59 - Le métier de sérigraphe cover
59 - Le métier de sérigraphe cover
Histoires d'Artisans

59 - Le métier de sérigraphe

59 - Le métier de sérigraphe

23min |21/11/2024
Play
59 - Le métier de sérigraphe cover
59 - Le métier de sérigraphe cover
Histoires d'Artisans

59 - Le métier de sérigraphe

59 - Le métier de sérigraphe

23min |21/11/2024
Play

Description

Plongée dans l'univers de la sérigraphie avec Romain Bernard, imprimeur sérigraphe et graphiste.


Dans ce premier épisode du podcast Histoires d'Artisans, partez à la découverte du métier d'imprimeur sérigraphe avec Romain Bernard, graphiste et fondateur d'atelier. Romain nous invite à explorer les coulisses de la sérigraphie, une technique d'impression artisanale qui permet de sublimer de nombreux supports : papier, textile, bois, et bien plus encore. Découvrez comment la sérigraphie, en jouant avec les couleurs, les textures et des encres spéciales comme le doré ou le phosphorescent, permet de donner vie à des œuvres uniques. Que vous soyez passionné d'artisanat, curieux d'en savoir plus sur les métiers d'art, ou simplement en quête d'inspiration, cet épisode est fait pour vous ! N'oubliez pas de vous abonner, noter et partager ce podcast pour soutenir Histoires d'Artisans dans sa mission de valoriser le savoir-faire des artisans d'art.


Histoires d’Artisans est l’association qui valorise l’ingénierie des artisans d’art en mettant en avant l’innovation, le design et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d’un univers merveilleux et beau et où le bien fait et les matériaux sont au centre des discussions.


Liens de l’épisode : 

Atelier Fwells

Site

Instagram


Histoires d’Artisans

Site

Instagram


Pour acquérir une oeuvre : https://www.histoiresdartisans.com/oeuvres

Production et réalisation : Lisa Millet

Montage et musiques : Quentin Blic


Si vous avez envie de nous transmettre un message, vous pouvez nous écrire à podcast@histoiresdartisans.com.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans mon atelier.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast d'Histoire d'artisan. Je suis Lisa Millet, présidente de l'association Eponyme. L'Histoire d'artisan valorise l'ingénierie des artisans d'art en mettant en avant l'innovation et la recherche au sein des ateliers. Aujourd'hui, nous plongeons dans l'univers de la sérigraphie avec notre invité Romain Bernard, imprimeur sérigraphe et graphiste. Romain nous ouvre les portes de son atelier et nous partage les secrets de cette technique d'impression si particulière qui permet de sublimer une multitude de supports. du papier au bois en passant par le textile. Ensemble, nous découvrons comment la sérigraphie joue avec les couleurs, les textures et même des encres spéciales comme le doré ou le phosphorescent. Si vous êtes curieux de savoir comment une simple émulsion photosensible peut devenir une œuvre d'art, vous êtes au bon endroit. Préparez-vous à en apprendre plus sur ce métier aux multiples facettes.

  • Speaker #2

    Belle écoute ! Bonjour Romain et merci de m'accueillir dans ton atelier. Romain, tu es imprimeur, sérigraphe et graphiste. Tu es le fondateur de l'atelier Fwells. Aujourd'hui, on va parler de ton métier, en quoi il consiste, le métier de sérigraphe. Est-ce que tu peux nous expliquer cette technique, s'il te plaît ?

  • Speaker #0

    La sérigraphie est une technique d'impression qui utilise des pochoirs. Nous, on va appeler ça des écrans de sérigraphie, des écrans de nylon, qui vont nous servir à décomposer l'image pour pouvoir après imprimer couche par couche, comme un pochoir, de séparer toutes les couleurs et de les rassembler en une, pour obtenir sur papier principalement, parce que notre atelier est quand même spécialisé. papiers, mais également bois, carton et plein d'autres matières qui sont complètement à plat. Donc on va pouvoir intervenir sur un grand champ, on va avoir une polyvalence d'impression qui va être très sympathique.

  • Speaker #2

    Je crois savoir que l'écran, il a une petite particularité. Quand on a travaillé sur le projet Regards, dont on a parlé dans l'épisode précédent, tu m'as montré justement cette petite particularité de fibre.

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, principalement, les écrans étaient, enfin, originalement constitués de soie. Donc en fait, c'était plein de petits fils qui étaient tissés comme un maillage, si tu veux. Et la technologie faisant, on a trouvé plus intéressant et un petit peu plus pratique à utiliser et à fabriquer. Surtout, on a utilisé maintenant du nylon, comme on retrouve dans les collants, si tu veux. Mais en fait, on va associer un petit peu plus de fils. On va retrouver sur notre écran tendu, c'est vraiment un profilé en aluminium, une toile tendue, donc un maillage de nylon qui va être contrecollé sur le profilé. Et quand on regarde avec une petite loupe, un compte fil, on va vraiment pouvoir découvrir tout ce maillage-là de fils entremêlés. Donc cette partie-là va être perméable, laissant passer tout type de fluide à travers.

  • Speaker #2

    Alors c'est quelque chose que je n'ai pas eu l'occasion de te voir faire, puisque quand on est arrivé avec Léa pour le projet Regards, ça avait déjà été fait. Est-ce que tu peux nous expliquer comment vous fabriquez un écran ?

  • Speaker #0

    Comment on vient mettre une image sur notre écran, c'est ça ? Exactement. On a des fils qui sont tendus sur ces profilés-là. Et nous, ce qu'on va avoir besoin, c'est d'avoir besoin de cacher certaines zones. Donc d'en ouvrir et d'en fermer d'autres. Donc de rendre perméable et imperméable notre écran. Pour cela, on a des émulsions, des pattes qu'on appelle photosensibles, qui réagissent à la lumière. Donc la lumière du soleil, la lumière UV ou une lumière concentrée. On a besoin d'avoir une projection. On va retrouver ça aussi dans les photos argentiques. On va avoir à peu près les mêmes termes et les mêmes temps d'exposition, etc. Là-dessus, on va venir enduire notre écran. Donc on imagine un écran tendu de fil. On vient l'enduire avec une raclette. qui est spécialement conçu pour, et on vient le couvrir totalement. On le met dans le noir, parce qu'il ne faut pas qu'il y ait d'interruption avec une lumière extérieure UV ou le soleil, quoi qu'il vienne vraiment sur notre écran. On le met dans le noir, on le fait sécher à plat, pour que ce soit vraiment bien régulier, avec juste une fine couche d'émulsion. Donc de pâte photosensible, émulsion, c'est vrai que je vais utiliser plusieurs termes là-dessus. On laisse sécher à peu près une demi-heure, trois quarts d'heure dans le noir, et à une température d'autour de 30 degrés. Et à partir de là, le processus peut se faire. C'est-à-dire, le processus, ça va être l'exposition à la lumière. On a un châssis avec des tubes UV qui vont projeter de la lumière sur notre écran. Et donc il faut s'imaginer la source lumineuse, notre écran, et entre l'écran, on peut y mettre ce qu'on veut, du moment que c'est bien à plat. Mais là, nous, on va utiliser comme des négatifs en photo, ça va être des typons, on va appeler ça des typons qu'on a imprimés préalablement, ou des typons dessinés directement à la main. Donc après, il y a d'autres techniques, mais bon, ça devient un peu plus artistique, et puis on ne va peut-être pas en parler tout de suite. Et sur ces calques-là, on va avoir des parties noires et des parties ouvertes. Donc les parties noires... vont venir entre la lumière et l'écran protéger notre pâte et tout ce qui est autour va durcir la pâte parce que cette pâte-là ne fait qu'une seule chose, c'est qu'elle durcit quand elle reçoit des UV. Donc il faut s'imaginer une projection d'UV sur notre écran et entre l'écran, cette partie noire qui va protéger la pâte. Puis cette projection-là d'UV va être comprise, nous, entre 20 et 40 secondes. en fonction des images utilisées, en fonction des supports et des applications et du nombre de fils. Donc il y a quand même tout un calcul à faire à chaque fois mais avec l'habitude on s'en sort relativement bien. Une fois que la projection est faite, on passe notre écran dans un bain d'eau, simplement de l'eau, et une petite brosse toute douce. Et le fait d'avoir de l'eau va arrêter comme la cuisson.

  • Speaker #2

    Le durcissement, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Le durcissement est fait une fois que la lumière a été projetée une certaine donnée, un certain temps. Mais l'eau va venir vraiment bloquer ce processus-là. Et donc toute la partie qui a été protégée de notre émulsion va pouvoir s'enlever avec de l'eau. Donc de l'eau, une brosse. Et on va pouvoir donc développer notre écran et révéler notre image, pas sur les fils, mais sur la pâte qu'on a mise par-dessus les fils. Et les fils restent des fils. Donc on ré-ouvre certaines parties et ça devient donc perméable. Et on a un pochoir fidèle.

  • Speaker #2

    Ok, je crois que je vois. Le négatif dont tu parles, j'ai en tête. Tu vas me dire, c'est ça. Et peut-être que ça parlera aux anciens qui nous écoutent. J'ai en tête les feuilles transparentes qu'on utilisait sur les rétroprojecteurs au collège ou au lycée. Nous, on avait ça. On avait les vieux rétroprojecteurs. Et nos profs qui dessinaient directement sur des feuilles transparentes.

  • Speaker #0

    Exactement. Avant, finalement, l'écran.

  • Speaker #2

    L'écran.

  • Speaker #0

    Et on avait ça. Effectivement, on avait des séances de rétroprojection avec les rideaux fermés et un peu de lumière, etc. C'était souvent le brouhaha quand...

  • Speaker #2

    Oui !

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, il faut s'imaginer qu'on peut mettre absolument tout entre notre écran et la lumière. Il vaut mieux des choses relativement plates, mais on pourrait très bien imaginer du papier découpé et d'autres types de formes. Là, en l'occurrence, quand tu me parles de transparence, c'était un rhodoïd. Je pense qu'ils utilisaient, les professeurs.

  • Speaker #2

    Mais là, tu me parles de termes techniques, mais sans doute,

  • Speaker #0

    sans doute. Alors, on peut utiliser un calque gris, tout simple, que tu as chez toi. Tu as des calques gris pour décalquer simplement un dessin.

  • Speaker #2

    Et ce n'est pas trop opaque.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas trop opaque. Ça laisse passer quand même la lumière. Et après, comme je te disais, on a vraiment un temps précis en fonction de ce qu'on va utiliser. Si on utilise directement un dessin à la main, mais on a besoin d'avoir une feuille ou de le traduire quand même sur une feuille transparente, donc une feuille PVC qu'on va réutiliser, du calque gris. un rhonoïde, de l'acétate, donc ça c'est une autre matière transparente aussi. Voilà, tout type de matériaux comme ça peuvent être utilisés pour ce transfert-là, du moins que la lumière n'est pas bloquée. Ok,

  • Speaker #2

    donc ça c'est la première partie un peu technique, c'est arriver à retranscrire le dessin sur cet écran.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, et on doit le faire pour chaque projet et pour chaque couleur de projet. Donc quand on a une affiche 6-7 couleurs, on a 6-7 négatifs typons à produire. Donc l'image principalement est à séparer au début, c'est vrai au préalable. Et ensuite, on va avoir six écrans, six typos et six fois la même chose à faire pour ce développement.

  • Speaker #2

    Moi, je trouve ça relativement clair. Et donc ensuite, de ce que j'ai cru comprendre en suivant le projet Regards, c'est qu'il y a une autre étape qui est non négligeable, c'est la couleur. C'est-à-dire qu'en fait, vous êtes de vrais magiciens de la couleur.

  • Speaker #0

    C'est gentil. Oui, oui. Effectivement oui, magicien de la couleur pourquoi pas, c'est un beau terme qu'on m'a pas forcément souvent dit donc c'est assez agréable. Et effectivement en scénographie il faut s'imaginer que tu peux passer finalement n'importe quel type de fluide à travers un écran pochoir quoi, tu vois. Donc si on avait envie d'utiliser, je sais pas, du Nutella, on pourrait utiliser du Nutella pour imprimer sur du papier ou une crêpe, enfin ce que tu veux quoi. Donc ça c'est assez rigolo. Et on peut utiliser aussi n'importe quel type d'encre.

  • Speaker #2

    Dites-moi que vous l'avez déjà fait avec vos enfants. Ah ! Il y a Magali qui nous écoute, t'accompagne. Dites-moi que vous l'avez déjà fait avec vos enfants.

  • Speaker #0

    Non, ils l'ont mangé avant le Nutella. Oh non ! Mais oui, ça pourrait carrément se faire. Je pense que...

  • Speaker #2

    On pourrait le sérigraphier.

  • Speaker #0

    Oui, ce serait super. Mais non, c'est une bonne idée. Mais voilà, c'est vraiment pour inclure ça. On le dit quand on est avec les enfants, effectivement, on le dit, qu'on pourrait utiliser n'importe quel type de fluide. Mais effectivement, on va dire que n'importe quel type de colle, n'importe quel type de corps assez liquide pouvant passer à travers des fils, sans être retenu, on peut l'imprimer grâce à un simple écran de sérigraphie. Donc après, ça donne lieu à de multiples créations de teintes. À partir de base, un color, et nous, on vient rajouter du colorant, des pigments, tout ce qu'on peut trouver, on peut l'utiliser. Donc ça, ça donne libre choix à beaucoup de créativité.

  • Speaker #2

    Et en off, quand on préparait cet épisode, tu m'expliquais justement que c'est sans doute ce qui fait la particularité de la sérigraphie, c'est que vous pouvez utiliser multi-supports, mais aussi des couleurs allant de... Vous pouvez même utiliser du doré !

  • Speaker #0

    Effectivement, là on parle d'encre spéciale. Oh waouh ! En sérigraphie, on va avoir vraiment... Des paillettes ! Des paillettes, plein de paillettes ! Effectivement, on va pouvoir classer nos encres, les encres opaques, les encres plutôt photos qui vont... Comment dire ? Un bleu et un jaune va donner du vert, des teintes qu'on va pouvoir additionner entre elles. Mais ensuite, tout type d'encre un peu avec caractère spécial, donc avec beaucoup de paillettes. Les dorés, les curés, les argentés, on va pouvoir les mélanger entre elles, etc. Donc on va pouvoir avoir des teintes vraiment assez uniques, mais aussi des encres très opaques. Donc les unes avec les autres, c'est ce qui fait quand même le charme de la scénographie, cette densité. Mais nous, on essaye aussi d'avoir une grosse densité et une légèreté, une finesse avec certaines encres aussi qu'on va créer pour cela. Et tout ce qui a caractère spécial, on peut nommer les phosphorescents, les fluorescents, les fluos aussi sont intéressants en scénographie, les bleus électriques un peu clins et les autres. On va utiliser des encres thermochromiques, donc thermo, la chaleur, qui vont réagir à la chaleur, qui vont s'effacer.

  • Speaker #2

    Ah waouh !

  • Speaker #0

    J'adore ! Hydrochromix avec de l'eau, donc on va vaporiser par exemple un parfum, une chose comme ça sur l'encre.

  • Speaker #2

    J'ai vu un bouquin qui faisait ça.

  • Speaker #0

    Et ben voilà, c'était peut-être un sérigraphe qui est intervenu là-dessus, en industriel certainement, mais ça arrive.

  • Speaker #2

    Ah waouh, je me suis dit mais c'est génial, c'était une couverture toute noire, et quand ils mettaient de l'eau dessus, il y avait une photo derrière qui apparaissait.

  • Speaker #0

    Qui se révélait. Mais écoute, on a des exemples ici, je vais t'en montrer aussi.

  • Speaker #2

    Mais quand ça sèche, on est d'accord que ça se...

