- Speaker #0
Bonjour, bonjour, cher ami d'Infodiag, l'effet rue de diagnostic immobilier et de rénovation énergétique. Aujourd'hui, un petit monsieur qu'on connaît très très bien chez Infodiag, il est président de l'Institut du Management des Services de l'Immobilier, membre du Conseil National de l'Habitat et porte depuis plus de 35 ans un sujet qui le passionne encore aujourd'hui, l'immobilier. Bonjour Henri Buzicazo. Bonjour Noël. Comment ça va ?
- Speaker #1
Je crois même que le sujet me passionne de plus en plus, pour rajouter encore à ce que tu viens de dire.
- Speaker #0
Mais comment on fait au bout de 35 ans pour être passionné encore sur ce sujet ?
- Speaker #1
On est servi par les circonstances et je vais en arriver évidemment à la préoccupation d'un faux direct. Cet univers du logement, quand on regarde en 35 ans, c'est une histoire arrivée, il a évolué considérablement. avec des choses heureuses et des choses qui le font moins, et des changements de paradigme. La transition environnementale, il y a 10 ans, il y a 30 ans, qui aurait imaginé la place qu'elle allait prendre avec même des nouveaux métiers ? Le président d'une école a fait très attentif à ces évolutions-là, et il y a de nouveaux métiers. Le métier de diagnostiqueur, par exemple, fait partie. de ces métiers extrêmement récents et en pleine passion.
- Speaker #0
Tu fais une belle transition sur le diagnostic immobilier. Petite question, aujourd'hui, pour devenir diagnostiqueur, c'est une formation entre 3 et 6 mois. C'est des centres de formation, c'est du présentiel, un peu de visio, etc. On regrette un petit peu le fait que ce ne soit pas harmonisé. Et c'est là que Henri Buzicazo rentre dans. Le game, j'ai envie de dire, puisque tu as une mission qui t'a été donnée par la ministre du logement, alors pas que sur le diagnostic, mais sur les métiers de l'immobilier, et j'aimerais que tu nous en parles un tout petit peu.
- Speaker #1
Le constat, c'est exactement ce que tu fais. C'est-à-dire qu'en fait, de manière génération spontanée, cette profession, elle s'est créée en réaction aux obligations réglementaires qui se sont invitées aux autres, qui ont défini des gestes techniques. Des gestes techniques de savoir identifier... de la présence d'amiante, faire un mesurage, etc. Et ce sont des formations continues. Et ce métier aujourd'hui, il est attrayant. C'est un métier de pouvoir. Aujourd'hui, un diagnostiqueur, il a un véritable pouvoir sur la valorisation des biens, sur la possibilité de les louer, etc. Il y a aussi des jeunes qui arrivent en bac, identifient cette profession et disent « Moi, je voudrais être diagnostiqueur. » Et là, des filières de formation d'enseignement supérieur long n'existent pas.
- Speaker #0
Il y a une école qui est à Saint-Nazaire, par la licence professionnelle, expert en diagnostic technique de l'immobilier, pathologie du bâtiment. Il faut avoir un BTS technique pour pouvoir avoir cette licence, mais c'est la seule en France.
- Speaker #1
Si on veut être tout à fait honnête, il existe cette formation de grande qualité d'ailleurs, mais qui reste... financière. Il n'y a pas de question qui se pose derrière. Une filière, ce sont des diplômes et des formations accessibles partout en France. Ce n'est donc pas le cas aujourd'hui. À des niveaux multiples, le rapport que j'enverrai à la ministre dans pas longtemps dira qu'il y a trois grands niveaux sans doute souhaitables. Alors, il faut séquencer. Il faudra sans doute un BTS spécialisé. Il faudra... une licence professionnelle et on peut faire, bien sûr, avec la base du travail de l'unité de Saint-Nazaire, faire un diplôme d'État qui sera transférable aussi dans le privé, il s'appelle Baflore, et qui sera largement distribué, si je puis dire, sur le territoire et sans doute ainsi que le master.
