54. Violences conjugales : de victime à entrepreneure impactante avec Eva Ngallé (Ti3rs) cover
54. Violences conjugales : de victime à entrepreneure impactante avec Eva Ngallé (Ti3rs) cover
Imprévu par Alexane Roux

54. Violences conjugales : de victime à entrepreneure impactante avec Eva Ngallé (Ti3rs)

54. Violences conjugales : de victime à entrepreneure impactante avec Eva Ngallé (Ti3rs)

57min |17/03/2025
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54. Violences conjugales : de victime à entrepreneure impactante avec Eva Ngallé (Ti3rs) cover
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Imprévu par Alexane Roux

54. Violences conjugales : de victime à entrepreneure impactante avec Eva Ngallé (Ti3rs)

54. Violences conjugales : de victime à entrepreneure impactante avec Eva Ngallé (Ti3rs)

57min |17/03/2025
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Description

Son passage dans l’émission “Qui veut être mon associé ?” a ému la France entière.


Victime de violences conjugales et maman d'un petit garçon de 9 ans, elle a vécu les limites d'un système qui ne protège pas les victimes de la violence physique et verbale que l'on peut continuer à subir après une séparation, surtout lorsqu'on nous impose de devoir communiquer et partager la garde de son enfant.


De cette épreuve, Eva Ngallé a choisi dans faire une force.

De rebondir et d'impacter positivement la vie d'autres victimes qui subissent la même situation.


Elle a créé une réelle innovation sociale en fondant l'application Ti3rs, une plateforme révolutionnaire conçue pour aider les victimes de violences conjugales à communiquer en toute sécurité, tout en préservant leur bien-être.


Un magnifique témoignage de sa résilience.

Son parcours est une véritable leçon de persévérance et de détermination.


Dans cet épisode de podcast, Eva revient sur son parcours de vie et d'entrepreneure, sur son engagement auprès des victimes de violences conjugales, et évidemment sur son passage émouvant dans “Qui veut être mon associé ?”.


Elle nous livre les coulisses de cette aventure hors norme qui a marqué son parcours de cheffe d'entreprise : sa préparation, le stress post-tournage, son deal avec 4 investisseurs, les coulisses du tournage, l'après QVEMA...



Soutenir Ti3rs (campagne Ulule jusqu'au 27/03/2025) : https://fr.ulule.com/ti3rs-crowdfunding/

Instagram : https://www.instagram.com/ti3rs_app/

LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/eva-ngalle/

Télécharger l'application : https://ti3rs.fr/application/

Site web : https://ti3rs.fr


__________


// POUR ALLER PLUS LOIN


L'Académie 100K : L'accélérateur dédié aux femmes entrepreneures

La Check-List 0-100K : Le plan d’action complet pour les entrepreneuses qui veulent accélérer le développement de leur entreprise (offert)


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello, bienvenue dans Imprévu, le podcast qui te fait découvrir les dessous de l'entrepreneuriat. On raconte ici des parcours d'entrepreneurs, le mien, celui des autres, ces chemins qui peuvent parfois te sembler tout tracés mais qui en réalité sont semés d'embûches. Parce que l'imprévu fait partie de notre quotidien, il est temps de valoriser notre capacité à transformer les obstacles en opportunités. Je m'appelle Alexandre Roux, je suis entrepreneur depuis plus de 10 ans et fondatrice de l'Académie 100K. L'accélérateur dédié aux femmes entrepreneurs. On se retrouve un lundi sur deux pour entrer dans l'intimité de ceux qui inspirent, qui marquent l'histoire à leur façon et qui face à l'imprévu n'abandonnent jamais. On se retrouve pour un nouvel épisode de podcast et aujourd'hui j'accueille Eva Engalé dans le podcast Imprévu. Je suis ravie de l'accueillir, vous l'avez probablement vu dans Qui veut être mon associé il y a quelques jours seulement. Elle a ému, je crois, la France entière avec son beau projet. Elle est fondatrice de l'application Tiers qui, je pense qu'Eva t'en parlera mieux que moi, qui permet aux femmes et aux personnes, même de façon globale victimes de violences conjugales, d'avoir une application pour communiquer, qui remplace WhatsApp, les SMS et autres, et qui filtre notamment les messages pas très sympas. L'objectif de l'application est vraiment de créer un tiers de confiance. Je pense que le nom vient de là. Salut Eva !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Ravi de t'accueillir sur le podcast, merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi, c'est trop bien. C'est mon premier podcast vidéo comme ça.

  • Speaker #0

    Ça doit pas être trop impressionnant après de passer dans qui va être mon associé, je pense que ça va.

  • Speaker #1

    C'est l'avantage. Après tu te dis bon c'est bon j'ai fait ça, je peux faire plein d'autres trucs.

  • Speaker #0

    Eva, on t'a vu il n'y a pas très longtemps dans qui va être mon associé, c'était le combien la diffusion ?

  • Speaker #1

    C'était le... 12 février, presque un mois.

  • Speaker #0

    Presque un mois déjà. On aura l'occasion de revenir sur toute cette incroyable aventure que tu as vécue. Mais avant ça, est-ce que tu peux te présenter ? Présenter ton entreprise aussi, peut-être mieux que ce que j'ai fait juste avant.

  • Speaker #1

    Du coup, je m'appelle Evan Gallet, j'ai 34 ans. Je suis maman d'un petit garçon qui a 9 ans. J'habitais à Lyon avant, mais maintenant je suis revenue à mes premiers amours, là où j'ai grandi, en Savoie. J'habite à Chambéry, on a le lac, les montagnes, on est trop bien.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai créé l'application qui s'appelle Tiers, qui est un tiers de confiance digitale, comme tu disais, pour faciliter toutes les communications entre les parents séparés quand il y a eu des violences conjugales. Donc ça sert à communiquer autour des enfants, mais sans insultes, sans menaces et sans harcèlement. Et ça sert aussi à les déposer plainte plus facilement si on en a besoin.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, je connais du coup ton histoire, en tout cas un bout de ton histoire pour l'avoir entendu. Donc, il veut être mon associé, mais on a peut-être des auditeurs qui ne la connaissent pas. Alors, on ne va pas faire un épisode de podcast complet sur ce sujet-là. On en a déjà parlé en off. C'est bien de partager son histoire, mais l'objectif est aussi de parler de toi en tant qu'entrepreneur. Mais est-ce que justement, tu peux nous dire comment tu en es venue à créer l'application Thierre ?

  • Speaker #1

    Ben oui. Du coup, le papa de mon fils était violent et je suis restée avec lui pendant huit ans. Quand je l'ai rencontré, j'étais très jeune, j'avais 19 ans, donc je n'avais pas beaucoup d'autres expériences, je ne savais pas ce que c'était une bonne relation, pas une bonne relation, etc. Et en fait, la violence s'est installée petit à petit, je ne m'en suis pas rendue compte, personne ne s'en est rendu compte d'ailleurs. Et c'est devenu, il y avait beaucoup de violence psychologique, en fait il me rabaissait beaucoup, il n'était jamais content de rien en fait, il me demandait de faire plein de trucs mais ça n'allait jamais. Et ça, ça a augmenté avec la grossesse. Donc quand j'étais enceinte, sachant qu'avant, il m'avait dit « Oui, tu sais, quand on aura un bébé, ça je le ferai, et ça je le ferai, et je changerai, et moi j'y ai cru. » Mais en fait, je pense qu'avant de croire ça, il faut des vraies preuves avant de faire un enfant.

  • Speaker #0

    On ne peut pas te reprocher d'y avoir cru non plus.

  • Speaker #1

    Non, non. Mais je le dis pour d'autres personnes, où des fois, c'est un petit peu des signes, où la personne dit qu'elle va changer, elle va changer, puis finalement, en fait, c'est pareil, voire pire. Donc j'aurais peut-être dû être plus exigeante, avoir des demandes plus concrètes. Je ne sais pas encore comment j'aurais pu faire. Mais en tout cas, quand on a eu notre fils, je me suis rendue compte que ça n'allait pas du tout. Déjà, en fait, je faisais tout, comme beaucoup de mamans. mais je faisais vraiment tout, je travaillais, lui ne travaillait pas. J'emmenais le petit à la crèche même s'il lui était à la maison, je payais la crèche, je payais tout d'ailleurs. Et là j'ai commencé à me rendre compte qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, donc ça c'était des violences économiques. Et puis tout ce qui était rabaissement, culpabilisation, ça s'est intensifié, petit à petit il y a eu des insultes, beaucoup de violences verbales du coup. Et pour mon cas, de la violence physique une fois, ce qui a été mon déclic avant que je parte. Et du coup, j'ai mis une année à peu près à tout organiser pour partir sans qu'ils sachent.

  • Speaker #0

    Une année,

  • Speaker #1

    c'est énorme. Et pendant une année, j'ai beaucoup maigri, mais en fait, je mettais des sous de côté. Pour pouvoir me prendre un appart, nous relonger. Parce que j'avais trop peur que si je lui disais c'est fini, qu'il me foutait à la rue et que j'ai rien en fait.

  • Speaker #0

    Quel âge avait ton fils à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Il avait 3 ans. Ok. Donc il était tout petit. Et du coup, tout organiser, faire mes papiers, me renseigner, aller voir des assistantes sociales. Je ne suis pas allée voir des avocates tout de suite, parce que je n'avais pas compris que c'était des violences. Et après quand je suis partie, je me suis dit, c'est bon. Tout va s'arrêter, on va réussir à s'entendre, etc. Mais pas du tout, ça a continué en fait. Et c'est comme ça dans 76% des cas où la violence continue même après la séparation. Donc, ce n'était pas la même violence, c'était une autre forme de violence où vraiment notre fils était le cœur du sujet tout le temps.

  • Speaker #0

    Oui, et là, dans ce cas-là, en plus, tu peux... Pas rompre en tout cas la relation totale parce que vous avez votre fils et que là, pour le coup, c'est...

  • Speaker #1

    Bah oui, au début, je me disais, je vais le bloquer. Mais après, je me disais, je ne peux pas le bloquer parce qu'on doit communiquer. En fait, on est obligé.

  • Speaker #0

    Je crois que tu avais dit que vous étiez en garde alternée, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. En fait...

  • Speaker #0

    Comment on vit le fait d'avoir cette garde alternée alors que justement, tu as fui, toi, ce foyer ? Tu n'as pas eu le choix ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est... C'est un peu compliqué. Ce qui s'est passé, c'est qu'au début, il a fait... Moi, je n'avais pas le droit de prendre mon fils. C'était lui qui le gardait, parce que de toute façon, j'étais partie, donc je n'avais même pas le droit, selon lui, d'avoir mon fils avec moi. J'avais le droit de le voir si j'allais faire la cuisine et le ménage chez monsieur. Voilà, ça, c'était ses conditions. Jusqu'au jour où je me suis... dit « c'est pas normal, donc j'ai récupéré mon fils à l'école, je l'ai pris chez moi, etc. » Et là, énormément d'insultes et de menaces qui avaient eu une première plainte. Et ensuite, ce qu'il y a eu, c'est qu'il le laissait venir chez moi, où moi je pouvais aller le chercher, que quand lui, il avait un peu des choses de prévues, quand ça ne l'arrangeait pas d'avoir le petit dans les pattes. Et c'est comme ça que j'ai réussi à le prendre petit à petit. Et du coup, ce n'était pas une garde alternée, mais à peu près jusqu'au jour où il y a eu vraiment une grosse agression, la pire agression physique qu'il y a eu. Moi, j'ai cru que j'allais mourir et mon fils était témoin. Et c'était vraiment grave. Donc là, la police est venue. Et ce jour-là, on m'a demandé de choisir quel mode de garde je voulais. Et en fait, moi, j'étais trop perturbée. Je n'étais pas bien du tout. Et en fait, il y avait beaucoup de choses où je pensais que si lui, il n'avait pas un peu de la garde, il serait encore plus énervé. En fait, je n'étais pas en posture de choisir à ce moment-là. Ça devait être normalement, il est violent. En fait, on te donne la garde et tu prends le petit. Le temps que lui se soigne, ça aurait dû être ça normalement. Mais du coup, ils nous ont dit garde alternée. Et moi, ça faisait six mois que je galérais à avoir un cadre. Et du coup, quand on m'a donné un tout petit bout de cadre, j'ai dit oui. J'aurais pas dû, mais ça s'est fait comme ça et c'est pas grave. Il y a d'autres choses qui se sont passées.

  • Speaker #0

    Dans ces situations-là, c'est pas évident.

  • Speaker #1

    Et du coup, la guerre d'alterner, quand on vit ça, c'est extrêmement difficile. Déjà, quand je récupérais mon fils après une semaine chez son père, c'était un autre enfant, en fait, parce qu'il se mettait en posture de toujours complaire à son papa, en fait. Donc, il revenait chez moi, il était complètement dévasté, recouvert d'eczéma. Voilà, moi, je mettais un temps à le requinquer, puis après, on passait un jour cool, et puis après, un temps à le rassurer parce qu'il devait repartir. Donc, ça, c'est difficile.

  • Speaker #0

    À vivre en tant que maman, en tant que femme, mais en tant qu'amant aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, et je me préparais aussi psychologiquement à ne pas lui parler pendant une semaine. Parce que, moi, quand j'appelais, il ne répondait jamais. Donc... Je me disais, ben voilà, en gros, là, je profite au maximum de mon fils, mais je sais. Au début, j'appelais beaucoup pour avoir des nouvelles, mais en fait, comme il ne me répondait pas, ben après, je n'appelais plus du tout. Et je savais que pendant une semaine, il fallait que je tienne le choc de ne pas avoir de nouvelles et puis que je les reverrais le vendredi d'après. Donc, voilà ce que ça crée, en fait. la situation de justice, le traitement judiciaire des violences et cette communication qu'on est obligé d'avoir, qui n'est pas du tout encadrée, qui n'est pas du tout protégée où rien n'est pensé, en fait, pour cette communication. Et du coup, c'est très difficile. Et en fait, malgré ça, mon ex était toujours violent, en fait. Il continuait, même si finalement, il avait déjà été arrêté une fois. Le procès était dans super longtemps, donc en attendant, il faisait toujours un peu ce qu'il voulait.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas de mesure d'éloignement ?

  • Speaker #1

    Pas de mesure d'éloignement. Donc en fait, c'est ces moments-là où il en a profité pour continuer, en pensant qu'il ne se passerait rien. Et de là, l'interdiction d'entrer en contact, parce qu'un jour il a envoyé trop d'insultes et trop de menaces. Donc interdiction d'entrer en contact. Et c'est de là qu'est venue l'appli, parce que t'es en garde alternée. Mais t'as pas le droit de te parler, l'interdiction d'entrer en contact, ça va dans les deux sens.

  • Speaker #0

    C'est même juste complètement fou d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Mais en fait, c'est le truc qu'ils ont trouvé sur le moment, et moi franchement, ça m'a fait un bien fou, de savoir qu'il n'avait plus le droit de m'appeler, de m'envoyer un message, de me faire de mail. J'étais hyper bien, mais par contre, il fallait trouver une alternative pour quand même donner des nouvelles.

  • Speaker #0

    Et ça, on t'a rien proposé, on t'a pas accompagné.

  • Speaker #1

    C'est la contrôleuse judiciaire qui m'a appelée en m'expliquant ce qu'était l'interdiction d'entrer en contact. Et elle m'a dit, ben voilà, monsieur, il va trouver un tiers de confiance pour communiquer avec vous et vous donner des nouvelles, et que vous, vous puissiez donner des nouvelles. Il va vous proposer quelqu'un. Ok. On a attendu deux ans, donc pendant deux ans, en fait, il n'a jamais proposé quelqu'un. Deux, je pense, de un pour m'embêter, et de deux pour... Ben... S'il devait trouver quelqu'un pour faire passer les messages, il allait devoir raconter pourquoi. « Ah bah pourquoi toi tu ne l'écris pas directement ? Pourquoi tu dois passer par moi ? » Et je pense que c'était très difficile de se dire « il va falloir que je dise à quelqu'un que je suis violent » . Et du coup, ça, ça n'a jamais été fait. Donc c'est moi qui ai mis en place les choses pour me protéger, ce que font beaucoup de femmes. En fait, la plupart des choses qui nous protègent, c'est tout ce que nous on met en place. Donc j'ai demandé à mon papa. Au début, c'était mon avocate, mais en fait, c'était très compliqué.

  • Speaker #0

    Ce que tu disais aussi, je crois, qui devait être mon associé, justement, c'est que parfois, les avocats peuvent facturer le temps qu'ils passent à faire l'intermédiaire, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Il y en a qui facturent, il y en a qui ne le font pas. En fait, ce n'est pas leur métier de base, ça prend extrêmement longtemps de le faire. Et le truc, c'est qu'en fait, leur boîte mail, elle déborde. Donc, nous, on va leur demander un truc qui est très urgent pour nous. mais en fait si il y en a 50 autres qui sont tout aussi urgent derrière finalement ça sera pas envoyé à l'instant T et puis les avocats travaillent pas les week-ends, les avocats prennent aussi des vacances et en fait les week-ends et les vacances c'est les moments où il y a le plus d'échanges parce qu'on doit faire passer les enfants et c'est le moment où il y a le plus de tensions donc c'est hyper compliqué, moi ça marchait pas du tout Et du coup, je me suis dit, il me faut quelqu'un de proche de moi qui puisse le faire. Et ça a été mon papa, parce que c'était lui qui était le plus investi depuis le début. Mais en fait, pour lui, c'était hyper dur aussi de le faire.

  • Speaker #0

    Il a subi les peaux cassées, c'est un peu ce que tu disais aussi. Alors, tu as mentionné quelques insultes que tu avais pu recevoir. Alors, on ne va pas en faire la liste là, mais c'est des insultes du type, t'es qu'une grosse merde et je crois que... Je crois qu'il utilisait aussi votre fils en disant que c'était ta faute, que tu as essayé de retourner votre fils contre lui, tout ça. Et du coup, après, ton père a subi les mêmes, alors pas exactement les mêmes insultes, mais en tout cas le même type d'insultes.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était moins d'insultes, mais plus, comme c'était lui le tiers de confiance de beaucoup l'appeler, de lui hurler dessus quand il l'appelle. Et puis après, mon papa venait toujours avec moi au moment des échanges. Mon père a aussi subi des violences verbales, en direct et physiques. Il a aussi été frappé. Finalement, ce n'est pas possible de mettre quelqu'un dans la boucle. En plus, c'est hyper dur, non seulement pour la personne qu'on va rajouter, mais en plus pour nous de se dire, à cause... Je sais que ce n'est pas à cause de moi, c'est à cause de mon ex. Mais du coup, si moi, je n'avais pas été dans cette situation, cette personne ne le serait pas non plus. C'est compliqué. C'est pour ça que... Le but de l'appli, c'est ce qu'on reproche souvent au numérique, de déshumaniser un peu les choses, mais là, on en a besoin. Là,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    Donc, c'est ça. Je ne mets personne dans la boucle. Par contre, l'appli va faire pour moi. Et ce sera 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Dès que j'ai besoin de passer un message ou d'en recevoir un, j'ai l'appli et elle, ça ne va pas l'affecter de recevoir des insultes.

  • Speaker #0

    Est-ce que l'idée a germé petit à petit, puisqu'on comprend clairement le fond de ce beau projet auquel tu as donné naissance ? Est-ce qu'il y a un moment où tu as le déclic, où tu dis mais c'est ça qu'il faut ? Ou est-ce que c'est venu petit à petit ? Est-ce que tu te souviens de ces prémices-là de la création de tiers ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'en souviens super bien. Parce que c'est venu, mais... D'un coup, après, je pense que vraiment, c'était une accumulation. Comme quand on craque, voilà, on tient bon, on tient bon, on tient bon, on craque. Mais là, c'était... Je me souviens, j'avais un lit en hauteur parce que dans mon appart où j'avais été avec mon fils, il n'y avait pas de deuxième chambre. Donc moi, j'avais un lit en hauteur. Et je suis descendue de Julie et j'ai eu l'idée, j'avais le nom, j'avais tout. Et j'ai envoyé un message à mes copines. Je leur ai dit, mais les filles, vous pensez quoi si je crée une appli ? Elle s'appelle Thierre et ce sera un tiers de confiance. Et du coup, ça bloque les insultes. Enfin, je leur ai dit, c'est pratiquement...

  • Speaker #0

    Le pitch que t'as pu faire.

  • Speaker #1

    Pratiquement ce qui existe aujourd'hui. On a changé plein de choses. Mais ouais, c'était en une fois et ce jour-là. Et depuis, j'étais persuadée que ça allait marcher. J'en étais sûre, sûre, sûre.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, c'est quoi ta situation ? T'es salariée ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis plus salariée parce que j'ai quitté mon boulot. Donc moi, je me suis formée, je faisais de la communication. Et quand mon fils est né, j'ai pris un boulot alimentaire parce que bosser dans la com et dans l'événementiel, le soir, il faut que tu dois faire des heures, tu ne peux pas aller chercher ton fils à la crèche, etc. Et du coup, je travaillais dans une mutuelle et j'étais en accueil clientèle. Donc, on était mutuelle, je répondais aux questions des gens, etc. Et en fait, quand je me suis séparée, je savais qu'ils savaient où je travaillais et j'avais trop peur qu'ils viennent tout le temps. qu'un jour il débarque en fait et qu'il pète un plomb.

  • Speaker #0

    Jusque ça continue quoi.

  • Speaker #1

    Voilà. Et du coup en fait à chaque fois que j'allais au boulot, au début je ne savais pas où j'habitais. Donc j'étais tranquille quand j'étais chez moi. Mais quand j'allais au travail, je savais que potentiellement il pouvait venir. Donc j'avais trop peur. Et je m'occupais aussi de l'action sociale et du coup j'avais fait des dossiers d'action sociale pour la mutuelle et la plupart des femmes que je recevais étaient victimes de violences. Et du coup, c'était dans le bureau...

  • Speaker #0

    Ça a dû t'aider par contre à bâtir ce projet aussi, non ?

  • Speaker #1

    Non, je ne sais pas. Je pense que ça m'a plus... Enfin, sur le moment, c'était trop dur pour moi. C'était vraiment au début où je réalisais dans quoi j'étais. Et du coup, en fait, on ne me faisait que pleurer, toutes les deux dans les bureaux, et je refilais le dossier à quelqu'un d'autre parce que je n'arrivais pas à le faire. Et du coup, je suis partie de ce travail. J'ai fait un abandon de poste que je n'arrivais même plus à y mettre un pied. Donc, j'ai vécu sur mes économies pendant un moment. Et après, j'ai eu une période où je ne savais pas trop ce que j'allais faire. Mais je pense que c'était nécessaire d'avoir ce truc. J'étais un peu perdue, je ne savais pas trop. Et du coup, un jour, il y a quelqu'un qui m'a donné un flyer dans la rue pour être bénévole dans une asso. et c'était un site où il y avait plein d'offres pour devenir bénévole et en fait il y avait des assos qui cherchaient des personnes pour faire de la com donc du coup je suis allée faire de la com dans plein de petites assos je me suis dit je refais exactement ce que j'aime parce que c'est ce qui me manquait dans mon boulot et en plus je le fais pour quelque chose qui est vraiment utile qui va aider d'autres personnes et en plus ils étaient contents donc... Toute la dévalorisation que j'avais subie pendant toutes ces années, finalement, là, je ne l'avais pas du tout. Les gens étaient super contents et moi, je me sentais bien. Puis il y avait une... Utile aussi. Utile. Et il y avait une asso où tout de suite, je me suis super bien entendue avec l'équipe. Du coup, au début, j'y allais une fois par semaine, après deux fois par semaine. Après, j'y allais tous les jours comme si je travaillais là-bas. Mais je m'en fichais parce que je m'entendais super bien avec elles. Donc, c'était des nouvelles copines. Maintenant, c'est des copines. Et puis, ça me s'était sur les semaines où je n'avais pas mon fils. Du coup, ça me faisait ma petite bouffée d'air frais.

  • Speaker #0

    C'est la débit de la reconstruction.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et ça m'a fait trop du bien. Et c'est là que je me suis dit, en fait, ce que je veux faire, c'est de la com pour les jolies choses, pour montrer, faire de la communication, pour amplifier l'impact des belles choses qui existent déjà. Et après, je me suis mise à mon compte. J'ai créé ma petite boîte. Et du coup, au moment où j'ai eu l'idée, en même temps, j'étais déjà en auto-entreprise et je bossais. Donc, je faisais de la com sur les réseaux sociaux pour les assos, les ONG et les entreprises de l'ESS pour amplifier l'impact sur les réseaux sociaux. En gros, quand tu scrolles, tu vois que des trucs cools. C'était ça le but.

  • Speaker #0

    Et donc là, il y a l'application. Donc, tu es déjà en micro-entreprise. Comment tu commences à bâtir ce projet ? Parce que pour le coup, fonder une application, je connais le délire. J'ai monté deux startups tech et du coup, je sais exactement les étapes par lesquelles il faut passer. Je sais aussi que ça coûte beaucoup d'argent, que ce n'est pas facile de donner vie à un projet comme celui-là. Comment ça se passe ? Comment nous mettre d'entrepreneuses qu'on a vues dans Qui veut être mon associé ?

  • Speaker #1

    Le premier truc que j'ai fait, pour les violences conjugales, j'ai été accompagnée par le CIDFF, c'est le Centre d'information des droits des femmes et des familles. Elles accompagnent sur les violences conjugales, mais aussi les femmes dans tous les aspects de la vie, y compris l'emploi et la création d'entreprises. Elles peuvent aider une personne à se reconstruire, soit à trouver un emploi, soit à l'aider à créer sa boîte. Donc en fait, j'en parlais juste à la dame qui m'accompagnait sur le côté juridique. Elle me dit, mais tu sais, nous aussi, on peut t'aider à créer vraiment ce projet. Donc, j'ai pris un rendez-vous avec la personne qui était dédiée. C'était mon premier accompagnement pour tiers. Et je vais tout expliquer. On a commencé à faire les premières bases, regarder ma cible, à qui est-ce que je vais m'adresser. Comment est-ce que je... je pourrais faire techniquement, de quelles fonctionnalités je peux avoir besoin. Et après, elle me dit, mais je crois par contre que là, c'est un peu tech. Il va falloir que tu trouves un incubateur tech. Déjà, je ne savais pas, je n'avais jamais entendu parler des incubateurs. C'était la première fois. Donc, elle m'a trouvé une petite liste. Moi aussi, j'ai commencé à chercher. Et du coup, j'ai postulé à deux incubateurs. Donc, j'ai postulé chez Incubator.

  • Speaker #0

    Qui est à Lyon.

  • Speaker #1

    Oui. qui était à Lyon, qui était partout. Ils avaient plusieurs lieux en France, ils n'existent plus maintenant. Mais en gros, ce qui était bien, c'est qu'ils offraient 25 000 euros pour 10 % du capital. Et du coup, ça permettait de te lancer, parce que moi, avec tout ce que je t'ai raconté avant, j'avais 6 000 euros d'économie que j'avais gardé à côté. Et du coup, je n'avais pas grand-chose. Donc, je me suis dit, je m'inscris, on verra bien. Et j'ai postulé chez les premières. Donc, là, partout en France. et puis j'ai été prise dans les deux incubateurs donc c'était trop bien et t'avais le droit de cumuler les deux ou il fallait faire un choix ? oui j'avais le droit,

  • Speaker #0

    j'ai fait les deux en même temps c'était intense après ça doit être hyper riche aussi justement de pouvoir croiser les infos,

  • Speaker #1

    plusieurs feedbacks c'était trop bien, incubateur c'était vraiment tech, comment je crée un produit tech comment j'écris mon cahier des charges, comment je recrute mes développeurs comment je leur parle comment je travaille avec eux au quotidien Donc ça, c'était vraiment quelque chose qui était important. Et ça se complétait parce que les premières, c'était la posture, le leadership, la confiance en soi, être une femme entrepreneur. Et ça, c'était des trucs dont j'avais vraiment beaucoup besoin aussi. Et du coup, ça allait bien ensemble. Dans un, j'avais ce que je n'avais pas dans l'autre et ça se complétait. C'était juste deux fois plus de boulot. Mais j'étais à fond. Et comme j'avais envie et énergie,

  • Speaker #0

    je crois que pour le coup...

  • Speaker #1

    Comme j'étais sûre que ça allait marcher et qu'une semaine sur deux, j'étais vraiment complètement seule, je ne faisais qu'avancer sur mon projet. J'avais aussi mes accompagnements communication à côté, mais c'était le printemps. Au printemps, j'ai toujours plein d'énergie.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, ça revient bientôt.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et du coup, entre ce début, c'est en quelle année ? Ça, c'est en 2022. Ok,

  • Speaker #1

    2022.

  • Speaker #0

    Et entre le moment où du coup... Tu as l'idée et le moment où tu lances l'app, il se passe combien de temps ?

  • Speaker #1

    Il se passe... L'incubation, c'était mars 2022 et l'appli est sortie en décembre 2023. Donc, presque deux ans si tu vas d'un bout à l'autre. Parce que j'ai créé l'entreprise en janvier 2023. J'ai commencé à bosser avec le premier dev à peu près par là aussi, jusqu'à l'été. Et en fait, entre-temps, on a eu une commande, alors que l'appli n'était pas encore terminée. Parce que moi, j'en parlais à tout le monde. J'étais sortie du truc, je ne parle pas de mon idée, j'ai peur qu'on me la vole. Je me suis dit, si quelqu'un veut faire comme moi, il n'y aura pas l'histoire. Donc, je pense que... Il n'y aura pas l'histoire,

  • Speaker #0

    et quand bien même, qu'elle se lance après toi, quand tu vois le temps et l'énergie... Oui,

  • Speaker #1

    j'avais toujours six mois d'avance. C'est ce qu'on m'a dit, six mois d'avance. Et du coup, j'avais appelé une CAF. Parce que je sais que quand on se sépare et qu'on a des enfants, généralement on le déclare à la CAF. Et je me disais, mais je suis sûre.

  • Speaker #0

    Ils sont en première ligne en fait.

  • Speaker #1

    Et ils ont le listing de tous les parents séparés. Ils font aussi ce qu'on appelle l'intermédiation des pensions alimentaires. En fait, que maintenant, dès qu'il y a un jugement... c'est plus le parent qui paye la pension qui verse directement sur le compte de l'autre. En fait, c'est la CAF qui s'en occupe. Comme ça, il n'y a pas de lien. Et s'il y en a un mois qui ne paye pas la pension, la personne qui doit la recevoir, elle reçoit quand même. Parce que la CAF va verser en attendant. C'est génial. Et c'est trop bien. Donc, je me disais, en fait, ma cible, elle est forcément dans les CAF. Donc, je les avais contactées. Elles m'ont dit, mais c'est génial. On est trop partant. Nous, on veut bien financer pour une association. Et ça, c'est en Savoie, chez moi, où j'habite aujourd'hui. Sauf que là, la pluie, elle n'était pas finie, en fait. Et en plus, le développeur avec qui je travaillais, il y avait un truc, je me disais, j'avais l'impression que ça n'allait pas tenir, je ne sais pas pourquoi. Que si d'un coup, on prenait une énorme ampleur, ça ne tiendrait pas. Et du coup, il y avait un autre développeur que j'avais rencontré au tout début, en mars 2022, qui avait un collectif où ils sont pleins de développeurs qui ne travaillent que sur de l'impact. Et lui, je voulais trop travailler avec lui, mais je n'avais pas les sous. Donc, je l'avais en tête, mais finalement, je ne pouvais pas bosser avec lui. En fait, à ce moment-là où j'ai eu la commande, je me suis dit, je vais le rappeler et je vais voir s'ils peuvent faire quelque chose. Et le jour où j'ai pris ma décision, où j'ai dit, c'est bon, je vais bosser avec vous, j'avais fait une demande de prêt bancaire. Et j'ai eu mon prêt, donc ça a permis de tout payer. De tout déclencher. Ouais,

  • Speaker #0

    donc c'était fou. En fait,

  • Speaker #1

    on revient vite tout le temps, mais c'est cool.

  • Speaker #0

    Donc, tes premières commandes arrivent comme ça. En décembre 2023, au final, tu arrives à exécuter aussi cette commande qui t'est demandée. En fait, tout se lance en même temps.

