écart Et c'est après que j'ai su que j'étais HP, en fait. C'est pour ça. Mais on le vit bien, c'est juste qu'il faut que tu passes par quelques tempêtes et t'apprends à mieux connaître sur toi. Et tu vois les humains autrement aussi. Tu les accueilles avec plus d'humilité. Et qu'en fait, les gens ne sont pas parfaits et peuvent ne pas penser comme toi. Et c'est OK. Et le but, c'est que t'arrives à des compromis. Encore aujourd'hui, je te dis pas, c'est pas chose aisée. C'est que dur. ce que je vis au quotidien, mais j'apprends. Et ma plus belle des reconnaissances, c'est au final que mes collaborateurs sont, je dirais pas contents de moi parce que ça fait très immature, au final on parle du travail, mais qu'on voit que l'impact que j'ai amené depuis que je suis arrivée a du sens. Et c'est ça qui est important pour moi. C'est que j'ai apporté de la facilité, un cadre, et pour moi c'est la plus belle des réussites. Ma réussite personnelle, moi, en tant que, d'avoir intégré la maison que je souhaitais. mais aussi d'avoir fait du bien pour les autres. Il y a toujours ce côté people pleaser, que j'essaie de composer avec, c'est pas facile. Quand tu te prends des... Mais c'est une incapable, c'est une incompétente. Quoi, moi ? Pas du tout. Mais voilà, tu grandis et...
- Speaker #0
Mais tu as eu des remarques aussi extrêmes que tu es une incompétente et tu es une incapable ?
- Speaker #1
Ah oui, oui. Mais ça, c'était pour... C'est ce que j'appelle en arabe namima, en fait, enfin en daléja plutôt marocain. C'est parler pour parler derrière le dos des gens et je trouve que c'est, sans être vaniteuse, mais c'est quand tu commences à percer et qu'on reconnaît ton travail, ça dérange certains, tu sais. Et donc forcément quand on t'attaque, on t'attaque sur le boulot, quand on a compris que le boulot comptait énormément pour toi, en tout cas la volonté de bien faire, ou tu as des attentes physiques. Donc les deux vont de pair en fait, quand on veut t'attaquer, c'est comme ça. On ne me les a jamais dit frontalement, il y a toujours eu des sourires. Mais je sais très bien que tu as parlé derrière mon dos, mais ce n'est pas grave, on s'en fout.
- Speaker #0
Sarah, tu fais du mentoring au sein d'une école. Est-ce que toi aussi tu as eu des mentors et est-ce que c'est un rôle que tu penses important dans une carrière ?
- Speaker #1
Ah c'est important, c'est important. Mais c'est comme au boulot, quand tu veux avancer ton projet, tu dois avoir un sponsor, toujours. pour avoir du cachet et t'encourager et le faire accepter et le faire vivre, pour moi, c'est la même chose. Dans ta vie, tu ne peux pas avancer seule. Ce n'est pas possible. Je ne sais pas s'il y a des gens qui arrivent très bien tout seuls et c'est super. Mais pour moi, c'est comme le héros dans un conte de fées ou dans un film, il a toujours des alliés et ne réussit pas seul.
- Speaker #0
Mais ça, tu l'as compris assez tôt, parce qu'on peut avoir une vision assez naïve en pensant « je peux tout faire toute seule, je n'ai besoin de personne » .
