Quels défis Émilie Delorme, Directrice du Conservatoire de Paris, surmonte-t-elle pour rendre la musique accessible à tous ? cover
Quels défis Émilie Delorme, Directrice du Conservatoire de Paris, surmonte-t-elle pour rendre la musique accessible à tous ? cover
Impossible-Possible (version française)

Quels défis Émilie Delorme, Directrice du Conservatoire de Paris, surmonte-t-elle pour rendre la musique accessible à tous ?

Quels défis Émilie Delorme, Directrice du Conservatoire de Paris, surmonte-t-elle pour rendre la musique accessible à tous ?

10min |24/10/2024
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Description

Et si la clé d'un monde plus connecté résidait dans le pouvoir de la musique ? Dans cet épisode captivant d'Impossible • Possible, Émilie Delorme, directrice du Conservatoire de Paris, partage son chemin unique entre l'ingénierie et la musique. Elle déclare : "L'art est essentiel pour créer des liens humains." Émilie Delorme aborde les défis d'un secteur culturel en crise et souligne l'importance du mécénat, notamment celui de la Société Générale, pour soutenir la création artistique. Elle met l'accent sur l'accès à la musique pour tous et la diversité des étudiants au conservatoire, tout en évoquant les partenariats européens qui rendent l'institution plus inclusive. Émilie Delorme nous rappelle que l'art doit être à la portée de chacun, qu'il soit spectateur ou créateur, et que la transition écologique est un enjeu crucial pour l'avenir de la culture. Ne manquez pas cette conversation inspirante sur l'impossible devenu possible !  


À propos du podcast Impossible • Possible

Pour ses 160 ans, Société Générale a voulu célébrer ses relations de confiance avec celles et ceux sans qui rien n’aurait été possible, ses clients et partenaires. Ainsi est né le projet artistique Impossible • Possible. Le photographe Marco D’Anna a réalisé pour le compte du Groupe une série de 75 portraits de ces derniers, entrepreneur(e)s, médecins, financiers, familles, bénévoles, musiciennes, industriels… Nous allons voulu aller au-delà des images…Découvrez ces histoires humaines, où l’impossible devient possible, ces récits authentiques où les protagonistes vous dévoilent leurs parcours, leurs visions, leurs passions.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Emilie Delorme

