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HoliWork

#40-Karpop : Quand la résilience devient une œuvre d’art

#40-Karpop : Quand la résilience devient une œuvre d’art

36min |25/03/2025
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#40-Karpop : Quand la résilience devient une œuvre d’art

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Description

Dans cet épisode bouleversant et lumineux, je vous emmène dans l’univers de Karine Azoulay, alias Karpop.


Artiste peintre autodidacte, Karine a traversé des épreuves rares dès l’enfance – un AVC à 5 ans – pour ensuite se reconstruire, créer, et rayonner. Nous parlons d’art, de résilience, de transmission, de reconversion, d’Israël, d’émotions, et surtout de renaissance. Une conversation profondément humaine, où l’on découvre comment sublimer les épreuves en beauté et en couleur.


À écouter absolument si vous avez besoin d’inspiration pour avancer, créer, ou simplement croire que tout est encore possible.


🔗 Dans cet épisode nous avons évoqué :


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Céline Athias, je suis exécutive coach certifié et je vous souhaite la bienvenue dans mon podcast Holywork. Avec Holywork, je vous invite à rendre vos journées de travail aussi épanouissantes que vos journées de vacances. Dans cette deuxième saison, à travers les témoignages de mes invités et aussi les épisodes solos, nous allons explorer comment évolue le monde du travail et découvrir de nouvelles clés pour vous aider à progresser. Alors, si vous avez envie d'ajouter une dose de joie dans votre quotidien professionnel, vous êtes au bon endroit. C'est parti pour un nouvel épisode. Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Holywork. Je suis très heureuse de vous retrouver aujourd'hui pour un nouvel épisode où nous allons nous intéresser au parcours d'une personne, je dirais atypique, exceptionnelle. incroyablement sensible. Alors, je vais vous dire son nom directement parce que ça sera plus simple. Il s'agit de Karine Azoulay. Son nom de scène, c'est Carpop. Elle est en effet artiste peintre. Je ne sais pas, peut-être qu'elle va plus définir. Nous sommes actuellement dans son atelier et nous sommes en train de filmer également notre entretien. Donc, vous pourrez voir dans les morceaux de vidéos qu'on diffusera. la table sur laquelle elle fait ses œuvres, voilà, elle crée ses œuvres. Bienvenue à vous. Je suis en train d'improviser complètement cette introduction parce que cet épisode, on l'a prévu depuis très très longtemps. Ça fait de nombreuses années qu'on se connaît avec Karine et dès que j'ai créé mon podcast, j'ai tout de suite eu l'idée de l'interviewer tellement son parcours est juste incroyable et riche de résilience. Donc aujourd'hui, effectivement... J'ai dévoilé le thème de l'émission, on va parler résilience, on va parler reconstruction, on va parler de sublimation, de tout ce qu'on peut faire avec tout ce qu'on a en soi. Je crois que c'est ça. Alors déjà, je te souhaite la bienvenue Karine.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et je te remercie du fond du cœur d'avoir accepté cette interview. Alors effectivement, tu es artiste. Mais tu as un parcours très, très riche qui fait que tu es arrivée à cette activité-là. Et c'est ça que je voudrais qu'on explore ensemble, que tu nous racontes. Et tout a commencé quand tu étais très, très jeune, en fait, quand tu avais 5 ans. Oui,

  • Speaker #1

    j'ai parlé de mes quatre naissances, en fait, mes quatre vies qui se mettent les unes sur les autres comme des Legos.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, j'ai 53 ans.

  • Speaker #0

    C'est bien de commencer par la fin. Voilà,

  • Speaker #1

    j'ai 53 ans et je suis faite de toutes mes vies, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    De zéro à cinq ans, j'ai dû être aimée, j'ai dû vivre la vie d'une petite fille, l'évolution d'une petite fille normale. J'allais à l'école, j'ai eu mon petit frère qui a trois ans de moins que moi. Tout allait bien, mais ça, je ne m'en rappelle pas, parce qu'à cinq ans... J'ai eu un AVC.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    J'ai eu une hémiplégie.

  • Speaker #0

    À 5 ans ?

  • Speaker #1

    À 5 ans.

  • Speaker #0

    Complètement atypique quand même.

  • Speaker #1

    Complètement. Ça n'arrive jamais. Ok. J'ai eu un AVC et j'ai été hémiplégique. Hémiplégie massive, droite.

  • Speaker #0

    Donc, hémiplégie, on explique ce que c'est. C'est donc un côté du corps.

  • Speaker #1

    La paralysie du corps. Le corps paralysé. Et normalement, c'est une pathologie qui arrive aux personnes... âgés, enfin aux vieux, qui ont des problèmes de cœur, d'artère,

  • Speaker #0

    etc.

  • Speaker #1

    Et moi, ça m'est arrivé malheureusement à l'âge de 5 ans. Et ça a été très grave. Et j'ai failli mourir. J'ai été 9 mois à l'hôpital. 9 mois dont je ne me rappelle pas de grand-chose pendant ces 9 mois. Donc, j'ai eu mon accident le 27 novembre 76.

  • Speaker #0

    D'accord. Et là, une nouvelle vie commence.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, ça a été une nouvelle vie. Ça a été une nouvelle naissance dans un monde que... Alors moi, évidemment, je n'étais pas consciente, mais en tout cas, pour mes parents, c'était un nouveau monde.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Le monde du handicap, le monde de la maladie, le monde de l'inconnu complet, la peur. Et en fait, ma mère et mon père sont allés voir le neurologue au bout d'une semaine quand j'ai eu mon accident. Et ma mère n'a pas... pu entendre ce qu'il disait parce que je ne devais pas grandir normalement des deux côtés. Oui,

  • Speaker #0

    d'accord.

  • Speaker #1

    Je devais... Ben oui, une petite fille, forcément, elle grandit. Donc, je ne devais pas grandir pareil des deux côtés parce que j'étais complètement paralysée du côté droit.

  • Speaker #0

    Donc, en fait, si je résume, parce qu'on va aller un peu vite sur cette partie-là parce que moi, ce qui m'intéresse, c'est la suite, c'est que du coup, le diagnostic du médecin est très, très...

  • Speaker #1

    négatif.

  • Speaker #0

    Et tes parents n'acceptent pas cette réalité-là et ils décident de se battre pour t'aider à grandir coûte que coûte.

  • Speaker #1

    Coute que coûte. Donc ma mère et mon père, ma mère m'a fait faire tous les sports inimaginables, donc natation, vélo, tennis, tous les week-ends et toutes les vacances scolaires jusqu'à l'âge de 15 ans. Donc de 5 à 15 ans, j'ai fait de la rééducation tous les jours. Parallèlement à ça, j'avais l'école. Donc l'école, ça se passait mal parce que j'étais pas capable d'apprendre normalement. À l'âge de 5 ans, quand je suis arrivée à 6 ans à l'école en CP, j'avais tout oublié des apprentissages que j'avais pu faire. Donc j'avais tout à réapprendre. Et j'ai été prise en charge par des kinés, des ergothérapeutes très bien, qui venaient à la maison.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ma mère ne voulait plus m'amener à l'hôpital, elle a tout fait à la maison, en fait, pour moi. Et comme ça, ça a été jusqu'à l'âge de 15 ans. Et en fait, maire éducatrice et ergothérapeute. C'était les prémices de la rééducation, donc on ne savait pas trop. Je ne sais pas si les kinés avaient autant de connaissances que maintenant, mais en tout cas, elles m'ont fait faire énormément de travaux manuels. Pour faire travailler un enfant en kinésithérapie tous les jours, à mettre des carrés dans des carrés et des ronds dans des ronds, ce n'est pas marrant. Donc, je faisais...

  • Speaker #0

    Ils ont dû être créatifs aussi. Alors,

  • Speaker #1

    j'utilisais... Je... du macramé, des paillettes, de la poterie, de différents matériaux que j'ai utilisés jusqu'à l'âge de 14-15 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, et ça, c'était tous les jours. Donc, c'était très pénible. Et l'école...

  • Speaker #0

    Mais bon, tu as quand même fini par grandir.

  • Speaker #1

    J'ai grandi normalement parce que ma mère était toujours derrière moi, mes parents étaient toujours derrière moi. Et me solliciter sans arrêt. En fait, c'est ça, c'est que j'étais sollicitée sans arrêt. Et voilà.

  • Speaker #0

    Ils n'ont rien lâché.

  • Speaker #1

    Ils n'ont rien lâché. J'ai eu la chance de connaître mon mari. Alors, socialement, je n'avais pas d'amis. C'était très dur. Je me sentais très, très différente. J'avais beaucoup de mal à interagir avec les gens parce que j'avais peur que ce que je dis, ça soit débile ou que ça soit... que ça ne soit pas approprié. Donc, je me taisais. Donc, ça a été très dur pour moi. Et j'ai eu la chance de connaître mon mari à l'âge de 20 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et on s'est mariés à 22 ans.

  • Speaker #0

    Tu avais 22 ans quand tu es mariée ?

  • Speaker #1

    J'avais 22 ans quand je me suis mariée et j'ai eu mon fils à 23. Incroyable. Donc, en fait, j'ai toujours rêvé plus ou moins de... Du prince charmant, d'avoir deux, deux. Mais je savais que ce n'était pas pour moi et que c'était... Donc, quand j'ai connu mon mari, tout s'est concrétisé. Et puis, je rêvais secrètement de... Parce que j'adore les enfants et j'adorais les bébés. Donc, je me suis dit, est-ce que je pourrais ? Est-ce que je ne pourrais pas ? Donc, dès que je me suis mariée, on a eu le bébé. On a eu Jonathan tout de suite, qui a 30 ans demain.

  • Speaker #0

    Waouh, incroyable !

  • Speaker #1

    Voilà, donc...

  • Speaker #0

    On est le 5 mars quand on enregistre, pour info les amis.

  • Speaker #1

    Donc, il y a 30 ans, je me suis mariée, j'ai eu mon fils, et j'ai eu trois enfants. J'ai trois enfants.

  • Speaker #0

    Félicitations ! Merci. Et en parlant de ça, tu as travaillé quand même. Tes parents ne t'ont pas lâchée jusqu'au bout ?

  • Speaker #1

    En fait, mon père voulait absolument que je passe mon bac, même si je ne l'avais pas. Donc j'ai été jusqu'en terminale. Et en terminale, je pensais que c'était fini. Et mon père m'a dit... Mon père m'a inscrit dans une école de publicité qui s'appelle l'ESP, qui existe toujours, je crois. D'accord. Ça n'a servi à rien, parce que j'étais pas dans le truc. Mais n'empêche qu'il voulait que je fasse des études et que j'arrive quelque part. On ne savait pas où. On n'a jamais su où. Mais... Quelque part.

  • Speaker #0

    Mais tu y es allée quand même.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'écoutais mes parents. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Voilà, donc les enfants, il faut toujours écouter les parents. Sachez-le.

  • Speaker #1

    Après ça...

  • Speaker #0

    Donc, tu as fait tes études de publicité et ensuite...

  • Speaker #1

    Et ensuite, j'ai commencé à travailler chez mon père, qui avait une société d'édition, édition d'agenda à l'époque, quand on utilisait encore des agendas. Tu sais que ça revient d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Oui. Ça revient les agendas. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. Donc, édition d'agenda. J'allais voir les entreprises pour leur proposer des agendas personnalisés.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    J'ai fait ça pendant 20 ans.

  • Speaker #0

    Donc là, on en est dans ta troisième vie. On est dans ta troisième vie. Tu m'as dit que j'avais quatre naissances. Deuxième. On est encore dans ta deuxième.

  • Speaker #1

    Non, ma troisième. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ma troisième. Première vie, deuxième.

  • Speaker #1

    Donc voilà. Et puis à l'âge de 30 ans, j'avais mes trois enfants.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    J'étais... Normalement, j'avais tout ce qu'il me fallait dans la vie pour être heureuse.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    J'avais mes enfants, j'avais mon mari, j'avais mes parents, j'avais mon frère, j'avais quelques amis. Tout allait bien et rien n'allait. Je me suis sentie... Mal, mal dans ma peau, mal dans... Tout avait été trop vite, en fait. Mais ça, je ne le savais pas. Tout avait été trop vite, et puis ce n'était pas moi qui avais impulsé le processus, donc je me sentais mal intérieurement. J'avais toujours une boule dans le ventre, je me demandais ce que je pouvais faire. Donc, mes amis et mon mari, ils ont été top parce qu'ils m'ont écoutée à chaque fois. Supposer que j'allais faire vendre des sacs, que j'allais me mettre sur eBay, que j'allais devenir une star de eBay. Parce que je savais vendre sur eBay. Je me suis dit, je vais pouvoir devenir une star de eBay. Bon, bref. Et puis, ça n'allait pas. Et je n'étais pas bien et je pleurais souvent. Peut-être que c'est des dépressions postpartum, j'en sais rien, mais en tout cas, j'avais un mal-être.

  • Speaker #0

    Moi, ça me fait penser un petit peu comme, tu sais, quand tu es très occupée, par exemple, tu prépares une fête. J'ai eu ça, par exemple, pour la bataille de mes enfants. Tu prépares une fête pendant un an, tu es hyper excitée, tu te prépares. Ensuite, le jour J, les gens sont là, tu es euphorique et tout ça. Et après, le lendemain, en fait, tu n'as plus rien. C'est un peu comme un baby blues. Moi, ça me fait un peu penser à ça, en fait. C'est ça. Tu t'es reconstruite, après tout est allé très vite, ton mariage, tes enfants et tout ça. Et puis là, qu'est-ce que je fais maintenant, quoi ?

  • Speaker #1

    Ça y est. Et puis j'avais une vie plan-plan, alors j'avais une vie heureuse.

  • Speaker #0

    Mais tu n'avais que 30 ans.

  • Speaker #1

    J'avais 30 ou 32 ans, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, voilà.

  • Speaker #1

    Et puis, j'avais l'une de mes meilleures amies qui était psy.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc c'était elle que je me confiais, que je râlais. J'avais pas besoin de fille puisque je l'avais à elle. En direct, c'était super. Puis un jour, elle n'a pas répondu exactement ce que je voulais. Je lui ai dit, moi j'ai besoin d'un vrai psy. Pour la faire rager. Et puis elle me dit, ah ouais, justement, ok, super. Écoute, alors tu veux aller voir un vrai psy ? Et donc elle m'a envoyée chez une psy extraordinaire. Et je pense que je suis devenue artiste grâce à elle. Grâce à ces séances, oui. Alors, ni elle ni moi, on savait que je deviendrais artiste. Voilà, je suis devenue artiste au bout de 40 ans, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    40 et demi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je suis devenue artiste du jour au lendemain.

  • Speaker #0

    Alors moi, je voudrais que tu me racontes ça parce qu'en fait, ce qu'il faut que vous sachiez, chers amis auditeurs, c'est que... Quand j'ai rencontré Karine, on s'est retrouvés à aller à l'autre bout de Paris un jour pour une réunion BNI. On ne se connaissait pas, on s'était rencontrés la veille à une conférence, un truc un peu improbable. Et elle m'a proposé ce BNI. Donc les BNI, comme vous le savez peut-être, c'est des réunions hebdomadaires qui ont lieu à 7h du matin, avant que les gens aillent travailler. Et donc, son BNI était dans le 9e. Et comme on n'habitait pas très loin l'une de l'autre, elle m'a dit, je t'accompagne. Et donc, on se retrouve à 7h du matin dans sa voiture, avec personne dans la rue. Il faisait nuit, c'était l'hiver. La meuf, très, très motivée quand même pour développer son réseau parce que franchement, c'était pas... Voilà. Et donc, dans la voiture, elle m'a raconté ce qu'elle va vous raconter maintenant, qui est juste incroyable.

  • Speaker #1

    Ah, je ne me rappelle pas.

  • Speaker #0

    Cette nuit-là, où tu fais un truc incroyable chez toi.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ça s'est passé. Moi, j'ai toujours fait des ateliers parce que comme j'adore ça, parce que j'ai été élevée aux travaux manuels avec mes kinés, avec mes enfants, quand j'ai eu mon fils, j'ai commencé à lui faire faire des travaux manuels. Et puis, à l'âge de 10-12 ans, il m'a dit « Maman, il y en a marre. Moi, je préfère les copains et le tennis. » à tes trucs. Donc voilà. Et j'ai arrêté ce que je faisais avec mes enfants et j'ai commencé à faire mes tableaux. Et je me suis constituée un thème sur New York.

  • Speaker #0

    Alors, comment tu fais tes tableaux ? Il faut que tu expliques, c'est du collage.

  • Speaker #1

    Alors, c'est du collage, c'est du volume.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    À la base, je pars d'une toile blanche. J'explique pour que les auditeurs comprennent. Je pars d'une toile blanche, je mets du volume dessus, ensuite je laisse sécher, ensuite je mets des collages, de la peinture, des paillettes.

  • Speaker #0

    Je vous explique, on est dans son atelier et derrière, il y a une bibliothèque avec plein de classeurs remplis d'images. Il y en a au moins 20, 25, 30. Et donc, tu vas piocher dans ces images-là au gré de ton inspiration.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Tout à fait. Et ça, je le fais donc naturellement. Et un jour...

  • Speaker #0

    C'est incroyable. Ce que tu ne dis pas, c'est que tu fais tout avec une main. Parce que la main droite, tu t'en sers pour tenir un petit peu tes supports, même pas en fait. Donc, tu fais tout d'une main. Elle prend les papiers, elle découpe, elle colle, tout ça. Tout ça, c'est avec une main. Et c'est ça qui est incroyable.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tu ne dis pas ça.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est naturel. Donc, je fais ça. Et il y a beaucoup de peinture, il y a beaucoup de paillettes, il y a beaucoup de... Et puis, mes tableaux sont extrêmement gais, en fait. Je mets plein de positifs. Et les gens qui viennent ici, ils sont dans mon monde, en fait. Dans le monde de Carpop.

  • Speaker #0

    Mais avant, qui est l'atelier ici ? Raconte-moi.

  • Speaker #1

    Donc, tu étais... En fait, je fais ça pour moi. et que pour moi, parce que je n'en parle à personne. Et une amie à moi vient déjeuner avec moi quand je travaillais chez mon père à l'époque, rue Saint-Honoré. Elle vient avec moi déjeuner et elle me dit écoute, ce soir, vous allez venir voir une pièce de théâtre ou un cinéma, je me rappelle plus qu'elle me disait un truc génial. Non, non, ce soir, je ne peux pas, tu me laisses. Je ne peux pas, ce soir, je dois terminer un tableau. Elle me dit, mais tu fais des tableaux. Je dis, oui, oui, je fais des tableaux. Et je lui montre sur mon iPhone 1 ou 2 à l'époque, les tableaux. Elle me dit, non mais j'adore en fait, je veux venir chez toi. Je dis, demain matin, si tu veux, tu viens, il n'y a pas de problème, tu viens. Et elle est venue. Et là, elle m'a acheté deux tableaux.

