- Speaker #0
Bonjour, je suis Ornella, fondatrice d'InfermiExpat en Suisse, et bienvenue sur le podcast InfermiExpat. Ce podcast porte un regard sur ces expatriés, professionnels de santé, qui ont décidé de tout quitter pour tenter une nouvelle expérience à l'étranger. L'occasion pour moi de partager leur parcours, leurs belles surprises, leurs craintes, mais aussi leurs peurs. Mais pas que ! Il y aura des retours d'expérience, des conseils en matière de formation et carrière. Bonne écoute ! Amélie, bonjour. Je suis très contente de te recevoir et je te remercie d'avoir accepté mon invitation.
- Speaker #1
Bonjour Ornella, je suis ravie aussi de participer à ton podcast.
- Speaker #0
Alors Amélie, tu es infirmière depuis 12 ans et donc en 2018, tu as décidé d'entreprendre et de reprendre plutôt tes études pour devenir infirmière anesthésiste. Alors avant d'aller un peu plus loin dans le détail de la formation, j'aimerais que tu nous en dises un peu plus sur ton parcours. Alors, est-ce que déjà le métier d'infirmière, c'était un métier que tu as choisi ou bien tu es tombée dessus par hasard ?
- Speaker #1
Alors, c'est un métier que j'ai choisi, même si au tout départ, je voulais être institutrice, professeure des écoles.
- Speaker #0
Rien à voir.
- Speaker #1
Mais le parcours de vie a fait que j'ai été confrontée au milieu des soins. Et puis, j'ai rapidement compris que c'était ce que je voulais faire. Donc, j'ai choisi ce métier d'infirmière.
- Speaker #0
D'accord. Tu fais tes études à Toulouse et tu obtiens donc ton diplôme en 2009. Tu intègres quel service par la suite ?
- Speaker #1
Oui, alors j'ai fait mes études à l'IFSI à Toulouse et puis j'ai intégré le service de réanimation neurochirurgicale au CHU de Toulouse.
- Speaker #0
D'accord, c'était une spécialité dans laquelle tu voulais évoluer ?
- Speaker #1
Oui, j'avais fait un stage pré-professionnel dans ce service et puis j'étais embauchée à l'issue de ce stage et les soins aigus, c'était un domaine qui me passionnait. Donc oui, je voulais travailler là-dedans.
- Speaker #0
Nak, tu y as travaillé pendant combien de temps ?
- Speaker #1
Alors ce service-là, pas beaucoup, une année. Mais j'ai après intégré un service près de chez moi, un peu plus au sud de Toulouse, un service de réanimation polyvalente, donc toujours dans les soins aigus.
- Speaker #0
D'accord. À quel moment la Suisse apparaît dans ton projet professionnel ? C'est une destination à laquelle tu pensais ou bien ça est vraiment tombé par hasard ?
- Speaker #1
Non, alors c'est pareil, la vie qui m'a mis la Suisse sur mon chemin, ce n'était pas forcément un projet. J'ai suivi une personne à ce moment-là, et puis je me suis dit pourquoi pas, et je ne regrette absolument pas.
- Speaker #0
Du coup, belle opportunité finalement. Oui. Et même partir comme ça à l'étranger, un petit peu le goût de l'aventure, ça ne te faisait pas peur ?
- Speaker #1
Alors, s'il y a toujours de l'appréhension, même si on fait un métier en tant qu'infirmière où on a quand même une sécurité de l'emploi, même en Suisse, même si les conditions d'embauche sont un petit peu différentes, je pense que tu abordes ça aussi de façon très claire dans tes podcasts, mais c'est quand même un challenge personnel et professionnel.
- Speaker #0
Oui, justement. Comment tu t'organises dans ta recherche d'emploi ?
