- Speaker #0
La peur de l'araignée, c'est quelque chose que je ne contrôle pas. J'ai peur, c'est une phobie. Parler en public, si à un moment donné je conscientise que c'est moi qui parle face à plein de gens, j'ai peur aussi, c'est une phobie. Alors est-ce que l'hypnose peut m'aider et vous aider ou nous aider d'une façon générale dans ce genre de choses ? C'est ce qu'on voit aujourd'hui.
- Speaker #1
Bienvenue sur Hypnose en ligne, le podcast qui vous explique l'hypnose de manière scientifique, médicale et pratique. Oui, pratique. Car l'essayer, c'est l'adopter. Retrouvez chaque semaine Kenton Kazer et Philippe Cantamessa qui vous emmènent dans les arcanes de votre cerveau. Prêt pour tenter l'aventure ? Alors, c'est parti !
- Speaker #0
Bonjour Kenton !
- Speaker #1
Bonjour Philippe, comment vas-tu ? Tu rigoles ? Bah écoute...
- Speaker #0
Ma façon de dire bonjour ?
- Speaker #1
Bonjour Kenton, ça me fait un peu peur en fait.
- Speaker #0
C'était le but. Est-ce que l'hypnose peut m'aider dans les phobies que je viens d'aborder rapidement en ce début de podcast ?
- Speaker #1
Alors c'est amusant, je comprends que tu aies fait de la radio parce que tu as quand même parlé à des... milliers, voire des millions d'auditeurs. Et comme tu le disais, le fait de savoir que ces gens-là peut-être peuvent...
- Speaker #0
Moi, je ne les vois pas,
- Speaker #1
donc forcément... Dans le studio, en effet, tu ne les vois pas, mais ça montre bien toute cette dynamique. C'est-à-dire que tu es tout à fait confortable à faire ça dans un studio. Et puis, le simple fait de changer la donne va faire que...
- Speaker #0
Alors que fondamentalement,
- Speaker #1
il n'y a pas de changement. Exactement. De la même façon que si on te demande... Alors, peut-être pas en ce moment, puisque... les gens qui nous suivent savent que tu as eu une opération au niveau de la cheville, mais si on te demandait de mettre un pied devant l'autre comme si tu marchais sur une planche de 10 cm, tu pourrais faire ça. Si maintenant on met cette planche-là à 150 mètres de haut, il y a de fortes chances que ça soit compliqué. Donc en fait, c'est la perception de ce qu'on en a qui amène finalement la phobie. Et donc, est-ce que l'hypnose peut nous aider dans ce contexte-là ? Évidemment, puisqu'elle va nous permettre de changer les perceptions.
- Speaker #0
Je peux faire une parenthèse ? Bien sûr ! Qu'est-ce que tu différencies entre la peur et la phobie ?
- Speaker #1
Une fois encore, on a fait un épisode il y a deux semaines où on parlait de la différence entre la peur et l'angoisse. Oui, tout à fait. C'est-à-dire que la peur, je reprends l'exemple qu'on avait donné, si un lion est devant nous dans le studio, il y a de quoi avoir peur. C'est normal, parce qu'il pourrait nous bouffer. Donc, c'est légitime et ça va mobiliser nos ressources pour dégager. L'angoisse, ce serait d'imaginer qu'en fait, il y ait un lion dans le studio et que ça, ça me crée une peur.
- Speaker #0
C'est ça, donc on anticipe en fait.
