- Speaker #0
Bonjour à tous et à toutes et bienvenue sur IMMOSTORIES, c'est le podcast qui vous plonge dans les coulisses de l'entrepreneuriat dans l'immobilier. Je m'appelle Thomas Reynaud, je suis un des deux fondateurs de Garantme et mon objectif est de vous faire découvrir des parcours de ceux qui font l'immobilier, qui ont des parcours insolites. J'ai créé ce podcast en partenariat avec l'ESPI. On est ravis chez Garantme d'avoir leur soutien pour faire connaître et diffuser la parole du podcast. Aujourd'hui, on a la chance de recevoir... Danielle Dubrac qui est présidente de l'UNIS. Ensemble on va essayer de tracer son histoire, de comprendre son parcours dans l'immobilier. J'espère que vous allez être passionnés par son parcours. Bonjour Danielle.
Bonjour.
Merci de vous être rendue disponible. Est-ce que vous pouvez nous expliquer un peu votre mission, votre rôle aujourd'hui à l'UNIS et puis aussi qu'est-ce que l'UNIS parce que tout le monde ne connaît pas j'imagine.
- Speaker #1
Alors l'UNIS c'est l'union nationale de l'immobilier, syndicat de l'immobilier. Je suis la présidente nationale actuelle, encore pour un an et demi. À quoi ça correspond ? C'est un syndicat, donc ça défend les intérêts des clients, avant tout évidemment de la profession et donc de ce fait des adhérents. Au niveau des adhérents, ça représente 63 000 professionnels, avec des conseillers immobiliers, mais aussi avec des personnes qui font de la gestion locative, des gens qui font de la copropriété et puis des gens qui sont salariés dans des agences immobilières o agents commerciaux ou tout simplement mandataires.
- Speaker #0
63 000 sur à peu près combien de professionnels en France ?
- Speaker #1
Il y a à peu près, je pense, 120 000 salariés dans l'immobilier. Tous ceux qui dépendent de la loi Auger, ils ne sont pas tous syndiqués. C'est bien dommage. Moi, je dis souvent qu'il faut se syndiquer de toute façon parce que ça sert pour la veille juridique, pour le lobbying, pour la convivialité entre les salariés et les chefs d'entreprise. Autrement, on représente à peu près 30% des gens non syndiqués de la profession immobilière.
- Speaker #0
Vous nous dites que vous êtes présidente pour encore un an. Ça veut dire que vous êtes en poste depuis combien de temps ?
- Speaker #1
Ça fait 4 ans. C'est le deuxième mandat. Je n'oublierai pas, dans les professionnels que nous représentons, vous avez aussi les experts immobiliers et les promoteurs rénovateurs, ce qu'on appelait autrefois les marchands de biens. Vous voyez, c'est un panel très diversifié de professionnels de l'immobilier.
- Speaker #0
On reviendra du coup sur votre rôle de présidente de l'UNIS et puis sur l'action aussi que mène le syndicat. Le but de ce podcast, c'est de faire découvrir des carrières aux personnes qui nous écoutent. J'aimerais qu'on revienne un peu en arrière. Comment est-ce que vous êtes arrivée à ce rôle de présidente de l'UNIS ? Comment a commencé votre carrière ?
- Speaker #1
Alors déjà, comment a commencé ma présidence ? Un peu comme tout le monde, c'est-à-dire deux tiers des gens qui exercent un métier n'ont pas la formation liée à ce métier. Et donc moi, c'est mon cas, tout simplement. J'ai un diplôme d'ingénieur en informatique au départ. J'ai travaillé beaucoup pour la Marine nationale et pour l'armée sur des systèmes de détection, d'intrusion, mais surtout de téléalarme sur des frégates antiaériennes. Donc rien à voir avec l'immobilier. Je faisais partie d'un grand groupe quand j'ai démarré ma carrière, qui est le groupe Thomson Travaux Extérieurs. Et c'est un groupe où un certain nombre de... d'activités ont été vendues, vendues à l'étranger, vendues... Thomson avait démantelé un peu son activité du coup je m'y retrouvais pas et puis j'étais chef de projet informatique donc un jour un ami à table à un dîner il était lui professeur de maths dans l'éducation nationale il en avait marre de l'éducation nationale moi je ne sentais pas du tout le changement de stratégie de Thomson on m'avait proposé... Je suis dans le nord de la région parisienne, on m'avait proposé d'aller dans le sud, on m'avait proposé de faire du militaire, tout ça, ça ne me convenait pas.
- Speaker #0
Vous aviez quel âge à l'époque ?
- Speaker #1
J'avais 25 ans.
- Speaker #0
C'était votre début de carrière ?
- Speaker #1
C'était mon début de carrière, oui. Et donc du coup, un jour à un dîner, ce copain me dit Mais dans l'immobilier, il y a énormément de choses, on peut être comptable, on peut faire de la technique du... bâtiment, on peut faire du juridique, on peut faire du bureautique, on peut faire de la communication, bien sûr de la vente, donc du commerce. Et donc, on a toutes les qualités requises, la diplomatie. Moi, j'étais chef de projet, donc je gérais une équipe, en plus informaticienne, donc créer un logiciel, parce qu'au début, il faut quand même un peu d'argent pour s'établir, entrepreneur. Et voilà, c'est comme ça que du jour au lendemain, je suis partie d'un grand groupe qui s'appelait Thomson.
