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#3 Rendre l’investissement locatif accessible

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38min |07/11/2024
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#3 Rendre l’investissement locatif accessible

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Description

đŸŽ™ïž Dans ce nouvel Ă©pisode, nous accueillons Emma Malha, cofondatrice de Beanstock, qui se confie sur son parcours inspirant et ses convictions.


Emma nous partage les Ă©tapes marquantes de son chemin professionnel, depuis ses dĂ©buts chez Glovo jusqu’à l’aventure Beanstock. Avec passion, elle explique les leçons tirĂ©es de ses expĂ©riences passĂ©es et ce qui l’a motivĂ©e Ă  rendre l’investissement locatif accessible Ă  tous les nouveaux investisseurs. 🔑


Notre invitĂ©e revient Ă©galement sur les dĂ©fis qu’elle et son associĂ© rencontrent, tels que fĂ©dĂ©rer une Ă©quipe aux profils variĂ©s et renforcer la confiance client dans un marchĂ© parfois complexe. Elle dĂ©voile sa vision des compĂ©tences clĂ©s en immobilier, oĂč fiabilitĂ© et expertise commerciale sont essentielles, tout comme l’importance de bĂątir une rĂ©putation. đŸ€


đŸ’„ Un Ă©pisode captivant pour tous ceux qui cherchent Ă  dĂ©poussiĂ©rer le monde de l’immobilier et Ă  repousser les limites de ce secteur exigeant !


🎬 DĂ©couvrez aussi l'Ă©pisode au format vidĂ©o !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Thomas Reynaud

    Bonjour Ă  tous et Ă  toutes et bienvenue sur Immostories, le podcast qui vous plonge dans les coulisses de l'entrepreneuriat, dans l'immobilier. Je m'appelle Thomas Reynaud, je suis le cofondateur de Garantme et j'ai une ambition qui est trĂšs simple, vous faire dĂ©couvrir le parcours de celles et ceux qui font l'immobilier, qui ont un parcours inspirant. pour parler Ă  ceux qui veulent se lancer dans ce secteur qui nous passionne tous. On a lancĂ© Immostories en partenariat avec l'ESPI, l'École SupĂ©rieure ImmobiliĂšre. L'ESPI forme les jeunes professionnels de l'immobilier de demain. Et le but est de leur faire dĂ©couvrir aujourd'hui le parcours d'Emma Malha, qui est cofondatrice de Beanstock. Bonjour Emma.

  • Emma Malha

    Bonjour Thomas.

  • Thomas Reynaud

    Merci d'ĂȘtre venue. Est-ce que tu peux nous expliquer en quelques mots ce qu'est Beanstock ?

  • Emma Malha

    Alors Beanstock, c'est une plateforme d'investissement locatif. ConcrĂštement, ça ressemble Ă  un SeLoger. On va y retrouver beaucoup d'annonces de projets d'investissement locatif avec certaines diffĂ©rences. La premiĂšre diffĂ©rence, c'est qu'on ne va y trouver que de l'investissement locatif. La deuxiĂšme diffĂ©rence, c'est que toutes ces annonces-lĂ  ont Ă©tĂ© visitĂ©es, vĂ©rifiĂ©es par nos Ă©quipes. Il y a eu un gros filtre qui a Ă©tĂ© fait. Et la troisiĂšme diffĂ©rence, c'est qu'au-delĂ  des annonces, il y a tout un package de services qui vient avec. pour qu'on puisse accompagner les acquĂ©reurs dans leur parcours d'investissement du moment oĂč ils se posent des premiĂšres questions jusqu'Ă  la gestion locative.

  • Thomas Reynaud

    Vous avez lancĂ© ça en quelle annĂ©e ? Est-ce que c'est nouveau comme concept ? Ça se rapproche de quel mĂ©tier qu'on connaĂźt ?

  • Emma Malha

    On a lancĂ© ça en 2020, en plein Covid. Ça se rapproche d'un mĂ©tier de chasseur immobilier, mais en mĂȘme temps, ça agrĂšge beaucoup de mĂ©tiers. Aujourd'hui, dans les Ă©quipes Beanstock, on a beaucoup d'Ă©quipes opĂ©rationnelles qui couvre beaucoup de mĂ©tiers dont la partie expertise immobiliĂšre, mais aussi les travaux par exemple. Nous, on a une Ă©quipe qui s'occupe de la rĂ©novation, de la remise aux normes, de l'ameublement. On est courtier en crĂ©dit immobilier, donc on accompagne nos clients dans leur recherche de crĂ©dit et on gĂšre la gestion locative. On est Ă©galement une agence de gestion locative, donc ça couvre beaucoup de mĂ©tiers. Et c'est un peu le concept, c'est de pouvoir offrir vraiment une expĂ©rience clĂ© en main aux clients qui ont... Peur de se lancer dans l'investissement locatif parce qu'il y a Ă©normĂ©ment d'expertise Ă  maĂźtriser et qui du coup a envie de gagner du temps et de faire moins d'erreurs en se lançant.

  • Thomas Reynaud

    Ok, alors tu parles d'un lancement en 2020, qu'est-ce qui vous a poussé à lancer Beanstock à ce moment-là ?

  • Emma Malha

    Alors, d'un point de vue macro, on Ă©tait dans un monde qui Ă©tait trĂšs diffĂ©rent du monde actuel. On a Ă©tĂ© dans un monde oĂč les taux Ă©taient trĂšs trĂšs bas et oĂč il y avait un Ă©norme boom de l'investissement locatif. Donc Ă  l'Ă©poque, il y avait plus de 300 000 transactions qui concernent de l'investissement locatif par an. Beaucoup de gens avaient envie de se lancer, sauf que...

  • Thomas Reynaud

    300 000 et Ă  l'Ă©poque, il y avait Ă  peu prĂšs 1 million de transactions, c'est quand mĂȘme un tiers du marchĂ© qui est pour faire de l'investissement.

  • Emma Malha

    Exactement, sauf que l'investissement locatif, c'est un segment qui est trÚs différent des autres segments d'immobilier. Donc c'est trÚs différent de l'achat d'une résidence principale ou de l'immobilier de luxe. Et il n'existait pas sur le marché une solution qui permettait d'un cÎté aux acquéreurs de pouvoir savoir quels biens il fallait acheter, et d'un autre cÎté des outils qui permettent aux agents immobiliers de mieux commercialiser cette typologie de biens.

  • Thomas Reynaud

    Donc Beanstock, vous travaillez avec des particuliers, mais aussi avec des agences immobiliĂšres ?

  • Emma Malha

    Voilà, tout à fait. Donc d'un point de vue de demande, nos clients sont des acquéreurs particuliers, et notre sourcing de biens est basé sur des partenariats qu'on a avec des agences immobiliÚres locales. Donc pour ces agences immobiliÚres, on a développé une application. C'est des outils qui leur permettent de mieux pricer les biens en fonction de leur potentiel locatif et aussi de les commercialiser auprÚs d'acquéreurs qui sont des investisseurs qui ont été validés par Beanstock.

  • Thomas Reynaud

    Et qu'est-ce qui fait que 2020 est un bon moment ? Comment est venue l'idée en fait ?

  • Emma Malha

    Alors l'idée est venue d'expériences... Donc avant Beanstock, je travaillais dans une entreprise qui s'appelait toujours Glovo. C'est une application de livraison, donc rien à voir avec l'immobilier.

  • Thomas Reynaud

    J'essaye encore de trouver quelqu'un qui s'est lancé dans l'immobilier, parce qu'il y avait une vocation initiale, mais je vais trouver.

  • Emma Malha

    Moi, c'était limite le contraire. Je ne voulais pas me lancer dans l'immobilier. Et en 2019, on commençait à réfléchir avec mon associé que j'avais rencontré chez Glovo parce qu'on avait envie de continuer à travailler ensemble et on avait envie de lancer une boßte. On avait fait le tour de pas mal d'idées et mon associé à l'époque avait beaucoup investi dans l'immobilier à titre perso. Et il me disait c'est fou que l'expérience soit si peu digitalisée, que ce soit si peu accessible. Et du coup on a constaté un besoin de par son expérience personnelle. Et là on a commencé à creuser, on a vraiment vu qu'il y avait une... Une trÚs forte demande parce que les métiers ne s'adaptaient pas aux besoins des gens qui voulaient se lancer.

  • Thomas Reynaud

    C'est quoi les freins à l'investissement locatif chez les Français aujourd'hui ?

  • Emma Malha

    Alors, il y a typiquement, ça c'est une thÚse qui est assez intéressante, il y a 70% des français qui disent qu'ils veulent se lancer dans l'immobilier locatif, il n'y en a que 10 qui le font vraiment. Je pense que le premier frein c'est savoir qu'on peut le faire. Typiquement, moi je n'avais pas investi parce que je ne pensais pas avoir la capacité d'emprunt à l'époque et personne ne m'avait poussé à aller voir ma banque ou autre. Donc il y a beaucoup de gens qui peuvent le faire mais qui ne se rendent juste pas compte que c'est possible. Le deuxiÚme frein c'est... C'est complexe. Il y a beaucoup d'informations à maßtriser. Quand on achÚte un bien, on ne sait pas si on achÚte au bon prix, on ne sait pas à quel prix ça va se louer. On ne sait pas quels sont les travaux qu'il faut faire. Et du coup, on a toujours peur, vu que c'est un trÚs gros achat, de faire des erreurs.

  • Thomas Reynaud

    Est-ce que le contexte aussi législatif sur les normes énergétiques rajoute de la complexité ?

  • Emma Malha

    Le contexte s'est beaucoup durci depuis le moment qu'on s'est lancĂ©. Quand on s'est lancĂ©, il n'y avait pas les contraintes du DPE. Il y avait beaucoup moins de villes qui mettaient en place le plafonnement des loyers. Donc oui, le contexte se durcit de plus en plus. Ça rĂ©gule plus en marchĂ© et ça fait qu'aujourd'hui, l'accompagnement d'un expert devient nĂ©cessaire. Aujourd'hui, pour mettre en location un bien qui respecte toutes les normes, il y a beaucoup de travaux spĂ©cifiques Ă  faire, mĂȘme pour choisir le loyer qu'il faut appliquer. Il faut respecter pas mal de rĂšgles et du coup, ça fait d'un cĂŽtĂ© plus peur, mais ça rend une solution comme la nĂŽtre d'autant plus pertinente.

  • Thomas Reynaud

    Alors, on a vu d'autres acteurs émerger sur le marché. Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, Beanstock est toujours là, toujours actif dans un marché qui s'est un peu effondré sur les 18 derniers mois ? C'est quoi la sauce secrÚte ?

  • Emma Malha

    Alors, d'un cĂŽtĂ©, je pense que le marchĂ© de l'immobilier de façon gĂ©nĂ©rale a... a connu une hausse des taux qui a Ă©tĂ© assez violente. Mais il existe toujours. Il y a toujours des gens qui veulent acheter, qui veulent investir. Et mine de rien, on a des conditions d'emprunt en France, malgrĂ© les taux qui sont devenus plus Ă©levĂ©s, qui restent uniques en Europe. On emprunte toujours sur 20-25 ans Ă  des taux fixes, avec des montants d'apport qui sont ridicules comparĂ©s Ă  d'autres pays. Donc ça reste quelque part accessible. L'immobilier locatif a Ă©tĂ© un peu moins impactĂ© que l'immobilier de rĂ©sidence principale parce que l'augmentation des taux a fait que la capacitĂ© d'achat immobiliĂšre a Ă©tĂ© rĂ©duite. Donc on peut acheter moins de mĂštres carrĂ©s pour un mĂȘme salaire. Pour une rĂ©sidence principale, on sent vraiment l'impact. On n'a pas envie d'acheter une rĂ©sidence principale qui fait 20 mĂštres carrĂ©s de moins parce que ça va avoir un impact sur nos vies. Alors que pour le locatif, Ă  la fin, on investit un budget et on cherche une rentabilitĂ©. que ce soit pour 20 mÂČ ou 15, tant qu'on a la rentabilitĂ© qu'on cherche, ça reste lĂ . Mais au-delĂ  de ça, je pense qu'un des secrets de Beanstock, ce qui a fait qu'on a bien tenu cette crise, d'un cĂŽtĂ©, tout le monde est trĂšs opĂ©rationnel chez nous. Tout le monde vend, tout le monde accompagne des clients, en commençant par Alex et moi. Alex, c'est ton associĂ© de ta rencontre ?

  • Thomas Reynaud

    Alex, mon associé,

  • Emma Malha

    oui. Donc, on est... trĂšs au courant de ce qui se passe, qu'on ressent assez rapidement, ce que sentent les clients, les rĂ©actions des agents, comment le marchĂ© Ă©volue. Et depuis le dĂ©but, on a beaucoup travaillĂ© sur l'alignement des intĂ©rĂȘts entre Binstock et le client. Ce qui fait que notre service... Si les gens passent par nous, c'est parce qu'ils savent qu'on va les accompagner. On n'est pas lĂ  juste pour les accompagner sur la vente et les laisser seuls aprĂšs. On est lĂ  pour les accompagner sur le long terme. On s'engage sur beaucoup de choses. Et du coup, les personnes qui voulaient quand mĂȘme passer, qui voulaient quand mĂȘme faire du locatif, se sont retournĂ©es vers nous comme la solution qui sĂ©curisait au maximum leur investissement.

  • Thomas Reynaud

    Qu'est-ce que tu veux dire précisément par rapport à un agent immobilier ? classique qui m'accompagnerait sur l'achat d'un bien, qu'est-ce que ça change de passer par vous ?

  • Emma Malha

    Aujourd'hui, ce qui va impacter la rentabilité d'un investissement locatif, dans les inconnus qu'on a, il y a deux grandes inconnues. La premiÚre, c'est le montant du loyer et le taux de vacances locatives. Et la deuxiÚme, c'est le montant des travaux qu'on va pouvoir faire.

  • Thomas Reynaud

    Une troisiÚme inconnue, c'est la capacité du locataire à payer le loyer.

  • Emma Malha

    Tout Ă  fait. Mais ça, ça rentre dans la partie estimation loyer. Et du coup, quand on a... Quand on a commencĂ©, on voyait que mĂȘme quand on accompagnait nos amis proches pour acheter, quand on leur disait tu peux louer Ă  780 euros par mois ils avaient des doutes, ils n'en croyaient pas. Et donc on a beaucoup travaillĂ© pour dĂ©velopper des garanties. La premiĂšre, c'est une garantie d'un montant du loyer. Aujourd'hui, quand un loyer est affichĂ© sur Beanstock, si Beanstock n'arrive pas Ă  louer au loyer annoncĂ©, on doit de l'argent au client.

  • Thomas Reynaud

    C'est quasiment le locataire, vous-mĂȘme.

  • Emma Malha

    On est garant du montant. On ne va pas finir par louer nous-mĂȘmes, mais on est pĂ©nalisĂ© financiĂšrement si le montant du loyer n'est pas bon. MĂȘme chose sur les travaux. Le montant des travaux, c'est assez unique sur le marchĂ©. le devis qu'on fournit au client au moment de son offre d'achat, 4-5 mois avant le dĂ©but du chantier. C'est un devis dont le montant est aussi garanti au niveau du prix. Le client ne va pas avoir de mauvaise surprise quand il va commencer.

  • Thomas Reynaud

    Il va y avoir des super artisans hyper fiables qui ne vont pas...

  • Emma Malha

    On a déjà une équipe d'archives qui sont employées de Beanstock qui sont vraiment incroyables. On travaille avec des artisans aussi qui sont trÚs fiables. Au-delà de la garantie du montant, on propose aussi une garantie de remise aux normes. Donc typiquement, il y a beaucoup aujourd'hui, il y a une grosse problématique sur les passoires thermiques sur le marché. Les gens ont peur quand ils achÚtent un DPEG de est-ce que je vais pouvoir le remonter ou pas ? Et donc nous, toute cette analyse, elle est faite en amont. Donc elle est faite en amont et quand on fait acheter à un client un DPEG, il a la garantie que son DPE sera en D post-travaux et que son mien sera aux normes. Et il y a aussi une garantie sur les délais des travaux, pour que le client puisse négocier.

  • Thomas Reynaud

    Dans la situation actuelle de tension locative sur le marché, on sait qu'un des gros problÚmes, c'est qu'il y a des passoires qui sortent. Donc vous arrivez à remettre sur le marché des biens qui allaient en sortir. Ok, c'est passionnant. Et du coup, on comprend qu'il y a plein de métiers différents chez vous. Mon objectif avec ce podcast, c'est aussi qu'on puisse découvrir les différents métiers dans l'immobilier. C'est qui, en fait, les gens qui vous rejoignent ?

  • Emma Malha

    Alors, les gens qui nous rejoignent sont... aussi des gens qui ne viennent pas du monde de l'immobilier. La plupart avaient un attrait un peu perso à l'immobilier, mais on a trÚs peu de gens qui viennent du métier. On a beaucoup de reconversions. On a une ostéopathe qui aujourd'hui accompagne des clients sur leurs transactions, un patron de bar. Bref, on a des gens qui viennent d'un peu partout.

  • Thomas Reynaud

    C'est un beau message, ça veut aussi dire que c'est fait pour tout le monde.

  • Emma Malha

    VoilĂ , c'est vraiment fait pour tout le monde. Et je trouve que la caractĂ©ristique commune des gens de l'Ă©quipe, c'est que c'est des gens qui ont envie de faire bouger les choses, qui n'acceptent jamais le status quo de ouais, mais les choses se passent comme ça depuis dix ans, donc on va faire comme ça AprĂšs, il y a surtout, il faut aimer le service client. Il faut aimer Ă©changer avec les clients, que ce soit les clients acquĂ©reurs ou les agents. C'est un mĂ©tier oĂč il y a Ă©normĂ©ment d'humains.

  • Thomas Reynaud

    Alors tu parlais d'expertise et du fait que les gens ont besoin d'accompagnement pour oser se lancer. Comment on accompagne un ancien barman ou une ancienne ostéo sur des métiers qui sont assez techniques ?

  • Emma Malha

    Alors on a dĂ©veloppĂ© ce qu'on appelle chez nous la BeanSchool, oĂč il y a des formations assez intenses sur trois mois sur des mĂ©tiers spĂ©cifiques. Et du coup, aprĂšs ces trois mois...

  • Thomas Reynaud

    Donc quand j'arrive chez Beanstock, je retourne Ă  l'Ă©cole ?

  • Emma Malha

    VoilĂ , exactement. C'est l'Ă©cole immobiliĂšre de Beanstock. oĂč on forme sur l'aspect immobilier, mais aussi sur les spĂ©cificitĂ©s de l'investissement locatif et de notre façon de travailler, que ce soit avec les agents, avec les artisans, avec les banques, etc.

  • Thomas Reynaud

    Et du coup, il y a des profils assez différents sur des métiers assez différents. Tu parlais d'architectes, de gestionnaires locatifs, de conseillers immobiliers. En fait, on s'attend normalement à trouver ces profils dans des boßtes assez dispersées d'habitude. Comment on fait vivre une communauté comme ça ?

  • Emma Malha

    DĂ©jĂ ... Toutes ces personnes-lĂ  interagissent sur une transaction assez tĂŽt. Par exemple, quand on va rentrer un bien sur la plateforme, l'Ă©quipe d'experts immobiliers a dĂ©jĂ  interagi avec l'Ă©quipe juridique qui va analyser la copropriĂ©tĂ© et l'Ă©quipe travaux qui va Ă©tablir le devis. À la naissance d'un projet, il y a dĂ©jĂ  une interaction entre diffĂ©rentes Ă©quipes et tout au long d'un projet, toutes les Ă©quipes sont obligĂ©es d'interagir entre elles. C'est vertical en termes d'expertise, mais sur chaque... Chaque projet, il y a une dizaine de personnes qui travaillent pour un seul client et qui Ă©changent beaucoup sur le succĂšs d'un seul projet.

  • Thomas Reynaud

    C'est ça qui fait que les gens s'épanouissent dans ces métiers-là ?

  • Emma Malha

    Il y a une partie de l'Ă©panouissement qui vient du fait que mĂȘme si on travaille sur un seul mĂ©tier, on est trĂšs exposĂ© au reste. Mais il y a aussi la diversitĂ© des projets. Quand on travaille en immobilier locatif, on va aussi bien travailler sur un studio Ă  Paris que sur une coloc Ă  Marseille, que sur de la location saisonniĂšre sur la cĂŽte d'Azur.

  • Thomas Reynaud

    Travailler dans toute la France.

  • Emma Malha

    VoilĂ , exactement. On est prĂ©sent dans une vingtaine de villes en France. C'est assez diversifiĂ©. Et aprĂšs, on va pas se mentir, il y a toujours des surprises en immobilier. Donc mĂȘme si on maĂźtrise tout, on va toujours avoir ce cas qu'on n'avait jamais vu passer et on va devoir se casser la tĂȘte pour rĂ©soudre le problĂšme. Et ça, ça pousse toujours les gens Ă  se dire Ok, j'ai pas encore tout vu, je vais encore apprendre des choses Et aprĂšs, il y a aussi la satisfaction client qui est assez cool de voir Ă  la fin un primo accĂ©dant, devenir propriĂ©taire, toucher ses premiers loyers. surtout qu'on sait qu'il n'aurait pas fait seul, donc c'est assez gratifiant.

  • Thomas Reynaud

    Tu parlais donc d'une vingtaine de villes en France, vous avez déjà regardé l'international ?

  • Emma Malha

    On a déjà regardé l'international.

  • Thomas Reynaud

    C'est quoi les différences ?

  • Emma Malha

    Alors, la premiÚre grosse différence, c'est le systÚme bancaire. Pour nous, français, c'est assez logique de se dire, j'emprunte sur 20 ans avec un taux fixe. Ce n'est pas du tout le cas dans d'autres pays. Dans d'autres pays, il y a des...

  • Thomas Reynaud

    Ça veut dire que c'est encore un sujet sur lequel on a beaucoup de chance, mais on n'en prend pas conscience.

  • Emma Malha

    VoilĂ , exactement. Et on n'en prend vraiment pas conscience, c'est assez marrant. Dans d'autres pays, par exemple, les taux sont variables. Donc ça veut dire qu'on bloque notre taux sur 3 Ă  5 ans. Mais du coup, si on avait empruntĂ© en 2020 et que lĂ , on doit refinancer, notre mensualitĂ© de crĂ©dit va beaucoup augmenter. Ce qui va d'un cĂŽtĂ© impacter la rentabilitĂ© de l'investissement, mais d'un autre cĂŽtĂ© impacter aussi notre reste Ă  vivre mensuel. Les montants d'apport ne sont pas les mĂȘmes. Les montants d'apport demandĂ©s...

  • Thomas Reynaud

    Ils sont plus hauts ou plus bas Ă  l'Ă©tranger ?

  • Emma Malha

    Ils sont plus hauts.

  • Thomas Reynaud

    En France, c'est quoi ? 10-15% ?

  • Emma Malha

    En France, c'est 15% du montant global du projet. Quand je parle montant global, j'inclus les frais de notaire, les travaux, etc. De façon générale, la banque finance 100% du prix du bien et du montant des travaux et demande aux clients d'apporter ce qu'on va appeler les frais annexes, donc les frais de notaire et les frais d'agence.

  • Thomas Reynaud

    Donc on a la chance en France que les travaux soient financés par les banques,

  • Emma Malha

    ce qui valorise le bien du mĂ©ridien ? DĂ©jĂ  il y a 100% du prix du bien, ça c'est pas le cas partout. Et il y a 100% des travaux. D'un cĂŽtĂ© ça valorise le bien et ça optimise la valeur locative. Ça permet aux locataires de vivre dans des logements qui sont beaucoup plus dĂ©cents, qui sont plus agrĂ©ables. Et ça permet Ă  l'acquĂ©reur de pouvoir acheter des biens qui ne sont pas en super Ă©tat. Et du coup, d'acheter un prix qui est plus intĂ©ressant et d'augmenter la valeur locative.

  • Thomas Reynaud

    J'ai entendu qu'en Espagne, on devait financer jusqu'Ă  30% du projet. Ce qui est le double en fait.

  • Emma Malha

    Voilà, exactement. Typiquement, une autre différence. En Allemagne, par exemple, la majorité des transactions... sont des transactions de biens qui sont vendus loués. Donc les gens sont habitués à acheter des biens... Habités quoi. Habités, parce qu'on ne sort pas les locataires. Et du coup, c'est la norme, ce n'est pas l'exception, alors qu'en France, c'est l'exception.

  • Thomas Reynaud

    Ce qui peut aussi ĂȘtre intĂ©ressant, parce que mon bien est dĂ©jĂ  louĂ©.