- Speaker #1
C'est une anticipation et puis il n'y a aucune raison d'avoir peur parce qu'il n'y a pas de lion. J'ai vérifié, je te rassure, j'ai vérifié. Pour les araignées, je ne suis pas sûr. Mais en tout cas, dans le studio, pour le lion, c'est bon. Et la phobie, c'est en fait une peur qui est totalement incontrôlable, mais qui est du style... De l'angoisse. C'est-à-dire qu'on peut avoir peur. Tu as 10 000 personnes devant toi, tu as peur de prendre la parole, c'est une peur. Tu as une conférence avec 10 000 personnes à faire fin de semaine, tu peux penser à cette conférence et ça te fige, ça te bloque ou ça te fait peur. Là, c'est plus de l'angoisse. Et la phobie, elle est vraiment incontrôlable. C'est-à-dire que justement, l'araignée, elle est là, les gens, ils bougent dans tous les sens, ils crient, ils hurlent, alors que l'araignée ne fait qu'avancer et qu'elle est peut-être à 2 mètres. Et peut-être qu'elle est comme ça, mais c'est totalement incontrôlable. Et donc, cette phobie-là, c'est ce qui fait qu'on a beau tenter de se raisonner, c'est totalement impossible, on est dans l'irrationnel. Alors que quand tu as peur, tu peux dire ouais, j'ai peur, mais j'y vais Mais la phobie, c'est juste au-dessus de toi.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Et on est plus du côté, vraiment, un mélange avec l'angoisse, parce que, c'est ce que je t'expliquais, c'est-à-dire que si tu es... En train de marcher sur une planche au sol de 10 cm, ça ne pose aucun problème. Mais si tu t'imagines en train de mettre cette planche à 200 mètres d'altitude, tu ne peux pas.
- Speaker #0
Alors que le système est le même. Donc, c'est une transposition de l'esprit, en fait. Oui. Une situation réelle.
- Speaker #1
Alors, on est d'accord que le risque n'est pas le même. Oui. Il y a quand même un risque potentiel quand tu as 200 mètres de glissé. Mais si tu réfléchis, est-ce que tu es capable d'aligner un pied devant l'autre ? Sans tomber, oui. Et le fait que tu le fasses à 0 mètre ou à 100 mètres ou à 50 mètres ou à 20 mètres n'y change rien. Par contre, ta perception du risque va peut-être faire que tu vas changer ta façon de marcher et que tu, potentiellement, pourrais tomber aussi.
- Speaker #0
Et donc l'hypnose, quel est le processus, en fait, hypnotique, qui va nous permettre de sortir de là ?
- Speaker #1
Ben, justement, tu parlais dans l'épisode précédent que tu avais eu... une désensibilisation des araignées avec quelqu'un qui faisait, je crois, de l'hypnose. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu comment ça s'est passé ?
- Speaker #0
Oui, et ça n'a pas fonctionné. En tout cas, pour moi, on était quatre en studio, en direct. Donc il y avait le propriétaire de l'araignée, qui était une migale énorme, pire que le micro à poil que j'ai vu là tout à l'heure. Et le but est de... Donc il était dans un processus de... calme, zénitude, et de nous dire, il nous expliquait qu'elle ne pouvait pas nous faire mal, qu'il n'y aurait pas de piqûres sur cet énorme araignée, surtout sur nous. Et les trois personnes sur les quatre qui étaient face à moi, ont réussi à la prendre en main sans problème. Alors j'ai tenté, j'ai mis ma main, et au moment où elle s'est rapprochée pour venir sur ma main, donc à deux centimètres, j'ai enlevé ma main, et rien qu'à te le raconter, je frissonne.
- Speaker #1
C'était impossible,
- Speaker #0
je n'aurais pas pu.
- Speaker #1
C'était la même personne qui faisait la désensibilisation qui a l'araignée ? Non, c'était quelqu'un d'autre. Et cette araignée, est-ce qu'elle était rendue inoffensive ?
- Speaker #0
Elle était rendue inoffensive,
- Speaker #1
oui. C'est-à-dire qu'elle ne pouvait pas de toute façon... Non. Mais c'était plutôt l'aspect de la sensation, c'était quoi ?
- Speaker #0
Oui, alors c'est l'aspect... l'aspect de la sensation, et puis les araignées, j'ai pas envie de leur faire du mal. Quand j'en vois une, je peux malgré ma souplesse, je peux grimper sur une table ou un divan et rester là une heure avant que quelqu'un arrive, que j'appelle, s'il y a quelqu'un dans la maison, pour qu'il la sorte. Mais j'ai pas envie de la tuer. On va prendre un gros bouquin et faire boum. Non, mais ça me rend rire de rire, parce que ma stature est une petite araignée. Alors les toutes petites, mon dieu, ça passe encore. mais celles qui ont un plus gros corps et des grosses pattes, je ne sais pas, ça doit être psychiatrique à mon avis.
