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Histoires d'Alchimistes

2 | Lancer un projet sans diplôme – Claire : Le feu intérieur plus fort que les cases [Spécial Autodidacte]

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32min |18/03/2025
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32min |18/03/2025
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Description

Et si l’envie d’apprendre et la curiosité valaient plus que tous les diplômes ?
À 25 ans, Claire n’a ni diplôme prestigieux, ni plan tracé. Mais elle a autre chose : le feu intérieur, l’envie d’expérimenter, d’apprendre en faisant, et de créer une voie qui lui ressemble — loin des cases imposées.


  • Elle se lance dans l’aménagement de vans, un projet né d’une passion pour la liberté.

  • Sans mode d’emploi, elle avance, se trompe, recommence, affine…

  • Entre défis, doutes et petites victoires, elle ne construit pas qu’un projet : elle se construit elle-même.


🎙 Dans cet épisode, Claire partage avec authenticité :

✨ Comment avancer sans diplôme ni validation extérieure
🛠️ Pourquoi l’apprentissage sur le terrain est une école de vie à part entière
🧭 Ce qu’elle aurait aimé entendre avant de se lancer
🚐 Comment rester fidèle à soi-même quand on trace un chemin hors des normes


💡 Un échange sincère et inspirant, pour toutes celles et ceux qui doutent de leur légitimité mais sentent qu’un autre chemin est possible.


Parce que l’important, ce n’est pas d’avoir un diplôme.
C’est de s’autoriser à avancer.


📲 Pour suivre Claire :
🔧 Instagram : @atelier_labougeotte

📸 Pour suivre le podcast : @histoires_d_alchimistes


🙏 Si cet épisode t’a inspiré, fais passer l’étincelle :
✨ Partage-le à une personne qui a besoin d’entendre ça
⭐ Laisse un avis sur ta plateforme d’écoute


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Histoire d'Alchimiste, le podcast qui explore comment transformer nos épreuves en tremplin et révèle des parcours de vie où l'impossible s'est teinté d'espoir, où chaque épreuve a laissé une empreinte riche de sens. Je suis Sandra et toutes les deux semaines, je pars à la rencontre d'âmes audacieuses qui ont su transformer leurs blessures en force et leur histoire en élan de vie. Parce que peu importe d'où tu viens, Peu importe ce que tu as traversé, toi aussi, tu peux réveiller l'alchimiste qui est en toi et faire de ton parcours un moteur de sens, de contribution et de changement. Alors, prépare-toi à ressentir, à questionner et à laisser ces histoires souffler sur les braises de ta propre transformation. Claire, une femme qui a décidé de quitter le moule du salariat pour créer un métier qui lui ressemble. Mais est-ce que c'est vraiment si simple de s'inventer une autre vie ? Quand on n'a pas suivi le chemin classique ? Quand on apprend tout sur le tas, à force d'essais, d'erreurs et de persévérance ? Loin des clichés de l'entrepreneuriat à succès, elle partage avec nous ses peurs, ses doutes. Est-ce que ça signifie vraiment de construire une activité qui vibre avec qui l'on est ? Dans un monde où l'on valorise les diplômes et les parcours tracés, la peur du regard des autres devient un combat quotidien. Mais on est toujours seul face à cette décision. Celle d'oser ou non. Claire, elle a choisi d'y aller, sans formation académique, mais avec cette rage d'apprendre et de faire à sa manière. Elle s'est jetée dans l'inconnu et elle a prouvé qu'on pouvait bâtir quelque chose avec juste une idée, du courage et une sacrée dose de débrouille. Aujourd'hui, je retrouve Claire dans le cocon chaleureux de sa maison au creux des Vosges. Nous sommes toutes les deux assises dans son salon, une tasse de thé entre les mains. Il est... 11 heures, l'ambiance est douce et intimiste. Ici, pas de bruit d'atelier, mais une atmosphère paisible où chaque objet autour de nous semble raconter une histoire. Bonjour Claire, merci de me recevoir chez toi. Alors pour commencer, j'aimerais qu'on oublie un instant les étiquettes. Dis-moi plutôt, qu'est-ce qui te fait vibrer et qu'est-ce qui te donne envie d'avancer chaque jour ?

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est moi. Merci d'être ici. Ce qui me fait vibrer chaque jour, c'est vraiment de faire ce qui me plaît. Voilà, déjà.

  • Speaker #0

    Tu me disais, ouais. que tu avais plein de passions différentes. Tu aimais bien switcher sur plusieurs passions. Par exemple, l'aménagement de vannes. Quoi d'autre aussi ?

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup de passions que j'explore petit à petit, mais pour lesquelles je ne consacre pas forcément beaucoup de temps. En ce moment, je fais beaucoup de poterie. Je suis inscrite à un cours de poterie tous les jeudis soirs. Voilà, donc j'explore cette partie créative que j'ai un petit peu trop longtemps mis de côté.

  • Speaker #0

    Par manque de temps ?

  • Speaker #1

    De temps, et puis... puis d'avant aussi. C'est vrai que je m'autorise cette année à débourser un petit peu plus pour m'offrir ces petits moments de plaisir.

  • Speaker #0

    Quel ado tu étais ? Est-ce que tu avais déjà ce goût pour l'aventure, l'indépendance ?

  • Speaker #1

    L'aventure, oui. Enfin, l'aventure, dans un grand mot. Mais on voyageait beaucoup avec mes parents, notamment avec mon père. En fait, toute mon enfance, toute mon adolescence, on était toujours en vadrue pendant les grandes vacances. Alors, les fois que c'était plutôt d'hôtel en hôtel, on n'avait pas de van, on n'avait pas de caravane, de camping-car. Donc, c'était vraiment, on prenait la voiture et puis tous les soirs ou tous les deux soirs, on changeait d'hôtel et on voyageait comme ça.

  • Speaker #0

    Et donc, tu penses que tu as attrapé le syndrome du voyage à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Exactement, et puis mon père est adepte des grands voyages. En fait, maintenant qu'il a, quand je dis grand voyage, deux, trois semaines. Et donc, c'est quelque chose qu'il avait développé déjà très jeune. Et toi,

  • Speaker #0

    est-ce que tu lui as transmis le virus du van ou ?

  • Speaker #1

    Peut-être bientôt. On a parlé récemment d'un projet. Alors, à la retraite, il aurait voulu s'acheter un camping-car. Bon, il y a les circonstances de la vie qui ont fait qu'il a un peu changé le projet. Mais là, dernièrement, il me parle pas mal de s'acheter un van que j'amènerai. Ah, c'est cool. Et de voyager un peu plus comme ça. Que ce soit sa voiture et puis son véhicule pour barouder un petit peu.

  • Speaker #0

    Comment c'était la vie chez toi quand tu étais jeune ? Est-ce que tu as vécu dans un environnement qui encourageait ? ta créativité, la prise de risque ?

  • Speaker #1

    Je suis fille unique, alors je pense que la créativité me l'a fait un petit peu pas très. J'avais mon imaginaire et l'idée a me fait seule. Donc je pense que forcément, on développe une part de créativité. Après, on n'est pas une famille de manuels de base, pas du tout. Et puis pour revenir à ta question de tout à l'heure, j'avais jamais bricolé avant. Mon père bricole un petit peu à la maison, mais là, ça reste de l'entretien, des petites choses comme ça. Mais sinon, non, pas du tout. Pas une famille de musiciens ou de manuels. Non, non, à l'époque, en tout cas, dès qu'on me demandait de réparer quelque chose, de filer un coup de main, j'étais la dernière à être présente. Tenir un marteau, je ne savais pas faire.

  • Speaker #0

    C'est la passion, du coup, qui t'a amenée à dire « Ok, je vais le faire » . Et puis, c'est peut-être aussi le côté utile qui t'a amenée à découvrir cette passion d'aménagement de vannes.

  • Speaker #1

    Alors, c'est l'aménagement de vannes qui m'a... qui m'a fait tomber dans le bricolage. Dans la création manuelle.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a poussée à tout quitter en 2017, à partir avec ton sac à dos ?

  • Speaker #1

    C'est mon amour. L'amour, d'accord. Je suis partie en 2017 à l'Étoile, je voulais faire un permis vacances-travail au Canada. Et puis je repoussais, je repoussais, je voulais partir seule. Et puis je m'y trouvais toujours des excuses, comme on le fait beaucoup. Ça, c'est peur. Et en 2017, j'ai rencontré mon compagnon de l'époque, qui, lui, avait décidé de partir en Australie, on a permis vacances-travail. C'est un risque aussi parce qu'on se connaissait depuis à peine un mois au moment où on est partis. On s'était vus deux, trois fois. On avait passé trois jours ensemble au Portugal et ensuite en Allemagne, chez lui. Mais on ne s'était pas revus, on n'était pas de la même ville. Donc je suis rentrée de vacances, j'ai donné ma démission et j'ai dit dans un mois je pars. Voilà, donc j'ai fait toutes les démarches et je suis partie.

  • Speaker #0

    L'amour nous donne des ailes.

  • Speaker #1

    Ça a déclenché cette envie de voyager et vraiment de découvrir d'autres façons de vivre.

  • Speaker #0

    Pour répondre à la question, comment tu as fait pour surmonter tes peurs, pour partir ? C'est l'amour, en fait, finalement, qui t'a permis de surmonter ces peurs-là et d'y aller, malgré tout. Et quand tu as débuté, il y a sûrement eu des moments de galère, mais aussi des petites victoires. Alors, est-ce que tu pourrais nous raconter Une expérience marquante que tu as apprise, quelque chose d'important à la suite de ces petites galères ou de ces victoires que tu as pu vivre au lancement de ton projet ?

  • Speaker #1

    Au lancement de mon projet, on apprend encore tous les jours. Déjà, je me suis lancée, je pensais être prête, pas du tout. Je n'étais pas du tout prête. Alors je pense que l'important, c'est d'essayer de ne pas faire les choses tout seul. Quand on a vraiment besoin d'aide, de ne pas hésiter à demander, à s'entourer des bonnes personnes. Voilà, moi je suis quelqu'un. qui a toujours cru que pour prouver ma valeur, il fallait que j'arrive à faire seule. Cette expérience m'a appris que on ne fait jamais les choses seule. On n'arrive pas seule.

  • Speaker #0

    Et quel retour tu as eu quand tu es allée chercher ces premières personnes ? Comment tu as fait pour trouver ces premières personnes ?

  • Speaker #1

    Elles sont venues à moi. C'est bon au mal. Voilà, c'était ça. Je n'étais pas fermée à l'idée. J'étais plutôt ouverte à l'idée de m'entourer. Et les personnes sont arrivées à ce moment-là. Et depuis, on est lui. Les personnes continuent d'arriver et je m'aligne un petit peu plus tous les jours avec qui je suis vraiment et ce que je veux vraiment faire.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est ça qui t'a aidé à développer et à surtout garder et maintenir la confiance en ton projet. C'est ces rencontres, c'est le fait d'évoluer au fil de ces rencontres qui t'ont permis de garder confiance, si je résume bien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, tout à fait, parce qu'il y a des moments où la confiance n'était pas là. Il y a des jours où on se sent très légitime dans ce qu'on fait. Il y a des jours où on se dit « mais pourquoi ? À quoi ça sert ? » Je ne le fais pas assez bien. Mais non, c'est vraiment ces retours, ces personnes et ces énergies qui continuent à me faire avancer et à me dire « non, je suis sur la bonne voie » . On échange et on avance ensemble.

  • Speaker #0

    Rester dans l'échange et être ouvert, en fait, si j'ai bien compris.

  • Speaker #1

    Moi, je me suis lancée directement en société. La chose que je regrette maintenant ? parce que c'est vrai que les charges sont très importantes, les cotisations tombent tous les mois, même quand on n'a pas de rentrée d'argent. Et là, je suis en transition. Je fais le chemin inverse, je repasse en micro-entreprise pour justement soulager un petit peu financièrement toutes ces charges qui tombent et puis pour réadapter mon activité aussi, me laisser la liberté de travailler à côté si j'en ai envie. Si j'en ai besoin, c'est un petit peu l'idée. Donc, moi, je pense que quand on se lance, alors je sais que beaucoup de personnes disent qu'il faut y aller à fond, il ne faut pas réfléchir, il faut se lancer en temps plein sur son activité. À refaire, je pense que j'y serai allée plus lentement et j'aurais vraiment pris le temps de développer sur six mois l'activité de van et puis peut-être de travailler à côté. pour justement mettre un peu de sous de côté, pour être sûre de ne pas manquer, et de ne pas se créer d'angoisse. Oui,

  • Speaker #0

    ça crée une pression dingue.

  • Speaker #1

    De se créer d'angoisse, parce que c'est vraiment la pression financière, au final, qui fait qu'on peut craquer.

  • Speaker #0

    C'est aussi très dur de se sentir légitime à partir du moment où on n'a pas atteint ce seuil de rentabilité.

  • Speaker #1

    Ah oui, tout à fait. On est considéré comme ne travaillant pas, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    tu y consacres combien d'heures ? par semaine ou par mois environ ? Parce que je sais qu'on ne compte pas en fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Parce que même quand je ne suis pas… Alors, il y a la partie atelier, évidemment. Donc, quand je suis sur un chantier, je peux y être non-stop. Par mois, déjà, les 40 heures minimum par semaine, un grand minimum. Mais après, il y a aussi tout le travail en off dans la tête parce qu'on continue de penser. En fait, on n'est jamais déconnecté du cours. Ce n'est pas comme quand on est salarié et qu'on a un travail vraiment qui paye juste les factures. Le soir, on peut arriver à mettre le cerveau en off. Là, c'est... Enfin, moi, j'y pense tout le temps.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça te manque parfois, ce statut de salarié qui fait que quand tu rentres chez toi, ben voilà, le travail reste au travail et voilà, tu fermes la porte et le travail reprend le lendemain matin. Est-ce que ça te manque, ça ?

  • Speaker #1

    Ben, même pas, non. Malgré toutes les galères et malgré le fait que ça ne soit pas encore rentable, ben oui, je fais ce que j'aime, c'est ça. Et puis, bon, j'ai toujours su que je n'étais pas... faite pour le salariat. J'avais des crises d'angoisse à l'idée d'aller au travail pendant très longtemps. Je me souviens d'une période où j'appelais mon père, je travaillais sur Paris, j'étais sur Orient, je prenais le train tous les matins, alors une heure de train, comme font beaucoup de personnes tous les jours, et je l'appelais en lui disant « je ne peux pas y aller, je ne peux pas y aller, on pleure » , et il devait me dire « si, tu vas y arriver » . Voilà. J'avais des crises d'angoisse, ce n'est pas possible d'aller au travail.

  • Speaker #0

    Je pense que l'âme d'entrepreneur est quelque chose dont on ne peut pas se séparer. à partir du moment où ça fait vraiment partie de nous. C'est difficile d'entrer dans un cadre, dans un moule de salariés quand tu n'es pas adapté à ce moule. Et finalement, même toutes les galères qu'on peut vivre à travers notre activité, les galères financières notamment au début, elles ne sont pas très importantes finalement comparées au fait de se lever, d'aller au bureau, de supporter des collègues, un patron, un cadre qui n'est pas le nôtre. C'est chouette de voir que c'est un peu universel parce que je ressens aussi la même chose et je pense que beaucoup d'autres aussi, ceux qui vont nous écouter, de savoir qu'on n'est pas seul à ressentir ces choses-là. Et comment tu t'es fait connaître au départ alors ? Comment tu as eu tes premiers clients, tes premiers contrats ? Comment ça s'est passé ? Même le premier client, le premier contrat ?

  • Speaker #1

    Eh bien, le premier client, c'était du bouche à oreille, c'était la sœur d'une connaissance. qui voulait aménager son petit véhicule et qui m'a donné l'opportunité, qui m'a fait confiance à titre professionnel.

  • Speaker #0

    Cette cliente en a amené une autre. Les réseaux t'ont permis de démarrer ou c'est plutôt quelque chose que tu utilises plus sur une stratégie mon terme, que tu développes petit à petit ?

  • Speaker #1

    C'est l'idée. Ça m'a permis de vraiment démarrer parce qu'effectivement, au début, c'était beaucoup de bouche à oreille. C'était limité. Et à partir du moment où je me suis développée un peu plus sur les réseaux, J'ai consacré plus de temps au réseau et à partir de ce moment-là, je me suis fait connaître. Mais il y a vraiment aussi le bouche à oreille. Je pense que c'est important de ne pas négliger la communication locale, les journaux, les festivals locaux qui peuvent se mettre en place, même si d'un premier abord, ce n'est pas forcément ciblé Vanlife. Moi, dans mon domaine, la Vanlife, ça peut apporter des clients aussi. Mais les réseaux, invéniablement, ça joue. C'est aussi une stratégie au long terme. Moi, si on manif, c'est un peu compliqué. parce que c'est pas un achat coup de cœur. Voilà. On va pas tomber sur ma page et me dire tiens, vous amenez un van demain ? Non, c'est pas comme ça. Ça va vraiment, la petite gagne, elle va mettre du temps à germer, à pousser. Donc, je pense qu'il faut bien six mois, un an pour que ça prenne. Mais oui, après, je pense que me faire connaître, il faut tout explorer. Moi, j'ai tardé à me mettre en avant. J'osais pas. J'osais pas, en fait. Je voulais avoir mon entreprise mais je voulais pas faire de pub. Et ça n'a pas fonctionné. Donc,

  • Speaker #0

    tu as appris à te mettre plus en avant, à prendre un peu plus confiance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est une chose de dire, je crée mon entreprise et ça va marcher, on est confiant. Et quand on y est, on doit se mettre en avant parce que maintenant, ce n'est plus juste une entreprise. Il faut montrer sa personnalité. Les clients ont envie de voir qui est derrière, de voir qu'il y a une âme, qu'il y a quelque chose qui vibre. Moi, c'est ma conception en tout cas de l'entrepreneuriat et c'est ce que je veux partager. Mais il faut passer le cap, quoi.

  • Speaker #0

    Et tu parlais de la presse, des événements, tout ça. Comment on fait pour les attirer à soi ou pour aller vers eux ?

  • Speaker #1

    C'est pas mal d'avoir un petit réseau d'entrepreneurs déjà. Alors de se rapprocher des organismes de formation. Moi, c'est ce que j'ai fait. J'ai fait pas mal de formations financées à la région et ça m'a permis justement d'être... être présenté sur d'autres événements. Et puis, de fil en aiguille, forcément, il y a des événements qui se mettent en place. Les journalistes viennent à vous. Et après, sinon, vous les contactez. Ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas. Les cas, ils se font intéresser au monde,

  • Speaker #0

    mais il faut tenter. Il faut oser,

  • Speaker #1

    il faut essayer.

