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IMPACT MENTAL

1. Steeve Barry : entre pression, choix de carrière et charge mentale

1. Steeve Barry : entre pression, choix de carrière et charge mentale

45min |01/07/2025
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IMPACT MENTAL

1. Steeve Barry : entre pression, choix de carrière et charge mentale

1. Steeve Barry : entre pression, choix de carrière et charge mentale

45min |01/07/2025
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Description

Pour ce tout premier épisode d’Impact Mental, j’ai invité un ami de longue date et joueur du Biarritz Olympique : Steeve Barry.


Ensemble, on revient sur son parcours atypique, entre rugby à 7 et rugby à 15, entre rêve olympique et retour en Top 14.


On parle sans filtre de pression quotidienne, de décisions de carrière, d’équilibre fragile entre vie pro et perso, mais aussi de cette charge mentale dont on parle encore trop peu dans le rugby. Blessures, études de kiné, motivation, burn-out, switch émotionnel entre matchs… Rien n’est laissé de côté.


Tu découvriras comment Steeve a traversé des moments forts, parfois lourds à porter, et pourquoi la préparation mentale, individuelle ou collective, peut faire toute la différence, sur le terrain comme dans la vie.


Une discussion vraie, intime et utile à tous ceux qui veulent performer sans s’oublier.


Bonne écoute 🎧


Pour suivre Steeve Barry sur instagram


-


Prêt à passer un cap mental ?

Je suis Arthur, ancien joueur du Stade Rochelais et préparateur mental.
Aujourd’hui, j’accompagne clubs, joueurs, staffs et passionnés de sport à performer sous pression, rebondir après une blessure, et construire une vraie force mentale.


Performances. Plaisir. Progrès.


Rejoins-moi ici :



🎬 Agence de podcast: Into The Wave Studio


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue dans Impact Mental, le podcast où tu rentres plein fer dans la tête. Interview de joueurs, joueuses, coachs, réparateurs en tout genre qui vont nous partager leur vécu intérieur, leur routine, leur déclic personnel. Et parfois, je prends le micro en solo pour te transmettre des outils concrets et t'aider à gagner en résilience, en lucidité, en confiance. Stress avant les matchs, pression à cause de l'enjeu, blessure, on va tout aborder pour éviter de se faire déborder. Parce que dans le rugby, comme dans la vie, tout commence souvent dans la tête. Je suis Arthur Sestaro, ancien rugbyman professionnel et aujourd'hui préparateur mental. T'es dans le podcast qui met de l'impact là où on ne l'attend pas, dans la tête. Salut Steve. Salut Arthur. Merci d'avoir accepté cette invitation pour... C'est le premier épisode de mon podcast, Impact Mental, le podcast.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour l'invitation, c'est un honneur d'être là.

  • Speaker #0

    Merci. Alors pour remettre un peu de contexte, Steve Barry, qui est un joueur de rugby qui joue au Biarritz Olympique, qui a eu un parcours, on en parlera un peu après, qui a aussi joué avec l'équipe de France de rugby A7. C'est aussi pour ça que je t'ai invité, pour parler un peu des spécificités et des différences entre le rugby A7 et le rugby A15, dans la dimension mentale, mais aussi physique, etc. Pour remettre un peu de contexte, Steve est aussi un ami dans la vie. Puisqu'on s'est connu au centre de formation à La Rochelle, je vais te laisser pouvoir t'exprimer un peu sur ton parcours. Tu nous présentes un peu qui tu es pour les gens qui ne te connaissent pas.

  • Speaker #1

    Ok, donc rapidement, comme tu l'as dit précédemment, on s'est connu au centre de formation de La Rochelle. On était joueurs Espoir ensemble, puis on a connu les premières sélections professionnelles tous les deux à la vingtaine. Après, j'ai fait le choix de partir faire du rugby à Sète. Un choix qui était un peu surprenant à l'époque pour certains joueurs, parce que c'était les prémices. On en parlera peut-être un peu tout à l'heure. En gros, de 20 à 25 ans, j'ai fait le choix de partir sur le circuit mondial à Sète et avec l'équipe de France. Ensuite, après mes 25 à quasiment mes 30 ans, je suis revenu sur la Rochelle. J'ai joué trois ans. Et ensuite, j'ai continué ma carrière au Biarritz Olympique. Donc là, je fais à l'heure actuelle où on parle ma sixième année, bientôt cette année prochaine. J'ai pas connu beaucoup de clubs, mais beaucoup d'expériences différentes et des structures et des façons de travailler très différentes.

  • Speaker #0

    C'est cool parce qu'on va pouvoir un peu aborder ça. Et je me rendais pas compte à quel point t'étais devenu un vrai basque maintenant, parce que ça fait quelques années que t'es là-bas. Je me rendais pas compte, ça faisait autant de temps que t'étais là-bas.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait un petit moment que je suis sur le Pays Basque. Après, je ne vais pas m'approprier la culture basque loin de moi. Je vais me faire des copains sinon. Mais ouais, ça connaître un peu le coin et le club surtout.

  • Speaker #0

    Intéressant. Et si tu veux, on va revenir un peu sur ton parcours, cette décision d'aller rejoindre l'équipe de France A7 à l'époque. Parce que comme tu l'as dit, c'était un peu les prémices. C'était les débuts des contrats Fédération Française de Rugby A7. Puis en plus, ce que tu n'as pas dit, c'est que tu as vécu aussi une Olympiade, où tu as été à Rio.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous parler un peu de ce moment-là, où tu décides d'aller au rugby à 7, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ouais, exactement ça, ça a été mon premier gros choix à rugby, je vais dire ma première grosse décision, parce que j'avais du coup la vingtaine. Je venais d'enchaîner, je crois, plusieurs matchs avec le stade Rochelet en Pro D2 à l'époque. J'ai fait entre 5 et 10 matchs, j'étais un peu espoir pro, je montais, je descendais, c'était bien jusqu'à jouer la demi-finale de Pro D2 à Pau. Ce moment de faire le choix de soit devenir pro à la Rochelle, signer un contrat pro, soit devenir pro au rugby A7. Parce qu'en même temps, je faisais quelques sélections avec l'équipe de France A7 à l'époque, qui commençait, comme tu l'expliques, à faire des contrats fédéraux et à monter une équipe à plein temps de rugby A7. Tu l'as évoqué d'entrée, mais oui, le fait d'avoir l'Olympia de Rio en 2016, donc à l'époque, je te parlais de ça, nous on était en 2012, moi ça me faisait un peu rêver. Toi, les JO, c'est un peu le rêve de tous les sportifs, de tous les jeunes. Et puis il y avait ce côté aussi, j'avais 20 ans de voyage, parce que le rugby à 7, l'année où j'en ai fait, donc en même temps que je jouais en pro, j'ai visité quasiment tous les continents. J'étais dans tous les pays du monde et à 20 ans, c'est incroyable d'avoir cette expérience. Pour moi, c'était fou. En plus, aussi, représenter l'équipe de France, c'est incroyable. Tu es jeune, tu as le maillot avec le coq, c'est une fierté. Et à l'époque, aujourd'hui encore plus, les mecs sont champions olympiques, mais à l'époque, tu représentes la France, tu as 20 ans, tu fais le tour du monde, qu'est-ce que tu veux de plus ? C'était incroyable. Et pourtant, à La Rochelle, tu as connu ça avec moi, on a fait 50 centres de formation. Moi, je suis là depuis... J'étais à La Rochelle depuis hyper jeune, depuis KD. C'est aussi un rêve de jouer en pro pour la Rochelle. C'est un choix difficile. Personnellement, je ne regrette pas du tout. C'est un choix qui, pour moi, a été payant parce que je me suis régalé sur l'aventure A7. Je me suis régalé de ces moments-là. Après, il fallait vivre à Paris, mais ces moments-là de sortir du cocon. Et ça m'a servi aussi à revenir meilleur à 15 à l'époque. Pour moi, ça a été un tremplin, vraiment. Je ne suis pas sûr que si j'avais continué directement ma carrière à 15, j'aurais pu faire la carrière que j'ai pu enchaîner derrière. Et même à l'époque, ce choix était assez surprenant. Je me souviens, c'était Patrice Colasso, l'ancien entraîneur de La Rochelle, qui était étonné et qui me dit « mais pourquoi tu fais ça ? Je ne comprends pas » . Et d'ailleurs, je le salue parce que c'est lui qui m'a fait revenir après mon de la piade, qui m'a reproposé de revenir travailler à La Rochelle. Je ne le remercierai jamais assez, parce que j'ai eu la chance du coup d'après de pouvoir porter le maillot de La Rochelle pendant trois saisons. Et ça aussi, c'était un deuxième rêve de pouvoir jouer pour l'équipe, la ville dans laquelle j'étais.

  • Speaker #0

    On peut dire que tu as eu le droit à tes deux rêves.

  • Speaker #1

    C'est sur un début de carrière, c'était le top, franchement, de pouvoir faire les JO. Malheureusement, on n'a pas eu la médaille olympique, nous, mais d'être les premiers JO de rugby à 7, de représenter l'équipe de France et tout ce que ça engendre, la vie olympique, le village olympique, tout ça, c'est des expériences qui marquent à vie. Et après, la deuxième chance, de pouvoir retourner à La Rochelle. La Rochelle, entre-temps, était montée en top 14. Et pour te resituer... Quand je reviens, c'est la saison où on finit premier du top 14, où l'habitude on joue un peu le maintien en gros. Et là, cette saison-là, on gagne plein de matchs à l'extérieur, ça se passe super bien. Et malheureusement, ça c'est une de mes plus grosses déceptions, on perd en demi-finale à Marseille au Vélodrome.

  • Speaker #0

    J'ai des souvenirs parce que j'étais venu au match.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'étais venu au match au voir et c'est vrai que c'était cruel. C'était très dur. Le drop d'Antoni Bello.

  • Speaker #1

    Exactement, à la 82ème minute.

  • Speaker #0

    Pour le RTT, c'était très cruel.

  • Speaker #1

    C'était compliqué dans le sens où, pour nous, ça venait pas à valider la très bonne saison qu'on avait faite. Mais bon, c'est la loi du sport et c'est ce qui fait la beauté aujourd'hui du rugby aussi.

  • Speaker #0

    Ok. Et d'ailleurs, si on revient un peu sur ton parcours, du coup, si on se focalise un peu sur le parcours A7, tu vois, maintenant, c'est de notoriété que la FED, ils ont une cellule mentale, etc. Je sais que pour la... Les JO, le rugby A7, ils ont bossé. Les Jérômes Daré est assez, je crois, l'ancien coach de l'équipe de France est assez pointu, sur tout ce qui est aspect mental, même collectif, etc. Vous, est-ce qu'il y avait quelque chose de mis en place à l'époque ?

  • Speaker #1

    Alors on avait, je vais dire quelques prémices, j'ai pas trop de souvenirs d'avoir... Je crois qu'on a eu un prépa qui est venu quelques fois. C'était un peu, je crois, au bon vouloir des joueurs, en fait, ceux qui avaient envie de tenter l'expérience, y aller. Ce n'était pas une obligation, si je me souviens bien. Et ça ne m'a pas vraiment marqué. On n'avait pas une vraie prépa mentale comme on peut l'entendre aujourd'hui ou comme ça se développe. Je n'ai pas trop ce souvenir-là.

  • Speaker #0

    OK. On voit que c'est quelque chose qui est quand même assez récent. Même dans les clubs, on en parlera après.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Parce que vous avez la chance au BO d'avoir une préparatrice mentale intégrée au club.

  • Speaker #1

    Exactement, oui.

  • Speaker #0

    Et du coup, tiens, parce que je pense que tous ceux qui connaissent le rugby ont fait la différence qu'il y a dans la dimension physique entre le 7 et le 15. D'ailleurs, toi, comment tu as connu ces changements-là ? Comment tu as appréhendé ces changements-là quand tu es passé du 15 au 7 et après du 7 au 15 ? Mais est-ce que tu dirais aussi qu'il y a dans la dimension mentale, il y a des choses qui diffèrent, etc. ? Dans la préparation,

  • Speaker #1

    par exemple ? Oui, tu as beaucoup de choses qui diffèrent. Physiquement, déjà, rapidement, d'un point de vue prépa physique, c'est de notoriété. C'est hyper dur et hyper exigeant de rugby à 7. Quand je suis parti, moi, j'ai perdu 10 kilos. J'étais à plus de 90 kg et quand je quitte le 7, je suis à 79 et demi après les JO. Mais bon, je n'avais jamais été aussi performant. Physiquement, j'étais au top.

  • Speaker #0

    Je me rappelle.

  • Speaker #1

    C'était bien. Mais après, pour rebondir plus d'un point de vue mental, c'est aussi complètement différent parce que tes échéances ne sont pas les mêmes et ta préparation n'est pas la même. Dans une saison de rugby A15, on le dit souvent, c'est un marathon. C'est-à-dire que tous les week-ends, tu as des matchs, tu as des objectifs, tu es toujours sous pression constamment. Donc tu as la pression forcément du résultat final, donc d'être champion, d'être dans les 6, de te maintenir, tu as toujours cette pression-là. Mais aussi chaque week-end, tu as la pression et du week-end. Et entre chaque week-end, on s'organise sous forme de blocs au rugby, donc souvent des blocs de 5 matchs, 6 matchs, 8 matchs, ça dépend des calendriers. Tu vois, tu as cette pression-là. Donc en fait, tu es sous forme de cycle. Donc tu as ton cycle principal qui te met sous pression toute l'année, tu as ton cycle moyen avec tes blocs, et tu as ton cycle à court terme qui est... ton week-end, tu vois. Donc ça, il faut l'appréhender. Alors qu'au rugby à 7, c'est différent. Ça marche sous forme d'étape. Donc aujourd'hui, je ne sais pas si ça s'organise exactement pareil, mais nous, en gros, c'était tous les mois, tous les mois et demi, tu avais une étape. Donc en fait, tu devais performer à cet instant T. Et tu avais le temps sur un mois vraiment de te préparer, d'appréhender. Je trouve que d'un point de vue mental, ce n'est pas la même. Et après, pareil, même le jour J, Match de rugby à 15 et 80 minutes, il faut être prêt. Si tu joues le samedi, le samedi à 15 heures, il faut que tu sois au top. Tu as deux heures à tenir. Le rugby à 7, c'est encore différent parce que tu es sur des week-ends, c'est sur deux ou trois jours. Tu enchaînes plusieurs matchs dans la journée. Tu as cette phase d'échauffement, cette phase de match, cette phase de décompensation où tu relâches avant de te reconcentrer. Si tu veux, on reviendra dessus. Mais oui, la façon d'appréhender les matchs et le championnat est complètement différente.

  • Speaker #0

    il y avait Je connais un peu les deux, j'ai fait un petit peu de set aussi. J'ai pu jouer à 15 mois, comme tu sais. Mais c'est vrai que cette phase de set là, auquel je m'intéresse pas mal, parce que j'interviens dans une association de rugby à 7 aussi. Et c'est vrai que la dimension mentale du 7, elle est aussi particulière. Parce qu'il y a cette phase, comme tu dis, où tu dois être hyper concentré, t'as un match, comme tu dis, tu dois relâcher derrière la pression. Même, par exemple, pour rugby à 7, tu peux perdre... ton premier match, même deux matchs de poule et te retrouver comme ça arrivait pour l'équipe de France cette année. Je crois que c'est sur le tournoi de Hong Kong où ils perdent deux matchs de poule et ils se retrouvent quand même en finale du tournoi. En fait, tu dois émotionnellement, parlant je te dis, tu peux passer d'une défaite à une victoire dans la même année.

  • Speaker #1

    Oui, ça fait partie des caractéristiques. Comme tu dis, au rugby A15, tu perds le week-end, tu as toute la semaine ou... où tu prépares le prochain match pour te rattraper, machin. Là, au rugby à 7, tu perds, comme tu dis, le matin. Dans deux heures, il faut que tu aies switché, tu passes à autre chose et tu as un match à gagner, tu vois. Tu n'as pas vraiment le temps d'avoir des états d'âme ou autre. Il faut arriver à vite compartimenter ton esprit par rapport à ça. Et bon, ça s'est passé, je ne peux plus rien faire dessus. Prochaine étape, quoi. Ça, c'est vrai que le rugby à 7, c'est très différent à ce niveau-là. Et c'est souvent la remarque que font les joueurs qui arrivent du... Je me souviens, enfin, de me l'avoir faite. Et surtout quand on a accueilli pas mal de joueurs de 15 avant la prépa des JO, on a eu beaucoup. Et c'était la remarque qu'ils faisaient, c'était de dire, enchaîner les matchs c'est hyper dur. Et surtout, par exemple, tu enchaînes trois matchs le samedi, à la limite tu arrives et c'est redémarrer le dimanche. Tu as l'habitude d'avoir du repos après avoir fait des années à 15, d'avoir fait un gros effort le samedi, tu as l'habitude d'avoir ton dimanche de repos, ton corps... se régénèrent et compagnie là, il faut que tu rechausses les grands bons. Et les matchs que tu vas jouer sont normalement encore plus durs que ceux que tu as joué le samedi avec les phases finales. Ouais, donc ça aussi, c'est compliqué à appréhender.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, par rapport à ça, est ce que vous n'aviez pas de prépa mental à l'époque ? Mais est ce que du coup, au niveau du staff, ils vont vous accompagner un peu là dessus pour switcher ? Est ce qu'il y avait des choses qui étaient mises en place ou ?

  • Speaker #1

    Après, ça se faisait un peu, je crois. Je parle de mon expérience dix dizaines d'années. Peut-être qu'aujourd'hui, ça a complètement changé, mais je te donne ce que moi, j'ai vécu. Il y a dix ans, ça se faisait indirectement, je pense, par la prépa physique. C'est-à-dire qu'on avait une sorte de protocole, on sortait du match, on avait notre débrief avec le coach pendant cinq minutes, ça, ça, ça, passer à autre chose. Et ensuite, t'enchaînais à une sorte de protocole où t'allais dans les bains froids, tu te douchais, t'allais direct manger parce qu'il fallait que t'aies ton apport en nutriments à ce moment-là. Tu savais ce que tu mangeais, c'était protocolisé. Et après, souvent, soit tu te posais au calme dans un endroit un peu sans trop de bruit, donc au vestiaire ou autre, ou tu avais des salles de sieste même. C'est un truc dans les stades où tu vois les équipes, tu peux dormir à côté d'un autre mec d'une autre équipe. C'est marrant d'ailleurs. Mais souvent, c'était ça. Donc, discours du coach, récup, nutrition, et après, salle de repos, tu vois. Et pendant ça, ça te prend quoi ? Une heure, une heure et demie, tu vois, où vraiment tu es cadré. Je pense que ça te permet de... d'absorber ta fin de match, de descendre en termes d'émotion et d'intensité, de reposer. Et en fait, quand tu sors de ta sieste ou ta salle de repos, après, tu repars sur la préparation du prochain match. Donc souvent, nous, on prenait les iPads ou trucs, on analysait le dernier match de l'équipe qu'on allait affronter ensuite. Donc ça commençait à te mettre un peu dedans, dans le bain du... de ce que tu vas jouer. Et après, doucement, tu commences à te réchauffer, tu te remets un peu en route, tu repasses au vestiaire. Tu sais, tu vois, après, le principe d'échauffement, on avait un timing, je sais pas... 16h15 tout le monde au vestiaire, 16h25 tout le monde dehors, et du coup tu suis ça et donc indirectement je pense que mentalement... Le fait d'avoir ce protocole physique et de récup, en quelque sorte, je pense que ça te conditionne à avoir ces phases de haute intensité d'éveil, au contraire de re-rentrer dans ta bulle. Je pense qu'après, les joueurs, on se le faisait entre nous, c'était perso. Je ne sais pas s'ils l'ont fait aujourd'hui, mais ça peut être intéressant d'avoir justement quelqu'un qui est en mode prépa mental et qui t'appuie là-dessus et qui te donne les bonnes orientations. J'imagine qu'il y a plein de pistes.

  • Speaker #0

    Ce serait intéressant que dans ce podcast, ça fasse intervenir... Quelqu'un qui en ce moment, on fera ça.

  • Speaker #1

    Je connais un peu Paulin, Riva, le capitaine de l'équipe de France, médaille olympique et tout. On les proposera de venir dans le podcast.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant. Super intéressant. En plus, avoir son retour par rapport après au JO et tout.

  • Speaker #1

    Clairement. Et puis, ça a dû pas mal évoluer. En plus, ils ont dû pousser. Quand tu fais un prix olympique, tu as vu, ils ont dû pousser les trucs à fond. Nous, on était les précurseurs, mais eux, ils ont fait quelque chose d'incroyable.

  • Speaker #0

    et d'ailleurs tu dirais que cette habileté de switcher Parce que mine de rien, même si tu ne la conscientises pas quand tu es dedans et tout, mais tu la développes, j'imagine, du coup, quand tu es au set. Est-ce que tu dirais que ça t'a pu te servir, par exemple, dans le 15, quand tu es revenu au 15 ou pas du tout ? Ou tu ne l'as pas du tout conscientisé ?

  • Speaker #1

    Très honnêtement, je ne l'ai pas conscientisé. Et je pense que j'ai aussi un peu, comment dire, j'en ai peut-être un peu payé les frais plus tard, tu vois. Et notamment, tu l'as évoqué un peu au début, la charge de travail et un peu la charge mentale que tu peux avoir dans une saison. Ouais. Parce que c'est plus sur le côté avoir le temps de préparer un événement. Je te disais, on jouait tous les mois, tous les mois et demi. Donc, tu avais une phase où il fallait être performant là. Tu avais une phase où tu retravaillais physiquement, où tu pouvais te reposer. Les cycles étaient plus fluctuants. Alors que rugby à 15, moi, quand je suis retourné, surtout avec la Rochère en top 14, il fallait que tous les week-ends, tu gagnes tout. Donc, au début, tu te lances à fond dedans. D'ailleurs, personnellement, moi, ça se passait hyper bien. Et puis, à un moment, je pense que j'ai eu le coup de mou, tu vois, de te retirer sur la corde. C'était sorti des JO, donc... Je surfais sur la vague de la prépa physique, de la haute intensité, j'étais au top. Mais arrivé au début de l'hiver et compagnie, j'ai commencé à un peu moins jouer, je pense être un peu moins performant. Et surtout mentalement, je pense que j'avais brûlé toutes mes cartouches. Et je pense que c'est ça aussi qui m'a un peu fait perdre du temps de jeu sur ces moments-là. Est-ce que j'ai bien géré ma gestion physique, émotionnelle, tout ça ? À côté, moi je fais un parcours de... universitaire pour devenir kiné, donc à côté j'avais des cours. Et est-ce que j'ai bien réussi à m'organiser pour faire mes études, faire le rugby, avoir aussi une vie privée à côté, pas des choses de fou, mais juste avoir du temps pour soi, profiter de sa famille, ses amis et tout. Et ça, c'est vraiment pas évident. Je pense que j'ai peut-être pas su le gérer de manière optimum à ma sortie du CET, parce que j'avais cette expérience à CET, ça faisait quatre ans que j'en faisais, donc j'étais bien organisé sur comment vivre, mes périodes de travail, et voir ma routine. Et à 15, je pense que quand je suis arrivé, je n'ai pas géré cet aspect-là. Tu es un peu perdu.

  • Speaker #0

    Oui. C'est intéressant que tu me parles de la charge mentale. J'ai écouté un podcast dernièrement là-dessus aussi, où en fait, c'est hyper dur la charge mentale, notamment par exemple pour les staffs à quantifier. Parce que ce n'est pas quantifiable. Mais les staffs y sont de plus en plus attentifs parce qu'on parle beaucoup dans le sport de haut niveau et dans le rugby de haut niveau de charge physique. où ça, c'est quantifiable, tu vois, on sait avec les GPS combien de temps on court, en quelle quantité, à quel kilomètre heure, etc. Et la charge mentale, c'est un truc qui est... Comme tu dis, en plus, toi, tu as une vie bien remplie, puisque tu as des études de kiné à côté, donc effectivement, c'est comment tu gères ça et tout. Je pense que de plus en plus de staff, ils sont attentifs, mais c'est intéressant que tu l'abordes, parce que... Comme tu dis, en plus, je pense qu'il y a une différence là-dessus, sur le 7 et le 15, où la charge mentale est très forte, je pense, les périodes de tournois.

  • Speaker #1

    Absolument, oui.

  • Speaker #0

    Mais par contre, ces périodes, on va dire, où tu peux relâcher, préparer l'échéance, etc. Et c'est vrai que moi, ayant vécu aussi beaucoup plus le 15, la charge mentale d'enchaîner les matchs, quand tu fais des saisons où tu enchaînes beaucoup, en fait, tu ne te sors jamais un peu de cette pression d'aller à la victoire, etc. surtout que On a eu la chance, on va pas s'en plaindre, mais d'être dans un club hyper ambitieux, je pense que la Rochelle, soit en Pro D2, soit en Top 14, a toujours été un peu ambitieux.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et avec un public énorme et tout, mais il y a toute cette charge, je pense, émotionnelle du résultat qui, quand tu la gères pas, quand tu sais pas vraiment encore, tu te connais pas assez, comment te régénérer, etc.

  • Speaker #1

    Moi, je te rejoins complètement sur ce que tu dis. L'aspect physique dans le rugby est hyper quantifié maintenant, comme tu dis. On a les GPS, on remplit des RPE, c'est-à-dire que tout. quasiment tous les jours. Le matin, déjà, tu remplis ce qu'on appelle souvent un wellness dans les clubs. Enfin, chaque club a son nom. Tu remplis en gros ton état de forme, comment tu te sens, si t'as bien dormi, si t'as des courbatures, si ça. Enfin, chacun met son truc. Tu remplis aussi ce qu'on appelle les RPE. C'est en gros comment t'as vécu ta séance la journée. Et ça leur permet un peu de doser. Mais on reste sur le physique, tu vois, sur l'intensité de ta séance, comment tu le vois. Donc ça, c'est pour gérer. Et les clubs ont fait des efforts incroyables depuis, j'imagine, le professionnalisme là-dessus, tu vois, on est hyper cadré. Et comme tu dis, le côté mental et charge mentale... Les clubs sont de plus en plus attentifs. C'est un des derniers axes de performance qu'on peut encore pousser au maximum. Ce qui est encore plus dur, c'est la manière de le quantifier. C'est très dur. C'est encore plus dur que la personne concernée. Le joueur a du mal à le quantifier. C'est très rare de conscientiser le moment et de se dire que je suis dans le dur. physiquement je suis bien mes tests sont bons je pousse autant que d'habitude à la muscu je vais aussi vite mais je comprends pas je sais pas il y a un truc qui va pas j'ai plus envie ça m'est arrivé de discuter avec un pote qui disait franchement tout va bien dans ma vie j'ai plus la motivation j'ai plus l'envie et du coup il a bossé aussi en prépa mental et compagnie et ça lui est revenu mais c'est dur quand toi même t'es pas conscient de ce côté là et en fait on s'en rend compte plus tard je trouve Après, après plusieurs mois ou plusieurs années, on se dit « Ah ouais, mais en fait, à ce moment-là, j'avais l'impression d'être bien, mais... » Comment dire ? T'es pas tout blanc ou tout noir. Il y a des zones grises, c'est hyper ambigu. Mais je pense qu'il y a vraiment ce côté-là à pousser et arriver à... Et combien de joueurs, tu vois, qui sont hyper performants une saison, ou prometteurs, ou des mecs qui ont toujours été à un certain niveau, et tu sais pas, d'un coup, ils passent à travers, ils ont un moment blanc et tout. physiquement tout va bien dans leur vie après parce que tu peux avoir des problèmes perso ça arrive aussi tu vois dans leur vie tout va bien et qu'est ce qui se passe tu vois je pense que c'est intéressant de bosser là dessus je suis complètement d'accord avec ce que tu dis je pense que d'ailleurs les staffs commencent un peu à s'intéresser à ça et comprennent

  • Speaker #0

    qu'en plus c'est très individuel donc qui commence à s'intéresser aux individus à essayer de de comprendre ce qui joue aussi, parce que, comme tu dis, même la vie perso rentre dans la charge mentale. Clairement,

  • Speaker #1

    c'est dur, il peut y avoir plein de choses différentes.