- Speaker #1
Non, c'est du domaine justement de la phobie, c'est-à-dire que c'est une peur irrationnelle.
- Speaker #0
Ah bah oui, parce qu'elle ne peut pas me faire de mal.
- Speaker #1
Ce qui m'intéresse, c'est parce que tu dis, au moment où cette araignée est arrivée, ça n'a pas fonctionné, j'ai retiré. Quelle a été la démarche de la personne pour amener cette désensibilisation ?
- Speaker #0
Il insistait beaucoup sur le fait qu'elle ne... ne pouvait pas nous faire du mal.
- Speaker #1
Alors déjà, ne pas faire de mal, évidemment, la seule chose à laquelle tu penses, c'est le mal.
- Speaker #0
C'est pas bête, oui. On n'avait pas vu ça comme ça. Mais effectivement...
- Speaker #1
Rappelle-toi.
- Speaker #0
Beaucoup.
- Speaker #1
3-4 fois, il a rappelé ça.
- Speaker #0
Donc en fait, c'est vrai ce que tu dis. Donc le fait que lui dise ne peut pas vous faire du mal, mal reste dans ma tête.
- Speaker #1
Il n'y a que ça qui passe. D'accord. Donc déjà... Première étape, si tu veux amener ça, en l'amenant comme ça, c'est déjà mort.
- Speaker #0
Mais alors qu'est-ce qu'il aurait dû faire ? Qu'est-ce qu'il aurait dû dire ?
- Speaker #1
Ce n'est pas tellement une question de qu'est-ce qu'il faut dire, ça va être toute la stratégie.
- Speaker #0
Derrière nos podcasts, attention.
- Speaker #1
Ah d'accord, mais c'est bien, tant mieux, c'est cool. Mais une fois encore, c'est-à-dire que je suis certain que l'intention elle est bonne, mais la communication, on en parle depuis le début de ces épisodes de podcast, puisque l'hypnose c'est simplement une communication stratégique. qui va mettre en action les gens. Et avec une intention derrière, c'est-à-dire, notamment dans l'hypnose médicale, d'aider les gens à justement passer au-delà de leur croyance limitante. C'est-à-dire, la croyance limitante, c'est si cette araignée monte sur ma main, ça ne va pas aller. Je ne pourrai pas. Et il y a certainement d'autres croyances derrière. Ça ne va pas bien se passer. Qui font, qui créent cette peur. Et qui valident cette peur.
- Speaker #0
Mais ce qui est bizarre, c'est que je... Si je réfléchis un peu, si si c'est possible. Je veux dire, j'ai pas peur qu'elle me pique. C'est ce que représente l'araignée qui me fait peur.
- Speaker #1
On est bien d'accord.
- Speaker #0
Il y a un film qui s'appelle Arachnophobia, je sais pas si t'as vu ce film, sur des araignées. je ne peux pas regarder ce film. J'adore le regarder parce qu'il me fait flipper un peu. Donc tu le regardes ? Oui, donc je vais le regarder. Ce qui est dingue, c'est que chaque fois qu'il y a les gros araignées qui apparaissent et qui grimpent, c'est hyper bien foutu. En plus, je vous le recommande. Je ferme les yeux, donc je ferme les yeux à la moitié du film, en fait. C'est un peu con, mais c'est impossible. C'est ingérable pour moi. C'est une des dernières peurs, angoisses au dessus desquelles je n'arrive pas à passer. Et pour revenir sur le fait de parler devant des gens, je vais vous montrer un petit peu ce que j'ai fait. Quand c'est une grande communauté, ça m'est arrivé au temps où j'étais sur Nostalgie, on a présenté des gros shows à Forêt Nationale. À la limite, je m'en foutais, parce que j'avais l'éclairage, je ne voyais pas les gens, bon j'entendais, mais je ne les voyais pas. Par contre, dix personnes que je connais... et qui vont me regarder, je vais perdre mes moyens.