  • Speaker #0

    Ta première cliente.

  • Speaker #1

    Ma première cliente, elle a voulu me les acheter, parce que moi, généralement, je les offrais. Donc, elle a voulu me les acheter. Et ça m'a fait un espèce de tsunami dans ma tête. Je me suis dit, je suis capable de vivre de ça. Et je suis venue à l'atelier en métro, au bureau de mon père en métro.

  • Speaker #0

    À l'époque, c'était encore un bureau ici.

  • Speaker #1

    Au bureau de mon père en métro. Et les 15 minutes que j'ai eues m'ont suffi à prendre la décision de m'arrêter et de ne faire plus que ça de ma vie. Plus que peindre de ma vie. J'avais envie d'arrêter complètement ce que je faisais. pour me consacrer à ça. Et c'était la seule fois où je n'avais pas besoin de demander à qui que ce soit l'avis. C'était sûr et certain que j'allais faire ça. Et je suis arrivée au bureau. J'étais dans le bureau de mon père. J'ai dit, écoute, papa, je vais m'arrêter. Et là, il m'a dit, tu as raison, tu as du talent. OK, fais-le.

  • Speaker #0

    C'est incroyable les parents que tu as, c'est quand même incroyable comment ils sont empowerés, comme on dit en anglais. C'est génial.

  • Speaker #1

    Et donc voilà, au bout de deux semaines, j'étais dans une exposition plus ou moins professionnelle, Bnébrite, Espace Catherine Max à l'époque, Arletty maintenant. Et là, j'ai vendu huit tableaux. Incroyable. Ce jour-là. Incroyable. À des gens que je ne connaissais pas.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et quatre le lendemain, un restaurateur près d'ici, un copain restaurateur, à qui je suis venue raconter... L'histoire folle qui m'était arrivée la veille. Et en fait, il m'a dit, ok, ok, lesquelles sont encore disponibles ? Je lui ai dit, celui-là, celui-là, celui-là, celui-là. Ok, je les prends, je les amène à Ibiza chez moi. Et six mois plus tard, j'étais à New York. Voilà, enfin, c'est fou.

  • Speaker #0

    Mais qu'est-ce qui s'est passé cette nuit-là, où tu as peint toute la nuit ? Et tu te souviens de cette histoire que tu m'as racontée ? Moi, elle m'avait vachement marquée.

  • Speaker #1

    Quand j'ai peint le drapeau de... Je ne sais plus,

  • Speaker #0

    mais en fait, ton fils se lève pour aller à l'école et il te voit...

  • Speaker #1

    Ah oui, alors ça, c'était bien plus tard.

  • Speaker #0

    Ah, c'était bien plus tard.

  • Speaker #1

    C'était bien plus tard. Deux ans plus tard, donc j'étais toujours chez moi à coller mes petites images sur ma table de salle à manger.

  • Speaker #0

    Donc vous imaginez le bazar ?

  • Speaker #1

    Bazar dans la maison, parce que vous n'avez pas vu l'atelier, mais l'atelier, il y a plein, plein de trucs quand même. C'est énorme ce qu'il y a dans un tout petit espace. Donc... Voilà, donc imaginez chez moi, avec mes enfants, mon mari et tout, il n'y avait plus de place pour rien, pour manger, pour rien. Il n'y avait que mes collages qui comptaient. Je me réveillais dans la nuit, je ne dormais pas. Et une nuit, à 4h du matin, je me dis, je vais...

  • Speaker #0

    Tu as eu de l'inspiration.

  • Speaker #1

    J'ai eu de l'inspiration, le truc venu du ciel, je ne sais pas d'où. J'ai le sentiment. que je dois mettre du vert et du orange sur un tableau et que je dois faire des projections. Alors je ne sais pas comment font les peintres, parce que je ne sais pas. Donc je mets mon tableau sur ma table et je commence à projeter la peinture orange et vert sur le tableau. J'étais hyper fière de moi. Je regarde mon tableau, je le mets sur un chevalet. C'est exactement ce que je voulais. Je reste une heure devant. Puis après, c'était 6h du matin, donc je retourne me coucher. Et là, mon fils qui arrive, qui me dit, « Ouais, j'en ai marre de cette maison de fous ! »

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    J'en ai mis partout, sur les meubles, sur les murs, sur le canapé, sur la télé, sur tout. Donc voilà. On a tout remplacé. J'ai déménagé dans la semaine. J'ai été chez ma grand-mère à l'époque, qui était en maison de retraite. J'ai investi sa maison pendant un an, donc c'était super pour moi. Ah oui,

  • Speaker #0

    t'avais un espace.

  • Speaker #1

    Parce que j'avais un espace, j'étais chez ma grand-mère. Donc c'était très important pour lui dire au revoir, parce que voilà. Un an plus tard, ma grand-mère est décédée. Donc j'ai remballé mon matériel. père m'a donné cet espace-là où je suis, mon atelier actuel.

  • Speaker #0

    Une partie de ses anciens bureaux.

  • Speaker #1

    Une partie de ses anciens bureaux, pour que je m'installe, en me disant, ça sera temporaire. Et puis là, j'y suis toujours huit ans après, ou neuf ans après, et je suis très bien.

  • Speaker #0

    Donc voilà, on est rue Saint-Honoré, mais en fait, il faut traverser... Un petit chemin, en fait, quand on rentre. Donc, c'est vraiment magique. C'est vraiment le Paris caché. C'est un très bel endroit. Donc, aujourd'hui, depuis ce moment-là, tu travailles ici, tu fais tes œuvres ici, tu as tout organisé. Oui,

  • Speaker #1

    là, je fais des sculptures. Donc, j'ai dû travailler sur des plus petits modèles parce que je me suis dit, ici, je ne pourrai jamais plus travailler de grands modèles, de grands tableaux. Et puis, en fait, j'arrive à tout. travailler sur n'importe quelle taille. Alors là, actuellement, je fais des petits tableaux, mais...

  • Speaker #0

    Il y en a aussi des très grands.

  • Speaker #1

    Il y en a des très grands.

  • Speaker #0

    Raconte-nous New York, parce que ça aussi, c'est une histoire incroyable. Tu vas à New York, qu'est-ce qui se passe ? En vacances, à la base, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Je suis appelée par une galerie de New York, au bout de six mois, qui me contacte et qui me dit « Écoutez, j'aime beaucoup ce que vous faites. Est-ce que vous pouvez venir faire une exposition ? » J'ai une exposition avec plusieurs artistes et j'aimerais que vous en faisiez partie en septembre. Je venais de commencer, c'était juste incroyable. Elle me dit, mais j'aimerais voir vos tableaux d'abord. Donc elle me dit, est-ce que vous pouvez m'envoyer un tableau ? Et bien non, je viens. Donc, nous sommes parties en janvier, ce n'était pas prévu.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    J'ai dit, écoute, on va partir en janvier pour montrer mes tableaux à la galeriste. Donc, on a été une semaine à New York et j'ai fait mon exposition. Donc, j'avais six tableaux à New York dans une super galerie de Soho pendant un mois. Donc, c'était magique et je suis partie avec ma fille.

  • Speaker #0

    Donc voilà, donc aventure incroyable. Tu as commencé les arts créatifs, l'art plastique. enfant pour, à la base, faire de la rééducation. Et finalement, c'est devenu une vocation.

  • Speaker #1

    Et en fait, tous les matériaux que j'utilisais quand j'étais petite, je les utilise là, sur mes tableaux. Voilà,

  • Speaker #0

    donc c'est ça qui est incroyable. Et le message que je voudrais vraiment transmettre à travers ton histoire, c'est que la vie n'est pas un long fleuve tranquille et tout ce qui nous arrive, que ce soit du positif, du moins positif, on peut le sublimer, le transformer. en quelque chose de positif.

  • Speaker #1

    Et il y a du sens dans mes tableaux.

  • Speaker #0

    Et voilà. Alors, raconte-nous un petit peu qu'est-ce que tu veux raconter dans ton tableau. Quel est le message que tu veux donner dans tes tableaux ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est des tableaux extrêmement optimistes. Je ne mets que des images qui me parlent, qui sont gais, qui sont marrantes, qui ne vont pas forcément ensemble. C'est un désordre organisé, tu m'as dit tout à l'heure ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça en fait. C'est vraiment très, très riche et rempli. Ce que je disais à Karine tout à l'heure, c'est que moi, je suis quelqu'un de très ordonné. Il faut que ce soit vraiment clair dans ma tête. Et donc, j'ai besoin de tout ranger, organiser. Et quand j'ai découvert les tableaux de Karine, j'étais dans une période assez... de flou en fait professionnellement puisque j'étais en pleine reconversion et c'est vrai que je l'ai trouvé esthétique mais je me suis dit waouh mais qu'est-ce que c'est le bazar là-dedans, j'ai bien envie de ranger un petit peu ce qui se passe et ce qui est très intéressant c'est que depuis quelques temps maintenant, quelques mois une bonne année on va dire, tout s'est clarifié dans ma tête sur comment j'imagine avancer dans ma carrière et depuis ce moment-là J'ai trouvé l'ordre dans le désordre des tableaux de Karine. Et je vous dis ça, je suis en train de regarder un tableau en face de moi qui est incroyable. Tout ça pour dire que finalement l'art c'est très subjectif et que ça parle aussi, enfin ce qu'on aime et ce qu'on aime moins, ça parle aussi de soi et de comment on est. Et il y a un point commun dans tous tes tableaux.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une petite fille qui a une loupe. Et en fait cet enfant...

  • Speaker #0

    qui regarde à travers une loupe.

  • Speaker #1

    C'est une petite fille, moi je dis que c'est une fille parce que je suis...

  • Speaker #0

    T'as décidé que c'était la seule.

  • Speaker #1

    Mais ça peut être un petit garçon.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est un enfant.

  • Speaker #1

    Qui regarde à travers une loupe et en fait, cet enfant, ça donne le ton de mes tableaux. C'est un enfant noir et blanc et en fait, un enfant, ça peut voir le monde en technicolor ou en noir et blanc. Ça dépend de l'angle de la vie. Voilà. Et je voulais rajouter que, évidemment, mais je ne sais pas si c'est évident pour tout le monde, je n'ai jamais fait d'école d'art. Je n'ai jamais appris à peindre ou à... Ou si tu veux, j'apprends d'autres choses, mais en tout cas, ça, c'est inné. C'est comme ça. Je sais le faire.

  • Speaker #0

    Tu sais le faire.

  • Speaker #1

    Je sais le faire.

  • Speaker #0

    Donc, tu es devenue un artiste. Alors, moi, je fais lien avec les cours de philo de ma fille qui est en terminale. Elle a abordé le thème de l'art. Et donc, alors moi, je n'étais pas du tout d'accord, mais en gros, les philosophes disent que pour être artiste, il faut d'abord maîtriser sa technique pour après être artiste. Qu'est-ce que tu penses de ça ?

  • Speaker #1

    Moi non plus, je ne suis pas d'accord. Non, parce que moi, j'ai toujours su faire, en fait. Ça, je l'avais en moi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    J'avais besoin d'exprimer. Et là, je l'exprime avec des couleurs flashy et des paillettes. Mais je pense que je n'aurais pas pu l'exprimer autrement, en fait. C'est ça. Et que je n'aurais pas pu mettre des images tristes sur mes tableaux. Alors que, voilà, enfin, ce n'est pas moi.

  • Speaker #0

    Du coup, je voudrais rebondir par rapport à ça. Tu ne pouvais pas mettre des images tristes. Sauf que... le 7 octobre, il s'est passé quelque chose en Israël qui nous a tous bouleversés et pour toi, qui crée des œuvres gaies. Ça a eu un impact énorme.

  • Speaker #1

    Ça a eu un impact énorme, dont je commence à parler en ce moment sur mes réseaux. L'impact du 7 octobre, ça m'a mis KO. Mais je dis toujours qu'on s'en fiche de moi. Si tu veux, quand il y a des gens qui sont otages à Gaza ou des soldats qui meurent...

  • Speaker #0

    C'est ça le vrai drame.

  • Speaker #1

    C'est ça le vrai drame. Donc moi, ça n'a aucune importance. Mais simplement, ça a eu un impact concret et terrible sur mon art, parce que je n'ai plus pu venir ici, où il y a plein de couleurs. En fait, ça m'agressait. Ça m'agressait de venir ici, ça m'agressait de créer. Je ne pouvais pas mettre des paillettes et des couleurs fluo sur des images gays, alors que tout se casse la figure. Donc ça a été très dur. Très dur toute l'année dernière. Et puis au mois de mars, j'ai dit à mon mari, écoute, on va arrêter l'atelier. Ça y est, là, je ne suis plus artiste. Je ne me sens plus artiste. Je ne me sens plus rien. On va arrêter. Et il m'a dit, ben non, en fait, tu n'as qu'à rester sur le canapé quelques temps. Ce n'est pas grave, ça va revenir. Ou ça ne reviendra pas, mais on garde l'atelier. Pourquoi on arrêterait ? Donc il a été super. Et en fait, je me suis mise à écrire. À écrire sur moi, à écrire sur mes sentiments, sur ma solitude. en tant que juive, sur l'antimétisme, que je ne comprends pas, sur les gens qui veulent cette société-là, qui veulent l'obscurantisme, alors qu'Israël, c'est tout l'inverse. Donc, il y a plein de choses. Il y a plein de choses qui font que ça m'a permis de comprendre. Mais je ne savais pas quoi faire pour mon art. Et puis, en fait, je me suis mise à écrire beaucoup, Et un jour, je me suis dit, mais en fait, je travaille avec mon cœur. Mon cœur, mes sentiments, c'est tout le sens de mon travail. Donc, je vais mettre mes sentiments sur les tableaux. Et j'ai dit, je vais faire des cœurs, des tableaux en forme de cœur. Eh bien, ça m'a guéri. Ça m'a guéri de mettre des rubans jaunes sur des cœurs. Les ribands jaunes, c'est le signe du rose total. Ça m'a guérie. Et j'ai pu faire des tableaux autres et avoir des projets à partir du moment où j'ai fait mon premier tableau. Donc, mes tableaux-coeurs s'appellent Art is Art.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ça m'a sauvée.

  • Speaker #0

    Et donc, le 27 octobre ?

  • Speaker #1

    le 27 mars et donc le 27 mars je fais un vernissage le 27 mars ici à l'atelier, à côté et je vais exposer mes tableaux que j'ai fait et ces tableaux là ils sont une résurrection et je fais aussi des tableaux sur les femmes un thème sur les femmes en noir et blanc Alors que moi, je n'utilise que de la couleur. Et en fait, ça donne une certaine couleur au tableau.

  • Speaker #0

    Donc voilà, on va mettre dans le texte descriptif de l'épisode, on mettra l'adresse du site de Karine. En tout cas, merci pour ton partage, le partage de ton expérience. Mais c'est bien plus que ça, en fait. C'est de ta résurrection. Tu as eu plusieurs vies, plusieurs renaissances. Et que voilà, quoi qu'il arrive, on peut toujours faire quelque chose dans ce monde. Et on va passer aux Holy Questions. Allez, c'est une question que je pose à tous mes invités. T'es prête ? Alors, est-ce que tu as une routine le matin pour passer une bonne journée ? Alors,

  • Speaker #1

    j'écoute souvent des podcasts. Alors, des fois le tien, des fois d'autres. Dans ma salle de bain.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je passe au moins un quart d'heure, vingt minutes dans ma salle de bain. Et en général, je ne mange pas le matin. D'accord,

  • Speaker #0

    très bien. Alors, la question suivante, quel est le projet dans ta carrière dont tu es le plus fière ? Le tableau que tu as fait, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    C'est Carpop.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est le projet. Carpop, c'est le projet de ma vie, en fait.

  • Speaker #0

    Une personne, un mentor qui t'a inspirée ou qui t'inspire toujours dans ta carrière ?

  • Speaker #1

    Dans ma carrière, dans ma vie, dans mon quotidien, c'est ma mère.

  • Speaker #0

    Ta mère ? Quelle est ta devise dans la vie ?

  • Speaker #1

    C'est vivre. J'aime la vie et vivre et croquer la vie.

  • Speaker #0

    Vivre et croquer la vie. Magnifique. Est-ce qu'il y aurait un livre que tu nous conseillerais de lire, Karine ?

  • Speaker #1

    Alexandre Jolien.

  • Speaker #0

    D'accord,

  • Speaker #1

    Alexandre Jolien. En fait, Alexandre Jolien, je pense que c'est lui qui m'a inspirée. En fait, quand j'ai lu son livre, je ne me rappelle plus du titre justement, il faudra regarder. Mais quand j'ai lu son livre, je n'ai pas arrêté de pleurer parce que c'était exactement ce que j'avais besoin de sortir.

  • Speaker #0

    Incroyable. Une chanson que je pourrais rajouter à la playlist Holywork ?

  • Speaker #1

    Du Jean-Jacques Goldman.

  • Speaker #0

    Du Jean-Jacques Goldman.

  • Speaker #1

    Du Jean-Jacques Goldman.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de mettre « C'est ta chance » .

  • Speaker #1

    Allez.

  • Speaker #0

    J'adore cette chanson. Est-ce que tu penses à une personne que je pourrais inviter dans ce podcast ? Oui.

  • Speaker #1

    Sonia Khaen.

  • Speaker #0

    Ah ouais. Sonia Khaen. Ça marche. Et on passe à la dernière question. Je vais te proposer de tirer une petite carte et on va en tirer le mot de la fin de cet épisode. OK.

  • Speaker #1

    La culpabilité.

  • Speaker #0

    Très bien. Qu'est-ce que c'est le message ?

  • Speaker #1

    Laissez les reproches et les regrets derrière vous pour plus de légèreté.

  • Speaker #0

    Bah ouais. Incroyable. Bah voilà. Une carpop.

  • Speaker #1

    Bah voilà. C'est tout à fait ça.

  • Speaker #0

    C'est tout à fait ça. Magnifique. En tout cas, merci beaucoup Karine de ton partage. Chers auditeurs, j'espère que cette histoire vous a inspiré. Et voilà, une belle histoire de résilience. Ça me tenait à cœur de la partager sur ce podcast. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode, certainement avec un autre invité. Je vous embrasse et je vous dis à bientôt, à tout bientôt. Merci beaucoup, Carole.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Holy Work, c'est aussi un cabinet de coaching pour les entreprises et les particuliers qui propose des programmes de coaching, des formations en management et aussi des bilans de compétences. Je vous donne rendez-vous sur le site holywork.fr pour découvrir nos accompagnements en détail. Et ne manquez aucune info Holy Work en vous inscrivant à la newsletter et en ajoutant ce podcast à vos favoris. Et n'oubliez pas, make each workday a holiday. À très bientôt !