  • Speaker #0

    Le premier pays dans lequel tu es arrivée, c'est l'Australie. Une fois arrivée là-bas, comment tu as connu l'aménagement de Vannes ? Comment c'est arrivé ? Comment tu as fait cette belle rencontre avec ta future activité ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était là avant. Au moment où je voulais partir au Canada, j'avais déjà cette idée d'aménager un Vannes en tête, mais je ne sais vraiment pas comment elle est arrivée là. J'avais un camping-car Barbie quand j'étais petite. J'avais les mêmes céréales. Donc peut-être, voilà, et peut-être tout simplement entendre mon père me dire un jour quand je ferai la retraite. Lui, il voyageait, j'ai oublié de le dire, mais lui, il voyageait en camping-car quand il était petit. Je ne l'ai pas goûté, mais lui, il voyageait comme ça. Ils allaient en camping avec sa famille. Alors, c'était en camping, mais il voyageait quand même en camping-car. C'était une idée qui était là, présente. Et par contre, j'avais dit à mon compagnon, Quand on sera en Australie, je veux avoir un van aménagé. Parce que forcément, en Australie, tout le monde voyage en van aménagé. Ah,

  • Speaker #0

    je ne savais pas.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un truc de backpacker, comme on dit. En général, on arrive en sac à dos, on voyage un petit peu, puis au bout d'un moment, on prend un petit van pour pouvoir parcourir de plus longues distances et économiser sur les loyers et être libre. C'est un pays qui est tellement grand que dans tous les cas, si on veut vraiment être libre, il faut avoir un véhicule. D'accord. Voilà, donc c'est un bon moyen de voyager, de bouger et de dormir, pas cher aussi. Donc voilà, on a aménagé un premier véhicule là-bas et je savais que je ne voulais pas l'acheter aménagé. D'accord. En Australie, c'était une voiture, c'était très sommaire, il n'y avait pas de gros aménagements. Par contre, quand on est arrivé en Nouvelle-Zélande l'année d'après, là j'ai dit ok, on achète un vrai van et on l'aménage. Et je suis tombée dedans.

  • Speaker #0

    Le premier aménagement, tu l'as fait avec ton compagnon qui lui avait des compétences ou pas du tout.

  • Speaker #1

    On a fait ensemble, mais c'est vrai que toute la partie conception, tout ça, on a potassé sur les réseaux sociaux. Ce n'était pas encore très répandu à l'époque. Comme ce n'était pas encore un métier, il y avait des gens qui montraient ce qu'ils faisaient. Je regardais les photos directement. Je me dis, tiens, on peut faire pareil. Après, de fil en aiguille, je me suis dit, tiens, on peut faire ça comme ça. Alors le premier man, il n'était vraiment pas fait. Pas terrible. Il y avait des vis n'importe où, le bois n'était pas poncé. C'était vraiment sommaire, mais en même temps, on avait tout ce qu'il fallait. On avait une cuisine extérieure, on avait le lit qui se dépliait. Et voilà, on a fait ça entre deux petits boulots le soir, le week-end, avec juste une scie à dos, une scie à main et puis une perceuse.

  • Speaker #0

    Et je présume que t'as dû faire... pas mal d'erreurs au début comment tu as fait justement pour continuer à avancer malgré le nombre d'erreurs que tu as pu faire comme tout le monde parce que on peut facilement se dire bon bah je baisse les bras je suis pas capable je vais aller trouver quelqu'un qui le fait à ma place mais j'avais envie de faire et toujours à l'époque en tout cas ce petit truc qui me disait tu es capable enfin il faut que tu prouves que tu te prouves que tu es capable de le faire et que ce soit toi qui l'est fait je refusais catégoriquement que ce soit quelqu'un d'autre qu'il fasse et c'était bon C'était pas pour prouver aux autres, mais pour te prouver à toi-même. Oui,

  • Speaker #1

    pour prouver à moi-même. Et je m'étais mis ça en tête. C'était mon rêve. Je voulais pouvoir le construire de A à Z.

  • Speaker #0

    On rigole parce que mon ventre vient de faire un bruit très étrange.

  • Speaker #1

    Vous allez à du l'enregistrement.

  • Speaker #0

    J'ai faim.

  • Speaker #1

    J'ai un petit gâteau.

  • Speaker #0

    Je t'ai amené des petits biscuits belges d'ailleurs. Par contre, tu m'excuseras parce que j'ai un peu vécu la route aussi. Ça sera de la poudre de gâteau belge. Dans tout ce que tu as pu entreprendre, donc les voyages, l'aménagement de vannes, après le lancement de ton entreprise, est-ce que tu as encore ces moments de doute ? Et si ça arrive encore, qu'est-ce qui fait que tu te dis non ? Non, je continue. Peu importe les galères, peu importe ce qui arrive, je continue malgré tout.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. J'ai encore eu des doutes il y a deux mois. Au moment où j'étais en transition administrative, par exemple en passant en micro-entreprise, je me suis dit, mais est-ce que je recommence ? Parce qu'au final, je fermais la boîte. Mais légalement, la boîte était liquidée. Je pouvais arrêter là. Mais non, parce que c'est vraiment ce qui me fait vibrer. Je ne me vois pas retourner au salariat. Je ne me vois pas lancer, en tout cas pour l'instant, une autre activité. Et en fait, j'adore accompagner les gens. J'ai switché un petit peu au niveau de ce que je propose. Avant, je me disais, il faut faire du van. Et puis, j'ai mes clients, ils viennent, ils partent. Ça reste une entreprise telle qu'on la connaît. Et dernièrement, je me suis dit, moi, ce qui me plaît beaucoup, c'est vraiment de faire de l'accompagnement.

  • Speaker #0

    Donc, tu as ouvert ton offre à davantage de possibilités.

  • Speaker #1

    Quelque chose que je ne me voyais pas du tout faire, moi qui, encore quelques années, avais la phobie. Quand je parlais à des gens, ce n'était pas possible. J'ai encore un petit peu de mal à être en groupe. Mais je me suis dit, non, mais en fait, ça me plaît, quoi. Ça me plaît. Je pense que c'est venu quand j'ai commencé à faire des festivals juste pour présenter mon vin. Et en fait, de fil en légume, on discute et on se rend compte que dans la foule, on est plutôt à l'aise finalement. Parce que c'est un sujet qui nous passionne et qu'on connaît. Et je me suis dit, mais il faut transmettre. Si je fais du vin juste pour faire des sous, vivre, alors c'est déjà bien, c'est responsable. Mais si je ne transmets rien de plus, s'il n'y a pas une finalité,

  • Speaker #0

    tu as un besoin de transmission.

  • Speaker #1

    Sans prétendre changer le monde, mais si déjà je peux apporter un peu de... un peu de confiance en soi aux personnes qui ont envie d'aménager, même leur van justement, et qui n'osent pas le faire, je me dis, si ça peut les booster, leur donner la confiance qu'il faut, juste de les aider sur une partie de l'aménagement, si elles ont besoin d'être entourées et que je peux leur apporter ça, c'est chouette. Parce que c'est ce que j'aurais bien aimé avoir au début aussi, dans les moments de doute.

  • Speaker #0

    Tu grandis un peu en même temps que ton entreprise, en même temps que ton projet, en fait.

  • Speaker #1

    Ah oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est passionnant, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Je me réaligne avec ce que je veux vraiment, dans le sens où je me suis rendue compte que mon entreprise, ce n'est pas une entreprise. C'est une extension de ce qui je suis. Et je veux qu'elle transmette. Je ne veux pas me briver dans mes choix. J'ai envie de travailler avec des clients avec qui ça vibre, qui partagent mes valeurs, avec qui on est alignés. Et vraiment ça, transmettre un petit peu plus aussi.

  • Speaker #0

    De trouver des gens qui te ressemblent et avec qui tu partages des valeurs communes. Et ça, c'est aussi très important. Parce qu'on parlait de sensibilité tout à l'heure et le monde du salariat peut être parfois complètement désaligné avec notre sensibilité. À partir du moment où on a une sensibilité un peu hors du commun ou même un peu plus fine que la normale, c'est important d'aller vers des gens qui peuvent raisonner avec ça. Alors si tu avais un conseil à donner à quelqu'un qui se sent justement enfermé dans ce chemin tout tracé, comme le salariat par exemple ? ce serait quoi ? Qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a permis de sortir de ma réalité, c'est de faire un accompagnement, enfin une thérapeutique, un coaching, peu importe le nom qu'on donne. C'est vraiment de partager ses doutes déjà, et de dire que si vous avez un doute, si vous sentez que vous êtes appelé vers quelque chose d'autre, c'est que c'est la voie à explorer. S'il y a de la peur, il faut y aller, il ne faut pas hésiter, et se faire accompagner pour justement réussir à décortiquer petit à petit vos envies. potentiellement un jour sauter le pas, ça se fait pas du jour au lendemain. Moi aussi ça a mis du temps, j'ai mis très longtemps avant d'ouvrir l'entreprise. Je savais que je voulais être à mon compte mais donc au final, entre le moment où j'ai fait mon premier van et la création de l'entreprise, il s'est passé 5 ans, je pense. J'ai fait une formation entre 30 pour me sentir plus légitime. J'ai pas eu le diplôme parce que j'ai fait une crise d'angoisse. Le jour du diplôme, enfin voilà, de l'examen. donc ça m'a mis un petit coup en me disant bah non bah du coup j'ai pas le diplôme je suis pas faite pour ça, ça veut dire que je suis nulle et en fait non pas du tout c'est juste que c'était pas adapté ça va être dur, ça va être super dur il va y avoir des gros moments de doute je pense que je m'en sors maintenant mais les deux dernières années ont été très difficiles, c'est un gros changement, il y a beaucoup de choses autour qui font qu'on s'autorise pas à le faire si vous sentez ... qu'il y a quelque chose qui vous appelle, vous ne lâchez pas le truc, en fait. Ça se fera au fur et à mesure, petit à petit. Entrouvez-vous des personnes qui sont dans la bienveillance. Lâchez celles qui vous disent « C'est quoi cet idée farfelue ? » Mais tu ne vas pas faire ça, parce qu'encore une fois, c'est leur peur qu'elles projettent. C'est leur peur et ce n'est pas les vôtres.

  • Speaker #0

    Et comment tu vivais l'école avec cette impression d'étouffer dans le système de l'entreprise ? L'école, c'était un peu compliqué ou pas ?

  • Speaker #1

    Je te crie. Très bon élève, au tout début en tout cas. Très effacée. J'étais, enfin, en tout cas, moi, je me voyais comme ça. J'ai appris plus tard que pour mes amis d'enfance, ce n'était pas du tout le cas. Mais moi, je me voyais comme le petit canard de la bande. Ce qui ne sert à rien, on va le dire comme ça. Mais je me vivais très mal. J'avais toujours besoin de prouver que je faisais bien, en fait. Il fallait toujours que je sois à la hauteur. Et ça m'a desservie, bien sûr, parce que forcément... En grandissant, on me dit, bon, maintenant, il faut que je prouve. Puis en France, avec les diplômes aussi, il faut toujours avoir un diplôme pour se sentir légitime. J'ai une malaisance, mais j'avais fait un master de traduction à l'époque. C'est pareil, je ne me suis pas présentée à la soutenance parce que crise d'angoisse. Quand j'ai refait ma formation de menuiserie, impossible de me concentrer. Mon cerveau partait dans tous les sens et crise d'angoisse. Et en fait, je me suis dit, je n'ai pas de diplôme et maintenant, je ne vis pas encore de ma passion, mais je sais que ce que je fais, c'est bien.

  • Speaker #0

    Et que j'y arrive et que ça plaît.

  • Speaker #1

    Et quand on voit les compliments autour, on se rend compte que oui, on y est. Il y aura toujours moyen de se comparer à droite et à gauche. On sera toujours plus nul que quelqu'un et on sera toujours meilleur que quelqu'un. Mais il faut arrêter de se comparer. On n'est pas tous au même niveau.

  • Speaker #0

    On est tous sur notre propre chemin. Et c'est aussi ce que je dis à ma fille. Il y aura toujours mieux et il y aura toujours pire. Il y aura toujours plus intelligent et moins intelligent. Plus belle, moins belle. Plus passionnée, moins passionnée. Bref. Il y a toujours quelqu'un qui sera mieux que toi et quelqu'un qui sera moins bien que toi. Mais l'essentiel, c'est de savoir qui tu es finalement. Après, on s'en fout du reste. C'est facile à dire, mais ce n'est pas facile à faire. Non, ce n'est pas facile.

  • Speaker #1

    C'est très difficile. Je ne sais pas tout ce qu'on est.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que c'est le travail d'une vie finalement, parce que ça bouge.

  • Speaker #1

    C'est ça. Si seulement,

  • Speaker #0

    ça serait facile.

  • Speaker #1

    On saura qui on est à l'instant.

  • Speaker #0

    Et en peur. Tu me parlais tout à l'heure de cette dame de 80 ans qui était encore avec un van et qui parcourait le monde. Moi, c'est ce que je nous souhaite, en fait.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. De s'autoriser à vivre. Alors, je sais qu'on est dans un monde d'une société aussi où c'est compliqué. On a vite fait de se mettre des freins et de se faire drainer notre énergie par tout ce qui se passe. Il faut se dire qu'en fait, si on sent que ça apporte quelque chose de poursuivre telle ou telle voie, ça nous apporte quelque chose et que ça apporte quelque chose aux autres. Même si c'est à toute petite échelle, même si c'est vraiment juste une goutte d'eau, ce sera déjà ça, quoi.

  • Speaker #0

    Ce sentiment de contribution et d'échange aussi.

  • Speaker #1

    J'en parlais encore avec ma coach récemment en me disant « Mais tu vois, si je ne pars pas distribuer des denrées alimentaires, j'ai l'impression en fait que ça ne sert à rien. Ce que je fais, ce n'est pas une cause noble en fait. Mais non, j'apporte un peu de liberté. Je me dis que si ça peut apporter un petit souffle dans ce monde où des règles à gogo, tout doit être compartimenté, tout doit être hiérarchisé, j'ai tout gagné. » Et puis c'est quelque chose qu'on se rend compte dans... Quand on a un peu bougé, en Nouvelle-Zélande, c'est très libre, par exemple.

  • Speaker #0

    Il suffit de changer parfois d'horizon pour se rendre compte que tu ne rentres pas dans des cases, mais finalement, il y a d'autres cases qui t'attendent et ce ne sont peut-être pas des cases, justement. Ce sont des portes ouvertes, ce sont des fenêtres, ce sont des horizons à n'en plus finir. On peut partir, je ne sais pas moi, à 100 kilomètres de chez soi. Sauf les autres, le monde.

  • Speaker #1

    Le web est important, c'est d'échanger. Au-delà du voyage, c'est ce que j'ai appris aussi. J'ai adoré mes voyages, les paysages étaient superbes. On se sent seule quand on ne partage pas. Et moi, à l'époque, j'étais partie en couple. On se sent quand même seule. Quand on ne partage pas avec les autres voyageurs, avec les habitants, quand on commence à le faire, c'est là qu'on se dit « Wow, il y a dix mille façons de penser et de vivre. »

  • Speaker #0

    Et tu acceptes mieux ta manière d'être, ta manière de penser. À ce moment-là,

  • Speaker #1

    on est tous pareils, on aspire aux mêmes choses. Ça veut juste être bien, être libre dans sa tête déjà.

  • Speaker #0

    Ça m'amène à la question finale. petit rituel, le rituel que je propose à tous mes invités. Pour conclure cet échange, c'est à toi que je vais confier la fiole que voici, la fiole d'alchimiste remplie de poudre dorée. Elle a le pouvoir d'exaucer trois de tes souhaits, sans aucune limite. Alors si tout était possible, quels seraient tes trois voeux ? C'est une question difficile.

  • Speaker #1

    Une question difficile, mais à titre personnel. Très égoïstement, ce serait de continuer à suivre mes rêves. Mais dans le sens où c'est quelque chose qui m'attire, de toujours avoir les moyens d'aller sur cette voie-là, de suivre ce chemin-là. Et après, j'aimerais que ce soit des rêves plus clairs.

  • Speaker #0

    Mais lâche-toi, il n'y a pas de limite. C'est une poudre très, très magique. Tu peux te lâcher.

  • Speaker #1

    J'ai envie qu'il y ait un... un peu plus de bienveillance, justement. On part toujours de ça, que les gens soient plus dans la bienveillance et qu'ils arrêtent de se concentrer un petit peu trop sur leur personne, d'être enfermés. Je leur souhaite de se trouver, pouvoir être ouvert aux problématiques qu'on peut rencontrer à tous les niveaux. En fait, bien eux-mêmes, pouvoir être ouverts sur les autres. Parce que c'est ça aussi le souci, c'est que... On a l'impression qu'on ne peut pas sortir de sa situation et que du coup, on ne peut rien faire pour le monde qui nous entoure. J'aimerais bien qu'on soit tous dans le monde des bisounours. J'aimerais bien vivre dans le monde des bisounours. Et voilà, d'être dans le respect.

  • Speaker #0

    C'est la bonne chose du moment, on est bien avec soi-même. Je pense qu'on peut enfin être bien avec les autres aussi.

  • Speaker #1

    J'aimerais du respect pour soi, que tu aies envie du respect pour soi et pour les autres.

  • Speaker #0

    le monde serait tellement beau et dans l'estin

  • Speaker #1

    de continuer à rencontrer de belles personnes comme toi. Ah, c'est trop bien. Je vais pleurer. De continuer à s'hybrider, en fait. Voilà. Avec ça, avec les autres. Et puis, comme je te disais, tous les jours, tu as des... J'ai des personnes qui ont été mises sur mon chemin et sur la mesure. Elle dit, elle me fait pleurer aussi. Ça y est. Non. on s'aligne un petit peu plus chaque jour et il y a des personnes comme ça des belles dames qui sont mises sur le chemin et t'en fais partie donc j'espère que ça va durer encore longtemps surtout je souhaite longue vie à ton podcast et à tout ce que tu veux entreprendre tu peux plus répondre aujourd'hui je suis très bien dans ma vie donc je demande un peu plus peut-être un petit peu d'argent pour juste continuer à être bien et à savoir savoir qui on est, ce que l'on veut et juste à y aller comme on le fait toutes les deux actuellement j'espère encore longtemps les personnes qui nous écoutent voilà qui vont être inspirées à faire de même j'espère

  • Speaker #0

    aussi c'est aussi le but de ce podcast en tout cas j'espère que tes trois voeux se réaliseront et un grand grand merci d'avoir participé à ce podcast

  • Speaker #1

    Merci à toi Samba.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode dans lequel Claire nous rappelle qu'entreprendre sans diplôme, c'est aussi apprendre sur le tas, ajuster son projet et avancer avec ses propres ressources. Il n'y a pas vraiment de voie unique, mais un chemin que chacun construit à son rythme. Alors, si toi aussi tu as un projet en tête, mais que tu hésites à te lancer, souviens-toi. L'essentiel, c'est de faire le premier pas. Alors si cet épisode t'a apporté quelque chose, je te propose de le partager avec quelqu'un qui en a besoin. Et pense à t'abonner pour ne pas manquer les prochains récits d'Alchimiste. Si tu veux prolonger la discussion, tu peux venir me retrouver sur Instagram, sur Histoire d'Alchimiste. Je serai ravie d'échanger avec toi. Alors on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle Histoire d'Alchimiste.