  • Emma Malha

    Oui, mais ça fait que ton loyer a été fixé il y a une dizaine d'années et que du coup, les prix ont augmenté, mais tu n'arrives pas à augmenter ton loyer. AprÚs, il y a une différence qui est assez clé aussi. C'est un peu comme le systÚme bancaire. C'est la fiscalité. On en parle assez peu, mais la fiscalité des locations meublées en France est trÚs intéressante. C'est d'ailleurs une des seules fiscalités qui est aussi intéressante en France. Aujourd'hui, quand on achÚte un bien et qu'on le loue en meublé, on fait partie d'un régime qu'on va appeler la LMNP, les loueurs meublés non professionnels. Ce qui fait que ce régime-là permet aux bailleurs... au-delà de soustraire les dépenses opérationnelles qu'ils vont avoir de leurs revenus locatifs, d'amortir leurs biens. Ce qui fait, si on veut la faire courte, que pendant les 10 à 15 premiÚres années d'exploitation, le bailleur n'aura pas d'impÎt à payer sur ses revenus locatifs. Et du coup, ça rend l'investissement locatif d'autant plus intéressant.

  • Thomas Reynaud

    Si on revient un peu à toi, tu nous as parlé du début de ta carriÚre chez Glovo. Qu'est-ce que tu as appris là-bas ? Qu'est-ce qui t'a inspiré et qui te sert ensuite aujourd'hui dans l'immobilier ?

  • Emma Malha

    La plus grande similaritĂ© entre Glovo et Beanstock, c'est que c'est deux, ce qu'on va appeler marketplaces. Donc c'est des plateformes oĂč il faut toujours Ă©quilibrer l'offre et la demande. Et du coup, il faut beaucoup rĂ©flĂ©chir Ă  comment je sĂ©curise mon offre. Donc l'offre chez Beanstock, c'est les projets d'investissement qu'on va proposer Ă  nos clients. Et du coup, pour nous, la richesse de Beanstock, c'est d'un cĂŽtĂ© tous les projets qu'on va pouvoir proposer, parce que les projets qu'on va retrouver sur Beanstock sont exclusifs. Donc on ne peut pas les retrouver ailleurs. Et c'est aussi des projets qui...

  • Thomas Reynaud

    Ça doit ĂȘtre quelque chose qui est aussi difficile Ă  nĂ©gocier avec les agences qui vous les proposent, j'imagine ?

  • Emma Malha

    Alors, ce qu'on négocie avec les agences, on accepte de rentrer un mien que si on pense qu'on a de trÚs fortes chances de le vendre. On négocie des exclusivités qui sont limitées dans le temps. Donc ce qui fait qu'on dit à l'agent, tu nous donnes X jours, si on n'arrive pas à vendre le bien, c'est que de toute façon, ça n'intéresse pas nos investisseurs. Et typiquement, cette notion d'exclusivité, je l'avais apprise chez Glovo parce que quand je travaillais chez Glovo, on commandait sur une application plutÎt qu'une autre en fonction des restos qu'il y avait sur une application.

  • Thomas Reynaud

    Glovo est présent en France ?

  • Emma Malha

    étaient présents en France. Ce n'est plus le cas, mais ils étaient présents.

  • Thomas Reynaud

    Il y en a beaucoup en Espagne.

  • Emma Malha

    Ils sont dans une vingtaine de pays. Mais oui, le pays phare, c'est l'Espagne. Ils sont trÚs présents en Italie aussi. Et dans chaque marché, on voit qu'ils gagnent le marché s'ils ont les meilleurs réseaux. Et donc, c'était un peu notre constat de départ quand on a lancé Beanstock, c'est qu'on peut proposer le meilleur service. Si on n'a pas les bons produits, les clients ne vont pas passer par nous. Et c'est pour ça qu'on a... beaucoup développé d'outils pour les agents parce qu'on veut que les agents passent en priorité par nous. Donc, il y a l'exclusivité des projets, il y a la qualité des projets aussi. Donc, parce qu'on est connecté au back-office des agents, on a accÚs à des biens qui ne sont pas encore sur le marché. Et donc, on peut proposer des produits qui sont plus rentables que la moyenne du marché à nos clients en priorité.

  • Thomas Reynaud

    OK, donc en fait, c'est des apprentissages. que tu as recyclées, entre guillemets, qui sont valables dans l'immobilier. Aujourd'hui, c'est quoi qui te motive au quotidien en tant qu'entrepreneur ?

  • Emma Malha

    Ce qui me motive, c'est surtout de voir ce qu'il reste à faire dans ce secteur. Donc, ça fait quatre ans qu'on travaille et il y a encore énormément de choses à faire. Et du coup, petit à petit, on dépoussiÚre des choses, on change quelques habitudes. On voit qu'il y a des réflexes chez les clients qui changent. Et malgré tout, le chemin par contre... entre guillemets, je vois qu'il nous reste 90% de l'histoire à écrire.

  • Thomas Reynaud

    Il y a des entreprises dont vous vous inspirez pour Ă©crire cette histoire, que ce soit dans l'immobilier d'ailleurs ou dans d'autres secteurs ?

  • Emma Malha

    On regarde beaucoup ce qui se fait en immobilier dans des marchĂ©s qui sont complĂštement diffĂ©rents, comme les États-Unis par exemple, oĂč lĂ -bas, l'investissement immobilier est beaucoup plus professionnalisĂ© qu'ici. Donc, la base, c'est principalement des fonds qui font de l'investissement immobilier plutĂŽt que des particuliers. Et du coup, ça met des standards qui sont beaucoup plus Ă©levĂ©s. On essaye de rĂ©pliquer un peu ces standards et de donner le mĂȘme niveau d'information Ă  nos clients particuliers en les Ă©duquant petit Ă  petit Ă  rĂ©flĂ©chir comme des investisseurs professionnels.

  • Thomas Reynaud

    On va faire la Beanschool, mais pour les clients peut-ĂȘtre.

  • Emma Malha

    On y réfléchit en ce moment. On y réfléchit, mais de toute façon, un client qui passe par nous, il est formé. Avant chaque étape, il est formé sur comment analyser un projet, quels sont les critÚres qu'il faut regarder, qu'est-ce qui fait qu'une rentabilité est élevée ou pas. Les pauvres clients, on leur fait beaucoup de didactiques pendant leur parcours. Et on regarde aussi beaucoup toutes les solutions de finances personnelles, parce que sur notre créneau d'immobilier, on est vraiment à l'intersection entre je construis mon patrimoine et... j'achÚte de l'immobilier.

  • Thomas Reynaud

    Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que l'immobilier est plus vĂ©cu comme un placement financier ?

  • Emma Malha

    Oui,

  • Thomas Reynaud

    tout Ă  fait. Du coup, ça m'interroge parce que trĂšs souvent, il y a un affect des gens pour le bien qu'ils achĂštent. MĂȘme si lĂ , ils ne vont pas habiter dedans, on imagine que l'affect est un peu plus faible. Mais est-ce que ça, ce n'est pas un frein Ă  faire des bons investissements ?

  • Emma Malha

    On en parle beaucoup avec certains clients. Il y a des clients pour lesquels c'est hyper important de pouvoir se projeter dans le bien, etc. Et pour les clients qui ont un blocage sur ce point-là, on essaye d'allier les deux. Donc si on veut se projeter sur le bien, ça ne veut pas forcément dire qu'on va aller sur un investissement qui n'est pas rentable. Mais par contre, on ne laisse jamais nos clients acheter un bien dans lequel ils se projettent, mais qui n'est pas rentable. Et de façon générale, les clients, quand ils font un premier investissement, pour le deuxiÚme, ils comprennent directement que c'est un placement. Parce que quand on achÚte notre premier bien locatif... On voit qu'on va y aller une ou deux fois grand max et que la seule chose qui comptera aprÚs, c'est de voir qu'on touche dans le loyer chaque mois. Et le reste, en vrai...

  • Thomas Reynaud

    Tu veux dire que les gens ne visitent plus, ne regardent mĂȘme plus le bien et voient juste un rendement au bout d'un moment ?

  • Emma Malha

    MĂȘme si on visite pendant la transaction, parce que c'est quand mĂȘme important d'aller voir le bien avant d'acheter. AprĂšs, on oublie complĂštement le bien en soi. Et ce qui nous rappelle l'existence de ce bien, c'est chaque mois la mensualitĂ© de crĂ©dit et le loyer qu'on va toucher.

  • Thomas Reynaud

    Ou les problĂšmes qu'on peut avoir Ă  l'immobilier et qu'on comprend. On a beaucoup parlĂ© du dĂ©but des mĂ©tiers qu'il y a chez vous, donc la conception des projets, la vente. Et donc ensuite, tu disais que vous faites de la gestion locative. Ça veut dire que vous accompagnez les investisseurs sur toute la vie du bien en fait.

  • Emma Malha

    Oui. Et ça, c'était une décision qui était assez importante pour nous parce qu'on ne voulait pas laisser le client seul quand il y aura des problÚmes. Donc aujourd'hui, 99% des biens qu'on a vendus sont sous gestion chez nous. Du coup, on sait tout ce qui se passe dans la vie du bien. Ce qui nous permet aussi d'affiner nos critÚres de sourcing des projets parce qu'on a une vision assez fine de en combien de jours je loue un bien. combien de candidatures je vais recevoir, dans quelle ville j'ai des bons ou des mauvais payeurs.

  • Thomas Reynaud

    Et vous savez que c'est vous qui allez hériter des problÚmes à la fin, si jamais vous choisissez mal les appartements. Et c'est un métier un peu différent, celui de gestionnaire locatif, de celui de conseiller en investissement. Comment vous avez réussi à faire vivre ces personnes ensemble aussi ?

  • Emma Malha

    C'est des provilles qui sont assez différentes. Donc les gestionnaires locatifs, ils sont beaucoup plus orientés. On résout des problÚmes toute la journée. Ce n'est pas comme type de profil ? C'est aussi des gens qui ne viennent pas de l'immobilier.

  • Thomas Reynaud

    Personne ne vient de l'immobilier dans l'immobilier ?

  • Emma Malha

    On doit avoir deux ou trois personnes dans l'Ă©quipe qui viennent de l'IMO, mais le reste, c'est des gens qui ont fait autre chose. Mais ce qu'on a essayĂ© de faire chez notre Ă©quipe de gestionnaires locatifs, on a essayĂ© de les sensibiliser Ă  la rentabilitĂ© d'un investissement. Du coup, en tant que gestionnaire locatif... On a vu au dĂ©but louer un bien en une semaine ou en deux. Pour les gestionnaires, ça ne changeait pas grand-chose. Mais pour le client, c'est quand mĂȘme une semaine de crĂ©dit qu'il rembourse de sa poche. Et c'est tous ces points-lĂ  sur lesquels on a beaucoup travaillĂ©. Chaque dĂ©cision dans la gestion du bien va impacter la rentabilitĂ© du projet. Donc comment je fais pour optimiser la rentabilitĂ© de mon projet en fonction des dĂ©cisions que je vais prendre ?

  • Thomas Reynaud

    Vous avez vraiment quasiment un rĂŽle de conseiller en gestion du patrimoine et puis ensuite gestionnaire de ces patrimoines ?

  • Emma Malha

    Quasiment. On reste trÚs axé sur un seul produit. C'est ce qui nous différencie aussi des gestionnaires. C'est l'immobilier dans l'ancien, dans les centres-villes.

  • Thomas Reynaud

    Si on veut faire un petit bilan maintenant et que tu regardes derriÚre toi les quatre derniÚres années, c'est quoi l'anecdote qui te revient, un souvenir marquant que tu auras envie de nous partager ?

  • Emma Malha

    C'est les premiĂšres ventes qu'on avait faites parce que je dĂ©couvrais moi-mĂȘme le secteur de l'immobilier. Donc il faut savoir que moi j'ai lancĂ© Beanstock, je n'avais pas achetĂ© un bien de ma vie. Et du coup j'ai beaucoup appris sur le tas. Heureusement qu'il y avait mon associĂ© qui lui maĂźtrisait tout trĂšs bien. Et donc notre premiĂšre transaction historique, c'Ă©tait ma coloc qui nous avait fait confiance Ă  l'Ă©poque je ne sais pas comment. On n'avait mĂȘme pas notre licence pour ĂȘtre agent immobilier. Et ça,

  • Thomas Reynaud

    ça ne faudra pas trop le dire.

  • Emma Malha

    C'était les confinements. Et du coup, les délais étaient hyper longs et on avait vraiment envie de se lancer. Et du coup, j'avais visité le bien pour elle. On relisait les documents ensemble. Et c'était la premiÚre fois de ma vie que je lisais. Donc, quand on achÚte un bien, on vous envoie directement ce qu'on appelle le dossier de diagnostic. et les PV de l'Assemblée Générale de la CoPro. Donc, une tonne de docs à lire. Et la premiÚre fois qu'on lit des documents comme ça, c'est trÚs stressant parce qu'on ne sait pas ce qu'il faut regarder. On ne sait pas ce qui est grave. Est-ce qu'avoir un payé de 2000 euros dans une CoPro, c'est grave ou pas ? On se dit directement que c'est grave. Et je me rappelle avoir été trÚs stressée. Et du coup, j'avais tout revu avec mon associé qui m'avait déstressée. Et finalement, elle a fait un trÚs bon investissement. Mais ça m'a fait beaucoup penser à ce que vivent les acquéreurs qui achÚtent la premiÚre fois. On commence par les diagnostics et par les PV, mais aprÚs, on va relire la promesse de vente qui va faire une cinquantaine de pages, l'offre de crédit. Il y a énormément de docs qui sont trÚs lourds et on a besoin d'aide pour comprendre ce qu'il faut regarder, ce qu'il ne faut pas regarder. Donc voilà, j'y pense à chaque fois quand j'ai un client qui stresse par des documents. Je me souviens vraiment de... de ces moments-là. En gros, on a beaucoup essayé d'expliquer aux clients, dans notre façon de travailler, qu'est-ce qu'il faut regarder, qu'est-ce qui est grave dans une copro, qu'est-ce qui est moins grave, qu'est-ce qu'il faut négocier sur une offre de crédit.

  • Thomas Reynaud

    Qu'est-ce qu'il faut savoir accepter aussi, parce que quand on fait un investissement, il y a quelques compromis Ă  faire. Peut-ĂȘtre qu'en tant que professionnelle, tu Ă©tais encore plus stressĂ©e que la cliente.

  • Emma Malha

    On est toujours plus stressée pour nos clients, toujours.

  • Thomas Reynaud

    Quatre ans d'expérience dans l'immobilier, il y a une fierté en particulier que tu revendiques, quelque chose dont tu es trÚs contente.

  • Emma Malha

    C'est surtout la démographie de nos clients. Quand on s'est lancé, on voulait rendre l'investissement locatif plus accessible. Aujourd'hui quand on regarde notre clientÚle, il y a deux tendances qui émergent. La premiÚre c'est qu'on a beaucoup de jeunes primo-accédants qui sont locataires de leur résidence principale. Donc c'est des gens qui ont 30 ans en moyenne.

  • Thomas Reynaud

    Ils investissent pour louer Ă  quelqu'un alors qu'eux-mĂȘmes louent.

  • Emma Malha

    VoilĂ , tout Ă  fait. Et toi et moi on en fait partie.

  • Thomas Reynaud

    Oui.

  • Emma Malha

    Et du coup ça montre qu'il y a aujourd'hui des jeunes qui soit ne veulent pas acheter leur rĂ©sidence principale, soit qui n'ont pas les moyens de le faire. mais qui veulent quand mĂȘme commencer assez tĂŽt Ă  se constituer un patrimoine grĂące Ă  l'effet de levier, grĂące Ă  l'emprunt. Et du coup, on voit que le profil type d'un investisseur locatif change. Il y a une dizaine d'annĂ©es, c'Ă©tait plus des gens qui Ă©taient propriĂ©taires de la rĂ©sidence principale, qui avaient 40 Ă  50 ans. Aujourd'hui, c'est les jeunes qui font de l'investissement locatif. Et la deuxiĂšme tendance, quand on a commencĂ©... j'Ă©tais assez choquĂ©e par une stat, c'Ă©tait qu'il n'y a que 20% des investissements locatifs en France qui sont faits par des femmes.

  • Thomas Reynaud

    C'est peu.

  • Emma Malha

    C'est trĂšs peu. Et chez Beanstock, il y a 40% des investissements locatifs qui sont faits par des femmes.

  • Thomas Reynaud

    Boum, fois deux. C'est trĂšs beau. Vous n'ĂȘtes pas loin d'Ă©quilibrer les choses. Je ne raconte pas souvent mon expĂ©rience personnelle, mais je confirme ce que tu dis. Moi, je suis locataire, je suis mĂȘme co-locataire. Et j'ai investi dans l'immobilier parce que je n'Ă©tais pas sĂ»r d'oĂč je voulais m'installer Ă  long terme. En revanche, j'Ă©tais sĂ»r que je voulais profiter de ma capacitĂ© d'emprunt pour le faire le plus vite possible. Donc, je comprends cette dĂ©mographie Beanstock. De l'autre cĂŽtĂ©, est-ce qu'il y a un souvenir qui est plus douloureux, un Ă©chec ou quelque chose que tu aurais fait diffĂ©remment et que tu voudrais nous raconter ?

  • Emma Malha

    Oui. Donc, quand on a commencĂ©, on a... On voulait vraiment ĂȘtre la plateforme qui met en relation le client avec des prestataires, par exemple avec des entreprises de travaux, etc. Parce qu'on voulait que ce soit le plus transparent possible, le plus accessible possible pour tout le monde.

  • Thomas Reynaud

    Mettre en relation, ça veut dire avoir le contact d'un professionnel à qui vous avez confiance et dire au particulier, va voir ce monsieur ou cette dame, il travaille bien.

  • Emma Malha

    VoilĂ , tout Ă  fait. Et du coup, en termes d'expĂ©rience client, ce n'Ă©tait pas incroyable. Parce que le client avait besoin d'un seul professionnel Ă  qui il peut faire vraiment confiance. Et donc aujourd'hui, on a tout internalisĂ© petit Ă  petit. Donc on a internalisĂ© le courtage en crĂ©dit, on a internalisĂ© les travaux, la gestion locative. Donc on est le point de contact unique pour le client tout au long de la transaction. J'aurais aimĂ© qu'on le fasse un peu plus tĂŽt. Et il y a une deuxiĂšme chose, et du coup, comme on parle Ă  des gens qui s'orientent vers des carriĂšres immobiliĂšres, ce serait intĂ©ressant d'en parler. Tout mĂ©tier dans l'immobilier requiert des compĂ©tences de vente. MĂȘme les archis doivent savoir vendre le projet qu'ils font. Et on a mis un peu de temps Ă  faire accepter Ă  tout le monde que tout le monde doit dĂ©velopper des compĂ©tences commerciales. Et aujourd'hui, ça fait partie intĂ©grante de la Beanschool, il faut ĂȘtre sales avant tout. Il faut savoir que ce soit bien nĂ©gociĂ© pour nos clients. ou vendre notre projet de rĂ©novation au client, le convaincre de nos idĂ©es. Et du coup, pour tous les gens qui se lancent en immo, je pense qu'il faut toujours travailler sur ces compĂ©tences-lĂ .

  • Thomas Reynaud

    On a les mĂȘmes exigences chez Garantme, ça fait mĂȘme partie des valeurs de la sociĂ©tĂ©, que chacun soit reprĂ©sentant et vendeur. Si on regarde maintenant un peu plus l'actualitĂ©, on revient d'un paradis oĂč l'investissement locatif Ă©tait portĂ© par un contexte financier trĂšs avantageux. Ça s'est complĂštement retournĂ© l'annĂ©e derniĂšre. Comment tu vois la situation Ă©voluer, sachant que lĂ , pour prĂ©venir nos auditeurs, on enregistre mi-juillet ?

  • Emma Malha

    Je ne dirais pas que la situation s'est complÚtement retournée. Je dirais plutÎt qu'on a été tellement habitués à des taux qui étaient... trÚs trÚs bas, qu'on a eu du mal à accepter une hausse de taux qui reste moyenne par rapport à d'autres marchés. Aux US par exemple, ils empruntent à 7 à 8% par an.

  • Thomas Reynaud

    Le double de la France.

  • Emma Malha

    Le double. En Amérique latine, ils empruntent à 10%.

  • Thomas Reynaud

    Et le marché ne s'est pas plus effondré qu'ici ?

  • Emma Malha

    Aux US, il ne s'est pas du tout effondrĂ©. Parce qu'il n'y a pas assez d'offres. Ils sont en pĂ©nurie de logements. Mais du coup, je pense que ce qui s'est passĂ©, c'est que les gens en France ont mis un peu de temps Ă  accepter ce nouveau monde. On emprunte Ă  3,5%, ce qui reste quand mĂȘme assez acceptable.

  • Thomas Reynaud

    Et quand on parle à nos parents, ils ont acheté il y a 25 ans et ils ont emprunté à ce taux-là.

  • Emma Malha

    VoilĂ . Et en mĂȘme temps, on a observĂ© un phĂ©nomĂšne qui est assez intĂ©ressant, c'est que tout le monde a beaucoup parlĂ© de la baisse des prix. Tout le monde s'attendait Ă  un effondrement des prix de l'immobilier parce qu'en effet, la... hausse des taux a Ă©tĂ© assez violente. Et finalement, il y a eu une stabilisation voire une petite baisse des prix, mais les prix ne se sont pas effondrĂ©s. Moins de 5%. AprĂšs, moi, je parle sur l'investissement locatif, donc ça reste des biens qui sont trĂšs liquides sur des zones qui sont trĂšs tendues. Mais c'est de l'ordre de 5%. Il y a beaucoup plus de nĂ©gociations qu'avant. Avant, on ne pouvait pas nĂ©gocier les prix. LĂ , on peut beaucoup plus nĂ©gocier les prix. Mais ça montre d'un cĂŽtĂ© la rĂ©silience du marchĂ©. L'investissement locatif, c'est un marchĂ© qui est ultra rĂ©silient. D'un cĂŽtĂ©, la valeur de l'actif est restĂ©e quasiment stable et les loyers ont augmentĂ© plus rapidement que d'habitude avec l'inflation. Donc ça valide un peu le cĂŽtĂ© rĂ©silient de l'actif. Et je vois aujourd'hui que le marchĂ© commence Ă  se dĂ©bloquer. Donc les vendeurs sont beaucoup plus ouverts. Ă  des nĂ©gociations de prix que ce qu'ils Ă©taient il y a un an.

  • Thomas Reynaud

    Parce que ça fait six mois qu'il y a le bien sur le marché et qu'ils voudraient y arriver.

  • Emma Malha

    Exactement. Et les acquéreurs comprennent aussi qu'aujourd'hui, ils empruntent à 3,5 ou à 3,7 C'est le cap, comme c'est un taux fixe sur 20 ans. Aujourd'hui, ils vont pouvoir profiter du fait qu'ils négocient mieux les prix. Et quand les taux vont rebaisser, ils vont renégocier leur crédit et ils vont avoir un taux qui sera plus bas.

  • Thomas Reynaud

    Ça, c'est une vraie possibilitĂ© en tant que particulier de retourner voir sa banque pour renĂ©gocier le taux.

  • Emma Malha

    Oui, et d'ailleurs, il y a un gros marché de la renégo de crédit quand il y aura une baisse des taux.

  • Thomas Reynaud

    J'essaierai d'y penser. On se rappellera. Tu sais qu'on fait ce podcast en partenariat avec l'ESPI. La question que j'aime bien poser à la fin, c'est est-ce que tu auras un conseil à partager à des jeunes qui veulent se lancer dans un métier ou différents métiers de l'immobilier aujourd'hui ?

  • Emma Malha

    L'immobilier, c'est un secteur de long terme. C'est un secteur oĂč quand on se lance, il faut beaucoup qu'on travaille d'un cĂŽtĂ© sur ses compĂ©tences, qu'on travaille beaucoup sur la fiabilitĂ© de notre personne. Le nom de quelqu'un en immobilier a beaucoup de valeur, donc il faut faire attention Ă  rester quelqu'un de confiance. Il faut dĂ©velopper son rĂ©seau, mais personne ne rĂ©ussit en immobilier du jour au lendemain. Il faut toujours bien travailler, parler aux bonnes personnes et ne pas se dire je vais faire des compromis aujourd'hui parce que j'ai besoin de faire une vente aujourd'hui. Quand ça va mal se passer aprĂšs, on va en parler et ça va venir vous prendre du business plus tard.

  • Thomas Reynaud

    De la patience, de la constance, de la confiance.

  • Emma Malha

    Tout à fait, trÚs bien résumé.

  • Thomas Reynaud

    C'était presque un poÚme. Bon, et ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup, Emma. On arrive à la fin de cet épisode d'Immostories. Je vous remercie pour votre attention. J'espÚre que vous avez autant apprécié que moi la discussion avec Emma. Immostories est disponible sur toutes les plateformes de podcast et sur le site de Garantme, donc garantme.fr, dans la section podcast. On se retrouve bientÎt pour un nouvel épisode d'Immostories. Et j'en profite pour remercier une derniÚre fois aujourd'hui l'ESPI, sans qui ce podcast ne pourrait pas exister. A bientÎt !

