Speaker #0Tilda. Combert ! Combert ! Vite ! Il y a un bateau à la peine ! Sur le banc de sable ! Sans perdre une minute, Joseph Combert, le vieux pêcheur, enfile son ciré et, affrontant l'ouragan qui se déchaîne, il court jusqu'au bord de l'océan Fury, où sont déjà rassemblés plusieurs pêcheurs. protégeant leur visage de la pluie et du vent. Chacun regarde en direction du banc de sable. En effet, là-bas, un bateau s'y est échoué. L'ouragan semble pousser des cris de victoire. Et à travers le rideau de pluie, on voit les vagues se jeter contre le navire comme autant de fauves sur leur proie. Mais qu'attendez-vous pour mettre une barque à la mer ? s'écrit le vieux Joseph. On secoue la tête. Impossible ! On a déjà essayé plus de dix fois, mais les vagues nous rejettent toujours sur la plage. Mais il faut encore essayer ! Il y a peut-être là-bas des gens à sauver ! Joignant le geste à la parole. combert se dirige vers une embarcation qu'avec d'autres il tire jusqu'au flot montant à bord avec trois autres pêcheurs il s'écrie hardili les gars poussez nous de toutes vos forces combien leur a-t-il fallu d'essais infructueux combien d'efforts jusqu'à ce qu'enfin la barque dépasse les vagues furieuses qui déferle et qui la plaquait contre le bord finalement leur embarcation parvient à gagner le large et navigue vers le bateau en détresse dans la nuit qui commence à tomber ceux qui sont restés à terre la perdent bientôt de vue alors pour eux l'attente dure des heures ils frissonnent dans le froid et la nuit enfin environ deux heures plus tard surgissant de l'ombre et de la mer voilà la barque qui revient fatiguée d'avoir affronté la mer déchaînée les quatre matelots reprennent terre ils secouent la tête tristement non Il n'y avait plus rien à sauver. Nous n'avons trouvé que ça qui flottait sur l'eau. Il sort alors du fond de la barque une planche sur laquelle est attachée quelque chose de blanchâtre. Oh, mais c'est un enfant ! Quelqu'un sur le bateau en détresse a attaché une fillette à une planche. espérant qu'en flottant celle-ci sauverait l'enfant mais vit-elle encore le vieux joseph en est persuadé je vais la porter à ma femme dit-il en prenant dans ses bras l'enfant évanoui mariette la femme du vieux combert a pris soin de la fillette avec la tendresse d'une mère d'ailleurs tilda la fillette sauvée des flots l'appelle désormais maman au fil des jours les combert apprennent plusieurs choses au sujet de tilda Maman a été malade, leur a-t-elle dit, et maintenant elle est avec Jésus. Son papa est mort en mer et si elle s'est trouvée sur le navire en détresse, c'était pour rejoindre son grand-père qu'elle ne connaît pas, mais qui est le seul de sa famille qui lui reste. leur fils partis il y a déjà pas mal de temps en effet jacques leur fils unique les a quittés et ils sont sans nouvelles depuis oui il est parti parce qu'il ne supportait plus les sautes d'humeur de son père ni non plus sa tendance à boire le vieux combert sait tout cela il voudrait tant qu'avec tilda les choses changent mais il sait aussi combien lorsqu'il a bu Il peut être désagréable avec sa femme et même avec la fillette. Or, Tilda prie tous les soirs avant de se coucher, comme sa maman le lui a appris. Elle chante aussi parfois des chants chrétiens. Souvent aussi, elle parle de Jésus et de son amour. Et cela met le vieux Combert très mal à l'aise. C'est même pour cela qu'il est parfois si désagréable avec elle. Souvent aussi, le vieux Joseph se sent nerveux, car la pêche marche mal, et quelquefois, chez les Comber, on manque de tout. Cela augmente sa mauvaise humeur, et cela le pousse à boire encore plus que de raison. Pourtant, malgré le manque de travail, d'argent et de nourriture, Tilda garde une totale confiance en Dieu. Un soir, il entend Tilda faire sa prière du soir. Ô Dieu, tu sais que nous n'avons plus rien à manger. Est-ce que tu ne voudrais pas nous envoyer de la nourriture demain, s'il te plaît ? Le vieux pêcheur hausse les épaules. Elle se fait des illusions, la pauvre petite, comme si Dieu allait faire cela. Le lendemain, Mariette