- Speaker #0
Donc le grand saut dans l'inconnu ?
- Speaker #1
Le grand saut dans l'inconnu à deux.
- Speaker #0
Avec cet ami ?
- Speaker #1
Avec cet ami, puis après, je lui ai racheté ses parts. Et on a divisé le portefeuille en deux. Lui, il est parti dans le Val d'Oise.
- Speaker #0
C'est de quoi ?
- Speaker #1
De syndic. De syndic. Essentiellement. Vous savez, quand vous démarrez, vous démarrez de rien. Donc qu'est-ce que vous faites ? Vous allez voir, moi j'habite Saint-Denis, je suis allée voir le maire de Saint-Denis, qui m'a orientée vers le service logement. Je suis allée faire le tour de tous les professionnels du territoire.
- Speaker #0
Pour comprendre le métier ?
- Speaker #1
Pour leur dire, je me lance dans le métier, peut-être que je peux apporter mon savoir-faire en matière d'ingénierie de projet. Et puis, une personne qui s'appelait M. Braouzek, qui a été maire de Saint-Denis pendant un certain temps, me dit, justement, on a un gros souci avec les copropriétés dégradées. Personne n'en veut. Les syndicats professionnels n'en veulent pas, c'est trop dur. Ça ne rapporte pas, etc. On a donc des immeubles à gérer. C'est comme ça que je me suis retrouvée dans le bain, si je puis dire.
- Speaker #0
C'était des copropriétés qui étaient en autogestion ?
- Speaker #1
C'était des copropriétés qui étaient déqualifiées, qui étaient en grande difficulté, des immeubles paupérisés, soit parce que les gens n'avaient pas assez d'argent pour faire des travaux. À ce moment-là, il n'y avait pas toutes les aides de l'ANA. Je vous parle des années 86, 87, 90. Et puis les syndicats qui trouvaient qu'il y avait beaucoup d'efforts à faire et très peu de rentabilité, puisque les honoraires, on ne les touchait pas forcément du jour au lendemain.
- Speaker #0
Et vous, vous vous lancez, vous vous êtes dit c'est une opportunité, je la prends.
- Speaker #1
Il y a eu ça, donc je me suis dit pourquoi pas, puisque les confrères n'en veulent pas. Et puis les amis aussi, les amis qui ont un logement à gérer, qui ont un logement à vendre, qui nous connaissent et qui disent tiens Daniel, si tu veux, tu t'occupes de tel et tel bien. Donc voilà comment ça s'est passé. C'était un peu impressionnant. Comme je n'avais pas beaucoup de sous à l'époque, j'avais créé avec un logiciel sur Macintosh qui s'appelait 4e Dimension. Je ne sais pas si le public ici connaîtra, mais vous regarderez. C'était un logiciel de macrocommande. J'avais créé le logiciel pour appeler les charges et puis appeler les loyers. Plutôt que de faire ça sur un tableur Excel, c'est quand même beaucoup plus compliqué.
- Speaker #0
Il n'y avait pas de logiciel existant ?
- Speaker #1
Il y avait des logiciels, mais pour s'installer, l'équivalent, c'était à peu près 200 000 euros. A l'époque, c'était des francs. L'équivalent de 200 000 euros, je ne les avais pas forcément.
- Speaker #0
Alors peut-être petite parenthèse, à ce moment-là, ça ne vous vient pas à l'idée d'essayer de commercialiser ce logiciel à vos confrères ?
- Speaker #1
Non, non, c'était artisanal parce que ça correspondait. Quand vous avez 80, 50 copros avec des petits immeubles d'une dizaine de logements, vingtaine de logements, ça va, c'est artisanal. Mais après, non seulement vous avez quand même la veille juridique qui est nécessaire avec la mise à jour des logiciels. Et puis, il y a tout le rapprochement bancaire, la comptabilité double, qui est obligée par les garanties financières. Donc, ça allait bien au début. Ça a duré à peu près un an et demi, deux ans.
- Speaker #0
D'accord. Jusqu'au moment où vous vous séparez de ce premier site ?
- Speaker #1
Voilà, c'est ça. Puis, à ce moment-là, j'achète un logiciel, évidemment, dédié à l'immobilier. Il y en a à peu près une dizaine en France. Et puis, après tout, c'est bien passé.
- Speaker #0
C'est intéressant, je trouve, de comprendre les relations entre associés. Qu'est-ce qui fait qu'on se sépare d'un premier associé ?
- Speaker #1
C'est-à-dire que moi, j'avais la chance d'avoir eu un bon métier. Je gagnais bien ma vie à la Thomson, mais on n'avait pas d'honoraire au début. Et l'associé voulait plutôt gagner de l'argent tout de suite. Donc, du coup, on s'est séparés, mais vraiment à l'amiable, sans aucun problème. Et puis moi, j'avais la chance aussi d'avoir un époux qui gagnait bien sa vie. Donc, bon. J'ai pu aussi me permettre de ne pas me faire de salaire pendant un certain temps. Mais j'ai gagné le salaire que je gagnais en tant qu'ingénieure à la Thomson, je l'ai gagné au bout de plus de cinq ans quand même. Donc au début c'était un peu dur, mais c'est normal, on part de rien. Si vous achetez un portefeuille, ça va, mais là on partait de zéro.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui vous motive du coup de rester dans cette voie ? Ce n'est pas l'argent en tout cas ?