Description

đŸŽ™ïž Dans ce nouvel Ă©pisode, nous accueillons Emma Malha, cofondatrice de Beanstock, qui se confie sur son parcours inspirant et ses convictions.


Emma nous partage les Ă©tapes marquantes de son chemin professionnel, depuis ses dĂ©buts chez Glovo jusqu’à l’aventure Beanstock. Avec passion, elle explique les leçons tirĂ©es de ses expĂ©riences passĂ©es et ce qui l’a motivĂ©e Ă  rendre l’investissement locatif accessible Ă  tous les nouveaux investisseurs. 🔑


Notre invitĂ©e revient Ă©galement sur les dĂ©fis qu’elle et son associĂ© rencontrent, tels que fĂ©dĂ©rer une Ă©quipe aux profils variĂ©s et renforcer la confiance client dans un marchĂ© parfois complexe. Elle dĂ©voile sa vision des compĂ©tences clĂ©s en immobilier, oĂč fiabilitĂ© et expertise commerciale sont essentielles, tout comme l’importance de bĂątir une rĂ©putation. đŸ€


đŸ’„ Un Ă©pisode captivant pour tous ceux qui cherchent Ă  dĂ©poussiĂ©rer le monde de l’immobilier et Ă  repousser les limites de ce secteur exigeant !


🎬 DĂ©couvrez aussi l'Ă©pisode au format vidĂ©o !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Thomas Reynaud

    Bonjour Ă  tous et Ă  toutes et bienvenue sur Immostories, le podcast qui vous plonge dans les coulisses de l'entrepreneuriat, dans l'immobilier. Je m'appelle Thomas Reynaud, je suis le cofondateur de Garantme et j'ai une ambition qui est trĂšs simple, vous faire dĂ©couvrir le parcours de celles et ceux qui font l'immobilier, qui ont un parcours inspirant. pour parler Ă  ceux qui veulent se lancer dans ce secteur qui nous passionne tous. On a lancĂ© Immostories en partenariat avec l'ESPI, l'École SupĂ©rieure ImmobiliĂšre. L'ESPI forme les jeunes professionnels de l'immobilier de demain. Et le but est de leur faire dĂ©couvrir aujourd'hui le parcours d'Emma Malha, qui est cofondatrice de Beanstock. Bonjour Emma.

  • Emma Malha

    Bonjour Thomas.

  • Thomas Reynaud

    Merci d'ĂȘtre venue. Est-ce que tu peux nous expliquer en quelques mots ce qu'est Beanstock ?

  • Emma Malha

    Alors Beanstock, c'est une plateforme d'investissement locatif. ConcrĂštement, ça ressemble Ă  un SeLoger. On va y retrouver beaucoup d'annonces de projets d'investissement locatif avec certaines diffĂ©rences. La premiĂšre diffĂ©rence, c'est qu'on ne va y trouver que de l'investissement locatif. La deuxiĂšme diffĂ©rence, c'est que toutes ces annonces-lĂ  ont Ă©tĂ© visitĂ©es, vĂ©rifiĂ©es par nos Ă©quipes. Il y a eu un gros filtre qui a Ă©tĂ© fait. Et la troisiĂšme diffĂ©rence, c'est qu'au-delĂ  des annonces, il y a tout un package de services qui vient avec. pour qu'on puisse accompagner les acquĂ©reurs dans leur parcours d'investissement du moment oĂč ils se posent des premiĂšres questions jusqu'Ă  la gestion locative.

  • Thomas Reynaud

    Vous avez lancĂ© ça en quelle annĂ©e ? Est-ce que c'est nouveau comme concept ? Ça se rapproche de quel mĂ©tier qu'on connaĂźt ?

  • Emma Malha

    On a lancĂ© ça en 2020, en plein Covid. Ça se rapproche d'un mĂ©tier de chasseur immobilier, mais en mĂȘme temps, ça agrĂšge beaucoup de mĂ©tiers. Aujourd'hui, dans les Ă©quipes Beanstock, on a beaucoup d'Ă©quipes opĂ©rationnelles qui couvre beaucoup de mĂ©tiers dont la partie expertise immobiliĂšre, mais aussi les travaux par exemple. Nous, on a une Ă©quipe qui s'occupe de la rĂ©novation, de la remise aux normes, de l'ameublement. On est courtier en crĂ©dit immobilier, donc on accompagne nos clients dans leur recherche de crĂ©dit et on gĂšre la gestion locative. On est Ă©galement une agence de gestion locative, donc ça couvre beaucoup de mĂ©tiers. Et c'est un peu le concept, c'est de pouvoir offrir vraiment une expĂ©rience clĂ© en main aux clients qui ont... Peur de se lancer dans l'investissement locatif parce qu'il y a Ă©normĂ©ment d'expertise Ă  maĂźtriser et qui du coup a envie de gagner du temps et de faire moins d'erreurs en se lançant.

  • Thomas Reynaud

    Ok, alors tu parles d'un lancement en 2020, qu'est-ce qui vous a poussé à lancer Beanstock à ce moment-là ?

  • Emma Malha

    Alors, d'un point de vue macro, on Ă©tait dans un monde qui Ă©tait trĂšs diffĂ©rent du monde actuel. On a Ă©tĂ© dans un monde oĂč les taux Ă©taient trĂšs trĂšs bas et oĂč il y avait un Ă©norme boom de l'investissement locatif. Donc Ă  l'Ă©poque, il y avait plus de 300 000 transactions qui concernent de l'investissement locatif par an. Beaucoup de gens avaient envie de se lancer, sauf que...

  • Thomas Reynaud

    300 000 et Ă  l'Ă©poque, il y avait Ă  peu prĂšs 1 million de transactions, c'est quand mĂȘme un tiers du marchĂ© qui est pour faire de l'investissement.

  • Emma Malha

    Exactement, sauf que l'investissement locatif, c'est un segment qui est trÚs différent des autres segments d'immobilier. Donc c'est trÚs différent de l'achat d'une résidence principale ou de l'immobilier de luxe. Et il n'existait pas sur le marché une solution qui permettait d'un cÎté aux acquéreurs de pouvoir savoir quels biens il fallait acheter, et d'un autre cÎté des outils qui permettent aux agents immobiliers de mieux commercialiser cette typologie de biens.

  • Thomas Reynaud

    Donc Beanstock, vous travaillez avec des particuliers, mais aussi avec des agences immobiliĂšres ?

  • Emma Malha

    Voilà, tout à fait. Donc d'un point de vue de demande, nos clients sont des acquéreurs particuliers, et notre sourcing de biens est basé sur des partenariats qu'on a avec des agences immobiliÚres locales. Donc pour ces agences immobiliÚres, on a développé une application. C'est des outils qui leur permettent de mieux pricer les biens en fonction de leur potentiel locatif et aussi de les commercialiser auprÚs d'acquéreurs qui sont des investisseurs qui ont été validés par Beanstock.

  • Thomas Reynaud

    Et qu'est-ce qui fait que 2020 est un bon moment ? Comment est venue l'idée en fait ?

  • Emma Malha

    Alors l'idée est venue d'expériences... Donc avant Beanstock, je travaillais dans une entreprise qui s'appelait toujours Glovo. C'est une application de livraison, donc rien à voir avec l'immobilier.

  • Thomas Reynaud

    J'essaye encore de trouver quelqu'un qui s'est lancé dans l'immobilier, parce qu'il y avait une vocation initiale, mais je vais trouver.

  • Emma Malha

    Moi, c'était limite le contraire. Je ne voulais pas me lancer dans l'immobilier. Et en 2019, on commençait à réfléchir avec mon associé que j'avais rencontré chez Glovo parce qu'on avait envie de continuer à travailler ensemble et on avait envie de lancer une boßte. On avait fait le tour de pas mal d'idées et mon associé à l'époque avait beaucoup investi dans l'immobilier à titre perso. Et il me disait c'est fou que l'expérience soit si peu digitalisée, que ce soit si peu accessible. Et du coup on a constaté un besoin de par son expérience personnelle. Et là on a commencé à creuser, on a vraiment vu qu'il y avait une... Une trÚs forte demande parce que les métiers ne s'adaptaient pas aux besoins des gens qui voulaient se lancer.

  • Thomas Reynaud

    C'est quoi les freins à l'investissement locatif chez les Français aujourd'hui ?

  • Emma Malha

    Alors, il y a typiquement, ça c'est une thÚse qui est assez intéressante, il y a 70% des français qui disent qu'ils veulent se lancer dans l'immobilier locatif, il n'y en a que 10 qui le font vraiment. Je pense que le premier frein c'est savoir qu'on peut le faire. Typiquement, moi je n'avais pas investi parce que je ne pensais pas avoir la capacité d'emprunt à l'époque et personne ne m'avait poussé à aller voir ma banque ou autre. Donc il y a beaucoup de gens qui peuvent le faire mais qui ne se rendent juste pas compte que c'est possible. Le deuxiÚme frein c'est... C'est complexe. Il y a beaucoup d'informations à maßtriser. Quand on achÚte un bien, on ne sait pas si on achÚte au bon prix, on ne sait pas à quel prix ça va se louer. On ne sait pas quels sont les travaux qu'il faut faire. Et du coup, on a toujours peur, vu que c'est un trÚs gros achat, de faire des erreurs.

  • Thomas Reynaud

    Est-ce que le contexte aussi législatif sur les normes énergétiques rajoute de la complexité ?

  • Emma Malha

    Le contexte s'est beaucoup durci depuis le moment qu'on s'est lancĂ©. Quand on s'est lancĂ©, il n'y avait pas les contraintes du DPE. Il y avait beaucoup moins de villes qui mettaient en place le plafonnement des loyers. Donc oui, le contexte se durcit de plus en plus. Ça rĂ©gule plus en marchĂ© et ça fait qu'aujourd'hui, l'accompagnement d'un expert devient nĂ©cessaire. Aujourd'hui, pour mettre en location un bien qui respecte toutes les normes, il y a beaucoup de travaux spĂ©cifiques Ă  faire, mĂȘme pour choisir le loyer qu'il faut appliquer. Il faut respecter pas mal de rĂšgles et du coup, ça fait d'un cĂŽtĂ© plus peur, mais ça rend une solution comme la nĂŽtre d'autant plus pertinente.

  • Thomas Reynaud

    Alors, on a vu d'autres acteurs émerger sur le marché. Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, Beanstock est toujours là, toujours actif dans un marché qui s'est un peu effondré sur les 18 derniers mois ? C'est quoi la sauce secrÚte ?

  • Emma Malha

    Alors, d'un cĂŽtĂ©, je pense que le marchĂ© de l'immobilier de façon gĂ©nĂ©rale a... a connu une hausse des taux qui a Ă©tĂ© assez violente. Mais il existe toujours. Il y a toujours des gens qui veulent acheter, qui veulent investir. Et mine de rien, on a des conditions d'emprunt en France, malgrĂ© les taux qui sont devenus plus Ă©levĂ©s, qui restent uniques en Europe. On emprunte toujours sur 20-25 ans Ă  des taux fixes, avec des montants d'apport qui sont ridicules comparĂ©s Ă  d'autres pays. Donc ça reste quelque part accessible. L'immobilier locatif a Ă©tĂ© un peu moins impactĂ© que l'immobilier de rĂ©sidence principale parce que l'augmentation des taux a fait que la capacitĂ© d'achat immobiliĂšre a Ă©tĂ© rĂ©duite. Donc on peut acheter moins de mĂštres carrĂ©s pour un mĂȘme salaire. Pour une rĂ©sidence principale, on sent vraiment l'impact. On n'a pas envie d'acheter une rĂ©sidence principale qui fait 20 mĂštres carrĂ©s de moins parce que ça va avoir un impact sur nos vies. Alors que pour le locatif, Ă  la fin, on investit un budget et on cherche une rentabilitĂ©. que ce soit pour 20 mÂČ ou 15, tant qu'on a la rentabilitĂ© qu'on cherche, ça reste lĂ . Mais au-delĂ  de ça, je pense qu'un des secrets de Beanstock, ce qui a fait qu'on a bien tenu cette crise, d'un cĂŽtĂ©, tout le monde est trĂšs opĂ©rationnel chez nous. Tout le monde vend, tout le monde accompagne des clients, en commençant par Alex et moi. Alex, c'est ton associĂ© de ta rencontre ?

  • Thomas Reynaud

    Alex, mon associé,

  • Emma Malha

    oui. Donc, on est... trĂšs au courant de ce qui se passe, qu'on ressent assez rapidement, ce que sentent les clients, les rĂ©actions des agents, comment le marchĂ© Ă©volue. Et depuis le dĂ©but, on a beaucoup travaillĂ© sur l'alignement des intĂ©rĂȘts entre Binstock et le client. Ce qui fait que notre service... Si les gens passent par nous, c'est parce qu'ils savent qu'on va les accompagner. On n'est pas lĂ  juste pour les accompagner sur la vente et les laisser seuls aprĂšs. On est lĂ  pour les accompagner sur le long terme. On s'engage sur beaucoup de choses. Et du coup, les personnes qui voulaient quand mĂȘme passer, qui voulaient quand mĂȘme faire du locatif, se sont retournĂ©es vers nous comme la solution qui sĂ©curisait au maximum leur investissement.

  • Thomas Reynaud

    Qu'est-ce que tu veux dire précisément par rapport à un agent immobilier ? classique qui m'accompagnerait sur l'achat d'un bien, qu'est-ce que ça change de passer par vous ?

  • Emma Malha

    Aujourd'hui, ce qui va impacter la rentabilité d'un investissement locatif, dans les inconnus qu'on a, il y a deux grandes inconnues. La premiÚre, c'est le montant du loyer et le taux de vacances locatives. Et la deuxiÚme, c'est le montant des travaux qu'on va pouvoir faire.

  • Thomas Reynaud

    Une troisiÚme inconnue, c'est la capacité du locataire à payer le loyer.

  • Emma Malha

    Tout Ă  fait. Mais ça, ça rentre dans la partie estimation loyer. Et du coup, quand on a... Quand on a commencĂ©, on voyait que mĂȘme quand on accompagnait nos amis proches pour acheter, quand on leur disait tu peux louer Ă  780 euros par mois ils avaient des doutes, ils n'en croyaient pas. Et donc on a beaucoup travaillĂ© pour dĂ©velopper des garanties. La premiĂšre, c'est une garantie d'un montant du loyer. Aujourd'hui, quand un loyer est affichĂ© sur Beanstock, si Beanstock n'arrive pas Ă  louer au loyer annoncĂ©, on doit de l'argent au client.

  • Thomas Reynaud

    C'est quasiment le locataire, vous-mĂȘme.

  • Emma Malha

    On est garant du montant. On ne va pas finir par louer nous-mĂȘmes, mais on est pĂ©nalisĂ© financiĂšrement si le montant du loyer n'est pas bon. MĂȘme chose sur les travaux. Le montant des travaux, c'est assez unique sur le marchĂ©. le devis qu'on fournit au client au moment de son offre d'achat, 4-5 mois avant le dĂ©but du chantier. C'est un devis dont le montant est aussi garanti au niveau du prix. Le client ne va pas avoir de mauvaise surprise quand il va commencer.

  • Thomas Reynaud

    Il va y avoir des super artisans hyper fiables qui ne vont pas...

  • Emma Malha

    On a déjà une équipe d'archives qui sont employées de Beanstock qui sont vraiment incroyables. On travaille avec des artisans aussi qui sont trÚs fiables. Au-delà de la garantie du montant, on propose aussi une garantie de remise aux normes. Donc typiquement, il y a beaucoup aujourd'hui, il y a une grosse problématique sur les passoires thermiques sur le marché. Les gens ont peur quand ils achÚtent un DPEG de est-ce que je vais pouvoir le remonter ou pas ? Et donc nous, toute cette analyse, elle est faite en amont. Donc elle est faite en amont et quand on fait acheter à un client un DPEG, il a la garantie que son DPE sera en D post-travaux et que son mien sera aux normes. Et il y a aussi une garantie sur les délais des travaux, pour que le client puisse négocier.

  • Thomas Reynaud

    Dans la situation actuelle de tension locative sur le marché, on sait qu'un des gros problÚmes, c'est qu'il y a des passoires qui sortent. Donc vous arrivez à remettre sur le marché des biens qui allaient en sortir. Ok, c'est passionnant. Et du coup, on comprend qu'il y a plein de métiers différents chez vous. Mon objectif avec ce podcast, c'est aussi qu'on puisse découvrir les différents métiers dans l'immobilier. C'est qui, en fait, les gens qui vous rejoignent ?

  • Emma Malha

    Alors, les gens qui nous rejoignent sont... aussi des gens qui ne viennent pas du monde de l'immobilier. La plupart avaient un attrait un peu perso à l'immobilier, mais on a trÚs peu de gens qui viennent du métier. On a beaucoup de reconversions. On a une ostéopathe qui aujourd'hui accompagne des clients sur leurs transactions, un patron de bar. Bref, on a des gens qui viennent d'un peu partout.

  • Thomas Reynaud

    C'est un beau message, ça veut aussi dire que c'est fait pour tout le monde.

  • Emma Malha

    VoilĂ , c'est vraiment fait pour tout le monde. Et je trouve que la caractĂ©ristique commune des gens de l'Ă©quipe, c'est que c'est des gens qui ont envie de faire bouger les choses, qui n'acceptent jamais le status quo de ouais, mais les choses se passent comme ça depuis dix ans, donc on va faire comme ça AprĂšs, il y a surtout, il faut aimer le service client. Il faut aimer Ă©changer avec les clients, que ce soit les clients acquĂ©reurs ou les agents. C'est un mĂ©tier oĂč il y a Ă©normĂ©ment d'humains.

  • Thomas Reynaud

    Alors tu parlais d'expertise et du fait que les gens ont besoin d'accompagnement pour oser se lancer. Comment on accompagne un ancien barman ou une ancienne ostéo sur des métiers qui sont assez techniques ?

  • Emma Malha

    Alors on a dĂ©veloppĂ© ce qu'on appelle chez nous la BeanSchool, oĂč il y a des formations assez intenses sur trois mois sur des mĂ©tiers spĂ©cifiques. Et du coup, aprĂšs ces trois mois...

  • Thomas Reynaud

    Donc quand j'arrive chez Beanstock, je retourne Ă  l'Ă©cole ?

  • Emma Malha

    VoilĂ , exactement. C'est l'Ă©cole immobiliĂšre de Beanstock. oĂč on forme sur l'aspect immobilier, mais aussi sur les spĂ©cificitĂ©s de l'investissement locatif et de notre façon de travailler, que ce soit avec les agents, avec les artisans, avec les banques, etc.

  • Thomas Reynaud

    Et du coup, il y a des profils assez différents sur des métiers assez différents. Tu parlais d'architectes, de gestionnaires locatifs, de conseillers immobiliers. En fait, on s'attend normalement à trouver ces profils dans des boßtes assez dispersées d'habitude. Comment on fait vivre une communauté comme ça ?

  • Emma Malha

    DĂ©jĂ ... Toutes ces personnes-lĂ  interagissent sur une transaction assez tĂŽt. Par exemple, quand on va rentrer un bien sur la plateforme, l'Ă©quipe d'experts immobiliers a dĂ©jĂ  interagi avec l'Ă©quipe juridique qui va analyser la copropriĂ©tĂ© et l'Ă©quipe travaux qui va Ă©tablir le devis. À la naissance d'un projet, il y a dĂ©jĂ  une interaction entre diffĂ©rentes Ă©quipes et tout au long d'un projet, toutes les Ă©quipes sont obligĂ©es d'interagir entre elles. C'est vertical en termes d'expertise, mais sur chaque... Chaque projet, il y a une dizaine de personnes qui travaillent pour un seul client et qui Ă©changent beaucoup sur le succĂšs d'un seul projet.

  • Thomas Reynaud

    C'est ça qui fait que les gens s'épanouissent dans ces métiers-là ?

  • Emma Malha

    Il y a une partie de l'Ă©panouissement qui vient du fait que mĂȘme si on travaille sur un seul mĂ©tier, on est trĂšs exposĂ© au reste. Mais il y a aussi la diversitĂ© des projets. Quand on travaille en immobilier locatif, on va aussi bien travailler sur un studio Ă  Paris que sur une coloc Ă  Marseille, que sur de la location saisonniĂšre sur la cĂŽte d'Azur.

  • Thomas Reynaud

    Travailler dans toute la France.

  • Emma Malha

    VoilĂ , exactement. On est prĂ©sent dans une vingtaine de villes en France. C'est assez diversifiĂ©. Et aprĂšs, on va pas se mentir, il y a toujours des surprises en immobilier. Donc mĂȘme si on maĂźtrise tout, on va toujours avoir ce cas qu'on n'avait jamais vu passer et on va devoir se casser la tĂȘte pour rĂ©soudre le problĂšme. Et ça, ça pousse toujours les gens Ă  se dire Ok, j'ai pas encore tout vu, je vais encore apprendre des choses Et aprĂšs, il y a aussi la satisfaction client qui est assez cool de voir Ă  la fin un primo accĂ©dant, devenir propriĂ©taire, toucher ses premiers loyers. surtout qu'on sait qu'il n'aurait pas fait seul, donc c'est assez gratifiant.

  • Thomas Reynaud

    Tu parlais donc d'une vingtaine de villes en France, vous avez déjà regardé l'international ?

  • Emma Malha

    On a déjà regardé l'international.

  • Thomas Reynaud

    C'est quoi les différences ?

  • Emma Malha

    Alors, la premiÚre grosse différence, c'est le systÚme bancaire. Pour nous, français, c'est assez logique de se dire, j'emprunte sur 20 ans avec un taux fixe. Ce n'est pas du tout le cas dans d'autres pays. Dans d'autres pays, il y a des...

  • Thomas Reynaud

    Ça veut dire que c'est encore un sujet sur lequel on a beaucoup de chance, mais on n'en prend pas conscience.

  • Emma Malha

    VoilĂ , exactement. Et on n'en prend vraiment pas conscience, c'est assez marrant. Dans d'autres pays, par exemple, les taux sont variables. Donc ça veut dire qu'on bloque notre taux sur 3 Ă  5 ans. Mais du coup, si on avait empruntĂ© en 2020 et que lĂ , on doit refinancer, notre mensualitĂ© de crĂ©dit va beaucoup augmenter. Ce qui va d'un cĂŽtĂ© impacter la rentabilitĂ© de l'investissement, mais d'un autre cĂŽtĂ© impacter aussi notre reste Ă  vivre mensuel. Les montants d'apport ne sont pas les mĂȘmes. Les montants d'apport demandĂ©s...

  • Thomas Reynaud

    Ils sont plus hauts ou plus bas Ă  l'Ă©tranger ?

  • Emma Malha

    Ils sont plus hauts.

  • Thomas Reynaud

    En France, c'est quoi ? 10-15% ?

  • Emma Malha

    En France, c'est 15% du montant global du projet. Quand je parle montant global, j'inclus les frais de notaire, les travaux, etc. De façon générale, la banque finance 100% du prix du bien et du montant des travaux et demande aux clients d'apporter ce qu'on va appeler les frais annexes, donc les frais de notaire et les frais d'agence.

  • Thomas Reynaud

    Donc on a la chance en France que les travaux soient financés par les banques,

  • Emma Malha

    ce qui valorise le bien du mĂ©ridien ? DĂ©jĂ  il y a 100% du prix du bien, ça c'est pas le cas partout. Et il y a 100% des travaux. D'un cĂŽtĂ© ça valorise le bien et ça optimise la valeur locative. Ça permet aux locataires de vivre dans des logements qui sont beaucoup plus dĂ©cents, qui sont plus agrĂ©ables. Et ça permet Ă  l'acquĂ©reur de pouvoir acheter des biens qui ne sont pas en super Ă©tat. Et du coup, d'acheter un prix qui est plus intĂ©ressant et d'augmenter la valeur locative.

  • Thomas Reynaud

    J'ai entendu qu'en Espagne, on devait financer jusqu'Ă  30% du projet. Ce qui est le double en fait.

  • Emma Malha

    Voilà, exactement. Typiquement, une autre différence. En Allemagne, par exemple, la majorité des transactions... sont des transactions de biens qui sont vendus loués. Donc les gens sont habitués à acheter des biens... Habités quoi. Habités, parce qu'on ne sort pas les locataires. Et du coup, c'est la norme, ce n'est pas l'exception, alors qu'en France, c'est l'exception.

  • Thomas Reynaud

    Ce qui peut aussi ĂȘtre intĂ©ressant, parce que mon bien est dĂ©jĂ  louĂ©.