- Speaker #1
Alors ça, c'est normal aussi, parce que justement, les faits de foule, de la même façon, tu le sais, dans une vie antérieure, moi j'ai été DJ, et donc quand j'étais dans un environnement où il y avait 10 000, 20 000 personnes qui étaient en train de danser, c'est totalement impersonnel.
- Speaker #0
Et c'est même porteur, je trouve.
- Speaker #1
Parce que tu as l'énergie de la foule. Mais quand il y a 10, 20 personnes, tu as les questions qui arrivent, en disant, mais est-ce qu'il... qui pourraient penser de moi, qu'est-ce que ceci, qu'est-ce que cela. Et c'est plus difficile. C'est la même chose pour les soirées. Animer une soirée de 50 personnes, ou une soirée de 5 000 ou 50 000, c'est beaucoup plus difficile, 50, parce que...
- Speaker #0
Tu as ça aussi, toi ?
- Speaker #1
Ouais. Alors, non pas spécialement. C'est plutôt... C'est pas une peur. Parce que, non, j'ai absolument pas peur de parler en public qui est 2 personnes ou 100 000. Ça me pose aucun problème. D'accord. Vraiment, je suis à l'inverse. Je suis même dans mon élément. Je suis super confortable là-dedans. Mais par contre, quand je prends l'exemple du DJ, c'était ça, c'était que c'était plus difficile d'amener une vingtaine, une cinquantaine de personnes à entrer dans l'énergie que quand tu en as 10 000 ou 20 000.
- Speaker #0
Qui sont en train de danser.
- Speaker #1
Mais pour revenir, puisque notre sujet, c'est quand même évidemment les phobies. La première chose, comme tu l'as expliqué, c'est comment on va amener ça. Et si, évidemment, on est ça ne fera pas mal ça n'est pas grave ça n'est pas ceci, ça n'est pas cela ça va déjà vraiment être difficile de passer à l'action. D'accord. La deuxième chose, alors, après, quelle a été la stratégie qui a été employée ? Donc, OK, il expliquait, il ne risque rien, mais c'était quoi son principe ? Pour que les autres, chez qui ça a fonctionné, c'était quoi ?
- Speaker #0
Il n'y avait pas grand-chose, en fait. Désolé, René, si tu nous écoutes et que tu nous regardes. Mais il restait sur les... les mêmes quelques histoires que je viens de te raconter. Donc, elle est gentille, elle n'est pas agressive, il n'y a pas de venin, ça restait toujours dans le même carcan. Et il y avait peut-être un petit côté zénitude dans la façon dont il amenait les choses, donc il nous a mis un peu en condition, on n'était pas en lévitation, mais voilà, il voulait créer une ambiance calme. feutrer, de façon à aller au-delà et de conscientiser notre peur qui, lui, disait qu'elle était... Cette angoisse était irréelle, en fait, puisqu'il ne se passait rien.
- Speaker #1
Totalement. C'est-à-dire qu'une fois encore, le simple fait d'imaginer que la planche est à 200 mètres, ça te semble impossible. Oui, tout à fait. Et si la planche était au sol, mais que tu t'imagines qu'elle est à 200 mètres, ça n'ira pas non plus. Pourtant, elle est au sol.
- Speaker #0
Et je pense que ce qui a fonctionné avec les autres et pas avec moi, c'est que les autres étaient plus dans un trip. On est à la radio, on était filmé, parce qu'on était en direct sur le site internet.
- Speaker #1
J'ai un défi, quoi.
- Speaker #0
Voilà, tu as un défi. J'ai un défi. Tout à fait. Et moi, je rejoins un peu, dans ce cadre-là, l'hypnose de spectacle avec Mesmer. C'est qu'en fait, moi, ça a fonctionné avec moi, et je pense que je suis rentré dans le trip de Mesmer. Tu vois ?
- Speaker #1
Oui, mais tu as...