Description

Et si l’envie d’apprendre et la curiosité valaient plus que tous les diplômes ?
À 25 ans, Claire n’a ni diplôme prestigieux, ni plan tracé. Mais elle a autre chose : le feu intérieur, l’envie d’expérimenter, d’apprendre en faisant, et de créer une voie qui lui ressemble — loin des cases imposées.


  • Elle se lance dans l’aménagement de vans, un projet né d’une passion pour la liberté.

  • Sans mode d’emploi, elle avance, se trompe, recommence, affine…

  • Entre défis, doutes et petites victoires, elle ne construit pas qu’un projet : elle se construit elle-même.


🎙 Dans cet épisode, Claire partage avec authenticité :

✨ Comment avancer sans diplôme ni validation extérieure
🛠️ Pourquoi l’apprentissage sur le terrain est une école de vie à part entière
🧭 Ce qu’elle aurait aimé entendre avant de se lancer
🚐 Comment rester fidèle à soi-même quand on trace un chemin hors des normes


💡 Un échange sincère et inspirant, pour toutes celles et ceux qui doutent de leur légitimité mais sentent qu’un autre chemin est possible.


Parce que l’important, ce n’est pas d’avoir un diplôme.
C’est de s’autoriser à avancer.


📲 Pour suivre Claire :
🔧 Instagram : @atelier_labougeotte

📸 Pour suivre le podcast : @histoires_d_alchimistes


🙏 Si cet épisode t’a inspiré, fais passer l’étincelle :
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⭐ Laisse un avis sur ta plateforme d’écoute


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Histoire d'Alchimiste, le podcast qui explore comment transformer nos épreuves en tremplin et révèle des parcours de vie où l'impossible s'est teinté d'espoir, où chaque épreuve a laissé une empreinte riche de sens. Je suis Sandra et toutes les deux semaines, je pars à la rencontre d'âmes audacieuses qui ont su transformer leurs blessures en force et leur histoire en élan de vie. Parce que peu importe d'où tu viens, Peu importe ce que tu as traversé, toi aussi, tu peux réveiller l'alchimiste qui est en toi et faire de ton parcours un moteur de sens, de contribution et de changement. Alors, prépare-toi à ressentir, à questionner et à laisser ces histoires souffler sur les braises de ta propre transformation. Claire, une femme qui a décidé de quitter le moule du salariat pour créer un métier qui lui ressemble. Mais est-ce que c'est vraiment si simple de s'inventer une autre vie ? Quand on n'a pas suivi le chemin classique ? Quand on apprend tout sur le tas, à force d'essais, d'erreurs et de persévérance ? Loin des clichés de l'entrepreneuriat à succès, elle partage avec nous ses peurs, ses doutes. Est-ce que ça signifie vraiment de construire une activité qui vibre avec qui l'on est ? Dans un monde où l'on valorise les diplômes et les parcours tracés, la peur du regard des autres devient un combat quotidien. Mais on est toujours seul face à cette décision. Celle d'oser ou non. Claire, elle a choisi d'y aller, sans formation académique, mais avec cette rage d'apprendre et de faire à sa manière. Elle s'est jetée dans l'inconnu et elle a prouvé qu'on pouvait bâtir quelque chose avec juste une idée, du courage et une sacrée dose de débrouille. Aujourd'hui, je retrouve Claire dans le cocon chaleureux de sa maison au creux des Vosges. Nous sommes toutes les deux assises dans son salon, une tasse de thé entre les mains. Il est... 11 heures, l'ambiance est douce et intimiste. Ici, pas de bruit d'atelier, mais une atmosphère paisible où chaque objet autour de nous semble raconter une histoire. Bonjour Claire, merci de me recevoir chez toi. Alors pour commencer, j'aimerais qu'on oublie un instant les étiquettes. Dis-moi plutôt, qu'est-ce qui te fait vibrer et qu'est-ce qui te donne envie d'avancer chaque jour ?

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est moi. Merci d'être ici. Ce qui me fait vibrer chaque jour, c'est vraiment de faire ce qui me plaît. Voilà, déjà.

  • Speaker #0

    Tu me disais, ouais. que tu avais plein de passions différentes. Tu aimais bien switcher sur plusieurs passions. Par exemple, l'aménagement de vannes. Quoi d'autre aussi ?

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup de passions que j'explore petit à petit, mais pour lesquelles je ne consacre pas forcément beaucoup de temps. En ce moment, je fais beaucoup de poterie. Je suis inscrite à un cours de poterie tous les jeudis soirs. Voilà, donc j'explore cette partie créative que j'ai un petit peu trop longtemps mis de côté.

  • Speaker #0

    Par manque de temps ?

  • Speaker #1

    De temps, et puis... puis d'avant aussi. C'est vrai que je m'autorise cette année à débourser un petit peu plus pour m'offrir ces petits moments de plaisir.

  • Speaker #0

    Quel ado tu étais ? Est-ce que tu avais déjà ce goût pour l'aventure, l'indépendance ?

  • Speaker #1

    L'aventure, oui. Enfin, l'aventure, dans un grand mot. Mais on voyageait beaucoup avec mes parents, notamment avec mon père. En fait, toute mon enfance, toute mon adolescence, on était toujours en vadrue pendant les grandes vacances. Alors, les fois que c'était plutôt d'hôtel en hôtel, on n'avait pas de van, on n'avait pas de caravane, de camping-car. Donc, c'était vraiment, on prenait la voiture et puis tous les soirs ou tous les deux soirs, on changeait d'hôtel et on voyageait comme ça.

  • Speaker #0

    Et donc, tu penses que tu as attrapé le syndrome du voyage à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Exactement, et puis mon père est adepte des grands voyages. En fait, maintenant qu'il a, quand je dis grand voyage, deux, trois semaines. Et donc, c'est quelque chose qu'il avait développé déjà très jeune. Et toi,

  • Speaker #0

    est-ce que tu lui as transmis le virus du van ou ?

  • Speaker #1

    Peut-être bientôt. On a parlé récemment d'un projet. Alors, à la retraite, il aurait voulu s'acheter un camping-car. Bon, il y a les circonstances de la vie qui ont fait qu'il a un peu changé le projet. Mais là, dernièrement, il me parle pas mal de s'acheter un van que j'amènerai. Ah, c'est cool. Et de voyager un peu plus comme ça. Que ce soit sa voiture et puis son véhicule pour barouder un petit peu.

  • Speaker #0

    Comment c'était la vie chez toi quand tu étais jeune ? Est-ce que tu as vécu dans un environnement qui encourageait ? ta créativité, la prise de risque ?

  • Speaker #1

    Je suis fille unique, alors je pense que la créativité me l'a fait un petit peu pas très. J'avais mon imaginaire et l'idée a me fait seule. Donc je pense que forcément, on développe une part de créativité. Après, on n'est pas une famille de manuels de base, pas du tout. Et puis pour revenir à ta question de tout à l'heure, j'avais jamais bricolé avant. Mon père bricole un petit peu à la maison, mais là, ça reste de l'entretien, des petites choses comme ça. Mais sinon, non, pas du tout. Pas une famille de musiciens ou de manuels. Non, non, à l'époque, en tout cas, dès qu'on me demandait de réparer quelque chose, de filer un coup de main, j'étais la dernière à être présente. Tenir un marteau, je ne savais pas faire.

  • Speaker #0

    C'est la passion, du coup, qui t'a amenée à dire « Ok, je vais le faire » . Et puis, c'est peut-être aussi le côté utile qui t'a amenée à découvrir cette passion d'aménagement de vannes.

  • Speaker #1

    Alors, c'est l'aménagement de vannes qui m'a... qui m'a fait tomber dans le bricolage. Dans la création manuelle.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a poussée à tout quitter en 2017, à partir avec ton sac à dos ?

  • Speaker #1

    C'est mon amour. L'amour, d'accord. Je suis partie en 2017 à l'Étoile, je voulais faire un permis vacances-travail au Canada. Et puis je repoussais, je repoussais, je voulais partir seule. Et puis je m'y trouvais toujours des excuses, comme on le fait beaucoup. Ça, c'est peur. Et en 2017, j'ai rencontré mon compagnon de l'époque, qui, lui, avait décidé de partir en Australie, on a permis vacances-travail. C'est un risque aussi parce qu'on se connaissait depuis à peine un mois au moment où on est partis. On s'était vus deux, trois fois. On avait passé trois jours ensemble au Portugal et ensuite en Allemagne, chez lui. Mais on ne s'était pas revus, on n'était pas de la même ville. Donc je suis rentrée de vacances, j'ai donné ma démission et j'ai dit dans un mois je pars. Voilà, donc j'ai fait toutes les démarches et je suis partie.

  • Speaker #0

    L'amour nous donne des ailes.

  • Speaker #1

    Ça a déclenché cette envie de voyager et vraiment de découvrir d'autres façons de vivre.

  • Speaker #0

    Pour répondre à la question, comment tu as fait pour surmonter tes peurs, pour partir ? C'est l'amour, en fait, finalement, qui t'a permis de surmonter ces peurs-là et d'y aller, malgré tout. Et quand tu as débuté, il y a sûrement eu des moments de galère, mais aussi des petites victoires. Alors, est-ce que tu pourrais nous raconter Une expérience marquante que tu as apprise, quelque chose d'important à la suite de ces petites galères ou de ces victoires que tu as pu vivre au lancement de ton projet ?

  • Speaker #1

    Au lancement de mon projet, on apprend encore tous les jours. Déjà, je me suis lancée, je pensais être prête, pas du tout. Je n'étais pas du tout prête. Alors je pense que l'important, c'est d'essayer de ne pas faire les choses tout seul. Quand on a vraiment besoin d'aide, de ne pas hésiter à demander, à s'entourer des bonnes personnes. Voilà, moi je suis quelqu'un. qui a toujours cru que pour prouver ma valeur, il fallait que j'arrive à faire seule. Cette expérience m'a appris que on ne fait jamais les choses seule. On n'arrive pas seule.

  • Speaker #0

    Et quel retour tu as eu quand tu es allée chercher ces premières personnes ? Comment tu as fait pour trouver ces premières personnes ?

  • Speaker #1

    Elles sont venues à moi. C'est bon au mal. Voilà, c'était ça. Je n'étais pas fermée à l'idée. J'étais plutôt ouverte à l'idée de m'entourer. Et les personnes sont arrivées à ce moment-là. Et depuis, on est lui. Les personnes continuent d'arriver et je m'aligne un petit peu plus tous les jours avec qui je suis vraiment et ce que je veux vraiment faire.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est ça qui t'a aidé à développer et à surtout garder et maintenir la confiance en ton projet. C'est ces rencontres, c'est le fait d'évoluer au fil de ces rencontres qui t'ont permis de garder confiance, si je résume bien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, tout à fait, parce qu'il y a des moments où la confiance n'était pas là. Il y a des jours où on se sent très légitime dans ce qu'on fait. Il y a des jours où on se dit « mais pourquoi ? À quoi ça sert ? » Je ne le fais pas assez bien. Mais non, c'est vraiment ces retours, ces personnes et ces énergies qui continuent à me faire avancer et à me dire « non, je suis sur la bonne voie » . On échange et on avance ensemble.

  • Speaker #0

    Rester dans l'échange et être ouvert, en fait, si j'ai bien compris.

  • Speaker #1

    Moi, je me suis lancée directement en société. La chose que je regrette maintenant ? parce que c'est vrai que les charges sont très importantes, les cotisations tombent tous les mois, même quand on n'a pas de rentrée d'argent. Et là, je suis en transition. Je fais le chemin inverse, je repasse en micro-entreprise pour justement soulager un petit peu financièrement toutes ces charges qui tombent et puis pour réadapter mon activité aussi, me laisser la liberté de travailler à côté si j'en ai envie. Si j'en ai besoin, c'est un petit peu l'idée. Donc, moi, je pense que quand on se lance, alors je sais que beaucoup de personnes disent qu'il faut y aller à fond, il ne faut pas réfléchir, il faut se lancer en temps plein sur son activité. À refaire, je pense que j'y serai allée plus lentement et j'aurais vraiment pris le temps de développer sur six mois l'activité de van et puis peut-être de travailler à côté. pour justement mettre un peu de sous de côté, pour être sûre de ne pas manquer, et de ne pas se créer d'angoisse. Oui,

  • Speaker #0

    ça crée une pression dingue.

  • Speaker #1

    De se créer d'angoisse, parce que c'est vraiment la pression financière, au final, qui fait qu'on peut craquer.

  • Speaker #0

    C'est aussi très dur de se sentir légitime à partir du moment où on n'a pas atteint ce seuil de rentabilité.

  • Speaker #1

    Ah oui, tout à fait. On est considéré comme ne travaillant pas, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    tu y consacres combien d'heures ? par semaine ou par mois environ ? Parce que je sais qu'on ne compte pas en fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Parce que même quand je ne suis pas… Alors, il y a la partie atelier, évidemment. Donc, quand je suis sur un chantier, je peux y être non-stop. Par mois, déjà, les 40 heures minimum par semaine, un grand minimum. Mais après, il y a aussi tout le travail en off dans la tête parce qu'on continue de penser. En fait, on n'est jamais déconnecté du cours. Ce n'est pas comme quand on est salarié et qu'on a un travail vraiment qui paye juste les factures. Le soir, on peut arriver à mettre le cerveau en off. Là, c'est... Enfin, moi, j'y pense tout le temps.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça te manque parfois, ce statut de salarié qui fait que quand tu rentres chez toi, ben voilà, le travail reste au travail et voilà, tu fermes la porte et le travail reprend le lendemain matin. Est-ce que ça te manque, ça ?

  • Speaker #1

    Ben, même pas, non. Malgré toutes les galères et malgré le fait que ça ne soit pas encore rentable, ben oui, je fais ce que j'aime, c'est ça. Et puis, bon, j'ai toujours su que je n'étais pas... faite pour le salariat. J'avais des crises d'angoisse à l'idée d'aller au travail pendant très longtemps. Je me souviens d'une période où j'appelais mon père, je travaillais sur Paris, j'étais sur Orient, je prenais le train tous les matins, alors une heure de train, comme font beaucoup de personnes tous les jours, et je l'appelais en lui disant « je ne peux pas y aller, je ne peux pas y aller, on pleure » , et il devait me dire « si, tu vas y arriver » . Voilà. J'avais des crises d'angoisse, ce n'est pas possible d'aller au travail.

  • Speaker #0

    Je pense que l'âme d'entrepreneur est quelque chose dont on ne peut pas se séparer. à partir du moment où ça fait vraiment partie de nous. C'est difficile d'entrer dans un cadre, dans un moule de salariés quand tu n'es pas adapté à ce moule. Et finalement, même toutes les galères qu'on peut vivre à travers notre activité, les galères financières notamment au début, elles ne sont pas très importantes finalement comparées au fait de se lever, d'aller au bureau, de supporter des collègues, un patron, un cadre qui n'est pas le nôtre. C'est chouette de voir que c'est un peu universel parce que je ressens aussi la même chose et je pense que beaucoup d'autres aussi, ceux qui vont nous écouter, de savoir qu'on n'est pas seul à ressentir ces choses-là. Et comment tu t'es fait connaître au départ alors ? Comment tu as eu tes premiers clients, tes premiers contrats ? Comment ça s'est passé ? Même le premier client, le premier contrat ?

  • Speaker #1

    Eh bien, le premier client, c'était du bouche à oreille, c'était la sœur d'une connaissance. qui voulait aménager son petit véhicule et qui m'a donné l'opportunité, qui m'a fait confiance à titre professionnel.

  • Speaker #0

    Cette cliente en a amené une autre. Les réseaux t'ont permis de démarrer ou c'est plutôt quelque chose que tu utilises plus sur une stratégie mon terme, que tu développes petit à petit ?

  • Speaker #1

    C'est l'idée. Ça m'a permis de vraiment démarrer parce qu'effectivement, au début, c'était beaucoup de bouche à oreille. C'était limité. Et à partir du moment où je me suis développée un peu plus sur les réseaux, J'ai consacré plus de temps au réseau et à partir de ce moment-là, je me suis fait connaître. Mais il y a vraiment aussi le bouche à oreille. Je pense que c'est important de ne pas négliger la communication locale, les journaux, les festivals locaux qui peuvent se mettre en place, même si d'un premier abord, ce n'est pas forcément ciblé Vanlife. Moi, dans mon domaine, la Vanlife, ça peut apporter des clients aussi. Mais les réseaux, invéniablement, ça joue. C'est aussi une stratégie au long terme. Moi, si on manif, c'est un peu compliqué. parce que c'est pas un achat coup de cœur. Voilà. On va pas tomber sur ma page et me dire tiens, vous amenez un van demain ? Non, c'est pas comme ça. Ça va vraiment, la petite gagne, elle va mettre du temps à germer, à pousser. Donc, je pense qu'il faut bien six mois, un an pour que ça prenne. Mais oui, après, je pense que me faire connaître, il faut tout explorer. Moi, j'ai tardé à me mettre en avant. J'osais pas. J'osais pas, en fait. Je voulais avoir mon entreprise mais je voulais pas faire de pub. Et ça n'a pas fonctionné. Donc,

  • Speaker #0

    tu as appris à te mettre plus en avant, à prendre un peu plus confiance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est une chose de dire, je crée mon entreprise et ça va marcher, on est confiant. Et quand on y est, on doit se mettre en avant parce que maintenant, ce n'est plus juste une entreprise. Il faut montrer sa personnalité. Les clients ont envie de voir qui est derrière, de voir qu'il y a une âme, qu'il y a quelque chose qui vibre. Moi, c'est ma conception en tout cas de l'entrepreneuriat et c'est ce que je veux partager. Mais il faut passer le cap, quoi.

  • Speaker #0

    Et tu parlais de la presse, des événements, tout ça. Comment on fait pour les attirer à soi ou pour aller vers eux ?

  • Speaker #1

    C'est pas mal d'avoir un petit réseau d'entrepreneurs déjà. Alors de se rapprocher des organismes de formation. Moi, c'est ce que j'ai fait. J'ai fait pas mal de formations financées à la région et ça m'a permis justement d'être... être présenté sur d'autres événements. Et puis, de fil en aiguille, forcément, il y a des événements qui se mettent en place. Les journalistes viennent à vous. Et après, sinon, vous les contactez. Ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas. Les cas, ils se font intéresser au monde,

  • Speaker #0

    mais il faut tenter. Il faut oser,

  • Speaker #1

    il faut essayer.