    L'art ramène à chacun sa part de sensible, sa connexion aux autres êtres humains, sa connexion au monde, sa connexion à la nature, à l'humanité finalement. Par la culture, chacun peut donc se reconnecter avec l'humanité et trouver sa juste place. La mission du monde culturel est donc d'arriver à faire en sorte que chaque être humain puisse avoir cette opportunité-là. J'ai eu la chance de pouvoir avoir une rencontre avec la musique très jeune dans ma vie. J'ai grandi dans une ville dortoir qui était une ville magnifique avec énormément de populations différentes, mais avec très peu de gens qui avaient accès à l'enseignement de la musique ou d'autres pratiques culturelles. J'avais cette conviction chevillée au corps qu'il fallait que je partage la musique et que ça allait être ma vie de partager cette passion pour la musique. Alors je ne savais pas quelle forme ça allait prendre et comme je ne venais pas du tout d'un milieu qui travaillait dans le secteur musical, j'ai mis beaucoup de temps pour arriver à trouver où j'allais agir et comment j'allais faire. Donc j'ai continué l'apprentissage de la musique tout en faisant des études et en explorant toutes les voies que j'ai pu pour essayer de trouver ma place. Quand vous avez des bonnes notes en maths, on vous envoie en classe préparatoire et ensuite vous passez les concours et vous allez dans une école d'ingénieur. Et d'ailleurs, une des premières choses que j'ai faites à l'école d'ingénieur a été de fonder un bureau des arts, puis de fonder avec d'autres camarades un orchestre universitaire. Et donc, j'ai continué ma pratique musicale, même pendant ces périodes d'études d'ingénieur. À la fin de l'école des Mines, j'ai fait mon stage de fin d'études dans une banque de marché. Et puis, à un moment donné, je me suis retrouvée en panne, ça a été stop. J'avais l'impression de ne pas être là où je devais être. Donc, je me suis arrêtée un moment et j'ai repris mes études en faisant un troisième cycle de gestion culturelle. Ça a été une année où j'ai passé énormément de temps dans les musées, dans les galeries d'art, à découvrir d'autres disciplines qui n'étaient pas forcément mon monde et auxquelles je n'avais pas eu accès. À la fin de cette année d'études, j'ai commencé à travailler au Festival d'Aix-en-Provence. Ensuite, je suis partie travailler à l'Opéra de la Monnaie à Bruxelles. Et puis j'ai pris la direction de l'Académie et des concerts du Festival en dernier poste. Et c'est à la fin de cette dernière expérience que j'ai postulé pour la direction du Conservatoire de Paris. J'ai été la première femme nommée à la direction du Conservatoire depuis sa création en 1795. On a encore récemment nommé la première femme professeure de violoncelle au sein de l'institution et bientôt la première femme professeure au sein du département jazz. Et donc il y a encore des premières fois à conquérir dans l'établissement comme dans le reste de la société en général. Et quand vous êtes nommé à un mandat de direction, c'est un mandat donc un temps court, vous vous inscrivez dans une histoire. C'est vraiment penser d'où on vient et où va aller l'institution, de se dire que très modestement, pendant quelques années, on va être là pour infléchir ce parcours avec toute une équipe derrière, d'enseignants et d'agents qui sont souvent là avant vous et seront là après vous. On a des étudiants qui sont de profils extrêmement variés selon les disciplines, parce qu'on enseigne autant tous les instruments des métiers de l'orchestre, mais on forme aussi des ingénieurs du son, des musicologues, des compositeurs, des chefs d'orchestre, des danseurs, des notateurs du mouvement chorégraphique. Donc, vous avez quelques étudiants qui ont même moins de 13-14 ans, qui sont des exceptions, qu'on va retrouver en danse classique ou dans certains instruments parmi les plus exigeants. Et puis, vous avez des gens qui viennent se former au métier de professeur ou de notateur de mouvement pour lesquels nous n'avons pas de limite d'âge. Donc, on a vraiment tout l'échiquier en termes d'âge. C'est souvent des vocations qui sont dessinées très jeunes et ça a été un travail immense pour arriver jusqu'ici. Donc ça, c'est une singularité qui, à mon avis, était la même il y a 100 ans et qui sera la même dans 100 ans. Même si dans une maison comme la nôtre, on parle beaucoup du talent, le travail reste une chose fondamentale dans la réussite. Je pense qu'il y a très peu de gens qui connaissent le conservatoire en dehors de ceux qui visent à y entrer. Et une des spécificités de ce magnifique bâtiment de Christian de Portzamparc, dans lequel on est depuis plus de 30 ans maintenant, est d'avoir trois salles de spectacle qui tournent toute l'année et qui produisent les spectacles des étudiants et qui sont gratuites pour le public. Chaque jour, ça change. Et parfois, il y a plusieurs salles qui ont des propositions différentes. Ce qui fait que quasiment tous les soirs, on a un, deux ou trois spectacles. Et donc, je finis ma journée derrière le bureau et je descends dans les salles. Et là, je les vois sur scène. Et en général, je suis très, très fière de voir à la fois le niveau des étudiants, mais de voir aussi leur engagement, de voir leur sourire, de voir les réactions du public. Ça, c'est vraiment l'essence du métier. On sait que le secteur musical en ce moment et le secteur chorégraphique, enfin le spectacle vivant traversent une crise sans précédent. En tant qu'étudiant dans ce secteur, on s'interroge forcément sur les opportunités que l'on va avoir après. Le spectacle vivant est un secteur très subventionné, mais qui a besoin du mécénat pour pouvoir se développer. Côté musique, si vous demandez aux musiciens un nom de mécène pour la musique, je crois que le premier nom qui sortira, ce sera le mécénat musical Société Générale, qui est un des principaux mécènes de ce secteur, qui accompagne énormément de festivals et d'institutions, notamment sous la forme de soutien de bourses pour les étudiants. L'acquisition des instruments est un enjeu extrêmement important pour l'insertion professionnelle des musiciens, parce que s'ils n'ont pas un bon instrument, ils ne pourront pas réussir les concours d'entrée dans les orchestres ou les auditions. Ce sont des investissements qui sont extrêmement conséquents, qui peuvent être sur certains instruments à plusieurs centaines de milliers d'euros. Et donc, pouvoir avoir des mécènes qui les accompagnent par des bourses à progressivement réunir une somme pour acquérir un instrument, c'est important. Et qui plus est, la Société Générale possède son propre parc d'instruments qu'elle met en dépôt chez nous pour qu'on puisse les prêter aux étudiants. Il y a à la fois cet apport en instruments et en bourse financière qui permet d'aider de nombreux étudiants de chez nous. Je dis souvent que si vous allez à un concert d'orchestre en France, vous avez quasiment 100% de chance d'avoir sur scène quelqu'un qui a été aidé par la Société Générale à un moment donné de ses études. L'un de mes objectifs est d'avoir un conservatoire le plus ouvert possible. Alors, qu'est-ce que ça veut dire « ouvert » ? Ça veut dire qu'il y a des possibilités d'échange et de porosité avec beaucoup de champs différents. Le conservatoire a, depuis début 2024, obtenu le statut d'université européenne, et est donc allié à huit autres universités des pays européens, ce qui va permettre d'augmenter la mobilité des étudiants, des agents, des enseignants, mais aussi de mieux partager les bonnes pratiques et d'avancer ensemble sur les sujets sociétaux. Et donc pour moi, c'est vraiment un facteur qui permet une amélioration continue de ce que l'on peut proposer au conservatoire. Puis peut-être un dernier enjeu qui est l'enjeu de la transition écologique, nécessite aussi de requestionner les pratiques professionnelles. Et donc dans un établissement comme le nôtre, on doit accompagner cette réflexion-là qui, je dirais presque, nous est imposée par le fait qu'il y ait une nouvelle génération qui arrive et qui s'est emparée de ces sujets là depuis leur naissance, malheureusement, je dirais presque. Dans un monde idéal, tout le monde aurait l'occasion d'avoir cette rencontre avec l'ensemble des arts, d'ailleurs pas que la musique ou la danse. Et ensuite, cette rencontre peut mener à des choses différentes. Et des fois, on peut juste passer son chemin, mais au moins que chaque être humain ait ce moment de rencontre avec l'art qui lui permette de questionner sa propre sensibilité, son propre désir à la fois de pratique en tant que spectateur, mais aussi en tant qu'artiste ou créateur. Cela me semble fondamental. Et ensuite, il faudrait qu'il y'ait des lieux de création qui puissent accueillir tout type de public, qu'on ait une pratique amateur, semi-professionnelle ou professionnelle, chacun à son endroit, chacun avec son apport culturel, son apport de création, ça, ça serait un monde idéal.