- Speaker #0
En allant plus loin...
- Speaker #1
C'est une question d'attention.
- Speaker #0
Voilà, c'est une question d'attention.
- Speaker #1
C'est une question d'attention, c'est ce qu'on voyait dans l'épisode. Maintenant, quand on veut gérer une phobie, derrière, il y a une stratégie. C'est de comprendre, en fait, de permettre, pas moi, mais la personne doit comprendre quelles sont les croyances limitantes par rapport à cette phobie. Donc, tu l'as très bien dit, c'est ne serait-ce que l'aspect.
- Speaker #0
Pour moi, c'est essentiellement ça.
- Speaker #1
Voilà. Ce qui a fait que tu as peut-être tiré ta main, c'est l'idée d'imaginer la sensation.
- Speaker #0
Je me suis mis à imaginer,
- Speaker #1
oui. Voilà. De l'araignée.
- Speaker #0
De ses pattes velues.
- Speaker #1
Des pattes. de velu, etc. Et tu te les représentes comme les pattes velues qui viennent sur toi et cette sensation n'est pas agréable. Et le fait que je t'en parle, ce n'est pas agréable. On est d'accord ?
- Speaker #0
Pas du tout.
- Speaker #1
Mais, si tu regardes, si tu prends une plume d'un oiseau et que tu la mets sur la paume de la main, ça va amener à peu près le même genre de sensation, parce que c'est très fin, c'est un chatouillement.
- Speaker #0
Sauf que là, on s'en fout.
- Speaker #1
Sauf que là, tu t'en fous. Et donc, la stratégie qui pourrait être... utilisé, c'était de travailler justement sur cette approche de la sensation ou des idées que tu te fais. Je ne sais pas si tu as vu les films d'Harry Potter.
- Speaker #0
Écoute, j'ai essayé, j'accroche pas.
- Speaker #1
T'as pas accroché. Mais il y a dans un des épisodes d'Harry Potter, un des protagonistes, Ron, a lui aussi peur des araignées. Et ils ont une scène qui est juste extraordinaire de montrer justement comment on peut gérer les phobies. C'est-à-dire qu'ils ont une formule magique qui s'appelle Ridiculus. Et en fait, ça transforme l'objet dont tu as peur, l'objet de ta phobie, en quelque chose de ridicule. Et le fait d'en rire va réduire très fortement. Et on le voit à l'image, cette araignée énorme, en fait, il lui met des patins roulettes. Et elle commence à glisser dans tous les sens. Et elle devient tellement petite avec les rires de tout le monde. que finalement, ça devient totalement dérisoire. Et ça, ça illustre parfaitement le process de travail. Ce n'est pas ça. Cette solution-là ne serait pas la tienne. Mais si je devais travailler avec toi, cette phobie de l'hypnose, des araignées en hypnose, ce serait ça. C'est de dire, OK, on va simplement prendre...
- Speaker #0
On va changer l'image et la perception.