  • Speaker #0

    Le premier pays dans lequel tu es arrivée, c'est l'Australie. Une fois arrivée là-bas, comment tu as connu l'aménagement de Vannes ? Comment c'est arrivé ? Comment tu as fait cette belle rencontre avec ta future activité ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était là avant. Au moment où je voulais partir au Canada, j'avais déjà cette idée d'aménager un Vannes en tête, mais je ne sais vraiment pas comment elle est arrivée là. J'avais un camping-car Barbie quand j'étais petite. J'avais les mêmes céréales. Donc peut-être, voilà, et peut-être tout simplement entendre mon père me dire un jour quand je ferai la retraite. Lui, il voyageait, j'ai oublié de le dire, mais lui, il voyageait en camping-car quand il était petit. Je ne l'ai pas goûté, mais lui, il voyageait comme ça. Ils allaient en camping avec sa famille. Alors, c'était en camping, mais il voyageait quand même en camping-car. C'était une idée qui était là, présente. Et par contre, j'avais dit à mon compagnon, Quand on sera en Australie, je veux avoir un van aménagé. Parce que forcément, en Australie, tout le monde voyage en van aménagé. Ah,

  • Speaker #0

    je ne savais pas.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un truc de backpacker, comme on dit. En général, on arrive en sac à dos, on voyage un petit peu, puis au bout d'un moment, on prend un petit van pour pouvoir parcourir de plus longues distances et économiser sur les loyers et être libre. C'est un pays qui est tellement grand que dans tous les cas, si on veut vraiment être libre, il faut avoir un véhicule. D'accord. Voilà, donc c'est un bon moyen de voyager, de bouger et de dormir, pas cher aussi. Donc voilà, on a aménagé un premier véhicule là-bas et je savais que je ne voulais pas l'acheter aménagé. D'accord. En Australie, c'était une voiture, c'était très sommaire, il n'y avait pas de gros aménagements. Par contre, quand on est arrivé en Nouvelle-Zélande l'année d'après, là j'ai dit ok, on achète un vrai van et on l'aménage. Et je suis tombée dedans.

  • Speaker #0

    Le premier aménagement, tu l'as fait avec ton compagnon qui lui avait des compétences ou pas du tout.

  • Speaker #1

    On a fait ensemble, mais c'est vrai que toute la partie conception, tout ça, on a potassé sur les réseaux sociaux. Ce n'était pas encore très répandu à l'époque. Comme ce n'était pas encore un métier, il y avait des gens qui montraient ce qu'ils faisaient. Je regardais les photos directement. Je me dis, tiens, on peut faire pareil. Après, de fil en aiguille, je me suis dit, tiens, on peut faire ça comme ça. Alors le premier man, il n'était vraiment pas fait. Pas terrible. Il y avait des vis n'importe où, le bois n'était pas poncé. C'était vraiment sommaire, mais en même temps, on avait tout ce qu'il fallait. On avait une cuisine extérieure, on avait le lit qui se dépliait. Et voilà, on a fait ça entre deux petits boulots le soir, le week-end, avec juste une scie à dos, une scie à main et puis une perceuse.

  • Speaker #0

    Et je présume que t'as dû faire... pas mal d'erreurs au début comment tu as fait justement pour continuer à avancer malgré le nombre d'erreurs que tu as pu faire comme tout le monde parce que on peut facilement se dire bon bah je baisse les bras je suis pas capable je vais aller trouver quelqu'un qui le fait à ma place mais j'avais envie de faire et toujours à l'époque en tout cas ce petit truc qui me disait tu es capable enfin il faut que tu prouves que tu te prouves que tu es capable de le faire et que ce soit toi qui l'est fait je refusais catégoriquement que ce soit quelqu'un d'autre qu'il fasse et c'était bon C'était pas pour prouver aux autres, mais pour te prouver à toi-même. Oui,

  • Speaker #1

    pour prouver à moi-même. Et je m'étais mis ça en tête. C'était mon rêve. Je voulais pouvoir le construire de A à Z.

  • Speaker #0

    On rigole parce que mon ventre vient de faire un bruit très étrange.

  • Speaker #1

    Vous allez à du l'enregistrement.

  • Speaker #0

    J'ai faim.

  • Speaker #1

    J'ai un petit gâteau.

  • Speaker #0

    Je t'ai amené des petits biscuits belges d'ailleurs. Par contre, tu m'excuseras parce que j'ai un peu vécu la route aussi. Ça sera de la poudre de gâteau belge. Dans tout ce que tu as pu entreprendre, donc les voyages, l'aménagement de vannes, après le lancement de ton entreprise, est-ce que tu as encore ces moments de doute ? Et si ça arrive encore, qu'est-ce qui fait que tu te dis non ? Non, je continue. Peu importe les galères, peu importe ce qui arrive, je continue malgré tout.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. J'ai encore eu des doutes il y a deux mois. Au moment où j'étais en transition administrative, par exemple en passant en micro-entreprise, je me suis dit, mais est-ce que je recommence ? Parce qu'au final, je fermais la boîte. Mais légalement, la boîte était liquidée. Je pouvais arrêter là. Mais non, parce que c'est vraiment ce qui me fait vibrer. Je ne me vois pas retourner au salariat. Je ne me vois pas lancer, en tout cas pour l'instant, une autre activité. Et en fait, j'adore accompagner les gens. J'ai switché un petit peu au niveau de ce que je propose. Avant, je me disais, il faut faire du van. Et puis, j'ai mes clients, ils viennent, ils partent. Ça reste une entreprise telle qu'on la connaît. Et dernièrement, je me suis dit, moi, ce qui me plaît beaucoup, c'est vraiment de faire de l'accompagnement.

  • Speaker #0

    Donc, tu as ouvert ton offre à davantage de possibilités.

  • Speaker #1

    Quelque chose que je ne me voyais pas du tout faire, moi qui, encore quelques années, avais la phobie. Quand je parlais à des gens, ce n'était pas possible. J'ai encore un petit peu de mal à être en groupe. Mais je me suis dit, non, mais en fait, ça me plaît, quoi. Ça me plaît. Je pense que c'est venu quand j'ai commencé à faire des festivals juste pour présenter mon vin. Et en fait, de fil en légume, on discute et on se rend compte que dans la foule, on est plutôt à l'aise finalement. Parce que c'est un sujet qui nous passionne et qu'on connaît. Et je me suis dit, mais il faut transmettre. Si je fais du vin juste pour faire des sous, vivre, alors c'est déjà bien, c'est responsable. Mais si je ne transmets rien de plus, s'il n'y a pas une finalité,

  • Speaker #0

    tu as un besoin de transmission.

  • Speaker #1

    Sans prétendre changer le monde, mais si déjà je peux apporter un peu de... un peu de confiance en soi aux personnes qui ont envie d'aménager, même leur van justement, et qui n'osent pas le faire, je me dis, si ça peut les booster, leur donner la confiance qu'il faut, juste de les aider sur une partie de l'aménagement, si elles ont besoin d'être entourées et que je peux leur apporter ça, c'est chouette. Parce que c'est ce que j'aurais bien aimé avoir au début aussi, dans les moments de doute.

  • Speaker #0

    Tu grandis un peu en même temps que ton entreprise, en même temps que ton projet, en fait.

  • Speaker #1

    Ah oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est passionnant, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Je me réaligne avec ce que je veux vraiment, dans le sens où je me suis rendue compte que mon entreprise, ce n'est pas une entreprise. C'est une extension de ce qui je suis. Et je veux qu'elle transmette. Je ne veux pas me briver dans mes choix. J'ai envie de travailler avec des clients avec qui ça vibre, qui partagent mes valeurs, avec qui on est alignés. Et vraiment ça, transmettre un petit peu plus aussi.

  • Speaker #0

    De trouver des gens qui te ressemblent et avec qui tu partages des valeurs communes. Et ça, c'est aussi très important. Parce qu'on parlait de sensibilité tout à l'heure et le monde du salariat peut être parfois complètement désaligné avec notre sensibilité. À partir du moment où on a une sensibilité un peu hors du commun ou même un peu plus fine que la normale, c'est important d'aller vers des gens qui peuvent raisonner avec ça. Alors si tu avais un conseil à donner à quelqu'un qui se sent justement enfermé dans ce chemin tout tracé, comme le salariat par exemple ? ce serait quoi ? Qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a permis de sortir de ma réalité, c'est de faire un accompagnement, enfin une thérapeutique, un coaching, peu importe le nom qu'on donne. C'est vraiment de partager ses doutes déjà, et de dire que si vous avez un doute, si vous sentez que vous êtes appelé vers quelque chose d'autre, c'est que c'est la voie à explorer. S'il y a de la peur, il faut y aller, il ne faut pas hésiter, et se faire accompagner pour justement réussir à décortiquer petit à petit vos envies. potentiellement un jour sauter le pas, ça se fait pas du jour au lendemain. Moi aussi ça a mis du temps, j'ai mis très longtemps avant d'ouvrir l'entreprise. Je savais que je voulais être à mon compte mais donc au final, entre le moment où j'ai fait mon premier van et la création de l'entreprise, il s'est passé 5 ans, je pense. J'ai fait une formation entre 30 pour me sentir plus légitime. J'ai pas eu le diplôme parce que j'ai fait une crise d'angoisse. Le jour du diplôme, enfin voilà, de l'examen. donc ça m'a mis un petit coup en me disant bah non bah du coup j'ai pas le diplôme je suis pas faite pour ça, ça veut dire que je suis nulle et en fait non pas du tout c'est juste que c'était pas adapté ça va être dur, ça va être super dur il va y avoir des gros moments de doute je pense que je m'en sors maintenant mais les deux dernières années ont été très difficiles, c'est un gros changement, il y a beaucoup de choses autour qui font qu'on s'autorise pas à le faire si vous sentez ... qu'il y a quelque chose qui vous appelle, vous ne lâchez pas le truc, en fait. Ça se fera au fur et à mesure, petit à petit. Entrouvez-vous des personnes qui sont dans la bienveillance. Lâchez celles qui vous disent « C'est quoi cet idée farfelue ? » Mais tu ne vas pas faire ça, parce qu'encore une fois, c'est leur peur qu'elles projettent. C'est leur peur et ce n'est pas les vôtres.

  • Speaker #0

    Et comment tu vivais l'école avec cette impression d'étouffer dans le système de l'entreprise ? L'école, c'était un peu compliqué ou pas ?

  • Speaker #1

    Je te crie. Très bon élève, au tout début en tout cas. Très effacée. J'étais, enfin, en tout cas, moi, je me voyais comme ça. J'ai appris plus tard que pour mes amis d'enfance, ce n'était pas du tout le cas. Mais moi, je me voyais comme le petit canard de la bande. Ce qui ne sert à rien, on va le dire comme ça. Mais je me vivais très mal. J'avais toujours besoin de prouver que je faisais bien, en fait. Il fallait toujours que je sois à la hauteur. Et ça m'a desservie, bien sûr, parce que forcément... En grandissant, on me dit, bon, maintenant, il faut que je prouve. Puis en France, avec les diplômes aussi, il faut toujours avoir un diplôme pour se sentir légitime. J'ai une malaisance, mais j'avais fait un master de traduction à l'époque. C'est pareil, je ne me suis pas présentée à la soutenance parce que crise d'angoisse. Quand j'ai refait ma formation de menuiserie, impossible de me concentrer. Mon cerveau partait dans tous les sens et crise d'angoisse. Et en fait, je me suis dit, je n'ai pas de diplôme et maintenant, je ne vis pas encore de ma passion, mais je sais que ce que je fais, c'est bien.

  • Speaker #0

    Et que j'y arrive et que ça plaît.

  • Speaker #1

    Et quand on voit les compliments autour, on se rend compte que oui, on y est. Il y aura toujours moyen de se comparer à droite et à gauche. On sera toujours plus nul que quelqu'un et on sera toujours meilleur que quelqu'un. Mais il faut arrêter de se comparer. On n'est pas tous au même niveau.

  • Speaker #0

    On est tous sur notre propre chemin. Et c'est aussi ce que je dis à ma fille. Il y aura toujours mieux et il y aura toujours pire. Il y aura toujours plus intelligent et moins intelligent. Plus belle, moins belle. Plus passionnée, moins passionnée. Bref. Il y a toujours quelqu'un qui sera mieux que toi et quelqu'un qui sera moins bien que toi. Mais l'essentiel, c'est de savoir qui tu es finalement. Après, on s'en fout du reste. C'est facile à dire, mais ce n'est pas facile à faire. Non, ce n'est pas facile.

  • Speaker #1

    C'est très difficile. Je ne sais pas tout ce qu'on est.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que c'est le travail d'une vie finalement, parce que ça bouge.

  • Speaker #1

    C'est ça. Si seulement,

  • Speaker #0

    ça serait facile.

  • Speaker #1

    On saura qui on est à l'instant.

  • Speaker #0

    Et en peur. Tu me parlais tout à l'heure de cette dame de 80 ans qui était encore avec un van et qui parcourait le monde. Moi, c'est ce que je nous souhaite, en fait.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. De s'autoriser à vivre. Alors, je sais qu'on est dans un monde d'une société aussi où c'est compliqué. On a vite fait de se mettre des freins et de se faire drainer notre énergie par tout ce qui se passe. Il faut se dire qu'en fait, si on sent que ça apporte quelque chose de poursuivre telle ou telle voie, ça nous apporte quelque chose et que ça apporte quelque chose aux autres. Même si c'est à toute petite échelle, même si c'est vraiment juste une goutte d'eau, ce sera déjà ça, quoi.

  • Speaker #0

    Ce sentiment de contribution et d'échange aussi.

  • Speaker #1

    J'en parlais encore avec ma coach récemment en me disant « Mais tu vois, si je ne pars pas distribuer des denrées alimentaires, j'ai l'impression en fait que ça ne sert à rien. Ce que je fais, ce n'est pas une cause noble en fait. Mais non, j'apporte un peu de liberté. Je me dis que si ça peut apporter un petit souffle dans ce monde où des règles à gogo, tout doit être compartimenté, tout doit être hiérarchisé, j'ai tout gagné. » Et puis c'est quelque chose qu'on se rend compte dans... Quand on a un peu bougé, en Nouvelle-Zélande, c'est très libre, par exemple.

  • Speaker #0

    Il suffit de changer parfois d'horizon pour se rendre compte que tu ne rentres pas dans des cases, mais finalement, il y a d'autres cases qui t'attendent et ce ne sont peut-être pas des cases, justement. Ce sont des portes ouvertes, ce sont des fenêtres, ce sont des horizons à n'en plus finir. On peut partir, je ne sais pas moi, à 100 kilomètres de chez soi. Sauf les autres, le monde.

  • Speaker #1

    Le web est important, c'est d'échanger. Au-delà du voyage, c'est ce que j'ai appris aussi. J'ai adoré mes voyages, les paysages étaient superbes. On se sent seule quand on ne partage pas. Et moi, à l'époque, j'étais partie en couple. On se sent quand même seule. Quand on ne partage pas avec les autres voyageurs, avec les habitants, quand on commence à le faire, c'est là qu'on se dit « Wow, il y a dix mille façons de penser et de vivre. »

  • Speaker #0

    Et tu acceptes mieux ta manière d'être, ta manière de penser. À ce moment-là,

  • Speaker #1

    on est tous pareils, on aspire aux mêmes choses. Ça veut juste être bien, être libre dans sa tête déjà.

  • Speaker #0

    Ça m'amène à la question finale. petit rituel, le rituel que je propose à tous mes invités. Pour conclure cet échange, c'est à toi que je vais confier la fiole que voici, la fiole d'alchimiste remplie de poudre dorée. Elle a le pouvoir d'exaucer trois de tes souhaits, sans aucune limite. Alors si tout était possible, quels seraient tes trois voeux ? C'est une question difficile.

  • Speaker #1

    Une question difficile, mais à titre personnel. Très égoïstement, ce serait de continuer à suivre mes rêves. Mais dans le sens où c'est quelque chose qui m'attire, de toujours avoir les moyens d'aller sur cette voie-là, de suivre ce chemin-là. Et après, j'aimerais que ce soit des rêves plus clairs.

  • Speaker #0

    Mais lâche-toi, il n'y a pas de limite. C'est une poudre très, très magique. Tu peux te lâcher.

  • Speaker #1

    J'ai envie qu'il y ait un... un peu plus de bienveillance, justement. On part toujours de ça, que les gens soient plus dans la bienveillance et qu'ils arrêtent de se concentrer un petit peu trop sur leur personne, d'être enfermés. Je leur souhaite de se trouver, pouvoir être ouvert aux problématiques qu'on peut rencontrer à tous les niveaux. En fait, bien eux-mêmes, pouvoir être ouverts sur les autres. Parce que c'est ça aussi le souci, c'est que... On a l'impression qu'on ne peut pas sortir de sa situation et que du coup, on ne peut rien faire pour le monde qui nous entoure. J'aimerais bien qu'on soit tous dans le monde des bisounours. J'aimerais bien vivre dans le monde des bisounours. Et voilà, d'être dans le respect.

  • Speaker #0

    C'est la bonne chose du moment, on est bien avec soi-même. Je pense qu'on peut enfin être bien avec les autres aussi.

  • Speaker #1

    J'aimerais du respect pour soi, que tu aies envie du respect pour soi et pour les autres.

  • Speaker #0

    le monde serait tellement beau et dans l'estin

  • Speaker #1

    de continuer à rencontrer de belles personnes comme toi. Ah, c'est trop bien. Je vais pleurer. De continuer à s'hybrider, en fait. Voilà. Avec ça, avec les autres. Et puis, comme je te disais, tous les jours, tu as des... J'ai des personnes qui ont été mises sur mon chemin et sur la mesure. Elle dit, elle me fait pleurer aussi. Ça y est. Non. on s'aligne un petit peu plus chaque jour et il y a des personnes comme ça des belles dames qui sont mises sur le chemin et t'en fais partie donc j'espère que ça va durer encore longtemps surtout je souhaite longue vie à ton podcast et à tout ce que tu veux entreprendre tu peux plus répondre aujourd'hui je suis très bien dans ma vie donc je demande un peu plus peut-être un petit peu d'argent pour juste continuer à être bien et à savoir savoir qui on est, ce que l'on veut et juste à y aller comme on le fait toutes les deux actuellement j'espère encore longtemps les personnes qui nous écoutent voilà qui vont être inspirées à faire de même j'espère

  • Speaker #0

    aussi c'est aussi le but de ce podcast en tout cas j'espère que tes trois voeux se réaliseront et un grand grand merci d'avoir participé à ce podcast

  • Speaker #1

    Merci à toi Samba.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode dans lequel Claire nous rappelle qu'entreprendre sans diplôme, c'est aussi apprendre sur le tas, ajuster son projet et avancer avec ses propres ressources. Il n'y a pas vraiment de voie unique, mais un chemin que chacun construit à son rythme. Alors, si toi aussi tu as un projet en tête, mais que tu hésites à te lancer, souviens-toi. L'essentiel, c'est de faire le premier pas. Alors si cet épisode t'a apporté quelque chose, je te propose de le partager avec quelqu'un qui en a besoin. Et pense à t'abonner pour ne pas manquer les prochains récits d'Alchimiste. Si tu veux prolonger la discussion, tu peux venir me retrouver sur Instagram, sur Histoire d'Alchimiste. Je serai ravie d'échanger avec toi. Alors on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle Histoire d'Alchimiste.