  • Emma Malha

    Oui, mais ça fait que ton loyer a été fixé il y a une dizaine d'années et que du coup, les prix ont augmenté, mais tu n'arrives pas à augmenter ton loyer. AprÚs, il y a une différence qui est assez clé aussi. C'est un peu comme le systÚme bancaire. C'est la fiscalité. On en parle assez peu, mais la fiscalité des locations meublées en France est trÚs intéressante. C'est d'ailleurs une des seules fiscalités qui est aussi intéressante en France. Aujourd'hui, quand on achÚte un bien et qu'on le loue en meublé, on fait partie d'un régime qu'on va appeler la LMNP, les loueurs meublés non professionnels. Ce qui fait que ce régime-là permet aux bailleurs... au-delà de soustraire les dépenses opérationnelles qu'ils vont avoir de leurs revenus locatifs, d'amortir leurs biens. Ce qui fait, si on veut la faire courte, que pendant les 10 à 15 premiÚres années d'exploitation, le bailleur n'aura pas d'impÎt à payer sur ses revenus locatifs. Et du coup, ça rend l'investissement locatif d'autant plus intéressant.

  • Thomas Reynaud

    Si on revient un peu à toi, tu nous as parlé du début de ta carriÚre chez Glovo. Qu'est-ce que tu as appris là-bas ? Qu'est-ce qui t'a inspiré et qui te sert ensuite aujourd'hui dans l'immobilier ?

  • Emma Malha

    La plus grande similaritĂ© entre Glovo et Beanstock, c'est que c'est deux, ce qu'on va appeler marketplaces. Donc c'est des plateformes oĂč il faut toujours Ă©quilibrer l'offre et la demande. Et du coup, il faut beaucoup rĂ©flĂ©chir Ă  comment je sĂ©curise mon offre. Donc l'offre chez Beanstock, c'est les projets d'investissement qu'on va proposer Ă  nos clients. Et du coup, pour nous, la richesse de Beanstock, c'est d'un cĂŽtĂ© tous les projets qu'on va pouvoir proposer, parce que les projets qu'on va retrouver sur Beanstock sont exclusifs. Donc on ne peut pas les retrouver ailleurs. Et c'est aussi des projets qui...

  • Thomas Reynaud

    Ça doit ĂȘtre quelque chose qui est aussi difficile Ă  nĂ©gocier avec les agences qui vous les proposent, j'imagine ?

  • Emma Malha

    Alors, ce qu'on négocie avec les agences, on accepte de rentrer un mien que si on pense qu'on a de trÚs fortes chances de le vendre. On négocie des exclusivités qui sont limitées dans le temps. Donc ce qui fait qu'on dit à l'agent, tu nous donnes X jours, si on n'arrive pas à vendre le bien, c'est que de toute façon, ça n'intéresse pas nos investisseurs. Et typiquement, cette notion d'exclusivité, je l'avais apprise chez Glovo parce que quand je travaillais chez Glovo, on commandait sur une application plutÎt qu'une autre en fonction des restos qu'il y avait sur une application.

  • Thomas Reynaud

    Glovo est présent en France ?

  • Emma Malha

    étaient présents en France. Ce n'est plus le cas, mais ils étaient présents.

  • Thomas Reynaud

    Il y en a beaucoup en Espagne.

  • Emma Malha

    Ils sont dans une vingtaine de pays. Mais oui, le pays phare, c'est l'Espagne. Ils sont trÚs présents en Italie aussi. Et dans chaque marché, on voit qu'ils gagnent le marché s'ils ont les meilleurs réseaux. Et donc, c'était un peu notre constat de départ quand on a lancé Beanstock, c'est qu'on peut proposer le meilleur service. Si on n'a pas les bons produits, les clients ne vont pas passer par nous. Et c'est pour ça qu'on a... beaucoup développé d'outils pour les agents parce qu'on veut que les agents passent en priorité par nous. Donc, il y a l'exclusivité des projets, il y a la qualité des projets aussi. Donc, parce qu'on est connecté au back-office des agents, on a accÚs à des biens qui ne sont pas encore sur le marché. Et donc, on peut proposer des produits qui sont plus rentables que la moyenne du marché à nos clients en priorité.

  • Thomas Reynaud

    OK, donc en fait, c'est des apprentissages. que tu as recyclées, entre guillemets, qui sont valables dans l'immobilier. Aujourd'hui, c'est quoi qui te motive au quotidien en tant qu'entrepreneur ?

  • Emma Malha

    Ce qui me motive, c'est surtout de voir ce qu'il reste à faire dans ce secteur. Donc, ça fait quatre ans qu'on travaille et il y a encore énormément de choses à faire. Et du coup, petit à petit, on dépoussiÚre des choses, on change quelques habitudes. On voit qu'il y a des réflexes chez les clients qui changent. Et malgré tout, le chemin par contre... entre guillemets, je vois qu'il nous reste 90% de l'histoire à écrire.

  • Thomas Reynaud

    Il y a des entreprises dont vous vous inspirez pour Ă©crire cette histoire, que ce soit dans l'immobilier d'ailleurs ou dans d'autres secteurs ?

  • Emma Malha

    On regarde beaucoup ce qui se fait en immobilier dans des marchĂ©s qui sont complĂštement diffĂ©rents, comme les États-Unis par exemple, oĂč lĂ -bas, l'investissement immobilier est beaucoup plus professionnalisĂ© qu'ici. Donc, la base, c'est principalement des fonds qui font de l'investissement immobilier plutĂŽt que des particuliers. Et du coup, ça met des standards qui sont beaucoup plus Ă©levĂ©s. On essaye de rĂ©pliquer un peu ces standards et de donner le mĂȘme niveau d'information Ă  nos clients particuliers en les Ă©duquant petit Ă  petit Ă  rĂ©flĂ©chir comme des investisseurs professionnels.

  • Thomas Reynaud

    On va faire la Beanschool, mais pour les clients peut-ĂȘtre.

  • Emma Malha

    On y réfléchit en ce moment. On y réfléchit, mais de toute façon, un client qui passe par nous, il est formé. Avant chaque étape, il est formé sur comment analyser un projet, quels sont les critÚres qu'il faut regarder, qu'est-ce qui fait qu'une rentabilité est élevée ou pas. Les pauvres clients, on leur fait beaucoup de didactiques pendant leur parcours. Et on regarde aussi beaucoup toutes les solutions de finances personnelles, parce que sur notre créneau d'immobilier, on est vraiment à l'intersection entre je construis mon patrimoine et... j'achÚte de l'immobilier.

  • Thomas Reynaud

    Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que l'immobilier est plus vĂ©cu comme un placement financier ?

  • Emma Malha

    Oui,

  • Thomas Reynaud

    tout Ă  fait. Du coup, ça m'interroge parce que trĂšs souvent, il y a un affect des gens pour le bien qu'ils achĂštent. MĂȘme si lĂ , ils ne vont pas habiter dedans, on imagine que l'affect est un peu plus faible. Mais est-ce que ça, ce n'est pas un frein Ă  faire des bons investissements ?

  • Emma Malha

    On en parle beaucoup avec certains clients. Il y a des clients pour lesquels c'est hyper important de pouvoir se projeter dans le bien, etc. Et pour les clients qui ont un blocage sur ce point-là, on essaye d'allier les deux. Donc si on veut se projeter sur le bien, ça ne veut pas forcément dire qu'on va aller sur un investissement qui n'est pas rentable. Mais par contre, on ne laisse jamais nos clients acheter un bien dans lequel ils se projettent, mais qui n'est pas rentable. Et de façon générale, les clients, quand ils font un premier investissement, pour le deuxiÚme, ils comprennent directement que c'est un placement. Parce que quand on achÚte notre premier bien locatif... On voit qu'on va y aller une ou deux fois grand max et que la seule chose qui comptera aprÚs, c'est de voir qu'on touche dans le loyer chaque mois. Et le reste, en vrai...

  • Thomas Reynaud

    Tu veux dire que les gens ne visitent plus, ne regardent mĂȘme plus le bien et voient juste un rendement au bout d'un moment ?

  • Emma Malha

    MĂȘme si on visite pendant la transaction, parce que c'est quand mĂȘme important d'aller voir le bien avant d'acheter. AprĂšs, on oublie complĂštement le bien en soi. Et ce qui nous rappelle l'existence de ce bien, c'est chaque mois la mensualitĂ© de crĂ©dit et le loyer qu'on va toucher.

  • Thomas Reynaud

    Ou les problĂšmes qu'on peut avoir Ă  l'immobilier et qu'on comprend. On a beaucoup parlĂ© du dĂ©but des mĂ©tiers qu'il y a chez vous, donc la conception des projets, la vente. Et donc ensuite, tu disais que vous faites de la gestion locative. Ça veut dire que vous accompagnez les investisseurs sur toute la vie du bien en fait.

  • Emma Malha

    Oui. Et ça, c'était une décision qui était assez importante pour nous parce qu'on ne voulait pas laisser le client seul quand il y aura des problÚmes. Donc aujourd'hui, 99% des biens qu'on a vendus sont sous gestion chez nous. Du coup, on sait tout ce qui se passe dans la vie du bien. Ce qui nous permet aussi d'affiner nos critÚres de sourcing des projets parce qu'on a une vision assez fine de en combien de jours je loue un bien. combien de candidatures je vais recevoir, dans quelle ville j'ai des bons ou des mauvais payeurs.

  • Thomas Reynaud

    Et vous savez que c'est vous qui allez hériter des problÚmes à la fin, si jamais vous choisissez mal les appartements. Et c'est un métier un peu différent, celui de gestionnaire locatif, de celui de conseiller en investissement. Comment vous avez réussi à faire vivre ces personnes ensemble aussi ?

  • Emma Malha

    C'est des provilles qui sont assez différentes. Donc les gestionnaires locatifs, ils sont beaucoup plus orientés. On résout des problÚmes toute la journée. Ce n'est pas comme type de profil ? C'est aussi des gens qui ne viennent pas de l'immobilier.

  • Thomas Reynaud

    Personne ne vient de l'immobilier dans l'immobilier ?

  • Emma Malha

    On doit avoir deux ou trois personnes dans l'Ă©quipe qui viennent de l'IMO, mais le reste, c'est des gens qui ont fait autre chose. Mais ce qu'on a essayĂ© de faire chez notre Ă©quipe de gestionnaires locatifs, on a essayĂ© de les sensibiliser Ă  la rentabilitĂ© d'un investissement. Du coup, en tant que gestionnaire locatif... On a vu au dĂ©but louer un bien en une semaine ou en deux. Pour les gestionnaires, ça ne changeait pas grand-chose. Mais pour le client, c'est quand mĂȘme une semaine de crĂ©dit qu'il rembourse de sa poche. Et c'est tous ces points-lĂ  sur lesquels on a beaucoup travaillĂ©. Chaque dĂ©cision dans la gestion du bien va impacter la rentabilitĂ© du projet. Donc comment je fais pour optimiser la rentabilitĂ© de mon projet en fonction des dĂ©cisions que je vais prendre ?

  • Thomas Reynaud

    Vous avez vraiment quasiment un rĂŽle de conseiller en gestion du patrimoine et puis ensuite gestionnaire de ces patrimoines ?

  • Emma Malha

    Quasiment. On reste trÚs axé sur un seul produit. C'est ce qui nous différencie aussi des gestionnaires. C'est l'immobilier dans l'ancien, dans les centres-villes.

  • Thomas Reynaud

    Si on veut faire un petit bilan maintenant et que tu regardes derriÚre toi les quatre derniÚres années, c'est quoi l'anecdote qui te revient, un souvenir marquant que tu auras envie de nous partager ?

  • Emma Malha

    C'est les premiĂšres ventes qu'on avait faites parce que je dĂ©couvrais moi-mĂȘme le secteur de l'immobilier. Donc il faut savoir que moi j'ai lancĂ© Beanstock, je n'avais pas achetĂ© un bien de ma vie. Et du coup j'ai beaucoup appris sur le tas. Heureusement qu'il y avait mon associĂ© qui lui maĂźtrisait tout trĂšs bien. Et donc notre premiĂšre transaction historique, c'Ă©tait ma coloc qui nous avait fait confiance Ă  l'Ă©poque je ne sais pas comment. On n'avait mĂȘme pas notre licence pour ĂȘtre agent immobilier. Et ça,

  • Thomas Reynaud

    ça ne faudra pas trop le dire.

  • Emma Malha

    C'était les confinements. Et du coup, les délais étaient hyper longs et on avait vraiment envie de se lancer. Et du coup, j'avais visité le bien pour elle. On relisait les documents ensemble. Et c'était la premiÚre fois de ma vie que je lisais. Donc, quand on achÚte un bien, on vous envoie directement ce qu'on appelle le dossier de diagnostic. et les PV de l'Assemblée Générale de la CoPro. Donc, une tonne de docs à lire. Et la premiÚre fois qu'on lit des documents comme ça, c'est trÚs stressant parce qu'on ne sait pas ce qu'il faut regarder. On ne sait pas ce qui est grave. Est-ce qu'avoir un payé de 2000 euros dans une CoPro, c'est grave ou pas ? On se dit directement que c'est grave. Et je me rappelle avoir été trÚs stressée. Et du coup, j'avais tout revu avec mon associé qui m'avait déstressée. Et finalement, elle a fait un trÚs bon investissement. Mais ça m'a fait beaucoup penser à ce que vivent les acquéreurs qui achÚtent la premiÚre fois. On commence par les diagnostics et par les PV, mais aprÚs, on va relire la promesse de vente qui va faire une cinquantaine de pages, l'offre de crédit. Il y a énormément de docs qui sont trÚs lourds et on a besoin d'aide pour comprendre ce qu'il faut regarder, ce qu'il ne faut pas regarder. Donc voilà, j'y pense à chaque fois quand j'ai un client qui stresse par des documents. Je me souviens vraiment de... de ces moments-là. En gros, on a beaucoup essayé d'expliquer aux clients, dans notre façon de travailler, qu'est-ce qu'il faut regarder, qu'est-ce qui est grave dans une copro, qu'est-ce qui est moins grave, qu'est-ce qu'il faut négocier sur une offre de crédit.

  • Thomas Reynaud

    Qu'est-ce qu'il faut savoir accepter aussi, parce que quand on fait un investissement, il y a quelques compromis Ă  faire. Peut-ĂȘtre qu'en tant que professionnelle, tu Ă©tais encore plus stressĂ©e que la cliente.

  • Emma Malha

    On est toujours plus stressée pour nos clients, toujours.

  • Thomas Reynaud

    Quatre ans d'expérience dans l'immobilier, il y a une fierté en particulier que tu revendiques, quelque chose dont tu es trÚs contente.

  • Emma Malha

    C'est surtout la démographie de nos clients. Quand on s'est lancé, on voulait rendre l'investissement locatif plus accessible. Aujourd'hui quand on regarde notre clientÚle, il y a deux tendances qui émergent. La premiÚre c'est qu'on a beaucoup de jeunes primo-accédants qui sont locataires de leur résidence principale. Donc c'est des gens qui ont 30 ans en moyenne.

  • Thomas Reynaud

    Ils investissent pour louer Ă  quelqu'un alors qu'eux-mĂȘmes louent.

  • Emma Malha

    VoilĂ , tout Ă  fait. Et toi et moi on en fait partie.

  • Thomas Reynaud

    Oui.

  • Emma Malha

    Et du coup ça montre qu'il y a aujourd'hui des jeunes qui soit ne veulent pas acheter leur rĂ©sidence principale, soit qui n'ont pas les moyens de le faire. mais qui veulent quand mĂȘme commencer assez tĂŽt Ă  se constituer un patrimoine grĂące Ă  l'effet de levier, grĂące Ă  l'emprunt. Et du coup, on voit que le profil type d'un investisseur locatif change. Il y a une dizaine d'annĂ©es, c'Ă©tait plus des gens qui Ă©taient propriĂ©taires de la rĂ©sidence principale, qui avaient 40 Ă  50 ans. Aujourd'hui, c'est les jeunes qui font de l'investissement locatif. Et la deuxiĂšme tendance, quand on a commencĂ©... j'Ă©tais assez choquĂ©e par une stat, c'Ă©tait qu'il n'y a que 20% des investissements locatifs en France qui sont faits par des femmes.

  • Thomas Reynaud

    C'est peu.

  • Emma Malha

    C'est trĂšs peu. Et chez Beanstock, il y a 40% des investissements locatifs qui sont faits par des femmes.

  • Thomas Reynaud

    Boum, fois deux. C'est trĂšs beau. Vous n'ĂȘtes pas loin d'Ă©quilibrer les choses. Je ne raconte pas souvent mon expĂ©rience personnelle, mais je confirme ce que tu dis. Moi, je suis locataire, je suis mĂȘme co-locataire. Et j'ai investi dans l'immobilier parce que je n'Ă©tais pas sĂ»r d'oĂč je voulais m'installer Ă  long terme. En revanche, j'Ă©tais sĂ»r que je voulais profiter de ma capacitĂ© d'emprunt pour le faire le plus vite possible. Donc, je comprends cette dĂ©mographie Beanstock. De l'autre cĂŽtĂ©, est-ce qu'il y a un souvenir qui est plus douloureux, un Ă©chec ou quelque chose que tu aurais fait diffĂ©remment et que tu voudrais nous raconter ?

  • Emma Malha

    Oui. Donc, quand on a commencĂ©, on a... On voulait vraiment ĂȘtre la plateforme qui met en relation le client avec des prestataires, par exemple avec des entreprises de travaux, etc. Parce qu'on voulait que ce soit le plus transparent possible, le plus accessible possible pour tout le monde.

  • Thomas Reynaud

    Mettre en relation, ça veut dire avoir le contact d'un professionnel à qui vous avez confiance et dire au particulier, va voir ce monsieur ou cette dame, il travaille bien.

  • Emma Malha

    VoilĂ , tout Ă  fait. Et du coup, en termes d'expĂ©rience client, ce n'Ă©tait pas incroyable. Parce que le client avait besoin d'un seul professionnel Ă  qui il peut faire vraiment confiance. Et donc aujourd'hui, on a tout internalisĂ© petit Ă  petit. Donc on a internalisĂ© le courtage en crĂ©dit, on a internalisĂ© les travaux, la gestion locative. Donc on est le point de contact unique pour le client tout au long de la transaction. J'aurais aimĂ© qu'on le fasse un peu plus tĂŽt. Et il y a une deuxiĂšme chose, et du coup, comme on parle Ă  des gens qui s'orientent vers des carriĂšres immobiliĂšres, ce serait intĂ©ressant d'en parler. Tout mĂ©tier dans l'immobilier requiert des compĂ©tences de vente. MĂȘme les archis doivent savoir vendre le projet qu'ils font. Et on a mis un peu de temps Ă  faire accepter Ă  tout le monde que tout le monde doit dĂ©velopper des compĂ©tences commerciales. Et aujourd'hui, ça fait partie intĂ©grante de la Beanschool, il faut ĂȘtre sales avant tout. Il faut savoir que ce soit bien nĂ©gociĂ© pour nos clients. ou vendre notre projet de rĂ©novation au client, le convaincre de nos idĂ©es. Et du coup, pour tous les gens qui se lancent en immo, je pense qu'il faut toujours travailler sur ces compĂ©tences-lĂ .

  • Thomas Reynaud

    On a les mĂȘmes exigences chez Garantme, ça fait mĂȘme partie des valeurs de la sociĂ©tĂ©, que chacun soit reprĂ©sentant et vendeur. Si on regarde maintenant un peu plus l'actualitĂ©, on revient d'un paradis oĂč l'investissement locatif Ă©tait portĂ© par un contexte financier trĂšs avantageux. Ça s'est complĂštement retournĂ© l'annĂ©e derniĂšre. Comment tu vois la situation Ă©voluer, sachant que lĂ , pour prĂ©venir nos auditeurs, on enregistre mi-juillet ?

  • Emma Malha

    Je ne dirais pas que la situation s'est complÚtement retournée. Je dirais plutÎt qu'on a été tellement habitués à des taux qui étaient... trÚs trÚs bas, qu'on a eu du mal à accepter une hausse de taux qui reste moyenne par rapport à d'autres marchés. Aux US par exemple, ils empruntent à 7 à 8% par an.

  • Thomas Reynaud

    Le double de la France.

  • Emma Malha

    Le double. En Amérique latine, ils empruntent à 10%.

  • Thomas Reynaud

    Et le marché ne s'est pas plus effondré qu'ici ?

  • Emma Malha

    Aux US, il ne s'est pas du tout effondrĂ©. Parce qu'il n'y a pas assez d'offres. Ils sont en pĂ©nurie de logements. Mais du coup, je pense que ce qui s'est passĂ©, c'est que les gens en France ont mis un peu de temps Ă  accepter ce nouveau monde. On emprunte Ă  3,5%, ce qui reste quand mĂȘme assez acceptable.

  • Thomas Reynaud

    Et quand on parle à nos parents, ils ont acheté il y a 25 ans et ils ont emprunté à ce taux-là.

  • Emma Malha

    VoilĂ . Et en mĂȘme temps, on a observĂ© un phĂ©nomĂšne qui est assez intĂ©ressant, c'est que tout le monde a beaucoup parlĂ© de la baisse des prix. Tout le monde s'attendait Ă  un effondrement des prix de l'immobilier parce qu'en effet, la... hausse des taux a Ă©tĂ© assez violente. Et finalement, il y a eu une stabilisation voire une petite baisse des prix, mais les prix ne se sont pas effondrĂ©s. Moins de 5%. AprĂšs, moi, je parle sur l'investissement locatif, donc ça reste des biens qui sont trĂšs liquides sur des zones qui sont trĂšs tendues. Mais c'est de l'ordre de 5%. Il y a beaucoup plus de nĂ©gociations qu'avant. Avant, on ne pouvait pas nĂ©gocier les prix. LĂ , on peut beaucoup plus nĂ©gocier les prix. Mais ça montre d'un cĂŽtĂ© la rĂ©silience du marchĂ©. L'investissement locatif, c'est un marchĂ© qui est ultra rĂ©silient. D'un cĂŽtĂ©, la valeur de l'actif est restĂ©e quasiment stable et les loyers ont augmentĂ© plus rapidement que d'habitude avec l'inflation. Donc ça valide un peu le cĂŽtĂ© rĂ©silient de l'actif. Et je vois aujourd'hui que le marchĂ© commence Ă  se dĂ©bloquer. Donc les vendeurs sont beaucoup plus ouverts. Ă  des nĂ©gociations de prix que ce qu'ils Ă©taient il y a un an.

  • Thomas Reynaud

    Parce que ça fait six mois qu'il y a le bien sur le marché et qu'ils voudraient y arriver.

  • Emma Malha

    Exactement. Et les acquéreurs comprennent aussi qu'aujourd'hui, ils empruntent à 3,5 ou à 3,7 C'est le cap, comme c'est un taux fixe sur 20 ans. Aujourd'hui, ils vont pouvoir profiter du fait qu'ils négocient mieux les prix. Et quand les taux vont rebaisser, ils vont renégocier leur crédit et ils vont avoir un taux qui sera plus bas.

  • Thomas Reynaud

    Ça, c'est une vraie possibilitĂ© en tant que particulier de retourner voir sa banque pour renĂ©gocier le taux.

  • Emma Malha

    Oui, et d'ailleurs, il y a un gros marché de la renégo de crédit quand il y aura une baisse des taux.

  • Thomas Reynaud

    J'essaierai d'y penser. On se rappellera. Tu sais qu'on fait ce podcast en partenariat avec l'ESPI. La question que j'aime bien poser à la fin, c'est est-ce que tu auras un conseil à partager à des jeunes qui veulent se lancer dans un métier ou différents métiers de l'immobilier aujourd'hui ?

  • Emma Malha

    L'immobilier, c'est un secteur de long terme. C'est un secteur oĂč quand on se lance, il faut beaucoup qu'on travaille d'un cĂŽtĂ© sur ses compĂ©tences, qu'on travaille beaucoup sur la fiabilitĂ© de notre personne. Le nom de quelqu'un en immobilier a beaucoup de valeur, donc il faut faire attention Ă  rester quelqu'un de confiance. Il faut dĂ©velopper son rĂ©seau, mais personne ne rĂ©ussit en immobilier du jour au lendemain. Il faut toujours bien travailler, parler aux bonnes personnes et ne pas se dire je vais faire des compromis aujourd'hui parce que j'ai besoin de faire une vente aujourd'hui. Quand ça va mal se passer aprĂšs, on va en parler et ça va venir vous prendre du business plus tard.

  • Thomas Reynaud

    De la patience, de la constance, de la confiance.

  • Emma Malha

    Tout à fait, trÚs bien résumé.

  • Thomas Reynaud

    C'était presque un poÚme. Bon, et ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup, Emma. On arrive à la fin de cet épisode d'Immostories. Je vous remercie pour votre attention. J'espÚre que vous avez autant apprécié que moi la discussion avec Emma. Immostories est disponible sur toutes les plateformes de podcast et sur le site de Garantme, donc garantme.fr, dans la section podcast. On se retrouve bientÎt pour un nouvel épisode d'Immostories. Et j'en profite pour remercier une derniÚre fois aujourd'hui l'ESPI, sans qui ce podcast ne pourrait pas exister. A bientÎt !