  • Speaker #1

    C'était censé être septembre. On a sorti en décembre. Et oui, la commande, je pense que ça a dû être en janvier 2024 qu'on a vraiment commencé. OK. Et ouais, c'était cool. Après, ça s'est enchaîné. Là, aujourd'hui, on a une quinzaine de cafs. Avec qui on travaille, en général, l'application fonctionne sous forme d'abonnement. Donc soit la personne s'abonne directement, on voulait que ce soit accessible à tout le monde très rapidement. J'avais fait une enquête où je demandais aux personnes le maximum qu'elles étaient prêtes à payer. Le maximum, c'était 25 euros. La moyenne, c'était 12 euros. Moi, je voulais faire moins de 10, donc on a fait 9,90. Aussi pour dire que les personnes victimes de violences conjugales ne sont pas toutes pauvres. Ce que beaucoup s'imaginent, en fait, il y a toutes les classes sociales. Et j'ai parlé avec des dames extrêmement bien insérées dans la société qui m'ont raconté des histoires aussi. Et finalement, ça touche tout le monde. Donc voilà, c'était 9,90. Nous, ça nous permet de continuer à exister. Et puis, on avait l'impression que ce n'était pas très cher. Et après, pour les personnes pour qui c'est vraiment compliqué quand même. En fait, c'est comme ça qu'on travaille avec les CAF. Généralement, la CAF va subventionner des abonnements pour une association ou pour elle, pour ses travailleurs sociaux, parce qu'ils ont aussi des travailleurs sociaux. Et après, ils vont distribuer gratuitement des accès. Donc, c'est un petit code qu'on rentre dans l'appli comme un code promo qui permet d'avoir un accès gratuit.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Donc là, on en a une quinzaine. Il y a des assos qui financent en direct. Il y a la région Auvergne-Grenalpe qui a commandé des abonnements pour toutes les associations de la région Auvergne-Grenalpe. Donc là, il y a 500 abonnements qui sont distribués à toutes les assos qui en ont besoin.

  • Speaker #0

    Alors, vu que tu rentres dans ce sujet-là, j'avais vu un article, je crois qu'il date du mois d'octobre 2024, où vous aviez déjà quand même un sacré paquet d'utilisateurs sur la plateforme. Est-ce que tu peux nous dire, même avant qu'il ne soit mon associé, si tu te souviens des chiffres, quel est le nombre d'utilisateurs que tu avais sur la plateforme ? Et puis on parlera après de la suite.

  • Speaker #1

    On avait... Je crois qu'il y a mille personnes en plus qui sont accompagnées. Ce n'est pas un énorme bond.

  • Speaker #0

    Pour nous, j'avais l'impression que ça serait différent. Alors là,

  • Speaker #1

    tu parles de avec qui veut être mon associé. Donc juste avant ça ?

  • Speaker #0

    Avant, on en avait 2000 et aujourd'hui, on en a 3200. Mais je sais qu'il y a plein de personnes qui n'ont pas forcément le stade de télécharger l'appli. Il y a plusieurs étapes. Quand on est victime de violence, il y a déjà s'en rendre compte. Et puis après, il y a mettre les actions qui vont avec. Donc je me dis... Dans toutes les personnes qui ont regardé, au moins, elles savent qu'il y a quelque chose qui existe pour quand elles seront prêtes. Ça a déclenché d'autres choses, le passage de l'émission. C'est que nous, on travaille beaucoup avec le public et c'est très bien. Par contre, toutes les personnes qui ne vont pas en association, qui ne vont pas à la CAF, il y en a aussi qui souffrent des violences et il y en a 62% qui sont en entreprise. Donc là, cette année, c'est d'aller dans les entreprises et de leur dire qu'elles aussi, elles ont un rôle à jouer. Moi, mon entreprise, elle ne m'a pas aidée. Et en fait, peut-être qu'on aurait pu trouver une solution. Et du coup...

  • Speaker #1

    Ils savaient ce que tu vivais ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui, quand j'ai fait ma demande de rupture conventionnelle, je leur ai mis mes copies de plaintes et certificats médicaux.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Pour justifier...

  • Speaker #1

    Et ta rupture a été refusée ?

  • Speaker #0

    Oui. Donc, voilà, après tu fais...

  • Speaker #1

    Pas grand-chose à dire comment.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'est... Mais en fait... Je le vois maintenant parce que du coup, j'interviens dans les entreprises pour expliquer ce qu'ils peuvent faire, etc. Et en fait, il y en a qui commencent à faire des choses. Mais déjà, entre quand j'ai commencé il y a deux ans et aujourd'hui, il y a beaucoup de choses qui ont changé. Mais ça, il commence à se dire, en fait, on peut être un refuge, on peut protéger nos salariés. Et puis, on peut aussi éviter de perdre des salariés qui vont arrêter de venir travailler ou qui vont être absentes très souvent. qui vont ne plus pouvoir venir au travail et du coup se précariser aussi. Et du coup, une personne qui part, il faut la remplacer, il faut former, etc. Donc en fait, les entreprises, non seulement elles ont un rôle à jouer dans protéger les salariés actuels, mais même aussi pour elles. Si on parle d'une entreprise, comment je fais pour être rentable ? En fait, il faut que mes salariés puissent travailler correctement. Donc tout ça, ça va ensemble et ça a changé. Et du coup, suite à l'émission, ce qu'on a eu, nous, c'est... plein d'entreprises qui sont venues vers nous. Et ça, c'est encore mieux parce qu'on sait qu'on va pouvoir toucher encore plus que les 1000 personnes qu'on a touchées en direct. Ça va prendre un peu plus de temps, mais par contre, on pourra les accompagner durablement. Et ça, c'est mieux encore.

  • Speaker #1

    Alors, avant de revenir sur qui veut être mon associé, déjà, ça veut dire qu'avant l'émission, vous avez 2000 utilisateurs, ce qui est quand même énorme. Comment t'allais les chercher ces 2000 utilisateurs ? J'entends que t'en parlais partout. Mais de là, du coup, à générer 2000 inscriptions, je trouve ça vraiment très chouette.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Comment t'as fait ?

  • Speaker #0

    On a fait un truc. En fait, moi, j'adore prendre le train, sans tout le temps le train. Et la première année où j'ai créé, on m'a invitée dans plein de trucs pour présenter l'appli. Et j'avais beaucoup de contacts, notamment grâce à LinkedIn, où j'ai eu une fois un poste, j'ai une marraine avec la puissance du lien. J'y étais à... samedi, donc j'ai encore le petit bracelet, qui un jour, quand j'ai fait un crowdfunding, a fait un post pour moi sur les réseaux sociaux, sur LinkedIn. Et ce post a été vu 3 millions de fois. Je ne sais plus quand c'était partagé, 15 000 fois. C'était un truc énorme. Et du coup, suite à ça, j'ai eu énormément de contacts de personnes qui voulaient m'aider, de personnes qui voulaient en savoir plus sur l'appli, mais c'était trop. Donc on s'est dit, On va trier toutes ces personnes et une fois par mois, on va aller dans une région différente et on va présenter l'appli et inviter toutes ces personnes parce qu'on ne pouvait pas leur parler une par une. Et du coup, l'année dernière, on est allé partout. En fait, en janvier, on est allé à Lyon, après on est allé à Dijon, après on est allé à Marseille, après à Paris. On a fait une ville par mois et du coup, on invitait déjà toutes les personnes qui nous avaient soutenues, qui étaient de cette région. On le faisait en physique et en digital en même temps avec une visio. Et on invitait les délégués à l'égalité des préfectures, les CAF, les associations, vraiment toutes les personnes de notre écosystème. Et du coup, on donnait des flyers. On expliquait comment fonctionnait l'appli. On leur disait, vous pouvez déjà commencer à la recommander. Et c'est comme ça qu'on a commencé à se faire connaître bouche à oreille petit à petit.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien.

  • Speaker #0

    C'était trop cool. C'était trop, trop bien.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment vient l'idée de participer ? Qui veut être mon associé ? Est-ce que c'est toi qui as envie de participer ? Est-ce qu'on te souffle l'idée ? Est-ce qu'on vient te chercher ?

  • Speaker #0

    En fait, comme je suis dans des incubateurs, il y en a plein qui ont postulé ou qui m'ont dit « Ah, tu devrais essayer » , etc. Je me disais « Ouais, pourquoi pas ? » Au début, je ne voulais pas faire de levée de fonds. Je voulais faire du chiffre d'affaires et après faire une levée de fonds, faire plus de chiffre d'affaires et après faire une levée de fonds. Vraiment arriver avec un truc solide pour moi. Et puis, il y a une journaliste qui m'a envoyé un mail sur LinkedIn il y a deux ans. Du coup ? Ouais. Non, de la production, de qui va être mon associé. Et elle m'a dit, c'est génial, je voudrais t'accompagner pour que tu postules, etc. Je me suis dit, bon, ok, j'essaye. Et ça, c'était il y a deux ans, en fait, j'avais déjà postulé.

  • Speaker #1

    Il y a deux ans, ok. Donc au tout début, en plus, quasiment.

  • Speaker #0

    C'est ça, j'ai postulé une première fois. Il fallait faire une vidéo, donc j'ai fait une petite vidéo selfie comme ça. J'ai expliqué, puis je n'ai pas été retenue. Donc j'étais un peu dégoûtée. Et du coup, c'est... L'année dernière, elle est revenue vers moi. Je lui envoyais toujours des petites nouvelles. Et puis, on se tenait au courant, etc.

  • Speaker #1

    Pour avoir l'intention de maintenir le lien pour les entrepreneurs qui nous écoutent. Pour tous les entrepreneurs qui nous écoutent.

  • Speaker #0

    Si on a le temps. C'est une grosse partie du temps, mais c'est hyper important. Et du coup, là, elle me renvoie un message. Elle me dit, ça y est, c'est reparti le casting. Cette année, tu postules et t'es prise. Et je ne suis pas toute seule parce que j'ai une autre collègue qui t'avait aussi repérée. Donc en fait elles étaient deux et elles m'ont vachement aidée à faire ma candidature. Je me suis dit l'année dernière ça n'a pas marché, j'ai fait un petit selfie, allez cette année on va faire une super vidéo et mon équipe elle s'était étoffée entre temps. Donc du coup j'ai deux alternantes, et puis à l'époque quand on a tourné la vidéo, j'avais deux stagiaires en plus qui étaient là aussi. Donc on s'est mis tous ensemble, on était au H7 à Lyon à ce moment-là. Du coup, c'est super beau. Donc, on a fait des belles vidéos. J'avais bien préparé tout ce que j'allais dire, etc. J'avais fait un peu relire à ma journaliste. Et du coup, on a envoyé une vidéo pro. Elle m'a dit en gros, il faut qu'on voit que tu passes bien à la télé. Donc, on a fait une jolie vidéo. Et du coup, petit à petit, en fait, on passait toutes les étapes. Et les journalistes qui viennent nous parler, c'est vraiment nos ambassadeurs, en fait. Et du coup, on discutait beaucoup. Dès qu'elle avait des questions, je lui répondais tout de suite, je lui donnais des éléments de langage. Et c'est ça qui fait que petit à petit, on a réussi à convaincre. Et aussi, je pense le fait que j'ai déjà des premières commandes, j'ai déjà des utilisateurs, ce que je n'avais pas la première année où j'ai postulé.

  • Speaker #1

    Et tu parles de toutes ces étapes. Il y en a combien ? Ça dure combien de temps ? Est-ce que tu peux nous sentir un peu plus sur les coulisses ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas combien il y a d'étapes, mais il y en a beaucoup. En fait, il y a des temps où il ne se passe rien et des temps où tu dois produire beaucoup de choses, remplir des tableaux, remplir des questionnaires, répondre à plein de questions, envoyer des documents, envoyer des visuels. Je ne sais pas combien il y a eu d'étapes. Un, deux, trois.

  • Speaker #1

    En organisant une planification, ça doit être costaud quand même.

  • Speaker #0

    Tu réponds quand tu t'écris. En gros, tu coupes tout et tu réponds. Tu n'as pas le choix, tu as la priorité. C'est ça. Donc ça, ça prend beaucoup de temps et d'énergie. Moi, quand j'ai envoyé la vidéo, c'était en avril. J'ai su que j'étais sélectionnée, que j'étais approuvée par la production et par M6 en juin, je pense.

  • Speaker #1

    Ok. Juin 2024, on est d'accord. Oui,

  • Speaker #0

    juin 2024. Après... J'ai su en juillet 2024 que j'allais tourner.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai eu ma date de tournage, je pense en août.

  • Speaker #1

    Pour septembre ?

  • Speaker #0

    Pour septembre, ouais.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et du coup, en fait, ce qu'il y a aussi, c'est qu'à chaque étape, tu peux sauter. À aucun moment, tu es sûre que tu vas être diffusée. Ouais.

  • Speaker #1

    Je l'ai vu, ça, sur une personne qui a témoigné sur LinkedIn, notamment, qui, du coup, a tourné, etc., qui s'était préparée au fait que ce soit diffusé. Et du coup, c'était un produit, donc même en termes de commandes et tout ça.

  • Speaker #0

    Et en fait,

  • Speaker #1

    ça doit être chaud quand même.

  • Speaker #0

    C'est hyper chaud. C'est hyper chaud parce que non seulement tu es hyper enthousiaste, c'est trop bien et tout, mais en même temps, il faut que tu restes focus, que tu dis si jamais je ne passe pas. Il faut qu'on continue en gros, limite comme si ça n'existait pas, mais le truc est tout le temps dans ta tête.

  • Speaker #1

    Après, si tu as un deal, tu es sûre de passer pour le coup ? C'est plus non ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu penses qu'il y a des deals qui se font qu'on ne voit pas ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas du tout. Je ne connais personne. Après, je ne connais pas toutes les personnes qui ont tourné, mais je ne sais pas. Mais oui, si tu as un deal, parce qu'en fait, même une fois que tu tournes, donc on a tourné en septembre, une fois que tu tournes, il s'est passé ça et tu ne dis rien à personne jusqu'à ce que tu aies ta date de diffusion. Ah ouais. Tu n'as pas le droit de parler de ce qui serait horrible. C'est horrible. Ok. Et du coup, si par exemple, moi, j'avais fait une interview...

  • Speaker #1

    Il y a juste toi qui savais que tu avais convaincu quatre investisseurs.

  • Speaker #0

    Et si, je ne sais pas, je l'avais dit à quelqu'un et cette personne, je ne sais pas, elle me fait un post comme ça sur les réseaux sociaux. Moi, je ne sais pas, c'est pour me faire plaisir. Oui, Évelle m'a dit que ça. Tu ne passes plus. Ils annulent tout.

  • Speaker #1

    OK. Donc, même... Tu ne peux vraiment pas...

  • Speaker #0

    Non, il ne faut rien dire. Mais c'était bizarre parce que juste avant le... Avant le passage, avant le 12, du coup, j'avais une personne. Donc, la prod envoie un communiqué de presse aux journalistes. Et après, tu as une personne qui t'accompagne pour tes interviews. C'était trop bien. C'était trop gentil en plus. Et du coup, il me disait, alors cette interview, tu ne parles pas du résultat. Celle-ci, elle est sous embargo. Elle sortira le lendemain. Donc, tu peux en parler. Celle-ci, tu ne peux pas. Et du coup,

  • Speaker #1

    tu es dans des mondes parallèles presque.

  • Speaker #0

    Dans un parallèle. Et première fois, je disais, t'es sûre ? Là, je peux en parler ? Ouais, c'est bon, ok. Ça fait trop bizarre de le dire, parce que c'est un truc que tu caches depuis des mois.

  • Speaker #1

    Incroyable. Et du coup, alors ceux qui ont pas vu le passage d'Eva, je vous recommande vraiment d'aller le voir. C'était hyper émouvant. Il y a eu des larmes de Kelly. Tu as eu des messages de tous les investisseurs qui étaient juste incroyables. Comment tu as vécu ce moment ?

  • Speaker #0

    Comment j'ai vécu ? J'étais terrorisée, moi, j'avais trop peur.

  • Speaker #1

    Mais c'est impressionnant.

  • Speaker #0

    C'est hyper impressionnant. Ce que vous ne voyez pas, c'est que... Donc moi, quand je suis passée, je crois que c'était 9h, qu'on arrive à 7h30 le matin. Parce qu'en fait, avant, t'as plein d'autres trucs à faire. Tu dois te préparer, tu dois répéter, etc. Et d'un coup, moi, j'avais amené mon chéri, mon fils et mon dev. Je suis allée avec mes trois garçons. Et je me disais, il y a un moment où je vais avoir un temps, je vais pouvoir me poser avec eux. Mais non, pas du tout. À un moment, ils viennent me voir, ils me disent, oui Eva. Et je me suis dit, ils vont me dire, tu peux aller t'asseoir. C'est bon, tu vas passer. Tu peux aller dans la pièce où tu attends. Et en fait, il y a une pièce, une petite pièce. Vous nous voyez dans cette pièce. Et en fait, un peu, on te... Allez, hop, c'est parti.

  • Speaker #1

    Et ça dure combien de temps ?

  • Speaker #0

    Je leur ai demandé, j'aurais dit, mais je vais attendre combien de temps ? Oh bah, je sais pas, dix minutes, un quart d'heure. C'est hyper long.

  • Speaker #1

    C'est clair.

  • Speaker #0

    Et j'étais là, ok. Et en fait, je me suis dit, bon, je vais attendre dix minutes, un quart d'heure. Je sais que mon pitch, il dure une minute, donc je vais le répéter tout le temps pendant l'attente. Et en fait, au bout de trois minutes, t'as une lumière au-dessus de la porte. Et quand la lumière s'allume, tu dois rentrer. Et moi, j'ai pas attendu un quart d'heure, je crois que j'ai dû réciter mon pitch deux, trois fois. Et après, je suis rentrée.

  • Speaker #1

    Bon, presque, tant mieux.

  • Speaker #0

    Ouais, mais quand la lumière, elle s'allume, t'es là, bon.

  • Speaker #1

    Ouais, la montée d'adrénaline.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Mais ça a trop géré. Enfin, ton pitch, pour le coup, il était parfait. T'étais posée, bah, comme on t'entend là. Pour le coup, en tout cas, le stress, je trouve, ne s'est pas vu.

  • Speaker #0

    Tant mieux.

  • Speaker #1

    Et oui, alors je crois, nous, on voit à la télé 10 minutes, un quart d'heure. Mais je crois que ça dure beaucoup plus longtemps que ça. Ouais,

  • Speaker #0

    on reste presque une heure.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Il y a presque une aire d'échange. Mais plus tu parles avec eux, plus tu es à l'aise déjà de voir que c'est des vraies personnes. Ils ne sont pas derrière ton écran. Donc c'est bien. Je ne sais pas, ça a fait un moment un peu hors du temps. Moi, j'avais très, très peur des questions qu'ils allaient me poser. Finalement, toutes les questions que j'ai eues étaient vraiment cool. C'était...

  • Speaker #1

    La pression ?

  • Speaker #0

    Non, il n'y a pas eu de pression. Trop bien. C'était bien. Anthony Pourbon ne m'a pas trop embêtée sur les chiffres, ce que j'avais très peur aussi. Et en fait, ils m'ont surtout dit des trucs où je me suis dit, mais t'es légitime d'être là, en fait.

  • Speaker #1

    C'est pas confiant, tu dois faire du bien.

  • Speaker #0

    Ouais. Et je lui ai dit, eux...

  • Speaker #1

    Ça faisait déjà deux ans, plus de deux ans que t'étais sur le projet, ça doit faire du bien d'entendre ça, quoi.

  • Speaker #0

    Ça faisait vraiment, vraiment du bien. Sur le coup, j'ai... Bah du coup, j'ai tout... pris et puis il y a une petite salle où tes proches ils peuvent regarder en même temps et du coup quand je suis sortie ça fait du bien mais après quand tu sors tu dois redire quelque chose devant la caméra et du coup tout de suite tu décompresses pas directement

  • Speaker #1

    Elle va le capter dans le moment, dans la notion, dans le...

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Donc c'était le moment où j'ai compris. En fait, le lendemain, j'avais mon tournage. Et le lendemain, il y avait le concours qui s'appelle Be a Boss pour les femmes entrepreneurs. Et du coup, j'étais en finale le lendemain. Donc en fait, j'ai pas eu trop de... J'ai pas eu de pause. que j'avais déjà raté l'année dernière je me suis dit cette année je le gagne en plus ça c'est bon c'est ton année et du coup je me suis pas posée parce que je savais qu'après il fallait que j'apprenne mon autre pitch parce que c'était un autre pitch pour le lendemain matin et j'ai gagné le concours alors que moi j'avais l'impression d'être à la ramasse parce que j'étais hyper fatiguée et tout mais quand tu parles avec le coeur ouais Et en fait, c'est le surlendemain. Donc après, où j'étais dans le train, j'avais mon trophée de bio-boss. Non, j'étais dans le métro pour aller à la gare. Et en fait, je ne fais que pleurer et tout le train. Pendant les deux heures, mais c'était du... Je pense que c'était la relâche où là, je me suis dit... C'était la première fois où je me suis rendue compte que je le sais au fond de moi, mais j'ai du mal à me rendre compte de ce que je fais. de l'impact en fait que ça a. Même si j'ai beaucoup de personnes qui me le disent, je me suis dit, ce que tu fais, ça compte. Et il y a des gens qui le reconnaissent et tout. Et là,

  • Speaker #1

    j'étais...

  • Speaker #0

    C'était trop bien.

  • Speaker #1

    Et pour finir, clôturer, on va dire, sur le sujet qui veut être mon associé, sur cinq investisseurs, tu en as quatre qui viennent. Tu as Marc Simoncini qui démarre, du coup, qui te fait une proposition. Kelly, du coup, qui a la direction maintenant des premières qui peut... pas vraiment, mais qui te propose quand même d'intervenir avec quelques petites manibles, on va dire. Anthony Bourbon aussi et Jean-Michel. Oui. Toutes ces personnes, pour le coup, est-ce que tu t'attendais à ça ? À dire, il y a quatre investisseurs sur cinq qui vont embarquer avec moi à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Je ne m'attendais même pas du tout à ça. En fait, Jean Caram, quand il le dit, ils l'ont montré à peu près dans l'ordre où ça s'est passé dans la vraie vie. Et du coup, moi, j'étais là. Ok. En fait, on n'a pas vu aussi, mais à un moment, on peut passer un petit coup de fil. Donc, j'ai appelé un de mes mentors qui m'aide depuis le tout début, beaucoup sur le financier. Et je l'appelle, je lui dis ça, il me dit « Mais c'est trop bien ! Pourquoi t'hésites ? » Tu dis « Oui ! » et tout. C'était trop cool. Ouais, c'était ouf. Je ne m'attendais pas du tout à ça.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. Et qu'est-ce qui s'est passé après ?

  • Speaker #0

    Après... On est dans la passe-papier, donc c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Là, il y a pas mal de vérifications.

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses à faire. Tu dois envoyer tes comptes, tous tes dossiers, etc. Ça, ça prend du temps.

  • Speaker #1

    Il faut être normal, comme lever tout. Il faut vérifier la justesse des informations que tu donnes.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais surtout qu'au début, moi, je n'étais même pas partie pour la lever. Je me disais, même s'ils me disent non, ce n'est pas grave parce que je voulais aller pour la visibilité et pour porter le message. C'est vrai que je ne m'attendais même pas à peut-être devoir faire toute la procédure de la levée qui me faisait peur. Et ouais, c'est intense. Et il faut s'accrocher. J'ai pris une avocate qui m'accompagne, etc. Mais ouais, je pense que même sur ça, c'est un truc où j'aurais peut-être dû plus me préparer aussi avant. Parce que... Tu te rends plus prochaine ? Ouais, si je fais un second tour. Je ne fais plus pour l'instant.

  • Speaker #1

    Mais là, c'est encore tout frais.

  • Speaker #0

    Ouais. Mais c'est vraiment intense.

  • Speaker #1

    Trois ans, ce sera différent.

  • Speaker #0

    C'est ça. Je voyais tous les entrepreneurs qui disaient « Ah, on est enlevé, c'est dur et tout » . Moi, je n'ai pas eu à faire tout le roadshow. Juste l'émission une fois et je vois à quel point c'est compliqué. Donc, j'imagine toutes celles et ceux qui font vraiment le roadshow, pitié, pitié, pitié, pitié, pitié. Oui, c'est intense.

  • Speaker #1

    Et toute cette partie-là, elle doit être clôturée pour la diffusion, j'imagine, non ?

  • Speaker #0

    Non, pas forcément. C'est selon comment on avance. Après, la difficulté, c'est que... Donc, c'est très bien d'avoir quatre investisseurs. Mais du coup, c'est quatre personnes avec des agendas de ministres. Donc, c'est ça qui nous fait que ça prend un petit peu plus de temps.

  • Speaker #1

    Là, c'est clôturé le deal ou pas encore ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore. On n'a pas fini. En fait, comme Marc Simoncini est un peu dans une période compliquée, du coup, ça prend plus de temps. Mais ça se fera. Moi, pour l'instant... justement, c'est notre année. Donc, on a du chiffre d'affaires en deux mois. Là, on a fait plus de chiffre d'affaires que toute l'année dernière. Donc, pour l'instant, c'est pas grave. Ça va à son rythme et j'essaie de pas trop me mettre la pression avec aussi parce qu'il y a tout le reste à gérer.

  • Speaker #1

    Est-ce que néanmoins, au-delà de ça, ils sont quand même déjà présents ?

  • Speaker #0

    C'est surtout Jean Caram qui en fait comme j'habite à Chambéry lui il vient de Grenoble à la base quand il est arrivé du Liban il est allé faire ses études à Grenoble et Grenoble c'est à 30 minutes de chez moi donc du coup je peux le voir assez facilement puisqu'il a des bureaux à Grenoble on a tourné ensemble une vidéo Youtube et puis c'est lui plus mon interlocuteur en premier parce qu'on est plus proche et du coup ça c'est pratique et c'est bien et Je pense que lui, j'ai su qu'il avait compris. Ça s'est vu. Oui, ça se voyait vraiment.

  • Speaker #1

    Je pense que tous ont compris à leur façon. Tu sens aussi que les histoires des uns et des autres, il y a eu plus une connexion avec certains. Ça s'est clairement ressenti. En tout cas, la diffusion. Tu disais aussi tout à l'heure, la diffusion sur MS6 a lieu. Du coup, vous avez gagné 1 000... Enfin, vous avez gagné. En tout cas, vous avez... Vous recrutez, on va dire, mille nouvelles personnes sur votre plateforme. Ça, c'était du coup en l'espace de même pas un mois. Donc, ça veut dire aussi qu'on ne sait pas encore ce qui va être de la suite. Tu disais tout à l'heure que ça vous a déclenché, notamment des rendez-vous avec des entreprises, etc. Là, c'est quoi la suite ?

  • Speaker #0

    La suite, c'est qu'on sort une version gratuite. On a eu aussi beaucoup de retours, pourquoi c'est payant, etc. C'est un truc qu'on a depuis le début. qui est très compliqué à expliquer.

  • Speaker #1

    L'impact, on pense que tu peux faire tout gratuit, sauf qu'en fait, pour faire tourner une entreprise, ça reste une entreprise. C'est ça.

  • Speaker #0

    Et pour faire tout gratuit, c'est pas possible, en fait. On voit que les associations, c'est très compliqué, on ne peut pas vivre des subventions. Donc, là, on sort une version gratuite, donc on a fait un crowdfunding pour financer la version gratuite. Si les personnes qui veulent écouter veulent mettre même un euro, on envoie des fleurs à toutes les personnes qui contribuent. Donc, il y a... Ce serait cool.

  • Speaker #1

    T'es en campagne là ?

  • Speaker #0

    Oui, jusqu'au 27 mars. Ok,

  • Speaker #1

    donc ce serait encore le bon moment. Tu m'enverras le lien et tu m'en mettra dans la pièce du podcast et sur YouTube.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et du coup, la version gratuite, elle va permettre à toutes les personnes qui pensent aux freins financiers de pouvoir utiliser l'appli. Donc on pourra envoyer un petit peu moins de messages. Ce ne sera pas des messages illimités. Mais je me dis, ça peut toujours dépanner pour des personnes. Par exemple, moi, mon ex, c'est une fois par mois. Et puis, voilà, je n'ai pas besoin de beaucoup de messages. Donc, on sort ça normalement début avril, si tout va bien. Mais ils sont prêts, normalement. Et le but, c'est de continuer tout ce qu'on a construit avec les CAF, avec les associations, avec les collectivités. Donc ça, maintenant, on sait comment on fait. Voilà, on continue. Et comme je te disais tout à l'heure, d'aller vers les entreprises. de leur expliquer en quoi c'est important, autant pour leurs salariés que pour elles, de protéger les personnes victimes de violences. Et puis, on a eu aussi plein de leads Suisses, Belgiques, Luxembourg, que j'ai depuis le début, mais on en a eu encore plus. Donc, on s'est dit,

  • Speaker #1

    on va y aller.

  • Speaker #0

    Et on a plein de choses à faire et rajouter de nouvelles fonctionnalités. Vous n'allez pas vous ennuyer ? Non. Non. Mon dev, des fois, il est un peu... peur, mais il est aussi motivé que moi, donc on y arrive en suivant juste des étapes.

  • Speaker #1

    Il y a une équipe qui va se construire, après il ne sera plus tout seul et ça va être une chouette aventure collective qui continue à se construire. Est-ce que tu dirais qu'il y a un avant, un après qui veut être mon associé ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas comment expliquer. J'ai une copine qui m'a dit « Tu sais, maintenant, t'es Eva qui est passée dans qui veut être mon associé. » Et du coup, ouais, en termes de crédibilité, c'est ça que je sens. Et moi, je le sens aussi chez moi. Et j'ai vraiment l'impression que c'est un peu ce que je disais quand on discutait tout à l'heure. Il y a eu deux ans où j'ai beaucoup parlé de mon histoire. Il y a eu beaucoup de storytelling et je continuerai parce que je sais que c'est important. Mais maintenant, mon histoire, c'est aussi l'histoire de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Et de l'entrepreneur.

  • Speaker #0

    Et de l'entrepreneur. Et voilà, maintenant, vous allez peut-être voir une nouvelle Eva, qui sera toujours la même Eva, mais une autre facette. Parce qu'on change, en fait, l'entreprise, elle a deux ans, bientôt trois. Donc, voilà, on entre dans d'autres phases. Et ouais, ça m'a mis dans ce boost-là aussi, de changer cette posture encore une fois. Mais voilà, je suis plus chef d'entreprise. Des fois, je dis à mes employés, ça va, j'ai l'impression d'être beaucoup chef, là. Mais... Mais ouais, en fait, t'es chef d'entreprise.

  • Speaker #1

    Je trouve ça trop chouette de leur dire ça. C'est que tu vois aussi toute l'humilité et que voilà, t'as envie de rester accessible, je pense, vis-à-vis d'eux. Bon, puis même, on le voit, tu restes accessible. Effectivement, ton histoire, je pense qu'elle est capitale parce que... Sans tout ça, t'en serais pas là, en fait. Malgré tout, je comprends aussi le besoin de s'affranchir de ça et de se dire, voilà, j'ai fait de mon histoire une force, mais maintenant, je ne suis pas que ça.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Je suis une entrepreneur et bravo pour ce parcours incroyable.

  • Speaker #0

    C'est tout ce que je veux dire à toutes les personnes victimes de violences, justement, c'est qu'elles ne sont pas que ça. Il y a plein d'autres choses à côté, que tout le monde... Quand tu dis, je suis victime de violences...

  • Speaker #1

    Tu peux pas coller une étiquette ou quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    il faut aussi voir toutes les autres choses incroyables qu'elles font, on a fait une vidéo là pour le 8 mars où justement les personnes elles commencent pas par dire qu'elles ont été victimes de violences, elles commencent par dire des trucs incroyables sur elles et pourtant elles ont vécu ça mais ça enlève pas toute leur force en fait ça a été un moment et tout autour il y a plein d'autres choses c'est trop ça que j'ai envie de faire passer c'est trop bien en tout cas le message passe,

  • Speaker #1

    merci Eva pour tout toutes ces émotions, pour tout ce que tu nous as partagé sur ton histoire, sur les coulisses de ce que tu as vécu là ces derniers mois. Si on veut télécharger l'application ou si on est une entreprise qu'on veut faire appel à toi, comment on fait ? Qu'est-ce que tu peux nous donner là, les petites promos avec toutes les petites infos qui vont bien ?

  • Speaker #0

    Du coup, sur le site internet, c'est tierre.fr, tierre, c'est écrit T-I-3-R-S, il n'y a pas de E.

  • Speaker #1

    Je mettrais vraiment toutes les infos dans les notes.

  • Speaker #0

    Sur le site internet, il y a une page avec les liens vers iPhone, Android. Tout le monde peut télécharger ou depuis les stores directement. Et puis pour les professionnels, on a aussi un espace où on explique tout ce qu'on peut faire, qu'ils peuvent nous contacter. Réseaux sociaux, mon LinkedIn à moi pour parler directement. Il y a le LinkedIn de Thiers qu'on peut suivre pour avoir les infos plus entreprises. Instagram. Et voilà, on est aussi sur Facebook et sur X en attendant qu'on parte, mais c'est prévu là. Mais on est moins actifs sur Facebook, mais on est quand même présents.

  • Speaker #1

    Trop chouette, merci beaucoup. Merci à toi. Belle prise de parole. À bientôt, puis surtout vraiment tout de bon pour toi et pour Thierre, évidemment.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est trop vite.