envoie Tilda ramasser du varec le long de la plage. Mais peu après, la petite revient à la maison en s'écriant Venez voir ce que j'ai trouvé sur la plage ! Les vagues ont en effet rejeté sur le sable du bord un tonneau fermé. En quelques coups de marteau, Joseph l'ouvre. Il trouve à l'intérieur une grande quantité de nourriture, des biscottes et d'autres aliments que les marins ont l'habitude d'emporter lorsqu'ils partent en mer. La prière de Tilda. lui revient en mémoire. Il y a donc un Dieu, et ce Dieu répond à la prière d'un enfant. Si d'un côté, cette trouvaille réjouit le vieux pêcheur, elle ne le laisse pas non plus très tranquille. Il se sent si loin du Dieu de Tilda. Or un soir, une fois encore, le vieux Joseph boit plus que de raison. Ne sachant plus très bien ce qu'il fait, il bouscule Tilda si fort qu'elle se cogne la tête contre le mur. Le lendemain, son vin passé, il voit la tête bandée de Tilda. Je suis un misérable, se dit-il au plus profond de lui-même. Il ne peut supporter ce spectacle. Aussi d'un pas lourd, il sort de la maison, sans savoir bien où il va. Or il tombe sur Péters. Joseph a toujours bien accroché avec Péters. Aussi lui vide-t-il son cœur. Péters l'écoute attentivement, mais au lieu de lui faire des reproches, il lui parle de Jésus, venu justement sur la terre pour sauver des méchants. Mais Péters, je suis bien pire que les autres. Mais justement, Joseph, Jésus est mort sur la croix. Pour délivrer des pauvres types comme toi et moi, il faudra quelques semaines pour que le vieux pêcheur saisisse pleinement l'amour de Jésus pour lui. Les comberts ne sont pas devenus plus riches. La pêche reste maigre et le vieux bateau de Joseph prend l'eau. Il est irréparable et Joseph ne sait pas de quoi sera fait demain. Seulement, on ne trouve plus de bouteilles chez les comberts. Joseph ne boit plus une goutte d'alcool, souvent avec Mariette. Il prie pour que Dieu les aide. La confiance inébranlable de Tilda ne le met plus mal à l'aise comme autrefois, mais au contraire, lui fait du bien. Or, un jour que Joseph est devant chez lui, en se demandant comment il va bien pouvoir nourrir sa famille, Tilda arrive tout essoufflée. Papa, il y a là-bas un monsieur ! Qui veut te voir ? Guidé par Tilda, Joseph s'approche d'un inconnu et le dévisage de la tête aux pieds. Permettez-moi de vous demander votre nom, demande l'étranger. Je m'appelle Joseph Combert. Mais qu'est-ce que cela peut bien vous faire ? D'ailleurs, je ne vous connais même pas. Non. Nous ne nous connaissons pas, mais voyez-vous, j'avais une fille qui a épousé un pêcheur qui s'appelait Jacques Combert. Ma fille est morte et son mari a disparu en mer. Ils ont laissé une fillette nommée Mathilda et ça fait des mois et des mois que je la recherche. Et cette fois, je l'ai trouvée. Alors, vous êtes le grand-père de Tilda ? s'exclame Joseph tout surpris. Oui, comme vous. Et vous êtes venu chercher l'enfant ? Non, je crois que la petite est mieux chez vous que chez moi. Je suis seul et j'ai cru comprendre que votre femme s'occupait bien d'elle. Non, je vous la laisse, mais je désire qu'elle ne manque de rien. Voilà 450 florins pour que vous puissiez déménager dans une maison, disons, correcte. On m'a dit aussi au village que votre bateau de pêche ne valait plus grand-chose. Aussi, il est temps qu'avec cet argent, vous le remplaciez. Quant à moi... Je souhaite pouvoir venir de temps en temps chez vous pour voir ma petite Tilda. Prenant chacun la fillette par la main, les deux grands-pères se dirigent vers la petite maison de Joseph. Mais alors qu'ils marchent tous les trois, Joseph Cambert se demande bien comment il va annoncer à Mariette sa femme. À la fois la mort de leur fils Jacques, Mais aussi que Tilda est leur petite-fille. Ta voix est dans la mer, et tes sentiers dans les grandes eaux, et tes traces ne sont pas connues. Psaume 77, verset 19. Ce que l'œil n'a pas vu, et que l'oreille n'a pas entendu, et qui n'est pas monté au cœur de l'homme. Ce que Dieu a préparé pour ceux qu'il aime. 1er Épitre au Corinthien, chapitre 2, verset 9.