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Description

Et si l’envie d’apprendre et la curiosité valaient plus que tous les diplômes ?
À 25 ans, Claire n’a ni diplôme prestigieux, ni plan tracé. Mais elle a autre chose : le feu intérieur, l’envie d’expérimenter, d’apprendre en faisant, et de créer une voie qui lui ressemble — loin des cases imposées.


  • Elle se lance dans l’aménagement de vans, un projet né d’une passion pour la liberté.

  • Sans mode d’emploi, elle avance, se trompe, recommence, affine…

  • Entre défis, doutes et petites victoires, elle ne construit pas qu’un projet : elle se construit elle-même.


🎙 Dans cet épisode, Claire partage avec authenticité :

✨ Comment avancer sans diplôme ni validation extérieure
🛠️ Pourquoi l’apprentissage sur le terrain est une école de vie à part entière
🧭 Ce qu’elle aurait aimé entendre avant de se lancer
🚐 Comment rester fidèle à soi-même quand on trace un chemin hors des normes


💡 Un échange sincère et inspirant, pour toutes celles et ceux qui doutent de leur légitimité mais sentent qu’un autre chemin est possible.


Parce que l’important, ce n’est pas d’avoir un diplôme.
C’est de s’autoriser à avancer.


📲 Pour suivre Claire :
🔧 Instagram : @atelier_labougeotte

📸 Pour suivre le podcast : @histoires_d_alchimistes


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Histoire d'Alchimiste, le podcast qui explore comment transformer nos épreuves en tremplin et révèle des parcours de vie où l'impossible s'est teinté d'espoir, où chaque épreuve a laissé une empreinte riche de sens. Je suis Sandra et toutes les deux semaines, je pars à la rencontre d'âmes audacieuses qui ont su transformer leurs blessures en force et leur histoire en élan de vie. Parce que peu importe d'où tu viens, Peu importe ce que tu as traversé, toi aussi, tu peux réveiller l'alchimiste qui est en toi et faire de ton parcours un moteur de sens, de contribution et de changement. Alors, prépare-toi à ressentir, à questionner et à laisser ces histoires souffler sur les braises de ta propre transformation. Claire, une femme qui a décidé de quitter le moule du salariat pour créer un métier qui lui ressemble. Mais est-ce que c'est vraiment si simple de s'inventer une autre vie ? Quand on n'a pas suivi le chemin classique ? Quand on apprend tout sur le tas, à force d'essais, d'erreurs et de persévérance ? Loin des clichés de l'entrepreneuriat à succès, elle partage avec nous ses peurs, ses doutes. Est-ce que ça signifie vraiment de construire une activité qui vibre avec qui l'on est ? Dans un monde où l'on valorise les diplômes et les parcours tracés, la peur du regard des autres devient un combat quotidien. Mais on est toujours seul face à cette décision. Celle d'oser ou non. Claire, elle a choisi d'y aller, sans formation académique, mais avec cette rage d'apprendre et de faire à sa manière. Elle s'est jetée dans l'inconnu et elle a prouvé qu'on pouvait bâtir quelque chose avec juste une idée, du courage et une sacrée dose de débrouille. Aujourd'hui, je retrouve Claire dans le cocon chaleureux de sa maison au creux des Vosges. Nous sommes toutes les deux assises dans son salon, une tasse de thé entre les mains. Il est... 11 heures, l'ambiance est douce et intimiste. Ici, pas de bruit d'atelier, mais une atmosphère paisible où chaque objet autour de nous semble raconter une histoire. Bonjour Claire, merci de me recevoir chez toi. Alors pour commencer, j'aimerais qu'on oublie un instant les étiquettes. Dis-moi plutôt, qu'est-ce qui te fait vibrer et qu'est-ce qui te donne envie d'avancer chaque jour ?

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est moi. Merci d'être ici. Ce qui me fait vibrer chaque jour, c'est vraiment de faire ce qui me plaît. Voilà, déjà.

  • Speaker #0

    Tu me disais, ouais. que tu avais plein de passions différentes. Tu aimais bien switcher sur plusieurs passions. Par exemple, l'aménagement de vannes. Quoi d'autre aussi ?

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup de passions que j'explore petit à petit, mais pour lesquelles je ne consacre pas forcément beaucoup de temps. En ce moment, je fais beaucoup de poterie. Je suis inscrite à un cours de poterie tous les jeudis soirs. Voilà, donc j'explore cette partie créative que j'ai un petit peu trop longtemps mis de côté.

  • Speaker #0

    Par manque de temps ?

  • Speaker #1

    De temps, et puis... puis d'avant aussi. C'est vrai que je m'autorise cette année à débourser un petit peu plus pour m'offrir ces petits moments de plaisir.

  • Speaker #0

    Quel ado tu étais ? Est-ce que tu avais déjà ce goût pour l'aventure, l'indépendance ?

  • Speaker #1

    L'aventure, oui. Enfin, l'aventure, dans un grand mot. Mais on voyageait beaucoup avec mes parents, notamment avec mon père. En fait, toute mon enfance, toute mon adolescence, on était toujours en vadrue pendant les grandes vacances. Alors, les fois que c'était plutôt d'hôtel en hôtel, on n'avait pas de van, on n'avait pas de caravane, de camping-car. Donc, c'était vraiment, on prenait la voiture et puis tous les soirs ou tous les deux soirs, on changeait d'hôtel et on voyageait comme ça.

  • Speaker #0

    Et donc, tu penses que tu as attrapé le syndrome du voyage à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Exactement, et puis mon père est adepte des grands voyages. En fait, maintenant qu'il a, quand je dis grand voyage, deux, trois semaines. Et donc, c'est quelque chose qu'il avait développé déjà très jeune. Et toi,

  • Speaker #0

    est-ce que tu lui as transmis le virus du van ou ?

  • Speaker #1

    Peut-être bientôt. On a parlé récemment d'un projet. Alors, à la retraite, il aurait voulu s'acheter un camping-car. Bon, il y a les circonstances de la vie qui ont fait qu'il a un peu changé le projet. Mais là, dernièrement, il me parle pas mal de s'acheter un van que j'amènerai. Ah, c'est cool. Et de voyager un peu plus comme ça. Que ce soit sa voiture et puis son véhicule pour barouder un petit peu.

  • Speaker #0

    Comment c'était la vie chez toi quand tu étais jeune ? Est-ce que tu as vécu dans un environnement qui encourageait ? ta créativité, la prise de risque ?

  • Speaker #1

    Je suis fille unique, alors je pense que la créativité me l'a fait un petit peu pas très. J'avais mon imaginaire et l'idée a me fait seule. Donc je pense que forcément, on développe une part de créativité. Après, on n'est pas une famille de manuels de base, pas du tout. Et puis pour revenir à ta question de tout à l'heure, j'avais jamais bricolé avant. Mon père bricole un petit peu à la maison, mais là, ça reste de l'entretien, des petites choses comme ça. Mais sinon, non, pas du tout. Pas une famille de musiciens ou de manuels. Non, non, à l'époque, en tout cas, dès qu'on me demandait de réparer quelque chose, de filer un coup de main, j'étais la dernière à être présente. Tenir un marteau, je ne savais pas faire.

  • Speaker #0

    C'est la passion, du coup, qui t'a amenée à dire « Ok, je vais le faire » . Et puis, c'est peut-être aussi le côté utile qui t'a amenée à découvrir cette passion d'aménagement de vannes.

  • Speaker #1

    Alors, c'est l'aménagement de vannes qui m'a... qui m'a fait tomber dans le bricolage. Dans la création manuelle.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a poussée à tout quitter en 2017, à partir avec ton sac à dos ?

  • Speaker #1

    C'est mon amour. L'amour, d'accord. Je suis partie en 2017 à l'Étoile, je voulais faire un permis vacances-travail au Canada. Et puis je repoussais, je repoussais, je voulais partir seule. Et puis je m'y trouvais toujours des excuses, comme on le fait beaucoup. Ça, c'est peur. Et en 2017, j'ai rencontré mon compagnon de l'époque, qui, lui, avait décidé de partir en Australie, on a permis vacances-travail. C'est un risque aussi parce qu'on se connaissait depuis à peine un mois au moment où on est partis. On s'était vus deux, trois fois. On avait passé trois jours ensemble au Portugal et ensuite en Allemagne, chez lui. Mais on ne s'était pas revus, on n'était pas de la même ville. Donc je suis rentrée de vacances, j'ai donné ma démission et j'ai dit dans un mois je pars. Voilà, donc j'ai fait toutes les démarches et je suis partie.

  • Speaker #0

    L'amour nous donne des ailes.

  • Speaker #1

    Ça a déclenché cette envie de voyager et vraiment de découvrir d'autres façons de vivre.

  • Speaker #0

    Pour répondre à la question, comment tu as fait pour surmonter tes peurs, pour partir ? C'est l'amour, en fait, finalement, qui t'a permis de surmonter ces peurs-là et d'y aller, malgré tout. Et quand tu as débuté, il y a sûrement eu des moments de galère, mais aussi des petites victoires. Alors, est-ce que tu pourrais nous raconter Une expérience marquante que tu as apprise, quelque chose d'important à la suite de ces petites galères ou de ces victoires que tu as pu vivre au lancement de ton projet ?

  • Speaker #1

    Au lancement de mon projet, on apprend encore tous les jours. Déjà, je me suis lancée, je pensais être prête, pas du tout. Je n'étais pas du tout prête. Alors je pense que l'important, c'est d'essayer de ne pas faire les choses tout seul. Quand on a vraiment besoin d'aide, de ne pas hésiter à demander, à s'entourer des bonnes personnes. Voilà, moi je suis quelqu'un. qui a toujours cru que pour prouver ma valeur, il fallait que j'arrive à faire seule. Cette expérience m'a appris que on ne fait jamais les choses seule. On n'arrive pas seule.

  • Speaker #0

    Et quel retour tu as eu quand tu es allée chercher ces premières personnes ? Comment tu as fait pour trouver ces premières personnes ?

  • Speaker #1

    Elles sont venues à moi. C'est bon au mal. Voilà, c'était ça. Je n'étais pas fermée à l'idée. J'étais plutôt ouverte à l'idée de m'entourer. Et les personnes sont arrivées à ce moment-là. Et depuis, on est lui. Les personnes continuent d'arriver et je m'aligne un petit peu plus tous les jours avec qui je suis vraiment et ce que je veux vraiment faire.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est ça qui t'a aidé à développer et à surtout garder et maintenir la confiance en ton projet. C'est ces rencontres, c'est le fait d'évoluer au fil de ces rencontres qui t'ont permis de garder confiance, si je résume bien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, tout à fait, parce qu'il y a des moments où la confiance n'était pas là. Il y a des jours où on se sent très légitime dans ce qu'on fait. Il y a des jours où on se dit « mais pourquoi ? À quoi ça sert ? » Je ne le fais pas assez bien. Mais non, c'est vraiment ces retours, ces personnes et ces énergies qui continuent à me faire avancer et à me dire « non, je suis sur la bonne voie » . On échange et on avance ensemble.

  • Speaker #0

    Rester dans l'échange et être ouvert, en fait, si j'ai bien compris.

  • Speaker #1

    Moi, je me suis lancée directement en société. La chose que je regrette maintenant ? parce que c'est vrai que les charges sont très importantes, les cotisations tombent tous les mois, même quand on n'a pas de rentrée d'argent. Et là, je suis en transition. Je fais le chemin inverse, je repasse en micro-entreprise pour justement soulager un petit peu financièrement toutes ces charges qui tombent et puis pour réadapter mon activité aussi, me laisser la liberté de travailler à côté si j'en ai envie. Si j'en ai besoin, c'est un petit peu l'idée. Donc, moi, je pense que quand on se lance, alors je sais que beaucoup de personnes disent qu'il faut y aller à fond, il ne faut pas réfléchir, il faut se lancer en temps plein sur son activité. À refaire, je pense que j'y serai allée plus lentement et j'aurais vraiment pris le temps de développer sur six mois l'activité de van et puis peut-être de travailler à côté. pour justement mettre un peu de sous de côté, pour être sûre de ne pas manquer, et de ne pas se créer d'angoisse. Oui,

  • Speaker #0

    ça crée une pression dingue.

  • Speaker #1

    De se créer d'angoisse, parce que c'est vraiment la pression financière, au final, qui fait qu'on peut craquer.

  • Speaker #0

    C'est aussi très dur de se sentir légitime à partir du moment où on n'a pas atteint ce seuil de rentabilité.

  • Speaker #1

    Ah oui, tout à fait. On est considéré comme ne travaillant pas, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    tu y consacres combien d'heures ? par semaine ou par mois environ ? Parce que je sais qu'on ne compte pas en fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Parce que même quand je ne suis pas… Alors, il y a la partie atelier, évidemment. Donc, quand je suis sur un chantier, je peux y être non-stop. Par mois, déjà, les 40 heures minimum par semaine, un grand minimum. Mais après, il y a aussi tout le travail en off dans la tête parce qu'on continue de penser. En fait, on n'est jamais déconnecté du cours. Ce n'est pas comme quand on est salarié et qu'on a un travail vraiment qui paye juste les factures. Le soir, on peut arriver à mettre le cerveau en off. Là, c'est... Enfin, moi, j'y pense tout le temps.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça te manque parfois, ce statut de salarié qui fait que quand tu rentres chez toi, ben voilà, le travail reste au travail et voilà, tu fermes la porte et le travail reprend le lendemain matin. Est-ce que ça te manque, ça ?

  • Speaker #1

    Ben, même pas, non. Malgré toutes les galères et malgré le fait que ça ne soit pas encore rentable, ben oui, je fais ce que j'aime, c'est ça. Et puis, bon, j'ai toujours su que je n'étais pas... faite pour le salariat. J'avais des crises d'angoisse à l'idée d'aller au travail pendant très longtemps. Je me souviens d'une période où j'appelais mon père, je travaillais sur Paris, j'étais sur Orient, je prenais le train tous les matins, alors une heure de train, comme font beaucoup de personnes tous les jours, et je l'appelais en lui disant « je ne peux pas y aller, je ne peux pas y aller, on pleure » , et il devait me dire « si, tu vas y arriver » . Voilà. J'avais des crises d'angoisse, ce n'est pas possible d'aller au travail.

  • Speaker #0

    Je pense que l'âme d'entrepreneur est quelque chose dont on ne peut pas se séparer. à partir du moment où ça fait vraiment partie de nous. C'est difficile d'entrer dans un cadre, dans un moule de salariés quand tu n'es pas adapté à ce moule. Et finalement, même toutes les galères qu'on peut vivre à travers notre activité, les galères financières notamment au début, elles ne sont pas très importantes finalement comparées au fait de se lever, d'aller au bureau, de supporter des collègues, un patron, un cadre qui n'est pas le nôtre. C'est chouette de voir que c'est un peu universel parce que je ressens aussi la même chose et je pense que beaucoup d'autres aussi, ceux qui vont nous écouter, de savoir qu'on n'est pas seul à ressentir ces choses-là. Et comment tu t'es fait connaître au départ alors ? Comment tu as eu tes premiers clients, tes premiers contrats ? Comment ça s'est passé ? Même le premier client, le premier contrat ?

  • Speaker #1

    Eh bien, le premier client, c'était du bouche à oreille, c'était la sœur d'une connaissance. qui voulait aménager son petit véhicule et qui m'a donné l'opportunité, qui m'a fait confiance à titre professionnel.

  • Speaker #0

    Cette cliente en a amené une autre. Les réseaux t'ont permis de démarrer ou c'est plutôt quelque chose que tu utilises plus sur une stratégie mon terme, que tu développes petit à petit ?

  • Speaker #1

    C'est l'idée. Ça m'a permis de vraiment démarrer parce qu'effectivement, au début, c'était beaucoup de bouche à oreille. C'était limité. Et à partir du moment où je me suis développée un peu plus sur les réseaux, J'ai consacré plus de temps au réseau et à partir de ce moment-là, je me suis fait connaître. Mais il y a vraiment aussi le bouche à oreille. Je pense que c'est important de ne pas négliger la communication locale, les journaux, les festivals locaux qui peuvent se mettre en place, même si d'un premier abord, ce n'est pas forcément ciblé Vanlife. Moi, dans mon domaine, la Vanlife, ça peut apporter des clients aussi. Mais les réseaux, invéniablement, ça joue. C'est aussi une stratégie au long terme. Moi, si on manif, c'est un peu compliqué. parce que c'est pas un achat coup de cœur. Voilà. On va pas tomber sur ma page et me dire tiens, vous amenez un van demain ? Non, c'est pas comme ça. Ça va vraiment, la petite gagne, elle va mettre du temps à germer, à pousser. Donc, je pense qu'il faut bien six mois, un an pour que ça prenne. Mais oui, après, je pense que me faire connaître, il faut tout explorer. Moi, j'ai tardé à me mettre en avant. J'osais pas. J'osais pas, en fait. Je voulais avoir mon entreprise mais je voulais pas faire de pub. Et ça n'a pas fonctionné. Donc,

  • Speaker #0

    tu as appris à te mettre plus en avant, à prendre un peu plus confiance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est une chose de dire, je crée mon entreprise et ça va marcher, on est confiant. Et quand on y est, on doit se mettre en avant parce que maintenant, ce n'est plus juste une entreprise. Il faut montrer sa personnalité. Les clients ont envie de voir qui est derrière, de voir qu'il y a une âme, qu'il y a quelque chose qui vibre. Moi, c'est ma conception en tout cas de l'entrepreneuriat et c'est ce que je veux partager. Mais il faut passer le cap, quoi.

  • Speaker #0

    Et tu parlais de la presse, des événements, tout ça. Comment on fait pour les attirer à soi ou pour aller vers eux ?

  • Speaker #1

    C'est pas mal d'avoir un petit réseau d'entrepreneurs déjà. Alors de se rapprocher des organismes de formation. Moi, c'est ce que j'ai fait. J'ai fait pas mal de formations financées à la région et ça m'a permis justement d'être... être présenté sur d'autres événements. Et puis, de fil en aiguille, forcément, il y a des événements qui se mettent en place. Les journalistes viennent à vous. Et après, sinon, vous les contactez. Ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas. Les cas, ils se font intéresser au monde,

  • Speaker #0

    mais il faut tenter. Il faut oser,

  • Speaker #1

    il faut essayer.