  • Speaker #2

    Si tu as aimé cet épisode, n'hésite pas à le partager autour de toi ou sur les réseaux sociaux. Et pour ne pas louper les prochains épisodes du podcast, tu peux t'abonner dès maintenant sur ta plateforme d'écoute préférée.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #2

    si tu m'écoutes sur Spotify ou Apple Podcast, tu peux me laisser un avis 5 étoiles, ça m'aidera énormément pour remonter dans les résultats de recherche et faire connaître le podcast au plus grand nombre. En attendant, je te souhaite une très belle journée et je te retrouve dans 15 jours pour un nouvel épisode inspirant.

Description

Son passage dans l’émission “Qui veut être mon associé ?” a ému la France entière.


Victime de violences conjugales et maman d'un petit garçon de 9 ans, elle a vécu les limites d'un système qui ne protège pas les victimes de la violence physique et verbale que l'on peut continuer à subir après une séparation, surtout lorsqu'on nous impose de devoir communiquer et partager la garde de son enfant.


De cette épreuve, Eva Ngallé a choisi dans faire une force.

De rebondir et d'impacter positivement la vie d'autres victimes qui subissent la même situation.


Elle a créé une réelle innovation sociale en fondant l'application Ti3rs, une plateforme révolutionnaire conçue pour aider les victimes de violences conjugales à communiquer en toute sécurité, tout en préservant leur bien-être.


Un magnifique témoignage de sa résilience.

Son parcours est une véritable leçon de persévérance et de détermination.


Dans cet épisode de podcast, Eva revient sur son parcours de vie et d'entrepreneure, sur son engagement auprès des victimes de violences conjugales, et évidemment sur son passage émouvant dans “Qui veut être mon associé ?”.


Elle nous livre les coulisses de cette aventure hors norme qui a marqué son parcours de cheffe d'entreprise : sa préparation, le stress post-tournage, son deal avec 4 investisseurs, les coulisses du tournage, l'après QVEMA...



Soutenir Ti3rs (campagne Ulule jusqu'au 27/03/2025) : https://fr.ulule.com/ti3rs-crowdfunding/

Instagram : https://www.instagram.com/ti3rs_app/

LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/eva-ngalle/

Télécharger l'application : https://ti3rs.fr/application/

Site web : https://ti3rs.fr


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// POUR ALLER PLUS LOIN


L'Académie 100K : L'accélérateur dédié aux femmes entrepreneures

La Check-List 0-100K : Le plan d’action complet pour les entrepreneuses qui veulent accélérer le développement de leur entreprise (offert)


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Transcription

  • Speaker #0

    Hello, bienvenue dans Imprévu, le podcast qui te fait découvrir les dessous de l'entrepreneuriat. On raconte ici des parcours d'entrepreneurs, le mien, celui des autres, ces chemins qui peuvent parfois te sembler tout tracés mais qui en réalité sont semés d'embûches. Parce que l'imprévu fait partie de notre quotidien, il est temps de valoriser notre capacité à transformer les obstacles en opportunités. Je m'appelle Alexandre Roux, je suis entrepreneur depuis plus de 10 ans et fondatrice de l'Académie 100K. L'accélérateur dédié aux femmes entrepreneurs. On se retrouve un lundi sur deux pour entrer dans l'intimité de ceux qui inspirent, qui marquent l'histoire à leur façon et qui face à l'imprévu n'abandonnent jamais. On se retrouve pour un nouvel épisode de podcast et aujourd'hui j'accueille Eva Engalé dans le podcast Imprévu. Je suis ravie de l'accueillir, vous l'avez probablement vu dans Qui veut être mon associé il y a quelques jours seulement. Elle a ému, je crois, la France entière avec son beau projet. Elle est fondatrice de l'application Tiers qui, je pense qu'Eva t'en parlera mieux que moi, qui permet aux femmes et aux personnes, même de façon globale victimes de violences conjugales, d'avoir une application pour communiquer, qui remplace WhatsApp, les SMS et autres, et qui filtre notamment les messages pas très sympas. L'objectif de l'application est vraiment de créer un tiers de confiance. Je pense que le nom vient de là. Salut Eva !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Ravi de t'accueillir sur le podcast, merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi, c'est trop bien. C'est mon premier podcast vidéo comme ça.

  • Speaker #0

    Ça doit pas être trop impressionnant après de passer dans qui va être mon associé, je pense que ça va.

  • Speaker #1

    C'est l'avantage. Après tu te dis bon c'est bon j'ai fait ça, je peux faire plein d'autres trucs.

  • Speaker #0

    Eva, on t'a vu il n'y a pas très longtemps dans qui va être mon associé, c'était le combien la diffusion ?

  • Speaker #1

    C'était le... 12 février, presque un mois.

  • Speaker #0

    Presque un mois déjà. On aura l'occasion de revenir sur toute cette incroyable aventure que tu as vécue. Mais avant ça, est-ce que tu peux te présenter ? Présenter ton entreprise aussi, peut-être mieux que ce que j'ai fait juste avant.

  • Speaker #1

    Du coup, je m'appelle Evan Gallet, j'ai 34 ans. Je suis maman d'un petit garçon qui a 9 ans. J'habitais à Lyon avant, mais maintenant je suis revenue à mes premiers amours, là où j'ai grandi, en Savoie. J'habite à Chambéry, on a le lac, les montagnes, on est trop bien.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai créé l'application qui s'appelle Tiers, qui est un tiers de confiance digitale, comme tu disais, pour faciliter toutes les communications entre les parents séparés quand il y a eu des violences conjugales. Donc ça sert à communiquer autour des enfants, mais sans insultes, sans menaces et sans harcèlement. Et ça sert aussi à les déposer plainte plus facilement si on en a besoin.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, je connais du coup ton histoire, en tout cas un bout de ton histoire pour l'avoir entendu. Donc, il veut être mon associé, mais on a peut-être des auditeurs qui ne la connaissent pas. Alors, on ne va pas faire un épisode de podcast complet sur ce sujet-là. On en a déjà parlé en off. C'est bien de partager son histoire, mais l'objectif est aussi de parler de toi en tant qu'entrepreneur. Mais est-ce que justement, tu peux nous dire comment tu en es venue à créer l'application Thierre ?

  • Speaker #1

    Ben oui. Du coup, le papa de mon fils était violent et je suis restée avec lui pendant huit ans. Quand je l'ai rencontré, j'étais très jeune, j'avais 19 ans, donc je n'avais pas beaucoup d'autres expériences, je ne savais pas ce que c'était une bonne relation, pas une bonne relation, etc. Et en fait, la violence s'est installée petit à petit, je ne m'en suis pas rendue compte, personne ne s'en est rendu compte d'ailleurs. Et c'est devenu, il y avait beaucoup de violence psychologique, en fait il me rabaissait beaucoup, il n'était jamais content de rien en fait, il me demandait de faire plein de trucs mais ça n'allait jamais. Et ça, ça a augmenté avec la grossesse. Donc quand j'étais enceinte, sachant qu'avant, il m'avait dit « Oui, tu sais, quand on aura un bébé, ça je le ferai, et ça je le ferai, et je changerai, et moi j'y ai cru. » Mais en fait, je pense qu'avant de croire ça, il faut des vraies preuves avant de faire un enfant.

  • Speaker #0

    On ne peut pas te reprocher d'y avoir cru non plus.

  • Speaker #1

    Non, non. Mais je le dis pour d'autres personnes, où des fois, c'est un petit peu des signes, où la personne dit qu'elle va changer, elle va changer, puis finalement, en fait, c'est pareil, voire pire. Donc j'aurais peut-être dû être plus exigeante, avoir des demandes plus concrètes. Je ne sais pas encore comment j'aurais pu faire. Mais en tout cas, quand on a eu notre fils, je me suis rendue compte que ça n'allait pas du tout. Déjà, en fait, je faisais tout, comme beaucoup de mamans. mais je faisais vraiment tout, je travaillais, lui ne travaillait pas. J'emmenais le petit à la crèche même s'il lui était à la maison, je payais la crèche, je payais tout d'ailleurs. Et là j'ai commencé à me rendre compte qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, donc ça c'était des violences économiques. Et puis tout ce qui était rabaissement, culpabilisation, ça s'est intensifié, petit à petit il y a eu des insultes, beaucoup de violences verbales du coup. Et pour mon cas, de la violence physique une fois, ce qui a été mon déclic avant que je parte. Et du coup, j'ai mis une année à peu près à tout organiser pour partir sans qu'ils sachent.

  • Speaker #0

    Une année,

  • Speaker #1

    c'est énorme. Et pendant une année, j'ai beaucoup maigri, mais en fait, je mettais des sous de côté. Pour pouvoir me prendre un appart, nous relonger. Parce que j'avais trop peur que si je lui disais c'est fini, qu'il me foutait à la rue et que j'ai rien en fait.

  • Speaker #0

    Quel âge avait ton fils à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Il avait 3 ans. Ok. Donc il était tout petit. Et du coup, tout organiser, faire mes papiers, me renseigner, aller voir des assistantes sociales. Je ne suis pas allée voir des avocates tout de suite, parce que je n'avais pas compris que c'était des violences. Et après quand je suis partie, je me suis dit, c'est bon. Tout va s'arrêter, on va réussir à s'entendre, etc. Mais pas du tout, ça a continué en fait. Et c'est comme ça dans 76% des cas où la violence continue même après la séparation. Donc, ce n'était pas la même violence, c'était une autre forme de violence où vraiment notre fils était le cœur du sujet tout le temps.

  • Speaker #0

    Oui, et là, dans ce cas-là, en plus, tu peux... Pas rompre en tout cas la relation totale parce que vous avez votre fils et que là, pour le coup, c'est...

  • Speaker #1

    Bah oui, au début, je me disais, je vais le bloquer. Mais après, je me disais, je ne peux pas le bloquer parce qu'on doit communiquer. En fait, on est obligé.

  • Speaker #0

    Je crois que tu avais dit que vous étiez en garde alternée, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. En fait...

  • Speaker #0

    Comment on vit le fait d'avoir cette garde alternée alors que justement, tu as fui, toi, ce foyer ? Tu n'as pas eu le choix ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est... C'est un peu compliqué. Ce qui s'est passé, c'est qu'au début, il a fait... Moi, je n'avais pas le droit de prendre mon fils. C'était lui qui le gardait, parce que de toute façon, j'étais partie, donc je n'avais même pas le droit, selon lui, d'avoir mon fils avec moi. J'avais le droit de le voir si j'allais faire la cuisine et le ménage chez monsieur. Voilà, ça, c'était ses conditions. Jusqu'au jour où je me suis... dit « c'est pas normal, donc j'ai récupéré mon fils à l'école, je l'ai pris chez moi, etc. » Et là, énormément d'insultes et de menaces qui avaient eu une première plainte. Et ensuite, ce qu'il y a eu, c'est qu'il le laissait venir chez moi, où moi je pouvais aller le chercher, que quand lui, il avait un peu des choses de prévues, quand ça ne l'arrangeait pas d'avoir le petit dans les pattes. Et c'est comme ça que j'ai réussi à le prendre petit à petit. Et du coup, ce n'était pas une garde alternée, mais à peu près jusqu'au jour où il y a eu vraiment une grosse agression, la pire agression physique qu'il y a eu. Moi, j'ai cru que j'allais mourir et mon fils était témoin. Et c'était vraiment grave. Donc là, la police est venue. Et ce jour-là, on m'a demandé de choisir quel mode de garde je voulais. Et en fait, moi, j'étais trop perturbée. Je n'étais pas bien du tout. Et en fait, il y avait beaucoup de choses où je pensais que si lui, il n'avait pas un peu de la garde, il serait encore plus énervé. En fait, je n'étais pas en posture de choisir à ce moment-là. Ça devait être normalement, il est violent. En fait, on te donne la garde et tu prends le petit. Le temps que lui se soigne, ça aurait dû être ça normalement. Mais du coup, ils nous ont dit garde alternée. Et moi, ça faisait six mois que je galérais à avoir un cadre. Et du coup, quand on m'a donné un tout petit bout de cadre, j'ai dit oui. J'aurais pas dû, mais ça s'est fait comme ça et c'est pas grave. Il y a d'autres choses qui se sont passées.

  • Speaker #0

    Dans ces situations-là, c'est pas évident.

  • Speaker #1

    Et du coup, la guerre d'alterner, quand on vit ça, c'est extrêmement difficile. Déjà, quand je récupérais mon fils après une semaine chez son père, c'était un autre enfant, en fait, parce qu'il se mettait en posture de toujours complaire à son papa, en fait. Donc, il revenait chez moi, il était complètement dévasté, recouvert d'eczéma. Voilà, moi, je mettais un temps à le requinquer, puis après, on passait un jour cool, et puis après, un temps à le rassurer parce qu'il devait repartir. Donc, ça, c'est difficile.

  • Speaker #0

    À vivre en tant que maman, en tant que femme, mais en tant qu'amant aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, et je me préparais aussi psychologiquement à ne pas lui parler pendant une semaine. Parce que, moi, quand j'appelais, il ne répondait jamais. Donc... Je me disais, ben voilà, en gros, là, je profite au maximum de mon fils, mais je sais. Au début, j'appelais beaucoup pour avoir des nouvelles, mais en fait, comme il ne me répondait pas, ben après, je n'appelais plus du tout. Et je savais que pendant une semaine, il fallait que je tienne le choc de ne pas avoir de nouvelles et puis que je les reverrais le vendredi d'après. Donc, voilà ce que ça crée, en fait. la situation de justice, le traitement judiciaire des violences et cette communication qu'on est obligé d'avoir, qui n'est pas du tout encadrée, qui n'est pas du tout protégée où rien n'est pensé, en fait, pour cette communication. Et du coup, c'est très difficile. Et en fait, malgré ça, mon ex était toujours violent, en fait. Il continuait, même si finalement, il avait déjà été arrêté une fois. Le procès était dans super longtemps, donc en attendant, il faisait toujours un peu ce qu'il voulait.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas de mesure d'éloignement ?

  • Speaker #1

    Pas de mesure d'éloignement. Donc en fait, c'est ces moments-là où il en a profité pour continuer, en pensant qu'il ne se passerait rien. Et de là, l'interdiction d'entrer en contact, parce qu'un jour il a envoyé trop d'insultes et trop de menaces. Donc interdiction d'entrer en contact. Et c'est de là qu'est venue l'appli, parce que t'es en garde alternée. Mais t'as pas le droit de te parler, l'interdiction d'entrer en contact, ça va dans les deux sens.

  • Speaker #0

    C'est même juste complètement fou d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Mais en fait, c'est le truc qu'ils ont trouvé sur le moment, et moi franchement, ça m'a fait un bien fou, de savoir qu'il n'avait plus le droit de m'appeler, de m'envoyer un message, de me faire de mail. J'étais hyper bien, mais par contre, il fallait trouver une alternative pour quand même donner des nouvelles.

  • Speaker #0

    Et ça, on t'a rien proposé, on t'a pas accompagné.

  • Speaker #1

    C'est la contrôleuse judiciaire qui m'a appelée en m'expliquant ce qu'était l'interdiction d'entrer en contact. Et elle m'a dit, ben voilà, monsieur, il va trouver un tiers de confiance pour communiquer avec vous et vous donner des nouvelles, et que vous, vous puissiez donner des nouvelles. Il va vous proposer quelqu'un. Ok. On a attendu deux ans, donc pendant deux ans, en fait, il n'a jamais proposé quelqu'un. Deux, je pense, de un pour m'embêter, et de deux pour... Ben... S'il devait trouver quelqu'un pour faire passer les messages, il allait devoir raconter pourquoi. « Ah bah pourquoi toi tu ne l'écris pas directement ? Pourquoi tu dois passer par moi ? » Et je pense que c'était très difficile de se dire « il va falloir que je dise à quelqu'un que je suis violent » . Et du coup, ça, ça n'a jamais été fait. Donc c'est moi qui ai mis en place les choses pour me protéger, ce que font beaucoup de femmes. En fait, la plupart des choses qui nous protègent, c'est tout ce que nous on met en place. Donc j'ai demandé à mon papa. Au début, c'était mon avocate, mais en fait, c'était très compliqué.

  • Speaker #0

    Ce que tu disais aussi, je crois, qui devait être mon associé, justement, c'est que parfois, les avocats peuvent facturer le temps qu'ils passent à faire l'intermédiaire, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Il y en a qui facturent, il y en a qui ne le font pas. En fait, ce n'est pas leur métier de base, ça prend extrêmement longtemps de le faire. Et le truc, c'est qu'en fait, leur boîte mail, elle déborde. Donc, nous, on va leur demander un truc qui est très urgent pour nous. mais en fait si il y en a 50 autres qui sont tout aussi urgent derrière finalement ça sera pas envoyé à l'instant T et puis les avocats travaillent pas les week-ends, les avocats prennent aussi des vacances et en fait les week-ends et les vacances c'est les moments où il y a le plus d'échanges parce qu'on doit faire passer les enfants et c'est le moment où il y a le plus de tensions donc c'est hyper compliqué, moi ça marchait pas du tout Et du coup, je me suis dit, il me faut quelqu'un de proche de moi qui puisse le faire. Et ça a été mon papa, parce que c'était lui qui était le plus investi depuis le début. Mais en fait, pour lui, c'était hyper dur aussi de le faire.

  • Speaker #0

    Il a subi les peaux cassées, c'est un peu ce que tu disais aussi. Alors, tu as mentionné quelques insultes que tu avais pu recevoir. Alors, on ne va pas en faire la liste là, mais c'est des insultes du type, t'es qu'une grosse merde et je crois que... Je crois qu'il utilisait aussi votre fils en disant que c'était ta faute, que tu as essayé de retourner votre fils contre lui, tout ça. Et du coup, après, ton père a subi les mêmes, alors pas exactement les mêmes insultes, mais en tout cas le même type d'insultes.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était moins d'insultes, mais plus, comme c'était lui le tiers de confiance de beaucoup l'appeler, de lui hurler dessus quand il l'appelle. Et puis après, mon papa venait toujours avec moi au moment des échanges. Mon père a aussi subi des violences verbales, en direct et physiques. Il a aussi été frappé. Finalement, ce n'est pas possible de mettre quelqu'un dans la boucle. En plus, c'est hyper dur, non seulement pour la personne qu'on va rajouter, mais en plus pour nous de se dire, à cause... Je sais que ce n'est pas à cause de moi, c'est à cause de mon ex. Mais du coup, si moi, je n'avais pas été dans cette situation, cette personne ne le serait pas non plus. C'est compliqué. C'est pour ça que... Le but de l'appli, c'est ce qu'on reproche souvent au numérique, de déshumaniser un peu les choses, mais là, on en a besoin. Là,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    Donc, c'est ça. Je ne mets personne dans la boucle. Par contre, l'appli va faire pour moi. Et ce sera 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Dès que j'ai besoin de passer un message ou d'en recevoir un, j'ai l'appli et elle, ça ne va pas l'affecter de recevoir des insultes.

  • Speaker #0

    Est-ce que l'idée a germé petit à petit, puisqu'on comprend clairement le fond de ce beau projet auquel tu as donné naissance ? Est-ce qu'il y a un moment où tu as le déclic, où tu dis mais c'est ça qu'il faut ? Ou est-ce que c'est venu petit à petit ? Est-ce que tu te souviens de ces prémices-là de la création de tiers ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'en souviens super bien. Parce que c'est venu, mais... D'un coup, après, je pense que vraiment, c'était une accumulation. Comme quand on craque, voilà, on tient bon, on tient bon, on tient bon, on craque. Mais là, c'était... Je me souviens, j'avais un lit en hauteur parce que dans mon appart où j'avais été avec mon fils, il n'y avait pas de deuxième chambre. Donc moi, j'avais un lit en hauteur. Et je suis descendue de Julie et j'ai eu l'idée, j'avais le nom, j'avais tout. Et j'ai envoyé un message à mes copines. Je leur ai dit, mais les filles, vous pensez quoi si je crée une appli ? Elle s'appelle Thierre et ce sera un tiers de confiance. Et du coup, ça bloque les insultes. Enfin, je leur ai dit, c'est pratiquement...

  • Speaker #0

    Le pitch que t'as pu faire.

  • Speaker #1

    Pratiquement ce qui existe aujourd'hui. On a changé plein de choses. Mais ouais, c'était en une fois et ce jour-là. Et depuis, j'étais persuadée que ça allait marcher. J'en étais sûre, sûre, sûre.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, c'est quoi ta situation ? T'es salariée ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis plus salariée parce que j'ai quitté mon boulot. Donc moi, je me suis formée, je faisais de la communication. Et quand mon fils est né, j'ai pris un boulot alimentaire parce que bosser dans la com et dans l'événementiel, le soir, il faut que tu dois faire des heures, tu ne peux pas aller chercher ton fils à la crèche, etc. Et du coup, je travaillais dans une mutuelle et j'étais en accueil clientèle. Donc, on était mutuelle, je répondais aux questions des gens, etc. Et en fait, quand je me suis séparée, je savais qu'ils savaient où je travaillais et j'avais trop peur qu'ils viennent tout le temps. qu'un jour il débarque en fait et qu'il pète un plomb.

  • Speaker #0

    Jusque ça continue quoi.

  • Speaker #1

    Voilà. Et du coup en fait à chaque fois que j'allais au boulot, au début je ne savais pas où j'habitais. Donc j'étais tranquille quand j'étais chez moi. Mais quand j'allais au travail, je savais que potentiellement il pouvait venir. Donc j'avais trop peur. Et je m'occupais aussi de l'action sociale et du coup j'avais fait des dossiers d'action sociale pour la mutuelle et la plupart des femmes que je recevais étaient victimes de violences. Et du coup, c'était dans le bureau...

  • Speaker #0

    Ça a dû t'aider par contre à bâtir ce projet aussi, non ?

  • Speaker #1

    Non, je ne sais pas. Je pense que ça m'a plus... Enfin, sur le moment, c'était trop dur pour moi. C'était vraiment au début où je réalisais dans quoi j'étais. Et du coup, en fait, on ne me faisait que pleurer, toutes les deux dans les bureaux, et je refilais le dossier à quelqu'un d'autre parce que je n'arrivais pas à le faire. Et du coup, je suis partie de ce travail. J'ai fait un abandon de poste que je n'arrivais même plus à y mettre un pied. Donc, j'ai vécu sur mes économies pendant un moment. Et après, j'ai eu une période où je ne savais pas trop ce que j'allais faire. Mais je pense que c'était nécessaire d'avoir ce truc. J'étais un peu perdue, je ne savais pas trop. Et du coup, un jour, il y a quelqu'un qui m'a donné un flyer dans la rue pour être bénévole dans une asso. et c'était un site où il y avait plein d'offres pour devenir bénévole et en fait il y avait des assos qui cherchaient des personnes pour faire de la com donc du coup je suis allée faire de la com dans plein de petites assos je me suis dit je refais exactement ce que j'aime parce que c'est ce qui me manquait dans mon boulot et en plus je le fais pour quelque chose qui est vraiment utile qui va aider d'autres personnes et en plus ils étaient contents donc... Toute la dévalorisation que j'avais subie pendant toutes ces années, finalement, là, je ne l'avais pas du tout. Les gens étaient super contents et moi, je me sentais bien. Puis il y avait une... Utile aussi. Utile. Et il y avait une asso où tout de suite, je me suis super bien entendue avec l'équipe. Du coup, au début, j'y allais une fois par semaine, après deux fois par semaine. Après, j'y allais tous les jours comme si je travaillais là-bas. Mais je m'en fichais parce que je m'entendais super bien avec elles. Donc, c'était des nouvelles copines. Maintenant, c'est des copines. Et puis, ça me s'était sur les semaines où je n'avais pas mon fils. Du coup, ça me faisait ma petite bouffée d'air frais.

  • Speaker #0

    C'est la débit de la reconstruction.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et ça m'a fait trop du bien. Et c'est là que je me suis dit, en fait, ce que je veux faire, c'est de la com pour les jolies choses, pour montrer, faire de la communication, pour amplifier l'impact des belles choses qui existent déjà. Et après, je me suis mise à mon compte. J'ai créé ma petite boîte. Et du coup, au moment où j'ai eu l'idée, en même temps, j'étais déjà en auto-entreprise et je bossais. Donc, je faisais de la com sur les réseaux sociaux pour les assos, les ONG et les entreprises de l'ESS pour amplifier l'impact sur les réseaux sociaux. En gros, quand tu scrolles, tu vois que des trucs cools. C'était ça le but.

  • Speaker #0

    Et donc là, il y a l'application. Donc, tu es déjà en micro-entreprise. Comment tu commences à bâtir ce projet ? Parce que pour le coup, fonder une application, je connais le délire. J'ai monté deux startups tech et du coup, je sais exactement les étapes par lesquelles il faut passer. Je sais aussi que ça coûte beaucoup d'argent, que ce n'est pas facile de donner vie à un projet comme celui-là. Comment ça se passe ? Comment nous mettre d'entrepreneuses qu'on a vues dans Qui veut être mon associé ?

  • Speaker #1

    Le premier truc que j'ai fait, pour les violences conjugales, j'ai été accompagnée par le CIDFF, c'est le Centre d'information des droits des femmes et des familles. Elles accompagnent sur les violences conjugales, mais aussi les femmes dans tous les aspects de la vie, y compris l'emploi et la création d'entreprises. Elles peuvent aider une personne à se reconstruire, soit à trouver un emploi, soit à l'aider à créer sa boîte. Donc en fait, j'en parlais juste à la dame qui m'accompagnait sur le côté juridique. Elle me dit, mais tu sais, nous aussi, on peut t'aider à créer vraiment ce projet. Donc, j'ai pris un rendez-vous avec la personne qui était dédiée. C'était mon premier accompagnement pour tiers. Et je vais tout expliquer. On a commencé à faire les premières bases, regarder ma cible, à qui est-ce que je vais m'adresser. Comment est-ce que je... je pourrais faire techniquement, de quelles fonctionnalités je peux avoir besoin. Et après, elle me dit, mais je crois par contre que là, c'est un peu tech. Il va falloir que tu trouves un incubateur tech. Déjà, je ne savais pas, je n'avais jamais entendu parler des incubateurs. C'était la première fois. Donc, elle m'a trouvé une petite liste. Moi aussi, j'ai commencé à chercher. Et du coup, j'ai postulé à deux incubateurs. Donc, j'ai postulé chez Incubator.

  • Speaker #0

    Qui est à Lyon.

  • Speaker #1

    Oui. qui était à Lyon, qui était partout. Ils avaient plusieurs lieux en France, ils n'existent plus maintenant. Mais en gros, ce qui était bien, c'est qu'ils offraient 25 000 euros pour 10 % du capital. Et du coup, ça permettait de te lancer, parce que moi, avec tout ce que je t'ai raconté avant, j'avais 6 000 euros d'économie que j'avais gardé à côté. Et du coup, je n'avais pas grand-chose. Donc, je me suis dit, je m'inscris, on verra bien. Et j'ai postulé chez les premières. Donc, là, partout en France. et puis j'ai été prise dans les deux incubateurs donc c'était trop bien et t'avais le droit de cumuler les deux ou il fallait faire un choix ? oui j'avais le droit,

  • Speaker #0

    j'ai fait les deux en même temps c'était intense après ça doit être hyper riche aussi justement de pouvoir croiser les infos,

  • Speaker #1

    plusieurs feedbacks c'était trop bien, incubateur c'était vraiment tech, comment je crée un produit tech comment j'écris mon cahier des charges, comment je recrute mes développeurs comment je leur parle comment je travaille avec eux au quotidien Donc ça, c'était vraiment quelque chose qui était important. Et ça se complétait parce que les premières, c'était la posture, le leadership, la confiance en soi, être une femme entrepreneur. Et ça, c'était des trucs dont j'avais vraiment beaucoup besoin aussi. Et du coup, ça allait bien ensemble. Dans un, j'avais ce que je n'avais pas dans l'autre et ça se complétait. C'était juste deux fois plus de boulot. Mais j'étais à fond. Et comme j'avais envie et énergie,

  • Speaker #0

    je crois que pour le coup...

  • Speaker #1

    Comme j'étais sûre que ça allait marcher et qu'une semaine sur deux, j'étais vraiment complètement seule, je ne faisais qu'avancer sur mon projet. J'avais aussi mes accompagnements communication à côté, mais c'était le printemps. Au printemps, j'ai toujours plein d'énergie.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, ça revient bientôt.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et du coup, entre ce début, c'est en quelle année ? Ça, c'est en 2022. Ok,

  • Speaker #1

    2022.

  • Speaker #0

    Et entre le moment où du coup... Tu as l'idée et le moment où tu lances l'app, il se passe combien de temps ?

  • Speaker #1

    Il se passe... L'incubation, c'était mars 2022 et l'appli est sortie en décembre 2023. Donc, presque deux ans si tu vas d'un bout à l'autre. Parce que j'ai créé l'entreprise en janvier 2023. J'ai commencé à bosser avec le premier dev à peu près par là aussi, jusqu'à l'été. Et en fait, entre-temps, on a eu une commande, alors que l'appli n'était pas encore terminée. Parce que moi, j'en parlais à tout le monde. J'étais sortie du truc, je ne parle pas de mon idée, j'ai peur qu'on me la vole. Je me suis dit, si quelqu'un veut faire comme moi, il n'y aura pas l'histoire. Donc, je pense que... Il n'y aura pas l'histoire,

  • Speaker #0

    et quand bien même, qu'elle se lance après toi, quand tu vois le temps et l'énergie... Oui,

  • Speaker #1

    j'avais toujours six mois d'avance. C'est ce qu'on m'a dit, six mois d'avance. Et du coup, j'avais appelé une CAF. Parce que je sais que quand on se sépare et qu'on a des enfants, généralement on le déclare à la CAF. Et je me disais, mais je suis sûre.

  • Speaker #0

    Ils sont en première ligne en fait.

  • Speaker #1

    Et ils ont le listing de tous les parents séparés. Ils font aussi ce qu'on appelle l'intermédiation des pensions alimentaires. En fait, que maintenant, dès qu'il y a un jugement... c'est plus le parent qui paye la pension qui verse directement sur le compte de l'autre. En fait, c'est la CAF qui s'en occupe. Comme ça, il n'y a pas de lien. Et s'il y en a un mois qui ne paye pas la pension, la personne qui doit la recevoir, elle reçoit quand même. Parce que la CAF va verser en attendant. C'est génial. Et c'est trop bien. Donc, je me disais, en fait, ma cible, elle est forcément dans les CAF. Donc, je les avais contactées. Elles m'ont dit, mais c'est génial. On est trop partant. Nous, on veut bien financer pour une association. Et ça, c'est en Savoie, chez moi, où j'habite aujourd'hui. Sauf que là, la pluie, elle n'était pas finie, en fait. Et en plus, le développeur avec qui je travaillais, il y avait un truc, je me disais, j'avais l'impression que ça n'allait pas tenir, je ne sais pas pourquoi. Que si d'un coup, on prenait une énorme ampleur, ça ne tiendrait pas. Et du coup, il y avait un autre développeur que j'avais rencontré au tout début, en mars 2022, qui avait un collectif où ils sont pleins de développeurs qui ne travaillent que sur de l'impact. Et lui, je voulais trop travailler avec lui, mais je n'avais pas les sous. Donc, je l'avais en tête, mais finalement, je ne pouvais pas bosser avec lui. En fait, à ce moment-là où j'ai eu la commande, je me suis dit, je vais le rappeler et je vais voir s'ils peuvent faire quelque chose. Et le jour où j'ai pris ma décision, où j'ai dit, c'est bon, je vais bosser avec vous, j'avais fait une demande de prêt bancaire. Et j'ai eu mon prêt, donc ça a permis de tout payer. De tout déclencher. Ouais,

  • Speaker #0

    donc c'était fou. En fait,

  • Speaker #1

    on revient vite tout le temps, mais c'est cool.

  • Speaker #0

    Donc, tes premières commandes arrivent comme ça. En décembre 2023, au final, tu arrives à exécuter aussi cette commande qui t'est demandée. En fait, tout se lance en même temps.