  • Speaker #0

    Le problème de réussir à conscientiser, c'est que j'ai l'impression qu'on n'est pas formé, mais éduqué à ça. Et la prépa mentale peut permettre d'éduquer un peu à tout ça. Comme tu disais, tu parlais de motivation pour ton ami. Moi, je le vois dans mes accompagnements. La motivation, c'est un des premiers trucs sur lesquels je bosse. et j'ai dû que... les mecs que j'accompagne, parce que quand tu ne sais pas comment ça fonctionne la motivation et comment tu peux réussir à t'en donner, c'est hyper compliqué. Et d'ailleurs, pour rebondir un peu sur ce que tu viens de me dire, tu disais qu'il y a des moments où tu t'en rends compte après. Est-ce que tu as eu l'impression dans ta carrière qu'il y a eu des moments comme ça où tu t'es rendu compte que la charge mentale avait été élevée ? Tu m'as parlé un peu de la rochelle, mais est-ce qu'elle est élevée ?

  • Speaker #1

    Oui, clairement. Comme je te dis... Moi, c'est surtout aussi par rapport à mes études à côté, le fait d'être joueur pro et de faire des études quand même assez exigeantes en termes de travail. Parce que kiné, il faut que tu manipules, tu as des connaissances à savoir sur le corps humain et la bio. Enfin bref, tu as du travail perso à faire. Et en fait, des fois, c'est aussi ambivalent parce que tu as un côté où ça te permet de te sortir de ton quotidien. Donc, c'est bénéfique pour toi. Par exemple, il y a des moments où le rugby, ça allait moins bien, où tu es un peu de lassitude ou autre, je ne sais pas. Le fait d'avoir des études à côté, c'est cool parce que ça te sort un peu de ça. Et du coup, mentalement, ça te fait du bien. C'est une bouffée d'oxygène. Tu vois d'autres personnes, tu travailles d'autres sujets. C'est intéressant. Mais à des moments, c'est comme je disais que c'était ambivalent. À d'autres moments, c'est une pression en plus. Et notamment sur, par exemple, période d'examen, on va dire vers fin décembre, tu as tes examens. Donc, tu buches, tu bosses plus. Fin décembre, ça correspond aussi un peu avec la saison. Il commence à ne pas faire beau. Les jours se couchent tôt. Les terrains sont boueux. Ce n'est pas du rude. Moi qui joue trois querelles, ce n'est pas...

  • Speaker #0

    C'est un des moments que tu préfères.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    En tant qu'associatif.

  • Speaker #1

    On se comprend. Ce que je veux te dire, c'est que des fois, c'est une charge en plus. Tu sais que dans ces moments-là, tu es indirectement moins performant aussi. Donc, c'est très dur à évaluer. Et je pense que des fois, tu vois, le fait d'avoir conscience de ça, donc de travailler en prépa mental et de pouvoir conscientiser toutes ces choses, les sectoriser aussi, savoir un peu sous forme de curseur, où est-ce que je peux plus appuyer, où est-ce que là, je dois un peu lâcher et tout. Des fois, je pense qu'il ne faut pas grand-chose, juste que quelqu'un te l'explique ou te l'emmène, et je pense que ça peut te faire beaucoup de bien. Donc ça, c'est un truc hyper intéressant. Et je voulais rebondir tant qu'on discute. Tu parles de la prépa mentale sur les joueurs, en indiv. Mais je crois que c'est aussi très intéressant en collectif. Nous, je t'en parle par notre expérience, à Biarritz, l'équipe, on a une prépa mentale. On en parlait au début avec le set, je n'ai pas grandi avec ça, je ne connais pas trop. Après, je suis assez ouvert à la connaître et tout. On a une prépa mentale et je trouve ça vachement intéressant parce qu'elle bosse individuellement avec les joueurs qui veulent, on peut aller la voir. mais elles bossent aussi collectivement avec le groupe ou l'équipe et tu dois mieux savoir que moi parce que je connais pas très bien un préparemental mais du coup t'as d'autres aspects je pense sur un collectif aussi à gérer, tu vois tes côtés leader, tes côtés je sais pas après tu rentreras peut-être plus dans tes détails dans d'autres podcasts ou autres mais je trouve que c'est une voie aussi de la préparementale qui est hyper intéressante, tu vois nous on a connu une saison assez particulière où tout le début de saison on trustait les premières places on fait une super saison, tout le monde nous encourage c'est cool, c'est bien, machin ... Et après, la période que je t'ai dit, tu vois, décembre, Noël et tout, on s'enchaîne sept matchs d'affilée, on joue le maintien, ça devient compliqué. Et tu vois, je connais un paquet de clubs où ça peut exploser. Enfin, tu vois, c'était vite à reprocher des trucs les uns aux autres, à tirer sur le staff, à tirer sur les bureaux. Enfin, tu sais, tout le monde se rejette la faute quand ça ne marche pas. Tu sais comment c'est. Et tu vois, je trouve que le fait d'avoir fait ce travail de prépa mental, après, elle n'a pas révolutionné le truc, tu vois. C'est intéressant, je trouve, cet apport-là, comment tu peux gérer. Et l'équipe, tu vois, on est resté soudé, on s'est maintenu, on a retrouvé la victoire, tu vois, et en s'appuyant, je pense, sur des choses que tu vas expliquer peut-être dans d'autres podcasts ou autres. Parce que je n'ai pas le secret, mais je trouve ça bien, tu vois.

  • Speaker #0

    Je pense que, tu sais, même certains prépares mentales, on n'a pas tous la recette miracle, mais effectivement, juste des fois mettre un peu de lumière sur certains ingrédients, ça permet de... de garder une cohérence et c'est vachement étudié dernièrement notamment dans le rugby qui est un peu un sport précurseur pour ça et d'ailleurs en salut à la prépa mentale de Yannick qui est Agathe que tu m'as permis en plus d'ailleurs le fait qu'on soit amis de la rencontrer et c'est une personne super intéressante et d'ailleurs je pense que j'inviterais à venir témoigner un peu sur les dynamiques collectives c'est hyper intéressant comme tu dis Merci. le leadership, les choses comme ça. Et ça serait intéressant de l'interroger un peu du travail qu'elle a fait avec le staff. Que c'est ça, sur la DeanMainCollective, tu m'avais dit qu'elle intervient un peu auprès de vous, ou elle vous éduque rapidement, mais en fait, c'est surtout qu'elle intervient auprès du staff pour le...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, exactement. En fait, en tant que joueur perso, tu peux aller la voir, toi, si tu veux travailler en PM. Et après, non, oui, elle intervient plus au niveau du staff. En fait, son message, on l'a directement, nous les joueurs. mais elle passe aussi à travers le staff. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis elle a ce côté un peu tampon où elle n'est pas là pour répéter des choses au staff et inversement, tu vois, elle n'est pas là pour faire passer les messages du staff, mais plus, comme tu dis, je pense, faire une mise en lumière et montrer comment on peut s'appuyer sur certaines méthodes ou stratégies.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense des fois au staff.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'imagine.

  • Speaker #0

    Quand on est dans des dynamiques de défaite ou même de victoire, ça s'enchaîne vite, comme tu dis, en plus, c'est une saison à 15. Et du pouvoir faire prendre du recul sur certains aspects au staff, c'est hyper important.

  • Speaker #1

    Oui, sur le staff et surtout, on a travaillé sur l'équipe, comment on voulait être perçus, quels étaient pour nous nos points forts, nos points faibles. Et aussi, on en a parlé avant, toi et moi, comment tu veux t'approprier ton équipe, comment tu veux t'approprier un projet de jeu, des choses comme ça. Comment collectivement, et ça permet à chaque individu de se raccrocher à un groupe, tu vas dire tu fais partie de cette... cette entité, comment tu vois cette entité ? Et c'est marrant aussi d'avoir l'avis de tous les joueurs sur comment ils voient l'équipe. Et des fois, juste de mettre en lumière, nous on se voit plus comme une équipe hyper forte en défense, une équipe capable de marquer n'importe où. Je te dis des exemples, c'est pas ce qu'on s'est dit, mais est-ce que ça te permet pas de te raccrocher, d'identifier à ça et de mentalement déjà de basculer là-dessus ?

  • Speaker #0

    Et quand c'est plus dur de pouvoir t'appuyer là-dessus. Clairement. Intéressant. Pour continuer un peu sur le sujet de tout ce qui est charge mentale et tout, est-ce que toi, tu vois l'expérience que tu as maintenant, on va dire que tu es plus sur la fin que le début.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas pourquoi je suis dit ça.

  • Speaker #0

    Mais je te souhaite de continuer encore pendant dix années s'il faut. Tu as identifié par exemple, qu'est-ce que tu avais dedans parfois pour te régénérer un peu mentalement ? Qu'est-ce qui te fait te relaxer ? Est-ce que tu vas te promener ?

  • Speaker #1

    Moi, comme je te disais, mes études, pour moi, ça me fait souvent du bien. C'est-à-dire de voir autre chose que du rugby.

  • Speaker #0

    Une activité annexe.

  • Speaker #1

    Oui, une activité annexe. Je sais qu'il y en a, je ne sais pas, ça peut être le surf, d'autres trucs. Moi, j'aime bien travailler là-dessus, réfléchir aussi à l'après-carrière. Parce qu'indirectement, c'est une pression que le joueur a toujours au-dessus de sa tête. On parle des matchs et compagnie, mais tu as aussi le côté après carrière. Donc ça, ça fait du bien aussi. Ça me rassure de préparer mes études, de me dire quand ça va s'arrêter, Steve, tu as un truc qui te plaît, dans lequel tu vas bosser, tu t'épanouis. C'est hyper intéressant parce que l'après carrière, tu peux en parler. Et tous les mecs avec qui je vais, vu qu'on est vieux maintenant, il y en a pas mal qui ont arrêté. Ce n'est pas forcément évident à appréhender aussi. Je pense qu'il faut le préparer. Et qu'est-ce qui peut faire du bien aussi ? Après, forcément, du temps perso, famille, amis, ça, c'est, je pense, une des bases du truc. Et la charge mentale aussi, c'est la blessure, tu vois. Par exemple, moi, d'avoir les études... J'ai été blessé il y a deux ans à une épaule, tu vois, qui m'a éloigné pas mal les terrains, l'opération classique, bon, la butée, bref. Tu vois, d'avoir mes études à côté, c'était cool, parce que, OK, je venais faire ma rééduc, OK, mais au bout d'un moment, tu sais, un mois, deux mois, trois mois, quatrième mois, tu sais, c'est un... T'en as un peu, excusez les termes, mais plein le cul, tu vois, de l'équiné, le truc. Et tu vois, de voir autre chose, pour moi, c'est que mon point de vue, de faire autre chose, ça me faisait du bien de foutre, tu vois. Et de sortir aussi du contexte rugby, tu fais que du rugby, t'es rugbyman, t'es toujours cantonné à ça aussi. Moi, ça me faisait du bien.

  • Speaker #0

    Ouais, je pense que pour beaucoup aussi, j'ai été formé en plus, moi, tu sais, dans l'accompagnement mental du sportif blessé. Ouais. Et un des premiers... Le premier truc qu'on nous enseigne, c'est ça, c'est de créer un projet pour le sportif blessé qui puisse aller faire des activités qui le sortent un peu de son identité, uniquement en rugbyman ou s'il fait un autre sport. Parce qu'en fait, quand tu as un peu la tête dans le guidon, on ne se rend pas compte, mais on vit beaucoup à travers cette identité-là. Et quand on n'a pas développé tous les pans de sa vie, effectivement, d'avoir des activités autres qui font aussi ton identité, ça permet de... De mieux traverser la blessure et mieux accepter la blessure surtout.

  • Speaker #1

    Ok, je comprends.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant que tu m'aies parlé de l'après-carrière parce que je voulais que ça soit un peu ma question bonus de la fin et puis on approche un peu de la fin. Et en fait, je voulais te demander, toi, comment tu... Parce que je te souhaite encore plein de bonnes années, Steve, mais on approche plutôt de la fin, qu'on soit réaliste. Et du coup, comment toi tu l'as préparé ? Comment tu l'envisages ? Est-ce que tu as déjà un plan bien établi ? Merci.

  • Speaker #1

    Alors, préparer, comme je te disais, avec mes études, oui. J'essaye d'anticiper au maximum. Toute la période où j'ai été joueur, j'ai tout le temps fait des études. En ce moment, c'est kiné, mais j'ai eu d'autres parcours avant où j'ai toujours essayé d'optimiser mon temps libre pour préparer mon après-carrière, parce que je savais que ça pouvait aussi s'arrêter un peu à tout moment. Et j'appréhende un peu, parce que ça me fait peur d'arrêter, ça me fait peur d'un peu de perdre... Ça fait quasiment 20 ans que je fais ça, depuis nos 15 ans, en gros. où tu commences à espérer être pro, rentrer dans un centre de formation, de 15 jusqu'à 35 maintenant, c'est 20 ans de ta vie qui vont s'arrêter. Et malgré le fait de l'avoir préparé, ça fait toujours un peu peur. J'ai un peu d'anxiété par rapport à ça. Et ce qui me rassure et me rassure pas, c'est que t'as eu cette expérience, tu en fais partie. J'ai eu pas mal de potes rugbyman qui ont arrêté du coup. Et de voir certains qui s'épanouissent énormément aujourd'hui, qui, entre guillemets, ne regrettent pas leur fin de carrière, qui sont pleinement investis dans leur nouvelle vie. Et j'en connais pas mal qui ont un peu tourné, qui ont fait des dépressions, qui se sont cherchés et qui n'ont jamais trop réussi à sortir de ce cadre de qui ils étaient, c'est-à-dire tel rugbyman, avec beaucoup ou peu de succès, peu importe, mais tu vois, d'être cette identité rugby et que tu n'arrives pas à retrouver derrière. Et ce qui est dur, je pense, quand tu arrêtes, c'est aussi le côté de... Tu sais ce que tu faisais. Pour moi, ça fait 20 ans que je sais, en fait... Comment ma vie va être régulée si tu veux ? Je sais que je vais avoir une saison, que j'aurai des mini-objectifs, que j'aurai des blocs, des semaines, même des journées, des après-midi, des matins. En fait, tout est cadré. Et puis, tu as un staff, tu as un club, tu as tout ça qui est autour de toi qui te dicte un peu, qui te donne la direction dans laquelle tu dois aller. Donc, même si c'est dur, c'est quand même assez facile dans un sens où tu es très guidé. Tu peux te laisser porter un petit peu. Tu vois, ta vie, elle est cadrée. Tu ne sais pas si tu vas avoir des bons résultats, si tu vas être bon ou pas, mais tu sais comment, entre guillemets, ça va se passer. Et quand tu arrêtes le rugby, c'est toi qui te mets... Après, c'est à toi de te guider dans la vie, tu vois, et c'est ça qui peut faire peur aussi. C'est à toi de te dire là oui, là non, de te fixer tes objectifs à long, moyen terme. Court terme, pardon. C'est propre à chacun, chacun est capable de le faire, pas le faire. Chacun voit son bonheur ou sa façon de vivre aussi, je pense, après. Mais ouais, c'est dur quand t'as fonctionné pendant 20 ans comme ça, de rentrer dans un nouveau mode de vie. Et ce qui est d'autant plus dur, c'est que tu peux pas faire marche arrière, tu vois. En fait, ce que je trouve dur dans la précarrière, c'est que c'est pas quelque chose que tu peux pas revenir dessus. À part si t'arrêtes jeune, enfin tu vois, un cas très particulier. Mais je veux dire, demain je suis boulanger, ça me saoule, je veux faire un autre métier, je décide, je sais pas moi, d'être commercial, je suis commercial, ça me plaît pas, bon bah je retourne boulanger, tu vois. C'est pas un truc définitif. Le rugby, quand t'arrives à un certain âge, tu le sais dès le début, ça fait partie du jeu. Quand t'arrêtes, t'arrêtes quoi, tu peux toujours rester dedans, tu peux faire coach, tu peux faire prépa physique, même kiné par exemple, ce que tu veux tu vois. Mais ce poste là, tu sais que tu le feras plus quoi, tu seras plus joueur. Donc c'est un deuil à faire. C'est juste ce côté là qui me fait peur, pas trop le côté de la suite parce que j'essaye de le préparer au mieux. Mais je pense que c'est un endroit où t'as besoin d'être accompagné. Alors est-ce que c'est de la prépa mentale, de la santé mentale, je sais pas, je pense que ça se rejoint ainsi tu vois. Et je pense que ça peut être pertinent d'avoir un soutien en PM là-dessus.

  • Speaker #0

    Ouais. Tu soulèves un truc hyper intéressant. Pas mal de choses dans ce que tu viens de dire. Ce que je retiens, c'est qu'effectivement, il y a un deuil à faire. Moi, j'ai dû faire aussi ce deuil-là. Et je me suis même rendu compte que je l'avais eu du mal à le faire quand j'ai fait mes études de PM, où tu fais une grosse introspection sur toi, parce que tu as un culte des choses, parce que tu vas coacher des gens, donc tu fais aussi un travail sur toi. Et je me suis rendu compte que ça n'avait pas été si facile que ça pour moi. Maintenant, ça y est, je pense qu'il est fait. Et puis parce que je me régale dans cette nouvelle activité de préparateur mental. Mais effectivement, c'est des choses où on est entre la préparation mentale et aussi la santé mentale. De toute façon, les deux se rejoignent principalement. Mais d'ailleurs, par rapport à ça, je sais que dans les clubs pros, en tout cas, il me semble qu'il a dû passer au Biarritz Olympique. Raphaël Poulain, il vient sensibiliser un peu là-dessus sur la santé mentale. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Nous, on l'a vu au club. Je crois qu'il fait la tournée des clubs. Lui, il parle bien de ça. Dans sa transmission, il te démontre que lui, il n'a pas su faire le deuil de cette personnalité du rugby. Le rugby lui a donné beaucoup d'un coup. Il s'était, comme il dit, créé une image. Superman, c'est un peu la métaphore qu'il prend.

  • Speaker #0

    cette image et il n'a pas réussi à s'en défaire ou à trouver autre chose derrière qui arrive à lui maintenir ce comment dire ce mental ce moral quoi non pour même dire tu vois moi je le vois à travers des exemples qu'on approche ou loin de nous je pense que la dépression tu vois faut pas que ça soit tabou et beaucoup vivent des moments de dépression tu vois après après alors sur la sur l'après carrière sur la transition en tout cas tout à fait les langues se délit là dessus on entend de plus en plus parler

  • Speaker #1

    Je pense que c'est encore de plus en plus vrai avec l'arrivée du rugby pro. Avant, en 90, les mecs, ils bossaient toujours un peu à côté. Ils étaient quand même pros, mais il y avait ce côté-là où ça allait très vite. Là, aujourd'hui, on est pris de plus en plus loin. La sélection se fait hyper jeune, 14-15 ans, même peut-être avant, je ne sais pas. Tu es vite dans des centres de formation, tu es vite dans une bulle rugby. Tu peux être très vite aussi élevé. Il suffit que tu fasses des bons matchs, tu joues en première, tu peux avoir des sélections ou autre. Ça va très vite dans un sens et dans l'autre. Et des fois, le retour à la réalité, il est dur, tu vois. Ce qu'on appelle, nous, la vraie vie. Après, je pense que tu peux la prendre dans la gueule. C'est pas évident,

  • Speaker #0

    quoi. Tu soulèves un truc intéressant, en parlant d'avant, etc. C'est que je pense qu'avant, du coup, vu qu'il y avait moins de professionnalisme, les différents pans de leur identité, ils étaient travaillés, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    pas consciemment, mais ils avaient un travail à côté, etc. Et nous, on a vécu le professionnalisme, et le professionnalisme, tu développes vachement ton identité à travers ton activité de rugbyman, et du coup, quand t'as pas travaillé les uns à côté, ça peut être hyper violent. Et d'ailleurs, je passe même un message, ça peut être même violent quand on n'est pas professionnel. Dans le rugby amateur, le mec qui arrête sa carrière parce qu'il a connu le rugby depuis qu'il est jeune, tous les week-ends, les matchs, etc. Il y en a qui c'est aussi dur de devoir arrêter ça.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, je te posais la question... L'APM en général, ta santé mentale, on parle du monde pro, du rugby pro, du rugby amateur, je te rejoins complètement. Moi j'ai des potes qui m'attendent 35 ans, ils doivent arrêter demain et ils sont dégoûtés. Là on en arrive en plus au moment des fins de saison, j'ai des potes qui le vivent très mal et du coup ma question, je viens pardon ? C'est assez transversal aussi, tu peux le faire par rapport à le monde pro, d'autres métiers, un commercial par exemple qui est un peu moins bien, qui n'arrive pas trop à vendre, ou je pense qu'il y a d'autres métiers hors du sport aussi, où tu es limité dans le temps peut-être, où tu as des contraintes que tu ne peux pas te fixer toi-même.

  • Speaker #0

    En fait, la préparation mentale, c'est ce qu'on appelle de l'optimisation mentale, et effectivement, c'est très utilisé, de plus en plus utilisé dans le sport de haut niveau. parce qu'il y a de l'enjeu, de la pression, etc. Mais on se rend compte qu'on peut faire des parallèles avec le monde professionnel où certains managers vivent une pression similaire. Et du coup, les outils utilisés pour les sportifs de haut niveau peuvent être largement transférables à des carrières plus classiques. Et d'ailleurs, moi, je serais ravi d'accompagner aussi des gens qui ne sont pas forcément... que des rugbyman ou rugbywoman, mais des gens qui ont envie de découvrir la préparation mentale et qui ont des objectifs. Je vais te donner un exemple. Ça me fait penser à Enoch Stagg, qui a fait un super documentaire avec Monté-Déverest. Oui, j'ai entendu parler. Tu n'as pas regardé ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas eu le temps,

  • Speaker #0

    mais je vais en retour apparemment. C'est assez prenant. Et tu vois, typiquement, on voit toute la dimension mentale dans ce défi qui s'est lancé. Même si ce n'est pas un sportif de haut niveau, la préparation mentale aurait un... un rôle à jouer dans un sort de défi comme ça. Je pense aux personnes qui se lancent le défi de faire un marathon, maintenant aussi on voit ceux qui font de l'Irox, des choses comme ça. En fait, la préparation mentale, elle peut intervenir dans plein de pans de vie, et il ne faut surtout pas se gêner d'aller découvrir ce que la préparation mentale peut amener, et comment ça peut aider. Écoute Steve, c'était un super moment, je te remercie. de te prêter au jeu et d'être livré comme ça.

  • Speaker #1

    Merci à toi pour l'invitation. C'est plus une discussion vraiment qu'une... C'est plus un échange. Il n'y a rien de préparé. C'est sympa. Merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    C'était cool. C'était vraiment cool et ça permet aussi d'aller plus en profondeur sur certains sujets. Donc c'est cool. Petite question, bonus pour la fin. Je me garde toujours à la fin. Si tu devais me recommander une ou deux personnes à venir dans ce podcast, ce qui pourrait être intéressant pour moi de discuter avec.

  • Speaker #1

    Laisse-moi réfléchir une seconde. Je te cherche des mecs un peu particuliers ou des femmes.

  • Speaker #0

    Ou qui t'ont marqué ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai deux idées qui me viennent.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    super. Tu connais bien, tu as joué avec lui et il est assez connu dans le milieu rochelet.

  • Speaker #0

    Je crois que tu vas me parler.

  • Speaker #1

    On l'appelle le shérif de l'Atlantique.

  • Speaker #0

    Je vois très bien que c'est...

  • Speaker #1

    C'est Romain Sazy pour tout dire. C'est un mec qui est assez marquant. Dans un groupe, la Souto a été capitaine, c'est un peu une image forte de La Rochelle, c'est un emblématique. Je pense que c'est un mec qui est intéressant à interviewer aussi, sur sa rapport au groupe, au collectif. Il est souvent dans ce qu'on appelle les leaders de groupe. En plus, maintenant, je crois qu'il est devenu...

  • Speaker #0

    Il est manager des espoirs.

  • Speaker #1

    Il a changé de casquette, donc ça peut être intéressant d'interviewer aussi, savoir comment lui gérait sa prépa mentale ou la prépa mentale, et comment aujourd'hui, maintenant qu'il est de... L'autre côté, comment il gère ça ? Est-ce qu'il en prend compte ? Comment il voit ça ? Je pense que ça peut être intéressant.

  • Speaker #0

    Top,

  • Speaker #1

    salut ! Je t'invite à l'inviter.

  • Speaker #0

    J'avais l'idée aussi. Romain, il est marquant dans l'investisseur, donc effectivement, d'échanger avec lui, ça sera hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Et après, pour changer un peu du cadre joueur strict, il y a un nom qui revient récemment, je ne sais pas si tu en as entendu parler, avec le sacre de l'UBB. C'est Eric Blondeau. Il fait partie de mes connaissances en tant que charentais. Voilà, on se connaît. Et du coup, pour te situer, c'est le préparateur mental qui a aidé en gros l'UBB dans le sacre de la Coupe d'Europe.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Voilà,

  • Speaker #1

    il serait... Enfin, je ne connais pas exactement, interview-le là-dessus. Mais il a travaillé dans plein de secteurs différents, avec des entreprises, d'autres sportives, du sport individuel. Il a un parcours assez intéressant et atypique. C'est une personnalité vraiment intéressante à avoir le témoignage. Oui,

  • Speaker #0

    à discuter avec. Ça me parle, parce que j'en ai entendu parler récemment avec le sac de l'UBB, où j'ai vu des articles où il parle un peu du travail. Yannick Brue qui est venu le chercher. notamment après cette défaite en finale de top 14 là où il pense qu'il y avait un besoin il y avait un besoin en travail mental là dessus et je pense que ouais ça va être enrichissant parce qu'effectivement il a un parcours hyper enrichissant il a bossé avec des négociateurs du GIGN ou des choses comme ça donc non c'est super que tu me le proposes parce que c'est quelqu'un que j'aurais envie d'entendre et s'il peut témoigner dans ce podcast ça serait top

  • Speaker #1

    Mais écoute... En espérant que ce soit soit Romain, soit Eric, rien des deux pour ton épisode 2.

  • Speaker #0

    Ok, écoute, je vais les contacter. Et j'espère qu'il y a un des deux qui va répondre favorablement à l'invitation. Steve, top. Je te remercie.

  • Speaker #1

    C'est moi.

  • Speaker #0

    On peut te souhaiter quoi pour la suite ?

  • Speaker #1

    Une bonne dernière saison l'année prochaine.

  • Speaker #0

    La dernière, c'est sûr ?

  • Speaker #1

    On va voir. Après raccrocher le psychologique, il y a un travail de PM à faire sur l'arrêt de carrière.

  • Speaker #0

    On en parlera en micro.

  • Speaker #1

    Merci Arthur.

