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Infirmier expat

Suisse #13 Se réinventer dans le soin : Lorena, d'infirmière à enseignante

Suisse #13 Se réinventer dans le soin : Lorena, d'infirmière à enseignante

41min |31/01/2025
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Description

Aujourd'hui, je t'emmène à la rencontre de Lorena, une infirmière suisse dont le parcours est une véritable source d'inspiration.


🌟 Après plusieurs années à l'hôpital au contact de patients, elle a décidé d'évoluer vers un nouveau rôle : celui de maître d'enseignement à la Haute École de la Santé du canton de Vaud.

Ce témoignage prouve une chose essentielle : le métier d'infirmier offre de nombreuses opportunités professionnelles.

🚀 Avec de la motivation, une volonté d'évoluer et une capacité à saisir les opportunités, il est possible de se réinventer dans le domaine de la santé et d'accéder à des emplois variés.


Son leitmotiv ? 👉Ne rien lâcher !

💪 Un message puissant pour toutes celles et ceux qui cherchent à évoluer dans leur carrière, que ce soit en milieu hospitalier ou dans un autre secteur de la santé.


🎙️ Dans cet épisode, Lorena partage son expérience, ses défis et ses conseils pour faire évoluer son emploi dans le domaine du soin.


🎧 📲 Bonne écoute


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Infirmiers Expats, le podcast qui te plonge au cœur de l'expatriation en Suisse dans le domaine des métiers de la santé. Que tu sois infirmier, sage-femme, infirmier anesthésiste, instrumentiste ou même manipulateur radio, ce podcast est fait pour toi. Ici, je partage des retours d'expérience, des conseils pratiques et des astuces pour réussir ta carrière en Suisse, que ce soit pour trouver un poste ou pour t'adapter à un nouveau cadre de travail. Je m'appelle Ornella, je suis infirmière de formation et fondatrice d'Infermiers Expats en Suisse. Aujourd'hui... Mon objectif est de t'accompagner dans ton parcours d'expatriation en te proposant des opportunités d'emploi, des coachings personnalisés pour te constituer un dossier de postulation solide et en résumé, te faciliter la vie dans cette belle aventure. Si tu es à la recherche d'un poste ou que tu souhaites te préparer au mieux, n'hésite pas à consulter mon site internet pour plus d'infos. Bonne écoute et bienvenue dans l'Aventure Suisse avec moi. Aujourd'hui, je reçois une invitée qui déroge un peu à la règle. Lorena est suisse et a fait ses études en Suisse. Nous nous sommes rencontrés lors d'une formation d'instructeur BLS et en découvrant son parcours de maître d'enseignement, j'ai tout de suite été captivée par sa motivation et sa résilience, deux qualités essentielles que partagent tous mes invités et qui m'ont donné envie aujourd'hui de te faire découvrir cette spécialisation et cette opportunité de formation. J'espère que tu apprécieras autant que moi l'échange que j'ai pu avoir avec Lorena.

  • Speaker #1

    Lorena, bonjour et merci de m'accorder ce temps pour échanger sur ton parcours, surtout pour faire connaître le métier de maître d'enseignement.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Alors toi, tu es une invitée un petit peu qui dérange à la règle, puisque tu es suisse, tu as fait tes études en Suisse. Je trouve que tu as deux points communs avec tous mes invités, la résilience et la motivation. C'est au travers de ton parcours que j'aimerais que tu puisses nous partager ton parcours d'infirmière et au-delà de ça, la profession de maître d'enseignement. Alors, à quel moment tu t'intéresses au métier d'infirmier ? Est-ce que c'est un métier choisi ou c'est un métier subi ?

  • Speaker #2

    déjà je te remercie de m'avoir invitée également merci pour ce compliment en termes de motivation et de résilience c'était rien, ça m'a fait plaisir on est fait avec la première question le choix du métier infirmier c'était vraiment une envie pour moi j'étais motivée à le faire j'étais motivée à le faire on se suisse habituellement autour de 14-15 ans l'école obligatoire où on est un peu orienté, où on fait des orientations pour ça où on se situerait le plus. Et puis, à l'issue de l'un de ces tests, j'avais deux options, enfin deux choix qui se sont révélés. C'était la santé, le monde de la santé et le monde de l'éducation.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, du coup, c'est vrai qu'il y avait ces deux pans-là. Et puis, j'ai été plus attirée par la santé. Pourquoi ? Notamment par le fait que, petite, j'ai été opérée en fait deux mois de vie. OK. une opération du rein. Et puis, suite à ça, j'ai eu régulièrement des contrôles à faire. Et donc, le centre hospitalier... Oui,

  • Speaker #1

    voilà. Merci pour la précision.

  • Speaker #2

    Et du coup, j'ai été très vite confrontée, ou bien, si j'ose dire, habituée, de me confronter au monde, au domaine médical, aux soins. Donc, j'ai eu cet attrait. Et c'est notamment les infirmières que je voyais le plus souvent. et puis qui m'accompagnait le long de ses séjours.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, je pense que c'est ça qui a orienté mon choix entre santé et éducation à l'âge de 15.

  • Speaker #1

    D'accord. Oui, à l'âge de 15 ans, parce qu'on en discutera après, mais finalement, on se rend compte que tout fait sens.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Du coup, tu rentres en filière infirmière, et comment se passent ces années durant ta formation, et puis comment se passe la formation en Suisse ?

  • Speaker #2

    Alors, l'atelier infirmière, du coup, j'y rentre, j'ai 18 ans, tout juste, ou même 17 encore.

  • Speaker #1

    C'est jeune.

  • Speaker #2

    Puis, du coup, voilà, trois années, plus une année préparatoire, donc quatre années au total. Et puis, bon, ça t'essuie ensuite un parcours scolaire, c'est-à-dire que j'ai toujours été une personne assez studieuse. qui prend à cœur ces études très minutieuses et rigoureuses dans mon travail. Donc finalement, je travaille un peu de la même manière dans cette haute école. Ça change un petit peu du cadre scolaire que j'avais eu avant, dans le sens où on est plus, comment dire, libre d'étudier comme on le souhaite, étant donné qu'il y a moins de tests de pointage réguliers. On a les examens en fin de semestre. C'est un peu là qu'on découvre si on a bien le reste du semestre. Et du coup, voilà, donc c'est une adaptation. C'est une adaptation de... Comment travailler de manière un peu plus autonome. On sent qu'on est considérés comme des adultes en formation. D'accord. Mais en soi, ça s'est bien passé. Ça s'est bien passé sur les quatre années. Je n'ai pas eu de soucis. J'ai réussi à valider tous mes modules.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Sans problème. Et puis, j'ai apprécié aussi chacun des stages que j'ai pu faire.

  • Speaker #1

    Oui. C'est des stages de combien de temps ?

  • Speaker #2

    Alors, ce sont des stages de six semaines. D'accord. Première et deuxième année. D'accord. Il y a deux stages de six semaines et puis ensuite, ce sont des stages de huit semaines en troisième année. OK. Deux stages de huit semaines sur la dernière année.

  • Speaker #1

    Et à la suite, en fait, des quatre années, il y a un examen final ou une mise en situation sur le terrain pour valider, en fait, le diplôme ou comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    En tant que tel. On a donc, dès la première année bachelor jusqu'à la troisième année bachelor, on a des examens par semestre, à la fin du semestre. Oui. Deux grosses sessions d'examens par année. OK. Et puis, à la troisième année bachelor, si on veut bien, on a un travail, un mémoire, un mémoire à rendre qui prend un peu la forme d'une recherche littéraire, enfin une recherche de littérature, pardon, sur une thématique.

  • Speaker #1

    Ok. Choisie ? Choisie ? Ok.

  • Speaker #2

    Et du coup, un travail de groupe. Oui. Et ça, ça s'ajoute en fait aux examens sémestriels.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Le mémoire banné, comme on connaît dans d'autres cursus de formation. Et les mises en situation, en fait, il n'y a pas, si j'ose dire, un gros examen à la fin de la troisième année où on se met en situation. Mais par contre, en fait, à chaque stage, on est évalué également. Et là, on est complètement plongé dans les soins. Et puis, en fait, les compétences sur lesquelles on est évalué en stage évoluent. En troisième année, on est attendu à un niveau plus élevé qu'en première année. Et puis, là, c'est aussi une évaluation qui prend. qui prend sens et puis souvent en dernière année, on est un peu considéré par les professionnels du lieu de stage comme de futurs collègues. Donc c'est vrai que c'est une autre...

  • Speaker #1

    Et donc à la suite de cette présentation de mémoire, et puis toi tu l'avais fait sur quel sujet d'ailleurs ?

  • Speaker #2

    Oui, alors moi je l'avais fait sur la prévention, la prévention de récidive, d'interruption volontaire de grossesse chez les adolescents. immigrés.

  • Speaker #1

    Wow, c'est un sujet très pointu.

  • Speaker #2

    Alors, on nous accompagne dans ce mémoire, déjà dans la définition de la question sur, justement, de faire en sorte qu'elle soit ancrée dans la société, mais dans les questions actuelles, mais aussi qu'elle soit assez précise pour nous permettre de trouver des articles qui nous rapportent bien. Donc, voilà, ça a été tout un processus. Je vais aller vers cette question-là, si j'ose bien. Si j'ose dire, mais c'est vrai que c'est un travail qui nous a, on était trois, on était trois à le faire et qui nous a beaucoup plu et beaucoup porté parce que moi personnellement, j'ai appris beaucoup de choses. Et dans mon dernier stage d'ailleurs, j'ai rencontré une jeune fille qui était adolescente, elle était, ça remonte, mais je crois qu'elle avait 14 ou 15 ans.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et qui venait pour une interruption de grossesse. donc en fait ça rentrait complètement dans un peu la thématique choisie et puis avec les lectures que j'avais pu faire pour pouvoir alimenter ce mémoire, ça m'a permis de l'accompagner littéralement c'était assez joli à suivre,

  • Speaker #1

    à voir c'est intéressant je trouve, j'imagine Au terme de tes études, tu avais déjà une idée précise du service dans lequel tu souhaitais exercer ou pas du tout ? Alors,

  • Speaker #2

    au terme de mes études, c'était les soins aigus.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Au début de mes études, c'était la pédiatrie. Oui. Et puis très vite, je me suis dit, je pense que voir des petits êtres malades, ce n'est pas pour moi. Donc, je me suis orientée plutôt sur les soins aigus en me disant que je ne ferais que deux ans. Et puis qu'ensuite, je me réorientais vers autre chose. J'ai fait un stage en soins palliatifs que j'avais adoré. et puis en fait à l'issue de ce stage on m'avait dit je te verrais bien en soins pâles mais d'abord prends un peu de bouteille fais deux ans de soins aigus et après tu reviens nous voir c'était un peu le projet le projet c'est délier en autre chose mais

  • Speaker #1

    du coup voilà c'était les soins aigus et donc du coup une fois que tu obtiens le fameux Cézanne ce bachelor, comment tu t'y prends ? Tes recherches d'emploi, tu commences à postuler, tu connaissais déjà du personnel soignant dans X ou Y services pour pouvoir après l'intégrer. Comment ça s'est passé quand tu t'es organisée ?

  • Speaker #2

    Pour ma part, ce que j'ai fait, c'est que j'ai postulé au printemps de la dernière année. Et du coup, on est accompagné aussi dans la formation pour les postulations. C'est génial. Il y a des tables rondes, il y a des professionnels qui viennent de différentes institutions qui viennent se présenter aux étudiants, aux futurs professionnels. Et du coup, ça donne aussi un petit peu une idée et puis nous explique aussi comment est-ce qu'on peut... postuler dans leur institution. Donc, voilà, il y a pas mal de soutien de la part de l'école pour ça. Puis, moi, j'ai postulé, en fait, dans tous les hôpitaux.

  • Speaker #1

    Les hôpitaux en général.

  • Speaker #2

    Et puis, chirurgie ou médecine. Donc, autant les hôpitaux, enfin, le CHUV, que les hôpitaux périphériques. Et mon dernier stage, je l'avais fait dans un hôpital périphérique, dans un service de chirurgie ambulatoire. Et puis, c'est un stage qui s'est... très bien déroulé aussi. Et là, l'ancienne infirmière-chef m'a dit, mais écoute, si tu comptes postuler, tu peux me laisser ton dossier. Moi, je transmettrai. Donc, j'ai fait ça. Entre autres choses. Et puis, j'ai reçu ensuite une réponse positive pour cet hôpital.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #2

    je pense que souvent, ça aide de terminer son stage, enfin, son parcours de stage, si j'ose dire, dans le domaine dans lequel on veut. Et surtout, si ça se passe bien, c'est un vrai plus.

  • Speaker #1

    Et ça va plus vite, surtout. Ça va plus. Je suis d'accord avec toi, parce que c'est généralement ce qui se passe dans la plupart des cas où les étudiants demandent, ce qu'on appelle en France un stage très professionnel, donc quasiment le dernier stage. Et puis, généralement, si ça se passe bien, derrière, on dépose un CV où on explicite le souhait de vouloir travailler dans ce service-là. Et c'est vrai que les choses sont un peu facilitées. On a un accès direct avec la cadre. Et puis, on peut postuler plus facilement. Du coup, tu intègres ce service et tu restes combien de temps ?

  • Speaker #2

    Du coup, j'intègre ce service de chirurgie générale et puis je reste six ans.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Au lieu des deux ans prévus.

  • Speaker #1

    Six ans, c'est quand même pas mal d'années. C'est pas mal d'années. Et donc, qu'est-ce que ça t'a appris ? Quels sont les enseignements que tu tires de ces six ans en chirurgie ? Sur toi-même et puis même au niveau professionnel.

  • Speaker #2

    Oui, alors j'ai appris énormément de choses. Déjà sur moi-même, j'ai appris à m'affirmer en tant que professionnelle, à me faire confiance et puis à surtout faire confiance en mes compétences. Et puis ça s'est venu avec le temps. C'était pas au bout du premier mois. C'est vrai que mon rôle en tant qu'infirmière, en tant que telle, et puis dans la défense du patient, de ses besoins, de... Oui, finalement, de sa prise en soin, ça, c'est vraiment un élément que j'ai beaucoup construit sur le terrain et dans ce service-là, avec une équipe très bienveillante, très bonne entente.

  • Speaker #1

    J'imagine. Parce que surtout, pour rester six ans dans un même service, dans la même structure, il faut quand même qu'il y ait une entente et ça joue énormément, énormément sur le fait de rester...

  • Speaker #2

    Ah, c'est précieux. Et puis, même pour l'épanouissement professionnel, c'est précieux. Je me suis toujours dit, puis d'ailleurs, c'est ce que je dis aux étudiants que j'accompagne aujourd'hui, c'est que finalement, si je ne suis pas bien à mon endroit, il y a d'autres. C'est-à-dire, si je ne suis pas bien à mon endroit, c'est OK. C'est peut-être juste pas pour moi, ou pas avec ces personnes-là, ou pas de bon moment. Et puis, allons chercher ailleurs.

  • Speaker #1

    Mais des fois, d'autres personnes... certaines personnes te diront, le dire, c'est simple, mais sauter le pas, c'est une autre histoire. Et puis, changer ses habitudes, ça renvoie un petit peu aussi à l'expatriation de manière plus globale. C'est-à-dire que, voilà, changer d'environnement et autres, ça demande en fait, quand même, un effort supplémentaire à des degrés différents en fonction de la personne.

  • Speaker #2

    Exactement. C'est une adaptation. C'est une adaptation de changer de cadre, de changer de lieu, que ce soit de lieu de vie, de lieu de travail. C'est un mode d'organisation qui est différent. Et puis même en termes de travail, c'est peut-être des compétences différentes qui vont être sollicitées. Donc, c'est sûr que ce n'est pas si simple à faire. Mais par contre, toujours remettre en ligne de mire qu'est-ce qui prévaut. Et je pense que sa santé à soi, sa santé mentale et puis son bien-être personnel. doit prévaloir, surtout dans le domaine de la santé où il y a plein de portes qui nous sont ouvertes à la suite de cette formation, à la suite du fameux César comme on dit. On voit qu'on est diplômé, vraiment on a beaucoup d'opportunités, enfin, ou de lieux,

  • Speaker #1

    d'exercices,

  • Speaker #2

    de domaines, d'exercices différents. autant y aller surtout si on n'est pas bien en endroit ce qui n'était pas mon cas et donc la question qui va suivre c'est qu'est ce qui s'est passé alors déjà même avant ces six années là après deux ans je pense déjà j'avais une envie de poursuivre si j'ose dire mon développement professionnel c'est à dire que voilà je suis quelqu'un qui est très studieuse et j'adore apprendre Je suis très curieuse et j'aime me développer et dire qu'est-ce que je pourrais apprendre de plus, qu'est-ce que je pourrais faire mieux. Et du coup, là, j'avais entendu parler du master en sciences infirmières.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc là, j'étais presque à la troisième année de carrière et je me suis dit, ah ouais, ça peut être intéressant. Puis c'est vrai que ce master en sciences infirmières en Suisse a été présenté comme vraiment un tout, un plus. pour la clinique d'avoir un professionnel ou une professionnelle infirmière qui puisse apporter une force de proposition par rapport aux données probantes, pour améliorer la prise en soins, être un coach où on soutient aux autres collègues. Enfin voilà, un rôle. un rôle qui était encore nouveau à l'époque et puis qui se voulait très valorisant pour la personne qui pouvait l'épouser et surtout en plus pour l'amélioration de la qualité des solutions et de la sécurité des patients. Donc du coup, toute motivée, je vais vers mon infirmière-chef, je lui propose ça en chirurgie, il n'y avait pas d'infirmière clinicienne spécialisée dans cet hôpital. Et puis, elle était... hyper enthousiaste, elle m'a dit écoute je vais en parler à l'autre infirmier chef de l'autre unité, il était partant aussi, du coup elle m'a dit je vais en parler à ma supérieure à mort, on était un peu en échange, et là le projet était stoppé net, on m'a dit il n'y a pas le budget, c'est pas le moment, c'est une bonne idée, merci mais non merci, donc la chef revient me voir et puis elle me dit malheureusement on leur a dit il n'y a pas de budget etc.

  • Speaker #1

    Donc la douche froide.

  • Speaker #2

    Puis elle me dit, mais par contre, ils sont à la recherche de praticiens formateurs. Ok.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'un praticien formateur ? Dis-nous.

  • Speaker #2

    Un praticien formateur, en fait, c'est un professionnel sur le terrain. Il peut être infirmier, mais aussi d'autres types de métiers. Il existe aussi dans le social, par exemple.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, un professionnel qui s'occupe, en fait, d'accompagner les étudiants. un stage, donc c'est lui qui assure l'encadrement pédagogique sur le lieu de stage et surtout qui évalue l'étudiant et lui met la note à la fin du stage et il a vraiment des heures qui sont allouées pour l'accompagner donc ils étaient à la recherche de praticiens formateurs autrement dit PF à cette époque là et puis elle me dit je peux te proposer ça, je te verrai bien on attend etc. Alors moi j'étais dégoûtée parce que en fait Voilà, mon projet initial, ce n'est pas ça. Puis bon, après, je me suis dit, c'est vrai que j'ai du plaisir. Il y a des étudiants qui sont dans le stage et qui sont là sur une journée avec moi. C'est vrai que j'ai du plaisir, mais beaucoup de doutes. Est-ce que je suis capable ? Est-ce que j'ai vraiment les compétences ? S'ils me posent une question et je ne sais pas y répondre, qu'est-ce que je vais faire ? Enfin, voilà, est-ce que vraiment je suis la plus à même de remplir ce rôle ? Il y a d'autres collègues qui sont là depuis bien plus longtemps que moi. Alors, vraiment. plein de questions. Tu t'es remise à la question. Finalement, je me suis dit, allez, vas-y, on essaie. C'est ça. Ma manière de fonctionner, c'est aller, on essaye. Un pas après l'autre, ça marche, ça marche. Ça ne marche pas, c'est bon. J'ai adoré. J'ai adoré les étudiants. me le rendaient tellement bien, c'est-à-dire qu'ils étaient hyper reconnaissants. Ils étaient très motivants aussi, c'est-à-dire que finalement, quand ils me posaient des questions et que je n'avais pas la réponse, je les encourageais soit à aller chercher, soit en le faisant sans. Et en fait, du coup, ça me permet tellement d'enrichir moi. Donc ça répondait à un besoin avant de me développer. Au travers de ce Ausha, de cette casquette, j'ai pu le faire.

  • Speaker #1

    Et puis ça Ausha finalement toutes les cases, en termes d'apprentissage, en termes d'enseignement. Et il y a toujours, en fait, finalement, ce petit voile... au-dessus en termes d'enseignement qui te suit, en fait, qui te suivait. Enfin, à ce moment-là, tu te rendais compte, finalement, que tu avais ce pan-là, enfin, le domaine infirmier, enfin, soins infirmiers que tu avais finalement remplis par tes six ans d'expérience en tant qu'infirmière. Et puis, voilà, le pan de l'enseignement qui germait et qui prenait forme, finalement.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et puis, du coup, au travers de cette casquette-là, j'ai eu l'occasion aussi de te donner des cours. parce que l'institution dans laquelle je travaillais avait un contrat avec une école d'ASSI, d'assistance en santé communautaire. Et du coup, en fait, PF de l'hôpital où j'étais allait donner des cours dans l'école de la SCC. Donc, on m'a proposé si je voulais donner un ou deux cours sur les injections. J'ai été et puis là, j'avais la science. J'adore ça. OK. J'adore enseigner et puis c'est encore différent parce que sur le terrain, j'étais plus dans une approche d'accompagnement. Et bien là, dans l'édifice scolaire ou dans l'école, vraiment, on a cette posture un peu d'enseignant.

  • Speaker #1

    Mais du coup, si je reviens à cette première interrogation que tu avais en termes de légitimité, cette légitimité finalement, là, elle était à quel niveau ?