  • Speaker #1

    C'était censé être septembre. On a sorti en décembre. Et oui, la commande, je pense que ça a dû être en janvier 2024 qu'on a vraiment commencé. OK. Et ouais, c'était cool. Après, ça s'est enchaîné. Là, aujourd'hui, on a une quinzaine de cafs. Avec qui on travaille, en général, l'application fonctionne sous forme d'abonnement. Donc soit la personne s'abonne directement, on voulait que ce soit accessible à tout le monde très rapidement. J'avais fait une enquête où je demandais aux personnes le maximum qu'elles étaient prêtes à payer. Le maximum, c'était 25 euros. La moyenne, c'était 12 euros. Moi, je voulais faire moins de 10, donc on a fait 9,90. Aussi pour dire que les personnes victimes de violences conjugales ne sont pas toutes pauvres. Ce que beaucoup s'imaginent, en fait, il y a toutes les classes sociales. Et j'ai parlé avec des dames extrêmement bien insérées dans la société qui m'ont raconté des histoires aussi. Et finalement, ça touche tout le monde. Donc voilà, c'était 9,90. Nous, ça nous permet de continuer à exister. Et puis, on avait l'impression que ce n'était pas très cher. Et après, pour les personnes pour qui c'est vraiment compliqué quand même. En fait, c'est comme ça qu'on travaille avec les CAF. Généralement, la CAF va subventionner des abonnements pour une association ou pour elle, pour ses travailleurs sociaux, parce qu'ils ont aussi des travailleurs sociaux. Et après, ils vont distribuer gratuitement des accès. Donc, c'est un petit code qu'on rentre dans l'appli comme un code promo qui permet d'avoir un accès gratuit.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Donc là, on en a une quinzaine. Il y a des assos qui financent en direct. Il y a la région Auvergne-Grenalpe qui a commandé des abonnements pour toutes les associations de la région Auvergne-Grenalpe. Donc là, il y a 500 abonnements qui sont distribués à toutes les assos qui en ont besoin.

  • Speaker #0

    Alors, vu que tu rentres dans ce sujet-là, j'avais vu un article, je crois qu'il date du mois d'octobre 2024, où vous aviez déjà quand même un sacré paquet d'utilisateurs sur la plateforme. Est-ce que tu peux nous dire, même avant qu'il ne soit mon associé, si tu te souviens des chiffres, quel est le nombre d'utilisateurs que tu avais sur la plateforme ? Et puis on parlera après de la suite.

  • Speaker #1

    On avait... Je crois qu'il y a mille personnes en plus qui sont accompagnées. Ce n'est pas un énorme bond.

  • Speaker #0

    Pour nous, j'avais l'impression que ça serait différent. Alors là,

  • Speaker #1

    tu parles de avec qui veut être mon associé. Donc juste avant ça ?

  • Speaker #0

    Avant, on en avait 2000 et aujourd'hui, on en a 3200. Mais je sais qu'il y a plein de personnes qui n'ont pas forcément le stade de télécharger l'appli. Il y a plusieurs étapes. Quand on est victime de violence, il y a déjà s'en rendre compte. Et puis après, il y a mettre les actions qui vont avec. Donc je me dis... Dans toutes les personnes qui ont regardé, au moins, elles savent qu'il y a quelque chose qui existe pour quand elles seront prêtes. Ça a déclenché d'autres choses, le passage de l'émission. C'est que nous, on travaille beaucoup avec le public et c'est très bien. Par contre, toutes les personnes qui ne vont pas en association, qui ne vont pas à la CAF, il y en a aussi qui souffrent des violences et il y en a 62% qui sont en entreprise. Donc là, cette année, c'est d'aller dans les entreprises et de leur dire qu'elles aussi, elles ont un rôle à jouer. Moi, mon entreprise, elle ne m'a pas aidée. Et en fait, peut-être qu'on aurait pu trouver une solution. Et du coup...

  • Speaker #1

    Ils savaient ce que tu vivais ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui, quand j'ai fait ma demande de rupture conventionnelle, je leur ai mis mes copies de plaintes et certificats médicaux.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Pour justifier...

  • Speaker #1

    Et ta rupture a été refusée ?

  • Speaker #0

    Oui. Donc, voilà, après tu fais...

  • Speaker #1

    Pas grand-chose à dire comment.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'est... Mais en fait... Je le vois maintenant parce que du coup, j'interviens dans les entreprises pour expliquer ce qu'ils peuvent faire, etc. Et en fait, il y en a qui commencent à faire des choses. Mais déjà, entre quand j'ai commencé il y a deux ans et aujourd'hui, il y a beaucoup de choses qui ont changé. Mais ça, il commence à se dire, en fait, on peut être un refuge, on peut protéger nos salariés. Et puis, on peut aussi éviter de perdre des salariés qui vont arrêter de venir travailler ou qui vont être absentes très souvent. qui vont ne plus pouvoir venir au travail et du coup se précariser aussi. Et du coup, une personne qui part, il faut la remplacer, il faut former, etc. Donc en fait, les entreprises, non seulement elles ont un rôle à jouer dans protéger les salariés actuels, mais même aussi pour elles. Si on parle d'une entreprise, comment je fais pour être rentable ? En fait, il faut que mes salariés puissent travailler correctement. Donc tout ça, ça va ensemble et ça a changé. Et du coup, suite à l'émission, ce qu'on a eu, nous, c'est... plein d'entreprises qui sont venues vers nous. Et ça, c'est encore mieux parce qu'on sait qu'on va pouvoir toucher encore plus que les 1000 personnes qu'on a touchées en direct. Ça va prendre un peu plus de temps, mais par contre, on pourra les accompagner durablement. Et ça, c'est mieux encore.

  • Speaker #1

    Alors, avant de revenir sur qui veut être mon associé, déjà, ça veut dire qu'avant l'émission, vous avez 2000 utilisateurs, ce qui est quand même énorme. Comment t'allais les chercher ces 2000 utilisateurs ? J'entends que t'en parlais partout. Mais de là, du coup, à générer 2000 inscriptions, je trouve ça vraiment très chouette.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Comment t'as fait ?

  • Speaker #0

    On a fait un truc. En fait, moi, j'adore prendre le train, sans tout le temps le train. Et la première année où j'ai créé, on m'a invitée dans plein de trucs pour présenter l'appli. Et j'avais beaucoup de contacts, notamment grâce à LinkedIn, où j'ai eu une fois un poste, j'ai une marraine avec la puissance du lien. J'y étais à... samedi, donc j'ai encore le petit bracelet, qui un jour, quand j'ai fait un crowdfunding, a fait un post pour moi sur les réseaux sociaux, sur LinkedIn. Et ce post a été vu 3 millions de fois. Je ne sais plus quand c'était partagé, 15 000 fois. C'était un truc énorme. Et du coup, suite à ça, j'ai eu énormément de contacts de personnes qui voulaient m'aider, de personnes qui voulaient en savoir plus sur l'appli, mais c'était trop. Donc on s'est dit, On va trier toutes ces personnes et une fois par mois, on va aller dans une région différente et on va présenter l'appli et inviter toutes ces personnes parce qu'on ne pouvait pas leur parler une par une. Et du coup, l'année dernière, on est allé partout. En fait, en janvier, on est allé à Lyon, après on est allé à Dijon, après on est allé à Marseille, après à Paris. On a fait une ville par mois et du coup, on invitait déjà toutes les personnes qui nous avaient soutenues, qui étaient de cette région. On le faisait en physique et en digital en même temps avec une visio. Et on invitait les délégués à l'égalité des préfectures, les CAF, les associations, vraiment toutes les personnes de notre écosystème. Et du coup, on donnait des flyers. On expliquait comment fonctionnait l'appli. On leur disait, vous pouvez déjà commencer à la recommander. Et c'est comme ça qu'on a commencé à se faire connaître bouche à oreille petit à petit.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien.

  • Speaker #0

    C'était trop cool. C'était trop, trop bien.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment vient l'idée de participer ? Qui veut être mon associé ? Est-ce que c'est toi qui as envie de participer ? Est-ce qu'on te souffle l'idée ? Est-ce qu'on vient te chercher ?

  • Speaker #0

    En fait, comme je suis dans des incubateurs, il y en a plein qui ont postulé ou qui m'ont dit « Ah, tu devrais essayer » , etc. Je me disais « Ouais, pourquoi pas ? » Au début, je ne voulais pas faire de levée de fonds. Je voulais faire du chiffre d'affaires et après faire une levée de fonds, faire plus de chiffre d'affaires et après faire une levée de fonds. Vraiment arriver avec un truc solide pour moi. Et puis, il y a une journaliste qui m'a envoyé un mail sur LinkedIn il y a deux ans. Du coup ? Ouais. Non, de la production, de qui va être mon associé. Et elle m'a dit, c'est génial, je voudrais t'accompagner pour que tu postules, etc. Je me suis dit, bon, ok, j'essaye. Et ça, c'était il y a deux ans, en fait, j'avais déjà postulé.

  • Speaker #1

    Il y a deux ans, ok. Donc au tout début, en plus, quasiment.

  • Speaker #0

    C'est ça, j'ai postulé une première fois. Il fallait faire une vidéo, donc j'ai fait une petite vidéo selfie comme ça. J'ai expliqué, puis je n'ai pas été retenue. Donc j'étais un peu dégoûtée. Et du coup, c'est... L'année dernière, elle est revenue vers moi. Je lui envoyais toujours des petites nouvelles. Et puis, on se tenait au courant, etc.

  • Speaker #1

    Pour avoir l'intention de maintenir le lien pour les entrepreneurs qui nous écoutent. Pour tous les entrepreneurs qui nous écoutent.

  • Speaker #0

    Si on a le temps. C'est une grosse partie du temps, mais c'est hyper important. Et du coup, là, elle me renvoie un message. Elle me dit, ça y est, c'est reparti le casting. Cette année, tu postules et t'es prise. Et je ne suis pas toute seule parce que j'ai une autre collègue qui t'avait aussi repérée. Donc en fait elles étaient deux et elles m'ont vachement aidée à faire ma candidature. Je me suis dit l'année dernière ça n'a pas marché, j'ai fait un petit selfie, allez cette année on va faire une super vidéo et mon équipe elle s'était étoffée entre temps. Donc du coup j'ai deux alternantes, et puis à l'époque quand on a tourné la vidéo, j'avais deux stagiaires en plus qui étaient là aussi. Donc on s'est mis tous ensemble, on était au H7 à Lyon à ce moment-là. Du coup, c'est super beau. Donc, on a fait des belles vidéos. J'avais bien préparé tout ce que j'allais dire, etc. J'avais fait un peu relire à ma journaliste. Et du coup, on a envoyé une vidéo pro. Elle m'a dit en gros, il faut qu'on voit que tu passes bien à la télé. Donc, on a fait une jolie vidéo. Et du coup, petit à petit, en fait, on passait toutes les étapes. Et les journalistes qui viennent nous parler, c'est vraiment nos ambassadeurs, en fait. Et du coup, on discutait beaucoup. Dès qu'elle avait des questions, je lui répondais tout de suite, je lui donnais des éléments de langage. Et c'est ça qui fait que petit à petit, on a réussi à convaincre. Et aussi, je pense le fait que j'ai déjà des premières commandes, j'ai déjà des utilisateurs, ce que je n'avais pas la première année où j'ai postulé.

  • Speaker #1

    Et tu parles de toutes ces étapes. Il y en a combien ? Ça dure combien de temps ? Est-ce que tu peux nous sentir un peu plus sur les coulisses ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas combien il y a d'étapes, mais il y en a beaucoup. En fait, il y a des temps où il ne se passe rien et des temps où tu dois produire beaucoup de choses, remplir des tableaux, remplir des questionnaires, répondre à plein de questions, envoyer des documents, envoyer des visuels. Je ne sais pas combien il y a eu d'étapes. Un, deux, trois.

  • Speaker #1

    En organisant une planification, ça doit être costaud quand même.

  • Speaker #0

    Tu réponds quand tu t'écris. En gros, tu coupes tout et tu réponds. Tu n'as pas le choix, tu as la priorité. C'est ça. Donc ça, ça prend beaucoup de temps et d'énergie. Moi, quand j'ai envoyé la vidéo, c'était en avril. J'ai su que j'étais sélectionnée, que j'étais approuvée par la production et par M6 en juin, je pense.

  • Speaker #1

    Ok. Juin 2024, on est d'accord. Oui,

  • Speaker #0

    juin 2024. Après... J'ai su en juillet 2024 que j'allais tourner.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai eu ma date de tournage, je pense en août.

  • Speaker #1

    Pour septembre ?

  • Speaker #0

    Pour septembre, ouais.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et du coup, en fait, ce qu'il y a aussi, c'est qu'à chaque étape, tu peux sauter. À aucun moment, tu es sûre que tu vas être diffusée. Ouais.

  • Speaker #1

    Je l'ai vu, ça, sur une personne qui a témoigné sur LinkedIn, notamment, qui, du coup, a tourné, etc., qui s'était préparée au fait que ce soit diffusé. Et du coup, c'était un produit, donc même en termes de commandes et tout ça.

  • Speaker #0

    Et en fait,

  • Speaker #1

    ça doit être chaud quand même.

  • Speaker #0

    C'est hyper chaud. C'est hyper chaud parce que non seulement tu es hyper enthousiaste, c'est trop bien et tout, mais en même temps, il faut que tu restes focus, que tu dis si jamais je ne passe pas. Il faut qu'on continue en gros, limite comme si ça n'existait pas, mais le truc est tout le temps dans ta tête.

  • Speaker #1

    Après, si tu as un deal, tu es sûre de passer pour le coup ? C'est plus non ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu penses qu'il y a des deals qui se font qu'on ne voit pas ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas du tout. Je ne connais personne. Après, je ne connais pas toutes les personnes qui ont tourné, mais je ne sais pas. Mais oui, si tu as un deal, parce qu'en fait, même une fois que tu tournes, donc on a tourné en septembre, une fois que tu tournes, il s'est passé ça et tu ne dis rien à personne jusqu'à ce que tu aies ta date de diffusion. Ah ouais. Tu n'as pas le droit de parler de ce qui serait horrible. C'est horrible. Ok. Et du coup, si par exemple, moi, j'avais fait une interview...

  • Speaker #1

    Il y a juste toi qui savais que tu avais convaincu quatre investisseurs.

  • Speaker #0

    Et si, je ne sais pas, je l'avais dit à quelqu'un et cette personne, je ne sais pas, elle me fait un post comme ça sur les réseaux sociaux. Moi, je ne sais pas, c'est pour me faire plaisir. Oui, Évelle m'a dit que ça. Tu ne passes plus. Ils annulent tout.

  • Speaker #1

    OK. Donc, même... Tu ne peux vraiment pas...

  • Speaker #0

    Non, il ne faut rien dire. Mais c'était bizarre parce que juste avant le... Avant le passage, avant le 12, du coup, j'avais une personne. Donc, la prod envoie un communiqué de presse aux journalistes. Et après, tu as une personne qui t'accompagne pour tes interviews. C'était trop bien. C'était trop gentil en plus. Et du coup, il me disait, alors cette interview, tu ne parles pas du résultat. Celle-ci, elle est sous embargo. Elle sortira le lendemain. Donc, tu peux en parler. Celle-ci, tu ne peux pas. Et du coup,

  • Speaker #1

    tu es dans des mondes parallèles presque.

  • Speaker #0

    Dans un parallèle. Et première fois, je disais, t'es sûre ? Là, je peux en parler ? Ouais, c'est bon, ok. Ça fait trop bizarre de le dire, parce que c'est un truc que tu caches depuis des mois.

  • Speaker #1

    Incroyable. Et du coup, alors ceux qui ont pas vu le passage d'Eva, je vous recommande vraiment d'aller le voir. C'était hyper émouvant. Il y a eu des larmes de Kelly. Tu as eu des messages de tous les investisseurs qui étaient juste incroyables. Comment tu as vécu ce moment ?

  • Speaker #0

    Comment j'ai vécu ? J'étais terrorisée, moi, j'avais trop peur.

  • Speaker #1

    Mais c'est impressionnant.

  • Speaker #0

    C'est hyper impressionnant. Ce que vous ne voyez pas, c'est que... Donc moi, quand je suis passée, je crois que c'était 9h, qu'on arrive à 7h30 le matin. Parce qu'en fait, avant, t'as plein d'autres trucs à faire. Tu dois te préparer, tu dois répéter, etc. Et d'un coup, moi, j'avais amené mon chéri, mon fils et mon dev. Je suis allée avec mes trois garçons. Et je me disais, il y a un moment où je vais avoir un temps, je vais pouvoir me poser avec eux. Mais non, pas du tout. À un moment, ils viennent me voir, ils me disent, oui Eva. Et je me suis dit, ils vont me dire, tu peux aller t'asseoir. C'est bon, tu vas passer. Tu peux aller dans la pièce où tu attends. Et en fait, il y a une pièce, une petite pièce. Vous nous voyez dans cette pièce. Et en fait, un peu, on te... Allez, hop, c'est parti.

  • Speaker #1

    Et ça dure combien de temps ?

  • Speaker #0

    Je leur ai demandé, j'aurais dit, mais je vais attendre combien de temps ? Oh bah, je sais pas, dix minutes, un quart d'heure. C'est hyper long.

  • Speaker #1

    C'est clair.

  • Speaker #0

    Et j'étais là, ok. Et en fait, je me suis dit, bon, je vais attendre dix minutes, un quart d'heure. Je sais que mon pitch, il dure une minute, donc je vais le répéter tout le temps pendant l'attente. Et en fait, au bout de trois minutes, t'as une lumière au-dessus de la porte. Et quand la lumière s'allume, tu dois rentrer. Et moi, j'ai pas attendu un quart d'heure, je crois que j'ai dû réciter mon pitch deux, trois fois. Et après, je suis rentrée.

  • Speaker #1

    Bon, presque, tant mieux.

  • Speaker #0

    Ouais, mais quand la lumière, elle s'allume, t'es là, bon.

  • Speaker #1

    Ouais, la montée d'adrénaline.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Mais ça a trop géré. Enfin, ton pitch, pour le coup, il était parfait. T'étais posée, bah, comme on t'entend là. Pour le coup, en tout cas, le stress, je trouve, ne s'est pas vu.

  • Speaker #0

    Tant mieux.

  • Speaker #1

    Et oui, alors je crois, nous, on voit à la télé 10 minutes, un quart d'heure. Mais je crois que ça dure beaucoup plus longtemps que ça. Ouais,

  • Speaker #0

    on reste presque une heure.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Il y a presque une aire d'échange. Mais plus tu parles avec eux, plus tu es à l'aise déjà de voir que c'est des vraies personnes. Ils ne sont pas derrière ton écran. Donc c'est bien. Je ne sais pas, ça a fait un moment un peu hors du temps. Moi, j'avais très, très peur des questions qu'ils allaient me poser. Finalement, toutes les questions que j'ai eues étaient vraiment cool. C'était...

  • Speaker #1

    La pression ?

  • Speaker #0

    Non, il n'y a pas eu de pression. Trop bien. C'était bien. Anthony Pourbon ne m'a pas trop embêtée sur les chiffres, ce que j'avais très peur aussi. Et en fait, ils m'ont surtout dit des trucs où je me suis dit, mais t'es légitime d'être là, en fait.

  • Speaker #1

    C'est pas confiant, tu dois faire du bien.

  • Speaker #0

    Ouais. Et je lui ai dit, eux...

  • Speaker #1

    Ça faisait déjà deux ans, plus de deux ans que t'étais sur le projet, ça doit faire du bien d'entendre ça, quoi.

  • Speaker #0

    Ça faisait vraiment, vraiment du bien. Sur le coup, j'ai... Bah du coup, j'ai tout... pris et puis il y a une petite salle où tes proches ils peuvent regarder en même temps et du coup quand je suis sortie ça fait du bien mais après quand tu sors tu dois redire quelque chose devant la caméra et du coup tout de suite tu décompresses pas directement

  • Speaker #1

    Elle va le capter dans le moment, dans la notion, dans le...

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Donc c'était le moment où j'ai compris. En fait, le lendemain, j'avais mon tournage. Et le lendemain, il y avait le concours qui s'appelle Be a Boss pour les femmes entrepreneurs. Et du coup, j'étais en finale le lendemain. Donc en fait, j'ai pas eu trop de... J'ai pas eu de pause. que j'avais déjà raté l'année dernière je me suis dit cette année je le gagne en plus ça c'est bon c'est ton année et du coup je me suis pas posée parce que je savais qu'après il fallait que j'apprenne mon autre pitch parce que c'était un autre pitch pour le lendemain matin et j'ai gagné le concours alors que moi j'avais l'impression d'être à la ramasse parce que j'étais hyper fatiguée et tout mais quand tu parles avec le coeur ouais Et en fait, c'est le surlendemain. Donc après, où j'étais dans le train, j'avais mon trophée de bio-boss. Non, j'étais dans le métro pour aller à la gare. Et en fait, je ne fais que pleurer et tout le train. Pendant les deux heures, mais c'était du... Je pense que c'était la relâche où là, je me suis dit... C'était la première fois où je me suis rendue compte que je le sais au fond de moi, mais j'ai du mal à me rendre compte de ce que je fais. de l'impact en fait que ça a. Même si j'ai beaucoup de personnes qui me le disent, je me suis dit, ce que tu fais, ça compte. Et il y a des gens qui le reconnaissent et tout. Et là,

  • Speaker #1

    j'étais...

  • Speaker #0

    C'était trop bien.

  • Speaker #1

    Et pour finir, clôturer, on va dire, sur le sujet qui veut être mon associé, sur cinq investisseurs, tu en as quatre qui viennent. Tu as Marc Simoncini qui démarre, du coup, qui te fait une proposition. Kelly, du coup, qui a la direction maintenant des premières qui peut... pas vraiment, mais qui te propose quand même d'intervenir avec quelques petites manibles, on va dire. Anthony Bourbon aussi et Jean-Michel. Oui. Toutes ces personnes, pour le coup, est-ce que tu t'attendais à ça ? À dire, il y a quatre investisseurs sur cinq qui vont embarquer avec moi à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Je ne m'attendais même pas du tout à ça. En fait, Jean Caram, quand il le dit, ils l'ont montré à peu près dans l'ordre où ça s'est passé dans la vraie vie. Et du coup, moi, j'étais là. Ok. En fait, on n'a pas vu aussi, mais à un moment, on peut passer un petit coup de fil. Donc, j'ai appelé un de mes mentors qui m'aide depuis le tout début, beaucoup sur le financier. Et je l'appelle, je lui dis ça, il me dit « Mais c'est trop bien ! Pourquoi t'hésites ? » Tu dis « Oui ! » et tout. C'était trop cool. Ouais, c'était ouf. Je ne m'attendais pas du tout à ça.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. Et qu'est-ce qui s'est passé après ?

  • Speaker #0

    Après... On est dans la passe-papier, donc c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Là, il y a pas mal de vérifications.

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses à faire. Tu dois envoyer tes comptes, tous tes dossiers, etc. Ça, ça prend du temps.

  • Speaker #1

    Il faut être normal, comme lever tout. Il faut vérifier la justesse des informations que tu donnes.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais surtout qu'au début, moi, je n'étais même pas partie pour la lever. Je me disais, même s'ils me disent non, ce n'est pas grave parce que je voulais aller pour la visibilité et pour porter le message. C'est vrai que je ne m'attendais même pas à peut-être devoir faire toute la procédure de la levée qui me faisait peur. Et ouais, c'est intense. Et il faut s'accrocher. J'ai pris une avocate qui m'accompagne, etc. Mais ouais, je pense que même sur ça, c'est un truc où j'aurais peut-être dû plus me préparer aussi avant. Parce que... Tu te rends plus prochaine ? Ouais, si je fais un second tour. Je ne fais plus pour l'instant.

  • Speaker #1

    Mais là, c'est encore tout frais.

  • Speaker #0

    Ouais. Mais c'est vraiment intense.

  • Speaker #1

    Trois ans, ce sera différent.

  • Speaker #0

    C'est ça. Je voyais tous les entrepreneurs qui disaient « Ah, on est enlevé, c'est dur et tout » . Moi, je n'ai pas eu à faire tout le roadshow. Juste l'émission une fois et je vois à quel point c'est compliqué. Donc, j'imagine toutes celles et ceux qui font vraiment le roadshow, pitié, pitié, pitié, pitié, pitié. Oui, c'est intense.

  • Speaker #1

    Et toute cette partie-là, elle doit être clôturée pour la diffusion, j'imagine, non ?

  • Speaker #0

    Non, pas forcément. C'est selon comment on avance. Après, la difficulté, c'est que... Donc, c'est très bien d'avoir quatre investisseurs. Mais du coup, c'est quatre personnes avec des agendas de ministres. Donc, c'est ça qui nous fait que ça prend un petit peu plus de temps.

  • Speaker #1

    Là, c'est clôturé le deal ou pas encore ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore. On n'a pas fini. En fait, comme Marc Simoncini est un peu dans une période compliquée, du coup, ça prend plus de temps. Mais ça se fera. Moi, pour l'instant... justement, c'est notre année. Donc, on a du chiffre d'affaires en deux mois. Là, on a fait plus de chiffre d'affaires que toute l'année dernière. Donc, pour l'instant, c'est pas grave. Ça va à son rythme et j'essaie de pas trop me mettre la pression avec aussi parce qu'il y a tout le reste à gérer.

  • Speaker #1

    Est-ce que néanmoins, au-delà de ça, ils sont quand même déjà présents ?

  • Speaker #0

    C'est surtout Jean Caram qui en fait comme j'habite à Chambéry lui il vient de Grenoble à la base quand il est arrivé du Liban il est allé faire ses études à Grenoble et Grenoble c'est à 30 minutes de chez moi donc du coup je peux le voir assez facilement puisqu'il a des bureaux à Grenoble on a tourné ensemble une vidéo Youtube et puis c'est lui plus mon interlocuteur en premier parce qu'on est plus proche et du coup ça c'est pratique et c'est bien et Je pense que lui, j'ai su qu'il avait compris. Ça s'est vu. Oui, ça se voyait vraiment.

  • Speaker #1

    Je pense que tous ont compris à leur façon. Tu sens aussi que les histoires des uns et des autres, il y a eu plus une connexion avec certains. Ça s'est clairement ressenti. En tout cas, la diffusion. Tu disais aussi tout à l'heure, la diffusion sur MS6 a lieu. Du coup, vous avez gagné 1 000... Enfin, vous avez gagné. En tout cas, vous avez... Vous recrutez, on va dire, mille nouvelles personnes sur votre plateforme. Ça, c'était du coup en l'espace de même pas un mois. Donc, ça veut dire aussi qu'on ne sait pas encore ce qui va être de la suite. Tu disais tout à l'heure que ça vous a déclenché, notamment des rendez-vous avec des entreprises, etc. Là, c'est quoi la suite ?

  • Speaker #0

    La suite, c'est qu'on sort une version gratuite. On a eu aussi beaucoup de retours, pourquoi c'est payant, etc. C'est un truc qu'on a depuis le début. qui est très compliqué à expliquer.

  • Speaker #1

    L'impact, on pense que tu peux faire tout gratuit, sauf qu'en fait, pour faire tourner une entreprise, ça reste une entreprise. C'est ça.

  • Speaker #0

    Et pour faire tout gratuit, c'est pas possible, en fait. On voit que les associations, c'est très compliqué, on ne peut pas vivre des subventions. Donc, là, on sort une version gratuite, donc on a fait un crowdfunding pour financer la version gratuite. Si les personnes qui veulent écouter veulent mettre même un euro, on envoie des fleurs à toutes les personnes qui contribuent. Donc, il y a... Ce serait cool.

  • Speaker #1

    T'es en campagne là ?

  • Speaker #0

    Oui, jusqu'au 27 mars. Ok,

  • Speaker #1

    donc ce serait encore le bon moment. Tu m'enverras le lien et tu m'en mettra dans la pièce du podcast et sur YouTube.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et du coup, la version gratuite, elle va permettre à toutes les personnes qui pensent aux freins financiers de pouvoir utiliser l'appli. Donc on pourra envoyer un petit peu moins de messages. Ce ne sera pas des messages illimités. Mais je me dis, ça peut toujours dépanner pour des personnes. Par exemple, moi, mon ex, c'est une fois par mois. Et puis, voilà, je n'ai pas besoin de beaucoup de messages. Donc, on sort ça normalement début avril, si tout va bien. Mais ils sont prêts, normalement. Et le but, c'est de continuer tout ce qu'on a construit avec les CAF, avec les associations, avec les collectivités. Donc ça, maintenant, on sait comment on fait. Voilà, on continue. Et comme je te disais tout à l'heure, d'aller vers les entreprises. de leur expliquer en quoi c'est important, autant pour leurs salariés que pour elles, de protéger les personnes victimes de violences. Et puis, on a eu aussi plein de leads Suisses, Belgiques, Luxembourg, que j'ai depuis le début, mais on en a eu encore plus. Donc, on s'est dit,

  • Speaker #1

    on va y aller.

  • Speaker #0

    Et on a plein de choses à faire et rajouter de nouvelles fonctionnalités. Vous n'allez pas vous ennuyer ? Non. Non. Mon dev, des fois, il est un peu... peur, mais il est aussi motivé que moi, donc on y arrive en suivant juste des étapes.

  • Speaker #1

    Il y a une équipe qui va se construire, après il ne sera plus tout seul et ça va être une chouette aventure collective qui continue à se construire. Est-ce que tu dirais qu'il y a un avant, un après qui veut être mon associé ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas comment expliquer. J'ai une copine qui m'a dit « Tu sais, maintenant, t'es Eva qui est passée dans qui veut être mon associé. » Et du coup, ouais, en termes de crédibilité, c'est ça que je sens. Et moi, je le sens aussi chez moi. Et j'ai vraiment l'impression que c'est un peu ce que je disais quand on discutait tout à l'heure. Il y a eu deux ans où j'ai beaucoup parlé de mon histoire. Il y a eu beaucoup de storytelling et je continuerai parce que je sais que c'est important. Mais maintenant, mon histoire, c'est aussi l'histoire de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Et de l'entrepreneur.

  • Speaker #0

    Et de l'entrepreneur. Et voilà, maintenant, vous allez peut-être voir une nouvelle Eva, qui sera toujours la même Eva, mais une autre facette. Parce qu'on change, en fait, l'entreprise, elle a deux ans, bientôt trois. Donc, voilà, on entre dans d'autres phases. Et ouais, ça m'a mis dans ce boost-là aussi, de changer cette posture encore une fois. Mais voilà, je suis plus chef d'entreprise. Des fois, je dis à mes employés, ça va, j'ai l'impression d'être beaucoup chef, là. Mais... Mais ouais, en fait, t'es chef d'entreprise.

  • Speaker #1

    Je trouve ça trop chouette de leur dire ça. C'est que tu vois aussi toute l'humilité et que voilà, t'as envie de rester accessible, je pense, vis-à-vis d'eux. Bon, puis même, on le voit, tu restes accessible. Effectivement, ton histoire, je pense qu'elle est capitale parce que... Sans tout ça, t'en serais pas là, en fait. Malgré tout, je comprends aussi le besoin de s'affranchir de ça et de se dire, voilà, j'ai fait de mon histoire une force, mais maintenant, je ne suis pas que ça.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Je suis une entrepreneur et bravo pour ce parcours incroyable.

  • Speaker #0

    C'est tout ce que je veux dire à toutes les personnes victimes de violences, justement, c'est qu'elles ne sont pas que ça. Il y a plein d'autres choses à côté, que tout le monde... Quand tu dis, je suis victime de violences...

  • Speaker #1

    Tu peux pas coller une étiquette ou quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    il faut aussi voir toutes les autres choses incroyables qu'elles font, on a fait une vidéo là pour le 8 mars où justement les personnes elles commencent pas par dire qu'elles ont été victimes de violences, elles commencent par dire des trucs incroyables sur elles et pourtant elles ont vécu ça mais ça enlève pas toute leur force en fait ça a été un moment et tout autour il y a plein d'autres choses c'est trop ça que j'ai envie de faire passer c'est trop bien en tout cas le message passe,

  • Speaker #1

    merci Eva pour tout toutes ces émotions, pour tout ce que tu nous as partagé sur ton histoire, sur les coulisses de ce que tu as vécu là ces derniers mois. Si on veut télécharger l'application ou si on est une entreprise qu'on veut faire appel à toi, comment on fait ? Qu'est-ce que tu peux nous donner là, les petites promos avec toutes les petites infos qui vont bien ?

  • Speaker #0

    Du coup, sur le site internet, c'est tierre.fr, tierre, c'est écrit T-I-3-R-S, il n'y a pas de E.

  • Speaker #1

    Je mettrais vraiment toutes les infos dans les notes.

  • Speaker #0

    Sur le site internet, il y a une page avec les liens vers iPhone, Android. Tout le monde peut télécharger ou depuis les stores directement. Et puis pour les professionnels, on a aussi un espace où on explique tout ce qu'on peut faire, qu'ils peuvent nous contacter. Réseaux sociaux, mon LinkedIn à moi pour parler directement. Il y a le LinkedIn de Thiers qu'on peut suivre pour avoir les infos plus entreprises. Instagram. Et voilà, on est aussi sur Facebook et sur X en attendant qu'on parte, mais c'est prévu là. Mais on est moins actifs sur Facebook, mais on est quand même présents.

  • Speaker #1

    Trop chouette, merci beaucoup. Merci à toi. Belle prise de parole. À bientôt, puis surtout vraiment tout de bon pour toi et pour Thierre, évidemment.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est trop vite.