- Speaker #1
Alors, je m'organise depuis la France. Je contacte une agence d'intérim qui me permet de monter un dossier au temps... comme ils appellent, au service de la population. Donc, on va dire, pour tout ce qui est permis de séjour, permis de travail. Et puis, ils se contactent, ils se chargent, pardon, de contacter des recruteurs ou des chefs de service qui ont des besoins. Ils nous mettent en contact et ensuite, on enchaîne des missions, en moyen ou court terme, voire des CDI. Ce qui a été mon cas, assez rapidement, j'ai obtenu un CDI.
- Speaker #0
D'accord. Et justement, quel a été le délai entre les postulations et ton arrivée en Suisse ? Parce qu'en fin de compte, tu as trouvé... Quand est-ce que tu as trouvé un poste ? C'est, tu as trouvé après t'être installée en Suisse ou bien tu n'y étais pas encore ?
- Speaker #1
Alors, j'ai fait mes papiers avant. L'agence d'intérim souhaitait me rencontrer.
- Speaker #0
D'accord, donc tu fais rencontrer des marchés administratifs lorsque tu es en France.
- Speaker #1
Exactement. D'accord. Et j'arrive en Suisse pour m'installer. On organise une rencontre avec la personne de l'agence, le recruteur. Et ensuite, dix jours après, j'ai déjà démission.
- Speaker #0
Waouh ! Wow, c'est-à-dire qu'il y a vraiment des besoins en fin de compte partout, et puis je pense aussi que tu es arrivée au bon moment.
- Speaker #1
Oui, probablement, concours de circonstances aussi, mais donc voilà, j'ai rapidement eu un poste, c'était chouette.
- Speaker #0
D'accord, et dans quelle spécialité ?
- Speaker #1
Alors en chirurgie, pour commencer. Ce n'était pas soins aigus comme je le souhaitais, mais il y avait une promesse derrière de postes dans des soins plus aigus, donc j'ai accepté ce poste-là en CDI, en chirurgie plutôt générale.
- Speaker #0
D'accord, et dans quel état d'esprit ? motivé, t'es soulagé finalement d'avoir trouvé un poste et surprise d'avoir trouvé si rapidement comment tu te sens ?
- Speaker #1
Oui, alors très, très, très soulagée parce que même si c'est que dix jours, dix jours sans travail et sans pouvoir faire de démarches administratives, parce qu'il faut savoir qu'en Suisse, sans permis de travail, sans contrat de travail, on ne peut pas ouvrir de compte bancaire et sans compte bancaire, on ne peut pas avoir de téléphone portable, de ligne Internet, toutes ces petites choses qui font la vie. Donc, c'était rapide, mais à la fois long. Donc, j'étais très soulagée et très, très motivée à l'idée de commencer ce travail et puis de mener à bien aussi. mes projets professionnels qui étaient d'intégrer des soins plus aigus et aussi de faire de l'anesthésie.
- Speaker #0
D'accord. Et donc avant ce projet de te lancer dans des études d'infirmière anesthésiste, est-ce que là, en intégrant les services de chirurgie, est-ce que tu observes des différences en matière de prise en charge des patients ? Est-ce que tu as été déstabilisée ?
- Speaker #1
Oui, très déstabilisée parce que j'exerçais dans une clinique privée. Donc le rapport à la patientèle est tout à fait différent des hôpitaux publics en France, le nombre de patients. qu'on a par infirmière, le temps qu'on a pour prodiguer les soins qui est plus important, mais aussi le rapport qu'on peut avoir aux soins.
- Speaker #0
D'accord. Non, mais c'est intéressant et puis c'est important, en fait, que finalement, les gens qui nous écoutent arrivent à se projeter et à comprendre, en fait, pourquoi, en fait, certaines personnes, en tout cas plusieurs personnes, disent que c'est pas la même chose, en fait. C'est pas la même prise en charge, c'est pas la même approche aussi. Après, je généralise pas, mais c'est vrai que beaucoup... l'ont constaté et beaucoup l'ont constaté.
- Speaker #1
Ce n'est pas le même système de soins, effectivement. Il faut bien avoir à l'esprit que ça ne fonctionne pas de la même façon, ça fonctionne très bien, ça a ses travers et ses avantages, comme les systèmes de soins en français. On prend aussi conscience peut-être de la chance qu'on a en France d'avoir un accès quasi limité aux soins et aux médicaments, mais c'est effectivement quelque chose qu'il faut avoir à l'esprit.