- Speaker #1
Non, parce que syndic de copro, on ne gagne pas forcément bien, mais c'est quand même intéressant parce que le chiffre d'affaires est assuré, sauf si vraiment on ne vous renouvelle pas vos mandats. C'est pareil en matière de gestion d'un bien. Si le locataire paye, etc., si vous avez pris toutes les précautions, le propriétaire vous quitte que s'il vend ou s'il décède. Donc, non. Qu'est-ce qui motive ? C'est le fait du rapport avec les gens et puis la diversité du métier. On peut tout faire, entre l'assurance, les cautions, comme Garantme, donc la relation avec les professionnels, tous les fournisseurs associés à l'activité. Tout ce qui est copropriété, donc la conservation du patrimoine, la vie des gens, le juridique évidemment. Ça, ça m'a manqué au début, le juridique. Mais j'ai quand même vécu en vase clos pendant un certain temps. Je ne suis arrivée à mon syndicat qu'en 1994. Donc vous avez eu pendant...
- Speaker #0
Quasiment huit ans, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, exactement.
- Speaker #0
Et avant de rejoindre le syndicat, des premiers collaborateurs peut-être ?
- Speaker #1
Alors je suis partie de zéro. Oui. Après apprenti. J'avais d'ailleurs des gens de l'ESPI, parce que l'apprenti est intéressant, parce que vous formez la personne à l'image de votre entreprise, à la clientèle de votre entreprise, et puis vous employez tout de suite. Et puis ensuite, des gens un peu atypiques, des gens qui n'étaient pas du tout du métier. Est-ce que ça vient aussi de mon histoire ? C'est possible. Des gens qui s'adaptent à une crise, qui sont diplomates, qui sont organisés, qui écoutent la personne, qui sont capables de détecter l'urgence du moins urgent et de travailler sous interruption, parce que ça c'est vraiment notre métier.
- Speaker #0
Je crois que ce podcast, il faut qu'on le diffuse à tout le monde et pas juste à ceux qui veulent bosser dans l'immobilier, puisque apparemment n'importe qui peut finalement se lancer à partir du moment où il est motivé.
Oui,
- Speaker #1
mais après il faut quand même acquérir des bases immobilières, donc des études complémentaires où moi je me suis formée sur le tas.
- Speaker #0
Justement, comment est-ce que vous formiez des personnes qui venaient d'ailleurs ?
- Speaker #1
Moi, je regardais le CV par rapport à l'adaptation de la personne à une situation donnée. Parce que c'est aussi lié à la clientèle, c'est lié au territoire que je vis. Je regardais aussi sur la diversité des salariés, parce qu'on a une clientèle qui est très hétérogène. Donc, il faut que nos salariés représentent et ressemblent à la clientèle. Mais il a fallu quand même se former. Et donc, quand je suis arrivée au syndicat LUNIS...... Au départ c'était à la CNAB, mais peu importe, c'est la fusion de trois syndicats. J'étais quand même très contente d'avoir une veille juridique, parce qu'autrement cette veille juridique, elle était faite par quelques formations et surtout une relation avec les avocats, qui d'ailleurs est toujours d'actualité.
- Speaker #0
C'est quoi du coup qui au bout de huit ans vous fait dire, bon ben là maintenant je vais me syndiquer, vous n'avez pas eu cette réflexion avant ?
- Speaker #1
Alors je l'ai eu, mais tout à fait par hasard, parce que nous avions un partenariat avec Veolia, la compagnie générale des eaux. Sur un système, je vous rappelle que j'étais dans les copropriétés dégradées et donc j'avais récupéré des immeubles qui n'avaient pas d'eau. Et pour que les gens aient accès à l'eau, on avait une sorte de dable à l'envers, donc un boîtier, les gens rechargeaient une carte, mettaient cette carte dans un boîtier qui était dans leur logement et grâce à ça, ils pouvaient avoir accès à l'eau, ils pouvaient consommer de l'eau dans leur logement, autrement ils n'avaient pas d'eau. Et donc ce dispositif technique avait été inventé par... Veolia et donc du coup un jour on a présenté un projet, on a présenté, on a obtenu un prix remis d'ailleurs par un ministre de l'époque s'appelait monsieur Besson avec aussi une activité de nouvel emploi nouveau service qui s'appelait des médiateurs d'eau, c'est à dire qu'il fallait au delà de cet aspect administratif et financier, il fallait aussi expliquer aux gens qu'il fallait faire attention à la fuite d'eau, qu'il fallait consommer de façon sobre, un peu comme de nos jours. Et donc, du coup, nous avons déposé un dossier et nous avons eu un prix. Et ce jour-là, quelqu'un de la CNAB, Paul Roland, qui est vraiment mon mentor, Unis maintenant, était là et m'a dit, mais Danielle, nous faisons à Annecy un congrès sur les copropriétés dégradées et il faut que tu témoignes. C'est comme ça que je suis rentrée dans le syndicat.
- Speaker #0
Pour rentrer dans les détails de ce dispositif, financièrement, les habitants avaient accès à l'eau comme tout le monde ? Ou fallait payer en plus ce service de Veolia ?