  • Speaker #0

    Le premier pays dans lequel tu es arrivée, c'est l'Australie. Une fois arrivée là-bas, comment tu as connu l'aménagement de Vannes ? Comment c'est arrivé ? Comment tu as fait cette belle rencontre avec ta future activité ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était là avant. Au moment où je voulais partir au Canada, j'avais déjà cette idée d'aménager un Vannes en tête, mais je ne sais vraiment pas comment elle est arrivée là. J'avais un camping-car Barbie quand j'étais petite. J'avais les mêmes céréales. Donc peut-être, voilà, et peut-être tout simplement entendre mon père me dire un jour quand je ferai la retraite. Lui, il voyageait, j'ai oublié de le dire, mais lui, il voyageait en camping-car quand il était petit. Je ne l'ai pas goûté, mais lui, il voyageait comme ça. Ils allaient en camping avec sa famille. Alors, c'était en camping, mais il voyageait quand même en camping-car. C'était une idée qui était là, présente. Et par contre, j'avais dit à mon compagnon, Quand on sera en Australie, je veux avoir un van aménagé. Parce que forcément, en Australie, tout le monde voyage en van aménagé. Ah,

  • Speaker #0

    je ne savais pas.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un truc de backpacker, comme on dit. En général, on arrive en sac à dos, on voyage un petit peu, puis au bout d'un moment, on prend un petit van pour pouvoir parcourir de plus longues distances et économiser sur les loyers et être libre. C'est un pays qui est tellement grand que dans tous les cas, si on veut vraiment être libre, il faut avoir un véhicule. D'accord. Voilà, donc c'est un bon moyen de voyager, de bouger et de dormir, pas cher aussi. Donc voilà, on a aménagé un premier véhicule là-bas et je savais que je ne voulais pas l'acheter aménagé. D'accord. En Australie, c'était une voiture, c'était très sommaire, il n'y avait pas de gros aménagements. Par contre, quand on est arrivé en Nouvelle-Zélande l'année d'après, là j'ai dit ok, on achète un vrai van et on l'aménage. Et je suis tombée dedans.

  • Speaker #0

    Le premier aménagement, tu l'as fait avec ton compagnon qui lui avait des compétences ou pas du tout.

  • Speaker #1

    On a fait ensemble, mais c'est vrai que toute la partie conception, tout ça, on a potassé sur les réseaux sociaux. Ce n'était pas encore très répandu à l'époque. Comme ce n'était pas encore un métier, il y avait des gens qui montraient ce qu'ils faisaient. Je regardais les photos directement. Je me dis, tiens, on peut faire pareil. Après, de fil en aiguille, je me suis dit, tiens, on peut faire ça comme ça. Alors le premier man, il n'était vraiment pas fait. Pas terrible. Il y avait des vis n'importe où, le bois n'était pas poncé. C'était vraiment sommaire, mais en même temps, on avait tout ce qu'il fallait. On avait une cuisine extérieure, on avait le lit qui se dépliait. Et voilà, on a fait ça entre deux petits boulots le soir, le week-end, avec juste une scie à dos, une scie à main et puis une perceuse.

  • Speaker #0

    Et je présume que t'as dû faire... pas mal d'erreurs au début comment tu as fait justement pour continuer à avancer malgré le nombre d'erreurs que tu as pu faire comme tout le monde parce que on peut facilement se dire bon bah je baisse les bras je suis pas capable je vais aller trouver quelqu'un qui le fait à ma place mais j'avais envie de faire et toujours à l'époque en tout cas ce petit truc qui me disait tu es capable enfin il faut que tu prouves que tu te prouves que tu es capable de le faire et que ce soit toi qui l'est fait je refusais catégoriquement que ce soit quelqu'un d'autre qu'il fasse et c'était bon C'était pas pour prouver aux autres, mais pour te prouver à toi-même. Oui,

  • Speaker #1

    pour prouver à moi-même. Et je m'étais mis ça en tête. C'était mon rêve. Je voulais pouvoir le construire de A à Z.

  • Speaker #0

    On rigole parce que mon ventre vient de faire un bruit très étrange.

  • Speaker #1

    Vous allez à du l'enregistrement.

  • Speaker #0

    J'ai faim.

  • Speaker #1

    J'ai un petit gâteau.

  • Speaker #0

    Je t'ai amené des petits biscuits belges d'ailleurs. Par contre, tu m'excuseras parce que j'ai un peu vécu la route aussi. Ça sera de la poudre de gâteau belge. Dans tout ce que tu as pu entreprendre, donc les voyages, l'aménagement de vannes, après le lancement de ton entreprise, est-ce que tu as encore ces moments de doute ? Et si ça arrive encore, qu'est-ce qui fait que tu te dis non ? Non, je continue. Peu importe les galères, peu importe ce qui arrive, je continue malgré tout.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. J'ai encore eu des doutes il y a deux mois. Au moment où j'étais en transition administrative, par exemple en passant en micro-entreprise, je me suis dit, mais est-ce que je recommence ? Parce qu'au final, je fermais la boîte. Mais légalement, la boîte était liquidée. Je pouvais arrêter là. Mais non, parce que c'est vraiment ce qui me fait vibrer. Je ne me vois pas retourner au salariat. Je ne me vois pas lancer, en tout cas pour l'instant, une autre activité. Et en fait, j'adore accompagner les gens. J'ai switché un petit peu au niveau de ce que je propose. Avant, je me disais, il faut faire du van. Et puis, j'ai mes clients, ils viennent, ils partent. Ça reste une entreprise telle qu'on la connaît. Et dernièrement, je me suis dit, moi, ce qui me plaît beaucoup, c'est vraiment de faire de l'accompagnement.

  • Speaker #0

    Donc, tu as ouvert ton offre à davantage de possibilités.

  • Speaker #1

    Quelque chose que je ne me voyais pas du tout faire, moi qui, encore quelques années, avais la phobie. Quand je parlais à des gens, ce n'était pas possible. J'ai encore un petit peu de mal à être en groupe. Mais je me suis dit, non, mais en fait, ça me plaît, quoi. Ça me plaît. Je pense que c'est venu quand j'ai commencé à faire des festivals juste pour présenter mon vin. Et en fait, de fil en légume, on discute et on se rend compte que dans la foule, on est plutôt à l'aise finalement. Parce que c'est un sujet qui nous passionne et qu'on connaît. Et je me suis dit, mais il faut transmettre. Si je fais du vin juste pour faire des sous, vivre, alors c'est déjà bien, c'est responsable. Mais si je ne transmets rien de plus, s'il n'y a pas une finalité,

  • Speaker #0

    tu as un besoin de transmission.

  • Speaker #1

    Sans prétendre changer le monde, mais si déjà je peux apporter un peu de... un peu de confiance en soi aux personnes qui ont envie d'aménager, même leur van justement, et qui n'osent pas le faire, je me dis, si ça peut les booster, leur donner la confiance qu'il faut, juste de les aider sur une partie de l'aménagement, si elles ont besoin d'être entourées et que je peux leur apporter ça, c'est chouette. Parce que c'est ce que j'aurais bien aimé avoir au début aussi, dans les moments de doute.

  • Speaker #0

    Tu grandis un peu en même temps que ton entreprise, en même temps que ton projet, en fait.

  • Speaker #1

    Ah oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est passionnant, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Je me réaligne avec ce que je veux vraiment, dans le sens où je me suis rendue compte que mon entreprise, ce n'est pas une entreprise. C'est une extension de ce qui je suis. Et je veux qu'elle transmette. Je ne veux pas me briver dans mes choix. J'ai envie de travailler avec des clients avec qui ça vibre, qui partagent mes valeurs, avec qui on est alignés. Et vraiment ça, transmettre un petit peu plus aussi.

  • Speaker #0

    De trouver des gens qui te ressemblent et avec qui tu partages des valeurs communes. Et ça, c'est aussi très important. Parce qu'on parlait de sensibilité tout à l'heure et le monde du salariat peut être parfois complètement désaligné avec notre sensibilité. À partir du moment où on a une sensibilité un peu hors du commun ou même un peu plus fine que la normale, c'est important d'aller vers des gens qui peuvent raisonner avec ça. Alors si tu avais un conseil à donner à quelqu'un qui se sent justement enfermé dans ce chemin tout tracé, comme le salariat par exemple ? ce serait quoi ? Qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a permis de sortir de ma réalité, c'est de faire un accompagnement, enfin une thérapeutique, un coaching, peu importe le nom qu'on donne. C'est vraiment de partager ses doutes déjà, et de dire que si vous avez un doute, si vous sentez que vous êtes appelé vers quelque chose d'autre, c'est que c'est la voie à explorer. S'il y a de la peur, il faut y aller, il ne faut pas hésiter, et se faire accompagner pour justement réussir à décortiquer petit à petit vos envies. potentiellement un jour sauter le pas, ça se fait pas du jour au lendemain. Moi aussi ça a mis du temps, j'ai mis très longtemps avant d'ouvrir l'entreprise. Je savais que je voulais être à mon compte mais donc au final, entre le moment où j'ai fait mon premier van et la création de l'entreprise, il s'est passé 5 ans, je pense. J'ai fait une formation entre 30 pour me sentir plus légitime. J'ai pas eu le diplôme parce que j'ai fait une crise d'angoisse. Le jour du diplôme, enfin voilà, de l'examen. donc ça m'a mis un petit coup en me disant bah non bah du coup j'ai pas le diplôme je suis pas faite pour ça, ça veut dire que je suis nulle et en fait non pas du tout c'est juste que c'était pas adapté ça va être dur, ça va être super dur il va y avoir des gros moments de doute je pense que je m'en sors maintenant mais les deux dernières années ont été très difficiles, c'est un gros changement, il y a beaucoup de choses autour qui font qu'on s'autorise pas à le faire si vous sentez ... qu'il y a quelque chose qui vous appelle, vous ne lâchez pas le truc, en fait. Ça se fera au fur et à mesure, petit à petit. Entrouvez-vous des personnes qui sont dans la bienveillance. Lâchez celles qui vous disent « C'est quoi cet idée farfelue ? » Mais tu ne vas pas faire ça, parce qu'encore une fois, c'est leur peur qu'elles projettent. C'est leur peur et ce n'est pas les vôtres.

  • Speaker #0

    Et comment tu vivais l'école avec cette impression d'étouffer dans le système de l'entreprise ? L'école, c'était un peu compliqué ou pas ?

  • Speaker #1

    Je te crie. Très bon élève, au tout début en tout cas. Très effacée. J'étais, enfin, en tout cas, moi, je me voyais comme ça. J'ai appris plus tard que pour mes amis d'enfance, ce n'était pas du tout le cas. Mais moi, je me voyais comme le petit canard de la bande. Ce qui ne sert à rien, on va le dire comme ça. Mais je me vivais très mal. J'avais toujours besoin de prouver que je faisais bien, en fait. Il fallait toujours que je sois à la hauteur. Et ça m'a desservie, bien sûr, parce que forcément... En grandissant, on me dit, bon, maintenant, il faut que je prouve. Puis en France, avec les diplômes aussi, il faut toujours avoir un diplôme pour se sentir légitime. J'ai une malaisance, mais j'avais fait un master de traduction à l'époque. C'est pareil, je ne me suis pas présentée à la soutenance parce que crise d'angoisse. Quand j'ai refait ma formation de menuiserie, impossible de me concentrer. Mon cerveau partait dans tous les sens et crise d'angoisse. Et en fait, je me suis dit, je n'ai pas de diplôme et maintenant, je ne vis pas encore de ma passion, mais je sais que ce que je fais, c'est bien.

  • Speaker #0

    Et que j'y arrive et que ça plaît.

  • Speaker #1

    Et quand on voit les compliments autour, on se rend compte que oui, on y est. Il y aura toujours moyen de se comparer à droite et à gauche. On sera toujours plus nul que quelqu'un et on sera toujours meilleur que quelqu'un. Mais il faut arrêter de se comparer. On n'est pas tous au même niveau.

  • Speaker #0

    On est tous sur notre propre chemin. Et c'est aussi ce que je dis à ma fille. Il y aura toujours mieux et il y aura toujours pire. Il y aura toujours plus intelligent et moins intelligent. Plus belle, moins belle. Plus passionnée, moins passionnée. Bref. Il y a toujours quelqu'un qui sera mieux que toi et quelqu'un qui sera moins bien que toi. Mais l'essentiel, c'est de savoir qui tu es finalement. Après, on s'en fout du reste. C'est facile à dire, mais ce n'est pas facile à faire. Non, ce n'est pas facile.

  • Speaker #1

    C'est très difficile. Je ne sais pas tout ce qu'on est.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que c'est le travail d'une vie finalement, parce que ça bouge.

  • Speaker #1

    C'est ça. Si seulement,

  • Speaker #0

    ça serait facile.

  • Speaker #1

    On saura qui on est à l'instant.

  • Speaker #0

    Et en peur. Tu me parlais tout à l'heure de cette dame de 80 ans qui était encore avec un van et qui parcourait le monde. Moi, c'est ce que je nous souhaite, en fait.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. De s'autoriser à vivre. Alors, je sais qu'on est dans un monde d'une société aussi où c'est compliqué. On a vite fait de se mettre des freins et de se faire drainer notre énergie par tout ce qui se passe. Il faut se dire qu'en fait, si on sent que ça apporte quelque chose de poursuivre telle ou telle voie, ça nous apporte quelque chose et que ça apporte quelque chose aux autres. Même si c'est à toute petite échelle, même si c'est vraiment juste une goutte d'eau, ce sera déjà ça, quoi.

  • Speaker #0

    Ce sentiment de contribution et d'échange aussi.

  • Speaker #1

    J'en parlais encore avec ma coach récemment en me disant « Mais tu vois, si je ne pars pas distribuer des denrées alimentaires, j'ai l'impression en fait que ça ne sert à rien. Ce que je fais, ce n'est pas une cause noble en fait. Mais non, j'apporte un peu de liberté. Je me dis que si ça peut apporter un petit souffle dans ce monde où des règles à gogo, tout doit être compartimenté, tout doit être hiérarchisé, j'ai tout gagné. » Et puis c'est quelque chose qu'on se rend compte dans... Quand on a un peu bougé, en Nouvelle-Zélande, c'est très libre, par exemple.

  • Speaker #0

    Il suffit de changer parfois d'horizon pour se rendre compte que tu ne rentres pas dans des cases, mais finalement, il y a d'autres cases qui t'attendent et ce ne sont peut-être pas des cases, justement. Ce sont des portes ouvertes, ce sont des fenêtres, ce sont des horizons à n'en plus finir. On peut partir, je ne sais pas moi, à 100 kilomètres de chez soi. Sauf les autres, le monde.

  • Speaker #1

    Le web est important, c'est d'échanger. Au-delà du voyage, c'est ce que j'ai appris aussi. J'ai adoré mes voyages, les paysages étaient superbes. On se sent seule quand on ne partage pas. Et moi, à l'époque, j'étais partie en couple. On se sent quand même seule. Quand on ne partage pas avec les autres voyageurs, avec les habitants, quand on commence à le faire, c'est là qu'on se dit « Wow, il y a dix mille façons de penser et de vivre. »

  • Speaker #0

    Et tu acceptes mieux ta manière d'être, ta manière de penser. À ce moment-là,

  • Speaker #1

    on est tous pareils, on aspire aux mêmes choses. Ça veut juste être bien, être libre dans sa tête déjà.

  • Speaker #0

    Ça m'amène à la question finale. petit rituel, le rituel que je propose à tous mes invités. Pour conclure cet échange, c'est à toi que je vais confier la fiole que voici, la fiole d'alchimiste remplie de poudre dorée. Elle a le pouvoir d'exaucer trois de tes souhaits, sans aucune limite. Alors si tout était possible, quels seraient tes trois voeux ? C'est une question difficile.

  • Speaker #1

    Une question difficile, mais à titre personnel. Très égoïstement, ce serait de continuer à suivre mes rêves. Mais dans le sens où c'est quelque chose qui m'attire, de toujours avoir les moyens d'aller sur cette voie-là, de suivre ce chemin-là. Et après, j'aimerais que ce soit des rêves plus clairs.

  • Speaker #0

    Mais lâche-toi, il n'y a pas de limite. C'est une poudre très, très magique. Tu peux te lâcher.

  • Speaker #1

    J'ai envie qu'il y ait un... un peu plus de bienveillance, justement. On part toujours de ça, que les gens soient plus dans la bienveillance et qu'ils arrêtent de se concentrer un petit peu trop sur leur personne, d'être enfermés. Je leur souhaite de se trouver, pouvoir être ouvert aux problématiques qu'on peut rencontrer à tous les niveaux. En fait, bien eux-mêmes, pouvoir être ouverts sur les autres. Parce que c'est ça aussi le souci, c'est que... On a l'impression qu'on ne peut pas sortir de sa situation et que du coup, on ne peut rien faire pour le monde qui nous entoure. J'aimerais bien qu'on soit tous dans le monde des bisounours. J'aimerais bien vivre dans le monde des bisounours. Et voilà, d'être dans le respect.

  • Speaker #0

    C'est la bonne chose du moment, on est bien avec soi-même. Je pense qu'on peut enfin être bien avec les autres aussi.

  • Speaker #1

    J'aimerais du respect pour soi, que tu aies envie du respect pour soi et pour les autres.

  • Speaker #0

    le monde serait tellement beau et dans l'estin

  • Speaker #1

    de continuer à rencontrer de belles personnes comme toi. Ah, c'est trop bien. Je vais pleurer. De continuer à s'hybrider, en fait. Voilà. Avec ça, avec les autres. Et puis, comme je te disais, tous les jours, tu as des... J'ai des personnes qui ont été mises sur mon chemin et sur la mesure. Elle dit, elle me fait pleurer aussi. Ça y est. Non. on s'aligne un petit peu plus chaque jour et il y a des personnes comme ça des belles dames qui sont mises sur le chemin et t'en fais partie donc j'espère que ça va durer encore longtemps surtout je souhaite longue vie à ton podcast et à tout ce que tu veux entreprendre tu peux plus répondre aujourd'hui je suis très bien dans ma vie donc je demande un peu plus peut-être un petit peu d'argent pour juste continuer à être bien et à savoir savoir qui on est, ce que l'on veut et juste à y aller comme on le fait toutes les deux actuellement j'espère encore longtemps les personnes qui nous écoutent voilà qui vont être inspirées à faire de même j'espère

  • Speaker #0

    aussi c'est aussi le but de ce podcast en tout cas j'espère que tes trois voeux se réaliseront et un grand grand merci d'avoir participé à ce podcast

  • Speaker #1

    Merci à toi Samba.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode dans lequel Claire nous rappelle qu'entreprendre sans diplôme, c'est aussi apprendre sur le tas, ajuster son projet et avancer avec ses propres ressources. Il n'y a pas vraiment de voie unique, mais un chemin que chacun construit à son rythme. Alors, si toi aussi tu as un projet en tête, mais que tu hésites à te lancer, souviens-toi. L'essentiel, c'est de faire le premier pas. Alors si cet épisode t'a apporté quelque chose, je te propose de le partager avec quelqu'un qui en a besoin. Et pense à t'abonner pour ne pas manquer les prochains récits d'Alchimiste. Si tu veux prolonger la discussion, tu peux venir me retrouver sur Instagram, sur Histoire d'Alchimiste. Je serai ravie d'échanger avec toi. Alors on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle Histoire d'Alchimiste.