Description

Et si la clé d'un monde plus connecté résidait dans le pouvoir de la musique ? Dans cet épisode captivant d'Impossible • Possible, Émilie Delorme, directrice du Conservatoire de Paris, partage son chemin unique entre l'ingénierie et la musique. Elle déclare : "L'art est essentiel pour créer des liens humains." Émilie Delorme aborde les défis d'un secteur culturel en crise et souligne l'importance du mécénat, notamment celui de la Société Générale, pour soutenir la création artistique. Elle met l'accent sur l'accès à la musique pour tous et la diversité des étudiants au conservatoire, tout en évoquant les partenariats européens qui rendent l'institution plus inclusive. Émilie Delorme nous rappelle que l'art doit être à la portée de chacun, qu'il soit spectateur ou créateur, et que la transition écologique est un enjeu crucial pour l'avenir de la culture. Ne manquez pas cette conversation inspirante sur l'impossible devenu possible !  


À propos du podcast Impossible • Possible

Pour ses 160 ans, Société Générale a voulu célébrer ses relations de confiance avec celles et ceux sans qui rien n’aurait été possible, ses clients et partenaires. Ainsi est né le projet artistique Impossible • Possible. Le photographe Marco D’Anna a réalisé pour le compte du Groupe une série de 75 portraits de ces derniers, entrepreneur(e)s, médecins, financiers, familles, bénévoles, musiciennes, industriels… Nous allons voulu aller au-delà des images…Découvrez ces histoires humaines, où l’impossible devient possible, ces récits authentiques où les protagonistes vous dévoilent leurs parcours, leurs visions, leurs passions.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Emilie Delorme