- Speaker #1
Non, ce n'était pas très payant. Il fallait donc payer dans le cadre des emplois jeunes, qui s'appelaient Nouvelle Emploi, Nouveau Service, Nouvelle Emploi. Ces emplois jeunes, des médiateurs d'eau, faisaient des permanences dans des maisons de services publics, notamment... à Noisy-le-Grand notamment et à Montfermeil par exemple, dans des endroits où il y a des immeubles en difficulté. Et donc les gens venaient apporter de l'argent, rechargaient leurs cartes et ensuite ils repartaient, ils avaient leurs boîtiers dans leur logement. Tout ça c'était toute une stratégie mais il fallait aussi éduquer à ne pas spoiler l'eau. Donc c'était très intéressant aussi.
- Speaker #0
Donc c'est une vraie mission sociale finalement.
- Speaker #1
Vraie mission sociale et puis une mission pour des copropriétés dégradées et donc ça va rendre un vrai service.
- Speaker #0
Ça qui vous a rendu visible auprès de l'UNIS ?
- Speaker #1
Ça m'a rendu visible parce qu'on m'a remis un prix ce jour-là, dans le cadre d'une structure qui s'appelait Apogée. Donc nous avons eu le prix national sur cette médiation eau, comme on l'appelait. Et puis donc ce jour-là, on me dit, viens au syndicat. Et alors dans le syndicat, non seulement il y avait la veille juridique, dont je me suis rendue compte ultérieurement, et donc ça c'est très important d'être bien au courant, puisqu'il y a une loi qui tombe à peu près, ou un décret, ou un arrêté, ou une recommandation tous les 11 jours en France. Donc c'est quand même très important. C'est peut-être pire aujourd'hui, mais c'était quand même comme ça aussi autrefois. Et puis il y avait la défense de l'adhérent, la défense de la profession, la défense des clients et aussi la convivialité entre confrères. Et ça, ça n'a pas de prix. Ça, c'était très important.
- Speaker #0
Alors justement, est-ce qu'on peut un peu parler de ce parcours à l'UNIS ? Vous venez de prononcer le mot mentor. Ça a été quoi votre relation avec cette personne ?
- Speaker #1
Très bien. Donc, j'ai intégré très rapidement la commission copropriété, parce que ça coulait un peu de source. Et puis, un jour, Christophe Tannay, c'est un président du'UNIS après... Paul Roland, disons-le comme ça, très court, me dit Danielle, on a besoin de toi au niveau national parce que quand même, toute cette histoire de copropriété dégradée, c'est intéressant, c'est utile. Et moi, j'avais dit "Oh, je ne suis pas capable de... On a quand même un cabinet, il faut développer le cabinet, il faut s'occuper des salariés, il faut s'occuper des clients".
- Speaker #0
À l'époque, vous aviez combien de personnes ?
- Speaker #1
À ce moment-là, j'en avais à peu près 17, je pense.
- Speaker #0
Oui, ça implique à l'heure de gérer votre boîte, 17 personnes.
- Speaker #1
Oui, vous pouvez faire plein de choses quand vous en avez 8. À partir d'une douzaine, ça commence à faire. À partir de 20, c'est tout juste si vous ne pouvez pas vous financer un contrôleur de gestion, mais il en faut un. En tout cas, ils font un beau numéro 2. Et donc, j'avais 17 personnes à l'époque. Et puis, Christophe Tanné me dit, Danielle, on a besoin... C'était peut-être aussi un peu pour le quota femme, mais peut-être pas que ça quand même. Je dis ça en riant. Et donc il me dit, voilà, viens au bureau national. Moi je dis, moi je veux bien venir au bureau national, mais c'est une tâche. On me donne une tâche, je viens quand je peux. Et puis finalement le syndicat m'a tellement apporté, ça a tellement... quand le syndicat vous donne, vous rendez du temps, vous rendez de l'énergie, vous rendez... C'est comme ça que finalement je me suis prise un peu au jeu et que je suis restée.
- Speaker #0
Dans le flot. Donc vous vous laissez prendre dans l'aventure de l'UNIS.
- Speaker #1
Voilà, donc je suis au bureau exécutif. D'abord, je suis dans une commission.
- Speaker #0
On est en quelle année là ?
- Speaker #1
On est dans les années 2000, 2005. J'ai été présidente d'une région, la CNAB Île-de-France, puisque la CNAB c'était ce qui existait avant UNIS. Donc j'étais présidente d'Île-de-France, c'était en 2005 à peu près. Donc un peu de responsabilité à l'intérieur du syndicat, dans le métier, puisqu'on est organisé par métier, par commission métier. Et puis un jour, on me demande d'être présidente.
- Speaker #0
Donc il y a des pôles régionaux, ils ont une organisation verticale, et puis il y a aussi une organisation horizontale par métier ?
- Speaker #1
On a une approche métier, donc on a des commissions techniques, qui sont des commissions métiers. Transactions, locations, expertise, promotion, rénovation, et puis bien sûr le syndic. Donc ça c'est une première approche. Et puis après... Il faut bien qu'il y ait une relation de proximité avec le territoire. Donc on est découpé en régions administratives. On a autant d'entités UNIS régionales que de régions administratives. Et puis après, il y a des régions qui ont des structures, parce que Nice, par exemple, c'est une ville importante, ou Lyon, c'est une ville importante, Paris est une ville importante. Donc ensuite, on a des pôles. Au-delà des pôles, on a des pôles locaux.
- Speaker #0
Quelle est la vocation de ces organisations locales ?