Description

Et si l’envie d’apprendre et la curiosité valaient plus que tous les diplômes ?
À 25 ans, Claire n’a ni diplôme prestigieux, ni plan tracé. Mais elle a autre chose : le feu intérieur, l’envie d’expérimenter, d’apprendre en faisant, et de créer une voie qui lui ressemble — loin des cases imposées.


  • Elle se lance dans l’aménagement de vans, un projet né d’une passion pour la liberté.

  • Sans mode d’emploi, elle avance, se trompe, recommence, affine…

  • Entre défis, doutes et petites victoires, elle ne construit pas qu’un projet : elle se construit elle-même.


🎙 Dans cet épisode, Claire partage avec authenticité :

✨ Comment avancer sans diplôme ni validation extérieure
🛠️ Pourquoi l’apprentissage sur le terrain est une école de vie à part entière
🧭 Ce qu’elle aurait aimé entendre avant de se lancer
🚐 Comment rester fidèle à soi-même quand on trace un chemin hors des normes


💡 Un échange sincère et inspirant, pour toutes celles et ceux qui doutent de leur légitimité mais sentent qu’un autre chemin est possible.


Parce que l’important, ce n’est pas d’avoir un diplôme.
C’est de s’autoriser à avancer.


📲 Pour suivre Claire :
🔧 Instagram : @atelier_labougeotte

📸 Pour suivre le podcast : @histoires_d_alchimistes


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Histoire d'Alchimiste, le podcast qui explore comment transformer nos épreuves en tremplin et révèle des parcours de vie où l'impossible s'est teinté d'espoir, où chaque épreuve a laissé une empreinte riche de sens. Je suis Sandra et toutes les deux semaines, je pars à la rencontre d'âmes audacieuses qui ont su transformer leurs blessures en force et leur histoire en élan de vie. Parce que peu importe d'où tu viens, Peu importe ce que tu as traversé, toi aussi, tu peux réveiller l'alchimiste qui est en toi et faire de ton parcours un moteur de sens, de contribution et de changement. Alors, prépare-toi à ressentir, à questionner et à laisser ces histoires souffler sur les braises de ta propre transformation. Claire, une femme qui a décidé de quitter le moule du salariat pour créer un métier qui lui ressemble. Mais est-ce que c'est vraiment si simple de s'inventer une autre vie ? Quand on n'a pas suivi le chemin classique ? Quand on apprend tout sur le tas, à force d'essais, d'erreurs et de persévérance ? Loin des clichés de l'entrepreneuriat à succès, elle partage avec nous ses peurs, ses doutes. Est-ce que ça signifie vraiment de construire une activité qui vibre avec qui l'on est ? Dans un monde où l'on valorise les diplômes et les parcours tracés, la peur du regard des autres devient un combat quotidien. Mais on est toujours seul face à cette décision. Celle d'oser ou non. Claire, elle a choisi d'y aller, sans formation académique, mais avec cette rage d'apprendre et de faire à sa manière. Elle s'est jetée dans l'inconnu et elle a prouvé qu'on pouvait bâtir quelque chose avec juste une idée, du courage et une sacrée dose de débrouille. Aujourd'hui, je retrouve Claire dans le cocon chaleureux de sa maison au creux des Vosges. Nous sommes toutes les deux assises dans son salon, une tasse de thé entre les mains. Il est... 11 heures, l'ambiance est douce et intimiste. Ici, pas de bruit d'atelier, mais une atmosphère paisible où chaque objet autour de nous semble raconter une histoire. Bonjour Claire, merci de me recevoir chez toi. Alors pour commencer, j'aimerais qu'on oublie un instant les étiquettes. Dis-moi plutôt, qu'est-ce qui te fait vibrer et qu'est-ce qui te donne envie d'avancer chaque jour ?

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est moi. Merci d'être ici. Ce qui me fait vibrer chaque jour, c'est vraiment de faire ce qui me plaît. Voilà, déjà.

  • Speaker #0

    Tu me disais, ouais. que tu avais plein de passions différentes. Tu aimais bien switcher sur plusieurs passions. Par exemple, l'aménagement de vannes. Quoi d'autre aussi ?

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup de passions que j'explore petit à petit, mais pour lesquelles je ne consacre pas forcément beaucoup de temps. En ce moment, je fais beaucoup de poterie. Je suis inscrite à un cours de poterie tous les jeudis soirs. Voilà, donc j'explore cette partie créative que j'ai un petit peu trop longtemps mis de côté.

  • Speaker #0

    Par manque de temps ?

  • Speaker #1

    De temps, et puis... puis d'avant aussi. C'est vrai que je m'autorise cette année à débourser un petit peu plus pour m'offrir ces petits moments de plaisir.

  • Speaker #0

    Quel ado tu étais ? Est-ce que tu avais déjà ce goût pour l'aventure, l'indépendance ?

  • Speaker #1

    L'aventure, oui. Enfin, l'aventure, dans un grand mot. Mais on voyageait beaucoup avec mes parents, notamment avec mon père. En fait, toute mon enfance, toute mon adolescence, on était toujours en vadrue pendant les grandes vacances. Alors, les fois que c'était plutôt d'hôtel en hôtel, on n'avait pas de van, on n'avait pas de caravane, de camping-car. Donc, c'était vraiment, on prenait la voiture et puis tous les soirs ou tous les deux soirs, on changeait d'hôtel et on voyageait comme ça.

  • Speaker #0

    Et donc, tu penses que tu as attrapé le syndrome du voyage à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Exactement, et puis mon père est adepte des grands voyages. En fait, maintenant qu'il a, quand je dis grand voyage, deux, trois semaines. Et donc, c'est quelque chose qu'il avait développé déjà très jeune. Et toi,

  • Speaker #0

    est-ce que tu lui as transmis le virus du van ou ?

  • Speaker #1

    Peut-être bientôt. On a parlé récemment d'un projet. Alors, à la retraite, il aurait voulu s'acheter un camping-car. Bon, il y a les circonstances de la vie qui ont fait qu'il a un peu changé le projet. Mais là, dernièrement, il me parle pas mal de s'acheter un van que j'amènerai. Ah, c'est cool. Et de voyager un peu plus comme ça. Que ce soit sa voiture et puis son véhicule pour barouder un petit peu.

  • Speaker #0

    Comment c'était la vie chez toi quand tu étais jeune ? Est-ce que tu as vécu dans un environnement qui encourageait ? ta créativité, la prise de risque ?

  • Speaker #1

    Je suis fille unique, alors je pense que la créativité me l'a fait un petit peu pas très. J'avais mon imaginaire et l'idée a me fait seule. Donc je pense que forcément, on développe une part de créativité. Après, on n'est pas une famille de manuels de base, pas du tout. Et puis pour revenir à ta question de tout à l'heure, j'avais jamais bricolé avant. Mon père bricole un petit peu à la maison, mais là, ça reste de l'entretien, des petites choses comme ça. Mais sinon, non, pas du tout. Pas une famille de musiciens ou de manuels. Non, non, à l'époque, en tout cas, dès qu'on me demandait de réparer quelque chose, de filer un coup de main, j'étais la dernière à être présente. Tenir un marteau, je ne savais pas faire.

  • Speaker #0

    C'est la passion, du coup, qui t'a amenée à dire « Ok, je vais le faire » . Et puis, c'est peut-être aussi le côté utile qui t'a amenée à découvrir cette passion d'aménagement de vannes.

  • Speaker #1

    Alors, c'est l'aménagement de vannes qui m'a... qui m'a fait tomber dans le bricolage. Dans la création manuelle.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a poussée à tout quitter en 2017, à partir avec ton sac à dos ?

  • Speaker #1

    C'est mon amour. L'amour, d'accord. Je suis partie en 2017 à l'Étoile, je voulais faire un permis vacances-travail au Canada. Et puis je repoussais, je repoussais, je voulais partir seule. Et puis je m'y trouvais toujours des excuses, comme on le fait beaucoup. Ça, c'est peur. Et en 2017, j'ai rencontré mon compagnon de l'époque, qui, lui, avait décidé de partir en Australie, on a permis vacances-travail. C'est un risque aussi parce qu'on se connaissait depuis à peine un mois au moment où on est partis. On s'était vus deux, trois fois. On avait passé trois jours ensemble au Portugal et ensuite en Allemagne, chez lui. Mais on ne s'était pas revus, on n'était pas de la même ville. Donc je suis rentrée de vacances, j'ai donné ma démission et j'ai dit dans un mois je pars. Voilà, donc j'ai fait toutes les démarches et je suis partie.

  • Speaker #0

    L'amour nous donne des ailes.

  • Speaker #1

    Ça a déclenché cette envie de voyager et vraiment de découvrir d'autres façons de vivre.

  • Speaker #0

    Pour répondre à la question, comment tu as fait pour surmonter tes peurs, pour partir ? C'est l'amour, en fait, finalement, qui t'a permis de surmonter ces peurs-là et d'y aller, malgré tout. Et quand tu as débuté, il y a sûrement eu des moments de galère, mais aussi des petites victoires. Alors, est-ce que tu pourrais nous raconter Une expérience marquante que tu as apprise, quelque chose d'important à la suite de ces petites galères ou de ces victoires que tu as pu vivre au lancement de ton projet ?

  • Speaker #1

    Au lancement de mon projet, on apprend encore tous les jours. Déjà, je me suis lancée, je pensais être prête, pas du tout. Je n'étais pas du tout prête. Alors je pense que l'important, c'est d'essayer de ne pas faire les choses tout seul. Quand on a vraiment besoin d'aide, de ne pas hésiter à demander, à s'entourer des bonnes personnes. Voilà, moi je suis quelqu'un. qui a toujours cru que pour prouver ma valeur, il fallait que j'arrive à faire seule. Cette expérience m'a appris que on ne fait jamais les choses seule. On n'arrive pas seule.

  • Speaker #0

    Et quel retour tu as eu quand tu es allée chercher ces premières personnes ? Comment tu as fait pour trouver ces premières personnes ?

  • Speaker #1

    Elles sont venues à moi. C'est bon au mal. Voilà, c'était ça. Je n'étais pas fermée à l'idée. J'étais plutôt ouverte à l'idée de m'entourer. Et les personnes sont arrivées à ce moment-là. Et depuis, on est lui. Les personnes continuent d'arriver et je m'aligne un petit peu plus tous les jours avec qui je suis vraiment et ce que je veux vraiment faire.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est ça qui t'a aidé à développer et à surtout garder et maintenir la confiance en ton projet. C'est ces rencontres, c'est le fait d'évoluer au fil de ces rencontres qui t'ont permis de garder confiance, si je résume bien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, tout à fait, parce qu'il y a des moments où la confiance n'était pas là. Il y a des jours où on se sent très légitime dans ce qu'on fait. Il y a des jours où on se dit « mais pourquoi ? À quoi ça sert ? » Je ne le fais pas assez bien. Mais non, c'est vraiment ces retours, ces personnes et ces énergies qui continuent à me faire avancer et à me dire « non, je suis sur la bonne voie » . On échange et on avance ensemble.

  • Speaker #0

    Rester dans l'échange et être ouvert, en fait, si j'ai bien compris.

  • Speaker #1

    Moi, je me suis lancée directement en société. La chose que je regrette maintenant ? parce que c'est vrai que les charges sont très importantes, les cotisations tombent tous les mois, même quand on n'a pas de rentrée d'argent. Et là, je suis en transition. Je fais le chemin inverse, je repasse en micro-entreprise pour justement soulager un petit peu financièrement toutes ces charges qui tombent et puis pour réadapter mon activité aussi, me laisser la liberté de travailler à côté si j'en ai envie. Si j'en ai besoin, c'est un petit peu l'idée. Donc, moi, je pense que quand on se lance, alors je sais que beaucoup de personnes disent qu'il faut y aller à fond, il ne faut pas réfléchir, il faut se lancer en temps plein sur son activité. À refaire, je pense que j'y serai allée plus lentement et j'aurais vraiment pris le temps de développer sur six mois l'activité de van et puis peut-être de travailler à côté. pour justement mettre un peu de sous de côté, pour être sûre de ne pas manquer, et de ne pas se créer d'angoisse. Oui,

  • Speaker #0

    ça crée une pression dingue.

  • Speaker #1

    De se créer d'angoisse, parce que c'est vraiment la pression financière, au final, qui fait qu'on peut craquer.

  • Speaker #0

    C'est aussi très dur de se sentir légitime à partir du moment où on n'a pas atteint ce seuil de rentabilité.

  • Speaker #1

    Ah oui, tout à fait. On est considéré comme ne travaillant pas, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    tu y consacres combien d'heures ? par semaine ou par mois environ ? Parce que je sais qu'on ne compte pas en fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Parce que même quand je ne suis pas… Alors, il y a la partie atelier, évidemment. Donc, quand je suis sur un chantier, je peux y être non-stop. Par mois, déjà, les 40 heures minimum par semaine, un grand minimum. Mais après, il y a aussi tout le travail en off dans la tête parce qu'on continue de penser. En fait, on n'est jamais déconnecté du cours. Ce n'est pas comme quand on est salarié et qu'on a un travail vraiment qui paye juste les factures. Le soir, on peut arriver à mettre le cerveau en off. Là, c'est... Enfin, moi, j'y pense tout le temps.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça te manque parfois, ce statut de salarié qui fait que quand tu rentres chez toi, ben voilà, le travail reste au travail et voilà, tu fermes la porte et le travail reprend le lendemain matin. Est-ce que ça te manque, ça ?

  • Speaker #1

    Ben, même pas, non. Malgré toutes les galères et malgré le fait que ça ne soit pas encore rentable, ben oui, je fais ce que j'aime, c'est ça. Et puis, bon, j'ai toujours su que je n'étais pas... faite pour le salariat. J'avais des crises d'angoisse à l'idée d'aller au travail pendant très longtemps. Je me souviens d'une période où j'appelais mon père, je travaillais sur Paris, j'étais sur Orient, je prenais le train tous les matins, alors une heure de train, comme font beaucoup de personnes tous les jours, et je l'appelais en lui disant « je ne peux pas y aller, je ne peux pas y aller, on pleure » , et il devait me dire « si, tu vas y arriver » . Voilà. J'avais des crises d'angoisse, ce n'est pas possible d'aller au travail.

  • Speaker #0

    Je pense que l'âme d'entrepreneur est quelque chose dont on ne peut pas se séparer. à partir du moment où ça fait vraiment partie de nous. C'est difficile d'entrer dans un cadre, dans un moule de salariés quand tu n'es pas adapté à ce moule. Et finalement, même toutes les galères qu'on peut vivre à travers notre activité, les galères financières notamment au début, elles ne sont pas très importantes finalement comparées au fait de se lever, d'aller au bureau, de supporter des collègues, un patron, un cadre qui n'est pas le nôtre. C'est chouette de voir que c'est un peu universel parce que je ressens aussi la même chose et je pense que beaucoup d'autres aussi, ceux qui vont nous écouter, de savoir qu'on n'est pas seul à ressentir ces choses-là. Et comment tu t'es fait connaître au départ alors ? Comment tu as eu tes premiers clients, tes premiers contrats ? Comment ça s'est passé ? Même le premier client, le premier contrat ?

  • Speaker #1

    Eh bien, le premier client, c'était du bouche à oreille, c'était la sœur d'une connaissance. qui voulait aménager son petit véhicule et qui m'a donné l'opportunité, qui m'a fait confiance à titre professionnel.

  • Speaker #0

    Cette cliente en a amené une autre. Les réseaux t'ont permis de démarrer ou c'est plutôt quelque chose que tu utilises plus sur une stratégie mon terme, que tu développes petit à petit ?

  • Speaker #1

    C'est l'idée. Ça m'a permis de vraiment démarrer parce qu'effectivement, au début, c'était beaucoup de bouche à oreille. C'était limité. Et à partir du moment où je me suis développée un peu plus sur les réseaux, J'ai consacré plus de temps au réseau et à partir de ce moment-là, je me suis fait connaître. Mais il y a vraiment aussi le bouche à oreille. Je pense que c'est important de ne pas négliger la communication locale, les journaux, les festivals locaux qui peuvent se mettre en place, même si d'un premier abord, ce n'est pas forcément ciblé Vanlife. Moi, dans mon domaine, la Vanlife, ça peut apporter des clients aussi. Mais les réseaux, invéniablement, ça joue. C'est aussi une stratégie au long terme. Moi, si on manif, c'est un peu compliqué. parce que c'est pas un achat coup de cœur. Voilà. On va pas tomber sur ma page et me dire tiens, vous amenez un van demain ? Non, c'est pas comme ça. Ça va vraiment, la petite gagne, elle va mettre du temps à germer, à pousser. Donc, je pense qu'il faut bien six mois, un an pour que ça prenne. Mais oui, après, je pense que me faire connaître, il faut tout explorer. Moi, j'ai tardé à me mettre en avant. J'osais pas. J'osais pas, en fait. Je voulais avoir mon entreprise mais je voulais pas faire de pub. Et ça n'a pas fonctionné. Donc,

  • Speaker #0

    tu as appris à te mettre plus en avant, à prendre un peu plus confiance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est une chose de dire, je crée mon entreprise et ça va marcher, on est confiant. Et quand on y est, on doit se mettre en avant parce que maintenant, ce n'est plus juste une entreprise. Il faut montrer sa personnalité. Les clients ont envie de voir qui est derrière, de voir qu'il y a une âme, qu'il y a quelque chose qui vibre. Moi, c'est ma conception en tout cas de l'entrepreneuriat et c'est ce que je veux partager. Mais il faut passer le cap, quoi.

  • Speaker #0

    Et tu parlais de la presse, des événements, tout ça. Comment on fait pour les attirer à soi ou pour aller vers eux ?

  • Speaker #1

    C'est pas mal d'avoir un petit réseau d'entrepreneurs déjà. Alors de se rapprocher des organismes de formation. Moi, c'est ce que j'ai fait. J'ai fait pas mal de formations financées à la région et ça m'a permis justement d'être... être présenté sur d'autres événements. Et puis, de fil en aiguille, forcément, il y a des événements qui se mettent en place. Les journalistes viennent à vous. Et après, sinon, vous les contactez. Ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas. Les cas, ils se font intéresser au monde,

  • Speaker #0

    mais il faut tenter. Il faut oser,

  • Speaker #1

    il faut essayer.