Description

Dans cet épisode bouleversant et lumineux, je vous emmène dans l’univers de Karine Azoulay, alias Karpop.


Artiste peintre autodidacte, Karine a traversé des épreuves rares dès l’enfance – un AVC à 5 ans – pour ensuite se reconstruire, créer, et rayonner. Nous parlons d’art, de résilience, de transmission, de reconversion, d’Israël, d’émotions, et surtout de renaissance. Une conversation profondément humaine, où l’on découvre comment sublimer les épreuves en beauté et en couleur.


À écouter absolument si vous avez besoin d’inspiration pour avancer, créer, ou simplement croire que tout est encore possible.


🔗 Dans cet épisode nous avons évoqué :


🚀 HoliWork, c’est aussi un cabinet de coaching. Nous proposons des programmes de coaching, des formations en management et en soft skills, et des bilans de compétences. Rendez-vous sur HoliWork.fr pour découvrir nos accompagnements en détail et réserver un RDV découverte !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Céline Athias, je suis exécutive coach certifié et je vous souhaite la bienvenue dans mon podcast Holywork. Avec Holywork, je vous invite à rendre vos journées de travail aussi épanouissantes que vos journées de vacances. Dans cette deuxième saison, à travers les témoignages de mes invités et aussi les épisodes solos, nous allons explorer comment évolue le monde du travail et découvrir de nouvelles clés pour vous aider à progresser. Alors, si vous avez envie d'ajouter une dose de joie dans votre quotidien professionnel, vous êtes au bon endroit. C'est parti pour un nouvel épisode. Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Holywork. Je suis très heureuse de vous retrouver aujourd'hui pour un nouvel épisode où nous allons nous intéresser au parcours d'une personne, je dirais atypique, exceptionnelle. incroyablement sensible. Alors, je vais vous dire son nom directement parce que ça sera plus simple. Il s'agit de Karine Azoulay. Son nom de scène, c'est Carpop. Elle est en effet artiste peintre. Je ne sais pas, peut-être qu'elle va plus définir. Nous sommes actuellement dans son atelier et nous sommes en train de filmer également notre entretien. Donc, vous pourrez voir dans les morceaux de vidéos qu'on diffusera. la table sur laquelle elle fait ses œuvres, voilà, elle crée ses œuvres. Bienvenue à vous. Je suis en train d'improviser complètement cette introduction parce que cet épisode, on l'a prévu depuis très très longtemps. Ça fait de nombreuses années qu'on se connaît avec Karine et dès que j'ai créé mon podcast, j'ai tout de suite eu l'idée de l'interviewer tellement son parcours est juste incroyable et riche de résilience. Donc aujourd'hui, effectivement... J'ai dévoilé le thème de l'émission, on va parler résilience, on va parler reconstruction, on va parler de sublimation, de tout ce qu'on peut faire avec tout ce qu'on a en soi. Je crois que c'est ça. Alors déjà, je te souhaite la bienvenue Karine.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et je te remercie du fond du cœur d'avoir accepté cette interview. Alors effectivement, tu es artiste. Mais tu as un parcours très, très riche qui fait que tu es arrivée à cette activité-là. Et c'est ça que je voudrais qu'on explore ensemble, que tu nous racontes. Et tout a commencé quand tu étais très, très jeune, en fait, quand tu avais 5 ans. Oui,

  • Speaker #1

    j'ai parlé de mes quatre naissances, en fait, mes quatre vies qui se mettent les unes sur les autres comme des Legos.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, j'ai 53 ans.

  • Speaker #0

    C'est bien de commencer par la fin. Voilà,

  • Speaker #1

    j'ai 53 ans et je suis faite de toutes mes vies, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    De zéro à cinq ans, j'ai dû être aimée, j'ai dû vivre la vie d'une petite fille, l'évolution d'une petite fille normale. J'allais à l'école, j'ai eu mon petit frère qui a trois ans de moins que moi. Tout allait bien, mais ça, je ne m'en rappelle pas, parce qu'à cinq ans... J'ai eu un AVC.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    J'ai eu une hémiplégie.

  • Speaker #0

    À 5 ans ?

  • Speaker #1

    À 5 ans.

  • Speaker #0

    Complètement atypique quand même.

  • Speaker #1

    Complètement. Ça n'arrive jamais. Ok. J'ai eu un AVC et j'ai été hémiplégique. Hémiplégie massive, droite.

  • Speaker #0

    Donc, hémiplégie, on explique ce que c'est. C'est donc un côté du corps.

  • Speaker #1

    La paralysie du corps. Le corps paralysé. Et normalement, c'est une pathologie qui arrive aux personnes... âgés, enfin aux vieux, qui ont des problèmes de cœur, d'artère,

  • Speaker #0

    etc.

  • Speaker #1

    Et moi, ça m'est arrivé malheureusement à l'âge de 5 ans. Et ça a été très grave. Et j'ai failli mourir. J'ai été 9 mois à l'hôpital. 9 mois dont je ne me rappelle pas de grand-chose pendant ces 9 mois. Donc, j'ai eu mon accident le 27 novembre 76.

  • Speaker #0

    D'accord. Et là, une nouvelle vie commence.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, ça a été une nouvelle vie. Ça a été une nouvelle naissance dans un monde que... Alors moi, évidemment, je n'étais pas consciente, mais en tout cas, pour mes parents, c'était un nouveau monde.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Le monde du handicap, le monde de la maladie, le monde de l'inconnu complet, la peur. Et en fait, ma mère et mon père sont allés voir le neurologue au bout d'une semaine quand j'ai eu mon accident. Et ma mère n'a pas... pu entendre ce qu'il disait parce que je ne devais pas grandir normalement des deux côtés. Oui,

  • Speaker #0

    d'accord.

  • Speaker #1

    Je devais... Ben oui, une petite fille, forcément, elle grandit. Donc, je ne devais pas grandir pareil des deux côtés parce que j'étais complètement paralysée du côté droit.

  • Speaker #0

    Donc, en fait, si je résume, parce qu'on va aller un peu vite sur cette partie-là parce que moi, ce qui m'intéresse, c'est la suite, c'est que du coup, le diagnostic du médecin est très, très...

  • Speaker #1

    négatif.

  • Speaker #0

    Et tes parents n'acceptent pas cette réalité-là et ils décident de se battre pour t'aider à grandir coûte que coûte.

  • Speaker #1

    Coute que coûte. Donc ma mère et mon père, ma mère m'a fait faire tous les sports inimaginables, donc natation, vélo, tennis, tous les week-ends et toutes les vacances scolaires jusqu'à l'âge de 15 ans. Donc de 5 à 15 ans, j'ai fait de la rééducation tous les jours. Parallèlement à ça, j'avais l'école. Donc l'école, ça se passait mal parce que j'étais pas capable d'apprendre normalement. À l'âge de 5 ans, quand je suis arrivée à 6 ans à l'école en CP, j'avais tout oublié des apprentissages que j'avais pu faire. Donc j'avais tout à réapprendre. Et j'ai été prise en charge par des kinés, des ergothérapeutes très bien, qui venaient à la maison.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ma mère ne voulait plus m'amener à l'hôpital, elle a tout fait à la maison, en fait, pour moi. Et comme ça, ça a été jusqu'à l'âge de 15 ans. Et en fait, maire éducatrice et ergothérapeute. C'était les prémices de la rééducation, donc on ne savait pas trop. Je ne sais pas si les kinés avaient autant de connaissances que maintenant, mais en tout cas, elles m'ont fait faire énormément de travaux manuels. Pour faire travailler un enfant en kinésithérapie tous les jours, à mettre des carrés dans des carrés et des ronds dans des ronds, ce n'est pas marrant. Donc, je faisais...

  • Speaker #0

    Ils ont dû être créatifs aussi. Alors,

  • Speaker #1

    j'utilisais... Je... du macramé, des paillettes, de la poterie, de différents matériaux que j'ai utilisés jusqu'à l'âge de 14-15 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, et ça, c'était tous les jours. Donc, c'était très pénible. Et l'école...

  • Speaker #0

    Mais bon, tu as quand même fini par grandir.

  • Speaker #1

    J'ai grandi normalement parce que ma mère était toujours derrière moi, mes parents étaient toujours derrière moi. Et me solliciter sans arrêt. En fait, c'est ça, c'est que j'étais sollicitée sans arrêt. Et voilà.

  • Speaker #0

    Ils n'ont rien lâché.

  • Speaker #1

    Ils n'ont rien lâché. J'ai eu la chance de connaître mon mari. Alors, socialement, je n'avais pas d'amis. C'était très dur. Je me sentais très, très différente. J'avais beaucoup de mal à interagir avec les gens parce que j'avais peur que ce que je dis, ça soit débile ou que ça soit... que ça ne soit pas approprié. Donc, je me taisais. Donc, ça a été très dur pour moi. Et j'ai eu la chance de connaître mon mari à l'âge de 20 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et on s'est mariés à 22 ans.

  • Speaker #0

    Tu avais 22 ans quand tu es mariée ?

  • Speaker #1

    J'avais 22 ans quand je me suis mariée et j'ai eu mon fils à 23. Incroyable. Donc, en fait, j'ai toujours rêvé plus ou moins de... Du prince charmant, d'avoir deux, deux. Mais je savais que ce n'était pas pour moi et que c'était... Donc, quand j'ai connu mon mari, tout s'est concrétisé. Et puis, je rêvais secrètement de... Parce que j'adore les enfants et j'adorais les bébés. Donc, je me suis dit, est-ce que je pourrais ? Est-ce que je ne pourrais pas ? Donc, dès que je me suis mariée, on a eu le bébé. On a eu Jonathan tout de suite, qui a 30 ans demain.

  • Speaker #0

    Waouh, incroyable !

  • Speaker #1

    Voilà, donc...

  • Speaker #0

    On est le 5 mars quand on enregistre, pour info les amis.

  • Speaker #1

    Donc, il y a 30 ans, je me suis mariée, j'ai eu mon fils, et j'ai eu trois enfants. J'ai trois enfants.

  • Speaker #0

    Félicitations ! Merci. Et en parlant de ça, tu as travaillé quand même. Tes parents ne t'ont pas lâchée jusqu'au bout ?

  • Speaker #1

    En fait, mon père voulait absolument que je passe mon bac, même si je ne l'avais pas. Donc j'ai été jusqu'en terminale. Et en terminale, je pensais que c'était fini. Et mon père m'a dit... Mon père m'a inscrit dans une école de publicité qui s'appelle l'ESP, qui existe toujours, je crois. D'accord. Ça n'a servi à rien, parce que j'étais pas dans le truc. Mais n'empêche qu'il voulait que je fasse des études et que j'arrive quelque part. On ne savait pas où. On n'a jamais su où. Mais... Quelque part.

  • Speaker #0

    Mais tu y es allée quand même.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'écoutais mes parents. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Voilà, donc les enfants, il faut toujours écouter les parents. Sachez-le.

  • Speaker #1

    Après ça...

  • Speaker #0

    Donc, tu as fait tes études de publicité et ensuite...

  • Speaker #1

    Et ensuite, j'ai commencé à travailler chez mon père, qui avait une société d'édition, édition d'agenda à l'époque, quand on utilisait encore des agendas. Tu sais que ça revient d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Oui. Ça revient les agendas. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. Donc, édition d'agenda. J'allais voir les entreprises pour leur proposer des agendas personnalisés.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    J'ai fait ça pendant 20 ans.

  • Speaker #0

    Donc là, on en est dans ta troisième vie. On est dans ta troisième vie. Tu m'as dit que j'avais quatre naissances. Deuxième. On est encore dans ta deuxième.

  • Speaker #1

    Non, ma troisième. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ma troisième. Première vie, deuxième.

  • Speaker #1

    Donc voilà. Et puis à l'âge de 30 ans, j'avais mes trois enfants.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    J'étais... Normalement, j'avais tout ce qu'il me fallait dans la vie pour être heureuse.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    J'avais mes enfants, j'avais mon mari, j'avais mes parents, j'avais mon frère, j'avais quelques amis. Tout allait bien et rien n'allait. Je me suis sentie... Mal, mal dans ma peau, mal dans... Tout avait été trop vite, en fait. Mais ça, je ne le savais pas. Tout avait été trop vite, et puis ce n'était pas moi qui avais impulsé le processus, donc je me sentais mal intérieurement. J'avais toujours une boule dans le ventre, je me demandais ce que je pouvais faire. Donc, mes amis et mon mari, ils ont été top parce qu'ils m'ont écoutée à chaque fois. Supposer que j'allais faire vendre des sacs, que j'allais me mettre sur eBay, que j'allais devenir une star de eBay. Parce que je savais vendre sur eBay. Je me suis dit, je vais pouvoir devenir une star de eBay. Bon, bref. Et puis, ça n'allait pas. Et je n'étais pas bien et je pleurais souvent. Peut-être que c'est des dépressions postpartum, j'en sais rien, mais en tout cas, j'avais un mal-être.

  • Speaker #0

    Moi, ça me fait penser un petit peu comme, tu sais, quand tu es très occupée, par exemple, tu prépares une fête. J'ai eu ça, par exemple, pour la bataille de mes enfants. Tu prépares une fête pendant un an, tu es hyper excitée, tu te prépares. Ensuite, le jour J, les gens sont là, tu es euphorique et tout ça. Et après, le lendemain, en fait, tu n'as plus rien. C'est un peu comme un baby blues. Moi, ça me fait un peu penser à ça, en fait. C'est ça. Tu t'es reconstruite, après tout est allé très vite, ton mariage, tes enfants et tout ça. Et puis là, qu'est-ce que je fais maintenant, quoi ?

  • Speaker #1

    Ça y est. Et puis j'avais une vie plan-plan, alors j'avais une vie heureuse.

  • Speaker #0

    Mais tu n'avais que 30 ans.

  • Speaker #1

    J'avais 30 ou 32 ans, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, voilà.

  • Speaker #1

    Et puis, j'avais l'une de mes meilleures amies qui était psy.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc c'était elle que je me confiais, que je râlais. J'avais pas besoin de fille puisque je l'avais à elle. En direct, c'était super. Puis un jour, elle n'a pas répondu exactement ce que je voulais. Je lui ai dit, moi j'ai besoin d'un vrai psy. Pour la faire rager. Et puis elle me dit, ah ouais, justement, ok, super. Écoute, alors tu veux aller voir un vrai psy ? Et donc elle m'a envoyée chez une psy extraordinaire. Et je pense que je suis devenue artiste grâce à elle. Grâce à ces séances, oui. Alors, ni elle ni moi, on savait que je deviendrais artiste. Voilà, je suis devenue artiste au bout de 40 ans, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    40 et demi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je suis devenue artiste du jour au lendemain.

  • Speaker #0

    Alors moi, je voudrais que tu me racontes ça parce qu'en fait, ce qu'il faut que vous sachiez, chers amis auditeurs, c'est que... Quand j'ai rencontré Karine, on s'est retrouvés à aller à l'autre bout de Paris un jour pour une réunion BNI. On ne se connaissait pas, on s'était rencontrés la veille à une conférence, un truc un peu improbable. Et elle m'a proposé ce BNI. Donc les BNI, comme vous le savez peut-être, c'est des réunions hebdomadaires qui ont lieu à 7h du matin, avant que les gens aillent travailler. Et donc, son BNI était dans le 9e. Et comme on n'habitait pas très loin l'une de l'autre, elle m'a dit, je t'accompagne. Et donc, on se retrouve à 7h du matin dans sa voiture, avec personne dans la rue. Il faisait nuit, c'était l'hiver. La meuf, très, très motivée quand même pour développer son réseau parce que franchement, c'était pas... Voilà. Et donc, dans la voiture, elle m'a raconté ce qu'elle va vous raconter maintenant, qui est juste incroyable.

  • Speaker #1

    Ah, je ne me rappelle pas.

  • Speaker #0

    Cette nuit-là, où tu fais un truc incroyable chez toi.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ça s'est passé. Moi, j'ai toujours fait des ateliers parce que comme j'adore ça, parce que j'ai été élevée aux travaux manuels avec mes kinés, avec mes enfants, quand j'ai eu mon fils, j'ai commencé à lui faire faire des travaux manuels. Et puis, à l'âge de 10-12 ans, il m'a dit « Maman, il y en a marre. Moi, je préfère les copains et le tennis. » à tes trucs. Donc voilà. Et j'ai arrêté ce que je faisais avec mes enfants et j'ai commencé à faire mes tableaux. Et je me suis constituée un thème sur New York.

  • Speaker #0

    Alors, comment tu fais tes tableaux ? Il faut que tu expliques, c'est du collage.

  • Speaker #1

    Alors, c'est du collage, c'est du volume.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    À la base, je pars d'une toile blanche. J'explique pour que les auditeurs comprennent. Je pars d'une toile blanche, je mets du volume dessus, ensuite je laisse sécher, ensuite je mets des collages, de la peinture, des paillettes.

  • Speaker #0

    Je vous explique, on est dans son atelier et derrière, il y a une bibliothèque avec plein de classeurs remplis d'images. Il y en a au moins 20, 25, 30. Et donc, tu vas piocher dans ces images-là au gré de ton inspiration.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Tout à fait. Et ça, je le fais donc naturellement. Et un jour...

  • Speaker #0

    C'est incroyable. Ce que tu ne dis pas, c'est que tu fais tout avec une main. Parce que la main droite, tu t'en sers pour tenir un petit peu tes supports, même pas en fait. Donc, tu fais tout d'une main. Elle prend les papiers, elle découpe, elle colle, tout ça. Tout ça, c'est avec une main. Et c'est ça qui est incroyable.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tu ne dis pas ça.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est naturel. Donc, je fais ça. Et il y a beaucoup de peinture, il y a beaucoup de paillettes, il y a beaucoup de... Et puis, mes tableaux sont extrêmement gais, en fait. Je mets plein de positifs. Et les gens qui viennent ici, ils sont dans mon monde, en fait. Dans le monde de Carpop.

  • Speaker #0

    Mais avant, qui est l'atelier ici ? Raconte-moi.

  • Speaker #1

    Donc, tu étais... En fait, je fais ça pour moi. et que pour moi, parce que je n'en parle à personne. Et une amie à moi vient déjeuner avec moi quand je travaillais chez mon père à l'époque, rue Saint-Honoré. Elle vient avec moi déjeuner et elle me dit écoute, ce soir, vous allez venir voir une pièce de théâtre ou un cinéma, je me rappelle plus qu'elle me disait un truc génial. Non, non, ce soir, je ne peux pas, tu me laisses. Je ne peux pas, ce soir, je dois terminer un tableau. Elle me dit, mais tu fais des tableaux. Je dis, oui, oui, je fais des tableaux. Et je lui montre sur mon iPhone 1 ou 2 à l'époque, les tableaux. Elle me dit, non mais j'adore en fait, je veux venir chez toi. Je dis, demain matin, si tu veux, tu viens, il n'y a pas de problème, tu viens. Et elle est venue. Et là, elle m'a acheté deux tableaux.