  • Speaker #2

    Si tu as aimé cet épisode, n'hésite pas à le partager autour de toi ou sur les réseaux sociaux. Et pour ne pas louper les prochains épisodes du podcast, tu peux t'abonner dès maintenant sur ta plateforme d'écoute préférée.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #2

    si tu m'écoutes sur Spotify ou Apple Podcast, tu peux me laisser un avis 5 étoiles, ça m'aidera énormément pour remonter dans les résultats de recherche et faire connaître le podcast au plus grand nombre. En attendant, je te souhaite une très belle journée et je te retrouve dans 15 jours pour un nouvel épisode inspirant.

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Description

Son passage dans l’émission “Qui veut être mon associé ?” a ému la France entière.


Victime de violences conjugales et maman d'un petit garçon de 9 ans, elle a vécu les limites d'un système qui ne protège pas les victimes de la violence physique et verbale que l'on peut continuer à subir après une séparation, surtout lorsqu'on nous impose de devoir communiquer et partager la garde de son enfant.


De cette épreuve, Eva Ngallé a choisi dans faire une force.

De rebondir et d'impacter positivement la vie d'autres victimes qui subissent la même situation.


Elle a créé une réelle innovation sociale en fondant l'application Ti3rs, une plateforme révolutionnaire conçue pour aider les victimes de violences conjugales à communiquer en toute sécurité, tout en préservant leur bien-être.


Un magnifique témoignage de sa résilience.

Son parcours est une véritable leçon de persévérance et de détermination.


Dans cet épisode de podcast, Eva revient sur son parcours de vie et d'entrepreneure, sur son engagement auprès des victimes de violences conjugales, et évidemment sur son passage émouvant dans “Qui veut être mon associé ?”.


Elle nous livre les coulisses de cette aventure hors norme qui a marqué son parcours de cheffe d'entreprise : sa préparation, le stress post-tournage, son deal avec 4 investisseurs, les coulisses du tournage, l'après QVEMA...



Soutenir Ti3rs (campagne Ulule jusqu'au 27/03/2025) : https://fr.ulule.com/ti3rs-crowdfunding/

Instagram : https://www.instagram.com/ti3rs_app/

LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/eva-ngalle/

Télécharger l'application : https://ti3rs.fr/application/

Site web : https://ti3rs.fr


__________


// POUR ALLER PLUS LOIN


L'Académie 100K : L'accélérateur dédié aux femmes entrepreneures

La Check-List 0-100K : Le plan d’action complet pour les entrepreneuses qui veulent accélérer le développement de leur entreprise (offert)


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Transcription

  • Speaker #0

    Hello, bienvenue dans Imprévu, le podcast qui te fait découvrir les dessous de l'entrepreneuriat. On raconte ici des parcours d'entrepreneurs, le mien, celui des autres, ces chemins qui peuvent parfois te sembler tout tracés mais qui en réalité sont semés d'embûches. Parce que l'imprévu fait partie de notre quotidien, il est temps de valoriser notre capacité à transformer les obstacles en opportunités. Je m'appelle Alexandre Roux, je suis entrepreneur depuis plus de 10 ans et fondatrice de l'Académie 100K. L'accélérateur dédié aux femmes entrepreneurs. On se retrouve un lundi sur deux pour entrer dans l'intimité de ceux qui inspirent, qui marquent l'histoire à leur façon et qui face à l'imprévu n'abandonnent jamais. On se retrouve pour un nouvel épisode de podcast et aujourd'hui j'accueille Eva Engalé dans le podcast Imprévu. Je suis ravie de l'accueillir, vous l'avez probablement vu dans Qui veut être mon associé il y a quelques jours seulement. Elle a ému, je crois, la France entière avec son beau projet. Elle est fondatrice de l'application Tiers qui, je pense qu'Eva t'en parlera mieux que moi, qui permet aux femmes et aux personnes, même de façon globale victimes de violences conjugales, d'avoir une application pour communiquer, qui remplace WhatsApp, les SMS et autres, et qui filtre notamment les messages pas très sympas. L'objectif de l'application est vraiment de créer un tiers de confiance. Je pense que le nom vient de là. Salut Eva !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Ravi de t'accueillir sur le podcast, merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi, c'est trop bien. C'est mon premier podcast vidéo comme ça.

  • Speaker #0

    Ça doit pas être trop impressionnant après de passer dans qui va être mon associé, je pense que ça va.

  • Speaker #1

    C'est l'avantage. Après tu te dis bon c'est bon j'ai fait ça, je peux faire plein d'autres trucs.

  • Speaker #0

    Eva, on t'a vu il n'y a pas très longtemps dans qui va être mon associé, c'était le combien la diffusion ?

  • Speaker #1

    C'était le... 12 février, presque un mois.

  • Speaker #0

    Presque un mois déjà. On aura l'occasion de revenir sur toute cette incroyable aventure que tu as vécue. Mais avant ça, est-ce que tu peux te présenter ? Présenter ton entreprise aussi, peut-être mieux que ce que j'ai fait juste avant.

  • Speaker #1

    Du coup, je m'appelle Evan Gallet, j'ai 34 ans. Je suis maman d'un petit garçon qui a 9 ans. J'habitais à Lyon avant, mais maintenant je suis revenue à mes premiers amours, là où j'ai grandi, en Savoie. J'habite à Chambéry, on a le lac, les montagnes, on est trop bien.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai créé l'application qui s'appelle Tiers, qui est un tiers de confiance digitale, comme tu disais, pour faciliter toutes les communications entre les parents séparés quand il y a eu des violences conjugales. Donc ça sert à communiquer autour des enfants, mais sans insultes, sans menaces et sans harcèlement. Et ça sert aussi à les déposer plainte plus facilement si on en a besoin.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, je connais du coup ton histoire, en tout cas un bout de ton histoire pour l'avoir entendu. Donc, il veut être mon associé, mais on a peut-être des auditeurs qui ne la connaissent pas. Alors, on ne va pas faire un épisode de podcast complet sur ce sujet-là. On en a déjà parlé en off. C'est bien de partager son histoire, mais l'objectif est aussi de parler de toi en tant qu'entrepreneur. Mais est-ce que justement, tu peux nous dire comment tu en es venue à créer l'application Thierre ?

  • Speaker #1

    Ben oui. Du coup, le papa de mon fils était violent et je suis restée avec lui pendant huit ans. Quand je l'ai rencontré, j'étais très jeune, j'avais 19 ans, donc je n'avais pas beaucoup d'autres expériences, je ne savais pas ce que c'était une bonne relation, pas une bonne relation, etc. Et en fait, la violence s'est installée petit à petit, je ne m'en suis pas rendue compte, personne ne s'en est rendu compte d'ailleurs. Et c'est devenu, il y avait beaucoup de violence psychologique, en fait il me rabaissait beaucoup, il n'était jamais content de rien en fait, il me demandait de faire plein de trucs mais ça n'allait jamais. Et ça, ça a augmenté avec la grossesse. Donc quand j'étais enceinte, sachant qu'avant, il m'avait dit « Oui, tu sais, quand on aura un bébé, ça je le ferai, et ça je le ferai, et je changerai, et moi j'y ai cru. » Mais en fait, je pense qu'avant de croire ça, il faut des vraies preuves avant de faire un enfant.

  • Speaker #0

    On ne peut pas te reprocher d'y avoir cru non plus.

  • Speaker #1

    Non, non. Mais je le dis pour d'autres personnes, où des fois, c'est un petit peu des signes, où la personne dit qu'elle va changer, elle va changer, puis finalement, en fait, c'est pareil, voire pire. Donc j'aurais peut-être dû être plus exigeante, avoir des demandes plus concrètes. Je ne sais pas encore comment j'aurais pu faire. Mais en tout cas, quand on a eu notre fils, je me suis rendue compte que ça n'allait pas du tout. Déjà, en fait, je faisais tout, comme beaucoup de mamans. mais je faisais vraiment tout, je travaillais, lui ne travaillait pas. J'emmenais le petit à la crèche même s'il lui était à la maison, je payais la crèche, je payais tout d'ailleurs. Et là j'ai commencé à me rendre compte qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, donc ça c'était des violences économiques. Et puis tout ce qui était rabaissement, culpabilisation, ça s'est intensifié, petit à petit il y a eu des insultes, beaucoup de violences verbales du coup. Et pour mon cas, de la violence physique une fois, ce qui a été mon déclic avant que je parte. Et du coup, j'ai mis une année à peu près à tout organiser pour partir sans qu'ils sachent.

  • Speaker #0

    Une année,

  • Speaker #1

    c'est énorme. Et pendant une année, j'ai beaucoup maigri, mais en fait, je mettais des sous de côté. Pour pouvoir me prendre un appart, nous relonger. Parce que j'avais trop peur que si je lui disais c'est fini, qu'il me foutait à la rue et que j'ai rien en fait.

  • Speaker #0

    Quel âge avait ton fils à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Il avait 3 ans. Ok. Donc il était tout petit. Et du coup, tout organiser, faire mes papiers, me renseigner, aller voir des assistantes sociales. Je ne suis pas allée voir des avocates tout de suite, parce que je n'avais pas compris que c'était des violences. Et après quand je suis partie, je me suis dit, c'est bon. Tout va s'arrêter, on va réussir à s'entendre, etc. Mais pas du tout, ça a continué en fait. Et c'est comme ça dans 76% des cas où la violence continue même après la séparation. Donc, ce n'était pas la même violence, c'était une autre forme de violence où vraiment notre fils était le cœur du sujet tout le temps.

  • Speaker #0

    Oui, et là, dans ce cas-là, en plus, tu peux... Pas rompre en tout cas la relation totale parce que vous avez votre fils et que là, pour le coup, c'est...

  • Speaker #1

    Bah oui, au début, je me disais, je vais le bloquer. Mais après, je me disais, je ne peux pas le bloquer parce qu'on doit communiquer. En fait, on est obligé.

  • Speaker #0

    Je crois que tu avais dit que vous étiez en garde alternée, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. En fait...

  • Speaker #0

    Comment on vit le fait d'avoir cette garde alternée alors que justement, tu as fui, toi, ce foyer ? Tu n'as pas eu le choix ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est... C'est un peu compliqué. Ce qui s'est passé, c'est qu'au début, il a fait... Moi, je n'avais pas le droit de prendre mon fils. C'était lui qui le gardait, parce que de toute façon, j'étais partie, donc je n'avais même pas le droit, selon lui, d'avoir mon fils avec moi. J'avais le droit de le voir si j'allais faire la cuisine et le ménage chez monsieur. Voilà, ça, c'était ses conditions. Jusqu'au jour où je me suis... dit « c'est pas normal, donc j'ai récupéré mon fils à l'école, je l'ai pris chez moi, etc. » Et là, énormément d'insultes et de menaces qui avaient eu une première plainte. Et ensuite, ce qu'il y a eu, c'est qu'il le laissait venir chez moi, où moi je pouvais aller le chercher, que quand lui, il avait un peu des choses de prévues, quand ça ne l'arrangeait pas d'avoir le petit dans les pattes. Et c'est comme ça que j'ai réussi à le prendre petit à petit. Et du coup, ce n'était pas une garde alternée, mais à peu près jusqu'au jour où il y a eu vraiment une grosse agression, la pire agression physique qu'il y a eu. Moi, j'ai cru que j'allais mourir et mon fils était témoin. Et c'était vraiment grave. Donc là, la police est venue. Et ce jour-là, on m'a demandé de choisir quel mode de garde je voulais. Et en fait, moi, j'étais trop perturbée. Je n'étais pas bien du tout. Et en fait, il y avait beaucoup de choses où je pensais que si lui, il n'avait pas un peu de la garde, il serait encore plus énervé. En fait, je n'étais pas en posture de choisir à ce moment-là. Ça devait être normalement, il est violent. En fait, on te donne la garde et tu prends le petit. Le temps que lui se soigne, ça aurait dû être ça normalement. Mais du coup, ils nous ont dit garde alternée. Et moi, ça faisait six mois que je galérais à avoir un cadre. Et du coup, quand on m'a donné un tout petit bout de cadre, j'ai dit oui. J'aurais pas dû, mais ça s'est fait comme ça et c'est pas grave. Il y a d'autres choses qui se sont passées.

  • Speaker #0

    Dans ces situations-là, c'est pas évident.

  • Speaker #1

    Et du coup, la guerre d'alterner, quand on vit ça, c'est extrêmement difficile. Déjà, quand je récupérais mon fils après une semaine chez son père, c'était un autre enfant, en fait, parce qu'il se mettait en posture de toujours complaire à son papa, en fait. Donc, il revenait chez moi, il était complètement dévasté, recouvert d'eczéma. Voilà, moi, je mettais un temps à le requinquer, puis après, on passait un jour cool, et puis après, un temps à le rassurer parce qu'il devait repartir. Donc, ça, c'est difficile.

  • Speaker #0

    À vivre en tant que maman, en tant que femme, mais en tant qu'amant aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, et je me préparais aussi psychologiquement à ne pas lui parler pendant une semaine. Parce que, moi, quand j'appelais, il ne répondait jamais. Donc... Je me disais, ben voilà, en gros, là, je profite au maximum de mon fils, mais je sais. Au début, j'appelais beaucoup pour avoir des nouvelles, mais en fait, comme il ne me répondait pas, ben après, je n'appelais plus du tout. Et je savais que pendant une semaine, il fallait que je tienne le choc de ne pas avoir de nouvelles et puis que je les reverrais le vendredi d'après. Donc, voilà ce que ça crée, en fait. la situation de justice, le traitement judiciaire des violences et cette communication qu'on est obligé d'avoir, qui n'est pas du tout encadrée, qui n'est pas du tout protégée où rien n'est pensé, en fait, pour cette communication. Et du coup, c'est très difficile. Et en fait, malgré ça, mon ex était toujours violent, en fait. Il continuait, même si finalement, il avait déjà été arrêté une fois. Le procès était dans super longtemps, donc en attendant, il faisait toujours un peu ce qu'il voulait.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas de mesure d'éloignement ?

  • Speaker #1

    Pas de mesure d'éloignement. Donc en fait, c'est ces moments-là où il en a profité pour continuer, en pensant qu'il ne se passerait rien. Et de là, l'interdiction d'entrer en contact, parce qu'un jour il a envoyé trop d'insultes et trop de menaces. Donc interdiction d'entrer en contact. Et c'est de là qu'est venue l'appli, parce que t'es en garde alternée. Mais t'as pas le droit de te parler, l'interdiction d'entrer en contact, ça va dans les deux sens.

  • Speaker #0

    C'est même juste complètement fou d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Mais en fait, c'est le truc qu'ils ont trouvé sur le moment, et moi franchement, ça m'a fait un bien fou, de savoir qu'il n'avait plus le droit de m'appeler, de m'envoyer un message, de me faire de mail. J'étais hyper bien, mais par contre, il fallait trouver une alternative pour quand même donner des nouvelles.

  • Speaker #0

    Et ça, on t'a rien proposé, on t'a pas accompagné.

  • Speaker #1

    C'est la contrôleuse judiciaire qui m'a appelée en m'expliquant ce qu'était l'interdiction d'entrer en contact. Et elle m'a dit, ben voilà, monsieur, il va trouver un tiers de confiance pour communiquer avec vous et vous donner des nouvelles, et que vous, vous puissiez donner des nouvelles. Il va vous proposer quelqu'un. Ok. On a attendu deux ans, donc pendant deux ans, en fait, il n'a jamais proposé quelqu'un. Deux, je pense, de un pour m'embêter, et de deux pour... Ben... S'il devait trouver quelqu'un pour faire passer les messages, il allait devoir raconter pourquoi. « Ah bah pourquoi toi tu ne l'écris pas directement ? Pourquoi tu dois passer par moi ? » Et je pense que c'était très difficile de se dire « il va falloir que je dise à quelqu'un que je suis violent » . Et du coup, ça, ça n'a jamais été fait. Donc c'est moi qui ai mis en place les choses pour me protéger, ce que font beaucoup de femmes. En fait, la plupart des choses qui nous protègent, c'est tout ce que nous on met en place. Donc j'ai demandé à mon papa. Au début, c'était mon avocate, mais en fait, c'était très compliqué.

  • Speaker #0

    Ce que tu disais aussi, je crois, qui devait être mon associé, justement, c'est que parfois, les avocats peuvent facturer le temps qu'ils passent à faire l'intermédiaire, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Il y en a qui facturent, il y en a qui ne le font pas. En fait, ce n'est pas leur métier de base, ça prend extrêmement longtemps de le faire. Et le truc, c'est qu'en fait, leur boîte mail, elle déborde. Donc, nous, on va leur demander un truc qui est très urgent pour nous. mais en fait si il y en a 50 autres qui sont tout aussi urgent derrière finalement ça sera pas envoyé à l'instant T et puis les avocats travaillent pas les week-ends, les avocats prennent aussi des vacances et en fait les week-ends et les vacances c'est les moments où il y a le plus d'échanges parce qu'on doit faire passer les enfants et c'est le moment où il y a le plus de tensions donc c'est hyper compliqué, moi ça marchait pas du tout Et du coup, je me suis dit, il me faut quelqu'un de proche de moi qui puisse le faire. Et ça a été mon papa, parce que c'était lui qui était le plus investi depuis le début. Mais en fait, pour lui, c'était hyper dur aussi de le faire.

  • Speaker #0

    Il a subi les peaux cassées, c'est un peu ce que tu disais aussi. Alors, tu as mentionné quelques insultes que tu avais pu recevoir. Alors, on ne va pas en faire la liste là, mais c'est des insultes du type, t'es qu'une grosse merde et je crois que... Je crois qu'il utilisait aussi votre fils en disant que c'était ta faute, que tu as essayé de retourner votre fils contre lui, tout ça. Et du coup, après, ton père a subi les mêmes, alors pas exactement les mêmes insultes, mais en tout cas le même type d'insultes.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était moins d'insultes, mais plus, comme c'était lui le tiers de confiance de beaucoup l'appeler, de lui hurler dessus quand il l'appelle. Et puis après, mon papa venait toujours avec moi au moment des échanges. Mon père a aussi subi des violences verbales, en direct et physiques. Il a aussi été frappé. Finalement, ce n'est pas possible de mettre quelqu'un dans la boucle. En plus, c'est hyper dur, non seulement pour la personne qu'on va rajouter, mais en plus pour nous de se dire, à cause... Je sais que ce n'est pas à cause de moi, c'est à cause de mon ex. Mais du coup, si moi, je n'avais pas été dans cette situation, cette personne ne le serait pas non plus. C'est compliqué. C'est pour ça que... Le but de l'appli, c'est ce qu'on reproche souvent au numérique, de déshumaniser un peu les choses, mais là, on en a besoin. Là,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    Donc, c'est ça. Je ne mets personne dans la boucle. Par contre, l'appli va faire pour moi. Et ce sera 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Dès que j'ai besoin de passer un message ou d'en recevoir un, j'ai l'appli et elle, ça ne va pas l'affecter de recevoir des insultes.

  • Speaker #0

    Est-ce que l'idée a germé petit à petit, puisqu'on comprend clairement le fond de ce beau projet auquel tu as donné naissance ? Est-ce qu'il y a un moment où tu as le déclic, où tu dis mais c'est ça qu'il faut ? Ou est-ce que c'est venu petit à petit ? Est-ce que tu te souviens de ces prémices-là de la création de tiers ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'en souviens super bien. Parce que c'est venu, mais... D'un coup, après, je pense que vraiment, c'était une accumulation. Comme quand on craque, voilà, on tient bon, on tient bon, on tient bon, on craque. Mais là, c'était... Je me souviens, j'avais un lit en hauteur parce que dans mon appart où j'avais été avec mon fils, il n'y avait pas de deuxième chambre. Donc moi, j'avais un lit en hauteur. Et je suis descendue de Julie et j'ai eu l'idée, j'avais le nom, j'avais tout. Et j'ai envoyé un message à mes copines. Je leur ai dit, mais les filles, vous pensez quoi si je crée une appli ? Elle s'appelle Thierre et ce sera un tiers de confiance. Et du coup, ça bloque les insultes. Enfin, je leur ai dit, c'est pratiquement...

  • Speaker #0

    Le pitch que t'as pu faire.

  • Speaker #1

    Pratiquement ce qui existe aujourd'hui. On a changé plein de choses. Mais ouais, c'était en une fois et ce jour-là. Et depuis, j'étais persuadée que ça allait marcher. J'en étais sûre, sûre, sûre.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, c'est quoi ta situation ? T'es salariée ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis plus salariée parce que j'ai quitté mon boulot. Donc moi, je me suis formée, je faisais de la communication. Et quand mon fils est né, j'ai pris un boulot alimentaire parce que bosser dans la com et dans l'événementiel, le soir, il faut que tu dois faire des heures, tu ne peux pas aller chercher ton fils à la crèche, etc. Et du coup, je travaillais dans une mutuelle et j'étais en accueil clientèle. Donc, on était mutuelle, je répondais aux questions des gens, etc. Et en fait, quand je me suis séparée, je savais qu'ils savaient où je travaillais et j'avais trop peur qu'ils viennent tout le temps. qu'un jour il débarque en fait et qu'il pète un plomb.

  • Speaker #0

    Jusque ça continue quoi.

  • Speaker #1

    Voilà. Et du coup en fait à chaque fois que j'allais au boulot, au début je ne savais pas où j'habitais. Donc j'étais tranquille quand j'étais chez moi. Mais quand j'allais au travail, je savais que potentiellement il pouvait venir. Donc j'avais trop peur. Et je m'occupais aussi de l'action sociale et du coup j'avais fait des dossiers d'action sociale pour la mutuelle et la plupart des femmes que je recevais étaient victimes de violences. Et du coup, c'était dans le bureau...

  • Speaker #0

    Ça a dû t'aider par contre à bâtir ce projet aussi, non ?

  • Speaker #1

    Non, je ne sais pas. Je pense que ça m'a plus... Enfin, sur le moment, c'était trop dur pour moi. C'était vraiment au début où je réalisais dans quoi j'étais. Et du coup, en fait, on ne me faisait que pleurer, toutes les deux dans les bureaux, et je refilais le dossier à quelqu'un d'autre parce que je n'arrivais pas à le faire. Et du coup, je suis partie de ce travail. J'ai fait un abandon de poste que je n'arrivais même plus à y mettre un pied. Donc, j'ai vécu sur mes économies pendant un moment. Et après, j'ai eu une période où je ne savais pas trop ce que j'allais faire. Mais je pense que c'était nécessaire d'avoir ce truc. J'étais un peu perdue, je ne savais pas trop. Et du coup, un jour, il y a quelqu'un qui m'a donné un flyer dans la rue pour être bénévole dans une asso. et c'était un site où il y avait plein d'offres pour devenir bénévole et en fait il y avait des assos qui cherchaient des personnes pour faire de la com donc du coup je suis allée faire de la com dans plein de petites assos je me suis dit je refais exactement ce que j'aime parce que c'est ce qui me manquait dans mon boulot et en plus je le fais pour quelque chose qui est vraiment utile qui va aider d'autres personnes et en plus ils étaient contents donc... Toute la dévalorisation que j'avais subie pendant toutes ces années, finalement, là, je ne l'avais pas du tout. Les gens étaient super contents et moi, je me sentais bien. Puis il y avait une... Utile aussi. Utile. Et il y avait une asso où tout de suite, je me suis super bien entendue avec l'équipe. Du coup, au début, j'y allais une fois par semaine, après deux fois par semaine. Après, j'y allais tous les jours comme si je travaillais là-bas. Mais je m'en fichais parce que je m'entendais super bien avec elles. Donc, c'était des nouvelles copines. Maintenant, c'est des copines. Et puis, ça me s'était sur les semaines où je n'avais pas mon fils. Du coup, ça me faisait ma petite bouffée d'air frais.

  • Speaker #0

    C'est la débit de la reconstruction.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et ça m'a fait trop du bien. Et c'est là que je me suis dit, en fait, ce que je veux faire, c'est de la com pour les jolies choses, pour montrer, faire de la communication, pour amplifier l'impact des belles choses qui existent déjà. Et après, je me suis mise à mon compte. J'ai créé ma petite boîte. Et du coup, au moment où j'ai eu l'idée, en même temps, j'étais déjà en auto-entreprise et je bossais. Donc, je faisais de la com sur les réseaux sociaux pour les assos, les ONG et les entreprises de l'ESS pour amplifier l'impact sur les réseaux sociaux. En gros, quand tu scrolles, tu vois que des trucs cools. C'était ça le but.

  • Speaker #0

    Et donc là, il y a l'application. Donc, tu es déjà en micro-entreprise. Comment tu commences à bâtir ce projet ? Parce que pour le coup, fonder une application, je connais le délire. J'ai monté deux startups tech et du coup, je sais exactement les étapes par lesquelles il faut passer. Je sais aussi que ça coûte beaucoup d'argent, que ce n'est pas facile de donner vie à un projet comme celui-là. Comment ça se passe ? Comment nous mettre d'entrepreneuses qu'on a vues dans Qui veut être mon associé ?

  • Speaker #1

    Le premier truc que j'ai fait, pour les violences conjugales, j'ai été accompagnée par le CIDFF, c'est le Centre d'information des droits des femmes et des familles. Elles accompagnent sur les violences conjugales, mais aussi les femmes dans tous les aspects de la vie, y compris l'emploi et la création d'entreprises. Elles peuvent aider une personne à se reconstruire, soit à trouver un emploi, soit à l'aider à créer sa boîte. Donc en fait, j'en parlais juste à la dame qui m'accompagnait sur le côté juridique. Elle me dit, mais tu sais, nous aussi, on peut t'aider à créer vraiment ce projet. Donc, j'ai pris un rendez-vous avec la personne qui était dédiée. C'était mon premier accompagnement pour tiers. Et je vais tout expliquer. On a commencé à faire les premières bases, regarder ma cible, à qui est-ce que je vais m'adresser. Comment est-ce que je... je pourrais faire techniquement, de quelles fonctionnalités je peux avoir besoin. Et après, elle me dit, mais je crois par contre que là, c'est un peu tech. Il va falloir que tu trouves un incubateur tech. Déjà, je ne savais pas, je n'avais jamais entendu parler des incubateurs. C'était la première fois. Donc, elle m'a trouvé une petite liste. Moi aussi, j'ai commencé à chercher. Et du coup, j'ai postulé à deux incubateurs. Donc, j'ai postulé chez Incubator.

  • Speaker #0

    Qui est à Lyon.

  • Speaker #1

    Oui. qui était à Lyon, qui était partout. Ils avaient plusieurs lieux en France, ils n'existent plus maintenant. Mais en gros, ce qui était bien, c'est qu'ils offraient 25 000 euros pour 10 % du capital. Et du coup, ça permettait de te lancer, parce que moi, avec tout ce que je t'ai raconté avant, j'avais 6 000 euros d'économie que j'avais gardé à côté. Et du coup, je n'avais pas grand-chose. Donc, je me suis dit, je m'inscris, on verra bien. Et j'ai postulé chez les premières. Donc, là, partout en France. et puis j'ai été prise dans les deux incubateurs donc c'était trop bien et t'avais le droit de cumuler les deux ou il fallait faire un choix ? oui j'avais le droit,

  • Speaker #0

    j'ai fait les deux en même temps c'était intense après ça doit être hyper riche aussi justement de pouvoir croiser les infos,

  • Speaker #1

    plusieurs feedbacks c'était trop bien, incubateur c'était vraiment tech, comment je crée un produit tech comment j'écris mon cahier des charges, comment je recrute mes développeurs comment je leur parle comment je travaille avec eux au quotidien Donc ça, c'était vraiment quelque chose qui était important. Et ça se complétait parce que les premières, c'était la posture, le leadership, la confiance en soi, être une femme entrepreneur. Et ça, c'était des trucs dont j'avais vraiment beaucoup besoin aussi. Et du coup, ça allait bien ensemble. Dans un, j'avais ce que je n'avais pas dans l'autre et ça se complétait. C'était juste deux fois plus de boulot. Mais j'étais à fond. Et comme j'avais envie et énergie,

  • Speaker #0

    je crois que pour le coup...

  • Speaker #1

    Comme j'étais sûre que ça allait marcher et qu'une semaine sur deux, j'étais vraiment complètement seule, je ne faisais qu'avancer sur mon projet. J'avais aussi mes accompagnements communication à côté, mais c'était le printemps. Au printemps, j'ai toujours plein d'énergie.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, ça revient bientôt.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et du coup, entre ce début, c'est en quelle année ? Ça, c'est en 2022. Ok,

  • Speaker #1

    2022.

  • Speaker #0

    Et entre le moment où du coup... Tu as l'idée et le moment où tu lances l'app, il se passe combien de temps ?

  • Speaker #1

    Il se passe... L'incubation, c'était mars 2022 et l'appli est sortie en décembre 2023. Donc, presque deux ans si tu vas d'un bout à l'autre. Parce que j'ai créé l'entreprise en janvier 2023. J'ai commencé à bosser avec le premier dev à peu près par là aussi, jusqu'à l'été. Et en fait, entre-temps, on a eu une commande, alors que l'appli n'était pas encore terminée. Parce que moi, j'en parlais à tout le monde. J'étais sortie du truc, je ne parle pas de mon idée, j'ai peur qu'on me la vole. Je me suis dit, si quelqu'un veut faire comme moi, il n'y aura pas l'histoire. Donc, je pense que... Il n'y aura pas l'histoire,

  • Speaker #0

    et quand bien même, qu'elle se lance après toi, quand tu vois le temps et l'énergie... Oui,

  • Speaker #1

    j'avais toujours six mois d'avance. C'est ce qu'on m'a dit, six mois d'avance. Et du coup, j'avais appelé une CAF. Parce que je sais que quand on se sépare et qu'on a des enfants, généralement on le déclare à la CAF. Et je me disais, mais je suis sûre.

  • Speaker #0

    Ils sont en première ligne en fait.

  • Speaker #1

    Et ils ont le listing de tous les parents séparés. Ils font aussi ce qu'on appelle l'intermédiation des pensions alimentaires. En fait, que maintenant, dès qu'il y a un jugement... c'est plus le parent qui paye la pension qui verse directement sur le compte de l'autre. En fait, c'est la CAF qui s'en occupe. Comme ça, il n'y a pas de lien. Et s'il y en a un mois qui ne paye pas la pension, la personne qui doit la recevoir, elle reçoit quand même. Parce que la CAF va verser en attendant. C'est génial. Et c'est trop bien. Donc, je me disais, en fait, ma cible, elle est forcément dans les CAF. Donc, je les avais contactées. Elles m'ont dit, mais c'est génial. On est trop partant. Nous, on veut bien financer pour une association. Et ça, c'est en Savoie, chez moi, où j'habite aujourd'hui. Sauf que là, la pluie, elle n'était pas finie, en fait. Et en plus, le développeur avec qui je travaillais, il y avait un truc, je me disais, j'avais l'impression que ça n'allait pas tenir, je ne sais pas pourquoi. Que si d'un coup, on prenait une énorme ampleur, ça ne tiendrait pas. Et du coup, il y avait un autre développeur que j'avais rencontré au tout début, en mars 2022, qui avait un collectif où ils sont pleins de développeurs qui ne travaillent que sur de l'impact. Et lui, je voulais trop travailler avec lui, mais je n'avais pas les sous. Donc, je l'avais en tête, mais finalement, je ne pouvais pas bosser avec lui. En fait, à ce moment-là où j'ai eu la commande, je me suis dit, je vais le rappeler et je vais voir s'ils peuvent faire quelque chose. Et le jour où j'ai pris ma décision, où j'ai dit, c'est bon, je vais bosser avec vous, j'avais fait une demande de prêt bancaire. Et j'ai eu mon prêt, donc ça a permis de tout payer. De tout déclencher. Ouais,

  • Speaker #0

    donc c'était fou. En fait,

  • Speaker #1

    on revient vite tout le temps, mais c'est cool.

  • Speaker #0

    Donc, tes premières commandes arrivent comme ça. En décembre 2023, au final, tu arrives à exécuter aussi cette commande qui t'est demandée. En fait, tout se lance en même temps.