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Description

đŸŽ™ïž Dans ce nouvel Ă©pisode, nous accueillons Emma Malha, cofondatrice de Beanstock, qui se confie sur son parcours inspirant et ses convictions.


Emma nous partage les Ă©tapes marquantes de son chemin professionnel, depuis ses dĂ©buts chez Glovo jusqu’à l’aventure Beanstock. Avec passion, elle explique les leçons tirĂ©es de ses expĂ©riences passĂ©es et ce qui l’a motivĂ©e Ă  rendre l’investissement locatif accessible Ă  tous les nouveaux investisseurs. 🔑


Notre invitĂ©e revient Ă©galement sur les dĂ©fis qu’elle et son associĂ© rencontrent, tels que fĂ©dĂ©rer une Ă©quipe aux profils variĂ©s et renforcer la confiance client dans un marchĂ© parfois complexe. Elle dĂ©voile sa vision des compĂ©tences clĂ©s en immobilier, oĂč fiabilitĂ© et expertise commerciale sont essentielles, tout comme l’importance de bĂątir une rĂ©putation. đŸ€


đŸ’„ Un Ă©pisode captivant pour tous ceux qui cherchent Ă  dĂ©poussiĂ©rer le monde de l’immobilier et Ă  repousser les limites de ce secteur exigeant !


🎬 DĂ©couvrez aussi l'Ă©pisode au format vidĂ©o !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Thomas Reynaud

    Bonjour Ă  tous et Ă  toutes et bienvenue sur Immostories, le podcast qui vous plonge dans les coulisses de l'entrepreneuriat, dans l'immobilier. Je m'appelle Thomas Reynaud, je suis le cofondateur de Garantme et j'ai une ambition qui est trĂšs simple, vous faire dĂ©couvrir le parcours de celles et ceux qui font l'immobilier, qui ont un parcours inspirant. pour parler Ă  ceux qui veulent se lancer dans ce secteur qui nous passionne tous. On a lancĂ© Immostories en partenariat avec l'ESPI, l'École SupĂ©rieure ImmobiliĂšre. L'ESPI forme les jeunes professionnels de l'immobilier de demain. Et le but est de leur faire dĂ©couvrir aujourd'hui le parcours d'Emma Malha, qui est cofondatrice de Beanstock. Bonjour Emma.

  • Emma Malha

    Bonjour Thomas.

  • Thomas Reynaud

    Merci d'ĂȘtre venue. Est-ce que tu peux nous expliquer en quelques mots ce qu'est Beanstock ?

  • Emma Malha

    Alors Beanstock, c'est une plateforme d'investissement locatif. ConcrĂštement, ça ressemble Ă  un SeLoger. On va y retrouver beaucoup d'annonces de projets d'investissement locatif avec certaines diffĂ©rences. La premiĂšre diffĂ©rence, c'est qu'on ne va y trouver que de l'investissement locatif. La deuxiĂšme diffĂ©rence, c'est que toutes ces annonces-lĂ  ont Ă©tĂ© visitĂ©es, vĂ©rifiĂ©es par nos Ă©quipes. Il y a eu un gros filtre qui a Ă©tĂ© fait. Et la troisiĂšme diffĂ©rence, c'est qu'au-delĂ  des annonces, il y a tout un package de services qui vient avec. pour qu'on puisse accompagner les acquĂ©reurs dans leur parcours d'investissement du moment oĂč ils se posent des premiĂšres questions jusqu'Ă  la gestion locative.

  • Thomas Reynaud

    Vous avez lancĂ© ça en quelle annĂ©e ? Est-ce que c'est nouveau comme concept ? Ça se rapproche de quel mĂ©tier qu'on connaĂźt ?

  • Emma Malha

    On a lancĂ© ça en 2020, en plein Covid. Ça se rapproche d'un mĂ©tier de chasseur immobilier, mais en mĂȘme temps, ça agrĂšge beaucoup de mĂ©tiers. Aujourd'hui, dans les Ă©quipes Beanstock, on a beaucoup d'Ă©quipes opĂ©rationnelles qui couvre beaucoup de mĂ©tiers dont la partie expertise immobiliĂšre, mais aussi les travaux par exemple. Nous, on a une Ă©quipe qui s'occupe de la rĂ©novation, de la remise aux normes, de l'ameublement. On est courtier en crĂ©dit immobilier, donc on accompagne nos clients dans leur recherche de crĂ©dit et on gĂšre la gestion locative. On est Ă©galement une agence de gestion locative, donc ça couvre beaucoup de mĂ©tiers. Et c'est un peu le concept, c'est de pouvoir offrir vraiment une expĂ©rience clĂ© en main aux clients qui ont... Peur de se lancer dans l'investissement locatif parce qu'il y a Ă©normĂ©ment d'expertise Ă  maĂźtriser et qui du coup a envie de gagner du temps et de faire moins d'erreurs en se lançant.

  • Thomas Reynaud

    Ok, alors tu parles d'un lancement en 2020, qu'est-ce qui vous a poussé à lancer Beanstock à ce moment-là ?

  • Emma Malha

    Alors, d'un point de vue macro, on Ă©tait dans un monde qui Ă©tait trĂšs diffĂ©rent du monde actuel. On a Ă©tĂ© dans un monde oĂč les taux Ă©taient trĂšs trĂšs bas et oĂč il y avait un Ă©norme boom de l'investissement locatif. Donc Ă  l'Ă©poque, il y avait plus de 300 000 transactions qui concernent de l'investissement locatif par an. Beaucoup de gens avaient envie de se lancer, sauf que...

  • Thomas Reynaud

    300 000 et Ă  l'Ă©poque, il y avait Ă  peu prĂšs 1 million de transactions, c'est quand mĂȘme un tiers du marchĂ© qui est pour faire de l'investissement.

  • Emma Malha

    Exactement, sauf que l'investissement locatif, c'est un segment qui est trÚs différent des autres segments d'immobilier. Donc c'est trÚs différent de l'achat d'une résidence principale ou de l'immobilier de luxe. Et il n'existait pas sur le marché une solution qui permettait d'un cÎté aux acquéreurs de pouvoir savoir quels biens il fallait acheter, et d'un autre cÎté des outils qui permettent aux agents immobiliers de mieux commercialiser cette typologie de biens.

  • Thomas Reynaud

    Donc Beanstock, vous travaillez avec des particuliers, mais aussi avec des agences immobiliĂšres ?

  • Emma Malha

    Voilà, tout à fait. Donc d'un point de vue de demande, nos clients sont des acquéreurs particuliers, et notre sourcing de biens est basé sur des partenariats qu'on a avec des agences immobiliÚres locales. Donc pour ces agences immobiliÚres, on a développé une application. C'est des outils qui leur permettent de mieux pricer les biens en fonction de leur potentiel locatif et aussi de les commercialiser auprÚs d'acquéreurs qui sont des investisseurs qui ont été validés par Beanstock.

  • Thomas Reynaud

    Et qu'est-ce qui fait que 2020 est un bon moment ? Comment est venue l'idée en fait ?

  • Emma Malha

    Alors l'idée est venue d'expériences... Donc avant Beanstock, je travaillais dans une entreprise qui s'appelait toujours Glovo. C'est une application de livraison, donc rien à voir avec l'immobilier.

  • Thomas Reynaud

    J'essaye encore de trouver quelqu'un qui s'est lancé dans l'immobilier, parce qu'il y avait une vocation initiale, mais je vais trouver.

  • Emma Malha

    Moi, c'était limite le contraire. Je ne voulais pas me lancer dans l'immobilier. Et en 2019, on commençait à réfléchir avec mon associé que j'avais rencontré chez Glovo parce qu'on avait envie de continuer à travailler ensemble et on avait envie de lancer une boßte. On avait fait le tour de pas mal d'idées et mon associé à l'époque avait beaucoup investi dans l'immobilier à titre perso. Et il me disait c'est fou que l'expérience soit si peu digitalisée, que ce soit si peu accessible. Et du coup on a constaté un besoin de par son expérience personnelle. Et là on a commencé à creuser, on a vraiment vu qu'il y avait une... Une trÚs forte demande parce que les métiers ne s'adaptaient pas aux besoins des gens qui voulaient se lancer.

  • Thomas Reynaud

    C'est quoi les freins à l'investissement locatif chez les Français aujourd'hui ?

  • Emma Malha

    Alors, il y a typiquement, ça c'est une thÚse qui est assez intéressante, il y a 70% des français qui disent qu'ils veulent se lancer dans l'immobilier locatif, il n'y en a que 10 qui le font vraiment. Je pense que le premier frein c'est savoir qu'on peut le faire. Typiquement, moi je n'avais pas investi parce que je ne pensais pas avoir la capacité d'emprunt à l'époque et personne ne m'avait poussé à aller voir ma banque ou autre. Donc il y a beaucoup de gens qui peuvent le faire mais qui ne se rendent juste pas compte que c'est possible. Le deuxiÚme frein c'est... C'est complexe. Il y a beaucoup d'informations à maßtriser. Quand on achÚte un bien, on ne sait pas si on achÚte au bon prix, on ne sait pas à quel prix ça va se louer. On ne sait pas quels sont les travaux qu'il faut faire. Et du coup, on a toujours peur, vu que c'est un trÚs gros achat, de faire des erreurs.

  • Thomas Reynaud

    Est-ce que le contexte aussi législatif sur les normes énergétiques rajoute de la complexité ?

  • Emma Malha

    Le contexte s'est beaucoup durci depuis le moment qu'on s'est lancĂ©. Quand on s'est lancĂ©, il n'y avait pas les contraintes du DPE. Il y avait beaucoup moins de villes qui mettaient en place le plafonnement des loyers. Donc oui, le contexte se durcit de plus en plus. Ça rĂ©gule plus en marchĂ© et ça fait qu'aujourd'hui, l'accompagnement d'un expert devient nĂ©cessaire. Aujourd'hui, pour mettre en location un bien qui respecte toutes les normes, il y a beaucoup de travaux spĂ©cifiques Ă  faire, mĂȘme pour choisir le loyer qu'il faut appliquer. Il faut respecter pas mal de rĂšgles et du coup, ça fait d'un cĂŽtĂ© plus peur, mais ça rend une solution comme la nĂŽtre d'autant plus pertinente.

  • Thomas Reynaud

    Alors, on a vu d'autres acteurs émerger sur le marché. Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, Beanstock est toujours là, toujours actif dans un marché qui s'est un peu effondré sur les 18 derniers mois ? C'est quoi la sauce secrÚte ?

  • Emma Malha

    Alors, d'un cĂŽtĂ©, je pense que le marchĂ© de l'immobilier de façon gĂ©nĂ©rale a... a connu une hausse des taux qui a Ă©tĂ© assez violente. Mais il existe toujours. Il y a toujours des gens qui veulent acheter, qui veulent investir. Et mine de rien, on a des conditions d'emprunt en France, malgrĂ© les taux qui sont devenus plus Ă©levĂ©s, qui restent uniques en Europe. On emprunte toujours sur 20-25 ans Ă  des taux fixes, avec des montants d'apport qui sont ridicules comparĂ©s Ă  d'autres pays. Donc ça reste quelque part accessible. L'immobilier locatif a Ă©tĂ© un peu moins impactĂ© que l'immobilier de rĂ©sidence principale parce que l'augmentation des taux a fait que la capacitĂ© d'achat immobiliĂšre a Ă©tĂ© rĂ©duite. Donc on peut acheter moins de mĂštres carrĂ©s pour un mĂȘme salaire. Pour une rĂ©sidence principale, on sent vraiment l'impact. On n'a pas envie d'acheter une rĂ©sidence principale qui fait 20 mĂštres carrĂ©s de moins parce que ça va avoir un impact sur nos vies. Alors que pour le locatif, Ă  la fin, on investit un budget et on cherche une rentabilitĂ©. que ce soit pour 20 mÂČ ou 15, tant qu'on a la rentabilitĂ© qu'on cherche, ça reste lĂ . Mais au-delĂ  de ça, je pense qu'un des secrets de Beanstock, ce qui a fait qu'on a bien tenu cette crise, d'un cĂŽtĂ©, tout le monde est trĂšs opĂ©rationnel chez nous. Tout le monde vend, tout le monde accompagne des clients, en commençant par Alex et moi. Alex, c'est ton associĂ© de ta rencontre ?

  • Thomas Reynaud

    Alex, mon associé,

  • Emma Malha

    oui. Donc, on est... trĂšs au courant de ce qui se passe, qu'on ressent assez rapidement, ce que sentent les clients, les rĂ©actions des agents, comment le marchĂ© Ă©volue. Et depuis le dĂ©but, on a beaucoup travaillĂ© sur l'alignement des intĂ©rĂȘts entre Binstock et le client. Ce qui fait que notre service... Si les gens passent par nous, c'est parce qu'ils savent qu'on va les accompagner. On n'est pas lĂ  juste pour les accompagner sur la vente et les laisser seuls aprĂšs. On est lĂ  pour les accompagner sur le long terme. On s'engage sur beaucoup de choses. Et du coup, les personnes qui voulaient quand mĂȘme passer, qui voulaient quand mĂȘme faire du locatif, se sont retournĂ©es vers nous comme la solution qui sĂ©curisait au maximum leur investissement.

  • Thomas Reynaud

    Qu'est-ce que tu veux dire précisément par rapport à un agent immobilier ? classique qui m'accompagnerait sur l'achat d'un bien, qu'est-ce que ça change de passer par vous ?

  • Emma Malha

    Aujourd'hui, ce qui va impacter la rentabilité d'un investissement locatif, dans les inconnus qu'on a, il y a deux grandes inconnues. La premiÚre, c'est le montant du loyer et le taux de vacances locatives. Et la deuxiÚme, c'est le montant des travaux qu'on va pouvoir faire.

  • Thomas Reynaud

    Une troisiÚme inconnue, c'est la capacité du locataire à payer le loyer.

  • Emma Malha

    Tout Ă  fait. Mais ça, ça rentre dans la partie estimation loyer. Et du coup, quand on a... Quand on a commencĂ©, on voyait que mĂȘme quand on accompagnait nos amis proches pour acheter, quand on leur disait tu peux louer Ă  780 euros par mois ils avaient des doutes, ils n'en croyaient pas. Et donc on a beaucoup travaillĂ© pour dĂ©velopper des garanties. La premiĂšre, c'est une garantie d'un montant du loyer. Aujourd'hui, quand un loyer est affichĂ© sur Beanstock, si Beanstock n'arrive pas Ă  louer au loyer annoncĂ©, on doit de l'argent au client.

  • Thomas Reynaud

    C'est quasiment le locataire, vous-mĂȘme.

  • Emma Malha

    On est garant du montant. On ne va pas finir par louer nous-mĂȘmes, mais on est pĂ©nalisĂ© financiĂšrement si le montant du loyer n'est pas bon. MĂȘme chose sur les travaux. Le montant des travaux, c'est assez unique sur le marchĂ©. le devis qu'on fournit au client au moment de son offre d'achat, 4-5 mois avant le dĂ©but du chantier. C'est un devis dont le montant est aussi garanti au niveau du prix. Le client ne va pas avoir de mauvaise surprise quand il va commencer.

  • Thomas Reynaud

    Il va y avoir des super artisans hyper fiables qui ne vont pas...

  • Emma Malha

    On a déjà une équipe d'archives qui sont employées de Beanstock qui sont vraiment incroyables. On travaille avec des artisans aussi qui sont trÚs fiables. Au-delà de la garantie du montant, on propose aussi une garantie de remise aux normes. Donc typiquement, il y a beaucoup aujourd'hui, il y a une grosse problématique sur les passoires thermiques sur le marché. Les gens ont peur quand ils achÚtent un DPEG de est-ce que je vais pouvoir le remonter ou pas ? Et donc nous, toute cette analyse, elle est faite en amont. Donc elle est faite en amont et quand on fait acheter à un client un DPEG, il a la garantie que son DPE sera en D post-travaux et que son mien sera aux normes. Et il y a aussi une garantie sur les délais des travaux, pour que le client puisse négocier.

  • Thomas Reynaud

    Dans la situation actuelle de tension locative sur le marché, on sait qu'un des gros problÚmes, c'est qu'il y a des passoires qui sortent. Donc vous arrivez à remettre sur le marché des biens qui allaient en sortir. Ok, c'est passionnant. Et du coup, on comprend qu'il y a plein de métiers différents chez vous. Mon objectif avec ce podcast, c'est aussi qu'on puisse découvrir les différents métiers dans l'immobilier. C'est qui, en fait, les gens qui vous rejoignent ?

  • Emma Malha

    Alors, les gens qui nous rejoignent sont... aussi des gens qui ne viennent pas du monde de l'immobilier. La plupart avaient un attrait un peu perso à l'immobilier, mais on a trÚs peu de gens qui viennent du métier. On a beaucoup de reconversions. On a une ostéopathe qui aujourd'hui accompagne des clients sur leurs transactions, un patron de bar. Bref, on a des gens qui viennent d'un peu partout.

  • Thomas Reynaud

    C'est un beau message, ça veut aussi dire que c'est fait pour tout le monde.

  • Emma Malha

    VoilĂ , c'est vraiment fait pour tout le monde. Et je trouve que la caractĂ©ristique commune des gens de l'Ă©quipe, c'est que c'est des gens qui ont envie de faire bouger les choses, qui n'acceptent jamais le status quo de ouais, mais les choses se passent comme ça depuis dix ans, donc on va faire comme ça AprĂšs, il y a surtout, il faut aimer le service client. Il faut aimer Ă©changer avec les clients, que ce soit les clients acquĂ©reurs ou les agents. C'est un mĂ©tier oĂč il y a Ă©normĂ©ment d'humains.

  • Thomas Reynaud

    Alors tu parlais d'expertise et du fait que les gens ont besoin d'accompagnement pour oser se lancer. Comment on accompagne un ancien barman ou une ancienne ostéo sur des métiers qui sont assez techniques ?

  • Emma Malha

    Alors on a dĂ©veloppĂ© ce qu'on appelle chez nous la BeanSchool, oĂč il y a des formations assez intenses sur trois mois sur des mĂ©tiers spĂ©cifiques. Et du coup, aprĂšs ces trois mois...

  • Thomas Reynaud

    Donc quand j'arrive chez Beanstock, je retourne Ă  l'Ă©cole ?

  • Emma Malha

    VoilĂ , exactement. C'est l'Ă©cole immobiliĂšre de Beanstock. oĂč on forme sur l'aspect immobilier, mais aussi sur les spĂ©cificitĂ©s de l'investissement locatif et de notre façon de travailler, que ce soit avec les agents, avec les artisans, avec les banques, etc.

  • Thomas Reynaud

    Et du coup, il y a des profils assez différents sur des métiers assez différents. Tu parlais d'architectes, de gestionnaires locatifs, de conseillers immobiliers. En fait, on s'attend normalement à trouver ces profils dans des boßtes assez dispersées d'habitude. Comment on fait vivre une communauté comme ça ?

  • Emma Malha

    DĂ©jĂ ... Toutes ces personnes-lĂ  interagissent sur une transaction assez tĂŽt. Par exemple, quand on va rentrer un bien sur la plateforme, l'Ă©quipe d'experts immobiliers a dĂ©jĂ  interagi avec l'Ă©quipe juridique qui va analyser la copropriĂ©tĂ© et l'Ă©quipe travaux qui va Ă©tablir le devis. À la naissance d'un projet, il y a dĂ©jĂ  une interaction entre diffĂ©rentes Ă©quipes et tout au long d'un projet, toutes les Ă©quipes sont obligĂ©es d'interagir entre elles. C'est vertical en termes d'expertise, mais sur chaque... Chaque projet, il y a une dizaine de personnes qui travaillent pour un seul client et qui Ă©changent beaucoup sur le succĂšs d'un seul projet.

  • Thomas Reynaud

    C'est ça qui fait que les gens s'épanouissent dans ces métiers-là ?

  • Emma Malha

    Il y a une partie de l'Ă©panouissement qui vient du fait que mĂȘme si on travaille sur un seul mĂ©tier, on est trĂšs exposĂ© au reste. Mais il y a aussi la diversitĂ© des projets. Quand on travaille en immobilier locatif, on va aussi bien travailler sur un studio Ă  Paris que sur une coloc Ă  Marseille, que sur de la location saisonniĂšre sur la cĂŽte d'Azur.

  • Thomas Reynaud

    Travailler dans toute la France.

  • Emma Malha

    VoilĂ , exactement. On est prĂ©sent dans une vingtaine de villes en France. C'est assez diversifiĂ©. Et aprĂšs, on va pas se mentir, il y a toujours des surprises en immobilier. Donc mĂȘme si on maĂźtrise tout, on va toujours avoir ce cas qu'on n'avait jamais vu passer et on va devoir se casser la tĂȘte pour rĂ©soudre le problĂšme. Et ça, ça pousse toujours les gens Ă  se dire Ok, j'ai pas encore tout vu, je vais encore apprendre des choses Et aprĂšs, il y a aussi la satisfaction client qui est assez cool de voir Ă  la fin un primo accĂ©dant, devenir propriĂ©taire, toucher ses premiers loyers. surtout qu'on sait qu'il n'aurait pas fait seul, donc c'est assez gratifiant.

  • Thomas Reynaud

    Tu parlais donc d'une vingtaine de villes en France, vous avez déjà regardé l'international ?

  • Emma Malha

    On a déjà regardé l'international.

  • Thomas Reynaud

    C'est quoi les différences ?

  • Emma Malha

    Alors, la premiÚre grosse différence, c'est le systÚme bancaire. Pour nous, français, c'est assez logique de se dire, j'emprunte sur 20 ans avec un taux fixe. Ce n'est pas du tout le cas dans d'autres pays. Dans d'autres pays, il y a des...

  • Thomas Reynaud

    Ça veut dire que c'est encore un sujet sur lequel on a beaucoup de chance, mais on n'en prend pas conscience.

  • Emma Malha

    VoilĂ , exactement. Et on n'en prend vraiment pas conscience, c'est assez marrant. Dans d'autres pays, par exemple, les taux sont variables. Donc ça veut dire qu'on bloque notre taux sur 3 Ă  5 ans. Mais du coup, si on avait empruntĂ© en 2020 et que lĂ , on doit refinancer, notre mensualitĂ© de crĂ©dit va beaucoup augmenter. Ce qui va d'un cĂŽtĂ© impacter la rentabilitĂ© de l'investissement, mais d'un autre cĂŽtĂ© impacter aussi notre reste Ă  vivre mensuel. Les montants d'apport ne sont pas les mĂȘmes. Les montants d'apport demandĂ©s...

  • Thomas Reynaud

    Ils sont plus hauts ou plus bas Ă  l'Ă©tranger ?

  • Emma Malha

    Ils sont plus hauts.

  • Thomas Reynaud

    En France, c'est quoi ? 10-15% ?

  • Emma Malha

    En France, c'est 15% du montant global du projet. Quand je parle montant global, j'inclus les frais de notaire, les travaux, etc. De façon générale, la banque finance 100% du prix du bien et du montant des travaux et demande aux clients d'apporter ce qu'on va appeler les frais annexes, donc les frais de notaire et les frais d'agence.

  • Thomas Reynaud

    Donc on a la chance en France que les travaux soient financés par les banques,

  • Emma Malha

    ce qui valorise le bien du mĂ©ridien ? DĂ©jĂ  il y a 100% du prix du bien, ça c'est pas le cas partout. Et il y a 100% des travaux. D'un cĂŽtĂ© ça valorise le bien et ça optimise la valeur locative. Ça permet aux locataires de vivre dans des logements qui sont beaucoup plus dĂ©cents, qui sont plus agrĂ©ables. Et ça permet Ă  l'acquĂ©reur de pouvoir acheter des biens qui ne sont pas en super Ă©tat. Et du coup, d'acheter un prix qui est plus intĂ©ressant et d'augmenter la valeur locative.

  • Thomas Reynaud

    J'ai entendu qu'en Espagne, on devait financer jusqu'Ă  30% du projet. Ce qui est le double en fait.

  • Emma Malha

    Voilà, exactement. Typiquement, une autre différence. En Allemagne, par exemple, la majorité des transactions... sont des transactions de biens qui sont vendus loués. Donc les gens sont habitués à acheter des biens... Habités quoi. Habités, parce qu'on ne sort pas les locataires. Et du coup, c'est la norme, ce n'est pas l'exception, alors qu'en France, c'est l'exception.

  • Thomas Reynaud

    Ce qui peut aussi ĂȘtre intĂ©ressant, parce que mon bien est dĂ©jĂ  louĂ©.