- Speaker #0
Clairement, je suis complètement d'accord avec toi. Ces missions dans les services de chirurgie, tu les fais pendant combien de temps, à peu près ?
- Speaker #1
Je l'ai fait pendant à peu près un mois, un mois et demi, et j'ai rapidement eu une proposition de CDI.
- Speaker #0
D'accord, et là, c'était pour quel service ?
- Speaker #1
Alors, toujours pareil, le service de chirurgie.
- Speaker #0
D'accord, toujours le même, du coup, ok.
- Speaker #1
Voilà, mais du coup, le fait d'avoir un contrat sur la plus longue durée me permettait de prétendre après à muter en service de soins intensifs et ou une formation post-graduée.
- Speaker #0
D'accord, et c'est ce que tu as fait par la suite ? Comment tu t'es décidée, justement, à entreprendre ? des démarches pour devenir infirmière anesthésiste ?
- Speaker #1
Alors c'est un projet que j'avais toujours souhaité faire. J'avais eu au décours d'un stage d'infirmière en première année, j'avais eu une situation critique en stage, et puis l'occasion d'aller au bloc opératoire, donc j'avais eu un coup de cœur pour cette discipline, donc c'était mon objectif depuis très tôt dans ma carrière.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et j'ai pu évoquer ça à mon entretien avec ma chef de service, de ce service de chirurgie dans lequel j'étais embauchée, et... En Suisse, il n'est pas obligatoire d'avoir exercé X années en soins intensifs ou en réanimation pour prétendre à la formation d'infirmière anesthésiste.
- Speaker #0
Mais ça, c'est génial.
- Speaker #1
Voilà, et donc elle m'a proposé de m'inscrire à la prochaine rentrée, de m'inscrire au concours pour intégrer la formation. D'accord.
- Speaker #0
Et donc du coup, est-ce que tu peux nous expliquer les conditions d'admission ? Est-ce que tu t'es préparée, par exemple ?
- Speaker #1
Oui, je me suis préparée. On va savoir que ça a un petit peu changé depuis deux ou trois années. Mais quand je l'ai passé, c'était un entretien essentiellement basé sur la motivation et on va dire un peu un test de personnalité. Donc au bout de huit mois de travail dans cette clinique, j'ai passé cet entretien.
- Speaker #0
Un entretien de combien de personnes ?
- Speaker #1
Il y avait une dizaine de personnes. J'étais seule avec une dizaine de personnes et ça a duré environ une heure. Wow,
- Speaker #0
quand même !
- Speaker #1
Sachant qu'aujourd'hui, il y a une épreuve écrite avec des calculs de doses et des petites questions de pharmacologie et de mise en situation professionnelle qui sont demandées, en tout cas dans cette clinique.
- Speaker #0
D'accord. Ok, très bien. C'est bien de le préciser. Je mettrai également en lien un site qui renvoie plus en détail sur la formation. Mais en ce qui te concerne, tu as cet entretien-là devant dix personnes. Et ces dix personnes-là, c'est du personnel de l'établissement ? C'est qui ?
- Speaker #1
Tout à fait, c'est du personnel de l'établissement, c'est des médecins anesthésistes, la chef de service d'anesthésie et il y avait une à deux personnes en plus des ressources humaines.
- Speaker #0
D'accord, donc du coup c'est un échange, c'est plutôt question-réponse, comment ça se passe ?
- Speaker #1
C'était plutôt des questions-réponses, c'était pas vraiment un échange, c'était des questions-réponses, c'était assez formel, il y avait un clair déséquilibre aussi entre eux qui étaient une dizaine et moi seule, donc c'est tout de même pas... Pas convivial, quoi, mais... Ce qu'il faut savoir, c'est que par rapport à la France, ce n'est pas un concours national où on postule pour une école. On a un travail sur table, et celui qui est le plus haut classé sera pris. C'est en fonction des institutions. Ils ont leur... trame et leur questionnaire pour sélectionner leur candidat. Et ensuite, ils sont inscrits dans une formation qui se passe en grande partie au CHU.