- Speaker #1
On va déterminer ce qui te pose problème. et le transformer en quelque chose qui ne te pose pas de problème. D'accord. Parce qu'en effet, une fois encore, si tu veux travailler sur le rationnel, et c'est ça le problème, c'est que si je te dis, mais tu sais, les araignées, c'est rien, ça ne fait rien. Et finalement, quand on les regarde de très très près, les yeux des araignées, c'est joli, c'est ceci, ça ne va jamais te parler. Parce que là, je te parle de choses rationnelles. Or, si on regarde cerveau gauche, cerveau droit, c'est ça ? La phobie, elle se situe au niveau de l'irrationnel. Donc ça ne sert à rien de dire, c'est comme quand quelqu'un est énervé, tu as un enfant qui est très énervé, ça ne sert à rien de lui dire mais calme-toi. Parce qu'en fait il est tellement débordé par ses émotions que ce n'est plus le rationnel qui agit, c'est de l'ordre de l'irrationnel. Et donc en fait la seule façon d'atteindre l'enfant à ce moment-là, c'est d'utiliser des outils qui travaillent avec l'irrationnel. Donc des métaphores, des contes, des histoires. ou de faire ce qu'on appelle une interruption de pattern, qui va faire qu'à un moment, il va y avoir quelque chose. Donc quand tu as par exemple quelqu'un qui déborde d'émotions, tu vas faire quelque chose qui ne devrait pas être là. Tu vas faire peut-être un geste ou un mouvement qui va s'arrêter en se disant mais pourquoi il fait ça ? Et cette interruption de pattern va faire que, automatiquement, ça va stopper le processus. Par exemple, une interruption de pattern, si je te tends la main pour te serrer la main, Et qu'au moment où tu arrives avec ta main pour serrer la mienne, je me penche en avant et je refais mon lacet, ta main va rester un petit moment comme ça en l'air et tu vas dire, mais qu'est-ce qu'il fait ? Parce que tu t'étais préparé à ce qu'on soit dans un serrage de main. Donc, tu es dans ce schéma de fonctionnement. Donc, tu te dis, on va se serrer la main et c'est automatique. Et moi, je casse ça en faisant autre chose. Et ça, ça change tout. Parce qu'à ce moment-là, pendant un moment, tu es déstabilisé parce que tu ne sais plus ce que tu dois faire. Et cette interruption de pattern, c'est ça qu'on va mettre en place aussi, notamment dans la gestion des phobies. Donc, une fois encore, si on résume comment l'hypnose va nous aider, elle va nous permettre de poser certaines questions et de travailler sur l'irrationnel. Parce que le langage de l'hypnose, c'est justement le langage irrationnel. Et on va utiliser des histoires, des métaphores ou te faire expérimenter en hypnose différentes choses. Par exemple... une approche possible. Je te pose la question par rapport aux araignées. Est-ce que voir cette araignée dans un aquarium où c'est fermé, sûr, étanche, etc. Pas de problème. Voilà, ça c'est bien. Oui. Est-ce que tu peux te rapprocher de l'aquarium ? Oui. Ok. Est-ce que tu peux venir jusqu'à vraiment 5 cm de l'aquarium ? Oui. Et ici, cette araignée, comment c'est qu'elle monte ? je vais dire la paroi verticale juste derrière toi, c'est bien.
- Speaker #0
Si le dessus est fermé, oui. Oui,
- Speaker #1
que ce soit complètement fermé, oui, c'est possible. Si maintenant, elle est dans une petite boîte transparente, translucide, plastique, ouverte, complètement fermée aussi, est-ce que tu pourrais tenir cette boîte en main ?
- Speaker #0
Alors, on est à un stade plus loin, mais je peux le faire, je pense.
- Speaker #1
Voilà, tu vois. Et en fait, si tu veux, ce qu'on est en train de faire dans ça, on est en train de te mettre en condition, parce que chaque fois que je te pose cette question-là, Tu es en train de t'imaginer, en train de le faire, évidemment.
- Speaker #0
On désensibilise.
- Speaker #1
Exactement. Et donc, en fait, on est en train de réduire toutes ces perceptions et de là, de dire, ok, très bien. Et puis, jusqu'à travailler où je peux approcher cette araignée parce qu'elle est la voir de près. Et finalement, l'apprivoiser. Apprivoiser, m'apprivoiser à pouvoir manipuler cette araignée comme ceci. Et puis après, l'étape suivante, c'est tiens, ok, je ne mets pas mes mains, mais c'est une proposition. Je ne sais pas si ça fonctionnerait. C'est juste une illustration d'une stratégie qui pourrait fonctionner. Et une fois encore, ça, c'est une recette. Ça ne veut pas dire que c'est la recette.
- Speaker #0
Et que ce n'est pas universel.
- Speaker #1
Non, évidemment, chaque personne, et c'est ça aussi, c'est que l'hypnose, c'est du tailoring, c'est sur mesure. Et chaque personne va dépendre. Là, c'est l'idée que j'en ai par rapport à ce que tu m'as dit. Donc, imaginons qu'après avoir fait ça. On prenne le temps de laisser cette araignée et que tu prennes plaisir à observer comment elle se déplace. Mais loin de toi. Juste ce déplacement. Et finalement, de te rendre compte, waouh, c'est vrai que c'est bien synchronisé. Je ne sais pas si tu as déjà eu l'occasion de voir une araignée qui tisse sa toile.