  • Speaker #0

    Ça revient, ça revient totalement... Totalement au parc, oui.

  • Speaker #2

    C'est brillant. Je suis partie en vacances au Maroc. Je suis rentrée il y a dix jours, déjà. Et je suis allée à Marrakech, le jardin Majorelle. Le jardin Majorelle a été créé par M. Majorelle, qui était fils d'ébéniste, qui a découvert le Maroc et notamment Marrakech en 1924. Il a acheté un bout de terrain dans les palmeries de Marrakech et il en a fait un jardin exotique. Et en fait, ce jardin... il est vachement connu pour ses bâtiments bleus, mais bleus électriques et vraiment ça dénote vachement avec la couleur des façades de Marrakech puisqu'elles sont en teinte ocre et du coup déjà c'est des couleurs complémentaires donc ça passe très bien et en plus vraiment ce bleu est absolument magnifique et donc quand tu me parles de ça, j'ai trop envie de te montrer des photos du jardin Majorelle je sais pas si t'as déjà eu l'occasion d'y aller non j'y suis jamais allé,

  • Speaker #0

    mais avec plaisir pour que tu me montres ces photos de...

  • Speaker #2

    Fais un Oh wow, ce bleu ! Et dans la boutique, ils vendaient des pots de peinture. Et j'étais là Non, ça craque pas !

  • Speaker #0

    Tu aurais dû nous ramener un petit échantillon, on aurait pu le tester ensemble sur une carte.

  • Speaker #2

    J'aurais cassé un morceau de mur. Je pense que je me serais fait défoncer. Mais il est connu parce que, en fait, ce jardin a failli être détruit. Et il y a deux personnes assez célèbres que vous connaissez peut-être, qui s'appellent Yves Saint-Laurent et Pierre Berger, qui ont dit No way ! il ne sera pas détruit, on le rachète et ça c'était en 1967 et depuis du coup c'est là où il y a l'institution Majorelle et l'association Majorelle avec préservation de ce lieu emblématique voilà, génial c'est très beau et c'est très touristique donc voilà c'était ma petite aparté culture marocaine Avant d'enregistrer, pareil, on parlait un peu de ce métier de sérigraphe, et je vous demandais justement quel était, j'ai l'impression, mais c'est sans doute qu'une impression, qu'il n'y a pas beaucoup de sérigraphes en France. Et justement, ce que tu me disais, c'est qu'en fait, c'est souvent des personnes qui sont intégrées dans une entreprise, notamment une entreprise d'imprimerie, et qui vont avoir de temps en temps un rôle de sérigraphe. C'est une entreprise qui peut faire beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Mais effectivement, comme la technique est très polyvalente... On va la retrouver dans la personnalisation, par exemple, d'objets. Donc avec quelqu'un qui va faire en même temps de la tampographie. Donc il va venir faire comme un système de tampons sur un million de stylobics, quoi. Si tu veux. Et tu vas avoir de temps en temps, la tampographie pourra pas répondre en termes de format ou peut-être de densité d'encre et autres. Tu vas retrouver un poste de sérigraphe aussi. Mais qui peut être non utilisé pendant X temps parce qu'il n'y en a pas besoin. Donc tu vas avoir ce profil-là. Tu vas avoir aussi le profil d'un imprimeur industriel. Donc vraiment dans l'industrie par contre là tu vas retrouver pas mal de sérigraphie comme dans la presse avec l'offset tu vas vraiment avoir le numérique n'a pas su et ne sait pas encore comment faire mieux que la presse écrite journaux avec des rotatifs qui calent pas et qui ont un débit hallucinant à l'heure quoi donc ça on n'a pas encore voilà le pareil en numérique et tu vas voir la même chose donc en sérigraphie sur les postes industriels pour imprimer la signalisation des panneaux de signalisation de chantier et autres, des matériaux vraiment à plat sur de l'aluminium, dans des formats relativement grands. Et tu vas retrouver beaucoup de sérigraphie ou d'ateliers de sérigraphie dans le marquage textile, si tu veux. Donc tu vas avoir marquage, impression, transfert, sérigraphie, sublimation. Tu vas avoir ce profil-là plutôt en termes d'atelier, je pense, d'atelier et d'industrie. Et ensuite, tu vas avoir une pratique assez énorme dans pas mal de villes, de grosses villes et ensuite de moyennes villes, et puis même des fois dans des lieux assez hors du commun. Mais tu vas avoir plutôt en collectif. Parce que la sérigraphie, juste uniquement toute seule en technique, va être obligatoirement, il faut la sublimer avec une autre technique. Vraiment, par exemple de la dorure, tu vas pouvoir l'associer avec de la dorure ou des techniques de façonnage particuliers pour pouvoir la pratiquer de façon vraiment entrepreneuriale, si on peut le dire comme ça. Mais voilà, c'est pour ça que tu vas avoir une multitude de profils parce que la sérigraphie a une multitude de facettes aussi. Donc d'autres sérigraphes qui vont être uniquement spécialisés dans le papier peint. Donc c'est assez drôle. ils vont vraiment faire que du papier peint, donc toute la journée. D'autres qui vont être spécialisés uniquement, effectivement, dans les tirages d'art, parce que là, on va avoir une récurrence avec les artistes, avec les expositions, donc tu vas avoir vraiment une utilité aussi d'avoir des pièces uniques ou des pièces numérotées signées, qui ne sont pas des originaux, mais qui sont un peu plus accessibles au grand public. Donc là, c'est vraiment un des secteurs clés, quoi. Et puis après, tu vas voir d'autres secteurs, il y a des très bons sérigraphes qui vont être spécialisés. dans la sérigraphie murale, pour tout ce qui est signalétique. Et bâtiments, institutions culturelles, ils vont vraiment pouvoir s'imposer sur une multitude de supports à plat. Donc c'est des équipes pour faire tout ce qui est cartel d'exposition. Et là, on est pareil dans un secteur avec une durée de vie assez longue. Donc on n'est pas sur de l'éphémère, on est vraiment sur de l'installation pérenne.

  • Speaker #2

    Ok, c'est vrai qu'on n'est peut-être pas assez revenu dessus. Et d'ailleurs, on n'a pas terminé les étapes du sérigraphe. Mais c'est ma faute. C'est que vraiment, ce que tu me racontais, c'est que c'est une technique où tu vas pouvoir imprimer sur tout support. Mais quand on parle de tout support, c'est de la pierre, du bois, du verre, du papier, du textile, du métal. Et c'est ce qu'en fait sa particularité. Et la raison pour laquelle ça s'est permis, c'est justement grâce à l'écran dont on parlait tout à l'heure. Où en fait, tu vas... Je me permets de l'expliquer puisque je t'ai vu le faire. Mais tu vas poser un écran sur ton support. Tu vas... mettre de la couleur et avec, alors moi je vais appeler ça une raclette. Ça,

  • Speaker #0

    ça se mange.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai. C'est d'ailleurs bientôt la saison, donc on est dans le thème. Mais je ne sais pas comment vous l'appelez.

  • Speaker #0

    Une racle.

  • Speaker #2

    Ok, une racle. J'ai rajouté hête parce que je trouvais ça sympa. Et donc avec cette racle, en effet, vous allez déplacer la couleur et elle va rentrer dans les zones où grâce à tout le procédé que tu as raconté. tout à l'heure, il y a moins de fibres, il y a moins de textiles, il y a moins de fils et donc ça rentre dans ces zones-là et donc ça s'imprime sur le support.

  • Speaker #0

    C'est ça. Toutes les zones ouvertes, en fait, du pochoir, de l'écran de scénographie qui est en pochoir, on va avoir des zones ouvertes avec effectivement les fils que tu peux voir. Et si tu vois les fils, ça veut dire que tu peux faire passer quelque chose d'en haut vers le bas. Donc avec ta raclette, ton encre, tes fils de nylon et ton support qui est juste en dessous. Donc effectivement, comme c'est un cadre d'aluminium à plat, On peut déposer n'importe quel type de support normalement à plat en dessous. Après, ça va être sur des supports un peu en volume et autres, c'est très intéressant de travailler la scénographie, et tout en respectant le rendu aussi qu'on peut avoir derrière, parce que si on imprime effectivement sur du granit, on peut, mais on va avoir un résultat, et finalement on ne peut pas tout imprimer, parce que le support n'est pas à plat 100%, mais donc il faut jouer avec ça aussi, pourquoi pas.

  • Speaker #2

    Ça s'adapte aussi au support ?

  • Speaker #0

    Oui, et puis le gros intérêt en scénographie également, ça va être son format. C'est-à-dire que dans ton imprimante chez toi, ça va être du A3 ou du A4 principalement. Même en risographie, on en a parlé, je crois, un petit peu de risographie.

  • Speaker #2

    On en a parlé dans l'épisode précédent où on parlait de regard. Mais peut-être que tu pourrais expliquer ce qu'est la risographie.

  • Speaker #0

    Oui, la risographie, en gros, c'est de l'impression en tambour, vraiment comme une imprimante. C'est une imprimante de bureau, donc tu vois les grosses imprimantes carrées que tu retrouves en bureau. Sauf que c'est japonais et il y a des couleurs un tout petit peu plus fun que nos couleurs traditionnelles, cyan, magenta, jaune et noir. Et là, en fait, on peut vraiment utiliser des rouleaux, je vais dire de verre pur, si tu veux, pour avoir des tons directs. Et justement, pouvoir imprimer à la chaîne très rapidement et d'une façon très économique aussi. C'est quand même ça, je pense, le gros trait de prisographie. Mais tu vas être contraint de rester dans un format A3, A4. Il y en a qui font du A2, mais c'est vraiment peu répandu. Et surtout, comme c'est de l'impression un petit peu rapide, on va avoir des fois des manques d'encre ou des tenues d'encre qui ne vont pas être exceptionnelles. mais par contre on va vraiment avoir un rendu un peu décalé qui vont faire ce côté un peu mécanique, manuel qui est assez intéressant à découvrir en réseau et pareil, c'est des couches successives de couleurs si tu passes le magenta tu fais toutes tes 50 exemplaires tu les passes en magenta si tu as besoin de mettre du bleu par dessus pour additionner avec cette teinte tu reprends les feuilles, tu les remets dans ton tambour tu refais un calage et tu cliques sur avec l'ordinateur sur la zone bleue par exemple et tu vas relancer l'impression pour 50 exemplaires en bleu qui va venir s'additionner aux couleurs et ne vont pas s'imprimer ensemble, comme nous en sérigraphie.

  • Speaker #2

    Ok, donc ce que tu disais, c'est qu'en sérigraphie, le format finalement n'est pas restreint.

  • Speaker #0

    En fait, oui, le format est restreint par la taille de ton écran, mais en soi, on peut vraiment fabriquer des écrans sur mesure de 3-4 mètres et venir les apposer sur différents types de supports. Bon, après, il faut avoir un peu d'espace, l'atelier est un peu petit pour accueillir des écrans de 3-4 mètres, mais nous, on peut imprimer jusqu'en 1 mètre par 70 centimètres, donc ça ouvre quand même pas mal de possibilités en plus. que là, dans des machines, on est quand même restreint par la taille, le format et puis les supports.

  • Speaker #2

    Il y a un sujet que tu as abordé en amont, j'avoue que ça me titille, parce que c'est ce que j'aime dans la vie. En fait, t'expliquer que c'est vraiment la sérigraphie, c'est un moyen de communication. C'est un outil au service de la communication et je ne l'avais pas remarqué. Enfin, je n'avais pas autant mis les mots dessus et quand tu m'as dit ça, j'avais... Ben oui, c'est évident. Et finalement, en y réfléchissant, il y a assez peu de métiers de l'artisanat qui sont vraiment au service de ce métier de communication. Il y a peut-être peintre en lettres. qui sert du coup à faire des vitrines et de la scéno. Il y a, enfin, finalement, sérigraphie, imprimerie, ça fait partie des rares métiers qui sont au service de la communication. Et c'est un secteur que j'adore et que j'adore creuser. C'est d'ailleurs, enfin, c'est mon métier. C'est principalement mon métier. Et ce que tu disais, c'est qu'en fait, finalement, de ce que je comprends, c'est souvent une technique au service de la communication d'une cause.

  • Speaker #0

    Effectivement, oui. C'est assez large comme domaine aussi, mais c'est justement par toute cette flexibilité, on reparle de polyvalence je pense avec cette technique. Par exemple, je propose des cours du soir à l'atelier, tous les mardis. Donc vraiment, en gros la formule c'est 4 cours, 4 premiers exercices, 4 premières soirées autour de la technique. Donc savoir jusqu'où on peut aller, dépasser ces frontières-là après et s'amuser. Donc on va voir les encres, on va voir les fichiers, on va voir un peu tout ça. Et ensuite on va s'exprimer sur les 4 autres séances. Donc là on va faire des tests un peu plus aboutis, etc. On a eu l'idée, par exemple, pour te donner une idée de message, justement d'engagement et de message, avec un de mes élèves, on a eu l'idée d'aller chiner des cartes postales à Saint-Ouen, trouver des petites cartes pas trop chères, parce qu'après on avait besoin de réimprimer par-dessus. Et tout le défi après était de réinterpréter certaines cartes, et d'y apposer des messages politiques, des messages... Voilà, on a envie d'écrire en gros une merde, on va écrire en gros merde sur une carte routière, parce qu'on s'est trompé de chemin. Et il y a ce côté-là, toujours un peu, on peut vraiment s'amuser avec la technique, on peut avoir une rigueur très particulière et vraiment un calage très précis et très mécanique, répéter, répéter, répéter. C'est quand même un mouvement, la scénographie, que tu répètes et des fois tu vas avoir l'accident qui te donne des idées. Mais aussi le support, voilà, les cartes routières, où on a réinterprété des cartes routières et on est venu réimprimer certaines zones, par exemple de la National 7, où on est revenu avec certaines institutions qui n'étaient plus là, mais on est revenu les réimprimer. Donc, quelle est l'autre technique qui nous permet de faire ça ? Je ne sais pas, il n'y en a pas d'autre, à part le faire en pochoir, le faire en dessin directement. Tu parles de peintre en lettres, là, j'étais avec François Morel, c'est assez drôle. Pas François Morel, l'écrivain humoriste, et puis plus, on est des chiens, mais François Morel qui est peintre en lettres, et je supplais de temps en temps ces profils-là, pour venir les alléger, par exemple, s'ils ont cinq typos exactement les mêmes à faire sur une vitrine. En sérigraphie, il peut dessiner sa typo directement sur un de mes calques, comme on parlait de typo. Nous, on vient s'imposer sur les vitres et on va pouvoir aussi répéter quand il y a beaucoup de répétition dans son travail. Ça ne remplacera pas la main et le côté de la maîtrise du peintre en lettres, mais je vais dire sur un petit cartel de 5 ou 10 lignes, si ça peut éviter une journée de travail, pour passer à autre chose, plutôt le logo, la devanture et puis sur certaines. Donc là, la technique, elle est magique parce qu'on peut justement la sublimer dans tous ces domaines-là.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup Romain, merci pour ton temps, merci de nous avoir expliqué ce métier de sérigraphe et puis je te dis à très vite pour le prochain épisode.

  • Speaker #0

    Merci Lisa, hâte de découvrir cet épisode et puis les suivants.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour votre écoute, j'espère que ce premier épisode sur le métier avec Romain Bernard, imprimeur sérigraphe et graphiste vous aura plu. Dans le prochain épisode, il nous racontera sa rencontre avec la sérigraphie et sa façon si particulière de vivre ses métiers. Vous pouvez continuer de m'aider à faire découvrir les histoires d'artisans au plus grand nombre en mettant une note, un commentaire et en vous abonnant sur votre plateforme de streaming préférée. Vous pouvez nous retrouver sur Instagram pour découvrir le métier en images. Nous sommes toujours heureux de recevoir vos témoignages et vos ressentis sur les épisodes de podcast. Si vous avez envie, vous pouvez nous transmettre un message en nous écrivant à podcast.histoired'artisan.com A bientôt avec une nouvelle histoire !