- Speaker #0
Mais de toutes les façons, au vu de l'évolution de ce métier, aujourd'hui, effectivement, on ne peut plus être dans la reconversion. Je veux dire, on est... on ne peut pas être bouché et devenir demain diagnostiqueur. Il est devenu tellement technique, réglementaire, et il évolue de plus en plus avec l'audit énergétique, le DTG, etc. qu'aujourd'hui, si on n'a pas de notion de bâtiment, c'est très compliqué de devenir diagnostiqueur. C'est un vrai métier.
- Speaker #1
Il y a une question de niveau. Certains reconvertis vont avoir ce niveau, mais aujourd'hui, on ne peut pas nier, la profession le reconnaît, qu'il y a une disparité de compétences qui est encore, et que le niveau global doit monter. La profession le dit. Et ça, d'abord avec ses filières d'excellence, BTS, c'est un diplôme de haut niveau, licence pro également, va fabriquer. si vous m'entendez l'expression, pas seulement des techniciens, comme on le fait aujourd'hui, des mécaniciens, c'est-à-dire qui savent, pour le geste, répondre à la miante, le plomb, etc. Mais des gens qui auront une hauteur de vue, la connaissance des enjeux. On aura créé une profession à part entière. Aujourd'hui, elle n'a pas cette ampleur-là.
- Speaker #0
Quand vous parliez tout à l'heure de la filière et des professionnels de la filière qui, effectivement, souhaitent qu'on professionnalise... encore plus leur métier, qu'on reconnaisse encore plus leur métier. Aujourd'hui, le terrain nous dit la chose suivante, c'est que les formations de 3 à 6 mois, effectivement, sont courtes et il n'y a pas du tout de pratique. Il n'y a pas d'immersion, sauf quand vous êtes en franchise ou vous avez accès à d'autres gros cabinets. Est-ce que ça fait partie du cahier des charges, on va dire, de cette nouvelle formation post-bac ?
- Speaker #1
Mais, par l'évidemment, perdance Il y a deux façons. Il y a bien sûr le stage, qui devient systématique dans toutes les formations, mais la véritable manière, et là je parle savamment parce que mon école immobilière a été la première il y a 26 ans, à dire pour se former à l'immobilier, l'alternance c'est la voie immobilière. Donc c'est exactement ça, il faut que l'alternance soit possible. Alors l'alternance, le rapport va préconiser l'alternance. Ça veut dire qu'il faut une organisation de la profession.
- Speaker #0
Il faut trouver les endroits où ils puissent pratiquer. C'est à la fois une révolution et en même temps, ça répond à un besoin énorme en France. Aujourd'hui, on est en manque de diagnostiqueurs immobiliers. Il me semble qu'il en manque entre 1200 et 1500. Juste ça.
- Speaker #1
Les chiffres, on peut les discuter. Il y a globalement aujourd'hui une dizaine de milliers de diagnostiqueurs en France. Toujours à la personne qui est signataire des rapports. On estime des flux immobiliers, les obligations qui se multiplient, qu'il faudrait autant de diagnostiqueurs. dans les trois ans qui viennent que nous en avons aujourd'hui. Bon, c'est fondamental. Je ne connais aucune autre profession qui dit qu'il faudrait multiplier par deux nos effectifs. Deuxième partie du rapport, j'ajoute ça, la ministre d'ailleurs, ce n'était pas la mission de base, mais elle a voulu étendre notre regard, la formation existante, la fameuse formation du cours. Je préconiserais, pour sécuriser le diagnostic, Il n'est pas pensable qu'il n'y ait pas un internat. Je vais prendre le mot des médecins, mais le mot diagnostic nous renvoie à la santé. Il faut un bon internat. Il faut que ce soit passé dans une entreprise pour être moi-même rassuré et ne pas faire de bêtises.
- Speaker #0
Je crois que tu as dit le mot. Le mot rassuré est très important dans cette profession. Pareil, il y a une vraie responsabilité autour de ce métier. Aujourd'hui, un diagnostic est en boîte à la fois spécialiste de l'amiante, de l'électricité, euh Il y a une responsabilité pénale sur plein de sujets. C'est un métier qui est à la fois incroyable et en même temps, on a la sensation qu'il n'est pas suffisamment soutenu. C'est pour ça que cette mission est très importante et on l'attend.