  • Speaker #0

    Ta première cliente.

  • Speaker #1

    Ma première cliente, elle a voulu me les acheter, parce que moi, généralement, je les offrais. Donc, elle a voulu me les acheter. Et ça m'a fait un espèce de tsunami dans ma tête. Je me suis dit, je suis capable de vivre de ça. Et je suis venue à l'atelier en métro, au bureau de mon père en métro.

  • Speaker #0

    À l'époque, c'était encore un bureau ici.

  • Speaker #1

    Au bureau de mon père en métro. Et les 15 minutes que j'ai eues m'ont suffi à prendre la décision de m'arrêter et de ne faire plus que ça de ma vie. Plus que peindre de ma vie. J'avais envie d'arrêter complètement ce que je faisais. pour me consacrer à ça. Et c'était la seule fois où je n'avais pas besoin de demander à qui que ce soit l'avis. C'était sûr et certain que j'allais faire ça. Et je suis arrivée au bureau. J'étais dans le bureau de mon père. J'ai dit, écoute, papa, je vais m'arrêter. Et là, il m'a dit, tu as raison, tu as du talent. OK, fais-le.

  • Speaker #0

    C'est incroyable les parents que tu as, c'est quand même incroyable comment ils sont empowerés, comme on dit en anglais. C'est génial.

  • Speaker #1

    Et donc voilà, au bout de deux semaines, j'étais dans une exposition plus ou moins professionnelle, Bnébrite, Espace Catherine Max à l'époque, Arletty maintenant. Et là, j'ai vendu huit tableaux. Incroyable. Ce jour-là. Incroyable. À des gens que je ne connaissais pas.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et quatre le lendemain, un restaurateur près d'ici, un copain restaurateur, à qui je suis venue raconter... L'histoire folle qui m'était arrivée la veille. Et en fait, il m'a dit, ok, ok, lesquelles sont encore disponibles ? Je lui ai dit, celui-là, celui-là, celui-là, celui-là. Ok, je les prends, je les amène à Ibiza chez moi. Et six mois plus tard, j'étais à New York. Voilà, enfin, c'est fou.

  • Speaker #0

    Mais qu'est-ce qui s'est passé cette nuit-là, où tu as peint toute la nuit ? Et tu te souviens de cette histoire que tu m'as racontée ? Moi, elle m'avait vachement marquée.

  • Speaker #1

    Quand j'ai peint le drapeau de... Je ne sais plus,

  • Speaker #0

    mais en fait, ton fils se lève pour aller à l'école et il te voit...

  • Speaker #1

    Ah oui, alors ça, c'était bien plus tard.

  • Speaker #0

    Ah, c'était bien plus tard.

  • Speaker #1

    C'était bien plus tard. Deux ans plus tard, donc j'étais toujours chez moi à coller mes petites images sur ma table de salle à manger.

  • Speaker #0

    Donc vous imaginez le bazar ?

  • Speaker #1

    Bazar dans la maison, parce que vous n'avez pas vu l'atelier, mais l'atelier, il y a plein, plein de trucs quand même. C'est énorme ce qu'il y a dans un tout petit espace. Donc... Voilà, donc imaginez chez moi, avec mes enfants, mon mari et tout, il n'y avait plus de place pour rien, pour manger, pour rien. Il n'y avait que mes collages qui comptaient. Je me réveillais dans la nuit, je ne dormais pas. Et une nuit, à 4h du matin, je me dis, je vais...

  • Speaker #0

    Tu as eu de l'inspiration.

  • Speaker #1

    J'ai eu de l'inspiration, le truc venu du ciel, je ne sais pas d'où. J'ai le sentiment. que je dois mettre du vert et du orange sur un tableau et que je dois faire des projections. Alors je ne sais pas comment font les peintres, parce que je ne sais pas. Donc je mets mon tableau sur ma table et je commence à projeter la peinture orange et vert sur le tableau. J'étais hyper fière de moi. Je regarde mon tableau, je le mets sur un chevalet. C'est exactement ce que je voulais. Je reste une heure devant. Puis après, c'était 6h du matin, donc je retourne me coucher. Et là, mon fils qui arrive, qui me dit, « Ouais, j'en ai marre de cette maison de fous ! »

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    J'en ai mis partout, sur les meubles, sur les murs, sur le canapé, sur la télé, sur tout. Donc voilà. On a tout remplacé. J'ai déménagé dans la semaine. J'ai été chez ma grand-mère à l'époque, qui était en maison de retraite. J'ai investi sa maison pendant un an, donc c'était super pour moi. Ah oui,

  • Speaker #0

    t'avais un espace.

  • Speaker #1

    Parce que j'avais un espace, j'étais chez ma grand-mère. Donc c'était très important pour lui dire au revoir, parce que voilà. Un an plus tard, ma grand-mère est décédée. Donc j'ai remballé mon matériel. père m'a donné cet espace-là où je suis, mon atelier actuel.

  • Speaker #0

    Une partie de ses anciens bureaux.

  • Speaker #1

    Une partie de ses anciens bureaux, pour que je m'installe, en me disant, ça sera temporaire. Et puis là, j'y suis toujours huit ans après, ou neuf ans après, et je suis très bien.

  • Speaker #0

    Donc voilà, on est rue Saint-Honoré, mais en fait, il faut traverser... Un petit chemin, en fait, quand on rentre. Donc, c'est vraiment magique. C'est vraiment le Paris caché. C'est un très bel endroit. Donc, aujourd'hui, depuis ce moment-là, tu travailles ici, tu fais tes œuvres ici, tu as tout organisé. Oui,

  • Speaker #1

    là, je fais des sculptures. Donc, j'ai dû travailler sur des plus petits modèles parce que je me suis dit, ici, je ne pourrai jamais plus travailler de grands modèles, de grands tableaux. Et puis, en fait, j'arrive à tout. travailler sur n'importe quelle taille. Alors là, actuellement, je fais des petits tableaux, mais...

  • Speaker #0

    Il y en a aussi des très grands.

  • Speaker #1

    Il y en a des très grands.

  • Speaker #0

    Raconte-nous New York, parce que ça aussi, c'est une histoire incroyable. Tu vas à New York, qu'est-ce qui se passe ? En vacances, à la base, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Je suis appelée par une galerie de New York, au bout de six mois, qui me contacte et qui me dit « Écoutez, j'aime beaucoup ce que vous faites. Est-ce que vous pouvez venir faire une exposition ? » J'ai une exposition avec plusieurs artistes et j'aimerais que vous en faisiez partie en septembre. Je venais de commencer, c'était juste incroyable. Elle me dit, mais j'aimerais voir vos tableaux d'abord. Donc elle me dit, est-ce que vous pouvez m'envoyer un tableau ? Et bien non, je viens. Donc, nous sommes parties en janvier, ce n'était pas prévu.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    J'ai dit, écoute, on va partir en janvier pour montrer mes tableaux à la galeriste. Donc, on a été une semaine à New York et j'ai fait mon exposition. Donc, j'avais six tableaux à New York dans une super galerie de Soho pendant un mois. Donc, c'était magique et je suis partie avec ma fille.

  • Speaker #0

    Donc voilà, donc aventure incroyable. Tu as commencé les arts créatifs, l'art plastique. enfant pour, à la base, faire de la rééducation. Et finalement, c'est devenu une vocation.

  • Speaker #1

    Et en fait, tous les matériaux que j'utilisais quand j'étais petite, je les utilise là, sur mes tableaux. Voilà,

  • Speaker #0

    donc c'est ça qui est incroyable. Et le message que je voudrais vraiment transmettre à travers ton histoire, c'est que la vie n'est pas un long fleuve tranquille et tout ce qui nous arrive, que ce soit du positif, du moins positif, on peut le sublimer, le transformer. en quelque chose de positif.

  • Speaker #1

    Et il y a du sens dans mes tableaux.

  • Speaker #0

    Et voilà. Alors, raconte-nous un petit peu qu'est-ce que tu veux raconter dans ton tableau. Quel est le message que tu veux donner dans tes tableaux ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est des tableaux extrêmement optimistes. Je ne mets que des images qui me parlent, qui sont gais, qui sont marrantes, qui ne vont pas forcément ensemble. C'est un désordre organisé, tu m'as dit tout à l'heure ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça en fait. C'est vraiment très, très riche et rempli. Ce que je disais à Karine tout à l'heure, c'est que moi, je suis quelqu'un de très ordonné. Il faut que ce soit vraiment clair dans ma tête. Et donc, j'ai besoin de tout ranger, organiser. Et quand j'ai découvert les tableaux de Karine, j'étais dans une période assez... de flou en fait professionnellement puisque j'étais en pleine reconversion et c'est vrai que je l'ai trouvé esthétique mais je me suis dit waouh mais qu'est-ce que c'est le bazar là-dedans, j'ai bien envie de ranger un petit peu ce qui se passe et ce qui est très intéressant c'est que depuis quelques temps maintenant, quelques mois une bonne année on va dire, tout s'est clarifié dans ma tête sur comment j'imagine avancer dans ma carrière et depuis ce moment-là J'ai trouvé l'ordre dans le désordre des tableaux de Karine. Et je vous dis ça, je suis en train de regarder un tableau en face de moi qui est incroyable. Tout ça pour dire que finalement l'art c'est très subjectif et que ça parle aussi, enfin ce qu'on aime et ce qu'on aime moins, ça parle aussi de soi et de comment on est. Et il y a un point commun dans tous tes tableaux.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une petite fille qui a une loupe. Et en fait cet enfant...

  • Speaker #0

    qui regarde à travers une loupe.

  • Speaker #1

    C'est une petite fille, moi je dis que c'est une fille parce que je suis...

  • Speaker #0

    T'as décidé que c'était la seule.

  • Speaker #1

    Mais ça peut être un petit garçon.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est un enfant.

  • Speaker #1

    Qui regarde à travers une loupe et en fait, cet enfant, ça donne le ton de mes tableaux. C'est un enfant noir et blanc et en fait, un enfant, ça peut voir le monde en technicolor ou en noir et blanc. Ça dépend de l'angle de la vie. Voilà. Et je voulais rajouter que, évidemment, mais je ne sais pas si c'est évident pour tout le monde, je n'ai jamais fait d'école d'art. Je n'ai jamais appris à peindre ou à... Ou si tu veux, j'apprends d'autres choses, mais en tout cas, ça, c'est inné. C'est comme ça. Je sais le faire.

  • Speaker #0

    Tu sais le faire.

  • Speaker #1

    Je sais le faire.

  • Speaker #0

    Donc, tu es devenue un artiste. Alors, moi, je fais lien avec les cours de philo de ma fille qui est en terminale. Elle a abordé le thème de l'art. Et donc, alors moi, je n'étais pas du tout d'accord, mais en gros, les philosophes disent que pour être artiste, il faut d'abord maîtriser sa technique pour après être artiste. Qu'est-ce que tu penses de ça ?

  • Speaker #1

    Moi non plus, je ne suis pas d'accord. Non, parce que moi, j'ai toujours su faire, en fait. Ça, je l'avais en moi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    J'avais besoin d'exprimer. Et là, je l'exprime avec des couleurs flashy et des paillettes. Mais je pense que je n'aurais pas pu l'exprimer autrement, en fait. C'est ça. Et que je n'aurais pas pu mettre des images tristes sur mes tableaux. Alors que, voilà, enfin, ce n'est pas moi.

  • Speaker #0

    Du coup, je voudrais rebondir par rapport à ça. Tu ne pouvais pas mettre des images tristes. Sauf que... le 7 octobre, il s'est passé quelque chose en Israël qui nous a tous bouleversés et pour toi, qui crée des œuvres gaies. Ça a eu un impact énorme.

  • Speaker #1

    Ça a eu un impact énorme, dont je commence à parler en ce moment sur mes réseaux. L'impact du 7 octobre, ça m'a mis KO. Mais je dis toujours qu'on s'en fiche de moi. Si tu veux, quand il y a des gens qui sont otages à Gaza ou des soldats qui meurent...

  • Speaker #0

    C'est ça le vrai drame.

  • Speaker #1

    C'est ça le vrai drame. Donc moi, ça n'a aucune importance. Mais simplement, ça a eu un impact concret et terrible sur mon art, parce que je n'ai plus pu venir ici, où il y a plein de couleurs. En fait, ça m'agressait. Ça m'agressait de venir ici, ça m'agressait de créer. Je ne pouvais pas mettre des paillettes et des couleurs fluo sur des images gays, alors que tout se casse la figure. Donc ça a été très dur. Très dur toute l'année dernière. Et puis au mois de mars, j'ai dit à mon mari, écoute, on va arrêter l'atelier. Ça y est, là, je ne suis plus artiste. Je ne me sens plus artiste. Je ne me sens plus rien. On va arrêter. Et il m'a dit, ben non, en fait, tu n'as qu'à rester sur le canapé quelques temps. Ce n'est pas grave, ça va revenir. Ou ça ne reviendra pas, mais on garde l'atelier. Pourquoi on arrêterait ? Donc il a été super. Et en fait, je me suis mise à écrire. À écrire sur moi, à écrire sur mes sentiments, sur ma solitude. en tant que juive, sur l'antimétisme, que je ne comprends pas, sur les gens qui veulent cette société-là, qui veulent l'obscurantisme, alors qu'Israël, c'est tout l'inverse. Donc, il y a plein de choses. Il y a plein de choses qui font que ça m'a permis de comprendre. Mais je ne savais pas quoi faire pour mon art. Et puis, en fait, je me suis mise à écrire beaucoup, Et un jour, je me suis dit, mais en fait, je travaille avec mon cœur. Mon cœur, mes sentiments, c'est tout le sens de mon travail. Donc, je vais mettre mes sentiments sur les tableaux. Et j'ai dit, je vais faire des cœurs, des tableaux en forme de cœur. Eh bien, ça m'a guéri. Ça m'a guéri de mettre des rubans jaunes sur des cœurs. Les ribands jaunes, c'est le signe du rose total. Ça m'a guérie. Et j'ai pu faire des tableaux autres et avoir des projets à partir du moment où j'ai fait mon premier tableau. Donc, mes tableaux-coeurs s'appellent Art is Art.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ça m'a sauvée.

  • Speaker #0

    Et donc, le 27 octobre ?

  • Speaker #1

    le 27 mars et donc le 27 mars je fais un vernissage le 27 mars ici à l'atelier, à côté et je vais exposer mes tableaux que j'ai fait et ces tableaux là ils sont une résurrection et je fais aussi des tableaux sur les femmes un thème sur les femmes en noir et blanc Alors que moi, je n'utilise que de la couleur. Et en fait, ça donne une certaine couleur au tableau.

  • Speaker #0

    Donc voilà, on va mettre dans le texte descriptif de l'épisode, on mettra l'adresse du site de Karine. En tout cas, merci pour ton partage, le partage de ton expérience. Mais c'est bien plus que ça, en fait. C'est de ta résurrection. Tu as eu plusieurs vies, plusieurs renaissances. Et que voilà, quoi qu'il arrive, on peut toujours faire quelque chose dans ce monde. Et on va passer aux Holy Questions. Allez, c'est une question que je pose à tous mes invités. T'es prête ? Alors, est-ce que tu as une routine le matin pour passer une bonne journée ? Alors,

  • Speaker #1

    j'écoute souvent des podcasts. Alors, des fois le tien, des fois d'autres. Dans ma salle de bain.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je passe au moins un quart d'heure, vingt minutes dans ma salle de bain. Et en général, je ne mange pas le matin. D'accord,

  • Speaker #0

    très bien. Alors, la question suivante, quel est le projet dans ta carrière dont tu es le plus fière ? Le tableau que tu as fait, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    C'est Carpop.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est le projet. Carpop, c'est le projet de ma vie, en fait.

  • Speaker #0

    Une personne, un mentor qui t'a inspirée ou qui t'inspire toujours dans ta carrière ?

  • Speaker #1

    Dans ma carrière, dans ma vie, dans mon quotidien, c'est ma mère.

  • Speaker #0

    Ta mère ? Quelle est ta devise dans la vie ?

  • Speaker #1

    C'est vivre. J'aime la vie et vivre et croquer la vie.

  • Speaker #0

    Vivre et croquer la vie. Magnifique. Est-ce qu'il y aurait un livre que tu nous conseillerais de lire, Karine ?

  • Speaker #1

    Alexandre Jolien.

  • Speaker #0

    D'accord,

  • Speaker #1

    Alexandre Jolien. En fait, Alexandre Jolien, je pense que c'est lui qui m'a inspirée. En fait, quand j'ai lu son livre, je ne me rappelle plus du titre justement, il faudra regarder. Mais quand j'ai lu son livre, je n'ai pas arrêté de pleurer parce que c'était exactement ce que j'avais besoin de sortir.

  • Speaker #0

    Incroyable. Une chanson que je pourrais rajouter à la playlist Holywork ?

  • Speaker #1

    Du Jean-Jacques Goldman.

  • Speaker #0

    Du Jean-Jacques Goldman.

  • Speaker #1

    Du Jean-Jacques Goldman.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de mettre « C'est ta chance » .

  • Speaker #1

    Allez.

  • Speaker #0

    J'adore cette chanson. Est-ce que tu penses à une personne que je pourrais inviter dans ce podcast ? Oui.

  • Speaker #1

    Sonia Khaen.

  • Speaker #0

    Ah ouais. Sonia Khaen. Ça marche. Et on passe à la dernière question. Je vais te proposer de tirer une petite carte et on va en tirer le mot de la fin de cet épisode. OK.

  • Speaker #1

    La culpabilité.

  • Speaker #0

    Très bien. Qu'est-ce que c'est le message ?

  • Speaker #1

    Laissez les reproches et les regrets derrière vous pour plus de légèreté.

  • Speaker #0

    Bah ouais. Incroyable. Bah voilà. Une carpop.

  • Speaker #1

    Bah voilà. C'est tout à fait ça.

  • Speaker #0

    C'est tout à fait ça. Magnifique. En tout cas, merci beaucoup Karine de ton partage. Chers auditeurs, j'espère que cette histoire vous a inspiré. Et voilà, une belle histoire de résilience. Ça me tenait à cœur de la partager sur ce podcast. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode, certainement avec un autre invité. Je vous embrasse et je vous dis à bientôt, à tout bientôt. Merci beaucoup, Carole.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Holy Work, c'est aussi un cabinet de coaching pour les entreprises et les particuliers qui propose des programmes de coaching, des formations en management et aussi des bilans de compétences. Je vous donne rendez-vous sur le site holywork.fr pour découvrir nos accompagnements en détail. Et ne manquez aucune info Holy Work en vous inscrivant à la newsletter et en ajoutant ce podcast à vos favoris. Et n'oubliez pas, make each workday a holiday. À très bientôt !