Description

Plongée dans l'univers de la sérigraphie avec Romain Bernard, imprimeur sérigraphe et graphiste.


Dans ce premier épisode du podcast Histoires d'Artisans, partez à la découverte du métier d'imprimeur sérigraphe avec Romain Bernard, graphiste et fondateur d'atelier. Romain nous invite à explorer les coulisses de la sérigraphie, une technique d'impression artisanale qui permet de sublimer de nombreux supports : papier, textile, bois, et bien plus encore. Découvrez comment la sérigraphie, en jouant avec les couleurs, les textures et des encres spéciales comme le doré ou le phosphorescent, permet de donner vie à des œuvres uniques. Que vous soyez passionné d'artisanat, curieux d'en savoir plus sur les métiers d'art, ou simplement en quête d'inspiration, cet épisode est fait pour vous ! N'oubliez pas de vous abonner, noter et partager ce podcast pour soutenir Histoires d'Artisans dans sa mission de valoriser le savoir-faire des artisans d'art.


Histoires d’Artisans est l’association qui valorise l’ingénierie des artisans d’art en mettant en avant l’innovation, le design et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d’un univers merveilleux et beau et où le bien fait et les matériaux sont au centre des discussions.


Liens de l’épisode : 

Atelier Fwells

Site

Instagram


Histoires d’Artisans

Site

Instagram


Pour acquérir une oeuvre : https://www.histoiresdartisans.com/oeuvres

Production et réalisation : Lisa Millet

Montage et musiques : Quentin Blic


Si vous avez envie de nous transmettre un message, vous pouvez nous écrire à podcast@histoiresdartisans.com.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans mon atelier.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast d'Histoire d'artisan. Je suis Lisa Millet, présidente de l'association Eponyme. L'Histoire d'artisan valorise l'ingénierie des artisans d'art en mettant en avant l'innovation et la recherche au sein des ateliers. Aujourd'hui, nous plongeons dans l'univers de la sérigraphie avec notre invité Romain Bernard, imprimeur sérigraphe et graphiste. Romain nous ouvre les portes de son atelier et nous partage les secrets de cette technique d'impression si particulière qui permet de sublimer une multitude de supports. du papier au bois en passant par le textile. Ensemble, nous découvrons comment la sérigraphie joue avec les couleurs, les textures et même des encres spéciales comme le doré ou le phosphorescent. Si vous êtes curieux de savoir comment une simple émulsion photosensible peut devenir une œuvre d'art, vous êtes au bon endroit. Préparez-vous à en apprendre plus sur ce métier aux multiples facettes.

  • Speaker #2

    Belle écoute ! Bonjour Romain et merci de m'accueillir dans ton atelier. Romain, tu es imprimeur, sérigraphe et graphiste. Tu es le fondateur de l'atelier Fwells. Aujourd'hui, on va parler de ton métier, en quoi il consiste, le métier de sérigraphe. Est-ce que tu peux nous expliquer cette technique, s'il te plaît ?

  • Speaker #0

    La sérigraphie est une technique d'impression qui utilise des pochoirs. Nous, on va appeler ça des écrans de sérigraphie, des écrans de nylon, qui vont nous servir à décomposer l'image pour pouvoir après imprimer couche par couche, comme un pochoir, de séparer toutes les couleurs et de les rassembler en une, pour obtenir sur papier principalement, parce que notre atelier est quand même spécialisé. papiers, mais également bois, carton et plein d'autres matières qui sont complètement à plat. Donc on va pouvoir intervenir sur un grand champ, on va avoir une polyvalence d'impression qui va être très sympathique.

  • Speaker #2

    Je crois savoir que l'écran, il a une petite particularité. Quand on a travaillé sur le projet Regards, dont on a parlé dans l'épisode précédent, tu m'as montré justement cette petite particularité de fibre.

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, principalement, les écrans étaient, enfin, originalement constitués de soie. Donc en fait, c'était plein de petits fils qui étaient tissés comme un maillage, si tu veux. Et la technologie faisant, on a trouvé plus intéressant et un petit peu plus pratique à utiliser et à fabriquer. Surtout, on a utilisé maintenant du nylon, comme on retrouve dans les collants, si tu veux. Mais en fait, on va associer un petit peu plus de fils. On va retrouver sur notre écran tendu, c'est vraiment un profilé en aluminium, une toile tendue, donc un maillage de nylon qui va être contrecollé sur le profilé. Et quand on regarde avec une petite loupe, un compte fil, on va vraiment pouvoir découvrir tout ce maillage-là de fils entremêlés. Donc cette partie-là va être perméable, laissant passer tout type de fluide à travers.

  • Speaker #2

    Alors c'est quelque chose que je n'ai pas eu l'occasion de te voir faire, puisque quand on est arrivé avec Léa pour le projet Regards, ça avait déjà été fait. Est-ce que tu peux nous expliquer comment vous fabriquez un écran ?

  • Speaker #0

    Comment on vient mettre une image sur notre écran, c'est ça ? Exactement. On a des fils qui sont tendus sur ces profilés-là. Et nous, ce qu'on va avoir besoin, c'est d'avoir besoin de cacher certaines zones. Donc d'en ouvrir et d'en fermer d'autres. Donc de rendre perméable et imperméable notre écran. Pour cela, on a des émulsions, des pattes qu'on appelle photosensibles, qui réagissent à la lumière. Donc la lumière du soleil, la lumière UV ou une lumière concentrée. On a besoin d'avoir une projection. On va retrouver ça aussi dans les photos argentiques. On va avoir à peu près les mêmes termes et les mêmes temps d'exposition, etc. Là-dessus, on va venir enduire notre écran. Donc on imagine un écran tendu de fil. On vient l'enduire avec une raclette. qui est spécialement conçu pour, et on vient le couvrir totalement. On le met dans le noir, parce qu'il ne faut pas qu'il y ait d'interruption avec une lumière extérieure UV ou le soleil, quoi qu'il vienne vraiment sur notre écran. On le met dans le noir, on le fait sécher à plat, pour que ce soit vraiment bien régulier, avec juste une fine couche d'émulsion. Donc de pâte photosensible, émulsion, c'est vrai que je vais utiliser plusieurs termes là-dessus. On laisse sécher à peu près une demi-heure, trois quarts d'heure dans le noir, et à une température d'autour de 30 degrés. Et à partir de là, le processus peut se faire. C'est-à-dire, le processus, ça va être l'exposition à la lumière. On a un châssis avec des tubes UV qui vont projeter de la lumière sur notre écran. Et donc il faut s'imaginer la source lumineuse, notre écran, et entre l'écran, on peut y mettre ce qu'on veut, du moment que c'est bien à plat. Mais là, nous, on va utiliser comme des négatifs en photo, ça va être des typons, on va appeler ça des typons qu'on a imprimés préalablement, ou des typons dessinés directement à la main. Donc après, il y a d'autres techniques, mais bon, ça devient un peu plus artistique, et puis on ne va peut-être pas en parler tout de suite. Et sur ces calques-là, on va avoir des parties noires et des parties ouvertes. Donc les parties noires... vont venir entre la lumière et l'écran protéger notre pâte et tout ce qui est autour va durcir la pâte parce que cette pâte-là ne fait qu'une seule chose, c'est qu'elle durcit quand elle reçoit des UV. Donc il faut s'imaginer une projection d'UV sur notre écran et entre l'écran, cette partie noire qui va protéger la pâte. Puis cette projection-là d'UV va être comprise, nous, entre 20 et 40 secondes. en fonction des images utilisées, en fonction des supports et des applications et du nombre de fils. Donc il y a quand même tout un calcul à faire à chaque fois mais avec l'habitude on s'en sort relativement bien. Une fois que la projection est faite, on passe notre écran dans un bain d'eau, simplement de l'eau, et une petite brosse toute douce. Et le fait d'avoir de l'eau va arrêter comme la cuisson.

  • Speaker #2

    Le durcissement, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Le durcissement est fait une fois que la lumière a été projetée une certaine donnée, un certain temps. Mais l'eau va venir vraiment bloquer ce processus-là. Et donc toute la partie qui a été protégée de notre émulsion va pouvoir s'enlever avec de l'eau. Donc de l'eau, une brosse. Et on va pouvoir donc développer notre écran et révéler notre image, pas sur les fils, mais sur la pâte qu'on a mise par-dessus les fils. Et les fils restent des fils. Donc on ré-ouvre certaines parties et ça devient donc perméable. Et on a un pochoir fidèle.

  • Speaker #2

    Ok, je crois que je vois. Le négatif dont tu parles, j'ai en tête. Tu vas me dire, c'est ça. Et peut-être que ça parlera aux anciens qui nous écoutent. J'ai en tête les feuilles transparentes qu'on utilisait sur les rétroprojecteurs au collège ou au lycée. Nous, on avait ça. On avait les vieux rétroprojecteurs. Et nos profs qui dessinaient directement sur des feuilles transparentes.

  • Speaker #0

    Exactement. Avant, finalement, l'écran.

  • Speaker #2

    L'écran.

  • Speaker #0

    Et on avait ça. Effectivement, on avait des séances de rétroprojection avec les rideaux fermés et un peu de lumière, etc. C'était souvent le brouhaha quand...

  • Speaker #2

    Oui !

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, il faut s'imaginer qu'on peut mettre absolument tout entre notre écran et la lumière. Il vaut mieux des choses relativement plates, mais on pourrait très bien imaginer du papier découpé et d'autres types de formes. Là, en l'occurrence, quand tu me parles de transparence, c'était un rhodoïd. Je pense qu'ils utilisaient, les professeurs.

  • Speaker #2

    Mais là, tu me parles de termes techniques, mais sans doute,

  • Speaker #0

    sans doute. Alors, on peut utiliser un calque gris, tout simple, que tu as chez toi. Tu as des calques gris pour décalquer simplement un dessin.

  • Speaker #2

    Et ce n'est pas trop opaque.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas trop opaque. Ça laisse passer quand même la lumière. Et après, comme je te disais, on a vraiment un temps précis en fonction de ce qu'on va utiliser. Si on utilise directement un dessin à la main, mais on a besoin d'avoir une feuille ou de le traduire quand même sur une feuille transparente, donc une feuille PVC qu'on va réutiliser, du calque gris. un rhonoïde, de l'acétate, donc ça c'est une autre matière transparente aussi. Voilà, tout type de matériaux comme ça peuvent être utilisés pour ce transfert-là, du moins que la lumière n'est pas bloquée. Ok,

  • Speaker #2

    donc ça c'est la première partie un peu technique, c'est arriver à retranscrire le dessin sur cet écran.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, et on doit le faire pour chaque projet et pour chaque couleur de projet. Donc quand on a une affiche 6-7 couleurs, on a 6-7 négatifs typons à produire. Donc l'image principalement est à séparer au début, c'est vrai au préalable. Et ensuite, on va avoir six écrans, six typos et six fois la même chose à faire pour ce développement.

  • Speaker #2

    Moi, je trouve ça relativement clair. Et donc ensuite, de ce que j'ai cru comprendre en suivant le projet Regards, c'est qu'il y a une autre étape qui est non négligeable, c'est la couleur. C'est-à-dire qu'en fait, vous êtes de vrais magiciens de la couleur.

  • Speaker #0

    C'est gentil. Oui, oui. Effectivement oui, magicien de la couleur pourquoi pas, c'est un beau terme qu'on m'a pas forcément souvent dit donc c'est assez agréable. Et effectivement en scénographie il faut s'imaginer que tu peux passer finalement n'importe quel type de fluide à travers un écran pochoir quoi, tu vois. Donc si on avait envie d'utiliser, je sais pas, du Nutella, on pourrait utiliser du Nutella pour imprimer sur du papier ou une crêpe, enfin ce que tu veux quoi. Donc ça c'est assez rigolo. Et on peut utiliser aussi n'importe quel type d'encre.

  • Speaker #2

    Dites-moi que vous l'avez déjà fait avec vos enfants. Ah ! Il y a Magali qui nous écoute, t'accompagne. Dites-moi que vous l'avez déjà fait avec vos enfants.

  • Speaker #0

    Non, ils l'ont mangé avant le Nutella. Oh non ! Mais oui, ça pourrait carrément se faire. Je pense que...

  • Speaker #2

    On pourrait le sérigraphier.

  • Speaker #0

    Oui, ce serait super. Mais non, c'est une bonne idée. Mais voilà, c'est vraiment pour inclure ça. On le dit quand on est avec les enfants, effectivement, on le dit, qu'on pourrait utiliser n'importe quel type de fluide. Mais effectivement, on va dire que n'importe quel type de colle, n'importe quel type de corps assez liquide pouvant passer à travers des fils, sans être retenu, on peut l'imprimer grâce à un simple écran de sérigraphie. Donc après, ça donne lieu à de multiples créations de teintes. À partir de base, un color, et nous, on vient rajouter du colorant, des pigments, tout ce qu'on peut trouver, on peut l'utiliser. Donc ça, ça donne libre choix à beaucoup de créativité.

  • Speaker #2

    Et en off, quand on préparait cet épisode, tu m'expliquais justement que c'est sans doute ce qui fait la particularité de la sérigraphie, c'est que vous pouvez utiliser multi-supports, mais aussi des couleurs allant de... Vous pouvez même utiliser du doré !

  • Speaker #0

    Effectivement, là on parle d'encre spéciale. Oh waouh ! En sérigraphie, on va avoir vraiment... Des paillettes ! Des paillettes, plein de paillettes ! Effectivement, on va pouvoir classer nos encres, les encres opaques, les encres plutôt photos qui vont... Comment dire ? Un bleu et un jaune va donner du vert, des teintes qu'on va pouvoir additionner entre elles. Mais ensuite, tout type d'encre un peu avec caractère spécial, donc avec beaucoup de paillettes. Les dorés, les curés, les argentés, on va pouvoir les mélanger entre elles, etc. Donc on va pouvoir avoir des teintes vraiment assez uniques, mais aussi des encres très opaques. Donc les unes avec les autres, c'est ce qui fait quand même le charme de la scénographie, cette densité. Mais nous, on essaye aussi d'avoir une grosse densité et une légèreté, une finesse avec certaines encres aussi qu'on va créer pour cela. Et tout ce qui a caractère spécial, on peut nommer les phosphorescents, les fluorescents, les fluos aussi sont intéressants en scénographie, les bleus électriques un peu clins et les autres. On va utiliser des encres thermochromiques, donc thermo, la chaleur, qui vont réagir à la chaleur, qui vont s'effacer.

  • Speaker #2

    Ah waouh !

  • Speaker #0

    J'adore ! Hydrochromix avec de l'eau, donc on va vaporiser par exemple un parfum, une chose comme ça sur l'encre.

  • Speaker #2

    J'ai vu un bouquin qui faisait ça.

  • Speaker #0

    Et ben voilà, c'était peut-être un sérigraphe qui est intervenu là-dessus, en industriel certainement, mais ça arrive.

  • Speaker #2

    Ah waouh, je me suis dit mais c'est génial, c'était une couverture toute noire, et quand ils mettaient de l'eau dessus, il y avait une photo derrière qui apparaissait.

  • Speaker #0

    Qui se révélait. Mais écoute, on a des exemples ici, je vais t'en montrer aussi.

  • Speaker #2

    Mais quand ça sèche, on est d'accord que ça se...

  • Speaker #0

    Ça revient, ça revient totalement... Totalement au parc, oui.