  • Speaker #0

    Bonne saison l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Merci. Ciao.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode d'Impact Mental. Si t'as envie de me faire un retour, de partager ton avis ou de poser une question, je lis tous vos messages et commentaires, ça me fait toujours plaisir. Je suis aussi dispo sur Instagram, tu peux me retrouver sur le compte arthur.cestaro.pm Et si le podcast t'a plu, pense à t'abonner, à activer la cloche pour ne pas rater le prochain épisode et à laisser un avis 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute. A très vite dans un nouvel épisode !

Description

Pour ce tout premier épisode d’Impact Mental, j’ai invité un ami de longue date et joueur du Biarritz Olympique : Steeve Barry.


Ensemble, on revient sur son parcours atypique, entre rugby à 7 et rugby à 15, entre rêve olympique et retour en Top 14.


On parle sans filtre de pression quotidienne, de décisions de carrière, d’équilibre fragile entre vie pro et perso, mais aussi de cette charge mentale dont on parle encore trop peu dans le rugby. Blessures, études de kiné, motivation, burn-out, switch émotionnel entre matchs… Rien n’est laissé de côté.


Tu découvriras comment Steeve a traversé des moments forts, parfois lourds à porter, et pourquoi la préparation mentale, individuelle ou collective, peut faire toute la différence, sur le terrain comme dans la vie.


Une discussion vraie, intime et utile à tous ceux qui veulent performer sans s’oublier.


Bonne écoute 🎧


Pour suivre Steeve Barry sur instagram


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Prêt à passer un cap mental ?

Je suis Arthur, ancien joueur du Stade Rochelais et préparateur mental.
Aujourd’hui, j’accompagne clubs, joueurs, staffs et passionnés de sport à performer sous pression, rebondir après une blessure, et construire une vraie force mentale.


Performances. Plaisir. Progrès.


Rejoins-moi ici :



🎬 Agence de podcast: Into The Wave Studio


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue dans Impact Mental, le podcast où tu rentres plein fer dans la tête. Interview de joueurs, joueuses, coachs, réparateurs en tout genre qui vont nous partager leur vécu intérieur, leur routine, leur déclic personnel. Et parfois, je prends le micro en solo pour te transmettre des outils concrets et t'aider à gagner en résilience, en lucidité, en confiance. Stress avant les matchs, pression à cause de l'enjeu, blessure, on va tout aborder pour éviter de se faire déborder. Parce que dans le rugby, comme dans la vie, tout commence souvent dans la tête. Je suis Arthur Sestaro, ancien rugbyman professionnel et aujourd'hui préparateur mental. T'es dans le podcast qui met de l'impact là où on ne l'attend pas, dans la tête. Salut Steve. Salut Arthur. Merci d'avoir accepté cette invitation pour... C'est le premier épisode de mon podcast, Impact Mental, le podcast.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour l'invitation, c'est un honneur d'être là.

  • Speaker #0

    Merci. Alors pour remettre un peu de contexte, Steve Barry, qui est un joueur de rugby qui joue au Biarritz Olympique, qui a eu un parcours, on en parlera un peu après, qui a aussi joué avec l'équipe de France de rugby A7. C'est aussi pour ça que je t'ai invité, pour parler un peu des spécificités et des différences entre le rugby A7 et le rugby A15, dans la dimension mentale, mais aussi physique, etc. Pour remettre un peu de contexte, Steve est aussi un ami dans la vie. Puisqu'on s'est connu au centre de formation à La Rochelle, je vais te laisser pouvoir t'exprimer un peu sur ton parcours. Tu nous présentes un peu qui tu es pour les gens qui ne te connaissent pas.

  • Speaker #1

    Ok, donc rapidement, comme tu l'as dit précédemment, on s'est connu au centre de formation de La Rochelle. On était joueurs Espoir ensemble, puis on a connu les premières sélections professionnelles tous les deux à la vingtaine. Après, j'ai fait le choix de partir faire du rugby à Sète. Un choix qui était un peu surprenant à l'époque pour certains joueurs, parce que c'était les prémices. On en parlera peut-être un peu tout à l'heure. En gros, de 20 à 25 ans, j'ai fait le choix de partir sur le circuit mondial à Sète et avec l'équipe de France. Ensuite, après mes 25 à quasiment mes 30 ans, je suis revenu sur la Rochelle. J'ai joué trois ans. Et ensuite, j'ai continué ma carrière au Biarritz Olympique. Donc là, je fais à l'heure actuelle où on parle ma sixième année, bientôt cette année prochaine. J'ai pas connu beaucoup de clubs, mais beaucoup d'expériences différentes et des structures et des façons de travailler très différentes.

  • Speaker #0

    C'est cool parce qu'on va pouvoir un peu aborder ça. Et je me rendais pas compte à quel point t'étais devenu un vrai basque maintenant, parce que ça fait quelques années que t'es là-bas. Je me rendais pas compte, ça faisait autant de temps que t'étais là-bas.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait un petit moment que je suis sur le Pays Basque. Après, je ne vais pas m'approprier la culture basque loin de moi. Je vais me faire des copains sinon. Mais ouais, ça connaître un peu le coin et le club surtout.

  • Speaker #0

    Intéressant. Et si tu veux, on va revenir un peu sur ton parcours, cette décision d'aller rejoindre l'équipe de France A7 à l'époque. Parce que comme tu l'as dit, c'était un peu les prémices. C'était les débuts des contrats Fédération Française de Rugby A7. Puis en plus, ce que tu n'as pas dit, c'est que tu as vécu aussi une Olympiade, où tu as été à Rio.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous parler un peu de ce moment-là, où tu décides d'aller au rugby à 7, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ouais, exactement ça, ça a été mon premier gros choix à rugby, je vais dire ma première grosse décision, parce que j'avais du coup la vingtaine. Je venais d'enchaîner, je crois, plusieurs matchs avec le stade Rochelet en Pro D2 à l'époque. J'ai fait entre 5 et 10 matchs, j'étais un peu espoir pro, je montais, je descendais, c'était bien jusqu'à jouer la demi-finale de Pro D2 à Pau. Ce moment de faire le choix de soit devenir pro à la Rochelle, signer un contrat pro, soit devenir pro au rugby A7. Parce qu'en même temps, je faisais quelques sélections avec l'équipe de France A7 à l'époque, qui commençait, comme tu l'expliques, à faire des contrats fédéraux et à monter une équipe à plein temps de rugby A7. Tu l'as évoqué d'entrée, mais oui, le fait d'avoir l'Olympia de Rio en 2016, donc à l'époque, je te parlais de ça, nous on était en 2012, moi ça me faisait un peu rêver. Toi, les JO, c'est un peu le rêve de tous les sportifs, de tous les jeunes. Et puis il y avait ce côté aussi, j'avais 20 ans de voyage, parce que le rugby à 7, l'année où j'en ai fait, donc en même temps que je jouais en pro, j'ai visité quasiment tous les continents. J'étais dans tous les pays du monde et à 20 ans, c'est incroyable d'avoir cette expérience. Pour moi, c'était fou. En plus, aussi, représenter l'équipe de France, c'est incroyable. Tu es jeune, tu as le maillot avec le coq, c'est une fierté. Et à l'époque, aujourd'hui encore plus, les mecs sont champions olympiques, mais à l'époque, tu représentes la France, tu as 20 ans, tu fais le tour du monde, qu'est-ce que tu veux de plus ? C'était incroyable. Et pourtant, à La Rochelle, tu as connu ça avec moi, on a fait 50 centres de formation. Moi, je suis là depuis... J'étais à La Rochelle depuis hyper jeune, depuis KD. C'est aussi un rêve de jouer en pro pour la Rochelle. C'est un choix difficile. Personnellement, je ne regrette pas du tout. C'est un choix qui, pour moi, a été payant parce que je me suis régalé sur l'aventure A7. Je me suis régalé de ces moments-là. Après, il fallait vivre à Paris, mais ces moments-là de sortir du cocon. Et ça m'a servi aussi à revenir meilleur à 15 à l'époque. Pour moi, ça a été un tremplin, vraiment. Je ne suis pas sûr que si j'avais continué directement ma carrière à 15, j'aurais pu faire la carrière que j'ai pu enchaîner derrière. Et même à l'époque, ce choix était assez surprenant. Je me souviens, c'était Patrice Colasso, l'ancien entraîneur de La Rochelle, qui était étonné et qui me dit « mais pourquoi tu fais ça ? Je ne comprends pas » . Et d'ailleurs, je le salue parce que c'est lui qui m'a fait revenir après mon de la piade, qui m'a reproposé de revenir travailler à La Rochelle. Je ne le remercierai jamais assez, parce que j'ai eu la chance du coup d'après de pouvoir porter le maillot de La Rochelle pendant trois saisons. Et ça aussi, c'était un deuxième rêve de pouvoir jouer pour l'équipe, la ville dans laquelle j'étais.

  • Speaker #0

    On peut dire que tu as eu le droit à tes deux rêves.

  • Speaker #1

    C'est sur un début de carrière, c'était le top, franchement, de pouvoir faire les JO. Malheureusement, on n'a pas eu la médaille olympique, nous, mais d'être les premiers JO de rugby à 7, de représenter l'équipe de France et tout ce que ça engendre, la vie olympique, le village olympique, tout ça, c'est des expériences qui marquent à vie. Et après, la deuxième chance, de pouvoir retourner à La Rochelle. La Rochelle, entre-temps, était montée en top 14. Et pour te resituer... Quand je reviens, c'est la saison où on finit premier du top 14, où l'habitude on joue un peu le maintien en gros. Et là, cette saison-là, on gagne plein de matchs à l'extérieur, ça se passe super bien. Et malheureusement, ça c'est une de mes plus grosses déceptions, on perd en demi-finale à Marseille au Vélodrome.

  • Speaker #0

    J'ai des souvenirs parce que j'étais venu au match.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'étais venu au match au voir et c'est vrai que c'était cruel. C'était très dur. Le drop d'Antoni Bello.

  • Speaker #1

    Exactement, à la 82ème minute.

  • Speaker #0

    Pour le RTT, c'était très cruel.

  • Speaker #1

    C'était compliqué dans le sens où, pour nous, ça venait pas à valider la très bonne saison qu'on avait faite. Mais bon, c'est la loi du sport et c'est ce qui fait la beauté aujourd'hui du rugby aussi.

  • Speaker #0

    Ok. Et d'ailleurs, si on revient un peu sur ton parcours, du coup, si on se focalise un peu sur le parcours A7, tu vois, maintenant, c'est de notoriété que la FED, ils ont une cellule mentale, etc. Je sais que pour la... Les JO, le rugby A7, ils ont bossé. Les Jérômes Daré est assez, je crois, l'ancien coach de l'équipe de France est assez pointu, sur tout ce qui est aspect mental, même collectif, etc. Vous, est-ce qu'il y avait quelque chose de mis en place à l'époque ?

  • Speaker #1

    Alors on avait, je vais dire quelques prémices, j'ai pas trop de souvenirs d'avoir... Je crois qu'on a eu un prépa qui est venu quelques fois. C'était un peu, je crois, au bon vouloir des joueurs, en fait, ceux qui avaient envie de tenter l'expérience, y aller. Ce n'était pas une obligation, si je me souviens bien. Et ça ne m'a pas vraiment marqué. On n'avait pas une vraie prépa mentale comme on peut l'entendre aujourd'hui ou comme ça se développe. Je n'ai pas trop ce souvenir-là.

  • Speaker #0

    OK. On voit que c'est quelque chose qui est quand même assez récent. Même dans les clubs, on en parlera après.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Parce que vous avez la chance au BO d'avoir une préparatrice mentale intégrée au club.

  • Speaker #1

    Exactement, oui.

  • Speaker #0

    Et du coup, tiens, parce que je pense que tous ceux qui connaissent le rugby ont fait la différence qu'il y a dans la dimension physique entre le 7 et le 15. D'ailleurs, toi, comment tu as connu ces changements-là ? Comment tu as appréhendé ces changements-là quand tu es passé du 15 au 7 et après du 7 au 15 ? Mais est-ce que tu dirais aussi qu'il y a dans la dimension mentale, il y a des choses qui diffèrent, etc. ? Dans la préparation,

  • Speaker #1

    par exemple ? Oui, tu as beaucoup de choses qui diffèrent. Physiquement, déjà, rapidement, d'un point de vue prépa physique, c'est de notoriété. C'est hyper dur et hyper exigeant de rugby à 7. Quand je suis parti, moi, j'ai perdu 10 kilos. J'étais à plus de 90 kg et quand je quitte le 7, je suis à 79 et demi après les JO. Mais bon, je n'avais jamais été aussi performant. Physiquement, j'étais au top.

  • Speaker #0

    Je me rappelle.

  • Speaker #1

    C'était bien. Mais après, pour rebondir plus d'un point de vue mental, c'est aussi complètement différent parce que tes échéances ne sont pas les mêmes et ta préparation n'est pas la même. Dans une saison de rugby A15, on le dit souvent, c'est un marathon. C'est-à-dire que tous les week-ends, tu as des matchs, tu as des objectifs, tu es toujours sous pression constamment. Donc tu as la pression forcément du résultat final, donc d'être champion, d'être dans les 6, de te maintenir, tu as toujours cette pression-là. Mais aussi chaque week-end, tu as la pression et du week-end. Et entre chaque week-end, on s'organise sous forme de blocs au rugby, donc souvent des blocs de 5 matchs, 6 matchs, 8 matchs, ça dépend des calendriers. Tu vois, tu as cette pression-là. Donc en fait, tu es sous forme de cycle. Donc tu as ton cycle principal qui te met sous pression toute l'année, tu as ton cycle moyen avec tes blocs, et tu as ton cycle à court terme qui est... ton week-end, tu vois. Donc ça, il faut l'appréhender. Alors qu'au rugby à 7, c'est différent. Ça marche sous forme d'étape. Donc aujourd'hui, je ne sais pas si ça s'organise exactement pareil, mais nous, en gros, c'était tous les mois, tous les mois et demi, tu avais une étape. Donc en fait, tu devais performer à cet instant T. Et tu avais le temps sur un mois vraiment de te préparer, d'appréhender. Je trouve que d'un point de vue mental, ce n'est pas la même. Et après, pareil, même le jour J, Match de rugby à 15 et 80 minutes, il faut être prêt. Si tu joues le samedi, le samedi à 15 heures, il faut que tu sois au top. Tu as deux heures à tenir. Le rugby à 7, c'est encore différent parce que tu es sur des week-ends, c'est sur deux ou trois jours. Tu enchaînes plusieurs matchs dans la journée. Tu as cette phase d'échauffement, cette phase de match, cette phase de décompensation où tu relâches avant de te reconcentrer. Si tu veux, on reviendra dessus. Mais oui, la façon d'appréhender les matchs et le championnat est complètement différente.

  • Speaker #0

    il y avait Je connais un peu les deux, j'ai fait un petit peu de set aussi. J'ai pu jouer à 15 mois, comme tu sais. Mais c'est vrai que cette phase de set là, auquel je m'intéresse pas mal, parce que j'interviens dans une association de rugby à 7 aussi. Et c'est vrai que la dimension mentale du 7, elle est aussi particulière. Parce qu'il y a cette phase, comme tu dis, où tu dois être hyper concentré, t'as un match, comme tu dis, tu dois relâcher derrière la pression. Même, par exemple, pour rugby à 7, tu peux perdre... ton premier match, même deux matchs de poule et te retrouver comme ça arrivait pour l'équipe de France cette année. Je crois que c'est sur le tournoi de Hong Kong où ils perdent deux matchs de poule et ils se retrouvent quand même en finale du tournoi. En fait, tu dois émotionnellement, parlant je te dis, tu peux passer d'une défaite à une victoire dans la même année.

  • Speaker #1

    Oui, ça fait partie des caractéristiques. Comme tu dis, au rugby A15, tu perds le week-end, tu as toute la semaine ou... où tu prépares le prochain match pour te rattraper, machin. Là, au rugby à 7, tu perds, comme tu dis, le matin. Dans deux heures, il faut que tu aies switché, tu passes à autre chose et tu as un match à gagner, tu vois. Tu n'as pas vraiment le temps d'avoir des états d'âme ou autre. Il faut arriver à vite compartimenter ton esprit par rapport à ça. Et bon, ça s'est passé, je ne peux plus rien faire dessus. Prochaine étape, quoi. Ça, c'est vrai que le rugby à 7, c'est très différent à ce niveau-là. Et c'est souvent la remarque que font les joueurs qui arrivent du... Je me souviens, enfin, de me l'avoir faite. Et surtout quand on a accueilli pas mal de joueurs de 15 avant la prépa des JO, on a eu beaucoup. Et c'était la remarque qu'ils faisaient, c'était de dire, enchaîner les matchs c'est hyper dur. Et surtout, par exemple, tu enchaînes trois matchs le samedi, à la limite tu arrives et c'est redémarrer le dimanche. Tu as l'habitude d'avoir du repos après avoir fait des années à 15, d'avoir fait un gros effort le samedi, tu as l'habitude d'avoir ton dimanche de repos, ton corps... se régénèrent et compagnie là, il faut que tu rechausses les grands bons. Et les matchs que tu vas jouer sont normalement encore plus durs que ceux que tu as joué le samedi avec les phases finales. Ouais, donc ça aussi, c'est compliqué à appréhender.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, par rapport à ça, est ce que vous n'aviez pas de prépa mental à l'époque ? Mais est ce que du coup, au niveau du staff, ils vont vous accompagner un peu là dessus pour switcher ? Est ce qu'il y avait des choses qui étaient mises en place ou ?

  • Speaker #1

    Après, ça se faisait un peu, je crois. Je parle de mon expérience dix dizaines d'années. Peut-être qu'aujourd'hui, ça a complètement changé, mais je te donne ce que moi, j'ai vécu. Il y a dix ans, ça se faisait indirectement, je pense, par la prépa physique. C'est-à-dire qu'on avait une sorte de protocole, on sortait du match, on avait notre débrief avec le coach pendant cinq minutes, ça, ça, ça, passer à autre chose. Et ensuite, t'enchaînais à une sorte de protocole où t'allais dans les bains froids, tu te douchais, t'allais direct manger parce qu'il fallait que t'aies ton apport en nutriments à ce moment-là. Tu savais ce que tu mangeais, c'était protocolisé. Et après, souvent, soit tu te posais au calme dans un endroit un peu sans trop de bruit, donc au vestiaire ou autre, ou tu avais des salles de sieste même. C'est un truc dans les stades où tu vois les équipes, tu peux dormir à côté d'un autre mec d'une autre équipe. C'est marrant d'ailleurs. Mais souvent, c'était ça. Donc, discours du coach, récup, nutrition, et après, salle de repos, tu vois. Et pendant ça, ça te prend quoi ? Une heure, une heure et demie, tu vois, où vraiment tu es cadré. Je pense que ça te permet de... d'absorber ta fin de match, de descendre en termes d'émotion et d'intensité, de reposer. Et en fait, quand tu sors de ta sieste ou ta salle de repos, après, tu repars sur la préparation du prochain match. Donc souvent, nous, on prenait les iPads ou trucs, on analysait le dernier match de l'équipe qu'on allait affronter ensuite. Donc ça commençait à te mettre un peu dedans, dans le bain du... de ce que tu vas jouer. Et après, doucement, tu commences à te réchauffer, tu te remets un peu en route, tu repasses au vestiaire. Tu sais, tu vois, après, le principe d'échauffement, on avait un timing, je sais pas... 16h15 tout le monde au vestiaire, 16h25 tout le monde dehors, et du coup tu suis ça et donc indirectement je pense que mentalement... Le fait d'avoir ce protocole physique et de récup, en quelque sorte, je pense que ça te conditionne à avoir ces phases de haute intensité d'éveil, au contraire de re-rentrer dans ta bulle. Je pense qu'après, les joueurs, on se le faisait entre nous, c'était perso. Je ne sais pas s'ils l'ont fait aujourd'hui, mais ça peut être intéressant d'avoir justement quelqu'un qui est en mode prépa mental et qui t'appuie là-dessus et qui te donne les bonnes orientations. J'imagine qu'il y a plein de pistes.

  • Speaker #0

    Ce serait intéressant que dans ce podcast, ça fasse intervenir... Quelqu'un qui en ce moment, on fera ça.

  • Speaker #1

    Je connais un peu Paulin, Riva, le capitaine de l'équipe de France, médaille olympique et tout. On les proposera de venir dans le podcast.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant. Super intéressant. En plus, avoir son retour par rapport après au JO et tout.

  • Speaker #1

    Clairement. Et puis, ça a dû pas mal évoluer. En plus, ils ont dû pousser. Quand tu fais un prix olympique, tu as vu, ils ont dû pousser les trucs à fond. Nous, on était les précurseurs, mais eux, ils ont fait quelque chose d'incroyable.

  • Speaker #0

    et d'ailleurs tu dirais que cette habileté de switcher Parce que mine de rien, même si tu ne la conscientises pas quand tu es dedans et tout, mais tu la développes, j'imagine, du coup, quand tu es au set. Est-ce que tu dirais que ça t'a pu te servir, par exemple, dans le 15, quand tu es revenu au 15 ou pas du tout ? Ou tu ne l'as pas du tout conscientisé ?

  • Speaker #1

    Très honnêtement, je ne l'ai pas conscientisé. Et je pense que j'ai aussi un peu, comment dire, j'en ai peut-être un peu payé les frais plus tard, tu vois. Et notamment, tu l'as évoqué un peu au début, la charge de travail et un peu la charge mentale que tu peux avoir dans une saison. Ouais. Parce que c'est plus sur le côté avoir le temps de préparer un événement. Je te disais, on jouait tous les mois, tous les mois et demi. Donc, tu avais une phase où il fallait être performant là. Tu avais une phase où tu retravaillais physiquement, où tu pouvais te reposer. Les cycles étaient plus fluctuants. Alors que rugby à 15, moi, quand je suis retourné, surtout avec la Rochère en top 14, il fallait que tous les week-ends, tu gagnes tout. Donc, au début, tu te lances à fond dedans. D'ailleurs, personnellement, moi, ça se passait hyper bien. Et puis, à un moment, je pense que j'ai eu le coup de mou, tu vois, de te retirer sur la corde. C'était sorti des JO, donc... Je surfais sur la vague de la prépa physique, de la haute intensité, j'étais au top. Mais arrivé au début de l'hiver et compagnie, j'ai commencé à un peu moins jouer, je pense être un peu moins performant. Et surtout mentalement, je pense que j'avais brûlé toutes mes cartouches. Et je pense que c'est ça aussi qui m'a un peu fait perdre du temps de jeu sur ces moments-là. Est-ce que j'ai bien géré ma gestion physique, émotionnelle, tout ça ? À côté, moi je fais un parcours de... universitaire pour devenir kiné, donc à côté j'avais des cours. Et est-ce que j'ai bien réussi à m'organiser pour faire mes études, faire le rugby, avoir aussi une vie privée à côté, pas des choses de fou, mais juste avoir du temps pour soi, profiter de sa famille, ses amis et tout. Et ça, c'est vraiment pas évident. Je pense que j'ai peut-être pas su le gérer de manière optimum à ma sortie du CET, parce que j'avais cette expérience à CET, ça faisait quatre ans que j'en faisais, donc j'étais bien organisé sur comment vivre, mes périodes de travail, et voir ma routine. Et à 15, je pense que quand je suis arrivé, je n'ai pas géré cet aspect-là. Tu es un peu perdu.

  • Speaker #0

    Oui. C'est intéressant que tu me parles de la charge mentale. J'ai écouté un podcast dernièrement là-dessus aussi, où en fait, c'est hyper dur la charge mentale, notamment par exemple pour les staffs à quantifier. Parce que ce n'est pas quantifiable. Mais les staffs y sont de plus en plus attentifs parce qu'on parle beaucoup dans le sport de haut niveau et dans le rugby de haut niveau de charge physique. où ça, c'est quantifiable, tu vois, on sait avec les GPS combien de temps on court, en quelle quantité, à quel kilomètre heure, etc. Et la charge mentale, c'est un truc qui est... Comme tu dis, en plus, toi, tu as une vie bien remplie, puisque tu as des études de kiné à côté, donc effectivement, c'est comment tu gères ça et tout. Je pense que de plus en plus de staff, ils sont attentifs, mais c'est intéressant que tu l'abordes, parce que... Comme tu dis, en plus, je pense qu'il y a une différence là-dessus, sur le 7 et le 15, où la charge mentale est très forte, je pense, les périodes de tournois.

  • Speaker #1

    Absolument, oui.

  • Speaker #0

    Mais par contre, ces périodes, on va dire, où tu peux relâcher, préparer l'échéance, etc. Et c'est vrai que moi, ayant vécu aussi beaucoup plus le 15, la charge mentale d'enchaîner les matchs, quand tu fais des saisons où tu enchaînes beaucoup, en fait, tu ne te sors jamais un peu de cette pression d'aller à la victoire, etc. surtout que On a eu la chance, on va pas s'en plaindre, mais d'être dans un club hyper ambitieux, je pense que la Rochelle, soit en Pro D2, soit en Top 14, a toujours été un peu ambitieux.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et avec un public énorme et tout, mais il y a toute cette charge, je pense, émotionnelle du résultat qui, quand tu la gères pas, quand tu sais pas vraiment encore, tu te connais pas assez, comment te régénérer, etc.

  • Speaker #1

    Moi, je te rejoins complètement sur ce que tu dis. L'aspect physique dans le rugby est hyper quantifié maintenant, comme tu dis. On a les GPS, on remplit des RPE, c'est-à-dire que tout. quasiment tous les jours. Le matin, déjà, tu remplis ce qu'on appelle souvent un wellness dans les clubs. Enfin, chaque club a son nom. Tu remplis en gros ton état de forme, comment tu te sens, si t'as bien dormi, si t'as des courbatures, si ça. Enfin, chacun met son truc. Tu remplis aussi ce qu'on appelle les RPE. C'est en gros comment t'as vécu ta séance la journée. Et ça leur permet un peu de doser. Mais on reste sur le physique, tu vois, sur l'intensité de ta séance, comment tu le vois. Donc ça, c'est pour gérer. Et les clubs ont fait des efforts incroyables depuis, j'imagine, le professionnalisme là-dessus, tu vois, on est hyper cadré. Et comme tu dis, le côté mental et charge mentale... Les clubs sont de plus en plus attentifs. C'est un des derniers axes de performance qu'on peut encore pousser au maximum. Ce qui est encore plus dur, c'est la manière de le quantifier. C'est très dur. C'est encore plus dur que la personne concernée. Le joueur a du mal à le quantifier. C'est très rare de conscientiser le moment et de se dire que je suis dans le dur. physiquement je suis bien mes tests sont bons je pousse autant que d'habitude à la muscu je vais aussi vite mais je comprends pas je sais pas il y a un truc qui va pas j'ai plus envie ça m'est arrivé de discuter avec un pote qui disait franchement tout va bien dans ma vie j'ai plus la motivation j'ai plus l'envie et du coup il a bossé aussi en prépa mental et compagnie et ça lui est revenu mais c'est dur quand toi même t'es pas conscient de ce côté là et en fait on s'en rend compte plus tard je trouve Après, après plusieurs mois ou plusieurs années, on se dit « Ah ouais, mais en fait, à ce moment-là, j'avais l'impression d'être bien, mais... » Comment dire ? T'es pas tout blanc ou tout noir. Il y a des zones grises, c'est hyper ambigu. Mais je pense qu'il y a vraiment ce côté-là à pousser et arriver à... Et combien de joueurs, tu vois, qui sont hyper performants une saison, ou prometteurs, ou des mecs qui ont toujours été à un certain niveau, et tu sais pas, d'un coup, ils passent à travers, ils ont un moment blanc et tout. physiquement tout va bien dans leur vie après parce que tu peux avoir des problèmes perso ça arrive aussi tu vois dans leur vie tout va bien et qu'est ce qui se passe tu vois je pense que c'est intéressant de bosser là dessus je suis complètement d'accord avec ce que tu dis je pense que d'ailleurs les staffs commencent un peu à s'intéresser à ça et comprennent

  • Speaker #0

    qu'en plus c'est très individuel donc qui commence à s'intéresser aux individus à essayer de de comprendre ce qui joue aussi, parce que, comme tu dis, même la vie perso rentre dans la charge mentale. Clairement,

  • Speaker #1

    c'est dur, il peut y avoir plein de choses différentes.