  • Speaker #1

    C'était censé être septembre. On a sorti en décembre. Et oui, la commande, je pense que ça a dû être en janvier 2024 qu'on a vraiment commencé. OK. Et ouais, c'était cool. Après, ça s'est enchaîné. Là, aujourd'hui, on a une quinzaine de cafs. Avec qui on travaille, en général, l'application fonctionne sous forme d'abonnement. Donc soit la personne s'abonne directement, on voulait que ce soit accessible à tout le monde très rapidement. J'avais fait une enquête où je demandais aux personnes le maximum qu'elles étaient prêtes à payer. Le maximum, c'était 25 euros. La moyenne, c'était 12 euros. Moi, je voulais faire moins de 10, donc on a fait 9,90. Aussi pour dire que les personnes victimes de violences conjugales ne sont pas toutes pauvres. Ce que beaucoup s'imaginent, en fait, il y a toutes les classes sociales. Et j'ai parlé avec des dames extrêmement bien insérées dans la société qui m'ont raconté des histoires aussi. Et finalement, ça touche tout le monde. Donc voilà, c'était 9,90. Nous, ça nous permet de continuer à exister. Et puis, on avait l'impression que ce n'était pas très cher. Et après, pour les personnes pour qui c'est vraiment compliqué quand même. En fait, c'est comme ça qu'on travaille avec les CAF. Généralement, la CAF va subventionner des abonnements pour une association ou pour elle, pour ses travailleurs sociaux, parce qu'ils ont aussi des travailleurs sociaux. Et après, ils vont distribuer gratuitement des accès. Donc, c'est un petit code qu'on rentre dans l'appli comme un code promo qui permet d'avoir un accès gratuit.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Donc là, on en a une quinzaine. Il y a des assos qui financent en direct. Il y a la région Auvergne-Grenalpe qui a commandé des abonnements pour toutes les associations de la région Auvergne-Grenalpe. Donc là, il y a 500 abonnements qui sont distribués à toutes les assos qui en ont besoin.

  • Speaker #0

    Alors, vu que tu rentres dans ce sujet-là, j'avais vu un article, je crois qu'il date du mois d'octobre 2024, où vous aviez déjà quand même un sacré paquet d'utilisateurs sur la plateforme. Est-ce que tu peux nous dire, même avant qu'il ne soit mon associé, si tu te souviens des chiffres, quel est le nombre d'utilisateurs que tu avais sur la plateforme ? Et puis on parlera après de la suite.

  • Speaker #1

    On avait... Je crois qu'il y a mille personnes en plus qui sont accompagnées. Ce n'est pas un énorme bond.

  • Speaker #0

    Pour nous, j'avais l'impression que ça serait différent. Alors là,

  • Speaker #1

    tu parles de avec qui veut être mon associé. Donc juste avant ça ?

  • Speaker #0

    Avant, on en avait 2000 et aujourd'hui, on en a 3200. Mais je sais qu'il y a plein de personnes qui n'ont pas forcément le stade de télécharger l'appli. Il y a plusieurs étapes. Quand on est victime de violence, il y a déjà s'en rendre compte. Et puis après, il y a mettre les actions qui vont avec. Donc je me dis... Dans toutes les personnes qui ont regardé, au moins, elles savent qu'il y a quelque chose qui existe pour quand elles seront prêtes. Ça a déclenché d'autres choses, le passage de l'émission. C'est que nous, on travaille beaucoup avec le public et c'est très bien. Par contre, toutes les personnes qui ne vont pas en association, qui ne vont pas à la CAF, il y en a aussi qui souffrent des violences et il y en a 62% qui sont en entreprise. Donc là, cette année, c'est d'aller dans les entreprises et de leur dire qu'elles aussi, elles ont un rôle à jouer. Moi, mon entreprise, elle ne m'a pas aidée. Et en fait, peut-être qu'on aurait pu trouver une solution. Et du coup...

  • Speaker #1

    Ils savaient ce que tu vivais ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui, quand j'ai fait ma demande de rupture conventionnelle, je leur ai mis mes copies de plaintes et certificats médicaux.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Pour justifier...

  • Speaker #1

    Et ta rupture a été refusée ?

  • Speaker #0

    Oui. Donc, voilà, après tu fais...

  • Speaker #1

    Pas grand-chose à dire comment.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'est... Mais en fait... Je le vois maintenant parce que du coup, j'interviens dans les entreprises pour expliquer ce qu'ils peuvent faire, etc. Et en fait, il y en a qui commencent à faire des choses. Mais déjà, entre quand j'ai commencé il y a deux ans et aujourd'hui, il y a beaucoup de choses qui ont changé. Mais ça, il commence à se dire, en fait, on peut être un refuge, on peut protéger nos salariés. Et puis, on peut aussi éviter de perdre des salariés qui vont arrêter de venir travailler ou qui vont être absentes très souvent. qui vont ne plus pouvoir venir au travail et du coup se précariser aussi. Et du coup, une personne qui part, il faut la remplacer, il faut former, etc. Donc en fait, les entreprises, non seulement elles ont un rôle à jouer dans protéger les salariés actuels, mais même aussi pour elles. Si on parle d'une entreprise, comment je fais pour être rentable ? En fait, il faut que mes salariés puissent travailler correctement. Donc tout ça, ça va ensemble et ça a changé. Et du coup, suite à l'émission, ce qu'on a eu, nous, c'est... plein d'entreprises qui sont venues vers nous. Et ça, c'est encore mieux parce qu'on sait qu'on va pouvoir toucher encore plus que les 1000 personnes qu'on a touchées en direct. Ça va prendre un peu plus de temps, mais par contre, on pourra les accompagner durablement. Et ça, c'est mieux encore.

  • Speaker #1

    Alors, avant de revenir sur qui veut être mon associé, déjà, ça veut dire qu'avant l'émission, vous avez 2000 utilisateurs, ce qui est quand même énorme. Comment t'allais les chercher ces 2000 utilisateurs ? J'entends que t'en parlais partout. Mais de là, du coup, à générer 2000 inscriptions, je trouve ça vraiment très chouette.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Comment t'as fait ?

  • Speaker #0

    On a fait un truc. En fait, moi, j'adore prendre le train, sans tout le temps le train. Et la première année où j'ai créé, on m'a invitée dans plein de trucs pour présenter l'appli. Et j'avais beaucoup de contacts, notamment grâce à LinkedIn, où j'ai eu une fois un poste, j'ai une marraine avec la puissance du lien. J'y étais à... samedi, donc j'ai encore le petit bracelet, qui un jour, quand j'ai fait un crowdfunding, a fait un post pour moi sur les réseaux sociaux, sur LinkedIn. Et ce post a été vu 3 millions de fois. Je ne sais plus quand c'était partagé, 15 000 fois. C'était un truc énorme. Et du coup, suite à ça, j'ai eu énormément de contacts de personnes qui voulaient m'aider, de personnes qui voulaient en savoir plus sur l'appli, mais c'était trop. Donc on s'est dit, On va trier toutes ces personnes et une fois par mois, on va aller dans une région différente et on va présenter l'appli et inviter toutes ces personnes parce qu'on ne pouvait pas leur parler une par une. Et du coup, l'année dernière, on est allé partout. En fait, en janvier, on est allé à Lyon, après on est allé à Dijon, après on est allé à Marseille, après à Paris. On a fait une ville par mois et du coup, on invitait déjà toutes les personnes qui nous avaient soutenues, qui étaient de cette région. On le faisait en physique et en digital en même temps avec une visio. Et on invitait les délégués à l'égalité des préfectures, les CAF, les associations, vraiment toutes les personnes de notre écosystème. Et du coup, on donnait des flyers. On expliquait comment fonctionnait l'appli. On leur disait, vous pouvez déjà commencer à la recommander. Et c'est comme ça qu'on a commencé à se faire connaître bouche à oreille petit à petit.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien.

  • Speaker #0

    C'était trop cool. C'était trop, trop bien.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment vient l'idée de participer ? Qui veut être mon associé ? Est-ce que c'est toi qui as envie de participer ? Est-ce qu'on te souffle l'idée ? Est-ce qu'on vient te chercher ?

  • Speaker #0

    En fait, comme je suis dans des incubateurs, il y en a plein qui ont postulé ou qui m'ont dit « Ah, tu devrais essayer » , etc. Je me disais « Ouais, pourquoi pas ? » Au début, je ne voulais pas faire de levée de fonds. Je voulais faire du chiffre d'affaires et après faire une levée de fonds, faire plus de chiffre d'affaires et après faire une levée de fonds. Vraiment arriver avec un truc solide pour moi. Et puis, il y a une journaliste qui m'a envoyé un mail sur LinkedIn il y a deux ans. Du coup ? Ouais. Non, de la production, de qui va être mon associé. Et elle m'a dit, c'est génial, je voudrais t'accompagner pour que tu postules, etc. Je me suis dit, bon, ok, j'essaye. Et ça, c'était il y a deux ans, en fait, j'avais déjà postulé.

  • Speaker #1

    Il y a deux ans, ok. Donc au tout début, en plus, quasiment.

  • Speaker #0

    C'est ça, j'ai postulé une première fois. Il fallait faire une vidéo, donc j'ai fait une petite vidéo selfie comme ça. J'ai expliqué, puis je n'ai pas été retenue. Donc j'étais un peu dégoûtée. Et du coup, c'est... L'année dernière, elle est revenue vers moi. Je lui envoyais toujours des petites nouvelles. Et puis, on se tenait au courant, etc.

  • Speaker #1

    Pour avoir l'intention de maintenir le lien pour les entrepreneurs qui nous écoutent. Pour tous les entrepreneurs qui nous écoutent.

  • Speaker #0

    Si on a le temps. C'est une grosse partie du temps, mais c'est hyper important. Et du coup, là, elle me renvoie un message. Elle me dit, ça y est, c'est reparti le casting. Cette année, tu postules et t'es prise. Et je ne suis pas toute seule parce que j'ai une autre collègue qui t'avait aussi repérée. Donc en fait elles étaient deux et elles m'ont vachement aidée à faire ma candidature. Je me suis dit l'année dernière ça n'a pas marché, j'ai fait un petit selfie, allez cette année on va faire une super vidéo et mon équipe elle s'était étoffée entre temps. Donc du coup j'ai deux alternantes, et puis à l'époque quand on a tourné la vidéo, j'avais deux stagiaires en plus qui étaient là aussi. Donc on s'est mis tous ensemble, on était au H7 à Lyon à ce moment-là. Du coup, c'est super beau. Donc, on a fait des belles vidéos. J'avais bien préparé tout ce que j'allais dire, etc. J'avais fait un peu relire à ma journaliste. Et du coup, on a envoyé une vidéo pro. Elle m'a dit en gros, il faut qu'on voit que tu passes bien à la télé. Donc, on a fait une jolie vidéo. Et du coup, petit à petit, en fait, on passait toutes les étapes. Et les journalistes qui viennent nous parler, c'est vraiment nos ambassadeurs, en fait. Et du coup, on discutait beaucoup. Dès qu'elle avait des questions, je lui répondais tout de suite, je lui donnais des éléments de langage. Et c'est ça qui fait que petit à petit, on a réussi à convaincre. Et aussi, je pense le fait que j'ai déjà des premières commandes, j'ai déjà des utilisateurs, ce que je n'avais pas la première année où j'ai postulé.

  • Speaker #1

    Et tu parles de toutes ces étapes. Il y en a combien ? Ça dure combien de temps ? Est-ce que tu peux nous sentir un peu plus sur les coulisses ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas combien il y a d'étapes, mais il y en a beaucoup. En fait, il y a des temps où il ne se passe rien et des temps où tu dois produire beaucoup de choses, remplir des tableaux, remplir des questionnaires, répondre à plein de questions, envoyer des documents, envoyer des visuels. Je ne sais pas combien il y a eu d'étapes. Un, deux, trois.

  • Speaker #1

    En organisant une planification, ça doit être costaud quand même.

  • Speaker #0

    Tu réponds quand tu t'écris. En gros, tu coupes tout et tu réponds. Tu n'as pas le choix, tu as la priorité. C'est ça. Donc ça, ça prend beaucoup de temps et d'énergie. Moi, quand j'ai envoyé la vidéo, c'était en avril. J'ai su que j'étais sélectionnée, que j'étais approuvée par la production et par M6 en juin, je pense.

  • Speaker #1

    Ok. Juin 2024, on est d'accord. Oui,

  • Speaker #0

    juin 2024. Après... J'ai su en juillet 2024 que j'allais tourner.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai eu ma date de tournage, je pense en août.

  • Speaker #1

    Pour septembre ?

  • Speaker #0

    Pour septembre, ouais.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et du coup, en fait, ce qu'il y a aussi, c'est qu'à chaque étape, tu peux sauter. À aucun moment, tu es sûre que tu vas être diffusée. Ouais.

  • Speaker #1

    Je l'ai vu, ça, sur une personne qui a témoigné sur LinkedIn, notamment, qui, du coup, a tourné, etc., qui s'était préparée au fait que ce soit diffusé. Et du coup, c'était un produit, donc même en termes de commandes et tout ça.

  • Speaker #0

    Et en fait,

  • Speaker #1

    ça doit être chaud quand même.

  • Speaker #0

    C'est hyper chaud. C'est hyper chaud parce que non seulement tu es hyper enthousiaste, c'est trop bien et tout, mais en même temps, il faut que tu restes focus, que tu dis si jamais je ne passe pas. Il faut qu'on continue en gros, limite comme si ça n'existait pas, mais le truc est tout le temps dans ta tête.

  • Speaker #1

    Après, si tu as un deal, tu es sûre de passer pour le coup ? C'est plus non ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu penses qu'il y a des deals qui se font qu'on ne voit pas ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas du tout. Je ne connais personne. Après, je ne connais pas toutes les personnes qui ont tourné, mais je ne sais pas. Mais oui, si tu as un deal, parce qu'en fait, même une fois que tu tournes, donc on a tourné en septembre, une fois que tu tournes, il s'est passé ça et tu ne dis rien à personne jusqu'à ce que tu aies ta date de diffusion. Ah ouais. Tu n'as pas le droit de parler de ce qui serait horrible. C'est horrible. Ok. Et du coup, si par exemple, moi, j'avais fait une interview...

  • Speaker #1

    Il y a juste toi qui savais que tu avais convaincu quatre investisseurs.

  • Speaker #0

    Et si, je ne sais pas, je l'avais dit à quelqu'un et cette personne, je ne sais pas, elle me fait un post comme ça sur les réseaux sociaux. Moi, je ne sais pas, c'est pour me faire plaisir. Oui, Évelle m'a dit que ça. Tu ne passes plus. Ils annulent tout.

  • Speaker #1

    OK. Donc, même... Tu ne peux vraiment pas...

  • Speaker #0

    Non, il ne faut rien dire. Mais c'était bizarre parce que juste avant le... Avant le passage, avant le 12, du coup, j'avais une personne. Donc, la prod envoie un communiqué de presse aux journalistes. Et après, tu as une personne qui t'accompagne pour tes interviews. C'était trop bien. C'était trop gentil en plus. Et du coup, il me disait, alors cette interview, tu ne parles pas du résultat. Celle-ci, elle est sous embargo. Elle sortira le lendemain. Donc, tu peux en parler. Celle-ci, tu ne peux pas. Et du coup,

  • Speaker #1

    tu es dans des mondes parallèles presque.

  • Speaker #0

    Dans un parallèle. Et première fois, je disais, t'es sûre ? Là, je peux en parler ? Ouais, c'est bon, ok. Ça fait trop bizarre de le dire, parce que c'est un truc que tu caches depuis des mois.

  • Speaker #1

    Incroyable. Et du coup, alors ceux qui ont pas vu le passage d'Eva, je vous recommande vraiment d'aller le voir. C'était hyper émouvant. Il y a eu des larmes de Kelly. Tu as eu des messages de tous les investisseurs qui étaient juste incroyables. Comment tu as vécu ce moment ?

  • Speaker #0

    Comment j'ai vécu ? J'étais terrorisée, moi, j'avais trop peur.

  • Speaker #1

    Mais c'est impressionnant.

  • Speaker #0

    C'est hyper impressionnant. Ce que vous ne voyez pas, c'est que... Donc moi, quand je suis passée, je crois que c'était 9h, qu'on arrive à 7h30 le matin. Parce qu'en fait, avant, t'as plein d'autres trucs à faire. Tu dois te préparer, tu dois répéter, etc. Et d'un coup, moi, j'avais amené mon chéri, mon fils et mon dev. Je suis allée avec mes trois garçons. Et je me disais, il y a un moment où je vais avoir un temps, je vais pouvoir me poser avec eux. Mais non, pas du tout. À un moment, ils viennent me voir, ils me disent, oui Eva. Et je me suis dit, ils vont me dire, tu peux aller t'asseoir. C'est bon, tu vas passer. Tu peux aller dans la pièce où tu attends. Et en fait, il y a une pièce, une petite pièce. Vous nous voyez dans cette pièce. Et en fait, un peu, on te... Allez, hop, c'est parti.

  • Speaker #1

    Et ça dure combien de temps ?

  • Speaker #0

    Je leur ai demandé, j'aurais dit, mais je vais attendre combien de temps ? Oh bah, je sais pas, dix minutes, un quart d'heure. C'est hyper long.

  • Speaker #1

    C'est clair.

  • Speaker #0

    Et j'étais là, ok. Et en fait, je me suis dit, bon, je vais attendre dix minutes, un quart d'heure. Je sais que mon pitch, il dure une minute, donc je vais le répéter tout le temps pendant l'attente. Et en fait, au bout de trois minutes, t'as une lumière au-dessus de la porte. Et quand la lumière s'allume, tu dois rentrer. Et moi, j'ai pas attendu un quart d'heure, je crois que j'ai dû réciter mon pitch deux, trois fois. Et après, je suis rentrée.

  • Speaker #1

    Bon, presque, tant mieux.

  • Speaker #0

    Ouais, mais quand la lumière, elle s'allume, t'es là, bon.

  • Speaker #1

    Ouais, la montée d'adrénaline.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Mais ça a trop géré. Enfin, ton pitch, pour le coup, il était parfait. T'étais posée, bah, comme on t'entend là. Pour le coup, en tout cas, le stress, je trouve, ne s'est pas vu.

  • Speaker #0

    Tant mieux.

  • Speaker #1

    Et oui, alors je crois, nous, on voit à la télé 10 minutes, un quart d'heure. Mais je crois que ça dure beaucoup plus longtemps que ça. Ouais,

  • Speaker #0

    on reste presque une heure.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Il y a presque une aire d'échange. Mais plus tu parles avec eux, plus tu es à l'aise déjà de voir que c'est des vraies personnes. Ils ne sont pas derrière ton écran. Donc c'est bien. Je ne sais pas, ça a fait un moment un peu hors du temps. Moi, j'avais très, très peur des questions qu'ils allaient me poser. Finalement, toutes les questions que j'ai eues étaient vraiment cool. C'était...

  • Speaker #1

    La pression ?

  • Speaker #0

    Non, il n'y a pas eu de pression. Trop bien. C'était bien. Anthony Pourbon ne m'a pas trop embêtée sur les chiffres, ce que j'avais très peur aussi. Et en fait, ils m'ont surtout dit des trucs où je me suis dit, mais t'es légitime d'être là, en fait.

  • Speaker #1

    C'est pas confiant, tu dois faire du bien.

  • Speaker #0

    Ouais. Et je lui ai dit, eux...

  • Speaker #1

    Ça faisait déjà deux ans, plus de deux ans que t'étais sur le projet, ça doit faire du bien d'entendre ça, quoi.

  • Speaker #0

    Ça faisait vraiment, vraiment du bien. Sur le coup, j'ai... Bah du coup, j'ai tout... pris et puis il y a une petite salle où tes proches ils peuvent regarder en même temps et du coup quand je suis sortie ça fait du bien mais après quand tu sors tu dois redire quelque chose devant la caméra et du coup tout de suite tu décompresses pas directement

  • Speaker #1

    Elle va le capter dans le moment, dans la notion, dans le...

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Donc c'était le moment où j'ai compris. En fait, le lendemain, j'avais mon tournage. Et le lendemain, il y avait le concours qui s'appelle Be a Boss pour les femmes entrepreneurs. Et du coup, j'étais en finale le lendemain. Donc en fait, j'ai pas eu trop de... J'ai pas eu de pause. que j'avais déjà raté l'année dernière je me suis dit cette année je le gagne en plus ça c'est bon c'est ton année et du coup je me suis pas posée parce que je savais qu'après il fallait que j'apprenne mon autre pitch parce que c'était un autre pitch pour le lendemain matin et j'ai gagné le concours alors que moi j'avais l'impression d'être à la ramasse parce que j'étais hyper fatiguée et tout mais quand tu parles avec le coeur ouais Et en fait, c'est le surlendemain. Donc après, où j'étais dans le train, j'avais mon trophée de bio-boss. Non, j'étais dans le métro pour aller à la gare. Et en fait, je ne fais que pleurer et tout le train. Pendant les deux heures, mais c'était du... Je pense que c'était la relâche où là, je me suis dit... C'était la première fois où je me suis rendue compte que je le sais au fond de moi, mais j'ai du mal à me rendre compte de ce que je fais. de l'impact en fait que ça a. Même si j'ai beaucoup de personnes qui me le disent, je me suis dit, ce que tu fais, ça compte. Et il y a des gens qui le reconnaissent et tout. Et là,

  • Speaker #1

    j'étais...

  • Speaker #0

    C'était trop bien.

  • Speaker #1

    Et pour finir, clôturer, on va dire, sur le sujet qui veut être mon associé, sur cinq investisseurs, tu en as quatre qui viennent. Tu as Marc Simoncini qui démarre, du coup, qui te fait une proposition. Kelly, du coup, qui a la direction maintenant des premières qui peut... pas vraiment, mais qui te propose quand même d'intervenir avec quelques petites manibles, on va dire. Anthony Bourbon aussi et Jean-Michel. Oui. Toutes ces personnes, pour le coup, est-ce que tu t'attendais à ça ? À dire, il y a quatre investisseurs sur cinq qui vont embarquer avec moi à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Je ne m'attendais même pas du tout à ça. En fait, Jean Caram, quand il le dit, ils l'ont montré à peu près dans l'ordre où ça s'est passé dans la vraie vie. Et du coup, moi, j'étais là. Ok. En fait, on n'a pas vu aussi, mais à un moment, on peut passer un petit coup de fil. Donc, j'ai appelé un de mes mentors qui m'aide depuis le tout début, beaucoup sur le financier. Et je l'appelle, je lui dis ça, il me dit « Mais c'est trop bien ! Pourquoi t'hésites ? » Tu dis « Oui ! » et tout. C'était trop cool. Ouais, c'était ouf. Je ne m'attendais pas du tout à ça.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. Et qu'est-ce qui s'est passé après ?

  • Speaker #0

    Après... On est dans la passe-papier, donc c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Là, il y a pas mal de vérifications.

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses à faire. Tu dois envoyer tes comptes, tous tes dossiers, etc. Ça, ça prend du temps.

  • Speaker #1

    Il faut être normal, comme lever tout. Il faut vérifier la justesse des informations que tu donnes.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais surtout qu'au début, moi, je n'étais même pas partie pour la lever. Je me disais, même s'ils me disent non, ce n'est pas grave parce que je voulais aller pour la visibilité et pour porter le message. C'est vrai que je ne m'attendais même pas à peut-être devoir faire toute la procédure de la levée qui me faisait peur. Et ouais, c'est intense. Et il faut s'accrocher. J'ai pris une avocate qui m'accompagne, etc. Mais ouais, je pense que même sur ça, c'est un truc où j'aurais peut-être dû plus me préparer aussi avant. Parce que... Tu te rends plus prochaine ? Ouais, si je fais un second tour. Je ne fais plus pour l'instant.

  • Speaker #1

    Mais là, c'est encore tout frais.

  • Speaker #0

    Ouais. Mais c'est vraiment intense.

  • Speaker #1

    Trois ans, ce sera différent.

  • Speaker #0

    C'est ça. Je voyais tous les entrepreneurs qui disaient « Ah, on est enlevé, c'est dur et tout » . Moi, je n'ai pas eu à faire tout le roadshow. Juste l'émission une fois et je vois à quel point c'est compliqué. Donc, j'imagine toutes celles et ceux qui font vraiment le roadshow, pitié, pitié, pitié, pitié, pitié. Oui, c'est intense.

  • Speaker #1

    Et toute cette partie-là, elle doit être clôturée pour la diffusion, j'imagine, non ?

  • Speaker #0

    Non, pas forcément. C'est selon comment on avance. Après, la difficulté, c'est que... Donc, c'est très bien d'avoir quatre investisseurs. Mais du coup, c'est quatre personnes avec des agendas de ministres. Donc, c'est ça qui nous fait que ça prend un petit peu plus de temps.

  • Speaker #1

    Là, c'est clôturé le deal ou pas encore ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore. On n'a pas fini. En fait, comme Marc Simoncini est un peu dans une période compliquée, du coup, ça prend plus de temps. Mais ça se fera. Moi, pour l'instant... justement, c'est notre année. Donc, on a du chiffre d'affaires en deux mois. Là, on a fait plus de chiffre d'affaires que toute l'année dernière. Donc, pour l'instant, c'est pas grave. Ça va à son rythme et j'essaie de pas trop me mettre la pression avec aussi parce qu'il y a tout le reste à gérer.

  • Speaker #1

    Est-ce que néanmoins, au-delà de ça, ils sont quand même déjà présents ?

  • Speaker #0

    C'est surtout Jean Caram qui en fait comme j'habite à Chambéry lui il vient de Grenoble à la base quand il est arrivé du Liban il est allé faire ses études à Grenoble et Grenoble c'est à 30 minutes de chez moi donc du coup je peux le voir assez facilement puisqu'il a des bureaux à Grenoble on a tourné ensemble une vidéo Youtube et puis c'est lui plus mon interlocuteur en premier parce qu'on est plus proche et du coup ça c'est pratique et c'est bien et Je pense que lui, j'ai su qu'il avait compris. Ça s'est vu. Oui, ça se voyait vraiment.

  • Speaker #1

    Je pense que tous ont compris à leur façon. Tu sens aussi que les histoires des uns et des autres, il y a eu plus une connexion avec certains. Ça s'est clairement ressenti. En tout cas, la diffusion. Tu disais aussi tout à l'heure, la diffusion sur MS6 a lieu. Du coup, vous avez gagné 1 000... Enfin, vous avez gagné. En tout cas, vous avez... Vous recrutez, on va dire, mille nouvelles personnes sur votre plateforme. Ça, c'était du coup en l'espace de même pas un mois. Donc, ça veut dire aussi qu'on ne sait pas encore ce qui va être de la suite. Tu disais tout à l'heure que ça vous a déclenché, notamment des rendez-vous avec des entreprises, etc. Là, c'est quoi la suite ?

  • Speaker #0

    La suite, c'est qu'on sort une version gratuite. On a eu aussi beaucoup de retours, pourquoi c'est payant, etc. C'est un truc qu'on a depuis le début. qui est très compliqué à expliquer.

  • Speaker #1

    L'impact, on pense que tu peux faire tout gratuit, sauf qu'en fait, pour faire tourner une entreprise, ça reste une entreprise. C'est ça.

  • Speaker #0

    Et pour faire tout gratuit, c'est pas possible, en fait. On voit que les associations, c'est très compliqué, on ne peut pas vivre des subventions. Donc, là, on sort une version gratuite, donc on a fait un crowdfunding pour financer la version gratuite. Si les personnes qui veulent écouter veulent mettre même un euro, on envoie des fleurs à toutes les personnes qui contribuent. Donc, il y a... Ce serait cool.

  • Speaker #1

    T'es en campagne là ?

  • Speaker #0

    Oui, jusqu'au 27 mars. Ok,

  • Speaker #1

    donc ce serait encore le bon moment. Tu m'enverras le lien et tu m'en mettra dans la pièce du podcast et sur YouTube.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et du coup, la version gratuite, elle va permettre à toutes les personnes qui pensent aux freins financiers de pouvoir utiliser l'appli. Donc on pourra envoyer un petit peu moins de messages. Ce ne sera pas des messages illimités. Mais je me dis, ça peut toujours dépanner pour des personnes. Par exemple, moi, mon ex, c'est une fois par mois. Et puis, voilà, je n'ai pas besoin de beaucoup de messages. Donc, on sort ça normalement début avril, si tout va bien. Mais ils sont prêts, normalement. Et le but, c'est de continuer tout ce qu'on a construit avec les CAF, avec les associations, avec les collectivités. Donc ça, maintenant, on sait comment on fait. Voilà, on continue. Et comme je te disais tout à l'heure, d'aller vers les entreprises. de leur expliquer en quoi c'est important, autant pour leurs salariés que pour elles, de protéger les personnes victimes de violences. Et puis, on a eu aussi plein de leads Suisses, Belgiques, Luxembourg, que j'ai depuis le début, mais on en a eu encore plus. Donc, on s'est dit,

  • Speaker #1

    on va y aller.

  • Speaker #0

    Et on a plein de choses à faire et rajouter de nouvelles fonctionnalités. Vous n'allez pas vous ennuyer ? Non. Non. Mon dev, des fois, il est un peu... peur, mais il est aussi motivé que moi, donc on y arrive en suivant juste des étapes.

  • Speaker #1

    Il y a une équipe qui va se construire, après il ne sera plus tout seul et ça va être une chouette aventure collective qui continue à se construire. Est-ce que tu dirais qu'il y a un avant, un après qui veut être mon associé ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas comment expliquer. J'ai une copine qui m'a dit « Tu sais, maintenant, t'es Eva qui est passée dans qui veut être mon associé. » Et du coup, ouais, en termes de crédibilité, c'est ça que je sens. Et moi, je le sens aussi chez moi. Et j'ai vraiment l'impression que c'est un peu ce que je disais quand on discutait tout à l'heure. Il y a eu deux ans où j'ai beaucoup parlé de mon histoire. Il y a eu beaucoup de storytelling et je continuerai parce que je sais que c'est important. Mais maintenant, mon histoire, c'est aussi l'histoire de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Et de l'entrepreneur.

  • Speaker #0

    Et de l'entrepreneur. Et voilà, maintenant, vous allez peut-être voir une nouvelle Eva, qui sera toujours la même Eva, mais une autre facette. Parce qu'on change, en fait, l'entreprise, elle a deux ans, bientôt trois. Donc, voilà, on entre dans d'autres phases. Et ouais, ça m'a mis dans ce boost-là aussi, de changer cette posture encore une fois. Mais voilà, je suis plus chef d'entreprise. Des fois, je dis à mes employés, ça va, j'ai l'impression d'être beaucoup chef, là. Mais... Mais ouais, en fait, t'es chef d'entreprise.

  • Speaker #1

    Je trouve ça trop chouette de leur dire ça. C'est que tu vois aussi toute l'humilité et que voilà, t'as envie de rester accessible, je pense, vis-à-vis d'eux. Bon, puis même, on le voit, tu restes accessible. Effectivement, ton histoire, je pense qu'elle est capitale parce que... Sans tout ça, t'en serais pas là, en fait. Malgré tout, je comprends aussi le besoin de s'affranchir de ça et de se dire, voilà, j'ai fait de mon histoire une force, mais maintenant, je ne suis pas que ça.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Je suis une entrepreneur et bravo pour ce parcours incroyable.

  • Speaker #0

    C'est tout ce que je veux dire à toutes les personnes victimes de violences, justement, c'est qu'elles ne sont pas que ça. Il y a plein d'autres choses à côté, que tout le monde... Quand tu dis, je suis victime de violences...

  • Speaker #1

    Tu peux pas coller une étiquette ou quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    il faut aussi voir toutes les autres choses incroyables qu'elles font, on a fait une vidéo là pour le 8 mars où justement les personnes elles commencent pas par dire qu'elles ont été victimes de violences, elles commencent par dire des trucs incroyables sur elles et pourtant elles ont vécu ça mais ça enlève pas toute leur force en fait ça a été un moment et tout autour il y a plein d'autres choses c'est trop ça que j'ai envie de faire passer c'est trop bien en tout cas le message passe,

  • Speaker #1

    merci Eva pour tout toutes ces émotions, pour tout ce que tu nous as partagé sur ton histoire, sur les coulisses de ce que tu as vécu là ces derniers mois. Si on veut télécharger l'application ou si on est une entreprise qu'on veut faire appel à toi, comment on fait ? Qu'est-ce que tu peux nous donner là, les petites promos avec toutes les petites infos qui vont bien ?

  • Speaker #0

    Du coup, sur le site internet, c'est tierre.fr, tierre, c'est écrit T-I-3-R-S, il n'y a pas de E.

  • Speaker #1

    Je mettrais vraiment toutes les infos dans les notes.

  • Speaker #0

    Sur le site internet, il y a une page avec les liens vers iPhone, Android. Tout le monde peut télécharger ou depuis les stores directement. Et puis pour les professionnels, on a aussi un espace où on explique tout ce qu'on peut faire, qu'ils peuvent nous contacter. Réseaux sociaux, mon LinkedIn à moi pour parler directement. Il y a le LinkedIn de Thiers qu'on peut suivre pour avoir les infos plus entreprises. Instagram. Et voilà, on est aussi sur Facebook et sur X en attendant qu'on parte, mais c'est prévu là. Mais on est moins actifs sur Facebook, mais on est quand même présents.

  • Speaker #1

    Trop chouette, merci beaucoup. Merci à toi. Belle prise de parole. À bientôt, puis surtout vraiment tout de bon pour toi et pour Thierre, évidemment.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est trop vite.