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Description

Dans cet épisode bouleversant et lumineux, je vous emmène dans l’univers de Karine Azoulay, alias Karpop.


Artiste peintre autodidacte, Karine a traversé des épreuves rares dès l’enfance – un AVC à 5 ans – pour ensuite se reconstruire, créer, et rayonner. Nous parlons d’art, de résilience, de transmission, de reconversion, d’Israël, d’émotions, et surtout de renaissance. Une conversation profondément humaine, où l’on découvre comment sublimer les épreuves en beauté et en couleur.


À écouter absolument si vous avez besoin d’inspiration pour avancer, créer, ou simplement croire que tout est encore possible.


🔗 Dans cet épisode nous avons évoqué :


🚀 HoliWork, c’est aussi un cabinet de coaching. Nous proposons des programmes de coaching, des formations en management et en soft skills, et des bilans de compétences. Rendez-vous sur HoliWork.fr pour découvrir nos accompagnements en détail et réserver un RDV découverte !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Céline Athias, je suis exécutive coach certifié et je vous souhaite la bienvenue dans mon podcast Holywork. Avec Holywork, je vous invite à rendre vos journées de travail aussi épanouissantes que vos journées de vacances. Dans cette deuxième saison, à travers les témoignages de mes invités et aussi les épisodes solos, nous allons explorer comment évolue le monde du travail et découvrir de nouvelles clés pour vous aider à progresser. Alors, si vous avez envie d'ajouter une dose de joie dans votre quotidien professionnel, vous êtes au bon endroit. C'est parti pour un nouvel épisode. Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Holywork. Je suis très heureuse de vous retrouver aujourd'hui pour un nouvel épisode où nous allons nous intéresser au parcours d'une personne, je dirais atypique, exceptionnelle. incroyablement sensible. Alors, je vais vous dire son nom directement parce que ça sera plus simple. Il s'agit de Karine Azoulay. Son nom de scène, c'est Carpop. Elle est en effet artiste peintre. Je ne sais pas, peut-être qu'elle va plus définir. Nous sommes actuellement dans son atelier et nous sommes en train de filmer également notre entretien. Donc, vous pourrez voir dans les morceaux de vidéos qu'on diffusera. la table sur laquelle elle fait ses œuvres, voilà, elle crée ses œuvres. Bienvenue à vous. Je suis en train d'improviser complètement cette introduction parce que cet épisode, on l'a prévu depuis très très longtemps. Ça fait de nombreuses années qu'on se connaît avec Karine et dès que j'ai créé mon podcast, j'ai tout de suite eu l'idée de l'interviewer tellement son parcours est juste incroyable et riche de résilience. Donc aujourd'hui, effectivement... J'ai dévoilé le thème de l'émission, on va parler résilience, on va parler reconstruction, on va parler de sublimation, de tout ce qu'on peut faire avec tout ce qu'on a en soi. Je crois que c'est ça. Alors déjà, je te souhaite la bienvenue Karine.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et je te remercie du fond du cœur d'avoir accepté cette interview. Alors effectivement, tu es artiste. Mais tu as un parcours très, très riche qui fait que tu es arrivée à cette activité-là. Et c'est ça que je voudrais qu'on explore ensemble, que tu nous racontes. Et tout a commencé quand tu étais très, très jeune, en fait, quand tu avais 5 ans. Oui,

  • Speaker #1

    j'ai parlé de mes quatre naissances, en fait, mes quatre vies qui se mettent les unes sur les autres comme des Legos.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, j'ai 53 ans.

  • Speaker #0

    C'est bien de commencer par la fin. Voilà,

  • Speaker #1

    j'ai 53 ans et je suis faite de toutes mes vies, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    De zéro à cinq ans, j'ai dû être aimée, j'ai dû vivre la vie d'une petite fille, l'évolution d'une petite fille normale. J'allais à l'école, j'ai eu mon petit frère qui a trois ans de moins que moi. Tout allait bien, mais ça, je ne m'en rappelle pas, parce qu'à cinq ans... J'ai eu un AVC.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    J'ai eu une hémiplégie.

  • Speaker #0

    À 5 ans ?

  • Speaker #1

    À 5 ans.

  • Speaker #0

    Complètement atypique quand même.

  • Speaker #1

    Complètement. Ça n'arrive jamais. Ok. J'ai eu un AVC et j'ai été hémiplégique. Hémiplégie massive, droite.

  • Speaker #0

    Donc, hémiplégie, on explique ce que c'est. C'est donc un côté du corps.

  • Speaker #1

    La paralysie du corps. Le corps paralysé. Et normalement, c'est une pathologie qui arrive aux personnes... âgés, enfin aux vieux, qui ont des problèmes de cœur, d'artère,

  • Speaker #0

    etc.

  • Speaker #1

    Et moi, ça m'est arrivé malheureusement à l'âge de 5 ans. Et ça a été très grave. Et j'ai failli mourir. J'ai été 9 mois à l'hôpital. 9 mois dont je ne me rappelle pas de grand-chose pendant ces 9 mois. Donc, j'ai eu mon accident le 27 novembre 76.

  • Speaker #0

    D'accord. Et là, une nouvelle vie commence.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, ça a été une nouvelle vie. Ça a été une nouvelle naissance dans un monde que... Alors moi, évidemment, je n'étais pas consciente, mais en tout cas, pour mes parents, c'était un nouveau monde.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Le monde du handicap, le monde de la maladie, le monde de l'inconnu complet, la peur. Et en fait, ma mère et mon père sont allés voir le neurologue au bout d'une semaine quand j'ai eu mon accident. Et ma mère n'a pas... pu entendre ce qu'il disait parce que je ne devais pas grandir normalement des deux côtés. Oui,

  • Speaker #0

    d'accord.

  • Speaker #1

    Je devais... Ben oui, une petite fille, forcément, elle grandit. Donc, je ne devais pas grandir pareil des deux côtés parce que j'étais complètement paralysée du côté droit.

  • Speaker #0

    Donc, en fait, si je résume, parce qu'on va aller un peu vite sur cette partie-là parce que moi, ce qui m'intéresse, c'est la suite, c'est que du coup, le diagnostic du médecin est très, très...

  • Speaker #1

    négatif.

  • Speaker #0

    Et tes parents n'acceptent pas cette réalité-là et ils décident de se battre pour t'aider à grandir coûte que coûte.

  • Speaker #1

    Coute que coûte. Donc ma mère et mon père, ma mère m'a fait faire tous les sports inimaginables, donc natation, vélo, tennis, tous les week-ends et toutes les vacances scolaires jusqu'à l'âge de 15 ans. Donc de 5 à 15 ans, j'ai fait de la rééducation tous les jours. Parallèlement à ça, j'avais l'école. Donc l'école, ça se passait mal parce que j'étais pas capable d'apprendre normalement. À l'âge de 5 ans, quand je suis arrivée à 6 ans à l'école en CP, j'avais tout oublié des apprentissages que j'avais pu faire. Donc j'avais tout à réapprendre. Et j'ai été prise en charge par des kinés, des ergothérapeutes très bien, qui venaient à la maison.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ma mère ne voulait plus m'amener à l'hôpital, elle a tout fait à la maison, en fait, pour moi. Et comme ça, ça a été jusqu'à l'âge de 15 ans. Et en fait, maire éducatrice et ergothérapeute. C'était les prémices de la rééducation, donc on ne savait pas trop. Je ne sais pas si les kinés avaient autant de connaissances que maintenant, mais en tout cas, elles m'ont fait faire énormément de travaux manuels. Pour faire travailler un enfant en kinésithérapie tous les jours, à mettre des carrés dans des carrés et des ronds dans des ronds, ce n'est pas marrant. Donc, je faisais...

  • Speaker #0

    Ils ont dû être créatifs aussi. Alors,

  • Speaker #1

    j'utilisais... Je... du macramé, des paillettes, de la poterie, de différents matériaux que j'ai utilisés jusqu'à l'âge de 14-15 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, et ça, c'était tous les jours. Donc, c'était très pénible. Et l'école...

  • Speaker #0

    Mais bon, tu as quand même fini par grandir.

  • Speaker #1

    J'ai grandi normalement parce que ma mère était toujours derrière moi, mes parents étaient toujours derrière moi. Et me solliciter sans arrêt. En fait, c'est ça, c'est que j'étais sollicitée sans arrêt. Et voilà.

  • Speaker #0

    Ils n'ont rien lâché.

  • Speaker #1

    Ils n'ont rien lâché. J'ai eu la chance de connaître mon mari. Alors, socialement, je n'avais pas d'amis. C'était très dur. Je me sentais très, très différente. J'avais beaucoup de mal à interagir avec les gens parce que j'avais peur que ce que je dis, ça soit débile ou que ça soit... que ça ne soit pas approprié. Donc, je me taisais. Donc, ça a été très dur pour moi. Et j'ai eu la chance de connaître mon mari à l'âge de 20 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et on s'est mariés à 22 ans.

  • Speaker #0

    Tu avais 22 ans quand tu es mariée ?

  • Speaker #1

    J'avais 22 ans quand je me suis mariée et j'ai eu mon fils à 23. Incroyable. Donc, en fait, j'ai toujours rêvé plus ou moins de... Du prince charmant, d'avoir deux, deux. Mais je savais que ce n'était pas pour moi et que c'était... Donc, quand j'ai connu mon mari, tout s'est concrétisé. Et puis, je rêvais secrètement de... Parce que j'adore les enfants et j'adorais les bébés. Donc, je me suis dit, est-ce que je pourrais ? Est-ce que je ne pourrais pas ? Donc, dès que je me suis mariée, on a eu le bébé. On a eu Jonathan tout de suite, qui a 30 ans demain.

  • Speaker #0

    Waouh, incroyable !

  • Speaker #1

    Voilà, donc...

  • Speaker #0

    On est le 5 mars quand on enregistre, pour info les amis.

  • Speaker #1

    Donc, il y a 30 ans, je me suis mariée, j'ai eu mon fils, et j'ai eu trois enfants. J'ai trois enfants.

  • Speaker #0

    Félicitations ! Merci. Et en parlant de ça, tu as travaillé quand même. Tes parents ne t'ont pas lâchée jusqu'au bout ?

  • Speaker #1

    En fait, mon père voulait absolument que je passe mon bac, même si je ne l'avais pas. Donc j'ai été jusqu'en terminale. Et en terminale, je pensais que c'était fini. Et mon père m'a dit... Mon père m'a inscrit dans une école de publicité qui s'appelle l'ESP, qui existe toujours, je crois. D'accord. Ça n'a servi à rien, parce que j'étais pas dans le truc. Mais n'empêche qu'il voulait que je fasse des études et que j'arrive quelque part. On ne savait pas où. On n'a jamais su où. Mais... Quelque part.

  • Speaker #0

    Mais tu y es allée quand même.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'écoutais mes parents. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Voilà, donc les enfants, il faut toujours écouter les parents. Sachez-le.

  • Speaker #1

    Après ça...

  • Speaker #0

    Donc, tu as fait tes études de publicité et ensuite...

  • Speaker #1

    Et ensuite, j'ai commencé à travailler chez mon père, qui avait une société d'édition, édition d'agenda à l'époque, quand on utilisait encore des agendas. Tu sais que ça revient d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Oui. Ça revient les agendas. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. Donc, édition d'agenda. J'allais voir les entreprises pour leur proposer des agendas personnalisés.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    J'ai fait ça pendant 20 ans.

  • Speaker #0

    Donc là, on en est dans ta troisième vie. On est dans ta troisième vie. Tu m'as dit que j'avais quatre naissances. Deuxième. On est encore dans ta deuxième.

  • Speaker #1

    Non, ma troisième. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ma troisième. Première vie, deuxième.

  • Speaker #1

    Donc voilà. Et puis à l'âge de 30 ans, j'avais mes trois enfants.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    J'étais... Normalement, j'avais tout ce qu'il me fallait dans la vie pour être heureuse.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    J'avais mes enfants, j'avais mon mari, j'avais mes parents, j'avais mon frère, j'avais quelques amis. Tout allait bien et rien n'allait. Je me suis sentie... Mal, mal dans ma peau, mal dans... Tout avait été trop vite, en fait. Mais ça, je ne le savais pas. Tout avait été trop vite, et puis ce n'était pas moi qui avais impulsé le processus, donc je me sentais mal intérieurement. J'avais toujours une boule dans le ventre, je me demandais ce que je pouvais faire. Donc, mes amis et mon mari, ils ont été top parce qu'ils m'ont écoutée à chaque fois. Supposer que j'allais faire vendre des sacs, que j'allais me mettre sur eBay, que j'allais devenir une star de eBay. Parce que je savais vendre sur eBay. Je me suis dit, je vais pouvoir devenir une star de eBay. Bon, bref. Et puis, ça n'allait pas. Et je n'étais pas bien et je pleurais souvent. Peut-être que c'est des dépressions postpartum, j'en sais rien, mais en tout cas, j'avais un mal-être.

  • Speaker #0

    Moi, ça me fait penser un petit peu comme, tu sais, quand tu es très occupée, par exemple, tu prépares une fête. J'ai eu ça, par exemple, pour la bataille de mes enfants. Tu prépares une fête pendant un an, tu es hyper excitée, tu te prépares. Ensuite, le jour J, les gens sont là, tu es euphorique et tout ça. Et après, le lendemain, en fait, tu n'as plus rien. C'est un peu comme un baby blues. Moi, ça me fait un peu penser à ça, en fait. C'est ça. Tu t'es reconstruite, après tout est allé très vite, ton mariage, tes enfants et tout ça. Et puis là, qu'est-ce que je fais maintenant, quoi ?

  • Speaker #1

    Ça y est. Et puis j'avais une vie plan-plan, alors j'avais une vie heureuse.

  • Speaker #0

    Mais tu n'avais que 30 ans.

  • Speaker #1

    J'avais 30 ou 32 ans, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, voilà.

  • Speaker #1

    Et puis, j'avais l'une de mes meilleures amies qui était psy.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc c'était elle que je me confiais, que je râlais. J'avais pas besoin de fille puisque je l'avais à elle. En direct, c'était super. Puis un jour, elle n'a pas répondu exactement ce que je voulais. Je lui ai dit, moi j'ai besoin d'un vrai psy. Pour la faire rager. Et puis elle me dit, ah ouais, justement, ok, super. Écoute, alors tu veux aller voir un vrai psy ? Et donc elle m'a envoyée chez une psy extraordinaire. Et je pense que je suis devenue artiste grâce à elle. Grâce à ces séances, oui. Alors, ni elle ni moi, on savait que je deviendrais artiste. Voilà, je suis devenue artiste au bout de 40 ans, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    40 et demi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je suis devenue artiste du jour au lendemain.

  • Speaker #0

    Alors moi, je voudrais que tu me racontes ça parce qu'en fait, ce qu'il faut que vous sachiez, chers amis auditeurs, c'est que... Quand j'ai rencontré Karine, on s'est retrouvés à aller à l'autre bout de Paris un jour pour une réunion BNI. On ne se connaissait pas, on s'était rencontrés la veille à une conférence, un truc un peu improbable. Et elle m'a proposé ce BNI. Donc les BNI, comme vous le savez peut-être, c'est des réunions hebdomadaires qui ont lieu à 7h du matin, avant que les gens aillent travailler. Et donc, son BNI était dans le 9e. Et comme on n'habitait pas très loin l'une de l'autre, elle m'a dit, je t'accompagne. Et donc, on se retrouve à 7h du matin dans sa voiture, avec personne dans la rue. Il faisait nuit, c'était l'hiver. La meuf, très, très motivée quand même pour développer son réseau parce que franchement, c'était pas... Voilà. Et donc, dans la voiture, elle m'a raconté ce qu'elle va vous raconter maintenant, qui est juste incroyable.

  • Speaker #1

    Ah, je ne me rappelle pas.

  • Speaker #0

    Cette nuit-là, où tu fais un truc incroyable chez toi.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ça s'est passé. Moi, j'ai toujours fait des ateliers parce que comme j'adore ça, parce que j'ai été élevée aux travaux manuels avec mes kinés, avec mes enfants, quand j'ai eu mon fils, j'ai commencé à lui faire faire des travaux manuels. Et puis, à l'âge de 10-12 ans, il m'a dit « Maman, il y en a marre. Moi, je préfère les copains et le tennis. » à tes trucs. Donc voilà. Et j'ai arrêté ce que je faisais avec mes enfants et j'ai commencé à faire mes tableaux. Et je me suis constituée un thème sur New York.

  • Speaker #0

    Alors, comment tu fais tes tableaux ? Il faut que tu expliques, c'est du collage.

  • Speaker #1

    Alors, c'est du collage, c'est du volume.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    À la base, je pars d'une toile blanche. J'explique pour que les auditeurs comprennent. Je pars d'une toile blanche, je mets du volume dessus, ensuite je laisse sécher, ensuite je mets des collages, de la peinture, des paillettes.

  • Speaker #0

    Je vous explique, on est dans son atelier et derrière, il y a une bibliothèque avec plein de classeurs remplis d'images. Il y en a au moins 20, 25, 30. Et donc, tu vas piocher dans ces images-là au gré de ton inspiration.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Tout à fait. Et ça, je le fais donc naturellement. Et un jour...

  • Speaker #0

    C'est incroyable. Ce que tu ne dis pas, c'est que tu fais tout avec une main. Parce que la main droite, tu t'en sers pour tenir un petit peu tes supports, même pas en fait. Donc, tu fais tout d'une main. Elle prend les papiers, elle découpe, elle colle, tout ça. Tout ça, c'est avec une main. Et c'est ça qui est incroyable.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tu ne dis pas ça.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est naturel. Donc, je fais ça. Et il y a beaucoup de peinture, il y a beaucoup de paillettes, il y a beaucoup de... Et puis, mes tableaux sont extrêmement gais, en fait. Je mets plein de positifs. Et les gens qui viennent ici, ils sont dans mon monde, en fait. Dans le monde de Carpop.

  • Speaker #0

    Mais avant, qui est l'atelier ici ? Raconte-moi.

  • Speaker #1

    Donc, tu étais... En fait, je fais ça pour moi. et que pour moi, parce que je n'en parle à personne. Et une amie à moi vient déjeuner avec moi quand je travaillais chez mon père à l'époque, rue Saint-Honoré. Elle vient avec moi déjeuner et elle me dit écoute, ce soir, vous allez venir voir une pièce de théâtre ou un cinéma, je me rappelle plus qu'elle me disait un truc génial. Non, non, ce soir, je ne peux pas, tu me laisses. Je ne peux pas, ce soir, je dois terminer un tableau. Elle me dit, mais tu fais des tableaux. Je dis, oui, oui, je fais des tableaux. Et je lui montre sur mon iPhone 1 ou 2 à l'époque, les tableaux. Elle me dit, non mais j'adore en fait, je veux venir chez toi. Je dis, demain matin, si tu veux, tu viens, il n'y a pas de problème, tu viens. Et elle est venue. Et là, elle m'a acheté deux tableaux.