  • Speaker #0

    Le problème de réussir à conscientiser, c'est que j'ai l'impression qu'on n'est pas formé, mais éduqué à ça. Et la prépa mentale peut permettre d'éduquer un peu à tout ça. Comme tu disais, tu parlais de motivation pour ton ami. Moi, je le vois dans mes accompagnements. La motivation, c'est un des premiers trucs sur lesquels je bosse. et j'ai dû que... les mecs que j'accompagne, parce que quand tu ne sais pas comment ça fonctionne la motivation et comment tu peux réussir à t'en donner, c'est hyper compliqué. Et d'ailleurs, pour rebondir un peu sur ce que tu viens de me dire, tu disais qu'il y a des moments où tu t'en rends compte après. Est-ce que tu as eu l'impression dans ta carrière qu'il y a eu des moments comme ça où tu t'es rendu compte que la charge mentale avait été élevée ? Tu m'as parlé un peu de la rochelle, mais est-ce qu'elle est élevée ?

  • Speaker #1

    Oui, clairement. Comme je te dis... Moi, c'est surtout aussi par rapport à mes études à côté, le fait d'être joueur pro et de faire des études quand même assez exigeantes en termes de travail. Parce que kiné, il faut que tu manipules, tu as des connaissances à savoir sur le corps humain et la bio. Enfin bref, tu as du travail perso à faire. Et en fait, des fois, c'est aussi ambivalent parce que tu as un côté où ça te permet de te sortir de ton quotidien. Donc, c'est bénéfique pour toi. Par exemple, il y a des moments où le rugby, ça allait moins bien, où tu es un peu de lassitude ou autre, je ne sais pas. Le fait d'avoir des études à côté, c'est cool parce que ça te sort un peu de ça. Et du coup, mentalement, ça te fait du bien. C'est une bouffée d'oxygène. Tu vois d'autres personnes, tu travailles d'autres sujets. C'est intéressant. Mais à des moments, c'est comme je disais que c'était ambivalent. À d'autres moments, c'est une pression en plus. Et notamment sur, par exemple, période d'examen, on va dire vers fin décembre, tu as tes examens. Donc, tu buches, tu bosses plus. Fin décembre, ça correspond aussi un peu avec la saison. Il commence à ne pas faire beau. Les jours se couchent tôt. Les terrains sont boueux. Ce n'est pas du rude. Moi qui joue trois querelles, ce n'est pas...

  • Speaker #0

    C'est un des moments que tu préfères.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    En tant qu'associatif.

  • Speaker #1

    On se comprend. Ce que je veux te dire, c'est que des fois, c'est une charge en plus. Tu sais que dans ces moments-là, tu es indirectement moins performant aussi. Donc, c'est très dur à évaluer. Et je pense que des fois, tu vois, le fait d'avoir conscience de ça, donc de travailler en prépa mental et de pouvoir conscientiser toutes ces choses, les sectoriser aussi, savoir un peu sous forme de curseur, où est-ce que je peux plus appuyer, où est-ce que là, je dois un peu lâcher et tout. Des fois, je pense qu'il ne faut pas grand-chose, juste que quelqu'un te l'explique ou te l'emmène, et je pense que ça peut te faire beaucoup de bien. Donc ça, c'est un truc hyper intéressant. Et je voulais rebondir tant qu'on discute. Tu parles de la prépa mentale sur les joueurs, en indiv. Mais je crois que c'est aussi très intéressant en collectif. Nous, je t'en parle par notre expérience, à Biarritz, l'équipe, on a une prépa mentale. On en parlait au début avec le set, je n'ai pas grandi avec ça, je ne connais pas trop. Après, je suis assez ouvert à la connaître et tout. On a une prépa mentale et je trouve ça vachement intéressant parce qu'elle bosse individuellement avec les joueurs qui veulent, on peut aller la voir. mais elles bossent aussi collectivement avec le groupe ou l'équipe et tu dois mieux savoir que moi parce que je connais pas très bien un préparemental mais du coup t'as d'autres aspects je pense sur un collectif aussi à gérer, tu vois tes côtés leader, tes côtés je sais pas après tu rentreras peut-être plus dans tes détails dans d'autres podcasts ou autres mais je trouve que c'est une voie aussi de la préparementale qui est hyper intéressante, tu vois nous on a connu une saison assez particulière où tout le début de saison on trustait les premières places on fait une super saison, tout le monde nous encourage c'est cool, c'est bien, machin ... Et après, la période que je t'ai dit, tu vois, décembre, Noël et tout, on s'enchaîne sept matchs d'affilée, on joue le maintien, ça devient compliqué. Et tu vois, je connais un paquet de clubs où ça peut exploser. Enfin, tu vois, c'était vite à reprocher des trucs les uns aux autres, à tirer sur le staff, à tirer sur les bureaux. Enfin, tu sais, tout le monde se rejette la faute quand ça ne marche pas. Tu sais comment c'est. Et tu vois, je trouve que le fait d'avoir fait ce travail de prépa mental, après, elle n'a pas révolutionné le truc, tu vois. C'est intéressant, je trouve, cet apport-là, comment tu peux gérer. Et l'équipe, tu vois, on est resté soudé, on s'est maintenu, on a retrouvé la victoire, tu vois, et en s'appuyant, je pense, sur des choses que tu vas expliquer peut-être dans d'autres podcasts ou autres. Parce que je n'ai pas le secret, mais je trouve ça bien, tu vois.

  • Speaker #0

    Je pense que, tu sais, même certains prépares mentales, on n'a pas tous la recette miracle, mais effectivement, juste des fois mettre un peu de lumière sur certains ingrédients, ça permet de... de garder une cohérence et c'est vachement étudié dernièrement notamment dans le rugby qui est un peu un sport précurseur pour ça et d'ailleurs en salut à la prépa mentale de Yannick qui est Agathe que tu m'as permis en plus d'ailleurs le fait qu'on soit amis de la rencontrer et c'est une personne super intéressante et d'ailleurs je pense que j'inviterais à venir témoigner un peu sur les dynamiques collectives c'est hyper intéressant comme tu dis Merci. le leadership, les choses comme ça. Et ça serait intéressant de l'interroger un peu du travail qu'elle a fait avec le staff. Que c'est ça, sur la DeanMainCollective, tu m'avais dit qu'elle intervient un peu auprès de vous, ou elle vous éduque rapidement, mais en fait, c'est surtout qu'elle intervient auprès du staff pour le...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, exactement. En fait, en tant que joueur perso, tu peux aller la voir, toi, si tu veux travailler en PM. Et après, non, oui, elle intervient plus au niveau du staff. En fait, son message, on l'a directement, nous les joueurs. mais elle passe aussi à travers le staff. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis elle a ce côté un peu tampon où elle n'est pas là pour répéter des choses au staff et inversement, tu vois, elle n'est pas là pour faire passer les messages du staff, mais plus, comme tu dis, je pense, faire une mise en lumière et montrer comment on peut s'appuyer sur certaines méthodes ou stratégies.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense des fois au staff.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'imagine.

  • Speaker #0

    Quand on est dans des dynamiques de défaite ou même de victoire, ça s'enchaîne vite, comme tu dis, en plus, c'est une saison à 15. Et du pouvoir faire prendre du recul sur certains aspects au staff, c'est hyper important.

  • Speaker #1

    Oui, sur le staff et surtout, on a travaillé sur l'équipe, comment on voulait être perçus, quels étaient pour nous nos points forts, nos points faibles. Et aussi, on en a parlé avant, toi et moi, comment tu veux t'approprier ton équipe, comment tu veux t'approprier un projet de jeu, des choses comme ça. Comment collectivement, et ça permet à chaque individu de se raccrocher à un groupe, tu vas dire tu fais partie de cette... cette entité, comment tu vois cette entité ? Et c'est marrant aussi d'avoir l'avis de tous les joueurs sur comment ils voient l'équipe. Et des fois, juste de mettre en lumière, nous on se voit plus comme une équipe hyper forte en défense, une équipe capable de marquer n'importe où. Je te dis des exemples, c'est pas ce qu'on s'est dit, mais est-ce que ça te permet pas de te raccrocher, d'identifier à ça et de mentalement déjà de basculer là-dessus ?

  • Speaker #0

    Et quand c'est plus dur de pouvoir t'appuyer là-dessus. Clairement. Intéressant. Pour continuer un peu sur le sujet de tout ce qui est charge mentale et tout, est-ce que toi, tu vois l'expérience que tu as maintenant, on va dire que tu es plus sur la fin que le début.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas pourquoi je suis dit ça.

  • Speaker #0

    Mais je te souhaite de continuer encore pendant dix années s'il faut. Tu as identifié par exemple, qu'est-ce que tu avais dedans parfois pour te régénérer un peu mentalement ? Qu'est-ce qui te fait te relaxer ? Est-ce que tu vas te promener ?

  • Speaker #1

    Moi, comme je te disais, mes études, pour moi, ça me fait souvent du bien. C'est-à-dire de voir autre chose que du rugby.

  • Speaker #0

    Une activité annexe.

  • Speaker #1

    Oui, une activité annexe. Je sais qu'il y en a, je ne sais pas, ça peut être le surf, d'autres trucs. Moi, j'aime bien travailler là-dessus, réfléchir aussi à l'après-carrière. Parce qu'indirectement, c'est une pression que le joueur a toujours au-dessus de sa tête. On parle des matchs et compagnie, mais tu as aussi le côté après carrière. Donc ça, ça fait du bien aussi. Ça me rassure de préparer mes études, de me dire quand ça va s'arrêter, Steve, tu as un truc qui te plaît, dans lequel tu vas bosser, tu t'épanouis. C'est hyper intéressant parce que l'après carrière, tu peux en parler. Et tous les mecs avec qui je vais, vu qu'on est vieux maintenant, il y en a pas mal qui ont arrêté. Ce n'est pas forcément évident à appréhender aussi. Je pense qu'il faut le préparer. Et qu'est-ce qui peut faire du bien aussi ? Après, forcément, du temps perso, famille, amis, ça, c'est, je pense, une des bases du truc. Et la charge mentale aussi, c'est la blessure, tu vois. Par exemple, moi, d'avoir les études... J'ai été blessé il y a deux ans à une épaule, tu vois, qui m'a éloigné pas mal les terrains, l'opération classique, bon, la butée, bref. Tu vois, d'avoir mes études à côté, c'était cool, parce que, OK, je venais faire ma rééduc, OK, mais au bout d'un moment, tu sais, un mois, deux mois, trois mois, quatrième mois, tu sais, c'est un... T'en as un peu, excusez les termes, mais plein le cul, tu vois, de l'équiné, le truc. Et tu vois, de voir autre chose, pour moi, c'est que mon point de vue, de faire autre chose, ça me faisait du bien de foutre, tu vois. Et de sortir aussi du contexte rugby, tu fais que du rugby, t'es rugbyman, t'es toujours cantonné à ça aussi. Moi, ça me faisait du bien.

  • Speaker #0

    Ouais, je pense que pour beaucoup aussi, j'ai été formé en plus, moi, tu sais, dans l'accompagnement mental du sportif blessé. Ouais. Et un des premiers... Le premier truc qu'on nous enseigne, c'est ça, c'est de créer un projet pour le sportif blessé qui puisse aller faire des activités qui le sortent un peu de son identité, uniquement en rugbyman ou s'il fait un autre sport. Parce qu'en fait, quand tu as un peu la tête dans le guidon, on ne se rend pas compte, mais on vit beaucoup à travers cette identité-là. Et quand on n'a pas développé tous les pans de sa vie, effectivement, d'avoir des activités autres qui font aussi ton identité, ça permet de... De mieux traverser la blessure et mieux accepter la blessure surtout.

  • Speaker #1

    Ok, je comprends.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant que tu m'aies parlé de l'après-carrière parce que je voulais que ça soit un peu ma question bonus de la fin et puis on approche un peu de la fin. Et en fait, je voulais te demander, toi, comment tu... Parce que je te souhaite encore plein de bonnes années, Steve, mais on approche plutôt de la fin, qu'on soit réaliste. Et du coup, comment toi tu l'as préparé ? Comment tu l'envisages ? Est-ce que tu as déjà un plan bien établi ? Merci.

  • Speaker #1

    Alors, préparer, comme je te disais, avec mes études, oui. J'essaye d'anticiper au maximum. Toute la période où j'ai été joueur, j'ai tout le temps fait des études. En ce moment, c'est kiné, mais j'ai eu d'autres parcours avant où j'ai toujours essayé d'optimiser mon temps libre pour préparer mon après-carrière, parce que je savais que ça pouvait aussi s'arrêter un peu à tout moment. Et j'appréhende un peu, parce que ça me fait peur d'arrêter, ça me fait peur d'un peu de perdre... Ça fait quasiment 20 ans que je fais ça, depuis nos 15 ans, en gros. où tu commences à espérer être pro, rentrer dans un centre de formation, de 15 jusqu'à 35 maintenant, c'est 20 ans de ta vie qui vont s'arrêter. Et malgré le fait de l'avoir préparé, ça fait toujours un peu peur. J'ai un peu d'anxiété par rapport à ça. Et ce qui me rassure et me rassure pas, c'est que t'as eu cette expérience, tu en fais partie. J'ai eu pas mal de potes rugbyman qui ont arrêté du coup. Et de voir certains qui s'épanouissent énormément aujourd'hui, qui, entre guillemets, ne regrettent pas leur fin de carrière, qui sont pleinement investis dans leur nouvelle vie. Et j'en connais pas mal qui ont un peu tourné, qui ont fait des dépressions, qui se sont cherchés et qui n'ont jamais trop réussi à sortir de ce cadre de qui ils étaient, c'est-à-dire tel rugbyman, avec beaucoup ou peu de succès, peu importe, mais tu vois, d'être cette identité rugby et que tu n'arrives pas à retrouver derrière. Et ce qui est dur, je pense, quand tu arrêtes, c'est aussi le côté de... Tu sais ce que tu faisais. Pour moi, ça fait 20 ans que je sais, en fait... Comment ma vie va être régulée si tu veux ? Je sais que je vais avoir une saison, que j'aurai des mini-objectifs, que j'aurai des blocs, des semaines, même des journées, des après-midi, des matins. En fait, tout est cadré. Et puis, tu as un staff, tu as un club, tu as tout ça qui est autour de toi qui te dicte un peu, qui te donne la direction dans laquelle tu dois aller. Donc, même si c'est dur, c'est quand même assez facile dans un sens où tu es très guidé. Tu peux te laisser porter un petit peu. Tu vois, ta vie, elle est cadrée. Tu ne sais pas si tu vas avoir des bons résultats, si tu vas être bon ou pas, mais tu sais comment, entre guillemets, ça va se passer. Et quand tu arrêtes le rugby, c'est toi qui te mets... Après, c'est à toi de te guider dans la vie, tu vois, et c'est ça qui peut faire peur aussi. C'est à toi de te dire là oui, là non, de te fixer tes objectifs à long, moyen terme. Court terme, pardon. C'est propre à chacun, chacun est capable de le faire, pas le faire. Chacun voit son bonheur ou sa façon de vivre aussi, je pense, après. Mais ouais, c'est dur quand t'as fonctionné pendant 20 ans comme ça, de rentrer dans un nouveau mode de vie. Et ce qui est d'autant plus dur, c'est que tu peux pas faire marche arrière, tu vois. En fait, ce que je trouve dur dans la précarrière, c'est que c'est pas quelque chose que tu peux pas revenir dessus. À part si t'arrêtes jeune, enfin tu vois, un cas très particulier. Mais je veux dire, demain je suis boulanger, ça me saoule, je veux faire un autre métier, je décide, je sais pas moi, d'être commercial, je suis commercial, ça me plaît pas, bon bah je retourne boulanger, tu vois. C'est pas un truc définitif. Le rugby, quand t'arrives à un certain âge, tu le sais dès le début, ça fait partie du jeu. Quand t'arrêtes, t'arrêtes quoi, tu peux toujours rester dedans, tu peux faire coach, tu peux faire prépa physique, même kiné par exemple, ce que tu veux tu vois. Mais ce poste là, tu sais que tu le feras plus quoi, tu seras plus joueur. Donc c'est un deuil à faire. C'est juste ce côté là qui me fait peur, pas trop le côté de la suite parce que j'essaye de le préparer au mieux. Mais je pense que c'est un endroit où t'as besoin d'être accompagné. Alors est-ce que c'est de la prépa mentale, de la santé mentale, je sais pas, je pense que ça se rejoint ainsi tu vois. Et je pense que ça peut être pertinent d'avoir un soutien en PM là-dessus.

  • Speaker #0

    Ouais. Tu soulèves un truc hyper intéressant. Pas mal de choses dans ce que tu viens de dire. Ce que je retiens, c'est qu'effectivement, il y a un deuil à faire. Moi, j'ai dû faire aussi ce deuil-là. Et je me suis même rendu compte que je l'avais eu du mal à le faire quand j'ai fait mes études de PM, où tu fais une grosse introspection sur toi, parce que tu as un culte des choses, parce que tu vas coacher des gens, donc tu fais aussi un travail sur toi. Et je me suis rendu compte que ça n'avait pas été si facile que ça pour moi. Maintenant, ça y est, je pense qu'il est fait. Et puis parce que je me régale dans cette nouvelle activité de préparateur mental. Mais effectivement, c'est des choses où on est entre la préparation mentale et aussi la santé mentale. De toute façon, les deux se rejoignent principalement. Mais d'ailleurs, par rapport à ça, je sais que dans les clubs pros, en tout cas, il me semble qu'il a dû passer au Biarritz Olympique. Raphaël Poulain, il vient sensibiliser un peu là-dessus sur la santé mentale. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Nous, on l'a vu au club. Je crois qu'il fait la tournée des clubs. Lui, il parle bien de ça. Dans sa transmission, il te démontre que lui, il n'a pas su faire le deuil de cette personnalité du rugby. Le rugby lui a donné beaucoup d'un coup. Il s'était, comme il dit, créé une image. Superman, c'est un peu la métaphore qu'il prend.

  • Speaker #0

    cette image et il n'a pas réussi à s'en défaire ou à trouver autre chose derrière qui arrive à lui maintenir ce comment dire ce mental ce moral quoi non pour même dire tu vois moi je le vois à travers des exemples qu'on approche ou loin de nous je pense que la dépression tu vois faut pas que ça soit tabou et beaucoup vivent des moments de dépression tu vois après après alors sur la sur l'après carrière sur la transition en tout cas tout à fait les langues se délit là dessus on entend de plus en plus parler

  • Speaker #1

    Je pense que c'est encore de plus en plus vrai avec l'arrivée du rugby pro. Avant, en 90, les mecs, ils bossaient toujours un peu à côté. Ils étaient quand même pros, mais il y avait ce côté-là où ça allait très vite. Là, aujourd'hui, on est pris de plus en plus loin. La sélection se fait hyper jeune, 14-15 ans, même peut-être avant, je ne sais pas. Tu es vite dans des centres de formation, tu es vite dans une bulle rugby. Tu peux être très vite aussi élevé. Il suffit que tu fasses des bons matchs, tu joues en première, tu peux avoir des sélections ou autre. Ça va très vite dans un sens et dans l'autre. Et des fois, le retour à la réalité, il est dur, tu vois. Ce qu'on appelle, nous, la vraie vie. Après, je pense que tu peux la prendre dans la gueule. C'est pas évident,

  • Speaker #0

    quoi. Tu soulèves un truc intéressant, en parlant d'avant, etc. C'est que je pense qu'avant, du coup, vu qu'il y avait moins de professionnalisme, les différents pans de leur identité, ils étaient travaillés, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    pas consciemment, mais ils avaient un travail à côté, etc. Et nous, on a vécu le professionnalisme, et le professionnalisme, tu développes vachement ton identité à travers ton activité de rugbyman, et du coup, quand t'as pas travaillé les uns à côté, ça peut être hyper violent. Et d'ailleurs, je passe même un message, ça peut être même violent quand on n'est pas professionnel. Dans le rugby amateur, le mec qui arrête sa carrière parce qu'il a connu le rugby depuis qu'il est jeune, tous les week-ends, les matchs, etc. Il y en a qui c'est aussi dur de devoir arrêter ça.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, je te posais la question... L'APM en général, ta santé mentale, on parle du monde pro, du rugby pro, du rugby amateur, je te rejoins complètement. Moi j'ai des potes qui m'attendent 35 ans, ils doivent arrêter demain et ils sont dégoûtés. Là on en arrive en plus au moment des fins de saison, j'ai des potes qui le vivent très mal et du coup ma question, je viens pardon ? C'est assez transversal aussi, tu peux le faire par rapport à le monde pro, d'autres métiers, un commercial par exemple qui est un peu moins bien, qui n'arrive pas trop à vendre, ou je pense qu'il y a d'autres métiers hors du sport aussi, où tu es limité dans le temps peut-être, où tu as des contraintes que tu ne peux pas te fixer toi-même.

  • Speaker #0

    En fait, la préparation mentale, c'est ce qu'on appelle de l'optimisation mentale, et effectivement, c'est très utilisé, de plus en plus utilisé dans le sport de haut niveau. parce qu'il y a de l'enjeu, de la pression, etc. Mais on se rend compte qu'on peut faire des parallèles avec le monde professionnel où certains managers vivent une pression similaire. Et du coup, les outils utilisés pour les sportifs de haut niveau peuvent être largement transférables à des carrières plus classiques. Et d'ailleurs, moi, je serais ravi d'accompagner aussi des gens qui ne sont pas forcément... que des rugbyman ou rugbywoman, mais des gens qui ont envie de découvrir la préparation mentale et qui ont des objectifs. Je vais te donner un exemple. Ça me fait penser à Enoch Stagg, qui a fait un super documentaire avec Monté-Déverest. Oui, j'ai entendu parler. Tu n'as pas regardé ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas eu le temps,

  • Speaker #0

    mais je vais en retour apparemment. C'est assez prenant. Et tu vois, typiquement, on voit toute la dimension mentale dans ce défi qui s'est lancé. Même si ce n'est pas un sportif de haut niveau, la préparation mentale aurait un... un rôle à jouer dans un sort de défi comme ça. Je pense aux personnes qui se lancent le défi de faire un marathon, maintenant aussi on voit ceux qui font de l'Irox, des choses comme ça. En fait, la préparation mentale, elle peut intervenir dans plein de pans de vie, et il ne faut surtout pas se gêner d'aller découvrir ce que la préparation mentale peut amener, et comment ça peut aider. Écoute Steve, c'était un super moment, je te remercie. de te prêter au jeu et d'être livré comme ça.

  • Speaker #1

    Merci à toi pour l'invitation. C'est plus une discussion vraiment qu'une... C'est plus un échange. Il n'y a rien de préparé. C'est sympa. Merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    C'était cool. C'était vraiment cool et ça permet aussi d'aller plus en profondeur sur certains sujets. Donc c'est cool. Petite question, bonus pour la fin. Je me garde toujours à la fin. Si tu devais me recommander une ou deux personnes à venir dans ce podcast, ce qui pourrait être intéressant pour moi de discuter avec.

  • Speaker #1

    Laisse-moi réfléchir une seconde. Je te cherche des mecs un peu particuliers ou des femmes.

  • Speaker #0

    Ou qui t'ont marqué ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai deux idées qui me viennent.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    super. Tu connais bien, tu as joué avec lui et il est assez connu dans le milieu rochelet.

  • Speaker #0

    Je crois que tu vas me parler.

  • Speaker #1

    On l'appelle le shérif de l'Atlantique.

  • Speaker #0

    Je vois très bien que c'est...

  • Speaker #1

    C'est Romain Sazy pour tout dire. C'est un mec qui est assez marquant. Dans un groupe, la Souto a été capitaine, c'est un peu une image forte de La Rochelle, c'est un emblématique. Je pense que c'est un mec qui est intéressant à interviewer aussi, sur sa rapport au groupe, au collectif. Il est souvent dans ce qu'on appelle les leaders de groupe. En plus, maintenant, je crois qu'il est devenu...

  • Speaker #0

    Il est manager des espoirs.

  • Speaker #1

    Il a changé de casquette, donc ça peut être intéressant d'interviewer aussi, savoir comment lui gérait sa prépa mentale ou la prépa mentale, et comment aujourd'hui, maintenant qu'il est de... L'autre côté, comment il gère ça ? Est-ce qu'il en prend compte ? Comment il voit ça ? Je pense que ça peut être intéressant.

  • Speaker #0

    Top,

  • Speaker #1

    salut ! Je t'invite à l'inviter.

  • Speaker #0

    J'avais l'idée aussi. Romain, il est marquant dans l'investisseur, donc effectivement, d'échanger avec lui, ça sera hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Et après, pour changer un peu du cadre joueur strict, il y a un nom qui revient récemment, je ne sais pas si tu en as entendu parler, avec le sacre de l'UBB. C'est Eric Blondeau. Il fait partie de mes connaissances en tant que charentais. Voilà, on se connaît. Et du coup, pour te situer, c'est le préparateur mental qui a aidé en gros l'UBB dans le sacre de la Coupe d'Europe.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Voilà,

  • Speaker #1

    il serait... Enfin, je ne connais pas exactement, interview-le là-dessus. Mais il a travaillé dans plein de secteurs différents, avec des entreprises, d'autres sportives, du sport individuel. Il a un parcours assez intéressant et atypique. C'est une personnalité vraiment intéressante à avoir le témoignage. Oui,

  • Speaker #0

    à discuter avec. Ça me parle, parce que j'en ai entendu parler récemment avec le sac de l'UBB, où j'ai vu des articles où il parle un peu du travail. Yannick Brue qui est venu le chercher. notamment après cette défaite en finale de top 14 là où il pense qu'il y avait un besoin il y avait un besoin en travail mental là dessus et je pense que ouais ça va être enrichissant parce qu'effectivement il a un parcours hyper enrichissant il a bossé avec des négociateurs du GIGN ou des choses comme ça donc non c'est super que tu me le proposes parce que c'est quelqu'un que j'aurais envie d'entendre et s'il peut témoigner dans ce podcast ça serait top

  • Speaker #1

    Mais écoute... En espérant que ce soit soit Romain, soit Eric, rien des deux pour ton épisode 2.

  • Speaker #0

    Ok, écoute, je vais les contacter. Et j'espère qu'il y a un des deux qui va répondre favorablement à l'invitation. Steve, top. Je te remercie.

  • Speaker #1

    C'est moi.

  • Speaker #0

    On peut te souhaiter quoi pour la suite ?

  • Speaker #1

    Une bonne dernière saison l'année prochaine.

  • Speaker #0

    La dernière, c'est sûr ?

  • Speaker #1

    On va voir. Après raccrocher le psychologique, il y a un travail de PM à faire sur l'arrêt de carrière.

  • Speaker #0

    On en parlera en micro.

  • Speaker #1

    Merci Arthur.

  • Speaker #0

    Bonne saison l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Merci. Ciao.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode d'Impact Mental. Si t'as envie de me faire un retour, de partager ton avis ou de poser une question, je lis tous vos messages et commentaires, ça me fait toujours plaisir. Je suis aussi dispo sur Instagram, tu peux me retrouver sur le compte arthur.cestaro.pm Et si le podcast t'a plu, pense à t'abonner, à activer la cloche pour ne pas rater le prochain épisode et à laisser un avis 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute. A très vite dans un nouvel épisode !