- Speaker #1
Les vocations, c'est aussi d'avoir des représentations extérieures, c'est-à-dire si on nous demande de regarder un PLUI, si on nous demande d'avoir une action avec l'ANA locale, si on nous demande d'avoir une action avec des mairies locales ou des régions locales, il faut bien qu'il y ait des partenaires locaux et qu'il y ait des collaborateurs et des adhérents qui aillent dans ces réunions pour représenter le syndicat, pour porter la parole du syndicat. Ça, c'est dans ce sens-là et dans le sens, évidemment, parce qu'il y a le bottom-up, vous avez aussi fait remonter les problèmes de terrain par rapport à une réglementation ou des besoins de terrain pour pouvoir imaginer une nouvelle réglementation. Donc c'est ça qui est intéressant. Tout vient des territoires au départ.
- Speaker #0
Toujours, ces personnes sont des professionnels qui adhèrent à l'UNIS et qui, en plus de leur métier au quotidien ont une fonction ?
- Speaker #1
Ce sont des bénévoles. Ce sont des bénévoles, évidemment. On est entouré de juristes et de salariés. Le syndicat a à peu près une vingtaine de salariés, mais ce sont des bénévoles qui prennent leur temps pour défendre la profession, expliquer ce qui ne va pas dans la réglementation et la faire évoluer. Et puis défendre la profession, c'est faire aussi du lobbying. Donc le lobbying, il commence aussi par les territoires. Vous avez des députés et des sénateurs qui comptent sur les territoires.
- Speaker #0
Justement, on y vient. Donc si on reprend un peu le fil de l'histoire, on est en 2005, vous êtes en présidence de région. On vous demande de devenir présidente ?
- Speaker #1
Alors non, en 2005 et 2020, il s'est passé des choses. J'étais dans des commissions nationales, après avoir été dans des instances régionales, des instances nationales, et puis ensuite dans le bureau exécutif national. Et puis ensuite, en 2020, je deviens présidente, en plein Covid. Donc pas de congrès annuel pour voir les adhérents et puis une élection qui se fait en distanciel. C'était un peu bizarre, mais bon.
- Speaker #0
Comment est-ce qu'on fait une campagne ? Peut-être que la campagne était avant ?
- Speaker #1
Là, il y avait une seule candidature, donc la campagne a sûrement été facilitée.
- Speaker #0
Oui. Alors justement, si vous nous racontez un petit peu cette période Covid, comment elle s'est passée pour les adhérents ?
- Speaker #1
Avant, la Covid a démarré en mars, et donc je suis devenue présidente en octobre.
- Speaker #0
On n'était pas tout à fait sortis.
- Speaker #1
Non, on n'était pas sortis parce qu'il y a eu... la période 1, la période 2, etc. Mais on a bien travaillé avec le gouvernement, sincèrement. Il y avait Wargon qui était à la manœuvre. À ce moment-là, Emmanuel nous a beaucoup aidés pour qu'on puisse continuer les états des lieux, pour qu'on puisse continuer les expertises, pour qu'on puisse continuer les visites pour louer ou pour vendre.
- Speaker #0
Ça, peut-être, ça parlera à tout le monde. Donc, vous avez un rôle à ce moment-là pour que... les règles de circulation pendant le Covid soient plutôt favorables à votre activité ?
- Speaker #1
Alors la circulation c'était une chose, il y avait tout ce qui était administratif avec les fameuses attestations, c'était surtout de donner nous le syndicat une garantie comme quoi tous nos adhérents, tous les professionnels, allaient respecter des règles sanitaires strictes. Alors je ne vous dis pas que ce n'était pas évident, parce que par exemple pour faire visiter un logement, il fallait venir un quart d'heure avant, ouvrir les fenêtres, ensuite aérer. Ne faire venir qu'une personne à la fois dans le logement pour garantir la relation, la distance à cause du Covid, mais je dois dire que le gouvernement nous a beaucoup aidé à quand même maintenir une activité. Et puis après, il y a eu toute la sensibilisation sur les aides, sur les activités réduites, puisqu'on n'était pas considéré comme une profession essentielle. Donc il a fallu, sur le chômage partiel, etc. expliquer toutes les aides. Donc ça a été là, le syndicat a vraiment joué un rôle. Défendre la continuité de service pour les professionnels mais aussi pour nos clients.
- Speaker #0
Il y a d'autres syndicats immobiliers en France dans une phase de crise comme celle-là. Comment est-ce que vous arrivez à vous entendre avec les autres syndicats, à parler d'une même voie pour essayer d'être le plus efficace possible ?
- Speaker #1
Oui c'est le cas parce qu'on est tous dans l'intérêt général de l'immobilier. Qu'un locataire trouve un logement, qu'un propriétaire trouve un locataire, que des travaux soient faits parce que pendant ce temps-là il y a la loi Transition énergétique, il y a la loi climat et résilience qui se font. Donc là, il faut aussi inciter les gens à faire des travaux, à faire leur DPE, leur diagnostic de performance énergétique. Tout ça, ça demande du temps, de la conviction. Il faut passer le message. Il y a à la fois la réglementation qui est dictée par les textes, que ce soit des lois ou des arrêtés ou des décrets. Mais ensuite, il faut pouvoir sensibiliser et décider et faire agir le propriétaire, puisque celui qui a le pouvoir de décision, c'est le propriétaire ou le copropriétaire. En plus, copropriété veut dire collectivité, donc on est dans un système de voisinage, un système de décision qui est compliqué en copropriété.