  • Speaker #0

    Ta première cliente.

  • Speaker #1

    Ma première cliente, elle a voulu me les acheter, parce que moi, généralement, je les offrais. Donc, elle a voulu me les acheter. Et ça m'a fait un espèce de tsunami dans ma tête. Je me suis dit, je suis capable de vivre de ça. Et je suis venue à l'atelier en métro, au bureau de mon père en métro.

  • Speaker #0

    À l'époque, c'était encore un bureau ici.

  • Speaker #1

    Au bureau de mon père en métro. Et les 15 minutes que j'ai eues m'ont suffi à prendre la décision de m'arrêter et de ne faire plus que ça de ma vie. Plus que peindre de ma vie. J'avais envie d'arrêter complètement ce que je faisais. pour me consacrer à ça. Et c'était la seule fois où je n'avais pas besoin de demander à qui que ce soit l'avis. C'était sûr et certain que j'allais faire ça. Et je suis arrivée au bureau. J'étais dans le bureau de mon père. J'ai dit, écoute, papa, je vais m'arrêter. Et là, il m'a dit, tu as raison, tu as du talent. OK, fais-le.

  • Speaker #0

    C'est incroyable les parents que tu as, c'est quand même incroyable comment ils sont empowerés, comme on dit en anglais. C'est génial.

  • Speaker #1

    Et donc voilà, au bout de deux semaines, j'étais dans une exposition plus ou moins professionnelle, Bnébrite, Espace Catherine Max à l'époque, Arletty maintenant. Et là, j'ai vendu huit tableaux. Incroyable. Ce jour-là. Incroyable. À des gens que je ne connaissais pas.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et quatre le lendemain, un restaurateur près d'ici, un copain restaurateur, à qui je suis venue raconter... L'histoire folle qui m'était arrivée la veille. Et en fait, il m'a dit, ok, ok, lesquelles sont encore disponibles ? Je lui ai dit, celui-là, celui-là, celui-là, celui-là. Ok, je les prends, je les amène à Ibiza chez moi. Et six mois plus tard, j'étais à New York. Voilà, enfin, c'est fou.

  • Speaker #0

    Mais qu'est-ce qui s'est passé cette nuit-là, où tu as peint toute la nuit ? Et tu te souviens de cette histoire que tu m'as racontée ? Moi, elle m'avait vachement marquée.

  • Speaker #1

    Quand j'ai peint le drapeau de... Je ne sais plus,

  • Speaker #0

    mais en fait, ton fils se lève pour aller à l'école et il te voit...

  • Speaker #1

    Ah oui, alors ça, c'était bien plus tard.

  • Speaker #0

    Ah, c'était bien plus tard.

  • Speaker #1

    C'était bien plus tard. Deux ans plus tard, donc j'étais toujours chez moi à coller mes petites images sur ma table de salle à manger.

  • Speaker #0

    Donc vous imaginez le bazar ?

  • Speaker #1

    Bazar dans la maison, parce que vous n'avez pas vu l'atelier, mais l'atelier, il y a plein, plein de trucs quand même. C'est énorme ce qu'il y a dans un tout petit espace. Donc... Voilà, donc imaginez chez moi, avec mes enfants, mon mari et tout, il n'y avait plus de place pour rien, pour manger, pour rien. Il n'y avait que mes collages qui comptaient. Je me réveillais dans la nuit, je ne dormais pas. Et une nuit, à 4h du matin, je me dis, je vais...

  • Speaker #0

    Tu as eu de l'inspiration.

  • Speaker #1

    J'ai eu de l'inspiration, le truc venu du ciel, je ne sais pas d'où. J'ai le sentiment. que je dois mettre du vert et du orange sur un tableau et que je dois faire des projections. Alors je ne sais pas comment font les peintres, parce que je ne sais pas. Donc je mets mon tableau sur ma table et je commence à projeter la peinture orange et vert sur le tableau. J'étais hyper fière de moi. Je regarde mon tableau, je le mets sur un chevalet. C'est exactement ce que je voulais. Je reste une heure devant. Puis après, c'était 6h du matin, donc je retourne me coucher. Et là, mon fils qui arrive, qui me dit, « Ouais, j'en ai marre de cette maison de fous ! »

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    J'en ai mis partout, sur les meubles, sur les murs, sur le canapé, sur la télé, sur tout. Donc voilà. On a tout remplacé. J'ai déménagé dans la semaine. J'ai été chez ma grand-mère à l'époque, qui était en maison de retraite. J'ai investi sa maison pendant un an, donc c'était super pour moi. Ah oui,

  • Speaker #0

    t'avais un espace.

  • Speaker #1

    Parce que j'avais un espace, j'étais chez ma grand-mère. Donc c'était très important pour lui dire au revoir, parce que voilà. Un an plus tard, ma grand-mère est décédée. Donc j'ai remballé mon matériel. père m'a donné cet espace-là où je suis, mon atelier actuel.

  • Speaker #0

    Une partie de ses anciens bureaux.

  • Speaker #1

    Une partie de ses anciens bureaux, pour que je m'installe, en me disant, ça sera temporaire. Et puis là, j'y suis toujours huit ans après, ou neuf ans après, et je suis très bien.

  • Speaker #0

    Donc voilà, on est rue Saint-Honoré, mais en fait, il faut traverser... Un petit chemin, en fait, quand on rentre. Donc, c'est vraiment magique. C'est vraiment le Paris caché. C'est un très bel endroit. Donc, aujourd'hui, depuis ce moment-là, tu travailles ici, tu fais tes œuvres ici, tu as tout organisé. Oui,

  • Speaker #1

    là, je fais des sculptures. Donc, j'ai dû travailler sur des plus petits modèles parce que je me suis dit, ici, je ne pourrai jamais plus travailler de grands modèles, de grands tableaux. Et puis, en fait, j'arrive à tout. travailler sur n'importe quelle taille. Alors là, actuellement, je fais des petits tableaux, mais...

  • Speaker #0

    Il y en a aussi des très grands.

  • Speaker #1

    Il y en a des très grands.

  • Speaker #0

    Raconte-nous New York, parce que ça aussi, c'est une histoire incroyable. Tu vas à New York, qu'est-ce qui se passe ? En vacances, à la base, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Je suis appelée par une galerie de New York, au bout de six mois, qui me contacte et qui me dit « Écoutez, j'aime beaucoup ce que vous faites. Est-ce que vous pouvez venir faire une exposition ? » J'ai une exposition avec plusieurs artistes et j'aimerais que vous en faisiez partie en septembre. Je venais de commencer, c'était juste incroyable. Elle me dit, mais j'aimerais voir vos tableaux d'abord. Donc elle me dit, est-ce que vous pouvez m'envoyer un tableau ? Et bien non, je viens. Donc, nous sommes parties en janvier, ce n'était pas prévu.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    J'ai dit, écoute, on va partir en janvier pour montrer mes tableaux à la galeriste. Donc, on a été une semaine à New York et j'ai fait mon exposition. Donc, j'avais six tableaux à New York dans une super galerie de Soho pendant un mois. Donc, c'était magique et je suis partie avec ma fille.

  • Speaker #0

    Donc voilà, donc aventure incroyable. Tu as commencé les arts créatifs, l'art plastique. enfant pour, à la base, faire de la rééducation. Et finalement, c'est devenu une vocation.

  • Speaker #1

    Et en fait, tous les matériaux que j'utilisais quand j'étais petite, je les utilise là, sur mes tableaux. Voilà,

  • Speaker #0

    donc c'est ça qui est incroyable. Et le message que je voudrais vraiment transmettre à travers ton histoire, c'est que la vie n'est pas un long fleuve tranquille et tout ce qui nous arrive, que ce soit du positif, du moins positif, on peut le sublimer, le transformer. en quelque chose de positif.

  • Speaker #1

    Et il y a du sens dans mes tableaux.

  • Speaker #0

    Et voilà. Alors, raconte-nous un petit peu qu'est-ce que tu veux raconter dans ton tableau. Quel est le message que tu veux donner dans tes tableaux ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est des tableaux extrêmement optimistes. Je ne mets que des images qui me parlent, qui sont gais, qui sont marrantes, qui ne vont pas forcément ensemble. C'est un désordre organisé, tu m'as dit tout à l'heure ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça en fait. C'est vraiment très, très riche et rempli. Ce que je disais à Karine tout à l'heure, c'est que moi, je suis quelqu'un de très ordonné. Il faut que ce soit vraiment clair dans ma tête. Et donc, j'ai besoin de tout ranger, organiser. Et quand j'ai découvert les tableaux de Karine, j'étais dans une période assez... de flou en fait professionnellement puisque j'étais en pleine reconversion et c'est vrai que je l'ai trouvé esthétique mais je me suis dit waouh mais qu'est-ce que c'est le bazar là-dedans, j'ai bien envie de ranger un petit peu ce qui se passe et ce qui est très intéressant c'est que depuis quelques temps maintenant, quelques mois une bonne année on va dire, tout s'est clarifié dans ma tête sur comment j'imagine avancer dans ma carrière et depuis ce moment-là J'ai trouvé l'ordre dans le désordre des tableaux de Karine. Et je vous dis ça, je suis en train de regarder un tableau en face de moi qui est incroyable. Tout ça pour dire que finalement l'art c'est très subjectif et que ça parle aussi, enfin ce qu'on aime et ce qu'on aime moins, ça parle aussi de soi et de comment on est. Et il y a un point commun dans tous tes tableaux.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une petite fille qui a une loupe. Et en fait cet enfant...

  • Speaker #0

    qui regarde à travers une loupe.

  • Speaker #1

    C'est une petite fille, moi je dis que c'est une fille parce que je suis...

  • Speaker #0

    T'as décidé que c'était la seule.

  • Speaker #1

    Mais ça peut être un petit garçon.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est un enfant.

  • Speaker #1

    Qui regarde à travers une loupe et en fait, cet enfant, ça donne le ton de mes tableaux. C'est un enfant noir et blanc et en fait, un enfant, ça peut voir le monde en technicolor ou en noir et blanc. Ça dépend de l'angle de la vie. Voilà. Et je voulais rajouter que, évidemment, mais je ne sais pas si c'est évident pour tout le monde, je n'ai jamais fait d'école d'art. Je n'ai jamais appris à peindre ou à... Ou si tu veux, j'apprends d'autres choses, mais en tout cas, ça, c'est inné. C'est comme ça. Je sais le faire.

  • Speaker #0

    Tu sais le faire.

  • Speaker #1

    Je sais le faire.

  • Speaker #0

    Donc, tu es devenue un artiste. Alors, moi, je fais lien avec les cours de philo de ma fille qui est en terminale. Elle a abordé le thème de l'art. Et donc, alors moi, je n'étais pas du tout d'accord, mais en gros, les philosophes disent que pour être artiste, il faut d'abord maîtriser sa technique pour après être artiste. Qu'est-ce que tu penses de ça ?

  • Speaker #1

    Moi non plus, je ne suis pas d'accord. Non, parce que moi, j'ai toujours su faire, en fait. Ça, je l'avais en moi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    J'avais besoin d'exprimer. Et là, je l'exprime avec des couleurs flashy et des paillettes. Mais je pense que je n'aurais pas pu l'exprimer autrement, en fait. C'est ça. Et que je n'aurais pas pu mettre des images tristes sur mes tableaux. Alors que, voilà, enfin, ce n'est pas moi.

  • Speaker #0

    Du coup, je voudrais rebondir par rapport à ça. Tu ne pouvais pas mettre des images tristes. Sauf que... le 7 octobre, il s'est passé quelque chose en Israël qui nous a tous bouleversés et pour toi, qui crée des œuvres gaies. Ça a eu un impact énorme.

  • Speaker #1

    Ça a eu un impact énorme, dont je commence à parler en ce moment sur mes réseaux. L'impact du 7 octobre, ça m'a mis KO. Mais je dis toujours qu'on s'en fiche de moi. Si tu veux, quand il y a des gens qui sont otages à Gaza ou des soldats qui meurent...

  • Speaker #0

    C'est ça le vrai drame.

  • Speaker #1

    C'est ça le vrai drame. Donc moi, ça n'a aucune importance. Mais simplement, ça a eu un impact concret et terrible sur mon art, parce que je n'ai plus pu venir ici, où il y a plein de couleurs. En fait, ça m'agressait. Ça m'agressait de venir ici, ça m'agressait de créer. Je ne pouvais pas mettre des paillettes et des couleurs fluo sur des images gays, alors que tout se casse la figure. Donc ça a été très dur. Très dur toute l'année dernière. Et puis au mois de mars, j'ai dit à mon mari, écoute, on va arrêter l'atelier. Ça y est, là, je ne suis plus artiste. Je ne me sens plus artiste. Je ne me sens plus rien. On va arrêter. Et il m'a dit, ben non, en fait, tu n'as qu'à rester sur le canapé quelques temps. Ce n'est pas grave, ça va revenir. Ou ça ne reviendra pas, mais on garde l'atelier. Pourquoi on arrêterait ? Donc il a été super. Et en fait, je me suis mise à écrire. À écrire sur moi, à écrire sur mes sentiments, sur ma solitude. en tant que juive, sur l'antimétisme, que je ne comprends pas, sur les gens qui veulent cette société-là, qui veulent l'obscurantisme, alors qu'Israël, c'est tout l'inverse. Donc, il y a plein de choses. Il y a plein de choses qui font que ça m'a permis de comprendre. Mais je ne savais pas quoi faire pour mon art. Et puis, en fait, je me suis mise à écrire beaucoup, Et un jour, je me suis dit, mais en fait, je travaille avec mon cœur. Mon cœur, mes sentiments, c'est tout le sens de mon travail. Donc, je vais mettre mes sentiments sur les tableaux. Et j'ai dit, je vais faire des cœurs, des tableaux en forme de cœur. Eh bien, ça m'a guéri. Ça m'a guéri de mettre des rubans jaunes sur des cœurs. Les ribands jaunes, c'est le signe du rose total. Ça m'a guérie. Et j'ai pu faire des tableaux autres et avoir des projets à partir du moment où j'ai fait mon premier tableau. Donc, mes tableaux-coeurs s'appellent Art is Art.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ça m'a sauvée.

  • Speaker #0

    Et donc, le 27 octobre ?

  • Speaker #1

    le 27 mars et donc le 27 mars je fais un vernissage le 27 mars ici à l'atelier, à côté et je vais exposer mes tableaux que j'ai fait et ces tableaux là ils sont une résurrection et je fais aussi des tableaux sur les femmes un thème sur les femmes en noir et blanc Alors que moi, je n'utilise que de la couleur. Et en fait, ça donne une certaine couleur au tableau.

  • Speaker #0

    Donc voilà, on va mettre dans le texte descriptif de l'épisode, on mettra l'adresse du site de Karine. En tout cas, merci pour ton partage, le partage de ton expérience. Mais c'est bien plus que ça, en fait. C'est de ta résurrection. Tu as eu plusieurs vies, plusieurs renaissances. Et que voilà, quoi qu'il arrive, on peut toujours faire quelque chose dans ce monde. Et on va passer aux Holy Questions. Allez, c'est une question que je pose à tous mes invités. T'es prête ? Alors, est-ce que tu as une routine le matin pour passer une bonne journée ? Alors,

  • Speaker #1

    j'écoute souvent des podcasts. Alors, des fois le tien, des fois d'autres. Dans ma salle de bain.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je passe au moins un quart d'heure, vingt minutes dans ma salle de bain. Et en général, je ne mange pas le matin. D'accord,

  • Speaker #0

    très bien. Alors, la question suivante, quel est le projet dans ta carrière dont tu es le plus fière ? Le tableau que tu as fait, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    C'est Carpop.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est le projet. Carpop, c'est le projet de ma vie, en fait.

  • Speaker #0

    Une personne, un mentor qui t'a inspirée ou qui t'inspire toujours dans ta carrière ?

  • Speaker #1

    Dans ma carrière, dans ma vie, dans mon quotidien, c'est ma mère.

  • Speaker #0

    Ta mère ? Quelle est ta devise dans la vie ?

  • Speaker #1

    C'est vivre. J'aime la vie et vivre et croquer la vie.

  • Speaker #0

    Vivre et croquer la vie. Magnifique. Est-ce qu'il y aurait un livre que tu nous conseillerais de lire, Karine ?

  • Speaker #1

    Alexandre Jolien.

  • Speaker #0

    D'accord,

  • Speaker #1

    Alexandre Jolien. En fait, Alexandre Jolien, je pense que c'est lui qui m'a inspirée. En fait, quand j'ai lu son livre, je ne me rappelle plus du titre justement, il faudra regarder. Mais quand j'ai lu son livre, je n'ai pas arrêté de pleurer parce que c'était exactement ce que j'avais besoin de sortir.

  • Speaker #0

    Incroyable. Une chanson que je pourrais rajouter à la playlist Holywork ?

  • Speaker #1

    Du Jean-Jacques Goldman.

  • Speaker #0

    Du Jean-Jacques Goldman.

  • Speaker #1

    Du Jean-Jacques Goldman.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de mettre « C'est ta chance » .

  • Speaker #1

    Allez.

  • Speaker #0

    J'adore cette chanson. Est-ce que tu penses à une personne que je pourrais inviter dans ce podcast ? Oui.

  • Speaker #1

    Sonia Khaen.

  • Speaker #0

    Ah ouais. Sonia Khaen. Ça marche. Et on passe à la dernière question. Je vais te proposer de tirer une petite carte et on va en tirer le mot de la fin de cet épisode. OK.

  • Speaker #1

    La culpabilité.

  • Speaker #0

    Très bien. Qu'est-ce que c'est le message ?

  • Speaker #1

    Laissez les reproches et les regrets derrière vous pour plus de légèreté.

  • Speaker #0

    Bah ouais. Incroyable. Bah voilà. Une carpop.

  • Speaker #1

    Bah voilà. C'est tout à fait ça.

  • Speaker #0

    C'est tout à fait ça. Magnifique. En tout cas, merci beaucoup Karine de ton partage. Chers auditeurs, j'espère que cette histoire vous a inspiré. Et voilà, une belle histoire de résilience. Ça me tenait à cœur de la partager sur ce podcast. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode, certainement avec un autre invité. Je vous embrasse et je vous dis à bientôt, à tout bientôt. Merci beaucoup, Carole.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Holy Work, c'est aussi un cabinet de coaching pour les entreprises et les particuliers qui propose des programmes de coaching, des formations en management et aussi des bilans de compétences. Je vous donne rendez-vous sur le site holywork.fr pour découvrir nos accompagnements en détail. Et ne manquez aucune info Holy Work en vous inscrivant à la newsletter et en ajoutant ce podcast à vos favoris. Et n'oubliez pas, make each workday a holiday. À très bientôt !