  • Speaker #2

    C'est brillant. Je suis partie en vacances au Maroc. Je suis rentrée il y a dix jours, déjà. Et je suis allée à Marrakech, le jardin Majorelle. Le jardin Majorelle a été créé par M. Majorelle, qui était fils d'ébéniste, qui a découvert le Maroc et notamment Marrakech en 1924. Il a acheté un bout de terrain dans les palmeries de Marrakech et il en a fait un jardin exotique. Et en fait, ce jardin... il est vachement connu pour ses bâtiments bleus, mais bleus électriques et vraiment ça dénote vachement avec la couleur des façades de Marrakech puisqu'elles sont en teinte ocre et du coup déjà c'est des couleurs complémentaires donc ça passe très bien et en plus vraiment ce bleu est absolument magnifique et donc quand tu me parles de ça, j'ai trop envie de te montrer des photos du jardin Majorelle je sais pas si t'as déjà eu l'occasion d'y aller non j'y suis jamais allé,

  • Speaker #0

    mais avec plaisir pour que tu me montres ces photos de...

  • Speaker #2

    Fais un Oh wow, ce bleu ! Et dans la boutique, ils vendaient des pots de peinture. Et j'étais là Non, ça craque pas !

  • Speaker #0

    Tu aurais dû nous ramener un petit échantillon, on aurait pu le tester ensemble sur une carte.

  • Speaker #2

    J'aurais cassé un morceau de mur. Je pense que je me serais fait défoncer. Mais il est connu parce que, en fait, ce jardin a failli être détruit. Et il y a deux personnes assez célèbres que vous connaissez peut-être, qui s'appellent Yves Saint-Laurent et Pierre Berger, qui ont dit No way ! il ne sera pas détruit, on le rachète et ça c'était en 1967 et depuis du coup c'est là où il y a l'institution Majorelle et l'association Majorelle avec préservation de ce lieu emblématique voilà, génial c'est très beau et c'est très touristique donc voilà c'était ma petite aparté culture marocaine Avant d'enregistrer, pareil, on parlait un peu de ce métier de sérigraphe, et je vous demandais justement quel était, j'ai l'impression, mais c'est sans doute qu'une impression, qu'il n'y a pas beaucoup de sérigraphes en France. Et justement, ce que tu me disais, c'est qu'en fait, c'est souvent des personnes qui sont intégrées dans une entreprise, notamment une entreprise d'imprimerie, et qui vont avoir de temps en temps un rôle de sérigraphe. C'est une entreprise qui peut faire beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Mais effectivement, comme la technique est très polyvalente... On va la retrouver dans la personnalisation, par exemple, d'objets. Donc avec quelqu'un qui va faire en même temps de la tampographie. Donc il va venir faire comme un système de tampons sur un million de stylobics, quoi. Si tu veux. Et tu vas avoir de temps en temps, la tampographie pourra pas répondre en termes de format ou peut-être de densité d'encre et autres. Tu vas retrouver un poste de sérigraphe aussi. Mais qui peut être non utilisé pendant X temps parce qu'il n'y en a pas besoin. Donc tu vas avoir ce profil-là. Tu vas avoir aussi le profil d'un imprimeur industriel. Donc vraiment dans l'industrie par contre là tu vas retrouver pas mal de sérigraphie comme dans la presse avec l'offset tu vas vraiment avoir le numérique n'a pas su et ne sait pas encore comment faire mieux que la presse écrite journaux avec des rotatifs qui calent pas et qui ont un débit hallucinant à l'heure quoi donc ça on n'a pas encore voilà le pareil en numérique et tu vas voir la même chose donc en sérigraphie sur les postes industriels pour imprimer la signalisation des panneaux de signalisation de chantier et autres, des matériaux vraiment à plat sur de l'aluminium, dans des formats relativement grands. Et tu vas retrouver beaucoup de sérigraphie ou d'ateliers de sérigraphie dans le marquage textile, si tu veux. Donc tu vas avoir marquage, impression, transfert, sérigraphie, sublimation. Tu vas avoir ce profil-là plutôt en termes d'atelier, je pense, d'atelier et d'industrie. Et ensuite, tu vas avoir une pratique assez énorme dans pas mal de villes, de grosses villes et ensuite de moyennes villes, et puis même des fois dans des lieux assez hors du commun. Mais tu vas avoir plutôt en collectif. Parce que la sérigraphie, juste uniquement toute seule en technique, va être obligatoirement, il faut la sublimer avec une autre technique. Vraiment, par exemple de la dorure, tu vas pouvoir l'associer avec de la dorure ou des techniques de façonnage particuliers pour pouvoir la pratiquer de façon vraiment entrepreneuriale, si on peut le dire comme ça. Mais voilà, c'est pour ça que tu vas avoir une multitude de profils parce que la sérigraphie a une multitude de facettes aussi. Donc d'autres sérigraphes qui vont être uniquement spécialisés dans le papier peint. Donc c'est assez drôle. ils vont vraiment faire que du papier peint, donc toute la journée. D'autres qui vont être spécialisés uniquement, effectivement, dans les tirages d'art, parce que là, on va avoir une récurrence avec les artistes, avec les expositions, donc tu vas avoir vraiment une utilité aussi d'avoir des pièces uniques ou des pièces numérotées signées, qui ne sont pas des originaux, mais qui sont un peu plus accessibles au grand public. Donc là, c'est vraiment un des secteurs clés, quoi. Et puis après, tu vas voir d'autres secteurs, il y a des très bons sérigraphes qui vont être spécialisés. dans la sérigraphie murale, pour tout ce qui est signalétique. Et bâtiments, institutions culturelles, ils vont vraiment pouvoir s'imposer sur une multitude de supports à plat. Donc c'est des équipes pour faire tout ce qui est cartel d'exposition. Et là, on est pareil dans un secteur avec une durée de vie assez longue. Donc on n'est pas sur de l'éphémère, on est vraiment sur de l'installation pérenne.

  • Speaker #2

    Ok, c'est vrai qu'on n'est peut-être pas assez revenu dessus. Et d'ailleurs, on n'a pas terminé les étapes du sérigraphe. Mais c'est ma faute. C'est que vraiment, ce que tu me racontais, c'est que c'est une technique où tu vas pouvoir imprimer sur tout support. Mais quand on parle de tout support, c'est de la pierre, du bois, du verre, du papier, du textile, du métal. Et c'est ce qu'en fait sa particularité. Et la raison pour laquelle ça s'est permis, c'est justement grâce à l'écran dont on parlait tout à l'heure. Où en fait, tu vas... Je me permets de l'expliquer puisque je t'ai vu le faire. Mais tu vas poser un écran sur ton support. Tu vas... mettre de la couleur et avec, alors moi je vais appeler ça une raclette. Ça,

  • Speaker #0

    ça se mange.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai. C'est d'ailleurs bientôt la saison, donc on est dans le thème. Mais je ne sais pas comment vous l'appelez.

  • Speaker #0

    Une racle.

  • Speaker #2

    Ok, une racle. J'ai rajouté hête parce que je trouvais ça sympa. Et donc avec cette racle, en effet, vous allez déplacer la couleur et elle va rentrer dans les zones où grâce à tout le procédé que tu as raconté. tout à l'heure, il y a moins de fibres, il y a moins de textiles, il y a moins de fils et donc ça rentre dans ces zones-là et donc ça s'imprime sur le support.

  • Speaker #0

    C'est ça. Toutes les zones ouvertes, en fait, du pochoir, de l'écran de scénographie qui est en pochoir, on va avoir des zones ouvertes avec effectivement les fils que tu peux voir. Et si tu vois les fils, ça veut dire que tu peux faire passer quelque chose d'en haut vers le bas. Donc avec ta raclette, ton encre, tes fils de nylon et ton support qui est juste en dessous. Donc effectivement, comme c'est un cadre d'aluminium à plat, On peut déposer n'importe quel type de support normalement à plat en dessous. Après, ça va être sur des supports un peu en volume et autres, c'est très intéressant de travailler la scénographie, et tout en respectant le rendu aussi qu'on peut avoir derrière, parce que si on imprime effectivement sur du granit, on peut, mais on va avoir un résultat, et finalement on ne peut pas tout imprimer, parce que le support n'est pas à plat 100%, mais donc il faut jouer avec ça aussi, pourquoi pas.

  • Speaker #2

    Ça s'adapte aussi au support ?

  • Speaker #0

    Oui, et puis le gros intérêt en scénographie également, ça va être son format. C'est-à-dire que dans ton imprimante chez toi, ça va être du A3 ou du A4 principalement. Même en risographie, on en a parlé, je crois, un petit peu de risographie.

  • Speaker #2

    On en a parlé dans l'épisode précédent où on parlait de regard. Mais peut-être que tu pourrais expliquer ce qu'est la risographie.

  • Speaker #0

    Oui, la risographie, en gros, c'est de l'impression en tambour, vraiment comme une imprimante. C'est une imprimante de bureau, donc tu vois les grosses imprimantes carrées que tu retrouves en bureau. Sauf que c'est japonais et il y a des couleurs un tout petit peu plus fun que nos couleurs traditionnelles, cyan, magenta, jaune et noir. Et là, en fait, on peut vraiment utiliser des rouleaux, je vais dire de verre pur, si tu veux, pour avoir des tons directs. Et justement, pouvoir imprimer à la chaîne très rapidement et d'une façon très économique aussi. C'est quand même ça, je pense, le gros trait de prisographie. Mais tu vas être contraint de rester dans un format A3, A4. Il y en a qui font du A2, mais c'est vraiment peu répandu. Et surtout, comme c'est de l'impression un petit peu rapide, on va avoir des fois des manques d'encre ou des tenues d'encre qui ne vont pas être exceptionnelles. mais par contre on va vraiment avoir un rendu un peu décalé qui vont faire ce côté un peu mécanique, manuel qui est assez intéressant à découvrir en réseau et pareil, c'est des couches successives de couleurs si tu passes le magenta tu fais toutes tes 50 exemplaires tu les passes en magenta si tu as besoin de mettre du bleu par dessus pour additionner avec cette teinte tu reprends les feuilles, tu les remets dans ton tambour tu refais un calage et tu cliques sur avec l'ordinateur sur la zone bleue par exemple et tu vas relancer l'impression pour 50 exemplaires en bleu qui va venir s'additionner aux couleurs et ne vont pas s'imprimer ensemble, comme nous en sérigraphie.

  • Speaker #2

    Ok, donc ce que tu disais, c'est qu'en sérigraphie, le format finalement n'est pas restreint.

  • Speaker #0

    En fait, oui, le format est restreint par la taille de ton écran, mais en soi, on peut vraiment fabriquer des écrans sur mesure de 3-4 mètres et venir les apposer sur différents types de supports. Bon, après, il faut avoir un peu d'espace, l'atelier est un peu petit pour accueillir des écrans de 3-4 mètres, mais nous, on peut imprimer jusqu'en 1 mètre par 70 centimètres, donc ça ouvre quand même pas mal de possibilités en plus. que là, dans des machines, on est quand même restreint par la taille, le format et puis les supports.

  • Speaker #2

    Il y a un sujet que tu as abordé en amont, j'avoue que ça me titille, parce que c'est ce que j'aime dans la vie. En fait, t'expliquer que c'est vraiment la sérigraphie, c'est un moyen de communication. C'est un outil au service de la communication et je ne l'avais pas remarqué. Enfin, je n'avais pas autant mis les mots dessus et quand tu m'as dit ça, j'avais... Ben oui, c'est évident. Et finalement, en y réfléchissant, il y a assez peu de métiers de l'artisanat qui sont vraiment au service de ce métier de communication. Il y a peut-être peintre en lettres. qui sert du coup à faire des vitrines et de la scéno. Il y a, enfin, finalement, sérigraphie, imprimerie, ça fait partie des rares métiers qui sont au service de la communication. Et c'est un secteur que j'adore et que j'adore creuser. C'est d'ailleurs, enfin, c'est mon métier. C'est principalement mon métier. Et ce que tu disais, c'est qu'en fait, finalement, de ce que je comprends, c'est souvent une technique au service de la communication d'une cause.

  • Speaker #0

    Effectivement, oui. C'est assez large comme domaine aussi, mais c'est justement par toute cette flexibilité, on reparle de polyvalence je pense avec cette technique. Par exemple, je propose des cours du soir à l'atelier, tous les mardis. Donc vraiment, en gros la formule c'est 4 cours, 4 premiers exercices, 4 premières soirées autour de la technique. Donc savoir jusqu'où on peut aller, dépasser ces frontières-là après et s'amuser. Donc on va voir les encres, on va voir les fichiers, on va voir un peu tout ça. Et ensuite on va s'exprimer sur les 4 autres séances. Donc là on va faire des tests un peu plus aboutis, etc. On a eu l'idée, par exemple, pour te donner une idée de message, justement d'engagement et de message, avec un de mes élèves, on a eu l'idée d'aller chiner des cartes postales à Saint-Ouen, trouver des petites cartes pas trop chères, parce qu'après on avait besoin de réimprimer par-dessus. Et tout le défi après était de réinterpréter certaines cartes, et d'y apposer des messages politiques, des messages... Voilà, on a envie d'écrire en gros une merde, on va écrire en gros merde sur une carte routière, parce qu'on s'est trompé de chemin. Et il y a ce côté-là, toujours un peu, on peut vraiment s'amuser avec la technique, on peut avoir une rigueur très particulière et vraiment un calage très précis et très mécanique, répéter, répéter, répéter. C'est quand même un mouvement, la scénographie, que tu répètes et des fois tu vas avoir l'accident qui te donne des idées. Mais aussi le support, voilà, les cartes routières, où on a réinterprété des cartes routières et on est venu réimprimer certaines zones, par exemple de la National 7, où on est revenu avec certaines institutions qui n'étaient plus là, mais on est revenu les réimprimer. Donc, quelle est l'autre technique qui nous permet de faire ça ? Je ne sais pas, il n'y en a pas d'autre, à part le faire en pochoir, le faire en dessin directement. Tu parles de peintre en lettres, là, j'étais avec François Morel, c'est assez drôle. Pas François Morel, l'écrivain humoriste, et puis plus, on est des chiens, mais François Morel qui est peintre en lettres, et je supplais de temps en temps ces profils-là, pour venir les alléger, par exemple, s'ils ont cinq typos exactement les mêmes à faire sur une vitrine. En sérigraphie, il peut dessiner sa typo directement sur un de mes calques, comme on parlait de typo. Nous, on vient s'imposer sur les vitres et on va pouvoir aussi répéter quand il y a beaucoup de répétition dans son travail. Ça ne remplacera pas la main et le côté de la maîtrise du peintre en lettres, mais je vais dire sur un petit cartel de 5 ou 10 lignes, si ça peut éviter une journée de travail, pour passer à autre chose, plutôt le logo, la devanture et puis sur certaines. Donc là, la technique, elle est magique parce qu'on peut justement la sublimer dans tous ces domaines-là.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup Romain, merci pour ton temps, merci de nous avoir expliqué ce métier de sérigraphe et puis je te dis à très vite pour le prochain épisode.

  • Speaker #0

    Merci Lisa, hâte de découvrir cet épisode et puis les suivants.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour votre écoute, j'espère que ce premier épisode sur le métier avec Romain Bernard, imprimeur sérigraphe et graphiste vous aura plu. Dans le prochain épisode, il nous racontera sa rencontre avec la sérigraphie et sa façon si particulière de vivre ses métiers. Vous pouvez continuer de m'aider à faire découvrir les histoires d'artisans au plus grand nombre en mettant une note, un commentaire et en vous abonnant sur votre plateforme de streaming préférée. Vous pouvez nous retrouver sur Instagram pour découvrir le métier en images. Nous sommes toujours heureux de recevoir vos témoignages et vos ressentis sur les épisodes de podcast. Si vous avez envie, vous pouvez nous transmettre un message en nous écrivant à podcast.histoired'artisan.com A bientôt avec une nouvelle histoire !