- Speaker #1
J'assume ma comparaison avec l'univers médical. Elles sont vertueuses, elles sont à très fort enjeu. Et en effet, on se dit, si je me coupe comme un médecin qui va traiter un malade ou un chirurgien, si je me loupe, c'est la vie qui est concernée. Le risque sanitaire que traite un diagnostiqueur est de même dangerosité. S'il se trompe pour l'estimation de la dangerosité d'une installation électrique, il joue avec l'avis des occupants. Donc ce sont des enjeux équivalents à ceux que porte un médecin. On sait très bien que la confiance que tu évoquais, dans le regard aussi du consommateur, elle n'est pas là aujourd'hui la confiance. Elle n'est pas suffisamment fondée. La faible proportion, mais toujours plus importante, qui montrent qu'il y a des gens pas compétents, etc. Ça nuit à l'ensemble. Donc il faut sécuriser, c'est la perspective de la ministre, son plan c'est sécuriser les diagnostics immobiliers, notamment le DPE bien sûr.
- Speaker #0
Vous posez aussi la question du financement, parce qu'aujourd'hui c'est un marché la formation dans le diagnostic immobilier. Alors je sais que c'est tabou en France de parler de tarifs, mais on va se le dire, une formation aujourd'hui initiale pour devenir diagnostiqueur entre 3 et 6 mois, c'est entre 7 et 10 000 euros. Si demain l'État décide de mettre en place à court terme de ce que tu es en train de nous dire, un BTS, une licence, voire un master pour les spécialisations autour du diagnostic immobilier, comment on fait ? Qu'est-ce qui va se passer ? Est-ce que les centres de formation aujourd'hui sont autour de la table ? Openpro, N2A et tant d'autres. Est-ce qu'aujourd'hui ils sont autour de la table ? Est-ce qu'ils font partie du dispositif ? Est-ce qu'on les questionne ou pas ?
- Speaker #1
Ils seront auditionnés. Il n'est pas question d'être hors sol sur les questions, notamment de financement. Il y a des exemples, il y a des précédents. On va prendre les professions immobilières, elles sont évidemment extrêmement proches. Aujourd'hui, une école comme la mienne, je ne suis pas la seule, désormais toutes les écoles immobilières, voire les universités, proposent des solutions en alternance. Il y a des circuits de financement, il y a des opcos, des organismes collectifs. qui ensuite financent, dans une certaine mesure, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de reste à charge. L'état des finances de notre pays est tel qu'il faut s'attendre à un reste à charge. Mais on peut inventer un cercle vertueux, les autres métiers l'ont fait, et pour moi les diagnostiqueurs ne pourront pas ne pas entrer dans ces...
- Speaker #0
T'aurais une date à nous donner ?
- Speaker #1
Une date, au plus tard dans les trois semaines qui viennent, le rapport lui soit rendu. selon les demandes et qu'ils puissent l'éclairer dans ces décisions sur quel cycle créer, quels diplômes reconnus par l'État, évidemment, doivent être créés et quelles voies d'amélioration pour les formations courtes actuelles.
- Speaker #0
Ça donne envie, deux fois plus de diagnostiqueurs, une formation post-bac, donc on a parlé d'un BTS dans un premier temps, d'une licence, voire un master, donc éduquer, former, transmettre, c'est le leitmotiv d'Henri Buzicazo, et on rajoute la pratique, évidemment, et l'alternance.
- Speaker #1
Absolument, c'est enthousiasmant tout ça. Je suis d'accord, c'est enthousiasmant.
- Speaker #0
Je comprends l'introduction avec les 35 ans de passion autour du sujet de l'immobilier. Merci, merci beaucoup Henri d'avoir donné de ton temps. Je donne rendez-vous au retour de la commission.
- Speaker #1
Bien sûr,
- Speaker #0
évidemment. Merci beaucoup.
- Speaker #1
Merci beaucoup.
- Speaker #0
Merci, à très vite. Au revoir.