- Speaker #1
Ah oui, moi complètement. Moi, je suis la dernière à demander de l'aide. Je te parle avec mes grands discours de mentorat. Moi, j'attends d'être six pieds sous terre et ensuite, je dis à l'aide. Tu vois, c'est ma personnalité. C'est un peu, même maintenant, parfois, je me dis, mais ça va pas du tout. Tu acceptes de prendre l'aide. Non, je l'ai appris sur le tard. Enfin, sur le tard. Non, au final, sur le tard pour moi, dans ma chronologie. Mais au final, assez tôt quand même, parce que c'était quand j'ai intégré mon école de commerce. C'est là que j'ai compris, en fait. la puissance d'avoir un mentor, mais avec lequel c'est important de nouer une vraie relation, qui connaisse quand même toute votre vie, parce que pour moi, bien comprendre ta vie, ton milieu social et économique, comment tu as grandi, va pouvoir te donner les clés à activer pour aller là où tu veux aller. En gros, c'est ça. Parce qu'en fait, si tu commences à cacher auprès de ton mentor, pour moi, tu vas arriver à côté de ce que tu veux. où tu vas juste assouvir un besoin, mais pas voir la vision long terme. Et pourquoi je te dis en rigolant, oui, on m'a appelée Miss Pampanquenal, c'est parce que moi, j'avais toujours cette vision à long terme. Je savais que j'avais mon objectif, je vais l'atteindre, mais j'en avais déjà un en tête pour les cinq années plus tard, ou trois ans, en général. Et quand je peux, oui, j'essaye de rendre l'appareil, parce que j'aime bien partager mon parcours et donner des tips. Et si tu veux, le premier conseil que je donne à chaque fois, c'est de bien s'entourer, de croire en soi, de ne pas laisser les gens vous faire douter de vous. C'est très très dur, je le sais, mais les paroles des gens, il faut les prendre, les mettre dans une petite jarre et pousser la jarre, voilà, hors de son champ de vision. Et si je peux ajouter un élément, et que je le dis maintenant souvent quand même je coach mes juniors dans mon job actuel, c'est de revoir et de revoir La méthode Williams. Je sais pas si tu l'as vue.
- Speaker #0
Mais tu peux bien nous dire en quelques mots ce que c'est. Je pense que c'est utile pour les auditeurs et les auditrices.
- Speaker #1
Je lui dis, mais La méthode Williams, c'est un petit bijou. Je l'ai vue le 1er janvier 2022, je n'oublierai jamais. Donc, c'est un film qui relate l'histoire de Vénus et Serena Williams à travers les yeux de leur papa. Donc, d'où le nom La méthode Williams. Et ça montre vraiment la genèse. Et avant qu'on apprenne à les connaître. Au niveau international. Et donc en fait, ce qui m'a fascinée, c'était pas parce qu'elle venait d'un milieu, je dirais, correct. Comme dit mon père, c'est nous sommes pas riches, nous sommes pas pauvres. Mais c'est correct. Ça va être un peu difficile d'arriver là où on veut y aller, mais on va y aller quand même. Et en fait, le papa de Vénus et Serena Williams, au final, c'est qu'avant même leur naissance, il avait déjà planifié. Et je trouve ça tellement mignon et tellement smart, c'est qu'il avait préparé un petit fascicule pour Vénus et pour Serena. Ce qu'il disait à Vénus, parce qu'elle était un peu triste, puis finalement c'est Serena qui allait vraiment exposer, c'est lui dire « Oui, mais en fait, toi, c'est ta destinée, et la destinée de Serena, c'est celle-ci. » Et en fait, ça peut paraître complètement fou et calculateur, mais non, ce mec est un génie, vraiment. Enfin, il faut construire son parcours, je ne le dirai jamais assez. Bon, pas comme lui avant la fin, mais quand même.
- Speaker #0
J'ai trouvé le film impressionnant et hyper intéressant dans le sens où c'est aussi par la force du travail, clairement. Elles ont énormément travaillé. Et elles avaient probablement un don, mais le don n'était pas forcément le plus évident. Enfin, il a été travaillé. Mais je pense qu'il y a un pan, et ça revenait dans la critique du film, et je peux être un peu d'accord, c'est aussi écrire la vie de ses enfants ou avoir des choses trop écrites. Est-ce qu'on ne passe pas à côté de spontanéité ? Est-ce qu'on ne va pas dans quelque chose de très scolaire et de trop écrit ? Et on passe à côté de sa vie. Évidemment, c'est des championnes, etc. Et après... C'est toute une question qu'est-ce qu'on pense être une vie réussie.
- Speaker #1
Non oui bien sûr et c'est ce que je voulais rebondir là-dessus parce que justement il laissait très peu de place à la spontanéité. Bon moi je trouvais ça fascinant mais il m'a quand même alors il m'a fait peur sur un truc c'est qu'elles n'étaient pas encore nées et il écrivait. Donc je me suis dit bon tu vois.
- Speaker #0
Là c'était un peu too much.
- Speaker #1
C'est ça et après quand t'es pratiquante et croyante tu te dis bon c'est Dieu qui donne. Donc forcément alors j'y croyais mais j'y ai encore plus cru. pour mes années de désert, où je me dis, ok, alors, peu importe ce que t'avais planifié, et ça, c'est vrai, tu vois, c'est pas que tu dis, il faut nuancer quand même sa vie, moi, je planifiais tout, et là, je me suis pris d'un revers de la main, en plein dans la figure à mes 25 ans, c'était dur. Mais après, je suis contente parce que si je n'avais pas vécu ça, il n'y aurait pas eu un petit peu de piment dans ma vie. Ça aurait été trop lisse.