  • Speaker #2

    Si tu as aimé cet épisode, n'hésite pas à le partager autour de toi ou sur les réseaux sociaux. Et pour ne pas louper les prochains épisodes du podcast, tu peux t'abonner dès maintenant sur ta plateforme d'écoute préférée.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #2

    si tu m'écoutes sur Spotify ou Apple Podcast, tu peux me laisser un avis 5 étoiles, ça m'aidera énormément pour remonter dans les résultats de recherche et faire connaître le podcast au plus grand nombre. En attendant, je te souhaite une très belle journée et je te retrouve dans 15 jours pour un nouvel épisode inspirant.

Description

Son passage dans l’émission “Qui veut être mon associé ?” a ému la France entière.


Victime de violences conjugales et maman d'un petit garçon de 9 ans, elle a vécu les limites d'un système qui ne protège pas les victimes de la violence physique et verbale que l'on peut continuer à subir après une séparation, surtout lorsqu'on nous impose de devoir communiquer et partager la garde de son enfant.


De cette épreuve, Eva Ngallé a choisi dans faire une force.

De rebondir et d'impacter positivement la vie d'autres victimes qui subissent la même situation.


Elle a créé une réelle innovation sociale en fondant l'application Ti3rs, une plateforme révolutionnaire conçue pour aider les victimes de violences conjugales à communiquer en toute sécurité, tout en préservant leur bien-être.


Un magnifique témoignage de sa résilience.

Son parcours est une véritable leçon de persévérance et de détermination.


Dans cet épisode de podcast, Eva revient sur son parcours de vie et d'entrepreneure, sur son engagement auprès des victimes de violences conjugales, et évidemment sur son passage émouvant dans “Qui veut être mon associé ?”.


Elle nous livre les coulisses de cette aventure hors norme qui a marqué son parcours de cheffe d'entreprise : sa préparation, le stress post-tournage, son deal avec 4 investisseurs, les coulisses du tournage, l'après QVEMA...



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Instagram : https://www.instagram.com/ti3rs_app/

LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/eva-ngalle/

Télécharger l'application : https://ti3rs.fr/application/

Site web : https://ti3rs.fr


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// POUR ALLER PLUS LOIN


L'Académie 100K : L'accélérateur dédié aux femmes entrepreneures

La Check-List 0-100K : Le plan d’action complet pour les entrepreneuses qui veulent accélérer le développement de leur entreprise (offert)


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello, bienvenue dans Imprévu, le podcast qui te fait découvrir les dessous de l'entrepreneuriat. On raconte ici des parcours d'entrepreneurs, le mien, celui des autres, ces chemins qui peuvent parfois te sembler tout tracés mais qui en réalité sont semés d'embûches. Parce que l'imprévu fait partie de notre quotidien, il est temps de valoriser notre capacité à transformer les obstacles en opportunités. Je m'appelle Alexandre Roux, je suis entrepreneur depuis plus de 10 ans et fondatrice de l'Académie 100K. L'accélérateur dédié aux femmes entrepreneurs. On se retrouve un lundi sur deux pour entrer dans l'intimité de ceux qui inspirent, qui marquent l'histoire à leur façon et qui face à l'imprévu n'abandonnent jamais. On se retrouve pour un nouvel épisode de podcast et aujourd'hui j'accueille Eva Engalé dans le podcast Imprévu. Je suis ravie de l'accueillir, vous l'avez probablement vu dans Qui veut être mon associé il y a quelques jours seulement. Elle a ému, je crois, la France entière avec son beau projet. Elle est fondatrice de l'application Tiers qui, je pense qu'Eva t'en parlera mieux que moi, qui permet aux femmes et aux personnes, même de façon globale victimes de violences conjugales, d'avoir une application pour communiquer, qui remplace WhatsApp, les SMS et autres, et qui filtre notamment les messages pas très sympas. L'objectif de l'application est vraiment de créer un tiers de confiance. Je pense que le nom vient de là. Salut Eva !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Ravi de t'accueillir sur le podcast, merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi, c'est trop bien. C'est mon premier podcast vidéo comme ça.

  • Speaker #0

    Ça doit pas être trop impressionnant après de passer dans qui va être mon associé, je pense que ça va.

  • Speaker #1

    C'est l'avantage. Après tu te dis bon c'est bon j'ai fait ça, je peux faire plein d'autres trucs.

  • Speaker #0

    Eva, on t'a vu il n'y a pas très longtemps dans qui va être mon associé, c'était le combien la diffusion ?

  • Speaker #1

    C'était le... 12 février, presque un mois.

  • Speaker #0

    Presque un mois déjà. On aura l'occasion de revenir sur toute cette incroyable aventure que tu as vécue. Mais avant ça, est-ce que tu peux te présenter ? Présenter ton entreprise aussi, peut-être mieux que ce que j'ai fait juste avant.

  • Speaker #1

    Du coup, je m'appelle Evan Gallet, j'ai 34 ans. Je suis maman d'un petit garçon qui a 9 ans. J'habitais à Lyon avant, mais maintenant je suis revenue à mes premiers amours, là où j'ai grandi, en Savoie. J'habite à Chambéry, on a le lac, les montagnes, on est trop bien.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai créé l'application qui s'appelle Tiers, qui est un tiers de confiance digitale, comme tu disais, pour faciliter toutes les communications entre les parents séparés quand il y a eu des violences conjugales. Donc ça sert à communiquer autour des enfants, mais sans insultes, sans menaces et sans harcèlement. Et ça sert aussi à les déposer plainte plus facilement si on en a besoin.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, je connais du coup ton histoire, en tout cas un bout de ton histoire pour l'avoir entendu. Donc, il veut être mon associé, mais on a peut-être des auditeurs qui ne la connaissent pas. Alors, on ne va pas faire un épisode de podcast complet sur ce sujet-là. On en a déjà parlé en off. C'est bien de partager son histoire, mais l'objectif est aussi de parler de toi en tant qu'entrepreneur. Mais est-ce que justement, tu peux nous dire comment tu en es venue à créer l'application Thierre ?

  • Speaker #1

    Ben oui. Du coup, le papa de mon fils était violent et je suis restée avec lui pendant huit ans. Quand je l'ai rencontré, j'étais très jeune, j'avais 19 ans, donc je n'avais pas beaucoup d'autres expériences, je ne savais pas ce que c'était une bonne relation, pas une bonne relation, etc. Et en fait, la violence s'est installée petit à petit, je ne m'en suis pas rendue compte, personne ne s'en est rendu compte d'ailleurs. Et c'est devenu, il y avait beaucoup de violence psychologique, en fait il me rabaissait beaucoup, il n'était jamais content de rien en fait, il me demandait de faire plein de trucs mais ça n'allait jamais. Et ça, ça a augmenté avec la grossesse. Donc quand j'étais enceinte, sachant qu'avant, il m'avait dit « Oui, tu sais, quand on aura un bébé, ça je le ferai, et ça je le ferai, et je changerai, et moi j'y ai cru. » Mais en fait, je pense qu'avant de croire ça, il faut des vraies preuves avant de faire un enfant.

  • Speaker #0

    On ne peut pas te reprocher d'y avoir cru non plus.

  • Speaker #1

    Non, non. Mais je le dis pour d'autres personnes, où des fois, c'est un petit peu des signes, où la personne dit qu'elle va changer, elle va changer, puis finalement, en fait, c'est pareil, voire pire. Donc j'aurais peut-être dû être plus exigeante, avoir des demandes plus concrètes. Je ne sais pas encore comment j'aurais pu faire. Mais en tout cas, quand on a eu notre fils, je me suis rendue compte que ça n'allait pas du tout. Déjà, en fait, je faisais tout, comme beaucoup de mamans. mais je faisais vraiment tout, je travaillais, lui ne travaillait pas. J'emmenais le petit à la crèche même s'il lui était à la maison, je payais la crèche, je payais tout d'ailleurs. Et là j'ai commencé à me rendre compte qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, donc ça c'était des violences économiques. Et puis tout ce qui était rabaissement, culpabilisation, ça s'est intensifié, petit à petit il y a eu des insultes, beaucoup de violences verbales du coup. Et pour mon cas, de la violence physique une fois, ce qui a été mon déclic avant que je parte. Et du coup, j'ai mis une année à peu près à tout organiser pour partir sans qu'ils sachent.

  • Speaker #0

    Une année,

  • Speaker #1

    c'est énorme. Et pendant une année, j'ai beaucoup maigri, mais en fait, je mettais des sous de côté. Pour pouvoir me prendre un appart, nous relonger. Parce que j'avais trop peur que si je lui disais c'est fini, qu'il me foutait à la rue et que j'ai rien en fait.

  • Speaker #0

    Quel âge avait ton fils à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Il avait 3 ans. Ok. Donc il était tout petit. Et du coup, tout organiser, faire mes papiers, me renseigner, aller voir des assistantes sociales. Je ne suis pas allée voir des avocates tout de suite, parce que je n'avais pas compris que c'était des violences. Et après quand je suis partie, je me suis dit, c'est bon. Tout va s'arrêter, on va réussir à s'entendre, etc. Mais pas du tout, ça a continué en fait. Et c'est comme ça dans 76% des cas où la violence continue même après la séparation. Donc, ce n'était pas la même violence, c'était une autre forme de violence où vraiment notre fils était le cœur du sujet tout le temps.

  • Speaker #0

    Oui, et là, dans ce cas-là, en plus, tu peux... Pas rompre en tout cas la relation totale parce que vous avez votre fils et que là, pour le coup, c'est...

  • Speaker #1

    Bah oui, au début, je me disais, je vais le bloquer. Mais après, je me disais, je ne peux pas le bloquer parce qu'on doit communiquer. En fait, on est obligé.

  • Speaker #0

    Je crois que tu avais dit que vous étiez en garde alternée, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. En fait...

  • Speaker #0

    Comment on vit le fait d'avoir cette garde alternée alors que justement, tu as fui, toi, ce foyer ? Tu n'as pas eu le choix ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est... C'est un peu compliqué. Ce qui s'est passé, c'est qu'au début, il a fait... Moi, je n'avais pas le droit de prendre mon fils. C'était lui qui le gardait, parce que de toute façon, j'étais partie, donc je n'avais même pas le droit, selon lui, d'avoir mon fils avec moi. J'avais le droit de le voir si j'allais faire la cuisine et le ménage chez monsieur. Voilà, ça, c'était ses conditions. Jusqu'au jour où je me suis... dit « c'est pas normal, donc j'ai récupéré mon fils à l'école, je l'ai pris chez moi, etc. » Et là, énormément d'insultes et de menaces qui avaient eu une première plainte. Et ensuite, ce qu'il y a eu, c'est qu'il le laissait venir chez moi, où moi je pouvais aller le chercher, que quand lui, il avait un peu des choses de prévues, quand ça ne l'arrangeait pas d'avoir le petit dans les pattes. Et c'est comme ça que j'ai réussi à le prendre petit à petit. Et du coup, ce n'était pas une garde alternée, mais à peu près jusqu'au jour où il y a eu vraiment une grosse agression, la pire agression physique qu'il y a eu. Moi, j'ai cru que j'allais mourir et mon fils était témoin. Et c'était vraiment grave. Donc là, la police est venue. Et ce jour-là, on m'a demandé de choisir quel mode de garde je voulais. Et en fait, moi, j'étais trop perturbée. Je n'étais pas bien du tout. Et en fait, il y avait beaucoup de choses où je pensais que si lui, il n'avait pas un peu de la garde, il serait encore plus énervé. En fait, je n'étais pas en posture de choisir à ce moment-là. Ça devait être normalement, il est violent. En fait, on te donne la garde et tu prends le petit. Le temps que lui se soigne, ça aurait dû être ça normalement. Mais du coup, ils nous ont dit garde alternée. Et moi, ça faisait six mois que je galérais à avoir un cadre. Et du coup, quand on m'a donné un tout petit bout de cadre, j'ai dit oui. J'aurais pas dû, mais ça s'est fait comme ça et c'est pas grave. Il y a d'autres choses qui se sont passées.

  • Speaker #0

    Dans ces situations-là, c'est pas évident.

  • Speaker #1

    Et du coup, la guerre d'alterner, quand on vit ça, c'est extrêmement difficile. Déjà, quand je récupérais mon fils après une semaine chez son père, c'était un autre enfant, en fait, parce qu'il se mettait en posture de toujours complaire à son papa, en fait. Donc, il revenait chez moi, il était complètement dévasté, recouvert d'eczéma. Voilà, moi, je mettais un temps à le requinquer, puis après, on passait un jour cool, et puis après, un temps à le rassurer parce qu'il devait repartir. Donc, ça, c'est difficile.

  • Speaker #0

    À vivre en tant que maman, en tant que femme, mais en tant qu'amant aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, et je me préparais aussi psychologiquement à ne pas lui parler pendant une semaine. Parce que, moi, quand j'appelais, il ne répondait jamais. Donc... Je me disais, ben voilà, en gros, là, je profite au maximum de mon fils, mais je sais. Au début, j'appelais beaucoup pour avoir des nouvelles, mais en fait, comme il ne me répondait pas, ben après, je n'appelais plus du tout. Et je savais que pendant une semaine, il fallait que je tienne le choc de ne pas avoir de nouvelles et puis que je les reverrais le vendredi d'après. Donc, voilà ce que ça crée, en fait. la situation de justice, le traitement judiciaire des violences et cette communication qu'on est obligé d'avoir, qui n'est pas du tout encadrée, qui n'est pas du tout protégée où rien n'est pensé, en fait, pour cette communication. Et du coup, c'est très difficile. Et en fait, malgré ça, mon ex était toujours violent, en fait. Il continuait, même si finalement, il avait déjà été arrêté une fois. Le procès était dans super longtemps, donc en attendant, il faisait toujours un peu ce qu'il voulait.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas de mesure d'éloignement ?

  • Speaker #1

    Pas de mesure d'éloignement. Donc en fait, c'est ces moments-là où il en a profité pour continuer, en pensant qu'il ne se passerait rien. Et de là, l'interdiction d'entrer en contact, parce qu'un jour il a envoyé trop d'insultes et trop de menaces. Donc interdiction d'entrer en contact. Et c'est de là qu'est venue l'appli, parce que t'es en garde alternée. Mais t'as pas le droit de te parler, l'interdiction d'entrer en contact, ça va dans les deux sens.

  • Speaker #0

    C'est même juste complètement fou d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Mais en fait, c'est le truc qu'ils ont trouvé sur le moment, et moi franchement, ça m'a fait un bien fou, de savoir qu'il n'avait plus le droit de m'appeler, de m'envoyer un message, de me faire de mail. J'étais hyper bien, mais par contre, il fallait trouver une alternative pour quand même donner des nouvelles.

  • Speaker #0

    Et ça, on t'a rien proposé, on t'a pas accompagné.

  • Speaker #1

    C'est la contrôleuse judiciaire qui m'a appelée en m'expliquant ce qu'était l'interdiction d'entrer en contact. Et elle m'a dit, ben voilà, monsieur, il va trouver un tiers de confiance pour communiquer avec vous et vous donner des nouvelles, et que vous, vous puissiez donner des nouvelles. Il va vous proposer quelqu'un. Ok. On a attendu deux ans, donc pendant deux ans, en fait, il n'a jamais proposé quelqu'un. Deux, je pense, de un pour m'embêter, et de deux pour... Ben... S'il devait trouver quelqu'un pour faire passer les messages, il allait devoir raconter pourquoi. « Ah bah pourquoi toi tu ne l'écris pas directement ? Pourquoi tu dois passer par moi ? » Et je pense que c'était très difficile de se dire « il va falloir que je dise à quelqu'un que je suis violent » . Et du coup, ça, ça n'a jamais été fait. Donc c'est moi qui ai mis en place les choses pour me protéger, ce que font beaucoup de femmes. En fait, la plupart des choses qui nous protègent, c'est tout ce que nous on met en place. Donc j'ai demandé à mon papa. Au début, c'était mon avocate, mais en fait, c'était très compliqué.

  • Speaker #0

    Ce que tu disais aussi, je crois, qui devait être mon associé, justement, c'est que parfois, les avocats peuvent facturer le temps qu'ils passent à faire l'intermédiaire, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Il y en a qui facturent, il y en a qui ne le font pas. En fait, ce n'est pas leur métier de base, ça prend extrêmement longtemps de le faire. Et le truc, c'est qu'en fait, leur boîte mail, elle déborde. Donc, nous, on va leur demander un truc qui est très urgent pour nous. mais en fait si il y en a 50 autres qui sont tout aussi urgent derrière finalement ça sera pas envoyé à l'instant T et puis les avocats travaillent pas les week-ends, les avocats prennent aussi des vacances et en fait les week-ends et les vacances c'est les moments où il y a le plus d'échanges parce qu'on doit faire passer les enfants et c'est le moment où il y a le plus de tensions donc c'est hyper compliqué, moi ça marchait pas du tout Et du coup, je me suis dit, il me faut quelqu'un de proche de moi qui puisse le faire. Et ça a été mon papa, parce que c'était lui qui était le plus investi depuis le début. Mais en fait, pour lui, c'était hyper dur aussi de le faire.

  • Speaker #0

    Il a subi les peaux cassées, c'est un peu ce que tu disais aussi. Alors, tu as mentionné quelques insultes que tu avais pu recevoir. Alors, on ne va pas en faire la liste là, mais c'est des insultes du type, t'es qu'une grosse merde et je crois que... Je crois qu'il utilisait aussi votre fils en disant que c'était ta faute, que tu as essayé de retourner votre fils contre lui, tout ça. Et du coup, après, ton père a subi les mêmes, alors pas exactement les mêmes insultes, mais en tout cas le même type d'insultes.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était moins d'insultes, mais plus, comme c'était lui le tiers de confiance de beaucoup l'appeler, de lui hurler dessus quand il l'appelle. Et puis après, mon papa venait toujours avec moi au moment des échanges. Mon père a aussi subi des violences verbales, en direct et physiques. Il a aussi été frappé. Finalement, ce n'est pas possible de mettre quelqu'un dans la boucle. En plus, c'est hyper dur, non seulement pour la personne qu'on va rajouter, mais en plus pour nous de se dire, à cause... Je sais que ce n'est pas à cause de moi, c'est à cause de mon ex. Mais du coup, si moi, je n'avais pas été dans cette situation, cette personne ne le serait pas non plus. C'est compliqué. C'est pour ça que... Le but de l'appli, c'est ce qu'on reproche souvent au numérique, de déshumaniser un peu les choses, mais là, on en a besoin. Là,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    Donc, c'est ça. Je ne mets personne dans la boucle. Par contre, l'appli va faire pour moi. Et ce sera 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Dès que j'ai besoin de passer un message ou d'en recevoir un, j'ai l'appli et elle, ça ne va pas l'affecter de recevoir des insultes.

  • Speaker #0

    Est-ce que l'idée a germé petit à petit, puisqu'on comprend clairement le fond de ce beau projet auquel tu as donné naissance ? Est-ce qu'il y a un moment où tu as le déclic, où tu dis mais c'est ça qu'il faut ? Ou est-ce que c'est venu petit à petit ? Est-ce que tu te souviens de ces prémices-là de la création de tiers ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'en souviens super bien. Parce que c'est venu, mais... D'un coup, après, je pense que vraiment, c'était une accumulation. Comme quand on craque, voilà, on tient bon, on tient bon, on tient bon, on craque. Mais là, c'était... Je me souviens, j'avais un lit en hauteur parce que dans mon appart où j'avais été avec mon fils, il n'y avait pas de deuxième chambre. Donc moi, j'avais un lit en hauteur. Et je suis descendue de Julie et j'ai eu l'idée, j'avais le nom, j'avais tout. Et j'ai envoyé un message à mes copines. Je leur ai dit, mais les filles, vous pensez quoi si je crée une appli ? Elle s'appelle Thierre et ce sera un tiers de confiance. Et du coup, ça bloque les insultes. Enfin, je leur ai dit, c'est pratiquement...

  • Speaker #0

    Le pitch que t'as pu faire.

  • Speaker #1

    Pratiquement ce qui existe aujourd'hui. On a changé plein de choses. Mais ouais, c'était en une fois et ce jour-là. Et depuis, j'étais persuadée que ça allait marcher. J'en étais sûre, sûre, sûre.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, c'est quoi ta situation ? T'es salariée ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis plus salariée parce que j'ai quitté mon boulot. Donc moi, je me suis formée, je faisais de la communication. Et quand mon fils est né, j'ai pris un boulot alimentaire parce que bosser dans la com et dans l'événementiel, le soir, il faut que tu dois faire des heures, tu ne peux pas aller chercher ton fils à la crèche, etc. Et du coup, je travaillais dans une mutuelle et j'étais en accueil clientèle. Donc, on était mutuelle, je répondais aux questions des gens, etc. Et en fait, quand je me suis séparée, je savais qu'ils savaient où je travaillais et j'avais trop peur qu'ils viennent tout le temps. qu'un jour il débarque en fait et qu'il pète un plomb.

  • Speaker #0

    Jusque ça continue quoi.

  • Speaker #1

    Voilà. Et du coup en fait à chaque fois que j'allais au boulot, au début je ne savais pas où j'habitais. Donc j'étais tranquille quand j'étais chez moi. Mais quand j'allais au travail, je savais que potentiellement il pouvait venir. Donc j'avais trop peur. Et je m'occupais aussi de l'action sociale et du coup j'avais fait des dossiers d'action sociale pour la mutuelle et la plupart des femmes que je recevais étaient victimes de violences. Et du coup, c'était dans le bureau...

  • Speaker #0

    Ça a dû t'aider par contre à bâtir ce projet aussi, non ?

  • Speaker #1

    Non, je ne sais pas. Je pense que ça m'a plus... Enfin, sur le moment, c'était trop dur pour moi. C'était vraiment au début où je réalisais dans quoi j'étais. Et du coup, en fait, on ne me faisait que pleurer, toutes les deux dans les bureaux, et je refilais le dossier à quelqu'un d'autre parce que je n'arrivais pas à le faire. Et du coup, je suis partie de ce travail. J'ai fait un abandon de poste que je n'arrivais même plus à y mettre un pied. Donc, j'ai vécu sur mes économies pendant un moment. Et après, j'ai eu une période où je ne savais pas trop ce que j'allais faire. Mais je pense que c'était nécessaire d'avoir ce truc. J'étais un peu perdue, je ne savais pas trop. Et du coup, un jour, il y a quelqu'un qui m'a donné un flyer dans la rue pour être bénévole dans une asso. et c'était un site où il y avait plein d'offres pour devenir bénévole et en fait il y avait des assos qui cherchaient des personnes pour faire de la com donc du coup je suis allée faire de la com dans plein de petites assos je me suis dit je refais exactement ce que j'aime parce que c'est ce qui me manquait dans mon boulot et en plus je le fais pour quelque chose qui est vraiment utile qui va aider d'autres personnes et en plus ils étaient contents donc... Toute la dévalorisation que j'avais subie pendant toutes ces années, finalement, là, je ne l'avais pas du tout. Les gens étaient super contents et moi, je me sentais bien. Puis il y avait une... Utile aussi. Utile. Et il y avait une asso où tout de suite, je me suis super bien entendue avec l'équipe. Du coup, au début, j'y allais une fois par semaine, après deux fois par semaine. Après, j'y allais tous les jours comme si je travaillais là-bas. Mais je m'en fichais parce que je m'entendais super bien avec elles. Donc, c'était des nouvelles copines. Maintenant, c'est des copines. Et puis, ça me s'était sur les semaines où je n'avais pas mon fils. Du coup, ça me faisait ma petite bouffée d'air frais.

  • Speaker #0

    C'est la débit de la reconstruction.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et ça m'a fait trop du bien. Et c'est là que je me suis dit, en fait, ce que je veux faire, c'est de la com pour les jolies choses, pour montrer, faire de la communication, pour amplifier l'impact des belles choses qui existent déjà. Et après, je me suis mise à mon compte. J'ai créé ma petite boîte. Et du coup, au moment où j'ai eu l'idée, en même temps, j'étais déjà en auto-entreprise et je bossais. Donc, je faisais de la com sur les réseaux sociaux pour les assos, les ONG et les entreprises de l'ESS pour amplifier l'impact sur les réseaux sociaux. En gros, quand tu scrolles, tu vois que des trucs cools. C'était ça le but.

  • Speaker #0

    Et donc là, il y a l'application. Donc, tu es déjà en micro-entreprise. Comment tu commences à bâtir ce projet ? Parce que pour le coup, fonder une application, je connais le délire. J'ai monté deux startups tech et du coup, je sais exactement les étapes par lesquelles il faut passer. Je sais aussi que ça coûte beaucoup d'argent, que ce n'est pas facile de donner vie à un projet comme celui-là. Comment ça se passe ? Comment nous mettre d'entrepreneuses qu'on a vues dans Qui veut être mon associé ?

  • Speaker #1

    Le premier truc que j'ai fait, pour les violences conjugales, j'ai été accompagnée par le CIDFF, c'est le Centre d'information des droits des femmes et des familles. Elles accompagnent sur les violences conjugales, mais aussi les femmes dans tous les aspects de la vie, y compris l'emploi et la création d'entreprises. Elles peuvent aider une personne à se reconstruire, soit à trouver un emploi, soit à l'aider à créer sa boîte. Donc en fait, j'en parlais juste à la dame qui m'accompagnait sur le côté juridique. Elle me dit, mais tu sais, nous aussi, on peut t'aider à créer vraiment ce projet. Donc, j'ai pris un rendez-vous avec la personne qui était dédiée. C'était mon premier accompagnement pour tiers. Et je vais tout expliquer. On a commencé à faire les premières bases, regarder ma cible, à qui est-ce que je vais m'adresser. Comment est-ce que je... je pourrais faire techniquement, de quelles fonctionnalités je peux avoir besoin. Et après, elle me dit, mais je crois par contre que là, c'est un peu tech. Il va falloir que tu trouves un incubateur tech. Déjà, je ne savais pas, je n'avais jamais entendu parler des incubateurs. C'était la première fois. Donc, elle m'a trouvé une petite liste. Moi aussi, j'ai commencé à chercher. Et du coup, j'ai postulé à deux incubateurs. Donc, j'ai postulé chez Incubator.

  • Speaker #0

    Qui est à Lyon.

  • Speaker #1

    Oui. qui était à Lyon, qui était partout. Ils avaient plusieurs lieux en France, ils n'existent plus maintenant. Mais en gros, ce qui était bien, c'est qu'ils offraient 25 000 euros pour 10 % du capital. Et du coup, ça permettait de te lancer, parce que moi, avec tout ce que je t'ai raconté avant, j'avais 6 000 euros d'économie que j'avais gardé à côté. Et du coup, je n'avais pas grand-chose. Donc, je me suis dit, je m'inscris, on verra bien. Et j'ai postulé chez les premières. Donc, là, partout en France. et puis j'ai été prise dans les deux incubateurs donc c'était trop bien et t'avais le droit de cumuler les deux ou il fallait faire un choix ? oui j'avais le droit,

  • Speaker #0

    j'ai fait les deux en même temps c'était intense après ça doit être hyper riche aussi justement de pouvoir croiser les infos,

  • Speaker #1

    plusieurs feedbacks c'était trop bien, incubateur c'était vraiment tech, comment je crée un produit tech comment j'écris mon cahier des charges, comment je recrute mes développeurs comment je leur parle comment je travaille avec eux au quotidien Donc ça, c'était vraiment quelque chose qui était important. Et ça se complétait parce que les premières, c'était la posture, le leadership, la confiance en soi, être une femme entrepreneur. Et ça, c'était des trucs dont j'avais vraiment beaucoup besoin aussi. Et du coup, ça allait bien ensemble. Dans un, j'avais ce que je n'avais pas dans l'autre et ça se complétait. C'était juste deux fois plus de boulot. Mais j'étais à fond. Et comme j'avais envie et énergie,

  • Speaker #0

    je crois que pour le coup...

  • Speaker #1

    Comme j'étais sûre que ça allait marcher et qu'une semaine sur deux, j'étais vraiment complètement seule, je ne faisais qu'avancer sur mon projet. J'avais aussi mes accompagnements communication à côté, mais c'était le printemps. Au printemps, j'ai toujours plein d'énergie.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, ça revient bientôt.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et du coup, entre ce début, c'est en quelle année ? Ça, c'est en 2022. Ok,

  • Speaker #1

    2022.

  • Speaker #0

    Et entre le moment où du coup... Tu as l'idée et le moment où tu lances l'app, il se passe combien de temps ?

  • Speaker #1

    Il se passe... L'incubation, c'était mars 2022 et l'appli est sortie en décembre 2023. Donc, presque deux ans si tu vas d'un bout à l'autre. Parce que j'ai créé l'entreprise en janvier 2023. J'ai commencé à bosser avec le premier dev à peu près par là aussi, jusqu'à l'été. Et en fait, entre-temps, on a eu une commande, alors que l'appli n'était pas encore terminée. Parce que moi, j'en parlais à tout le monde. J'étais sortie du truc, je ne parle pas de mon idée, j'ai peur qu'on me la vole. Je me suis dit, si quelqu'un veut faire comme moi, il n'y aura pas l'histoire. Donc, je pense que... Il n'y aura pas l'histoire,

  • Speaker #0

    et quand bien même, qu'elle se lance après toi, quand tu vois le temps et l'énergie... Oui,

  • Speaker #1

    j'avais toujours six mois d'avance. C'est ce qu'on m'a dit, six mois d'avance. Et du coup, j'avais appelé une CAF. Parce que je sais que quand on se sépare et qu'on a des enfants, généralement on le déclare à la CAF. Et je me disais, mais je suis sûre.

  • Speaker #0

    Ils sont en première ligne en fait.

  • Speaker #1

    Et ils ont le listing de tous les parents séparés. Ils font aussi ce qu'on appelle l'intermédiation des pensions alimentaires. En fait, que maintenant, dès qu'il y a un jugement... c'est plus le parent qui paye la pension qui verse directement sur le compte de l'autre. En fait, c'est la CAF qui s'en occupe. Comme ça, il n'y a pas de lien. Et s'il y en a un mois qui ne paye pas la pension, la personne qui doit la recevoir, elle reçoit quand même. Parce que la CAF va verser en attendant. C'est génial. Et c'est trop bien. Donc, je me disais, en fait, ma cible, elle est forcément dans les CAF. Donc, je les avais contactées. Elles m'ont dit, mais c'est génial. On est trop partant. Nous, on veut bien financer pour une association. Et ça, c'est en Savoie, chez moi, où j'habite aujourd'hui. Sauf que là, la pluie, elle n'était pas finie, en fait. Et en plus, le développeur avec qui je travaillais, il y avait un truc, je me disais, j'avais l'impression que ça n'allait pas tenir, je ne sais pas pourquoi. Que si d'un coup, on prenait une énorme ampleur, ça ne tiendrait pas. Et du coup, il y avait un autre développeur que j'avais rencontré au tout début, en mars 2022, qui avait un collectif où ils sont pleins de développeurs qui ne travaillent que sur de l'impact. Et lui, je voulais trop travailler avec lui, mais je n'avais pas les sous. Donc, je l'avais en tête, mais finalement, je ne pouvais pas bosser avec lui. En fait, à ce moment-là où j'ai eu la commande, je me suis dit, je vais le rappeler et je vais voir s'ils peuvent faire quelque chose. Et le jour où j'ai pris ma décision, où j'ai dit, c'est bon, je vais bosser avec vous, j'avais fait une demande de prêt bancaire. Et j'ai eu mon prêt, donc ça a permis de tout payer. De tout déclencher. Ouais,

  • Speaker #0

    donc c'était fou. En fait,

  • Speaker #1

    on revient vite tout le temps, mais c'est cool.

  • Speaker #0

    Donc, tes premières commandes arrivent comme ça. En décembre 2023, au final, tu arrives à exécuter aussi cette commande qui t'est demandée. En fait, tout se lance en même temps.

  • Speaker #1

    C'était censé être septembre. On a sorti en décembre. Et oui, la commande, je pense que ça a dû être en janvier 2024 qu'on a vraiment commencé. OK. Et ouais, c'était cool. Après, ça s'est enchaîné. Là, aujourd'hui, on a une quinzaine de cafs. Avec qui on travaille, en général, l'application fonctionne sous forme d'abonnement. Donc soit la personne s'abonne directement, on voulait que ce soit accessible à tout le monde très rapidement. J'avais fait une enquête où je demandais aux personnes le maximum qu'elles étaient prêtes à payer. Le maximum, c'était 25 euros. La moyenne, c'était 12 euros. Moi, je voulais faire moins de 10, donc on a fait 9,90. Aussi pour dire que les personnes victimes de violences conjugales ne sont pas toutes pauvres. Ce que beaucoup s'imaginent, en fait, il y a toutes les classes sociales. Et j'ai parlé avec des dames extrêmement bien insérées dans la société qui m'ont raconté des histoires aussi. Et finalement, ça touche tout le monde. Donc voilà, c'était 9,90. Nous, ça nous permet de continuer à exister. Et puis, on avait l'impression que ce n'était pas très cher. Et après, pour les personnes pour qui c'est vraiment compliqué quand même. En fait, c'est comme ça qu'on travaille avec les CAF. Généralement, la CAF va subventionner des abonnements pour une association ou pour elle, pour ses travailleurs sociaux, parce qu'ils ont aussi des travailleurs sociaux. Et après, ils vont distribuer gratuitement des accès. Donc, c'est un petit code qu'on rentre dans l'appli comme un code promo qui permet d'avoir un accès gratuit.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Donc là, on en a une quinzaine. Il y a des assos qui financent en direct. Il y a la région Auvergne-Grenalpe qui a commandé des abonnements pour toutes les associations de la région Auvergne-Grenalpe. Donc là, il y a 500 abonnements qui sont distribués à toutes les assos qui en ont besoin.