  • Speaker #0

    Le premier pays dans lequel tu es arrivée, c'est l'Australie. Une fois arrivée là-bas, comment tu as connu l'aménagement de Vannes ? Comment c'est arrivé ? Comment tu as fait cette belle rencontre avec ta future activité ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était là avant. Au moment où je voulais partir au Canada, j'avais déjà cette idée d'aménager un Vannes en tête, mais je ne sais vraiment pas comment elle est arrivée là. J'avais un camping-car Barbie quand j'étais petite. J'avais les mêmes céréales. Donc peut-être, voilà, et peut-être tout simplement entendre mon père me dire un jour quand je ferai la retraite. Lui, il voyageait, j'ai oublié de le dire, mais lui, il voyageait en camping-car quand il était petit. Je ne l'ai pas goûté, mais lui, il voyageait comme ça. Ils allaient en camping avec sa famille. Alors, c'était en camping, mais il voyageait quand même en camping-car. C'était une idée qui était là, présente. Et par contre, j'avais dit à mon compagnon, Quand on sera en Australie, je veux avoir un van aménagé. Parce que forcément, en Australie, tout le monde voyage en van aménagé. Ah,

  • Speaker #0

    je ne savais pas.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un truc de backpacker, comme on dit. En général, on arrive en sac à dos, on voyage un petit peu, puis au bout d'un moment, on prend un petit van pour pouvoir parcourir de plus longues distances et économiser sur les loyers et être libre. C'est un pays qui est tellement grand que dans tous les cas, si on veut vraiment être libre, il faut avoir un véhicule. D'accord. Voilà, donc c'est un bon moyen de voyager, de bouger et de dormir, pas cher aussi. Donc voilà, on a aménagé un premier véhicule là-bas et je savais que je ne voulais pas l'acheter aménagé. D'accord. En Australie, c'était une voiture, c'était très sommaire, il n'y avait pas de gros aménagements. Par contre, quand on est arrivé en Nouvelle-Zélande l'année d'après, là j'ai dit ok, on achète un vrai van et on l'aménage. Et je suis tombée dedans.

  • Speaker #0

    Le premier aménagement, tu l'as fait avec ton compagnon qui lui avait des compétences ou pas du tout.

  • Speaker #1

    On a fait ensemble, mais c'est vrai que toute la partie conception, tout ça, on a potassé sur les réseaux sociaux. Ce n'était pas encore très répandu à l'époque. Comme ce n'était pas encore un métier, il y avait des gens qui montraient ce qu'ils faisaient. Je regardais les photos directement. Je me dis, tiens, on peut faire pareil. Après, de fil en aiguille, je me suis dit, tiens, on peut faire ça comme ça. Alors le premier man, il n'était vraiment pas fait. Pas terrible. Il y avait des vis n'importe où, le bois n'était pas poncé. C'était vraiment sommaire, mais en même temps, on avait tout ce qu'il fallait. On avait une cuisine extérieure, on avait le lit qui se dépliait. Et voilà, on a fait ça entre deux petits boulots le soir, le week-end, avec juste une scie à dos, une scie à main et puis une perceuse.

  • Speaker #0

    Et je présume que t'as dû faire... pas mal d'erreurs au début comment tu as fait justement pour continuer à avancer malgré le nombre d'erreurs que tu as pu faire comme tout le monde parce que on peut facilement se dire bon bah je baisse les bras je suis pas capable je vais aller trouver quelqu'un qui le fait à ma place mais j'avais envie de faire et toujours à l'époque en tout cas ce petit truc qui me disait tu es capable enfin il faut que tu prouves que tu te prouves que tu es capable de le faire et que ce soit toi qui l'est fait je refusais catégoriquement que ce soit quelqu'un d'autre qu'il fasse et c'était bon C'était pas pour prouver aux autres, mais pour te prouver à toi-même. Oui,

  • Speaker #1

    pour prouver à moi-même. Et je m'étais mis ça en tête. C'était mon rêve. Je voulais pouvoir le construire de A à Z.

  • Speaker #0

    On rigole parce que mon ventre vient de faire un bruit très étrange.

  • Speaker #1

    Vous allez à du l'enregistrement.

  • Speaker #0

    J'ai faim.

  • Speaker #1

    J'ai un petit gâteau.

  • Speaker #0

    Je t'ai amené des petits biscuits belges d'ailleurs. Par contre, tu m'excuseras parce que j'ai un peu vécu la route aussi. Ça sera de la poudre de gâteau belge. Dans tout ce que tu as pu entreprendre, donc les voyages, l'aménagement de vannes, après le lancement de ton entreprise, est-ce que tu as encore ces moments de doute ? Et si ça arrive encore, qu'est-ce qui fait que tu te dis non ? Non, je continue. Peu importe les galères, peu importe ce qui arrive, je continue malgré tout.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. J'ai encore eu des doutes il y a deux mois. Au moment où j'étais en transition administrative, par exemple en passant en micro-entreprise, je me suis dit, mais est-ce que je recommence ? Parce qu'au final, je fermais la boîte. Mais légalement, la boîte était liquidée. Je pouvais arrêter là. Mais non, parce que c'est vraiment ce qui me fait vibrer. Je ne me vois pas retourner au salariat. Je ne me vois pas lancer, en tout cas pour l'instant, une autre activité. Et en fait, j'adore accompagner les gens. J'ai switché un petit peu au niveau de ce que je propose. Avant, je me disais, il faut faire du van. Et puis, j'ai mes clients, ils viennent, ils partent. Ça reste une entreprise telle qu'on la connaît. Et dernièrement, je me suis dit, moi, ce qui me plaît beaucoup, c'est vraiment de faire de l'accompagnement.

  • Speaker #0

    Donc, tu as ouvert ton offre à davantage de possibilités.

  • Speaker #1

    Quelque chose que je ne me voyais pas du tout faire, moi qui, encore quelques années, avais la phobie. Quand je parlais à des gens, ce n'était pas possible. J'ai encore un petit peu de mal à être en groupe. Mais je me suis dit, non, mais en fait, ça me plaît, quoi. Ça me plaît. Je pense que c'est venu quand j'ai commencé à faire des festivals juste pour présenter mon vin. Et en fait, de fil en légume, on discute et on se rend compte que dans la foule, on est plutôt à l'aise finalement. Parce que c'est un sujet qui nous passionne et qu'on connaît. Et je me suis dit, mais il faut transmettre. Si je fais du vin juste pour faire des sous, vivre, alors c'est déjà bien, c'est responsable. Mais si je ne transmets rien de plus, s'il n'y a pas une finalité,

  • Speaker #0

    tu as un besoin de transmission.

  • Speaker #1

    Sans prétendre changer le monde, mais si déjà je peux apporter un peu de... un peu de confiance en soi aux personnes qui ont envie d'aménager, même leur van justement, et qui n'osent pas le faire, je me dis, si ça peut les booster, leur donner la confiance qu'il faut, juste de les aider sur une partie de l'aménagement, si elles ont besoin d'être entourées et que je peux leur apporter ça, c'est chouette. Parce que c'est ce que j'aurais bien aimé avoir au début aussi, dans les moments de doute.

  • Speaker #0

    Tu grandis un peu en même temps que ton entreprise, en même temps que ton projet, en fait.

  • Speaker #1

    Ah oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est passionnant, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Je me réaligne avec ce que je veux vraiment, dans le sens où je me suis rendue compte que mon entreprise, ce n'est pas une entreprise. C'est une extension de ce qui je suis. Et je veux qu'elle transmette. Je ne veux pas me briver dans mes choix. J'ai envie de travailler avec des clients avec qui ça vibre, qui partagent mes valeurs, avec qui on est alignés. Et vraiment ça, transmettre un petit peu plus aussi.

  • Speaker #0

    De trouver des gens qui te ressemblent et avec qui tu partages des valeurs communes. Et ça, c'est aussi très important. Parce qu'on parlait de sensibilité tout à l'heure et le monde du salariat peut être parfois complètement désaligné avec notre sensibilité. À partir du moment où on a une sensibilité un peu hors du commun ou même un peu plus fine que la normale, c'est important d'aller vers des gens qui peuvent raisonner avec ça. Alors si tu avais un conseil à donner à quelqu'un qui se sent justement enfermé dans ce chemin tout tracé, comme le salariat par exemple ? ce serait quoi ? Qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a permis de sortir de ma réalité, c'est de faire un accompagnement, enfin une thérapeutique, un coaching, peu importe le nom qu'on donne. C'est vraiment de partager ses doutes déjà, et de dire que si vous avez un doute, si vous sentez que vous êtes appelé vers quelque chose d'autre, c'est que c'est la voie à explorer. S'il y a de la peur, il faut y aller, il ne faut pas hésiter, et se faire accompagner pour justement réussir à décortiquer petit à petit vos envies. potentiellement un jour sauter le pas, ça se fait pas du jour au lendemain. Moi aussi ça a mis du temps, j'ai mis très longtemps avant d'ouvrir l'entreprise. Je savais que je voulais être à mon compte mais donc au final, entre le moment où j'ai fait mon premier van et la création de l'entreprise, il s'est passé 5 ans, je pense. J'ai fait une formation entre 30 pour me sentir plus légitime. J'ai pas eu le diplôme parce que j'ai fait une crise d'angoisse. Le jour du diplôme, enfin voilà, de l'examen. donc ça m'a mis un petit coup en me disant bah non bah du coup j'ai pas le diplôme je suis pas faite pour ça, ça veut dire que je suis nulle et en fait non pas du tout c'est juste que c'était pas adapté ça va être dur, ça va être super dur il va y avoir des gros moments de doute je pense que je m'en sors maintenant mais les deux dernières années ont été très difficiles, c'est un gros changement, il y a beaucoup de choses autour qui font qu'on s'autorise pas à le faire si vous sentez ... qu'il y a quelque chose qui vous appelle, vous ne lâchez pas le truc, en fait. Ça se fera au fur et à mesure, petit à petit. Entrouvez-vous des personnes qui sont dans la bienveillance. Lâchez celles qui vous disent « C'est quoi cet idée farfelue ? » Mais tu ne vas pas faire ça, parce qu'encore une fois, c'est leur peur qu'elles projettent. C'est leur peur et ce n'est pas les vôtres.

  • Speaker #0

    Et comment tu vivais l'école avec cette impression d'étouffer dans le système de l'entreprise ? L'école, c'était un peu compliqué ou pas ?

  • Speaker #1

    Je te crie. Très bon élève, au tout début en tout cas. Très effacée. J'étais, enfin, en tout cas, moi, je me voyais comme ça. J'ai appris plus tard que pour mes amis d'enfance, ce n'était pas du tout le cas. Mais moi, je me voyais comme le petit canard de la bande. Ce qui ne sert à rien, on va le dire comme ça. Mais je me vivais très mal. J'avais toujours besoin de prouver que je faisais bien, en fait. Il fallait toujours que je sois à la hauteur. Et ça m'a desservie, bien sûr, parce que forcément... En grandissant, on me dit, bon, maintenant, il faut que je prouve. Puis en France, avec les diplômes aussi, il faut toujours avoir un diplôme pour se sentir légitime. J'ai une malaisance, mais j'avais fait un master de traduction à l'époque. C'est pareil, je ne me suis pas présentée à la soutenance parce que crise d'angoisse. Quand j'ai refait ma formation de menuiserie, impossible de me concentrer. Mon cerveau partait dans tous les sens et crise d'angoisse. Et en fait, je me suis dit, je n'ai pas de diplôme et maintenant, je ne vis pas encore de ma passion, mais je sais que ce que je fais, c'est bien.

  • Speaker #0

    Et que j'y arrive et que ça plaît.

  • Speaker #1

    Et quand on voit les compliments autour, on se rend compte que oui, on y est. Il y aura toujours moyen de se comparer à droite et à gauche. On sera toujours plus nul que quelqu'un et on sera toujours meilleur que quelqu'un. Mais il faut arrêter de se comparer. On n'est pas tous au même niveau.

  • Speaker #0

    On est tous sur notre propre chemin. Et c'est aussi ce que je dis à ma fille. Il y aura toujours mieux et il y aura toujours pire. Il y aura toujours plus intelligent et moins intelligent. Plus belle, moins belle. Plus passionnée, moins passionnée. Bref. Il y a toujours quelqu'un qui sera mieux que toi et quelqu'un qui sera moins bien que toi. Mais l'essentiel, c'est de savoir qui tu es finalement. Après, on s'en fout du reste. C'est facile à dire, mais ce n'est pas facile à faire. Non, ce n'est pas facile.

  • Speaker #1

    C'est très difficile. Je ne sais pas tout ce qu'on est.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que c'est le travail d'une vie finalement, parce que ça bouge.

  • Speaker #1

    C'est ça. Si seulement,

  • Speaker #0

    ça serait facile.

  • Speaker #1

    On saura qui on est à l'instant.

  • Speaker #0

    Et en peur. Tu me parlais tout à l'heure de cette dame de 80 ans qui était encore avec un van et qui parcourait le monde. Moi, c'est ce que je nous souhaite, en fait.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. De s'autoriser à vivre. Alors, je sais qu'on est dans un monde d'une société aussi où c'est compliqué. On a vite fait de se mettre des freins et de se faire drainer notre énergie par tout ce qui se passe. Il faut se dire qu'en fait, si on sent que ça apporte quelque chose de poursuivre telle ou telle voie, ça nous apporte quelque chose et que ça apporte quelque chose aux autres. Même si c'est à toute petite échelle, même si c'est vraiment juste une goutte d'eau, ce sera déjà ça, quoi.

  • Speaker #0

    Ce sentiment de contribution et d'échange aussi.

  • Speaker #1

    J'en parlais encore avec ma coach récemment en me disant « Mais tu vois, si je ne pars pas distribuer des denrées alimentaires, j'ai l'impression en fait que ça ne sert à rien. Ce que je fais, ce n'est pas une cause noble en fait. Mais non, j'apporte un peu de liberté. Je me dis que si ça peut apporter un petit souffle dans ce monde où des règles à gogo, tout doit être compartimenté, tout doit être hiérarchisé, j'ai tout gagné. » Et puis c'est quelque chose qu'on se rend compte dans... Quand on a un peu bougé, en Nouvelle-Zélande, c'est très libre, par exemple.

  • Speaker #0

    Il suffit de changer parfois d'horizon pour se rendre compte que tu ne rentres pas dans des cases, mais finalement, il y a d'autres cases qui t'attendent et ce ne sont peut-être pas des cases, justement. Ce sont des portes ouvertes, ce sont des fenêtres, ce sont des horizons à n'en plus finir. On peut partir, je ne sais pas moi, à 100 kilomètres de chez soi. Sauf les autres, le monde.

  • Speaker #1

    Le web est important, c'est d'échanger. Au-delà du voyage, c'est ce que j'ai appris aussi. J'ai adoré mes voyages, les paysages étaient superbes. On se sent seule quand on ne partage pas. Et moi, à l'époque, j'étais partie en couple. On se sent quand même seule. Quand on ne partage pas avec les autres voyageurs, avec les habitants, quand on commence à le faire, c'est là qu'on se dit « Wow, il y a dix mille façons de penser et de vivre. »

  • Speaker #0

    Et tu acceptes mieux ta manière d'être, ta manière de penser. À ce moment-là,

  • Speaker #1

    on est tous pareils, on aspire aux mêmes choses. Ça veut juste être bien, être libre dans sa tête déjà.

  • Speaker #0

    Ça m'amène à la question finale. petit rituel, le rituel que je propose à tous mes invités. Pour conclure cet échange, c'est à toi que je vais confier la fiole que voici, la fiole d'alchimiste remplie de poudre dorée. Elle a le pouvoir d'exaucer trois de tes souhaits, sans aucune limite. Alors si tout était possible, quels seraient tes trois voeux ? C'est une question difficile.

  • Speaker #1

    Une question difficile, mais à titre personnel. Très égoïstement, ce serait de continuer à suivre mes rêves. Mais dans le sens où c'est quelque chose qui m'attire, de toujours avoir les moyens d'aller sur cette voie-là, de suivre ce chemin-là. Et après, j'aimerais que ce soit des rêves plus clairs.

  • Speaker #0

    Mais lâche-toi, il n'y a pas de limite. C'est une poudre très, très magique. Tu peux te lâcher.

  • Speaker #1

    J'ai envie qu'il y ait un... un peu plus de bienveillance, justement. On part toujours de ça, que les gens soient plus dans la bienveillance et qu'ils arrêtent de se concentrer un petit peu trop sur leur personne, d'être enfermés. Je leur souhaite de se trouver, pouvoir être ouvert aux problématiques qu'on peut rencontrer à tous les niveaux. En fait, bien eux-mêmes, pouvoir être ouverts sur les autres. Parce que c'est ça aussi le souci, c'est que... On a l'impression qu'on ne peut pas sortir de sa situation et que du coup, on ne peut rien faire pour le monde qui nous entoure. J'aimerais bien qu'on soit tous dans le monde des bisounours. J'aimerais bien vivre dans le monde des bisounours. Et voilà, d'être dans le respect.

  • Speaker #0

    C'est la bonne chose du moment, on est bien avec soi-même. Je pense qu'on peut enfin être bien avec les autres aussi.

  • Speaker #1

    J'aimerais du respect pour soi, que tu aies envie du respect pour soi et pour les autres.

  • Speaker #0

    le monde serait tellement beau et dans l'estin

  • Speaker #1

    de continuer à rencontrer de belles personnes comme toi. Ah, c'est trop bien. Je vais pleurer. De continuer à s'hybrider, en fait. Voilà. Avec ça, avec les autres. Et puis, comme je te disais, tous les jours, tu as des... J'ai des personnes qui ont été mises sur mon chemin et sur la mesure. Elle dit, elle me fait pleurer aussi. Ça y est. Non. on s'aligne un petit peu plus chaque jour et il y a des personnes comme ça des belles dames qui sont mises sur le chemin et t'en fais partie donc j'espère que ça va durer encore longtemps surtout je souhaite longue vie à ton podcast et à tout ce que tu veux entreprendre tu peux plus répondre aujourd'hui je suis très bien dans ma vie donc je demande un peu plus peut-être un petit peu d'argent pour juste continuer à être bien et à savoir savoir qui on est, ce que l'on veut et juste à y aller comme on le fait toutes les deux actuellement j'espère encore longtemps les personnes qui nous écoutent voilà qui vont être inspirées à faire de même j'espère

  • Speaker #0

    aussi c'est aussi le but de ce podcast en tout cas j'espère que tes trois voeux se réaliseront et un grand grand merci d'avoir participé à ce podcast

  • Speaker #1

    Merci à toi Samba.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode dans lequel Claire nous rappelle qu'entreprendre sans diplôme, c'est aussi apprendre sur le tas, ajuster son projet et avancer avec ses propres ressources. Il n'y a pas vraiment de voie unique, mais un chemin que chacun construit à son rythme. Alors, si toi aussi tu as un projet en tête, mais que tu hésites à te lancer, souviens-toi. L'essentiel, c'est de faire le premier pas. Alors si cet épisode t'a apporté quelque chose, je te propose de le partager avec quelqu'un qui en a besoin. Et pense à t'abonner pour ne pas manquer les prochains récits d'Alchimiste. Si tu veux prolonger la discussion, tu peux venir me retrouver sur Instagram, sur Histoire d'Alchimiste. Je serai ravie d'échanger avec toi. Alors on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle Histoire d'Alchimiste.

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