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Description

Pour ce tout premier épisode d’Impact Mental, j’ai invité un ami de longue date et joueur du Biarritz Olympique : Steeve Barry.


Ensemble, on revient sur son parcours atypique, entre rugby à 7 et rugby à 15, entre rêve olympique et retour en Top 14.


On parle sans filtre de pression quotidienne, de décisions de carrière, d’équilibre fragile entre vie pro et perso, mais aussi de cette charge mentale dont on parle encore trop peu dans le rugby. Blessures, études de kiné, motivation, burn-out, switch émotionnel entre matchs… Rien n’est laissé de côté.


Tu découvriras comment Steeve a traversé des moments forts, parfois lourds à porter, et pourquoi la préparation mentale, individuelle ou collective, peut faire toute la différence, sur le terrain comme dans la vie.


Une discussion vraie, intime et utile à tous ceux qui veulent performer sans s’oublier.


Bonne écoute 🎧


Pour suivre Steeve Barry sur instagram


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Prêt à passer un cap mental ?

Je suis Arthur, ancien joueur du Stade Rochelais et préparateur mental.
Aujourd’hui, j’accompagne clubs, joueurs, staffs et passionnés de sport à performer sous pression, rebondir après une blessure, et construire une vraie force mentale.


Performances. Plaisir. Progrès.


Rejoins-moi ici :



🎬 Agence de podcast: Into The Wave Studio


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue dans Impact Mental, le podcast où tu rentres plein fer dans la tête. Interview de joueurs, joueuses, coachs, réparateurs en tout genre qui vont nous partager leur vécu intérieur, leur routine, leur déclic personnel. Et parfois, je prends le micro en solo pour te transmettre des outils concrets et t'aider à gagner en résilience, en lucidité, en confiance. Stress avant les matchs, pression à cause de l'enjeu, blessure, on va tout aborder pour éviter de se faire déborder. Parce que dans le rugby, comme dans la vie, tout commence souvent dans la tête. Je suis Arthur Sestaro, ancien rugbyman professionnel et aujourd'hui préparateur mental. T'es dans le podcast qui met de l'impact là où on ne l'attend pas, dans la tête. Salut Steve. Salut Arthur. Merci d'avoir accepté cette invitation pour... C'est le premier épisode de mon podcast, Impact Mental, le podcast.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour l'invitation, c'est un honneur d'être là.

  • Speaker #0

    Merci. Alors pour remettre un peu de contexte, Steve Barry, qui est un joueur de rugby qui joue au Biarritz Olympique, qui a eu un parcours, on en parlera un peu après, qui a aussi joué avec l'équipe de France de rugby A7. C'est aussi pour ça que je t'ai invité, pour parler un peu des spécificités et des différences entre le rugby A7 et le rugby A15, dans la dimension mentale, mais aussi physique, etc. Pour remettre un peu de contexte, Steve est aussi un ami dans la vie. Puisqu'on s'est connu au centre de formation à La Rochelle, je vais te laisser pouvoir t'exprimer un peu sur ton parcours. Tu nous présentes un peu qui tu es pour les gens qui ne te connaissent pas.

  • Speaker #1

    Ok, donc rapidement, comme tu l'as dit précédemment, on s'est connu au centre de formation de La Rochelle. On était joueurs Espoir ensemble, puis on a connu les premières sélections professionnelles tous les deux à la vingtaine. Après, j'ai fait le choix de partir faire du rugby à Sète. Un choix qui était un peu surprenant à l'époque pour certains joueurs, parce que c'était les prémices. On en parlera peut-être un peu tout à l'heure. En gros, de 20 à 25 ans, j'ai fait le choix de partir sur le circuit mondial à Sète et avec l'équipe de France. Ensuite, après mes 25 à quasiment mes 30 ans, je suis revenu sur la Rochelle. J'ai joué trois ans. Et ensuite, j'ai continué ma carrière au Biarritz Olympique. Donc là, je fais à l'heure actuelle où on parle ma sixième année, bientôt cette année prochaine. J'ai pas connu beaucoup de clubs, mais beaucoup d'expériences différentes et des structures et des façons de travailler très différentes.

  • Speaker #0

    C'est cool parce qu'on va pouvoir un peu aborder ça. Et je me rendais pas compte à quel point t'étais devenu un vrai basque maintenant, parce que ça fait quelques années que t'es là-bas. Je me rendais pas compte, ça faisait autant de temps que t'étais là-bas.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait un petit moment que je suis sur le Pays Basque. Après, je ne vais pas m'approprier la culture basque loin de moi. Je vais me faire des copains sinon. Mais ouais, ça connaître un peu le coin et le club surtout.

  • Speaker #0

    Intéressant. Et si tu veux, on va revenir un peu sur ton parcours, cette décision d'aller rejoindre l'équipe de France A7 à l'époque. Parce que comme tu l'as dit, c'était un peu les prémices. C'était les débuts des contrats Fédération Française de Rugby A7. Puis en plus, ce que tu n'as pas dit, c'est que tu as vécu aussi une Olympiade, où tu as été à Rio.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous parler un peu de ce moment-là, où tu décides d'aller au rugby à 7, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ouais, exactement ça, ça a été mon premier gros choix à rugby, je vais dire ma première grosse décision, parce que j'avais du coup la vingtaine. Je venais d'enchaîner, je crois, plusieurs matchs avec le stade Rochelet en Pro D2 à l'époque. J'ai fait entre 5 et 10 matchs, j'étais un peu espoir pro, je montais, je descendais, c'était bien jusqu'à jouer la demi-finale de Pro D2 à Pau. Ce moment de faire le choix de soit devenir pro à la Rochelle, signer un contrat pro, soit devenir pro au rugby A7. Parce qu'en même temps, je faisais quelques sélections avec l'équipe de France A7 à l'époque, qui commençait, comme tu l'expliques, à faire des contrats fédéraux et à monter une équipe à plein temps de rugby A7. Tu l'as évoqué d'entrée, mais oui, le fait d'avoir l'Olympia de Rio en 2016, donc à l'époque, je te parlais de ça, nous on était en 2012, moi ça me faisait un peu rêver. Toi, les JO, c'est un peu le rêve de tous les sportifs, de tous les jeunes. Et puis il y avait ce côté aussi, j'avais 20 ans de voyage, parce que le rugby à 7, l'année où j'en ai fait, donc en même temps que je jouais en pro, j'ai visité quasiment tous les continents. J'étais dans tous les pays du monde et à 20 ans, c'est incroyable d'avoir cette expérience. Pour moi, c'était fou. En plus, aussi, représenter l'équipe de France, c'est incroyable. Tu es jeune, tu as le maillot avec le coq, c'est une fierté. Et à l'époque, aujourd'hui encore plus, les mecs sont champions olympiques, mais à l'époque, tu représentes la France, tu as 20 ans, tu fais le tour du monde, qu'est-ce que tu veux de plus ? C'était incroyable. Et pourtant, à La Rochelle, tu as connu ça avec moi, on a fait 50 centres de formation. Moi, je suis là depuis... J'étais à La Rochelle depuis hyper jeune, depuis KD. C'est aussi un rêve de jouer en pro pour la Rochelle. C'est un choix difficile. Personnellement, je ne regrette pas du tout. C'est un choix qui, pour moi, a été payant parce que je me suis régalé sur l'aventure A7. Je me suis régalé de ces moments-là. Après, il fallait vivre à Paris, mais ces moments-là de sortir du cocon. Et ça m'a servi aussi à revenir meilleur à 15 à l'époque. Pour moi, ça a été un tremplin, vraiment. Je ne suis pas sûr que si j'avais continué directement ma carrière à 15, j'aurais pu faire la carrière que j'ai pu enchaîner derrière. Et même à l'époque, ce choix était assez surprenant. Je me souviens, c'était Patrice Colasso, l'ancien entraîneur de La Rochelle, qui était étonné et qui me dit « mais pourquoi tu fais ça ? Je ne comprends pas » . Et d'ailleurs, je le salue parce que c'est lui qui m'a fait revenir après mon de la piade, qui m'a reproposé de revenir travailler à La Rochelle. Je ne le remercierai jamais assez, parce que j'ai eu la chance du coup d'après de pouvoir porter le maillot de La Rochelle pendant trois saisons. Et ça aussi, c'était un deuxième rêve de pouvoir jouer pour l'équipe, la ville dans laquelle j'étais.

  • Speaker #0

    On peut dire que tu as eu le droit à tes deux rêves.

  • Speaker #1

    C'est sur un début de carrière, c'était le top, franchement, de pouvoir faire les JO. Malheureusement, on n'a pas eu la médaille olympique, nous, mais d'être les premiers JO de rugby à 7, de représenter l'équipe de France et tout ce que ça engendre, la vie olympique, le village olympique, tout ça, c'est des expériences qui marquent à vie. Et après, la deuxième chance, de pouvoir retourner à La Rochelle. La Rochelle, entre-temps, était montée en top 14. Et pour te resituer... Quand je reviens, c'est la saison où on finit premier du top 14, où l'habitude on joue un peu le maintien en gros. Et là, cette saison-là, on gagne plein de matchs à l'extérieur, ça se passe super bien. Et malheureusement, ça c'est une de mes plus grosses déceptions, on perd en demi-finale à Marseille au Vélodrome.

  • Speaker #0

    J'ai des souvenirs parce que j'étais venu au match.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'étais venu au match au voir et c'est vrai que c'était cruel. C'était très dur. Le drop d'Antoni Bello.

  • Speaker #1

    Exactement, à la 82ème minute.

  • Speaker #0

    Pour le RTT, c'était très cruel.

  • Speaker #1

    C'était compliqué dans le sens où, pour nous, ça venait pas à valider la très bonne saison qu'on avait faite. Mais bon, c'est la loi du sport et c'est ce qui fait la beauté aujourd'hui du rugby aussi.

  • Speaker #0

    Ok. Et d'ailleurs, si on revient un peu sur ton parcours, du coup, si on se focalise un peu sur le parcours A7, tu vois, maintenant, c'est de notoriété que la FED, ils ont une cellule mentale, etc. Je sais que pour la... Les JO, le rugby A7, ils ont bossé. Les Jérômes Daré est assez, je crois, l'ancien coach de l'équipe de France est assez pointu, sur tout ce qui est aspect mental, même collectif, etc. Vous, est-ce qu'il y avait quelque chose de mis en place à l'époque ?

  • Speaker #1

    Alors on avait, je vais dire quelques prémices, j'ai pas trop de souvenirs d'avoir... Je crois qu'on a eu un prépa qui est venu quelques fois. C'était un peu, je crois, au bon vouloir des joueurs, en fait, ceux qui avaient envie de tenter l'expérience, y aller. Ce n'était pas une obligation, si je me souviens bien. Et ça ne m'a pas vraiment marqué. On n'avait pas une vraie prépa mentale comme on peut l'entendre aujourd'hui ou comme ça se développe. Je n'ai pas trop ce souvenir-là.

  • Speaker #0

    OK. On voit que c'est quelque chose qui est quand même assez récent. Même dans les clubs, on en parlera après.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Parce que vous avez la chance au BO d'avoir une préparatrice mentale intégrée au club.

  • Speaker #1

    Exactement, oui.

  • Speaker #0

    Et du coup, tiens, parce que je pense que tous ceux qui connaissent le rugby ont fait la différence qu'il y a dans la dimension physique entre le 7 et le 15. D'ailleurs, toi, comment tu as connu ces changements-là ? Comment tu as appréhendé ces changements-là quand tu es passé du 15 au 7 et après du 7 au 15 ? Mais est-ce que tu dirais aussi qu'il y a dans la dimension mentale, il y a des choses qui diffèrent, etc. ? Dans la préparation,

  • Speaker #1

    par exemple ? Oui, tu as beaucoup de choses qui diffèrent. Physiquement, déjà, rapidement, d'un point de vue prépa physique, c'est de notoriété. C'est hyper dur et hyper exigeant de rugby à 7. Quand je suis parti, moi, j'ai perdu 10 kilos. J'étais à plus de 90 kg et quand je quitte le 7, je suis à 79 et demi après les JO. Mais bon, je n'avais jamais été aussi performant. Physiquement, j'étais au top.

  • Speaker #0

    Je me rappelle.

  • Speaker #1

    C'était bien. Mais après, pour rebondir plus d'un point de vue mental, c'est aussi complètement différent parce que tes échéances ne sont pas les mêmes et ta préparation n'est pas la même. Dans une saison de rugby A15, on le dit souvent, c'est un marathon. C'est-à-dire que tous les week-ends, tu as des matchs, tu as des objectifs, tu es toujours sous pression constamment. Donc tu as la pression forcément du résultat final, donc d'être champion, d'être dans les 6, de te maintenir, tu as toujours cette pression-là. Mais aussi chaque week-end, tu as la pression et du week-end. Et entre chaque week-end, on s'organise sous forme de blocs au rugby, donc souvent des blocs de 5 matchs, 6 matchs, 8 matchs, ça dépend des calendriers. Tu vois, tu as cette pression-là. Donc en fait, tu es sous forme de cycle. Donc tu as ton cycle principal qui te met sous pression toute l'année, tu as ton cycle moyen avec tes blocs, et tu as ton cycle à court terme qui est... ton week-end, tu vois. Donc ça, il faut l'appréhender. Alors qu'au rugby à 7, c'est différent. Ça marche sous forme d'étape. Donc aujourd'hui, je ne sais pas si ça s'organise exactement pareil, mais nous, en gros, c'était tous les mois, tous les mois et demi, tu avais une étape. Donc en fait, tu devais performer à cet instant T. Et tu avais le temps sur un mois vraiment de te préparer, d'appréhender. Je trouve que d'un point de vue mental, ce n'est pas la même. Et après, pareil, même le jour J, Match de rugby à 15 et 80 minutes, il faut être prêt. Si tu joues le samedi, le samedi à 15 heures, il faut que tu sois au top. Tu as deux heures à tenir. Le rugby à 7, c'est encore différent parce que tu es sur des week-ends, c'est sur deux ou trois jours. Tu enchaînes plusieurs matchs dans la journée. Tu as cette phase d'échauffement, cette phase de match, cette phase de décompensation où tu relâches avant de te reconcentrer. Si tu veux, on reviendra dessus. Mais oui, la façon d'appréhender les matchs et le championnat est complètement différente.

  • Speaker #0

    il y avait Je connais un peu les deux, j'ai fait un petit peu de set aussi. J'ai pu jouer à 15 mois, comme tu sais. Mais c'est vrai que cette phase de set là, auquel je m'intéresse pas mal, parce que j'interviens dans une association de rugby à 7 aussi. Et c'est vrai que la dimension mentale du 7, elle est aussi particulière. Parce qu'il y a cette phase, comme tu dis, où tu dois être hyper concentré, t'as un match, comme tu dis, tu dois relâcher derrière la pression. Même, par exemple, pour rugby à 7, tu peux perdre... ton premier match, même deux matchs de poule et te retrouver comme ça arrivait pour l'équipe de France cette année. Je crois que c'est sur le tournoi de Hong Kong où ils perdent deux matchs de poule et ils se retrouvent quand même en finale du tournoi. En fait, tu dois émotionnellement, parlant je te dis, tu peux passer d'une défaite à une victoire dans la même année.

  • Speaker #1

    Oui, ça fait partie des caractéristiques. Comme tu dis, au rugby A15, tu perds le week-end, tu as toute la semaine ou... où tu prépares le prochain match pour te rattraper, machin. Là, au rugby à 7, tu perds, comme tu dis, le matin. Dans deux heures, il faut que tu aies switché, tu passes à autre chose et tu as un match à gagner, tu vois. Tu n'as pas vraiment le temps d'avoir des états d'âme ou autre. Il faut arriver à vite compartimenter ton esprit par rapport à ça. Et bon, ça s'est passé, je ne peux plus rien faire dessus. Prochaine étape, quoi. Ça, c'est vrai que le rugby à 7, c'est très différent à ce niveau-là. Et c'est souvent la remarque que font les joueurs qui arrivent du... Je me souviens, enfin, de me l'avoir faite. Et surtout quand on a accueilli pas mal de joueurs de 15 avant la prépa des JO, on a eu beaucoup. Et c'était la remarque qu'ils faisaient, c'était de dire, enchaîner les matchs c'est hyper dur. Et surtout, par exemple, tu enchaînes trois matchs le samedi, à la limite tu arrives et c'est redémarrer le dimanche. Tu as l'habitude d'avoir du repos après avoir fait des années à 15, d'avoir fait un gros effort le samedi, tu as l'habitude d'avoir ton dimanche de repos, ton corps... se régénèrent et compagnie là, il faut que tu rechausses les grands bons. Et les matchs que tu vas jouer sont normalement encore plus durs que ceux que tu as joué le samedi avec les phases finales. Ouais, donc ça aussi, c'est compliqué à appréhender.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, par rapport à ça, est ce que vous n'aviez pas de prépa mental à l'époque ? Mais est ce que du coup, au niveau du staff, ils vont vous accompagner un peu là dessus pour switcher ? Est ce qu'il y avait des choses qui étaient mises en place ou ?

  • Speaker #1

    Après, ça se faisait un peu, je crois. Je parle de mon expérience dix dizaines d'années. Peut-être qu'aujourd'hui, ça a complètement changé, mais je te donne ce que moi, j'ai vécu. Il y a dix ans, ça se faisait indirectement, je pense, par la prépa physique. C'est-à-dire qu'on avait une sorte de protocole, on sortait du match, on avait notre débrief avec le coach pendant cinq minutes, ça, ça, ça, passer à autre chose. Et ensuite, t'enchaînais à une sorte de protocole où t'allais dans les bains froids, tu te douchais, t'allais direct manger parce qu'il fallait que t'aies ton apport en nutriments à ce moment-là. Tu savais ce que tu mangeais, c'était protocolisé. Et après, souvent, soit tu te posais au calme dans un endroit un peu sans trop de bruit, donc au vestiaire ou autre, ou tu avais des salles de sieste même. C'est un truc dans les stades où tu vois les équipes, tu peux dormir à côté d'un autre mec d'une autre équipe. C'est marrant d'ailleurs. Mais souvent, c'était ça. Donc, discours du coach, récup, nutrition, et après, salle de repos, tu vois. Et pendant ça, ça te prend quoi ? Une heure, une heure et demie, tu vois, où vraiment tu es cadré. Je pense que ça te permet de... d'absorber ta fin de match, de descendre en termes d'émotion et d'intensité, de reposer. Et en fait, quand tu sors de ta sieste ou ta salle de repos, après, tu repars sur la préparation du prochain match. Donc souvent, nous, on prenait les iPads ou trucs, on analysait le dernier match de l'équipe qu'on allait affronter ensuite. Donc ça commençait à te mettre un peu dedans, dans le bain du... de ce que tu vas jouer. Et après, doucement, tu commences à te réchauffer, tu te remets un peu en route, tu repasses au vestiaire. Tu sais, tu vois, après, le principe d'échauffement, on avait un timing, je sais pas... 16h15 tout le monde au vestiaire, 16h25 tout le monde dehors, et du coup tu suis ça et donc indirectement je pense que mentalement... Le fait d'avoir ce protocole physique et de récup, en quelque sorte, je pense que ça te conditionne à avoir ces phases de haute intensité d'éveil, au contraire de re-rentrer dans ta bulle. Je pense qu'après, les joueurs, on se le faisait entre nous, c'était perso. Je ne sais pas s'ils l'ont fait aujourd'hui, mais ça peut être intéressant d'avoir justement quelqu'un qui est en mode prépa mental et qui t'appuie là-dessus et qui te donne les bonnes orientations. J'imagine qu'il y a plein de pistes.

  • Speaker #0

    Ce serait intéressant que dans ce podcast, ça fasse intervenir... Quelqu'un qui en ce moment, on fera ça.

  • Speaker #1

    Je connais un peu Paulin, Riva, le capitaine de l'équipe de France, médaille olympique et tout. On les proposera de venir dans le podcast.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant. Super intéressant. En plus, avoir son retour par rapport après au JO et tout.

  • Speaker #1

    Clairement. Et puis, ça a dû pas mal évoluer. En plus, ils ont dû pousser. Quand tu fais un prix olympique, tu as vu, ils ont dû pousser les trucs à fond. Nous, on était les précurseurs, mais eux, ils ont fait quelque chose d'incroyable.

  • Speaker #0

    et d'ailleurs tu dirais que cette habileté de switcher Parce que mine de rien, même si tu ne la conscientises pas quand tu es dedans et tout, mais tu la développes, j'imagine, du coup, quand tu es au set. Est-ce que tu dirais que ça t'a pu te servir, par exemple, dans le 15, quand tu es revenu au 15 ou pas du tout ? Ou tu ne l'as pas du tout conscientisé ?

  • Speaker #1

    Très honnêtement, je ne l'ai pas conscientisé. Et je pense que j'ai aussi un peu, comment dire, j'en ai peut-être un peu payé les frais plus tard, tu vois. Et notamment, tu l'as évoqué un peu au début, la charge de travail et un peu la charge mentale que tu peux avoir dans une saison. Ouais. Parce que c'est plus sur le côté avoir le temps de préparer un événement. Je te disais, on jouait tous les mois, tous les mois et demi. Donc, tu avais une phase où il fallait être performant là. Tu avais une phase où tu retravaillais physiquement, où tu pouvais te reposer. Les cycles étaient plus fluctuants. Alors que rugby à 15, moi, quand je suis retourné, surtout avec la Rochère en top 14, il fallait que tous les week-ends, tu gagnes tout. Donc, au début, tu te lances à fond dedans. D'ailleurs, personnellement, moi, ça se passait hyper bien. Et puis, à un moment, je pense que j'ai eu le coup de mou, tu vois, de te retirer sur la corde. C'était sorti des JO, donc... Je surfais sur la vague de la prépa physique, de la haute intensité, j'étais au top. Mais arrivé au début de l'hiver et compagnie, j'ai commencé à un peu moins jouer, je pense être un peu moins performant. Et surtout mentalement, je pense que j'avais brûlé toutes mes cartouches. Et je pense que c'est ça aussi qui m'a un peu fait perdre du temps de jeu sur ces moments-là. Est-ce que j'ai bien géré ma gestion physique, émotionnelle, tout ça ? À côté, moi je fais un parcours de... universitaire pour devenir kiné, donc à côté j'avais des cours. Et est-ce que j'ai bien réussi à m'organiser pour faire mes études, faire le rugby, avoir aussi une vie privée à côté, pas des choses de fou, mais juste avoir du temps pour soi, profiter de sa famille, ses amis et tout. Et ça, c'est vraiment pas évident. Je pense que j'ai peut-être pas su le gérer de manière optimum à ma sortie du CET, parce que j'avais cette expérience à CET, ça faisait quatre ans que j'en faisais, donc j'étais bien organisé sur comment vivre, mes périodes de travail, et voir ma routine. Et à 15, je pense que quand je suis arrivé, je n'ai pas géré cet aspect-là. Tu es un peu perdu.

  • Speaker #0

    Oui. C'est intéressant que tu me parles de la charge mentale. J'ai écouté un podcast dernièrement là-dessus aussi, où en fait, c'est hyper dur la charge mentale, notamment par exemple pour les staffs à quantifier. Parce que ce n'est pas quantifiable. Mais les staffs y sont de plus en plus attentifs parce qu'on parle beaucoup dans le sport de haut niveau et dans le rugby de haut niveau de charge physique. où ça, c'est quantifiable, tu vois, on sait avec les GPS combien de temps on court, en quelle quantité, à quel kilomètre heure, etc. Et la charge mentale, c'est un truc qui est... Comme tu dis, en plus, toi, tu as une vie bien remplie, puisque tu as des études de kiné à côté, donc effectivement, c'est comment tu gères ça et tout. Je pense que de plus en plus de staff, ils sont attentifs, mais c'est intéressant que tu l'abordes, parce que... Comme tu dis, en plus, je pense qu'il y a une différence là-dessus, sur le 7 et le 15, où la charge mentale est très forte, je pense, les périodes de tournois.

  • Speaker #1

    Absolument, oui.

  • Speaker #0

    Mais par contre, ces périodes, on va dire, où tu peux relâcher, préparer l'échéance, etc. Et c'est vrai que moi, ayant vécu aussi beaucoup plus le 15, la charge mentale d'enchaîner les matchs, quand tu fais des saisons où tu enchaînes beaucoup, en fait, tu ne te sors jamais un peu de cette pression d'aller à la victoire, etc. surtout que On a eu la chance, on va pas s'en plaindre, mais d'être dans un club hyper ambitieux, je pense que la Rochelle, soit en Pro D2, soit en Top 14, a toujours été un peu ambitieux.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et avec un public énorme et tout, mais il y a toute cette charge, je pense, émotionnelle du résultat qui, quand tu la gères pas, quand tu sais pas vraiment encore, tu te connais pas assez, comment te régénérer, etc.

  • Speaker #1

    Moi, je te rejoins complètement sur ce que tu dis. L'aspect physique dans le rugby est hyper quantifié maintenant, comme tu dis. On a les GPS, on remplit des RPE, c'est-à-dire que tout. quasiment tous les jours. Le matin, déjà, tu remplis ce qu'on appelle souvent un wellness dans les clubs. Enfin, chaque club a son nom. Tu remplis en gros ton état de forme, comment tu te sens, si t'as bien dormi, si t'as des courbatures, si ça. Enfin, chacun met son truc. Tu remplis aussi ce qu'on appelle les RPE. C'est en gros comment t'as vécu ta séance la journée. Et ça leur permet un peu de doser. Mais on reste sur le physique, tu vois, sur l'intensité de ta séance, comment tu le vois. Donc ça, c'est pour gérer. Et les clubs ont fait des efforts incroyables depuis, j'imagine, le professionnalisme là-dessus, tu vois, on est hyper cadré. Et comme tu dis, le côté mental et charge mentale... Les clubs sont de plus en plus attentifs. C'est un des derniers axes de performance qu'on peut encore pousser au maximum. Ce qui est encore plus dur, c'est la manière de le quantifier. C'est très dur. C'est encore plus dur que la personne concernée. Le joueur a du mal à le quantifier. C'est très rare de conscientiser le moment et de se dire que je suis dans le dur. physiquement je suis bien mes tests sont bons je pousse autant que d'habitude à la muscu je vais aussi vite mais je comprends pas je sais pas il y a un truc qui va pas j'ai plus envie ça m'est arrivé de discuter avec un pote qui disait franchement tout va bien dans ma vie j'ai plus la motivation j'ai plus l'envie et du coup il a bossé aussi en prépa mental et compagnie et ça lui est revenu mais c'est dur quand toi même t'es pas conscient de ce côté là et en fait on s'en rend compte plus tard je trouve Après, après plusieurs mois ou plusieurs années, on se dit « Ah ouais, mais en fait, à ce moment-là, j'avais l'impression d'être bien, mais... » Comment dire ? T'es pas tout blanc ou tout noir. Il y a des zones grises, c'est hyper ambigu. Mais je pense qu'il y a vraiment ce côté-là à pousser et arriver à... Et combien de joueurs, tu vois, qui sont hyper performants une saison, ou prometteurs, ou des mecs qui ont toujours été à un certain niveau, et tu sais pas, d'un coup, ils passent à travers, ils ont un moment blanc et tout. physiquement tout va bien dans leur vie après parce que tu peux avoir des problèmes perso ça arrive aussi tu vois dans leur vie tout va bien et qu'est ce qui se passe tu vois je pense que c'est intéressant de bosser là dessus je suis complètement d'accord avec ce que tu dis je pense que d'ailleurs les staffs commencent un peu à s'intéresser à ça et comprennent

  • Speaker #0

    qu'en plus c'est très individuel donc qui commence à s'intéresser aux individus à essayer de de comprendre ce qui joue aussi, parce que, comme tu dis, même la vie perso rentre dans la charge mentale. Clairement,

  • Speaker #1

    c'est dur, il peut y avoir plein de choses différentes.