- Speaker #0
Pour être sûr de bien comprendre, vous parlez de votre rôle pour faire comprendre au gouvernement tous ces aspects pratiques, ou de votre rôle pour motiver les professionnels à agir ?
- Speaker #1
Les deux, les deux. A la fois pour défendre, faire du lobbying auprès de l'État ou des entités type l'ANA ou l'ADEME, pour pouvoir défendre en disant c'est ça la pratique, c'est ça les problèmes de terrain. La réglementation n'est peut-être pas bien écrite. Notre syndicat est au Conseil national de la transition de la gestion immobilière, au CNTGI, donc on voit passer tous les textes et là ça discute. On donne des avis favorables, souvent d'ailleurs plutôt défavorables. Ça, c'est la première étape. Mais ensuite, une fois qu'une réglementation est tombée, elle s'impose à nous. On est d'accord, pas d'accord, peu importe. Elle s'impose à nous. Et donc là, il y a tout un travail de sensibilisation, d'information. Et de formation des professionnels, c'est pour ça qu'on a un organisme de formation qui s'appelle 1+. Et puis une fois que cette formation est faite et que tous les salariés des adhérents sont sensibilisés, il faut basculer sur une conviction à donner aux propriétaires, essentiellement aux locataires. Donc ça se fait par étapes, c'est en cascade.
- Speaker #0
Et puis il y a beaucoup de parties prenantes dont on ne maîtrise pas tous les ressorts.
- Speaker #1
Il y a des fois des contradictions, il y a aussi des fois des influences qui font que... On n'est pas tous d'accord, mais bon, c'est l'intérêt général qu'on vise.
- Speaker #0
Alors là-dessus, il y a quelque chose dont on a déjà un peu parlé, c'est la difficulté que vous pouvez avoir à mener ces missions au sein de l'UNIS tout en ayant une entreprise, dont vous êtes la fondatrice puis la directrice. Comment est-ce que vous arrivez à jongler entre ces deux missions ?
- Speaker #1
Je crois qu'il faut être bien organisé, mais déjà, quand on est professionnel de l'immobilier, on est assez actif, on est assez réactif. On est assez organisé, donc on essaye d'agir vite, de prendre une décision vite, vite et bien. Donc du coup, c'est un petit peu ce que vous faites quand vous êtes chef d'entreprise. Évidemment, quand vous passez la dimension syndicat, il y a, comme je dis souvent, l'industrialisation de la relation individuelle. C'est-à-dire que chaque adhérent est l'adhérent qui compte, il faut lui parler, etc. Il y a tout un travail...
- Speaker #0
Il y en a 60 000.
- Speaker #1
Oui, mais c'est dur, oui. Enfin, en réalité, il y a 6300 adhérents. Les 63 000, c'est les professionnels, c'est les individus. Mais 6300 adhérents, il faut quand même discuter avec eux. Donc il y a tout ce travail-là. Et du coup, quand vous n'êtes pas au bureau, il faut quand même que la boutique tourne, puisque c'est la boutique qui vous fait vivre. Et donc, il faut avoir un bon numéro 2. Il faut être bien organisé, il faut être bien outillé. C'est pour ça que c'est important d'avoir un bon logiciel informatique, avoir des process. C'est très important. Et puis, un bon numéro 2.
- Speaker #0
Ça veut dire quoi un bon numéro 2 ?
- Speaker #1
Ça veut dire quelqu'un qui agirait, qui agit comme vous pensez qu'il faut agir. Il n'y a même pas besoin de demander un avis. Vous savez très bien que la personne va avoir la même position, le même avis, va trancher de la même manière.
- Speaker #0
De la confiance.
- Speaker #1
C'est un binôme, c'est un binôme bien sûr, puisqu'il y a la relation employeur-salarié, mais c'est aussi une forme de clone qui est capable de prendre une décision quand vous n'êtes pas là.
- Speaker #0
Et ça vous est déjà arrivé à votre... en tant que présidente de l'UNIS, de vous trouver dans des situations de conflits d'intérêts personnels entre ce qui est peut-être mieux pour la profession ou ce qu'il faut défendre et puis des choses qui pourraient aller à l'encontre de l'intérêt de votre agence ?
- Speaker #1
Alors à l'encontre de l'intérêt de l'agence, non, ça ne s'est jamais passé. Par contre, peut-être sur certaines réglementations ou l'avis de la collectivité en général, des professionnels de l'immobilier et un avis... auquel je n'adhère pas forcément, mais bon là, on est bien obligé quand même de suivre la masse. Oui, ça m'est déjà arrivé sur des aspects, mais plutôt techniques, des aspects très techniques.
- Speaker #0
Parce que comment ça se passe politiquement, je veux dire, vous avez été élue présidente. Oui. Sur la base, j'imagine, d'une vision.
- Speaker #1
Oui, bien sûr, d'un programme, d'un programme de mandature. Et donc,
- Speaker #0
il y a une vision. top-down, finalement, mais vous êtes aussi...
- Speaker #1
C'est plus de visibilité, c'est plus de partenariat, c'est plus de lobbying, c'est faire entendre la voix. Vous savez, notre profession, on n'est pas toujours bien aimé. Les syndicats de propriété ne sont pas bien aimés. Ils sont aussi peut-être un peu maltraités. Ils ne sont peut-être pas assez transparents. Donc, c'est tout cet aspect-là qu'il faut mettre en exergue et travailler. Donc, moi, mon but, c'était que... qu'on soit plus transparent et qu'il y ait plus de gens syndiqués.