    L'art ramène à chacun sa part de sensible, sa connexion aux autres êtres humains, sa connexion au monde, sa connexion à la nature, à l'humanité finalement. Par la culture, chacun peut donc se reconnecter avec l'humanité et trouver sa juste place. La mission du monde culturel est donc d'arriver à faire en sorte que chaque être humain puisse avoir cette opportunité-là. J'ai eu la chance de pouvoir avoir une rencontre avec la musique très jeune dans ma vie. J'ai grandi dans une ville dortoir qui était une ville magnifique avec énormément de populations différentes, mais avec très peu de gens qui avaient accès à l'enseignement de la musique ou d'autres pratiques culturelles. J'avais cette conviction chevillée au corps qu'il fallait que je partage la musique et que ça allait être ma vie de partager cette passion pour la musique. Alors je ne savais pas quelle forme ça allait prendre et comme je ne venais pas du tout d'un milieu qui travaillait dans le secteur musical, j'ai mis beaucoup de temps pour arriver à trouver où j'allais agir et comment j'allais faire. Donc j'ai continué l'apprentissage de la musique tout en faisant des études et en explorant toutes les voies que j'ai pu pour essayer de trouver ma place. Quand vous avez des bonnes notes en maths, on vous envoie en classe préparatoire et ensuite vous passez les concours et vous allez dans une école d'ingénieur. Et d'ailleurs, une des premières choses que j'ai faites à l'école d'ingénieur a été de fonder un bureau des arts, puis de fonder avec d'autres camarades un orchestre universitaire. Et donc, j'ai continué ma pratique musicale, même pendant ces périodes d'études d'ingénieur. À la fin de l'école des Mines, j'ai fait mon stage de fin d'études dans une banque de marché. Et puis, à un moment donné, je me suis retrouvée en panne, ça a été stop. J'avais l'impression de ne pas être là où je devais être. Donc, je me suis arrêtée un moment et j'ai repris mes études en faisant un troisième cycle de gestion culturelle. Ça a été une année où j'ai passé énormément de temps dans les musées, dans les galeries d'art, à découvrir d'autres disciplines qui n'étaient pas forcément mon monde et auxquelles je n'avais pas eu accès. À la fin de cette année d'études, j'ai commencé à travailler au Festival d'Aix-en-Provence. Ensuite, je suis partie travailler à l'Opéra de la Monnaie à Bruxelles. Et puis j'ai pris la direction de l'Académie et des concerts du Festival en dernier poste. Et c'est à la fin de cette dernière expérience que j'ai postulé pour la direction du Conservatoire de Paris. J'ai été la première femme nommée à la direction du Conservatoire depuis sa création en 1795. On a encore récemment nommé la première femme professeure de violoncelle au sein de l'institution et bientôt la première femme professeure au sein du département jazz. Et donc il y a encore des premières fois à conquérir dans l'établissement comme dans le reste de la société en général. Et quand vous êtes nommé à un mandat de direction, c'est un mandat donc un temps court, vous vous inscrivez dans une histoire. C'est vraiment penser d'où on vient et où va aller l'institution, de se dire que très modestement, pendant quelques années, on va être là pour infléchir ce parcours avec toute une équipe derrière, d'enseignants et d'agents qui sont souvent là avant vous et seront là après vous. On a des étudiants qui sont de profils extrêmement variés selon les disciplines, parce qu'on enseigne autant tous les instruments des métiers de l'orchestre, mais on forme aussi des ingénieurs du son, des musicologues, des compositeurs, des chefs d'orchestre, des danseurs, des notateurs du mouvement chorégraphique. Donc, vous avez quelques étudiants qui ont même moins de 13-14 ans, qui sont des exceptions, qu'on va retrouver en danse classique ou dans certains instruments parmi les plus exigeants. Et puis, vous avez des gens qui viennent se former au métier de professeur ou de notateur de mouvement pour lesquels nous n'avons pas de limite d'âge. Donc, on a vraiment tout l'échiquier en termes d'âge. C'est souvent des vocations qui sont dessinées très jeunes et ça a été un travail immense pour arriver jusqu'ici. Donc ça, c'est une singularité qui, à mon avis, était la même il y a 100 ans et qui sera la même dans 100 ans. Même si dans une maison comme la nôtre, on parle beaucoup du talent, le travail reste une chose fondamentale dans la réussite. Je pense qu'il y a très peu de gens qui connaissent le conservatoire en dehors de ceux qui visent à y entrer. Et une des spécificités de ce magnifique bâtiment de Christian de Portzamparc, dans lequel on est depuis plus de 30 ans maintenant, est d'avoir trois salles de spectacle qui tournent toute l'année et qui produisent les spectacles des étudiants et qui sont gratuites pour le public. Chaque jour, ça change. Et parfois, il y a plusieurs salles qui ont des propositions différentes. Ce qui fait que quasiment tous les soirs, on a un, deux ou trois spectacles. Et donc, je finis ma journée derrière le bureau et je descends dans les salles. Et là, je les vois sur scène. Et en général, je suis très, très fière de voir à la fois le niveau des étudiants, mais de voir aussi leur engagement, de voir leur sourire, de voir les réactions du public. Ça, c'est vraiment l'essence du métier. On sait que le secteur musical en ce moment et le secteur chorégraphique, enfin le spectacle vivant traversent une crise sans précédent. En tant qu'étudiant dans ce secteur, on s'interroge forcément sur les opportunités que l'on va avoir après. Le spectacle vivant est un secteur très subventionné, mais qui a besoin du mécénat pour pouvoir se développer. Côté musique, si vous demandez aux musiciens un nom de mécène pour la musique, je crois que le premier nom qui sortira, ce sera le mécénat musical Société Générale, qui est un des principaux mécènes de ce secteur, qui accompagne énormément de festivals et d'institutions, notamment sous la forme de soutien de bourses pour les étudiants. L'acquisition des instruments est un enjeu extrêmement important pour l'insertion professionnelle des musiciens, parce que s'ils n'ont pas un bon instrument, ils ne pourront pas réussir les concours d'entrée dans les orchestres ou les auditions. Ce sont des investissements qui sont extrêmement conséquents, qui peuvent être sur certains instruments à plusieurs centaines de milliers d'euros. Et donc, pouvoir avoir des mécènes qui les accompagnent par des bourses à progressivement réunir une somme pour acquérir un instrument, c'est important. Et qui plus est, la Société Générale possède son propre parc d'instruments qu'elle met en dépôt chez nous pour qu'on puisse les prêter aux étudiants. Il y a à la fois cet apport en instruments et en bourse financière qui permet d'aider de nombreux étudiants de chez nous. Je dis souvent que si vous allez à un concert d'orchestre en France, vous avez quasiment 100% de chance d'avoir sur scène quelqu'un qui a été aidé par la Société Générale à un moment donné de ses études. L'un de mes objectifs est d'avoir un conservatoire le plus ouvert possible. Alors, qu'est-ce que ça veut dire « ouvert » ? Ça veut dire qu'il y a des possibilités d'échange et de porosité avec beaucoup de champs différents. Le conservatoire a, depuis début 2024, obtenu le statut d'université européenne, et est donc allié à huit autres universités des pays européens, ce qui va permettre d'augmenter la mobilité des étudiants, des agents, des enseignants, mais aussi de mieux partager les bonnes pratiques et d'avancer ensemble sur les sujets sociétaux. Et donc pour moi, c'est vraiment un facteur qui permet une amélioration continue de ce que l'on peut proposer au conservatoire. Puis peut-être un dernier enjeu qui est l'enjeu de la transition écologique, nécessite aussi de requestionner les pratiques professionnelles. Et donc dans un établissement comme le nôtre, on doit accompagner cette réflexion-là qui, je dirais presque, nous est imposée par le fait qu'il y ait une nouvelle génération qui arrive et qui s'est emparée de ces sujets là depuis leur naissance, malheureusement, je dirais presque. Dans un monde idéal, tout le monde aurait l'occasion d'avoir cette rencontre avec l'ensemble des arts, d'ailleurs pas que la musique ou la danse. Et ensuite, cette rencontre peut mener à des choses différentes. Et des fois, on peut juste passer son chemin, mais au moins que chaque être humain ait ce moment de rencontre avec l'art qui lui permette de questionner sa propre sensibilité, son propre désir à la fois de pratique en tant que spectateur, mais aussi en tant qu'artiste ou créateur. Cela me semble fondamental. Et ensuite, il faudrait qu'il y'ait des lieux de création qui puissent accueillir tout type de public, qu'on ait une pratique amateur, semi-professionnelle ou professionnelle, chacun à son endroit, chacun avec son apport culturel, son apport de création, ça, ça serait un monde idéal.