  • Speaker #2

    Alors là, j'ai beaucoup de stress, je ne vais pas te donner les détails. Je veille, je dormais quasiment pas, je remisais mes cours, je m'imaginais déjà en train de donner les cours, etc. Mais beaucoup de stress. Et surtout que moi, le stress se traduit très vite. corporellement, c'est-à-dire que je tremble. Je tremble. Donc, autant dire que pour le cours sur l'injection, au moment de la préparation des médicaments, vous imaginez bien qu'en tremblant, c'est génial. Alors, autant dire que ça, voilà. Il y a eu des moments quand même assez rudes, si j'ai pu dire. Mais encore une fois, à la fin de la journée, les retours des étudiants ont été... C'est juste formidable. Et puis, quand ils te disent qu'ils ont adoré le cours, que c'était génial, que l'explication, elle était claire, que vraiment, c'était top. En fait, ça me dit les pensées. C'est gratifiant. Je crois que je suis légitime.

  • Speaker #1

    Je peux le faire. Et que tu as ta place.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #1

    Donc, à la suite de ça, de ces cours-là, est-ce que finalement, ça te permet de faire un point au niveau professionnel là où tu en es ? Et puis, à quel moment, en fait, finalement, tu te dis, bon, il serait peut-être de sortir complètement des soins ou pas. Enfin, en tout cas, je pose la question à quelle monnaie et comment ça se passe.

  • Speaker #2

    Alors du coup, ce qui se passe, c'est que je continue mon rôle de PF. Je rencontre des enseignants aussi. Donc, quand on est PF, on signe des contrats de stage avec l'étudiant et un enseignant de l'école infirmière. Donc du coup, je fais aussi des connaissances comme ça. Moi, je crée un peu un petit réseau. Il y a une enseignante notamment qui me propose de donner des cours à l'école infirmière. Donc en plus des cours à SLC, j'ai l'occasion aussi d'aller donner des cours. cours aux infirmières sur l'application et la relation. Et donc, là, ça continue en fait de...

  • Speaker #1

    Ça te nourrit ?

  • Speaker #2

    Ouais, de nourrir, mais surtout mon projet. Parce que petit à petit, je me dis, ouais, mais tiens, vraiment, l'enseignement, en fait,

  • Speaker #1

    j'aime beaucoup ça.

  • Speaker #2

    J'aime beaucoup ça. Le soir, je rentre à la maison, je suis vraiment satisfaite de ma journée, puis récompensée. Et puis, en fait, c'est vrai qu'à l'hôpital, entre... 2014, quand j'ai commencé, et puis là où je me situais maintenant, je voyais qu'en termes de rythme de travail, de charge de travail, de présence en soins, ce n'était plus ce que j'avais connu. C'est-à-dire que voilà, c'était un service de chirurgie, les patients restaient de moins en moins longtemps, donc on avait de plus en plus de patients.

  • Speaker #1

    Heureusement,

  • Speaker #2

    oui. Oui, parce que ça tournait plus. Ça tournait plus, et puis c'était des patients qui venaient de sortir du bloc, donc beaucoup de surveillance, etc. Et en fait, on n'avait plus vraiment le temps, ou moins, Je vais le dire comme ça, moins le temps qu'auparavant de créer une relation, de donner du sens à nos soins. On était vraiment dans la tâche, c'est-à-dire qu'on y va, on fait nos injections, on fait des prises de sang, on donne des traitements, on fait nos contrôles, ainsi de suite, etc. Alors bien entendu, on continue de communiquer avec les patients et puis voilà, ça fait partie aussi de moi de donner de ma personne, c'est-à-dire prendre le temps pour crémer un petit peu le dos, crémer les pieds. Mais c'est vrai que ça devenait de plus en plus rare et puis j'étais de plus en plus frustrée. Et du coup, en parallèle, j'avais cette casquette un peu de PF, les quelques cours que je donnais à l'extérieur, qui permettait un petit peu de compenser. Je me suis dit, ah, mais c'est intéressant. Heureusement qu'il y a ça, parce que je pense que sinon, les soins, je n'en aurais plus vraiment envie. Ça permet vraiment de rééquilibrer. Mais à quelque part, est-ce que finalement, je n'aurais pas une envie de partir dans l'enseignement ? Bon. Petite idée dans ma tête, mais je continue un petit peu mon truc. Pour l'instant, ça va bien, j'ai un bon équilibre. Et j'ai toujours ce projet de master quand même. Tu es persévérante, mais il me donne rien. Et puis, je finis ma formation de praticienne-formatrice, c'est une formation de un an qui a été payée par l'institution dans laquelle je possède. Et puis, suite à cette formation, je me dis, non, mais ce master, il est quand même bien en tête. Allez, je fonce. Et du coup, je me suis inscrite et j'ai enchaîné. Donc, j'ai fini le casse. de PF et j'ai enchaîné avec la rentrée de master. Et le master, par contre, je l'ai payé de ma poche. Cette fois, je n'ai pas posé la question. Je n'ai pas attendu qu'on me dise s'il y avait un budget ou pas. Je l'ai payé de ma poche. Ça a été de nombreux sacrifices parce qu'en fait, j'ai dû baisser mon pourcentage pour pouvoir assister au cours du master. Voilà, il y avait quand même les factures à payer.

  • Speaker #1

    Bien sûr, et tu l'avais fait continuer.

  • Speaker #2

    Et oui, ça pendant deux ans.

  • Speaker #1

    Waouh ! Et tu vois, ça rejoint les premiers mots qui t'ont défini, c'est la résilience et la motivation. Tu vois, finalement.

  • Speaker #2

    Comme quoi.

  • Speaker #1

    Elle est type de ça. Donc, comment se passent ces deux années ? Alors,

  • Speaker #2

    très, comment dire, très intense. Il y a beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup des lectures en anglais, donc là, il faut y aller. Au début, on cherche beaucoup, un peu moins. Mais voilà, je remets toujours en place mes habitudes d'étudiante, c'est-à-dire je bosse, je m'organise, je prévois des plages pour réviser, pour faire de la lecture, etc.

  • Speaker #1

    Toujours très organisée, une studieuse.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce qui me permet d'y aller pas à pas. Alors, je ne dis pas, il y a eu des moments où vraiment je me suis dit Mais là, Anna, mais qu'est-ce que tu fais là ? Oui. Et puis d'autres moments où en fait, on regarde en arrière et on se dit, ouais, franchement, cette formation, c'est pas pour rien qu'elle a trotté dans ma tête pendant 3-4 ans. Et puis je suis contente d'être là où je suis et je me sens bien. Et puis en fait, suite au master, donc il y a plusieurs options qui s'offrent à nous, donc soit infirmière clinicienne spécialisée, c'est pour le master en sciences internes spécialisées, soit maître d'enseignement, soit recherche.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Après la première année de master, je me dis qu'on verra. Tout dépend où je trouve la place. Parce que finalement, dans mon service, entre-temps, ils avaient engagé des infirmières cliniciennes. Ils n'avaient pas de master, mais du coup, ils n'avaient pas forcément le besoin d'une autre infirmière clinicienne spécialisée, d'autant plus que ça coûte un poil plus cher.

  • Speaker #1

    Un autre diplôme, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et donc, je me suis dit, ça ne va pas être dans l'institution dans laquelle je suis. Donc, je regarde un petit peu. de les offres, etc. Puis bon, j'ai quand même l'enseignement toujours. Est-ce qu'il y a vraiment... Je vais trouver une place parce que, mine de rien, il y a un fou qui est de la place. Et puis, est-ce qu'on peut... Deuxième année, début de deuxième année de master, il y a deux offres d'emploi pour l'une des écoles infirmières de Suisse au monde et où ils recherchent deux maîtres d'enseignement à 100 Moi, il me reste encore un master, donc le maximum que je peux leur donner, c'est en 50 Parce que là, je suis en cours. Puis je me suis dit, bon, allez, c'est quoi ? Tu postules.

  • Speaker #1

    On ne sait jamais.

  • Speaker #0

    Au pire, ils te disent non. En plus, c'est par mail, donc il n'y a même pas le prix de t'enlever. Puis je me suis dit, en fait, j'étais plutôt dans le tic de ils vont peut-être garder mon dossier comme ça. Étant donné que tout de suite, ils ont besoin d'un 100%. Alors, sûrement, ils ne vont pas me prendre, mais au moins, ils ont mon dossier. Puis quand j'aurai terminé, je peux réactiver un peu le truc. On dit, oui, je suis là. Et donc, je postule. Puis voilà, je reçois une réponse. Entretien.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est le premier entretien. Une réponse, deuxième entretien, j'ai dit ok, on va à ce deuxième entretien et après, troisième réponse, on m'engage. Et qu'on m'engage à 50%, je suis tellement heureuse.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    En tant que même danser.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Donc, on va arriver à un gros coup de stress. Là, je me suis dit, oh punaise, là, tu passes à un autre cap. Et surtout, tu changes d'orientation.

  • Speaker #1

    Tu ne seras plus en première,

  • Speaker #0

    tu ne seras plus soignante. Tu seras enseignante. Oui. Donc, c'était assez particulier. Puis, c'est vrai qu'au départ de mon institution, après ces six années, j'ai beaucoup pleuré. Oui. J'ai beaucoup pleuré. Puis, je me rappelle d'un aide-soignant qui m'a pris dans ses bras et qui m'a dit, mais Lorena, pourquoi tu pleures ? C'est ce que tu veux faire. Et puis, tu seras très bien là-dedans. Arrête de pleurer. Donc, voilà. Mais j'ai beaucoup pleuré parce que j'ai beaucoup grandi professionnellement dans cette institution. Et puis, autant l'équipe que l'infirmière-chef m'ont beaucoup encouragée, soutenue. à chaque fois, tout au long de mes projets. C'était vraiment une très belle première expérience.

  • Speaker #1

    Et je pense qu'à ce moment-là, tu t'es rendue compte qu'il y a une page qui se tournait, clairement. Et que tu touchais finalement un de tes objectifs qui était là et puis tu n'as pas lâché l'affaire. Tu n'as pas lâché l'affaire. Et puis ton master, tu l'as eu. Et ton poste, tu l'as eu. Donc à la fin de ce master-là, tu obtiens un statut de maître d'enseignement. Je comprends bien. Donc, Qu'est-ce qu'un maître d'enseignement ? Explique-nous un petit peu, voilà, aujourd'hui, ton quotidien, clairement. Enfin, comment ça se passe ? Comment ça se déroule ? Comment, toi, tu t'organises ? Enfin, une journée avec toi, comment ça se passe ? Alors,

  • Speaker #0

    question très difficile parce que les journées ne se ressemblent pas. D'accord. Contrairement à ce qu'on peut penser ou imaginer, les journées ne se ressemblent pas. Mais si je prends un des exemples, ça pourrait être une journée où on a des cours. Oui. C'est-à-dire que, finalement, on a… matinée ou toute une journée ou juste un après-midi de cours avec un groupe d'étudiants. Ça peut être des cours autant pratiques avec de la simulation,

  • Speaker #1

    d'accord,

  • Speaker #0

    de la simulation immersive, procédurale, parce que quand je dis procédurale, c'est comment est-ce qu'on fait une prise de son. Donc quatre heures autour du geste, de l'apprentissage, des risques, des surveillances, etc. infirmières autour de la prise de son. Et puis on peut avoir également de la simulation quand on dit immersive avec des des passions simulées, par exemple. Donc, il y a des personnes qui sont engagées pour jouer un scénario. Il y a des étudiants qui jouent le rôle de soignants, d'infirmiers, à ce moment-là, face à ce patient. Et puis, qui composent avec, finalement, les connaissances qu'ils ont pour pouvoir prendre en soin cette personne adéquatement. Voilà. Et puis, on a des cours qui sont plus d'ordre théorique, sur, par exemple, des théories de soins d'infirmiers, mais pas que. Que tu crées, du coup ? Les cours, ils sont, en fait, créés en groupe, en groupe de travail. Et puis en fait... on les réitère et on les améliore au fil des années. D'accord. Puis en fait, on a des plans d'études cadres qui durent une dizaine d'années. Et puis tous les dix ans, on revisite ce plan d'études cadres pour l'adapter aussi au changement, à l'évolution du monde, de la société et surtout du soin. Et du coup, ce sont des cours qui sont déjà préparés, mais qu'on peut sans autre ajuster, améliorer, adapter à la situation actuelle.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je pense par exemple au Covid. Oui. Ah oui. Il y a eu de nombreux simulations procéduraux ont dû être adaptées. D'accord. Avec le port du masque.

  • Speaker #1

    Clairement, oui.

  • Speaker #0

    Mais quand même prendre attentif les étudiants que le port du masque se met là continuellement en raison du Covid. Mais quand on sortira du Covid, il faudra réfléchir quand est-ce que vous mettez le masque et quand vous l'enlevez pour ce soir. Donc, voilà. Pas mal d'éléments comme ça, finalement, où on est toujours à mettre à jour. Et puis surtout, on regarde aussi des données prudentes, de pouvoir apprendre aux étudiants à soigner selon les dernières recommandations. D'accord. Et voilà, donc je disais aussi des cours théoriques qui peuvent être sur des résolutions de simulation de soins, sur des cours, qu'est-ce que le système de santé en service, comment… quels sont les droits du patient, enfin voilà. Et puis, on a aussi des cours interprofessionnels, donc des cours avec d'autres étudiants issus d'autres formations,

  • Speaker #1

    médecine, physio,

  • Speaker #0

    sage-femme, technicien en radiologie. Du coup, c'est vrai que c'est très varié. Puis, ben voilà, donc on a une matinée de cours, par exemple, le repas de midi, puis l'après-midi, on peut avoir des réunions, ou alors une autre matinée de cours,

  • Speaker #1

    ou une autre après-midi de cours. Oui, oui.

  • Speaker #0

    On a aussi des accompagnements d'étudiants. Donc, les étudiants qui doivent partir en stage, on les aide à les voir, on les prépare à ce stage, on les aide à préparer leur projet de stage, qu'est-ce qu'ils vont vouloir bosser, comment ils s'imaginent là-dedans, quelles sont les ressources qu'ils auront à disposition, etc. Donc, ça aussi, c'est des moments, je veux dire, assez privilégiés parce que là, plutôt qu'avec le groupe, on est vraiment dans une relation plus individuelle,

  • Speaker #1

    personnalisée, en fait. Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Il y a des accompagnements de groupe aussi plus restreints, par exemple des travaux de bachelors, c'est ce fameux mémoire, on peut accompagner un groupe. Il y a aussi finalement toute la préparation des examens qui prend aussi du temps, donc de préparer les différentes copies, de revoir les grilles d'évaluation, de préparer les passages, l'organisation. Tampons aussi, administratifs, management, là derrière, il y a les réponses aux mails.

  • Speaker #1

    Accessoirement, pour qu'ils prennent du temps,

  • Speaker #0

    bien sûr. Et puis après, il y a toutes les conférences aussi qui nous permettent de nous tenir à jour, de nous former, tant même qu'enseignant dans la pédagogie, mais aussi d'être à jour et au fait de ce qui se passe dans l'évolution de la technologie et de tout le domaine de la santé. Donc, on a aussi... L'opportunité de pouvoir participer à des formations, des séances de formation qui se prolonguent. Et puis, il y a des conférences de ce type-là pour aussi enrichir nos cours. C'est très varié. Donc, une journée, il n'y a pas une journée qui ressemble à une autre, heureusement. Et puis, finalement, c'est un vaste champ d'enseignement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'aujourd'hui, on peut dire que le poste que tu occupes, c'est un aboutissement ?

  • Speaker #0

    Je ne dirais pas un aboutissement parce que dans l'aboutissement, il y a l'homme. Oui, je ne peux pas. C'est vrai que je suis quelqu'un qui est assez ouverte aux différentes opportunités qu'on peut offrir. Et puis, c'est touche à tout. Des fois, je me définis un peu comme ça. Mais pas à tout et n'importe quoi. Mais disons que s'il y a une opportunité qui se présente à moi et puis au bon moment, ce que moi, j'estime être le bon moment pour moi, j'y vais. D'accord. Donc, un aboutissement. Pas forcément, parce qu'à mon avis, il y a beaucoup de choses que je pourrais explorer. Et puis, si ces opportunités viennent avant moi, je pense que je les prendrais. Mais par contre, c'est vrai que c'est une très belle étape de ma vie professionnelle que d'occuper ce poste.

  • Speaker #1

    Et quelles sont, selon toi, finalement, les qualités pour exercer en tant que maître d'enseignement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors ça, c'est une question… C'est une sacrée question parce que… J'ai envie de dire, il y a toujours ces qualités un petit peu, pas bateau, mais celles qu'on retrouve sur les offres d'emploi, qu'on recherche.

  • Speaker #1

    Qui sont vraies finalement. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Mais plutôt que de qualité, j'ai envie de dire.

  • Speaker #1

    De compétence.

  • Speaker #0

    Oui, plutôt de compétence. On a tous des qualités et des défauts. Et puis, je pense qu'il n'y a pas un seul enseignant qui se ressemble. Et là, en tête, si vous imaginez chacun, OK, un enseignant que j'ai apprécié et un autre que je n'ai pas apprécié, ben voilà, il y a des qualités et des défauts qui ressortent. Et les deux, pourtant, sont des enseignants. Donc, du coup, je pense qu'en termes de qualité, en fait, c'est propre à chacun. Et c'est OK, c'est très bien comme ça. Parce qu'il faut de tout. Après, en termes de compétences, ben là, oui, il y a des choses qui sont attendues dans l'enseignement. Et puis, par rapport à ça, il y a un référentiel de compétences, comme on peut le retrouver pour le corps infirmier, qui existe pour aussi l'enseignant supérieur HES. Et puis là, il y a différents éléments, comme par exemple être en mesure d'animer les activités, de mettre en œuvre des cours, de s'engager dans l'institution, de se développer aussi, de continuer à se former.

  • Speaker #1

    La formation continue.

  • Speaker #0

    Exactement. Et pouvoir... personnaliser la formation. Donc voilà, ce sont un peu des compétences en tant qu'elles qui sont attendues chez les maîtres d'enseignement.

  • Speaker #1

    D'accord. Et aujourd'hui, quels seraient les conseils que tu donnerais à une personne qui souhaite entreprendre en fait cette démarche-là et de partir vers l'enseignement ?

  • Speaker #0

    Ne rien lâcher. Ne rien lâcher. Vraiment, c'est un projet personnel qui tient à cœur. Allez-y. Ne lâchez rien. Ensuite, c'est sûr qu'il y a des incontournables, c'est-à-dire qu'il y a des diplômes qui sont demandés. Par exemple, en Suisse, maintenant, il est attendu qu'il y ait quand même un master, que la personne ait un master. Donc, voilà, se renseigner sur les éléments nécessaires à faire, s'il le faut, les équivalences demandées. Mais surtout, ne rien lâcher parce que je pense que l'un des éléments essentiels, c'est d'aimer ce qu'on fait. Je ne parlerai pas forcément de passion, parce que des fois le mot passion je le trouve fort, mais d'avoir l'amour en tout cas de son métier. Et si c'est un projet qui vous tient à cœur et que vous aimez accompagner les étudiants ou même les collègues et puis qu'il y a une fibre, mais disons un peu, un côté comme ça, un penchant naturel vers l'accompagnement, l'enseignement, allez-y, enseignez-vous sur quoi, comment. quel est le parcours, ce dont à quoi je dois répondre et puis allez-y là à pas, là je n'ai rien et du coup aujourd'hui de quoi tu es le plus fière par rapport à ton parcours ça aussi c'est une sacrée question je crois que j'ai dit ça pour penser que tu étais fière c'est une question complexe dans le sens où je pense qu'il n'y a pas un élément sur lequel je suis vraiment fière, il n'y a pas un élément comme ça je me dis wow, là, ce moment là c'était top, mais c'est tout le cheminement C'est tout le parcours en soi. Je suis caberdienne d'origine, donc une femme noire. Mes parents sont donc issus de la migration. Moi, je suis née ici. C'est vrai que mon père, il est arrivé, il ne parlait pas le français. Ma mère, elle ne savait ni parler le français. Du coup, vraiment, ça a été pour eux assez complexe, mais ils ont réussi. avec l'entraide de la communauté canadienne, cousins, familles, etc. Mais aussi après avec leur persévérance. Les valeurs qu'ils nous ont transmises, c'est notamment, ne lâchez rien. Vous avez la possibilité de vous instruire, de vous éduquer ici en Suisse. Mon père disait que lui, il n'avait pas eu cette Ausha. Et donc vraiment, il nous encourageait à être presque exemplaires à l'école. On est trois filles et du coup... Du coup, il était bien derrière nous. Il disait bien toutes les remarques, etc. D'ailleurs, on en avait très peu, parce qu'il y a l'éducation stricte derrière. Mais quelque part, il voulait vraiment nous voir évoluer et puis ne pas avoir à travailler dans des conditions très pénibles, comme lui et ma mère avaient dû le faire pour pouvoir s'établir en Suisse. Du coup, c'est vrai que moi, je viens de là. Ça, c'est mon patrimoine et j'en suis fière. Et en fait, je me dis... Bien, mine de rien d'arriver là, actuellement, aujourd'hui, en tant qu'adolescent d'enseignement dans une haute école suisse, ce n'est pas rien, surtout pour une jeune fille noire immigrée. Et c'est peut-être ça dont je suis le plus fière, donc le cheminement qui m'a permis d'arriver jusqu'ici.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un très beau parcours, encore une fois, inspirant, et puis qui, j'espère, motivera peut-être certains ou d'autres à aller dans cette voie-là. Et puis, surtout, un parcours sur lequel, en fait, les gens pourront se reconnaître. aussi. Lorena, je te remercie énormément et je te souhaite le meilleur vraiment pour la suite, encore plus d'apprentissage, vraiment. Toujours plus. Voilà, toujours plus et surtout ne rien lâcher. Moi, c'est sûrement la phrase qu'on retiendra de cet épisode-là, ne rien lâcher. Merci à toi, Lorena. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir invitée, de m'avoir donné l'opportunité de raconter un petit bout de mon histoire. Merci beaucoup et puis, on était Ne lâchez rien et si vous avez un projet en tête, allez-y. essayez. Au pire, ça ne marche pas, mais au mieux, ça fonctionne et puis vous allez peut-être, voilà, attendre ce que vous souhaitiez retrouver ou trouver dans votre carrière professionnelle. Allez, go !

  • Speaker #1

    Ce sera le mot de la fin, merci.

  • Speaker #0

    Voilà, tu es arrivé à la fin de l'épisode. Merci de l'avoir écouté.