  • Speaker #0

    Alors, vu que tu rentres dans ce sujet-là, j'avais vu un article, je crois qu'il date du mois d'octobre 2024, où vous aviez déjà quand même un sacré paquet d'utilisateurs sur la plateforme. Est-ce que tu peux nous dire, même avant qu'il ne soit mon associé, si tu te souviens des chiffres, quel est le nombre d'utilisateurs que tu avais sur la plateforme ? Et puis on parlera après de la suite.

  • Speaker #1

    On avait... Je crois qu'il y a mille personnes en plus qui sont accompagnées. Ce n'est pas un énorme bond.

  • Speaker #0

    Pour nous, j'avais l'impression que ça serait différent. Alors là,

  • Speaker #1

    tu parles de avec qui veut être mon associé. Donc juste avant ça ?

  • Speaker #0

    Avant, on en avait 2000 et aujourd'hui, on en a 3200. Mais je sais qu'il y a plein de personnes qui n'ont pas forcément le stade de télécharger l'appli. Il y a plusieurs étapes. Quand on est victime de violence, il y a déjà s'en rendre compte. Et puis après, il y a mettre les actions qui vont avec. Donc je me dis... Dans toutes les personnes qui ont regardé, au moins, elles savent qu'il y a quelque chose qui existe pour quand elles seront prêtes. Ça a déclenché d'autres choses, le passage de l'émission. C'est que nous, on travaille beaucoup avec le public et c'est très bien. Par contre, toutes les personnes qui ne vont pas en association, qui ne vont pas à la CAF, il y en a aussi qui souffrent des violences et il y en a 62% qui sont en entreprise. Donc là, cette année, c'est d'aller dans les entreprises et de leur dire qu'elles aussi, elles ont un rôle à jouer. Moi, mon entreprise, elle ne m'a pas aidée. Et en fait, peut-être qu'on aurait pu trouver une solution. Et du coup...

  • Speaker #1

    Ils savaient ce que tu vivais ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui, quand j'ai fait ma demande de rupture conventionnelle, je leur ai mis mes copies de plaintes et certificats médicaux.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Pour justifier...

  • Speaker #1

    Et ta rupture a été refusée ?

  • Speaker #0

    Oui. Donc, voilà, après tu fais...

  • Speaker #1

    Pas grand-chose à dire comment.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'est... Mais en fait... Je le vois maintenant parce que du coup, j'interviens dans les entreprises pour expliquer ce qu'ils peuvent faire, etc. Et en fait, il y en a qui commencent à faire des choses. Mais déjà, entre quand j'ai commencé il y a deux ans et aujourd'hui, il y a beaucoup de choses qui ont changé. Mais ça, il commence à se dire, en fait, on peut être un refuge, on peut protéger nos salariés. Et puis, on peut aussi éviter de perdre des salariés qui vont arrêter de venir travailler ou qui vont être absentes très souvent. qui vont ne plus pouvoir venir au travail et du coup se précariser aussi. Et du coup, une personne qui part, il faut la remplacer, il faut former, etc. Donc en fait, les entreprises, non seulement elles ont un rôle à jouer dans protéger les salariés actuels, mais même aussi pour elles. Si on parle d'une entreprise, comment je fais pour être rentable ? En fait, il faut que mes salariés puissent travailler correctement. Donc tout ça, ça va ensemble et ça a changé. Et du coup, suite à l'émission, ce qu'on a eu, nous, c'est... plein d'entreprises qui sont venues vers nous. Et ça, c'est encore mieux parce qu'on sait qu'on va pouvoir toucher encore plus que les 1000 personnes qu'on a touchées en direct. Ça va prendre un peu plus de temps, mais par contre, on pourra les accompagner durablement. Et ça, c'est mieux encore.

  • Speaker #1

    Alors, avant de revenir sur qui veut être mon associé, déjà, ça veut dire qu'avant l'émission, vous avez 2000 utilisateurs, ce qui est quand même énorme. Comment t'allais les chercher ces 2000 utilisateurs ? J'entends que t'en parlais partout. Mais de là, du coup, à générer 2000 inscriptions, je trouve ça vraiment très chouette.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Comment t'as fait ?

  • Speaker #0

    On a fait un truc. En fait, moi, j'adore prendre le train, sans tout le temps le train. Et la première année où j'ai créé, on m'a invitée dans plein de trucs pour présenter l'appli. Et j'avais beaucoup de contacts, notamment grâce à LinkedIn, où j'ai eu une fois un poste, j'ai une marraine avec la puissance du lien. J'y étais à... samedi, donc j'ai encore le petit bracelet, qui un jour, quand j'ai fait un crowdfunding, a fait un post pour moi sur les réseaux sociaux, sur LinkedIn. Et ce post a été vu 3 millions de fois. Je ne sais plus quand c'était partagé, 15 000 fois. C'était un truc énorme. Et du coup, suite à ça, j'ai eu énormément de contacts de personnes qui voulaient m'aider, de personnes qui voulaient en savoir plus sur l'appli, mais c'était trop. Donc on s'est dit, On va trier toutes ces personnes et une fois par mois, on va aller dans une région différente et on va présenter l'appli et inviter toutes ces personnes parce qu'on ne pouvait pas leur parler une par une. Et du coup, l'année dernière, on est allé partout. En fait, en janvier, on est allé à Lyon, après on est allé à Dijon, après on est allé à Marseille, après à Paris. On a fait une ville par mois et du coup, on invitait déjà toutes les personnes qui nous avaient soutenues, qui étaient de cette région. On le faisait en physique et en digital en même temps avec une visio. Et on invitait les délégués à l'égalité des préfectures, les CAF, les associations, vraiment toutes les personnes de notre écosystème. Et du coup, on donnait des flyers. On expliquait comment fonctionnait l'appli. On leur disait, vous pouvez déjà commencer à la recommander. Et c'est comme ça qu'on a commencé à se faire connaître bouche à oreille petit à petit.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien.

  • Speaker #0

    C'était trop cool. C'était trop, trop bien.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment vient l'idée de participer ? Qui veut être mon associé ? Est-ce que c'est toi qui as envie de participer ? Est-ce qu'on te souffle l'idée ? Est-ce qu'on vient te chercher ?

  • Speaker #0

    En fait, comme je suis dans des incubateurs, il y en a plein qui ont postulé ou qui m'ont dit « Ah, tu devrais essayer » , etc. Je me disais « Ouais, pourquoi pas ? » Au début, je ne voulais pas faire de levée de fonds. Je voulais faire du chiffre d'affaires et après faire une levée de fonds, faire plus de chiffre d'affaires et après faire une levée de fonds. Vraiment arriver avec un truc solide pour moi. Et puis, il y a une journaliste qui m'a envoyé un mail sur LinkedIn il y a deux ans. Du coup ? Ouais. Non, de la production, de qui va être mon associé. Et elle m'a dit, c'est génial, je voudrais t'accompagner pour que tu postules, etc. Je me suis dit, bon, ok, j'essaye. Et ça, c'était il y a deux ans, en fait, j'avais déjà postulé.

  • Speaker #1

    Il y a deux ans, ok. Donc au tout début, en plus, quasiment.

  • Speaker #0

    C'est ça, j'ai postulé une première fois. Il fallait faire une vidéo, donc j'ai fait une petite vidéo selfie comme ça. J'ai expliqué, puis je n'ai pas été retenue. Donc j'étais un peu dégoûtée. Et du coup, c'est... L'année dernière, elle est revenue vers moi. Je lui envoyais toujours des petites nouvelles. Et puis, on se tenait au courant, etc.

  • Speaker #1

    Pour avoir l'intention de maintenir le lien pour les entrepreneurs qui nous écoutent. Pour tous les entrepreneurs qui nous écoutent.

  • Speaker #0

    Si on a le temps. C'est une grosse partie du temps, mais c'est hyper important. Et du coup, là, elle me renvoie un message. Elle me dit, ça y est, c'est reparti le casting. Cette année, tu postules et t'es prise. Et je ne suis pas toute seule parce que j'ai une autre collègue qui t'avait aussi repérée. Donc en fait elles étaient deux et elles m'ont vachement aidée à faire ma candidature. Je me suis dit l'année dernière ça n'a pas marché, j'ai fait un petit selfie, allez cette année on va faire une super vidéo et mon équipe elle s'était étoffée entre temps. Donc du coup j'ai deux alternantes, et puis à l'époque quand on a tourné la vidéo, j'avais deux stagiaires en plus qui étaient là aussi. Donc on s'est mis tous ensemble, on était au H7 à Lyon à ce moment-là. Du coup, c'est super beau. Donc, on a fait des belles vidéos. J'avais bien préparé tout ce que j'allais dire, etc. J'avais fait un peu relire à ma journaliste. Et du coup, on a envoyé une vidéo pro. Elle m'a dit en gros, il faut qu'on voit que tu passes bien à la télé. Donc, on a fait une jolie vidéo. Et du coup, petit à petit, en fait, on passait toutes les étapes. Et les journalistes qui viennent nous parler, c'est vraiment nos ambassadeurs, en fait. Et du coup, on discutait beaucoup. Dès qu'elle avait des questions, je lui répondais tout de suite, je lui donnais des éléments de langage. Et c'est ça qui fait que petit à petit, on a réussi à convaincre. Et aussi, je pense le fait que j'ai déjà des premières commandes, j'ai déjà des utilisateurs, ce que je n'avais pas la première année où j'ai postulé.

  • Speaker #1

    Et tu parles de toutes ces étapes. Il y en a combien ? Ça dure combien de temps ? Est-ce que tu peux nous sentir un peu plus sur les coulisses ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas combien il y a d'étapes, mais il y en a beaucoup. En fait, il y a des temps où il ne se passe rien et des temps où tu dois produire beaucoup de choses, remplir des tableaux, remplir des questionnaires, répondre à plein de questions, envoyer des documents, envoyer des visuels. Je ne sais pas combien il y a eu d'étapes. Un, deux, trois.

  • Speaker #1

    En organisant une planification, ça doit être costaud quand même.

  • Speaker #0

    Tu réponds quand tu t'écris. En gros, tu coupes tout et tu réponds. Tu n'as pas le choix, tu as la priorité. C'est ça. Donc ça, ça prend beaucoup de temps et d'énergie. Moi, quand j'ai envoyé la vidéo, c'était en avril. J'ai su que j'étais sélectionnée, que j'étais approuvée par la production et par M6 en juin, je pense.

  • Speaker #1

    Ok. Juin 2024, on est d'accord. Oui,

  • Speaker #0

    juin 2024. Après... J'ai su en juillet 2024 que j'allais tourner.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai eu ma date de tournage, je pense en août.

  • Speaker #1

    Pour septembre ?

  • Speaker #0

    Pour septembre, ouais.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et du coup, en fait, ce qu'il y a aussi, c'est qu'à chaque étape, tu peux sauter. À aucun moment, tu es sûre que tu vas être diffusée. Ouais.

  • Speaker #1

    Je l'ai vu, ça, sur une personne qui a témoigné sur LinkedIn, notamment, qui, du coup, a tourné, etc., qui s'était préparée au fait que ce soit diffusé. Et du coup, c'était un produit, donc même en termes de commandes et tout ça.

  • Speaker #0

    Et en fait,

  • Speaker #1

    ça doit être chaud quand même.

  • Speaker #0

    C'est hyper chaud. C'est hyper chaud parce que non seulement tu es hyper enthousiaste, c'est trop bien et tout, mais en même temps, il faut que tu restes focus, que tu dis si jamais je ne passe pas. Il faut qu'on continue en gros, limite comme si ça n'existait pas, mais le truc est tout le temps dans ta tête.

  • Speaker #1

    Après, si tu as un deal, tu es sûre de passer pour le coup ? C'est plus non ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu penses qu'il y a des deals qui se font qu'on ne voit pas ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas du tout. Je ne connais personne. Après, je ne connais pas toutes les personnes qui ont tourné, mais je ne sais pas. Mais oui, si tu as un deal, parce qu'en fait, même une fois que tu tournes, donc on a tourné en septembre, une fois que tu tournes, il s'est passé ça et tu ne dis rien à personne jusqu'à ce que tu aies ta date de diffusion. Ah ouais. Tu n'as pas le droit de parler de ce qui serait horrible. C'est horrible. Ok. Et du coup, si par exemple, moi, j'avais fait une interview...

  • Speaker #1

    Il y a juste toi qui savais que tu avais convaincu quatre investisseurs.

  • Speaker #0

    Et si, je ne sais pas, je l'avais dit à quelqu'un et cette personne, je ne sais pas, elle me fait un post comme ça sur les réseaux sociaux. Moi, je ne sais pas, c'est pour me faire plaisir. Oui, Évelle m'a dit que ça. Tu ne passes plus. Ils annulent tout.

  • Speaker #1

    OK. Donc, même... Tu ne peux vraiment pas...

  • Speaker #0

    Non, il ne faut rien dire. Mais c'était bizarre parce que juste avant le... Avant le passage, avant le 12, du coup, j'avais une personne. Donc, la prod envoie un communiqué de presse aux journalistes. Et après, tu as une personne qui t'accompagne pour tes interviews. C'était trop bien. C'était trop gentil en plus. Et du coup, il me disait, alors cette interview, tu ne parles pas du résultat. Celle-ci, elle est sous embargo. Elle sortira le lendemain. Donc, tu peux en parler. Celle-ci, tu ne peux pas. Et du coup,

  • Speaker #1

    tu es dans des mondes parallèles presque.

  • Speaker #0

    Dans un parallèle. Et première fois, je disais, t'es sûre ? Là, je peux en parler ? Ouais, c'est bon, ok. Ça fait trop bizarre de le dire, parce que c'est un truc que tu caches depuis des mois.

  • Speaker #1

    Incroyable. Et du coup, alors ceux qui ont pas vu le passage d'Eva, je vous recommande vraiment d'aller le voir. C'était hyper émouvant. Il y a eu des larmes de Kelly. Tu as eu des messages de tous les investisseurs qui étaient juste incroyables. Comment tu as vécu ce moment ?

  • Speaker #0

    Comment j'ai vécu ? J'étais terrorisée, moi, j'avais trop peur.

  • Speaker #1

    Mais c'est impressionnant.

  • Speaker #0

    C'est hyper impressionnant. Ce que vous ne voyez pas, c'est que... Donc moi, quand je suis passée, je crois que c'était 9h, qu'on arrive à 7h30 le matin. Parce qu'en fait, avant, t'as plein d'autres trucs à faire. Tu dois te préparer, tu dois répéter, etc. Et d'un coup, moi, j'avais amené mon chéri, mon fils et mon dev. Je suis allée avec mes trois garçons. Et je me disais, il y a un moment où je vais avoir un temps, je vais pouvoir me poser avec eux. Mais non, pas du tout. À un moment, ils viennent me voir, ils me disent, oui Eva. Et je me suis dit, ils vont me dire, tu peux aller t'asseoir. C'est bon, tu vas passer. Tu peux aller dans la pièce où tu attends. Et en fait, il y a une pièce, une petite pièce. Vous nous voyez dans cette pièce. Et en fait, un peu, on te... Allez, hop, c'est parti.

  • Speaker #1

    Et ça dure combien de temps ?

  • Speaker #0

    Je leur ai demandé, j'aurais dit, mais je vais attendre combien de temps ? Oh bah, je sais pas, dix minutes, un quart d'heure. C'est hyper long.

  • Speaker #1

    C'est clair.

  • Speaker #0

    Et j'étais là, ok. Et en fait, je me suis dit, bon, je vais attendre dix minutes, un quart d'heure. Je sais que mon pitch, il dure une minute, donc je vais le répéter tout le temps pendant l'attente. Et en fait, au bout de trois minutes, t'as une lumière au-dessus de la porte. Et quand la lumière s'allume, tu dois rentrer. Et moi, j'ai pas attendu un quart d'heure, je crois que j'ai dû réciter mon pitch deux, trois fois. Et après, je suis rentrée.

  • Speaker #1

    Bon, presque, tant mieux.

  • Speaker #0

    Ouais, mais quand la lumière, elle s'allume, t'es là, bon.

  • Speaker #1

    Ouais, la montée d'adrénaline.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Mais ça a trop géré. Enfin, ton pitch, pour le coup, il était parfait. T'étais posée, bah, comme on t'entend là. Pour le coup, en tout cas, le stress, je trouve, ne s'est pas vu.

  • Speaker #0

    Tant mieux.

  • Speaker #1

    Et oui, alors je crois, nous, on voit à la télé 10 minutes, un quart d'heure. Mais je crois que ça dure beaucoup plus longtemps que ça. Ouais,

  • Speaker #0

    on reste presque une heure.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Il y a presque une aire d'échange. Mais plus tu parles avec eux, plus tu es à l'aise déjà de voir que c'est des vraies personnes. Ils ne sont pas derrière ton écran. Donc c'est bien. Je ne sais pas, ça a fait un moment un peu hors du temps. Moi, j'avais très, très peur des questions qu'ils allaient me poser. Finalement, toutes les questions que j'ai eues étaient vraiment cool. C'était...

  • Speaker #1

    La pression ?

  • Speaker #0

    Non, il n'y a pas eu de pression. Trop bien. C'était bien. Anthony Pourbon ne m'a pas trop embêtée sur les chiffres, ce que j'avais très peur aussi. Et en fait, ils m'ont surtout dit des trucs où je me suis dit, mais t'es légitime d'être là, en fait.

  • Speaker #1

    C'est pas confiant, tu dois faire du bien.

  • Speaker #0

    Ouais. Et je lui ai dit, eux...

  • Speaker #1

    Ça faisait déjà deux ans, plus de deux ans que t'étais sur le projet, ça doit faire du bien d'entendre ça, quoi.

  • Speaker #0

    Ça faisait vraiment, vraiment du bien. Sur le coup, j'ai... Bah du coup, j'ai tout... pris et puis il y a une petite salle où tes proches ils peuvent regarder en même temps et du coup quand je suis sortie ça fait du bien mais après quand tu sors tu dois redire quelque chose devant la caméra et du coup tout de suite tu décompresses pas directement

  • Speaker #1

    Elle va le capter dans le moment, dans la notion, dans le...

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Donc c'était le moment où j'ai compris. En fait, le lendemain, j'avais mon tournage. Et le lendemain, il y avait le concours qui s'appelle Be a Boss pour les femmes entrepreneurs. Et du coup, j'étais en finale le lendemain. Donc en fait, j'ai pas eu trop de... J'ai pas eu de pause. que j'avais déjà raté l'année dernière je me suis dit cette année je le gagne en plus ça c'est bon c'est ton année et du coup je me suis pas posée parce que je savais qu'après il fallait que j'apprenne mon autre pitch parce que c'était un autre pitch pour le lendemain matin et j'ai gagné le concours alors que moi j'avais l'impression d'être à la ramasse parce que j'étais hyper fatiguée et tout mais quand tu parles avec le coeur ouais Et en fait, c'est le surlendemain. Donc après, où j'étais dans le train, j'avais mon trophée de bio-boss. Non, j'étais dans le métro pour aller à la gare. Et en fait, je ne fais que pleurer et tout le train. Pendant les deux heures, mais c'était du... Je pense que c'était la relâche où là, je me suis dit... C'était la première fois où je me suis rendue compte que je le sais au fond de moi, mais j'ai du mal à me rendre compte de ce que je fais. de l'impact en fait que ça a. Même si j'ai beaucoup de personnes qui me le disent, je me suis dit, ce que tu fais, ça compte. Et il y a des gens qui le reconnaissent et tout. Et là,

  • Speaker #1

    j'étais...

  • Speaker #0

    C'était trop bien.

  • Speaker #1

    Et pour finir, clôturer, on va dire, sur le sujet qui veut être mon associé, sur cinq investisseurs, tu en as quatre qui viennent. Tu as Marc Simoncini qui démarre, du coup, qui te fait une proposition. Kelly, du coup, qui a la direction maintenant des premières qui peut... pas vraiment, mais qui te propose quand même d'intervenir avec quelques petites manibles, on va dire. Anthony Bourbon aussi et Jean-Michel. Oui. Toutes ces personnes, pour le coup, est-ce que tu t'attendais à ça ? À dire, il y a quatre investisseurs sur cinq qui vont embarquer avec moi à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Je ne m'attendais même pas du tout à ça. En fait, Jean Caram, quand il le dit, ils l'ont montré à peu près dans l'ordre où ça s'est passé dans la vraie vie. Et du coup, moi, j'étais là. Ok. En fait, on n'a pas vu aussi, mais à un moment, on peut passer un petit coup de fil. Donc, j'ai appelé un de mes mentors qui m'aide depuis le tout début, beaucoup sur le financier. Et je l'appelle, je lui dis ça, il me dit « Mais c'est trop bien ! Pourquoi t'hésites ? » Tu dis « Oui ! » et tout. C'était trop cool. Ouais, c'était ouf. Je ne m'attendais pas du tout à ça.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. Et qu'est-ce qui s'est passé après ?

  • Speaker #0

    Après... On est dans la passe-papier, donc c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Là, il y a pas mal de vérifications.

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses à faire. Tu dois envoyer tes comptes, tous tes dossiers, etc. Ça, ça prend du temps.

  • Speaker #1

    Il faut être normal, comme lever tout. Il faut vérifier la justesse des informations que tu donnes.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais surtout qu'au début, moi, je n'étais même pas partie pour la lever. Je me disais, même s'ils me disent non, ce n'est pas grave parce que je voulais aller pour la visibilité et pour porter le message. C'est vrai que je ne m'attendais même pas à peut-être devoir faire toute la procédure de la levée qui me faisait peur. Et ouais, c'est intense. Et il faut s'accrocher. J'ai pris une avocate qui m'accompagne, etc. Mais ouais, je pense que même sur ça, c'est un truc où j'aurais peut-être dû plus me préparer aussi avant. Parce que... Tu te rends plus prochaine ? Ouais, si je fais un second tour. Je ne fais plus pour l'instant.

  • Speaker #1

    Mais là, c'est encore tout frais.

  • Speaker #0

    Ouais. Mais c'est vraiment intense.

  • Speaker #1

    Trois ans, ce sera différent.

  • Speaker #0

    C'est ça. Je voyais tous les entrepreneurs qui disaient « Ah, on est enlevé, c'est dur et tout » . Moi, je n'ai pas eu à faire tout le roadshow. Juste l'émission une fois et je vois à quel point c'est compliqué. Donc, j'imagine toutes celles et ceux qui font vraiment le roadshow, pitié, pitié, pitié, pitié, pitié. Oui, c'est intense.

  • Speaker #1

    Et toute cette partie-là, elle doit être clôturée pour la diffusion, j'imagine, non ?

  • Speaker #0

    Non, pas forcément. C'est selon comment on avance. Après, la difficulté, c'est que... Donc, c'est très bien d'avoir quatre investisseurs. Mais du coup, c'est quatre personnes avec des agendas de ministres. Donc, c'est ça qui nous fait que ça prend un petit peu plus de temps.

  • Speaker #1

    Là, c'est clôturé le deal ou pas encore ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore. On n'a pas fini. En fait, comme Marc Simoncini est un peu dans une période compliquée, du coup, ça prend plus de temps. Mais ça se fera. Moi, pour l'instant... justement, c'est notre année. Donc, on a du chiffre d'affaires en deux mois. Là, on a fait plus de chiffre d'affaires que toute l'année dernière. Donc, pour l'instant, c'est pas grave. Ça va à son rythme et j'essaie de pas trop me mettre la pression avec aussi parce qu'il y a tout le reste à gérer.

  • Speaker #1

    Est-ce que néanmoins, au-delà de ça, ils sont quand même déjà présents ?

  • Speaker #0

    C'est surtout Jean Caram qui en fait comme j'habite à Chambéry lui il vient de Grenoble à la base quand il est arrivé du Liban il est allé faire ses études à Grenoble et Grenoble c'est à 30 minutes de chez moi donc du coup je peux le voir assez facilement puisqu'il a des bureaux à Grenoble on a tourné ensemble une vidéo Youtube et puis c'est lui plus mon interlocuteur en premier parce qu'on est plus proche et du coup ça c'est pratique et c'est bien et Je pense que lui, j'ai su qu'il avait compris. Ça s'est vu. Oui, ça se voyait vraiment.

  • Speaker #1

    Je pense que tous ont compris à leur façon. Tu sens aussi que les histoires des uns et des autres, il y a eu plus une connexion avec certains. Ça s'est clairement ressenti. En tout cas, la diffusion. Tu disais aussi tout à l'heure, la diffusion sur MS6 a lieu. Du coup, vous avez gagné 1 000... Enfin, vous avez gagné. En tout cas, vous avez... Vous recrutez, on va dire, mille nouvelles personnes sur votre plateforme. Ça, c'était du coup en l'espace de même pas un mois. Donc, ça veut dire aussi qu'on ne sait pas encore ce qui va être de la suite. Tu disais tout à l'heure que ça vous a déclenché, notamment des rendez-vous avec des entreprises, etc. Là, c'est quoi la suite ?

  • Speaker #0

    La suite, c'est qu'on sort une version gratuite. On a eu aussi beaucoup de retours, pourquoi c'est payant, etc. C'est un truc qu'on a depuis le début. qui est très compliqué à expliquer.

  • Speaker #1

    L'impact, on pense que tu peux faire tout gratuit, sauf qu'en fait, pour faire tourner une entreprise, ça reste une entreprise. C'est ça.

  • Speaker #0

    Et pour faire tout gratuit, c'est pas possible, en fait. On voit que les associations, c'est très compliqué, on ne peut pas vivre des subventions. Donc, là, on sort une version gratuite, donc on a fait un crowdfunding pour financer la version gratuite. Si les personnes qui veulent écouter veulent mettre même un euro, on envoie des fleurs à toutes les personnes qui contribuent. Donc, il y a... Ce serait cool.

  • Speaker #1

    T'es en campagne là ?

  • Speaker #0

    Oui, jusqu'au 27 mars. Ok,

  • Speaker #1

    donc ce serait encore le bon moment. Tu m'enverras le lien et tu m'en mettra dans la pièce du podcast et sur YouTube.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et du coup, la version gratuite, elle va permettre à toutes les personnes qui pensent aux freins financiers de pouvoir utiliser l'appli. Donc on pourra envoyer un petit peu moins de messages. Ce ne sera pas des messages illimités. Mais je me dis, ça peut toujours dépanner pour des personnes. Par exemple, moi, mon ex, c'est une fois par mois. Et puis, voilà, je n'ai pas besoin de beaucoup de messages. Donc, on sort ça normalement début avril, si tout va bien. Mais ils sont prêts, normalement. Et le but, c'est de continuer tout ce qu'on a construit avec les CAF, avec les associations, avec les collectivités. Donc ça, maintenant, on sait comment on fait. Voilà, on continue. Et comme je te disais tout à l'heure, d'aller vers les entreprises. de leur expliquer en quoi c'est important, autant pour leurs salariés que pour elles, de protéger les personnes victimes de violences. Et puis, on a eu aussi plein de leads Suisses, Belgiques, Luxembourg, que j'ai depuis le début, mais on en a eu encore plus. Donc, on s'est dit,

  • Speaker #1

    on va y aller.

  • Speaker #0

    Et on a plein de choses à faire et rajouter de nouvelles fonctionnalités. Vous n'allez pas vous ennuyer ? Non. Non. Mon dev, des fois, il est un peu... peur, mais il est aussi motivé que moi, donc on y arrive en suivant juste des étapes.

  • Speaker #1

    Il y a une équipe qui va se construire, après il ne sera plus tout seul et ça va être une chouette aventure collective qui continue à se construire. Est-ce que tu dirais qu'il y a un avant, un après qui veut être mon associé ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas comment expliquer. J'ai une copine qui m'a dit « Tu sais, maintenant, t'es Eva qui est passée dans qui veut être mon associé. » Et du coup, ouais, en termes de crédibilité, c'est ça que je sens. Et moi, je le sens aussi chez moi. Et j'ai vraiment l'impression que c'est un peu ce que je disais quand on discutait tout à l'heure. Il y a eu deux ans où j'ai beaucoup parlé de mon histoire. Il y a eu beaucoup de storytelling et je continuerai parce que je sais que c'est important. Mais maintenant, mon histoire, c'est aussi l'histoire de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Et de l'entrepreneur.

  • Speaker #0

    Et de l'entrepreneur. Et voilà, maintenant, vous allez peut-être voir une nouvelle Eva, qui sera toujours la même Eva, mais une autre facette. Parce qu'on change, en fait, l'entreprise, elle a deux ans, bientôt trois. Donc, voilà, on entre dans d'autres phases. Et ouais, ça m'a mis dans ce boost-là aussi, de changer cette posture encore une fois. Mais voilà, je suis plus chef d'entreprise. Des fois, je dis à mes employés, ça va, j'ai l'impression d'être beaucoup chef, là. Mais... Mais ouais, en fait, t'es chef d'entreprise.

  • Speaker #1

    Je trouve ça trop chouette de leur dire ça. C'est que tu vois aussi toute l'humilité et que voilà, t'as envie de rester accessible, je pense, vis-à-vis d'eux. Bon, puis même, on le voit, tu restes accessible. Effectivement, ton histoire, je pense qu'elle est capitale parce que... Sans tout ça, t'en serais pas là, en fait. Malgré tout, je comprends aussi le besoin de s'affranchir de ça et de se dire, voilà, j'ai fait de mon histoire une force, mais maintenant, je ne suis pas que ça.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Je suis une entrepreneur et bravo pour ce parcours incroyable.

  • Speaker #0

    C'est tout ce que je veux dire à toutes les personnes victimes de violences, justement, c'est qu'elles ne sont pas que ça. Il y a plein d'autres choses à côté, que tout le monde... Quand tu dis, je suis victime de violences...

  • Speaker #1

    Tu peux pas coller une étiquette ou quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    il faut aussi voir toutes les autres choses incroyables qu'elles font, on a fait une vidéo là pour le 8 mars où justement les personnes elles commencent pas par dire qu'elles ont été victimes de violences, elles commencent par dire des trucs incroyables sur elles et pourtant elles ont vécu ça mais ça enlève pas toute leur force en fait ça a été un moment et tout autour il y a plein d'autres choses c'est trop ça que j'ai envie de faire passer c'est trop bien en tout cas le message passe,

  • Speaker #1

    merci Eva pour tout toutes ces émotions, pour tout ce que tu nous as partagé sur ton histoire, sur les coulisses de ce que tu as vécu là ces derniers mois. Si on veut télécharger l'application ou si on est une entreprise qu'on veut faire appel à toi, comment on fait ? Qu'est-ce que tu peux nous donner là, les petites promos avec toutes les petites infos qui vont bien ?

  • Speaker #0

    Du coup, sur le site internet, c'est tierre.fr, tierre, c'est écrit T-I-3-R-S, il n'y a pas de E.

  • Speaker #1

    Je mettrais vraiment toutes les infos dans les notes.

  • Speaker #0

    Sur le site internet, il y a une page avec les liens vers iPhone, Android. Tout le monde peut télécharger ou depuis les stores directement. Et puis pour les professionnels, on a aussi un espace où on explique tout ce qu'on peut faire, qu'ils peuvent nous contacter. Réseaux sociaux, mon LinkedIn à moi pour parler directement. Il y a le LinkedIn de Thiers qu'on peut suivre pour avoir les infos plus entreprises. Instagram. Et voilà, on est aussi sur Facebook et sur X en attendant qu'on parte, mais c'est prévu là. Mais on est moins actifs sur Facebook, mais on est quand même présents.

  • Speaker #1

    Trop chouette, merci beaucoup. Merci à toi. Belle prise de parole. À bientôt, puis surtout vraiment tout de bon pour toi et pour Thierre, évidemment.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est trop vite.

  • Speaker #2

    Si tu as aimé cet épisode, n'hésite pas à le partager autour de toi ou sur les réseaux sociaux. Et pour ne pas louper les prochains épisodes du podcast, tu peux t'abonner dès maintenant sur ta plateforme d'écoute préférée.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #2

    si tu m'écoutes sur Spotify ou Apple Podcast, tu peux me laisser un avis 5 étoiles, ça m'aidera énormément pour remonter dans les résultats de recherche et faire connaître le podcast au plus grand nombre. En attendant, je te souhaite une très belle journée et je te retrouve dans 15 jours pour un nouvel épisode inspirant.

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