  • Speaker #0

    Le problème de réussir à conscientiser, c'est que j'ai l'impression qu'on n'est pas formé, mais éduqué à ça. Et la prépa mentale peut permettre d'éduquer un peu à tout ça. Comme tu disais, tu parlais de motivation pour ton ami. Moi, je le vois dans mes accompagnements. La motivation, c'est un des premiers trucs sur lesquels je bosse. et j'ai dû que... les mecs que j'accompagne, parce que quand tu ne sais pas comment ça fonctionne la motivation et comment tu peux réussir à t'en donner, c'est hyper compliqué. Et d'ailleurs, pour rebondir un peu sur ce que tu viens de me dire, tu disais qu'il y a des moments où tu t'en rends compte après. Est-ce que tu as eu l'impression dans ta carrière qu'il y a eu des moments comme ça où tu t'es rendu compte que la charge mentale avait été élevée ? Tu m'as parlé un peu de la rochelle, mais est-ce qu'elle est élevée ?

  • Speaker #1

    Oui, clairement. Comme je te dis... Moi, c'est surtout aussi par rapport à mes études à côté, le fait d'être joueur pro et de faire des études quand même assez exigeantes en termes de travail. Parce que kiné, il faut que tu manipules, tu as des connaissances à savoir sur le corps humain et la bio. Enfin bref, tu as du travail perso à faire. Et en fait, des fois, c'est aussi ambivalent parce que tu as un côté où ça te permet de te sortir de ton quotidien. Donc, c'est bénéfique pour toi. Par exemple, il y a des moments où le rugby, ça allait moins bien, où tu es un peu de lassitude ou autre, je ne sais pas. Le fait d'avoir des études à côté, c'est cool parce que ça te sort un peu de ça. Et du coup, mentalement, ça te fait du bien. C'est une bouffée d'oxygène. Tu vois d'autres personnes, tu travailles d'autres sujets. C'est intéressant. Mais à des moments, c'est comme je disais que c'était ambivalent. À d'autres moments, c'est une pression en plus. Et notamment sur, par exemple, période d'examen, on va dire vers fin décembre, tu as tes examens. Donc, tu buches, tu bosses plus. Fin décembre, ça correspond aussi un peu avec la saison. Il commence à ne pas faire beau. Les jours se couchent tôt. Les terrains sont boueux. Ce n'est pas du rude. Moi qui joue trois querelles, ce n'est pas...

  • Speaker #0

    C'est un des moments que tu préfères.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    En tant qu'associatif.

  • Speaker #1

    On se comprend. Ce que je veux te dire, c'est que des fois, c'est une charge en plus. Tu sais que dans ces moments-là, tu es indirectement moins performant aussi. Donc, c'est très dur à évaluer. Et je pense que des fois, tu vois, le fait d'avoir conscience de ça, donc de travailler en prépa mental et de pouvoir conscientiser toutes ces choses, les sectoriser aussi, savoir un peu sous forme de curseur, où est-ce que je peux plus appuyer, où est-ce que là, je dois un peu lâcher et tout. Des fois, je pense qu'il ne faut pas grand-chose, juste que quelqu'un te l'explique ou te l'emmène, et je pense que ça peut te faire beaucoup de bien. Donc ça, c'est un truc hyper intéressant. Et je voulais rebondir tant qu'on discute. Tu parles de la prépa mentale sur les joueurs, en indiv. Mais je crois que c'est aussi très intéressant en collectif. Nous, je t'en parle par notre expérience, à Biarritz, l'équipe, on a une prépa mentale. On en parlait au début avec le set, je n'ai pas grandi avec ça, je ne connais pas trop. Après, je suis assez ouvert à la connaître et tout. On a une prépa mentale et je trouve ça vachement intéressant parce qu'elle bosse individuellement avec les joueurs qui veulent, on peut aller la voir. mais elles bossent aussi collectivement avec le groupe ou l'équipe et tu dois mieux savoir que moi parce que je connais pas très bien un préparemental mais du coup t'as d'autres aspects je pense sur un collectif aussi à gérer, tu vois tes côtés leader, tes côtés je sais pas après tu rentreras peut-être plus dans tes détails dans d'autres podcasts ou autres mais je trouve que c'est une voie aussi de la préparementale qui est hyper intéressante, tu vois nous on a connu une saison assez particulière où tout le début de saison on trustait les premières places on fait une super saison, tout le monde nous encourage c'est cool, c'est bien, machin ... Et après, la période que je t'ai dit, tu vois, décembre, Noël et tout, on s'enchaîne sept matchs d'affilée, on joue le maintien, ça devient compliqué. Et tu vois, je connais un paquet de clubs où ça peut exploser. Enfin, tu vois, c'était vite à reprocher des trucs les uns aux autres, à tirer sur le staff, à tirer sur les bureaux. Enfin, tu sais, tout le monde se rejette la faute quand ça ne marche pas. Tu sais comment c'est. Et tu vois, je trouve que le fait d'avoir fait ce travail de prépa mental, après, elle n'a pas révolutionné le truc, tu vois. C'est intéressant, je trouve, cet apport-là, comment tu peux gérer. Et l'équipe, tu vois, on est resté soudé, on s'est maintenu, on a retrouvé la victoire, tu vois, et en s'appuyant, je pense, sur des choses que tu vas expliquer peut-être dans d'autres podcasts ou autres. Parce que je n'ai pas le secret, mais je trouve ça bien, tu vois.

  • Speaker #0

    Je pense que, tu sais, même certains prépares mentales, on n'a pas tous la recette miracle, mais effectivement, juste des fois mettre un peu de lumière sur certains ingrédients, ça permet de... de garder une cohérence et c'est vachement étudié dernièrement notamment dans le rugby qui est un peu un sport précurseur pour ça et d'ailleurs en salut à la prépa mentale de Yannick qui est Agathe que tu m'as permis en plus d'ailleurs le fait qu'on soit amis de la rencontrer et c'est une personne super intéressante et d'ailleurs je pense que j'inviterais à venir témoigner un peu sur les dynamiques collectives c'est hyper intéressant comme tu dis Merci. le leadership, les choses comme ça. Et ça serait intéressant de l'interroger un peu du travail qu'elle a fait avec le staff. Que c'est ça, sur la DeanMainCollective, tu m'avais dit qu'elle intervient un peu auprès de vous, ou elle vous éduque rapidement, mais en fait, c'est surtout qu'elle intervient auprès du staff pour le...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, exactement. En fait, en tant que joueur perso, tu peux aller la voir, toi, si tu veux travailler en PM. Et après, non, oui, elle intervient plus au niveau du staff. En fait, son message, on l'a directement, nous les joueurs. mais elle passe aussi à travers le staff. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis elle a ce côté un peu tampon où elle n'est pas là pour répéter des choses au staff et inversement, tu vois, elle n'est pas là pour faire passer les messages du staff, mais plus, comme tu dis, je pense, faire une mise en lumière et montrer comment on peut s'appuyer sur certaines méthodes ou stratégies.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense des fois au staff.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'imagine.

  • Speaker #0

    Quand on est dans des dynamiques de défaite ou même de victoire, ça s'enchaîne vite, comme tu dis, en plus, c'est une saison à 15. Et du pouvoir faire prendre du recul sur certains aspects au staff, c'est hyper important.

  • Speaker #1

    Oui, sur le staff et surtout, on a travaillé sur l'équipe, comment on voulait être perçus, quels étaient pour nous nos points forts, nos points faibles. Et aussi, on en a parlé avant, toi et moi, comment tu veux t'approprier ton équipe, comment tu veux t'approprier un projet de jeu, des choses comme ça. Comment collectivement, et ça permet à chaque individu de se raccrocher à un groupe, tu vas dire tu fais partie de cette... cette entité, comment tu vois cette entité ? Et c'est marrant aussi d'avoir l'avis de tous les joueurs sur comment ils voient l'équipe. Et des fois, juste de mettre en lumière, nous on se voit plus comme une équipe hyper forte en défense, une équipe capable de marquer n'importe où. Je te dis des exemples, c'est pas ce qu'on s'est dit, mais est-ce que ça te permet pas de te raccrocher, d'identifier à ça et de mentalement déjà de basculer là-dessus ?

  • Speaker #0

    Et quand c'est plus dur de pouvoir t'appuyer là-dessus. Clairement. Intéressant. Pour continuer un peu sur le sujet de tout ce qui est charge mentale et tout, est-ce que toi, tu vois l'expérience que tu as maintenant, on va dire que tu es plus sur la fin que le début.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas pourquoi je suis dit ça.

  • Speaker #0

    Mais je te souhaite de continuer encore pendant dix années s'il faut. Tu as identifié par exemple, qu'est-ce que tu avais dedans parfois pour te régénérer un peu mentalement ? Qu'est-ce qui te fait te relaxer ? Est-ce que tu vas te promener ?

  • Speaker #1

    Moi, comme je te disais, mes études, pour moi, ça me fait souvent du bien. C'est-à-dire de voir autre chose que du rugby.

  • Speaker #0

    Une activité annexe.

  • Speaker #1

    Oui, une activité annexe. Je sais qu'il y en a, je ne sais pas, ça peut être le surf, d'autres trucs. Moi, j'aime bien travailler là-dessus, réfléchir aussi à l'après-carrière. Parce qu'indirectement, c'est une pression que le joueur a toujours au-dessus de sa tête. On parle des matchs et compagnie, mais tu as aussi le côté après carrière. Donc ça, ça fait du bien aussi. Ça me rassure de préparer mes études, de me dire quand ça va s'arrêter, Steve, tu as un truc qui te plaît, dans lequel tu vas bosser, tu t'épanouis. C'est hyper intéressant parce que l'après carrière, tu peux en parler. Et tous les mecs avec qui je vais, vu qu'on est vieux maintenant, il y en a pas mal qui ont arrêté. Ce n'est pas forcément évident à appréhender aussi. Je pense qu'il faut le préparer. Et qu'est-ce qui peut faire du bien aussi ? Après, forcément, du temps perso, famille, amis, ça, c'est, je pense, une des bases du truc. Et la charge mentale aussi, c'est la blessure, tu vois. Par exemple, moi, d'avoir les études... J'ai été blessé il y a deux ans à une épaule, tu vois, qui m'a éloigné pas mal les terrains, l'opération classique, bon, la butée, bref. Tu vois, d'avoir mes études à côté, c'était cool, parce que, OK, je venais faire ma rééduc, OK, mais au bout d'un moment, tu sais, un mois, deux mois, trois mois, quatrième mois, tu sais, c'est un... T'en as un peu, excusez les termes, mais plein le cul, tu vois, de l'équiné, le truc. Et tu vois, de voir autre chose, pour moi, c'est que mon point de vue, de faire autre chose, ça me faisait du bien de foutre, tu vois. Et de sortir aussi du contexte rugby, tu fais que du rugby, t'es rugbyman, t'es toujours cantonné à ça aussi. Moi, ça me faisait du bien.

  • Speaker #0

    Ouais, je pense que pour beaucoup aussi, j'ai été formé en plus, moi, tu sais, dans l'accompagnement mental du sportif blessé. Ouais. Et un des premiers... Le premier truc qu'on nous enseigne, c'est ça, c'est de créer un projet pour le sportif blessé qui puisse aller faire des activités qui le sortent un peu de son identité, uniquement en rugbyman ou s'il fait un autre sport. Parce qu'en fait, quand tu as un peu la tête dans le guidon, on ne se rend pas compte, mais on vit beaucoup à travers cette identité-là. Et quand on n'a pas développé tous les pans de sa vie, effectivement, d'avoir des activités autres qui font aussi ton identité, ça permet de... De mieux traverser la blessure et mieux accepter la blessure surtout.

  • Speaker #1

    Ok, je comprends.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant que tu m'aies parlé de l'après-carrière parce que je voulais que ça soit un peu ma question bonus de la fin et puis on approche un peu de la fin. Et en fait, je voulais te demander, toi, comment tu... Parce que je te souhaite encore plein de bonnes années, Steve, mais on approche plutôt de la fin, qu'on soit réaliste. Et du coup, comment toi tu l'as préparé ? Comment tu l'envisages ? Est-ce que tu as déjà un plan bien établi ? Merci.

  • Speaker #1

    Alors, préparer, comme je te disais, avec mes études, oui. J'essaye d'anticiper au maximum. Toute la période où j'ai été joueur, j'ai tout le temps fait des études. En ce moment, c'est kiné, mais j'ai eu d'autres parcours avant où j'ai toujours essayé d'optimiser mon temps libre pour préparer mon après-carrière, parce que je savais que ça pouvait aussi s'arrêter un peu à tout moment. Et j'appréhende un peu, parce que ça me fait peur d'arrêter, ça me fait peur d'un peu de perdre... Ça fait quasiment 20 ans que je fais ça, depuis nos 15 ans, en gros. où tu commences à espérer être pro, rentrer dans un centre de formation, de 15 jusqu'à 35 maintenant, c'est 20 ans de ta vie qui vont s'arrêter. Et malgré le fait de l'avoir préparé, ça fait toujours un peu peur. J'ai un peu d'anxiété par rapport à ça. Et ce qui me rassure et me rassure pas, c'est que t'as eu cette expérience, tu en fais partie. J'ai eu pas mal de potes rugbyman qui ont arrêté du coup. Et de voir certains qui s'épanouissent énormément aujourd'hui, qui, entre guillemets, ne regrettent pas leur fin de carrière, qui sont pleinement investis dans leur nouvelle vie. Et j'en connais pas mal qui ont un peu tourné, qui ont fait des dépressions, qui se sont cherchés et qui n'ont jamais trop réussi à sortir de ce cadre de qui ils étaient, c'est-à-dire tel rugbyman, avec beaucoup ou peu de succès, peu importe, mais tu vois, d'être cette identité rugby et que tu n'arrives pas à retrouver derrière. Et ce qui est dur, je pense, quand tu arrêtes, c'est aussi le côté de... Tu sais ce que tu faisais. Pour moi, ça fait 20 ans que je sais, en fait... Comment ma vie va être régulée si tu veux ? Je sais que je vais avoir une saison, que j'aurai des mini-objectifs, que j'aurai des blocs, des semaines, même des journées, des après-midi, des matins. En fait, tout est cadré. Et puis, tu as un staff, tu as un club, tu as tout ça qui est autour de toi qui te dicte un peu, qui te donne la direction dans laquelle tu dois aller. Donc, même si c'est dur, c'est quand même assez facile dans un sens où tu es très guidé. Tu peux te laisser porter un petit peu. Tu vois, ta vie, elle est cadrée. Tu ne sais pas si tu vas avoir des bons résultats, si tu vas être bon ou pas, mais tu sais comment, entre guillemets, ça va se passer. Et quand tu arrêtes le rugby, c'est toi qui te mets... Après, c'est à toi de te guider dans la vie, tu vois, et c'est ça qui peut faire peur aussi. C'est à toi de te dire là oui, là non, de te fixer tes objectifs à long, moyen terme. Court terme, pardon. C'est propre à chacun, chacun est capable de le faire, pas le faire. Chacun voit son bonheur ou sa façon de vivre aussi, je pense, après. Mais ouais, c'est dur quand t'as fonctionné pendant 20 ans comme ça, de rentrer dans un nouveau mode de vie. Et ce qui est d'autant plus dur, c'est que tu peux pas faire marche arrière, tu vois. En fait, ce que je trouve dur dans la précarrière, c'est que c'est pas quelque chose que tu peux pas revenir dessus. À part si t'arrêtes jeune, enfin tu vois, un cas très particulier. Mais je veux dire, demain je suis boulanger, ça me saoule, je veux faire un autre métier, je décide, je sais pas moi, d'être commercial, je suis commercial, ça me plaît pas, bon bah je retourne boulanger, tu vois. C'est pas un truc définitif. Le rugby, quand t'arrives à un certain âge, tu le sais dès le début, ça fait partie du jeu. Quand t'arrêtes, t'arrêtes quoi, tu peux toujours rester dedans, tu peux faire coach, tu peux faire prépa physique, même kiné par exemple, ce que tu veux tu vois. Mais ce poste là, tu sais que tu le feras plus quoi, tu seras plus joueur. Donc c'est un deuil à faire. C'est juste ce côté là qui me fait peur, pas trop le côté de la suite parce que j'essaye de le préparer au mieux. Mais je pense que c'est un endroit où t'as besoin d'être accompagné. Alors est-ce que c'est de la prépa mentale, de la santé mentale, je sais pas, je pense que ça se rejoint ainsi tu vois. Et je pense que ça peut être pertinent d'avoir un soutien en PM là-dessus.

  • Speaker #0

    Ouais. Tu soulèves un truc hyper intéressant. Pas mal de choses dans ce que tu viens de dire. Ce que je retiens, c'est qu'effectivement, il y a un deuil à faire. Moi, j'ai dû faire aussi ce deuil-là. Et je me suis même rendu compte que je l'avais eu du mal à le faire quand j'ai fait mes études de PM, où tu fais une grosse introspection sur toi, parce que tu as un culte des choses, parce que tu vas coacher des gens, donc tu fais aussi un travail sur toi. Et je me suis rendu compte que ça n'avait pas été si facile que ça pour moi. Maintenant, ça y est, je pense qu'il est fait. Et puis parce que je me régale dans cette nouvelle activité de préparateur mental. Mais effectivement, c'est des choses où on est entre la préparation mentale et aussi la santé mentale. De toute façon, les deux se rejoignent principalement. Mais d'ailleurs, par rapport à ça, je sais que dans les clubs pros, en tout cas, il me semble qu'il a dû passer au Biarritz Olympique. Raphaël Poulain, il vient sensibiliser un peu là-dessus sur la santé mentale. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Nous, on l'a vu au club. Je crois qu'il fait la tournée des clubs. Lui, il parle bien de ça. Dans sa transmission, il te démontre que lui, il n'a pas su faire le deuil de cette personnalité du rugby. Le rugby lui a donné beaucoup d'un coup. Il s'était, comme il dit, créé une image. Superman, c'est un peu la métaphore qu'il prend.

  • Speaker #0

    cette image et il n'a pas réussi à s'en défaire ou à trouver autre chose derrière qui arrive à lui maintenir ce comment dire ce mental ce moral quoi non pour même dire tu vois moi je le vois à travers des exemples qu'on approche ou loin de nous je pense que la dépression tu vois faut pas que ça soit tabou et beaucoup vivent des moments de dépression tu vois après après alors sur la sur l'après carrière sur la transition en tout cas tout à fait les langues se délit là dessus on entend de plus en plus parler

  • Speaker #1

    Je pense que c'est encore de plus en plus vrai avec l'arrivée du rugby pro. Avant, en 90, les mecs, ils bossaient toujours un peu à côté. Ils étaient quand même pros, mais il y avait ce côté-là où ça allait très vite. Là, aujourd'hui, on est pris de plus en plus loin. La sélection se fait hyper jeune, 14-15 ans, même peut-être avant, je ne sais pas. Tu es vite dans des centres de formation, tu es vite dans une bulle rugby. Tu peux être très vite aussi élevé. Il suffit que tu fasses des bons matchs, tu joues en première, tu peux avoir des sélections ou autre. Ça va très vite dans un sens et dans l'autre. Et des fois, le retour à la réalité, il est dur, tu vois. Ce qu'on appelle, nous, la vraie vie. Après, je pense que tu peux la prendre dans la gueule. C'est pas évident,

  • Speaker #0

    quoi. Tu soulèves un truc intéressant, en parlant d'avant, etc. C'est que je pense qu'avant, du coup, vu qu'il y avait moins de professionnalisme, les différents pans de leur identité, ils étaient travaillés, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    pas consciemment, mais ils avaient un travail à côté, etc. Et nous, on a vécu le professionnalisme, et le professionnalisme, tu développes vachement ton identité à travers ton activité de rugbyman, et du coup, quand t'as pas travaillé les uns à côté, ça peut être hyper violent. Et d'ailleurs, je passe même un message, ça peut être même violent quand on n'est pas professionnel. Dans le rugby amateur, le mec qui arrête sa carrière parce qu'il a connu le rugby depuis qu'il est jeune, tous les week-ends, les matchs, etc. Il y en a qui c'est aussi dur de devoir arrêter ça.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, je te posais la question... L'APM en général, ta santé mentale, on parle du monde pro, du rugby pro, du rugby amateur, je te rejoins complètement. Moi j'ai des potes qui m'attendent 35 ans, ils doivent arrêter demain et ils sont dégoûtés. Là on en arrive en plus au moment des fins de saison, j'ai des potes qui le vivent très mal et du coup ma question, je viens pardon ? C'est assez transversal aussi, tu peux le faire par rapport à le monde pro, d'autres métiers, un commercial par exemple qui est un peu moins bien, qui n'arrive pas trop à vendre, ou je pense qu'il y a d'autres métiers hors du sport aussi, où tu es limité dans le temps peut-être, où tu as des contraintes que tu ne peux pas te fixer toi-même.

  • Speaker #0

    En fait, la préparation mentale, c'est ce qu'on appelle de l'optimisation mentale, et effectivement, c'est très utilisé, de plus en plus utilisé dans le sport de haut niveau. parce qu'il y a de l'enjeu, de la pression, etc. Mais on se rend compte qu'on peut faire des parallèles avec le monde professionnel où certains managers vivent une pression similaire. Et du coup, les outils utilisés pour les sportifs de haut niveau peuvent être largement transférables à des carrières plus classiques. Et d'ailleurs, moi, je serais ravi d'accompagner aussi des gens qui ne sont pas forcément... que des rugbyman ou rugbywoman, mais des gens qui ont envie de découvrir la préparation mentale et qui ont des objectifs. Je vais te donner un exemple. Ça me fait penser à Enoch Stagg, qui a fait un super documentaire avec Monté-Déverest. Oui, j'ai entendu parler. Tu n'as pas regardé ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas eu le temps,

  • Speaker #0

    mais je vais en retour apparemment. C'est assez prenant. Et tu vois, typiquement, on voit toute la dimension mentale dans ce défi qui s'est lancé. Même si ce n'est pas un sportif de haut niveau, la préparation mentale aurait un... un rôle à jouer dans un sort de défi comme ça. Je pense aux personnes qui se lancent le défi de faire un marathon, maintenant aussi on voit ceux qui font de l'Irox, des choses comme ça. En fait, la préparation mentale, elle peut intervenir dans plein de pans de vie, et il ne faut surtout pas se gêner d'aller découvrir ce que la préparation mentale peut amener, et comment ça peut aider. Écoute Steve, c'était un super moment, je te remercie. de te prêter au jeu et d'être livré comme ça.

  • Speaker #1

    Merci à toi pour l'invitation. C'est plus une discussion vraiment qu'une... C'est plus un échange. Il n'y a rien de préparé. C'est sympa. Merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    C'était cool. C'était vraiment cool et ça permet aussi d'aller plus en profondeur sur certains sujets. Donc c'est cool. Petite question, bonus pour la fin. Je me garde toujours à la fin. Si tu devais me recommander une ou deux personnes à venir dans ce podcast, ce qui pourrait être intéressant pour moi de discuter avec.

  • Speaker #1

    Laisse-moi réfléchir une seconde. Je te cherche des mecs un peu particuliers ou des femmes.

  • Speaker #0

    Ou qui t'ont marqué ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai deux idées qui me viennent.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    super. Tu connais bien, tu as joué avec lui et il est assez connu dans le milieu rochelet.

  • Speaker #0

    Je crois que tu vas me parler.

  • Speaker #1

    On l'appelle le shérif de l'Atlantique.

  • Speaker #0

    Je vois très bien que c'est...

  • Speaker #1

    C'est Romain Sazy pour tout dire. C'est un mec qui est assez marquant. Dans un groupe, la Souto a été capitaine, c'est un peu une image forte de La Rochelle, c'est un emblématique. Je pense que c'est un mec qui est intéressant à interviewer aussi, sur sa rapport au groupe, au collectif. Il est souvent dans ce qu'on appelle les leaders de groupe. En plus, maintenant, je crois qu'il est devenu...

  • Speaker #0

    Il est manager des espoirs.

  • Speaker #1

    Il a changé de casquette, donc ça peut être intéressant d'interviewer aussi, savoir comment lui gérait sa prépa mentale ou la prépa mentale, et comment aujourd'hui, maintenant qu'il est de... L'autre côté, comment il gère ça ? Est-ce qu'il en prend compte ? Comment il voit ça ? Je pense que ça peut être intéressant.

  • Speaker #0

    Top,

  • Speaker #1

    salut ! Je t'invite à l'inviter.

  • Speaker #0

    J'avais l'idée aussi. Romain, il est marquant dans l'investisseur, donc effectivement, d'échanger avec lui, ça sera hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Et après, pour changer un peu du cadre joueur strict, il y a un nom qui revient récemment, je ne sais pas si tu en as entendu parler, avec le sacre de l'UBB. C'est Eric Blondeau. Il fait partie de mes connaissances en tant que charentais. Voilà, on se connaît. Et du coup, pour te situer, c'est le préparateur mental qui a aidé en gros l'UBB dans le sacre de la Coupe d'Europe.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Voilà,

  • Speaker #1

    il serait... Enfin, je ne connais pas exactement, interview-le là-dessus. Mais il a travaillé dans plein de secteurs différents, avec des entreprises, d'autres sportives, du sport individuel. Il a un parcours assez intéressant et atypique. C'est une personnalité vraiment intéressante à avoir le témoignage. Oui,

  • Speaker #0

    à discuter avec. Ça me parle, parce que j'en ai entendu parler récemment avec le sac de l'UBB, où j'ai vu des articles où il parle un peu du travail. Yannick Brue qui est venu le chercher. notamment après cette défaite en finale de top 14 là où il pense qu'il y avait un besoin il y avait un besoin en travail mental là dessus et je pense que ouais ça va être enrichissant parce qu'effectivement il a un parcours hyper enrichissant il a bossé avec des négociateurs du GIGN ou des choses comme ça donc non c'est super que tu me le proposes parce que c'est quelqu'un que j'aurais envie d'entendre et s'il peut témoigner dans ce podcast ça serait top

  • Speaker #1

    Mais écoute... En espérant que ce soit soit Romain, soit Eric, rien des deux pour ton épisode 2.

  • Speaker #0

    Ok, écoute, je vais les contacter. Et j'espère qu'il y a un des deux qui va répondre favorablement à l'invitation. Steve, top. Je te remercie.

  • Speaker #1

    C'est moi.

  • Speaker #0

    On peut te souhaiter quoi pour la suite ?

  • Speaker #1

    Une bonne dernière saison l'année prochaine.

  • Speaker #0

    La dernière, c'est sûr ?

  • Speaker #1

    On va voir. Après raccrocher le psychologique, il y a un travail de PM à faire sur l'arrêt de carrière.

  • Speaker #0

    On en parlera en micro.

  • Speaker #1

    Merci Arthur.

  • Speaker #0

    Bonne saison l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Merci. Ciao.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode d'Impact Mental. Si t'as envie de me faire un retour, de partager ton avis ou de poser une question, je lis tous vos messages et commentaires, ça me fait toujours plaisir. Je suis aussi dispo sur Instagram, tu peux me retrouver sur le compte arthur.cestaro.pm Et si le podcast t'a plu, pense à t'abonner, à activer la cloche pour ne pas rater le prochain épisode et à laisser un avis 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute. A très vite dans un nouvel épisode !