  • Speaker #1

    Et s'il t'a plu, n'hésite pas à me le dire et me laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir. À bientôt en Suisse !

Description

Aujourd'hui, je t'emmène à la rencontre de Lorena, une infirmière suisse dont le parcours est une véritable source d'inspiration.


🌟 Après plusieurs années à l'hôpital au contact de patients, elle a décidé d'évoluer vers un nouveau rôle : celui de maître d'enseignement à la Haute École de la Santé du canton de Vaud.

Ce témoignage prouve une chose essentielle : le métier d'infirmier offre de nombreuses opportunités professionnelles.

🚀 Avec de la motivation, une volonté d'évoluer et une capacité à saisir les opportunités, il est possible de se réinventer dans le domaine de la santé et d'accéder à des emplois variés.


Son leitmotiv ? 👉Ne rien lâcher !

💪 Un message puissant pour toutes celles et ceux qui cherchent à évoluer dans leur carrière, que ce soit en milieu hospitalier ou dans un autre secteur de la santé.


🎙️ Dans cet épisode, Lorena partage son expérience, ses défis et ses conseils pour faire évoluer son emploi dans le domaine du soin.


🎧 📲 Bonne écoute


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Infirmiers Expats, le podcast qui te plonge au cœur de l'expatriation en Suisse dans le domaine des métiers de la santé. Que tu sois infirmier, sage-femme, infirmier anesthésiste, instrumentiste ou même manipulateur radio, ce podcast est fait pour toi. Ici, je partage des retours d'expérience, des conseils pratiques et des astuces pour réussir ta carrière en Suisse, que ce soit pour trouver un poste ou pour t'adapter à un nouveau cadre de travail. Je m'appelle Ornella, je suis infirmière de formation et fondatrice d'Infermiers Expats en Suisse. Aujourd'hui... Mon objectif est de t'accompagner dans ton parcours d'expatriation en te proposant des opportunités d'emploi, des coachings personnalisés pour te constituer un dossier de postulation solide et en résumé, te faciliter la vie dans cette belle aventure. Si tu es à la recherche d'un poste ou que tu souhaites te préparer au mieux, n'hésite pas à consulter mon site internet pour plus d'infos. Bonne écoute et bienvenue dans l'Aventure Suisse avec moi. Aujourd'hui, je reçois une invitée qui déroge un peu à la règle. Lorena est suisse et a fait ses études en Suisse. Nous nous sommes rencontrés lors d'une formation d'instructeur BLS et en découvrant son parcours de maître d'enseignement, j'ai tout de suite été captivée par sa motivation et sa résilience, deux qualités essentielles que partagent tous mes invités et qui m'ont donné envie aujourd'hui de te faire découvrir cette spécialisation et cette opportunité de formation. J'espère que tu apprécieras autant que moi l'échange que j'ai pu avoir avec Lorena.

  • Speaker #1

    Lorena, bonjour et merci de m'accorder ce temps pour échanger sur ton parcours, surtout pour faire connaître le métier de maître d'enseignement.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Alors toi, tu es une invitée un petit peu qui dérange à la règle, puisque tu es suisse, tu as fait tes études en Suisse. Je trouve que tu as deux points communs avec tous mes invités, la résilience et la motivation. C'est au travers de ton parcours que j'aimerais que tu puisses nous partager ton parcours d'infirmière et au-delà de ça, la profession de maître d'enseignement. Alors, à quel moment tu t'intéresses au métier d'infirmier ? Est-ce que c'est un métier choisi ou c'est un métier subi ?

  • Speaker #2

    déjà je te remercie de m'avoir invitée également merci pour ce compliment en termes de motivation et de résilience c'était rien, ça m'a fait plaisir on est fait avec la première question le choix du métier infirmier c'était vraiment une envie pour moi j'étais motivée à le faire j'étais motivée à le faire on se suisse habituellement autour de 14-15 ans l'école obligatoire où on est un peu orienté, où on fait des orientations pour ça où on se situerait le plus. Et puis, à l'issue de l'un de ces tests, j'avais deux options, enfin deux choix qui se sont révélés. C'était la santé, le monde de la santé et le monde de l'éducation.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, du coup, c'est vrai qu'il y avait ces deux pans-là. Et puis, j'ai été plus attirée par la santé. Pourquoi ? Notamment par le fait que, petite, j'ai été opérée en fait deux mois de vie. OK. une opération du rein. Et puis, suite à ça, j'ai eu régulièrement des contrôles à faire. Et donc, le centre hospitalier... Oui,

  • Speaker #1

    voilà. Merci pour la précision.

  • Speaker #2

    Et du coup, j'ai été très vite confrontée, ou bien, si j'ose dire, habituée, de me confronter au monde, au domaine médical, aux soins. Donc, j'ai eu cet attrait. Et c'est notamment les infirmières que je voyais le plus souvent. et puis qui m'accompagnait le long de ses séjours.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, je pense que c'est ça qui a orienté mon choix entre santé et éducation à l'âge de 15.

  • Speaker #1

    D'accord. Oui, à l'âge de 15 ans, parce qu'on en discutera après, mais finalement, on se rend compte que tout fait sens.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Du coup, tu rentres en filière infirmière, et comment se passent ces années durant ta formation, et puis comment se passe la formation en Suisse ?

  • Speaker #2

    Alors, l'atelier infirmière, du coup, j'y rentre, j'ai 18 ans, tout juste, ou même 17 encore.

  • Speaker #1

    C'est jeune.

  • Speaker #2

    Puis, du coup, voilà, trois années, plus une année préparatoire, donc quatre années au total. Et puis, bon, ça t'essuie ensuite un parcours scolaire, c'est-à-dire que j'ai toujours été une personne assez studieuse. qui prend à cœur ces études très minutieuses et rigoureuses dans mon travail. Donc finalement, je travaille un peu de la même manière dans cette haute école. Ça change un petit peu du cadre scolaire que j'avais eu avant, dans le sens où on est plus, comment dire, libre d'étudier comme on le souhaite, étant donné qu'il y a moins de tests de pointage réguliers. On a les examens en fin de semestre. C'est un peu là qu'on découvre si on a bien le reste du semestre. Et du coup, voilà, donc c'est une adaptation. C'est une adaptation de... Comment travailler de manière un peu plus autonome. On sent qu'on est considérés comme des adultes en formation. D'accord. Mais en soi, ça s'est bien passé. Ça s'est bien passé sur les quatre années. Je n'ai pas eu de soucis. J'ai réussi à valider tous mes modules.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Sans problème. Et puis, j'ai apprécié aussi chacun des stages que j'ai pu faire.

  • Speaker #1

    Oui. C'est des stages de combien de temps ?

  • Speaker #2

    Alors, ce sont des stages de six semaines. D'accord. Première et deuxième année. D'accord. Il y a deux stages de six semaines et puis ensuite, ce sont des stages de huit semaines en troisième année. OK. Deux stages de huit semaines sur la dernière année.

  • Speaker #1

    Et à la suite, en fait, des quatre années, il y a un examen final ou une mise en situation sur le terrain pour valider, en fait, le diplôme ou comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    En tant que tel. On a donc, dès la première année bachelor jusqu'à la troisième année bachelor, on a des examens par semestre, à la fin du semestre. Oui. Deux grosses sessions d'examens par année. OK. Et puis, à la troisième année bachelor, si on veut bien, on a un travail, un mémoire, un mémoire à rendre qui prend un peu la forme d'une recherche littéraire, enfin une recherche de littérature, pardon, sur une thématique.

  • Speaker #1

    Ok. Choisie ? Choisie ? Ok.

  • Speaker #2

    Et du coup, un travail de groupe. Oui. Et ça, ça s'ajoute en fait aux examens sémestriels.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Le mémoire banné, comme on connaît dans d'autres cursus de formation. Et les mises en situation, en fait, il n'y a pas, si j'ose dire, un gros examen à la fin de la troisième année où on se met en situation. Mais par contre, en fait, à chaque stage, on est évalué également. Et là, on est complètement plongé dans les soins. Et puis, en fait, les compétences sur lesquelles on est évalué en stage évoluent. En troisième année, on est attendu à un niveau plus élevé qu'en première année. Et puis, là, c'est aussi une évaluation qui prend. qui prend sens et puis souvent en dernière année, on est un peu considéré par les professionnels du lieu de stage comme de futurs collègues. Donc c'est vrai que c'est une autre...

  • Speaker #1

    Et donc à la suite de cette présentation de mémoire, et puis toi tu l'avais fait sur quel sujet d'ailleurs ?

  • Speaker #2

    Oui, alors moi je l'avais fait sur la prévention, la prévention de récidive, d'interruption volontaire de grossesse chez les adolescents. immigrés.

  • Speaker #1

    Wow, c'est un sujet très pointu.

  • Speaker #2

    Alors, on nous accompagne dans ce mémoire, déjà dans la définition de la question sur, justement, de faire en sorte qu'elle soit ancrée dans la société, mais dans les questions actuelles, mais aussi qu'elle soit assez précise pour nous permettre de trouver des articles qui nous rapportent bien. Donc, voilà, ça a été tout un processus. Je vais aller vers cette question-là, si j'ose bien. Si j'ose dire, mais c'est vrai que c'est un travail qui nous a, on était trois, on était trois à le faire et qui nous a beaucoup plu et beaucoup porté parce que moi personnellement, j'ai appris beaucoup de choses. Et dans mon dernier stage d'ailleurs, j'ai rencontré une jeune fille qui était adolescente, elle était, ça remonte, mais je crois qu'elle avait 14 ou 15 ans.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et qui venait pour une interruption de grossesse. donc en fait ça rentrait complètement dans un peu la thématique choisie et puis avec les lectures que j'avais pu faire pour pouvoir alimenter ce mémoire, ça m'a permis de l'accompagner littéralement c'était assez joli à suivre,

  • Speaker #1

    à voir c'est intéressant je trouve, j'imagine Au terme de tes études, tu avais déjà une idée précise du service dans lequel tu souhaitais exercer ou pas du tout ? Alors,

  • Speaker #2

    au terme de mes études, c'était les soins aigus.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Au début de mes études, c'était la pédiatrie. Oui. Et puis très vite, je me suis dit, je pense que voir des petits êtres malades, ce n'est pas pour moi. Donc, je me suis orientée plutôt sur les soins aigus en me disant que je ne ferais que deux ans. Et puis qu'ensuite, je me réorientais vers autre chose. J'ai fait un stage en soins palliatifs que j'avais adoré. et puis en fait à l'issue de ce stage on m'avait dit je te verrais bien en soins pâles mais d'abord prends un peu de bouteille fais deux ans de soins aigus et après tu reviens nous voir c'était un peu le projet le projet c'est délier en autre chose mais

  • Speaker #1

    du coup voilà c'était les soins aigus et donc du coup une fois que tu obtiens le fameux Cézanne ce bachelor, comment tu t'y prends ? Tes recherches d'emploi, tu commences à postuler, tu connaissais déjà du personnel soignant dans X ou Y services pour pouvoir après l'intégrer. Comment ça s'est passé quand tu t'es organisée ?

  • Speaker #2

    Pour ma part, ce que j'ai fait, c'est que j'ai postulé au printemps de la dernière année. Et du coup, on est accompagné aussi dans la formation pour les postulations. C'est génial. Il y a des tables rondes, il y a des professionnels qui viennent de différentes institutions qui viennent se présenter aux étudiants, aux futurs professionnels. Et du coup, ça donne aussi un petit peu une idée et puis nous explique aussi comment est-ce qu'on peut... postuler dans leur institution. Donc, voilà, il y a pas mal de soutien de la part de l'école pour ça. Puis, moi, j'ai postulé, en fait, dans tous les hôpitaux.

  • Speaker #1

    Les hôpitaux en général.

  • Speaker #2

    Et puis, chirurgie ou médecine. Donc, autant les hôpitaux, enfin, le CHUV, que les hôpitaux périphériques. Et mon dernier stage, je l'avais fait dans un hôpital périphérique, dans un service de chirurgie ambulatoire. Et puis, c'est un stage qui s'est... très bien déroulé aussi. Et là, l'ancienne infirmière-chef m'a dit, mais écoute, si tu comptes postuler, tu peux me laisser ton dossier. Moi, je transmettrai. Donc, j'ai fait ça. Entre autres choses. Et puis, j'ai reçu ensuite une réponse positive pour cet hôpital.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #2

    je pense que souvent, ça aide de terminer son stage, enfin, son parcours de stage, si j'ose dire, dans le domaine dans lequel on veut. Et surtout, si ça se passe bien, c'est un vrai plus.

  • Speaker #1

    Et ça va plus vite, surtout. Ça va plus. Je suis d'accord avec toi, parce que c'est généralement ce qui se passe dans la plupart des cas où les étudiants demandent, ce qu'on appelle en France un stage très professionnel, donc quasiment le dernier stage. Et puis, généralement, si ça se passe bien, derrière, on dépose un CV où on explicite le souhait de vouloir travailler dans ce service-là. Et c'est vrai que les choses sont un peu facilitées. On a un accès direct avec la cadre. Et puis, on peut postuler plus facilement. Du coup, tu intègres ce service et tu restes combien de temps ?

  • Speaker #2

    Du coup, j'intègre ce service de chirurgie générale et puis je reste six ans.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Au lieu des deux ans prévus.

  • Speaker #1

    Six ans, c'est quand même pas mal d'années. C'est pas mal d'années. Et donc, qu'est-ce que ça t'a appris ? Quels sont les enseignements que tu tires de ces six ans en chirurgie ? Sur toi-même et puis même au niveau professionnel.

  • Speaker #2

    Oui, alors j'ai appris énormément de choses. Déjà sur moi-même, j'ai appris à m'affirmer en tant que professionnelle, à me faire confiance et puis à surtout faire confiance en mes compétences. Et puis ça s'est venu avec le temps. C'était pas au bout du premier mois. C'est vrai que mon rôle en tant qu'infirmière, en tant que telle, et puis dans la défense du patient, de ses besoins, de... Oui, finalement, de sa prise en soin, ça, c'est vraiment un élément que j'ai beaucoup construit sur le terrain et dans ce service-là, avec une équipe très bienveillante, très bonne entente.

  • Speaker #1

    J'imagine. Parce que surtout, pour rester six ans dans un même service, dans la même structure, il faut quand même qu'il y ait une entente et ça joue énormément, énormément sur le fait de rester...

  • Speaker #2

    Ah, c'est précieux. Et puis, même pour l'épanouissement professionnel, c'est précieux. Je me suis toujours dit, puis d'ailleurs, c'est ce que je dis aux étudiants que j'accompagne aujourd'hui, c'est que finalement, si je ne suis pas bien à mon endroit, il y a d'autres. C'est-à-dire, si je ne suis pas bien à mon endroit, c'est OK. C'est peut-être juste pas pour moi, ou pas avec ces personnes-là, ou pas de bon moment. Et puis, allons chercher ailleurs.

  • Speaker #1

    Mais des fois, d'autres personnes... certaines personnes te diront, le dire, c'est simple, mais sauter le pas, c'est une autre histoire. Et puis, changer ses habitudes, ça renvoie un petit peu aussi à l'expatriation de manière plus globale. C'est-à-dire que, voilà, changer d'environnement et autres, ça demande en fait, quand même, un effort supplémentaire à des degrés différents en fonction de la personne.

  • Speaker #2

    Exactement. C'est une adaptation. C'est une adaptation de changer de cadre, de changer de lieu, que ce soit de lieu de vie, de lieu de travail. C'est un mode d'organisation qui est différent. Et puis même en termes de travail, c'est peut-être des compétences différentes qui vont être sollicitées. Donc, c'est sûr que ce n'est pas si simple à faire. Mais par contre, toujours remettre en ligne de mire qu'est-ce qui prévaut. Et je pense que sa santé à soi, sa santé mentale et puis son bien-être personnel. doit prévaloir, surtout dans le domaine de la santé où il y a plein de portes qui nous sont ouvertes à la suite de cette formation, à la suite du fameux César comme on dit. On voit qu'on est diplômé, vraiment on a beaucoup d'opportunités, enfin, ou de lieux,

  • Speaker #1

    d'exercices,

  • Speaker #2

    de domaines, d'exercices différents. autant y aller surtout si on n'est pas bien en endroit ce qui n'était pas mon cas et donc la question qui va suivre c'est qu'est ce qui s'est passé alors déjà même avant ces six années là après deux ans je pense déjà j'avais une envie de poursuivre si j'ose dire mon développement professionnel c'est à dire que voilà je suis quelqu'un qui est très studieuse et j'adore apprendre Je suis très curieuse et j'aime me développer et dire qu'est-ce que je pourrais apprendre de plus, qu'est-ce que je pourrais faire mieux. Et du coup, là, j'avais entendu parler du master en sciences infirmières.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc là, j'étais presque à la troisième année de carrière et je me suis dit, ah ouais, ça peut être intéressant. Puis c'est vrai que ce master en sciences infirmières en Suisse a été présenté comme vraiment un tout, un plus. pour la clinique d'avoir un professionnel ou une professionnelle infirmière qui puisse apporter une force de proposition par rapport aux données probantes, pour améliorer la prise en soins, être un coach où on soutient aux autres collègues. Enfin voilà, un rôle. un rôle qui était encore nouveau à l'époque et puis qui se voulait très valorisant pour la personne qui pouvait l'épouser et surtout en plus pour l'amélioration de la qualité des solutions et de la sécurité des patients. Donc du coup, toute motivée, je vais vers mon infirmière-chef, je lui propose ça en chirurgie, il n'y avait pas d'infirmière clinicienne spécialisée dans cet hôpital. Et puis, elle était... hyper enthousiaste, elle m'a dit écoute je vais en parler à l'autre infirmier chef de l'autre unité, il était partant aussi, du coup elle m'a dit je vais en parler à ma supérieure à mort, on était un peu en échange, et là le projet était stoppé net, on m'a dit il n'y a pas le budget, c'est pas le moment, c'est une bonne idée, merci mais non merci, donc la chef revient me voir et puis elle me dit malheureusement on leur a dit il n'y a pas de budget etc.

  • Speaker #1

    Donc la douche froide.

  • Speaker #2

    Puis elle me dit, mais par contre, ils sont à la recherche de praticiens formateurs. Ok.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'un praticien formateur ? Dis-nous.

  • Speaker #2

    Un praticien formateur, en fait, c'est un professionnel sur le terrain. Il peut être infirmier, mais aussi d'autres types de métiers. Il existe aussi dans le social, par exemple.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, un professionnel qui s'occupe, en fait, d'accompagner les étudiants. un stage, donc c'est lui qui assure l'encadrement pédagogique sur le lieu de stage et surtout qui évalue l'étudiant et lui met la note à la fin du stage et il a vraiment des heures qui sont allouées pour l'accompagner donc ils étaient à la recherche de praticiens formateurs autrement dit PF à cette époque là et puis elle me dit je peux te proposer ça, je te verrai bien on attend etc. Alors moi j'étais dégoûtée parce que en fait Voilà, mon projet initial, ce n'est pas ça. Puis bon, après, je me suis dit, c'est vrai que j'ai du plaisir. Il y a des étudiants qui sont dans le stage et qui sont là sur une journée avec moi. C'est vrai que j'ai du plaisir, mais beaucoup de doutes. Est-ce que je suis capable ? Est-ce que j'ai vraiment les compétences ? S'ils me posent une question et je ne sais pas y répondre, qu'est-ce que je vais faire ? Enfin, voilà, est-ce que vraiment je suis la plus à même de remplir ce rôle ? Il y a d'autres collègues qui sont là depuis bien plus longtemps que moi. Alors, vraiment. plein de questions. Tu t'es remise à la question. Finalement, je me suis dit, allez, vas-y, on essaie. C'est ça. Ma manière de fonctionner, c'est aller, on essaye. Un pas après l'autre, ça marche, ça marche. Ça ne marche pas, c'est bon. J'ai adoré. J'ai adoré les étudiants. me le rendaient tellement bien, c'est-à-dire qu'ils étaient hyper reconnaissants. Ils étaient très motivants aussi, c'est-à-dire que finalement, quand ils me posaient des questions et que je n'avais pas la réponse, je les encourageais soit à aller chercher, soit en le faisant sans. Et en fait, du coup, ça me permet tellement d'enrichir moi. Donc ça répondait à un besoin avant de me développer. Au travers de ce Ausha, de cette casquette, j'ai pu le faire.

  • Speaker #1

    Et puis ça Ausha finalement toutes les cases, en termes d'apprentissage, en termes d'enseignement. Et il y a toujours, en fait, finalement, ce petit voile... au-dessus en termes d'enseignement qui te suit, en fait, qui te suivait. Enfin, à ce moment-là, tu te rendais compte, finalement, que tu avais ce pan-là, enfin, le domaine infirmier, enfin, soins infirmiers que tu avais finalement remplis par tes six ans d'expérience en tant qu'infirmière. Et puis, voilà, le pan de l'enseignement qui germait et qui prenait forme, finalement.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et puis, du coup, au travers de cette casquette-là, j'ai eu l'occasion aussi de te donner des cours. parce que l'institution dans laquelle je travaillais avait un contrat avec une école d'ASSI, d'assistance en santé communautaire. Et du coup, en fait, PF de l'hôpital où j'étais allait donner des cours dans l'école de la SCC. Donc, on m'a proposé si je voulais donner un ou deux cours sur les injections. J'ai été et puis là, j'avais la science. J'adore ça. OK. J'adore enseigner et puis c'est encore différent parce que sur le terrain, j'étais plus dans une approche d'accompagnement. Et bien là, dans l'édifice scolaire ou dans l'école, vraiment, on a cette posture un peu d'enseignant.

  • Speaker #1

    Mais du coup, si je reviens à cette première interrogation que tu avais en termes de légitimité, cette légitimité finalement, là, elle était à quel niveau ?