Description

Dans cet épisode bouleversant et lumineux, je vous emmène dans l’univers de Karine Azoulay, alias Karpop.


Artiste peintre autodidacte, Karine a traversé des épreuves rares dès l’enfance – un AVC à 5 ans – pour ensuite se reconstruire, créer, et rayonner. Nous parlons d’art, de résilience, de transmission, de reconversion, d’Israël, d’émotions, et surtout de renaissance. Une conversation profondément humaine, où l’on découvre comment sublimer les épreuves en beauté et en couleur.


À écouter absolument si vous avez besoin d’inspiration pour avancer, créer, ou simplement croire que tout est encore possible.


🔗 Dans cet épisode nous avons évoqué :


🚀 HoliWork, c’est aussi un cabinet de coaching. Nous proposons des programmes de coaching, des formations en management et en soft skills, et des bilans de compétences. Rendez-vous sur HoliWork.fr pour découvrir nos accompagnements en détail et réserver un RDV découverte !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Céline Athias, je suis exécutive coach certifié et je vous souhaite la bienvenue dans mon podcast Holywork. Avec Holywork, je vous invite à rendre vos journées de travail aussi épanouissantes que vos journées de vacances. Dans cette deuxième saison, à travers les témoignages de mes invités et aussi les épisodes solos, nous allons explorer comment évolue le monde du travail et découvrir de nouvelles clés pour vous aider à progresser. Alors, si vous avez envie d'ajouter une dose de joie dans votre quotidien professionnel, vous êtes au bon endroit. C'est parti pour un nouvel épisode. Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Holywork. Je suis très heureuse de vous retrouver aujourd'hui pour un nouvel épisode où nous allons nous intéresser au parcours d'une personne, je dirais atypique, exceptionnelle. incroyablement sensible. Alors, je vais vous dire son nom directement parce que ça sera plus simple. Il s'agit de Karine Azoulay. Son nom de scène, c'est Carpop. Elle est en effet artiste peintre. Je ne sais pas, peut-être qu'elle va plus définir. Nous sommes actuellement dans son atelier et nous sommes en train de filmer également notre entretien. Donc, vous pourrez voir dans les morceaux de vidéos qu'on diffusera. la table sur laquelle elle fait ses œuvres, voilà, elle crée ses œuvres. Bienvenue à vous. Je suis en train d'improviser complètement cette introduction parce que cet épisode, on l'a prévu depuis très très longtemps. Ça fait de nombreuses années qu'on se connaît avec Karine et dès que j'ai créé mon podcast, j'ai tout de suite eu l'idée de l'interviewer tellement son parcours est juste incroyable et riche de résilience. Donc aujourd'hui, effectivement... J'ai dévoilé le thème de l'émission, on va parler résilience, on va parler reconstruction, on va parler de sublimation, de tout ce qu'on peut faire avec tout ce qu'on a en soi. Je crois que c'est ça. Alors déjà, je te souhaite la bienvenue Karine.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et je te remercie du fond du cœur d'avoir accepté cette interview. Alors effectivement, tu es artiste. Mais tu as un parcours très, très riche qui fait que tu es arrivée à cette activité-là. Et c'est ça que je voudrais qu'on explore ensemble, que tu nous racontes. Et tout a commencé quand tu étais très, très jeune, en fait, quand tu avais 5 ans. Oui,

  • Speaker #1

    j'ai parlé de mes quatre naissances, en fait, mes quatre vies qui se mettent les unes sur les autres comme des Legos.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, j'ai 53 ans.

  • Speaker #0

    C'est bien de commencer par la fin. Voilà,

  • Speaker #1

    j'ai 53 ans et je suis faite de toutes mes vies, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    De zéro à cinq ans, j'ai dû être aimée, j'ai dû vivre la vie d'une petite fille, l'évolution d'une petite fille normale. J'allais à l'école, j'ai eu mon petit frère qui a trois ans de moins que moi. Tout allait bien, mais ça, je ne m'en rappelle pas, parce qu'à cinq ans... J'ai eu un AVC.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    J'ai eu une hémiplégie.

  • Speaker #0

    À 5 ans ?

  • Speaker #1

    À 5 ans.

  • Speaker #0

    Complètement atypique quand même.

  • Speaker #1

    Complètement. Ça n'arrive jamais. Ok. J'ai eu un AVC et j'ai été hémiplégique. Hémiplégie massive, droite.

  • Speaker #0

    Donc, hémiplégie, on explique ce que c'est. C'est donc un côté du corps.

  • Speaker #1

    La paralysie du corps. Le corps paralysé. Et normalement, c'est une pathologie qui arrive aux personnes... âgés, enfin aux vieux, qui ont des problèmes de cœur, d'artère,

  • Speaker #0

    etc.

  • Speaker #1

    Et moi, ça m'est arrivé malheureusement à l'âge de 5 ans. Et ça a été très grave. Et j'ai failli mourir. J'ai été 9 mois à l'hôpital. 9 mois dont je ne me rappelle pas de grand-chose pendant ces 9 mois. Donc, j'ai eu mon accident le 27 novembre 76.

  • Speaker #0

    D'accord. Et là, une nouvelle vie commence.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, ça a été une nouvelle vie. Ça a été une nouvelle naissance dans un monde que... Alors moi, évidemment, je n'étais pas consciente, mais en tout cas, pour mes parents, c'était un nouveau monde.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Le monde du handicap, le monde de la maladie, le monde de l'inconnu complet, la peur. Et en fait, ma mère et mon père sont allés voir le neurologue au bout d'une semaine quand j'ai eu mon accident. Et ma mère n'a pas... pu entendre ce qu'il disait parce que je ne devais pas grandir normalement des deux côtés. Oui,

  • Speaker #0

    d'accord.

  • Speaker #1

    Je devais... Ben oui, une petite fille, forcément, elle grandit. Donc, je ne devais pas grandir pareil des deux côtés parce que j'étais complètement paralysée du côté droit.

  • Speaker #0

    Donc, en fait, si je résume, parce qu'on va aller un peu vite sur cette partie-là parce que moi, ce qui m'intéresse, c'est la suite, c'est que du coup, le diagnostic du médecin est très, très...

  • Speaker #1

    négatif.

  • Speaker #0

    Et tes parents n'acceptent pas cette réalité-là et ils décident de se battre pour t'aider à grandir coûte que coûte.

  • Speaker #1

    Coute que coûte. Donc ma mère et mon père, ma mère m'a fait faire tous les sports inimaginables, donc natation, vélo, tennis, tous les week-ends et toutes les vacances scolaires jusqu'à l'âge de 15 ans. Donc de 5 à 15 ans, j'ai fait de la rééducation tous les jours. Parallèlement à ça, j'avais l'école. Donc l'école, ça se passait mal parce que j'étais pas capable d'apprendre normalement. À l'âge de 5 ans, quand je suis arrivée à 6 ans à l'école en CP, j'avais tout oublié des apprentissages que j'avais pu faire. Donc j'avais tout à réapprendre. Et j'ai été prise en charge par des kinés, des ergothérapeutes très bien, qui venaient à la maison.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ma mère ne voulait plus m'amener à l'hôpital, elle a tout fait à la maison, en fait, pour moi. Et comme ça, ça a été jusqu'à l'âge de 15 ans. Et en fait, maire éducatrice et ergothérapeute. C'était les prémices de la rééducation, donc on ne savait pas trop. Je ne sais pas si les kinés avaient autant de connaissances que maintenant, mais en tout cas, elles m'ont fait faire énormément de travaux manuels. Pour faire travailler un enfant en kinésithérapie tous les jours, à mettre des carrés dans des carrés et des ronds dans des ronds, ce n'est pas marrant. Donc, je faisais...

  • Speaker #0

    Ils ont dû être créatifs aussi. Alors,

  • Speaker #1

    j'utilisais... Je... du macramé, des paillettes, de la poterie, de différents matériaux que j'ai utilisés jusqu'à l'âge de 14-15 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, et ça, c'était tous les jours. Donc, c'était très pénible. Et l'école...

  • Speaker #0

    Mais bon, tu as quand même fini par grandir.

  • Speaker #1

    J'ai grandi normalement parce que ma mère était toujours derrière moi, mes parents étaient toujours derrière moi. Et me solliciter sans arrêt. En fait, c'est ça, c'est que j'étais sollicitée sans arrêt. Et voilà.

  • Speaker #0

    Ils n'ont rien lâché.

  • Speaker #1

    Ils n'ont rien lâché. J'ai eu la chance de connaître mon mari. Alors, socialement, je n'avais pas d'amis. C'était très dur. Je me sentais très, très différente. J'avais beaucoup de mal à interagir avec les gens parce que j'avais peur que ce que je dis, ça soit débile ou que ça soit... que ça ne soit pas approprié. Donc, je me taisais. Donc, ça a été très dur pour moi. Et j'ai eu la chance de connaître mon mari à l'âge de 20 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et on s'est mariés à 22 ans.

  • Speaker #0

    Tu avais 22 ans quand tu es mariée ?

  • Speaker #1

    J'avais 22 ans quand je me suis mariée et j'ai eu mon fils à 23. Incroyable. Donc, en fait, j'ai toujours rêvé plus ou moins de... Du prince charmant, d'avoir deux, deux. Mais je savais que ce n'était pas pour moi et que c'était... Donc, quand j'ai connu mon mari, tout s'est concrétisé. Et puis, je rêvais secrètement de... Parce que j'adore les enfants et j'adorais les bébés. Donc, je me suis dit, est-ce que je pourrais ? Est-ce que je ne pourrais pas ? Donc, dès que je me suis mariée, on a eu le bébé. On a eu Jonathan tout de suite, qui a 30 ans demain.

  • Speaker #0

    Waouh, incroyable !

  • Speaker #1

    Voilà, donc...

  • Speaker #0

    On est le 5 mars quand on enregistre, pour info les amis.

  • Speaker #1

    Donc, il y a 30 ans, je me suis mariée, j'ai eu mon fils, et j'ai eu trois enfants. J'ai trois enfants.

  • Speaker #0

    Félicitations ! Merci. Et en parlant de ça, tu as travaillé quand même. Tes parents ne t'ont pas lâchée jusqu'au bout ?

  • Speaker #1

    En fait, mon père voulait absolument que je passe mon bac, même si je ne l'avais pas. Donc j'ai été jusqu'en terminale. Et en terminale, je pensais que c'était fini. Et mon père m'a dit... Mon père m'a inscrit dans une école de publicité qui s'appelle l'ESP, qui existe toujours, je crois. D'accord. Ça n'a servi à rien, parce que j'étais pas dans le truc. Mais n'empêche qu'il voulait que je fasse des études et que j'arrive quelque part. On ne savait pas où. On n'a jamais su où. Mais... Quelque part.

  • Speaker #0

    Mais tu y es allée quand même.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'écoutais mes parents. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Voilà, donc les enfants, il faut toujours écouter les parents. Sachez-le.

  • Speaker #1

    Après ça...

  • Speaker #0

    Donc, tu as fait tes études de publicité et ensuite...

  • Speaker #1

    Et ensuite, j'ai commencé à travailler chez mon père, qui avait une société d'édition, édition d'agenda à l'époque, quand on utilisait encore des agendas. Tu sais que ça revient d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Oui. Ça revient les agendas. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. Donc, édition d'agenda. J'allais voir les entreprises pour leur proposer des agendas personnalisés.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    J'ai fait ça pendant 20 ans.

  • Speaker #0

    Donc là, on en est dans ta troisième vie. On est dans ta troisième vie. Tu m'as dit que j'avais quatre naissances. Deuxième. On est encore dans ta deuxième.

  • Speaker #1

    Non, ma troisième. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ma troisième. Première vie, deuxième.

  • Speaker #1

    Donc voilà. Et puis à l'âge de 30 ans, j'avais mes trois enfants.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    J'étais... Normalement, j'avais tout ce qu'il me fallait dans la vie pour être heureuse.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    J'avais mes enfants, j'avais mon mari, j'avais mes parents, j'avais mon frère, j'avais quelques amis. Tout allait bien et rien n'allait. Je me suis sentie... Mal, mal dans ma peau, mal dans... Tout avait été trop vite, en fait. Mais ça, je ne le savais pas. Tout avait été trop vite, et puis ce n'était pas moi qui avais impulsé le processus, donc je me sentais mal intérieurement. J'avais toujours une boule dans le ventre, je me demandais ce que je pouvais faire. Donc, mes amis et mon mari, ils ont été top parce qu'ils m'ont écoutée à chaque fois. Supposer que j'allais faire vendre des sacs, que j'allais me mettre sur eBay, que j'allais devenir une star de eBay. Parce que je savais vendre sur eBay. Je me suis dit, je vais pouvoir devenir une star de eBay. Bon, bref. Et puis, ça n'allait pas. Et je n'étais pas bien et je pleurais souvent. Peut-être que c'est des dépressions postpartum, j'en sais rien, mais en tout cas, j'avais un mal-être.

  • Speaker #0

    Moi, ça me fait penser un petit peu comme, tu sais, quand tu es très occupée, par exemple, tu prépares une fête. J'ai eu ça, par exemple, pour la bataille de mes enfants. Tu prépares une fête pendant un an, tu es hyper excitée, tu te prépares. Ensuite, le jour J, les gens sont là, tu es euphorique et tout ça. Et après, le lendemain, en fait, tu n'as plus rien. C'est un peu comme un baby blues. Moi, ça me fait un peu penser à ça, en fait. C'est ça. Tu t'es reconstruite, après tout est allé très vite, ton mariage, tes enfants et tout ça. Et puis là, qu'est-ce que je fais maintenant, quoi ?

  • Speaker #1

    Ça y est. Et puis j'avais une vie plan-plan, alors j'avais une vie heureuse.

  • Speaker #0

    Mais tu n'avais que 30 ans.

  • Speaker #1

    J'avais 30 ou 32 ans, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, voilà.

  • Speaker #1

    Et puis, j'avais l'une de mes meilleures amies qui était psy.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc c'était elle que je me confiais, que je râlais. J'avais pas besoin de fille puisque je l'avais à elle. En direct, c'était super. Puis un jour, elle n'a pas répondu exactement ce que je voulais. Je lui ai dit, moi j'ai besoin d'un vrai psy. Pour la faire rager. Et puis elle me dit, ah ouais, justement, ok, super. Écoute, alors tu veux aller voir un vrai psy ? Et donc elle m'a envoyée chez une psy extraordinaire. Et je pense que je suis devenue artiste grâce à elle. Grâce à ces séances, oui. Alors, ni elle ni moi, on savait que je deviendrais artiste. Voilà, je suis devenue artiste au bout de 40 ans, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    40 et demi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je suis devenue artiste du jour au lendemain.

  • Speaker #0

    Alors moi, je voudrais que tu me racontes ça parce qu'en fait, ce qu'il faut que vous sachiez, chers amis auditeurs, c'est que... Quand j'ai rencontré Karine, on s'est retrouvés à aller à l'autre bout de Paris un jour pour une réunion BNI. On ne se connaissait pas, on s'était rencontrés la veille à une conférence, un truc un peu improbable. Et elle m'a proposé ce BNI. Donc les BNI, comme vous le savez peut-être, c'est des réunions hebdomadaires qui ont lieu à 7h du matin, avant que les gens aillent travailler. Et donc, son BNI était dans le 9e. Et comme on n'habitait pas très loin l'une de l'autre, elle m'a dit, je t'accompagne. Et donc, on se retrouve à 7h du matin dans sa voiture, avec personne dans la rue. Il faisait nuit, c'était l'hiver. La meuf, très, très motivée quand même pour développer son réseau parce que franchement, c'était pas... Voilà. Et donc, dans la voiture, elle m'a raconté ce qu'elle va vous raconter maintenant, qui est juste incroyable.

  • Speaker #1

    Ah, je ne me rappelle pas.

  • Speaker #0

    Cette nuit-là, où tu fais un truc incroyable chez toi.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ça s'est passé. Moi, j'ai toujours fait des ateliers parce que comme j'adore ça, parce que j'ai été élevée aux travaux manuels avec mes kinés, avec mes enfants, quand j'ai eu mon fils, j'ai commencé à lui faire faire des travaux manuels. Et puis, à l'âge de 10-12 ans, il m'a dit « Maman, il y en a marre. Moi, je préfère les copains et le tennis. » à tes trucs. Donc voilà. Et j'ai arrêté ce que je faisais avec mes enfants et j'ai commencé à faire mes tableaux. Et je me suis constituée un thème sur New York.

  • Speaker #0

    Alors, comment tu fais tes tableaux ? Il faut que tu expliques, c'est du collage.

  • Speaker #1

    Alors, c'est du collage, c'est du volume.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    À la base, je pars d'une toile blanche. J'explique pour que les auditeurs comprennent. Je pars d'une toile blanche, je mets du volume dessus, ensuite je laisse sécher, ensuite je mets des collages, de la peinture, des paillettes.

  • Speaker #0

    Je vous explique, on est dans son atelier et derrière, il y a une bibliothèque avec plein de classeurs remplis d'images. Il y en a au moins 20, 25, 30. Et donc, tu vas piocher dans ces images-là au gré de ton inspiration.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Tout à fait. Et ça, je le fais donc naturellement. Et un jour...

  • Speaker #0

    C'est incroyable. Ce que tu ne dis pas, c'est que tu fais tout avec une main. Parce que la main droite, tu t'en sers pour tenir un petit peu tes supports, même pas en fait. Donc, tu fais tout d'une main. Elle prend les papiers, elle découpe, elle colle, tout ça. Tout ça, c'est avec une main. Et c'est ça qui est incroyable.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tu ne dis pas ça.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est naturel. Donc, je fais ça. Et il y a beaucoup de peinture, il y a beaucoup de paillettes, il y a beaucoup de... Et puis, mes tableaux sont extrêmement gais, en fait. Je mets plein de positifs. Et les gens qui viennent ici, ils sont dans mon monde, en fait. Dans le monde de Carpop.

  • Speaker #0

    Mais avant, qui est l'atelier ici ? Raconte-moi.

  • Speaker #1

    Donc, tu étais... En fait, je fais ça pour moi. et que pour moi, parce que je n'en parle à personne. Et une amie à moi vient déjeuner avec moi quand je travaillais chez mon père à l'époque, rue Saint-Honoré. Elle vient avec moi déjeuner et elle me dit écoute, ce soir, vous allez venir voir une pièce de théâtre ou un cinéma, je me rappelle plus qu'elle me disait un truc génial. Non, non, ce soir, je ne peux pas, tu me laisses. Je ne peux pas, ce soir, je dois terminer un tableau. Elle me dit, mais tu fais des tableaux. Je dis, oui, oui, je fais des tableaux. Et je lui montre sur mon iPhone 1 ou 2 à l'époque, les tableaux. Elle me dit, non mais j'adore en fait, je veux venir chez toi. Je dis, demain matin, si tu veux, tu viens, il n'y a pas de problème, tu viens. Et elle est venue. Et là, elle m'a acheté deux tableaux.