- Speaker #0
Plus transparent vis-à-vis des clients finaux ?
- Speaker #1
Vis-à-vis des clients, vis-à-vis des clients finaux peut-être. Parce qu'en fait, ce n'est pas un problème d'absence de transparent, c'est un problème de temps.
- Speaker #0
Et de moyens.
- Speaker #1
On a des problèmes de temps, de moyens aussi. De moyens, d'où l'intérêt quand même d'avoir des logiciels qui fonctionnent, de se faire aider aussi par l'intelligence artificielle. Ça, c'est quelque chose où les étudiants seront certainement complètement concernés. Nous, au départ, on était peut-être un peu moins là-dedans. Tous les extra nets, tous les outils informatiques qui aident. Parce que du coup, au-delà de l'aspect technique, juridique, on gère une communauté. Vous voyez, on gère une communauté de professionnels. Quand on est à Unis, on gère une communauté de clients, donc des individus qui ne pensent pas tous de la même manière, qui n'ont pas forcément les mêmes moyens, qui n'ont pas forcément la même vision. Et donc, il faut aller dans le bon sens. Donc ça, c'est des travaux intéressants quand même.
- Speaker #0
Puisqu'on parle des clients, je voudrais qu'on fasse un petit point d'actualité. On enregistre fin août. Qu'est-ce que l'état actuel du marché de l'immobilier vous inspire ? Comment est-ce que vous voyez les prochains mois évoluer ? Une petite question là-dedans aussi. Souvent, on parle de la transaction, quand on parle de l'état du marché immobilier. Est-ce que finalement, il y a des conséquences sur l'activité de syndic aussi qu'on ne voit pas forcément ?
- Speaker #1
Sur l'activité de la transaction, il y a à peu près 900 000 transactions. On n'arrivera pas à 900 000 d'ici le 31 décembre, peut-être 800 000. Bon, voilà, donc c'est déjà beaucoup moins que l'année dernière. Les prix de l'immobilier chutent aussi, moins 4% c'est ce qu'on dit. Bon, évidemment ça se ressent parce que du coup il y a des agences immobilières qui ont fermé. Ce qui veut dire qu'il y a des gens qui étaient peut-être transactionnaires, qui maintenant vont faire de la gestion locative. Il y a aussi des possibilités de reconversion dans ce métier. C'est là le métier aussi qui est intéressant. Vous pouvez passer d'être un gestionnaire à un transactionnaire, au transactionnaire peut-être au marchand de biens. Le métier vous le permet, la profession vous le permet. Je trouve qu'aujourd'hui, on est en période de dissolution et de non-nomination d'un Premier ministre actuellement. Je trouve que la politique est rompue avec l'économique. Aujourd'hui, il n'y a pas de dialogue possible. Ça fait deux ans qu'on dit que ça ne va pas, qu'il faut de la réglementation, qu'il faut construire, qu'il faut adapter le DPE collectif par exemple avec le DPE individuel, qu'il faut une banque de la rénovation pour pouvoir rénover, puisqu'on est tout à fait d'accord sur le fait qu'il faut décarboner et qu'il faut faire des travaux de rénovation énergétique, puisqu'on doit absolument réduire en gaz à effet de serre. Mais les moyens ne sont pas mis. Alors on alerte, on alerte. Ça fait deux ans, puis subitement...
- Speaker #0
C'est là que vous voulez parler à quelqu'un, vous parlez à qui ?
- Speaker #1
On parle à l'État. On parle à l'État. On parle à Bruno Le Maire. On parle à Emmanuel Macron. On parle évidemment à Casbarian, qui est M. Casbarian, qui est actuellement notre ministre. Alors ça s'était bien passé, là, entre Attal, Casbarian. C'était bien reparti sur la simplification, sur la loi logement, sur la loi simplification, parce qu'il y avait des textes adaptés qui n'étaient pas adaptés. d'un point de vue pratique. Et puis là, tout est suspendu. Donc, je ne sais pas.
- Speaker #0
Parce que les derniers textes qui ont été votés à l'Assemblée, on ne peut pas les mettre en place.
- Speaker #1
Ah, ceux qui n'étaient pas votés, ils ne sont pas votés. Ils sont suspendus. Par exemple, le projet de loi logement est suspendu. Les PPL, les propositions de projet de loi, elles, elles n'existent plus. Sauf si, bien sûr, c'est redéposé. Sauf si, bien sûr, tout repart. Mais tout ne va pas repartir. On n'est pas dans la même composition politique. Puis on ne sait pas très bien. si on va vers le pire ou le meilleur en matière de fiscalité pour le bailleur.
- Speaker #0
Donc c'est quoi ? C'est un flou qui fait que...
- Speaker #1
C'est un flou aujourd'hui. C'est un flou. C'est quand même une activité immobilière qui est moindre. D'ailleurs, il y a au niveau des agents commerciaux, entre 2022 et 2024, il y a moins 8000 conseillers mandataires. On a perdu 8000 mandataires sur 80 000. C'est quand même énorme. C'est 10%. Donc c'est énorme. Ça s'accélère, il y a des agences qui ont fermé.
- Speaker #0
Donc si je vous demande comment les mois qui viennent vont évoluer, vous ne savez pas parce qu'il n'y a pas de gouvernement ?