Share

Embed

You may also like

Description

Plongée dans l'univers de la sérigraphie avec Romain Bernard, imprimeur sérigraphe et graphiste.


Dans ce premier épisode du podcast Histoires d'Artisans, partez à la découverte du métier d'imprimeur sérigraphe avec Romain Bernard, graphiste et fondateur d'atelier. Romain nous invite à explorer les coulisses de la sérigraphie, une technique d'impression artisanale qui permet de sublimer de nombreux supports : papier, textile, bois, et bien plus encore. Découvrez comment la sérigraphie, en jouant avec les couleurs, les textures et des encres spéciales comme le doré ou le phosphorescent, permet de donner vie à des œuvres uniques. Que vous soyez passionné d'artisanat, curieux d'en savoir plus sur les métiers d'art, ou simplement en quête d'inspiration, cet épisode est fait pour vous ! N'oubliez pas de vous abonner, noter et partager ce podcast pour soutenir Histoires d'Artisans dans sa mission de valoriser le savoir-faire des artisans d'art.


Histoires d’Artisans est l’association qui valorise l’ingénierie des artisans d’art en mettant en avant l’innovation, le design et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d’un univers merveilleux et beau et où le bien fait et les matériaux sont au centre des discussions.


Liens de l’épisode : 

Atelier Fwells

Site

Instagram


Histoires d’Artisans

Site

Instagram


Pour acquérir une oeuvre : https://www.histoiresdartisans.com/oeuvres

Production et réalisation : Lisa Millet

Montage et musiques : Quentin Blic


Si vous avez envie de nous transmettre un message, vous pouvez nous écrire à podcast@histoiresdartisans.com.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans mon atelier.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast d'Histoire d'artisan. Je suis Lisa Millet, présidente de l'association Eponyme. L'Histoire d'artisan valorise l'ingénierie des artisans d'art en mettant en avant l'innovation et la recherche au sein des ateliers. Aujourd'hui, nous plongeons dans l'univers de la sérigraphie avec notre invité Romain Bernard, imprimeur sérigraphe et graphiste. Romain nous ouvre les portes de son atelier et nous partage les secrets de cette technique d'impression si particulière qui permet de sublimer une multitude de supports. du papier au bois en passant par le textile. Ensemble, nous découvrons comment la sérigraphie joue avec les couleurs, les textures et même des encres spéciales comme le doré ou le phosphorescent. Si vous êtes curieux de savoir comment une simple émulsion photosensible peut devenir une œuvre d'art, vous êtes au bon endroit. Préparez-vous à en apprendre plus sur ce métier aux multiples facettes.

  • Speaker #2

    Belle écoute ! Bonjour Romain et merci de m'accueillir dans ton atelier. Romain, tu es imprimeur, sérigraphe et graphiste. Tu es le fondateur de l'atelier Fwells. Aujourd'hui, on va parler de ton métier, en quoi il consiste, le métier de sérigraphe. Est-ce que tu peux nous expliquer cette technique, s'il te plaît ?

  • Speaker #0

    La sérigraphie est une technique d'impression qui utilise des pochoirs. Nous, on va appeler ça des écrans de sérigraphie, des écrans de nylon, qui vont nous servir à décomposer l'image pour pouvoir après imprimer couche par couche, comme un pochoir, de séparer toutes les couleurs et de les rassembler en une, pour obtenir sur papier principalement, parce que notre atelier est quand même spécialisé. papiers, mais également bois, carton et plein d'autres matières qui sont complètement à plat. Donc on va pouvoir intervenir sur un grand champ, on va avoir une polyvalence d'impression qui va être très sympathique.

  • Speaker #2

    Je crois savoir que l'écran, il a une petite particularité. Quand on a travaillé sur le projet Regards, dont on a parlé dans l'épisode précédent, tu m'as montré justement cette petite particularité de fibre.

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, principalement, les écrans étaient, enfin, originalement constitués de soie. Donc en fait, c'était plein de petits fils qui étaient tissés comme un maillage, si tu veux. Et la technologie faisant, on a trouvé plus intéressant et un petit peu plus pratique à utiliser et à fabriquer. Surtout, on a utilisé maintenant du nylon, comme on retrouve dans les collants, si tu veux. Mais en fait, on va associer un petit peu plus de fils. On va retrouver sur notre écran tendu, c'est vraiment un profilé en aluminium, une toile tendue, donc un maillage de nylon qui va être contrecollé sur le profilé. Et quand on regarde avec une petite loupe, un compte fil, on va vraiment pouvoir découvrir tout ce maillage-là de fils entremêlés. Donc cette partie-là va être perméable, laissant passer tout type de fluide à travers.

  • Speaker #2

    Alors c'est quelque chose que je n'ai pas eu l'occasion de te voir faire, puisque quand on est arrivé avec Léa pour le projet Regards, ça avait déjà été fait. Est-ce que tu peux nous expliquer comment vous fabriquez un écran ?

  • Speaker #0

    Comment on vient mettre une image sur notre écran, c'est ça ? Exactement. On a des fils qui sont tendus sur ces profilés-là. Et nous, ce qu'on va avoir besoin, c'est d'avoir besoin de cacher certaines zones. Donc d'en ouvrir et d'en fermer d'autres. Donc de rendre perméable et imperméable notre écran. Pour cela, on a des émulsions, des pattes qu'on appelle photosensibles, qui réagissent à la lumière. Donc la lumière du soleil, la lumière UV ou une lumière concentrée. On a besoin d'avoir une projection. On va retrouver ça aussi dans les photos argentiques. On va avoir à peu près les mêmes termes et les mêmes temps d'exposition, etc. Là-dessus, on va venir enduire notre écran. Donc on imagine un écran tendu de fil. On vient l'enduire avec une raclette. qui est spécialement conçu pour, et on vient le couvrir totalement. On le met dans le noir, parce qu'il ne faut pas qu'il y ait d'interruption avec une lumière extérieure UV ou le soleil, quoi qu'il vienne vraiment sur notre écran. On le met dans le noir, on le fait sécher à plat, pour que ce soit vraiment bien régulier, avec juste une fine couche d'émulsion. Donc de pâte photosensible, émulsion, c'est vrai que je vais utiliser plusieurs termes là-dessus. On laisse sécher à peu près une demi-heure, trois quarts d'heure dans le noir, et à une température d'autour de 30 degrés. Et à partir de là, le processus peut se faire. C'est-à-dire, le processus, ça va être l'exposition à la lumière. On a un châssis avec des tubes UV qui vont projeter de la lumière sur notre écran. Et donc il faut s'imaginer la source lumineuse, notre écran, et entre l'écran, on peut y mettre ce qu'on veut, du moment que c'est bien à plat. Mais là, nous, on va utiliser comme des négatifs en photo, ça va être des typons, on va appeler ça des typons qu'on a imprimés préalablement, ou des typons dessinés directement à la main. Donc après, il y a d'autres techniques, mais bon, ça devient un peu plus artistique, et puis on ne va peut-être pas en parler tout de suite. Et sur ces calques-là, on va avoir des parties noires et des parties ouvertes. Donc les parties noires... vont venir entre la lumière et l'écran protéger notre pâte et tout ce qui est autour va durcir la pâte parce que cette pâte-là ne fait qu'une seule chose, c'est qu'elle durcit quand elle reçoit des UV. Donc il faut s'imaginer une projection d'UV sur notre écran et entre l'écran, cette partie noire qui va protéger la pâte. Puis cette projection-là d'UV va être comprise, nous, entre 20 et 40 secondes. en fonction des images utilisées, en fonction des supports et des applications et du nombre de fils. Donc il y a quand même tout un calcul à faire à chaque fois mais avec l'habitude on s'en sort relativement bien. Une fois que la projection est faite, on passe notre écran dans un bain d'eau, simplement de l'eau, et une petite brosse toute douce. Et le fait d'avoir de l'eau va arrêter comme la cuisson.

  • Speaker #2

    Le durcissement, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Le durcissement est fait une fois que la lumière a été projetée une certaine donnée, un certain temps. Mais l'eau va venir vraiment bloquer ce processus-là. Et donc toute la partie qui a été protégée de notre émulsion va pouvoir s'enlever avec de l'eau. Donc de l'eau, une brosse. Et on va pouvoir donc développer notre écran et révéler notre image, pas sur les fils, mais sur la pâte qu'on a mise par-dessus les fils. Et les fils restent des fils. Donc on ré-ouvre certaines parties et ça devient donc perméable. Et on a un pochoir fidèle.

  • Speaker #2

    Ok, je crois que je vois. Le négatif dont tu parles, j'ai en tête. Tu vas me dire, c'est ça. Et peut-être que ça parlera aux anciens qui nous écoutent. J'ai en tête les feuilles transparentes qu'on utilisait sur les rétroprojecteurs au collège ou au lycée. Nous, on avait ça. On avait les vieux rétroprojecteurs. Et nos profs qui dessinaient directement sur des feuilles transparentes.

  • Speaker #0

    Exactement. Avant, finalement, l'écran.

  • Speaker #2

    L'écran.

  • Speaker #0

    Et on avait ça. Effectivement, on avait des séances de rétroprojection avec les rideaux fermés et un peu de lumière, etc. C'était souvent le brouhaha quand...

  • Speaker #2

    Oui !

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, il faut s'imaginer qu'on peut mettre absolument tout entre notre écran et la lumière. Il vaut mieux des choses relativement plates, mais on pourrait très bien imaginer du papier découpé et d'autres types de formes. Là, en l'occurrence, quand tu me parles de transparence, c'était un rhodoïd. Je pense qu'ils utilisaient, les professeurs.

  • Speaker #2

    Mais là, tu me parles de termes techniques, mais sans doute,

  • Speaker #0

    sans doute. Alors, on peut utiliser un calque gris, tout simple, que tu as chez toi. Tu as des calques gris pour décalquer simplement un dessin.

  • Speaker #2

    Et ce n'est pas trop opaque.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas trop opaque. Ça laisse passer quand même la lumière. Et après, comme je te disais, on a vraiment un temps précis en fonction de ce qu'on va utiliser. Si on utilise directement un dessin à la main, mais on a besoin d'avoir une feuille ou de le traduire quand même sur une feuille transparente, donc une feuille PVC qu'on va réutiliser, du calque gris. un rhonoïde, de l'acétate, donc ça c'est une autre matière transparente aussi. Voilà, tout type de matériaux comme ça peuvent être utilisés pour ce transfert-là, du moins que la lumière n'est pas bloquée. Ok,

  • Speaker #2

    donc ça c'est la première partie un peu technique, c'est arriver à retranscrire le dessin sur cet écran.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, et on doit le faire pour chaque projet et pour chaque couleur de projet. Donc quand on a une affiche 6-7 couleurs, on a 6-7 négatifs typons à produire. Donc l'image principalement est à séparer au début, c'est vrai au préalable. Et ensuite, on va avoir six écrans, six typos et six fois la même chose à faire pour ce développement.

  • Speaker #2

    Moi, je trouve ça relativement clair. Et donc ensuite, de ce que j'ai cru comprendre en suivant le projet Regards, c'est qu'il y a une autre étape qui est non négligeable, c'est la couleur. C'est-à-dire qu'en fait, vous êtes de vrais magiciens de la couleur.

  • Speaker #0

    C'est gentil. Oui, oui. Effectivement oui, magicien de la couleur pourquoi pas, c'est un beau terme qu'on m'a pas forcément souvent dit donc c'est assez agréable. Et effectivement en scénographie il faut s'imaginer que tu peux passer finalement n'importe quel type de fluide à travers un écran pochoir quoi, tu vois. Donc si on avait envie d'utiliser, je sais pas, du Nutella, on pourrait utiliser du Nutella pour imprimer sur du papier ou une crêpe, enfin ce que tu veux quoi. Donc ça c'est assez rigolo. Et on peut utiliser aussi n'importe quel type d'encre.

  • Speaker #2

    Dites-moi que vous l'avez déjà fait avec vos enfants. Ah ! Il y a Magali qui nous écoute, t'accompagne. Dites-moi que vous l'avez déjà fait avec vos enfants.

  • Speaker #0

    Non, ils l'ont mangé avant le Nutella. Oh non ! Mais oui, ça pourrait carrément se faire. Je pense que...

  • Speaker #2

    On pourrait le sérigraphier.

  • Speaker #0

    Oui, ce serait super. Mais non, c'est une bonne idée. Mais voilà, c'est vraiment pour inclure ça. On le dit quand on est avec les enfants, effectivement, on le dit, qu'on pourrait utiliser n'importe quel type de fluide. Mais effectivement, on va dire que n'importe quel type de colle, n'importe quel type de corps assez liquide pouvant passer à travers des fils, sans être retenu, on peut l'imprimer grâce à un simple écran de sérigraphie. Donc après, ça donne lieu à de multiples créations de teintes. À partir de base, un color, et nous, on vient rajouter du colorant, des pigments, tout ce qu'on peut trouver, on peut l'utiliser. Donc ça, ça donne libre choix à beaucoup de créativité.

  • Speaker #2

    Et en off, quand on préparait cet épisode, tu m'expliquais justement que c'est sans doute ce qui fait la particularité de la sérigraphie, c'est que vous pouvez utiliser multi-supports, mais aussi des couleurs allant de... Vous pouvez même utiliser du doré !

  • Speaker #0

    Effectivement, là on parle d'encre spéciale. Oh waouh ! En sérigraphie, on va avoir vraiment... Des paillettes ! Des paillettes, plein de paillettes ! Effectivement, on va pouvoir classer nos encres, les encres opaques, les encres plutôt photos qui vont... Comment dire ? Un bleu et un jaune va donner du vert, des teintes qu'on va pouvoir additionner entre elles. Mais ensuite, tout type d'encre un peu avec caractère spécial, donc avec beaucoup de paillettes. Les dorés, les curés, les argentés, on va pouvoir les mélanger entre elles, etc. Donc on va pouvoir avoir des teintes vraiment assez uniques, mais aussi des encres très opaques. Donc les unes avec les autres, c'est ce qui fait quand même le charme de la scénographie, cette densité. Mais nous, on essaye aussi d'avoir une grosse densité et une légèreté, une finesse avec certaines encres aussi qu'on va créer pour cela. Et tout ce qui a caractère spécial, on peut nommer les phosphorescents, les fluorescents, les fluos aussi sont intéressants en scénographie, les bleus électriques un peu clins et les autres. On va utiliser des encres thermochromiques, donc thermo, la chaleur, qui vont réagir à la chaleur, qui vont s'effacer.

  • Speaker #2

    Ah waouh !

  • Speaker #0

    J'adore ! Hydrochromix avec de l'eau, donc on va vaporiser par exemple un parfum, une chose comme ça sur l'encre.

  • Speaker #2

    J'ai vu un bouquin qui faisait ça.

  • Speaker #0

    Et ben voilà, c'était peut-être un sérigraphe qui est intervenu là-dessus, en industriel certainement, mais ça arrive.

  • Speaker #2

    Ah waouh, je me suis dit mais c'est génial, c'était une couverture toute noire, et quand ils mettaient de l'eau dessus, il y avait une photo derrière qui apparaissait.

  • Speaker #0

    Qui se révélait. Mais écoute, on a des exemples ici, je vais t'en montrer aussi.

  • Speaker #2

    Mais quand ça sèche, on est d'accord que ça se...

  • Speaker #0

    Ça revient, ça revient totalement... Totalement au parc, oui.