  • Emma Malha

    Oui, mais ça fait que ton loyer a été fixé il y a une dizaine d'années et que du coup, les prix ont augmenté, mais tu n'arrives pas à augmenter ton loyer. AprÚs, il y a une différence qui est assez clé aussi. C'est un peu comme le systÚme bancaire. C'est la fiscalité. On en parle assez peu, mais la fiscalité des locations meublées en France est trÚs intéressante. C'est d'ailleurs une des seules fiscalités qui est aussi intéressante en France. Aujourd'hui, quand on achÚte un bien et qu'on le loue en meublé, on fait partie d'un régime qu'on va appeler la LMNP, les loueurs meublés non professionnels. Ce qui fait que ce régime-là permet aux bailleurs... au-delà de soustraire les dépenses opérationnelles qu'ils vont avoir de leurs revenus locatifs, d'amortir leurs biens. Ce qui fait, si on veut la faire courte, que pendant les 10 à 15 premiÚres années d'exploitation, le bailleur n'aura pas d'impÎt à payer sur ses revenus locatifs. Et du coup, ça rend l'investissement locatif d'autant plus intéressant.

  • Thomas Reynaud

    Si on revient un peu à toi, tu nous as parlé du début de ta carriÚre chez Glovo. Qu'est-ce que tu as appris là-bas ? Qu'est-ce qui t'a inspiré et qui te sert ensuite aujourd'hui dans l'immobilier ?

  • Emma Malha

    La plus grande similaritĂ© entre Glovo et Beanstock, c'est que c'est deux, ce qu'on va appeler marketplaces. Donc c'est des plateformes oĂč il faut toujours Ă©quilibrer l'offre et la demande. Et du coup, il faut beaucoup rĂ©flĂ©chir Ă  comment je sĂ©curise mon offre. Donc l'offre chez Beanstock, c'est les projets d'investissement qu'on va proposer Ă  nos clients. Et du coup, pour nous, la richesse de Beanstock, c'est d'un cĂŽtĂ© tous les projets qu'on va pouvoir proposer, parce que les projets qu'on va retrouver sur Beanstock sont exclusifs. Donc on ne peut pas les retrouver ailleurs. Et c'est aussi des projets qui...

  • Thomas Reynaud

    Ça doit ĂȘtre quelque chose qui est aussi difficile Ă  nĂ©gocier avec les agences qui vous les proposent, j'imagine ?

  • Emma Malha

    Alors, ce qu'on négocie avec les agences, on accepte de rentrer un mien que si on pense qu'on a de trÚs fortes chances de le vendre. On négocie des exclusivités qui sont limitées dans le temps. Donc ce qui fait qu'on dit à l'agent, tu nous donnes X jours, si on n'arrive pas à vendre le bien, c'est que de toute façon, ça n'intéresse pas nos investisseurs. Et typiquement, cette notion d'exclusivité, je l'avais apprise chez Glovo parce que quand je travaillais chez Glovo, on commandait sur une application plutÎt qu'une autre en fonction des restos qu'il y avait sur une application.

  • Thomas Reynaud

    Glovo est présent en France ?

  • Emma Malha

    étaient présents en France. Ce n'est plus le cas, mais ils étaient présents.

  • Thomas Reynaud

    Il y en a beaucoup en Espagne.

  • Emma Malha

    Ils sont dans une vingtaine de pays. Mais oui, le pays phare, c'est l'Espagne. Ils sont trÚs présents en Italie aussi. Et dans chaque marché, on voit qu'ils gagnent le marché s'ils ont les meilleurs réseaux. Et donc, c'était un peu notre constat de départ quand on a lancé Beanstock, c'est qu'on peut proposer le meilleur service. Si on n'a pas les bons produits, les clients ne vont pas passer par nous. Et c'est pour ça qu'on a... beaucoup développé d'outils pour les agents parce qu'on veut que les agents passent en priorité par nous. Donc, il y a l'exclusivité des projets, il y a la qualité des projets aussi. Donc, parce qu'on est connecté au back-office des agents, on a accÚs à des biens qui ne sont pas encore sur le marché. Et donc, on peut proposer des produits qui sont plus rentables que la moyenne du marché à nos clients en priorité.

  • Thomas Reynaud

    OK, donc en fait, c'est des apprentissages. que tu as recyclées, entre guillemets, qui sont valables dans l'immobilier. Aujourd'hui, c'est quoi qui te motive au quotidien en tant qu'entrepreneur ?

  • Emma Malha

    Ce qui me motive, c'est surtout de voir ce qu'il reste à faire dans ce secteur. Donc, ça fait quatre ans qu'on travaille et il y a encore énormément de choses à faire. Et du coup, petit à petit, on dépoussiÚre des choses, on change quelques habitudes. On voit qu'il y a des réflexes chez les clients qui changent. Et malgré tout, le chemin par contre... entre guillemets, je vois qu'il nous reste 90% de l'histoire à écrire.

  • Thomas Reynaud

    Il y a des entreprises dont vous vous inspirez pour Ă©crire cette histoire, que ce soit dans l'immobilier d'ailleurs ou dans d'autres secteurs ?

  • Emma Malha

    On regarde beaucoup ce qui se fait en immobilier dans des marchĂ©s qui sont complĂštement diffĂ©rents, comme les États-Unis par exemple, oĂč lĂ -bas, l'investissement immobilier est beaucoup plus professionnalisĂ© qu'ici. Donc, la base, c'est principalement des fonds qui font de l'investissement immobilier plutĂŽt que des particuliers. Et du coup, ça met des standards qui sont beaucoup plus Ă©levĂ©s. On essaye de rĂ©pliquer un peu ces standards et de donner le mĂȘme niveau d'information Ă  nos clients particuliers en les Ă©duquant petit Ă  petit Ă  rĂ©flĂ©chir comme des investisseurs professionnels.

  • Thomas Reynaud

    On va faire la Beanschool, mais pour les clients peut-ĂȘtre.

  • Emma Malha

    On y réfléchit en ce moment. On y réfléchit, mais de toute façon, un client qui passe par nous, il est formé. Avant chaque étape, il est formé sur comment analyser un projet, quels sont les critÚres qu'il faut regarder, qu'est-ce qui fait qu'une rentabilité est élevée ou pas. Les pauvres clients, on leur fait beaucoup de didactiques pendant leur parcours. Et on regarde aussi beaucoup toutes les solutions de finances personnelles, parce que sur notre créneau d'immobilier, on est vraiment à l'intersection entre je construis mon patrimoine et... j'achÚte de l'immobilier.

  • Thomas Reynaud

    Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que l'immobilier est plus vĂ©cu comme un placement financier ?

  • Emma Malha

    Oui,

  • Thomas Reynaud

    tout Ă  fait. Du coup, ça m'interroge parce que trĂšs souvent, il y a un affect des gens pour le bien qu'ils achĂštent. MĂȘme si lĂ , ils ne vont pas habiter dedans, on imagine que l'affect est un peu plus faible. Mais est-ce que ça, ce n'est pas un frein Ă  faire des bons investissements ?

  • Emma Malha

    On en parle beaucoup avec certains clients. Il y a des clients pour lesquels c'est hyper important de pouvoir se projeter dans le bien, etc. Et pour les clients qui ont un blocage sur ce point-là, on essaye d'allier les deux. Donc si on veut se projeter sur le bien, ça ne veut pas forcément dire qu'on va aller sur un investissement qui n'est pas rentable. Mais par contre, on ne laisse jamais nos clients acheter un bien dans lequel ils se projettent, mais qui n'est pas rentable. Et de façon générale, les clients, quand ils font un premier investissement, pour le deuxiÚme, ils comprennent directement que c'est un placement. Parce que quand on achÚte notre premier bien locatif... On voit qu'on va y aller une ou deux fois grand max et que la seule chose qui comptera aprÚs, c'est de voir qu'on touche dans le loyer chaque mois. Et le reste, en vrai...

  • Thomas Reynaud

    Tu veux dire que les gens ne visitent plus, ne regardent mĂȘme plus le bien et voient juste un rendement au bout d'un moment ?

  • Emma Malha

    MĂȘme si on visite pendant la transaction, parce que c'est quand mĂȘme important d'aller voir le bien avant d'acheter. AprĂšs, on oublie complĂštement le bien en soi. Et ce qui nous rappelle l'existence de ce bien, c'est chaque mois la mensualitĂ© de crĂ©dit et le loyer qu'on va toucher.

  • Thomas Reynaud

    Ou les problĂšmes qu'on peut avoir Ă  l'immobilier et qu'on comprend. On a beaucoup parlĂ© du dĂ©but des mĂ©tiers qu'il y a chez vous, donc la conception des projets, la vente. Et donc ensuite, tu disais que vous faites de la gestion locative. Ça veut dire que vous accompagnez les investisseurs sur toute la vie du bien en fait.

  • Emma Malha

    Oui. Et ça, c'était une décision qui était assez importante pour nous parce qu'on ne voulait pas laisser le client seul quand il y aura des problÚmes. Donc aujourd'hui, 99% des biens qu'on a vendus sont sous gestion chez nous. Du coup, on sait tout ce qui se passe dans la vie du bien. Ce qui nous permet aussi d'affiner nos critÚres de sourcing des projets parce qu'on a une vision assez fine de en combien de jours je loue un bien. combien de candidatures je vais recevoir, dans quelle ville j'ai des bons ou des mauvais payeurs.

  • Thomas Reynaud

    Et vous savez que c'est vous qui allez hériter des problÚmes à la fin, si jamais vous choisissez mal les appartements. Et c'est un métier un peu différent, celui de gestionnaire locatif, de celui de conseiller en investissement. Comment vous avez réussi à faire vivre ces personnes ensemble aussi ?

  • Emma Malha

    C'est des provilles qui sont assez différentes. Donc les gestionnaires locatifs, ils sont beaucoup plus orientés. On résout des problÚmes toute la journée. Ce n'est pas comme type de profil ? C'est aussi des gens qui ne viennent pas de l'immobilier.

  • Thomas Reynaud

    Personne ne vient de l'immobilier dans l'immobilier ?

  • Emma Malha

    On doit avoir deux ou trois personnes dans l'Ă©quipe qui viennent de l'IMO, mais le reste, c'est des gens qui ont fait autre chose. Mais ce qu'on a essayĂ© de faire chez notre Ă©quipe de gestionnaires locatifs, on a essayĂ© de les sensibiliser Ă  la rentabilitĂ© d'un investissement. Du coup, en tant que gestionnaire locatif... On a vu au dĂ©but louer un bien en une semaine ou en deux. Pour les gestionnaires, ça ne changeait pas grand-chose. Mais pour le client, c'est quand mĂȘme une semaine de crĂ©dit qu'il rembourse de sa poche. Et c'est tous ces points-lĂ  sur lesquels on a beaucoup travaillĂ©. Chaque dĂ©cision dans la gestion du bien va impacter la rentabilitĂ© du projet. Donc comment je fais pour optimiser la rentabilitĂ© de mon projet en fonction des dĂ©cisions que je vais prendre ?

  • Thomas Reynaud

    Vous avez vraiment quasiment un rĂŽle de conseiller en gestion du patrimoine et puis ensuite gestionnaire de ces patrimoines ?

  • Emma Malha

    Quasiment. On reste trÚs axé sur un seul produit. C'est ce qui nous différencie aussi des gestionnaires. C'est l'immobilier dans l'ancien, dans les centres-villes.

  • Thomas Reynaud

    Si on veut faire un petit bilan maintenant et que tu regardes derriÚre toi les quatre derniÚres années, c'est quoi l'anecdote qui te revient, un souvenir marquant que tu auras envie de nous partager ?

  • Emma Malha

    C'est les premiĂšres ventes qu'on avait faites parce que je dĂ©couvrais moi-mĂȘme le secteur de l'immobilier. Donc il faut savoir que moi j'ai lancĂ© Beanstock, je n'avais pas achetĂ© un bien de ma vie. Et du coup j'ai beaucoup appris sur le tas. Heureusement qu'il y avait mon associĂ© qui lui maĂźtrisait tout trĂšs bien. Et donc notre premiĂšre transaction historique, c'Ă©tait ma coloc qui nous avait fait confiance Ă  l'Ă©poque je ne sais pas comment. On n'avait mĂȘme pas notre licence pour ĂȘtre agent immobilier. Et ça,

  • Thomas Reynaud

    ça ne faudra pas trop le dire.

  • Emma Malha

    C'était les confinements. Et du coup, les délais étaient hyper longs et on avait vraiment envie de se lancer. Et du coup, j'avais visité le bien pour elle. On relisait les documents ensemble. Et c'était la premiÚre fois de ma vie que je lisais. Donc, quand on achÚte un bien, on vous envoie directement ce qu'on appelle le dossier de diagnostic. et les PV de l'Assemblée Générale de la CoPro. Donc, une tonne de docs à lire. Et la premiÚre fois qu'on lit des documents comme ça, c'est trÚs stressant parce qu'on ne sait pas ce qu'il faut regarder. On ne sait pas ce qui est grave. Est-ce qu'avoir un payé de 2000 euros dans une CoPro, c'est grave ou pas ? On se dit directement que c'est grave. Et je me rappelle avoir été trÚs stressée. Et du coup, j'avais tout revu avec mon associé qui m'avait déstressée. Et finalement, elle a fait un trÚs bon investissement. Mais ça m'a fait beaucoup penser à ce que vivent les acquéreurs qui achÚtent la premiÚre fois. On commence par les diagnostics et par les PV, mais aprÚs, on va relire la promesse de vente qui va faire une cinquantaine de pages, l'offre de crédit. Il y a énormément de docs qui sont trÚs lourds et on a besoin d'aide pour comprendre ce qu'il faut regarder, ce qu'il ne faut pas regarder. Donc voilà, j'y pense à chaque fois quand j'ai un client qui stresse par des documents. Je me souviens vraiment de... de ces moments-là. En gros, on a beaucoup essayé d'expliquer aux clients, dans notre façon de travailler, qu'est-ce qu'il faut regarder, qu'est-ce qui est grave dans une copro, qu'est-ce qui est moins grave, qu'est-ce qu'il faut négocier sur une offre de crédit.

  • Thomas Reynaud

    Qu'est-ce qu'il faut savoir accepter aussi, parce que quand on fait un investissement, il y a quelques compromis Ă  faire. Peut-ĂȘtre qu'en tant que professionnelle, tu Ă©tais encore plus stressĂ©e que la cliente.

  • Emma Malha

    On est toujours plus stressée pour nos clients, toujours.

  • Thomas Reynaud

    Quatre ans d'expérience dans l'immobilier, il y a une fierté en particulier que tu revendiques, quelque chose dont tu es trÚs contente.

  • Emma Malha

    C'est surtout la démographie de nos clients. Quand on s'est lancé, on voulait rendre l'investissement locatif plus accessible. Aujourd'hui quand on regarde notre clientÚle, il y a deux tendances qui émergent. La premiÚre c'est qu'on a beaucoup de jeunes primo-accédants qui sont locataires de leur résidence principale. Donc c'est des gens qui ont 30 ans en moyenne.

  • Thomas Reynaud

    Ils investissent pour louer Ă  quelqu'un alors qu'eux-mĂȘmes louent.

  • Emma Malha

    VoilĂ , tout Ă  fait. Et toi et moi on en fait partie.

  • Thomas Reynaud

    Oui.

  • Emma Malha

    Et du coup ça montre qu'il y a aujourd'hui des jeunes qui soit ne veulent pas acheter leur rĂ©sidence principale, soit qui n'ont pas les moyens de le faire. mais qui veulent quand mĂȘme commencer assez tĂŽt Ă  se constituer un patrimoine grĂące Ă  l'effet de levier, grĂące Ă  l'emprunt. Et du coup, on voit que le profil type d'un investisseur locatif change. Il y a une dizaine d'annĂ©es, c'Ă©tait plus des gens qui Ă©taient propriĂ©taires de la rĂ©sidence principale, qui avaient 40 Ă  50 ans. Aujourd'hui, c'est les jeunes qui font de l'investissement locatif. Et la deuxiĂšme tendance, quand on a commencĂ©... j'Ă©tais assez choquĂ©e par une stat, c'Ă©tait qu'il n'y a que 20% des investissements locatifs en France qui sont faits par des femmes.

  • Thomas Reynaud

    C'est peu.

  • Emma Malha

    C'est trĂšs peu. Et chez Beanstock, il y a 40% des investissements locatifs qui sont faits par des femmes.

  • Thomas Reynaud

    Boum, fois deux. C'est trĂšs beau. Vous n'ĂȘtes pas loin d'Ă©quilibrer les choses. Je ne raconte pas souvent mon expĂ©rience personnelle, mais je confirme ce que tu dis. Moi, je suis locataire, je suis mĂȘme co-locataire. Et j'ai investi dans l'immobilier parce que je n'Ă©tais pas sĂ»r d'oĂč je voulais m'installer Ă  long terme. En revanche, j'Ă©tais sĂ»r que je voulais profiter de ma capacitĂ© d'emprunt pour le faire le plus vite possible. Donc, je comprends cette dĂ©mographie Beanstock. De l'autre cĂŽtĂ©, est-ce qu'il y a un souvenir qui est plus douloureux, un Ă©chec ou quelque chose que tu aurais fait diffĂ©remment et que tu voudrais nous raconter ?

  • Emma Malha

    Oui. Donc, quand on a commencĂ©, on a... On voulait vraiment ĂȘtre la plateforme qui met en relation le client avec des prestataires, par exemple avec des entreprises de travaux, etc. Parce qu'on voulait que ce soit le plus transparent possible, le plus accessible possible pour tout le monde.

  • Thomas Reynaud

    Mettre en relation, ça veut dire avoir le contact d'un professionnel à qui vous avez confiance et dire au particulier, va voir ce monsieur ou cette dame, il travaille bien.

  • Emma Malha

    VoilĂ , tout Ă  fait. Et du coup, en termes d'expĂ©rience client, ce n'Ă©tait pas incroyable. Parce que le client avait besoin d'un seul professionnel Ă  qui il peut faire vraiment confiance. Et donc aujourd'hui, on a tout internalisĂ© petit Ă  petit. Donc on a internalisĂ© le courtage en crĂ©dit, on a internalisĂ© les travaux, la gestion locative. Donc on est le point de contact unique pour le client tout au long de la transaction. J'aurais aimĂ© qu'on le fasse un peu plus tĂŽt. Et il y a une deuxiĂšme chose, et du coup, comme on parle Ă  des gens qui s'orientent vers des carriĂšres immobiliĂšres, ce serait intĂ©ressant d'en parler. Tout mĂ©tier dans l'immobilier requiert des compĂ©tences de vente. MĂȘme les archis doivent savoir vendre le projet qu'ils font. Et on a mis un peu de temps Ă  faire accepter Ă  tout le monde que tout le monde doit dĂ©velopper des compĂ©tences commerciales. Et aujourd'hui, ça fait partie intĂ©grante de la Beanschool, il faut ĂȘtre sales avant tout. Il faut savoir que ce soit bien nĂ©gociĂ© pour nos clients. ou vendre notre projet de rĂ©novation au client, le convaincre de nos idĂ©es. Et du coup, pour tous les gens qui se lancent en immo, je pense qu'il faut toujours travailler sur ces compĂ©tences-lĂ .

  • Thomas Reynaud

    On a les mĂȘmes exigences chez Garantme, ça fait mĂȘme partie des valeurs de la sociĂ©tĂ©, que chacun soit reprĂ©sentant et vendeur. Si on regarde maintenant un peu plus l'actualitĂ©, on revient d'un paradis oĂč l'investissement locatif Ă©tait portĂ© par un contexte financier trĂšs avantageux. Ça s'est complĂštement retournĂ© l'annĂ©e derniĂšre. Comment tu vois la situation Ă©voluer, sachant que lĂ , pour prĂ©venir nos auditeurs, on enregistre mi-juillet ?

  • Emma Malha

    Je ne dirais pas que la situation s'est complÚtement retournée. Je dirais plutÎt qu'on a été tellement habitués à des taux qui étaient... trÚs trÚs bas, qu'on a eu du mal à accepter une hausse de taux qui reste moyenne par rapport à d'autres marchés. Aux US par exemple, ils empruntent à 7 à 8% par an.

  • Thomas Reynaud

    Le double de la France.

  • Emma Malha

    Le double. En Amérique latine, ils empruntent à 10%.

  • Thomas Reynaud

    Et le marché ne s'est pas plus effondré qu'ici ?

  • Emma Malha

    Aux US, il ne s'est pas du tout effondrĂ©. Parce qu'il n'y a pas assez d'offres. Ils sont en pĂ©nurie de logements. Mais du coup, je pense que ce qui s'est passĂ©, c'est que les gens en France ont mis un peu de temps Ă  accepter ce nouveau monde. On emprunte Ă  3,5%, ce qui reste quand mĂȘme assez acceptable.

  • Thomas Reynaud

    Et quand on parle à nos parents, ils ont acheté il y a 25 ans et ils ont emprunté à ce taux-là.

  • Emma Malha

    VoilĂ . Et en mĂȘme temps, on a observĂ© un phĂ©nomĂšne qui est assez intĂ©ressant, c'est que tout le monde a beaucoup parlĂ© de la baisse des prix. Tout le monde s'attendait Ă  un effondrement des prix de l'immobilier parce qu'en effet, la... hausse des taux a Ă©tĂ© assez violente. Et finalement, il y a eu une stabilisation voire une petite baisse des prix, mais les prix ne se sont pas effondrĂ©s. Moins de 5%. AprĂšs, moi, je parle sur l'investissement locatif, donc ça reste des biens qui sont trĂšs liquides sur des zones qui sont trĂšs tendues. Mais c'est de l'ordre de 5%. Il y a beaucoup plus de nĂ©gociations qu'avant. Avant, on ne pouvait pas nĂ©gocier les prix. LĂ , on peut beaucoup plus nĂ©gocier les prix. Mais ça montre d'un cĂŽtĂ© la rĂ©silience du marchĂ©. L'investissement locatif, c'est un marchĂ© qui est ultra rĂ©silient. D'un cĂŽtĂ©, la valeur de l'actif est restĂ©e quasiment stable et les loyers ont augmentĂ© plus rapidement que d'habitude avec l'inflation. Donc ça valide un peu le cĂŽtĂ© rĂ©silient de l'actif. Et je vois aujourd'hui que le marchĂ© commence Ă  se dĂ©bloquer. Donc les vendeurs sont beaucoup plus ouverts. Ă  des nĂ©gociations de prix que ce qu'ils Ă©taient il y a un an.

  • Thomas Reynaud

    Parce que ça fait six mois qu'il y a le bien sur le marché et qu'ils voudraient y arriver.

  • Emma Malha

    Exactement. Et les acquéreurs comprennent aussi qu'aujourd'hui, ils empruntent à 3,5 ou à 3,7 C'est le cap, comme c'est un taux fixe sur 20 ans. Aujourd'hui, ils vont pouvoir profiter du fait qu'ils négocient mieux les prix. Et quand les taux vont rebaisser, ils vont renégocier leur crédit et ils vont avoir un taux qui sera plus bas.

  • Thomas Reynaud

    Ça, c'est une vraie possibilitĂ© en tant que particulier de retourner voir sa banque pour renĂ©gocier le taux.

  • Emma Malha

    Oui, et d'ailleurs, il y a un gros marché de la renégo de crédit quand il y aura une baisse des taux.

  • Thomas Reynaud

    J'essaierai d'y penser. On se rappellera. Tu sais qu'on fait ce podcast en partenariat avec l'ESPI. La question que j'aime bien poser à la fin, c'est est-ce que tu auras un conseil à partager à des jeunes qui veulent se lancer dans un métier ou différents métiers de l'immobilier aujourd'hui ?

  • Emma Malha

    L'immobilier, c'est un secteur de long terme. C'est un secteur oĂč quand on se lance, il faut beaucoup qu'on travaille d'un cĂŽtĂ© sur ses compĂ©tences, qu'on travaille beaucoup sur la fiabilitĂ© de notre personne. Le nom de quelqu'un en immobilier a beaucoup de valeur, donc il faut faire attention Ă  rester quelqu'un de confiance. Il faut dĂ©velopper son rĂ©seau, mais personne ne rĂ©ussit en immobilier du jour au lendemain. Il faut toujours bien travailler, parler aux bonnes personnes et ne pas se dire je vais faire des compromis aujourd'hui parce que j'ai besoin de faire une vente aujourd'hui. Quand ça va mal se passer aprĂšs, on va en parler et ça va venir vous prendre du business plus tard.

  • Thomas Reynaud

    De la patience, de la constance, de la confiance.

  • Emma Malha

    Tout à fait, trÚs bien résumé.

  • Thomas Reynaud

    C'était presque un poÚme. Bon, et ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup, Emma. On arrive à la fin de cet épisode d'Immostories. Je vous remercie pour votre attention. J'espÚre que vous avez autant apprécié que moi la discussion avec Emma. Immostories est disponible sur toutes les plateformes de podcast et sur le site de Garantme, donc garantme.fr, dans la section podcast. On se retrouve bientÎt pour un nouvel épisode d'Immostories. Et j'en profite pour remercier une derniÚre fois aujourd'hui l'ESPI, sans qui ce podcast ne pourrait pas exister. A bientÎt !