- Speaker #0
Non, jamais.
- Speaker #1
Il y a plein de vidéos, et quand tu regardes une araignée qui tisse sa toile, honnêtement, c'est incroyable. C'est un artiste.
- Speaker #0
Spiderman, non.
- Speaker #1
Voilà, non. Mais pas celui-là. Mais c'est un artiste. Vraiment, tu vois, il y a une méthodologie, c'est hypnotique. C'est hypnotique. Et donc, par rapport à cela, c'est une façon peut-être de commencer alors également à travailler et amener différentes dynamiques, jusqu'au moment où, petit à petit, ce sont des étapes. Tu te sens confiant de ça, Et en fait, tu enlèves des barrières, chaque fois progressivement, jusqu'au moment où tu te dis, bon, OK, très bien. Et une fois encore, quel est l'intérêt ? L'idée, ce n'est pas de te balader avec une migale en main toute ta vie. Ça n'a pas d'intérêt. L'idée de cette migale qui est là, c'est parce que c'est tellement une image parlante. La migale, la veuve noire, ce sont par essence même les araignées qui font peur. Je vais dire, tu prends une petite araignée de chez nous, tu la mets, bon, ok. Il ne se passe pas grand-chose. Il ne se passe pas grand-chose. Et évidemment, ce sera peut-être ça aussi, c'est-à-dire de travailler en hypnose, je m'imagine, avec une toute petite araignée. Elle passe, ok, c'est bien. Puis une deuxième, elle passe, ok. Puis une troisième, puis une autre. Et le fait de le faire en hypnose, tu vas réellement vivre. Tu peux imaginer les sensations. On va pouvoir transformer les sensations. Parce que tu peux te dire, voilà, ok, je la vois passer, et en fait, c'est vrai que cette sensation, elle ressemble à la sensation que je pourrais avoir avec une plume, avec un truc, ou avec une mouche, tu vois.
- Speaker #0
Alors, j'ai encore deux questions par rapport à ça. Les gens qui nous écoutent et qui nous regardent, bonjour d'abord, est-ce que tu es chirurgien dentiste ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Est-ce que tu te définis comme hypnothérapeute, ou pas ? D'une façon globale ?
- Speaker #1
Non, mon job, ce n'est pas de faire de la thérapie avec de l'hypnose.
- Speaker #0
On est d'accord, mais par contre, dans ton explication, c'est ce que tu fais.
- Speaker #1
Oui, mais si tu veux, en fait, le thérapeute, il a un objectif de guérir la phobie et peut-être même de chercher à comprendre. D'accord. Notamment, si tu regardes en psychologie ou en psychiatrie, Freud cherchait à expliquer le pourquoi. En hypnose, on ne cherche pas à expliquer le pourquoi, on est plutôt dans les solutions. Moi, mon job, si tu veux, je ne suis pas là pour faire de la thérapie. Je ne suis pas là pour que les gens comprennent pourquoi ils ont peur ou pourquoi ils n'aiment pas les soins dentaires ou autre. Mais par contre, cette peur les empêche de faire des soins dentaires. Donc moi, ce que je vais faire, c'est plutôt comme un coach, je vais leur donner la possibilité de trouver les ressources qui vont faire, qui peuvent faire ce qu'ils ne pensaient pas faire. Mais je ne chercherai pas à savoir pourquoi ils ne pouvaient pas le faire. Ce n'est pas mon job. Si eux veulent le savoir, à ce moment-là, ils vont aller voir un hypnothérapeute. Et l'hypnothérapeute est quelqu'un qui a une formation, qui est, je vais dire, psychologue, psychologue clinicien, psychiatre. On peut avoir des hypnothérapeutes qui ne le sont pas. Mais personnellement, si je devais définir des personnes-là, c'est plutôt des coachs hypnothérapeutes. Et là, ils sont pertinents parce que, comme moi, ils ne vont pas chercher à analyser ou à faire de la psychologie. à 5 euros, ils vont plutôt être interventionnistes, de dire, voilà, vous avez un problème, je ne sais pas comment vous allez régler ce problème, vous allez juste chercher les solutions, et moi, je vous facilite ces solutions-là. Et là, on a quelque chose d'efficace. Et ça, c'est ce que je fais en tant que dentiste. Mais donc, je ne me considère pas comme un hypnothérapeute, même si souvent, quand les gens ont pu aller au-delà de leur phobie, ils n'en ont plus besoin. Mais tant qu'ils ne sont pas à chercher à comprendre le pourquoi du comment, ils n'ont ni besoin de moi. dit d'un hypnothérapeute. Si par contre il se rend compte que bah tiens en fait ça vient de là et j'ai d'autres choses à travailler à ce moment là je vais les référer vers quelqu'un qui va travailler cet aspect là.