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Et si la clé d'un monde plus connecté résidait dans le pouvoir de la musique ? Dans cet épisode captivant d'Impossible • Possible, Émilie Delorme, directrice du Conservatoire de Paris, partage son chemin unique entre l'ingénierie et la musique. Elle déclare : "L'art est essentiel pour créer des liens humains." Émilie Delorme aborde les défis d'un secteur culturel en crise et souligne l'importance du mécénat, notamment celui de la Société Générale, pour soutenir la création artistique. Elle met l'accent sur l'accès à la musique pour tous et la diversité des étudiants au conservatoire, tout en évoquant les partenariats européens qui rendent l'institution plus inclusive. Émilie Delorme nous rappelle que l'art doit être à la portée de chacun, qu'il soit spectateur ou créateur, et que la transition écologique est un enjeu crucial pour l'avenir de la culture. Ne manquez pas cette conversation inspirante sur l'impossible devenu possible !  


À propos du podcast Impossible • Possible

Pour ses 160 ans, Société Générale a voulu célébrer ses relations de confiance avec celles et ceux sans qui rien n’aurait été possible, ses clients et partenaires. Ainsi est né le projet artistique Impossible • Possible. Le photographe Marco D’Anna a réalisé pour le compte du Groupe une série de 75 portraits de ces derniers, entrepreneur(e)s, médecins, financiers, familles, bénévoles, musiciennes, industriels… Nous allons voulu aller au-delà des images…Découvrez ces histoires humaines, où l’impossible devient possible, ces récits authentiques où les protagonistes vous dévoilent leurs parcours, leurs visions, leurs passions.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Emilie Delorme