- Speaker #0
D'accord. Et donc là, l'entretien, est-ce que, pour être très curieuse, mais c'était quel type de question, par exemple, pour vraiment permettre aussi aux gens de se projeter ? Parce que 10 personnes, ça doit être quand même assez déstabilisant.
- Speaker #1
Oui, c'est sûr, ce n'est pas évident. C'était des questions essentiellement motivationnelles et aussi sur notre parcours. Depuis combien de temps on est infirmière ? Pourquoi on veut faire de l'anesthésie ? Pourquoi on a choisi de travailler dans les secteurs de soins intensifs ? Pourquoi en Suisse et pas en France, en l'occurrence pour moi ? Et dès une situation de soins aigus, il se passe telle et telle situation. Quelle est ta réaction ? Qu'est-ce que tu ressens ? Des choses de ce genre.
- Speaker #0
Et en ressortant justement de cet entretien, toi tu te sens comment ?
- Speaker #1
Dans l'expectative. Je me réjouissais d'avoir les résultats et absolument pas confiante en moi parce que j'avais aucune idée de la façon dont se passaient les entretiens en Suisse. Donc c'était aussi une première pour moi de passer un entretien comme ça.
- Speaker #0
Est-ce que tu avais le sentiment finalement de ne pas être assez préparée peut-être ?
- Speaker #1
Non, pas spécialement. J'avais quand même essayé de me... de me préparer au maximum et d'avoir vraiment tout donné. Donc si ça avait été une réponse négative, c'était sans regret. Et puis j'aurais réessayé l'année suivante, mais je me sentais à peu près préparée, même si on est toujours très peu sûr de soi à la sortie de ce genre d'exercice.
- Speaker #0
Tu as eu les résultats au bout de combien de temps, à peu près ?
- Speaker #1
Je crois que ça a pris à peu près un mois.
- Speaker #0
D'accord. Et réponse donc positive. Et à partir de ce moment-là, comment ça se passe ? Comment se déroule la formation ? Elle dure combien de temps ?
- Speaker #1
Elle dure deux ans. Elle est en alternance entre mon lieu de travail, donc la clinique, donc au bloc opératoire de la clinique, et tout ce qui est cours théorie au CHU.
- Speaker #0
D'accord. Elle est payante ?
- Speaker #1
Elle est payante, mais du coup, j'ai été financée par la clinique qui m'a embauchée et elle coûte environ entre 30 et 35 000 francs suisse.
- Speaker #0
Finalement, tu aurais pu te la financer toi-même, par exemple, si ça aurait été une démarche personnelle. C'est quelque chose qui est envisageable, généralement ? Ce sont les établissements qui la financent ?
- Speaker #1
Non, en général, ce sont les établissements qui la financent parce qu'il y a le coût de la formation, mais il y a aussi le coût de la vie à côté à assumer. Un loyer, une assurance maladie, et puis les frais courants de la vie. Donc clairement, je ne pouvais pas, en tout cas moi, me financer ce genre de formation.
- Speaker #0
Et donc du coup, à la suite de ces deux ans, est-ce que tu as une redevance ?
- Speaker #1
Oui, j'ai une redevance de trois ans.
- Speaker #0
Et ça, c'est propre à l'établissement ?
- Speaker #1
Il y a des établissements qui font des redevances de deux ans seulement.
- Speaker #0
Ok, très bien. Comment se sont déroulées ces deux ans pour toi ?
- Speaker #1
C'était deux années très intenses. Beaucoup d'investissements personnels, beaucoup de travail personnel en plus des cours et des journées au bloc opératoire. Donc c'est vraiment deux années auxquelles il faut être préparé et être très disponible.
- Speaker #0
Et typiquement, une journée d'étudiante en infirmière anesthésiste, comment ça se passe ?