  • Speaker #2

    Alors là, j'ai beaucoup de stress, je ne vais pas te donner les détails. Je veille, je dormais quasiment pas, je remisais mes cours, je m'imaginais déjà en train de donner les cours, etc. Mais beaucoup de stress. Et surtout que moi, le stress se traduit très vite. corporellement, c'est-à-dire que je tremble. Je tremble. Donc, autant dire que pour le cours sur l'injection, au moment de la préparation des médicaments, vous imaginez bien qu'en tremblant, c'est génial. Alors, autant dire que ça, voilà. Il y a eu des moments quand même assez rudes, si j'ai pu dire. Mais encore une fois, à la fin de la journée, les retours des étudiants ont été... C'est juste formidable. Et puis, quand ils te disent qu'ils ont adoré le cours, que c'était génial, que l'explication, elle était claire, que vraiment, c'était top. En fait, ça me dit les pensées. C'est gratifiant. Je crois que je suis légitime.

  • Speaker #1

    Je peux le faire. Et que tu as ta place.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #1

    Donc, à la suite de ça, de ces cours-là, est-ce que finalement, ça te permet de faire un point au niveau professionnel là où tu en es ? Et puis, à quel moment, en fait, finalement, tu te dis, bon, il serait peut-être de sortir complètement des soins ou pas. Enfin, en tout cas, je pose la question à quelle monnaie et comment ça se passe.

  • Speaker #2

    Alors du coup, ce qui se passe, c'est que je continue mon rôle de PF. Je rencontre des enseignants aussi. Donc, quand on est PF, on signe des contrats de stage avec l'étudiant et un enseignant de l'école infirmière. Donc du coup, je fais aussi des connaissances comme ça. Moi, je crée un peu un petit réseau. Il y a une enseignante notamment qui me propose de donner des cours à l'école infirmière. Donc en plus des cours à SLC, j'ai l'occasion aussi d'aller donner des cours. cours aux infirmières sur l'application et la relation. Et donc, là, ça continue en fait de...

  • Speaker #1

    Ça te nourrit ?

  • Speaker #2

    Ouais, de nourrir, mais surtout mon projet. Parce que petit à petit, je me dis, ouais, mais tiens, vraiment, l'enseignement, en fait,

  • Speaker #1

    j'aime beaucoup ça.

  • Speaker #2

    J'aime beaucoup ça. Le soir, je rentre à la maison, je suis vraiment satisfaite de ma journée, puis récompensée. Et puis, en fait, c'est vrai qu'à l'hôpital, entre... 2014, quand j'ai commencé, et puis là où je me situais maintenant, je voyais qu'en termes de rythme de travail, de charge de travail, de présence en soins, ce n'était plus ce que j'avais connu. C'est-à-dire que voilà, c'était un service de chirurgie, les patients restaient de moins en moins longtemps, donc on avait de plus en plus de patients.

  • Speaker #1

    Heureusement,

  • Speaker #2

    oui. Oui, parce que ça tournait plus. Ça tournait plus, et puis c'était des patients qui venaient de sortir du bloc, donc beaucoup de surveillance, etc. Et en fait, on n'avait plus vraiment le temps, ou moins, Je vais le dire comme ça, moins le temps qu'auparavant de créer une relation, de donner du sens à nos soins. On était vraiment dans la tâche, c'est-à-dire qu'on y va, on fait nos injections, on fait des prises de sang, on donne des traitements, on fait nos contrôles, ainsi de suite, etc. Alors bien entendu, on continue de communiquer avec les patients et puis voilà, ça fait partie aussi de moi de donner de ma personne, c'est-à-dire prendre le temps pour crémer un petit peu le dos, crémer les pieds. Mais c'est vrai que ça devenait de plus en plus rare et puis j'étais de plus en plus frustrée. Et du coup, en parallèle, j'avais cette casquette un peu de PF, les quelques cours que je donnais à l'extérieur, qui permettait un petit peu de compenser. Je me suis dit, ah, mais c'est intéressant. Heureusement qu'il y a ça, parce que je pense que sinon, les soins, je n'en aurais plus vraiment envie. Ça permet vraiment de rééquilibrer. Mais à quelque part, est-ce que finalement, je n'aurais pas une envie de partir dans l'enseignement ? Bon. Petite idée dans ma tête, mais je continue un petit peu mon truc. Pour l'instant, ça va bien, j'ai un bon équilibre. Et j'ai toujours ce projet de master quand même. Tu es persévérante, mais il me donne rien. Et puis, je finis ma formation de praticienne-formatrice, c'est une formation de un an qui a été payée par l'institution dans laquelle je possède. Et puis, suite à cette formation, je me dis, non, mais ce master, il est quand même bien en tête. Allez, je fonce. Et du coup, je me suis inscrite et j'ai enchaîné. Donc, j'ai fini le casse. de PF et j'ai enchaîné avec la rentrée de master. Et le master, par contre, je l'ai payé de ma poche. Cette fois, je n'ai pas posé la question. Je n'ai pas attendu qu'on me dise s'il y avait un budget ou pas. Je l'ai payé de ma poche. Ça a été de nombreux sacrifices parce qu'en fait, j'ai dû baisser mon pourcentage pour pouvoir assister au cours du master. Voilà, il y avait quand même les factures à payer.

  • Speaker #1

    Bien sûr, et tu l'avais fait continuer.

  • Speaker #2

    Et oui, ça pendant deux ans.

  • Speaker #1

    Waouh ! Et tu vois, ça rejoint les premiers mots qui t'ont défini, c'est la résilience et la motivation. Tu vois, finalement.

  • Speaker #2

    Comme quoi.

  • Speaker #1

    Elle est type de ça. Donc, comment se passent ces deux années ? Alors,

  • Speaker #2

    très, comment dire, très intense. Il y a beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup des lectures en anglais, donc là, il faut y aller. Au début, on cherche beaucoup, un peu moins. Mais voilà, je remets toujours en place mes habitudes d'étudiante, c'est-à-dire je bosse, je m'organise, je prévois des plages pour réviser, pour faire de la lecture, etc.

  • Speaker #1

    Toujours très organisée, une studieuse.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce qui me permet d'y aller pas à pas. Alors, je ne dis pas, il y a eu des moments où vraiment je me suis dit Mais là, Anna, mais qu'est-ce que tu fais là ? Oui. Et puis d'autres moments où en fait, on regarde en arrière et on se dit, ouais, franchement, cette formation, c'est pas pour rien qu'elle a trotté dans ma tête pendant 3-4 ans. Et puis je suis contente d'être là où je suis et je me sens bien. Et puis en fait, suite au master, donc il y a plusieurs options qui s'offrent à nous, donc soit infirmière clinicienne spécialisée, c'est pour le master en sciences internes spécialisées, soit maître d'enseignement, soit recherche.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Après la première année de master, je me dis qu'on verra. Tout dépend où je trouve la place. Parce que finalement, dans mon service, entre-temps, ils avaient engagé des infirmières cliniciennes. Ils n'avaient pas de master, mais du coup, ils n'avaient pas forcément le besoin d'une autre infirmière clinicienne spécialisée, d'autant plus que ça coûte un poil plus cher.

  • Speaker #1

    Un autre diplôme, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et donc, je me suis dit, ça ne va pas être dans l'institution dans laquelle je suis. Donc, je regarde un petit peu. de les offres, etc. Puis bon, j'ai quand même l'enseignement toujours. Est-ce qu'il y a vraiment... Je vais trouver une place parce que, mine de rien, il y a un fou qui est de la place. Et puis, est-ce qu'on peut... Deuxième année, début de deuxième année de master, il y a deux offres d'emploi pour l'une des écoles infirmières de Suisse au monde et où ils recherchent deux maîtres d'enseignement à 100 Moi, il me reste encore un master, donc le maximum que je peux leur donner, c'est en 50 Parce que là, je suis en cours. Puis je me suis dit, bon, allez, c'est quoi ? Tu postules.

  • Speaker #1

    On ne sait jamais.

  • Speaker #0

    Au pire, ils te disent non. En plus, c'est par mail, donc il n'y a même pas le prix de t'enlever. Puis je me suis dit, en fait, j'étais plutôt dans le tic de ils vont peut-être garder mon dossier comme ça. Étant donné que tout de suite, ils ont besoin d'un 100%. Alors, sûrement, ils ne vont pas me prendre, mais au moins, ils ont mon dossier. Puis quand j'aurai terminé, je peux réactiver un peu le truc. On dit, oui, je suis là. Et donc, je postule. Puis voilà, je reçois une réponse. Entretien.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est le premier entretien. Une réponse, deuxième entretien, j'ai dit ok, on va à ce deuxième entretien et après, troisième réponse, on m'engage. Et qu'on m'engage à 50%, je suis tellement heureuse.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    En tant que même danser.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Donc, on va arriver à un gros coup de stress. Là, je me suis dit, oh punaise, là, tu passes à un autre cap. Et surtout, tu changes d'orientation.

  • Speaker #1

    Tu ne seras plus en première,

  • Speaker #0

    tu ne seras plus soignante. Tu seras enseignante. Oui. Donc, c'était assez particulier. Puis, c'est vrai qu'au départ de mon institution, après ces six années, j'ai beaucoup pleuré. Oui. J'ai beaucoup pleuré. Puis, je me rappelle d'un aide-soignant qui m'a pris dans ses bras et qui m'a dit, mais Lorena, pourquoi tu pleures ? C'est ce que tu veux faire. Et puis, tu seras très bien là-dedans. Arrête de pleurer. Donc, voilà. Mais j'ai beaucoup pleuré parce que j'ai beaucoup grandi professionnellement dans cette institution. Et puis, autant l'équipe que l'infirmière-chef m'ont beaucoup encouragée, soutenue. à chaque fois, tout au long de mes projets. C'était vraiment une très belle première expérience.

  • Speaker #1

    Et je pense qu'à ce moment-là, tu t'es rendue compte qu'il y a une page qui se tournait, clairement. Et que tu touchais finalement un de tes objectifs qui était là et puis tu n'as pas lâché l'affaire. Tu n'as pas lâché l'affaire. Et puis ton master, tu l'as eu. Et ton poste, tu l'as eu. Donc à la fin de ce master-là, tu obtiens un statut de maître d'enseignement. Je comprends bien. Donc, Qu'est-ce qu'un maître d'enseignement ? Explique-nous un petit peu, voilà, aujourd'hui, ton quotidien, clairement. Enfin, comment ça se passe ? Comment ça se déroule ? Comment, toi, tu t'organises ? Enfin, une journée avec toi, comment ça se passe ? Alors,

  • Speaker #0

    question très difficile parce que les journées ne se ressemblent pas. D'accord. Contrairement à ce qu'on peut penser ou imaginer, les journées ne se ressemblent pas. Mais si je prends un des exemples, ça pourrait être une journée où on a des cours. Oui. C'est-à-dire que, finalement, on a… matinée ou toute une journée ou juste un après-midi de cours avec un groupe d'étudiants. Ça peut être des cours autant pratiques avec de la simulation,

  • Speaker #1

    d'accord,

  • Speaker #0

    de la simulation immersive, procédurale, parce que quand je dis procédurale, c'est comment est-ce qu'on fait une prise de son. Donc quatre heures autour du geste, de l'apprentissage, des risques, des surveillances, etc. infirmières autour de la prise de son. Et puis on peut avoir également de la simulation quand on dit immersive avec des des passions simulées, par exemple. Donc, il y a des personnes qui sont engagées pour jouer un scénario. Il y a des étudiants qui jouent le rôle de soignants, d'infirmiers, à ce moment-là, face à ce patient. Et puis, qui composent avec, finalement, les connaissances qu'ils ont pour pouvoir prendre en soin cette personne adéquatement. Voilà. Et puis, on a des cours qui sont plus d'ordre théorique, sur, par exemple, des théories de soins d'infirmiers, mais pas que. Que tu crées, du coup ? Les cours, ils sont, en fait, créés en groupe, en groupe de travail. Et puis en fait... on les réitère et on les améliore au fil des années. D'accord. Puis en fait, on a des plans d'études cadres qui durent une dizaine d'années. Et puis tous les dix ans, on revisite ce plan d'études cadres pour l'adapter aussi au changement, à l'évolution du monde, de la société et surtout du soin. Et du coup, ce sont des cours qui sont déjà préparés, mais qu'on peut sans autre ajuster, améliorer, adapter à la situation actuelle.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je pense par exemple au Covid. Oui. Ah oui. Il y a eu de nombreux simulations procéduraux ont dû être adaptées. D'accord. Avec le port du masque.

  • Speaker #1

    Clairement, oui.

  • Speaker #0

    Mais quand même prendre attentif les étudiants que le port du masque se met là continuellement en raison du Covid. Mais quand on sortira du Covid, il faudra réfléchir quand est-ce que vous mettez le masque et quand vous l'enlevez pour ce soir. Donc, voilà. Pas mal d'éléments comme ça, finalement, où on est toujours à mettre à jour. Et puis surtout, on regarde aussi des données prudentes, de pouvoir apprendre aux étudiants à soigner selon les dernières recommandations. D'accord. Et voilà, donc je disais aussi des cours théoriques qui peuvent être sur des résolutions de simulation de soins, sur des cours, qu'est-ce que le système de santé en service, comment… quels sont les droits du patient, enfin voilà. Et puis, on a aussi des cours interprofessionnels, donc des cours avec d'autres étudiants issus d'autres formations,

  • Speaker #1

    médecine, physio,

  • Speaker #0

    sage-femme, technicien en radiologie. Du coup, c'est vrai que c'est très varié. Puis, ben voilà, donc on a une matinée de cours, par exemple, le repas de midi, puis l'après-midi, on peut avoir des réunions, ou alors une autre matinée de cours,

  • Speaker #1

    ou une autre après-midi de cours. Oui, oui.

  • Speaker #0

    On a aussi des accompagnements d'étudiants. Donc, les étudiants qui doivent partir en stage, on les aide à les voir, on les prépare à ce stage, on les aide à préparer leur projet de stage, qu'est-ce qu'ils vont vouloir bosser, comment ils s'imaginent là-dedans, quelles sont les ressources qu'ils auront à disposition, etc. Donc, ça aussi, c'est des moments, je veux dire, assez privilégiés parce que là, plutôt qu'avec le groupe, on est vraiment dans une relation plus individuelle,

  • Speaker #1

    personnalisée, en fait. Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Il y a des accompagnements de groupe aussi plus restreints, par exemple des travaux de bachelors, c'est ce fameux mémoire, on peut accompagner un groupe. Il y a aussi finalement toute la préparation des examens qui prend aussi du temps, donc de préparer les différentes copies, de revoir les grilles d'évaluation, de préparer les passages, l'organisation. Tampons aussi, administratifs, management, là derrière, il y a les réponses aux mails.

  • Speaker #1

    Accessoirement, pour qu'ils prennent du temps,

  • Speaker #0

    bien sûr. Et puis après, il y a toutes les conférences aussi qui nous permettent de nous tenir à jour, de nous former, tant même qu'enseignant dans la pédagogie, mais aussi d'être à jour et au fait de ce qui se passe dans l'évolution de la technologie et de tout le domaine de la santé. Donc, on a aussi... L'opportunité de pouvoir participer à des formations, des séances de formation qui se prolonguent. Et puis, il y a des conférences de ce type-là pour aussi enrichir nos cours. C'est très varié. Donc, une journée, il n'y a pas une journée qui ressemble à une autre, heureusement. Et puis, finalement, c'est un vaste champ d'enseignement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'aujourd'hui, on peut dire que le poste que tu occupes, c'est un aboutissement ?

  • Speaker #0

    Je ne dirais pas un aboutissement parce que dans l'aboutissement, il y a l'homme. Oui, je ne peux pas. C'est vrai que je suis quelqu'un qui est assez ouverte aux différentes opportunités qu'on peut offrir. Et puis, c'est touche à tout. Des fois, je me définis un peu comme ça. Mais pas à tout et n'importe quoi. Mais disons que s'il y a une opportunité qui se présente à moi et puis au bon moment, ce que moi, j'estime être le bon moment pour moi, j'y vais. D'accord. Donc, un aboutissement. Pas forcément, parce qu'à mon avis, il y a beaucoup de choses que je pourrais explorer. Et puis, si ces opportunités viennent avant moi, je pense que je les prendrais. Mais par contre, c'est vrai que c'est une très belle étape de ma vie professionnelle que d'occuper ce poste.

  • Speaker #1

    Et quelles sont, selon toi, finalement, les qualités pour exercer en tant que maître d'enseignement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors ça, c'est une question… C'est une sacrée question parce que… J'ai envie de dire, il y a toujours ces qualités un petit peu, pas bateau, mais celles qu'on retrouve sur les offres d'emploi, qu'on recherche.

  • Speaker #1

    Qui sont vraies finalement. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Mais plutôt que de qualité, j'ai envie de dire.

  • Speaker #1

    De compétence.

  • Speaker #0

    Oui, plutôt de compétence. On a tous des qualités et des défauts. Et puis, je pense qu'il n'y a pas un seul enseignant qui se ressemble. Et là, en tête, si vous imaginez chacun, OK, un enseignant que j'ai apprécié et un autre que je n'ai pas apprécié, ben voilà, il y a des qualités et des défauts qui ressortent. Et les deux, pourtant, sont des enseignants. Donc, du coup, je pense qu'en termes de qualité, en fait, c'est propre à chacun. Et c'est OK, c'est très bien comme ça. Parce qu'il faut de tout. Après, en termes de compétences, ben là, oui, il y a des choses qui sont attendues dans l'enseignement. Et puis, par rapport à ça, il y a un référentiel de compétences, comme on peut le retrouver pour le corps infirmier, qui existe pour aussi l'enseignant supérieur HES. Et puis là, il y a différents éléments, comme par exemple être en mesure d'animer les activités, de mettre en œuvre des cours, de s'engager dans l'institution, de se développer aussi, de continuer à se former.

  • Speaker #1

    La formation continue.

  • Speaker #0

    Exactement. Et pouvoir... personnaliser la formation. Donc voilà, ce sont un peu des compétences en tant qu'elles qui sont attendues chez les maîtres d'enseignement.

  • Speaker #1

    D'accord. Et aujourd'hui, quels seraient les conseils que tu donnerais à une personne qui souhaite entreprendre en fait cette démarche-là et de partir vers l'enseignement ?

  • Speaker #0

    Ne rien lâcher. Ne rien lâcher. Vraiment, c'est un projet personnel qui tient à cœur. Allez-y. Ne lâchez rien. Ensuite, c'est sûr qu'il y a des incontournables, c'est-à-dire qu'il y a des diplômes qui sont demandés. Par exemple, en Suisse, maintenant, il est attendu qu'il y ait quand même un master, que la personne ait un master. Donc, voilà, se renseigner sur les éléments nécessaires à faire, s'il le faut, les équivalences demandées. Mais surtout, ne rien lâcher parce que je pense que l'un des éléments essentiels, c'est d'aimer ce qu'on fait. Je ne parlerai pas forcément de passion, parce que des fois le mot passion je le trouve fort, mais d'avoir l'amour en tout cas de son métier. Et si c'est un projet qui vous tient à cœur et que vous aimez accompagner les étudiants ou même les collègues et puis qu'il y a une fibre, mais disons un peu, un côté comme ça, un penchant naturel vers l'accompagnement, l'enseignement, allez-y, enseignez-vous sur quoi, comment. quel est le parcours, ce dont à quoi je dois répondre et puis allez-y là à pas, là je n'ai rien et du coup aujourd'hui de quoi tu es le plus fière par rapport à ton parcours ça aussi c'est une sacrée question je crois que j'ai dit ça pour penser que tu étais fière c'est une question complexe dans le sens où je pense qu'il n'y a pas un élément sur lequel je suis vraiment fière, il n'y a pas un élément comme ça je me dis wow, là, ce moment là c'était top, mais c'est tout le cheminement C'est tout le parcours en soi. Je suis caberdienne d'origine, donc une femme noire. Mes parents sont donc issus de la migration. Moi, je suis née ici. C'est vrai que mon père, il est arrivé, il ne parlait pas le français. Ma mère, elle ne savait ni parler le français. Du coup, vraiment, ça a été pour eux assez complexe, mais ils ont réussi. avec l'entraide de la communauté canadienne, cousins, familles, etc. Mais aussi après avec leur persévérance. Les valeurs qu'ils nous ont transmises, c'est notamment, ne lâchez rien. Vous avez la possibilité de vous instruire, de vous éduquer ici en Suisse. Mon père disait que lui, il n'avait pas eu cette Ausha. Et donc vraiment, il nous encourageait à être presque exemplaires à l'école. On est trois filles et du coup... Du coup, il était bien derrière nous. Il disait bien toutes les remarques, etc. D'ailleurs, on en avait très peu, parce qu'il y a l'éducation stricte derrière. Mais quelque part, il voulait vraiment nous voir évoluer et puis ne pas avoir à travailler dans des conditions très pénibles, comme lui et ma mère avaient dû le faire pour pouvoir s'établir en Suisse. Du coup, c'est vrai que moi, je viens de là. Ça, c'est mon patrimoine et j'en suis fière. Et en fait, je me dis... Bien, mine de rien d'arriver là, actuellement, aujourd'hui, en tant qu'adolescent d'enseignement dans une haute école suisse, ce n'est pas rien, surtout pour une jeune fille noire immigrée. Et c'est peut-être ça dont je suis le plus fière, donc le cheminement qui m'a permis d'arriver jusqu'ici.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un très beau parcours, encore une fois, inspirant, et puis qui, j'espère, motivera peut-être certains ou d'autres à aller dans cette voie-là. Et puis, surtout, un parcours sur lequel, en fait, les gens pourront se reconnaître. aussi. Lorena, je te remercie énormément et je te souhaite le meilleur vraiment pour la suite, encore plus d'apprentissage, vraiment. Toujours plus. Voilà, toujours plus et surtout ne rien lâcher. Moi, c'est sûrement la phrase qu'on retiendra de cet épisode-là, ne rien lâcher. Merci à toi, Lorena. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir invitée, de m'avoir donné l'opportunité de raconter un petit bout de mon histoire. Merci beaucoup et puis, on était Ne lâchez rien et si vous avez un projet en tête, allez-y. essayez. Au pire, ça ne marche pas, mais au mieux, ça fonctionne et puis vous allez peut-être, voilà, attendre ce que vous souhaitiez retrouver ou trouver dans votre carrière professionnelle. Allez, go !

  • Speaker #1

    Ce sera le mot de la fin, merci.

  • Speaker #0

    Voilà, tu es arrivé à la fin de l'épisode. Merci de l'avoir écouté.