    L'art ramène à chacun sa part de sensible, sa connexion aux autres êtres humains, sa connexion au monde, sa connexion à la nature, à l'humanité finalement. Par la culture, chacun peut donc se reconnecter avec l'humanité et trouver sa juste place. La mission du monde culturel est donc d'arriver à faire en sorte que chaque être humain puisse avoir cette opportunité-là. J'ai eu la chance de pouvoir avoir une rencontre avec la musique très jeune dans ma vie. J'ai grandi dans une ville dortoir qui était une ville magnifique avec énormément de populations différentes, mais avec très peu de gens qui avaient accès à l'enseignement de la musique ou d'autres pratiques culturelles. J'avais cette conviction chevillée au corps qu'il fallait que je partage la musique et que ça allait être ma vie de partager cette passion pour la musique. Alors je ne savais pas quelle forme ça allait prendre et comme je ne venais pas du tout d'un milieu qui travaillait dans le secteur musical, j'ai mis beaucoup de temps pour arriver à trouver où j'allais agir et comment j'allais faire. Donc j'ai continué l'apprentissage de la musique tout en faisant des études et en explorant toutes les voies que j'ai pu pour essayer de trouver ma place. Quand vous avez des bonnes notes en maths, on vous envoie en classe préparatoire et ensuite vous passez les concours et vous allez dans une école d'ingénieur. Et d'ailleurs, une des premières choses que j'ai faites à l'école d'ingénieur a été de fonder un bureau des arts, puis de fonder avec d'autres camarades un orchestre universitaire. Et donc, j'ai continué ma pratique musicale, même pendant ces périodes d'études d'ingénieur. À la fin de l'école des Mines, j'ai fait mon stage de fin d'études dans une banque de marché. Et puis, à un moment donné, je me suis retrouvée en panne, ça a été stop. J'avais l'impression de ne pas être là où je devais être. Donc, je me suis arrêtée un moment et j'ai repris mes études en faisant un troisième cycle de gestion culturelle. Ça a été une année où j'ai passé énormément de temps dans les musées, dans les galeries d'art, à découvrir d'autres disciplines qui n'étaient pas forcément mon monde et auxquelles je n'avais pas eu accès. À la fin de cette année d'études, j'ai commencé à travailler au Festival d'Aix-en-Provence. Ensuite, je suis partie travailler à l'Opéra de la Monnaie à Bruxelles. Et puis j'ai pris la direction de l'Académie et des concerts du Festival en dernier poste. Et c'est à la fin de cette dernière expérience que j'ai postulé pour la direction du Conservatoire de Paris. J'ai été la première femme nommée à la direction du Conservatoire depuis sa création en 1795. On a encore récemment nommé la première femme professeure de violoncelle au sein de l'institution et bientôt la première femme professeure au sein du département jazz. Et donc il y a encore des premières fois à conquérir dans l'établissement comme dans le reste de la société en général. Et quand vous êtes nommé à un mandat de direction, c'est un mandat donc un temps court, vous vous inscrivez dans une histoire. C'est vraiment penser d'où on vient et où va aller l'institution, de se dire que très modestement, pendant quelques années, on va être là pour infléchir ce parcours avec toute une équipe derrière, d'enseignants et d'agents qui sont souvent là avant vous et seront là après vous. On a des étudiants qui sont de profils extrêmement variés selon les disciplines, parce qu'on enseigne autant tous les instruments des métiers de l'orchestre, mais on forme aussi des ingénieurs du son, des musicologues, des compositeurs, des chefs d'orchestre, des danseurs, des notateurs du mouvement chorégraphique. Donc, vous avez quelques étudiants qui ont même moins de 13-14 ans, qui sont des exceptions, qu'on va retrouver en danse classique ou dans certains instruments parmi les plus exigeants. Et puis, vous avez des gens qui viennent se former au métier de professeur ou de notateur de mouvement pour lesquels nous n'avons pas de limite d'âge. Donc, on a vraiment tout l'échiquier en termes d'âge. C'est souvent des vocations qui sont dessinées très jeunes et ça a été un travail immense pour arriver jusqu'ici. Donc ça, c'est une singularité qui, à mon avis, était la même il y a 100 ans et qui sera la même dans 100 ans. Même si dans une maison comme la nôtre, on parle beaucoup du talent, le travail reste une chose fondamentale dans la réussite. Je pense qu'il y a très peu de gens qui connaissent le conservatoire en dehors de ceux qui visent à y entrer. Et une des spécificités de ce magnifique bâtiment de Christian de Portzamparc, dans lequel on est depuis plus de 30 ans maintenant, est d'avoir trois salles de spectacle qui tournent toute l'année et qui produisent les spectacles des étudiants et qui sont gratuites pour le public. Chaque jour, ça change. Et parfois, il y a plusieurs salles qui ont des propositions différentes. Ce qui fait que quasiment tous les soirs, on a un, deux ou trois spectacles. Et donc, je finis ma journée derrière le bureau et je descends dans les salles. Et là, je les vois sur scène. Et en général, je suis très, très fière de voir à la fois le niveau des étudiants, mais de voir aussi leur engagement, de voir leur sourire, de voir les réactions du public. Ça, c'est vraiment l'essence du métier. On sait que le secteur musical en ce moment et le secteur chorégraphique, enfin le spectacle vivant traversent une crise sans précédent. En tant qu'étudiant dans ce secteur, on s'interroge forcément sur les opportunités que l'on va avoir après. Le spectacle vivant est un secteur très subventionné, mais qui a besoin du mécénat pour pouvoir se développer. Côté musique, si vous demandez aux musiciens un nom de mécène pour la musique, je crois que le premier nom qui sortira, ce sera le mécénat musical Société Générale, qui est un des principaux mécènes de ce secteur, qui accompagne énormément de festivals et d'institutions, notamment sous la forme de soutien de bourses pour les étudiants. L'acquisition des instruments est un enjeu extrêmement important pour l'insertion professionnelle des musiciens, parce que s'ils n'ont pas un bon instrument, ils ne pourront pas réussir les concours d'entrée dans les orchestres ou les auditions. Ce sont des investissements qui sont extrêmement conséquents, qui peuvent être sur certains instruments à plusieurs centaines de milliers d'euros. Et donc, pouvoir avoir des mécènes qui les accompagnent par des bourses à progressivement réunir une somme pour acquérir un instrument, c'est important. Et qui plus est, la Société Générale possède son propre parc d'instruments qu'elle met en dépôt chez nous pour qu'on puisse les prêter aux étudiants. Il y a à la fois cet apport en instruments et en bourse financière qui permet d'aider de nombreux étudiants de chez nous. Je dis souvent que si vous allez à un concert d'orchestre en France, vous avez quasiment 100% de chance d'avoir sur scène quelqu'un qui a été aidé par la Société Générale à un moment donné de ses études. L'un de mes objectifs est d'avoir un conservatoire le plus ouvert possible. Alors, qu'est-ce que ça veut dire « ouvert » ? Ça veut dire qu'il y a des possibilités d'échange et de porosité avec beaucoup de champs différents. Le conservatoire a, depuis début 2024, obtenu le statut d'université européenne, et est donc allié à huit autres universités des pays européens, ce qui va permettre d'augmenter la mobilité des étudiants, des agents, des enseignants, mais aussi de mieux partager les bonnes pratiques et d'avancer ensemble sur les sujets sociétaux. Et donc pour moi, c'est vraiment un facteur qui permet une amélioration continue de ce que l'on peut proposer au conservatoire. Puis peut-être un dernier enjeu qui est l'enjeu de la transition écologique, nécessite aussi de requestionner les pratiques professionnelles. Et donc dans un établissement comme le nôtre, on doit accompagner cette réflexion-là qui, je dirais presque, nous est imposée par le fait qu'il y ait une nouvelle génération qui arrive et qui s'est emparée de ces sujets là depuis leur naissance, malheureusement, je dirais presque. Dans un monde idéal, tout le monde aurait l'occasion d'avoir cette rencontre avec l'ensemble des arts, d'ailleurs pas que la musique ou la danse. Et ensuite, cette rencontre peut mener à des choses différentes. Et des fois, on peut juste passer son chemin, mais au moins que chaque être humain ait ce moment de rencontre avec l'art qui lui permette de questionner sa propre sensibilité, son propre désir à la fois de pratique en tant que spectateur, mais aussi en tant qu'artiste ou créateur. Cela me semble fondamental. Et ensuite, il faudrait qu'il y'ait des lieux de création qui puissent accueillir tout type de public, qu'on ait une pratique amateur, semi-professionnelle ou professionnelle, chacun à son endroit, chacun avec son apport culturel, son apport de création, ça, ça serait un monde idéal.