- Speaker #0
On parle de réussite, là on commence à aller sur le thème de la réussite. Quelle serait ta définition de la réussite ?
- Speaker #1
Pour moi, c'est quand tu as réussi à faire coïncider tes valeurs avec ce que tu accomplis tous les jours. En sens, si on parle de job, parce qu'on parle beaucoup de la réussite à travers le job. C'est, peu importe ton travail, du moment que tu es en accord avec tes valeurs, que ça reflète tes valeurs, et que, du coup, tu es très heureuse d'arriver au travail tous les matins. Pour moi, c'est ça, le main achievement. Et que, certes, tu te fixes des goals, tu veux un type de job, tu veux ce que tu veux, mais pour moi, qui ai vécu deux burn-outs dans ma carrière, ma petite carrière, je dirais, tu réfléchis beaucoup. Tu lis beaucoup aussi. Tu apprends à te connaître, à te réconcilier avec toi-même, et tu te dis qu'au final, la réussite, en tout cas, pour moi, elle se définit pas que par un titre. Elle se définit plus par rapport à un titre, c'est ça en fait. Et c'est là où j'ai dit au revoir à la petite Sarah et à la grande Sarah, enfin adulte, aujourd'hui.
- Speaker #0
C'est intéressant ce que tu dis, et je pense que la santé mentale est quelque chose d'hyper important. Tu viens de dire que tu as vécu de burn-out, qu'elle serait peut-être... Un conseil, on n'a pas le temps de trop développer sur ça, mais s'il y avait un conseil ou quelque chose à faire différemment ?
- Speaker #1
Savoir apposer ses limites, c'est le plus dur. C'est le plus dur parce qu'on veut toujours donner le meilleur de soi-même et on va aller à fond et on n'écoute aucun signe avant-coureur. Parce qu'il y a une volonté d'avoir une certaine reconnaissance. Donc en fait, on est piégé par ça. Et moi, la reconnaissance, je ne sais pas que j'en souffrais, mais je la cherchais à chaque fois. En fait, il faut se dire qu'on peut très bien faire son travail en posant ses limites. Et on aura cette reconnaissance ou pas, mais il ne faut plus travailler à travers ce prisme-là. Donc déjà, savoir poser ses limites, c'est super important. Dire qu'est-ce qui est bon pour moi ou pas.
- Speaker #0
Se mettre en priorité.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Être sa priorité.
- Speaker #1
Et c'est soi et ennui soi. Je dirais qu'il n'y a que ça. Et aussi la santé, mais physique. Alors là, c'est quand vous avez vos premiers signes. Ça, je vous le dis. parce que je ne m'étais pas écoutée, et je me suis écoutée quand je me suis écroulée. Les signes, c'est au niveau de votre sommeil, c'est comment vous levez le matin, c'est vos humeurs, vos contrariétés, vos anxiétés. Ça dépend, parce que parfois il y a des maladies silencieuses que vous pouvez avoir, ça se matérialise de façon différente selon un tout à chacun. Moi, c'était le cœur, par exemple, donc j'aurais dû l'écouter quand j'avais très mal au cœur. Voilà, donc ça peut être les os aussi. Ça parle d'une certaine tension. Et je crois qu'il y a un livre aussi qui dit... Bon, on n'a pas le temps aujourd'hui, mais il faudrait que je retrouve. Mais je sais qu'il y a un livre qui explique chaque douleur corporelle et identifie à quelle maladie. C'est assez intéressant.
- Speaker #0
C'est hyper intéressant. Qu'est-ce que tu dirais à la Sarah enfant ?
- Speaker #1
Je lui dirais, sois fière de toi, on y est arrivé. Enfin, on y est arrivé. Et maintenant, c'est quoi les next steps ?
- Speaker #0
super, quelle est ta relation avec le Maroc ?
- Speaker #1
j'ai une relation très très forte avec le Maroc c'est mon refuge le Maroc, j'ai toujours vu avec bienveillance non pas que j'ignore les difficultés économiques dans le pays selon les différences couches sociales mais pour moi c'est mon havre de paix pour moi le Maroc c'est la sensualité mais décuplée les sons les odeurs, la chaleur humaine. C'est cliché, mais c'est réel. Et quand j'en ai besoin, dès que je peux, je pars un week-end. En ce moment, je multiplie les week-ends de 4 jours. C'est juste... J'adore.