  • Speaker #1

    Et s'il t'a plu, n'hésite pas à me le dire et me laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir. À bientôt en Suisse !

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Description

Aujourd'hui, je t'emmène à la rencontre de Lorena, une infirmière suisse dont le parcours est une véritable source d'inspiration.


🌟 Après plusieurs années à l'hôpital au contact de patients, elle a décidé d'évoluer vers un nouveau rôle : celui de maître d'enseignement à la Haute École de la Santé du canton de Vaud.

Ce témoignage prouve une chose essentielle : le métier d'infirmier offre de nombreuses opportunités professionnelles.

🚀 Avec de la motivation, une volonté d'évoluer et une capacité à saisir les opportunités, il est possible de se réinventer dans le domaine de la santé et d'accéder à des emplois variés.


Son leitmotiv ? 👉Ne rien lâcher !

💪 Un message puissant pour toutes celles et ceux qui cherchent à évoluer dans leur carrière, que ce soit en milieu hospitalier ou dans un autre secteur de la santé.


🎙️ Dans cet épisode, Lorena partage son expérience, ses défis et ses conseils pour faire évoluer son emploi dans le domaine du soin.


🎧 📲 Bonne écoute


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Infirmiers Expats, le podcast qui te plonge au cœur de l'expatriation en Suisse dans le domaine des métiers de la santé. Que tu sois infirmier, sage-femme, infirmier anesthésiste, instrumentiste ou même manipulateur radio, ce podcast est fait pour toi. Ici, je partage des retours d'expérience, des conseils pratiques et des astuces pour réussir ta carrière en Suisse, que ce soit pour trouver un poste ou pour t'adapter à un nouveau cadre de travail. Je m'appelle Ornella, je suis infirmière de formation et fondatrice d'Infermiers Expats en Suisse. Aujourd'hui... Mon objectif est de t'accompagner dans ton parcours d'expatriation en te proposant des opportunités d'emploi, des coachings personnalisés pour te constituer un dossier de postulation solide et en résumé, te faciliter la vie dans cette belle aventure. Si tu es à la recherche d'un poste ou que tu souhaites te préparer au mieux, n'hésite pas à consulter mon site internet pour plus d'infos. Bonne écoute et bienvenue dans l'Aventure Suisse avec moi. Aujourd'hui, je reçois une invitée qui déroge un peu à la règle. Lorena est suisse et a fait ses études en Suisse. Nous nous sommes rencontrés lors d'une formation d'instructeur BLS et en découvrant son parcours de maître d'enseignement, j'ai tout de suite été captivée par sa motivation et sa résilience, deux qualités essentielles que partagent tous mes invités et qui m'ont donné envie aujourd'hui de te faire découvrir cette spécialisation et cette opportunité de formation. J'espère que tu apprécieras autant que moi l'échange que j'ai pu avoir avec Lorena.

  • Speaker #1

    Lorena, bonjour et merci de m'accorder ce temps pour échanger sur ton parcours, surtout pour faire connaître le métier de maître d'enseignement.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Alors toi, tu es une invitée un petit peu qui dérange à la règle, puisque tu es suisse, tu as fait tes études en Suisse. Je trouve que tu as deux points communs avec tous mes invités, la résilience et la motivation. C'est au travers de ton parcours que j'aimerais que tu puisses nous partager ton parcours d'infirmière et au-delà de ça, la profession de maître d'enseignement. Alors, à quel moment tu t'intéresses au métier d'infirmier ? Est-ce que c'est un métier choisi ou c'est un métier subi ?

  • Speaker #2

    déjà je te remercie de m'avoir invitée également merci pour ce compliment en termes de motivation et de résilience c'était rien, ça m'a fait plaisir on est fait avec la première question le choix du métier infirmier c'était vraiment une envie pour moi j'étais motivée à le faire j'étais motivée à le faire on se suisse habituellement autour de 14-15 ans l'école obligatoire où on est un peu orienté, où on fait des orientations pour ça où on se situerait le plus. Et puis, à l'issue de l'un de ces tests, j'avais deux options, enfin deux choix qui se sont révélés. C'était la santé, le monde de la santé et le monde de l'éducation.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, du coup, c'est vrai qu'il y avait ces deux pans-là. Et puis, j'ai été plus attirée par la santé. Pourquoi ? Notamment par le fait que, petite, j'ai été opérée en fait deux mois de vie. OK. une opération du rein. Et puis, suite à ça, j'ai eu régulièrement des contrôles à faire. Et donc, le centre hospitalier... Oui,

  • Speaker #1

    voilà. Merci pour la précision.

  • Speaker #2

    Et du coup, j'ai été très vite confrontée, ou bien, si j'ose dire, habituée, de me confronter au monde, au domaine médical, aux soins. Donc, j'ai eu cet attrait. Et c'est notamment les infirmières que je voyais le plus souvent. et puis qui m'accompagnait le long de ses séjours.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, je pense que c'est ça qui a orienté mon choix entre santé et éducation à l'âge de 15.

  • Speaker #1

    D'accord. Oui, à l'âge de 15 ans, parce qu'on en discutera après, mais finalement, on se rend compte que tout fait sens.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Du coup, tu rentres en filière infirmière, et comment se passent ces années durant ta formation, et puis comment se passe la formation en Suisse ?

  • Speaker #2

    Alors, l'atelier infirmière, du coup, j'y rentre, j'ai 18 ans, tout juste, ou même 17 encore.

  • Speaker #1

    C'est jeune.

  • Speaker #2

    Puis, du coup, voilà, trois années, plus une année préparatoire, donc quatre années au total. Et puis, bon, ça t'essuie ensuite un parcours scolaire, c'est-à-dire que j'ai toujours été une personne assez studieuse. qui prend à cœur ces études très minutieuses et rigoureuses dans mon travail. Donc finalement, je travaille un peu de la même manière dans cette haute école. Ça change un petit peu du cadre scolaire que j'avais eu avant, dans le sens où on est plus, comment dire, libre d'étudier comme on le souhaite, étant donné qu'il y a moins de tests de pointage réguliers. On a les examens en fin de semestre. C'est un peu là qu'on découvre si on a bien le reste du semestre. Et du coup, voilà, donc c'est une adaptation. C'est une adaptation de... Comment travailler de manière un peu plus autonome. On sent qu'on est considérés comme des adultes en formation. D'accord. Mais en soi, ça s'est bien passé. Ça s'est bien passé sur les quatre années. Je n'ai pas eu de soucis. J'ai réussi à valider tous mes modules.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Sans problème. Et puis, j'ai apprécié aussi chacun des stages que j'ai pu faire.

  • Speaker #1

    Oui. C'est des stages de combien de temps ?

  • Speaker #2

    Alors, ce sont des stages de six semaines. D'accord. Première et deuxième année. D'accord. Il y a deux stages de six semaines et puis ensuite, ce sont des stages de huit semaines en troisième année. OK. Deux stages de huit semaines sur la dernière année.

  • Speaker #1

    Et à la suite, en fait, des quatre années, il y a un examen final ou une mise en situation sur le terrain pour valider, en fait, le diplôme ou comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    En tant que tel. On a donc, dès la première année bachelor jusqu'à la troisième année bachelor, on a des examens par semestre, à la fin du semestre. Oui. Deux grosses sessions d'examens par année. OK. Et puis, à la troisième année bachelor, si on veut bien, on a un travail, un mémoire, un mémoire à rendre qui prend un peu la forme d'une recherche littéraire, enfin une recherche de littérature, pardon, sur une thématique.

  • Speaker #1

    Ok. Choisie ? Choisie ? Ok.

  • Speaker #2

    Et du coup, un travail de groupe. Oui. Et ça, ça s'ajoute en fait aux examens sémestriels.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Le mémoire banné, comme on connaît dans d'autres cursus de formation. Et les mises en situation, en fait, il n'y a pas, si j'ose dire, un gros examen à la fin de la troisième année où on se met en situation. Mais par contre, en fait, à chaque stage, on est évalué également. Et là, on est complètement plongé dans les soins. Et puis, en fait, les compétences sur lesquelles on est évalué en stage évoluent. En troisième année, on est attendu à un niveau plus élevé qu'en première année. Et puis, là, c'est aussi une évaluation qui prend. qui prend sens et puis souvent en dernière année, on est un peu considéré par les professionnels du lieu de stage comme de futurs collègues. Donc c'est vrai que c'est une autre...

  • Speaker #1

    Et donc à la suite de cette présentation de mémoire, et puis toi tu l'avais fait sur quel sujet d'ailleurs ?

  • Speaker #2

    Oui, alors moi je l'avais fait sur la prévention, la prévention de récidive, d'interruption volontaire de grossesse chez les adolescents. immigrés.

  • Speaker #1

    Wow, c'est un sujet très pointu.

  • Speaker #2

    Alors, on nous accompagne dans ce mémoire, déjà dans la définition de la question sur, justement, de faire en sorte qu'elle soit ancrée dans la société, mais dans les questions actuelles, mais aussi qu'elle soit assez précise pour nous permettre de trouver des articles qui nous rapportent bien. Donc, voilà, ça a été tout un processus. Je vais aller vers cette question-là, si j'ose bien. Si j'ose dire, mais c'est vrai que c'est un travail qui nous a, on était trois, on était trois à le faire et qui nous a beaucoup plu et beaucoup porté parce que moi personnellement, j'ai appris beaucoup de choses. Et dans mon dernier stage d'ailleurs, j'ai rencontré une jeune fille qui était adolescente, elle était, ça remonte, mais je crois qu'elle avait 14 ou 15 ans.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et qui venait pour une interruption de grossesse. donc en fait ça rentrait complètement dans un peu la thématique choisie et puis avec les lectures que j'avais pu faire pour pouvoir alimenter ce mémoire, ça m'a permis de l'accompagner littéralement c'était assez joli à suivre,

  • Speaker #1

    à voir c'est intéressant je trouve, j'imagine Au terme de tes études, tu avais déjà une idée précise du service dans lequel tu souhaitais exercer ou pas du tout ? Alors,

  • Speaker #2

    au terme de mes études, c'était les soins aigus.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Au début de mes études, c'était la pédiatrie. Oui. Et puis très vite, je me suis dit, je pense que voir des petits êtres malades, ce n'est pas pour moi. Donc, je me suis orientée plutôt sur les soins aigus en me disant que je ne ferais que deux ans. Et puis qu'ensuite, je me réorientais vers autre chose. J'ai fait un stage en soins palliatifs que j'avais adoré. et puis en fait à l'issue de ce stage on m'avait dit je te verrais bien en soins pâles mais d'abord prends un peu de bouteille fais deux ans de soins aigus et après tu reviens nous voir c'était un peu le projet le projet c'est délier en autre chose mais

  • Speaker #1

    du coup voilà c'était les soins aigus et donc du coup une fois que tu obtiens le fameux Cézanne ce bachelor, comment tu t'y prends ? Tes recherches d'emploi, tu commences à postuler, tu connaissais déjà du personnel soignant dans X ou Y services pour pouvoir après l'intégrer. Comment ça s'est passé quand tu t'es organisée ?

  • Speaker #2

    Pour ma part, ce que j'ai fait, c'est que j'ai postulé au printemps de la dernière année. Et du coup, on est accompagné aussi dans la formation pour les postulations. C'est génial. Il y a des tables rondes, il y a des professionnels qui viennent de différentes institutions qui viennent se présenter aux étudiants, aux futurs professionnels. Et du coup, ça donne aussi un petit peu une idée et puis nous explique aussi comment est-ce qu'on peut... postuler dans leur institution. Donc, voilà, il y a pas mal de soutien de la part de l'école pour ça. Puis, moi, j'ai postulé, en fait, dans tous les hôpitaux.

  • Speaker #1

    Les hôpitaux en général.

  • Speaker #2

    Et puis, chirurgie ou médecine. Donc, autant les hôpitaux, enfin, le CHUV, que les hôpitaux périphériques. Et mon dernier stage, je l'avais fait dans un hôpital périphérique, dans un service de chirurgie ambulatoire. Et puis, c'est un stage qui s'est... très bien déroulé aussi. Et là, l'ancienne infirmière-chef m'a dit, mais écoute, si tu comptes postuler, tu peux me laisser ton dossier. Moi, je transmettrai. Donc, j'ai fait ça. Entre autres choses. Et puis, j'ai reçu ensuite une réponse positive pour cet hôpital.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #2

    je pense que souvent, ça aide de terminer son stage, enfin, son parcours de stage, si j'ose dire, dans le domaine dans lequel on veut. Et surtout, si ça se passe bien, c'est un vrai plus.

  • Speaker #1

    Et ça va plus vite, surtout. Ça va plus. Je suis d'accord avec toi, parce que c'est généralement ce qui se passe dans la plupart des cas où les étudiants demandent, ce qu'on appelle en France un stage très professionnel, donc quasiment le dernier stage. Et puis, généralement, si ça se passe bien, derrière, on dépose un CV où on explicite le souhait de vouloir travailler dans ce service-là. Et c'est vrai que les choses sont un peu facilitées. On a un accès direct avec la cadre. Et puis, on peut postuler plus facilement. Du coup, tu intègres ce service et tu restes combien de temps ?

  • Speaker #2

    Du coup, j'intègre ce service de chirurgie générale et puis je reste six ans.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Au lieu des deux ans prévus.

  • Speaker #1

    Six ans, c'est quand même pas mal d'années. C'est pas mal d'années. Et donc, qu'est-ce que ça t'a appris ? Quels sont les enseignements que tu tires de ces six ans en chirurgie ? Sur toi-même et puis même au niveau professionnel.

  • Speaker #2

    Oui, alors j'ai appris énormément de choses. Déjà sur moi-même, j'ai appris à m'affirmer en tant que professionnelle, à me faire confiance et puis à surtout faire confiance en mes compétences. Et puis ça s'est venu avec le temps. C'était pas au bout du premier mois. C'est vrai que mon rôle en tant qu'infirmière, en tant que telle, et puis dans la défense du patient, de ses besoins, de... Oui, finalement, de sa prise en soin, ça, c'est vraiment un élément que j'ai beaucoup construit sur le terrain et dans ce service-là, avec une équipe très bienveillante, très bonne entente.

  • Speaker #1

    J'imagine. Parce que surtout, pour rester six ans dans un même service, dans la même structure, il faut quand même qu'il y ait une entente et ça joue énormément, énormément sur le fait de rester...

  • Speaker #2

    Ah, c'est précieux. Et puis, même pour l'épanouissement professionnel, c'est précieux. Je me suis toujours dit, puis d'ailleurs, c'est ce que je dis aux étudiants que j'accompagne aujourd'hui, c'est que finalement, si je ne suis pas bien à mon endroit, il y a d'autres. C'est-à-dire, si je ne suis pas bien à mon endroit, c'est OK. C'est peut-être juste pas pour moi, ou pas avec ces personnes-là, ou pas de bon moment. Et puis, allons chercher ailleurs.

  • Speaker #1

    Mais des fois, d'autres personnes... certaines personnes te diront, le dire, c'est simple, mais sauter le pas, c'est une autre histoire. Et puis, changer ses habitudes, ça renvoie un petit peu aussi à l'expatriation de manière plus globale. C'est-à-dire que, voilà, changer d'environnement et autres, ça demande en fait, quand même, un effort supplémentaire à des degrés différents en fonction de la personne.

  • Speaker #2

    Exactement. C'est une adaptation. C'est une adaptation de changer de cadre, de changer de lieu, que ce soit de lieu de vie, de lieu de travail. C'est un mode d'organisation qui est différent. Et puis même en termes de travail, c'est peut-être des compétences différentes qui vont être sollicitées. Donc, c'est sûr que ce n'est pas si simple à faire. Mais par contre, toujours remettre en ligne de mire qu'est-ce qui prévaut. Et je pense que sa santé à soi, sa santé mentale et puis son bien-être personnel. doit prévaloir, surtout dans le domaine de la santé où il y a plein de portes qui nous sont ouvertes à la suite de cette formation, à la suite du fameux César comme on dit. On voit qu'on est diplômé, vraiment on a beaucoup d'opportunités, enfin, ou de lieux,

  • Speaker #1

    d'exercices,

  • Speaker #2

    de domaines, d'exercices différents. autant y aller surtout si on n'est pas bien en endroit ce qui n'était pas mon cas et donc la question qui va suivre c'est qu'est ce qui s'est passé alors déjà même avant ces six années là après deux ans je pense déjà j'avais une envie de poursuivre si j'ose dire mon développement professionnel c'est à dire que voilà je suis quelqu'un qui est très studieuse et j'adore apprendre Je suis très curieuse et j'aime me développer et dire qu'est-ce que je pourrais apprendre de plus, qu'est-ce que je pourrais faire mieux. Et du coup, là, j'avais entendu parler du master en sciences infirmières.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc là, j'étais presque à la troisième année de carrière et je me suis dit, ah ouais, ça peut être intéressant. Puis c'est vrai que ce master en sciences infirmières en Suisse a été présenté comme vraiment un tout, un plus. pour la clinique d'avoir un professionnel ou une professionnelle infirmière qui puisse apporter une force de proposition par rapport aux données probantes, pour améliorer la prise en soins, être un coach où on soutient aux autres collègues. Enfin voilà, un rôle. un rôle qui était encore nouveau à l'époque et puis qui se voulait très valorisant pour la personne qui pouvait l'épouser et surtout en plus pour l'amélioration de la qualité des solutions et de la sécurité des patients. Donc du coup, toute motivée, je vais vers mon infirmière-chef, je lui propose ça en chirurgie, il n'y avait pas d'infirmière clinicienne spécialisée dans cet hôpital. Et puis, elle était... hyper enthousiaste, elle m'a dit écoute je vais en parler à l'autre infirmier chef de l'autre unité, il était partant aussi, du coup elle m'a dit je vais en parler à ma supérieure à mort, on était un peu en échange, et là le projet était stoppé net, on m'a dit il n'y a pas le budget, c'est pas le moment, c'est une bonne idée, merci mais non merci, donc la chef revient me voir et puis elle me dit malheureusement on leur a dit il n'y a pas de budget etc.

  • Speaker #1

    Donc la douche froide.

  • Speaker #2

    Puis elle me dit, mais par contre, ils sont à la recherche de praticiens formateurs. Ok.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'un praticien formateur ? Dis-nous.

  • Speaker #2

    Un praticien formateur, en fait, c'est un professionnel sur le terrain. Il peut être infirmier, mais aussi d'autres types de métiers. Il existe aussi dans le social, par exemple.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, un professionnel qui s'occupe, en fait, d'accompagner les étudiants. un stage, donc c'est lui qui assure l'encadrement pédagogique sur le lieu de stage et surtout qui évalue l'étudiant et lui met la note à la fin du stage et il a vraiment des heures qui sont allouées pour l'accompagner donc ils étaient à la recherche de praticiens formateurs autrement dit PF à cette époque là et puis elle me dit je peux te proposer ça, je te verrai bien on attend etc. Alors moi j'étais dégoûtée parce que en fait Voilà, mon projet initial, ce n'est pas ça. Puis bon, après, je me suis dit, c'est vrai que j'ai du plaisir. Il y a des étudiants qui sont dans le stage et qui sont là sur une journée avec moi. C'est vrai que j'ai du plaisir, mais beaucoup de doutes. Est-ce que je suis capable ? Est-ce que j'ai vraiment les compétences ? S'ils me posent une question et je ne sais pas y répondre, qu'est-ce que je vais faire ? Enfin, voilà, est-ce que vraiment je suis la plus à même de remplir ce rôle ? Il y a d'autres collègues qui sont là depuis bien plus longtemps que moi. Alors, vraiment. plein de questions. Tu t'es remise à la question. Finalement, je me suis dit, allez, vas-y, on essaie. C'est ça. Ma manière de fonctionner, c'est aller, on essaye. Un pas après l'autre, ça marche, ça marche. Ça ne marche pas, c'est bon. J'ai adoré. J'ai adoré les étudiants. me le rendaient tellement bien, c'est-à-dire qu'ils étaient hyper reconnaissants. Ils étaient très motivants aussi, c'est-à-dire que finalement, quand ils me posaient des questions et que je n'avais pas la réponse, je les encourageais soit à aller chercher, soit en le faisant sans. Et en fait, du coup, ça me permet tellement d'enrichir moi. Donc ça répondait à un besoin avant de me développer. Au travers de ce Ausha, de cette casquette, j'ai pu le faire.

  • Speaker #1

    Et puis ça Ausha finalement toutes les cases, en termes d'apprentissage, en termes d'enseignement. Et il y a toujours, en fait, finalement, ce petit voile... au-dessus en termes d'enseignement qui te suit, en fait, qui te suivait. Enfin, à ce moment-là, tu te rendais compte, finalement, que tu avais ce pan-là, enfin, le domaine infirmier, enfin, soins infirmiers que tu avais finalement remplis par tes six ans d'expérience en tant qu'infirmière. Et puis, voilà, le pan de l'enseignement qui germait et qui prenait forme, finalement.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et puis, du coup, au travers de cette casquette-là, j'ai eu l'occasion aussi de te donner des cours. parce que l'institution dans laquelle je travaillais avait un contrat avec une école d'ASSI, d'assistance en santé communautaire. Et du coup, en fait, PF de l'hôpital où j'étais allait donner des cours dans l'école de la SCC. Donc, on m'a proposé si je voulais donner un ou deux cours sur les injections. J'ai été et puis là, j'avais la science. J'adore ça. OK. J'adore enseigner et puis c'est encore différent parce que sur le terrain, j'étais plus dans une approche d'accompagnement. Et bien là, dans l'édifice scolaire ou dans l'école, vraiment, on a cette posture un peu d'enseignant.

  • Speaker #1

    Mais du coup, si je reviens à cette première interrogation que tu avais en termes de légitimité, cette légitimité finalement, là, elle était à quel niveau ?