- Speaker #1
Donc, ça commence officiellement à 7h au bloc, mais on est en général à 6h20. 6h20, 6h30. Et puis, ça se termine à 16h. On rentre à la maison. Et puis, en général, je me faisais un petit break de 30 minutes. Et puis, j'avais environ 2 à 3 heures de travail personnel tous les soirs. Plus le week-end, j'avais un des deux jours où je faisais vraiment du 8h-16h, 8h-17h à travailler.
- Speaker #0
Oui, c'est quand même un gros investissement. Après, je pense que derrière, il faut aussi être… extrêmement motivée.
- Speaker #1
Oui, je crois aussi. Je crois qu'il faut être prêt à, pas sacrifier, mais être très, très disponible pendant deux ans, avoir bien à l'esprit que c'est beaucoup d'investissements personnels. C'est un milieu très exigeant, le bloc opératoire. Et on ne peut pas se permettre d'entrer dans une formation comme ça en dilettante. Je pense que ça serait très compliqué.
- Speaker #0
Après, dans ton cas de figure, ce qui est intéressant, c'est que c'était un projet professionnel. Donc, tu avais vraiment cet objectif-là. Mais maintenant, dans la réalité, parce qu'il y a ce... qu'on désire, le rêve et puis la réalité. Est-ce que c'est ce à quoi tu t'attendais ? Parce que l'objectiver, c'est une chose, mais après le vivre, je trouve qu'il peut y avoir des différences.
- Speaker #1
Alors, il y a peut-être moins de rôle propre, comme on appelle en France, dans ce travail. J'imaginais qu'on avait peut-être plus d'autonomie. Je crois avoir compris que c'était assez spécifique à la Suisse, où on a peut-être un petit peu moins d'autonomie qu'en France, sans m'y en adimer. conditions de travail qui sont quand même beaucoup plus agréables et respectueuses de la qualité de vie.
- Speaker #0
Vous pouvez nous donner un exemple concrètement ?
- Speaker #1
En France, je sais qu'un infirmier anesthésiste peut avoir jusqu'à deux salles sous sa responsabilité, alors qu'en Suisse, c'est exclu. On a une seule salle pour la journée.
- Speaker #0
Ok, très bien. Oui, c'est-à-dire qu'en termes de confort... Là, ils mettent l'accent vraiment sur le confort et sur une prise en charge vraiment assez privilégiée.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et toi, la suite de ces deux ans, tu t'es dit, non, franchement, sans regret, je suis contente de l'avoir fait. Je suis contente. Ou bien, finalement, tu as quand même eu un petit pincement au cœur. Ou est-ce qu'à des moments, tu t'es dit, oui, est-ce que c'est vraiment ce que je veux faire ?
- Speaker #1
Alors, sans regret. Maintenant, si je devais refaire ça une deuxième fois, peut-être pas. C'est quand même beaucoup, beaucoup de...
- Speaker #0
de disponibilité à avoir pendant deux ans et c'était une formation qui pour moi a été éprouvante mais le résultat on va aller le d'accord bon tant mieux qui est une fin positive à tout ça quel conseil tu donnerais à une infirmière ou infirmier qui souhaiterait faire cette formation alors
- Speaker #1
un conseil de rester déterminé et motivé si c'est vraiment ce qu'on souhaite faire parce que c'est une très très belle formation une formation qui est extrêmement intéressante et passionnante, bien que très exigeante. Donc vraiment avoir à l'esprit qu'il faut être très disponible pendant deux ans, mais garder vraiment un équilibre entre sa vie professionnelle ou d'étudiant ou d'adulte en formation, on dit comme ça, et sa vie privée. C'est vraiment très, très important pour garder le cap et être efficace et en bonne santé dans son corps et dans sa tête.
- Speaker #0
Le mot exigence revient souvent, mais je me demande, est-ce que cette exigence-là, elle est... été aussi par rapport à tous tes autres camarades. Est-ce qu'il y avait une entraide les uns avec les autres ? Comment ça se passait en fait durant la formation ?