- Speaker #0
Sarah, on va passer à la dernière partie du podcast. Donc, c'est des petites questions et le but, c'est de répondre du tac au tac. Est-ce que tu as une devise ?
- Speaker #1
Ouais. C'est celle de Jean Dormaison. Je l'ai toujours en tête. C'est merci les roses, merci les épines. Je le dirai tout le temps. Et en fait... Merci les roses, on sait, pour la douceur qu'offre la vie. Merci les épines. On ne se rend pas compte sur le moment, on en veut la terre entière. Mais avec beaucoup d'humilité, je les remercie. Parce que sans ça, je ne serais pas arrivée là où je suis aujourd'hui. Ça c'est sûr.
- Speaker #0
Un livre ?
- Speaker #1
Celui que je commence, c'est L'Âme du Monde de Frédéric Lenoir. J'avais lu La Puissance de la Joie et là je lis L'Âme du Monde. C'est un très beau voyage initiatique sur le développement personnel. Un lieu ? Moi je dirais la mer, l'océan. Tout le côté marin. Ce qui fait que chaque été, il me faut une plage.
- Speaker #0
Une odeur ?
- Speaker #1
Le café. J'en bois pas. ça c'est ça que je trouve fascinant J'en bois pas, mais son odeur, j'aime beaucoup. Ça me rappelle le foyer. Je suis en sécurité, je suis bien. Ça me rappelle ma mère.
- Speaker #0
Une chanson ?
- Speaker #1
Hellway Abeladi, de Dalida. La chanson de mes tantes, de ma mère. Des femmes de ma famille, au final. Très, très riches, en fait. Et qui nous rappellent cette connexion toujours avec le Maroc.
- Speaker #0
Une femme que tu me recommanderais d'inviter sur le podcast ?
- Speaker #1
Pas mal de femmes, franchement, non. Mais je dirais Nada Barghachi, je n'ai pas eu l'occasion d'en parler aujourd'hui. C'est la fondatrice de Vera, qui est une application de style dressing virtuel, donc en fonction de ton style vestimentaire et de ta météo, et qui t'accompagne au quotidien. Pour optimiser, finalement, ton dressing et moins dépenser, je pense, même dans un endroit plus écologique. C'est une fille incroyable qui m'a fait confiance. Et avant que je rejoigne le conseil et la Maison Dior, je l'avais accompagnée pour commencer à développer ses réseaux sociaux en tant que consultante. Et elle est juste fascinante. Découvre-la et échange avec elle et tu verras.
- Speaker #0
Sarah, je te remercie infiniment. On arrive au bout de notre petite heure. C'était un vrai plaisir de papoter avec toi et d'en savoir plus sur ton parcours.
- Speaker #1
Je t'en prie. Merci beaucoup Bouchra. Vraiment, je me sens honorée que tu m'aies fait confiance pour cet épisode. Et j'espère en tout cas que ça pourra aider tes auditrices et qu'elles n'hésitent pas aussi à me contacter. Parce qu'il faut continuer. La sororité, comme tu dis, c'est aussi dans les coulisses et derrière le podcast.
- Speaker #0
Absolument. Et je mettrai ton lien LinkedIn. Tu me diras les liens qu'il faut que tu utilises, mais je les mets toujours dans les notes. Comme ça, elles peuvent interagir directement et créer. dévraider le réseau, demander conseils et faire en sorte que cette communauté grandisse.
- Speaker #1
Ça marche, avec plaisir.
- Speaker #0
A très bientôt Sarah, je te remercie infiniment.
- Speaker #1
Merci, à bientôt.
- Speaker #0
Cet épisode de Heya est maintenant terminé. Je vous remercie sincèrement de l'avoir écouté jusqu'au bout, ce qui j'espère veut dire que vous l'avez apprécié. N'hésitez pas à le partager autour de vous, avec des amis ou sur les réseaux sociaux, c'est ce qui permet au podcast de grandir. Vous pouvez aussi le noter 5 étoiles et me laisser un petit commentaire, c'est un vrai plaisir de les lire. Si vous avez des questions ou voulez me suggérer une invitée, n'hésitez pas à me contacter sur la page Instagram Hiya Underscore Podcast. A très bientôt.