Description

Pour ce tout premier épisode d’Impact Mental, j’ai invité un ami de longue date et joueur du Biarritz Olympique : Steeve Barry.


Ensemble, on revient sur son parcours atypique, entre rugby à 7 et rugby à 15, entre rêve olympique et retour en Top 14.


On parle sans filtre de pression quotidienne, de décisions de carrière, d’équilibre fragile entre vie pro et perso, mais aussi de cette charge mentale dont on parle encore trop peu dans le rugby. Blessures, études de kiné, motivation, burn-out, switch émotionnel entre matchs… Rien n’est laissé de côté.


Tu découvriras comment Steeve a traversé des moments forts, parfois lourds à porter, et pourquoi la préparation mentale, individuelle ou collective, peut faire toute la différence, sur le terrain comme dans la vie.


Une discussion vraie, intime et utile à tous ceux qui veulent performer sans s’oublier.


Bonne écoute 🎧


Pour suivre Steeve Barry sur instagram


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Prêt à passer un cap mental ?

Je suis Arthur, ancien joueur du Stade Rochelais et préparateur mental.
Aujourd’hui, j’accompagne clubs, joueurs, staffs et passionnés de sport à performer sous pression, rebondir après une blessure, et construire une vraie force mentale.


Performances. Plaisir. Progrès.


Rejoins-moi ici :



🎬 Agence de podcast: Into The Wave Studio


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue dans Impact Mental, le podcast où tu rentres plein fer dans la tête. Interview de joueurs, joueuses, coachs, réparateurs en tout genre qui vont nous partager leur vécu intérieur, leur routine, leur déclic personnel. Et parfois, je prends le micro en solo pour te transmettre des outils concrets et t'aider à gagner en résilience, en lucidité, en confiance. Stress avant les matchs, pression à cause de l'enjeu, blessure, on va tout aborder pour éviter de se faire déborder. Parce que dans le rugby, comme dans la vie, tout commence souvent dans la tête. Je suis Arthur Sestaro, ancien rugbyman professionnel et aujourd'hui préparateur mental. T'es dans le podcast qui met de l'impact là où on ne l'attend pas, dans la tête. Salut Steve. Salut Arthur. Merci d'avoir accepté cette invitation pour... C'est le premier épisode de mon podcast, Impact Mental, le podcast.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour l'invitation, c'est un honneur d'être là.

  • Speaker #0

    Merci. Alors pour remettre un peu de contexte, Steve Barry, qui est un joueur de rugby qui joue au Biarritz Olympique, qui a eu un parcours, on en parlera un peu après, qui a aussi joué avec l'équipe de France de rugby A7. C'est aussi pour ça que je t'ai invité, pour parler un peu des spécificités et des différences entre le rugby A7 et le rugby A15, dans la dimension mentale, mais aussi physique, etc. Pour remettre un peu de contexte, Steve est aussi un ami dans la vie. Puisqu'on s'est connu au centre de formation à La Rochelle, je vais te laisser pouvoir t'exprimer un peu sur ton parcours. Tu nous présentes un peu qui tu es pour les gens qui ne te connaissent pas.

  • Speaker #1

    Ok, donc rapidement, comme tu l'as dit précédemment, on s'est connu au centre de formation de La Rochelle. On était joueurs Espoir ensemble, puis on a connu les premières sélections professionnelles tous les deux à la vingtaine. Après, j'ai fait le choix de partir faire du rugby à Sète. Un choix qui était un peu surprenant à l'époque pour certains joueurs, parce que c'était les prémices. On en parlera peut-être un peu tout à l'heure. En gros, de 20 à 25 ans, j'ai fait le choix de partir sur le circuit mondial à Sète et avec l'équipe de France. Ensuite, après mes 25 à quasiment mes 30 ans, je suis revenu sur la Rochelle. J'ai joué trois ans. Et ensuite, j'ai continué ma carrière au Biarritz Olympique. Donc là, je fais à l'heure actuelle où on parle ma sixième année, bientôt cette année prochaine. J'ai pas connu beaucoup de clubs, mais beaucoup d'expériences différentes et des structures et des façons de travailler très différentes.

  • Speaker #0

    C'est cool parce qu'on va pouvoir un peu aborder ça. Et je me rendais pas compte à quel point t'étais devenu un vrai basque maintenant, parce que ça fait quelques années que t'es là-bas. Je me rendais pas compte, ça faisait autant de temps que t'étais là-bas.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait un petit moment que je suis sur le Pays Basque. Après, je ne vais pas m'approprier la culture basque loin de moi. Je vais me faire des copains sinon. Mais ouais, ça connaître un peu le coin et le club surtout.

  • Speaker #0

    Intéressant. Et si tu veux, on va revenir un peu sur ton parcours, cette décision d'aller rejoindre l'équipe de France A7 à l'époque. Parce que comme tu l'as dit, c'était un peu les prémices. C'était les débuts des contrats Fédération Française de Rugby A7. Puis en plus, ce que tu n'as pas dit, c'est que tu as vécu aussi une Olympiade, où tu as été à Rio.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous parler un peu de ce moment-là, où tu décides d'aller au rugby à 7, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ouais, exactement ça, ça a été mon premier gros choix à rugby, je vais dire ma première grosse décision, parce que j'avais du coup la vingtaine. Je venais d'enchaîner, je crois, plusieurs matchs avec le stade Rochelet en Pro D2 à l'époque. J'ai fait entre 5 et 10 matchs, j'étais un peu espoir pro, je montais, je descendais, c'était bien jusqu'à jouer la demi-finale de Pro D2 à Pau. Ce moment de faire le choix de soit devenir pro à la Rochelle, signer un contrat pro, soit devenir pro au rugby A7. Parce qu'en même temps, je faisais quelques sélections avec l'équipe de France A7 à l'époque, qui commençait, comme tu l'expliques, à faire des contrats fédéraux et à monter une équipe à plein temps de rugby A7. Tu l'as évoqué d'entrée, mais oui, le fait d'avoir l'Olympia de Rio en 2016, donc à l'époque, je te parlais de ça, nous on était en 2012, moi ça me faisait un peu rêver. Toi, les JO, c'est un peu le rêve de tous les sportifs, de tous les jeunes. Et puis il y avait ce côté aussi, j'avais 20 ans de voyage, parce que le rugby à 7, l'année où j'en ai fait, donc en même temps que je jouais en pro, j'ai visité quasiment tous les continents. J'étais dans tous les pays du monde et à 20 ans, c'est incroyable d'avoir cette expérience. Pour moi, c'était fou. En plus, aussi, représenter l'équipe de France, c'est incroyable. Tu es jeune, tu as le maillot avec le coq, c'est une fierté. Et à l'époque, aujourd'hui encore plus, les mecs sont champions olympiques, mais à l'époque, tu représentes la France, tu as 20 ans, tu fais le tour du monde, qu'est-ce que tu veux de plus ? C'était incroyable. Et pourtant, à La Rochelle, tu as connu ça avec moi, on a fait 50 centres de formation. Moi, je suis là depuis... J'étais à La Rochelle depuis hyper jeune, depuis KD. C'est aussi un rêve de jouer en pro pour la Rochelle. C'est un choix difficile. Personnellement, je ne regrette pas du tout. C'est un choix qui, pour moi, a été payant parce que je me suis régalé sur l'aventure A7. Je me suis régalé de ces moments-là. Après, il fallait vivre à Paris, mais ces moments-là de sortir du cocon. Et ça m'a servi aussi à revenir meilleur à 15 à l'époque. Pour moi, ça a été un tremplin, vraiment. Je ne suis pas sûr que si j'avais continué directement ma carrière à 15, j'aurais pu faire la carrière que j'ai pu enchaîner derrière. Et même à l'époque, ce choix était assez surprenant. Je me souviens, c'était Patrice Colasso, l'ancien entraîneur de La Rochelle, qui était étonné et qui me dit « mais pourquoi tu fais ça ? Je ne comprends pas » . Et d'ailleurs, je le salue parce que c'est lui qui m'a fait revenir après mon de la piade, qui m'a reproposé de revenir travailler à La Rochelle. Je ne le remercierai jamais assez, parce que j'ai eu la chance du coup d'après de pouvoir porter le maillot de La Rochelle pendant trois saisons. Et ça aussi, c'était un deuxième rêve de pouvoir jouer pour l'équipe, la ville dans laquelle j'étais.

  • Speaker #0

    On peut dire que tu as eu le droit à tes deux rêves.

  • Speaker #1

    C'est sur un début de carrière, c'était le top, franchement, de pouvoir faire les JO. Malheureusement, on n'a pas eu la médaille olympique, nous, mais d'être les premiers JO de rugby à 7, de représenter l'équipe de France et tout ce que ça engendre, la vie olympique, le village olympique, tout ça, c'est des expériences qui marquent à vie. Et après, la deuxième chance, de pouvoir retourner à La Rochelle. La Rochelle, entre-temps, était montée en top 14. Et pour te resituer... Quand je reviens, c'est la saison où on finit premier du top 14, où l'habitude on joue un peu le maintien en gros. Et là, cette saison-là, on gagne plein de matchs à l'extérieur, ça se passe super bien. Et malheureusement, ça c'est une de mes plus grosses déceptions, on perd en demi-finale à Marseille au Vélodrome.

  • Speaker #0

    J'ai des souvenirs parce que j'étais venu au match.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'étais venu au match au voir et c'est vrai que c'était cruel. C'était très dur. Le drop d'Antoni Bello.

  • Speaker #1

    Exactement, à la 82ème minute.

  • Speaker #0

    Pour le RTT, c'était très cruel.

  • Speaker #1

    C'était compliqué dans le sens où, pour nous, ça venait pas à valider la très bonne saison qu'on avait faite. Mais bon, c'est la loi du sport et c'est ce qui fait la beauté aujourd'hui du rugby aussi.

  • Speaker #0

    Ok. Et d'ailleurs, si on revient un peu sur ton parcours, du coup, si on se focalise un peu sur le parcours A7, tu vois, maintenant, c'est de notoriété que la FED, ils ont une cellule mentale, etc. Je sais que pour la... Les JO, le rugby A7, ils ont bossé. Les Jérômes Daré est assez, je crois, l'ancien coach de l'équipe de France est assez pointu, sur tout ce qui est aspect mental, même collectif, etc. Vous, est-ce qu'il y avait quelque chose de mis en place à l'époque ?

  • Speaker #1

    Alors on avait, je vais dire quelques prémices, j'ai pas trop de souvenirs d'avoir... Je crois qu'on a eu un prépa qui est venu quelques fois. C'était un peu, je crois, au bon vouloir des joueurs, en fait, ceux qui avaient envie de tenter l'expérience, y aller. Ce n'était pas une obligation, si je me souviens bien. Et ça ne m'a pas vraiment marqué. On n'avait pas une vraie prépa mentale comme on peut l'entendre aujourd'hui ou comme ça se développe. Je n'ai pas trop ce souvenir-là.

  • Speaker #0

    OK. On voit que c'est quelque chose qui est quand même assez récent. Même dans les clubs, on en parlera après.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Parce que vous avez la chance au BO d'avoir une préparatrice mentale intégrée au club.

  • Speaker #1

    Exactement, oui.

  • Speaker #0

    Et du coup, tiens, parce que je pense que tous ceux qui connaissent le rugby ont fait la différence qu'il y a dans la dimension physique entre le 7 et le 15. D'ailleurs, toi, comment tu as connu ces changements-là ? Comment tu as appréhendé ces changements-là quand tu es passé du 15 au 7 et après du 7 au 15 ? Mais est-ce que tu dirais aussi qu'il y a dans la dimension mentale, il y a des choses qui diffèrent, etc. ? Dans la préparation,

  • Speaker #1

    par exemple ? Oui, tu as beaucoup de choses qui diffèrent. Physiquement, déjà, rapidement, d'un point de vue prépa physique, c'est de notoriété. C'est hyper dur et hyper exigeant de rugby à 7. Quand je suis parti, moi, j'ai perdu 10 kilos. J'étais à plus de 90 kg et quand je quitte le 7, je suis à 79 et demi après les JO. Mais bon, je n'avais jamais été aussi performant. Physiquement, j'étais au top.

  • Speaker #0

    Je me rappelle.

  • Speaker #1

    C'était bien. Mais après, pour rebondir plus d'un point de vue mental, c'est aussi complètement différent parce que tes échéances ne sont pas les mêmes et ta préparation n'est pas la même. Dans une saison de rugby A15, on le dit souvent, c'est un marathon. C'est-à-dire que tous les week-ends, tu as des matchs, tu as des objectifs, tu es toujours sous pression constamment. Donc tu as la pression forcément du résultat final, donc d'être champion, d'être dans les 6, de te maintenir, tu as toujours cette pression-là. Mais aussi chaque week-end, tu as la pression et du week-end. Et entre chaque week-end, on s'organise sous forme de blocs au rugby, donc souvent des blocs de 5 matchs, 6 matchs, 8 matchs, ça dépend des calendriers. Tu vois, tu as cette pression-là. Donc en fait, tu es sous forme de cycle. Donc tu as ton cycle principal qui te met sous pression toute l'année, tu as ton cycle moyen avec tes blocs, et tu as ton cycle à court terme qui est... ton week-end, tu vois. Donc ça, il faut l'appréhender. Alors qu'au rugby à 7, c'est différent. Ça marche sous forme d'étape. Donc aujourd'hui, je ne sais pas si ça s'organise exactement pareil, mais nous, en gros, c'était tous les mois, tous les mois et demi, tu avais une étape. Donc en fait, tu devais performer à cet instant T. Et tu avais le temps sur un mois vraiment de te préparer, d'appréhender. Je trouve que d'un point de vue mental, ce n'est pas la même. Et après, pareil, même le jour J, Match de rugby à 15 et 80 minutes, il faut être prêt. Si tu joues le samedi, le samedi à 15 heures, il faut que tu sois au top. Tu as deux heures à tenir. Le rugby à 7, c'est encore différent parce que tu es sur des week-ends, c'est sur deux ou trois jours. Tu enchaînes plusieurs matchs dans la journée. Tu as cette phase d'échauffement, cette phase de match, cette phase de décompensation où tu relâches avant de te reconcentrer. Si tu veux, on reviendra dessus. Mais oui, la façon d'appréhender les matchs et le championnat est complètement différente.

  • Speaker #0

    il y avait Je connais un peu les deux, j'ai fait un petit peu de set aussi. J'ai pu jouer à 15 mois, comme tu sais. Mais c'est vrai que cette phase de set là, auquel je m'intéresse pas mal, parce que j'interviens dans une association de rugby à 7 aussi. Et c'est vrai que la dimension mentale du 7, elle est aussi particulière. Parce qu'il y a cette phase, comme tu dis, où tu dois être hyper concentré, t'as un match, comme tu dis, tu dois relâcher derrière la pression. Même, par exemple, pour rugby à 7, tu peux perdre... ton premier match, même deux matchs de poule et te retrouver comme ça arrivait pour l'équipe de France cette année. Je crois que c'est sur le tournoi de Hong Kong où ils perdent deux matchs de poule et ils se retrouvent quand même en finale du tournoi. En fait, tu dois émotionnellement, parlant je te dis, tu peux passer d'une défaite à une victoire dans la même année.

  • Speaker #1

    Oui, ça fait partie des caractéristiques. Comme tu dis, au rugby A15, tu perds le week-end, tu as toute la semaine ou... où tu prépares le prochain match pour te rattraper, machin. Là, au rugby à 7, tu perds, comme tu dis, le matin. Dans deux heures, il faut que tu aies switché, tu passes à autre chose et tu as un match à gagner, tu vois. Tu n'as pas vraiment le temps d'avoir des états d'âme ou autre. Il faut arriver à vite compartimenter ton esprit par rapport à ça. Et bon, ça s'est passé, je ne peux plus rien faire dessus. Prochaine étape, quoi. Ça, c'est vrai que le rugby à 7, c'est très différent à ce niveau-là. Et c'est souvent la remarque que font les joueurs qui arrivent du... Je me souviens, enfin, de me l'avoir faite. Et surtout quand on a accueilli pas mal de joueurs de 15 avant la prépa des JO, on a eu beaucoup. Et c'était la remarque qu'ils faisaient, c'était de dire, enchaîner les matchs c'est hyper dur. Et surtout, par exemple, tu enchaînes trois matchs le samedi, à la limite tu arrives et c'est redémarrer le dimanche. Tu as l'habitude d'avoir du repos après avoir fait des années à 15, d'avoir fait un gros effort le samedi, tu as l'habitude d'avoir ton dimanche de repos, ton corps... se régénèrent et compagnie là, il faut que tu rechausses les grands bons. Et les matchs que tu vas jouer sont normalement encore plus durs que ceux que tu as joué le samedi avec les phases finales. Ouais, donc ça aussi, c'est compliqué à appréhender.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, par rapport à ça, est ce que vous n'aviez pas de prépa mental à l'époque ? Mais est ce que du coup, au niveau du staff, ils vont vous accompagner un peu là dessus pour switcher ? Est ce qu'il y avait des choses qui étaient mises en place ou ?

  • Speaker #1

    Après, ça se faisait un peu, je crois. Je parle de mon expérience dix dizaines d'années. Peut-être qu'aujourd'hui, ça a complètement changé, mais je te donne ce que moi, j'ai vécu. Il y a dix ans, ça se faisait indirectement, je pense, par la prépa physique. C'est-à-dire qu'on avait une sorte de protocole, on sortait du match, on avait notre débrief avec le coach pendant cinq minutes, ça, ça, ça, passer à autre chose. Et ensuite, t'enchaînais à une sorte de protocole où t'allais dans les bains froids, tu te douchais, t'allais direct manger parce qu'il fallait que t'aies ton apport en nutriments à ce moment-là. Tu savais ce que tu mangeais, c'était protocolisé. Et après, souvent, soit tu te posais au calme dans un endroit un peu sans trop de bruit, donc au vestiaire ou autre, ou tu avais des salles de sieste même. C'est un truc dans les stades où tu vois les équipes, tu peux dormir à côté d'un autre mec d'une autre équipe. C'est marrant d'ailleurs. Mais souvent, c'était ça. Donc, discours du coach, récup, nutrition, et après, salle de repos, tu vois. Et pendant ça, ça te prend quoi ? Une heure, une heure et demie, tu vois, où vraiment tu es cadré. Je pense que ça te permet de... d'absorber ta fin de match, de descendre en termes d'émotion et d'intensité, de reposer. Et en fait, quand tu sors de ta sieste ou ta salle de repos, après, tu repars sur la préparation du prochain match. Donc souvent, nous, on prenait les iPads ou trucs, on analysait le dernier match de l'équipe qu'on allait affronter ensuite. Donc ça commençait à te mettre un peu dedans, dans le bain du... de ce que tu vas jouer. Et après, doucement, tu commences à te réchauffer, tu te remets un peu en route, tu repasses au vestiaire. Tu sais, tu vois, après, le principe d'échauffement, on avait un timing, je sais pas... 16h15 tout le monde au vestiaire, 16h25 tout le monde dehors, et du coup tu suis ça et donc indirectement je pense que mentalement... Le fait d'avoir ce protocole physique et de récup, en quelque sorte, je pense que ça te conditionne à avoir ces phases de haute intensité d'éveil, au contraire de re-rentrer dans ta bulle. Je pense qu'après, les joueurs, on se le faisait entre nous, c'était perso. Je ne sais pas s'ils l'ont fait aujourd'hui, mais ça peut être intéressant d'avoir justement quelqu'un qui est en mode prépa mental et qui t'appuie là-dessus et qui te donne les bonnes orientations. J'imagine qu'il y a plein de pistes.

  • Speaker #0

    Ce serait intéressant que dans ce podcast, ça fasse intervenir... Quelqu'un qui en ce moment, on fera ça.

  • Speaker #1

    Je connais un peu Paulin, Riva, le capitaine de l'équipe de France, médaille olympique et tout. On les proposera de venir dans le podcast.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant. Super intéressant. En plus, avoir son retour par rapport après au JO et tout.

  • Speaker #1

    Clairement. Et puis, ça a dû pas mal évoluer. En plus, ils ont dû pousser. Quand tu fais un prix olympique, tu as vu, ils ont dû pousser les trucs à fond. Nous, on était les précurseurs, mais eux, ils ont fait quelque chose d'incroyable.

  • Speaker #0

    et d'ailleurs tu dirais que cette habileté de switcher Parce que mine de rien, même si tu ne la conscientises pas quand tu es dedans et tout, mais tu la développes, j'imagine, du coup, quand tu es au set. Est-ce que tu dirais que ça t'a pu te servir, par exemple, dans le 15, quand tu es revenu au 15 ou pas du tout ? Ou tu ne l'as pas du tout conscientisé ?

  • Speaker #1

    Très honnêtement, je ne l'ai pas conscientisé. Et je pense que j'ai aussi un peu, comment dire, j'en ai peut-être un peu payé les frais plus tard, tu vois. Et notamment, tu l'as évoqué un peu au début, la charge de travail et un peu la charge mentale que tu peux avoir dans une saison. Ouais. Parce que c'est plus sur le côté avoir le temps de préparer un événement. Je te disais, on jouait tous les mois, tous les mois et demi. Donc, tu avais une phase où il fallait être performant là. Tu avais une phase où tu retravaillais physiquement, où tu pouvais te reposer. Les cycles étaient plus fluctuants. Alors que rugby à 15, moi, quand je suis retourné, surtout avec la Rochère en top 14, il fallait que tous les week-ends, tu gagnes tout. Donc, au début, tu te lances à fond dedans. D'ailleurs, personnellement, moi, ça se passait hyper bien. Et puis, à un moment, je pense que j'ai eu le coup de mou, tu vois, de te retirer sur la corde. C'était sorti des JO, donc... Je surfais sur la vague de la prépa physique, de la haute intensité, j'étais au top. Mais arrivé au début de l'hiver et compagnie, j'ai commencé à un peu moins jouer, je pense être un peu moins performant. Et surtout mentalement, je pense que j'avais brûlé toutes mes cartouches. Et je pense que c'est ça aussi qui m'a un peu fait perdre du temps de jeu sur ces moments-là. Est-ce que j'ai bien géré ma gestion physique, émotionnelle, tout ça ? À côté, moi je fais un parcours de... universitaire pour devenir kiné, donc à côté j'avais des cours. Et est-ce que j'ai bien réussi à m'organiser pour faire mes études, faire le rugby, avoir aussi une vie privée à côté, pas des choses de fou, mais juste avoir du temps pour soi, profiter de sa famille, ses amis et tout. Et ça, c'est vraiment pas évident. Je pense que j'ai peut-être pas su le gérer de manière optimum à ma sortie du CET, parce que j'avais cette expérience à CET, ça faisait quatre ans que j'en faisais, donc j'étais bien organisé sur comment vivre, mes périodes de travail, et voir ma routine. Et à 15, je pense que quand je suis arrivé, je n'ai pas géré cet aspect-là. Tu es un peu perdu.

  • Speaker #0

    Oui. C'est intéressant que tu me parles de la charge mentale. J'ai écouté un podcast dernièrement là-dessus aussi, où en fait, c'est hyper dur la charge mentale, notamment par exemple pour les staffs à quantifier. Parce que ce n'est pas quantifiable. Mais les staffs y sont de plus en plus attentifs parce qu'on parle beaucoup dans le sport de haut niveau et dans le rugby de haut niveau de charge physique. où ça, c'est quantifiable, tu vois, on sait avec les GPS combien de temps on court, en quelle quantité, à quel kilomètre heure, etc. Et la charge mentale, c'est un truc qui est... Comme tu dis, en plus, toi, tu as une vie bien remplie, puisque tu as des études de kiné à côté, donc effectivement, c'est comment tu gères ça et tout. Je pense que de plus en plus de staff, ils sont attentifs, mais c'est intéressant que tu l'abordes, parce que... Comme tu dis, en plus, je pense qu'il y a une différence là-dessus, sur le 7 et le 15, où la charge mentale est très forte, je pense, les périodes de tournois.

  • Speaker #1

    Absolument, oui.

  • Speaker #0

    Mais par contre, ces périodes, on va dire, où tu peux relâcher, préparer l'échéance, etc. Et c'est vrai que moi, ayant vécu aussi beaucoup plus le 15, la charge mentale d'enchaîner les matchs, quand tu fais des saisons où tu enchaînes beaucoup, en fait, tu ne te sors jamais un peu de cette pression d'aller à la victoire, etc. surtout que On a eu la chance, on va pas s'en plaindre, mais d'être dans un club hyper ambitieux, je pense que la Rochelle, soit en Pro D2, soit en Top 14, a toujours été un peu ambitieux.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et avec un public énorme et tout, mais il y a toute cette charge, je pense, émotionnelle du résultat qui, quand tu la gères pas, quand tu sais pas vraiment encore, tu te connais pas assez, comment te régénérer, etc.

  • Speaker #1

    Moi, je te rejoins complètement sur ce que tu dis. L'aspect physique dans le rugby est hyper quantifié maintenant, comme tu dis. On a les GPS, on remplit des RPE, c'est-à-dire que tout. quasiment tous les jours. Le matin, déjà, tu remplis ce qu'on appelle souvent un wellness dans les clubs. Enfin, chaque club a son nom. Tu remplis en gros ton état de forme, comment tu te sens, si t'as bien dormi, si t'as des courbatures, si ça. Enfin, chacun met son truc. Tu remplis aussi ce qu'on appelle les RPE. C'est en gros comment t'as vécu ta séance la journée. Et ça leur permet un peu de doser. Mais on reste sur le physique, tu vois, sur l'intensité de ta séance, comment tu le vois. Donc ça, c'est pour gérer. Et les clubs ont fait des efforts incroyables depuis, j'imagine, le professionnalisme là-dessus, tu vois, on est hyper cadré. Et comme tu dis, le côté mental et charge mentale... Les clubs sont de plus en plus attentifs. C'est un des derniers axes de performance qu'on peut encore pousser au maximum. Ce qui est encore plus dur, c'est la manière de le quantifier. C'est très dur. C'est encore plus dur que la personne concernée. Le joueur a du mal à le quantifier. C'est très rare de conscientiser le moment et de se dire que je suis dans le dur. physiquement je suis bien mes tests sont bons je pousse autant que d'habitude à la muscu je vais aussi vite mais je comprends pas je sais pas il y a un truc qui va pas j'ai plus envie ça m'est arrivé de discuter avec un pote qui disait franchement tout va bien dans ma vie j'ai plus la motivation j'ai plus l'envie et du coup il a bossé aussi en prépa mental et compagnie et ça lui est revenu mais c'est dur quand toi même t'es pas conscient de ce côté là et en fait on s'en rend compte plus tard je trouve Après, après plusieurs mois ou plusieurs années, on se dit « Ah ouais, mais en fait, à ce moment-là, j'avais l'impression d'être bien, mais... » Comment dire ? T'es pas tout blanc ou tout noir. Il y a des zones grises, c'est hyper ambigu. Mais je pense qu'il y a vraiment ce côté-là à pousser et arriver à... Et combien de joueurs, tu vois, qui sont hyper performants une saison, ou prometteurs, ou des mecs qui ont toujours été à un certain niveau, et tu sais pas, d'un coup, ils passent à travers, ils ont un moment blanc et tout. physiquement tout va bien dans leur vie après parce que tu peux avoir des problèmes perso ça arrive aussi tu vois dans leur vie tout va bien et qu'est ce qui se passe tu vois je pense que c'est intéressant de bosser là dessus je suis complètement d'accord avec ce que tu dis je pense que d'ailleurs les staffs commencent un peu à s'intéresser à ça et comprennent

  • Speaker #0

    qu'en plus c'est très individuel donc qui commence à s'intéresser aux individus à essayer de de comprendre ce qui joue aussi, parce que, comme tu dis, même la vie perso rentre dans la charge mentale. Clairement,

  • Speaker #1

    c'est dur, il peut y avoir plein de choses différentes.