  • Speaker #2

    Alors là, j'ai beaucoup de stress, je ne vais pas te donner les détails. Je veille, je dormais quasiment pas, je remisais mes cours, je m'imaginais déjà en train de donner les cours, etc. Mais beaucoup de stress. Et surtout que moi, le stress se traduit très vite. corporellement, c'est-à-dire que je tremble. Je tremble. Donc, autant dire que pour le cours sur l'injection, au moment de la préparation des médicaments, vous imaginez bien qu'en tremblant, c'est génial. Alors, autant dire que ça, voilà. Il y a eu des moments quand même assez rudes, si j'ai pu dire. Mais encore une fois, à la fin de la journée, les retours des étudiants ont été... C'est juste formidable. Et puis, quand ils te disent qu'ils ont adoré le cours, que c'était génial, que l'explication, elle était claire, que vraiment, c'était top. En fait, ça me dit les pensées. C'est gratifiant. Je crois que je suis légitime.

  • Speaker #1

    Je peux le faire. Et que tu as ta place.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #1

    Donc, à la suite de ça, de ces cours-là, est-ce que finalement, ça te permet de faire un point au niveau professionnel là où tu en es ? Et puis, à quel moment, en fait, finalement, tu te dis, bon, il serait peut-être de sortir complètement des soins ou pas. Enfin, en tout cas, je pose la question à quelle monnaie et comment ça se passe.

  • Speaker #2

    Alors du coup, ce qui se passe, c'est que je continue mon rôle de PF. Je rencontre des enseignants aussi. Donc, quand on est PF, on signe des contrats de stage avec l'étudiant et un enseignant de l'école infirmière. Donc du coup, je fais aussi des connaissances comme ça. Moi, je crée un peu un petit réseau. Il y a une enseignante notamment qui me propose de donner des cours à l'école infirmière. Donc en plus des cours à SLC, j'ai l'occasion aussi d'aller donner des cours. cours aux infirmières sur l'application et la relation. Et donc, là, ça continue en fait de...

  • Speaker #1

    Ça te nourrit ?

  • Speaker #2

    Ouais, de nourrir, mais surtout mon projet. Parce que petit à petit, je me dis, ouais, mais tiens, vraiment, l'enseignement, en fait,

  • Speaker #1

    j'aime beaucoup ça.

  • Speaker #2

    J'aime beaucoup ça. Le soir, je rentre à la maison, je suis vraiment satisfaite de ma journée, puis récompensée. Et puis, en fait, c'est vrai qu'à l'hôpital, entre... 2014, quand j'ai commencé, et puis là où je me situais maintenant, je voyais qu'en termes de rythme de travail, de charge de travail, de présence en soins, ce n'était plus ce que j'avais connu. C'est-à-dire que voilà, c'était un service de chirurgie, les patients restaient de moins en moins longtemps, donc on avait de plus en plus de patients.

  • Speaker #1

    Heureusement,

  • Speaker #2

    oui. Oui, parce que ça tournait plus. Ça tournait plus, et puis c'était des patients qui venaient de sortir du bloc, donc beaucoup de surveillance, etc. Et en fait, on n'avait plus vraiment le temps, ou moins, Je vais le dire comme ça, moins le temps qu'auparavant de créer une relation, de donner du sens à nos soins. On était vraiment dans la tâche, c'est-à-dire qu'on y va, on fait nos injections, on fait des prises de sang, on donne des traitements, on fait nos contrôles, ainsi de suite, etc. Alors bien entendu, on continue de communiquer avec les patients et puis voilà, ça fait partie aussi de moi de donner de ma personne, c'est-à-dire prendre le temps pour crémer un petit peu le dos, crémer les pieds. Mais c'est vrai que ça devenait de plus en plus rare et puis j'étais de plus en plus frustrée. Et du coup, en parallèle, j'avais cette casquette un peu de PF, les quelques cours que je donnais à l'extérieur, qui permettait un petit peu de compenser. Je me suis dit, ah, mais c'est intéressant. Heureusement qu'il y a ça, parce que je pense que sinon, les soins, je n'en aurais plus vraiment envie. Ça permet vraiment de rééquilibrer. Mais à quelque part, est-ce que finalement, je n'aurais pas une envie de partir dans l'enseignement ? Bon. Petite idée dans ma tête, mais je continue un petit peu mon truc. Pour l'instant, ça va bien, j'ai un bon équilibre. Et j'ai toujours ce projet de master quand même. Tu es persévérante, mais il me donne rien. Et puis, je finis ma formation de praticienne-formatrice, c'est une formation de un an qui a été payée par l'institution dans laquelle je possède. Et puis, suite à cette formation, je me dis, non, mais ce master, il est quand même bien en tête. Allez, je fonce. Et du coup, je me suis inscrite et j'ai enchaîné. Donc, j'ai fini le casse. de PF et j'ai enchaîné avec la rentrée de master. Et le master, par contre, je l'ai payé de ma poche. Cette fois, je n'ai pas posé la question. Je n'ai pas attendu qu'on me dise s'il y avait un budget ou pas. Je l'ai payé de ma poche. Ça a été de nombreux sacrifices parce qu'en fait, j'ai dû baisser mon pourcentage pour pouvoir assister au cours du master. Voilà, il y avait quand même les factures à payer.

  • Speaker #1

    Bien sûr, et tu l'avais fait continuer.

  • Speaker #2

    Et oui, ça pendant deux ans.

  • Speaker #1

    Waouh ! Et tu vois, ça rejoint les premiers mots qui t'ont défini, c'est la résilience et la motivation. Tu vois, finalement.

  • Speaker #2

    Comme quoi.

  • Speaker #1

    Elle est type de ça. Donc, comment se passent ces deux années ? Alors,

  • Speaker #2

    très, comment dire, très intense. Il y a beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup des lectures en anglais, donc là, il faut y aller. Au début, on cherche beaucoup, un peu moins. Mais voilà, je remets toujours en place mes habitudes d'étudiante, c'est-à-dire je bosse, je m'organise, je prévois des plages pour réviser, pour faire de la lecture, etc.

  • Speaker #1

    Toujours très organisée, une studieuse.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce qui me permet d'y aller pas à pas. Alors, je ne dis pas, il y a eu des moments où vraiment je me suis dit Mais là, Anna, mais qu'est-ce que tu fais là ? Oui. Et puis d'autres moments où en fait, on regarde en arrière et on se dit, ouais, franchement, cette formation, c'est pas pour rien qu'elle a trotté dans ma tête pendant 3-4 ans. Et puis je suis contente d'être là où je suis et je me sens bien. Et puis en fait, suite au master, donc il y a plusieurs options qui s'offrent à nous, donc soit infirmière clinicienne spécialisée, c'est pour le master en sciences internes spécialisées, soit maître d'enseignement, soit recherche.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Après la première année de master, je me dis qu'on verra. Tout dépend où je trouve la place. Parce que finalement, dans mon service, entre-temps, ils avaient engagé des infirmières cliniciennes. Ils n'avaient pas de master, mais du coup, ils n'avaient pas forcément le besoin d'une autre infirmière clinicienne spécialisée, d'autant plus que ça coûte un poil plus cher.

  • Speaker #1

    Un autre diplôme, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et donc, je me suis dit, ça ne va pas être dans l'institution dans laquelle je suis. Donc, je regarde un petit peu. de les offres, etc. Puis bon, j'ai quand même l'enseignement toujours. Est-ce qu'il y a vraiment... Je vais trouver une place parce que, mine de rien, il y a un fou qui est de la place. Et puis, est-ce qu'on peut... Deuxième année, début de deuxième année de master, il y a deux offres d'emploi pour l'une des écoles infirmières de Suisse au monde et où ils recherchent deux maîtres d'enseignement à 100 Moi, il me reste encore un master, donc le maximum que je peux leur donner, c'est en 50 Parce que là, je suis en cours. Puis je me suis dit, bon, allez, c'est quoi ? Tu postules.

  • Speaker #1

    On ne sait jamais.

  • Speaker #0

    Au pire, ils te disent non. En plus, c'est par mail, donc il n'y a même pas le prix de t'enlever. Puis je me suis dit, en fait, j'étais plutôt dans le tic de ils vont peut-être garder mon dossier comme ça. Étant donné que tout de suite, ils ont besoin d'un 100%. Alors, sûrement, ils ne vont pas me prendre, mais au moins, ils ont mon dossier. Puis quand j'aurai terminé, je peux réactiver un peu le truc. On dit, oui, je suis là. Et donc, je postule. Puis voilà, je reçois une réponse. Entretien.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est le premier entretien. Une réponse, deuxième entretien, j'ai dit ok, on va à ce deuxième entretien et après, troisième réponse, on m'engage. Et qu'on m'engage à 50%, je suis tellement heureuse.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    En tant que même danser.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Donc, on va arriver à un gros coup de stress. Là, je me suis dit, oh punaise, là, tu passes à un autre cap. Et surtout, tu changes d'orientation.

  • Speaker #1

    Tu ne seras plus en première,

  • Speaker #0

    tu ne seras plus soignante. Tu seras enseignante. Oui. Donc, c'était assez particulier. Puis, c'est vrai qu'au départ de mon institution, après ces six années, j'ai beaucoup pleuré. Oui. J'ai beaucoup pleuré. Puis, je me rappelle d'un aide-soignant qui m'a pris dans ses bras et qui m'a dit, mais Lorena, pourquoi tu pleures ? C'est ce que tu veux faire. Et puis, tu seras très bien là-dedans. Arrête de pleurer. Donc, voilà. Mais j'ai beaucoup pleuré parce que j'ai beaucoup grandi professionnellement dans cette institution. Et puis, autant l'équipe que l'infirmière-chef m'ont beaucoup encouragée, soutenue. à chaque fois, tout au long de mes projets. C'était vraiment une très belle première expérience.

  • Speaker #1

    Et je pense qu'à ce moment-là, tu t'es rendue compte qu'il y a une page qui se tournait, clairement. Et que tu touchais finalement un de tes objectifs qui était là et puis tu n'as pas lâché l'affaire. Tu n'as pas lâché l'affaire. Et puis ton master, tu l'as eu. Et ton poste, tu l'as eu. Donc à la fin de ce master-là, tu obtiens un statut de maître d'enseignement. Je comprends bien. Donc, Qu'est-ce qu'un maître d'enseignement ? Explique-nous un petit peu, voilà, aujourd'hui, ton quotidien, clairement. Enfin, comment ça se passe ? Comment ça se déroule ? Comment, toi, tu t'organises ? Enfin, une journée avec toi, comment ça se passe ? Alors,

  • Speaker #0

    question très difficile parce que les journées ne se ressemblent pas. D'accord. Contrairement à ce qu'on peut penser ou imaginer, les journées ne se ressemblent pas. Mais si je prends un des exemples, ça pourrait être une journée où on a des cours. Oui. C'est-à-dire que, finalement, on a… matinée ou toute une journée ou juste un après-midi de cours avec un groupe d'étudiants. Ça peut être des cours autant pratiques avec de la simulation,

  • Speaker #1

    d'accord,

  • Speaker #0

    de la simulation immersive, procédurale, parce que quand je dis procédurale, c'est comment est-ce qu'on fait une prise de son. Donc quatre heures autour du geste, de l'apprentissage, des risques, des surveillances, etc. infirmières autour de la prise de son. Et puis on peut avoir également de la simulation quand on dit immersive avec des des passions simulées, par exemple. Donc, il y a des personnes qui sont engagées pour jouer un scénario. Il y a des étudiants qui jouent le rôle de soignants, d'infirmiers, à ce moment-là, face à ce patient. Et puis, qui composent avec, finalement, les connaissances qu'ils ont pour pouvoir prendre en soin cette personne adéquatement. Voilà. Et puis, on a des cours qui sont plus d'ordre théorique, sur, par exemple, des théories de soins d'infirmiers, mais pas que. Que tu crées, du coup ? Les cours, ils sont, en fait, créés en groupe, en groupe de travail. Et puis en fait... on les réitère et on les améliore au fil des années. D'accord. Puis en fait, on a des plans d'études cadres qui durent une dizaine d'années. Et puis tous les dix ans, on revisite ce plan d'études cadres pour l'adapter aussi au changement, à l'évolution du monde, de la société et surtout du soin. Et du coup, ce sont des cours qui sont déjà préparés, mais qu'on peut sans autre ajuster, améliorer, adapter à la situation actuelle.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je pense par exemple au Covid. Oui. Ah oui. Il y a eu de nombreux simulations procéduraux ont dû être adaptées. D'accord. Avec le port du masque.

  • Speaker #1

    Clairement, oui.

  • Speaker #0

    Mais quand même prendre attentif les étudiants que le port du masque se met là continuellement en raison du Covid. Mais quand on sortira du Covid, il faudra réfléchir quand est-ce que vous mettez le masque et quand vous l'enlevez pour ce soir. Donc, voilà. Pas mal d'éléments comme ça, finalement, où on est toujours à mettre à jour. Et puis surtout, on regarde aussi des données prudentes, de pouvoir apprendre aux étudiants à soigner selon les dernières recommandations. D'accord. Et voilà, donc je disais aussi des cours théoriques qui peuvent être sur des résolutions de simulation de soins, sur des cours, qu'est-ce que le système de santé en service, comment… quels sont les droits du patient, enfin voilà. Et puis, on a aussi des cours interprofessionnels, donc des cours avec d'autres étudiants issus d'autres formations,

  • Speaker #1

    médecine, physio,

  • Speaker #0

    sage-femme, technicien en radiologie. Du coup, c'est vrai que c'est très varié. Puis, ben voilà, donc on a une matinée de cours, par exemple, le repas de midi, puis l'après-midi, on peut avoir des réunions, ou alors une autre matinée de cours,

  • Speaker #1

    ou une autre après-midi de cours. Oui, oui.

  • Speaker #0

    On a aussi des accompagnements d'étudiants. Donc, les étudiants qui doivent partir en stage, on les aide à les voir, on les prépare à ce stage, on les aide à préparer leur projet de stage, qu'est-ce qu'ils vont vouloir bosser, comment ils s'imaginent là-dedans, quelles sont les ressources qu'ils auront à disposition, etc. Donc, ça aussi, c'est des moments, je veux dire, assez privilégiés parce que là, plutôt qu'avec le groupe, on est vraiment dans une relation plus individuelle,

  • Speaker #1

    personnalisée, en fait. Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Il y a des accompagnements de groupe aussi plus restreints, par exemple des travaux de bachelors, c'est ce fameux mémoire, on peut accompagner un groupe. Il y a aussi finalement toute la préparation des examens qui prend aussi du temps, donc de préparer les différentes copies, de revoir les grilles d'évaluation, de préparer les passages, l'organisation. Tampons aussi, administratifs, management, là derrière, il y a les réponses aux mails.

  • Speaker #1

    Accessoirement, pour qu'ils prennent du temps,

  • Speaker #0

    bien sûr. Et puis après, il y a toutes les conférences aussi qui nous permettent de nous tenir à jour, de nous former, tant même qu'enseignant dans la pédagogie, mais aussi d'être à jour et au fait de ce qui se passe dans l'évolution de la technologie et de tout le domaine de la santé. Donc, on a aussi... L'opportunité de pouvoir participer à des formations, des séances de formation qui se prolonguent. Et puis, il y a des conférences de ce type-là pour aussi enrichir nos cours. C'est très varié. Donc, une journée, il n'y a pas une journée qui ressemble à une autre, heureusement. Et puis, finalement, c'est un vaste champ d'enseignement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'aujourd'hui, on peut dire que le poste que tu occupes, c'est un aboutissement ?

  • Speaker #0

    Je ne dirais pas un aboutissement parce que dans l'aboutissement, il y a l'homme. Oui, je ne peux pas. C'est vrai que je suis quelqu'un qui est assez ouverte aux différentes opportunités qu'on peut offrir. Et puis, c'est touche à tout. Des fois, je me définis un peu comme ça. Mais pas à tout et n'importe quoi. Mais disons que s'il y a une opportunité qui se présente à moi et puis au bon moment, ce que moi, j'estime être le bon moment pour moi, j'y vais. D'accord. Donc, un aboutissement. Pas forcément, parce qu'à mon avis, il y a beaucoup de choses que je pourrais explorer. Et puis, si ces opportunités viennent avant moi, je pense que je les prendrais. Mais par contre, c'est vrai que c'est une très belle étape de ma vie professionnelle que d'occuper ce poste.

  • Speaker #1

    Et quelles sont, selon toi, finalement, les qualités pour exercer en tant que maître d'enseignement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors ça, c'est une question… C'est une sacrée question parce que… J'ai envie de dire, il y a toujours ces qualités un petit peu, pas bateau, mais celles qu'on retrouve sur les offres d'emploi, qu'on recherche.

  • Speaker #1

    Qui sont vraies finalement. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Mais plutôt que de qualité, j'ai envie de dire.

  • Speaker #1

    De compétence.

  • Speaker #0

    Oui, plutôt de compétence. On a tous des qualités et des défauts. Et puis, je pense qu'il n'y a pas un seul enseignant qui se ressemble. Et là, en tête, si vous imaginez chacun, OK, un enseignant que j'ai apprécié et un autre que je n'ai pas apprécié, ben voilà, il y a des qualités et des défauts qui ressortent. Et les deux, pourtant, sont des enseignants. Donc, du coup, je pense qu'en termes de qualité, en fait, c'est propre à chacun. Et c'est OK, c'est très bien comme ça. Parce qu'il faut de tout. Après, en termes de compétences, ben là, oui, il y a des choses qui sont attendues dans l'enseignement. Et puis, par rapport à ça, il y a un référentiel de compétences, comme on peut le retrouver pour le corps infirmier, qui existe pour aussi l'enseignant supérieur HES. Et puis là, il y a différents éléments, comme par exemple être en mesure d'animer les activités, de mettre en œuvre des cours, de s'engager dans l'institution, de se développer aussi, de continuer à se former.

  • Speaker #1

    La formation continue.

  • Speaker #0

    Exactement. Et pouvoir... personnaliser la formation. Donc voilà, ce sont un peu des compétences en tant qu'elles qui sont attendues chez les maîtres d'enseignement.

  • Speaker #1

    D'accord. Et aujourd'hui, quels seraient les conseils que tu donnerais à une personne qui souhaite entreprendre en fait cette démarche-là et de partir vers l'enseignement ?

  • Speaker #0

    Ne rien lâcher. Ne rien lâcher. Vraiment, c'est un projet personnel qui tient à cœur. Allez-y. Ne lâchez rien. Ensuite, c'est sûr qu'il y a des incontournables, c'est-à-dire qu'il y a des diplômes qui sont demandés. Par exemple, en Suisse, maintenant, il est attendu qu'il y ait quand même un master, que la personne ait un master. Donc, voilà, se renseigner sur les éléments nécessaires à faire, s'il le faut, les équivalences demandées. Mais surtout, ne rien lâcher parce que je pense que l'un des éléments essentiels, c'est d'aimer ce qu'on fait. Je ne parlerai pas forcément de passion, parce que des fois le mot passion je le trouve fort, mais d'avoir l'amour en tout cas de son métier. Et si c'est un projet qui vous tient à cœur et que vous aimez accompagner les étudiants ou même les collègues et puis qu'il y a une fibre, mais disons un peu, un côté comme ça, un penchant naturel vers l'accompagnement, l'enseignement, allez-y, enseignez-vous sur quoi, comment. quel est le parcours, ce dont à quoi je dois répondre et puis allez-y là à pas, là je n'ai rien et du coup aujourd'hui de quoi tu es le plus fière par rapport à ton parcours ça aussi c'est une sacrée question je crois que j'ai dit ça pour penser que tu étais fière c'est une question complexe dans le sens où je pense qu'il n'y a pas un élément sur lequel je suis vraiment fière, il n'y a pas un élément comme ça je me dis wow, là, ce moment là c'était top, mais c'est tout le cheminement C'est tout le parcours en soi. Je suis caberdienne d'origine, donc une femme noire. Mes parents sont donc issus de la migration. Moi, je suis née ici. C'est vrai que mon père, il est arrivé, il ne parlait pas le français. Ma mère, elle ne savait ni parler le français. Du coup, vraiment, ça a été pour eux assez complexe, mais ils ont réussi. avec l'entraide de la communauté canadienne, cousins, familles, etc. Mais aussi après avec leur persévérance. Les valeurs qu'ils nous ont transmises, c'est notamment, ne lâchez rien. Vous avez la possibilité de vous instruire, de vous éduquer ici en Suisse. Mon père disait que lui, il n'avait pas eu cette Ausha. Et donc vraiment, il nous encourageait à être presque exemplaires à l'école. On est trois filles et du coup... Du coup, il était bien derrière nous. Il disait bien toutes les remarques, etc. D'ailleurs, on en avait très peu, parce qu'il y a l'éducation stricte derrière. Mais quelque part, il voulait vraiment nous voir évoluer et puis ne pas avoir à travailler dans des conditions très pénibles, comme lui et ma mère avaient dû le faire pour pouvoir s'établir en Suisse. Du coup, c'est vrai que moi, je viens de là. Ça, c'est mon patrimoine et j'en suis fière. Et en fait, je me dis... Bien, mine de rien d'arriver là, actuellement, aujourd'hui, en tant qu'adolescent d'enseignement dans une haute école suisse, ce n'est pas rien, surtout pour une jeune fille noire immigrée. Et c'est peut-être ça dont je suis le plus fière, donc le cheminement qui m'a permis d'arriver jusqu'ici.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un très beau parcours, encore une fois, inspirant, et puis qui, j'espère, motivera peut-être certains ou d'autres à aller dans cette voie-là. Et puis, surtout, un parcours sur lequel, en fait, les gens pourront se reconnaître. aussi. Lorena, je te remercie énormément et je te souhaite le meilleur vraiment pour la suite, encore plus d'apprentissage, vraiment. Toujours plus. Voilà, toujours plus et surtout ne rien lâcher. Moi, c'est sûrement la phrase qu'on retiendra de cet épisode-là, ne rien lâcher. Merci à toi, Lorena. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir invitée, de m'avoir donné l'opportunité de raconter un petit bout de mon histoire. Merci beaucoup et puis, on était Ne lâchez rien et si vous avez un projet en tête, allez-y. essayez. Au pire, ça ne marche pas, mais au mieux, ça fonctionne et puis vous allez peut-être, voilà, attendre ce que vous souhaitiez retrouver ou trouver dans votre carrière professionnelle. Allez, go !

  • Speaker #1

    Ce sera le mot de la fin, merci.

  • Speaker #0

    Voilà, tu es arrivé à la fin de l'épisode. Merci de l'avoir écouté.

  • Speaker #1

    Et s'il t'a plu, n'hésite pas à me le dire et me laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir. À bientôt en Suisse !