- Speaker #0
Et alors dernière question, on a parlé de, dans cette première saison, de l'hypnose et de l'auto-hypnose j'imagine que par rapport à la problématique dont on vient de parler donc l'araignée ou parler devant les gens en auto-hypnose les gens ça ne marche pas. Ils ne vont pas régler leurs problèmes. Ils doivent être accompagnés de quelqu'un qui va les aider à aller passer au-dessus. Seuls, ils ne savent pas, j'imagine.
- Speaker #1
C'est-à-dire qu'une fois encore, apprendre l'auto-hypnose tout seul, c'est très difficile. Même dans les bouquins, tout simplement parce qu'il faut pouvoir le vivre. L'hypnose, ça ne se prend pas dans les bouquins, ça se vit. Et ce qui se passe, c'est que souvent, la stratégie, elle va être toujours la même. On va travailler avec quelqu'un en hypnose. On va maîtriser l'auto-hypnose parce que, bien sûr, que dans le cadre de la phobie ou dans le cadre d'une présentation et de parler en public, il faut que tu t'entraînes. Et plus tu vas t'entraîner, plus tu vas être capable de le faire. Et là, les séances d'auto-hypnose sont géniales. Mais tu as besoin d'un canevas, tu as besoin de savoir que tu fais de l'hypnose, tu as besoin de pouvoir... je vais dire mesuré, parce que tu peux te dire ok, je m'installe, est-ce que je peux imaginer que j'ai une araignée sur la main ? Oui, je peux le faire, mais ce n'est pas de l'hypnose. Tu as besoin de certains critères qui vont objectiver la qualité du fait d'être dissocié, c'est-à-dire d'être dans le processus hypnotique qui fonctionne, tout simplement. C'est pour ça que ça veut dire qu'en général, tu vas aller voir une personne qui va travailler d'abord la thématique et comprendre ce dont tu as besoin pour mettre des ressources en place. Pas nécessairement comprendre tout le problème, mais comprendre quelles sont les barrières à lever, va te donner les outils pour les lever, et puis l'auto-hypnose va te permettre de t'entraîner à les lever.
- Speaker #0
D'accord. Ça sent un peu la fin de saison, là, non ?
- Speaker #1
Oui. Alors, il nous reste un épisode à tourner, qui est l'hypnose et la pleine conscience, parce qu'en fait, cet épisode a disparu. Oui.
- Speaker #0
Comment ça ?
- Speaker #1
On avait prévu de le faire. Et on ne l'a jamais fait. Donc, on en a parlé, on a vendu l'idée de savoir quelle était la nuance entre l'hypnose, la pleine conscience, les similitudes, les différences. C'est ce dont on va parler la semaine prochaine. Et puis, la semaine suivante, on réserve certaines surprises parce que ce sera déjà Sniff, le dernier épisode. de la 16.
- Speaker #0
Les loupés pop, ça va être marrant, je crois.
- Speaker #1
Et confiant. À la semaine prochaine.
- Speaker #0
À la semaine prochaine.