Description

Et si la clé d'un monde plus connecté résidait dans le pouvoir de la musique ? Dans cet épisode captivant d'Impossible • Possible, Émilie Delorme, directrice du Conservatoire de Paris, partage son chemin unique entre l'ingénierie et la musique. Elle déclare : "L'art est essentiel pour créer des liens humains." Émilie Delorme aborde les défis d'un secteur culturel en crise et souligne l'importance du mécénat, notamment celui de la Société Générale, pour soutenir la création artistique. Elle met l'accent sur l'accès à la musique pour tous et la diversité des étudiants au conservatoire, tout en évoquant les partenariats européens qui rendent l'institution plus inclusive. Émilie Delorme nous rappelle que l'art doit être à la portée de chacun, qu'il soit spectateur ou créateur, et que la transition écologique est un enjeu crucial pour l'avenir de la culture. Ne manquez pas cette conversation inspirante sur l'impossible devenu possible !  


À propos du podcast Impossible • Possible

Pour ses 160 ans, Société Générale a voulu célébrer ses relations de confiance avec celles et ceux sans qui rien n’aurait été possible, ses clients et partenaires. Ainsi est né le projet artistique Impossible • Possible. Le photographe Marco D’Anna a réalisé pour le compte du Groupe une série de 75 portraits de ces derniers, entrepreneur(e)s, médecins, financiers, familles, bénévoles, musiciennes, industriels… Nous allons voulu aller au-delà des images…Découvrez ces histoires humaines, où l’impossible devient possible, ces récits authentiques où les protagonistes vous dévoilent leurs parcours, leurs visions, leurs passions.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Emilie Delorme