  • Speaker #0

    Le problème de réussir à conscientiser, c'est que j'ai l'impression qu'on n'est pas formé, mais éduqué à ça. Et la prépa mentale peut permettre d'éduquer un peu à tout ça. Comme tu disais, tu parlais de motivation pour ton ami. Moi, je le vois dans mes accompagnements. La motivation, c'est un des premiers trucs sur lesquels je bosse. et j'ai dû que... les mecs que j'accompagne, parce que quand tu ne sais pas comment ça fonctionne la motivation et comment tu peux réussir à t'en donner, c'est hyper compliqué. Et d'ailleurs, pour rebondir un peu sur ce que tu viens de me dire, tu disais qu'il y a des moments où tu t'en rends compte après. Est-ce que tu as eu l'impression dans ta carrière qu'il y a eu des moments comme ça où tu t'es rendu compte que la charge mentale avait été élevée ? Tu m'as parlé un peu de la rochelle, mais est-ce qu'elle est élevée ?

  • Speaker #1

    Oui, clairement. Comme je te dis... Moi, c'est surtout aussi par rapport à mes études à côté, le fait d'être joueur pro et de faire des études quand même assez exigeantes en termes de travail. Parce que kiné, il faut que tu manipules, tu as des connaissances à savoir sur le corps humain et la bio. Enfin bref, tu as du travail perso à faire. Et en fait, des fois, c'est aussi ambivalent parce que tu as un côté où ça te permet de te sortir de ton quotidien. Donc, c'est bénéfique pour toi. Par exemple, il y a des moments où le rugby, ça allait moins bien, où tu es un peu de lassitude ou autre, je ne sais pas. Le fait d'avoir des études à côté, c'est cool parce que ça te sort un peu de ça. Et du coup, mentalement, ça te fait du bien. C'est une bouffée d'oxygène. Tu vois d'autres personnes, tu travailles d'autres sujets. C'est intéressant. Mais à des moments, c'est comme je disais que c'était ambivalent. À d'autres moments, c'est une pression en plus. Et notamment sur, par exemple, période d'examen, on va dire vers fin décembre, tu as tes examens. Donc, tu buches, tu bosses plus. Fin décembre, ça correspond aussi un peu avec la saison. Il commence à ne pas faire beau. Les jours se couchent tôt. Les terrains sont boueux. Ce n'est pas du rude. Moi qui joue trois querelles, ce n'est pas...

  • Speaker #0

    C'est un des moments que tu préfères.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    En tant qu'associatif.

  • Speaker #1

    On se comprend. Ce que je veux te dire, c'est que des fois, c'est une charge en plus. Tu sais que dans ces moments-là, tu es indirectement moins performant aussi. Donc, c'est très dur à évaluer. Et je pense que des fois, tu vois, le fait d'avoir conscience de ça, donc de travailler en prépa mental et de pouvoir conscientiser toutes ces choses, les sectoriser aussi, savoir un peu sous forme de curseur, où est-ce que je peux plus appuyer, où est-ce que là, je dois un peu lâcher et tout. Des fois, je pense qu'il ne faut pas grand-chose, juste que quelqu'un te l'explique ou te l'emmène, et je pense que ça peut te faire beaucoup de bien. Donc ça, c'est un truc hyper intéressant. Et je voulais rebondir tant qu'on discute. Tu parles de la prépa mentale sur les joueurs, en indiv. Mais je crois que c'est aussi très intéressant en collectif. Nous, je t'en parle par notre expérience, à Biarritz, l'équipe, on a une prépa mentale. On en parlait au début avec le set, je n'ai pas grandi avec ça, je ne connais pas trop. Après, je suis assez ouvert à la connaître et tout. On a une prépa mentale et je trouve ça vachement intéressant parce qu'elle bosse individuellement avec les joueurs qui veulent, on peut aller la voir. mais elles bossent aussi collectivement avec le groupe ou l'équipe et tu dois mieux savoir que moi parce que je connais pas très bien un préparemental mais du coup t'as d'autres aspects je pense sur un collectif aussi à gérer, tu vois tes côtés leader, tes côtés je sais pas après tu rentreras peut-être plus dans tes détails dans d'autres podcasts ou autres mais je trouve que c'est une voie aussi de la préparementale qui est hyper intéressante, tu vois nous on a connu une saison assez particulière où tout le début de saison on trustait les premières places on fait une super saison, tout le monde nous encourage c'est cool, c'est bien, machin ... Et après, la période que je t'ai dit, tu vois, décembre, Noël et tout, on s'enchaîne sept matchs d'affilée, on joue le maintien, ça devient compliqué. Et tu vois, je connais un paquet de clubs où ça peut exploser. Enfin, tu vois, c'était vite à reprocher des trucs les uns aux autres, à tirer sur le staff, à tirer sur les bureaux. Enfin, tu sais, tout le monde se rejette la faute quand ça ne marche pas. Tu sais comment c'est. Et tu vois, je trouve que le fait d'avoir fait ce travail de prépa mental, après, elle n'a pas révolutionné le truc, tu vois. C'est intéressant, je trouve, cet apport-là, comment tu peux gérer. Et l'équipe, tu vois, on est resté soudé, on s'est maintenu, on a retrouvé la victoire, tu vois, et en s'appuyant, je pense, sur des choses que tu vas expliquer peut-être dans d'autres podcasts ou autres. Parce que je n'ai pas le secret, mais je trouve ça bien, tu vois.

  • Speaker #0

    Je pense que, tu sais, même certains prépares mentales, on n'a pas tous la recette miracle, mais effectivement, juste des fois mettre un peu de lumière sur certains ingrédients, ça permet de... de garder une cohérence et c'est vachement étudié dernièrement notamment dans le rugby qui est un peu un sport précurseur pour ça et d'ailleurs en salut à la prépa mentale de Yannick qui est Agathe que tu m'as permis en plus d'ailleurs le fait qu'on soit amis de la rencontrer et c'est une personne super intéressante et d'ailleurs je pense que j'inviterais à venir témoigner un peu sur les dynamiques collectives c'est hyper intéressant comme tu dis Merci. le leadership, les choses comme ça. Et ça serait intéressant de l'interroger un peu du travail qu'elle a fait avec le staff. Que c'est ça, sur la DeanMainCollective, tu m'avais dit qu'elle intervient un peu auprès de vous, ou elle vous éduque rapidement, mais en fait, c'est surtout qu'elle intervient auprès du staff pour le...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, exactement. En fait, en tant que joueur perso, tu peux aller la voir, toi, si tu veux travailler en PM. Et après, non, oui, elle intervient plus au niveau du staff. En fait, son message, on l'a directement, nous les joueurs. mais elle passe aussi à travers le staff. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis elle a ce côté un peu tampon où elle n'est pas là pour répéter des choses au staff et inversement, tu vois, elle n'est pas là pour faire passer les messages du staff, mais plus, comme tu dis, je pense, faire une mise en lumière et montrer comment on peut s'appuyer sur certaines méthodes ou stratégies.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense des fois au staff.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'imagine.

  • Speaker #0

    Quand on est dans des dynamiques de défaite ou même de victoire, ça s'enchaîne vite, comme tu dis, en plus, c'est une saison à 15. Et du pouvoir faire prendre du recul sur certains aspects au staff, c'est hyper important.

  • Speaker #1

    Oui, sur le staff et surtout, on a travaillé sur l'équipe, comment on voulait être perçus, quels étaient pour nous nos points forts, nos points faibles. Et aussi, on en a parlé avant, toi et moi, comment tu veux t'approprier ton équipe, comment tu veux t'approprier un projet de jeu, des choses comme ça. Comment collectivement, et ça permet à chaque individu de se raccrocher à un groupe, tu vas dire tu fais partie de cette... cette entité, comment tu vois cette entité ? Et c'est marrant aussi d'avoir l'avis de tous les joueurs sur comment ils voient l'équipe. Et des fois, juste de mettre en lumière, nous on se voit plus comme une équipe hyper forte en défense, une équipe capable de marquer n'importe où. Je te dis des exemples, c'est pas ce qu'on s'est dit, mais est-ce que ça te permet pas de te raccrocher, d'identifier à ça et de mentalement déjà de basculer là-dessus ?

  • Speaker #0

    Et quand c'est plus dur de pouvoir t'appuyer là-dessus. Clairement. Intéressant. Pour continuer un peu sur le sujet de tout ce qui est charge mentale et tout, est-ce que toi, tu vois l'expérience que tu as maintenant, on va dire que tu es plus sur la fin que le début.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas pourquoi je suis dit ça.

  • Speaker #0

    Mais je te souhaite de continuer encore pendant dix années s'il faut. Tu as identifié par exemple, qu'est-ce que tu avais dedans parfois pour te régénérer un peu mentalement ? Qu'est-ce qui te fait te relaxer ? Est-ce que tu vas te promener ?

  • Speaker #1

    Moi, comme je te disais, mes études, pour moi, ça me fait souvent du bien. C'est-à-dire de voir autre chose que du rugby.

  • Speaker #0

    Une activité annexe.

  • Speaker #1

    Oui, une activité annexe. Je sais qu'il y en a, je ne sais pas, ça peut être le surf, d'autres trucs. Moi, j'aime bien travailler là-dessus, réfléchir aussi à l'après-carrière. Parce qu'indirectement, c'est une pression que le joueur a toujours au-dessus de sa tête. On parle des matchs et compagnie, mais tu as aussi le côté après carrière. Donc ça, ça fait du bien aussi. Ça me rassure de préparer mes études, de me dire quand ça va s'arrêter, Steve, tu as un truc qui te plaît, dans lequel tu vas bosser, tu t'épanouis. C'est hyper intéressant parce que l'après carrière, tu peux en parler. Et tous les mecs avec qui je vais, vu qu'on est vieux maintenant, il y en a pas mal qui ont arrêté. Ce n'est pas forcément évident à appréhender aussi. Je pense qu'il faut le préparer. Et qu'est-ce qui peut faire du bien aussi ? Après, forcément, du temps perso, famille, amis, ça, c'est, je pense, une des bases du truc. Et la charge mentale aussi, c'est la blessure, tu vois. Par exemple, moi, d'avoir les études... J'ai été blessé il y a deux ans à une épaule, tu vois, qui m'a éloigné pas mal les terrains, l'opération classique, bon, la butée, bref. Tu vois, d'avoir mes études à côté, c'était cool, parce que, OK, je venais faire ma rééduc, OK, mais au bout d'un moment, tu sais, un mois, deux mois, trois mois, quatrième mois, tu sais, c'est un... T'en as un peu, excusez les termes, mais plein le cul, tu vois, de l'équiné, le truc. Et tu vois, de voir autre chose, pour moi, c'est que mon point de vue, de faire autre chose, ça me faisait du bien de foutre, tu vois. Et de sortir aussi du contexte rugby, tu fais que du rugby, t'es rugbyman, t'es toujours cantonné à ça aussi. Moi, ça me faisait du bien.

  • Speaker #0

    Ouais, je pense que pour beaucoup aussi, j'ai été formé en plus, moi, tu sais, dans l'accompagnement mental du sportif blessé. Ouais. Et un des premiers... Le premier truc qu'on nous enseigne, c'est ça, c'est de créer un projet pour le sportif blessé qui puisse aller faire des activités qui le sortent un peu de son identité, uniquement en rugbyman ou s'il fait un autre sport. Parce qu'en fait, quand tu as un peu la tête dans le guidon, on ne se rend pas compte, mais on vit beaucoup à travers cette identité-là. Et quand on n'a pas développé tous les pans de sa vie, effectivement, d'avoir des activités autres qui font aussi ton identité, ça permet de... De mieux traverser la blessure et mieux accepter la blessure surtout.

  • Speaker #1

    Ok, je comprends.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant que tu m'aies parlé de l'après-carrière parce que je voulais que ça soit un peu ma question bonus de la fin et puis on approche un peu de la fin. Et en fait, je voulais te demander, toi, comment tu... Parce que je te souhaite encore plein de bonnes années, Steve, mais on approche plutôt de la fin, qu'on soit réaliste. Et du coup, comment toi tu l'as préparé ? Comment tu l'envisages ? Est-ce que tu as déjà un plan bien établi ? Merci.

  • Speaker #1

    Alors, préparer, comme je te disais, avec mes études, oui. J'essaye d'anticiper au maximum. Toute la période où j'ai été joueur, j'ai tout le temps fait des études. En ce moment, c'est kiné, mais j'ai eu d'autres parcours avant où j'ai toujours essayé d'optimiser mon temps libre pour préparer mon après-carrière, parce que je savais que ça pouvait aussi s'arrêter un peu à tout moment. Et j'appréhende un peu, parce que ça me fait peur d'arrêter, ça me fait peur d'un peu de perdre... Ça fait quasiment 20 ans que je fais ça, depuis nos 15 ans, en gros. où tu commences à espérer être pro, rentrer dans un centre de formation, de 15 jusqu'à 35 maintenant, c'est 20 ans de ta vie qui vont s'arrêter. Et malgré le fait de l'avoir préparé, ça fait toujours un peu peur. J'ai un peu d'anxiété par rapport à ça. Et ce qui me rassure et me rassure pas, c'est que t'as eu cette expérience, tu en fais partie. J'ai eu pas mal de potes rugbyman qui ont arrêté du coup. Et de voir certains qui s'épanouissent énormément aujourd'hui, qui, entre guillemets, ne regrettent pas leur fin de carrière, qui sont pleinement investis dans leur nouvelle vie. Et j'en connais pas mal qui ont un peu tourné, qui ont fait des dépressions, qui se sont cherchés et qui n'ont jamais trop réussi à sortir de ce cadre de qui ils étaient, c'est-à-dire tel rugbyman, avec beaucoup ou peu de succès, peu importe, mais tu vois, d'être cette identité rugby et que tu n'arrives pas à retrouver derrière. Et ce qui est dur, je pense, quand tu arrêtes, c'est aussi le côté de... Tu sais ce que tu faisais. Pour moi, ça fait 20 ans que je sais, en fait... Comment ma vie va être régulée si tu veux ? Je sais que je vais avoir une saison, que j'aurai des mini-objectifs, que j'aurai des blocs, des semaines, même des journées, des après-midi, des matins. En fait, tout est cadré. Et puis, tu as un staff, tu as un club, tu as tout ça qui est autour de toi qui te dicte un peu, qui te donne la direction dans laquelle tu dois aller. Donc, même si c'est dur, c'est quand même assez facile dans un sens où tu es très guidé. Tu peux te laisser porter un petit peu. Tu vois, ta vie, elle est cadrée. Tu ne sais pas si tu vas avoir des bons résultats, si tu vas être bon ou pas, mais tu sais comment, entre guillemets, ça va se passer. Et quand tu arrêtes le rugby, c'est toi qui te mets... Après, c'est à toi de te guider dans la vie, tu vois, et c'est ça qui peut faire peur aussi. C'est à toi de te dire là oui, là non, de te fixer tes objectifs à long, moyen terme. Court terme, pardon. C'est propre à chacun, chacun est capable de le faire, pas le faire. Chacun voit son bonheur ou sa façon de vivre aussi, je pense, après. Mais ouais, c'est dur quand t'as fonctionné pendant 20 ans comme ça, de rentrer dans un nouveau mode de vie. Et ce qui est d'autant plus dur, c'est que tu peux pas faire marche arrière, tu vois. En fait, ce que je trouve dur dans la précarrière, c'est que c'est pas quelque chose que tu peux pas revenir dessus. À part si t'arrêtes jeune, enfin tu vois, un cas très particulier. Mais je veux dire, demain je suis boulanger, ça me saoule, je veux faire un autre métier, je décide, je sais pas moi, d'être commercial, je suis commercial, ça me plaît pas, bon bah je retourne boulanger, tu vois. C'est pas un truc définitif. Le rugby, quand t'arrives à un certain âge, tu le sais dès le début, ça fait partie du jeu. Quand t'arrêtes, t'arrêtes quoi, tu peux toujours rester dedans, tu peux faire coach, tu peux faire prépa physique, même kiné par exemple, ce que tu veux tu vois. Mais ce poste là, tu sais que tu le feras plus quoi, tu seras plus joueur. Donc c'est un deuil à faire. C'est juste ce côté là qui me fait peur, pas trop le côté de la suite parce que j'essaye de le préparer au mieux. Mais je pense que c'est un endroit où t'as besoin d'être accompagné. Alors est-ce que c'est de la prépa mentale, de la santé mentale, je sais pas, je pense que ça se rejoint ainsi tu vois. Et je pense que ça peut être pertinent d'avoir un soutien en PM là-dessus.

  • Speaker #0

    Ouais. Tu soulèves un truc hyper intéressant. Pas mal de choses dans ce que tu viens de dire. Ce que je retiens, c'est qu'effectivement, il y a un deuil à faire. Moi, j'ai dû faire aussi ce deuil-là. Et je me suis même rendu compte que je l'avais eu du mal à le faire quand j'ai fait mes études de PM, où tu fais une grosse introspection sur toi, parce que tu as un culte des choses, parce que tu vas coacher des gens, donc tu fais aussi un travail sur toi. Et je me suis rendu compte que ça n'avait pas été si facile que ça pour moi. Maintenant, ça y est, je pense qu'il est fait. Et puis parce que je me régale dans cette nouvelle activité de préparateur mental. Mais effectivement, c'est des choses où on est entre la préparation mentale et aussi la santé mentale. De toute façon, les deux se rejoignent principalement. Mais d'ailleurs, par rapport à ça, je sais que dans les clubs pros, en tout cas, il me semble qu'il a dû passer au Biarritz Olympique. Raphaël Poulain, il vient sensibiliser un peu là-dessus sur la santé mentale. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Nous, on l'a vu au club. Je crois qu'il fait la tournée des clubs. Lui, il parle bien de ça. Dans sa transmission, il te démontre que lui, il n'a pas su faire le deuil de cette personnalité du rugby. Le rugby lui a donné beaucoup d'un coup. Il s'était, comme il dit, créé une image. Superman, c'est un peu la métaphore qu'il prend.

  • Speaker #0

    cette image et il n'a pas réussi à s'en défaire ou à trouver autre chose derrière qui arrive à lui maintenir ce comment dire ce mental ce moral quoi non pour même dire tu vois moi je le vois à travers des exemples qu'on approche ou loin de nous je pense que la dépression tu vois faut pas que ça soit tabou et beaucoup vivent des moments de dépression tu vois après après alors sur la sur l'après carrière sur la transition en tout cas tout à fait les langues se délit là dessus on entend de plus en plus parler

  • Speaker #1

    Je pense que c'est encore de plus en plus vrai avec l'arrivée du rugby pro. Avant, en 90, les mecs, ils bossaient toujours un peu à côté. Ils étaient quand même pros, mais il y avait ce côté-là où ça allait très vite. Là, aujourd'hui, on est pris de plus en plus loin. La sélection se fait hyper jeune, 14-15 ans, même peut-être avant, je ne sais pas. Tu es vite dans des centres de formation, tu es vite dans une bulle rugby. Tu peux être très vite aussi élevé. Il suffit que tu fasses des bons matchs, tu joues en première, tu peux avoir des sélections ou autre. Ça va très vite dans un sens et dans l'autre. Et des fois, le retour à la réalité, il est dur, tu vois. Ce qu'on appelle, nous, la vraie vie. Après, je pense que tu peux la prendre dans la gueule. C'est pas évident,

  • Speaker #0

    quoi. Tu soulèves un truc intéressant, en parlant d'avant, etc. C'est que je pense qu'avant, du coup, vu qu'il y avait moins de professionnalisme, les différents pans de leur identité, ils étaient travaillés, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    pas consciemment, mais ils avaient un travail à côté, etc. Et nous, on a vécu le professionnalisme, et le professionnalisme, tu développes vachement ton identité à travers ton activité de rugbyman, et du coup, quand t'as pas travaillé les uns à côté, ça peut être hyper violent. Et d'ailleurs, je passe même un message, ça peut être même violent quand on n'est pas professionnel. Dans le rugby amateur, le mec qui arrête sa carrière parce qu'il a connu le rugby depuis qu'il est jeune, tous les week-ends, les matchs, etc. Il y en a qui c'est aussi dur de devoir arrêter ça.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, je te posais la question... L'APM en général, ta santé mentale, on parle du monde pro, du rugby pro, du rugby amateur, je te rejoins complètement. Moi j'ai des potes qui m'attendent 35 ans, ils doivent arrêter demain et ils sont dégoûtés. Là on en arrive en plus au moment des fins de saison, j'ai des potes qui le vivent très mal et du coup ma question, je viens pardon ? C'est assez transversal aussi, tu peux le faire par rapport à le monde pro, d'autres métiers, un commercial par exemple qui est un peu moins bien, qui n'arrive pas trop à vendre, ou je pense qu'il y a d'autres métiers hors du sport aussi, où tu es limité dans le temps peut-être, où tu as des contraintes que tu ne peux pas te fixer toi-même.

  • Speaker #0

    En fait, la préparation mentale, c'est ce qu'on appelle de l'optimisation mentale, et effectivement, c'est très utilisé, de plus en plus utilisé dans le sport de haut niveau. parce qu'il y a de l'enjeu, de la pression, etc. Mais on se rend compte qu'on peut faire des parallèles avec le monde professionnel où certains managers vivent une pression similaire. Et du coup, les outils utilisés pour les sportifs de haut niveau peuvent être largement transférables à des carrières plus classiques. Et d'ailleurs, moi, je serais ravi d'accompagner aussi des gens qui ne sont pas forcément... que des rugbyman ou rugbywoman, mais des gens qui ont envie de découvrir la préparation mentale et qui ont des objectifs. Je vais te donner un exemple. Ça me fait penser à Enoch Stagg, qui a fait un super documentaire avec Monté-Déverest. Oui, j'ai entendu parler. Tu n'as pas regardé ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas eu le temps,

  • Speaker #0

    mais je vais en retour apparemment. C'est assez prenant. Et tu vois, typiquement, on voit toute la dimension mentale dans ce défi qui s'est lancé. Même si ce n'est pas un sportif de haut niveau, la préparation mentale aurait un... un rôle à jouer dans un sort de défi comme ça. Je pense aux personnes qui se lancent le défi de faire un marathon, maintenant aussi on voit ceux qui font de l'Irox, des choses comme ça. En fait, la préparation mentale, elle peut intervenir dans plein de pans de vie, et il ne faut surtout pas se gêner d'aller découvrir ce que la préparation mentale peut amener, et comment ça peut aider. Écoute Steve, c'était un super moment, je te remercie. de te prêter au jeu et d'être livré comme ça.

  • Speaker #1

    Merci à toi pour l'invitation. C'est plus une discussion vraiment qu'une... C'est plus un échange. Il n'y a rien de préparé. C'est sympa. Merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    C'était cool. C'était vraiment cool et ça permet aussi d'aller plus en profondeur sur certains sujets. Donc c'est cool. Petite question, bonus pour la fin. Je me garde toujours à la fin. Si tu devais me recommander une ou deux personnes à venir dans ce podcast, ce qui pourrait être intéressant pour moi de discuter avec.

  • Speaker #1

    Laisse-moi réfléchir une seconde. Je te cherche des mecs un peu particuliers ou des femmes.

  • Speaker #0

    Ou qui t'ont marqué ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai deux idées qui me viennent.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    super. Tu connais bien, tu as joué avec lui et il est assez connu dans le milieu rochelet.

  • Speaker #0

    Je crois que tu vas me parler.

  • Speaker #1

    On l'appelle le shérif de l'Atlantique.

  • Speaker #0

    Je vois très bien que c'est...

  • Speaker #1

    C'est Romain Sazy pour tout dire. C'est un mec qui est assez marquant. Dans un groupe, la Souto a été capitaine, c'est un peu une image forte de La Rochelle, c'est un emblématique. Je pense que c'est un mec qui est intéressant à interviewer aussi, sur sa rapport au groupe, au collectif. Il est souvent dans ce qu'on appelle les leaders de groupe. En plus, maintenant, je crois qu'il est devenu...

  • Speaker #0

    Il est manager des espoirs.

  • Speaker #1

    Il a changé de casquette, donc ça peut être intéressant d'interviewer aussi, savoir comment lui gérait sa prépa mentale ou la prépa mentale, et comment aujourd'hui, maintenant qu'il est de... L'autre côté, comment il gère ça ? Est-ce qu'il en prend compte ? Comment il voit ça ? Je pense que ça peut être intéressant.

  • Speaker #0

    Top,

  • Speaker #1

    salut ! Je t'invite à l'inviter.

  • Speaker #0

    J'avais l'idée aussi. Romain, il est marquant dans l'investisseur, donc effectivement, d'échanger avec lui, ça sera hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Et après, pour changer un peu du cadre joueur strict, il y a un nom qui revient récemment, je ne sais pas si tu en as entendu parler, avec le sacre de l'UBB. C'est Eric Blondeau. Il fait partie de mes connaissances en tant que charentais. Voilà, on se connaît. Et du coup, pour te situer, c'est le préparateur mental qui a aidé en gros l'UBB dans le sacre de la Coupe d'Europe.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Voilà,

  • Speaker #1

    il serait... Enfin, je ne connais pas exactement, interview-le là-dessus. Mais il a travaillé dans plein de secteurs différents, avec des entreprises, d'autres sportives, du sport individuel. Il a un parcours assez intéressant et atypique. C'est une personnalité vraiment intéressante à avoir le témoignage. Oui,

  • Speaker #0

    à discuter avec. Ça me parle, parce que j'en ai entendu parler récemment avec le sac de l'UBB, où j'ai vu des articles où il parle un peu du travail. Yannick Brue qui est venu le chercher. notamment après cette défaite en finale de top 14 là où il pense qu'il y avait un besoin il y avait un besoin en travail mental là dessus et je pense que ouais ça va être enrichissant parce qu'effectivement il a un parcours hyper enrichissant il a bossé avec des négociateurs du GIGN ou des choses comme ça donc non c'est super que tu me le proposes parce que c'est quelqu'un que j'aurais envie d'entendre et s'il peut témoigner dans ce podcast ça serait top

  • Speaker #1

    Mais écoute... En espérant que ce soit soit Romain, soit Eric, rien des deux pour ton épisode 2.

  • Speaker #0

    Ok, écoute, je vais les contacter. Et j'espère qu'il y a un des deux qui va répondre favorablement à l'invitation. Steve, top. Je te remercie.

  • Speaker #1

    C'est moi.

  • Speaker #0

    On peut te souhaiter quoi pour la suite ?

  • Speaker #1

    Une bonne dernière saison l'année prochaine.

  • Speaker #0

    La dernière, c'est sûr ?

  • Speaker #1

    On va voir. Après raccrocher le psychologique, il y a un travail de PM à faire sur l'arrêt de carrière.

  • Speaker #0

    On en parlera en micro.

  • Speaker #1

    Merci Arthur.

  • Speaker #0

    Bonne saison l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Merci. Ciao.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode d'Impact Mental. Si t'as envie de me faire un retour, de partager ton avis ou de poser une question, je lis tous vos messages et commentaires, ça me fait toujours plaisir. Je suis aussi dispo sur Instagram, tu peux me retrouver sur le compte arthur.cestaro.pm Et si le podcast t'a plu, pense à t'abonner, à activer la cloche pour ne pas rater le prochain épisode et à laisser un avis 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute. A très vite dans un nouvel épisode !

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