- Speaker #1
Oui, beaucoup d'entraide. Beaucoup d'entraide parce que le nombre de places n'est pas limité à l'issue de la formation. Donc on était vraiment, et c'est vraiment ce qui est cultivé au sein de cette formation, c'est de s'entraider, même si on vient tous de milieux différents, d'hôpitaux, de cliniques, qui sont divers et variés, il y a une entraide importante et ça c'est ce qui est... Ce qui est génial aussi. Oui,
- Speaker #0
je pense que ça a représenté aussi un gros soutien durant la formation. Et au sens plus large, qu'est-ce que tu donnerais comme conseil à une personne qui souhaiterait s'installer en Suisse et plutôt travailler en Suisse ?
- Speaker #1
Oui, qu'il faut y aller, que c'est vraiment une magnifique expérience, que ça peut parfois prendre un petit peu de temps pour s'intégrer ou pour arriver au bout de certaines démarches administratives. Mais une fois qu'on est intégré, Encore une fois, le jeu en vaut la chandelle. Et puis, si on est motivé, qu'on a envie et qu'on se donne les moyens, c'est possible.
- Speaker #0
C'est quand même motivant. Et je pense qu'il faut essayer de montrer tous les aspects. Puis, motiver les gens à ceux qui hésitent et qui ont peur de franchir le pas. Et dans ton cas, j'ai l'impression finalement que tu n'as pas eu le temps de la réflexion, en fin de compte. Puisque ça a été une opportunité qui s'est présentée à toi. Donc, tu y es allée un petit peu sans vraiment réfléchir, on va dire ça comme ça.
- Speaker #1
Oui, il faut quand même un petit peu l'anticiper parce qu'il faut avoir quelques économies pour pouvoir arriver et vivre là-bas en attendant d'avoir le travail. Donc, c'est quand même aussi quelque chose qui se prépare un petit peu. Mais même si c'est parfois compliqué, ça peut paraître... Il y a des moments un petit peu austères, mais vraiment, ça vaut la peine. Et les Suisses sont accueillants et c'est un beau challenge en tout cas.
- Speaker #0
Super. Alors Amélie, j'avais une question pour toi. Tu es infirmière maintenant depuis une dizaine d'années. Et je lisais dans un article que la durée de vie d'une infirmière en Suisse était de 15 ans. Qu'est-ce que ça t'évoque ?
- Speaker #1
Que c'est le double d'en France, finalement. Je crois que c'est 7 à 10 ans en France. Donc ça, c'est assez représentatif de la meilleure qualité de vie qu'on peut avoir en Suisse. Mais oui, ça me semble réaliste. Ça me semble réaliste, 15 ans. Et puis, il y a d'autres opportunités aussi qui peuvent s'offrir à une infirmière en Suisse avec des diplômes qu'on peut passer après pour évoluer. Donc, ça me semble assez réaliste.
- Speaker #0
Et tu te vois où, toi, du coup, dans 5 ans ? À travailler en Suisse ?
- Speaker #1
Alors oui, à travailler en Suisse. Et j'essaie là, actuellement, de m'orienter vers de la pédagogie. Donc, j'anime quelques ateliers en tant qu'intervenante externe dans une école d'infirmière. Et puis, je compte aller un peu plus loin dans cette voie. C'est des projets qui sont en cours.
- Speaker #0
Beau projet en perspective, en tout cas. Amélie, merci à toi. d'avoir pris le temps d'échanger avec moi et merci beaucoup pour ton témoignage.
- Speaker #1
Avec plaisir.
- Speaker #0
Voilà, l'épisode est terminé. Je te remercie de l'avoir écouté jusqu'à vous. Et si ce n'est pas le cas, n'hésite pas à me le dire en laissant un petit commentaire, ça m'aide beaucoup. Tu peux également me suivre sur les réseaux sociaux. Tu tapes Infirmiers Explatants Suisses et tu me trouveras sur Facebook et Instagram. À bientôt.