- Speaker #1
Je ne sais pas parce que nous ne connaissons pas la stratégie politique. On est très attentifs à la loi de finances 2025, puisque c'est ce qui existe pour dire qu'il y a telle portion de budget pour le logement. Aujourd'hui, on cherche 25 milliards, comme vous le savez. Le logement, c'est 37 milliards. Ma prime rénov'pour rénover, c'est 4 milliards. Les allocations logements pour les étudiants, pour les locataires, pour payer les loyers, c'est 13 ou 14 milliards. Donc ça va être compliqué. On sera très attentif parce qu'en fait, on n'encourage pas le propriétaire à être propriétaire. Les primes au accédant sont moins nombreuses. Le marché se fait plutôt par les secondos accédants. Donc le paysage n'est pas intéressant aujourd'hui.
- Speaker #0
Alors peut-être que... On peut du coup essayer de faire une transition pour parler aux jeunes qui nous écoutent et qui veulent potentiellement se lancer dans l'immobilier. Vous ne décrivez pas une période reluisante ou ultra dynamique. Qu'est-ce qu'on peut quand même dire à quelqu'un qui voudrait bosser dans l'immobilier aujourd'hui ?
- Speaker #1
Il faut aller dans l'immobilier parce que de toute façon on aura toujours besoin d'un emploi, on aura toujours besoin d'un logement. Ce n'est pas facile pour les bailleurs, ce n'est pas facile pour les futurs locataires. Ça c'est le fait parce qu'ils manque de logement, mais il manque aussi de professionnels de l'immobilier. On a énormément de mal à recruter.
- Speaker #0
Il y a du boulot en ce moment, il y a des agences.
- Speaker #1
Il y a énormément qui cherchent. En transaction, c'est peut-être ponctuellement un peu grippé mais ça va repartir. Dans l'ancien, ça repart d'ailleurs. Ça dépend des régions, c'est pour ça qu'on ne peut pas faire des généralités mais globalement, la vente dans l'ancien repart. Les compromis repartent aussi de vente. Pourquoi ? Parce que les crédits sont un peu assouplis même si le Haut Conseil... La stabilité financière n'a pas encore complètement réglé ces problèmes de restrictions, mais ça repart. Il y a beaucoup, beaucoup de travail dans la rénovation. Dans le suivi des dossiers, le montage des dossiers, le financement, le portionnement. Il y a beaucoup de travail aussi pour l'éligibilité d'un locataire à un logement. Donc il y a du travail dans ce métier-là, il faut y aller. Et puis surtout, c'est qu'on peut éventuellement passer d'une partie de la filière à une autre partie de la filière. Donc on peut rebondir. C'est d'ailleurs le thème de notre prochain congrès.
- Speaker #0
On y sera avec Garantme en tout cas. Pour finir... Question des jeunes de l'ESPI : un secret pour réussir dans l'immobilier ?
- Speaker #1
Un secret ? Je dirais qu'il faut être soi-même. Un secret, il faut s'intéresser à tout. Il y a à la fois la technicité, il y a le juridique, il y a la matière elle-même de l'immobilier, mais il faut s'intéresser aux gens qui habitent cet immobilier, qui achètent de l'immobilier, qui vivent dans l'immobilier. Et donc, si on s'intéresse aux gens... Si on est commercial, on trouvera forcément une activité dans l'immobilier. C'est un métier qui est très riche, très riche d'un point de vue sociétal. Et puis la réglementation fait qu'il y aura toujours besoin de quelqu'un pour expliquer, contrecarrer, mettre en œuvre. Et ça c'est important sur la rénovation, on n'y est quand même pas aujourd'hui. Donc il y aura énormément de travail, y compris dans le montage et dossier, y compris peut-être dans le bâtiment proprement dit, donc dans la chaîne de l'immobilier, pas que dans les professionnels.
- Speaker #0
Plus spécifiquement, dans le syndicalisme immobilier,
- Speaker #1
c'est quoi la clé ? Il faut y aller. La clé, c'est d'écouter tous les adhérents, de beaucoup faire du lobbying, beaucoup de lobbying, avoir de la visibilité. Plus vous avez de la visibilité, mieux vous allez convaincre, mieux vous allez être entendu et mieux vous allez convaincre. Mais le plus important aujourd'hui, et ça, on n'y est pas encore arrivé, c'est que les clients aiment les professionnels de l'immobilier. Et ça, c'est compliqué. Pourquoi ? Parce que ce métier peut aussi s'exercer de gré à gré, c'est-à-dire l'acte de gestion est gratuit. Or, le professionnel de l'immobilier apporte une plus-value, une plus-value sur la négociation du prix, une plus-value sur les conseils dans la stratégie patrimoniale du bien. Et ça, les gens n'en ont pas toujours conscience. Mais ça, c'est sûrement les étudiants qui vont y arriver peut-être mieux que nous. En tout cas, nous, on y travaille pour transmettre un peu toutes ces nécessités que l'on ressent quand on est du terrain.
- Speaker #0
Mission numéro 1.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Merci beaucoup, Danielle.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
C'est la fin de cet épisode. Je vous remercie tous et toutes pour votre attention. J'espère que le parcours de Danielle vous a intéressé. On va diffuser ce podcast sur toutes les plateformes de diffusion classique, mais aussi sur la partie podcast de garantme.fr. Je profite de cette clôture pour remercier de nouveau l'ESPI, sans qui l'existence de ce podcast ne pourrait pas être. On se retrouve pour un prochain épisode, à bientôt.