Description

Aujourd'hui, je t'emmène à la rencontre de Lorena, une infirmière suisse dont le parcours est une véritable source d'inspiration.


🌟 Après plusieurs années à l'hôpital au contact de patients, elle a décidé d'évoluer vers un nouveau rôle : celui de maître d'enseignement à la Haute École de la Santé du canton de Vaud.

Ce témoignage prouve une chose essentielle : le métier d'infirmier offre de nombreuses opportunités professionnelles.

🚀 Avec de la motivation, une volonté d'évoluer et une capacité à saisir les opportunités, il est possible de se réinventer dans le domaine de la santé et d'accéder à des emplois variés.


Son leitmotiv ? 👉Ne rien lâcher !

💪 Un message puissant pour toutes celles et ceux qui cherchent à évoluer dans leur carrière, que ce soit en milieu hospitalier ou dans un autre secteur de la santé.


🎙️ Dans cet épisode, Lorena partage son expérience, ses défis et ses conseils pour faire évoluer son emploi dans le domaine du soin.


🎧 📲 Bonne écoute


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Infirmiers Expats, le podcast qui te plonge au cœur de l'expatriation en Suisse dans le domaine des métiers de la santé. Que tu sois infirmier, sage-femme, infirmier anesthésiste, instrumentiste ou même manipulateur radio, ce podcast est fait pour toi. Ici, je partage des retours d'expérience, des conseils pratiques et des astuces pour réussir ta carrière en Suisse, que ce soit pour trouver un poste ou pour t'adapter à un nouveau cadre de travail. Je m'appelle Ornella, je suis infirmière de formation et fondatrice d'Infermiers Expats en Suisse. Aujourd'hui... Mon objectif est de t'accompagner dans ton parcours d'expatriation en te proposant des opportunités d'emploi, des coachings personnalisés pour te constituer un dossier de postulation solide et en résumé, te faciliter la vie dans cette belle aventure. Si tu es à la recherche d'un poste ou que tu souhaites te préparer au mieux, n'hésite pas à consulter mon site internet pour plus d'infos. Bonne écoute et bienvenue dans l'Aventure Suisse avec moi. Aujourd'hui, je reçois une invitée qui déroge un peu à la règle. Lorena est suisse et a fait ses études en Suisse. Nous nous sommes rencontrés lors d'une formation d'instructeur BLS et en découvrant son parcours de maître d'enseignement, j'ai tout de suite été captivée par sa motivation et sa résilience, deux qualités essentielles que partagent tous mes invités et qui m'ont donné envie aujourd'hui de te faire découvrir cette spécialisation et cette opportunité de formation. J'espère que tu apprécieras autant que moi l'échange que j'ai pu avoir avec Lorena.

  • Speaker #1

    Lorena, bonjour et merci de m'accorder ce temps pour échanger sur ton parcours, surtout pour faire connaître le métier de maître d'enseignement.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Alors toi, tu es une invitée un petit peu qui dérange à la règle, puisque tu es suisse, tu as fait tes études en Suisse. Je trouve que tu as deux points communs avec tous mes invités, la résilience et la motivation. C'est au travers de ton parcours que j'aimerais que tu puisses nous partager ton parcours d'infirmière et au-delà de ça, la profession de maître d'enseignement. Alors, à quel moment tu t'intéresses au métier d'infirmier ? Est-ce que c'est un métier choisi ou c'est un métier subi ?

  • Speaker #2

    déjà je te remercie de m'avoir invitée également merci pour ce compliment en termes de motivation et de résilience c'était rien, ça m'a fait plaisir on est fait avec la première question le choix du métier infirmier c'était vraiment une envie pour moi j'étais motivée à le faire j'étais motivée à le faire on se suisse habituellement autour de 14-15 ans l'école obligatoire où on est un peu orienté, où on fait des orientations pour ça où on se situerait le plus. Et puis, à l'issue de l'un de ces tests, j'avais deux options, enfin deux choix qui se sont révélés. C'était la santé, le monde de la santé et le monde de l'éducation.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, du coup, c'est vrai qu'il y avait ces deux pans-là. Et puis, j'ai été plus attirée par la santé. Pourquoi ? Notamment par le fait que, petite, j'ai été opérée en fait deux mois de vie. OK. une opération du rein. Et puis, suite à ça, j'ai eu régulièrement des contrôles à faire. Et donc, le centre hospitalier... Oui,

  • Speaker #1

    voilà. Merci pour la précision.

  • Speaker #2

    Et du coup, j'ai été très vite confrontée, ou bien, si j'ose dire, habituée, de me confronter au monde, au domaine médical, aux soins. Donc, j'ai eu cet attrait. Et c'est notamment les infirmières que je voyais le plus souvent. et puis qui m'accompagnait le long de ses séjours.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, je pense que c'est ça qui a orienté mon choix entre santé et éducation à l'âge de 15.

  • Speaker #1

    D'accord. Oui, à l'âge de 15 ans, parce qu'on en discutera après, mais finalement, on se rend compte que tout fait sens.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Du coup, tu rentres en filière infirmière, et comment se passent ces années durant ta formation, et puis comment se passe la formation en Suisse ?

  • Speaker #2

    Alors, l'atelier infirmière, du coup, j'y rentre, j'ai 18 ans, tout juste, ou même 17 encore.

  • Speaker #1

    C'est jeune.

  • Speaker #2

    Puis, du coup, voilà, trois années, plus une année préparatoire, donc quatre années au total. Et puis, bon, ça t'essuie ensuite un parcours scolaire, c'est-à-dire que j'ai toujours été une personne assez studieuse. qui prend à cœur ces études très minutieuses et rigoureuses dans mon travail. Donc finalement, je travaille un peu de la même manière dans cette haute école. Ça change un petit peu du cadre scolaire que j'avais eu avant, dans le sens où on est plus, comment dire, libre d'étudier comme on le souhaite, étant donné qu'il y a moins de tests de pointage réguliers. On a les examens en fin de semestre. C'est un peu là qu'on découvre si on a bien le reste du semestre. Et du coup, voilà, donc c'est une adaptation. C'est une adaptation de... Comment travailler de manière un peu plus autonome. On sent qu'on est considérés comme des adultes en formation. D'accord. Mais en soi, ça s'est bien passé. Ça s'est bien passé sur les quatre années. Je n'ai pas eu de soucis. J'ai réussi à valider tous mes modules.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Sans problème. Et puis, j'ai apprécié aussi chacun des stages que j'ai pu faire.

  • Speaker #1

    Oui. C'est des stages de combien de temps ?

  • Speaker #2

    Alors, ce sont des stages de six semaines. D'accord. Première et deuxième année. D'accord. Il y a deux stages de six semaines et puis ensuite, ce sont des stages de huit semaines en troisième année. OK. Deux stages de huit semaines sur la dernière année.

  • Speaker #1

    Et à la suite, en fait, des quatre années, il y a un examen final ou une mise en situation sur le terrain pour valider, en fait, le diplôme ou comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    En tant que tel. On a donc, dès la première année bachelor jusqu'à la troisième année bachelor, on a des examens par semestre, à la fin du semestre. Oui. Deux grosses sessions d'examens par année. OK. Et puis, à la troisième année bachelor, si on veut bien, on a un travail, un mémoire, un mémoire à rendre qui prend un peu la forme d'une recherche littéraire, enfin une recherche de littérature, pardon, sur une thématique.

  • Speaker #1

    Ok. Choisie ? Choisie ? Ok.

  • Speaker #2

    Et du coup, un travail de groupe. Oui. Et ça, ça s'ajoute en fait aux examens sémestriels.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Le mémoire banné, comme on connaît dans d'autres cursus de formation. Et les mises en situation, en fait, il n'y a pas, si j'ose dire, un gros examen à la fin de la troisième année où on se met en situation. Mais par contre, en fait, à chaque stage, on est évalué également. Et là, on est complètement plongé dans les soins. Et puis, en fait, les compétences sur lesquelles on est évalué en stage évoluent. En troisième année, on est attendu à un niveau plus élevé qu'en première année. Et puis, là, c'est aussi une évaluation qui prend. qui prend sens et puis souvent en dernière année, on est un peu considéré par les professionnels du lieu de stage comme de futurs collègues. Donc c'est vrai que c'est une autre...

  • Speaker #1

    Et donc à la suite de cette présentation de mémoire, et puis toi tu l'avais fait sur quel sujet d'ailleurs ?

  • Speaker #2

    Oui, alors moi je l'avais fait sur la prévention, la prévention de récidive, d'interruption volontaire de grossesse chez les adolescents. immigrés.

  • Speaker #1

    Wow, c'est un sujet très pointu.

  • Speaker #2

    Alors, on nous accompagne dans ce mémoire, déjà dans la définition de la question sur, justement, de faire en sorte qu'elle soit ancrée dans la société, mais dans les questions actuelles, mais aussi qu'elle soit assez précise pour nous permettre de trouver des articles qui nous rapportent bien. Donc, voilà, ça a été tout un processus. Je vais aller vers cette question-là, si j'ose bien. Si j'ose dire, mais c'est vrai que c'est un travail qui nous a, on était trois, on était trois à le faire et qui nous a beaucoup plu et beaucoup porté parce que moi personnellement, j'ai appris beaucoup de choses. Et dans mon dernier stage d'ailleurs, j'ai rencontré une jeune fille qui était adolescente, elle était, ça remonte, mais je crois qu'elle avait 14 ou 15 ans.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et qui venait pour une interruption de grossesse. donc en fait ça rentrait complètement dans un peu la thématique choisie et puis avec les lectures que j'avais pu faire pour pouvoir alimenter ce mémoire, ça m'a permis de l'accompagner littéralement c'était assez joli à suivre,

  • Speaker #1

    à voir c'est intéressant je trouve, j'imagine Au terme de tes études, tu avais déjà une idée précise du service dans lequel tu souhaitais exercer ou pas du tout ? Alors,

  • Speaker #2

    au terme de mes études, c'était les soins aigus.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Au début de mes études, c'était la pédiatrie. Oui. Et puis très vite, je me suis dit, je pense que voir des petits êtres malades, ce n'est pas pour moi. Donc, je me suis orientée plutôt sur les soins aigus en me disant que je ne ferais que deux ans. Et puis qu'ensuite, je me réorientais vers autre chose. J'ai fait un stage en soins palliatifs que j'avais adoré. et puis en fait à l'issue de ce stage on m'avait dit je te verrais bien en soins pâles mais d'abord prends un peu de bouteille fais deux ans de soins aigus et après tu reviens nous voir c'était un peu le projet le projet c'est délier en autre chose mais

  • Speaker #1

    du coup voilà c'était les soins aigus et donc du coup une fois que tu obtiens le fameux Cézanne ce bachelor, comment tu t'y prends ? Tes recherches d'emploi, tu commences à postuler, tu connaissais déjà du personnel soignant dans X ou Y services pour pouvoir après l'intégrer. Comment ça s'est passé quand tu t'es organisée ?

  • Speaker #2

    Pour ma part, ce que j'ai fait, c'est que j'ai postulé au printemps de la dernière année. Et du coup, on est accompagné aussi dans la formation pour les postulations. C'est génial. Il y a des tables rondes, il y a des professionnels qui viennent de différentes institutions qui viennent se présenter aux étudiants, aux futurs professionnels. Et du coup, ça donne aussi un petit peu une idée et puis nous explique aussi comment est-ce qu'on peut... postuler dans leur institution. Donc, voilà, il y a pas mal de soutien de la part de l'école pour ça. Puis, moi, j'ai postulé, en fait, dans tous les hôpitaux.

  • Speaker #1

    Les hôpitaux en général.

  • Speaker #2

    Et puis, chirurgie ou médecine. Donc, autant les hôpitaux, enfin, le CHUV, que les hôpitaux périphériques. Et mon dernier stage, je l'avais fait dans un hôpital périphérique, dans un service de chirurgie ambulatoire. Et puis, c'est un stage qui s'est... très bien déroulé aussi. Et là, l'ancienne infirmière-chef m'a dit, mais écoute, si tu comptes postuler, tu peux me laisser ton dossier. Moi, je transmettrai. Donc, j'ai fait ça. Entre autres choses. Et puis, j'ai reçu ensuite une réponse positive pour cet hôpital.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #2

    je pense que souvent, ça aide de terminer son stage, enfin, son parcours de stage, si j'ose dire, dans le domaine dans lequel on veut. Et surtout, si ça se passe bien, c'est un vrai plus.

  • Speaker #1

    Et ça va plus vite, surtout. Ça va plus. Je suis d'accord avec toi, parce que c'est généralement ce qui se passe dans la plupart des cas où les étudiants demandent, ce qu'on appelle en France un stage très professionnel, donc quasiment le dernier stage. Et puis, généralement, si ça se passe bien, derrière, on dépose un CV où on explicite le souhait de vouloir travailler dans ce service-là. Et c'est vrai que les choses sont un peu facilitées. On a un accès direct avec la cadre. Et puis, on peut postuler plus facilement. Du coup, tu intègres ce service et tu restes combien de temps ?

  • Speaker #2

    Du coup, j'intègre ce service de chirurgie générale et puis je reste six ans.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Au lieu des deux ans prévus.

  • Speaker #1

    Six ans, c'est quand même pas mal d'années. C'est pas mal d'années. Et donc, qu'est-ce que ça t'a appris ? Quels sont les enseignements que tu tires de ces six ans en chirurgie ? Sur toi-même et puis même au niveau professionnel.

  • Speaker #2

    Oui, alors j'ai appris énormément de choses. Déjà sur moi-même, j'ai appris à m'affirmer en tant que professionnelle, à me faire confiance et puis à surtout faire confiance en mes compétences. Et puis ça s'est venu avec le temps. C'était pas au bout du premier mois. C'est vrai que mon rôle en tant qu'infirmière, en tant que telle, et puis dans la défense du patient, de ses besoins, de... Oui, finalement, de sa prise en soin, ça, c'est vraiment un élément que j'ai beaucoup construit sur le terrain et dans ce service-là, avec une équipe très bienveillante, très bonne entente.

  • Speaker #1

    J'imagine. Parce que surtout, pour rester six ans dans un même service, dans la même structure, il faut quand même qu'il y ait une entente et ça joue énormément, énormément sur le fait de rester...

  • Speaker #2

    Ah, c'est précieux. Et puis, même pour l'épanouissement professionnel, c'est précieux. Je me suis toujours dit, puis d'ailleurs, c'est ce que je dis aux étudiants que j'accompagne aujourd'hui, c'est que finalement, si je ne suis pas bien à mon endroit, il y a d'autres. C'est-à-dire, si je ne suis pas bien à mon endroit, c'est OK. C'est peut-être juste pas pour moi, ou pas avec ces personnes-là, ou pas de bon moment. Et puis, allons chercher ailleurs.

  • Speaker #1

    Mais des fois, d'autres personnes... certaines personnes te diront, le dire, c'est simple, mais sauter le pas, c'est une autre histoire. Et puis, changer ses habitudes, ça renvoie un petit peu aussi à l'expatriation de manière plus globale. C'est-à-dire que, voilà, changer d'environnement et autres, ça demande en fait, quand même, un effort supplémentaire à des degrés différents en fonction de la personne.

  • Speaker #2

    Exactement. C'est une adaptation. C'est une adaptation de changer de cadre, de changer de lieu, que ce soit de lieu de vie, de lieu de travail. C'est un mode d'organisation qui est différent. Et puis même en termes de travail, c'est peut-être des compétences différentes qui vont être sollicitées. Donc, c'est sûr que ce n'est pas si simple à faire. Mais par contre, toujours remettre en ligne de mire qu'est-ce qui prévaut. Et je pense que sa santé à soi, sa santé mentale et puis son bien-être personnel. doit prévaloir, surtout dans le domaine de la santé où il y a plein de portes qui nous sont ouvertes à la suite de cette formation, à la suite du fameux César comme on dit. On voit qu'on est diplômé, vraiment on a beaucoup d'opportunités, enfin, ou de lieux,

  • Speaker #1

    d'exercices,

  • Speaker #2

    de domaines, d'exercices différents. autant y aller surtout si on n'est pas bien en endroit ce qui n'était pas mon cas et donc la question qui va suivre c'est qu'est ce qui s'est passé alors déjà même avant ces six années là après deux ans je pense déjà j'avais une envie de poursuivre si j'ose dire mon développement professionnel c'est à dire que voilà je suis quelqu'un qui est très studieuse et j'adore apprendre Je suis très curieuse et j'aime me développer et dire qu'est-ce que je pourrais apprendre de plus, qu'est-ce que je pourrais faire mieux. Et du coup, là, j'avais entendu parler du master en sciences infirmières.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc là, j'étais presque à la troisième année de carrière et je me suis dit, ah ouais, ça peut être intéressant. Puis c'est vrai que ce master en sciences infirmières en Suisse a été présenté comme vraiment un tout, un plus. pour la clinique d'avoir un professionnel ou une professionnelle infirmière qui puisse apporter une force de proposition par rapport aux données probantes, pour améliorer la prise en soins, être un coach où on soutient aux autres collègues. Enfin voilà, un rôle. un rôle qui était encore nouveau à l'époque et puis qui se voulait très valorisant pour la personne qui pouvait l'épouser et surtout en plus pour l'amélioration de la qualité des solutions et de la sécurité des patients. Donc du coup, toute motivée, je vais vers mon infirmière-chef, je lui propose ça en chirurgie, il n'y avait pas d'infirmière clinicienne spécialisée dans cet hôpital. Et puis, elle était... hyper enthousiaste, elle m'a dit écoute je vais en parler à l'autre infirmier chef de l'autre unité, il était partant aussi, du coup elle m'a dit je vais en parler à ma supérieure à mort, on était un peu en échange, et là le projet était stoppé net, on m'a dit il n'y a pas le budget, c'est pas le moment, c'est une bonne idée, merci mais non merci, donc la chef revient me voir et puis elle me dit malheureusement on leur a dit il n'y a pas de budget etc.

  • Speaker #1

    Donc la douche froide.

  • Speaker #2

    Puis elle me dit, mais par contre, ils sont à la recherche de praticiens formateurs. Ok.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'un praticien formateur ? Dis-nous.

  • Speaker #2

    Un praticien formateur, en fait, c'est un professionnel sur le terrain. Il peut être infirmier, mais aussi d'autres types de métiers. Il existe aussi dans le social, par exemple.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, un professionnel qui s'occupe, en fait, d'accompagner les étudiants. un stage, donc c'est lui qui assure l'encadrement pédagogique sur le lieu de stage et surtout qui évalue l'étudiant et lui met la note à la fin du stage et il a vraiment des heures qui sont allouées pour l'accompagner donc ils étaient à la recherche de praticiens formateurs autrement dit PF à cette époque là et puis elle me dit je peux te proposer ça, je te verrai bien on attend etc. Alors moi j'étais dégoûtée parce que en fait Voilà, mon projet initial, ce n'est pas ça. Puis bon, après, je me suis dit, c'est vrai que j'ai du plaisir. Il y a des étudiants qui sont dans le stage et qui sont là sur une journée avec moi. C'est vrai que j'ai du plaisir, mais beaucoup de doutes. Est-ce que je suis capable ? Est-ce que j'ai vraiment les compétences ? S'ils me posent une question et je ne sais pas y répondre, qu'est-ce que je vais faire ? Enfin, voilà, est-ce que vraiment je suis la plus à même de remplir ce rôle ? Il y a d'autres collègues qui sont là depuis bien plus longtemps que moi. Alors, vraiment. plein de questions. Tu t'es remise à la question. Finalement, je me suis dit, allez, vas-y, on essaie. C'est ça. Ma manière de fonctionner, c'est aller, on essaye. Un pas après l'autre, ça marche, ça marche. Ça ne marche pas, c'est bon. J'ai adoré. J'ai adoré les étudiants. me le rendaient tellement bien, c'est-à-dire qu'ils étaient hyper reconnaissants. Ils étaient très motivants aussi, c'est-à-dire que finalement, quand ils me posaient des questions et que je n'avais pas la réponse, je les encourageais soit à aller chercher, soit en le faisant sans. Et en fait, du coup, ça me permet tellement d'enrichir moi. Donc ça répondait à un besoin avant de me développer. Au travers de ce Ausha, de cette casquette, j'ai pu le faire.

  • Speaker #1

    Et puis ça Ausha finalement toutes les cases, en termes d'apprentissage, en termes d'enseignement. Et il y a toujours, en fait, finalement, ce petit voile... au-dessus en termes d'enseignement qui te suit, en fait, qui te suivait. Enfin, à ce moment-là, tu te rendais compte, finalement, que tu avais ce pan-là, enfin, le domaine infirmier, enfin, soins infirmiers que tu avais finalement remplis par tes six ans d'expérience en tant qu'infirmière. Et puis, voilà, le pan de l'enseignement qui germait et qui prenait forme, finalement.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et puis, du coup, au travers de cette casquette-là, j'ai eu l'occasion aussi de te donner des cours. parce que l'institution dans laquelle je travaillais avait un contrat avec une école d'ASSI, d'assistance en santé communautaire. Et du coup, en fait, PF de l'hôpital où j'étais allait donner des cours dans l'école de la SCC. Donc, on m'a proposé si je voulais donner un ou deux cours sur les injections. J'ai été et puis là, j'avais la science. J'adore ça. OK. J'adore enseigner et puis c'est encore différent parce que sur le terrain, j'étais plus dans une approche d'accompagnement. Et bien là, dans l'édifice scolaire ou dans l'école, vraiment, on a cette posture un peu d'enseignant.

  • Speaker #1

    Mais du coup, si je reviens à cette première interrogation que tu avais en termes de légitimité, cette légitimité finalement, là, elle était à quel niveau ?

  • Speaker #2

    Alors là, j'ai beaucoup de stress, je ne vais pas te donner les détails. Je veille, je dormais quasiment pas, je remisais mes cours, je m'imaginais déjà en train de donner les cours, etc. Mais beaucoup de stress. Et surtout que moi, le stress se traduit très vite. corporellement, c'est-à-dire que je tremble. Je tremble. Donc, autant dire que pour le cours sur l'injection, au moment de la préparation des médicaments, vous imaginez bien qu'en tremblant, c'est génial. Alors, autant dire que ça, voilà. Il y a eu des moments quand même assez rudes, si j'ai pu dire. Mais encore une fois, à la fin de la journée, les retours des étudiants ont été... C'est juste formidable. Et puis, quand ils te disent qu'ils ont adoré le cours, que c'était génial, que l'explication, elle était claire, que vraiment, c'était top. En fait, ça me dit les pensées. C'est gratifiant. Je crois que je suis légitime.