  • Speaker #0

    Ta première cliente.

  • Speaker #1

    Ma première cliente, elle a voulu me les acheter, parce que moi, généralement, je les offrais. Donc, elle a voulu me les acheter. Et ça m'a fait un espèce de tsunami dans ma tête. Je me suis dit, je suis capable de vivre de ça. Et je suis venue à l'atelier en métro, au bureau de mon père en métro.

  • Speaker #0

    À l'époque, c'était encore un bureau ici.

  • Speaker #1

    Au bureau de mon père en métro. Et les 15 minutes que j'ai eues m'ont suffi à prendre la décision de m'arrêter et de ne faire plus que ça de ma vie. Plus que peindre de ma vie. J'avais envie d'arrêter complètement ce que je faisais. pour me consacrer à ça. Et c'était la seule fois où je n'avais pas besoin de demander à qui que ce soit l'avis. C'était sûr et certain que j'allais faire ça. Et je suis arrivée au bureau. J'étais dans le bureau de mon père. J'ai dit, écoute, papa, je vais m'arrêter. Et là, il m'a dit, tu as raison, tu as du talent. OK, fais-le.

  • Speaker #0

    C'est incroyable les parents que tu as, c'est quand même incroyable comment ils sont empowerés, comme on dit en anglais. C'est génial.

  • Speaker #1

    Et donc voilà, au bout de deux semaines, j'étais dans une exposition plus ou moins professionnelle, Bnébrite, Espace Catherine Max à l'époque, Arletty maintenant. Et là, j'ai vendu huit tableaux. Incroyable. Ce jour-là. Incroyable. À des gens que je ne connaissais pas.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et quatre le lendemain, un restaurateur près d'ici, un copain restaurateur, à qui je suis venue raconter... L'histoire folle qui m'était arrivée la veille. Et en fait, il m'a dit, ok, ok, lesquelles sont encore disponibles ? Je lui ai dit, celui-là, celui-là, celui-là, celui-là. Ok, je les prends, je les amène à Ibiza chez moi. Et six mois plus tard, j'étais à New York. Voilà, enfin, c'est fou.

  • Speaker #0

    Mais qu'est-ce qui s'est passé cette nuit-là, où tu as peint toute la nuit ? Et tu te souviens de cette histoire que tu m'as racontée ? Moi, elle m'avait vachement marquée.

  • Speaker #1

    Quand j'ai peint le drapeau de... Je ne sais plus,

  • Speaker #0

    mais en fait, ton fils se lève pour aller à l'école et il te voit...

  • Speaker #1

    Ah oui, alors ça, c'était bien plus tard.

  • Speaker #0

    Ah, c'était bien plus tard.

  • Speaker #1

    C'était bien plus tard. Deux ans plus tard, donc j'étais toujours chez moi à coller mes petites images sur ma table de salle à manger.

  • Speaker #0

    Donc vous imaginez le bazar ?

  • Speaker #1

    Bazar dans la maison, parce que vous n'avez pas vu l'atelier, mais l'atelier, il y a plein, plein de trucs quand même. C'est énorme ce qu'il y a dans un tout petit espace. Donc... Voilà, donc imaginez chez moi, avec mes enfants, mon mari et tout, il n'y avait plus de place pour rien, pour manger, pour rien. Il n'y avait que mes collages qui comptaient. Je me réveillais dans la nuit, je ne dormais pas. Et une nuit, à 4h du matin, je me dis, je vais...

  • Speaker #0

    Tu as eu de l'inspiration.

  • Speaker #1

    J'ai eu de l'inspiration, le truc venu du ciel, je ne sais pas d'où. J'ai le sentiment. que je dois mettre du vert et du orange sur un tableau et que je dois faire des projections. Alors je ne sais pas comment font les peintres, parce que je ne sais pas. Donc je mets mon tableau sur ma table et je commence à projeter la peinture orange et vert sur le tableau. J'étais hyper fière de moi. Je regarde mon tableau, je le mets sur un chevalet. C'est exactement ce que je voulais. Je reste une heure devant. Puis après, c'était 6h du matin, donc je retourne me coucher. Et là, mon fils qui arrive, qui me dit, « Ouais, j'en ai marre de cette maison de fous ! »

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    J'en ai mis partout, sur les meubles, sur les murs, sur le canapé, sur la télé, sur tout. Donc voilà. On a tout remplacé. J'ai déménagé dans la semaine. J'ai été chez ma grand-mère à l'époque, qui était en maison de retraite. J'ai investi sa maison pendant un an, donc c'était super pour moi. Ah oui,

  • Speaker #0

    t'avais un espace.

  • Speaker #1

    Parce que j'avais un espace, j'étais chez ma grand-mère. Donc c'était très important pour lui dire au revoir, parce que voilà. Un an plus tard, ma grand-mère est décédée. Donc j'ai remballé mon matériel. père m'a donné cet espace-là où je suis, mon atelier actuel.

  • Speaker #0

    Une partie de ses anciens bureaux.

  • Speaker #1

    Une partie de ses anciens bureaux, pour que je m'installe, en me disant, ça sera temporaire. Et puis là, j'y suis toujours huit ans après, ou neuf ans après, et je suis très bien.

  • Speaker #0

    Donc voilà, on est rue Saint-Honoré, mais en fait, il faut traverser... Un petit chemin, en fait, quand on rentre. Donc, c'est vraiment magique. C'est vraiment le Paris caché. C'est un très bel endroit. Donc, aujourd'hui, depuis ce moment-là, tu travailles ici, tu fais tes œuvres ici, tu as tout organisé. Oui,

  • Speaker #1

    là, je fais des sculptures. Donc, j'ai dû travailler sur des plus petits modèles parce que je me suis dit, ici, je ne pourrai jamais plus travailler de grands modèles, de grands tableaux. Et puis, en fait, j'arrive à tout. travailler sur n'importe quelle taille. Alors là, actuellement, je fais des petits tableaux, mais...

  • Speaker #0

    Il y en a aussi des très grands.

  • Speaker #1

    Il y en a des très grands.

  • Speaker #0

    Raconte-nous New York, parce que ça aussi, c'est une histoire incroyable. Tu vas à New York, qu'est-ce qui se passe ? En vacances, à la base, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Je suis appelée par une galerie de New York, au bout de six mois, qui me contacte et qui me dit « Écoutez, j'aime beaucoup ce que vous faites. Est-ce que vous pouvez venir faire une exposition ? » J'ai une exposition avec plusieurs artistes et j'aimerais que vous en faisiez partie en septembre. Je venais de commencer, c'était juste incroyable. Elle me dit, mais j'aimerais voir vos tableaux d'abord. Donc elle me dit, est-ce que vous pouvez m'envoyer un tableau ? Et bien non, je viens. Donc, nous sommes parties en janvier, ce n'était pas prévu.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    J'ai dit, écoute, on va partir en janvier pour montrer mes tableaux à la galeriste. Donc, on a été une semaine à New York et j'ai fait mon exposition. Donc, j'avais six tableaux à New York dans une super galerie de Soho pendant un mois. Donc, c'était magique et je suis partie avec ma fille.

  • Speaker #0

    Donc voilà, donc aventure incroyable. Tu as commencé les arts créatifs, l'art plastique. enfant pour, à la base, faire de la rééducation. Et finalement, c'est devenu une vocation.

  • Speaker #1

    Et en fait, tous les matériaux que j'utilisais quand j'étais petite, je les utilise là, sur mes tableaux. Voilà,

  • Speaker #0

    donc c'est ça qui est incroyable. Et le message que je voudrais vraiment transmettre à travers ton histoire, c'est que la vie n'est pas un long fleuve tranquille et tout ce qui nous arrive, que ce soit du positif, du moins positif, on peut le sublimer, le transformer. en quelque chose de positif.

  • Speaker #1

    Et il y a du sens dans mes tableaux.

  • Speaker #0

    Et voilà. Alors, raconte-nous un petit peu qu'est-ce que tu veux raconter dans ton tableau. Quel est le message que tu veux donner dans tes tableaux ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est des tableaux extrêmement optimistes. Je ne mets que des images qui me parlent, qui sont gais, qui sont marrantes, qui ne vont pas forcément ensemble. C'est un désordre organisé, tu m'as dit tout à l'heure ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça en fait. C'est vraiment très, très riche et rempli. Ce que je disais à Karine tout à l'heure, c'est que moi, je suis quelqu'un de très ordonné. Il faut que ce soit vraiment clair dans ma tête. Et donc, j'ai besoin de tout ranger, organiser. Et quand j'ai découvert les tableaux de Karine, j'étais dans une période assez... de flou en fait professionnellement puisque j'étais en pleine reconversion et c'est vrai que je l'ai trouvé esthétique mais je me suis dit waouh mais qu'est-ce que c'est le bazar là-dedans, j'ai bien envie de ranger un petit peu ce qui se passe et ce qui est très intéressant c'est que depuis quelques temps maintenant, quelques mois une bonne année on va dire, tout s'est clarifié dans ma tête sur comment j'imagine avancer dans ma carrière et depuis ce moment-là J'ai trouvé l'ordre dans le désordre des tableaux de Karine. Et je vous dis ça, je suis en train de regarder un tableau en face de moi qui est incroyable. Tout ça pour dire que finalement l'art c'est très subjectif et que ça parle aussi, enfin ce qu'on aime et ce qu'on aime moins, ça parle aussi de soi et de comment on est. Et il y a un point commun dans tous tes tableaux.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une petite fille qui a une loupe. Et en fait cet enfant...

  • Speaker #0

    qui regarde à travers une loupe.

  • Speaker #1

    C'est une petite fille, moi je dis que c'est une fille parce que je suis...

  • Speaker #0

    T'as décidé que c'était la seule.

  • Speaker #1

    Mais ça peut être un petit garçon.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est un enfant.

  • Speaker #1

    Qui regarde à travers une loupe et en fait, cet enfant, ça donne le ton de mes tableaux. C'est un enfant noir et blanc et en fait, un enfant, ça peut voir le monde en technicolor ou en noir et blanc. Ça dépend de l'angle de la vie. Voilà. Et je voulais rajouter que, évidemment, mais je ne sais pas si c'est évident pour tout le monde, je n'ai jamais fait d'école d'art. Je n'ai jamais appris à peindre ou à... Ou si tu veux, j'apprends d'autres choses, mais en tout cas, ça, c'est inné. C'est comme ça. Je sais le faire.

  • Speaker #0

    Tu sais le faire.

  • Speaker #1

    Je sais le faire.

  • Speaker #0

    Donc, tu es devenue un artiste. Alors, moi, je fais lien avec les cours de philo de ma fille qui est en terminale. Elle a abordé le thème de l'art. Et donc, alors moi, je n'étais pas du tout d'accord, mais en gros, les philosophes disent que pour être artiste, il faut d'abord maîtriser sa technique pour après être artiste. Qu'est-ce que tu penses de ça ?

  • Speaker #1

    Moi non plus, je ne suis pas d'accord. Non, parce que moi, j'ai toujours su faire, en fait. Ça, je l'avais en moi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    J'avais besoin d'exprimer. Et là, je l'exprime avec des couleurs flashy et des paillettes. Mais je pense que je n'aurais pas pu l'exprimer autrement, en fait. C'est ça. Et que je n'aurais pas pu mettre des images tristes sur mes tableaux. Alors que, voilà, enfin, ce n'est pas moi.

  • Speaker #0

    Du coup, je voudrais rebondir par rapport à ça. Tu ne pouvais pas mettre des images tristes. Sauf que... le 7 octobre, il s'est passé quelque chose en Israël qui nous a tous bouleversés et pour toi, qui crée des œuvres gaies. Ça a eu un impact énorme.

  • Speaker #1

    Ça a eu un impact énorme, dont je commence à parler en ce moment sur mes réseaux. L'impact du 7 octobre, ça m'a mis KO. Mais je dis toujours qu'on s'en fiche de moi. Si tu veux, quand il y a des gens qui sont otages à Gaza ou des soldats qui meurent...

  • Speaker #0

    C'est ça le vrai drame.

  • Speaker #1

    C'est ça le vrai drame. Donc moi, ça n'a aucune importance. Mais simplement, ça a eu un impact concret et terrible sur mon art, parce que je n'ai plus pu venir ici, où il y a plein de couleurs. En fait, ça m'agressait. Ça m'agressait de venir ici, ça m'agressait de créer. Je ne pouvais pas mettre des paillettes et des couleurs fluo sur des images gays, alors que tout se casse la figure. Donc ça a été très dur. Très dur toute l'année dernière. Et puis au mois de mars, j'ai dit à mon mari, écoute, on va arrêter l'atelier. Ça y est, là, je ne suis plus artiste. Je ne me sens plus artiste. Je ne me sens plus rien. On va arrêter. Et il m'a dit, ben non, en fait, tu n'as qu'à rester sur le canapé quelques temps. Ce n'est pas grave, ça va revenir. Ou ça ne reviendra pas, mais on garde l'atelier. Pourquoi on arrêterait ? Donc il a été super. Et en fait, je me suis mise à écrire. À écrire sur moi, à écrire sur mes sentiments, sur ma solitude. en tant que juive, sur l'antimétisme, que je ne comprends pas, sur les gens qui veulent cette société-là, qui veulent l'obscurantisme, alors qu'Israël, c'est tout l'inverse. Donc, il y a plein de choses. Il y a plein de choses qui font que ça m'a permis de comprendre. Mais je ne savais pas quoi faire pour mon art. Et puis, en fait, je me suis mise à écrire beaucoup, Et un jour, je me suis dit, mais en fait, je travaille avec mon cœur. Mon cœur, mes sentiments, c'est tout le sens de mon travail. Donc, je vais mettre mes sentiments sur les tableaux. Et j'ai dit, je vais faire des cœurs, des tableaux en forme de cœur. Eh bien, ça m'a guéri. Ça m'a guéri de mettre des rubans jaunes sur des cœurs. Les ribands jaunes, c'est le signe du rose total. Ça m'a guérie. Et j'ai pu faire des tableaux autres et avoir des projets à partir du moment où j'ai fait mon premier tableau. Donc, mes tableaux-coeurs s'appellent Art is Art.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ça m'a sauvée.

  • Speaker #0

    Et donc, le 27 octobre ?

  • Speaker #1

    le 27 mars et donc le 27 mars je fais un vernissage le 27 mars ici à l'atelier, à côté et je vais exposer mes tableaux que j'ai fait et ces tableaux là ils sont une résurrection et je fais aussi des tableaux sur les femmes un thème sur les femmes en noir et blanc Alors que moi, je n'utilise que de la couleur. Et en fait, ça donne une certaine couleur au tableau.

  • Speaker #0

    Donc voilà, on va mettre dans le texte descriptif de l'épisode, on mettra l'adresse du site de Karine. En tout cas, merci pour ton partage, le partage de ton expérience. Mais c'est bien plus que ça, en fait. C'est de ta résurrection. Tu as eu plusieurs vies, plusieurs renaissances. Et que voilà, quoi qu'il arrive, on peut toujours faire quelque chose dans ce monde. Et on va passer aux Holy Questions. Allez, c'est une question que je pose à tous mes invités. T'es prête ? Alors, est-ce que tu as une routine le matin pour passer une bonne journée ? Alors,

  • Speaker #1

    j'écoute souvent des podcasts. Alors, des fois le tien, des fois d'autres. Dans ma salle de bain.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je passe au moins un quart d'heure, vingt minutes dans ma salle de bain. Et en général, je ne mange pas le matin. D'accord,

  • Speaker #0

    très bien. Alors, la question suivante, quel est le projet dans ta carrière dont tu es le plus fière ? Le tableau que tu as fait, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    C'est Carpop.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est le projet. Carpop, c'est le projet de ma vie, en fait.

  • Speaker #0

    Une personne, un mentor qui t'a inspirée ou qui t'inspire toujours dans ta carrière ?

  • Speaker #1

    Dans ma carrière, dans ma vie, dans mon quotidien, c'est ma mère.

  • Speaker #0

    Ta mère ? Quelle est ta devise dans la vie ?

  • Speaker #1

    C'est vivre. J'aime la vie et vivre et croquer la vie.

  • Speaker #0

    Vivre et croquer la vie. Magnifique. Est-ce qu'il y aurait un livre que tu nous conseillerais de lire, Karine ?

  • Speaker #1

    Alexandre Jolien.

  • Speaker #0

    D'accord,

  • Speaker #1

    Alexandre Jolien. En fait, Alexandre Jolien, je pense que c'est lui qui m'a inspirée. En fait, quand j'ai lu son livre, je ne me rappelle plus du titre justement, il faudra regarder. Mais quand j'ai lu son livre, je n'ai pas arrêté de pleurer parce que c'était exactement ce que j'avais besoin de sortir.

  • Speaker #0

    Incroyable. Une chanson que je pourrais rajouter à la playlist Holywork ?

  • Speaker #1

    Du Jean-Jacques Goldman.

  • Speaker #0

    Du Jean-Jacques Goldman.

  • Speaker #1

    Du Jean-Jacques Goldman.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de mettre « C'est ta chance » .

  • Speaker #1

    Allez.

  • Speaker #0

    J'adore cette chanson. Est-ce que tu penses à une personne que je pourrais inviter dans ce podcast ? Oui.

  • Speaker #1

    Sonia Khaen.

  • Speaker #0

    Ah ouais. Sonia Khaen. Ça marche. Et on passe à la dernière question. Je vais te proposer de tirer une petite carte et on va en tirer le mot de la fin de cet épisode. OK.

  • Speaker #1

    La culpabilité.

  • Speaker #0

    Très bien. Qu'est-ce que c'est le message ?

  • Speaker #1

    Laissez les reproches et les regrets derrière vous pour plus de légèreté.

  • Speaker #0

    Bah ouais. Incroyable. Bah voilà. Une carpop.

  • Speaker #1

    Bah voilà. C'est tout à fait ça.

  • Speaker #0

    C'est tout à fait ça. Magnifique. En tout cas, merci beaucoup Karine de ton partage. Chers auditeurs, j'espère que cette histoire vous a inspiré. Et voilà, une belle histoire de résilience. Ça me tenait à cœur de la partager sur ce podcast. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode, certainement avec un autre invité. Je vous embrasse et je vous dis à bientôt, à tout bientôt. Merci beaucoup, Carole.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Holy Work, c'est aussi un cabinet de coaching pour les entreprises et les particuliers qui propose des programmes de coaching, des formations en management et aussi des bilans de compétences. Je vous donne rendez-vous sur le site holywork.fr pour découvrir nos accompagnements en détail. Et ne manquez aucune info Holy Work en vous inscrivant à la newsletter et en ajoutant ce podcast à vos favoris. Et n'oubliez pas, make each workday a holiday. À très bientôt !

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