  • Speaker #2

    C'est brillant. Je suis partie en vacances au Maroc. Je suis rentrée il y a dix jours, déjà. Et je suis allée à Marrakech, le jardin Majorelle. Le jardin Majorelle a été créé par M. Majorelle, qui était fils d'ébéniste, qui a découvert le Maroc et notamment Marrakech en 1924. Il a acheté un bout de terrain dans les palmeries de Marrakech et il en a fait un jardin exotique. Et en fait, ce jardin... il est vachement connu pour ses bâtiments bleus, mais bleus électriques et vraiment ça dénote vachement avec la couleur des façades de Marrakech puisqu'elles sont en teinte ocre et du coup déjà c'est des couleurs complémentaires donc ça passe très bien et en plus vraiment ce bleu est absolument magnifique et donc quand tu me parles de ça, j'ai trop envie de te montrer des photos du jardin Majorelle je sais pas si t'as déjà eu l'occasion d'y aller non j'y suis jamais allé,

  • Speaker #0

    mais avec plaisir pour que tu me montres ces photos de...

  • Speaker #2

    Fais un Oh wow, ce bleu ! Et dans la boutique, ils vendaient des pots de peinture. Et j'étais là Non, ça craque pas !

  • Speaker #0

    Tu aurais dû nous ramener un petit échantillon, on aurait pu le tester ensemble sur une carte.

  • Speaker #2

    J'aurais cassé un morceau de mur. Je pense que je me serais fait défoncer. Mais il est connu parce que, en fait, ce jardin a failli être détruit. Et il y a deux personnes assez célèbres que vous connaissez peut-être, qui s'appellent Yves Saint-Laurent et Pierre Berger, qui ont dit No way ! il ne sera pas détruit, on le rachète et ça c'était en 1967 et depuis du coup c'est là où il y a l'institution Majorelle et l'association Majorelle avec préservation de ce lieu emblématique voilà, génial c'est très beau et c'est très touristique donc voilà c'était ma petite aparté culture marocaine Avant d'enregistrer, pareil, on parlait un peu de ce métier de sérigraphe, et je vous demandais justement quel était, j'ai l'impression, mais c'est sans doute qu'une impression, qu'il n'y a pas beaucoup de sérigraphes en France. Et justement, ce que tu me disais, c'est qu'en fait, c'est souvent des personnes qui sont intégrées dans une entreprise, notamment une entreprise d'imprimerie, et qui vont avoir de temps en temps un rôle de sérigraphe. C'est une entreprise qui peut faire beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Mais effectivement, comme la technique est très polyvalente... On va la retrouver dans la personnalisation, par exemple, d'objets. Donc avec quelqu'un qui va faire en même temps de la tampographie. Donc il va venir faire comme un système de tampons sur un million de stylobics, quoi. Si tu veux. Et tu vas avoir de temps en temps, la tampographie pourra pas répondre en termes de format ou peut-être de densité d'encre et autres. Tu vas retrouver un poste de sérigraphe aussi. Mais qui peut être non utilisé pendant X temps parce qu'il n'y en a pas besoin. Donc tu vas avoir ce profil-là. Tu vas avoir aussi le profil d'un imprimeur industriel. Donc vraiment dans l'industrie par contre là tu vas retrouver pas mal de sérigraphie comme dans la presse avec l'offset tu vas vraiment avoir le numérique n'a pas su et ne sait pas encore comment faire mieux que la presse écrite journaux avec des rotatifs qui calent pas et qui ont un débit hallucinant à l'heure quoi donc ça on n'a pas encore voilà le pareil en numérique et tu vas voir la même chose donc en sérigraphie sur les postes industriels pour imprimer la signalisation des panneaux de signalisation de chantier et autres, des matériaux vraiment à plat sur de l'aluminium, dans des formats relativement grands. Et tu vas retrouver beaucoup de sérigraphie ou d'ateliers de sérigraphie dans le marquage textile, si tu veux. Donc tu vas avoir marquage, impression, transfert, sérigraphie, sublimation. Tu vas avoir ce profil-là plutôt en termes d'atelier, je pense, d'atelier et d'industrie. Et ensuite, tu vas avoir une pratique assez énorme dans pas mal de villes, de grosses villes et ensuite de moyennes villes, et puis même des fois dans des lieux assez hors du commun. Mais tu vas avoir plutôt en collectif. Parce que la sérigraphie, juste uniquement toute seule en technique, va être obligatoirement, il faut la sublimer avec une autre technique. Vraiment, par exemple de la dorure, tu vas pouvoir l'associer avec de la dorure ou des techniques de façonnage particuliers pour pouvoir la pratiquer de façon vraiment entrepreneuriale, si on peut le dire comme ça. Mais voilà, c'est pour ça que tu vas avoir une multitude de profils parce que la sérigraphie a une multitude de facettes aussi. Donc d'autres sérigraphes qui vont être uniquement spécialisés dans le papier peint. Donc c'est assez drôle. ils vont vraiment faire que du papier peint, donc toute la journée. D'autres qui vont être spécialisés uniquement, effectivement, dans les tirages d'art, parce que là, on va avoir une récurrence avec les artistes, avec les expositions, donc tu vas avoir vraiment une utilité aussi d'avoir des pièces uniques ou des pièces numérotées signées, qui ne sont pas des originaux, mais qui sont un peu plus accessibles au grand public. Donc là, c'est vraiment un des secteurs clés, quoi. Et puis après, tu vas voir d'autres secteurs, il y a des très bons sérigraphes qui vont être spécialisés. dans la sérigraphie murale, pour tout ce qui est signalétique. Et bâtiments, institutions culturelles, ils vont vraiment pouvoir s'imposer sur une multitude de supports à plat. Donc c'est des équipes pour faire tout ce qui est cartel d'exposition. Et là, on est pareil dans un secteur avec une durée de vie assez longue. Donc on n'est pas sur de l'éphémère, on est vraiment sur de l'installation pérenne.

  • Speaker #2

    Ok, c'est vrai qu'on n'est peut-être pas assez revenu dessus. Et d'ailleurs, on n'a pas terminé les étapes du sérigraphe. Mais c'est ma faute. C'est que vraiment, ce que tu me racontais, c'est que c'est une technique où tu vas pouvoir imprimer sur tout support. Mais quand on parle de tout support, c'est de la pierre, du bois, du verre, du papier, du textile, du métal. Et c'est ce qu'en fait sa particularité. Et la raison pour laquelle ça s'est permis, c'est justement grâce à l'écran dont on parlait tout à l'heure. Où en fait, tu vas... Je me permets de l'expliquer puisque je t'ai vu le faire. Mais tu vas poser un écran sur ton support. Tu vas... mettre de la couleur et avec, alors moi je vais appeler ça une raclette. Ça,

  • Speaker #0

    ça se mange.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai. C'est d'ailleurs bientôt la saison, donc on est dans le thème. Mais je ne sais pas comment vous l'appelez.

  • Speaker #0

    Une racle.

  • Speaker #2

    Ok, une racle. J'ai rajouté hête parce que je trouvais ça sympa. Et donc avec cette racle, en effet, vous allez déplacer la couleur et elle va rentrer dans les zones où grâce à tout le procédé que tu as raconté. tout à l'heure, il y a moins de fibres, il y a moins de textiles, il y a moins de fils et donc ça rentre dans ces zones-là et donc ça s'imprime sur le support.

  • Speaker #0

    C'est ça. Toutes les zones ouvertes, en fait, du pochoir, de l'écran de scénographie qui est en pochoir, on va avoir des zones ouvertes avec effectivement les fils que tu peux voir. Et si tu vois les fils, ça veut dire que tu peux faire passer quelque chose d'en haut vers le bas. Donc avec ta raclette, ton encre, tes fils de nylon et ton support qui est juste en dessous. Donc effectivement, comme c'est un cadre d'aluminium à plat, On peut déposer n'importe quel type de support normalement à plat en dessous. Après, ça va être sur des supports un peu en volume et autres, c'est très intéressant de travailler la scénographie, et tout en respectant le rendu aussi qu'on peut avoir derrière, parce que si on imprime effectivement sur du granit, on peut, mais on va avoir un résultat, et finalement on ne peut pas tout imprimer, parce que le support n'est pas à plat 100%, mais donc il faut jouer avec ça aussi, pourquoi pas.

  • Speaker #2

    Ça s'adapte aussi au support ?

  • Speaker #0

    Oui, et puis le gros intérêt en scénographie également, ça va être son format. C'est-à-dire que dans ton imprimante chez toi, ça va être du A3 ou du A4 principalement. Même en risographie, on en a parlé, je crois, un petit peu de risographie.

  • Speaker #2

    On en a parlé dans l'épisode précédent où on parlait de regard. Mais peut-être que tu pourrais expliquer ce qu'est la risographie.

  • Speaker #0

    Oui, la risographie, en gros, c'est de l'impression en tambour, vraiment comme une imprimante. C'est une imprimante de bureau, donc tu vois les grosses imprimantes carrées que tu retrouves en bureau. Sauf que c'est japonais et il y a des couleurs un tout petit peu plus fun que nos couleurs traditionnelles, cyan, magenta, jaune et noir. Et là, en fait, on peut vraiment utiliser des rouleaux, je vais dire de verre pur, si tu veux, pour avoir des tons directs. Et justement, pouvoir imprimer à la chaîne très rapidement et d'une façon très économique aussi. C'est quand même ça, je pense, le gros trait de prisographie. Mais tu vas être contraint de rester dans un format A3, A4. Il y en a qui font du A2, mais c'est vraiment peu répandu. Et surtout, comme c'est de l'impression un petit peu rapide, on va avoir des fois des manques d'encre ou des tenues d'encre qui ne vont pas être exceptionnelles. mais par contre on va vraiment avoir un rendu un peu décalé qui vont faire ce côté un peu mécanique, manuel qui est assez intéressant à découvrir en réseau et pareil, c'est des couches successives de couleurs si tu passes le magenta tu fais toutes tes 50 exemplaires tu les passes en magenta si tu as besoin de mettre du bleu par dessus pour additionner avec cette teinte tu reprends les feuilles, tu les remets dans ton tambour tu refais un calage et tu cliques sur avec l'ordinateur sur la zone bleue par exemple et tu vas relancer l'impression pour 50 exemplaires en bleu qui va venir s'additionner aux couleurs et ne vont pas s'imprimer ensemble, comme nous en sérigraphie.

  • Speaker #2

    Ok, donc ce que tu disais, c'est qu'en sérigraphie, le format finalement n'est pas restreint.

  • Speaker #0

    En fait, oui, le format est restreint par la taille de ton écran, mais en soi, on peut vraiment fabriquer des écrans sur mesure de 3-4 mètres et venir les apposer sur différents types de supports. Bon, après, il faut avoir un peu d'espace, l'atelier est un peu petit pour accueillir des écrans de 3-4 mètres, mais nous, on peut imprimer jusqu'en 1 mètre par 70 centimètres, donc ça ouvre quand même pas mal de possibilités en plus. que là, dans des machines, on est quand même restreint par la taille, le format et puis les supports.

  • Speaker #2

    Il y a un sujet que tu as abordé en amont, j'avoue que ça me titille, parce que c'est ce que j'aime dans la vie. En fait, t'expliquer que c'est vraiment la sérigraphie, c'est un moyen de communication. C'est un outil au service de la communication et je ne l'avais pas remarqué. Enfin, je n'avais pas autant mis les mots dessus et quand tu m'as dit ça, j'avais... Ben oui, c'est évident. Et finalement, en y réfléchissant, il y a assez peu de métiers de l'artisanat qui sont vraiment au service de ce métier de communication. Il y a peut-être peintre en lettres. qui sert du coup à faire des vitrines et de la scéno. Il y a, enfin, finalement, sérigraphie, imprimerie, ça fait partie des rares métiers qui sont au service de la communication. Et c'est un secteur que j'adore et que j'adore creuser. C'est d'ailleurs, enfin, c'est mon métier. C'est principalement mon métier. Et ce que tu disais, c'est qu'en fait, finalement, de ce que je comprends, c'est souvent une technique au service de la communication d'une cause.

  • Speaker #0

    Effectivement, oui. C'est assez large comme domaine aussi, mais c'est justement par toute cette flexibilité, on reparle de polyvalence je pense avec cette technique. Par exemple, je propose des cours du soir à l'atelier, tous les mardis. Donc vraiment, en gros la formule c'est 4 cours, 4 premiers exercices, 4 premières soirées autour de la technique. Donc savoir jusqu'où on peut aller, dépasser ces frontières-là après et s'amuser. Donc on va voir les encres, on va voir les fichiers, on va voir un peu tout ça. Et ensuite on va s'exprimer sur les 4 autres séances. Donc là on va faire des tests un peu plus aboutis, etc. On a eu l'idée, par exemple, pour te donner une idée de message, justement d'engagement et de message, avec un de mes élèves, on a eu l'idée d'aller chiner des cartes postales à Saint-Ouen, trouver des petites cartes pas trop chères, parce qu'après on avait besoin de réimprimer par-dessus. Et tout le défi après était de réinterpréter certaines cartes, et d'y apposer des messages politiques, des messages... Voilà, on a envie d'écrire en gros une merde, on va écrire en gros merde sur une carte routière, parce qu'on s'est trompé de chemin. Et il y a ce côté-là, toujours un peu, on peut vraiment s'amuser avec la technique, on peut avoir une rigueur très particulière et vraiment un calage très précis et très mécanique, répéter, répéter, répéter. C'est quand même un mouvement, la scénographie, que tu répètes et des fois tu vas avoir l'accident qui te donne des idées. Mais aussi le support, voilà, les cartes routières, où on a réinterprété des cartes routières et on est venu réimprimer certaines zones, par exemple de la National 7, où on est revenu avec certaines institutions qui n'étaient plus là, mais on est revenu les réimprimer. Donc, quelle est l'autre technique qui nous permet de faire ça ? Je ne sais pas, il n'y en a pas d'autre, à part le faire en pochoir, le faire en dessin directement. Tu parles de peintre en lettres, là, j'étais avec François Morel, c'est assez drôle. Pas François Morel, l'écrivain humoriste, et puis plus, on est des chiens, mais François Morel qui est peintre en lettres, et je supplais de temps en temps ces profils-là, pour venir les alléger, par exemple, s'ils ont cinq typos exactement les mêmes à faire sur une vitrine. En sérigraphie, il peut dessiner sa typo directement sur un de mes calques, comme on parlait de typo. Nous, on vient s'imposer sur les vitres et on va pouvoir aussi répéter quand il y a beaucoup de répétition dans son travail. Ça ne remplacera pas la main et le côté de la maîtrise du peintre en lettres, mais je vais dire sur un petit cartel de 5 ou 10 lignes, si ça peut éviter une journée de travail, pour passer à autre chose, plutôt le logo, la devanture et puis sur certaines. Donc là, la technique, elle est magique parce qu'on peut justement la sublimer dans tous ces domaines-là.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup Romain, merci pour ton temps, merci de nous avoir expliqué ce métier de sérigraphe et puis je te dis à très vite pour le prochain épisode.

  • Speaker #0

    Merci Lisa, hâte de découvrir cet épisode et puis les suivants.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour votre écoute, j'espère que ce premier épisode sur le métier avec Romain Bernard, imprimeur sérigraphe et graphiste vous aura plu. Dans le prochain épisode, il nous racontera sa rencontre avec la sérigraphie et sa façon si particulière de vivre ses métiers. Vous pouvez continuer de m'aider à faire découvrir les histoires d'artisans au plus grand nombre en mettant une note, un commentaire et en vous abonnant sur votre plateforme de streaming préférée. Vous pouvez nous retrouver sur Instagram pour découvrir le métier en images. Nous sommes toujours heureux de recevoir vos témoignages et vos ressentis sur les épisodes de podcast. Si vous avez envie, vous pouvez nous transmettre un message en nous écrivant à podcast.histoired'artisan.com A bientôt avec une nouvelle histoire !