Description

đŸŽ™ïž Dans ce nouvel Ă©pisode, nous accueillons Emma Malha, cofondatrice de Beanstock, qui se confie sur son parcours inspirant et ses convictions.


Emma nous partage les Ă©tapes marquantes de son chemin professionnel, depuis ses dĂ©buts chez Glovo jusqu’à l’aventure Beanstock. Avec passion, elle explique les leçons tirĂ©es de ses expĂ©riences passĂ©es et ce qui l’a motivĂ©e Ă  rendre l’investissement locatif accessible Ă  tous les nouveaux investisseurs. 🔑


Notre invitĂ©e revient Ă©galement sur les dĂ©fis qu’elle et son associĂ© rencontrent, tels que fĂ©dĂ©rer une Ă©quipe aux profils variĂ©s et renforcer la confiance client dans un marchĂ© parfois complexe. Elle dĂ©voile sa vision des compĂ©tences clĂ©s en immobilier, oĂč fiabilitĂ© et expertise commerciale sont essentielles, tout comme l’importance de bĂątir une rĂ©putation. đŸ€


đŸ’„ Un Ă©pisode captivant pour tous ceux qui cherchent Ă  dĂ©poussiĂ©rer le monde de l’immobilier et Ă  repousser les limites de ce secteur exigeant !


🎬 DĂ©couvrez aussi l'Ă©pisode au format vidĂ©o !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Thomas Reynaud

    Bonjour Ă  tous et Ă  toutes et bienvenue sur Immostories, le podcast qui vous plonge dans les coulisses de l'entrepreneuriat, dans l'immobilier. Je m'appelle Thomas Reynaud, je suis le cofondateur de Garantme et j'ai une ambition qui est trĂšs simple, vous faire dĂ©couvrir le parcours de celles et ceux qui font l'immobilier, qui ont un parcours inspirant. pour parler Ă  ceux qui veulent se lancer dans ce secteur qui nous passionne tous. On a lancĂ© Immostories en partenariat avec l'ESPI, l'École SupĂ©rieure ImmobiliĂšre. L'ESPI forme les jeunes professionnels de l'immobilier de demain. Et le but est de leur faire dĂ©couvrir aujourd'hui le parcours d'Emma Malha, qui est cofondatrice de Beanstock. Bonjour Emma.

  • Emma Malha

    Bonjour Thomas.

  • Thomas Reynaud

    Merci d'ĂȘtre venue. Est-ce que tu peux nous expliquer en quelques mots ce qu'est Beanstock ?

  • Emma Malha

    Alors Beanstock, c'est une plateforme d'investissement locatif. ConcrĂštement, ça ressemble Ă  un SeLoger. On va y retrouver beaucoup d'annonces de projets d'investissement locatif avec certaines diffĂ©rences. La premiĂšre diffĂ©rence, c'est qu'on ne va y trouver que de l'investissement locatif. La deuxiĂšme diffĂ©rence, c'est que toutes ces annonces-lĂ  ont Ă©tĂ© visitĂ©es, vĂ©rifiĂ©es par nos Ă©quipes. Il y a eu un gros filtre qui a Ă©tĂ© fait. Et la troisiĂšme diffĂ©rence, c'est qu'au-delĂ  des annonces, il y a tout un package de services qui vient avec. pour qu'on puisse accompagner les acquĂ©reurs dans leur parcours d'investissement du moment oĂč ils se posent des premiĂšres questions jusqu'Ă  la gestion locative.

  • Thomas Reynaud

    Vous avez lancĂ© ça en quelle annĂ©e ? Est-ce que c'est nouveau comme concept ? Ça se rapproche de quel mĂ©tier qu'on connaĂźt ?

  • Emma Malha

    On a lancĂ© ça en 2020, en plein Covid. Ça se rapproche d'un mĂ©tier de chasseur immobilier, mais en mĂȘme temps, ça agrĂšge beaucoup de mĂ©tiers. Aujourd'hui, dans les Ă©quipes Beanstock, on a beaucoup d'Ă©quipes opĂ©rationnelles qui couvre beaucoup de mĂ©tiers dont la partie expertise immobiliĂšre, mais aussi les travaux par exemple. Nous, on a une Ă©quipe qui s'occupe de la rĂ©novation, de la remise aux normes, de l'ameublement. On est courtier en crĂ©dit immobilier, donc on accompagne nos clients dans leur recherche de crĂ©dit et on gĂšre la gestion locative. On est Ă©galement une agence de gestion locative, donc ça couvre beaucoup de mĂ©tiers. Et c'est un peu le concept, c'est de pouvoir offrir vraiment une expĂ©rience clĂ© en main aux clients qui ont... Peur de se lancer dans l'investissement locatif parce qu'il y a Ă©normĂ©ment d'expertise Ă  maĂźtriser et qui du coup a envie de gagner du temps et de faire moins d'erreurs en se lançant.

  • Thomas Reynaud

    Ok, alors tu parles d'un lancement en 2020, qu'est-ce qui vous a poussé à lancer Beanstock à ce moment-là ?

  • Emma Malha

    Alors, d'un point de vue macro, on Ă©tait dans un monde qui Ă©tait trĂšs diffĂ©rent du monde actuel. On a Ă©tĂ© dans un monde oĂč les taux Ă©taient trĂšs trĂšs bas et oĂč il y avait un Ă©norme boom de l'investissement locatif. Donc Ă  l'Ă©poque, il y avait plus de 300 000 transactions qui concernent de l'investissement locatif par an. Beaucoup de gens avaient envie de se lancer, sauf que...

  • Thomas Reynaud

    300 000 et Ă  l'Ă©poque, il y avait Ă  peu prĂšs 1 million de transactions, c'est quand mĂȘme un tiers du marchĂ© qui est pour faire de l'investissement.

  • Emma Malha

    Exactement, sauf que l'investissement locatif, c'est un segment qui est trÚs différent des autres segments d'immobilier. Donc c'est trÚs différent de l'achat d'une résidence principale ou de l'immobilier de luxe. Et il n'existait pas sur le marché une solution qui permettait d'un cÎté aux acquéreurs de pouvoir savoir quels biens il fallait acheter, et d'un autre cÎté des outils qui permettent aux agents immobiliers de mieux commercialiser cette typologie de biens.

  • Thomas Reynaud

    Donc Beanstock, vous travaillez avec des particuliers, mais aussi avec des agences immobiliĂšres ?

  • Emma Malha

    Voilà, tout à fait. Donc d'un point de vue de demande, nos clients sont des acquéreurs particuliers, et notre sourcing de biens est basé sur des partenariats qu'on a avec des agences immobiliÚres locales. Donc pour ces agences immobiliÚres, on a développé une application. C'est des outils qui leur permettent de mieux pricer les biens en fonction de leur potentiel locatif et aussi de les commercialiser auprÚs d'acquéreurs qui sont des investisseurs qui ont été validés par Beanstock.

  • Thomas Reynaud

    Et qu'est-ce qui fait que 2020 est un bon moment ? Comment est venue l'idée en fait ?

  • Emma Malha

    Alors l'idée est venue d'expériences... Donc avant Beanstock, je travaillais dans une entreprise qui s'appelait toujours Glovo. C'est une application de livraison, donc rien à voir avec l'immobilier.

  • Thomas Reynaud

    J'essaye encore de trouver quelqu'un qui s'est lancé dans l'immobilier, parce qu'il y avait une vocation initiale, mais je vais trouver.

  • Emma Malha

    Moi, c'était limite le contraire. Je ne voulais pas me lancer dans l'immobilier. Et en 2019, on commençait à réfléchir avec mon associé que j'avais rencontré chez Glovo parce qu'on avait envie de continuer à travailler ensemble et on avait envie de lancer une boßte. On avait fait le tour de pas mal d'idées et mon associé à l'époque avait beaucoup investi dans l'immobilier à titre perso. Et il me disait c'est fou que l'expérience soit si peu digitalisée, que ce soit si peu accessible. Et du coup on a constaté un besoin de par son expérience personnelle. Et là on a commencé à creuser, on a vraiment vu qu'il y avait une... Une trÚs forte demande parce que les métiers ne s'adaptaient pas aux besoins des gens qui voulaient se lancer.

  • Thomas Reynaud

    C'est quoi les freins à l'investissement locatif chez les Français aujourd'hui ?

  • Emma Malha

    Alors, il y a typiquement, ça c'est une thÚse qui est assez intéressante, il y a 70% des français qui disent qu'ils veulent se lancer dans l'immobilier locatif, il n'y en a que 10 qui le font vraiment. Je pense que le premier frein c'est savoir qu'on peut le faire. Typiquement, moi je n'avais pas investi parce que je ne pensais pas avoir la capacité d'emprunt à l'époque et personne ne m'avait poussé à aller voir ma banque ou autre. Donc il y a beaucoup de gens qui peuvent le faire mais qui ne se rendent juste pas compte que c'est possible. Le deuxiÚme frein c'est... C'est complexe. Il y a beaucoup d'informations à maßtriser. Quand on achÚte un bien, on ne sait pas si on achÚte au bon prix, on ne sait pas à quel prix ça va se louer. On ne sait pas quels sont les travaux qu'il faut faire. Et du coup, on a toujours peur, vu que c'est un trÚs gros achat, de faire des erreurs.

  • Thomas Reynaud

    Est-ce que le contexte aussi législatif sur les normes énergétiques rajoute de la complexité ?

  • Emma Malha

    Le contexte s'est beaucoup durci depuis le moment qu'on s'est lancĂ©. Quand on s'est lancĂ©, il n'y avait pas les contraintes du DPE. Il y avait beaucoup moins de villes qui mettaient en place le plafonnement des loyers. Donc oui, le contexte se durcit de plus en plus. Ça rĂ©gule plus en marchĂ© et ça fait qu'aujourd'hui, l'accompagnement d'un expert devient nĂ©cessaire. Aujourd'hui, pour mettre en location un bien qui respecte toutes les normes, il y a beaucoup de travaux spĂ©cifiques Ă  faire, mĂȘme pour choisir le loyer qu'il faut appliquer. Il faut respecter pas mal de rĂšgles et du coup, ça fait d'un cĂŽtĂ© plus peur, mais ça rend une solution comme la nĂŽtre d'autant plus pertinente.

  • Thomas Reynaud

    Alors, on a vu d'autres acteurs émerger sur le marché. Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, Beanstock est toujours là, toujours actif dans un marché qui s'est un peu effondré sur les 18 derniers mois ? C'est quoi la sauce secrÚte ?

  • Emma Malha

    Alors, d'un cĂŽtĂ©, je pense que le marchĂ© de l'immobilier de façon gĂ©nĂ©rale a... a connu une hausse des taux qui a Ă©tĂ© assez violente. Mais il existe toujours. Il y a toujours des gens qui veulent acheter, qui veulent investir. Et mine de rien, on a des conditions d'emprunt en France, malgrĂ© les taux qui sont devenus plus Ă©levĂ©s, qui restent uniques en Europe. On emprunte toujours sur 20-25 ans Ă  des taux fixes, avec des montants d'apport qui sont ridicules comparĂ©s Ă  d'autres pays. Donc ça reste quelque part accessible. L'immobilier locatif a Ă©tĂ© un peu moins impactĂ© que l'immobilier de rĂ©sidence principale parce que l'augmentation des taux a fait que la capacitĂ© d'achat immobiliĂšre a Ă©tĂ© rĂ©duite. Donc on peut acheter moins de mĂštres carrĂ©s pour un mĂȘme salaire. Pour une rĂ©sidence principale, on sent vraiment l'impact. On n'a pas envie d'acheter une rĂ©sidence principale qui fait 20 mĂštres carrĂ©s de moins parce que ça va avoir un impact sur nos vies. Alors que pour le locatif, Ă  la fin, on investit un budget et on cherche une rentabilitĂ©. que ce soit pour 20 mÂČ ou 15, tant qu'on a la rentabilitĂ© qu'on cherche, ça reste lĂ . Mais au-delĂ  de ça, je pense qu'un des secrets de Beanstock, ce qui a fait qu'on a bien tenu cette crise, d'un cĂŽtĂ©, tout le monde est trĂšs opĂ©rationnel chez nous. Tout le monde vend, tout le monde accompagne des clients, en commençant par Alex et moi. Alex, c'est ton associĂ© de ta rencontre ?

  • Thomas Reynaud

    Alex, mon associé,

  • Emma Malha

    oui. Donc, on est... trĂšs au courant de ce qui se passe, qu'on ressent assez rapidement, ce que sentent les clients, les rĂ©actions des agents, comment le marchĂ© Ă©volue. Et depuis le dĂ©but, on a beaucoup travaillĂ© sur l'alignement des intĂ©rĂȘts entre Binstock et le client. Ce qui fait que notre service... Si les gens passent par nous, c'est parce qu'ils savent qu'on va les accompagner. On n'est pas lĂ  juste pour les accompagner sur la vente et les laisser seuls aprĂšs. On est lĂ  pour les accompagner sur le long terme. On s'engage sur beaucoup de choses. Et du coup, les personnes qui voulaient quand mĂȘme passer, qui voulaient quand mĂȘme faire du locatif, se sont retournĂ©es vers nous comme la solution qui sĂ©curisait au maximum leur investissement.

  • Thomas Reynaud

    Qu'est-ce que tu veux dire précisément par rapport à un agent immobilier ? classique qui m'accompagnerait sur l'achat d'un bien, qu'est-ce que ça change de passer par vous ?

  • Emma Malha

    Aujourd'hui, ce qui va impacter la rentabilité d'un investissement locatif, dans les inconnus qu'on a, il y a deux grandes inconnues. La premiÚre, c'est le montant du loyer et le taux de vacances locatives. Et la deuxiÚme, c'est le montant des travaux qu'on va pouvoir faire.

  • Thomas Reynaud

    Une troisiÚme inconnue, c'est la capacité du locataire à payer le loyer.

  • Emma Malha

    Tout Ă  fait. Mais ça, ça rentre dans la partie estimation loyer. Et du coup, quand on a... Quand on a commencĂ©, on voyait que mĂȘme quand on accompagnait nos amis proches pour acheter, quand on leur disait tu peux louer Ă  780 euros par mois ils avaient des doutes, ils n'en croyaient pas. Et donc on a beaucoup travaillĂ© pour dĂ©velopper des garanties. La premiĂšre, c'est une garantie d'un montant du loyer. Aujourd'hui, quand un loyer est affichĂ© sur Beanstock, si Beanstock n'arrive pas Ă  louer au loyer annoncĂ©, on doit de l'argent au client.

  • Thomas Reynaud

    C'est quasiment le locataire, vous-mĂȘme.

  • Emma Malha

    On est garant du montant. On ne va pas finir par louer nous-mĂȘmes, mais on est pĂ©nalisĂ© financiĂšrement si le montant du loyer n'est pas bon. MĂȘme chose sur les travaux. Le montant des travaux, c'est assez unique sur le marchĂ©. le devis qu'on fournit au client au moment de son offre d'achat, 4-5 mois avant le dĂ©but du chantier. C'est un devis dont le montant est aussi garanti au niveau du prix. Le client ne va pas avoir de mauvaise surprise quand il va commencer.

  • Thomas Reynaud

    Il va y avoir des super artisans hyper fiables qui ne vont pas...

  • Emma Malha

    On a déjà une équipe d'archives qui sont employées de Beanstock qui sont vraiment incroyables. On travaille avec des artisans aussi qui sont trÚs fiables. Au-delà de la garantie du montant, on propose aussi une garantie de remise aux normes. Donc typiquement, il y a beaucoup aujourd'hui, il y a une grosse problématique sur les passoires thermiques sur le marché. Les gens ont peur quand ils achÚtent un DPEG de est-ce que je vais pouvoir le remonter ou pas ? Et donc nous, toute cette analyse, elle est faite en amont. Donc elle est faite en amont et quand on fait acheter à un client un DPEG, il a la garantie que son DPE sera en D post-travaux et que son mien sera aux normes. Et il y a aussi une garantie sur les délais des travaux, pour que le client puisse négocier.

  • Thomas Reynaud

    Dans la situation actuelle de tension locative sur le marché, on sait qu'un des gros problÚmes, c'est qu'il y a des passoires qui sortent. Donc vous arrivez à remettre sur le marché des biens qui allaient en sortir. Ok, c'est passionnant. Et du coup, on comprend qu'il y a plein de métiers différents chez vous. Mon objectif avec ce podcast, c'est aussi qu'on puisse découvrir les différents métiers dans l'immobilier. C'est qui, en fait, les gens qui vous rejoignent ?

  • Emma Malha

    Alors, les gens qui nous rejoignent sont... aussi des gens qui ne viennent pas du monde de l'immobilier. La plupart avaient un attrait un peu perso à l'immobilier, mais on a trÚs peu de gens qui viennent du métier. On a beaucoup de reconversions. On a une ostéopathe qui aujourd'hui accompagne des clients sur leurs transactions, un patron de bar. Bref, on a des gens qui viennent d'un peu partout.

  • Thomas Reynaud

    C'est un beau message, ça veut aussi dire que c'est fait pour tout le monde.

  • Emma Malha

    VoilĂ , c'est vraiment fait pour tout le monde. Et je trouve que la caractĂ©ristique commune des gens de l'Ă©quipe, c'est que c'est des gens qui ont envie de faire bouger les choses, qui n'acceptent jamais le status quo de ouais, mais les choses se passent comme ça depuis dix ans, donc on va faire comme ça AprĂšs, il y a surtout, il faut aimer le service client. Il faut aimer Ă©changer avec les clients, que ce soit les clients acquĂ©reurs ou les agents. C'est un mĂ©tier oĂč il y a Ă©normĂ©ment d'humains.

  • Thomas Reynaud

    Alors tu parlais d'expertise et du fait que les gens ont besoin d'accompagnement pour oser se lancer. Comment on accompagne un ancien barman ou une ancienne ostéo sur des métiers qui sont assez techniques ?

  • Emma Malha

    Alors on a dĂ©veloppĂ© ce qu'on appelle chez nous la BeanSchool, oĂč il y a des formations assez intenses sur trois mois sur des mĂ©tiers spĂ©cifiques. Et du coup, aprĂšs ces trois mois...

  • Thomas Reynaud

    Donc quand j'arrive chez Beanstock, je retourne Ă  l'Ă©cole ?

  • Emma Malha

    VoilĂ , exactement. C'est l'Ă©cole immobiliĂšre de Beanstock. oĂč on forme sur l'aspect immobilier, mais aussi sur les spĂ©cificitĂ©s de l'investissement locatif et de notre façon de travailler, que ce soit avec les agents, avec les artisans, avec les banques, etc.

  • Thomas Reynaud

    Et du coup, il y a des profils assez différents sur des métiers assez différents. Tu parlais d'architectes, de gestionnaires locatifs, de conseillers immobiliers. En fait, on s'attend normalement à trouver ces profils dans des boßtes assez dispersées d'habitude. Comment on fait vivre une communauté comme ça ?

  • Emma Malha

    DĂ©jĂ ... Toutes ces personnes-lĂ  interagissent sur une transaction assez tĂŽt. Par exemple, quand on va rentrer un bien sur la plateforme, l'Ă©quipe d'experts immobiliers a dĂ©jĂ  interagi avec l'Ă©quipe juridique qui va analyser la copropriĂ©tĂ© et l'Ă©quipe travaux qui va Ă©tablir le devis. À la naissance d'un projet, il y a dĂ©jĂ  une interaction entre diffĂ©rentes Ă©quipes et tout au long d'un projet, toutes les Ă©quipes sont obligĂ©es d'interagir entre elles. C'est vertical en termes d'expertise, mais sur chaque... Chaque projet, il y a une dizaine de personnes qui travaillent pour un seul client et qui Ă©changent beaucoup sur le succĂšs d'un seul projet.

  • Thomas Reynaud

    C'est ça qui fait que les gens s'épanouissent dans ces métiers-là ?

  • Emma Malha

    Il y a une partie de l'Ă©panouissement qui vient du fait que mĂȘme si on travaille sur un seul mĂ©tier, on est trĂšs exposĂ© au reste. Mais il y a aussi la diversitĂ© des projets. Quand on travaille en immobilier locatif, on va aussi bien travailler sur un studio Ă  Paris que sur une coloc Ă  Marseille, que sur de la location saisonniĂšre sur la cĂŽte d'Azur.

  • Thomas Reynaud

    Travailler dans toute la France.

  • Emma Malha

    VoilĂ , exactement. On est prĂ©sent dans une vingtaine de villes en France. C'est assez diversifiĂ©. Et aprĂšs, on va pas se mentir, il y a toujours des surprises en immobilier. Donc mĂȘme si on maĂźtrise tout, on va toujours avoir ce cas qu'on n'avait jamais vu passer et on va devoir se casser la tĂȘte pour rĂ©soudre le problĂšme. Et ça, ça pousse toujours les gens Ă  se dire Ok, j'ai pas encore tout vu, je vais encore apprendre des choses Et aprĂšs, il y a aussi la satisfaction client qui est assez cool de voir Ă  la fin un primo accĂ©dant, devenir propriĂ©taire, toucher ses premiers loyers. surtout qu'on sait qu'il n'aurait pas fait seul, donc c'est assez gratifiant.

  • Thomas Reynaud

    Tu parlais donc d'une vingtaine de villes en France, vous avez déjà regardé l'international ?

  • Emma Malha

    On a déjà regardé l'international.

  • Thomas Reynaud

    C'est quoi les différences ?

  • Emma Malha

    Alors, la premiÚre grosse différence, c'est le systÚme bancaire. Pour nous, français, c'est assez logique de se dire, j'emprunte sur 20 ans avec un taux fixe. Ce n'est pas du tout le cas dans d'autres pays. Dans d'autres pays, il y a des...

  • Thomas Reynaud

    Ça veut dire que c'est encore un sujet sur lequel on a beaucoup de chance, mais on n'en prend pas conscience.

  • Emma Malha

    VoilĂ , exactement. Et on n'en prend vraiment pas conscience, c'est assez marrant. Dans d'autres pays, par exemple, les taux sont variables. Donc ça veut dire qu'on bloque notre taux sur 3 Ă  5 ans. Mais du coup, si on avait empruntĂ© en 2020 et que lĂ , on doit refinancer, notre mensualitĂ© de crĂ©dit va beaucoup augmenter. Ce qui va d'un cĂŽtĂ© impacter la rentabilitĂ© de l'investissement, mais d'un autre cĂŽtĂ© impacter aussi notre reste Ă  vivre mensuel. Les montants d'apport ne sont pas les mĂȘmes. Les montants d'apport demandĂ©s...

  • Thomas Reynaud

    Ils sont plus hauts ou plus bas Ă  l'Ă©tranger ?

  • Emma Malha

    Ils sont plus hauts.

  • Thomas Reynaud

    En France, c'est quoi ? 10-15% ?

  • Emma Malha

    En France, c'est 15% du montant global du projet. Quand je parle montant global, j'inclus les frais de notaire, les travaux, etc. De façon générale, la banque finance 100% du prix du bien et du montant des travaux et demande aux clients d'apporter ce qu'on va appeler les frais annexes, donc les frais de notaire et les frais d'agence.

  • Thomas Reynaud

    Donc on a la chance en France que les travaux soient financés par les banques,

  • Emma Malha

    ce qui valorise le bien du mĂ©ridien ? DĂ©jĂ  il y a 100% du prix du bien, ça c'est pas le cas partout. Et il y a 100% des travaux. D'un cĂŽtĂ© ça valorise le bien et ça optimise la valeur locative. Ça permet aux locataires de vivre dans des logements qui sont beaucoup plus dĂ©cents, qui sont plus agrĂ©ables. Et ça permet Ă  l'acquĂ©reur de pouvoir acheter des biens qui ne sont pas en super Ă©tat. Et du coup, d'acheter un prix qui est plus intĂ©ressant et d'augmenter la valeur locative.

  • Thomas Reynaud

    J'ai entendu qu'en Espagne, on devait financer jusqu'Ă  30% du projet. Ce qui est le double en fait.

  • Emma Malha

    Voilà, exactement. Typiquement, une autre différence. En Allemagne, par exemple, la majorité des transactions... sont des transactions de biens qui sont vendus loués. Donc les gens sont habitués à acheter des biens... Habités quoi. Habités, parce qu'on ne sort pas les locataires. Et du coup, c'est la norme, ce n'est pas l'exception, alors qu'en France, c'est l'exception.

  • Thomas Reynaud

    Ce qui peut aussi ĂȘtre intĂ©ressant, parce que mon bien est dĂ©jĂ  louĂ©.