  • Speaker #1

    Je peux le faire. Et que tu as ta place.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #1

    Donc, à la suite de ça, de ces cours-là, est-ce que finalement, ça te permet de faire un point au niveau professionnel là où tu en es ? Et puis, à quel moment, en fait, finalement, tu te dis, bon, il serait peut-être de sortir complètement des soins ou pas. Enfin, en tout cas, je pose la question à quelle monnaie et comment ça se passe.

  • Speaker #2

    Alors du coup, ce qui se passe, c'est que je continue mon rôle de PF. Je rencontre des enseignants aussi. Donc, quand on est PF, on signe des contrats de stage avec l'étudiant et un enseignant de l'école infirmière. Donc du coup, je fais aussi des connaissances comme ça. Moi, je crée un peu un petit réseau. Il y a une enseignante notamment qui me propose de donner des cours à l'école infirmière. Donc en plus des cours à SLC, j'ai l'occasion aussi d'aller donner des cours. cours aux infirmières sur l'application et la relation. Et donc, là, ça continue en fait de...

  • Speaker #1

    Ça te nourrit ?

  • Speaker #2

    Ouais, de nourrir, mais surtout mon projet. Parce que petit à petit, je me dis, ouais, mais tiens, vraiment, l'enseignement, en fait,

  • Speaker #1

    j'aime beaucoup ça.

  • Speaker #2

    J'aime beaucoup ça. Le soir, je rentre à la maison, je suis vraiment satisfaite de ma journée, puis récompensée. Et puis, en fait, c'est vrai qu'à l'hôpital, entre... 2014, quand j'ai commencé, et puis là où je me situais maintenant, je voyais qu'en termes de rythme de travail, de charge de travail, de présence en soins, ce n'était plus ce que j'avais connu. C'est-à-dire que voilà, c'était un service de chirurgie, les patients restaient de moins en moins longtemps, donc on avait de plus en plus de patients.

  • Speaker #1

    Heureusement,

  • Speaker #2

    oui. Oui, parce que ça tournait plus. Ça tournait plus, et puis c'était des patients qui venaient de sortir du bloc, donc beaucoup de surveillance, etc. Et en fait, on n'avait plus vraiment le temps, ou moins, Je vais le dire comme ça, moins le temps qu'auparavant de créer une relation, de donner du sens à nos soins. On était vraiment dans la tâche, c'est-à-dire qu'on y va, on fait nos injections, on fait des prises de sang, on donne des traitements, on fait nos contrôles, ainsi de suite, etc. Alors bien entendu, on continue de communiquer avec les patients et puis voilà, ça fait partie aussi de moi de donner de ma personne, c'est-à-dire prendre le temps pour crémer un petit peu le dos, crémer les pieds. Mais c'est vrai que ça devenait de plus en plus rare et puis j'étais de plus en plus frustrée. Et du coup, en parallèle, j'avais cette casquette un peu de PF, les quelques cours que je donnais à l'extérieur, qui permettait un petit peu de compenser. Je me suis dit, ah, mais c'est intéressant. Heureusement qu'il y a ça, parce que je pense que sinon, les soins, je n'en aurais plus vraiment envie. Ça permet vraiment de rééquilibrer. Mais à quelque part, est-ce que finalement, je n'aurais pas une envie de partir dans l'enseignement ? Bon. Petite idée dans ma tête, mais je continue un petit peu mon truc. Pour l'instant, ça va bien, j'ai un bon équilibre. Et j'ai toujours ce projet de master quand même. Tu es persévérante, mais il me donne rien. Et puis, je finis ma formation de praticienne-formatrice, c'est une formation de un an qui a été payée par l'institution dans laquelle je possède. Et puis, suite à cette formation, je me dis, non, mais ce master, il est quand même bien en tête. Allez, je fonce. Et du coup, je me suis inscrite et j'ai enchaîné. Donc, j'ai fini le casse. de PF et j'ai enchaîné avec la rentrée de master. Et le master, par contre, je l'ai payé de ma poche. Cette fois, je n'ai pas posé la question. Je n'ai pas attendu qu'on me dise s'il y avait un budget ou pas. Je l'ai payé de ma poche. Ça a été de nombreux sacrifices parce qu'en fait, j'ai dû baisser mon pourcentage pour pouvoir assister au cours du master. Voilà, il y avait quand même les factures à payer.

  • Speaker #1

    Bien sûr, et tu l'avais fait continuer.

  • Speaker #2

    Et oui, ça pendant deux ans.

  • Speaker #1

    Waouh ! Et tu vois, ça rejoint les premiers mots qui t'ont défini, c'est la résilience et la motivation. Tu vois, finalement.

  • Speaker #2

    Comme quoi.

  • Speaker #1

    Elle est type de ça. Donc, comment se passent ces deux années ? Alors,

  • Speaker #2

    très, comment dire, très intense. Il y a beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup des lectures en anglais, donc là, il faut y aller. Au début, on cherche beaucoup, un peu moins. Mais voilà, je remets toujours en place mes habitudes d'étudiante, c'est-à-dire je bosse, je m'organise, je prévois des plages pour réviser, pour faire de la lecture, etc.

  • Speaker #1

    Toujours très organisée, une studieuse.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce qui me permet d'y aller pas à pas. Alors, je ne dis pas, il y a eu des moments où vraiment je me suis dit Mais là, Anna, mais qu'est-ce que tu fais là ? Oui. Et puis d'autres moments où en fait, on regarde en arrière et on se dit, ouais, franchement, cette formation, c'est pas pour rien qu'elle a trotté dans ma tête pendant 3-4 ans. Et puis je suis contente d'être là où je suis et je me sens bien. Et puis en fait, suite au master, donc il y a plusieurs options qui s'offrent à nous, donc soit infirmière clinicienne spécialisée, c'est pour le master en sciences internes spécialisées, soit maître d'enseignement, soit recherche.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Après la première année de master, je me dis qu'on verra. Tout dépend où je trouve la place. Parce que finalement, dans mon service, entre-temps, ils avaient engagé des infirmières cliniciennes. Ils n'avaient pas de master, mais du coup, ils n'avaient pas forcément le besoin d'une autre infirmière clinicienne spécialisée, d'autant plus que ça coûte un poil plus cher.

  • Speaker #1

    Un autre diplôme, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et donc, je me suis dit, ça ne va pas être dans l'institution dans laquelle je suis. Donc, je regarde un petit peu. de les offres, etc. Puis bon, j'ai quand même l'enseignement toujours. Est-ce qu'il y a vraiment... Je vais trouver une place parce que, mine de rien, il y a un fou qui est de la place. Et puis, est-ce qu'on peut... Deuxième année, début de deuxième année de master, il y a deux offres d'emploi pour l'une des écoles infirmières de Suisse au monde et où ils recherchent deux maîtres d'enseignement à 100 Moi, il me reste encore un master, donc le maximum que je peux leur donner, c'est en 50 Parce que là, je suis en cours. Puis je me suis dit, bon, allez, c'est quoi ? Tu postules.

  • Speaker #1

    On ne sait jamais.

  • Speaker #0

    Au pire, ils te disent non. En plus, c'est par mail, donc il n'y a même pas le prix de t'enlever. Puis je me suis dit, en fait, j'étais plutôt dans le tic de ils vont peut-être garder mon dossier comme ça. Étant donné que tout de suite, ils ont besoin d'un 100%. Alors, sûrement, ils ne vont pas me prendre, mais au moins, ils ont mon dossier. Puis quand j'aurai terminé, je peux réactiver un peu le truc. On dit, oui, je suis là. Et donc, je postule. Puis voilà, je reçois une réponse. Entretien.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est le premier entretien. Une réponse, deuxième entretien, j'ai dit ok, on va à ce deuxième entretien et après, troisième réponse, on m'engage. Et qu'on m'engage à 50%, je suis tellement heureuse.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    En tant que même danser.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Donc, on va arriver à un gros coup de stress. Là, je me suis dit, oh punaise, là, tu passes à un autre cap. Et surtout, tu changes d'orientation.

  • Speaker #1

    Tu ne seras plus en première,

  • Speaker #0

    tu ne seras plus soignante. Tu seras enseignante. Oui. Donc, c'était assez particulier. Puis, c'est vrai qu'au départ de mon institution, après ces six années, j'ai beaucoup pleuré. Oui. J'ai beaucoup pleuré. Puis, je me rappelle d'un aide-soignant qui m'a pris dans ses bras et qui m'a dit, mais Lorena, pourquoi tu pleures ? C'est ce que tu veux faire. Et puis, tu seras très bien là-dedans. Arrête de pleurer. Donc, voilà. Mais j'ai beaucoup pleuré parce que j'ai beaucoup grandi professionnellement dans cette institution. Et puis, autant l'équipe que l'infirmière-chef m'ont beaucoup encouragée, soutenue. à chaque fois, tout au long de mes projets. C'était vraiment une très belle première expérience.

  • Speaker #1

    Et je pense qu'à ce moment-là, tu t'es rendue compte qu'il y a une page qui se tournait, clairement. Et que tu touchais finalement un de tes objectifs qui était là et puis tu n'as pas lâché l'affaire. Tu n'as pas lâché l'affaire. Et puis ton master, tu l'as eu. Et ton poste, tu l'as eu. Donc à la fin de ce master-là, tu obtiens un statut de maître d'enseignement. Je comprends bien. Donc, Qu'est-ce qu'un maître d'enseignement ? Explique-nous un petit peu, voilà, aujourd'hui, ton quotidien, clairement. Enfin, comment ça se passe ? Comment ça se déroule ? Comment, toi, tu t'organises ? Enfin, une journée avec toi, comment ça se passe ? Alors,

  • Speaker #0

    question très difficile parce que les journées ne se ressemblent pas. D'accord. Contrairement à ce qu'on peut penser ou imaginer, les journées ne se ressemblent pas. Mais si je prends un des exemples, ça pourrait être une journée où on a des cours. Oui. C'est-à-dire que, finalement, on a… matinée ou toute une journée ou juste un après-midi de cours avec un groupe d'étudiants. Ça peut être des cours autant pratiques avec de la simulation,

  • Speaker #1

    d'accord,

  • Speaker #0

    de la simulation immersive, procédurale, parce que quand je dis procédurale, c'est comment est-ce qu'on fait une prise de son. Donc quatre heures autour du geste, de l'apprentissage, des risques, des surveillances, etc. infirmières autour de la prise de son. Et puis on peut avoir également de la simulation quand on dit immersive avec des des passions simulées, par exemple. Donc, il y a des personnes qui sont engagées pour jouer un scénario. Il y a des étudiants qui jouent le rôle de soignants, d'infirmiers, à ce moment-là, face à ce patient. Et puis, qui composent avec, finalement, les connaissances qu'ils ont pour pouvoir prendre en soin cette personne adéquatement. Voilà. Et puis, on a des cours qui sont plus d'ordre théorique, sur, par exemple, des théories de soins d'infirmiers, mais pas que. Que tu crées, du coup ? Les cours, ils sont, en fait, créés en groupe, en groupe de travail. Et puis en fait... on les réitère et on les améliore au fil des années. D'accord. Puis en fait, on a des plans d'études cadres qui durent une dizaine d'années. Et puis tous les dix ans, on revisite ce plan d'études cadres pour l'adapter aussi au changement, à l'évolution du monde, de la société et surtout du soin. Et du coup, ce sont des cours qui sont déjà préparés, mais qu'on peut sans autre ajuster, améliorer, adapter à la situation actuelle.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je pense par exemple au Covid. Oui. Ah oui. Il y a eu de nombreux simulations procéduraux ont dû être adaptées. D'accord. Avec le port du masque.

  • Speaker #1

    Clairement, oui.

  • Speaker #0

    Mais quand même prendre attentif les étudiants que le port du masque se met là continuellement en raison du Covid. Mais quand on sortira du Covid, il faudra réfléchir quand est-ce que vous mettez le masque et quand vous l'enlevez pour ce soir. Donc, voilà. Pas mal d'éléments comme ça, finalement, où on est toujours à mettre à jour. Et puis surtout, on regarde aussi des données prudentes, de pouvoir apprendre aux étudiants à soigner selon les dernières recommandations. D'accord. Et voilà, donc je disais aussi des cours théoriques qui peuvent être sur des résolutions de simulation de soins, sur des cours, qu'est-ce que le système de santé en service, comment… quels sont les droits du patient, enfin voilà. Et puis, on a aussi des cours interprofessionnels, donc des cours avec d'autres étudiants issus d'autres formations,

  • Speaker #1

    médecine, physio,

  • Speaker #0

    sage-femme, technicien en radiologie. Du coup, c'est vrai que c'est très varié. Puis, ben voilà, donc on a une matinée de cours, par exemple, le repas de midi, puis l'après-midi, on peut avoir des réunions, ou alors une autre matinée de cours,

  • Speaker #1

    ou une autre après-midi de cours. Oui, oui.

  • Speaker #0

    On a aussi des accompagnements d'étudiants. Donc, les étudiants qui doivent partir en stage, on les aide à les voir, on les prépare à ce stage, on les aide à préparer leur projet de stage, qu'est-ce qu'ils vont vouloir bosser, comment ils s'imaginent là-dedans, quelles sont les ressources qu'ils auront à disposition, etc. Donc, ça aussi, c'est des moments, je veux dire, assez privilégiés parce que là, plutôt qu'avec le groupe, on est vraiment dans une relation plus individuelle,

  • Speaker #1

    personnalisée, en fait. Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Il y a des accompagnements de groupe aussi plus restreints, par exemple des travaux de bachelors, c'est ce fameux mémoire, on peut accompagner un groupe. Il y a aussi finalement toute la préparation des examens qui prend aussi du temps, donc de préparer les différentes copies, de revoir les grilles d'évaluation, de préparer les passages, l'organisation. Tampons aussi, administratifs, management, là derrière, il y a les réponses aux mails.

  • Speaker #1

    Accessoirement, pour qu'ils prennent du temps,

  • Speaker #0

    bien sûr. Et puis après, il y a toutes les conférences aussi qui nous permettent de nous tenir à jour, de nous former, tant même qu'enseignant dans la pédagogie, mais aussi d'être à jour et au fait de ce qui se passe dans l'évolution de la technologie et de tout le domaine de la santé. Donc, on a aussi... L'opportunité de pouvoir participer à des formations, des séances de formation qui se prolonguent. Et puis, il y a des conférences de ce type-là pour aussi enrichir nos cours. C'est très varié. Donc, une journée, il n'y a pas une journée qui ressemble à une autre, heureusement. Et puis, finalement, c'est un vaste champ d'enseignement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'aujourd'hui, on peut dire que le poste que tu occupes, c'est un aboutissement ?

  • Speaker #0

    Je ne dirais pas un aboutissement parce que dans l'aboutissement, il y a l'homme. Oui, je ne peux pas. C'est vrai que je suis quelqu'un qui est assez ouverte aux différentes opportunités qu'on peut offrir. Et puis, c'est touche à tout. Des fois, je me définis un peu comme ça. Mais pas à tout et n'importe quoi. Mais disons que s'il y a une opportunité qui se présente à moi et puis au bon moment, ce que moi, j'estime être le bon moment pour moi, j'y vais. D'accord. Donc, un aboutissement. Pas forcément, parce qu'à mon avis, il y a beaucoup de choses que je pourrais explorer. Et puis, si ces opportunités viennent avant moi, je pense que je les prendrais. Mais par contre, c'est vrai que c'est une très belle étape de ma vie professionnelle que d'occuper ce poste.

  • Speaker #1

    Et quelles sont, selon toi, finalement, les qualités pour exercer en tant que maître d'enseignement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors ça, c'est une question… C'est une sacrée question parce que… J'ai envie de dire, il y a toujours ces qualités un petit peu, pas bateau, mais celles qu'on retrouve sur les offres d'emploi, qu'on recherche.

  • Speaker #1

    Qui sont vraies finalement. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Mais plutôt que de qualité, j'ai envie de dire.

  • Speaker #1

    De compétence.

  • Speaker #0

    Oui, plutôt de compétence. On a tous des qualités et des défauts. Et puis, je pense qu'il n'y a pas un seul enseignant qui se ressemble. Et là, en tête, si vous imaginez chacun, OK, un enseignant que j'ai apprécié et un autre que je n'ai pas apprécié, ben voilà, il y a des qualités et des défauts qui ressortent. Et les deux, pourtant, sont des enseignants. Donc, du coup, je pense qu'en termes de qualité, en fait, c'est propre à chacun. Et c'est OK, c'est très bien comme ça. Parce qu'il faut de tout. Après, en termes de compétences, ben là, oui, il y a des choses qui sont attendues dans l'enseignement. Et puis, par rapport à ça, il y a un référentiel de compétences, comme on peut le retrouver pour le corps infirmier, qui existe pour aussi l'enseignant supérieur HES. Et puis là, il y a différents éléments, comme par exemple être en mesure d'animer les activités, de mettre en œuvre des cours, de s'engager dans l'institution, de se développer aussi, de continuer à se former.

  • Speaker #1

    La formation continue.

  • Speaker #0

    Exactement. Et pouvoir... personnaliser la formation. Donc voilà, ce sont un peu des compétences en tant qu'elles qui sont attendues chez les maîtres d'enseignement.

  • Speaker #1

    D'accord. Et aujourd'hui, quels seraient les conseils que tu donnerais à une personne qui souhaite entreprendre en fait cette démarche-là et de partir vers l'enseignement ?

  • Speaker #0

    Ne rien lâcher. Ne rien lâcher. Vraiment, c'est un projet personnel qui tient à cœur. Allez-y. Ne lâchez rien. Ensuite, c'est sûr qu'il y a des incontournables, c'est-à-dire qu'il y a des diplômes qui sont demandés. Par exemple, en Suisse, maintenant, il est attendu qu'il y ait quand même un master, que la personne ait un master. Donc, voilà, se renseigner sur les éléments nécessaires à faire, s'il le faut, les équivalences demandées. Mais surtout, ne rien lâcher parce que je pense que l'un des éléments essentiels, c'est d'aimer ce qu'on fait. Je ne parlerai pas forcément de passion, parce que des fois le mot passion je le trouve fort, mais d'avoir l'amour en tout cas de son métier. Et si c'est un projet qui vous tient à cœur et que vous aimez accompagner les étudiants ou même les collègues et puis qu'il y a une fibre, mais disons un peu, un côté comme ça, un penchant naturel vers l'accompagnement, l'enseignement, allez-y, enseignez-vous sur quoi, comment. quel est le parcours, ce dont à quoi je dois répondre et puis allez-y là à pas, là je n'ai rien et du coup aujourd'hui de quoi tu es le plus fière par rapport à ton parcours ça aussi c'est une sacrée question je crois que j'ai dit ça pour penser que tu étais fière c'est une question complexe dans le sens où je pense qu'il n'y a pas un élément sur lequel je suis vraiment fière, il n'y a pas un élément comme ça je me dis wow, là, ce moment là c'était top, mais c'est tout le cheminement C'est tout le parcours en soi. Je suis caberdienne d'origine, donc une femme noire. Mes parents sont donc issus de la migration. Moi, je suis née ici. C'est vrai que mon père, il est arrivé, il ne parlait pas le français. Ma mère, elle ne savait ni parler le français. Du coup, vraiment, ça a été pour eux assez complexe, mais ils ont réussi. avec l'entraide de la communauté canadienne, cousins, familles, etc. Mais aussi après avec leur persévérance. Les valeurs qu'ils nous ont transmises, c'est notamment, ne lâchez rien. Vous avez la possibilité de vous instruire, de vous éduquer ici en Suisse. Mon père disait que lui, il n'avait pas eu cette Ausha. Et donc vraiment, il nous encourageait à être presque exemplaires à l'école. On est trois filles et du coup... Du coup, il était bien derrière nous. Il disait bien toutes les remarques, etc. D'ailleurs, on en avait très peu, parce qu'il y a l'éducation stricte derrière. Mais quelque part, il voulait vraiment nous voir évoluer et puis ne pas avoir à travailler dans des conditions très pénibles, comme lui et ma mère avaient dû le faire pour pouvoir s'établir en Suisse. Du coup, c'est vrai que moi, je viens de là. Ça, c'est mon patrimoine et j'en suis fière. Et en fait, je me dis... Bien, mine de rien d'arriver là, actuellement, aujourd'hui, en tant qu'adolescent d'enseignement dans une haute école suisse, ce n'est pas rien, surtout pour une jeune fille noire immigrée. Et c'est peut-être ça dont je suis le plus fière, donc le cheminement qui m'a permis d'arriver jusqu'ici.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un très beau parcours, encore une fois, inspirant, et puis qui, j'espère, motivera peut-être certains ou d'autres à aller dans cette voie-là. Et puis, surtout, un parcours sur lequel, en fait, les gens pourront se reconnaître. aussi. Lorena, je te remercie énormément et je te souhaite le meilleur vraiment pour la suite, encore plus d'apprentissage, vraiment. Toujours plus. Voilà, toujours plus et surtout ne rien lâcher. Moi, c'est sûrement la phrase qu'on retiendra de cet épisode-là, ne rien lâcher. Merci à toi, Lorena. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir invitée, de m'avoir donné l'opportunité de raconter un petit bout de mon histoire. Merci beaucoup et puis, on était Ne lâchez rien et si vous avez un projet en tête, allez-y. essayez. Au pire, ça ne marche pas, mais au mieux, ça fonctionne et puis vous allez peut-être, voilà, attendre ce que vous souhaitiez retrouver ou trouver dans votre carrière professionnelle. Allez, go !

  • Speaker #1

    Ce sera le mot de la fin, merci.

  • Speaker #0

    Voilà, tu es arrivé à la fin de l'épisode. Merci de l'avoir écouté.

  • Speaker #1

    Et s'il t'a plu, n'hésite pas à me le dire et me laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir. À bientôt en Suisse !

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