Description

Plongée dans l'univers de la sérigraphie avec Romain Bernard, imprimeur sérigraphe et graphiste.


Dans ce premier épisode du podcast Histoires d'Artisans, partez à la découverte du métier d'imprimeur sérigraphe avec Romain Bernard, graphiste et fondateur d'atelier. Romain nous invite à explorer les coulisses de la sérigraphie, une technique d'impression artisanale qui permet de sublimer de nombreux supports : papier, textile, bois, et bien plus encore. Découvrez comment la sérigraphie, en jouant avec les couleurs, les textures et des encres spéciales comme le doré ou le phosphorescent, permet de donner vie à des œuvres uniques. Que vous soyez passionné d'artisanat, curieux d'en savoir plus sur les métiers d'art, ou simplement en quête d'inspiration, cet épisode est fait pour vous ! N'oubliez pas de vous abonner, noter et partager ce podcast pour soutenir Histoires d'Artisans dans sa mission de valoriser le savoir-faire des artisans d'art.


Histoires d’Artisans est l’association qui valorise l’ingénierie des artisans d’art en mettant en avant l’innovation, le design et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d’un univers merveilleux et beau et où le bien fait et les matériaux sont au centre des discussions.


Liens de l’épisode : 

Atelier Fwells

Site

Instagram


Histoires d’Artisans

Site

Instagram


Pour acquérir une oeuvre : https://www.histoiresdartisans.com/oeuvres

Production et réalisation : Lisa Millet

Montage et musiques : Quentin Blic


Si vous avez envie de nous transmettre un message, vous pouvez nous écrire à podcast@histoiresdartisans.com.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans mon atelier.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast d'Histoire d'artisan. Je suis Lisa Millet, présidente de l'association Eponyme. L'Histoire d'artisan valorise l'ingénierie des artisans d'art en mettant en avant l'innovation et la recherche au sein des ateliers. Aujourd'hui, nous plongeons dans l'univers de la sérigraphie avec notre invité Romain Bernard, imprimeur sérigraphe et graphiste. Romain nous ouvre les portes de son atelier et nous partage les secrets de cette technique d'impression si particulière qui permet de sublimer une multitude de supports. du papier au bois en passant par le textile. Ensemble, nous découvrons comment la sérigraphie joue avec les couleurs, les textures et même des encres spéciales comme le doré ou le phosphorescent. Si vous êtes curieux de savoir comment une simple émulsion photosensible peut devenir une œuvre d'art, vous êtes au bon endroit. Préparez-vous à en apprendre plus sur ce métier aux multiples facettes.

  • Speaker #2

    Belle écoute ! Bonjour Romain et merci de m'accueillir dans ton atelier. Romain, tu es imprimeur, sérigraphe et graphiste. Tu es le fondateur de l'atelier Fwells. Aujourd'hui, on va parler de ton métier, en quoi il consiste, le métier de sérigraphe. Est-ce que tu peux nous expliquer cette technique, s'il te plaît ?

  • Speaker #0

    La sérigraphie est une technique d'impression qui utilise des pochoirs. Nous, on va appeler ça des écrans de sérigraphie, des écrans de nylon, qui vont nous servir à décomposer l'image pour pouvoir après imprimer couche par couche, comme un pochoir, de séparer toutes les couleurs et de les rassembler en une, pour obtenir sur papier principalement, parce que notre atelier est quand même spécialisé. papiers, mais également bois, carton et plein d'autres matières qui sont complètement à plat. Donc on va pouvoir intervenir sur un grand champ, on va avoir une polyvalence d'impression qui va être très sympathique.

  • Speaker #2

    Je crois savoir que l'écran, il a une petite particularité. Quand on a travaillé sur le projet Regards, dont on a parlé dans l'épisode précédent, tu m'as montré justement cette petite particularité de fibre.

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, principalement, les écrans étaient, enfin, originalement constitués de soie. Donc en fait, c'était plein de petits fils qui étaient tissés comme un maillage, si tu veux. Et la technologie faisant, on a trouvé plus intéressant et un petit peu plus pratique à utiliser et à fabriquer. Surtout, on a utilisé maintenant du nylon, comme on retrouve dans les collants, si tu veux. Mais en fait, on va associer un petit peu plus de fils. On va retrouver sur notre écran tendu, c'est vraiment un profilé en aluminium, une toile tendue, donc un maillage de nylon qui va être contrecollé sur le profilé. Et quand on regarde avec une petite loupe, un compte fil, on va vraiment pouvoir découvrir tout ce maillage-là de fils entremêlés. Donc cette partie-là va être perméable, laissant passer tout type de fluide à travers.

  • Speaker #2

    Alors c'est quelque chose que je n'ai pas eu l'occasion de te voir faire, puisque quand on est arrivé avec Léa pour le projet Regards, ça avait déjà été fait. Est-ce que tu peux nous expliquer comment vous fabriquez un écran ?

  • Speaker #0

    Comment on vient mettre une image sur notre écran, c'est ça ? Exactement. On a des fils qui sont tendus sur ces profilés-là. Et nous, ce qu'on va avoir besoin, c'est d'avoir besoin de cacher certaines zones. Donc d'en ouvrir et d'en fermer d'autres. Donc de rendre perméable et imperméable notre écran. Pour cela, on a des émulsions, des pattes qu'on appelle photosensibles, qui réagissent à la lumière. Donc la lumière du soleil, la lumière UV ou une lumière concentrée. On a besoin d'avoir une projection. On va retrouver ça aussi dans les photos argentiques. On va avoir à peu près les mêmes termes et les mêmes temps d'exposition, etc. Là-dessus, on va venir enduire notre écran. Donc on imagine un écran tendu de fil. On vient l'enduire avec une raclette. qui est spécialement conçu pour, et on vient le couvrir totalement. On le met dans le noir, parce qu'il ne faut pas qu'il y ait d'interruption avec une lumière extérieure UV ou le soleil, quoi qu'il vienne vraiment sur notre écran. On le met dans le noir, on le fait sécher à plat, pour que ce soit vraiment bien régulier, avec juste une fine couche d'émulsion. Donc de pâte photosensible, émulsion, c'est vrai que je vais utiliser plusieurs termes là-dessus. On laisse sécher à peu près une demi-heure, trois quarts d'heure dans le noir, et à une température d'autour de 30 degrés. Et à partir de là, le processus peut se faire. C'est-à-dire, le processus, ça va être l'exposition à la lumière. On a un châssis avec des tubes UV qui vont projeter de la lumière sur notre écran. Et donc il faut s'imaginer la source lumineuse, notre écran, et entre l'écran, on peut y mettre ce qu'on veut, du moment que c'est bien à plat. Mais là, nous, on va utiliser comme des négatifs en photo, ça va être des typons, on va appeler ça des typons qu'on a imprimés préalablement, ou des typons dessinés directement à la main. Donc après, il y a d'autres techniques, mais bon, ça devient un peu plus artistique, et puis on ne va peut-être pas en parler tout de suite. Et sur ces calques-là, on va avoir des parties noires et des parties ouvertes. Donc les parties noires... vont venir entre la lumière et l'écran protéger notre pâte et tout ce qui est autour va durcir la pâte parce que cette pâte-là ne fait qu'une seule chose, c'est qu'elle durcit quand elle reçoit des UV. Donc il faut s'imaginer une projection d'UV sur notre écran et entre l'écran, cette partie noire qui va protéger la pâte. Puis cette projection-là d'UV va être comprise, nous, entre 20 et 40 secondes. en fonction des images utilisées, en fonction des supports et des applications et du nombre de fils. Donc il y a quand même tout un calcul à faire à chaque fois mais avec l'habitude on s'en sort relativement bien. Une fois que la projection est faite, on passe notre écran dans un bain d'eau, simplement de l'eau, et une petite brosse toute douce. Et le fait d'avoir de l'eau va arrêter comme la cuisson.

  • Speaker #2

    Le durcissement, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Le durcissement est fait une fois que la lumière a été projetée une certaine donnée, un certain temps. Mais l'eau va venir vraiment bloquer ce processus-là. Et donc toute la partie qui a été protégée de notre émulsion va pouvoir s'enlever avec de l'eau. Donc de l'eau, une brosse. Et on va pouvoir donc développer notre écran et révéler notre image, pas sur les fils, mais sur la pâte qu'on a mise par-dessus les fils. Et les fils restent des fils. Donc on ré-ouvre certaines parties et ça devient donc perméable. Et on a un pochoir fidèle.

  • Speaker #2

    Ok, je crois que je vois. Le négatif dont tu parles, j'ai en tête. Tu vas me dire, c'est ça. Et peut-être que ça parlera aux anciens qui nous écoutent. J'ai en tête les feuilles transparentes qu'on utilisait sur les rétroprojecteurs au collège ou au lycée. Nous, on avait ça. On avait les vieux rétroprojecteurs. Et nos profs qui dessinaient directement sur des feuilles transparentes.

  • Speaker #0

    Exactement. Avant, finalement, l'écran.

  • Speaker #2

    L'écran.

  • Speaker #0

    Et on avait ça. Effectivement, on avait des séances de rétroprojection avec les rideaux fermés et un peu de lumière, etc. C'était souvent le brouhaha quand...

  • Speaker #2

    Oui !

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, il faut s'imaginer qu'on peut mettre absolument tout entre notre écran et la lumière. Il vaut mieux des choses relativement plates, mais on pourrait très bien imaginer du papier découpé et d'autres types de formes. Là, en l'occurrence, quand tu me parles de transparence, c'était un rhodoïd. Je pense qu'ils utilisaient, les professeurs.

  • Speaker #2

    Mais là, tu me parles de termes techniques, mais sans doute,

  • Speaker #0

    sans doute. Alors, on peut utiliser un calque gris, tout simple, que tu as chez toi. Tu as des calques gris pour décalquer simplement un dessin.

  • Speaker #2

    Et ce n'est pas trop opaque.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas trop opaque. Ça laisse passer quand même la lumière. Et après, comme je te disais, on a vraiment un temps précis en fonction de ce qu'on va utiliser. Si on utilise directement un dessin à la main, mais on a besoin d'avoir une feuille ou de le traduire quand même sur une feuille transparente, donc une feuille PVC qu'on va réutiliser, du calque gris. un rhonoïde, de l'acétate, donc ça c'est une autre matière transparente aussi. Voilà, tout type de matériaux comme ça peuvent être utilisés pour ce transfert-là, du moins que la lumière n'est pas bloquée. Ok,

  • Speaker #2

    donc ça c'est la première partie un peu technique, c'est arriver à retranscrire le dessin sur cet écran.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, et on doit le faire pour chaque projet et pour chaque couleur de projet. Donc quand on a une affiche 6-7 couleurs, on a 6-7 négatifs typons à produire. Donc l'image principalement est à séparer au début, c'est vrai au préalable. Et ensuite, on va avoir six écrans, six typos et six fois la même chose à faire pour ce développement.

  • Speaker #2

    Moi, je trouve ça relativement clair. Et donc ensuite, de ce que j'ai cru comprendre en suivant le projet Regards, c'est qu'il y a une autre étape qui est non négligeable, c'est la couleur. C'est-à-dire qu'en fait, vous êtes de vrais magiciens de la couleur.

  • Speaker #0

    C'est gentil. Oui, oui. Effectivement oui, magicien de la couleur pourquoi pas, c'est un beau terme qu'on m'a pas forcément souvent dit donc c'est assez agréable. Et effectivement en scénographie il faut s'imaginer que tu peux passer finalement n'importe quel type de fluide à travers un écran pochoir quoi, tu vois. Donc si on avait envie d'utiliser, je sais pas, du Nutella, on pourrait utiliser du Nutella pour imprimer sur du papier ou une crêpe, enfin ce que tu veux quoi. Donc ça c'est assez rigolo. Et on peut utiliser aussi n'importe quel type d'encre.

  • Speaker #2

    Dites-moi que vous l'avez déjà fait avec vos enfants. Ah ! Il y a Magali qui nous écoute, t'accompagne. Dites-moi que vous l'avez déjà fait avec vos enfants.

  • Speaker #0

    Non, ils l'ont mangé avant le Nutella. Oh non ! Mais oui, ça pourrait carrément se faire. Je pense que...

  • Speaker #2

    On pourrait le sérigraphier.

  • Speaker #0

    Oui, ce serait super. Mais non, c'est une bonne idée. Mais voilà, c'est vraiment pour inclure ça. On le dit quand on est avec les enfants, effectivement, on le dit, qu'on pourrait utiliser n'importe quel type de fluide. Mais effectivement, on va dire que n'importe quel type de colle, n'importe quel type de corps assez liquide pouvant passer à travers des fils, sans être retenu, on peut l'imprimer grâce à un simple écran de sérigraphie. Donc après, ça donne lieu à de multiples créations de teintes. À partir de base, un color, et nous, on vient rajouter du colorant, des pigments, tout ce qu'on peut trouver, on peut l'utiliser. Donc ça, ça donne libre choix à beaucoup de créativité.

  • Speaker #2

    Et en off, quand on préparait cet épisode, tu m'expliquais justement que c'est sans doute ce qui fait la particularité de la sérigraphie, c'est que vous pouvez utiliser multi-supports, mais aussi des couleurs allant de... Vous pouvez même utiliser du doré !

  • Speaker #0

    Effectivement, là on parle d'encre spéciale. Oh waouh ! En sérigraphie, on va avoir vraiment... Des paillettes ! Des paillettes, plein de paillettes ! Effectivement, on va pouvoir classer nos encres, les encres opaques, les encres plutôt photos qui vont... Comment dire ? Un bleu et un jaune va donner du vert, des teintes qu'on va pouvoir additionner entre elles. Mais ensuite, tout type d'encre un peu avec caractère spécial, donc avec beaucoup de paillettes. Les dorés, les curés, les argentés, on va pouvoir les mélanger entre elles, etc. Donc on va pouvoir avoir des teintes vraiment assez uniques, mais aussi des encres très opaques. Donc les unes avec les autres, c'est ce qui fait quand même le charme de la scénographie, cette densité. Mais nous, on essaye aussi d'avoir une grosse densité et une légèreté, une finesse avec certaines encres aussi qu'on va créer pour cela. Et tout ce qui a caractère spécial, on peut nommer les phosphorescents, les fluorescents, les fluos aussi sont intéressants en scénographie, les bleus électriques un peu clins et les autres. On va utiliser des encres thermochromiques, donc thermo, la chaleur, qui vont réagir à la chaleur, qui vont s'effacer.

  • Speaker #2

    Ah waouh !

  • Speaker #0

    J'adore ! Hydrochromix avec de l'eau, donc on va vaporiser par exemple un parfum, une chose comme ça sur l'encre.

  • Speaker #2

    J'ai vu un bouquin qui faisait ça.

  • Speaker #0

    Et ben voilà, c'était peut-être un sérigraphe qui est intervenu là-dessus, en industriel certainement, mais ça arrive.

  • Speaker #2

    Ah waouh, je me suis dit mais c'est génial, c'était une couverture toute noire, et quand ils mettaient de l'eau dessus, il y avait une photo derrière qui apparaissait.

  • Speaker #0

    Qui se révélait. Mais écoute, on a des exemples ici, je vais t'en montrer aussi.

  • Speaker #2

    Mais quand ça sèche, on est d'accord que ça se...

  • Speaker #0

    Ça revient, ça revient totalement... Totalement au parc, oui.