  • Emma Malha

    Oui, mais ça fait que ton loyer a été fixé il y a une dizaine d'années et que du coup, les prix ont augmenté, mais tu n'arrives pas à augmenter ton loyer. AprÚs, il y a une différence qui est assez clé aussi. C'est un peu comme le systÚme bancaire. C'est la fiscalité. On en parle assez peu, mais la fiscalité des locations meublées en France est trÚs intéressante. C'est d'ailleurs une des seules fiscalités qui est aussi intéressante en France. Aujourd'hui, quand on achÚte un bien et qu'on le loue en meublé, on fait partie d'un régime qu'on va appeler la LMNP, les loueurs meublés non professionnels. Ce qui fait que ce régime-là permet aux bailleurs... au-delà de soustraire les dépenses opérationnelles qu'ils vont avoir de leurs revenus locatifs, d'amortir leurs biens. Ce qui fait, si on veut la faire courte, que pendant les 10 à 15 premiÚres années d'exploitation, le bailleur n'aura pas d'impÎt à payer sur ses revenus locatifs. Et du coup, ça rend l'investissement locatif d'autant plus intéressant.

  • Thomas Reynaud

    Si on revient un peu à toi, tu nous as parlé du début de ta carriÚre chez Glovo. Qu'est-ce que tu as appris là-bas ? Qu'est-ce qui t'a inspiré et qui te sert ensuite aujourd'hui dans l'immobilier ?

  • Emma Malha

    La plus grande similaritĂ© entre Glovo et Beanstock, c'est que c'est deux, ce qu'on va appeler marketplaces. Donc c'est des plateformes oĂč il faut toujours Ă©quilibrer l'offre et la demande. Et du coup, il faut beaucoup rĂ©flĂ©chir Ă  comment je sĂ©curise mon offre. Donc l'offre chez Beanstock, c'est les projets d'investissement qu'on va proposer Ă  nos clients. Et du coup, pour nous, la richesse de Beanstock, c'est d'un cĂŽtĂ© tous les projets qu'on va pouvoir proposer, parce que les projets qu'on va retrouver sur Beanstock sont exclusifs. Donc on ne peut pas les retrouver ailleurs. Et c'est aussi des projets qui...

  • Thomas Reynaud

    Ça doit ĂȘtre quelque chose qui est aussi difficile Ă  nĂ©gocier avec les agences qui vous les proposent, j'imagine ?

  • Emma Malha

    Alors, ce qu'on négocie avec les agences, on accepte de rentrer un mien que si on pense qu'on a de trÚs fortes chances de le vendre. On négocie des exclusivités qui sont limitées dans le temps. Donc ce qui fait qu'on dit à l'agent, tu nous donnes X jours, si on n'arrive pas à vendre le bien, c'est que de toute façon, ça n'intéresse pas nos investisseurs. Et typiquement, cette notion d'exclusivité, je l'avais apprise chez Glovo parce que quand je travaillais chez Glovo, on commandait sur une application plutÎt qu'une autre en fonction des restos qu'il y avait sur une application.

  • Thomas Reynaud

    Glovo est présent en France ?

  • Emma Malha

    étaient présents en France. Ce n'est plus le cas, mais ils étaient présents.

  • Thomas Reynaud

    Il y en a beaucoup en Espagne.

  • Emma Malha

    Ils sont dans une vingtaine de pays. Mais oui, le pays phare, c'est l'Espagne. Ils sont trÚs présents en Italie aussi. Et dans chaque marché, on voit qu'ils gagnent le marché s'ils ont les meilleurs réseaux. Et donc, c'était un peu notre constat de départ quand on a lancé Beanstock, c'est qu'on peut proposer le meilleur service. Si on n'a pas les bons produits, les clients ne vont pas passer par nous. Et c'est pour ça qu'on a... beaucoup développé d'outils pour les agents parce qu'on veut que les agents passent en priorité par nous. Donc, il y a l'exclusivité des projets, il y a la qualité des projets aussi. Donc, parce qu'on est connecté au back-office des agents, on a accÚs à des biens qui ne sont pas encore sur le marché. Et donc, on peut proposer des produits qui sont plus rentables que la moyenne du marché à nos clients en priorité.

  • Thomas Reynaud

    OK, donc en fait, c'est des apprentissages. que tu as recyclées, entre guillemets, qui sont valables dans l'immobilier. Aujourd'hui, c'est quoi qui te motive au quotidien en tant qu'entrepreneur ?

  • Emma Malha

    Ce qui me motive, c'est surtout de voir ce qu'il reste à faire dans ce secteur. Donc, ça fait quatre ans qu'on travaille et il y a encore énormément de choses à faire. Et du coup, petit à petit, on dépoussiÚre des choses, on change quelques habitudes. On voit qu'il y a des réflexes chez les clients qui changent. Et malgré tout, le chemin par contre... entre guillemets, je vois qu'il nous reste 90% de l'histoire à écrire.

  • Thomas Reynaud

    Il y a des entreprises dont vous vous inspirez pour Ă©crire cette histoire, que ce soit dans l'immobilier d'ailleurs ou dans d'autres secteurs ?

  • Emma Malha

    On regarde beaucoup ce qui se fait en immobilier dans des marchĂ©s qui sont complĂštement diffĂ©rents, comme les États-Unis par exemple, oĂč lĂ -bas, l'investissement immobilier est beaucoup plus professionnalisĂ© qu'ici. Donc, la base, c'est principalement des fonds qui font de l'investissement immobilier plutĂŽt que des particuliers. Et du coup, ça met des standards qui sont beaucoup plus Ă©levĂ©s. On essaye de rĂ©pliquer un peu ces standards et de donner le mĂȘme niveau d'information Ă  nos clients particuliers en les Ă©duquant petit Ă  petit Ă  rĂ©flĂ©chir comme des investisseurs professionnels.

  • Thomas Reynaud

    On va faire la Beanschool, mais pour les clients peut-ĂȘtre.

  • Emma Malha

    On y réfléchit en ce moment. On y réfléchit, mais de toute façon, un client qui passe par nous, il est formé. Avant chaque étape, il est formé sur comment analyser un projet, quels sont les critÚres qu'il faut regarder, qu'est-ce qui fait qu'une rentabilité est élevée ou pas. Les pauvres clients, on leur fait beaucoup de didactiques pendant leur parcours. Et on regarde aussi beaucoup toutes les solutions de finances personnelles, parce que sur notre créneau d'immobilier, on est vraiment à l'intersection entre je construis mon patrimoine et... j'achÚte de l'immobilier.

  • Thomas Reynaud

    Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que l'immobilier est plus vĂ©cu comme un placement financier ?

  • Emma Malha

    Oui,

  • Thomas Reynaud

    tout Ă  fait. Du coup, ça m'interroge parce que trĂšs souvent, il y a un affect des gens pour le bien qu'ils achĂštent. MĂȘme si lĂ , ils ne vont pas habiter dedans, on imagine que l'affect est un peu plus faible. Mais est-ce que ça, ce n'est pas un frein Ă  faire des bons investissements ?

  • Emma Malha

    On en parle beaucoup avec certains clients. Il y a des clients pour lesquels c'est hyper important de pouvoir se projeter dans le bien, etc. Et pour les clients qui ont un blocage sur ce point-là, on essaye d'allier les deux. Donc si on veut se projeter sur le bien, ça ne veut pas forcément dire qu'on va aller sur un investissement qui n'est pas rentable. Mais par contre, on ne laisse jamais nos clients acheter un bien dans lequel ils se projettent, mais qui n'est pas rentable. Et de façon générale, les clients, quand ils font un premier investissement, pour le deuxiÚme, ils comprennent directement que c'est un placement. Parce que quand on achÚte notre premier bien locatif... On voit qu'on va y aller une ou deux fois grand max et que la seule chose qui comptera aprÚs, c'est de voir qu'on touche dans le loyer chaque mois. Et le reste, en vrai...

  • Thomas Reynaud

    Tu veux dire que les gens ne visitent plus, ne regardent mĂȘme plus le bien et voient juste un rendement au bout d'un moment ?

  • Emma Malha

    MĂȘme si on visite pendant la transaction, parce que c'est quand mĂȘme important d'aller voir le bien avant d'acheter. AprĂšs, on oublie complĂštement le bien en soi. Et ce qui nous rappelle l'existence de ce bien, c'est chaque mois la mensualitĂ© de crĂ©dit et le loyer qu'on va toucher.

  • Thomas Reynaud

    Ou les problĂšmes qu'on peut avoir Ă  l'immobilier et qu'on comprend. On a beaucoup parlĂ© du dĂ©but des mĂ©tiers qu'il y a chez vous, donc la conception des projets, la vente. Et donc ensuite, tu disais que vous faites de la gestion locative. Ça veut dire que vous accompagnez les investisseurs sur toute la vie du bien en fait.

  • Emma Malha

    Oui. Et ça, c'était une décision qui était assez importante pour nous parce qu'on ne voulait pas laisser le client seul quand il y aura des problÚmes. Donc aujourd'hui, 99% des biens qu'on a vendus sont sous gestion chez nous. Du coup, on sait tout ce qui se passe dans la vie du bien. Ce qui nous permet aussi d'affiner nos critÚres de sourcing des projets parce qu'on a une vision assez fine de en combien de jours je loue un bien. combien de candidatures je vais recevoir, dans quelle ville j'ai des bons ou des mauvais payeurs.

  • Thomas Reynaud

    Et vous savez que c'est vous qui allez hériter des problÚmes à la fin, si jamais vous choisissez mal les appartements. Et c'est un métier un peu différent, celui de gestionnaire locatif, de celui de conseiller en investissement. Comment vous avez réussi à faire vivre ces personnes ensemble aussi ?

  • Emma Malha

    C'est des provilles qui sont assez différentes. Donc les gestionnaires locatifs, ils sont beaucoup plus orientés. On résout des problÚmes toute la journée. Ce n'est pas comme type de profil ? C'est aussi des gens qui ne viennent pas de l'immobilier.

  • Thomas Reynaud

    Personne ne vient de l'immobilier dans l'immobilier ?

  • Emma Malha

    On doit avoir deux ou trois personnes dans l'Ă©quipe qui viennent de l'IMO, mais le reste, c'est des gens qui ont fait autre chose. Mais ce qu'on a essayĂ© de faire chez notre Ă©quipe de gestionnaires locatifs, on a essayĂ© de les sensibiliser Ă  la rentabilitĂ© d'un investissement. Du coup, en tant que gestionnaire locatif... On a vu au dĂ©but louer un bien en une semaine ou en deux. Pour les gestionnaires, ça ne changeait pas grand-chose. Mais pour le client, c'est quand mĂȘme une semaine de crĂ©dit qu'il rembourse de sa poche. Et c'est tous ces points-lĂ  sur lesquels on a beaucoup travaillĂ©. Chaque dĂ©cision dans la gestion du bien va impacter la rentabilitĂ© du projet. Donc comment je fais pour optimiser la rentabilitĂ© de mon projet en fonction des dĂ©cisions que je vais prendre ?

  • Thomas Reynaud

    Vous avez vraiment quasiment un rĂŽle de conseiller en gestion du patrimoine et puis ensuite gestionnaire de ces patrimoines ?

  • Emma Malha

    Quasiment. On reste trÚs axé sur un seul produit. C'est ce qui nous différencie aussi des gestionnaires. C'est l'immobilier dans l'ancien, dans les centres-villes.

  • Thomas Reynaud

    Si on veut faire un petit bilan maintenant et que tu regardes derriÚre toi les quatre derniÚres années, c'est quoi l'anecdote qui te revient, un souvenir marquant que tu auras envie de nous partager ?

  • Emma Malha

    C'est les premiĂšres ventes qu'on avait faites parce que je dĂ©couvrais moi-mĂȘme le secteur de l'immobilier. Donc il faut savoir que moi j'ai lancĂ© Beanstock, je n'avais pas achetĂ© un bien de ma vie. Et du coup j'ai beaucoup appris sur le tas. Heureusement qu'il y avait mon associĂ© qui lui maĂźtrisait tout trĂšs bien. Et donc notre premiĂšre transaction historique, c'Ă©tait ma coloc qui nous avait fait confiance Ă  l'Ă©poque je ne sais pas comment. On n'avait mĂȘme pas notre licence pour ĂȘtre agent immobilier. Et ça,

  • Thomas Reynaud

    ça ne faudra pas trop le dire.

  • Emma Malha

    C'était les confinements. Et du coup, les délais étaient hyper longs et on avait vraiment envie de se lancer. Et du coup, j'avais visité le bien pour elle. On relisait les documents ensemble. Et c'était la premiÚre fois de ma vie que je lisais. Donc, quand on achÚte un bien, on vous envoie directement ce qu'on appelle le dossier de diagnostic. et les PV de l'Assemblée Générale de la CoPro. Donc, une tonne de docs à lire. Et la premiÚre fois qu'on lit des documents comme ça, c'est trÚs stressant parce qu'on ne sait pas ce qu'il faut regarder. On ne sait pas ce qui est grave. Est-ce qu'avoir un payé de 2000 euros dans une CoPro, c'est grave ou pas ? On se dit directement que c'est grave. Et je me rappelle avoir été trÚs stressée. Et du coup, j'avais tout revu avec mon associé qui m'avait déstressée. Et finalement, elle a fait un trÚs bon investissement. Mais ça m'a fait beaucoup penser à ce que vivent les acquéreurs qui achÚtent la premiÚre fois. On commence par les diagnostics et par les PV, mais aprÚs, on va relire la promesse de vente qui va faire une cinquantaine de pages, l'offre de crédit. Il y a énormément de docs qui sont trÚs lourds et on a besoin d'aide pour comprendre ce qu'il faut regarder, ce qu'il ne faut pas regarder. Donc voilà, j'y pense à chaque fois quand j'ai un client qui stresse par des documents. Je me souviens vraiment de... de ces moments-là. En gros, on a beaucoup essayé d'expliquer aux clients, dans notre façon de travailler, qu'est-ce qu'il faut regarder, qu'est-ce qui est grave dans une copro, qu'est-ce qui est moins grave, qu'est-ce qu'il faut négocier sur une offre de crédit.

  • Thomas Reynaud

    Qu'est-ce qu'il faut savoir accepter aussi, parce que quand on fait un investissement, il y a quelques compromis Ă  faire. Peut-ĂȘtre qu'en tant que professionnelle, tu Ă©tais encore plus stressĂ©e que la cliente.

  • Emma Malha

    On est toujours plus stressée pour nos clients, toujours.

  • Thomas Reynaud

    Quatre ans d'expérience dans l'immobilier, il y a une fierté en particulier que tu revendiques, quelque chose dont tu es trÚs contente.

  • Emma Malha

    C'est surtout la démographie de nos clients. Quand on s'est lancé, on voulait rendre l'investissement locatif plus accessible. Aujourd'hui quand on regarde notre clientÚle, il y a deux tendances qui émergent. La premiÚre c'est qu'on a beaucoup de jeunes primo-accédants qui sont locataires de leur résidence principale. Donc c'est des gens qui ont 30 ans en moyenne.

  • Thomas Reynaud

    Ils investissent pour louer Ă  quelqu'un alors qu'eux-mĂȘmes louent.

  • Emma Malha

    VoilĂ , tout Ă  fait. Et toi et moi on en fait partie.

  • Thomas Reynaud

    Oui.

  • Emma Malha

    Et du coup ça montre qu'il y a aujourd'hui des jeunes qui soit ne veulent pas acheter leur rĂ©sidence principale, soit qui n'ont pas les moyens de le faire. mais qui veulent quand mĂȘme commencer assez tĂŽt Ă  se constituer un patrimoine grĂące Ă  l'effet de levier, grĂące Ă  l'emprunt. Et du coup, on voit que le profil type d'un investisseur locatif change. Il y a une dizaine d'annĂ©es, c'Ă©tait plus des gens qui Ă©taient propriĂ©taires de la rĂ©sidence principale, qui avaient 40 Ă  50 ans. Aujourd'hui, c'est les jeunes qui font de l'investissement locatif. Et la deuxiĂšme tendance, quand on a commencĂ©... j'Ă©tais assez choquĂ©e par une stat, c'Ă©tait qu'il n'y a que 20% des investissements locatifs en France qui sont faits par des femmes.

  • Thomas Reynaud

    C'est peu.

  • Emma Malha

    C'est trĂšs peu. Et chez Beanstock, il y a 40% des investissements locatifs qui sont faits par des femmes.

  • Thomas Reynaud

    Boum, fois deux. C'est trĂšs beau. Vous n'ĂȘtes pas loin d'Ă©quilibrer les choses. Je ne raconte pas souvent mon expĂ©rience personnelle, mais je confirme ce que tu dis. Moi, je suis locataire, je suis mĂȘme co-locataire. Et j'ai investi dans l'immobilier parce que je n'Ă©tais pas sĂ»r d'oĂč je voulais m'installer Ă  long terme. En revanche, j'Ă©tais sĂ»r que je voulais profiter de ma capacitĂ© d'emprunt pour le faire le plus vite possible. Donc, je comprends cette dĂ©mographie Beanstock. De l'autre cĂŽtĂ©, est-ce qu'il y a un souvenir qui est plus douloureux, un Ă©chec ou quelque chose que tu aurais fait diffĂ©remment et que tu voudrais nous raconter ?

  • Emma Malha

    Oui. Donc, quand on a commencĂ©, on a... On voulait vraiment ĂȘtre la plateforme qui met en relation le client avec des prestataires, par exemple avec des entreprises de travaux, etc. Parce qu'on voulait que ce soit le plus transparent possible, le plus accessible possible pour tout le monde.

  • Thomas Reynaud

    Mettre en relation, ça veut dire avoir le contact d'un professionnel à qui vous avez confiance et dire au particulier, va voir ce monsieur ou cette dame, il travaille bien.

  • Emma Malha

    VoilĂ , tout Ă  fait. Et du coup, en termes d'expĂ©rience client, ce n'Ă©tait pas incroyable. Parce que le client avait besoin d'un seul professionnel Ă  qui il peut faire vraiment confiance. Et donc aujourd'hui, on a tout internalisĂ© petit Ă  petit. Donc on a internalisĂ© le courtage en crĂ©dit, on a internalisĂ© les travaux, la gestion locative. Donc on est le point de contact unique pour le client tout au long de la transaction. J'aurais aimĂ© qu'on le fasse un peu plus tĂŽt. Et il y a une deuxiĂšme chose, et du coup, comme on parle Ă  des gens qui s'orientent vers des carriĂšres immobiliĂšres, ce serait intĂ©ressant d'en parler. Tout mĂ©tier dans l'immobilier requiert des compĂ©tences de vente. MĂȘme les archis doivent savoir vendre le projet qu'ils font. Et on a mis un peu de temps Ă  faire accepter Ă  tout le monde que tout le monde doit dĂ©velopper des compĂ©tences commerciales. Et aujourd'hui, ça fait partie intĂ©grante de la Beanschool, il faut ĂȘtre sales avant tout. Il faut savoir que ce soit bien nĂ©gociĂ© pour nos clients. ou vendre notre projet de rĂ©novation au client, le convaincre de nos idĂ©es. Et du coup, pour tous les gens qui se lancent en immo, je pense qu'il faut toujours travailler sur ces compĂ©tences-lĂ .

  • Thomas Reynaud

    On a les mĂȘmes exigences chez Garantme, ça fait mĂȘme partie des valeurs de la sociĂ©tĂ©, que chacun soit reprĂ©sentant et vendeur. Si on regarde maintenant un peu plus l'actualitĂ©, on revient d'un paradis oĂč l'investissement locatif Ă©tait portĂ© par un contexte financier trĂšs avantageux. Ça s'est complĂštement retournĂ© l'annĂ©e derniĂšre. Comment tu vois la situation Ă©voluer, sachant que lĂ , pour prĂ©venir nos auditeurs, on enregistre mi-juillet ?

  • Emma Malha

    Je ne dirais pas que la situation s'est complÚtement retournée. Je dirais plutÎt qu'on a été tellement habitués à des taux qui étaient... trÚs trÚs bas, qu'on a eu du mal à accepter une hausse de taux qui reste moyenne par rapport à d'autres marchés. Aux US par exemple, ils empruntent à 7 à 8% par an.

  • Thomas Reynaud

    Le double de la France.

  • Emma Malha

    Le double. En Amérique latine, ils empruntent à 10%.

  • Thomas Reynaud

    Et le marché ne s'est pas plus effondré qu'ici ?

  • Emma Malha

    Aux US, il ne s'est pas du tout effondrĂ©. Parce qu'il n'y a pas assez d'offres. Ils sont en pĂ©nurie de logements. Mais du coup, je pense que ce qui s'est passĂ©, c'est que les gens en France ont mis un peu de temps Ă  accepter ce nouveau monde. On emprunte Ă  3,5%, ce qui reste quand mĂȘme assez acceptable.

  • Thomas Reynaud

    Et quand on parle à nos parents, ils ont acheté il y a 25 ans et ils ont emprunté à ce taux-là.

  • Emma Malha

    VoilĂ . Et en mĂȘme temps, on a observĂ© un phĂ©nomĂšne qui est assez intĂ©ressant, c'est que tout le monde a beaucoup parlĂ© de la baisse des prix. Tout le monde s'attendait Ă  un effondrement des prix de l'immobilier parce qu'en effet, la... hausse des taux a Ă©tĂ© assez violente. Et finalement, il y a eu une stabilisation voire une petite baisse des prix, mais les prix ne se sont pas effondrĂ©s. Moins de 5%. AprĂšs, moi, je parle sur l'investissement locatif, donc ça reste des biens qui sont trĂšs liquides sur des zones qui sont trĂšs tendues. Mais c'est de l'ordre de 5%. Il y a beaucoup plus de nĂ©gociations qu'avant. Avant, on ne pouvait pas nĂ©gocier les prix. LĂ , on peut beaucoup plus nĂ©gocier les prix. Mais ça montre d'un cĂŽtĂ© la rĂ©silience du marchĂ©. L'investissement locatif, c'est un marchĂ© qui est ultra rĂ©silient. D'un cĂŽtĂ©, la valeur de l'actif est restĂ©e quasiment stable et les loyers ont augmentĂ© plus rapidement que d'habitude avec l'inflation. Donc ça valide un peu le cĂŽtĂ© rĂ©silient de l'actif. Et je vois aujourd'hui que le marchĂ© commence Ă  se dĂ©bloquer. Donc les vendeurs sont beaucoup plus ouverts. Ă  des nĂ©gociations de prix que ce qu'ils Ă©taient il y a un an.

  • Thomas Reynaud

    Parce que ça fait six mois qu'il y a le bien sur le marché et qu'ils voudraient y arriver.

  • Emma Malha

    Exactement. Et les acquéreurs comprennent aussi qu'aujourd'hui, ils empruntent à 3,5 ou à 3,7 C'est le cap, comme c'est un taux fixe sur 20 ans. Aujourd'hui, ils vont pouvoir profiter du fait qu'ils négocient mieux les prix. Et quand les taux vont rebaisser, ils vont renégocier leur crédit et ils vont avoir un taux qui sera plus bas.

  • Thomas Reynaud

    Ça, c'est une vraie possibilitĂ© en tant que particulier de retourner voir sa banque pour renĂ©gocier le taux.

  • Emma Malha

    Oui, et d'ailleurs, il y a un gros marché de la renégo de crédit quand il y aura une baisse des taux.

  • Thomas Reynaud

    J'essaierai d'y penser. On se rappellera. Tu sais qu'on fait ce podcast en partenariat avec l'ESPI. La question que j'aime bien poser à la fin, c'est est-ce que tu auras un conseil à partager à des jeunes qui veulent se lancer dans un métier ou différents métiers de l'immobilier aujourd'hui ?

  • Emma Malha

    L'immobilier, c'est un secteur de long terme. C'est un secteur oĂč quand on se lance, il faut beaucoup qu'on travaille d'un cĂŽtĂ© sur ses compĂ©tences, qu'on travaille beaucoup sur la fiabilitĂ© de notre personne. Le nom de quelqu'un en immobilier a beaucoup de valeur, donc il faut faire attention Ă  rester quelqu'un de confiance. Il faut dĂ©velopper son rĂ©seau, mais personne ne rĂ©ussit en immobilier du jour au lendemain. Il faut toujours bien travailler, parler aux bonnes personnes et ne pas se dire je vais faire des compromis aujourd'hui parce que j'ai besoin de faire une vente aujourd'hui. Quand ça va mal se passer aprĂšs, on va en parler et ça va venir vous prendre du business plus tard.

  • Thomas Reynaud

    De la patience, de la constance, de la confiance.

  • Emma Malha

    Tout à fait, trÚs bien résumé.

  • Thomas Reynaud

    C'était presque un poÚme. Bon, et ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup, Emma. On arrive à la fin de cet épisode d'Immostories. Je vous remercie pour votre attention. J'espÚre que vous avez autant apprécié que moi la discussion avec Emma. Immostories est disponible sur toutes les plateformes de podcast et sur le site de Garantme, donc garantme.fr, dans la section podcast. On se retrouve bientÎt pour un nouvel épisode d'Immostories. Et j'en profite pour remercier une derniÚre fois aujourd'hui l'ESPI, sans qui ce podcast ne pourrait pas exister. A bientÎt !

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