    L'art ramène à chacun sa part de sensible, sa connexion aux autres êtres humains, sa connexion au monde, sa connexion à la nature, à l'humanité finalement. Par la culture, chacun peut donc se reconnecter avec l'humanité et trouver sa juste place. La mission du monde culturel est donc d'arriver à faire en sorte que chaque être humain puisse avoir cette opportunité-là. J'ai eu la chance de pouvoir avoir une rencontre avec la musique très jeune dans ma vie. J'ai grandi dans une ville dortoir qui était une ville magnifique avec énormément de populations différentes, mais avec très peu de gens qui avaient accès à l'enseignement de la musique ou d'autres pratiques culturelles. J'avais cette conviction chevillée au corps qu'il fallait que je partage la musique et que ça allait être ma vie de partager cette passion pour la musique. Alors je ne savais pas quelle forme ça allait prendre et comme je ne venais pas du tout d'un milieu qui travaillait dans le secteur musical, j'ai mis beaucoup de temps pour arriver à trouver où j'allais agir et comment j'allais faire. Donc j'ai continué l'apprentissage de la musique tout en faisant des études et en explorant toutes les voies que j'ai pu pour essayer de trouver ma place. Quand vous avez des bonnes notes en maths, on vous envoie en classe préparatoire et ensuite vous passez les concours et vous allez dans une école d'ingénieur. Et d'ailleurs, une des premières choses que j'ai faites à l'école d'ingénieur a été de fonder un bureau des arts, puis de fonder avec d'autres camarades un orchestre universitaire. Et donc, j'ai continué ma pratique musicale, même pendant ces périodes d'études d'ingénieur. À la fin de l'école des Mines, j'ai fait mon stage de fin d'études dans une banque de marché. Et puis, à un moment donné, je me suis retrouvée en panne, ça a été stop. J'avais l'impression de ne pas être là où je devais être. Donc, je me suis arrêtée un moment et j'ai repris mes études en faisant un troisième cycle de gestion culturelle. Ça a été une année où j'ai passé énormément de temps dans les musées, dans les galeries d'art, à découvrir d'autres disciplines qui n'étaient pas forcément mon monde et auxquelles je n'avais pas eu accès. À la fin de cette année d'études, j'ai commencé à travailler au Festival d'Aix-en-Provence. Ensuite, je suis partie travailler à l'Opéra de la Monnaie à Bruxelles. Et puis j'ai pris la direction de l'Académie et des concerts du Festival en dernier poste. Et c'est à la fin de cette dernière expérience que j'ai postulé pour la direction du Conservatoire de Paris. J'ai été la première femme nommée à la direction du Conservatoire depuis sa création en 1795. On a encore récemment nommé la première femme professeure de violoncelle au sein de l'institution et bientôt la première femme professeure au sein du département jazz. Et donc il y a encore des premières fois à conquérir dans l'établissement comme dans le reste de la société en général. Et quand vous êtes nommé à un mandat de direction, c'est un mandat donc un temps court, vous vous inscrivez dans une histoire. C'est vraiment penser d'où on vient et où va aller l'institution, de se dire que très modestement, pendant quelques années, on va être là pour infléchir ce parcours avec toute une équipe derrière, d'enseignants et d'agents qui sont souvent là avant vous et seront là après vous. On a des étudiants qui sont de profils extrêmement variés selon les disciplines, parce qu'on enseigne autant tous les instruments des métiers de l'orchestre, mais on forme aussi des ingénieurs du son, des musicologues, des compositeurs, des chefs d'orchestre, des danseurs, des notateurs du mouvement chorégraphique. Donc, vous avez quelques étudiants qui ont même moins de 13-14 ans, qui sont des exceptions, qu'on va retrouver en danse classique ou dans certains instruments parmi les plus exigeants. Et puis, vous avez des gens qui viennent se former au métier de professeur ou de notateur de mouvement pour lesquels nous n'avons pas de limite d'âge. Donc, on a vraiment tout l'échiquier en termes d'âge. C'est souvent des vocations qui sont dessinées très jeunes et ça a été un travail immense pour arriver jusqu'ici. Donc ça, c'est une singularité qui, à mon avis, était la même il y a 100 ans et qui sera la même dans 100 ans. Même si dans une maison comme la nôtre, on parle beaucoup du talent, le travail reste une chose fondamentale dans la réussite. Je pense qu'il y a très peu de gens qui connaissent le conservatoire en dehors de ceux qui visent à y entrer. Et une des spécificités de ce magnifique bâtiment de Christian de Portzamparc, dans lequel on est depuis plus de 30 ans maintenant, est d'avoir trois salles de spectacle qui tournent toute l'année et qui produisent les spectacles des étudiants et qui sont gratuites pour le public. Chaque jour, ça change. Et parfois, il y a plusieurs salles qui ont des propositions différentes. Ce qui fait que quasiment tous les soirs, on a un, deux ou trois spectacles. Et donc, je finis ma journée derrière le bureau et je descends dans les salles. Et là, je les vois sur scène. Et en général, je suis très, très fière de voir à la fois le niveau des étudiants, mais de voir aussi leur engagement, de voir leur sourire, de voir les réactions du public. Ça, c'est vraiment l'essence du métier. On sait que le secteur musical en ce moment et le secteur chorégraphique, enfin le spectacle vivant traversent une crise sans précédent. En tant qu'étudiant dans ce secteur, on s'interroge forcément sur les opportunités que l'on va avoir après. Le spectacle vivant est un secteur très subventionné, mais qui a besoin du mécénat pour pouvoir se développer. Côté musique, si vous demandez aux musiciens un nom de mécène pour la musique, je crois que le premier nom qui sortira, ce sera le mécénat musical Société Générale, qui est un des principaux mécènes de ce secteur, qui accompagne énormément de festivals et d'institutions, notamment sous la forme de soutien de bourses pour les étudiants. L'acquisition des instruments est un enjeu extrêmement important pour l'insertion professionnelle des musiciens, parce que s'ils n'ont pas un bon instrument, ils ne pourront pas réussir les concours d'entrée dans les orchestres ou les auditions. Ce sont des investissements qui sont extrêmement conséquents, qui peuvent être sur certains instruments à plusieurs centaines de milliers d'euros. Et donc, pouvoir avoir des mécènes qui les accompagnent par des bourses à progressivement réunir une somme pour acquérir un instrument, c'est important. Et qui plus est, la Société Générale possède son propre parc d'instruments qu'elle met en dépôt chez nous pour qu'on puisse les prêter aux étudiants. Il y a à la fois cet apport en instruments et en bourse financière qui permet d'aider de nombreux étudiants de chez nous. Je dis souvent que si vous allez à un concert d'orchestre en France, vous avez quasiment 100% de chance d'avoir sur scène quelqu'un qui a été aidé par la Société Générale à un moment donné de ses études. L'un de mes objectifs est d'avoir un conservatoire le plus ouvert possible. Alors, qu'est-ce que ça veut dire « ouvert » ? Ça veut dire qu'il y a des possibilités d'échange et de porosité avec beaucoup de champs différents. Le conservatoire a, depuis début 2024, obtenu le statut d'université européenne, et est donc allié à huit autres universités des pays européens, ce qui va permettre d'augmenter la mobilité des étudiants, des agents, des enseignants, mais aussi de mieux partager les bonnes pratiques et d'avancer ensemble sur les sujets sociétaux. Et donc pour moi, c'est vraiment un facteur qui permet une amélioration continue de ce que l'on peut proposer au conservatoire. Puis peut-être un dernier enjeu qui est l'enjeu de la transition écologique, nécessite aussi de requestionner les pratiques professionnelles. Et donc dans un établissement comme le nôtre, on doit accompagner cette réflexion-là qui, je dirais presque, nous est imposée par le fait qu'il y ait une nouvelle génération qui arrive et qui s'est emparée de ces sujets là depuis leur naissance, malheureusement, je dirais presque. Dans un monde idéal, tout le monde aurait l'occasion d'avoir cette rencontre avec l'ensemble des arts, d'ailleurs pas que la musique ou la danse. Et ensuite, cette rencontre peut mener à des choses différentes. Et des fois, on peut juste passer son chemin, mais au moins que chaque être humain ait ce moment de rencontre avec l'art qui lui permette de questionner sa propre sensibilité, son propre désir à la fois de pratique en tant que spectateur, mais aussi en tant qu'artiste ou créateur. Cela me semble fondamental. Et ensuite, il faudrait qu'il y'ait des lieux de création qui puissent accueillir tout type de public, qu'on ait une pratique amateur, semi-professionnelle ou professionnelle, chacun à son endroit, chacun avec son apport culturel, son apport de création, ça, ça serait un monde idéal.

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