  • Speaker #2

    C'est brillant. Je suis partie en vacances au Maroc. Je suis rentrée il y a dix jours, déjà. Et je suis allée à Marrakech, le jardin Majorelle. Le jardin Majorelle a été créé par M. Majorelle, qui était fils d'ébéniste, qui a découvert le Maroc et notamment Marrakech en 1924. Il a acheté un bout de terrain dans les palmeries de Marrakech et il en a fait un jardin exotique. Et en fait, ce jardin... il est vachement connu pour ses bâtiments bleus, mais bleus électriques et vraiment ça dénote vachement avec la couleur des façades de Marrakech puisqu'elles sont en teinte ocre et du coup déjà c'est des couleurs complémentaires donc ça passe très bien et en plus vraiment ce bleu est absolument magnifique et donc quand tu me parles de ça, j'ai trop envie de te montrer des photos du jardin Majorelle je sais pas si t'as déjà eu l'occasion d'y aller non j'y suis jamais allé,

  • Speaker #0

    mais avec plaisir pour que tu me montres ces photos de...

  • Speaker #2

    Fais un Oh wow, ce bleu ! Et dans la boutique, ils vendaient des pots de peinture. Et j'étais là Non, ça craque pas !

  • Speaker #0

    Tu aurais dû nous ramener un petit échantillon, on aurait pu le tester ensemble sur une carte.

  • Speaker #2

    J'aurais cassé un morceau de mur. Je pense que je me serais fait défoncer. Mais il est connu parce que, en fait, ce jardin a failli être détruit. Et il y a deux personnes assez célèbres que vous connaissez peut-être, qui s'appellent Yves Saint-Laurent et Pierre Berger, qui ont dit No way ! il ne sera pas détruit, on le rachète et ça c'était en 1967 et depuis du coup c'est là où il y a l'institution Majorelle et l'association Majorelle avec préservation de ce lieu emblématique voilà, génial c'est très beau et c'est très touristique donc voilà c'était ma petite aparté culture marocaine Avant d'enregistrer, pareil, on parlait un peu de ce métier de sérigraphe, et je vous demandais justement quel était, j'ai l'impression, mais c'est sans doute qu'une impression, qu'il n'y a pas beaucoup de sérigraphes en France. Et justement, ce que tu me disais, c'est qu'en fait, c'est souvent des personnes qui sont intégrées dans une entreprise, notamment une entreprise d'imprimerie, et qui vont avoir de temps en temps un rôle de sérigraphe. C'est une entreprise qui peut faire beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Mais effectivement, comme la technique est très polyvalente... On va la retrouver dans la personnalisation, par exemple, d'objets. Donc avec quelqu'un qui va faire en même temps de la tampographie. Donc il va venir faire comme un système de tampons sur un million de stylobics, quoi. Si tu veux. Et tu vas avoir de temps en temps, la tampographie pourra pas répondre en termes de format ou peut-être de densité d'encre et autres. Tu vas retrouver un poste de sérigraphe aussi. Mais qui peut être non utilisé pendant X temps parce qu'il n'y en a pas besoin. Donc tu vas avoir ce profil-là. Tu vas avoir aussi le profil d'un imprimeur industriel. Donc vraiment dans l'industrie par contre là tu vas retrouver pas mal de sérigraphie comme dans la presse avec l'offset tu vas vraiment avoir le numérique n'a pas su et ne sait pas encore comment faire mieux que la presse écrite journaux avec des rotatifs qui calent pas et qui ont un débit hallucinant à l'heure quoi donc ça on n'a pas encore voilà le pareil en numérique et tu vas voir la même chose donc en sérigraphie sur les postes industriels pour imprimer la signalisation des panneaux de signalisation de chantier et autres, des matériaux vraiment à plat sur de l'aluminium, dans des formats relativement grands. Et tu vas retrouver beaucoup de sérigraphie ou d'ateliers de sérigraphie dans le marquage textile, si tu veux. Donc tu vas avoir marquage, impression, transfert, sérigraphie, sublimation. Tu vas avoir ce profil-là plutôt en termes d'atelier, je pense, d'atelier et d'industrie. Et ensuite, tu vas avoir une pratique assez énorme dans pas mal de villes, de grosses villes et ensuite de moyennes villes, et puis même des fois dans des lieux assez hors du commun. Mais tu vas avoir plutôt en collectif. Parce que la sérigraphie, juste uniquement toute seule en technique, va être obligatoirement, il faut la sublimer avec une autre technique. Vraiment, par exemple de la dorure, tu vas pouvoir l'associer avec de la dorure ou des techniques de façonnage particuliers pour pouvoir la pratiquer de façon vraiment entrepreneuriale, si on peut le dire comme ça. Mais voilà, c'est pour ça que tu vas avoir une multitude de profils parce que la sérigraphie a une multitude de facettes aussi. Donc d'autres sérigraphes qui vont être uniquement spécialisés dans le papier peint. Donc c'est assez drôle. ils vont vraiment faire que du papier peint, donc toute la journée. D'autres qui vont être spécialisés uniquement, effectivement, dans les tirages d'art, parce que là, on va avoir une récurrence avec les artistes, avec les expositions, donc tu vas avoir vraiment une utilité aussi d'avoir des pièces uniques ou des pièces numérotées signées, qui ne sont pas des originaux, mais qui sont un peu plus accessibles au grand public. Donc là, c'est vraiment un des secteurs clés, quoi. Et puis après, tu vas voir d'autres secteurs, il y a des très bons sérigraphes qui vont être spécialisés. dans la sérigraphie murale, pour tout ce qui est signalétique. Et bâtiments, institutions culturelles, ils vont vraiment pouvoir s'imposer sur une multitude de supports à plat. Donc c'est des équipes pour faire tout ce qui est cartel d'exposition. Et là, on est pareil dans un secteur avec une durée de vie assez longue. Donc on n'est pas sur de l'éphémère, on est vraiment sur de l'installation pérenne.

  • Speaker #2

    Ok, c'est vrai qu'on n'est peut-être pas assez revenu dessus. Et d'ailleurs, on n'a pas terminé les étapes du sérigraphe. Mais c'est ma faute. C'est que vraiment, ce que tu me racontais, c'est que c'est une technique où tu vas pouvoir imprimer sur tout support. Mais quand on parle de tout support, c'est de la pierre, du bois, du verre, du papier, du textile, du métal. Et c'est ce qu'en fait sa particularité. Et la raison pour laquelle ça s'est permis, c'est justement grâce à l'écran dont on parlait tout à l'heure. Où en fait, tu vas... Je me permets de l'expliquer puisque je t'ai vu le faire. Mais tu vas poser un écran sur ton support. Tu vas... mettre de la couleur et avec, alors moi je vais appeler ça une raclette. Ça,

  • Speaker #0

    ça se mange.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai. C'est d'ailleurs bientôt la saison, donc on est dans le thème. Mais je ne sais pas comment vous l'appelez.

  • Speaker #0

    Une racle.

  • Speaker #2

    Ok, une racle. J'ai rajouté hête parce que je trouvais ça sympa. Et donc avec cette racle, en effet, vous allez déplacer la couleur et elle va rentrer dans les zones où grâce à tout le procédé que tu as raconté. tout à l'heure, il y a moins de fibres, il y a moins de textiles, il y a moins de fils et donc ça rentre dans ces zones-là et donc ça s'imprime sur le support.

  • Speaker #0

    C'est ça. Toutes les zones ouvertes, en fait, du pochoir, de l'écran de scénographie qui est en pochoir, on va avoir des zones ouvertes avec effectivement les fils que tu peux voir. Et si tu vois les fils, ça veut dire que tu peux faire passer quelque chose d'en haut vers le bas. Donc avec ta raclette, ton encre, tes fils de nylon et ton support qui est juste en dessous. Donc effectivement, comme c'est un cadre d'aluminium à plat, On peut déposer n'importe quel type de support normalement à plat en dessous. Après, ça va être sur des supports un peu en volume et autres, c'est très intéressant de travailler la scénographie, et tout en respectant le rendu aussi qu'on peut avoir derrière, parce que si on imprime effectivement sur du granit, on peut, mais on va avoir un résultat, et finalement on ne peut pas tout imprimer, parce que le support n'est pas à plat 100%, mais donc il faut jouer avec ça aussi, pourquoi pas.

  • Speaker #2

    Ça s'adapte aussi au support ?

  • Speaker #0

    Oui, et puis le gros intérêt en scénographie également, ça va être son format. C'est-à-dire que dans ton imprimante chez toi, ça va être du A3 ou du A4 principalement. Même en risographie, on en a parlé, je crois, un petit peu de risographie.

  • Speaker #2

    On en a parlé dans l'épisode précédent où on parlait de regard. Mais peut-être que tu pourrais expliquer ce qu'est la risographie.

  • Speaker #0

    Oui, la risographie, en gros, c'est de l'impression en tambour, vraiment comme une imprimante. C'est une imprimante de bureau, donc tu vois les grosses imprimantes carrées que tu retrouves en bureau. Sauf que c'est japonais et il y a des couleurs un tout petit peu plus fun que nos couleurs traditionnelles, cyan, magenta, jaune et noir. Et là, en fait, on peut vraiment utiliser des rouleaux, je vais dire de verre pur, si tu veux, pour avoir des tons directs. Et justement, pouvoir imprimer à la chaîne très rapidement et d'une façon très économique aussi. C'est quand même ça, je pense, le gros trait de prisographie. Mais tu vas être contraint de rester dans un format A3, A4. Il y en a qui font du A2, mais c'est vraiment peu répandu. Et surtout, comme c'est de l'impression un petit peu rapide, on va avoir des fois des manques d'encre ou des tenues d'encre qui ne vont pas être exceptionnelles. mais par contre on va vraiment avoir un rendu un peu décalé qui vont faire ce côté un peu mécanique, manuel qui est assez intéressant à découvrir en réseau et pareil, c'est des couches successives de couleurs si tu passes le magenta tu fais toutes tes 50 exemplaires tu les passes en magenta si tu as besoin de mettre du bleu par dessus pour additionner avec cette teinte tu reprends les feuilles, tu les remets dans ton tambour tu refais un calage et tu cliques sur avec l'ordinateur sur la zone bleue par exemple et tu vas relancer l'impression pour 50 exemplaires en bleu qui va venir s'additionner aux couleurs et ne vont pas s'imprimer ensemble, comme nous en sérigraphie.

  • Speaker #2

    Ok, donc ce que tu disais, c'est qu'en sérigraphie, le format finalement n'est pas restreint.

  • Speaker #0

    En fait, oui, le format est restreint par la taille de ton écran, mais en soi, on peut vraiment fabriquer des écrans sur mesure de 3-4 mètres et venir les apposer sur différents types de supports. Bon, après, il faut avoir un peu d'espace, l'atelier est un peu petit pour accueillir des écrans de 3-4 mètres, mais nous, on peut imprimer jusqu'en 1 mètre par 70 centimètres, donc ça ouvre quand même pas mal de possibilités en plus. que là, dans des machines, on est quand même restreint par la taille, le format et puis les supports.

  • Speaker #2

    Il y a un sujet que tu as abordé en amont, j'avoue que ça me titille, parce que c'est ce que j'aime dans la vie. En fait, t'expliquer que c'est vraiment la sérigraphie, c'est un moyen de communication. C'est un outil au service de la communication et je ne l'avais pas remarqué. Enfin, je n'avais pas autant mis les mots dessus et quand tu m'as dit ça, j'avais... Ben oui, c'est évident. Et finalement, en y réfléchissant, il y a assez peu de métiers de l'artisanat qui sont vraiment au service de ce métier de communication. Il y a peut-être peintre en lettres. qui sert du coup à faire des vitrines et de la scéno. Il y a, enfin, finalement, sérigraphie, imprimerie, ça fait partie des rares métiers qui sont au service de la communication. Et c'est un secteur que j'adore et que j'adore creuser. C'est d'ailleurs, enfin, c'est mon métier. C'est principalement mon métier. Et ce que tu disais, c'est qu'en fait, finalement, de ce que je comprends, c'est souvent une technique au service de la communication d'une cause.

  • Speaker #0

    Effectivement, oui. C'est assez large comme domaine aussi, mais c'est justement par toute cette flexibilité, on reparle de polyvalence je pense avec cette technique. Par exemple, je propose des cours du soir à l'atelier, tous les mardis. Donc vraiment, en gros la formule c'est 4 cours, 4 premiers exercices, 4 premières soirées autour de la technique. Donc savoir jusqu'où on peut aller, dépasser ces frontières-là après et s'amuser. Donc on va voir les encres, on va voir les fichiers, on va voir un peu tout ça. Et ensuite on va s'exprimer sur les 4 autres séances. Donc là on va faire des tests un peu plus aboutis, etc. On a eu l'idée, par exemple, pour te donner une idée de message, justement d'engagement et de message, avec un de mes élèves, on a eu l'idée d'aller chiner des cartes postales à Saint-Ouen, trouver des petites cartes pas trop chères, parce qu'après on avait besoin de réimprimer par-dessus. Et tout le défi après était de réinterpréter certaines cartes, et d'y apposer des messages politiques, des messages... Voilà, on a envie d'écrire en gros une merde, on va écrire en gros merde sur une carte routière, parce qu'on s'est trompé de chemin. Et il y a ce côté-là, toujours un peu, on peut vraiment s'amuser avec la technique, on peut avoir une rigueur très particulière et vraiment un calage très précis et très mécanique, répéter, répéter, répéter. C'est quand même un mouvement, la scénographie, que tu répètes et des fois tu vas avoir l'accident qui te donne des idées. Mais aussi le support, voilà, les cartes routières, où on a réinterprété des cartes routières et on est venu réimprimer certaines zones, par exemple de la National 7, où on est revenu avec certaines institutions qui n'étaient plus là, mais on est revenu les réimprimer. Donc, quelle est l'autre technique qui nous permet de faire ça ? Je ne sais pas, il n'y en a pas d'autre, à part le faire en pochoir, le faire en dessin directement. Tu parles de peintre en lettres, là, j'étais avec François Morel, c'est assez drôle. Pas François Morel, l'écrivain humoriste, et puis plus, on est des chiens, mais François Morel qui est peintre en lettres, et je supplais de temps en temps ces profils-là, pour venir les alléger, par exemple, s'ils ont cinq typos exactement les mêmes à faire sur une vitrine. En sérigraphie, il peut dessiner sa typo directement sur un de mes calques, comme on parlait de typo. Nous, on vient s'imposer sur les vitres et on va pouvoir aussi répéter quand il y a beaucoup de répétition dans son travail. Ça ne remplacera pas la main et le côté de la maîtrise du peintre en lettres, mais je vais dire sur un petit cartel de 5 ou 10 lignes, si ça peut éviter une journée de travail, pour passer à autre chose, plutôt le logo, la devanture et puis sur certaines. Donc là, la technique, elle est magique parce qu'on peut justement la sublimer dans tous ces domaines-là.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup Romain, merci pour ton temps, merci de nous avoir expliqué ce métier de sérigraphe et puis je te dis à très vite pour le prochain épisode.

  • Speaker #0

    Merci Lisa, hâte de découvrir cet épisode et puis les suivants.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour votre écoute, j'espère que ce premier épisode sur le métier avec Romain Bernard, imprimeur sérigraphe et graphiste vous aura plu. Dans le prochain épisode, il nous racontera sa rencontre avec la sérigraphie et sa façon si particulière de vivre ses métiers. Vous pouvez continuer de m'aider à faire découvrir les histoires d'artisans au plus grand nombre en mettant une note, un commentaire et en vous abonnant sur votre plateforme de streaming préférée. Vous pouvez nous retrouver sur Instagram pour découvrir le métier en images. Nous sommes toujours heureux de recevoir vos témoignages et vos ressentis sur les épisodes de podcast. Si vous avez envie, vous pouvez nous transmettre un message en nous écrivant à podcast.histoired'artisan.com A bientôt avec une nouvelle histoire !

Share

Embed

You may also like